1.2. EVOLUTION DU SECTEUR DE L'ASSAINISSEMENT
Le secteur de l'Assainissement dans la ville de Kinshasa se
caractérise par une insuffisance des services existants d'assainissement
opposée à une poussée démographique qui conduit
à une dégradation environnementale et une menace réelle
pour la santé publique. Des services adéquats d'assainissement
environnemental sont une nécessité pour soutenir la
stabilité urbaine, favoriser l'équilibre social, la croissance
économique, le développement et l'amélioration des
services publics dans le centres urbains.
Cependant, un constat relève qu'au cours des
dernières décennies, en Afrique qu'en RDC, les efforts consentis
en vue d'améliorer les conditions de vie et les services en faveur des
personnes privées de tout accès à un aménagement de
base tendaient à faire de l'approvisionnement en eau potable la
priorité du moment. Les autres composantes, également vitales des
services d'assainissement environnemental ont été invariablement
reléguées au second plan.
Son évolution a connu des moments à la fois
chauds et froids. Pour bien le comprendre, nous l'avons subdivisé en
quatre périodes :
1. Première période, de 1960 à 1975
: Le secteur a été géré par le
Ministère de la santé jusqu'en 1975, année de la
création du Ministère de l'environnement et de son service
spécialisé le PNA. Au cours de cette période,
l'assainissement urbain et plus spécialement la gestion des
déchets solides a connu un essor considérable. Des brigades
d'assainissement équipées et des inspecteurs de salubrité
consciencieux avaient la charge d'assurer la salubrité dans la ville de
Kinshasa. Ce travail a été facilité par la taille de la
population, bien qu'aux allures explosives, semblait encore
maîtrisable.
2. Deuxième période, de 1975 à 1997
: Le secteur qui est transféré au Ministère de
l'environnement connaîtra une relance difficile. Pour y faire face, le
PNA subdivise la ville de Kinshasa en trois secteurs d'interventions dont
chacun comprenait 6 à 7 communes. Les brigades héritées du
Ministère de la santé avaient trois scenarios d'intervention :
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a. Évacuation des déchets à domicile
dans les communes à haut standing (Gombe, Limete, Ngaliema) dans
lesquelles les ménages ont souscrit pour la pré-collecte. Ces
ménages payaient une facture au mensuelle au PNA.
b. Évacuation des décharges sauvages dans
chaque commune de la ville de Kinshasa.
c. Dépôt d'un container de 5m3 aux
endroits où les décharges publiques ont été
évacuées afin que les populations y jettent leurs déchets
autrefois jetaient dans les décharges sauvages.
Une soixantaine de véhicules ont été mis
en contribution pour ces travaux et Kinshasa a gardé sa renommée
de « Kinshasa la belle ».
Pendant que ces efforts ont été fournis, la
ville connaîtra dans les années 1991 et 1992 ses pires
périodes de son histoire. Des pillages généralisés
frappent la ville avec les émeutes de la démocratisation. Le PNA,
comme les autres partenaires au développement, sont
systématiquement pillés. Tout son parc automobile est
emporté par les bandes des pillards.
L'Unicef tente de venir en aide peu après ces
événements mais ces efforts seront tout de suite noyés par
la crise de confiance entre les partenaires au développement de la RDC
et le régime dictatorial de Mobutu. Le pays plongé dans un
isolement diplomatique ne parvient plus à mobiliser les fonds
nécessaires pour ses projets.
3. Troisième période, de 1997 à 2006
: Cette période historique en RDC a été
traversée par des guerres civiles qui ont ravagé le pays. Les
différents pouvoirs en place n'avaient de priorité que la
stabilisation du pays et le rétablissement de l'autorité de
l'Etat sur toute l'étendue de la RDC. Des milliers d'habitants, sans
moyens, fouillant la guerre dans l'arrière-pays ont choisi de se diriger
à Kinshasa craignant pour leur vie. La ville connaitre une
poussée démographique non maîtrisée avec un taux
d'accroissement qui avoisine 12%. Face à cette explosion
démographique et les besoins en assainissement, le pouvoir public
impuissant de trouver des solutions au bien être de la population
accordera la priorité aux dépenses militaires.
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La ville connaitra ainsi des problèmes d'assainissement
très criant : des milliers des tas d'immondices naissent de partout, les
milliers de déchets jonchent les rues, bouchent les caniveaux,
occasionnent les inondations, les maladies dits de mains salles deviennent
endémiques conduisant aux pertes en vie humaines. Ce qui a fait de
Kinshasa l'une des capitales les plus salles du monde.
4. Quatrième période, de 2006 à ce
jour : Après la mise en place des institutions élues
démocratiquement, la situation ne s'est pas encore
améliorée. Ces institutions font face aux escarmouches des
rebellions. Face à un pays à reconstruire, les nouvelles
autorités ont choisi mettre au premier plan les « Cinq chantiers de
la république », programme du Gouvernement qui met une
priorité sur les infrastructures, l'eau et l'électricité,
la santé et l'éducation, le logement et l'emploi. Les autres
secteurs de la vie dont l'environnement sont sous budgétisés.
L'espoir peut renaître avec la loi cadre sur l'environnement qui est en
examen au parlement.
Kinshasa étant une entité
décentralisée avec le statut de province, il ne consacre rien
dans son budget sur les travaux de collecte d'ordures ménagères,
ses interventions se font de manière ponctuelle, rarement
planifiées ou coordonnées.
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