CONCLUSION
En somme, il est reconnu que la planification spatiale ne
consiste pas seulement à composer des plans. Il s'agit surtout d'un
processus politique visant à atteindre un équilibre entre les
intérêts publics et privés. Les constructions qui
colonisent les zones précaires, c'est-à dire non loties ou non
viabilisés peuvent alors être contrôlées.
Au regard des difficultés rencontrées par les
politiques d'aménagement dans la production d'un espace habité,
harmonieux et équilibré, nous avons proposé les moyens de
mise en oeuvre pour les résoudre. Cela doit se faire en très peu
de temps, si l'on veut éviter que l'évolution actuelle n'engendre
de graves distorsions difficiles à résoudre par la suite. Il est
clair qu'une politique d'ensemble et d'envergure s'impose, avec des objectifs
sous forme de solutions aux aléas identifiés.
Bien qu'il soit presque banal, de constater aujourd'hui que
Libreville se porte mal et que cela résulte de l'absence de
planification, il faut aller plus loin dans la réflexion et identifier
les principales embûches. Il est vrai que l'espace urbain laisse
entrevoir quelques signes de saturation, qui peuvent rendre
hypothétiques ou aléatoires d'éventuels projets de
réhabilitation, cela n'est pas une raison suffisante pour entretenir le
laisser-faire.
Certes, il n'est pas évident de remédier
à tous les problèmes de la ville, mais il revient aux pouvoirs
publics de veiller au respect des projets urbains et à la mise en
application des plans d'urbanismes pour que l'on parle de développement
durable de nos villes. Ce concept étant à la mode par
l'initiative des fêtes tournantes marquant les dates anniversaires de
l'accession du Gabon à la souveraineté internationale d'une part
et du concept de Gabon émergent avec les nouvelles autorités
politiques du pays d'autre part.
A cet effet, cette analyse des outils d'aménagement
urbain de la commune de Libreville permettra d'assurer les conditions d'une
bonne fonctionnalité et de mettre en place les possibilités et
des orientations des
58
réalisations futures. Cette analyse se veut être
une réflexion opérationnelle ayant pour objet la
définition et l'orientation des actes à réaliser.
L'objectif stratégique est de reprendre le
contrôle des constructions, pour réduire progressivement à
zéro les implantations spontanées. Cela contribuerait à
rompre avec l'anarchie actuel en matière d'organisation et des formes
d'occupations de l'espace d'une part et permettrait l'émergence d'une
véritable esthétique urbaine d'autre part. Car comme il en est
ressorti de nos enquêtes, plus de 75% de notre échantillon ne
connaissaient pas l'importance des opérations de lotissement dans une
ville.
Rendre actives, promptes, dynamique et plus rationnelles, les
structures en charge de l'aménagement des espaces urbains, les
directions de l'urbanisme et du cadastre. Ce faisant, il sera possible de
s'assurer en matière d'installation en milieu urbain, l'application et
le respect des règles d'urbanisme. Les pouvoirs publics par le biais des
services de l'éducation populaire doivent sensibiliser les populations
sur les modalités d'acquisition d'une parcelle et les méfaits du
phénomène de l'occupation anarchique. Ces mesures doivent
créer des conditions d'une gestion de la ressource foncière.
59
|