3.2.2. Sur le plan écologique
Flore
La zone amodiée est située dans le bassin
arachidier où la population dépend largement de l'agriculture.
Depuis 1840, date de la première expédition d'arachides
(Arachis hypogea) en direction de la France,
jusqu'à nos jours, la couverture arborée avait
régressé dans le département de Nioro du Rip et qu'elle
avait même parfois disparu dans certaines partie de la zone
amodiée. La totalité des sols « Diors »a
été défrichée pour la culture d'arachide. Le
pseudo-climax à Combretum glutinosum,
piqueté çà et là d'Anogeissus
leiocarpus, de Cordyla pinnata et
d'Adansonia digitata qui caractérisait la
formation végétale a partout disparu. Seules quelques plages de
sols hydro-morphes et/ou latéritiques incultivables portent encore une
strate d'Acacia seyal souvent surexploitée car
elle constitue l'unique source de combustible pour la population des villages
riverains.
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a
b
c
Photo 12: Recherche de combustible
(Gadio, 2016) : a) Acacia seyal ; b) Combretum glutinosum ;
c) bouse de vache
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Les mauvaises pratiques culturales qui consistent à
déboiser le terrain, l'exploitent intensément sans aucune
amélioration foncière et l'abandonner après
épuisement. Elles ne laissant subsister qu'une maigre
végétation buissonnante de Combretum glutinosum
et de Piliostigma reticulatum, parfois
même d'Icacina senegalensis (bäkanas),
terme ultime de la dégradation du sol. Par contre dans les autres
villages, certaines espèces forestières utilisables par leurs
fruits comme Cordyla pinnata, Parkia
biglobosa et Tamarindus indica, ou par
leur fourrage, tel Celtis integrifolia (mbul), ont
été maintenues au moment du défrichement si bien que la
zone conserve un aspect boisé, malgré les cultures. Les revenus
de la chasse sont importants mais il n'y a pas assez de
réinvestissements dans la protection des zones de chasse, dans la mise
en
RESULTATS ET DISCUSSIONS
![](Contribution--l-etude-des-impacts-de-la-chasse-dans-le-departement-de-Nioro-du-RIP-Cas-de-la-zo72.png)
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application des règles (inventaires), et surtout dans la
mise en application des mesures de conservation.
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a
b
Photo 13: Préparation
des champs de cultures (Gadio, 2016) : a) culture sur brûlis ; b)
débroussaillage sélectif
Faune
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Le problème essentiel de la régression de la
faune sauvage étant les défrichements agricoles, les cultures sur
brulis, les feux de brousse, la surexploitation, la sécheresse, le
retour des prédateurs mais aussi l'utilisation des produits chimiques et
des appâts empoisonnés (sons de mil mélangé avec du
tabac). On sait que pratiquement dans la nature, la distribution des animaux
est liée à la distribution des points d'eau, du pâturage,
des activités anthropiques, des relations intra et inter
spécifiques. La plupart des animaux sont actifs du matin jusqu'aux
environs de 10 heures. Le reste du temps, ils se retirent dans les
fourrées, les hautes herbes, ou sous les grands arbres pour se
protéger contre l'insolation et pour ruminer. Leur visibilité
devient alors plus difficile. Faute d'inventaires systématiques et
réguliers, le potentiel faunique dans le département de Nioro du
Rip reste peu connu. Toutefois, les résultats d'enquêtes, les
observations scientifiques et les inventaires menés en forêt
galerie, en savane et, plus particulièrement, dans les points d'eau
permettent de se faire une idée de la richesse biologique dans la zone.
Parmi les espèces les plus remarquables, on peut citer les tourterelles
16,4%, les pigeons rôniers 33,37%, les merles métalliques 12,76%,
les calaos à bec rouge 7,85% et les rats palmistes 3%. Les francolins ne
représentent que 0,76% des observations, les pintades 0,19% et 0% pour
les phacochères et les lièvres. S'agissant des différentes
formes d'utilisation de la viande de brousse, il faut noter que les traditions
ou cultures musulmanes l'interdisent (coran, Al Baqarah). En région
forestière, la viande de chasse est une source de protéines
indispensables pour les ruraux et elle est souvent présentée
comme une nourriture de luxe, réservée aux familles aisées
en ville. Au Sénégal par conte, il existe des sources de
protéines alternatives qui
RESULTATS ET DISCUSSIONS
![](Contribution--l-etude-des-impacts-de-la-chasse-dans-le-departement-de-Nioro-du-RIP-Cas-de-la-zo74.png)
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deviennent de plus en plus rares en région
forestière pour des raisons sanitaires (maladie du sommeil chez les
bovins, diverses pathologies dans les petits ruminants). On a observé
que là où les animaux sauvages ont disparu, les essences aux
graines petites et légères qui peuvent être
transportées par le vent sur de longues distances, ont supplanté
les arbres à grosses graines ou à coque dure. Cette
transformation des forêts n'a pas seulement un impact écologique,
elle pourrait avoir des conséquences économiques car beaucoup de
ces arbres sont des bois précieux et leurs fruits sont
régulièrement consommés par les populations. La
défaunation risque d'être la cause d'une nouvelle ère
d'appauvrissement spécifique des forêts.
RESULTATS ET DISCUSSIONS
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