Accès au financement par les micros, petites et moyennes entreprises à Goma: Unigom.( Télécharger le fichier original )par Wassy Tshikama Musorongi Université de Goma - Licence 2014 |
§5. Développement et structure du marché de l'argentLe crédit est limité par l'environnement commercial et juridique actuel, par les modèles de financement des banques et par son coût. Les petites et moyennes entreprises qui ont accès au crédit représentent moins de la moitié de la moyenne pour la région subsaharienne, selon l'Enquête sur les entreprises de 2010 de la Banque mondiale63(*). ü Un environnement des affaires difficile comme le nôtre, caractérisé par une application incertaine de l'état de droit, se combine au manque de diversification de l'économie, ce qui limite la demande potentielle de services financiers. ü L'épargne est majoritairement conservée en dehors du système bancaire par manque de confiance et par peur de ne plus y avoir accès. Selon la réglementation actuelle, quand un avis à tiers détenteur est émis, les dépôts bancaires d'une contrepartie qui a une dette fiscale en cours sont bloqués. ü Les coûts du crédit sont très élevés en raison des coûts d'exploitation (par exemple, frais de réseau, de gestion de trésorerie et d'électricité) et de liquidité élevés, des réserves non rémunérées et du manque de concurrence. Mieux, une politique adoptée en 2011 pour verser le salaire de tous les fonctionnaires sur des comptes bancaires aspire à promouvoir l'inclusion et de renforcer la gestion des finances publiques (GFP). Quinze banques participent à la «bancarisation» progressive de 987.000 salariés de la fonction publique (chiffres de l'an 2014, BCC). Des problèmes techniques ont retardé son application mais le recours aux paiements mobiles a aidé à en atténuer certains. En août 2013, 60 % des fonctionnaires étaient payés via les banques (soit 64 % de la masse salariale). Dans les zones rurales, où la pénétration bancaire est limitée, la bancarisation reste un défi car les paiements repassent temporairement par les anciens canaux de paiement (notamment le réseau Caritas) depuis Août. §6. Le dualisme financierLes système financier des africains des Africains sont très hétérogènes : les opérations financières se déroulent dans des cadres très différents pour partie dans le secteur moderne (qui est soumis à une règlementation de la part de la Banque Centrale) et pour partie dans le cadre d'une multiplicité d'institutions ou de relations interpersonnelles qui forment ce qu'on a coutume de baptiser « Le secteur financier informel »64(*). Du fait de son ampleur en Afrique, il mérite un examen détaillé. §6.1. Les circuits informels de l'épargne et du créditLe secteur financier informel peut être défini comme l'ensemble des opérations financières légales ou illégales qui ne sont pas réalisé pas réalisés dans le cadre règlementaire officielle. Au sens large, il recouvre en Afrique deux phénomènes : - Une utilisation relativement faible de la monnaie par rapport à l'ensemble des actifs. Une grande partie des opérations économiques n'est pas monétarisée (production autoconsommée, autofinancement des investissements). Une partie importante des placements se fait sous forme d'actifs matériels : des terrains, des bétails, des bijoux, etc. - D'une grande diversité d'opérations financières. Certaines se déroulent dans le cadre des structures collectives et mutualistes (tontines, coopératives d'épargnes et de crédit) ; d'autres sont effectués par des agents spécialisés ou comme une activité dérivé (notamment en ce qui concerne les commerçants pour le crédit à la consommation ou l'achat des récoltes sur pieds). * 63 Rapport du Fonds Monétaire International (2014) N°14/315, op.cit, p29-31 * 64Pierre Jacquemot et Marc Raffimot, La nouvelle politique économique en Afrique, Université Francophone de l'Afrique, Edition EDICEF, 1993, p199-203 |
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