I.2.2 Choix de la zone de Niono, des villages et de
l'échantillon
I.2.2.a La zone de Niono
Carte du Mali, spécifiant le cercle de Niono dans le
pays
Source : Wikipédia
La zone de Niono est située administrativement dans le
cercle de Niono, région de Ségou. Son chef-lieu est la ville de
Niono, située à 110 kilomètres de Ségou, la
capitale régionale. Elle est l'une des sept zones de la zone ON, et
l'une des premières à avoir été
réhabilitée au début des années 1980.
Considérée comme une zone de bonne production (Morabito, 1977),
elle dispose, par le biais du projet Retail, de surfaces destinées au
maraichage.
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Ainsi, elle est une grande productrice de spéculations
telles que l'échalote (URDOC, 1996). Lors de la campagne 2016-2017, elle
en a produit 28 000 tonnes sur 800 hectares. Avec des rendements de 35 tonnes
par hectare (bilan de campagne 20162017), elle représente le rendement
maximal réalisé parmi les sept zones.
Son ancienneté dans la production de cette
spéculation ainsi que la maitrise des techniques culturales, se sont
traduites par la notoriété nationale du « Niono Jabani
» (échalote de Niono). Toutes les productions
écoulées dans les grandes villes proviennent de la zone ON ;
même si elles ne sont pas produites à Niono, elles portent le nom
vernaculaire de « Niono Jabani », reflet de l'importance de cette
zone dans la production d'échalotes. C'est la raison pour laquelle je
l'ai choisie comme zone d'étude.
Elle compte 99 580 habitants dont 49 377 hommes et 50 203
femmes, regroupés au sein de 26 villages.
I.2.2.b. Les villages pris comme cas d'étude.
Localisation des trois villages étudiés
12
Source : IGN
Pour soumettre le questionnaire, dans un souci de
représentativité et de contrainte de temps qui ne me permettait
pas d'enquêter sur l'ensemble des 26 villages, j'ai
12 Dans les données de l'ON et Administratives des
communes, plusieurs dénominations pour le village
Djicorobougou/Ndjiékorobougou ou Koulambawéré
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choisi trois villages de la zone de Niono. Mon choix s'est
porté sur les villages de Djicorobougou (Kaoulanbawere), de Foabougou et
de Bagadadji km36.
Djicorobougou (Koulanbawere) est le premier village
rencontré sur le chemin Ségou-Niono ; il est situé
à quatre kilomètres avant l'entrée de la ville de Niono.
Contrairement aux deux autres villages, il existait avant la construction du
barrage de Marakala et, selon les comptes villageois, avant même
l'arrivée des colons.
Il abrite une coopérative de femmes de 67 personnes. Sa
création résulte de l'initiative de la 3ème
maire de Niono, KANTE Kadiatou, décédée quelques
années plus tôt. Cette dernière, ingénieure dans le
secteur de l'élevage, face à l'Ç inactivité »
(non rémunératrice) des femmes de son village, a pris
l'initiative de solliciter l'ON pour obtenir des terres, afin de permettre aux
femmes de son village de s'émanciper et de contribuer elles aussi aux
revenus de leur ménage. Elles les obtiennent en 2002. Aujourd'hui, la
coopérative dispose de 37 200 hectares. Cette fondatrice a marqué
l'esprit de ses villageois, par le caractère inédit de son
initiative, ce malgré les menaces des hommes traditionnalistes du
village. Aujourd'hui, ils sont conscients des bénéfices que
génèrent ces terres de la coopérative. Ces femmes sont
désormais des références pour la production
maraichère, notamment pour la pomme de terre.
Ensuite, Foabougou et Bagadadji km 36, sont nés des
aménagements de l'ON. Ils ont été créés
après la construction du barrage de Markala. L'ethnie et l'origine de
leur population sont très hétérogènes.
Bon nombre de leurs habitants vivent dans ces villages suite
aux déplacements forcés de la colonisation et aux deux
premières décennies d'indépendance. Progressivement,
à ces autochtones déplacés s'est ajoutée une
nouvelle population, venue s'installer plus tardivement et volontairement,
à la suite de difficultés survenues dans leur localité
d'origine (durant la sècheresse de 1984-1985 par exemple). Ainsi, les
meilleures perspectives que la zone ON offre par rapport au reste du pays n'ont
cessé de les attirer.
Ces deux villages comptent 447 exploitations (Role de
redevance, 2016) : 246 à Foabougou et 201 à Bagadadji km36.
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Ils sont situés après la ville de Niono (Sur la
route ségou - Djabali). Foabougou se trouve quatre kilomètre
après Niono et Bagadadji km36 est à huit kilomètres de
Niono.
Le choix de ces villages repose principalement sur une logique
géographique, basée sur des critères
d'accessibilité et de sécurité.
Ils sont tous trois desservis par la route qui relie
Ségou à Niono, et qui continue jusqu'à Djabali (Zone de
Kouroumari).
- Cela permet de mener les enquêtes de manière moins
fastidieuse
- Pour un pays en proie à des problèmes
terroristes, cela permet d'être relativement en sécurité,
car les villages sont assez proches du chef-lieu, la ville de Niono.
- Pour les villages de Foabougou et Bagadadji km36, la culture
de l'échalote est dominante et y est développée ; des
méthodes de conservation de l'échalote y ont été
testées (Foabougou).
- Prendre l'exemple de la coopérative de Djicorobougou
était un moyen d'apporter un complément aux données sur la
pomme de terre, faiblement produite dans les deux autres villages. Ainsi, il
est possible de voir les différentes nuances qui peuvent exister.
En ce sens, ces exemples avaient pour but de servir de cas
d'école pour la zone de Niono et de relater l'essentiel des informations
sur le maraichage.
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