0. INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Au Canada et aux États-Unis, on compte chaque
année environs douze millions de consultations médicales ayant
traits aux infections vaginales. Dans la population féminine adulte
c'est le motif le plus fréquent de consultation médicale. La
plupart des femmes auront une infection vaginale dans leur vie. Ces infections
se manifestent par les pertes vaginales abondantes; des démangeaisons
vaginales, des sensations de brulures, des odeurs désagréables,
des douleurs ou des irritations lors des relations sexuelles ou durant le
passage des urines. En contrepartie de nombreuses femmes ne ressentent aucun
symptôme. (12)
En effet, les candidoses sont des maladies insidieuses,
pratiquement inconnues il y a 50 ans; mais qui touchent actuellement des
milliers des personnes dans le monde. Selon les statistiques et les
études menées dans le monde entier, l'infection chronique par
candida frappe entre 70 et 80% de la population mondiale. (11)
Au cours de l'étude Européenne de
prévalence des infections nosocomiales, les infections à candida
ont représenté 17% des infections nosocomiales acquises en
réanimation. Entre 50% et 75% de candidose sont dus au candida albicans.
Globalement, 97% des souches issues des centres Européens sont sensibles
au fluconazole. Dans la plupart des séries, la mortalité globale
due aux candidoses invasives est supérieure à 50% mais la
mortalité directement liée à l'épisode infectieux
n'est que de 25 à 40%. (9)
La vulvo-vaginite à candida est fréquente
puisque 75% des femmes présentent au moins un épisode dans leur
vie. L'incidence des mycoses vulvo-vaginale est de l'ordre de 10 à 15%
de la population féminine en activité génitales. Il semble
que cette fréquence est triplée au cours des 15 dernières
années. (2)
Le candida albicans est retrouvé dans le vagin à
l'état saprophyte chez 10% des femmes, notamment chez 5 à 15% des
femmes au cours de la grossesse et chez les femmes prenant des contraceptifs
oraux. En plus, suivant les enquêtes 25% à 50% des femmes sont
porteuses asymptomatiques de candida albicans dans la cavité vaginale et
on estime que le ¾ des femmes feront au moins une infection vaginale due
à cette levure dans leur vie c'est-à-dire avant la
ménopause. (3)
Cette problématique a déjà
intéressé d'autres congolais ; entre autres Bernard Mbaki
Kueta de l'Université Kongo qui, pour une meilleure prise en charge, a
focalisé l'attention essentiellement sur la détermination de la
fréquence, les facteurs et le type de candida au sein de l'Hôpital
Saint Luc de Kisantu où le candida albicans affecte plus ou moins 40% de
la population (16).
Vu l'ampleur du problème, nous voulons quant à
nous nous demander si la vulvo-vaginite à candida albicans existe bel et
bien au sein de la population féminine de Kinshasa. Ou mieux, quelles
seraient les causes de vulvo-vaginite à candida albicans à
Kinshasa?
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