MASTER 218 : ASSURANCE ET GESTION DU RISQUE
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Réflexion sur le développement de la micro
assurance agricole
Francis Zambo-Zambo, Henri Bertrand, Marc de Taffanel,
Stanislas Goirand
Mémoire réalisé sous la direction du
professeur Didier Folus, enseignant à l'université Paris
Dauphine
« Les assureurs supposent, à tort ou à
raison, que les populations à faible revenu n'ont pas les moyens de
s'assurer. Intéressant, quant on sait que lorsque l'assurance s'est
diffusée à la fin du XIXe siècle, elle était vue
comme un service financier pour les pauvres. Les riches n'avaient pas besoin de
s'assurer puisqu'ils pouvaient s'auto assurer »
Craig Churchill
Sommaire
Introduction
4
I Présentation de la micro assurance
7
I.1 Qu'est-ce que la micro assurance?
7
I.2 La micro assurance agricole
9
I.2.a L'agriculture
9
I.2.b Les principaux risques rencontrés
10
I.2.c Aperçu de la micro assurance agricole
dans le monde
11
II-Les freins au développement de la micro
assurance agricole
12
II.1 Les facteurs pénalisant de l'industrie
des assurances dans les pays en voie de développement :
13
II.1.a - La préexistence d'autres formes de
solidarité.
13
II.1.b Le poids de la religion: la question de la
compatibilité entre l'assurance et la religion reste
d'actualité.
14
II.1.c Résistances rencontrées dans
le marketing des produits d'assurance
14
II.2- Les freins spécifiques au
développement de la micro assurance agricole
15
II.2.aCaractère incontrôlable des
risques
15
II.2.b Risque de covariance important
16
II.2.c Le risque de fraude, l'anti sélection
et l'alea moral
18
II.2.dDifficultés des régulateurs
à définir une réglementation en matière de
microassurance : le cas de la zone CIMA
18
III Quel avenir pour la micro assurance
agricole
21
III.1 la mise en place d'une politique de soutien
efficace.
21
III.1.a Au niveau macroéconomique.
21
III.1.b La formation des assureurs
21
III.2Freins à la pénétration
de la micro assurance dans les marchés : ébauches de
solutions
22
III.2.a Le marketing de proximité
22
III.2.b La micro assurance en
complémentarité des formes de solidarité existantes
23
III.2.c L'adaptation face à la religion
24
III.3. La qualité des prestations comme
moteur de développement
25
III.3.aEfficacité dans le processus
d'indemnisation
25
III.3.bEfficacité dans les processus de
conception et de souscription des contrats
26
III.4. Les réseaux de distribution
26
III.4.a Présentation des canaux de
distribution les plus utilisés
26
III.4.b Les Institutions de Micro-finance comme
canal de distribution efficace ?
26
III.5. La réduction des risques liés
à l'exercice de l'activité de micro assurance agricole.
27
III.5.a La responsabilité des
assurés
27
III.5.b le cas de l'assurance indicielle :
est-ce une solution parfaite face aux risques liés à l'assurance
agricole ?
28
Conclusion
30
Bibliographie
31
Introduction
Selon ses deux concepteurs David Dror et Christian Jacquier,
la micro assurance a pour but de permettre aux populations dites pauvres de
s'assurer. On retrouve ici le mot « micro » qui fait
référence à des régimes plus petits que les
régimes nationaux et veut donc donner un aspect de proximité. Le
mot « assurance » désigne l'instrument
économique qui permet de couvrir des personnes contre certains risques
en contrepartie d'une prime d'assurance. Philippe Trainar qui est le directeur
des affaires économiques et internationales en France donne la
définition suivante : « elle regroupe un ensemble de
mécanisme très pragmatiques qui sont destinés à
fournir des solutions d'assurance à des populations pauvres qui ne
trouvent pas de couverture auprès des compagnies classiques ».
On comprend bien dans cette définition que le but est de proposer une
assurance dont les primes payées par l'assuré seront très
peu élevées par rapport à celles proposées par les
compagnies d'assurance classiques.
Lorsque l'on a parlé pour la première fois de
micro assurance il existait déjà dans les pays en voie de
développement des assurances mais elles ne s'adressaient qu'à une
part sélective de la population. Ces dernières proposaient des
primes élevées et étaient souvent nationales et donc peu
adaptées au besoin de la majeure partie de la population de ces pays. En
effet, dans ces pays la plus grande partie de la population est dite pauvre et
ne peut donc pas octroyée une part de son salaire à un produit
qui peut ne pas lui servir.De plus les services d'assurance nationaux
étaient basés dans les milieux urbains alors que la plus grande
partie de la population est rurale. On voit donc que ces services
n'étaient pas en adéquation avec la réalité de ces
pays. C'est pourquoi il est logique qu'aujourd'hui la majeure partie des
cotisations d'assurance soient prélevées dans les pays dits
développés. Ces pays sont peu nombreux et ne sont pas les pays
ayant une démographie très forte. Ils ne représentent donc
qu'une faible proportion de la population mondiale. Le but de la micro
assurance est donc d'ouvrir l'accès à l'assurance à une
plus grande partie de la population. La micro assurance veut donc permettre la
couverture de risques contre des primes faibles et ainsi permettre à la
population qui n'avait pas d'assurance d'en obtenir une en se servant
également de nouveaux modèles de distribution pour avoir
accès aux personnes rurales.
La micro assurance a vu le jour lors de la conférence
de Bamako en 1987. Les politiques de santé des pays en
développement étaient alors mises en échec. Ces
dernières étaient basées sur des soins gratuits et une
couverture universelle alors qu'en réalité les soins
n'étaient pas donnés à tout le monde avec la même
qualité et n'étaient pas gratuits. L'Organisation mondiale de la
Santé a donc décidé de changer de méthode et
d'arrêter la gratuité des soins. Les Organisations Non
Gouvernementales, les collectivités ou organisation locales vont donc
devoir assumer la prise en charge de soins dans des centres de santé.
Grâce à ces centres elles mutualisent et permettent de diminuer
les couts et donc les prix. Cette mutualisation permet donc à des
populations n'ayant pas beaucoup de moyen financier d'avoir accès aux
soins. Bien que la micro assurance soit apparue par la santé aujourd'hui
elle se développe et propose de nouveaux produits dans tous les secteurs
de l'assurance.
Dans les pays en développement l'agriculture a une
place importante. C'est l'un des piliers économiques de nombreux pays.
La majeure partie de la population travaille dans ce domaine. Elle
génère de nombreux bénéfices. Ils peuvent
être économiques grâce à la vente des
récoltes, sociaux par la baisse de la malnutrition et la hausse du
niveau de vie des agriculteurs, environnementaux et culturels. La croissance
agricole peut donc aider à réduire la pauvreté. Cependant
ce secteur est risqué car les exploitants peuvent tout perdre en
très peu de temps. La météo par exemple y est souvent
difficile avec des probabilités de sécheresse ou de tempête
qui peuvent être élevées dans certains pays où les
conditions climatiques ne sont pas toujours propices à l'agriculture. Il
est donc important de pouvoir permettre aux exploitants qu'il soit petit ou
grand de s'assurer contre ces risques. C'est pourquoi la micro assurance a un
rôle important à y jouer. Elle jouera donc également un
rôle dans le développement de ce pays.
Cependant comme nous l'avons vu la micro assurance est un
concept relativement nouveau et qui s'est développé par la
santé et qui se développe peu à peu dans les autres
secteurs. Ici nous allons nous intéresser principalement à
l'agriculture qui est l'un des domaines les plus importants après la
santé pour les populations dites pauvres surtout par le rôle
économique qu'il a.
Nous pouvons donc poser la problématique
suivante : Comment peut se développer la micro assurance
agricole ?
Pour répondre à cette question nous allons
développer trois parties. Dans un premier temps nous ferons une
présentation plus précise de la micro assurance globale et
agricole. A travers ce portrait nous remarquerons que c'est un système
en plein essor mais qu'il existe de nombreux freins à ce
développement c'est ce que nous étudierons dans une
deuxième partie. Enfin nous verrons quel est l'avenir de la micro
assurance et comment cette dernière peut se développer à
l'avenir.
.
I Présentation de la
micro assurance
I.1 Qu'est-ce que la micro
assurance?
Depuis belle lurette, les hommes sont plus ou moins averses
aux risques. Ils cherchent donc à les réduire. Durant
l'antiquité, on remarque qu'il existait des systèmes d'entraide
qui peuvent ressembler à de l'assurance. C'est donc naturel que l'homme
cherche à s'assurer. La micro assurance est un type d'assurance qui
existe depuis l'initiative de Bamako en 1987. Comme sus-évoqué,
cette initiative de Bamako avait pour principal objectif d'initier des
réflexions sur la mise sur pied d'une politique santé efficace
dans certains pays. Suite aux assises y afférentes, de nombreuses
mutuelles de petites tailles avaient vu le jour par le biais des ONG ou des
collectivités locales. Les besoins évoluant, il a fallu trouver
d'autres systèmes capables de proposer de nouveaux produits, à
des échelles beaucoup plus grandes (en terme de nombre de personnes).
L'activité de micro assurance a évolué grâce
à des exemples tels que le Delta Life.
Delta life, société d'assurance au Bangladesh en
a été un précurseur en proposant une assurance mixte
c'est-à-dire composée d'une assurance vie et une contre assurance
décès. Il va développer deux produits : le
GrameenBima et le GonoBima. Le premier s'adresse aux populations pauvres vivant
en zones rurales mais exerçant une activité, alors que le second
vise les populations vivant dans des bidonvilles. En contrepartie de cette
assurance, des primes doivent être versées et sont comprises entre
0.50$ et 8.4$, proportionnellement aux sommes garanties. Cette
société voulait donc toucher principalement les personnes rurales
qui représentent 80 % de la population globale et ainsi, faire des
économies d'échelle à terme. Delta life a aujourd'hui un
portefeuille de plus d'un million de polices. Cette initiative a
été une réussite qui a incité de nombreuses
sociétés à présenter des opérations de micro
assurance. Celle-ci s'est tout d'abord développée dans les
régions suivantes du globe : l'Afrique, l'Asie et l'Amérique
du Sud.
Actuellement, 90 % des cotisations d'assurance viennent de
l'Europe, de l'Amérique du Nord et du Japon. Ces pays dont les
populations représentent à peine 15 % de la population mondiale,
sont les plus riches. C'est pourquoi il est souvent affirmé que
l'assurance est un « bien supérieur ».
Généralement, la consommation de ce bien est
corrélée à l'enrichissement d'un pays. Lorsqu'un individu
s'enrichit, il peut faire évoluer sa consommation de biens et augmenter
ainsi sa qualité de vie. A partir d'un certain niveau de revenu, il est
possible d'allouer une part de sa richesse à autre chose que les biens
de première nécessité et donc de consommer de l'assurance.
La part de la population mondiale n'ayant pas une couverture en assurance
quelconque est estimée à près de 85 %. Les personnes
concernées globalement se retrouvent dans tous les pays du monde. En
effet que ce soit en Europe, en Amérique du Nord ou au Japon, une part
de la population n'a pas la richesse suffisante pour s'assurer.
La micro assurance s'adresse aux personnes ayant des
ressources limitées ne leur permettant pas de payer les primes dans le
cadre des assurances classiques, que ces personnes appartiennent aux pays moins
nantis ou non. La micro assurance et l'assurance classique se
complètent donc.
La micro assurance en plus de proposer des prix faibles,
commercialise des produits mieux adaptés aux populations ayant des
ressources limitées. En effet, comme l'affirme Marc Nabeth dans son
livre Micro assurance : défis, mise en place et
commercialisation1(*), il existe une distorsion entre les garanties
proposées par l'assureur et les attentes ou les besoins des clients
potentiels.
Le monde de l'assurance dans les pays développés
a connu de nombreux changements qui ont souvent été induits par
les réseaux de distribution. La micro assurance doit donc trouver ses
propres réseaux pour que ceux-ci soient acceptés et
aisément utilisables par les populations cibles. D'autre part, les
coûts d'implémentation desdits réseaux doivent être
les plus optimaux possibles. C'est un point des plus importants car il faut
permettre des économies d'échelles, l'objectif étant de
compenser les frais de transactions qui sont très élevés
par rapport aux cotisations des assurés. Pour pouvoir distribuer les
produits de manière satisfaisante, les canaux de distribution
gagneraient à s'inspirer ou tout au moins à ne pas être en
inadéquation avec les usages et autres codifications
caractéristiques des zones dans lesquelles les compagnies envisagent de
proposer ses services.
La micro finance est le précurseur de la micro
assurance. Elle est à l'origine de la création de nombreuses
institutions et organisations en trente ans. En outre, elle a permis de
sensibiliser les populations aux risques en les faisant épargner ou
emprunter mais ces outils se sont avérés limités car ils
ne permettent pas de couvrir les risques dépassant les montants
épargnés ou empruntés par les différents
ménages. C'est pourquoi les ménages ont besoin d'avoir
accès à des produits d'assurance. Ceci permettrait que ces
populations soient moins vulnérables et qu'elles acquièrent la
sérénité (économique et psychologique)
nécessaire à l'éclosion de leurs activités. Par ce
biais et toute chose étant égale par ailleurs, l'Etat disposera
d'un outil efficace de lutte contre la pauvreté. La demande de micro
finance a été très forte dès la mise en place des
points de commercialisation des produits y afférents (voir graphique de
la page 30 de ce document). D'une part, les prestataires de ce domaine
d'activités ont créé pour les populations cibles, les
conditions de proximité nécessaires. D'autres parts, ils ont su
adapter leurs produits aux besoins réels des populations qui n'avaient
pas accès aux services financiers d'épargne ou de
crédit.
La demande de micro assurance est liée à des
données socio-économiques caractéristiques des populations
pauvres. Il faut donc que l'offre soit basée sur le coût et
l'efficacité des stratégies d'adaptation aux risques courants en
considérant la confiance des intéressés dans les services
informels ou dans ceux déjà mis en place. En effet, ces
populations préfèrent avoir recours à l'épargne ou
à des prêts d'urgence plutôt qu'à l'assurance car ces
deux possibilités leur permettent de résoudre les
problèmes de subsistance auxquels elles sont régulièrement
confrontées. Seulement, l'épargne ou les prêts d'urgence ne
peuvent pas couvrir les grandes dépenses, induites de la survenance de
sinistres inattendus et/ou ayant une ampleur assez importante. Ces populations
peuvent donc recourir à l'assurance pour se prémunir contre ce
type de risques. La planification est un facteur qui influence la gestion des
risques. En effet il faut soit recourir à de l'épargne, soit
payer des primes pour pouvoir réagir en cas de sinistres. Il est donc
utile d'avoir une vision à long terme. Seulement, la mise en pratique de
cette planification n'est pas aisée car en plus de la volonté, il
faut avoir la capacité de pouvoir se prémunir contre les risques.
Cela dépend en grande partie du revenu si celui-ci est régulier
ou non.
(
http://www.fanaf.org/IMG/pdf/20091022-InterventionANTONY_Michael.pdf)2(*)
Ce graphique nous montre les parts de marché encore
disponibles de la micro assurance. C'est pourquoi les
« GROS » assureurs commencent à s'y
intéresser depuis quelques années afin de capter cette part de
marché. Dans la suite de cette partie, nous allons étudier
comment les produits d'assurance vont être modifiés afin de
pouvoir être proposés aux populations à faible revenu.
I.2 La micro assurance
agricole
I.2.a L'agriculture3(*)
L`agriculture est l'un des principaux secteurs
d'activités des pays en voie de développement dont des pans
importants de l'économie relèvent des secteurs primaire et
secondaire. Il convient toutefois de signaler que, son importance varie dans
ces pays suivant qu'ils sont à forte vocation agricole ou pas. On
distingue donc les pays à vocation agricole, les pays en mutation et les
pays urbanisés. Le tableau ci-dessous donne la part moyenne de
l'agriculture dans la production des richesses par type de pays ainsi que de
multiples informations sur le monde rural.
La contribution de l'agriculture au développement est
multidimensionnelle. En effet, l'agriculture est simultanément une
activité économique, un moyen de subsistance pour les populations
pauvres et une source de services environnementaux.
· L'agriculture comme activité
économique : au vu de sa contribution dans le PIB (voir tableau
précédent), l'agriculture est une source de croissance
importante. Dans les pays à vocation agricole, elle emploie environ 65%
de la population active. En outre, le secteur agricole offre beaucoup
d'opportunités d'investissement pour les Etats, leurs secteurs
privés et pour les entrepreneurs étrangers. .
· L'agriculture comme moyen de subsistance :
l'agriculture emploie près de 86% des populations rurales dans le monde,
soit environ 1,3 milliard de personnes. Celles-ci exercent cette
activité pour des besoins de nutrition directe ou pour le petit commerce
dont l'essentiel des revenus est affecté au financement des besoins
basiques.
· L'agriculture comme source de services
environnementaux : les cultures agricoles contribuent à fixer le
carbone, à préserver la biodiversité et l'entretien des
bassins hydrographiques.
I.2.b Les principaux risques
rencontrés
L'activité agricole est confrontée à
plusieurs risques, dont la réalisation entraine souvent d'importantes
pertes d'exploitation. Lesdites pertes contribuent à la
paupérisation continue des paysans. D'autres parts, ces risques
agricoles accroissent de manière substantielle l'exposition à la
ruine des entreprises agro alimentaires et agro industrielles.
Les principaux risques auxquels sont confrontés
ce secteur et qui peuvent être couverts par les assureurs sont :
Les risques climatiques, qui regroupent tous les
évènements liés aux aléas climatiques qui influent
négativement sur les produits cultivés ou même la survie de
l'exploration. On y regroupe la sécheresse, les inondations, les pluies
hors saison, les coupes de chaleur et les tornades. Leurs zones d'impact
peuvent être très étendu ou localisé à
certains endroits. Ces évènement sont incontrôlables, peu
prévisible et leurs fréquences sont très variables
(surviennent tous les 10 ans, 20 ans, 100 ans). Par exemples, ces risques
climatiques seraient responsables d'une perte d'environ 70% des rendements
agricoles.
Les risques sanitaires, qui regroupent tout ce qui est
lié au parasitisme des cultures (sauterelle, criquets, etc.) ainsi que
les épizooties en élevage (peste aviaire, des petits ruminants,
etc.). A l'inverse des risques climatiques, des précautions peuvent
être prises pour limiter les dégâts.
Les risques Anthropiques, qui regroupent les
évènements liés à l'homme. Ce sont souvent des
incidents imprévisibles comme les vols, les incendies, les animaux. Des
précautions peuvent être prises aussi en plaçant des
clôtures contre les animaux
Les risques mécaniques, qui sont souvent les
pannes de motopompe pour irriguer les explorations.
Les risques d'accident, de maladie ou de
décès qui affectent directement la capacité du producteur
à générer un revenu.
Les risques commerciaux et financiers qui regroupent
les variations des prix des matières premières, ainsi que les
circuits de commercialisation et le financement de nouvelles machines.
Ces facteurs, ajoutés au cout de règlement des
sinistres, font de la micro assurance agricole un marché peu rentable.
En effet, peu de programmes d'assurance arrivent à couvrir leur frais
(Prime-frais de Gestion<Prestations).
I.2.c Aperçu de la micro
assurance agricole dans le monde
Plusieurs études ont été faites pour
avoir un aperçu global de la portée de la micro assurance
agricole. La quasi-totalité desdites études a conclu qu'il existe
très peu de programmes de micro assurance agricole dans le monde.
L'étude menée sur ce sujet par la MicroInsurance Centre4(*)a répertorié 122
programmes au niveau mondial, certains étant non fonctionnels. Les
difficultés rencontrées sont entre autres la
désuétude des équipements utilisés, le manque de
recyclage des agents chargés de piloter ces programmes, et la
viabilité précaire des institutions de micro assurance dont la
plupart survivent grâce à divers subsides.
Géographiquement, l'on note une forte concentration de ces programmes en
Amérique latine. Plus de détails chiffrés sur la micro
assurance dans le monde seront donnés dans la suite de ce document.
II-Les freins au
développement de la micro assurance agricole
Avec de très faibles taux de pénétration
en assurance, les pays en voie de développement demeurent des gisements
de potentialité en la matière. Ceci est d'autant plus pertinent
dans le cas spécifique de l`assurance agricole, étant entendu que
dans nombre de ces pays dont l'économie repose pour une grande part sur
le secteur primaire, l'agriculture constitue l'une des principales sources de
création des richesses.
En Afrique, le taux de pénétration en assurance
est estimé à 3, 3% pour un marché qui ne
représente que 1,2% du chiffre d'affaires assurantiel mondial5(*).
Les précédents chiffres étant un
aperçu de la situation dans le secteur des assurances pris dans sa
globalité, on peut aisément en déduire que ceux relatifs
à la micro assurance agricole sont presque insignifiants.
Une étude conjointe de l'Organisation Internationale du
Travail et de la Micro assurance Innovation Facility, réalisée
dans 32 pays africains en 2008 indique qu'environ seuls 14,7 millions
d'Africains ont une couverture de micro assurance. A cette date, cela
représentait 2,6% de la population vivant en deçà du
seuil normal de pauvreté dans les 32 pays d'étude.
Source : Etat de la micro assurance en
Afrique, Briefing Note 1, Octobre 2009, publication de l'Organisation
Internationale du Travail et de la Micro Insurance Innovation
Facility.
La Micro assurance agricole possède d'après
cette étude, la plus faible part de marché et le plus petit taux
de pénétration qui s'élève à 0,1% de la
population cible.
Ces performances pourraient susciter des
incompréhensions quand l'on sait qu'avec la micro assurance, la question
sur le niveau relativement élevé du montant des primes en
assurance classique, se pose désormais avec moins d'acuité pour
les populations à bas revenus. En effet, la modicité des montants
des primes est l'un des fondements de ce secteur dont les promoteurs veulent en
faire un important levier de lutte contre la pauvreté. Les raisons du
manque d'attrait de la micro assurance agricole s'expliquent donc, ne serait-ce
que partiellement, par des facteurs non pécuniaires.
Nous distinguerons d'une part les facteurs qui plombent
généralement la croissance de l'industrie des assurances dans les
pays en voie de développement, et d'autre part ceux qui sont
spécifiques au secteur agricole.
II.1 Les facteurs
pénalisant de l'industrie des assurances dans les pays en voie de
développement :
Ces facteurs sont en général une
résultante des us, de la culture et des religions des potentiels
assurés. L'on peut en citer une multitude regroupée dans trois
grandes rubriques :
II.1.a - La préexistence
d'autres formes de solidarité.
L'assurance peine à entrer dans les moeurs des
populations des pays en voie de développement à cause du
« retard »pris sur d'autres moyens de se prémunir
contre les risques. En effet, dans beaucoup de pays d'Asie et d'Afrique, des
regroupements affinitaires sous forme de mutuelles de solidarité
étaient déjà présents longtemps avant
l'avènement de l'assurance. Certaines formes de ces solidarités
ont même su s'adapter continuellement aux mutations
socioéconomiques. Elles sont aujourd'hui solidement implantées
car présentes depuis les plus petites cellules sociales (familles)
à des regroupements plus larges opérés sur la base
d'affinités quelconques (ethnie, clan, zone géographique
d'habitation, collègues, etc.). Leur rôle dans l'économie
est parfois considérable notamment dans le financement du secteur
informel qui est un pan important de production des richesses de nombreux pays
en voie de développement, et emploie les couches de population les plus
défavorisées.
L'un des exemples illustratifs est celui des tontines qui sont
des « associations de personnes qui, unies par des liens familiaux,
d'amitié, de profession, de clan ou de région, se retrouvent
à des périodes d'intervalles plus ou moins variables afin de
mettre en commun leur épargne en vue de la solution des problèmes
particuliers ou collectifs6(*) ». Appelées
« AJO »ou « ESSOUAN »en Afrique
(respectivement chez les Yorubas du Nigéria et chez les Bétis du
Cameroun), « CHIT » en Asie (Inde et Singapour), certains
auteurs font état de la présence des tontines dans ces continents
depuis des siècles. En Afrique par exemple, pour renforcer le volet
« solidarité »des tontines perçues comme un
héritage culturel, les participants y créent
systématiquement des caisses spéciales à versements
périodiques obligatoires (« caisse secours » au
Cameroun), dans le but d'apporter la contribution de l'association au
financement d'un évènement heureux ou malheureux impliquant l'un
des leurs.
II.1.b Le poids de la religion:
la question de la compatibilité entre l'assurance et la religion reste
d'actualité.
Si on s'appesantit sur le cas de l'assurance dommages dont
fait partie la micro assurance agricole, le reproche
généralement fait est que celle-ci tend à se substituer
à la Divinité à qui il revient de manière
exclusive, de décider du futur des Hommes et donc du sort à leur
réserver en cas de réalisation d'un risque. Ces croyances
freinent considérablement l'essor de l'assurance au sein des
communautés religieuses.
Le cas des pays et des communautés, dont la
législation ou le code de conduite s'inspirent plus ou moins fortement
de la loi islamique,est très illustratif de ce phénomène.
En effet, l'assurance étant une opération financière
où des gains d'argent sont escomptés par l'assureur (et parfois
l'assuré) via un contrat assimilable à un pari, celle-ci est
généralement perçue comme de la spéculation qui est
interdite par la charia. Cela pourrait expliquer en partie, le retard pris par
l'assurance dans les continents asiatique et africain qui comptent à
eux seuls près de 96% (76% en Asie et 20% en Afrique)7(*) des musulmans dans le monde.
II.1.c Résistances
rencontrées dans le marketing des produits d'assurance
L'une des difficultés contre laquelle est
confrontée la commercialisation des produits d'assurance n'est pas tant
la sensibilisation des populations cibles aux vertus de ceux-ci, mais
plutôt les caractéristiques propres à la technique
d'assurance contemporaine.
Pour les propositions à souscrire, il existe des
difficultés de compréhension du principe de l'assurance par des
franges de populations peu accoutumées à la vente de produits
abstraits (la sécurité dans le cas des assurances). Les niveaux
d'instruction relativement bas dans les pays en voie de développement
contribuent à accentuer cet état de chose qui rend le message des
destinateurs inaudibles par les populations cibles. Dans certains cas, des
populations ne comprennent pas pourquoi à la fin d'un exercice durant
lequel le sinistre visé n'est pas survenu, il ne rentre pas tout
simplement en possession d'une partie ou de la totalité de la prime
versée.
Un autre aspect de nature à détourner les
destinataires de l'assurance dans les pays en voie de développement, est
le temps relativement long entre la déclaration d'un sinistre et son
règlement. Pour des populations aux ressources et capacités de
refinancement limitées, cela n'est pas motivant car le temps mis dans le
processus d'indemnisation est fortement pénalisant pour leurs
activités. En outre, le processus d'indemnisation s'accompagne
généralement de procédures parfois lourdes et couteuses
qui constituent une source de dépenses supplémentaires et
même d'angoisse (lorsqu'elles se rattachent à certaines garanties
comme la santé, la couverture de frais funéraires, etc.). A titre
d'exemple, la cadence de règlement des sinistres dans la zone CIMA est
en moyenne de quatre (4) années8(*).
Aussi, des difficultés de communication subsistent.
D'une part, elles découlent du fait que dans certains pays en voie de
développement, les réseaux de distribution et de marketing des
entreprises d'assurance exercent majoritairement leurs activités dans
les centres urbains et périurbains. Ce manque de proximité avec
les populations rurales est une occasion manquée par les assureurs, de
susciter l'intérêt de potentiels clients pas toujours
familiarisés avec ce secteur. D'autre part, les canaux de distribution
des produits sont souvent assez sophistiqués (notamment ceux qui font
appel à un minimum de maitrise des nouvelles technologies de
l'information et de la communication) et donc très exclusifs de
certaines couches sociales compte tenu de la fracture numérique existant
entre les pays développés et ceux en voie de
développement.
II.2- Les freins
spécifiques au développement de la micro assurance agricole
Outre les difficultés passées
précédemment en revue, il existe des freins particuliers à
l'essor de la micro assurance agricole. Ceux-ci ne découlent plus
uniquement du désintérêtdes potentiels assurés, mais
aussi d'une relative réticence des assureurs.
En effet, les évènements assurés peuvent
accroitre l'exposition à la ruine des entreprises. Ils sont
généralement incontrôlables, avec un risque important de
covariance sans oublierles dangers de fraude, d'aléa moral et
d'antisélection. Les difficultés des régulateurs à
adopter une réglementation en la matière sont aussi à
signaler.
II.2.a Caractère
incontrôlable des risques
Les risques couverts sont généralement les
éventuelles pertes directement ou indirectement liées à
des conditions météorologiques défavorables, à des
catastrophes naturelles ou à la baisse des prix de marché des
produits agricoles. Les deux premiers types de risques sont
incontrôlables par essence, tandis que les prix dépendent plus ou
moins fortement de la conjugaison d'effets de facteurs exogènes (hausse
ou baisse de la demande domestique ou étrangère, rupture de
livraison des intrants agricoles, augmentation du prix du pétrole
entrainant une variation du cout des transports pour l'acheminement des outputs
vers les marchés, etc).
La nature de ces phénomènes fait que leur moment
d'occurrence, leur fréquence d'apparition et l'ampleur des
dégâts qu'ils pourraient causer, sont divers et changeants dans le
temps. Par conséquent, il est difficile pour les assureurs de
détenir des éléments fiables pour une bonne gestion des
risques contractuels et de solvabilité de leurs entreprises
(modélisation de la sinistralité, de la fréquence,
etc.).
II.2.b Risque de covariance
important
Tout comme en assurance classique, la mutualisation des
risques est l'un des principes de la micro assurance agricole, souvent
perçue comme une assurance de masse. Les intérêts
recherchés sont multiples. D'une part, il est question de faciliter les
modélisations actuarielles servant à la tarification. D'autre
part, la mutualisation donne à l'assureur une marge qui lui permet
d'indemniser les sinistrés avec les primes versées par tous les
assurés, souvent sous l'hypothèse que le nombre de
sinistrés et le cout des sinistres ne dépasseront pas un seuil
critique.Cette hypothèse optimiste n'est pas la règle concernant
la micro assurance agricole. En effet, la réalisation des principaux
risques9(*) couverts se
produit souvent à des échelles très grandes touchant des
régions entières et donc des cohortes d'assurés.
D'où la très forte covariance des risques qui caractérise
l'assurance agricole. Celle-ci est un motif d'inquiétude pour les
micro-assureurs car le caractère incontrôlable des risques fait
que ces derniers peuvent survenir à tout moment et mettre gravement
à mal la solvabilité des entreprises.
Cependant, des études ont démontré que le
fort risque de covariance de certains risques est généralement
atténué par une fréquence d'apparition peu
élevé. En même temps, les risques de covariance faible ont
des niveaux d'occurrence important dans le temps.
La composition du couple (covariance, fréquence), dont
l'un des deux éléments au moins est toujours élevé,
peut faire de la micro assurance agricole un secteur couteux pas très
rentable pour ses opérateurs. Ceci expliquerait en partie la
dernière place occupée par ce secteur dans le classement
général des différentes branches de micro assurance (vie,
remboursement décès, santé, biens) tel que
présenté dans le premier graphique de cette sous-partie. En
effet, le risque de covariance n'étant pas aussi élevé
dans les autres branches, il est donc logique que les assureurs se sentent plus
en sécurité dans la commercialisation des produits relevant de
ces dernières.
II.2.c Le risque de fraude,
l'anti sélection et l'alea moral
La fraude peut survenir à deux moments de la vie du
contrat : pendant sa souscription ou pendant la déclaration du
sinistre par l'assuré. Le risque de fraude peut être
particulièrement élevé en Micro assurance agricole
à cause notamment des fortes contraintes budgétaires auxquelles
les petits exploitants sont confrontés. Ces contraintes sont
susceptibles de les pousser à donner des informations erronées
sur leurs exploitations ou à vouloir dramatiser les conséquences
des sinistres survenus ou imaginaires, afin d'en tirer un maximum de
bénéfices. La lutte contre la fraude contribue à alourdir
de manière non négligeable, les charges des assureurs. En effet,
ces derniers doivent mobiliser, former, puis déployer des équipes
de contrôle qui doivent souvent se rendre dans des coins
éloignés ou assez enclavés.
L'antisélection résulte de la non prise en
compte des différences de degrés d'exposition aux risques entre
les exploitants d'une même région. Une telle segmentation des
risques et donc des primes est couteuse car elle exige de l'assureur qu'il
diligente régulièrement des expertises sur le terrain. La
conséquence est que les primes peuvent être fixées sans se
soucier des avantages comparatifs (proximité d'un cours d'eau,
fertilité d'un lopin de terre, utilisation des intrants agricoles, etc.)
détenus par certains exploitants. Ceux-ci peuvent donc être
réticents à souscrire des polices d'assurances tandis que ceux
fortement exposés aux risques vont souscrire massivement, le tarif moyen
appliqué étant à leur avantage.
Quant à l'aléa moral, les populations couvertes
ont généralement des ressources limitées. Le paiement
d'une prime d'assurance peut induire parallèlement, la diminution des
dépenses d'entretien de leurs exploitations ou encore un
relâchement du suivi des activités agricoles du fait de la
sécurité désormais apportée par le contrat
d'assurance.
II.2.dDifficultés des
régulateurs à définir une réglementation en
matière de microassurance : le cas de la zone CIMA
Le rôle des autorités de régulation en vue
du développement du secteur de la micro assurance, est essentiel. Leur
implication est en quelque sorte une caution qui rassure les populations face
au déploiement d'une industrie méconnue. Dans un marché
d'assurance en général, les régulateurs doivent
définir une réglementation favorisant l'essor du marché et
l'actualiser régulièrement en cas de besoin. Au demeurent, ils
veillent à l'équité entre les cocontractants d'une part,
et entre les concurrents d'autre part.
C'est la recherche d'équité entre les acteurs du
marché qui rend délicate l'élaboration d'une
réglementation en micro assurance. En effet, par rapport à
l'assurance classique, de nouveaux facteurs entrent en compte.
Premièrement, la dualité de la vulnérabilité de
l'assuré : d'une part face à l'assureur qui est un
mastodonte, d'autre part du fait de la faiblesse de ses revenus.
Deuxièmement, une exposition accrue de l'assureur à la ruine
notamment dans le cas de la micro assurance agricole.
Il est donc essentiel pour le régulateur d'effectuer
des arbitrages délicats et adéquats entre les
intérêts des parties prenantes, afin d'assurer la
pérennité du secteur.Chaque mesure qui tient compte des
conditions de vie des assurés, doit être prise sous la contrainte
qu'elle n'entraine pas d'effet pervers susceptible de dégrader la
santé financière de l'assureur. Le tableau ci-après
associe sur une même ligne, une mesure prise en faveur des assurés
et les distorsions qu'elle pourrait entrainer sur l'entreprise si elle n'est
pas bien encadrée.
INTERET DES ASSURES
|
DISTORSIONS DANS LA SOCIETE D'ASSURANCE
|
Délais d'indemnisation trop courts
|
Accroissement du risque de fraude car réduction du
temps pouvant permettre à l'assureur d'effectuer les
vérifications et expertises nécessaires à la
détermination du niveau de l'indemnisation
|
Normes prudentielles surprotectrices des assurés
|
Exigence d'un niveau élevé des fonds propres
|
Niveau des primes très bas
|
Menace directe sur la solvabilité de l'entreprise et
exposition à la faillite
|
A titre d'exemple, l'implémentation de la micro
assurance est envisagée dans la zone CIMA depuis près de cinq
ans. Des assureurs ont entre temps réalisé des études de
marché sur certains produits de microassurance. Certaines études
se sont avérées concluantes et ont amené des
opérateurs à déposer des dossiers de
demanded'agrément auprès des autorités de
régulation, qui tardent à se prononcer. En effet, la
réglementation devant guider leurs analyses n'est toujours pas
définie. Les discussions en vue de son adoption achoppent sur les points
contenus dans l'encadré qui suit, extrait du bilan d'étape
dressé en 2009 par les instantes dirigeantes de la CIMA.10(*)
0D459557FF82/0/PolicySeminar_MIC09_Presentation_Ngbwa.pdf
Source :
http://www.munichre-foundation.org/NR/rdonlyres/F1AB7879-4004-4A0E-8D11-
III Quel avenir pour la
micro assurance agricole
Cette partie va aborder les réponses possibles (non
exhaustives) aux problèmes que rencontre le développement de la
micro assurance agricole. Les chapitres précédents laissent
entrevoir qu'il faut un agissement global, impliquant des interventions dans
divers domaines pour lui donner un avenir.
III.1 la mise en place
d'une politique de soutien efficace.
III.1.a Au niveau
macroéconomique.
Une véritable politique de soutien semble être la
clef de voute à tout futur de la micro assurance agricole.En effet,
comme cela a été développé ci-dessus, la micro
assurance est une activité qui peu s'avérer très couteuse
voire déficitaire. Au vu de l'importance du secteur agricole dans les
pays en voie de développement, les actions de soutien doivent impliquer
tant les agences de développement (institutions
spécialisées de l'ONU, AFD, etc.) que les gouvernements de ces
pays.
Les aides peuvent revêtir différentes formes. En
ce qui concerne les agences de développement, celles-ci peuvent verser
des subventions. Les circuits empruntés pour parvenir aux
concernés doivent faire preuve d'efficacité (diligence &
clarté dans la gestion).
Au demeurant, il serait bénéfique que ces
agences mettent l'expertise accumulée en la matière au service
des acteurs de la micro assurance dans les Etats dont il est question.
Par exemple, l'OIT a pris l'initiative depuis 2008 d'offrir
des fonds afin d'encourager l'essor du secteur de la micro assurance en
lançant des concours d'innovation à l'intention des principaux
acteurs (assureurs, distributeurs etc.).11(*)
Quant aux Etats, certes la réglementation à
mettre en vigueur devrait protéger les intérêts des
assurés et bénéficiaires de contrats. En même temps,
celle-ci ne doit pas mettre en péril la liquidité et partant la
solvabilité des prestataires de services. Il s'agit donc de
définir, en fonction des spécificités de chaque pays, des
règles garantissant un minimum de satisfaction aux assurés et une
rentabilité acceptable aux assureurs. Du coté des entreprises,
les états pourraient prendre des mesures incitatives (allègements
fiscaux) et tenir compte de la spécificité de la micro assurance
vis-à-vis de l'assurance classique, lors de l'adoption des prescriptions
réglementaires à appliquer.
III.1.b La formation des
assureurs
Dans la formation des assureurs, il serait important
d'imprégner ceux-ci des spécificités de ce concept dont la
maitrise des fondements et techniques demeurent vague voire inexistante. C'est
une exigence préalable pour garantir l'essor durable de la micro
assurance dans le temps, ses spécificités devant être
prises en compte dans les domaines suivants : distribution et marketing
adaptés aux réalités des populations cibles, conception
des produits répondant aux attentes des populations à bas revenus
puis des indicateurs permettant à l'entreprise de savoir si elle
n'attire pas plutôt des clients relativement plus aisés qui
saisissent l'opportunité des prix, tenir compte du niveau d'entendement
des clients afin que ceux-ci puissent décoder aisément les
clauses des contrats, définir des procédures de contrôle
adaptés à la micro assurance notamment en terme de normes
prudentielles. En outre, la formation devrait permettre de faire connaitre
cette branche encore peu développée et de susciter
l'intérêt des assureurs.
III.2Freins à la
pénétration de la micro assurance dans les marchés :
ébauches de solutions
Afin d'accroitre la densité de la micro assurance dans
les pays cibles, les stratégies suivantes pourraient être
envisagées en réponse aux difficultés
sus-évoquées :
III.2.a Le marketing de
proximité
Dans ces régions où les dialectes ont encore une
importance première, la question du langage et des supports à
utiliser pour véhiculer l'information se pose. Pour communiquer avec
efficacité, le marketing de proximité serait l'une des solutions.
Des commerciaux imprégnés des usages locales et s'exprimant en
langues vernaculaires pourraient être formés. Ils
présenteraient les produits dans les lieux de rassemblement populaires
(marchés, lieux de rencontre ludique, etc.) ou à domicile.Ces
commerciaux, à l'instar de ce qui s'est fait dans le cas de la micro
finance, seront les plus à même de rentrer dans une relation de
confiance avec les potentiels assurés afin de leur proposer la meilleure
protection possible.
Pour atteindre des masses plus importantes de populations,
les medias de proximité pourraient être sollicitées. Il
s'agit des radios et télévisions locales et rurales. Ceux-ci
émettent généralement en langues vernaculaires et ont
l'avantage de capter un très large auditoire qui les considère
comme un moyen d'information et de détente important, dans un contexte
où les sources de divertissement sont très peu
diversifiées. En Afrique par exemple, la tradition orale a
contribué à renforcer l'attrait de la radio et de la
télévision qui y sont très suivies (voir graphique
suivant) comme moyen d'éducation, de sensibilisation populaire et de
voyage rapide des informations.
Graphique : taux d'audience de la radio et
télévision dans certaines villes
Africaines
Source :
http://www.tns-sofres.com/espace-presse/news
III.2.b La micro assurance en
complémentarité des formes de solidarité existantes
Dans la plupart des cas, les formes de solidarité
déjà existantes dans les pays en voie de développement ne
constituent pas seulement un moyen de se prémunir contre les risques.
Mais, pour bien des populations, elles représentent aussi un
héritage culturel dont il faut assurer la continuité, un symbole
d'appartenance à un corps social ou clanique, ou encore un cadre de
retrouvaille et d'échange entre personnes qui se revendiquent d'un lien
bien défini qu'elles souhaitent pérenniser.
Dans un tel contexte et pour un départ, les promoteurs
de la micro assurance devraient privilégier une approche de
juxtaposition et non de remplacement vis-à-vis des regroupements sociaux
dont il question. Cela revient, dans la stratégie de marketing et dans
la conception des produits de micro assurance, à tenir compte de
l'existence de ces autres formes de solidarité et d'adopter un discours
de complémentarité/supplémentarité plutôt que
d'exclusivité. A titre d'exemple, abordons le cas des tontines dont il
a été abondamment question plus haut. Les sociétés
qui souhaitent commercialiser des produits de micro assurance dans un
environnement dominé par cette pratique peuvent s'appuyer sur le
caractère limité de ses capacités d'intervention.En effet,
il s'avère que ces tontines sont très souvent limitatives en
termes de nombre de participants car ce sont très souvent des
micro-regroupements affinitaires. Par conséquent, les flux financiers
générés ne sont pas assez élevés, ce qui
limite considérablement la capacité d'intervention des
participants face à des sinistres d'une certaine taille ou qui
surviennent simultanément à plusieurs membres de l'association.
C'est un problème que la souscription d'un contrat en micro assurance
peut résoudre, vu que les clients ne sont pas seulement des membres d'un
microcosme donné, mais des gens de divers horizons. L'exigence de
remplir tel ou tel critère d'appartenance est levée en micro
assurance. La large mutualisation qu'elle permet donc apporte une marge de
sécurité extrêmement plus élevée.
III.2.c L'adaptation face
à la religion
Comment proposer aux assurés une protection respectant
leurs religions ?
De plus en plus, les freins au développement de la
finance que posent les religions sont entrain d'être levés, aux
moyens de la mise sur le marché des produits spécifiques. Ceux-ci
présentent des caractéristiques qui visent à ne pas aller
à l'encontre des préceptes religieux. Compte tenu de
l'enracinement des religions dans les pays en voie de développement, la
micro assurance pourrait largement s'inspirer de l'exemple de l'assurance
classique qui a mis au point des stratégies et des produits compatibles
aux exigences religieuses.
A cet effet, les micro assureurs pourraient définir un
modèle émanant du takaful qui est la troisième et
dernière composante de ce qu'on appelle la finance islamique.
Il provient d'un mot arabe :
« Kafala », dont le sens est : « se garantir
l'un l'autre »11(*). C'est une assurance mutuelle qui part d'un principe
fort : le partage du risque coopératif combiné à
l'instauration d'une séparation nette entre l'opérateur et le
participant.Il s'agit donc d'un système qui éradique trois
éléments contraires à la religion :
- l'Al Maisir (principe du jeu, de loterie)
- l'Al Gharar (l'élément aléatoire non
maîtrisable),
- et l'Al Riba (les intérêts)
D'autre part, il est interdit aux compagnies dites Takaful
d'investir dans certains secteurs tels que la pornographie, l'alcool et les
armements. 12(*)Ce
système d'assurance est en pleine expansion dans les pays musulmans
(plus de 20% de croissance en moyenne entre 2008 et 2010)13(*) comme le montre le tableau
suivant :
(Source : Takaful, développement et
perspectives, IIème forum français de la finance
islamique)
Il serait opportun pour les micro-assureurs d'introduire
cette approche et de l'adapter à leur industrie pour élaguer
progressivement les problèmes de pénétration du
marché liés aux préceptes islamiques, et augmenter ainsi
la densité de l'assurance dans ces pays.
Signalons aussi que d'autres religions ont des
systèmes d'assurances particuliers. , Le Vatican par exempleassure
spécifiquement ses écoles, universités autres
éléments de son patrimoine.et reliques. La religion juive fait
également assurer des bouts anciens de parchemin de la Tora jugés
suffisamment importants.14(*)
III.3. La qualité
des prestations comme moteur de développement
III.3.aEfficacité dans
le processus d'indemnisation
Les micro-assureurs doivent faire preuve d'exemplarité
dans l'application des clauses contractuelles conclues avec leurs clients. Cela
exige la célérité dans le traitement et le paiement des
sinistres ainsi que le respect des engagements pécuniaires y relatifs.
Ce sont les deux conditions sine qua none de la fidélisation des clients
et de la souscription de nouveaux contrats, afin de garantir le
développement de cette industrie qui se veut être une assurance de
masse.
L'exigence de la qualité des prestations est plus
renforcée dans le cadre de la micro assurance. Les primes versées
représentent une part non négligeable des ressources des
assurés qui font partie des populations les plus démunies. En
contrepartie des sacrifices qu'ils consentent et de la confiance placée
en ces sociétés, toutes les mesures doivent être prises
pour que les garanties de sécurité achetées au
préalable leur fassent percevoir l'utilité de leur
démarche.
Dans le cas contraire, l'image de la micro assurance pourrait
être durablement affectée et son essor fortement plombé.
III.3.bEfficacité dans
les processus de conception et de souscription des contrats
Les contrats doivent être libellés en tenant
compte de la capacité moyenne des populations cibles à
décoder le message qu'ils véhiculent. Les contrats d'assurance
comportent des détails (plafonds, franchises, exclusions, forfaits,
durée de couverture, garanties) que le client doit comprendre avant de
signer son adhésion. Le but est d'éviter des situations
conflictuelles ou la généralisation des contestations née
de différences d'interprétation ou de compréhension des
clauses contractuelles.
Il est donc important que les assureurs organisent des
enquêtes pilotes préalablement au lancement d'un produit sur le
marché ou qu'il se référent aux statistiques sur le niveau
d'alphabétisation moyen, la maitrise des procédures
financières de base ou la disponibilité des statistiques sur les
expériences similaires passées. De fortes différences
peuvent exister entre des ères géographiques d'un même pays
du fait des raisons politiques,historiques, culturelles, ou religieuses.
III.4. Les réseaux
de distribution
III.4.a Présentation des
canaux de distribution les plus utilisés
Ils doivent être adaptés à la
spécificité de la micro assurance dont une frange des clients vit
dans les zones rurales. Trois principales possibilités s'offrent aux
micro-assureurs et sont aujourd'hui exploitées :
- le démembrement des compagnies dans les zones
ciblées qui peut être couteux surtout pour les assureurs
classiques qui veulent présenter des opérations de micro
assurance ;
- la vente directe à travers les nouvelles
technologies qui se heurte à une maîtrise relative de ces outils
par les populations, et surtout à un manque d'infrastructures permettant
d'atteindre ses objectifs en matière de taux de couverture ;
- l'intermédiation par des courtiers
spécialisés en la matière (l'exemple de l'entreprise
française PlanetGuarantee présente en Afrique et Asie où
elle est en partenariat avec les sociétés locales pour la
distribution des produits de micro assurance dont ceux agricoles) ou par les
Institutions de Micro Finance (IMF).
III.4.b Les Institutions de
Micro-finance comme canal de distribution efficace ?
De par le fait que la micro finance met à la
disposition des populations à bas revenus, des services financiers leur
permettant de ne plus envisager l'avenir à court terme mais de le
planifier et d'investir pour l'éclosion de leurs activités, elle
a connu un développement fulgurante dans les pays en voie de
développement.
(en millions de personnes)
Au demeurant, la présence des IMF sur le terrain depuis
plusieurs années leur permet aujourd'hui d'avoir des taux de
pénétration assez élevés dans les pays en voie de
développement, et une parfaite connaissance du milieu rural. A ce sujet,
on peut citer l'exemple très illustratif d'EMT, une micro finance du
Cambodge dont les clients sont en moyenne les 80% des ménages de chaque
village où cette institution est implantée.
Pour les micro-assureurs, une collaboration avec les IMF sur
la distribution des produits pourrait être bénéfique
à plus d'un titre :
- Les IMF constituent un réservoir de clients efficace.
Au vue de la confiance qu'elles inspirent auprès des petits
épargnants, elles sont un atout dans la présentation, la
proposition et l'aide à la souscription des contrats de micro
assurances.
- Pour profiter de leurs réseaux de distribution
déjà étendus et réduire les couts d'installation,
l'ouverture de guichets « micro assurances » dans leurs
agences pourrait être pertinente.
- Elles sont un moyen de dépôt et de
sécurisation des primes collectées en zones rurales, étant
entendu qu'elles sont parmi les très rares institutions
financières présentes dans ces zones.
III.5. La réduction
des risques liés à l'exercice de l'activité de micro
assurance agricole.
III.5.a La
responsabilité des assurés
Il est important que les agriculteurs soient
imprégnés des méthodes modernes de préservation de
la productivité agricole afin de d'atténuer l'exposition à
la sinistralité. Cela passe par leur implication personnelle dans la
quête et la maitrise des techniques y relatives, ou par une implication
à plus grande échelle des Etats, institutions
spécialisées (FAO) et programmes d'assurances agricole (vastes
campagnes de sensibilisation, de vaccination du bétail, de distribution
des engrais et pesticides, etc.). Un agriculteur qui intègre un minimum
de ces connaissances dans ses activités s'accorde uneautoprotection
supplémentaire qui limite ou atténue les pertes d'exploitation
à son propre profit et à celui de l'assureur.
III.5.b le cas de l'assurance
indicielle : est-ce une solution parfaite face aux risques liés
à l'assurance agricole ?
L'assurance indicielle est différente des autres types
d'assurance agricole. Elle indemnise l'ensemble des assurés d'une
région si certaines conditions climatiques nécessaires au bon
développement des cultures et fixés dans le contrat, ne sont pas
réunies pendant la période d'observation. Elle se base sur un
indice climatique qui tient généralement compte de la
pluviométrie. En se référant sur des études
menées dans les régions concernées, l'assureur
définit pour l'indice un seuil critique en deçà duquel le
processus d'indemnisation est automatiquement
déclenché.
Généralement, les montants d'indemnisation varient au prorata de
la différence entre ce seuil et la valeur de l'indice observée.
,
Par exemple, « pour une prime de 2 euros par acre et un indice de
100 mm, l'indemnisation maximum pourrait être de 20 euros si la
pluviométrie est inferieure ou égale à 40mm, avec un
montant dégressif jusqu'à 99 mm ». (Agence
française du développement, rapport de travail du deuxième
trimestre 2011)15(*).
Les indices sont classés selon deux catégories : direct
ou indirect. Le tableau suivant (AFD Document de travail n° 113) en donne
les caractéristiques principales.
Les plus utilisés sont les indices indirects
(déjà utilisés en Inde, Philippines, Malawi et
Ethiopie)16(*). L'indice
direct basé sur le rendement fût quand à lui utilisé
en Inde (Produit NAIS : AICI): « les polices sont indicés
sur un rendement local déterminé par la méthode du
CropCuttingExperiment »17(*).
Ce système présente de nombreux avantages pour
l'assureur car il permet de répondre à plusieurs
problématiques soulevées au chapitre II dont :
- La lutte contre la fraude : les fausses
déclarations de sinistres ni l'exagération de conséquences
de ceux-ci ne sont pas possibles, le risque portant sur les variations d'un
indice bien défini.
- Les impacts de l'aléa moral et de
l'antisélélection sont extrêmement réduits voire
inexistants, les agissements des assurés ne pouvant influencer la
météo.
- La réduction des couts d'évaluation des
sinistres sur le terrain.
Cette solution présente malgré tout quelques
inconvénients :
- Le risque de base : cette solution n'est pas toujours
au profit des assurés car elle exacerbele risque de base, étant
entendu qu'il peut avoir un écart considérable entre les
indemnités versées et les pertes réelles subies par les
petits exploitants.
- Des dépenses supplémentaires (implication dans
la mise en place et l'entretien des stations météorologiques)
sont à effectuer par les assureurs pour une fiabilité des
données météorologiques, permettant la conception d'un
indice pertinent afin que le système soit précis et juste.
- Enfin, les aléas
« incontrôlables » de ce système seraient
à même de le mettre en péril. En effet, le
réchauffement de la planète, les phénomènes
climatiques extrême se multiplie (Organisation
météorologique Mondiale, OMM)18(*). Cela représente une véritable menace
pour les assureurs agricoles qui pourraient voir le montant des
indemnités augmenter de manière exponentielle dans le futur.
Conclusion
La micro assurance agricole est un levier important de la
lutte contre la pauvreté. De par les garanties qu'elles proposent, les
activités des petits exploitants peuvent passer d'une agriculture de
subsistance à une dimension productive, génératrice de
revenus.
C'est une activité qui implique simultanément
plusieurs types d'acteurs, depuis les petits exploitants aux organismes de
lutte contre la pauvreté ou la faim, en passant par les gouvernements
et les assureurs. Son essor exige donc l'implication d'une multitude de parties
prenantes dont chacune a un rôle important à jouer.
A cet effet, les gouvernements et les agences de
développement devraient continuer à stimuler et à
encourager l'implémentation des programmes de micro assurance agricole,
et les soutenir sous différentes formes pendant l'exercice de leurs
activités souvent très peu ou pas rentables.
La responsabilité des agriculteurs n'est pas à
négliger, étant donné que c'est pour eux que ces
programmes sont conçus et appliqués. Ils doivent donc faire
siennes toutes les règles en matière de prévention des
sinistres, de probité et de bonne coopération avec les
assureurs.
Enfin, le développement de la micro assurance agricole
dépend pour une large part des assureurs. C'est à travers la
conception de produits innovants, équitables, et mieux adaptés
aux besoins des potentiels assurés que leurs stratégies de
communication, de marketing et de vente trouveront un écho favorable
auprès des concernés. En sus, il leur incombe le choix des canaux
de distribution les plus efficaces pour l'atteinte de leurs objectifs de
pénétration des marchés cibles.
Toutes ces mesures à prendre par chacun des acteurs
pris isolément, doivent être conjuguées de manière
à créer une synergie qui fera de la micro assurance agricole non
plus une simple opportunité, mais un catalyseur dans le processus de
création de la richesse tant pour les assurés que pour les
assureurs.
Bibliographie
Livres, Conférences et documents
Marc Nabeth « Micro
assurance ; Défis, mise en place et
commercialisation » 2006
Graig Churchill
« Protéger les plus démunis ; Guide de la micro
assurance »
Matthieu Leproux « 80 hommes pour
changer le monde » - Éditions JC Lattès
Secrétaire Général de la
Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance
(organisation intégrée de l'industrie des assurances entre les 14
pays de la zone FRANC CFA d'Afrique Centrale et de l'Ouest), article du 05
Juillet 2011
Publication de l'Organisation Internationale du
Travail et de la Micro Insurance
InnovationFacility. « Etat de la micro assurance en
Afrique », Briefing Note 1, Octobre 2009,
Matthieu GASSE-HELLIO,
« Les tontines dans les pays en développement »,
mémoire à l'UNIVERSITE DE VERSAILLES
SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, bibliothèque virtuelle sur le
microcrédit.
Ralph Stehly, Professeur d'histoire des
religions, Statistiques sur les musulmans dans le monde, Université de
Strasbourg.
Paru dans « Cameroon
Tribune », Article intitulé « La CIMA
prône la rigueur dans les assurances », le journal officiel de
la République du Cameroun, édition du 18 Octobre 2011, rubrique
« Actualités, Economie, Société ».
The world Takaful report, Ernst & Young,
2011
AFD Document de travail n° 113
· Gestion des risques agricoles par les petits producteurs
· mai 2011.
OMM, « vers une augmentation des
phénomènes météorologiques
extrêmes », 2003.
Sites Internet :
www.fanaf.org
www.munichre-foundation.org
www.lamicrofinance.org
www.microworld.org
http://www.ilo.org/public/english/employment/mifacility/download/presentations/mconf2008_tomchinsky.pdf
http://www.burkinapmepmi.com
http://www.persocite.com/orient/stats.htm
http://www.munichre-foundation.org/NR/rdonlyres/F1AB7879-4004-4A0E-8D11-.html
www.ilo.org
http://www.ilo.org/public/french/employment/mifacility/index.htm
http://www.tns-sofres.com/espace-presse/news
http://tamwil-islami.com/la-finance-islamique/takaful/
http://www.aslim-taslam.net/article.php3?id_article=882
http://www.news-assurances.com/artdossiers/dossier-%%AB-religion-%%BB-lassurance-des-biens-religieux/016728037
http://www.unmillenniumproject.orglrcports/prefacc_french.htl11
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_210_augmentation_phenomenes_meteo_extremes.php
http://www.microinsurancenetwork.org/challenges
* 1 Marc NabethMicro
assurance défis, mise en place et commercialisation (2006)
* 2
http://www.fanaf.org/IMG/pdf/20091022-InterventionANTONY_Michael.pdf
* 3 Les principaux chiffres
sur l'agriculture présentés dans ce sous-titre sont issus du
RAPPORT 2008 DE LA BANQUE MONDIALE INTITULE : « RAPPORT 2008 SUR
LE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE : L'AGRICULTURE AU SERVICE DU
DEVELOPPEMENT ».
* 4 Organisation
localisée à Appleton aux USA et créée en 2000. Elle
a pour objectif de promouvoir le développement de la micro assurance
dans le monde par l'innovation dans la conception des produits, par
l'établissement des plateformes de dialogue entre les assureurs et les
régulateurs, l'organisation d'ateliers de présentation de la
micro assurance, de ses spécificités relativement à
l'assurance classique, etc..
* 5 Source :
Secrétaire Général de la Conférence Interafricaine
des Marchés d'Assurance (organisation intégrée de
l'industrie des assurances entre les 14 pays de la zone FRANC CFA d'Afrique
Centrale et de l'Ouest), article du 05 Juillet 2011 dans le site
http://www.burkinapmepmi.com.
* 6Matthieu GASSE-HELLIO,
« Les tontines dans les pays en développement »,
mémoire à l'UNIVERSITE DE VERSAILLES
SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, bibliothèque virtuelle sur le
microcrédit.
* 7 Source : Statistiques
sur les musulmans dans le monde, Ralph Stehly, Professeur d'histoire des
religions, Université de Strasbourg dans le site
http://www.persocite.com/orient/stats.htm
* 8 Source : article
intitulé « La CIMA prône la rigueur dans les
assurances », paru dans « Cameroon Tribune », le
journal officiel de la République du Cameroun, édition du 18
Octobre 2011, rubrique « Actualités, Economie,
Société ».
* 9 Baisse des rendements
agricoles du fait des mauvaises conditions climatiques ou de la chute des prix
de vente des récoltes, catastrophe naturelle, mort de bétail du
fait de maladies, etc.
*
100D459557FF82/0/PolicySeminar_MIC09_Presentation_Ngbwa.pdf
* 11 La finance
Islamique ; TamwilIslami,
http://tamwil-islami.com/la-finance-islamique/takaful/
* 12
http://www.aslim-taslam.net/article.php3?id_article=882
* 13 The world Takaful report,
Ernst & Young
* 14
http://www.news-assurances.com/artdossiers/dossier-%%AB-religion-%%BB-lassurance-des-biens-religieux/016728037
* 15 AFD Document de travail
n° 113 · Gestion des risques agricoles par les petits producteurs
· mai 2011
* 16 Voir annexe tableau des
exemples d'assurance indicielle, AFD Document de travail n° 113)
* 17AFD Document de travail
n° 113 · Gestion des risques agricoles par les petits producteurs
· mai 2011
* 18OMM, « vers une
augmentation des phénomènes météorologiques
extrêmes », 2003,
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_210_augmentation_phenomenes_meteo_extremes.php.
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