CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Le sol est un complexe dynamique caractérisé par
une atmosphère interne, une économie de l'eau
particulière, une flore et une faune déterminée, des
éléments minéraux (Duchaufour, 1960). Selon la
procédure d'amodiation, la demande d'une zone de chasse est
adressée au Président du Conseil Régional. Par les soins
de ce dernier, la demande est transmise :
? au conseil rural ou aux conseils ruraux pour avis sous forme
de délibération approuvée par le représentant de
l'Etat, en l'occurrence le Sous-Préfet ou les Sous -Préfets selon
que la zone sollicitée se trouve dans une ou plusieurs
communautés rurales ;
? au service des Eaux et Forêts pour avis technique.
La décision qui découle de l'examen de la
demande est prise par le Président du Conseil Régional. Au cas
où la décision prise autorise l'amodiation de la zone
sollicitée, celle-ci est soumise à l'approbation du
Représentant de l'Etat, autrement le gouverneur.
Sur la base de ce dossier favorablement instruit, un cahier de
charges est négocié entre le requérant et le Directeur des
Eaux, Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols.
En cas d'accord entre les deux parties, le cahier des charges est
soumis à l'approbation du Ministre chargé des Eaux et
Forêts. Dans les zones amodiées, un quota d'abattage de diverses
espèces animales est attribué chaque saison
cynégétique aux chasseurs. Des taxes sont perçues en
fonction de la superficie allouée, du nombre de phacochères
abattus durant la période de chasse et du nombre de permis de chasse.
Les taxes d'amodiation et les licences issues de la chasse sont
reversées intégralement à l'Etat. Ce qui confère
à ces zones un grand intérêt économique pour l'Etat,
les populations riveraines, l'amodiataire et le guide de chasse. Il existe
différents types de chasse en fonction des acteurs impliqués, des
animaux recherchés, des méthodes utilisées et des produits
récoltés (Wikipédia, l'encyclopédie libre, Avril
2007). Tableau 1: Différents types de chasse
Type de chasse Acteur Produits récoltés
Chasse de subsistance (chasse coutumière)
|
Populations autochtones
|
Venaison et divers sous-produits pour la commercialisation
|
Chasse commerciale Etrangers Venaison et divers sous-produits
pour la commercialisation
Chasse erratique Populations mobiles Produits à forte
valeur ajoutée
(braconnage) et/ou étrangers (corne, peau, plume) et
venaison
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Chasse sportive (touristique) Touristes Trophées et
venaison
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Nul ne peut se livrer à aucun mode de chasse s'il n'est
détenteur d'un permis délivré par une autorité
compétente (code de la chasse, art. L. 1). Elle s'effectue à
travers la chasse banale, la chasse en ZIC et celle amodiée. Il existe
Sept (07) catégories de permis : le permis sportif de petite chasse, le
permis de petite chasse coutumier, le permis sportif de grande chasse, le
permis spécial de chasse au gibier d'eau, le permis de capture
commerciale, le permis d'oisellerie et le permis scientifique de chasse et de
capture (art. D 1 du code de la chasse). La population des villages voisins de
la zone est estimée à trente-deux mille trois cent seize (32316)
habitants et la zone est pauvre en infrastructures socio-économiques
:
- 74% des villages ne disposent pas d'écoles ;
- Tous les villages disposent de l'eau de la SDE et utilisent en
même temps l'eau de puits ;
- Les trois (03) communes ne comptent que cinq (05) postes de
santé ;
- 91% des villages ne disposent pas d'électricité
;
- Les moyens de transport sont constitués essentiellement
de charrettes, des véhicules
horaires et de motos avec des pistes de production en
latérite.
Les activités les plus importantes menées dans
la zone sont l'agriculture sous pluie, l'élevage qui reste toujours de
type extensif et traditionnel avec un cheptel composé de bovins,
caprins, ovins, asins, équins et volailles, le commerce et
l'exploitation clandestine des produits forestiers. L'activité
forestière constitue une source de revenus non négligeable pour
les populations, surtout, en ce qui concerne le bois de chauffe (combretacae),
le bois d'oeuvre et la cueillette des produits forestiers (Rapport SEF,
2016).
Tableau 2: Situation des pièces abattues
dans la zone amodiée de Alpha Modio BA
ESPECE
|
2011-2012 REALI
|
%
|
2013-2014 REALI
|
%
|
2014-2015 REALI
|
%
|
Francolin
|
151
|
71,9
|
232
|
46,03
|
781
|
23,84
|
Pintade
|
90
|
85,7
|
103
|
40,87
|
354
|
21,61
|
Lièvre
|
06
|
8,57
|
07
|
4,17
|
76
|
6,96
|
Phacochère
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Autre
|
31
|
9,84
|
1106
|
146,3
|
4082
|
83,07
|
Péres et al. (2002) ; BCTF (2004) ; Wilkie, Bennett et al.
(2011) ont tous noté un certain nombre de points, en matière
économique et sociale :
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- La viande de chasse, en région forestière, est
une source de protéine indispensable pour les ruraux. Par contre, en
ville, elle est souvent présentée comme une nourriture de luxe
réservée aux familles aisées ;
- Les sources de protéines alternatives à la
venaison sont rares en région forestière pour des raisons
sanitaires (maladie du sommeil chez les bovins, diverses pathologies dans le
petit élevage) ;
- Ce commerce entretient un réseau serré de
relations entre ruraux et urbains, chasseurs, commerçants, transporteurs
et consommateurs ;
Péres et al. (2002) ; Currie et al. (2003)
considèrent qu'une récolte de venaison n'est pas soutenable
lorsque l'extraction est supérieure à 20% de la production
naturelle.
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L'exploitation de la faune produit aussi des effets induits
qui touchent principalement à l'essor du tourisme en
général (augmentation des lieux d'accueil, dépenses autres
que celle destinées à la chasse, etc.), au commerce de
l'armurerie, au développement des entreprises de location de voitures,
à la fiscalité, à la création d'emplois, surtout en
milieu rural, etc. (Stratégie Nationale de Gestion de la Faune, 1999).
Cependant, L'équipe a débuté les recherches avec le
principe que les zones amodiées devraient contribuer au
développement économique et social des communes situées
dans la zone amodiée ou dans leurs zones périphériques, et
que les populations pourraient, peut-être, participer pleinement à
la gestion des espaces et des revenus liés à l'activité de
la chasse amodiée (Rapport sur les zones Amodiées, 2003). Dans la
nature, la distribution des animaux est liée à la
répartition des points d'eau, du pâturage, des activités
anthropiques, des relations intra et inter spécifiques. La plupart des
animaux sont actifs du matin jusqu'aux environs de dix (10) heures au coucher
du soleil. Le reste du temps, ils se retirent dans les fourrées, les
hautes herbes, ou sous les grands arbres pour se protéger de
l'insolation et pour ruminer. Leur visibilité devient alors plus
difficile (Brunet, 1993). La pratique de la chasse sportive en Afrique
sub-saharienne ne concourt pas à la conservation de la diversité
biologique. Au contraire, elle pose un problème environnemental, voire
constitue une menace pour les espèces animales et l'environnement
(Bennett et Robinson, 2000). En théorie, ceux-ci devraient être
attribués après inventaire des différentes ZIC, ainsi que
dans les zones amodiées. Mais ceci ne s'applique pas toujours du fait
des grandes superficies, le manque de moyens et de volonté de la part de
l'amodiataire. Pourtant les revenus de la chasse sont importants mais il n'y a
pas assez de réinvestissements dans la protection des zones
amodiées, dans la mise en application des règles, et surtout dans
la mise en application des mesures de conservation. L'administration
procède donc par « gestion adaptative » (Chardonnet, 1995
bis), qui consiste à déterminer les prélèvements en
fonction des évolutions des paramètres tels : la superficie
des
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ZIC, le suivi de la qualité des trophées, le
suivi du taux de réussite dans les ZIC et surtout, l'analyse de l'effort
de chasse et du taux de recouvrement des quotas. L'estimation des quotas
d'exploitation théorique de certaines espèces fauniques,
basée sur la méthode de Martin et Thomas (1991) pourrait
également contribuer à l'élaboration des quotas annuels de
chasse. Mais celle-ci nécessite également une estimation des
différentes populations (données indisponibles pour plusieurs
espèces).
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CHAPITRE II : PRESENTATION DU SITE, MATERIEL ET
METHODES
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2.1. Présentation du site
2.1.1. Situation géographique et administrative
La zone amodiée de Alpha Modio BA est située
dans le bassin arachidier, dans le département de Nioro du Rip entre les
latitudes 13°46'33» Sud ; 13°53'24» Nord et les longitudes
15°38'37» Sud ; 15°53'19» Nord. Elle est limitée
à l'Est par les communes de Thiaré et de Mabo, à l'Ouest
par les communes de Prokhane, de Taïba Niassène et de Gainte Kaye,
au Nord par les communes de Keur Baka et de Thiaré et au Sud par les
communes de Kayemor et de Médina sabakh. Elle couvre une superficie de
25000 hectares (ha), est constituée de trois (03) communes qui
regroupent 132 villages dont les 85 villages sont dans la zone amodiée
(la commune de Paoskoto 47 villages, la commune de Dabaly 22 villages et la
commune de Darou Salam 63 villages) (source : PLD, 2015 de chaque commune). La
répartition des villages dans la zone amodiée de Alpha Modio BA
est la suivante :
1' 74,11% sont dans la commune de Darou Salam ;
1' 21,17% sont dans la commune de Paoskoto ;
1' Et seulement 4,70% sont dans la commune de Dabaly.
La zone amodiée comprend un hébergement pour les
visiteurs, des terrains de foot, de pétanque, de jacuzzi et de
ball-trap, une piscine, une salle de massage, un bar et une salle de
réunion. Ce centre d'accueil est fonctionnel et bien entretenu. La
population des 85 villages est de 32316 habitants (commune Paoskoto, commune
Dabaly et commune Darou Salam, 2015). Elle est majoritairement ouolofs et dans
une moindre mesure halpulaars suivis des sérères et les diolas.
La seule religion dans cette zone est la religion musulmane et on y retrouve
deux confréries notamment les tidianes et les mourides. Les
activités économiques menées par ces populations sont
respectivement l'agriculture, l'élevage, le commerce et la chasse
touristique. L'organisation de l'espace au niveau de la zone amodiée est
la suivante :
Tableau 3: Occupation du sol
OCCUPATION DU SOL
Habitation Jachère
Plantation Relique Forêt Galerie Relique Forêt
Galerie très dégradée
SUPERFICIE (ha)
|
POURCENTATION (%)
|
550
|
2,2
|
657
|
2,628
|
19
|
0,076
|
395
|
1,58
|
48
|
0,192
|
PRESENTATION DU SITE, MATERIEL ET METHODE
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|
MEMOIRE SIDY GADIO
|
Savane arbustive
|
492
|
Sol nu
|
17
|
Vallée
|
51
|
Verger
|
46
|
Zone agricole
|
22725
|
2016
1,968 0,068 0,204 0,184 90,9
Source (Fall, 2016)
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Figure 1: Carte d'occupation du sol
(Fall, 2016)
|