CHAPITRE II : CONTRIBUTION DE LA
COMMERCIALISATION DE LA NOIX DE CAJOU A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
1- La pertinence de la filière pour le
développement agricole de la Côte d'Ivoire et la lutte contre la
pauvreté
Il convient en guise de préambule de rappeler
l'importance de la noix de cajou pour la Côte d'Ivoire et du rôle
moteur qu'elle joue dans le développement rural des différentes
régions où les vergers d'anacardiers sont présents :
l'arbre génère des revenus pour les populations rurales et
représente un facteur de lutte contre la pauvreté. L'anacardier
est cultivé dans les régions du Nord, du Nord Ouest et du Nord
Est de la Côte d'Ivoire où il constitue la principale culture de
rente.
La production est passée de 6 300 tonnes en 1990
à 400 000 tonnes en 2010 et à 500 000 tonnes aujourd'hui. La
Côte d'Ivoire est le premier exportateur mondial de noix brute de cajou
(Gbangbo, 2014).
La valeur des exportations de noix de cajou (ou anacarde) est
estimée en 2010 à environ 120 milliards de FCFA, ce qui en fait
le troisième plus important produit de base d'exportation après
le cacao et le caoutchouc, et avant l'huile de palme, le café et le
coton.
La noix de cajou est d'une importance encore plus cruciale
lorsqu'elle est considérée dans un contexte régional et de
réduction de la pauvreté. Il est devenu la plus importante source
de revenu monétaire en milieu rural dans les zones productrices. Selon
une étude récente de la Banque mondiale publiée en 2011,
les recettes brutes des planteurs sont estimées à environ 34
milliards de FCFA, soit un montant supérieur à celui du coton, la
culture de rente traditionnelle du Nord.
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Les productions restent toutefois très
complémentaires comme le souligne très bien l'étude
réalisée par l'AFD qui paraphrase comme suit les propos tenus par
les paysans : « l'anacarde nous apporte le cash et le coton nous donne
l'engrais. » (AFD, 2010, P.71)
En outre, il existe des différences zonales dans les
systèmes de production de l'anacarde qui résultent de la
présence antérieure d'autres cultures de rentes et de la
disponibilité de la terre.
Le verger d'anacardiers concerne environ 250 000 planteurs
(subvenant aux besoins de plus de 2,5 millions de personnes), qui sont en
grande majorité de petits exploitants dont les systèmes
d'exploitation et les caractéristiques du verger gagneraient à
être mieux connus (Op.cit, 2014) La production de noix de cajou a connu
un développement soutenu au cours des dix dernières années
(plus de 20% par an) et les perspectives de croissance à l'avenir sont
très positives.
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