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Projet de fin d'étude pour l'obtention du
diplôme de licence fondamentale
Filière : Droit public
Les nouvelles routes de la soie : Chine-Afrique
Les nouvelles routes de la soie : Chine-Afrique
Préparé par : M. Simpara Mahamadou N'fa
Sous la direction de : M. Nour Mohamed Reda
Année universitaire : 2018-2019
Remerciements
J'adresse mes plus profonds remerciements à mon
professeur encadrant Monsieur Mohamed Nour Reda, dont la sympathie n'a
d'égale que sa noble personnalité. Je le remercie pour la
confiance qu'il a su m'accorder, pour ses conseils avisés et ses
recommandations décisives. Je le remercie tout particulièrement
pour la disponibilité et le soutien dont il a toujours su faire preuve
à mon égard. Je lui exprime toute ma gratitude pour la
gentillesse qu'il m'a toujours témoignée. Je salue aussi sa
souplesse et son ouverture d'esprit, qui ont su me laisser une grande marge de
liberté pour mener à bien ce travail de recherche. Et je lui
serai éternellement reconnaissant pour le crédit octroyé
à ma connivence, qui a été pour moi une source
d'inspiration et la naissance en ma personne d'une volonté de
dépassement.
Veuillez trouver Monsieur le professeur, à travers,
chacun de mes mots, chacune de mes phrases, toute ma reconnaissance et toute ma
gratitude sincère et éternelle.
Je tiens également à remercier tout le corps
professoral de la faculté Sidi Mohamed Ben Abdallah, département
de droit, plus particulièrement celui du droit public, qui ont prit
activement part dans ma formation par leur disponibilité et leur
incessant encouragement.
Egalement un tel travail ne saurait réussir sans le
système de valeurs imbibé par mes deux parents. Je les remercie
pour tout leur amour et le soutien inconditionnel qu'ils m'ont
témoigné durant tout ce cursus universitaire.
Comment oublier mon oncle Seidina Oumarou Simpara, qui a
toujours su être là exactement au moment opportun, avec ses
soutiens inconditionnels et tout aussi précieux. Et mon cousin Mahamadou
Nimaga qui est pour moi une source d'inspiration et une boussole pour me
retrouver. A ma brave famille Konaté de Rabat, pour leur
hospitalité irréprochable.
Egalement un profond remerciement à ces amis qui m'ont
servi de correcteur et de conseiller de tout temps, plus
particulièrement Soukaina Cohen et Wane Amadou.
Sommaire
Introduction
Chapitre I : L'enjeu
idéologique de la nouvelle route de la soie
Section I : Situation historique
Section II : L'objet des nouvelles
routes de la soie
Chapitre II : La Chine et l'esprit
de domination
Section I : L'implication d'une
vision géopolitique
Section II : L'Europe comme
puissance à détrôner
Chapitre III : Les enjeux et risques
des nouvelles routes de la soie en Afrique
Section I : Les avantages pour
l'Afrique
Section II : Les risques de
l'initiative chinoise en Afrique
Conclusion
Tableau des
abréviations
UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization
ONU Organisation des Nations Unies
FMI Fond Monétaire international
BRICS Brazil, Russia, India, China, South Africa
ZES Zone Economique Spéciale
PCC Parti Communiste Chinois
OBOR One Belt, One Road
OUA Organisation de l'Union Africaine
ZLEC Zone de Libre Echange Continentale
CEDEAO Communauté Economique des États de
l'Afrique de l'Ouest
PIB Produit Intérieur Brut
BRI Belt and Road Initiative
Introduction
Le Monde, depuis des milliers d'années, a
été animé par des échanges entre les hommes,
dénommés sous le nom de commerce. Au fil du temps et des
millénaires, l'Homo-sapiens par son ingéniosité et sa
sociabilité a forgé une relation d'échange avec ses
voisins sous le nom de commerce import-export. Ce dernier, qui, à la
base était un acte économique a pris de nos jours une ampleur
politique ou du moins géopolitique, dont se sert les grandes puissances
pour asseoir leur force.
« Belt and road initiative » traduit par
l'initiative des nouvelles routes de la soie est un projet far de la puissance
asiatique, lancé par le président Xi Jinping.
Pour parler de la nouvelle route de la soie, il faut de prime
à bord envisager un aperçu sur le contexte historique de cette
dernière.
Ce concept de la route de la soie a été
créé à la fin du XIXe siècle, dans une tension
géopolitique particulière. En effet
l'expression « route de la soie » apparait lorsque la
Chine et l'Asie Centrale se trouvaient sous domination des grandes puissances
coloniales et impériales européennes.
Le géographe allemand Von Richthofen
fut le néologiste à la base de l'expression Route de la soie. Il
s'en servait pour désigner les voies de transites commerciales entre
l'Europe et l'Asie de l'époque.
Ainsi le but à la base de la route de la soie
était surtout économique, car elle facilitait l'accès des
marchés par son étendue (de l'extrême orient à
l'extrême occident), pour l'écoulement des denrées
alimentaires dont particulièrement la soie.
Durant la guerre froide, la route de la soie est restée
quasi-inerte, dû notamment à la fermeture des frontières du
bloc soviétique.
Ce n'est qu'en 1988, que l'UNESCO lance son projet
intitulé « Les routes de la soie : routes de
dialogue ». L'optique visée par ce projet était surtout
d'ordre culturel, patrimonial et social. Il en ressort des propos du
président de l'union de l'époque, F.
Mayor : « A travers ce projet, l'UNESCO a cherché
à mettre en lumière le patrimoine commun - matériel et
spirituel- qui lie les peuples du continent Eurasiatique. Faire prendre
conscience des racines communes des civilisations et promouvoir l'idée
d'un héritage mondial pluriel englobant les chefs-d'oeuvre de la nature
et la culture dans tous les pays, c'est, en dernière analyse, favoriser
les attitudes d'ouverture et de tolérance nécessaire dans un
monde essentiellement indépendant » 1(*)
Ce projet de l'UNESCO a été à l'origine de
plusieurs découvertes archéologiques mais aussi la naissance en
la Chine d'un désir du ré-lancement de la route de la soie.
Aussi, le ré-lancement de la route de la soie, à
cette époque, était également motivé par le fait
que la Chine se trouvait dans une impasse d'énergie d'hydrocarbure. La
situation géopolitique de l'époque a ainsi joué un
très grand rôle dans le ré-lancement de la route de la
soie.
Après l'extraordinaire croissance de la Chine durant 15
ans et dont le mérite revient au secrétaire général
du parti communiste chinois de 1956 à 1967, Deng XIOPING et devenu
par la suite président de la République de 1978 à 1992; le
pays devrait trouver, un autre moyen d'approvisionnement en énergie
hydrocarbure, après la fin de la guerre froide en 1989.
Le club de Shanghai de 1995 est né dans cette situation
économiquement précaire pour la Chine. Ainsi, le président
chinois de l'époque Jiang ZEMIN relance le nouveau projet de la Route de
la soie, avec une vision peu moins politique qu'économique.
Et ce n'est qu'au fil du temps, que la route de la soie prend
une ampleur plus politique ou du moins géopolitique. Ainsi son
officialisation revient au président actuel Xi JINPING en 2013 lors du
discours fameux prononcé à Astana, capitale de Kazakhstan.
L'initiative de la nouvelle route de la soie était
conçue à la base pour une configuration de 60 Etats. Aujourd'hui,
elle concerne plus d'une centaine d'Etat poussant à un revirement
terminologique de « les nouvelles routes de la soie » à
« one belt, one road » (une ceinture, une route),
s'étendant ainsi jusqu'en Amérique du Sud.2(*)
Riche de ses 54 Etats avec une superficie de plus de 30,2
million de kilomètre carré et une démographie relative
jeune et dynamique avoisinant les 1,3 milliards d'habitant en 20173(*), et un sous sol très
riche en matières premières, l'Afrique, l'un des 5 continents du
monde reste très convoité par les puissances mondiales
Ainsi, avec son entré dans le jeu de la mondialisation,
longtemps mené par les puissances économiques, le
président Xi Jinping décide de lancer le projet « one
belt, one road » littéralement traduit par « une
ceinture, une route » tendant à faciliter l'accès des
produits chinois sur les marchés africains.
La présence chinoise en Afrique passait jusqu'alors par
l'informatique et les moyens de télécommunication. Pékin
inonde littéralement l'Afrique de ses téléphones
portables. Ceux-ci sont, en effet, un moyen pour assouvir le désir et le
besoin des africains de se connecter au reste du monde qui, au XXIe parait
comme une nécessité dans un monde sans frontière qui est
le nôtre. De plus, l'accès à la
télécommunication et au moyen d'expressions modernes permettent
de rendre compte du niveau de la démocratie d'un pays.
Quant à la Chine, ils représentent une bonne
affaire commerciale (l'objet de l'esprit de la route de la soie), mais aussi et
surtout une priorité géopolitique très chère aux
yeux du président chinois.
Le continent africain, en pleine expansion, dont le nombril
n'est pas entièrement défait de ses anciens colons, se montre
plus ouvert quant à ce brassage économique initié par le
président chinois Xi Jinping.
Cette initiative des nouvelles routes de la soie correspond en
la création des voies routières, ferroviaires, maritimes reliant
la Chine à l'Europe tout en passant par l'Afrique orientale plus
précisément par le Kenya, la Djibouti et l'Ethiopie.
L'intérêt de la nouvelle initiative de la route
de la soie de la puissance asiatique, s'exprime en l'enjeu économique et
surtout géopolitique de cette dernière dont les chiffres
permettent de rendre compte.
L'ampleur de ce projet pharaonique (car il concerne
directement 70% de la population mondiale, 75 % des ressources
énergétiques mondiales et 55 % du PIB mondial)4(*) nous pousse à nous
demander : Sur l'origine de cette route mythique ? Comment se manifeste-elle
sur le continent africain ? Et faut-il considérer les nouvelles
routes de la soie comme une opportunité de développement pour
l'Afrique ?
Afin de répondre à de telles interrogations, il
serait, en effet important de mener un travail pédagogique se divisant
d'abord en l'enjeu idéologique des routes de la soie ( Chapitre I),
pour ensuite examiner la question de sa configuration sur le continent,
également la vision de Pékin ( Chapitre II), pour enfin finir
par les enjeux et les risques de ces nouvelles routes de la soie pour
l'Afrique. (Chapitre III).
Chapitre I : L'enjeu
idéologique de la route de la soie
Ce chapitre consacré au retracement idéologique
de la route de la soie sera divisé en deux parties. La première
partie concernera la situation historique de cette route mythique, qu'est la
route de la soie (section I) et la seconde partie sera
réservée en la route de la soie comme une affirmation de la
puissance chinoise (section II).
Section I : Situation
historique
En ce milieu de la première moitié du XXIe
siècle, la prophétie napoléonienne est en passe de se
réaliser. « Lorsque la Chine s'éveillera, le monde
tremblera »5(*),
tels étaient les mots de Napoléon Bonaparte, empereur
français du XIXe siècle.
Pays d'Asie de l'est avec un immense territoire ; membre
permanent du conseil de sécurité de l'ONU, puissance
économique et politique disposant de l'une des plus vielles et
prestigieuses civilisations au monde ; la Chine est le sujet de tous les
fantasmes. Cet intérêt particulièrement accordé
à la Chine tient également à l'extraordinaire initiative
des nouvelles routes de la soie, qui place le pays au centre des débats
actuels. Il apparait comme l'un des projets les plus ambitieux et les plus
coûteux menés par le géant Asiatique6(*). La route de la soie est plus
qu'un projet moderne, elles tirent ses origines d'une époque lointaine.
La soie est avant tout l'idée d'historien, ce qui nous pousse à
faire le contour historique- dans les faits et dans les idées- des
fameuses routes de la soie (paragraphe I), tout en exposant
leur évolution dans le temps et dans l'espace (paragraphe
II).
Paragraphe I : La
naissance de la route de la soie
L'apparition des premières routes de la soie a un lien
particulièrement étroit avec l'évolution du droit
international chinois. En effet, ces premières routes se sont
manifesté de très bonnes heures, en affirmation des relations
politiques sino-étrangères.
La traditionnelle route de la soie mettait en scène des
caravanes de chameaux, transportant la soie chinoise vers l'étranger.
Ces caravanes circulaient, notamment entre l'Empire romain et la Chine, sous le
règne d'Auguste. A cette époque, la Chine était
traversée par deux grandes routes commerciales, l'une passant par le
Nord de la mer Caspienne, l'autre au Sud des monts T'ien chan7(*).
De référence au produit qui y était
transporté de l'Asie vers l'Europe, la route de la soie servait de
moyens commerciaux initiée par l'empereur Wudi avec l'objectif de
fluidifier ses échanges avec l'Europe, mais aussi de contrecarrer les
nomades `'Xiongnu''8(*)
présentés comme des ennemis. Pour ce faire, l'empereur
procède par l'envoie du voyageur Zhang Qian au royaume des Yuezhi,
situé très loin à l'ouest, en Bactriane, qui, après
13ans de captivité, arrive à s'échapper et retourne en
Chine.
Le succès de cette mission, tant en matière
d'informations rapportées qu'à leur exactitude, redonne la
nécessité d'un second voyage en 119 av-Jésus. Ce
succès fut également, la source des futurs ambassades et
voyageurs de l'Orient et de l'Occident.
Tel fut le début de ce que nous appelons aujourd'hui la
route, ou les routes, de la Soie?: un réseau d'itinéraires
commerciaux transcontinentaux, allant de la Chine à la
Méditerranée l'Asie centrale et l'Iran,
complété de routes maritimes.
Dès le VIIIe siècle, l'Asie occidentale et la
Chine nouaient déjà des relations commerciales. Ces relations
sont nées dans l'esprit des routes de la soie. Admirer pour son savoir
faire et la qualité de la soie qu'elle transportait, la Chine
ravitaillait également les marchés romains en soie.
Fait intéressant, le mot grec ancien pour la Chine est
« Sères », ce qui signifie littéralement
« la terre de la soie »9(*).
Vers les IXe et Xe siècle, la route de la soie, qui ne
concernait jusqu'alors la voie terrestre, atteindra la voie maritime.
Exposé ci-dessus, l'idée des routes de la soie,
émergeait déjà dans l'esprit ; et ce n'est
qu'à la fin du XIXe siècle que le géographe allemand Von
Richthofen conceptualise l'idée de ce commerce particulier en
l'occurrence « LES ROUTES DE LA SOIE ».
De ce siècle, on assiste également à la
diversification de différents passagers qui voyageaient le long de la
route de la soie. On passe des seuls commerçants aux géographes,
archéologues... partis de l'Europe et du Japon pour explorer les sites
de la soie. Et cette diversification touche également les produits qui y
étaient transportés (de la soie, s'ajoutent d'autres aliments
comme des fruits et des légumes, du bétail, des
céréales, du cuir et des peaux, des outils, des objets religieux,
des oeuvres d'art, des pierres et des métaux précieux et - ce qui
est peut être plus important- la langue, la culture, les croyances
religieuses, la philosophie et la science...). Parmi ses transporteurs de la
culture asiatique vers l'occident, il y a notamment : Sir Aurel Stein
(Grand Bretagne, 1862-1943), Paul Pelliot (France, 1879-1945), Albert von Le
Coq (Allemagne, 1860-1930), parmi d'autres.
Les historiens préfèrent maintenant
l'utilisation du terme « les routes de la soie » au
pluriel, qui reflète plus fidèlement le fait qu'il y avait plus
d'une voie d'accès.
Les routes de la soie comprenaient ainsi, un vaste
réseau de postes de traite, de marchés et de voies de circulation
stratégiquement situés, conçus pour simplifier le
transport, l'échange, la distribution et le stockage des
marchandises.
Des produits tels que le papier et la poudre à canon,
tous les deux inventés par les chinois pendant la dynastie Han, ont eu
des impacts évidents et durables sur la culture et l'histoire en
Occident. Ils étaient également parmi les articles les plus
échangés entre l'Est et l'Ouest.10(*)
Les gens qui parlaient des langues différentes se
rencontraient souvent sur la route de la soie. Certains avaient appris
plusieurs langues depuis leur enfance .D'autres ont dû apprendre les
langues étrangères en tant qu'adultes, un processus plus ardu
qu'il ne l'est aujourd'hui, compte tenu du peu d'aides à l'étude
disponibles.
L'héritage le plus important de la route de la soie est
l'atmosphère de tolérance favorisée par les dirigeants de
petits royaumes d'oasis pendus le long du nord et du sud de Taklamakan11(*).
Au fil des siècles, ces dirigeants accueillirent des
réfugiés de pays étrangers, leur accordant la permission
de pratiquer leur propre foi. Le bouddhisme est entré en Chine, tout
comme le manichéisme, le zoroastrisme et le christianisme d'Orient. Les
sites archéologiques et les artefacts conservés offrent un
aperçu de ce monde autrefois tolérant.
Paragraphe II :
L'évolution des routes de la soie
Il serait, en effet, anodin de décrire la genèse
des routes de la soie sans pour autant réaliser un aperçu sur le
programme « Routes de la soie, routes de dialogue« de l'UNESCO.
Lancé en 1988, l'UNESCO s'est donnée comme
mission de mettre en lumière, à l'occasion de la décennie
mondiale du développement culturel, les échanges culturels
longtemps entrepris par l'occident et l'orient par le biais notamment des
routes de la soie.
Des échanges à ne point négligés,
car ils ont été à l'origine de l'installation d'un
patrimoine très riche et commun entre les peuples eurasiatiques.
L'identité plurielle de ce patrimoine a surtout donné lieu
à de travaux multidisciplinaires, réalisés par des
chercheurs et la participation active des Etats concernés.
La réapparition de l'expression «Route de la
soie« dans le contexte chinois a un double contexte. D'abord, elle est due
aux profondes reformes économiques réalisées par Deng
Xiaoping et à la suite de l'effondrement de l'Union soviétique,
qui a permis un autre aperçu sur la situation géographique de
l'Asie.
En 2013, le président actuel Xi Jingping lance les
nouvelles routes de la soie avec un projet bien clair et plus
ambitieux12(*). Elles sont
en effet très éloignées de l'héritage du
réseau historique.
Après une forte évolution en matière
d'infrastructures et une économie en perpétuelle croissance, la
Chine propose maintenant, par les nouvelles routes de la soie, d'obtenir des
résultats tout aussi impressionnants en dehors de la Chine, en exportant
le modèle chinois de développement fondé sur
l'infrastructure et en fournissant un financement dirigé par la Chine en
tant que moteur.
Les plus de 70 pays participants consacrent des fonds
à des projets tels que la construction de ponts, de chemins de fer,
d'oléoducs, de barrages hydroélectriques, d'autoroutes, de
réseaux électriques, avec des banques chinoises ainsi que de
nouvelles banques de développement multilatérales telles que la
Banque asiatique d'investissement d'infrastructure parrainée par la
Chine (AIIB) et la nouvelle banque de développement (NDB) des BRICS
fournissant la majeure partie du financement.
La Chine finance actuellement, par des lignes de
crédit créées par ces institutions financières, de
la même manière qu'elle a financé son propre
développement domestique.
Le New York Times qualifie l'initiative des nouvelles routes
de la soie de «version moderne du plan Marshall, l'effort de
reconstruction de l'Amérique après la Seconde Guerre
mondiale» sauf que la stratégie de la Chine est« plus
audacieuse, plus chère et beaucoup plus risquée».13(*)
A voir l'étendue et les objectifs de Pékin de la
nouvelle initiative des routes de la soie, il serait d'une importance capitale
de nous situer sur l'objet (les buts assignés à cette route)
(section II)
Section II : L'objet des nouvelles routes de la soie
Les nouvelles routes de la soie sont ainsi inspirées
des précédentes. Mais avec un élargissement tant sur le
plan des éléments matériels (paragraphe
I), que sur les grands piliers qui les soutiennent (paragraphe
II).
Paragraphe I : Les éléments de la nouvelle
route de la soie
En septembre 2013, le monde entier a pris officiellement
connaissance du lancement de l'initiative des nouvelles routes de la soie, par
le discours du président chinois Xi Jinping.
A l'image des anciennes routes de la soie, ce nouveau projet a
pour objectif de faciliter les échanges commerciaux entre la chine et
l'extérieur (qu'il s'agisse des échanges au sein de l'Asie ou
encore à l'extérieur du continent asiatique). Ainsi, le nouveau
projet s'appréhende tant sur le plan terrestre(a), que sur le plan
maritime (b).
A -Sur le plan terrestre : Le choix de
la ville d'Astana par le président Xi lors de l'officialisation du plan
Marchall chinois n'est pas un hasard. Le Kazakhstan est le partenaire
incontournable du bon succès de l'initiative des nouvelles routes de la
soie, surtout sur le plan terrestre et également un important
fournisseur d'énergie à la Chine. 14(*)
Ainsi, le réseau terrestre des nouvelles routes de la
soie ferra un trajet, se structurant en un axe commercial, de la Chine à
l'Asie centrale en passant par l'Europe, chose plus ou moins .facilitée
par la mondialisation commerciale de l'époque moderne.
En ce qui concerne l'Europe, elle sera connectée par
deux routes : la première passant par le Kazakhstan et la Russie et
la seconde du Kazakhstan vers la mer caspienne. Cette phase vise, à
seulement facilité les échanges commerciaux entre la Chine et
l'Europe.
L'axe chinois se réalisera par l'observation des
passages dans la province de Jiangsun, plus précisément par la
ville de Lianyungang, tout en se dirigeant vers la province de Shaanxi dans la
localité Xi'an, et finir par la région autonome des Ouïghour
de Xinjiang.
Cette route pourrait, par la suite, se diriger vers l'Europe
en traversant plusieurs villes parmi lesquelles on cite notamment : la
Turquie, l 'Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l'Iran et le
Turkménistan.
Cet axe commercial pose des difficultés majeures, dues
notamment aux formations politico-sociales des zones concernées.
Le point historique et la réalité actuelle de
certaines de ces villes peuvent paraitre comme un obstacle au bon
déroulement de ces nouvelles routes de la soie sur le plan terrestre,
plus précisément, les villes du centre d'Asie. Ces
problèmes sont en général : l'explosion
démographique, des problèmes institutionnels, économiques,
et d'instabilité politique...
Le Tadjikistan, comme au début des années 90, se
trouve en face d'un soulèvement de tension sociale, qui risque de
l'amener à une guerre civile, et, de ce fait, compromettre le projet Xi
Jinping dans cette zone.
De son coté, le Turkménistan se trouve sous
l'emprise de son régime, considéré comme l'un des
régimes les plus totalitaires au XXIe siècle. A ce
problème de régime s'ajoutent également la famine, qui
frappe la population, et l'invasion des talibans venant de l'Afghanistan
voisin.
Ces problèmes politico-sociaux restent, de ce fait, la
véritable problématique majeure relative aux nouveaux projets
chinois des nouvelles routes de la soie dans la région centre d'Asie
B- Sur le plan maritime : Fidèle
au proverbe chinois, selon lequel : « Si vous voulez être
riche, commencer par construire une route d'abord », Pékin
veut, par les routes de la soie, se lancer dans une ultra connectivité
de la Chine au reste du monde. Un objectif qui doit, si nécessaire, se
réaliser aussi bien sur le plan terrestre que sur le plan maritime.
C'est dans cette perspective, qu'on a parlé des nouvelles routes de la
soie maritime. Un axe à fin commerciale mais aussi et surtout
géopolitique.
Cet aspect des nouvelles routes de la soie réalise un
trajet, connectant différents continents du globe, quittant notamment
l'Asie pour rejoindre l'Europe, tout en passant par l'Afrique.
Avant d'aller loin dans le raisonnement de ce contour des
nouvelles routes de la soie, il serait, en effet, indispensable que l'accent
soit mis sur une expression bien plus appropriée et qui nous renvoie
à nos propos. Il s'agit de l'expression
« économie bleue ».
Un terme reprit par l'ONU, il renvoie plus exactement à
toutes les activités génératrices de revenus à un
Etat liées à la mer. Il s'agit : des pêches, de
la construction navale, l'exploitation de pétrole et de
gaz off-shore, l'ingénierie maritime, la biologie marine
et ses implications pour l'industrie pharmaceutique, les énergies
renouvelables, l'industrie des services avec le tourisme côtier et le
tourisme maritime, tous les transports maritimes etc.15(*)
En 2016, selon les données de l'administration
océanique d'Etat, le produit intérieur brut maritime
représentait 10% du PIB total16(*) de la Chine. Ainsi, les réseaux portuaires
occupent une place considérable dans la nouvelle initiative des routes
de la soie.
La carte «?L'océan Indien dans les routes de
la soie?» permet une analyse rapide de la partie maritime de la nouvelle
route de la soie. On y voit apparaître une route unique de Chine
jusqu'à Sri Lanka, qui voit passer les flux d'importations et
d'exportations. À l'ouest, les deux routes sont séparées?:
la route importatrice d'hydrocarbures venant du Golfe persique et la route
des exportations partant vers le canal de Suez.17(*)
Ces deux routes combinées devront former une sorte
d'aimant reliant les trois continents : l'Asie, l'Afrique et l'Europe.
Sur le continent africain, le devant du podium est
occupé par le Kenya, l'Ethiopie et la Djibouti.
Source : agence de presse Xinhua She
L'itinéraire maritime des nouvelles routes de la soie,
à part l'objectif de la connectivité du globe par la facilitation
de l'accès aux marchés, a un enjeu
géostratégique.
Paragraphe II : les grands piliers des nouvelles routes de
la soie
Avant tout, les nouvelles routes de la soie se donnent pour
objet : l'amélioration de l'intégration économique,
le développement infrastructurel, commercial, le processus
d'amélioration active de la circulation des capitaux et enfin,
véhiculer des messages de paix à travers le monde.18(*)
-L'amélioration de l'intégration
économique : A l'image du slogan
« gagnant-gagnant » qui est le mot d'ordre même des
nouvelles routes de la soie, Pékin veut mener cette initiative dans un
cadre purement collaboratif. L'objet étant l'approfondissement de la
coordination des politiques publiques de
développement, l'initiative, de ce fait, ne peut évoluer que dans
un cadre participatif des différents Etats concernés. Ces
derniers, généralement des pays en développement (pays
d'Asie et d'Afrique), tirent leur épingle du jeu par l'approvisionnement
constant de leurs marchés en produits manufacturés, ce qui, dans
une très large mesure, favorise la croissance de l'économie
mondiale. Quant à la Chine, toujours à la recherche de
marchés pour écouler ses biens et services, l'initiative peut
avoir un effet considérable sur son économie, qui à la
base, considérée comme une puissance économique mondiale.
Dans cette idée de coopération économique nait la
volonté de participer au développement infrastructurel
mondial.
- Le développement infrastructurel :
Considérée comme l'aspect le plus visible des nouvelles
routes de la soie, l'infrastructure occupe la place la plus concrète et
la plus visible de l'initiative chinoise. La connectivité, comme objet
premier des routes de la soie depuis l'origine, ne peut se réaliser que
dans le cadre d'une forte construction infrastructurelle (chemins de fer, de
ports, construction de réseaux routiers ou de réseaux de
production et de transport d'énergie).
D'ailleurs, selon les statistiques de BOAO, les travaux
menés dans le cadre des nouvelles routes de la soie, entre 2013 et 2017,
se résumaient à : « 15 aéroports
déjà construits, 28 ont été rénovés
ou agrandis, dans les provinces chinoises. De plus, les grandes entreprises
publiques chinoises, dont China Railway Group et China communications
construction company, ont entrepris 38 grands projets pilotes d'infrastructures
de transport à l'étranger au profit de 26 pays
riverains »19(*)
Les réseaux numériques (internet,
télécommunication) rentrent dans cette configuration. Ils
nécessitent des infrastructures bien adaptées à leur mise
en place.
Le continent africain affiche cette envie de l'empire du
milieu de participer au développement mondial en matière
d'infrastructures.
Le développement infrastructurel rime bien avec le
développement des chiffres. Ce qui fait du développement du
commerce international, la troisième priorité des nouvelles
routes de la soie.
-Le développement commerce
international : Avec un esprit de participation et de
collaboration, l'initiative des nouvelles routes de la soie engendre, dans le
cadre de la construction des infrastructures et la participation à
l'augmentation de la croissance économique internationale, une vente
colossale des marchandises et des équipements à travers les zones
reliées par l'initiative.
Selon les mêmes statistiques menées par le BOAO,
de « juin 2013 à juin 2016, le volume du commerce des
marchandises entre la Chine et les pays le long des nouvelles toutes de la soie
s'est élevé à 3 100 milliards de dollars,
représentant 26 % du chiffre d'affaires total du commerce
extérieur enregistré par la Chine. Dans un même temps, la
Chine a établi dans 18 pays riverains 52 zones de
coopération économique et, commerciale
(dont 13 ont été certifiés) pour un
investissement total de 15,6 milliards de dollars. À la
date du 30 juin 2016, la Chine avait signé des accords d'investissement
bilatéraux avec 104 pays riverains, et dans ces pays, le montant des
investissements chinois atteignait 51,1 milliards de dollars,
soit 12 % du total des investissements chinois à l'étranger sur
la même période » 20(*)
Ce troisième pilier aura pour condition, ou du moins
pour conséquence, la libre circulation des capitaux.
-La libre circulation des capitaux : Le
projet titanesque des nouvelles routes de la soie nécessite des fonds
colossaux estimés et variés entre 4 000 et 26 000 milliards
de dollars.21(*)
Alors petite précision, le financement total de
l'initiative chinoise est complètement indépendant de tout effort
économique du fond monétaire international (FMI).
Le projet est largement financé par les organismes
suivants : la Banque de développement de Chine
-China Development Bank-, par l'Export-Import Bank of
China, par l'Agricultural Development Bank of China
(ABD), par la banque des BRICS (Brésil,
Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), par
l'Organisation de Coopération de Shanghai, par les
grandes banques publiques chinoises (CDB, ICBC,
Eximbank)22(*).
Avec une telle multitude de source de financement, on assiste
à une mobilité des capitaux à travers le monde.
-Favoriser la paix dans le monde : Ce
5e pilier représente le volet culturel des nouvelles routes
de la soie. Cet aspect culturel des nouvelles routes de la soie est
matérialisé par la création des centres culturels le long
de la route de la soie, également par la mise en place d'une bourse
d'étude « Route de la soie ». Elle est
octroyée dans différents domaines de recherche, surtout ceux
concernant les routes de la soie (géographie, géologie,
économie...). Cette bourse prend en charge le financement total des
études durant tout le cursus de l'étudiant et assure
également la prestation de certains avantages sociaux.
Un volet qui explique bien, l'envoie des casques bleus chinois
dans les missions onusiennes (notamment au Mali et bien d'autres pays.)
Entre également dans le programme culturel de
l'initiative, l'organisation des festivals culturels et artistiques route de la
soie, qui a lieu dans différents pays le long des routes de la soie.
Toutefois, cet aspect des nouvelles routes de la soie fait
face des critiques notamment sur le continent africain. Avancé que ce
coté témoigne d'un élément du soft power
chinois.
Sur ce plan social, les nouvelles routes de la soie se donnent
pour mission le développement de la compréhension mutuelle entre
les peuples.
Cependant, malgré toutes ces idées de bonne
volonté, l'initiative « one belt, one road » fait
face à d'énormes critiques, notamment, qu'elle serait un plan
géopolitique consacré par la volonté de Pékin de
dominer le monde. (Chapitre II)
Chapitre II : La chine et
l'esprit de domination
Avec cette nouvelle initiative des routes de la soie, on a vu
naitre en la Chine de Mao Zedong la volonté de prendre ces nouvelles
routes de la soie comme un élément géopolitique
(section I) qui, pour cela doit détrôner les
puissances occupant déjà le devant du podium (section
II)
Section I : L'implication d'une vision
géopolitique
Si les routes de la soie étaient jusqu'alors
commerciales avec un but bien déterminé, qui est celui de
promouvoir la connectivité de différents Etats, un accès
faciles des produits et des marchandises sur les marchés ; elles
sont devenues aujourd'hui un outil d'affirmation de la puissance chinoise
(paragraphe I) par le biais du soft power chinois
(paragraphe II)
Paragraphe I : Une affirmation de la puissance
asiatique
L'image d'une chine, autrefois renfermée sur
elle-même, essayant de s'abstenir de toute ingérence et de toute
visibilité politique sur la scène internationale, est aujourd'hui
trompeuse. En effet, la Chine de Mao est aujourd'hui loin de celle de Xi
Jinping. Selon ce dernier, afin de garantir la stabilité politique et la
croissance économique que le pays a connu dans les dernières
décennies, il doit impérativement, dans l'esprit d'un monde
très mondialisé, se lancer sur la scène internationale
entant que nouvel acteur majeur des relations internationales.
Afin d'agir dans ces contrés, Pékin a voulu
creuser dans son histoire, pour faire ressortir les mythiques routes de la
soie. Mais cette fois-ci avec une vision peu moins économique que
géopolitique.
Les facteurs militaires et géostratégiques sont
en grande partie secondaires aux impératifs économiques de
l'initiative des nouvelles routes de la soie23(*). Sur le plan économique, la nouvelle
initiative de Xi Jinping sert principalement les efforts de la Chine pour
transformer et développer son économie et le ralentissement de sa
fabrication épuisée et dirigés par l'investissement.
Pékin veut ainsi, par les nouvelles routes de la soie, trouver de
nouveaux grands projets et de nouveaux marchés.
La stratégie politique des nouvelles routes de la soie
est tout d'abord régionale avant d'être internationale. La
priorité numéro 1 de la politique étrangère de la
Chine est avant tout une Asie-Pacifique.
La Chine est d'autant plus liée à l'idée
de la consécration d'une politique de visionnage, qui, à
l'ère des nouvelles routes de la soie, mettent la Chine au centre de ses
voisins, par affirmation de puissance modératrice.
L'initiative des nouvelles routes de la soie, dans cette
perspective de pacification de l'Asie, concoure à la consolidation des
zones économiques spécifiques (ZES).
La création de ces multiples ZES à
proximité des frontières est réalisée dans l'espoir
de stimuler le développement économique du pays tout en
s'appuyant sur le dynamisme des pays limitrophes. Dans sa configuration au
projet de la route de la soie, ces ZES prennent le nom de `' zone
économique de la route de la soie'' (silk road economic belt)24(*)
`' En parallèle à cette diplomatie
économique de « bon voisinage », plutôt douce,
guidée par des préoccupations principalement économiques,
la Chine affirme avec plus de fermeté ses positions et revendications
dans la région, et en premier lieu dans les mers de Chine.''25(*)
Sur le plan international ; si l'édification par
la Chine de son armement nucléaire, juste après la seconde guerre
mondiale, a été le symbole de cette volonté d'autonomie,
faisant d'elle un acteur au centre des prises de décisions
mondiales ; l'initiative des nouvelles routes de la soie, en ces
débuts du XXIe, n'en apparait pas comme une donnée anodine dans
le processus de consolidation de la visibilité et de l'affirmation de la
puissance chinoise.
Avec une telle initiative, aussi ambitieuse que couteuse,
Pékin décide d'affirmer son coté puissance mondiale, qui
joue un rôle actif dans l'orientation générale de la
politique internationale (politiques économiques, culturelles et un
élément crucial à la sauvegarde de la paix mondiale).
Surtout sur le continent africain
où, il fait acte de puissance au secours des pays en
développement.
Paragraphe II : Les
routes de la soie, un élément du soft power chinois
Aujourd'hui dans un monde civilisé comme le
nôtre, le temps des conflits armés, où deux puissances se
font la guerre acharnée, semble révolu. L'utilisation du `' hard
power `', dans un monde qui prône la discussion et le dialogue comme
moyens essentiels de résoudre les conflits, ne suffit donc plus pour
asseoir sa vision du monde et agir en puissance dominatrice. C'est en ce sens
que Joseph S. Nye a parlé d'un autre pouvoir non coercitif mais dont
l'effet n'en est pas moins. Il s'agit de ce qu'il a appelé `' le
soft power''.
«Aujourd'hui, le plus important ce n'est pas notre
armée, mais le fait qu'un million et demi d'étrangers viennent
chez nous suivre des études, que des millions d'autres souhaitent voir
des films américains et adopter l'american way of life. Ceux sur qui
nous exerçons une fascination ne nous feront jamais la guerre, au
contraire ceux sur qui nous n'exerçons aucun pouvoir attractif (les
islamistes, par exemple) peuvent constituer une menace»26(*). Il part ainsi du constat
selon lequel, les Etats-Unis, à travers sa culture et sa manière
de vivre, arrive à imposer sa vision du monde à des millions de
personnes. Ce néo-impérialisme à l'américaine,
constitue une arme destinée à contrecarrer ceux ou celles
susceptibles de critiquer ses positions sur les questions internationales.
Ancien secrétaire adjoint des Etats Unis à la
Défense, de 1994 à 1995, Joseph S. Nye définit le soft
power comme « la capacité à changer ce que les autres
veulent en raison de sa force d'attraction», s'opposant ainsi au hard
power qui est « la capacité à changer ce que les autre
font »27(*).
Les nouvelles routes de la soie dont le but était la
connectivité, se voient endosser un autre rôle, qui est celui de
promouvoir la culture chinoise (soft power chinois) par l'implantation des
instituts Confucius. Rien que sur le long de la route de la soie, on compte
plus de 135 instituts et 130 classes Confucius dans plus de 51 pays et dont le
nombre d'apprenant en 2016 atteignait plus de 460 000 personnes,
inscrivant une augmentation annuelle de 37,7%.28(*)
Par ce soft power ; Pékin veut promouvoir la
culture chinoise, mais aussi et surtout, s'en servir comme un moyen d'une
affirmation décomplexée de sa puissance. Rentre ainsi dans le
cadre du soft power, selon son néologiste même, trois
catégories de pouvoir à savoir : la culture, les valeurs
politiques internes et la politique étrangère. 29(*)
Sur le continent africain, l'influence chinoise ne passe pas
inaperçue. Avec une cinquantaine d'instituts à son active entre
2012 et 2017, regroupant plus de 38 pays, la culture chinoise prend de plus en
plus de marge dans sa configuration en Afrique. La culture constituant la
principale source du soft power chinois ; comme le disait Hu Jintao, lors
de la XVII conférence du parti communiste chinois (PCC) en 2007,
« il en a appelé à un renouveau des initiatives
culturelles socialistes, stimulant la créativité culturelle de
l'ensemble de la nation et faisant de la culture un élément
important du soft power chinois » ; la Chine mise, de
ce fait, sur son héritage confucianiste.
L'explosion de ces instituts en Afrique et à travers le
monde, depuis leur lancement jusqu'à nos jours, nous donne une
idée de la détermination de la Chine à conquérir le
monde.
Tableau : Les organisations de promotion de la
langue et de la culture à travers le monde
|
|
|
|
|
|
Nom
|
Alliance Française
|
British
Council
|
Goete
Institut
|
Instituto Cervantes
|
Institut conficius
|
Pays
|
France
|
Royaume Unis
|
Allemagne
|
Espagne
|
Chine
|
Année de création
|
1883
|
1934
|
1951
|
1991
|
2004
|
Nombre d'instituts
|
133
|
106
|
98
|
44
|
142
|
Nombre de classes
|
813
|
182
|
159
|
87
|
1592
|
Nombre d'inscrits
|
560 000
|
11 000 000
|
270 000
|
185 000
|
2 100 000
|
Source : Article `' Sur les routes de l'influence :
Forces et faiblesses du soft power chinois'' par Nashidil Rouïa
En ce qui concerne l'Afrique, la Chine prévoit d'ici 2020
la création d'une centaine de ses instituts Confucius.
A part ces instituts comme moteurs primordiaux destinés
à véhiculer l'image du pays, on peut également noter, la
vielle méthode de propagande par le cinéma. Il s'agit notamment
de ce film chinois nommé '' The wandering Earth '' dans
lequel, la Chine sauve toute l'humanité d'un effondrement certain.
Un film qui dépasse un simple enjeu
de divertissement avec une portée d'affaire nationale. ''C'est un
film génial. Je recommande à tout le monde d'aller le voir''
a lancé la porte-parole de la diplomatie chinoise. Selon les
médias chinois '' Quand les Américains envoient une
expédition trouver un eldorado, comme dans le film "Insterstellar", nous
Chinois, nous respectons notre tradition d'attachement à nos
origines.'', ''Seuls les Chinois peuvent sauver le monde''30(*).
Dans les années précédentes, la Chine a
fait preuve d'une evolution rapide dans le secteur filmique. Elle est
aujourd'hui considérée comme le deuxième dans le monde,
juste après les Etats Unis.
Section II : L'Europe
comme puissance à détrôner
Le continent africain était depuis jadis sous
domination coloniale. Avec les vagues d'indépendances dans les
années 60, les Etats africains ont noués une certaine relation
avec les anciens colons et qui persiste jusqu'à nos jours. Ainsi, la
Chine, afin d e faire sa place dans une telle configuration, s'est
lancé dans le jeu des puissances (paragraphe), par l'installation en
Afrique du modèle de développement africain (paragraphe II)
Paragraphe I : La Chine et le jeu de puissances
Si les nouvelles routes de la soie ont, réellement
quelque chose de moderne aujourd'hui, c'est forcément ce que certains
analystes ont nommé ''les routes de la soie
spatiales''.
L'accès à l'espace est pour Pékin une
volonté primordiale d'affirmation de sa puissance. Sitôt qu'elle
le place au centre de ses préoccupations internationales.
Conscient du fait que l'espace constitue un
élément dans le processus d'affirmation de sa puissance sur la
scène internationale, la Chine a, depuis les années 1960,
déclaré ses ambitions spatiales, notamment par ces mots de Mao
Zedong adressés à ses concitoyens : «Nous
aussi, nous fabriquerons des satellites ! ».
Des mots suivis d'actes, car en 1970, la Chine est le
cinquième pays au monde à placer un satellite dans les orbites,
et le troisième, en 2003, à envoyer un humain, juste après
les Etats-Unis et l'URSS.
Selon Phillipe Coué, l'accès à l'espace
est plus qu'un simple acte de conquête. Selon ce dernier dans un
entretien accordé au journal ''Le monde'', '' Quand on mène
des opérations aussi complexes qu'envoyer des hommes dans l'espace ou
une sonde capable d'alunir, on affiche un niveau d'organisation très
élevé. Cela prouve la maîtrise d'un ensemble de
technologies très sophistiquées, et projette l'image d'un pays
très moderne.31(*)''
Le 03 janvier 2019, chose dont on s'attendait moins, la Chine
fait son entrée dans l'histoire spatiale, par un alunissage
inédit d'un engin sur la face cachée de la Lune. Cet acte a,
à notre sens, deux effets politiques. L'un sur la politique interne de
l'Etat, servant à démontrer le niveau de puissance atteint par
l'Etat et ainsi favoriser la cohésion sociale et la croyance au parti
communiste chinois(PCH). L'autre enjeu politique, qui est peut-être le
plus intéressent, est de prévenir les autres puissances qu'elles
vont devoir faire place à une autre puissance émergente.
Ainsi, Jean-Yves le Gall affirmait dans un article
publié sur la Chine en tant que puissance montante, sur l'antenne France
Culture, que : '' Pékin a très bien compris que
l'espace permet de jouer dans la cour des grands, comme disait le
général de Gaulle. Après la terre, la mer et l'air,
l'espace est le quatrième élément qu'il faut
maîtriser lorsque vous voulez compter sur la scène mondiale.
Aujourd'hui, il y a six puissances spatiales : les Etats-Unis, l'Europe,
la Chine, l'Inde, la Russie et le Japon... Ce sont ces mêmes pays qui ont
un poids très fort au niveau de la diplomatie internationale parce que
le spatial permet une palette gigantesque d'applications ; il est donc
très important d'être présent dans l'espace
! ''32(*)
Cette politique de conquête de l'espace donne
également au pays, l'image d'un Etat moderne avec une forte potentille
technologique. Une telle image ne peut que séduire les Etats africains,
qui n'en demandent pas moins que l'exportation du modèle de
développement d'un tel Etat, avec lequel ils partagent un passé
commun.
Selon le forum spatial international ténu le 13
février au Kenya, le développement des pays d'Afrique est
lié à une impérative d'exploration spatiale.
Cette dernière, si elle est menée, peut avoir un
impact considérable dans plusieurs secteurs de développement du
continent. D'abord sur le plan sécuritaire, les services spatiaux
peuvent apparaitre comme un outil incontournable dans le processus de
sauvegarde de la paix sur le continent, et également un excellent outil
dans la protection des ressources naturelles, et un vecteur de nouveaux
emplois.
D'après la ministre des affaires kényane de la
défense, Mme Raychelle Omamo : '' Grâce à la
technologie spatiale, les agriculteurs africains seront en mesure de
connaître l'état de leurs sols et même de savoir ce qu'il
faut faire pour obtenir de meilleurs rendements''33(*).
La chine s'en donne à coeur joie, car tous ces
programmes explorateurs, tout comme la zone de libre échange commercial,
sont réalisés en configuration à l'initiative ''
One belt, one road'' du président Xi,
considérés comme les deux piliers du développement
socio-économique du continent.
Ainsi ce coté, tout aussi audacieux des nouvelles
routes de la route soie que ses autres parties, ne peut trouver une
configuration que dans le cadre de l'installation du modèle de
développement Chinois sur le continent africain.
Paragraphe II :
L'installation du modèle de développement chinois en Afrique
Fidèle à l'esprit des anciennes routes de la
soie, la nouvelle a avant tout pour objectif la connectivité des
marchés et ainsi faciliter leur accès. Avec
l'ultra-mondialisation, cette connectivité est idéalisée
en d'autres termes notamment : les zones économiques
spécifiques, les zones de libre échange commercial.
Si dans la région d'Asie, l'initiative des nouvelles
routes de la soie est facilitée par la zone économique
spécifique, en Afrique, l'initiative peut être facilitée et
peut bien réaliser ses objectifs par sa combinaison à une zone de
libre échange continental, c'est ce qui avait été
proposé lors du dernier sommet de l'OUA à Kigali, au Rwanda,
Selon le préambule portant création de la zone
de libre échange continental, elle aura pour souci majeur de
définir : '' la nécessité de créer un
marché élargi et sécurisé pour les marchandises et
les services des États parties grâce à une infrastructure
adéquate et à la réduction ou à
l'élimination progressive des barrières tarifaires et à
l'élimination des barrières non tarifaires au commerce et
à l'investissement [...]de la nécessité d'établir
des règles claires, transparentes, prévisibles et mutuellement
avantageuses pour régir le commerce des marchandises et des services, la
politique de concurrence, l'investissement et la propriété
intellectuelle entre les États parties, en résolvant les
problèmes posés par les régimes commerciaux multiples et
qui se chevauchent afin d'assurer la cohérence des politiques, notamment
dans les relations avec les parties tierces''34(*).
Cette ZLEC va ainsi fluidifier les échanges commerciaux
au sein de l'Union et devenir également une pesanteur dans le
développement infrastructurel du continent. Disposant presque des
mêmes buts et les mêmes objectifs de la vision que Pékin a,
de sa nouvelle initiative des routes de la soie en Afrique, le président
kényan, Uhuru Kenyatta a déclaré sa volonté de
combiner cet accord de libre échange au projet chinois des routes de la
soie en Afrique.
L'installation d'une plus grande intégration
commerciale et des avantages qui en découleront, sont aujourd'hui, selon
cet accord, la clé du développement socio-économique du
continent.
Aussi, selon l'institut Montaigne, la Chine promeut par
exemple son concept de zones économiques spéciales (ZES) à
travers l'Afrique pour attirer les investisseurs, et a ainsi suscité
l'intérêt de nombreux gouvernements, comme ceux de l'Ethiopie
(parc industriel d'Awasa) et du Kenya (Uasin Gishu)35(*)
Une telle volonté d'intégration est
conditionnée à la mise en place d'un programme de
développement des infrastructures et la diversification
économique du continent.
Afin d'alléger les dépenses qui seront
allouées à la construction de ces infrastructures (chemin de fer,
services portiers,...), sa combinaison au projet chinois des nouvelles routes
de la soie peut paraitre comme une opportunité financière, et
aussi peut faciliter une mise en oeuvre sans délai de ces
différents plans.
La liaison de l'initiative des nouvelles routes de la soie de
Pékin à l'accord de création d'une zone de libre
échange continental, octroi en la chine un rôle actif dans le
développement socio-économique du continent.
Ce modèle de développement a contribué au
développement domestique de l'empire du Milieu. Un modèle dont il
se vante d'ailleurs.
Chapitre III : Les enjeux et risques des nouvelles routes
de la soie pour l'Afrique
La mythique route de la soie reliait plusieurs villes à
caravane de chameaux. Les nouvelles routes suivent le même enchainement
avec un développement des moyens utilisés. Les caravanes de
chameaux ont, en effet, été remplacées par les moyens de
transports modernes, qui nécessitent des infrastructures
préconçus (Section I). Certes, un avantage pour
le continent africain qui manque d'infrastructures pour mieux exploiter son
potentiel, mais qui met au sommet des inquiétudes les risques encourus
par le continent (Section II).
Section I : Les avantages pour l'Afrique
L'initiative chinoise des nouvelles routes de la soie est l'un
des atouts primordiaux au développement infrastructurel dont le
continent a besoin (paragraphe I), mais également sur
le plan économique avec des emprunts à des taux réduits et
honorés de toutes conditions politiques (paragraphe
II).
Paragraphe I : le développement
infrastructurel
Pour une économique stable et dynamique,
l'infrastructure joue un grand rôle, surtout en ce qui concerne les
moyens d'accès faciles aux marchés étrangers. En ce qui
concerne l'Afrique, la Chine, dans le cadre des nouvelles routes de la soie, y
joue un rôle considérable.
En tant que premier partenaire commercial du continent (soit
170 milliards de dollars en volume des échanges commerciaux en
2017)36(*), les moyens
établis par Pékin dans le processus de la facilitation de son
accès au continent, ont un impact considérable sur les
économiques africaines.
Le continent africain apparait aujourd'hui comme la partie du
globe affichant un degré de croissance, en matière
d'urbanisation, supérieur à la moyenne dans les autres
régions. En effet, la Chine se trouve à l'origine d'innombrables
projets urbanistiques par le biais de ses nouvelles routes de la soie.
L'infrastructure étant la partie la plus
concrète et la plus visible des nouvelles routes de la soie,
Pékin apparait comme un acteur incontournable pour une urbanisation
rapide du continent. Elle a, en effet, été à l'origine de
constructions majeurs, presque dans tous les domaines urbanistique.
En matière de transport, la chine a financé les
systèmes ferroviaires de plus de cinq Etats : Kenya, Ethiopie,
Angola, Djibouti, et Nigeria. Le projet Kényan du chemin de
fer Mombassa-Nairobi a été financé par la Chine, à
un coût estimé à plus de 3, 8 milliards de dollars pour un
degré de participation de 90% de financements chinois37(*).C'est le plus grand projet
d'infrastructure du Kenya depuis l'indépendance en 1963. Selon le
président Kényan, lors du discours d'inauguration, cette route
''transformera le Kenya en un pays industrialisé,
prospère et à revenu intermédiaire''.
C'est le cas également des trains éthiopiens,
également financés par l'aide de la chine. Il s'agit du train de
transit léger d'Addis-Abeba, et le chemin de fer Ethiopie-Djibouti. La
liste est non exhaustive dans ce domaine (les chemins de fer Lobito-Luau en
Angola et Abuja-Kaduna au Nigéria...)
Outre le domaine des transports, la Chine est,
également, engagée dans la construction des structures et des
locaux. Le siège actuel de l'union africaine à Addis-Abeba rentre
dans ce cadre de financement. Une structure financée à 100% par
la Chine par le biais de ses banques.
On peut également citer dans ce cadre, des travaux
à l'échelle d'un seul pays, comme ce fut le cas des projets
comme : la construction du nouveau parlement Zimbabwéen, la
nouvelle cité égyptienne, la cimenterie gambienne avec un
coût estimé à plus de 500 millions de dollars, la zone
spéciale économique du Congo...
Après ces nombreuses actions, la Chine s'est
engagée, en mars 2018, à la construction du nouveau parlement de
la CEDEAO à Abuja, estimé à plus de 31, 6 millions de
dollars38(*)
Tableau 1 : Exemples de projets
d'infrastructures à grande échelle financés par la Chine
en Afrique
Source : Mail and Guardian Africa, 2015, tiré de
l'article '' l'Afrique et l'initiative chinoise « one belt, one
road » : pourquoi maintenant et quel avenir ?
La Chine occupe ainsi une place de premier ordre dans le
développement infrastructurel du continent. Elle participe, d'une
manière active, aux efforts entrepris par le peuple africain en ce sens.
A d'autres égards, elle contribue par l'apport des prêts à
des conditions très favorables.
Paragraphe II : sur le plan économique
La venue de la Chine sur la scène internationale a
été constatée en grande partie par le potentiel
économique dont elle témoignait, surtout en Afrique. Avec
l'initiative des nouvelles routes de la soie, la Chine est devenue un acteur
plus dynamique dans la vie économique africaine. Les Chiffres des
dernières années témoignent de cette implication active de
l'empire du milieu au développement de l'économie du
continent.
Sur le plan commercial, la Chine demeure depuis neuf
années consécutives, le premier partenaire commercial du
continent. Les importations concernent notamment le domaine minier, le
pétrole et l'agroalimentaire. A l'opposé, les exportations
concernent les biens d'équipement, de consommation et les biens
intermédiaires. Les nouvelles routes de la soie sont un levier dans ces
échanges Sud-Sud.
Ces échanges entrent dans le cadre de ce qu'on appelle
le système '' Angola mode''. C'est un procédé par lequel,
la Chine participe activement à la croissance économique du
continent (par la construction d'infrastructures, de prêts avantageux...)
en contrepartie de l'autorisation d'exploiter les ressources naturelles du
continent. Ce système a conduis à une diversification des
acteurs économiques sur le continent. Un résultat de cette
diversification est les prêts accordés par l'Exim Bank ou la
Banque chinoise de développement.
Ainsi, avec cette nouvelle initiative, la Chine veut enterrer
l'idée déjà conçue de l'Afrique, notamment par le
remplacement de l'expression '' aide au développement'' par le terme ''
co-développement''. Un modèle apprécié par les
dirigeants du continent, qui dirigent de plus en plus vers l'empire du milieu
comme partenaire commercial et économique.
Selon la tribune Afrique, les échanges commerciaux
entre Pékin et l'Afrique devront atteindre les 400 milliards de dollars
d'ici 2020. Un chiffre qui marque la présence chinoise sur les
marchés africains.39(*)
La Chine, à part le domaine commercial, est
engagée dans presque tous les secteurs de développement du
continent. Ainsi dans le domaine de l'investissement, les capitaux chinois sont
aujourd'hui plus actifs sur le continent.
Avec les nouvelles routes de la soie, les prêts chinois
accordés aux gouvernements africains ont explosé, jusqu'à
ce que certains chercheurs parlent d'une dépendance totale du continent
aux prêts que lui accorde le géant asiatique. Ainsi avec des taux
de prêts avantageux, certains Etats se trouvent aujourd'hui
surendettés, par les prêts chinois.
Tableau : Les prêts chinois aux pays
africains (entre 2000 et 2017)
Source : China-Africa research initiative
La Chine dans ses relations avec l'Afrique cultive,
également une politique dite de '' non ingérence dans les
affaires internes des Etats''. Une pratique pour se différencier des
occidentaux, qui agissent sur les choix politiques lorsqu'il s'agit d'une
coopération économique avec le continent.
Une telle vision a été affirmée par le
ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi, lors de sa
conférence de presse clôturant sa visite officielle sur le
continent, juste avant le sommet de l'Union africaine de 2018. Il a
déclaré que « Le financement de la Chine
répond aux exigences de l'Afrique en matière de son propre
développement. Tout pays a un énorme besoin de capitaux dans la
phase primaire de son décollage économique et de son
industrialisation, et l'Afrique ne fait pas exception. Tout comme les pays
africains, la Chine a gardé le souvenir amer d'un passé
où, sous le contrôle d'intérêts étrangers,
elle était injustement traitée, voire
exploitée et opprimée Par conséquent, lorsqu'elle
apportera son aide à l'Afrique et s'engagera dans une coopération
avec elle, la Chine ne répétera pas ce que les pays occidentaux
ont fait et n'imposera jamais ses propres vues aux autres »40(*)
Une idéologie que les chefs d'Etats africains ont
adhérée, voulant plus de libertés en matière de
politiques internes de leur Etat. L'idée de Pékin, d'une Afrique
indépendante et souveraine, affiche une originalité qui
était méconnue dans sa relation avec les occidentaux.
Ainsi selon Alain Antil, '' le discours Sud-Sud et
anti-impérialiste de Pékin correspondait aux attentes des chefs
d'Etats africains, parfois irrités des leçons continuellement
données par les occidentaux.''41(*)
Des propos qui, certes, réconfortent les dirigeants
africains, mais qui n'excluent en rien les risques encourus par le continent de
cette nouvelle initiative chinoise des routes de la soie.
Section II : Les risques
de l'initiative chinoise pour le continent africain
Les nombreux avantages des nouvelles routes de la soie,
accompagnés de discours plaisants, occultent ses risques pour le
continent africain. Les effets de l'initiative de Pékin des nouvelles
routes de la soie ne se sont pas fait attendre.
En effet, cette nouvelle initiative chinoise a soulevé
la question d'une dépendance économique du continent (paragraphe
I) à ces généreuses aides du bienfaiteur chinois. Une
question suivie d'une deuxième, avec un lien particulièrement
étroit, qui est celle du slogan chinois '' gagnant-gagnant'' dans ses
relations avec le continent (paragraphe II).
Paragraphe I : La
question de la dépendance économique du continent
L'originalité de la nouvelle initiative chinoise
réside en une collaboration réciproque, qui définit la
participation de tous les acteurs. Elle est réalisée dans un
cadre de coopération majeure, qui oriente les principales actions de
tous les Etats et dans un esprit '' gagnant-gagnant''.
En Afrique, le projet est d'autant plus ancré dans
l'économie du continent, qu'on parle d'un système. L'Afrique est
un continent qui vit en grande partie grâce à son sous sol. Ce qui
signifie, que son économie est largement basée sur les
exportations en matières premières avec la Chine.
Cet aspect de la croissance économique de l'Afrique est
intégré dans le cadre commercial entre la Chine et l'Afrique dans
la nouvelle initiative.
Les nouvelles routes de la soie occupent une place
considérable dans la croissance de l'économie africaine. C'est
tout l'enjeu de la dépendance économique du continent à
une économie étrangère.
Avec une diversification de l'activité
économique chinoise sur le continent, Pékin est aujourd'hui, le
partenaire idéal dans le développement du continent. Cependant,
nombreux sont ces pays africains qui font états de surendettement. A un
tel point que la Chine est aujourd'hui parmi les puissants créanciers du
continent, pour ne par dire le premier.
Un phénomène qui s'explique par les prêts
à des taux beaucoup plus avantageux à ces Etats, en contrepartie
de faveurs politico-économiques. Des prêts, certes inscrits dans
l'esprit d'une bonne volonté, mais dont les dessous cachent un enjeu
bien plus géopolitique.
Ces prêts aux gouvernements africains sont de plus en
plus une source d'inquiétude d'un surendettement alerté par le
fond monétaire international. L'exemple de la Djibouti, nous parait le
plus éloquent dans ce sens.
En seulement deux ans, ce pays stratégique dans la
politique africaine de la Chine, placé ainsi au centre de l'initiative
des nouvelles routes de la soie, a vu sa dette publique grimpée de
50 % à 85 % du PIB42(*).
Pour aller plus loin dans ce sens, selon un article
publié sur Chine magazine, le géant asiatique détient
aujourd'hui 55% de la dette extérieure du Kenya et 70 % de la dette
publique bilatérale du Cameroun. En Angola, chacun des 28 millions
d'habitants doit 745 dollars à la Chine. 43(*)
Ce constat soulève la question de la garantie de ces
dettes astronomiques par les bailleurs de fond, notamment le Fond
Monétaire International (FMI), la Banque mondiale et la Banque de
développement africain.
Certains chefs d'Etats africains ont voulu rassurer l'opinion
publique, notamment le président sénégalais Macki Sall,
qui a déclaré : ''
Tout
ce que nous faisons avec la Chine - j'insiste là-dessus - est
parfaitement maîtrisé, y compris le volet financier, le volet de
la dette''.44(*)
Des affirmations difficiles à digérer à
un moment où le prix des matières premières connaît
une chute sur le marché. Sachant bien que, la transaction de ces
prestations chinoises, sont en contrepartie basées sur l'exportation des
matières premières.
Ainsi selon Assouan Philippe Djemis, analyste en
stratégie et en développement pour le cabinet ivoirien PKD
Conseil à Shanghai : ''Quand la Chine réduit sa
consommation de produits dérivés, cela a un impact direct sur les
économies des pays du continent. Certains Etats sont déjà
fragilisés par la chute des cours du pétrole, du cuivre et du
manganèse. Ils payent très cher leur dépendance à
la Chine''.
Il ajouta que '' la volatilité des prix des
matières premières africaines a un impact important sur les
finances publiques de ces Etats. Ces pays n'ont aucune influence sur la
détermination des cours sur les marchés internationaux. Cela
n'est donc pas une situation conjoncturelle, spécifique à la
relation Chine-Afrique, mais un problème structurel. L'Afrique doit
restructurer son économie.''45(*).
Ainsi l'adage selon lequel '' Quand la Chine
éternue, l'Afrique s'enrhume'' fait état de plus de
réalité que d'ironie.
Dans cet état d'étranglement des pays, beaucoup
d'analystes, notamment occidentaux, parlent d'un néo impérialisme
chinois.
Lorsque la colonne vertébrale de tout un continent, se
trouve adossée à la situation économique d'un pays,
l'influence dans le choix politique apparait comme une évidence dont on
ne peut soustraire.
Avec l'instrumentalisation d'une relation forte et
asymétrique, Pékin renforce son influence sur le continent. Une
instrumentalisation qui nous pousse, à nous poser la question sur la
véracité du slogan '' gagnant-gagnant'' dans la
coopération sino-africaine dans le cadre des nouvelles routes de la
soie.
Paragraphe II : Les
limites de la coopération `'gagnant-gagnant''
Les relations sino-africaines sont animées, depuis la
naissance par un mot d'ordre. C'est le terme de ''coopération
gagnant-gagnant'' qui est aujourd'hui placé au centre de l'initiative
des nouvelles routes de la soie. Pékin a placé cette nouvelle
initiative sous le signe du partage et du gagnant-gagnant.
Mais à voir plus près, le terme gagnant-gagnant
semble avoir une ambigüité dans la nouvelle initiative de
Pékin en Afrique.
Avant l'Afrique, l'exemple le plus éloquent dans ce
sens correspond à l'affaire du port de Sri Lanka. L'influence chinoise
sur ce pays s'exprime en un mot `' les dettes''.
Cette petite île de 22 millions d'habitant, au bord de
l'océan indien se trouve aujourd'hui engouffrée de dettes
chinoises. Une situation dont la Chine semble trouver la solution. Notamment
par la saisie du port qui a été à l'origine de l'emprunt
et ce, pour une durée d'un siècle moins un an.
Mais revenons un peu sur les détails de l'affaire. Le
Sri Lanka en 2007, sous le régime Mahinda Rajapaksa, sollicitait les
aides chinoises. Bien que prévenue de la non rentabilité du
projet, la Chine se lance quand même par débloquer en 2010 un
crédit de 307 millions de dollars. Mais avec une condition,
généralement connue de la part de la Chine, qui était que
les travaux puissent être confiés à un organisme chinois,
plus précisément à la China harbor.
Selon New York Times qui a eu à mener l'investigation,
`'Bien que les responsables et analystes chinois aient insisté sur le
fait que l'intérêt de la Chine pour le port de Hambantota est
purement commercial, les responsables sri-lankais ont déclaré
que, dès le début, les renseignements et les possibilités
stratégiques de l'emplacement du port faisaient partie des
négociations.''
Au fils des ans, les dettes s'accumulent et vont
jusqu'à 1 milliard de dollars durant l'année 2015 avec une
augmentation des taux d'intérêts supérieurs aux
précédents. Dépassé de la situation, le
gouvernement passe aux élections anticipées. Au cours de la
campagne électorale, la Chine passe au financement actif du candidat
Rajapaksa.
Selon le New York Times ''Dix jours avant l'ouverture des
bureaux de scrutin, environ 3,7 millions de dollars ont été
distribués en chèques, soit 678 000 $ pour imprimer des
t-shirts de campagne et d'autres documents promotionnels et 297 000 $
pour acheter des cadeaux aux sympathisants, y compris des saris
féminins. Un autre montant de 38 000 a été
versé à un moine populaire qui appuyait la candidature
électorale de M. Rajapaksa, tandis que deux chèques totalisant
1,7 million de dollars ont été livrés par les
bénévoles à Temple Trees, sa résidence
officielle.''
Une fois le nouveau gouvernement institué, les
négociations sont vite entreprises au sujet du port Hambantota. Et ce
n'est quand décembre 2017 que le nouveau gouvernement cède le
port aux Chinois pour quatre-vingt-dix-neuf ans, avec 6?000 hectares de
terrains autour.46(*)
Aujourd'hui l'histoire Sri lankaise des nouvelles routes de la
soie met en doute la politique Chinoise du gagnant-gagnant.
La situation Sri lankaise s'articule bien avec la voie que
l'Afrique a entrepris dans le cadre des nouvelles routes de la soie. Avec des
prêts de plus en plus élevés, les Etats africains tombent
dans les fossés creusés par la Chine.
Comme le disait John Adam, 2e président des Etats-Unis
d'Amérique, '' Il y a deux manières de conquérir et
asservir une nation. L'une est par l'épée. L'autre est par la
dette''47(*). A voir
la politique économique de la Chine sur le continent africain à
travers les nouvelles routes de la soie, on se rendra bien compte de la
position choisie par le géant asiatique dans sa conquête et son
asservissement du continent. On n'abordera pas ici ; car elle a
été déjà étudiée au niveau de la
première partie consacrée à cette section, la dette comme
un instrument de domination politique.
D'un autre point de vue, le slogan gagnant-gagnant est
fortement remis en cause par le fait d'une exploitation abusive des
matières premières africaines et l'implication de certains
ressortissants chinois à la criminalisation économique du
continent.
Nombreux sont ces africains qui, de plus en plus se plaignent
de cette nouvelle initiative. Des inquiétudes si l'on peut dire
fondées sur la perception sociale de la présence chinoise en
Afrique, consolidée par l'extraordinaire intégration commerciale
du continent dans ces nouvelles routes de la soie.
Sur le continent africain, les produits chinois font
état d'une vague de critique. Certes moins chère, les
fabrications '' made in China'' sont généralement
considérées comme des produits de très mauvaise
qualité. Surtout des produits à durée de vie très
limitée. Ces produits représentent une problématique
majeure pour l'environnement. Avec une société appelée
à consommer le plus possible, l'impact écologique ne tardera pas
à se faire sentir.
Beaucoup d'autres critiques analogues sévies
l'initiative de Pékin en Afrique, qui sont entre autres :
Pékin est en Afrique pour uniquement assouvir son désir de
puissance, trouver un marché pour écouler ses produits sans se
préoccuper du consommateur...
Conclusion
En restant à distance des discours de jeu de puissance,
les nouvelles routes de la soie d'une part, représentent de
réelles opportunités de développement pour l'Afrique et un
enjeu géostratégique pour la Chine et d'autre part elles ne sont
pas sans risque pour l'avenir politique, économique et social du
continent africain.
Pour l'Afrique, cette nouvelle initiative chinoise donne aux
gouvernements africains une opportunité de refaire l'histoire du
continent. Elle offre au continent la possibilité d'afficher son
potentiel dans le cadre d'une coopération où toutes les parties
défendent leurs intérêts. En effet, les nouvelles routes de
la soie permettent d'afficher la crédibilité des signatures
africaines, ce qui dans une large mesure permettra au continent de se
vêtir d'un autre bandeau différent de celle qu'il portait avant.
L'initiative des nouvelles routes de la soie change l'image
perçue du continent, comme nous l'avons affirmé auparavant, de
l'aide au développement au
Co-développement.
D'une part, l'initiative chinoise avec ses nombreuses
infrastructures, participe dans une large mesure au développement
infrastructurel du continent. Avec des exemples développés
précédemment, la liste est non-exhaustive. Toutes ces structures
donnent un coup de plus au long chemin d'infra structuration entrepris par le
continent.
Egalement, cette initiative fait de l'Afrique, en
matière commerciale, une zone convoitée avec l'explosion
démographique qui est la sienne. Qu'il s'agisse de l'Europe comme des
Etats unis d'Amérique, la Chine avec sa nouvelle initiative apparait
comme un concurrent à redouter. Ce qui rend les activités
économiques du continent plus actives tant sur le plan commercial que
sur le plan des investissements directs étrangers.
Quant à la Chine, les nouvelles routes de la soie sont
avant tout une question d'intérêt (économique et
géopolitique). Les marchés africains sont un excellent atout pour
l'Empire du milieu qui est toujours à la recherche de nouvelles places
pour écouler ses produits et pouvoir répondre aux attentes de sa
population.
Ainsi, depuis le début de cette décennie, les
produits chinois sont de plus en plus exportés en destination du
continent africain. Les infrastructures des nouvelles routes de la soie sont un
moyen pour faciliter cet accès aux marchés africains. Un
marché qui ne cesse d'augmenter.
Sur le plan géopolitique, l'initiative des nouvelles
routes de la soie en Afrique est, pour Pékin, plus qu'un simple
élément économique dont l'objet serait d'assurer une
coopération économique `'gagnant-gagnant''. Il s'agit d'en faire
un label chinois à travers le monde.
Avec cette nouvelle initiative, la Chine dévient un
acteur actif dans le processus de développement entrepris par le
continent. Chose qui fait d'elle, le point central de toutes les discussions
relatives au continent.
D'autre part, il ne faut pas oublier que cette nouvelle
initiative met en relief les questions relatives à la dépendance
économique du continent, l'influence sur la politique interne qui en
découle et surtout celle relative à une sorte de
néo-colonialisme que Pékin ne montre pas officiellement mais
plutôt constaté dans les faits.
Puisqu'il n'existe pas d'actions charitables dans les
Relations Internationales, comme le disait De Gaulle ''Les Etats n'ont pas
d'amis, ils n'ont que des intérêts''48(*), comment expliquer
l'intérêt particulièrement accordé par la Chine
à l'Afrique jusqu'à la placer au centre de Belt and Road
Initiave ? Comment se réalisera ce partage d'intérêt
sur la base du `'gagnant-gagnant'' ?
Des questions qui restent suspendues, et qui
mériteraient une réponse pour mieux appréhender cette
nouvelle étape dans la coopération sino-africaine.
Bibliographie
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SAICH (Alain), la pensée du jour, Mediapart.fr, 10
novembre 2017
Table des matières
Introduction
7
Chapitre I : L'enjeu idéologique
de la route de la soie
12
Section I : Situation historique
12
Paragraphe I : La naissance de la route de la
soie
13
Paragraphe II : L'évolution des routes de
la soie
16
Section II : L'objet des nouvelles routes de la
soie
18
Paragraphe I : Les éléments de la
nouvelle route de la soie
18
Paragraphe II : les grands piliers des nouvelles
routes de la soie
21
Chapitre II : La chine et l'esprit de
domination
25
Section I : L'implication d'une vision
géopolitique
25
Paragraphe I : Une affirmation de la puissance
asiatique
25
Paragraphe II : Les routes de la soie, un
élément du soft power chinois
27
Section II : L'Europe comme puissance à
détrôner
30
Paragraphe I : La Chine et le jeu de
puissances
30
Paragraphe II : L'installation du modèle
de développement chinois en Afrique
33
Chapitre III : Les enjeux et risques des
nouvelles routes de la soie pour l'Afrique
35
Section I : Les avantages pour
l'Afrique
35
Paragraphe I : le développement
infrastructurel
35
Paragraphe II : sur le plan
économique
38
Section II : Les risques de l'initiative
chinoise pour le continent africain
41
Paragraphe I : La question de la
dépendance économique du continent
41
Paragraphe II : Les limites de la
coopération `'gagnant-gagnant''
44
Conclusion
47
Bibliographie
49
Table des matières
52
* 1 Integral study of the silk
roads : roads of dialogue, UNESCO, etude publiée en 2008
* 2 M. De Grandi, Nouvelles routes de la soie :
le vrai plan de Xi Jinping, lesechos.fr, article du 6 février 2018
* 3 World population prospects
2017, United Nations
* 4 E. Hache, Belt and road
initiative: une lecture économique, IRIS France, tribune du 28 Novembre
2017
* 5 Cette phrase aurait
été prononcée par Napoléon en 1816 à Saint
Hélène, après la lecture du livre de Lord Macartney, un
ambassadeur de la Grande Bretagne. CONSEIL INTERNATIONAL POUR L'AMITIE ET LA
SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE SOVIETIQUE vol. 08 juillet-aout 2010
La prophétie a été empruntée par
Alain Peyrefitte comme titre de son essai paru à l'édition Fayard
en 1973 en France.
* 6 Géant, non seulement
en matière de superficie dont 9 596 961 kilomètre
carré selon les chiffres officiels de l'ONU et surtout
démographique, car selon les derniers statistiques le pays compterait
plus d' 1,4 milliard d'habitant, faisant de lui le pays le plus peuplé
au monde.
* 7 J. ESCARRA, La Chine et le
droit international, Edité par A. PEDONE, Paris 1931, p2
* 8 Première
confédération de pasteurs nomades connue en Asie orientale, qui
apparaît sur le territoire de l'actuelle Mongolie comme une puissance
redoutable à la fin du ~ IIIe siècle, alors
que l'Empire chinois est en voie de création. Encyclopédie
universalis France.
* 9 Pierre Larousse, Grand
dictionnaire universel du XIXe siècle tome
quatorzième, 1875,
« SÈRES », p. 586.
* 10 History.com, silk road 03
Novembre 2010
* 11 TAKLAMAN est
un désert inhospitalier d'Asie Centrale dont la grande
majorité de la surface se trouve dans la région autonome
ouïgoure du Xingiang en République Populaire de la Chine.
Du dictionnaire sensagent.le parisien.fr
* 12 Se rapporter au discours
donné par Xi Jinping lors de la conférence d'Astana, capitale de
Kazakhstan, en 2013
* 13 D. Watkins, k.k Rebecca
Lai et K. Bradsher, The world, built by China, New York Time, 18 novembre
2018
* 14 A. Ekman, Chine : une
nouvelle diplomatie, Revue politique étrangère, Automne 2014
* 15M. Duchâtel, Les
nouvelles routes de la soie : enjeux maritimes, Fondation Res-Publica, 26
Septembre 2018
* 16 State Oceanic
Administration, rapport publié en 2016
* 17 Les nouvelles routes de la
soie, Grades-ecoles.studyrama.com, 27 mai 2018
* 18 Pour la France, les nouvelles routes de la
soie : simple label économique ou nouvel ordre mondial ?
Rapport d'information de M. Pascal ALLIZARD, Mme Gisèle JOURDA, MM.
Édouard COURTIAL et Jean-Noël GUÉRINI, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des
forces armées n° 520 (2017-2018) - 30 mai 2018, publié sur
le site officiel du sénat français.
* 19 Z. Lin, Les nouvelles
routes de la soie pour le bénéfice partagé et le
développement » publié sur le site french.china.org.cn, 25
mai 2017
* 20 Ibis
* 21 F. Lassere et E. Mottet,
La belt and road initiative : quelle géopolitique ?, volume 4,
numéro 3, Regard géopolitique, bulletin du conseil
québécois d'études géopolitiques, Automne 2018,
p.3
* 22 Pour la France, les nouvelles routes de la
soie : simple label économique ou nouvel ordre mondial ?
Rapport d'information de M. Pascal ALLIZARD, Mme Gisèle JOURDA, MM.
Édouard COURTIAL et Jean-Noël GUÉRINI, fait au nom de la
commission des affaires étrangères, de la défense et des
forces armées n° 520 (2017-2018) - 30 mai 2018, publié sur
le site officiel du sénat français.
* 23 N. Rolland, China's
Eurasian Century ? Political and Strategic implications of the belt and
road Initiative ( Washington, DC: The national Bureau of asian Research,
2017)
* 24 A. Ekman, Chine : Une
nouvelle diplomatie ? Revue politique étrangère Automne
2014, Ifri, p. 15
* 25 Ibis, p12
* 26 Du lexique `' Centre de
ressources et d'information sur l'intelligence économique et
stratégique'', Par Joseph.S Nye
* 27 Cf., Nye dans
Wang & Lu, 2008, p. 425
* 28N. Rouïa, Sur les
routes de l'influence : forces et faiblesses du soft power chinois,
article du site Géoconfluence, 14 septembre 2018
* 29 Cf., B. Courmon,
la revue d'études comparatives Est-Ouest, LE SOFT POWER CHINOIS : ENTRE
STRATÉGIE D'INFLUENCE ET AFFIRMATION DE PUISSANCE, Numéro 43,
2012
* 30A. Franco, Quand la Chine se met, elle aussi,
à sauver le monde au cinéma, RTS culture,24 février
2019
* 31
M. Tellier,
La Chine démontre sa puissance spatiale en se posant sur la face
cachée de la Lune, franceculture.fr, 27 septembre 2018
* 32 Ibis
* 33 Cf., `'
exploration spatiale et la route de la soie, moteurs de développement de
l'Afrique'' publié sur le site solidaritéetprogrès.fr
* 34 ACCORD PORTANT
CRÉATION DE LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE AFRICAINE,
signé à Kigali le 21 mars 2018.
* 35 Afrique-Chine, partenariat
gagnant-gagnant ? Trois questions à Philippe Le core, institut
Montaigne, publié le 12 septembre 2018
* 36 La Chine reste le premier
partenaire commercial de l'Afrique, Chine-magazine.com, 31 août 2018
* 37S. Ruibo, Le Kenya inaugure
officiellement son chemin de fer à écartement normal,
www.Xinhuanet.com, 31 mai 2017
* 38 G. Tubel, 10 massive projects the Chinese are
funding in Africa - including railways and a brand-new city, business insider,
25 September 2018,
* 39
Chine-Afrique,
forte progression des échanges au 1er-semestre-2017, publié
sur le site Afrique.latribune.fr, 04 aout 2017
* 40 Cf., `' Les
nouvelles routes de la soie gagnent le moyen orient et l'Afrique'' Bulletin du
comité pour la République du Canada, mars 2018.
* 41 A. Anitil, La nouvelle
Afrique, magazine questions internationales, Chapitre : La
stratégie africaine de la Chine : des succès et des doutes,
p. 93, publié au cours du 2e semestre 2018
* 42 C. Le Bech, La chine,
créancier du continent africain, Franceinfo Afrique, publié le 06
septembre 2018
* 43 La Chine, créancier
généreux mais indélicat de l'Afrique, Chine-magazine.com,
publié le 26 juin 2018
* 44 Afrique-Chine : le
plaidoyer anti-dette de Macky Sall, lepoint.fr, 05 septembre 2018
* 45 Cf., `'L'Afrique
risque de payer cher sa dépendance à la Chine'', LeMonde.fr,
publié le 01 décembre 2015
* 46 M. Abi Habib `'How China
got Sri Lanka to Caugh up a port'', The New York Times, 25 juin 2018
* 47 A. Saiche, la
pensée du jour, Mediapart.fr, publié le 10 novembre 2017
* 48 Cf., N.
Andersson, Les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts,
Médiapart, 13 juillet 2015
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