DÉDICACE
Ce mémoire est
dédié à :
ü Dieu,
Tout-puissant ;
ü
mon fils KOUBEMBA Elisée Paolo Chadrack et mon neveu MIZINGOU Prince
Junior Esdras ;
ü
mon amie MVIBOUDOULOU Saintia Martina Hardène ;
ü
mon père KOUBEMBA Alexis Marie Luc et ma mère KOUBEMBA née
MONAMPASSI Augustine ;
ü
mon frère KOUBEMBA MATONDO Adonis Christian Cédric et ma soeur
KOUBEMBA LOUZOLO Sandrine Praxelle ;
ü
mes tantes DIABAKANA Anasthasie, BITHET Anne-Marie et MIAKABOUANA Sidonie
Baxter ;
ü
mon cousin MAPANGOU MOUDOUMA Louis David Chris Yannick.
ü
REMERCIEMENTS
La rédaction de ce mémoire a
bénéficié de la contribution de plusieurs personnes. Nous
tenons à leur adresser nos sincères remerciements.
Il s'agit particulièrement de :
Dr. ELAT NFETAM Jean Bosco,
Secrétaire Permanent du GTC/CNLS ; Monsieur Peter TENDOH
TEBON, Cadre Suivi et Évaluation au CNLS ;
Monsieur Leoncio Feliciano ESONO NZE OYANA, Directeur
Général de l'ISSEA ; Monsieur GUI-DIBY Michel Noé,
professeur correspondant durant la rédaction du présent
mémoire ; Monsieur ONDO Jean Cléophas, Directeur des
études de l'ISSEA ; Monsieur KINKIELELE Dieudonné, Chef de
département de mathématiques et d'informatique à
l'ISSEA ; et tout le personnel de l'ISSEA pour leur contribution à
notre formation ;
Tous les honorables membres du jury qui consacreront du temps
à la lecture et à l'évaluation du présent document
afin de nous permettre d'en améliorer la qualité ;
Une pensée particulière à l'endroit de
tous nos camarades de la promotion 2006-2010, particulièrement :
NOUBARANGUE Armand et MESSEH LIENOU Arlette qui avec NZE Claudia Emenine et
TCHIKANKOU Amie Florette ont été des compagnons durant le stage,
en souvenir de la complicité partagée et la ferveur au travail.
Nous ne saurions oublier ABO EKOMIE Alain Martial, BAHOUAYILA MILONGO Chancel
Bardin, MOUKOUMBI Boris, GOTORAYE Arnaud, TAFFO NOUMSI William et FODJO TOUKAM
Raoul Anderson ;
Tous nos compatriotes congolais au Cameroun, en particulier
ceux étudiant à l'ISSEA et à l'Institut Africain
d'Informatique (IAI) ;
Nous
ne saurions terminer sans remercier toutes les personnes qui ont
contribué à la réalisation de ce travail notamment par la
touche corrective qu'ils y ont apporté et leurs précieux
conseils. Nous pensons particulièrement à Otineb, GOMA Fanila
Thérèse, NGANGA KOUBEMBA Anaclet Géraud, LAO Emmanuel,
OUAYA BOUESSO Resily Bérence, NAMOUTIRI NSIMBA Emmanuel, BOUMBA TAMANE
Benhel, BALOSSA Chriss Sivananda, M'BANGA Jean Blarde, MOMBINDA Cedric Yannick
et MANSOUKA Nadège.
A tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont
aidés moralement ou matériellement durant notre stage au CNLS et
à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de
la surveillance sentinelle du VIH et de la syphilis auprès des femmes
enceintes 2009.
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE
Erreur ! Signet non
défini.
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
vi
LISTE DES TABLEAUX
viii
LISTE DES GRAPHIQUES
x
AVANT-PROPOS
xi
RÉSUMÉ
xii
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
CHAPITRE I : PRÉSENTATION DU CNLS,
DÉROULEMENT DU STAGE ET TRAVAUX EFFECTUÉS 6
I.1. Présentation du CNLS du Cameroun
3
I.2. Déroulement du stage et travaux
effectués
8
I.2.1. Prise de contact avec l'administration
8
I.2.2. Description de la division d'accueil et
ressources humaines
8
I.2.3. Travaux effectués durant le stage
8
CHAPITRE II : CONTEXTE DE L'ÉTUDE
10
II.1. Profil socio-démographique et
économique du Cameroun
3
II.2. Le SIDA au Cameroun
12
II.2.1. Rappel historique
12
II.2.2. Sources de données sur le SIDA au
Cameroun
12
CHAPITRE III : CADRE THÉORIQUE
14
III.1. Revue de la littérature
3
III.1.1. Définitions et concepts concernant
le VIH/SIDA
15
III.1.2. Quelques considérations sur la
propagation du SIDA
16
III.1.3. Connaissances sur les facteurs de risque
d'infection au VIH/SIDA
19
III.1.3.1. Variables liées à
l'exposition au VIH
19
III.1.3.2. Variables liées à la
transmission du VIH
21
III.2. Cadre conceptuel et hypothèses de
l'étude
23
CHAPITRE IV : CADRE D'ANALYSE ET ASPECTS
MÉTHODOLOGIQUES 24
IV.1. La source de données
3
IV.1.1. La surveillance sentinelle du VIH et de la
syphilis chez les femmes enceintes reçues en première
consultation prénatale 2009
25
IV.1.2. L'échantillonnage
26
IV.1.3. Le questionnaire
26
IV.2. Cadre analytique
26
IV.2.1. Les variables d'analyse
26
IV.2.1.1. Variable dépendante
26
IV.2.1.2. Variables indépendantes
27
IV.2.1.2.1. Facteurs sociodémographiques
27
IV.2.1.2.2. Facteurs comportementaux
27
IV.3. Méthodes d'analyse
28
IV.3.1. Analyse descriptive
28
IV.3.2. Analyse explicative
28
CHAPITRE V : CARACTÉRISATION DES FEMMES
ENCEINTES ENQUÊTÉES ET ANALYSE DE LEUR STATUT
SÉROLOGIQUE 29
V.1. Analyse univariée
3
V.1.1. Caractéristiques
sociodémographiques des femmes enceintes enquêtées
30
V.1.1.1. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon la région
30
V.1.1.2. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon le milieu de résidence
30
V.1.1.3. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon l'âge
31
V.1.1.4. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon le niveau d'instruction
31
V.1.1.5. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon le statut matrimonial
32
V.1.1.6. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon l'occupation
33
V.1.2. Caractéristiques comportementales des
femmes enceintes enquêtées
33
V.1.2.1. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon l'usage de méthodes contraceptives modernes
avant l'actuelle grossesse
33
V.1.2.2. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon l'âge à la naissance du premier
enfant
34
V.1.3. Statut sérologique des femmes
enceintes enquêtées
34
V.2. Analyse bivariée
35
V.2.1. Structure de dépendance entre le
statut sérologique et les caractéristiques
sociodémographiques des femmes enceintes enquêtées
35
V.2.1.1. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et la région
35
V.2.1.2. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et le milieu de résidence
36
V.2.1.5. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et le statut matrimonial des femmes enceintes
enquêtées
39
V.2.2. Structure de dépendance entre le
statut sérologique et les caractéristiques comportementales des
femmes enceintes enquêtées
41
V.2.2.1. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et l'usage de méthodes contraceptives modernes des
femmes enceintes enquêtées
41
V.2.2.2. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et l'âge à la naissance du premier enfant des
femmes enceintes enquêtées
43
V.3. Analyse multivariée
43
V.3.1. Nombre d'axes à retenir
44
V.3.2. Interprétation des
coordonnées, contributions et cosinus carrés
45
V.3.2.1. Interprétations selon le premier
axe
46
V.3.2.2. Interprétations selon le
deuxième axe
47
CHAPITRE VI : ÉTUDE EXPLICATIVE DU
STATUT SÉROLOGIQUE SELON LES CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES
ENCEINTES ENQUÊTÉES 49
VI.1. Justification du choix du modèle
3
VI.2. Présentation du modèle
50
VI.3. Principes et interprétations de la
méthode
51
VI.4. Diagnostic du modèle
53
VI.4.1. Évaluation de la calibration du
modèle
53
VI.4.2. Analyse des résidus du
modèle
54
VI.4.3. Évaluation du pouvoir discriminant
du modèle
55
VI.4.4. Effets principaux des variables
explicatives
57
VI.5. Limites de l'étude
60
VI.6. Recommandations
61
CONCLUSION 63
ANNEXE 66
BIBLIOGRAPHIE 69
SIGLES ET
ABRÉVIATIONS
ACM
|
:
|
Analyse des Correspondances
Multiples
|
AFRO
|
:
|
Bureau
régional de l'Organisation Mondiale de la Santé pour l'Afrique
|
CCLS
|
:
|
Comité Communal de Lutte contre le SIDA
|
CDCP
|
:
|
Centers
for Disease Control and Prevention
|
CepiC
|
:
|
Centre
d'épidémiologie Clinique
|
CNLS
|
:
|
Comité National de Lutte contre le SIDA
|
CPN
|
:
|
Consultation Prénatale
|
CRLS
|
:
|
Comité Régional de Lutte contre le
SIDA
|
DIU
|
:
|
Dispositif Intra-utérin
|
ECAM3
|
:
|
Enquête Camerounaise Auprès des
Ménages, 3ème édition
|
EDS
|
:
|
Enquête Démographique et de
Santé
|
GTC
|
:
|
Groupe
Technique Central
|
IAS
|
:
|
Ingénieur d'Application de la Statistique
|
INS
|
:
|
Institut
National de la Statistique
|
ISSEA
|
:
|
Institut
Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée
|
IST
|
:
|
Infection
Sexuellement Transmissible
|
ITS
|
:
|
Ingénieur des Travaux
Statistiques
|
IUMSP
|
:
|
Institut
Universitaire de Médecine Sociale et Préventive
|
LCR
|
:
|
Laboratoire Central de Référence
|
LMD
|
:
|
Licence-Master-Doctorat
|
MSI
|
:
|
Maladie
Sexuellement Infectieuse
|
N-9
|
:
|
Nonoxynol-9
|
OMS
|
:
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
ONUSIDA
|
:
|
Programme
commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA
|
OR
|
:
|
Odds
Ratio
|
PA
|
:
|
Plan
d'Action
|
PSN
|
:
|
Plan
Stratégique National de lutte contre le SIDA
|
PTME
|
:
|
Prévention de la Transmission de la Mère
à l'Enfant
|
RDC
|
:
|
République Démocratique du Congo
|
RGPH
|
:
|
Recensement Général de la Population et
de l'Habitat
|
ROC
|
:
|
Receiver
Operating Characteristic
|
S-E
|
:
|
Suivi-Évaluation
|
SIDA
|
:
|
Syndrome
d'Immunodéficience Acquise
|
SPSE
|
|
Section
Planification Suivi Évaluation
|
SPSS
|
:
|
Statistical Package for the Social Sciences
|
SSVS 2009
|
:
|
Surveillance sentinelle du VIH et de la Syphilis
auprès des femmes enceintes reçues en première
consultation prénatale au Cameroun 2009
|
TME
|
:
|
Transmission Mère-Enfant
|
TSS
|
:
|
Technicien Supérieur de la
Statistique
|
UNICEF
|
:
|
United
Nations International Children's Emergency Fund
|
VIH
|
:
|
Virus de
l'Immunodéficience Humaine
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon la région
3
Tableau 2 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon la tranche d'âge
31
Tableau 3 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon le statut matrimonial
32
Tableau 4 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon l'usage de méthodes
contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse
33
Tableau 5 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon le statut sérologique
34
Tableau 6 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique de la femme enceinte enquêtée et la
région
36
Tableau 7 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et le milieu de résidence de la femme enceinte
enquêtée
37
Tableau 8 : Répartition en pourcentage du
statut sérologique selon la tranche d'âge de la femme enceinte
enquêtée
38
Tableau 9 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et la tranche d'âge de la femme enceinte
enquêtée
38
Tableau 10 : Répartition en pourcentage du
statut sérologique selon le niveau d'instruction de la femme enceinte
enquêtée
39
Tableau 11 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et le niveau d'instruction de la femme enceinte
enquêtée
39
Tableau 12 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et le statut matrimonial de la femme enceinte
enquêtée
40
Tableau 13 : Répartition en pourcentage du
statut sérologique selon l'occupation de la femme enceinte
enquêtée
41
Tableau 14 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et l'occupation de la femme enceinte
enquêtée
41
Tableau 15 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et l'usage de méthodes contraceptives modernes
par les femmes enceintes enquêtées
42
Tableau 16 : Répartition en pourcentage du
statut sérologique selon l'âge à la naissance du premier
enfant des femmes enceintes enquêtées
43
Tableau 17 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et l'âge à la naissance du premier
enfant des femmes enceintes enquêtées
43
Tableau 18 : Variables actives et nombre de
modalités correspondantes
44
Tableau 19 : Résultats du modèle pour
l'explication du statut sérologique
52
Tableau 20 : Résultats du test de Hosmer et
Lemeshow
54
Tableau 21 : Résultats du classement des
observations
56
Tableau 22 : Histogramme des 35 premières
valeurs propres 66
Tableau 23 : Coordonnées, contributions et
cosinus carrées des modalités actives de l'axe 1 à l'axe
2
3
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon le milieu de résidence
3
Graphique 2 : Répartition
en pourcentage des femmes enceintes enquêtées selon le niveau
d'instruction
32
Graphique 3 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon l'occupation
33
Graphique 4 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon l'âge à la naissance
du premier enfant
34
Graphique 5 : Répartition en pourcentage de
femmes enceintes séropositives selon la région
35
Graphique 6 : Probabilité d'être
séropositive sachant le milieu de résidence de la femme enceinte
enquêtée
36
Graphique 7 : Probabilité d'être
séropositive sachant le statut matrimonial de la femme enceinte
enquêtée
39
Graphique 8 : Proportion de séropositives
sachant l'usage de méthodes contraceptives modernes
42
Graphique 9 : Plan factoriel (1,2) de l'analyse du
statut sérologique
48
Graphique 10 : Représentation de la distance
de Cook en fonction de la probabilité prédite
55
Graphique 11 : Courbe ROC relative à
l'estimation
57
AVANT-PROPOS
La fin de la formation du cycle des Ingénieurs
d'Application de la Statistique (IAS) au sein de l'Institut
Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée
(ISSEA) était jusqu'à l'an 2009 sanctionnée par la
soutenance d'un mémoire et d'un rapport de stage. À partir de
cette année 2010, les étudiants en année terminale dudit
cycle ne soutiendront plus qu'un mémoire professionnel
rédigé sur la base du stage effectué, l'institut
s'étant arrimé au système Licence-Master-Doctorat (LMD).
C'est dans cette optique que nous avons effectué un stage d'une
durée de trois mois au Groupe Technique Central du Comité
National de Lutte contre le SIDA (GTC/CNLS) du Cameroun, du 08 février
2010 au 08 mai 2010. Au cours de ce stage, il nous a été
proposé d'analyser le statut sérologique au VIH/SIDA et
ses déterminants chez les femmes enceintes au Cameroun.
Cette étude contribue à la surveillance sentinelle du
VIH/SIDA au Cameroun à travers l'analyse statistique des données
issues de ladite enquête. Ce stage nous a permis concilier les
connaissances théoriques acquises à l'ISSEA et les travaux
effectués au sein de la structure d'accueil puis d'avoir plus de
connaissances sur la pandémie du VIH/SIDA.
La base de données utilisée pour cette
étude est constituée des résultats des tests du VIH/SIDA
et de la syphilis effectués au niveau du Laboratoire Central de
Référence (LCR) de Yaoundé de juillet 2009 à
octobre 2009. Ces résultats sont ceux de femmes enceintes en
première consultation prénatale âgées entre 15 et 49
ans révolus, habitant les dix régions du Cameroun et
enquêtées dans les différents sites sentinelles
sélectionnés.
Les principaux indicateurs recherchés sont la
prévalence du VIH/SIDA chez les femmes enceintes et la
répartition du statut sérologique de ces dernières selon
certaines caractéristiques sociodémographiques et
comportementales.
Nous tenons à signaler aux probables lecteurs
que les opinions émises dans le présent mémoire sont
propres à son auteur et ne sauraient en aucun cas engager le CNLS du
Cameroun.
RÉSUMÉ
L'étude se propose d'identifier les facteurs
déterminants du statut sérologique des femmes enceintes au
Cameroun. Elle se rapporte aux résultats de la Surveillance Sentinelle
du VIH et de la Syphilis auprès des femmes enceintes reçues en
première consultation prénatale au Cameroun 2009 (SSVS 2009). Ces
femmes, des dix régions du Cameroun, sont âgées entre 15 et
49 ans révolus. Selon la SSVS 2009, 502 des 6632 femmes enceintes
enquêtées présentent une sérologie au VIH/SIDA
positive soit un pourcentage de 7,57 % de l'ensemble. Une analyse descriptive a
été réalisée dans le but d'obtenir les
caractéristiques sociodémographiques et comportementales de
l'échantillon. Afin d'apporter plus de robustesse aux résultats
émanant de la première méthode une analyse de
régression logistique a été réalisée. Celles
jugées statistiquement significatives ont été retenues au
final comme déterminants du statut sérologique.
Les
résultats obtenus se présentent comme suit :
ü
comparativement à la femme enceinte dans l'Adamaoua, celle de
l'Extrême-Nord, de l'Ouest, du Nord ou du Littoral a respectivement 55 %,
52 %, 55 % ou 63 % plus de chance d'être
séronégative ;
ü
la femme enceinte en milieu rural a 83 % plus de chance de ne pas être
séropositive que la femme enceinte en milieu urbain ;
ü
la femme enceinte âgée entre 15 et 19 ans révolus a 65 %
plus de chance d'être séronégative et celle
âgée entre 30 et 34 ans court un risque multiplié par 1,30
d'être séropositive quand on les compare toutes deux à
celle dont l'âge varie entre 20 et 24 ans révolus ;
ü la femme enceinte de niveau d'instruction primaire
court un risque 36 % plus élevé d'être séropositive
que la femme enceinte de niveau d'instruction secondaire ;
ü
la femme enceinte célibataire court un risque multiplié par 1,48
d'avoir une sérologie positive comparativement à la femme
enceinte mariée en monogamie ;
ü
comparées à la ménagère, l'enseignante a 52 % plus
de chance d'être séronégative tandis que la
commerçante court un risque multiplié par 1,32 d'être
séropositive ;
ü
la femme enceinte ayant fait usage de méthodes contraceptives modernes
avant l'actuelle grossesse court un risque 1,24 fois plus élevé
d'être séropositive que celle pour qui il n'en a pas
été le cas.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Contexte et
problématique
Selon le Programme Commun des Nations Unies sur le
VIH/SIDA (ONUSIDA) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sur les
48 millions de personnes séropositives recensées dans le monde en
2003, les trois quarts vivaient en Afrique, un continent qui ne
représentait à l'époque que 12 % de la population
mondiale. Des estimations récentes de l'ONUSIDA attestent qu'environ
16.000 nouvelles infections à Virus de l'Immunodéficience Humaine
(VIH) surviendraient chaque jour à travers le monde dont 90 % en Afrique
(ONUSIDA/OMS, 1998). Parmi ces nouveaux cas d'infection, plus de 50 %
concerneraient les femmes, une situation très différente des
premiers stades de l'épidémie, lorsque (l'on pensait que) le
Syndrome d'Immunodéficience Acquise (SIDA) frappait essentiellement les
hommes selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) en 2005. En
2002, dans le monde, 800 000 enfants avaient contracté une
infection à VIH, et plus de 90 % d'entre eux avaient été
contaminés par leurs mères ; ces 720 000
nouveau-nés avaient été infectés par le virus in
utero, pendant l'accouchement ou lors de l'allaitement maternel (CRITON et
FENER, 2007). Selon la même source, environ 1 % des femmes enceintes
étaient séropositives la même année, 95 % d'entre
elles vivaient dans les pays en développement, en Afrique pour la
grande majorité, ainsi que 90 % d'enfants séropositifs.
L'allaitement est responsable de 300 000 infections VIH par an
(COUTSOUDIS, 2005), mais le manque d'allaitement maternel entraînerait la
mort de 1,5 million d'enfants par an, selon l'UNICEF (1997). D'après les
chiffres émanant de l'Enquête Démographique et de
Santé (EDS) réalisée par l'Institut National de la
Statistique (INS) du Cameroun en 2004, la prévalence du VIH au sein de
la population sexuellement active était estimée à 5,5 %
(en dépassement donc de 5 %, seuil critique au-delà duquel, selon
les experts, l'épidémie amorce généralement une
croissance exponentielle) dont 6,8 % pour les femmes en âge de
procréer (femmes dont l'âge varie entre 15 et 49 ans
révolus). À l'issue de la surveillance sentinelle de 2009
réalisée auprès des femmes enceintes en première
consultation prénatale au Cameroun, il ressort que la prévalence
du VIH dans cette sous-population s'élève à 7,6 %. Ces
données font du Cameroun un pays à épidémie
généralisée, la prévalence du VIH y étant
constamment supérieure à 1 %1(*) chez les femmes enceintes (elle était
estimée à 11 % en 2000 et à 7,3 % en 2002). Il est
toutefois important de signaler que ces données cachent des
disparités régionales assez importantes. La région du
Centre du pays dans laquelle se rencontrent 47 % des malades occupe le premier
rang des personnes infectées et celle du Nord dont la proportion de
l'ensemble des malades est de 15 % vient à la queue du peloton. Les
crises économique et politique qu'a connues le pays à la fin des
années 80 se sont accompagnées de difficultés dans
l'implémentation des programmes de prévention du VIH où le
premier cas avait été signalé en 1985.
Le Cameroun à l'instar de tous les autres pays
doit pouvoir disposer d'informations sur l'épidémie à VIH
afin de lutter contre sa propagation. La connaissance de l'évolution de
la prévalence du VIH renseignant sur le fait que cette dernière
augmente ou diminue et de combien, et quelles sont les populations
touchées peut faciliter la surveillance de l'épidémie et
peut fournir des données sur l'efficacité des mesures de
prévention et de lutte. Les pays devant recueillir des informations sur
la prévalence dans des populations assez représentatives de la
population générale à l'image des femmes enceintes, la
surveillance du VIH basée sur ce groupe est actuellement le seul moyen
d'apprécier l'ampleur du problème. En attendant le
développement du dépistage volontaire anonyme et gratuit,
permettant d'estimer l'incidence des nouvelles infections, les enquêtes
de séroprévalence de l'infection à VIH restent
d'actualité.
Des études en population et des enquêtes
sérologiques dans les consultations prénatales conduites
simultanément dans les mêmes secteurs de plusieurs pays d'Afrique
subsaharienne ont abouti à des prévalences comparables
(CHANGALUCHA et al., 2002 ; FYLKESNES et al., 1998 ; NEEQUAYE et al., 1997 ;
KWESIGABO et al., 1996), indiquant que les consultantes des centres de
santé prénatale peuvent constituer un échantillon
représentatif de la population totale. Les estimations de la
prévalence parmi les consultantes de ces centres peuvent en outre servir
d'indicateur du nombre potentiel de nourrissons infectés et être
utilisées pour évaluer le besoin d'intervention concernant la
transmission mère-enfant. Si l'on estime que les femmes enceintes sont
bien représentatives de la population totale, elles ont en plus
l'avantage d'être facilement accessibles : la majeure partie consulte les
services de santé prénatale durant la grossesse et un
prélèvement de sang peut être fait à cette occasion
pour les examens de routine, une partie du prélèvement pouvant
servir à la recherche du VIH. Dans les pays d'Afrique subsaharienne, par
exemple, on estime que 80 à 94 % de l'ensemble de femmes enceintes ont
accès au service de santé prénatale (OMS, 2004).
Objectifs
L'objectif principal de
l'étude est de déterminer l'influence des caractéristiques
sociodémographiques et comportementales sur le statut sérologique
des femmes enceintes au Cameroun.
Plus spécifiquement, nous essayerons
d'atteindre les trois objectifs suivants :
ü décrire les caractéristiques
sociodémographiques et comportementales de la population féminine
enceinte en mettant un accent sur la géographie de l'infection au
VIH/SIDA ;
ü identifier les caractéristiques qui
exposent ladite population au VIH/SIDA ;
ü examiner les relations entre le statut
sérologique au VIH/SIDA et ces caractéristiques.
Hypothèse
Partant des connaissances acquises de la
littérature sur le VIH/SIDA et de la problématique, est
formulée l'hypothèse de recherche suivante à tester :
les caractéristiques sociodémographiques et comportementales des
femmes enceintes déterminent leur statut sérologique.
Intérêts de
l'étude
Cette étude
s'ajoute aux précédentes ayant abordé la question des
déterminants du statut sérologique au VIH/SIDA chez les femmes
enceintes au Cameroun. Elle peut donc constituer, de ce fait, un autre
élément de comparaison avec les travaux similaires conduits dans
d'autres pays de la région Afrique Centrale et d'ailleurs. Elle
contribuera à enrichir les études existantes sur les
déterminants en rapport avec le VIH/SIDA chez les femmes enceintes et
apportera une contribution théorique et méthodologique dans
l'identification des liens entre les facteurs sociodémographiques et
comportementaux de ces dernières et le statut sérologique au
VIH.
Plan de
travail
Pour atteindre les objectifs fixés, nous avons
structuré cette étude en six chapitres. Le premier
présentera la structure d'accueil (CNLS) et les travaux qui y ont
été effectués. Le second chapitre a pour rôle, entre
autres, de présenter le contexte et la justification du problème.
Il est suivi par l'approche théorique utilisée pour circonscrire
et appréhender le problème. Ensuite dans le quatrième
chapitre, sont présentées les données, le cadre et les
différentes méthodes d'analyse des données. L'analyse
descriptive du statut sérologique en fonction des différentes
caractéristiques des femmes enceintes enquêtées fait
l'objet de l'avant dernier chapitre, tandis que le dernier chapitre du document
sera consacré à une étude explicative des
disparités entre caractéristiques sociodémographiques et
comportementales en matière de statut sérologique au VIH/SIDA des
femmes enceintes enquêtées.
CHAPITRE I :
PRÉSENTATION DU CNLS, DÉROULEMENT DU
STAGE ET TRAVAUX EFFECTUÉS
Ce chapitre consacré à la présentation du
CNLS du Cameroun, structure qui nous a accueillis dans le cadre du stage,
comprendra une brève présentation de son secrétariat
permanent, de la section dans laquelle notre stage a été
effectué, du déroulement du stage et des travaux
effectués.
I.1. Présentation du CNLS du Cameroun
Le CNLS du Cameroun est l'organisme public qui
définit les politiques et les grandes orientations de la lutte contre le
SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST). Il est
présidé par le Ministre de la Santé Publique. Ce service
est représenté au niveau des régions par les
Comités Régionaux de Lutte contre le SIDA (CRLS) et au niveau
communal par les municipalités. Son organe d'exécution est le
Groupe Technique Central (GTC). Le GTC est dirigé par un
Secrétaire Permanent assisté d'un Secrétaire Permanent
Adjoint. Composé de sept sections, le GTC a pour missions
d'assurer :
ü le secrétariat permanent du
CNLS ;
ü la gestion du Programme National de Lutte
contre le SIDA (PNLS) sur l'ensemble du territoire national ;
ü la coordination de l'ensemble des
activités de lutte contre le VIH/SIDA et les IST ;
ü la gestion des fonds mis à la
disposition du PNLS par l'État, les partenaires nationaux et
internationaux.
C'est à la Section Planification Suivi
Évaluation (SPSE) que notre stage s'est effectué.
La
SPSE est chargée :
ü de concevoir des outils adaptés à
chaque niveau de collecte d'information ;
ü d'apporter un appui aux différentes
structures en matière de Suivi-Évaluation (S-E) de leurs
activités ;
ü de mettre en place un système de suivi
des programmes, des plans d'action (PA) et des micro-plans ;
ü d'assurer la coordination de la collecte, le
traitement, l'analyse et la diffusion des données relatives à la
lutte contre le SIDA/IST ;
ü de vérifier les niveaux d'atteinte des
objectifs définis dans le Plan Stratégique National de lutte
contre le SIDA (PSN).
I.2. Déroulement du stage
et travaux effectués
I.2.1. Prise de contact avec l'administration
À notre arrivée le 8 février 2010, nous
avons été accueillis par l'encadreur. Ensuite nous avons eu un
entretien avec lui, au cours duquel il nous a fait part de sa formation, de son
expérience et surtout de ce qu'il attendait de nous durant le stage en
termes d'assiduité et de ponctualité pour lesquelles il a
précisé qu'il serait très rigoureux. A cet effet, il n'a
pas manqué de souligner le fait qu'il arrive toujours au service au plus
tard à huit heures et qu'il garde un bon souvenir des étudiants
de l'ISSEA ayant précédemment travaillé avec lui lors de
leurs stages. Puis, il nous a fait lire le protocole relatif à la
Surveillance sentinelle du VIH et de la syphilis auprès des femmes
enceintes reçues en première consultation prénatale au
Cameroun, réalisée au mois de juillet 2009 (SSVS 2009). Il nous a
ensuite fait une démonstration du procédé de comparaison
de deux questionnaires saisis à l'aide du logiciel Epi-info,
procédé utilisé dans le but d'assurer la fiabilité
des données saisies par confrontation de deux fichiers résultant
de la saisie d'un même questionnaire par deux agents différents.
C'est ce travail qui l'occupait principalement les derniers jours
précédant notre arrivée. Il nous a annoncé que nous
y prendrions également part.
I.2.2.
Description de la division d'accueil et ressources humaines
Le personnel de la SPSE
est constitué de huit (8) membres du personnel répartis comme
suit : un démographe, sept stagiaires dont trois IAS, deux
Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS), et deux Techniciens
Supérieurs de la Statistique (TSS). Parmi tout ce personnel on
enregistre 4 femmes et 4 hommes.
I.2.3. Travaux effectués durant le stage
Le lendemain de notre arrivée, nous avons
procédé à une mise en forme des fichiers Excel contenant
les résultats des tests par région de la SSVS 2009, en vue de
leur transfert vers le logiciel SPSS. Ces données proviennent du
Laboratoire Central de Référence (LCR) de Yaoundé. La mise
en forme consistait à disposer suivant le même ordre les colonnes
contenant les données des différentes variables des fichiers
Excel des différents centres hospitaliers dans lesquels les femmes
avaient été sujettes à la surveillance pour les
différentes régions afin qu'il ne se pose pas de problèmes
dans la concordance des données une fois que celles-ci devaient
être exportées vers SPSS. L'encadreur nous a annoncé ce
jour que nous travaillerions sur un thème se basant sur
les données de la surveillance, thème qu'il a déjà
conçu et qu'il nous proposerait une fois que cette étape serait
passée. Nous avons donc été amené à
travailler sur «l'Analyse du statut sérologique au VIH/SIDA
et de ses déterminants chez les femmes enceintes au Cameroun''.
À partir de cette date, et jusqu'à la fin du stage, nous nous
sommes mis à la recherche d'informations sur le sujet et à la
rédaction du présent mémoire. Les travaux au sein de la
structure d'accueil se poursuivaient toutefois. Il s'agit notamment de
l'apurement de la base de données concernant les résultats des
tests en provenance des différents sites où les femmes avaient
été enquêtées dans le but de confronter les
résultats des tests à ceux de la base précédemment
apurée. Après nous être assurés de la
cohérence des « survey code » des différentes
enquêtées se trouvant dans le nouveau classeur Excel et ceux
figurant sur la base de données SPSS obtenue après exportation
une semaine auparavant, nous avons exporté la nouvelle base et
fusionné les deux fichiers. À la suite de cette étape,
nous avons contribué à la rédaction du rapport
préliminaire de la SSVS 2009.
CHAPITRE II :
CONTEXTE DE L'ÉTUDE
II.1. Profil socio-démographique et économique
du Cameroun
La République du Cameroun est un pays d'Afrique
Centrale situé dans le Golfe de Guinée, entre les 2e
et 13e degrés de latitude nord et les 9e et
16e degrés de longitude est. Avec une superficie de 475 650
kilomètres carrés, elle présente une forme triangulaire
qui s'étire au Sud jusqu'au lac Tchad sur près de 1 200
kilomètres tandis que la base s'étale d'Ouest en Est sur 800
kilomètres. Elle possède au Sud-ouest une frontière
maritime de 420 kilomètres le long de l'Océan Atlantique. Elle
est limitée à l'Ouest par le Nigéria, au Sud par le Congo,
le Gabon et la Guinée Équatoriale, à l'Est par la
République Centrafricaine, et au Nord-est par le Tchad. La ville de
Yaoundé, située dans la région du Centre en est la
capitale.
Le pays compte 10 régions que sont :
l'Adamaoua, le Centre, l'Est, l'Extrême-Nord, le Littoral, le Nord, le
Nord-Ouest, l'Ouest, le Sud et le Sud-Ouest. L'anglais et le français y
sont les deux langues officielles.
Selon les estimations faites à partir des
données du dernier Recensement Général de la Population et
de l'Habitat (RGPH) opéré en 2005, le Cameroun compte
19 406 100 habitants au mois de janvier 2010 avec une proportion de
50,6 % de femmes. De ce nombre, environ 43,6 % ont moins de 15 ans et seulement
5,5 % sont âgés de 60 ans ou plus. La moitié de la
population a moins de 17,7 ans avec un taux de croissance annuel de 2,7 %. La
population vit principalement en milieux semi-urbain et rural (65 %) et
seulement 20 % de la population habitent Yaoundé et Douala qui sont les
deux métropoles les plus urbanisées du pays. Le taux national
d'alphabétisation est de 78,9 % chez les hommes et de 62,9 % chez les
femmes. Alors que le taux d'alphabétisation avait augmenté de 7
points entre 1996 et 2001 (de 61 % à 68 %), il s'est accru de 2,6 points
entre 2001 et 2007, pour atteindre 70,6 %. L'espérance de vie à
la naissance est actuellement estimée à 51 ans (UNICEF, 2008)
tandis que le taux de mortalité infantile était estimé
à 63,34 pour mille en 2009. L'indice
synthétique de fécondité est de 4,39
enfants par femme (The World Factbook, CIA, ONU, FAO, 2006).
Le développement économique du Cameroun
repose principalement, comme la plupart des pays en voie de
développement, sur le secteur primaire. Les productions agricoles
vivrières (maïs, manioc, banane plantain, riz, mil, sorgho et
arachide, etc.) et de rente (cacao, café, coton, caoutchouc, banane,
ananas, etc.) font de l'agriculture camerounaise la plus riche d'Afrique
Centrale. D'une manière générale, le pays est
auto-suffisant sur le plan alimentaire. On estime que 39,9 % de la population
vit en dessous du seuil de pauvreté (INS, 2008).
II.2. Le SIDA au Cameroun
II.2.1. Rappel historique
Le
premier cas de SIDA enregistré au Cameroun date de 1985 (TSALA TSALA,
2004). En 1985/1986, 21 cas sont recensés, 604 en 1991, 1 761 en
1994, 3 950 en 1997 et 6 843 nouveaux cas en 1998. L'effectif cumulé des
cas enregistrés en 1998 est de 20 419.
Après avoir stagné entre 1985 et 1990
(moins de 1 %) la séroprévalence a augmenté de
manière inquiétante dépassant les 5 % entre 1990 et 1995.
Les femmes et les jeunes paient le plus lourd tribut à
l'épidémie (KUATE DEFO, 1998). En effet, les 3/5 des personnes
infectées sont des femmes et le tiers des personnes infectées a
entre 15 et 34 ans. Il a du reste été établi que 90 % des
infections se font par voie sexuelle. Chez les professionnelles du sexe
(prostituées) des villes de Douala et Yaoundé la
prévalence du VIH/SIDA est passée de 6 % en 1987 à
près de 30 % en 1993. Elle est estimée à plus de 45 % dans
les années 2000. En 13 ans la séroprévalence a
été multiplié par 14.
Les
statistiques du CNLS estimaient à 69 000 en 2004, le nombre
d'enfants infectés dont 90 % par transmission mère-enfant (TME).
Le nombre de décès dûs à la pandémie se
chiffrait à 39 000 pour l'année 2007. Quant au nombre d'orphelins
à cause du SIDA il est estimé à 300 000 (UNICEF,
2007).
II.2.2. Sources de données sur le SIDA au Cameroun
En
l'absence d'études de séroprévalence de l'infection
à VIH, les résultats des enquêtes
répétées à intervalle régulier
(surveillances sentinelles) dans des sites sentinelles (cliniques où
l'on peut effectuer des consultations prénatales) que fréquentent
les femmes enceintes sont fréquemment utilisés, dans plusieurs
pays, comme base de référence, pour estimer la prévalence
du VIH à l'échelle régionale et/ou nationale (GAILLARD et
al., 2002). Les femmes enceintes en consultation prénatale ont
été identifiées comme groupe cible à surveiller
pour le suivi de l'épidémie. La surveillance sentinelle a
été instaurée en vue de pallier le problème
logistique et éthique d'une enquête sérologique classique.
Elle est généralement utilisée dans les pays en
développement. Malgré l'échantillonnage de convenance
découlant des critères suivant lesquels elle est menée,
elle a l'avantage de produire des données et des informations permettant
aux décideurs politiques et aux gestionnaires de programmes de
s'informer sur les tendances de l'épidémie ou d'évaluer
l'impact des interventions2(*) et de constituer la sous-population la plus
représentative au niveau national (femmes enceintes en première
consultation prénatale).
Les
enquêtes sur le VIH/SIDA au Cameroun ne sont pas nombreuses. Parmi ces
dernières, on peut citer :
ü
l'EDS réalisée par l'INS du Cameroun en 2004 ;
ü
l'enquête de séroprévalence du VIH et de l'étude
comportementale dans les forces de défense réalisée par le
CNLS en 2005 ;
ü
la surveillance sentinelle réalisée en 1989 par le CNLS à
Yaoundé et Douala. Elle s'élargira progressivement à 6
sites sentinelles en 1993, 27 sites en 2000, et en 2010 à 32 nouveaux
sites pour atteindre un total de 59 sites.
Les
données issues de ces différentes enquêtes sont celles
utilisées le plus souvent par l'ONUSIDA dans plusieurs pays comme
indicateurs épidémiologiques. Alors que le Cameroun disposait en
2000 de 27 sites sentinelles, certains pays n'en utilisaient que très
peu ; à l'exemple du Gabon qui n'en utilisait qu'un seul, le
Lesotho 4 sites, le Mali 4 sites, l'Éthiopie 6 sites, la Gambie 6 sites,
la Guinée 7 sites, le Burkina Faso 8 sites, le Burundi 9 sites, le
Sénégal 9 sites et la Côte d'Ivoire 10 sites3(*).
CHAPITRE III :
CADRE THÉORIQUE
III.1. Revue de la littérature
III.1.1. Définitions et concepts concernant le
VIH/SIDA
Le
VIH est le virus responsable du SIDA. Il s'agit d'un rétrovirus de la
famille des lentivirus. Son génome est constitué d'ARN simple
brin (Act Up, Paris 2005). Une fois dans le corps il infecte et détruit
certaines cellules qui coordonnent l'immunité (défenses de
l'organisme contre les attaques microbiennes). Lorsque ces cellules sont en
nombre insuffisant, l'immunité n'est plus efficace, ce qui cause une
maladie chronique progressive, rendant les personnes atteintes
vulnérables aux infections opportunistes et aux différents
cancers. Il s'agit du stade auquel l'infection causée par le VIH
s'accompagne d'un ensemble de manifestations (infections opportunistes telles
la candidose, la toxoplasmose, la cryptococcose, la pneumocystose ou
différentes formes de cancers tels que la maladie de kaposi et
lymphomes), lesquelles sont dues à un déficit immunitaire
profond. Dans le cas où l'infection au VIH n'est pas traitée, la
maladie évolue vers le stade SIDA, le taux de lymphocytes CD4 se situant
alors en-dessous de 200 cellules/mm3 (Act Up-Paris,
2005). Le VIH a la particularité de s'attaquer à l'un des
composants essentiels du système immunitaire : le lymphocyte T.
L'infection par le VIH est différente du SIDA. Les considérations
actuelles amènent à penser qu'une personne infectée par le
VIH aura le SIDA. Cependant, la personne peut être infectée durant
plusieurs années (parfois durant plus de 10 ans) avant qu'elle ne
commence à souffrir du SIDA. La période d'incubation peut parfois
dépasser 10 ans.
D'après le Centers for Disease Control and
Prevention (CDCP) des États-Unis, une personne est atteinte du SIDA si
elle a une infection au VIH confirmée en laboratoire ; si le nombre
de CD4 (type de cellule luttant contre l'infection) s'est
révélé inférieur à 200 ; ou si elle a
eu une ou plusieurs des infections liées au SIDA. Un malade du SIDA a
donc forcément une infection par le VIH. Toutefois, les personnes
infectées par le VIH n'ont pas nécessairement
développé le SIDA.
Différents modes de contraction du
VIH
Le VIH se propage à travers le sang et les
liquides organiques que sont principalement le sperme, les
sécrétions vaginales et le lait maternel des personnes
infectées. Il se transmet par :
ü
les rapports sexuels non protégés (vaginaux, anaux, oraux). La
transmission par le biais de rapports sexuels buccogénitaux est
possible. Toutefois le risque de contamination en est moins
élevé ;
ü
l'usage d'objets tranchants ou coupants non stérilisés ;
ü
la grossesse, durant l'accouchement ou l'allaitement maternel d'une mère
infectée par le VIH à son bébé.
Symptômes de l'infection au VIH et du
SIDA
Il
arrive que les personnes infectées par le VIH ne présentent pas
de symptômes. Ces dernières peuvent toutefois transmettre le
virus. Ce qui est dû à la période d'incubation laquelle
peut être supérieure à 10 ans grâce aux
progrès du traitement. Les principaux symptômes sont :
ü
une perte de poids inexpliquée durant au moins un mois ;
ü
une diarrhée durant plusieurs semaines ;
ü
un enduit blanchâtre sur la langue ;
ü
des ganglions hypertrophiés ou douloureux au cou, en dessous des
aisselles et/ou au niveau d'autres parties du corps ;
ü
une toux qui persiste durant plus d'un mois ;
ü
une fièvre persistante et/ou des sueurs nocturnes ;
ü
des mycoses vaginales persistantes.
Toutefois, ces symptômes ne sont pas synonymes
d'être atteint du VIH/SIDA, d'où la nécessité de
faire un examen médical pour confirmer la présence du virus.
Possibilité de traitement
Il
n'existe actuellement pas de remède pour l'infection au VIH ou le SIDA.
Toutefois, avec l'association de nouveaux médicaments
antirétroviraux (encore désignés par l'appellation
trithérapie) et des médicaments destinés à
prévenir les infections opportunistes, de nombreuses personnes
infectées par le VIH et le SIDA ont prolongé et
amélioré leur qualité de vie et retardé la
progression de l'infection au VIH vers le SIDA. Ces médicaments ont
toutefois de nombreux effets indésirables pouvant nécessiter
qu'une personne change de médicaments ou arrête tout simplement le
traitement. Les traitements actuellement disponibles ont pour but de soigner le
SIDA chez ceux qui l'ont déjà, mais aussi d'empêcher que
l'infection par le VIH évolue vers le SIDA.
III.1.2. Quelques considérations sur la propagation du
SIDA
Dans
de nombreux pays, dont le Cameroun, la quasi-totalité des infections
à VIH chez les adultes se font par voie hétérosexuelle
c'est-à-dire par transmission sexuelle entre hommes et femmes. Bien que
la transmission hétérosexuelle soit la voie dominante de la
diffusion du VIH, d'importantes variations sont observées dans la
prévalence du VIH. Les différences de prévalence sont
remarquables même pour des villes où le virus a été
découvert durant la même période (FERRY, 1998 ;
RWENGE, 1998). L'évolution de l'infection varie d'une région
à l'autre et d'une ville à l'autre. BUVE et al. (1995) ont
observé, pour quatre villes africaines (Kinshasa, Kampala, Kigali,
Lusaka) où les premiers cas de SIDA ont été
identifiés aux alentours de 1983, des différences de
prévalence très marquées. Le même constat a
été fait pour Abidjan et Yaoundé où les premiers
cas ont été enregistrés en 1985 et 1986. (De COCK et al.,
1989 ; OMS, 1993). Il en résulte que la variation de la
durée depuis l'introduction du virus n'est pas la seule explication aux
variations observées dans la prévalence du VIH. Selon RWENGE
(1998) « les données sur l'activité sexuelle ne
renseignent guère, sinon très peu, sur les facteurs dominants les
variations des comportements sexuels à risque entre régions, pays
ou groupes sociaux ». BUVE et al. ont souligné que les
variations observées sont le résultat des différences dans
les taux de diffusion du VIH.
La
littérature sur le SIDA en Afrique indique que la diffusion du virus a
été plus rapide et plus importante dans les villes où la
prévalence chez les femmes enceintes est plus élevée
(FERRY, 1998). Ces variations considérables de la propagation et des
niveaux des épidémies du virus ne sont pas faciles à
élucider. Selon PALLONI (1995), la propagation du VIH à travers
l'Afrique peut être caractérisée par de grandes variations
dans les niveaux d'infection entre les groupes. Le rythme et l'ampleur de la
diffusion du virus dans une population entière peuvent être
déterminés par la forme des réseaux sexuels qui lient les
groupes entre eux, aussi bien que par celle qui les relient au monde
extérieur (MORRIS et KRETZCHMAR, 1997). Ce sont les liens entre les
sous-populations qui facilitent l'entrée du virus dans de nouveaux
groupes, où il se propagera ensuite selon le modèle de
comportement sexuel à l'intérieur de chaque groupe. Dans ce
contexte, la diffusion du virus est fonction des liens que le groupe à
risque détient avec les autres groupes. Plusieurs recherches
établissent des relations entre les modèles de propagation du VIH
et les conditions sociales, économiques et culturelles (PALLONI,
1995).
Selon
CHAISSON (1995), les différences dans la survie entre les noirs et les
blancs, les hommes et les femmes, et les utilisateurs de drogues injectables
ont mené à la spéculation que le VIH progresse plus
rapidement dans certains groupes démographiques comparés à
d'autres4(*). Cependant,
l'itinéraire clinique de la maladie est variable et un certain nombre de
facteurs thérapeutiques et autres peuvent influencer l'histoire
naturelle de l'infection5(*). Bien que les différences dans la survie
puissent résulter des réponses biologiques diverses de
l'infection au VIH6(*),
l'accès différentiel aux soins médicaux est une autre
explication possible de ces résultats7(*). Dans une étude réalisée aux
États-Unis d'Amérique, CHAISSON et al. (1991) ont indiqué
que les noirs, les femmes et les consommateurs de drogues sont
significativement moins susceptibles de recevoir la thérapie
appropriée pour l'infection au VIH (MOORE et al., 1991 ; 1994). Il
n'est pas clair que la fourniture de soins médicaux à toutes les
personnes infectées par le VIH peut corriger les disparités dans
ces résultats. Cependant, une étude réalisée au
Canada a observé une faible survie parmi les patients à revenu
faible infectés par le VIH, malgré l'égalité
apparente d'accès aux soins médicaux8(*). Par contre, une étude
réalisée aux États-Unis n'a observé aucune
différence significative entre les hommes et les femmes, les blancs et
les noirs, les utilisateurs et les non-utilisateurs de drogues injectables et
le niveau de revenu (CHAISSON et al., 1995). Toutefois, cette étude a
indiqué une mortalité différentielle parmi les personnes
infectées ; celles ayant reçu de la thérapie
anti-rétrovirale avant l'admission dans une clinique ont accusé
un taux de mortalité plus élevé comparativement à
celles qui n'en ont pas reçue. Le sexe, la race, le niveau de revenu, et
le fait d'utiliser de la drogue injectable n'ont pas été
significativement associés à la mortalité liée au
VIH/SIDA (CHAISSON et al., 1995).
Beaucoup d'efforts ont été faits par de
nombreux chercheurs durant ces dernières décennies pour
comprendre les caractéristiques biologiques et les mécanismes de
la transmission du virus. Contrairement à la plupart des autres virus,
la transmission du VIH, en dehors de la transmission verticale, exige
l'adoption de comportements spécifiques qui exposent l'individu au
virus, puis à la possibilité de transmission du virus
lui-même. Un individu exposé qui ne se protège pas a une
probabilité non nulle d'être infecté. De ce fait, il est
prudent de distinguer les facteurs qui influencent l'exposition et ceux qui
influencent la transmission. Les premiers facteurs, indirects ou contextuels,
n'ont pas d'effet direct sur la transmission du VIH mais influent sur les
variables directes. Parmi les variables contextuelles ou variables liées
à l'exposition, on peut entre autres citer le type d'économie et
les conditions économiques, l'organisation et le contexte social,
l'ethnie, la religion, le milieu de résidence, les relations entre
hommes et femmes, les attitudes ou encore la mobilité et les migrations.
En ce qui concerne les variables directes ou variables liées à la
transmission, on trouve les irritations vaginales, la circoncision masculine,
l'utilisation ou non du préservatif et les maladies sexuellement
transmissibles.
III.1.3. Connaissances sur les facteurs de risque d'infection
au VIH/SIDA
III.1.3.1. Variables liées à l'exposition au
VIH
Région et milieu de
résidence
La
région et le milieu de résidence suggèrent en fait une
certaine tradition des valeurs en matière de sexualité. Plusieurs
études ont reporté des différences de prévalence du
VIH entre milieu rural et urbain (WAWER et al., 1991 ; KILLEWO et al.,
1993 ; MNYKA et al., 1994 ; KIPP et al., 1995 ; BOERMA et al.,
1999). Par contre, selon CARAËL (1997), des évidences ne
suggèrent pas de différence de comportements à risque
entre zone urbaine et zone rurale dans beaucoup de pays d'Afrique
Sub-saharienne et que la plus forte prévalence du VIH en milieu urbain
peut être simplement le reflet d'une période d'exposition plus
longue. GREGSON et collègues (2001), de leur côté, ont
trouvé que les hommes et les femmes habitant en milieu urbain sont plus
susceptibles d'avoir de multiples partenaires sexuels comparés à
ceux vivant en milieu rural et donc plus à risque d'être
infectés. La région et le milieu de résidence peuvent
ainsi constituer deux facteurs importants dans l'infection au VIH/SIDA.
Âge
L'âge est un facteur important dans la diffusion
de la maladie. Il influence le risque d'infection au VIH. Plusieurs recherches
soutiennent que les hommes et les femmes, dans leurs adolescences, sont
à haut risque d'infection au VIH du fait qu'ils ont engagé des
relations sexuelles non protégées (HULTON et al., 2000 ;
ANDERSON et al., 1990). La distribution de la prévalence du VIH dans les
populations en fonction des catégories d'âge souligne le fait que
les adolescents sont plus touchés par l'épidémie. La
propagation du SIDA dans la population saine se poursuit avec une plus grande
occurrence parmi les adolescents en raison de la transmission sexuelle (SAMET
et al., 1997). Dans plusieurs communautés, le SIDA est la principale
cause de décès parmi les jeunes adultes de 25-44 ans
révolus (SELIK et al., 1993). Ceux-là impliquent que la majeure
partie de ces personnes ont contracté le virus durant l'adolescence
étant donné que le temps moyen pour le développement du
SIDA après l'infection au VIH est de 11 ans (BACCHETTI et MOSS, 1989).
Aux États-Unis par exemple, en 1995, 18,3 % de tous les cas de SIDA
provenaient des personnes âgées de 20-29 ans révolus
d'après le CDCP. Ces personnes sont celles qui, selon ANDERSON et al.
(1990), ont engagé un comportement à risque dans leur jeune
âge. En 1993, l'OMS a estimé que la moitié des 14 millions
de gens infectés par le VIH dans le monde l'étaient avant
l'âge de 15-24 ans. ROSENBERG (1995) a effectué le calcul de
l'âge à l'infection au VIH pour les hommes et les femmes blancs,
noirs et hispaniques ; dans tous les cas, la plus forte augmentation de
l'incidence s'est produite avant l'âge de 20 ans. Au Zimbabwe, la
prévalence du VIH la plus élevée (61 %) a
été décelée chez les 20-39 ans
révolus9(*). Selon
MURPHY et BOGGESS (1998), parmi les 40 à 80 mille américains qui
sont infectés chaque année par le VIH, 1 sur 4 serait un
adolescent.
La
différence dans le risque d'infection au VIH selon l'âge trouve
son explication dans le fait que les individus ont entamé leurs
activités sexuelles à des âges différents et dans
des contextes divers. L'âge peut également être un facteur
de vulnérabilité en ce sens que, les
jeunes femmes sont souvent victimes de violences sexuelles en tant que femmes
et du fait de leur jeunesse et donc de leur vulnérabilité. En
Afrique sub-saharienne, les jeunes filles de 15-19 ans révolus ont six
fois plus de risque d'être séropositives que les garçons de
la même classe d'âge, essentiellement à cause des viols, des
rapports sexuels contraints et de leur incapacité à obtenir des
pratiques sexuelles sûres10(*). Il faut toutefois noter que l'âge ne
protège pas les femmes de la violence. Si certaines
sociétés respectent la sagesse des femmes âgées,
leur accordent une certaine considération et leur offrent une plus
grande autonomie, d'autres maltraitent les femmes fragiles et isolées,
particulièrement les veuves, qui au Zimbabwe par exemple sont victimes
d'agressions car considérées comme des sorcières et
rendues responsables de la propagation du VIH11(*).
Niveau d'instruction
Les
liens entre le niveau d'instruction et le VIH ne sont pas bien établis
puisqu'il n'y a pas d'unanimité quand aux effets du niveau d'instruction
sur l'infection au VIH et sur la perception du risque au VIH et le comportement
sexuel12(*). CARAËL
(1995) a trouvé une augmentation des activités sexuelles
occasionnelles parmi les instruits tandis que MEEKERS (1994) avait
remarqué que cette association disparaît après avoir
contrôlé l'âge. Alors que l'UNICEF soutient que
l'école est l'un des meilleurs remparts contre l'infection au VIH (2005)
surtout chez les filles qui, poursuivant leurs études, retardent le
moment de leurs premières expériences sexuelles, sont plus au
fait de la prévention et comprennent mieux le processus du
dépistage du VIH, une étude récente réalisée
par l'INS de la République Démocratique du Congo (RDC) et
s'appuyant sur les données issues de l'EDS-RDC 2007 révèle
que la prévalence du VIH en RDC est plus élevée parmi les
femmes les plus instruites comparativement aux moins instruites. Ce qui peut
pousser tout observateur à se demander si l'éducation dont les
bienfaits sont constatés partout ailleurs, ne risque pas de se
révéler plutôt un facteur de risque d'infection à
VIH ? Toutefois, plusieurs études ont trouvé des liens
significatifs entre l'infection au VIH et le niveau d'instruction (KAPIGA et
al., 1994 ; WANNAN et al., FYLKESNES et al., 1997 ; SMITH et al.,
1999 ; KAPIGA et LUGALLA, 2002).
Statut matrimonial
Le statut matrimonial est un facteur
déterminant dans la transmission du VIH/SIDA. Selon plusieurs
études, la prévalence du VIH est plus élevée chez
les femmes séparées, divorcées ou veuves (AUVERT et al.,
2001 ; KIDDUGANU et al., 2003 ; CARPENTER et al., 2002 ; HAWKEN
et al., 2002). Les femmes et les hommes séparés, divorcés
ou veufs encourent plus de 3 fois le risque de contracter le VIH que les
célibataires et les mariés (QUIGLEY et al., 1997). De même
pour les femmes lesbiennes, l'expression de la sexualité féminine
étant fortement limitée dans de nombreuses cultures, celles-ci ne
peuvent pas exprimer librement leur orientation sexuelle et sont souvent
contraintes de se marier et d'avoir des relations sexuelles avec des hommes.
Les femmes refusant le mariage sont en effet souvent marginalisées et
peuvent devenir la cible de violences et de viols, augmentant ainsi les risques
de contamination par le VIH (Amnesty International, 2004).
Occupation
Concernant le rôle joué par l'occupation,
la littérature montre qu'en l'absence de cette dernière, le
pouvoir économique qui permettrait aux femmes de négocier la
fidélité ou l'usage du préservatif leur fait défaut
et elles sont exposées, dans le domaine de la sexualité, au
pouvoir prédominant des hommes, voire à leur violence d'où
le risque d'infection au VIH (FENER et al., 2007). L'impact
disproportionné de la pauvreté sur les femmes et les jeunes
filles les pousse au commerce sexuel comme mode de survie. Ces rapports sexuels
transactionnels sont le reflet d'une part de la situation économique
supérieure des hommes et d'autre part des difficultés des femmes
à satisfaire leurs besoins fondamentaux (FENER et al., 2007).
III.1.3.2. Variables liées à la transmission du
VIH
Usage de méthodes contraceptives modernes avant
l'actuelle grossesse
Toutes les femmes séropositives ou à
risque doivent se voir proposer le préservatif masculin comme moyen
contraceptif, car il constitue la méthode de référence
pour la prévention de la transmission sexuelle du VIH et des autres
infections sexuellement transmissibles13(*). Cependant, son efficacité contraceptive est
plus faible que celle des contraceptifs oraux14(*). Concernant le préservatif féminin, son
taux d'échec comme contraceptif est élevé (12,2 à
22,2 % en utilisation «normale», 5 % en utilisation « parfaite
» c'est-à-dire à chaque rapport sexuel) (YENI, 2006 ;
BOUNDS, 1997) mais il donne à la femme l'avantage de la maîtrise
de la contraception (DELFRAISSY, 2002). Les pilules oestroprogestatives
(contraception hormonale) peuvent être utilisées conjointement au
préservatif pour prévenir le risque de grossesse en cas
d'échec du préservatif. Cependant, de nombreuses études
attestent que le fait de prendre la pilule est clairement associé
à une moindre utilisation du préservatif pouvant augmenter le
risque de transmission du VIH (YENI, 2006 ; STEPHENSON, 1998 ; Diaz,
SCHABLE et al. 1995). Plusieurs études ont évalué la
contraception hormonale en tant que facteur de risque de transmission du VIH.
Elles ont étudié l'effet des oestroprogestatifs sur la
susceptibilité à l'infection VIH chez les femmes
séronégatives et sur l'infectivité des partenaires de
femmes séropositives (DELFRAISSY, 2002 ; Stephenson, 1998). Les
données des différentes études sont contradictoires et peu
concluantes sur les risques réels de transmission du VIH15(*). A l'heure actuelle, du fait
de son efficacité, de sa relative innocuité et de sa
facilité d'utilisation, la contraception hormonale reste une bonne
option contraceptive pour la femme séropositive ou à risque. Mais
il faut la mettre en garde contre le fait que la pilule ne protège pas
du risque de transmission du VIH, et que l'utilisation du préservatif
reste fortement recommandée (HBRSA, 2005 ; DELFRAISSY, 2002). L'OMS
ne recommande pas l'utilisation de dispositif intra-utérin (DIU) chez
les femmes à risque VIH, chez les femmes séropositives et chez
les femmes au stade SIDA (MITCHELL et STEPHENS., 2004 ; DELFRAISSY, 2002).
En effet, une étude réalisée sur 2285 femmes à
Dar-es-Salam en Tanzanie avait montré que l'utilisation du DIU exposait
les femmes à un risque accru d'infection à VIH16(*). Cependant, aucune
étude n'a confirmé à ce jour que le stérilet puisse
augmenter le risque de transmission du VIH (HBRSA, 2005 ; DELFRAISSY,
2002). En fait, le risque de transmission VIH pour une femme porteuse d'un
stérilet ne serait pas supérieur à celui d'une femme
n'utilisant aucune méthode contraceptive (CATES, MITCHELL et al. 2005).
Les spermicides contenant du nonoxynol-9 (N-9) ne protègeraient pas des
infections sexuellement transmissibles et en particulier du SIDA (CATES,
Mitchell et al. 2005 ; WILKINSON, THOLANDI et al. 2002 ; OMS/CONRAD,
2002). Une utilisation intensive augmenterait le risque de transmission VIH
(MITCHELL and STEPHENS, 2004 ; VAN DAMME, RAMJEE et al. 2002) parce
qu'elle serait susceptible d'entraîner des irritations et des
ulcères génitaux (HBRSA, 2005 ; DELFRAISSY, 2002).
Récemment, les tests cliniques d'un nouveau gel microbicide, le
Carraguard, ont dus être stoppés par l'OMS après qu'il eut
été démontré que les femmes qui l'utilisaient,
étaient davantage susceptibles d'être infectées par le
VIH17(*). Compte tenu par
ailleurs de leur efficacité contraceptive modérée, les
spermicides ne sont pas, dans l'état actuel de leur
développement, un moyen contraceptif à proposer aux femmes
à risque d'infection VIH ou séropositives (YENI, 2006 ;
2002 ; DELFRAISSY, 2002).
III.2. Cadre conceptuel et hypothèses de
l'étude
Cette
partie s'articule autour d'un cadre conceptuel qui présente les
principes généraux et les idées directrices de
l'étude. Y sont également présentées les
hypothèses qui seront opérationnalisées et testées
au cours de l'étude.
Schéma conceptuel et hypothèses de
l'étude
Le
modèle conceptuel suivant, inspiré de la précédente
revue de la littérature, met en relation les facteurs
sociodémographiques et comportementaux et le statut sérologique
à travers l'hypothèse générale ci- après
:
Hypothèse principale : les
caractéristiques sociodémographiques et comportementales des
femmes enceintes déterminent leur statut sérologique.
Hypothèses spécifiques de
l'étude
L'étude se donne de vérifier
spécifiquement les hypothèses suivantes :
H1 : les
inégalités en matière de séropositivité chez
les femmes enceintes sont plus grandes en milieu urbain qu'en milieu rural.
H2 : les femmes enceintes
dont l'âge est compris entre 15 et 19 ans révolus encourent plus
le risque de contracter le VIH que leurs semblables d'âges plus
avancés.
H3 : plus le niveau
d'instruction de la femme enceinte est faible, plus élevée est le
risque qu'elle soit séropositive.
H4 : les disparités en
matière de séropositivité dues au mariage chez les femmes
enceintes sont plus élevées chez celles appartenant à un
ménage polygamique.
H5 : l'amélioration
des conditions de vie de la femme enceinte due en particulier à une
occupation atténue les disparités en matière de
séropositivité.
H6 : les femmes enceintes
sont plus exposées au VIH dans le cas où elles ont eu recours
à des méthodes contraceptives avant la grossesse.
CHAPITRE IV :
CADRE D'ANALYSE ET ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES
Le
présent chapitre a pour but de présenter la source de
données, le cadre et la méthode d'analyse de ces données.
Il est composé de trois sous parties : il débute par la
présentation de la source de données, des conditions de collecte
de la SSVS 2009, son échantillonnage et son questionnaire, ensuite
viendra la présentation du cadre d'analyse des données et seront
enfin présentées les différentes méthodes d'analyse
des données.
IV.1. La source de données
Les
données utilisées dans la présente étude sont
issues de la SSVS 2009, réalisée par le CNLS du
Cameroun. Cette enquête avait pour objectifs, entre autres, d'estimer la
séroprévalence du VIH chez les femmes enceintes reçues en
première consultation prénatale (CPN) en milieu rural et urbain.
La surveillance sentinelle 2009 s'inscrit dans la logique des enquêtes
recommandées par l'OMS dans les pays à épidémie
concentrée ou généralisée.
IV.1.1. La surveillance sentinelle du VIH et de la syphilis
chez les femmes enceintes reçues en première consultation
prénatale 2009
Tous les pays ont besoin
d'informations sur l'ampleur de l'épidémie du VIH afin de lutter
contre son expansion. Les données sur la tendance de la
prévalence permettent de contrôler l'épidémie et
fournissent des informations sur l'efficacité de la prévention et
des mesures de contrôle. Mesurer la tendance de l'épidémie
par un recensement au sein de la population serait l'idéal ; mais
une telle opération prendrait plus de temps, serait
énormément coûteuse, et par conséquent difficile
à réaliser. C'est dans cette optique qu'en 1990, l'OMS/GPA a
publié les premières recommandations pour la mise au point des
systèmes de surveillance sentinelle du VIH. En 2000, l'ONUSIDA et l'OMS
ont élaboré des Directives pour la surveillance sentinelle de
deuxième génération du VIH (ONUSIDA/00.03F et
OMS/CDS/CSR/EDC/2000.5) visant à améliorer le protocole de ce
type d'enquêtes. La surveillance sentinelle fait donc partie de ces
dernières et vise les objectifs suivants :
Objectifs primaires
ü estimer la séroprévalence du VIH
chez les femmes enceintes reçues en première CPN en milieu rural
et urbain ;
ü estimer la séroprévalence de la
syphilis dans la même population ;
ü identifier les principaux facteurs socio
démographiques et comportementaux liés à l'infection du
VIH ;
ü estimer l'incidence probable du VIH chez les
15-24 ans révolus.
Objectifs
secondaires
ü caractériser les sites de CPN en
fonction de leur capacité à fournir les consultations et les
dépistages dans le contexte des PTME ou en fonction de la qualité
des consultations et de dépistage ;
ü déterminer si les donnés du VIH
en provenance des PTME peuvent être utilisées comme données
de la surveillance sentinelle ;
ü évaluer l'algorithme national de
dépistage du VIH ;
ü former les techniciens de laboratoire des sites
sentinelles sur une meilleure utilisation des registres de dépistage,
l'utilisation des tests rapides du VIH, l'interprétation des
résultats y afférents et sur la mise en oeuvre des principes
élémentaires de contrôle de qualité et d'assurance
qualité.
IV.1.2. L'échantillonnage
La
surveillance a concerné toutes les dix régions du Cameroun. La
population cible était constituée des femmes enceintes
reçues en première CPN dans les structures sanitaires
sélectionnées. Ainsi la base de sondage comprenait en somme 6 632
femmes, enquêtées avec succès, réparties dans 59
sites (29 urbains et 30 ruraux). En plus des caractéristiques
sociodémographiques et comportementales des femmes enceintes
enquêtées, la base de données contenait les
résultats de ces dernières au test du VIH/SIDA effectué au
LCR de Yaoundé, ce qui a permis d'obtenir les données sur le
statut sérologique.
IV.1.3. Le questionnaire
Le
questionnaire de la surveillance sentinelle 2009 était structuré
en 13 questions. Il a permis d'obtenir des informations de natures
sociodémographique et comportementale auprès des femmes enceintes
enquêtées.
IV.2. Cadre analytique
IV.2.1. Les variables d'analyse
L'analyse prend en compte deux grands groupes de
variables : les variables indépendantes et la variable
dépendante.
IV.2.1.1. Variable dépendante
Au
niveau de la variable expliquée, nous nous intéressons au statut
sérologique de la femme enceinte enquêtée. Il s'agit du
statut sérologique obtenu à l'issue du test réalisé
au LCR de Yaoundé au moment de la surveillance. Il est
représenté par la variable statut_ser et comporte 2
modalités : 1=Positif et 2= Négatif.
IV.2.1.2. Variables indépendantes
Sont
distinguées à ce niveau les variables témoignant des
facteurs sociodémographiques des autres variables témoignant des
facteurs comportementaux de ces femmes.
IV.2.1.2.1. Facteurs
sociodémographiques
ü région : elle est
représentée par la variable reg à 10
modalités : 1=Adamaoua, 2=Centre, 3=Est, 4=Extrême-Nord,
5=Littoral, 6=Nord, 7=Nord-Ouest, 8=Ouest, 9=Sud, 10=Sud-Ouest ;
ü milieu de résidence : il
est représenté par la variable mil_res et a deux
modalités : 1=Urbain, 2=Rural ;
ü tranche d'âge : elle est
représentée par la variable age et a 7 modalités :
1=15-19 ans, 2= 20-24 ans, 3=25-29 ans, 4=30-34 ans, 5=35-39 ans, 6=40-44 ans,
7=45-49 ans ;
ü niveau d'instruction : de
variable niv_ins, le niveau d'instruction a 4 modalités de
réponse : 1=Aucun, 2=Primaire, 3=Secondaire,
4=Supérieur ;
ü statut matrimonial : il est
représentée par la variable statut_mat et compte 6
modalités de réponse : 1=Mariée en monogamie,
2=Mariée en polygamie, 3=Vit maritalement, 4=Célibataire,
5=Séparée/Divorcée, 6=Veuve ;
ü occupation : il est donné
par la variable occupation. 10 modalités permettent sa
connaissance : 1=Fermière/Ouvrière agricole, 2=Femme en
tenue, 3=Ménagère, 4=Enseignante, 5=Commerçante,
6=Élève/Étudiante, 7=Couturière, 8=Coiffeuse,
9=Employée de bureau.
IV.2.1.2.2. Facteurs comportementaux
ü usage de méthodes contraceptives
modernes avant l'actuelle grossesse : il est
représenté par la variable us_met et a deux 2 modalités de
réponse : 1= Oui, 2 =Non ;
ü âge à la naissance du premier
enfant : de variable age_nais, le niveau d'instruction a 8
modalités de réponse : 1=Moins de 20 ans, 2=Plus de 20 ans,
3=Pas encore de naissance vivante.
IV.3. Méthodes d'analyse
L'analyse des données se fait à deux
niveaux : au niveau descriptif et au niveau explicatif. Au niveau descriptif
seront analysées les relations qui existent entre les différentes
variables indépendantes et le statut sérologique des femmes
enceintes enquêtées tandis qu'au niveau explicatif il s'agit de
trouver une relation de cause à effet entre les variables
indépendantes et le statut sérologique.
IV.3.1. Analyse descriptive
A ce
stade de l'analyse des données, doivent être mises en exergue les
associations qui existent entre les facteurs sociodémographiques et
comportementaux et le statut sérologique. Il s'agit en pratique
d'examiner les variations du niveau de prévalence selon la
région, le milieu de résidence, l'âge, le niveau
d'instruction, l'occupation, le statut matrimonial, l'usage de méthodes
contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse et l'âge à la
naissance du premier enfant collectés chez les femmes enceintes
enquêtées. Pour ce faire, nous analyserons les probabilités
conditionnelles d'être séropositive connaissant la
caractéristique de la femme enceinte enquêtée mise en jeu,
le statut sérologique étant la variable dépendante. Le
logiciel utilisé à ce niveau est SPSS grâce auquel seront
notamment obtenues les probabilités de significativité18(*) de la statistique du
test19(*) de Khi-deux
d'indépendance de Pearson chaque fois que le statut sérologique
sera croisé à une variable dépendante. Cette
significativité sera appréciée au seuil de signification
de 5 %. Pour mettre un terme à l'analyse descriptive, nous essayerons de
caractériser ces femmes par rapport au statut sérologique en
procédant à une analyse des correspondances multiples20(*) (ACM) afin d'observer toutes
les caractéristiques mentionnées en prenant le statut
sérologique comme variable de discrimination.
IV.3.2. Analyse explicative
La
méthode d'analyse à ce niveau s'avère très
importante car elle doit permettre d'établir une relation causale entre
les variables. Il sera ici fait recours à une méthode
multivariée explicative qui nous permettra de détecter les
relations fallacieuses qui pourraient exister au niveau descriptif.
CHAPITRE V : CARACTÉRISATION DES FEMMES
ENCEINTES ENQUÊTÉES ET ANALYSE DE LEUR STATUT
SÉROLOGIQUE
V.1. Analyse univariée
V.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des
femmes enceintes enquêtées
V.1.1.1. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon la région
D'après le tableau 1, de toutes les femmes
enquêtées, le Littoral, l'Est et le Sud-Ouest ont
enregistré les plus faibles pourcentages (7,37 %, 9,27 % et 9,46 %
respectivement) ce qui témoigne de ce que, dans ces régions,
l'effectif des femmes qui devaient être enquêtées, comme le
recommandent l'OMS et l'ONUSIDA pour ce type d'enquête (effectif de 700
femmes à enquêter par région), n'a pas été
atteint dans lesdites régions.
Tableau 1 : Répartition en pourcentage des
femmes enceintes enquêtées selon la région
Région
|
Fréquence relative (en %)
|
Adamaoua
|
10,55
|
Centre
|
10,55
|
Est
|
9,27
|
Extrême-Nord
|
10,55
|
Littoral
|
7,37
|
Nord
|
10,55
|
Nord-Ouest
|
10,55
|
Ouest
|
10,55
|
Sud
|
10,55
|
Sud-Ouest
|
9,46
|
Ensemble
|
100
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.1.1.2. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon le milieu de résidence
La majeure partie des
femmes enceintes enquêtées (60,43 %) au moment de la surveillance
sentinelle résidaient en milieu urbain comme le montre le graphique
1.
Graphique 1 :
Répartition en pourcentage des femmes enceintes enquêtées
selon le milieu de résidence
Source : SSVS 2009, CNLS
V.1.1.3. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon l'âge
Dans l'ensemble, les
femmes enceintes enquêtées sont relativement jeunes. En effet, le
tableau 2 montre qu'environ 53 % d'entre elles ont un âge qui varie entre
15 et 24 ans révolus et que les trois quarts ont moins de trente ans.
Près de 2 % seulement ont entre 40 et 49 ans révolus.
Tableau 2 :
Répartition en pourcentage des femmes enceintes enquêtées
selon la tranche d'âge
Tranche d'âge
(en
années révolues)
|
Fréquence relative (en %)
|
15-19
|
22,66
|
20-24
|
29,95
|
25-29
|
24,50
|
30-34
|
14,31
|
35-39
|
6,72
|
40-44
|
1,54
|
45-49
|
0,32
|
Ensemble
|
100
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.1.1.4. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon le niveau d'instruction
Comme le montre le graphique 2, la quasi-totalité de ces femmes a un niveau
d'instruction (80,8 %). Celles ayant atteint le secondaire constituent la
majorité. Seulement 5,7 % d'entre elles ont un niveau d'études
supérieur. Le faible pourcentage de femmes enceintes
enquêtées ayant un niveau d'instruction supérieur peut
être dû au fait que la maternité ait constitué une
entrave à la poursuite de plus longues études ce qui peut aussi
justifier le fait qu'un bon nombre des femmes enceintes enquêtées
n'ont que le niveau d'instruction primaire (32,1 % de l'ensemble).
Graphique
2 : Répartition en pourcentage des femmes enceintes
enquêtées selon le niveau d'instruction
Source : SSVS 2009, CNLS
V.1.1.5. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon le statut matrimonial
Près de la
moitié des femmes enquêtées est mariée au
régime monogamique (46,50 %). Celles vivant maritalement sont
également nombreuses et constituent le cinquième de l'ensemble.
Les veuves et les femmes séparées ou divorcées constituent
l'effectif le plus réduit (moins de 1 % de l'ensemble). En somme, la
majeure partie des femmes enceintes enquêtées mène une vie
conjugale.
Tableau 3 :
Répartition en pourcentage des femmes enceintes enquêtées
selon le statut matrimonial
Statut matrimonial
|
Fréquence relative (en %)
|
Mariée en monogamie
|
46,50
|
Mariée en polygamie
|
12,85
|
Vit maritalement
|
21,02
|
Célibataire
|
18,71
|
Séparée/Divorcée
|
0,36
|
Veuve
|
0,56
|
Ensemble
|
100,00
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.1.1.6. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon l'occupation
La majeure partie de ces
femmes, constituant plus de la moitié de l'effectif total (57 %) sont
des ménagères. Les femmes en tenue quant à elles
représentent le plus faible pourcentage (0,53 %).
Graphique 3 :
Répartition en pourcentage des femmes enceintes enquêtées
selon l'occupation
Source : SSVS 2009, CNLS
V.1.2. Caractéristiques comportementales des femmes
enceintes enquêtées
V.1.2.1. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon l'usage de méthodes contraceptives modernes
avant l'actuelle grossesse
D'après le tableau 4, la majeure partie des
femmes enceintes enquêtées n'a pas fait usage de méthodes
contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse (76,9 % de l'ensemble). La
minorité n'en faisant pas partie a quant à elle fait usage de
méthodes contraceptives modernes (23,1 % des cas). Sachant que ces
méthodes sont censées empêcher la procréation, ces
résultats semblent être en accord avec la logique qui en
découle : moins l'on fait usage de méthodes contraceptives,
plus élevée est la probabilité de se retrouver
enceinte.
Tableau 4 :
Répartition en pourcentage des femmes enceintes enquêtées
selon l'usage de méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle
grossesse
Usage de méthodes contraceptives
modernes avant l'actuelle
grossesse
|
Fréquence relative (en
%)
|
Oui
|
23,1
|
Non
|
76,9
|
Ensemble
|
100,0
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.1.2.2. Répartition des femmes enceintes
enquêtées selon l'âge à la naissance du premier
enfant
L'âge à la naissance du premier enfant de
la majeure partie des femmes enquêtées était en
deçà de 20 ans (43,3 % d'entre elles), d'après le
graphique 4. Par contre 35,2 % de ces femmes n'avaient par contre pas encore
donné de naissance vivante et le plus petit pourcentage d'entre elles
avait entre 20 ans et plus à la naissance du premier enfant (21,5 % des
femmes dans ce cas).
Graphique 4 :
Répartition en pourcentage des femmes enceintes enquêtées
selon l'âge à la naissance du premier enfant
Source : SSVS 2009, CNLS
V.1.3. Statut sérologique des femmes enceintes
enquêtées
D'après le tableau 5, la majeure partie des
femmes enceintes enquêtées durant la SSVS 2009 était
séronégative (92,43 % de l'ensemble). La prévalence du
VIH-SIDA chez ces femmes donnant la proportion de séropositives parmi
toutes s'élevait donc en pourcentage à 7,57 %.
Tableau 5 : Répartition en
pourcentage des femmes enceintes enquêtées selon le statut
sérologique
Statut sérologique
|
Fréquence relative (en %)
|
Négatif
|
92,43
|
Positif
|
7,57
|
Ensemble
|
100
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.2. Analyse bivariée
V.2.1. Structure de dépendance entre le statut
sérologique et les caractéristiques sociodémographiques
des femmes enceintes enquêtées
V.2.1.1. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et la région
Le graphique 5 nous renseigne sur le pourcentage de
séropositivité de ces femmes selon la région. Il montre
que de toutes les régions, le pourcentage de femmes enceintes
séropositives le plus élevé est celui du Sud-Ouest (11,94
%). Les régions où se rencontrent le moins des femmes enceintes
séropositives sont celles de l'Extrême-Nord et du Nord dans les
proportions 4,56 % et 4,87 % respectivement.
Graphique 5 :
Répartition en pourcentage de femmes enceintes séropositives
selon la région
Source : SSVS 2009, CNLS
Il
importe toutefois de vérifier si les différences de
séropositivité observées entre les différentes
régions sont significatives. Le statut sérologique et la
région étant des variables qualitatives à l'image de
toutes les variables considérées dans le cadre de la
présente étude, il peut être effectué un test du
Khi-deux d'indépendance entre elles afin d'apporter plus de confirmation
à ces résultats. Le tableau 6 relatif au test du Khi-deux
d'indépendance entre le statut sérologique de ces femmes et la
région dans laquelle elles se trouvaient au moment de l'enquête,
indique une valeur du Khi-deux de Pearson de 44,70 à neuf degrés
de liberté et une significativité largement inférieure
à 0,05 (valeur en-dessous de laquelle l'hypothèse principale peut
être rejetée). Ce qui veut dire que la probabilité de
rejeter à tort l'hypothèse H0 (il y a
indépendance entre le statut sérologique des femmes enceintes
enquêtées et la région) est nulle et permet
de conclure, au seuil de signification 5 %, que l'évidence
apportée par cet échantillon ne nous permet pas
d'être en désaccord avec le lien existant entre le statut
sérologique des femmes enceintes enquêtées et les
différents régions dans lesquelles elles se trouvaient au moment
de la surveillance.
Tableau 6 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique de la femme enceinte enquêtée et la
région
|
Statut sérologique
|
Région
|
Khi-deux
|
44,70
|
Degrés de liberté
|
9
|
Significativité
|
1,05.10-6*
|
Source : SSVS 2009, CNLS
NB : Le symbole (*) signifie que la statistique
de Khi-deux est significative au niveau 0,05.
V.2.1.2. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et le milieu de résidence
Le graphique 6 relatif
à la probabilité d'être séropositive sachant le
milieu de résidence de la femme enceinte enquêtée,
révèle que c'est en milieu urbain que l'on observe la proportion
la plus élevée de séropositives (8,21 % en milieu urbain
contre 6,59 % en milieu rural).
Graphique 6 : Probabilité d'être
séropositive sachant le milieu de résidence de la femme enceinte
enquêtée
Source : SSVS 2009, CNLS
Ce résultat pourrait laisser présager
qu'à cause de phénomènes tels la diffusion par les
chaînes télévisées de «certaines''
scènes ou la présence de ces dernières sur certains sites
internet auxquels les femmes en milieu urbain pourraient avoir plus facilement
accès que leurs consoeurs en milieu rural, incite aux rapports sexuels
avec de moindres mesures de précaution et exposent ainsi la
concernée au VIH/SIDA.
Pour
avoir cependant plus de certitude concernant la significativité des
différences de séropositivité observées entre les
deux milieux de résidence il importe d'observer les résultats du
test du Khi-deux entre ces deux variables. Le tableau 7 indique une valeur du
Khi-deux de Pearson de 5,92 à un degré de liberté et une
significativité de l'ordre de 0,02 inférieure à 0,05. En
conclusion, au seuil de signification 5 %, l'évidence apportée
par cet échantillon ne nous permet pas de nier le fait que le
statut sérologique de la femme enceinte enquêtée est
dépendant de son milieu de résidence.
Tableau 7 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et le milieu de résidence de la femme enceinte
enquêtée
|
Statut sérologique
|
Milieu
de résidence
|
Khi-deux
|
5,92
|
Degré de liberté
|
1
|
Significativité
|
0,02*
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.2.1.3. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et la tranche d'âge des femmes enceintes
enquêtées
En observant les probabilités pour les femmes
enceintes enquêtées d'être séropositives connaissant
les tranches d'âge auxquelles elles appartiennent (tableau 8), on se rend
compte que les probabilités les plus élevées sont celles
des femmes dont l'âge varie entre 30 et 34 ans révolus d'une part
(9,80 %) et celles dont l'âge varie entre 45 et 49 ans révolus
d'autre part (9,52 %). On note la probabilité la plus faible chez les
femmes âgées entre 40 et 44 ans révolus (3,92 %).
Tableau 8 :
Répartition en pourcentage du statut sérologique selon la tranche
d'âge de la femme enceinte enquêtée
Fréquence en ligne (en %)
|
Statut sérologique
|
Positif
|
Négatif
|
Total
|
Tranche d'âge
(en années révolues)
|
15-19
|
5,06
|
94,94
|
100
|
20-24
|
7,80
|
92,20
|
100
|
25-29
|
8,55
|
91,45
|
100
|
30-34
|
9,80
|
90,20
|
100
|
35-39
|
7,40
|
92,60
|
100
|
40-44
|
3,92
|
96,08
|
100
|
45-49
|
9,52
|
90,48
|
100
|
Ensemble
|
7,57
|
92,43
|
100
|
Source : SSVS 2009, CNLS
Le
test du khi-deux d'indépendance entre la tranche d'âge et le
statut sérologique (tableau 9) présente six degrés de
liberté et une signification de 0,0004 (valeur largement
inférieure à 5 %). Au niveau de signification 5 %,
l'évidence apportée par l'échantillon ne nous permet pas
d'être en désaccord avec le lien entre la tranche d'âge et
le statut sérologique.
Tableau 9 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et la tranche d'âge de la femme enceinte
enquêtée
|
Statut sérologique
|
Tranche d'âge
|
Khi-deux
|
24,794
|
Degrés de liberté
|
6
|
Significativité
|
0,0004*
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.2.1.4. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et le niveau d'instruction des femmes enceintes
enquêtées
En visualisant le tableau 10, qui donne pour une femme
enceinte enquêtée la probabilité d'être
séropositive ou non sachant son niveau d'instruction, on se rend compte
que le risque d'être séropositive est plus élevé
lorsque celle-ci n'est pas sans niveau (9,62 % ; 7,43 % et 7,33 % pour les
femmes de niveau d'instruction primaire, supérieur et secondaire
respectivement).
Tableau 10 :
Répartition en pourcentage du statut sérologique selon le niveau
d'instruction de la femme enceinte enquêtée
Fréquence en ligne (en %)
|
Statut sérologique
|
Positif
|
Négatif
|
Total
|
Niveau d'instruction
|
Primaire
|
9,62
|
90,38
|
100
|
Secondaire
|
7,33
|
92,67
|
100
|
Supérieur
|
7,43
|
92,57
|
100
|
Aucun
|
4,71
|
95,29
|
100
|
Ensemble
|
7,57
|
92,43
|
100
|
Source : SSVS 2009, CNLS
Pour
cet échantillon, le statut sérologique de la femme enceinte est
significativement lié à son niveau d'instruction au seuil de
signification de 5 % (tableau 11).
Tableau 11 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et le niveau d'instruction de la femme enceinte
enquêtée
|
Statut sérologique
|
Niveau
d'instruction
|
Khi-deux
|
27,892
|
Degrés de liberté
|
3
|
Significativité
|
3,83.10-6
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.2.1.5. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et le statut matrimonial des femmes enceintes
enquêtées
Le graphique 7 donne, pour les femmes
enquêtées sujettes à la surveillance sentinelle, la
proportion de séropositives selon le statut matrimonial.
Graphique 7 :
Probabilité d'être séropositive sachant le statut
matrimonial de la femme enceinte enquêtée
Source : SSVS 2009, CNLS
Il ressort de ce dernier que la plus grande proportion
de femmes enceintes séropositives est veuve (13,51 %) et que le plus
faible pourcentage est celui des femmes habitant un foyer monogamique (7,20 %).
Le résultat concernant les femmes enceintes veuves pourrait laisser
supposer que leur séropositivité est liée à celle
de leur défunt conjoint également atteint de la maladie et
probablement à l'origine de la mort de ce dernier, les femmes enceintes
correspondant à cette modalité ayant été
mariées au moins une fois.
Cependant, le test du khi-deux d'indépendance
associé au deux variables (tableau 12) montre que la connaissance de la
réalisation de l'une ne modifie pas la probabilité de
réalisation de l'autre de façon significative
(significativité égale à 0,43 supérieure à
0,05).
Tableau 12 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et le statut matrimonial de la femme enceinte
enquêtée
|
Statut sérologique
|
Statut
matrimonial
|
Khi-deux
|
4,877
|
Degrés de liberté
|
5
|
Significativité
|
0,431
|
Source: SSVS 2009
V.2.1.6. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et l'occupation des femmes enceintes
enquêtées
Le nombre de femmes enceintes
séropositives le plus élevé est celui des
commerçantes (12,05 %) comme le fait ressortir le tableau 7. Le nombre
le plus réduit quant à lui est celui des femmes enceintes
employées de bureau (4,71 %).
Tableau 13 :
Répartition en pourcentage du statut sérologique selon
l'occupation de la femme enceinte enquêtée
Fréquence en ligne (en %)
|
Statut sérologique
|
Positif
|
Négatif
|
Total
|
Occupation
de la femme
|
Fermière/
Ouvrière agricole
|
7,66
|
92,34
|
100
|
Femme en tenue
|
11,43
|
88,57
|
100
|
Ménagère
|
7,15
|
92,85
|
100
|
Enseignante
|
4,95
|
95,05
|
100
|
Commerçante
|
12,05
|
87,95
|
100
|
Élève/
Étudiante
|
5,74
|
94,26
|
100
|
Couturière
|
10,11
|
89,89
|
100
|
Coiffeuse
|
10,32
|
89,68
|
100
|
Employée
de bureau
|
4,71
|
95,29
|
100
|
Ensemble
|
7,57
|
92,43
|
100
|
Source : SSVS 2009, CNLS
Le
test du khi-deux d'indépendance entre le statut sérologique et
l'occupation de la femme est significatif à 5 %.
Tableau 14 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et l'occupation de la femme enceinte
enquêtée
|
Statut sérologique
|
Occupation
de la femme
|
Khi-deux
|
28,787
|
Degrés de liberté
|
8
|
Significativité
|
0,0003*
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.2.2. Structure de dépendance entre le statut
sérologique et les caractéristiques comportementales des femmes
enceintes enquêtées
V.2.2.1. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et l'usage de méthodes contraceptives modernes des
femmes enceintes enquêtées
Le graphique 8 relatif à la probabilité
d'être séropositive sachant l'usage de méthodes
contraceptives modernes par ces femmes, révèle que ce sont celles
en ayant fait usage qui permettent d'observer la probabilité la plus
élevée (9,27 % pour celles en ayant fait usage contre 7,06 % pour
le reste). En faisant usage de méthodes
contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse, le but principal poursuivi
par ces femmes était assurément éviter de tomber enceinte.
Dans ces conditions la moindre prévention contre la maladie qui pouvait
en découler peut être à même d'expliquer ce
résultat (il est rappelé que les méthodes contraceptives
modernes ne font pas seulement référence au préservatif
mais à toutes les autres méthodes dont celles listées lors
de la revue de la littérature qui ne protègent pas contre le VIH
lors de rapports sexuels).
Graphique 8 : Proportion de séropositives
sachant l'usage de méthodes contraceptives modernes
Source : SSVS 2009, CNLS
Le test d'indépendance entre le statut
sérologique et l'usage de méthodes contraceptives modernes par
ces femmes décrit dans le tableau 15, vient corroborer l'analyse qui
vient d'être faite. En effet, la lecture de ce tableau présente un
Khi-deux de Pearson d'une valeur de 8,225, à 1 degré de
liberté et une signification de 0,004. La significativité
suffisamment inférieure à 5 % permet de statuer sur l'existence
d'une dépendance entre le statut sérologique et l'usage par ces
femmes de méthodes contraceptives modernes.
Tableau 15 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et l'usage de méthodes contraceptives modernes
par les femmes enceintes enquêtées
|
Statut sérologique
|
Usage de méthodes contraceptives
modernes avant l'actuelle grossesse
|
Khi-deux
|
8,225
|
Degré de liberté
|
1
|
Sig.
|
0,004(*)
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.2.2.2. Analyse bivariée entre le statut
sérologique et l'âge à la naissance du premier enfant des
femmes enceintes enquêtées
En se servant d'un raisonnement qui s'appuie sur la
probabilité pour une femme d'être séropositive, sachant son
âge à la naissance du premier enfant, il ressort du tableau 8 que
ce sont les femmes ayant eu leur première naissance vivante à
plus de 20 ans qui sont les plus nombreuses à être
séropositives (8,64 %). Celles n'ayant pas encore donné de
naissance vivante sont les moins nombreuses dans cette situation (6,42 %).
Tableau 16 :
Répartition en pourcentage du statut sérologique selon
l'âge à la naissance du premier enfant des femmes enceintes
enquêtées
Fréquence en ligne (en %)
|
Statut sérologique
|
Positif
|
Négatif
|
Total
|
Age à la naissance
du premier enfant
|
Moins de 20 ans
|
7,97
|
92,03
|
100,00
|
Plus de 20 ans
|
8,64
|
91,36
|
100,00
|
Pas encore
de naissance vivante
|
6,42
|
93,58
|
100,00
|
Ensemble
|
7,57
|
92,43
|
100,00
|
Source : SSVS 2009, CNLS
Au
niveau de signification 5 %, il y a également un lien de
dépendance entre l'âge à la naissance du premier de la
femme enceinte et son statut sérologique pour cet échantillon.
Ces résultats sont décrits dans le tableau 17.
Tableau 17 : Test du Khi-deux de Pearson entre le
statut sérologique et l'âge à la naissance du premier
enfant des femmes enceintes enquêtées
|
Statut sérologique
|
Age à la naissance
du premier enfant
|
Khi-deux
|
7,363
|
Degrés de liberté
|
2
|
Significativité.
|
0,025*
|
Source : SSVS 2009, CNLS
V.3. Analyse multivariée
Le
logiciel utilisé pour exploiter les données dans cette partie est
SPAD 5.5. Les variables choisies, dites variables actives, pour évaluer
les similitudes entre les individus, sont au nombre de 8 et sont toutes de type
nominal. Leur liste ainsi que les modalités sur lesquelles elles sont
réparties apparaissent dans le tableau 18.
Tableau 18 : Variables
actives et nombre de modalités correspondantes
Variables actives de l'analyse
|
Nombre de modalités
|
Région
|
10
|
Milieu de résidence
|
2
|
Tranche d'âge
|
7
|
Niveau d'instruction
|
4
|
Statut matrimonial
|
6
|
Occupation
|
9
|
Usage de méthodes contraceptives
modernes avant l'actuelle grossesse
|
2
|
Âge à la naissance du premier enfant
|
3
|
Source : SSVS 2009, CNLS
Dans toute la suite, J désignera le nombre de
modalités actives et Q le nombre de variables actives. Le statut
sérologique est introduit comme variable supplémentaire. Ce choix
résulte du fait que cette dernière variable doit s'expliquer par
les variables actives afin de se placer dans une optique de prévision.
Il s'agit aussi d'éviter les risques de tautologie que pourrait
entrainer l'interprétation «interne'' à l'aide des seules
variables actives21(*).
V.3.1. Nombre d'axes à retenir
La
somme des valeurs propres22(*), en ACM, vaut , avec I l'inertie totale23(*) de l'ensemble des données et le nombre de valeurs propres. On compte ainsi 35 valeurs propres de
somme égale à 4,375.
Le
tableau 22 (ANNEXE), donne l'histogramme des valeurs propres et aide à
décider du nombre d'axes factoriels à archiver et sur lesquels
seront faites les interprétations ultérieures. En effet, en
l'observant, on se rend compte que la décroissance des valeurs propres
n'est pas régulière. Il laisse aussi apparaître des
différences d'inertie importantes entre la deuxième et la
troisième valeurs propres (pourcentages respectifs de 5,77 % et 4,32
%).
L'un
des constats faits est que le premier axe n'explique que 7,47 % de
l'information que contiennent l'ensemble des données et le second 5,77
%. Le cumul de la variance expliquée par les deux premiers axes
s'établit autour de 13,25 %. Cette faible part de variance
expliquée sur les premiers axes est une caractéristique de
l'analyse factorielle des correspondances multiples qui donne
généralement des mesures pessimistes de l'information extraite.
Or, il est conseillé en analyse des données d'utiliser en
général au moins la moitié de la variance totale (environ
les 13 premiers axes dans le cas présent pour lesquels le cumul de la
variance expliquée s'établit autour de 50,3704 %).
Le
choix des 13 premiers axes ne facilitant pas l'interprétation en ce sens
que plusieurs axes (à partir du troisième) n'expliquent
individuellement que moins de 5% de l'inertie totale, l'interprétation
se fera sur les 2 premiers axes factoriels ce qui s'avère acceptable
dans le cadre d'une ACM.
V.3.2.
Interprétation des coordonnées, contributions et cosinus
carrés
Le terme «coordonnée'' d'une modalité, en
analyse des données, fait référence à son poids
relatif et à sa distance à l'origine24(*). Le poids relatif d'une
modalité étant le rapport entre le nombre d'individus ayant (ou
présentant) la modalité sur l'ensemble des personnes
interrogées ; alors que la distance à l'origine permet
d'avoir une idée sur le caractère périphérique de
certains points (individus ou variables) par rapport à l'origine. Plus
cette dernière est éloignée de zéro (0), plus la
modalité est rare.
La
contribution d'une modalité, quant à elle, décrit la part
de chaque modalité dans la formation de l'inertie totale de l'axe
correspondant. Enfin, le cosinus carré traduit la qualité de
représentation d'une modalité. La représentation
s'avérant bonne lorsque le cosinus carré est proche de
l'unité.
Le
tableau 23 (ANNEXE A) témoigne de la présence des 8 variables et
des 43 modalités. Toutefois, si chaque modalité contribue de la
même manière à la formation de l'inertie totale d'un axe
donné, cette part sera égale à la contribution moyenne sur
l'axe (c'est-à-dire la somme de toutes les contributions sur l'axe,
divisée par le nombre de modalités). Dans le présent cas,
cette moyenne est de 2,3 % soit avec J = 43. Tout cosinus carré de valeur supérieure
à 0,12 soit avec Q = 8 confère à toute modalité correspondante
une bonne qualité de représentation. De ce fait, seules les
modalités à forte contribution sur l'axe considéré
et ayant un bon cosinus carré seront considérées pour
l'interprétation des axes.
Notons
cependant que sur les 6632 femmes enceintes enquêtées lors de la
SSVS 2009, la femme enceinte ordinaire semble être de l'Adamaoua
(P.REL=1,32 et DISTO=8,47) (il est rappelé que l'analyse
univariée a révélé que l'Adamaoua est l'une des
régions pour lesquelles le quota de femmes enceintes à
enquêter a été atteint), d'un milieu de résidence
urbain (P.REL=7,55 et DISTO=0,65), d'un âge compris entre 20 et 24 ans
révolus (P.REL=3,74 et DISTO=2,34), de niveau d'instruction secondaire
(P.REL=5,37 et DISTO=1,33), mariée en monogamie (P.REL=5,81 et
DISTO=1,15), ménagère (P.REL=7,11 et DISTO=0,76), n'avoir pas
fait usage de méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle
grossesse (P.REL=9,61 et DISTO=0,30) et avoir donné naissance à
son premier enfant à moins de 20 ans (PREL=5,42 et DISTO=1,31). Il est
rappelé que ces modalités sont celles qui avaient, pour les
différentes variables auxquelles elles se rapportaient, la plus grande
fréquence à l'analyse univariée. Ce qui prouve que ce sont
bien celles prises par la majeure partie des femmes enceintes
enquêtées.
De
même, sur l'étendue des femmes enceintes enquêtées,
peu d'entre elles sont : du Littoral (P.REL=0,92 et DISTO=12,53), d'un
milieu de résidence rural (P.REL=4,95 et DISTO=1,53), d'un âge
compris entre 45 et 49 ans révolus (P.REL=0,04 et DISTO=314,81), de
niveau d'instruction supérieur (P.REL=0,71 et DISTO=16,59),
séparées ou divorcées (P.REL=0,05 et DISTO=275,33), des
femmes en tenues (P.REL=0,07 et DISTO=188,49), ont fait usage de
méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse (P.REL=2,89
et DISTO=3,33) et ont donné naissance à leur premier enfant
à plus de 20 ans (P.REL=2,68 et DISTO=3,66). L'analyse univariée
a révélé que ces dernières modalités sont
celles qui avaient, pour les différentes variables auxquelles elles se
rapportaient, la plus petite fréquence. Ce qui prouve que ce sont bien
celles prises par le plus petit nombre de femmes enceintes
enquêtées.
En
définitive, afin d'interpréter une modalité sur un axe
donné il est nécessaire que :
ü
la contribution de la modalité à la formation de l'axe soit
supérieure à 2,3 % ;
ü
le cosinus carré de la modalité sur l'axe correspondant soit
supérieur à 0,12 ;
ü
les coordonnées soient situées de part et d'autre de l'origine
par rapport à un axe donné pour deux modalités en
opposition.
V.3.2.1. Interprétations selon le premier axe
Les
modalités capables d'être interprétées sur le
premier axe, suivant l'ordre dans lequel elles apparaissent dans le tableau 23
en ANNEXE, sont : Extrême-Nord (avec une contribution de 4,0 % et un
cosinus carré de 0,12), Nord (4,0 % et 0,1225(*)), secondaire (6,6 % et 0,30),
aucun niveau (12,0 % et 0,39), ménagère (5,8 % et 0,35),
élève/étudiante (13,0 % et 0,39), mariée en
polygamie (5,5 % et 0,16), célibataire (12,4 % et 0,40), moins de 20 ans
(6,7 % et 0,31), pas encore donné de naissance vivante (6,8 % et
0,28).
Cinq
variables sont donc retenues pour l'interprétation sur le premier axe.
Elles ont cependant contribué de manière
irrégulière à sa formation. Il s'agit du niveau
d'instruction qui a contribué à 22,2 %, l'occupation à
21,2 %, le statut matrimonial à 18,8 % et la région qui a
contribué à 17,1 %. La contribution la plus modeste est celle de
la variable «Âge à la naissance du premier enfant''
avec une contribution de 13,6 %.
En se
référant à l'observation des signes des
coordonnées, il apparaît que, selon les données recueillies
durant la SSVS 2009, les femmes enceintes enquêtées à
l'Extrême-Nord (coordonnée de -1,00), au Nord (-1,00), sans aucun
niveau (-1,28), ménagères (-0,52), mariées en polygamie
(-1,06) et ayant donné naissance au premier enfant à moins de 20
ans (-0,63) s'opposent au groupe de femmes de niveau d'instruction secondaire
(de coordonnée 0,63), élèves ou étudiantes (1,59),
célibataires (1,32) et n'ayant pas encore donné de naissance
vivante (0,71).
V.3.2.2. Interprétations selon le deuxième
axe
Sur le
deuxième axe, 6 modalités réparties entre 5 variables sont
à interpréter. Ce sont la tranche d'âge 15-19 ans
(contribution de 12,4 % et cosinus carré de 0,32), élève
ou étudiante (4,9 % et 0,12), mariée en monogamie (3,5 % et
0,13), oui pour l'usage de méthodes contraceptives modernes avant
l'actuelle grossesse (5,5 % et 0,15), plus de 20 ans (15,3 % et 0,39) et pas
encore donné de naissance vivante (7,0 % et 0,22).
Elles
ont contribué à la formation de l'axe 2 à hauteur de 22,2
% pour la tranche d'âge, 18,3 % pour l'occupation, 8,0 % pour le statut
matrimonial, 7,2 % pour l'usage de méthodes contraceptives modernes
avant l'actuelle grossesse et 22,5 % pour l'âge à la naissance du
premier enfant.
La
lecture des signes des coordonnées sur le deuxième axe montre que
les femmes enceintes enquêtées âgées entre 15 et 19
ans révolus (coordonnée de -1,05), élèves ou
étudiantes (-0,86), n'ayant pas encore donné de naissance vivante
(-0,63) s'opposent à celles qui sont mariées en monogamie (0,39)
et ayant donné naissance à leur premier enfant à plus de
20 ans (1,20).
Le
plan factoriel (1,2) permet de distinguer 2 groupes de femmes enceintes.
Le
premier est celui des femmes enceintes situées dans le demi-plan de
droite, la modalité «positif'' de la variable
d'intérêt «statut sérologique'' mise en
illustrative se situant du même côté que ces points.
Le
deuxième groupe est celui des femmes enceintes qui présentent des
modalités situées dans le demi-plan gauche et autour de la
modalité «négatif'' de la variable
d'intérêt.
Du
premier plan factoriel peuvent être tirées les informations
suivantes : ce sont les femmes enceintes de niveau d'instruction
secondaire, célibataires, élèves ou étudiantes,
n'ayant pas encore donné de naissance vivante qui sont susceptibles
d'avoir un statut sérologique positif. Celles qui ont un statut
sérologique négatif sont de l'Extrême-Nord, du Nord, dont
l'âge varie entre 15 et 19 ans, sans niveau d'instruction, mariées
en monogamie ou en polygamie, ménagères et ayant donné
naissance au premier enfant à moins de 20 ans.
Graphique 9 : Plan
factoriel (1,2) de l'analyse du statut sérologique
Source : SSVS 2009, CNLS
CHAPITRE VI :
ÉTUDE EXPLICATIVE DU STATUT SÉROLOGIQUE
SELON LES CARACTÉRISTIQUES DES FEMMES ENCEINTES
ENQUÊTÉES
Il
s'agit dans ce chapitre de ressortir les différents critères les
plus déterminants du statut sérologique en se servant d'un
modèle logit-linéaire. À travers la lecture des risques
relatifs sera dégagé le profil des femmes enceintes les plus
susceptibles d'avoir un statut sérologique positif.
VI.1. Justification du choix du modèle
L'analyse de la régression est une technique
statistique permettant d'établir une relation entre une variable dite
expliquée et des variables dites explicatives, afin d'en étudier
les associations et pouvoir faire des prévisions (TAFFE, 2004). La
nature de la variable à expliquer conditionne la méthode à
utiliser, la régression linéaire ne s'avérant plus
être appropriée lorsque la variable dépendante est
qualitative et catégorielle. Dans cette situation, il est
généralement fait recours à deux types de modèles :
le modèle logit et le modèle probit. Les données de la
présente étude qu'il faut mettre en relation sont de nature
qualitative. Le statut sérologique qui est expliqué est
donné par les modalités «positif' et
«négatif'' obtenues à travers les résultats
du test au VIH/SIDA. Il s'avère donc être une variable binaire
(présence [1], absence [0] de séropositivité), ce qui
permet de faire recours à la régression logistique binomiale.
VI.2. Présentation du modèle
Dans
une série de femmes enceintes dont l'âge varie entre 15 et 49 ans
révolus, est consignée la séropositivité ou non en
fonction des variables indépendantes. Pour une caractéristique X
donnée de la variable indépendante, la régression
logistique permet de calculer la probabilité d'observer Y
(séropositivité ou non de la femme enceinte
enquêtée). Elle permet de modéliser l'espérance
mathématique de conditionnelle à en introduisant au préalable un codage quantitatif permettant de
représenter les différents attributs :
En
posant , la probabilité pour qu'une femme enceinte (vérifiant une
caractéristique ) soit séropositive et , la probabilité pour qu'une autre femme enceinte
(vérifiant une caractéristique ) soit séronégative , le logit ë se
définit par exemple par la quantité . Le modèle logit-linéaire se présente alors comme
suit :
.
Avec :
ü , le vecteur des paramètres du modèle ;
ü , une matrice où Xk est un facteur de
séropositivité auquel les femmes enceintes se trouvent
exposées ;
ü
å est le vecteur des erreurs, qui suit une loi logistique (la fonction de
régression logistique s'écrivant ).
VI.3. Principes et interprétations de la
méthode
Les
résultats obtenus par le modèle logit-linéaire
s'interprètent en termes de signes des coefficients â des
variables explicatives. Le signe de chaque élément de indique le
sens de la relation entre la variable indépendante et la variable
dépendante. Le signe positif montre que la modalité
concernée accroît le risque étudié, le signe
négatif dénote, au contraire, d'un effet négatif,
c'est-à-dire une diminution du risque. Il peut aussi être fait
recours, afin de faciliter l'interprétation des effets propres des
variables explicatives, à l'odds ratio. Ce dernier est donné par
. Il compare par exemple le risque pour une femme enceinte d'être
séropositive, sachant qu'elle prend la modalité j d'une
variable avec celui d'une femme enceinte appartenant à la
modalité i de la même variable (prise comme
modalité de référence). Il sera donc identifié pour
l'ensemble des variables explicatives une modalité de
référence. Sont considérées comme modalités
de référence, dans le présent cas, celles s'étant
révélées les plus fréquentes durant l'analyse
univariée et prises par l'ensemble des femmes enceintes
enquêtées comme l'a révélé l'ACM. Ce sont les
mêmes qui correspondaient aux caractéristiques de la femme
enceinte ordinaire dans l'échantillon à travers l'ACM. C'est le
cas de la variable «Milieu de résidence'' pour laquelle la
modalité de référence est le milieu de résidence
urbain étant donné que la majeure partie des femmes enceintes
enquêtées y réside. Il s'agit donc d'une notion qui traduit
le risque encouru par une femme enceinte appartenant à la
modalité j vis-à-vis de l'événement
étudié, quand les autres événements sont
supposés les mêmes par ailleurs. Le principe de la
régression logistique est de rendre dichotomique chacune des variables
nominales ou catégorielles figurant parmi les variables explicatives en
autant de variables binaires que la variable a de modalités moins une
unité. Ainsi, pour les 8 variables explicatives catégorielles,
dans le présent cas, ayant chacune m modalités, le
modèle de régression logistique fournit 8*(m-1)
paramètres qui s'interprètent comme la variation de l'effet
d'appartenir à la modalité comparé à l'effet
d'appartenir à la modalité de référence.
Tableau 19 : Résultats du modèle pour
l'explication du statut sérologique
Variable
|
Coefficient
|
Odds
ratio
|
Intervalle de confiance à niveau de signification 95
%
|
Effet
Marginal
|
P-valeur
|
Valeur inférieure
|
Valeur supérieure
|
Région (Modalité de
référence=Adamaoua)
|
Centre
|
-0,246
|
|
0,513
|
1,193
|
-0,014
|
0,214
|
Est
|
0,112
|
|
0,749
|
1,672
|
0,007
|
0,598
|
Extrême-Nord
|
-0,604***
|
0,55
|
0,345
|
0,865
|
-0,031
|
0,001
|
Littoral
|
-0,461*
|
0,63
|
0,395
|
1,008
|
-0,025
|
0,021
|
Nord
|
-0,592**
|
0,55
|
0,352
|
0,871
|
-0,031
|
0,002
|
Nord-Ouest
|
-0,096
|
|
0,604
|
1,367
|
-0,006
|
0,635
|
Sud
|
0,019
|
|
0,671
|
1,546
|
0,001
|
0,930
|
Sud-Ouest
|
0,262
|
|
0,884
|
1,910
|
0,018
|
0,222
|
Ouest
|
-0,652***
|
0,52
|
0,330
|
0,823
|
-0,033
|
0,000
|
Milieu de résidence (Urbain)
|
Rural
|
-0,219**
|
0,80
|
0,655
|
0,985
|
-0,014
|
0,035
|
Tranche d'âge (en années révolues) (20-24)
|
15-19
|
-0,432***
|
0,65
|
0,480
|
0,879
|
-0,025
|
0,002
|
25-29
|
0,065
|
|
0,830
|
1,373
|
0,004
|
0,615
|
30-34
|
0,263*
|
1,30
|
0,979
|
1,729
|
0,018
|
0,093
|
35-39
|
-0,005
|
|
0,658
|
1,505
|
0,000
|
0,983
|
40-44
|
-0,714
|
|
0,176
|
1,361
|
-0,034
|
0,057
|
45-49
|
0,309
|
|
0,319
|
5,824
|
0,022
|
0,713
|
Niveau d'instruction (Secondaire)
|
Primaire
|
0,310***
|
1,36
|
1,089
|
1,709
|
0,021
|
0,010
|
Supérieur
|
0,033
|
|
0,666
|
1,604
|
0,002
|
0,885
|
Aucun
|
-0,253
|
|
0,532
|
1,133
|
-0,015
|
0,161
|
Statut matrimonial (Mariée en monogamie)
|
Mariée en polygamie
|
0,123
|
|
0,825
|
1,551
|
0,008
|
0,460
|
Vit maritalement
|
0,181
|
|
0,921
|
1,559
|
0,012
|
0,196
|
Célibataire
|
0,393***
|
1,48
|
1,105
|
1,986
|
0,028
|
0,017
|
Séparée/Divorcée
|
0,715
|
|
0,614
|
6,804
|
0,061
|
0,371
|
Veuve
|
0,779
|
|
0,837
|
5,680
|
0,069
|
0,230
|
Occupation de la femme (Ménagère)
|
Fermière/Ouvrière agricole
|
-0,190
|
|
0,566
|
1,209
|
-0,011
|
0,292
|
Femme en tenue
|
0,287
|
|
0,465
|
3,816
|
0,020
|
0,635
|
Enseignante
|
-0,648**
|
0,52
|
0,276
|
0,992
|
-0,032
|
0,008
|
Commerçante
|
0,279
|
|
0,958
|
1,825
|
0,020
|
0,125
|
Élève/Étudiante
|
-0,290
|
|
0,516
|
1,085
|
-0,017
|
0,092
|
Couturière
|
0,189
|
|
0,848
|
1,722
|
0,013
|
0,328
|
Coiffeuse
|
0,142
|
|
0,743
|
1,788
|
0,009
|
0,550
|
Employée de bureau
|
-0,769
|
|
0,162
|
1,327
|
-0,035
|
0,040
|
Usage de méthodes contraceptives modernes (Non)
|
Oui
|
0,218*
|
1,24
|
0,998
|
1,549
|
0,014
|
0,052
|
Âge à la naissance du premier enfant (Moins de 20
ans)
|
Plus de 20 ans
|
-0,044
|
|
0,745
|
1,229
|
-0,003
|
0,726
|
Pas encore donné de naissance vivante
|
-0,186
|
|
0,645
|
1,068
|
-0,011
|
0,138
|
Constante
|
-2,154***
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
NB : *** : significatif
à 1 % ; ** : significatif à 5 % ; * :
significatif à 10 % ; aucun signe : non significatif.
Nombre d'observations
|
6632
|
LR khi-2(35)
|
117,42
|
Prob >khi-2
|
0,0000
|
Pseudo R2
|
0,0368
|
Log pseudo likelihood
|
-1712,783
|
Source : SSVS 2009, CNLS
VI.4. Diagnostic du modèle
Diagnostiquer un modèle logistique consiste
à déterminer la qualité d'ajustement des
prédictions qu'il a permis de faire aux données observées.
L'analyse des résidus se fera à l'aide de l'interprétation
de la distance de Cook26(*). Elle permettra de se faire une idée de
l'existence ou non d'observations mal ajustées et pouvant avoir un effet
important sur l'estimation des coefficients. L'évaluation de la
capacité du modèle à discriminer les modalités de
la variable «Statut sérologique'' se fera à partir
de la courbe ROC (Receiver Operating Characteristic). En prime, il est
nécessaire d'évaluer la calibration27(*) du modèle. Le test
effectué à cet effet est celui de Hosmer et Lemeshow. Le logiciel
utilisé dans cette partie est le logiciel STATA dans sa version 9.0.
VI.4.1. Évaluation de la calibration du
modèle
Le
principe du test de Hosmer et Lemeshow, dans le présent cas, consiste
à comparer les valeurs prédites et observées des
modalités du statut sérologique, à la suite du
regroupement des femmes enceintes en classes. La distance du Khi-deux est
ensuite utilisée afin de calculer la distance séparant les
fréquences observées des fréquences prédites. Le
modèle est jugé bien calibré lorsque cette distance est
relativement petite.
Effectuer le test de Hosmer et Lemeshow consiste
à confronter les hypothèses :
Dans
le présent cas, l'échantillon a été divisé
en 10 groupes. Au regard du tableau 20 relatif aux résultats du test de
Hosmer et Lemeshow, l'ajustement global du modèle aux données est
satisfaisant. La probabilité critique étant supérieure au
seuil de signification de 5 %, on en déduit que l'évidence
apportée par cet échantillon ne nous permet pas d'être en
désaccord avec l'hypothèse principale selon laquelle, le
modèle est bien calibré.
Tableau 20 : Résultats du test de Hosmer et
Lemeshow
|
Statut sérologique
|
|
|
Négatif
|
Positif
|
|
Groupe
|
Observations
|
Prédites
|
Observations
|
Prédites
|
Total
|
1
|
647
|
648,4
|
20
|
18,6
|
667
|
2
|
632
|
640,2
|
34
|
25,8
|
666
|
3
|
631
|
631,9
|
32
|
31,1
|
663
|
4
|
630
|
627,3
|
34
|
36,7
|
664
|
5
|
617
|
620,6
|
46
|
42,4
|
663
|
6
|
620
|
616
|
44
|
48
|
664
|
7
|
616
|
607,2
|
46
|
54,8
|
662
|
8
|
610
|
599
|
53
|
64,1
|
663
|
9
|
588
|
585,9
|
75
|
77,1
|
663
|
10
|
539
|
553,5
|
118
|
103,5
|
657
|
Khi-deux (8) de Hosmer et Lemeshow
|
9,869
|
Significativité
|
0,274
|
Source : SSVS 2009, CNLS
VI.4.2. Analyse des résidus du modèle
Cette analyse permet de
déterminer s'il existe des observations dites à effet de
levier28(*), capables
d'influencer les résultats obtenus après estimation (ces
dernières peuvent se matérialiser au niveau des coefficients par
des changements de signes ou des changements de valeurs) et biaiser ainsi les
analyses29(*).
Une observation est capable
d'influencer l'estimation des coefficients du modèle lorsque la distance
de Cook qui lui est associée est supérieure à , n étant le nombre d'observations. Dans le
présent cas, seront dong jugées suspectes, les observations dont
la distance de Cook sera supérieure à . On en recense 544 pouvant significativement influencer les estimations
du modèle. Ces observations n'ont pas de caractère particulier si
ce n'est le fait de concerner 92,3 % des femmes enceintes séropositives.
La lecture du graphique 10 apporte cependant l'information selon laquelle
aucune d'entre elles n'influence significativement l'estimation des
observations étant donné que toutes les valeurs sont
inférieures à l'unité.
Graphique 10 : Représentation
de la distance de Cook en fonction de la probabilité prédite
Source : SSVS 2009, CNLS
VI.4.3. Évaluation du
pouvoir discriminant du modèle
La
modélisation de la probabilité de réalisation des deux
attributs de la variable d'intérêt (séropositivité
ou non) à partir de certaines co-variables fournit des
probabilités estimées pour chaque observation. L'utilisation de
ces dernières permet de se fixer un seuil grâce auquel seront
classées les femmes enceintes dans la catégorie qui fait prendre
au statut sérologique la valeur 1 si la probabilité
estimée est supérieure ou non et dans la catégorie qui
fait prendre au statut sérologique la valeur 0 sinon.
La
proportion étant un estimateur sans biais de la probabilité dans
le cas d'un grand échantillon, le seuil fixé correspond à
la proportion de femmes enceintes séropositives sur le total
enquêté soit 7,57 %. De ce fait, toutes les femmes enceintes dont
les probabilités estimées sont supérieures à ce
seuil sont considérées séropositives à travers le
modèle :
Les
notions de spécificité et de sensibilité30(*) seront utilisées pour
juger de la performance du classement effectué sur la base de ce seuil.
Le tableau 21 relatif au classement effectué par le modèle au
seuil fixé donne les résultats suivants :
Tableau 21 : Résultats du classement des
observations
|
|
Statut sérologique estimé
|
|
|
Négatif
|
Positif
|
Total
|
Statut sérologique observé
|
Négatif
|
3672
|
2458
|
6130
|
Positif
|
206
|
296
|
502
|
Total
|
3878
|
2754
|
6632
|
Source : SSVS 2009, CNLS
Ce
tableau révèle que la sensibilité du modèle est de
58,96 %. La spécificité quant à elle s'établit
à 59,9 %. Le modèle prédit donc mieux les femmes enceintes
qui ne sont pas séropositives comparativement aux séropositives.
Dans l'ensemble, le modèle fournit 59,83 % de bonnes réponses.
La
spécificité et la sensibilité variant en fonction du
seuil, la courbe ROC peut être utilisée comme indicateur de la
capacité du modèle à discriminer. Le graphique 11 montre
que la valeur en dessous du ROC est de 64,39 % ce qui atteste de la
capacité à discriminer du modèle31(*).
Graphique 11 : Courbe ROC relative à
l'estimation
Source : SSVS 2009, CNLS
VI.4.4. Effets principaux des variables explicatives
Le
tableau 19 résume les principaux résultats découlant de la
régression effectuée. À la première colonne
figurent les noms des variables ainsi que leurs différentes
modalités (la modalité de référence étant
celle entre parenthèses). Apparaissent ensuite, dans les colonnes qui
suivent, les coefficients estimés âi
des différentes modalités des variables du modèle.
Par leur signe, ces derniers indiquent le sens de la relation entre ces
différents attributs de la femme enceinte et le statut
sérologique. Aux trois dernières colonnes du tableau figurent
respectivement les odds ratio pour les coefficients significatifs, l'effet
marginal associé aux différentes modalités et les
p-valeurs correspondantes.
Région
Il
existe une relation négative entre les modalités à
coefficient significatif de la région et le statut sérologique
des femmes enceintes enquêtées. L'intensité de la relation
varie toutefois d'une région à une autre. Elle est très
significative pour l'Extrême-Nord et l'Ouest, assez significative pour le
Nord et faiblement significative pour le Littoral. Ces résultats
confirment ceux de l'analyse bivariée et de l'ACM s'agissant de
l'Extrême-Nord et du Nord. Toutefois, l'observation des risques relatifs
révèle que, comparée à la femme enceinte dans
l'Adamaoua, une autre femme enceinte ayant les mêmes modalités
pour les autres caractéristiques qu'elle, se trouvant à
l'Extrême-Nord, l'Ouest, le Nord ou le Littoral, court moins de risque
d'avoir un statut sérologique positif. Elle a en effet 55 % plus de
chance de ne pas être séropositive que celle de l'Adamaoua si elle
est à l'Extrême-Nord ou au Nord, 63 % plus de chance si elle est
au Littoral et 52 % plus de chance si elle est à l'Ouest. Les effets
marginaux quant à eux révèlent que le fait de passer de
l'Adamaoua à ces régions diminue le risque d'être
séropositive de 0,031 s'agissant de l'Extrême-Nord ou du Nord, de
0,025 pour le Littoral et de 0,033 s'agissant de l'Ouest.
Milieu de résidence
La
relation entre le milieu de résidence rural et le statut
sérologique est négative. En d'autres termes, le risque de
séropositivité diminue quand on se trouve en milieu rural. Ce
résultat confirme celui de l'analyse bivariée selon lequel c'est
en milieu rural que la proportion de femmes enceintes séropositives est
la plus faible. De même, par rapport à la femme enceinte en milieu
urbain, ayant les mêmes caractéristiques qu'elle pour les autres
variables, la femme enceinte en milieu rural a 80 % plus de chance d'avoir un
statut sérologique négatif. Quand on passe d'une femme enceinte
en milieu urbain à une femme enceinte en milieu rural, le risque
d'être séropositive diminue de 0,014. Ces résultats
s'apparentent également à l'un de ceux mentionnées lors de
la revue de la littérature par GREGSON et collègues en 2001 selon
lequel, vu le fait que les hommes et les femmes habitant en milieu urbain sont
plus susceptibles d'avoir de multiples partenaires sexuels comparés
à ceux vivant en milieu rural, ils sont donc plus à risque
d'être infectés.
Âge
Les
résultats montrent qu'il existe une relation négative entre
«être une femme enceinte âgée entre 15 et 19 ans
révolus'' et le statut sérologique. Cette relation, bien que
significative à 10 % uniquement, est par contre positive avec les femmes
enceintes âgées entre 30 et 34 ans révolus. Toute chose
étant égale par ailleurs, une femme enceinte âgée
entre 15 et 19 ans révolus court moins de risque de sérologie
positive que toute femme enceinte âgée entre 20 et 24 ans
révolus. Elle a en effet 65 % plus de chance de ne pas être
séropositive que celle âgée entre 20 et 24 ans
révolus. D'autre part les femmes enceintes âgées entre 30
et 34 ans révolus courent un risque multiplié par 1,30
d'être séropositives que leurs pairs qui, toute chose égale
par ailleurs, sont âgées entre 20 et 24 ans révolus.
L'analyse bivariée a précédemment
révélé que cette tranche d'âge avait la
prévalence la plus élevée. Quand on passe d'une femme
enceinte dont l'âge varie entre 20 et 24 ans révolus à une
femme enceinte de 15-19 ans révolus, le risque d'être
séropositive diminue de 0,025. Par contre, ce passage vers la femme
enceinte dont l'âge varie entre 30 et 34 ans révolus augmente le
risque de séropositivité de 0,018. Les résultats obtenus
concernant ce facteur contredisent ce que révèle la
littérature à savoir que la prévalence du VIH est plus
élevée chez les adolescentes.
Niveau d'instruction
Il
existe une relation positive et très significative entre le niveau
d'instruction primaire et le statut sérologique ce qui sous-entend que
le risque d'avoir un statut sérologique positif augmente lorsque la
femme enceinte a le niveau d'instruction primaire. Ce nouveau résultat
s'apparente également à celui de l'analyse bivariée qui
montrait déjà que la proportion de femmes enceintes
séropositives la plus élevée a le niveau d'instruction
primaire. La gestante de niveau d'instruction primaire court un risque
multiplié par 1,36 d'être séropositive comparée
à la femme enceinte de niveau d'instruction secondaire ayant les
mêmes caractéristiques qu'elle pour les autres variables.
Lorsqu'on passe d'une femme enceinte de niveau secondaire à une femme
enceinte de niveau primaire le risque de séropositivité augmente
de 0,021.
Statut matrimonial
Les
résultats obtenus attestent qu'il existe une forte relation positive
entre «être célibataire'' et le statut sérologique.
Contrairement à ce que révèle la littérature
consultée, dans le cas de la présente étude, le
célibat pour une femme enceinte augmente le risque d'être
séropositive. Ce résultat confirme celui qu'a
révélé l'ACM. Le risque relatif associé à
cette modalité montre que la femme enceinte célibataire court
1,48 fois plus de risque que celle qui, «ceteris paribus'' est
mariée en monogamie. D'autre part, en passant d'une femme enceinte
mariée en monogamie à une femme enceinte célibataire le
risque d'être séropositive augmente de 0,028.
Occupation de la femme
Il
existe une relation négative assez forte entre le fait d'être
enseignante et le statut sérologique tandis que la relation entre la
modalité commerçante et le statut sérologique est
positive. La femme enceinte enseignante court donc moins de risque d'être
séropositive que la femme enceinte ménagère tandis que la
femme enceinte commerçante encourt plus de risque que la femme enceinte
ménagère d'être séropositive. Le résultat
concernant les femmes enceintes commerçantes est semblable à
celui obtenu lors de l'analyse bivariée qui révélait que
la proportion de femmes enceintes séropositives la plus
élevée est commerçante. Ce résultat n'est par
contre pas semblable à ce que dit la littérature à savoir
que l'occupation prémunit toute femme du risque d'être
séropositive. S'agissant du risque relatif, la femme enceinte
enseignante a 52 % plus de chance d'être séronégative que
la femme enceinte ménagère ayant les mêmes
caractéristiques qu'elle pour toutes les autres variables. La femme
enceinte commerçante court quant à elle un risque
multiplié par 1,32 que la femme enceinte ménagère
d'être séropositive, «ceteris paribus''. De la femme enceinte
ménagère à la femme enceinte enseignante le risque
d'être séropositive diminue de 0,032. Il augmente par contre de
0,02 quand ce passage s'effectue vers la femme enceinte commerçante.
Usage de méthodes contraceptives modernes avant
l'actuelle grossesse
La
relation entre l'usage de méthodes contraceptives modernes et le statut
sérologique est positive. La femme enceinte ayant fait usage de
méthodes contraceptives modernes court donc un risque plus grand
d'être séropositive que la femme enceinte n'en ayant pas fait
usage. Ce nouveau résultat vient conforter celui obtenu pour cette
variable au cours de l'analyse bivariée selon laquelle ce sont les
femmes enceintes ayant fait usage de méthodes contraceptives modernes
qui ont la plus grande prévalence. Le risque relatif associé
à cette modalité montre qu'une femme enceinte ayant fait usage de
méthodes contraceptives modernes court un risque 1,24 fois plus
élevé d'être séropositive qu'une femme enceinte n'en
ayant pas fait usage et avec qui elles ont les mêmes
caractéristiques pour toutes les autres variables. Concernant cette
variable, le risque d'être séropositive augmente de 0,014 quand on
passe d'une femme ayant fait usage de méthodes contraceptives modernes
avant l'actuelle grossesse à une autre pour laquelle cela n'a pas
été le cas.
Âge à la naissance du premier
enfant
Les
résultats de la régression logistique permettent de constater
qu'il n'existe aucune relation significative entre l'âge de la femme
enceinte à la naissance du premier enfant et le statut
sérologique en ce qui concerne cet échantillon.
Les
déterminants du statut sérologique au VIH/SIDA chez les femmes
enceintes enquêtées au Cameroun selon les données de la
SSVS 2009 sont donc : la région, le milieu
de résidence, la tranche d'âge,
le niveau d'instruction, le statut
matrimonial, l'occupation et l'usage ou non
par les femmes de méthodes contraceptives modernes
avant l'actuelle grossesse.
VI.5. Limites de l'étude
Conformément aux résultats obtenus,
quelques limites à la présente étude ont pu être
décelées :
ü
la régression logistique utilisée pour expliquer le statut
sérologique en fonction de certaines variables émanant de la base
de données de la SSVS 2009 souffre d'un biais : le fait que les
femmes enceintes n'aient pas été aléatoirement choisies
lors de la collecte des données ;
ü
le modèle proposé ne tient pas compte des femmes enceintes qui ne
correspondaient pas aux critères les rendant éligibles pour
être enquêtées durant la SSVS 2009. Il est fait ici
référence aux femmes enceintes qui pourraient ne pas avoir
recours à des consultations prénatales même si on peut
estimer que leur effectif est assez réduit, à celles dont
l'âge ne variait pas entre 15 et 49 ans révolus et celles qui se
faisaient consulter dans des centres autres que ceux qui ont été
sélectionnées ;
ü
les femmes enceintes sélectionnées peuvent différer, et
cela de manière importante, par leurs caractéristiques
sociodémographiques ou comportementales, des femmes enceintes non
sélectionnées. De ce fait, le biais de sélection qui en
découle peut diminuer la validité des résultats
obtenus ;
ü
l'absence de données sur le type de méthodes contraceptives
modernes dont certaines femmes enceintes ont fait usage ; ce qui aurait
permis de mieux appréhender le lien entre le risque de
séropositivité et les différents modes de contraceptions
modernes chez ces femmes enceintes.
VI.6. Recommandations
Les
résultats de la présente étude attestent que ce sont les
femmes enceintes de niveau d'instruction primaire, dont l'âge varie entre
30 et 34 ans révolus, célibataires et ayant fait usage de
méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse qui
encourent le risque de séropositivité est le plus
élevé.
Il est fait sur la base de ces
résultats les suggestions suivantes :
ü
concrétiser les décisions prises lors de la réunion des
ministres en charge de l'éducation des pays de la CEMAC visant entre
autres à promouvoir la prise de conscience des effets de la
pandémie sur le développement humain auprès des
élèves du primaire. Ce qui aura pour effet de donner aux futures
mères davantage de moyens permettant de se prémunir de la
pandémie et cela malgré le fait de n'avoir, pour certaines
d'entre elles, que le niveau d'instruction primaire ;
ü
intensifier la sensibilisation et les niveaux de connaissances des dangers
encourus lorsqu'on est atteint de la maladie pour la population
jeûne ;
ü
mettre sur pied des instances à même de soutenir et
d'améliorer l'environnement social des femmes enceintes
célibataires ;
ü
organiser des campagnes de sensibilisation visant à renseigner les
femmes enceintes sur les dangers de l'utilisation de certaines méthodes
contraceptives pouvant occasionner le multi-partenariat sexuel et par
conséquent une moindre prévention contre la maladie.
CONCLUSION
La
question de recherche à la base de cette réflexion consistait
à savoir quels sont les déterminants associés à la
séroprévalence du VIH/SIDA chez les femmes enceintes au
Cameroun ? L'objectif en était de déterminer l'influence des
caractéristiques sociodémographiques et comportementales sur le
statut sérologique des femmes enceintes au Cameroun. L'hypothèse
émise stipulait que les caractéristiques
sociodémographiques et comportementales des femmes enceintes se
révélaient déterminer leur statut sérologique.
Les
données utilisées sont issues de la surveillance sentinelle du
VIH et de la syphilis chez les femmes enceintes en première consultation
prénatale au Cameroun, réalisée en 2009. La population
concernée est constituée de 6632 femmes enceintes
âgées entre 15 et 49 ans révolus. La variable
d'intérêt est le statut sérologique au test du VIH/SIDA des
femmes enceintes enquêtées. L'approche a consisté à
repérer les catégories de femmes enceintes pour lesquelles le
statut sérologique est positif. Les critères mis en jeu ont
été la région, le milieu de résidence, l'âge,
le niveau d'instruction, le statut matrimonial, l'occupation, l'usage de
méthodes contraceptives modernes et l'âge de la femme enceinte
à la naissance du premier enfant.
Le
modèle ayant permis d'expliquer le statut sérologique est
basé sur la méthode de la régression logistique. Elle a eu
pour but d'évaluer le risque d'être séropositive
associé à chacune des variables retenues comme facteurs. Il faut
préciser que les résultats émanant du modèle qui a
obéit à un certain nombre de critères liés aux
fondements qui régissent son utilisation devait tenir compte de la
manière dont la population cible a été retenue avant de
faire l'objet de toute interprétation. Il a été
montré que certains facteurs influencent le risque d'être
séropositive pour une femme enceinte. Ce sont : être
âgée entre 30 et 34 ans révolus, avoir un niveau
d'instruction primaire, être célibataire, avoir fait usage de
méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse qui ont
tendance à augmenter le risque pour une femme enceinte d'être
séropositive. D'autres par contre tels le fait d'être à
l'Extrême-Nord, au Littoral, au Nord, à l'Ouest, en milieu rural,
âgée entre 15 et 19 ans révolus, être enseignante ont
plutôt tendance à le réduire.
L'étude a permis de formuler des
recommandations interpellant les pouvoirs publics et s'adressant
particulièrement au domaine de la santé publique. Les
rapprochements faits entre les résultats émanant de l'analyse
descriptive et ceux découlant de l'analyse explicative se sont
révélés complémentaires. Ce qui suggère que
les actions qui devront être menées concernent la région,
le milieu, la tranche d'âge, le niveau d'instruction, le statut
matrimonial, l'occupation et l'usage de méthodes contraceptives modernes
avant l'actuelle grossesse qui se sont révélées être
des déterminants du statut sérologique au VIH/SIDA chez les
femmes enceintes.
L'objectif principal de l'étude a
été atteint. Toutefois, deux des cinq hypothèses n'ont pas
pour autant été vérifiées. En effet les
hypothèses selon lesquelles avoir un âge compris entre 15 et 19
ans révolus d'une part et appartenir à un ménage
polygamique d'autre part n'augmentent pas le risque d'infection au VIH/SIDA
dans le cadre de cet échantillon. Ces postulats, émis
après avoir passé en revue la littérature consultée
à cet effet attestent du fait que les études effectuées
dans différentes régions, à différentes
époques ou dans différents contextes peuvent aboutir à des
résultats divergents.
Ce
mémoire apporte une part de contribution à la réflexion
sur les déterminants du statut sérologique au VIH/SIDA chez les
femmes enceintes au Cameroun, pays pour lequel il n'existe pas encore
d'enquêtes dépistant le VIH/SIDA dans la population totale,
enquêtes auxquelles se substituent les surveillances sentinelles.
ANNEXE
Tableau 22 : Histogramme
des 35 premières valeurs propres
+--------+------------+-------------+-------------+----------------------------------------------------------------------------------+
| NUMERO | VALEUR | POURCENTAGE | POURCENTAGE |
|
| | PROPRE | | CUMULE |
|
+--------+------------+-------------+-------------+----------------------------------------------------------------------------------+
| 1 | 0.3270 | 7.47 | 7.47 |
********************************************************************************
|
| 2 | 0.2525 | 5.77 | 13.25 |
**************************************************************
|
| 3 | 0.1889 | 4.32 | 17.56 |
***********************************************
|
| 4 | 0.1761 | 4.02 | 21.59 |
********************************************
|
| 5 | 0.1575 | 3.60 | 25.19 |
***************************************
|
| 6 | 0.1457 | 3.33 | 28.52 |
************************************
|
| 7 | 0.1428 | 3.27 | 31.79 |
***********************************
|
| 8 | 0.1385 | 3.17 | 34.95 |
**********************************
|
| 9 | 0.1361 | 3.11 | 38.06 |
**********************************
|
| 10 | 0.1333 | 3.05 | 41.11 |
*********************************
|
| 11 | 0.1317 | 3.01 | 44.12 |
*********************************
|
| 12 | 0.1303 | 2.98 | 47.10 |
********************************
|
| 13 | 0.1288 | 2.94 | 50.04 |
********************************
|
| 14 | 0.1264 | 2.89 | 52.93 |
*******************************
|
| 15 | 0.1248 | 2.85 | 55.78 |
*******************************
|
| 16 | 0.1226 | 2.80 | 58.59 |
*******************************
|
| 17 | 0.1220 | 2.79 | 61.37 |
******************************
|
| 18 | 0.1214 | 2.77 | 64.15 |
******************************
|
| 19 | 0.1189 | 2.72 | 66.87 |
******************************
|
| 20 | 0.1185 | 2.71 | 69.57 |
*****************************
|
| 21 | 0.1163 | 2.66 | 72.23 |
*****************************
|
| 22 | 0.1152 | 2.63 | 74.87 |
*****************************
|
| 23 | 0.1132 | 2.59 | 77.45 |
****************************
|
| 24 | 0.1122 | 2.57 | 80.02 |
****************************
|
| 25 | 0.1094 | 2.50 | 82.52 |
***************************
|
| 26 | 0.0998 | 2.28 | 84.80 |
*************************
|
| 27 | 0.0974 | 2.23 | 87.03 |
************************
|
| 28 | 0.0949 | 2.17 | 89.20 |
************************
|
| 29 | 0.0919 | 2.10 | 91.30 |
***********************
|
| 30 | 0.0870 | 1.99 | 93.29 |
**********************
|
| 31 | 0.0705 | 1.61 | 94.90 |
******************
|
| 32 | 0.0658 | 1.50 | 96.40 |
*****************
|
| 33 | 0.0588 | 1.34 | 97.74 |
***************
|
| 34 | 0.0543 | 1.24 | 98.99 |
**************
|
| 35 | 0.0443 | 1.01 | 100.00 | ***********
|
+--------+------------+-------------+-------------+----------------------------------------------------------------------------------+
|
Source : SSVS 2009, CNLS
Tableau 23 :
Coordonnées, contributions et cosinus carrées des
modalités actives de l'axe 1 à l'axe 2
Modalités actives
|
Coordonnées
|
Contributions
|
Cosinus carrés
|
Libellé
|
P.REL
|
DISTO
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Région
|
Adamaoua
|
1,32
|
8,47
|
-0,73
|
-0,37
|
2,2
|
0,7
|
0,06
|
0,02
|
Centre
|
1,32
|
8,47
|
0,66
|
-0,01
|
1,8
|
0,0
|
0,05
|
0,00
|
Est
|
1,16
|
9,78
|
-0,19
|
-0,60
|
0,1
|
1,7
|
0,00
|
0,04
|
Extrême-nord
|
1,32
|
8,46
|
-1,00
|
-0,56
|
4,0
|
1,7
|
0,12
|
0,04
|
Littoral
|
0,92
|
12,53
|
0,51
|
0,20
|
0,7
|
0,1
|
0,02
|
0,00
|
Nord
|
1,32
|
8,50
|
-1,00
|
-0,36
|
4,0
|
0,7
|
0,12
|
0,02
|
Nord-ouest
|
1,32
|
8,49
|
0,41
|
0,84
|
0,7
|
3,7
|
0,02
|
0,08
|
Sud
|
1,32
|
8,47
|
0,81
|
-0,38
|
2,6
|
0,7
|
0,08
|
0,02
|
Sud-ouest
|
1,18
|
9,56
|
0,41
|
0,62
|
0,6
|
1,8
|
0,02
|
0,04
|
Ouest
|
1,32
|
8,46
|
0,29
|
0,67
|
0,3
|
2,3
|
0,01
|
0,05
|
Contributions cumulées
|
17,1
|
13,5
|
|
Milieu de résidence
|
Urbain
|
7,55
|
0,65
|
0,15
|
0,12
|
0,5
|
0,4
|
0,04
|
0,02
|
Rural
|
4,95
|
1,53
|
-0,23
|
-0,18
|
0,8
|
0,6
|
0,04
|
0,02
|
Contributions cumulées
|
1,36
|
1,01
|
|
Tranche d'âge (en années
révolues)
|
15-19
|
2,83
|
3,41
|
0,46
|
-1,05
|
1,8
|
12,4
|
0,06
|
0,32
|
20-24
|
3,74
|
2,34
|
0,08
|
-0,17
|
0,1
|
0,4
|
0,00
|
0,01
|
25-29
|
3,06
|
3,08
|
-0,12
|
0,51
|
0,1
|
3,2
|
0,00
|
0,09
|
30-34
|
1,79
|
5,99
|
-0,34
|
0,81
|
0,6
|
4,6
|
0,02
|
0,11
|
35-39
|
0,84
|
13,87
|
-0,55
|
0,63
|
0,8
|
1,3
|
0,02
|
0,03
|
40-44
|
0,19
|
64,02
|
-0,75
|
0,50
|
0,3
|
0,2
|
0,01
|
0,00
|
45-49
|
0,04
|
314,81
|
-0,89
|
-0,10
|
0,1
|
0,0
|
0,00
|
0,00
|
Contributions cumulées
|
3,9
|
22,2
|
|
Niveau d'instruction
|
Primaire
|
4,02
|
2,11
|
-0,28
|
0,19
|
1,0
|
0,6
|
0,04
|
0,02
|
Secondaire
|
5,37
|
1,33
|
0,63
|
0,02
|
6,6
|
0,0
|
0,30
|
0,00
|
Supérieur
|
0,71
|
16,59
|
1,10
|
0,98
|
2,6
|
2,7
|
0,07
|
0,06
|
Aucun
|
2,40
|
4,21
|
-1,28
|
-0,65
|
12,0
|
4,0
|
0,39
|
0,10
|
Contributions cumulées
|
22,2
|
7,3
|
|
Statut matrimonial
|
Mariée en monogamie
|
5,81
|
1,15
|
-0,23
|
0,39
|
0,9
|
3,5
|
0,05
|
0,13
|
Mariée en polygamie
|
1,61
|
6,78
|
-1,06
|
-0,24
|
5,5
|
0,4
|
0,16
|
0,01
|
Vit maritalement
|
2,63
|
3,76
|
-0,02
|
-0,17
|
0,0
|
0,3
|
0,00
|
0,01
|
Célibataire
|
2,34
|
4,34
|
1,32
|
-0,63
|
12,4
|
3,7
|
0,40
|
0,09
|
Séparée/Divorcée
|
0,05
|
275,33
|
0,04
|
0,51
|
0,0
|
0,0
|
0,00
|
0,00
|
Veuve
|
0,07
|
178,24
|
0,12
|
0,47
|
0,0
|
0,1
|
0,00
|
0,00
|
Contributions cumulées
|
18,8
|
8,0
|
|
Occupation de la femme
|
Fermière/Ouvrière agricole
|
0,91
|
12,73
|
-0,31
|
0,64
|
0,3
|
1,5
|
0,01
|
0,03
|
Femme en tenue
|
0,07
|
188,49
|
0,37
|
0,18
|
0,0
|
0,0
|
0,00
|
0,00
|
Ménagère
|
7,11
|
0,76
|
-0,52
|
-0,22
|
5,8
|
1,3
|
0,35
|
0,06
|
Enseignante
|
0,42
|
28,87
|
0,59
|
1,79
|
0,4
|
5,3
|
0,01
|
0,11
|
Commerçante
|
0,84
|
13,80
|
0,20
|
0,95
|
0,1
|
3,0
|
0,00
|
0,07
|
Élève/Étudiante
|
1,67
|
6,47
|
1,59
|
-0,86
|
13,0
|
4,9
|
0,39
|
0,12
|
Couturière
|
0,84
|
13,90
|
0,46
|
0,53
|
0,5
|
0,9
|
0,02
|
0,02
|
Coiffeuse
|
0,47
|
25,32
|
0,65
|
0,38
|
0,6
|
0,3
|
0,02
|
0,01
|
Employée de bureau
|
0,16
|
77,02
|
0,89
|
1,31
|
0,4
|
1,1
|
0,01
|
0,02
|
Contributions cumulées
|
21,2
|
18,3
|
|
Usage de méthodes contraceptives modernes avant
l'actuelle grossesse
|
Oui
|
2,89
|
3,33
|
0,40
|
0,70
|
1,4
|
5,5
|
0,05
|
0,15
|
Non
|
9,61
|
0,30
|
-0,12
|
-0,21
|
0,4
|
1,7
|
0,05
|
0,15
|
Contributions cumulées
|
1,9
|
7,2
|
|
Age à la naissance du premier enfant
|
Moins de 20
|
5,42
|
1,31
|
-0,63
|
-0,08
|
6,7
|
0,1
|
0,31
|
0,00
|
Plus de 20
|
2,68
|
3,66
|
0,11
|
1,20
|
0,1
|
15,3
|
0,00
|
0,39
|
Pas encore
|
4,40
|
1,84
|
0,71
|
-0,63
|
6,8
|
7,0
|
0,28
|
0,22
|
Contributions cumulées
|
13,6
|
22,5
|
|
Source : SSVS 2009, CNLS
BIBLIOGRAPHIE
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* 14 YENI, 2006 ;
2005 ; DELFRAISSY 2002
* 15 HBRSA, 2005
* 16 KAPIGA, SHAO et al.,
1994
* 17 Revue de Presse MEDISCOOP
du vendredi 02 février 2007
* 18 Encore appelée
p-valeur, elle désigne le plus faible niveau de probabilité qui
permet de rejeter l'hypothèse principale dans le cas des tests
d'hypothèses
* 19 Processus visant
à construire une règle de décision permettant de faire le
choix entre deux hypothèses dites principale (H0) et
alternative (H1). Dans le cas du test du Khi-deux
d'indépendance, l'hypothèse H0 stipule que les deux
variables mises en jeu sont indépendantes ; ce à quoi
s'oppose l'hypothèse H1.
* 20 L'analyse des
correspondances multiples est une méthode d'analyse des données
qui permet de décrire les liaisons entre au moins 3 variables
qualitatives simultanément observées sur N individus.
* 21 SAPORTA G., (1990),
«Probabilités, analyse des données et statistique'',
Éditions Technip, Paris.
* 22 Valeur propre :
inertie associée à l'axe
* 23 En analyse factorielle,
l'inertie totale peut être vue comme la quantité d'information
contenue dans les données. C'est une valeur qui traduit la dispersion
des individus par rapport aux variables actives. Le principe de l'ACM est de
trouver un sous-espace de dimension réduite sur lequel sera
projeté l'ensemble des données, tout en respectant dans la mesure
du possible, les proximités qui existaient entre les individus dans le
tableau initial.
* 24 L'origine ou le centre
de gravité d'un ensemble de modalités peut être
interprétée comme la modalité qui est prise
(rencontrée) par (chez) l'ensemble (ou la majorité) des
individus.
* 25 Le pourcentage
décrit la contribution à la formation de l'axe, alors que la
seconde valeur traduit le cosinus carré observé.
* 26 Il s'agit de la
distance qui mesure l'influence de la ie observation sur le
modèle.
* 27 Le modèle est
jugé bien calibré si les fréquences prédites sont
proches des fréquences observées.
* 28 Une observation
à effet de levier est une observation ne suivant pas le mouvement de la
majeure partie des observations.
* 29 En
général, le but est d'ajuster le modèle au centre de
gravité du nuage des points. Il n'est donc pas souhaité que
quelques valeurs extrêmes modifient sensiblement les estimations.
* 30 La sensibilité
(respectivement spécificité) se définit comme la
probabilité de classer un individu sans la catégorie y=1
(respectivement y=0) étant donné qu'il est effectivement
observé comme tel.
* 31 Lorsque l'aire en-dessous
du ROC est égale à 0,5 on dit qu'il n y a pas discrimination.
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