1.2.4.METHODOLOGIE
Phase I : Revue bibliographique
Nous avons commencé par recueillir les informations
détenues par les organismes de développement, les organisations
de base décrites précédemment, et les autres acteurs
intervenant dans la zone, en vue d'obtenir un panorama général de
la zone à étudier. De plus, nous avons compilé des
informations statistiques de différents domaines (climatologie,
pédologie, administration, politique, populations, etc.) à
travers la consultation d'institutions gouvernementales et internationales
(IRD, MAGAP, SIGAGRO, FAO, Ministère de l'environnement, INEC, INDA,
Mairie de Quininde, Conseil Provincial d'Esmeraldas, SIPAE, etc.).
Phase II : Délimitation de la zone
d'étude
Il est question de rechercher des informations par
l'observation du paysage agricole pour avoir une représentation des
systèmes de production décrits. Par des ateliers
réalisés avec les organisations paysannes, les entrevues avec des
personnes clefs et surtout le parcours de la zone, nous avons pu
délimiter la zone spécifique qui correspond à l'aire
d'influence de la culture du palmier à huile et à l'aire d'action
des organisations de la UOCAQ et de la UONCRE. Nous avons ensuite
procédé à l'analyse des discontinuités (limites
entre les différentes cultures, types de végétation, types
de sols, altitude, etc.) et avons caractérisé les unités
de paysage homogènes.
Phase III: Relecture de l'histoire agraire
Nous avons confronté les sources bibliographiques aux
informations de l'histoire agraire de la zone. Nous avons compilé les
informations historiques de la zone, interrogé des personnes
âgées ayant vécu des changements à travers le temps,
et réalisé des ateliers avec différentes
communautés. L'objectif a été de réaliser la
périodisation des faits qui ont marqué les changements importants
de la zone et des systèmes de production.
Phase IV: Analyse des système de
production
Cette étape doit permettre de caractériser les
principaux systèmes de culture et d'élevage vis à vis de
leur fonctionnement respectif (itinéraire technique et calendrier de
travail) pour ensuite analyser les systèmes de production afin
d'identifier les types de producteurs les plus représentatifs de la zone
et leurs logiques socio-économiques.
Cette partie s'est faite à travers la
réalisation d'entrevues auprès de différents producteurs
(grands, moyens et petits), des ateliers avec les organisations de base, la
participation à des évènements d'associations des
producteurs de palme et de cacao. De plus, pour comprendre la dynamique
entrepreneuriale de la zone, nous avons réalisé des entrevues
avec les gérants et les administratifs des entreprises d'extraction
d'huile de palme.
ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études
Cycle INGENIEUR
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Phase V : Les institutions et les législations via
le problème du foncier et du crédit
Nous nous sommes concentrés durant notre dernier mois
d'étude sur deux points importants : l'étude filière de la
palme (autre stagiaire) et l'accès au crédit et au foncier
(auteur).
Toutes les institutions formelles comme informelles de
crédits ont été visitées dans le canton de Quininde
mais aussi leurs bureaux principaux situés à Quito jusqu'à
la Banque Centrale.
Dans le même temps, des entrevues ont été
réalisées dans le canton de Quininde et aussi dans les bureaux
principaux à Quito, au niveau des institutions qui s'occupent de la mise
en place des plans de colonisations, des réformes agraires et donc qui
adjudiquent et légalisent les terres (INDA 15 , notaires,
cartographes principalement). Beaucoup de statistiques, de recensements, de
bases de données ont été synthétisées afin
d'avoir un aperçu des tendances dans le canton de Quininde.
Dans le contexte de mise en place d'une nouvelle constitution
en Equateur, en réponse aux problèmes liés à la
terre et à la souveraineté alimentaire, il a été
important de mettre en relation ces données recueillies (accès au
foncier, au crédit, incohérences entre les institutions publiques
et privées) avec quelques points importants de cette constitution.
Quelques alternatives et propositions ont été
évoquées. Cependant un travail complémentaire est
nécessaire.
Voici les définitions importantes pour une bonne
compréhension de cette étude : (Ferraton, Cochet,
2003)
Les itinéraires techniques sont
l'ensemble des pratiques culturales ordonnées dans le temps. Ils sont
semblables pour un même système de culture mais différent
d'un système à un autre.
Un système de culture est la
représentation théorique d'une façon de cultiver un
certain type de champ. Il s'analyse à l'échelle d'un champ, d'une
parcelle ou d'un ensemble de parcelles qui sont exploitées de la
même manière.
Il se caractérise par une
homogénéité dans la conduite d'une culture sur un ensemble
de parcelles : mêmes associations de culture, mêmes successions
culturales, mêmes itinéraires techniques.
Le concept de système d'élevage
est la représentation théorique qui permet
d'étudier le fonctionnement d'un troupeau. Il s'analyse à
l'échelle d'un troupeau.
Un système de production est
l'ensemble des systèmes de culture et d'élevage au sein de chaque
exploitation. Il permet d'examiner la combinaison spécifique des
systèmes de culture et d'élevage mis en place par l'agriculteur
grâce au moyen de production et à la force de travail dont il
dispose et conformément à ses intérêts.
15 Institut National de Développement Agraire,
anciennement IERAC
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Cycle INGENIEUR
Voici les grands outils utilisés pour comparer les
différents systèmes composant les exploitations :
(Ferraton, Cochet, 2003)
La valeur ajoutée brute (VAB)
représente la création de richesse produite. C'est la
différence entre le produit brut (valeur monétaire des
productions finales, quelle que soit leur affectation) moins les consommations
intermédiaires (valeur monétaire des semences, intrants et
services éventuels utilisés au cours d'un cycle de production,
coût de transport). Ce ratio permet de comparer les systèmes de
culture et d'élevage entre eux. Nous l'avons comparé par
unité de surface (VAB /ha), par journée de travail (VAB/J).
La valeur ajoutée nette (VAN)
représente la VAB moins l'amortissement économique du capital
fixe (l'usure des outils et machines consacrés par système).
Cette valeur a été difficile à définir du fait que
les outils et machines agricoles sont généralement
utilisés pour toute l'exploitation et non pour un seul système.
Nous avons donc calculé une VAN totale seulement lorsque l'on comparait
les systèmes de production.
Le revenu total rémunère le
travail accompli par les travailleurs de l'unité de production. Ils sont
soit salariés, soit travailleurs familiaux. C'est un bon indice pour
comparer les exploitations entre elles (revenu total par exploitation,
exploitants). Il faut retrancher à la VAN totale les salaires
permanents, la rente foncière versée au propriétaire, les
impôts et taxes versés à l'Etat et les
intérêts versé aux banquiers et usuriers qui ont
avancé du capital. Il faut également ajouter les revenus
hors exploitation (IOA). Il a été difficile d'avoir
réellement toutes ces données. Nous avons pris en compte que les
salaires permanents ayant une rémunération de 10$/J pour tous
salariés confondus, ainsi que les IOA.
Une fois caractérisés les systèmes de
culture et d'élevage et les systèmes de production, nous avons
réaliser un atelier de restitution avec le comité formé
des représentants des institutions collaboratrices mentionnées
précédemment, ainsi qu'avec les personnes visitées lors
des entrevues de manière à pouvoir évaluer
l'avancée de l'étude et générer d'autres
critères d'analyse.
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