INTRODUCTION GÉNÉRALE
Après la baisse des prix du cacao et du café au
milieu des années 80, et la dévaluation du franc CFA en 1994, les
populations rurales et urbaines du Cameroun se sont tournées, entre
autres, vers les produits forestiers non-ligneux (PFNL) pour subvenir à
leurs besoins socio-économiques et nutritionnels. Les PFNL
représentent, aux yeux des populations locales, la manifestation la plus
évidente de la valeur de la forêt. Ils leur sont en effet utiles
d'un double point de vue : ils constituent une source de revenus et sont
pourvoyeurs de nombreux produits entrant dans l'alimentation, la
pharmacopée, la construction, l'artisanat. La contribution des PFNL aux
économies nationales des pays d'Afrique centrale ne serait pas
négligeable non plus. Tabuna (1999) estime qu'en 1997, le marché
des PFNL d'Afrique centrale en direction de certains pays occidentaux
(Royaume-Uni, France, Portugal, Belgique et Espagne) représentait
3 475 tonnes par an et un chiffre d'affaire annuel équivalent
à 96 millions USD. Selon ce même auteur, l'exportation
annuelle des feuilles de Gnetum vers la France et la Belgique
dépassait 100 tonnes pour une valeur marchande de plus de
3,07 millions USD. Il est montré que les communautés locales
utilisent à des degrés divers près d'un millier
d'espèces végétales et que seules quelques-unes d'entre
elles sont commercialisées (Lescure 1996).
À l'heure actuelle, plus de 150 PFNL d'origine
animale ou végétale feraient l'objet de commerce dans les
différents marchés d'Afrique centrale (FAO, 2002).
Le Gnetum est donc l'un des PFNL ; c'est un
légume dont les feuilles sont riches en protéines ; on le
trouve en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale. Contrairement aux cultures
de rente, le Gnetum peut être exploité pour
l'autoconsommation, pour se soigner ou pour des buts commerciaux. Cette plante
a un bel avenir. Le Gnetum est un aliment riche en acides
aminés, en sels minéraux et en lipides.
Son commerce génère des revenus importants et
procure des emplois aux populations rurales pauvres, en particulier aux femmes
qui s'occupent en majeure partie de la cueillette, du conditionnement et de la
commercialisation des PFNL. Plusieurs contraintes empêchent les
producteurs et les commerçants de tirer davantage de
bénéfices du commerce de Gnetum. Notamment son
conditionnement ; car la conservation à l'état frais est
limitée (au trop à une semaine) la conservation par le froid
serait plus coûteuse ; le séchage au soleil effectué
actuellement par les producteurs est également limité d'autant
puis que la récolte se fait le plus souvent en saison de pluies et
rarement en saison sèche. Cette situation nous amené à
nous poser la question suivante :
Comment sécher le Gnetum en conservant au
mieux ses qualités nutritives ?
C'est pour essayer de répondre à cette question
que notre travail porte sur le thème : ''Etude de
l'influence du séchage sur les qualités nutritives des feuilles
de Gnetum : cas des protéines''.
L'objet de cette étude est d'étudier
l'évolution de séchage ainsi que l'influence du séchage
sur la teneur en protéines des feuilles de Gnetum.
Parallèlement, ce document permettra aux producteurs
de mieux comprendre et maîtriser le procédé de
séchage de Gnetum. Aussi, cette étude a pour but sur le
plan scientifique, non seulement de trouver un modèle de séchage
de Gnetum qui conserve au mieux sa teneur en protéines, mais de plus,
promouvoir et vulgariser la conservation par séchage des feuilles de
Gnetum en vue d'améliorer et d'encourager son commerce
national et international.
Le séchage et le Gnetum seront d'abord
passés en revue. Les expérimentations (échantillonnages)
seront ensuite traitées, en outre une étude sur les
protéines, puis en insistant sur l'étude de l'évolution du
séchage et sur l'influence du séchage sur la teneur en
protéines. Enfin, les résultats, analyses et discutions seront
présentés dans l'optique d'une meilleure valorisation de
l'espèce.
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