1
Sommaire
AVERTISSEMENT 2
REMERCIEMENTS 3
DEDICACES 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 5
LISTE DES TABLEAUX : 6
LISTES DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS : 6
RÉSUMÉ : 7
INTRODUCTION GENERALE 8
PREMIER CHAPITRE L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE 13
Section 1 : Présentation socioéconomique et
environnementale 14
de l'Algérie 14
Section 2 : Comment les entreprises algériennes
intègrent-elles la Responsabilité Sociale des
Entreprises ? 22
DEUXIEME CHAPITRE SONATRACH et la RSE 31
Section 1 : SONATRACH, une entreprise pas comme les autres
32
Section 2 : SONATRACH, une entreprise responsable 38
CONCLUSION GÉNÉRALE 47
ANNEXE 1 : Les dix principes du Global Compact 48
ANNEXE 2 : Les résultats des filiale nationale de la
SONATRACH pour l'année 2010 en million de
Dina algérien 49
BIBLIOGRAPHIE : 51
TABLE DES MATIERES 54
2
AVERTISSEMENT
La faculté d'Économie de l'Université Pierre
Mendès France de Grenoble n'entend donner aucune approbation ni
improbation aux opinions émises dans les mémoires des candidats
au Master ; ces opinions doivent être considérées comme
propre à leur auteur.
Le mémoire est un essai d'application des méthodes
et outils en cours de formation.
Il ne saurait donc être considéré comme un
travail achevé auquel l'Université conférerait un label de
qualité qui l'engagerait.
Ce travail est considéré à priori comme un
document confidentiel qui ne saurait être diffusé qu'avec l'accord
de son signataire.
3
REMERCIEMENTS
En préambule à ce mémoire, nous
souhaitons adresser nos remerciements les plus sincères aux personnes
qui nous ont apporté leur aide et qui ont contribué à
l'élaboration de ce mémoire ainsi qu'à la réussite
de cette formidable année universitaire.
Nous tenons à remercier sincèrement Madame
Catherine FIGUIERE, qui, en tant que encadreur de mémoire, s'est
toujours montré à l'écoute et très disponible tout
au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi pour
l'inspiration, l'aide et le temps qu'elle a bien voulu nous consacrer et sans
qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour.
Nous exprimons nos gratitudes à tous les consultants et
internautes rencontrés lors des recherches effectuées et qui ont
accepté de répondre à nos questions avec gentillesse. Nous
n'oublions pas nos parents pour leur contribution, leur soutien et leur
patience. Nous tenons à exprimer nos reconnaissances envers Ramatoulaye
COLY ma soeur aînée qui a eu la gentillesse de lire et corriger
certaines erreurs de ce travail.
Enfin, nous adressons nos plus sincères remerciements
à tous mes proches et amis, qui nous ont toujours soutenu et
encouragé de près comme de loin au cours de la réalisation
de ce mémoire. Merci à toutes et à tous.
4
DEDICACES
COLY Kéring Basse : Je dédie ce travail de
mémoire du Master 1 à tous les membres de ma famille, en
particulier à mes deux parents ainsi qu'à la défunte
coépouse de ma maman, qui m'ont longtemps soutenu et poussé
toujours et encore dans la persévérance. Je dédie
également ce travail à tous mes frères et soeurs
aînés qui se sont beaucoup investi dans mes études aussi
bien du point de vue financière que documentaire. Sans oublier mes amis
qu'ils soient de près comme de loin sans qui je n'en serai arrivé
là où je suis aujourd'hui. Bref je dédie ce travail
à toutes et à tous qui me connaissent.
KORCHI Youcef : A ma très chère maman sans qui
je ne serai jamais arrivé là si elle n'avait pas
été là pour moi. Qu'elle puisse voir en ce mémoire
la marque de ma profonde reconnaissance envers elle.
Je tiens aussi à présenter mes reconnaissances
et mes remerciements à ma fiancée, qui n'a jamais cessé de
me soutenir pour que je puisse reprendre mes études et avoir une bonne
formation et à qui je voudrai exprimer mes affections et mes
gratitudes.
Sans oublier bien sûr Mon binôme COLY Kéring
Basse.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
5
ANDI
|
Agence Nationale de Développement de l'Investissement
|
ANEM
|
Agence Nationale de l'Emploi
|
ANGEM
|
Agence Nationale de Gestion des Microcrédits.
|
BM
|
Banque Mondiale
|
BTP
|
Bâtiments et Travaux Publics
|
CBSR
|
Canadian Business for Social Responsibility
|
CNE
|
Conseil National de l'Environnement.
|
CPE
|
Centre de Perfectionnement de l'Entreprise
|
DD
|
Développement Durable
|
FMI
|
Fond Monétaire International
|
GES
|
Gaz a Effet Serre
|
GGFR
|
Global Gas Flaring Reduction
|
GNC
|
Gaz Naturel Comprimé
|
GNL
|
Gaz Naturel Liquéfié
|
GPL
|
Gaz de Pétrole Liquéfié
|
HPE
|
Hante Performance Energétique
|
HSE
|
Hygiène Sécurité et Environnement
|
HSE-MS
|
Système de Management intégré Santé,
Sécurité et Environnement
|
IAP
|
Algerian Petroleum Institute
|
IDH
|
Indice de Développement Humain
|
ISO
|
Organisation Internationales de Normalisation (International
Organization for Standardization)
|
MATE
|
Ministère de l'Aménagement du Territoire et de
l'Environnement
|
MATET
|
Ministère de l'Aménagement du Territoire et de
l'Environnement et du Tourisme
|
MENA
|
La région Moyen-orient-Afrique du Nord (Middle East-North
africa)
|
NEAL
|
New Energy Algeria
|
NIOC
|
National Iranian Oil Company
|
OCDE
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economique
|
OIT
|
Organisation Internationale du Travail
|
ONU
|
Organisation des Nations Unies
|
ORSE
|
Observation sur la Responsabilité Sociale des
Entreprises
|
PAS
|
Plan d'Ajustement Structurel
|
PDVSA
|
Petroleos de Venesuela S.A
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PME
|
Petites et Moyennes Entreprises
|
PNAE-DD
|
Plan National d'Action pour l'Environnement et le
Développement Durable
|
PNUD
|
Programme des Nations Unies pour le Développement.
|
RSE
|
Responsabilité Sociale des Entreprises
|
SIDA
|
Agence Suédoise de coopération pour le
développement international
|
TEP
|
Tonne d'équivalent Pétrole
|
UNICEF
|
Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.
|
ValHyd
|
Valorisation des Hydrocarbures
|
6
Tableau N°1 : Comparaison sur
certains critères de santé entre Algérie et France en 2012
Tableau N°2 : Impact financier de la
dégradation de l'environnement
Tableau N°3 : Les attentes des
chaque partie prenante
Tableau N°4 : Indicateurs
commerciaux liés aux activités de la SONATRACH
LISTES DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS :
Graphique N°1 : La carte
géographique de l'Algérie Graphique
N°2 : Évolution du PI3 entre 1986 et 2012
Graphique N° 3 : Répartition sectorielle du
PI3 en 2012
Graphique N° 4 : Comparaison de
l'emploi global et l'emploi hors hydrocarbure 1984-2010 en milliers
Schéma N° 1 : Les principales
activités de la SONATRACH Schéma N°
2 : Technique de Séquestration du dioxyde carbonique
7
RÉSUMÉ :
Ce mémoire a pour thème centrale la
Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). Le
principal objet de ce travail est de traiter la version
microéconomique du développement durable en Algérie. Cette
version microéconomique est de nos jours au coeur des
préoccupations de beaucoup d'acteurs économiques notamment les
grandes entreprises. L'objectif visé à travers ce mémoire
est d'appréhender ce concept de RSE en faisant le parallèle avec
la multinationale algérienne oeuvrant dans le domaine des hydrocarbures
(SONATRACH) afin de voir de plus près les démarches responsables
qu'une entreprise de son rang adopte.
Abstract :
This memoir central theme is Corporate Social Responsibility
(CSR). The main purpose of this work is to treat the micro version of
sustainable development in Algeria. This micro version is today the heart of
the concerns of many economic actors, including large enterprises. The aim
throughout this thesis is to understand the concept of CSR by making the
parallel with the Algerian multinational active in the field of hydrocarbons
(SONATRACH) to see more closely steps a responsible company takes its place.
Mots clés :
Algérie, Sonatrach, hydrocarbures, Développement
Durable et RSE
Keys words :
Algeria, SONATRACH, hydrocarbon, sustainable development and
CSR
INTRODUCTION
GENERALE
8
9
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Face aux enjeux du développement des pays du sud, qui
est souvent axé sur le modèle occidental basé sur la seule
croissance économique, les pays du Nord se rendent compte aujourd'hui
que la généralisation de leur modèle de croissance est
matériellement impossible (KERZABI Abdelatif, 2009). En effet ce
modèle de développement s'accompagne généralement
d'un mode de production et de consommation aux conséquences
désastreuses. A titre illustratif, ces exemples peuvent être
cités : pollution de l'air et de l'eau, érosion des sols,
épuisement des ressources naturelles, déforestation,
émission des gaz à effet de serre, désertification,
disparition des espèces animales et végétales,
inégalité croissantes dans les pays et entre les pays (notamment
entre les pays du Nord et les pays du Sud), exclusion sociale,
précarité de l'emploi etc.
De ce fait, pour pallier aux insuffisances du
précédent modèle néoclassique, le
développement durable construit dans le cadre de l'Organisation des
Nations Unies (ONU) a été imposé comme nouveau
modèle de développement aux pays du sud. En fait, les objectifs
de ce dernier sont par nature universels mais leurs applications ne peuvent
être que différenciées en fonction des pays en tenant
compte de leur réalités (BOIDIN Bruno, 2004).
Dans le cadre de ce nouveau modèle de
développement, les grandes entreprises ont été les
premiers acteurs à intégrer des mesures en faveur du
développement durable. Une grande partie de ces mesures est entreprise
dans le cadre de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) (DEPRET
Marc-Hubert, 2009). Cette démarche est perçue par certains
auteurs non seulement comme une façon de préserver
l'environnement dans lequel l'entreprise exerce ses activités mais aussi
un levier de croissance économique (Christian BRODHAG, 2012).
C'est à la lumière de cela, et vue l'importance
de la RSE à l'heure actuelle qu'un intérêt particulier a
été porté à la question de la pratique de la RSE
dans les pays du sud en prenant comme exemple l'Algérie, pays qui a
déjà initié des engagements, en matière de
développement durable.
En effet, l'Algérie, officiellement République
algérienne démocratique et populaire, est un État du
Maghreb situé dans le Nord de l'Afrique. Le pays couvre une superficie
de 2.381.741 km2 occupé pour 4/5 par le désert du
Sahara (85% du territoire tout entier), ce qui fait d'elle le premier pays
africain par son étendue après la dislocation du Soudan en 2011.
Bordée au nord par la mer Méditerranéen, l'Algérie
est limitée à l'Est par la Tunisie et la Lybie, au Sud-est par le
Niger, au Sud-ouest par le Mali et la Mauritanie et à l'Ouest par le
Maroc et le Sahara Occidental. La population algérienne est
estimée à 37,8 millions d'habitants en 2013 (Office
10
INTRODUCTION GÉNÉRALE
National des Statistiques). L'Islam est la religion de l'Etat
et l'Arabe est la langue officielle. L'arabe et le tamazight (berbère)
sont les deux langues nationales ; et sa monnaie principale est le dinar
algérien.
Graphique N°1 : La carte
géographique de l'Algérie
Source :
www.afrique-planète.com
Compte tenu de l'état de dégradation de
l'environnement, et pour faire face à ce nouveau type de
développement (développement plus respectueux de
l'environnement), l'Algérie a initié un certain nombre
d'engagements au niveau international.
Selon le portail algérien des énergies
renouvelables, l'Algérie entrevoit, entre 2011 et 2030, de produire une
partie de l'électricité à partir de différentes
sources d'énergies renouvelables pour atteindre 22.000 MW d'ici 2030 :
soit 40% de la production totale en électricité. 10.000 MW des
22.000 MW programmés pour les deux prochaines décennies sont
destinés à l'exportation, tandis que les 12.000 restants seront
consacrés à la satisfaction des besoins
11
INTRODUCTION GÉNÉRALE
nationaux en électricité. À ce titre, le
Gouvernement algérien a mis en oeuvre une Stratégie nationale de
l'Environnement et un Plan National d'Action dans le cadre du Programme
d'Investissement 2010-2014 pour l'Environnement et le Développement
Durable (PNAE-DD) qui visent à intégrer la viabilité
environnementale dans la stratégie de développement du pays. A
cet effet, de nombreuses actions en faveur du développement durable sont
réalisées :
L'extraction minière, en tenant compte des exigences
environnementales ; L'intensification des transports de masse, le transport qui
est un secteur consommateur d'énergie (pétrole), reste l'une des
principales sources de pollution atmosphérique et d'émissions de
gaz à effet de serre. Cette préoccupation a été
intégrée dans la politique algérienne en matière de
protection de l'environnement dans un souci de développement durable,
basée sur l'adoption d'un mode de développement social et
économique qui répond aux besoins du présent sans
compromettre l'avenir des générations futures ; L'encouragement
de l'utilisation des carburants moins polluants : le GPL (Gaz Pétrole
Liquéfié), l'essence sans plomb et le Gaz naturel comprimé
(GNC), en vue d'une réduction de la pollution de l'air ; L'engagement du
Gouvernement algérien pour une gestion rationnelle des ressources
naturelles et de promotion des énergies renouvelables. L'Algérie
prépare sa transition vers un modèle énergétique
basé sur le développement des énergies renouvelables,
consacré par la Loi sur les énergies renouvelables votée
en 2004, et qui fixe à 14% la part du solaire et de l'éolien dans
le bilan énergétique national à atteindre en 2020. Un
programme de développement des énergies renouvelables et
d'efficacité énergétique a été adopté
par le gouvernement en vue d'éviter le gaspillage et de permettre une
meilleure compétitivité à notre économie nationale.
Le programme de développement des énergies renouvelables sera
accompagné d'une stratégie industrielle qui permettra de porter
le taux d'intégration des filières à plus de 80%, d'ici
2030 ; un projet pilote de 600 logements à Haute Performance
Energétique (HPE), à titre d'opération
démonstrative, est en cours de lancement, il intègre le principe
d'économie d'énergie.
Ainsi dans cette perspective de mettre en place un nouveau
type de développement plus soucieux de l'environnement, nécessite
également l'implication des sociétés civiles et des
entreprises. Dés lors, s'intéresser sur la pratique de la
responsabilité sociale des entreprises en Algérie,
particulièrement la SONATRACH, paraît évident. Pour ce
faire, s'interroger sur sa capacité à assumer son rôle
économique et social tout en préservant l'environnement
apparaît être un enjeu majeur.
12
INTRODUCTION GÉNÉRALE
La SONATRACH, entreprise d'État, est en fait la
première entreprise qui a adopté une démarche de
responsabilité sociale en Algérie, ne se limitant pas aux
préoccupations sociales et environnementales de ses activités,
mais bien élargie aux besoins sociaux et économiques des
populations défavorisées. Cette spécificité
s'explique en grande partie par les moyens financiers dont dispose
l'entreprise.
Pour appréhender au mieux la problématique
soulevée un peu plus haut, le mémoire, qui est autant
théorique qu'analytique sera structuré comme suit :
Dans un premier chapitre l'émergence du concept RSE en
Algérie à travers deux sections : la première qui sera
consacrée à la présentation de l'Algérie pays sur
lequel porte essentiellement ce mémoire. Et la deuxième
consistera, après un bref rappel sur ce que c'est la RSE, à
montrer bien que l'Algérie peine à mettre en place une
véritable RSE, mais cela n'empêche pas de dire qu'elle commence
à gagner du terrain et ce depuis le lancement du projet RS-MENA en
2011.
Puis dans un deuxième chapitre, faire une étude
sur l'entreprise SONATRACH pour voir en quoi elle est leader en matière
de RSE. Pour ce faire deux sections seront adoptées : une
première qui fera l'objet d'une présentation de cette entreprise
qui est un acteur central dans l'histoire des hydrocarbures en Algérie
et enfin, une deuxième qui sera axée sur les engagements pris par
rapport à ces démarches responsables.
PREMIER CHAPITRE
L'Algérie face au nouveau
concept : la RSE
13
14
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
Ce chapitre a pour objet de présenter la situation
économique, sociale et environnementale de l'Algérie. L'objectif
visé est de montrer bien que le concept de responsabilité sociale
des entreprise est nouveau en Algérie, mais cela n'empêche pas de
dire qu'il commence à gagner du terrain et ce depuis le lancement des
projets comme RS-MENA en Algérie en 2011 et la récente plateforme
« RSE Algérie » issue d'un partenariat entre l'institut
algérien de la gouvernance et l'Observatoire français sur la
Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE).
Section 1 : Présentation socioéconomique
et environnementale de l'Algérie
Cette section consiste à faire une présentation
économique, sociale et environnementale de l'Algérien. L'objectif
est de voir la situation du pays à travers ces trois pôles qui
constituent fondamentalement le socle du Développement Durable.
1-1- Situation économique
La politique économique algérienne était
une politique basée sur une économie fermée, super
protégée. Il a fallu attendre jusqu'aux années 1990 pour
voir l'émergence d'une nouvelle ère :
l'ouverture. Cette ouverture, décidée par le
gouvernement de Mouloud HAMROUCHE1 à l'époque, se
poursuivra avec les encouragements du Fond Monétaire International
(FMI). Elle est rendue possible également grâce aux exigences
liées à la mondialisation.
La structure de l'économie algérienne est
basée sur la rente pétrolière et gazière.
L'Algérie est le sixième pays producteur de gaz et le
douzième producteur de pétrole dans le monde. En 2012, 97% des
exportations algériennes reposées sur ces deux sources (Dominique
LAGARDE et al, 2012). Cependant même « si les premiers impacts
du krach de 2007-2008 ont pu être maîtrisés grâce aux
réserves de change accumulées et à une importante
épargne budgétaire, mais aussi à la faible
intégration à la sphère financière internationale
» (Fatiha TALAHITE et Ahmed HAMMADACHE, 2010), l'économie
algérienne reste restreinte dans sa diversification et vulnérable
à l'instabilité des marchés d'hydrocarbures, chose qui
explique l'importation d'une majeure partie des produits industriels et de
consommation.
Parlant de la croissance économique,
représentée ici par le Produit Intérieur Brut (PIB), elle
reste fortement dominée notamment par les hydrocarbures (37% du PIB, 97
% des exportations et 60% des recettes fiscales pétrolières) et
les services. En effet, selon le rapport du Service Économique
Régional d'Alger, les projections du FMI révèlent que le
taux de
1 Mouloud HAMROUCHE né en janvier 1943
à Constantine est un homme politique. Il a été chef du
gouvernement entre septembre 1989 et juin 1991
15
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
croissance de l'économie algérienne, qui
s'était établi à 3,3% en 2012, devrait
légèrement s'affaisser en 2013, à 3,05%, mais devrait
enregistrer un rebond en 2014, à 3,68% et en 2015, à 3,73%. A
titre illustratif, ce graphique montre l'évolution du P11B entre 1986 et
2012.
Graphique N° 2 : Évolution du
PIB entre 1986 et 2012
250
|
000
|
000
|
000
|
200
|
000
|
000
|
000
|
150
|
000
|
000
|
000
|
100
|
000
|
000
|
000
|
50
|
000
|
000
|
000
|
|
|
|
0
|
PIB ($US courant) Algérie
1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
2012
Sources : réalisé par nos soins à
partir des données de la Banque Mondiale
D'après l'allure de ce graphe, l'évolution du
P11B algérien a connu deux phases. La première se situe entre
1986 et 2000. Cette phase est caractérisée par une stagnation du
PIB due à la chute du prix du baril de pétrole liée au
contre-choc pétrolier2. S'agissant de la deuxième
phase, entre 2000 et 2012, le PIB algérien a considérablement
augmenté de 54,79 Mds $ jusqu'à 207,95 Mds $. Ces
résultats viennent confirmer ce qui a été dit un peu plus
haut sur l'influence majeur des hydrocarbures dans la création de
richesse du pays. Malgré la période de crise de 2007/2008 qui a
sévi pratiquement toutes les économies mondiales,
l'économie algérienne a su tirer son épingle du jeu.
Les services, ils représentaient pour leur part en
2012, 22% du Produit Intérieur Brut selon le même rapport du
Service Économique Régional d'Alger. Cette
représentativité permet de
2 Le contre-choc pétrolier est la situation
connue au lendemain des deux chocs pétroliers 1973 et 1979. Il est
caractérisé par une surproduction en vue de compenser le
ralentissement de l'économie. Cette surproduction a engendrée une
baisse brutale du prix du baril de pétrole (10$ en 1986). Cette
situation est également qualifiée comme étant le
résultat d'un accord entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite,
visant à augmenter la production de pétrole, en vue de satisfaire
les besoins occidentaux en énergie et diminuer les revenus de l'Union
Soviétique.
16
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
qualifier ce secteur comme étant le deuxième
pourvoyeur de richesses derrière les hydrocarbures (31%) et le premier
en matière de création d'emploi. En ce qui concerne les autres
secteurs, à savoir l'industrie hors hydrocarbure, les Bâtiments et
Travaux Publics (BTP), droits de douanes et TVA, Services des Administrations
Publiques (Services non marchands) et enfin l'agriculture, leur contribution
est de 47%. Le graphique ci-dessous montre ainsi la part de chacun de ces
différents secteurs.
Graphique N° 3 : Répartition
sectorielle du PIB en 2012
6%
18%
22%
9%
9%
31%
5%
Agriculture
Hydrocarbure
Industrie HH
BTP et Construction Services Marchands Droits de Douanes et
TVA
Services des Administrations Publiques
Source : Service Économique Régional
d'Alger (Indicateur Économique et Financier de l'Alger, Novembre
2013).
Néanmoins, en dépit du Produit Intérieur
Brut jusqu'ici utilisé pour analyser la situation économique de
l'Algérie, il y a d'autres indicateurs tels que le PIB/habitant qui
permet d'évaluer l'économie d'un pays. En effet le PIB/habitant
reflète principalement le niveau d'activité économique. Il
se détermine en faisant le ratio Production/Population totale. Pour ce
qu'il est de l'Algérie, si l'on se fie aux données de la Banque
Mondiale (BM), cet indicateur, a considérablement augmenté en
2013 (5438 $ US). Cependant, bien que cet indicateur témoigne d'une
bonne santé de l'économie algérienne, sa dépendance
vis-à-vis du gaz et du pétrole pose toujours problème. En
effet, l'expansion de certains secteurs ne parvient pas à masquer les
difficultés de l'industrie hors hydrocarbures. La faiblesse du secteur
privé, pénalisé par un climat des affaires peu propice
à l'investissement étranger, reste le problème majeur. Le
projet Doing Business qui mesure le climat des affaires et son
application effective dans 189 économies et certaines villes au niveau
infranationale et régionale place l'Algérie 153eme. En
raison de ce résultat décevant, la législation s'efforce
de rendre plus aisé
17
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
et plus attractif l'investissement en Algérie. Quelques
exemples de mesures initiées pour encourager ces investissements peuvent
être cités :
V' Une réduction de 5% en matière de
droit de douane pour les équipements importés pour
l'investissement,
V' La franchise de la TVA (17%) pour les biens et
services entrants dans le cadre de l'investissement,
V' Une exemption des droits de mutation concernant
les acquisitions entrant dans le cadre de l'investissement.
Mais malgré ces avantages et d'autres qui n'ont pas
été énumérés, le volume des investissements
étranger reste faible (de 2002 à 2011 il ne représentait
que 1% du nombre de projets d'investissement global, selon l'Agence Nationale
de Développement de l'Investissement (ANDI)).
1-2- Situation sociale
Pour évoquer la situation sociale en Algérie,
cela revient à analyser de plus prêt la question de l'emploi, des
indices comme l'IDH (Indice de Développement Humain), de la
santé, de l'éducation etc.
La question de l'emploi reste encore un défi pour
l'économie algérienne. Au regard des populations, ce sont les
jeunes qui sont les plus confrontés aux difficultés d'insertion
sur le marché du travail. Selon M. Joël Toujas Bernaté, le
chef de mission du FMI pour l'Algérie en 2011, « la population
active augmente à un taux compris entre 2,5% et 3% par an. Pour
stabiliser le chômage et absorber tous les nouveaux arrivants, il
faudrait probablement une croissance d'emploi d'au moins 5% dans les secteurs
autres que celui des hydrocarbures ». En plus, le bureau de
l'Organisation Internationale du Travail (OIT) en Algérie, voit
l'évolution de l'emploi passer par trois périodes principales
selon les réformes économiques :
V' La phase allant globalement de 1980
à 1994 : cette phase a vu la mise en oeuvre
progressive de nombreuses réformes jetant la base
institutionnelle d'une économie de
marché. Pendant cette période, l'économie
a été dominée par les entreprises étatiques.
Le pays a connu une progression du taux d'emploi jusqu'en
1986, année à laquelle le
prix du pétrole a chuté. Ce choc a
provoqué une baisse des investissements publics, ce
qui a conduit à la suppression de plusieurs milliers de
postes d'emploi.
V' La phase de 1995 à 1999 :
celle-ci a vu la réalisation d'un plan d'ajustement structurel (PAS) en
relation avec les organisations financières internationales (FMI, BM).
Le pays accuse alors une forte perte d'emploi sous l'effet de ces
opérations de restructuration.
V' La phase de 2000 à 2011 :
le taux de chômage a amorcé une baisse continue passant de 29,3%
en 2000 à 10% en 2011. C'est une baisse intéressante mais elle
reste faible
18
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
par rapport au potentiel algérien. Elle est due
principalement au programme de promotion de l'investissement
réalisé par l'État, à la privatisation, au rachat
des entreprises publiques déclarées en faillites et aux
dispositifs d'aide à la création d'emploi3 comme
l'Agence Nationale de l'Emploi (ANEM), l'Agence Nationale de Gestion des
Microcrédits (ANGEM), etc. Cette phase est également
marquée par l'arrivée massive des femmes sur le marché du
travail.
Ces trois phases ont permis de voir en claire
l'évolution de la situation de l'emploi en Algérie. Il reste
quand même intéressant de souligner que les hydrocarbures,
contrairement au poids qu'ils regorgent dans la création de richesse du
pays, ont une part très peu significative dans le processus de lutte
contre le chômage. Le graphique proposé ci-après en est une
parfaite illustration.
Graphique N° 4 : Comparaison de
l'emploi global et l'emploi hors hydrocarbure 1984-2010
en milliers
Source : réalisé par nos soins
à partir des données du Ministère de la prospective et des
statistique L'enseignement qui peut être tiré de
l'évolution de la situation de l'emploi en Algérie d'entre ces
deux dates, en comparaison avec les emplois créés en dehors du
secteur des hydrocarbures, est que les emplois créés dans le
secteur des hydrocarbures sont peu représentatifs. Autrement dit,
l'influence significative que les hydrocarbures ont sur la rentrée de
devises ne reflète pas forcément qu'ils participent autant
à la création d'emploi. La lecture de ce graphique
révèle autre chose également qui mérite une
attention particulière. Les emplois que les autres secteurs qui entrent
dans la composition du produit intérieur brut, ont une très haute
influence en matière de création d'emploi et permettent ainsi de
résorber le
3 Les dispositifs d'emploi des jeunes ont
été renforcés suite aux évènements dits
« printemps arabes » dans la région. Bien que l'Algérie
ait été épargnée par ces mouvements de renversement
des régimes, les manifestations durant le premier trimestre 2011 dans le
pays ont conduit les autorités à prendre des décisions
importantes devant encourager l'emploi des jeunes. Beaucoup de facilités
ont été accordées pour favoriser l'insertion des jeunes.
(MUSETTE Mohamed Saïb, 2013.
19
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
chômage. D'où la nécessité
d'accorder beaucoup plus d'importance à la diversification de son
économie.
Sur le plan du bien être social, de la santé et
de l'éducation, les autorités ne sont pas en reste. Selon le
rapport sur le développement humain 2013 du Programme des Nations Unies
pour le Développement (PNUD) portant sur l'essor du Sud, ces dix
dernières années, tous les pays ont connu des progrès en
matière d'éducation, de santé et de revenus au titre de
l'indice de développement humain. Cependant les progrès demeurent
hétérogènes entre les régions et au sein de
celles-ci. L'Algérie pour son compte, son indice de développement
humain a considérablement augmenté entre 1990 et 2012 lui
permettant de se classer parmi les pays qui ont un développement humain
élevé. Au sein de la région maghrébine elle s'est
parfaitement illustrée (0,173) en dépassant d'un rang la Tunisie
classée 94eme et le Maroc.
Du point de vue de la santé, les efforts sont
considérables. En 2012, 5,3% du PIB sont alloués aux
dépenses totales consacrées à la santé. Le tableau
suivant montre les différentes statistiques.
Tableau N° 1 : Comparaison sur
certains critères de santé entre Algérie et France en
2012
Critères
|
Algérie
|
France
|
Population totale
|
38 482 000
|
63 937 000
|
Espérance de vie à la naissance H/F
|
70/73
|
79/85
|
Quotient de mortalité infanto-juvénile pour
1000 naissances vivantes
|
20
|
4
|
Quotient de mortalité 15-60 ans H/F pour
1000
|
165/122
|
109/52
|
Dépense totale consacrée à la santé
par habitant ($ US)
|
439
|
4 260
|
Dépense totale consacrée à la santé
en %
du PIB
|
5,3
|
11,8
|
Médecin par 1000 habitants
|
1,24
|
3,36
|
Source : Organisation Mondiale de la Santé
(2012)
Ce tableau révèle d'énormes
disparités entre ces deux pays sur le plan sanitaire. Cette situation
s'explique par le fait que les structures sociales ne sont pas régies de
la même manière d'une part, mais d'autre part la mise en place des
politiques par les autorités étatiques pour promouvoir un cadre
social favorable en Algérie, semble très difficile. Certes
l'Algérie reste un pays en voie de développement ce qui pourrait
également être un facteur explicatif de ce
phénomène. Malgré cela, les efforts sont consentis pour
lutter contre la mortalité maternelle et périnatale grâce
à la mise en place du programme national de périnatalité
en 2006. L'État se fixe pour objectif de réduire la
mortalité maternelle et l'amélioration de la prise en charge de
la santé maternelle et du nourrisson. La stratégie pour
réaliser cet objectif est axée essentiellement sur le
développement de l'infrastructure sanitaire lourde et
légère, l'accès aux soins gratuits pour toutes les couches
sociales, généralisation de l'alphabétisation, le
programme d'espacement des naissances... En 2012, d'après l'UNICEF, la
mortalité
20
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
maternelle était de 70,3 pour 1000 naissances vivantes,
alors qu'en 1992, elle était de 215 pour 1000. Il y a eu donc une
diminution de 67,3% ce qui est de prime abord un résultat positif.
Pour l'éducation et la formation, l'État
algérien donne une priorité pour garantir la réussite des
plans de développement économique et social. Les dépenses
publiques totales dans ce secteur représentaient en 2008, 4,34% du PIB.
Selon l'article 53 de la constitution, le droit à l'enseignement est
garanti et gratuit dans les conditions fixées par la loi. Il est
obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 15 ans. Au plan de
l'alphabétisation, l'Algérie prévoit, dans le cadre de la
stratégie nationale d'alphabétisation, de réduire de 22 %
le taux d'analphabétisme auprès de la catégorie
d'âge de 10 ans et plus, à l'horizon 2015. Elle est arrivée
à généraliser l'accès à l'éducation
notamment au niveau primaire où, le taux est passé de 85%
à la fin des années 80 à plus de 97% en 2011.
L'enseignement supérieur a connu aussi une progression remarquable
illustrée notamment par plus de 1,9 million de diplômés
universitaires en 2012, contre 63 en 1964. Ces efforts dans l'accroissement des
structures physiques scolaires, se sont accompagnés d'une
amélioration des indicateurs du genre. C'est ainsi que la proportion des
filles dans l'enseignement secondaire a fortement augmenté (58.3 %) et
au niveau supérieur, deux diplômés sur trois sont des
filles (Perspectives Économiques en Afrique, 2013).
1-3- Situation environnementale
Parlant de l'environnement, il y a une prise de conscience
croissante et notoire des questions environnementales en Algérie. Elle
est liée aux principales étapes institutionnelles suivantes :
> 1974 : création du Conseil National de l'Environnement (CNE) ;
> 1984 : rattachement des prérogatives de protection
de l'environnement au Ministère de l'hydraulique, de l'environnement et
des forêts ;
> 1994 : rattachement de nouveau de l'environnement au
ministère de l'intérieur, des collectivités locales et de
l'environnement ;
> 1996 : création d'un Secrétariat d'Etat
chargé de l'environnement ;
> 2000 : création du Ministère de
l'aménagement du territoire et de l'environnement (MATE) ;
> 2007 : création du Ministère de
l'aménagement du territoire de l'environnement et du Tourisme (MATET).
(L. RIZOU et N. GHALEM, 2010).
Cette prise de conscience s'est traduite par la mise en place
des mesures d'accompagnement pour la protection de l'environnement. Mais il y a
un manque d'actions environnementales selon le Ministère de
l'aménagement du territoire et de l'environnement (PNAE-DD, 2002).
L'estimation du coût de la dégradation de l'environnement faite
par le même Ministère, révèle des résultats
alarmants, 5.82% du PIB, une somme qui dépasse les dépenses
consacrées à la santé (3.87% PIB). C'est donc important de
dire que les dégâts occasionnés à
21
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
l'environnement sont un sérieux problème que
l'État algérien doit faire face. Le tableau ci-dessous permet de
voir de plus près l'impact de la dégradation de l'environnement
en terme financier.
Tableau N°2 : Impact financier de la
dégradation de l'environnement
Catégorie économique
|
Evaluation monétaire des dommages (en
%PIB)
|
1- Santé et qualité de vie
|
|
Eau (morbidité, dégradation de la qualité
de la ressource
|
0.69%
|
Air
|
0.94%
|
Sols, foret et biodiversité (pauvreté)
|
0.15%
|
Déchets
|
0.19%
|
Littoral (accidents chimiques)
|
0.01%
|
Total
|
1.98%
|
2- Capital naturel
|
|
Eau (perte dans le réseau)
|
0.62%
|
Air (pertes agricoles)
|
0.01%
|
Sols, forets, biodiversités (pertes agricole,
déforestation, empiétement urbain, pertes en
biodiversité)
|
1.21%
|
Total
|
1.84%
|
3- Pertes économiques liées à la
dégradation de l'environnement
|
|
|
Eau (habitant mal desservis)
|
0.18%
|
Déchets (potentiel de recyclage perdu)
|
0.13%
|
Littoral et patrimoine archéologique (perte
touristique)
|
0.59%
|
Energie, matières, compétitivité (gestion
des ressources inefficace, perte d'image de marque)
|
1.10%
|
Total
|
2%
|
TOTAL (1+2+3)
|
5.82%
|
Source : Ministère de l'aménagement
du territoire et de l'environnement (2002)
En 2010, l'étude réalisée par des
chercheurs américains de l'université Yale et Columbia sur la
protection de l'environnement montre que l'Algérie a occupé la
42eme place dans le monde sur un échantillon de 163 pays.
Elle est ainsi classée la première dans le monde arabe et la
deuxième en Afrique. Cette étude s'est basée sur 25
critères comme la qualité de l'air, de l'eau, les
émissions de gaz à effet de serre, la biodiversité,
l'impact de la pollution sur la santé de la population et l'état
des forêts.
Néanmoins il convient de souligner que cette même
étude montre une grande corrélation entre le niveau de
développement économique, représenté ici par le PIB
par habitant, et la qualité environnementale. Comparé aux pays
plus développés comme la France par exemple, l'Algérie
enregistre un retard important dans la prise en charge de l'environnement.
Cependant, l'Algérie étant la deuxième puissance
économique d'Afrique, il est logique qu'elle figure parmi les premiers
de ce classement sur le continent africain. Dans le monde arabe, ceux sont ses
bons résultats sur les critères de biodiversité et de
problématiques liées à l'eau
22
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
qui lui permettent de dépasser des pays comme les
Émirats arabes unis ou le Koweït, mieux classés en termes de
PIB par habitant.
Cette performance s'explique selon le Ministère de
l'aménagement du territoire et de l'environnement par des facteurs
divers. Une amélioration de gouvernance environnementale et les actions
coordonnées à l'échelle des territoires ; les
investissements consentis dans le cadre du plan de soutien à la relance
économique (2001-2005) ; le plan complémentaire de soutien
à la croissance pour lutter contre la dégradation de
l'environnement (2005-2009) ; et la restauration de la vitalité des
écosystèmes.
Ainsi pour clore cette section qui a pratiquement fait le tour
sur les trois piliers essentiels du développement durable, il peut
être retenu comme conclusion que le gouvernement algérien a tant
bien que nécessaire intégré le processus d'un
développement plus respectueux par rapport aux exigences
économiques, sociales et environnementales. Etant l'apanage de tous, le
développement durable nécessite l'implication des
sociétés civiles ainsi que les acteurs étatiques. La
question est : quand n'est-il de la part des entreprises? Cela fera l'objet de
la section suivante où sera traitée la version
microéconomique du développement durable4 en
Algérie.
Section 2 : Comment les entreprises algériennes
intègrent-elles la Responsabilité Sociale des Entreprises ?
Pour aborder au mieux cette section afin d'apporter une
réponse à cette interrogation, il serait d'abord
intéressant de faire une revue de la littérature sur ce concept
qui est la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). Ensuite
l'adapter aux réalités des entreprises algériennes enfin
de savoir quel type de RSE (explicite ou implicite) ont-elles
adoptée.
2-1- Cadre théorique relatif à la RSE
Le concept de RSE peut être abordé sur
différentes approches multiples et variées. L'ouvrage de Bowen
(1953) a été une révolution dans le monde des affaires en
étant le premier à aborder le concept de la RSE. En fait, «
L'idée de la responsabilité sociale a été
développée dés les années 1950 par de nombreux
chercheurs anglo-saxons (Bowen1950 , Davis 1960 , Walton 67) »
(Daudé, Noel, 2006). Partant de ces faits, ce nouveau concept a
suscité l'intérêt de plusieurs chercheurs scientifiques et
des organisations non gouvernementales. La première définition
qui lui est attribuée est extraite de l'ouvrage de Bowen (1953)
intitulé « Social Responsabilities of the businessman ». Selon
cette définition, « elle renvoie aux obligations de l'homme
d'affaire de poursuivre telles politiques, de prendre telles décisions
ou de suivre telles lignes d'action qui sont désirables en fonction des
objectifs et des valeurs de notre
4 « Si le développement durable est un concept
macroéconomique, on peut considérer que la RSE est sa version
microéconomique » (WOLFF Dominique, 2010)
23
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
société » (Jacques IGALENS et Laïla
BENRAISS). Au-delà de celle-ci, d'autres définitions de la
responsabilité et la durabilité sont proposées. Les plus
populaires sont représentés ci-dessous :
Selon l'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE) qui est une organisation
international d'études économiques. Cette dernière propose
une définition descriptive en estimant que la responsabilité et
la durabilité de l'entreprise peut signifier différentes choses
pour différents groupes, secteurs et intervenants et qu'elle est
toujours en évolution."... la RSE est la contribution des entreprises au
développement de la durabilité cela signifie que le comportement
des entreprises doit non seulement assurer des dividendes aux actionnaires, des
salaires aux employés et des produits et services aux consommateurs,
mais il doit répondre également aux préoccupations et aux
valeurs de la société et de l'environnement".
Quant à la définition du WBCSD
"World Business Council for Sustainable Development" qui est
le conseil mondial des affaires pour le développement durable
basé à Genève, et est une alliance de 190 compagnies
internationales unies par un engagement commun de développement durable
à travers les trois piliers de la croissance économique, de
l'équilibre écologique et du progrès social. Elle
intègre la RSE dans un contexte de développement durable. "La RSE
est l'engagement continu des entreprises à agir correctement sur le plan
de l'éthique et de contribuer au développement économique,
tout en améliorant la qualité de vie de ses employés et de
leurs familles, de la collectivité locale et de l'ensemble de la
société ".
CBSR "Canadian Business for Social
Responsibility" elle mobilise les entreprises canadiennes à
prendre des décisions d'affaires puissantes qui améliorent la
performance et la contribution à un monde meilleur. "la RSE est
l'engagement d'une entreprise à opérer dans un milieu de
durabilité économique et environnementale tout en reconnaissant
les intérêts de ses intervenants. Les intervenants comprennent les
investisseurs, les clients, les employés, les partenaires d'affaires,
les collectivités locales, l'environnement et l'ensemble de la
société". Le CBSR précise aussi que la "RSE va
au-delà des bonnes oeuvres telles que le bénévolat et la
charité".
Et enfin la Commission
Européenne(2001) définit la RSE comme étant
« l'intégration volontaire par les entreprises des
préoccupations sociales et environnementales à leurs
activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes
».
De toutes ces définitions, il est
préférable de retenir celle faite par la commission
européenne. En effet celle-ci englobe toutes les autres notions de bases
évoquées dans les autres
24
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
définitions. Sa particularité contrairement aux
autres, est qu'elle met en avant la volontarité des entreprises
au-delà des contraintes juridiques et économiques.
Afin de mieux analyser cette définition, il
paraît opportun de s'arrêter sur quelques-unes des notions sur
lesquelles elle repose :
L'intégration volontaire :
Elle repose sur le fait que les entreprises s'engagent
librement dans une démarche responsable dans le but d'améliorer
leurs performances sociales et environnementales en dépit des
contraintes légales.
L'intégration de préoccupations sociales et
environnementales :
La responsabilité sociale des entreprises est
basée sur le principe du Triple Bottom Line (People Planet et Profit),
c'est-à-dire la recherche de profit, le respect des normes sociales et
environnementales. Dans cette perspective, l'entreprise se doit maintenant de
mettre en place des processus lui permettant d'assumer sa responsabilité
sociétale autant qu'économique tout en atténuant les
conséquences de la détérioration de l'environnement.
Les relations avec les parties prenantes :
Edward Freeman (1984) définit les parties prenantes
(stakeholders) comme « tout groupe ou individu qui peut affecter ou est
affecté par l'accomplissement des objectifs d'une organisation ».
De cette définition peut être perçu l'interaction et/ou
l'influence réciproque que peut avoir l'entreprise au sein de son
environnement.
Cependant force est de constater que les attentes des parties
prenantes sont parfois difficiles à concilier avec les objectifs de
l'entreprise. C'est pourquoi, il est important pour l'entreprise d'instaurer un
dialogue et de communiquer avec tous sans exception afin de trouver un terrain
d'entente et de dégager des buts communs (Think Tank européen
pour la solidarité, 2010).
Le tableau ci-après présente les attentes de chaque
groupe de parties prenantes. Tableau N° 3 : Les
attentes des chaque partie prenante
|
Économique
|
Environnementale
|
Social
|
Client/Consommateur
|
Garantie, Qualité, Juste prix
|
Consommation
ressources, respect l'environnement information
|
de de et
|
Éthique, équitable, droit social
|
commerce
respect du
|
Employés et syndicats
|
Équité sociale,
|
Respect
|
|
Motivation, Consultation
|
interne,
|
25
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
|
rémunération
|
de l'environnement
|
formation, développement, employabilité
|
Sous-traitants
|
Rémunération équitable,
information
sur le développement
et pérennité
de la collaboration
|
Définition claire des
exigences sur les produits et les processus
|
Formalisation des
exigences en matière de conditions de production et des
modes de contrôle et d'audit
|
Fournisseurs
|
Relation de partenariat long terme
|
Formalisation des
spécifications techniques
|
Formalisation
des exigences éthiques et déontologique
|
Distributeurs
|
Maîtrise des
charges, concurrences
|
Réduction des
déchets d'emballage, de transport Prise en compte Des
aspects environnementaux
|
Développement des produits éthiques
|
Actionnaires et propriétaires
|
Résultats financiers
|
Ethique, maîtrise des
risques, anticipation et transparence
|
maîtrise des risques liés à l'image,
anticipation et gestion des crises
|
Pouvoirs publics
|
Contribution à la richesse nationale et locale
|
Respect réglementation
|
Respect réglementation
en matière de droit du travail
|
Communautés locales et
territoriales
|
Pérennité de l'entreprise
|
Information
et transparence, réduction des nuisances
|
Prise en compte
des attentes
locales, participation à la
vie locale. Acteurs
du bassin d'emploi
|
Concurrents
|
Benchmarks
|
Respect des règles de protection
|
Respect du droit de la concurrence, éthique, absence de
dumping social
|
Assureurs
|
Charges de réparation
|
Maîtrise de risques
|
Accidents du travail, y compris des
sous-traitants
|
Source : Développement durable et entreprise,
ORSE-AFNOR
Dans le contexte mondial, la disparité la plus connue
en matière de RSE, est celle entre l'Europe occidentale5 et
les États-Unis d'Amérique. Selon Capron et Lanoizelée
(2010), les
5 Le terme Europe occidentale désigne
l'Europe de l'Ouest qui comprend selon le codage de l'ONU 23 pays: Allemagne ,
Andorre ,Autriche ,Belgique ,Danemark ,Espagne ,Finlande ,France ,Grèce
,Irlande ,Islande ,Italie ,Liechtenstein, Luxembourg ,Malte ,Norvège
,Pays-Bas ,Portugal ,Royaume-Uni ,Saint-Marin ,Suisse ,Suède et
Vatican.
26
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
origines américaines de la RSE sont issues des
préoccupations éthiques et religieuses, contrairement à la
conception européenne qui considère que la RSE « s'inscrit
dans la perspective de la contribution au développement durable ».
Dans cette conception européenne de la RSE, l'individu est
considéré comme un être social subordonné à
la société et donc à l'État. Ainsi, le bien
être collectif passe par la prise en compte des préoccupations
à la fois économiques, sociales et environnementales d'où
la nécessité d'un arbitrage étatique en vue de
réduire les inégalités (DEPERT Mark-Hubert et al,
2009).
Comptant pour l'Afrique, selon TÉNÉ
Thierry6 lors d'une interview avec Green et Vert7, il
évoque la difficulté de construire un modèle RSE commun
à l'ensemble des pays africains. L'histoire, la culture et les
priorités économiques ne sont pas les mêmes à
travers le continent. Il faut donc l'adapter aux réalités
locales. Toujours d'après TÉNÉ, la mise en place de
stratégies RSE en Afrique s'effectuera plus rapidement qu'en Europe,
puisque les multinationales occidentales sont obligées d'appliquer leurs
démarches RSE à leurs filiales africaines.
2-2- Les entreprises algériennes : Quel type de RSE
?
Si les pouvoirs publics algériens prennent de plus en
plus d'initiatives en direction du DD comme il a été
souligné dans la première section, la société
reconnaît déjà depuis de nombreuses années
l'influence qu'exercent les entreprises sur l'utilisation des ressources
naturelles, le développement des technologies, les modes de production
et de consommation ainsi que les styles de vie. Ce pouvoir d'influence engendre
une responsabilité importante pour les entreprises dans leurs
activités de développement, management, marketing, et de
communication, en particulier, dans les secteurs à forts impacts sociaux
et environnementaux, comme celui de l'énergie.
Étant un ex-pays socialiste, l'Algérie est
concernée par cette phase de transition vers une économie de
marché. Cependant les démarches en faveur de la RSE sont
embryonnaires, et marquent un retard par rapport à l'élan
enregistré par la RSE dans les autres pays.
Jusqu'aux réformes des années 90 (ouverture de
l'économie algérienne), le tissu industriel algérien
était essentiellement composé d'entreprises d'État
obéissant à des exigences politiques mettant en veilleuse la
contrainte productive avec une préoccupation forte. La RSE était
plutôt une responsabilité sociétale liée au statut
de l'entreprise publique qui détenait des prérogatives ainsi que
des responsabilités qui étaient déléguées
par l'État. La RSE en
6 Fondateur et Directeur du bureau d'études
A2D Conseil, le co-fondateur de l'Institut Afrique RSE. Il anime des
conférences en Afrique (Cameroun, Gabon, Congo (Brazzaville), Tchad,
Mali, Bénin, Burkina Faso et Sénégal) et en Europe (France
et Suisse) sur la RSE, la croissance verte et le social-green business.
7 Green et Vert est un média social qui
offre une perspective internationale sur tous les aspects du
développement durable : social, environnemental et économique.
27
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
particulier, s'exprimait dans l'obligation d'offrir un emploi
à une population qui en était dépourvue auparavant. Elle
consistait également à offrir des services sociaux relatifs
à la santé, logement et la consommation du fait de la
défaillance du marché.
A partir de cette période d'ouverture, l'État a
renoncé à son rôle d'entrepreneur dû à la
privatisation de certaines entreprises publiques. Les nouveaux acteurs que sont
les entreprises privées du capital national et étranger son
guidés par le seul objectif de valorisation du capital essentiel
à leur survie. Leur action sur le plan social et environnemental, ne
dépasse pas le cadre du respect de la réglementation (Khaled
TAHARI). Cette situation est synonyme d'un manque de volonté en
matière de RSE. Par conséquent en se référant
à la définition de la Commission Européenne de la RSE en
2001, il n'est pas possible de qualifier ces entreprises d'être
socialement responsables.
Néanmoins, aucune preuve ne peut être
avancée, par rapport à la faiblesse notable de la présence
de la RSE en Algérie, que les entreprises algériennes sont
irresponsables (HAMIDI Youcef, KHELFAOUI Mounia, 2013). Cette situation renvoie
à la notion de RSE « explicite » et « implicite »
(Matten et Moon, 2004). La RSE explicite consiste en politiques, programmes et
stratégies volontaires des entreprises, par contre la RSE implicite est
interprétée par le consensus sociétal sur les attentes
légitimes de la société de la part des entreprises. Ainsi
pour pouvoir situer les petites entreprises algériennes entre ces deux
formes de RSE qui viennent d'être évoquées, il est
nécessaire de se référer sur l'étude menées
sur 237 PME (Petites et Moyennes Entreprises) algériennes par HAMIDI
Youcef et KHELFAOUI Mounia en 2012. Selon cette étude, pour ce qui est
de l'engagement explicite, seulement 5% des responsables des PME ont des
pratiques volontaire et réglementaire vis-à-vis du volet social
de la RSE. Ces derniers ont une parfaite connaissance de la notion ce qui
démontre la forme explicite de leur engagement. Quant aux 95% autres
dirigeants des PME, ils ont des pratiques involontaires plutôt dans
l'informelle du point de vue social. Ces responsables s'engagent indirectement
dans la RSE sans pour autant avoir une connaissance sur la notion. Ils
octroient des aides financières au profit de leurs employés
d'où la forme implicite de la RSE. Au vue de ces résultats, il
parait clair et net que les PME algériennes sont
caractérisées par un engagement implicite involontaire du fait
qu'elles mettent en place des pratiques favorables aux principes de la RSE sans
aucune connaissance de cette dernière. Certes ces conclusions sont
à relativiser étant donné que cette étude est
menée sur un échantillon bien déterminé
d'entreprises algériennes.
Par ailleurs, les pouvoirs publics reconnaissent la
nécessité d'inciter concrètement et d'aider les
entreprises à s'engager sur la voie du DD. Certaines entreprises
publiques comme privées ont rapidement intégré des
procédures de rationalisation et de management environnemental
28
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
notamment la prise en compte de la norme ISO 26000 sur les
différentes activités qu'elles mènent. Et cela grâce
au lancement du projet RS-MENA en 2011 (Amel MEBARKI BENAFFANE, Hafida
GUENDOUCI HADDAD).
Le projet RS-MENA :
Le projet RS-MENA a été lancé en 2011 par
l'organisation internationale de normalisation (ISO). C'est un projet de
coopération qui vise l'encouragement des pays de la région
Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA) à adopter la norme ISO 26000. Le
financement vient principalement de l'agence suédoise de
coopération pour le développement international (SIDA). Le projet
s'adresse à 8 pays réparti entre francophones et anglophones :
Algérie, Égypte, Irak, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie et Tunisie.
Sa durée est de 4 ans déployée en deux phases, la
première a été mise en pratique entre 2011-2012 et la
deuxième est en cours depuis 2012 jusqu'à nos jours. L'objectif
principal est de développer des capacités d'appliquer la norme en
question dans chacun de ces pays afin de permettre aux organisations (les
entreprises notamment) d'intégrer une démarche responsable dans
leurs activités.
Selon le bureau de conseil Quality Consulting Management,
depuis le lancement de ce projet, il y a eu quatorze entreprises publiques et
privées qui se sont engagées dans ce processus. Deux en 2011,
quatre en 2012 et huit pour l'année 2013.
En plus de ce projet, vient s'ajouter le partenariat entre
l'Institut algérien de la gouvernance d'entreprise et l'ORSE
établi en mars 2014 en vue de mettre en place une plateforme « RSE
Algérie ». Le but de ce partenariat est de favoriser la diffusion
des bonnes pratiques d'entreprises en intégrant une dimension
sectorielle (énergie, BTP, banques, agroalimentaire etc.). Cette
plateforme répond aux questions des entreprises et principales
organisations professionnelles algériennes (chambre de commerce et
d'industrie, forum des chefs d'entreprise etc.) désirant s'engager en
matière de DD et RSE. La SONATRACH, c'est le meilleur exemple pour
confirmer ce qui a été dit. Elle est l'entreprise leader en
matière de responsabilité sociale, et la première qui a
publié un rapport Développement Durable en Algérie. Sa
démarche, contrairement aux autres entreprises, a dépassé
la vision traditionnelle de la RSE (le champ social et environnemental de ses
activités) « elle a souvent eu à traiter des affaires
extrêmement sensibles qui sont généralement du ressort de
l'Etat. Elle lui est arrivée parfois d'agir au nom de l'Etat auquel elle
s'est même substituée en certaines occasions. Cela a
été possible car elle a, de tous temps, possédé des
moyens humains et financiers aussi importants, voire plus importants que ceux
de l'État » (Hocine MALTI, 2013). Certains économistes
et même des politicologues l'ont qualifié comme un «
État dans un État ».
29
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
2-3- SONATRACH : Un État dans un État
L'exploitation du pétrole et certaines des ressources
naturelles représente aujourd'hui les plus importantes sources de profit
qui génère des milliards, et qui donnent aux entreprises
pétrolières parfois une puissance inégalée. La
PDVSA (Petroleos de Venezuela S.A) de Venezuela, l'Aramco de l'Arabie Saoudite,
la NIOC (National Iranian Oil Company) iranienne, chacune d'elles, est un
exemple d'entreprise disposant un pouvoir supérieur à celui de
l'Etat de son pays d'origine.
Quant à la SONATRACH, elle est pratiquement sur la
même lancée que ces entreprises citée
précédemment. Juste après sa création, elle a
spontanément commencé à prendre en charge des affaires de
l'Etat. Le gouvernement algérien n'a pas créé en 1963, une
simple entreprise économique, mais une arme politique que le
régime de cette époque et les régimes qui lui ont
succédés utiliseront, soit pour faire des pressions sur certains
pays qui ont prouvé une opposition politique, soit pour acheter ou
garder l'alliance avec d'autres. Le pouvoir politique de cette entreprise s'est
renforcé par le fait que le premier PDG BELAÏD Abdesselam, a
gardé le contact avec ceux qui ont fait des études universitaires
à travers le monde, et ceux qui ont rejoint les maquis pour la guerre de
libération, ce qui a donné par conséquent des cadres
supérieurs très impliqués politiquement.
Durant la présidence de HOUARI
Boumediene, apparemment, la SONATRACH n'a jamais été
aussi puissante que durant la gouvernance de HOUARI.B, c'est à cette
ère qu'elle a eu le mérite du titre d'être un « Etat
dans un Etat ». Grâce à des fonds secrets constitués
par des ponctions opérées sur les opérations
financières de la SONATRACH, l'Algérie soutenait moralement les
peuples luttant pour son indépendance, mais aussi matériellement,
caractérisé par l'accueil des réfugiés, et fournir
des aides financières pour l'acquisition de la nourriture et des armes.
L'Algérie organisait aussi des rencontres entre des pays en guerre, et
donnait des bourses aux étudiants ressortissant des ces pays. Tout les
frais de ces engagements sont couverts officieusement par la SONATRACH. D'autre
exemple peut être cité où la SONATRACH a réagi au
nom de l'État en prenant en charge la négociation avec les
Tunisiens à l'époque du président Habib Bourguiba, le
dédommagement des pertes subies, causées par l'exploitation d'un
gisement algérien pendant 4 ans. Une perte qui a été
estimée à environ 4 millions de tonnes.
Sous l'égide de CHADLI Bendjedid, la
SONATRACH n'est plus politiquement un Etat dans un Etat, mais en revanche elle
gardait toujours son pouvoir économique grâce à
l'exploitation du pétrole et le profit qu'elle génère. A
partir d'ici, la SONATRACH est devenue une source de pression endogène.
Autrement dit, les milliards générés par le pétrole
devenaient l'objet d'une guerre interne entre les clans de régimes.
Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE
A cette époque, l'Etat a fait appel aux moyens
financiers dont disposent l'entreprise à deux reprises. Le premier,
quand les prix du baril ont chuté brusquement en 19868. Comme
conséquence, il y avait une baisse brutale des revenus du pays, cela a
impacté fortement sur le quotidien du peuple. Cet appel n'a pas aboutit,
et la situation économique se dégradait continuellement
d'où la nécessité de faire un deuxième appel
à la SONATRACH dans le but de négocier avec la FMI la dette
extérieure qui a rendu le fardeau de plus en plus lourd. GHOAZALI Sid
Ahmmed, le premier ministre à l'époque a proposé une
solution : « Si pour sortir notre pays des fourches Caudines du FMI,
il faut vendre le quart de Hassi messaoud, je suis prêt à cela
» (entretien de Sid Ammed Ghozali, Le Soir l'Algérie, 12 mars
2008). Et cette proposition a été adoptée le 4
décembre 1991. Il est nettement clair à partir de ces deux cas
que la politique économique et social, est totalement dépendante
de la SONATRACH.
Sous BOUTEFLIKA Abdel Aziz, la SONATRACH
bénéficie d'un nouveau statut, elle est désormais devenue
l'Etat même. Il y a une inversion des rôles, ce n'est plus l'Etat
qui lui donne le pouvoir mais plutôt l'inverse, c'est elle qui lui
fournit la puissance nécessaire à l'exercice de pouvoir. Il est
considéré que quiconque contrôle la SONATRACH
contrôle de fait le pays (MALTI Hocine, 2013)
Au terme du développement de ce chapitre, il
conviendrait de retenir que la mise en place de démarches RSE en
Algérie se développe avec beaucoup de retard et à des
vitesses différenciées selon les secteurs et la taille des
entreprise. Il faut bien comprendre aussi qu'en Algérie, la
majorité des entreprises adoptant une démarche de
responsabilité sociale et environnementale sont liées au secteur
des hydrocarbures vue qu'elles disposent de moyens financiers
conséquents.
30
8 Les causes liées à cet
événement ont déjà été
mentionnées dans le premier chapitre
DEUXIEME CHAPITRE
SONATRACH et la RSE
31
32
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
Concernant la responsabilité sociale des entreprises en
Algérie, l'implication des entreprises dans le développement
social et environnemental est faible doublée d'une
inégalé. Les entreprises qui disposent de moyens financiers
importants, comme les sociétés pétrolières telle
que la SONATRACH, s'investissent de façon intense dans les
activités sociales.
L'objet de ce chapitre est d'analyser ce concept à
travers une étude portant sur la multinationale algérienne
dénommée SONATRACH. L'objectif est de voir de plus près ce
que ce géant pétrolier fait en matière de
responsabilité sociale des entreprises.
Section 1 : SONATRACH, une entreprise pas comme
les autres
Cette section consiste à faire une présentation
de l'entreprise SONATRACH de façon général, en
évoquant d'abord le rôle essentiel qu'elle a eu à jouer
dans l'histoire des hydrocarbures en Algérie pour finir avec la
présentation proprement dite.
1-1- SONATRACH, acteur central dans l'histoire des
hydrocarbures en
Algérie
Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie a
compris la nécessité d'exploiter l'énergie pour pouvoir
accéder à un développement politique, économique et
sociale. Cette réflexion a donné naissance à la date du
31-12-1963 la compagnie nationale algérienne de recherche,
d'exploitation, de transport par canalisation, de transformation et de
commercialisation des hydrocarbures et de leurs dérivées
(SONATRACH). Elle a pour missions de valoriser de façon optimale les
ressources nationales d'hydrocarbures et de créer des richesses au
service du pays. La première oeuvre de cette entreprise est le lancement
du premier oléoduc algérien l'OZ1 d'une longueur de 805 km. Une
année après, elle a créé une association
coopérative « ASCOOP » entre SOPEFAL (Société
Pétrolière Française en Algérie)
représentant de l'Etat Français, et l'Etat Algérien. Cela
lui a permis d'entrer de plain pied dans l'industrie des hydrocarbures.
1966, le capital de la SONATRACH a été
augmenté en atteignant 400 Millions de dinars algériens, et ses
missions sont élargies pour toucher la recherche, la production et la
transformation des hydrocarbures, alors qu'elles étaient réduites
à la gestion des pipelines et à la commercialisation.
A partir du 24 février 1971, l'Algérie a connu
une nouvelle ère pour un développement économique,
grâce à la nationalisation des hydrocarbures. Dés lors, la
SONATRACH s'est fixé l'objectif d'extension de toutes ses
activités à l'ensemble des installations gazières et
pétrolières et l'atteinte de la maîtrise de toute la chaine
des hydrocarbures.
33
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
Avec l'augmentation des capacités de production, et les
découvertes des nouveaux gisements de pétrole et de gaz. La
SONATRACH avait mis en avant en 1977, un plan appelé Valorisation des
Hydrocarbures (valhyd), dont les objectifs sont : l'accroissement des taux de
production de pétrole et du gaz ; la récupération des gaz
associés au pétrole pour les réinjecter dans le cadre de
la récupération secondaire ; la production maximale de GPL (Gaz
de Pétrole Liquéfié) de condensat ; la commercialisation
du gaz naturel sous ses formes gazeuses et liquides ; la substitution de
produits finis au brut à l'exportation ; la satisfaction des besoins du
marché national en produit raffinés, pétrochimiques ;
engrais et matières plastiques.
Il faut attendre jusqu'aux années 1985 pour voir une
vraie économie reposée sur une industrie dense, grâce aux
projets lancés par le gouvernement algérien financés
principalement par les profits de la rente pétrolière, dont une
grande partie a été réinvestie dans des projets de
développement économique et social. Durant la même
période, la SONATRACH est arrivée à créer dix sept
entreprises (filiales):
> 4 Entreprises industrielles :
· NAFTAL (raffinage et distribution des hydrocarbures) ;
· ENIP (l'industrie pétrochimique) ;
· ENPC (industrie du plastique et du caoutchouc) ; et
· ASMIDAL (engrais)
> 3 entreprises de réalisation :
· ENGTP (Grands travaux pétroliers) ;
· ENGCB (Génie-civil et bâtiment) ; et
· ENAC(Canalisation). > 6 entreprises de
services pétroliers :
· ENAGEO (Géophysique) ;
· ENAFOR &ENTP (Forage) ;
· ENSP (Service aux puits) ;
· ENEP (Engineering pétrolier) ; et
· CERHYD (Centre de recherche en hydrocarbures).
> 4 entreprises de gestion des zones industrielles
à Arzew, Skikda, Hassi R'mel et Hassi Messaoud
Cette restructuration a permis à la SONATRACH de se
focaliser essentiellement sur ses métiers de base. De 2000 à nos
jours, SONATRACH a lancé plusieurs projets dans le but de
34
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
développer ses performances, de s'internationaliser,
de développer la pétrochimie et de diversifier ses
activités.
1-2- Présentation de la SONATRACH
Créée en 1963 comme il a été dit
dans la précédente section, la SONATRACH est au niveau national,
la première entreprise d'Algérie en taille et en création
de ressources. En effet, c'est une entreprise qui emploie environ 50.000
salariés (120.000 avec ses filiales), produit à elle seule 30% du
PIB de l'Algérie. Son chiffre d'affaires s'élève à
72 milliards de dollars et un résultat net de 9 milliards de dollars
(résultats de 2011, jeune Afrique). Première entreprise d'Afrique
et en Méditerranéen avec un chiffre d'affaires plus de deux fois
et quatre fois supérieure à ceux de Sonangol (Angola) et Sasol
(Afrique du Sud). Sa filiale d'Afrique du sud est la deuxième entreprise
d'Afrique. Par ailleurs, elle est le douzième groupe parmi les
compagnies pétrolières au niveau mondial, deuxième
exportateur de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et de GPL et
troisième exportateur de gaz naturel. SONATRACH veut aujourd'hui
s'afficher sur les cinq continents en relevant les défis de la
mondialisation (Boualem ALIOUAT, Chaker BOUGHANBOUZ, 2009). C'est dans cette
optique, couvrant déjà 30% des besoins énergétiques
de l'Europe, elle prévoit d'en assurer 60% entre 2015-2017 avec les deux
projets de gazoducs (Medgaz vers l'Espagne et Galsi vers l'Italie) selon le
rapport Afrique/Algérie/SONATRACH : développement et expansion
des activités pétrolières et gazières, lutte contre
le chômage.
Elle exerce ses activités dans quatre principaux
domaines à savoir l'Amont, l'Aval, le Transport par Canalisation et la
Commercialisation. Elle est présente dans plusieurs projets avec
différents partenaires en Afrique, en Amérique Latine et en
Europe.
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
Schéma N° 1 : Organigramme
et principales activités de la SONATRACH
Président directeur général
Comité exécutif
Chef de cabinet
Secrétaire général
Comité d'examen et d'orientation
Sécurité interne de l'entreprise
Activité Aval : (Liquéfaction,
raffinage)
|
Activité Commerciale
|
|
|
|
Activité Amont :
V' Exploration V' Production
|
|
Activité transport Par canalisation
|
|
|
|
|
35
Source : fait par nos soins à travers le
rapport annuel 2011 de la SONATRACH
S'agissant de ses activités évoquées
antérieurement, la première qui est l'activité en
amont, recouvre les différentes activités de recherche,
d'exploration, de développement et de production d'hydrocarbures.
Celles-ci sont assurées par le groupe SONATRACH seul ou en association
avec d'autres compagnies pétrolières. En 2010, 29
découvertes d'hydrocarbure ont été réalisées
dont 10 en efforts propres de l'entreprise et 7 en partenariat. En partenariat
avec la National Oil Corporation (NOC), SONATRACH a effectué deux
découvertes de pétrole à l'international à travers
sa filial Sipex. Ces découvertes ont été
réalisées dans le bassin de Ghadamès à environ 230
km au sud de la ville de Tripoli en Libye.
Selon le rapport extrait du site de l'entreprise, presque la
totalité des réserves découvertes à ce jour se
situe dans la partie Est du Sahara. La répartition géographique
sur la base d'un découpage du domaine minier en plusieurs provinces
pétrolières plus ou moins homogènes, donne ce qui suit
:
? 67% des réserves en huile et en gaz sont
renfermées dans les provinces de Oued Mya et de Hassi Messaoud,
où sont situés les deux gisements géants de Hassi Rmel
(gaz) et Hassi Messaoud (huile) ;
36
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
> Le bassin d'Illizi occupe la 3ème position avec 14%
des réserves initiales en place ;
> Puis viennent les bassins de Rhourde Nouss (9%), Ahnet
Timimoun (4%) et le bassin de Berkine.
Quant à l'activité Transport par
Canalisation assure l'acheminement des hydrocarbures (pétrole
brut, gaz naturel, GPL et condensat) et dispose d'un réseau de
canalisations de près de 16.200 Km. Il a été
procédé en 2010 à la mise en service des projets de
gazoduc GZ4 phase III « Moctaa Douze-Béni Saf » destiné
à alimenter le projet MEDGAZ et de l'oléoduc GPL LZ2 « Hassi
RMel-Arzew ». En matière de volumes transportés, près
de 152 Millions Tonne Équivalent Pétrole (TEP) ont
été évacuées vers le Nord en 2010. Ces
quantités évacuées sont réparties comme suit
> Pétrole brut : 53,2 Millions Tonnes, dont 39% ont
été livrées aux raffineries du Nord. > Gaz naturel :
83,5 Milliards m3, dont 29% livrés aux complexes de
production de GNL et 45% destinés à l'exportation par
gazoducs.
> Condensat : 10,9 Millions Tonnes.
> GPL : 6,8 Millions Tonnes.
Le réseau de transport par canalisation compte 12
gazoducs d'une longueur totale de 7 459 km, avec une capacité de
transport de 131 milliards de m3/an dont 39 milliards de
m3 destinée à l'exportation. Depuis la mise en service
des 2 gazoducs transcontinentaux, Enrico Matei (reliant l'Algérie
à l'Italie via la Tunisie) et Pedro Duran Farrel (reliant
l'Algérie à l'Espagne via le Maroc), de nouveaux projets de
construction de gazoducs sont en cours de réalisation afin de
répondre notamment à une demande croissante du marché
européen.
En effet, l'activité Transport par Canalisation dispose
de :
> 79 stations de pompage et de compression
équipées de plus de 290 machines principales d'une puissance
totale de plus de 2 millions de CV,
> Une capacité de stockage de près de 3,4
millions de m3,
> Une capacité de chargement portuaire de prés
de 210 MTA, et
> Une infrastructure de maintenance et d'entretien
articulée autour de 3 bases principales de maintenance et 03 bases
régionales d'intervention.
En ce qui concerne l'activité Aval,
la production des complexes de liquéfaction de GAZ naturel a atteint
27.5 MDS m3 GLN. Pour ce qui est du GPL, sa séparation a pu
atteindre 7,9 millions de tonnes. Les complexes d'Arzew GP1Z et GP2Z (Ouest du
pays) ont fait 85%, 6% par les complexes GL2Z et GL1Z (Arzew aussi), 6% par les
raffineries du Nord, alors que le reste qui représente 3% a
été fait au niveau des centres de production au Sud de
l'Algérie.
37
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
Pour le traitement de pétrole brut, son volume a
atteint 1.099 Millions de tonnes, ce traitement a été
réalisé essentiellement par les raffineries de Hassi Messaoud et
d'Arar. Finalement, la production des pétrochimies, représente
134.800 tonnes. Pour l'activité en question, l'année 2011 est
marquée principalement par la réalisation des deux méga
trains d'Arzew et de Skikda, aussi des projets de réhabilitation des
raffineries du Nord et le projet de réalisation de la jetée de
Mers El Hadjadj.
La dernière activité principale de la SONATRACH
consiste à la commercialisation des hydrocarbures.
Avant de présenter quelques indicateurs sur cette activité, il
est nécessaire de savoir que la Tonne d'Equivalent Pétrole selon
la définition de l'INSEE « représente la quantité
d'énergie contenue dans une tonne de pétrole brut, soit 41,868
gigajoules. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une
unité commune la valeur énergétique des diverses sources
d'énergie. Selon les conventions internationales, une tonne
d'équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616
kg de houille, 1 069 m3 de gaz d'Algérie ou 954 kg d'essence moteur.
Pour l'électricité, 1 tep vaut 11,6 MWh ».
Tableau N° 4 : Indicateurs
commerciaux liés aux activités de la SONATRACH
Indicateurs
|
Valeurs
|
Volume total des hydrocarbures vendus
|
152.6 Millions TEP
|
Exportation en volume
|
110.8 Millions TEP
|
Le chiffre d'affaire à l'exportation
|
72 Mds $
|
Prix moyen à l'exportation
|
646.3 $/ TEP
|
Importation
|
2.3 Millions de tonnes
|
|
Source : réalisé par nos soins à
partir des données de rapport annuel de la SONATRACH 2011
Le marché national est aussi un marché
important pour la SONATRACH, la quantité vendue en 2011 en dehors de ses
unités est estimée de 36.9 Millions TEP, une augmentation de 1.5%
par rapport à 2010, cette augmentation s'explique par l'augmentation de
la demande de SONELGAZ. Le chiffre d'affaire pour le marché nationale
représente 226 Milliards DA.
Mais la société pétrolière n'a
pas comme seule vocation d'oeuvrer dans l'activité de production et la
recherche de profit. La politique de responsabilité sociale et du
développement durable de l'entreprise est déjà à
l'oeuvre, elle s'accompagne d'une profonde mutation de ses structures et d'une
très grande motivation des hommes.
En dépit de ses préoccupations
économiques et commerciales, la SONATRACH est une entreprise citoyenne,
qui oeuvre également autour de ses implantations à resserrer les
liens sociaux, aider les populations dans le besoin, promouvoir la recherche et
les activités
38
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
scientifiques, aider la création artistique,
promouvoir la pratique sportive, contribuer à la préservation de
la nature et à la sauvegarde du patrimoine culturel et historique.
Aujourd'hui SONATRACH ne conçoit pas le développement
économique sans un développement durable. Dans cette optique,
elle contribue à faire entrer l'ensemble de la société
algérienne de plain-pied dans l'ère de l'information afin de
mieux préparer les générations à venir à
affronter une économie globalisée. Investir dans cette politique
de ressources humaines équivaut à garantir le bon fonctionnement
futur de SONATRACH dans le pays. Ainsi et pour développer une politique
visant à une culture d'entreprise ouverte sur les arts et l'histoire,
SONATRACH a créé une galerie d'arts pour faire exposer le
patrimoine artistique national mais aussi universel et le faire
découvrir à son personnel et au grand public.
Toujours dans cette démarche participative
vis-à-vis de la société civile, et soucieuse d'accomplir
son devoir de solidarité nationale, SONATRACH a adopté une
politique sociale en vue de renforcer ses relations privilégiées
avec la société civile. Cet engagement de la SONATRACH se traduit
clairement dans son organisation interne par la création d'un Projet
Management de l'Investissement Social en novembre 2001. Ce projet est un
véritable trait d'union entre SONATRACH et la société
civile. Sa mission est d'initier et de veiller à la mise en place d'une
stratégie de lutte contre la pauvreté et l'exclusion,
s'inscrivant dans le développement durable.
Le Projet Management de l'Investissement Social opte pour
l'approche participative qui met à contribution les communautés,
de la phase de l'identification des besoins jusqu'à la mise en oeuvre
des projets. Par cette approche, le Projet Management de l'Investissement
Social vise à promouvoir l'éveil communautaire et l'esprit
participatif en vue de réaliser le bond qualitatif qui substituera la
notion d'auto prise en charge à celle d'assistanat.
Section 2 : SONATRACH, une entreprise responsable
Cette section a pour objet d'évoquer la
responsabilité sociale de la SONATRACH. L'objectif est d'examiner ce que
cette multinationale algérienne fait en terme de RSE.
De par son engagement et son éthique, SONATRACH
s'engage à respecter ses employés, à leur témoigner
de la reconnaissance, à préserver leur santé et à
assurer leur sécurité. Elle veille aussi à assurer la
sécurité de ses installations et à préserver celle
des populations riveraines. Elle oeuvre à préserver
l'environnement et les écosystèmes, et à contribuer
à la protection du patrimoine naturel et culturel. SONATRACH contribue
à la réalisation d'actions sociales et caritatives, de
développement socioéconomique local, de solidarité
nationale et internationale en conformité avec ses valeurs d'entreprise
citoyenne.
39
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
2-1- Les engagements internes du groupe en matière
de RSE
SONATRACH se déclare être ainsi une entreprise
socialement responsable et citoyenne ne pouvant concevoir un
développement économique sans qu'il soit accompagné par
une stratégie de développement durable. Sa responsabilité
sociétale se définit à partir de trois
éléments : à l'intérieur du groupe par le respect
des normes sociales et environnementales liées directement à son
activité (responsabilité immédiate). A l'échelle
nationale et en dehors de son activité, le groupe a pris l'engagement
d'oeuvrer dans ses zones d'implantation à la prise en charge totale ou
la contribution financière à diverses actions publiques
d'éradication de la pauvreté, de la préservation du
patrimoine naturel, culturel et historique par la promotion de la recherche et
les activités scientifiques. Elle est indissociable dans toutes ses
étapes au concept du développement durable. La RSE du groupe
SONATRACH se situe également au niveau de deux avancées
innovatrices : elle s'apparente dans les faits à un instrument du droit
privé dans la mise en oeuvre de la politique sociale de l'État.
Attachée aux principes de développement durable, SONATRACH
conjugue parallèlement croissance économique du Groupe et
engagements en faveur de la sécurité des hommes et des biens.
Elle demeure également engagée à réduire les
impacts de ses activités sur la santé de ses employés et
celle des populations riveraines à ses installations. Selon l'article
intitulé l'exception SONATRACH publié dans El Watan
à la date du 21/01/2008, « le groupe SONATRACH peut se
prévaloir du mérite d'intégrer les engagements de l'agenda
21 du sommet de Rio 1992 élaboré initialement pour les Etats
à sa politique sociale et environnementale, ce qui donne à sa
démarche une proportion surdimensionnée comparativement aux dix
principes du Global compact 20009 qui constitue le premier
élément référentiel des entreprises socialement
responsables ».
L'engagement solennel du Groupe SONATRACH à
préserver la santé et la sécurité des travailleurs,
l'intégrité du patrimoine et la préservation de
l'environnement, est marqué par la Déclaration de la Politique
Santé Sécurité et Environnement.
Ces engagements visent la conformité des
activités de SONATRACH aux exigences légales et
réglementaires en matière de HSE (Hygiène
Sécurité et Environnement); le développement d'une
démarche préventive de gestion des risques d'accidents,
d'incidents, de la santé au travail et de la protection de
l'environnement; l'amélioration des performances HSE par la mise en
place d'un Système de Management Intégré Santé,
Sécurité et Environnement (HSE-MS); l'amélioration des
capacités de réaction des unités en situation d'urgence et
de crise; le renforcement et la généralisation de la formation et
la sensibilisation en matière de HSE et le développement de
l'information et de la communication dans les domaines de HSE.
9 Voir en annexes les 10 principes
40
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
Les engagements pris par le Groupe SONATRACH dans le cadre de
la politique Hygiène Santé Environnement, ont
nécessité des investissements dans la :
? Mise en place d'un système de management
intégré (HSE-MS)
Le système de Management intégré HSE du
Groupe SONATRACH couvre toutes les activités du Groupe. Il est
destiné à maîtriser globalement le risque HSE au sein du
Groupe et à réduire progressivement les accidents, incidents et
maladies professionnelles; rendre cohérente et harmonieuse la
stratégie de gestion des risques liés à la santé,
à la sécurité ou à l'environnement; définir
clairement les tâches et responsabilités à
différents niveaux hiérarchiques, uniformiser les pratiques de
gestion HSE (standards, procédures, règlements, etc.); optimiser
les ressources et réduire les coûts et enfin, évaluer et
suivre périodiquement les indicateurs de performance.
? Maîtrise des risques
La maîtrise des risques inhérents aux
activités du Groupe constitue une priorité majeure pour
SONATRACH. Les actions et mesures engagées dans ce cadre ciblent les
trois dimensions suivantes : la technique, l'organisation et l'Homme. C'est
ainsi que plusieurs plans d'actions ont été lancés
à l'échelle Groupe visant des objectifs stratégiques
précis, à travers la sécurisation des installations et
ouvrages, la réduction de l'impact des activités sur la
santé des travailleurs et celles des populations riveraines ainsi que
sur l'environnement.
? Gestion de situations de crises et de
catastrophes
La gestion des situations de crises et de catastrophes a
toujours retenu l'attention et l'intérêt du management de
l'entreprise eu égard au caractère stratégique de
l'activité. C'est pour cela, SONATRACH a engagé un certain nombre
d'actions, comme l'adoption du système de management des urgences et de
crise (ICS), la maitrise de la médecine de catastrophe ou encore la
création de la Société de lutte contre la pollution marine
par les hydrocarbures (OSPREC Spa).
? Formation et sensibilisation
Un important programme de formation et de sensibilisation est
mis en oeuvre. Il porte sur les domaines spécifiques HSE, tels que la
sécurité routière, la médecine de catastrophe, le
système de permis de travail, le management de la santé, le
comportement préventif en milieu professionnel, et autres formations de
spécialisation en cycles court et long.
? Réduction des impacts sur l'environnement
Réduction des gaz torchés et Adhésion au
GGFR (Global Gaz Flaring Reduction), SONATRACH a engagé des efforts et
des investissements considérables dans la
41
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
récupération des gaz torchés à
différents niveaux de la chaine de production : Amont (Champs de
production) et AVAL (Usines de liquéfaction, Raffineries).
Les quantités de gaz torchés sont
passées de 80% en 1970 à près de 7% en 2007. La
séquestration du dioxyde de carbone (CO2), parallèlement aux
actions de réduction des gaz torchés engagées par
SONATRACH, d'autres initiatives de réduction des gaz à effet de
serre ont été lancées. Le piégeage et le stockage
du CO2 est considéré comme étant un moyen important
d'atténuation des émissions de GES (gaz à effet de serre).
A cet effet, un important processus de récupération du CO2 est
actuellement en exploitation au niveau de Krechba à In Salah,
exploité par SONATRACH/BP-StatoilHydro. En effet, depuis 2004, le
processus de récupération et de séquestration de CO2
permet de récupérer des quantités de CO2
évaluées à 1,2 millions de tonnes par an, soient 20
millions de tonnes pour la durée de l'exploitation du gisement. Ce
schéma illustre la technique appliquée pour
récupérer et puis séquestrer le CO2.
Schéma N° 2 : Technique
de Séquestration du dioxyde carbonique
Source : site internet de la SONATRACH
A noter que ces investissements ont porté en grande
partie sur les volets « la gestion des risques, la gestion de la
santé et de la sécurité au travail, la gestion des
urgences et des crises, la gestion de l'environnement ». Les indicateurs
les plus pertinents de l'exercice 2011 demeurent les accidents et incidents.
Ceux-ci affichent des résultats encourageants à travers une
baisse des taux de fréquence et de gravité, ce qui
reflète, en partie, les efforts
42
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
d'investissement, de formation et de prise de conscience de
la dimension du volet HSE dans le programme de développement de
l'entreprise.
? Préservation des milieux naturels
Préservation des barrages hydrauliques ; un programme
de réhabilitation du réseau de canalisations de transport
d'hydrocarbures liquides, accompagné d'actions de déviation
d'oléoducs est engagé à chaque fois que c'est
nécessaire afin de minimiser les risques de pollution des nappes
phréatiques, des cours d'eau et des sols. De nombreux projets visant la
réhabilitation des installations et particulièrement les
canalisations de transport d'hydrocarbures ont été menés
afin de minimiser les risques de pollution et assurer la protection des biens
et des personnes.
Préservation des marais d'El Mactaa par la technique
du forage dirigé. Le marais d'El Mactaa est un site naturel
protégé par la convention internationale « Ramsar »
signée en 1971. Il se compose d'une zone humide d'environ 19.000 ha et
de plusieurs cours d'eau. Ce marais est situé au bord de la
méditerranée dans le golfe d'Arzew entre les wilayas d'Oran, de
Mostaganem et de Mascara. Afin de préserver l'équilibre
écologique de cette zone sensible et classée, SONATRACH a
initié volontairement l'utilisation du procédé de forage
horizontal dirigé qui consiste en la pose de canalisations souterraines
et de franchissement des obstacles sans l'utilisation de tranchées.
Cette technique de pointe permet d'éviter un éventuel
déséquilibre écologique irréversible au sein des
marais qui pourrait survenir lors de travaux de réalisation ou en cas de
rupture des canalisations et/ou de déversements accidentels de
produit.
? Contribution à l'effort national de
reboisement et la préservation de la diversité des espèces
marines
OEuvrant pour la conservation, la protection de
l'environnement et l'amélioration du cadre de vie de ses travailleurs,
SONATRACH a lancé
depuis 2002, des campagnes de plantations au niveau des
unités opérationnelles relevant des Activités et Filiales
du Groupe. Ainsi, toutes les unités du Groupe sont impliquées
dans ce programme qui a permis entre 2008 et 2010 de planter près de
700.000 arbres.
SONATRACH a initié également
l'élaboration et la publication d'un ouvrage sur la «
Biodiversité marine et littorale algérienne » que
recèlent les espaces
marins et côtiers algériens. Cette initiative
s'inscrit dans le cadre de l'engagement de SONATRACH à la protection de
l'environnement et particulièrement à la préservation de
la diversité des espèces végétales et
43
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
animales. Cet ouvrage a été
réalisé par un ensemble de chercheurs algériens
spécialistes en biologie marine de diverses institutions universitaires
algériennes. L'objectif de l'ouvrage est la connaissance de la
diversité biologique marine indispensable à toute approche,
démarche ou stratégie visant le développement et
l'utilisation durable des ressources biologiques marines.
> Promotion des énergies renouvelables
Attachée aux principes du développement
durable, SONATRACH contribue énormément au développement
d'activités énergétiques respectueuses de
l'environnement.
Plusieurs projets sont inscrits dans le programme de la
société NEAL (New Energy Algeria), filiale de SONATRACH, parmi
lesquels :
· Projet d'une centrale hybride de cycle combiné
solaire-gaz à Hassi R'Mel, d'une capacité de l'ordre de 150
mégawatts.
· La réalisation à Tindouf du projet d'une
« ferme éolienne » de production de l'énergie
électrique par l'installation d'une dizaine d'éoliennes, d'une
capacité globale de 10 mégawatts. Santé
Sécurité & Environnement
Consciente des enjeux auxquels sont confrontées ses
Activités, SONATRACH s'est engagée à progresser dans les
domaines de la santé, de la sécurité au travail et de
l'environnement et d'en faire un domaine d'excellence, en consacrant 12 030
325,5 milliers de DA en investissements dont :
· 9 273 142.51 DA réalisés dans l'Amont,
· 311 243.00 DA dans l'Aval
· 2 445 939 dans le Transport par Canalisation.
En plus de ces engagements touchant beaucoup plus le
côté interne qu'externe, pris dans le cadre de la politique
Hygiène Santé Environnement, l'entreprise a initié
d'autres sur le côté externe notamment dans le sponsoring et le
mécénat, la promotion du sport, les actions de solidarité
et de désenclavement.
2-2- Les engagements externes de la SONATRACH
Le mécénat au sein du groupe prend aujourd'hui
des formes très diverses par des fondations, association
etc. et agit dans des domaines multiples et
variés comme la culture, la santé, l'environnement, et même
la lutte contre l'exclusion. Au-delà de la communication, il permet
à l'entreprise d'établir un dialogue nouveau avec la
société civile, de renforcer son attractivité sociale, et
de répondre à des besoins locaux que ni le marché, ni
l'État, ne peuvent prendre en compte et encore moins anticiper. Le
programme de sponsoring et de mécénat mené par
44
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
SONATRACH, consiste en actions qui visent différents
domaines parmi lesquels la promotion de la création artistique pour
encourager les talents et pour valoriser l'artisanat national. Ainsi dans le
souci de développer une politique visant à une culture
d'entreprise ouverte, ces démarches qui peuvent être
qualifiées de citoyennes, tissent des liens entres parties prenantes
aussi internes qu'externes à l'entreprise. Quant à la promotion
du sport, l'entreprise est considérée comme étant le
précurseur dans ce domaine. Elle est en fait, le premier groupe
algérien qui participe au développement des activités
sportives dans la société. Cette promotion lui a valu une
distinction honorifique sur des activités de soutien aux athlètes
algériens, affichant une volonté de communiquer sur la meilleure
démonstration internationale de la capacité d'un peuple à
se surpasser, oeuvrant pour la motivation d'un personnel et d'autres parties
prenantes. De plus, SONATRACH a retenu pour les années 2004 et 2005, la
réalisation d'aires de jeux au profit des jeunes populations des
communes ne disposant pas d'espaces récréatifs.
S'agissant des actions solidaires et de désenclavement,
il est important de signaler que l'entreprise joue le rôle d'assistanat
auprès des populations touchées par des catastrophes. Ses aides
portent sur les populations les plus démunies mais aussi et surtout
auprès des associations de bienfaisance. Pour le désenclavement,
le projet Management de l'Investissement Social développé un peu
plus haut, a identifié des opérations et a fourni un grand nombre
d'équipements de travaux publics pour l'ouverture des pistes.
L'entreprise, dans l'intérêt de pérenniser
ses activités ainsi que le fait de vouloir toujours y aller plus loin
dans ses oeuvres et engagements, mise également sur la valorisation de
ses ressources humaines. Pour ce faire, des réformes significatives et
durables ont vues le jour en son sein. SONATRACH veille au respect des
réglementations locales et internationales en matière de
ressources humaines.
C'est ainsi qu'une politique de renforcement de
l'attractivité de l'entreprise en tant qu'employeur auprès
d'employés potentiels a été mise en place, aussi il a
développé des programmes favorisant l'intégration de
chômeurs de longue durée et des politiques de recrutement en
faveur de l'insertion des jeunes.
Mais dans cette politique de recrutement, une attention
particulière en faveur des femmes est notoire. Le secteur du
pétrole étant généralement l'apanage du monde
masculin, en raison des métiers techniques qui le composent. Les femmes
en Algérie se dirigent davantage vers des formations tertiaires.
Toutefois, depuis quelques années le groupe a décidé
d'embaucher plus de femmes. L'enjeu du groupe est de donner envie aux jeunes
femmes de diversifier les
45
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
métiers auxquels elles se rattachent afin d'aller vers
des métiers techniques où elles pourront faire de passionnantes
carrières. L'entreprise pratique ainsi la non-discrimination de sexe,
une politique de féminisation des recrutements statutaires a
été engagée par le groupe à partir des
années 2000, dans un contexte d'accélération des
transformations organisationnelles (introduction de la logique
compétence,...) et de renouvellement d'une part de son personnel
permanent. Le graphique suivant présente l'évolution des
effectifs féminins dans l'entreprise entre 2006 et 2010.
Graphique N° 4 : Évolution
des Effectifs Féminins dans l'entreprise SONATRACH
8000 7000 6000 5000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4000 3000 2000 1000
0
|
|
|
|
|
|
|
|
Effectif
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2006 2007 2008 2009 2010
|
|
|
Source : réalisé par nos soins à
partir des données du site de la SONATRACH
Toujours dans cette logique de présenter ses
engagements qui font d'elle une entreprise responsable, la SONATRACH n'a pas
laissé en rade la formation et le perfectionnement de son personnel. En
effet, dans un souci d'optimisation, les actions de formation ont
été réalisées principalement au sein des instituts
de formation de la Société que sont : Algerian Petroleum
Institute (IAP), Centre de perfectionnement de l'Entreprise (CPE) ; et des
organismes nationaux. Les objectifs visés dans cette formation sont de
:
y' Développer les compétences managériales
;
y' Préparer la relève pour les poste clés
;
y' Former des spécialistes dans les métiers de base
;
y' Impulser la culture HSE et développer les
compétences dans la sécurité
industrielle ;
46
Deuxième Chapitre : SONATRACH et la RSE
V' Professionnaliser les cadres dans les métiers
ressources humaines, finances, juridique, audit etc. ;
V' Développer la spécialisation et l'expertise dans
les domaines des finances, de l'économie pétrolière, de la
fiscalité pétrolière et du management des projets ; V'
Généraliser le dispositif d'industrie pour tous les cadres
nouvellement recrutés.
En guise de conclusion à ce chapitre, force est de
noter que cette entreprise publique de par sa suprématie
financière, a pu mettre en place et réaliser d'énormes
progrès sur le domaine de la responsabilité sociale
vis-à-vis de ses parties prenantes.
47
CONCLUSION GÉNÉRALE
CONCLUSION GÉNÉRALE
Les préoccupations sociales et environnementales
constituent toujours un défi majeur pour le développement des
pays, et cela malgré les efforts consentis par les autorités.
Cette insuffisance a conduit à l'implication impérative des
entreprises, d'où vient la notion « Responsabilité Sociale
des Entreprises ».
Depuis de longues années, cette notion a connu un
certain engouement. Elle trouve ses origines dans un mouvement de contestation
de la mondialisation économique, auquel les entreprises proposent de
répondre de deux manières, en élaborant un dialogue avec
les parties prenantes de l'entreprise, et en élargissant leur
préoccupations au domaine social et environnemental, dans une logique de
développement durable (BOUTAUD Aurélien, 2010)
Dans un ex-pays socialiste comme l'Algérie, les
démarches en faveur de la responsabilité sociale des entreprises
restent encore embryonnaires. En tant que concept explicite, la RSE reste
toujours une notion vague et peu claire dans les entreprises
algériennes, et encore moins dans les PME. Elle est perçue comme
des actions de charité, de mécénat et de simples actions
de sponsoring. Par contre, ces entreprises sont caractérisées par
un engagement implicite (involontaire) de fait qu'elles engagent des pratiques
favorable aux principes de la RSE sans aucune connaissance de cette
dernière.
Tout au long de ce mémoire, la pratique de la
responsabilité sociale des entreprises en Algérie a
été présentée, et l'accent a été mis
sur l'entreprise nationale des hydrocarbures « la SONATRACH ».
L'objectif de ce travail ne s'agissait pas de faire des tests, ou de valider ou
pas une quelconque hypothèse, mais de montrer, en dehors de son
rôle économique, en quoi et comment cette entreprise est devenue
le leader en la matière.
En effet, étant une entreprise pas comme les autres,
dotée des moyens financiers très important, et d'un pouvoir
à la limite égalable à celui de l'État, la
SONATRACH répond présent dans plusieurs domaines
d'activités (économique, sociale ou environnemental) qui
relèvent de l'État. De par ses engagements et son
omniprésence dans un bon nombre d'affaires du pays, elle illustre
parfaitement sa capacité d'assumer le rôle d'une entreprise
socialement responsable.
48
ANNEXE 1 : Les dix principes du Global Compact
Le Pacte Mondial invite les entreprises à adopter,
soutenir et appliquer dans leur sphère d'influence un ensemble de
valeurs fondamentales, dans les domaines des droits de l'homme, des normes de
travail et de l'environnement, et de lutte contre la corruption. En d'autres
termes, c'est seulement dans les domaines qui les concernent que l'on requiert
des entreprises de véritables évolutions.
Les Dix Principes sont tirés des instruments
ci-après: ? Déclaration universelle des droits de l'homme;
? Déclaration de l'Organisation internationale du
Travail relative aux principes et droits fondamentaux au travail;
? Déclaration de Rio sur l'environnement et le
développement; ? Convention des Nations Unies contre la corruption.
Les principes, catégorie par catégorie, sont les
suivants :
Droits de l'homme
1. Les entreprises sont invitées à promouvoir
et à respecter la protection du droit international relatif aux droits
de l'Homme dans leur sphère d'influence ; et
2. A veiller à ce que leurs propres compagnies ne se
rendent pas complices de violations des droits de l'Homme.
Droit du travail
3. Les entreprises sont invitées à respecter la
liberté d'association et à reconnaître le droit de
négociation collective ;
4. L'élimination de toutes les formes de travail
forcé ou obligatoire ;
5. L'abolition effective du travail des enfants ; et
6. L'élimination de la discrimination en
matière d'emploi et de profession. Environnement
7. Les entreprises sont invitées à appliquer
l'approche de précaution face aux problèmes touchant
l'environnement ;
8.
49
A entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une
plus grande responsabilité en matière d'environnement ; et
9. A favoriser la mise au point et la diffusion de technologies
respectueuses de l'environnement
Lutte contre la corruption
10. Les entreprises sont invitées à agir contre la
corruption sous toutes ses formes, y compris l'extorsion de fonds et les
pots-de-vin.
ANNEXE 2 : Les résultats des
filiale nationale de la SONATRACH pour l'année 2010 en million de Dina
algérien
|
Capital Social
|
Chiffre d'Affaires
|
investissements
|
NAFTAL
|
15840
|
255275
|
10573
|
HYPROC S.C
|
12000
|
12397
|
26696
|
AEC
|
7920
|
125,5
|
1,28
|
NEAL
|
200
|
362
|
986
|
COGIZ
|
402,9
|
444
|
581
|
ENSP
|
800
|
8960
|
1200
|
ANAGEO
|
7000
|
15560
|
2700
|
ENAFOR
|
14800
|
23589
|
2700
|
ENGTP
|
6390
|
17070
|
3500
|
ENAC
|
3190
|
5796
|
1100
|
GCB
|
7630
|
10621
|
780
|
SAFRI
|
165,22
|
7800
|
400
|
TASSILI AIRLINES
|
9000
|
3248
|
14472
|
CASH
|
1088,64
|
7492
|
558
|
BAOSEM
|
0,5
|
164
|
37,67
|
OSPREC
|
19,8
|
0
|
0
|
SARPI
|
407,25
|
4687
|
780
|
ACTIM
|
40
|
465
|
0,62
|
2SP
|
0,1
|
1656
|
8,87
|
SOTRAZ
|
40
|
1333
|
271
|
MEDCO
|
50
|
181
|
5,38
|
ISGA
|
0,13
|
99
|
4,92
|
ENOR
|
925,44
|
2120
|
142
|
50
HELIOS
|
1742,46
|
2072
|
27
|
SOMIK
|
800
|
3824
|
99
|
SOMIZ
|
40
|
3035
|
63
|
HELISON
|
1742,46
|
714
|
3
|
SORALCHIN
|
1344
|
6085
|
107
|
SKB
|
3087
|
3607
|
13178
|
SKS
|
3861
|
11491
|
0
|
SKH
|
1970
|
16350
|
23,4
|
Source : fait par nos soins par les données du
rapport annuel de SONATRACH de 2010
51
Ouvrage :
V' CAPRON Michel et QUAIREL-LANOIZELEE
Françoise. (2010), « La responsabilité sociale des
entreprises », éd. La découverte, Paris, 122 p
V' LAGARDE Dominique et al, 2011, « Algérie,
la désillusion », Éd. Express, Paris, p51 V' WOLFF
Dominique. (2010), « Le développement durable : théories et
applications au management », 2ème édition,
DUNOD, Paris, 278 p
Articles/Rapports :
V' ALIOUAT Boualem, chaker BOUGHANDOUZ, (2009),
« La notion d'entreprise responsable dans les économies
émergentes: une analyse exploratoire », Conférence de l'ASAC
Hlifax, Nouvelle Ecosse, 16.p.
V' BOIDIN Bruno, (2004), « Développement
humain, développement durable et « Pays en développement
» : comment articuler et mesurer les différentes dimensions ?
», Développement durable et territoires. p18
V' BOUTAUD Aurélien, (2010), « La
responsabilité sociale des entreprises (RSE) : un bref état des
lieux », le Centre Ressource Prospective du Grand Lyon. 6p
V' BRODAGH Christian, (2012), « La RSE peut-elle
être un levier de développement économique durable ?
», Regard croisés sur l'entreprise, 19p.
V' Code de conduite SONATRACH, 2010
V' Commission des Communautés
Européennes (Juillet 2001). Promouvoir un cadre européen pour la
responsabilité sociale des entreprises, Livre Vert, Bruxelles, p.7
V' Constitution de la République
Algérienne Démocratique et Populaire, Nov 2008, Article 53,
p.6
V' DAUDE Bénédicte et NOËL
Christine (2006), « La responsabilité sociale de l'entreprise
analysée selon le paradigme de la complexité »,
Management & Avenir, 2006 n° 10, p. 39-56
V' DEPRET Marc-Hubert et al, (2009) « De la
responsabilité sociale des acteurs », Marché et
organisations, N° 8, p.13-37.
V' Extrait du portail algérien des
énergies renouvelables (octobre 2012): L'Algérie face aux enjeux
environnementaux avec une stratégie intégrant le
développement durable, p.7
V' FREEMAN Edward, (1984), « Strategic
Management: A stakeholder approach. Boston: Pitman
V' HAMIDI Youcef, KHELFAOUI Mounia, (2013), « La
perception de la RSE chez les dirigeants d'entreprises (PME) algériennes
: Quelle forme de RSE, implicite ou
52
explicite ? » Publications Nationales, Faculté des
sciences économique, des sciences commerciales et des sciences de
gestion, Université Kasdi Merbah Ouergla p9.
V' KERZABI Abdelatif (2009) entreprise,
développement et développement durable: le
cas de l'Algérie, revue marché et
organisation, n°3, p 65.
V' MALTI Hocine, (2013), « Le Maghreb face aux
nouveaux enjeux mondiaux : La Sonatrach un État dans l'État ?
», Institut Français des Relations Internationales (IFRI), 30p.
V' MATTEN and MOON, (2004), «Implicit and
Explicit CSR: A conceptual framework for understanding CSR in Euro» Paper
to be presented at the 20th EGOS Colloquium, 1-3 July 2004, Ljubljana Subgroup
17 «Business Ethics and Corporate Social Responsibility», p.25.
V' MÉBARKI BENAFFANE Amel, GUENDOUCI HADDAD
Hafida ( déc 2011): La représentation de la responsabilité
sociale des entreprises dans la communication événementielle,
Colloque international francophone, « Le développement durable :
débats et controverses », p.3
V' Plan nationale d'action pour l'environnement et le
développement durable (2002), Ministère de l'aménagement
du territoire et de l'environnement,, , rapport, Alger, p. 55
V' RIZOU Linda, GHALEM Naima, (2010), «
Procédure d'étude d'impact sur l'environnement en Algérie
», Ministère de l'Aménagement du Territoire, de
l'environnement et du tourisme, p.4
V' Service Economique Régional d'Alger. (2013)
Indicateurs économiques et financiers de l'Algérie, Rapport,
Ambassade de France en Algérie, p.1
V' Service Economique Régional d'Alger.
(2012), Situation économique de l'Algérie : perspectives 2013,
Rapport, Ambassade de France en Algérie, p.1
V' SONATRACH, rapports annuels 2010 et 2011
V' TAHARI Khaled, « La responsabilité
sociale des entreprises en économie de transition »,
Université d'Oran, p.5
V' TALAHITE Fatiha et Ahmed HAMMADACHE, (2010) :
l'économie algérienne, d'une crise à l'autre, revue
Maghreb Machrek, n°206, p.99
V' TENE Thierry, (09/09/2011), « l'Afrique doit
avoir son propre modèle de RSE », Interview avec Green Vert
V' Think Tankeuropéen pour la
solidarité (2010), La responsabilité sociétale : origine
et définition. Rapport de recherche N°12. Bruxelles, p.14.
53
Site internet :
V'
https://www.banquemondial.org
V'
https://www.imf.org
V'
https://www.indexmundi.com
V'
https://www.mate.gov.dz
V'
https://www.oecd-ilibray.org/fr/developement/percspectives-economique-en-afrique
V'
https://www.ons.dz
V'
https://www.paixetdeveloppement.net
V'
https://www.uncef.org
V'
https://www.who.int
V'
http://www.unglobalcompact.org/languages/french/dix
principes.html
54
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT 2
REMERCIEMENTS 3
DEDICACES 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 5
LISTE DES TABLEAUX : 6
LISTES DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS : 6
RÉSUMÉ : 7
INTRODUCTION GENERALE 8
PREMIER CHAPITRE L'Algérie face au nouveau concept : la
RSE 13
Section 1 : Présentation socioéconomique et
environnementale 14
de l'Algérie 14
1-1- Situation économique 14
1-2- Situation sociale 17
1-3- Situation environnementale 20
Section 2 : Comment les entreprises algériennes
intègrent-elles la Responsabilité Sociale des
Entreprises ? 22
2-1- Cadre théorique relatif à la RSE 22
2-2- Les entreprises algériennes : Quel type de RSE ?
26
2-3- SONATRACH : Un État dans un État 29
DEUXIEME CHAPITRE SONATRACH et la RSE 31
Section 1 : SONATRACH, une entreprise pas comme les autres 32
1-1- SONATRACH, acteur central dans l'histoire des hydrocarbures
en Algérie 32
1-2- Présentation de la SONATRACH 34
Section 2 : SONATRACH, une entreprise responsable 38
2-1- Les engagements internes du groupe en matière de RSE
39
2-2- Les engagements externes de la SONATRACH 43
CONCLUSION GÉNÉRALE 47
ANNEXE 1 : Les dix principes du Global Compact 48
ANNEXE 2 : Les résultats des filiale nationale de la
SONATRACH pour l'année 2010 en million de
Dina algérien 49
BIBLIOGRAPHIE : 51
|