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REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION AU CYCLE II POUR L'OBTENTION DU
DIPLOME D'ADMINISTRATEUR DES FINANCES ET DES MARCHES PUBLICS
OPTION :
Administration des Finances (AF)
|
FILIERE :
Gestion des Marchés Publics (GMP)
|
ANNEE ACADEMIQUE
2009 - 2010
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation ou
mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN
|
Réalisé et soutenu par :
Gatien M. DOSSA
Sous la direction de :
Maître de stage :
Mme Taïrath ALASSANE
Assistante technique du Directeur Technique de l'AGETIP-BENIN
|
Maître de mémoire :
|
M. Simon DAKO
Docteur en Droit Public Enseignant à l'ENAM
|
Janvier 2011
Pm-
· ·
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 1
1
1 Identification du Jury
Observations
Qualité
Prénom(s) et Nom
Membre
Dr Etienne AHOUANKA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Dr Abdoulaye GOUNOU
M. Hilaire KANEHO
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 11
L'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature n'entend donner aucune
approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire. Ces opinions
doivent être considérées comme propres
à
leur auteur.
_f7'
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
111
Dédicace
Je dédie ce travail :
A toi ma mère, pour tes efforts et ton abnégation
; trouve ici un début de récompense aux sacrifices consentis tout
au long de mes études.
A toi mon père, pour avoir su me montrer qu'en faisant
preuve de ténacité, on peut réaliser bien des choses.
A vous, mon oncle Marc NOUMAKPE et ma tante,
pour votre amour, votre assistance et votre sens de l'équité.
A vous mes frères, soeurs, cousins et cousines pour votre
présence, vos conseils et votre profonde affection.
A vous, Rayhanatou IBRAHIM et
Eurysthène AHOUISSOU, qui m'avez montré qu'on ne
perd rien à aimer les autres et à se sacrifier pour eux.
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 1V
Remerciements
Nous remercions :
Le Seigneur, Dieu Tout puissant, sans qui rien n'est possible,
pour sa bénédiction et ses grâces.
Notre maître de mémoire, M. Simon DAKO,
qui s'est rendu disponible pour encadrer ce travail ;
Notre maître de stage, Mme Taïrath ALASSANE,
qui, par sa disponibilité et son esprit d'ouverture, a
largement facilité nos recherches.
· M. Frédéric CHADA, pour
sa grande contribution à la réalisation de ce mémoire.
M. Benjamin AVAMASSE, dont les précieux
conseils nous ont guidé, à toutes les étapes de nos
travaux ;
Tout le personnel de l'AGETIP-BENIN, qui nous a bien accueilli ;
M. Joël DJIGUI, pour sa spontanéité et sa
générosité.
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA V
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
AGETIP Agence d'Exécution des Travaux
d'Intérêt Public
AGETUR Agence d'Exécution des Travaux
Urbains
BTP Bâtiments et Travaux Publics
CMP Code des Marchés Publics
CPMP Cellule de Passation des Marchés
Publics
DIEM Direction des Infrastructures, des
Equipements et de la Maintenance
DNCMP Direction Nationale de Contrôle
des Marchés Publics
MO Maîtrise d'Ouvrage ou Maître
d'Ouvrage
MOD Maîtrise d'Ouvrage
Déléguée ou Maître d'Ouvrage
Délégué
MOP Maîtrise d'Ouvrage Publique ou
Maître d'Ouvrage Public
MPT Manuel de Procédures Techniques
SERHAU Société d'Etudes
Régionales, d'Habitat et d'Aménagement Urbain
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA Vi
Liste des tableaux
N° d'ordre
1
ri
FA
1
PI
Titres
Point des conventions de MOD de l'AGETIP- BENIN au 30
septembre 2010
Regroupement des problématiques par centre
d'intérêt
Tableau de bord de l'étude (TBE)
Répartition, par structure considérée,
des personnes à interroger
Niveau de participation des personnes interrogées
Catégorisation des agences de MOD (Illustration)
Tableau de synthèse de l'étude
Pages
23
37
54
67
73
81
92
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Titres
Pag
Sources de financement des activités de
l'AGETIP-BENIN en 2002
Sources de financement des activités de
l'AGETIP-BENIN en 2010
Tl
Pl
TI
74
75
76
77
Causes du retard dans l'opérationnalisation des projets
et programmes publics en MOD
Causes du faible impact du cadre juridique sur les conditions
de mise en concurrence des
MOD
Causes de la pratique de dérogation de fait au code des
marchés publics
N°
d'ordre
15
16
Liste des graphiques
Causes des retards d'exécution des marchés
de travaux
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
Vil
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
Viii
Glossaire de l'étude
Convention de maîtrise d'ouvrage
déléguée
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
. Convention conclue entre le maître d'ouvrage et le
maître d'ouvrage délégué, qui régit leurs
rapports et définit l'étendue de la mission confiée au
maître d'ouvrage délégué.
Mandat
Maître d'oeuvre
Maîtrise d'Ouvrage
. Acte par lequel une personne (le mandant) donne à une
autre personne (le mandataire) le pouvoir de faire quelque chose en son nom.
. Personne physique ou morale qui exerce la conception, la
direction et le contrôle de l'exécution des travaux, pour le
compte du maître d'ouvrage.
. Ensemble des prérogatives reconnues aux personnes
pour le compte desquelles des ouvrages ou des services sont
réalisés.
Maître d'Ouvrage
. Personne physique ou morale pour le compte de laquelle un
ouvrage est construit ou un service réalisé.
Maîtrise d'Ouvrage
Déléguée
. Ensemble des attributions et prérogatives que le
maître d'ouvrage confie à une personne morale pour effectuer
à sa place des tâches relevant de sa mission.
Maître d'Ouvrage
Délégué
. Personne morale de droit public ou de droit privé
à laquelle le maître d'ouvrage confie une partie de ses
prérogatives pour la
réalisation d'ouvrages ou la fourniture de biens ou de
services.
Marché de prestations intellectuelles
Marché de travaux
. Marché de prestations de services ou d'étude,
à forte valeur ajoutée conceptuelle.
. Marché passé avec un entrepreneur, ayant pour
objet l'exécution de travaux de bâtiments, d'infrastructures ou de
génie civil.
Mise en concurrence
. Acte organisant la compétition entre entreprises,
fournisseurs et prestataires, pour l'obtention d'un marché.
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 1X
Résumé
La délégation de la maîtrise d'ouvrage
publique constitue, comme en témoignent les performances
réalisées par les agences d'exécution en Afrique, un outil
favorable à l'efficacité de la commande publique. Toutefois,
lorsque les conditions propices à la bonne utilisation de cet outil
contractuel ne sont pas remplies, il peut se révéler un facteur
préjudiciable aux intérêts des maîtres d'ouvrage
publics, et partant à l'intérêt général.
Aussi avons-nous choisi d'examiner les obstacles à la gestion optimale
de la délégation de la maîtrise d'ouvrage publique au
Bénin. Les dysfonctionnements que nous avons relevés,
après une observation de l'ensemble des activités de l'Agence
d'Exécution des Travaux d'Intérêt Public au Bénin
(AGETIP-BENIN), ont été regroupés en quatre
problèmes majeurs à savoir :
- le faible impact du cadre juridique sur les conditions de
mise en concurrence des maîtres d'ouvrage délégués
(MOD) ;
- la pratique de dérogation de fait au code des
marchés publics par les MOD ;
- le retard dans l'opérationnalisation des projets et
programmes en maîtrise d'ouvrage déléguée ;
- les retards d'exécution des marchés de
travaux.
L'objectif général que nous nous sommes
assigné, dans ce cadre, est de parvenir à identifier les
conditions d'amélioration de la passation et de l'exécution des
conventions de maîtrise d'ouvrage déléguée. Ainsi,
en vue de découvrir les causes des différents problèmes
étudiés, nous avons émis des hypothèses de
recherche qui ont été vérifiées auprès des
acteurs impliqués dans le processus contractuel résultant de la
délégation de la maîtrise
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA X
d'ouvrage publique, à savoir : les maîtres
d'ouvrage, les agences de maîtrise d'ouvrage
déléguée, les bureaux d'étude et de contrôle
et enfin les entreprises de travaux publics.
Cette démarche nous a permis de déterminer les
causes réelles des problèmes. Ainsi, les problèmes
évoqués ci-haut s'expliquent, respectivement, par les facteurs
suivants :
- les lacunes et imprécisions des textes et
l'insuffisance des mesures de mise en oeuvre nécessaires ;
le souci des MOD d'accélérer les
procédures en évitant les lourds contrôles a priori
exigés par le code des marchés publics et le laxisme des
structures nationales chargées du contrôle et de la
régulation des marchés publics ;
la lourdeur dans les procédures administratives ;
les difficultés de mobilisation du financement par les
MO, la mauvaise organisation et/ou l'inefficacité de certaines
entreprises et bureaux d'études ou de contrôle et le manque de
promptitude des maîtres d'ouvrage dans le respect de leurs
obligations.
Afin de contribuer à l'éradication de ces
causes, nous avons suggéré, entre autres mesures, la revue des
textes, la promotion de la MOD auprès des acteurs publics, la
catégorisation et la spécialisation des MOD, l'aménagement
des procédures applicables aux MOD, l'adoption de documents-types,
l'allègement des procédures et la responsabilisation des acteurs,
l'amélioration des conditions de mise à disposition du
financement, à travers l'institution d'une dérogation aux
procédures classiques de décaissement, etc.
Des recommandations ont ensuite été
formulées à l'endroit des différents acteurs du domaine de
la MOD.
Enfin, nous avons exprimé le souhait que d'autres
études abordent les questions relatives au contrôle des MOD par
l'Etat et à l'avenir de cette activité dans le contexte
évolutif de la décentralisation.
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA Xi
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE PREMIER :
SECTION 1 :
PARAGRAPHE 1:
PARAGRAPHE 2 :
SECTION 2 :
PARAGRAPHE 1: PARAGRAPHE 2 :
Pages
1
4
33
34
40
46
L'EXERCICE DE LA MAÎTRISE D'OUVRAGE
DÉLÉGUÉE AU BÉNIN : UN ENVIRONNEMENT ENCORE
PERFECTIBLE
5
6
L'AGETIP-BENIN ET SES ACTIVITES DANS LE CADRE DE LA MAITRISE
D'OUVRAGE DELEGUEE
La présentation de l'AGETIP-BENIN
14
Les avantages et points à améliorer dans
l'exécution des projets publics en MOD
L'AMELIORATION DES CONDITIONS DE DELEGATION DE LA MAITRISE
D'OUVRAGE, UNE PREOCCUPATION NECESSAIRE A L'EFFICACITE DANS LA COMMANDE
PUBLIQUE
Une problématique retenue en raison de sa
prépondérance
Une problématique opportune à résoudre
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
CHAPITRE 2 :
SECTION 1 :
PARAGRAPHE 1:
PARAGRAPHE 2 : SECTION 2 : PARAGRAPHE 1:
PARAGRAPHE 2 : CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE ANNEXES
TABLE DES MATIERES
L'ÉRADICATION DES OBSTACLES À UNE GESTION
APPROPRIÉE
DE LA MOD : DIAGNOSTIC ET APPROCHES DE
SOLUTIONS
LA DEMARCHE NECESSAIRE A L'ETABLISSEMENT D'UN
47
63
70
71 78 93 96 98 104
DIAGNOSTIC 47
Les objectifs, hypothèses et le point des connaissances
sur la
problématique
Choix méthodologiques : présentation et
justification
DES PROBLEMES AUX CAUSES MULTIPLES A ERADIQUER
Les véritables causes des problèmes
étudiés
Les approches de solutions et les conditions de leur mise en
oeuvre
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
INTRODUCTION
GENERALE
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 2
L'Etat et les autres personnes morales de droit public sont
considérés comme « maîtres d'ouvrage »
lorsqu'ils font réaliser des investissements pour
l'intérêt public. Cette appellation ne signifie pas seulement
qu'ils seront responsables du produit de l'investissement, en charge de son
exploitation et de son entretien, mais aussi qu'en amont, c'est à eux
qu'il appartient de décider de sa réalisation, de
déterminer le programme de l'opération, de choisir les
différents prestataires, d'organiser la réalisation et d'assurer
le paiement. Il s'agit précisément d'une fonction, mais une
fonction d'intérêt général dont ces personnes ne
peuvent se démettre.
Au Bénin, les maîtres d'ouvrage publics ont
pendant longtemps exercé seuls la fonction de maîtrise d'ouvrage,
dont l'activité essentielle consiste à organiser la passation et
l'exécution des marchés publics. Dans les années 90, le
contexte de paupérisation accrue résultant des impacts sociaux
des programmes d'ajustement structurel mis en oeuvre dans la plupart des pays
africains, a nécessité que des structures de droit privé
suppléent certains maîtres d'ouvrage publics afin de faire
réaliser et réhabiliter des infrastructures en leur nom et pour
leur compte : cette mesure opérait ainsi une
délégation de la maîtrise d'ouvrage
publique, alors même qu'aucun texte relevant du droit positif national
n'avait envisagé l'éventualité d'une telle
délégation.
Du reste, l'initiative avait connu un succès
réel : plusieurs ouvrages ont été réalisés
ou réhabilités, des emplois ont été
créés, et les petites et moyennes entreprises avaient pu avoir
accès aux marchés publics dans des conditions qui leur ont permis
d'exécuter les travaux sans grande difficulté. En
conséquence, et en s'inspirant de l'expérience française,
une loi sur la maîtrise d'ouvrage publique (dite loi MOP) a
été votée pour soumettre à la concurrence les
conditions de délégation ou de mandat de la maîtrise
d'ouvrage publique. Une nouvelle catégorie de marché public
était implicitement née et présentait la
particularité de permettre à son titulaire de passer d'autres
marchés publics au nom et pour le compte de son cocontractant. Le code
des marchés publics,
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 3
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
objet de la loi n°2009-02 du 07 août 2009
reconnaîtra formellement ce type de marché et le classera dans les
marchés de prestations intellectuelles.
Cette évolution du droit des marchés publics
dans notre pays est largement due à l'expérience des
premières agences d'exécution qui ont démontré que
le maître d'ouvrage délégué peut être un
acteur important dans la conduite de la commande publique.
Toutefois, les conditions dans lesquelles sont passées
et exécutées les conventions de maîtrise d'ouvrage
déléguée (MOD) depuis la reconnaissance légale de
cette activité présentent quelques dysfonctionnements qui
compromettent l'efficacité de cet outil contractuel. Il s'agit notamment
du faible impact du cadre juridique instauré sur les conditions de mise
en concurrence des maîtres d'ouvrage délégués (MOD),
de la pratique de dérogation de fait au code des marchés publics
(CMP) par les MOD, du retard dans l'opérationnalisation des projets en
MOD et des retards d'exécution des marchés de travaux
exécutés en MOD.
Pour développer un véritable partenariat entre
le secteur public et le secteur privé, afin que l'un puisse atteindre
l'efficacité et l'économie dans les dépenses publiques et
l'autre la rentabilité nécessaire au développement de ses
affaires, une meilleure gestion des conventions de maîtrise d'ouvrage
déléguée doit être instaurée. C'est sur cette
question que portera notre étude qui comporte deux chapitres. Le
chapitre premier part d'une observation des activités
menées dans le cadre de la MOD par l'AGETIP-BENIN, pour aboutir à
la conclusion que l'environnement de la MOD au Bénin reste perfectible.
Le second chapitre abordera l'établissement du
diagnostic de la problématique et la formulation d'approches de
solutions pour y remédier.
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
CHAPITRE 1ER
L'exercice de la Maîtrise d'Ouvrage
Déléguée au Bénin : un
environnement encore perfectible
_/'
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 5
D'apparition relativement récente en
Afrique1, la délégation de la maîtrise d'ouvrage
publique s'est imposée comme un outil juridique efficace permettant aux
administrations publiques de mener à bien leurs politiques. A travers ce
mécanisme, l'Etat, les collectivités locales ou leurs
établissements publics délèguent certaines
prérogatives attachées à leur fonction de maître
d'ouvrage, à des prestataires publics ou privés qui sont
techniquement plus à même d'organiser et d'encadrer la mise en
oeuvre de l'opération. Au Bénin, le succès de la
maîtrise d'ouvrage déléguée a conduit à une
véritable professionnalisation de cette activité, au point de
nécessiter une ouverture à la concurrence. Ainsi, une dizaine
d'agences privées de MOD exercent actuellement dans le domaine. L'Agence
d'Exécution des Travaux d'Intérêt Public au Bénin
(AGETIP-BENIN), qui fait partie des toutes premières
agences d'exécution installées au Bénin, a servi de cadre
à notre stage. Le processus de ciblage de la problématique de
notre étude partira d'une description de cette agence et des
observations liées à ses principales activités
(Section 1). De ces observations résulteront un certain
nombre de problématiques, parmi lesquelles nous choisirons celle qui
sera abordée dans notre travail (Section 2).
SECTION 1 : L'AGETIP-BENIN ET SES ACTIVITES DANS LE
CADRE DE LA MAITRISE D'OUVRAGE DELEGUEE
L'AGETIP-BENIN est une personne morale de droit privé
dont l'activité principale consiste à agir en qualité de
mandataire des maîtres d'ouvrage publics (MOP), dans le
cadre notamment de la réalisation de projets de construction
d'infrastructures destinées à entrer dans le patrimoine des
personnes publiques. Ainsi, cette agence contribue à mettre en oeuvre
des missions d'intérêt public. Avant d'aborder les atouts et les
difficultés de l'AGETIP-BENIN dans la mise en oeuvre de ses
activités (Paragraphe 2), il convient d'en faire une
présentation sommaire (Paragraphe 1).
1 La première agence
d'exécution créée sur le continent est
l'AGETIP-Sénégal (1989)
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 6
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
PARAGRAPHE 1- LA PRESENTATION DE L'AGETIP-BENIN
Créée dans un contexte précis, pour
répondre à des objectifs déterminés, l'Agence de
Gestion de la Dimension Sociale du Développement (AGDSD), devenue
AGETIP-BENIN, a connu une évolution, dans le temps, de son cadre
d'intervention (A). Toutefois, sa structure, son organisation et son
fonctionnement ont conservé leur souplesse (B).
A- CRÉATION, EVOLUTION ET MISSIONS DE
L'AGETIP-BENIN
Avant sa mise en conformité avec la loi n°2001-07
portant maîtrise d'ouvrage publique (MOP), 1'AGDSD a
été créée sous forme d'association,
pour répondre au souci du gouvernement béninois, dans un
contexte de paupérisation accrue, d'oeuvrer à la gestion de la
dimension sociale du développement (1).
L'évolution connue par cette agence n'a toutefois pas eu pour
effet de lui faire perdre ses missions et ses principaux modes d'intervention
(2).
1. Née pour gérer la "dimension
sociale" du développement
Dans les années 80, au Bénin, comme dans la
plupart des pays africains, l'endettement excessif de l'Etat qu'aggravaient les
orientations économiques peu pertinentes, a engendré une crise de
la dette. Dès lors, se trouvant en cessation de paiement et dans un
cercle vicieux, les Etats ont opté pour les politiques d'ajustement
structurel (PAS) préconisées et soutenues par la Banque Mondiale
et le Fonds Monétaire International (FMI). Ces politiques ont certes
contribué à corriger de profonds déséquilibres
économiques, à travers notamment la libéralisation du
secteur public et parapublic, mais ont présenté
l'inconvénient d'engendrer des coûts sociaux importants
(accroissement du chômage, paupérisation alarmante).
Dans un tel contexte, la prise en compte de la «
dimension sociale » de l'ajustement était devenue une
nécessité. Ainsi, il fallait oeuvrer à favoriser
l'accès des populations aux services de base, à travers la
réhabilitation et la
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 7
réalisation d'« infrastructures sociales ».
Or, d'une part les structures administratives manquaient de souplesse et de
célérité pour conduire efficacement les programmes
d'urgence qui s'imposaient et d'autre part les procédures de passation
et de règlement des marchés publics n'étaient pas de
nature à faciliter l'accès des Petites et Moyennes Entreprises
(PME) à la commande publique. Ainsi, avec l'appui de la Banque Mondiale
et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), et en
s'inspirant d'une expérience similaire couronnée de succès
au Sénégal, l'Agence de Gestion de la Dimension Sociale du
Développement verra le jour, le 20 mars 1992, dans le cadre du Programme
d'Urgence et du Programme d'Actions Sociales d'Urgence (PASU). L'objectif
principal assigné à cette agence d'exécution lors de sa
création était d'assurer la maîtrise d'ouvrage
déléguée des projets d'infrastructures sociales de base
(écoles, centres de santé, pistes rurales, etc.), en recourant
fortement à la main d'oeuvre locale et en s'appuyant sur les bureaux
d'études nationaux ainsi que les PME. Pour assurer cette mission,
l'AGDSD, dont le statut juridique était celui d'association à but
non lucratif, se trouvait à l'abri de toute entrave administrative car
elle jouissait d'une certaine autonomie et bénéficiait d'un
régime dérogatoire au code des marchés publics. Les
maîtres d'ouvrage et les bailleurs de fonds pouvaient choisir directement
cette agence pour faire exécuter tel ou tel projet, sans mise en
concurrence avec les deux autres agences de MOD qui existaient à
l'époque, à savoir l'Agence d'Exécution des Travaux
Urbains (AGETUR) et la Société d'Etudes Régionales,
d'Habitat et d'Aménagement Urbain (SERHAU-SEM). Mais, avec le
développement du secteur, il est apparu nécessaire de le
réglementer et de consacrer l'ouverture à la concurrence, afin
d'améliorer la qualité des prestations et de faire face à
une nécessaire augmentation du volume de la commande. C'est ainsi que
sera votée la loi n°2001-07 portant MOP, qui ouvre la
possibilité d'agrément de nouvelles agences de MOD et
précise les conditions à remplir pour exercer une telle
activité. La mise en conformité de l'AGDSD à cette loi
interviendra le 12 septembre 2002, à travers le changement de
dénomination (AGETIP-BENIN) et de statut juridique
(société anonyme avec conseil
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 8
d'administration). Par ailleurs, la réforme ainsi
effectuée a permis à l'agence de diversifier ses
activités, sans se détourner de ses missions et principaux modes
d'intervention.
2. Missions et modes d'intervention de
l'AGETIP-BENIN
Le recours à la maîtrise d'ouvrage
déléguée se justifie essentiellement par le souci de
désengager autant que possible l'Etat, les collectivités locales
et leurs établissements de l'exécution directe des travaux
d'infrastructures, d'améliorer le niveau de consommation des
crédits, d'assurer une meilleure maîtrise des coûts de
gestion et des délais d'exécution. Ainsi, les missions
dévolues à l'AGETIP-BENIN, dès sa création, ont
été réaffirmées et étendues
dans son objet social, à l'occasion de sa constitution en
société anonyme. Il s'agit, pour l'essentiel :
d'assurer, pour le compte de l'Etat, des Collectivités
locales, des bailleurs de fonds, des personnes morales publiques ou
privées, la maîtrise d'ouvrage déléguée, la
conduite d'opération ou l'assistance à la maîtrise
d'ouvrage, dans les domaines suivants : BTP, Environnement, Urbanisme et
Assainissement, Hydraulique villageoise, Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication, Etudes de toutes sortes, Audits
techniques et Evaluation des projets ;
- de promouvoir l'emploi, en recourant notamment aux
méthodes à haute intensité de main d'oeuvre, et le
développement du secteur privé national ;
- d'appliquer des procédures simplifiées,
efficaces et contrôlables, qui puissent servir de référence
dans la gestion des marchés publics.
Pour assurer ces missions, l'agence intervient soit en
qualité d'agence d'exécution de projets, soit en qualité
seulement de maître d'ouvrage délégué. Lorsqu'elle
intervient en qualité d'agence d'exécution, les
responsabilités de l'agence sont plus larges, car elles
s'étendent à l'évaluation et à la sélection
des sous-projets pour lesquels elle assure une mission complète de MOD.
Ce mode d'intervention est en train de décliner au profit de
l'intervention quasi exclusive
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 9
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
en qualité seulement de maître d'ouvrage
délégué, car, de plus en plus, l'agence n'assure
que la MOD de sous projets déjà
sélectionnés par le maître de l'ouvrage et/ou les
bénéficiaires. Ainsi, après la signature des conventions
de MOD, elle effectue une programmation des sous-projets et en assure la
réalisation, à travers la passation des différents
marchés et contrats, le suivi et la supervision des travaux, la
réception et la remise de l'ouvrage au MO.
Quel que soit le mode d'intervention retenu par rapport au
projet concerné, les missions que s'est assignées l'agence sont
d'utilité publique et les fonds qu'elle est amenée à
gérer sont, pour l'essentiel, des deniers publics : c'est pour cela
qu'elle a l'obligation de faire preuve d'efficacité dans son
fonctionnement.
B - UN FONCTIONNEMENT BASÉ SUR LA RECHERCHE DE
L'EFFICACITÉ
Etant une personne morale de droit privé,
l'AGETIP-BENIN applique des règles de gestion du secteur privé,
dans le strict respect de principes rigoureux de fonctionnement (1).
Par ailleurs, pour être efficace, elle s'appuie sur une
architecture souple et une structure légère
(2).
1. Une gestion privée
contrôlée et des principes de fonctionnement
Depuis sa création jusqu'à ce jour,
l'AGETIP-BENIN a toujours fonctionné comme une personne morale de droit
privé, en dépit de l'exercice de missions d'intérêt
public et de la gestion de fonds publics. En effet, en passant du statut
d'association de droit privé à but non lucratif à celui de
société anonyme avec conseil d'administration, cette agence a
conservé et même renforcé son mode de fonctionnement
privé qui aura sans doute été l'un des facteurs
déterminants de sa réussite.
Cette gestion privée se caractérise
essentiellement par :
- l'autonomie absolue de l'agence vis-à-vis de toute
structure étatique ;
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 10
l'application de procédures administratives,
financières, comptables et techniques internes, faisant l'objet de deux
manuels de procédures régissant le fonctionnement de l'agence
;
la dérogation au code des marchés publics et
aux procédures de décaissement applicables aux administrations
publiques, au profit des règles fixées dans les manuels de
procédures évoqués ci-dessus.
Toutefois, l'agence est soumise à des contrôles
effectués par les partenaires, notamment les maîtres d'ouvrage
publics et les bailleurs de fonds (obligation de produire des rapports
d'activités et de suivi financier, audits financiers et techniques
externes).
Par ailleurs, l'AGETIP-BENIN exerce ses activités dans
le respect de certains principes fondamentaux qui doivent être
perçus comme le gage de sa pérennité dans l'environnement
de la maîtrise d'ouvrage déléguée. Il s'agit des
principes suivants : l'indépendance, l'impartialité,
l'efficacité, l'économie, la transparence et la gestion du
personnel par objectifs.
De même, le personnel de l'agence est soumis à
la plupart des obligations mises à la charge des agents de la fonction
publique, à savoir : les obligations liées aux conflits
d'intérêt, les devoirs de réserve, d'impartialité,
de discipline, de respect de la hiérarchie, de loyauté et de
confidentialité.
Si l'AGETIP-BENIN se rapproche quelque peu du secteur public,
en ce qui concerne les obligations de son personnel, elle s'en écarte
largement du point de vue de son organisation et de sa structure.
2. Une structure légère et une
architecture souple
La structure organisationnelle de l'AGETIP-BENIN est
caractérisée par une certaine légèreté qui
répond sans doute au souci de lui conférer la plus grande
souplesse. Ainsi, au sein de la direction générale, travaille une
trentaine d'agents, dont certains sont directement rattachés au
Directeur Général et la plupart sont répartis en trois
directions centrales à savoir : la direction
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 11
administrative, la direction technique (ayant abrité
notre stage) et la direction financière et comptable.
> Le Directeur Général et les postes
qui lui sont directement rattachés
Le Directeur Général (DG) est nommé par
le Conseil d'Administration de l'agence, reçoit délégation
de ses pouvoirs et agit sous son contrôle. Il est responsable de la bonne
marche des activités de l'agence, aussi bien sur le plan administratif
et financier que sur le plan technique. A ce titre, il signe tous les actes
engageant l'agence, préside la commission des marchés (voir
infra), prononce les réceptions provisoires et définitives ainsi
que la remise des ouvrages aux maîtres d'ouvrage, etc.
Sont directement rattachés au DG, sa secrétaire
particulière, un contrôleur de gestion (ayant pour mission de
contrôler l'ensemble des activités de l'agence, au regard des
textes et des normes généralement admises) et un Conseiller
Marketing, Développement et Communication (CMDC).
> La Direction Administrative
Sous la responsabilité du Directeur Administratif
(chargé notamment d'assurer la supervision et le contrôle des
services administratifs et de veiller au respect des conventions avec les
bailleurs de fonds et le gouvernement), se retrouvent sa secrétaire, un
assistant administratif, une standardiste réceptionniste, un archiviste,
un logisticien, des conducteurs de véhicule et agents de liaison.
> La Direction Technique
Elle est la principale direction opérationnelle de
l'AGETIP-BENIN, dans la mesure où c'est en son sein que sont
exécutées la plupart des activités découlant des
conventions de maîtrise d'ouvrage déléguée, depuis
la soumission aux appels d'offres ou consultations restreintes, jusqu'à
la remise des ouvrages aux autorités contractantes, en passant par la
passation et l'exécution des marchés d'étude et de
travaux.
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 12
Le Directeur Technique (DT) supervise et contrôle le
processus technique de préparation, de sélection,
d'exécution, de suivi des projets et de remise des ouvrages aux
maîtres d'ouvrage et aux bénéficiaires. A ce titre, il
préside les travaux du comité d'analyse des offres des
soumissionnaires (voir infra), s'il n'est pas membre de la commission des
marchés (voir infra), supervise l'activité des chefs projets et
contrôle celle des maîtres d'oeuvre, valide les décomptes et
situations établies par les entrepreneurs, etc. Il est aidé par
une secrétaire et une assistante technique chargée entre autres
de tenir la documentation sur les projets et marchés et d'en faire un
suivi analytique.
Au nombre de cinq, les Chefs Projets forment la cheville
ouvrière de l'agence. En effet, sous la responsabilité du
Directeur Technique, ils exercent l'essentiel des activités
opérationnelles de l'agence, notamment en matière de gestion des
conventions, contrats et marchés publics. Ainsi, dans le cadre d'un
projet qui lui est confié par le Directeur Technique, chaque chef de
projet intervient dans l'élaboration des dossiers techniques, s'occupe
des tâches liées aux consultations (lancement par un avis d'appel
à la concurrence, ouverture et évaluation des offres
sanctionnées par des procès verbaux et rapports soumis à
la commission des marchés, demandes d'avis de non objection, lettres de
notification aux entreprises, etc.). Par ailleurs, il suit l'exécution
des marchés, traite les factures et décomptes des entreprises,
organise les réceptions et rédige les rapports d'activité
aux maîtres d'ouvrage et à la Direction Générale.
> La Direction Financière et
Comptable
Le Directeur Financier et Comptable (DFC) a pour mission de
superviser les services financiers et comptables de l'agence. A ce titre, il
contrôle la préparation du budget, des factures et demandes de
fonds adressées aux maîtres d'ouvrage, et l'établissement
des états financiers, pièces et documents comptables, co-signe
les chèques, virements et engagements, supervise les opérations
de décaissement, en particulier le paiement des décomptes et
factures provenant des prestataires, etc. Le DFC a sous sa
responsabilité, une
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 13
assistante financière, un chef comptable, un
secrétaire comptable et un pool de comptables.
Dans le cadre de la mise en oeuvre des missions qui leur sont
confiées, certains cadres de l'AGETIP-BENIN se retrouvent dans des
commissions spécialisées qu'il convient de présenter
très brièvement.
> Les commissions
spécialisées
La commission des marchés : elle est
chargée de prendre les décisions de qualification et de
classement des entreprises (voir infra) et d'attribuer les marchés
publics. Ainsi, elle se réunit à l'occasion de chaque passation
de marché. Cette commission regroupe le DG (président), le DA, le
DFC, le DT ou leurs représentants respectifs, et un observateur
désigné par le maître d'ouvrage.
Le comité d'analyse : il met en oeuvre les
travaux d'évaluation des offres et de proposition d'attribution des
marchés, à soumettre à la prise de décision de la
commission des marchés et ses membres sont désignés par
ladite commission. Elle est présidée par le DT, si celui-ci n'est
pas membre de la commission des marchés, et elle se réunit
également chaque fois qu'il y a une passation de marché. En sont
également membres, le chef de projet et le maître d'oeuvre.
Le comité de direction (CODIR) : il regroupe le
DG (président) ou son représentant, les directeurs centraux, le
Contrôleur de Gestion et la Secrétaire Particulière du DG
qui en assure le secrétariat. Elle se réunit une fois par semaine
pour examiner le planning des travaux de la semaine.
Une fois l'organisation et la structure de l'AGETIP-BENIN
présentée, il importe de restituer les constats significatifs
résultant de nos observations sur la mise en oeuvre des activités
de cette agence dans le cadre de la maîtrise d'ouvrage
déléguée, en vue de l'exécution des projets
publics.
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
14
PARAGRAPHE 2 - LES AVANTAGES ET POINTS A AMELIORER DANS
L'EXECUTION DES PROJETS PUBLICS EN MAITRISE D'OUVRAGE DELEGUEE PAR
L'AGETIP-BENIN
La convention par laquelle s'opère la
délégation de la maîtrise d'ouvrage constitue un
marché public de service (précisément un marché de
prestation intellectuelle, au sens de l'article 42 du CM P). Ainsi, une analyse
des conditions d'obtention et de gestion de tels marchés par les
prestataires privés, au nombre desquels figure l'AGETIP-BENIN, permettra
de relever les forces et insuffisances qui caractérisent cette branche
de la commande publique au Bénin. Pour ce faire, nous distinguerons les
activités préalables à l'exécution de la convention
de maîtrise d'ouvrage déléguée (A)
de celles qui entrent dans la phase proprement dite de ladite
exécution (B).
A- LES ACTIVITÉS PRÉALABLES A
L'EXECUTION DES CONVENTIONS DE MAÎTRISE D'OUVRAGE
DÉLÉGUÉE
Avant la réforme opérée dans le secteur
de la maîtrise d'ouvrage déléguée en 2001, les
conventions de maîtrise d'ouvrage déléguée
étaient conclues suite à une négociation directe
(gré à gré) ou sur recommandation des bailleurs de fonds,
dans les accords de financement. Dans un tel contexte, il était plus
facile à l'agence d'obtenir des contrats, dans la mesure où elle
détenait ses missions, en grande partie, des arrangements retenus dans
les accords de financement. Avec l'instauration de la concurrence, il est
devenu nécessaire que l'agence fasse la preuve de son efficacité
et soit dans une recherche permanente de marchés, afin d'être
sélectionnée par les maîtres d'ouvrage (1).
C'est seulement suite à sa sélection en tant que
maître d'ouvrage délégué, que des concertations sont
possibles avec le maître d'ouvrage, afin d'élaborer la convention
de MOD et de la soumettre à signature, approbation et enregistrement
(2).
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 15
1. La recherche de marchés et la
soumission aux procédures de sélection des MOD
Cette étape regroupe les activités
menées pour inciter les maîtres d'ouvrage et les bailleurs de
fonds à opter pour la délégation d'une part et la
soumission aux procédures de sélection des maîtres
d'ouvrage délégués, d'autre part.
> L'incitation à la
délégation
Graphique N°1: Sources de financement des
activités de IAGETIP - BENIN en 2002
ce' Asq-
eNse
~acQJ(64
` ac
~`pP
30% -
|
|
|
|
|
|
26% 25%
|
25% -
|
|
|
|
|
|
20%
|
|
|
|
|
|
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1 5%
|
|
|
|
|
15% -
|
|
|
|
|
|
|
|
10% -
|
|
|
|
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|
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5% -
|
|
|
|
|
|
|
|
0% -
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12%
o Part
Go/0
3%
2°I°
El
Les activités entrant dans le cadre de l'incitation des
partenaires à la délégation consistent essentiellement en
des démarches effectuées auprès des maîtres
d'ouvrage publics et des bailleurs de fonds, pour décider les uns
à recourir à la MOD en vue de l'exécution des projets
publics et les autres à exiger une telle délégation dans
les accords de financement. Ces activités, qui font intervenir
principalement le Directeur Général et le Conseiller Marketing,
Développement et Communication, sont d'autant plus importantes que
l'environnement de la MOD est devenu concurrentiel. L'AGETIP-BENIN oeuvre ainsi
à obtenir la confiance de ses clients potentiels. Les résultats
produits par de telles activités sont assez perceptibles, dans la mesure
où une variation des sources de financement se note, comme le montrent
les schémas suivants :
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 16
7%
6,29%
1,12d/di,28%
4,87% 4,96%
'eu%2
1O ~Î 1
I,02%1,69%1,64111--
35,00%$,96°10
30.00%
25,00% 20,00% 15,00% 10.00%
5,00%
0,00%
· Part
or~` ~,O ,,o .,,,,,,z, b`a~e ~P~ '~O F~dP
~~ JPQ a~(~ J`~S~ ~JO SP`Q OPO .
`~~t5
~ · ` J~ la o~ 4, ~t 5 Q .~ e ~,aJ
J ~` U-.> J~LeS
Graphique N°2: Sources de financement des
activités de IAGETIP-BENIN en Décembre 2010
Sources des deux schémas : Prospectus de
présentation de l'AGETIP-BENIN.
L'analyse de ces deux graphiques permet de se rendre compte
que :
si la part de financement du bailleur traditionnel que
constitue la Banque Mondiale est en nette diminution (15% à
8,37%), de même que celles du FED, du Japon, du PNUD, de l'USAID
et de l'AFD, d'autres bailleurs, dont la part de financement ne s'était
pas nettement distinguée, se sont affichés : la BAD, la BID, la
France et la Suisse ;
la part de financement du Budget National a plutôt
progressé (26% à 30,96%),
preuve que les maîtres d'ouvrage publics font de plus en plus
recours à la délégation directe, c'est-à-dire sans
interférence des bailleurs de fonds.
Toutefois, le constat évoqué au dernier
alinéa ne traduit pas pour autant une situation reluisante. En effet,
avec la réforme effectuée dans le domaine de la maîtrise
d'ouvrage déléguée, caractérisée par la
libéralisation du secteur et la professionnalisation de cette
activité, on était en droit de s'attendre à une
augmentation sensible du volume de la commande, afin d'intéresser la
flopée d'agences de MOD qui se sont installées
postérieurement à la réforme. Les différents
entretiens obtenus dans le cadre de nos pré-enquêtes nous ont
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 17
permis de réaliser qu'environ 10% seulement des
infrastructures publiques sont réalisées par le mode de
maîtrise d'ouvrage déléguée. Cette situation
explique la tendance de la plupart des agences de MOD, dont l'AGETIP-BENIN,
à diversifier leurs activités, au point de s'intéresser
à des secteurs autres que la maîtrise d'ouvrage
déléguée. C'est dans un tel cadre que s'enregistrent les
activités menées par l'antenne de l'AGETIP-BENIN installée
au Congo Brazzaville (assistance à la maîtrise d'ouvrage,
maîtrise d'oeuvre, etc.). On en déduit donc l'insuffisance
du volume de la commande pour intéresser toutes les agences de
maîtrise d'ouvrage déléguée.
Par ailleurs, on peut dire des démarches
effectuées auprès des maîtres d'ouvrage et des bailleurs de
fonds pour les inciter à la délégation qu'elles comportent
le risque de fausser le jeu de la concurrence. En effet, on peut se douter
qu'au cours des missions de prospection, il ne sera pas seulement
recommandé aux maîtres d'ouvrage et bailleurs de fonds d'opter
pour la délégation, mais surtout de préférer
l'AGETIP-BENIN, dont on présentera les solides références
techniques et financières : ce qui peut influencer la décision.
On peut alors noter la tendance à fausser le jeu de la
concurrence, à travers les missions de prospection.
> La soumission aux procédures de
sélection des MOD
Avant d'aborder les activités menées par
l'agence dans le cadre de la préparation et du suivi de sa soumission
aux procédures de sélection des MOD, nous procéderons
à un examen du cadre juridique de la passation des conventions de
MOD.
Le cadre juridique de la passation des conventions de
MOD : le contrat de maîtrise d'ouvrage déléguée
étant un marché public, sa passation est soumise au respect des
principes fondamentaux de la commande publique que sont la liberté
d'accès, le traitement équitable des soumissionnaires, et la
transparence des procédures. En l'état actuel du droit, c'est
l'article 11 du décret n°2003-096 du 20 mars 2003 portant
conditions d'exercice des
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 18
missions de MOD et de conduite d'opération qui
s'applique. Ce texte prévoit trois modes de passation des conventions de
MOD, en fonction du montant de l'enveloppe financière
prévisionnelle, à savoir : le gré à
gré pour un montant inférieur ou égal à
deux cent millions (200 000 000) F CFA ; la consultation restreinte
pour un montant compris entre deux cent millions (200 000 000) F CFA
et un milliard (1 000 000 000) F CFA et l'appel d'offres ouvert
pour un montant supérieur à un milliard (1 000 000 000)
F CFA.
Ces dispositions particulières fixées
par le décret mentionné ci-dessus semblent inappropriées,
dans la mesure où elles dérogent au principe cardinal
des marchés publics qui fait de l'appel d'offres ouvert la
règle et induit la nécessité de justifier
le recours à toute autre procédure, non pas par
des montants ou seuils, mais par des circonstances bien
précises d'ores et déjà envisagées par les textes
(urgence, complexité de l'opération, monopole, etc.). Du reste,
le mode de « consultation restreinte » prévu par ce texte ne
correspond à aucune des procédures figurant au code des
marchés publics, et ne saurait être confondu avec l'appel d'offres
restreint qui suppose une phase de présélection. Il faudrait se
référer à la loi n°2001-07 du 09 mai 2001 portant
maîtrise d'ouvrage publique qui dispose que « le choix du
maître d'ouvrage délégué est assujetti aux
dispositions du code des marchés publics ». De même, le
CMP reconnaît la convention de MOD comme un marché de prestations
intellectuelles soumis aux procédures spécifiques à cette
catégorie de marchés.
La préparation et le suivi des dossiers de
soumission de l'AGETIP-BENIN : lorsque l'AGETIP-BENIN a connaissance du
lancement d'une procédure de sélection d'un maître
d'ouvrage délégué, le Directeur Technique instruit l'un
des chefs projets de prendre en charge la préparation du dossier de
soumission. Celui-ci examine les pièces administratives à fournir
dans le cadre de la consultation et s'occupe de les rassembler. Les choix
d'ordre technique (références techniques à
présenter dans la soumission, méthodologie à adopter,
etc.) et d'ordre financier (taux d'honoraire à proposer, par exemple)
Réalisé et soutenu par Gatien M.
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Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 19
sont alors effectués. Les pièces et informations
figurant dans le dossier de soumission sont organisées en deux rubriques
: offre technique et offre financière. Dans l'offre technique,
on retrouve notamment, outre les pièces administratives
(attestation d'impôt, attestation de non faillite, certificat
d'inscription au registre du commerce, attestation de la caisse nationale de
sécurité sociale, agrément autorisant l'agence à
exercer la MOD) :
- une brève description de l'agence et un
aperçu de l'expérience récemment acquise dans le cadre
d'une mission de nature analogue ;
- les références techniques de l'agence, en
termes d'expérience générale (projets
exécutés) et d'expériences spécifiques (description
par projet de nature analogue déjà exécuté, des
prestations fournies ou services rendus par le personnel) ;
- la méthodologie proposée par l'agence pour
mettre en oeuvre la mission (différentes phases d'exécution et
choix des approches méthodologiques pouvant permettre d'assurer la
qualité des ouvrages, avec une minimisation des coûts et une
certaine implication des bénéficiaires) ;
- un planning détaillé d'exécution de la
mission de maîtrise d'ouvrage déléguée, à
travers une répartition par mois et par semaine, des activités
à mener, s'étalant sur toute la durée prévue du
projet. Le schéma est, en général, le suivant :
N°
|
Activité
|
Mois 1
|
Mois 2
|
Mois n
|
|
S2
|
S3
|
S4
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
1
|
Libellé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Libellé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
n
|
Libellé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
S = Semaine
- la composition de l'équipe à mettre en place
par l'agence et les attributions respectives de ses membres, ainsi que leurs
Curricula Vitae ;
- les moyens matériels et logistiques dont dispose
l'agence ;
- les formulaires A et B du code d'éthique et de
moralisation des marchés publics, dûment remplis.
Réalisé et soutenu par Gatien M.
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Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 20
Dans l'offre financière, on retrouve
généralement :
- une lettre de soumission signée par le Directeur
Général de l'agence, dans laquelle celui-ci accepte les
conditions figurant dans le dossier de consultation et engage l'agence à
réaliser, si son offre est retenue, les missions qui font l'objet de la
consultation, dans un délai précis ;
- une caution de soumission ou cautionnement provisoire,
à travers laquelle une banque s'engage à être garante de
l'agence, jusqu'à concurrence d'un montant correspondant à une
fourchette de pourcentages (2 à 3% par exemple) du montant Toutes Taxes
Comprises (TTC) de la soumission ; il n'est pas difficile pour l'agence
d'obtenir cette caution car les banques lui font extrêmement
confiance en raison de son patrimoine en matériel,
immobilier et produits financiers ;
- la proposition des honoraires : les honoraires
représentent la rémunération du maître d'ouvrage
délégué. En effet, le MOD ne réalise aucun
bénéfice sur les travaux : il perçoit du maître
d'ouvrage, les sommes correspondant exactement aux prestations des bureaux
d'études et des entrepreneurs. La contrepartie des services du MOD
représente ses honoraires, dont le montant est déterminé
selon un pourcentage du montant total des sommes à payer aux
différents prestataires (4 - 5,5%, aux termes de
l'article 15 du décret n°2003-096 du 20 mars 2003 ci-dessus
mentionné). Ainsi, la précision, dans son offre
financière, du taux d'honoraires que désire percevoir l'agence,
est très déterminante, dans la mesure où ce taux
représente le prix de l'offre : moins il est élevé, plus
le candidat a de chances de gagner le marché, à condition d'avoir
une offre technique recevable.
Une fois le dossier de soumission monté par la
Direction Technique, il est remis au Directeur Général pour
signature, multiplié en cinq (5) exemplaires et l'original est
déposé, sous pli fermé, au lieu indiqué par le
maître d'ouvrage pour recevoir les offres. Le chef projet en charge du
dossier assiste à l'ouverture des plis.
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 21
L'analyse des offres et l'attribution du marché sont
faites au sein de la Cellule de passation des marchés publics du
maître de l'ouvrage, sur la base des critères et modes
d'évaluation retenus dans le dossier de consultation. Elle consiste, en
général, à attribuer à chaque soumissionnaire une
note technique, une note financière et une note générale
(somme des deux premières notes préalablement
pondérées de coefficients initialement précisés
dans le dossier de consultation). Ensuite, il est fait notification aux
candidats, dont l'AGETIP-BENIN, du choix ou du rejet de leur offre. A cette
étape, deux observations s'imposent :
- d'une part, les conditions dans lesquelles sont
attribués les marchés de maîtrise d'ouvrage
déléguée ne présentent pas toujours la transparence
requise pour être reconnues comme fiables. Dans de récents
rapports d'activité de l'AGETIP-BENIN (2008, 2009), il a
été indiqué que l'agence avait perdu certains
marchés, dans des conditions qui font douter qu'un traitement
équitable ait pu être réservé à tous les
concurrents. En effet, les rapports ont fait état de l'insertion, dans
les dossiers de consultation, de critères sélectifs ou
orientés vers un concurrent déterminé. Nous noterons donc
qu'il subsiste des suspicions d'orientation des critères
d'attribution des marchés de MOD.
- d'autre part, la concurrence entre les agences de
MOD n'est encore que théorique. En effet, deux agences de MOD
(AGETUR et AGETIP-BENIN) détiennent des références
techniques et capacités financières largement au-dessus de celles
des autres et se partagent la quasi-totalité des marchés. Les
autres agences (celles qui se sont installées après l'ouverture
à la concurrence) ne trouvent que très peu à faire dans le
domaine de la MOD, et vivent essentiellement des autres activités
qu'elles mènent (maîtrise d'oeuvre, promotion immobilière,
etc.). Or, si ces agences n'obtiennent pas de marchés, elles ne pourront
acquérir aucune expérience dans le domaine. Cet état de
choses, quoique favorable à l'AGETUR et à l'AGETIP-BENIN, du
moins pour l'instant, constitue une entrave à la viabilité de
l'activité de
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 22
maîtrise d'ouvrage déléguée, qui
ne saurait se développer en étant la chasse gardée de deux
agences. Il faut craindre que la situation de quasi-monopole soit à
terme préjudiciable à la pérennité de l'exercice de
la maîtrise d'ouvrage déléguée par l'AGETUR et
l'AGETIP-BENIN. Du reste, l'actuel Président Directeur
Général de l'AGETUR et le Directeur Général de
l'AGETIP-BENIN ont reconnu, dans un entretien qu'ils ont accordé
à des consultants, en vue de l'établissement d'un rapport sur la
MOD en Afrique2, que la concurrence n'était pas effective et
qu'il fallait oeuvrer à ce qu'elle soit réellement
instaurée. Nous retiendrons donc comme menace à l'exercice de la
MOD par l'AGETIP-BENIN, l'ineffectivité de la concurrence,
préjudiciable à la viabilité de l'activité de
MOD.
Lorsqu'au terme d'une consultation et après la
validation du processus par la Direction Nationale de Contrôle des
Marchés Publics, l'AGETIP-Bénin est sélectionnée en
tant que maître d'ouvrage délégué, une convention de
MOD est élaborée pour définir l'étendue des
missions déléguées et régir les rapports avec le
maître d'ouvrage.
2. L'élaboration, la signature,
l'approbation, et l'enregistrement de la convention de maîtrise d'ouvrage
déléguée
La loi n°2001-07 portant MOP dispose en son article 2,
alinéa 3, que la délégation de la maîtrise d'ouvrage
publique « fait l'objet d'une convention de maîtrise d'ouvrage
déléguée ». La nature contractuelle de la
délégation impose que les conditions dans lesquelles s'exerceront
les missions du maître d'ouvrage délégué soient
convenues entre les parties. C'est ainsi que des négociations ont lieu
entre les représentants de l'agence et ceux du maître d'ouvrage,
afin d'amender et d'adopter le projet de convention. La rédaction de la
convention se fait sur la base de l'offre de l'agence, éventuellement
corrigée lors de son évaluation. Après son
élaboration, la convention est multipliée en
2 Annexes au rapport intitulé :
« La délégation de la maîtrise d'ouvrage en Afrique en
2007, Bilan, enjeux et perspectives », Christian Diou, Michel Henry,
Babaly Deme.
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Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 23
vingt exemplaires et signée par le Directeur
Général de l'AGETIP-BENIN, avant que ne soit entamé le
processus de son approbation et de sa signature par les organes et
autorités compétentes. Les conditions d'élaboration,
d'approbation et de signature, par l'administration, des conventions de MOD,
représentent une réelle entrave au démarrage et à
la bonne exécution des projets. Ce problème très
récurrent a souvent été signalé dans les rapports
d'activités de l'agence, sans grand succès. Nombre de conventions
et d'avenants aux conventions sont en cours d'élaboration et/ou de
signature et bloquent l'avancement des projets : ce qui constitue un facteur de
perte de temps et de surcoûts. Le tableau suivant donne une idée
du nombre de conventions de MOD et d'avenants auxquels l'AGETIP-BENIN est
partie et dont le processus d'élaboration ou de signature n'est pas
encore achevé au 30 septembre 2010.
Tableau n°1 : Point des conventions de MOD
de l'AGETIP-BENIN au 30 septembre 2010
Rubriques Nombre
Conventions déjà signées, portant sur
des projets mis en oeuvre dans l'année, dont le taux d'exécution
excède 95% et qui sont ou seront clôturés
Conventions déjà signées, portant sur
des projets opérationnels dont le taux d'exécution n'a pas encore
atteint 95%
Conventions en cours d'élaboration ou de signature,
portant sur des projets dont le taux d'exécution est de 0%
22
18
13
Avenants en cours de signature, portant sur des projets
déjà opérationnels
3
Source : Etat d'avancement des projets au 30 septembre
2010, Rapport trimestriel d'activités de la Direction Technique (juillet
à septembre).
A la lecture du tableau, on se rend compte qu'en dehors des
projets clôturés ou qui sont sur le point de l'être
(lesquels ont démarré, pour la plupart, avant l'année
2010), un nombre important de projets sont encore non opérationnels.
Cette situation est préjudiciable, non seulement pour l'agence, mais
aussi pour le maître d'ouvrage. En effet, du côté du
maître d'ouvrage, le
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de l'AGETIP-BENIN SA 24
temps nécessaire à l'élaboration du
programme de l'opération et à la détermination de son
enveloppe financière, auquel s'ajoute le processus de sélection
du MOD et la lente phase d'élaboration et de signature de la convention
font que le projet ou programme ne devient opérationnel que vers la fin
de l'année budgétaire pour le compte de laquelle il est inscrit :
ce qui explique, en partie, les problèmes de financement des
opérations. Quant à l'agence, pour éviter les
conséquences d'un démarrage tardif du projet, elle est parfois
amenée à préfinancer l'opération, contrevenant
ainsi à deux principes fondamentaux, à savoir d'une part
l'obligation de financement de l'opération incombant au maître
d'ouvrage (et interdisant que le MOD soit amené à assurer le
financement, même s'il compte récupérer les sommes
investies) et d'autre part l'interdiction de la signature d'un marché
public à titre de régularisation (la convention n'étant
pas signée, le MOD n'est juridiquement pas fondé à poser
des actes dans le cadre d'un mandat inexistant). On notera donc comme
difficulté le retard dans l'opérationnalisation des
projets et programmes en maîtrise d'ouvrage
déléguée.
Une fois la convention élaborée, signée
et approuvée, elle est soumise par l'agence à la formalité
d'enregistrement à la Direction des Domaines, de l'Enregistrement et du
Timbre, de la Direction Générale des Impôts et des
Domaines. Après cette étape, et conformément à ce
qui est retenu dans la convention, une avance, représentant un
pourcentage du montant délégué (montant total
prévisionnel des études et travaux, sans intégrer les
honoraires), est mise à la disposition de l'agence, de même qu'une
tranche de ses honoraires, afin qu'elle puisse engager les premières
dépenses. Aussi les activités prévues dans le cadre du
mandat peuvent-elles être entamées.
B- LES ACTIVITÉS MENÉES DANS LE CADRE DE
LA CONVENTION DE MAÎTRISE D'OUVRAGE DÉLÉGUÉE
En se substituant au maître d'ouvrage, l'objectif
fondamental de l'AGETIP-BENIN est d'exercer efficacement, pour le compte de son
mandant, d'importantes prérogatives de la maîtrise d'ouvrage, en
faisant réaliser les
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travaux publics par des entreprises, dans le cadre de
marchés de travaux. Nous distinguerons, dans cette partie, les
activités mises en oeuvre par l'agence avant l'exécution des
travaux (1) de celles qui sont menées au cours et
à la fin de ladite exécution (2).
1. Les activités menées avant
l'exécution des travaux
Dans la mesure où le maître d'ouvrage
délégué a reçu le pouvoir d'agir au nom et pour le
compte du maître d'ouvrage, il exerce pleinement les attributions de
celui-ci. Ainsi, son mandat l'autorise à se faire assister par un (ou
des) maître(s) d'oeuvre, qu'il aura sélectionné(s)
lui-même, et à conduire la procédure de passation et
d'attribution des marchés à un (ou des) entrepreneur(s). Aussi le
Directeur Technique instruit-il le chef projet responsable de
l'opération, dès lors que la convention est signée et
l'avance versée, de préparer les dossiers de consultation des
maîtres d'oeuvre.
> La sélection des maîtres
d'oeuvre3 (cabinets et bureaux de contrôle)
L'exécution d'un marché de travaux fait
intervenir des maîtres d'oeuvre ayant pour mission d'apporter, à
travers des études préalables, une réponse architecturale,
technique et économique aux besoins du maître d'ouvrage
exprimés dans son programme et d'assurer le contrôle de
l'exécution des travaux.
Après avoir défini les coûts objectifs,
délais et termes de références des études
techniques, le chef projet désigné par le Directeur Technique
procède au lancement de la consultation, sur la base du dossier de
consultation qu'il a mis au point. Toutefois, en application des dispositions
du MPT, la consultation n'est pas ouverte à tous les bureaux et
cabinets. En effet, la sélection des maîtres d'oeuvre par l'agence
se fait sur la base d'une liste restreinte d'au moins trois et
d'au plus six consultants ayant fait l'objet de qualification et de classement.
Cette liste est obtenue en sélectionnant, à partir du
répertoire de
Voir définition dans le glossaire de l'étude.
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l'agence, les consultants qu'elle a qualifiés et
classés. La qualification et le classement sont effectués,
à la suite de campagnes d'information périodiques
(trimestrielles, semestrielles ou annuelles), à travers lesquelles il
est demandé aux prestataires, dans le cadre d'un avis d'appel
d'enregistrement ou de candidature publié par voie de presse, de
solliciter une attestation de qualification ou de classement renouvelable tous
les deux ans. Les décisions de qualification et de classement sont
prises par la commission des marchés, sur la base de l'examen des
statuts, des capacités financières, des expériences du
postulant ainsi que des compétences de son personnel permanent. Ainsi,
dès lors qu'il y a une consultation, l'agence sélectionnera un
maximum de six consultants, qui seront approuvés par le maître
d'ouvrage, auxquels sera exclusivement adressé le dossier de
consultation. Le processus aboutissant à la constitution de la
liste restreinte, qui du reste échappe au code des
marchés publics, nous semble limiter quelque peu la concurrence,
dans la mesure où la qualification et le classement des
candidats se font, non pas par rapport à leur capacité à
exécuter une mission précise, mais en raison de
considérations d'ordre général qui pourraient les
défavoriser par rapport à d'autres. Ainsi, un cabinet pourrait
avoir des références générales plutôt
réduites et ne pas être qualifié par l'agence, alors que
dans un domaine précis, il possède des ratios plus importants.
Par ailleurs, la limitation à six du nombre de consultants
auxquels doivent être adressés les dossiers de
consultation, nous semble infondée et d'ailleurs, le
MPT ne donne aucune justification de ce choix. Cependant, dans le cadre de
prestations complexes, le MPT de l'agence prévoit qu'une liste
restreinte internationale soit élaborée, à la suite d'un
appel à l'expression d'intérêt.
Les procédures de sélection des maîtres
d'oeuvre, par l'AGETIP-BENIN, sont au nombre de cinq, à savoir : la
sélection fondée sur la qualité technique et le coût
(procédure la plus fréquente), la sélection basée
sur le moindre coût, la sélection basée sur un budget
déterminé (choix du soumissionnaire ayant la meilleure note
technique, si son offre financière est inférieure ou égale
au
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budget fixé par le MO), la sélection
fondée sur la qualification du consultant, et l'entente directe,
utilisée de manière exceptionnelle. Ces procédures
s'inspirent largement de celles des bailleurs de fonds (Banque
Mondiale, Banque Africaine de Développement, etc.). Dès lors
qu'il est sélectionné et son contrat signé, le
maître d'oeuvre est amené à réaliser les
études techniques nécessaires à la réalisation des
travaux, et ce, sous le contrôle de la Direction Technique de
l'agence.
> Le contrôle et l'approbation des
études
Les études réalisées par le maître
d'oeuvre se concrétisent par l'élaboration de documents
indispensables à la réalisation des travaux. Il s'agit de :
l'avant-projet sommaire (APS) qui constitue une étude
chiffrée des solutions techniques possibles pour la réalisation
du projet;
l'avant-projet détaillé (APD) qui fait une
description des dispositions techniques du projet incluant les plannings
prévisionnels de toutes les phases de réalisation des travaux
;
le projet d'exécution des ouvrages (PEO) qui
détaille notamment les spécifications techniques, les plans
d'exécution et le programme d'encadrement de l'exécution des
travaux ;
le dossier d'appel d'offres (DAO) qui contient, outre les
éléments du PEO, les pièces administratives que devront
fournir les entreprises, dans le cadre de la passation des marchés de
travaux.
Le chef projet chargé de l'opération examine et
formule des avis écrits sur ces différents documents et les
soumet à un comité technique mis en place par l'agence. A cette
phase, il importe de relever que le profil du Directeur Technique et
des chefs projets (ingénieurs expérimentés en
génie civil) permet d'assurer la qualité des
études et partant, du DAO destiné aux soumissionnaires.
Par ailleurs, le maître d'ouvrage est associé à
l'approbation des études, car, dans les cas où il n'a
pas de représentant
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ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 28
au comité technique de l'agence, son avis est tout de
même requis pour la validation des études.
> La passation des marchés de travaux
Les seuils et procédures internes de passation
Conformément au MPT de l'agence, il existe quatre
niveaux de marchés auxquels correspondent des procédures
déterminées de consultation. Il s'agit des marchés :
de niveau 1 (micro-réalisations),
dont le montant est inférieur ou égal à dix millions (10
000 000) F CFA ;
de niveau 2 (marchés de petite
taille), dont le montant est compris entre dix millions (10 000 000) F CFA et
trente-cinq millions (35 000 000) F CFA ; la procédure appliquée
à ces deux catégories de marchés est celle de la
consultation restreinte. Ainsi, l'agence fait appel à un
certain nombre d'entreprises qu'elle a déjà qualifiées
(selon le processus décrit pour la sélection des maîtres
d'oeuvre) et recueille seulement auprès d'elles des devis et non pas
d'offre technique. L'entreprise ayant proposé le prix le plus bas est
retenue, sous réserve de la simple vérification que sa situation
lui permet toujours de réaliser les travaux.
de niveau 3 (marchés de taille
moyenne), dont le montant est supérieur à trente-cinq millions
(35 000 000) F CFA et inférieur à trois cent cinquante millions
(350 000 000) F CFA ; la procédure utilisée pour passer ces
marchés est l'appel d'offres national ouvert à
toutes les entreprises éligibles au financement du bailleur de fonds (en
cas de financement extérieur) et disposant des compétences
requises ; l'attribution est faite à l'entreprise la moins-disante, sous
réserve de la vérification de sa capacité et de ses
compétences ;
de niveau 4 (marchés de taille
internationale), dont le montant est supérieur à trois cent
cinquante millions (350 000 000) F CFA et qui font
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 29
l'objet de la procédure d'appel d'offres
international, sur la base des directives et documents-types des
bailleurs de fonds.
La procédure de gré à gré
n'est utilisée qu'avec l'autorisation du maître d'ouvrage
et du bailleur de fonds, et dans des cas extraordinaires (urgence,
difficulté particulière, absence prouvée de
compétition) rendant inutile ou contre-productive, la mise en
concurrence.
A ce stade, nous pouvons relever les mêmes observations
au sujet de la consultation restreinte, dont les conditions nous semblent
limiter la concurrence. Toutefois, nos observations nous ont permis de relever
que la procédure la plus utilisée par l'agence, pour la
passation des marchés de travaux, est l'appel d'offres ouvert.
En conséquence, on enregistre un faible recours
à la procédure de gré à gré.
Les activités liées à la passation des
marchés de travaux
Après le lancement de la consultation, les offres sont
reçues et le chef projet chargé de l'opération organise la
séance publique d'ouverture des plis, qui se déroule en
présence des membres de la commission des marchés (voir supra) et
des représentants des soumissionnaires. Aucune décision de rejet
n'est prononcée à cette étape, qui est sanctionnée
par un procès-verbal. L'évaluation des offres se fait dans un
délai maximum de quinze (15) jours, par le comité d'analyse (voir
supra), qui propose une décision d'attribution à l'entreprise
ayant proposé le prix le plus bas et dont l'offre technique est
jugée conforme pour l'essentiel au DAO. Un rapport d'analyse est
dressé et soumis à la commission des marchés, qui
l'approuve. Dès lors, le chef projet prépare une demande d'avis
de non-objection, à adresser au maître d'ouvrage, pour
requérir son approbation. C'est seulement après cette
non-objection que notification pourra être faite aux soumissionnaires, du
sort réservé à leurs offres. On note souvent, à ce
stade, une célérité dans le processus de passation
des marchés, compromise dans bien des cas par le
défaut de
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de l'AGETIP-BENIN SA 30
promptitude des maîtres d'ouvrage dans la
formulation de leur avis de non objection.
En dépit de l'importance que requièrent toutes
ces activités de passation des marchés publics, il est à
déplorer l'absence de spécialiste en gestion des
marchés publics au sein de l'agence, même si cette
carence est relativement comblée par la participation du
Directeur Technique et des chefs projets à des modules de formation dans
ce domaine.
En définitive, on peut aisément constater que
l'agence ne soumet pas ses activités liées à la passation
des marchés aux contrôles a priori exercés par les
structures nationales compétentes. Elle continue, de ce fait, de
déroger au code des marchés publics, en violation de
l'article 9 de la loi portant MOP qui dispose que « le
maître d'ouvrage délégué est soumis aux mêmes
règles que celles applicables au maître d'ouvrage public »
et que « la réglementation des marchés publics lui
est applicable dans les mêmes conditions ».
A la suite de la notification de l'attribution au titulaire,
le marché est établi et signé par ce dernier et le
Directeur Général de l'agence. La remise de site est
effectuée et le début des travaux est matérialisé
par un ordre de service.
2. Les activités menées au cours et
après la fin de l'exécution des travaux
La phase d'exécution est marquée par la
supervision et le contrôle des travaux et prestations par l'agence, le
suivi administratif et financier de l'exécution et la production de
rapports périodiques. A la fin des travaux, les réceptions sont
organisées. L'achèvement de la mission du MOD est
matérialisé par la délivrance d'un quitus.
> La supervision et le contrôle des travaux et
prestations
Au cours de l'exécution des travaux, la Direction
Technique de l'agence assure le suivi et le contrôle des travaux,
à travers des missions de supervision,
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Conditions d'une meilleure gestion de la
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organisées de façon régulière (au
moins une fois par mois) et inopinée. Ces actions, organisées par
le chef projet, permettent également de s'assurer du contrôle
effectué par le maître d'oeuvre et de le renforcer. Il
résulte de telles visites des chantiers, un meilleur encadrement
des entreprises. Pourtant, il n'est pas rare que ces actions
échouent, face à des entreprises mal organisées,
techniquement défaillantes, et des bureaux de
contrôle peu efficaces, dont le personnel envoyé sur le
terrain n'est pas conforme aux termes de référence. En tout
état de cause, l'application rigoureuse des
pénalités par l'agence permet, dans certains cas, de
remédier à de telles défaillances. Enfin, les
visites de chantiers tendent à se raréfier, dans un
contexte où le chef projet est occupé à gérer les
tâches d'ordre administratif de plusieurs projets à la fois, et
où le blocage de la plupart des projets (qui traînent pendant des
années) en élève le coût.
> Le suivi administratif et financier de
l'exécution
La Direction Technique tient et met à jour la
documentation nécessaire au suivi de l'exécution des travaux. Il
s'agit notamment de documents relatifs aux conventions, projets et
marchés, en ce qui concerne leur gestion financière et leurs
éventuelles modifications (avenants, par exemple). Entrent dans ce
cadre, la tenue d'un plan de classement des conventions, projets et
marchés, ainsi que les données introduites et
actualisées dans le logiciel « perfecto », qui a
été particulièrement adapté aux activités
relevant de la maîtrise d'ouvrage déléguée ;
dans ces deux registres, on retrouve des informations liées
à la gestion des marchés publics de chaque projet :
procédure de sélection, paiement et modalités de
remboursement de l'avance de démarrage, caution de garantie, factures et
décomptes, réceptions, etc.
Au fur et à mesure de l'avancement des travaux, les
entreprises introduisent des factures et décomptes, qui doivent
être traités par le chef projet concerné, dans un
délai maximum d'une semaine, validés par le Directeur Technique
et transmis à la Direction Financière et Comptable, pour prise en
compte. On note ainsi une célérité dans la
procédure de paiement
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Conditions d'une meilleure gestion de la
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de l'AGETIP-BENIN SA 32
des décomptes. Cependant, le paiement
des entreprises dépend du sort réservé aux appels de fonds
adressés aux MO. En effet, la convention de MOD prévoit que les
crédits nécessaires à la réalisation des
études et travaux seront versés à l'agence, par tranches,
soit, en général : trente pour cent (30%) dès la signature
du contrat ; puis quarante pour cent (40%) et enfin trente pour cent (30%),
après appel de fonds justifiant respectivement les soixante-dix pour
cent (70%) du montant perçu à la (aux) tranche(s)
précédente(s).
Ainsi, les appels de fonds adressés aux
maîtres d'ouvrage ne sont pas traités à temps, ce
qui entraîne des problèmes de trésorerie pour l'agence, qui
se trouve incapable de payer à temps les entreprises. Ce problème
très récurrent est à l'origine du blocage d'un nombre
important de projets.
> Les rapports d'activités aux maîtres
d'ouvrage
La convention de MOD prévoit la
périodicité et le contenu des rapports d'activité que
l'agence doit produire et adresser au maître d'ouvrage.
L'élaboration et la transmission de ces rapports sont assurées
par le chef projet concerné, au plus tard le dixième jour de
chaque mois, suivant la périodicité retenue. Dans la pratique,
ces rapports ne sont pas régulièrement envoyés au
maître d'ouvrage concerné.
> Les réceptions provisoire et
définitive des travaux
Les réceptions provisoire et définitive sont
organisées par l'agence, notamment par le chef projet ayant conduit les
activités liées au projet. La réception provisoire fait
suite à une pré-réception, au cours de laquelle on
s'assure du parfait achèvement des travaux. La réception se fait
en présence d'un représentant de chacune des structures suivantes
: la Direction Nationale de Contrôle des Marchés Publics, le
Contrôle Financier, la Direction Générale du Budget, la
Présidence (Cellule de contrôle des projets publics), la Caisse
Autonome d'Amortissement (en cas de financement extérieur) et l'agence.
A l'issue de cette opération, les participants formulent
d'éventuelles réserves que l'entreprise s'engage à lever.
Il existe, pour la plupart des projets, un gap
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Conditions d'une meilleure gestion de la
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important entre la date prévue de la réception
provisoire et la date à laquelle elle a effectivement lieu. Ceci
démontre que, malgré le souci de célérité
qui gouverne le recours à la MOD, l'agence n'est pas à
l'abri des retards d'exécution des marchés de
travaux.
Un an après la réception provisoire,
s'organise, dans les mêmes conditions, la réception
définitive des travaux. Cette réception est parfois
organisée de manière tardive.
> L'achèvement de la mission et la
délivrance du quitus
La mission de l'agence s'achève par la
délivrance, à sa demande, d'un quitus, après la
réception définitive, la mise à disposition de l'ouvrage,
l'expiration du délai de garantie de parfait achèvement, la
transmission des dossiers complets de l'opération et
l'établissement d'un bilan général et définitif
accepté par le maître d'ouvrage.
L'état des lieux de l'exercice de la maîtrise
d'ouvrage déléguée par l'AGETIP-BENIN, auquel nous avons
procédé, a permis de mettre en exergue les observations qui s'en
dégagent. Il en résulte également la problématique
de l'amélioration des conditions de délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique au Bénin, dont l'importance pour
l'efficacité de la commande publique mérite d'être
soulignée.
SECTION 2 : L'AMELIORATION DES CONDITIONS
DE DELEGATION DE LA MAITRISE D'OUVRAGE, UNE PREOCCUPATION NECESSAIRE A
L'EFFICACITE DANS LA COMMANDE PUBLIQUE
Les avantages qui découlent de l'exécution des
travaux publics en maîtrise d'ouvrage déléguée sont
atténués par les nombreux dysfonctionnements qui entachent
l'organisation de cette branche de la commande publique au Bénin. De
telles difficultés feront l'objet d'une synthèse
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Conditions d'une meilleure gestion de la
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de l'AGETIP-BENIN SA 34
et d'un regroupement par centres d'intérêt, afin
de générer des problématiques parmi lesquelles sera
retenue celle qui fera l'objet de notre étude (Paragraphe 1).
Par ailleurs, il s'imposera de démontrer la pertinence de la
problématique choisie et la vision globale de sa résolution
(Paragraphe
2).
PARAGRAPHE 1 - UNE PROBLEMATIQUE RETENUE EN RAISON
DE SA PREPONDERANCE
La problématique de l'amélioration des
conditions de délégation de la maîtrise d'ouvrage a
été retenue, en raison de sa prépondérance sur les
autres problématiques découlant de nos observations. Il convient
toutefois de restituer le processus ayant conduit à un tel choix. Ainsi,
après avoir énuméré les éléments de
l'observation (A), nous exposerons la démarche qui a
abouti au choix et à la spécification de la problématique
de l'étude (B).
A - LES ÉLÉMENTS DE L'OBSERVATION
Nous énumérerons les constats établis,
en termes d'atouts (1), et de problèmes
(2).
1. Les atouts relevés
Ils se résument comme suit :
confiance des banques, en raison du patrimoine de l'agence,
en matériel, immobilier et produits financiers ;
recours à des procédures de sélection
des maîtres d'oeuvre qui s'inspirent largement de celles des bailleurs de
fonds ;
impact positif du profil du Directeur Technique et des chefs
projets sur la qualité des études et partant, du Dossier d'Appel
d'Offres ;
implication du maître d'ouvrage dans la
réalisation et l'approbation des études ;
utilisation fréquente de l'appel d'offres ouvert, pour
la passation des marchés de travaux ;
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- faible recours à la procédure de gré
à gré ;
- célérité dans le processus de passation
des marchés ;
participation du Directeur Technique et des chefs projets
à des modules de formation dans le domaine des marchés publics
;
meilleur encadrement des entreprises ;
- application rigoureuse des pénalités ;
- tenue d'un plan de classement des conventions, projets et
marchés ; utilisation du logiciel « perfecto »,
particulièrement adapté aux activités relevant de la
maîtrise d'ouvrage déléguée ;
célérité dans la procédure de
paiement des décomptes.
2. Les problèmes
soulevés
Pour l'essentiel, il faut retenir les problèmes suivants
:
insuffisance du volume de la commande, pour intéresser
toutes les agences de maîtrise d'ouvrage déléguée
;
tendance à fausser le jeu de la concurrence, à
travers les missions de prospection ;
caractère inapproprié des dispositions
particulières sur la sélection des MOD ;
suspicions d'orientation des critères d'attribution des
marchés de MOD ; ineffectivité de la concurrence,
préjudiciable à la viabilité de l'activité de MOD
;
retard dans l'opérationnalisation des projets et
programmes en maîtrise d'ouvrage déléguée ;
processus de constitution des listes restreintes non
adéquat, pour une concurrence réelle et juste ;
limitation infondée du nombre de candidats choisis sur
une liste restreinte à six ;
défaut de promptitude des maîtres d'ouvrage dans la
formulation de leur avis de non-objection ;
absence de spécialiste en gestion des marchés
publics au sein de l'agence ;
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ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 36
pratique de dérogation de fait au code des
marchés publics, en violation de l'article 9 de la loi portant MOP ;
- mauvaise organisation et défaillances techniques des
entreprises ;
- bureaux de contrôle peu efficaces ;
tendance à la raréfaction des visites de chantiers
;
appels de fonds adressés aux maîtres d'ouvrage non
traités à temps ; transmission non régulière des
rapports d'activités aux maîtres d'ouvrage ; organisation parfois
tardive des réceptions définitives ;
retards d'exécution des marchés de travaux.
B - LE CHOIX ET LA SPÉCIFICATION DE LA
PROBLÉMATIQUE
Un regroupement des différents problèmes autour
de centres d'intérêts s'impose et conduira au choix de la
problématique de l'étude (1). Cette
problématique pourra alors faire l'objet d'une spécification
(2).
1. Le choix de la
problématique
Le tableau de la page suivante organise les différents
problèmes inventoriés ci-dessus, selon trois centres
d'intérêt et précise les problématiques qui en
ressortent.
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage uubliaue : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 37
Tableau n° 2 : Regroupement des
problématiques par centre d'intérêt
Problèmes spécifiques
N°
Centre d'intérêt
Problème Généra Libellé de
la
problématique
Gestion peu efficace de la délégation
de la maîtrise d'ouvrage publique
insuffisance du volume de la commande, pour intéresser
toutes les agences de maîtrise
d'ouvrage déléguée ;
Passation et exécution des conventions
de maîtrise d'ouvrage déléguée
Problématique d'une meilleure gestion de
la délégation de la maîtrise d'ouvrage publique
tendance à fausser le jeu de la concurrence, à
travers les missions de prospection ;
1
caractère inapproprié des dispositions
particulières sur la sélection des MOD ;
suspicions d'orientation des critères d'attribution des
marchés de MOD ;
ineffectivité de la concurrence, préjudiciable
à la viabilité de l'activité de MOD ;
pratique de dérogation de fait au code des marchés
publics, en violation de l'article 9 de la loi
portant MOP ;
retard dans l'opérationnalisation des projets et
programmes en MOD ;
retards d'exécution des marchés de travaux.
processus de constitution des listes restreintes non
adéquat, pour une concurrence réelle et
Gestion des marchés publics par le
MOD
Gestion perfectible des marchés publics par
l'agence
Problématique de l'amélioration de la gestion des
marchés publics par l'agence
juste
2
limitation infondée du nombre de candidats choisis sur une
liste restreinte à six ; absence de spécialiste en gestion des
marchés publics au sein de l'agence ; tendance à la
raréfaction des visites de chantiers ;
organisation parfois tardive des réceptions
définitives.
Exécution des
3
obligations contractuelles entre le MOD et ses
partenaires
défaut de promptitude des MO dans la formulation de leur
avis de non-objection ; mauvaise organisation et défaillances techniques
des entreprises ; bureaux de contrôle peu efficaces ;
appels de fonds adressés aux maîtres d'ouvrage non
traités à temps ; transmission non régulière des
rapports aux maîtres d'ouvrage.
Exécution tardive et/ou incorrecte des
obligations contractuelles par le MOD et ses partenaires
Problématique d'une exécution correcte
des obligations liées aux contrats entre le MOD et ses
partenaires
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Source : nos observations
Conditions d'une meilleure gestion de la
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De notre analyse de l'environnement et des activités
de l'AGETIP-BENIN, dans le cadre de la maîtrise d'ouvrage
déléguée, ressortent trois problématiques, dont la
résolution permettrait, à notre avis, d'atteindre les objectifs
qui fondent le recours à la délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique (Cf tableau n°2). Pour améliorer
ses prestations et conforter la position qu'elle occupe sur le marché de
la MOD, l'AGETIP-BENIN gagnerait à intégrer dans son plan de
développement stratégique, les actions visant à faire face
à toutes ces préoccupations. Il en va de même pour les
maîtres d'ouvrage publics pour le compte desquels intervient
l'AGETIP-BENIN.
Toutefois, une seule de ces problématiques fera
l'objet d'un diagnostic, en vue d'en déterminer les causes et d'en
envisager les conditions de résolution. Il en est ainsi, en raison de la
nécessité de nous consacrer à une seule
problématique à la fois, eu égard aux contraintes de temps
et au souci d'efficacité dans la recherche.
Aussi notre choix se porte-t-il sur la problématique
d'une meilleure gestion de la délégation de la maîtrise
d'ouvrage publique. Deux raisons essentielles fondent un tel choix. D'une part,
cette problématique prend en considération tout l'environnement
de la délégation de la maîtrise d'ouvrage, depuis la
sélection du MOD, conformément au code des marchés
publics, jusqu'aux conditions d'achèvement des missions du MOD. En
conséquence, elle intéresse l'ensemble des acteurs de la commande
publique concernés par la délégation de la maîtrise
d'ouvrage, à savoir non seulement l'AGETIP-BENIN et tous les
maîtres d'ouvrage publics mais également les autres agences de MOD
et, dans une certaine mesure, les maîtres d'oeuvre et les entreprises.
Tel n'est pas le cas des deux dernières problématiques, qui se
recentrent davantage sur l'AGETIP-BENIN et ses partenaires. D'autre part, une
analyse approfondie permet de réaliser que la problématique d'une
meilleure gestion de la délégation de la MOP englobe les deux
autres, dans la mesure où, eu égard à sa
complexité, elle semble intégrer des aspects relevant de ces deux
autres problématiques : par exemple, on peut être amené
à penser que les retards
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 39
d'exécution qui caractérisent la
réalisation des travaux par MOD (gère problématique)
résultent de l'exécution tardive d'une obligation par le
cocontractant (3ème problématique).
2. La spécification de la
problématique
L'environnement dans lequel s'exercent les activités
liées à la délégation de la maîtrise
d'ouvrage publique au Bénin est, comme nous l'avons montré, sujet
aux dysfonctionnements que sont :
l'insuffisance du volume de la commande, pour
intéresser toutes les agences de maîtrise d'ouvrage
déléguée ;
le caractère inapproprié des dispositions
particulières sur la sélection des MOD ;
les suspicions d'orientation des critères d'attribution
des marchés de MOD ; l'ineffectivité de la concurrence,
préjudiciable à la viabilité de l'activité de MOD
;
- la pratique de dérogation de fait au code des
marchés publics, en violation de l'article 9 de la loi portant MOP ;
- le retard dans l'opérationnalisation des projets et
programmes en MOD ;
- les retards d'exécution des marchés de
travaux.
Ainsi inventoriés, ces problèmes doivent faire
l'objet d'une synthèse, afin d'être mieux cernés : la
qualité de notre recherche en dépend. Le premier problème,
à savoir l'insuffisance du volume de la commande, pour intéresser
toutes les agences, traduit sans doute la réticence des maîtres
d'ouvrage publics à déléguer leurs prérogatives.
Or, il ne peut être envisagé de contraindre ces entités
à opter pour la délégation, car, étant les seules
détentrices des prérogatives que leur confère la
maîtrise d'ouvrage des travaux à réaliser pour leur compte,
elles doivent posséder de façon absolue, la liberté de
choisir ou non la délégation. A notre avis, ce problème
sera certainement résolu, si l'on optimise la gestion des conventions de
MOD, afin de faire de la
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
40
délégation, un outil incontournable de mise en
oeuvre des projets publics. Aussi ne nous pencherons-nous que sur les autres
problèmes de la liste.
A l'analyse, on peut aisément se rendre compte que les
trois problèmes qui suivent le premier, ont un lien avec la
réforme ayant créé un cadre juridique d'exercice de la
MOD, soit qu'ils soient nés de la réforme, soit que celle-ci
n'ait pu permettre de les corriger. Nous en déduisons que ces
problèmes traduisent le faible impact du cadre juridique sur les
conditions de mise en concurrence des MOD. En conséquence, notre
problématique est porteuse du problème général de
la gestion peu efficace de la délégation de la maîtrise
d'ouvrage publique et des problèmes spécifiques ci-après
:
problème spécifique n°1: faible
impact du cadre juridique sur les conditions de mise en concurrence des MOD
;
problème spécifique n°2: pratique de
dérogation de fait au code des marchés publics ;
problème spécifique n°3 : retard
dans l'opérationnalisation des projets et programmes en MOD ;
problème spécifique n°4 : retards
d'exécution des marchés de travaux.
En résumé, le choix de la problématique
que nous venons de spécifier, se justifie par sa
prépondérance et son caractère englobant. Toutefois, il
reste à démontrer l'intérêt de cette
problématique et son adéquation avec notre formation.
PARAGRAPHE 2: UNE PROBLEMATIQUE OPPORTUNE A
RESOUDRE
La problématique de notre étude revêt,
pour des raisons précises, un intérêt certain (A).
Aussi devrons-nous adopter une vision globale de sa résolution,
à travers des approches génériques qui guideront nos
réflexions sur chacun des problèmes étudiés
(B).
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 41
A - L'INTÉRÊT DE LA
PROBLÉMATIQUE
Préciser l'intérêt de la
problématique revient à démontrer son opportunité,
son urgence (1) et son adéquation avec notre formation
(2).
1. Les raisons qui démontrent
l'opportunité de la problématique
L'amélioration des conditions dans lesquelles sont
conclues et exécutées les conventions de maîtrise d'ouvrage
déléguée présente un enjeu capital pour assurer
l'efficacité et l'économie que requiert l'emploi des deniers
publics. Deux raisons fondamentales peuvent être
évoquées.
D'une part, ne disposant, en général, pas des
compétences nécessaires à l'exercice correct de leurs
prérogatives de maîtres d'ouvrage, les entités publiques
n'arrivent pas à organiser et encadrer suffisamment les
opérations liées à la réalisation d'ouvrages ou
à l'acquisition de fournitures complexes. Il ne faut pas perdre de vue
que le terme « maître d'ouvrage » ne renvoie pas seulement
à l'idée que l'entité pour laquelle les travaux sont
exécutés ou les fournitures acquises en sera «
propriétaire » mais implique surtout des responsabilités que
l'on ne peut assumer pleinement que si l'on dispose d'un savoir-faire
spécifique, de moyens humains suffisants et de temps. La solution
adaptée, pour le maître d'ouvrage, ne serait pas de modifier la
composition de ses services techniques, chaque fois qu'une opération
spécifique et occasionnelle le nécessiterait. Il gagne davantage,
en confiant les prérogatives qu'il ne peut pleinement exercer, à
un prestataire disposant des compétences requises. Les conventions de
MOD semblent donc incontournables, pour éviter les surcoûts et
désagréments qui découleraient d'un encadrement
insuffisant et d'une supervision inopérante des opérations
(abandon de chantiers, défaillances techniques, etc.).
D'autre part, si les conventions de maîtrise d'ouvrage
déléguée sont conclues et mises en oeuvre dans des
conditions inappropriées, il est inévitable qu'elles engendrent
un gaspillage de ressources nationales, au profit des intérêts
particuliers. Ce risque est d'autant plus réel et imminent dans notre
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DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 42
contexte, que les agences de maîtrise d'ouvrage
déléguée relèvent du secteur privé. En
effet, autant ce secteur peut impulser le développement et mettre son
dynamisme au profit de l'intérêt national, autant il peut se
montrer avide de bénéfices, insatiable et peu soucieux du bien
commun.
Ces deux raisons démontrent la nécessité
d'assainir et de rationnaliser la gestion de la délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique, afin de permettre l'atteinte des
résultats escomptés, tout en alliant efficacité,
économie (des dépenses publiques), et rentabilité (pour le
secteur privé).
2. L'adéquation avec notre
formation
Ayant reçu une formation de gestionnaire des
marchés publics, l'opportunité pour nous d'aborder cette question
semble évidente. Les marchés publics sont en effet au coeur de la
notion de délégation de la maîtrise d'ouvrage publique.
D'abord, la sélection des maîtres d'ouvrage
délégués et la gestion de leurs relations contractuelles
avec les maîtres d'ouvrage obéissent aux principes et à la
réglementation des marchés publics. Ensuite, les contrats que les
maîtres d'ouvrage délégués concluent avec les
maîtres d'oeuvres, entreprises de travaux ou fournisseurs, dans le cadre
de leur mandat, sont des marchés publics.
En conséquence, nos réflexions n'ont pas pour
but de déterminer les conditions de rentabilisation des activités
de l'AGETIP-BENIN, dans le cadre de la maîtrise d'ouvrage
déléguée, au détriment des intérêts
des maîtres d'ouvrage, mais de proposer des actions qui permettront
à ces derniers d'obtenir de meilleures prestations, nécessaires
à l'efficacité et l'économie qui commandent l'achat
public. Aussi notre sujet sera-t-il ainsi formulé : «
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation ou mandat de
maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA ».
Partant de la résolution des problèmes retenus dans le
cadre de notre travail, le schéma suivant donne une illustration de tout
l'intérêt que présente la problématique.
|
|
Conditions
|
d'une meilleure gestion
|
de la délégation ou mandat de maîtrise
d'ouvrage
|
|
publique
: cas de l'AGETIP-BENIN SA 43
|
Saine et transparente concurrence entre les
agences de maîtrise d'ouvrage
déléguée
|
Clarification des procédures applicables par
les MOD
|
Célérité dans le choix du MOD
et démarrage à bonne date des projets
1
|
Exécution diligente des marchés de
travaux en MOD
|
- Développement et renforcement du rôle des
agences existantes ;
- Création et évolution de nouveaux MOD ;
- Extension et diversification des champs d'intervention des
MOD
i
Définition claire des contrôles a priori à
exercer sur les MOD ou institution sans équivoque des dérogations
dont ils bénéficieront ;
1
Cadre légal et réglementaire propice au
développement de nouvelles compétences et à la
diversification des MOD
J
1
Amélioration sensible de la performance des MOD,
susceptible d'encourager les maîtres d'ouvrage encore réticents et
de faire de la délégation un outil véritablement efficace,
au service de l'Etat, des institutions et des collectivités locales
Accroissement de la part des MOD dans la réalisation
des projets et programmes d'investissements publics
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EFFICACITE ET ECONOMIE (Dépenses
publiques)
|
MEILLEURE CONSOMMATION DES CREDITS PIP ET i
AMELIORATION DU NIVEAU DE REALISATION DES OBJECTIFS
DE DEVELOPPEMENT
|
RENTABILITE (MOD)
|
Source : conçu par nous-même
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 44
B - LA VISION GLOBALE DE RÉSOLUTION DE LA
PROBLÉMATIQUE
Notre vision globale de résolution de la
problématique se décline en approches génériques
devant guider nos réflexions, par rapport à chaque
problème spécifique. Pour cela, nous distinguerons les approches
génériques relatives au cadre juridique de la MOD (1)
et celles qui ont trait aux différents retards observés
(2).
1. Les approches relatives au cadre juridique de la
MOD
Le faible impact du cadre juridique sur les conditions de
mise en concurrence constitue un obstacle à la saine émulation
nécessaire à l'amélioration et à la diversification
des prestations fournies aux maîtres d'ouvrage par les MOD. Aussi la
résolution de ce problème fera-t-elle appel à une approche
globale basée sur l'optimisation de la concurrence sur le marché
de la maîtrise d'ouvrage déléguée.
La dérogation de fait, au code des marchés
publics, et notamment aux contrôles a priori qu'il exige, traduit une
certaine ambigüité du cadre juridique de la MOD, susceptible de
conduire à des dérives. Ainsi, nous nous
référerons, afin de résoudre ce problème, à
une approche générique fondée sur la clarification des
conditions d'application du code des marchés publics aux MOD.
2. Les approches relatives aux retards
observés
Le retard dans l'opérationnalisation des projets en MOD
rend compte de la lenteur dans la sélection du MOD et la signature de la
convention de délégation. Pour cela, il s'impose de s'inscrire
dans une approche globale fondée sur la célérité
dans la procédure de conclusion de la convention de MOD.
Quant aux retards d'exécution des marchés de
travaux, sous la supervision des MOD, ils compromettent réellement la
performance de ceux-ci et font douter de la pertinence du recours à la
délégation. En conséquence,
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 45
l'approche générique de résolution de ce
problème sera basée sur l'exécution diligente des travaux
faisant l'objet de la délégation.
Ces approches, qui resteront déterminantes dans la
suite de notre travail, rendent compte de la manière dont nous
entrevoyons la résolution de la problématique. Cette vision ne
saurait véritablement se concrétiser que s'il est établi
un diagnostic pertinent, suivi d'approches de solutions précises et
réalistes.
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
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CHAPITRE 2
L'éradication des obstacles à une
gestion appropriée de la MOD :
diagnostic et approches de solutions
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 47
La gestion de la délégation de la maîtrise
d'ouvrage publique a été retenue, dans le chapitre
précédent, comme objet de notre réflexion. La logique de
recherche - diagnostic dans laquelle s'inscrit notre étude,
nécessite que soient recherchées les causes réelles des
problèmes relevés, afin que des approches de solutions puissent
être suggérées, pour éradiquer lesdites causes. Pour
ce faire, il s'impose de s'assigner des objectifs de recherche et de formuler
des hypothèses destinées à être confirmées ou
infirmées, sur la base d'une démarche méthodologique dont
la pertinence devra être démontrée (Section 1).
C'est seulement ainsi que pourront être recueillies et
analysées les données nécessaires à
l'établissement du diagnostic, à partir duquel des approches de
solutions seront proposées et leurs conditions de mise en oeuvre
précisées (Section 2).
SECTION 1 : LA DEMARCHE NECESSAIRE A
L'ETABLISSEMENT D'UN DIAGNOSTIC
La qualité de notre contribution à
l'amélioration des conditions de délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique dépend de la précision et de la
justesse du diagnostic que nous poserons. Cela nécessite que soit
adoptée une démarche de résolution répondant aux
exigences de la recherche scientifique. Aussi définirons-nous clairement
les objectifs et hypothèses de notre étude, avant d'explorer la
littérature relative aux problèmes étudiés
(Paragraphe 1). De même, nous adopterons une
démarche méthodologique dont nous nous évertuerons
à démontrer la pertinence (Paragraphe 2).
PARAGRAPHE 1 : LES OBJECTIFS, HYPOTHÈSES ET LE POINT
DES CONNAISSANCES SUR LA PROBLÉMATIQUE
Les objectifs et hypothèses de l'étude seront
formulés par rapport à chaque problème spécifique
(A). Quant au point des connaissances sur la
problématique, il consistera à examiner les approches
développées par
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
48
différents auteurs ayant déjà
abordé des questions relatives à la problématique
(B).
A - LES OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES DE
L'ÉTUDE
Les objectifs traduisent notre intention de résolution
de la problématique étudiée (1). Les
hypothèses consistent en des réponses provisoires,
établies sur la base de causes supposées, et destinées
à être confirmées ou infirmées
(2).
1. Les objectifs de l'étude >
L'objectif général
Pour résoudre le problème de la gestion peu
efficace de la délégation de la maîtrise d'ouvrage publique
au Bénin, notre recherche consistera à identifier les conditions
d'amélioration de la passation et de l'exécution des conventions
de maîtrise d'ouvrage déléguée au Bénin.
> Les objectifs spécifiques
Pour aboutir à l'objectif général, les
objectifs spécifiques suivants, formulés par rapport aux
problèmes spécifiques, doivent être atteints :
- proposer les conditions dans lesquelles pourra être
établi un cadre réglementaire et légal propice à la
saine et transparente concurrence sur le marché de la MOD (Objectif
spécifique n° 1) ;
- suggérer les conditions d'application du code des
marchés publics aux maîtres d'ouvrage
délégués (Objectif spécifique n°2) ;
- déterminer les mesures nécessaires à
la célérité de la sélection du MOD et de la
signature de la convention de MOD (Objectif spécifique n°3) ;
- identifier le contexte favorable à
l'exécution diligente des marchés de travaux en maîtrise
d'ouvrage déléguée (Objectif spécifique
n°4).
Les objectifs ainsi déterminés, nous
identifierons les hypothèses devant servir de base à notre
étude.
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Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 49
2. Les hypothèses de
recherche
Pour déterminer les hypothèses, nous
énumérerons et analyserons les causes susceptibles d'être
à la base de chaque problème spécifique. La formulation de
chaque hypothèse se fera à partir de la (ou des) cause(s)
considérée(s) comme la (ou les) plus probable(s).
> L'hypothèse spécifique
n°1
Le faible impact du cadre juridique sur les conditions de
mise en concurrence des MOD pourrait s'expliquer par :
la réticence des maîtres d'ouvrage et bailleurs
à « faire confiance » aux nouvelles agences ;
l'insuffisante vulgarisation des textes adoptés en la
matière, auprès des acteurs de la commande publique ;
l'inadaptation des textes aux réalités
vécues dans l'exercice des missions de MOD ;
les lacunes et imprécisions des textes adoptés en
la matière ;
l'insuffisance des mesures de mise en oeuvre
nécessaires au succès de la réforme.
La réticence des maîtres d'ouvrage et des
partenaires techniques et financiers (PTF) à faire assurer la
délégation de la maîtrise d'ouvrage par les nouvelles
agences ayant vu le jour après la réforme, peut expliquer ce
problème spécifique, dans la mesure où le poids des
habitudes et le caractère « intuitu personae » que devrait
revêtir la délégation amènent certains MO et PTF
à désigner directement une ou deux anciennes agences, sans mise
en concurrence, ou à restreindre la compétition à quelques
agences seulement. Pourtant, cette cause doit être réfutée,
car, l'AGETIP-BENIN, qui est l'une des agences les plus
expérimentées et jouissant de la confiance de ses partenaires,
subit elle aussi les effets néfastes d'une concurrence purement
théorique. Aussi l'insuffisante vulgarisation des textes adoptés
en matière de délégation de la maîtrise d'ouvrage
publique doit-elle être écartée comme cause, puisque les
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Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 50
maîtres d'ouvrage publics et PTF qui recourent à
la MOD n'ont pas pu ignorer qu'une réforme a été
opérée dans ce secteur, désormais soumis à la
concurrence.
On peut alors penser que la réforme porte en
elle-même les germes de son insuccès, en raison, soit de certaines
lacunes et imprécisions des textes adoptés, soit de
l'inadaptation desdits textes aux réalités de la MOD. La
première éventualité (lacunes et imprécisions) nous
paraît plus pertinente. En effet, si la loi MOP du Bénin nous
semble opportune, réaliste, et assez exhaustive, il n'en est pas ainsi
de ses rares textes d'application, qui souffrent davantage d'insuffisances,
d'imprécisions que d'irréalisme.
De même, il nous semble pertinent de relever que
certaines mesures de mise en oeuvre devant « suivre » l'adoption des
textes (incitation par exemple au développement de nouvelles agences,
à travers des exonérations ou autres mesures facilitatrices,
etc.) font défaut.
De cette brève analyse résulte la formulation
suivante de l'hypothèse : les lacunes et imprécisions des
textes adoptés en matière de MOD et l'insuffisance des mesures de
mise en oeuvre de la réforme engendrent le faible impact du cadre
juridique sur les conditions de mise en concurrence des MOD
(Hypothèse spécifique n°1).
> L'hypothèse spécifique
n°2
La pratique de dérogation de fait au code des
marchés publics peut s'expliquer par :
l'inadaptation ou l'irréalisme de cette exigence, par
rapport à la pratique de la délégation de la
maîtrise d'ouvrage ;
le souci légitime des MOD d'accélérer
les procédures, en évitant les lourds contrôles a priori
exigés par le code ;
le laxisme des maîtres d'ouvrage, qui ne veillent pas
à l'application correcte des procédures exigées ;
l'ignorance de la portée de l'article 9 de la loi portant
MOP ;
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 51
- le laxisme des structures nationales chargées du
contrôle et de la régulation des marchés publics.
L'exigence de la loi MOP du Bénin, à savoir
l'application du code des marchés publics au MOD, tout comme au
maître d'ouvrage, c'est-à-dire dans les mêmes conditions,
peut paraître irréaliste, dans la mesure où la
célérité recherchée à travers le recours
à la MOD serait compromise si les lourds contrôles a priori
devaient prévaloir. Mais cela ne nous semble pas suffire à
expliquer la dérogation de fait observée, pas plus que le souci
d'accélérer les procédures, car certains acteurs de la
commande publique (interrogés lors de nos investigations) pensent que
les agences d'exécution dérogent, en toute
légalité, au code des marchés publics. Pour les uns, le
contrôle du maître d'ouvrage et les audits effectués a
posteriori suffisent à exclure les formalités traditionnellement
remplies par les maîtres d'ouvrage. Pour d'autres, la convention de MOD
ayant été validée par la DNCMP, tous les actes
passés dans ce cadre le sont de facto. Or, à l'inverse de la
plupart des lois MOP que nous avons consultées (celles de la France, du
Madagascar, et de la Mauritanie, en l'occurrence) et qui atténuent la
rigueur de cette exigence (en prévoyant des « adaptations » ou
« exceptions »), la loi MOP du Bénin est très rigide
sur cette question, en insistant sur l'application rigoureuse, « dans les
mêmes conditions » du code des marchés publics. Il nous
semble, ainsi, que la mauvaise perception de la portée de l'article 9 de
notre loi MOP par les acteurs justifie l'admission tacite des régimes
dérogatoires. On peut également y ajouter le laxisme, non pas des
maîtres d'ouvrage, mais des structures nationales, notamment la DNCMP et
l'Autorité de Régulation des Marchés Publics,
véritables acteurs du contrôle et de la régulation des
marchés publics au Bénin. L'hypothèse pourra ainsi
être formulée : la pratique de dérogation de fait
au code des marchés publics est due à l'ignorance de la
portée de l'article 9 de la loi MOP et au laxisme des structures
nationales chargées du contrôle et de la régulation des
marchés publics (Hypothèse spécifique
n°2).
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 52
> L'hypothèse spécifique
n°3
Le retard dans l'opérationnalisation des projets et
programmes publics en MOD peut être dû à :
la lourdeur dans les procédures administratives ;
l'absence de planification rigoureuse des activités de
délégation de la maîtrise d'ouvrage.
La lourdeur dans les procédures administratives est
une cause souvent évoquée, pour rendre compte des
dysfonctionnements d'ordre administratif qui font obstacle à la
célérité dans la mise en oeuvre des activités
quotidiennes des entités publiques. Toutefois, retenir les contraintes
procédurales comme causes du retard observé, présente
l'inconvénient de ne pas permettre de situer les responsabilités.
A notre avis, il n'y aura pas de retard, lorsqu'à la suite d'une
décision de délégation prise à temps, l'on effectue
une planification rigoureuse et réaliste, prenant en compte le temps
nécessaire aux formalités administratives.
Aussi formulerons-nous l'hypothèse de la sorte :
l'absence de planification rigoureuse des activités de
délégation de la MO explique le retard dans
l'opérationnalisation des projets et programmes en MOD
(Hypothèse spécifique n°3).
> L'hypothèse spécifique
n°4
Les retards d'exécution des marchés de travaux
peuvent être engendrés
par :
les difficultés de mobilisation du financement par les
maîtres d'ouvrage publics ;
- la saturation des principaux MOD, qui réduit leur
efficacité ;
- la mauvaise organisation et/ou l'inefficacité de
certaines entreprises et bureaux d'études ou de contrôle ;
le manque de promptitude des maîtres d'ouvrage, dans le
respect de leurs obligations (avis de non-objection, traitement des appels de
fonds, etc.).
Réalisé et soutenu par Gatien M.
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 53
Les difficultés de mobilisation des ressources
nécessaires au financement des activités constituent, dans
certains cas, un obstacle à l'exécution diligente des travaux.
Par ailleurs, il arrive parfois que, étant responsables de plusieurs
projets à la fois, les chefs projets ne soient pas à même
de superviser convenablement les travaux : ce qui peut faire penser à
une certaine saturation des principales agences (AGETIP-BENIN et AGETUR).
Cependant, ces facteurs, s'ils expliquent certains retards, ne doivent pas
être généralisés. En effet, certaines données
constantes telles que le traitement tardif des appels de fonds (certains
demeurent deux ans durant, avant d'être traités, pour des travaux
devant être exécutés sur six mois) et les
défaillances des entreprises et bureaux d'études, tendent
à se généraliser. Notre hypothèse peut être
ainsi formulée : les retards d'exécution des
marchés de travaux s'expliquent par la mauvaise organisation et/ou
l'inefficacité de certaines entreprises et bureaux d'études ou de
contrôle et le manque de promptitude des maîtres d'ouvrage dans le
respect de leurs obligations (Hypothèse spécifique
n°4).
Le tableau de la page suivante résume les objectifs,
les causes retenues et les hypothèses formulées, en les liant
à chaque problème :
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 54
(Problème Général) (Objectif
Général)
Identifier les conditions d'amélioration de
Gestion peu efficace de la délégation la passation
et de l'exécution des
ilode la maîtrise d'ouvrage publique.
conventions de maîtrise d'ouvrage
déléguée au Bénin.
J
NIVEAU
GENERAL
Causes (supposées être à la base des
problèmes)
Faible impact du cadre juridique sur les conditions de mise
en concurrence des MOD.
Proposer les conditions dans lesquelles pourra être
établi un cadre réglementaire et légal propice à la
saine et transparente concurrence sur le marché de la MOD.
- lacunes et imprécisions des textes adoptés en
matière de MOD ;
- insuffisance des mesures de mise en oeuvre de la
réforme.
Les lacunes et imprécisions des textes adoptés
en matière de MOD et l'insuffisance des mesures de mise en oeuvre de la
réforme engendrent le faible impact du cadre juridique sur les
conditions de mise en concurrence des MOD.
Pratique de dérogation de fait aux contrôles a
priori exigés par le code des marchés publics.
Suggérer les conditions d'application du code des
marchés publics aux maîtres d'ouvrage
délégués.
- ignorance de la portée de l'article 9 de la loi MOP
;
- laxisme des structures nationales chargées du
contrôle et de la régulation des marchés publics.
La pratique de dérogation de fait aux contrôles
a priori exigés par le code des marchés publics est due à
l'ignorance de la portée de l'article 9 de la loi MOP et au laxisme des
structures nationales chargées du contrôle et de la
régulation des marchés publics.
Retard dans l'opérationnalisation des projets et
programmes en MOD.
Retards d'exécution des marchés de travaux.
Déterminer les mesures nécessaires à la
célérité de la sélection du MOD et de la signature
de la convention de MOD.
Identifier le contexte favorable à l'exécution
diligente des marchés de travaux en maîtrise d'ouvrage
déléguée.
Absence de planification rigoureuse des activités de
délégation de la MO.
- mauvaise organisation et/ou
l'inefficacité de certaines entreprises et bureaux
d'études ou de contrôle ;
- manque de promptitude des
maîtres d'ouvrage dans le respect de leurs
obli ·ations.
L'absence de planification rigoureuse des activités de
délégation de la MO explique le retard dans
l'opérationnalisation des projets et programmes en
MOD.
Les retards d'exécution des marchés de travaux
s'expliquent par la mauvaise organisation et/ou l'inefficacité de
certaines entreprises et bureaux d'études ou de contrôle et le
manque de promptitude des maîtres d'ouvrage dans le respect de leurs
obligations.
I
N
V
Problématique
Objectifs de l'étude
NIVEAU D'ANALYSE
(Cause Générale)
Hypothèse
(Hypothèse Générale)
Tableau n° 3 : Tableau de bord de
l'étude (TBE)
Source : nos observations
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 55
Le tableau de bord de l'étude ainsi
présenté, résume le cadre théorique de notre
étude. Il sied, avant l'adoption de toute démarche
méthodologique, de faire une synthèse de la littérature
existante sur la problématique étudiée.
B - LE POINT DES CONNAISSANCES SUR LA
PROBLÉMATIQUE
La littérature relative aux conditions d'exercice des
missions de maîtrise d'ouvrage déléguée au
Bénin n'est pas particulièrement fournie. Les rares
mémoires ayant abordé la question, l'ont traitée de
façon sommaire. Toutefois, en étendant notre recherche à
d'autres pays et à des rapports d'études, d'activités ou
d'enquêtes, nous avons pu réunir des informations
nécessaires à la compréhension et à la
résolution de la problématique. Les idées qui ressortent
des documents exploités peuvent se résumer en deux points
essentiels : d'une part, la nécessité de disposer d'un cadre
juridique approprié à l'exercice des missions de MOD (1)
et d'autre part, les facteurs qui font obstacle à la
célérité et à la performance des MOD
(2).
1. La nécessité d'un cadre juridique
approprié à la MOD
Deux questions fondamentales ont été
abordées par les auteurs, à savoir d'abord l'opportunité
de la mise en concurrence préalable à la conclusion des
conventions de mandat de maîtrise d'ouvrage publique, et ensuite la
détermination des règles qui doivent être appliquées
aux contrats passés par les MOD, avec différents prestataires.
Cependant, avant d'aborder ces deux questions, il convient de préciser
le fondement et la nature juridiques des conventions de maîtrise
d'ouvrage déléguée.
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 56
> Le fondement et la nature juridiques des
conventions de maîtrise d'ouvrage
déléguée
Le fondement juridique de la MOD : le mandat
La convention de maîtrise d'ouvrage
déléguée repose, au plan juridique, sur la notion de
mandat. Aussi, selon Patrice COSSALTER4 (2010),
devrait-on dire « maîtrise d'ouvrage mandatée »,
expression plus moderne et plus appropriée. En droit civil, le mandat
est « l'acte par lequel une personne donne à une autre le
pouvoir de faire quelque chose pour le mandant et en son nom »
(article 1984 du code civil). Cependant, la délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique relève du droit administratif,
où il n'existe pas de définition du mandat. En appliquant alors
la définition civiliste du mandat au domaine administratif, il peut
résulter la définition proposée par Romain
GRANJON5 (2004), à savoir que le mandat
administratif est « le pouvoir de faire faire, c'est-à-dire
d'accomplir des actes juridiques au nom et pour le compte de la personne
publique ». Une telle définition ne fait pas
l'unanimité dans la doctrine. Son auteur a lui-même reconnu que
les missions du mandataire au sens de la loi MOP « vont bien
au-delà du simple mandat civiliste, puisqu'elles s'étendent
à des études et des tâches d'assistance administrative,
juridique, technique, financière (qui sont davantage des actes
matériels que juridiques) ». Par ailleurs, une autre
particularité du mandat de maîtrise d'ouvrage réside, selon
Philippe SCHMIDT et Laure THIERRY6
(2004) dans le fait que le juge ne considère pas le mandant «
comme partie aux contrats conclus avec les constructeurs par le mandataire
au nom et pour le compte du maître d'ouvrage », ce qui
déroge au mécanisme de la représentation.
4 COSSALTER, Patrice (2010) « Le
mandat de maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'ouvrage
partagée », Edition Territorial, Bresson, 60 pages.
5 GRANJON, Romain et al.
(2004) : «Le contrat de mandat rattrapé par le droit administratif
» (voir bibliographie).
6 SCHMIDT P. et Laure THIERRY
(2004) «Les contentieux liés à
l'exécution d'un mandat » (voir bibliographie).
Conditions d'une meilleure gestion de la
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de l'AGETIP-BENIN SA 57
La nature juridique de la convention de MOD : marché
public de service
La convention de maîtrise d'ouvrage
déléguée est avant tout un contrat administratif, en
raison notamment de l'implication d'une personne publique, de la participation
du cocontractant à l'exécution d'une mission de service public et
de la présence de clauses exorbitantes de droit commun.
En France, initialement exclues du code des marchés
publics, en son article 3, point 7, les conventions de mandat de droit
administratif y ont été réintégrées par le
Conseil d'Etat, par son arrêt n°233372, «
Union nationale des services publics industriels et commerciaux et autres
» (Unspic) du 5 mars 2003. Le juge entendait ainsi
assurer la conformité avec le droit communautaire et empêcher
qu'une disposition de nature trop générale et absolue, soustraie
tous les contrats de mandat aux obligations de publicité et de mise en
concurrence. Au sens de la directive 2004/18/CE7, les conventions de
MOD sont des marchés publics de services. Il en est ainsi, car, selon
Yves-René GUILLOU et Lila
BENCHIKH8 (2004), ces contrats « ont pour objet
des prestations de services (...) alors même qu'ils sont le
préalable à la réalisation de travaux ».
Au Bénin, la notion de maîtrise d'ouvrage
déléguée, jusqu'alors inexistante dans le droit positif,
n'a été consacrée qu'avec la loi portant MOP
adoptée en 2001. La loi n°2009-02 du 07 août 2009 portant
code des marchés publics et des délégations de service
public dispose en son article 42, que les marchés de prestations
intellectuelles incluent les services de maîtrise d'ouvrage
déléguée. Aussi leur passation relève-t-elle des
dispositions particulières relatives à cette catégorie de
marchés. Ce bref aperçu du fondement et de la nature juridiques
de la convention de maîtrise d'ouvrage
Directive 2004/18/CE du Parlement Européen et
du Conseil, du 31 mars 2004, relative à la coordination des
procédures de passation des marchés publics de travaux, de
fournitures et de services.
8 GUILLOU, Y. et Lila BENCHIKH (2004)
Comment les contrats de mandat doivent-ils être mis en concurrence ?
(Voir bibliographie).
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58
déléguée nous permettra d'aborder les
approches développées par les auteurs par rapport à la
mise en concurrence et les règles applicables aux MOD.
L'opportunité et les conditions d'une mise en
concurrence optimale
Dans les contextes français et africain
(béninois, en l'occurrence), l'idée de la mise en concurrence des
bénéficiaires de la délégation de la maîtrise
d'ouvrage publique n'est pas intervenue dans les mêmes conditions.
Pourtant, dans un contexte comme dans l'autre, on est passé, non sans
résistance, d'une délégation intuitu personae et souple
à une délégation soumise au code des marchés
publics. Ce trait commun nous amène à examiner de façon
sommaire le contexte français, avant de nous appesantir sur
l'Afrique.
En France, c'est l'évolution du droit communautaire
qui a imposé l'ouverture à la concurrence. Seules certaines
personnes publiques (et privées sous influence publique) limitativement
autorisées par la loi MOP française pouvaient recevoir
délégation de la maîtrise d'ouvrage publique. Avec la
décision du Conseil d'Etat intervenue en 2003 (voir supra), qui
intègre le mandat dans le champ du CMP et donc de la mise en
concurrence, des inquiétudes étaient nées quant aux effets
qui découleraient de cette évolution. Romain GRANJON
(2004) résume ainsi cet état de choses : «
comment envisager une mise en concurrence européenne des mandats loi
MOP qui sont réservés ... à des entités juridiques
françaises ». Yves-René GUILLOU et
Lila BENCHIKH (2004) ont semblé répondre
à cette préoccupation, en affirmant qu' « il conviendra
de mettre en place une publicité adéquate, de choisir une
procédure adaptée permettant une concurrence effective et une
optimisation concurrentielle ».
En Afrique, ce sont les partenaires techniques et financiers
(PTF) qui ont joué un rôle déterminant dans le sens de
l'ouverture à la concurrence de la MOD. Les agences d'exécution
installées dans les pays africains ont connu un succès tel que
l'idée de leur pérennisation, non envisagée au
départ, s'était
Conditions d'une meilleure gestion de la
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de l'AGETIP-BENIN SA 59
imposée. Or, comme le démontrent plusieurs
auteurs, une telle pérennisation requiert nécessairement une
ouverture à la concurrence.
Dans ce sens, Mamadou SYLLA9
(2007) affirme que « la situation de monopole (...) en matière
de délégation de contrats de travaux publics ne peut durer
légitimement » car, renchérit-il « la
situation dans laquelle une seule agence intervient n'est pas sans risques.
L'agence peut être victime de son succès : à des demandes
sans cesse plus nombreuses ou plus diversifiées, elle peut
répondre, soit correctement mais au risque de monopoliser le
marché, soit imparfaitement au risque d'éroder sa
crédibilité ». Il conclura que la « mise en
concurrence est indispensable car elle crée une émulation entre
ces structures et accroît par conséquent leur obligation de
résultats et la constante amélioration de leurs prestations
». A ce sujet, Christian DIOU, Michel HENRY et
Babaly DEME10 (2007) estiment que «
l'ouverture à la concurrence de l'attribution des missions de
maîtrise d'ouvrage est en soi une condition de réussite de la
fonction » puisque cela « permettrait de gagner en
efficacité et en transparence et éviterait que la MOD ne soit la
chasse gardée d'un seul opérateur. La situation de monopole n'est
pas saine et l'ouverture à la concurrence est la porte de sortie, car il
est certain que cette activité intéressera le secteur
privé ».
Or, comme l'ont relevé ces auteurs, les effets de
l'ouverture à la concurrence sont encore peu perceptibles, «
notamment au Bénin qui parait le pays le plus avancé dans
l'institutionnalisation de la MOD (...) d'autant que (...) le poids des
habitudes conduit encore les bailleurs de fonds à spécifier dans
les accords de crédit le nom de l'agence qu'ils souhaitent voir
intervenir (...) et certains maîtres d'ouvrage ne sont pas encore
suffisamment sensibilisés sur la loi et continuent à s'adresser
directement à leur MOD traditionnel sans faire jouer la
9 SYLLA, Mamadou (2007) : « La
délégation de la maîtrise d'ouvrage publique : l'approche
AGETIP en Afrique, enjeux et bilans d'un nouveau partenariat », ENA
Guinée (Voir bibliographie).
'° DIOU, Christian, HENRY, Michel et Babaly DEME
(2007) : « La délégation de la maîtrise d'ouvrage en
Afrique en 2007, Bilan, enjeux et perspectives » (Enquête
menée au Bénin AGETIP, AGETUR - au Burkina Faso -- FASO BAARA -
et au Sénégal -- AGETIP).
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de l'AGETIP-BENIN SA 60
concurrence ». Cette situation peut
s'expliquer, selon eux, par le fait que les administrations ne sont pas
vraiment favorables à la MOD ainsi qu'à l'idée d'instaurer
un cadre légal et réglementaire, et ne l'ont fait que sur
l'insistance des bailleurs de fonds, notamment la Banque Mondiale.
Enfin, les documents consultés ébauchent
quelques idées pouvant guider les réflexions, dans le sens de
l'effectivité de la concurrence. Christian DIOU, Michel HENRY
et Babaly DEME (2007) recommandent que la loi
organise le marché de la MOD, afin d'éviter « que
l'anarchie ne s'instaure, avec d'un côté des MOD bien
structurés (...), et de l'autre des privés ne répondant
pas aux mêmes critères d'exigence ». En un mot, «
on ne peut mettre en concurrence que des structures comparables ».
De même, ils suggèrent que l'ouverture à la
concurrence se fasse, en envisageant la création de plusieurs
catégories de MOD : « des MOD spécialisés par
type d'investissement, par région, des MOD sociaux, etc. ». En
outre, selon Mamadou SYLLA (2007), « pour que la
compétition se fasse dans les meilleures conditions, la création
de plusieurs agences suppose que le volume de travaux à exécuter
soit suffisant et qu'elles disposent, toutes, des mêmes
prérogatives, notamment s'il s'agit de procédures
dérogatoires ».
Les procédures applicables aux contrats passés
par les MOD
La question essentielle que l'on se pose ici, comme le
souligne François LICHERE11 (1998), est de
savoir si, lorsqu'il contracte avec un tiers au mandat, le mandataire est tenu
au respect des obligations propres aux personnes publiques mandantes ou au
contraire ne se voit appliquer que ses propres contraintes, peu nombreuses.
Autrement dit, dans le cadre du mandat de maîtrise d'ouvrage, le MOD
doit-il appliquer le code des marchés publics aux contrats qu'il passe
avec les tiers dans l'exécution de ses missions, ou peut-il n'appliquer
que ses propres règles ? Sur cette question, on note une position
il LICHERE,
François (1998) : « Les contrats administratifs entre personnes
privées, Représentation, transparence et exceptions
jurisprudentielles au critère organique du contrat administratif ».
(Voir bibliographie).
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assez tranchée de certains auteurs. Pour
Christophe LAJOYE12 (2006), puisque le mandat
institue un mécanisme de représentation, à travers le
mandataire, transparaît le mandant. Ainsi, c'est en réalité
« le mandant, personne publique assujettie au code, qui est partie au
contrat, il est donc logique que ce dernier soit soumis au code ».
Cette position est soutenue par Philippe SCHMIDT et
Laure THIERRY (2004) qui voient, en la circonstance que les
contrats passés par le mandataire soient soumis au code des
marchés publics, tant pour leur passation que pour leur
exécution, un indice de ce que ces contrats sont effectivement
passés au nom et pour le compte de la personne publique. Or, comme nous
l'avons précisé plus haut, le mandat de maîtrise d'ouvrage
publique semble aller au-delà de la notion civiliste du mandat, et les
conditions de mise en jeu de la responsabilité contractuelle entre le
mandant, le mandataire et les tiers dérogent quelque peu à la
conception classique du mandat. Du reste, comme le signale Romain
GRANJON (2004), le mandat de maîtrise d'ouvrage publique
n'est-il pas, en partie, « le résultat d'une volonté
d'échapper aux contraintes des règles de passation et
d'exécution des marchés publics » ? La loi MOP
française a toutefois résolu le problème, en posant le
principe de l'application du code des marchés publics au MOD, tout en
prévoyant « des adaptations », par voie réglementaire,
pour tenir compte de l'intervention du mandataire.
Au Bénin, la loi MOP a insisté sur
l'application du CMP au MOD, tout comme au maître d'ouvrage, «
dans les mêmes conditions », sauf en cas de financement
extérieur, où pourront être appliquées les
procédures spécifiées par le bailleur. Pourtant, comme
l'ont relevé Christian DIOU, Michel HENRY et
Babaly DEME (2007), « les MOD continuent à
utiliser leurs procédures particulières, même pour les
investissements en délégation directe, financés sur
ressources nationales, alors que selon la loi, c'est le Code des marchés
Publics qui est applicable ». Selon ces auteurs, le
développement de la maîtrise d'ouvrage
déléguée ne peut être obtenu au moyen de
régimes dérogatoires. Aussi
12 LAJOYE, C. (2006) : « Droit des
marchés publics », 3ème édition Gualino
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Conditions d'une meilleure gestion de la
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proposent-ils que le code des marchés publics
prévoie clairement les procédures qui devront être
appliquées par les MOD.
Si la plupart des approches que fournit la littérature
relative à la MOD concernent le cadre juridique dans lequel elle
s'exerce, d'autres développements ont trait aux facteurs de retard et de
contreperformance des MOD.
2. Les facteurs de retards et de contreperformance
des MOD
La performance des MOD semble s'amoindrir de plus en plus. Ce
constat s'impose, eu égard aux retards considérables
enregistrés dans l'exécution des travaux et la livraison des
ouvrages. Imorou TIKANDE et Marouf S. MORAT LAFIA13
(2003) ont fait observer que les agences d'exécution, en l'occurrence
l'AGETUR - SA et l'AGETIP-BENIN - SA, « n'ont pas pu combler les
attentes en ce qui concerne leur efficacité ». Ils ont
justifié une telle conclusion en indiquant qu'il n'était pas rare
que l'une de ces agences soit indexée, en raison de travaux de
construction « mal exécutés ou bloqués ».
Selon eux, les causes de cette contreperformance des MOD résident
dans leurs rapports avec les maîtres d'ouvrage publics (retard et lenteur
dans la signature des conventions de MOD, réticence à la
délégation), les cabinets d'étude (manque
d'expérience) et les entreprises (insuffisante formation des cadres,
mauvaise gestion, insuffisance de moyens matériels et humains, etc.).
Quelques-uns de ces facteurs ont été
également soulignés par Christian DIOU, Michel HENRY
et Babaly DEME (2007), qui y ont ajouté bien
d'autres encore. Ainsi, pour ceux-ci, les retards d'exécution notables
ayant « constitué un point de faiblesse des travaux
gérés sous la maîtrise d'ouvrage
déléguée » s'expliquent « dans tous les
pays, par les faibles capacités techniques et financières de
beaucoup de PME ». De même, ils indiquent qu'en se fiant
à certains audits techniques, les retards d'exécution
trouveraient aussi leur
13 TIKANDE, I. et Marouf S. MORAT LAFIA
(2003) « Les marchés de travaux publics au Ministère des
enseignements primaire et secondaire » (Voir bibliographie).
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cause dans : la mauvaise qualité de certaines
études, la sous estimation des délais contractuels imposés
dans les Dossiers d'Appel d'Offres (DAO), les longs délais de mise
à disposition des ressources locales par l'Etat, ayant
entraîné des difficultés de paiement des entreprises. Ce
dernier point figure, en bonne place, dans le rapport d'activités de
l'AGETIER Mali, du ler semestre de l'année 2006,
où il est déploré « le non-respect du planning de
mise à disposition des fonds » par les maîtres
d'ouvrage, une situation qui « hypothèque les performances de
l'agence » et « menace l'équilibre financier, voire
l'existence même de l'agence et de certains prestataires ».
Tous les facteurs ci-dessus énumérés ont
en commun de relever davantage des partenaires des MOD que de ceux-ci
mêmes. Toutefois, selon Christian DIOU, Michel HENRY et
Babaly DEME (2007), s'il est une cause interne aux MOD, qui
explique leur contreperformance, c'est bien l'insuffisance du personnel, lequel
est souvent amené à consacrer plus de temps aux opérations
de passation des marchés qu'aux prestations de gestion technique des
projets (supervision et validation des études, supervision des missions
de contrôle des travaux).
Ce tour d'horizon effectué autour des problèmes
fondamentaux que pose, en pratique, la maîtrise d'ouvrage
déléguée, permet d'avoir une idée précise de
l'existant, en termes de questions déjà résolues ou de
solutions déjà apportées, pour mieux orienter nos
enquêtes. Toutefois, il demeure encore une étape décisive,
à savoir l'adoption d'une démarche méthodologique
adaptée à notre étude.
PARAGRAPHE 2 : CHOIX METHODOLOGIQUES : PRESENTATION ET
JUSTIFICATION
La qualité de notre contribution à
l'amélioration des conditions de délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique, dépend, en partie, de
l'adéquation et de la rigueur de nos choix liés à la
collecte et à l'exploitation des données nécessaires
à l'établissement du diagnostic. Il ne s'agit pas, dans ce
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Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
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paragraphe, de démontrer l'infaillibilité des
choix méthodologiques effectués, mais de montrer les raisons qui
les sous-tendent et les rendent pertinents, eu égard, entre autres, aux
contraintes matérielles et temporelles. Ainsi, après avoir
résolu l'importante question de la détermination des personnes
ciblées par nos enquêtes (A), nous choisirons les
outils de collecte, de traitement, de présentation, et d'analyse des
données (B).
A - LES PERSONNES CIBLÉES PAR NOS
ENQUÊTES
Pour connaître les véritables causes des maux
qui font obstacle à l'efficacité dans la gestion des conventions
de MOD, il s'impose de se rapprocher d'un certain nombre d'acteurs intervenant
dans la chaîne contractuelle mise en branle par le mécanisme de la
délégation de la maîtrise d'ouvrage. Aussi convient-il de
délimiter la population mère de l'étude (1),
avant de retenir le type d'échantillon adapté
(2).
1. La population mère de
l'étude
Les problèmes abordés dans notre étude
ont trait, faut-il le rappeler, au cadre juridique d'exercice de la MOD (mise
en concurrence et dérogation au code des marchés publics), ainsi
qu'à des retards observés dans le processus
(opérationnalisation tardive et retards d'exécution des travaux).
La nécessité d'opter pour une approche exhaustive, dans
l'établissement du diagnostic, nous fonde à intégrer dans
notre étude toutes les personnes morales impliquées dans le
processus contractuel institué par la MOD. Pour cela, notre
population-mère sera constituée de :
l'ensemble des maîtres d'ouvrage publics
(ministères, collectivités locales, établissements
publics, etc.) ;
toutes les agences de maîtrise d'ouvrage
déléguée régulièrement installées au
Bénin ;
tous les bureaux d'études et de contrôle
agréés ;
toutes les entreprises du secteur des BTP
régulièrement installées au Bénin.
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 65
Comme on peut s'en douter, il nous est matériellement
impossible d'intégrer toutes ces personnes dans nos enquêtes. Le
choix d'un échantillon est nécessaire.
2. Un échantillon obtenu par combinaison
du hasard et du choix raisonné
Le choix d'un échantillon représentatif de la
population mère s'impose à deux niveaux. D'une part, nous ne
pouvons intégrer toutes les personnes morales indiquées
ci-dessus, dans les enquêtes, et d'autre part, nous ne saurions
interroger tous les cadres et agents travaillant dans les entités qui
auront été retenues.
Le choix des maîtres d'ouvrage publics sera
opéré par hasard, ce qui ne devrait pas compromettre la
qualité des données à recueillir. Toutefois, nous
orienterons ce hasard, de façon à intégrer au moins une
collectivité locale. Un total de sept (7) maîtres d'ouvrage
publics sera retenu. Les cadres qui seront interrogés, dans les services
du maître d'ouvrage public, seront principalement les membres des
cellules de passation des marchés publics, mais également le
personnel de la Direction des Infrastructures, des Equipements et de la
Maintenance (DIEM), pour les ministères qui en ont, ainsi que les
coordonnateurs de projets, en raison de l'implication directe de tous ceux-ci
dans les activités de MOD.
En ce qui concerne les agences de MOD, nous retiendrons
d'office l'AGETIP-BENIN (ayant abrité notre stage), l'AGETUR et la
SEHRAU, en raison de leur expérience dans le domaine. Deux autres
agences seront choisies au hasard, ce qui portera à cinq (5), le nombre
d'agences de MOD à retenir. Les cadres qui seront interrogés,
dans ces agences, seront notamment les Directeurs Techniques et Chefs Projets,
véritables acteurs de la gestion technique des agences
(préparation et suivi des soumissions de l'agence, passation et suivi de
l'exécution des marchés). Il eût été
inapproprié de nous
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 66
adresser prioritairement au personnel administratif,
probablement moins enclin à donner des avis pertinents.
Enfin, nous choisirons un nombre limité d'entreprises
et de bureaux d'études et de contrôle, car ces structures ne sont
intéressées par la problématique abordée que dans
une moindre mesure. En effet, seul le problème des retards
d'exécution des travaux pourrait impliquer ces acteurs. Nous retiendrons
donc trois (3) entreprises de BTP et deux (2) bureaux d'études ou de
contrôle, dont nous n'interrogerons que le personnel technique. Ce choix
s'explique par la nécessité de nous investir davantage dans la
résolution des problèmes liés aux relations entre
maîtres d'ouvrage publics et MOD, ce qui nécessite que ces
entités soient consultées dans une large mesure.
L'application de tous ces choix liés aux personnes
à interroger permet de dresser le tableau suivant :
Conditions d'une meilleure gestion de la
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de l'AGETIP-BENIN SA 67
Tableau n° 4 : Répartition, par
structure considérée. des personnes
à interroger
rCatégorie
|
r
|
Structures et services ou cadres
considérés
|
Nombre
|
|
5 5 5 5 5 5 5
2
2
2
2
___.1.."
Ministère de la Santé (CPMP, DIEM, Coordonnateur de
projet) Ministère de la Justice (CPMP, Coordonnateur de projet)
Ministère de l'Urbanisme (CPMP)
MOI
(7)
Ministère des Finances (CPMP)
_I I
MEMP14 (CPMP, DIEM, Coordonnateur de projet)
MESFTP15 (CPMP, DIEM, Coordonnateur de projet) Mairie de Cotonou
(CPMP, Services Techniques)
AGETIP-BENIN SA (DT et Chefs Projets)
AGETUR SA (DT et Chefs Projets) 5
MOD
(5)
SEHRAU SA (DT et Chefs Projets) 5
PRIMMO SA (DT et Chefs Projets) 5
BENIN-IMMO (DT et Chefs Projets) 5
Entreprises BTP
(3)
4
Bureaux
(2)
Total
Anonymat (Personnel Technique)16 Anonymat (Personnel
Technique) Anonymat (Personnel Technique)
Anonymat (Personnel Technique) Anonymat (Personnel Technique)
Le champ de nos enquêtes ainsi délimité,
il convient d'adopter des outils de collecte, de traitement, de
présentation, et d'analyse des données.
14 Ministère des Enseignements
Maternel et Primaire.
15 Ministère de l'Enseignement Secondaire, de la
Formation Technique et Professionnelle.
16 Les entreprises et bureaux
d'études que nous avons projeté d'interroger ont
préféré garder l'anonymat.
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de l'AGETIP-BENIN SA 68
B - LES OUTILS DE COLLECTE, DE TRAITEMENT, DE
PRÉSENTATION ET D'ANALYSE
DES DONNÉES
En vue de recueillir les informations détenues par les
personnes que nous avons ciblées (données primaires), nous nous
servirons d'un questionnaire et d'un guide d'entretien. En outre, nous
exploiterons les données secondaires issues de la revue documentaire
(1). Par ailleurs, d'autres outils devront intervenir, afin de
traiter, de présenter et d'analyser les données (2).
1. Les outils de collecte des données :
questionnaire, guide d'entretien et revue documentaire
> La collecte des données primaires
avec le questionnaire et le guide d'entretien
L'objectif de la collecte des données étant de
recueillir, auprès des personnes à interroger, les informations
nécessaires pour confirmer ou infirmer les hypothèses de
recherche et obtenir des éléments de diagnostic, le
questionnaire a été construit autour des problèmes
spécifiques et des causes possibles identifiées et
analysées. Ainsi, chaque question posée est en rapport
avec un problème spécifique, dont elle vise à
déterminer la cause. Aussi les questions sont-elles suivies de
propositions de réponses (qui ne sont rien d'autre que les causes
possibles identifiées, analysées et écartées ou
retenues par nous) destinées à être validées ou non
par les personnes interrogées. Toutefois, la rubrique « Autre
» a été ajoutée à chaque question liée
à un problème spécifique : l'objectif de cette option est
d'élargir le champ de l'analyse, en évitant de trop
fermer le questionnaire et donc de le limiter aux seules causes possibles
identifiées. Enfin, une dernière question a
été posée, pour obtenir les suggestions en vue de la
résolution de la problématique.
Il faut cependant signaler que seules les questions relatives
à la cause des retards d'exécution des travaux et aux suggestions
ont été posées aux
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entreprises et bureaux d'études et de contrôle.
En effet, ces acteurs ne sont pas objectivement en mesure de fournir des
informations fiables sur les relations entre mandants et mandataires.
L'élaboration du questionnaire a répondu au souci de
réussir à poser à chaque personne
interrogée, les questions qui sont relatives à son
activité et auxquelles elle peut objectivement apporter des
réponses.
Quant au guide d'entretien, il a été
conçu à l'intention des coordonnateurs, Directeurs Techniques, et
autres Directeurs, en raison de la nécessité d'enrichir les
échanges, en ouvrant les discussions, pour bénéficier de
leur expérience. Il a été également construit
autour des problèmes spécifiques et hypothèses de
recherche.
> L'exploitation des données secondaires avec
la revue documentaire
La revue documentaire nous permettra également de
recueillir des données importantes sur les problèmes
étudiés. En effet, les documents consultés, dans le cadre
de notre travail, fournissent d'importantes informations pouvant servir
à l'analyse des problèmes et à l'identification de leurs
causes réelles.
Une fois les données recueillies, leur traitement,
leur présentation et leur analyse nécessiteront des
méthodes particulières, qu'il convient de présenter.
2. Les outils de traitement, de présentation
et d'analyse des données > Le traitement et la
présentation des données
Les informations collectées feront l'objet d'un
dépouillement manuel et les données quantitatives seront
traitées au moyen du tableur « Excel ». Pour assurer la
clarté des résultats et faire voir les grandes tendances, nous
opterons pour une présentation sous forme de graphiques. Seules les
questions relatives aux causes expliquant les problèmes
spécifiques feront l'objet de la présentation. Elles concernent
plus précisément :
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 70
- les raisons qui expliquent le faible impact du cadre
juridique de la MOD sur les conditions de mise en concurrence ;
- les causes de la pratique de dérogation de fait au
code des marchés publics ;
- les causes du retard dans l'opérationnalisation des
projets et programmes en MOD ;
- les raisons des retards d'exécution des
marchés de travaux en MOD.
> Les seuils de décision comme outil d'analyse
des données
Ne disposant d'aucun outil théorique d'analyse des
données, nous ferons recours aux seuils de décision, dans
l'analyse des données primaires recueillies. Ainsi, nous retiendrons
toutes les causes qui seront reconnues par au moins 25% des personnes
interrogées, comme expliquant le problème en cause. Ce choix
s'explique par le souci de ne pas sous estimer des causes pertinentes, en
élevant trop la proportion devant être atteinte. Compte tenu de ce
que toutes les questions n'ont pas été posées à
toutes les personnes interrogées, le pourcentage ne sera obtenu qu'en
rapportant le nombre de personnes ayant validé la cause au nombre de
personnes interrogées sur chaque question.
La concrétisation de tous les choix
méthodologiques ainsi présentés nous a permis de poser le
diagnostic de l'étude. Il convient donc d'aborder les véritables
causes des problèmes étudiés, afin de suggérer des
approches de solutions.
SECTION 2 : DES PROBLEMES AUX CAUSES MULTIPLES A
ERADIQUER
Les obstacles qui compromettent l'efficacité dans la
conclusion et la mise en oeuvre des conventions de maîtrise d'ouvrage
déléguée au Bénin ont fait l'objet d'une
enquête ayant abouti à la détermination de leurs causes
réelles. Une restitution du déroulement et des résultats
de cette enquête s'impose et conduira à la précision des
causes véritables identifiées (Paragraphe 1).
Aussi
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 71
des approches de solutions devront-elles être
suggérées, ainsi que les conditions nécessaires à
leur mise en oeuvre (Paragraphe 2).
PARAGRAPHE 1: LES VERITABLES CAUSES DES PROBLEMES
ETUDIES
Le diagnostic résultant de notre enquête sera
déterminé, à la suite de la présentation et de
l'analyse des données recueillies (B). Cependant, cette
étape sera précédée de la restitution de
l'organisation des enquêtes, des difficultés rencontrées et
des limites des données (A).
A - L'ORGANISATION DES ENQUÊTES ET LA LIMITE DES
DONNÉES
Les investigations ont été
réalisées conformément à la méthodologie
retenue (1), mais nous avons rencontré des
difficultés qui limitent quelque peu la portée des données
recueillies (2).
1. La réalisation de
l'enquête
Dans le respect de la démarche méthodologique
adoptée, nous nous sommes rapproché, munis de notre guide
d'entretien et des exemplaires de notre questionnaire, des cadres et agents que
nous avons ciblés. Cette enquête, démarrée le 15
décembre, a été suspendue le 24 décembre 2010, en
raison des fêtes de fin d'année, et reprise le 3 janvier pour
s'achever le 7 janvier 2011. Dans la plupart des cas, les questionnaires ont
été déposés puis repris quelques jours
après, pour donner aux interlocuteurs, un moment de réflexion.
Beaucoup de personnes ont exprimé le souhait de discuter avec nous, afin
de justifier leurs réponses et de nous expliquer davantage certains
aspects des problèmes. En général, les échanges
ainsi tenus ont été très fructueux.
2. Les difficultés rencontrées et les
limites des données
Le problème de disponibilité des cadres a
été la principale difficulté à laquelle nous avons
été confronté. Ainsi, bien qu'ayant reçu le
questionnaire, certaines personnes n'ont pu les remplir. D'autres, ayant
oublié de remplir le
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 72
questionnaire avant notre arrivée au jour fixé
par eux, ont dû le faire en toute hâte. En outre, nous n'avons pu
rencontrer, comme nous le souhaitions, les coordonnateurs de projet. Enfin,
dans quelques structures observées, les cadres interrogés ont
préféré remplir en concertation un seul questionnaire :
dans le traitement des données, nous avons multiplié les
résultats par le nombre total qu'ils faisaient, pour ne pas limiter
injustement la portée de leur avis sur l'ensemble des
résultats.
En raison de ces difficultés, la précision des
données pourrait être quelque peu limitée, mais pas au
point de faire douter de leur pertinence. Du reste, le taux de participation
à l'enquête reste globalement satisfaisant, comme le montre le
tableau ci-après :
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 73
Tableau n° 5 : Niveau de participation des
personnes interrogées
|
Personnes ayant répondu
|
Taux de participation
|
4
|
80%
|
5
|
100%
|
4
|
80%
|
2
|
40%
|
2
|
40%
|
3
|
60%
|
4
|
80%
|
5
|
100%
|
5
|
100%
|
5
|
100%
|
5
|
100%
|
4
|
80%
|
2
|
100%
|
2
|
100%
|
2
|
100%
|
2
|
100%
|
2
|
100%
|
82,86%
58 r
Catégorie
Structures Personnes
all interrogées
MEMP
Ministère de la Santé 5
Ministère de la Justice 5
Ministère de l'Urbanisme 5
Ministère des Finances 5
5
MESFTP 5
Mairie de Cotonou 5
AGETIP-BENIN SA 5
AGETUR SA 5
SEHRAU SA PRIMMO SA BENIN-IMMO
MO
(7)
Entrepris' Anonymat
(3) iid
Anonymat
Bureaux Anonymat
(2) Anonymat
Total
BTP Anonymat
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Les données ainsi recueillies seront
présentées et analysées, afin que soit
déterminé le niveau de vérification des
hypothèses.
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 74
B - LES ELEMENTS DE DIAGNOSTIC
Nous présenterons, comme indiqué dans la
méthodologie, les réponses aux questions visant à
connaître les causes des problèmes spécifiques. Nous
donnerons donc une illustration des résultats issus des enquêtes,
analyserons les données et établirons le diagnostic relatif aux
problèmes liés au cadre juridique de la MOD (1)
et aux retards observés dans le processus de gestion des
projets publics en MOD (2).
1. Les données et le diagnostic liés
aux problèmes touchant le cadre juridique de la MOD
> Données et diagnostic relatifs au
problème spécifique n°1
Graphique n°3: Causes du faible impact du cadre
juridique sur les conditions de mise en concurrence des MOD
|
60,00%
|
|
|
54,17%
|
|
|
|
|
50.00%
|
|
|
|
|
39,58%
|
|
|
40,00%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30,00%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22,92%
|
|
|
|
|
|
|
|
20,83%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20,00%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8,33%
|
|
|
|
|
10,00%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,00%
|
Al A2 3 A4 A5
|
LEGENDE
A 1 : Lacunes et imprécisions des
textes
A 2 : Insuffisante vulgarisation des textes
auprès des acteurs de la commande publique
A 3 : Inadaptation des textes aux
réalités vécues dans l'exercice des missions de MOD
A 4: Insuffisance des mesures de mise en oeuvre
nécessaires au succès de la réforme
A 5: Réticence des MO et PTF à faire confiance aux
nouvelles agences
Source : nos enquêtes
Le graphique n°3 donne une illustration de l'avis des
personnes interrogées, au sujet des facteurs qui expliquent le faible
impact du cadre juridique sur les conditions de mise en concurrence des MOD.
Selon ces personnes, l'insuffisance des mesures de mise en oeuvre de la
réforme
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 75
(54,17%), ainsi que les lacunes et insuffisances des textes
(39,58%) expliquent davantage ce problème que les autres causes. Le
facteur le moins évident, à leur avis est l'inadaptation des
textes aux réalités vécues. Ces résultats
correspondent à ce que nous avions envisagé en formulant
l'hypothèse spécifique n°1, car les deux causes ayant obtenu
plus de 25% sont celles que nous avions retenues. L'hypothèse
spécifique n° 1 est alors entièrement vérifiée
et tient lieu d'élément de diagnostic. Ainsi,
les lacunes et imprécisions des textes adoptés en
matière de MOD et l'insuffisance des mesures de mise en oeuvre de la
réforme engendrent le faible impact du cadre juridique sur les
conditions de mise en concurrence des MOD (Elément de
diagnostic n°1).
> Données et diagnostic relatifs au
problème spécifique n°2
Graphique n°4: Causes de la pratique de dérogation
de fait au code des marchés publics
LEGENDE
70,00% -~
62,50%
60,00% -" 56,25%
50,00%
40,00%
30,00% 20,83%
20,00% 16,67 %
12,50%
10,00%
0,00%
B1 B2 B3 B4 B5
B 1: Le laxisme des maîtres d'ouvrage
B2: L'ignorance de la portée de
l'article9 de la loi portant MOP
B 3: Le laxisme des structures nationales chargées du
contrôle et de la régulation des marchés publics
B 4: Le souci des MOD d'accélérer les
procédures en évitant les lourds contrôles a priori
exigés par le code
B 5: L'irréalisme de cette
exigence par rapportà la pratique de la
délégation de la maîtrise d'ouvrage
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Source : nos enquêtes
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 76
A l'analyse, le graphique n°4 révèle que,
pour les personnes interrogées, la dérogation de fait au code des
marchés publics par les MOD s'explique par le souci de ces derniers
d'accélérer les procédures, en évitant les lourds
contrôles a priori exigés par le code des marchés publics
(62,50%) et, comme nous l'avions envisagé, par le laxisme des structures
en charge du contrôle et de la régulation des marchés
publics (56,25%). Les autres facteurs ont globalement été
jugés moins pertinents, en l'occurrence, l'ignorance de la portée
de l'article 9 de la loi MOP, que nous avions retenue en formulant notre
hypothèse. Il se trouve, ainsi, que l'hypothèse
spécifique n°2 n'est que partiellement
vérifiée. L'élément de diagnostic qui en
découle est le suivant : la pratique de dérogation de
fait au code des marchés publics est due au souci des MOD
d'accélérer les procédures, en évitant les lourds
contrôles a priori exigés par le code, et au laxisme des
structures nationales chargées du contrôle et de la
régulation des marchés publics (Elément de
diagnostic n°2).
2. Les données et le diagnostic liés
aux problèmes de retards > Données et diagnostic relatifs
au problème spécifique n°3
Graphique n°5: Raison du retard dans
l'opérationnalisation des projets en MOD
100%
100% 90% 80% 70% 60%
40% 30% 20% 10% 0%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10%
LEGENDE
C 1 ; Lourdeur dans les procédures
administratives
C 2 Absence de
planification rigoureuse
des activités de délégation de la MOP
C1
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Source : nos enquêtes
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 77
Le graphique n°5 illustre l'avis des personnes
interrogées sur les facteurs qui expliquent le retard dans
l'opérationnalisation des projets en MOD. La lourdeur dans les
procédures administratives a été unanimement
validée (100%), au détriment de l'absence de planification
rigoureuse des activités de délégation, que nous avions
pourtant retenue, en formulant l'hypothèse. L'hypothèse
spécifique n°3 n'est donc pas
vérifiée et l'élément de diagnostic est le
suivant : la lourdeur dans les procédures administratives
explique le retard dans l'opérationnalisation des projets et programmes
en MOD (Elément de diagnostic n°3).
> Données et diagnostic relatifs au
problème spécifique n°4
LEGENDE
D 1: Les difficultés de mobilisation du financement par
les maitres d'ouvrage publics
D 2: Le manque de promptitude des martres d'ouvrage dans le
respect de leurs obligations (avis de non objection, traitement des appels de
fonds, etc.)
D 3: La mauvaise organisation et/ou l'inefficacité de
certaines entreprises et bureaux d'études ou de contrôle
D 4: La saturation des principaux MOD, qui réduit leur
efficacité
Graphique n°G: Causes des retards d'exécution
des marchés de travaux en MOD
80,00%
|
'74,14%
|
|
70,00%
|
|
|
|
60,00%
|
|
|
|
50,00%
|
|
|
|
|
|
|
41,38%
|
40,00%
|
|
|
36,21%
|
i
|
|
30,00%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20,64%
|
20,00%
|
|
|
|
|
|
|
|
10,00%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,00%
|
|
D 1 D 2 D3 D4
1
Source : nos enquêtes
La lecture de ce graphique montre que plusieurs facteurs ont
été jugés suffisamment pertinents pour expliquer les
retards d'exécution des marchés de travaux en MOD. Ainsi, les
difficultés de mobilisation du financement par les MO (74,14%), le
manque de promptitude de ces derniers dans le respect de
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 78
leurs obligations contractuelles (36,21%), et la mauvaise
organisation et/ou l'inefficacité des bureaux d'études et
entreprises (41,38%) ont dépassé le seuil de 25% retenu. Deux
seulement de ces causes avaient été prises en compte dans notre
hypothèse, qui ne se trouve que partiellement
vérifiée. L'élément de diagnostic
correspondant est le suivant : les retards d'exécution des
marchés de travaux en MOD s'expliquent par les difficultés de
mobilisation du financement par les MO, la mauvaise organisation et/ou
l'inefficacité de certaines entreprises et bureaux d'études ou de
contrôle et le manque de promptitude des maîtres d'ouvrage dans le
respect de leurs obligations (Elément de diagnostic
n°4).
Les causes réelles ainsi identifiées, des
approches de solutions seront proposées afin de les éradiquer.
PARAGRAPHE 2: LES APPROCHES DE SOLUTIONS ET LES CONDITIONS
DE LEUR MISE EN OEUVRE
Les approches de solutions consisteront en des axes d'actions,
qui devront être entreprises, afin d'enrayer les facteurs
identifiés grâce à nos enquêtes (A).
Quant aux conditions de mise en oeuvre des solutions, elles se
résumeront en des recommandations, à l'endroit des acteurs devant
intervenir pour l'amélioration des conditions de
délégation de la maîtrise d'ouvrage publique
(B).
A - LES AXES D'ACTIONS A ENTREPRENDRE
Comme nous l'avons précisé en présentant
l'intérêt du sujet, notre étude est essentiellement
destinée, non pas à identifier les conditions de rentabilisation
des activités de l'AGETIP-BENIN, mais à déterminer les
mesures nécessaires pour que soit optimisée la gestion de la
délégation de la maîtrise d'ouvrage publique, afin
d'obtenir de meilleures prestations des agences de MOD, y compris
l'AGETIP-BENIN, sans faire obstacle à la rentabilisation des
activités de ces dernières. Par conséquent, les actions
que nous proposons devront être mises en oeuvre, les unes par l'Etat et
toutes les entités publiques
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 79
concernées, les autres par l'AGETIP-BENIN et autres
agences de MOD. Ces actions visent, d'une part à améliorer le
cadre juridique d'exercice la MOD (1) et d'autre part à
instaurer des conditions favorables à la célérité
dans la passation et l'exécution des conventions de MOD (2).
1. Les actions visant à améliorer le
cadre juridique de la MOD
Elles consistent d'abord en un renforcement du dispositif
légal et réglementaire actuel de la MOD et en la prise de mesures
nécessaires à l'effectivité de la concurrence. Ensuite,
elles concernent l'aménagement des procédures applicables aux
MOD.
> Le renforcement du dispositif légal et
réglementaire actuel et la prise de mesures nécessaires à
l'effectivité de la concurrence
Revoir et compléter les textes législatifs et
réglementaires de la MOD
Les textes relatifs aux conditions de passation et
d'exécution des conventions de MOD devront être revus et
complétés. En ce qui concerne la revue des textes, il ne s'agit
pas de remettre en cause les acquis positifs de la réforme, mais de
partir d'un réexamen des dispositions prises, pour corriger certaines
lacunes, et ce, en associant, dans la mesure du possible, les acteurs de la
commande publique concernés. A titre d'illustration, la loi portant MOP
prévoit l'application du code des marchés publics, pour la
sélection des MOD alors que son décret d'application fixe des
dispositions non conformes au code. De même, le code des marchés
publics doit tenir compte de la spécificité de la MOD, en
envisageant des conditions particulières de la passation des conventions
de MOD, qui pourront être fixées par voie réglementaire.
Cette revue devra s'accompagner de la prise d'autres textes
nécessaires à une meilleure organisation de la
délégation. Il s'agit par exemple des textes
réglementaires relatifs au modèle-type de convention de
maîtrise d'ouvrage déléguée, aux obligations
minimales, en matière de rapports et de comptes rendus à fournir
au maître d'ouvrage, aux différentes garanties à souscrire
par
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 80
le maître d'ouvrage délégué, au
régime des pénalités applicables au maître d'ouvrage
délégué, etc.
Prendre des mesures nécessaires à
l'effectivité de la concurrence
Certaines mesures sont nécessaires à
l'amélioration de l'impact du cadre juridique de la MOD sur
l'effectivité de la concurrence. Il s'agit, entre autres :
de la promotion de la MOD auprès des
maîtres d'ouvrage publics : la mise en concurrence sera
meilleure, lorsque le marché de la MOD sera suffisamment pourvu pour
intéresser les agences. S'il y a peu de marchés et de faible
montant, il est inévitable que les grandes agences postulent
systématiquement pour tous les marchés, limitant de facto les
chances d'accès des agences de faible taille. Or, on ne peut envisager
de contraindre les MO à déléguer les prérogatives
qu'ils détiennent et sont libres d'exercer ou de faire exercer en leur
nom. L'Etat devra organiser, en association avec plusieurs agences de MOD (non
pas une seule ou deux), des activités de sensibilisation.
de la catégorisation des agences : on
ne peut comparer que des structures comparables. La différence qui
existe entre les agences de MOD au Bénin est trop grande, en termes de
capacités techniques notamment, pour que l'on puisse les comparer
objectivement. Même en tenant compte de la qualité des ressources
humaines pour les agences sans expérience, on ne comblera pas le gap. Il
s'impose d'effectuer une catégorisation des agences, en fonction de
critères objectifs (ancienneté, expériences,
capacités techniques et financières, par exemple) et dans des
conditions transparentes. Ainsi, les agences d'un même calibre pourront
être mises en concurrence, selon des seuils déterminés. Le
tableau suivant est proposé, à titre d'illustration seulement.
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 81
Tableau n° 6 : Catégorisation des
agences de MOD (Illustration)
Catégories et Critères
II
1èie : Grandes agences
(longue expérience et
efficacité prouvée)
2ème : Moyennes agences (ayant fait leurs
premiers pas avec succès)
Sème : Petites agences (viennent
Ili
de démarrer)
Chiffre d'affaire Personnel Personnel
|
Seuils de projet
|
(F CFA) technique de gestion accessibles (F
CFA)
|
I
|
|
|
|
1
|
|
20 milliards et plus
|
5 Séniors
|
3 séniors
|
3 milliards et plus
|
Entre 5 et 20 milliards
|
3 Séniors
|
2 séniors
|
Entre 1 et 3 milliards
|
Moins d'un
|
1 ou 2
|
|
Moins d'un
|
|
|
1 sénior
|
|
milliard
|
Séniors '
|
|
milliard
|
L'une des conditions de succès de cette
catégorisation est que la commande soit suffisante dans chaque
catégorie.
de l'incitation à la spécialisation des
agences : au cours d'un atelier tenu le 28 avril 2008 au PLM
Alédjo, en vue de la vulgarisation des termes de référence
pour la mise en place d'agences de MOD, les agences présentes à
la rencontre se sont montrées hostiles à l'idée de la
spécialisation des MOD. Leur crainte nous semble fondée car, dans
un contexte où le niveau de délégation est encore
jugé faible, se confiner dans un domaine précis serait suicidaire
puisque la « part de marché » de l'agence s'en trouverait
certainement réduite. Or, la spécialisation des MOD nous
paraît indispensable au développement de la maîtrise
d'ouvrage déléguée. En effet, les domaines
d'investissements publics sont de plus en plus variés et
l'évolution rapide des différents secteurs engendre des
complexités et la nécessité d'une spécialisation
plus accrue. Les maîtres d'ouvrage délégués
gagneraient à se spécialiser dans des domaines précis
où ils se positionneront comme une référence
incontestable. Nous suggérons que la spécialisation soit
progressive. Ainsi, les agences peuvent continuer à
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 82
exercer diverses activités mais tout en s'investissant
davantage dans un domaine précis qui fera leur particularité.
du renforcement des capacités des cadres
chargés de la passation des marchés publics sur les
spécificités liées à la MOD : une
convention de maîtrise d'ouvrage déléguée n'est pas
un marché public ordinaire. En témoignent les résistances
qui ont été suscitées, sous d'autres cieux, par leur
intégration dans le champ d'application du code des marchés
publics (voir supra). Cela signifie que les cadres chargés de la
passation et de l'exécution des marchés de MOD doivent être
suffisamment aguerris pour assurer la gestion de tels contrats, dans des
conditions adéquates. Un accent sera mis sur l'exécution de ces
conventions, car certains membres de cellules de passation des marchés
publics ont déploré le fait de ne plus avoir aucun lien avec les
MOD, dès lors que ceux-ci ont été
sélectionnés.
> L'aménagement des procédures
applicables aux MOD
La continuité des régimes dérogatoires
s'explique, comme nous l'avons vu, par le souci de la
célérité et le laxisme des structures nationales
chargées de contrôler et de réguler les marchés
publics. Pour la plupart des personnes interrogées, l'efficacité
des MOD serait véritablement compromise, si ceux-ci devaient appliquer
de façon rigide, comme l'exige la loi, le code béninois des
marchés publics. Cela signifie, qu'en pratique, « des
adaptations » sont nécessaires et doivent être
envisagées par la loi portant MOP et le code des marchés publics,
puis précisées par voie réglementaire. Aussi faut-il
impérativement que soient associées les structures de
contrôle et de régulation des marchés publics, afin de
retenir de commun accord les modalités suivant lesquelles elles
interviendront pour assurer leur mission auprès des MOD, dans des
conditions qui ne mettent pas en péril la célérité
recherchée. Dès lors, les manuels de procédures techniques
des agences devront être revus, pour tenir compte des exigences qui
auront été prévues dans les procédures
aménagées.
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 83
En tout état de cause, les aménagements n'auront
pas pour objet de dispenser totalement les agences, de l'application du code et
de ses textes d'application. Ainsi, seules les dispositions susceptibles de
compromettre la célérité feraient l'objet
d'aménagements, toutes les autres devant s'appliquer rigoureusement.
Les questions relatives au cadre juridique de la MOD ainsi
réglées, il sied d'aborder celles qui sont liées aux
retards enregistrés.
2. Les actions destinées à enrayer les
retards observés
Elles se résument en des mesures visant à
assurer, d'une part la célérité dans la conclusion des
conventions de MOD et d'autre part l'exécution diligente des
marchés de travaux, en MOD.
> Les mesures visant à assurer la
célérité dans la conclusion des conventions de MOD et le
démarrage à bonne date des projets
La lourdeur dans les procédures administratives s'est
révélée l'unique cause du retard dans
l'opérationnalisation des projets en MOD. Pour limiter les effets de
cette lourdeur, nous suggérons les actions suivantes.
Adopter des documents-types
L'adoption de documents-types, par secteur, peut constituer
une solution intéressante, afin de réduire les délais que
nécessitent l'étude et la validation des documents, par les
différents intervenants. Ainsi, plus le document-type adopté est
bien préparé et adapté aux exigences du domaine
considéré, plus rapide sera le contrôle de sa
validité, un tel contrôle ne se limitant alors qu'à de
menus détails. Les documents-types dont il est question ici sont
notamment le dossier d'appel d'offres-type, la convention-type de MOD, etc.
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 84
Alléger les procédures et responsabiliser les
acteurs
Eu égard à l'importance du choix d'un
maître d'ouvrage délégué, il est normal que l'on
s'entoure de toutes les précautions, pour qu'il ne soit pas
effectué à la hâte. Toutefois, la lourdeur des
procédures, dont le but est de sécuriser l'emploi des deniers
publics, vient à compromettre l'efficacité de la dépense
publique, en raison des conséquences fâcheuses d'un
démarrage tardif des projets. Les procédures doivent
nécessairement être revues, dans le sens de leur
allègement. Pour ce faire, une responsabilisation des cadres s'impose :
en un mot, faire confiance mais contrôler. Ainsi, l'Etat doit veiller
à assigner à ses cadres, des objectifs clairs, assortis de
délais, dans le mépris desquels des sanctions précises
seront effectivement appliquées : l'efficacité des
dépenses publiques en dépend.
Instaurer l'usage de fiches ou bordereaux de suivi des
marchés
Des fiches ou bordereaux de suivi des marchés peuvent
être conçues dans les services du maître d'ouvrage, pour
suivre l'évolution des dossiers transmis à différents
intervenants pour validation. Ainsi, à chaque projet de marché ou
de convention à faire valider et approuver, on adjoindra une fiche
marquant les différents destinataires. Dès lors qu'il a
reçu un dossier, chaque intervenant marquera la date à laquelle
il l'a reçu. Après l'avoir traité, il indiquera la date
à laquelle il l'a transmis au prochain intervenant et ainsi de suite.
Une telle mesure permettra de situer les responsabilités.
D'autres mesures permettront d'éviter les retards
d'exécution des marchés de travaux.
> Les mesures visant à permettre
l'exécution diligente des marchés de travaux
Conformément au diagnostic établi, les
difficultés de mobilisation du financement, le manque de promptitude des
maîtres d'ouvrage dans le respect de leurs obligations, la mauvaise
organisation et/ou l'inefficacité des bureaux
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 85
d'études et entreprises expliquent les retards
d'exécution des marchés de travaux, en MOD. Aussi faudra-t-il
agir à plusieurs niveaux.
S'assurer de la disponibilité du financement avant de
sélectionner un MOD
Le MOD n'est ni une banque, ni un bailleur de fonds. Les
maîtres d'ouvrage publics ne doivent pas perdre de vue que lorsqu'ils
décident de recourir à la délégation de la
maîtrise d'ouvrage, cela suppose qu'ils ont les ressources
nécessaires au financement de l'opération. C'est ce qui distingue
fondamentalement la MOD de la concession (contrat de délégation
de service public dans lequel le concessionnaire finance les frais de premier
établissement et se rémunère en exploitant l'ouvrage ou le
service public). Ainsi, une gestion plus rigoureuse du programme
d'investissement public (PIP) s'impose dans les services de programmation et
les services financiers des maîtres d'ouvrage. Par ailleurs, il arrive
parfois que la lenteur procédurale fasse perdre les ressources
extérieures nécessaires à la mise en oeuvre de
l'opération, mettant ainsi le MOD dans une situation
préjudiciable à sa crédibilité. Des efforts doivent
être fournis, afin d'assurer au MOD le financement nécessaire
à ses activités.
Améliorer les conditions de mise à
disposition du financement aux MOD, en dérogeant aux procédures
classiques de décaissement
Une fois la mobilisation des ressources assurée, les
modalités de mise à disposition desdites ressources
méritent d'être revues. En effet, les conditions dans lesquelles
les MOD reçoivent les fonds nécessaires à l'avancement des
travaux ont été unanimement jugées insatisfaisantes. Du
reste, ce problème n'est pas une particularité du Bénin,
car, comme nous l'avons vu, les autres agences de la sous-région sont
confrontées à une telle difficulté. Après le
versement de la première tranche du financement à titre d'avance,
les appels de fonds émis, avec la justification des dépenses
antérieures, ne sont pas traités de façon à
faciliter l'exécution des travaux.
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 86
L'amélioration des modalités de versement des
fonds est indispensable, car l'utilité même du recours à la
MOD en dépend. En effet, lorsqu'un appel de fonds dure deux ans avant
d'être traité et que le MOD, confronté à des
difficultés, n'arrive plus à superviser les chantiers, d'ailleurs
désertés par l'entrepreneur, il n'y a plus grande
différence avec la maîtrise directe, et pourtant, il y a un
surcoût, à savoir les honoraires du maître d'ouvrage
délégué.
Nous suggérons que les procédures de
décaissement classiques ne soient pas appliquées, dans toute leur
rigueur, aux fonds à verser aux MOD, de façon à renforcer
les audits et contrôles de gestion effectués auprès de
ceux-ci. Introduire davantage de célérité dans le
décaissement des fonds permettrait de rationnaliser l'usage des deniers
publics.
Transmettre à temps les avis de non objection
Les avis de non objection devront être transmis à
temps aux MOD, pour ne pas ralentir leurs activités. Dans ce sens, les
maîtres d'ouvrage gagneraient à se faire représenter
à toutes les phases de passation des contrats, afin d'exercer leur
contrôle à ce stade.
Développer des actions de formation au profit des
bureaux et entreprises, et faire preuve de rigueur à leur égard
Le monde des entreprises locales en Afrique souffre, à
notre avis, davantage de sa mauvaise organisation que de l'incompétence
de son personnel. On y trouve rarement des politiques de développement
à long terme, le profit immédiat et personnel étant
préféré à la mise en place progressive et certaine,
d'une structure de grande taille et performante. Aussi ne devrait-on pas se
lasser d'organiser des activités de sensibilisation, de formation des
cadres des entreprises et bureaux, en insistant sur l'importance de la rigueur
et du professionnalisme, qualités indispensables à la performance
d'une entreprise. Toutefois, ces actions, dont les effets ne seront
perceptibles qu'à long terme, doivent faire l'objet d'une politique
globale, faisant oeuvrer en synergie, l'ensemble des compétences
nationales.
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
87
A court terme, il convient de faire preuve de rigueur dans la
gestion des relations contractuelles avec les cabinets et les entreprises.
D'une part, la passation des contrats et marchés doit permettre de
choisir les soumissionnaires les plus à même d'exécuter les
prestations. Le critère de la moins-disance généralement
appliqué par les MOD, nécessite que la note technique minimale
soit élevée le plus possible. Ainsi, attribuer un contrat
à un soumissionnaire techniquement passable au détriment d'un
autre dont l'offre technique est excellente, en raison d'une
légère différence de prix, serait fortement discutable.
De même, des critères de post-qualification
devraient être prévus, dans les dossiers de consultation, pour
s'assurer de la réalité des informations inscrites dans les
soumissions. Par ailleurs, l'application correcte et systématique des
pénalités de retard constituerait un élément
favorable à la diligence des partenaires.
Enfin, l'ensemble des suggestions faites ci-haut pourrait
contribuer à améliorer les prestations des bureaux et
entreprises, dans la mesure où des conditions favorables seraient
réunies.
La mise en oeuvre des approches de solutions que nous avons
développées nécessite que des recommandations soient
formulées à l'endroit des différents acteurs de la
commande publique.
B - CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS
Elles consisteront en des recommandations en direction des
principaux acteurs devant intervenir pour que soient améliorées
les conditions de passation et d'exécution des conventions de MOD,
à savoir d'une part l'Etat et les collectivités locales
(1), et d'autre part les agences de MOD
(2).
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 88
1. Recommandations en direction de l'Etat et des
collectivités locales > Recommandations à
l'Etat
L'Etat doit oeuvrer à faire réunir certaines
conditions indispensables au succès de la délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique. Nous évoquerons notamment les points
qui suivent.
Renforcer les capacités des maîtres d'ouvrage
publics
La décision de réaliser un ouvrage ou
d'exécuter un projet appartient au maître d'ouvrage public seul,
qui devra, avant de choisir tout prestataire, définir le programme de
l'opération et son enveloppe financière prévisionnelle.
Les capacités institutionnelles et techniques des maîtres
d'ouvrage doivent, en conséquence, être améliorées,
afin que ceux-ci puissent réaliser convenablement la planification et la
programmation des investissements.
Veiller à la pertinence du recours à la MOD,
en ce qui concerne l'objet de la délégation
Le recours à la MOD doit répondre au souci
d'assurer l'efficacité et l'économie dans l'exécution de
la dépense publique. Ainsi, autant la maîtrise d'ouvrage
déléguée doit être promue auprès des
personnes morales de droit public, autant on doit veiller à ne pas
encourager une utilisation abusive de cet outil contractuel, pour éviter
d'en faire un « fourre-tout ». Principalement utilisée en
matière de travaux, où elle se justifie bien souvent, la MOD ne
devrait être choisie, en matière de fournitures, que de
manière exceptionnelle, notamment lorsqu'il s'agit de fournitures
complexes.
Renforcer le contrôle exercé sur les MOD
Le contrôle des activités des MOD est d'une
importance indéniable. Il conditionne en effet la qualité de la
gestion des mandataires de la maîtrise d'ouvrage publique, car il
constitue un moyen certain pour éviter les dérives de gestion
susceptibles de compromettre les intérêts des personnes publiques.
Or, il semble évident que l'Etat et les maîtres d'ouvrage publics
n'exercent pas
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DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 89
vraiment, sur les MOD, le droit de contrôle dont ils
disposent : ce qui ne met pas à l'abri de la mauvaise gestion, notamment
au plan financier. Deux observations majeures peuvent être
évoquées, sur cette question.
D'une part, même si la loi MOP du Bénin
reconnaît aux maîtres d'ouvrage, en ses articles 7 et 11, un droit
de contrôle technique, financier et comptable sur leurs mandataires, elle
renvoie aux conventions de MOD, en ce qui concerne les modalités d'un
tel contrôle. Il en résulte un contrôle peu
systématisé, et une certaine méfiance entre partenaires.
Il conviendra que, par voie réglementaire, les modalités du
contrôle à effectuer par les maîtres d'ouvrage soient
clairement précisées.
D'autre part, le ministère des finances, les corps
administratifs de contrôle et la chambre des comptes de la cour
suprême ne s'intéressent pas suffisamment aux conditions dans
lesquelles les MOD gèrent les deniers publics. L'Etat doit veiller
à ce que les rapports d'activités, d'audits techniques et
financiers soient transmis à ces organes, qui intégreront les MOD
dans leur champ de contrôle.
CEuvrer à une meilleure maîtrise du
régime de responsabilité contractuelle découlant de la
délégation de la maîtrise d'ouvrage
La délégation de la maîtrise d'ouvrage
donnant lieu à un mandat, une correcte répartition et une bonne
maîtrise des responsabilités contractuelles entre le mandant, les
mandataires et les constructeurs sont nécessaires. Les maîtres
d'ouvrage publics doivent être suffisamment informés sur les
mécanismes de mise en jeu des responsabilités contractuelles,
lesquels dépendent de l'étendue des missions confiées au
MOD. Les considérations générales qui suivent
méritent d'être évoquées :
le MOD n'est tenu, à l'égard du maître
d'ouvrage, que de l'exécution correcte des obligations dont il a
été personnellement chargé par celui-ci ; aussi les fautes
commises par les constructeurs ne peuvent-elles, en règle
générale, être opposées par le maître
d'ouvrage au mandataire que si ces fautes sont
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DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 90
elles-mêmes imputables à des fautes personnelles
du mandataire ; de même, le MOD ne peut invoquer d'éventuelles
fautes commises par les constructeurs pour s'exonérer de sa propre
responsabilité à l'égard du mandant ;
le MOD, selon l'étendue de ses attributions, peut
être tenu de s'assurer au titre de la garantie décennale et
souscrire des polices d'assurance lui permettant de se couvrir des sinistres
intervenant pendant toute la durée des travaux ;
la responsabilité contractuelle du MOD se trouve
limitée dans le temps par la délivrance du quitus par le
maître de l'ouvrage, celui-ci renonçant à compter de cette
date à opposer au mandataire les fautes qu'il a commises dans l'exercice
de son mandat, sauf si des réserves sont émises dans le
quitus.
> Recommandations aux collectivités
locales
Considérées comme maîtres d'ouvrage
publics pour les investissements relevant de leur domaine de compétence,
les collectivités locales devraient se positionner comme de
véritables « clients » des MOD. De même, dans la mesure
où elles désireront conserver l'exercice de leur maîtrise
d'ouvrage, elles pourront recourir aux services d'assistance à la
maîtrise d'ouvrage (AMO) ou à la conduite d'opération,
fournis par certains MOD.
2. Recommandations à l'endroit des agences de
MOD
Deux agences de MOD au Bénin (AGETIP-BENIN et AGETUR)
sont membres d'un réseau africain dénommé : Association
des agences africaines d'exécution des travaux d'intérêt
public (AFRICATIP). Cette association, qui contribue véritablement au
développement de la MOD en Afrique, permet aux deux agences
sus-mentionnées, de participer à des échanges
d'expériences et de contribuer, aux côtés des autres
agences membres, à relever des défis communs.
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 91
Ne remplissant pas encore les critères requis pour
adhérer à l'AFRICATIP, les autres agences de MOD du Bénin
gagneraient à collaborer avec AGETIP-BENIN et AGETUR, afin que puissent
être menées en synergie les activités de promotion de la
MOD à l'échelle nationale.
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 92
Tableau n° 7 : Tableau de synthèse de
l'étude (TSE)
Problématique
(Problème Général)
Gestion peu efficace de la délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique
Objectifs de l'étude
(Objectif Général)
Identifier les conditions d'amélioration de la
passation et de l'exécution des conventions de maîtrise d'ouvrage
déléguée au Bénin
NIVEAU D'ANALYSE
NIVEAU GENERAL
Eléments du diagnostic (causes
réelles)
Approches de solutions
(Cause Générale)
Faible impact du cadre juridique sur les conditions de mise en
concurrence des MOD.
Pratique de dérogation de fait au code des
marchés publics.
3
4 Retards d'exécution des marchés de
travaux.
Proposer les conditions dans lesquelles pourra être
établi un cadre réglementaire et légal propice à la
saine et transparente
concurrence sur le marché de la MOD.
Suggérer les conditions d'application du code des
marchés publics aux maîtres d'ouvrage
délégués.
Déterminer les mesures nécessaires à la
célérité de la sélection du MOD et de la signature
de la convention de MOD.
Identifier le contexte favorable à l'exécution
diligente des marchés de travaux en maîtrise d'ouvrage
déléguée.
- lacunes et imprécisions des textes adoptés en
matière de MOD ;
- insuffisance des mesures de mise en oeuvre
de la réforme.
souci des MOD d'accélérer les procédures
en évitant les lourds contrôles a priori exigés par le code
;
- laxisme des structures nationales chargées du
contrôle et de la régulation des marchés
· ublics
Lourdeur dans les procédures administratives
- difficultés de mobilisation du financement par les MO
;
mauvaise organisation et/ou l'inefficacité de certaines
entreprises et bureaux d'études ou de contrôle ;
manque de promptitude des maîtres d'ouvrage dans le
respect de leurs obligations.
- revoir et compléter les textes législatifs et
réglementaires de la MOD ;
- prendre des mesures nécessaires à
l'effectivité de la concurrence (promotion, catégorisation,
etc.).
Aménager les procédures applicables aux MOD, en
concertation avec les structures nationales chargées du contrôle
et de la régulation des marchés publics, afin de définir
les modalités de leur intervention auprès des MOD, sans faire
obstacle à la célérité.
- adopter des documents-types ;
- alléger les procédures et responsabiliser les
acteurs ;
- instaurer l'usage de fiches ou bordereaux de suivi des
marchés.
- s'assurer de la disponibilité du financement ;
améliorer les conditions de mise à disposition du financement
(dérogation aux procédures classiques de décaissement)
;
- transmettre à temps les avis de non objection aux MOD
;
- développer des actions au profit des bureaux et
entreprises et faire preuve de rigueur à leur égard.
1
Retard dans l'opérationnalisation des projets et
programmes en MOD.
N
V E A U
X
S P
E
F
U E S
Source : Nos observations
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
CONCLUSION
GENERALE
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 94
L'examen des conditions de délégation de la
maîtrise d'ouvrage publique nous a permis d'identifier les facteurs qui
font obstacle à l'efficacité de cet outil contractuel dont
disposent les maîtres d'ouvrage publics. L'intérêt de notre
problématique, comme nous l'avons précisé, réside
dans la nécessité d'améliorer les prestations des
maîtres d'ouvrage délégués, afin d'assurer aux
maîtres d'ouvrage, la garantie du bon usage des deniers publics. Il ne
saurait en être autrement, car la rémunération du
maître d'ouvrage délégué constituerait un
surcoût inutile pour la personne publique, si elle ne peut justifier de
la qualité des ouvrages réalisés.
Au terme de notre analyse, nous pouvons retenir que des
défis importants sont à relever.
Il s'agira, tout d'abord, de créer les conditions d'une
concurrence réelle et saine, indispensable au développement de
l'activité de la MOD. Ce défi est d'autant plus important que les
maîtres d'ouvrage auront des besoins de plus en plus
spécialisés, qui nécessiteront qu'une
variété suffisante de MOD soit à leur disposition.
Ensuite, il s'imposera de clarifier les procédures
applicables par les MOD, afin que les obligations du code des marchés
publics puissent être observées, dans la mesure du possible, et
que la réglementation des marchés publics puisse s'inspirer des
procédures simplifiées et contrôlables proposées par
les MOD.
En outre, le souci de la célérité devra
être au coeur des relations contractuelles entre les maîtres
d'ouvrage délégués et les maîtres d'ouvrage publics,
afin d'éviter que les retards enregistrés ne soient
préjudiciables aux intérêts des deux parties.
Enfin, maîtres d'ouvrage publics et MOD devront oeuvrer
au développement des bureaux et entreprises, tout en faisant preuve de
rigueur dans la gestion des relations contractuelles avec ces partenaires.
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 95
Quelques recommandations ont été
adressées à différents acteurs et permettront, à
notre avis, de sécuriser et de développer l'activité de la
MOD au Bénin. Nous exprimons le souhait que d'autres études se
penchent sur les questions :
- du contrôle des maîtres d'ouvrage, des corps
administratifs de contrôle et de la chambre des comptes de la cour
suprême, sur les activités des MOD ;
- de l'avenir de la MOD sur le chantier de la
décentralisation.
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 96
Bibliographie
> OUVRAGES
AUBY, Jean-Marie et al. (2008) « Droit administratif
des biens, domaine public et privé, travaux et ouvrages publics,
expropriation » 5ème édition Dalloz, Paris, 697
pages.
BEAUGE, Thierry (2006) : « Dictionnaire de la
commande publique », AFNOR, 183 pages.
COSSALTER, Patrice (2010) : « Le mandat de
maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'ouvrage partagée »,
Edition Territorial, Bresson, 60 pages.
GAUDEMET, Yves (2005) : « Droit administratif
», 18ème édition LGDJ, Paris, 456
pages.
LAJOYE, Christophe (2008) : « Droit des
marchés publics », 3ème Edition Gualino
lextenso, Paris, 286 pages.
> THESE ET MEMOIRES
LICHERE, François (1998) : « Les contrats
administratifs entre personnes privées, Représentation,
transparence et exceptions jurisprudentielles au
critère
|
organique du contrat administratif »,
|
http://www.contratspublicsetpartenariats.com/DOC/THF1.pdf
;
SYLLA, Mamadou (2007) : « La
délégation de la maîtrise d'ouvrage publique : l'approche
AGETIP en Afrique, enjeux et bilans d'un nouveau partenariat »,
ENA Guinée,
http://www.ena.fr/index.php?/fr/recherche/memoires-masters/map/CIL-2007/sylla
;
TIKANDE, Imorou et Marouf S. MORAT LAFIA (2003) : «
Les marchés de travaux publics au Ministère des
Enseignements primaire et secondaire », Université
d'Abomey-Calavi, Faculté de droit et des sciences politiques.
Réalisé et soutenu par Gatien M.
DOSSA
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 97
> ARTICLES
CASTON, Albert (2010) : «Un cas de
responsabilité décennale du maître d'ouvrage
délégué »,
http://avocats.fr/space/albert.caston/content/un-cas-de-responsabilite-decennale-d-un-maitre-d-ouvrage-delegue--caa
;
GRANJON, Romain et al (2004) : « Les conventions de
mandat »,
www.vedesi.fr/fr/content/download/322.
LICHERE, François (2002) : «
Maîtrise d'ouvrage, mandat et droit communautaire »,
CP-ACCP, n° 9, p. 50 ;
RICHER, Laurent (1999) : « Le contrat de mandat
au risque du droit administratif », CJEG, avril 1999, p. 127 ;
RICHER, Laurent (2003) : « Mandat de
maîtrise d'ouvrage : un état de la question »,
CP-ACCP, n° 25, p. 64 ;
SOMBRET, Laurent (2002) : « Droit de la
construction »,
http://sos-net.eu.org/copropriete/construc/index.htm.
> TEXTES
- Loi n°2001-07 du 09 mai 2001 portant maîtrise
d'ouvrage publique en République du Bénin ;
Loi n°2009-02 du 07 août 2009 portant code des
marchés publics et des délégations de service public en
République du Bénin ;
Décret n°2003-096 du 20 mars 2003 portant
conditions d'exercice des missions de maîtrise d'ouvrage et de conduite
d'opération.
> RAPPORTS D'ETUDE
DIOU, Christian, HENRY, Michel et Babaly DEME (2007) : «
La délégation de la maîtrise d'ouvrage en Afrique
en 2007, Bilan, enjeux et perspectives »,
http://www.africatip.net/fr/publications/downloads/2008-11-11%2006:28:29/Rapport
AGETIP MOD vfinale.pdf;
- Direction Technique/Projet Inforoute des
Collectivités locales (2006) : « Etat des lieux sommaire de
l'exercice de la maîtrise d'ouvrage communale »,
http://www.inforoute-communale.gov.bf/english/monographie
nouveau/inforoute/02 Ett lieuxMOC.htm.
Annexes
N°
Titres Pages
d'ordre
Jhb
il
FI
Organigramme de 1'AGETIP-BENIN
Questionnaire d'enquête
Guide d'entretien
99
100
103
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA 99
ANNEXE 1 : ORGANIGRAMME DE L'AGETIP-BENIN
DIRECTEUR GENERAL (Raymond ADEKAMBI)
CONTROLEUR DE GESTION
(Michèle ADJAHO SOSSOUHOUNTO)
SECR. PARTICULIER DG
(Barbara GOUGNIZOUN)
I
1
CHEF
COMPTABLE
DIRECTEUR ADMINISTRATIF (Ambroise
HOUNDEGLA)
DIR. FINANCIER & COMPTABLE (François
ADJALIAN)
SECRETAIRE Comptable
ASSISTANT ADMINISTRATIF
· STANDARDISTE (Agathe KEDOTE)
· LOGISTICIENS (Dénis MONTCHO)
· CHAUFFEURS (Darius CHODATON, Moïse SEGBEDJI,
Fataï ODJO & Nicolas CHABI)
· ARCHIVISTE (Virgile BALOGOUN)
· PLANTON (Bertin YABI) 2 GARDIENS
ASSISTANT FINANCIER
I
COMPTABLES
SECRETAIRE DE DIR.
DT
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
DIRECTEUR TECHNIQUE (Ousmane Hugues
N'DIAYE)
|
|
|
CHEF PROJET 1
(Ezéchiel LAOUROU)
|
CHEF PROJET 2 (Paul CRECEL)
|
CHEF PROJET 3
(Claude POGNON)
|
CHEF PROJET 4
(Séraphin DAGA)
|
CHEF PROJET 5 (Hervé
AHOUANDJINOU)
|
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
100
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MO, MOD,
BUREAUX D'ETUDES ET DE CONTROLE, ET ENTREPRISES (Seule les
questions n° 3 et 5.3 concernent les bureaux et entreprises)
Bonjour Madame/Monsieur. Nous sommes étudiant en fin de
formation au second cycle de l'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature, option « Administration des Finances », filière
« Gestion des Marchés Publics ». Dans le
cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation qui
portera sur l'amélioration des conditions de délégation de
la maîtrise d'ouvrage publique au Bénin, nous vous prions de bien
vouloir nous donner votre avis sur les principaux problèmes retenus dans
notre étude. Pour ce faire, vous cocherez les cases correspondant aux
réponses qui vous paraissent justes. Plusieurs cases peuvent être
cochées pour la même question. Dans la rubrique « Autre
», vous pourrez ajouter les éventuelles réponses non
envisagées par nous. Nous vous remercions d'avance pour votre
contribution qui sera, sans nul doute, très déterminante dans la
réussite de notre travail.
1. La réforme engagée dans le secteur de
la maîtrise d'ouvrage déléguée en 2001, n'aura pas
permis d'instaurer des conditions saines, équitables et transparentes de
mise en concurrence. A quoi est dû, selon vous, ce faible impact du cadre
juridique sur la mise en concurrence des MOD ?
L'insuffisante vulgarisation des textes auprès
des acteurs de la commande publique
L'insuffisance des mesures de mise en oeuvre
nécessaires au succès de la réforme
Les lacunes et imprécisions des textes
adoptés en la matière
L'inadaptation des textes aux réalités
vécues dans l'exercice des missions de MOD
Autres :
La réticence des maîtres d'ouvrage et
bailleurs à « faire confiance » aux nouvelles
agences
2. On remarque qu'avec le mécanisme de la
maîtrise d'ouvrage déléguée, les projets et
programmes publics tardent à démarrer. Cette situation se
traduit, entre autres, par la lenteur observée dans le circuit de
signature des conventions de MOD. Qu'est-ce qui explique, selon vous, ce retard
dans l'opérationnalisation des projets et programmes en MOD
?
La lourdeur dans les procédures
administratives
L'absence de planification rigoureuse des
activités de délégation de la maîtrise
d'ouvrage
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Autres :
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 101
3. Le souci de la célérité
constitue, parmi bien d'autres raisons, un élément
déterminant du
recours à la maîtrise d'ouvrage
déléguée. Pourtant, les maîtres d'ouvrage
délégués ne sont pas pour autant à l'abri des
retards d'exécution. Pour la plupart des travaux exécutés
en MOD, les délais prévus sont largement dépassés.
Quelles sont, à votre avis, les causes des retards d'exécution
que connaissent les maîtres d'ouvrage délégués
?
Les difficultés de mobilisation du financement par
les maîtres d'ouvrage publics
Le manque de promptitude des maîtres d'ouvrage
dans le respect de leurs obligations (avis de non objection, traitement des
appels de fonds, etc.)
|
La mauvaise organisation et/ou l'inefficacité de
certaines entreprises et bureaux d'études ou de
contrôle
|
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La saturation des principaux MOD, qui réduit leur
efficacité
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Autres .
4. La dérogation au code des marchés
publics, qui a longtemps contribué au succès des agences
d'exécution, continue de prévaloir, en violation de l'article 9
de la loi portant MOP qui dispose que le code des marchés publics est
applicable aux MOD, tout comme au MO, dans les mêmes conditions, sauf si
l'accord de financement exige l'application des procédures du bailleur.
D'ailleurs, le code des marchés publics met dans son champ d'application
les marchés passés par les MOD. A votre avis, qu'est-ce qui
explique cette continuité de l'utilisation de
procédures
|
dérogatoires
?
Le laxisme des maîtres d'ouvrage, qui
ne
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L'ignorance de la portée de l'article
9
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veillent pas à l'application correcte
procédures exigées
|
des
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de la loi portant MOP
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Le laxisme des structures nationales
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Le souci légitime des MOD
d'accélérer les
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chargées du contrôle et de la
régulation
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procédures en évitant les lourds
contrôles
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des marchés publics
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a priori exigés par le code
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L'inadaptation ou l'irréalisme de
cette
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exigence par rapport à la pratique de la
délégation de la maîtrise d'ouvrage
5. Quelles suggestions pourrez-vous taire en vue de la
résolution de ces problèmes ? Réalisé
et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
102
Suggestions concernant le problème n°1
:
Suggestions concernant le problème n°2
:
Suggestions concernant le problème n°3
:
Suggestions concernant le problème n°4
:
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Merci pour votre très utile
collaboration
Réalisé et soutenu par Gatien M. DOSSA
Conditions d'une meilleure gestion de la
délégation ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas
de l'AGETIP-BENIN SA 103
ANNEXE 3 : GUIDE D'ENTRETIEN
1. La réforme engagée dans le secteur de la
maîtrise d'ouvrage déléguée en 2001, n'aura pas
permis d'instaurer des conditions saines, équitables et transparentes de
mise en concurrence. A quoi est dû, selon vous, ce faible impact du cadre
juridique sur la mise en concurrence des MOD ?
2. On remarque qu'avec le mécanisme de la
maîtrise d'ouvrage déléguée, les projets et
programmes publics tardent à démarrer. Cette situation se
traduit, entre autres, par la lenteur observée dans le circuit de
signature des conventions de MOD. Qu'est-ce qui explique, selon vous, ce retard
dans l'opérationnalisation des projets et programmes en MOD ?
3. Le souci de la célérité constitue,
parmi bien d'autres raisons, un élément déterminant du
recours à la maîtrise d'ouvrage déléguée.
Pourtant, les maîtres d'ouvrage délégués ne sont pas
pour autant à l'abri des retards d'exécution. Pour la plupart des
travaux exécutés en MOD, les délais prévus sont
largement dépassés. Quelles sont, à votre avis, les causes
des retards d'exécution que connaissent les maîtres d'ouvrage
délégués ?
4. La dérogation au code des marchés publics,
qui a longtemps contribué au succès des agences
d'exécution, continue de prévaloir, en violation de l'article 9
de la loi portant MOP qui dispose que le code des marchés publics est
applicable aux MOD, tout comme au MO, dans les mêmes conditions,
sauf si l'accord de financement exige l'application des
procédures du bailleur. D'ailleurs, le code des marchés publics
met dans son champ d'application les marchés passés par les MOD.
A votre avis, qu'est-ce qui explique cette continuité de l'utilisation
de procédures dérogatoires ?
Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
104
Table des matières
Identification du jury i
Déclaration d'engagement de l'auteur ii
Dédicace iii
Remerciements iv
Liste des sigles y
Liste des tableaux vi
Liste des graphiques vii
Glossaire viii
Résumé ix
Sommaire xi
Introduction Générale 1
CHAPITRE PREMIER : L'EXERCICE DE LA MAÎTRISE
D'OUVRAGE DÉLÉGUÉE AU BÉNIN :
UN ENVIRONNEMENT ENCORE PERFECTIBLE 4
SECTION 1 : L'AGETIP-BENIN ET SES ACTIVITES DANS LE
CADRE DE LA MAITRISE
D'OUVRAGE DELEGUEE 5
PARAGRAPHE 1: La présentation
de l'AGETIP-BENIN 6
A - Création, évolution et missions de
l'AGETIP-Bénin 6
B - Un fonctionnement basé sur la recherche de
l'efficacité 9
PARAGRAPHE 2: Les avantages et points
à améliorer dans l'exécution des projets
publics en MOD 14
A - Les activités préalables à
l'exécution des conventions de MOD 14
B - Les activités menées dans le cadre de la
convention de MOD 24
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Conditions d'une meilleure gestion de la délégation
ou mandat de maîtrise d'ouvrage publique : cas de l'AGETIP-BENIN SA
105
SECTION 2 : L'AMELIORATION DES CONDITIONS
DE DELEGATION DE LA MAITRISE D'OUVRAGE, UNE PREOCCUPATION NECESSAIRE A
L'EFFICACITE DANS LA COMMANDE
PUBLIQUE 33
PARAGRAPHE 1: Une problématique
retenue en raison de sa prépondérance 34
A - Les éléments de l'observation 34
B - Le choix et la spécification de la
problématique 36
PARAGRAPHE 2 : Une problématique
opportune à résoudre 40
A - L'intérêt de la problématique 41
B - La vision globale de résolution de la
problématique 44
CHAPITRE 2 : L'ÉRADICATION DES OBSTACLES
À UNE GESTION APPROPRIÉE DE LA
MOD : DIAGNOSTIC ET APPROCHES DE SOLUTIONS
46
SECTION 1: LA DEMARCHE NECESSAIRE A
L'ETABLISSEMENT D'UN DIAGNOSTIC 47
PARAGRAPHE 1: Les objectifs,
hypothèses et le point des connaissances sur la
problématique 47
A - Les objectifs et hypothèses de l'étude 48
B - Le point des connaissances sur la problématique 55
PARAGRAPHE 2 : Choix
méthodologiques : présentation et justification 63
A - Les personnes ciblées par nos enquêtes 64
B - Les outils de collecte, de traitement, de présentation
et d'analyse des données 68
SECTION 2 : DES PROBLEMES AUX CAUSES
MULTIPLES A ERADIQUER 70
PARAGRAPHE 1: Les véritables
causes des problèmes étudiés 71
A - L'organisation des enquêtes et la limite des
données 71
B - Les éléments de diagnostic 74
PARAGRAPHE 2 : Les approches de solutions
et les conditions de leur mise en oeuvre 78
A - Les axes d'actions à entreprendre 78
B - Conditions de mise en oeuvre des solutions 87
CONCLUSION GENERALE 93
BIBLIOGRAPHIE 96
ANNEXES 98
TABLE DES MATIERES 104
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