1
INTRODUCTION GENERALE
I. Problématique
Durant des longues années de colonisation,
l'organisation du continent Africain était conçue et
dirigée d'abord en fonction des intérêts de
métropoles. Et La monnaie ne se présentait que comme moyen
d'action du pacte colonial. Aujourd'hui, l'Afrique est en pleine mutation
structurelle et cherche des structures qui lui conviennent. Ces changements
constants trouvent leur signification dans le fait que les Etats
indépendants d'Afrique cherchent à organiser souverainement leur
propre devenir économique.
Plus qu'aucun autre continent, en Afrique, nous assistons
à des mutations du système monétaire et financier dû
à la négligence des Etats dans leurs responsabilités
inhérentes à leur souveraineté
monétaire1. Dans le cas spécifique du Congo, cette
évolution a mené à une autre caractéristique de
distorsions internes graves qui minent l'économie de ce pays. Cependant,
« l'économie de la République démocratique du Congo
est le prototype d'une petite économie ouverte en proie, à des
fréquents déséquilibres internes et externes. »2
La République Démocratique du Congo, comme tout
Etat souverain dans le monde, a sa propre monnaie ; le franc congolais. Mis en
circulation le 30 juin 1998, et était inscrit dans le cadre d'une
reforme monétaire perçue comme indispensable ou redressement de
l'économie nationale, et le franc congolais devrait être une
monnaie forte.
Cependant, sitôt sorti, le franc congolais subira une
dépréciation vertigineuse faute de :« la baisse drastique de
la production, le développement de l'économie informelle ; les
déficits chroniques du budget de l'Etat, financés essentiellement
par l'émission incontrôlée de la monnaie, lesquelles ont
occasionné l'hyperinflation dans les années avant 1998 et
aggravés la précarité des conditions de vie de la
population ; la désarticulation du système des finances et la
faillite de plusieurs établissements de crédit, et surtout le
non
1 A. Silem et J-M Albertini, Lexique d'économie
8e Ed. 2004.
2 BOURONNAIS, Régis,
Econométrie, Dunod, Paris1998.
2
contrôle des crédits accordés à
l'économie nationale ; l'éclatement de l'espace monétaire
nationale et en fin la multiplicité des taux de change ».
Mais il est difficile ou presque impossible qu'une monnaie
puisse sortir indemne des assauts hyperinflationnistes du genre de ceux
relevés précédemment en République
démocratique du Congo. Tôt ou tard, elle finit par perdre sa
crédibilité auprès de sa propre population3.
Les années récentes ont vu, la politique
budgétaire de plusieurs pays perdre son attrait en tant qu'instrument de
stabilisation de l'ensemble de l'économie, en raison des doutes quant
à la capacité de régler les mesures budgétaires de
façon à atteindre le degré de stabilisation
souhaité et également du fait des préoccupations relatives
aux déficits budgétaires. Il s'ensuit que, depuis quelques
années, économistes et hommes politiques recommandent que
l'objectif de stabilisation de la production et de l'inflation revienne
à la politique monétaire. Les économistes en sont
également venus à prôner plus fermement la stabilité
des prix comme principal objectif à long terme d'une banque centrale.
C'est ainsi que la Banque Centrale du Congo a pour mission principale de
définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire de la
République Démocratique du Congo. Pour remplir sa mission, la
Banque Centrale du Congo a mis en place un dispositif général,
entre autre, une structure appelée comité de politique
monétaire comprenant des membres issus de la Banque Centrale du Congo,
mais aussi des experts de la Présidence, de la Primature ainsi que de
ministère des Finances et du Budget.
Néanmoins, toute l'économie n'a pas
évolué selon les prévisions optimistes des années
1960. Face à ces échecs, les théories du
développement ont été revues de multiples fois. La Banque
Mondiale et le Fonds Monétaire Internationale ont profondément
modifié leur discours à ce propos depuis une quinzaine
d'années. Ils y ont introduit les termes de bonne gouvernance, de lutte
contre la pauvreté et de stratégie participative, tout en restant
très peu explicites sur les mécanismes qui engendrent la
pauvreté.
Quelle soit l'époque, les contraintes de la gestion
monétaire étaient polarisées autour de trois
préoccupations majeures, à savoir : assurer la
3 Rémy k. Katshingu, « Dollarisation,
Taux de change et perspective de la pauvreté en RDC », copy
Rights 2001
3
convertibilité interne et externe de la monnaie,
garantir la stabilité de l'unité de compte et surtout encore plus
important assurer un niveau satisfaisant de liquidité dans
l'économie. Il s'agit ici d'un délicat équilibre à
tenir au jour le jour. Ce qui explique en définitive la
récurrence des réformes monétaires dans notre pays.
De ce qui précède, les différentes
questions qui nous interpellent pour cette étude sont les suivantes :
? Cette politique des reformes monétaires (par la
fixité des taux directeurs) a-t-elle influencé la croissance
économique en République Démocratique du Congo ?
? La Banque centrale du Congo est l'autorité
monétaire qui élabore et veille à l'exécution de la
politique monétaire. Les banques commerciales, elles, exécutent
cette politique, tandis que le Trésor qui est la fonction
financière de l'Etat, influence cette politique. La politique
monétaire est donc un acte volontariste de l'autorité publique.
Si tel est le cas, l'indépendance de la Banque Centrale du Congo
n'est-elle pas remise en cause ?
? Pourquoi l'économie congolaise est-elle
caractérisée par des mesures monétaires quasi-permanentes
et dont les effets ont été de courte durée ?
En d'autres termes, est-il chimérique d'espérer
que ces idées se réaliseront ? Sont-elles trop
étrangères aux motifs qui gouvernent l'évolution de notre
société. Les intérêts qu'elles desservent sont-ils
plus puissants et plus apparents que ceux qu'elles favorisent ?
II. Hypothèses du travail
La loi des anticipations de la vérité, sert de
fil conducteur au chercheur. Robinson par ailleurs estime qu'il n'est pas
difficile d'élaborer des modèles à partir d'un ensemble
d'hypothèses, mais la difficulté est de trouver les
hypothèses qui aient un rapport avec la réalité. C'est
ainsi que la démarche scientifique implique que l'hypothèse soit
formulée en des termes tels que
4
l'observation et l'analyse, dès la conception de la
recherche, puissent fournir une réponse à la question
posée.
Dans le cadre de la présente étude, nous
signalons dès le départ que ces multiples réformes
monétaires n'auraient pas affecté considérablement le
développement économique de la République
Démocratique du Congo. Eu égard aux problèmes ainsi
évoqués, trois hypothèses peuvent être
formulées,
a. Cette politique des reformes monétaires par la
fixité du taux directeur aurait stimulé partiellement la
croissance économique pendant cet intervalle de temps.
b. Pour être efficace, la Banque Centrale du Congo
devrait connaître les informations du trésor (paiement des gros
montants, les recettes en devises attendues,...) pour atteindre ses objectifs.
Même si la Banque Centrale du Congo soutient la politique
économique du gouvernement, de la Banque Centrale du Congo demeure dans
la conception et la mise en oeuvre de la politique monétaire. La
présence des personnes extérieures à la Banque Centrale du
Congo ne change rien. Les décisions sont prises par consensus. En cas de
désaccord, seuls les membres du comité issus de la Banque
Centrale du Congo ont le droit de vote.
c. Les canaux de transmissions de la politique
monétaire en général ne seraient pas efficaces,
d'où l'économie ni l'agriculture n'a pas décollé.
En particulier le canal des crédits dans son volet d'investissement,
devrait viser les secteurs porteurs de la croissance et qui secrètent la
valeur ajoutée substantielle.
d. En outre, les théories économiques
présenteraient, donc de limites d'applicabilité dans
l'économie congolaise.
5
III. Méthodes et techniques de recherche
Pour étayer son argumentation, il faut réunir
les données, ou éléments nécessaires. Pour cela, il
faut recourir aux techniques appropriées pour leur récolte. Une
fois les données récoltées et même classées,
elles doivent être traitées grâce à une ou plusieurs
méthodes ad hoc particulières.
D'ailleurs Jean-Claude COMBESSIE nous réconforte sur
cette position en disant : diversifier les méthodes, c'est croiser les
éclairages, créer les conditions d'une stéréoscopie
par superposition d'images produites à partir des points de vue
différents, diversifier les objectifs ; c'est à la fois
multiplier les informations et renforcer les possibilités de comparaison
et d'objectivation.
III.1. Méthodes
En effet, une méthode de travail scientifique est
« un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontre, les vérifie ». Dans le cadre de
cette étude, nous aurons à recourir aux méthodes suivantes
:
- La méthode historico comparative :
Comparer, c'est, dans
un premier temps, distinguer et séparer les
ressemblances de différences, regrouper des éléments en
fonction de leur caractère commun en les distinguant d'autres dont les
caractères diffèrent. C'est aussi constituer des types de
situations, des comportements...La méthode historico comparative nous
permettra de remonter dans l'histoire pour voir comment ont
évolué les différentes réformes monétaires,
mais aussi comparer ce qui s'est fait et la pratique d'aujourd'hui dans le
contexte de l'évolution monétaire.
- La méthode systémique :
L'analyse systémique est toute
recherche théorique ou empirique qui, partant du
postulat de la réalité, présente le caractère d'un
système, interprète et explique les phénomènes par
des liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui forment une
totalité. L'application de cette méthode en sciences
économiques est décisive pour
6
les performances des notions et des recherches
économiques. Cette méthode offre un élément
irremplaçable pour des problèmes devant lesquels le simple
raisonnement courant est insuffisant. Le système est une méthode
qui peut nous aider à dynamiser nos actions et à réaliser
un changement des situations de pauvreté4.
En effet, cette méthode nous permettra de
considérer la notion de systèmes qui est constituée des
éléments liés les uns aux autres et entretenant des
rapports tels que si une perturbation affectait l'un d'eux, c'est tout le
système qui est perturbé.
- La méthode démonstrative :
Démontrer un fait, c'est le
vérifier, le prouver. Cette opération peut
être mathématique lorsqu'elle est basée sur des
données chiffrées, et non mathématique dans le cas
contraire.
Dans notre analyse, cette méthode nous permettra de
faire une analyse des données chiffrées pour en déduire
des significations précises ainsi que mettre en évidence les
instruments de la politique monétaire, et de vérifier le
mécanisme de son fonctionnement. Elle correspond, à la
méthode expérimentale qui consiste à procéder
à une expérience pour vérifier une hypothèse et son
application dans les sciences exactes. C'est pour cette raison que dans notre
travail nous avons préféré la qualifier de «
démonstrative » plutôt que « d'expérimentale
», une terminologie qui appartient en principe aux sciences exactes.
4 OPANGA EKANGA Venance, cours inédit de
méthode de recherche scientifique, p.23
7
III.2. Technique
Pour réunir les données nécessaires
à notre étude, nous ferons recours aux techniques suivantes :
- La technique documentaire : celle par laquelle
nous
procéderons au choix des différents
éléments existant dans le domaine de notre recherche. Grâce
à elle, nous consulterons des ouvrages généraux et
spécifiques, ainsi que d'autres documents techniques.
- L'interview libre : celle-ci permet d'avoir
les avis et
considérations des personnes compétentes aux
questions monétaires et qui voudront répondre aux questions que
nous leur destinerons.
- L'observation : personne ne peut dire que
celle-ci ne soit une
technique utile pour la collecte de l'information
nécessaire dans le cadre d'un travail scientifique ; car rien ne peut
remplacer le contact direct visuel entre le sujet durant les moments de
recherche. Dans des situations marquées par une carence d'information
systématisées, l'observation peut servir valablement pour
indiquer l'état de la chose à étudier et permettre une
extrapolation intéressante sur une aire géographique, un secteur
économique... Selon MUBAKE : l'observation stimule le sens ;
l'imagination et l'imitation peuvent permettre de déceler d'un coup
d'oeil rapide la cause et le noeud du problème, afin d'entrevoir une
piste de solution rapide.
Selon un proverbe chinois, rapporté par Samuelson,
« un coup d'oeil direct vaut mille raisonnements subtils ».
L'observation permet une vision multi dimensionnelle de l'objet et dans
l'espace, en rapport avec son environnement. Enfin, nous nous appesantirons sur
l'observation des faits et de la réalité vécue. Cette
observation nous conduira à retenir certains faits, certaines
données, dans la situation marquée par une carence d'informations
systématisées.
8
IV. Choix et Intérêt du sujet
L'objet de notre étude indique déjà la
motivation de notre choix. Mais nous devons affirmer en plus que notre option
pour ce sujet a été dictée par son importance dans les
questions approfondies du développement. Notre mobile découle des
enseignements d'économie monétaire qui nous passionne et dont
nous avons fait notre « hobby ».
Si cette dissertation nous intéresse pour approfondir
les rouages de la politique monétaire et son incidence dans une
économie en reconstruction, nous estimons qu'il pourrait, sur le plan
théorique inspirer d'autres chercheurs futurs, et sur le plan pratique,
être utile aux autorités qui régulent la politique
monétaire de notre pays qui y trouveront quelques voies de sortie pour
résoudre des questions qu'ils rencontrent dans leur gestion. Car la
politique monétaire est un puissant instrument d'agencement
économique.
V. Délimitation spatio-temporelle du sujet
Pour ne pas être encyclopédique, nous limiterons
notre analyse au secteur monétaire et financier de la République
Démocratique du Congo, du point de vue de l'espace, et du point de vue
temporel, sur la période allant de 1998 à 2010 selon la
disponibilité des données.
De la portée spatiale, nous avons eu à traiter
l'incidence de la politique monétaire dans la croissance
économique de la République Démocratique du Congo.
VI. Subdivision sommaire du travail
Pour clore cette introduction, nous donnons l'ossature ou la
subdivision sommaire de notre travail. Ce dernier comprend trois chapitres
suivis d'une conclusion générale. Le premier chapitre analysera
le cadre conceptuel de référence, le second chapitre traitera les
politiques et réformes monétaires en République
Démocratique du Congo. Et en fin le dernier chapitre portera sur
l'incidence de la politique monétaire dans la croissance
économique en République Démocratique du Congo.
5 Idem, p.238
9
CHAPITRE PREMIER
ANALYSE DU CADRE CONCEPTUEL DE REFERENCE :
La politique monétaire, la croissance
économique et l'impact théorique de la politique monétaire
sur la croissance économique
Ce présent chapitre comme l'indique son sujet, va
épingler trois différentes sections essentielles, qui permettront
de bien mener notre étude, à savoir : la politique
monétaire, la croissance économique et l'impact théorique
de la politique monétaire sur la croissance économique.
Section 1
La politique monétaire
La politique monétaire s'inscrit dans le cadre d'une
politique économique qui elle est l'ensemble des mesures prises par
l'Etat en vue d'influer sur les structures et l'évolution de
l'économie d'un pays. Partant de cela, la politique économique
englobe donc : la politique budgétaire, la politique financière,
la politique de change, la politique monétaire, la politique de
l'emploi,... elle n'est pas un ensemble de mesures isolées mais un
système de décision intégrant les différents
variables sur lesquelles il est possible d'intervenir. Sa fixation passe par
plusieurs étapes successives : la fixation des objectifs et de
priorités, l'analyse des interdépendances entre objectifs et le
choix des moyens d'action. Les relais privilégiés de la politique
économique sont en premier lieu la politique monétaire.
1.1.1. Définitions et Notions
Selon A. Jacquemin et M. tulkens, la politique
monétaire est un instrument destiné à régulariser
le niveau de la production et des prix en variant la quantité de monnaie
dans l'économie5.
C'est aussi un ensemble des instruments que la Banque Centrale
utilise pour faire varier la quantité de monnaie présente dans
l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur de la devise
nationale, sur la production, l'investissement ; la consommation et
l'inflation.
10
La politique monétaire, qui a pour objectif de soutenir
l'activité économique en fournissant des liquidités et des
indispensables aux agents pour consommer, investir et produire, ne doit pas se
révéler trop restrictive, car elle risquerait alors de bloquer la
croissance économique, ni trop expansionniste, dans la mesure où
une telle situation favoriserait l'augmentation de l'inflation en injectant
trop de pouvoir d'achat dans une économie qui ne dispose pas de
suffisamment de biens pour satisfaire la demande.
Mener donc une politique monétaire, c'est avant tout
avoir un certain contrôle sur la masse monétaire, c'est donc
parvenir à exercer une action sur le pouvoir de création
monétaire des banques. Il convient donc d'influer sur le
mécanisme par lequel les crédits bancaires peuvent engendre des
dépôts.
D'où quatre principes de régulation :
- Limiter l'octroi des crédits en encadrant les
crédits que peuvent distribuer les banques ;
- Augmenter les fuites de monnaie centrale en imposant aux
banques des "réserves obligatoires "en monnaie centrale ;
- Contrôler les transferts de dépôts entre
banques par une action sur le marché monétaire ;
- Limiter le refinancement des banques ou en modifier le cout
par une action directe sur le marché monétaire6.
1.1.2. Les Objectifs et rôle de la politique
monétaire
1.1.2.1. Les Objectifs de la politique
monétaire
D'une manière ou d'une autre, formellement la politique
monétaire vise à agir sur les grandeurs économiques,
appelées « objectif final ». Cela suppose une action sur des
variables monétaires, appelés « objectifs
intermédiaires », qui conduisent à définir des
modalités d'intervention, appelées « objectif
opérationnel ».
Mais il peut exister des conflits entre ces objectifs. Une
politique de relance de la croissance économique pour réduire le
chômage peut entraîner un
6 L. STOLERU, Op.cit,p.208
11
déséquilibre extérieur ou une hausse de
l'inflation. Une politique de lutte contre l'inflation peut casser la
croissance économique et augmenter le chômage. La banque centrale
peut donc être amenée à faire des arbitrages en fonction de
ses priorités7.
1.1.2.1.1. Les Objectifs Finaux
Les objectifs finaux de la politique monétaire, visent
à favoriser les grandeurs économiques tels que : l'investissement
et l'épargne, freiner la consommation pour lutter contre l'inflation,
lutter contre l'inflation importée et favoriser les exportations et
l'excédent commercial8.
Mais dans la plupart des pays, la stabilité et le
maintien du niveau général des prix restent comme principal
objectif final de la politique monétaire.
1.1.2.1.2. Les Objectifs Intermédiaires
Ce sont des variables monétaires supposées
permettre la réalisation de l'objectif final décidé. Ces
variables monétaires sont susceptibles d'être contrôlable
par la banque centrale.
- L'accroissement de la quantité de monnaie
en circulation dans l'économie. En contrôlant le rythme
de croissance des agrégats monétaires, on peut contrôler
celui de la demande. En règle générale le choix porte sur
l'agrégat M3 qui est la masse monétaire au sens large,
représentative de l'ensemble des liquidités de
l'économie9. Dans l'optique monétariste,
contrôler l'accroissement de monnaie c'est l'un des objectifs
privilégiés, car il permet de contrôler l'accroissement de
la demande et donc les risques d'inflation.
D'où, il faut que la croissance de la masse
monétaire soit égale au taux de croissance de l'économie
réelle pour éviter toute tension inflationniste.
- Le niveau des taux d'intérêts
nominaux. C'est l'instrument privilégié des
keynésiens : l'idée est qu'une baisse des taux
d'intérêt doit conduire à une reprise de l'activité
économique. Même si les banques centrales ne
7 SELEMANI P., Analyse de la structure
monétaire en Afrique, in cahiers économiques et sociaux,
Kinshasa, IRES, 1979, p.598.
8 Capul Jean Yves et Garnier Olivier, Dictionnaire
d'économie et de sciences sociales, Paris, HATIER, Juin 2005,
p.116
9 Capul jean Yves et Garnier Olivier, Op. Cit.,
p.117
12
poursuivent pas prioritairement cet objectif de croissance
économique, elles prennent néanmoins en considération le
niveau des taux d'intérêt qui a une incidence sur le niveau des
investissements des entreprises et sur le volume des mouvements de capitaux
à court terme.
De surcroît ils contribuent à expliquer les
décisions des Agents non Financiers relatives à la
détention d'actifs financiers, à l'investissement productif des
entreprises, à la demande de crédit des ménages
- Les taux de change influencent les
exportations et les importations de biens et de services et des capitaux. Dans
des économies ouvertes comme aujourd'hui, la stabilité des taux
de change est devenu un objectif intermédiaire fondamental. Il s'agit de
trouver le taux de change d'équilibre, ce qui n'est jamais aisé :
1) un taux de change faible favorise les exportations mais est source de
tensions inflationnistes et n'incite pas à l'amélioration des
gains de productivité des entreprises nationales,
protégées de la concurrence internationale. 2) un taux de change
trop élevé, renchérit les exportations et risque de
conduire les entreprises le moins concurrentielles à la faillite.
Mais une relative surévaluation de la monnaie ralentit
les risques inflationnistes.
1.1.2.1.3. Les Objectifs Opérationnels
Ce sont les variables monétaires choisies par la banque
centrale parmi les objectifs intermédiaires comme étant les plus
susceptibles d'être contrôlé et maîtrisé, en
fonction de l'objectif final recherché10.
? La politique monétaire cherche à agir sur la
quantité de monnaie circulant dans l'économie, elle va chercher
à agir sur les crédits qui sont à l'origine de la
création monétaire des banques ordinaires.
? Le crédit met en cause des Agents non Financiers
demandeurs de crédit, les banques offreuses de crédit
(créatrices de monnaie bancaire mais demandeuses de monnaie centrale),
la banque centrale (créatrice de monnaie centrale).
10 John Petroff, PRECIS DE MACRO-ECONOMIE 1986,1990
et 2002, Paris, p. 404
13
? Pour maîtriser la quantité de
monnaie circulant dans l'économie, la banque centrale peut agir
également dans plusieurs directions :
? Une action sur la demande de crédit des
Agents non Financiers. En agissant sur les taux
d'intérêt, la banque centrale modifie le coût du
crédit lequel influe sur la demande de crédit.
? Une action sur l'offre de crédit des
banques. En établissant une norme de progression des
crédits à ne pas dépasser, la banque centrale influe sur
le volume de crédits distribués par les banques. Et en
décidant également de l'importance de sa création de
monnaie centrale, la banque centrale influe sur la liquidité bancaire et
donc la possibilité pour les banques de créer de la monnaie
bancaire.
1.1.2.2. Rôle de la politique
monétaire
Pendant longtemps on considérait que la politique
monétaire ne pouvait avoir d'objectif autre que monétaire
éviter l'inflation par création abusive de monnaie, repartir les
moyens de paiement. Cette vieille conception de la théorie quantitative
de la monnaie est abandonnée, tant il est reconnu que la politique
monétaire a des répercussions aussi bien sur le produit national
que sur le niveau des prix.
En période normale, la politique monétaire
parait l'instrument idéal pour suivre continuellement la conjoncture et
réagir rapidement et efficacement aux déséquilibres
naissants : un début de thésaurisation de monnaie par les
ménages ou de fuite des capitaux peut être immédiatement
effacée par une intervention de la Banque Centrale à l'open
market, une tension à l'investissement peut être diminuée
par intervention à la hausse des taux d'intérêt, une
tendance au chômage peut être découragée par la
création de crédit et des signes monétaires, un
excès de consommation peut être freiné par la modification
des règlements du crédit à la consommation.
En temps de crise par contre, la politique monétaire
devient inopérante. Une forte poussée de la demande ne sera plus
jugulée par une hausse du taux d'intérêt : bien au
contraire, la hausse des taux sera interpréter comme un présage
d'inflation poussant les ménages à dépenser leurs
signes
14
monétaires avant qu'ils soient
dépréciés. De la même manière comme le
souligne Milton FRIEDMAN, la politique monétaire sera incapable de
supprimer un niveau de chômage important : une forte expansion du
crédit aurait certes pour effet initial d'augmenter l'embauche par les
entreprises mais déboucherait très rapidement sur une hausse des
prix qui réduirait le pouvoir d'achat des travailleurs et les inciterait
à demander des hausses de salaires qui auraient pour effet de
recréer le chômage initial11.
1.1.3. Les instruments de la politique monétaire
Les banques centrales disposent de plusieurs armes pour mettre
en oeuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs.
Certaines sont devenues ses instruments privilégiés
d'intervention, d'autres sont tombées en désuétude. Mais
nous avons retenus quatre instruments essentiels de la politique
monétaire, à savoir :
1.1.3.1. Refinancement ou réescompte
Les banques de second rang peuvent se refinancer directement
auprès de la Banque centrale par le biais du réescompte. La
Banque centrale fournit des liquidités aux banques de second rang en
échange de quoi elle acquière des titres (effets de commerce,
bons du Trésor). En modulant le taux et le niveau d'escompte, la Banque
centrale influe sur la création monétaire. Le problème est
que ce système est coûteux et relativement passif : la Banque
centrale fixe unilatéralement le taux et fournit à ce taux toute
la liquidité demandée.
1.1.3.2. Intervention sur le marché
monétaire
La Banque centrale intervient sur le marché
monétaire où les banques de second rang s'approvisionnent en
liquidités. Sur le marché interbancaire, la Banque centrale
intervient par des opérations de prises en pension : un
établissement financier cède à la Banque centrale un titre
en s'engageant à le
11 John Petroff, Op. Cit., p. 211
15
racheter dans un délai très court12.
Ces opérations peuvent avoir plusieurs formes :
? les opérations de pension sur appel d'offre
: périodiquement la Banque centrale annonce les
catégories de titre qu'elle est prête à prendre en pension;
les acteurs du marché indiquent alors le montant et les taux qu'ils sont
prêt à payer, tandis que la Banque centrale, en fonction de ces
réponses, fixe le montant et les taux ;
? les opérations de pension à taux
préfixés. Les interventions de la Banque centrale sur le
marché déterminent deux taux directeurs : le taux d'appel sur
offre constitue un plancher du marché interbancaire. Le taux du
marché au jour le jour oscille entre ces deux taux directeurs. Ainsi en
modifiant ses taux directeurs, la Banque centrale influe sur le taux
d'intérêt du marché.
Depuis 1989, la Banque centrale peut aussi intervenir sur le
marché des titres négociables à court terme au travers de
la politique d'open market. Il s'agit pour la Banque centrale d'acheter ou de
vendre des titres (bons du Trésor), afin d'influer sur la
liquidité du marché en achetant des titres, la banque centrale
fournit des liquidités et fait augmenter le cours des titres, provoquant
une baisse des taux d'intérêt. À l'inverse, en vendant des
titres, la Banque centrale réduit le volume des liquidités, fait
augmenter les taux d'intérêt, ce qui accroît le prix du
refinancement pour les banques de second degré.
1.1.3.3. Réserves obligatoires
Le système des réserves obligatoires consiste
à obliger les banques de second rang à déposer à la
Banque centrale des réserves en monnaie banque centrale, non
rémunérées, en fonction des
dépôts13. Il s'agit de créer artificiellement
une fuite en monnaie Banque centrale pour limiter les possibilités de
création monétaire. En jouant sur le coefficient de
réserves obligatoires ou l'assiette sur laquelle porte ces
réserves, la Banque centrale peut encadrer le crédit.
12 VAYDA P. et de BOYSSON G., Les finances de A
à Z, Paris, CEPL, 1976, p. 512.
13 VAYDA P. et de BOYSSON G., Op. Cit. p. 340
16
1.1.3.4. Encadrement du crédit
L'encadrement du crédit consiste à fixer par
voie réglementaire et pour une période donnée, des normes
de progression en matière de crédits. Tout dépassement de
la norme est sanctionné par l'obligation de constituer des
réserves supplémentaires14.
Les différents instruments de la politique
monétaire peuvent être considérés à la fois
comme substituables et complémentaires.
1.1.4. La pertinence de la politique monétaire dans
la régulation économique.
La politique monétaire comme instrument de la politique
économique, consiste à fournir des liquidités
nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de
l'économie tout en veillant de la stabilité de la monnaie.
La croissance économique qui est l'augmentation
soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de
dimension pour une nation, le produit global net en termes réels, ne
peut être favorable que si ya des capitaux permanents dans
l'économie qui favoriserai l'investissement, l'épargne et ensuite
stimulerai la demande globale donc la consommation. D'où ces trois
derniers indicateurs, s'avèrent indispensables pour la régulation
de la croissance dans la mesure où seule la politique monétaire
permet de donner à l'économie les liquidités
nécessaires aux transactions, sans provoquer ni de tension
inflationniste (trop grande création monétaire), ni de
récession (trop faible création monétaire).
1.1.5. Les forces et faiblesses de la politique
monétaire.
Les actions de la politique monétaire se diffusent
différemment dans les pays ou les régions en raison de
disparités structurelles, institutionnelles et comportementales.
Notamment, différences dans les structures financières des
entreprises, dans les modes de financement (taux fixe ou variable), la nature
de la production, les techniques de production, différences dans le
cycle conjoncturel, etc.
14 VAYDA P. et de BOYSSON G., Op. Cit. p. 345
17
Section 2
Analyse de la croissance économique
L'activité économique ne connaît pas un
rythme de croissance stable dans le temps. A des périodes de forte
activité succèdent des phases de ralentissement économique
pouvant même se transformer en récession économique. La
science économique s'est donc efforcée de trouver des
modèles permettant d'expliquer et donc d'agir sur la variation du taux
de croissance.
1.2.1. La notion de croissance en sciences
économiques
1.2.1.1. Définition :
La croissance économique traduit la variation
quantitative, durable, auto-entretenue et non réversible de la
production de biens et services.
Si, dans le langage courant, on emploie souvent le terme de
« croissance » dans le cadre d'évolutions à court
terme, les économistes l'utilisent conventionnellement pour
décrire une augmentation de la production sur le long terme. Selon la
définition de François Perroux, la croissance économique
correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels »15. À court
terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'«
expansion », qui s'oppose à « récession », et qui
indique une phase de croissance dans un cycle économique.
La croissance potentielle estime l'écart entre la
croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine
utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal
au plus fort d'une expansion.
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc
pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en développement. Ces
transformations au sens large sont, conventionnellement,
désignées par le terme de « développement
économique ». Selon François Perroux, « le
développement est la combinaison des changements mentaux et
15 François Perroux, Dictionnaire
économique et social, Hatier, 1990 p. 65
18
sociaux d'une population qui la rend apte à faire
croître, cumulativement et durablement, son produit réel global
».16 Dans ce cas, le terme de « croissance » doit
alors s'appliquer plus particulièrement aux économies
déjà développés.
1.2.1.2. La formulation de la croissance
économique
La richesse d'un pays se calculant à l'aide du PIB. Le
taux de croissance économique est déterminé par le taux de
croissance (exprimé en %) du PIB d'un pays. On distingue de plus :
? la croissance en volume de la production : qui mesure la
variation des quantités de biens et services produits.
? la croissance en valeur : qui tient compte en plus de la
variation des prix des biens et services produits.
Schéma 1. Le taux de croissance du PIB
Valeur du PIB de l'année 2 - Valeur du
PIB de l'année 1
Valeur du PIB de l'année 1
D'où le PIB, offre une certaine mesure quantitative du
volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons internationales, on
utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui permet
d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence. Mais
pour comparer la situation d'un pays à des époques
différentes on peut également raisonner à monnaie
constante.
Schéma 2. Le taux croissance constants
Indice de la population courante X 100
Indice des prix
L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de
la croissance économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs
critiques : il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle.
D'autre part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits,
il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage,
potagers, etc.).
16 François Perroux, Op. Cit. p.98
19
Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec
sa cuisinière pour faire baisser le PIB. Enfin, il ne prend en compte
que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par
un pays. Une catastrophe naturelle (Katrina détruisant la
Nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la richesse, va
pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction
qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la
destruction antérieure, ni le coût du financement de la
reconstruction. Cette contradiction était dénoncée
dès 1850 par l'économiste français Frédéric
Bastiat qui dans son Sophisme de la vitre cassée écrivait que
« la société perd la valeur des objets inutilement
détruits », ce qu'il résumait par : « destruction n'est
pas profit. »17
Dans son acception classique, le développement
économique ne se résume pas à la seule croissance
économique et des indicateurs ont été proposés pour
mesurer plus finement celui-ci, comme l'indice de développement
humain.
Il faut donc se rappeler les égalités suivantes
:
Croissance nominale = croissance en valeur
= croissance à prix courants
Croissance réelle = croissance en
volume
= croissance à prix constants
1.2.1.3. Les modalités de la croissance
La croissance économique dépend à la fois
de l'augmentation des quantités de facteurs de production
utilisés dans le processus productif, mais aussi de
l'amélioration des techniques de production permettant de produire plus
de biens et services avec les mêmes quantités de facteurs de
production. On peut alors distinguer :
Croissance extensive : permise grâce
à l'augmentation des quantités de facteurs de production
utilisés (ouverture de nouvelles usines...).
Croissance intensive : augmentation de la
production à volume de facteurs de production identiques (grâce
à des gains de productivité).
17 Frédéric Bastiat, Ce qu'on
voit et ce qu'on ne voit pas, chapitre 1 : la vitre
cassée, 1850, p.64
20
La Croissance extensive, c'est celle qui se traduira par des
créations d'emplois ce qui n'est pas le cas si la croissance
économique est intensive.
1.2.1.4. Les déterminants de la croissance
On peut distinguer plusieurs types de déterminants
à la croissance18 : richesses naturelles, environnement
extérieur, population, innovation, investissement, connaissance,
cohérence du développement. Les principales conclusions des
travaux de Xavier Sala-i-Martin, économiste espagnol spécialiste
de la croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant
simple de la croissance économique19.
D'après Xavier Sala-i-Martin, le niveau initial est la
variable la plus importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans
la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite. Cette
hypothèse est connue sous le nom de « convergence conditionnelle
». Il considère également que la taille du gouvernement
(administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par contre la
qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les gouvernements qui
causent l'hyperinflation, la distorsion des taux de change, des déficits
excessifs ou une bureaucratie inefficace qui aboutissent à des
très mauvais résultats. Il ajoute également que les
économies plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin,
l'efficience des institutions est très importante : des marchés
efficients, la reconnaissance de la propriété privée et
l'état de droit sont essentiels à la croissance
économique. Il rejoint en cela les conclusions d'Hernando de
Soto20.
1.2.1.5. Les facteurs de la croissance
La fonction de production repose sur l'utilisation des
facteurs de production travail et capital. La croissance dépend donc des
quantités de facteurs de production disponibles et de la manière
dont ils sont utilisés.
18 Pierre Maillet, La Croissance
économique, Presses Universitaires de France, 1976, p.
131
19 Xavier Sala-i-Martin, 15 Years of New Growth
Economics: What Have We Learnt?, Barcelone, 2002, p. 13
20 Hernando de Soto, Le Mystère du
capital : pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout
ailleurs, 2005, p. 231
21
Le facteur travail : la croissance est
possible grâce à une augmentation de la quantité de travail
disponible ou par une augmentation de la qualité du facteur travail
utilisé (accroissement de la qualification moyenne des
salariés).
Le facteur capital : la croissance se traduit
par des Investissements qui viennent accroître ou améliorer le
stock de capital technique disponible ce qui permet une augmentation des
quantités de biens et services produites.
Le progrès technique : qui
accroît la productivité des facteurs de production
utilisés. Près de la moitié de la croissance
économique serait le fait de ce progrès technique.
1.2.1.6. Croissance et développement :
La croissance économique, telle qu'elle est
calculée, ne mesure que la variation quantitative d'un agrégat
économique, le PIB. Elle n'est donc pas synonyme de développement
au sens propre du terme. Le développement est une notion abstraite
définissant plutôt l'évolution qualitative d'un pays et se
traduisant par des évolutions démographiques, économiques,
sociales ou culturelles. Le développement est généralement
associé à la croissance, mais il peut y avoir croissance sans
développement.
1.2.2. La politique économique.
Au long du XX° siècle, les pays ont
pratiqué une politique économique de plus en plus active,
n'hésitant pas à modifier l'évolution naturelle de
l'activité économique afin de faire prévaloir certains
objectifs collectifs (lutte contre le chômage, par
exemple)21.
1.2.2.1. Définition
La politique économique désigne un ensemble de
décisions prises par les pouvoirs publics afin d'atteindre, grâce
à l'utilisation de divers instruments, certains objectifs concernant la
situation économique.22
21 Pierre Maillet, Op. Cit. p. 202
22 CAPUL Jean-Yves et GARNIER Olivier,
dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Paris, HATIER,
mars 2008, P. 329
22
Ce sont les autorités économiques et
monétaires d'un pays qui prennent les décisions de politique
économique. Comme ces mesures doivent être coordonnées et
cohérentes entre elles, il est nécessaire qu'une seule
autorité décide ; c'est donc le gouvernement qui, avec l'aide des
ministres et plus particulièrement du ministère de
l'économie, prend les mesures de politique économique. Dans
certains pays comme les Etats-Unis ou dans les pays de la zone euro
formée par treize pays européens dont la France, certaines
décisions de nature monétaire sont prises par une instance
indépendante du ou des gouvernements, la banque centrale.
La politique économique cherche à modifier
l'évolution spontanée ou naturelle de l'activité
économique. La politique économique s'appuie toujours sur une
certaine vision, consciente ou non, du fonctionnement de l'économie. Par
exemple, la théorie keynésienne justifie l'intervention de l'Etat
par le refus du « laissez-faire » du marché.
1.2.2.2. Composantes de la politique
économique
Une politique économique répond d'abord à
certaines finalités. Ce sont les grands objectifs de nature politique et
sociale, choisis par les électeurs ou inscrits dans les traditions
nationales, qui fondent et expliquent les choix d'objectifs plus strictement
économiques. La solidarité, la justice sociale,
l'amélioration des niveaux de vie constituent les grandes
finalités de la politique économique.
Les objectifs économiques visent à traduire ces
finalités dans des grandeurs mesurables (taux de croissance, taux de
chômage, revenu par tête, etc.). Il existe de très nombreux
objectifs mais on résume souvent les quatre principaux à l'aide
d'une représentation graphique appelée « carré
magique » et due à l'économiste britannique Nicholas Kaldor.
Ces quatre objectifs sont l'emploi, la croissance, la stabilité des prix
et l'équilibre extérieur (balance extérieur
équilibre). Le schéma présente les quatre indicateurs
propres à ces objectifs.
23
Schéma 3. Représentation graphique
des quatre grands objectifs de la politique économique
Croissance
% de la population active
Solde extérieur
Taux de chômage
Emploi
Taux de croissance en %
Stabilité des prix
% du PIB
Equilibre Extérieur
Inflation en %
Source : Dictionnaire d'économie et des
sciences sociales
Les instruments de la politique économique sont
nombreux et divers. Ils correspondent aux grands domaines de l'économie.
Les deux instruments traditionnels sont la politique budgétaire et la
politique monétaire. On rencontre aussi des politiques des revenus
(action des pouvoirs publics sur la formation des revenus des agents
économique), des politiques de la concurrence ou des politiques de
change. Les pouvoirs publics disposent en outre de nombreux autres moyens
d'action (réglementation, entreprises publiques par exemple).
1.2.2.3. Enjeux de la politique économique
La politique économique est de plus en plus un enjeu de
souveraineté, dans la mesure où l'économie a pris une
place déterminante dans la vie des pays, surtout les plus
développés. Parmi les secteurs économiques les plus
touchés par les enjeux de souveraineté, on retiendra
particulièrement la défense, l'énergie
(sécurité d'approvisionnement), l'ingénierie informatique
(matériel et logiciel)23
En théorie économique contemporaine, toute
politique économique doit implicitement ou explicitement faire face aux
difficultés soulevées par les théorèmes de
l'économie du bien-être, le théorème de coase ainsi
que la critique
23 MANKIW Gregory N, Macroécomique, Bruxelles,
5° éd. De Boeck, 2003, P.65
24
de Lucas. Ces allocations par le marché, la souplesse
des contrats au regard des mesures de politique et enfin l'importance des
comportements opportunités des agents face à toute forme de
politique économique.24
1.2.2.4. Choix de la politique économique
La politique économique consiste à faire des
choix. Il faut choisir des objectifs puis il faut choisir des instruments
cohérents avec ces objectifs. Mais les autorités ne sont pas
totalement libres de choisir car elles doivent respecter un certain nombre de
contraintes25.
1.2.2.4.1. Contraintes de la politique
économique
La première contrainte est que certains objectifs de la
politique économique sont contradictoires. Donnons deux exemples.
? 1er exemple : pour
rétablir le plein emploi, on pratique une politique de relance de
l'activité économique en baissant, par exemple les impôts.
Mais ce nouveau pouvoir d'achat profite d'abord aux entreprises
étrangères car l'appareil de production intérieur ne
réagit pas assez rapidement à l'augmentation de la demande. En
définitive, on réduit le chômage, mais on s'éloigne
de l'équilibre extérieur (gonflement du déficit
commercial).
? 2ème exemple : la
théorie économique et l'histoire économique des
années 1960 et 1970 ont mis en évidence un conflit entre
recherche du plein emploi (ou lutte contre le chômage) et recherche du
plein emploi (ou lutte contre l'inflation). Connu sous le nom de courbe
de Philips, ce conflit montre qu'on ne peut choisir qu'une seule de
ces politiques : soit on choisit la lutte contre le chômage (politique de
relance par exemple) ; mais on obtient dans le même temps une hausse du
taux d'inflation ; soit on choisit lutter contre l'inflation mais cette
politique réussit au prix d'une aggravation du chômage (politique
de stabilisation).
D'autres contraintes s'imposent à la politique
économique. Citons par exemple la contrainte extérieure, qui
interdit de pratiquer une croissance trop forte pour ne pas aggraver le
déficit des transactions courantes, la contrainte de
24 Samuelson Paul et Nordhaus W., économie,
Paris, 16° éd., Economica, 2000, P.113
25 John Petroff, Op. Cit., p. 456
25
financement de la protection sociale, qui impose
d'accroître les cotisations sociales au détriment du salaire
direct, ou encore les contraintes internationales ( respect des règles
décidées en accord avec d'autres pays le montrent les exemples du
GATT, de la politique agricole ou de l'UEM).
1.2.2.4.2. Quelle politique économique choisir ?
On oppose souvent la politique conjoncturelle, dont l'horizon
est le court terme (de quelques mois à une ou deux années), et la
politique structurelle, dont les effets se font sentir à moyen et long
terme (au-delà de deux ans). Dès lors, la politique
conjoncturelle chercherait ou à rétablir ce que l'on nomme
parfois les « grands équilibre » (les quatre objectifs du
carré magique) et cela grâce aux politiques de régulation
de la demande (encouragement ou freinage de la demande).
La politique structurelle chercherait en revanche à
améliorer les structures et les bases de l'économie. On cite,
parmi les principales politiques structurelles, la politique de la recherche,
la politique des transports, la politique industrielle ou la politique
agricole, etc.
La politique économique peut être globale
lorsqu'elle s'applique à plusieurs aspects de l'activité
économique (l'investissement, la consommation, etc.). Elle peut aussi
avoir un caractère spécifique. Une politique de relance et une
politique de stabilisation sont caractéristiques des politiques globales
axées sur la demande.
? Politique de relance : on cherche à
stimuler la demande afin que les entreprises produisent davantage et
embauchent. Une ou plusieurs composantes de la demande sont favorisées :
la consommation des ménages, l'investissement des entreprises ou les
dépenses publiques.
? Politique de stabilisation : l'objectif est
la lutte contre l'inflation. On réduit la demande intérieure et
on cherche à rétablir les équilibres (budget, balance
commerciale). C'est l'exemple de la politique de rigueur, ou politique
d'austérité. Les choix de politique économique peuvent
aussi concerner l'usage conjoint des instruments budgétaires et
monétaires :
26
c»est la « Policy mix ». si l'usage de ce terme
est récent, mais la combinaison a toujours existé.
Section 3
L'incidence théorique de la politique
monétaire sur la croissance
économique
L'impact de la politique monétaire dépend
généralement de la situation de l'économie d'un pays.
Mais, globalement on peut dire que la politique monétaire a des effets
positifs et négatifs, étant donné les composantes de la
croissance : Y=C+I+G+(X-M) avec : Y=Production,
C=consommation, I=investissement, G=dépenses publiques, X=exportations
et M=importations.
1.3.1. Impacts Positifs
Une politique monétaire favorisant la croissance
consiste à élargir l'offre monétaire à travers une
baisse des taux directeur par la Banque centrale. Cette opération
favorise la demande de crédits des ménages et des entreprises,
contribuant ainsi à une hausse de la consommation(C) et de
l'investissement(I)26.
Si cette politique est accentuée elle peut entrainer
une dévaluation de la monnaie par rapport aux autres devises et par
conséquent améliorer la composante (X-M) de la croissance. C'est
à dire une amélioration de la balance commerciale due à
l'augmentation des exportations.
1.3.2. Impacts Négatifs
A l'inverse, une politique monétaire trop strict visant
à combattre l'inflation par exemple, peut s'avérer être un
frein à la croissance lorsque la banque centrale décide
d'augmenter ses taux directeurs.
Dans le cas d'un pays comme la France, il n'est plus possible
d'avoir recours à l'outil monétaire pour relancer
l'économie. Seul la BCE est responsable de la politique monétaire
de l'union européenne, indépendamment de l'avis des pays qui la
compose. Sa priorité actuelle étant la lutte contre
l'inflation.
26 DU PRIEZ, la réforme monétaire du
24 juin 1967, in cahiers économiques et sociaux, Kinshasa, IRES,
1968, p.36
27
1.3.3. Efficacité de la politique monétaire
1.3.3.1. Dans l'optique keynésienne
Pour les keynésiens, la politique monétaire est
un instrument de politique conjoncturelle. La politique monétaire
keynésienne se fixe comme objectif final l'arbitrage entre inflation et
chômage et retient comme objectif intermédiaire les taux
d'intérêt : lorsque l'économie est en surchauffe, une
politique monétaire restrictive, en augmentant le taux
d'intérêt, permet de combattre les tensions
inflationnistes27.
À l'inverse, en période de hausse du
chômage, une politique monétaire expansive avec une diminution des
taux d'intérêt doit permettre de relancer l'activité et
l'investissement.
Il apparaît que la politique monétaire à
la différence de la politique budgétaire est un instrument qui
n'agit pas directement sur l'activité. L'efficacité d'une
politique monétaire dépend de la réalisation de deux
conditions :
? l'accroissement de l'offre de monnaie doit conduire à
une baisse du taux d'intérêt ; or cette condition n'est pas
toujours vérifiée en particulier dans les situations de trappe
à liquidité ;
? en second lieu, la baisse des taux d'intérêt
doit se traduire par une reprise de l'investissement28.
Comme l'efficacité de la politique monétaire est
soumise à condition, les keynésiens appréhende la
politique monétaire comme un instrument d'accompagnement de la politique
budgétaire : on parle à ce propos de Policy mix.
Dans l'optique keynésienne, la politique monétaire relève
d'interventions discrétionnaires. Il s'agit en fonction des situations
de pouvoir discrétionnairement augmenter ou diminuer les taux
d'intérêt de façon contra-cyclique. Ces politiques de "stop
and go" ont été utilisés en France de 1967 à
1975.
27 Capul Jean Yves et Garnier Olivier, Op. Cit.,
p.425
28 Capul Jean Yves et Garnier Olivier, Op. Cit.,
p.432
28
1.3.3.2. Dans l'optique des monétaristes
Trois critiques à l'égard des politiques
monétaires conjoncturelles :
· La politique monétaire expansive
se traduit par une accélération de l'inflation. cela se
produit à long terme selon Friedman du fait de l'illusion
monétaire ;
· La politique monétaire conjoncturelle
se heurte selon Friedman au problème des délais : si les
cycles d'activité sont courts et que les délais
d'efficacité de la politique monétaire sont longs alors une
politique monétaire contra-cyclique risque de se retrouver pro-cyclique
;
· Les monétaristes critiquent le choix du taux
d'intérêt nominal comme objectif intermédiaire de la
politique monétaire, dans la mesure où le taux
d'intérêt nominal se compose de deux éléments : la
rémunération d'un placement et l'inflation anticipée. Or
lorsque le taux d'intérêt nominal varie, il est impossible de
savoir si c'est la rémunération ou l'inflation anticipée
qui sera modifiée.
1.3.3.3. Les nouveaux classiques
Pour les classiques la politique monétaire doit
s'appliquer sur un principe réglementaire et non discrétionnaire.
On retrouve ici le débat sur la crédibilité
inauguré par Kydland et Prescott. Pour que les agents croient à
la désinflation et modifient leurs anticipations il faut que la
décision gouvernementale soit irréversible. À
défaut la révision de la politique monétaire dans le but
de combattre le chômage aura deux conséquences :
· le chômage ne baissera que momentanément,
du fait de l'effet de surprise dont sont victimes les agents ;
· perte de crédibilité pour l'avenir.
Une politique monétaire n'est crédible que si
elle respecte la condition de cohérence intemporelle des choix. Cette
crédibilité peut s'acquérir:
· Une première solution consiste à rendre
la Banque centrale indépendante, ce qui évite de voir
apparaître des cycles politico-économiques. L'inflation est
d'autant plus faible que la Banque centrale est indépendante. Ce
29
modèle d'indépendance des Banques centrales
connait une grande audience ;
? Une seconde solution consiste à fonder la
crédibilité de la Banque centrale non sur son
indépendance, mais sur des règles de comportement29.
Selon Rogoff (1985), il convient de nommer à la tête d'une Banque
centrale une personnalité conservatrice, ayant une forte aversion pour
l'inflation. Par ailleurs en adoptant un système à changes fixes,
un pays peut importer la crédibilité de ses partenaires en
matière de lutte contre l'inflation. C'est le cas du SME à
l'égard du Mark.
29 John Petroff, Op. Cit., p. 96
30
Conclusion du premier Chapitre
Dans ce chapitre, il nous a été un champ de
définir les concepts qui nous paraît utile et indispensable pour
la réalisation de notre étude, en cela nous avons
subdivisé ce chapitre en sections et les sections en points et enfin les
points en sous points.
31
CHAPITRE DEUXIEME
LES POLITIQUES ET REFORMES MONETAIRES EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Dans ce chapitre, il s'agit particulièrement
d'évaluer les différentes réformes monétaires, en
vue de mieux cerner les particularités de ces opérations. Nous
avons divisé ce chapitre en deux sections. Nous allons d'abord passer en
revue la récurrence des réformes monétaires en
République Démocratique du Congo. Ensuite, nous examinerons, les
objectifs assignés aux différentes réformes
monétaires par rapport la conformité éventuelle des
politiques économiques sur la santé de l'économie.
Section 1
La récurrence des réformes
monétaires
2.1.1. Historique
Le Congo a vécu, en effet, à la cadence d'au
moins deux réformes monétaires au cours de chaque décennie
depuis les années 1960. L'assainissement monétaire est
demeuré un important volet de nombreuses tentatives gouvernementales de
stabiliser l'économie nationale. Mais ces réformes
monétaires, aussitôt opérées, se sont soldées
dans la plupart des cas par des échecs patents; ce qui soulève
précisément la question générale de leur pertinence
et de leur récurrence30.
On dénombre, entre 1963 et 1998, sept opérations
majeures qualifiées de « réformes monétaires ».
Bien que la dévaluation demeure le trait commun de toutes ces
réformes monétaires, celles-ci ont comporté,
au-delà de l'objectif ultime du rétablissement des
équilibres macro-économiques rompus, des objectifs
spécifiques intermédiaires qu'il convient de passer en revue.
30 YAV KARLYAV. Réformes monétaires
du zaïre : une revue historique, Kinshasa, in notes de conjoncture
n°10, novembre 1993, p. 26
32
2.1.2. Typologie des réformes monétaires au
Congo
Il n'existe pas de définition bien établie de la
réforme monétaire, car cette dernière peut prendre des
contours forts variés suivant les circonstances économiques et
politiques d'un pays. Cependant, définissons de manière
pragmatique la réforme monétaire comme un ensemble de mesures
d'ajustement de l'économie axées principalement sur
l'assainissement de la monnaie elle-même31. Les
opérations qui ont été qualifiées de
«réforme monétaire» au Congo ont comporté un ou
plusieurs de ces éléments:
? la modification de la parité externe de la monnaie
nationale;
? l'émission d'une nouvelle unité
monétaire;
? le retrait avec ou sans substitution, partiellement ou
totalement, des signes monétaires existants;
? le gel temporaire ou définitif d'une partie
considérable des moyens de paiement.
A peine sorti de l'ère coloniale, le Congo
indépendant était contraint déjà de
procéder, en 1961, à une légère dévaluation
de sa monnaie. Mais la première réforme monétaire vraiment
digne d'intérêt ici est celle intervenue en novembre 1963.
2.1.2.1. La réforme monétaire de novembre
1963
Dès l'accession du pays à l'indépendance,
en 1960, l'Etat congolais fut confronté d'une part à la
montée croissante des dépenses publiques liées
essentiellement à l'accroissement des salaires et autres
rémunérations dans la fonction publique et, d'autre part,
à l'amenuisement des recettes fiscales résultant de
l'affaiblissement du pouvoir central. Ses déficits subséquents
ont été couverts par financement monétaire.
2.1.2.1.1. Motivations
Pour cette première réforme, les motivations qui
ont animées les autorités politiques et monétaires de
cette époque étaient suite au constat des aléas
économiques ci-après :
31 KABUYA KALALA et TSHIUNZA M. l'économie
congolaise et la réforme monétaire de juin 1998, Annuaire
19992000, p.18
33
De juin 1960 à octobre 1961, la hausse des prix aux
marchés de Kinshasa avait été de 30% pour un accroissement
de 57 % de la masse monétaire. Pour l'ensemble de la période
allant d'octobre 1961 octobre 1963, la hausse des prix fut de 160% alors que le
stock monétaire s'était accru de 80%. Toute tentative de
limitation de ces pressions inflationnistes passait nécessairement par
le rétablissement de l'équilibre des finances publiques. Mais,
dans les conditions politiques prévalent à l'époque, la
réduction des dépenses « apparut condamnée d'avance
». En effet, l'ébranlement de l'ordre colonial et la
réduction radical de la place occupée par les Européens
dans la direction du pays et dans le revenu national avaient ouvert la voie
à une course générale à la distribution du
revenu.
2.1.2.1.2 Interventions
Les tentatives effectuées par le Gouvernement pour
accroître les recettes fiscales restèrent limitées
jusqu'à l'opération de dévaluation en 1963, du fait que
l'inflation ouverte érodait le rendement même de l'impôt.
C'est pourquoi cette opération de stabilisation a visé, dans
l'immédiat, à transférer les ressources nationales de
circuits spéculatifs à l'Etat par le biais de l'impôt, et
aux secteurs productifs (exportateurs, industriels, agriculteurs) par le jeu
des mouvements de prix relatifs.
2.1.2.1.3 Résultats
Il fut opéré, à l'occasion de la
dévaluation de novembre 1963, un double taux de change : 150 francs
congolais pour 1 dollar américain à l'achat, et 180 francs
congolais pour 1 dollar américain à la vente32.
L'écart de 20% entre deux taux a constitué une taxe de même
ampleur, opérée automatiquement par la Banque Centrale sur toute
sortie de devises. Cette taxe a fourni à l'Etat 36% de ses recettes
fiscales en 1964, 34% en 1965 et 25% en 196633. Cette
dévaluation, survenue après celle mineure de novembre 1961,
n'avait réussi ni corriger la nouvelle distribution des revenus
d'après l'indépendance, ni à décourager
l'orientation consommatrice de l'économie congolaise. En outre, la
dévaluation susmentionnée de 57% avait été
accompagnée de hausses généralisées des salaires.
Très rapidement, les déficits budgétaires avaient
refait
32 La Haye et Mouton, interactions entre
phénomènes monétaires et réels,
1970, p.291
33 KABUYA K. et KIKASSA, M. (éd.),
Stabilisation économique et financière au Zaïre. De
dévaluations en cascade à la
démonétisation, Kinshasa, Cepas, 1980, p.34.
34
surface, et leur couverture avait été
assurée par d'importantes avances de la Banque Centrale au
trésor. La hausse des prix acheva de faire sauter l'édifice de la
stabilisation monétaire entrepris en 1963.
2.1.2.2. La réforme monétaire de juin
1967
La fragilité de l'édifice de la stabilisation
allait apparaître au cours de l'année 1965. Déjà le
dernier trimestre de 1964 avait laissé un déficit de 2,3
milliards de francs congolais. Ce déficit s'est alourdi au premier
trimestre 1965, à l'occasion des élections législatives
puis avec l'entrée en vigueur d'un nouveau barème des traitements
aboutissant à des augmentations des rémunérations de 30
à 90%. Les recettes ordinaires n'augmentèrent que de 4,7
milliards par rapport à 1964, grâce à l'amélioration
de l'appareil de l'impôt direct et à l'accroissement des
matières imposables. Les dépenses publiques augmentèrent,
elles, de 23,3 milliards des francs congolais. Il en résulta un
déficit de 20,9 milliards financé essentiellement par les avances
de la Banque Centrale.
2.1.2.2.1 Motivations
La hausse accidentelle en 1965 de 60% des cours du cuivre
jadis le principal produit d'exportation de l'économie congolaise permit
aux recettes d'exportation de s'accroître en 1966, passant de 338
à 447 millions de dollars. La hausse des cours eut aussi un effet
positif sur les recettes fiscales qui passèrent de 44,1 milliards de
francs congolais en 1965 à 62,6 milliards en 1966. Le « syndrome
hollandais » agissant, ce supplément fortuit des recettes par
rapport aux ressources normales du pays fut utilisé pour financer, au
second semestre de 1966, un important programme d'importations des biens de
consommation et, accessoirement, des biens d'approvisionnement, alors que les
importations d'équipement baissèrent en 1966.
Dès lors, malgré la hausse des prix du cuivre et
le redressement consécutif de la balance des paiements et des recettes
fiscales en 1966, concluait plus tard un observateur averti, « les
déséquilibres inflatoires sur les marchés
intérieurs et les distorsions des prix étaient tels qu'il
s'avérait indispensable de réunifier le système des prix
et des coûts par relèvement du
35
niveau du taux de change et des prix officiels, de
manière à transférer à l'Etat et au producteur les
marges spéculaires empochées par le secteur commercial
»34.
2.1.2.2.2 Interventions et résultats
Ainsi, la reforme monétaire de 1967 visait des
objectifs immédiats similaires à ceux de la réforme de
1963. Elle sera un succès grâce aux circonstances nettement
favorables qui l'ont entourée, à savoir : un pouvoir politique
fort, une administration relativement outillée pour appliquer un
programme économique et, surtout, la remontée des cours du cuivre
à des niveaux plus élevés à partir de mai 1967. Le
crédit « stand-by » de 27 millions de dollars
américains ne sera finalement pas utilisé, alors qu'une telle
aide avait été refusée à la République
Démocratique du Congo en 1963. La réforme monétaire de
1967 a donné lieu à la création d'une nouvelle
unité monétaire, le « zaïre ».
2.1.2.3. La réforme monétaire du mars
1976
Cette troisième réforme monétaire s'est
opérée sous le couvert du rattachement du zaïre au DTS (1Z =
1DTS), qui valait à l'époque 1,17 dollar US. Par rapport à
la parité antérieure de 1Z = 2 dollars US, cet alignement avait
comporté une dévaluation de la monnaie nationale de l'ordre de
42%. L'opération s'était inscrite dans un processus de mise en
place d'un programme de stabilisation appuyé par le FMI. Ce programme,
comme celui qui lui succédera en 1977, n'a pas donné les
résultats qu'on en attendait tant au niveau des finances publiques et de
l'expansion des liquidités que des paiements
extérieurs35.
34 RYELANDT, B., L'inflation en pays
sous-développé. Origines, mécanismes de propagation et
effets des pressions inflatoires au Congo, 1960-1969, p.176
35 KABUYA K. et KIKASSA, M. (éd.), Op. Cit., p.
45-46
36
2.1.2.4. La réforme monétaire de
décembre 1979
2.1.2.4.1 Motivations et interventions
La quatrième réforme monétaire est celle
de décembre 1979. A cette occasion, il fut procédé
à la démonétisation des billets de 5 zaïres et 10
zaïres et à leur remplacement par d'autres billets de mêmes
valeurs faciales. En même temps, il fut question d'opérer une
importante déflation des moyens de paiement sans pour autant affecter la
valeur externe de la monnaie nationale. L'échange manuel pour les
particuliers devait se limiter à 3.000 zaïres par personne
âgée de 18 ans et plus, à 5.000 zaïres (dont 50%
à verser en compte) pour les petites et moyennes entreprises, et
à 20.000 zaïres (dont 50% à verser en compte bancaire) pour
les autres entreprises de grande taille. Dans un premier temps, les avoirs en
comptes à vue étaient disponibles à concurrence de 10%
tandis que le reste serait progressivement libéré suivant les
besoins de l'économie.
Par certains de ses aspects, la démonétisation
de décembre 1979 a fait penser à «l'Opération
Gutt» d'assainissement monétaire menée en Belgique, en 1944,
au moment de la libération. La préparation de cette
décision, commencée en novembre 1940, comporta deux volets
importants l'un monétaire et l'autre des finances publiques et son
exécution n'intervint qu'en octobre 1944. La masse monétaire
excédentaire fut en partie résorbée par voie d'emprunts
publics et d'impôts exceptionnels levés par l'Etat sur les
bénéfices illicites réalisés par certains
opérateurs économiques pendant l'occupation.
2.1.2.4.2 Résultats
La démonétisation intervenue au Congo en 1979,
loin de s'intégrer, comme «l'Opération Gutt», dans un
vaste champ de mesures visant la stabilisation de l'économie, voulait
cependant répondre à une situation ponctuelle: décourager
la détention à des fins spéculatives des coupures à
valeurs faciales élevées, et éponger une partie des
liquidités. Menée précipitamment et appuyée par une
infrastructure bancaire très clairsemée, l'opération
d'échange de billets s'est révélée comme
«un filet jeté sur les thésauriseurs malhonnêtes
(mais)... doté de mailles curieusement sélectives, qui
36 KABUYA K. KALONJI et ITIMELONGO T.,
éditorial : «Triste monde, malheur aux pauvres» de
Zaïre-Afrique, n°141, janvier 1980, p.5.
37
laissaient passer les gros poissons et retenaient les
petits ayant-droit»36. En janvier 1980, soit un mois
après la démonétisation et la décision de geler les
liquidités, on assistait à une reprise fulgurante des
émissions monétaires: témoignage assez éloquent de
l'échec même de l'opération et de son incapacité
à différer la dévaluation de 30% qui surviendra en
février 1980.
2.1.2.5. La réforme monétaire de
septembre 1983 2.1.2.5.1 Motivations et interventions
Cette troisième grande opération de redressement
monétaire a consisté essentiellement en la modification de la
parité de 1 Z=0,1575 DTS en vigueur le 22 juin 1981 à 1 Z=0,03542
DTS en septembre 1983, soit une dévaluation de 77,5%. Jusqu'à la
fin de cette dernière année, le zaïre ne s'était que
très lentement déprécié par rapport au dollar
américain. L'écart entre le taux officiel et le taux
parallèle s'était progressivement réduit grâce
à une amélioration des apports en devises favorisée par la
libéralisation des échanges extérieurs. Les mesures de
septembre 1983 s'étaient inscrites dans le cadre d'un programme
d'ajustement économique et financier conclu avec le FMI.
2.1.2.5.2 Résultats
La persistance des déséquilibres
nécessita la mise en place d'un autre programme en 1987, dont
l'exécution fut rapidement interrompue en 1988 pour cause de non
satisfaction des critères de performance convenus avec le FMI.
2.1.2.6. La réforme monétaire d'octobre
1993
2.1.2.6.1 Motivations
Le contexte économique qui a prévalu avant cette
réforme monétaire était invariablement le même comme
pour les réformes précédentes, à savoir : le recul
de l'activité de production, la détérioration des finances
publiques, l'aggravation de l'inflation du fait de la monétisation des
déficits publics, la précarité des réserves de
change, etc. Cependant, deux problèmes nouveaux plus alarmants
étaient apparus : un gonflement malsain des dépôts
bancaires à
38
partir des opérations de virement
désordonnées initiées par le Trésor, et
l'incapacité croissante des banques à répondre aux
demandes de retraits de fonds exprimées par la clientèle en
dépit d'une très forte circulation fiduciaire dans
l'économie.
2.1.2.6.2 Interventions
Les mesures monétaires prises en octobre 1993 ont
consisté principalement en un réajustement de la parité
externe par le biais de l'émission d'une nouvelle unité
monétaire, le « nouveau zaïre », au taux de 3 NZ = 1 USD.
La parité interne était 1 NZ = 3.000.000 Z. La suppression de ces
six zéros était conçue à la fois pour comprimer les
coûts d'impression des signes monétaires et faciliter la
comptabilisation et le dénouement des transactions. Une partie des
liquidités devait être gelée dans les comptes bancaires.
Mais aucun contrôle strict ne fut exercé sur l'expansion
monétaire. Par exemple, à la veille de la réforme
monétaire, la circulation fiduciaire hors banques totalisait 27% de la
masse monétaire, mais au 26 novembre 1993 elle représentait 70%
du stock monétaire. L'absence d'assainissement durable des finances
publiques s'est avérée, encore une fois, plus fatale pour la
réussite de la réforme monétaire.
2.1.2.6.3 Résultats
Ce sont ces irréflexions, au plan de l'exécution
de cette réforme, des carences techniques fatales qui ont retardé
la mise en circulation de toute la gamme de billets prévue. L'absence
par exemple des sous-multiples permit aux vendeurs d'arrondir les prix aux
unités supérieures. En outre, le très court délai
d'échange des billets fixé par le gouvernement, n'autorisa point
d'étendre l'opération à l'ensemble du pays, plus
particulièrement aux deux provinces Kasaï où les agents
économiques décidèrent finalement de garder l'ancienne
monnaie. Ce qui consacra l'existence de deux « espaces monétaires
» différents jusqu'à la plus récente réforme
monétaire de juin 199837.
37 KABUYA KALALA, F. et MATATA PONYO. L'espace
monétaire kasaïen. Crise de légitimité et de
souveraineté monétaire en période d'hyperinflation au
Congo (1993-1997), Paris, L'Harmattan, 1999.
39
2.1.2.7. La réforme monétaire de juin
1998
A la veille de cette dernière réforme
initiée dans un contexte de changement de régime politique, la
situation économique était caractérisée par
d'importants déséquilibres. Le PIB avait reculé de 42,9 %
entre 1990 et 1994 ; cette tendance à la baisse ne s'est que très
légèrement estompée en 1995-1996 avant de se poursuivre en
1997. Les Finances publiques s'étaient soldées par un
déficit consolidé de millions de dollars respectivement en 1996
et 1997. Ces déficits budgétaires ont été couverts
pour l'essentiel par financement monétaire. L'inflation est
demeurée très vive et a atteint le record jamais
égalé de 9.769% en 1994.
2.1.2.7.1 Motivations
Ce sombre tableau s'est doublé de nombreux
dysfonctionnements dans le secteur monétaire. Le rapport masse
monétaire/PIB était tombé à 4,3% en 1997 contre une
moyenne de 10% au cours des années antérieures. Les
chèques subissaient une forte décote dans les transactions,
consacrant ainsi la rupture de la parité entre la monnaie fiduciaire et
la monnaie scripturale. Les banques elles-mêmes étaient en proie
à une forte désintermédiation financière, tandis
qu'on assistait à la généralisation de la dollarisation,
preuve de la perte de confiance grandissante à l'endroit de la monnaie
nationale.
2.1.2.7.2 Interventions et résultats
Dans ce contexte, la réforme monétaire du 30
juin 1998 a culminé par la mise en circulation d'une unité
monétaire, le « franc congolais », au taux de 1 FC= 100.000 NZ
= 14.000.000 Z. Cette réforme visait particulièrement à
cesser l'hyperinflation, à combattre la dollarisation de
l'économie, à rétablir le système
général des paiements y compris l'usage des chèques en
réunifiant l'espace monétaire national et en réduisant la
disparité des taux de change à travers le pays. Un des traits
majeurs de cette réforme monétaire a consisté en la
neutralisation d'une partie des dépôts bancaires à vue,
préalablement déflatés, par leur transformation en titres
de créances sur le système bancaire. Cette opération a
permis de faire disparaître immédiatement la décote de la
monnaie scripturale par rapport à la monnaie fiduciaire.
40
Grâce à un meilleur encadrement des
dépenses publiques et un contrôle strict des émissions
monétaires, il y eut, avant le lancement de la nouvelle monnaie, une
relative stabilité du cadre macroénomique. Aussitôt le
franc congolais lancé, on a assisté, à partir d'août
1998, du fait essentiellement de l'éclatement de la guerre à
l'Est du pays, à un rebond de l'inflation et de la
dépréciation monétaire. Le recul de l'activité
économique s'est poursuivi jusqu'en 2001.
L'exécution du Programme Intérimaire
Renforcé (PIR) de fin mai 2001 à fin mars 2002 ainsi que du
Programme Economique du Gouvernement (PEG) à partir d'avril 2002, a
permis de casser l'hyperinflation de 511,2 % en 2000 à 135,1% en 2001,
15,8% en 2002 et 4,4% en 2003. Le taux de change est passé d'une
dépréciation moyenne de 40,4% en 2002 à 14,4% en 2003 et a
même subi une légère appréciation de 1,8% en 2004.
Par ma même occasion, l'économie congolaise a retrouvé,
à partir de 2002, des taux de croissance positifs du PIB réel.
Cependant, il se dessine, depuis l'année 2004, des risques de reprise de
l'inflation et de la dépréciation monétaire.
Section 2
Les indicateurs des réformes
monétaires
Dans cette section, comme les faits ci hauts
présentés les démontrent, l'économie congolaise est
prompte à réagir favorablement à une gestion saine et
à des incitations plus adéquates pourvu qu'il y ait de la
cohérence et de la constance dans les mesures appliquées. Par
contre, des réglementations excessives semblent contrarier sa
capacité à réagir convenablement aux signaux qui lui sont
adressés.
2.2.1. Applications de la politique monétaire et de
change au renforcement de ces multiples réformes
Les différentes politiques monétaires et de
change menées par la Banque centrale, a permis à la
République Démocratique Congo de fixer et d'atteindre les
objectifs finaux de ces réformes monétaire.
41
2.2.1.1 La Politique monétaire et de change
mené après la réforme monétaire de 1963
Cinq faits majeurs ont marqué la période, à
savoir :
- Le plafonnement des crédits était instauré
au niveau de chaque banque ;
- Les plafonds fixés ont été revus de
manière répétitive entre 1963 et 1965 ; - Il y eut
toutefois plusieurs autorisations de crédits hors plafonds sous le
contrôle strict de la Banque Centrale ;
- La politique de change était restrictive ;
- Tout paiement en monnaies étrangères devait
faire l'objet d'une autorisation particulière de l'institut
d'Emission.
2.2.1.2 La Politique monétaire et de change
mené après la réforme monétaire de 1967
Cinq faits majeurs ont marqué la période,
à savoir :
- Le principal instrument de la politique monétaire
était l'encadrement direct par le plafonnement de crédit ;
- Face aux besoins de plus en plus croissants de
l'économie, le plafonnement de crédit a été
supprimé. La nouvelle politique de la Banque Centrale était
axée sur le coefficient de réserve obligatoire ;
- Pendant une quinzaine d'années, la Banque Centrale a
alterné la politique d'encadrement de crédit avec celle de
réserve obligation qu'elle a eu à appliquer
séparément ou concomitamment ;
- Il avait été instauré un régime
des changes fixes avec rattachement du zaïre-monnaie au dollar
américain. Ce régime s'appuyait sur un contrôle de change
souple ;
- Avant la réforme de réforme de 1983, la
monnaie zaïroise était rattachée aux DTS suite aux
flottements du dollar américains qui la rendait instable.
42
2.2.1.3 La Politique monétaire et de changes
menés après la réforme monétaire de 1983.
Trois faits majeurs ont marqué la période, à
savoir :
- La politique d'encadrement direct et indirect du crédit
a été maintenue ;
- Le déficit de l'Etat était notamment
financé par les Bons du Trésor émis entre 1983 et 1993.
- Les opérations de change se dénouaient dans le
cadre du régime des changes flottants.
2.2.1.4 La Politique monétaire et de change
mené après la réforme monétaire de 1993.
Sept faits majeurs ont marqué la période, à
savoir :
- La politique d'encadrement direct et indirect de crédit
poursuivie par la
Banque Centrale avait montré ses limites ;
- Création d'une nouvelle unité monétaire,
le Nouveau Zaïre (NZ), dans le
cadre d'un programme destiné à combattre
l'inflation et à freiner la
régression de l'activité économie ;
- Organisation d'un marché de change où les
opérations se dénouent
librement au comptant ou à terme ;
- Organisation d'un fixing hebdomadaire afin de dégager le
cours moyen
indicatif ;
- Libre fixation des cours de change par chaque banque ;
- Détention libre des devises étrangères
;
- Création des bureaux de change et messageries
financières.
2.2.1.5 La Politique monétaire et de change
mené après la réforme monétaire de 1998.
Trois faits majeurs ont marqué la période, à
savoir :
- le dispositif de contrôle direct et indirect a
été maintenu au cours de cette année qui consacre la
naissance du Franc Congolais (FC) ;
- depuis 2002, la Banque utilise des instruments indirects :
le taux d'intérêt, le coefficient de réserve obligatoire
calculé sur base de la monnaie
43
nationale et étrangère, le certificat de
dépôt (CD) et le Billet de trésorerie (BTR). En même
temps, les guichets de refinancement des banques commerciales près la
Banque Centrale ont été restructurés ;
- il a été procédé à une
très large libéralisation des opérations de change
attesté par :
? la circulation concomitante des devises et du Franc Congolais
;
? le remplacement des licences d'importation et d'exportation
par de simples déclarations ;
? la non-rétrocession des recettes d'exportation au
système bancaire ; ? la libre utilisation des avoirs en compte
Résident en Monnaies
Etrangères (RME) et Non Résident en Monnaies
Etrangères
(NRME) ;
? la vente et achat de devises par adjudication.
2.2.2. Coût de la reforme et modalités
pratiques de lancement du franc congolais
Le lancement du franc congolais n'était que l'ultime
étape de l'ensemble des mesures faisant partie d'un programme
d'ajustement économique et d'assainissement monétaire. Plusieurs
actions préalables ont été menées, entre mai 1997
et juin 1998, en vue de stabiliser la monnaie, de restaurer l'éventail
fiduciaire et la convertibilité au pair de la monnaie scripturale en
monnaie fiduciaire, d'unifier progressivement l'espace monétaire
national et de réduire la disparité des taux de change entre les
différentes places.
2.2.2.1. Coût de la reforme
Les dépenses globales de l'opération ont
été évaluées à 94.447.653 dollars US dont
30% alloués aux coûts directs (production et mise en circulation
des billets) et 70% à la constitution d'une ressource destinée
à soutenir la nouvelle monnaie durant le second semestre de
199838.
Les données quant à l'exécution des
dépenses ne sont pas disponibles. Mais en ce qui concerne la logistique,
quelques Jeeps seulement ont été achetées puis
acheminées au Kasaï. Le poste « réserves de change
» a
38 MASANGU J.C. vers le lancement du franc
congolais, Article de la BCC, n°352, Kinshasa, Avril 1998
44
été négligé à en croire la
faible intervention de la Banque Centrale du Congo au mois de juin et de
juillet 1998.
En effet, initialement prévu à 11 millions de
dollars US par mois, la Banque Centrale du Congo n'a pu intervenir qu'à
une hauteur de 6,8 millions et 2 millions respectivement aux mois de juin et
juillet 1998. Parce que d'autres opérations ont été
négligés par exemple les réserves de changes, mais
l'objectif a été atteints d'une manière partielle, si nous
comparons le taux de change du franc congolais par rapport au dollar qui
était de 2franc congolais pour un dollar au moment du lancement par
rapport au taux de change de 2009 qui est de 900 francs congolais pour un
dollar, il ya eu une forte dépréciation de franc congolais cela
est dit par une manque de la politique de soutenir la monnaie, d'où
cette réforme par rapport aux objectifs n'est pas efficient.
2.2.2.2. Modalités pratiques de lancement du
franc congolais
L'éventail fiduciaire du franc congolais comprend 11
dénominations reparties comme suit : 5 sous-multiples (1, 5, 10,20 et 50
centimes), 5 multiples (5, 10, 20,50 et 100 francs) et l'unité
monétaire représentée par la coupure de 1
FC39.
2.2.2.3. Parité interne
Elle a été fixée à 100 NZ pour 1
FC et à 14000000 Z pour FC. Cette parité a été
déterminée en tant compte de la valeur centrale du stock des
billets existants et du niveau des prix intérieurs dans le pays.
2.2.2.4. Parité externe
Etant donné l'adhésion des autorités au
régime de change flexible, cette parité a été
déterminée en fonction des forces du marché
prélevant à la veille de la reforme.
Le 30 juin 1998, le taux à l'interbancaire était
de 1,3 FC pour 1$ US contre 1,48 FC pour 1 $ US au parallèle.
39 Banque centrale du Congo(4), Questions de
l'opinion sur la reforme monétaire, Kinshasa, mars 1998, p.4
45
2.2.2.5. Délai d'échange
Un délai d'échange de 12 mois des anciens billets
contre les nouveaux a été jugé nécessaire pour ne
pas léser les populations de l'arrière-pays.
L'utilisation conjointe des anciens et nouveaux billets a
été arrêtée au 30 juin 1999. Toutefois, les
échanges se sont poursuivis aux seuls guichets de la BCC jusqu'en
décembre 1999.
46
Conclusion du deuxième Chapitre
Dans ce chapitre nous venons de tenter de parler de la
réforme monétaire qu'a connu la République
Démocratique du Congo depuis son accession en indépendance
jusqu'à nos jour. Après analyse, nous avons compris que la
République Démocratique du Congo a connu sept réformes.
Nous avons tenté de démontrer dans chaque réforme la
motivation, l'objectif, les résultats et la leçon tirée de
l'analyse faite par nous même.
La dernière réforme de 30 juin 1998 montre que
cette réforme a été motivée par la
multiplicité d'espaces monétaires ainsi que de change et autre
motivation alors pour rédiger ce chapitre nous nous sommes basés
aux différents documents qui ont trait aux réformes
monétaires qu'a connues la République Démocratique du
Congo.
47
CHAPITRE TROISIEME
L'INCIDENCE DE LA POLITIQUE MONETAIRE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE de 1976 à 2010
Depuis le début des années quatre vingt, nous
avons assisté à un recentrage de la politique monétaire,
en alignant le volume du stock monétaire sur les besoins des
transactions économiques de façon à maintenir
l'économie sur un sentier de la croissance, de plein emploi compatible
avec un pouvoir d'achat de la monnaie soutenue et un équilibre
extérieur. Ce chapitre constitue donc l'objet principal du
présent travail, il porte trois section à savoir : la
première section est consacré à l'évolution de la
croissance économique à travers son indicateur (PIB) et
l'évolution de la politique monétaire, la deuxième section
est consacré à l'analyse économétrique de la
contribution de la politique monétaire sur la croissance
économique et la troisième section est consacré aux
suggestions et perspectives d'avenir.
Section 1
La Croissance économique et la Politique
monétaire
Dans cette section nous allons présenter
l'évolution de la croissance économique et de la politique
monétaire à travers ces objectifs en République
Démocratique du Congo de 1976 à 2010 mais pour des raisons de
d'espace dans cette section, nous allons présenter les données
justes après la réforme monétaire du lancement du Franc
Congolais. Nous allons chaque fois présenter les données
chiffrés dans un tableau et ensuite les présentées dans un
graphique, et nous allons également tenter d'interpréter les
données que nous avons obtenus lors de nos recherche, sans donner aucun
avis. Il y'aura de tableaux de données qui sont limité qu'en 2007
cela est due à la non disponibilité de données de
l'année 2008, 2009 et 2010.
48
3.1.1. Evolution de la croissance économique
La croissance économique est l'accroissement durable de
la production globale d'une économie. C'est donc un
phénomène quantitatif que l'on peut mesurer. C'est aussi un
phénomène de longue période.40
La croissance économique d'un pays est
appréciée par son Produit Intérieur Brut (PIB).
La baisse du pouvoir d'achat des consommateurs a pour
conséquence une faible demande qui décourage les investisseurs
avec comme conséquence une faible productivité.
Ce qui explique pourquoi les revenus sont toujours bas dans
les pays sous développés. Cette faible demande liée
à des faibles revenus réels empêche la réalisation
des projets rentables, d'où le ralentissement de la croissance
économique.
Nous allons présenter l'évolution du Produit
Intérieur brut et le taux de croissance dans le tableau ci-après
:
40 Henri Denis histoire de la pensée
économique , PUF, 1990, p.36
49
Tableau 1. Evolution du produit intérieur
brut (PIB) en République Démocratique du Congo de 1998 à
2010 (en millions de CDF).
Année P.I.B.
|
Taux de croissance de PIB en %
|
Taux de
croissance en %
|
1998
1999
2000
|
9 989,4
51 824,0
297 065,5
|
28,0
418,8
473,2
|
-1,7
-4,3
-6,9
|
2001
|
1 407 545,0
|
378,8
|
-2,1
|
2002
|
1 922 300,0
|
36,5
|
3,5
|
2003
|
2 298 655,5
|
19,6
|
5,8
|
2004
|
2 601 000,0
|
13,2
|
6,6
|
2005
|
3 396 231,0
|
30,6
|
7,8
|
2006
|
4 066 601,3
|
19,7
|
5,6
|
2007
|
5 234 361,8
|
28,7
|
6,3
|
2008
|
6 674 040,0
|
27,5
|
6,2
|
2009
|
8 779 430,0
|
31,5
|
2,7
|
2010
|
11 950 100,0
|
36,11
|
6,1
|
Source : Rapports Annuels de la BCC
Depuis juin 2001, le gouvernement en place a mis un programme
solide et ambitieux de réformes économiques, avec le soutient des
institutions de Bretton Woods. Ce programme vise à stimuler la
croissance économique et à s'attaquer aux contraintes
structurelles qui ont entravé le développement économique
de la République Démocratique du Congo dans le passé
dû aux gouvernements successifs de la République
Démocratique du Congo qui n'avaient pas su transformer l'immense
potentiel du pays en une amélioration réelle des conditions de
vie de la population.
En conséquence, la croissance économique a
repris en 2002, après dix ans de récession, et
s'accélère grâce au rétablissement de la
sécurité et à la réunification du pays. La
croissance est tirée par l'agriculture, les services et la
10 000 000,00 8 000 000,00 6 000 000,00 4 000 000,00 2
000 000,00
0,00
|
|
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009
|
50
construction (plutôt que par les secteurs traditionnels
d'exportations tels que les mines)41.
Le rythme de régression a continué jusqu'en 2001
où nous avons enregistré un taux de croissance de 2,11%. Cette
régression est expliquée par les facteurs structurels et
conjoncturels susmentionnés, aussi, par la rupture de coopération
avec la communauté financière internationale. Cependant en 2002,
l'économie congolaise a repris le sentier de la croissance.
Graphique 1. Evolution du Produit
Intérieur Brut en millions de CDF
Source : Les données du Tableau
n°1
La croissance économique pour la République
Démocratique du Congo sur cette période en valeur réelle,
a accru de 5 234 361,3 millions de CDF soit 6,3% en 2007, contre 4 066 601,3
millions de CDF soit 5,6% en 2006. Alors qu'en 2005 la valeur réelle
était de 3 396 231 millions de CDF soit 7,8% contre 2 601 000 millions
de CDF soit 6,6% en 2004. Et la valeur réelle était de 2 298
655,5millions de CDF soit 5,8% en 2003 contre 1 922 300 millions de CDF soit
3,5% en 2002. Celle-ci a été marquée par deux
événements majeurs à savoir : la fin de l'exécution
du Programme Intérimaire Renforcé (PIR) et le démarrage du
programme triennal (2002 - 2005) amorcé le 1° avril 2002, qui a
été de manière satisfaisante et a permis à la
République Démocratique du Congo de bénéficier des
retombées importantes.
3.1.2. Evolution de la politique monétaire en
République Démocratique du Congo de 1998 à 2010
Pour bien mener une politique monétaire fiable en
République Démocratique du Congo, la Banque centrale du Congo
dispose un cadre
41 Programme minimum a partenariat pour
la transition et la relance en RDC, Kinshasa ; p. 11
51
opérationnel, analytique et de suivie. Pour se faire,
elle a des instruments qu'elle met en oeuvre à savoir : les taux
d'intérêts, les coefficients de réserves obligatoires et
les appels d'offre de billets de trésorerie. En cela, il y a des
objectifs qui sont assigné par la banque centrale à savoir :
objectif opératoire, objectif intermédiaire et l'objectif
final.42
Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes
intéressés des objectifs que la banque Centrale du Congo
définit pour réaliser ces missions et attributions tels qu'ils
l'ont été assigné dans la loi fondamentale de notre pays
dans son article 176 « la banque Centrale du Congo est l'institut
d'émission de la République Démocratique du Congo ».
A ce titre, elle a pour mission43 :
? la garde des fonds publics ;
? la sauvegarde et la stabilité monétaire ;
? la définition et la mise en oeuvre de la politique
monétaire ;
? le contrôle de l'ensemble de l'activité bancaire
;
? de conseil économique et financier du gouvernement.
3.1.2.1. Objectif opératoire.
La politique monétaire a pour objectif
opératoire la base monétaire. La base monétaire
est la monnaie banque centrale détenue par les banques sous
formes de billets ou d'avoir à la banque centrale.
Nous allons présenter l'évolution de la base
monétaire de la période allant de 1998 à 2010 dans le
tableau ci-après :
42 Source Banque Centrale du
Congo.
43 Constitution de la République
Démocratique du Congo, article 176, Kinshasa, 18 février 2006,
p.59
52
Tableau 2. Evolution de la base monétaire
en République Démocratique du Congo de 1998 à 2010 (en
million de CDF).
Années Base monétaire au sens
strict
|
Taux de variation en %
|
1998
|
|
635
|
347
|
087
|
|
1999
|
3
|
305
|
742
|
854
|
420,3
|
2000
|
18
|
907
|
614
|
308
|
471,9
|
2001
|
37
|
891
|
693
|
000
|
100,4
|
2002
|
52
|
375
|
922
|
000
|
38,2
|
2003
|
67
|
727
|
988
|
000
|
29,3
|
2004
|
111
|
922
|
695
|
000
|
65,3
|
2005
|
129
|
222
|
116
|
000
|
15,5
|
2006
|
204
|
072
|
000
|
000
|
57,9
|
2007
|
283
|
556
|
915
|
000
|
38,9
|
2008
|
322
|
210
|
400
|
000
|
13,63
|
2009
|
429
|
320
|
800
|
000
|
33,24
|
2010
|
526
|
524
|
000
|
000
|
22,64
|
Source : Rapports Annuels de la BCC.
La base monétaire pour la République
Démocratique du Congo sur cette période en valeur réelle,
a accru de 283 556 915 000 de CDF soit 38,9% en 2007, contre 204 072 000 000 de
CDF soit 57,9% en 2006. Alors qu'en 2005 la valeur réelle était
de 129 222 116 000 de CDF soit 15,5% contre 111 922 695 000 de CDF soit 65,3%
en 2004. Et la valeur réelle était de 67 727 988 000 de CDF soit
29,3% en 2003 contre 52 375 922 000 de CDF soit 38,2% en 2002. Celle-ci a
été marquée par la reprise ce coopérations avec des
institutions de brettons Wood et par la création de la monnaie avec
contre partie. Tandis que les années 1998 à 2001, nous constatons
que le taux de croissance en masse monétaire est tellement
élevé, cela s'explique par la création de la monnaie sans
contre partie que le gouvernement se servait pour financer ces
dépenses.
53
Graphique 2. Présentation graphique de
l'évolution de la base monétaire en RDC de 1998 à 2010
6E+11
5E+11
4E+11
3E+11
2E+11
1E+11
0
base monétaire en million de CDF
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009 2010
Source : à partir de nos
données.
Après avoir enregistré une augmentation de 58%
en 2006, la base monétaire au sens strict s'est de nouvelles accrues de
39% en 2007, s'établissant à 283 557 millions de CDF contre 204
072 millions une année plus tôt. En dépit de cette
évolution, le multiplicateur monétaire est demeuré stable
à l'instar de l'année 2006.
3.1.2.1.1. Composantes de la base monétaire
La base monétaire est composée de certain nombre
des agrégats que nous appelons par les composantes de la base
monétaire, à savoir : circulation fiduciaire, dépôts
des banques commerciales et autres dépôts.
Nous allons présenter l'évolution des
composantes de la base monétaire de la période allant de 1998
à 2007 dans le tableau suivant :
54
Tableau 3. Evolution des composantes de la
base monétaire en RDC de 1998 à
2007 (en millions de CDF
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Circulation fiduciaire
|
85
|
350
|
5879
|
5375
|
5375
|
5689
|
9158
|
23794
|
85334
|
43785
|
Dépôts des banques commerciales
|
6
|
42
|
562
|
016
|
096
|
350
|
592
|
261
|
8415
|
8740
|
Autres dépôts
|
4
|
44
|
66
|
00
|
905
|
688
|
72
|
67
|
24
|
032
|
Base monétaire au
sens strict
|
35
|
306
|
8907
|
7891
|
2376
|
7727
|
11922
|
29222
|
4072
|
83557
|
Source : Rapports Annuels de la BCC
La principale composante de la base monétaire, la
circulation fiduciaire a augmenté de 31,5% contre 49,7% en 2006 et sa
part relative dans la base monétaire s'est située à 84,5%
du total contre 87,7% en 2006, soit un recul de 3,2% points. Pour ce qui est
des dépôts de banques, ils ont progressé de 110,3%,
alimentés essentiellement par de virements du trésor.
Graphique 3. Présentation graphique de
l'évolution des composantes de la base monétaire (en %).
100 80 60 40 20
0
|
|
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
2007
|
circulation fidiciaire
dépôts des banques commerciales autres
dépôts
Source : Les données du Tableau 3.
La principale composante de la base monétaire est la
circulation fiduciaire car elle présente une grande part dans le
graphique, mais son évolution d'une année à l'autre se
fait sentir à partir de l'année 2004. Elle a augmenté de
31,5% contre 49,7% en 2006 et sa part relative dans la base monétaire
s'est située à 84,5% du total contre 87,7% en 2006, soit un repli
de 3,2% points. Pour ce qui est des dépôts de banques cela nous
amène toujours à
55
dire qu'ils ont progressé de 110,3%, alimentés
essentiellement par de virements du trésor.
3.1.2.1.2. Les contreparties de base monétaire.
Les contreparties de la base monétaire que la Banque
Centrale du Congo a toujours tenu comptes sont : les avoirs extérieurs
nets, les avoirs intérieurs nets, les crédits net à
l'Etat, les créances sur les banques, les créances sur le secteur
privé et les autres postes nets.
L'accroissement des avoirs extérieurs nets ainsi que du
crédit net à l'Etat ont été les principaux facteurs
à l'origine de l'expansion de la base monétaire en 2007. En
effet, les avoirs extérieurs nets se sont améliorés de
23,1% contre une baisse de 21,2% en 2006. Quant au crédit net à
l'Etat, il s'est accru de 21,8% en fin décembre 2007 contre 58,0% une
année plus tôt.
Il importe de souligner la baisse des créances sur les
banques créatrices de monnaie à la suite des remboursements des
avances consenties au titre de refinancement.
Nous allons présenter l'évolution des
contreparties de la base monétaire de la période allant de 1998
à 2007 dans le tableau suivant :
56
Tableau 4. Evolution des contreparties de la
base monétaire en RDC de 1998 à 2007 (en milliards de CDF)
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Avoirs extérieurs
nets
|
186 549
|
225 631
|
259 876
|
265 789
|
285 961
|
302 589
|
324 895
|
357 787
|
-433,605
|
-333,265
|
-390,4
|
Avoirs intérieurs
nets
|
34 956
|
63 219
|
68 695
|
98 267
|
78 652
|
89 532
|
89 687
|
95 988
|
644,918
|
621,727
|
774,2
|
Crédits net à
l'Etat
|
156 965
|
596 245
|
968 249
|
6 235
|
10 236
|
35 890
|
26 549
|
30 278
|
163,131
|
198,728
|
269,3
|
Créances sur les banques
|
5 692
|
6 583
|
7 963
|
3 569
|
6 897
|
3 592
|
5 972
|
9 964
|
14,771
|
4,4
|
19,7
|
Créances sur le secteur privé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,9
|
3,5
|
3,0
|
Autres postes
nets
|
58 725
|
36 982
|
35 697
|
39 876
|
49 687
|
56 897
|
65 874
|
72 741
|
466,096
|
415,110
|
482,2
|
Source : Rapports Annuels de la BCC
57
Graphique 4. Présentation graphique de
l'évolution des contreparties de la base monétaire de 1998
à 2008 (en milliards de CDF).
Avoirs extérieurs nets Avoirs intérieurs
nets Crédits net à l'Etat Créances sur les banques
Créances sur le secteur privé Autres postes nets
3000000 2500000 2000000 1500000 1000000 500000 0
-500000
|
|
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
2007
|
Source : Les données du Tableau 4.
3.1.2.2. Objectif intermédiaire
La politique monétaire a comme objectif
intermédiaire la masse monétaire.
La masse monétaire est une grandeur de
stock (et non de flux) ; lorsque l'on s'intéresse à
l'évolution de la masse monétaire au cours d'une année, on
compare donc les stocks en fin d'année.
La masse monétaire est détenue par les agents
économiques non financiers ; les billets détenus par les
ménages et les entreprises sont inclus dans la masse
monétaire.
La masse monétaire est composée d'actifs
liquides. La liquidité est la facilité, plus ou moins grande,
avec laquelle un actif est transformé en monnaie : la monnaie fiduciaire
et la monnaie scripturale sont parfaitement liquides, les comptes
d'épargnes le sont moins, les comptes à cours encore moins.
Considérant que la quantité de monnaie joue en
elle-même une action sur l'économie, les autorités
monétaires se donnent comme objectifs intermédiaires de
contrôler un ou plusieurs agrégats.
C'est la raison pour laquelle il existe différents
agrégats :
? M1 : monnaies divisionnaires, billets, dépôts
à vue. ;
? M2 : M1+ placements à vue, (comptes sur livret) ;
? M3 : M2 + placement à terme et créances
négociables (titres du marché monétaire).
58
Les agrégats tentent d'évaluer le volume des
ressources dont disposent les agents économiques pour acquérir
des biens et des services ; ils incluent également les agents non
financiers considérés comme une réserve de pouvoir d'achat
immédiatement disponible parce qu'ils peuvent être convertis
facilement et rapidement en moyen de paiement sans perte en capital.
Nous allons présenter l'évolution de la masse
monétaire de la période allant de 1998 à 2010 dans le
tableau suivant :
Tableau 5. Evolution de la masse
monétaire en République Démocratique du Congo de 1998
à 2010 (en millions de CDF)
Années Masse monétaire
|
|
Taux de croissance de la masse monétaire
|
1998
|
|
|
841
|
156,6
|
1999
|
|
3
|
915
|
365,5
|
2000
|
|
23
|
558
|
501,7
|
2001
|
|
77
|
144
|
227,5
|
2002
|
|
98
|
833
|
28,1
|
2003
|
|
130
|
119
|
31,7
|
2004
|
|
222
|
227
|
70,8
|
2005
|
|
277
|
111
|
24,7
|
2006
|
|
436
|
922
|
57,7
|
2007
|
|
658
|
834
|
50,8
|
2008
|
1
|
037
|
692
|
57,5
|
2009
|
1
|
414
|
116
|
36,3
|
2010
|
2
|
286
|
180
|
61,67
|
Source : Rapports annuels de la Banque Centrale
du Congo
L'expansion de la masse monétaire observée en
2006 a connu une décélération en 2007. En effet, cet
agrégat s'est accru de 50,8% contre 57,7% en 2006, et a augmenté
de 57,5% en 2008 par rapport en 2007 ensuite de 36,3% en 2009 par rapport en
2008.
Graphique 5. Evolution de la masse
monétaire en RDC de 1998 à 2010 (en millions de CDF)
59
masse monétaire
1600000 1400000 1200000 1000000 800000 600000 400000
200000
0
|
|
|
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009
|
Source : à partir de nos
données.
L'analyse de la masse monétaire à la fin de 1998
révèle une accélération du rythme de formation des
liquidités monétaires et quasi-monétaires par rapport
à la fin de l'année 1997. En effet, de 51,9%, le taux
d'accroissement de la masse monétaire est monté à 157,8%
une année après, au 31 décembre 1998, la masse
monétaire est évaluée à 845,0 millions de CDF
contre 327,8 millions au terme de l'exercice précédent.
Il importe de relever que cette formation de liquidités
intérieures s'est accélérée au second semestre de
l'année. Au cours de l'année 1999, le rythme de création
monétaire s'est accéléré par rapport à
l'année précédente. Situé à 157,8% à
fin 1998, le taux de progressions des liquidités monétaires et
quasi-monétaires s'est élevé à 363,3%. Ces
dernières sont passées de 845,0 millions de CDF en fin 1998
à 3 915,3 millions une année plus tard. L'accroissement de la
masse monétaire en 1999 a été moins important au premier
semestre qu'au second, soit 101,5% contre 261,8%. Ce ralentissement est
lié à la faible monétisation du déficit de l'Etat,
attribuable à l'amenuisement du stock de billets de banque.
La masse monétaire est évaluée à
23 558,1 millions de CDF en fin décembre 2000 contre 3 915,3 millions en
fin 1999, soit une expansion de 501,7% contre 363,3% l'année
précédente. Les encaisses réelles ont diminué de
1,6% en 2000 après avoir baissé de 20,6% en 1999.
Au 31 décembre 2001, la masse monétaire s'est
chiffrée à 76 094,6 millions de CDF alors qu'elle se situait
à 23 558,1 millions à la fin de l'année
précédente, traduisant ainsi une progression de 223,0% contre
501,7% à la
Nous allons présenter l'évolution des
composantes de la masse monétaire de la période allant de 1998
à 2007 dans le tableau suivant :
60
période correspondante de l'année 2000. Cette
décélération du rythme de création monétaire
est imputable à la diminution des créances nettes sur l'Etat.
De 77 143,7 millions de CDF à fin décembre 2001,
la masse monétaire est passée à 98 832,9 millions au terme
de l'année 2002. Quant aux encaisses réelles, elles ont
enregistré une hausse de 10,6% en USD, la masse monétaire est
évaluée à 258,6 millions à fin 2002 contre 246,0
millions une année plus tôt, soit une expansion de 5,1%.
Au 31 décembre 2003, la masse monétaire est
évaluée à 5,7% du P.I.B. contre 5,1% une année plus
tôt. Exprimée en termes nominaux, la masse monétaire s'est
accrue de 31,7% s'élevant à 130 118,7 millions de CDF alors
qu'elle avait totalisé 98 832,9 millions à fin décembre
2002. En ce qui concerne les encaisses réelles, elles sont
passées de 10,6% à 26,1% du PIB d'une année à
l'autre.
Au 31 décembre 2004, la masse monétaire s'est
accrue de 70,8%, se chiffrant à 222 226,1 millions de CDF contre 130
118,7 millions une année plus tôt. Il y a lieu de signaler que la
masse monétaire programmée a été
arrêtée à 169 730,0 millions de CDF à la même
date. Par rapport aux réalisations de 215 270,1 millions de CDF à
fin décembre 2004, calculées sans les provisions pour
importations, il apparaît un dépassement de 45 540,1 millions de
CDF. Et ce phénomène c'est produit jusqu'en 2009 où la
masse monétaire est de 1 414 116 millions de CDF soit une augmentation
de 36,3% par rapport à l'année précédente.
3.1.2.2.1. Composante de la masse monétaire. La
masse monétaire est composé de :
? la disponibilité monétaire (M1), comprend : la
circulation fiduciaire et les dépôts à vue en monnaie
nationale ;
? la quasi-monnaie ; qui comprend : le dépôt
à terme en monnaie nationale, les dépôts en devises et
provisions pour paiements des importations.
61
Tableau 6. Evolution des composantes de la
masse monétaire en R.D.C de
1998 à 2007 (en millions de CDF
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Disponibilités monétaires(
|
38,2
|
462,3
|
9 373
|
1 121,7
|
7 892,8
|
2 110,1
|
17 077,9
|
38 893
|
11 982,9
|
273
|
M1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Circulation fiduciaire
|
14,5
|
944,5
|
5 962,8
|
0 367,9
|
9 757,5
|
3 148,4
|
01 467,3
|
19 935
|
82 233,8
|
33
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
253
|
Dépôts à vue en monnaie
nationale
|
23,6
|
17,8
|
410,2
|
0 753,8
|
135,3
|
961,6
|
5 610,6
|
8 958
|
9 749,1
|
7 020
|
2) Quasi-monnaie
|
06,9
|
52,9
|
185,0
|
4 972,8
|
0 940,1
|
8008,6
|
05 148,6
|
38 218,5
|
24 939,3
|
58
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
561
|
Dépôts à terme en monnaie
nationale
|
4,7
|
5,7
|
,4
|
4,9
|
61,6
|
21,2
|
62,4
|
81,5
|
41
|
500
|
Dépôts en devises
|
26,9
|
45,9
|
630,3
|
7 033,7
|
6 040,2
|
2 071,5
|
7 829,8
|
28 017,6
|
13 077,3
|
38
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
464
|
Provisions pour paiements des importations
|
5,3
|
05,2
|
554,3
|
914,2
|
744,3
|
615,9
|
956,4
|
819,4
|
1 423
|
7 597
|
Masse monétaire
|
45,0
|
915,3
|
3 558,1
|
6 094,6
|
8 832,9
|
30 118,
|
22 226,5
|
77 111,5
|
36 922,9
|
58
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
834
|
Source : rapports annuels Banque Centrale du
Congo.
3.1.2.2.2. Contreparties de la masse
monétaire
La croissance de la masse monétaire en 2007 est
principalement expliquée par l'expansion des crédits à
l'économie et subsidiairement par celle du crédit net à
l'Etat et des avoirs extérieurs nets.
3.1.2.2.2.1. Avoirs extérieurs nets
Les avoirs extérieurs nets (AEN) du système
bancaire se sont accrus de 46,1% en 2007 contre une détérioration
de 16,8% en 2006. Cette évolution est attribuable à la fois
à la hausse des avoirs extérieurs bruts et à la baisse des
engagements extérieurs du système bancaire.
62
3.1.2.2.2.2. Avoirs intérieurs nets
Les avoirs intérieurs nets (AIN) ont enregistré
une hausse de 9,8% en 2007 après une expansion de 37,4% une année
avant.
1) Les crédits intérieurs :
Les crédits intérieurs sont à la base de
l'augmentation de la masse monétaire en 2007. L'analyse de la structure
des crédits intérieurs renseigne que les crédits à
l'économie ont augmenté de 63,2% tandis que la position nette du
gouvernement s'est détériorée de 47,9%.
2) Autres postes nets : D'une année
à l'autre, il a été observé une baisse des autres
postes nets (APN) du système bancaire de 9,4% contre une de 25,5% en
2006. Cette contraction est expliquée par l'augmentation plus importante
des soldes des comptes d'engagement et de capital que des autres avoirs en
2007.
Nous allons présenter l'évolution des
contreparties de la masse monétaire de la période allant de 1998
à 2007 dans le tableau suivant :
63
Tableau 7. Evolution des contreparties de la
masse monétaire en RDC de 1998 à 2007 (en millions de CDF).
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1) Avoirs extérieurs nets
|
1 376,4
|
2 058,5
|
21 729,1
|
137 032,3
|
222 333,2
|
258 994,6
|
277 268,7
|
273 877,1
|
320 022,9
|
172 601
|
- Avoirs extérieurs
|
77,2
|
52,3
|
692,1
|
8 408,7
|
5 210,3
|
03 602
|
343 076,1
|
65 880,1
|
55 141,4
|
08 030,8
|
-
Engagements extérieurs
|
653,6
|
810,8
|
9 421,2
|
185 441,0
|
87 543,5
|
62 596,6
|
5 807,4
|
39 757,3
|
45 164,4
|
80 631,8
|
2) Avoirs intérieurs nets
|
|
|
|
|
|
|
|
50 988,6
|
56 945,1
|
31 434,8
|
a. Crédits intérieurs
|
59,4
|
523,4
|
6 677,8
|
5 846,3
|
560,9
|
8 056,6
|
8 520,9
|
3 701,5
|
66 316,2
|
64 473,9
|
- Créances nettes sur l'Etat
|
61,1
|
189,6
|
3 729,7
|
2 488,4
|
10 391,0
|
1 566,4
|
23 013,4
|
0 232,5
|
5 535,8
|
7 335,4
|
- Crédit à l'économie
|
8,3
|
338,8
|
948,1
|
3 357,9
|
3 951,9
|
9 623,0
|
1 534,3
|
3 469,2
|
20 780,5
|
97 138,5
|
b. Autres postes nets
|
1 562,1
|
2 450,3
|
28 609,3
|
187 280,6
|
317 605,2
|
371 056,7
|
480 974,3
|
02 952
|
05 530
|
58 084
|
Masse monétaire
|
45,0
|
915,3
|
3 558,1
|
6 094,6
|
8 832,9
|
30 118,7
|
22 226,3
|
77 111,4
|
36 922,2
|
58 833,8
|
Source : rapports annuels Banque Centrale du
Congo.
64
3.1.2.2.3. Offre et demande de monnaie
Dans les prévisions, l'équilibre tendanciel se
situait à 122,6 milliards de CDF pour l'offre de monnaie et 116,6
milliards pour la demande. La différence, soit 6 milliards
représentait l'ajustement par la hausse prévue du niveau
général de prix contre balancée par l'augmentation du
revenu réel.
Dans les réalisations, l'équilibre tendanciel
situait l'offre de monnaie à 221,9 milliards de CDF, soit une
déviation de 99,3 milliards par rapport à la programmation de
122,6 milliards. Quant à la demande de monnaie, il la situait à
214,6 milliards contre une programmation de 116,6 milliards, soit un surplus de
demande de monnaie de 98 milliards.
Nous allons présenter les prévisions et les
résultats de l'offre et la demande de monnaie ainsi que les
écarts en 2007 dans le tableau suivant : Tableau 8.
Offre et demande de monnaie en 2007
(en flux et en milliards de CDF)
Offre de monnaie Demande de
|
Ecart
|
monnaie
Prévisions
|
122,6
|
116,6
|
6,0
|
Résultats
|
221,9
|
214,6
|
7,3
|
Ecarts
|
99,3
|
98,0
|
1,3
|
Source : à partir de nos
données.
Source : rapport annuel 2007 de la Banque
Centrale du Congo.
Graphique 6. Offre et demande de monnaie en 2007
(en flux et en milliards de CDF)
prévisions résultats ecarts
250 200 150 100 50 0
|
|
Offre de monnaie Demande de monaie Ecart
|
65
3.1.2.2.4. Vitesse de circulation- revenu de la
monnaie.
La masse monétaire, en fin décembre permet
d'obtenir la vitesse-revenu, niveau de la monnaie. Cette dernière est
estimée à 7,8 points au 31décembre 2007. Comparé au
niveau de la vitesse revenu de la vitesse revenu observé une
année plus tôt, lequel s'est établit à 9,09 points,
il en résulte une baisse de 0,1 point contre 2,9 points une année
auparavant.
Nous allons présenter l'évolution de la
vitesse-revenu de la monnaie de la période allant de 2001 à 2007
dans le tableau suivant :
Tableau 9. Evolution
|
de la vitesse-revenu de la monnaie en RDC de 1998 à
2008.
|
Années
|
Vitesse
|
1998
|
15,5
|
1999
|
15,0
|
2000
|
15,3
|
2001
|
33,4
|
2002
|
33,1
|
2003
|
31,7
|
2004
|
22,1
|
2005
|
24,4
|
2006
|
19,1
|
2007
|
17,3
|
2008
|
16,6
|
Source : rapports annuels de la Banque Centrale
du Congo.
66
Graphique 7. Evolution de la vitesse-revenu de
la monnaie en RDC de 1998 à 2008
35
30
25
20
15
10
5
0
vitesse-revenu
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : à partir de nos
données.
Ainsi en termes de flux, la vitesse de circulation a
augmenté entre 2007-2006 comparativement à la période
2006-2005. Il en résulte une augmentation de la demande de monnaie en
termes de flux au cours de la période 2007-2006.
3.1.2.2.5 Taux de liquidité
Nous allons présenter l'évolution de taux de
liquidité de la période
allant de 2001 à 2007 dans le tableau suivant :
Tableau 10. Evolution de taux de
liquidité en RDC de 2001 à 2007.
|
Années Taux de liquidité
|
2001
|
5,5
|
2002
|
5,14
|
2003
|
5,7
|
2004
|
8,55
|
2005
|
8,2
|
2006
|
10,74
|
2007
|
12,8
|
Source : rapports annuels de la Banque Centrale
du Congo.
67
Le taux de liquidité est passé de 10,7% en 2006
à 12,8% en 2007, soit une augmentation de 2,1 points contre 2,5 points
au cours de la période 2006-2005. Il en résulte en termes de
flux, une baisse de taux de liquidité expliquant l'augmentation de la
demande de monnaie.
Graphique 8. Evolution de taux de
liquidité en RDC de 2001 à 2007.
14 12 10 8 6 4 2 0
|
|
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
|
taux de liquidité
Source : à partir de nos
données.
3.1.2.2.6. Taux de change
Nous allons présenter l'évolution de taux de
changes de la période
allant de 1998 à 2010 dans le tableau suivant :
Tableau 11. Evolution de taux de change en
République Congo en 1998 à 2010 (1 USD/ CDF)
|
Démocratique du
|
Années Taux de change
|
1998
|
2,45
|
|
1999
|
25,5
|
2000
|
141
|
2001
|
311,559
|
2002
|
382,112
|
2003
|
372,52
|
2004
|
444,088
|
2005
|
431,27
|
2006
|
519,83
|
2007
|
503,04
|
2008
|
560,99
|
2009
|
900
|
2010
|
910
|
Source : Banque Centrale du Congo (Services des
statistiques financières)
68
Nous observons une croissance de taux de change chaque
année, ceci montre y a perte continue du pouvoir d'achat de franc
congolais face aux dollars américains, d'où le franc congolais
est faible c'est-à-dire plus souvent offert que demandé sur le
marché de change.
Graphique 9. Evolution de taux de change en
République Démocratique du Congo en 1998 à 2010
4000
6000
5000
3000
2000
1000
0
taux de change
2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999
1998
Source : à partir de nos
données.
3.1.2.3. Objectif final
La politique monétaire a comme objectif final la
stabilité du niveau général des prix, ce dernier est
fondé sur la fixation des taux d'intérêt à court
terme. L'objectif, de toute politique monétaire demeure la
maîtrise de l'inflation, propre à favoriser une stabilité
de la valeur interne et externe de la monnaie. Ici, la recherche de cet
objectif répond au souci de créer les conditions d'une croissance
économique durable, permettant de concilier les autres
préoccupations de la politique économique à savoir le
plein emploi, l'équilibre extérieur, etc.
La politique monétaire agit par l'intermédiaire
d'instrument sur les objectifs opératoires qui à leur tour
exercent un effet sur les objectifs intermédiaires qui permettent
finalement d'atteindre les objectifs finaux.
69
Nous allons présenter l'évolution de l'inflation
de la période allant de 1998 à 2010 dans le tableau suivant :
Tableau 12. Evolution de l'inflation en RDC de
1998 à 2010
Années Taux d'inflation fin
période
|
Taux d'inflation fin période Taux
d'inflation annuel moyen
|
1998
|
29,2
|
134,8
|
1999
|
284,9
|
483,7
|
2000
|
550,0
|
511,2
|
2001
|
357,3
|
135,1
|
2002
|
25,3
|
15,8
|
2003
|
12,8
|
4,4
|
2004
|
4,0
|
9,2
|
2005
|
21,7
|
21,3
|
2006
|
13,1
|
18,2
|
2007
|
16,7
|
9,96
|
2008
|
18,0
|
27,6
|
2009
|
46,1
|
53,4
|
2010
|
23,5
|
8,7
|
Source : Banque Centrale du Congo (service de
statistiques économiques)
Nous constatons que les taux d'inflation de fin de
période décroit d'une année à l'autre ; 2003 est
l'année la plus importante car dans cette année le taux
d'inflation a baissé à 4,4% en dessous de seuil de 5%. Si nous
comparons le taux d'inflation à partir de l'année 2002
jusqu'à 2007 par rapport à celui des années avants,
c'est-à-dire de 1998 jusqu'à 2001 ; nous remarquons une chute
très considérable. Cela est dû à une maîtrise
sur la stabilité de prix ou encore par un refus d'émettre la
monnaie sans contrepartie.
70
Graphique 10. Evolution de l'inflation en RDC de
1998 à 2010
400
600
500
300
200
100
0
Taux d'inflation annuel moyen
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
2010
Source : à partir de nos
données.
Après avoir présenté l'évolution
de la croissance économique et de la politique monétaire à
travers ces variables que nous avons retenu dans le cadre de notre
étude, nous allons passer à une autre section qui est
intitulé analyse économétrique de la contribution de la
politique monétaire sur la croissance économique. Dans cette
section nous allons tenter d'analyser les données recueillies à
la banque Centrale du Congo de certaines variables en utilisant les outils
appropriés.
Section 2
Analyse Econométrie de la contribution de la
politique monétaire sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo
L'économétrie est un outil à la
disposition de l'économiste qui lui permet d'infirmer ou de confirmer
les théories qu'il construit. Le théoricien postule des relations
; l'application de méthodes économiques fournit des estimations
sur la valeur des coefficients ainsi que la précision
attendue44.
Une question se pose alors : pourquoi estimer ces relations,
et les tester statistiquement ? Plusieurs raisons incitent à cette
démarche : tout d'abord
44BOURBONNAIS R. économétrie,
Paris, 7ème éd. Dunod, 2009, p.6
71
cela force l'individu à établir clairement et
à estimer les interrelations sous-jacentes. Ensuite, la confiance
aveugle dans l'intuition peut mener à l'ignorance de liaisons
importantes ou à leur mauvaise utilisation. De plus, des relations
marginales mais néanmoins explicatives, qui ne sont qu'un
élément d'un modèle global, doivent être
testées et validées afin de les mettre à leur
véritable place.
Enfin, il est nécessaire de fournir, en même
temps que l'estimation des relations, une mesure de la confiance que
l'économiste peut avoir en celles-ci, c'est-à-dire la
prévision que l'on peut en attendre. Là encore, l'utilisation de
méthodes purement qualitatives exclut toute mesure quantitative de la
fiabilité d'une relation.
L'économétrie n'est pas seulement un
système de validation, mais également un outil d'analyse. Nous
pouvons citer quelques domaines où l'économétrie apporte
une aide à la modélisation, à la réflexion
théorique ou à l'action économique par45 :
- La mise en évidence de relations entre variables
économiques qui n'étaient pas a priori évidentes ou
pressenties ;
- L'induction statistique ou l'inférence statistique
consiste à inférer à partir des caractéristiques
d'un échantillon, les caractéristiques d'une population. Elle
permet de déterminer des intervalles de confiance pour des
paramètres du modèle ou de test si un paramètre est
significativement inférieur, supérieur ou simplement
différent d'une valeur fixée ;
- La simulation qui mesure l'impact de la modification de la
valeur d'une variable sur une autre ;
- La prévision, par l'utilisation de modèles
économiques, qui est utilisée par les pouvoirs publics ou
l'entreprise afin d'anticiper et éventuellement de réagir
à l'environnement économique.
3.2.1. Approche méthodologique
Après avoir passé en revue la politique
monétaire de la banque centrale sur les variables retenues, nous
présentons dans le présent point, la méthodologie retenue
en vue d'identifier les déterminants de la politique
45AMENIYA T., qualitative réponse model,
a Survey, journal économique n°19, 1981, p.20
72
monétaire de la Banque Centrale du Congo qui influent
sur la croissance économique après les douze années en
République Démocratique du Congo. De ce fait nous avons
utilisé les outils statistiques à savoir :
- la corrélation : qui nous aide
à déterminer le niveau de contribution de nos variables retenus
de la politique monétaire sur la croissance économique durant la
période de notre étude, nous prenons le coefficient de
signification ou de détermination noté R2, comme outil
;
- Le test de significativité noté t de
student : nous aide à conclure que les variables de la
politique monétaire retenu à une action significative sur la
croissance économique ;
- Le coefficient de détermination ajusté
noté R-2, nous donne la vraie explication de la
croissance économique par les variables de la politique monétaire
retenue pour notre étude ;
- La signification globale noté F,
nous permet à saisir la contribution des variables de la politique
monétaire retenue d'une manière particulière à
l'explication de la croissance économique ;
- Le coefficient : est la propension
marginale de variables de la politique monétaire retenu et le
coefficient constant nous aide à conclure que les variables retenues de
la politique monétaire ne sont pas les seules variables pour
l'explication de la croissance économique. En cela nous dirons que la
croissance économique est expliquée aussi par d'autres variables
de secteurs économiques hormis le secteur monétaire.
Les variables que nous avons utilisés pour
réaliser notre étude sont :
- L'inflation, étant donné que l'inflation est
l'objectif final d'une politique monétaire, nous avons retenu cette
variable pour l'explication de la croissance économique ;
- La masse monétaire, étant donné que la
masse monétaire est l'objectif intermédiaire de la politique
monétaire, nous l'avons retenu comme variable parce que les
autorités monétaires se fixent donc des objectifs
intermédiaires sur lesquels elles exercent une influence directe. Ces
objectifs intermédiaires sont : les objectifs quantitatifs, les
objectifs de taux d'intérêt et les objectifs de change ;
- Le taux de change.
73
Les procédures que nous allons suivre dans notre
études est : 3.2.1.1. Le modèle de régression
linéaire
L'objectif de ce modèle est de nous aider à
tirer une conclusion pertinente s'il y a une contribution de la politique
monétaire sur la croissance économique. Nous allons faire une
régression entre la variable dépendante (la croissance
économique) et les variables indépendantes (la politique
monétaire).
Nous allons faire une régression de la croissance sur
toutes les variables que nous avons retenus sur la croissance
économique. Et nous éliminons petit à petit le moins
significatif jusqu'à avoir un modèle optimal.
Nous allons faire une régression simple de la
croissance économique sur les variables de la politique monétaire
retenu pour notre étude de 1998 à 2010. Après nous avons
utilisé le Microsoft Excel comme outil de calcul. Les résultats
obtenu seront présenté par deux petits tableaux ; le premier sera
intitulé tableaux des paramètres pour dégager les
coefficients, le test de significativité, l'écart types
d'estimation, le second tableau sera intitulé tableau des statistiques
du modèle pour dégager le coefficient de signification soit
R2, le coefficient de détermination ajusté soit
R-2, la corrélation simple noté R et la signification
globale soit F.
Le résultant attendu est de voir ou de constater
à quel niveau que la politique monétaire appliquée de 1998
à 2010 a contribué à la croissance économique de
notre pays. Alors si le coefficient de détermination est
supérieur à plus ou mois 60% nous allons conclure en disant que
la variable retenue contribue à la croissance économique de la
République Démocratique du Congo pendant la période de
notre étude c'est-à-dire de 1998 à 2010. Et nous pourrons
même observer après études que parmi les variables
retenues, lesquels qui expliquent mieux la croissance économique.
3.2.1. 1.1. La théorie de la corrélation
Lorsque deux phénomènes ont une évolution
commune, nous disons qu'ils sont corrélés. La corrélation
simple mesure le degré de liaison existant entre ces deux
phénomènes représentés par des variables. Si nous
cherchons
74
une relation entre trois variables ou plus, nous ferons appels
alors à la notion de corrélation multiple46.
Nous pouvons distinguer la corrélation linéaire,
lorsque tous les points du couple de variables (X, Y) des deux variables
semblent s'alignés sur une droite, de la corrélation non
linéaire lorsque le couple de valeurs se trouve sur une même
courbe d'allure quelconque.
Deux variables peuvent être :
- en corrélation positive ; on constate alors une
augmentation (ou
diminution, ou constance) simultanée des valeurs de deux
variables ;
- en corrélation négative, lorsque les valeurs
de l'une augmentent, les valeurs de l'autre diminuent ;
- non corrélées, il n'y a aucune relation entre
les variations des valeurs de l'une des variables et les valeurs de l'autre.
3.2.1.1.1.1. Le coefficient de corrélation
linéaire.
La représentation graphique ne donne qu'une impression
de la corrélation entre deux variables sans donner une idée
précise de l'intensité de la liaison c'est pourquoi nous
calculons une statistique appelée coefficient de corrélation
linéaire simple, noté Rxy.
On peut démontrer que, par construction ce coefficient
reste compris entre 1 et 147.
- Proche de 1, les variables sont corrélées
positivement ;
- Proche de -1, les variables sont corrélées
négativement ; - Proche de 0, les variables ne sont pas
corrélées.
Dans la pratique, ce coefficient est rarement très
propre de l'une de ces trois bornes et il est donc difficile de proposer une
interprétation fiable à la simple lecture de ce coefficient. Ceci
est surtout vrai en économie où les variables sont toutes plus ou
moins liées entre elles. De plus, il n'est calculé qu'à
partir d'un échantillon d'observations et non pas sur l'ensemble des
valeurs.
46 USINIER J.C., prévision des ventes,
Paris 4°éd. Economica, 2007, p.12
47 REGIS BOURBONNAIS R.
économétrie, paris, Dunod, 7ème
éd., 2009, p.7
48 KABANGA MUSAU statistiques descriptive
cours inédit, 1ière graduat, économie et
développement, UCC, 2005-
2006
75
Certains seuil sont fixé pour déterminer s'il n'y a
une corrélation ou
pas48 :
? Si Rxy est supérieur ou égal à
0,6 il y a une corrélation ; ? Si Rxy est proche de 1 on dit
qu'il ya une forte corrélation ; ? Si Rxy est égal
à 1 on dit que la corrélation est total ; ? Si Rxy est
inférieur ou égal à 0,6 il n'y a pas une
corrélation.
3.2.1.1.1.2. Le coefficient de détermination.
On peut déterminer le R2 qui est le
coefficient de significatif. Ce coefficient répond au même
critère que ceux de la corrélation simple. Ce coefficient permet
aux analystes de tester le niveau d'explication de la variable endogène
par la variable exogène.
3.2.1.2. Modèle économique de la
relation politique monétaire et croissance économique.
Une variable endogène est expliquée par
plusieurs variables exogènes, ce qui conduit à
l'élaboration d'un modèle régression multiple.
3.2.1.2.1 L'impact de la politique monétaire sur la
croissance économique
en RDC de 1976à 2010
Soit la croissance économique une variable
endogène et la politique monétaire (taux d'inflation, masse
monétaire et taux de change) comme variable exogène.
Le modèle est Y = a0 + a1X1 +
a2X2 + a3X3 + et
Avec Y : taux de croissance économique
;
X1 : taux d'inflation ;
X2 : masse monétaire (Taux de croissance
de la masse
monétaire) ;
X3 : taux de change. (Voir ANNEXE3)
76
Tableau 13. Présentation des
paramètres.
Les paramètres du modèle sont
présentés dans le tableau suivant :
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
1.254697
|
0.860013 1.458927
|
0.1546
|
INFLA
|
-0.001903
|
0.000836 -2.275475
|
0.0299
|
MMO
|
0.000538
|
0.001646 0.326547
|
0.7462
|
TCH
|
-3.522285
|
1.984125 -1.775234
|
0.0857
|
R-squared
|
0.431624
|
Mean dependent var
|
-0.772571
|
Adjusted R-squared
|
0.376620
|
S.D. dependent var
|
5.247614
|
S.E. of regression
|
4.143224
|
Akaike info criterion
|
5.788036
|
Sum squared resid
|
532.1554
|
Schwarz criterion
|
5.965790
|
Log likelihood
|
-97.29063
|
F-statistic
|
7.847120
|
Durbin-Watson stat
|
1.527734
|
Prob(F-statistic)
|
0.000488
|
Le modèle est : Y = 1,254697 - 0,001903
Inflation + 0,000538 Masse M. - 3,522285
La droite de régression nous montre que la propension
marginale de taux d'inflation est de -0,001903, de masse monétaire est
de 0,000538 et celle de taux de change est de -3,522285 de 1976 à 2010
ceci montre que l'inflation et le taux de change ont évolué
négativement d'une année à une autre. Nous constatons que
la croissance économique de la république Démocratique du
Congo n'est pas seulement déterminée par l'inflation, la masse
monétaire et le taux de change mais aussi par d'autre variable. A
l'absence de ces variables retenues pour la politique monétaire, la
croissance économique de la République Démocratique du
Congo s'explique à 1,254697 (coefficient constant) ce qui signifie que
les autres secteurs économiques ont suffisamment contribué pour
la croissance : élevé à 0,846 le coefficient de
détermination multiple illustre que, le modèle estimé
à une capacité explicative des variations observées de la
politique monétaire sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo c'est-à-dire les
variables retenues pour la politique monétaire expliquent à 84,6%
la croissance économique. Nous constatons que le coefficient de
détermination ajusté nous donne soit 79,5% illustre la vraie
explication de la croissance économique de la République
Démocratique du Congo par ces variables allant de 1998 à 2010.
Nous retenons l'inflation pour l'explication de la croissance
économique
77
La significativité globale ne nous aide pas à
saisir la contribution de l'inflation, la masse monétaire et le taux de
change d'une manière particulière à l'explication de la
croissance économique de la République Démocratique du
Congo. Le test de Fisher effectué nous a permis de rejeter
l'hypothèse nulle stipulant que l'inflation n'a pas une action
significative sur la croissance économique en République
Démocratique du Congo.
F calculé (= 16,571) supérieur à F (1 ;
9)= 5,32 au seuil critique de 5%. Ainsi, le test de student nous a aidé
à conclure que l'inflation a une action significative sur la croissance
économique de la République Démocratique du Congo au seuil
critique de 5%, (tc = 0,2086) inférieur à ttabulaire =
2,306, nous acceptons l'hypothèse nulle selon laquelle l'inflation n'a
pas de signification sur la croissance économique. (tc =
1,4880) inférieur à ttabulaire = 2,306, nous acceptons
l'hypothèse nulle selon laquelle la masse monétaire n'a pas de
signification sur la croissance économique. (tc = 0,795)
inférieur à ttabulaire = 2,306, nous acceptons l'hypothèse
nulle selon laquelle le taux de change n'a pas de signification sur la
croissance économique.
R = 0,920 est supérieur à 0,6 donc il y a une
corrélation entre la politique monétaire (dont les variables sont
le taux d'inflation, la masse monétaire et le taux de change) et le taux
de la croissance économique durant cette période de notre
étude, c'est-à-dire de 1998 à 2010 en République
Démocratique du Congo.
Donc nous dirons que l'inflation qu'a connue la
République Démocratique du Congo de 1998 à 2010 a pu
contribuer à la croissance économique durant cette même
période. Alors parmi les variables retenues seul l'inflation qui
explique mieux la croissance économique. Nous éliminons la masse
monétaire et le taux de change car ils sont moins explicatifs.
78
3.2.1.2.2. L'impact de l'inflation sur la croissance
économique en RDC de 1976 à 2010
Considérons la croissance économique comme variable
endogène et
l'inflation comme variable exogène.
Le modèle est : Y = a0 + a1X
D'où Y : taux de croissance
économique
X : l'inflation
Tableau 14. Présentations des
paramètres.
Les paramètres du modèle sont
présentés dans le tableau suivant.
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic Prob.
|
C
|
0.546715
|
0.773486 0.706820
|
0.4846
|
INFLA
|
-0.001548
|
0.000350 -4.419954
|
0.0001
|
R-squared
|
0.371859
|
Mean dependent var
|
-0.772571
|
Adjusted R-squared
|
0.352825
|
S.D. dependent var
|
5.247614
|
S.E. of regression
|
4.221559
|
Akaike info criterion
|
5.773731
|
Sum squared resid
|
588.1116
|
Schwarz criterion
|
5.862608
|
Log likelihood
|
-99.04030
|
F-statistic
|
19.53599
|
Durbin-Watson stat
|
1.291434
|
Prob(F-statistic)
|
0.000101
|
Le modèle est Y = 0.546715 - 0.001548
Inflation
Nous observons que l'augmentation du taux d'inflation entraine
une diminution de la croissance économique, c'est-à-dire
l'inflation pénalise donc les détenteurs de revenus fixes
(épargnants par exemple) puisque leur pouvoir d'achat diminue. Elle
bénéficie alors aux agents endettés puisque la valeur
réelle de leur dette diminue.
Les études économiques antérieures
appuient cette situation dans la mesure où dans une politique
économique entraînant une modification de la quantité de
monnaie consécutive à la hausse de la demande présente
dans l'économie se traduit par un changement du niveau
général des prix et induit des modifications permanentes des
variables réelles tels que la production ou encore le chômage et
inverse est possible. Une variation de la quantité de monnaie en
circulation représente donc, en fin de compte une modification de
l'unité de compte qui laisse toutes les autres variables
modifiées.
79
En RDC l'inflation n'a pas été un
phénomène à géométrie variable
importé de l'extérieur : elle est essentiellement due au recours
incontrôlé de l'émission de la monnaie en vue du
financement des dépenses publiques (rémunération des
fonctionnaires de l'Etat, investissements publics des prestiges...), cette
politique est en grande partie responsable des déséquilibres
actuels du système financier congolais.
Le taux d'inflation est significativement influent sur la
croissance économique en RDC, il en est apparu avec un signe
négatif. C'est ainsi que, toutes les fois qu'il y a eu une augmentation
du taux d'inflation d'un pourcent, cela eût entrainé des
conséquences négatives sur la relance économique. En
effet, cette politique du système européen de la banque centrale
qui considère qu'en offrant un environnement monétaire stable
(c'est-à-dire la stabilité de l'inflation) et en contrôlant
l'évolution du taux d'intérêt du marché
monétaire que la banque centrale contribue à favoriser la
croissance, le plein emploi et dans le même temps, elle estime qu'il ne
lui appartient pas, par des mesures monétaires discrétionnaires
d'agir en faveur du plein emploi et la croissance économique.
Néanmoins, dans un contexte d'expansion économique, la hausse de
la demande de liquidité engendre une hausse de l'inflation et au
contraire, dans les périodes de récession économique, la
faiblesse de la demande exerce un effet déflationniste.
La droite de régression nous montre que la propension
marginale de l'inflation est de -0,0243 de 1976 à 2010, ceci montre que
l'inflation a évolué d'une année à une autre. Nous
constatons que la croissance économique de la république
Démocratique du Congo n'est pas seulement déterminée par
l'inflation mais aussi par d'autre variable. A l'absence de l'inflation, la
croissance économique de la République Démocratique du
Congo s'explique à 5,4190 (coefficient constant) : élevé
à 0,799 le coefficient de détermination simple illustre que, le
modèle estimé à une capacité explicative des
variations observées de la croissance économique en
République Démocratique du Congo c'est-à-dire l'inflation
explique à 79, 9% la croissance économique. Nous constatons que
le coefficient de détermination ajusté nous donne soit 78,0%
illustre la vraie explication de la croissance économique de la
République Démocratique du Congo allant de 1998 à 2010.
80
La significativité globale ne nous aide pas à
saisir la contribution de l'inflation d'une manière particulière
à l'explication de la croissance économique de la RDC. Le test de
Fisher effectué nous a permis de rejeter l'hypothèse nulle
stipulant que l'inflation n'a pas une action significative sur la croissance
économique en République Démocratique du Congo.
F calculé (= 43,637) supérieur à F (1 ;
11)= 4,96 au seuil critique de 5%.
Ainsi, les tests de student nous ont aidés à
conclure que l'inflation à une action significative sur la croissance
économique de la République Démocratique du Congo au seuil
critique de 5%. (tc = 6,5676) supérieur à ttabulaire =
2,228, nous rejetons l'hypothèse nulle selon laquelle l'inflation n'a
pas de signification sur la croissance économique.
R = 0,893 est supérieur à 0,6 donc il y a une
forte corrélation entre l'inflation et la croissance économique
durant cette période de notre étude c'est-à-dire de 1998
à 2010 en République Démocratique du Congo.
A notre avis, nous dirons que l'inflation ou déflation
a un coût, en effet la stabilité des prix permet à la
population d'identifier plus facilement les changements des prix relatifs,
étant donné qu'ils ne sont pas marqués des fluctuations au
niveau global des prix. Par conséquent, les entreprises et les
consommateurs n'interprètent pas les modifications du niveau
général des prix de manière erronée et ils peuvent
prendre des décisions de consommation et d'investissement mieux
fondé (c'est la transparence des prix relatifs). En aidant le
marché à orienter les ressources vers leurs utilisations la plus
productive, la stabilité des prix accroît le bien être des
ménages et donc le potentiel productif de l'économie.
De plus, si les créanciers sont assurés que les
prix demeureront stables à l'avenir, ils n'exigeront pas une prime de
risque liée à l'inflation. En réduisant la part de prime
de risque dans le taux d'intérêt réel, la
crédibilité de la politique monétaire contribue à
une allocation efficace des ressources par les marchés des capitaux et
stimule l'investissement ce qui est favorisé par la suite la
prospérité économique.
4000
2000
6000
5000
3000
1000
0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
MMO
81
Graphique 11. Evolution de la Croissance
économique de 1976 à 2010
- 10
- 15
- 20
10
- 5
5
0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
CROI
Graphique 12. Evolution de l'Inflation de 1976 à
2010
10000 8000 6000 4000
2000
0
- 2000
|
|
|
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
|
|
INFLA
|
Graphique 13. Evolution de la Masse
monétaire de 1976 à 2010
La confiance constitue un élément important de
la valeur de la monnaie. La valeur de la monnaie varie donc en fonction de ce
qu'elle permet
82
Graphique 14. Evolution du Taux de Change de
1976 à 2010
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
1.4
1.2
1.0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
TCH
Le Taux de change au certain, la masse monétaire
(variation)
Section 3
Leçons tirées et perspectives
3.3.1. Leçons tirées et suggestions
Vu toutes les situations économiques
présentées dans cette étude tout en analysant l'incidence
de la politique monétaire sur la croissance économique en RDC, la
République Démocratique du Congo présente des
singularités empiriques.
La politique monétaire est un instrument de la
politique économique. Elle est l'expression de la souveraineté
d'une Banque Centrale. C'est ainsi qu'il va de soi que cet instrument puisse
remplir toutes ces fonctions essentielles.
La monnaie congolaise est la résultante des signes
monétaires de valeurs émises par les Banques et ceux-ci peuvent
se dévaloriser à cause de son instabilité. Déclarer
qu'une monnaie est légale ne garantit en rien que la monnaie soit
acceptée. L'acceptation de la monnaie congolaise dépend de la
confiance mutuelle de ses utilisateurs, de son acceptation par d'autres et de
la confiance dans le maintien de cette monnaie. Et le maintien de la valeur de
la monnaie congolaise dépend entièrement de sa rareté par
rapport aux autres et du contrôle de la masse monétaire.
83
d'acheter sur le marché. Sa nature importe peu, que la
monnaie soit en papier, en or, en bronze, ou même qu'elle soit
représentée par une simple écriture inscrit sur le livre
de compte d'une banque, sa valeur est toujours fondée sur la «
production », laquelle dépend à son tour de la « force
du travail ».
C'est ainsi que le gouvernement de la République
Démocratique du Congo doit prendre des mesures de stabilisation dans les
sens d'un programme d'ajustement global et cohérent de l'économie
nationale devant garantir à la fois la stabilité de la monnaie
nationale et la reprise de l'activité économique. C'est ne qu'au
prix de cette démarche qu'on arrivera à avoir une bonne politique
de stabilisation celle de pouvoir casser l'hyper inflation et de relancer de
façon durable et harmonieuse l'économie congolaise.
En effet, face à une instabilité du niveau
générale des prix, ce qui induit toute chose restant égale
par ailleurs, une baisse de la demande de crédit bancaire et un
ralentissement des investissements par la suite une faiblesse de l'expansion
économique.
Comme nous l'avons ci-haut évoqué, la monnaie
c'est le reflet des comportements des différents secteurs qui sont :
· l'économie réelle ;
· finances publiques ;
· relations extérieures.
Et pour arriver à stabiliser la monnaie, il faut que
les trois secteurs se stabilisent. C'est par rapport à la santé
de ces trois secteurs dans le pays que nous arriverons à connaître
aussi la santé de la monnaie.
Ainsi, s'agissant de l'économie réelle, nous
suggérons ce qui suit :
· un taux de croissance du Produit Intérieur Brut
réel de 5% en moyenne afin de permettre au relèvement annuel d'un
moins 2% du Produit Intérieur Brut réel par habitant ;
· un taux moyen annuel d'inflation de 5% ;
· un accroissement de la masse monétaire de
25%.
84
S'agissant de finances publiques et des relations
extérieures, nous suggérons ce qui suit :
· un accroissement progressif des recettes et
dépenses de l'Etat ;
· un déficit du compte courant extérieur
allant de 4,7% à 7,3% du Produit Intérieur Brut ;
· une augmentation graduelle de la réserve
internationale brute à environ 9,5 semaines de l'importation des biens
et services non financés par l'aide extérieure.
Si toutes ces suggestions sont prises en compte dans le cadre
d'un programme de stabilisation, nous aurons alors une bonne politique de
stabilisation de la politique monétaire dont les grands axes doivent
être :
· l'ajustement du budget de l'Etat et de la banque centrale
;
· libéralisation de stabilité des prix
intérieurs et du taux de change ;
· le renforcement des réformes structurelles et
sectorielles par la redéfinition du rôle de l'Etat comme au
secteur privé ;
· la participation de la société civile et
des partenaires au développement à l'effort de
réhabilitation ;
· la transparence et la bonne gouvernance dans la
gestion de ressource publiques donc le respect de la chaîne des
dépenses.
Pour arriver à une bonne politique de stabilisation de
la monnaie, il s'avère donc indispensables pour le gouvernement de la
République Démocratique du Congo de :
· relancer et contrôler la production ;
· créer des emplois ;
· améliorer le pouvoir d'achat de la monnaie ;
· créer et améliorer les infrastructures ;
· contrôler les prix de grand et de petit
marché ;
· relancer l'activité bancaire et la masse
monétaire ;
· relancer et dynamiser les petites et moyennes
entreprises ainsi que la motivation du secteur privé ;
· repenser les mécanismes de coopération
structurelles avec les principaux partenaires extérieures tant
bilatéraux que multilatéraux ;
85
Enfin, que les réformes structurelles en cours
d'exécution concernent notamment la restructuration des entreprises
publiques, l'assainissement du secteur financier, la réhabilitation des
infrastructures, l'agriculture et le renforcement de capacités
institutionnelles, en vue de créer un environnement propice à une
décroissance de la pauvreté sur l'ensemble du territoire
national. Et nous arriverons à une bonne politique de stabilisation
à fin de stabiliser notre monnaie nationale « le franc congolais
».
Notre grand souci est de demander aux autorités tant
politique que monétaire de prendre en compte nos suggestions en vue de
prendre de mesures efficaces de façons à stabiliser et à
valoriser la monnaie congolaises, c'est-à-dire que le gouvernement et le
publics congolais puissent conférer au franc congolais la
plénitude de ses attributs et qu'il puisse remplir ses fonctions
classique.
3.3.2. Perspectives d'avenir
La récession mondiale frappe et s'installe dans notre
pays, on parle de récession lorsque le Produit Intérieur Brut
réel baisse ou recul sur deux trimestres consécutifs donnant
ainsi lieu à la réalisation des taux de croissance
économique négatifs.
La cause de la récession mondiale actuelle trouve son
origine dans la crise de subprimes aux Etats-Unis d'Amérique. Il s'agit
de prêts hypothécaires à taux variable majoré d'une
prise substantielle de risque ayant particulièrement
bénéficié aux ménages à faible revenu.
L'éclatement de la bulle financière
causée par la faillite de bénéficiaires des surprimes
à la suite de la montée des taux d'intérêt. Cette
situation a entraîne au passage la chute de prix des matières
ainsi que des valeurs et capitalisations financières ont
été contraintes, soit à la fermeture, soit au
dégraissage de leur personnel.
Ainsi, outre la baisse de la demande d'entreprise elle
même, il en a résulté aussi celle des ménages
constitués de leurs employés. Globalement, la demande dans les
pays à économie avancée a sensiblement baissé. Or,
leur demande est constituée de la consommation, des investissements et
des
86
importations. La baisse de cette demande a été
à la base du recul de leur Produit Intérieur Brut réel.
D'où la récession.
De ce qui précède, les perspectives
économiques de la République Démocratique du Congo sont
intimement liées à la capacité du gouvernement à
mettre en oeuvre des réformes structurelles en profondeur et à
mener durablement des politiques conjoncturelles saines et crédibles.
Nous sommes conscients que ces suggestions ne sont loin de
constituer la panacée pour le problème de la politique
monétaire congolaise. Toutefois, leur mise en application et l'adoption
des mesures de suivi réalistes permettra sans doute de relancer
l'activité économique et la stabilité des prix en RDC.
87
Conclusion du troisième Chapitre
Dans ce chapitre nous venons d'analyser l'incidence de la
politique monétaire sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo de 1998 à 2010.
Pour bien mener notre analyse nous avons subdivisé ce
chapitre en trois sections : la première nous avons tenté
d'analyser la croissance économique et la politique monétaire,
à cet effet nous avons mis accent sur l'évolution de la
croissance économique durant les années de notre étude et
l'évolution de la politique monétaire à travers les
objectifs à savoir : les objectifs opératoires,
intermédiaires et finaux. La deuxième section est
consacrée sur l'analyse économétrie de la contribution de
la politique monétaire à la croissance économique, nous
avons retenu trois variables de la politique monétaire notamment :
l'inflation, la masse monétaire et le taux de change pour l'explication
de la croissance économique et après l'estimation nous avons
retenu l'inflation comme variable pertinente pour l'explication de la
croissance économique pour le contexte de la République
Démocratique du Congo. La troisième section nous avons
tenté d'émettre les suggestions et perspectives d'avenir pour la
matière monétaire.
88
CONCLUSION GENERALE
Nous voici donc au terme de notre étude qui
s'était assignée comme objectif de percevoir l'incidence de la
politique monétaire sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo de 1998 à 2010 sur les
différents objectifs de la Banque Centrale du Congo, à savoir :
l'objectif opératoire, l'objectif intermédiaire et l'objectif
final.
Nous sommes partis d'un constat selon laquelle la politique
monétaire à travers ces objectifs a eu une incidence sur la
croissance économique dans l'ensemble du pays au moment où le
pays vient de traverser une grande période de conflit armé dans
certaines provinces.
C'est ainsi pour mener à bon port notre étude,
nous avons eu à recourir à certaines méthodes et
techniques, parmi lesquelles nous avons eu pour méthodes : la
méthode historico comparative, la méthode systémique et la
méthode démonstrative ou économétrique ; et pour
les techniques nous avons eu : la technique documentaire, la technique
d'interview libre et enfin la technique d'observation.
En effet, l'approche économétrique a
été privilégiée pour mettre en évidence
l'existence et l'ampleur de la politique monétaire, et de
déterminer le niveau à partir de la variation des instruments de
la politique monétaire sur certaines variables macroéconomiques.
Et face aux résultat obtenus nous dirons que les taux
d'intérêt directeurs ne constituent pas une priorité
marquante en RDC pour stabiliser le prix sur le marché de biens et
services d'autant plus que le recours à l'émission
incontrôlée de la monnaie constituait un point culminant du
financement de déficit budgétaire pendant plus d'une
décennie et demie, ainsi que la croissance du secteur informel dans
l'espace économique national constitue également un choc
négatif dans la croissance économique et la stabilisation des
prix.
En outre, la dollarisation de l'espace monétaire
engendre une dépréciation des devises nationales, tous ces
facteurs rendent la politique de reforme monétaire en RDC moins
influente sur les agrégats économies du pays.
89
Durant toutes les années en étude, le
système financier et bancaire Congolais était fragile, qui
encourageant davantage les opérateurs économiques congolais
à se prémunir contre les risques de dépôt bancaire
pour garder en eux-mêmes leur capital. De cela, une carence de
liquidité pour appliquer la politique monétaire.
Pour autant que, « le système financier congolais
fragile n'était pas prêt à recevoir des dettes de la Banque
Centrale, en grandie partie suite aux non remboursements, donc le
mécanisme de transmission de la politique monétaire est basique,
affaiblissant l'efficacité de la politique monétaire pour
contrôler la relance de l'activité économique et la
stabilité de l'inflation »49
En tout état de cause, les autorités politiques
et monétaires essentiellement la Banque Centrale devrait :
- Adopter des mesures idoines (correctives) pour le
caractère « hors banque » du secteur bancaire dominant en RDC
afin que toute politique monétaire envisagée par les
autorités monétaires et la Banque Centrale habilitée ; ait
des effets pertinents sur la stabilité des prix et l'activité
économique ;
- Mettre l'indépendance de la Banque Centrale en cause
afin de limiter les droits du gouvernement de financer son déficit par
la création monétaire et que le gouvernement ait des instruments
financiers pour financer son déficit donc une gestion orthodoxe des
Finances publiques, et cela la force à avoir un excédent dans la
balance primaire pour compenser ses déficits du service de la dette afin
que la politique monétaire soit garantie à court comme à
long terme ;
- A la Banque Centrale à fourni non seulement en termes
des quantités mais aussi en termes de qualité des crédits
donc des crédits qui visent aux secteurs porteurs de la croissance et
qui secrètent de la valeur ajoutée substantielle, notamment des
crédits agricoles. Car l'accès au crédit et aux autres
services financiers est un facteur déterminant pour
l'amélioration des conditions de vie des populations qui tirent
l'essentiel de leur
49 KABUYA KALALA et TSHIUNZA M. Op. Cit., p.56
90
subsistance du secteur agricole. Les lignes de crédit
ont ainsi été un instrument majeur de la politique
monétaire de toute les Banques pour le développement
socio-économique des pays émergents.
En fin, il convient de dire que le gouvernement ne devrait
plus se livrer à la prise des décisions aussi fondamentales sans
réunir toutes les conditions nécessaires pour leurs bonnes
réalisations, l'économie n'est pas un jeu de hasard auquel l'on
ne connaît pas les résultats de son choix. Nous exhortons donc le
gouvernement dont la nécessité de mettre sur pied une politique
monétaire efficace qui puisse tenir compte des réalités
économiques.
Nous terminons donc en disant que nous n'avons pas la
prétention d'avoir cerné tous les contours de la politique
monétaire de son incidence sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo de 1998 à 2010. Nous
laissons donc ouvert cette modeste oeuvre à des remarques et dignes
corrections que peuvent apporter les différents lecteurs.
91
BIBLIOGRAPHIE
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1. BASTIAT Frédéric, Ce qu'on voit et ce qu'on
ne voit pas, chapitre 1 : la vitre cassée, 1850 ;
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le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs
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en cascade à la démonétisation, Kinshasa, Cepas, 1980
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réforme monétaire de juin 1998, Annuaire 1999-2000 ;
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What Have We Learnt? Barcelone, 2002 ;
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2004.
2. CAPUL Jean-Yves et GARNIER Olivier, Dictionnaire
d'économie et de sciences sociales, Paris, HATIER, mars 2008 ;
3. PERROUX François, Dictionnaire économique et
social, Hatier, 1990 ;
92
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d'informations statistiques n° 46/2010 ;
2. Banque Centrale du Congo, le lancement du franc
congolais, sous la direction de MASANGU J.C. Article de la BCC,
n°352, Kinshasa, Avril 1998 ;
3. Banque centrale du Congo, Questions de l'opinion sur
la reforme monétaire, Kinshasa, mars 1998 ;
4. Banque du Congo Belge, « Le Passé
Economique et Monétaire du Congo», sous la direction de
CUYPERS L., 1909-1959, Bruxelles, Editions ;
5. Cahiers économiques et sociaux, réforme
monétaire du 24 juin 1967, sous la direction de PRIEZ, Kinshasa,
IRES, 1968 ;
6. Constitution de la République Démocratique
du Congo, article 176, Kinshasa, 18 février 2006 ;
7. Editorial : «Triste monde, malheur aux
pauvres» de Zaïre-Afrique, sous la direction de KABUYA K.
KALONJI et ITIMELONGO T., n°141, janvier 1980 ;
8. Journal économique, Qualitative réponse
model, sous la direction de AMENIYA T à Survey, n°19, 1981
;
9. Programme minimum à partenariat pour la transition
et la relance en RDC/Kinshasa,
10. Revue historique, Réformes monétaires
du zaïre, sous la direction de YAV KARLYAV, Kinshasa, in notes de
conjoncture n°10, novembre 1993 ;
IV. COURS INEDITS
1. BAKANDEJA G. Cours de Finances Publiques, UCC, Kinshasa,
2007
2. ITIMELONGO T., Cours de Economie monétaire, UCC,
Kinshasa, 2010
3. KABANGA D., Cours de Questions approfondies en
Economie et Développement, UCC, 2010
4. KABANGA MUSAU, Cours de Statistiques de Gestion,
UCC, 2006;
5. KABUYA F., Cours de Macroéconomie, UCC,
Kinshasa, 2009
6. SHELO, Cours de Economie de Développement,
UCC, Kinshasa, 2009
93
Dès le départ, les finances publiques du
jeune Etat Congolais étaient placées dans un environnement peu
favorable.
La situation financière du pays s'est
dégradée au cours des trois premières années de
l'indépendance. D'une part, le pouvoir central affaibli par les
sécessions au
Katanga et du Sud-Kasaï n'était plus en mesure
d'accéder aux recettes fiscales provenant de ces deux riches provinces
minières, et sa désorganisation administrative l'empêchait
davantage de mobiliser des recettes conséquentes dans la partie sous son
contrôle.
D'autre part, les multiples revendications corporatives et
aspiratoires sociales, suscite au lendemain de l'indépendance, ont
donné lieu à de nombreuses promotions et
La reforme monétaire de novembre 1963 visant
essentiellement à transférer les ressources de circulants
spéculatifs non seulement à l'Etat par l'impôt mais aussi
secteurs productifs exportateurs industriels, agriculteurs par le biais des
prix relatifs.
Cette première dévaluation officielle, survenue
après cette date de fait ou « indirecte » de novembre 1961,
n'avait réussi ni à corriger la nouvelle distribution des revenus
d'après l'indépendance ni à décourager
l'orientation consommatrice de l'économie Congolaise. En outre, la
dévaluation susmentionnée avait été
Les réserves de
change avaient
fortement fondu
aggravant ainsi l'état d'approvisionnement
du pays. La hausse subséquente des prix acheva de faire
sauter l'indice de stabilisation monétaire entrepris en novembre 1963.
C'est dans ce contexte que s'est imposée une
autre reforme monétaire : celle de juin 1967
La réduction de l'écart entre le taux officiel et
parallèle sur le marché des changes freina les fraudes à
l'importation et à l'exportation, la situation du Franc s'en trouva
redressée.
Des événements malheureux annoncèrent
l'échec de la première tentative de stabilisation ; l'extension
de la rébellion en 1964 aggrava la détérioration de la
production intérieure et conduit les pouvoirs publics à augmenter
les dépenses
libéralisation des prix et des taux de
change,
transmettre de
mauvais signaux aux marchés. D'où l'emballement des
prix et envol des taux de change.
ANNEXE 1
Tableau : Cadre logique
réaménagé
Réformes Logique d'intervention Indicateurs
Résultats Hypothèses
monétaires objectivement
vérifiables
|
Novembre 1963
|
94
augmentations salariales intempestives tant dans l'armée
que dans la fonction publique. Inévitablement, il a fallu recourir au
financement monétaire pour éponger les déficits publics,
créant de fait les principales considérations permissives de
l'inflation au Congo.
|
accompagnée de hausses généralisées
des salaires, et leur couverture assurée par d'importantes avances de la
banque centrale.
|
publiques affectées à la consommation sous formes
des salaires. Des nouvelles pressions inflationnistes s'aggravèrent et
leur permanence fut à l'origine de la grande reforme du 23 juin 1967,
|
La création d'une nouvelle unité monétaire,
le Zaïre s'échangeant contre 100 francs Congolais, soit 2 dollars
américains ;
· La suppression du double taux d e change instauré
en 1963 ;
· L'assouplissement considérable des
formalités d'importation et l'abandon du système de
répartitions administratives des quotas.
Rétablir l'équilibre des finances publiques, faire
disparaître les circuits spéculatifs et transférer les
ressources à l'Etat et aux secteurs produits, créant ainsi les
conditions de relance des exportations et des investissements. La situation des
finances publiques se redressa immédiatement après la reforme
monétaire de 1967. Les avoirs extérieurs passèrent de 45,6
millions de dollars Américains en Juin 1967 à 170,4 millions de
dollars en Décembre 1968, grâce aux effets de
L'économie Congolaise ayant bénéficié
des effets favorables de la reforme monétaire de 1967 en particulier au
niveau du secteur agricole d'exportation et dans l'industrie minière,
verra cependant sa croissance s'estomper dans les années 1970 à
la suite notamment du retournement de la conjoncture internationale (chute des
cours des produits d'exportations et hausse vertigineuse des prix du
pétrole ) et des retombées
A l'époque, la République du Zaïre
évoluait dans le contexte des taux de change fixes ; ce qui comportait
pour elle, en tant que pays membre du Fonds Monétaire International,
l'obligation non seulement de définir la parité officielle de sa
monnaie mais surtout d'en préserver la valeur par des inventions
ponctuelles sur le marché des changes.
Le dollar Américain a servi de référence
initiale dans la fixation de la parité externe du Zaïre monnaie
(1Z= 2 dollars US lors de la reforme monétaire de 1967).
L'amenuisement
Juin 1967
95
Mars 1976
Décembre 1979
Rattachement du
zaïre au DTS (1Z = 1DTS), qui valait à
l'époque 1,17 dollar US ;
Dévaluation de la monnaie nationale de l'ordre de 42%.
Processus de
mettre en place un
programme de stabilisation appuyé par le FMI et la
BM
Ce programme, comme celui qui lui succédera en 1977, n'a
pas donné les résultats qu'on en attendait tant au niveau des
finances publiques et de l'expansion des liquidités que
des paiements extérieurs
Malgré l'adoption du programme de stabilisation du FMI,
cette reforme ne
donna pas les résultats escomptés
A cette occasion, il fut L'échange manuel La
démonétisation En Janvier 1980, soit
procédé à la pour les particuliers
intervenue au un mois après la
démonétisation des devait se limiter à Congo
en 1979, démonétisation et la
billets de 5 Zaïres et 3000 Zaïres par loin de
s'intégrer, décision de geler les
la dévaluation sur le commerce extérieur et
grâce aux cours mondiaux élevés du cuivre. Le stock
monétaire passa de 84,6 millions de Zaïre (soit l'équivalent
de 1692 millions de dollars) à 135,4 millions de Zaïre (soit
l'équivalent de 270,8 millions de dollars) dans les dix huit mois qui
suivirent la
reforme : cette expansion des liquidités était
imputables presque exclusivement à l'augmentation des avoirs
extérieurs.
négatives sur l'investissement, des mesures
économiques dites de
progressif des
réserves de change officielles ne permettait plus aux
autorités monétaires de maintenir fixe le taux de change
officiel.
« Zaïrianisation » et de
« radicalisation » édictée en 19731974.
En outre le laxisme croissant dans la gestion des finances publiques va
nécessiter des mesures plus fréquentes de redressement
monétaire. Une longue série de dévaluations
camouflées sous le prétexte du relâchement du Zaïre -
monnaie au DTS
96
10 Zaïres et à leur
remplacement par d'autres billets de
mêmes valeurs faciales. En même temps, il fut
question
d'opérer une importante déflation des moyens de
payement sans pour autant affecter la valeur externe de la monnaie
nationale.
personne âgée de 18 ans et plus à 5000
zaïres (dont 50% à verser en compte bancaire) pour les autres
entreprises de grande taille. Dans un premier temps, ces avoirs en comptes
à vue étaient disponibles à concurrence de 10% tandis que
le reste serait progressivement libéré suivant les besoins de
l'économie.
Par certains, de ces aspects, la démonétisation de
Décembre 1979 a fait penser à
« l'opération Gutt » d'assainissement
monétaire menée en Belgique en 1944 au moment de la
libération.
comme « Opération Gutt », dans un vaste champ de
mesures visant la stabilisation de l'économie, voulait cependant
répondre à une situation
ponctuelle : décourager la détention à des
fins spéculatives des coupures à valeurs faciales
élevées, et éponger une partie des liquidités.
liquidités, on assistait à une reprise figurante
des émissions monétaires : témoignage assez
éloquent de l'échec même de l'opération et de son
incapacité à différer la dévaluation de 30% qui
surviendra en Février 1980.
La conversion
monétaire et
l'assouplissement du contrôle des changes. La
révision décidée de la parité de la monnaie
nationale consacra une dévaluation de 77, 5%, partant de la
La modification de taux de change ; L'adhésion au
régime des taux flottants ;
Et la libéralisation de la réglementation des
échanges.
La politique monétaire est demeurée prudente, et
avait pour objectif de contenir le niveau d'inflation tout en permettant une
certaine relance
Deux autres programmes seront initiés en 1987 et 1988, et
puis interrompues par la suite à cause de leur exécution non
satisfaisante au regard des critères de
Septembre 1983
97
Dans ce régime de flottement, le cours des monnaies
était censé se déterminer « librement » sur le
marché interbancaire des changes.
de l'économie. Pour atteindre ce but, des mesures tendant
à contrôler la liquidité de l'économie ont
été poursuivies. Elles portaient essentiellement sur
l'encadrement direct des crédits, le coût de refinancement des
banques auprès de la banque du Zaïre, le mécanisme de
réserve obligatoire et les taux d'intérêt débiteurs.
Les modalités de distributions des crédits avaient
été assouplies par l'élimination du sous-plafond global.
De ce fait, les banques avaient commencé à disposer d'un pouvoir
discrétionnaire en matière de sélection des
bénéficiaires et de répartition sectorielle de leurs
interventions.
performance édictés par le FMI.
parité de 1Z= 0,1575 DTS en vigueur depuis le 22 juillet
1981 à 1 Zaïre = 0,03542 DTS.
Dégradation Réajuster la parité L'absence
D'où l'emballement
prononcée de l'activité externe par
d'assainissement des prix et l'envol des
de production ; l'empressions des des finances taux de change.
Tout
Détérioration des signes monétaires,
publiques s'est compte fait, la reforme
Octobre 1993
Juin 1998
98
finances publiques ; Aggravation de l'inflation ;
Précarité des réserves de change ;
Accumulation des arriérés du service de la dette
extérieure.
|
faciliter la comptabilisation de six zéros sur les billets
existants et leur remplacement par d'autres dénominations (la
parité interne retenue était de 1NZ= 3000 000Z) Créer un
environnement économique favorable à la relance de
l'activité économique.
|
avérée plus fatale pour le bon déroulement
de cette reforme monétaire.
La fixation par le gouvernement du taux de change de 1 dollars
US= 3 NZ le jour de la reforme monétaire et la projection
annoncée de ce taux à 1 dollar US = 15 NZ à la fin
Décembre 1993, laissaient clairement entrevoir aux yeux du public que la
banque centrale ne disposait pas de moyens nécessaires pour maintenir
longtemps le premier taux.
Une telle attitude ne pouvait que favoriser la spéculation
et les anticipations à l'endroit du cours de la monnaie nationale.
|
monétaire d'octobre 1993 s'était
opérée dans un contexte très peu propice : insuffisance de
concentration technique, précipitation dans l'exécution,
agitations et surenchères politiques autour de l'idée même
de reforme monétaire, grave pénurie de devises et absence d'appui
financier extérieur. La suppression des Six zéros sur les
anciennes dénominations et changement des signes monétaires
auront été les seuls marques visibles de cette reforme tant
décriée.
|
|
|
La banque centrale du
Congo, organe
technique du
gouvernement dans le domaine monétaire, n'y est pas
allée par d'autres voies pour
|
Assainir l'environnement monétaire et financier
caractérisé par la persistance de l'hyperinflation, la
|
la neutralisation d'une partie de dépôts bancaire
à vue, préalablement déflatés par leur
transformation en
|
Reprise de la
production nationale ;
L'inflation qui avait fortement reculé ;
Augmentation des
|
99
constater que « le
changement politique intervenu dans le pays depuis le mois de
Mais 1997 ayant entraîné le changement du nom du pays devrait
également impliquer le changement de l'unité monétaire
dont le nom était associé à celui du pays
désarticulation du système des paiements et la
multiplicité des taux de change ;
· Stabiliser la monnaie et unifier l'espace
monétaire national ;
· Accroître le taux de liquidité en vue de
financer l'économie ;
· Favoriser la relance des activités de
production.
titre de créances, sur le système bancaire. Cette
opération a permis de faire immédiatement la décote de la
monnaie scripturale par rapport à la masse fiduciaire tel que
constatée mensuellement depuis 1992 jusqu'à 1997.
recettes publiques ;
Augmentation du PIB.
Source : Nos analyses
ANNEXE 2
Tableau : Coût de la reforme(en milliers
de dollars US)
Désignation poste
A. Couts direct de la reforme
|
Couts en devises
|
Frais locaux
|
Total
|
Déjà réalisé
|
A réaliser
|
Déjà réalisé
|
A réaliser
|
I. Impression des billets transport
et assurances réhabilitation équipement
Hôtel des monnaies
|
2.110
|
12837
|
0
|
0
|
14947
|
II. Transport billets de banque et assurances à
l'intérieur du pays
|
0
|
0
|
0
|
4316
|
4316
|
III. Frais de fonctionnement du personnel
attaché aux opérations de réforme
|
0
|
0
|
0
|
2794
|
2794
|
|
100
IV. Logistique de la réforme
|
0
|
3924
|
0
|
2467
|
6391
|
4.1. Acquisition 18 camions
|
0
|
2970
|
0
|
0
|
2970
|
4.2. Acquisition 22 jeeps
|
0
|
788
|
0
|
0
|
788
|
4.3. Matériel de communication
|
|
|
|
|
|
-Fax
|
0
|
38
|
0
|
0
|
38
|
-Valises satellitaires
|
0
|
128
|
0
|
0
|
128
|
4.4. Frais de fonctionnement
matériel roulant
|
0
|
0
|
0
|
1363
|
1363
|
4.5. Frais de fonctionnement
matériel de communication
|
0
|
0
|
0
|
1064
|
1064
|
4.6. Réparation matériel roulant
existant
|
0
|
0
|
0
|
40
|
40
|
S/Total
|
2110
|
16761
|
0
|
9577
|
28448
|
B. Réserves de change pour
soutien du franc pendant les 6 premiers mois
|
0
|
66000
|
0
|
0
|
66000
|
Total général
|
2110
|
82761
|
0
|
9577
|
94448
|
Source : B.C.C, "Informations
générales sur la réforme monétaire", CETREM,
juillet 1998, p.12
101
ANNEXE 3
Tableau : La variable endogène et les
variables exogènes du modèle
ANNEE
|
Croissance
|
Inflation
|
Taux change
|
Masse monétaire
|
1976
|
-5,3
|
71,3
|
1,27959823
|
46,8
|
1977
|
0,8
|
63,1
|
1,16719448
|
59,3
|
1978
|
-5,3
|
67,6
|
1,24240235
|
53,8
|
1979
|
0,3
|
99
|
0,58333087
|
15,4
|
1980
|
2,4
|
3,8
|
0,35975029
|
66,1
|
1981
|
0,94
|
40,9
|
0,23682463
|
37
|
1982
|
0,45
|
35,3
|
0,17396327
|
64,7
|
1983
|
1,4
|
100,8
|
0,10269407
|
74,5
|
1984
|
1,4
|
33,4
|
0,02775418
|
33,1
|
1985
|
0,46
|
26,7
|
0,02141191
|
45,95
|
1986
|
4,7
|
32,6
|
0,01268574
|
58,8
|
1987
|
2,6
|
99,8
|
0,00901272
|
96,7
|
1988
|
0,6
|
121,5
|
0,00544503
|
64,5
|
1989
|
-1,4
|
95,8
|
0,00263943
|
61,1
|
1990
|
-6,6
|
233,2
|
0,00152569
|
186,8
|
1991
|
-8,4
|
3641,9
|
0,0001192
|
2230,1
|
1992
|
-10,5
|
2989,6
|
2,7367E-06
|
553,9
|
1993
|
-16,2
|
4651,2
|
2,0028E-07
|
2482,5
|
1994
|
-7,4
|
9796,9
|
0,00177554
|
5546,2
|
1995
|
0,7
|
370,3
|
0,000163
|
313,7
|
1996
|
-1,1
|
752,9
|
2,3004E-05
|
534,9
|
1997
|
-5,4
|
-0,4
|
7,7093E-06
|
51,9
|
1998
|
-1,7
|
126,4
|
0,64528826
|
157,8
|
1999
|
-4,3
|
526,6
|
0,25506126
|
363,3
|
2000
|
-6,2
|
5451,4
|
0,05777163
|
501,7
|
2001
|
-4,19
|
160
|
0,00649146
|
227,5
|
2002
|
3,5
|
20,3
|
0,00289284
|
28,1
|
2003
|
5,6
|
9,9
|
0,00247246
|
31,7
|
2004
|
6,8
|
31,7
|
0,0022518
|
70,8
|
2005
|
3,4
|
37,65
|
0,00228796
|
24,7
|
2006
|
2
|
31,35
|
0,00212866
|
57,7
|
2007
|
3
|
16,7
|
0,00202069
|
13,4
|
2008
|
6,2
|
18
|
0,00178256
|
50,8
|
2009
|
2,8
|
46,1
|
0,00111111
|
57,5
|
2010
|
6,9
|
23,5
|
0,0010989
|
36,3
|
Section 2 : Analyse de la croissance économique 17
1.2.1. La notion de croissance en sciences économiques
17
102
TABLE DES MATIERES
Epigraphe I
Liste des tableaux II
Liste des graphiques III
Liste des schémas IV
Liste des abréviations V
Note de l'auteur VI
Avant-propos IX
Introduction générale 1
I. Problématique 1
II. Hypothèses du travail 3
III. Méthodes et techniques de recherche 5
III. 1Méthodes 5
IV. Choix et intérêt du sujet 7
V. Délimitation spatio-temporelle du sujet 8
VI. Subdivision sommaire du travail 8
CHAPITRE PREMIER 9
La politique monétaire, la croissance économique
et l'impact théorique de la politique monétaire
sur la croissance économique 9
Section 1 : La politique monétaire 9
1.1.1. Définitions et notions 9
1.1.2. Les objectifs et le rôle de la politique
monétaire 10
1.1.2.1. Les objectifs de la politique 10
1.1.2.1.1. Les objectifs finaux 11
1.1.2.1.2. Les objectifs intermédiaires 11
1.1.2.1.3. Les objectifs opérationnels 12
1.1.2.2. Rôle de la politique monétaire 13
1.1.3. Les instruments de la politique monétaire
14
1.1.3.1. Refinancement ou réescompte 14
1.1.3.2. Intervention sur le marché monétaire
14
1.1.3.3. Réserves obligatoires 15
1.1.3.4. Encadrement du crédit 16
1.1.4 La pertinence de la politique monétaire dans la
régulation économique 16
1.1.5. Les forces et faiblesses de la politique
monétaire 16
103
1.2.1.1. Définition 17
1.2.1.2. La formulation de la croissance économique
17
1.2.1.3. Les modalités de la croissance 19
1.2.1.4. Les déterminants de la croissance 20
1.2.1.5. Les facteurs de la croissance 20
1.2.1.6. Croissance et développement 21
1.2.2. La politique économique 21
1.2.2.1. Définition 22
1.2.2.2. Composantes de la politique économique 22
1.2.2.3. Enjeux de la politique économique 23
1.2.2.4. Choix de la politique économique 24
1.2.2.4.1. Contraintes de la politique économique 24
1.2.2.4.2. Quelle politique économique choisir ?
25
Section 3 : L'incidence théorique de la politique
monétaire sur la croissance économique 26
1.3.1. Impacts positifs 26
1.3.2. Impacts négatifs 27
1.3.3 Efficacité de la politique monétaire
27
1.3.3.1. Dans l'optique keynésienne 27
1.3.3.2. Dans l'optique des monétaristes 28
1.3.3.3. Les nouveaux classiques 28
CHAPITRE DEUXIEME 31
Les politiques et réformes monétaires en
République Démocratique du Congo 31
Section 1 : La récurrence des réformes
monétaires 31
2.1.1. Historique . 31
2.1.2. Typologie des réformes monétaires au
Congo 32
2.1.2.1. La réforme monétaire de Novembre 1963
32
2.1.2.1.1. Motivations 32
2.1.2.1.2. Interventions 33
2.1.2.1.3. Résultats 33
2.1.2.2. La réforme monétaire de Juin 1967 34
2.1.2.2.1. Motivations 34
2.1.2.2.2. Interventions et résultats 35
2.1.2.3. La réforme monétaire de mars 1976 35
2.1.2.4. La réforme monétaire de décembre
1979 36
2.1.2.4.2. Résultats 36
2.1.2.5. La réforme monétaire de septembre 1983
37
104
2.1.2.5.1. Motivations et interventions 37
2.1.2.5.2. Résultats 37
2.1.2.6. La réforme monétaire d'octobre 1993
37
2.1.2.6.1. Résultats 37
2.1.2.6.2. Interventions 38
2.1.2.6.3. Résultats 38
2.1.2.7. La réforme monétaire de juin 1998 39
2.1.2.7.1. Motivations 39
2.1.2.7.2. Interventions et résultats 39
Section 2 : Les indicateurs des réformes
monétaires 39
2.2.1. Applications de la politique monétaire et de
change au renforcement de ces multiples
réformes 41
2.2.1.1. La politique monétaire et change mené
après la réforme monétaire de 1963 41
2.2.1.2. La politique monétaire et de change
mené après la réforme monétaire de 1967 41
2.2.1.3. La politique monétaire et de changes
menés après la réforme monétaire de 1983 ... 41
2.2.1.4. La politique monétaire et de change
mené après la réforme monétaire de 1993 42
2.2.1.5. La politique monétaire et de change
mené après la réforme monétaire de 1998 42
2.2.2. Coût de la réforme et modalités
pratiques de lancement du franc congolais 43
2.2.2.1. Coût de la réforme . 43
2.2.2.2. Modalités pratiques de lancement du franc
congolais 44
2.2.2.3. Parité interne 44
2.2.2.4. Parité externe 44
2.2.2.5. Délai d'échange 45
Conclusion du deuxième chapitre 46
CHAPITRE TROISIEME 47
L'incidence de la politique monétaire sur la croissance
économique de 1976 à 2010 47
Section 1 : La croissance économique et la politique
monétaire 47
3.1.2. Evolution de la politique monétaire en
République Démocratique du Congo de 1998 à
2010 50
3.1.2.1. Objectif opératoire 50
3.1.2.1.1. Composantes de la base monétaire 53
3.1.2.1.2. Les contreparties de base monétaire 54
3.1.2.2. Objectif intermédiaire 58
3.1.2.2.1. Composante de la masse monétaire 60
105
3.1.2.2. Contreparties de la masse monétaire
|
61
|
3.1.2.2.1. Avoirs extérieurs nets
|
61
|
3.1.2.2.2.2. Avoirs intérieurs nets
|
62
|
3.1.2.2.2.2. Avoirs intérieurs nets
|
64
|
3.1.2.2.3. Offre et demande de monnaie
|
64
|
3.1.2.2.4. Vitesse de circulation- revenu de la monnaie
|
65
|
3.1.2.2.5 Taux de liquidité
|
66
|
3.1.2.2.6. Taux de change
|
67
|
3.1.2.3. Objectif final
|
68.
|
Section 2 : Analyse Econométrie de la
contribution de la politique monétaire sur la croissance
économique en République Démocratique du
Congo 70
3.2.1. Approche méthodologique 71
3.2.1.1. Le modèle de régression linéaire
73
3.2.1. 1.1. La théorie de la corrélation 74
3.2.1.1.1.1. Le coefficient de corrélation linéaire
75
3.2.1.1.1.2. Le coefficient de détermination 75
3.2.1.2. Modèle économique de la relation politique
monétaire et croissance économique 75
3.2.1.2.1 L'impact de la politique monétaire sur la
croissance économique en RDC de 1976 à 2010 75
3.2.1.2.2. L'impact de l'inflation sur la croissance
économique en RDC de 1976 à 2010 78
3.3.1. Leçons tirées et suggestions 82
3.3.2. Perspectives d'avenir 85
sConclusion du troisième Chapitre 87
CONCLUSION GENERALE 88
BIBLIOGRAPHIE 91
Table des matières 102
|