5- Impact socio-économique du prix sur la vie
des producteurs
Pour les populations des zones favorables, l'un des grands
intérêts de la culture de l'anacardier réside dans sa
rentabilité économique. Selon les paysans, la vente de la noix de
cajou constitue une importante source de revenus. Ces revenus leurs permettent
de subvenir à leurs besoins essentiels et de faire face à
certains problèmes. Toutefois, les réalités liées
au non respect du prix et l'arrêt des achats font qu'il devient de plus
en plus difficile de faire des prévisions en y incluant les revenus de
l'anacarde. Cela rend très difficile la satisfaction de certains besoins
primordiaux. Et d'autres regrettent d'avoir dédié à
l'anacarde une grande surface de leur parcelle d'où l'arrêt
parfois du désherbage et de l'entretien des vergers. Espérant un
lendemain meilleur, ils continuent d'agrandir leurs plantations. Outre ces
facteurs, d'autres contraintes sont liés au développement de la
filière.
6-Rôle et impact des acteurs sur la
commercialisation de l'anacarde
Les acteurs engagés dans le processus commercialisation
limités aux planteurs et aux petits acheteurs au départ, se sont
rapidement multipliés
97
avec le développement de cette culture devenue la
culture de rente des régions du nord et du centre. De nouveaux acteurs
sont venus ainsi renforcer le secteur avec des intérêts qui sont
parfois divergents. Loin de faire une
typologie exhaustive des acteurs, ils influencent directement
ou indirectement la commercialisation de la noix de cajou. Au nombre de
ceux-ci figurent les principaux acteurs suivant : les pouvoirs publics, les
pisteurs, les grossistes et les exportateurs.
6-1 L'Etat
Jusqu'en 1970, les pommes consommées sous forme de
fruits frais par les populations étaient beaucoup plus importantes que
les noix. Elles subissaient une très faible transformation primaire avec
une productivité très faible eu égard aux
méconnaissances des technologies de transformations adaptées en
la matière. Par conséquent, le système de production et de
commercialisation de la noix de cajou était très peu
organisé, sinon même pas organisé au moment où des
pays comme le Mozambique et la Tanzanie avaient déjà
commencé à pénétrer le marché
international.
C'est seulement vers la fin des années 70 qu'on a
assisté à l'émergence d'une production nationale un peu
structurée et encadrée par les sociétés SODEFOR et
SATMACI. En 1997, l'Etat tente d'organiser la filière en créant
le « (Comite pour le Développement de la Filière Anacarde)
CDFA par l'arrêté ministériel no 101 du 23 mai
1997 qui ne sera malheureusement jamais mise en oeuvre » (Tuo, 2009).
C'est seulement en 2002 que la filière anacarde va
commencer à s'organiser avec la création de l'ARECA par le «
Décret no 2002-449 du 16 septembre 2002 portant
création de la société d'Etat dénommée
?Autorité de
98
Régulation du Coton et de l'Anacarde? (ARECA)»,
puis celle de l'INTERCAJOU « créé le 12 décembre 2007
en application de l'article 20 de l'ordonnance 2002-448 du 16 septembre 2002
portant cadre organisationnel des filières coton et anacarde »
(MINAGRI, 2012) et aujourd'hui le Conseil du Coton et l'anacarde. Bien que la
mise en place de ces différents organes ait produit des effets positifs,
la filière continue de souffrir de plusieurs maux que nous
relèverons au fur et à mesure dans notre développement.
|