1.1.2. Les quartiers des anciennes cités
Ils se situent dans les communes de Kinshasa, Lingwala,
Barumbu et Kintambo. Les vieilles habitations qui s'y trouvent se sont pour la
plupart transformées en taudis. Les routes sont dégradées
mais la modernisation des artères principales est en cours grâce
au programme de « Cinq chantiers » initié par le Gouvernement
du pays, les canalisations d'eau complètement bouchées. De ce
fait, l'assainissement constitue un sérieux problème : des tas
des déchets solides jonchent les rues, de nombreux cas de
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choléra y sont recensés. D'une densité
très forte et de classe moyenne, la population développe de
nombreuses activités informelles dans ces parages.
1.1.3. Les quartiers des cités planifiées
On les trouve dans les communes de Lemba, Matete, Ndijli
(quartiers 1 à 7), Kalamu et Bandalungwa. Elles disposent
d'infrastructures et de commodités, mais sont néanmoins
vétustes et inadaptées. Les habitations, conçues à
l'origine pour un couple avec 2 enfants, en abritent aujourd'hui 7 en moyenne,
dans des parcelles qui ne dépassent pas 300 m2.
Egalement de niveau moyen, les très nombreux habitants
se débattent avec un des tas de déchets solides non
évacués et un système de canalisation des eaux
ménagères inexistant ou hors d'usage.
1.1.4. Les quartiers semi-ruraux
Installés sur le territoire des communes de Maluku,
Nsele, Mont-Ngafula. Peu habitées, ces communes constituent la banlieue
agricole et industrielle (sidérurgie de Maluku) de Kinshasa.
Cités dortoirs (Mpasa), elles accueillent également des
activités récréatives (Kinkole) et
maraîchères (Mont-Ngafula).
1.1.5. Population et conditions de vie
C'est après l'indépendance, entre 1960 et 1970,
que la croissance démographique de Kinshasa s'est
accélérée, sous la pression de l'exode rural
provoqué par la guerre civile. Kinshasa accueille à cette
époque des «réfugiés» en masse, fuyant
l'insécurité des provinces en proie aux troubles. Leur
installation en ville et aux abords de celle-ci est du reste, favorisée
par les leaders politiques, qui y voient le moyen de gonfler leur
électorat kinois suite à la création de nombreux partis
à connotation tribale.
A partir des années 70, le flux de population vers la
capitale continue de s'intensifier à mesure que se paupérisent
les campagnes, fortement touchées par la politique de
«Zaïrianisation » de l'économie nationale.
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Entre 1980 et 1990, le programme d'ajustement structurel
imposé accentue encore la crise dans laquelle il est alors
plongé. Les ruraux, confrontés à la
nécessité d'étoffer leurs moyens de subsistance, migrent
toujours plus nombreux vers Kinshasa, improbable Eldorado. Mais leurs espoirs
de vie meilleure s'estompent dès l'entame des années 90. En 1991
et 1992, les «pillages» achèvent de ruiner l'économie
du Congo. Enfin, la guerre survenue en 1998, entraîne vers la capitale un
flot considérable de réfugiés et de déplacés
issus de toutes les provinces.
On a presque de la peine à imaginer que Kinshasa ne
compte que 400 000 habitants lors de l'indépendance en 1960. A partir de
ce moment, la population croît de façon exponentielle.
Les recensements connus dénombrent 3 millions de Kinois
en 1984 et près de 5 millions en 1995. Les dernières estimations
selon le recensement administratif de 2009 sont à 10 076 099 habitants
avec une densité moyenne de 1100 habitants au Km2,
représentant un peu plus de 14% de la population du pays. Selon les
estimations, elle pourrait atteindre plus de 12 millions d'habitants en 2015.
Ce qui fera entrer Kinshasa, actuellement la deuxième
agglomération d'Afrique noire derrière Lagos, dans le top 30 des
mégapoles de la planète.
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