I.2.3. LES ETATS POLLUEURS ET
LES ETATS POLLUERS
I.2.3.1. LES ETATS POLLUEURS
Les Etats pollueurs sont ceux qui produisent plus le
CO2 dans l'atmosphère, par leurs industries et exploitations
qui font augmenter les gaz à effet de serre.
A. CHINE
Avec 24% des émissions mondiales, la Chine est
aujourd'hui le principal émetteur de dioxyde de carbone de la
planète. Le pays tire les deux tiers de son électricité du
charbon, construit des logements à tours de bras et est devenu en 2010
le premier marché automobile mondial.
Sa croissance spectaculaire a fait tripler le niveau de ses
émissions de CO2 entre 1990 et 2010. Mais en seulement deux
ans, la chine a massivement investi dans l'efficacité
énergétique et doublé sa capacité en matière
d'énergies renouvelables. Selon Greenpeace la chine construit une
nouvelle tribune toutes les deux heures en moyenne.
A Copenhague, la Chine s'est engagée à
réduire ses émissions de GES par unité de Produit
Intérieur Brut (PIB) de 40 à 45% d'ici 2020 par rapport à
2005. E n clair, ses émissions devraient continuer d'augmenter, mais
à un rythme moins rapide.
B. ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Deuxième plus gros émetteur de CO2
derrière la Chine, les Etats-Unis ont, en revanche, un niveau
d'émissions par habitant quatre fois plus élevé (19 tonnes
de CO2 par an et par habitant contre 4,5 pour la Chine). Des
chiffres préoccupants qui s'expliquent par le niveau de vie
élevé des Américains et des transports gourmands en
carburant. Le sénat américain n'avait pas ratifié le
Protocole de Kyoto et n'a toujours pas adopté le projet de loi d'Obama
sur le climat, qui prévoit d'importants investissements dans les
énergies renouvelables et l'efficacité énergétique
(voitures propres, bâtiments moins polluants).
A Copenhague le Président Obama, qui se rendu le 09
décembre, s'est prononcé pour une diminution des émissions
de GES de son pays de 17% d'ici 2020 par rapport au niveau de 2005, ce qui
représente une baisse de seulement 3% par rapport à 1990,
année de référence du Protocole de Kyoto.
C. UNION EUROPEENNE
Selon un rapport publié mi-novembre par l'Agence
Européenne de l'environnement (AEE), tous les Etats membres à
l'exception de l'Australie devraient atteindre les objectifs de Kyoto. La
baisse moyenne des émissions de CO2 des pays de l'Europe de
15% par rapport aux niveaux de 1990 pourrait même être plus proche
de 13% que de 8% selon l'AEE. La situation varie cependant d'un pays à
l'autre. Grâce au nucléaire, les émissions
françaises sont relativement faibles, mais les investissements du pays
dans les énergies renouvelables et l'efficacité
énergétique sont encore insuffisants. L'Allemagne, sixième
plus gros émetteur mondial de CO2, est parvenue à
faire baisser de 20% ses émissions des énergies renouvelables.
Mais le pays produits toujours près de la moitié de son
électricité (42,4%) grâce au charbon. A trois ans de
l'échéance (fin 2012), le Royaume-Uni a déjà
dépassé les objectifs du Protocole de Kyoto, grâce au
remplacement du charbon par le gaz dans les années 1990.
D. RUSSIE
Si la Russie est parvenue à réduire ses
émissions de près de 30% entre 1990 et 2007, c'est grâce
à la chute de l'activité économique liée à
l'éclatement de l'URSS. L'effondrement du bloc soviétique a fait
dégringoler les émissions russes sans que le gouvernement
n'adopte de politique ambitieuse en matière énergétique.
La Russie, qui a ratifié le Protocole de Kyoto, a même
augmenté ses émissions de CO2 depuis le début
des années 2000 et n'envisage pas de ralentir le rythme de
l'exploitation de ses immenses ressources gazières et
pétrolières.
Au niveau de Copenhague, l'engagement de la Russie de baisser
ses émissions de 25% par rapport à 1990 est déjà
atteint. Et le Président Medvedev n'a pas l'intention d'adopter des
engagements chiffrés plus contraignants, risquant de ralentir la
croissance économique du pays.
E. JAPON
Les émissions de GES du Japon sont stabilisées
depuis quelques années grâce à une politique
d'efficacité énergétique et au recours à
l'énergie nucléaire. Mais les émissions absolues restent
toujours supérieures au Protocole de Kyoto. Pour parvenir à les
réduire, le gouvernement Japonais envisage notamment de mettre en place
une Bourse des droits à polluer. Le Japon s'est également
engagé à fournir une aide financière et technique aux pays
en développement.
Au Copenhague, le Premier Ministre Yukio Hatoyama, a revu
l'objectif de réduction des émissions du Japon à la
hausse. Il s'est engagé sur une baisse de 25% d'ici 2020 par rapport
à 1990, quand son prédécesseur envisageait une baisse de
seulement 15% par rapport au niveau de 2005.
F. INDE
L'Inde ne génère que 05% des émissions de
CO2 alors qu'elle abrite 17% de la population mondiale. Des
statistiques inversement proportionnelles à celles des Etats-Unis, qui
génèrent 20% des émissions mondiales de CO2,
où ne vivent que 5% des habitants de la planète. Ses
émissions de CO2 ont quasiment doublé depuis 1990,
notamment à cause de la consommation d'électricité, qui
provient encore à 68% du charbon. Pour limiter l'impact
écologique de sa croissance économique, New Delhi mise
déjà sur les énergies renouvelables. Le pays
possède aujourd'hui le cinquième parc éolien mondial et
prévoit de produire 20 gigawatts d'électricité grâce
à l'énergie solaire d'ici 2020.
Au Copenhague l'Inde a attendu les derniers jours avant le
coup d'envoi du sommet pour mettre des chiffres sur la table des
négociations. Elle propose de réduire de 20% à 25% son
intensité carbone d'ici à 2020 par rapport à 2005.
G. BRESIL
La déforestation de la forêt amazonienne, un
puits de carbone précieux, est responsable des trois quarts des
émissions de GES du Brésil, quatrième plus gros
émetteur mondial de GES. Un désastre écologique qui fait
également du Brésil le premier pays d'élevage de la
planète.
Le Président Lula s'est engagé en marge du
sommet de Copenhague à réduire de 80% le rythme du
déboisement de ses forêts d'ici 2020. Autre priorité,
limiter l'impact écologique des transports et poursuivre les
investissements dans les énergies renouvelables, qui représentent
déjà aujourd'hui près de la moitié (45%) de la
consommation énergétique du pays (hydroélectricité,
biomasse,...).
Au Copenhague, le Président Lula a annoncé une
baisse de ses émissions de CO2 de 36% à 39% d'ici
2020. Pour atteindre cet objectif, il entend réduire la
déforestation en Amazonie de 80% d'ici 2020 par rapport au rythme moyen
de déboisement des années 1995-2005. Un scénario de
référence assez peu ambitieux, puisque la déforestation
durant cette décennie a connu un pic (environ 20.000 Km2/an
en moyenne) et ne cesse baisser depuis.
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