I.2. RÉACTIONS DES POPULATIONS DU QUARTIER I
FACE AU DÉFICIT D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
La difficulté d'approvisionner les populations du
quartier I en eau à l'aide d'un réseau structuré a
amené les pouvoirs publics, les partenaires et autres
mécènes à créer des forages et des puits donc
certains posent des problèmes de qualité technique. Ici aussi le
constat d'échec est le même. La plupart de ces puits et forages ne
fonctionnent que sur de courtes périodes (entre 3 à 5 mois/an)
ils sont plus des objets décoratifs dans le paysage que des objets
utiles ; c'est le cas des forages construits à MADJA financés par
le Fond d'Équipement Inter-communal(FEICOM). Ils n'ont jamais
fonctionné depuis leurs constructions. On peut aussi noter le cas du
forage construit à l'ENIEG de Bangangté au lieu-dit FEUTAP par la
commune de Bangangté qui n'a fonctionné que sur une courte
période ; la cause étant selon le service technique de la commune
de Bangangté, le manque de moyen financier permettant de construire un
ouvrage de meilleure qualité. Comme autres exemples, nous avons le
forage construit à l'école évangélique de SAGNAM au
quartier VIII financé par le Fond PPTE. Selon le directeur de cette
l'école, ce forage était déjà en baisse de
régime lors de notre descente.
Confrontées à cette difficulté, les
populations sont donc obligées de se déplacer vers les quelques
sources existants ce qui donne lieu à des compétitions
féroces entre les populations et les bêtes domestiques comme
l'illustre la figure 3 et 4.
![](Amelioration-de-l-approvisionnement-des-quartiers-des-villes-secondaires-du-Cameroun-en-eau-potable14.png)
Source : Enquête de terrain Mai
2012
Figure 3: Différents modes
d'approvisionnement en eau au quartier I
Les puits sont le principal moyen d'approvisionnement des
populations du quartier I. Pendant nos enquêtes, nous avons
rencontré des ménages ayant résiliés leur contrat
d'abonnement au réseau de la CDE afin de n'avoir désormais pour
seule source d'approvisionnement que leurs puits. C'est le cas du chef de bloc
IV au quartier I pour ne citer que celui-ci. La quasi-totalité des
ménages dans ce quartier disposent d'un puits dans leur concession. Ceux
qui n'en procèdent pas s'approvisionnent aux puits des voisins. Pour les
plus nantis, en plus d'être connectés au réseau de
distribution, disposent d'un puits particulier. Ils érigent des citernes
de 1 000 litres pour stocker de l'eau dès que possible (photo 1). Tous
ces procédés expliquent la méfiance qu'ont les populations
face aux services de la CDE.
![](Amelioration-de-l-approvisionnement-des-quartiers-des-villes-secondaires-du-Cameroun-en-eau-potable15.png)
![](Amelioration-de-l-approvisionnement-des-quartiers-des-villes-secondaires-du-Cameroun-en-eau-potable16.png)
CLICHE TOUMGUEU, Mai 2012
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Photo 1: Cuve de stockage de l'eau dans une
concession au quartier I
![](Amelioration-de-l-approvisionnement-des-quartiers-des-villes-secondaires-du-Cameroun-en-eau-potable17.png)
Source : Enquête de terrain, Mai 2012
Figure 4: Proportion des ménages
disposant d'un puits particulier au quartier I
![](Amelioration-de-l-approvisionnement-des-quartiers-des-villes-secondaires-du-Cameroun-en-eau-potable18.png)
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Figure 5: Puits particuliers dans les
ménages au quartier I
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