Conclusion de la troisième partie
Il ressort au terme de l'étude de cette partie, que le
Gandiolais et la communauté rurale en général,
malgré toutes les contraintes qui s'opposent à l'évolution
de l'activité agricole, entrent dans une nouvelle phase de
révolution agricole. Avec la réalisation du canal du Gandiolais,
l'application des règles définies par le POAS et l'ouverture
prochaine de l'agropôle de Fass, le secteur agricole de la zone va
connaître une nouvelle tournure. A cela, s'ajoutent les
différentes propositions avancées par les paysans, les mutuelles
existantes et les partenaires au développement qui interviennent au
niveau de la communauté rurale. Pour un avenir meilleur du secteur
agricole dans la communauté rurale, notamment dans le Gandiolais et le
Toubé, les producteurs doivent tenir compte les recommandations qui ont
été formulées par des partenaires qui, techniquement
maîtrisent mieux qu'eux les contraintes auxquelles le milieu fait
face.
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CONCLUSION
Au terme de cette étude, on a pu prendre conscience de
l'existence dans la zone du Gandiolais et de Toubé d'une dynamique
agricole ancienne qui, désormais, doit faire face à de nouvelles
mutations socio-économiques. Le regard porté sur les pratiques
agricoles dans le Gandiolais et le Toubé montre une situation alarmante
qui n'incite guère à l'optimisme du fait des contraintes qui
pèsent sur cette zone.
A y regarder de près, les principales contraintes au
développement de l'agriculture concernent autant la dégradation
des paramètres environnementaux et économiques que les mesures
d'accompagnement. L'absence ou l'insuffisance de structures d'encadrement du
fait des contraintes physiques du milieu, des échecs
répétitifs de certaines structures d'interventions (comme la
CARITAS), expliquent les interventions très limitées dans la
zone. A ceux-là s'ajoutent la cherté des facteurs de production
(semences, engrais, produits phytosanitaires, etc.). Il en résulte de
larges superficies sous-exploitées, une chute de la production et une
faiblesse des rendements.
L'absence de structure adéquate de stockage, la
dégradation ou l'état de délabrement des séchoirs,
conjugués aux mauvaises conditions d'organisation de la vente et les
problèmes d'écoulement sur les marchés urbains, ont
largement influé sur les rendements de la production agricole, du fait
des pertes considérables de produits maraîchers stockés
(pourrissement) et de la baisse des prix
Malgré toutes ces insuffisances, il n'en demeure pas
moins qu'il existe quelque part des progrès assez notoires. On peut
noter parmi ceux-ci la diversification des produits maraîchers (oignon,
carotte, tomate, etc.), avec certes une large dominance des oignons, les
efforts fournis dans la gestion de la fertilité des sols avec les
systèmes de rotation des cultures, la jachère. Même si les
conditions du milieu se dégradent, il est indispensable qu'une autre
démarche soit adoptée pour permettre la réappropriation de
la filière par les producteurs.
Ces démarches passeraient nécessairement par une
meilleure organisation des producteurs qui permettrait de conclure des accords
avec les partenaires au développement qui interviennent dans le secteur
agricole au niveau de la communauté rurale de Gandon. Grâce
à cette organisation, ils pourront parvenir à réorganiser
le système vente qui, localement a toujours été en faveur
des bana-banas. Une sécurisation de la production avec la
création d'infrastructures de stockage est également
indispensable. Dès à présent, les producteurs, la
communauté rurale et leurs partenaires peuvent ensemble penser à
une réintroduction d'un
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autre mécanisme de régulation des crédits
de campagne pour permettre à tout producteur d'y accéder,
c'est-à-dire modérer les conditions de prêts. Il s'agira
également pour l'Etat d'arrêter ou de limiter les importations
durant les périodes d'abondance. Cette décision permettrait
l'écoulement rapide de la production agricole et encouragerait davantage
la production locale.
La mise en eau de la vallée du Gandiolais et
l'ouverture de l'agropôle de Fass, permettront de contourner ou
d'amoindrir toutes ces contraintes qui entravent l'évolution du secteur
agricole dans le Gandiolais et le Toubé. Avec la réalisation du
canal du Gandiolais, la communauté rurale de Gandon pourra
désormais entrer dans une véritable phase de mutation agricole
avec l'introduction d'une nouvelle technique de production agricole dans le
Gandiolais qu'est l'agriculture irriguée. De même,
l'agropôle de Fass permettra peut être de résoudre les
problèmes de stockage et d'écoulement des produits
maraîchers qui, en dehors des contraintes physiques et
socio-économiques, constituent une donnée centrale de
l'équation pour la durabilité du système
maraîcher.
Malgré toutes les contraintes physiques et
socio-économiques, le Gandiolais garde toujours sa réputation
d'une zone de maraîchage par excellence. Pour concrétiser au
bénéfice de la population locale tous les espoirs placés
sur les disponibilités en eau de «l'après-canal », tous
les acteurs de développement de la localité doivent agir de
concert afin d'atteindre le bien être auquel ils aspirent depuis
plusieurs décennies.
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