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Participation des structures sociales au développement rural; cas de la commune de Torbeck


par Romain Blaise
Université Notre-Dame d'Haà¯ti - Faculté d'Agronomie - diplôme d'Ingénieur-Agronome 2018
  

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CHAPITRE II

2. REVUE DE LITTÉRATURE

2.1. Cadre conceptuel

Cette section se porte sur la définition des concepts clés qui structurent notre travail. Ce sont les notions de: participation, groupement, structure sociale, développement, développement rural, développement local, durabilité et la bonne gouvernance locale.

o Notion de participation

La participation signifie l'action de prendre part à quelque chose ; son résultat : participation à un débat ; fait d'être intéressé (à un profit) ; participation des travailleurs à la gestion, aux bénéfices de l'entreprise (Conseil National des politiques de Lutte contre la pauvreté et l'Exclusion sociale, aout 2015).Mais, dans le cadre du développement local la participation est conçue comme l'ensemble des contributions que peuvent ou doivent apporter la population locale dans les différents projets de développement de leur localité. La participation consiste pour les membres des communautés à avancer ensemble, à réfléchir sur la manière de s'organiser avec les animateurs des comités de développement, pour prendre en main leur propre promotion à tous les niveaux : villages, régions... (CAMARA et al, 2010).Pour les communautés rurales : la participation permet d'identifier et de poursuivre les véritables priorités des villageois. Ils sont les seuls à pouvoir dire ce dont ils ont besoin et ce que les agents de développement devraient faire. La démarche participative permet aux villageois d'identifier les problèmes, d'analyser leurs causes. De planifier et exécuter un plan d'action villageois et un programme de travail en fonction des ressources humaines et financières disponibles (DIOUBATE, 2004).

En somme, la participation paysanne c'est donner aux communautés de base la possibilité de décider elles-mêmes de leur développement et ne plus les considérer comme les exécutrices des politiques de développement conçues au niveau national (NIKALOULOU cité par CAMARA et al, 2010).

o Notion de structure sociale

o Notion de Groupement

Habituellement, un groupement compte huit à quinze personnes au minimum. Les membres de ces regroupements sont très solidaires entre eux et sont coiffés le plus souvent d'un comité de trois à cinq personnes. Les membres réalisent des activités économiques, sociales ou d'autre type. En règle générale, à partir des années 70, les groupements ont été suscités par des institutions ou des individus extérieurs au milieu rural. L'encadrement de ces «groupements» est assuré par un animateur de terrain, souvent rémunéré par un organisme intéressé. Par son statut de salarié, il contribue à la création d'une nouvelle couche à l'intérieur du secteur paysan. Selon des auteurs comme Élie (1995, 1997) et Louis-Juste (1993) cet animateur est souvent appelé agent de développement du fait qu'il stimule les groupements à faire des travaux utiles au secteur agricole ; surtout à réhabiliter quelques tronçons de routes et de par sa position exerce une grande influence sur les groupements.

o Notion de Mutuelle

Ce sont des structures sociales à but lucratif qui n'ont pas de capital social. C'est-à-dire les fonds proviennent des cotisations de leurs membres. Ces cotisations sont également fixent et constituent essentiellement les fonds propres de la mutuelle. En gros, les mutuelles sont des entreprises qui ont un caractère collectif et en cas de cessation d'activité, l'actif disponible n'est partage qu'entre membres. Puisqu'ils n'en sont pas propriétaires individuellement (Caisse d'Epargne Île-de-France, 2011).

o Notion de coopérative

Selon l'Alliance Coopérative Internationale (AIC), une coopérative est une association autonome de personnes, volonairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs, au moyen d'une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement. Cette structure sociale veut: fixer les prix des produits, créer un marché pour l'écoulement des produits, mettre en valeur les produits locaux (Caisse d'Epargne Île-de-France, 2011).

o Notion d'Organisation Communautaire de Base

C'est un processus par lequel des gens vivant à proximité des uns des autres s'organisent afin de promouvoir leurs intérêts communs. L'un des principaux buts d'une telle structure est d'obtenir un pouvoir durable pour la communauté, lui permettent d'influencer à travers le temps des décideurs sur une panoplie d'enjeux avant que les décisions ne soient prises. Elle valorise la structuration des milieux en soutenant la mise en place des ressources et leur consolidation en supportant les organismes (Caisse d'Epargne Île-de-France, 2011).

o Notion de Développement

Au-delà de sa dimension économique, sociale, culturelle, spatiale et durable, le développement est souvent interprété comme un processus de transformation qui accompagne la croissance dans une évolution à long terme. Ce processus est étroitement lié au concept de progrès, notion centrale de la pensée des lumières et des courants évolutionnistes (ONU, 2011). Ce terme est un peu nuancé ; selon qu'on se place dans l'optique occidentale ou Africaine. Donc, le développement se définit en termes de critère de revenu par habitant (PIB) ou la production industrielle par rapport au PIB. Le développement signifie combinaison de progrès, dans les mentalités collectives, dans l'organisation de la société et dans l'économie ; la croissance est l'une des dimensions de développement. Il se révèle aussi dans l'état des services essentiels comme la santé, l'éducation, le transport, les communications, l'alimentation, l'électrification, l'eau potable...le manque ou l'insuffisance de ces services équivaut au sous-développement (Barry, 2006).

o Notion de développement rural

Le développement rural consiste à améliorer tout l'environnement de l'agriculteur, considéré comme le principal bénéficiaire. Il porte à la fois sur les routes, les villages, la santé, l'éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d'améliorer non seulement la fonction productive, mais aussi le bien-être social (Manuel pratique de vulgarisation agricole, 1992).

o Notion de développement local

Le développement local désigne un processus constant à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux, en vue de faire la promotion économique, sociale, culturelle d'un territoire. Autrement dit, c'est un processus qui vise la participation des acteurs avec pour finalité l'amélioration des conditions de vie d'une collectivité. Il peut désigner, soit le processus d'amélioration des conditions de vie d'une collectivité, soit le résultat de ce processus, ou les deux à la fois. Certains élus locaux, des citoyens voire même des bailleurs de fonds voient le DL en terme de mise en place d'infrastructures d'intérêt communautaires comme: construction d'infrastructures administratives, d'écoles, de centres de santé, de maisons de jeune, de voies routières, de marchés... ; ainsi se manifeste la vision matérielle et quantitative du développement local qu'on associe toujours au développement rural.

Cependant, pour les paysans, les jeunes, les femmes, la société civile, le DL doit être un processus qui conduit à l'amélioration des conditions de vie de tous les habitants de la collectivité. Eux ont une vision qualitative du DL qui se mesure par des critères tel que : la diminution du chômage, la capacité des familles paysannes à se nourrir tout le temps, à satisfaire les besoins des enfants en âge de scolarité, d'écouler facilement leur production, de cultiver peu et de récolter beaucoup. Donc, les développements quantitatif et qualitatif constituent les deux faces du développement local (DIALLO, 2O10).

o Notion de Durabilité

Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (GRO HARLEM BRUNDTLAND ,1987). Le développement durable possède trois piliers qui se retrouvent dans le schéma suivant:

Source: Revue Spiral de l'Université de Liège en 2011

Figure 1. Présentation des relations entre les piliers de développement durable

Pour que les projets soient durables, il faut que ces projets concilient les trois piliers du développement durable qui sont: économie, société et environnement.

Quand les projets concilient l'économie et l'environnement ; on dit que les projets sont équitables car du point de vue économique il y a: amélioration des conditions de vie matérielles, création de richesse, du point de vue social il y a satisfaction des besoins de santé, éducation, prévention de l'exclusion sociale, équité intergénérationnelle et emplois.

Quand les projets concilient l'économie et l'environnement ; on dit qu'ils sont viables car du point de vue économique il y a création des richesses, amélioration des conditions de vie matérielles. Et du point de vue environnemental il y a préservation de la diversité des espèces et les ressources naturelles et énergétiques.

Quand les projets concilient l'environnement et la société ; on dit qu'ils sont vivables car du point de vue sociétal il y a satisfaction des besoins en sante, éducation, habitat, emploi, prévention de l'exclusion. Et du point de vue environnemental, il y a préservation de la diversité des espèces et les ressources naturelles et énergétiques (Revue SPIRAL de l'Université de Liège sorti en 2011).

En fin, pour envisager un développement durable ; il faut trouver un équilibre viable, vivable, et durable entre efficacité économique, l'équité sociale et la protection de l'environnement en y appliquant les principes de la bonne gouvernance locale.

o Notion de seuil de pauvreté

Le seuil de pauvreté est le niveau de revenu mensuel ; en dessous duquel une personne ou un ménage est considéré comme pauvre d'un point de vue monétaire. Et est fixé à 1,90 dollar par jour selon la Banque Mondiale en 2015 (Centre d'Observation de la Société publié en Avril 2015).

o Notion d'emploi

Un emploi est assimilable à un contrat passé entre deux parties, l'employeur et le salarié, pour la réalisation d'un travail contre une rémunération, par l'exercice d'une profession (Centre d'Observation de la Société publié en Avril 2015).

o Notion de travail

C'est le fait d'occuper un poste, pour produire un bien ou un service en échange d'un salaire. Et l'employeur définit à l'avance le salaire parce que la négociation est rompue par une trop grande abondance de candidats sur le marché (AGORAVOX, publié le 20 juin 2016).

o Notion d'Analyse FFOM ou SWOT

Selon Ahmadou Lamarana DIALLO en 2011, cette analyse est un outil de diagnostic permettant de faire deux diagnostics. Un diagnostic interne à partir des forces et faiblesses. Un autre externe à partir des menaces et opportunités. L'analyse est présentée par une matrice subdivisée en quatre cases:

- Strengths (Forces): ce sont les éléments internes à conservés ;

- Weaknesses (Faiblesses): ce sont les éléments internes à bannir ;

- Opportunities (Opportunités): ce sont les facteurs externes qui contribuent à l'épanouissement de l'entité dont on veut faire l'analyse ;

- Threats (Menaces): Ce sont les facteurs externes qui affaiblissent l'entité pour laquelle on réalise l'analyse.

Albert Humphrey, 1960-1970

o Notion de la bonne gouvernance locale

Issue de la gouvernance politique, la gouvernance locale fait référence à des formes de coordination incluant une pluralité d'acteurs : coopération, réseau, alliance, partenariat... L'action publique locale n'est plus le seul fait d'une seule autorité locale ou nationale mais implique des acteurs non-étatiques dans les processus décisionnels. 
Appelé également gouvernance territoriale, la gouvernance locale marque une nouvelle vision du territoire dans le développement économique, social et écologique. Elle réfère à une gestion participative des programmes et projets locaux de développement, dont l'objectif est l'accès équitable aux services essentiels pour tous (santé, eau, éducation, habitat...) (AFRIQUE DEVELOPPEMENT LOCALE, mars 2018). Les douze principes de la bonne gouvernance locale sont les suivants:

ü Elections conformes au droit, représentation et participation justes ; 

ü Réactivité ;

ü Efficacité et efficience ;

ü Ouverture et transparence ;

ü Etat de droit ;

ü Comportement éthique ;

ü Compétences et capacités ;

ü Innovation et ouverture d'esprit face au changement ;

ü Durabilité et orientation à long terme ;

ü Gestion financière saine ;

ü Droits de l'Homme, diversité culturelle et cohésion sociale ;

ü Obligation de rendre des comptes ;

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard