1.2.5 Méthodes d'analyse de données
14
1.2.5.1 Saisie des données
Elle consiste à saisir numériquement les
informations recueillies dans le questionnaire de recherche en version dure
afin de les analyser par la suite. Le logiciel CSPRO 4 a été
d'une grande aide car il a permis la création d'un masque de saisie tout
à fait identique à la forme du questionnaire de recherche. En
d'autres termes, ce dernier et les tableaux qu'il contient ont
été présentés tels quels dans le masque de saisie,
facilitant ainsi la saisie des données.
1.2.5.2 Apurement des données
Le logiciel STATA 10 a été utilisé lors
de l'apurement des données en raison de sa simple manipulation, les
données saisies sous CSPRO 4 ont alors été
transformées et ramenées sous STATA 10 avant d'être
apurées et traitées.
Il s'agit dans cette étape de compléter les
données premièrement acquises dans les questionnaires. Plus
précisément, d'autres colonnes sont créées dans
lesquelles des formules de calcul ou de codification ont été
introduites. Ceci étant réalisé afin d'obtenir de
nouvelles données plus explicatives : certaines données
nécessaires pour le traitement ne figurent pas tout de suite dans les
données brutes contenues dans les questionnaires. Des corrections de
saisie ont été aussi effectuées lors de l'apurement des
données car il existe des erreurs de frappe pouvant fausser les
résultats d'analyse. Enfin, la vérification de la
cohérence des données a également été
considérée pendant cette étape. (Cf. Annexe XIII)
1.2.5.3 Traitement des
données
Cette étape concerne l'analyse des données
proprement dite c'est-à-dire l'exploitation des données
permettant d'aboutir aux résultats de recherche. Ainsi, à chaque
hypothèse de recherche correspondent des méthodes et outils
d'analyse spécifique.
1.2.5.4 Outils de traitement
utilisés
Les outils et méthodes de traitement utilisés
sont : Excel 2007 pour les évolutions chiffrées du
microcrédit et la connaissance de la part de contribution de la PAMF
à l'accès au crédit, le logiciel CSPRO 4 pour la saisie
des données, le logiciel STATA 10 pour l'analyse des points de vue des
paysans, et la modélisation des facteurs pouvant influencer la
motivation des paysans. Enfin, une analyse comparative entre la PAMF et les
autres EMC oeuvrant pour la CRA a été adoptée en vue de
distinguer les spécificités de la PAMF.
15
1.2.6 Démarches de vérification
spécifiques à chaque hypothèse
1.2.6.1 Démarche de vérification de
l'hypothèse 1 : « Le système de crédit agricole n'est
pas nouveau pour les habitants de la Commune Analavory.»
a. Etat des lieux
La connaissance de l'historique de l'apparition des EMC au
sein de la CRA s'avère nécessaire. A part les entretiens avec les
personnes ressources, la bibliographie constitue le meilleur moyen pour obtenir
ces informations. Par la suite, une liste actualisée des EMC qui
fournissent des produits de microcrédit à la CRA a
été établie.
b. Identification des indicateurs relatifs à
l'accès des ménages ruraux au crédit
Lorsque les établissements qui offrent des services de
microcrédit à la CRA sont connus, la perception des effets de
leur existence peut être examinée à travers
l'évolution annuelle des
indicateurs relatifs à l'accès au
crédit. La CNMF utilise plusieurs éléments pour indiquer
l'accès des ménages aux services microfinanciers (Cf. Annexe
XIV). Mais comme le thème traite uniquement l'accès au
crédit, quatre indicateurs sont retenus pour étudier les
expériences de la CRA en matière de crédit avant
l'implantation de la PAMF dans cette zone :
- le nombre de clients ou membres (Nc/m) ;
- le montant de crédit déboursé pendant
toute l'année (Mcd) ;
- le taux de remboursement (Tr) ;
- le taux de pénétration des ménages en
microfinance (Tp).
Les données relatives à l'évolution de
ces indicateurs résultent de la consultation des statistiques propres
à chaque EMC concerné, puis de la consolidation de ces
dernières afin d'obtenir les évolutions qui concernent la CRA
entière.
Les évolutions de ces quatre indicateurs au sein de la
CRA sont représentées graphiquement et comparées avec les
mêmes données au niveau national. Cette comparaison est
nécessaire afin de pouvoir dire si la zone d'étude possède
une certaine expérience en matière de crédit ou non, avant
l'installation de la PAMF.
c. Evolutions des nombres de clients ou membres (Nc/m)
et des montants de crédit déboursé (Mcd)
Pour l'appréciation des expériences de la zone
d'étude en termes de Nc/m et de Mcd, il a fallu confronter les
données réellement obtenues auprès des différents
EMC de la CRA avec les moyennes que devraient disposer chaque Commune. Les
moyennes par Commune sont
16
obtenues à partir des valeurs totales de ces deux
indicateurs au niveau national, en utilisant la formule suivante :
Deux courbes seront comparées : Vm ou Valeur moyenne
par Commune du Nc/m ou du Mcd et Vr ou Valeur réelle obtenue
auprès des EMC concernant les mêmes points.
Lorsque le graphe représentatif de la moyenne se trouve
au dessus de la courbe réelle des données obtenues sur terrain,
on pourra dire que la CRA ne possède pas encore assez
d'expérience en l'indicateur d'accès considéré.
Dans le cas contraire, la zone d'étude dispose un certain acquis en la
matière. Deux cas peuvent se présenter :
? Si Vm > Vr, la CRA ne possède pas assez
d'expériences en termes de Nc/m ou de Mcd.
? Si Vm < Vr, la CRA possède suffisamment
d'expériences en termes de Nc/m ou de Mcd.
d. Evolutions des taux de remboursement (Tr)
Le taux de portefeuille à risque (Cf. Annexe XV)
constitue le meilleur moyen d'évaluer la faculté de remboursement
des paysans mais l'indisponibilité de données a conduit au choix
du Tr. Ce dernier a été considéré comme un
indicateur d'accès important car il met en exergue la capacité
des paysans à honorer leurs dettes. En effet, la réalisation d'un
Tr très faible pourrait conduire à la fermeture d'un EMC à
cause d'un risque sectoriel, entrainant des conséquences pour toute la
zone cible. Deux types d'appréciation du Tr peuvent être
appliqués :
? Le Tr à l'échéance, montrant l'aptitude
des bénéficiaires de crédit à respecter les dates
d'expiration de leurs crédits ;
? Le Tr à la fin de l'exercice, indiquant la
capacité des bénéficiaires de crédit à
clôturer leur prêt à une date précise qui est le 31
Décembre de chaque année, en ne tenant pas compte des retards par
rapport aux dates d'expiration de chaque crédit. L'essentiel pour le Tr
à la fin de l'exercice est d'examiner si malgré les retards par
rapport à ce qui a été convenu, les crédits
ajournés ont quand même pu être clôturés
à une date limite qui n'est autre que la fin de l'année.
Faute de disponibilité de données encore, c'est
l'évolution du Tr à la fin de l'exercice qui sera
confrontée avec le même cas au niveau national :
? Si la courbe du Tr au niveau de la CRA se trouve au-dessus
de celle du Tr au niveau national, autrement dit si Tr CRA > Tr national,
les paysans de la zone d'étude n'ont pas trop de difficulté quant
au remboursement des emprunts ;
17
? Si la courbe du Tr CRA se trouve au-dessous du Tr national,
c'est-à-dire lorsque Tr CRA < Tr national, les paysans de la CRA
n'ont pas assez d'expérience en matière de remboursement des
crédits.
e. Evolutions des taux de pénétration des
ménages en microfinance (Tp)
Le Tp est l'un des indicateurs le plus utilisé par la
CNMF afin d'évaluer l'accessibilité des services microfinanciers
aux ménages à faible revenu (Cf. Annexe XVI). A cet effet, elle
définit le Tp comme un indicateur qui permet de mesurer et
d'apprécier à un moment donné, le niveau de couverture de
l'offre de services de microfinance dans une aire géographique bien
déterminée (exemples : National, Région, District,
Commune, Fokontany) [9].
Les valeurs du Tp à l'échelle nationale
utilisées pour la comparaison sont les résultats de calcul de la
CNMF tandis que les évolutions du Tp au sein de la zone d'étude
seront obtenues en appliquant, par analogie, leur mode de calcul, au niveau
communal, dont voici la formule :
Il faut souligner que cette méthode de calcul de la
CNMF n'est pas figée et que tout dépend de l'aspect qu'on veut
mesurer à la fois au numérateur et au dénominateur (Cf.
Annexe XVII). Mais puisqu'il s'agit d'une comparaison de cas entre le Tp au
niveau national et communal, et comme les valeurs du Tp national existent
déjà suite à des calculs effectués par la CNMF, la
formule utilisée pour obtenir le Tp au niveau de la zone d'étude
doit être semblable à la méthode de calcul de la CNMF.
Autrement dit, on doit retrouver les mêmes formes à la place du
numérateur et du dénominateur. Cinq hypothèses sont alors
retenues :
- un individu représente un ménage ;
- le nombre d'individus utilisant les services de microfinance
englobe les bénéficiaires de crédits et les
épargnants depuis le début des activités de
l'établissement de microfinance, il n'est autre que le cumul des clients
ou membres ;
- l'effectif moyen d'un ménage de la CRA est de 5
individus [10] ;
- 70% des ménages ruraux de la Région Itasy sont
pauvres [27], le coefficient 0,7 sera également appliqué pour la
CRA faute de statistiques appropriées au niveau communal et dans la
mesure où la zone d'étude fait partie de la Région Itasy
;
- soit un nombre de ménages cibles au niveau communal
qui équivaut à l'effectif total de la population x 0,7 / 5.
18
De la sorte, la formule pour le calcul du Tp devient, pour le cas
de la CRA :
Tout comme les 3 premiers indicateurs, les évolutions
du Tp pour le cas du pays et de la zone d'étude seront
représentées graphiquement et comparées.
? Si Tp CRA > Tp national, alors les paysans d'Analavory
ont acquis une certaine habitude quant à la fréquentation des
établissements de microfinance ;
? Si Tp CRA < Tp national, alors l'utilisation des services
de microfinance est nouveau pour les paysans d'Analavory.
1.2.6.2 Démarche de vérification de
l'hypothèse 2 : « L'éloignement des établissements de
microcrédit par rapport au lieu d'habitation du paysan constitue le
premier facteur déterminant sa décision d'accéder au
crédit formel »
Le but final de cette partie de l'étude est d'obtenir
une modélisation des facteurs déterminant l'intention des paysans
à recourir ou non aux services des EMC. Bien évidemment, la
question de couverture géographique des EMC est introduite parmi ces
facteurs afin de constater son niveau d'importance, permettant ainsi de
confirmer ou infirmer l'hypothèse avancée.
a. Détermination des facteurs susceptibles
d'affecter la motivation des ménages agricoles à contracter des
prêts auprès des établissements de
microcrédit
Dans un premier temps, les différents facteurs pouvant
agir sur l'intention des ménages agricoles à contracter des
prêts auprès des EMC doivent être connus. Parmi de tels
facteurs figurent les divers aspects qui sont probablement
considérés comme des obstacles à l'accès au
crédit et les points qui peuvent accentuer les demandes d'octroi. Tout
d'abord, les enquêtes menées auprès des paysans d'Analavory
lors du stage pré-mémoire ont permis de dégager les
contraintes qui les découragent à utiliser les EMC. La
démarche a été complétée par les
résultats des recherches bibliographiques sur différents travaux
effectués se rapportant au thème de l'étude. Certaines
informations proviennent également des entretiens avec les personnes
ressources, notamment avec le Chef d'agence de la PAMF et ses agents de
crédit qui connaissent bien le milieu. Finalement, les autres
préposés facteurs ont été identifiés suite
à la constatation des faits au cours des deux stages au sein de la
PAMF.
Les 19 facteurs présentés dans le tableau 2
ci-après résultent alors des recherches mentionnées
précédemment.
19
Tableau 2 : Liste des facteurs susceptibles d'influencer
la motivation des paysans à utiliser le crédit formel
Numéro
|
Facteurs
|
Commentaires
|
Sources
|
FACTEURS DEPENDANTS DES EMC
|
1
|
Taux d'intérêt élevé
|
Les taux d'intérêt appliqués par les EMC ne
sont pas à la portée des ménages agricoles.
|
[4], [23], [29]
|
2
|
Manque d'informations
|
Le monde rural se trouve face à un manque d'information
sur les procédures pour déposer une demande de crédit
malgré l'implantation des institutions financières.
|
[1], [4]
|
3
|
Manque de garanties matérielles
|
Il a de profondes répercussions dans le domaine du
crédit rural. Beaucoup de ménages ruraux ne possèdent pas
assez de garanties matérielles.
|
[1], [4], [23], [29]
|
4
|
Eloignement entre EMC et lieu d'habitation
|
De nombreuses zones rurales subissent l'enclavement par rapport
à tout établissement administratif y compris les EMC.
|
[3]
|
5
|
Lourdes procédures de préparation de dossier
|
Ce facteur est détaillé en 3 points distincts :
-difficulté des procédures d'établissement du dossier ;
-coût élevé de la préparation du dossier ; -temps
dépensé pour la préparation du dossier.
|
[1]
|
6
|
Réduction du montant demandé
|
Il s'agit d'un problème de plafonnement : le montant
accordé aux emprunteurs est souvent inférieur à la somme
demandée avant comité de crédit.
|
[1]
|
7
|
Refus de la demande
|
Elle est due à une surévaluation des garanties et
par précaution, les EMC préfèrent rejeter certaines
demandes.
|
[4], [29]
|
8
|
Retard du déboursement
|
Le retard du déblocage est souvent dû à une
centralisation des pouvoirs de décision notamment pour les montants de
crédit élevés.
|
[1]
|
9
|
Mauvaise compréhension du suivi post-octroi
|
Les agents de crédit rendent visite chez les
bénéficiaires pour vérifier le respect de l'objet de
crédit. Les paysans l'assimilent parfois comme un acte de recouvrement
à cause d'un retard de remboursement, ce qui leur met mal à
l'aise vis-à-vis de la société.
|
[1], entretien avec le chef d'agence de la PAMF Analavory
|
10
|
Inadaptation aux modalités de remboursement
|
Les conditions de remboursement ne conviennent pas aux
possibilité et disponibilité de trésorerie des paysans.
|
[1], [3]
|
20
Numéro
|
Facteurs
|
Commentaires
|
Sources
|
FACTEURS INDEPENDANTS DES EMC
|
11
|
Exploitation non rentable
|
Le mode d'exploitation traditionnel ne suit pas
l'évolution des besoins de la famille. De même, l'exploitation
n'est pas viable devant une pression foncière : les superficies de
culture restent les mêmes alors que la taille du ménage augmente.
Par conséquent, le paysan doute de sa capacité de
remboursement.
|
[1], [3]
|
12
|
Problème de gestion
|
Il faut une utilisation effective du crédit pour qu'on ait
une valeur ajoutée supérieure à l'intérêt.
|
[1]
|
13
|
Problèmes liés à la commercialisation des
produits agricoles
|
Deux éléments sont pris en compte :
-l'inexistence de débouchés pour
l'écoulement des produits ;
-l'instabilité des prix de vente, les filières
agricoles sont sous l'emprise des collecteurs.
|
[1], [3]
|
14
|
Analphabétisation
|
Bons nombres de ruraux ont un faible niveau d'instruction et sont
analphabètes, ce qui les rend méfiants envers toutes les
paperasses nécessitant leur signature.
|
[1], [4], [21]
|
15
|
Problème foncier
|
L'insécurité foncière demeure jusqu'à
présent une problématique du développement rural. Elle est
en relation avec le crédit rural par le fait que la terre est en
général l'unique bien valeureux que le paysan peut
déclarer comme garantie lors des emprunts.
|
[1], [2], [4], [19], [32]
|
16
|
Insécurité sociale
|
Elle est réellement présente en milieu rural dont
la principale cause est due aux Dahalo ainsi qu'aux vols de
cultures
|
[1]
|
17
|
Concurrence avec les usuriers traditionnels
|
Les usuriers fournissent un service à accès facile,
de proximité et avec un déblocage rapide.
|
[4], [11]
|
18
|
Appréhension des
démarches administratives
|
La crainte des bureaux est habituellement constatée en
monde rural.
|
Entretien avec le Chef d'agence de la PAMF Analavory
|
19
|
Cataclysme naturel
|
Dans de rares cas suite à un cataclysme naturel, les
paysans peuvent avoir des difficultés à rembourser leurs
dettes.
|
[1]
|
Source : Auteur, 2011
21
Ces facteurs sont classés en deux catégories
:
- 10 facteurs dépendant de l'activité des EMC,
autrement dit, lorsque ces derniers peuvent y intervenir ;
- 9 facteurs ne dépendant pas de l'activité des
EMC c'est-à-dire tout aspect externe en dehors de leur fonction.
b. Analyse des points de vue des
intéressés
Cette première analyse consiste à examiner tout
simplement les opinions des enquêtés sur les facteurs qui
influencent le plus leur motivation à réaliser ou non une demande
de crédit. Pour ce faire, les facteurs trouvés dans le tableau
précédent ont été codifiés afin de faciliter
les enquêtes (Cf. Annexe XI).
? Analyse de la première réponse
affirmée par les enquêtés
Il s'agit d'étudier la fréquence des
premières affirmations avancées par les paysans et de faire
ressortir, de cette manière, l'ordre d'importance des facteurs selon
leurs points de vue spontanés. Le nombre total de réponses
à cette première analyse est égal au nombre de
ménages enquêtés c'est-à-dire 150, étant
donné que chaque ménage est liée à une
réponse.
? Analyse de toutes les réponses fournies par les
ménages
L'ordre d'importance des facteurs pourrait être vu sous
un autre angle en considérant toutes les réponses avancées
par les enquêtés. Contrairement à l'étude
précédente, il ne s'agit pas d'analyser la première
réplique mais plutôt de travailler sur le nombre de fois où
un supposé facteur influençant a été
énoncé. De ce fait, la base de calcul n'est plus une population
égale aux 150 ménages enquêtés parce qu'un
ménage pourrait certainement évoquer plusieurs facteurs qu'il
juge influencer sa motivation.
Dans ces deux cas d'analyse, le facteur le plus
influençant est évidemment celui à qui est
attribuée la fréquence la plus élevée. La valeur de
la fréquence s'obtient par la formule suivante :
22
c. Analyse économétrique des facteurs
susceptibles d'avoir des effets sur la décision des ménages
agricoles vis-à-vis de l'utilisation du crédit formel
Cette partie de l'étude, à la différence
de celle effectuée précédemment sur la base des opinions
des ménages agricoles enquêtés, porte sur une analyse plus
avancée des relations probables entre les variables économiques
relatives à l'accès des ménages au crédit agricole.
Les caractéristiques des ménages agricoles figurent parmi les
facteurs qui influenceraient la décision de l'exploitant agricole
à accéder aux services des EMC.
? Identification des variables d'analyse
L'étude porte sur l'analyse des relations qui existent
entre d'une part, la décision des ménages de réaliser un
emprunt auprès des EMC ou non, et d'autre part, différents
facteurs relatifs aux caractéristiques des ménages et de
l'exploitation. De ce fait, deux catégories de variables sont
considérées :
- La variable à expliquer ou variable dépendante
exprime la décision des ménages à accéder au
crédit agricole ;
- Les variables explicatives ou indépendantes [12] (Cf.
Annexe XVIII) sont au nombre de 15 et sont organisées en 3
catégories : caractéristiques de l'exploitant,
caractéristiques de l'exploitation, et caractéristiques
spécifiques relatives au problème d'accès au
crédit.
23
Tableau 3 : Rationalité des variables explicatives
retenues pour l'analyse économétrique
Variables considérées
|
Codes
|
Rationalités
|
Réponses des ménages
|
Signes attendus
|
Références questionnaire
|
Caractéristiques de l'exploitant
|
1-Sexe du chef de ménage [21]
|
qii_2
|
Un ménage dirigé par une femme est souvent de
petite taille [17]. Ce ménage aurait moins de charges et ses besoins en
crédit seraient moindres.
|
-Masculin=1 -Féminin=2
|
_
|
Question 2
|
2-Age du chef de ménage [21]
|
qii_3
|
Les ménages jeunes seraient beaucoup plus ouverts au
système de crédit formel. Les plus âgés garderaient
le principe selon lequel le fait d'être endetté est honteux.
|
20 = Réponses = 68 ans
|
_
|
Question 3
|
3-Degré d'alphabétisation
|
degr_alphab
|
Différentes paperasses doivent être remplies pour
obtenir un crédit auprès des EMC. Un paysan analphabète
n'oserait pas s'engager à l'emprunt s'il ignore le contenu du
contrat.
|
-Sait lire et écrire=1 -Autre=0
|
+
|
Question 9
|
4-Nombre d'années d'étude du chef de
ménage
|
qii_11b
|
Le recours à l'emprunt formel contribue à
l'amélioration des revenus du ménage. Les paysans instruits le
comprendraient dans ce sens. Ceux qui ont un niveau de scolarisation faible le
considèreraient comme un acte déshonorant.
|
0 = Réponses = 18 années
|
+
|
Question 11
|
Caractéristiques de l'exploitation
|
5-Superficie totale de terrain exploité par le
ménage
|
sup_tot
|
Les ménages disposant de vastes surfaces agricoles
nécessiteraient plus de ressources financières pour les charges
en mains d'oeuvre extérieur et en intrants agricoles.
|
0 = Réponses = 1 100 Ares
|
+
|
Question 13
|
6-Possession de titre ou certificat fonciers
|
qiii_14b
|
Les EMC n'acceptent pas les terrains gagés sans titres
fonciers. Or, peu de paysans en disposent. Le fait que le terrain est
sécurisé déterminerait la décision du ménage
à accéder au crédit formel.
|
-Possesion=1 -Autre=0
|
+
|
Question 14
|
7-Tendance du ménage concernant la destination de la
production
|
destin_prod
|
Les ménages qui vendent leur production
adhèreraient plus facilement au système de crédit formel
par rapport à ceux qui pratiquent encore une économie de
subsistance. Ces derniers auraient une attitude réservée à
l'égard des EMC.
|
-Autoconsommation=1 -Intermédiaire=2 -Vente=3
|
+
|
Question 15, Question 16
|
24
Variables considérées
|
Codes
|
Rationalités
|
Réponses des ménages
|
Signes attendus
|
Références questionnaire
|
Caractéristiques spécifiques relatifs au
problème d'accès au crédit
|
8-Expérience en termes d'années sur la connaissance
des EMC
|
expe_annee
|
Un ménage qui vient de connaître le système
de crédit formel aurait moins de chance de contracter un prêt par
rapport à celui qui l'a connu depuis longtemps.
|
2 = Réponses = 30 années
|
+
|
Question 18
|
9-Nombre de types de sensibilisation et de séance
d'information vus, entendus ou assistés
|
som_info
|
Cette variable évalue les connaissances du ménage
en matière de microcrédit (procédures de demande,
conditions d'accès, délai de déboursement, mode de
remboursement). Un paysan non informé ne se lancerait pas dans le
système de crédit formel.
|
0 = Réponses = 12 fois
|
+
|
Question 19
|
10-Degré de connaissance des taux d'intérêt
pratiqués par les EMC
|
deg_con_tau
|
Les taux d'intérêt adoptés par les EMC sont
largement inférieurs à ceux des usuriers. Les taux
d'intérêt varient aussi d'un EMC à un autre. Plus le paysan
connait les différentes valeurs des taux d'intérêt des EMC,
plus il serait motivé à accéder au service formel à
sa convenance.
|
0 = Réponses = 3 EMC dont le
taux d'intérêt est connu par le ménage
|
+
|
Question 22
|
11-Nombre de types de service microfinancier connus
|
deg_con_pro
|
Les EMC présentent différents types de services aux
ménages agricoles selon les besoins et les contraintes de ces derniers.
Un ménage aurait plus de chance d'effectuer un emprunt formel s'il est
informé de toutes les formes de crédit existantes.
|
0 = Réponses = 6 types
|
+
|
Question 23
|
12-Durée du trajet allant jusqu'à l'EMC le plus
proche
|
imf_pproche
|
Un ménage habitant loin des EMC aurait moins de chance de
contracter un prêt formel compte tenu des frais et du temps de
déplacement.
|
1 = Réponses = 60 minutes
|
_
|
Question 21
|
13-Nombre de vols de moyens de production et de production
cités en cause
|
insec_soc
|
Un ménage souvent victime de vols serait moins
motivé à s'endetter auprès des EMC. Il pourrait douter de
sa capacité de remboursement à cause de cette
insécurité sociale.
|
0 = Réponses = 3 fois
|
_
|
Question 25
|
14-Nombre d'usuriers connus
|
qv_26a
|
Si le ménage ne connait qu'un seul usurier,
l'adhésion au système formel lui serait favorable. Sinon, il
possède un large choix sur le crédit informel.
|
0 = Réponses = 5 personnes
|
_
|
Question 26
|
15-Valeur totale des avoirs matériels
|
som_garant
|
Les garanties matérielles sont exigées par les
EMC pour tout emprunt. Cependant, elles font défaut pour certains
ménages. Ceux qui disposent suffisamment de biens mobiliers seraient
plus motivés à recourir aux emprunts formels.
|
50 000 = Réponses =Ar103 250 000
|
+
|
Question 27
|
Source : Auteur, 2011
25
? Modèle Logit
Comme l'accès des ménages au service de
crédit est représenté par une variable binaire
Y, prenant la valeur 1 si le ménage accède au
crédit agricole et 0 autrement, l'analyse économétrique
est effectuée à l'aide d'un modèle Logit
spécifié comme suit :
- La variable dépendante binaire Y est
alors associée à une variable latente Y*
reliée au variables explicatives Xj identifiées plus haut. La
valeur de Y dépend de celle de Y* par
la relation :
?? L0 si Y*~z-
où Y = la variable dépendante
qui capture le fait que le ménage agricole accède au service de
microcrédit ou non ; Y* = la variable latente ;
?j = le paramètre associé à la variable
explicative Xj , ? = le terme d'erreur distribuée
suivant la loi logistique et t un certain seuil.
Le coefficient de régression ?j peut
être positif ou négatif. S'il est positif, une augmentation dans
la valeur de Xj rendrait les chances pour que le ménage accède au
service de crédit, plus importantes. S'il est négatif, une
diminution dans la valeur de Xj contribuerait au même résultat.
- La probabilité pour que Y prenne la
valeur 1 est obtenue par la relation [18] :
Le niveau de signification retenu est 5%. Autrement dit, si la
P-value ou (P > IzI) de la
variable explicative considérée est
inférieure à 0.05, alors sa relation avec la variable
dépendante est statistiquement significative [30].
1.2.6.3 Démarche de vérification de
l'hypothèse 3 : « La PAMF apporte des solutions à tous les
facteurs qui démotivent les paysans à recourir aux emprunts
formels. »
Trois méthodes seront adoptées pour
apprécier cette dernière hypothèse :
- détermination de la contribution de la PAMF en chiffres
;
- analyse des points de vue des clients de la PAMF ;
- définition des interventions de la PAMF à partir
d'une analyse comparative des ses
spécificités par rapport à celles de la
CECAM Analavory.
26
a. Détermination de la contribution de la PAMF en
chiffres
Dans un premier temps, il est important d'appréhender
les indicateurs d'accès précédemment définis
après que la PAMF s'est installée à Analavory. Les
années qui attirent l'attention sont donc 2009 et 2010. Pour avoir une
idée sur la participation de cette IMF à l'accès au
crédit, on procèdera à une comparaison des
réalisations avec les tendances d'évolution que devraient suivre
normalement les indicateurs au niveau de la CRA. Les réalisations
concerneront les données exactes réquisitionnées au sein
de la PAMF et de la CECAM. Les tendances sont obtenues à partir d'une
projection des données de la CECAM. Pour ce faire, les
réalisations de la CECAM, de 2005 à 2010, seront d'abord
prélevées. Puis, à partir d'une partie de ces
dernières, de 2005 à 2008, les tendances qui devraient
s'enchainer au sein de la CRA pour les années 2009 et 2010 seront
définies. Jusque là, deux cas peuvent se présenter
à propos de ces deux dernières années:
(i) si les réalisations de la CECAM sont
supérieures aux tendances, les écarts correspondront aux surplus
apportés par cette première IMF;
(ii) si les accomplissements de la CECAM sont
inférieurs aux tendances, les écarts marqueront, en quelque
sorte, ses manques à gagner.
Ensuite, les réalisations de la PAMF seront
introduites. Finalement, la contribution de la PAMF n'est autre que
l'excédent de crédit par rapport aux accomplissements de la CECAM
si on considère la possibilité (i). Mais si
l'évènement (ii) s'est produit, deux autres cas vont
apparaître :
(i') si la somme des réalisations CECAM et PAMF est
inférieure à la tendance, alors la contribution de la nouvelle
IMF sera incertaine du fait que le surplus apporté pourrait être,
certainement, des manques à gagner de la CECAM. Autrement dit, la
contribution n'est pas palpable, le marché de crédit s'est juste
départagé entre ces deux IMF et il y a même un reste de
marché minimum non conquis;
(i») si la somme des réalisations CECAM et PAMF
dépasse la tendance, alors la contribution de la nouvelle IMF est
l'écart de cette somme avec la tendance. Certes, les compléments
jusqu'à la tendance sont des réalisations de la PAMF mais on
considèrera qu'elles pourraient concerner les manques à gagner de
la CECAM. La contribution n'est certaine qu'au-delà de la tendance.
En résumé, trois possibilités de
contributions peuvent se produire, celles qui sont représentées
par les esquisses graphiques de l'annexe XIX.
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b. Analyse des points de vue des clients de la PAMF
Deuxièmement, les opinions des clients de la PAMF sont
nécessaires dans le but de connaître ce qu'ils pensent des
services de leur IMF. Par analogie aux examens des points de vue sur les
facteurs influençant la motivation, l'étude de la
fréquence des affirmations sera de nouveau adoptée dans cette
étape. La question posée relative à cette analyse se
trouve dans l'annexe XI. Il est à noter que les concernés sont
ceux qui ont effectué au moins un crédit auprès de la
PAMF. C'est alors que les observations retenues sont au nombre de 75 parce que
l'échantillonnage a été fixé à 25 clients de
la PAMF par zone d'éloignement et comme trois zones ont
été distinguées. Les premières répliques des
intéressés par rapport aux aides apportées par la PAMF
seront examinées d'une part, et les fréquences
d'énonciation de chaque supposée aide, d'autre part.
Bien évidemment, l'intervention de la PAMF la plus
marquante serait celle qui présente la fréquence la plus
élevée.
c. Etude des spécificités de la PAMF par une
analyse comparative avec la CECAM Analavory
Le but de cette dernière méthode est de
dégager les caractéristiques qui distinguent la PAMF en
particulier ses points positifs aidant à la facilitation de
l'accès au crédit. Les facteurs agissant sur la motivation des
agriculteurs étant définis dans le résultat n°2 et
ce, par degré d'influence, il reste de déterminer à quels
niveaux se situent les interventions de cette IMF. Pour ce faire, une
comparaison de ses activités avec celles de la CECAM Analavory est
jugée utile.
Il est clair que les éléments qui doivent
être examinés sont les points communs et les
caractéristiques spécifiques à chaque EMC. Les distinctifs
de la PAMF seront recueillis par la suite. Finalement, les côtés
positifs particuliers de cette dernière seront relevés et
confronter à la liste des facteurs influençant
déterminés dans le résultat n°2.
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