Analyse de la structure financière instrument d'aide à une bonne gestion d'une entreprise. Cas de la SNCC 2006-2008( Télécharger le fichier original )par Junior TSHIBAND UZZAN Institut supérieur de commerce/ Lubumbashi en RDC - Graduat en science commerciale et financière, option comptabilité 2010 |
1.2.4.5 Principe de l'équilibre financierL'analyse financière a connu une première phase de développement à la suite de la grande crise des années 30 aux USA. Les nombreuses faillites se révélèrent coûteuses pour les banques qui manifestent le souci de mieux se prémunir contre les risques de défaillance. L'étude de la solvabilité d'une entreprise a commencé à être systématisée et les premiers outils de l'analyse crédit ont été développés. En France c'est surtout vers les années 60 que s'est développé une école de l'analyse financière. Les banques ont été de plus en plus conduites à l'époque à fournir aux entreprises les crédits nécessaires au financement de la croissance. Les ingénieurs financiers des banques Françaises, en particulier ceux de la BNP, ont développé une méthode d'analyse des bilans autour de trois concepts : le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie et c'est de là que naquit les notions de l'équilibre financier. Règle de l'équilibre financier minimum : « Les capitaux utilisés par l'entreprise pour financer l'acquisition des biens doivent rester à sa disposition pendant une durée au moins égale à la durée de l'utilisation de ces biens. » 26(*)
Il y a une multitude des définitions du fonds de roulement ; « Le fonds de roulement est la différence entre les capitaux stables et les emplois durables. » 27(*) Le fonds de roulement est l'excèdent des capitaux permanents (capitaux propres + dettes à long et à moyen terme) sur l'actif immobilisé. Autrement dit c'est la partie des capitaux permanents qui est affectée au financement du cycle d'exploitation. L'équilibre financier fondamental d'une firme est assuré lorsque le rendement de son actif est au moins égal à son coût du capital. Les ressources stables financent les besoins durables (emplois stables). Généralement le fonds de roulement d'une entreprise se calcule de deux façons, sur base des postes du bilan arrêté à une date déterminée. Le fonds de roulement se calcule donc à partir des éléments du haut du bilan tout comme de ceux du bas du bilan. FR = CPE-AI (capitaux permanents-actif immobilisé) «haut du bilan » FR = AC-DCT (actifs circulants-dettes à CT) « bas du bilan » Arithmétiquement les formules se présentent comme suit : « Par le haut du bilan le FRN éclaire les modalités de financement des investissements corporels, incorporels et financiers. Par le bas du bilan, le FRN fournit un élément important pour l'appréciation des conditions d'équilibre financier. » 28(*) 1.2.4.5.1.1 Types de fonds de roulement a) Fonds de roulement propre : c'est l'excédent des capitaux propres par rapport aux immobilisations nettes. « Il est la partie des valeurs circulantes financées par les seuls capitaux propres » 29(*) FRP=CP-I FRP=FRN -DLMT
Le fonds de roulement propre est moins significatif que le fonds de roulement net(FRN). Il ne doit pas nécessairement être positif et il est difficile d'en fixer la valeur idéale. Il conviendra de comparer sa valeur aux ratios d'indépendance financière qui est plus significatif. b) FRN= CPE-AI (capitaux permanent-actifs immobilisés) Avec CPE=CP+DLMT Le fonds de roulement net : il mesure l'excédent des capitaux permanents sur les immobilisations nettes. C'est la manière dont les capitaux permanents financent les immobilisations nettes. Si le FRN est négatif cela signifie que les immobilisations ne sont pas financées en totalité par les capitaux permanents mais, aussi par les dettes à court terme. Si le fonds de roulement net est positif ce la veut dire que l'entreprise dispose d'une marge de sécurité suffisante pour le financement de son cycle d'exploitation. Le fonds de roulement net mesure la liquidité de l'entreprise. Cette dernière est suffisante si l'actif circulant excédent les engagements à court termes. Il peut également s'interpréter comme la mesure dans laquelle l'ensemble des immobilisations de l'entreprise est financé par des capitaux permanents.
« Le besoin en fonds de roulement reflète la capacité de l'entreprise à générer des ressources nécessaires au financement de son cycle d'exploitation sans devoir recourir au financement externe. » 30(*) Si le besoin en fonds de roulement est négatif, l'entreprise génère suffisamment des ressources pour financer son cycle d'exploitation. Par contre s'il est positif, il engendre un recours au financement externe de la part de l'entreprise. BFR = B.E - R.E Formule de calcul : BFR = Valeurs d'exploitation +valeurs réalisable -dettes court terme. L'équilibre financier devrait donc être atteint lorsque l'ensemble des ressources durables couvre exactement l'ensemble des besoins : BFR=AE-DE RD = ES + BFR ou encore RD -ES = FR = BFR
Avec : Actifs d'exploitation= Stocks et encours+avances&acomptes versés sur commande+créances clients et autres créances d'exploitation Dettes d'exploitations=avances et acomptes reçus sur commande + dettes fournisseurs, fiscales et sociales (sauf impôt sur bénéfice) Si FR < BFR, l'exploitation doit être financée par le découvert bancaire (concours bancaire) Trésorerie déficitaire.
La trésorerie nette résulte de la comparaison entre le fonds de roulement net et le besoin en fonds de roulement net. Elle peut donc être positive ou négative. Néanmoins, l'interprétation de la trésorerie nette n'est pas immédiate. En effet, comme cette dernière est le résultat du solde du fonds de roulement net et du besoin en fonds de roulement net, son signe peut-être le résultat de différentes combinaisons de ces deux étalons de mesure. - Quand le Fonds de roulement est inférieur aux besoins en Fond de roulement, on parle d'une trésorerie négative (Trésorerie serrée) ; - Quand le Fonds de roulement est supérieur aux besoins en Fonds de roulement, on parle d'une trésorerie positive (trésorerie saine). Formule : TN = FRN - BFR Le tableau 01. Synthétise les différents cas de figure possibles. Source : www.gratuit-cours.com/équilibrefinancier/ Explication du Tableau Cas 1, dit « excellent » : le fonds de roulement net est positif, le besoin en fonds de roulement net est négatif et la trésorerie nette est positive. Une entreprise dans ce cas génère suffisamment de ressources pour financer la partie stable de ses actifs circulants et son cycle d'exploitation. Cas 2, dit « très bon » : le fonds de roulement net et le besoin en fonds de roulement net sont positifs. Cependant, le fonds de roulement net reste supérieur au besoin en fonds de roulement net et la trésorerie nette reste positive. C'est le cas normal. L'entreprise dispose d'une marge de sécurité suffisante, mais doit recourir au financement externe pour financer son cycle d'exploitation. Cas 3, dit « bon » : le fonds de roulement net et le besoin en fonds de roulement net sont négatifs. Cependant, comme le besoin en fonds de roulement net est plus important que le fonds de roulement net, la trésorerie nette reste positive. L'entreprise doit avoir recours aux dettes à court terme pour financer la partie stable de ses actifs circulants, mais dispose des ressources nécessaires pour finance son cycle d'exploitation. C'est le cas d'entreprises disposant d'une position forte sur le marché. Cas 4, dit « satisfaisant » : le fonds de roulement net et le besoin en fonds de roulement net sont positifs, mais comme le besoin en fonds de roulement net est supérieur au fonds de roulement net, la trésorerie nette est négative. C'est le cas d'entreprises générant un taux élevé de valeur ajoutée, mais dont le cycle de production est long. Cas 5, dit « insuffisant » : les trois mesures sont négatives. Cas 6, dit « très insuffisant » : le fonds de roulement net est négatif, le besoin en fonds de roulement net est positif et la trésorerie nette est négative, révélant une incapacité de l'entreprise à maintenir une marge de sécurité, alors que le besoin en fonds de roulement net est positif. Ceci met l'entreprise dans l'obligation de recourir au financement externe pour financer son cycle d'exploitation ; en conséquence, la trésorerie nette est négative.
L'exploitation courante est la source principale de rentabilité pour une entreprise. La performance dépend de deux facteurs : la marge que l'entreprise a pu dégager sur ses ventes et la rotation des capitaux nécessaires à l'exploitation. Etudier la rentabilité d'une entreprise, c'est apprécier le résultat dégagé à chacun des niveaux reconnus comme significatif. Il est ainsi possible de porter un jugement sur l'efficacité de la gestion courante par les dirigeants de l'entreprise et de prévoir le montant des capitaux propres auxquels la société pourra avoir recours pour son fonctionnement et son développement « L'analyse du compte de résultat permet en outre de mesurer la rentabilité d'une entreprise, c'est à dire permet de mesurer dans quelle mesure, une entreprise, du fait de son activité de production, dégage un bénéfice ou au contraire une perte ». 31(*) La rentabilité d'une entreprise fait donc le rapport entre d'une part, les résultats obtenus par l'entreprise et d'autre part, les moyens utilisés pour arriver à ce résultat. Il existe différents types de ratios utilisés pour calculer la rentabilité d'une entreprise : Rentabilité Globale = (Résultat net * 100) / Actif total La rentabilité globale d'une entreprise : Elle mesure la rentabilité de l'ensemble des actifs utilisés par l'entreprise. Elle est calculée en faisant le rapport suivant : La rentabilité globale est une mesure trop générale, et elle est souvent complétée par d'autres ratios plus significatifs comme la rentabilité commerciale, la rentabilité économique et la rentabilité financière.
En combinant la trésorerie et la rentabilité globale, il se dégage une notion importante, celle de la santé financière. La santé financière des entreprises peut être caractérisée par la confrontation de deux ratios : la trésorerie nette en pourcentage et la rentabilité de l'actif total ou rentabilité globale. La trésorerie nette en pourcentage se mesure comme la part de la trésorerie nette dans les actifs circulants restreints. Plus cette part est importante, plus la liquidité réelle de l'entreprise est satisfaisante. Le ratio de rentabilité de l'actif permet d'évaluer la capacité de l'entreprise à dégager du bénéfice par rapport à l'actif. Cette rentabilité ne tient compte ni de la politique de financement ni des impôts. Elle mesure la rentabilité des capitaux investis. La mise en relation de ces deux ratios permet de définir quatre situations possibles de la santé financière des entreprises. Le tableau II synthétise les quatre cas en fonction des valeurs possibles de la trésorerie nette en pourcentage et de la rentabilité de l'actif. Tableau 02 : Santé financière : trésorerie nette en pourcentage et rentabilité de l'actif Source : www.gratuit-cours.com/santé financière/ Explication du tableau Le cas dit de « pleine forme » : est caractérisé par une rentabilité de l'actif et une trésorerie nette en pourcentage positives. Le cas dit de « maladie passagère » : définit les entreprises qui sont rentables, mais qui souffrent de problèmes de liquidité. Il s'agit souvent d'entreprises jeunes et en forte croissance, dont les investissements en immobilisations d'exploitation et le besoin en fonds de roulement net excèdent la capacité d'autofinancement. Ce sont les entreprises les moins vulnérables au sein des entreprises en difficulté. Le cas de « maladie chronique » : présente des problèmes dus à l'insuffisance de débouchés et/ou au poids des charges de structure. Les pertes reportées entament les capitaux propres. Tant que la liquidité reste suffisante, l'entreprise peut envisager une reconversion ou une restructuration pour rétablir la rentabilité. Le cas de « faillite probable » : caractérise les entreprises gravement menacées. Elles ne sont plus capables d'honorer de manière continue des relations contractuelles avec leurs différents partenaires. De telles unités de production ne pourront survivre que moyennant une profonde restructuration accompagnée d'une injection importante de moyens financiers. * 26 Peyrard, J. & Peyrard M, Dictionnaire de Finance, 2ème édition, Vuibert. 2001 * 27 André FARBER, cours d'éléments d'analyse financière, ULB, 2002 * 28 John LUANDU, cours d'analyse des états financiers, G3 ISC 2010,P * 29 John LUANDU, op cit * 30 Michel LAVASSEUR, op cit * 31 http://www.pdfmail.com/rentabilité/ |
|