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Licence Professionnelle Management
des Organisations
Spécialité
Gestion des Etablissements du secteur de la
Santé
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Mémoire
LA MALADIE D'ALZHEIMER
POUR UNE PRISE EN CHARGE HOLISTIQUE
La maladie d'Alzheimer engloutit malades et
aidants
Dominique SAVRY
Année universitaire 2007-2008 Promotion
3
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique2.png)
2
SOMMAIRE
PREAMBULE 3
INTRODUCTION 5
I. UN PROBLEME CLE : LE DIAGNOSTIC TROP TARDIF
6
A. QUELLES ALERTES 6
B. UN DIAGNOSTIC SPECIALISE UN PEU TROP TARDIF 6
II. UNE POLITIQUE PUBLIQUE TROUBLE 7
A. PARADOXE DU DISCOURS A LA REALITE 7
B. CONSTAT DE LA SITUATION ACTUELLE 7
III. UNE PROGRESSION IMPLACABLE QUI NECESSITE DES SOINS
GRADUES 10
A. BILAN : A QUEL NIVEAU DE DEGRADATION DU MALADE LA PRISE EN
CHARGE
HOSPITALIERE EST-ELLE NECESSAIRE? 12
B. L'INSTITUTIONNALISATION POUR QUI? 14
IV. LA PRISE EN CHARGE DANS L'INSTITUT 15
V. LE RAPPORT DU PROFESSEUR MENARD ET SES INCOHERENCES
22
VI. CONCLUSION 26
ANNEXES
L'HISTORIQUE DE LA MALADIE
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27
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LA RECHERCHE
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.29
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A. ETAT DES LIEUX
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29
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B. CONCLUSION DE L'ETAT DES LIEUX
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31
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LES BESOINS D'APRES MASLOW ET HENDERSON
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.32
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A. PYRAMIDE DES BESOINS DE MASLOW
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32
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B. CONCEPT DE SOINS DE VIRGINIA HENDERSON
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.33
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TOILETTE EVALUATIVE
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34
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A. TOILETTE AU LAVABO
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34
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B. TOILETTE EVALUATIVE 1
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35
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C. TOILETTE EVALUATIVE 2
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D. BALNEOTHERAPIE
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37
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E. SNOEZELEN
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TESTS NEUROLOGIQUES
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39
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A. MINI MENTAL SCORE (MMS)
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39
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B. TEST DES CINQ MOTS
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40
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C. TEST DE L'HORLOGE
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41
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GROUPE ISO RESSOURCES (GIR)
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42
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ETUDE PERSONNELLE
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43
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CHARTE
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BIBLIOGRAPHIE
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SITOGRAPHIE
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46
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GLOSSAIRE
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47
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![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique3.png)
3
PREAMBULE
Le soin en gériatrie est une relation complexe et
fragile, il faut individualiser le soin à chaque patient, dans le
respect de sa personne, de son histoire.
L'institutionnalisation des malades Alzheimer dans une
structure spécialisée dispense à chaque instant une prise
en charge adaptée du patient et contribue au soulagement de
l'aidant.
Mon année de préparation au diplôme
« Licence de management et gestion des organisations dans le secteur de la
santé », se déroule pour moitié à l'IUT et
pour moitié dans un établissement de santé. Ma formation
me conduit dans un institut spécialisé dans l'accueil des malades
diagnostiqués Alzheimer. Mon année d'étude au coeur de
cette pathologie m'a fait découvrir cette maladie et l'importance de la
prise en charge des malades, de comprendre les difficultés et
l'épuisement de l'aidant naturel, car avant le placement en institution,
le malade est maintenu à son domicile durant une période variant
entre deux et quatre ans.
Le malade nécessite une surveillance de chaque
instant. En outre il est fondamental de ne pas se borner au nursing et de
solliciter ses capacités restantes afin de conserver son autonomie, le
respect et la qualité de vie, de contribuer à la reconnaissance
de l'autre, à l'estime de soi.
Pour cela l'animation est essentielle. Un projet de vie
individualisé a été mis en place, chaque jour une
équipe de professionnels s'emploie à apporter à la
personne âgée des soins pluridisciplinaires
(psychomotricité, psychologie, orthophonie,
kinésithérapie). La participation des familles aux
activités reste essentielle, car cela leur permet de conserver leur
rôle d'aidant tout en laissant aux soignants prendre en charge leur
parent dans les périodes les plus difficiles.
Deux fois par semaine l'équipe médicale,
paramédicale et le personnel soignant se réunissent et analysent
l'évolution de la maladie chez les résidents afin d'adapter les
actions de soins. Ces réunions participatives entraînent une
collaboration et une écoute mutuelle dans l'observation de l'autre
d'où émane l'action. Le combat quotidien de ces professionnels
est la qualité des soins et l'humanitude1.
1 Une certitude de l'humaniste, soit l'humanitude.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique4.png)
4
La personne est toujours un cas unique, c'est pourquoi le
médecin a besoin de connaître l'historique familial et personnel
du malade. Ces informations permettent de mieux comprendre certaines
réactions du patient.
En assistant à ces réunions, j'ai appris la
nécessité de chaque profession auprès de ces personnes
âgées, j'ai également compris pourquoi un tel arsenal de
techniques était déployé.
J'ai vu des malades prostrés à leur
arrivée dans l'établissement. A force de sollicitation et
stimulation des professionnels et des soignants, ces personnes sont venues
participer aux animations, elles se retrouvaient socialisées, leur
visage s'éclairait. L'investissement des professionnels est
récompensé quotidiennement ; une manifestation verbale, un
regard, un sourire, car la communication a plusieurs moyens.
Les malades d'Alzheimer sont très fragiles. Le
projet de vie englobe une alimentation adaptée, d'une toilette
enveloppante non agressive, la qualité du sommeil, une
déambulation libre, le suivi de l'état cognitif et psycho
comportemental ainsi que le suivi d'autres pathologies que certaines personnes
peuvent développer.
Je reviens sur la coopération des familles dans le
projet de vie. Il s'agit d'informer les aidants et faire participer ceux qui le
désirent aux actions mises en place concernant leur parent.
Enfin lorsque le malade est confié à
l'institution, l'aidant est à bout de force, il est dépressif et
cependant cette solution ultime le culpabilise. Cette implication lui permet de
ne pas se sentir trop éloigné de l'être cher et d'admettre
que les prestations de l'institution sont efficientes et
sécurisantes.
L'établissement ouvre un éventail d'horaires
de visite et de permanence téléphonique illimité. Son
accès est sécurisé par un digicode. Cette volonté
de liberté exprimée par la direction envers les familles et les
résidents construit les bases de la prise en charge.
Les familles peuvent venir à n'importe quel moment
rendre visite à leur proche, cette facilité est très
appréciée. La permanence téléphonique est
utilisée par les familles lorsque celles-ci se trouvent à
l'étranger ou bien quand l'état de santé du malade devient
préoccupant. Cette procédure démontre l'importance qui est
donnée à la préservation des liens malade/aidant.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique5.png)
5
INTRODUCTION
Pourquoi le discours des politiques est-il si loin de la
réalité ?
La maladie d'Alzheimer fait peur. Elle angoisse les malades
eux-mêmes et effraye la société.
Cette affection chronique évolutive incurable bouscule
notre conception rationaliste, linéaire de la maladie et du soin.
Près d'un million de personnes en France sont atteintes de cette
pathologie.
Déclarée grande cause nationale 2007, mise en
exergue dans les précédents plans de politique de santé ;
qualifiée des pouvoirs politiques comme une pathologie à
dépendance élevée, les malades et les proches attendent en
vain les aides annoncées.
Pour résister à l'envahissement du malade dans
leur quotidien, les aidants requièrent du répit. Le syndrome du
malade Alzheimer est éprouvant. L'accès à des structures
permettrait de lever la charge de l'aidant pour qu'il retrouve les ressources
essentielles à son rôle d'accompagnement.
L'importance des aidants familiaux a aujourd'hui une dimension
considérable et occupe l'espace public. Leur santé physique et
mentale sont en péril.
C'est un problème de santé publique. La mise en
place de structures de répit devient urgente.
La dignité est outragée avec
l'épuisement, l'isolement, l'anonymat, l'usure du temps. Cette
dignité doit être défendue.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique6.png)
6
I- UN PROBLEME CLE : UN DIAGNOSTIC TROP TARDIF
A. QUELLES ALERTES
Le diagnostic de la maladie est souvent tardif, en moyenne
entre vingt quatre et trente mois après le début des
symptômes identifiés par les proches. Les troubles de la
mémoire sont souvent prosaïsés2 par le malade, la
famille et le médecin. Les principaux signes d'alerte sont les
difficultés rencontrées dans les quatre activités
suivantes :
1. La conduite automobile
2. L'utilisation du téléphone
3. La gestion du budget
4. La gestion des traitements médicaux
Le bilan posé et afin de ne pas commettre d'erreur de
diagnostic, le médecin s'obligera à éliminer des troubles
curables : ioniques, glycémiques, audition, infectieux,
iatrogènes, dépressifs, cardio-vasculaires, etc.
Les trois outils importants utilisés pour le diagnostic de
la maladie d'Alzheimer sont :
1. Le test de Folstein ou Mini mental Score (MMS)3
2. Le test de l'horloge
3. Le test des cinq mots
B. UN DIAGNOSTIC SPECIALISE UN PEU TROP TARDIF
Néanmoins, un examen neurologique et surtout
neuropsychologique minutieux est réalisé par un neurologue,
gériatre ou psychiatre. Il permet au spécialiste d'établir
un diagnostic fiable (90%). De ce diagnostic découlent des
conséquences thérapeutiques et sociales spécifiques tant
pour le patient que pour son entourage.
2 Attitude qui consiste à dédramatiser une
pathologie. L'angoisse par un proche, ainsi que la capacité à
restaurer imaginairement la personnalité familière. Le
déni de la maladie retarde le début des soins.
3 Tests neurologiques en annexe
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique7.png)
7
II- UNE POLITIQUE TROUBLE
A. PARADOXE DU DISCOURS A LA REALITE
Cette maladie neurodégénérative touche
aujourd'hui 860 000 personnes en France. Ce sont 225 000 nouveaux cas chaque
année. Elle est déclarée grande cause nationale 2007.
La prévalence globale de la démence est de 4,3 %
(500 000 cas) et celle de la Maladie Alzheimer de 3,1 % (250 000 à 350
000 cas). La maladie d'Alzheimer représente donc plus de 70% des
démences en France. Les autres démences sont les démences
vasculaires (10 %) et les mixtes (20 %). La prévalence des
démences augmente avec l'âge passant de moins de 3 % entre 65 et
69 ans à plus de 30 % après 90 ans. Il en est de même pour
la maladie d'Alzheimer dont la prévalence passe de 1 % entre 65 et 69
ans à plus de 15 % au delà des 85 ans. Le nombre de malades
d'Alzheimer pourrait atteindre 1,3 million en 2020 et 2,1 millions en 2040.
B. CONSTAT DE LA SITUATION ACTUELLE
Des chiffres alarmistes et alarmants, d'autant que la prise en
charge des malades s'avère aujourd'hui menacée par la
décision de fermeture de lits en gériatrie sur le territoire
français. Au cours de ces dernières années4,
différents types de service ont été créés
pour permettre des moments de répit aux proches : accueil de jour
(service qui se développe le plus rapidement), accueil de nuit,
hébergement temporaire, garde itinérante de nuit... Mais faute
d'un financement suffisant, ces structures ont du mal à se mettre en
place ; l'aide n'est donc pas effective sur tout le territoire.
L'offre de soins est inadaptée5 à
l'ensemble des besoins des personnes malades et de leurs proches.
L'étude met en évidence l'existence de fortes disparités
territoriales dans l'offre de prise en charge des personnes atteintes de la
maladie d'Alzheimer. Ces difficultés sont accrues par le manque de
coordination entre le secteur sanitaire et le secteur médico-social et
de façon générale entre les différents acteurs
intervenant dans la prise en charge de la maladie.
4 Source :
http://www.
cite-science.fr/Alzheimer vivre avec.
5 Source :
http://www.étude de l'Office
parlementaire d'évaluation des politiques de santé.
Cette situation ne semble donc pas de nature à garantir
une prise en charge de qualité qui réponde à l'ensemble
des besoins des malades et de leur entourage.
Nous sommes aujourd'hui dans une situation totalement
paradoxale : l'administration ferme des lits ce qui conduit à une
situation de carence. Il faut en effet attendre près d'un an à
une famille pour obtenir une place en établissement hospitalier. Mettre
en place des structures d'accueil de jour pour les malades qui permettent aux
aidants de conserver leur activité professionnelle, de se reposer et de
faire face aux problèmes posés par ces maladies, est toujours une
priorité, et devrait faire partie des services de proximité d'une
commune. Le nombre de places d'accueil de jour est faible, et les structures
autonomes pratiquement inexistantes. La maladie d'Alzheimer est
désormais reconnue sur la liste des affections de longue durée
(ALD), mais ceci n'a rien changé sur le terrain en termes de
dépenses propres à l'accueil de jour.
Structures d'accueil temporaire des malades6,
travailleurs à domicile... Pendant trois jours, une trentaine de pays
ont rapporté leurs expériences de tous les dispositifs qui
permettent de soulager l'entourage, notamment dans le cadre de la maladie
d'Alzheimer, en croissance épidémique dans les pays riches. De
quoi mesurer le retard français, et le décalage entre les
discours politique et la réalité.
En Suède, un des pays leaders dans la prise en charge des
malades et dans l'aide aux aidants, les systèmes de répit sont
multiples.
En Angleterre, où la première loi pour les
aidants a été votée en 1995, les spécialistes en
sont à faire le bilan des multiples structures d'accueil temporaires
existantes, pour déterminer les plus adaptée.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique8.png)
8
6 Source :
http://www.conférence de
presse du 13 février 2008
senior.plus.fr
La Conférence nationale des directeurs
généraux de CHU, -la Conférence nationale des directeurs
de Centres Hospitaliers, -la Conférence nationale des directeurs
d'EHPAD, -l'Union nationale interfédérale des oeuvres et
organismes privés sanitaires et sociaux (UNIOPSS).
En France, où les deux tiers des malades vivent
à domicile, la maladie d'Alzheimer a été labellisée
«grande cause nationale 2007». Depuis 2001, la création de
multiples places d'hébergement est régulièrement
annoncée, dans le cadre de plans spécifiques ou à
l'occasion du plan «solidarité grand âge». Les proches
de ces malades devraient aussi bénéficier, à partir de
janvier 2007, des «congés dépendances» (congés
sans solde de trois mois), annoncés en juillet à la
conférence de la famille. Durant cette période de trois mois, la
perte totale de revenus est rarement possible à assumer pour la famille.
Dans un rapport de la DGAS7, il est rappelé que la population
atteinte de la maladie d'Alzheimer se situe à 75% dans la tranche
d'âge de plus de 65 ans. Les aidants naturels sont à 72% les
conjoints, ces derniers n'étant plus en activités, cette mesure
ne les concerne pas.
Mais si l'Alzheimer est omniprésent dans le discours
politique, la difficulté est toujours la même pour les familles.
Des inquiétudes importantes sont exprimées par l'ensemble des
organisations et associations du secteur quant à l'insuffisance des
garanties de financement du nouveau Plan Alzheimer, alors même que les
précédents n'ont pas été réalisés
(Plan solidarité grand âge et l'absence de retour du suivi des
Plans Alzheimer). Des attentes fortes concernant la création d'une
nouvelle branche de protection sociale dite « 5eme
risque » demeurent.
Actuellement, les urgences deviennent le seul recours
possible. Les structures d'accueil de jour sont rares et il est donc
très difficile d'y obtenir une place. L'hôpital de jour
nécessite une prescription médicale mais la prise en charge des
personnes malades est d'une ou plusieurs journées par semaine, durant
une période limitée. L'aide à domicile prévoit un
maximum de vingt heures par semaines, et le SSIAD (Service de Soins Infirmiers
A Domicile) ne répond toujours pas aux besoins quantitatifs ; les listes
d'attente dans certains SSIAD sont de six mois à un an.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique9.png)
9
7 Source :
http://www. Direction
Générale de l'Action Sociale - rapport d'octobre 2007
III- UNE PROGRESSION IMPLACABLE QUI NECESSITE DES SOINS
GRADUES
Il existe deux types de lésions dans la maladie
d'Alzheimer : la dégénérescence neurofibrillaire et la
plaque sénile qui précédent la perte neuronale (mort des
cellules du cerveau) et la destruction de leur connexion (les synapses). Deux
protéines sont constitutives de ces lésions : la protéine
ß amyloïde et la protéine tau. A ce jour, des débats
divisent les chercheurs pour savoir laquelle de ces deux protéines est
responsable de la maladie d'Alzheimer ; il semblerait que ce soit
l'intervention des deux protéines qui caractériserait cette
maladie.
La mutation du gène codant pour le précurseur de
la protéine amyloïde (situé sur le chromosome 21) ou la
surexpression de celle-ci (comme en cas de trisomie 21) conduisent à des
dépôts anormaux qui précipitent au coeur de la plaque
sénile. Les plaques séniles seraient les premières
lésions à apparaître dans la maladie d'Alzheimer à
un stade où il n'y a pas encore de détérioration
intellectuelle. La phosphorylation anormale de la protéine tau au cours
de la maladie d'Alzheimer est responsable de la
dégénérescence neurofibrillaire et de la mort
neuronale.
Cet événement survient plus tardivement dans
l'évolution de la maladie et suit un parcours systématisé
au niveau des aires du cerveau. Il y a une cohérence anatomoclinique
expliquant les manifestations cliniques de la maladie : la progression du
déficit intellectuel est liée à l'atteinte de nouvelles
aires corticales. Les premières lésions commencent dans le cortex
entorhinal, région qui sert d'interface entre les aires associatives et
le centre de la mémoire (hippocampe). Elles progressent ensuite vers les
aires d'associations multimodales, stade où apparaît la
démence puis s'étend aux aires unimodales et aux aires
primaires8.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique10.png)
10
8 Source :
http://www.agevilage.com/article-853-1-bien-veillir.htlm
2008
L'évolution de la maladie peut être
déclinée en trois étapes :
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique11.png)
11
Etape 1
+ Pertes de mémoire qui gênent le suivi d'un travail
ou l'accomplissement des taches domestiques
+ Oubli des noms des choses simples comme le beurre ou le lait +
Troubles de reconnaissance des chiffres et des nombres + Perte
d'intérêt pour des activités ou des plaisirs habituels
+ Perte du sens commun qui amène à faire les
courses en robe de chambre
Etape 2
+ Incapacité à reconnaître des amis ou des
proches
+ Errances sans but, perte du sens de l'orientation sur des
parcours en principe évidents
+ Incapacité à accomplir des actes courants de la
vie quotidienne comme s'habiller, se nourrir, se brosser les dents
+ Délires, hallucinations + Insomnies
Etape 3
+ Perte totale de mémoire
+ Incapacité à reconnaître les membres de sa
propre famille
+ Perte de la reconnaissance des mots. Mais la musique, le
toucher, le contact visuel éveillent des réactions
+ Difficultés à manger, à avaler
+ Incapacité vis-à-vis de tous les actes de la vie
quotidienne: se laver, s'habiller, se nourrir, se déplacer...
+ Alitement permanent
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique12.png)
12
La maladie d'Alzheimer développe des troubles très
sévères comme l'apathie. Ce symptôme comportemental peut
aussi associer d'autres troubles importants tels que :
? L'agitation, la dépression, l'anxiété
? L'euphorie, la désinhibition
? L'irritabilité, une déambulation inhabituelle,
fugue ? L'insomnie, la modification de l'appétit
Le risque de réification, insidieux, lié
à l'aggravation du processus pathologique. Le syndrome
aphaso-apraxo-agnosique dont les malades sont victimes, outre la
non-identification des êtres chers, a pour effet la disparition de la
communication verbale. La parole humanise même les corps les plus
dégradés. Le danger est que les malades soient
réifiés, c'est-à-dire transformés en « chose
».
A. BILAN: A QUEL NIVEAU DE DEGRADATION DU MALADE LA
PRISE EN CHARGE HOSPITALIERE EST-ELLE NECESSAIRE ?
La prise en charge des malades par l'aidant familial
représente une charge de travail de cinquante cinq heures de travail par
semaine exclusivement consacrées à la personne au stade
avéré de la maladie et de soixante cinq heures par semaine au
stade avancé9.
Les troubles du comportement, comme l'agitation ou le
délire, ont lieu de jour comme de nuit. La déambulation peut
durer plusieurs heures, le comportement répétitif de marche et de
déplacements incessants, non contrôlable et à risque pour
le malade, sans période privilégiée au cours des vingt
quatre heures. L'enfermement est un des facteurs favorisant la
déambulation. La personne la plus proche doit sans cesse être sur
le qui-vive. L'aidant est constamment sur le fil, voire en état de
crise, particulièrement aux stades aigus de la maladie.
Le lieu de vie même modifié ne peut s'adapter aux
actes délirants et violents du malade.
9 Source : Alzheimer : un autre regard page 63 - Emmanuel
Hirsh/Robert Moulias Editions Vuibert 2007
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique13.png)
13
Lorsque l'on modifie le cadre de vie, qui est fondamental chez
une personne démente, le risque incontournable est la perturbation,
désorientation et un sentiment de persécution.
Au stade avancé de la maladie, le malade ne fait plus
sa toilette et refuse qu'on la lui fasse, il se sent agressé et devient
lui-même agressif.
Le malade souvent âgé développe d'autres
pathologies, qui constituent une charge supplémentaire pour l'aidant.
Les tâches quotidiennes et les soins s'amoncellent pour l'aidant.
Une formation de deux jours par an est proposée aux
aidants ; mais comment accéder à cette offre10
lorsqu'on est dans l'impossibilité de s'absenter parce qu'il n'y a pas
de suppléance, pas de solution de répit ? Comment accéder
à cette offre, lorsqu'on est soi-même un aidant familial souvent
âgé, épuisé, laminé par le chagrin, la
lourdeur et le poids du temps ? Et que peut-on espérer apprendre en deux
jours quand on connaît le nombre de professionnels nécessaires
pour prendre en charge un malade en institution ?
L'aidant subit des ruptures quotidiennes. Il perd toute
relation avec les voisins, ses amis, il entre dans une désocialisation
totale. Des signes d'épuisement physique et psychologique se manifestent
alors chez l'aidant.
On parle du « mort vivant », « deuil
anticipé », « deuil blanc ». Ces expressions montrent
combien les symptômes sévères de la maladie prennent une
place obsédante dans la vie des proches. Cette logique de mort
constamment présente, redoutée et espérée en
même temps chez l'aidant.
Les aidants sont exposés plus que d'autres personnes
à une « morbidité satellite » de l'épuisement
physique et moral11 favorisant une rupture entre le désir de
prise en charge à domicile et l'institutionnalisation. La
mortalité des conjoints de malades Alzheimer est supérieure
à 60% à celle de leurs contemporains12. Il est presque
aussi dangereux d'être conjoint de dément que d'être
frappé de cette maladie. La santé de l'aidant est un vrai
problème de santé publique.
10 Source : Alzheimer : un autre regard page 65 - Emmanuel
Hirsh/Robert Moulias Editions Vuibert 2007
11 Source : ABC C.Hazif-Thomas, P.Thomas page 16 Dictionnaire du
patient Alzheimer 2003
12 Source : Alzheimer : un autre regard page 50 - Emmanuel
Hirsh/Robert Moulias Editions Vuiber 2007
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique14.png)
14
Ci-dessous le schéma des champs thématiques des
conséquences de l'évolution de la maladie sur le malade
lui-même et sur l'aidant.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique15.png)
Déficit cognitif et sensoriel
Altération de la qualité de vie
Inadéquation du milieu de vie
Stress et épuisement
de l'aidant
Troubles du comportement, agitation,
agressivité, déambulation etc.
Risque de chute - risque de fugue
B. L'INSTITUTIONNALISATION POUR QUI ?
L'Etablissement d'Hébergement pour Personnes
Agées Dépendantes « EHPAD » privé,
spécialisé dans l'accueil des malades Alzheimer reste la
dernière solution. L'accès à ces établissements
implique des ressources financières importantes. En effet, ces instituts
sont coûteux, souvent les revenus du malade ne couvrent pas la
totalité des frais. Des organismes d'aide tels que l'APA «
Allocation Pour l'Autonomie » et l'APL « Aide pour le Logement »
apportent un complément financier. Généralement la famille
doit apporter sa contribution. Cette solution n'est donc pas accessible pour
tous.
Quand l'aidant enfin décide d'institutionnaliser son
proche, ce n'est pas sans douleur, malgré l'état
d'épuisement moral et physique, il pense encore qu'il aurait pu aller
plus loin. Ce raisonnement est dû à un état
dépressif qui interdit tout discernement.
L'entrée en institution des malades Alzheimer se doit
d'être rassurante vis-à-vis des malades et aussi envers les
aidants, ce nouveau foyer est souvent le dernier. L'accueil doit être
entouré de garanties éthiques.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique16.png)
15
IV- LA PRISE EN CHARGE DANS L'INSTITUT
L'admission d'un patient au sein de l'institut s'articule en deux
étapes :
? La première étape est l'entretien avec la
famille et le médecin gériatre. Les professionnels de
santé recueillent des informations sur le patient, son histoire, son
vécu. Ces renseignements facilitent la prise en charge du malade, le
respect du rythme de vie, le maintien des repères, la prise en compte de
ses desideratas s'ils sont réalisables.
? La deuxième étape, le médecin
gériatre et la psychologue examinent le malade. Ils lui proposent une
série de tests afin d'évaluer son GIR13 et adapter le
projet de vie. Une visite de son nouveau lieu de vie lui est
proposée.
Le concept architectural réside dans une ergonomie
originale. L'agencement des locaux s'éloigne des schémas
hospitaliers et hôteliers et privilégie un fonctionnement de type
familial.
Cette réalisation a été confiée
à des architectes spécialisés dans le domaine de la
maladie d'Alzheimer. La composition des locaux est basée sur
l'idée de vastes appartements en communication directe les uns avec les
autres. La résidence comprend trois étages, soit un appartement
par étage. Ce contexte s'apparente conceptuellement à un contexte
de service de maintien à domicile collectif. L'espace de vie
intérieur et extérieur avec un accès libre à un
parc clos sécurisé accorde une totale liberté aux malades.
Pour les phases de déambulation propre à la pathologie, les
malades peuvent marcher à leur gré.
13 GIR : (Groupe Iso Ressources) représente le
degré ou la classification de dépendance d'une personne
(détail en annexe)
Le schéma suivant représente l'architecture type
d'un appartement. L'appartement à une couleur particulière pour
permettre aux résidents de se repérer plus facilement. Les
centres de vie plus lumineux constituent un espace de convergence où
l'on trouve toujours une personne pour se rassurer.
Architecture type d'un appartement
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique17.png)
CUISINE
THERAPEUTIQUE
CENTRE DE VIE
D'ACTIVITES
INFIRMERIE
SALLE
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique18.png)
16
Les chambres sont situées autour de l'espace de vie.
Le centre de vie climatisé favorise le lien social
regroupant les résidents autour des trois repas quotidiens et des
animations journalières fédérées par le
personnel
La salle d'activité sert de bibliothèque,
d'ateliers mémoire, chant et musique, et pour la
psychomotricité
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique19.png)
17
Dans un environnement parfaitement adapté à la
pathologie, la prise en charge des malades par une équipe
pluridisciplinaire adhérant au projet de vie individualisé qui
consiste à mettre en exergue les capacités restantes des
malades.
Tous les intervenants professionnels soignants qui exercent au
sein de l'institut ont reçu des formations spécifiques telles que
les apprentissages rassemblés sous le concept d'«
humanitude14 ». Ce concept vise une meilleure
prise en charge du malade. Les gestes du soin sont tous imprégnés
d'une éthique relationnelle qui leur donne un sens profond pour le
malade. La bientraitance est au coeur de la relation soignant/malade. La
qualité de vie des malades se décline en cinq points :
? Respect du rythme de vie, maintien des repères ?
Participation aux activités en fonction de leur souhait ? Prise en
charge adaptée à l'état de santé du malade ?
Stimulation cognitive
? Prise en charge de la douleur, de l'incontinence, des soins
palliatifs
Chaque jour le médecin gériatre dresse un bilan
sur les évolutions pathologiques des malades. Une personne
dépressive peut également déclarer un syndrome
démentiel. Dans ce cas, un traitement d'urgence est administré au
malade pour palier à la crise de démence et le suivi est
très rigoureux. Au fur et à mesure le traitement est
diminué ou augmenté suivant le cas. Beaucoup de patients
souffrent de multi-pathologies douloureuses. Une équipe douleur a
été créée regroupant deux aides soignantes et le
médecin. Les infirmières surveillent les patients afin de
déceler d'éventuels problèmes et d'apporter rapidement le
soin nécessaire.
Le suivi clinique individuel est lié au programme de la
psychomotricienne, qui a pour philosophie de considérer la personne dans
sa globalité. Cette philosophie contribue à
l'épanouissement du malade, au travers de son corps, toujours en tenant
compte de sa pathologie, de ses difficultés, de ses capacités, de
sa personnalité.
Lorsque les troubles du comportement et de communication
verbale sont à un stade avancé, alors le corps s'exprime et
agit.
14 Humanitude : Méthodologie de soin Gineste-Marescotti
c'est La "Philosophie de soins de l'humanitude" basée sur les concepts
de Bientraitance, de Règles de l'Art dans le soin.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique20.png)
18
Dans un corps douloureux et fatigué, l'apport de
l'aisance et du confort physique produit un soulagement et une détente
visibles quasi immédiatement. La thérapie psychomotrice consiste
à restaurer une enveloppe corporelle et mentale.
L'objectif est de susciter le désir de mettre son corps
en action, la perception sensori-motrice est une fonction qui persiste
malgré la pathologie. La création d'ateliers a été
mise en place, ils se présentent en quatre supports :
Atelier motricité où sont proposés de
simples mouvements avec ou sans matériel. La dynamique de groupe est
importante : c'est un moment de socialisation, de communication et
d'échange d'un ressenti.
Atelier sensoriel où sont mis en scène des
éléments concrets et réels (fruits, tisanes, galets,
sable, etc.) ; les patients regardent, touchent, goûtent,
écoutent. De cet atelier émane un plaisir. La
spontanéité d'expression verbale et infra-verbale se
réalise par des manifestations physiques et verbales. Cela met en avant
la mémoire kinesthésique15, olfactive, gustative,
visuelle et auditive.
Atelier chant/rythme pratiqué en groupe a pour fonction
de donner une place à chacun et d'exister pour ce qu'il fait,
création individuel de rythme ou chant de groupe. Les mélodies
anciennes servent de supports, il y a une détente musculaire faciale,
une respiration calme, une mémoire qui ressurgit du plus profond de
soi.
Atelier expression corporelle, les supports sont la danse
folklorique ou encore les fables de la Fontaine. La
kinésithérapeute travaille en binôme avec la
psychomotricienne sur cette activité. La conjugaison des deux
spécialités amène dans la douceur certains patients
à effectuer des mouvements qu'ils refusaient de faire pendant leur
séance de soins rééducatifs.
Des rencontres intergénérationnelles sont
organisées avec des classes de maternelle et de primaire. Ce travail
particulièrement riche sur un plan psychique, où dans le regard
de l'autre on y puise la valorisation de soi. Des séances ont lieu
environ une fois par mois avec l'orthophoniste toujours basées sur la
communication.
15 Kinesthésique : de kinesthésie : sensation du
mouvement et de la position des différents membres
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique21.png)
19
Une animation appelée « atelier clown » en
collaboration avec l'animatrice et la psychologue entraîne le
résident à communiquer de différentes manières
(corporelle, tactile, verbale), à se libérer de ses
émotions.
Les responsables d'appartements (aides soignantes) participent
aux animations en liaison avec le calendrier (anniversaires, fêtes des
résidents). Les lieux de vie sont décorés en fonction de
l'évènement. La confection de gâteaux, crêpes, bugnes
suivant l'éphéméride. Toutes ses attentions amènent
beaucoup de chaleur humaine aux malades.
Les aides soignantes ont un rôle important. Elles sont
circonspectes avec le malade, notamment pendant la toilette, un moment
difficile où la dignité des personnes doit être
préservée. La nudité est abordée avec beaucoup de
respect, la toilette doit être ressentie par le malade comme un soin
enveloppant et non un acte agressif. Des formations spécifiques ont
été dispensées pour cette prise en charge. Ce soin est
prodigué selon un protocole de toilette au lavabo et de toilette
complète avec une prescription de soins de nursing16. Un
document dûment rempli en fin de soin rejoindra les autres rapports
d'évaluation dans le dossier du patient.
Les réunions participatives hebdomadaires avec
l'équipe médicale et paramédicale permettent
d'évaluer l'efficacité des soins. Les diverses données
sont colligées, le dossier du patient est analysé, le bilan exact
de son état est dressé. Les données sont saisies sur un
logiciel où un tableau illustratif met en évidence
l'évolution de la pathologie. Des plans d'actions sont
élaborés, de nouveaux protocoles sont définis. Des
tableaux symboles permettent une visibilité immédiate de
l'état du patient.
La collaboration de tous les intervenants (psychomotriciennes,
psychologues, kinésithérapeutes, infirmières,
médecin, aides-soignantes) est essentielle et c'est dans cet
échange qu'émane le projet de vie individualisé.
Il résulte de ce projet de vie la mise en exergue
de la notion de droit et de dignité.
16 Document toilette évaluative en annexe
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique22.png)
20
Les diagrammes17 réalisés ci-dessous
permettent d'évaluer les niveaux de soins nécessaires
pour la prise en charge des pathologies dans une population à
un moment donné. Ils décrivent la situation clinique de la
personne et mesurent un certain nombre d'indicateurs, données
utilisables au niveau d'un individu.
En dehors de toute ambition épidémiologique, ils
constituent un bon instrument de description synthétique de
l'état de santé d'une personne.
FIGURE 1
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique23.png)
FIGURE 2
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique24.png)
17 Diagrammes créés par Dominique Savry extraits
d'une étude sur l'évaluation des fonctions psycho-cognitives (en
annexe)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique25.png)
21
L'établissement est équipé d'un espace
Snoezelen18. « Snoezelen c'est vivre à travers la
sensorialité du corps avec toute personne aussi limitée soit-elle
dans son intégrité physique ou mentale ».
Ces espaces proposent des expériences variées
stimulant les sens primaires dans une atmosphère de confiance et de
détente. Ils deviennent ainsi lieu de convivialité, de respect
mutuel, d'écoute. Pour les personnes qui ne sont plus en mesure de
s'investir dans une activité gratifiante, les espaces Snoezelen
redonnent de l'importance à des choses simples.
Une balnéothérapie permet un bienfait
thérapeutique pour soulager, par exemple, les douleurs musculaires, les
rhumatismes. L'eau a un effet tranquillisant, mais elle permet aussi un
processus d'enveloppement de la personne. Pour les patients souffrant de
sécheresse cutanée, des huiles essentielles sont rajoutées
au bain.
18 Le concept Snoezelen est né aux Pays-Bas dans les
années 1970 à l'initiative de deux psychologues. Il consiste en
la mise en éveil des sensations physiques. Cette approche, initialement
destinée à l'accompagnement de personnes atteintes de
problèmes d'apprentissage et de communication se développe de
plus en plus dans les établissements pour personnes âgées
en perte d'autonomie où le bénéfice est visible tant pour
les résidents que pour les soignants.
*Photos de la balnéothérapie et de l'espace
snoezelen (en annexe)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique26.png)
22
V- LE RAPPORT DU PROFESSEUR MENARD ET SES
INCOHERENCES
La lutte contre la maladie d'Alzheimer a été
déclarée Grande Cause Nationale de l'année 2007. Le
gouvernement a nommé une Commission Nationale chargée de
l'élaboration du « plan Alzheimer » présidée par
le Professeur Joël Menard.
Le Professeur Joël Menard a remis, le 8 novembre 2007, au
président de la République le rapport de la Commission comportant
des propositions et des mesures relatives à la mise en oeuvre du plan
national Alzheimer 2008-2012.
Parmi ses propositions et mesures, certaines sont
contradictoires et/ou irrationnelles :
? 40% des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer à
un stade évolué souhaitent leur maintien à
domicile19
Je rappelle qu'au niveau évolué de
cette pathologie, le malade n'est pas en mesure d'exprimer sa
décision.
Mesure 3020
préconise la réalisation d'un diagnostic sur le
logement par un psychomotricien ou un ergothérapeute, afin d'apporter
des conseils techniques en rapport de la pathologie sur l'adaptation et
l'équipement du logement.
Les préconisations de cette mesure, ne
règlent pas les problèmes liés à la pathologie
comme les crises de démences, la déambulation. La surface moyenne
des lieux de vie des personnes âgées est d'environ 65m2
21.
19 Source : rapport Ménard page 22
20 Source : rapport Ménard page 52
21Source : Enquête de l'INSEE publiée en
mars 2003
http://www.inse.fr/recensement/resultztd/premiers-resultats-recensement.htm
Mesure 3722 Renforcement des formations. Deux
jours par an pour l'aidant familial.
« Comment accéder à cette offre
lorsqu'on est dans l'impossibilité de s'absenter parce qu'il n'y a pas
de suppléance, pas de solution de répit ? Comment accéder
à cette offre, lorsqu'on est soi-même un aidant familial souvent
âgé, épuisé, laminé par le chagrin, la
lourdeur et le poids du temps ? Et que peut-on espérer apprendre en deux
jours quand on connaît le nombre de professionnels nécessaires
pour prendre en charge un malade en institution ? »
Mesure 2823 Une étude sur la
création d'un référent médico-social pour les cas
complexes. La gestion du parcours de vie des malades Alzheimer requiert un
niveau de compétences techniques et organisationnelles de plus en plus
élevé pour les soignants.
Ce référent sera un interlocuteur
supplémentaire entre l'aidant et le médecin traitant. Quelles
solutions apportera-t-il ?
Les « mesures 37 et 28 » sont en
désaccord :
Deux jours de formation par an pour
l'aidant.
La maladie d'Alzheimer requiert un niveau de
compétences de plus en plus élevé
chez les soignants.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique27.png)
23
22 Source : rapport Ménard page 58
23 Source : rapport Ménard page 49
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique28.png)
24
J'ai sélectionné dans le rapport
Ménard deux paragraphes contradictoires :
? « Il existe deux voies majeures de répit.
L'une doit chercher à organiser un renfort temporaire
à domicile. Cela passe par le développement de services de nuit,
d'urgence, de soutien à domicile, pour aider et accompagner l'aidant
familial. Cela passe aussi par l'organisation de visites à domicile par
des professionnels, pour venir relayer l'aidant familial sur un rythme
régulier ou à la demande.
L'autre voie pour organiser le répit renvoie au
développement de structures d'accueil temporaire, par l'organisation
pérenne de points d'accueil ou d'accueil thérapeutique de jour,
à la journée ou à la demi-journée.
L'hébergement temporaire permet de faire face à
l'absence momentanée de la famille, l'isolement, la convalescence ou
encore l'inadaptation du logement aux variations climatiques. Cet
hébergement peut également servir de transition avant le retour
à domicile après une hospitalisation. Il peut enfin être
utilisé comme premier essai de vie en collectivité avant une
entrée durable en établissement24 »
? « Les formules de répit sont multiples et
certaines d'entre elles en sont encore au stade de l'expérimentation.
Citons notamment les accueils de jour, les accueils de nuit, la garde à
domicile, les groupes de parole, l'hébergement temporaire, les gardes
itinérantes de nuit, les familles d'accueil à titre
onéreux.
Or, les besoins et les attentes ne sont pas homogènes,
même au sein d'un même pays. Il n'y a pas un modèle
universel d'accompagnement ou de soin et la nécessité demeure
d'une diversité raisonnée de la gamme proposée.
Afin de répondre aux besoins repérés,
l'interrogation ne devrait plus se fonder sur la seule approche qualitative
mais sur la notion de «clientèle cible ». Il s'agit donc
d'expérimenter, pendant un an, ces différentes formules sur un
site donné puis de mesurer la consommation des ressources et d'analyser
le profil des demandeurs.
Une piste de réflexion pourrait également porter
sur le moyen de pouvoir utiliser les diverses possibilités de
répit par le biais d'une autorisation globale de séjour
temporaire, en volume de journées ou de demi-journées, avec un
contrôle a posteriori, au moins dans la phase expérimentation25
».
24 Source : rapport Ménard page 21
25 Source : rapport Ménard page 57
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique29.png)
25
J'ai mené une étude auprès de trente
familles sur les raisons qui les ont amenées au placement de leur proche
en institution.
Les personnes participantes à ces minis entretiens
étaient les aidants naturels.
20 conjoints
10 enfants
Ces aidants ont cherchés et visités environ une
vingtaine de structures, plusieurs mois ont été
nécessaires pour trouver une « unité
spécialisée dans l'accueil des malades Alzheimer »
répondant aux cinq critères indispensables, soit :
? Population bien ciblée
? Un environnement architectural adapté
? Une participation des familles ? Un projet de soins
spécifiques
Les questions portaient sur leur vécu en qualité
d'aidant et sur les aides qui leur avaient été apportées.
Les réponses obtenues ont été analysées dans leur
globalité.
QUESTIONS :
1. Quelles aides aviez-vous trouvé dans votre
réseau personnel (famille, amis, voisins,) ?
2. Quelles aides aviez-vous trouvé dans le
réseau national (CLIC « Centre Local d'Information et de
Coordination », Associations, soins quotidiens, structures de
répit) ?
3. Dans quel état physique et psychologique
étiez-vous ?
REPONSES :
1. Réseau personnel est restreint - famille
éloignée - amis effrayés - voisins plutôt
fuyants.
2. Les structures quasi inexistantes, les aides inefficaces,
les soins donnés de façon rapide souvent dus au surbooking, , le
seul recours est les urgences.
3. Amaigri, épuisé, dépressif, sentiment
de solitude, désocialiser.
L'analyse des réponses conduit à la
synthèse suivante :
Les aides inefficaces, les soins quotidiens
écourtés, pas de répit pour l'aidant.
VI- CONCLUSION
Ce sondage sur un petit échantillon des familles
touchées par la maladie d'Alzheimer met en exergue l'absence d'aide et
rejoint tous les témoignages et les constats évoqués dans
mon étude.
Enfin, la réponse de Catherine Ollivet
Présidente France Alzheimer Seine saint Denis, sur les
urgences des familles conforte ma conclusion sur la
réalité de la prise en charge des malades et des aidants.
?Nous savons, par nos rencontres quotidiennes avec les
familles, par nos expériences accumulées, où sont les
vraies urgences, où sont les vraies difficultés pour apporter
à la fois aux malades, une qualité de soins et de vie digne d'une
société respectueuse de ses anciens, et aux aidants familiaux les
soutiens dont ils ont réellement besoin dans les moments difficiles de
leur accompagnement quotidien. Nous ne pouvons que constater qu'avec la "mode"
Alzheimer et les possibilités de financement qui pointent l'horizon,
apparaissent de nombreuses propositions d'actions, de "prise en charge",
d'innovations, toutes intéressantes... mais qui ne sont
destinées qu'aux malades débutants, sans les vrais troubles du
comportement qui rendent la vie quotidienne invivable aux aidants familiaux,
causes de crises aiguës du domicile, entraînant alors le
placement d'urgence en établissement d'hébergement. C'est
formidable comme depuis peu on s'intéresse à nos malades...
à condition qu'ils ne soient pas trop malades et ne dérangent pas
trop26. !
J'ai choisi de dédier cette citation de Walter Hesbenn aux
malades et aux aidants.
dre
à
soin
c'est
porter
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Le Pren e qui vit
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![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique30.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique31.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique32.png)
26
26 Source :
www.agevillage.com -Catherine
Ollivet 2008
ANNEXES
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique33.png)
27
HISTORIQUE DE LA MALADIE
A la fin du XIXe siècle, l'état de
démence du sujet âgé était considéré
par la grande majorité des psychiatres comme habituel et lié
à l'usure normale du temps. Ce sont les travaux de l'école de
Münich, autour de Kraepelin, un des deux psychiatres allemands à
croire à l'intérêt de l'étude histologique du
cerveau dans les maladies mentales, qui ont conduit à mieux comprendre
ces maladies. Plusieurs médecins rejoignent alors le groupe de
Münich dont Aloïs ALZHEIMER qui s'était initié à
l'étude microscopique du cerveau aux côtés de Franz
Nissl.
C'est en 1906, lors d'une réunion de psychiatres
allemands, à Tübingen que Alzheimer rapporte l'observation d'une
femme de 51 ans qui a présenté un délire de jalousie suivi
d'une « désintégration » des fonctions intellectuelles.
L'examen au microscope du cerveau de la patiente a révélé
la présence, dans le cortex cérébral, de lésions
analogues à celles de la démence sénile, les plaques
séniles, associées à des lésions jusque-là
inconnues, caractérisées par des amas anormaux de fibrilles dans
les neurones, les dégénérescences neurofibrillaires. A la
suite de cette première observation, c'est Kraepelin lui-même qui,
en1912, dans son traité de psychiatrie parle pour la première
fois de la « maladie d'Alzheimer » définie alors comme une
démence du sujet jeune, rare et dégénérative. C'est
ainsi que fut « découverte » la maladie d'Alzheimer.
Il faut attendre le dernier tiers du XXème
siècle pour voir les connaissances sur cette maladie évoluer
sensiblement. La description de la maladie d'Alzheimer est un peu
différente de la description initiale. C'est bien une démence
dégénérative par opposition aux autres causes de
démences, vasculaires, toxiques ou carentielles.
Elle ne peut plus être considérée comme
une maladie du sujet jeune car de multiples études ont montré que
nombre de tableaux cliniques de démence chez le sujet âgé
s'accompagnaient des deux types de lésions cérébrales
(plaques et dégénérescence neurofibrillaire) et
constituaient d'authentiques maladies d'Alzheimer. En fait, c'est surtout une
maladie des personnes âgées qui peut aussi, mais plus rarement
survenir à un âge plus jeune. Mais c'est une seule et même
maladie.
Et cette maladie unique est une maladie fréquente dans
tous les pays tout au moins dans ceux où des études
épidémiologiques ont pu être menée.
Aspect normal Malade Alzheimer
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique34.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique35.png)
28
Lésions cérébrales :
? Les plaques séniles : extra cellulaire liées
à l'accumulation d'une protéine anormale
(béta-amyloïde)
? La dégénérescence neurofibrillaire :
cellulaire : accumulation de la protéine tau
? Perte neuronale
? Destruction des connexions
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique36.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique37.png)
29
LA RECHERCHE
A. ETAT DES LIEUX
« L'état des lieux réalisé montre
que la France est bien placée en termes de recherche clinique dans la
maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées (« MCI »
notamment)27.
En effet, dans l'enquête du Leem28 qui a
été réalisée en septembre 2007, auprès de 17
laboratoires représentant 61 % du marché français :
21 études cliniques ont été
réalisées, en 2006, en France, dans la maladie d'Alzheimer et le
MCI, incluant 4 742 patients
A l'international, les mêmes laboratoires ont
réalisé dans le même temps et pour les mêmes
indications, 40 études cliniques incluant 12 145 patients
27 Source : Rapport Ménard page 122-123 MCI : Mild
Cognitive Impairement
28 Leem : Le Leem Recherche est une association paritaire entre
les organismes de recherche publique impliqués dans la santé
humaine et les entreprises du médicament et de la biotechnologie
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique38.png)
30
La France apparaît donc bien placée dans la
compétition internationale : elle a participé à
près de la moitié des études et représente 39 % des
patients inclus. Il faut néanmoins tempérer ces résultats
en tenant compte d'un biais de sélections (réponses majoritaires
de laboratoires ayant des produits en développement en France dans la
maladie d'Alzheimer) et de la part prédominante des études de
phases III (12 études de phase III contre 6 en phase II et 5 en phase
I). Si l'on exclut une vaste étude française dans le MCI, la
France ne représente plus que 15% des patients inclus.
Par contre, il existe un décrochage manifeste de la
France en termes de recherche et de développement précoce comme
le montre une enquête bibliographique faite par le Leem et couplée
à une enquête ad hoc auprès de 22 laboratoires
impliqués dans la recherche de la maladie d'Alzheimer.
Ainsi, dans le monde, 118 laboratoires dont 80
sociétés de biotech29 développent 148
molécules. En France, 6 laboratoires et seulement 2
sociétés de biotech ne développent que 29
molécules.
Ce décrochage au niveau de l'industrie pharmaceutique
se traduit par un petit nombre de laboratoires (3 français) qui
développent en préclinique, en France, 9 molécules
seulement, à côté des 13 laboratoires, cités dans
l'enquête bibliographique comme ayant au moins l'une des 16
molécules en développement préclinique dans le monde.
Ce constat est identique, en ce qui concerne la recherche
clinique précoce (phases I et II) et la recherche translationnelle avec
5 produits seulement en phase I en France, contre 25 à l'international
et 6 produits en phase II en France, contre 23 à l'international.
Un autre témoin de cette situation préoccupante
concerne le nombre de biotech dédié à la recherche et au
développement de molécules dans la maladie d'Alzheimer et les
maladies apparentées.
29 biotech BIOTECH INTERNATIONAL conçoit et
développe des produits pour répondre aux pathologies des patients
en apportant des solutions innovantes aux professionnels de santé.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique39.png)
31
Deux biotech seulement ont été identifiées
en France, avec un produit en développement dans la maladie d'Alzheimer
(elles sont 5 si on inclut l'ensemble des maladies
neurodégénératives).
L'analyse bibliographique du Leem montre pourtant que c'est un
domaine extrêmement dynamique avec plus de 80 sociétés dans
le monde essentiellement d'origine américaine qui développent 80
molécules.
B. CONCLUSION DE L'ETAT DES LIEUX
La recherche clinique se maintient à un niveau
satisfaisant mais les recherches en amont et translationnelle ne sont pas
à la hauteur des ambitions de la France ».
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique40.png)
32
LES BESOINS D'APRES MASLOW ET HENDERSON
A. PYRAMIDE DES BESOINS DE MASLOW
Abraham Maslow30, psychologue américain
définit l'homme comme un tout représentant des aspects
physiologiques (organisation du corps physiologie et biologie), psychologiques
et sociologiques (sécurité, appartenance, reconnaissance) et
spirituels (dépassement). Maslow détermine aussi une
hiérarchie des besoins : la satisfaction des besoins
physiologiques doit précéder toute tentative de besoins de
protection (sécurité) lesquels doivent être satisfaits
avant les besoins d'amour (appartenance) qui précèdent les
besoins d'estime de soi (reconnaissance) ; au sommet de la pyramide se trouvent
les besoins spirituels (dépassement).
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique41.png)
Liberté
VIVRE
debout
AIDER à faire et non
Information
Identité
Humanisme
Participation
· Estime de soi (statut,
réussite)
· Affection et reconnaissance
par Besoin de
sécurité
ACTIVITÉS
d'éveil
PROJET de VIE et satisfaction des
BESOINS
Hiérarchie des besoins de
Maslow
· Culturel (tous les
arts) · Spirituel Besoin
d'estime
· Estime des autres
(réputation). Besoin
d'appartenance
?
les relations intimes, les amis
Besoin d'actualisation
· Compréhension
cognitive
30 Source : gérontologie en institution, Maslow,
Hendresen, soins
http://membres.lycos.fr/papidoc/573besoinsmaslow.html
B. CONCEPT DE SOINS DE VIRGINIA HENDERSON
Le développement des sciences humaines, avec notamment
les travaux d'Abraham Maslow, Virginia Henderson31 a mis en
évidence que chaque individu est "unique" et qu'il n'est pas possible de
soigner une partie sans tenir compte de l'ensemble, de la globalité de
l'être.
Virginia Henderson, pour définir sa conception du
rôle de l'infirmière à défini quatorze
besoins fondamentaux de tout être humain.
1. RESPIRER
2. BOIRE ET MANGER
3. ELIMINER
4. SE MOUVOIR ET MAINTENIR UNE BONNE POSTURE
5. DORMIR ET SE REPOSER
6. SE VETIR OU SE DEVETIR
7. MAINTENIR SA TEMPERATURE
8. ETRE PROPRE, SOIGNE, PROTEGER SES TEGUMENTS
9. EVITER LES DANGERS
10. COMMUNIQUER
11. AGIR SELON SES CROYANCES OU SES VALEURS
12. S'OCCUPER EN VUE DE SE REALISER
13. BESOIN DE SE RECREER
14. BESOIN D'APPRENDRE
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique42.png)
33
31 Source : gérontologie en institution, Maslow,
Hendresen, soins
http://membres.lycos.fr/papidoc/573besoinsmaslow.html
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique43.png)
34
TOILETTE EVALUATIVE
A. TOILETTE AU LAVABO
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique44.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique45.png)
35
B. TOILETTE EVALUATIVE 1
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique46.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique47.png)
36
C. TOILETTE EVALUATIVE 2
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique48.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique49.png)
37
D. BALNEOTHERAPIE
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique50.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique51.png)
38
E. ESPACE SNOEZELEN
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique52.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique53.png)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique54.png)
39
TESTS NEUROLOGIQUES
A. MINI-MENTAL TEST DE FOLTEIN (MMS)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique55.png)
SCORE TOTAL (Maximum 30) :
NB Compter de 2 en 2 ou de 5 en 5 est parfois
préférable pour des patients fâchés avec les
chiffres RESULTATS
Un score total de 30 permet de rassurer le patient.
Entre 20 et 30, le diagnostic ne peut être posé. Le
patient sera revu après un traitement d'épreuve
(antidépresseur ?) et/ou un laps de temps. Au dessous de 20, il existe
un réel trouble à évaluer et éventuellement
à traiter.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique56.png)
40
B. TEST DES CINQ MOTS
On lui présente une liste de 5 mots et on lui demande
de les lire à haute voix et de les retenir. Ces 5 mots sont
placés dans 5 catégories (les catégories ne sont pas
présentées).
Objet
|
Catégories/Indice (à masquer)
|
Rose
|
fleur
|
Eléphant
|
Animal
|
Chemise
|
Vêtement
|
Abricot
|
Fruit
|
Violon
|
Instrument de musique
|
ETAPE D'APPRENTISSAGE (rappel
immédiat)
? Présentation de la liste
- Montrer la liste de 5 mots et dire "Lisez cette liste de mots
à haute voix et essayer de les retenir. je vous les redemanderai tout
à l'heure".
- Une fois la liste lue et toujours présentée au
patient (les catégories sont masquées), lui dire
"pouvez vous me dire, tout en regardant la feuilles, le nom du fruit, du
vêtement, etc.
? Contrôle de l'encodage = score
d'apprentissage
- Cacher la feuille et dire au patient "pouvez vous me dire la
liste des mots que vous venez d'apprendre ?"
- En cas d'oubli et seulement pour les mots oubliés, poser
la question en donnant la catégorie (indice) " Quel est le nom du fruit,
du vêtement, etc." - Compter les bonnes réponses (avec ou sans
indice) = score d'apprentissage
o Si le score est inférieur à 5, montrer à
nouveau la liste de 5 mots et rappeler les catégories et les mots
oubliés
o Si le score est égal à 5, l'enregistrement des
mots a été effectif, on peut passer à l'épreuve de
mémoire
ETAPE DE MEMOIRE (rappel
différé)
? Activité d'attention intercurrente
Son but est seulement de détourner l'attention du sujet
pendant 3 à 5 minutes
? Etude de la mémorisation (rappel
différé)
- Demander au patient " Pouvez vous me redonner les 5 mots que
vous avez appris tout à l'heure ? "
- Pour les mots oubliés, poser la question en donnant la
catégorie (indice) " Quel est le nom du fruit, du vêtement, etc."
- Compter le nombre de bons mots rapportés : c'est le score de
mémoire
RESULTATS
C'est le total : score d'apprentissage + score de mémoire
qui doit être égal à 10 Il existe un trouble de la
mémoire dès qu'un mot a été oublié. Le
résultat permet de différencier un trouble mnésique d'un
trouble de l'attention lié à l'âge ou à
l'anxiété, dépression, etc.
Dans une population, générale âgée,
les valeurs totales < 10 ont une sensibilité de 63% et une
spécificité de 91% avec une valeur prédictive de 11,4 (
jim.fr)
C. TEST DE L'HORLOGE
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique57.png)
41
On présente au patient un cercle avec un point central
en lui précisant qu'il représente le cadran d'une montre ou d'une
horloge.
· On lui demande de positionner les chiffres correspondant
aux heures
· On lui demande ensuite de représenter une heure
précise : 10 heures 20 ou 16 heures moins 10 généralement
sans préciser qu'il faut dessiner des aiguilles.
RESULTATS
Compter un point pour chaque item exact
· Les chiffres de 1 à 12 sont présents
· Les chiffres sont placés dans le bon ordre
· Les chiffres sont bien positionnés
· Les deux aiguilles sont dessinées
· L'aiguille indiquant l'heure est bien
positionnée
· L'aiguille indiquant les minutes est bien
positionnée
· Les tailles différentes des deux aiguilles sont
respectées et exactes
Le score normal est 7/7
Tout point perdu est pathologique
D. GROUPE ISO RESSOURCES (GIR)
CALCUL DU GIR
Le GIR (Groupe Iso Ressources) représente le
degré ou la classification de dépendance d'une
personne.
Selon la valeur "A", "B" ou "C" attribuée aux
variables de la Grille AGGIR, ce logiciel de primo évaluation,
établi par le Syndicat National de Gérontologie Clinique,
détermine la valeur du GIR, de 1 (niveau de dépendance le plus
grave) à 6 (pas de dépendance notable)
GIR1:Dépendance totale, mentale et corporelle. GIR
2: Grande dépendance.
GIR 3 : Dépendance corporelle. GIR4 :
Dépendance corporelle partielle. GIR 5 : Dépendance
légère.
|
GIR 6 : Pas de dépendance notable.
|
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique58.png)
42
|
Degré de dépendance de la
personne
|
Personnes confinées au lit, ou au fauteuil, et
dont les fonctions intellectuelles sont gravement
|
1
|
altérées.
|
|
Elles nécessitent une présence
indispensable et continue d'intervenants.
|
|
Deux groupes de personnes :
|
2
|
1. Personnes confinées au lit, ou au fauteuil,
dont les fonctions intellectuelles ne sont pas totalement
altérées, qui nécessitent une prise en charge pour la
plupart des activités de la vie courante.
|
|
2. Celles dont les fonctions mentales sont
altérées mais qui ont conservé leurs capacités de
se déplacer.
|
|
|
Personnes qui ont conservé leurs fonctions
intellectuelles et partiellement leurs capacités de se
|
3
|
déplacer.
|
|
Elles nécessitent plusieurs fois par jour des
aides pour leur autonomie corporelle.
|
|
Deux groupes de personnes :
|
|
1. Celles qui n'assurent pas leur transfert, mais qui une
fois levées peuvent se déplacer à
|
4
|
l'intérieur du logement.
|
|
2. Celles qui n'ont pas de problème pour se
déplacer mais qu'il faut aider pour les activités
corporelles ainsi que pour les repas.
|
|
Correspond aux personnes qui assurent seules leurs
déplacements à l'intérieur de leur logement, s'alimentent
et s'habillent seules.
|
5
|
Elles nécessitent cependant une aide ponctuelle
pour la toilette, la préparation des repas et le
ménage.
|
6
|
Regroupe toutes les personnes qui n'ont pas perdu leur
autonomie pour les actes de la vie courante.
|
ETUDE PERSONNELLE
ETUDE SUR L'EVALUATION DES FONCTIONS PSYCHO
COGNITIVES32
L'équipe médicale composée du
médecin coordinateur, de la directrice des soins, des psychologues, de
la psychomotricienne et de la kinésithérapeute organise une fois
par semaine une réunion autour du projet de vie
individualisée. Ce projet consiste à évaluer
l'évolution de la maladie d'Alzheimer par patient à intervalles
réguliers (tous les trois mois). Le but de cette étude permet
l'élaboration d'un dossier médical très précis et
d'adapter les soins correspondants à l'état pathologique du
malade.
Ma participation à ces réunions m'a permis de
réaliser un travail qualitatif sur l'état de santé d'un
patient sur une période de trois mois.
Les diagrammes réalisés
permettent d'évaluer les niveaux de soins nécessaires
pour la prise en charge des pathologies dans une population à
un moment donné, ils décrivent la situation clinique de la
personne et mesurent un certain nombre d'indicateurs, données
utilisables au niveau d'un individu.
Ils ne sont qu'un des éléments de l'ensemble des
informations indispensables à la mise en place d'un plan d'aides et de
soins personnalisés.
En dehors de toute ambition épidémiologique, ils
constituent un bon instrument de description synthétique de
l'état de santé d'une personne âgée.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique59.png)
43
32 Diagrammes page 18
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique60.png)
44
CHARTE
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique61.png)
Une personne âgée est un citoyen digne et conscient,
égal en droit à toute autre personne.
Les personnes âgées pensent s'associer et
exprimer leurs opinions, leurs critiques et leurs suggestions dans et lors de
l'Institution.
La personne âgée en Institution a le droit de
gérer ses biens et son argent, sous sa responsabilité. Elle peut,
en cas de besoins, être aidée par un tuteur légal.
La personne âgée en Institution a le droit
à une vie privée. Cette vie privée doit être
respectée.
Elle a le droit à la confidentialité de son
courrier et de ses communications téléphoniques. La personne
âgée est chez elle dans l'établissement. Elle jouit d'un
espace personnel.
La personne âgée a le droit de vivre dignement,
dans son environnement confortable adapté à ses besoins et
sûr.
La personne âgée a le droit de passé des
biens personnels.
La personne âgée a le droit de recevoir toute visite
de son choix et selon sa convenance. L'Institution doit respecter au mieux le
rythme de chaque personne âgée.
La personne âgée doit pouvoir pratiquer la religion
de son choix et en suivre les préceptes.
Tout prosélytisme, qu'il soit effectué par une
personne âgée, une personne bénévole ou un membre du
personnel est interdit.
La relation entre le personnel et la personne
âgée doit être fondée sur le respect,
l'égalité et la considération mutuelle. La personne
âgée doit toujours être appelée par son nom
patronymique précédé de Monsieur ou Madame. Elle doit
être vouvoyée, sauf cas particulier, validité par
l'équipe Encadrement et Soignant.
L'intimité de la personne âgée doit
être préservée en toute circonstance.
La personne âgée en Institution a droit à
l'expression de son individualité et de sa vie affective.
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique62.png)
45
BIBLIOGRAPHIE
Rapports
RAPPORT DU PROFESSEUR MENARD : chargé
de l'élaboration de propositions pour un plan national concernant la
maladie d'Alzheimer et maladies apparentés - (novembre 2007), 125
pages
LES BONNES PRATIQUES DE SOINS : Direction
Générale de la Santé - Direction Générale de
l'Action Sociale - Société Française de Gériatrie
et de Gérontologie - (octobre 2007), 115 pages
WALTER HESBEEN : le caring est-il
prendre soin ? Revue Perspective soignante, Ed. Seli Arslan, - (mars 1999) 20
pages
Ouvrages
GUISSET-MARTINEZ Marie-Jo, (novembre 2006),
REPERE POUR LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES - ACCOMPAGNER LES PERSONNES
ATTEINTES DE LA MALADIE D'ALZHEIMER -NOUVELLE DONNE, Editions Fondation
MEDERIC ALZHEIMER, 167 pages
HIRSH Emmanuel et MOULIAS Robert (avril
2007), Alzheimer : un autre regard, Editions Vuibert, 110 pages
HAZIF-THOMAS Cyril et Philippe THOMAS
(septembre 2003), A B C Dictionnaire du patient Alzheimer et de sa
famille, Editions Novartis Neuroscience, 216 pages
BENOLIEL Chantal - JEAN Alain
-KAGAN Yves - PELLERIN Jérôme
(mai 2006), La maladie d'Alzheimer - mieux communiquer avec les
patients, les familles, Editions Scientifiques L & C, 77 pages
MARCILLIAT Hervé (avril 2000),
Vieillesse et société : le rendez-vous manqué,
Editions Erès, 147 pages
AMYOT Jean-Jacques et MOLLIER Annie
(février 2007), Mettre en oeuvre le projet de vie,
Editions Dunod, 239 pages
LES CAHIERS DE LA FONDATION MEDERIC ALZHEIMER
(septembre 2007), Approches non médicamenteuses de la
maladie d'Alzheimer et des maladies apparentées, Editions Fondation
MEDERIC ALZHEIMER, 205 pages
DVD réalisé par Patrice DUBOSC
(collection 2007), repenser ensemble la maladie d'Alzheimer, sous
la direction d'Emmanuel HIRSH directeur de l'Espace
Ethique AP/HP et du départment recherche en éthique Paris-Sud
11
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique63.png)
46
SITOGRAPHIE
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http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/alzheimerpresse/ehpad.pdf
(janvier avril 2008)
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/alzheimerpresse/planalzheimer.pdf
(janvier/mars/avril 2008)
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/alzheimerpresse/circ050330.htm
(avril 2008)
http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/alzheimerpresse/accueildp.htm
(mars -mai 2008)
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(décembre 2007)
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(décembre 2007)
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(décembre 2007)
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(janvier 2008)
www.asstsas.qc.ca/documentation/op/op264032.pdf
(janvier 2008)
www.premier-
ministre.gouv.fr/chantiers/sante
1113/plan alzheimer 2008 2012 1117/les grands axes plan 59 106.html (avril
mai 2008)
http://membres.lycos.fr/papidoc/35mmsfolsteinscore.html
(avril mai 2008)
http://www.cairn.info/article.php?IDREVUE=CTF&IDNUMPUBLIE=CTF031&IDARTICLE=CTF0
310133 (avril mai 2008)
http://www.asstsas.qc.ca/documentation/op/op264032.pdf
(avril mai 2008)
http://www.francealzheimer31.org/admin/editeur/uploads/rapportmaladiealzheimergirard.pdf
(avril mai 2008)
http://www.med.univ-rennes1.fr/etud/pharmaco/alzheimer.htm
(avril mai 2008)
http://droit-medecine.over-blog.com/article-10969128.html
(avril mai 2008)
http://www.alzheimer-adna.com/Alz/Alzheimer.generalites.html
(avril mai 2008)
http://membres.lycos.fr/papidoc/14canevasprojet.html
(avril mai 2008)
http://membres.lycos.fr/papidoc/573besoinsmaslow.html
(février - mars 2008)
http://agevillage.com-catherine
ollivet (2008)
![](La-maladie-d-Alzheimer-pour-une-prise-en-charge-holistique64.png)
47
GLOSSAIRE
Anatomoclinique : méthode
d'étude des états pathologiques basée sur l'analyse de
l'observation des symptômes
Aphaso-apraxo-agnosique : relatif au
langage, au gestuel, au sensoriel Cortex entorhinal :
important centre de mémoire dans le cerveau Corticale
: atrophie située au niveau des cortex
Dégénérescence neurofibrillaire
: formation anormale interneuronale rencontrée dans
les processus dégénératifs séniles
Glycémique : index du taux de glucose
dans le sang
Iatrogène : trouble ou maladie
provoquée par un acte médical Ionique :
adjectif - relatif à des ions
Perte neuronale : mort des cellules du
cerveau
Phophorylation : mécanisme de
régulation des protéines
Plaque sénile : neurones en
dégénérescence dans les processus
dégénératifs du système nerveux central
Réification : transformation en
chose
|