UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
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FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
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CENTRE UNIVERSITAIRE DE PORTO-NOVO
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DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE-ANTHROPOLOGIE
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MEMOIRE DE MAITRISE
DEVELOPPEMENT LOCAL ET JEUX POLITIQUES :
ACTEURS ET LOGIQUES EN PRESENCE DANS LA COMMUNE
D'IFANGNI
SUJET :251654144
Présenté par :
Sous la direction de :
OROUGBE Kassim Olagouké
Dr Azizou CHABI IMOROU
Assistant à l'UAC
DrNassirouARIFARI BAKO
Maître de Conférences à
l'UAC
Membres du Jury
Président : Dr Christian AGOSSOU
(Maître-Assistant)
Rapporteur : Dr Roch A. HOUNGNIHIN
(Maitre-Assistant)
Examinateur : Dr Auguste K. TAKPE
(Assistant)
251661312
SOMMAIRE
Dédicace
...................................................................................
3
Remerciement
.............................................................................
4
Résumé
...................................................................................
10
INTRODUCTION
....................................................................... 11
1ère partie : fondements
théoriques et considérations méthodologiques
CHAPITRE 1 : Fondements théoriques
........................................... 14
CHAPITRE 2 : Considérations
Méthodologiques ............................... 24
CHAPITRE 3 : Présentation de la
commune ..................................... 27
2ème partie : Présentation
des résultats de terrain et analyse des données
CHAPITRE 1: les acteurs de
développement ...................................... 35
CHAPITRE 2: les logiques des acteurs dans
la commune ....................... 45
CHAPITRE 3: Analyse des données
................................................69
CONCLUSION
..........................................................................
80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
........................................... 82
In memorium
Feu mon père !Paix éternelle à
ton âme, PAPA.
REMERCIEMENTS
L'aboutissement de cet exercice n'est pas que le fruit de
notre seul effort, plusieurs personnes y ont concouru de diverses
manières. Nous tenons à les remercier ici.
A tous les Enseignants du Département de
Sociologie-Anthropologie qui nous ont donné l'opportunité de
faire cet exercice.
Au DocteurNassirouARIFARI BAKO, Maître de
Conférences qui malgré ses multiples occupations a accepté
d'encadrer ce travail.
Au Docteur Azizou CHABI IMOROU, Assistant pour son encadrement
de qualité, son humilité et surtout sa grandeur d'esprit.
A tous les amis de la Sociologie qui m'ont aidé dans
l'accomplissement de ce travail notamment Mescario d'ALMEIDA
A Monsieur Raymond FAFOUMI, Maire de la commune d'Ifangni qui
a accepté de nous accueillir pour le stage.
A toutes les personnes qui ont accepté de consacrer un
peu de leur temps pour répondre à nos questions.
A mes chers parents et autres amis qui, d'une manière
ou d'une autre, ont contribué à ce travail.
SIGLES ET ACRONYMES
ABT : Alliance pour un Bénin Triomphant
ACOTAMI : Association des Conducteurs de Taxi Moto
d'Ifangni
BAD: Banque Africaine de Développement
BEPC: Brevet d'Etudes du Premier Cycle
BTS : Brevet de Technicien Supérieur
CA : Chef d'Arrondissement
CAP : Certificat d'Aptitude Professionnelle
CC: Conseil Communal
CEP : Certificat d'Etudes Primaires
CLCBE : Comité de Liaison des Bassins d'Emploi
CPC : Cellule de Participation Citoyenne
DAO: Dossier d'Appel d'Offre
DUEL : Diplôme Universitaire d'Etude
Littéraire
FADeC : Fonds d'Appui au Développement des
Communes
FCBE : Forces Cauris pour un Bénin Emergent
FCFA: Francs des Communautés Françaises
d'Afrique
FLASH: Faculté des Lettres, Art et Sciences Humaines
MADEP : Mouvement Africain pour la Démocratie et le
Progrès
MAEP : Mécanisme Africain d'Evaluation par les
Pairs
ONASA: Office National d'Appui à la Sécurité
Alimentaire
ONG: Organisation Non Gouvernementale
OSC : Organisations de la Société Civile
PDC: Plan de Développement Communal
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PRD : Parti du Renouveau Démocratique
PTA: Plan de Travail Annuel
RGPH: Recensement Général de la Population et de
l'Habitation
SA: Secrétariat Administratif
SADE: Service des Affaires Domaniales et Environnementales
SADIC: Service des Archives, de la Documentation, de
l'Information et de la Communication
SAFE: Service des Affaires Financières et Economiques
SAG: Service des Affaires Générales
SASCS: Service des Affaires Sociales, Culturelles et Sportives
SDLP: Service du Développement Local et de la
Planification
SECP: Service de l'Etat Civil et de la Population
ST: Service Technique
STR: Service de Transmission et de Radio
UCGF : Union Communale des Groupements de Femmes
UCP : Union Communale des Producteurs
UNEDI : Union des Etudiants pour le Développement
d'Ifangni
Liste des tableaux
Tableau 1: Répartition de la
population par arrondissement ..................... 35
Tableau 2: 1er résultat
des élections communales de 2008 à Ifangni......... 39
Tableau 3: Résultats
définitifs des élections communales de 2008 à Ifangni
..40
Tableau 4: Evolution de l'effectif des
agents communaux....................... 41
Tableau 5: Tableau montrant le nombre
d'agents recrutés chaque année depuis le début de la
décentralisation dans la commune d'Ifangni....................... 42
Tableau 6: Liste des principaux services
décentralisés présents dans la commune d'Ifangni et leur
ministère de tutelle ...................................... 44
Tableau 7: Liste des principales
Organisations de la Société Civile dans la commune d'Ifangni
...................................................................... 46
Tableau 8: Liste des principaux
Partenaires Techniques et Financiers de la commune d'Ifangni
..................................................................... 48
Tableau 9: Appréciations des
enquêtés sur la disponibilité des conseillers
communaux..............................................................................
49
Tableau 10 : Liste des conseillers
communaux de la commune d'Ifangni et leur (s) lieu(x) de résidence
................................................................ 50
Tableau 11 : Résumé de
l'enquête surles lieux de résidence des conseillers communaux de
la commune d'Ifangni ............................................... 51
Tableau 12 : Résumé de
l'enquête surl'appréhension des populations sur la capacité
des conseillers communaux de la commune d'Ifangni à développer
leur
commune..................................................................................52
Tableau 13 : Liste des conseillers
communaux de la commune d'Ifangni et leur
profession................................................................................
53
Tableau 14 : Tableau
présentant l'appréhension des populations sur la pertinence des
actions du conseil communal d'Ifangni ............................ 55
Tableau 15 : Tableau
présentant les raisons de l'impertinence des actions du conseil communal
d'Ifangni selon nos enquêtés ...................................
58
Tableau 16 : Tableau de comparaison
des deux mandatures de l'ère de la décentralisation dans la
commune d'Ifangni ......................................... 59
Tableau 17 : Tableau
présentant la logique d'un déploiement des agents à la
mairie d'Ifangni
......................................................................... 65
Tableau 18 : Tableau
présentant l'appréciation de l'efficacité des agents de
la mairie d'Ifangni
......................................................................... 68
Tableau 19: Tableau présentant
les raisons de l'inefficacité des agents de la mairie
d'Ifangni.........................................................................
69
Tableau 20 : Tableau
présentant l'appréciation des Organisations de la
Société Civile dans la commune d'Ifangni
.................................................... 70
Tableau 21 : Tableau
présentant les raisons de manque de confiance aux acteurs de la
société civile dans la commune d'Ifangni
............................ 70
Liste des photos
Photo 1 : Vue du Fire Truck
ramené des Etats Unis .............................. 57
Photo 2 : Vue du chantier
entamé par le premier Maire........................... 60
Photo 3 : Vue du bâtiment
abritant les nouveaux bureaux de la mairie ......... 61
RESUME
Le présent travail qui vient satisfaire à une
contrainte académique, a pour objectif d'étudier les
conséquences des jeux politiques sur le développement de la
commune d'Ifangni.
Il part de la préoccupation de ce que dans cette
commune, les manoeuvres politiques relatives à la conquête ou la
conservation du pouvoir influencent de plus en plus et de manière
négative le développement local.
Pour rechercher donc les effets induits du jeu politique sur
le développement de cette commune, nous avons dans une approche
compréhensive (Weber) et à partir d'un échantillon
à choix raisonné, mis en observation certaines variables. Ainsi,
pour cette recherche essentiellement qualitative, des données
chiffrées ont été par endroit utilisées afin de
mieux apprécier les variables mises en observation.
Cette recherche, En plus du point plus ou moins exhaustif des
acteurs présents dans l'arène d'Ifangni, a également mis
en exergue le fait que la commune d'Ifangni se caractérise par une vie
politique très active où le jeu politique n'épargne
pratiquement aucun acteur. La politique est présente partout et en tout
temps. Et la plus grande victime est la population qui, en complice innocente
contribue aussi à entretenir cette ambiance qui ne favorise pas le
développement local dans le processus de la décentralisation.
Mots-clés : Ifangni - Décentralisation -
Jeux politiques - développement local - arène.
ABSTRACT
The present work coming to satisfy academic stress is designed
to study the consequences of the political games on the development of the town
of Ifangni.
He moved the concern that in this town, politicking for the
conquest or the retention of power influences more and negatively local
development.
To find the induced effects of the political game on this
joint development, we have in a comprehensive approach (Weber) and from a
purposive sample, put under observation some variables. Thus, for this
essentially qualitative study, figures were by location used in order to better
appreciate the variables placed under observation.
This research, in addition to the more or less comprehensive
point of the actors present in the arena of Ifangni, also highlighted the fact
that the town of Ifangni is characterized by a very active political life where
the political game has spared virtually no actor. The policy is present
everywhere and at any time. And the biggest victim is the population which, in
innocent accomplice also helps maintains this atmosphere that does not promote
local development in the decentralization process
Keywords: Ifangni -Decentralization - political games - local
development - arena.
INTRODUCTION
Depuis les premières heures de la vie en
communauté, l'Homme a toujours vécu dans une certaine dynamique
organisationnelle. Cette dynamique, qu'elle soit formelle ou informelle, a
toujours laissé place à un leadership ou une
légitimité qui peut être naturelle (charismatique),
délégué (choisi à travers des modes de
désignation) ou imposé dans le but d'organiser ou de gérer
le bien commun ou la cité. C'est fort de cette réalité que
la gestion de la vie en communauté a évolué des
régimes totalitaires qui laissent la décision de vie ou de mort
des autres dans les mains d'un seul souverain ou d'un groupuscule, aux
régimes les plus démocratiques.
Le Bénin, après les turbulences politiques des
lendemains de l'indépendance et de l'ère dictatoriale des
années 70 et 80, a opté pour la démocratie avec à
la clé plusieurs réformes politico-institutionnellesau
début des années 90. Entre autres réformes, se trouve en
bonne place la mise en oeuvre de la décentralisation prévue par
la constitution du 11 décembre 1990.
Ainsi, depuis 2003, le Bénin s'est engagé dans
un processus de décentralisation. Après deux mandatures
d'administration du territoire par les pouvoirs locaux, bien qu'il n'y ait pas
encore un rapport officiel d'évaluation de la décentralisation,
tous les observateurs de la vie publique s'accordent pour dire que les fruits
n'ont pas tenu la promesse des fleurs. Les facteurs ayant conduità ces
résultats sont nombreux et divers. Entre autres facteurs se trouveen
bonne place la politisation à outrance qui n'épargne aucune
échelle de la gestion des affaires publiques. C'est ce que Guy Constant
EHOUMI (2011) révèle dans le journal « la presse
du jour » dans son article
intitulé « Politisation à
outrance du pouvoir à la base au Bénin: des Maires creusent la
tombe de la décentralisation » en ces termes :
« A force de vouloir tout régenter, les
autorités locales sont en train de vider la décentralisation de
son contenu. C'est parce que le pouvoir était concentré au sommet
et que tout était imposé aux populations qui ne se portaient
guère mieux malgré les milliards de dettes, qu'il a
été décidé de passer à la
décentralisation ; mais la gangrène du pouvoir central a
fini par atteindre les autorités locales ».
Par cette remarque, Guy Constant EHOUMI (2011) jette le
pavé dans la mare et incite à aller voir de plus près les
réalités dans la pratique de la décentralisation au
Bénin. En effet lorsque EHOUMI (2011) déclare :
« la gangrène du pouvoir central a fini par atteindre les
autorités locales », on est forcément tenté
de se demander de quelle gangrène s'agit-il ?
C'est OLIVIER de SARDAN (2007) qui ouvre la brèche et
laisse entrevoir ce qui pourrait être le principal problème dans
la gestion des communes africaines. Dans sa communication intitulée
« Pouvoirs locaux, Gouvernance et Décentralisation en
Afrique » présentée au cours des journées de Tam
Dao 2007, il affirme qu'« auparavant, la politique était
une affaire urbaine concernant des élites urbaines. On a introduit la
politique à l'échelle locale, la politique moderne, la politique
partisane ».
Alors, l'effet de la politique (pris au sens du jeu des
politiciens) sur le processus de décentralisation reste un
problème majeur dont le contour mérite d'être cerné.
C'est donc pour étudier les liens entre la politique et le
développement dans la commune d'Ifangni que nous nous sommes
proposépour notre mémoire de maîtrise, de répondre
à la question : Quels sont les effets induits du jeu
politique sur le développement local dans la commune d'Ifangni ?
Le présent travail a pour objectif d'étudier les
diverses influences des jeux politiques sur le développement de la
commune d'Ifangni. Il se structure en trois volets :
- le cadre conceptuel,
- la démarche méthodologique et,
- la présentation et l'analyse des résultats.
1ère partie : FONDEMENTS THEORIQUES ET
CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES
CHAPITREI : FONDEMENTS THEORIQUES
I. PROBLEMATIQUE
Le Bénin a, depuis le début des années
1990, opté pour la démocratie et la décentralisation
considérée comme un vecteur du développement à
l'échelle locale. C'est ainsi qu'en 2003, le processus de
décentralisation entre dans sa phase active avec l'organisation des
premières élections municipales et locales.
Après deux mandatures de décentralisation, bien
qu'on n'ait pas encore procédé à une évaluation
formelle des dix ans de décentralisation au Bénin, nous voudrions
nous référer aux résultats obtenus de l'étude
commanditée par la Banque Africaine de Développement (BAD) en
2010 pour évaluer la décentralisation au Mali. Cette étude
a révélé divers facteurs qui entravent la bonne marche de
la décentralisation dans ce pays. Il s'agit entre autres de :
- non transfert des compétences et des ressources aux
communes ;
- inexistence de potentialité naturelle dans certaines
communes ;
- la mauvaise gestion des ressources propres et
affectées ;
- l'incivisme des populations quant au payement des
impôts et taxes et ;
- la politisationà outrance dans la gestion des
affaires publiques.
Pour ce qui concerne le Bénin, le tableau n'est
guère reluisant. Bien que certain problème tel que le transfert
des compétences soit déjà résolu ; certains
facteurs comme la politisation à outrance dans la gestion des affaires
publiquescontinue d'entraver la bonne marche de la décentralisation au
Bénin. C'est ce que Guy Constant EHOUMI (2012) révèle
quand il écrit : « ... Mais aujourd'hui, le constat
est amer. Pour des raisons politiques, le pouvoir central et les mairies se
sont ligués contre le développement des populations. Au lieu de
prendre les mesures concrètes avec les moyens conséquents pour
permettre aux localités de se développer, ils continuent de se
jouer de l'analphabétisme des populations. La conséquence est que
les mêmes personnes s'arrangent pour ne pas en découdre avec la
résistance ou le refus du pouvoir central de laisser les populations
décider de leur développement. En retour, ces responsables
communaux se garantissent toujours leur réélection. Et le mal
perdure ».
Ainsi, au nombre des facteurs et contraintes qui inhibent les
actions des responsables locaux dans leur mission d'amélioration des
conditions de vie de leurs administrés se trouve en bonne place le
phénomène de la politisation. C'est également ce que
souligne Mahamadou DIAWARA (2008) au terme du travail mené dans la
commune de Réo au Burkina Faso : « la commune de
Réo se caractérise par une vie politique très
mouvementée. Ici, les retournements, les défections conduisant
jusqu'aux ruptures et aboutissant à des recompositions toujours
renouvelées sont monnaies courantes. Dans ce type de contexte, les
intérêts du citoyen ne sont pris en compte que de manière
détournée ».
Comme dans de nombreuses communes du Bénin et
même en Afrique, la commune d'Ifangni est une arène où
`'jeux politiques'' et développement s'entremêlent de façon
systémique. Bien que politique et développement forment un couple
très complémentaire, l'excès de la politique a toujours
été une grande menace pour le développement surtout
à l'échelle locale. C'est ce sur quoi James FERGUSON (2008),
anthropologue américain, attire l'attention lorsqu'il parlait du
développement comme une machine antipolitique.
Ainsi, dans la commune d'Ifangni, avec l'avènement de
la décentralisation prônant la gestion du pouvoir à la base
et mettant au vue et au su de tous, les avantages et privilèges qu'offre
le pouvoir, les motivations pour la conquête ou la conservation du
pouvoir se sont accruesau niveau de tous les acteurs sociopolitiques ;
tous s'étant donné pour défi de contrôler la commune
et évidemment de jouir des privilèges du pouvoir. Et pour relever
ce défi, le jeu politique reste la principale arme aux mains des
acteurs.
La question de recherche que nous nous posons est alors la
suivante :
Quels sont les effets induits du jeu politique sur le
développement local dans la commune d'Ifangni ?
1.1. Hypothèses
Les hypothèses posées à cet effet
s'énoncent comme suit :
- La commune d'Ifangni regorge d'acteurs diversement
impliqués dans son processus de développement ;
- La conduite du jeu politique par les acteurs n'est pas de
nature à favoriser des actions de développement
local efficaces et efficientes ;
- Les différents groupes d'acteurs contribuent aux
actions de développement en intégrant dans le processus leurs
intérêts partisans.
1.2. Objectifs
1.2.1. - Objectif général
Etudier les interactions entre jeux politiques et
développement local dans la commune d'Ifangni.
1.2.2. - Objectifs spécifiques
- Identifier les principaux acteurs présents dans
l'arène locale de développement dans la commune
d'Ifangni ;
- Analyser les logiques qui motivent les prises de position
et les actions des acteurs de développement dans la commune
d'Ifangni ;
- Examiner l'influence de la politique sur et les actions de
développement dans la commune d'Ifangni.
1.3. Résultats attendus
- Les principaux acteurs présents dans l'arène
locale de développement dans la commune d'Ifangni sont
identifiés ;
- Les logiques qui motivent les prises de position et les
actions des acteurs de développement dans la commune d'Ifangni sont
analysées ;
- L'influence de la politique sur et les actions de
développement dans la commune d'Ifangni est examinée.
1.4. Clarification Conceptuelle
Pour favoriser une bonne compréhension de ce travail, Il
est nécessaire de préciser le sens de certains termes
utilisés:
Le « Développement
local », pour Charles DUBOIS (2005), est « une
démarche volontaire d'acteurs se réunissant sur un territoire
à taille humaine pour envisager l'avenir de leur territoire. Cela en
perspective avec d'autres niveaux d'administration et d'autres échelons
politiques de la Nation. C'est une vision du local dans le global, qui voit le
territoire comme un système en relation avec d'autres systèmes et
d'autres acteurs ». Cette approche structurale (Levi STRAUSS) du
développement local est également partagée par William
SWALEICH (2008), qui le définit comme « la contribution qu'un
petit territoire apporte au mouvement général du
développement, en termes de plus-value économique, sociale,
culturelle, spatiale ».Bernard HUSSON (2002), dans une approche
holistique trouve que « le développement local est avant tout
une dynamique économique et sociale, voire culturelle, plus ou moins
concertée, impulsée par des acteurs individuels et collectifs sur
un territoire donné ». Enfin pour Pamphile SEBAHARA (2000), le
« Développement local désigne un processus consistant
à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue de la
promotion économique, sociale et culturelle d'un territoire. Autrement
dit, c'est un processus qui vise à la participation des acteurs avec
pour finalité l'amélioration des conditions de vie des habitants
d'une zone déterminée ». De toutes ces approches, nous
retenons que la finalité du développement local est le
« changement social » tel que évoqué
par Guy ROCHER (1968), ainsi, le développement local
évoqué dans le présent travail doit être compris
comme étant « l'ensemble des processus et procédures
visant l'amélioration des conditions de vie des populations d'un
territoire donné (ici la commune) et ce, par les natifs et
résidents dudit territoire ou tous autres acteurs visant ce même
objectif ».
Quant aux « Jeux
politiques » : Pour mieux le clarifier, nous
voudrions emprunter à Pierre BOURDIEU (1976) son approche
de« champ politique ». Pour Pierre BOURDIEU, la
société est comme un espace d'accumulation de capital (le capital
politique, économique, culturel, social, relationnel, symbolique...
etc.). Pour accumuler ces capitaux, à l'intérieur d'un même
champ, les acteurs entretiennent des relations de collusion dont l'enjeu est le
monopole de l'autorité spécifique. Ainsi les acteurs se battent
pour conserver ou améliorer leur position. Dans le cadre du
présent travail, la bataille des acteurs et les jeux (stratégies)
qu'ils développent sont motivés par le pouvoir ; les jeux
politiques évoqués ici, doivent être compris donc comme les
différentes stratégies visibles ou invisibles, rationnelles ou
irrationnelles développées par un ou plusieurs acteurs politiques
de la commune d'Ifangni pour conquérir ou conserver le pouvoir mais
surtout pour contrôler l'arène.
Véritable meneur du jeu politique, le
terme« Acteur » revêt
plusieurs sens. Dans un domaine donné, l'acteur est perçu comme
un artiste professionnel qui prête son physique ou simplement sa voix
à un personnage dans un film, une pièce de théâtre,
à la télévision, à la radio ou même dans des
spectacles de rue.Dans un autre domaine encore, l'acteur est la personne qui
participe activement à une entreprise, qui joue un rôle effectif
dans une affaire, dans un événement ; c'est un protagoniste.
Par acteur, dans le cadre de travail, il faut comprendre « toute
personne physique ou morale qui d'une manière directe ou indirecte
participe activement à la vie sociopolitique de la commune d'Ifangni et
développe des stratégies qui influencent de façon
substantielle le couple développement local et jeux politiques dans
cette commune ».
Le terme
« logique » renvoie
également à plusieurs explications selon les disciplines. Ainsi,
suivant qu'on est en mathématique, en informatique, en philosophie, le
sens du terme varie considérablement. Selon le Wikipédia, la
logique est l'étude des règles formelles que doit respecter toute
argumentation correcte. Ainsi, la logique dans le présent travail est
« l'explication, que donnent les acteursà leurs faits et
gestes et la perception qu'ils ont des actions des autres acteurs de
l'arène ».
Enfin, pour clarifier le terme
« arène », nous revenons
àl'approche de champ politique de Pierre BOURDIEU (1976). Il stipule que
la société est comme un espace d'accumulation de capital. Pour
accumuler ces capitaux, à l'intérieur d'un même champ, les
acteurs entretiennent des relations de collusion. En précisant
« ... à l'intérieur d'un même champ
... », l'auteur renvoie forcément à une
délimitation (sociale, culturelle, politique, économique,
territoriale ...) virtuelle ou réelle qui permet de distinguer qui est
ou n'est pas dans le « champ ». Dans cette perception,
Pierre BOURDIEU met en exergue un espace au sein duquel les acteurs se meuvent.
Le terme « arène » dans ce travail se rapporte
à cet espace. « Une arène, est donc le lieu de
confrontations concrètes d'acteurs sociaux en interaction autours
d'enjeux communs ».
II. REVUE DOCUMENTAIRE
Pour mieux aborder le présent sujet de recherche, une
partie du temps imparti au travail a été consacrée au
recensement des ouvrages, des mémoires, des rapports et articles ayant
abordé la problématique de l'influence de la politique sur le
développement local dans le cadre de la mise en oeuvre de la
décentralisation.
Mahamadou DIAWARA (2009) dans son étude,
« Dynamiques locales et gouvernance politique dans la commune de
Réo », a essayé dans une approche descriptive de
montrer le danger que représente la politique politicienne pour le
développement local. Pour lui, les autorités locales élues
dans l'objectif d'améliorer le quotidien de leurs populations sont
souvent confrontées à des manoeuvres politiciennes qui bon
gré mal gré les détournent de leur mission. Il
relève que dans la mise en oeuvre de la décentralisation, les
jeux et autres calculs politiques représentent de grandes menaces pour
les autorités locales qui, s'ils ne prennent gardent, risquent de passer
tout leur temps à faire des jeux et autres calculs au lieu de s'attaquer
à l'amélioration des conditions de vie de leurs mandants. Il
révèle que : « les autorités locales,
même si elles s'en défendent, sont paralysées par les
contestations auxquelles elles doivent constamment faire face. Habitées
par la hantise des coups que peuvent leur porter à tout moment leurs
adversaires, elles semblent plus occupées à surveiller ces
derniers et à déjouer d'éventuelles manoeuvres qu'à
agir dans l'intérêt général ».Ainsi,
il ressort du récit de l'auteur, que les communes sont des arènes
où s'affrontent et se confrontent les acteurs politiques sur des
préoccupations qui ne sont toujours pas relatives à
l'amélioration des conditions de vie et d'être des populations
desdites communes.Dans cette recherche, l'Auteur a le mérite de
décrire les dynamiques présentes à Réo mais il n'a
pas mis suffisamment l'accent sur les inconvénients des faits qu'il
présente sur le développement de cette commune.
OLIVIER de SARDAN (2007), dans sa communication
intitulée «Pouvoirs locaux, gouvernance et
décentralisation en Afrique » au cours des
journées TAM DAO 2007. a mis l'accent également sur la
qualité de la gouvernance politique dans les collectivités
décentralisées en Afrique. Après avoir relevé la
complexité de l'exercice du pouvoir au niveau local, « un
autre problème est que l'on assimile le pouvoir local au pouvoir
officiel. Or, la plupart des recherches montrent qu'au niveau local il y a
toujours coexistence de plusieurs formes de pouvoir», il a fini par
mettre en exergue la politisation à outrance dans la gestion des
affaires publiques au niveau local. Il déclare :
« auparavant, la politique était une affaire urbaine
concernant des élites urbaines. On a introduit la politique à
l'échelle locale, la politique moderne, la politique
partisane ». Cette communication de OLIVIER de SARDAN (2007)
attire l'attention sur ce que le pouvoir au niveau local n'est pas assimilable
au pouvoir au niveau central (national).Il met en exergue la diversité
des acteurs à la base mais ne parle pas des fonctions de ces acteurs et
surtout de la nécessité de bien assurées lesdites
fonctions en vue d'un développement harmonieux des collectivités
décentralisées.
Quant à Samba DIAO (2008) dans son mémoire de
maîtrise intitulé « Décentralisation et
développement local. Participation populaire au développement
local : cas du conseil communal de Saint-Louis ». Ce
mémoire est consacré à la participation citoyenne dans le
processus de décentralisation ; « il s'agit d'inciter
les gens à prendre en main leur destinée, de rendre les
collectivités locales davantage responsables de leur
développement, de rendre les pouvoirs publics plus attentifs aux
desiderata de la population ». Samba DIAO (2008), par ce travail
revient implicitement sur la diversité des acteurs dans le
développement local. Son appel à la participation de tous est
également une invite pour que chaque acteur assure convenablement ses
fonctions.Pour conclure, il fini par reconnaître la menace que
représente la politisation à outrance dans les actions visant
à atteindre les objectifs de la décentralisation.Il
précise : « ....mais la politisation est une
problématique dont il faut tenir compte pour l'atteinte des objectifs
fixés ». Samba DIAO semble donc évoquer que le
premier problème à régler dans les démocraties
locales serait celui de la politisation à outrance.
Jean-Pierre JACOB et ses coauteurs, dans leur ouvrage
intitulée « L'action publique dans la commune de
Réo (Sanguié, Burkina Faso) : surpolitisation et
sur-personnalisation des institutions locales », se sont
évertués dans leur contribution à évoquer des cas
pratiques pour permettre de toucher du doigt les affres de la surpolitisation
dans la commune de Réo. Ils ont cité des exemples de blocages
occasionnés par la surpolitisation et dont les conséquences ne
sont pas les moindres sur le développement de la commune
étudiée. Les auteurs font remarquer que :
« à Réo, on peut diagnostiquer une situation de
surpolitisation dominée par l'usage systématique par les
politiciens des institutions, des ressources matérielles et symboliques
locales pour alimenter leurs stratégies d'accession et de maintien au
pouvoir....... Dans cette compétition, la construction du débat
public visant à réguler les affaires d'intérêts
général est affaiblie car toute forme de controverse est
interprétée à l'aune des stratégies d'accès
au pouvoir des concurrents et aussitôt contrecarrée........ Les
institutions elles-mêmes atteignent rarement un degré raisonnable
de fonctionnalité car leurs gestionnaires sont choisis en fonction de
critères d'allégeance et non pas sur leur capacité
technique ». Cette contribution de Jean-Pierre Jacob et ses
coauteurs, a le mérite de relater dans les moindres détails les
faits et gestes des acteurs politiques de la commune de Réo. Mais bien
que les élus soient les principaux acteurs de développement dans
le processus de décentralisation, il existe une panoplie d'autres
acteurs qui contribuent fortement au développement local; ce
travail les a oubliés.
Enfin, Pamphile SEBAHARA (2009) dans son travail
intitulé« Acteurs et enjeux de la décentralisation
et du développement local : Expériences d'une commune du
Burkina Faso » met l'accent sur la diversité des acteurs
dans le processus de décentralisation ; les stratégies
développées, leurs rôles et la logique qui sous-tend leurs
actions. Pour l'Auteur, « Les processus de
décentralisation et de développement à l'échelon
communal mobilisent une série d'acteurs qui interviennent à des
degrés divers et selon des logiques et des stratégies propres.
Ils jouent des rôles différents. Il n'est pas question de les
énumérer ici car ils ne sont pas toujours organisés de
façon formelle ». Cet ouvrage reflète la
diversité et la complexité des logiques d'acteurs dans la gestion
des affaires locales et apporte une explication à certains agissements
au niveau local.
III. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
La sociologie, selon Durkheim, est la science qui
étudie le fait social. De ce point de vue, la sociologie reste une
discipline qui aborde de manière holistique la vie de
l'«Homme». Ainsi, la marge de manoeuvre du sociologue reste
très importante pour ce qui concerne ses domaines d'étude et de
recherche. C'est fort de cette opportunité que nous envisageons en tant
que futur sociologue nous spécialiser dans le développement
local. C'est donc pour rester coller à notre vision et commencer par
tâter ce qui serait bientôt pour nous notre terrain de
compétence que nous nous sommes proposé pour la présente
étude de travailler sur les jeux politiques et le développement
local dans le processus de décentralisation dans la commune d'Ifangni.
En effet, dans cette commune, les jeux politiques selon les
préoccupations populaires, auraient atteint un niveau
élevé où le développement à la base qui est
l'objectif même de la décentralisation prendrait de sérieux
coupsdu fait du jeu des acteurs. Et puisque « tout ce qui est
familier n'est pas pour autant connu » Gaston BACHELAR, il nous
a semblé utile de pouvoir dans une démarche scientifique
(au-delà de ce qui se dit) étudier les interactions entre jeux
politiques et développement local dans la commune d'Ifangni.
En fait, bien que dans le processus de
décentralisation, les communes deviennent une arène hautement
politique, « au plan politique, la gouvernance locale favorise,
sinon autorise l'émergence d'une vie politique locale
active » (JIOKENG NDOUNTO, 2002) ; la gouvernance locale
devrait dans tous les cas remplir sa mission essentielle qui de rapprocher les
services publics des populations, de permettre le transfert des pouvoirs, des
compétences, des biens et des ressources du niveau central au niveau
local ; de renforcer des capacités d'action des
collectivités locales et le développement des initiatives de
proximité.
Ce travail essayera d'apporter une explication des logiques
des acteurs en présence dans l'arène politique d'Ifangni,
d'établir la perception qu'ils ont du développement de cette
commune et surtout de comprendre le sens qu'ils donnent aux différents
jeux et calculs politiques auxquels ils s'adonnent.
IV. DELIMITATION THEMATIQUE
Le présent travail intitulé
« Développement local et jeux politiques :
Acteurs et Logiques en présence dans la commune
d'Ifangni », renvoie sur un champ très vaste sur
lequel il faut délimiter `'l'espace à labourer et si possible
préciser ce qu'y sera semé''. Ainsi, comme précisé
dans le sujet, l'espace géographique de recherche ici est la commune
d'Ifangni. La cible reste essentiellement les principaux acteurs qui animent la
vie sociopolitique dans cette commune avec en premier chef les politiciens
(les leaders et militants de partis et mouvements politiques) mais aussi les
faiseurs d'opinion et les acteurs de la veille citoyenne. Pour ce qui est de la
période à considérer, il s'agit de l'ère de la
décentralisation avec plus d'accent mis sur la deuxième mandature
(celle en cours).
CHAPITRE2 : CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES
I. NATURE DE L'ETUDE
Dans le cadre de cette recherche, il s'est agi de s'employer
à identifier les principaux acteurs présents dans l'arène
locale qu'est la commune d'Ifangni, d'analyser les logiques qui motivent les
prises de position des acteurs et d'examiner l'influence de la politisation sur
les actions de développement dans cette commune ; ainsi avons-nous
fait une recherche utile à l'application en ce sens qu'elle permettra
dans une démarche de sociologie compréhensive de Marx Weber, de
comprendre les motivations spécifiques des auteurs de la politisation
à outrance, de se faire une idée de ses conséquences dans
le souci de faire des recommandations aux fins de contribuer au
développement de la commune d'Ifangni.
Par ailleurs, bien que quelques données quantitatives
soient nécessaires pour faciliter certaines analyses dans le cadre de
notre travail, c'est la démarche qualitative qui a été
privilégiée.
II. ECHANTILLONNAGE
Dans le souci de collecter suffisamment d'informations sur le
sujet d'étude, un échantillon à choix raisonné a
été constitué. Pour ce faire, et en tenant compte du
caractère du sujet, plusieurs individus ont été
interviewées au sein de même type d'acteurs.En tout, 174 personnes
ont été entretenues. Il s'agit de :
Elus communaux et locaux
|
cadres techniques de la mairie et services
déconcentrés
|
Membres associations socio professionnelles
|
Membres ONG et cadres des OSC
|
Sages et dignitaires
|
Autres
|
Total
|
79
|
51
|
05
|
11
|
11
|
17
|
174
|
Source : travaux de terrain.
III. TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES
3.1. Les techniques d'investigation
3.1.1. - Revue documentaire
Il ne pourrait avoir un travail scientifique sans une revue
documentaire ; cette démarche est sine qua non pour comprendre les
abords antérieurs du problème sur lequel l'on désire
travailler surtout parce qu'il est rare de travailler sur un sujet qui n'a
jamais été abordé par la passé.
Cette étape a consisté à la lecture
d'ouvrage généraux, spécifiques, articles,
mémoires, journaux,...etc. Elle nous a permis de compléter les
produits de la lecture exploratoire faite dans le cadre du choix du sujet.
Cette étape nous a conduit à la bibliothèque nationale
à Ouando (Porto-Novo), à la bibliothèque de
l'Université d'Abomey Calavi et à faire des recherches d'ouvrage
sur le moteur de recherche Google.
3.1.2. L'observation participante
A ce niveau, l'immersion a été
privilégiée. Comme le dit George GURVITCH (1967),
« l'observateur qui pratique cette technique, est en
même temps acteur ».Il s'est agi tout en respectant
la « rupture » que préconise Gaston
BACHELAR, d'intégrer les enquêtés pour s'imprégner
de la réalité locale et de comparer ce que les gens disent
à ce qu'ils font afin de comprendre comment se prennent les
décisions.Une grille d'observation a été
élaborée à cet effet pour bien orienter nos observations.
3.1.3.L'entretien semi-directif
Cette technique a été utilisée dans le
cadre des entretiens avec les acteurs et les groupes ciblés en vue des
échanges ouverts, interactifs et participatifs autour des
problématiques tel le fonctionnement du conseil communal, le
fonctionnement de la mairie, les processus de prise de décision et
autres.
3.2. Outils d'investigation
Entre autres outils utilisés, se trouve en bonne place
la grille de lecture qui nous a permis de tirer les informations essentielles
des ouvrages que nous avons lu ce, en relation avec le sujet
d'étude ; la grille d'entretien qui nous a permis d'orienter les
différents entretiens que nous avons eus avec nos enquêtés,
d'établir une cohérence dans l'entretien et de pouvoir tirer le
maximum d'informations. Il en est de même pour la grille d'observation
conçue pour guider les observations du terrain.
3.3. Dépouillement et analyse des données
Le traitement des données s'est fait de façon
manuelle. Il a consisté à transcrire les discours recueillis au
cours de nos différents entretiens, à les catégoriser puis
à les analyser.
Des logiciels tels que Word, Excel ont également
aidé dans production du présent document.
3.4. Les contraintes de la recherche
La principale difficulté rencontrée est la
divergence dans les réponses fournies par les enquêtés. En
effet, le caractère politique du travail, a fait que chaque
enquêté dans ses réponses tend à défendre sa
position et à critiquer les autres acteurs qui ne partagent pas ses
logiques. Ainsi, face à une même réalité, plusieurs
versions sont enregistrées. Cette difficulté nous a amené
à être obligé de nous entretenir avec plusieurs individus
au sein de même type d'acteurs ; ce qui évidemment à
conduire à avoir un très large échantillon.
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA COMMUNE
I. Situation géographique
Située au Sud-Est de la République du
Bénin, dans le Département du Plateau, la Commune d'Ifangni
couvre une superficie de 242 km2.
Elle est limitée :
- au Nord par la Commune de Sakété ;
- au Sud par la Commune d'Adjarra;
- à l'Est par la République
Fédérale du Nigeria ;
- à l'Ouest par les Communes d'Avrankou (voir carte de
situation).
Elle est composée de six (6) arrondissements à
savoir : Banigbé, Daagbè, Ifangni-Centre, Lagbè,
Ko-Koumolou, Tchaada et de soixante-neuf (69) villages et quartiers de
ville.
Carte n°1 : Carte
administrative de la commune d'Ifangni
II. Historique de la commune d'Ifangni
Avant 1978, la commune d'Ifangni relevait du canton de
Sakété, un des cantons de la banlieue de la capitale du Dahomey
(Porto-Novo). Il était administré par un commis qui travaillait
sous l'autorité du chef de canton.
Entre 1978 et 1990, Ifangni a été
érigé en district puis en sous-préfecture. Avec
l'avènement de la décentralisation, Ifangni est devenue
« Commune » en 2003. C'est désormais une
entité juridique dotée d'une autonomie financière avec
pour obligation, d'assurer, à travers la planification, le
développement harmonieux de ses filles et fils.
Aujourd'hui, la Commune d'Ifangni est subdivisée en 6
arrondissements regroupant au total 69 villages et quartiers de ville. Elle est
dirigée par un Conseil Communal (CC) élu comprenant 17 membres
ayant à sa tête un maire et deux adjoints élus au sein du
CC. Chaque arrondissement est dirigé par un conseiller appelé
chef d'arrondissement. Ce dernier est assisté par un conseil
d'arrondissement composé de tous les chefs de villages ou quartiers de
ville relevant de l'arrondissement auxquels s'ajoutent quelques
personnes-ressources.
L'organisation sociale traditionnelle de la Commune d'Ifangni
révèle une structuration ancienne sous forme de royaume qui doit
toute sa civilisation et ses racines au peuple Yoruba d'Ilé-Ifè
au Nigéria.
Considéré en même temps comme un homme et
un dieu, le Roi détenait un pouvoir absolu. Il vivait dans un palais
entouré d'une cour composée de ses ministres, servantes et
esclaves. Il intervenait partout, dans la vie sociale, religieuse et
économique.
Aujourd'hui, le Roi gère la vie spirituelle de la
communauté des Yoruba dont les vestiges sont gardés dans des
temples de la cour royale, dans les couvents ou au niveau des
collectivités. Ses sorties sont souvent entourées de litanies
panégyriques qui se réfèrent soit aux hauts faits, soit
à l'emblème du Roi ou parfois aux fonctions d'un ancêtre.
III. Cadre physique
Le climat dans la commune d'Ifangni est de type
subéquatorial caractérisé par deux saisons de pluie et
deux saisons sèches qui s'alternent annuellement comme suit :
- une grande saison des pluies de mi-mars à
mi-juillet ;
- une petite saison sèche de mi-juillet à
mi-septembre ;
- une petite saison des pluies de mi-septembre à
mi-novembre ;
- une grande saison sèche de mi-novembre à
mi-mars.
En considérant les vingt dernières
années, le total pluviométrique annuel moyen est de 1079,50 mm de
pluie. Les mois les plus secs sont : novembre, décembre, janvier,
février et les mois plus pluvieux sont : mai, juin, juillet. La
température varie suivant les mois sur l'ensemble de la Commune. Les
extrêmes maxima oscillent entre 32° et 33°C tandis que les
extrêmes minimaux sont compris entre 25° et 26°C.
La commune est traversée par endroits par des
marécages qui sont utilisées pour la production de cultures de
contre-saison, le maraîchage et l'installation des
pépinières de diverses espèces.
En ce qui concerne les sols, on y rencontretrois types de
sols:
- les sols des plateaux, sols ferralitiques de couleur rouge
et à texture sablo-argileux de terre de barre couvrant la presque
totalité de la Commune ;
- les sols des bas-fonds, sols hydro morphes argileux, riches
en matières organiques situés dans les zones humides ;
- et les sols de bas de pente, sols de coloration brun-claire,
à texture sableuse et faciles à travailler. On les retrouve dans
les dépressions fermées et en bordure des bas-fonds et
marécages.
La Commune d'Ifangni en termes de relief, appartient au
plateau de Sakété Pobè d'une altitude
moyenne de 100 m. Ce relief est peu accidenté et entaillé par de
petites et moyennes dépressions aux pentes très peu
marquées.
Sa végétation est composée de reliques de
forêt sacrées, de plantations de palmier à huile et de
jachères. Sur les terres laissées en jachère, sont
plantées de nombreuses espèces végétales
(bananiers, orangers, arbres à pin...) dont certaines aujourd'hui sont
très commercialisées. Cette végétation est plus
variée au bord des bas-fonds où elle est dominée par des
espèces hydro-morphes telles que le bambou, le palmier à raphia
et les fourragères.
Enfin la faune est constituée de reptiles, d'oiseaux,
de rongeurs, etc...
IV. Milieu humain
Le graphe1présente la répartition
sociolinguistique de la commune d'Ifangni :
Graphe 1 : Répartition de
la population par groupe sociolinguistique.
Source : RGPH3, 2002.1(*)
Les Fon et apparentés ainsi que les Yoruba constituent
les groupes sociolinguistiques majoritaires de la Commune. Ils
représentent respectivement 64% et 32,30% de l'effectif total de la
population. Viennent ensuite les Adja et apparentés : 1,10%. Les
ethnies Dendi, Bariba et autres sont en proportions réduites. Les autres
ethnies non déclarées représentent 2,60% de l'effectif
total.
En ce qui concerne l'évolution de l'effectif de la
population, elle est présentée dans le graphe 2 :
Graphe 2 : Evolution de
l'effectif de la population d'Ifangni.
Source : Projections faites
à partir des données du RGPH3, 2002.
L'effectif de la population d'Ifangni est passé de
67 021 en 1992 à 71 599
habitants en 2002 soit un taux d'accroissement de 0,68 % entre 1992 et
2002 selon les données du RGPH3. Ce taux est faible par
rapport à la moyenne départementale (2,84 %) et nationale
(3,25%). Par ailleurs, il pourrait être maintenu jusqu'en 2010 et
probablement passé à 1% pour la période 2010-2020 compte
tenu de l'essor des activités économiques et de l'attrait de
populations (mise en place d'infrastructures et d'équipements pouvant
retenir les jeunes).
Ces hypothèses permettent d'estimer la population
d'Ifangni à 75 588 habitants en 2010, à 79 444 habitants en
2015 puis à 83 496 habitants en 2020 (voir graphe 2).
Tableau1 :Répartition de
la population par arrondissement :
Arrondissements
|
Nombre d'Hommes
|
|
Nombre
de Femmes
|
Total
(Année 2010)
|
Ifangni
|
10116
|
|
11551
|
21667
|
Banigbé
|
7926
|
|
9050
|
16976
|
Daagbé
|
4682
|
|
5345
|
10027
|
Ko-Koumolou
|
4451
|
|
5082
|
9533
|
Lagbè
|
4501
|
|
5139
|
9640
|
Tchaada
|
3616
|
|
4129
|
7745
|
Total Commune
|
35292
|
|
40296
|
75588
|
Source : Estimation faite à partir des
données du RGPH-3, 2002.
La Commune d'Ifangni présente une population
jeune : 43 % de l'effectif total ont entre zéro (00) et quatorze
(14) ans. Par ailleurs, la population active c'est-à-dire celle ayant
entre quinze (15) et cinquante-neuf (59) ans représentent 45 % de
l'effectif total. La couche la plus vulnérable c'est-à-dire celle
constituée par les enfants de moins de cinq ans représente 19 %.
Enfin, en ce qui concerne les religions, celles dominantes sont le
christianisme (Catholicisme et Protestantisme) : 35%, les religions
traditionnelles (26,10%), l'islam (15,80%) et autres (22,40%).
V. Ressources naturelles
Les ressources minières de la commune d'Ifangni se
limitent essentiellement aux carrières de sable et de latérite
qui se localisent un peu partout dans la commune et plus
précisément dans les arrondissements d'Ifangni - Centre
(Iguillanhoun, Itassouba, Ganmi), de Lagbé (Sokou), de Banigbé
(Banigbé-Nagot). La mise en valeur de ces carrières contribuerait
à l'augmentation des revenus de la commune.
La commune d'Ifangni regorge également de nombreux
bas-fonds. L'existence de ces derniers constitue un atout important pour le
développement agricole de la commune puisqu'ils sont favorables
à plusieurs cultures : culture maraîchère, culture
vivrière de contre saison, culture du riz et même la pisciculture.
Paradoxalement, ces potentialités demeurent soit inexploitées
soit sous exploitées.
La terre constitue également une importante ressource
à Ifangni, commune essentiellement agricole. Les terres agricoles
couvrent une superficie de 14 300 ha, soit 52,9% de l'ensemble du territoire de
la commune. Elles sont relativement fertiles. Par ailleurs, la commune
bénéficie actuellement d'un Plan Foncier Rural (PFR)
réalisé grâce au financement du Millenium Challenge Account
(MCA) sur une partie de ses terres. Cet outil de développement permet de
sécuriser la terre et de booster les investissements surtout
agricoles.
Les autres ressources d'Ifangni se résument
essentiellement à des forêts sacrées et à des
plantations de palmier à huile.
VI. Organisation administrative, structures et
services
La commune d'Ifangni est actuellement divisée en six
(06) arrondissements dont l'arrondissement d'Ifangni-centre est le chef-lieu.
Elle est dirigée par un Conseil Communal de 17 élus
siégeant en qualité d'organe délibérant et d'un
Maire élu, qui est l'organe exécutif de la commune.
Plusieurs services déconcentrés de l'Etat sont
représentés dans la commune d'Ifangni :
- la Circonscription Scolaire (CS) ;
- le Service Communal duDéveloppement Agricole
(SCDA) ;
- la Brigade de Gendarmerie ;
- le Centre Communal de Santé (CCS) ;
- le Centre de Promotion Sociale (CPS) ;
- la Recette Perception ;
- la Recette de Douanes d'Igolo ;
- le Commissariat Spécial d'Igolo ;
- les postes de douanes ;
- la recette auxiliaire des impôts ;
- le Service Communal de la Société
Béninoise d'Energie Electrique (SBEE) ;
- le Service Communal de la Société Nationale
des Eaux du Bénin ;
- le Service Régional de l'Hydraulique du
Plateau ;
- et la Recette des PTT ;
Au côté des services déconcentrés,
les organisations de la société civile jouent également un
rôle important dans l'organisation administrative de la commune. On
pourrait citer :
- les chefferies traditionnelles ;
- les organisations ou comités de
développement et les associations corporatives ;
- les groupements villageois dans les différents
secteurs d'activités économiques ;
- les confessions religieuses et les Organisations Non
Gouvernementales ;
2ère partie : PRESENTATION DES RESULTATS ET
ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE 1 : LES ACTEURS DE DEVELOPPEMENT.
Cette partie du travail fait le point des différents
acteurs présents dans la commune et de certains faits et
décisions montrant les logiques qui sous-tendent leurs actions.
I. Le conseil communal
1.1. L'élection des conseillers.
Aux élections communales de 2008, trois (03) partis ou
listes ont régulièrement présenté des candidats
pour briguer les dix-sept (17) postes de conseillers à élire pour
la commune d'Ifangni. Il s'agit de : Mouvement Africain pour la
Démocratie et le Progrès (MADEP), les Forces Cauris pour un
Bénin Emergent (FCBE) et le Parti du Renouveau Démocratique
(PRD).
Les premiers résultats (car il en a eu un second), se
présentent comme suit :
Tableau 2: 1er
résultat des élections communales de 2008 à Ifangni.
Parti ou alliances de
partis
|
Nombre de conseillers
obtenus
|
Pourcentage
|
MADEP
|
05
|
29,41 %
|
FCBE
|
12
|
70,59 %
|
PRD
|
00
|
00 %
|
Source : CENA 2008
Suite à ces résultats, des recours ont
été déposés devant la cour suprême.
Après délibération, il a été ordonné
la reprise des élections dans l'arrondissement de Banigbé. Pour
des raisons que seront élucidés par la suite, les
résultats se sont pratiquement inversés. Il y avait quatre postes
à pourvoir, la liste qui au départ avait réussi à
faire élire trois (03) conseillers sur les quatre ne sort maintenant
qu'avec un (01) seul.
Le résultat définitif donne :
Tableau 3: Résultat
définitif des élections communales de 2008 à Ifangni.
parti ou alliances de
partis
|
nombre de conseillers
obtenus
|
pourcentage
|
MADEP
|
07
|
47,20 %
|
FCBE
|
10
|
58,80 %
|
PRD
|
00
|
00 %
|
Source : CENA 2008
1.2. L'élection du Maire
Conformément à la loi, après
l'élection des conseillers communaux, ils se réunissent pour
élire en leur sein le Maire et ses Adjoints. Il ne fait donc l'ombre
d'aucun doute que c'est les FCBE qui sortent avec douze (12) conseillers sur
dix-sept (17) qui vont rafler tous les postes (l'élection du Maire a eu
lieu avant la reprise des élections à Banigbé). Mais
contre toute attente, le MADEP, cinq (05) conseillers sur dix-sept, gagne le
poste du 1er Adjoint au Maire et trois (03) Chefs d'Arrondissement
sur six (06).
Les morts se ressuscitent, le MADEP qui ne s'attendait plus
à rien se voit subitement devenir maître du jeu. En effet, la
liste FCBE qui était composée de manière
hétérogène car réunissant les forces politiques
soutenant les actions du chef de l'Etat, a vu naître en son sein un
conflit de leadership. Celui qui était pressenti pour devenir le Maire
s'est vu contester par une frange de ses alliés.
Comme c'est la fin qui justifie les moyens et toutes les
méthodes sont bonnes pour atteindre ses objectifs, le potentiel Maire
fait discrètement appel aux outsiders du MADEP, constitue une nouvelle
majorité et balance ses anciens alliés qui l'accusent de ne pas
jouer franc jeu avec la mouvance.
Nous comprenons donc aisément pourquoi à la
reprise des élections dans l'arrondissement de Banigbé, le MADEP
qui avant le recours, n'avait fait élire qu'un (01) seul conseiller sur
quatre (04) renverse totalement la tendance. Etant donc devenu faiseur du roi,
le MADEP reçoit le soutien du Maire et d'autres conseillers pour
affaiblir les FCBE qui subitement sont devenues la bête à
abattre.
II. Les agents des collectivités locales
Le Maire est l'organe exécutif (article 24 : loi
N°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l'administration
territoriale en république du Bénin) ; à ce titre,
quelque que soit son niveau intellectuel, il est le garant de la mise en oeuvre
des différentes actions de développement dans sa commune. Pour
remplir cette mission, le Maire s'entoure des salariés dits agents
communaux ou agents des collectivités locales qui représentent le
bras technique du Maire. Voici l'évolution de l'effectif des agents
communaux d'Ifangni telle que recueilli en juillet 2014 sur le terrain.
Tableau 4: Evolution de l'effectif des
agents communaux
Périodes
Catégories
|
Avant la décentralisation
|
Première mandature
|
Taux d'accroissement par rapport au début de la
décentralisation
|
Deuxième mandature
|
Taux d'accroissement par rapport au début de la
décentralisation
|
Catégorie A
|
00
|
00
|
/
|
05
|
/
|
Catégorie B
|
01
|
04
|
300 %
|
09
|
125 %
|
Catégorie C
|
05
|
11
|
120 %
|
24
|
380 %
|
Catégorie D
|
06
|
08
|
33,33 %
|
12
|
100 %
|
Catégorie E
|
01
|
01
|
00 %
|
02
|
100%
|
Occasionnels
|
00
|
00
|
/
|
04
|
/
|
TOTAL
|
13
|
24
|
84,61%
|
56
|
330,76%
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
Nous avions également tenté de rechercher le
flux d'arrivée des nouveaux agents à la mairie ; en effet,
dans une perspective fonctionnaliste, le recrutement a pour principale fonction
de satisfaire au besoin d'une compétence qui n'existe pas encore dans la
structure qui recrute et dont le recrutement devra permettre la
résolution du problème que pose l'absence de cette
compétence. Voici le nombre d'agents recrutés chaque année
à la mairie d'Ifangni depuis l'avènement de la
décentralisation.
Tableau 5: Tableau montrant le nombre
d'agents recrutés chaque année depuis le début de la
décentralisation dans la commune d'Ifangni
Années
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Nombres d'agents recrutés
|
02
|
02
|
02
|
05
|
01
|
03
|
04
|
04
|
04
|
03
|
15
|
Source : Service des Affaires
Générales de la mairie.
III. Le gouvernement
Il est incontestablement le plus présent à
travers l'organisation fonctionnelle même de la commune. Ainsi,
malgré la relative autonomie donnée aux communes par la
loi(article 21 loi n°97-028/99 : il est institué dans la
structure de l'administration territoriale de la République, des
collectivités territoriales décentralisées dotées
de la personnalité juridique et de l'autonomie financière), le
gouvernement tient à sa présence dans les
communes.D'ailleurs après plus de dix (10) ans de pratique de
décentralisation, les communes continuent de réclamer le
transfert de certaines compétences telles que prévues par la loi.
De plus, il est à noter que le gouvernement reste un
bailleur de taille pour les communes notamment à travers le Fonds
d'Appui au Développement des Communes (FADeC) par lequel le gouvernement
profite pour contrôler la gestion que font les communes non seulement des
fonds mis à disposition mais aussi des ressources propres .
La présence du gouvernement se manifeste
également à travers la tutelle (le Préfet est l'unique
autorité de tutelle de la commune ; article 141 loi
n°97-029/99). Ainsi malgré que le Maire et les autres conseillers
soient l'émanation de la volonté populaire, ils ne sont aussi pas
libres dans les décisions et actions (le contrôle de tutelle
s'exerce par voie d'approbation, d'annulation et substitution ; article
143 loi n°97-029/99). A travers le Préfet donc,le gouvernement
s'assure même de la légalité des décisions et
actions dans les communes et peut même en cas de besoin, se substituer au
Maire (en cas d'inexécution par les autorités communales des
mesures prescrites par les lois et règlements, l'autorité de
tutelle, après mise en demeure restée sans suite, se substitue
à elles et prend toutes mesures utiles ; article 149 loi
n°97-029/99).
IV. Les services déconcentrés
Ils sont les démembrements communaux de
ministères ou de société d'Etat. Ils ont pour mission
d'offrir à la commune certains services régaliens pour lesquels
la mairie n'est pas compétente (sécurité,
renseignement...) ou ceux que la mairie n'a pas encore les moyens d'offrir
directement aux populations. Dans la commune d'Ifangni, la collaboration entre
la mairie et lesdits services sont selon les acteurs rencontrés
acceptables.
Il faut noter que par ce biais, le gouvernement profite
également pour influencer substantiellement la gestion de la commune.
Car non seulement c'est le gouvernement qui affecte les chefs de ses services,
mais surtout, dans certains domaines la loi donne le pouvoir au gouvernement de
garder un oeil sur la gestion des communes. Par exemple, le comptable de la
commune est un agent nommé par le gouvernement (le comptable de la
commune est un comptable du trésor nommé par le Ministre
chargé des finances article 29 loi n°97-028/99).
Voici ci-dessous la liste des services
déconcentrés présents dans la commune d'Ifangni :
Tableau 6: Liste des principaux
services déconcentrés présents dans la commune d'Ifangni
et leur ministère de tutelle.
DENOMINATION DU SERVICE DECONCENTRE
|
MINISTERES DE TUTELLE
|
Circonscription Scolaire
|
Ministère de l'Enseignement Primaire et Maternel
|
Centre Communal de Promotion Agricole
|
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche
|
Brigade de Gendarmerie
|
Ministère de la Défense Nationale
|
Centre Communal de Santé
|
Ministère de la Santé Publique
|
Centre de Promotion Sociale
|
Ministère de la Famille, de la Solidarité
Nationale, des Handicapés et des Personnes du Troisième Age
|
Recette Perception
|
Ministère de l'Economie et des Finances
|
Recette de Douanes d'Igolo
|
Ministère de l'Economie et des Finances
|
Commissariat Spécial d'Igolo
|
Ministère de l'Intérieur, de la
Sécurité Publique et des Cultes
|
Recette Auxiliaire des Impôts
|
Ministère de l'Economie et des Finances
|
Service Communal de la Société
Béninoise d'Energie Electrique
|
Ministère de l'Energie, des Ressources Minières,
de l'Eau et de la Promotion des Energies Renouvelables
|
Service Communal de la Société Nationale des
Eaux du Bénin
|
Ministère de l'Energie et des Mines
|
Recette des PTT.
|
Ministère de la communication et des Technologie de
l'Information et de la Communication
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
Par ailleurs, il est important de signaler que pour les
Ministères qui n'ont pas leur représentation dans la commune tels
le Ministère de la Jeunesse des Sports et Loisirs ; le
Ministère du Tourisme et de l'Artisanat et autres, leur présence
dans la commune est assurée par les services décentralisés
(Directions Départementales) à travers un programme
d'appui-conseil aux communes.
V. Les organisations de la société civile
Essentiellement constituées des associations de
développement, des Organisations Non Gouvernementales, des organisations
professionnelles et des organisations confessionnelles, la
société civile est présente mais ses actions font couler
beaucoup de salive dans la commune du fait de la qualité et des
activités des hommes qui l'animent ; certains parmi les principaux
acteurs de ce secteur étant selon les propos de nos
enquêtés, également des politiciens avertis.
Au moment de cette enquête, deux (02) importants
programmes concernant les Organisations de la Société Civile
étaient en cours de mise en oeuvre. Il s'agit du Mécanisme
Africain de l'Evaluation par les Pairs (MAEP) qui a une cellule communale dont
la principale mission est d'évaluer la qualité de la gouvernance
au niveau de la commune ; il y a aussi le Programme de Participation
Citoyenne ( ParTICIP) qui a installé au niveau de la commune, une
Cellule de Participation Citoyenne (CPC) composée essentiellement des
Organisations Non Gouvernementales et des Associations ; son objectif est
d'inciter les populations à s'intéresser à la gestion de
la commune.
Les enquêtes ont montré par contre que ces
organisations sont très peu dynamiques dans le domaine de
l'élaboration et de la mise en oeuvre des projets et programme de
développement et se contentent beaucoup plus à être des
relais locaux des programmes et projets d'autres organisations.
Il faut néanmoins signaler que selon les informations
recueillies, la collaboration entre la mairie et les Organisations de la
Société Civile (OSC) est acceptable sauf qu'elle est de temps
à autre polluée par les prises de position de certains acteurs de
la société civile qui ne sont pas toujours exemptes de reproches
notamment pour leur penchant politique. D'ailleurs au cours des interviews, un
élu communal a qualifié les Organisations de la
Société Civile, d'organisations
« civilo-politique ».
Les principales Organisations de la Société
Civile et leur(s) domaine(s) d'intervention dans la commune d'Ifangni
sont :
Tableau 7: liste des principales
organisations de la société civile dans la commune d'Ifangni.
DENOMINATIONS
|
SIGLES
|
TYPES
|
DOMAINE(S) D'INTERVENTION
|
Association des Bonnes Volontés pour l'Excellence
|
ABOVE ESPOIR
|
ONG
|
Promotion de l'éducation et des droits des enfants
|
Espoir Plus
|
EP
|
ONG
|
Promotion de l'éducation et contrôle citoyen
|
Union Communale des Groupements de Femmes
|
UCGF
|
association
|
Défendre les droits des femmes et promouvoir
l'autonomisation des femmes et les représenter
|
Union Communale des Producteurs
|
UCP
|
association
|
Défendre les droits des producteurs agricoles et les
représenter
|
Promotion de l'Hygiène et des Initiatives de
Frontière Attractive
|
PHIFA ONG
|
ONG
|
Hygiène et Assainissement
|
Cercle pour des Actions Socioculturelles et Economiques de
Développement
|
CASED-ONG
|
ONG
|
Insertion socioprofessionnelle et développement local
|
Association des Conducteurs des Taxi Motos d'Ifangni
|
ACOTAMI
|
Association
|
Lutter pour les intérêts des taxis moto
|
Mouvement des Bonnes Volontés pour le Mieux Etre
|
MOBOVOME
|
ONG
|
Promotion des activités agricoles
|
Association pour la Promotion Animale et des Initiatives de
Fermes
|
ASPAIF
|
ONG
|
Promotion des activités agricoles
|
Collectif des Associations et Groupements Professionnels des
Artisans de la Commune d'Ifangni
|
CAGPACI
|
Association
|
Promotion de l'artisanat
|
Association des Jeunes de la Commune d'Ifangni
|
AJeCI
|
Association
|
Défendre la cause juvénile
|
Union des Etudiants pour le Développement d'Ifangni
|
UNEDI
|
Association
|
Défendre la cause des étudiants et contribuer au
développement de la commune
|
Source : Service de Planification et du
Développement Local de la mairie
VI. Les Partenaires Techniques et Financiers
Il s'agit des grandes organisations qui souvent n'ont ni leur
siège ni une représentation dans la commune mais dont l'appui est
presque indispensable pour la commune. Ils (les Partenaires Techniques et
Financiers) n'existent et ne doivent leur existence qu'à l'assistance
qu'ils portent pour le développement des communautés. A la
question de savoir comment a évolué le nombre de PTF dans la
commune d'Ifangni durant les dix ans de décentralisation, tous les
acteurs questionnés s'accordent sur ce que le nombre de partenaires a
diminué au fil du temps.
Les principaux partenaires recensés au cours de ce
travail ainsi que leur(s) domaine(s) d'intervention sont les suivants :
Tableau 8: liste des principaux
Partenaires Techniques et Financiers présents dans la commune
d'Ifangni.
NOM DU PARTENAIRE
|
DOMAINE(S) D'INTERVENTION
|
AFRICARE
|
Santé communautaire : lutte contre le paludisme
|
Bureau d'Appui aux Artisans
(Programme de la coopération suisse)
|
Promotion de l'artisanat
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
Appui à l'élaboration de document de
planification ; protection de l'environnement
|
KFW
|
Approvisionnement en eau
|
GIZ
|
Approvisionnement en eau et appui pour la gestion des
adductions d'eau
|
Coopérative décentralisée de la Suisse
|
Eau et assainissement
|
UNICEF
|
Protection de l'enfant
|
Fonds Mondial
|
Appui aux Orphelins et Enfants Vulnérables
|
Source : Service de Planification et du
Développement Local de la mairie
Il faut également citer l'ensemble des populations qui
en amont restent la principale motivation de tout ce qui est mené comme
action de développement ; qui est parfois le financeur de toutes
ces actions à travers des impôts, taxes et d'autres contributions
mais aussi et surtout qui est en aval le bénéficiaire de tout ce
qui se fait.
Les informations recueillies sur le terrain montrent que la
population d'Ifangni est très passive et connait très mal ses
droits. En dehors de quelques réactions éparses, la population
est très amorphes et s'intéressent très peu à la
chose publique. L'un de nos enquêtés affirmes :
« A Ifangni, tout est permis. Ici, c'est les étrangers qui
nous gèrent et nous représentent à tous les
niveaux ».
La pression populaire serait totalement inexistante à
l'endroit des responsables à divers niveaux en charges de la gestion de
la commune. Un autre enquêté
ajoute : « les fonctionnaires notamment les gendarmes
ont toujours démarché pour être affectés à
Ifangni ; ici, personne ne dit rien à personne et les gens
s'enrichissent aux détriments de la commune sans être
inquiétés ».
CHAPITRE2 : LES LOGIQUES DES ACTEURS DANS LA
COMMUNE D'IFANGNI
Comme l'indique le présent sujet, il s'agit de relater
à travers ce travail les effets induits de la politisation à
outrance sur le développement de la commune d'Ifangni. Ainsi,
après avoir fait le point des principaux acteurs à Ifangni dans
la première rubrique de la présentation des résultats de
cette recherche, cette rubrique met en exergue le discours desdits acteurs, les
logiques qui sous-tendent leurs actions et réactions.
Comme indiqué plus haut, les principaux acteurs dans
le développement sociopolitique et économique de la commune
restent les élus communaux avec à leur tête le Maire. Ils
élaborent et mettent en oeuvre les programmes/projets de
développement et assurent la gestion au quotidien de la commune. Pour ce
fait, leur disponibilité reste une condition indispensable pour
l'accomplissement de leur mission. Voilà ce que pensent les
enquêtés à propos de la disponibilité des
élus :
Tableau 9: Appréciations des
enquêtés sur la disponibilité des conseillers communaux.
Pensez-vous que les conseillers communaux sont
disponibles pour travailler pour le développement de la
commune ?
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
02
|
3,44%
|
Plus ou moins
|
09
|
15,51%
|
Non
|
47
|
81,03%
|
TOTAL
|
58
|
100%
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
Ce résultat a conduit à fouiller ce
qu'entendent les enquêtés par la disponibilité des
conseillers communaux. On se rend compte donc qu'ils l'assimilent à la
résidence ou non des conseillers sur le territoire la commune.
A propos de la résidence des élus dans la
commune, la loi stipule que: « le Maire et ses Adjoints une fois
élus, doivent avoir leur domicile dans la commune. » (Article
46 loi n°97-029/99).
Voici ce qu'il en est de la commune d'Ifangni.
Tableau 10 : Liste des conseillers
communaux de la commune d'Ifangni et leur (s) lieu(x) de résidence
N°
|
Nom et Prénoms
|
Sexe
|
Fonction
|
Lieu de
résidence
|
Observation
|
1
|
FAFOUMI Raymond
|
M
|
Maire
|
Cotonou
|
En
permanence
|
2
|
MICHODJEHOUN
Félix
|
M
|
1er Adjoint
|
Ifangni
|
En
permanence
|
3
|
AHISSOU
Nouhoumon
|
M
|
2è Adjoint
|
Porto novo
|
Ifangni accessoirement
|
4
|
ATCHAMBI Patrice
|
M
|
CA
|
Ifangni
|
En
permanence
|
5
|
SOGNIGBE Jean
|
M
|
CA
|
Ifangni
|
En
permanence
|
6
|
DOTONOU Jules
|
M
|
CA
|
Ifangni
|
En
permanence
|
7
|
TOLEKE Sètondji
|
M
|
CA
|
Ifangni
|
souvent à
Sakété pour
raison professionnelle
|
8
|
HOUNGUE Kévin
|
M
|
CA
|
Ifangni
|
souvent à
Cotonou pour raison professionnelle
|
9
|
BANKOLE Pierre
|
M
|
CA
|
Ifangni
|
En
permanence
|
10
|
AKLE Laurent
|
M
|
CC
|
Cotonou
|
Présent dans
la commune
certains
weekend
|
11
|
LANKPODJIVI Victor
|
M
|
CC
|
Cotonou et Bohicon
|
présent dans
la commune
certains
weekend
|
12
|
DJOSSOU Yves
|
M
|
CC
|
Ifangni
|
En permanence
|
13
|
DOSSA Grégoire
|
M
|
CC
|
Ifangni
|
En permanence
|
14
|
FALOLA Maroufath
|
F
|
CC
|
Ifangni et
Cotonou
|
A cheval entre
les deux (02)
communes
|
15
|
AKPATA Joseph
|
M
|
CC
(Maire
sorti)
|
Porto novo
|
En
permanence
|
16
|
HOUETO Victorien
|
M
|
CC
|
Ifangni
|
En
permanence
|
17
|
ATCHADJOU Ignace
|
M
|
CC
|
Cotonou
|
En
permanence
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
En résumé,
Tableau 11 : résumé
surles lieux (x) de résidence des conseillers communaux de la commune
d'Ifangni.
Résidence
|
Permanente dans la commune
|
Temporaire dans la commune
|
En dehors de la commune
|
Nombre de conseillers
|
08
|
03
|
06
|
Pourcentage
|
47,05%
|
17,64%
|
35,29%
|
Le Maire, selon les enquêtés, n'aurait
passé la nuit qu'une ou deux fois dans la commune durant son mandat de
plus de cinq ans.
Un enquêté commente : « au
départ il prétendait de ce que l'état de la
résidence n'était pas digne de son rang social et qu'il devra
d'abord l'aménager avant de commencer par y passer la nuit ; mais
malgré nos millions qu'il a dépensés pour
réfectionner la résidence, il n'y a jamais passé la
nuit ».
Comme le dit un sage du milieu, pour s'indigner des mauvaises
pratiques des cadres, « ce n'est pas les paysans qu'il faut aller
chercher au champ pour venir diriger notre localité et l'amener au
développement ». En fait, le développement,
même local, reste un processus dont la conduite à bon port ne peut
être l'oeuvre des amateurs ou des parvenus sans ambitions ni attitudes et
aptitudes requises. Le travail s'est intéressé donc à
l'idée que se font les populations du niveau intellectuel des
conseillers pour apprécier le degré de confiance qu'ont les
populations à leurs conseillers pour ce qui concerne leur
capacité à amener la commune au développement.
Voici ci-dessous ce que pensent les enquêtés du
niveau intellectuel des conseillers.
Tableau 12 : Résumé
surl'appréhension des populations sur la capacité des
conseillers communaux de la commune d'Ifangni à développer leur
commune.
Sur une échelle de trois degré (bon -
moyen - faible), quelle appréciation faites-vous de la capacité
intellectuelle des conseillers pour amener effectivement la commune au
développement ?
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Bon
|
02
|
3,44%
|
Moyen
|
07
|
12,06%
|
Faible
|
49
|
84,48%
|
TOTAL
|
58
|
100%
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
Ce résultat a amené à s'intéresser
au profil de chaque conseiller. A ce niveau, toutes les tentatives pour avoir
le niveau intellectuel des conseillers ont été vaines. En dehors
de quelques informations pas très crédibles (car pas facilement
vérifiables), il a été presque impossible d'obtenir des
informations sur le niveau académique réel des conseillers
communaux.
Compte tenu de l'importance que requièrent ces
données pour le sujet, nous avons essayé de contourner cette
barrière en nous renseignant sur la profession des conseillers. Cette
option pourrait permettre d'établir le lien entre leur profession et
leprofil intellectuel.
Voici les résultats que nous avons obtenus :
Tableau 13 : Liste des conseillers
communaux de la commune d'Ifangni et leur profession
N°
|
Nom et Prénoms
|
Sexe
|
Fonction
|
Profession
|
Observation
|
1
|
FAFOUMI Raymond
|
M
|
Maire
|
Opérateur économique
|
|
2
|
MICHODJEHOUN
Félix
|
M
|
1er Adjoint
|
Enseignant du secondaire
|
Retraité
|
3
|
AHISSOU
Nouhoumon
|
M
|
2è Adjoint
|
Instituteur
Artiste
chanteur
|
En fonction
|
4
|
ATCHAMBI Patrice
|
M
|
CA
|
Instituteur
|
En
Fonction
|
5
|
SOGNIGBE Jean
|
M
|
CA
|
Pasteur
|
En
Exercice
|
6
|
DOTONOU Jules
|
M
|
CA
|
Fermier
|
Serait titulaire
d'un BAC+2
|
7
|
TOLEKE Sètondji
|
M
|
CA
|
Agent de
Santé
|
Niveau BEPC
|
8
|
HOUNGUE Kévin
|
M
|
CA
|
Fermier
|
Serait titulaire
d'un diplôme universitaire
|
9
|
BANKOLE Pierre
|
M
|
CA
|
Couturier
|
N'exerce plus
|
10
|
AKLE Laurent
|
M
|
CC
|
Vitrier
|
En exercice
|
11
|
LANKPODJIVI Victor
|
M
|
CC
|
Enseignant du secondaire
|
Nommé à la Direction de l'Enseignement
Supérieur
|
12
|
DJOSSOU Yves
|
M
|
CC
|
Dépanneur
|
N'exerce plus
|
13
|
DOSSA Grégoire
|
M
|
CC
|
Agent
collecteur
|
|
14
|
FALOLA Maroufath
|
F
|
CC
|
Opératrice économique
|
|
15
|
AKPATA Joseph
|
M
|
CC
(Maire
sorti)
|
Bibliothécaire
|
Retraité
|
16
|
HOUETO Victorien
|
M
|
CC
|
Instituteur
|
En
Fonction
|
17
|
ATCHADJOU Ignace
|
M
|
CC
|
Opérateur économique
|
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
A travers donc ces résultats bruts, on peut
déjà apprécier la capacité réelle des
conseillers communaux d'Ifangni à amorcer le développement de la
commune. Encore tous les acteurs s'accordent sur ce que le niveau
d'étude pour la 2ème mandature est largement
relevé par rapport à la première mandature.
Malgré ce profil, il n'est pourtant pas exclu que les
conseillers communaux fassent preuve d'une bonne attitude pour impacter de
façon substantielle, par des actions de qualité, le
développement de leur localité. Les populations étant les
premiers juges desdites actions (elles en sont les
bénéficiaires), nous avons cherché à avoir
l'idée qu'elles se font de la pertinence des actions de leurs
élus. La pertinence dont il s'agit ici est mesurée par rapport
aux actions prévues par le Plan de Développement Communal (PDC).
En fait, le PDC devrait être élaboré dans une
démarche participative qui après avoir établi un
diagnostic des maux qui entravent le développement de la
commune,prévoit à travers des programmes/projets des actions
devant permettre de remédier aux maux identifiés et par ricochet
conduire vers le développement. Ainsi, toute action visant le
développement de la commune devra s'inspirer obligatoirement de ce
plan.
Certes, la plupart des enquêtés n'ont pas compris
la question sous cet angle, le lien a été donc fait par rapport
à l'influence des actions sur leur vie quotidienne. Voici l'avis de nos
enquêté.
Tableau 14 : Tableau
présentant l'appréhension des populations sur la pertinence des
actions du conseil communal d'Ifangni.
Sur une échelle de trois degré (pertinent
- peu pertinent - pas pertinent), quelle appréciation faites-vous de la
pertinence des actions du conseil communal pour amener effectivement la commune
au développement ?
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Pertinent
|
05
|
5,74%
|
Peu Pertinent
|
28
|
32,18%
|
Pas Pertinent
|
54
|
62,06%
|
TOTAL
|
87
|
100%
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
A la préoccupation de citer quelques exemples d'actions
pas trop pertinentes de la mairie, les exemples donnés par nos
enquêtés sont multiples, les plus récurrentes
sont :
I-2-1- L'acquisition par la mairie d'un domaine
En effet, la mairie a acheté à environ 3km de
ses bureaux, un domaine de cinq (05) hectares pour, selon les explications
fournies par certains conseillers communaux, accueillir les infrastructures
sociocommunautaires. Nombreux sont nos interviewés qui ont cité
cette réalisation, comme un exemple de gaspillage de ressources. Selon
eux, les trente-cinq millions qui ont servi à acquérir cedomaine
aurait pu permettre de faire autre chose car, la zone étant en
lotissement, il est favorable à la mairie de placer les réserves
administratives là où elle le souhaite. Alors que les
défenseurs de l'initiative disent que cet achat a permis
d'accélérer la viabilisation de la zone qui n'était qu'une
grande palmeraie.
I-2-2- L'acquisition d'un Hôtel
Autour de 2010, un premier hôtel a été
installé dans la commune par un groupe d'opérateurs
économiques qui tablaient sur la proximité avec le Nigéria
pour rentabiliser leur investissement. Mais autour de 2012, ayant
remarqué que le retour sur investissement ne promettait pas, le groupe
décida de brader l'hôtel. La mairie, après une
délibération du conseil communal, avec 13 voix pour et 04 contre,
décide d'acheter cet hôtel à quatre-vingt-douze millions
(92.000.000) FCFA. Cette réalisation est largement citée comme
exemple de gaspillage par les enquêtés. Jusqu'au moment où
cette recherche allait à son terme, l'hôtel n'avait encore rien
rapporté à la mairie et les appels d'offres lancés pour
son affermage ont été infructueux. Un enquêté
déclare à ce propos : « là où
le privé a échoué, est-ce c'est le public qui va
réussir ? »
I-2-3- Les voyages très peu
fructueux
Les enquêtés estiment qu'au cours de la
2èmemandature, beaucoup de voyages ont été
effectuée par le Maire et ses conseillers, mais ces déplacements
n'ont rien rapporté à la commune. Selon les informations
recueillies, pour les multiples voyages du Maire, la seule chose à
indexer reste un « fire truck » ramené des Etats
Unis qui selon les enquêtés ne sert à rien. L'engin,
garé dans la cour de la mairie (voir photo) serait abandonné aux
intempéries depuis 2012.
Mais l'exemple qui est cité par un grand nombre des
enquêtés est ce voyage en 2010 aux Etats Unis pour lequel il
aurait été offert à la commune, un (01) compacteur, une
(01) niveleuse et un (01) bulldozer. Pour la réparation et le transport
de ces engins, la mairie aurait décaissé vingt-trois millions en
dehors du coût du voyage. Mais quatre ans après, soit au moment de
ce travail, ces engins ne sont pas encore arrivés dans la commune.
Photo 1 : vue du Fire Truck
ramené des Etats Unis
Source : Travaux de terrain, Mai - Juillet
2014
Alors pour les enquêtés qui pensent que les
actions du conseil communal sont peu pertinentes ou pas du tout pertinentes,
les raisons de cette impertinence ont été recherchées.
Pour cela, quatre raisons au choix ont été
proposées : le manque de ressources financières ; le
manque de ressources humaines qualifiées à la mairie, la
politisation des actions de développement et autres raisons.
Voici ce que répondent nos
enquêtés :
Tableau 15 : Tableau
présentant les raisons de l'impertinence des actions du conseil communal
d'Ifangni selon nos enquêtés.
Quelles sont alors les raisons de cette
impertinence ; est-ce le manque de ressources
financières ; le manque de ressources humaines qualifiées
à la mairie ; la politisation des actions de développement
ou autres raisons ?
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Manque de ressources financières
|
02
|
2,43%
|
Manque de ressources humaines qualifiées à la
mairie
|
13
|
15,85%
|
La politisation des actions de développement
|
63
|
76,82%
|
Autres raisons
|
05
|
6,09%
|
TOTAL
|
82
|
100%
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
En commentaire à cette préoccupation, voici ce
que répond un agent de la mairie : « la politique est
un danger pour la commune, car par la politique, certains conseillers rejettent
à tort et à travers les budgets annuels parce qu'ils sont
opposants ». Un membre d'Organisation de la
Société Civile : « on ne sait pas si la
réalisation est bien pensée avant la concrétisation ;
pour le cas du pavage de la mairie par exemple, l'idée est
mauvaise ». Un conseiller visiblement proche du Maire fait
remarquer : « absolument ! Il y a eu beaucoup de
réalisations au temps de cette mandature, des écoles construites,
des hangars des WC dans les écoles....etc. » ; un
autre conseiller probablement du camp des opposants
rétorque : « la politisation à outrance a
fait échouer de bonnes initiatives car si c'est le camp opposé,
on rejette ; les réalisations sont hasardeuses et entrent
rarement dans le développement de la commune ; l'achat d'un
hôtel qui n'est pas opérationnel, des voyages inutiles à
grand sous....etc. » et à un citoyen lambda de
conclure : « il n'y a rien que du gâchis des
ressources dont disposent la commune ».
Dans un souci de comparaison,pour savoir comment les acteurs
retrouvés sur place apprécient la première mandature de
l'ère de la décentralisation à la seconde en termes
d'actions de développement de la commune. Voici ce qu'ils en
pensent :
Tableau 16 : Tableau de
comparaison des deux mandatures de l'ère de la décentralisation
dans la commune d'Ifangni
Si vous devez comparer cette 2ème
mandature finissant à la 1ère en terme de
l'avancée de la commune que choisirez-vous entre : Bon - Pareil -
Moins bon
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Bon
|
69
|
79,31%
|
Pareil
|
1
|
1,14%
|
Moins bon
|
17
|
19,54%
|
TOTAL
|
87
|
100%
|
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
Comme pour nuancer cet écart entre les deux mandatures,
un agent de la mairie ajoute : « ..... Mais la plupart des
réalisations de cette mandature sont faites sur fonds FADEC alors
qu'à la première mandature, il n'existait pas le
FADEC ».
Un autre enquêté parmi les populations lambda
signale que : « .... Mais le plus grand problème
de ce mandat en cours, c'est la politisation à outrance ;
même les familles sont cassées à cause de la
politique ; tout est vu et analysé sous l'angle de
politique ».
A la question « pouvez-vous citer quelques exemples
de décisions ou d'actions relevant de la politisation? »,
beaucoup de faits et actes ont été cités. Après
compilation, nous vous proposons ceux ci-dessous :
I-2-4- Choix de l'emplacement pour la construction des
nouveaux bureaux à la mairie.
A la prise de service du nouveau Maire (celui de la
2ème mandature), il a hérité d'un
bâtiment en très mauvais état abritant les bureaux de la
mairie. La nécessité de construire de nouveaux bureaux pour la
mairie était donc pressante. Mais il faut noter que ce même besoin
avait déjà été identifié par le premier
Maire (celui de la 1ère mandature). Il avait même
déjà entamé un chantier qui se trouvait au premier niveau
de chainage.
Photo 2 : vue du chantier
entamé par le premier Maire
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
La volonté du nouveau Maire de doter la mairie de
nouveaux bureaux a connu déjà un début de satisfaction
dira-t-on. Mais contre toute attente il aurait décidé d'aller
commencer juste à côté de cette fondation, une nouvelle.
Raison avancée, le nouveau Maire ne voudrait pas que cette
réalisation soit vue comme l'achèvement d'un travail
commencé par son prédécesseur.
Au bout de quelques mois, voici ci-dessous la vue des nouveaux
bureaux de la mairie situés juste à environ cinq (05)
mètres de la première fondation.
Photo3 : vue du bâtiment
abritant les nouveaux bureaux de la mairie.
Source : Travaux de terrain, Mai -
Juillet 2014
I-2-5- Politisation dans la mobilisation des
ressources de la mairie.
La commune d'Ifangni est frontalière à la
République Fédérale du Nigeria sur plusieurs
kilomètres (voir carte d'Ifangni). Cette situation géographique,
à la vue du taux d'échange entre le Bénin et le Nigeria,
représente une grande opportunité pour la commune. En raison de
cette position, Ifangni fait partie des quelques communes autorisées
à percevoir la taxe de stationnement. Ainsi, les nombreux
échanges entre le Bénin et le Nigeria (à l'entrée
comme à la sortie), à travers Ifangni devraient être des
sources de revenue considérable pour la commune. Par exemple, en dehors
d'autres produits, plus de 74% des véhicules d'occasion en transit vers
le Nigéria emprunteraient la commune d'Ifangni. Tous les acteurs sociaux
à Ifangni s'accordent sur le fait que la commune regorge de grandes
potentialités pour son développement notamment du fait de sa
position géographique par rapport au Nigéria. Mais dans la
pratique, le constat est tout autre.
1-2-5-1- L'irruption de forces non officielles dans le
recouvrement des recettes.
En dehors des entrées et sorties officielles sur le
Nigéria à partie d'Ifangni, il existe aussi beaucoup de pores qui
permettent d'échanger à travers Ifangni. Sachant que le principe
de la libre circulation des personnes et des biens restent une utopie, chaque
passage est gardé par soient des structures formelles comme la Douane,
la Gendarmerie, la Police ou les agents collecteurs de la mairie soient par des
groupuscules en mission pour eux-mêmes. Ainsi il existe plusieurs groupes
de personnes ne jouissant d'aucune légalité qui collectent des
fonds qu'ils se partagent au vu et au su de tout le monde sans être
inquiétés. Selon les enquêtés, les seules conditions
pour accéder à ces faveurs, c'est d'être des personnes
influentes dans la commune qui bien évidemment soutiennent les actions
du Maire. Les autres ne soutenant pas le Maire sont systématiquement
empêchés d'activité ou obligés d'exercer dans le
noir. D'ailleurs, de tels groupes comme l'Association pour la
Sécurité des Véhicules en Transit (ASSEVET), ayant
soutenus le Maire sorti contre l'actuel au cours des élections de 2008,
se sont vus interdire d'activité dès les premières heures
du nouveau mandat alors les soutiens du nouveau Maire ont tout suite
occupé le terrain.
Commentant cette situation, un Chef Service
déclare : « la grande partie des ressources devant
servir pour développer la commune vont dans les poches des individus au
nom du soutien au Maire ».
1-2-5-2- Les services de la mairie comme outil de
propagande politique et de remerciement des militants.
L'une des sources fiables des recettes propres pour la mairie
est le produit des services qu'elle rend aux populations. En effet, les
principales raisons d'existences des mairies restent le pouvoir de servir les
populations notamment pour ce qui concerne l'établissement de documents
administratifs. Ces services n'étant pas gratuits, conformément
à la loi, le conseil communal fixe leur coût : « la
création des impôts et taxes est du domaine de la loi. Le conseil
communal, par sa délibération, en fixe le taux dans la limite
déterminée par la loi » (article 8 loi
n°98-007/1999). Mais les faits dans la commune dans ce domaine sont
édifiants ; Suivant les déclarations des
enquêtés et même des témoignages recueillis sur
place, le coût d'un service peut passer du simple à moitié
ou même à la gratuité selon le bord politique de l'usager.
Et cette pratique concerne essentiellement deux (02) services ; le Service
des Affaires Domaniales et le Service de l'Etat Civil.Connus de tous les
usagers notamment les soutiens du Maire, lorsqu'ils se présentent
à la mairie pour des services, leur première
préoccupation, c'est comment faire pour réduire le coût du
service ou au meilleur des cas l'obtenir gratuitement. Un agent de la mairie
contacté pour se prononcer sur cet état de chose, reconnaît
non seulement que c'est une réalité mais surtout, ajoute-t-il, il
y a même des agents à la mairie dédiés
spécialement pour aider les militants à jouir de cette faveur. Un
autre agent enfonce le clou : « lorsqu'un proche du Maire
demande la réduction du coût d'un service, et tu
résistes ; malheur à toi s'il arrive à contacter le
Maire ; il te sera demandé de rendre ce service gratuitement, tu
seras désavoué ».
1-2-6- Recrutement, gestion des agents et relation
professionnelle à couleur politique.
Le recrutement a pour principale fonction de fournir du
personnel pour combler un vide en effectif ou en compétence de sorte
à améliorer les performances et donc la productivité de la
structure qui recrute.
Suivant les résultats du présent travail, les
bases ou les raisons des recrutements à la mairie sont autres. La
principale motivation d'un recrutement serait liée à la
visibilité et à l'impact politique, aux avantages politiques que
pourraient induire ce recrutement. Avec des exemples à l'appui, les
échanges ont montré clairement que derrière chaque
recruté, existe une histoire, mieux une raison politique qui sous-tend
son recrutement. Ainsi, après compilation des données et
informations recueillies, nous pouvons dire que deux principales raisons
motivent les recrutements à la marie d'Ifangni : le besoin de
remercier les parents d'un recruté ou le recruté lui-même
et la volonté de ratisser très large. Cet état de chose
est plus constaté au cours du second mandat comparativement au premier.
Cette envie de satisfaire des besoins inavoués a fait que les
contraintes relatives à un recrutement en termes de procédure ne
sont pas respectées. A travers cette réponse d'un agent de la
mairie très proche du processus de recrutement, « le
recrutement suit la procédure normale. Car depuis l'année 2012,
il y a des reformes allant dans ce sens », il reconnait que ce
n'est qu'en 2012, que la mairie a commencé par respecter les
procédures en matière de recrutement. Et même là
aussi, reste à vérifier si les choses ont vraiment changé
à partir de 2012 ; un Chef d'Arrondissement (du camp opposé
au Maire) nous a confié que pour un recrutement en 2013, les noms des
trois (03) candidats qui devraient être retenus étaient connus
d'avance et qu'à la fin, c'est les trois noms qu'il a cités qui
ont été effectivement recrutés.
En conséquence, la gestion des agents à la
mairie serait intimement liée à leur profil politique. Les
charges et responsabilités des agents au sein de l'administration
communale dépendraient de non seulement leur importance politique mais
surtout du degré de leur engagement sur le terrain. Sur cette base, et
en nous référant aux informations recueillies sur le terrain, il
n'est pas rare que comme le dit l'adage, les attributions d'un maçon
soient confiées à un menuisier et vice versa. Nous avons pu
reconstituer le redéploiement le plus
majeur effectué en 2012 au sein de l'administration
communale.
En voici le résultat :
Tableau 17 : Tableau
présentant la logique d'un déploiement des agents à la
mairie d'Ifangni
SERVICE
|
CHEF SERVICE ENTRANT
|
CHEF SERVICE SORTANT
|
Profil
|
Poste précédemment
occupé
|
Tendance politique
|
Profil
|
Nouveau Poste à occuper
|
Tendance politique
|
Service des Affaires Générales
|
BTS en gestion des ressources humaines
|
Nouvellement recruté
|
Proche du Maire
|
CAP/
Aide Comptable
|
Chef Division des Affaires Sociales
|
Proche des opposants au Maire
|
Secrétariat Administratif
|
Certificat d'Etudes Primaire
|
Sans responsabilité (12 ans de service)
|
Proche du Maire
|
CAP/
Employé de Bureau
|
Chef Service des Archives, de la Documentation, de
l'Information et de la Communication
|
Proche du Maire
|
Service des Affaires Financières et Economiques
|
CAP / Aide Comptable
|
Service des Affaires Financières et Economiques
|
Proche du Maire
|
Idem
|
Idem
|
Idem
|
Service Technique
|
BTS en Génie Civil
|
Nouvellement recruté
|
Proche du Maire
|
License en Génie Civil
|
Secrétaire d'Arrondissement
|
Proche des opposants au Maire
|
Service de la Planification et du Développement Local
|
Maîtrise en Science Juridique
|
Nouvellement recruté
|
Proche du Maire
|
BAC D
|
Secrétaire d'Arrondissement
|
Proche des opposants au Maire
|
Service des Affaires Sociales, Culturelles et Sportives
|
DUEL 2 en Sociologie
|
Nouvellement recruté
|
Proche du Maire
|
Certificat d'Etudes Primaires
|
Chargé de Mission du Maire
|
Centriste
|
Service de l'Etat Civil et de la Population
|
BEPC
|
Nouvellement recruté
|
Proche du Maire
|
Certificat d'Etudes Primaires
|
Chef Division des Affaires Domaniales
|
Proche du Maire
|
Service de Radio et de Transmission
|
BEPC
|
Service de Radio et de Transmission
|
Indépendant
|
Idem
|
Idem
|
Idem
|
Service des Affaires Domaniales
|
Licence en comptabilité
|
Nouvellement recruté
|
Proche du Maire
|
Maîtrise en Aménagement du Territoire
|
Chargé de Plan Foncier Rural
|
Proche des opposants au Maire
|
Service des Archives, de la Documentation de l'Information et
de la Communication
|
CAP/
Employé de Bureau
|
Secrétariat Administratif
|
Proche du Maire
|
BEPC
|
Collaborateur
|
Centriste
|
Parlant des relations professionnelles, bien évidemment
quand les agents sont recrutés et gérés tels que c'est
constaté, les relations de travail entre lesdits agents poseront
problème. Et c'est justement ce que révèlent les
informations recueillies sur place. Les agents forment deux camps plus ou moins
opposés notamment sur le plan de collaboration professionnelle ; le
groupe des agents proches du Maire et celui des agents proches des opposants. A
l'intérieur de chaque camp, le courant passe bien mais entre les deux
camps c'est de la méfiance (relation horizontale à rude
épreuve). Pour ce qui concerne la relation verticale
(employeur-employé), entre l'autorité communale et le camp des
proches du Maire c'est la lune de miel, entre l'autorité et le second
camp, la collaboration n'est pas normale. En effet, dès les premiers
mois de la deuxième mandature, un syndicat a été
créé pour réunir essentiellement les agents proches du
Maire, le seul syndicat existant étant taxé d'être trop
proche du Maire sorti. Ainsi, deux syndicats se partagent les agents de la
mairie ; l'un réuni les proches du Maire et l'autre les proches des
opposants au Maire. Un agent se prononçant sur cette situation,
déclare : « à la mairie, seuls les agents
proches du Maire ont droit de cité, nous autres, sommes
persécutés et poursuivis jusqu'à nos derniers
retranchements ; dépouillés de toute attribution, nous
allons seulement humer l'air à la mairie. » Un autre
agent, comme pour défendre le chef, nous demande :
« comment voulez-vous que le Maire fasse confiance à des
agents qui sont contre lui ? Ils vont saboter ses actions ; le Maire
est avant tout une autorité politique avant d'être
administrative ». Un conseiller communal se prononçant
sur la même situation trouve que : « à la
mairie, le seul critère d'appréciation d'un agent est son
rapprochement ou non au chef ; ni sa compétence, ni sa
disponibilité ne compte; les bons sont les bénis oui oui du
chef ».
Dans la démarche de vouloir comparer l'ampleur de cette
politisation de la gestion des ressources humaines entre les deux mandatures,
la déclaration de l'un des doyens (24 ans de service) a retenu notre
attention :
« c'est vrai que c'est difficile pour un chef de
travailler avec des collaborateurs qui ne partagent pas sa vision politique et
ne le soutiennent pas politiquement ; mais à la première
mandature, la tension n'était pas aussi forte comme maintenant ;
tout le monde ne pourra quand même pas regarder dans la même
direction ».
Par ailleurs, nous voudrions signaler qu'au moment de ce
travail, une procédure de licenciement était en cours contre un
des agents de la mairie.
1-2-7- Des agents de la mairie au service de la
politique en défaveur du développement
A la lueur de tous ces constats posés plus haut, il est
normal de se demander si les agents de la mairie pourraient être
productifs, efficaces. Et cette question a été posée
à certains des enquêtés :
Tableau 18 : Tableau
présentant l'appréciation de l'efficacité des agents de
la mairie d'Ifangni
Si vous devez apprécier l'efficacité des
agents de la mairie sur une échelle de quatre : très
efficaces - moyennement efficaces - peu efficaces - pas efficaces, que
choisirez-vous
|
Nombre
|
Pourcentage
|
très efficaces
|
00
|
00%
|
moyennement efficaces
|
3
|
3,84%
|
peu efficaces
|
19
|
24,35%
|
pas efficaces
|
56
|
71,80%
|
TOTAL
|
78
|
100%
|
Pour cette préoccupation, il a été
prévu le cas échéant, de chercher à avoir les
raisons de l'inefficacité des agents.
Voici les résultats obtenus :
Tableau 19: Tableau présentant
les raisons de l'inefficacité des agents de la mairie d'Ifangni
Quel peut être selon vous, les raisons de cette
inefficacité : manque de compétence - manque de motivation -
politisation des rôles- autres, que choisirez-vous
|
Nombre
|
Pourcentage
|
manque de compétence
|
09
|
12%
|
manque de motivation
|
06
|
08%
|
politisation des rôles
|
58
|
77,33%
|
Autres
|
02
|
02,67%
|
TOTAL
|
75
|
100%
|
Des deux agents de la mairie qui se sont prononcés sur
cette appréciation de nos enquêtés, l'un a
déclaré : « Le seul critère pour
être un bon agent ici, c'est d'être proche du boss et d'être
présent sur le terrain pour la mobilisation des électeurs ;
tout agent qui n'est pas dans cette logique, est dépouillé de ses
attributions et ne participent à rien à la mairie ; ceux qui
sont acquis à cette cause passe tout leur temps même les weekends
à défendre des causes politiques et oublient le travail pour
lequel ils sont recrutés mais restent les meilleurs pour le
chef ».
1-2-8- Les Organisations de la Société
Civile en manque de crédibilité.
Le rôle des organisations de la Société
civile dans la gestion des affaires publiques est toujours salvateur car
censé être épris de l'esprit d'équité et
surtout de prise de position objective. Comme partout ailleurs, elles sont
également présentes à Ifangni et participent comme elles
peuvent à l'amélioration des conditions de vie des populations.
Dans le contexte d'Ifangni, leur crédibilité a été
une préoccupation dans le cadre de cette recherche, c'est pourquoi les
enquêtés en mesure d'apprécier leurs actions de même
que l'attitude de ceux qui les animentont été invités
à se prononcer sur leur rôle dans la commune.
Voici les résultats obtenus :
Tableau 20 : Tableau
présentant l'appréciation des Organisations de la
Société Civile dans la commune d'Ifangni.
Si vous devez apprécier la
crédibilité des acteurs des Organisations de la
Société Civile à Ifangni sur une échelle de
trois : crédible - peu crédible - pas crédible -que
choisirez-vous ?
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Crédible
|
00
|
00%
|
peu crédible
|
06
|
16,21%
|
pas crédible
|
31
|
83,78%
|
TOTAL
|
37
|
100%
|
De ces données, il ressort que la
crédibilité des acteurs de la société civile, dans
la commune d'Ifangni pose problème, les raisons de ce manque de
confiance ont été recherchées.
Les réponses de nos enquêtés sont les
suivantes :
Tableau 21 : Tableau
présentant les raisons de manque de confiance aux acteurs de la
société civile dans la commune d'Ifangni.
Raisons évoquées par les
enquêtés
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Manque de visibilité
|
01
|
2,70%
|
Politique
|
36
|
97,30%
|
TOTAL
|
37
|
100%
|
Ces résultats,de toute évidence, laissent croire
que les acteurs des Organisations de la Société Civile dans la
commune d'Ifangni sont impliqués dans la politique politicienne. Pour
donc en avoir une idée nette, il a été demandé de
fournir des exemples concrets.
Voici les exemples cités :
1-2-8-1- Cas du cadre de concertation de la
société civile
Comme dans plusieurs autres communes, les Organisations de la
Société Civile sont réunies dans un cadre
dénommé Cadre de Concertation des Organisations de la
Société Civile. C'est l'instance de représentation des OSC
au niveau communal. Le Président de ce cadre qui bien entendu est aussi
responsable d'une ONG, aurait été la cheville ouvrière de
la victoire du Maire de la 2ème mandature. Le siège de
son ONG aurait été le Quartier Général de la
campagne pour l'élection du Maire. Au moment de cetterecherche, les
informations font état de ce que le torchon brûlerait entre le
Maire et lui depuis 2010 ce qui a fait que depuis les élections
présidentielles de 2011, il est le représentant communal de
l'Alliance pour le Bénin du Futur (ABT) à Ifangni.
1-2-8-2- Cas du Mécanisme Africain de
l'Evaluation par les Pairs (MAEP)
Le Mécanisme Africain de l'Evaluation par les Pairs
(MAEP), est un dispositif de contrôle citoyen essentiellement
composé des acteurs de la société civile pour aider les
acteurs en charge de la gestion publique à évaluer les
résultats de leurs actions en vue de déceler les points faibles
et de les corriger. A ce titre, le MAEP a mis en place dans chaque commune, une
cellule communale pour faire le travail à l'échelle locale. Le
Président de la cellule d'Ifangni est l'un des leaders du Parti du
Renouveau Démocratique (PRD).
1-2-8-3- Cas de la Cellule de Participation Citoyenne
(CPC)
L'ONG ALCRER et Social Watch mettent en oeuvre dans
quarante-neuf (49) communes du Bénin dont Ifangni, le Programme de
Participation Citoyenne dénommé PaRTICIP. L'objectif principal
est de contribuer au suivi des actions de développement au niveau des
communes et d'amener les populations à s'intéresser d'avantage
à la gestion de leur commune. Pour atteindre cet objectif, des cellules
communales appelées Cellule de Participation Citoyenne (CPC) sont
installées au niveau de chacune des communes et doivent être
constituées uniquement des ONG et Associations de développement.
Le Président de la CPC d'Ifangni qui est bien entendu un responsable
d'ONG se trouve être un candidat malheureux aux élections
communales de 2008 sur une liste de parti politique contre le Maire en
exercice.
Ainsi, suivant les informations recueillies sur le terrain,
les principaux acteurs de la Société civile dans la commune se
trouvent être également de grands politiciens ; on y trouve
des responsables de parti politique, des candidats malheureux aux
élections communales, des agents de la mairie avec des couleurs
politiques affichées et même des Chefs d'Arrondissement.
1-2-9- Les services déconcentrés
relativement épargnés
Les services déconcentrés de l'Etat font partie
des acteurs incontournables dans le processus de développement au niveau
des communes. A ce titre, ils influencent de façon très
substantielle ce processus.
Dans notre curiosité de voir si de leur
côté également existe de prise de position politique, il
faut retenir qu'essentiellement, il y en a pas en dehors de quelques faits
difficilement vérifiables évoqués par certains de nos
enquêtés.
Par exemple, on avance que le Commandant de brigade de
Gendarmerie, sur demande de certains opposants au Maire, effectue des
patrouilles diurnes et nocturnes dans le fief du Maire afin de mettre à
mal son autorité. En effet, au cours de ces contrôles, c'est
souvent des proches (les électeurs) du Maire qui sont
appréhendés. Et les appels à l'intervention du Maire pour
leur libération n'a pas toujours un écho favorable au niveau de
la brigade de gendarmerie ; cette manoeuvre viserait à montrer aux
électeurs du Maire, qu'il n'est pas aussi fort qu'ils le pensent.
De même, du côté de la Recette Perception,
il n'est pas rare de voir le Receveur Percepteur outrepasser ses attributions
du fait de ses accointances avec un quelconque camp politique.
Mais tous ces faits selon l'avis des interviewés,
restent mineurs et difficilement vérifiables.
CHAPITRE3 : ANALYSE DES DONNEES
Eu égard aux résultats du terrain
présenté ci-dessus, en nous référant à la
revue de littérature, à nos connaissances personnelles et aux
différentes observations faites sur le terrain, cette partie sera
essentiellement consacrée à la confrontation des
réalités vécues et des informations recueillies avec les
hypothèses de départ en vue de les corroborer ou de les infirmer.
A cet effet, il sera plus pratique de rappeler lesdites
hypothèses :
1- La commune d'Ifangni regorge d'acteurs diversement
impliqués dans son processus de développement ;
2- La conduite du jeu politique par les acteurs n'est pas de
nature à favoriser des actions de développement
local efficaces et efficientes ;
3- Les différents groupes d'acteurs contribuent aux
actions de développement en intégrant dans le processus leurs
intérêts partisans.
Pour les analyses, nous adopterons le modèle
structuro-fonctionnaliste de Talcott PARSONS qui n'est en réalité
que la combinaison du structuralisme de Claude LEVI-STRAUSSet du
fonctionnalisme de Bronislaw MALINOWSKI.
Ainsi, dans un postulat structuro-fonctionnaliste, la commune
d'Ifangni peut être considérée comme un système
composé de plusieurs éléments (les acteurs de
développement) en interaction dynamique dans lequel chacun des
éléments joue un ou des rôle(s) spécifique(s)
[fonction] qui lui permet non seulement de compter pour le système mais
surtout d'influencer le système. Ainsi, comme le stipule Pamphile
SEBAHARA (2000), « Les processus de décentralisation et de
développement à l'échelon communal mobilisent une
série
d'acteurs qui interviennent à des degrés
divers et selon des logiques et des stratégies
propres » ; la commune est animée par
différents acteurs chacun avec ses objectifs et stratégies. Pour
ce qui concerne la gestion proprement dite de la commune, les acteurs du
premier plan sont le Maire et le conseil communal. Elus par les populations,
ces derniers ont l'obligation de définir et mettre en oeuvre, les
stratégies nécessaires pour l'amélioration des conditions
de vie de leurs mandants. Pour la cause, un (01) Maire, deux (02) adjoints au
Maire, six (06) Chefs d'Arrondissement sont responsabilisés par leurs
pairs conseillers pour mener à bien cette mission dans la commune
d'Ifangni. Sachant que la loi ne leur exige aucun « bagage
technique » pour accéder à leur fonction ;compte
tenu de la complexité de leur mission, ils sont assistés par des
agents qui représentent le bras technique du Maire. Et parlant des
agents de la mairie, les informations font état de ce qu'au cours de la
deuxième mandature leur effectif a connu de changement en
quantité et en qualité. En quantité, l'effectif des agents
de la mairie a plus que triplé (un taux d'accroissement de 330,76%) et
en qualité, de zéro (0) cadre de catégorie A, on est
passé à cinq (05) et d'un seul de catégorie B, on est
passé à neuf (09) [voir tableau 4].
De même d'autres acteurs devant accompagner les
élus locaux dans leur mission, sont également présents. Le
gouvernement à travers quatorze (14) services déconcentrés
[voir tableau 5], la société civile représentée par
onze (11) Organisations Non Gouvernementales locales [voir tableau 6] et huit
(08) Partenaires Techniques Financiers [voir tableau 7].
A la vue donc des résultats ci-dessus, nous pouvons
dire que la première hypothèse intitulée : La commune
d'Ifangni regorge des principaux acteurs indispensables pour son processus de
développement est corroborée ; les élus pour
définir et mettre en oeuvre la politique de développement, les
agents de la mairie pour les accompagner techniquement, les services
déconcentrés pour l'appui conseil, les Organisations de la
Société Civile pour la veille citoyenne et les Partenaires
Techniques et Financiers pour l'appui institutionnel, organisationnel et
autres.
Mais ces différents acteurs jouent-ils effectivement
leur(s) rôle(s) ?
En effet, dans un système comportant plusieurs
éléments interdépendants, le dysfonctionnement au niveau
d'un seul élément peut de manière irrévocable
affecter les résultats de tout le système. Dans le cas
d'espèce, le système considéré est la commune
d'Ifangni et le principal élément du système reste le
conseil communal avec à sa tête le Maire. Le bon fonctionnement du
système est alors fortement dépendant de la bonne marche des
rapports au niveau du conseil communal. Cette bonne marche à son tour
est intimement liée à certains facteurs tels la
disponibilité des acteurs, leur aptitude et attitude, la pertinence dans
la prise de décision, l'objectivité....etc. Mais les
résultats de terrain laissent un peu perplexe lorsque 81,03% des
enquêtés pensent que les élus communaux ne sont pas
disponibles (tableau 9) pour servir la cause de l'amélioration de leur
condition de vie. Seulement 47,05% des conseillers vivent en permanence dans la
commune (tableau 10). Le Maire, depuis le début de son mandat
jusqu'à la période du déroulement de cette recherche,
n'aurait passé que deux nuits dans la commune. Ces informations laissent
croire que la gestion de la commune, la participation à
l'émergence de nouvelles pratiques devant conduire au
développement est une priorité de second rang et ne les occupent
pas en plein temps. Alors que le poste de conseiller communal, de par ses
attributions, ne devrait pas être juste une fonction de
représentativité limitée seulement au vote au cours des
sessions de conseil communal. On se demande comment un conseiller qui ne vit
pas dans une commune pourrait apprécier de manière
conséquente les tenants et aboutissants des positions qu'il adopte en
session. Un rapport du Programme des Nations Unies pour le
Développement, (PNUD : 2001) estime que: « la
principale contrainte du développement est La mauvaise
compréhension de lapolitique de décentralisation par une frange
importante des acteurs, notammentles exécutifs locaux ». Alors
Que peut-on attendre d'un élu qui nesait pas pourquoi il est élu
?
En dehors de la disponibilité, il existe un autre
facteur pas le moindre, celui de l'inefficacité des actions
pensées et menées dans la commune d'Ifangni ce qui pose le
problème du niveau intellectuel des conseillers. Certes, nous n'avons
pas pu avoir les détails des diplômes académiques de chacun
des conseillers, mais à travers leur profession (tableau 12), nous
entrevoyons ce qui peut être leur bagage intellectuel. On apprend
même que pour la première mandature, il y avait de conseiller qui
ne savait ni lire ni écrire. S'il est convenu que dans tout
système démocratique, le peuple choisi librement son dirigeant,
il n'en demeure pas moins que tout dirigeant a une mission pas la moindre,
pour laquelle certaines aptitudes et attitudes sont nécessaires. On est
tenté ici de dire que le choix démocratique ne permet pas
toujours au peuple de faire le bon choix. C'est également ce sur quoi
Pamphile SEBAHARA (2000) veut tirer notre attention, lorsqu'il
déclare : « Certes, on peut, sur le terrain de la
démocratie pure défendre l'idée du choix libre des
citoyensélecteurs. Mais le souci d'efficacité et de performance,
indissociable de la bonnegouvernance, commande l'encadrement et la
rationalisation de cette démocratiedans l'intérêt de ces
mêmes citoyens. La démocratie doit s'adapter au réel et
lecontexte de sous-développement appelle l'utilisationd'expertises
avérées capables de relancer la mobilisation des populations pour
undéveloppement local résolument tourné vers le
progrès palpable ». Il ajoute : « Le
sens de la mission de l'élu n'est pas toujours bien compris. Or, c'est
l'interprétationpar l'élu du sens et de la portée de sa
mission qui fonde son état d'esprittout au long de son mandat. Qu'est-ce
qui motive le candidat à l'élection locale ?A quoi cherche-t-il
à accéder ? Qu'est-ce qui expliquent les batailles
électorales localessouvent farouches et impitoyables, occasionnant
parfois des coups et blessureset déchirant des familles ? Le
développement local est une oeuvre citoyenne. C'est cette promptitude
à servir la communauté qui maintient la mobilisation intacte
même lorsque les moyens d'action font défaut. Malheureusement, on
observe dans ce domaine une absence de synergie des élus et le manque
d'esprit d'initiative ».
Ainsi, on constate que la qualité de l'homme, les
valeurs intrinsèques de l'élu, sa capacité à
impacter positivement la condition de vie de ses électeurs comptent pour
très peu dans le choix même des candidats ; il faut choisir
l'homme qui peut faire gagner.
En face de ce tableau, on serait tenté de se demander
qui va alors assurer pour les communes et Ifangni en particulier la route vers
le développement. Les agents de la mairie qui font office de techniciens
du développement local devront être les premiers acteurs pour
travailler à sauver les meubles. Mais le processus de recrutement de ces
agents et l'ambiance socioprofessionnelle autour d'eux ne sont pas de
natureà leur permettre d'impacter positivement le développement
de la commune. Un agent de la mairie reconnait que ce n'est seulement qu'en
2012 que la mairie a commencé par se conformer en matière de
recrutement d'agents ; cet aveu est très évocateur ;
même si après 2012, certains acteurs soutiennent que le
clientélisme et le trafic d'influence ont continué à
régner. En plus de ce que l'effectif des agents à la mairie a
plus que triplé au cours du second mandat (tableau 4), et que le besoin
d'agents s'est brusquement accru en 2013, avec une quinzaine d'agents
recrutés spécialement cette année (le mandat des Maires
s'achevaient en 2013 n'eut été le prolongement voté par
les députés), la productivité de ces agents est largement
en deçà des attentes des populations. Certes, on a pu avoir les
chiffres par rapport à l'évolution du budget au niveau du service
des Affaires financières, mais tous lesenquêtés s'accordent
et sont unanimes sur le fait que le budget de la mairie n'accroît pas et
aurait même connu une baisse pour l'exercice 2014.
Ce résultat pourrait être également
dûau principal redéploiement effectué à la mairie
(tableau 16). Sur dix (10) chefs de service, six (06) sont de nouveaux recrus
sans expérience. En effet, lorsqu'un titulaire de licence est
défait du poste de chef de service et nommé secrétaire
d'arrondissement, un nouveau recru titulaire d'un Brevet de Technicien
Supérieur (BTS) sans expérience professionnelle remplace un
titulaire de Licence avec 5 ans d'expérience au poste ; qu'un
nouveau recru, titulaire de Licence en Comptabilité remplace un
titulaire de Maîtrise (7 ans d'expérience) en aménagement
du territoire, on pourrait penser que ce n'est pas forcément la
compétence, le savoir-faire qui est recherché au niveau des
agents. Donc il n'y a aucune surprise, quand 71,08% de nos
enquêtés (tableau 17) déclarent que les agents de la mairie
ne sont pas efficaces et que 77,33% (tableau 18) trouvent que c'est la
politique qui est la principale raison de cette inefficacité.
Dans l'Etude de la commune de Réo au Burkina, Mahamadou
DIAWARA (2000)aboutità cette conclusion pour laquelle Ifangni ne fait
non plus exception :
« à Réo, on peut diagnostiquer une
situation de surpolitisation dominée par l'usage systématique par
les politiciens des institutions, des ressources matérielles et
symboliques locales pour alimenter leurs stratégies d'accession et de
maintien au pouvoir..... Les institutions elles-mêmes atteignent rarement
un degré raisonnable de fonctionnalité car leurs gestionnaires
sont choisis en fonction de critères d'allégeance et non pas sur
leur capacité techniques ».
A partir de cette conclusion on peut dire sans tomber dans
aucun piège de jugement que les constats de Mahamadou DIAWARA sont ici
valables.Les politiciens sont donc prêts à utiliser les ressources
matérielles et symboliques locales pour alimenter leurs
stratégies et les institutions (les services et le conseil) n'atteignent
jamais un niveau raisonnable de fonctionnalité car leurs gestionnaires
(les agents de mairie et les élus) sont choisis non pas sur leur
capacité technique mais sur des critères d'allégeance,
leur position partisane.
Dans cette situation, les gardiens de temple devraient
être à priori les acteurs de la société civile qui
sont supposés être impartiaux. Mais dans la commune d'Ifangni, la
société civile, par ironie, est qualifiée de
société civilo-politique. 83,78% des enquêtés
(tableau 19) trouvent que les acteurs de la société civile ne
sont pas crédibles et 97,30% de ceux-ci pensent que c'est à cause
de la politique. Et pour illustrer cette position, bon nombre
d'enquêtés citent le cas du Président du cadre de
concertation de la société civile qui est le représentant
communal de l'Alliance pour un Bénin Triomphant (ABT), la cellule
communale du Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP) dont
le Président est un baron du Parti du Renouveau Démocratique
(PRD) et celui du responsable de la Cellule de Participation Citoyenne qui lui
a été au cours des élections de 2008, candidat sur une
liste concurrente à celle du Maire (le MADEP).
Ainsi, notre deuxième hypothèse concernant la
qualité des acteurs est aussi confirmée car, on voit clairement
que dans un système dans lequel les acteurs n'arrivent pas à
respecter les contraintes liées à leur rôle, l'atteinte des
objectifs pourrait être hypothéquée et le fonctionnement du
système mis à rude épreuve.
La troisième hypothèse qui aborde la prise en
compte de manière prioritaire par les acteurs de leurs
intérêts personnelsdans la gestion des affaires de la commune,est
confirmée à travers les faits mis en exergue. En effet, tous les
dysfonctionnements mis en cause à divers niveau de la gestion de la
commune n'existeraient si ce n'est pour satisfaire des intérêts
inavoués.
Ainsi donc, les informations recueillies font état de
ce que les élus ne se préoccupent prioritairement que de comment
faire pour conserver ou conquérir le pouvoir; Mahamadou DIAWARA
(2009) : « les autorités locales, même si
elles s'en défendent, sont paralysées par les contestations
auxquelles elles doivent constamment faire face. Habitées par la hantise
des coups que peuvent leur porter à tout moment leurs adversaires, elles
semblent plus occupées à surveiller ces derniers et à
déjouer d'éventuelles manoeuvres qu'à agir dans
l'intérêt général » ; les agents
de la mairie ne jurent que par leur appartenance à tel ou tel autre
parti et les acteurs de la société civile par leur
incapacité à faire l'effort d'impartialité indispensable
pour bien jouer leur rôle de sentinelles du temple.
CONCLUSION
Au terme de cette recherche dont l'objectif est de mettre en
exergue les effets induits des jeux politiques sur le développement
local dans la commune d'Ifangni, il se révèle que la
complexité et l'impact des faits mis en exergue sont des
phénomènes sociaux à dimensions variables.
L'approche structuraliste de l'«objet »
d'étude a permis de faire un point exhaustif des principaux acteurs
présents dans le développement local de la commune d'Ifangni de
même que leur domaine d'intervention. Ainsi, avions-nous distingué
essentiellement six types d'acteurs à savoir : les élus, les
agents des collectivités locales, le gouvernement, les Organisations de
la Société Civile, les Partenaires Techniques et Financiers et
l'ensemble de la population avec ses différentes couches sociales.
Les relations entre ces différents acteurs
obéissent à un dynamisme qui les rendent systémiques de
manière que les prises de position, les faits et gestes de l'un
quelconque des acteurs produisent des répercutions sur les autres
acteurs et sur le développement de la commune. Ainsi, aucun de ces
acteurs n'évolue de manière isolée.
Par ailleurs, l'approche fonctionnaliste a amené
à rechercher le rôle de chacun des acteurs dans le système
de même que la façon dont ce rôle est joué. Les
résultats obtenus ont permis de se rendre compte qu'en plus de leur
fonction de définition et de mise en oeuvre des politiques de
développement dans la commune, les élus à travers le
Maire, sont les coordonnateurs de toutes les actions de développement
dans la commune. Les agents des collectivités les accompagnent dans la
mise en oeuvre desdites politiques ; le gouvernement appuie et assure
certaines fonctions pour lesquelles la mairie n'a pas compétence ou n'a
pas les moyens d'assurer ; les Organisations de la Société
Civile veillent au grain et attirent l'attention des autorités sur
d'éventuels dérapages ; les Partenaires Techniques et
Financiers à travers les programmes et projets concourent de
manière ponctuelle à l'amélioration de vie des populations
qui elles, contribuent et bénéficient des fruits des efforts de
tous les autres acteurs. D'ailleurs, c'est au nom des populations que tous les
autres acteurs jouent leur rôle.
Mais les résultats obtenus montrent que la plupart des
acteurs assuremal leur fonction. En effet, les politiciens dans leur lutte pour
la conservation oula conquête du pouvoir ont réussi à
embarquerla plupart les autres acteurs qui, sous un effet d'entrainement, ont
arrimé toutes leurs stratégies à cette cause. Ainsi, en
dehors des services déconcentrés et des Partenaires Techniques et
Financiers qui sont relativement épargnés, tous les autres
acteurs se sont rangés dans l'un des deux camps : le camp de ceux
qui veulent conserver le pouvoir et celui de ceux qui souhaitent le
conquérir. Il est donc observé dans cette commune une
bipolarisation de la gestion de la commune avec deux camps qui n'agissent que
pour l'atteinte de l'objectif de conserver ou de conquérir le
pouvoir.
Le développement local, dans les conditions
observées sur le terrain, est relégué au second rang au
détriment des jeux et calculs concourant à la satisfaction des
besoins personnels des acteurs.
En somme, dans la commune d'Ifangni les considérations
politiques relatives à la conquête ou à la conservation du
pouvoir ont pris le pas sur l'engagement des acteurs pour un
développement réel et inclusif de la commune.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1- ALLISOUTIN Rosnet Ludovic, 2008, Les défis du
développement local au Sénégal, Saint Paul, Dakar,
153 pages.
2- BAKARY Tessy, 2004, Citoyenneté et gouvernance dans
les démocraties émergentes de l'Afrique Sub-Saharienne,
IDRC, Gouvernance, 18 pages.
3- BIERSCHENK Thomas et OLIVIER DE SARDAN Jean Pierre, 1998,
Les pouvoirs au village : le Bénin rural entre
démocratisation et décentralisation, Paris, Karthala, 296
pages
4- BOURDIEU Pierre, 1976, Les modes de
domination, n° 8-9, 178 pages
5- DIAO Samba, 2000, Décentralisation et
développement local. Participation populaire au développement
local : cas de conseil communal de Saint-Louis, mémoire
de maîtrise, université Gaston Berger de Saint Louis ;
Sénégal, 2003-2004. 149 pages.
6- DIAWARA Mahamadou, 2009 Dynamiques locales
et gouvernance politique dans la commune de Réo, Etude Récit
n°27, Ouagadougou, Laboratoire Citoyenneté, 33pages.
7- Direction Départementale de la Prospective et du
Développement de l'Ouémé et du Plateau, 2012,
Répertoire des partenaires au développement des
départements de l'Ouémé et du Plateau,
Deuxième édition
8- GRAWITZ Madeleine, 2004, Lexique des Sciences
Sociales, DALLOZ, 8ème Edition, 421pages.
9- Guy Constant EHOUMI, 2011, la presse du jour,
No403 du 11 Juillet 2011.
10- JACOB Jean-Pierre et alii, 2009, L'action
publique dans la commune de Réo, surpolitisation et sur-personnalisation
des institutions locales, Etude Récit n°26, Ouagadougou,
Laboratoire Citoyenneté, 51pages
11- KOULOUDJI Daniel, 2008, La problématique de la
gouvernance locale dans la région de l'est-Cameroun: une analyse de la
perception du maire par les populations de la ville de Bertoua,
Mémoire de Master, Université ISSM de Yaoundé,
2007-2008,153 pages.
12- Mairie d'Ifangni, 2011, Plan de Développement
Communal 2011-2015.
13- OLIVIER DE SARDAN Jean Pierre, 2007 Pouvoirs locaux,
gouvernance et décentralisation en Afrique, communication
retranscrite aux journées Tam Dao 2007.
14- OSMONT Anick, 2002, Les villes, la gouvernance, la
démocratie locale, UNESCO, 26 pages.
15- SEBAHARA Pamphile, 2009, Acteurs et enjeux de la
décentralisation et du développement local :
Expériences d'une commune du Burkina Faso, 27 pages
ANNEXES
Grille d'observation
N°
|
Rubriques d'observation
|
1
|
Observer qui ?
|
Les élus communaux et locaux de la commune
d'Ifangni
Les agents de la mairie
D'autres acteurs d'ONG, d'associations de
développement et autres groupes organisés
Les responsables des services déconcentrés
de la commune...etc.
|
2
|
Observer quoi ?
|
Leur processus de prise de décisions
Leurs discours
Les motivations de leurs actions
La perception des actions des autorités locales
|
3
|
Observer où ?
|
Dans la commune d'Ifangni
|
4
|
Observer quand ?
|
Durant les travaux de terrain pour la rédaction de mon
mémoire de maîtrise
|
5
|
Observer pourquoi ?
|
Pour identifier les facteurs et les conséquences
de la surpolitisation sur le développement de la
commune d'Ifangni
|
6
|
Observer comment ?
|
De manière directe et participante
|
7
|
Observer pour qui ?
|
Pour le Département Socio-Anthropologie de la
FLASH de l'Université d'Abomey Calavi
|
8
|
Observer par qui ?
|
Par moi ; étudiant en année de
maîtrise en
socio-anthropologie
|
9
|
Observer pour
quel(s) résultat(s)
|
Comprendre les facteurs et énumérer
quelques conséquences de la surpolitisation
sur le développement de la commune d'Ifangni
|
GUIDE D'ENTRETIEN
IDENTIFICATION(facultatif)
Nom et
prénoms :.................................................................
Age :..........................
Sexe : Masculin Féminin
Qualité :...........................
QUESTIONS
A. Fonctionnement du conseil
communal
1- Comment appréciez-vous l'ambiance de travail au sein
du conseil communal ?
2- Pensez-vous que les débats au cours des sessions de
conseil communal mettent plus d'accent sur le développement de la
commune ?
3- Par quels processus les décisions sont
prises au sein du conseil communal?
4- Avez-vous connaissance de conflits d'intérêts
au sein du conseil communal ?
5- Pensez-vous que les décisions du conseil sont
respectées par l'organe exécutif c'est-à-dire le
Maire ? sinon, donnez des exemples des décisions prises et qui
n'ont pas été respectées par le Maire.
6- Existe-t-il selon vous des actions posées par le
Maire qui n'auraient pas été autorisées par le conseil
communal ?
7- Pensez-vous que tous les conseillers sont disponibles et
participent effectivement aux activités du conseil communal ?
B. Fonctionnement de la mairie
1- Par quels processus les décisions sont prises au
sein de la mairie ?
2- Comment les recrutements sont organisés à la
mairie ?
3- Quelle(s) appréciation(s) faites-vous du
fonctionnement de la mairie ?
4- Quelle(s) appréciation(s) faites-vous de
l'élaboration et de la mise en oeuvre du communal ?
5- Quelle(s) appréciation(s) faites-vous de la mise en
oeuvre du Plan de Développement Communal (PDC) ?
6- Pensez-vous qu'au niveau de la mairie le respect de la
hiérarchie et de la procédure administrative est effectif ?
Sinon pourquoi ?
7- Que pouvez-vous dire de la productivité des agents
de la mairie ?
C. A propos de la politisation
1- Pensez-vous que les conseillers sont plus attachés
à la politique qu'au développement de la commune ? Si oui,
pourquoi ?
2- Avez-vous des exemples des initiatives qui auraient
échoué pour cause de politisation dans votre commune ?
3- Quelles appréciations faites-vous de la
participation citoyenne dans les actions de développement de la
commune ?
4- Pour la construction d'infrastructure sociocommunautaire,
comment le choix des lieux d'accueil est fait ?
5- Pensez-vous que les réalisations de la mairie sont
pertinentes et entrent vraiment dans le processus de développement de
la commune ?
6- Avez-vous connaissance des exemples de décisions
prises par les autorités qui sont des décisions politiques au
détriment du développement.
7- Si vous devez parler de l'influence de la politique sur la
prise de décisions dans la commune, que diriez-vous ?
8- Pour vous, quelle a été la plus grande
réussite pour ce mandat finissant ?
Et quel a été le plus grand échec ?
Liste des conseillers communaux de la
2ème mandature dans la commune d'Ifangni
N°
|
Nom et Prénoms
|
Sexe
|
Fonction
|
Arrondissement
de provenance
|
Liste
Présentée
aux élections
|
1
|
FAFOUMI Raymond
|
M
|
Maire
|
Ifangni
|
FCBE
|
2
|
MICHODJEHOUN
Félix
|
M
|
1er Adjoint
|
Ko Koumolou
|
MADEP
|
3
|
AHISSOU
Nouhoumon
|
M
|
2è Adjoint
|
Daagbé
|
FCBE
|
4
|
ATCHAMBI Patrice
|
M
|
CA
|
Ifangni
|
FCBE
|
5
|
SOGNIGBE Jean
|
M
|
CA
|
Lagbè
|
FCBE
|
6
|
DOTONOU Jules
|
M
|
CA
|
Banigbé
|
MADEP
|
7
|
TOLEKE Sètondji
|
M
|
CA
|
Ko Koumolou
|
MADEP
|
8
|
HOUNGUE Kévin
|
M
|
CA
|
Tchaada
|
MADEP
|
9
|
BANKOLE Pierre
|
M
|
CA
|
Daagbé
|
FCBE
|
10
|
AKLE Laurent
|
M
|
CC
|
Tchaada
|
FCBE
|
11
|
LANKPODJIVI Victor
|
M
|
CC
|
Banigbé
|
FCBE
|
12
|
DJOSSOU Yves
|
M
|
CC
|
Banigbé
|
MADEP
|
13
|
DOSSA Grégoire
|
M
|
CC
|
Banigbé
|
MADEP
|
14
|
FALOLA Maroufath
|
F
|
CC
|
Lagbè
|
FCBE
|
15
|
AKPATA Joseph
|
M
|
CC
(Maire sorti)
|
Ifangni
|
MADEP
|
16
|
HOUETO Victorin
|
M
|
CC
|
Ifangni
|
FCBE
|
17
|
ATCHADJOU Ignace
|
M
|
CC
|
Ifangni
|
FCBE
|
TABLE DES MATIERES
Dédicace
...................................................................................
3
Remerciement
.............................................................................
4
Résumé
...................................................................................
10
INTRODUCTION
....................................................................... 11
1ère partie : fondements
théoriques et considérations méthodologiques
CHAPITRE 1 : Fondements
théoriques.
Problématique
............................................................................
14
Hypothèses de recherche
............................................................... 16
Objectif général
..........................................................................
16
Objectifs spécifiques
..................................................................... 16
Clarification conceptuelle
............................................................... 17
Revue documentaire
.....................................................................19
Justification du choix du sujet
......................................................... 22Délimitation
thématique
................................................................ 23
CHAPITRE 2 : Considérations
Méthodologiques
Nature de l'étude
........................................................................ 24
Echantillon
................................................................................
24
Technique et outils de collecte de données
.......................................... 25
CHAPITRE 3 : Présentation de la
commune.
Situation
géographique...................................................................27
Historique de la commune
............................................................ 28
Cadre physique
......................................................................... 29
Milieu humain
...........................................................................
30
2ème partie : Présentation
des résultats de terrain et analyse des données
CHAPITRE 1: les acteurs de
développement
Conseil communal
....................................................................... 35
Agents des collectivités locales
........................................................ 37
Gouvernement
..........................................................................
38
Services déconcentrés
.................................................................. 39
Organisations de la Société Civile
.................................................... 41
Partenaires Techniques Financiers
.................................................... 43
CHAPITRE 2: les logiques des acteurs dans
la commune
Disponibilité des conseillers communaux
............................................45
Acquisition par la mairie d'un domaine de cinq hectares
.......................... 52
Acquisition d'un hôtel
.................................................................. 52
Les voyages très peu fructueux
....................................................... 52
Choix de l'emplacement pour la construction des nouveaux bureaux
........... 56
Politisation dans la mobilisation des ressources de la mairie
..................... 58
Recrutement, gestion des agents et relation professionnelle
à couleur politique59
Organisation de la Société Civile en manque de
crédibilité ....................... 65
CONCLUSION
..........................................................................
80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
........................................... 82
* 1 Jusqu'au moment où
nous déposons notre travail, les résultats du RGPH4
n'étaient pas encore disponibles
|