CONCLUSION
Tout au long de ce travail, nous avons parlé des effets
de la CFI sur le SBC pour la période allant de 2006 à 2009.
Pour réaliser cette analyse, nous avons fait recours
aux méthodes historiques, hypothético-déductive et
quantitative qui ont été complétées par l'analyse
documentaire.
Pour réussir notre étude, nous avions
émis l'hypothèse selon laquelle, le SBC est indirectement
affecté en 2009, du fait qu'il est très lié à
l'économie réelle, laquelle hypothèse a été
confirmé par nos résultats d'analyse.
En effet, le corps de cette étude a comporté
trois chapitres subdivisés chacun en sections.
Concernant les généralités sur le
système financier et la CFI traitées au chapitre premier, est
divisé en deux sections dont le système financier et la crise
financière.
La première section dénommée le
système financier aborde la notion, l'évolution et justification,
les intervenants dans le système financier, le financement ainsi que la
réglementation du système financier.
La deuxième qui traite de la crise financière,
aborde deux points : notion et la CFI (causes et origines,
généralisation et transformation).
Dans le deuxième chapitre, nous avons parlé de
l'organisation et fonctionnement du système bancaire congolais.
Ce chapitre qui est divisé en trois sections, au cours
duquel nous avons vu les généralités, l'organisation ainsi
que le fonctionnement du SBC.
Enfin, le troisième chapitre, a analysé les
effets de la CFI sur le SBC. Ce chapitre est divisé en deux sections.
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national. La deuxième section traite de l'impact de la
CFI sur le SBC en analysant différents indicateurs en la
matière.
A la lecture de tout ce qui précède, nous
pouvons conclure que durant la période sous examen, soit de 2006
à 2009, les institutions financières ont été
particulièrement touchées par :
y' la dépréciation de leurs actifs financiers ;
y' la dévalorisation de leurs fonds propres
levés sur les bourses et
y' l'illiquidité de leurs bilans suite à la
crise de confiance et la difficulté à lever des capitaux
frais.
En ce qui concerne le SBC, son environnement économique
a connu deux sous-périodes :
O De 2006 à 2007 : continuité de la croissance ;
e De 2008 à 2009 : récession et crise
monétaire au bout du tunnel.
La première, va de 2006 à 2007,
caractérisé au niveau international par :
· Le dynamisme du commerce international ;
· Le niveau élevé des taux
d'intérêt et des cours du pétrole ;
· La hausse des prix des combustibles ;
Ont eu comme conséquences en RDC,
? La consolidation de la croissance avec comme sources
principales les mines, les télécommunications et le commerce de
gros et de détail ;
? La hausse de la rentabilité des banques, est
passée de 17.94 % en 2006 à 24.43 % en 2007 ;
? Le Total bilan augmente de 410 689 261 (millions de CDF) en
2006 à 628 574 261 (millions de CDF) une année après, soit
une hausse de 53 % ;
? Les dépôts augmentent de 68 % soit de 242.77
(milliards de CDF) à 407.96 (milliards de CDF) en 2007.
? Les crédits augmentent de 121.5 % soit de 166.23
(milliards de CDF) à 368.25 (milliards de CDF) en 2007.
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Durant cette période, les banques congolaises
étaient à l'abri de la crise financière pour les raisons
suivantes :
o L'existence de la surliquidité dans le SB avec un
ratio de trésorerie inférieur à la norme de 75.65 % en
2007 ;
o La non-intégration bancaire et financière
congolaise au système financier international (les banques congolaises
fonctionnent en vase clos, relativement déconnectées du
système financier mondial) ;
o Les banques sont adéquatement capitalisées,
elles utilisent des capitaux de base propre, avec un ratio de
solvabilité supérieur à la norme de 37.34 % en 2006 et
19.09 % en 2007 (capitaux non levés en bourse) ;
o Les dépôts proviennent exclusivement de
l'épargne locale et du fonds de roulement des entreprises non
liés à des actifs financiers à risque ;
o Les banques peuvent faire face au retrait massif et non
anticipé des fonds des déposants, avec un ratio de
liquidité de 95.62 % en 2006 et 90.16 % en 2007.
La seconde qui va de 2008 à 2009,
caractérisé par :
? Le passage de la CFI à la crise économique ;
? L'effondrement de la demande internationale et contraction
du commerce international ;
? L'évolution baissière des cours boursiers et
des matières premières.
En RDC, la crise économique a frappé de plein
fouet le secteur réel, impliquant,
? L'écroulement de l'activité dans le secteur
minier avec comme conséquence le ralentissement notable de la croissance
(récession) ;
? Baisse des exportations (minières,
pétrolières et forestières) et contraction des
investissements tant directs que de portefeuille, comme cause directe de la
récession ;
? Chocs budgétaires et monétaires, causant :
- une forte inflation importée ;
- la dépréciation de la monnaie nationale ;
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- l'expansion non prévue de la base monétaire ; -
la hausse généralisée des prix intérieurs ;
? Chute des recettes d'exportation causant la baisse
drastique du niveau des réserves internationales avec comme corolaire
l'amplification de la dépréciation du franc congolais.
Pour le SBC, la baisse des activités minières
s'est répercutée sur les activités de banque car toute
banque commerciale dépend de la santé financière de sa
clientèle et du fait que les banques congolaises sont très
liées à l'économie réelle.
Ainsi, nous constatons,
o la réduction du pourcentage de variation de
dépôt de 70 % en 2008 à 50.77 % une année
après ;
o forte baisse du pourcentage de variation de crédit
passant de 94.1 % en 2008 à 16.8 % en 2009 ;
o baisse du ratio de couverture des crédits par les
dépôts de 67.96 % en 2008 à 63.37 % en 2009. ce qui
signifie que le SBC est emprunteur c'est-à-dire qu'il octroie de moins
en moins de crédits en fonction des dépôts
collectés.
Pour boucler la boucle, suite à la
dépréciation notable du franc congolais de 41.5 % de 2008
à 2009 et à la forte inflation importée, causant la
volatilité du taux d'intérêt, qui est passé de 40 %
à 65 % de décembre 2008 à janvier 2009 soit une variation
de 62.5 % pour s'établir enfin à un niveau très
pénalisant de 70 % au mois d'octobre 2009, la RDC a connu une crise
monétaire suite à la crise financière internationale et
aux chocs internes tant budgétaires que monétaires.
Au-delà de la crise monétaire, l'on peut observer
ce qui suit :
? bien qu'en léger repli, la rentabilité des
banques est positive, passant de 23.57 % à 20.73 % en 2009 ;
? petite contraction du ratio de solvabilité de 16.09 %
en 2008 à 17.46 % une année après, mais toujours
supérieur à la norme exigée de 10 %, donc nos banques
demeurent solvables ;
75 J. QUITTNER, « dossier : la crise a-t-elle du bon ? :
le bon moment pour créer sa « lilo »» in lettre des
problèmes économiques, N°2974 du 24 juin 2009, Time
Magazine, p.1.
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? le ratio de trésorerie inférieur à la
norme soit 71.69 % en 2008 et 53.15 % en 2009, ce qui montre la
surliquidité persistante du système Bancaire congolais ;
? les guichets des banques fonctionnent normalement avec des
ratios de liquidité supérieur à la norme de 84.64 % en
2009 contre 83.66 % une année avant ;
? total bilan augmente de 2.26 % allant de 1.105.941.705 en
2008 à 1.130.958.398 une année après.
A cet effet, nous suggérons ce qui suit :
La crédibilité et la compétence de la Banque
Centrale du Congo
? Pour défendre la valeur interne de la monnaie locale
contre les risques de hausse de prix et
? Pour gérer avec souplesse les ajustements
nécessaires de la valeur externe de la monnaie.
C'est la meilleure protection contre l'effondrement
monétaire ou la crise monétaire.
Dans son ouvrage théorie de l'évolution
économique, paru en 1911, Joseph Schumpeter affirme que le creux de la
phase dépréssionniste d'un cycle est favorable aux
innovations75. Si l'on en croit le célèbre
économiste autrichien, la crise actuelle représenterait ainsi un
moment opportun pour la RDC, de saisir les défis suscités par
cette crise afin de les transformer en opportunités, en déployant
notamment des actions pour développer ses potentialités.
La perfection étant l'apanage du divin, nous
sollicitons pour toutes les imperfections inhérentes à notre
nature humaine, l'indulgence de nos lecteurs.
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