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Impact de la croissance démographique sur la croissance économique dans les pays en voie de développement de 1980 à 2008. Une analyse sur les données de panel( Télécharger le fichier original )par Rachelle et Ralph Hervé RENAUD et WATA Université Quisquéya ( UNIQ) à HaàŻti - Licence en économie 2010 |
'Université Quisqueya 3 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. sous-développés (encore appelés pays en voie de développement), en particulier les PMA2, à travers l'échantillon susmentionné.
Le lien entre démographie et croissance a été remis en question par de nombreux économistes4, sans que la querelle entre malthusiens et populationnistes soit définitivement tranchée. Toutefois, les thèses qui contredisent la doctrine de Malthus sont de plus en plus accréditées par les démographes5 qui se fondent sur des projections et des analyses scientifiques. Ainsi, la démarche essentielle de ce travail de recherche consiste à tester les hypothèses de Solow suivantes :
Dans le but de susciter des pistes de réflexions sur la relation entre la croissance démographique et la croissance économique et d'essayer de trouver des éléments de réponses, en ce qui concerne l'existence de cette relation, nous tâcherons d'abord à définir quelques concepts clés pour notre travail de recherche. De ce fait, nous aurons recours à des ouvrages, des articles ainsi que d'autres documents publiés sur les différents moteurs de recherche de l'internet, dans le but de collecter les différentes informations dont nous ferons usage dans ce travail. Ensuite, le travail se fonde sur trois caractéristiques distinctes : 9 Consulté en date du 17 Décembre 2008 sur le site internet : www. Populationmondiale.com à 3h28 A.M. (heure haïtienne). 'Université Quisqueya 7 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008.
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008.
La démographie ou étude de la population et l'économie usent chacune d'un vocabulaire spécialisé qui leur est propre. Par conséquent, en vue d'écarter d'éventuelles confusions et pour mieux décortiquer le sujet tel qu'il est formulé, il s'avère nécessaire de définir certains concepts jugés importants. Ainsi, nous relevons : Croissance démographique : augmentation de l'effectif d'une population au cours d'une période donnée. Celle-ci correspond à la somme du solde naturel et du solde migratoire, calculé en général pour une année. L'effectif d'une population augmente quand il y a excédent des naissances sur les décès (solde naturel) et des entrées de migrants sur les sorties (solde migratoire). Croissance économique : désigne l'augmentation de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, en particulier sur une période longue. En pratique, l'indicateur utilisé pour la mesurer est le Produit Intérieur Brut (PIB). Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants ». Explosion démographique : désigne le déséquilibre entre la population et les ressources disponibles. Politique de population : ensemble de mesures explicites ou implicites prises par un Etat afin d'exercer une influence sur les effectifs, la croissance, la composition ou la répartition de la population. Cette politique peut aller dans le sens d'une population plus nombreuse, en favorisant la natalité ou l'immigration (politique de la famille, politique migratoire...), ou moins nombreuse, en limitant les naissances. Elle peut aussi viser à modifier la répartition de la population dans un pays en encourageant les migrations ou en déplaçant les populations. Taux de croissance : est le taux de variation du P113 (produit intérieur brut). On utilise la croissance du PIB par habitant comme indicateur de l'amélioration du niveau de vie. Transition démographique : la transition démographique désigne le passage d'un régime traditionnel où la fécondité et la mortalité sont élevées et s'équilibrent à peu près, à un régime où la natalité et la mortalité sont faibles et s'équilibrent également.
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. PMA selon les Nations-Unies Avant de traiter les différents chapitres susmentionnés, il importe de clarifier également le concept «PMA » et comment les identifier. Depuis 1971, les Nations-Unies désignent sous l'appellation de «PMA », les pays à faible revenu, structurellement désavantagés dans leurs efforts de développement et confrontés au risque de ne pas pouvoir s'échapper au piège de la pauvreté. De ce fait, le conseil économique et social des Nations-Unies y établit une liste révisée tous les trois (3) ans. Actuellement, cette liste contient un nombre de 50 pays 10, dont 1 seul en Amérique, 34 en Afrique, 10 en Asie et 5 dans le Pacifique. L'ajout d'un pays à cette liste se fait en fonction des critères suivants :
La forte vulnérabilité économique est mesurée par un indice composite et est fondée sur les critères suivants : les crises naturelles, les crises commerciales (indice d'instabilité des exportations des biens et des services), l'exposition aux crises, la petitesse de l'économie et l'éloignement des économies. 10 Cette liste pourrait être réduite à 49 selon le rapport 2008 de l'ONU sur le PMA car le Cap-Vert depuis le 21 décembre 2007 a été radié. Toutefois, il a été retenu comme faisant partie des PMA en attendant la nouvelle de 2009. Pour plus d'informations, consulter le rapport sur : www.unctad.org
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Aussi, dans le cadre de ce travail sur les pays en voie de développement plus précisément les PMA, notre échantillon regroupe 12 pays et est constitué de la manière suivante :
Bangladesh, Népal. Dans un autre ordre d'idée, il faut rappeler que la population qui se définit comme un ensemble d'individus vivant dans un espace donné, se renouvelle sous l'action de trois phénomènes : la natalité, la mortalité et la migration. D'où, l'équation fondamentale de la population d'un pays : Population actuelle = population antérieure + solde naturel + migration nette" Ces remarques ayant été faites, nous présentons au chapitre II donnant suite au cadre théorique, de façon brève les différents facteurs démographiques essentiels tels que: la natalité, la mortalité, la fécondité et le mouvement migratoire ainsi que l'évolution du PIB pour chacun des pays considérés ; puis, nous présentons également un tableau résumé de la tendance des facteurs démographiques par rapport aux mêmes variables à l'échelle mondiale, pour mieux apprécier le facteur qui contribue le plus à l'accroissement de leur taux démographique. 11 Capul & Garnier [2005] 10 'Université Quisqueya 'Université Quisqueya 11 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. CHAPITRE I.- Cadre Théorique et Revue de Littérature A.- Cadre théorique Le cadre théorique est généralement perçu comme une synthèse des idées disponibles dans la littérature. Il sert principalement à présenter un cadre d'analyse et à généraliser des relations théoriques déjà prouvées dans d'autres contextes pour tenter de les appliquer au problème de recherche. Dans le cadre de notre travail, le phénomène apparaît trop complexe pour le réduire à un résultat plutôt spontané. De ce fait, nous mettons en exergue, les principaux courants d'idées relatifs à la relation entre les variables démo-économiques pour mieux nous situer et ainsi déterminer notre position théorique. A.1) Les populationnistesAu cours des XVIème et XVIIème siècles, le développement du mercantilisme marqué par le souci omniprésent de se procurer des richesses, n'a pas empêché l'éclosion du populationnisme qui prône les bienfaits de la croissance de la population. L'ensemble de ces thèses ne reposait pas encore sur une connaissance scientifique de la population. Néanmoins, une intuition formulée par Jean Bodin12 en 1576 apparaît déjà en des termes célèbres : "Il ne faut jamais craindre qu'il y ait trop de citoyens, vu qu'il n'y a ni richesse ni force que d'hommes". Les thèses mercantilistes se sont rapidement traduites par une augmentation des impôts, c'est pourquoi les idées populationnistes s'en sont peu à peu écartées. Par ailleurs, Cantillon, un économiste du XVIIIème siècle a démontré l'existence de trois déterminants en faveur de l'augmentation de la population. Il y a d'une part, un mode de vie relativement frugal... loin des velléités de nos sociétés ; d'autre part des ressources suffisantes et enfin l'usage des ressources (moteurs de l'économie) par les propriétaires. L'optimisme de Smith, quant à lui, le conduit à affirmer que "la marque décisive de la prospérité d'un pays est l'augmentation du nombre de ses habitants". De plus la croissance démographique dépend des lois économiques. 12 Pour Bodin, il n'y a pas de problème démographique mais un problème d'organisation sociale. C'est également la thèse des pays socialistes. Dans la mesure où les dispositions sont prises pour subvenir aux besoins de la population, la croissance démographique ne constitue pas en soi un réel problème (théorie nataliste). Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Ainsi, lorsqu'il y a des limites économiques à la demande d'hommes, l'augmentation de la population est freinée. Il y aurait donc une loi de l'offre et de la demande, de sorte que le besoin de main-d'oeuvre détermine le nombre d'habitants. A.2) Le courant orthodoxe ou courant malthusienAvec Malthus, l'étude de la démographie prend un nouveau tournant. Lors de la parution en 1798 de 1"'Essai sur le principe de population'; il déclare que "le pouvoir multiplicateur de la population est infiniment plus grand que le pouvoir de la terre de produire à la subsistance de l'homme". Aussi l'homme doit-il par tous les moyens pallier les menaces de la loi de population. En effet, les moyens de subsistance ne croissent pas au même rythme que la population. Par conséquent, lorsque la population augmente, ces hommes sont de trop : ils n'ont pas leur place "au banquet de la nature". La société n'a pas besoin de la force de travail qu'ils représentent parce qu'elle ne peut pas les nourrir. L'excès de population constitue d'ailleurs un frein actif à son augmentation par la mortalité qu'elle engendre. D'autre part, Malthus prône le retard de l'âge du mariage, le célibat et la limitation des naissances. Les thèses malthusiennes présentent une vision pour le moins étriquée du potentiel de la terre à produire des richesses et surtout de la capacité de l'homme à s'adapter et à trouver de nouvelles ressources. L'ensemble des discours malthusiens a été repris par les libéraux tels que Jean-Baptiste Say qui n'a pas hésité à affirmer qu'il était bien plus important d'épargner que de féconder. Par ailleurs, en reconnaissant la capacité de l'espèce humaine à se reproduire à l'infini, il met en place un schéma bien précis selon lequel l'augmentation de la population est bornée par le défaut de moyens d'existence. Cependant cette théorie repose sur la prise en compte du rendement, qui constitue le rapport entre la quantité produite et la surface cultivée et non de la productivité, qui correspond au rapport entre la quantité produite et le travail de l'homme Pour Ricardo, l'augmentation de la population est naturelle mais les conditions économiques en limitent la croissance. Afin de favoriser le maintien d'une population nombreuse et de promouvoir la croissance démographique par le développement des richesses, et vice-versa, il faudrait donc développer le progrès technique et le libre-échange. Au début du XXème siècle,
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. l'effort général de rationalité touche la science de la démographie et se traduit par l'utilisation de modèles. Mais le clivage entre les malthusiens et les anti-malthusiens demeure. L'analyse démographique s'appuie encore davantage sur des considérations d'ordre économique. Pareto affirme la dépendance mutuelle entre l'évolution démographique et l'évolution économique. Cependant, contrairement à Malthus qui analyse les effets de la croissance de la population uniquement en termes de prospérité, Pareto met en évidence une pluralité de causes : le mode d'organisation de la société, l'utilisation des capitaux, etc... La théorie de Pareto illustre une approche économique de la famille et lorsqu'il déclare que l'augmentation des richesses conduit à une chute de la natalité par le désir de conserver une vie aisée, il ne fait que décrire le tableau que nous avons aujourd'hui sous les yeux. La doctrine malthusienne, quant à elle, subit deux courants : l'un qui lui marque une opposition farouche et l'autre qui lui imprime une réactualisation intéressante. Dans l'ensemble, les opposants au malthusianisme formulent des objections importantes. Tout d'abord, la croissance démographique s'inscrit dans un processus de développement économique non négligeable. Elle crée en effet "une pression créatrice'; selon les termes d'Ester Boserup, qui modifie les modes de production. Contrairement à la proposition de Thomas Malthus selon laquelle les méthodes agraires définissaient la taille de la population (fonction de la nourriture disponible), elle démontra au contraire que c'est la pression démographique qui impose l'évolution des techniques agraires. En bref, « la nécessité est la mère de l'invention. ». L'augmentation de la population se traduirait alors par une augmentation des ressources, ce qu'Alfred Sauvy soulignait également en reconnaissant l'importance des relations entre le progrès technique et le volume de la population active occupée. En 1958, Kuznets soulevait encore la question des avantages économiques d'une croissance démographique rapide. Il déclare au début d'un rapport que les récents ouvrages spécialisés (et de vulgarisation) soulignent spécifiquement les aspects négatifs et le danger de la croissance de la population : épuisement des ressources non renouvelables, détérioration des conditions de l'accumulation du capital, difficultés d'organisation, etc. Il propose d'envisager l'apport positif de la croissance de la population, estimant qu'il devra tôt ou tard l'emporter sur l'effet négatif. Mais ses intentions n'aboutirent à rien. On peut lire dans les dernières pages du rapport que, même dans le cas d'une économie développée, la question principale de la
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. discussion comme dans la plupart des recherches dans le domaine des relations entre la démographie et la croissance reste ouverte. Il poursuit que nous n'avons même pas de données empiriques approximatives pour pouvoir soupeser les divers aspects positifs et négatifs de la croissance de la population. Bien que nous puissions, en toute vraisemblance, distinguer ce qui est avantageux de ce qui ne l'est pas, il est rare que nous connaissions le caractère des fonctions qui les relient aux diverses valeurs de la croissance démographique. Revenant sur cette question, mais cette fois en 1965, Kuznets affirmait qu'on ne peut répondre aux différentes questions liées à ces deux variables que par des jugements spéculatifs, en ayant recours à toutes sortes de connaissances incomplètes. Ainsi, simultanément et de façon surprenante, la recherche s'orienta peu, jusqu'à la fin des années soixante-dix, vers l'exploration des conséquences économiques de la forte croissance démographique. Les quelques analyses théoriques développées avaient donc pour but de soutenir les positions antinatalistes. Face à ces analyses qui se bornaient à prolonger les modèles canoniques de croissance par accumulation, les études réellement empiriques orientées vers la recherche de liaisons statistiques pertinentes et significatives entre la croissance de la population et les performances macroéconomiques furent relativement rares. La recherche ne s'orienta vers cette démarche empirico-inductive qu'à partir des années quatre-vingt, principalement en divisant le champ des relations démo-économiques en quelques domaines d'interaction séparés les uns des autres et étudiés de façon indépendante ceteris paribus. C'est ce que McNicoll appelle les «topical studies», que nous traduirons par études thématiques partielles. Cette méthodologie sera très liée au renouvellement de la conception des conséquences économiques de la croissance démographique vers des positions plus neutralistes et relativistes, généralement qualifiée de révisionnistes. A.3) Le courant hétérodoxe ou relativiste (a le révisionnisme »)L'étude des relations entre population et croissance économique mérite deux remarques liminaires. En premier lieu, elle doit être soigneusement distinguée des relations entre population active et croissance car même si on en doute, les deux relations sont étroitement liées. Ensuite, elle ne doit pas être étudiée avec le préjugé qu'un excès de population freine la croissance
'Université Quisqueya 15 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. économique. Alfred Sauvy avait développé le concept d'optimum de peuplement pour bien montrer que le défaut de population, autant que son excès, pouvait freiner le développement économique. Le classique : "il n'est de richesses que d'hommes" de Jean Bodin a été relayé, entre autres, par l'analyse d'Emile Durkheim13 pour qui " le développement numérique de la population est une des causes de la division du travail social ; la division du travail social est elle-même le point de départ de toute une série de perfectionnements dans tous les domaines de la vie". Dans le même ordre d'idée, Ester Boserup (1965) présenta des arguments dans le but de réfuter l'idée selon laquelle la croissance démographique rapide est un frein au développement. Selon elle, cette croissance engendre de préférence une nouvelle organisation dans la collecte et dans la progression des denrées agricoles par tête. C'est de l'accroissement de la population que résultent des modifications dans le mode d'exploitation des terres et non l'inverse. Ainsi, c'est la croissance économique qui incite les sociétés à se trouver de nouvelles techniques pour l'exploitation des terres. Par contre, moins le pays est peuplé moins cette société cherchera à trouver de nouvelles techniques pour améliorer la production de ces terres. Par là, Boserup défend le rôle moteur que joue la croissance de la population dans le changement des techniques. Ce qu'elle désigne sous le nom de pression créatrice. La perspective orthodoxe fut attaquée dès la fin des années soixante, sous le double effet de l'absence durable de corrélation significativement négative entre croissances démographique et économique et de la remise en cause théorique et empirique de ses principaux résultats. Mais, elle ne vit cependant s'édifier, face à elle, un paradigme alternatif cohérent et robuste qu'à partir des années quatre-vingt. Paul Demeny appela alors révisionnisme cette perspective renouvelée, par opposition à l'orthodoxie que pouvait constituer le corpus néo-classique et néo-malthusien des effets négatifs de court terme. La définition du révisionnisme est nécessairement critique par rapport à la théorie de Malthus, puisque ce mouvement d'analyse se construit sur les échecs et les apories du système orthodoxe. Le problème est en substance de vérifier si la croissance 13 Dans son ouvrage : « De la division du travail social, 1893 ». Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. démographique a réellement (révisionnisme extrême) des effets négatifs sur la croissance économique, ou de mesurer et relativiser la portée réelle de ces effets (révisionnisme modéré) au cas où ils existeraient réellement. Le point essentiel sur lequel tous s'entendent, est que les conséquences de la croissance démographique sur la croissance ne peuvent être isolées de façon agrégée et monolithique, sans prendre en compte les liaisons multiples qui caractérisent le système démo-économique, dans toutes ses temporalités. De plus, la forte croissance démographique est un facteur parmi d'autres, qui peut, selon les circonstances, jouer soit négativement dans le court terme, soit positivement dans le moyen et le long terme, sur la croissance du niveau de vie. Les conclusions orthodoxes doivent donc être relativisées, nuancées et contextualisées. La réponse de Karl Marx à la théorie malthusienne est cinglante. Le marxisme a toujours eu une attitude de rejet à l'égard de l'interprétation malthusienne des rapports entre croissance de la population et bien-être, reprochant aux Malthusiens de négliger les processus réels (en particulier le progrès technique) et de vouloir rendre la croissance démographique responsable du chômage et d'autres vices découlant de la nature même du capitalisme. La polémique avec le malthusianisme a conduit à des attitudes extrêmes : à nier, par exemple, l'influence négative de l'explosion démographique sur la solution des problèmes économiques et sociaux des pays en voie de développement. A présent, les démographes marxistes se sont libérés de leur façon simpliste de comprendre les interactions des processus économique et démographique. Mais dans l'ensemble, la tradition marxiste continue, comme par le passé, à ne pas surestimer le rôle du facteur démographique, surtout ses incidences négatives sur le développement économique et l'augmentation du bien-être, qu'il soit question de croissance rapide ou de croissance lente de la population. Par ailleurs, l'une des synthèses les plus efficaces de la perspective révisionniste est donnée par Kelley dans son importante revue de la recherche en 1996. Il affirme que : «Dans de nombreux pays en développement, la croissance économique (telle qu'elle est mesurée par le produit par tête) aurait été plus rapide dans un environnement de croissance démographique plus faible, ceci bien que dans nombre de pays, l'impact de la population fut vraisemblablement
'Université Quisqueya 17 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. négligeable et fut même positif dans certains d'entre eux (...). Parce qu'il n'y a pas d'estimation fiable et généralement acceptée de l'effet de la population sur le développement, seule une appréciation qualitative semble pouvoir être formulée. Cette appréciation, positive ou négative, varie d'un pays à l'autre, à travers le temps et, potentiellement, avec le taux de croissance démographique. Ce qui est clair, c'est qu'une appréciation de l'impact d'une poussée démographique sur la croissance peut être très complexe, tenant compte des problèmes tels que le chômage, la famine et la malnutrition pour ne citer que ceux-là. Insister sur les politiques de ralentissement de la croissance démographique sans tenir compte simultanément de tous les autres facteurs fondamentaux, peut conduire à des résultats très décevants». Toujours selon Kelley, le ralentissement de la croissance démographique semble avoir un effet net positif sur le ratio capital/travail et un effet probablement positif sur les taux d'épargne. Simultanément, même si le ralentissement de la croissance démographique a un effet d'approfondissement du capital «capital deepening», cet effet semble être relativement modeste car, dans l'industrie, les économies d'échelle sont épuisées pour des tailles urbaines modérées. Le ralentissement de la croissance démographique n'a donc vraisemblablement pas d'impact négatif sur la productivité dans le secteur manufacturier urbain. Dans l'agriculture, la relation positive qui existe entre la densité et la productivité (choix des techniques, économies d'échelle, infrastructures) semble se transformer en relation négative (rendements décroissants) pour des densités trop importantes. D'où, les mécanismes qui relaient la pression démographique pour la transformer en "mal malthusien" ou en richesses supplémentaires sont complexes et ambivalents. A.4) La transition démographique et l'optimisme historiqueLa théorie de la transition démographique part d'un constat simple à savoir que les variations spatiales de la mortalité et de la natalité sont dues à des différences d'évolution démographique. L'hypothèse de base de la théorie de la transition démographique est que toutes les populations du monde vont évoluer de la même façon, avec des décalages de calendrier dans cette évolution. Ce modèle a été bâti par les démographes d'après leurs observations et leurs 'Université Quisqueya 18 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. analyses sur l'évolution des populations des pays européens et nord-américains afin d'expliquer le passage d'un régime de forte natalité et mortalité à un régime de faible natalité et mortalité. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale existait un consensus parmi les démographes américains, concernant l'influence déterminante des changements structurels sur les dynamiques démographiques. Avec les formulations successives du processus de la transition démographique autour de 1945, les démographes américains étaient parvenus à produire une théorie historique unifiée apparemment capable d'expliquer les tendances démographiques observables dans de nombreuses régions du monde. Tous les changements démographiques, notamment les baisses de la mortalité et de la fécondité, étaient perçues comme des réponses, décalées dans le temps à une variété de changements structurels communément rassemblés sous le mécanisme de «processus de modernisation». Cette théorie de la transition démographique était donc le produit de la sédimentation de nombreuses années de recherche historique ayant conduit à expliquer les niveaux et les baisses de fécondité observés dans les pays occidentaux, par le jeu des conditions socioéconomiques et de leurs modifications. Les ajustements des objectifs et des motivations des agents économiques et des ménages aux changements structurels du système socio-économique conduisent à des adaptations des comportements démographiques. La diffusion et le développement des techniques contraceptives de contrôle démographique étaient perçus comme inutiles, voire même pour certains défavorables à l'ajustement de la fécondité. L'industrialisation était alors conçue comme le véritable pré-requis pour la diminution de la fécondité. Avec l'accélération de l'accroissement démographique dans certains pays d'Amérique latine (Brésil, Mexique, Costa Rica,...) et d'Asie (Inde, Malaisie, Formose,...), une nouvelle perception du problème de la transition démographique émerge autour de 1955. Alors que les taux d'accroissement démographique maxima qu'avait expérimentés l'Europe au cours de son processus de transition démographique ne dépassaient pas 1,5% par an, ces taux atteignaient des valeurs jamais vues de 3,7% au Costa Rica ; de 3,0% en Malaisie et de 2,9 % au Mexique de 1950 à 1954. Sous l'effet de cette pression démographique inusitée, la mise en place de programmes de contrôle démographique par la diffusion de la régulation des naissances apparaît désormais, comme la condition nécessaire et préalable à la transition industrielle urbaine. Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Remarquons que le problème des effets de la croissance démographique est à cette période improprement présenté comme un problème de surpeuplement statique, exprimé en termes de densités et dynamique, en termes de taux de croissance, essentiellement localisé dans les zones rurales et agraires. L'action des politiques de contrôle démographique doit alors permettre de ralentir le rythme de l'accroissement démographique naturel dans les campagnes, de façon à diminuer le rythme d'accroissement démographique des villes par migration rurale-urbaine, saisonnière ou permanente. C'est d'ailleurs à cette époque, que certaines analyses purement économiques mettent en évidence l'effet de perturbation du développement capitalistique que peut avoir le surplus de main-d'oeuvre rurale. Le vrai problème se situe davantage dans l'inadéquation entre les réserves existantes de main-d'oeuvre et les besoins de la structure productive que dans l'existence d'une réelle population surnuméraire conduisant à la diminution absolue des niveaux de vie. Simultanément, les faits semblent venir contredire la théorie de la transition démographique telle qu'elle s'était constituée dix années plus tôt. Dans un premier temps, la remontée importante des taux de fécondité dans les pays occidentaux, communément résumée par l'expression de baby boom, ne peut être expliquée dans les termes déterministe et phasique du processus de transition démographique. Ce dernier impliquait en effet un état stationnaire pour la fécondité et la mortalité, une fois que ces dernières eussent atteint leurs valeurs basses. Dans un deuxième temps, la brutale réduction de la mortalité visible dès les années cinquante dans le monde non industrialisé, qui avait conduit aux taux d'accroissement démographique extrêmes, ne semblait pas explicable par les seuls progrès socio-économiques contenus dans la croissance et le développement. Cette baisse de la mortalité s'avéra avoir été partiellement importée (technologie médicale, infrastructures coloniales, etc) des pays industrialisés et non directement induite par un processus de développement local comme le prévoyait la théorie de la transition démographique. Toutefois, la question de transition démographique dans les pays en développement était alors ressentie comme non pertinente. La discussion des conséquences macroéconomiques était fondée sur des modèles consacrés à d'autres usages, essentiellement des modèles de croissance économique. Le débat visait donc à établir si la nouvelle répartition par âge des populations rajeunies, associée à la forte fécondité, diminuerait les investissements et les quantités de capital
'Université Quisqueya 20 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. nécessaires pour augmenter la production ou pour permettre d'assurer un niveau de vie moyen croissant ou constant à une population croissante. De tous ces courants d'idées, celui de Malthus semble convenir mieux dans le cadre de notre travail de recherche, vu sa pertinence par rapport à la réalité des pays pauvres. B.- Revue de littératureLes différentes questions soulevées sur le point de savoir quel impact la croissance démographique peut avoir sur la croissance économique ont porté plusieurs économistes et démographes à analyser le phénomène. Ils ont réalisé de nombreuses études à ce sujet. Nous relevons ci-après le point de vue de quelques-uns d'entre-eux pour mieux voir ce qu'il en est exactement. En 1958, la liaison dynamique entre croissance démographique et accumulation de capital est décrite par les analyses pionnières de Coale et Hoover. Ils identifient sur une double base théorique et empirique, une série d'effets démographiques négatifs sur les conditions de l'accumulation. L'effet de diversion détourne l'investissement d'emplois directement productifs vers des emplois non directement productifs; l'effet de dilution du capital résulte arithmétiquement de la dynamique d'un rapport macroéconomique dont le dénominateur est la taille croissante de la population et l'effet de dépendance relie négativement la capacité d'épargne d'un ménage ou de l'économie avec la part des inactifs par rapport à la population active. Simultanément et sous l'influence des modèles de développement dualistes, certaines analyses insistaient alternativement sur les capacités d'absorption d'une force de travail qui suit le rythme de l'accroissement démographique et sur les risques de paupérisation de masse liés au développement du cercle vicieux élargi entre la croissance rapide de la population, la pression sur l'accumulation, le chômage et le sous-emploi. Enfin, les ratios de dépendance importants impliqués par la forte croissance démographique, conduisaient à l'augmentation du besoin en investissements démographiques non directement productifs et limitaient corrélativement le capital disponible pour les investissements directement productifs. Certains modèles (Liebenstein, 1954 ; Nelson, 1956) décrivirent sur ces bases une trappe d'équilibre de bas niveau dans laquelle la croissance démographique engluait la croissance du revenu par tête. 'Université Quisqueya 21 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Toutefois, à cette époque (autour de 1960), la base des connaissances empiriques était trop limitée. La discussion des conséquences macroéconomiques était fondée sur des modèles consacrés à d'autres usages, essentiellement des modèles de croissance économique. L'important support politique en faveur des mesures de réduction des naissances était donc paradoxalement fondé sur des preuves scientifiques finalement évanescentes. Ces interventions de politique démographique étaient toutefois justifiées par les prétendus bénéfices aux niveaux individuels et collectifs qu'elles permettraient. Il est possible d'identifier, avec Kelley (1996), une suite de références théoriques dont la succession a pu participer à la constitution du corpus des théories orthodoxes en un ensemble homogène. Dès 1953, un rapport des Nations-Unies14 assez nuancé et aux champs d'investigation très étendus, bien que peu quantitatifs, remarquait que la croissance et la taille de la population pouvaient exercer des impacts positifs (à travers des effets d'échelle et d'organisation), des impacts négatifs (à travers les rendements décroissants) et des effets plus incertains (à travers la technologie et le progrès social). Le jugement général, bien que balancé, tendait toutefois vers le pessimisme. Ce rapport15 fut révisé en 1973 et le jugement global devint encore un peu plus pessimiste, sous l'effet notamment de l'emphase portée sur les impacts de court terme de la croissance démographique. L'intervention de Kuznets dans ce rapport venait pourtant nuancer la tonalité orthodoxe dominante, puisque ce dernier remarquait, de façon très pertinente, qu'aucune corrélation statistique entre les taux de croissance du produit par tête et ceux de la population n'apparaissait sur des échantillons transversaux ou sur des séries temporelles. Ces résultats devaient ensuite être confirmés pour ce qui concerne les périodes antérieures à 1980. Une synthèse des résultats et des apports de cette perspective orthodoxe fut effectuée dans un rapport sur la population et le 14 United Nations [1953] 15 United Nations [1973] 'Université Quisqueya 22 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. développement commandité en 1971 par la U.S. National Academy of Sciences. Insistant surtout sur les effets de court terme de la croissance démographique, la majorité des études parvenaient partiellement à justifier les tonalités largement pessimistes des conclusions du rapport, arrivant à la conclusion que la croissance démographique rapide imposait une barrière sérieuse, voire insurmontable, au développement socioéconomique. Les auteurs de cette conclusion résumèrent ainsi leurs résultats de façon très efficace : la croissance démographique rapide ralentit la croissance des revenus par tête dans les pays en développement et tend à perpétuer les inégalités dans la répartition des revenus. Elle tire vers le bas, les niveaux de la consommation, l'épargne et de l'investissement capitalistique dans les facteurs de production et limite par conséquent le taux de croissance du PIB. L'offre alimentaire et la production agricole doivent être fortement accrues pour satisfaire aux besoins des populations en croissance rapide, ce qui exerce une contrainte sur l'allocation des ressources à d'autres secteurs économiques et sociaux. Le nombre des intrants dans la force de travail augmente très rapidement. Du fait de l'excès des individus à la recherche d'un emploi sur le nombre d'emplois disponibles, le chômage et le sous-emploi sont des problèmes de plus en plus sérieux. Un nombre toujours plus grand de travailleurs ne peut être absorbé dans le secteur moderne (industrialisé). Ils se rabattent alors sur des occupations de service non productives ou vers le secteur traditionnel (agricole) avec sa productivité faible et ses salaires de subsistance... Une pauvreté à grande échelle, la productivité faible du travail, la demande alimentaire croissante et la faible industrialisation distordent et dégradent les conditions de l'échange international pour les pays les moins développés. Il semble toutefois que ces conclusions alarmistes, que l'on peut supposer influencées par l'Agency for International Development, sponsor de ce rapport dont les positions anti populationnistes ont souvent été dénoncées, aient quelque peu exagéré les aspects négatifs des résultats obtenus dans les analyses solides qu'il rassemble. Ces différentes études formaient un ensemble méthodologiquement proche des analyses thématiques partielles du révisionnisme mais conduisaient tout de même à des résultats modérément pessimistes. Une autre étude assez large et exhaustive des effets économiques de la forte croissance démographique, placée sous la Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. direction de Tabah et éditée en 1975, venait confirmer la pertinence de cette orientation vers une méthodologie thématique de type hétérodoxe, tout en produisant des résultats assez orthodoxes. Un rapport de l'ONU replace les conclusions relativistes dans une perspective orthodoxe renouvelée mais encore axée sur la théorie néo-classique de la croissance et le court moyen terme (5 à 15 ans). Le développement d'un système de représentation ne fait pas systématiquement disparaître le système précédent, de la même façon que le système qui va se développer est contenu en germe ou est en cours de constitution pendant la période d'épanouissement du premier. Ainsi, le Survey de Cassen parvint, dès 1975, à s'élever au-delà des restrictions des analyses orthodoxes pour n'en retenir que les résultats les plus intéressants et en rejeter les hypothèses les plus critiquables et les plus fragiles. Robert Cassen remarqua dans la conclusion de son analyse que les effets de la croissance de la population dans les pays en développement ont pu être exagérés par les analyses orthodoxes, spécialement pour les effets sur le capital et l'épargne. Il concède toutefois qu'il ne semble y avoir que peu d'arguments convaincants pouvant venir contredire la conclusion selon laquelle la croissance démographique rapide ralentit l'amélioration des niveaux de vie ou mieux pour rejeter des conclusions orthodoxes qu'il semble alors n'accepter que par défaut. Il souligne ainsi un peu plus loin que l'importance relative de la population parmi les autres facteurs semble avoir été simultanément surévaluée et sous-évaluée. Il est, selon lui, difficile d'accepter la vue selon laquelle la pauvreté des pays en développement puisse être majoritairement causée par la croissance démographique. Il lui apparaît toutefois que dans la plupart de ces pays, même économiquement prometteurs, l'accroissement démographique rapide n'aurait permis que des gains relativement faibles au niveau de l'individu moyen et à fortiori pour les plus pauvres. Ceci étant partiellement dû à la tendance de la répartition des revenus et en l'absence de mesures contradictoires tend à se détériorer sous les régimes de forte fécondité. Les jugements orthodoxes sont donc, dès les années soixante-dix, fermement nuancés par une minorité d'auteurs. Ces derniers préfigurent, avec Easterlin (1965), Kuznets (1965, 1967) et Kocher (1973), ce que sera la réaction contre le «révisionnisme» pendant la décennie suivante. Le rapport de la National Academy of Sciences de 1986 est devenu la plus révisionniste des grandes études commanditées des années 1970-1980. Même si à l'aune des études
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. thématiques partielles présentées, les conséquences économiques de la croissance de la population semblaient plutôt négatives que positives, les économistes responsables de ces analyses choisirent, de façon significative, de nuancer la conclusion collective du rapport en replaçant l'importance relative des ces impacts dans de plus justes proportions. Selon Kelley, cette volonté collective de relativisation mérite de l'attention puisqu'elle représente vraisemblablement l'évaluation des effets économiques de la croissance de la population qui prédomine depuis 1945. La perspective orthodoxe semble donc n'être, pour Kelley, qu'une péripétie théorique ou idéologique ayant fait diverger la recherche démo-économique de sa tendance dominante. Le rapport de 1986 constitua donc, une étape fondamentale dans le processus d'affirmation de la perspective révisionniste autour de l'impact de la population sur le développement, qui se fonde sur une formulation réaliste d'un processus de développement dans lequel les rétroactions sont prises en compte. Elle insiste notamment sur les réponses individuelles et institutionnelles aux impacts initiaux directs de l'accroissement démographique, comme la conservation en réponse à la rareté des ressources naturelles, la substitution pertinente des facteurs de production abondants aux facteurs rares, l'innovation et l'adoption de technologies adaptées à l'exploitation d'opportunités profitables, autant de réponses considérées comme importantes. Compte tenu de l'exemplarité accordée à ces résultats par un commentateur aussi avisé que Kelley, il est intéressant d'en faire une présentation synthétique. La tonalité et les conclusions générales du rapport sont révisionnistes, bien que les analyses développées insistent sur certains aspects du développement économique qui sembleraient pouvoir bénéficier d'un ralentissement de la croissance démographique. Dans l'industrie, les économies d'échelle sont épuisées pour des tailles urbaines modérées, le ralentissement de la croissance démographique n'a donc vraisemblablement pas d'impact négatif sur la productivité dans le secteur manufacturier urbain. Dans l'agriculture, la relation positive qui existe entre la densité et la productivité (choix des techniques, économies d'échelle, infrastructures) semble se transformer en relation négative (rendements décroissants) pour des densités trop importantes (supérieures à 100 habitants au km2). Dans l'éducation, le 'Université Quisqueya 24 'Université Quisqueya 25 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. ralentissement de la croissance démographique est associé avec des dépenses par élève supérieures, de même que pour les dépenses par tête de santé ou de nutrition au sein du ménage. Toutefois, la forte croissance démographique ne saurait constituer un obstacle majeur au succès des politiques sanitaires. Dans le court terme, une moindre croissance démographique diminuerait l'inégalité de la répartition des revenus, dans le cas toutefois où les politiques de population seraient orientées vers les groupes à revenu plus faible. Dans le long terme, l'avantage potentiel résulterait de l'accroissement du prix du facteur travail relativement aux autres facteurs de production. Bien que la plupart des problèmes liés au développement urbain (pression sur les services et ralentissement du développement du secteur moderne) aient été amplifiés par la forte croissance démographique, le ralentissement de cette croissance ne les réglera vraisemblablement pas. Le biais urbain des politiques publiques constitue une cause beaucoup plus importante que la croissance démographique. Certaines externalités, comme la congestion, la dégradation rapide des ressources naturelles, les coûts intergénérationnels sont le résultat plus ou moins direct de la croissance démographique. Les politiques de population doivent être couplées avec des mesures plus économiques visant à modifier les structures d'incitation qui interviennent dans l'apparition d'externalités nettes négatives liées à la forte fécondité. L'argumentation révisionniste s'articule donc autour de deux idées fortes. La première est que la croissance démographique n'est qu'un facteur secondaire du développement économique et donc, un élément parmi d'autres dans l'explication des retards de croissance ou de développement potentiels. La seconde est que les effets délétères de la forte croissance démographique seront largement (bien que pas nécessairement intégralement) compensés par des réactions de marché, si et seulement si, les mécanismes de marché peuvent fonctionner librement. Cette seconde caractéristique est importante car elle est au fondement de la perspective révisionniste sur les problèmes liant la population aux évolutions économiques. Dans ce domaine, les études s'appuyant sur des panels de pays ont abouti à des conclusions opposées selon la période au cours de laquelle les tests ont été menés. En résumé, 'Université Quisqueya 26 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. selon Kelley et Schmidt (1996), les résultats aboutissent aux conclusions suivantes concernant l'impact de la croissance démographique sur la croissance du revenu par tête :
CHAPITRE II.- Situations démographique et économique des différents pays
o
20 Le seuil de remplacement des générations doit être généralement supérieur ou égal à 2.075 soit 2.1 en chiffre arrondi. 'Université Quisqueya 32 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Continent africain Présentation de la République Démocratique du Congo (RDC) Troisième pays le plus vaste de l'Afrique, de par sa superficie, la République Démocratique du Congo a une population estimée à 65 millions de personnes21 représentant une augmentation assez importante, puisqu'elle ne représentait que 15 millions d'habitants en 1980. Ainsi, de 1980 à 2008, la RDC a connu une croissance touchant les 333%. L'excédent des naissances sur les décès est positif sur toute la période et répresente près de 22%0 en 2008, en dépit du fait que le taux mortalité soit très élevé en raison des épidémies et des maladies infectueuses ayant frappé le pays de 1997-2005 (voir graphique ci-dessous). Graphique 4
Le nombre d'enfants qu'ont les femmes en âge de procréer (15 à 50ans) de 1980-2008 est en moyenne supérieur à six, dépassant de loin le seuil de remplacement des générations. 'Université Quisqueya 33 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Graphique 5 Evolution de la fécondité en Rép.
Dém. du - tx de fécondité 6.8 6.6 6.4 6.2 5.8 5.6 6 o N L) co co co co orn rn 0 [V [V (V L'immigration nette au cours de cette période est tantôt positive tantôt négative sur toute la période c'est-à-dire qu'elle varie de manière irrégulière. Elle devient stable négativement à partir de l'année 2000. Cette tendance est le fruit des guerres. Ainsi, le solde migratoire devient négatif de 2000 à 2008. Mouvement migratoire en Rép Dém.
du Congo
1500000 1000000 500000 0 -500000 -1000000 -1500000 -2000000
Graphique 6 Présentation du Soudan Le soudan est un pays de l'Afrique qui est limité au Nord par l'Egypte et la Libye, par l'Ethiopie, l'Erythrée, la mer rouge à l'Est, par la RDC, l'Ouganda et le Kenya au sud et enfin par le Tchad à l'Ouest. Sa superficie de 2, 505,810 Km2 fait de lui le plus grand pays de son continent. Elle a une population estimée à près de 40 millions d'habitants en 2008. 'Université Quisqueya 34 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Son taux de natalité vaut environ trois (3) fois de plus que son taux de mortalité. Ce qui contribue à un excédent du solde naturel. Aussi, ce dernier représente-t-il près de 21%0 habitants. Graphique 7 Natalité et mortalité du Soudan de 1980-2008
Le taux synthétique de fécondité représente presque deux fois le seuil de remplacement des générations. En clair, les femmes âgées de 15 à 50 ans ont tendance à avoir en moyenne plus de 4 enfants. Graphique 8 Evolution de la fécondité au Soudan de 1980-2008
Le solde migratoire n'a pas toujours varié dans le même sens au cours de la période sous-étude. Dans un premier temps, il a été positif, soit entre 1980 à 1985, pour être négatif de 1990-2008. Donc, de 1990 à 2008, il y eu plus d'émigrants que d'immigrants. Cela signifie que ce solde ne contribue en aucun cas, à l'augmentation de la population. 'Université Quisqueya 35 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Mouvement migratoire du Soudan de 1960-2008
600000 400000 200000 0 -200000 -400000 -600000 -800000
Graphique 9 Présentation du Burkina Faso Pays de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso est un pays enclavé, donc inacessible par voie maritime. Il a une population approximativement proche de 15 millions d'Habitants. Le solde naturel est excédentaire ce qui signifie que les naissances sont supérieures aux décès. Le graphique ci-dessus illustre son évolution. Natalité et mortalité du Burkina Faso de 1980-2008
60 50 40 30 20 10 0 Graphique 10 'Université Quisqueya 36 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. L'indice synthétique de fécondité montre que les femmes de 15 à 50 ans ont en moyenne un nombre d'enfants supérieur ou égal à six, un taux largement supérieur au seuil de remplacement des générations. Graphique 11 Evolution de la fécondité au Burkina Faso de 1980-2008 O N vl O N Lf] N vl LO h CO 0O GO 0O 00 rn 6, 61 O O O O O O N N N N N 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 -TX de fécondité Quant à sa migration nette, elle est positive depuis plus de trois (3) ans et joue un rôle important dans l'augmentation de la population du pays. Tableau 12
Présentation du Niger Situé entre l'Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, la Libye, le Mali et le Nigéria, le Niger a une superficie de 1,267,000 km2. En clair, c'est un pays totalement enclavé. Le pays compte une population d'environ 15 milions d'habitants selon le U.S. Department of State. Elle a cru annuellement de près de 3.3%. Le solde naturel est très élévé et vaut approximativement les 36%0 habitants. Graphique 16 Natalité et mortalité du Niger de 1980-2008
Le taux synthétique de fécondité vaut en moyenne plus de six enfants par femme Taux presque trois fois plus élevé que le taux nécessaire pour le remplacement des générations.
40000 20000 0 -20000
'Université Quisqueya 39 Présentation de la Zambie La République de la Zambie est un pays de l'Afrique Australe avec une population proche des 12 millions d'Habitants. Le taux d'accroissement annuel de la population est de 1.6 %o. Le solde naturel est toujours excédentaire quoique un taux de mortalité de plus de 18%0 habitants. Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Graphique 19 Natalité et mortalité de la Zambie de 1980-2008 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 - IMB ~7NB 'Université Quisqueya 40 Le taux de fécondité de la Zambie au cours de la période sous-étude (1980-2008) demeure assez élevé bien qu'il ait connu une certaine baisse. Il est passé de plus de sept enfants par femme au début des années à près de cinq en 2008. Toutefois, il dépasse de loin le seuil de remplacement des générations qui est fixé à 2.1 enfants/femmes Graphique 20 Evolution de la fécondité de la Zambie de 1980-2008 6 5 4 3 2 1 0
-txde fécondité Le solde migratoire est tantôt négatif tantôt positif au début de la période en question. Toutefois, à partir de 2005, il est toujours négatif. Par conséquent, il contribue à la croissance de la population. Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Graphique 21
Présentation du Rwanda Le Rwanda a une superficie de 26,338 km2, soit plus petite que celle d'Haïti. Il compte une population de plus de 10 millions d'habitants selon U.S. Department of state. Cette population croit à un rythme de 2.8% l'an. Sur la période d'étude, le solde naturel a été toujours positif quoiqu'il ait connu durant les années 92-94, une baisse considérable en raison des troubles politiques et de la guerre civile entre Hutus et Tutsis. Natalité et mortalité du Rwanda de 1980-2008
ciIo eicti oi$~ Nye cigo e~ti ci°>' ~~1 000 001 o0h oo~ 001 o0~b ti titi ti ti ti ti ti ti ti ti ti Graphique 22
'Université Quisqueya 42 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Toutefois la fécondité a été très élévée au cours de cette même période soit en moyenne entre six à huit enfants par femme Avec un tel taux, le remplacement des générations devient plus que possible. Evolution de la fécondité au Rwanda de 1980-2008 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0
-tx de fécondité Graphique 23 La migration a, pour sa part, contribué grandement à l'augmentation de la population car à partir de l'année 2000, les immigrations ont surpassé les émigrations. 1980 1985 1990 11 2000 2005 2006 2007 2008 Mouvement migratoire au Rwanda de 1980-2008 3000000 2000000 1000000 o -1000000 -2000000
Graphique 24 'Université Quisqueya 43 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Présentation de Tchad Pays d'afrique centrale sans accès à la mer, le Tchad, d'une superficie de 1,284,200 km2, a une population de plus de 10 millions d'habitants. Son solde naturel reste et demeure positif sur toute la période d'étude. Graphique 25 Natalité et mortalité de Tchad de 1980-2008 --TMB -- TNB 60 50 40 30 20 10 0 cb° 41' ce 0 4i° 4i1' 4) 4\ O° 01' 04' O(O o1 0q' N. N. ti~ ti°~ ti°' ~°~ ti~ ti~ 1'° ~° yo 1'0 I° k Le nombre d'enfants auquel une femme peut donner naissance est estimé à plus de six en moyenne de 1980-2008. Le taux de fécondité vaut à peu près 3 fois le seuil de remplacement des générations. Evolution de la fécondité au Tchad de 1980-2008
0 CA N LY1 c0 c0 c0 OO co a] o a] ar,o o o o o o rn rn rn Ch Ch Ch - - 0 0 0 0 0 0 N N N N Graphique 26 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. La différence entre les émigrations et les immigrations est excédentaire à partir de l'an 2000 et est considérée comme un poids à la croissance de la population. En témoigne le graphique ci-dessous. Mouvement migratoire de Tchad de 1980-2008
300000 200000 100000 0 l00000 -200000
Graphique 27 Présentation du Burundi Le Burundi est un pays de l'Afrique centrale, sans accès à la mer, entouré par la Tanzanie, la RDC, le Rwanda et le lac Tanganyika. Dans ce pays vit une population de plus de 8 millions d'habitants sur une superficie de 27,830 km2. La croissance annuelle de la population est de 3.44% selon U.S. Department of State. Le solde naturel varie toujours dans le sens positif sur la période d'étude. L'excédent des naissances sur les décès vaut environ 33%0 habitants en 2008. En témoigne le graphique ci-dessus. 'Université Quisqueya 44 Graphique 28 'Université Quisqueya 45 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Natalité et mortalité de Burundi de 1980-2008 60 50 40 30 -TM B 20 TNB 10 0 O N L l h O N Ll h O N L+] W 00 00 00 00 -Ch Ch O1 dl O O O O h 00 Ol Ot Ot O] Ol Ot Ot Ol O O O O O O rv N N N 0 0 Le taux de fécondité a gardé le même niveau tout au long de la période. En clair, il est constant de 1980-2008 (sept enfants par femme) Graphique 29
8 7 6 5 4 3 -tx de fécondité 2 1 0 Le solde migratoire sur toute la période est parfois positif parfois négatif . Ce qui voudrait dire qu'il ne contribue pas de manière soutenue à la croissance de la population. Mouvement migratoire au Burundi de 1980-2008 300000 200000 100000 Q -100000 -200000 -300000 -400000 -500000 I I 14 1980 1985 1990 21 2005
2006 Graphique 30 'Université Quisqueya 46 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Continent asiatique Présentation du Bangladesh Le Bangladesh est un pays de l'Asie méridionale, limité au nord, à l'ouest et à l'est par l'Inde, au sud-est par la Birmanie et au sud par le golfe du Bengale. Le pays compte 161, 461,179 personnes en 2008. Il est aussi clair que la population du pays a presque doublé car elle était de 88, 854, 900 personnes au cours des années 80. Durant la même période, le taux de natalité a quasiment baissé pour atteindre son niveau le plus le bas : moins de 25%0 en 2008. Dans le même temps, le taux de mortalité qui représentait à peu près 20%0 en 1980 a atteint un seuil inférieur à 10%0 en 2008. Cependant, l'évolution de la natalité et de la mortalité reste quasiment élevée. Ainsi la croissance de la population se caractérise par un taux d'accroissement naturel assez fort, représentant plus de 10%0 en 2008. En témoigne, le graphique ci-après. Graphique 31
Le Bangladesh a connu une baisse considérable de son taux de fécondité. En 1980, le nombre d'enfants par femme était d'environ cinq. Aujourd'hui, il ne représente que trois. Voir le graphique qui suit. Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Graphique 32 Evolution de la fécondité au Bangladesh de 1980-2008 6 5 4 3 2 -Tx fécondité 1 0 N li f 1'- O N 111 lD N. CO CO 00 CO CO O1 O1 01 O1 O O O O O O O1 O1 O1 O1 01 O1 01 O1 O O O O O O 1-1 N N N N N lV Pour le Bangladesh, le solde migratoire est décroissant sur toute la période sous étude ce qui voudrait dire qu'il y a eu de nombreux départs des nationaux non compensés par l'entrée de personnes étrangères au pays. Graphique 33
Mouvement migratoire du Bangladesh de 1960-2008 o -100000 -200000 -300000 -400000 -500000 -600000
'Université Quisqueya 47 Présentation du Népal Le Népal, se situant entre la Chine et l'Inde, compte actuellement une population de 28, 727, 583 d'habitants, ce qui représente un accroissement de plus de 89% par rapport à 322, 782 d'habitants qu'elle comptait en 198022. 22 Selon le site de l'université Sherbrooke, le Népal comptait environ 15, 158,800 habitants en 1980. 'Université Quisqueya 48 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Le taux d'accroissement naturel représente en 2008 près de 20% traduisant l'évolution continue de la population totale. En témoigne le graphique ci-après. Graphique 34 Natalité et mortalité du Népal de 1980-2008
de, e op cri, <", ~ 0 Oti O~ 0<0 O^ 09)ti0 y~ 1°' tig ti~ y ti~ ti~ ,LO y0 ,ti0 19 19 ,y0 Le taux de fécondité dépasse largement de nos jours encore le seuil de remplacement des générations bien qu'il ait connu une baisse considérable. Un coup d'oeil sur le graphique ci-après montre clairement son évolution à travers la période d'étude. Graphique 35 Evolution de la fécondité au Népal de 1980-2008 6 5 4 3 -Tx de fécondité 2 1 o O r O N Lel r- O N v1 t0 r- c 00 co co co 01 Ol ol 61 O O O O O O 0, o, m rn om 0, cr, om O O O O O O N N NJ N NJ De son côté, le solde migratoire est toujours négatif sur toute la période d'étude. Il ne contribue en rien à la croissance de la population totale. Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Graphique 36 Mouvement migratoire du Népal de 1980-2008
0 -20000 -40000 -60000 -80000 -100000
'Université Quisqueya 49
Sources combinées : INED et site de l'université de Sherbrooke (données de 2005 tirées du World Perspectives) A travers ce tableau, nous pouvons constater que dans la majorité des pays, le solde migratoire est négatif. Ce qui signifie qu'il y a un nombre important d'émigrés, ce qui montre combien la taille de la population au sein de ces pays aurait été encore plus considérable. De plus, 'Université Quisqueya 50 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. l'augmentation significative de la population s'explique par le fait que le taux de natalité au niveau de ces pays dépasse largement le taux mondial. Par ailleurs, d'un point de vue économique, il convient de mentionner que dans l'ensemble, tous les pays considérés ont un PIB/ Habitant n'excédant pas les $820 (ce qui prouve d'ailleurs l'extrême pauvreté dans laquelle ces pays se retrouvent et justifie leur choix pour réaliser l'étude) alors que le critère de revenu pouvant mieux les catégoriser doit normalement être supérieure ou égal à $900. Malheureusement, les profils de croissance économique des pays pauvres, observés dans le tableau ci-dessous ne donnent pas à penser que le monde se dirige vers une situation de « convergence », c'est-à-dire l'élimination progressive du décalage économique entre pays riches et pays pauvres. L'accroissement bien plus rapide de la population dans la plupart de ces pays, compense en effet la croissance observée. Il en résulte que ces pays ont des taux de croissance du PIB par habitant peu élevés (illustration au tableau ci-après). Evolution du PIE/H des différents PMA choisis de 1980-2008 c,95) ce .v ti. c ti° tie o tica ti ti ca ° tiga ~°o ,o° ti 0o °` °'0° ~ ° y_t 1 ,
900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 Graphique 37 'Université Quisqueya 51 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. L'hypothèse généralement retenue par les économistes est que la propension des individus à économiser en vue d'une consommation future augmente en fonction de leurs revenus. Or, au niveau de ces pays, le pouvoir d'achat des ménages est relativement faible. Plus une personne est pauvre, moins elle peut se permettre de faire des projets d'avenir et d'épargner. Il en est de même des entreprises et des gouvernements. Ainsi, dans les pays pauvres, où l'essentiel des revenus doit être consacré à la satisfaction des besoins actuels (urgents dans bien des cas), le niveau d'épargne nationale a tendance à être limité Or, une faible épargne fait obstacle aux investissements intérieurs dans le capital physique et le capital humain, dont les pays ont désespérément besoin. Sans investissements nouveaux, la productivité d'une économie ne peut s'accroître et les revenus augmenter. En plus de l'investissement intérieur, l'investissement étranger peut aider les pays en développement à sortir du cercle vicieux de la pauvreté, surtout s'il s'accompagne de transferts de technologies de pointe de la part des pays développés. L'expression « avantage du retard » est parfois utilisée lorsqu'on évoque cette possibilité de bénéficier d'investissements et de moyens technologiques étrangers, qui devraient permettre aux pays pauvres de se développer plus rapidement que ne l'ont fait les pays aujourd'hui industrialisés. Mais les conditions requises pour attirer l'investissement étranger sont, pour une large part les mêmes que celles nécessaires pour stimuler l'investissement intérieur. Un climat propice à l'investissement comprend de nombreux facteurs qui rendent les investissements dans un pays plus avantageux et moins risqués qu'ailleurs. Une situation politique stable en est l'un des plus importants. Ce qui est en effet de nature à décourager les investisseurs aussi bien locaux qu'étrangers, c'est la menace de troubles politiques. L'instabilité politique fait fuir les investisseurs, ce qui empêche le pays d'avoir une croissance économique plus soutenue et d'améliorer le bien-être de ses habitants, d'où un surcroît de mécontentement à l'égard du régime et une instabilité politique croissante. Tomber dans ce cercle vicieux de l'instabilité politique peut faire sérieusement obstacle aux efforts menés pour stimuler le développement économique et réduire la pauvreté. Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. CHAPITRE III.- CADRE EMPIRIQUE ET RESULTATS DU MODELEA.- Méthodologie utilisée et donnéesA.1) Introduction à l'économétrie des données de panelsLa spécification de panel est souvent utilisée en économie. L'économétrie des données de panel consiste à effectuer une analyse à la fois sur des données temporelles et en coupes transversales. Dans le cadre d'une analyse sur des données de panels, les estimations peuvent être effectuées aussi bien sur un panel équilibré, que sur un panel non équilibré. On utilise le terme de panel équilibré lorsque pour chaque individu nous disposons du même nombre d'observation. Cette double dimension permet de tenir compte de l'influence des caractéristiques non observables des individus (des pays dans notre cas) sur leur comportement. La variabilité totale de notre échantillon résulte de la variabilité inter-temporelle et de la variabilité intra-temporelle. La composante intra-temporelle traduit le positionnement relatif de l'individu à chaque date vis-à-vis de la moyenne de la variable sur l'ensemble de la population à la date t. Tandis que la variation inter-temporelle traduit la variation agrégée de la variable endogène d'une période à l'autre. Avantage des données de panels Le plus souvent les échantillons concernent un grand nombre d'individus et un nombre d'années restreint. De manière générale, les échantillons de grande taille conduisent à des estimateurs dont les propriétés peuvent être assimilées aux propriétés asymptotiques des méthodes utilisées (convergences éventuelles et lois asymptotique). Si les estimateurs sont convergents et si les hypothèses nécessaires sont vérifiées, cela conduit à une estimation très proche de la vraie valeur des paramètres. De plus le nombre élevé d'observation permet alors de supposer que le biais et la variance de l'estimation tendant vers zéro. Inconvénients des données de panels Travailler sur des données de panel se révèle dans certains cas être assez sensible, car quelques
'Université Quisqueya 53 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. points atypiques peuvent suffir à modifier les résultats d'une estimation. De plus, quand bien même, les observations aberrantes peuvent être soit corrigées, soit éliminées du modèle, des données manquantes peuvent engendrer un problème de biais de sélection. Raisons du choix de l'utilisation de panel dans notre cas Dans le cadre de notre analyse, nous avons choisi d'utiliser un modèle de panel pour les raisons suivantes :
A.2) Collecte de données
A.3) Définition des variables~3
23 Il convient de mentionner que les données en rapport avec la FBCF, la TE et le PIBH sont exprimées en dollar américain. 24 A noter que le modèle de départ ne comptait que deux variables exogènes (LTE, LPACT). En vue d'améliorer le modèle, nous y avons inséré les autres (LPTOT, LFBCF). 'Université Quisqueya 56 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. A.4) Analyse des donnéesDans notre travail, il sera question de faire plusieurs types d'analyses, d'abord une analyse des statistiques descriptives et une analyse graphique des séries et pour chaque pays. Ensuite nous effectuerons une analyse multivariée, consistant en une spécification du modèle de croissance de Solow d'abord statique et ensuite dynamique. Analyse descriptive La première partie de l'analyse mettra l'accent sur les mesures descriptives en l'occurrence les caractéristiques de position (moyenne), de dispersion (écart-type) et des coefficients de variations des variables explicatives. Ce, pour nous permettre d'avoir une idée de la distribution et du degré d'homogénéité des séries. Analyse graphique L'analyse des graphiques va nous permettre d'apprécier la nature et le type de relation existant entre la variable endogène et les variables exogènes prises deux à deux. Autrement dit, elle nous permet de détecter la présence de relation statistique entre les variables. Analyse multivariée A ce niveau, nous chercherons à spécifier le modèle. Contrairement aux modèles de régression linéaire où l'on peut spécifier un modèle à une dimension sur la base des théories économiques et faire des tests de validation de modèle ensuite, dans le cas des modèles de types panels, l'analyse porte sur deux dimensions. On analyse les caractéristiques d'un ensemble de pays sur une durée de temps définie, on effectue différents tests afin de définir la forme du modèle que l'on étudie. En d'autres termes, on cherche à déceler s'il s'agit d'un modèle empilé, d'un modèle à effet fixe (individuel/temporel) ou d'un modèle à effet aléatoire, à partir des tests. C'est dans cet ordre d'idée que nous sommes amenés à faire le test de Breusch-Pagan et de Hausman pour la spécification du modèle. 'Université Quisqueya 57 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. B.- Analyse des donnéesB.1) Analyse descriptive des donnéesAfin d'évaluer les caractéristiques de nos différentes séries, notre analyse descriptive tourne autour des mesures de bases telles que la moyenne (mesure de position), l'écart-type et le coefficient de variation (mesure de dispersion). Avant d'entamer cette analyse, nous allons considérer brièvement l'importance ou encore l'utilité de ces dernières. La moyenne La moyenne est une mesure de position qui permet d'identifier la valeur autour de laquelle les observations se répartissent. L'écart-type L'écart-type est une mesure de dispersion qui permet d'évaluer la variabilité d'une série. Autrement dit, il permet déterminer les fluctuations des observations autour de la moyenne arithmétique. Le coefficient de variation Le coefficient de variation est une mesure composite formé de la moyenne et de l'écart-type. Il permet de jauger ce que vaut la moyenne au regard de l'ensemble des observations. L'utilité de ces différentes mesures étant évidente, il importe maintenant de faire l'analyse de nos données. Les caractéristiques de nos différentes séries sont résumées dans le tableau ci-après. Ainsi, nous pouvons remarquer que la grande majorité des séries sont homogènes. Les coefficients de variation pour les séries comme LPIBH, LPTOT, LPACT et LFBCF sont respectivement : 8.03%, 5.58%, 6.03% et 5.53%. Ces derniers étant inférieurs à 15%, nous pouvons affirmer qu'ils sont pour les différents pays de notre échantillon d'une bonne homogénéité. Toutefois, la série LTE est hétérogène, il suffit de jeter pour s'en convaincre, un coup d'oeil sur son coefficient de 25 Toutefois, cette mesure est très critiquée en raison du fait qu'elle est fortement influencée par les valeurs extrêmes. 'Université Quisqueya 58 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. variation qui représente 57.54%. En clair, le taux d'épargne indique une grande hétérogénéité en ce qui a trait au différent pays de notre échantillon. En témoignent les graphiques de l'annexe II. Tableau 2. Répartition des statistiques de base pour les PMA
Calcul des auteurs à partir de EVIEWS 6.0 et Excel 2007 B.2) Analyse graphiqueL'analyse des graphiques ci-dessous permet de détecter le type et la nature de la relation statistique existant entre deux variables ou deux séries statistiques. D'une part, Les graphiques 38.2 et 38.3 présentent une même forme : une droite à pente positive par rapport à leur nuage de point. Cela signifie qu'il existe respectivement une relation linéaire positive entre le PIB/H et le taux d'épargne, entre le PIB/H et la FBCF. Techniquement parlant, il y corrélation positive respectivement entre le PIB/H et le taux d'épargne ainsi qu'entre le PIB/H et le FBCF. D'autre part, les graphiques 38.1 et 38.4, bien qu'ils aient la même forme, ne permettent pas facilement de conclure quant à la nature et au type de relation qu'il y a entre les variables. Toutefois, en calculant les coefficients de corrélation (voir Annexe III) respectifs de ces dernières, nous sommes arrivés aux résultats suivants : Graphique 38.1 : corrélation positive entre PIB/H et population active. Graphique 38.4 : corrélation négative entre PIB/H et population totale Aussi, cette analyse graphique fait apparaître clairement l'existence de la condition nécessaire mais non suffisante à toute relation économique : la relation statistique. 'Université Quisqueya 59 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Graphique 38 : Corrélation entre les variables endogène et exogènes
LPACT LTE
C.- Estimation de PanelC.1) Détection de la structure de PanelLa forme générale de notre modèle de base est la suivante : = + LTE=,: + _ LPTOT.: + 3LPAGT,,: +.:_LFBCFix+oi,t Les (3i représentent les élasticités respectives du taux d'épargne, de la population totale, de la population active et de la formation brute de capital fixe. Les ni désignent, quant à eux, les effets spécifiques individuels. 'Université Quisqueya 60 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Notre modèle en données de panel pour les douze (12) PMA, sur la période 1980-2008, est estimé avec 279 observations. Ainsi, nous estimons avec ces données, trois modèles de base relatifs à la modélisation de pane126 : modèle pool, modèle à effets individuels et enfin le modèle à effets aléatoire. Il est important toutefois, d'utiliser les tests appropriés en vue de parvenir au choix du meilleur modèle possible. > Comparaison modèle pooled et modèle effets fixes individuels (Annexe V : i) Selon C. HURLIN, en économétrie des données de panels, il faut toujours penser à vérifier la spécification homogène ou hétérogène du processus générateur des données. Autrement dit, nous cherchons à déterminer d'un point de vue économique, si l'on est en droit de supposer que le modèle théorique étudié est parfaitement identiquement pour tous les pays, ou au contraire s'il existe des spécificités propre à chaque pays. C'est dans cette optique que nous utilisons le test d'homogénéité de Fisher afin de déterminer une possible présence d'effets individuels dans nos données. Test de présence d'effets individuels Hypothèses
26 Référence: Annexe IV 'Université Quisqueya 61 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. F= 66.58 = F(11,263) Ce test nous amène à rejeter l'Hypothèse nulle donc il y présence d'effets individuels. Par conséquent, il existe une hétérogénéité au niveau de la constante pour chaque pays étudié. > Comparaison modèle à effets fixes individuels et modèle à effets aléatoires : Test de Hausman (Annexe V : ii) Le test de Hausman est un test de spécification qui permet de déterminer si les effets des deux estimations (fixe et aléatoire) sont statistiquement différents. Il permet de conclure en faveur d'un de ces deux effets. Techniquement, il sert à discriminer les effets fixes et aléatoires. Hypothèses
La statistique de ce test suit un khi carré pour 4 degrés de liberté. Avec une probabilité inférieure au seuil de signification, on rejette l'hypothèse nulle. En conclusion, le modèle estimé à effets fixes est choisi en lieu et place du modèle à effets aléatoires. Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. C.2) Test de NormalitéGraphe 39 Tableau 3 Series: Standardized Residuals Sample 1980 2008 Observations 279 Mean 1.57e-17 Median -0.009345 Maximum 0.320335 Minimum -0.469458 Std. Dev. 0.160357 Skewness -0.225705 Kurtosis 2.746710 Jarque-Bera 3.114646 Probability 0.210699 24 20 161284- 'Université Quisqueya 62 0 -0.375 -0.250 -0.125 0.000 0.125 0.250 Le test de normalité est un test qui permet de voir si les résidus suivent une loi normale. Celle-ci est fondée sur les coefficients d'aplatissement. C'est un test très important car sans quoi les tests d'inférence statistiques sont faussés. Hypothèses
K U -- B= l 5K 24în Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Le graphique et le tableau ci-dessus présentent la distribution et la statistique associée à l'erreur. La p-value associée au test de Jarque-Bera est supérieure avec un risque de première espèce de 5%, nous acceptons l'hypothèse nulle de normalité des erreurs. De plus, la moyenne de l'erreur est proche de zéro ce qui contribue à confirmer l'hypothèse de départ. D.- RESULTATS DU MODELE
Suite aux tests effectués, il est bon de remarquer que, suivant la théorie de la croissance de Solow disant que le taux de capital fixe varie dans le même sens que la production et que le taux de croissance de la population varie en sens inverse de la croissance, les hypothèses sont vérifiées. En effet, on remarque que les signes des paramètres sont exacts car le coefficient du LPTOT (croissance de la population) est négatif et celui du LTE (croissance du capital privé) est positif. Par ailleurs, on peut facilement constater que sur l'ensemble de la période étudiée et pour l'ensemble des pays considérés, la croissance au sein des pays les moins avancés dépend de la croissance de la population active. Cette dernière apparaît comme étant statistiquement significative dans l'explication du modèle avec la possibilité de se tromper de 5%. De plus, le coefficient du LFBCF est également significatif au même seuil. Une variation positive de 1 point du log de la population active engendre une hausse du log du PIB de 3.03 points. Au total, l'ensemble de nos variables est statistiquement significatif dans l'explication du modèle spécifié avec un risque de première espèce de 5%. Par conséquent, le lien entre croissance démographique et croissance économique est loin d'être direct ; de nombreuses autres variables doivent être prises en compte. Par exemple, en référence au tableau retenu ci-dessus, le facteur travail constitue un des piliers très importants. Avec des coefficients positifs pour les paramètres LPACT et LTE, on peut croire que la liaison entre population et croissance aurait été positive si l'on avait considéré uniquement la population active de la taille de la population totale. 'Université Quisqueya 65 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. De plus, on peut supposer qu'une croissance démographique forte accompagnée d'un niveau de qualification développé (éducation, formation...) constitue un des moteurs de la croissance économique. A l'inverse, une croissance démographique forte avec en parallèle, une incapacité à développer un niveau de qualification relativement élevé, comme c'est le cas pour les pays pauvres considérés dans notre échantillon, entraîne une croissance économique faible. Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. CONCLUSIONIl ressort de notre travail de recherche que le déséquilibre entre les deux facteurs fait que la croissance de la population nuit à la croissance économique, tel que le concevait Malthus. De plus, nous pouvons remarquer qu'il est aussi vrai pour les hypothèses de Solow selon lesquelles : «Plus le taux de croissance de la population est élevé, plus le pays est pauvre ; plus le taux d'épargne est élevé, plus le pays est riche ». Au regard des résultats du modèle, nous pensons que pour réduire le déséquilibre entre la population et la croissance économique et relever le niveau du P113 per capita, les PMA doivent mettre en place une politique axée sur :
Toutefois, compter sur les exportations a ses risques, dans la mesure où les pays qui exportent des produits similaires à ceux des PMA, réduisent les gains potentiels que ces derniers auraient pu obtenir. Cependant, l'histoire a montré que les PMA qui
s'investissent à promouvoir leurs exportations comme De plus, suite à cette croissance agricole, les PMA pourraient s'engager dans l'industrie, pour la création d'emplois durables. Enfin, ils devront développer leur capital humain et investir dans les infrastructures (les routes, les moyens de communication...) qui favoriseraient le commerce et le
'Université Quisqueya 67 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. développement des affaires. Ainsi, plus d'échanges commerciaux devraient engendrer une accélération des flux de capitaux dans l'économie et fournir l'épargne nécessaire à l'investissement et, par conséquent, un accroissement du PIB. Hormis les propositions sus-mentionnées, pour élargir le champ d'études, un travail de recherche se révèle nécessaire sur les problématiques suivantes :
si nous voulons parvenir à une solution plus éclairée visant à améliorer la situation économique des PMA. 'Université Quisqueya 68 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. REFERENCES BILIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES
ANNEXEAnnexe I: Présentation du modèle de Solow
La fonction de production est définie comme étant le rendement marginal du capital, soit une fonction décroissante du capital. Donc, si l'on dispose initialement d'un niveau de capital très élevé, un accroissement du stock de capital génère une faible productivité de celui-ci, inversement si le stock de capital est faible, un accroissement de celui génère une forte productivité de celui-là. 2) Analyse empirique et équation du modèle : la fonction de production Le modèle de Solow permet de déterminer l'équilibre à long terme d'une économie ainsi que la dynamique d'ajustement vers cet équilibre. Mais dans le cas de notre analyse, nous n'étudierons pas la dynamique d'ajustement vers l'équilibre. Afin de déterminer l'équation d'équilibre, on fait l'hypothèse que la fonction de production est de la forme Cobb- Douglas. F (K, AN) = Ka (AN)(1-0 (4) La fonction de production par unité de travail productif s'écrit donc de la forme suivante : F(k) = F (K/AN, 1) = kca (5) A l'équilibre le stock de capital par unité de travail effectif ne varie pas. On obtient donc le stock de capital optimal en égalisant l'investissement par unité de travail effectif et la dépréciation du stock de capital par unité de travail effectif. skc*a = (a + n + S) kc* H kc* _ [ s / a + n + g ] 11(1-a) (6) 'Université Quisqueya 73 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Les niveaux de production par unité de travail effectif « yc* » et par unité de travail « y*= Ayc* » correspondant a cet équilibre sont : yc*=f(kc*)=[s/a+n+g]a/(1-a) (7) ety*=A[s/a+n+8]a/(1-0 (8) Sous forme logarithmique, on obtient un taux de croissance du niveau de production par unité de travail qui s'écrit de la forme suivante : Log yit* = log A(0) + at + a /(1 -- a) log sit - a /(1 -- a) log (nit + a + S) (9) Avec At= A(0) eat A(0) représente le niveau initial d'efficacité de l'économie. zit = nit +a+S Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe II.- Analyse graphique de l'hétérogénéité entre les variables de l'échantillonLogarithme népérien du PIB/H
Logaritme népérien du taux d'épargne 4 1 0 ~u~111~~~iIL~A1~N III-I BANGLADESH
o N N -2 -3 'Université Quisqueya 74
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. 25 20 15 10 5 0 Le logarithme népérien de la FBCF
'Université Quisqueya 75 Annexe III.- Coefficients de corrélation : relation statistique
'Université Quisqueya 76 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe IV.- Estimation des modèles de panelModèle Pooled Dependent Variable: LPIBH
Modèle à effets fixes individuels Dependent Variable: LPIBH Method: Panel Least Squares Date: 06/01/09 Time: 09:21 Sample: 1980 2008 Periods included: 29 Cross-sections included: 12 Total panel (unbalanced) observations: 279
Effects Specification Cross-section fixed (dummy variables) 'Université Quisqueya 77 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008.
Modèle à effets aléatoires Dependent Variable: LPIBH Method: Panel EGLS (Cross-section random effects) Date: 06/01/09 Time: 09:22 Sample: 1980 2008 Periods included: 29 Cross-sections included: 12 Total panel (unbalanced) observations: 279 Swamy and Arora estimator of component variances
Effects Specification S.D. Rho
'Université Quisqueya 78 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe V.-: i) i) Test d'homogénéité des constants: Fisher (choix du modèle approprié entre le modèle pooled et le modèle à effets fixes individuels) Test de Fisher Redundant Fixed Effects Tests Equation: EQ01 Test cross-section fixed effects Effects Test Statistic d.f. Prob. Cross-section F 66.589491 (11,263) 0.0000 Cross-section Chi-square 371.370041 11 0.0000 Cross-section fixed effects test equation: Dependent Variable: LPIBH Method: Panel Least Squares Date: 06/01/09 Time: 09:41 Sample: 1980 2008 Periods included: 29 Cross-sections included: 12 Total panel (unbalanced) observations: 279 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. LTE -0.014552 0.018984 -0.766525 0.4440 LPTOT -3.447002 0.453828 -7.595390 0.0000 LPACT 3.025311 0.448940 6.738790 0.0000 LFBCF 0.319745 0.031638 10.10633 0.0000 C 7.954175 0.740407 10.74297 0.0000 R-squared 0.495907 Mean dependent var 5.471810 Adjusted R-squared 0.488548 S.D. dependent var 0.439413 S.E. of regression 0.314250 Akaike info criterion 0.540502 Sum squared resid 27.05832 Schwarz criterion 0.605578 Log likelihood -70.40005 Hannan-Quinn criter. 0.566607 F-statistic 67.38774 Durbin-Watson stat 0.092381 Prob(F-statistic) 0.000000 'Université Quisqueya 79 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. ii) Test d'Hausman: choix du modèle approprié entre le modèle à effets fixes individuels et le modèle aléatoire. Correlated Random Effects - Hausman Test Equation: EQ01 Test cross-section random effects Chi-Sq. Test Summary Statistic Chi-Sq. d.f. Prob. Cross-section random 16.665192 4 0.0022 Cross-section random effects test comparisons: Variable Fixed Random Var(Diff.) Prob. LTE 0.042829 0.042862 0.000001 0.9746 LPTOT -3.152835 -3.036122 0.014085 0.3254 LPACT 2.648057 2.597515 0.010419 0.6205 LFBCF 0.166389 0.165415 0.000008 0.7330 Cross-section random effects test equation: Dependent Variable: LPIBH Method: Panel Least Squares Date: 06/01/09 Time: 09:44 Sample: 1980 2008 Periods included: 29 Cross-sections included: 12 Total panel (unbalanced) observations: 279
Effects Specification
'Université Quisqueya 80 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VI.- Estimation du modèle à effets fixes individuelsEstimation Command: LS(CX=F) LPIBH LTE LPTOT LPACT LFBCF C Estimation Equation: LPIBH = C(1)*LTE + C(2)*LPTOT + C(3)*LPACT + C(4)*LFBCF + C(5) + [CX=F] Substituted Coefficients:
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII.- Base de donnéesAnnexe VII. 1.- Cas du Bangladesh
81 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 2.- Cas du Népal
82 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 3.- Cas de la République Démocratique du Congo
83 'Université Quisqueya 'Université Quisqueya 84 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 4.- Cas du Soudan
Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 5.- Cas du Burkina Faso
85 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 6.- Cas d'Haïti
86 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 7.- Cas du Malawi
87 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 8.- Cas du Niger
88 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 9.- Cas de la Zambie
89 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 10.- Cas du Rwanda
90 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 3.- Cas du Tchad
91 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. Annexe VII. 12.- Cas du Burundi
92 'Université Quisqueya Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. i ii ii vii viii 2 3 4 4 5 5 6 8 Table des matièresSOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES LISTE DES SIGLES RESUME INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I.- Démographie et Croissance : Cadre Théorique et Revue de Littérature 11A.- Cadre théorique 11
B.- Revue de littérature 20 CHAPITRE II.- Situations Démographique et Economique des Différents Pays 30 CHAPITRE III.- Cadre Empirique 52 93 'Université Quisqueya 'Université Quisqueya 94 Impact de Ça croissance démographique sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de développement de 1980 à 2008. A.- Méthodologie utilisée et données 52
B.- Analyse des données 57
C.- Estimation et tests appropriés 59
D.-Résultats du modèle: analyses statistique et économique 63 CONCLUSION 66 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 68 ANNEXE 71 TABLE DES MATIERES 93
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