SECTION 3 : PRESENTQTION DU CADRE D'ETUDE
Dans cette section, il sera question d'évoquer quelques
informations sur la ville de Lubumbashi qui constitue le cadre physique de
notre étude.
3.1 HISTORIQUE
La ville de Lubumbashi a été créée
vers les années 1906 - 1910 à la
découverte des gisements du cuivre, et à leur
exploitation par l'Union Minière du Haut Katanga (U.M.H.K); celle-ci fut
implantée sur le site Lubumbashi, appellation de la rivière qui
la baigne.
Le 25 juin 1941, par l'ordonnance N° 298/AIMO de Monsieur
Emile
WANGERMEE le vice-gouverneur général de
l'époque, l'agglomération fut érigée en ville
anciennement appelée Elisabethville en honneur de la Reine Elisabeth,
épouse du Roi Albert 1er de la Belgique. Elle fut aussi la capitale de
l'éphémère État autoproclamé du Katanga
(1960-1963), né sous l'impulsion de Moïse Tshombe.
3.2 ÉLISABETHVILLE À L'ÉPOQUE
COLONIALE
En 1910, il y avait 300 Européens et 1 000 Africains
à Élisabethville. Désormais, la ville s'organise, prend de
l'ampleur. L'UMHK a besoin de beaucoup de main-d'oeuvre.
Des travailleurs forcés sont déportés de
Rhodésie, d'Angola et du Kasaï (Balubas). Le rail apporte une foule
d'aventuriers venus de Rhodésie et d'Afrique du Sud. Australiens, Grecs,
Italiens, Portugais, Asiatiques, Anglais et Sud-Africains arrivent : la
population s'agrandit. Elle atteignit plus de 30 000 en 1930. La population
grecque est l'une des plus importantes, avec notamment des communautés
juives séfarades italo-grecques ayant fui le régime de Mussolini
entre les deux guerres mondiales (voir notamment Olivier Strelli et Moïse
Katumbi Chapwe).
1911 : établissement des écoles catholiques :
l'Institut Marie-José et le Collège SaintFrançois de
Sales.
1925: visite du Prince Léopold.
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1928 : ouverture de la voie nationale de communication
É'ville-Matadi, via PortFrancqui, combinant le chemin de fer et la
navigation fluviale. Visite du Roi Albert et de la Reine Élisabeth.
1931 : ouverture de la voie de chemin de fer de l'Angola vers
Lobito, via Dilolo.
25 juin 1941 : obtention du statut de Ville.
1946 : ouverture de l'Athénée royal
d'Élisabethville (futur Lycée Kiwele) conçu par
l'architecte Claude Strebelle.
Mai 1955 : visite du Roi Baudouin.
Elle reçut ses premières armoiries le 20
décembre 1954.
26 octobre 1955 : ouverture de l'Université officielle du
Congo belge et du RuandaUrundi.
4 août 1956 : inauguration du théâtre de la
ville, construit sur les plans de Claude Strebelle.
.
Après la Première Guerre mondiale,
Élisabethville se développa rapidement grâce aux
investissements dans l'industrie minière et les chemins de fer. Les
missions et l'Église, dirigée par l'imposant Mgr
Jean-Félix de Hemptinne (1876-1958), aussi étaient très
actives. La population européenne habitait alors le centre-ville
(Élisabethville), tandis que les travailleurs congolais étaient
logés soit dans des camps de travailleurs près des mines, soit
dans la cité indigène (quartier Albert -- l'actuelle commune
Kamalondo), qui était séparée de la ville par une zone
neutre (inhabitée) de 700 mètres. Seuls les domestiques,
travaillant dans les maisons des Européens, étaient
autorisés de demeurer dans le centre-ville (en général ils
habitaient les « boyeries », au fond des jardins des habitations
européennes). Dès la fin des années 1920,
confrontées à une véritable crise de la main-d'oeuvre, les
grandes compagnies européennes (Union Minière du Haut Katanga,
compagnie de chemin de fer BCK et autres) préconisaient une politique de
stabilisation, c'est-à-dire ils encourageaient leurs travailleurs de se
fixer avec leurs familles de manière permanente à
Élisabethville.
La crise économique mondiale des années 1930 frappa
Élisabethville -- et tout
le
Katanga -- durement, et la population diminua sensiblement.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, par contre, Élisabethville profita
de l'effort de guerre
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entamé par le gouvernement colonial. La population totale
dépassa 50 000 en 1943. L'effort de guerre entraînait une exigence
de rendement qui pesait lourdement sur la population congolaise
entraînant une tension sociale et même interraciale (entre Noirs et
Blancs, mais aussi entre les différentes ethnies congolaises).
En décembre 1941, une manifestation des travailleurs de
l'Union Minière au stade de football fut réprimée de
manière violente par la police qui ouvrit le feu laissant plusieurs
dizaines de morts et en fevrier-mars 1944, la situation dans la ville fut
particulièrement tendue à la suite de la mutinerie de la Force
Publique à Luluabourg (Kasaï).
Le développement de la ville continua après la
guerre. La prospérité de l'industrie du cuivre attirait beaucoup
d'immigrés de l'Europe et de l'intérieur de la colonie. La
population bondit jusqu'à 180 000 en 1957. Pour accommoder cet influx,
de nouveaux quartiers furent aménagés : le Kenia, Katuba,
Rwashi..., qui encore aujourd'hui constituent les communes principales de
Lubumbashi. Un effort considérable, de la part des missions et des
autorités coloniales, multipliait les infrastructures sanitaires,
médicales et scolaires mises à la disposition de la population
blanche et noire (ex. des écoles professionnelles à Kafubu...).
Dès 1950, les écoles secondaires, jusqu'alors
réservées pour les étudiants européens, furent
ouvertes à tous.
En 1956, l'Université de Lubumbashi ouvrit ses portes.
Dès 1933, le gouvernement colonial entamait une expérience
d'autonomie limitée pour la population Congolaise de la Ville.
La cité indigène obtenait alors le nouveau statut
d'un centre extra-coutumier, avec son propre conseil et son propre chef
congolais. L'expérience ne fut pas couronnée de succès, en
partie par cause des interventions continuelles des autorités coloniales
dans la gestion du centre. Le premier chef Albert Kabongo fut remercié
pour ses services en 1943 et ne fut pas remplacé. En 1957, le statut de
centre extra-coutumier était aboli en faveur d'un nouveau statut de
ville, dans lesquelles les différentes communes étaient
intégrées. En décembre 1957 ont eu lieu les
premières élections pour la mairie d'Élisabethville dans
lesquelles les habitants congolais pouvaient participer librement.
La ville de Lubumbashi est ceinturée par le territoire
de Kipushi à tous les points cardinaux.
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