Memoire Online - Impact du coupage sur le traitement de l'information de presse en ville de Beni

« Les falsificateurs de l'information ne sont que des alliés des complotistes »

DEDICACE

REMERCIEMENTS

La réussite de ce travail, nous la devons à la contribution de plus d'une personne. Nous ne serons ingrats pour ne pas leur exprimer notre reconnaissance:

A Dieu le tout puissant pour sa protection et sa grâce nous accordées durant la période de notre stage;

A mes parents, THEMBO KAPAMBA et CLARICE MUTOKAMBALI pour les sacrifices consentis pour notre prise en charge

A toutes les autorités de l'université officielle de Semuliki, Au corps scientifique de cette université et particulièrement à celui de la faculté des sciences de l'information et de la communication pour l'encadrement et l'enseignement de qualité dont il nous a fait reserver pendant ces trois ans de formation.

A mon directeur, l'assistant MUSTAFA MULONDA, qui a sacrifié de son temps pour orienter la réalisation de ce travail

A mes frères et soeurs qui m'ont soutenue d'une manière ou d'une autre pendant ce moment durant lequel j'ai été nécessiteux. Parmi ceux-ci je cite Gentille SIRASI, Amos KAMBALE SIRASI, Kasereka SIRASI, Trésor SIRASI, Rodrigue SIRASI, Moise SIRASI, Simplice SIRASI, Volonté et Maitrise SIRASI.

A mes amis Jérémie MUTUKU, Victoire MUSUBAO, Ricardo RUPANDE, Consolé MWENGE, Eveline KAVAKWA et Annuarite pour leur assistance et soutient moral;

A tous mes camarades de G3 FASIC à l'Université Officielle de Semuliki; avec qui nous avons parcouru ce long voyage parsemé d'embuches ;

Et à tout le monde qui n'est pas cité ici mais dont nous tenons compte de la contribution.

SIGLES ET ABBREVIATION

VIH/SIDA : Virus de l'immunodéficience/ Syndrome de l'immunodéficience acquise

RCD/KML : Rassemblement congolais pour la démocratie/Kisangani Mouvement de Libération

00. INTRODUCTION

00. ETAT DE LA QUESTION

Le phénomène Coupage intéresse plusieurs chercheurs dans le domaine de l'information et de la communication. De nombreux travaux scientifiques à ce sujet témoignent que ce phénomène ruine le métier de la presse en République Démocratique du Congo en général et en ville de Beni en particulier. Parmi ces chercheurs, nous citons :

MUSAYI KATHAVO^1(*), dans son travail scientifique intitulé « l'objectivité des journalistes face au phénomène coupage dans les medias de Beni », répond à la question, pourquoi le coupage gangrène-t-il les medias de Beni ? A partir de cette question, ce chercheur a formulé son hypothèse en estimant que les journalistes de Beni accordent plus d'importances aux informations accompagnées du coupage qu'à celles n'ayant pas payé. Apres ses investigations, il est parvenu au résultat selon lequel les journalistes de Beni diffusent à 90%, les informations subjectives.

Pour le professeur Rigobert MUNKENI^2(*), dans sa recherche sur « la pratique du coupage dans la presse congolaise », les professionnels se rendent sur le lieu de reportage en s'attendant à une rétribution de la part de la source. Certes, cette pratique semble s'institutionnaliser, se soldant ainsi à un résultat selon lequel le marchandage de l'information se passe comme si le journaliste et la source d'information s'étaient déjà mis d'accord pour que s'installe et s'entretienne ce système : le coupage^3(*).

De son côté, LIUO XIAOBO, dans son article intitulé, « la corruption dans les médias chinois toujours dans l'ombre »^4(*), explique que les relations entre les médias et les journalistes et leurs interlocuteurs sont exactement à l'opposé de ce qu'elle devrait être. Alors que les trafics dans les coulisses se sont érigés en systèmes de publi-redactionnel quasi officiellement approuvé, a envahi les médias. Mises à part les informations concernant des sujets politiques sensibles, toutes les autres, sans exception, peuvent faire objet de transaction

A la différence des oeuvres ci-haut citées, notre sujet qui traite de « l'impact du Coupage sur le traitement de l'information de presse en ville de Beni », se focalise non seulement sur les effets du Coupage, mais aussi creuse la racine de ce « fléau » qui gangrène la presse actuellement. C'est-à-dire, notre travail se démarque de ceux de nos prédécesseurs en évoquant les causes et les conséquences de ce phénomène.

01. PROBLEMATIQUE

Le travail de la presse, particulièrement celui de la récolte des informations nécessite un contact entre plusieurs protagonistes. Il s'agit du journaliste lui-même et d'autres personnes qui lui fournissent des informations. Celles-ci sont appelées «sources d'information"^5(*).Ces sources sont de divers statuts ; d'une part, on trouve les acteurs de la société civile, les activistes de défense de droits de l'homme, l'homme de la rue, les experts dans divers domaines. Et d'autre part, les chefs de services étatiques, les autorités politico-administratives et militaires, les acteurs politiques de différentes tendances selon qu'ils sont de la majorité ou de l'opposition.

En général, après la couverture médiatique, les journalistes rendent service en s'attendant forcément à une contrepartie de la part des organisateurs. Cette pratique est désignée par le terme "Coupage", ce jargon entendu sur les lèvres de plusieurs journalistes consistant pour le professionnels de media, à recevoir des sources d'information ou des organisateurs des manifestations dont ils assurent la couverture, des présents en espèce ou en nature^6(*)

Le principe sur lequel se fondent les acteurs de cette pratique est que le journaliste congolais travaillant dans des conditions précaires trouverait dans cette cagnotte le moyen de l'encourager à faire son travail. Mais à ces jours, le revers de la médaille est que de plus en plus, les journalistes s'adonnent à cette pratique tout en s'écartant totalement du professionnalisme. Ceux-ci se livrent à un journalisme partisan. Visiblement, cette pratique représente une corruption déguisée et met le journaliste dans une position de faiblesse face à sa source, laquelle il s'efforce de plaire.

Cette partialité du journaliste ne joue pas en faveur de ses auditeurs ou de ses lecteurs. Ces derniers, tout en s'attendant à recevoir une information de qualité, se retrouvent malheureusement face à une distorsion des faits au profit de tel ou tel autre informateur qui aura donné une cagnotte au journaliste.

La distorsion de l'information est en effet inévitable étant donné que les lignes éditoriales des organes de presse différent. Une radio, une télévision ou un journal au service d'un parti politique, d'une confession ou d'une idéologie donnée, a tendance à traiter l'information en allant dans le sens qui correspond à son obédience, Il ne peut sortir de l'échelle des valeurs qu'il hérite de son patron. A ce sujet Jacques FAUVET, ancien rédacteur à chef du journal Le Monde, conseille que cette distorsion soit la moins possible^7(*)

En plus de l'absence de neutralité dans le chef des journalistes adeptes de cette pratique, la perte de crédibilité journalistique auprès des auditeurs, lecteurs ou téléspectateurs, et auprès des sources, devient une évidence. Ces dernière sont tendance à sous-estimer les journalistes en les manipulant afin d'atteindre leurs objectifs, souvent égoïstes. La clé de l'objectivité et l'impartialité réside dans la renonciation à toute motivation secrète et dans la volonté du journaliste de jouer pleinement le rôle de la liberté d'expression conseille en effet le chercheur Robert MCLEISH ^8(*)

A Beni, cette pratique du coupage est perceptible. La majorité des personnes ressources a tendance de considérer que tous les "coqs du micro" et "chevaliers de la plume" de la ville sont prêts à mordre à l'hameçon. Ce genre de stéréotype a créé une certaine méfiance entre les journalistes et les personnes auprès desquelles ils se ressourcent en information. Aussi, le Coupage est devenu de plus un aléa à la base des divisions entre les journalistes eux-mêmes, d'autant plus que chaque fois quand ils se partagent le « butin », il ne manque pas de malentendu sous divers prétextes, chaque journaliste a tendance de mettre la notoriété de sa maison de presse à l'avant plan. Il tente de ce fait à se réserver une part de lion au détriment d'autres médias.

Conscient du danger que cette pratique représente dans le métier du journaliste, la convention cadre des journalistes de l'espace communauté Economique des Etats d'Afrique central, CEEAC en sigle, recommande en son article 16 que les activités rédactionnelles soient clairement distinctes des activités commerciales ou publicitaires (...) L'employeur ne peut exiger d'un journaliste un travail commercial^9(*).En plus, le code d'éthique et déontologie du journaliste congolais mentionne en son article 7 qu'il est strictement interdit aux journalistes de recevoir un quelconque présent, avantage ou cadeau de la part des sources d'information pour distordre, diffuser ou étouffer des informations^10(*).

En effet, pour cerner le Coupage, les réponses à ces questions nous serviront de guide pour arriver à enquêter sur les impacts de ce phénomène dans la sphère médiatique de Beni :

02. HYPOTHESES

Conformément à notre questionnement, le Coupage serait perceptible dans la presse de Beni. Ce phénomène qui gangrène la presse de Beni serait occasionné par le déficit dans la prise en charge des journalistes par leurs employeurs. L'ignorance du code d'éthique et déontologie par les acteurs médiatique serait également à la base de l'ascension de ce phénomène qui conduirait au manquement grave dans le traitement de l'information. Cette pratique qui serait encouragée tour à tour par les sources, les journalistes et les patrons des médias, finit par créer un climat de méfiance entre les acteurs médiatiques cités précédemment. Aussi, le coupage serait à la base d'un mépris du journaliste par sa source.

03. METHODE ET TECHNIQUES

Dans le cadre de notre recherche, nous allons nous servir de la méthode descriptive et la méthode analytique qui devront nous être utiles pour expliquer les causes et les conséquences du phénomène coupage. Elles nous permettront également de faire l'état des lieux de la presse en ville de Beni par rapport à la façon dont les sujets sont traités.

La technique quant à elle, fait allusion aux outils mis en oeuvre en fonction d'une stratégie générale définie au préalable^11(*). Jean-Claude PIEL^12(*) considère les techniques comme les moyens concrets pour arriver à la connaissance du fait. Elles permettent de réaliser mener à bien notre travail pour arriver aux résultats escomptés. C'est ainsi que nous allons nous servir de la technique d'enquête (questionnaire), d'interview, la technique documentaire.

04. CHOIX ET INTERET DU SUJET

La problématique du coupage représente un danger pour le métier de journaliste en RDC et à Beni en particulier. C'est cette dangerosité qui nous a motivés à orienter notre recherche dans ce sens et essayer de relever ce défi. Pour y parvenir, ce travail revêt d'un triple intérêt : personnel, scientifique et pratique.

ï Intérêt scientifique : en menant la recherche sur le phénomène coupage, le résultat escompté pourra contribuer à l'avancement de la science en permettant ainsi à d'autres chercheurs qui voudront développer ce sujet.

ï Intérêt personnel: sur le plan personnel, ce travail me permet d'élargir mes connaissances dans le domaine de la recherche scientifique aussi de mettre en pratique la théorie apprise dans ce sens.

ï Intérêt pratique: le résultat de ce travail est censé inspirer les professionnels de media qui se soucient de l'objectivité dans l'exercice de leur métier. Ce travail servira également de référence aux débutants en journalismeafin de ne pas tomber dans lepiège du Coupage dans l'avenir.

05. DELIMITATION DU TRAVAIL

La présente recherche concerne la presse de Beni, particulièrement les radios oeuvrant dans cette entité. Elle s'étend sur une période de 7 mois, d'où, de janvier à juillet 2018, étant donné que c'est pendant cette période que nous avons focalisé notre attention sur cette problématique.

06. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Ce travail qui commence par une introduction et se clôture par une conclusion, comporte trois chapitres :

Le 1^er Chapitre qui traite du «cadre théorique et conceptuel», nous permet de circonscrire notre travail dans une des théories de la communication. Aussi, c'est dans cette partie où nous allons élucider certains termes clés de notre travail.

Dans le 2^eme chapitre consacré à « L'état des lieux de la presse de Beni », nous allons parler de la presse en général avant de brosser un bref historique de la presse de Beni pour enfin s'intéresser à sa situation actuelle.

Pour clore, le 3^èmechapitre intitulé « impact du coupage dans la sphère médiatique de Beni», présente les données et résultants de notre travail.

07. DIFFICULTES RENCONTREES

La réalisation de ce travail n'a pas été tache aisée. Nous avons fait face à certaines difficultés que nous avons du surmonter pour arriver au bout de ce travail. Parmi ces difficultés, pouvons citer l'insuffisance des manuels du domaine dans lequel nous avons travaillé dans la région ; L'indisponibilité de certaines personnalités auxquelles nous avons du recourir pour combler les différents point de ce travail.

Enfin certaines autres difficultés d'ordres personnels tels que des problèmes de santé nous ont aussi perturbés dans la réalisation de cette étude.

En revanche, nous avons fait de notre mieux pour surmonter ces multiples difficultés et mener à bout la présente étude

CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

I.1. CADRE THEORIQUE

Dans cette partie nous allons parler de la théorie « des effets des medias sur le public »^13(*)et « l'agir communicationnel »^14(*)de Jurgen HABERMAS. Ce sont ces deux notions qui soutiennent notre recherche ici présente.

Les medias exercent une influence sur leurs consommateurs. Ces effets sont pour la plupart psychoaffectifs du fait qu'ils jouent sur le comportement humain. C'est de façon positive ou négative que ces influences des medias sont constatées sur le public. Quand une radio ou une télévision diffuse une information, celle-ci agit sur l'état d'esprit du récepteur et amène celui-ci à réagir.

Une information qui parle de la prospérité dans le monde des affaires par exemple, bénéficiera d'un si grand intérêt du public. Cette information va motiver les entrepreneurs à améliorer leur façon de travailler pour espérer à une prospérité dans leurs activités. Par contre, une information qui fait état de l'attentat à la voiture piégée ou des massacres des civils, bien qu'elle va bénéficier d'une attention du public autant que la première, devra créer un esprit révolutionnaire chez certains et diminuer l'espérance de vie chez les autres, du fait de la psychose que cela occasionne^15(*).De là, il sied de comprendre que face à une information, la réaction peut être soit passive soit active selon les individus.

Le penseur italien GIOVANI SATORI, ajoute que les hommes sont devenus téléoliques, autrement dit, alcooliques de la télévision. Ceux-ci veulent parler comme à la télévision, mangent comme à la télévision, s'habiller comme à la télévision, marcher comme à la télévision, etc.^16(*).Cette théorie montre le rôle aussi important que jouent les medias dans le processus comportemental. Et pour ce faire, nécessité est de diffuser la bonne information. Celle-ci modèle positivement le comportement des récepteurs, contrairement aux informations traitées avec beaucoup de sentiment qui corrompent les moeurs.

JURGEN HABERMAS, dans sa théorie d' "agir communicationnel "^17(*) montre que la raison joue une fonction communicationnelle qui se concrétise dans le langage et le discours. Les énoncés émis par quiconque cherchent à se faire comprendre des autres. Cette compréhension requiert une triple prétention à la validité ; Prétention à l'exactitude, Prétention, à la justesse par rapport au contexte social et à ses normes et enfin la prétention à la sincérité. Ces trois prétentions traduisent les trois relations acteur-monde que présuppose le sociologue quand ils parlent de concepts d'action :

Cette prétention stipule que tout énoncé se présente comme une expression bien formée. D'où tout acte de parole doit être inter subjectivement compréhensible. Dans le cadre de notre travail, il est clair que le journaliste doit traiter des informations exactes, facilement compréhensible par les auditeurs. Cette prétention peut souffrir dans le cas où la conscience du journaliste est corrompue.

La justesse d'une communication est fonction d'équilibre entre communication et univers de valeurs admises dans un contexte social déterminé. En d'autres termes, les normes ou les valeurs sociales permises dans un groupe organisent et réorganisent la pratique communicationnelle.

Il ya sincérité lorsque le locuteur en parlant n'entent ni tromper les autres ni se tromper soi-même.

Le journaliste peut arriver à tromper ses auditeurs si et seulement si sa bonne fois a été touchée d'une manière ou d'une autre par une source d'information. Ça peut être par des mots ou de l'argent ou des présents d'une nature quelconque.

Dans cette théorie, ce philosophe allemand parle aussi de l'action communicationnelle qui ne saurait, selon lui, être réduite à l'acte d'intercompréhension produit dans la logique d'interprétation. Dans ce sens il préconise que dans un processus d'interaction, un participant soit en mesure de prendre position par "oui" ou "non ". Il n'arrivera à ce niveau que si les conditions de l'action communicationnelle ont bien élucidé ce que veut dire l'émetteur du message.

I.2. CADRE CONCEPTUEL

Dans cette section nous allons parler en quelques mots des concepts clés de notre hypothèse. Il s'agit de :

I.2.1. COUPAGE

Dans son sens strict, Le coupage est une action de couper, de trancher. C'est aussi une action de mêler une liqueur avec une autre liqueur moins forte. Par extension, le coupage est une action de falsifier un produit liquide avec une matière de moindre valeur^18(*).Ce mot désigne, dans son sens figuré, l'argent qu'on remet aux journalistes à la fin d'un reportage, d'un point de presse ou d'une interview^19(*). Cet argent donné aux journalistes par les sources d'information dans le but d'acheter leur conscience.

Dans ce travail, nous adoptons définition du coupage dans son sens figuré étant donné que c'est celle qui cadre avec le domaine dans lequel nous menons notre recherche.

L'origine du coupage est liée à l'histoire de la presse en RDC. Le coupage a pris son ampleur au cours de la deuxième république, période où le Maréchal MOBUTU dirigeait le Zaire comme sa propriété privée.

Le coupage a eu son origine dans la province du BAS-CONGO ; Des journalistes de la radio et télévision nationale se sont rendus à MATADI au Bas-Congo, province située non loin de KINSHASA, la capitale de la république démocratique du Congo pour un reportage. Le gouverneur de cette province s'appelait FRANCOIS KUPA. Apres le reportage, il a donné de l'argent aux reporters qui en étaient devenus quasiment fous au point que certains ont oublié leurs matériels d'enregistrement, Nagra, à l'époque. C'est de cet événement qu'est né le concept « coupage », qui, bien que francisé est dérivé du nom KUPA du gouverneur du BAS-CONGO, Bas-Zaïre à l'époque. Ce fait insolite qui a marqué l'histoire de la presse en RDC s'est déroulé en 1983 à l'occasion d'un reportage au barrage hydroélectrique d'INGA^20(*).

Partant de l'observation, le professeur Lapess MUNKENI distingue quatre sortes de coupages à travers un ensemble de comportement que manifestent les acteurs du coupage sur terrain : le coupage occasionnel, le coupage circonstancié, Le coupage ratifié et le coupage proximité.

Ce type de coupage exprime l'occasion d'octroi d'une rétribution sur laquelle un journaliste tombe au hasard lors d'un reportage où de couverture des événements surgissant de manière habituelle. Cela renvoie à une rétribution tout ainsi inhabituelle car l'occasionnel ici est soit improvisé, soit provoqué et donc plus ou moins arrangé pour le coupé ou le coupeur.

Résulte d'une couverture événementielle pour laquelle la source d'information fait expressément appel à l'un ou l'autre professionnel des médias. Le coupage dont bénéficie le journaliste dans ce cas de figure est à la mesure de la circonstance et largement en sa faveur, dès lors qu'il n'aura rien demandé à la source d'information qui sollicite ses "services"

Il est alloué à des journalistes et medias qu'à la communauté des professionnels ou des sources d'information à établir comme interlocuteurs choisis et incontournables. Et surtout des journalistes vedettes ou des chaines de télévision de grande écoute mais également des journalistes de la radio et télévision par rapport à ceux de la presse écrite qui n'ont pas grande audience. Dans ce cas de figure, se distingue le journaliste coupé de notoriété dont la ratification a été consacrée par la majeure partie de la communauté et le journaliste coupé accrédité par la source d'information conviée à la couverture de l'événement.

Est celui qui se manifeste lorsqu'une source d'information entretient des liens de proximité avec un journaliste ou un organe de presse et qui ressemble à la complicité. La pratique du coupé inscrite dans cette catégorie procède des éléments de proximité relationnelle que nous traduisons mieux par le néologisme proximisé pour designer toute la charge affective, sentimentale et subjective que véhicule ce type de coupage.

En lisant le professeur MUNKENI, nous sommes rendu compte que la deuxième sorte de coupage va plus dans le sens de couverture médiatique, ce qui n'est pas en soit une erreur dans la profession.

Le concept coupage qui fait objet de notre recherche a des désignations distinctes selon qu'on est dans tel ou tel autre coin de la RDC. Citons :

Dans la capitale de la RDC, le coupage est connu sous l'appellation « mot de la fin ». Cette appellation a été établie par les journalistes kinois à la fin d'une conférence de presse la journaliste du quotidien, belge « le soir »dans la salle BREL du centre Wallonie Bruxelles Celle-ci avait disparu de la salle sans laisser des consignes particulière du « où sont les journalistes », « Les journalistes suivez-moi »,...

Dans ce chef-lieu du Kasai-Oriental, les journalistes font usage des mots « molangiwamala » entendu par-là Bouteille de bière en langue Tshiluba pour signifier le jargon « coupage ». Outre cette appellation très courante, d'autres professionnels des medias parlent de « Katuba », ce qui désigne le taxi dans cette ville diamantifère.

Le coupage dans cette province est reconnu sous le nom de « transport », « mot de la fin » ou encore « sauvetage » pour signifier ce qui sauve.

Dans cette province du sud de la RDC, « Kawama » est la désignation du terme coupage. En fait KAWAMA est un village se situant à environs 12 KM de la ville de Lubumbashi actuel chef-lieu du Haut-Katanga depuis le démembrement de cette province en 4. Depuis plusieurs années, un journaliste bien réputé de Lubumbashi s'y rendait à bord de sa camionnette pour y transporter du charbon de bois. Cette activité lui permettait de compléter son salaire de journaliste insuffisant pour nouer les deux bouts du mois. Ses confrères ne cessaient de lui demander « où vas-tu ? », il leur répondait toujours : « Je vais chercher mon KAWAMA ». Et à partir de là ce mot dans le jargon des journalistes lushois en particulier et Katangais en général correspond au Coupage.

Bien que certaines appellations citées ci-haut à l'instar de « mot de la fin », « transport », sont d'usage dans la presse de Beni, le mot qui semble particulier à cette entité est « Kamboka ». Ce mot signifiant la sauce ou la nourriture des enfants dans le swahili parlé en ville de Beni est utilisé pour designer le coupage.

Bref, dans chaque coin de la RDC, il ya des mots établis par les journalistes eux-mêmes pour désigner le terme « coupage ».

I.2.2. Le traitement des informations

Le traitement de l'information consiste pour le journaliste d'analyser, de juger les données qu'il a récoltées sur terrain avant de les proposer au public. Cette étape consiste à une délibération du journaliste sur quelle donnée il va s'attenir dans la rédaction de sa dépêche ou de son journal ; selon l'angle défini par le conseil de rédaction et la ligne éditoriale de la radio, de la télévision ou du journal. Le journaliste se concentre enfin à rédiger son information selon les normes rédactionnelles^23(*)

Dans le traitement de l'information le journaliste choisit le genre journalistique dont il va faire usage. Il peut opter pour un genre d'information ou un genre de commentaire. Ainsi, les genres d'information ; sont ceux qui traitent des faits. Ils sont scindés en deux catégories : Les genres mineurs (Flash, Brève, le filet,...) ; les genres majeurs (Reportage, Interview, L'analyse, l'enquête,...)

Les genres de commentaire ; Ceux-ci reposent sur les opinions. On cite : L'éditorial, Les billets, Les critiques, La chronique,...^24(*)

I.2.3.La radio

La radio, abréviation de la radiodiffusion selon notre contexte, est l'outil de communication qui produit des émissions destinées à être reçues directement par le public et qui comporte des programmes sonores. Cette transmission des émissions se fait à travers les ondes électromagnétiques appelées onde radio.

Sa conception date de la fin du e siècle, le physicien écossais James Lindsay MAXWELL parvient à exprimer sous forme d'équation les propriétés communes aux champs électrique et magnétique : C'est la naissance de l'électromagnétique. Les ondes électromagnétiques qu'il décrit comprennent la lumière visible, des ondes invisibles de longueur d'onde plus petites (comme des ondes ultraviolets et les rayons X) et des ondes invisibles de longueurs d'onde plus grandes (comme les ondes infrarouges et les ondes radio)

En décembre 1901, Guglielmo Marconi réalisa la première transmission radio entre St. John's de Terre-Neuve-et-labrador (Canada) et Poldhu dans le sud du comté des Cornouailles (Angleterre), ce qui lui valut le prix Nobel en 1909, partagé avec Karl Ferdinand Braun. La première communication à courte distance par radio avait cependant déjà été démontrée en 1893 par Nikola Tesla.^25(*)

La radio est un media de masse ayant un potentiel de communication très grand alors que son impact effectif peut être minime.

· Elle fait fonction de multiplicateur du changement en accélérant le processus d'information d'une population et en maintenant l'attention sur des sujets clés.

· Elle fait office de chien de garde à l'égard des détenteurs du pouvoir, leur offrant un contact avec le public.

· Elle permet le débat social et politique dans le souci de contribuer au développement de la communauté.

· Elle permet aux individus de se parler, développant ainsi la conscience d'appartenance à une société

I.2.4. Télévision

La télévision permet de transmettre une image à distance, grâce à un câble ou à des ondes semblables à celles de la radio.

En mars 1925, John Logie Baird démontra la transmission d'images mobiles dans le magasin londonien Selfridges. Le dispositif de Baird utilisait un disque de Nipkov et devint connu comme la «télévision mécanique», qui fut diffusée expérimentalement par la BBC en 1929. Cependant, la télévision ne put se développer pendant tout le vingtième siècle que grâce à l'invention du tube cathodique par Karl Braun. La première version de télévision utilisable fut produite par Philo Farnsworth et démontrée à sa famille en septembre 1927. A ce stade, la définition de l'image obtenue était encore très faible. La technique de diffusion des émissions télévisées se modernise et augmente en puissance vers les années 1929. Elle repose sur la transmission par un émetteur d'ondes électromagnétiques, comme pour la radio.

Les premières émissions télévisées sont en noir-blanc, parce que le seul signal codé est celui de l'intensité lumineuse. Il fallait attendre les années 1950 et 1962 pour suivre les premières émissions être produites respectivement aux Etats-Unis d'Amérique et en France.^27(*)

I.2.5. L'internet

L'internet est un vaste réseau qui offre à ses utilisateurs multiples services. C'est entre autre les informations, les images, les textes et toute autre forme de données. A ces jours, l'internet, particulièrement, les réseaux sociaux sont devenus une source presqu'incontournable d'information. Néanmoins, les informations diffusées sur ces réseaux sociaux nécessitent une vérification minutieuse par le journaliste avant toute diffusion^28(*).

I.2.6. JOURNALISTE

Personne qui a pour occupation principale et régulière de récolter, traiter et diffuser l'information pour une rédaction^29(*)

La loi no 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté dans son article 2 définit le journaliste ou professionnel des media comme : « Toute personne oeuvrant au sein des catégories de métier et se trouvant d'une manière régulière dans la collecte, le traitement et à la diffusion de l'information et des programmes à travers un organe de presse et qui tire l'essentiel de ses revenus de cette profession^30(*).

Il ressort que le journaliste est non seulement défini juridiquement par la description des activités qu'il effectue mais aussi et surtout par l'existence d'une rétribution liée à son travail^31(*).

I.2.7. INFORMATION

Une information, est un renseignement qu'on porte à la connaissance de quelqu'un ^32(*)

I.2.8. L'INFORMATION DE PRESSE

L'information est un fait socialement significatif que le journaliste rapporte après lui avoir donné une forme^33(*) Cette mise en forme renvoie à la structure guidée par les 6 questions de référence. Qui, Quoi, Quand, Où, Comment et Pourquoi. Cette théorie des questions de référence est mise à l'actif d'Harold LASSWELL dans son ouvrage « Structures and fonctions of communication » publié en 1948. En effet ce penseur américain s'est inspiré de QUINTILIANUS qui, lui parlait de Quatre dames (Qui ?, Quoi ?, Quand ? et Où ?) et deux servantes (Comment et Pourquoi). Cela se justifiait par le fait que les deux dernières arrivent toujours à complément de 4 premières^34(*).

L'information c'est aussi une description simple, objectif, honnête d'un fait qui intéresse un grand public^35(*).

I.2.9.SOURCES D'INFORMATION36(*)

Une source d'information est l'institution ou la personne à partir desquelles le journaliste puise une information, la vérifie ou l'actualise.

· Le terrain ; constitue une source d'information sans excellence car à partir de là le journaliste a des informations de 1ere main. Son accès étant libre, tout dépend du courage du journaliste

· Les media : c'est une source d'information par laquelle le journaliste trouve des informations tirées de la rédaction soeur. Ce processus est désigné par le concept « Monitoring »

· La documentation : c'est l'ensemble de rapports et toute autre publication écrite qui permet au journaliste d'indiquer les dates, les statistiques dans le traitement d'une information de domaines diverses.

· Les institutions : peuvent être publiques ou privées, ce qui intéresse le journaliste ce sont des informations publiées dans celle-ci.

· Les personnes ressources : Il s'agit des personnes qui se confient par interview à un journaliste pour témoigner, réagir ou expliquer un fait de société bien déterminé.

CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE LA PRESSE DE BENI

Dans ce chapitre, nous allons premièrement donner certaines notions sur la presse avant de parler d'un petit historique de la presse de Beni avant de présenter la situation actuelle de la presse en Ville de Beni.

II.1. LA PRESSE

II.1.1. Définition

Etymologiquement, ce concept vient du latin « Pressus » signifiant presser, comprimé, serré,... Il désigne l'action de presser Il est également employé pour designer :

* Imprimer, et à ce niveau on parle de presse typographique, presse mécanique, presse à taille douce, presse lithocaphique, presse rotative...

* Produire des pièces métalliques, presse plieuse, presse à embouteiller, presse à découper,...

b. Par extension, la presse désigne l'ensemble des journaux imprimés, l'activité servant à les rédiger, le monde du journalisme, et même plus généralement les medias.

c. La presse désigne également un système de recrutement, spécialement Angleterre où on enrôlait de force des gens pour servir dans la mairie.

II.1.2. Historique de la presse39(*)

Au début, la presse faisait allusion uniquement à la presse écrite^40(*). Considéré comme un ensemble des journaux. Mais à ces jours, ce concept englobe tous les moyens de diffusion de l'information écrite, la radio et la télévision. L'expression presse écrite est en quelques sorte un pléonasme, néanmoins elle sert à distinguer celle-ci à d'autres medias tels que la radio et la télévision et la presse en ligne. Il fallait attendre la fin du e siècle, et le début du e siècle pour assister au développement réel de la presse écrite qui atteint son âge d'or avant l'émergence de la radio et de la télévision et plus récemment l'internet.

La presse écrite est d'abord apparue sous différentes formes : Les nouvelles qui étaient manuscrites, les occasionnels, libelles, les placards, les almashs. Souvent il s'agissait de simples feuilles volantes. Cette presse plus ou moins clandestine était vendue en libraire et par colportage. Dès la Renaissance et au ve et ve siècle une partie de l'information écrite se faisait par voie manuscrite, plus particulièrement dans le domaine de la presse clandestine, mais pas exclusivement.

II.1.3. Les grands régimes de la presse contemporaine41(*)

Par régime de la presse, il faut entendre un ensemble de règles qui régissent le fonctionnement de la Presse. Jusqu'à l'effondrement de l'empire soviétique, il a existé deux principaux régimes : Le régime libéral et le régime du type socialiste

Ce régime accorde la primauté à l'individu, à l'initiative individuelle et privée. Dans ce régime, l'Etat n'intervient donc pas dans la gestion des entreprises de presse qui fonctionnent comme toute entreprise soumise aux mêmes règles de gestion que les autres. Ce régime favorisait les uns tout en défavorisant ceux qui n'avaient pas assez de moyen.

La presse est la propriété de l'Etat. C'est un instrument de propagande idéologique de l'Etat. De ce fait, les journalistes qui y travaillent sont des fonctionnaires de l'Etat. Cette presse est peu crédible.

Dans ce régime, on observe une certaine unanimité et une uniformisation de la presse.

II.2 HISTORIQUE DE LA PRESSE DE BENI

La presse de Beni est née en 1995 avec le lancement du signal de la radio Muungano, première radio à avoir desservi la population de cette ville, Cité à l'époque. Cette radio a été l'initiative du docteur WILLY LUKANGA, membre de l'ONG Equipe d'urgence de Biodiversité (EUB) en sigle. Cette organisation non gouvernementale était chargée des déplacés de guerre. Cette radio a été implantée dans le souci de désengorger cette ville qui était alors Cité. Parmi ses objectifs figurait aussi la sensibilisation de la population sur la lutte contre le VIH/SIDA.

La radio télé graben Beni, RTGB en sigle a été la deuxième à voir les jours en ville de Beni. Celle-ci a vu les jours en 2001 à l'initiative de KAKULE VIHUTHO Perida qui vit actuellement en Allemagne. Ce media a été crée dans le but d'essayer de résoudre certains problèmes communicationnels enregistrés en territoire de BENI. C'est dans cette optique que sa création s'inscrit dans la période de rébellion du RCD/KML. En rejoignant la Radio Muungano, ces deux radios ont desservi la ville de BENI pendant une décennie avant que d'autres stations radio ne viennent s'implanter dans cette entité. La création de cette deuxième radio en ville de Beni a contribué au professionnalisme de la presse de Beni vu la concurrence qu'elle est venu créer^42(*).

Et c'est en 2010 que l'espace médiatique de Beni a été envahi par les radios dont la majorité était conçue pour des fins électoralistes. Ces radios sont venues préparer le terrain pour les élections présidentielles et législatives de 2011.

En janvier 2010, la Radiotélévision Habari Njema voit le jour à Beni. Cette dernière est le don de l'un des élus provinciaux de la ville de Beni de la législature de 2006 offerte aux confessions religieuses Chrétiennes de la ville de Beni. Cette chaine est ainsi un outil d'expansion des saintes écritures de la bible. Elle est apolitique et à caractère chrétienne. Le changement de mentalité est l'une des valeurs que défends ce media.

En deuxième lieu, c'est la radio liberté Butembo qui a implanté sa succursale ou sa sous-station en ville de Beni. Cette radio a diffusé sa 1ere édition d'information le 08 octobre 2010. Radio d'opinion, elle avait l'unique objectif de faciliter la campagne électorale des candidats de son obédience qui est l'opposition. Ensuite, c'est la radio télé Rwanzururu, RTR en sigle qui émet son signal en ville de Beni sur la 93.5Mhz. Cette radio se veut communautaire et prône un environnement sain.

En Octobre 2010, c'est la radio télé Semuliki qui a fait son apparition dans le monde médiatique de Beni. Elle est l'initiative d'un député provincial élu du territoire de Beni. Cette radio a été créée dans le but de consolider une bonne cohabitation pacifique et d'appuyer la lutte contre toute forme de violence sexuelles à travers toutes ses émissions.

Ces radios ont engagés quelques journalistes ressortissants de la faculté des sciences de l'information et de la communication. Ceux-ci ont considérablement contribué au professionnalisme de la presse à Beni. Leur apport s'est fait sentir par l'insertion de nouvelles rubriques dans leurs rédactions respectives et dans la programmation des émissions, reconnait un des anciens journalistes de la ville de Beni^43(*).

Entre 2011 et 2013, on assiste à l'avènement de trois stations radios en ville de Beni. Il s'agit de la radio Ngoma FM TV, La radio Francophone des grands lacs et la radio Télé bilingue. La dernière citée a pour mission d'évangéliser et de faire la propagande de l'université Chrétienne Bilingue du Congo, UCBC en sigle. Toutes ces radios n'émettent plus à ces jours. Parmi les causes de leur silence, il ya entre autre, des démêlées politiques, des insuffisances des moyens et des pannes à répétition.

La radio OASIS CONGO voit les jours en 2014, cette radio privée se veut communautaire^44(*).

Entre 2015 et 2016, 4 radios voient les jours, la première c'est la voix de l'université officielle de Semuliki, VUOS. Cette radio a été créée avec plusieurs objectifs :

La deuxième, c'est canal BIS. Cette radio scolaire a été créée dans l'objectif de présenter le complexe scolaire Beni international school, BIS, une des écoles privées de la ville de Beni.

La radio télé unité a vu les jours en mai 2016. Cette radio se veut environnementale et communautaire. Son objectif est de participer à la sensibilisation en faveur de la protection de l'écosystème et la biodiversité et aussi la lutte contre le changement climatique.

En fin la radio télévision NURU a été créée en 2017, cette radio qui émet sur la 88.0Mhz se penche plus à l'évangélisation. Elle est une radio Chrétienne.

En parlant de la télévision, l'espace médiatique de Beni en a connu trois depuis 2001. C'est notamment la télévision Graben existant depuis 2001, La télévision MUUNGANO, depuis 2006 et La télévision RWANZURURU depuis 2012. Pendant la période de notre recherche, les deux premières n'étaient pas en activités. Le directeur de la télévision MUUNGANO accusait les pannes comme cause du silence de celle qu'il gère. D'autres raisons qui poussent ces medias au silence c'est l'insuffisance des partenaires pouvant faciliter leur fonctionnement. L'instabilité de l'énergie électrique pose aussi problème.

La presse écrite, pour sa part est apparue en ville de Beni avec l'implantation du journal LES MILLENAIRES en 1999. Ce journal avait pour éditeur général JOSCAR KANINGA. Ce journal existait à Bunia avant son implantation en ville de Beni. Les millénaire était un mensuel d'information général. A l'année 2000 c'est le journal les Coulisses qui s'est implanté à Beni. Ce journal est venu s'installé dans la région avec l'objectif de couvrir la guerre qui sévissait la région des grands lacs à l'époque. Ce journal bimensuel crée en 1995 à Kinshasa a transféré définitivement son siège en ville de Beni après avoir tenté de s'installé momentanément en ville de Goma, le chef lieu de la province du Nord-Kivu^45(*). En 2001, Monsieur Guy BOYOMA a initié le journal La Colombe. Ce journal, bien que général, s'intéressait plus à la politique. Le journal Les Miroirs de l'Est s'est implanté en ville de Beni en 2005 avec comme éditeur général DEFAUT MULONGO. En fin en 2015, c'est le journal UNITE GRANDS-LACS qui a vu les jours. Ce mensuel d'information général se voulait environnemental, bien que traitant d'information générale.

II.3. LA PRESSE DE BENI ACTUELLEMENT

Quant à la télévision, actuellement la ville de Beni n'en compte qu'une seule active ; Il s'agit de la télévision RWANZURURU qui est disponible sur 503.25Vhf.

Enfin, concernant les journaux, il y a que deux bimensuels ; Le journal Les Coulisses et le Journal Unité Grand Lac. Ces deux journaux ne respectent pas, cependant leur périodicité. Ils paraissent d'une manière irrégulière. On accuse la rareté des annonceurs d'être à la base de cette situation d'autant plus que ces journaux ne bénéficieraient d'aucune subvention. La faible culture de lecture dans le chef de la population de Beni est aussi une des causes de la disparition des journaux dans cette ville.

En étudiant les radios, télévisions et journaux de la ville de Beni, nous les avons classés en quatre catégories selon leurs activités :

Ce sont celles qui sont d'abord généralistes mais se consacrent plus aux publicités et publireportages. Il s'agit de la RTGB, la RTR, La RTM.

Ce sont celles qui ont pour objectif l'accompagnement de la formation des élèves ou des étudiants. Il s'agit de la VUOS, La RTB et la RSIEM.

Ce sont des radios qui se focalisent sur la vie quotidienne de la population. Dans cette catégorie, pouvons citer La RTS, La radio OASIS CONGO, La radio liberté, La RTU

C'est celles qui, sur leur programmation privilégient l'évangélisation. C'est notamment la radio Habari NJEMA, la radio télé NURU (88.0Mhz), La radio télé Bilingue, RTB.

La catégorisation des radios de Beni pose en effet problème étant donné que les organes de presse de cette entité interviennent dans tous les domaines, néanmoins, tout en se réclamant communautaire, nous nous sommes rendus compte que certains medias de Beni priorisent autre chose que le social de la population.

Les journalistes de la ville de Beni travaillent en majorité sans aucun contrat écrit. En conséquence ils n'ont pas de barème salarial et des taches bien définies^46(*). Les radios paient les journalistes selon les grés de leurs gestionnaires, le plus souvent, c'est la paie du personnel qui est considérée comme dépense à couvrir après toutes les autres.

Notre constat montre que le montant reçu par les journalistes en ville de Beni varie entre 5 et 100 dollars américains. Pour certaines radios, les arriérés de salaire sont devenus une coutume. « Les responsables de nos radios nous donnent beaucoup d'explication pour nous flatter après un ou deux mois impayés », témoigne un journaliste sous anonymat. La même thèse est vérifiable pour la presse écrite. Là encore c'est très compliqué vu que les agents travaillent quasi-bénévolement^47(*).

CHAPITRE III : IMPACT DU COUPAGE DANS LA SPHERE MEDIATIQUE DE BENI

Dans ce chapitre nous allons présenter la population d'étude, et analyser les données que nous avons recueillies sur terrain. Aussi, allons-nous interpréter les résultats en testant de la confirmation ou non de nos hypothèses. Ici nous allons découvrir les causes et les conséquences du coupage dans la sphère médiatique de Beni.

III.1. PRESENTATION DES DONNEES

III.1. Population d'étude

On attend par population d'étude, l'ensemble des personnes sur lesquelles porte l'enquête et qui constitue une collectivité. Cette collectivité se présente comme une nation, une ville, corps professionnel dispersé sur un territoire donnée. C'est un ensemble d'éléments parmi lesquels on pourrait choisir l'échantillon, c'est-à-dire l'ensemble d'éléments qui possèdent les caractéristiques qu'on désire étudier^48(*).

La population d'étude est considérée par DHAINAULT, L.,^49(*) comme l'ensemble humain caractérisé dont on cherche à connaitre les opinions, les réactions,... Elle a en commun des caractéristiques connus permettant l'identification psycho-social des individus de ce groupe.

Partant de ces définitions, nous disons que notre population d'étude se constitue de tous les journalistes des radios de Beni ; Hommes et femmes.

Nous avons élargi cette recherche à 30 auditeurs des informations de ces radios afin que ceux-ci donnent leur appréciation et recommandation vis-à-vis du travail que rendent les journalistes dans ce domaine.

Nous avons également mis en contribution 5 promoteurs et gestionnaires (directeurs) des radios de Beni.

En effet, quand l'univers d'enquête est trop vaste, on choisit un échantillon souligne, MULUMBATI NGASHA^50(*). Ainsi, dans le cadre de ce travail nous avons fait usage de l'échantillonnage aléatoire simple, celle qui consiste à extraire des unités d'analyse de sorte que chacune possède des probabilités égales à d'autres pour être choisi comme unité d'échantillon. Cette probabilité est égale à 1/N. N étant la somme totale des unités d'analyse de la population.

Notre échantillon a été constitué sur base de la profession et le sexe de nos enquêtés.

Le nombre des journalistes de Beni étant estimé à 75 conformément aux chiffres obtenus lors de notre investigation^51(*) Nous avons pris la moyenne de 7 journalistes par radio. C'est ainsi que pour tirer notre échantillon, nous avons pris la moyenne des journalistes par radio multipliée par deux, plus 1 et nous avons obtenu 15 journalistes qui constituent notre l'échantillon

Sexe	Effectif	%
Masculin	12	80
Féminin	3	20
Total	15	100

Commentaire : Les données de ce (quel tableur ??) tableau montrent que 12 enquêtés soit 80% sont de sexe masculin et 3, soit 20% sont de sexe féminin.

A ce qui concerne les auditeurs et les promoteurs des radios de Beni, nous avons fait usage de la méthode d'échantillonnage aléatoire simple pour obtenir notre échantillon.

PRESE NTATION DU RESULTAT

Dans cette section, nous présentons dans les tableaux les données que nous avons eues sur terrain lors de nos investigations et nous les commentons. Ces données nous les avons classées selon divers critères.

1. PROFESSIONNALISME

Tableau N°01 : Depuis combien de temps exercez-vous la profession de journalisme ?

modalité de réponse	Effectif	%
1 à 2 ans	4	26,66666667
3 à 4 ans	2	13,33333333
5 ans ou plus	9	60
Total	15	100

Commentaire : Selon les données de ce tableau, 4 personnes soit 26,6% de nos enquêtés ont déjà exercé la profession de journalisme pendant 1 à 2 ans, 2 soit 13,3% ont déjà exercé cette profession pendant 3 à 4 ans, 9 soit 60% ont exercé cette profession pendant 5 ans ou plus.

Tableau N° 02: Avez-vous déjà été formé dans le cadre de votre profession

Modalité de réponse	Effectif	%
Oui	14	93,33333333
Non	1	6,666666667
Total	15	100

Commentaire : Il ressort de ce tableau que 14 enquêtés soit 93,3% ont déjà reçu une formation dans le domaine du journalisme, Un enquêté soit 6,6% n'a jamais reçu aucune formation dans ce domaine.

Tableau N°04 : Quels sont les sujets qui ont fait objet de votre formation ?

Sujets de formation	Effectif	%
Ethique et déontologie du journaliste	1	6,666666667
journalisme en zone de conflit	1	6,666666667
Récolte, traitement et diffusion de l'information	1	6,666666667
Rôle des medias en zone de conflit	4	26,66666667
Le journalisme pour le processus électoral	2	13,33333333
Genres radiophoniques	2	13,33333333
La réalisation du reportage	3	20
Aucun	1	6,666666667
Total	15	100

Commentaire : Les données de ce tableau montrent qu'un enquêté soit 6,6% a déjà reçu une formation en éthique et déontologie du journaliste congolais, Un autre soit 6,6% en journalisme en zone de conflit, une personne soit 6,6% en récolte, traitement et diffusion de l'information, 4 enquêtés soit 26,6% ont déjà reçu une formation en rôle des medias en zone de conflit, 2 enquêtés soit 13,3 % ont suivi une formation en journalisme pour le processus électoral, 2 enquêtés soit 13,3% en Genres radiophoniques, 3 enquêtés soit 20% de nos enquêtés, ont déjà été formés en réalisation du reportage, Un enquêté soit 6,6% n'a jamais reçu de formation dans le domaine de journalisme.

2. PHENOMENE COUPAGE

Modalité de réponse		Effectif	%
Oui	14		93,33333333
Non	1		6,666666667
Total	15		100

Commentaire : Il ressort de ce tableau que 14 enquêtés soit 93,3% ont déjà reçu de l'argent après un reportage. Un enquêté soit 6,6% n'a jamais reçu d'argent après un reportage.

Modalités de reponse	Effectif	%
Pour un publi-reportage	3	20
Reconnaissance du travail du journaliste	2	13,3333333
Jouer sur la conscience du journaliste	1	6,66666667
Motiver le journaliste à bien traiter son papier	3	20
Couverture médiatique	4	26,6666667
pour le transport du journaliste	2	13,3333333
Total	15	100

Commentaire : Les données de ce tableau renseignent que 3 enquêtés soit 20% reçoivent de l'argent des sources quand il s'agit d'un publi-reportage, 2 enquêtés soit 13,3% indiquent que les sources donnent de l'argent pour exprimer leur reconnaissance vis-à-vis du travail rendu par le journaliste. Un enquêté soit 6,6% affirme que les sources donnent de l'argent au journaliste pour jouer sur sa conscience ; 3 enquêtés soit 20% pensent que les sources donnent de l'argent au journaliste pour le motiver à bien traiter leurs informations ; 4 enquêtés soit 26,6% révèlent que les sources donnent de l'argent au journaliste pour honorer une couverture médiatique et 2 enquêtés soit 13,3% révèlent que les sources donnent de l'argent au journaliste comme transport.

Modalité de réponse	Effectif	%
Oui	15	100
Non	0	0
Total	15	100

Ce tableau montre que 15 enquêtés soit 100% ont déjà entendu parler du « coupage »

3. CAUSES DU COUPAGE

Modalités de reponse	Effectifs	%
Mauvaise prise en charge des journalistes	5	33,3333333
Manque de professionnalisme	3	20
Absence de subvention des radios par l'Etat	2	13,3333333
Pauvreté des journalistes	1	6,66666667
Absence d'une loi interdisant le coupage	1	6,66666667
Insuffisance des moyens dans les radios	3	20
Total	15	100

Commentaire : De ce tableau, il ressort que 5 enquêtés soit 33,3% pense que la cause du coupage est la mauvaise prise en charge des journalistes ; 3 enquêtés soit 20% considère que le manque du professionnalisme du journaliste est à la base du coupage ;2 enquêtes soit 13,3% accuse le manque de subvention des radio par l'Etat comme cause de cette maladie ; 1 enquêté soit 6,6% accuse la pauvreté du journaliste ;1 autre enquêté soit 6,6% pense que l'absence d'une loi interdisant le coupage est la cause de ce phénomène. Et 3 enquêtés soit 20% considèrent que l'insuffisance de moyens dans les radios est la cause de ce phénomène.

Tableau N°09 : Parmi les acteurs des medias, qui incite l'autre à plonger dans le coupage ?

Modalités de reponse	Effectif	%
Journalistes	5	33,33333333
Source	2	13,33333333
Patron	5	33,33333333
Tous	3	20
Total	15	100

Commentaire : Il ressort de ce tableau que 5 enquêtés soit 33,3% ont indiqué que ce sont les journalistes qui incitent les autres acteurs des medias à plonger dans le coupage ; 2 enquêtés soit 13,3% disent que ce sont les sources d'information qui incite les autres à plonger dans le coupage ; 5 enquêtés soit 33,3% indique que ce sont les patrons des medias qui incite au coupage et en fin, 3 enquêtés soit 20% affirment que tous les acteurs des medias sont unanimes quant au coupage.

Modalités de réponse	Effectif	%
Par convention	3	20
Le journaliste demande le transport	5	33,33333333
Ça dépend du contexte de l'interview ou du reportage	2	13,33333333
La source donne son argent en jouant sur la conscience du journaliste	2	13,33333333
Le patron instruit le journaliste à chercher de l'argent sur terrain	3	20
Total	15	100

Commentaire : Ce tableau démontre que 3 enquêtés soit 20% disent que le coupage se fait par convention de tous les acteurs des medias, 5 enquêtés soit 33,3% renseignent que le journaliste demande le transport à la source d'information ; 2 enquêtés soit 13,3% indique que la source donne son argent en jouant sur la conscience du journaliste ; 2 enquêtés soit 13,3% révèlent que ça dépend du contexte de l'interview ou du reportage ; 3 enquêtés soit 20% révèlent que le patron instruit le journaliste à chercher de l'argent sur terrain

4. CONSEQUENCES DU COUPAGE.

Tableau N°11 : Cette pratique a-t-elle des conséquences dans votre métier ?

Modalité de réponse	Effectif	%
Oui	14	93,33333333
Non	1	6,666666667
Total	15	100

Commentaire : Les données de ce tableau nous indiquent que 14 enquêtés soit 93,3% admettent que le coupage a des conséquences sur le métier du journaliste ; 1 enquêté soit 6,6% ne reconnait pas de conséquences de cette pratique sur le métier.

Modalités de reponse	Effectif	%
le journaliste viole les principes d'indépendance, d'objectivité et d'impartialité dans le traitement de l'information	7	46,66666667
Mépris du journaliste par les sources d'information	2	13,33333333
influence négative du journaliste dans son travail	2	13,33333333
Manque de professionnalisme	3	20
Aucune	1	6,666666667
Total	15	100
Source : Nos enquêtés

Commentaire : Les données de ce tableau mentionne que 7 enquêtés soit 46,6% avance comme conséquence du coupage, le journaliste viole les principes d'indépendance, d'objectivité et d'impartialité dans le traitement de l'information ; 2 enquêtés soit 13,3% considère qu'à cause du coupage , le journaliste est négligé par ses sources d'information ; 2 enquêtés soit 13,3% disent que le coupage occasionne une influence négative du journaliste dans son travail ; 3 enquêtés soit 20% pensent que le manque de professionnalisme est la conséquence du coupage ; 1 enquêté soit 6,6% ne trouve aucune conséquence du coupage sur le métier.

Modalité de réponse	Effectif	%
Oui	14	93,33333333
Non	1	6,666666667
Total	15	100

Commentaire : Ressortons de ce tableau que 14 enquêtes soit 93,3% sont d'avis qu'il est possible de mettre fin à ce phénomène, 1 enquêté soit 6,6% trouve que c'est impossible de mettre fin au coupage.

Modalités de réponse	Effectif	%
Prise en charge des journalistes par leurs employeurs	7	46,66666667
Mettre à la disposition des journalistes, des moyens nécessaires	2	13,33333333
la subvention des radios par l'Etat	1	6,666666667
Mettre à place une loi portant interdiction du coupage	2	13,33333333
prise de conscience des journalistes	2	13,33333333
Aucune	1	6,666666667
Total	15	100

Commentaire : Les données de ce tableau montrent que 7 enquêtés soit 46,6% pensent que la prise en charge du journaliste par son employeur est un moyen pouvant permettre de mettre fin au coupage, 2 enquêtes soit 13,3% passent que le phénomène peut disparaitre si l'on met à la disposition du journaliste des moyens nécessaires ; 1 enquête soit 6,6% dit que la subvention des radios par l'Etat peut mettre fin au coupage, 2 enquêtés soit 13,3% pensent que la mise en place d'une loi interdisant le coupage est un moyen pouvant permettre de mettre fin au coupage ; 2 enquêtés soit 13,3% prône la prise de conscience pour vaincre le coupage et enfin 1 enquêté soit 6,6% dit qu'Il ya aucun moyen possible pour mettre fin au coupage.

Tableau N°15 : Comment appréciez-vous la qualité d'informations diffusées dans les de Beni ?

Qualité d'information	Effectif	%
Bonne	24	80
Mauvaise	6	20
Total	30	100

Il ressort de ce tableau que 24 enquêtés soit 80% qualifient de bonne la qualité d'information diffusées dans les radios de Beni pendant que 6 enquêtés soit 20% la qualifie de mauvaise.

Tableau N°16: Etes-vous satisfaits des informations diffusées dans les radios de Beni ?

Modalité de réponse	Effectifs	%
Oui	18	60
Non	12	40
Total	30	100

Commentaire : Il ressort de ce tableau que 18 enquêtés soit 60% sont satisfaits des satisfaits des informations diffusés dans les radios de Beni alors que 12 enquêtés soit 40% ne le sont pas pour des raisons diverses.

Tableau N°17 : pourquoi les contenus des informations désintéressent-il le public ?

Explications	Effectif	%
Abstention	3	10
Nombreux journalistes de Beni s'improvisent dans le métier sans être du domaine	6	20
Les journalistes de la plupart des radios de Beni cachent la vérité	9	30
Les journalistes diffusent des informations partielles	12	40
Total	30	100

Commentaire : Les données de ce tableau montre que 3 enquêtés soit 10% sont convaincus que les radios de Beni demeurent une source sure des informations ; 6 enquêtés soit 20% pensent que nombreux journalistes de Beni s'improvisent dans le métier sans être du domaine. 9 enquêtés soit 30% pensent que les journalistes de Beni cachent la vérité et enfin 12 enquêtés soit 40% disent que les journalistes de Beni diffusent des informations partielles.

III.2. INTERPRETATION DU RESULTAT

Dans cette section nous allons donner un sens aux éléments répertoriés dans les différents tableaux ci-haut. Cela se fera sur base de quelques indicateurs conformément à notre problématique.

III.2.1. Le professionnalisme

Les données présentées dans le tableau ci-haut montre que la majorité de nos enquêtés 9 soit 60% sont dans la profession du journalisme depuis plus ou moins 5 ans. 93,3% ont déjà suivi au moins une formation dans le cadre de la profession. Le rôle du journaliste en zone de conflit, le journaliste pour un processus électoral, la réalisation d'un reportage, l'Ethique et la déontologie du journaliste sont entre autre thème qui ont été à la base de la formation de nos enquêtés._

En observant les domaines de formation de nos enquêtés, seul 1 sujet soit 6,6% de nos enquêtés a déjà suivi une formation relative au code d'éthique et déontologie du journaliste congolais, nous nous sommes rendus compte que le reste ne sont pas bien outillé en la matière. De là à confirmer la seconde partie de notre deuxième hypothèse

III.2.2. Phénomène coupage

Les données présentées ci-haut nous renseignent également que les journalistes de Beni ont déjà pris de l'argent sur terrain après un reportage. La motivation des sources d'information à donner de l'argent aux journalistes est justifiée différemment par ces derniers ; les uns indiquent que c'est pour honorer un publi-reportage ou une couverture médiatique, d'autres disent que c'est pour payer le transport du journaliste pour reconnaitre son travail et chercher à le motiver, d'autres encore affirment que c'est pour jouer sur la conscience du journaliste que la source lui donne de l'argent. Ces données nous permet d'affirmer de l'existence du phénomène coupage au sein de la presse de Beni(Tableau N°06),

La pratique du coupage se fait sur base d'une convention, le journaliste et sa source d'information manoeuvrent pour que cette pratique soit en place, cependant, la main mise du patron des organes de presse est aussi pointée du doigt vu qu'ils encouragent cette pratique en ne prenant pas en charge ses agents comme il faut (Tableau 09)

III.2.3. Causes du phénomène coupage

Divers facteurs sont à mettre à la base de cette pratique, à en croire les donnés présentées ci-haut. C'est entre autre :

ü La mauvaise prise en charge des journalistes par leurs employeurs, 5 sujets soit 33,3% de nos enquêtés

ü Le manque de subvention des radios de Beni par l'Etat congolais, 2 soit 13,3% de nos enquêtés

ü Le manque du professionnalisme dans le chef des journalistes, 3 soit 20% de nos enquêtés

ü L'absence d'une loi interdisant le coupage dans la presse, soit 1 soit 6,6% de nos enquêtés.

ü Maigre moyen des organes de presse, 3 soit 20% de nos enquêtés. (tableau N°08)

III.2.4. Conséquences du phénomène coupage

Quant aux conséquences de cette pratique, nous avons retenu de nos enquêtés :

* La violation des principes d'indépendance, d'objectivité et d'impartialité par le journaliste lors du traitement de ses informations, 7 soit 46,6% de nos enquêtés

* La manipulation et la sous-estimation du journaliste par ses sources, 2 sujets soit 13,33% de nos enquêtés

* L'influence négative du journaliste sur son métier, 2 sujets soit 13,33% de nos enquêtés

* La négligence des règles professionnelle par le journaliste, 3 sujets soit 20 % de nos enquêtés. (tableau N°12)

Les auditeurs que nous avons consultés ont en majorité jugés de bonne la qualité d'informations diffusées dans les radios de Beni. (Tableau N°15) Néanmoins, ils ont relevé une certaine partialité dans le chef des journalistes. Cela justifie leur désintéressement vis avis des informations diffusés dans ces medias de Beni. (Tableau N°17).

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Nous voici à l'issue de notre étude qui a porté sur « l'impact du coupage sur le traitement de l'information de presse »

Nous sommes partis du constat selon lequel la plupart des journalistes de Beni après un reportage s'attendent à recevoir quelque chose de la part des organisateurs de l'activité. Ils considèrent que le journaliste congolais travaillant dans des conditions précaires trouverait dans cette cagnotte le moyen de l'encourager à faire son travail.

De ce questionnement, nous avons formulé les hypothèses suivantes ; le Coupage serait perceptible dans la presse de Beni. Ce phénomène qui gangrène la presse de Beni serait occasionné par le déficit dans la prise en charge des journalistes par leurs employeurs. L'ignorance du code d'éthique et déontologie par les acteurs médiatique serait également à la base de l'ascension de ce phénomène qui conduirait au manquement grave dans le traitement de l'information. Cette pratique qui serait encouragée tour à tour par les sources, les journalistes et les patrons des médias, finit par créer un climat de méfiance entre les acteurs médiatiques cités précédemment. Aussi, le coupage serait à la base d'un mépris du journaliste par sa source.

Pour vérifier ces hypothèses, nous avons recouru aux démarches descriptives et analytiques.

Apres le travail du terrain, nous avons aboutit au résultat qui nous permet d'affirme que le phénomène coupage est perceptible dans la presse de Beni. En témoignent les données du tableau No 07. Cette pratique est favorisée d'une part, par la mauvaise prise en charge des journalistes par leurs employeurs, l'absence de la subvention de l'Etat dans les radios de Beni et d'autre part, le non respect du code d'éthique et déontologie du journaliste par les professionnels des medias. (Tableau no 08). Ces données confirment notre première et deuxième hypothèse

Cette pratique, orchestrée par tous les acteurs des medias, ne manque pas de conséquences sur l'exercice de la profession du journalisme en ville de Beni. C'est entre autre ; la violation des principes d'indépendance, d'impartialité et d'objectivité par le journaliste dans le traitement des informations et le mépris du journaliste par sa source d'information. (Tableau No 12). De là à confirmer notre troisième hypothèse

Les auditeurs disent sentir la différence dans le traitement de l'information selon qu'il s'agit d'une information non payante et celle pour laquelle le journaliste a reçu quelque chose. Les auditeurs vont jusqu'à qualifié les journalistes de Beni de partiaux. (Tableau N°17)

En effet, dans l'unanimité, nos enquêtés ont rassuré de la possibilité d'éradiquer cette pratique qui gangrène la presse de Beni. Cette éradication passe par la bonne prise en charge du journaliste par son employeur, la subvention des radios par l'Etat et la prise de conscience du journaliste lui-même.

Le travail ici présent est subdivisé à 3 chapitres, le premier porte sur le cadre théorique et conceptuel ; le deuxième parle de l'Etat des lieux de la presse en ville de Beni et le troisième et dernier travaille sur les causes et conséquences du coupage dans la sphère médiatique de Beni. Commencé par une introduction, elle se clôture par une conclusion.

Cette étude, nous la considérons comme un ajout sur l'arsenal des recherches qui s'orientent dans le domaine informationnel. Conscient de n'avoir pas épuisé la matière dans le champ de recherche dans ce domaine, nous estimons que d'autres chercheurs auront à approfondir les études sur cette pratique du coupage ; « Les structures de régulation de la presse et l'éradication du coupage » pourrait, par exemple faire objet d'une étude dans l'avenir.

Ainsi, s'étant rendu compte que la pratique du coupage est une menace sur le métier du journaliste en ville de Beni tel que prouvé par les résultats de cette étude, Nous avons trouvé pertinent d'oeuvrer pour son éradication. Pour y parvenir, nous avons formulé certaines recommandations que nous portons à l'intention des acteurs concernés :

De Subventionner les radios de Beni afin de permettre aux professionnels des medias l'exercice de leur métier dans des conditions acceptables. Cela les mettra à l'abri du phénomène coupage.

De Prendre en charge correctement leurs employés ; Offrir aux journalistes des contrats écrits devant leur garantir de bonnes conditions du travail. En plus, mettre à la disposition de leurs journalistes des moyens nécessaires pouvant leur de bien rendre leur travail de récolte, traitement et diffusion des informations.

De Respecter les textes qui réglementent leur métier. La déontologie du travail et l'éthique du journaliste. OEuvrer dans le respect de leur dignité et leur réputation.

De Mettre à place des dispositions réprimant la pratique du coupage dans la presse en RDC et au besoin interdisant cette pratique. Mais le plus important, oeuvré à l'application de cette loi.

BIBLIOGRAPHIE

3. Gret, Le coupage dans la presse gangrène du journalisme : les pistes pour en sortir, Kinshasa, Inter-Congo Media, 2006

4. PIEL, J-C., Méthodes et techniques de recherche en sciences sociales, PUF, Paris, 1970

5. Lasswell, H., structures et fonction de la communication dans la société, revue française des sciences politiques, 1948

7. NAMUDJIMBO, D., et alii, déshabillé pour avoir caché le coupage in le coupage dans la presse gangrène du journalisme, KINSHASA, 2006

8. GRET, Le coupage dans la presse gangrène du journalisme, Kinshasa, Inter Congo Media, 2006

9. Roland C., Les medias, presse, radio, tv, Paris, PUV, 1991, cité par AMURI, R., méthodologie de l'information II Presse écrite, syllabus inédit, G2 FASIC, UOS, 2017

10. MANIER P-S., Le journalisme audio-visuel ; Techniques et pratiques rédactionnelles, PARIS, Ed. Dixit

11. POTTER, D., guide du journaliste indépendant, USA, bureau international de l'information 2006

12. MUCHIELLI, R., Les questionnaires dans l'enquête psycho-sociale, PUF, Paris, 1989

1. MUSAYI, M, l'objectivité des journalistes face au coupage dans les media de BENI, TFC, UCBC, inédit, 2011

2. Lapes MUNKENI, R., la pratique du coupage dans la presse congolaise, article inédit mis en ligne le 30 juin 2006

3. SAVALI, L., Méthodologie de l'information1(RTV1), cours inédit, G1 FASIC, UOS, 2015-2016

7. SAVALI, L, méthodologie de l'information, radio et television1, cours inédit, UOS, G1 FASIC, 2016-2017

8. SAVALI, L., Théories de communication, cours inédit, G3 FASIC, UOS, 2018.

9. AMURI, R, Histoire générale de l'information, Syllabus inédit, G1 FASIC-UOS, 2016, P.14-15

10. KIHANDI, E., Méfiance entre la presse de Beni et les acteurs politiques, causes et conséquences, TFC inédit, UOS BENI, 2017-2018

11. SEBARAME BIN URIEMA, rapport de stage effectué au journal Les Coulisses en vu de l'obtention du diplôme de graduat à l'UOS/Beni.

1. OMEC, Code de déontologie et d'éthique du journaliste congolais, Kinshasa, Centre catholique Nganda, 2004

2. Loi portant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse en RDC, KINSHASA, Art 2, 1996

WEBOGRAPHIE

Cher(e) journaliste, dans le cadre de notre travail de fin de cycle en science de l'information et de la communication portant sur ? l'impact du coupage sur le traitement de l'information de presse ?, nous sollicitons votre participation en répondant à nos questions ci-après :

Si oui quels sont les sujets qui ont fait objet de votre formation.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Si oui, pourquoi les sources vous donnent-elles de l'argent ?..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

R/......................................................................................................................................................................................................................................................................................................

6. Parmi les acteurs des médias, Qui incite l'autre à plonger dans le coupage?

Comment ça se passe?....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Si oui lesquelles? R/................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. .............................................................................................................

Si oui, Comment y parvenir ?..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Monsieur, Madame, nous sollicitons votre participation pour l'aboutissement de notre travail de fin de cycle en faculté des sciences de l'information et de la communication. Pour ce, nous vous prions de répondre à nos quelques questions ci-dessous sachant que notre travail porte sur ? l'impact du coupage sur le traitement de l'information de presse ?

1. Comment appréciez-vous la qualité d'informations diffusées dans les radios de Beni ?

Expliquez votre réponse.............................................................................................................................................................................................................................................

4. Avez-vous déjà entendu que les journalistes prennent de l'argent quand ils sont sur terrain afin de maquiller l'information de telle ou telle autre personne ou organisation?

Si oui, comment l'avez-vous appris ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

5. Les journalistes privilégient-ils vos informations ou celles des personnes nanties (politiciens, commerçants, ONG,... ?)

6. Quel conseil pouvez vous prodiguer aux professionnels des medias de Beni pour qu'ils évitent de tomber dans la partialité ?.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

* ¹ MUSAYI, M, l'objectivité des journalistes face au coupage dans les media de BENI, TFC, UCBC, inédit, 2011, p.3

* ²Lapes MUNKENI, R., la pratique du coupage dans la presse congolaise, article inédit mis en ligne le 30 juin 2006

* ⁴http//www.journaliste.openedition.org/perspectives chinoises,( consulté jeudi 10 mai 2018).

* ⁵ SAVALI, L., Méthodologie de l'information1(RTV1), cours inédit, G1 FASIC, UOS, 2015-2016

* ⁷ LAFFONT, R. Presse et techniques d'information, Lausanne, Grammont, 1975, p.15

* ⁸McLeish, R., Radio diffusion ,5^e édition, Elsevier, Focal press, , 2006, P.65

* ⁹Gret, Le coupage dans la presse gangrène du journalisme : les pistes pour en sortir, Kinshasa, Inter-Congo Media, 2006, p.51

* ¹⁰OMEC, Code de déontologie et d'éthique du journaliste congolais, Kinshasa, Centre catholique Nganda, 2004, p.2

* ¹²PIEL, J-C., Méthodes et techniques de recherche en sciences sociales, PUF, Paris, 1970, p.33

* ¹³ Lasswell, H., structures et fonction de la communication dans la société, revue française des sciences politiques, 1948

* ¹⁴ Habermas, J., théorie d'agir communicationnel, t.1, Paris, Fayard, 1987, p.

* ¹⁷ Habermas, J., théorie d'agir communicationnel, t.1, Paris, Fayard, 1987, P.111

* ¹⁹ NAMUDJIMBO, D., et alii, déshabillé pour avoir caché le coupage in le coupage dans la presse gangrène du journalisme, KINSHASA, 2006, P.13

* ²⁰ GRET, Le coupage dans la presse gangrène du journalisme, Kinshasa, Inter Congo Media, 2006, P.21

* ²¹ Lapes MUNKENI, R., la pratique du coupage dans la presse congolaise, article inédit mis en ligne le 30 juin 2006

* ²⁴ Roland C., Les medias, presse, radio, tv, Paris, PUV, 1991, cité par AMURI, R., méthodologie de l'information II Presse écrite, syllabus inédit, G2 FASIC, UOS, 2017, P. 49

* ²⁵ MUTSUVA. E., télécommunications, cours inédit, G3 FASIC, UOS, 2017-2018, P. 04

* ²⁸ AMURI, K., Information et communication, cours inédit, G2 Fasic, UOS, 2017

* ³⁰ Loi portant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse en RDC, KINSHASA, Art 2, 1996

* ³¹ MANIER P-S., Le journalisme audio-visuel ; Techniques et pratiques rédactionnelles, PARIS, Ed. Dixit,..., P.16

* ³² POTTER, D., guide du journaliste indépendant, USA, bureau international de l'information 2006, P.9

* ³³ SAVALI, L, méthodologie de l'information, radio et television1, cours inédit, UOS, G1 FASIC, 2016-2017

* ³⁴ SAVALI, L., Théories de communication, cours inédit, G3 FASIC, UOS, 2018.

* ⁴¹ AMURI, R, Histoire générale de l'information, Syllabus inédit, G1 FASIC-UOS, 2016, P.14-15

* ⁴² Entretien avec Jacques KIKUNI, directeur de la radio MUUNGANO, MARDI, 26 juin 2018 à 12h00.

* ⁴⁴ KIHANDI, E., Méfiance entre la presse de Beni et les acteurs politiques, causes et conséquences, TFC inédit, UOS BENI, 2017-2018. P.17

* ⁴⁵ SEBARAME BIN URIEMA, rapport de stage effectué au journal Les Coulisses en vu de l'obtention du diplôme de graduat à l'UOS/Beni.

* ⁴⁷ Entretient avec DOYEN MALIRO, éditeur du journal le Coq, mardi le 10 juillet 2018 à 15h25

* ⁴⁸ MUCHIELLI, R., Les questionnaires dans l'enquête psycho-sociale, PUF, Paris, 1989, p.24

* ⁴⁹DHAINAULT, L., concept et méthode de la statistique, PUF, Paris, 1975, P.64

* ⁵⁰ MULUMBA, N., manuel de sociologie générale, éd. Africa, Lubumbashi, 1980, P.4

* ⁵¹ Entretient avec différents directeurs des radios de Beni entre le 10 et le 15 juillet 2018