I.2. La croissance économique.
I.2.1. Définition.
Plusieurs économistes s'interrogent sur ce qu'ils
savent vraiment de la croissance et sur la meilleure manière de
définir une politique en l'absence de modèles fiables. On
constate alors que la croissance économique reste un concept
polysémique qui est une préoccupation centrale de la
macroéconomie et une tendance de l'économie. On tend souvent
à l'opposer au développement mais la différence est mal
aisé a établir, on limite généralement la notion de
croissance à des critères uniquement quantitatifs alors que le
développement inclurait aussi des phénomènes qualitatifs
(éducation ; emploi ...) ; néanmoins ROSTOW dans
les étapes de la croissance, ne lie-t-il pas intimement les
critères quantitatifs aux critères qualitatifs ?
Selon KUZNETS, la croissance économique d'un pays est
une hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population
une gamme sans cesse élargie des biens économiques. Cette
capacité de croissance est fondée sur les progrès
techniques et les ajustements institutionnels et idéologiques qu'elle
requiert.
A cet effet, on peut définir la croissance
économique d'une nation comme un accroissement durable de la population
et du produit par tête. PERROUX affirme quant à lui,
que « la croissance est un phénomène
régulier qui s'accompagne de changement dans les structures ».
SCHUMPETER met aussi l'accent sur les effets de la croissance lorsqu'il
définit comme « un processus de destruction créatrice
qui révolutionne incessamment de l'intérieur la structure
économique en détruisant continuellement des
éléments vieillis et en créant continuellement des
éléments neufs ». Les analyses empiriques sur les
déterminants de la croissance ont connu un développement
important dans les années 1990, avec comme résultat
étonnant que plus d'une cinquantaine de variable, allant de la R et D
à la criminalités, la démocratie, la religion ou la
culture en passant par le degré d'ouverture sur l'extérieur, le
développement financier et divers indicateurs de la politique
économique, ont une corrélation positive avec la croissance dans
au moins une régression économétrique. Dans cette
pléthore de déterminants, comment isoler les facteurs essentiels
de la croissance ? LEVINE et RENELTmontrent que la plupart de ces
variables ne sont pas robustes, au sens où leur relation avec la
croissance ne reste pas statistiquement significatives ou n'a pas le signe
attendu quand d'autres variables sont ajoutées la seule variable
relié de manière robuste à la croissance et le taux
d'investissement, quelque soient le pays, la période et les autres
variables considérées. Cependant, l'investissement n'est pas une
variable exogène par rapport à la croissance et ces
résultats sont donc à prendre avec précaution car ils
peuvent provenir d'un renversement de causalité. BARRO. Montre ainsi la
croissance, que si la croissance cause l'investissement au sens
statistique ; l'inverse n'est pas vrai. En fait les analyses de
causalité tendraient à prouver que l'investissement à en
effet insignifiant sur la croissance ce qui pose une nouvelle
énigme : comment imaginer un modèle macroéconomique
dans lequel l'investissement n'affecte pas la croissance ?il faut alors se
tourner vers la contribution des différents composantes de
l'investissement pour isoler les déterminants le plus robustes de la
croissance. La théorie de la croissance endogène prend quatre
directions principales quant à ceux :
Ø La première, à la suite de P. ROMER,
affirme que le moteur de la croissance(le facteur résiduel) provient
essentiellement de l'accumulation de connaissance, en partie la théorie
« Learning hy doing » déjà formulé par
ARROW en 1962.ROMER affirme que c'est en produisant qu'une économie
accumule spontanément les expériences et donc les connaissances.
Plus la croissance n'est forte, plus l'accumulation d'expérience et de
savoir-faire est forte, ce qui favorise la croissance. L'accumulation des
connaissances à des nombreux effets externes. En produisant une
entreprise accumule des connaissances qui lui permettrons d'être plus
performante, mais qui serviront aussi aux firmes qui l'entourent ; par
effet d'imitation ou grâce au turn-over d'une main d'oeuvre ayant
gagné un savoir faire ; l'accumulation des connaissances donc une
productivité privée (celle dont profite l'entreprise) mais aussi
une productivité sociale (celle dont profite l'ensemble de
l'économie et de la société) ;
Ø La deuxième direction ouverte par R. LUCAS,
privilégié l'accumulation de capital humain en concevant
clairement que la productivité sociale de la formation est
supérieur à sa productivité privée ;
Ø La troisième direction également
développé par ROMER étudie surtout l'accumulation du
capital technologique. D'après cette troisième voie largement
inspirée par les travaux de SCHUMPTER, c'est l'innovation et la
recherche-développement qui constituent le facteur
résiduel : plus les efforts de R et D sont important, plus la
croissance est forte plus les efforts de R et D peuvent être
important ;
Ø La dernière direction établie par
Robert BARRO, prend en compte les dépenses d'infrastructures publiques
comme les autres accumulations, les dépenses ont un effet
cumulatif : elles permettent d'augmenter la croissance qui en
élargissant l'assiette fiscale induit un accroissement de recettes
publiques et donc des dépenses publique, facteur de croissance. Cette
théorie conduit et démontrent la nécessité du
maintien des investissements publics dans une conjoncture difficile. La
tendance des gouvernements est souvent grande en période de crise de
réduire les dépenses d'investissement pour pouvoir maintenir les
dépenses courantes. Les théories de croissances
Keynésiennes ; l'investissement public est nécessaire
à la croissance.
Ainsi la théorie de la croissance (au sens ou nous
l'entendons) n'a aucune utilité particulière pour
l'économie du sous développement et les pays sous
développé n'ont pas joué le rôle dans son
élaboration.La croissance est un processus complexe de transformation
économique sociale et politique et elle consiste à mettre en
place des politiques nationales appropriées.
Elle est aussi une augmentation soutenue, pendant une longue
période de la production d'un pays. Généralement, on
retient le produit intérieur brut à prix constant comme
indicateur. Il s'analyse comme étant la mesure de l'activité ou
de la production. Elle est appréhendée à partir de
variation du PIB réel, constant ou physique soit encore à partir
de l'évolution de la production industrielle. D'une manière non
exhaustive, la croissance économique peut aussi être
mesurée à partir des indicateurs suivants :
Ø Indice de construction ;
Ø Carnets de commande ;
Ø Indice de confiance des consommateurs ;
Ø Vents de détails ;
Ø Indicateurs avancé tel que l'indice d'opinons
des consommateurs ;
Ø L'indice des anticipations des consommateurs ;
Ø L'indicateur coïncident ;
Ø L'indicateur retardé ;
Ø Le taux d'utilisation des capacités de
production ;
Ø L'indicateur du climat des affaires.
La croissance dont il est question dans l'analyse de cycle n'a
rien à voir avec celle de longue période
appréhendée généralement à partir de la
variation du PIB par tête. Cette dernière est la mesure des
mouvements longs d'une économie résultant des déterminants
réels de la croissance économique. Celle-ci se définie
comme l'augmentation après une accumulation soutenue sur le long terme
d'un indicateur dimension ; à savoir le PIB.
En terme simples l'augmentation de l'activité ne
signifie pas celle du bien être. Par contre l'augmentation de la
croissance à log terme actuellement mesurée par l'indice de
développement IDH celle du bien être.
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