Surcharge pondérale : représentations( Télécharger le fichier original )par Dieudonné N'CHWEKI M. Université catholique de Louvain ( Belgique) - Licence en sciences de la santé publique [EDUS] 2006 |
B) Représentations du corpsLes représentations du corps sont un médiateur du lien social. Les gens s'en préoccupent d'abord dans une perspective instrumentale de réussite et d'intégration sociale, puis pour répondre à des normes sociales de présentations et enfin dans l'intention de gagner l'affection des autres [Jodelet D. & Ohana J., 1982, p. 50]. Pour Pierre Bourdieu [1966-1969], cité par Le Breton David, le corps perçu est surtout un produit d'une évolution socioculturelle qui donne une nouvelle identité à l'idéal corporel attaché aux classes sociales. C'est d'ailleurs à ce stade que débute une quête d'identité et de socialité dans un projet spécifiquement esthétique [Le Breton D., 1992]. Dans le cadre du présent mémoire, nous retenons que : «les parcours du corps, il faudra dire des corps, sont pluriels, comme sont multidimensionnels et multi-inférentielles, les matrices théoriques et pratiques qui le définissent le repèrent, l'articulent aux autres champs de l'expérience matérielle, sociale et culturelle» [Brohm J-M. et al., 1992, p. 11]. Cette complexité des représentations du corps est comparable à une balance qui a sur ses deux plateaux le corps-objet d'un coté et le corps-sujet de l'autre. Cela concorde pratiquement bien avec le concept de la dualité du corps qui fait un «tout cohérent» dans ce cadre d'étude. C) Représentations de l'alimentationEn nous plaçant dans la situation de l'immigration, les gens se trouveraient dans un processus de transition d'un environnement vers un autre. Ainsi, «manger» se trouverait habituellement influencé à la fois par des savoirs [profanes et savants], par un héritage culturel, par des représentations, par des nouveaux milieux de vie, etc. Selon Paul Rozin : «It is quite likely that the social context facilitates the consumption of some foods but not that of others [Rozin P. et al., 1998, p. 101]. Food progresses from being a source of nutrition and sensory pleasure to being a social marker, an aesthetic, a source of meaning and metaphor, and, often a moral entity. These transformations are directed mainly by culture-specific traditions» [Rozin P, 1998, p. 3]. Surcharge pondérale : Représentations du corps et de l'alimentation des immigrés africains en Belgique [N'Chweki M. D. P.-01/2006]
L'alimentation serait alors un produit du métissage qui est fait à la fois d'emprunts et d'abandons. Elle s'établirait en marqueur identitaire des codes de différenciations sociales, des activités tournées vers les autres [faire plaisir et partager] et sous-tendrait des qualités symboliques. Elle constitue aussi un enracinement affectif et culturel [coutumes, croyances, etc.], un construit d'expression de la vie sociale et un système de comportement [Garabuau-Moussarui I., 2002, pp. 232-248], parce que l'aliment se mange avec tous ses attributs ! |
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