CHAPITRE II
2.
REVUE DE LITTÉRATURE
2.1. Cadre conceptuel
Cette section se porte sur la définition des concepts
clés qui structurent notre travail. Ce sont les notions de:
participation, groupement, structure sociale, développement,
développement rural, développement local, durabilité et
la bonne gouvernance locale.
o Notion de participation
La participation signifie l'action de prendre part à
quelque chose ; son résultat : participation à un
débat ; fait d'être intéressé (à un
profit) ; participation des travailleurs à la gestion, aux
bénéfices de l'entreprise (Conseil National des politiques de
Lutte contre la pauvreté et l'Exclusion sociale, aout 2015).Mais, dans
le cadre du développement local la participation est conçue comme
l'ensemble des contributions que peuvent ou doivent apporter la population
locale dans les différents projets de développement de leur
localité. La participation consiste pour les membres des
communautés à avancer ensemble, à réfléchir
sur la manière de s'organiser avec les animateurs des comités de
développement, pour prendre en main leur propre promotion à tous
les niveaux : villages, régions... (CAMARA et al, 2010).Pour les
communautés rurales : la participation permet d'identifier et de
poursuivre les véritables priorités des villageois. Ils sont les
seuls à pouvoir dire ce dont ils ont besoin et ce que les agents de
développement devraient faire. La démarche participative permet
aux villageois d'identifier les problèmes, d'analyser leurs causes. De
planifier et exécuter un plan d'action villageois et un programme de
travail en fonction des ressources humaines et financières disponibles
(DIOUBATE, 2004).
En somme, la participation paysanne c'est donner aux
communautés de base la possibilité de décider
elles-mêmes de leur développement et ne plus les considérer
comme les exécutrices des politiques de développement
conçues au niveau national (NIKALOULOU cité par CAMARA et al,
2010).
o Notion de structure sociale
o Notion de Groupement
Habituellement, un groupement compte huit à quinze
personnes au minimum. Les membres de ces regroupements sont très
solidaires entre eux et sont coiffés le plus souvent d'un comité
de trois à cinq personnes. Les membres réalisent des
activités économiques, sociales ou d'autre type. En règle
générale, à partir des années 70, les groupements
ont été suscités par des institutions ou des individus
extérieurs au milieu rural. L'encadrement de ces «groupements»
est assuré par un animateur de terrain, souvent
rémunéré par un organisme intéressé. Par son
statut de salarié, il contribue à la création d'une
nouvelle couche à l'intérieur du secteur paysan. Selon des
auteurs comme Élie (1995, 1997) et Louis-Juste (1993) cet animateur est
souvent appelé agent de développement du fait qu'il stimule les
groupements à faire des travaux utiles au secteur agricole ;
surtout à réhabiliter quelques tronçons de routes et de
par sa position exerce une grande influence sur les groupements.
o Notion de Mutuelle
Ce sont des structures sociales à but lucratif qui
n'ont pas de capital social. C'est-à-dire les fonds proviennent des
cotisations de leurs membres. Ces cotisations sont également fixent et
constituent essentiellement les fonds propres de la mutuelle. En gros, les
mutuelles sont des entreprises qui ont un caractère collectif et en cas
de cessation d'activité, l'actif disponible n'est partage qu'entre
membres. Puisqu'ils n'en sont pas propriétaires individuellement (Caisse
d'Epargne Île-de-France, 2011).
o Notion de coopérative
Selon l'Alliance Coopérative Internationale (AIC), une
coopérative est une association autonome de personnes, volonairement
réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques,
sociaux et culturels communs, au moyen d'une entreprise dont la
propriété est collective et où le pouvoir est
exercé démocratiquement. Cette structure sociale veut: fixer les
prix des produits, créer un marché pour l'écoulement des
produits, mettre en valeur les produits locaux (Caisse d'Epargne
Île-de-France, 2011).
o Notion d'Organisation Communautaire de
Base
C'est un processus par lequel des gens vivant à
proximité des uns des autres s'organisent afin de promouvoir leurs
intérêts communs. L'un des principaux buts d'une telle structure
est d'obtenir un pouvoir durable pour la communauté, lui permettent
d'influencer à travers le temps des décideurs sur une panoplie
d'enjeux avant que les décisions ne soient prises. Elle valorise la
structuration des milieux en soutenant la mise en place des ressources et leur
consolidation en supportant les organismes (Caisse d'Epargne
Île-de-France, 2011).
o Notion de Développement
Au-delà de sa dimension économique, sociale,
culturelle, spatiale et durable, le développement est souvent
interprété comme un processus de transformation qui accompagne la
croissance dans une évolution à long terme. Ce processus est
étroitement lié au concept de progrès, notion centrale de
la pensée des lumières et des courants évolutionnistes
(ONU, 2011). Ce terme est un peu nuancé ; selon qu'on se place dans
l'optique occidentale ou Africaine. Donc, le développement se
définit en termes de critère de revenu par habitant (PIB) ou la
production industrielle par rapport au PIB. Le développement signifie
combinaison de progrès, dans les mentalités collectives, dans
l'organisation de la société et dans l'économie ; la
croissance est l'une des dimensions de développement. Il se
révèle aussi dans l'état des services essentiels comme la
santé, l'éducation, le transport, les communications,
l'alimentation, l'électrification, l'eau potable...le manque ou
l'insuffisance de ces services équivaut au sous-développement
(Barry, 2006).
o Notion de développement rural
Le développement rural consiste
à améliorer tout l'environnement de l'agriculteur,
considéré comme le principal bénéficiaire. Il porte
à la fois sur les routes, les villages, la santé,
l'éducation et sur tous les services économiques et sociaux
susceptibles d'améliorer non seulement la fonction productive, mais
aussi le bien-être social (Manuel pratique de vulgarisation agricole,
1992).
o Notion de développement local
Le développement local désigne un processus
constant à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux, en
vue de faire la promotion économique, sociale, culturelle d'un
territoire. Autrement dit, c'est un processus qui vise la participation des
acteurs avec pour finalité l'amélioration des conditions de vie
d'une collectivité. Il peut désigner, soit le processus
d'amélioration des conditions de vie d'une collectivité, soit le
résultat de ce processus, ou les deux à la fois. Certains
élus locaux, des citoyens voire même des bailleurs de fonds voient
le DL en terme de mise en place d'infrastructures d'intérêt
communautaires comme: construction d'infrastructures administratives,
d'écoles, de centres de santé, de maisons de jeune, de voies
routières, de marchés... ; ainsi se manifeste la vision
matérielle et quantitative du développement local qu'on associe
toujours au développement rural.
Cependant, pour les paysans, les jeunes, les femmes, la
société civile, le DL doit être un processus qui conduit
à l'amélioration des conditions de vie de tous les habitants de
la collectivité. Eux ont une vision qualitative du DL qui se mesure par
des critères tel que : la diminution du chômage, la
capacité des familles paysannes à se nourrir tout le temps,
à satisfaire les besoins des enfants en âge de scolarité,
d'écouler facilement leur production, de cultiver peu et de
récolter beaucoup. Donc, les développements quantitatif et
qualitatif constituent les deux faces du développement local (DIALLO,
2O10).
o Notion de Durabilité
Le développement durable est un développement
qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre
aux leurs (GRO HARLEM BRUNDTLAND ,1987). Le développement durable
possède trois piliers qui se retrouvent dans le schéma
suivant:
Source: Revue Spiral de l'Université de
Liège en 2011
Figure 1.
Présentation des relations entre les piliers de développement
durable
Pour que les projets soient durables, il faut que ces projets
concilient les trois piliers du développement durable qui sont:
économie, société et environnement.
Quand les projets concilient l'économie et
l'environnement ; on dit que les projets sont équitables car du
point de vue économique il y a: amélioration des conditions de
vie matérielles, création de richesse, du point de vue social il
y a satisfaction des besoins de santé, éducation,
prévention de l'exclusion sociale, équité
intergénérationnelle et emplois.
Quand les projets concilient l'économie et
l'environnement ; on dit qu'ils sont viables car du point de vue
économique il y a création des richesses, amélioration des
conditions de vie matérielles. Et du point de vue environnemental il y a
préservation de la diversité des espèces et les ressources
naturelles et énergétiques.
Quand les projets concilient l'environnement et la
société ; on dit qu'ils sont vivables car du point de vue
sociétal il y a satisfaction des besoins en sante, éducation,
habitat, emploi, prévention de l'exclusion. Et du point de vue
environnemental, il y a préservation de la diversité des
espèces et les ressources naturelles et énergétiques
(Revue SPIRAL de l'Université de Liège sorti en 2011).
En fin, pour envisager un développement durable ;
il faut trouver un équilibre viable, vivable, et durable entre
efficacité économique, l'équité sociale et la
protection de l'environnement en y appliquant les principes de la bonne
gouvernance locale.
o Notion de seuil de pauvreté
Le seuil de pauvreté est le niveau de revenu
mensuel ; en dessous duquel une personne ou un ménage est
considéré comme pauvre d'un point de vue monétaire. Et est
fixé à 1,90 dollar par jour selon la Banque Mondiale en 2015
(Centre d'Observation de la Société publié en Avril 2015).
o Notion d'emploi
Un emploi est assimilable à un contrat passé
entre deux parties, l'employeur et le salarié, pour la
réalisation d'un travail contre une rémunération, par
l'exercice d'une profession (Centre d'Observation de la Société
publié en Avril 2015).
o Notion de travail
C'est le fait d'occuper un poste, pour produire un bien ou un
service en échange d'un salaire. Et l'employeur définit à
l'avance le salaire parce que la négociation est rompue par une trop
grande abondance de candidats sur le marché (AGORAVOX, publié le
20 juin 2016).
o Notion d'Analyse FFOM ou SWOT
Selon Ahmadou Lamarana DIALLO en 2011, cette analyse est un
outil de diagnostic permettant de faire deux diagnostics. Un diagnostic interne
à partir des forces et faiblesses. Un autre externe à partir des
menaces et opportunités. L'analyse est présentée par une
matrice subdivisée en quatre cases:
- Strengths (Forces): ce sont les éléments
internes à conservés ;
- Weaknesses (Faiblesses): ce sont les éléments
internes à bannir ;
- Opportunities (Opportunités): ce sont les facteurs
externes qui contribuent à l'épanouissement de l'entité
dont on veut faire l'analyse ;
- Threats (Menaces): Ce sont les facteurs externes qui
affaiblissent l'entité pour laquelle on réalise l'analyse.
Albert Humphrey, 1960-1970
o Notion de la bonne gouvernance locale
Issue de la gouvernance politique, la gouvernance locale fait
référence à des formes de coordination incluant une
pluralité d'acteurs : coopération, réseau, alliance,
partenariat... L'action publique locale n'est plus le seul fait d'une seule
autorité locale ou nationale mais implique des acteurs
non-étatiques dans les processus
décisionnels. Appelé également gouvernance
territoriale, la gouvernance locale marque une nouvelle vision du territoire
dans le développement économique, social et écologique.
Elle réfère à une gestion participative des programmes et
projets locaux de développement, dont l'objectif est l'accès
équitable aux services essentiels pour tous (santé, eau,
éducation, habitat...) (AFRIQUE DEVELOPPEMENT LOCALE, mars 2018). Les
douze principes de la bonne gouvernance locale sont les suivants:
ü Elections conformes au droit, représentation et
participation justes ;
ü Réactivité ;
ü Efficacité et efficience ;
ü Ouverture et transparence ;
ü Etat de droit ;
ü Comportement éthique ;
ü Compétences et capacités ;
ü Innovation et ouverture d'esprit face au
changement ;
ü Durabilité et orientation à long
terme ;
ü Gestion financière saine ;
ü Droits de l'Homme, diversité culturelle et
cohésion sociale ;
ü Obligation de rendre des comptes ;
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