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Amélioration de l'approvisionnement des quartiers des villes secondaires du Cameroun en eau potable. Cas du quartier i à  Bangangté.

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par Bérenger TOUMGUEU NKAMKUITA
Université de Yaoundé I - Master professionnel 2013
  

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FACULTÉ

UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I

THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I

FACULTY OF ARTS, LETTERS

DES ARTS LETTRES

AND SOCIAL SCIENCES

ET SCIENCES HUMAINES

DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

DEPARTMENT OF GEOGRAPHY

MASTER PROFESSIONNEL EN URBANISME, AMÉNAGEMENT ET

DÉVELOPPEMENT URBAINS

 
 

AMÉLIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT DES
QUARTIERS DES VILLES SECONDAIRES DU CAMEROUN
EN EAU POTABLE: Cas du quartier I à Bangangté

Mémoire présenté pour l'évaluation partielle en vue de l'obtention
du diplôme de Master Professionnel en Urbanisme, Aménagement
et Développement Urbains.

Option : Gestion des Infrastructures et Équipements Urbains

Par :

TOUMGUEU NKAMKUITA Berenger

Licencier en géographie
Sous la direction de :

PROFESSEUR

KENGNE FODOUOP BEMMO NESTOR

DES UNIVERSITÉS, DOCTEUR, HYDROLOGUE,

UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I. HYDRAULICIEN, ENSEIGNANT

CHERCHEUR À L'E.N.S.P. YAOUNDÉ.

Juillet 2013

 

i

Sommaire

DÉDICACE II

REMERCIEMENTS III

ABSTRACT ..V

LISTE DES FIGURES VI

LISTE DES TABLEAUX .VIII

LISTE DES ILLUSTRATIONS IX

ACRONYMES,SIGLES ET ABREVIATIONS X

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : ETUDE DIAGNOSTIC DE L'ACCES À L'EAU POTABLE

AU QUARTIER I À BANGANGTE 23

CHAPITRE I : LES MANIFESTATIONS DU DEFICIT DE L'APPROVISIONNEMENT

DU QUARTIER I À BANGANGTE EN EAU POTABLE 39

CHAPITRE II : LES CAUSES DU PROBLEME DE L'APPROVISIONNEMENT DU

QUARTIER I À BANGANGTE EN EAU POTABLE 24

DEUXIEME PARTIE : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS AU PROBLEME D'ACCES DES POPULATIONS DU QUARTIER I À BANGANGTE EN L'EAU

POTABLE 59

CHAPITRE III : CONSTRUCTION DES POINTS D'EAU AUTONOMES COMME SOLUTION AU PROBLEME D'APPROVISIONNEMENT DU QUARTIER I EN EAU

POTABLE 60

CHAPITRE IV : REDIMENSIONNEMENT DU RESEAU D'EAU POTABLE DE LA

VILLE DE BANGANGTE 82

CONCLUSION GENERALE 113

TABLE DES MATIÈRES 113

ANNEXES .113

Dédicace

ii

Ce modeste travail, je le dédie au Seigneur Dieu tout puissant qui a bien voulu que nous menions ce travail jusqu'à son terme en nous accordant la vie, la santé et la protection pendant toutes les différentes phases de notre recherche. Car rien ne peut être sans sa volonté. A lui soit la gloire et l'honneur pour toujours.

Remerciements

iii

Résumé

iv

Ce travail n'aurait jamais été mené à son terme sans la contribution d'institutions et de personnes auxquelles nous tenons ici à témoigner toute notre gratitude. Il s'agit de:

- la Direction du master professionnel URAMDEUR, à travers tout son staff qui nous a accompagné durant ces deux années de formation en créant un cadre propice aux études ;

- du Professeur KENGNE FODOUOP coordinateur pédagogique et co-directeur de ce mémoire pour sa disponibilité de tous les instants et la richesse de ses enseignements ;

- la Mairie de Bangangté pour l'accueil et l'accompagnement durant tout le projet ;

- Mekam TANKOUA, chef du quartier I, pour ses multiples conseils et soutien de tout genre et pour sa constante disponibilité lors de nos enquêtes de terrain ;

- mon encadreur le Dr BEMMO NESTOR pour son encadrement ses conseils et sa disponibilité ;

- nos enseignants durant tout notre cycle pour les enseignements reçus ;

- à ma maman Mme NKAMTCHOUA née JOUAMBEU Justine et mon papa Mr NKAMTCHOUA Augustin, à mon beau-frère NKOUEDJEU DE YOTAT, mon oncle Mr KUILENG STEPHANE RICKY, à ma soeur Mme NKOUEDJEU née NGASSAM NKAMTCHOUA ZITA FLORA, à tous mes frères et soeurs pour leur soutien moral, matériel et financier, ainsi qu'à toutes personnes extérieures ayant contribué d'une manière ou d'une autre je pense plus précisément à Mr NGAH ETEME étudiant de cinquième année à l'E.N.S.P de Yaoundé, car ils ont été pour beaucoup dans la réussite de ce travail ;

- nos camarades de promotion pour leur solidarité et la belle aventure vécue durant ces deux années de formation ; nous ne saurions énumérer de manière exhaustive tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce travail ; puissent-ils trouver ici, l'expression de ma plus haute considération.

Ce travail réalisé dans le cadre du mémoire de Master Professionnel en urbanisme aménagement et développement urbains traite du problème de l'amélioration de l'approvisionnement des quartiers des villes secondaires du Cameroun en eau potable à travers le cas du quartier I de la ville de Bangangté. Il se subdivise en trois parties. La première partie (introduction générale) aborde le cadre théorique et conceptuel de notre recherche. Elle dégage la problématique de recherche, définit le cadre théorique et clarifie certains concepts clés de notre recherche et enfin présente les objectifs tout en posant les hypothèses de recherche. Dans le cadre de ce travail, les hypothèses ont été formulées. Nous avons présumé que :

- les ouvrages hydrauliques existants ne sont plus capables de satisfaire la demande des populations des quartiers de Bangangté en eau potable. Pour cette raison, elles adoptent différentes stratégies,

- les facteurs anthropiques liés à la croissance démographique, l'absence d'une plate-forme de concertation regroupant tous les acteurs du secteur de l'eau associés au milieu physique fortement contrasté seraient les causes du déficit de l'approvisionnement de la ville de Bangangté en eau potable,

- la construction des points d'eau collectifs et la réhabilitation du réseau existant dans ce quartier pourraient résoudre l'épineux problème qu'est l'approvisionnement en eau potable.

Nous les avons vérifié et à la fin, nous avons pu confirmer qu'effectivement le déficit en eau à Bangangté, résulte de ces facteurs. Les raisons de ce déficit nous ont permis de proposer un train de mesures qui pourront permettre de résoudre le problème. Nous avons procédé de la manière suivante :

- proposer des solutions telles que la construction des points d'eau commun au quartier I et ce à 300 m de distance les uns des autres.

- Enfin nos avons proposé la réhabilitation des ouvrages hydrauliques et un

redimensionnement du réseau d'eau potable dans la ville de Bangangté

Abstract

v

This work has been realized for our professional Master in Urbanism, town planning and Urban Development. It is based on the supplying improvement of drinkable water supply in secondary towns of Cameroon with a particular case study: «quartier I «of Bangangté town.

In the first part, we have the problematic, the historical background theory and the classification of key concepts of our research. In this part, we have defined our research, hypotheses and objectives.

The second part of this work presents the situation of drinkable water supply in this quarter. To attain our objective, the various actors involved in this domain are presented as well as their missions and the problems they face. The point here is that, the gap between the demand and the provision is very large. For these reasons, we have searched in order to know the different measures taken by the inhabitants of this quarter to fight against this shortage. These problems are mainly poverty, population increase, bad governance and obsolete machines. We would first of all focus our attention on the physical aspect, its influence is very important.

The third and last part of this work is based on some proposal of measures to take in order to solve the water problem in Bangangté. Firstly, we can put in place a project to increase water supply in the town buy so doing, drinkable water will now increases. Secondly, we can build common water point in «quartier I» in 300 meter distant from each other and lastly, we propose some perspectives which can help improve populations access to water in secondary towns of Cameroon in general and, Bangangté in particular

Liste des figures

vi

Figure 1 : Localisation de la zone d'étude 3

Figure 2 : Différentes étapes d'utilisation de l'eau par les communautés humaines 15

Figure 3: Différents modes d'approvisionnement en eau au quartier I 25

Figure 4: Proportion des ménages disposant d'un puits particulier au quartier I 26

Figure 5: Puits particuliers dans les ménages au quartier I 27

Figure 6: Coupe transversale du relief de la ville de Bangangté 44

Figure 7: Pluviométrie moyenne mensuelle à Bangangté 46

Figure 8: Catégories des revenus des chefs de ménages au quartier I 47

Figure 9: Taux de branchement réseau CDE au quartier I 49

Figure 10: Fréquence de coupures d'eau au quartier I 50

figure 11: Pourcentage des ménages ayant émis un avis favorable à la construction des points

d'eau 60

Figure 12: Cartes de la distribution des puits à construire au quartier I 66

Figure 13: Carte indiquant le rayon d'influence de chaque puits 67

Figure 14: Carte des forages à construire au quartier I 70

Figure 15: Carte indiquant le rayon d'influence de chaque forage 71

Figure 16: Maquettes du forage aménagé à construire au quartier I 72

Figure 17: Opinions des populations sur la rétrocession d'un morceau de terre en vue de la

construction des points d'eau 76

Figure 18: Taux de participation financière des ménages pour la construction des points d'eau

77

Figure 19: Hauteur manométrique de refoulement 87

vii

Figure 20: Carte actuelle du réseau d'eau potable de la ville de Bangangté 89

Figure 21: Tracé en long du réseau de refoulement 98

Figure 22: Profil en plan de la conduite de refoulement redimensionnée 99

Figure 23: Réseau ramifié 101

Figure 24: Réseau maillé 102

Figure 25: Réseau mixte 102

Figure 26: Tracé en long du réseau de distribution R2- R1 106

Figure 27: Tracé en long du réseau de distribution R3- R2 108

Figure 28: Carte du nouveau réseau de distribution d'eau potable de Bangangté 109

Liste des tableaux

viii

Tableau 1 : Nombre de branchement au réseau CDE par rapport au revenu 48

Tableau 2 : Analyses comparatives des différents types d'ouvrages 34

Tableau 3 : Contribution des différents facteurs au coût de réalisation d'un puits moderne

dans le cadre du projet « eau c'est la vie » 69

Tableau 4 : Bordereau des prix unitaires pour la construction de 05 forages équipés de pompe

à motricité humaine au quartier I à Bangangté 73

Tableau 5 : Devis estimatif et quantitatif pour la réalisation du projet 74

Tableau 6 : Devis total 75

Tableau 7 : Tendances d'évolution future de la population du Cameroun 84

Tableau 8 : Nombre d'habitants à desservir sur les différents tronçons 91

Tableau 9 : Nombre d'habitants à desservir sur les différents tronçons du réseau. 95

Tableau 10 : Nombre d'habitants à desservir et longueur des différents tronçons 104

Tableau 11 : Vitesses limites maximales dans les conduites selon leurs diamètres 104

Tableau 12 : Différentes caractéristiques du réseau de distribution R2 -R1 106

Tableau 13 : Nombre d'habitants à desservir et longueur des différents tronçons 107

Tableau 14 : Vitesses limites maximales dans les conduites selon leurs diamètres 107

Tableau 15 : Différentes caractéristiques du réseau de distribution R3 -R2 108

Tableau 16 : Modulation admise par la SNEC 111

Liste des ilustrations

ix

Photo 1: Cuve de stockage de l'eau dans une concession au quartier I 26

Photo 2: Puits non aménagés au quartier I 29

Photo 3: Puits sommairement aménagé au quartier I 30

Photo 4: Puits dans une concession au quartier I à Bangangté 41

Photo 5: Source à faible débit au quartier VIII 43

Photo 6: Réservoir de stockage de 800 m3 hors usage 51

Photo 7: Station de captage de Banékané 51

Photo 8: Bâche de stockage vétuste 51

Photo 9: Unique pompe de refoulement 51

Photo 10: Borne - fontaine hors état 61

Acronymes, sigles et abréviations

x

AEP : Approvisionnement en Eau Potable

AES-SONEL : Société Nationale d'Électricité du Cameroun

AIMF : Association Internationale des Maires Francophones

BUGREP : Bureau Général de Recensement de la Population

CAM WATER: Cameroon Water Utilities Corporation

CDE : Camerounaise Des Eaux

CTD : Collectivité Territoriale Décentralisée

DSCE : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EIE : Étude d'Impact Environnemental

ENIEG : École Normale d'Instituteur de l'Enseignement Général

ERA-Cameroun : Environnement : Recherche Action au Cameroun

IFORD : Institut de Formation Démographique

ISTIC : Institut Supérieure des Technologies de l'Information et de la Communication

ISTAG : Institut Supérieure de Technologie appliquée et de gestion

MINEE : Ministère de l'Eau et de l'Énergie

MINEP : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

OCDE : l'Organisation de Coopération et de Développement Économique

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

xi

PA : Puits Aménagé

PNA : Puits Non Aménagé

PNGE : Plan National de Gestion Environnementale

PPP : Partenariat Public-Privé

PPTE : Pays Pauvre Très Endetté

PSA : Puits Sommairement Aménagé

SNEC : Société Nationale des Eaux du Cameroun

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

UDM : Université Des Montagnes

UPP : Unité de Planification Participative

US : United State

1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

La question de l'approvisionnement en eau potable constitue l'un des enjeux de ce millénaire. En effet, cette denrée indispensable à la vie n'est pas toujours accessible en qualité et en quantité suffisante à tous. Par conséquent sa mise à disposition constitue un souci permanent pour tous les gouvernements dans le monde. Si dans les pays développés l'accès à l'eau potable est une réalité palpable, il n'est pas de même dans les pays en voie de développement. Ces derniers font face à des difficultés d'approvisionnement de leurs populations en eau potable.

En Afrique subsaharienne, moins de 50 % de la population totale a accès au système d'adduction d'eau potable (ONU, 2000). La situation est encore plus critique dans les petits centres urbains où les populations n'ont parfois pour seul recours que des cours d'eaux, des puits ou des sources.

Au Cameroun, seulement 106 des 320 villes inventoriées sont alimentées en eau potable par la Camerounaise Des Eaux (CDE). Le taux de desserte en eau potable y est estimé à 30 % en milieu urbain. La ville de Bangangté n'en est pas du reste et plus précisément le quartier I qui est au centre de nos préoccupations.

Comme dans de nombreuses villes camerounaises, le problème d'approvisionnement des populations en eau potable s'y pose avec acuité ce, malgré des efforts déployés par le gouvernement et d'autres acteurs du domaine à travers la mise en oeuvre des ouvrages hydrauliques. C'est pour proposer des solutions efficaces pouvant faire face au problème susvisé que nous avons jugé nécessaire de mener cette étude. Elle a pour objectif général de contribuer à l'amélioration du taux de couverture aussi bien qualitatif que quantitatif de l'approvisionnement des populations des villes secondaires du Cameroun en général, et de la ville de Bangangté en particulier en eau potable.

2

A. DÉLIMITATION DU SUJET

Créée en 1930 par l'arrêté du Haut-commissaire de la France, la subdivision de Bangangté est transformée en département du NDE par le décret N°61 du 03 Février 1961 et Bangangté en devient le chef-lieu.

A.1. Délimitation thématique

Les populations du Cameroun en général et celles de Bangangté en particulier font face aujourd'hui à de sérieuses difficultés d'approvisionnement en eau potable.

Toutefois, des efforts sont déployés par la CAM WATER pour remédier à cette situation en milieu urbain camerounais. Au-delà de pourvoir aux besoins des populations en eau potable, les programmes hydrauliques citadins ont un triple but :

- améliorer les conditions d'hygiène et de santé des populations;

- réduire les corvées d'eau pour les femmes et les enfants;

- stabiliser les populations auprès des points d'eau permanents;

A.2. Délimitation temporelle

Depuis le début de la décennie 80, au regard de la crise économique et de la pression des bailleurs de fonds, les gouvernements des pays d'Afrique, de plus en plus désarmés face à l'ampleur des besoins sociaux et des pressions externes, ont été obligés d'adhérer à une nouvelle forme d'organisation de l'action publique qu'est la décentralisation.

Les reformes liées à la décentralisation ont été initiées essentiellement du sommet vers la base dans un processus très encadré. Au Cameroun, les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) qui fonctionnent sont les communes. Elles gèrent les affaires locales sous la tutelle de l'État en vue du développement économique, social et culturel des populations. Les communes ont des compétences dans plusieurs domaines donc, celui de l'eau. En effet la loi d'orientation de la décentralisation de juillet 2004 renforce celle de l'eau de 1998. Elle transfère les compétences en matière d'approvisionnement en eau potable aux communes.

A.3. Délimitation spatiale

La commune de Bangangté est située dans la région de l'Ouest Cameroun entre les 5°5 et 6°5 parallèles et entre les 10°5 et 11°5 méridiens Est ; à 240 km de Yaoundé, la capitale politique et à 260 km de Douala, la métropole économique du Cameroun.

Le relief de la commune de Bangangté est constitué de trois grandes zones agro-écologiques :

- une zone de plateau en altitude caractérisée par une forte concentration de l'habitat (1400m) ; elle occupe de 50 % de la superficie totale ;

- une zone de vallée qui représente 15 % de la superficie totale ;

- une zone de plaine qui occupe 35 % de la superficie totale.

Bangangté à un climat équatorial de type guinéen, très humide avec deux saisons : une saison sèche très courte allant de novembre à mars et une saison pluvieuse. La température moyenne annuelle est de 20°C. La commune de Bangangté a une superficie de 800 km2 avec une population d'environ 200 000 habitants, urbanisée à 43 %. Elle compte 15 quartiers et 7 chefferies (organisation traditionnelle du pouvoir) dont 6 sont du 2ème degré : Bamena, Bangoulap, Batchingou, Bangwa, Bangang-Fokam et Bahouoc et une de 1er degré ; c'est la chefferie Bangangté où est située notre zone d'étude. Elle est limitée à l'ouest par la commune de Bangou ; au nord par la commune de Dembing et Foumbot ; à l'est par la commune de Massagam et au sud par la commune de Tonga (figure 1).

Figure 1 : Localisation de la zone d'étude

3

4

B. PROBLÉMATIQUE

Les problèmes de coupures d'eau sont aujourd'hui monnaie courante dans la plupart des villes du Cameroun. La situation est encore plus critique dans les quartiers de ses centres urbains (villes secondaires). Bien que près de 30 % de la population des villes de ce pays soient connectées au réseau de la CDE, l'approvisionnement en eau potable y demeure un souci majeur. La population ne parvient pas à avoir régulièrement accès à une eau de qualité. Ce problème est d'autant préoccupant qu'il y touche tous les secteurs de la société : ménages, services etc. Dans le secteur des services, il se traduit par une insalubrité porteuse d'odeurs nauséabondes, une malpropreté des bureaux, des bâtiments et de leurs alentours. Le quartier I à Bangangté qui participe de cette situation abrite deux catégories de ménages : les ménages connectés au réseau de distribution qui vivent sous la menace des coupures répétitives d'une part et les ménages non connectés au réseau d'autres parts. Ces derniers se déplacent le plus souvent sur de longues distances à la recherche de l'eau potable. Face à cette situation, ils ont développé d'autres techniques d'approvisionnement en eau telles que la collecte auprès des cours d'eau et des puits. Dans cette optique, ils stockent l'eau recueillie dans les récipients et les citernes qu'ils utilisent pendant les périodes de coupures. D'après nos enquêtes de terrain, la majorité des ménages du quartier I dispose d'un puits pour s'approvisionner tout au moins à des fins domestiques ce qui n'est toujours pas sans danger pour leur santé. Ces puits sont pour la plupart très mal entretenus et de ce fait, exposés à de nombreuses infections.

Pourtant en 2009, l'État camerounais a lancé un vaste programme visant à améliorer de 75 % l'accès des populations urbaines à l'eau potable à l'horizon 2030. Dans le cadre de ce programme, il a signé le 16 mars 2012 un partenariat avec la Belgique pour l'amélioration de l'approvisionnement de 09 villes secondaires du Cameroun. Un autre partenariat a été signé entre le Cameroun et la Chine en vue d'accroître la capacité d'approvisionnement journalier de la ville de Douala à 300 000 m3. L'État a également mis sur pied des techniques et stratégies de résolution du problème d'accès des populations des villes à l'eau. On peut citer entre autres choses la distribution de l'eau dans les quartiers de Yaoundé via les camions citernes (quartiers MINBOMAN, DAMAS). Cette opération est connue sous le nom de «caravane d'approvisionnement». La CDE a également instauré un système d'approvisionnement par secteur encore appelé «rationalisation de l'eau». Il consiste à approvisionner un quartier « A » de la ville pendant une durée bien déterminée et en suite de suspendre le réseau pour approvisionner un autre quartier « B » de la même ville. Dans la

5

même logique, les pouvoirs publics ont mis sur pied des politiques visant à réhabiliter les stations de captage existants. Ces différentes mesures ont montré leurs limites dans la mesure où les camions citernes, par exemple, ne sont pas en mesure d'assurer l'approvisionnement régulier et permanent des villes de plus, l'eau fournie par les camions citernes est en général de mauvaise qualité donc impropre à la consommation. La distribution de l'eau par quartier ne saurait être une solution au problème d'accès de tous à l'eau potable dans la mesure où la ressource reste indisponible, insuffisante et mal gérée. D'ailleurs, les stratégies évoquées ne se limitent qu'à une seule ville : Yaoundé.

Le quartier I à Bangangté, est une caractéristique d'établissement urbain Camerounais qui fait partie des difficultés d'approvisionnement en eau potable. Une étude réalisée par AIMF en février 2010 dans la commune de Bangangté montre que 56 % de la population n'a pas encore accès à des systèmes améliorant l'approvisionnement en eau et bien davantage sont privés d'eau potable. Cette situation pousse les populations à s'approvisionner en eau de qualité douteuse.

C. QUESTIONS DE RECHERCHE

Au regard de ce qui précède, nous nous sommes posés des questions suivantes.

C.1. Question principale

Comment améliorer l'approvisionnement du quartier I à Bangangté en eau potable?

C.2. Questions spécifiques

- comment réagissent ces populations face aux difficultés d'approvisionnement en eau potable et quelles sont les missions, des acteurs en charge de la gestion de l'eau à Bangangté?

- Qu'est-ce qui fonde le problème d'approvisionnement du quartier I à Bangangté en eau potable?

- Quelles actions mettre en oeuvre afin d'améliorer l'approvisionnement en eau potable de ce quartier?

D. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

À la suite des interrogations que nous avons soulevées, nous avons formulé un objectif principal et une série d'objectifs spécifiques pour guider nos investigations.

6

D.1. Objectif principal

L'objectif principal de cette recherche est de concourir à améliorer l'approvisionnement du quartier I à Bangangté en eau potable.

D.2. Objectifs spécifiques

De manière spécifique, il s'agit:

- de présenter les réactions des populations face au problème d'approvisionnement et

les missions des différentes structures de gestion de l'eau.

- de dégager les causes du déficit d'approvisionnement du quartier I en eau potable;

- et de proposer les actions à mettre en oeuvre pour l'améliorer.

E. HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Pour mener à bien nos investigations, nous avons formulé les hypothèses de recherche suivantes.

E.1. Hypothèse principale

La réhabilitation et l'extension du réseau existant couplés à la création des points d'eau autonomes contribuent à l'amélioration de l'approvisionnement des populations du quartier I en eau potable.

E.2. Hypothèses spécifiques

Nous supposons que :

- les populations du quartier I à Bangangté s'approvisionnent pour la plupart dans les puits et les sources;

- les facteurs anthropiques, l'absence d'une plate-forme de concertation regroupant tous les acteurs du secteur de l'eau, associés au milieu physique fortement contrasté tout comme la vétusté des ouvrages hydrauliques, sont les causes du déficit de l'approvisionnement du quartier I à Bangangté en eau potable;

- la construction des points d'eau collectifs et la réhabilitation du réseau existant sont de nature à résoudre le problème de l'approvisionnement du quartier I à Bangangté en eau potable.

7

F. CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE LA RECHERCHE

La problématique de l'approvisionnement en eau dans les petits centres urbains au Cameroun et dans le monde a déjà fait l'objet de plusieurs études. Nous avons inventorié de nombreuses publications qui abordent certains aspects de notre étude.

Malgré la présence de bornes-fontaines à Yaoundé dans les années 80, la desserte des habitants demeure très insuffisante (la moyenne est d'une borne-fontaine pour 1000 habitants). Dans ces conditions, les habitants de certains quartiers doivent encore puiser de l'eau à la source. Pour remédier à la situation, de nombreux puits sont creusés par les habitants. Par exemple, la ville de Douala, comme plusieurs autres villes du Cameroun, offre plusieurs modes d'approvisionnement. Les quartiers les mieux équipés s'alimentent à partir de robinets privés tandis que les quartiers populaires s'approvisionnent à l'aide de bornes-fontaines. Dans les quartiers les moins urbanisés tels que Bonabéri, Deido, Bassa et Nylon, les populations font recours aux puits, aux sources et aux marigots (le marigot, étant peu utilisé pour la boisson, sert à la baignade, à la lessive, etc.). Puiser de l'eau dans ces différents points s'effectue rarement dans les conditions d'hygiène. Les puits demeurent le mode d'approvisionnement le plus prisé par les populations bien qu'ils soient rarement bien construits ; c'est ce qu'essaie de montrer les travaux d'André FRANQUEVILLE (1984) et Guy MAINET (1985). Conscients de ce fait, certains auteurs font une proposition très intéressante. Ils encouragent à explorer la voie de la renaissance et de l'amélioration des points d'eau traditionnels. Ils traitent des différents types de ressources en eau rencontrées dans le pays en fonction des climats. Ils examinent le contexte institutionnel de l'eau et de l'assainissement tout en identifiant les différents acteurs du secteur de l'eau. Ils analysent également la spécificité de la gestion et de l'exploitation de l'approvisionnement en eau potable en milieu urbain; c'est le cas d'ADELINE, Th. Et al. (1998), DJEUDA H.B et al (2001). De manière générale, les points d'eau traditionnels constituent la principale source d'approvisionnement en eau dans la plupart des ménages.

Une étude fait l'état de la demande et de l'offre en matière d'eau au Cameroun. Elle évoque les modes d'approvisionnement notamment en milieux urbain et rural, tant sur le plan de la consommation humaine que de l'utilisation industrielle. Cette étude fait aussi état des composantes intermédiaires, des aspects socio-économiques, spatiaux et financiers relatifs à l'approvisionnement en eau. Elle s'étend aussi sur le dispositif institutionnel en analysant toutes les lois qui régissent le secteur de l'eau au Cameroun. Un rappel portant sur les

8

différentes politiques est également fait ainsi que l'environnement national et la position du Cameroun par rapport à la mouvance internationale. Elle fait un examen de la loi n?98/005 du 14 avril portant régime de l'eau au Cameroun et présente la situation du pays avant cette loi et met en exergue les changements qui pourraient découler de sa mise en application. Elle définit l'objectif spécifique à moyen terme qui vise à mettre en oeuvre le programme de production et de distribution d'eau potable dans 113 centres secondaires et semi-urbains à très forte concentration humaine. Elle rappelle l'intention du gouvernement Camerounais de mettre sur pied un ensemble de réformes qui visent à promouvoir l'accès de tous à l'eau potable. Ces reformes se feront à travers :

? Une amélioration substantielle du taux de couverture actuel des villes Camerounaises en eau potable.

? Une disponibilité des services adéquats d'assainissement pour la protection et l'évaluation de la quantité et de la qualité de l'eau en considérant l'intégrité de l'écosystème naturel, la santé publique et la valorisation des ressources humaines.

? L'identification des indicateurs objectifs et pertinents pour la programmation et la gestion intégrée des projets d'eau potable et d'aménagement.

Elle se termine par la nécessité du renforcement des capacités de la production hydroélectrique, l'évolution de la stratégie gouvernementale pour un meilleur accès à l'eau et pour la lutte contre les pénuries sévères, les grandes sècheresses, les épidémies et les catastrophes civiles. C'est le cas des études menées par le MINEE (2005), TANAWA. E (1998), Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSCE).

La pauvreté provoque l'absence ou la rareté des dispositifs adéquats tels que l'accès à l'eau courante, l'évacuation des déchets surtout humains et animaux. Cela crée des situations désagréables en ce sens que les cours d'eau, les étangs, les puits et les sources servent de sources d'eau pour les humains. La plupart des ménages estiment que ces sources sont plus accessibles. C'est ce qui ressort des travaux de TANAWA. E, NGNIKAM E et al. (Septembre 2001).

Les petites villes procèdent beaucoup plus de méthodes d'hydrauliques villageoises. Mais les pouvoirs publics n'ont pas une position claire face à ce genre de pratique. Les populations non desservies se débrouillent avec « les moyens du bord », sans pouvoir mesurer les risques pour leur santé. L'État et les municipalités sont incapables de fournir de l'eau potable aux populations notamment celles des petits centres urbains. Face à cette situation, les

9

populations appuyées par les ONG développent des stratégies parallèles pour l'approvisionnement en eau potable. Pour eux, la solution au problème, tout au moins à court et à moyen terme, passe par la mobilisation, la solidarité et l'organisation autour des projets d'approvisionnement en eau potable. Les travaux de TANAWA. E (1998); TCHAWA. P et al (1998) en parlent longuement. TRAORE. M.O, dans un article publié dans les actes de la deuxième rencontre de concertation des acteurs du domaine de l'eau, aborde dans le même sens lorsqu'il met en évidence les différents modes de gestion que les communautés ont développés afin d'assurer la pérennité des ouvrages d'approvisionnement en eau au Sénégal. Une étude s'est penchée sur les modalités de mise en place d'un mode de gestion partagé du service de l'eau potable. Elle s'est également penchée sur les mutations à conduire pour une maîtrise d'ouvrage locale en matière d'approvisionnement des populations en eau. Elle s'est interrogée sur le débat actuel de la gestion décentralisée du service de l'eau et de son enjeu au niveau de l'aménagement du territoire : Programme Solidarité Eau, 1994 et 1998.

G. CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL

Dans cette rubrique, nous aborderons successivement la définition des concepts et termes clés de l'étude.

G.1- Cadre théorique

G.1.1- Fondements théoriques des formes d'accessibilité à l'eau

Le secteur de la gestion des ressources en eau connaît, actuellement au Cameroun, une phase transitionnelle entre omnipotence de l'État et désengagement progressif de ses administrations ; entre domanialité de l'eau et protection des ressources. L'enjeu ici est double : mettre en cohérence les réseaux et les stratégies par la Co-construction d'un référent commun d'une part et assurer une place grandissante aux acteurs provenant de la société, des associations et des entreprises d'autres parts. En effet, le processus de décentralisation confère aux organes administratifs locaux des prérogatives de plus en plus complètes. Il exige des moyens techniques et humains de plus en plus importants auxquels on pallie par le recours aux sous-traitants qui sont souvent des micro-entreprises. Lorsque les interventions procèdent par un accroissement de la part d'eau utilisable, tant en jouant sur la dimension anthropique du risque de pénurie que sur sa dimension naturelle. L'approche fait de plus en plus référence

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aux prérogatives énoncées par les financiers internationaux : consulter la population et faire participer celle-ci aux aménagements pour qu'elle s'approprie leur entretien. C'est ce qui explique quelque peu l'émergence en Afrique, en général et en Afrique subsaharienne en particulier de deux nouveaux modèles de gestion de l'approvisionnement en eau.

- Du « modèle » urbain au « modèle » de distribution déléguée de l'eau

La délégation de la distribution de l'eau des bornes-fontaines à des gérants privés tend à se généraliser dans les milieux urbains et péri-urbains d'Afrique noire où les liens traditionnels sont moins forts. Là où les habitants sont plus individualistes, les actions communautaires sont plus difficiles à mettre en oeuvre (TANAWA, 1997). L'entreprise concessionnaire du service de l'eau à l'échelle nationale (qu'elle soit publique ou privée) intègre les fonctions de production, de transport et de distribution. Mais elle externalise le segment, aval de la filière.

Les responsabilités liées à la vente au détail de l'eau et à l'entretien des points de distribution sont déléguées à un exploitant généralement privé (parfois associatif). Elles sont généralement consignées dans un contrat écrit plus ou moins détaillé imposé au fermier, ou au gérant par le concédant. Ce contrat est plus destiné à préserver les intérêts de ce dernier qu'à assurer la qualité du service aux usagers. Le service est d'ailleurs souvent assuré par un fontainier, recruté par le gérant et rémunéré par lui (au forfait ou à la marge) et, de fait, exclu de la relation contractuelle formalisée.

Les principaux apports de ce dispositif sont doubles :

- Améliorer le service de proximité en responsabilisant un tiers proche des usagers et potentiellement soumis à leur pression.

- Alléger les coûts de gestion de l'autorité concédant en délocalisant l'aléa d'exploitation.

Exclues de la contractualisation, les normes de la qualité du service de distribution ne sont pas régulées : aucune instance n'est officiellement chargée de définir le niveau des prestations, de les transcrire dans un cahier des charges et de surveiller le respect de ce dernier. Le déficit de cette fonction de régulation est d'ailleurs l'un des traits marquants qui ressort de plusieurs cas. En revanche, la sureté procurée par le transfert du risque d'exploitation est réelle toute une série d'outils (caution, rachat de caution, fermeture du compteur) permettant à l'autorité concèdent d'encadrer l'activité marchande au délégataire (COLLIGNON B et al.1997).

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- Dysfonctionnement et rapprochement de deux « modèles » de distribution de l'eau

Les principaux dysfonctionnements identifiés peuvent être classés en trois grandes catégories.

? Ceux issus des défauts de conception des systèmes de desserte. En effet les technologies mises en oeuvre et les moyens nécessaires à leur entretien sont dans certains cas en inadéquation avec les capacités financières et techniques des populations bénéficiaires.

? Ceux qui résultent des pratiques antérieures à l'organisation de la gestion déléguée qui, en persistant, en viennent à parasiter le fonctionnement. En dépit des changements qui parfois sont opérés dans les modes de gestion, il arrive que les structures de gestion mises en place n'aient pas toujours la capacité ou les moyens de s'acquitter de la tâche qui leur est confiée.

? Ceux issus d'un fréquent décalage entre la définition formelle des rôles et des fonctions d'une part, les responsabilités et les usages empiriquement construits sur le terrain d'autres parts. Ceci se traduit sur le terrain par une absence de cadre légal (documents écrits et légaux) définissant les rôles de chacun. Cet état de chose ouvre la porte à des dérives pouvoiristes, à des abus d'autorités ou encore à des malversations financières.

Face à ces difficultés, la tendance actuelle semble tenter de tirer « le meilleur » de chacun des deux « modèles » sans aller jusqu'à une « standardisation »des modèles de gestion des points d'eau collectifs et urbains, car les contraintes qui s'y imposent sont trop différentes.

S'inspirant de l'affermage, ces nouveaux modes d'exploitation reposent sur une

« désintégration » de la chaine gestionnaire (plusieurs opérateurs se partagent les rôles), sur une contractualisation croissante des foncions (parfois sous la forme d'une cascade de contrats : affermage, vente au détail, entretien) et sur la recherche des relations triangulaires stables favorisant l'intervention d'un tiers dans la régulation du service.

G.2- Définitions et clarification des concepts

La définition de trois concepts clés, à savoir « approvisionnement en eau », « l'eau » et « eau potable » constitue un préalable indispensable à la compréhension du problème abordé par cette étude.

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G.2.1- Concept d'approvisionnement en eau potable

La loi n°98/005 du 14 Avril 1998 du Ministère de l'Eau et de l'Énergie (MINÉE) portant régime de l'eau au Cameroun a introduit un nouveau cadre réglementaire. Elle stipule que l'eau est un bien du patrimoine national dont l'État assure la protection et la gestion et facilite l'accès à tous. L'État peut décider de transférer tout ou une partie de ses prérogatives aux collectivités publiques, locales et décentralisées. Toutefois, ces derniers ont obligation de mettre en oeuvre les politiques locales et conduire les activités en proximité tout en respectant la réglementation en vigueur. La loi affirme clairement que l'usage des puits particuliers, des citernes destinées à stocker de l'eau ou le recours aux sources est autorisé en absence d'une distribution publique de l'eau potable soutenant ainsi la complémentarité des différents modes d'approvisionnement.

? Approvisionnement en eau : un concept aujourd'hui au centre de plusieurs débats

C'est l'action d'approvisionner; l'approvisionnement d'une ville en choses nécessaires à la subsistance (Le Robert: dictionnaire alphabétique et analytique de la langue française). Dans le contexte de notre étude, il s'agit pour la population de se ravitailler en eau qui est indispensable à la vie et, sans aucun doute, indispensable à la lutte contre la pauvreté et au développement en Afrique. On distingue ainsi deux types de sources d'approvisionnement en eau:

Les moyens traditionnels: pluies, puits, sources, rivières et étangs.

Les sources modernes: La Camerounaise Des Eaux (CDE), la CAM WATER, les pompes individuelles etc.

? L'eau : un terme polysémique

Selon le dictionnaire Larousse, l'eau est un liquide transparent inodore et incolore. Ce terme peut designer également tout liquide organique (urine, salive, sueur, larmes...), un état (être en eau, mettre de l'eau dans son vin, se jeter à l'eau, tomber à l'eau, avoir l'eau à la bouche), un artifice (eau de toilette), une administration (les eaux et forêt), un alcool (eau de vie), la limpidité des pierres précieuses (diamant de belle eau). Sa masse permet de constituer les lacs, les rivières les océans.

L'eau contient du gaz dissous, essentiellement de l'oxygène et du gaz carbonique mais aussi de l'azote ou encore du méthane, etc. Excellent solvant, l'eau est capable de dissoudre un grand nombre de composé solides ou gazeux. Au cours de son périple, qu'elle tombe sous

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forme de pluies, ruisselle sur les sols, s'infiltre dans la croûte terrestre, ou simplement coule le long des pentes, elle se charge en éléments solubles. Elle contient donc naturellement, en l'absence de toute ingérence humaine, une très grande variété de matières dissoutes, inertes ou vivantes. Il s'agit entre autres des gaz, des substances minérales ou organiques et des microorganismes (bactéries, virus ou planctons). Elle est constamment modifiée par les espèces vivantes présentes dans le milieu, surtout en ce qui concerne les teneurs en matières minérales et en gaz dissous. Il n'existe donc pas une eau mais des eaux. On distingue de manière globale

:

- les eaux de surface : eaux de ruissellement, eaux stagnantes des cours d'eau, eaux des océans ;

- les eaux souterraines : eaux d'infiltration et les nappes phréatiques.

Une eau potable est une eau que l'on peut boire sans risque pour la santé. Afin de définir précisément une eau potable, les normes qui fixent notamment les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de substances nocives et susceptibles d'être présentes dans l'eau ont été établies.

Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries, virus) et d'organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu'en quantité limitée. Il s'agit en particulier de substances qualifiées d'indésirables ou de toxiques comme les nitrates, les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les pesticides pour lesquelles des «concentrations maximales admissibles» ont été définies. A l'inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligo-éléments indispensables à l'organisme.

Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire. Elle doit être claire, inodore et sans saveur (qualité organoleptique). Pour avoir un bon goût, il faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0.1 à 0.5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l'organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les canalisations afin d'arriver « propre » à la sortie des robinets. Par ailleurs elles dépendent étroitement des connaissances scientifiques et des techniques disponibles, notamment dans les domaines des risques sanitaires et de l'analyse chimique. Elles peuvent donc être modifiées à tout moment

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en fonction des projets réalisés. Tous les pays du monde ne suivent donc pas les mêmes normes. Certains édictent leurs propres normes. D'autres adoptent celles conseillées par l'organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L'eau est aujourd'hui la denrée alimentaire la plus fortement réglementée. En effet, l'homme, pour ses besoins quotidiens, a besoin de 20 à 50 litres d'eau en moyenne par jour (alimentation, hygiène, etc.) d'où la nécessité de pouvoir disposer d'une eau de qualité.

Généralement, peuvent être considérées comme eaux destinées à la consommation humaine :

- toutes les eaux destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d'aliments ou à d'autres usages domestiques ;

- toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires pour la fabrication, la transformation, la conservation ou la commercialisation des produits ou de substances destinées à la consommation humaine, y compris la glace alimentaire d'origine hydrique.

Toutes ces eaux doivent remplir 03 conditions

- Elles ne doivent pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes

de parasites ou d'autres substances présentant un danger pour la santé humaine ;

- Elles doivent être conformes aux limites de qualité (valeur obligatoire) ;

- Elles doivent respecter les références de qualité (valeur indicative).

Généralement, l'eau brute destinée à la consommation humaine est prélevée dans un cours d'eau ou une nappe d'eau souterraine. Elle est ensuite acheminée vers une usine de production d'eau potable où elle subit divers traitements physique, chimique et bactériologique. Une fois rendue potable, elle est destinée aux consommateurs. Après usage, elle doit être recueillie pour être conduite vers les usines de dépollution des eaux usées avant d'être enfin rejetée dans la nature. Ce cycle subi par l'eau, du fait de son usage par les sociétés humaines, se décompose en cinq grandes étapes : le captage, le transport, la production d'eau potable, la distribution, puis la collecte et la dépollution des eaux usées (figure 2).

 
 

Captage

Distribution

Traitement et production

Transport

Utilisation

Collecte des eaux usées et
dépollution

Rejet

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Figure 2 : Différentes étapes d'utilisation de l'eau par les communautés humaines

Le traitement d'une eau brute dépend de sa qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le temps. Avant le traitement, l'eau doit être analysée car il est primordial d'ajuster le traitement d'une eau à sa composition et, si nécessaire, de la moduler dans le temps en fonction de la variation observée de ses diverses composantes. Il varie aussi avec le niveau d'exigence, les normes appliquées, qui ne sont pas exactement identiques selon les époques, les pays et l'état des connaissances sur l'incidence des éléments de la santé.

? Terme eau potable

Selon l'encyclopédie scientifique, une eau potable est une eau devant satisfaire un certain nombre de caractéristiques la rendant propre à la consommation humaine. C'est aussi une eau qu'on peut boire sans risque pour la santé. Le fait qu'une eau soit potable ne signifie pas qu'elle est exempte de matières polluantes ; leur concentration a été jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en danger la santé du consommateur. Une eau potable doit répondre à des critères du code de la santé publique qui sont:

- Être exempte de germes pathogènes (bactérie, virus) et d'organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands ;

- Contenir certaines substances chimiques en quantité limitée.

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- Être agréable à boire c'est à dire être claire ;

- Ne pas corroder les canalisations afin d'arriver propre à la sortie des robinets ;

- L'idéal serait bien-sûr de pouvoir traiter l'eau sans avoir recours à des réactifs chimiques. C'est ce que permettent aujourd'hui les procédés de filtration sur membrane.

Au final, on distingue plusieurs types d'eaux potables :

- L'eau de table, eau potable dont la provenance est quel conque mais qui satisfait toutes les normes sanitaires car ayant subi un traitement, elle peut être considérée comme telle.

- L'eau de source, qui satisfait naturellement aux normes et qui est proposée dans le commerce pour l'alimentation humaine. Elle est minéralisée ou non gazeuse. Elle est également mise en bouteille sans aucun traitement chimique et sans qu'il soit fait état de leurs propriétés thérapeutiques.

- L'eau minérale qui est une eau souterraine contenant des substances minérales dissoutes ayant des vertus thérapeutiques. Les sources d'eau minérale sont souvent associées à des stations thermales. L'eau potable est soumise à deux types de contrôles auxquels doit se conformer son distributeur qu'il soit privé ou public :

- Un contrôle officiel et ponctuel, qui relève de la compétence des pouvoirs publics. Il s'agit là du contrôle réglementaire fondamental ;

- Une auto-surveillance permanente par les exploitants de leurs services de distribution (régies municipales ou sociétés déléguées).

Des prélèvements aux fins d'analyses doivent par conséquent être pratiqués :

- Au niveau de la ressource (dans le cours d'eau ou la nappe souterraine)

- Au niveau de la production, c'est-à-dire après traitement et avant l'envoi de l'eau dans le réseau de distribution ;

- Au point de la consommation.

Au Cameroun, le terme « eau » est polysémique. Il revêt plusieurs types de compréhension en fonction du contexte dans lequel il est employé. Il sert à caractériser géographiquement des individus, des groupes ethniques et sociaux. Les peuples côtiers sont ainsi appelés « enfants de l'eau » ou « peuples de l'eau ».

On peut également entendre parler « d'eau sale » dans le cadre de la fraude aux examens. Cette expression désigne un sujet qui aurait dû être proposé à l'examen mais qui malheureusement ne l'a pas été peut-être parce qu'il y a eu fuite des épreuves.

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L'eau peut également être assimilée au mensonge et aux commentaires sans intérêt, vide de sens ou pas véridique. L'orateur entendra alors dire : « tout ce que tu racontes c'est de l'eau ». Cette expression est sensée lui faire comprendre qu'on n'accorde aucun intérêt à ses dires ou tout simplement que c'est du mensonge.

L'alimentation en eau potable quant à elle est l'ensemble des équipements des services et des actions qui permettent en partant d'une eau brute de produire une eau conforme aux normes de potabilité en vigueur ;distribuée ensuite aux consommateurs.

On considère 04 étapes distinctes dans cette alimentation :

- Prélèvements (captages-traitement pour potabiliser l'eau)

- adduction (transport et stockage)

- distribution aux consommateurs.

La question d'alimentation en eau potable pose un double défi mondial ; tant pour sa gestion durable que pour l'accès des populations pauvres à cette ressource. Le problème d'accès à l'eau potable est la première cause de la mortalité dans le monde. La communauté internationale se mobilise fortement autour de cette question et elle l'a notamment introduite au coeur des huit objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). L'OMD n°7, dédié à l'environnement humain durable, repose sur quatre cibles dont la deuxième consacrée à l'eau vise à réduire de moitié d'ici 2015 le pourcentage de la population n'ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et de service d'assainissement de base.

Ces objectifs impliquent la desserte de 1,6 milliard de personnes des pays en voie de développement en eau potable. Cependant le problème se pose différemment selon qu'on est dans l'Hémisphère Nord ou dans l'Hémisphère Sud.

Dans les pays développés le service de l'eau incombe à plusieurs acteurs : Etat, collectivités territoriales décentralisées, opérateurs privés. Dans la sphère privée, il suffit d'ouvrir un robinet pour disposer d'une eau potable et abondante. Dans le domaine public, les rues, parcs, et jardins sont jalonnés de fontaines, de bassins et de points d'eau divers. Les piscines, bases des loisirs, ne manquent pas d'eau. Cette facilité d'approvisionnement en eau potable est la marque distinctive des pays dits développés. Il y a plusieurs siècles, ces pays se sont lancés dans la conquête de l'eau au nom du bien-être, de l'hygiène et de la santé. Ici, les politiques ne mettent plus en avant uniquement l'approvisionnement quotidien des populations, mais plutôt la lutte contre la surconsommation et la pollution qui mettent en danger les écosystèmes.

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Dans les villes du Sud par contre, la situation est inquiétante. La priorité n'est pas à la lutte contre le gaspillage mais plutôt à la nécessité de fournir un minimum d'eau potable aux populations. Les villes sont pour la plupart insuffisamment desservies. Les réseaux sont dépassés par la croissance spatiale et démographique. Les ouvrages hydrauliques existant s'avèrent insuffisants. Dans certains cas, les populations sont réduites à consommer de l'eau brute des cours d'eau.

Selon les Nations Unies tout cela s'explique par la faiblesse des investissements. Pour pallier la situation, l'État, qui pendant plusieurs décennies assurait seul la fourniture de l'eau, s'est lancé dans un processus de privatisation du secteur et dans le transfert des compétences. Malheureusement, ces mesures ne suffisent pas à résorber le problème à cause de la faiblesse des investissements de la part des opérateurs privés, des difficultés financières et du manque d'expertise des CTD1.

Dans le cadre de cette étude, le terme « eau » sera utilisé dans son sens strict à savoir un liquide transparent, inodore, incolore indispensable à la consommation humaine. Il englobe essentiellement l'eau servie par le réseau CDE, l'eau des puits, des sources, des forages et des mini-réseaux SCAN WATER.

H. INTÉRÊT DU SUJET

Sur le plan scientifique, cette étude viendra contribuer, à sa manière, à la résolution des problèmes auxquels font face certains quartiers des villes Camerounaises en général et le quartier I de Bangangté en particulier.

Sur le plan pratique, elle permettra aux acteurs impliqués dans le service de l'eau de nos villes de résoudre de manière concrète, efficace et durable l'approvisionnement des populations en eau potable. Elle servira de support d'intervention pour les différents acteurs du secteur de l'eau et des décideurs.

Sur le plan personnel, ce travail nous permettra d'avoir une meilleure compréhension et des connaissances plus approfondies sur les systèmes de desserte et d'approvisionnement des populations en eau potable.

Sur le plan socio-économique elle améliorera les conditions de vie de nos populations et permettra de lutter contre la pauvreté.

1 Mémoire de DEA TSAMO Louis Merlin (2008)

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En somme, en travaillant dans le domaine de l'amélioration de l'approvisionnement en eau, cette étude se veut être une contribution à l'accomplissement des objectifs du millénaire pour le développement.

I. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

La méthodologie de recherche que nous avons choisie dans le cadre de cette étude est la méthode hypothético-déductive. Elle consiste à émettre des hypothèses sur la base d'un raisonnement considéré comme vraisemblable, toutefois destiné à être vérifié à postériori. Cette démarche va s'appuyer sur la recherche documentaire, les investigations sur le terrain et le traitement des données collectées au terme duquel les résultats seront analysés et interprétés.

I.1. La recherche documentaire

Elle consiste à recenser des documents ayant un lien avec notre sujet ; il s'agit notamment des ouvrages, des thèses, des mémoires, des articles et des publications sur fichiers numériques. Elle s'est faite dans les bibliothèques et les centres documentaires.

A l'université de Yaoundé I, nous avons fréquenté la bibliothèque de Master et Doctorat de la faculté des Arts, lettres et sciences humaines où nous avons consulté les mémoires et thèses en rapport avec notre problématique de recherche.

La bibliothèque de l'École Normale Supérieure de Yaoundé.

La bibliothèque de l'IFORD pour obtenir les données qualitatives et quantitatives sur la population et l'économie de Bangangté.

Le laboratoire Génie civil et Urbanisme de l'École Normale Supérieure de Polytechnique qui nous a fourni les documents relatifs à l'approvisionnement en eau au Cameroun. L'organisation non gouvernementale ERA-Cameroun (Environnement : Recherche Action au Cameroun) qui à travers une étude socio-économique dont le but était de comprendre comment ces populations s'approvisionnent en eau, nous a permis d'avoir une petite idée sur la problématique de l'eau dans la commune de Bangangté.

I.2. L'enquête par le questionnaire

Cette phase s'est effectuée à travers les questionnaires conçus, testés et adressés aux enquêtés qui étaient constitués essentiellement des chefs de ménages.

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I.2.1. La base de sondage

C'est l'ensemble des informations qui permettent le tirage de l'échantillon. C'est la liste des unités de l'ensemble à étudier.

Dans le cas qui nous concerne, nous avons choisi les chefs de ménages établis dans notre zone d'étude à Bangangté comme unité d'analyse. Comme base de sondage, nous nous sommes servis des données de l'enquête menée en février 2010 par ERA-Cameroun sur l'approvisionnement de la commune de Bangangté en eau potable.

I.2.2. Le type de sondage

Contrairement au sondage probabiliste ou aléatoire, nous construirons notre échantillon à partir du sondage par choix raisonné ou sondage non probabiliste.

Le sondage par choix raisonné.

Ce type de sondage désigne les différentes techniques qui permettent de construire un échantillon à partir des informations à priori sur la population étudiée. Il est préférable parce que nous disposons sur le milieu étudié (ville de Bangangté) de connaissances qualitatives et quantitatives qui nous permettent d'opérer un choix. Néanmoins, nous savons que la désignation de cet échantillon résulte d'un choix orienté. Pour apporter un minimum de garanties scientifiques, nous allons construire notre échantillon non probabiliste à partir de la méthode dite par »quotas».

Principe de la méthode des quotas.

La méthode des quotas est l'une des méthodes les plus utilisées dans les enquêtes socio-économiques.

Le sondage par quotas vise à améliorer le choix raisonné en constituant un échantillon choisi de manière à présenter une distribution statistique d'un ou de plusieurs caractères connus, distribution identique à celle de la population de référence. Un tel échantillon sera très proche de la population en ce qui concerne les autres caractères. Ce qui améliorera la validité de la généralisation des conclusions à toute la population.

Organisation pratique du sondage par quotas.

Il a été difficile pour nous d'engager les enquêteurs pour couvrir en entier les quartiers de la ville de Bangangté. Afin de contourner cette difficulté, nous avons procédé à un sondage à deux degrés :

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- Au premier degré du sondage, nous avons choisi un échantillon du quartier qu'on appelle « unité primaire » : c'est le quartier I à Bangangté.

- Au second degré de sondage, nous avons choisi à l'intérieur de l'unité primaire un échantillon d' « unité secondaire » (secteur à l'intérieur du quartier par exemple). Secteur du quartier ciblé où le problème se pose avec acuité.

Nos enquêtes se sont déroulées dans les ménages, du quartier. Pour compléter notre enquête, nous avons interrogé les personnes ressources comme le Maire de la commune de Bangangté et quelques agents communaux

Malgré le manque de fondements mathématiques suffisants qui la caractérise, la méthode de sondage par quotas présente des avantages tels que des coûts bien réduits par rapport au sondage probabiliste, nous l'avons retenu parce que nous disposons déjà d'une base de sondage obtenue auprès d'ERA-Cameroun comme nous l'avons mentionné plus haut.

De plus, notre enquête porte sur un échantillon réduit du fait que nous avons été les seuls opérateurs sur le terrain et les résultats de cette méthode sont souvent meilleurs que ceux obtenus par l'utilisation des autres méthodes de sondage (probabiliste). Pendant nos enquêtes, nous avons divisé notre zone d'étude en cinq blocs où nous avons distribué vingt questionnaires par bloc. Ce qui donne un total de cent ménages enquêtés au quartier I.

L'administration du questionnaire comporte trois opérations essentielles qui sont : La distribution ;

Le remplissage ;

La collecte.

Nous nous sommes focalisés sur le remplissage du questionnaire. Nous posions directement les questions à un répondant et pendant qu'il répondait, nous remplissions. Ceci dans le but d'éviter les erreurs de remplissage dues aux mauvaises ou aux non compréhension des questions posées.

I.3. Les données démographiques et cartographiques

Les données démographiques utilisées dans cette étude proviennent du Bureau Général de Recensement de la Population (BUGREP). Le fond de carte provient de la commune de Bangangté extrait de l'image satellitaire Google map.

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I.3.1 Traitement des données cartographiques et images

La réalisation des travaux cartographiques a été faite par nous à travers les logiciels tels que : Arcgis 9.3, Map sources et autocad. Les photographies contenues dans ce mémoire ont été prises à partir d'un appareil numérique ayant 10,1 méga pixels de résolution. Un GPS nous a permis de répertorier les points d'eau sur le terrain. Le logiciel XL STAT nous a permis traiter nos données.

J. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES SUR LE TERRAIN

Tout au long de cette recherche, nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés au rang desquelles : l'éloignement de la zone d'étude par rapport à la ville de Yaoundé (260 km), les difficultés de descente sur le terrain dues aux pluies intenses. Nous avons aussi été confrontés au décès du chef de quartier qui nous a causé un lourd préjudice.

Durant la collecte des données primaires, nous nous sommes heurtés à la réticence des populations qui disaient ne pas ressentir à leur niveau l'importance des études menées par les étudiants chaque année. Car aucune décision administrative conséquente ne vient résoudre leurs différents problèmes. Outre l'hostilité des populations, on peut noter la méfiance de certains enquêtés qui, quelquefois, nous ont été des obstacles à l'évolution de notre travail. C'est le cas du personnel de la CDE en l'occurrence le chef de centre qui disait ne pas être autorisé à nous fournir les données sans l'accord de sa hiérarchie qui n'est autre que le Directeur Régional de l'Ouest. Lui qui n'hésitera pas à son tour à nous renvoyer vers la Direction Générale à Douala sous le même prétexte que celui de son collaborateur.

Pour contourner ce problème, nous avons utilisé d'autres méthodes pour avoir quelques informations et données des techniciens de cette structure. C'est d'ailleurs ce qui nous a permis de construire ce travail qui s'articule autour de trois grandes parties, subdivisées en quatre chapitres.

PREMIÈRE PARTIE : ÉTUDE DIAGNOSTIC DE
L'ACCÈS À L'EAU POTABLE AU QUARTIER I À
BANGANGTE

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INTRODUCTION

Cette partie étudie d'abord les causes, les manifestations du déficit de l'approvisionnement du quartier I à Bangangté à eau potable et les réactions des populations y afférentes. Ensuite, elle présente les structures en charge de la gestion de l'eau dans la ville d'étude ainsi que leurs missions respectives.

CHAPITRE I : LES MANIFESTATIONS DU
DEFICIT DE L'APPROVISIONNEMENT DU
QUARTIER I À BANGANGTE EN EAU

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INTRODUCTION

À Bangangté, le secteur de l'eau est géré par un certain nombre de structures qui seront présentées dans ce chapitre ainsi que leurs missions respectives. Face à la rareté de l'eau potable, les populations du quartier I ne sont pas restées indifférent. Elles ont usé de voies et moyens pour pallier ce manque.

I.1. CADRE INSTITUTIONNEL ET CONTRAINTES DE L'ACCÈS À L'EAU POTABLE AU CAMEROUN

Les problèmes d'accès à l'eau au Cameroun ne se résument pas à une question de ressources. De profondes réformes des institutions, des cadres juridiques et des politiques sont indispensables pour garantir un élargissement durable de l'accès à l'eau potable. La pérennité financière du secteur reste un problème crucial pour tous les acteurs de la filière : opérateurs, usagers, organismes publics et bailleurs.

I.1.1- Contraintes de l'accès à l'eau potable

Le développement du secteur de l'eau se heurte au Cameroun à de nombreux obstacles dont les plus importants sont :

- les problèmes liés à l'environnement institutionnel ;

- le manque de précision des objectifs ;

- le manque d'autonomie de décision et de responsabilisation ;

- les problèmes financiers (maîtrise des coûts de production et de distribution de l'eau). L'évaluation de la ressource et de l'ampleur de son déficit semble être un préalable à toute recherche de solution.

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I.2. RÉACTIONS DES POPULATIONS DU QUARTIER I FACE AU DÉFICIT D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

La difficulté d'approvisionner les populations du quartier I en eau à l'aide d'un réseau structuré a amené les pouvoirs publics, les partenaires et autres mécènes à créer des forages et des puits donc certains posent des problèmes de qualité technique. Ici aussi le constat d'échec est le même. La plupart de ces puits et forages ne fonctionnent que sur de courtes périodes (entre 3 à 5 mois/an) ils sont plus des objets décoratifs dans le paysage que des objets utiles ; c'est le cas des forages construits à MADJA financés par le Fond d'Équipement Inter-communal(FEICOM). Ils n'ont jamais fonctionné depuis leurs constructions. On peut aussi noter le cas du forage construit à l'ENIEG de Bangangté au lieu-dit FEUTAP par la commune de Bangangté qui n'a fonctionné que sur une courte période ; la cause étant selon le service technique de la commune de Bangangté, le manque de moyen financier permettant de construire un ouvrage de meilleure qualité. Comme autres exemples, nous avons le forage construit à l'école évangélique de SAGNAM au quartier VIII financé par le Fond PPTE. Selon le directeur de cette l'école, ce forage était déjà en baisse de régime lors de notre descente.

Confrontées à cette difficulté, les populations sont donc obligées de se déplacer vers les quelques sources existants ce qui donne lieu à des compétitions féroces entre les populations et les bêtes domestiques comme l'illustre la figure 3 et 4.

Source : Enquête de terrain Mai 2012

Figure 3: Différents modes d'approvisionnement en eau au quartier I

Les puits sont le principal moyen d'approvisionnement des populations du quartier I. Pendant nos enquêtes, nous avons rencontré des ménages ayant résiliés leur contrat d'abonnement au réseau de la CDE afin de n'avoir désormais pour seule source d'approvisionnement que leurs puits. C'est le cas du chef de bloc IV au quartier I pour ne citer que celui-ci. La quasi-totalité des ménages dans ce quartier disposent d'un puits dans leur concession. Ceux qui n'en procèdent pas s'approvisionnent aux puits des voisins. Pour les plus nantis, en plus d'être connectés au réseau de distribution, disposent d'un puits particulier. Ils érigent des citernes de 1 000 litres pour stocker de l'eau dès que possible (photo 1). Tous ces procédés expliquent la méfiance qu'ont les populations face aux services de la CDE.

CLICHE TOUMGUEU, Mai 2012

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Photo 1: Cuve de stockage de l'eau dans une concession au quartier I

Source : Enquête de terrain, Mai 2012

Figure 4: Proportion des ménages disposant d'un puits particulier au quartier I

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Figure 5: Puits particuliers dans les ménages au quartier I

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I.3. TYPOLOGIE D'OUVRAGES D'ALIMENTATION EN EAU POTABLE UTILISES AU QUARTIER I

Pour opérer une classification, on se tient à une grille d'analyse prenant en compte les

aspects suivants :

- les techniques et les différentes phases de mise en oeuvre ;

- le matériau utilisé pour la construction de l'ouvrage ;

- le niveau de technicité requis et les techniciens qui sont intervenus ;

- la nature de l'ouvrage ;

- le statut foncier du terrain sur lequel l'ouvrage est construit ;

- l'usage qui est fait de l'eau ;

- le confort d'accès au point de puisage ;

- la défaillance sur le plan technique et la qualité actuelle de l'ouvrage.

Pour chacun des types d'ouvrage, nous allons faire une description détaillée et ensuite

une attention sera portée sur les autres modes de construction et sur les lieux privilégiés de

leur implantation.

I.3.1- Les différents types d'ouvrages

On distingue les puits non aménagés (PNA), les puits sommairement aménagés (PSA)

et les puits aménagés(PA). S'il est assez facile de faire une distinction entre les ouvrages aménagés et les ouvrages non aménagés, le passage des ouvrages aménagés à ceux sommairement aménagés n'est pas bien tranché. Nous avons adopté pour la classification les critères suivants :

- Un puits est aménagé lorsqu'il est équipé d'une margelle, d'un tertre, d'une couverture pour protéger l'ouvrage contre l'intrusion des corps étrangers, d'un système de drainage de ruissellement et éventuellement les parois pouvant être busées. Lorsque deux (au moins) de ces conditions ne sont pas satisfaites, on dit que le puits est sommairement aménagé.

- Les puits non aménagés sont ceux qui n'ont subi que très peu l'action de l'homme. Cette action se limite uniquement à la fouille et à la mise en place d'une structure constituée de tronc d'arbre ou de pneus de véhicule pour limiter les risques de chute dans le puits.

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I.3.1.1. Les puits non aménagés (PNA)

I.3.1.1.1. Description

Quelle que soit leur profondeur, les puits non aménagés n'ont ni margelle, ni tertre ce qui constituent, en fait, des dispositifs de sécurité et de protection de la ressource. Ce sont donc les ouvrages qui présentent un risque d'utilisation (risque de détérioration de la qualité de l'eau par intrusion des eaux de ruissellement et des lixiviats qui proviennent des ordures ménagères, des déchets solides). Aucun matériau spécial n'est utilisé pour réaliser ces puits. On rencontre cependant, des puits munis d'un pneu de voiture usé déposé à l'entrée jouant le rôle de tertre. Les usagers s'appuient sur ce pneu pour recueillir de l'eau (photo 2).

 
 
 

CLICHE TOUMGUEU, Mai 2012

Photo 2: Puits non aménagés au quartier I

I.3.1.1.2- Le mode de construction

En dehors d'un désherbage sommaire du site et de la fouille, aucune technique particulière n'est utilisée. Ce travail est réalisé avec du matériel léger (machette, pioche, houe, etc.) pour un puits de 5 mètres de profondeur et de 1 mètre de diamètre. Le coût moyen de réalisation (creusement, « motivation », amortissement du petit matériel, etc.) n'excède pas 25 000 F CFA. La main d'oeuvre la plus utilisée est familiale et gratuite. Les parois de ces puits ne sont pas stabilisées quelle que soit la nature du sol sur lequel l'ouvrage est construit.

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L'eau est utilisée pour les travaux ménagers (vaisselle, lessive, lavage des sols, des maisons) mais très peu pour la boisson.

I.3.1.1.3. Où trouve-t-on ce type d'ouvrage ?

Les ouvrages sont souvent localisés dans les marécages. Au quartier I, on retrouve ce type d'ouvrage le long du lieu-dit « étang ». La profondeur n'excédant pas deux mètres. Ils sont alors inutilisables en saison des pluies, parce qu'ils sont victimes d'inondations. C'est le lieu d'approvisionnement des ménages situés dans un rayon de près de 30 mètres. Dans ce quartier, un puits non aménagé dessert en moyenne 10 à 25 ménages. L'eau recueillie ici est de mauvaise qualité. C'est la raison pour laquelle les usagers ne l'utilisent que pour des besoins autres que la consommation directe. Mais cette précaution ne limite que très peu les risques d'infection du moment où cette eau est utilisée pour faire la vaisselle et pour se laver.

I.3.1.2. Les puits sommairement aménagés (PSA)

I.3.1.2.1. Description

Les PSA sont munis de margelle en béton ou en mortier léger et d'un tertre constitué soit d'un demi-fût métallique soit en maçonnerie de parpaings de 15 bourrées de béton. Ils sont équipés d'un couvercle en matériaux précaires (chutes de bois, déchets de tôle ou de papier carton etc.) ou en matériaux de récupération (photo 3). Les parois de ces puits ne sont pas équipées de buses quelle que soit la nature du sol sur lequel l'ouvrage est réalisé. Les caniveaux en terre permettent de drainer les eaux usées. Les voies d'accès en terre (latérites) peuvent être glissantes en saison pluvieuses.

CLICHE TOUMGUEU, Mai 2012

Photo 3: Puits sommairement aménagé au quartier I

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I.3.1.2.2. Mode de construction

La technique est très simple et le personnel ne requiert pas un savoir-faire spécifique ; ce sont généralement des manoeuvres ayant acquis leur expérience sur le tas. Le matériel de travail reste léger : pioches, pics, plantoir, houes, corde et seau pour la réalisation de la fouille, brouettes, pelles, petits matériels de maçonnerie pour l'aménagement du tertre et de la margelle. Le coût moyen d'acquisition d'un ouvrage (pour 5 jours de travail) est compris entre 70 000 F CFA et 120 000 F CFA. Ce coût varie en fonction du matériau utilisé pour la réalisation du tertre (parpaing bourré ou demi-fût) et la nature de la main d'oeuvre. Pour certaines familles qui peuvent effectuer les travaux de fouille, elles peuvent arriver à réaliser un puits de ce type à moins de 50 000 FCFA. Les facteurs qui contribuent aux coûts déclaré de réalisation de ce type d'ouvrage sont :

- la main d'oeuvre ici présente près de 50 % des charges ;

- l'achat des matériaux présente 50 % des charges.

Il faut ajouter le coût du matériel de travail fourni par le maître d'ouvrage. Ce sont les travaux de réalisation des fouilles qui absorbent 75 % des frais de main d'oeuvre. Les travaux de maçonnerie sont légers et leur contribution globale au coût de l'ouvrage reste limitée.

I.3.1.2.3. Usage de l'eau

L'eau recueillie dans ce type d'ouvrage est surtout utilisée pour les travaux ménagers mais dans certaines zones, elle est utilisée comme de l'eau de cuisson et même de boisson. En effet, les résultats d'enquêtes montrent que 25 % des eaux des puits sommairement aménagés sont utilisées pour la consommation directe.

I.3.1.2.4- Où les trouve-t-on ?

Ce type de puits est le plus répandu dans notre zone d'étude, il représente 31 % des ouvrages. Ces puits sont localisés sur les flancs des collines (c'est le cas du quartier I) et rarement en zone marécageuses.

I.3.1.3- Les puits aménagés (PA)

I.3.1.3.1- Description

Les PA sont réalisés en respectant les règles de l'art en matière de protection contre les eaux de ruissellement, de confort de l'usager au cours des manoeuvres de puisage, d'aménagement de l'accès et de protection contre les instructions d'objets. Un dispositif

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d'exhaure existe. Ce type d'ouvrage est muni d'un tertre bétonné, d'une margelle bétonnée ou en maçonnerie de parpaing. Le périmètre immédiat du puits est correctement délimité. En général, le puits occupe un espace dont la superficie varie entre 4 et 6 m2. Les hauteurs des margelles, des tertres et la profondeur des caniveaux de drainage sont dimensionnées pour permettre un écoulement rapide des eaux usées et pluviales. Le dispositif de puisage est dans certains cas, constitué d'une poulie montée sur un port : en bois ou métallique, et dans d'autres, d'une pompe manuelle (cas des puits réalisés dans le cadre du projet « Eau c'est la vie ») un couvercle métallique muni de clés, permet de protéger l'eau de l'intrusion de tout corps étranger. Les risques d'accident pendant le puisage sont limités. L'ouvrage est construit par des techniciens qualifiés. Les parois sont généralement busées.

I.3.1.3.2. Prospection

La prospection est menée par un sourcier équipé d'une baguette et d'un pendule. Le sourcier détecte avec ses équipements les veines d'eau. Si l'on tient la baguette (ou pendule) dans les mains au-dessus d'un endroit précis où il y a de l'eau sous la terre, elle change de position donnant ainsi la preuve qu'il y a de l'eau. Des estimations sur les profondeurs de la nappe d'eau sont faites. Cette méthode s'est révélée satisfaisante dans plusieurs projets d'alimentation en eau potable. Sur 20 forages choisis au hasard, on a observé que dans 70 % des cas, le sourcier a pu détecter la présence d'une nappe et on a pu obtenir l'eau avec environ 2 mètres d'incertitude autour de la profondeur annoncée. Pendant cette prospection, le sourcier recherche la ressource en eau souterraine la plus proche des habitations. L'implantation de l'ouvrage doit obéir aux contraintes scientifiques (existence de la nappe) mais aussi humaines. Dans cette prospection, il est nécessaire d'expliquer les raisons du choix du site d'implantation de l'ouvrage. Dans le cadre de ce projet, nous prévoyons deux implantations par site de façon à donner une alternative aux creuseurs de reprendre la fouille sur un autre emplacement s'ils rencontrent un obstacle naturel lors de la première fouille (la présence d'une roche par exemple). Si lors du deuxième creusage le rocher apparaît, on conclut directement que la présence de celui-ci est généralisée sur tout le site. Dans ce cas, l'équipe du projet doit demander l'accord de la Délégation des Mines et une autorisation du préfet pour utiliser de la dynamite pour détruire le rocher et continuer la fouille jusqu'à atteindre la nappe d'eau.

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I.3.1.3.3. Creusage, busage et montage d'un PA

L'ensemble des travaux est exécuté par les ouvriers spécialisés. Les outils utilisés sont : pelles, pioches, brouettes, motopompes, seaux, chevalement, marteaux-piqueur, compresseur moderne. Le chevalement est un instrument de levage. Il se compose de trois pieds en tube de diamètre métalliques 40/49 donc un télescope réglable et une tête d'acier de 10 mm permettant l'assemblage des pieds par boulons et des épingles. L'ouverture des pieds est limitée par 3 butées. Trois plaques de tôle de 4 mm d'épaisseur de 24 cm×16 cm chacune empêche la pénétration des pieds dans le sol. Le pied télescopique permet de compenser la dénivellation. Le tire-fort, destiné à descendre les buses, s'accroche à un anneau soudé au-dessus de la pièce centrale du chevalement, à la verticale du puits. La charge utile autorisée s'élève à 0,8 tonnes.

Le compresseur moderne est utilisé pour l'extraction des rochers et pour amener l'air frais dans les puits les plus profonds.

Une équipe de deux creuseurs se met au travail. Elle est assistée par la population. Lorsqu'ils atteignent la nappe d'eau, ils se font relayer par les monteurs équipés de motopompes.

Aux matériels utilisés pour le creusage s'ajoutent les crochets et le triangle de levage pour buses. L'utilisation de crochet et du triangle est une technique sûre pour descendre les buses dans le puits. Le triangle assure une bonne stabilité à la buse et évite qu'elle ne bascule en cas de défaillance d'un crochet. Certes, il s'agit d'une technique lente mais sécurisante. Lorsque la nappe d'eau est atteinte, on procède d'abord à la mise en place des buses crépinées avant de continuer la fouille. Ces buses protègent les parois du puits contre les risques d'éboulement et assurent la sécurité du puisatier. La pose du massif filtrant constitué d'une plaque de béton crépinée et d'une couche de gravier et de sable n'est effectuée que lorsque la profondeur requise est atteinte. La construction d'une margelle avec une aire assainie et le montage de la pompe manuelle constituent les dernières opérations engagées. Cette dernière étape du projet qui consiste à la pose des buses et des plaques crépinées tout comme l'aménagement de la margelle est réalisé par les équipes du projet. Dans le cas de notre projet, nous aimerions qu'elle soit faite par les populations bénéficiaires. Les tâcherons locaux suivront une formation accélérée par l'équipe du projet pour la réalisation des buses. Cette formule faciliterait une maîtrise locale de la technique et une réduction du coût de l'ouvrage grâce à la réduction des charges de transport. Le tableau ci-dessous résume les avantages et inconvénients des différents types d'ouvrages distingués.

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Tableau 1 : Analyses comparatives des différents types d'ouvrages

 

CLASSE

AVANTAGES

INCONVÉNIENTS

PUITS (PNA)

- Faible coût de réalisation.

- Réalisation facile, sans technicité. - Ne requiert pas une technique spécifique.

· Vulnérable, exposé aux souillures, aux contaminations diverses et aux inondations.

· Risques d'accidents (surtout des enfants).

· Maladies hydriques et risques d'éboulements (parois peu stables).

 

- Pas de risque pour les enfants car l'ouvrage est muni d'un tertre et d'un couvercle ;

- Pas de boue, ni eau stagnante car margelle sur plate-forme et caniveau pour drainage

- Coût relativement faible.

· Risques d'inondations en saison pluvieuse.

· Ouvrages nécessitant un entretien régulier car les matériaux de construction ne sont pas de bonnes qualité.

· Eau de qualité douteuse.

· Parois peu stables (risque d'inondation).

 

- Sécurité pour les usagers (couvercle et clé).

- Puisage confortable facile, sans boue et hygiénique.

- Site salubre et bien drainé.

- Pas d'inondation possible du système.

- Bonne qualité de l'ouvrage (durée de vie prolongée).

- Ne nécessite qu'un entretien périodique de nettoyage.

- Ressource protégée contre les contaminations extérieures (risque de pollution limitée).

· Coûts de construction élevé donc ouvrage pas facilement accessible aux populations pauvres s'il n'y a pas d'apport extérieur.

· Nécessite la formation d'un agent pour l'entretien des installations au cas où il y a une pompe.

· Coût d'entretien plus élevé.

 

Source : DJEUDA H.B et al 2001

Ces problèmes d'approvisionnement ne sont pas méconnus des acteurs en charge de l'eau. La ville de comme Bangangté à l'instar de plusieurs autres villes du Cameroun abrite les structures en charge la gestion et de la distribution de l'eau potable.

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I.4. LES STRUCTURES EN CHARGE DE LA GESTION DE L'EAU DANS LA VILLE DE BANGANGTE ET LEURS MISSIONS

Le secteur de l'eau au quartier I à Bangangté est géré par un certain nombre de structures qui a connu depuis 1967 plusieurs mutations.

I.4.1. Évolution du secteur de l'eau potable

À l'origine, les activités de fourniture du service public de l'eau potable sont exercées par l'ancienne Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC). Depuis la réorganisation de ce secteur en décembre 2005, deux nouvelles entités ont été créées dans le but de renforcer la desserte à travers tout le pays : la Cameroon Water Utilities Corporation (CAM WATER) et de la société d'exploitation (Camerounaise des Eaux). Actuellement, le secteur de l'eau potable compte aujourd'hui cinq principaux acteurs :

- L'État à travers le Ministère chargé de l'Énergie et de l'Eau (MINÉE) ;

- Le Ministère chargé de la santé publique ;

- Les collectivités territoriales décentralisées ;

- La Cameroon Water Utilities Corporation (CAM WATER);

- La Camerounaise des Eaux (CDE).

Le Cameroun dispose de 103 stations urbaines d'eau potable et plus de 3000 stations et points d'eau ruraux (MINÉE). Les stations urbaines sont gérées par la SNEC, tandis que la gestion des stations et points d'eau ruraux incombe aux utilisateurs (comités villageois), sous la supervision du MINÉE. Le taux de couverture reste encore très faible : 30 % en zone urbaine et 40 % en zone rurale. Même si la demande en eau dans les zones urbaines reste une donnée mal connue, le besoin d'approvisionnement de la population urbaine en eau est certainement non négligeable. Dans les centres urbains Le taux de couverture reste encore très faible, soit entre 30 % et 55 % en zone urbaine et périurbaine.

I.4.2. De la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) à la Camerounaise des Eaux (CDE)

La Société Nationale des Eaux du Cameroun a été créée le 22 Mai 1967 avec pour mission, dans le cadre d'une concession d'une durée de 40 ans, d'effectuer toutes les activités

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de production, de transport, de distribution et de commercialisation de l'eau potable en milieu urbain et péri urbain au Cameroun. La SNEC gérait le service de l'eau potable dans 105 centres couvrant près de 90 % de la population urbaine du pays. La SNEC compte plus de 225 000 abonnés pour 90 millions de m3 d'eau vendus par an. La SNEC disposait d'un système de production d'une capacité de 450 000 m3/jour et d'un réseau de distribution de 4200 km.

Dans les années 90, l'État camerounais, appuyé par les partenaires au développement, a engagé la privatisation de la SNEC. La première tentative de privatisation lancée en 1999, par la mise en concession de la fourniture de l'eau potable, fut déclarée infructueuse en 2003. Un nouveau schéma de privatisation du type Partenariat Public-Privé (PPP) sous forme d'affermage fût initié.

À l'issue du processus au mois de Juillet 2007, la SNEC sera dissoute et de nouvelles structures seront mises en place conformément aux décrets n° 2005/493 et 2005/494 du 30 décembre 2005 définissant le nouveau cadre institutionnel dans le secteur de l'eau potable au Cameroun.

I.4.3. La Société d'exploitation ou la société fermière (CDE)

Créée par décret du n° 2005/493 du 31 décembre 2005 fixant les modalités de délégation des services de l'eau potable et de l'assainissement liquide en milieu urbain et périurbain, elle est une société privée chargée de la production et de la distribution de l'eau potable en milieu urbain et périurbain, ainsi que de l'entretien des infrastructures et du traitement de l'eau, et des activités liées à la fonction commerciale, notamment le relevé des compteurs, la facturation et l'encaissement des recettes.

Le capital social de la société fermière est détenu à hauteur de deux tiers au moins par des actionnaires privés, dont 51 % au moins par un actionnaire de référence, et 24 % au moins par les actionnaires camerounais.

En attendant la mise en place définitive de ces diverses institutions, la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) continue d'assurer la continuité du service public de l'eau potable.

I.4.4. La Cameroon Water Utilities Corporation (CAM WATER)

Créée par le décret n°2005/494 du 31 décembre 2005, la CAM WATER est placée sous la tutelle technique du ministère chargé de l'eau et sous la tutelle financière du ministère chargé des finances. La société CAM WATER a pour objet la gestion, pour le compte de

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l'État, des biens et droits affectés au service public de l'eau potable en milieu urbain et périurbain.

À ce titre, elle a pour missions :

- La planification, la réalisation d'études, la maîtrise d'ouvrage, la recherche et la gestion des financements pour l'ensemble des infrastructures et ouvrages nécessaires au captage, à la production, au transport et au stockage, à la distribution de l'eau potable ;

- La construction, la maintenance et la gestion des infrastructures de production, de stockage et de transport de l'eau potable ;

- Le contrôle de la qualité de l'exploitation du service public et de la distribution d'eau potable et des autres missions confiées aux sociétés chargées de l'exploitation du service public de distribution de l'eau potable ;

- En coopération avec les sociétés d'exploitation, l'information et la sensibilisation des usagers du service public de l'eau potable en milieu urbain et périurbain ;

- Et généralement, toutes les opérations commerciales, industrielles, mobilières, immobilières et financières qui se rattachent directement ou indirectement aux objets définis ci-dessus ou de nature à favoriser leur développement.

I.4.5. Le Ministère de l'Énergie et de l'eau

Le Ministère de l'Énergie et de l'eau est créé par le Décret n° 2004/320 du 8 décembre 2004 portant organisation du gouvernement. Il a entre autres pour missions :

- Le Ministère de l'Énergie et de l'eau L'élaboration des plans et stratégies gouvernementales en matière d'alimentation en énergie et en eau ;

- La prospection, la recherche et l'exploitation des eaux dans les villes et les campagnes2.

Conclusion partielle

Dans ce chapitre il a été question de présenter les différents modes d'approvisionnement adoptés pas les populations face à l'incapacité des acteurs du secteur à les satisfaire. Il a aussi été question d'identifier quelques ouvrages d'approvisionnement en

2 Ministère de l'Énergie et de l'Eau du Cameroun (2008), Stratégie du secteur de l'eau et de l'énergie (document intérimaire).

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eau utilisés par les populations du quartier I tout en donnant leurs différents états de fonctionnement. Nous avons également identifié les acteurs intervenants dans l'approvisionnement du quartier I à Bangangté en eau potable ; et rappeler leurs missions qui sont pour la CDE de fixer les modalités de délégation des services de l'eau potable et de l'assainissement liquide en milieu urbain et périurbain. Elle est chargée de la production et de la distribution de l'eau potable en milieu urbain et périurbain, de l'entretien des infrastructures et du traitement de l'eau ainsi que les activités liées à la fonction commerciale, notamment le relevé des compteurs, la facturation et l'encaissement des recettes. La société CAM WATER quant à elle gère, pour le compte de l'État, les biens et droits affectés au service public de l'eau potable en milieu urbain et périurbain. Le Ministère de l'eau et de l'énergie élabore des plans et stratégies gouvernementales en matière d'alimentation en énergie et en eau; il est aussi chargé de la prospection, de la recherche et de l'exploitation des eaux dans les villes et les campagnes.

CHAPITRE II :LES CAUSES DU PROBLÈME DE
L'APPROVISIONNEMENT DU QUARTIER I EN EAU

POTABLE

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INTRODUCTION

Les causes du déficit de l'approvisionnement du quartier I en eau potable sont les mêmes que dans toute la ville voire même la commune de Bangangté. C'est la raison pour laquelle nous les étudierons à l'échelle de la commune. Ainsi les causes du déficit sont dues à plusieurs facteurs : le milieu physique, la géomorphologie, la végétation, le climat, la position géographique, le niveau de revenus des populations, la croissance démographique et enfin de la vétusté des ouvrages hydrauliques etc.

II.1. INFLUENCE DU MILIEU PHYSIQUE SUR LES RÉSERVES D'EAU SOUTERRAINES DANS LA VILLE DE BANGANGTE

Le milieu physique doit être le facteur à plus considérer dans la recherche des solutions au problème d'approvisionnement de la ville de Bangangté en général et du quartier I en particulier en eau potable.

II.1.1. Influence des sols

Les conditions de la pédogénèse sont particulières suivant la topographie.

II.1.1.1. Les sols minéraux bruts

Ce sont des sols à désagrégation physique superficielle et à très faible altération chimique. Ils peuvent être exempts de certaines matières organiques ou même d'une couverture végétale. Ce genre de sol on le retrouve sur la colline qui s'étend du centre de distribution des brasseries du Cameroun au dispensaire Ad Lucem de Bangangté. Le profil ici est de type AC.

L'horizon A est fait de litière noire très peu épaisse 1cm. L'horizon C c'est la roche mer sur laquelle repose l'horizon A. Ce sont des lithosols sur forte pente.

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II.1.1.2. Les sols ferralitiques

Ce sont de très vieux sols développés indifféremment sur basalte ou sur socle granito-gneissiques. Ils portent par endroits des traces de rajeunissement, de remaniement et d'induration. Leur fertilité chimique dépend de l'épaisseur et de la richesse de l'horizon humifère. Les basaltes et la silice y sont éliminés tandis que l'argile, les sesquioxydes de fer s'accumulent avec un peu d'aluminium. Ces sols sont déjà appauvris pour la plupart. L'horizon A présente généralement une matière organique bien évoluée. L'horizon B est souvent plus épais et de couleur rouge ou brun jaune3.

Les minéraux constitutifs sont essentiellement la kaolinite, montarillonite parfois les hydroxydes de fer, la goethite, l'alumine la gibbsite, l'oxyde de fer (hématie) et le titane.

Ces profils sont nombreux et divergents, la teneur en argile est moyenne 40 à 60 %. La teneur en limon va de 25 à 30 %. Celle en matière organique est de 4 à 5 % avec 2 à 3 % d'azote. Le degré de saturation va de 5 à 10 %. On retrouve ce type de sol dans toute la ville de Bangangté y compris le quartier I.

II.1.1.3. Les sols hydromorphes

Ils résultent d'une faiblesse d'érosion sur les plateaux de la région. Ils proviennent de l'obstruction des vallées par les coulées récentes. Ainsi ils sont les séquelles d'un mauvais drainage. Ces sols occupent des superficies filiformes qui correspondent aux thalwegs. On retrouve ce type de sol à la limite Nord du quartier I et le quartier II et au quartier VIII pour ne citer que ceux-là.

II.1.2. Relief et géomorphologie

Le relief de la région de Bangangté appartient au vaste ensemble dénommé plateau Bamiléké. À partir de la carte topographique de Bafoussam en NB-32-XI au 1 :200 000 et 3 AB au 1 :50 000 et des études de maîtrise de Tchindjang (1996) il en ressort que cette région se situe sur la retombée orientale de ce plateau Bamiléké. Cette retombée est marquée par un escarpement moins vigoureux de 100 à 200 m de commandement. En effet, le plateau Bamiléké descend en une succession de pallier vers la rivière Noun à l'Est ou vers la ville de Tonga (au Sud-Est du plateau). L'altitude décroît progressivement de Bangangté (1 500-1

3 Mesmin TCHINDJANG, Le rebord du plateau Bamiléké autour de Bangangté, Mémoire de Maîtrise en Géographie physique, sept 1985, Yaoundé, 125 pages

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600m) vers Banékané (au sud-Est) où les altitudes comprise entre 1200 et 1350m individualisent un paysage de plateau.

II.1.2.1. La position géographique

En plus des facteurs susmentionnés, l'altitude est aussi un des facteurs à ne pas négliger dans l'accès à l'eau potable. La ville de Bangangté est située à 1 350 m d'altitude voir 1 450 m à certains endroits (quartier VIII). Certains quartiers sont situés sur le flanc des collines ou versants où l'on enregistre des pentes allant de 10 à 20 degrés d'inclinaison : c'est le cas des quartiers I, II, IV et VIII. Tous ces facteurs sont des éléments qui contribuent à la rareté de la ressource. Au quartier I, ces éléments se justifient par l'absence des puits dans les zones à fortes pentes : c'est le cas des blocs 4 et 5. Dans les rares secteurs, ces puits sont très profonds. En ce qui concerne les puits, leurs profondeurs varient entre 30 et 35 mètres à certains endroits et de 80 à 100 mètres pour ce qui est des forages. Et malgré ces profondeurs, ils tarissent tous en saison sèche4 (photo 4).

 
 
 

CLICHE TOUMGUEU Mai 2012

Photo 4: Puits dans une concession au quartier I à Bangangté

4 Enquête de terrain

II.1.3. Le réseau hydrographique

Contrairement à plusieurs villes du Cameroun, le réseau hydrographique de la ville de Bangangté est très pauvre. Les cours d'eaux existants, souffrent tous d'un problème de rétrécissement et de remplissage de leurs lits par des alluvions (photo 5).

La localité de Bangangté est drainée par le bassin versant de la rivière Noun, subdivisé en deux sous bassins ; le sous bassin de « Nzemambou » et celui du « Ngam » tous deux tributaires de la rivière Noun. Ces deux sous bassins montrent un réseau hydrographique d'aspect dendritique, mais conservant un parallélisme d'orientation principale Nord-Est /Sud-Ouest. Par conséquent, c'est un réseau subparallèle. La rivière « Ngam » est colonisée dans sa vallée par allornea corolifolia et des raphias. Cette rivière alimente tout l'arrondissement de Bangangté en eau potable. Jadis réputée pour le charriage de gros blocs de matériaux, cette rivière, de nos jours, a perdu sa puissance. Cette baisse entraine celle du débit de la nappe dont la rivière constitue l'axe de drainage. La nappe épuisée, la rivière prend l'aspect d'un marécage et ce n'est qu'avec l'arrivée des pluies que le lit de la rivière s'agrandit. Ce qui est indéniable c'est qu'avec ce phénomène, la nappe ne retrouve plus jamais son niveau initial ; d'où la baisse du niveau des sources et celle du débit des rivières. Quand bien même la nappe est atteinte ou la source accessible, le faible écoulement crée de longues files d'attentes et rend le ravitaillement du château lent et intermittent ce qui rend l'approvisionnement des ménages difficile et abouti à des coupures régulières et intempestives. Cette situation décourage les populations et les poussent à se rabattre vers les sources non aménagées,

les puits artisanaux5.

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5 Mesmin TCHINDJANG, Le rebord du plateau Bamiléké autour de Bangangté, Mémoire de Maîtrise en Géographie physique, sept 1985, Yaoundé, 125 pages

CLICHE TOUMGUEU Mai 2012

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Photo 5: Source à faible débit au quartier VIII

Source : image Google earth Réalisée par Bérenger TOUMGUEU

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Figure 6: Coupe transversale du relief de la ville de Bangangté

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II.3. Influence de la végétation sur les réserves d'eau souterraines

À Bangangté, le milieu écologique est mal conservé. Les formes d'érosion se transforment ou se créent à l'heure actuelle sous l'action combinée de l'homme et du climat. Ce qui entraine, pour l'ensemble de la région, une dégradation rapide. Pour endiguer ce phénomène, il faudrait arrêter ce programme de plantation d'Eucalyptus qui détruisent considérablement les pâturages. Il faudrait continuer le programme avec un autre type d'arbre et créer des éclaircis entre les arbres pour permettre une certaine repousse des pâturages. Ceci permettrait une exploitation assez légère de la part des éleveurs. En plus des Eucalyptus, l'épuisement manifeste des sols de Bangangté se traduit par la généralisation de l'imperata cylindrica.

II.4 Influence du climat sur les réserves d'eau souterraines

Le climat de Bangangté, de par son caractère capricieux et agressif, agit sur le façonnement et l'évolution des versants. La végétation et la faune constituent également des facteurs importants qui s'ajoutent au premier. L'homme, de par ses besoins et sa mentalité complète cette gamme de facteurs en accélérant les processus mise en place par les précédents. Nous ferons ressortir les traits originaux qui marquent le climat de cette région.

II.4.1. Les « caprices du climat »

Le climat de Bangangté en général et du quartier I en particulier s'insère dans l'« empire de la mousson », terme appliqué au climat de l'ensemble des hautes terres de l'ouest par J.B. SUCHEL. L'originalité de ce domaine climatique est imputable au relief qui agit par altitude, l'exposition des versants et la disposition des grands ensembles morphologiques.

46

II.4.2. . Les traits originaux du climat dans la région

- Les précipitations

Comme nous l'avons dit plus haut, le climat dans cette région est un climat de mousson de type montagnard et sub-montagnard. Les précipitations y sont inférieures à 1500 mm par an (figure 7).

Source : DD/MINADER/NDE

Figure 7: Pluviométrie moyenne mensuelle à Bangangté

II.6. LE FAIBLE NIVEAU DES REVENUS DES POPULATIONS

Les revenus des populations des petits centres urbains sont très faibles (25 000 à 40 000 FCFA/ménage de 5 à 8 personnes) ce qui rend l'accès aux réseaux d'adduction d'eau difficile (figure 8). Le montant d'un branchement est de 150 000 FCFA en moyenne. Coût que plusieurs ne peuvent se le permettre.

47

Source : Enquête de terrain, Mai 2012

Figure 8: Catégories des revenus des chefs de ménages au quartier I

Les populations, incapables de payer les factures d'eau trop élevées, sont obligées de moduler l'utilisation de l'eau servie par la CDE; elles ne l'utilisent que pour la boisson et la cuisine. Pour les autres besoins, elles s'approvisionnent aux puits et aux sources c'est le cas des populations du quartier I de Bangangté. Si on estime la consommation à 40 Litres6 d'eau /jour/personne, on arrive à environ 5m3/ménage/mois. Donc, le ménage paiera à la CDE une facture de 2 600 F CFA (location de compteur et TVA comprises). Il y a quelques années elles seraient abonnées en payant environ 45 000 F CFA si la canalisation arrivait sur la parcelle. Selon les populations, la CDE a adopté des mesures répréhensibles très sévères. Si le ménage accuse un retard d'un jour dans le règlement de la facture, il paiera en plus de celle-ci une pénalité qui se situe entre 4 000 et 5 000 F CFA et des frais de rétablissement d'environ 1500 F CFA. D'après nos enquêtes de terrain, un ménage moyen au quartier I peut consacrer jusqu'à 2 % de ses revenus seulement pour l'eau qu'elle consomme. Cette hausse des coûts a mené à l'incivisme des populations qui se traduit par une réticence à payer les factures à temps ou plutôt le refus catégorique de les payer. Les abonnés dès que suspendus, recourent à la fraude ou à d'autres méthodes informelles pour s'approvisionner en eau (destruction des conduites dans le but de s'approvisionner), ce qui créé des pertes importantes sur le débit à distribuer.

6 Programme Alimentation en eau potable dans les quartiers périurbains et les petits centres urbains réalisés par l'École Nationale Supérieure Polytechnique Yaoundé ; février 1998

48

Le coût d'exploitation d'un puits est bien moins cher au ménage même si l'on emploie des techniques telles que la chloration lente etc. Voici une estimation d'un compte d'exploitation (100 ménages par point d'eau avec une consommation de 3,6 m3/ménage/mois/) :

Ouvrier de surveillance 20 000 F CFA/mois = 20 000 F CFA

Produit de traitement (eau de javel) 3,6 m3/ménage

X 100 ménages X 240 F CFA/m3 = 86 400 F CFA

Chacun des 100 ménages ne paiera que 1064 F CFA/mois. [Si 1 Litre d'eau de javel coûte 600 F CFA et que l'on compte 2 gouttes par litre d'eau à traiter]

Tableau 2 : Nombre de branchements au réseau CDE par catégorie de revenu au quartier I

REVENU DU CHEF DE
MÉNAGE

BRANCHEMENT AU RÉSEAU CDE

NON

OUI

Plus de 100 000 F CFA

6

62

De 10 000 à 50 000 FCFA

28

38

De 5 000 à10 000 FCFA

12

4

De 50 000 à 100 000 FCFA

18

28

De 5000 à 10 000 FCFA

4

0

Source : Enquête de terrain, Mai 2012

On peut constater que le nombre de branchement par ménage varie avec le pouvoir d'achat de ce dernier. Les ménages ayant un revenu de plus de 100 000 FCFA par mois sont les plus connectés au réseau de la CDE (figure 9). Moins de 20 % des ménages du quartier I sont branchés au réseau CDE7. Ceci justifie l'idée selon laquelle le faible niveau des revenus des ménages est un facteur à ne pas négliger dans l'accès des populations à l'eau potable. À ce faible pouvoir d'achat vient se greffer le piteux état des infrastructures.

7Donnée issues de la DD/MINEE/NDE

49

Source : Enquête de terrain, Mai 2012

Figure 9: Taux de branchement réseau CDE au quartier I

II.7. ÉTAT DES OUVRAGES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE AU QUARTIER I À BANGANGTE

Le quartier I à Bangangté souffre d'un manque en eau potable. Les Unités de Planification Participatives (UPP) y sont absentes. La compagnie nationale de distribution de l'eau reste elle aussi impuissante face à ce problème. Elle n'arrive pas à approvisionner la population en eau potable de manière continue. Et ces dernières se plaignent de coupures fréquentes (figure 10).

50

Source : Enquête de terrain, Mai 2012

Figure 10: Fréquence de coupures d'eau au quartier I

Le débit nominal de la ville de Bangangté c'est-à-dire, la quantité d'eau à offrir quotidiennement aux abonnés est de 1 296 m3 d'eau/jour. Mais la quantité offerte par la CDE n'est que de 593 m3/jour ; d'où un déficit de 703 m3 d'eau/jour. Cette défaillance est due à :

- la vétusté du matériel qui n'a pas été remplacé depuis plusieurs années ; il s'agit des équipements de pompage, de stockage et de refoulement de l'eau ;

- l'absence dans les centres du matériel de rechange ;

- aucun des deux châteaux ne fonctionne normalement. Il s'agit des châteaux de 800 m3 placé près du dépôt des brasseries et celui de 600 m3 placé près de Penko Hôtel. Cette situation est due à l'absence de maintenance qui est la résultante de l'absence des techniciens qualifiés. Le mauvais état des infrastructures est aussi causé par l'incapacité de la CAM WATER à assurer les coûts de remplacement et de pérenniser les installations (photos 5 ;6 ;7) ;

- la station de captage de Banékané souffre du problème de pompe de refoulement. Elle ne fonctionne qu'avec une seule pompe ce qui rend difficile l'approvisionnement permanent du recevoir (photo 8).

Tableau 3: Durées des coupures d'eau au quartier I

Durée des coupures

Effectif

Pourcentage

Quelques heures par semaine

2

1

Une fois par semaine

6

3

Quatre fois par semaine

134

67

Six fois par semaine

58

29

Source : Enquête de terrain, Mai 2012

Photo 6: Réservoir de stockage de 800 m3 hors usage Photo 7: Station de captage de Banékané

51

CLICHES TOUMGUEU, Mai 2012

Photo 8: Bâche de stockage vétuste Photo 9: Unique pompe de refoulement

52

II.8. LES FACTEURS ANTHROPIQUES DUS LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE

La population de la ville de Bangangté est passée de 18 610 habitants en 1987 à 28 011 habitants en 2005 et elle était de 31 847 habitants en 2010. Le quartier I quant à lui abrite une population d'environ 4 769 habitants (3ème RGPH). L'amélioration des ouvrages hydrauliques n'a pas suivi ce boom démographique.

II.8.1. Les facteurs anthropiques

II.8.1.1. Les aménagements agraires et mentalités paysannes

Cette région d'occupation ancienne a connu des transformations dans son agriculture. Bâtie sur un système bocager, elle est caractérisée par un système de billons et de sillons en damiers avec Openfield. On constate que le paysage d'aujourd'hui s'est beaucoup dégradé par rapport à celui qu'on voit sur les photos de 1964. Les produits cultivés : patates, maïs, igname, arachide, manioc sont néfastes pour le sol lorsqu'il n'y a aucune technique antiérosive comme le bocage ou autre chose. Selon E.ROOSE : 1977 les plantes vivrières sont parmi les moins protectrices du sol, ainsi les effets de l'érosion sont très poussés. À travers cela, il faut ajouter que l'évolution de la dégradation actuelle du sol est due à ces plantes à cycle végétatif court ; ainsi pour le maïs et l'arachide, après la récolte en juillet les pluies abondantes d'août, de septembre et d'octobre balaient le sol et accroissent la turbidité des cours d'eaux.

Il convient aussi de noter que l'érosion et le ruissellement dépendent largement de la proportion du sol non couvert par la végétation avant les grosses pluies. Nous retiendrons ici l'exemple du maïs, des arachides et du manioc.

L'angle de chute d'une goutte de pluie est inférieur à 25°. Il atteint exceptionnellement 45° lors de certaines tornades. L'architecture des plantes (hauteur du feuillage et disposition en gouttière) concentre ou disperse les gouttes. La vitesse de recouvrement du sol par le maïs et l'arachide est très lente, on les appelle à cet effet « plantes dégradantes » (E.ROOSE) parce qu'elles recouvrent mal le sol a des premières pluies qui sont d'une violence inouïe. L'architecture des plantes est aussi l'un des facteurs qu'exploite l'érosion. Ainsi E. ROOSE a montré que le maïs est une «plante entonnoire» : il se concentre le long de la tige, déchaussent les racines et cisaillent le billon provoquant la naissance des rigoles qui évoluent en ravines.

53

Pour le cas de l'arachide et du manioc, leur voûte foliaire en « parapluies » provoque une distension des gouttes de pluies interceptées par les feuilles ; leurs tiges sont des barrages qui freinent l'écoulement des eaux tandis que les racines pivotantes favorisent leur infiltration.

Ceci montre clairement le rôle que ces pratiques culturales jouent sur l'infiltration des eaux de surfaces vers la nappe. Ce rôle grandit en fonction de la pente. S.MORIN 1979 affirme ainsi que crues et ruissellements semblent plus forts sur le sol issu de socle que sur ceux de la couverture basaltique : d'où l'évolution plus rapide des terroirs de la région de Bangangté qui a environ 85% de sa surface couverte par le socle.

Les paysages actuels de la région doivent aussi leur évolution à l'introduction et la fixation des pasteurs Mbororo en quête de pâturage. Ainsi J.L.DONGMO 1984 montre que la fixation des pasteurs Mbororo engendre dans le voisinage immédiat du campement ou du village une dénudation presque complète du sol ne laissant subsister que quelques touffes de graminées incapables de s'opposer au ruissellement. La concentration des drailles dues au piétinement canalise le ruissellement et entraine la descente en masse des sols du versant. Les abords des points d'eau, en dehors de ceux du campement, sont aussi des points importants de dégradation. À Bangangté, les pâturages disparaissent par la poussée excessive du reboisement des Eucalyptus.

Par ce reboisement d'Eucalyptus, l'homme imprime plus profondément sa marque sur le paysage. Comme on le constater à l'entrée et à la sortie de Bangangté, un réseau important d'Eucalyptus qui occupe les plantations entières. Cette plante, à beaucoup d'égare, a des effets néfastes sur le sol car, du fait de ses exigences en eau, elle pompe l'eau du sol provoquant l'assèchement et l'induration du sol en saison sèche. Cet assèchement par l'Eucalyptus provoque la baisse du niveau des sources et des nappes dont les variations diurnes sont très importantes. En saison sèche la nuit, du fait du pompage par les Eucalyptus, la nappe ne peut plus se recharger suffisamment et alors elle n'atteindra plus son niveau de base. Si la saison sèche se prolonge, comme c'est le plus souvent le cas, le manque d'eau devient très évident.

L'on ne peut donc s'empêcher de penser que la sécheresse climatique actuelle à Bangangté doublée d'une sècheresse pédologique et caractérisée par un système ouvert est l'une des causes du problème d'accès à l'eau dans cette région en général et au quartier I en particulier. Les sols y sont presque épuisés par rapport aux autres régions Bamiléké. Donc les facteurs anthropiques dus à la croissance démographique sont des causes à ne pas négliger

54

dans la recherche des solutions à l'approvisionnement de la ville de Bangangté en eau potable8.

II.8.2. la croissance démographique

? Les réseaux ne suivent pas le développement urbain

Selon le 3ème RGPH, le taux de croissance urbaine à Bangangté est de l'ordre de 5 %, celui du développement spatial est de 3 %. C'est dire qu'en dépits des, problèmes tels la faiblesse du revenu des ménages, de l'insuffisance des réseaux structurants tels que la voirie urbaine, la population n'ayant pas accès au réseau d'eau potable augmente très rapidement. Elle s'accompagne d'un développement spatial anarchique qui échappe à tout contrôle des pouvoirs publics. Les populations s'installent sans avoir la possibilité d'accéder aux services urbains. Dans les zones d'habitat planifié ou administré, les promoteurs immobiliers et la municipalité se rejettent mutuellement la responsabilité des mauvaises conditions d'accès à l'eau potable.

Sur le plan démographique, Le quartier I situé au coeur de la ville, enregistre près de 4 7699 âmes. Malgré cette montée fulgurante de la population suivie de l'extension de la ville, le réseau d'eau est resté stable; ce qui a pour effet la non couverture des nouveaux secteurs du quartier par le réseau de distribution. Les quartiers situés au sommet des collines ne peuvent être alimentés.

II.9. DIVERSITÉ DES ACTEURS ET MANQUE DE COORDINATION SUR LE TERRAIN

Sur le terrain, nous avons identifié divers types d'acteurs exerçants des activités complémentaires mais ne bénéficiant pas d'une coordination insuffisante. Ce sont :

- les municipalités et les services décentralisés du Ministère de l'eau qui peuvent régler les problèmes fonciers, à améliorer les techniques de construction, d'exploitation et d'entretien des ouvrages ;

- les ONG qui mobilisent et animent les associations locales de développement en même temps qu'elles conduisent les actions concrètes sur le terrain. Elles disposent

8 Mesmin TCHINDJANG, Le rebord du plateau Bamiléké autour de Bangangté, Mémoire de Maîtrise en Géographie physique, sept 1985, Yaoundé, 125 pages

9 3ème RGPH

55

aussi d'énormes potentialités techniques. Mais elles ont besoin de financement extérieurs pour fonctionner ;

- les associations locales de développement qui mobilisent les contributions financières des bénéficiaires de l'aménagement tout en aidant à assurer la surveillance et l'exploitation des ouvrages ;

- les particuliers qui ont des idées et des moyens financiers pour entrainer le reste de la masse populaire vers la réalisation d'objectifs concrets ;

- les bailleurs de fonds qui souhaitent aider les populations à la base mais qui ont une très faible visibilité de ce qui se déroule effectivement sur le terrain ;

- les religieux, crédibles auprès de la majorité de la population et qui peuvent faire passer plus vite les idées de projets auprès des populations dans le but d'obtenir leur adhésion à un programme et mobiliser ainsi leur contribution ;

- les autorités traditionnelles qui connaissent très bien le terrain, peuvent fournir des paramètres sociologiques clés pour la réussite d'un programme ;

- la Camerounaise Des Eaux qui est l'acteur principal dans l'approvisionnement des villes Camerounaises en eau potable. Il devrait créer une plate-forme de concertation et de dialogue avec ces différents acteurs ceci permettrait de trouver des voies et moyens pour résoudre cet épineux problème. Curieusement, on note plutôt une forte propension dans les luttes d'intérêts.

56

II.10. ANALYSE SWOT DE L'APPROVISIONNEMENT DANS LA

VILLE DE BANGANGTE

FORCES

FAIBLESSES

- Ville universitaire en pleine expansion ; - une population dynamique ;

- climat favorable (climat équatorial de type guinéen très humide avec deux saisons : une saison sèche très courte allant de décembre à février et une longue saison pluvieuse allant de mars à octobre avec un pic en septembre).

- ménages à très faible revenus;

- manque de coordination entre différents

acteurs du secteur de l'eau ;

- milieu physique fortement contracté ;

- vie en communauté très peu développée ;

- ville cosmopolite ;

- absence d'un Plan d'Occupation des Sols.

OPPORTUNITÉS

MENACES

- Décentralisation en cours ;

- disponibilité de la ressource due à la

proximité de la ville avec le fleuve NOUN (15 Km).

- Croissance exponentielle de la ville due à la création d'institutions universitaires (UDM, ISTIC-SUP, ISTAG) ;

- étalement non contrôlé de la ville ;

- vétusté des ouvrages hydrauliques existants, - végétation d'eucalyptus asséchant le sol.

Faible couverture du réseau

Ville située à près de 1400m d'altitude

Système de billons
favorisant le
lessivage des sols

Mauvaise politique
de gestion du
réseau

Faible niveau de revenu

Croissance
démographique

Sols ferralitiques

Ensemble montagnard

Végétation d'eucalyptus

57

II.11- ARBRE À PROBLÈME DU DÉFICIT D'APPROVISIONNEMENT DE LA VILLE DE BANGANGTE EN EAU POTABLE

58

Conclusion partielle

Nous avons présenté tout au long de ce chapitre les principales causes du problème d'approvisionnement de la ville de Bangangté en eau potable. Elles nous ont permis de confirmer les hypothèses suivantes : les ouvrages hydrauliques existants ne sont plus capables de satisfaire la demande des populations en eau potable; la croissance démographique et les facteurs anthropiques rendent l'approvisionnement en eau potable difficile; l'absence d'une plate-forme de concertation regroupant tous les acteurs sont des facteurs qui entravent la résolution du problème d'approvisionnement en eau potable et limitent l'augmentation des taux de desserte et enfin milieu physique fortement contrasté est aussi un facteur à ne pas négliger dans la résolution de ce problème.

DEUXIÈME PARTIE : PROPOSITIONS DE
SOLUTIONS AU PROBLEME D'ACCES DES
POPULATIONS DU QUARTIER I À BANGANGTE
EN L'EAU POTABLE

59

INTRODUCTION

Les solutions techniques sont de nature à résoudre définitivement, ou du moins à long terme, le problème d'approvisionnement des populations du quartier I à Bangangté en eau potable. Dans cette deuxième partie, nous proposons des solutions efficaces et efficientes en vue de résoudre ce problème donc souffrent les populations de ce quartier.

CHAPITRE III : CONSTRUCTION DES POINTS
D'EAU AUTONOMES COMME SOLUTION AU
PROBLEME D'APPROVISIONNEMENT DU
QUARTIER I EN EAU POTABLE

60

INTRODUCTION

Après avoir fait une classification des ouvrages d'AEP utilisés au quartier I et ayant donné leurs avantages et inconvénients respectifs, il sera maintenant question de faire le choix du type d'ouvrage à construire en vue de résorber le problème d'eau dans ce quartier. Ensuite nous donnerons les orientations à prendre pour mieux protéger la ressource en relation avec les solutions techniques mises en oeuvre sur le terrain.

III.1- TYPES D'OUVRAGES À CONSTRUIRE AU QUARTIER I

Face à l'incapacité de la CAM WATER à satisfaire leurs besoins en eau potable, les populations du quartier I ont opté pour la création des points d'eau autonomes (puits, forages)10(figure 11).

Source : Enquête de terrain

Figure 11: Pourcentage des ménages ayant émis un avis favorable à la construction des

points d'eau

10 Données issues d'enquêtes de terrain.

61

Afin de garantir un accès de tous à l'eau potable, de bannir les corvées des femmes et des enfants, de diminuer les distances parcourues à la recherche de l'eau, nous abonderons dans le même sens que les populations en matière de recherche des solutions au problème d'approvisionnement du quartier I en eau potable c'est-à-dire la construction des points d'eau. Tout en proposant la réhabilitation du réseau existant. Car la construction des points d'eau ne saurait à elle seule faire disparaître totalement le problème d'approvisionnement du quartier I à Bangangté en eau potable.

? 1ère solution

Pour améliorer l'approvisionnement de la ville de Bangangté en eau potable, il faudra premièrement engager les travaux de réhabilitation, d'extension et de renforcement des capacités de production. Ceci passe par :

1°) La reconstruction du captage sur la rivière « Ngam ».

2°) La réhabilitation des ouvrages de génie civil (captage, stockage, traitement).

3°) La réhabilitation des équipements électromécaniques de pompage, de traitement et d'entretien.

4°) La réhabilitation de la station de traitement.

5°) Le redimensionnement de la station de reprise d'eau traitée ou la construction d'un

nouveau barrage de reprise d'eau traitée.

6°) La réhabilitation des réservoirs de stockage (Brasseries, Penko)

7°) Le renforcement du réseau de distribution.

8°) La réhabilitation des bornes-fontaines publiques.

CLICHE TOUMGUEU, Mai 2012

Photo 10: Borne - fontaine hors état

62

9°) L'extension et la densification du réseau.

10°) L'intensification des campagnes promotionnelles de branchement sociaux.

? 2ème solution

Nous avons noté lors de nos enquêtes que, malgré l'intensification des campagnes promotionnelles de branchements sociaux, certaines couches seront, faute de moyens financiers, toujours incapables de disposer d'un branchement donc dans l'incapacité de payer les factures d'eau toutes les fins de mois. C'est pour apporter un coup-de-pousse au réseau classique de distribution et pour voler au secours de cette couche vulnérable et défavorisée que nous proposons la construction des points d'eau autonomes. Mais il serait tout de même judicieux de préciser que les solutions techniques à elles seules (points d'eau autonomes) ne sauraient résoudre le problème d'eau à Bangangté. Elles doivent être accompagnées d'un certains nombres de mesures.

III.1.1. Comment persuader les populations de se rendre aux points d'eau collectifs payants ?

Comme le dit un Proverbe malien : « On peut mener l'âne au ruisseau ; on ne peut pas le forcer à boire dedans ». Face aux difficultés des systèmes classiques de desserte en eau par branchements particuliers à répondre aux besoins des quartiers populaires urbains et des centres secondaires (manque de ressources financières, forte croissance démographique, trame urbaine en évolution, etc.), la distribution collective de l'eau par borne-fontaine ou postes d'eau autonomes s'est considérablement développée dans la plupart des pays d'Afrique occidentale. Parallèlement, les politiques nationales visent à l'équilibre financier de l'exploitation de ces systèmes par leur prise en charge par les usagers. Or, ces systèmes sont le plus souvent en concurrence avec des sources gratuites d'approvisionnement en eau (puits, sources, fleuves, marigots, recueil d'eau de pluie, etc.). Il serait illusoire de penser que la seule mise à disposition de points d'eau améliorés, collectifs et payants, et le résultat des enquêtes menées à cet effet suffira à convaincre les habitants d'abandonner leurs sources traditionnelles. Les bénéfices sanitaires et la rentabilité de ces systèmes d'alimentation en eau potable dépendent de leur utilisation effective et de la quantité d'eau qui y sera vendue ; elles-mêmes étroitement liées à la qualité du service fourni comparativement aux points d'eau traditionnels. La qualité des prévisions de la demande de service est par conséquent capitale. Comment et en fonction de quels critères les ménages décideront-ils de recourir ou non à ces points d'eau collectifs payants ? Quels prix sont-ils disposés à payer et pour quel service?

63

Comment la distance à parcourir, la qualité de l'eau et le temps à attendre pour se faire servir influent-ils sur leurs décisions, sur leur satisfaction et sur leur niveau de consommation ? C'est à ces questions, pas encore abordées dans le cadre des projets de construction des points d'eau autonomes que nous tenterons d'apporter des éléments de réponse.

Une recherche, financée par le Secrétariat d'État à la Coopération dans le cadre du programme « Eau potable et assainissement dans les quartiers périurbains et les petits centres » et sur la base d'une série d'enquêtes réalisées par le CERGRENE 2 (bureau d'étude indépendant spécialisé dans l'eau et l'environnement possédant une expérience de plus de 50 ans dans la définition et la mise en oeuvre des projets eau et assainissement) et BURGEAP entre 1994 et 1996 dans 14 villes secondaires répartis dans 4 pays (Niger, Bénin, Guinée, Mali, plus d'un millier de ménages enquêtés au total). On a pu montrer que la disponibilité des puits est l'élément qui a la plus grande influence. Sur les centres secondaires où les puits sont rares, presque tous les ménages recourent aux bornes-fontaines (points d'eau autonome) pour leur eau de boisson en saison sèche. Ils sont encore 9 sur 10 à y recourir lorsque les puits sont nombreux. Mais, en saison des pluies, seul 1 ménage sur 2 boit l'eau des bornes-fontaines et cette proportion est réduite à 16 % seulement en raison de la présence de nombreux puits. L'abondance des puits a un effet encore plus marqué pour les autres usages qui ne nécessitent pas une eau potable. Ainsi, seul 1 ménage sur 3 utilise l'eau des bornes-fontaines pour la lessive en saison sèche si des puits sont facilement accessibles. Comme les usages autres que la boisson ou la cuisine nécessitent naturellement des quantités d'eau bien supérieures, l'effet de la disponibilité de ressources traditionnelles sur le niveau des consommations individuelles est aussi fortement marqué sur l'ensemble des quartiers et petits centres étudiés. La consommation moyenne par personne est de 12 litres par jour lorsque les puits sont rares et de 7 seulement lorsqu'ils sont nombreux. Le prix de vente de l'eau a également une influence significative sur le niveau de consommation aux bornes-fontaines. L'influence de la distance à parcourir, quoique moins nette, peut être notée : la consommation décroît (faiblement) avec la distance jusqu'à 250 mètres environ, puis augmente nettement à partir de ce seuil, manifestement parce que les usagers qui n'ont plus d'autre choix sont alors proportionnellement plus nombreux.

La connaissance de la distance maximum acceptable pour les usagers des bornes-fontaines et des facteurs qui influent sur l'opinion des ménages revêt une importance toute particulière car cette distance intervient dans le dimensionnement du réseau en termes de densité des points de distribution. La « norme » en la matière ou plutôt la pratique la plus

64

courante consiste à adopter un espacement moyen de 300 mètres entre deux points d'eau (soit 150 mètres au maximum à parcourir pour s'approvisionner). Mais ceci varie largement en fonction des projets, des opérateurs, des bureaux d'étude et des pays. On a cherché à établir la « distance-seuil » au-delà de laquelle, en moyenne, les usagers ne sont plus satisfaits (c'est-à-dire ne considèrent plus que la distance est proche). Dans l'ensemble, ce seuil est de 200 mètres. Mais il n'est que de 120 mètres environ dans les quartiers urbains et s'élève à plus du double dans les petits centres. La disponibilité des ressources alternatives revêt une importance cruciale. Ainsi, dans les quartiers urbains où les puits sont rares, les usagers des bornes-fontaines trouvent normal de parcourir jusqu'à 200 mètres alors que ce seuil diminue de moitié dans les quartiers où les puits privatifs sont monnaie courante.

Il en résulte que la poursuite d'un objectif réaliste d'optimisation et de satisfaction consisterait à faire en sorte qu'aucun usager n'ait à parcourir une distance supérieure au seuil d'indifférence. Ce qui pourrait être obtenu en adoptant un espacement maximal de 400 mètres entre les bornes-fontaines. Ceci pourra être porté à 500 mètres dans les petits centres où les puits sont rares, mais devra être ramené à 200 mètres lorsqu'il s'agira des quartiers urbains où les puits sont nombreux.

De la même façon que pour la distance à parcourir, on a recherché le seuil d'insatisfaction concernant le temps d'attente qu'il faut subir aux bornes-fontaines avant d'être servi. Globalement, ce seuil s'établit nettement à 20 minutes : 85 % des enquêtés qui attendent moins de 20 minutes à la borne-fontaine estiment que le temps d'attente est « court », tandis que 94 % de ceux qui attendent davantage le jugent « moyen ou long ». Là encore, les citadins sont plus exigeants que les usagers des petits centres puisque ces derniers considèrent normaux des temps d'attente allant jusqu'à près de 50 minutes alors que les citadins les trouvent longs à partir de 15 minutes. La rareté des puits conduit les usagers à accepter de patienter en moyenne 30 minutes. Mais leur grand nombre rend, à leurs yeux, inacceptables des durées d'attente supérieures à 15 minutes. Enfin, la même approche a été entreprise à propos des prix de vente et nous avons trouvé la solution à ce problème lors de nos enquêtes de ménage présentées plus haut. Pour ce qui est de notre projet, nous situerons la zone d'influence d'un puits à 300 mètres. Ceci permettra aux populations de s'approvisionner dans l'un ou l'autre puits plus facilement. Ceci réduirait le temps d'attente au point d'eau11.

Au regard de tout ce qui précède, nous constatons qu'une opération d'aménagement visant à construire les ouvrages d'AEP doit tenir compte non seulement des exigences de la population

11 Enquêtes réalisées par le CERGRENE 2 et BURGEAP entre 1994 et 1996 dans 14 villes ou centres secondaires répartis dans 4 pays (Niger, Bénin, Guinée, Mali, plus d'un millier de ménages enquêtés au total)

65

bénéficiaire mais, aussi du milieu où on se trouve (ville, village). Un aménagement opéré dans les quartiers d'un grand centre urbain ne doit pas être le même que celui d'un centre secondaire. Ce sont là des exigences que doivent prendre en compte l'aménageur en vue de rendre plus efficace le projet et de pérenniser l'ouvrage à construire.

Dans un projet d'aménagement, il est toujours souhaitable de proposer plusieurs scénarios d'aménagement possible. Pour ce qui est de ce projet nous aurions aimé en proposer trois : le scénario minimaliste, le scénario intermédiaire et le scénario maximaliste. Mais compte tenu de la complexité du sujet que nous traitons, nous allons dans le cadre de nos propositions d'aménagement ne proposer que deux scénarios d'aménagement. La possibilité reviendra à la population ou à la municipalité de choisir lequel réaliser.

? 1er scénario intermédiaire : la construction des puits aménagés

Nous construirons les puits aménagés à parois busés et équipés d'une pompe manuelle (figure 12). Bien que son coût de construction et d'entretien soit élevé par rapport au PSA, ce scénario est considéré comme intermédiaire parce qu'il est moins coûteux et peut être réalisé plus rapidement qu'un scénario maximaliste. Il s'applique dans les projets où les moyens financiers sont insuffisants. Donc, à défaut de réaliser « l'idéal », on réalise le « moins idéal ».

? Quelques indicateurs à l' intention des décideurs

Il faudra combattre l'idée suivant laquelle les puits et les sources font concurrence à la CDE. Les populations même les plus pauvres aspirent elles aussi au confort avec par exemple de l'eau courante dans leur habitation ; ce que les puits et les forages ne leur permettent pas. Aujourd'hui, elles s'approvisionnent aux puits et aux sources par nécessité et cela semble ne pas être bien perçu. Les concessionnaires des réseaux d'eau potable comme la CDE feraient mieux de répondre aux nombreuses demandes de branchement classés sans suite qui s'accumulent dans leurs bureaux plutôt que de s'inquiéter de la concurrence des puits et sources. Pour mener à bien ce projet, il faudra éviter les mesures qui inciteraient les populations à combattre les éventuelles actions positives des pouvoirs publics. Au Cameroun, certains responsables des services techniques municipaux envisagent de proposer qu'il y ait des taxes sur l'exploitation des points d'eau tels que les puits, les sources ; ceci dans le but de dissuader les populations de les utiliser. Cette démarche participe du fait que l'on pense que ces eaux sont mauvaises. Des analyses ont prouvé que certaines sources pourraient répondre aux exigences de qualité requise pour l'alimentation moyennant des traitements à définir.

66

Figure 12: Cartes de la distribution des puits à construire au quartier I

67

Figure 13: Carte indiquant le rayon d'influence de chaque puits

68

III.2. DEVIS ESTIMATIF POUR LA CONSTRUCTION DES PUITS AMÉNAGÉS

Le coût moyen de réalisation d'un tel ouvrage d'environ 15 mètres de profondeur varie de 300 000 CFA pour les puits modernes à parois non busés et non équipés à 1 000 000 FCFA si les parois sont busées. La main d'oeuvre représente environ 35 % des frais de réalisation et les matériaux prennent 59 % du coût de réalisation. L'amortissement du matériel reste toujours marginal car, il ne représente que 6 % du coût de l'ouvrage.

Pour les puits équipés de pompes manuelles il faut y ajouter le coût d'acquisition et d'installation de la pompe qui peut varier de 300 000 FCFA (pompe ENGEL par exemple) à 1 500 000 FCFA. C'est l'achat ou la fabrication des buses qui fait monter le coût de l'ouvrage. Ce poste représente à lui seul 65 % du coût de réalisation. Une étude même sommaire (analyses granulométriques) des sols sur lequel sera réalisé l'ouvrage peut permettre d'économiser le nombre de buses à installer. En effet, un sol qui présente une bonne cohésion interne pourra tenir sans buses dans la zone non saturée. Dans ce cas, seule la zone saturée peut être munie des buses crépinées. Cette option permet de baisser d'environ 40 % le coût de réalisation d'un puits sans affecter la caractéristique technique.

Dans le cas des puits réalisés par le projet «Eau c'est la vie», le coût moyen de réalisation d'un puits équipé de pompe est de 5 000 000 FCFA. Les populations bénéficiaires prennent en charge 20 à 30 % de ce coût. Ce coût est élevé par rapport à la moyenne observée à Bafia qui est de 1 500 000 FCFA par puits. Cet écart est justifié par le fait que les puits réalisés par le premier projet prennent en charge les coûts administratifs (personnel d'encadrement, personnel administratif du projet), alors que les projets de Bafia ne prennent en compte que les frais de réalisation de l'ouvrage (génie civil). Ensuite, la réalisation des éléments préfabriqués est effectuée entièrement sur place, ce qui limite les charges de transport. En outre, le projet « Eau c'est la vie », intègre aussi un module d'animation sociale et sanitaire intégré dans le coût de l'ouvrage. Le tableau ci-dessous représente les différents facteurs qui contribuent au coût de réalisation d'un puits moderne.

69

Tableau 1 : Contribution des différents facteurs au coût de réalisation d'un puits moderne dans le cadre du projet « eau c'est la vie »

Facteur

Montant en F CFA par
puits

Contribution au coût
global d'un ouvrage

Frais administratifs et
salaires.

765 000

15,3 %

animation

100 000

2 %

prospection

80 000

1,6 %

Fabrication des buses

1 150 000

23 %

Carburant et maintenances
des véhicules et machines.

735 000

14,7 %

Construction de puits

850 000

17 %

Pompes à main

710 000

14,2 %

amortissement

600 000

12 %

Total

5 000 000

100 %

? 2ème scénario maximaliste: la construction des forages équipés de pompe à motricité humaine

Ce scénario est considéré comme maximaliste parce qu'il nécessite de lourds investissements par rapport au précédent (figure 14). Mais il présente aussi de nombreux avantages à l'exemple de sa durabilité, ce qui n'est pas le cas pour les deux premiers scénarios (le minimaliste et l'intermédiaire ?

70

Figure 14: Carte des forages à construire au quartier I

71

Figure 15: Carte indiquant le rayon d'influence de chaque forage

72

Figure 16: Maquettes du forage aménagé à construire au quartier I

73

III.3. DEVIS ESTIMATIF ET QUANTITATIF POUR LA CONSTRUCTION DES FORAGES

Tableau 2 : Bordereau des prix unitaires pour la construction de 05 forages équipés de pompe à motricité humaine au quartier I à Bangangté

N° DES PRIX

DÉSIGNATION DE LA NATURE DES OUVRAGES ET PRIX UNITAIRES HORS TAXE EN TOUTES LETTRES

U

PRIX UNITAIRE HORS TAXES EN CHIFFRES

PRIX UNITAIRE HORS TAXE EN LETTRES

 

Mobilisation et installation chantier

 
 
 
 

Ce prix rémunère le forfait pour l'installation telle qu'ils sont décrits dans le CCAP et comprend :

 
 
 

100

* La disponibilité pour l'entreprise de locaux à usage de bureau, locaux destinés à l'entreprise pour les matériaux et des matériels,

*Les moyens mis à la disposition de
l'administrateur ;

 
 
 
 

* L'établissement du projet d'exécution tel que définis dans le CCAP ;

 
 
 
 

* L'amener et le repli du matériel.

 
 
 
 

Toutes suggestions

 
 
 
 

Il sera payé à 80 % dès l'installation effective de

l'entreprise, les 20 % restants à la démobilisation
du chantier

 
 
 
 

Le forfait à cinq cent mille francs CFA Fonçage en terre tendre

FF

500 000

Cinq cent mille francs CFA

101

Ce prix rémunère le mètre linéaire de fonçage dans le sol y compris toutes suggestions

 
 
 
 

Le mètre linéaire à vingt mille francs CFA

 
 
 
 

Mise en place et arrachage tubage protection provisoire 175-195

 
 
 

103

Ce prix rémunère le mètre linéaire du tubage de protection provisoire 175-195. Il comprend toutes suggestions

 
 
 
 

Le mètre linéaire

ml

8 500

 
 

Fonçage en terrain mi-dur

 
 

Huit mille cinq

104

Ce prix rémunère le mètre linéaire du fonçage dans le sol y compris toutes suggestions

 
 

francs CFA

 

Le mètre linéaire Ml

ml

23 500

 
 

Fourniture du et posé de tubage PVC protection provisoire

Ce prix rémunère le mètre linéaire du tubage de

protection provisoire. Il comprend toutes
suggestions

 
 

Vingt-trois mille cinq cent francs CFA

74

 

Le mètre linéaire

Fourniture et pose de colonne de captage PVC 112/125

ml

8 500

 

105

Ce prix rémunère le mètre linéaire de la colonne de

captage PVC 112/125. Il comprend toutes

 
 

Huit mille cinq

cent francs

 

suggestions

ml

15 000

CFA

 

Fourniture et pose tube crépinés PVC 112/125

 
 
 

106

Ce prix rémunère le mètre linéaire de tube crépiné

 
 
 
 

PVC 112/125. Il comprend toutes suggestions

 
 
 
 

Le mètre linéaire

Animation et formation d'un comité de gestion

ml

25 000

Quinze mille

francs CFA

117

Ce prix rémunère à l'unité l'animation et la

formation d'un comité de gestion de l'ouvrage

 
 
 
 

Il comprend toutes suggestions

 
 

Vingt-cinq

 

L'unité

U

150 000

mille francs

 

Contrôle et suivi des travaux

 
 

CFA

118

Ce prix rémunère à l'unité le contrôle et le suivi des travaux. Il comprend toutes suggestions

 
 
 
 

L'unité

U

350 000

 
 
 
 
 

Cent cinquante

mille francs

 
 
 
 

CFA

 
 
 
 

Trois cent

cinquante mille francs CFA

Source : Maire de Bangangté, Mai 2012

Tableau 3 : Devis estimatif et quantitatif pour la réalisation du projet

DEVIS POUR UN FORAGE

DÉSIGNATION

U

QTE

PRIX.U.

PRIX TOTAL

100

MOBILISATION

 
 
 
 

101

Mobilisation générale atelier forage étude géologie + implantation

FF

1

500 000

500 000

 

TOTAL 100

 
 
 

500 000

200

FORAGE

 
 
 
 

201

Installation, montage et démontage

FF

1

100 000

100 000

202

Fonçage en terrain tendre

ml

40

20 000

800 000

203

Mise en place et arrachage tubage protection 175-195

ml

41

8 500

348 500

75

204

Fonçage en terrain mi-dur

ml

20

23 500

470 000

TOTAL 200

 
 
 

1 718 500

300

ÉQUIPEMENT- DÉVELOPPEMENT

 
 
 
 

301

F+P tubage PVC protection provisoire

ml

40

8 500

340 000

302

F+P colonne de captage PVC 112/125

ml

42

15 000

630 000

303

F+P tube crépiné PVC 112/125

ml

18

25 000

450 000

304

F+P massif filtrant en gravier

m3

1

32 500

32 500

305

Mise en place tête de forage

U

1

272 500

272 500

306

Développement forage à l'air lift

U

1

350 000

350 000

307

Essai de pompage par palier

U

1

200 000

200 000

TOTAL 300

 
 
 

2 275 000

400

SUPERSTRUCTURE+POMPE+SÉCURITÉ

 
 
 
 

401

Cimentation margelle + anti bourbier

U

1

800 000

800 000

402

F+P pompe immergée

U

1

1 540 000

1 540 000

403

Désinfection forage+ toutes suggestions

U

1

150 000

150 000

404

Portion métallique pour sécurité

U

1

60 000

60 000

405

Analyse chimique et bactériologique

U

1

150 000

150 000

406

Agglos 15*20*40* pour clôture de sécurité Aménagement d'un puisard+ toutes suggestions

m3

12

10 200

122 400

407

U

1

60 000

60 000

408

Animation et formation d'un comité de gestion

U

1

250 000

250 000

 

TOTAL 400

 
 
 

3 132 400

 

TOTAL I+II+III+IV

 
 
 

7 625 900

 

TVA 19,25 %

 
 
 

1 467 986

 

IR 1,65 %

 
 
 

125 827

 

TOTAL TTC

 
 
 

9 093 886

Source: Grille et norme des prix homologuées par le Ministère des travaux publics et de l'Agence de Régulation des Marchés Publics.

Tableau 4 : Devis total

DEVIS POUR LES CINQ FORAGES

 

TOTAL HT

 
 
 

38 129 500

 

TVA

 
 
 

7 339 929

 

IR

 
 
 

1 258 274

 

TOTAL TTC

 
 
 

45 469 429

( Quarante-cinq million quatre cent soixante-neuf mille quatre cent vingt-neuf francs CFA toutes taxes comprises pour cinq forages )

76

III.4. COMMENT ACQUÉRIR LES SITES POUR LA RÉALISATION DE NOTRE PROJET ?

Les sites préalablement définis sur les cartes ci-dessus pour la réalisation de nos ouvrages le sont ex-nihilo. C'est-à-dire à partir d'aucune négociation et d'aucune étude préalable. Ils ont été choisis sur la base de notre bon sens. Donc, ils restent provisoires jusqu'à la réalisation des études géotechniques qui déterminerons si ces derniers disposent d'une nappe phréatique propice à la création d'un point d'eau. Confronté à ce problème d'espace, nous avons effectué pendant nos recherches une enquête auprès des ménages en vue d'avoir leurs opinons sur une éventuelle rétrocession d'une partie de leur domaine pour la réalisation des points d'eau (figure 17). Bien que bon nombres d'entre eux aient été plutôt réticents à cette idée, quelques-uns ont eu la volonté de nous céder une partie de leur propriété pour la réalisation de notre projet le moment venu. Donc, en cas de non-adéquation des sites préalablement choisis, nous nous tournerons vers les habitants prêts à nous céder du terrain.

À la question de savoir si les forages sont un moyen fiable pour la résolution du problème d'eau au quartier I, nous dirons qu'ils le seront dès lors que les études géophysiques qui visent à déterminer la profondeur, le débit et les obstacles potentiels à surpasser seront bien menées. Et que leurs données seront respectées de manière scrupuleuse lors de la réalisation des ouvrages. Nous dirons aussi qu'un forage pouvant débiter un volume d'eau de 1,5 m3/heure est fiable et peut alimenter plus de 250 personnes. Dès lors qu'ils bénéficieront des entretiens à titre préventifs au lieu d'entretiens curatifs, ils seront une solution fiable au problème d'eau à Bangangté.

Source : Enquête de terrain

Figure 17: Opinions des populations sur la rétrocession d'un morceau de terre en vue de la
construction des points d'eau

Nous constatons d'après ces statistiques que près de 49 % de la population du quartier est prête à céder une partie de leurs propriétés en cas de besoin pour la réalisation de notre projet. Ceci montre à quel point les populations du quartier I se sentent interpellées par ce projet. Parlant de la participation des populations, nous opterons pour la gestion associative ou participative. Ce mode de gestion a déjà fait ses preuves dans plusieurs projets de développement locaux. Il présente « tout de même » de nombreux avantages. Les populations s'approprient le projet ce qui l'inscrit dans le temps. En effet un projet initié et réalisé par les populations ou en collaboration avec elles à de fortes chances de réussir et de perdurer. Celles-ci veilleront à la bonne gestion des ouvrages. Une partie du financement pour la réalisation des ouvrages sera levée auprès d'elles avant que survienne la participation des bailleurs de fonds et d'autres acteurs extérieurs. Un comité de gestion sera mis sur pied et les membres de ce comité seront choisis parmi la population. Ce comité travaillera sous le contrôle ou la supervision d'un maître d'ouvrage qui sera chargé de chercher les financements extérieurs. Il sera aussi chargé de recourir à l'expertise des techniciens en la matière. Il est la personne chargée d'élaborer le dossier d'appel d'offre. Il doit veiller à la bonne gestion des fonds collectés auprès de la population et aussi du bon déroulement du projet. Il sert en quelque sorte de trait d'union entre la population et les acteurs extérieurs du projet (bailleurs de fonds). Dans le cadre de notre projet, c'est la collectivité territoriale décentralisée qui assurera cette tâche.

Source : Enquête de terrain, mai 2012

77

Figure 18: Taux de participation financière des ménages pour la construction des points d'eau

78

III.5. ÉTUDE DE L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL DU PROJET DE CONSTRUCTION DES POINTS D'EAU ET D'ADDUCTION D'EAU POTABLE AU QUARTIER I À BANGANGTE

? Projet de construction de 05 puits

Dans le cadre de notre projet, il serait difficile pour nous de faire une étude d'impact adéquate. En effet ce n'est qu'après l'étude de faisabilité de notre projet que nous pouvons être fixés sur une possible concrétisation de cette dernière, ce qui n'est pas le cas. En plus, l'étude de l'impact environnemental d'un projet n'est faite qu'après soumission dudit projet à une entreprise adjudicataire du marché. Celle-ci se charge alors de mener ladite étude. Qu'à cela ne tienne, nous allons recommander une étude d'impact environnemental lors de la réalisation de ce projet.

? Projet d'adduction d'eau potable

- Impacts positifs

Les impacts positifs du projet d'adduction d'eau potable à Bangangté sont nombreux. On a entre autres choses la création, pendant les travaux, d'emplois temporaires pour les ouvriers pour les opérations de fouille (déblais et remblais). On a un accroissement de l'accès à l'eau potable et la sécurisation de l'approvisionnement d'un taux d'accès de plus de 75 % en 2015. On aura aussi la diminution de la prévalence des maladies d'origine hydrique et une baisse des dépenses de santé. L'augmentation de l'activité économique dans le cadre du développement des activités de gestion et de maintenance des infrastructures par le secteur privé est aussi un des impacts positifs du projet. Tout comme la création de renforcements des activités génératrices de revenus pour les sommes suite au gain de temps pour la corvée de l'eau et la gestion des bornes fontaines. On a aussi une amélioration du cadre de vie dans les écoles et autre lieux publics par un meilleur accès à l'eau potable.

- Impacts négatifs anticipés

Dans la liste des impacts négatifs on peut citer le risque de réduction de terres agricoles et/de cultures (très faible). On a aussi un risque d'obtention d'eau de faible qualité ou impropre à la consommation pendant les travaux. Risque d'accidents pour les travailleurs et les populations et un risque de propagation d'IST/SIDA.

79

III.6. LES BÉNÉFICES DE L'APPROVISIONNEMENT DU QUARTIER I EN EAU POTABLE

Les enjeux de l'approvisionnement en eau potable sont avant tout des enjeux sanitaires et humains. Mais ils incluent également des enjeux sociaux et économiques. La déclaration du millénaire des Nations Unies confirme que l'eau joue un rôle central dans le développement durable et qu'un plus large accès à l'eau potable peut se révéler décisif dans la réduction de la pauvreté (OCDE, 2004 l'Organisation de Coopération et de Développement Économique). Les stratégies de réduction de la pauvreté étant au coeur des programmes de développement actuels, les avantages sanitaires et socio-économiques d'un meilleur accès à l'eau potable justifient que l'on consacre des ressources à ce domaine. Mais les investissements nécessaires à l'amélioration de l'approvisionnement en eau sont lourds, coûteux et sont évalués par l'OMS à environ 136 milliards de dollars US. Cependant, plusieurs études (OMS, 2004) ont montré que ces investissements peuvent être rentables à long terme. L'OMS estime en effet, que le retour sur un investissement de 1 dollar US serait de l'ordre de 4 dollars. En conclusion, c'est la prise en compte de tous les bénéfices et des coûts qui font pencher la balance en faveur d'une intervention dans l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable. Les plus importants sont les bénéfices en termes de santé, les bénéfices en termes d'économie de ressources financières pour les ménages et les bénéfices en termes de gain de temps.

III.6.1. Les bénéfices en termes de santé publique

L'absence d'approvisionnement en eau potable est la principale cause de morbidité et de mortalité dans le monde (OCDE, 2004). D'après les estimations de la Banque Mondiale, l'eau de mauvaise qualité est la cause de 5 millions de décès par an, la plupart dans les pays en développement. De plus, la majorité de la population des pays en développement souffre d'une ou de plusieurs des six principales maladies hydriques suivantes : diarrhée, ascaris, dracunculose, ankylostomiase, bilharziose et trachome. Le coût de ces différentes maladies s'élève à plusieurs millions de dollars américains par an et vient greffer le budget déjà très insuffisant des pays en développement.

Même dans les pays développés, plusieurs épidémies de maladies hydriques ont été signalées, notamment des infections liées aux parasites protozoaires tels que l'Escherichia Coli. Par exemple, une épidémie de ce parasite a causé en 2000, dans la province de l'Ontario au Canada, plus de 23 000 cas d'infections et six décès.

80

Une autre épidémie due au parasite cryptospridium a été signalée dans plusieurs villes des États Unis. Rien qu'à Milwaukee, la principale ville du Wisconsin, 400 000 habitants ont été infectés et plus de 60 décès ont été enregistrés. Le coût de cette seule maladie a dépassé les 54 millions de dollars américains (Craun et al, 2002).

Pourtant, l'investissement dans la recherche a permis de réduire la propagation du choléra et de la fièvre typhoïde d'origine hydrique dont les épidémies causent la mort de plusieurs personnes et invalident une frange importante de la population active. Les bénéfices en termes de santé publique d'un meilleur approvisionnement en eau potable sont donc nombreux. Une bonne alimentation en eau potable permet d'éviter d'importantes dépenses qu'occasionnent les maladies hydriques, en même temps qu'elle préserve la population active d'un décès ou d'une invalidité totale ou partielle. La réduction de ces épidémies devrait permettre une meilleure utilisation des dépenses publiques dans le domaine de la santé, ce qui renforcerait la lutte contre la pauvreté. Les objectifs de réduction de la pauvreté passent également par une utilisation plus rationnelle des ressources dont disposent les ménages.

III.6.2. Les bénéfices en termes d'économies de ressources financières pour les ménages

Parmi les stratégies de réduction de la pauvreté, un accent particulier est mis sur la réduction de la pauvreté monétaire. L'objectif est de permettre aux ménages des pays en développement de disposer d'un minimum de ressources pour faire face à certaines dépenses de première nécessité. C'est pourquoi, malgré les coûts de plus en plus importants que nécessitent le traitement et la distribution de l'eau, les gouvernements subventionnent la distribution d'eau potable pour permettre l'accès à un grand nombre de personnes. Cependant, les caractéristiques socio-économiques de la demande en eau potable et l'insuffisance d'infrastructures ne permettent pas à tous les ménages (surtout les ménages les plus pauvres) de bénéficier de la subvention de l'État. La vétusté du réseau et la lenteur dans la viabilisation des zones habitables handicapent l'extension du réseau. Il en résulte une forme particulière de distribution d'eau qui occasionne des surcoûts pour les ménages. Il s'agit des vendeurs d'eau qui se sont substitués aux réseaux officiels de distribution et qui vendent l'eau aux ménages à des prix pouvant atteindre 4 fois le prix de vente officiel. Les ménages achètent l'eau très chère et ces dépenses représentent une partie importante de leur budget. Une amélioration de l'approvisionnement est susceptible de diminuer le coût d'accès à l'eau potable pour les ménages. Cela se traduit par un desserrement de la contrainte budgétaire qui est synonyme d'augmentation du revenu réel des ménages. L'économie ainsi réalisée, pourrait être affectée à d'autres dépenses. Mais l'économie de ressources financières ne constitue pas le seul bénéfice pour les ménages.

81

III.6.3. Les bénéfices en termes de gain de temps

La faible extension du réseau de distribution d'eau dans les villes des pays en développement, fait que le point d'approvisionnement d'eau est généralement très éloigné du domicile et des ménages. De ce fait, les ménages ne disposant pas de point d'eau à proximité mettent énormément de temps à s'approvisionner en eau potable. Or, les ménages peuvent réaliser un gain de temps qui résulterait de la proximité des installations d'approvisionnement en eau.

On obtient ce gain de temps en déplaçant, par exemple, le point d'eau sur un emplacement plus proche des utilisateurs ou en installant l'eau courante à domicile. Un tel gain de temps permet une production plus accrue, un taux de scolarisation plus élevée et une augmentation du temps de loisir. Dans une étude effectuée par l'OMS en 2004, la valeur du gain de temps a été estimée en multipliant les pertes de temps par le taux de salaire minimum en vigueur dans chaque région. La valeur annuelle du gain de temps pourrait s'élever à 405 milliards de dollars US pour l'ensemble de la population des pays en développement. Les bénéfices de l'approvisionnement en eau potable sont importants, mais la réalisation de ces bénéfices nécessite de gros investissements. Parmi les bénéfices précités, ceux en termes de gain de temps et ceux en termes de santé publique ont fait l'objet de plusieurs études menées notamment par la Banque Mondiale et l'OCDE. Les études sur les bénéfices en termes de ressources financières pour les ménages sont moins fréquentes et nous proposons d'estimer ces derniers ; car ils pourraient être importants pour les ménages. Nous présentons dans la section suivante les méthodes qui permettent d'estimer la valeur des environnementaux non marchands, vendus comme des services marchands.

Conclusion partielle

En définitive, il a été question dans ce chapitre de faire un choix pour ce qui est du type d'ouvrage à construire au quartier I de telle enseigne que toutes les différentes couches de la population du quartier aient facilement accès à une eau de qualité et ce en permanence. Nous avons opté pour la construction des puits aménagés à parois busées et équipées d'une pompe manuelle d'une part, et des forages d'autre part selon que les moyens financiers le permettront. Comme nous l'avons annoncé plus haut, la création de points d'eau autonomes doivent être couplée à la réhabilitation des ouvrages hydrauliques et le redimensionnement du réseau existant.

CHAPITRE IV : REDIMENSIONNEMENT DU RESEAU D'EAU POTABLE DE LA VILLE DE BANGANGTE

82

? Généralités sur le dimensionnement d'un réseau d'eau potable

Le développement urbain et industriel que connaissent de nos jours les pays en voie de développement, l'accroissement de la population qui s'en suit, celle des consommations en eau potable par habitant, l'insuffisance des ressources en eau locales, sont autant des raisons qui peuvent pousser à mettre en place de grands systèmes d'approvisionnement en eau potable d'intérêt régional. La création de ces systèmes demande toute une série d'études préalables :

? L'identification des besoins à satisfaire et des ressources mobilisables ;

? L'identification des systèmes de production et de transfert dans une recherche des solutions optimales tant du point de vue technique et économique que du point de vue de la gestion ;

? Viabilité financière de projet.

Pour le premier cas, il s'agit d'évaluer des besoins à satisfaire et les ressources possibles de l'agglomération à desservir ce qui nous conduira à la conception d'un type spécifique de réseau. On est guidé lors de cette conception par la topographie et la géologie des terrains rencontrés sur les tracés possibles des conduites de canalisation d'eau. Nous analyserons les différents éléments constituants le système de production et de distribution d'eau potable. Il s'agira :

? du refoulement : il concerne les eaux brutes des points de captage à la station de traitement et les eaux traitées de la station de traitement à la zone de stockage d'eau potable (château) ;

? de la distribution : l'eau potable est conduite aux points de consommations par un réseau de canalisation de manière à satisfaire certaines conditions de pression et de vitesse de l'eau.

83

IV.1. ESTIMATION DES BESOINS EN EAU DES POPULATIONS DE LA VILLE DE BANGANGTE À L'HORIZON 2035

Selon la CDE agence de Bangangté, le débit nominal de la ville est de 1 296 m3 d'eau/jour.

Le 3ème RGPH indique que le taux de croissance annuel au Cameroun entre 1987 et 2005 était de 2,8 % et à 2,6 % entre 2005-2010. Se basant sur cette valeur, nous projetterons la population de Bangangté jusqu'en 2035 afin de trouver leur besoin en eau. De ces données, nous estimerons la demande journalière en eau à Bangangté. Sachant que la ville de Bangangté avait 28 011 habitants au recensement de 2005, elle était avec un taux de croissance de 2,6 % de 31847 habitants en 2010. A partir de cette projection, nous calculerons la population de la ville de Bangangté en 2035. Et ce en vue d'estimer leurs besoins en eau potable d'ici cette période.

On a :

Exemple projetons la population en 2010 sachant qu'elle est de 28011 habitants en 2005 avec un taux de croissance de 2,6 %.

On a : 31 847 habitants. Nous procédons de la même manière

jusqu'en 2035.

? population à projeter

? population actuelle

? = taux de croissance

? n = nombre d'année

84

Tableau 5 : Tendances d'évolution future de la population du Cameroun12

Date

population

Taux annuel moyen de
d'accroissement
démographique de la

période (%)

Évolution de la
population de
Bangangté

01/04/1987

10

493

655

2,9

18

610

11/11/2005

17

463

836

2,7

28

011

01/01/2010

19

406

100

2,6

31

847

01/01/2015

21

917

602

2,5

36

032

01/01/2020

24

628

282

2,4

40

569

01/01/2025

27

538

142

2,3

45

455

01/01/2030

30

647

180

2,2

50

680

01/01/2035

33

955

398

2,1

56

230

- Les besoins en eau potable des habitants sont estimés à 80 Litres/habitant/jour dans les zones semi rurales13.

Donc la population de Bangangté sera estimée à 56 230 habitants en 2035 et la demande en eau sera alors estimée à :

? 56 230× 80 = 4498400 litres/jour soit 4498,4 m3/jour

La population de la ville de Bangangté aura besoin d'environ 4498,4 m3 d'eau par jour. Cette estimation tient compte uniquement du taux de croissance naturel. Elle ne prend pas en compte les facteurs externes comme l'arrivée de nouveaux étudiants suite à la création des institutions universitaires à l'instar d'Université des montagnes et d'autres grandes écoles comme l'ISTEC et l'IFTIC-Sup qui contribuent à une croissance très rapide de la population.

12 3ème Recensement Général de la Population et de l'Habitat

13 Plan directeur d'assainissement de Yaoundé (étude de faisabilité) ; Nov. 1994

85

IV.2. CHOIX DE LA POMPE ÉQUIPEMENTS HYDRAULIQUES DE POMPES

? Paramètres indispensables pour le calcul relatif au choix des pompes

- Profil en long des conduites d'aspiration et de refoulement

- Différences d'altitudes entre le plan d'eau le plus bas dans le puisard d'aspiration et le

point d'arrivée le plus haut dans le réservoir supérieur.

- Pression effectives régnant à la surface du liquide dans le puisard d'aspiration et dans

le réservoir supérieur.

- Masse volumique du liquide à pomper et ses variations en fonction de la température.

- Pression de vapeur saturante du liquide et se variations en fonction de la température.

- Nature du liquide (visqueux, chargé,...)

- Débit à refouler

- Source d'énergie,

- Hauteur monomérique d'aspiration (ou hauteur de charge) :

- Suivant la hauteur géométrique d'aspiration, on choisira soit une pompe à aspiration

en dépression, soit un pompe immergée entraînée à l'aide d'un moteur situé au niveau

du sol (cas des puits peu profonds), soit encore une pompe immergée entraînée par un

moteur hermétique immergé (cas des forages et puits profonds).

- Diamètre et longueur des conduites d'aspiration et de refoulement (vitesse maximal

dans la conduite d'aspiration : 1,5 m/s ; vitesse maximale dans la conduite de

refoulement : 2,5 m/s pour les petites pompes (conduites de diamètre inférieur à 250

mm) et 1,80 m/s pour les grosses pompes (conduites de diamètre supérieur ou égal à

250 mm) ;

- Nature des conduites d'aspirations ou de refoulement (fonte, acier, P.V.C, etc...), pour

la détermination des pertes de charge ;

- Altitude par rapport au niveau de la mer ;

- Coût de l'énergie et des conduites, pour calcules du diamètre économique dans le cas

des stations de pompage importantes ;

- Catalogue des constructeurs des pompes.

IV.2.1- Calcul de la hauteur manométrique pour le débit de refoulement

Soient M un point de la surface libre (le plan de stations d'eau le plus bas stations) dans le puisard d'aspiration, et N le point d'arrivée le plus haut dans le réservoir supérieur. L'application du théorème de BERNOULLI permet d'avoir la hauteur manométrique totale d'élévation en mètre de colonne de liquide à pomper :

= +?A + ?A + -

(1)

avec = Hauteur géométrique totale de refoulement (différence d'altitude entre le plan du

liquide le plus bas dans le puisard d'aspiration et le point d'arrivée le plus haut dans le réservoir supérieur;

?A = pertes de charge totales (linéaires et singulières) dans la conduite d'aspiration ;

?A = pertes de charge totales (linéaires et singulières) dans la conduite de refoulement.

Soient la longueur de la conduite d'aspiration, la longueur de la conduite de
refoulement, perte de charge unitaire due au frottement dans la conduite d'aspiration et

perte de charge unitaires dues aux frottements dans la conduite de refoulement. Généralement, pour tenir compte des pertes de charge singulières dans la conduite d'aspiration et de refoulement, on majore les pertes de charge linéaires de 10 à 20 % suivant la complexité et la longueur du réseau.

On peut donc écrire que :

?A = (1,10 à 1,20)

?A = (1,10 à 1,20)

= Pression effective régnant à la surface libre du liquide contenu dans la bâche

d'aspiration.

= Pression effectives régnant à la surface libre du réservoir supérieur (ou au point

d'arrivée le plus haut de ce réservoir. On peut écrire :

= + (1,10 à 1,20) + (1,10 à 1,20) ( = )

(2)

86

Si = = pression atmosphérique, l'expression (2) devient :

= + (1,10 à 1,20) + (1,10 à 1,20)

Considérons (voir figure...) une pompe A refoulant une eau de poids volumique avec un

débit Q à une hauteur H à l'aide d'une canalisation de longueur L et de diamètre D. l'écoulement considéré va subir le long de la canalisation une perte de charge linéaire j et des pertes de charges locales. L'énergie que doit fournir cette pompe pour refouler l'eau est celle

qui correspond à une élévation fictive = H + j. la ligne des niveaux piézométriques étant

la droite M

H

Q

D

J

M

L

Niveau de l'eau

H est la hauteur géométrique d'élévation

H + j est la hauteur manométrique d'élévation

87

Figure 19: Hauteur manométrique de refoulement

IV.2.1.1. La pompe de refoulement : puissance à fournir

La puissance développée par la pompe est celle qui correspond à un poids d'eau ?. Q

élevé par seconde à la hauteur fictive H + j, soit .g.Q. . Si la pompe à un rendement , la

puissance qu'il faut fournir par la pompe sera :

? = Débit refoulé en m3/s

? ? = masse volumique du liquide en Kg/m3

88

? g = pesanteur (m/s2)

? = hauteur manométrique totale en m de colonne de liquide pompé

? = rendement de la pompe (l'ordre de grandeur : 0,85). Il est généralement fourni par les courbes (Q) du constructeur.

Connaissant la hauteur manométrique totale et le débit à refouler par la pompe, on

utilise les catalogues des constructeurs pour le choix de la pompe. Pour ce fait, on porte en

ordonnées et en abscisse . L'intersection de la droite horizontale passant par et de

la droite verticale passant par , donne un point P. on retient la pompe dont la caractéristique

« Hauteur Manométrique Totale (HMT) en fonction du débit » est située immédiatement au-dessus de ce point. Pour le cas ci-après, la pompe de 4 convient.

HMT

4

5 6

3

2

1

Q

7

Après avoir retenu le type de pompe qu'il faut pour refouler le débit une hauteur

géométrique totale , on précise toutes les autres caractéristiques (diamètre à l'aspiration et

au refoulement, encombrement etc.) ainsi que le type de moteur d'entrainement (à partir de la puissance absorbée sur l'arbre de la pompe.

89

Figure 20: Carte actuelle du réseau d'eau potable de la ville de Bangangté

90

IV.3. REDIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE REFOULEMENT

IV.3.1- LE REFOULEMENT

Le terme « adduction » s'adresse en réalité à la partie située entre la zone de captage et la réserve d'eau. L'eau est captée dans le milieu naturel et conduite à la station de traitement. Ce service est assuré par une ou plusieurs pompes. Une pompe se chargera de la station de traitement au réservoir (château). La détermination du type de pompe à mettre en place est fonction du type de conduite (influençant sur la perte de charge), du poids volumique et du débit de l'eau à refouler et enfin de la différence d'altitude entre les surfaces libres des eaux de la source et du réservoir de stockage

IV.3.1.1. Détermination du diamètre de la conduite de refoulement

IV.3.1.1.1. Optimisation du coût

Considérons le débit Q à refouler le long de la conduite et la vitesse moyenne V imposée pour le bon fonctionnement de ces conduites (généralement comprise entre 0,4 m/s et 1,5 m/s). La détermination du diamètre de la canalisation doit se faire avec le souci

d'économie et de sécurité. Si nous notons respectivement et les prix de devient de la

canalisation, du groupe élévatoire et de l'énergie nécessaire au pompage, pour un grand

diamètre de la conduite de refoulement, on aura élevé. Par contre les pertes de charge

seront faibles donc j sera réduit (et ). On économisera ainsi sur le prix de

l'énergie.

Si au contraire on adopte un petit diamètre de la conduite de refoulement, sera

faible mais et seront élevés. Dans un souci d'économie, nous avons intérêt à choisir un

diamètre qui permettra d'avoir le prix de revient minimal de l'ensemble de l'installation en tenant compte de l'investissement et de l'exploitation : c'est le diamètre le plus économique. Il existe trois formules de détermination du diamètre d'une canalisation :

- la formule de Bresse,

- la formule de Koch et Vibert,

- la formule simplifiée de Munier.

91

IV.3.2. REDIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE REFOULEMENT R1-R2 Un débit d'eau Q provenant de la bâche (R1) arrive au réservoir R2 et un débit est

ensuite distribuée aux populations situées entre la bâche R1 et le réservoir R2. Ensuite un

débit part de R2 pour le réservoir R3 et ce pour approvisionner les populations situées

entre R2 et R3. Ce qui revient à dire qu'on fixera une pompe à R1 qui refoulera l'eau jusqu'au réservoir R2 et une autre pompe à R2 qui refoulera l'eau jusqu'à R3.

En supposant que la ville sera totalement urbanisée à l'horizon 2035, la densité de la population sera uniformément repartie dans la ville. Donc nous faisons le calcul du nombre de personnes à desservir sur les différents tronçons de la manière suivante :

= 7,25 pers/m ; donc nous aurons environ 8 personnes par mètre. Pour trouver

le nombre d'habitants par tronçons, on fait le produit de la longueur du tronçon par le nombre d'habitants.

Selon nos projections, la population de la ville de Bangangté sera estimée à 56231 habitants en 2035 et leurs besoins en eau seront de 80 litres/habitant/jour.

Tableau 6 : Nombre d'habitants à desservir sur les différents tronçons

Tronçons

Nombres d'habitants

Longueur en m

R1-A

12911

1780

A-B

6553

903

B-C

12868

1774

C-D

3675

506

D-R2

3044

419

R2 -E

4240

584

E - F

2167

298

F-R3

10773

1485

TOTAL

56231

7749

92

Consommation journalière : 56231 × 80 = 4 498 480 l/j = 4498,48 m3/j Durée de pompage : 12 h

Q = = 104,13 l/s Q = 104,13 l/s

Trouvons Q en m3/h

On a : 374,87 m3/h Q = 374,87 m3/h

Sachant que la vitesse maximale dans la conduite de refoulement est de 2,5 m/s pour les petites pompes (conduites de diamètre inférieur à 250 mm) et 1,80 m/s pour les grosses pompes (conduites de diamètre supérieur ou égal à 250 mm), trouvons la vitesse correspondant à notre débit Q.

Principe de détermination du diamètre de la perte de charge et de la vitesse connaissant la vitesse maximale le débit et le type de conduite en place.

Nous entrons dans la table de Cole brook avec le débit Q et la valeur de K. Puis nous choisissons un diamètre, ayant choisi le diamètre nous lisons la vitesse correspondante au débit, si cette vitesse est supérieure à la vitesse maximale préalablement définie nous augmentons le diamètre et si elle est inférieure nous vérifions si pour le diamètre suivant la vitesse est toujours inférieure sinon on prend ce diamètre si oui on recommence le procédé.

Avec K =

Par interpolation calculons le diamètre D la perte de charge j et la vitesse U de la conduite de refoulement.

Q = 104, 13 l/s =? D = 300 mm

Q = 106, 02 j = 0, 01265 et U = 1, 5 m/s

On a : = 0,01242 m/m

Pour ce qui est de la vitesse on a : U = m/s

Pour Q = 104, 13 l/s, = 0,01242 m/m et U = m/s

Hauteur géométrique

o côte point bas = 1280 m

o Côte point haut = 1365 m

HgT = 1365 - 1280 = 85 m HgT = 85 m

Hauteur manométrique

La pompe sera placée à 15 m de la sortie de la station de traitement avec la crépine noyée ; donc =15 m.

Évaluation de de la conduite d'aspiration sachant que la vitesse maximale dans

conduite d'aspiration est de 1,5 et Q égal à 104, 13 l/s.

Principe de détermination du diamètre de la perte de charge et de la vitesse connaissant la vitesse maximale le débit et le type de conduite en place.

Nous entrons dans la table de Cole brook avec le débit Q et la valeur de K. Puis nous choisissons un diamètre, ayant choisi le diamètre nous lisons la vitesse correspondante au débit, si cette vitesse est supérieure à la vitesse maximale préalablement définie nous augmentons le diamètre et si elle est inférieure nous vérifions si pour le diamètre suivant la vitesse est toujours inférieure sinon on prend ce diamètre si oui on recommence le procédé.

Par interpolation calculons le diamètre D la perte de charge j et la vitesse U de la conduite d'aspiration.

Pour Q = 104, 13 l/s =? D = 300 mm

Q = 106, 02 j = 0, 01265, U = 1,5m/s

0,01242 m/m = 0,01242 m/m

=

93

Pour ce qui est de la vitesse on a : U = m/s

POMPE

= 5382 m

=15 m

Sol

Bâche Crépine

= + (1,10 à 1,20) + (1,10 à 1,20)

= 0, 01242; = 0,01242m/m = R1-A + A-B + B-C + C-D + D-R2 =

1708 + 903 + 1774 + 506 + 419 = 5382 m =15 m

= 85 + 1, 2 x (0, 01242 x 15) + 1, 2 x (0, 01242 x 5382) = 165, 43 m = 165,43 m
Puissance :
La puissance de la pompe se calcule à partir de la relation suivante :

= 9, 8 m/s2

Q = 104, 13 l/s = 374, 87 m3/h = = 0, 1 m3/s
= 1kg/m3

= m

= 0, 85

94

P = = 190, 73 watts P = 190, 73 watts

95

Pour ce réseau, nous allons utiliser d'après le catalogue du constructeur pompe de type NIR 10×31 ; 2900 R.P.M moteur 75 KW aspiration 125mm et refoulement 100 mm ; palier 42 ; poids groupe(2) 559 Kg ; dimensions (1) (2) A= 1500, B =1451,5, C = 590, D =695 et E =125 c'est une pompe NE de marque GUINARD.

IV.3.3. Réseau de refoulement R2- R3

Une pompe située à R2 refoule de l'eau au réservoir R3 pour alimenter les populations situées entre le réservoir R2 et R3.

Tableau 7 : Nombre d'habitants à desservir sur les différents tronçons du réseau.

Tronçons

Nombres d'habitants

Longueur en m

R3 - E

4240

584

E - F

2167

298

F-R2

10773

1485

TOTAL

17180

2367

 

Consommation journalière : 17180 × 80 = 1 374 400 l/j = 1 374, 4 m3/j Durée de pompage : 12 h

= = 31, 81 l/s Q = 31, 81 l/s

Trouvons Q en m3/h

On a : 114,53 m3/h = 114,53 m3/h

Sachant que la vitesse maximale dans la conduite de refoulement est de 1,5 m/s trouvons la vitesse correspondant à notre débit .

96

Principe de détermination du diamètre de la perte de charge et de la vitesse connaissant la vitesse maximale le débit et le type de conduite en place.

Nous entrons dans la table de Cole brook avec le débit Q et la valeur de K. Puis nous choisissons un diamètre, ayant choisi le diamètre nous lisons la vitesse correspondante au débit, si cette vitesse est supérieure à la vitesse maximale préalablement définie. Nous augmentons le diamètre et si elle est inférieure nous vérifions si pour le diamètre suivant la vitesse est toujours inférieure sinon on prend ce diamètre si oui on recommence le procédé.

Par interpolation calculons le diamètre D la perte de charge j et la vitesse U de la conduite de refoulement.

Avec K = 2 X

= 31,81 = ? D = 200 mm

Q = 31,41 j = 0,0096 et U = 1 m/s

On a : = 0,0097 m/m

Pour ce qui est de la vitesse on a : U = m/s

Pour = 31,81; 0,0097 m/m et U = m/s

Hauteur géométrique

o côte point bas = 1365 m

o Côte point haut = 1480

HgT = 1480 - 1365 = 115 m HgT = 115 m

Hauteur manométrique

La pompe sera placée à 15 m de la sortie de la station de traitement avec la crépine noyée; donc =15 m. Évaluation du diamètre de la conduite d'aspiration sachant que la

vitesse maximale est de 1,5 m/s et égal à 31,81l/s.

Par interpolation, calculons le diamètre D la perte de charge j et la vitesse U de la conduite d'aspiration.

Pour = 31,81 = ? D = 200 mm

= 2367 m

= m/m

Q = 31,41 j = 0,009659, U = 1

m/m

=

On a: U = m/s U = m/s

POMPE

=10 m

Sol

Bâche Crépine

 

= + (1,10 à 1,20) + (1,10 à 1,20)

m/m ; = m/m ; = 584 + 298 + 1485 = 2367 m

=

97

= 115 + 1,2 x ( x 15) + 1,2 x ( x 2367) = 142,72 m

142,72 m

Puissance : La puissance de la pompe se calcule à partir de la relation suivante :

= 9, 8 m/s2

Q = 31,81l/s = 114, 53 m3/h = = 0,031 m3/s
= 1kg/m3

98

= m

= 0, 85

P = = 50 watts P = 50 watts

Pour ce réseau, nous allons utiliser d'après le catalogue du constructeur une pompe de type NIR 8 x 31; 2900 R.P.M moteur 55 KW aspiration 100 mm et refoulement 80 mm; palier 42 ; poids groupe(2) 503 Kg ; dimensions (1) (2) A= 1500, B =1402,5, C = 590, D =695 et E =125 c'est une pompe NE de marque GUINARD.

Le débit à distribuer par le réservoir R2 est égal à : = Q -

104, 13 - 31,81 = 72,32 l/s = 72,32 l/s

P1 : pompe refoulant le débit Q jusqu'à R2

P2 : pompe refoulant le débit jusqu'à R3

R3

A C

Q = 104,13 l/s

R1 Ø = 300 mm R2

P2

P1

=31,81 l/s

Ø = 200 mm

Bâche B D

Figure 21: Tracé en long du réseau de refoulement

99

Figure 22: Profil en plan de la conduite de refoulement redimensionnée

100

101

IV.4. REDIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE DISTRIBUTION

IV.4.1. Distribution

IV.4.1.1. Les réseaux de distribution

La distribution d'eau potable dans une agglomération se fait suivant un réseau constitué de conduites desservant en eau les usagers de cette agglomération. Ces conduites prennent leur origine d'un réservoir, très souvent un château d'eau qui met le réseau en charge. Un réseau d'eau potable peut être ramifié, maillé, et mixte.

IV.4.1.2. Réseau ramifié

Un réseau d'eau potable est ramifié lorsque ses conduites se constituent en arborescence. (Figure 23). Dans un tel réseau, l'eau circule à travers toutes les conditions dans les même sens. L'inconvénient de ce type de réseau est le fait qu'une coupure ou une fuite se produisant en un point prive automatiquement d'eau ou d'une pression d'eau acceptable les populations en aval.

Figure 23: Réseau ramifié

IV.4.1.3. Réseau maillé

C'est un réseau où les conduites d'eau se constituent en boucles ou mailles, permettant ainsi une très grande souplesse de fonctionnement (Figure 24). Il ne présente pas le défaut présenté pour le cas des ramifiés. Il s'impose pour les moyennes et les grandes agglomérations.

102

Figure 24: Réseau maillé

IV.4.1.4. Réseau mixte

C'est un réseau qui présente des ramifications sur certaines parties et des mailles sur d'autres. (Figure 25). Très généralement les maillés se trouvent au centre de l'agglomération et les ramifiés dans les zones qui sont périphériques.

Figure 25: Réseau mixte

IV.4.1.4.1. Calcul des réseaux ramifiés et présentation des résultats

Le tracé des conduites et l'emplacement du réservoir sont définis compte tenu de l'agglomération à alimenter et de la topographie du lieu. Le problème consiste à calculer les diamètres des différentes conduites et la hauteur du réservoir, afin de satisfaire aux conditions de bon fonctionnement du réseau sur la base de certaines données.

a) 103

Données de bases

Les données de bases sont les suivantes :

? Le profil en long des conduites, les côtes des différents points de réseau, ? Les débits des différents tronçons : calculés d'après les débits de pointe, ? Les vitesses minimales et maximales de l'eau dans les conduites, ? La pression minimale à assurer sur les différents points du réseau, ? La nature des conduites : d'où les pressions limites dans les conduites.

b) Procédure de calcul

Ayant sous la main les différents débits circulant dans les conduites, on cherche pour chaque tronçon le diamètre le plus petit, comptable avec une vitesse acceptable. Ce diamètre est déterminé à partir des tables (Tables de Cole brook par exemple) ou de certaines formules. Le calcul consiste à déterminer les pertes de charges. On vérifie par la suite si la pression minimale au sol est respectée. Si cette dernière n'est pas suffisante, il faut augmenter le diamètre de la conduite afin de réduire les pertes de charges et recommencer les calculs et les vérifications. On procède ainsi jusqu'à ce que la pression et la vitesse soient dans les fourchettes caractérisant le bon fonctionnement du réseau.

IV.4.2. Redimensionnement du réseau de distribution R2 - R1

Soit un réseau destiné à alimenter à 39 051 habitants. Les besoins en eau potable des habitants sont estimés à 80 l/ habitant/jour et le coefficient de pointe égal à 2,4. Le radier du réservoir est à une côte de 1365 m. La pression au sol en tout point du réseau doit être de 15 m CE au minimum. Pour tenir compte des pertes de charges singulières, les pertes de charges linéaires seront majorées de 10 %. Déterminons les diamètres et les pertes de charge des différents tronçons ainsi que les hauteurs piézométrique et la pression au sol aux extrémités en tenant compte du service en route uniforme. Les données complémentaires sont les suivants.

104

Tableau 8 : Nombre d'habitants à desservir et longueur des différents tronçons

Désignation des
tronçons

Nombre d'habitants à desservir

Longueur en m

R2 - D

3044

419

D- C

3675

505

C- B

12868

1773

B - A

6553

903

A - R1

12911

1780

Total

39 051

5380

Tableau 9 : Vitesses limites maximales dans les conduites selon leurs diamètres

Diamètre (en mm)

40

50

60

80

100

125

150

200

250

Vitesse limite
en m/s

0,60

0,65

0,70

0,70

0,75

0,75

0,80

0, 90

1,00

? Calculons la consommation moyenne par habitant

- la consommation moyenne par habitant :

? calculons le débit global de pointe

- le débit global de pointe : Q = 80 X = 86,78 l/s

Différentes formules du tableau

Moyenne = nombre d'habitant à desservir X la consommation moyenne par habitant.

105

Débit distribué (Qd) = moyenne x coefficient de pointe (K = 2,4).

Débit amont (Q amont) = débit global de pointe sur la 1ère ligne qui devient dans la suite le

débit aval. Ceci est dû au fait que le débit amont d'un tronçon devient à la sortie de celui-ci le

débit aval.

Débit aval (Q aval) = débit amont - débit distribué (Qd).

Q'= Q aval + 0,55Qd.

Pertes de charges linéaire (AH + 10%) = 1,1 x per de charge unitaire (j) x longueur.

Côte piézométrique aval = côte piézométrique amont - AH + 10%.

Côte piézométrique amont = altitude amont pour la 1ère case et égal pour la suite à la côte

piézométrique aval. Ceci parce que l'amont d'un tronçon devient l'aval de l'autre tronçon.

Côte au sol à l'extérieur aval = altitude aval.

Pression au sol à l'extérieur aval = côte piézométrique aval - côte au sol à l'extérieur aval.

Tableau 10 : Différentes caractéristiques du réseau de distribution R2 -R1

A C R2

Ø = 300 mm

Ø = 350 mm

Ø = 350 mm

Ø = 350 mm

R1 Ø = 250 mm B D

Q = 52,25 l/s, 6563 hbts

Q = 84,57 l/s, 3675 hbts

Q = 83,82 l/s, 3044 hbts

Q = 87,55 l/s, 13868 hbts

Q = 45,65 l/s, 12911 hbts

Bâche

Tronçons

nombre
d'habitants
desservis

Consommation en l/s

Q amont en l/s

Q aval en l/s

Q'=Qa+0,55Qd

Moyenne

débit distribué
en (Qd) K=2,4

R2-D

3044

2,73

6,57

86,78

80,2

83,82

D-C

3675

3,30

7,93

80,2

72,26

84,57

C-B

12868

11,58

27,79

72,26

44,47

87,55

B-A

6553

5,89

14,15

44,47

30,31

52,25

A-R1

12911

11,61

27,88

30,31

2,42

45,65

Tronçons

Longueur en m

Q' en
l/s

altitude
amont
en m

Altitude
aval en
m

diamètre en mm

j en
m/m

vitesse en m/s

ÄH+10
% en m

côte

piézométri que amont

côte

piézométri que aval

côte du
sol à
l'extérie
ur aval

pression au
sol à
l'extérieur
aval

R2-D

419

83,82

1365

1340

350

0,0035

0,87

1,61

1375

1373,38

1340

33,38

D-C

505

84,57

1340

1355

350

0,0036

0,87

1,99

1373,38

1371,38

1355

16,38

C-B

1773

87,55

1355

1320

350

0,0037

0,9

7,21

1371,38

1364,17

1320

44,17

B-A

903

52,25

1320

1325

300

0,003

0,73

2,97

1364,17

1361,19

1325

36,19

A-R1

1780

45,65

1325

1280

250

0,0062

0,93

12,13

1361,19

1349,05

1280

69,05

106

Figure 26: Tracé en long du réseau de distribution R2- R1

107

IV.4.3. Redimensionnement du réseau de distribution R3 - R2

Soit un réseau destiné à alimenter à 17180 habitants. Les besoins en eau potable des habitants sont estimés à 80 l/ habitant/jour et le coefficient de pointe égal à 2,4. Le radier du réservoir est à une côte de 1480 m. La pression au sol en tout point du réseau doit être de 15 m CE au minimum. Pour tenir compte des pertes de charges singulières, les pertes de charges linéaires seront majorées de 10 %. Déterminons les diamètres et les pertes de charge des différents tronçons ainsi que les hauteurs piézométriques et la pression au sol aux extrémités en tenant compte du service en route uniforme. Les données complémentaires sont les suivants.

Tableau 11 : Nombre d'habitants à desservir et longueur des différents tronçons

Tronçons

Nombres d'habitants

Longueur en m

R3 - E

4240

1485

E - F

2167

298

F-R2

10773

584

TOTAL

17180

2367

Tableau 12 : Vitesses limites maximales dans les conduites selon leurs diamètres

Diamètre
(en mm)

40

50

60

80

100

125

150

200

250

Vitesse
limite
en/m/s

0,60

0,65

0,70

0,70

0,75

0,75

0,80

0,90

1

? Calculons la consommation moyenne par habitant

- la consommation moyenne par habitant :

-

? Calculons le débit global de pointe le débit global de pointe :

108

Tableau 13 : Différentes caractéristiques du réseau de distribution R3 -R2

Désignation des
tronçons

nombre
d'habitants
desservis

consommation en l/s

Q amont en

l/s

Q aval en l/s

Q'=Qa+0,55Qd

Moyenne

débit distribué(Qd) en l/s K=2,4

R3-E

10773

9,69

23,26

38,17

14,90

50,96

E-F

2167

1,95

4,68

14,9

10,21

17,47

F-R2

4240

3,81

9,15

10,21

1,06

15,25

 
 
 

altitude

Altitude

 
 
 
 

côte

piézométri

côte

côte du
sol à

pression au sol à

 

Longueur

Q'

amont

aval en

diamètre

j en

vitesse

ÄH+10%

que amont

piézométri

l'extérieu

l'extérieur

Tronçons

en m

en l/s

en m

m

en mm

m/m

en m/s

en m

 

que aval

r aval

aval

R3- F

1485

50,9

1480

1400

300

0,0029

0,72

4,73

1480

1475,26

1400

75,26

F - E

298

17,47

1400

1390

200

0,0029

0,55

0,95

1475,26

1474,31

1390

84,31

E - R2

584

15,25

1390

1365

200

0,0023

0,48

1,47

1474,31

1472,83

1365

107,83

Q = 15,25 l/s, (4240 hbts)

Q = 50,96 l/s ; (10773 hbts)

Ø = 200 mm

Ø = 300 mm

R3

Ø = 200 mm

E Q = 17,47l/s ; (2167 hbts)

R2 F

Figure 27: Tracé en long du réseau de distribution R3- R2

109

Figure 28: Carte du nouveau réseau de distribution d'eau potable de Bangangté

110

IV.5. REDIMENSIONNEMENT DES RÉSERVOIRS DE STOCKAGE

IV.5.2 .Le stockage

En agglomération, la consommation en eau n'est pas constante dans le temps. Le débit demandé varie de manière très perceptible d'une heure à l'autre de la journée. Le réservoir, point de stockage des eaux traitées qui sera distribués à la population, a pour rôle d'absorber l'irrégularité journalière de la consommation et de la production d'eau potable. L'irrégularité de la production est rarement calquée sur celle de la consommation qui, elle, est une donnée sur laquelle il est difficile de tabler pour les raisons énumérées ci-dessus.

IV.5.2.1. Emplacement du réservoir

L'emplacement optimal du réservoir doit être le point le plus proche possible du centre de gravité de l'agglomération à desservir. On obtient ainsi une pression suffisante au sol avec un débit imposé pour les abonnés en assurant une distribution gravitaire.

IV.5.2.1.1. Redimensionnement du réservoir

Le dimensionnement du réservoir dont il est question ici n'est pas un calcul de structure du réservoir mais plutôt une détermination de sa capacité. Le volume d'eau emmagasiné dépend de la régularité de la production d'eau potable et doit satisfaire à tous instants aux besoins de la population.

Le calcul théorique de la capacité d'un réservoir peut être fondé sur une répartition des débits de distribution qui diffère dans le temps et d'une agglomération à l'autre. Puisqu'il est difficile de connaître avec certaines précisions cette répartition, il est recommandé en alimentation urbaine, de se rapprocher d'une capacité correspondant à 50 % de la plus forte consommation journalière (en tenant compte des besoins futurs) avec le nombre d'heure de pompage. La capacité ainsi obtenue sera arrondie en excès en un chiffre rond tel que 1.000 m3. Pour ce qui est de la hauteur d'eau dans le réservoir, elle doit être comprise entre 2 et 6 mètres, 5 mètres est une bonne moyenne.

La capacité d'un réservoir de stockage en adduction d'eau dépend de la régularité de la production d'eau par la station de traitement. Le volume d'eau emmagasiné doit satisfaire les besoins en tout instant de la journée. Si on peut répartir à volonté le débit refoulé dans le

111

réservoir de capacité V, il est pratiquement impossible d'agir sur les débits sortants, en ce sens qu'ils sont très variables suivant l'heure de la journée, le jour de la semaine, la saison etc...

La modulation adaptée par la SNEC en 1968 pour les études techniques relatives au renforcement et l'extension des réseaux d'eau potables des villes de Yaoundé et Douala considérées comme des villes peu industrialisées :

De 21h à 6h 0, 3q

De 6h à 7h 1,1q

De 7h à 10h 2,4q

De 10h à 12h 1,5q

De 12h à 19h 1q

De 19 à 21h 1, 5q

Un coefficient appelé COEFFICIENT DE POINTE caractérise cette modulation de la consommation horaire. Ce coefficient est défini comme étant le rapport du débit maximum horaire au débit moyen horaire. On définit de la même manière les coefficients de pointe journalière et mensuelle. Dans ce cas, le coefficient de pointe est 2,4. Pourtant de ces considérations, il est possible de déterminer la capacité du réservoir de stockage. Sachant que celui-ci doit pouvoir emmagasiner, d'une part ce qui arrive en trop et d'autres parts le volume destiné à être distribué. Soit un pompage de 12h/24 d'un débit horaire constant q. Considérons la modulation admise par la SNEC.

Tableau 14 : Modulation admise par la SNEC

Heures

Durée

Arrivée en m3/h

Départ en m3/h

Différences

De 6h à 7h

1h

q

1,1q

0,1q

De 7h à 10h

3h

4q

1,1q + 2,4q × 3 = 8,3q

4,3 q

De 10h à 12h

2h

6q

8,3q +1,5q×2 = 11,3q

5,3q

De 12h à 18h

6h

12q

11,3q + 1q ×6 = 17,3q

5,3q

Source : Hydraulique appliquée ; Tome J et JJ, ENSP, Yaoundé, Cameroun.

112

Dans ces conditions la capacité du réservoir est de 6,3q :

Le volume est égal maxi - mini d'où V = Maxi - mini V = (5,3 - 0,1) q = 5,2q
Donc V = 5,2q (q en m3/h) et V en m3

En milieu urbain, on prendra un réservoir de capacité au moins égale à 50 % de la plus forte consommation journalière, avec un pompage continu. A la capacité calculée précédemment il faut ajouter au moins 120 m3.

IV.5.3. Calculons le volume des réservoirs a construire a Bangangté en vue de résoudre le problème d'eau

? Pour le réservoir R2

On aura :

 
 

VR2 = 5,2Q

 

VR2 = 374,87 X 5,2 = 1949,32 m3

 
 
 

VR2 = 1949,32 m3

VR2 = volume du réservoir 2

Conclusion : Concernant le réservoir R2, il faudra plutôt reconstruire un autre de 2000 m3 ou alors construire deux réservoirs de 1000 m3 pour résoudre à long terme le problème d'eau à Bangangté.

? Pour le réservoir R3

On aura :

VR3 = 5,2Q1

114,53 X 5,2 = 595,55 m3

VR3 = volume du réservoir 3

Conclusion : Pour ce qui est du réservoir R3, il faudra juste effectuer les travaux de réhabilitation car il est d'un volume de 600 m3.

113

CONCLUSION GÉNÉRALE

Malgré d'importantes ressources en eau dont regorge le Cameroun en général et la commune de Bangangté en particulier, l'approvisionnement en eau potable se confronte à de nombreux problèmes donc la plupart sont dû aux modes de gestion, aux facteurs physiques et climatiques et à la défaillance du mode de distribution de l'eau potable. Les modes de distribution de l'eau potable ne permettent pas à toute la population d'accéder à une eau de qualité dans des conditions optimales.

Le secteur de l'approvisionnement en eau potable est caractérisé dans la ville de Bangangté, par la vétusté de leurs matériels. Ce qui rend l'approvisionnement en eau potable difficile et conduit les usagers à adopter des stratégies compensatoires. En considération de ces différents problèmes, nous avons fait les propositions suivantes: la situation actuelle de l'approvisionnement de Bangangté en eau potable nécessite un programme volontariste visant à accroître de manière substantielle les investissements dans le secteur de l'eau. Ces investissements permettront d'accroître les capacités de la CDE afin de lui permettre de desservir un plus grand nombre. Ceci contribuera à améliorer l'accessibilité à l'eau potable.

Cette recherche nous a permis de confirmer les hypothèses émises au début de ce travail. Après les enquêtes menées sur le terrain, nous avons pu confirmer l'hypothèse selon laquelle l'insuffisance de l'eau potable dans la ville de Bangangté en général et du quartier I en particulier est dû à plusieurs facteurs qui sont : la vétusté des ouvrages hydrauliques. Ils ne sont plus capables de satisfaire la demande en eau des populations. À la station de captage et de traitement, nous avons découvert qu'une seule pompe de refoulement fonctionne. C'est-dire qu'elle fonctionne 24h/24 ce qui la soumet à un « épuisement »rapide. Cela signifie qu'en cas de panne, la ville toute entière est désapprovisionnée et ce pendant toute la durée du dépannage.

En plus de cela, nous avons aussi constaté que la station est tributaire de la seule source d'énergie qu'offre AES-SONEL. En cas de coupure électrique la pompe cesse de fonctionner et par ricochet, la ville ne reçoit plus d'eau. Nous avons également noté que, les

114

deux réservoirs prévus pour le stockage de l'eau provenant de la station de traitement sont tous hors usage. Il s'agit du réservoir de 600m3 situé à Feutap (PENKO HOTEL) et un autre de 800m3 situé près du dépôt des brasseries du Cameroun. L'eau stockée dans ces deux réservoirs devrait ensuite approvisionner la ville de façon gravitaire. Mais compte tenu de leur état, le réservoir de refoulement de moins de 600 m3 est désormais celui qui doit approvisionner la ville. Ce qui explique le fait qu'on n'ait pas assez d'eau car, à peine est-elle produite, qu'elle est tout de suite distribuée. Il n'y a pas d'eau en réserve.

Nous avons aussi lors, de nos enquêtes, confirmé l'hypothèse selon laquelle les facteurs anthropiques dus à la croissance démographique font partie des facteurs qui rendent l'approvisionnement en eau difficile à Bangangté. Lors de la construction de la station de captage il y a plus de 30 ans, la ville de Bangangté avait moins de 10 000 habitants mais de nos jours, elle compte plus de 28 000 habitants. Cette croissance démographique s'est faite en marge de la croissance des infrastructures hydrauliques.

Nous avons également confirmé l'hypothèse selon laquelle l'absence d'une plate-forme de concertation regroupant les différents acteurs de l'eau et la mauvaise gouvernance sont des éléments qui ne favorisent pas la résolution du problème d'eau à Bangangté. On assiste à un conflit permanent entre la CDE et les autres acteurs du domaine de l'eau à l'instar de la SCAN WATER et d'autres promoteurs privés. On peut aussi noter la mauvaise gestion des projets d'approvisionnement en eau par certains responsables en connivence avec les entreprises (corruption). Les études préalables ont été mal menées. Ce qui aboutit au non-respect des clauses prévues par le cahier de charge lors de la réalisation des ouvrages.

Le milieu physique n'est pas en reste dans le problème de l'approvisionnement de la ville de Bangangté en eau. C'est dû au fait que le sol est essentiellement ferralitique; il limite considérablement l'infiltration des eaux de surface qui doivent approvisionner la nappe souterraine. La végétation est constituée en majorité d'EUCALYPTUS. Ce dernier contribue à un dessèchement permanent du sol.

Après tout ceci, nous avons essayé de résoudre le problème d'approvisionnement de la ville de Bangangté en général et du quartier I en particulier en eau de qualité et de quantité suffisantes. Nous avons proposé la construction des points d'eau autonomes. Ceci dans le but d'apporter un coup-de-pousse à la CDE dans sa tâche qui est de satisfaire les besoins des populations urbaines en eau potable tout en proposant un certains nombres d'aménagement et de réhabilitation de leurs infrastructures.

Références bibliographiques

115

ARTICLES, RAPPORTS ET REVUES

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2. FRANQUEVILLE A. (1984), Yaoundé : construire une capitale, ORSTOM.

3. COING H. et al, (2000), pour une gestion durable des systèmes d'approvisionnement en eau dans les petits centres urbains et villes d'Afrique. La lettre au PSEAU, 2005, N°52, Paris, France.

4. DD/MINEE/NDE (2002), plan d'action pour mettre en oeuvre la stratégie du MINEE en matière d'approvisionnement en eau et assainissement dans le département du NDE.

5. DJEUDA H.B, TANAWA E, NGNIKAM E, Sept 2001, L'eau au Cameroun ; Tome I : Approvisionnement en eau potable, Yaoundé, PUY, pp. 24-25.

6. DSCE (2010), rubrique eau et assainissement, pp. 65-67.

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8. Mamadou A.S. Frédérique. H, Claire Billon-Galland, Basile. P, Michel. T. La lettre du Ps-Eau : Programme Solidarité Eau ; Avril 2012, N°69.

9. MAINET G. (1985), Douala : croissance et servitude, Harmattan, pp. 542-547.

10. KAMGHO TEZANOU B. M. (2010), L'accès à l'eau potable et à l'assainissement au Cameroun : situation actuelle, contraintes, enjeux et défis pour l'atteinte de l'OMD

11. lettre du Ps-Eau, (1998), « Eau et assainissement dans les quartiers périurbains et les petites villes ».

12. lettre du Ps-Eau, (1994), la gestion du service de l'eau dans les centres secondaires.

13. LESEAU, (1998), Gestion de l'eau et protection de la ressource.

14. MINEE, mars 2005: Stratégie du Ministère de l'Eau et de l'Energie.

15. HOEDEMAN O., KISHIMOTO S., L'eau un bien public : alternative à la privatisation de l'eau dans le monde, 319 pages.

16.

116

TANAWA E ., (1998) « les logiques d'accès à l'eau potable dans les petits centres et zones périurbaines au Cameroun ».

17. TANAWA E. « un nouveau contexte réglementaire » : l'approvisionnement en eau dans les villes du Cameroun publié dans la lettre du PSEAU (Programme Solidarité Eau) n?30 de novembre 1998.

18. TANAWA E., BOSKO H., TCHAPNGA D., février 1998, Programme Alimentation en eau potable dans les quartiers périurbains et les petits centres urbains, Ecole Nationale Supérieure Polytechnique Yaoundé, rapport final, pp. 69-162.

19. TCHAWA P. , SIAKA J., (1998) les alternatives à la crise de l'approvisionnement des villes Camerounaises en eau potable dans dynamique sociale et environnementaux. Bordeaux, France, du 09 au 11 sept 1998. pp.577-585.

20. TRAORE M.O. , communication sur le bilan des comités de gestion in actes de la deuxième rencontre de concertation des acteurs dans le domaine de l'hydraulique au Sénégal, décembre 1999, Dakar Sénégal.

21. Yao SOGLO Y., ALINSATO A., Edgard GBINLO, (2010), Rapport final du projet « approvisionnement en eau potable au bénin : problèmes et perspectives ».

MEMOIRES ET THESES

1. DJINKOU TCHATCHOU C. E., « Amélioration de l'accès à l'eau potable et à l'eau d'irrigation pour les populations de la commune de Bangangté » ; E.N.S.P, juillet 2008. 80 pages.

2. DJOUSSI NDE D., « Extension urbaine périphérique et approvisionnement en eau potable : le cas du quartier Etoug-Ebe I à Yaoundé », Mémoire de Maîtrise.137 pages

3. KOUFAINI ALAFAI E., « méthode de conception et de prévision d'un réseau d'eau potable dans une ville de moyenne importance : cas de SOA » ; E.N.S.P, juillet 2004.

4. BELLE G., « Prévision des équipements de production et de distribution d'eau potable dans la ville de Yaoundé »; E.N.S.P, juillet 2005 ; 90 pages.

5. TSAMO L.M., (2008) « Intercommunalité et Gestion Participative de l'approvisionnement. En eau potable dans le département de MBAM et INOUBOU » ; mémoire de DEA, 117 pages.

6. TINA M., « Maintenance des ouvrages d'alimentation en eau potable dans le département du MBAM et INOUBOU, mise en place d'un outil d'aide à la décision en

117

direction des communes » ; E.N.S.P, juillet 2006.

7. TCHINDJANG M., « Le rebord du plateau Bamiléké autour de Bangangté » ; Mémoire de Maîtrise en Géographie physique, sept 1985, Yaoundé, 125 pages.

WEBOGRAPHIE

- www.pseau.org - www.sadieau.org - www.cnrs.fr

Téle des matières

118

SOMMAIRE I

DÉDICACE II

REMERCIEMENTS III

RÉSUMÉ IV

ABSTRACT V

LISTE DES FIGURES VI

LISTE DES TABLEAUX VIII

LISTE DES ILLUSTRATIONS IX

ACRONYMES, SIGLES ET ABRÉVIATIONS X

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

A. DÉLIMITATION DU SUJET 2

A.1. Délimitation thématique 2

A.2. Délimitation temporelle 2

A.3. Délimitation spatiale 2

B. PROBLÉMATIQUE 4

C. QUESTIONS DE RECHERCHE 5

C.1. Question principale 5

C.2. Questions spécifiques 5

D. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 5

D.1. Objectif principal 6

D.2. Objectifs spécifiques 6

E. HYPOTHÈSES DE RECHERCHE 6

E.1. Hypothèse principale 6

E.2. Hypothèses spécifiques 6

F. CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE LA RECHERCHE 7

G. CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL 9

G.1- Cadre théorique 9

G.1.1- Fondements théoriques des formes d'accessibilité à l'eau 9

G.2- Définitions et clarification des concepts 11

G.2.1- Concept d'approvisionnement en eau potable 12

H. INTÉRÊT DU SUJET 18

I. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE 19

I.1. La recherche documentaire 19

I.2. 119

L'enquête par le questionnaire 19

I.2.1. La base de sondage 20

I.2.2. Le type de sondage 20

I.3. Les données démographiques et cartographiques 21

I.3.1 Traitement des données cartographiques et images 22

J. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES SUR LE TERRAIN 22

PREMIÈRE PARTIE : ÉTUDE DIAGNOSTIC DE L'ACCÈS À L'EAU POTABLE AU

QUARTIER I À BANGANGTE 23
CHAPITRE I : LES MANIFESTATIONS DU DEFICIT DE L'APPROVISIONNEMENT DU QUARTIER I À BANGANGTE EN EAU

POTABLE 24

I.1. CADRE INSTITUTIONNEL ET CONTRAINTES DE L'ACCÈS À L'EAU

POTABLE AU CAMEROUN 24

I.1.1- Contraintes de l'accès à l'eau potable 24

I.2. RÉACTIONS DES POPULATIONS DU QUARTIER I FACE AU DÉFICIT

D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE 25

I.3. TYPOLOGIE D'OUVRAGES D'ALIMENTATION EN EAU POTABLE

UTILISES AU QUARTIER I 28

I.3.1- Les différents types d'ouvrages 28

I.3.1.1. Les puits non aménagés (PNA) 29

I.3.1.2. Les puits sommairement aménagés (PSA) 30

I.3.1.3- Les puits aménagés (PA) 31

I.4. LES STRUCTURES EN CHARGE DE LA GESTION DE L'EAU DANS LA

VILLE DE BANGANGTE ET LEURS MISSIONS 35

I.4.1. Évolution du secteur de l'eau potable 35

I.4.2. De la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) à la Camerounaise des

Eaux (CDE) 35

I.4.3. La Société d'exploitation ou la société fermière (CDE) 36

I.4.4. La Cameroon Water Utilities Corporation (CAM WATER) 36

I.4.5. Le Ministère de l'Énergie et de l'eau 37

CHAPITRE II :LES CAUSES DU PROBLÈME DE L'APPROVISIONNEMENT DU

QUARTIER I EN EAU POTABLE 39
II.1. INFLUENCE DU MILIEU PHYSIQUE SUR LES RÉSERVES D'EAU

SOUTERRAINES DANS LA VILLE DE BANGANGTE 39

II.1.1. Influence des sols 39

II.1.1.1. Les sols minéraux bruts 39

II.1.1.2. Les sols ferralitiques 40

II.1.1.3. Les sols hydromorphes 40

II.1.2. Relief et géomorphologie 40

II.1.2.1. La position géographique 41

II.1.3. Le réseau hydrographique 42

II.3. Influence de la végétation sur les réserves d'eau souterraines 45

II.4. Influence du climat sur les réserves d'eau souterraines 45

120

II.4.1. Les « caprices du climat » 45

II.4.1. Les traits originaux du climat dans la région 46

II.6. LE FAIBLE NIVEAU DES REVENUS DES POPULATIONS 46

II.7. ÉTAT DES OUVRAGES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

AU QUARTIER I À BANGANGTE 49

II.8. LES FACTEURS ANTHROPIQUES DUS LA CROISSANCE

DÉMOGRAPHIQUE 52

II.8.1. Les facteurs anthropiques 52

II.8.1.1. Les aménagements agraires et mentalités paysannes 52

II.8.2. la croissance démographique 54

II.9. DIVERSITÉ DES ACTEURS ET MANQUE DE COORDINATION SUR LE

TERRAIN 54

II.10. ANALYSE SWOT DE L'APPROVISIONNEMENT DANS LA VILLE DE

BANGANGTE 56
II.11- ARBRE À PROBLÈME DU DÉFICIT D'APPROVISIONNEMENT DE LA

VILLE DE BANGANGTE EN EAU POTABLE 57

DEUXIÈME PARTIE : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS AU PROBLEME D'ACCES

DES POPULATIONS DU QUARTIER I À BANGANGTE EN L'EAU POTABLE 59
CHAPITRE III : CONSTRUCTION DES POINTS D'EAU AUTONOMES COMME SOLUTION AU PROBLEME D'APPROVISIONNEMENT DU QUARTIER I EN EAU

POTABLE 60

III.1.1. Comment persuader les populations de se rendre aux points d'eau collectifs

payants ? 62

III.2. DEVIS ESTIMATIF POUR LA CONSTRUCTION DES PUITS AMÉNAGÉS 68

III.3. DEVIS ESTIMATIF ET QUANTITATIF POUR LA CONSTRUCTION DES

FORAGES 73
III.4. COMMENT ACQUÉRIR LES SITES POUR LA RÉALISATION DE NOTRE

PROJET ? 76
III.5. ÉTUDE DE L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL DU PROJET DE CONSTRUCTION DES POINTS D'EAU ET D'ADDUCTION D'EAU POTABLE AU

QUARTIER I À BANGANGTE 78
III.6. LES BÉNÉFICES DE L'APPROVISIONNEMENT DU QUARTIER I EN EAU

POTABLE 79

III.6.1. Les bénéfices en termes de santé publique 79

III.6.2. Les bénéfices en termes d'économies de ressources financières pour les

ménages 80

III.6.3. Les bénéfices en termes de gain de temps 81

CHAPITRE IV : REDIMENSIONNEMENT DU RESEAU D'EAU POTABLE DE LA

VILLE DE BANGANGTE 82

IV.1. ESTIMATION DES BESOINS EN EAU DES POPULATIONS DE LA VILLE

DE BANGANGTE À L'HORIZON 2035 83

IV.2. CHOIX DE LA POMPE ÉQUIPEMENTS HYDRAULIQUES DE POMPES 85

IV.2.1- Calcul de la hauteur manométrique pour le débit de refoulement 86

IV.2.1.1. La pompe de refoulement : puissance à fournir 87

IV.3. 121

REDIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE REFOULEMENT 90

IV.3.1- LE REFOULEMENT 90

IV.3.1.1. Détermination du diamètre de la conduite de refoulement 90

IV.3.2. REDIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE REFOULEMENT R1-R2 91

IV.3.3. Réseau de refoulement R2- R3 95

IV.4. REDIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE DISTRIBUTION 101

IV.4.1. Distribution 101

IV.4.1.1. Les réseaux de distribution 101

IV.4.1.2. Réseau ramifié 101

IV.4.1.3. Réseau maillé 101

IV.4.1.4. Réseau mixte 102

IV.4.2. REDIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE DISTRIBUTION R2 - R1 103

IV.4.3. REDIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE DISTRIBUTION R3 - R2 107

IV.5. REDIMENSIONNEMENT DES RÉSERVOIRS DE STOCKAGE 110

IV.5.2 .Le stockage 110

IV.5.2.1. Emplacement du réservoir 110

IV.5.3. CALCULONS LE VOLUME DES RÉSERVOIRS A CONSTRUIRE A

BANGANGTE EN VUE DE RÉSOUDRE LE PROBLÈME D'EAU 112

CONCLUSION GÉNÉRALE 113

TABLE DES MATIÈRES 113

ANNEXES 113

Annexe1 : Questionnaire d'enquête . ..123

Annexe 2 : Attestation de recherche 128

Annexe 3 : Autorisation de recherche 129

Annexes

122

Annexe 1 : Questionnaire d'enquête

FICHE D'IDENTIFICATION DES POINT D'EAU

Nom de l'enquêteur :

date de l'enquête : ville quartier
Accessibilité du quartier 1 : facile ; 2 : difficile ; 3 : très difficile

Coordonnées GPS

N

E

Observation du point d'eau

1- Code du point d'eau : code du quartier

2- Quel est le type de point : 1 : puits avec pompe ; 2 : puits non aménagé ; 3 : forage ; 4 : source aménagé ; 5 : source non aménagé ; 6 : mini-réseau 7 : borne fontaine

3- Qui est le maître d'ouvrage du point d'eau ? (origine du financement, projet, ONG,

ministère, élite, commune, etc.) quelle année ?

4- Situation du point d'eau : 1 : école, 2 : hôpital

5- Quel est l'état de fonctionnement actuel du point d'eau ?

1 : fonctionnement normal 2 : en arrêt mais en panne depuis quand ?

3 : en panne depuis quand ? 4 : inachevé (explicite pourquoi, ce qui manque)

Le cas d'un puits

1- Quelle est sa profondeur totale ? mètres

Le cas d'un forage

1- Quelle est sa profondeur totale ? mètres

123

20-1- Si pompe, comme est son fonctionnement : 1 : manuel ; 2 : électrique ; 3

mécanique

20-2- Quel est le type de pompe ? (à main ; à pied)

6- Est-ce qu'elle tarie en saison sèche ? 1 : oui ; 2 : non

QUESTIONS POUR LES HABITANTS DU QUARTIER (zone d'étude)

Fiche N°2

1) Généralités.

2) Nom de l'enquêté / /.

3) Date de l'enquêté / /.

4) Numéro de la fiche / /.

5) Numéro de bloc / /.

6) connaissance du ménage.

7) Statut de la personne qui répond au questionnaire dans le ménage / /.

1- Chef de ménage 2- conjoint(e) du chef de ménage.

8) Année d'installation dans le quartier / /.

9) Genre du chef du ménage /____/ 1- Masculin 2- féminin.

10) Taille du ménage /_____/ 1- 1 à 3 enfants ; 2) 4 à 8enfants ; 3- plus de 10 enfants.

11) Niveau d'instruction du chef de ménage / / 1- n'a jamais été à l'école

2- primaire ; 3- secondaire ; 4- supérieur.

12) le chef de ménage exerce-t-il une activité ? /____/. 1-Oui 2- Non.

13) Si oui quelle est son activité principale ? / /.

1- Commerçant 2- Enseignants 3- agriculteurs 4- Chauffeur 5- Autres (à préciser)

124

14) Le revenu mensuel du chef de ménage! ! FCFA. 1- 5-10.000Fcfa 2- 10-

50.000Fcfa 3- 50-100.000Fcfa 4- plus de 100.000Fcfa.

Accès à l'eau

17) Avez-vous un branchement personnel au réseau de la CDE ? !____!1- Oui 2- Non

18) Si non pourquoi ?

19) Utiliser vous du moins l'eau de la CDE ? /____/ 1- Oui 2- Non.

20) Comment vous en procurez-vous ? !____! 1- en achetant chez le voisin 2- en achetant aux bornes fontaines

21- Pensez-vous que l'eau de la CDE est potable ? !____! 1 : oui ; 2 non

Pourquoi ?

22) Sinon Comment procédez-vous pour rendre l'eau fournie par la CDE

potable ?

23) Existe-t-il de bornes fontaines dans ce quartier? !____! 1- Oui 2- Non.

24) Si oui à quelle distance de votre domicile? !____! en mètres ou kilomètres

25- Quelle est la distance qui vous sépare du point d'eau le plus proche ? !____! mètres ou kilomètres

26- Que reprochez-vous aux services de la CDE : !____! 1 : les hausses des prix
du m3 2 : la qualité douteuse de l'eau ; 3 : les coupure intempestive!prolongées ; 4 : les lenteurs des services ; 5 : la complexité des circuits d'abonnement ; 6 : la suspension d'extension du réseau ; 7 : une gestion inadaptée à la réalité locale des masses ; 8 :la surfacturation des quittances de consommation d'eau ; 9 : la corruption ; 10 : autres (à

préciser)

27- Pour avoir l'eau potable dans ce quartier ou chez vous l'extension du réseau a été

faite par : 1 : la CDE ; 2 :vous-même ; 3 : les résidents associés ; année coût

_____ ; distance ; montant par personne ; total des personnes associés

pour faire l'extension

28- Que peuvent faire les pouvoir publics pour vous faciliter la tâche dans ce

domaine ? voire l'accès à l'eau potable de tous dans ce

125

quartier ?

Arrive-t-il qu'il manque de l'eau dans ce quartier ? /____ / 1- Oui 2- Non.

29- Si oui quelles est la fréquence des coupures ?

30- La durée?

30-Dans ce cas le ménage utilise-t-il une autre eau que celle de la CDE ? /____ / 1- Oui 2-Non.

31- Si oui d'où provient cette eau ?/____/ 1- d'une source 2- d'un puits 3- d'un forage 5-

autres à préciser / /.

32- y'a-t-il un puits dans votre concession? /____/ 1-Oui 2- Non.

33- Si oui de quel type de puits s'agit-il ? /____/ 1- puits non aménagé 2- puits sommairement aménagés 3- puits aménagés.

Fiche N°3

QUESTION AUX USAGERS DES POINTS D'EAU (03 usagers au moins par point d'eau)

1- code du point d'eau ?

7- Qui gère le point d'eau ? 1 : association du quartier ; 2 autres associations ou
ONG ; 3 particulier ; 4 commune ; 6 comité de développement de gestion ; 7 : autre à

préciser : cette responsabilité est-elle
encore assurée aujourd'hui ? Si non pourquoi, a quelle occasion et date

8- L'eau de ce point est-elle payante ? 1 : oui : 2 : non

3-1- Si oui combien coûte-t-elle ? FCFA/10 litres

9- Arrive-t-il qu'il manque de l'eau à ce point ? 1 : oui : 2 : non

4-1- Si oui quelles sont les périodes et la durée d'interruption ?

FICHE N°4 :

QUESTIONS AUX RESPONSABLES LOCAUX

Points d'eau communs

1- Existe-t-il des points d'eau commune(Borne-fontaine) dans le centre urbain

de Bangangté ? 1 : oui; 2 : non

1. a- Sinon pourquoi ?

1. b- Si oui combien de points d'eau commune comptent :

- le centre urbain de Bangangté ?

- le quartier I de Bangangté ?

2- Ses points d'eau sont-ils payants ? 1 : oui; 2 : non

2. a- Si oui combien coûte-t-elle ? FCFA/10 litres

3- Quelle superficie attribuez- vous aux points d'eau commun m2

4- A qui appartient le terrain sur lequel le point d'eau est installé ? 1 : Association

de quartier 2 autres association ou ONG ? 3 : particulier (volontaires)

4 : commune 5 : comité de développement 6 : autre à préciser

5- Quelles sont les causes de l'insuffisance de la desserte en eau potable dans la ville de

Bangangté ? ; ; 1: la croissance démographique 2: la ressource indisponible
ou insuffisante 3: les ouvrages hydrauliques vétustes 4: l'absence d'une plate-forme de concertation regroupant les différents acteurs du domaine de l'eau(acteurs locaux) 5: le milieu physique(forme du relief) 6: les différents modes de gestion de la ressource(irrigation,etc)

NB : vous pouvez cocher plus d'une réponse dans le cas où plusieurs réponses sont valables.

6- Quelles sont les solutions que vous envisagez afin remédier à cette situation ?

126

7- comment faire pour les rendre concrètes ?

8- 127

Comment est géré le point d'eau ? 1 : associations de quartier 2 : autres

associations ou ONG 3 : particuliers 4 : commune 8- comité de

développement 6 : aucun responsable 7 : la CDE 8 : autres à préciser

9- Combien de réservoir de stockage (château) compte la ville de Bangangté ?

9. a- Sont-ils tous fonctionnels ? 1 : oui ; 2 non

Sinon pourquoi ?

9. b- Combien d'entre-deux sont fonctionnels ?

Travaux entretien

4- Existe-il un planning d'entretien des points d'eau 1 : oui ; 2 non

5- Ce planning est-il respecté ? 1 : oui ; 2 non

6- quel est le rythme d'intervention ?

7- Qui est le responsable de l'entretien ?

1 : associations de quartier 2 : autres associations ou ONG 3 : particuliers 4 :
commune 8- comité de développement 6 : aucun responsable 7 : autres à préciser

9- Qui utilise l'eau ? 1 : famille du propriétaire ; 2 la population du quartier ;

3 : autre (à préciser)

10- En cas de panne quelles sont les initiatives qui sont prises pour réparer ou

réorganiser le point d'eau?






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984