CHAPITRE I/ Concepts de base
1.1 Notion de risque
Selon CAMARA Lucien, par risque, il faut entendre, tout fait
ou événement dont la réalisation est susceptible de grever
le patrimoine d'une Institution de Microfinance.
Lorsqu'il se produit, le risque a des conséquences qui
se traduisent sur trois variables clés de la gestion de l'Institution :
ce sont la solvabilité, la liquidité et la rentabilité. La
solvabilité est la capacité d'une IMF à faire face
à toutes ses dettes (dettes à court, moyen et long terme) avec la
totalité de son actif. La liquidité est sa faculté
à honorer ses engagements à court terme avec son actif
réalisable ou disponible. Quant à la rentabilité, elle se
traduit comme le résultat obtenu par l'IMF au vu des moyens mis à
sa disposition.
Selon DID (2005), le risque de crédit est le risque de
pertes financières résultant de l'incapacité de
l'emprunteur pour quelque raison que ce soit de s'acquitter entièrement
de ses obligations financières à l'endroit de l'institution.
Pour CARE INTERNATIONAL (2001), le risque est l'exposition
à une forte probabilité de perte. Le risque de crédit est
la détérioration de la qualité du portefeuille de
crédit qui cause les pertes et des charges énormes en gestion de
la défaillance. Ce risque connu comme le risque de défaillance,
est lié à l'incapacité du client à respecter les
termes du contrat de prêt.
Selon Lucien CAMARA (2006), le risque de crédit se
définit comme la probabilité de non-paiement du crédit
octroyé à un client ou membre de l'IMF pour une raison
quelconque. C'est donc le risque de non remboursement des crédits de
l'IMF.
Pour Clément WONOU (2006), le risque de crédit peut
être défini comme la probabilité (grande ou petite) que des
concours accordés à un ou plusieurs clients ne soient pas
remboursés.
Quant à François DESMICHT (2004), il définit
le risque de crédit comme le risque de perte en cas de
défaillance de l'emprunteur. Il s'agit du risque d'impayé ou
risque de défaut.
En octroyant le crédit, le banquier court essentiellement
deux catégories de risques :
Le risque de perte définitive du capital
prêté : ce type de risque est fonction de la nature des
crédits accordés et spécifique à la qualité
du client.
Le risque d'insolvabilité constitue un danger pour le
banquier car ce dernier n'est pas un assureur pour lequel le sinistre constitue
un évènement normal et statistiquement prévisible. Une
institution de microfinance qui enregistre des pertes importantes provoquerait
la méfiance de ses bailleurs de fonds.
Le risque d'illiquidité : c'est le risque pour le banquier
que le débiteur honore ses engagements au-delà de
l'échéance prévue. Ce risque peut être dû
d'une part à la défaillance du débiteur de rembourser le
banquier à l'échéance, et d'autre part à la non
observation par la banque de la règle des échéances.
Le risque n'est pas une mauvaise chose en soi. Parfois, c'est
important de prendre des risques pour atteindre des objectifs louables qui
valent vraiment la peine. Ceci est
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LA CARTOGRAPHIE DES RISQUES, OUTIL D'AMELIORATION DES
PERFORMANCES DES SFD : CAS DE PAMECAS
particulièrement vrai dans les IMF où les
Chargés de prêts prennent chaque jour des risques en prêtant
aux personnes sans historique en matière de crédit, ou qui ne
tiennent aucune comptabilité de leurs activités commerciales ou
qui n'ont pas de garantie à offrir. Mais il est très important de
prendre des risques calculés car le risque est l'élément
d'incertitude qui peut affecter l'activité d'un agent économique.
Il est la caractéristique des opérations de crédit. Son
appréciation est le problème majeur que pose la distribution et
la gestion des crédits dans une institution de microfinance. Il tient
aux aléas qui peuvent survenir avant l'échéance à
laquelle le bénéficiaire d'un délai de payement ou d'un
prêt d'argent s'engage à rembourser.
Le risque est indispensable pour toutes activités de micro
crédits, mais il est très important de prendre des risques
mesurés et contrôlables.
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