2. Les alternatives possibles pour le secteur
agricole
Cette analyse portera sur les choix envisageables pour
surmonter les contraintes identifiées dans la zone du Gandiolais et de
Toubé et qui constituent une entrave à l'évolution du
secteur agricole. De cette analyse, on parviendra à définir une
approche susceptible de lever les contraintes qui pèsent sur le secteur
agricole.
2.1. Alternatives paysannes
Dans la recherche de solutions susceptibles d'atténuer les
contraintes de développement,
les groupes bénéficiaires, c'est-à-dire
les acteurs, doivent être les premiers responsables des choix et de la
conduite des activités de développement. En effet, les acteurs
sont les mieux à même de définir leurs besoins et de
connaître les ressources dont ils disposent et d'identifier
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les contraintes qu'ils rencontrent. Si l'on pense et agit pour
eux, ils ne se sentiront pas responsables et seront peu motivés pour
assurer le succès des actions qu'ils considèrent le plus souvent
comme leur étant imposées. Les paysans sont à la base de
l'exécution de toutes les activités de développement en
monde rural. Ils sont assez conscients des difficultés auxquelles ils
sont confrontés. Par conséquent, ils doivent être en mesure
d'exprimer leurs difficultés et de définir leur
priorité.
Néanmoins, ils jugent nécessaire l'intervention
de l'Etat dans certains volets. Ils sollicitent l'appui de l'Etat dans la
gestion des facteurs de production (intrants, matériels agricoles) et
dans la création de magasins pour le stockage de leur semence et
produits agricoles. Dans le Gandiolais, les maraîchers éprouvent
beaucoup de difficultés pour gérer les facteurs de production
d'une culture commerciale comme l'oignon. La gestion de cette
variété nécessite des moyens financiers suffisants et des
infrastructures adéquates. Ce qui n'est pas à la portée de
tous les paysans du Gandiolais où on note un déficit pointu
d'organisations paysannes. L'accès aux intrants agricoles est aussi un
problème de taille. Les maraîchers du Gandiolais ne
bénéficient d'aucune structure de financement en intrants. Pour
un soutien financier, ils se rapprochent des mutuelles de Mpal, Rao ou
Mboumbaye, dont ils jugent les conditions difficiles. De ce fait, ils
souhaiteraient que les conditions soient allégées au
bénéfice de tout le monde. Tout en cherchant à redynamiser
les sections villageoises surtout dans le volet financier, les maraîchers
sollicitent l'appuie de l'Etat dans le volet commercial afin qu'ils puissent
eux-mêmes régulariser leurs prix. Les prix aux producteurs, aux
ambulants et aux marchés de consommation sont nettement
différents. Les producteurs n'ont aucune information sur les
mécanismes de la promotion de leur production. Ils soulignent qu'ils
sont victimes d'une exploitation (sans précédent) par les
bana-banas. La révision des prix de cession des produits
agricoles locaux et des prix au producteur est aussi au centre des
préoccupations paysannes. Le prix de cession des produits d'oignon est
de 200f/kg soit 8.000f le sac de 40kg et 200.000f la tonne, alors que le prix
au producteur varie entre 80 et 170f/kg (pour la vente locale) soit en moyenne
5.000f le sac de 40kg et 125.000f la tonne. Pour chaque tonne vendue dans les
marchés de consommation, le bana-bana y gagne en moyen 75.000
francs par rapport au prix d'achat au producteur. La régularisation des
prix et l'achat des produits locaux par l'agropôle de Fass, permettraient
aux producteurs de tirer plus de revenus sur la vente tout en limitant les
opérations commerciales irrégulières et en leurs
défaveurs, effectuées par les bana-banas.
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