F. CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE LA RECHERCHE
La problématique de l'approvisionnement en eau dans les
petits centres urbains au Cameroun et dans le monde a déjà fait
l'objet de plusieurs études. Nous avons inventorié de nombreuses
publications qui abordent certains aspects de notre étude.
Malgré la présence de bornes-fontaines à
Yaoundé dans les années 80, la desserte des habitants demeure
très insuffisante (la moyenne est d'une borne-fontaine pour 1000
habitants). Dans ces conditions, les habitants de certains quartiers doivent
encore puiser de l'eau à la source. Pour remédier à la
situation, de nombreux puits sont creusés par les habitants. Par
exemple, la ville de Douala, comme plusieurs autres villes du Cameroun, offre
plusieurs modes d'approvisionnement. Les quartiers les mieux
équipés s'alimentent à partir de robinets privés
tandis que les quartiers populaires s'approvisionnent à l'aide de
bornes-fontaines. Dans les quartiers les moins urbanisés tels que
Bonabéri, Deido, Bassa et Nylon, les populations font recours aux puits,
aux sources et aux marigots (le marigot, étant peu utilisé pour
la boisson, sert à la baignade, à la lessive, etc.). Puiser de
l'eau dans ces différents points s'effectue rarement dans les conditions
d'hygiène. Les puits demeurent le mode d'approvisionnement le plus
prisé par les populations bien qu'ils soient rarement bien construits ;
c'est ce qu'essaie de montrer les travaux d'André FRANQUEVILLE (1984) et
Guy MAINET (1985). Conscients de ce fait, certains auteurs font une proposition
très intéressante. Ils encouragent à explorer la voie de
la renaissance et de l'amélioration des points d'eau traditionnels. Ils
traitent des différents types de ressources en eau rencontrées
dans le pays en fonction des climats. Ils examinent le contexte institutionnel
de l'eau et de l'assainissement tout en identifiant les différents
acteurs du secteur de l'eau. Ils analysent également la
spécificité de la gestion et de l'exploitation de
l'approvisionnement en eau potable en milieu urbain; c'est le cas d'ADELINE,
Th. Et al. (1998), DJEUDA H.B et al (2001). De manière
générale, les points d'eau traditionnels constituent la
principale source d'approvisionnement en eau dans la plupart des
ménages.
Une étude fait l'état de la demande et de
l'offre en matière d'eau au Cameroun. Elle évoque les modes
d'approvisionnement notamment en milieux urbain et rural, tant sur le plan de
la consommation humaine que de l'utilisation industrielle. Cette étude
fait aussi état des composantes intermédiaires, des aspects
socio-économiques, spatiaux et financiers relatifs à
l'approvisionnement en eau. Elle s'étend aussi sur le dispositif
institutionnel en analysant toutes les lois qui régissent le secteur de
l'eau au Cameroun. Un rappel portant sur les
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différentes politiques est également fait ainsi
que l'environnement national et la position du Cameroun par rapport à la
mouvance internationale. Elle fait un examen de la loi n?98/005 du 14 avril
portant régime de l'eau au Cameroun et présente la situation du
pays avant cette loi et met en exergue les changements qui pourraient
découler de sa mise en application. Elle définit l'objectif
spécifique à moyen terme qui vise à mettre en oeuvre le
programme de production et de distribution d'eau potable dans 113 centres
secondaires et semi-urbains à très forte concentration humaine.
Elle rappelle l'intention du gouvernement Camerounais de mettre sur pied un
ensemble de réformes qui visent à promouvoir l'accès de
tous à l'eau potable. Ces reformes se feront à travers :
? Une amélioration substantielle du taux de couverture
actuel des villes Camerounaises en eau potable.
? Une disponibilité des services adéquats
d'assainissement pour la protection et l'évaluation de la
quantité et de la qualité de l'eau en considérant
l'intégrité de l'écosystème naturel, la
santé publique et la valorisation des ressources humaines.
? L'identification des indicateurs objectifs et pertinents
pour la programmation et la gestion intégrée des projets d'eau
potable et d'aménagement.
Elle se termine par la nécessité du renforcement
des capacités de la production hydroélectrique,
l'évolution de la stratégie gouvernementale pour un meilleur
accès à l'eau et pour la lutte contre les pénuries
sévères, les grandes sècheresses, les
épidémies et les catastrophes civiles. C'est le cas des
études menées par le MINEE (2005), TANAWA. E (1998), Document
de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSCE).
La pauvreté provoque l'absence ou la rareté des
dispositifs adéquats tels que l'accès à l'eau courante,
l'évacuation des déchets surtout humains et animaux. Cela
crée des situations désagréables en ce sens que les cours
d'eau, les étangs, les puits et les sources servent de sources d'eau
pour les humains. La plupart des ménages estiment que ces sources sont
plus accessibles. C'est ce qui ressort des travaux de TANAWA. E, NGNIKAM E et
al. (Septembre 2001).
Les petites villes procèdent beaucoup plus de
méthodes d'hydrauliques villageoises. Mais les pouvoirs publics n'ont
pas une position claire face à ce genre de pratique. Les populations non
desservies se débrouillent avec « les moyens du bord », sans
pouvoir mesurer les risques pour leur santé. L'État et les
municipalités sont incapables de fournir de l'eau potable aux
populations notamment celles des petits centres urbains. Face à cette
situation, les
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populations appuyées par les ONG développent des
stratégies parallèles pour l'approvisionnement en eau potable.
Pour eux, la solution au problème, tout au moins à court et
à moyen terme, passe par la mobilisation, la solidarité et
l'organisation autour des projets d'approvisionnement en eau potable. Les
travaux de TANAWA. E (1998); TCHAWA. P et al (1998) en parlent longuement.
TRAORE. M.O, dans un article publié dans les actes de la
deuxième rencontre de concertation des acteurs du domaine de l'eau,
aborde dans le même sens lorsqu'il met en évidence les
différents modes de gestion que les communautés ont
développés afin d'assurer la pérennité des ouvrages
d'approvisionnement en eau au Sénégal. Une étude s'est
penchée sur les modalités de mise en place d'un mode de gestion
partagé du service de l'eau potable. Elle s'est également
penchée sur les mutations à conduire pour une maîtrise
d'ouvrage locale en matière d'approvisionnement des populations en eau.
Elle s'est interrogée sur le débat actuel de la gestion
décentralisée du service de l'eau et de son enjeu au niveau de
l'aménagement du territoire : Programme Solidarité Eau, 1994 et
1998.
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