FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
ADMINISTRATIVES
Etude de la structure financiEre et de la gestion des
risques lies A l'activitE bancaire : cas de la bancobu
Par
KABURABURYO Cyriaque
NDAYISENGA Jean Claude
Sous la direction de :
Dieudonné GAHUNGU
Mémoire présenté et défendu
publiquement
en vue de l'obtention du Grade de Licencié en Sciences
Economiques et Administratives.
Option : Gestion et Administration.
DEDICACE
A l'Eternel, le Tout Puissant notre Créateur ;
A ma Mère pour sa lucidité, sa patience
et qui a fait de moi l'homme que je suis ;
A ma cousine NIYONZIMA Théopiste ;
A Monsieur NIYONZIMA Prudence ;
A toute ma famille ;
A vous fidèles et sincères amis ;
KABURABURYO Cyriaque.
A Dieu le Tout
Puissant ;
A mes chers parents ;
A mes frères et
soeurs ;
A la famille NZOKIRANTEVYE
Etienne
pour son soutien
indéniable ;
A toute ma famille ;
A mes amis ;
A tous ceux qui me sont chers ;
NDAYISENGA
Jean Claude.
REMERCIEMENTS
La réalisation du présent travail est certes le
concours de plus d'une personne. Sur ce, son aboutissement nous donne
l'heureuse occasion de nous acquitter d'une noble dette de reconnaissance
envers certaines personnes dont le concours a été décisif
à sa réalisation.
Nous pensons particulièrement à Monsieur
GAHUNGU Dieudonné, professeur à la FSEA et Directeur de ce
mémoire qui, malgré ses multiples responsabilités, a
accepté de guider nos premiers pas de chercheurs. Ses connaissances
scientifiques, ses conseils judicieux et ses remarques combien riches nous ont
été bénéfiques. Qu'il trouve ici l'expression de
notre profonde gratitude.
Nos vifs remerciements s'adressent également aux
membres du jury qui ont accepté spontanément de lire ce
mémoire et de faire partie de son jury.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
tous nos éducateurs depuis l'école primaire jusqu'à
l'Université et particulièrement ceux de la FSEA qui ont
participé à notre formation tant humaine que scientifique.
Nous adressons également nos sincères
remerciements aux responsables et au personnel de la BANCOBU pour avoir
répondu favorablement à notre demande d'accès à la
consultation des documents indispensables à la réalisation de ce
travail.
Nous avons également un devoir d'exprimer nos
remerciements les plus distingués à nos chers parents, à
Monsieur NZOKIRANTEVYE Etienne, à Madame NGERANE Catherine et à
la famille NIYONZIMA Prudence qui n'ont jamais cessé de nous soutenir
sur tous les plans.
A ceux qui, sans doute expriment un sentiment de
fierté pour ce pas franchi, à toute personne qui de près
ou de loin nous a apporté un soutien, nous dressons un vif
remerciement.
KABURABURYO Cyriaque
NDAYISENGA Jean Claude.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
AC: Actif CirculantArt : ArticleBANCOBU: Banque Commerciale du
Burundi
BBCI
: Banque Burundaise pour le Commerce et l'Investissement
BCB
: Banque de Crédit de BujumburaBCD: Banque du Commerce et
de DéveloppementBFE: Besoin de Financement d'Exploitation
BGF
: Banque de Gestion et FinancementBIF: Burundian International
FrancsBNDE: Banque Nationale de Développement et d'EpargneBPB: Banque
Populaire du BurundiBRB: Banque de la République du BurundiCADEBU:
Caisse d'Epargne du BurundiCAMOFI: Caisse de Mobilisation FinancièreCCP:
Compte Courant PostalDCT: Dette à Court TermeDpt:
Départementetc.: Et Cetera
Fbu
: Franc Burundais
FINBANK
: Finalease BankFPHU: Fonds de Promotion de l'Habitat UrbainFR :
Fonds de RoulementFSEA: Faculté des Sciences Economiques et
AdministrativesFSGEA: Faculté des Sciences de Gestion et d'Economie
AppliquéeH1: Hypothèse uneH2: Hypothèse deux
IBB
: Interbank BurundiICF: Importance de Capitaux FixesIDC:
Initiative pour le Développement CommunautaireIF: Indépendance
FinancièreMBB: Méridien Biao BanqueONG: Organisation Non
Gouvernementaleop. cit.: Opere CitatoPC: Permanence de CapitauxPEAF: Projet
d'Entraide et de Financement%: PourcentagePIB : Produit Intérieur
brutPNB: Produit Net BancaireRBE: Résultat Brut d'ExploitationRess:
RessourceRN: Résultat NetSBF: Société Burundaise de
FinancementSCB: Société Congolaise de BanquesSce: ServiceUB:
Université du BurundiULT: Université du Lac TanganyikaUSD: Dollar
Américain
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau n° 1 : Structure de l'actif du
bilan de la BANCOBU, montant en millions de BIF
2
Tableau n° 2 : Structure du passif du
bilan de la BANCOBU, montant en millions de BIF
55
Tableau no 3 : Valeurs des ratios de
structure du bilan de la BANCOBU
59
Tableau n° 4 : Structure des
dépôts de la BANCOBU (en millions de BIF)
62
Tableau no 5 : Structure des
crédits accordés par la BANCOBU (en million de BIF)
64
Tableau n° 6 : Evolution comparée
des dépôts et des crédits à la BANCOBU en millions
de BIF
67
Tableau no 7 : Evolution des soldes
significatifs dans la rentabilité de la BANCOBU en millions de BIF
69
Tableau n°8 : Evolution comparée
des frais généraux à la BANCOBU et à la BNDE en
millions de BIF
71
Tableau no 9 : Evolution des parts
de marché de la BANCOBU dans le secteur bancaire en millions de BIF
73
Tableau n° 10 : La situation de certains
concurrents de la BANCOBU sur le marché des crédits en millions
de BIF
75
Tableau no11 : La part des
commissions dans le revenu total de la BANCOBU en millions de BIF
76
Tableau no12 : La part de la marge
de trésorerie dans le produit net bancaire de la BANCOBU en millions de
BIF
77
Tableau no13 : Evolution des cours
moyens de change du dollar et de l'euro
78
Tableau no14 : Etat de respect des
normes prudentielles par la BANCOBU
84
Tableau no15 : Les concurrents de la
BANCOBU
87
Tableau no16 : Les normes
exigées pour les provisions par type de créances
89
Tableau no17 : Montant par terme
des crédits accordés par la BANCOBU en milliers de BIF
92
Tableau no18 : Montant par terme
des crédits accordés par le système bancaire burundais en
millions de BIF
93
Tableau no19 : Situation des
valeurs ajoutées des secteurs financé par la BANCOBU et la
production du café et leur poids dans le PIB en milliards de BIF
95
Tableau no20 : Montants des
créances de la BANCOBU par niveau d'impayés en millions de
BIF
99
Tableau no21 : Provisions
nécessaires en conformité des normes exigées
100
Tableau no22 : Importance des
provisions pour créance dans le total des provisions constituées
par la BANCOBU
100
LISTE DES GRAPHIQUES
Figure 1. Evolution des emplois de la BANCOBU
2
Figure 2. Evolution des ressources de la
BANCOBU
56
Figure 3. Evolution du patrimoine de la Bancobu
56
Figure 4. Evolution des ratios de structure du
bilan de la Bancobu
61
Figure 5. Répartition des
dépôts des exercices 2001 et 2008 par catégorie
63
Figure 6. Evolution des crédits
accordés par la Bancobu
64
Figure 7. Répartition des crédits des
exercices 2001 et 2008
66
Figure 8. Evolution comparée des
dépôts et des crédits à la Bancobu
68
Figure 9. Structure des soldes significatifs dans
la rentabilité
72
Figure 10. Evolution des soldes significatifs dans
la rentabilité
72
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES GRAPHIQUES
vii
TABLE DES MATIERES
viii
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Intérêt et motivation du
sujet
2
0.2. Problématique
3
0.3. Hypothèse de travail
5
0.4. Articulation du sujet
5
0.5. Méthodologie de travail
6
CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE DE L'ANALYSE
FINANCIERE D'UNE BANQUE ET LES RISQUES DE SON ACTIVITE
7
I.1. Analyse de la situation financière et
fonctionnement d'une banque
7
I.1.1. Analyse des postes du bilan bancaire
8
I.1.1.1. Définition
8
I.1.1.2. Structure
8
I.1.1.2.1. L'actif du bilan bancaire
9
I.1.1.2.1.1. Les opérations de
trésorerie et interbancaires
10
I.1.1.2.1.2. Les opérations avec la
clientèle
10
I.1.1.2.1.3. Les opérations sur titre
11
I.1.1.2.1.4. Les immobilisations.
11
I.1.1.2.2. Le passif du bilan bancaire
12
I.1.1.2.2.1. Les opérations de
trésorerie et interbancaire
12
I.1.1.2.2.2. Les opérations avec la
clientèle
12
I.1.1.2.2.3. Les opérations sur titre
13
I.1.1.2.2.4. Les provisions et fonds propres
13
I.1.1.2.3. Le hors bilan
13
I.1.1.3. Annexe
14
I.1.2. Le compte de résultat de banque
14
I.1.2.1. Les charges
14
I.1.2.1.1. Les charges d'exploitation bancaire
15
I.1.2.1.2. Les charges ordinaires
15
I.1.2.2. Les produits
16
I.1.3. La rentabilité des banques
17
I. 1.3.1. Le produit net bancaire
18
I.1.3.2. Le résultat brut d'exploitation
19
I.1.3.3. Le résultat net
19
I.1.4. Le rôle intermédiaire de la
banque
20
I.1.4.1. L'intermédiation financière
de banques
21
I.1.4.2. Relation banque-client
23
I.1.4.3. Relation interbancaire
24
I.2. Analyse de la structure financière de
banques
25
I.2.1. Les sources de financement de la banque
26
I.2.2. La correspondance
liquidité-exigibilité des postes du bilan
26
I.2.3. Le fonds de roulement et le besoin de
financement d'exploitation
28
I.2.4. La trésorerie
29
I.3. Les risques de l'activité bancaire
31
I.3.1. définition
31
I.3.2. Le risque systémique
33
I.3.2.1. le risque général
33
I.3.2.2. le risque corporatif
34
I.3.2.3. La nécessité de la
surveillance de l'activité bancaire
36
I.3.2.3.1. La banque, origine de la crise
systémique
37
I.3.2.3.2. La banque, canal de transmission de la
crise systémique
38
I.3.2.3.3. La banque, victime de la crise
systémique
38
I.3.3. Les risques spécifiques à
l'activité bancaire
39
I.3.3.1. Le risque de crédit
39
I.3.3.1.2. Analyse
40
I.3.3.2. Le risque de liquidité
41
I.3.3.3. Le risque de taux
43
I.3.3.4. Le risque de change
44
I.3.3.5. Le risque d'insolvabilité
45
Conclusion
46
CHAPITRE II: EVOLUTION DE L'ACTIVITE DE LA
BANCOBU
47
II.0. Introduction
47
II.1. Présentation générale de
la BANCOBU
48
II.1.1. Historique
48
II.1.2 Organisation de la BANCOBU
49
II.1.3 Statut juridique, mission et
actionnariat
51
II.2. Evolution de l'activité de la
BANCOBU
51
II.2.1. Analyse de l'évolution du bilan de
la BANCOBU
52
II.2.1.1. Analyse horizontale
52
II.2.1.2 Analyse verticale
58
II.2.2. Les dépôts à la
BANCOBU
61
II.2.3. Les crédits à la BANCOBU
63
II.2.4. Evolution de la rentabilité à
la BANCOBU
68
II.2.5. La part de marché de la BANCOBU dans
le système bancaire
73
II.2.5. Les prestations diverses
75
II.2.6. La relation interbancaire de la BANCOBU
76
II.2.7. Les principaux risques de l'activité
de la BANCOBU
77
Conclusion
79
CHAPITRE III : ANALYSE CRITIQUE DE LA
GESTIOIN DES PRINCIPAUX RISQUES DE L'ACTIVITE BANCAIRE DE LA BANCOBU
81
III.1. La surveillance de risques appliquée
par la BANCOBU
82
III.2. La gestion du risque à la BANCOBU
83
III.2.1. La gestion des risques sur le plan
systémique
83
III.2.2. La gestion interne du risque à la
BANCOBU
85
III.3. La concurrence contre la BANCOBU
86
III.4. Le rôle du contrôle de la BRB
dans la gestion du risque
88
III.5. Analyse de la gestion du risque lié
aux crédits accordés par la BANCOBU
90
III.5.1. Analyse des crédits au point de vue
du terme
92
III.5.2. Les secteurs financés par le
crédit de la BANCOBU
94
III.5.3. Les mesures de sécurité
prises par la BANCOBU
96
III.6. La gestion des dépôts à
la BANCOBU
97
III.6.1. Les dépôts à vue
98
III.6.2. Les dépôts à terme
98
III.7. Les provisions comme une mesure de
couverture contre le risque et la crise liés aux impayés
99
III.7.1. Incident dans le paiement des
crédits : les impayés
99
Conclusion
102
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
103
BIBLIOGRAPHIE
106
Annexes
109
0. INTRODUCTION GENERALE
Située au coeur de l'économie, la banque, en
tant qu'institution financière joue un rôle important
d'intermédiation financière entre les détenteurs de fonds
et les investisseurs qui en ont besoin pour valoriser leurs projets. Elle est
l'intermédiaire quotidien de sa clientèle et des pouvoirs
publics.
Selon Jean- Luc SIRUGUET, « La banque est un
intermédiaire dont le métier est de
«travailler" l'argent. Son activité repose sur des fondements
ou principes spécifiques. C'est un intermédiaire obligé
qui reçoit, prête, crée et transforme de la monnaie. La
banque obéit à des règles (donc des normes)
définies par une réglementation propre. Elle utilise, pour
exercer son activité, des "produits" qui sont des techniques de
travail de l'argent. Ces produits sont mis en oeuvre au travers d'une
organisation et des procédures appropriées »1(*).
La monnaie, dans ses multiples formes, est à la base
du système et de l'activité bancaire. Elle est un instrument de
paiement le plus liquide et soumet l'activité à une
diversité de risques et de crises. Eu égard à ce qui
précède, le risque est inhérent et inséparable
à l'activité bancaire et il serait très nécessaire
de parler des risques tant que leur origine et leur forme sont diverses.
Le risque incombe à tous les acteurs de
l'économie car celle-ci peut être gagnée dans son ensemble,
d'une part, par le risque de contagion d'une défaillance d'un
établissement donné à ses contreparties, d'autre part, par
la survenance de retraits massifs opérés dans des
établissements bancaires autres que celui dont la défaillance
menace ou est survenue, par des épargnants gagnés par la
méfiance. Un contrôle prudentiel, par là même, une
réglementation bancaire s'avère nécessaire.
Ces dernières années, l'économie
burundaise a subi de nombreuses fluctuations suite à de secousses
politiques, mais aussi à des irrégularités climatiques,
lesquelles ont entraîné l'insolvabilité des clients
emprunteurs auprès des banques. Le secteur bancaire burundais n'a pas du
tout été épargné, et ceci nous fait douter de la
cause de la faillite de certaines institutions bancaires burundaises telles que
la CADEBU, la CAMOFI, la MBB, la BCD et la BPB.
Faisant ainsi face à des risques de tout ordre, afin
de garder sa position concurrentielle et sa rentabilité, les banquiers
doivent arrêter des stratégies, tactiques à l'appui, qui
soient adéquates aux changements évolutifs de l'environnement
économique dans son ensemble.
0.1. Intérêt et
motivation du sujet
Pas mal de banques burundaises, établissements
financiers et microfinances (BPB, BCD, PEAF, IDC,...) ont récemment
fermé leurs guichets pour cause de faillite. De surcroît, la une
de l'actualité économique mondiale expose les difficultés
qu'ont les institutions bancaires à s'adapter à la crise
financière qui, actuellement, secoue le monde des affaires. Et, dans
biens de cas, le risque bancaire n'a pas pu être maîtrisé et
géré à son profit, pourtant, quelque fois, face à
des dirigeants jadis performants et au contrôle prudentiel
réglementaire rigoureux exercé par la banque centrale. Nous nous
demandons ici, s'il n'existe pas de règles universelles de gestion et de
limitation des risques qui soient applicables à toutes les institutions
de crédit.
Par là, il est important et intéressant de
savoir comment les cas réussis se sont adaptés dans de telles
circonstances et par la suite apporter notre appui pour ce qui est de la veille
stratégique, de la stratégie de veille et de l'examen des
équilibres structurels financiers spécialement en matière
de solvabilité et de concentration des risques.
La recherche que nous avons menée autour de notre
sujet : « ETUDE DE LA STRUCTURE FINANCIERE ET DE LA GESTION
DES RISQUES LIES A L'ACTIVITE BANCAIRE : cas de la BANCOBU » n'a
ni pour but de mettre fin à l'existence de risques de l'activité
de la BANCOBU ou des autres établissements bancaires, ni pour but de
changer la stratégie adoptée par la BANCOBU et les banques dans
la gestion de leurs risques bancaires, mais plutôt de contribuer à
l'amélioration de la gestion des risques et des crises bancaires au
sein de ladite institution.
Néanmoins, cette recherche permettra aux lecteurs, aux
gérants de banques et de la BANCOBU en particulier et à toute
personne intéressée, de prendre connaissance de la structure
financière d'une banque et son équilibre adéquat, de
risques susceptibles d'entraver l'activité bancaire et de gérer
les crises bancaires et les risques eux-mêmes.
La plupart des études empiriques qui ont
été menées dans le domaine du risque bancaire au Burundi
se sont beaucoup plus attelées à l'importance du contrôle
macroprudentiel. La notre a mis, de plus et de prime à bord, en
évidence l'importance de la gestion interne du risque spécifique
à la BANCOBU.
0.2.
Problématique
D'après le dictionnaire économique et financier
de Yves Bernard, la banque « est une entreprise qui fait profession
habituelle de recevoir du public sous forme de dépôt ou autrement,
de fonds qu'elle emploie pour son propre compte en opération d'escompte,
en opération de crédit, ou en opération
financière »2(*).
C'est-à-dire que la banque reçoit les capitaux
de ses clients sous forme de dépôts à vue ou de
dépôts à terme qu'elle doit rémunérer. En
plus, elle s'en sert pour accorder des fonds aux emprunteurs auxquels s'offrent
des occasions d'investissements productifs. Ces derniers les
rémunèrent en contre partie. Partenaire habituel des entreprises,
des particuliers mais aussi des associations et des institutions
étatiques, la banque est toutefois confrontée à la prise
de décisions en univers complexe et en avenir risqué.
En effet, le banquier exerce un rôle
d'intermédiaire entre les déposants et les emprunteurs. C'est un
prestataire de services qui collecte les dépôts et les utilise
pour son propre compte en opération de prêt.
Comme l'activité essentielle d'une banque comporte des
risques, les responsables sont tenus de mettre en place des normes, des
stratégies et des mesures prudentielles pour assurer la
pérennité de la banque et du système bancaire en
général.
Selon GENTIL, D., « Un banquier, qu'il appartienne
à une banque de développement ou à une banque commerciale,
a davantage intérêt à prêter de l'argent à un
fonctionnaire qui veut s'acheter une villa ou une voiture et qui remboursera
par prélèvement automatique sur le salaire, qu'à faire du
crédit agricole à un petit paysan »3(*).
Tout compte fait, la banque doit faire preuve de
rentabilité et de croissance pour gagner la confiance de ses clients et
des pouvoirs publics. Elle a besoin d'avoir une structure financière
aussi favorable que possible à son activité et à son
organisation malgré la diversité des risques liés à
son fonctionnement et de ceux liés à l'économie dans son
ensemble. Elle a besoin de gagner aussi bien sur les
rémunérations aux opérations bancaires que sur le
différentiel de taux (taux débiteur et taux créditeur).
La question centrale est ici de savoir si et comment la
BANCOBU a pu gardé son rythme de croissance pendant la période de
grande probabilité d'occurrence de risque de l'activité bancaire
et de crise économiques. Autrement dit :
- Quels sont les formes et les degrés des principaux
risques encourus par la BANCOBU dans ses rapports avec les différents
agents économiques ?
- Quels sont les outils auxquels la BANCOBU a fait recours
pour surmonter les menaces des différents risques de l'activité
bancaire et la survenance de crises ?
0.3. Hypothèse de
travail
Pour pallier à ces diverses interrogations, deux
hypothèses ont été formulées :
H1 : Pour réduire le risque de son
activité, la BANCOBU privilégie de façon
préférentielle la limitation des crédits et des
dépôts à terme.
H2 : La BANCOBU constitue des provisions
proportionnellement aux crédits
non honorés régulièrement pour
remédier à des éventuels défauts
d'illiquidité et/ou d'insolvabilité.
0.4. Articulation du
sujet
Notre travail de recherche s'articule sur trois chapitres
précédés d'une introduction générale.
Le premier chapitre est essentiellement centré sur le
cadre théorique de la structure financière d'une banque et les
risques de son activité.
Le second chapitre, quant à lui, analyse
l'évolution de l'activité de la BANCOBU et la gestion des risques
liés à son activité.
Dans le troisième et dernier chapitre, il est question
de faire une analyse de la gestion des principaux risques de l'activité
bancaire de la BANCOBU.
Enfin, en guise d'une conclusion générale, nous
avons fait une critique sur les implications managériales de la gestion
des risques sur le comportement de la BANCOBU et des recommandations.
0.5. Méthodologie de
travail
Notre démarche méthodologique a
consisté, dans un premier temps, en une documentation par exploration
des ouvrages, revues et autres publications relatives à notre
thème de recherche afin de dégager la théorie qui s'est
avérée nécessaire pour mener à bien notre travail
de recherche.
Dans un second temps, nous avons procédé
à la recherche proprement dite par observations empiriques à
l'aide d'un entretien auprès de la BANCOBU et traitement et
interprétation des données recueillies en vue d'analyser les
éléments de contrôle du risque bancaire au sein de la
banque.
CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE
DE L'ANALYSE DE LA STRUCTURE FINANCIERE D'UNE BANQUE ET LES RISQUES DE SON
ACTIVITE
I.1. Analyse de la
situation financière et fonctionnement d'une banque
Pour comprendre comment fonctionne une banque et dans le
souci de veiller à sa rentabilité et à sa
pérennité, il convient tout d'abord d'examiner ses documents de
synthèse. Plus précisément, ses documents de
synthèse ou comptes annuels « qui sont présentés
en insistant plus sur leur contenu et leur signification que sur leur modes
d'élaboration »4(*), lequel mode varie à son tour en fonction de la
taille, mais également de la nature de l'entreprise, comprennent un
bilan auquel éventuellement un hors-bilan est adjoint, un compte de
résultat et une annexe. Ainsi, analyser la situation financière
d'une banque revient à analyser les comptes annuels individuels et la
liste des actifs et ressources de celle-ci.
En effet, dans la technique comptable (partie double, tenue
des comptes, inventaire, synthèse), la comptabilité bancaire ne
diffère guère de la comptabilité générale.
Il convient, de plus, pour comprendre la situation financière, le
fonctionnement d'une banque et la banque elle-même, de saisir le
rôle d'intermédiaire financier joué par celle-ci, ainsi que
la source essentielle de sa rentabilité.
I.1.1. Analyse des postes du
bilan bancaire
I.1.1.1.
Définition
Selon PACAPEL et LAGARE, « le bilan est une
présentation structurelle et valorisée de la situation du
patrimoine et des flux économiques et financiers qui sont
concernés depuis sa création ».5(*)
Pierre CONSO ajoute que « le bilan est, en
pratique, un des documents privilégiés de l'analyse
financière quels que soient les inconvénients qu'il
présente notamment en période d'inflation ».6(*)
En fait, le bilan d'une banque est un état des
créances et des dettes à un moment donné et il comprend un
actif, un passif et un hors-bilan qui, dans les établissements de
crédit revêt une importance particulière.
Ainsi, le bilan bancaire est un tableau qui dresse
l'inventaire des ressources dont dispose la banque (les capitaux propres
apportés par les associés et les dettes) et des emplois
réalisés grâce à ces ressources, c'est-à-dire
les moyens que la banque met en oeuvre (créances, disponibilités,
biens durables,...) à la date de clôture de l'exercice.
I.1.1.2. Structure
De façon générale, le bilan bancaire
présente de façon équilibrée, la liste des actifs
et des ressources de la banque. C'est dire qu'il a les caractéristiques
suivantes :
Total des actifs = Total des dettes + le capital.
Il liste la source des fonds disponibles (engagements) et leur
utilisation (actifs).
A ce titre, il importe que les documents comptables de
synthèse dont le bilan fait partie prenante soient
présentés de façon sincère afin de permettre aux
décideurs de disposer d'informations aussi fiables que possibles,
élément fondamental de pilotage permettant de transformer les
décisions en réalisations et résultat.
Le bilan bancaire fait ainsi apparaître quatre grandes
rubriques tant à l'actif qu'au passif. Sa structure représente,
au passif, les ressources de la banque et à l'actif, leur emploi.
I.1.1.2.1. L'actif du bilan
bancaire
De façon générale, les
éléments d'actif du bilan d'une banque sont rangés
(classés) suivant leur degré de liquidité
décroissante, c'est à dire l'aptitude de l'élément
de l'actif à être transformé ou échangé
contre de la monnaie ; la liquidité augmentant de bas en haut.
En outre, « le bilan de banque comprend toute une
série de postes et on constate que par rapport au bilan de la
comptabilité générale, sa présentation est
inversée puisque le haut du bilan correspond aux opérations de
trésorerie et le bas du bilan aux immobilisations. De même, la
répartition habituelle de l'actif en trois colonnes (brut,
amortissements et provisions, net) n'est pas retenue : les valeurs
formées par l'actif d'un bilan de banque sont des valeurs nettes
d'amortissements et provisions »7(*).
L'actif du bilan de banque distingue quatre
catégories :
a. Les opérations de
trésorerie et interbancaires
Elles constituent l'essentiel dans le fonctionnement d'une
banque et il incombe aux banquiers de devoir s'assurer qu'elles
respectent :
- L'obligation de convertibilité : avoir
suffisamment d'encaisses en monnaie centrale, billet et avoirs à la
banque centrale, pour faire face aux demandes de conversion (retrait)
émanant de leur clientèle ou d'autres établissements de
crédit , c'est-à-dire la gestion de la
trésorerie.
- L'obligation de réserve : constituer
suffisamment de réserves obligatoires à la banque centrale.
Donc, dans leurs relations interbancaires, tous les jours,
les banques calculent leur situation de trésorerie. Si elle est
excédentaire, elles prêtent sur le marché interbancaire ou
cèdent cet excédent à la banque centrale par achat de
titres, d'où l'apparition de créances à l'actif du
bilan ; si elle est déficitaire, elles empruntent ou se refinancent
auprès de la banque centrale par vente de titres et l'opération
sera enregistrée au passif.
b. Les opérations avec
la clientèle
Ce sont les crédits consentis, sous toutes leurs
formes, à la clientèle : les entreprises, les particuliers, les
administrations privées comme les associations, les syndicats et les
collectivités territoriales. En fait, dans la comptabilité
bancaire, la clientèle regroupe tous les agents non financiers.
c. Les opérations sur
titre
Il s'agit des diverses interventions d'une banque sur les
différents marchés de capitaux. A l'actif du bilan figurent les
titres achetés par la banque classés selon qu'ils sont à
revenu fixe ou à revenu variable. Cette dernière
distingue :
- les titres de transaction achetés pour être
vendus ;
- les titres de placement détenus pendant un certain
temps mais pas obligatoirement jusqu'à leur
échéance ;
- les titres d'investissement conservés jusqu'à
leur échéance.
Les titres de participation, acquis afin d'exercer un
contrôle ou une influence notable sur une autre entreprise,
n'appartiennent pas à cette catégorie. Ils sont des
immobilisations financières.
d. Les
immobilisations.
De façon générale et selon Gaston DE
FOSSE, « les immobilisations sont affectées aux
opérations professionnelles ou immeubles, corporelles ou incorporelles,
acquis ou créées par l'entreprise, non pour être vendues ou
transformées, mais pour être utilisées d'une manière
durable comme instrument de travail »8(*).
Les immobilisations constituent un groupe
hétérogène quand bien même elles ont en commun la
caractéristique d'être un emploi stable car elles
incluent :
- des immobilisations dont la détention est
liées à l'exploitation de l'établissement de
crédit : immobilisations faisant l'objet de contrat de
crédit-bail ou de location simple, immobilisations détenues dans
le cadre de promotion immobilière ;
- des immobilisations financières comme des titres de
participation déjà définis ;
- des immobilisations corporelles ou incorporelles
correspondant aux investissements réalisés par la banque pour
mener à bien son activité : immeuble, matériel,
mobilier, etc.
I.1.1.2.2. Le passif du
bilan bancaire
Selon B. SOLNIK, « le passif du bilan est le
répertoire de l'ensemble des dettes de l'entreprise rangées par
ordre d'exigibilité croissante »9(*).
Toutefois, comme à l'actif, l'ordre des comptes du
passif du bilan de banque est inversé par rapport à la
comptabilité générale puisque le haut du bilan correspond
aux opérations de trésorerie et le bas de bilan aux capitaux
propres. Le passif présente la situation des moyens de financement, leur
origine, dont l'emploi se montre dans la rubrique actif.
On distingue quatre composantes dans le passif d'un bilan
bancaire :
a. Les opérations
de trésorerie et interbancaire
Définies précédemment, il est clair que
ces opérations correspondent aux créances de la rubrique actif,
mais dans la partie passive ; elle coïncide avec les dettes.
b. Les opérations
avec la clientèle
Il s'agit des dépôts effectués par les
clients d'une banque. Ces dépôts sont classés selon la
spécialité de leur régime. De plus, le critère
d'échéance du dépôt est retenu (à vue ou
à terme).
c. Les opérations sur
titre
Ce sont les titres émis par une banque sur les
différents marchés afin de se procurer des ressources, à
l'exception des actions. Ils sont souscrits soit par les particuliers, soit
par les entreprises, soit encore par les autres établissements de
crédit.
d. Les provisions et fonds
propres
Ces postes correspondent à deux types
d'opérations :
- Un certain nombre de postes reflètent des
opérations de provisionnement. Ainsi, les provisions pour risque et
charge, les provisions réglementées et les fonds pour risque
bancaires généraux sont les principaux provisionnements.
- Les autres postes composent habituellement les capitaux
propres : capital, réserve, etc.
I.1.1.2.3. Le hors
bilan
Il est normalement un ensemble de comptes annexés au
bilan et qui retrace les engagements futurs ou virtuels d'une banque, ne
donnant pas lieu à un flux de trésorerie.
Dans la banque, le hors-bilan est un document
particulièrement significatif car de nombreuses opérations de
banque donnent naissance à des engagements donnés ou reçus
que le bilan n'enregistre pas. Des opérations traditionnelles comme les
cautionnements, avals et engagements de crédit figurent au hors-bilan.
Toutefois, des opérations à terme ou
conditionnelles donnent également naissance à des engagements.
Mais, dans certains cas, ces derniers apparaissent plutôt en annexe qu'en
hors-bilan.
I.1.1.3. Annexe
La signification de l'annexe d'un bilan d'une banque est la
même que celle retenue par la comptabilité
générale : méthode d'évaluation et
complément d'information sur les postes du bilan et hors-bilan.
Comme les informations données par le bilan et le
compte de résultat ne sont présentées que sous forme
synthétique, les détails sont consignés dans l'annexe et
il est conseillé de classer les différentes informations dans
l'ordre des postes du bilan sur lesquels elles se rapportent pour faciliter la
lecture. De plus, l'annexe fait apparaître les opérations à
terme ou conditionnelles que le hors-bilan n'a pas pu faire
apparaître.
I.1.2. Le compte de
résultat de banque
De façon classique, le compte de résultat d'une
banque enregistre les flux de charges et de produits d'une période.
En général, le compte de résultat montre
quel a été l'accroissement de richesse de l'entreprise durant une
année d'activité. Le résultat de l'entreprise est la
différence entre tous les produits et toutes les charges de l'exercice
tout en excluant ceux comptabilisés pendant l'exercice mais ne le
concernant pas.
I.1.2.1. Les charges
C'est l'ensemble des dépenses faites par la banque dans
son activité professionnelle mais aussi dans son activité
ordinaire. Les charges d'une banque constituent un groupe
hétérogène qui comprend essentiellement des charges
d'exploitation bancaire et des charges ordinaires.
I.1.2.1.1. Les charges
d'exploitation bancaire
Elles correspondent aux charges issues de l'activité
d'intermédiaire financier, tant en ce qui concerne la collecte de
ressources que les interventions sur les marchés de capitaux.
Les intérêts et charges assimilées en
constituent l'élément principal : il s'agit des
intérêts versés aux apporteurs de ressources que sont les
déposants ou les souscripteurs de titre. Les autres charges sont issues
de moins values sur opérations sur titres de transaction et de
placement, sur opérations de change, sur opération sur
instruments financiers, etc.
I.1.2.1.2. Les charges
ordinaires
C'est un ensemble hétérogène comprenant
deux catégories de charges :
- Des charges d'exploitation figurant dans tous les comptes de
résultat comme les frais du personnel, les dotations aux amortissements,
les frais administratifs. Ces charges sont souvent appelées frais
généraux.
- Des charges liées au jeu de dotations et reprises de
provisions. Lorsque les dotations de l'exercice excèdent les reprises de
provisions, un solde en perte apparaît et s'inscrit parmi les charges du
compte de résultat. Ces provisions compensent des
dépréciations de valeur d'éléments d'actif ou de
hors-bilan comme les crédits ou les immobilisations financières.
Elles compensent également les risques généraux de la
banque.
On constate que la comptabilité bancaire propose une
présentation détaillée des dotations aux provisions, ce
qui facilite, pour l'observateur extérieur, l'analyse de la
maîtrise du risque dans la banque.
Enfin, la rubrique « charge » du compte de
résultat d'une banque fait apparaître des charges exceptionnelles
ainsi que l'impôt sur le bénéfice.
I.1.2.2. Les produits
Ils se classent de la même façon que les charges.
Les produits d'exploitation bancaire sont notamment :
- Les intérêts versés par les
emprunteurs ;
- Les commissions encaissées sur des prestations de
service ;
- Les gains sur opérations financières
correspondant à des plus-values sur les opérations
énumérées dans le compte de résultat
lui-même.
Les produits ordinaires : ils sont composés de
produits divers mais surtout de l'excédent de reprise de dotations de
l'exercice sur les dotations concernant des dépréciations et
risques déjà définis. En conséquence, le compte de
résultat d'une banque fait apparaître les opérations
relatives aux provisions soit dans les produits, soit dans les charges.
Les produits exceptionnels : ils ont la même
signification qu'en comptabilité générale.
I.1.3. La rentabilité
des banques
La rentabilité est une notion purement
financière qui conduit à comparer un résultat à des
moyens mis en oeuvre, elle est le rapport entre le résultat et les
capitaux investis. La rentabilité peut être globalement
définie comme l'aptitude de l'entreprise à se créer un
résultat exprimé en unité monétaire.
Selon Pierre CONSO, « la rentabilité
est une notion qui s'applique à toute action économique mettant
en oeuvre les moyens matériels, humains et financiers. Elle s'exprime
par le rapport résultat/moyens et elle est une mesure monétaire
de l'efficience »10(*).
Pour MOISSON, M., « avoir une entreprise
rentable est un devoir essentiel pour un chef d'entreprise »11(*).
Ainsi définie, la rentabilité est une notion
qui renvoie à l'appréciation de l'efficacité de
l'entreprise, mais privilégie une évaluation monétaire des
performances. Analyser la rentabilité d'une banque revient à
apprécier son aptitude à dégager des profits, chose
essentielle en matière de gestion d'entreprise et, par
conséquent, indispensable en matière d'analyse
financière.
De ce qui précède, la rentabilité
s'analyse en tant que :
- rentabilité économique quand elle conduit
à comparer le résultat et les actifs avancés afin de
l'obtenir. Dans ce cas, la comparaison permet de raisonner en terme de
rendement si les actifs représentent l'outil de travail mis en oeuvre
par l'entreprise.
Le ratio d'analyse est le suivant :
Rentabilité économique =
Résultat d'exploitation / Total actif.
- rentabilité financière quant elle met en jeu
le rapport entre le résultat global de l'exercice revenant aux
propriétaires et le montant des capitaux propres qu'ils ont investis
dans l'entreprise.
Le ratio : rentabilité
financière = Résultat net / Capitaux propres, en
facilite l'analyse.
Le cadre de l'étude de la rentabilité d'une
banque est le compte de résultat à partir duquel on calcule les
soldes de gestion selon la démarche du compte de résultat
établi en liste et trois soldes sont particulièrement
significatifs.
I.1.3.1. Le produit net
bancaire
Le produit net bancaire est la différence entre les
produits et les charges d'exploitation bancaire, il est le résultat qui
se dégage de l'activité d'intermédiaire financier et de
prestataire de services de la banque. Cette activité se poursuit
avec :
- La collecte et la distribution de capitaux donnant naissance
à de charges et de produits sous forme d'intérêt ou marge
d'intermédiation ;
- La prestation de services pour laquelle la banque
perçoit des commissions.
Le produit net bancaire est assimilé à la
valeur ajoutée des entreprises industrielles et commerciales, les
produits d'exploitation bancaire représentant les intérêts
et commissions perçus et les charges, le coût d'achat des capitaux
auprès des apporteurs de capitaux : intérêts
versés.
Le produit net bancaire traduit la disposition d'un
établissement de crédit à payer les salaires, les taxes et
à constituer des amortissements et les provisions ce qui permet une
maîtrise de l'écart entre le rendement des emplois
(crédits, titres achetés,...) et le coût des ressources
(dépôts, titres vendus,...).
I.1.3.2. Le résultat
brut d'exploitation
Il indique la marge qui se dégage de l'activité
habituelle de la banque après pris en compte des coûts de
fonctionnement, c'est à dire des frais généraux qui
correspondent aux charges générales d'exploitation
composées en grande partie de frais du personnel ainsi que des dotations
aux amortissements.
« Ce solde est important pour comparer les
résultats réalisés par des banques à conditions
d'exploitation différentes. Les banques qui collectent des
dépôts à vue non rémunérés ont un
produit net bancaire plus important que les banques qui collectent leurs
ressources sur les marchés. En revanche, les premiers supportent des
frais généraux liés au fonctionnement du réseau
plus élevé que les seconds »12(*).
I.1.3.3. Le résultat
net
Le résultat net se déduit du résultat
brut d'exploitation avec l'impact des risques sur le résultat de la
banque. En fonction de la survenance estimée des risques, la banque
constitue des dotations aux provisions qui, selon les exercices, amputent de
façon plus ou moins significative le résultat brut
d'exploitation.
I.1.4. Le rôle
intermédiaire de la banque
En tant que centre de circuits économiques, les
banques ont notamment pour rôle de transformer la nature et l'origine des
fonds disponibles pour les adapter à leur emploi. Le rôle de ces
intermédiaires est différent selon qu'ils organisent la
confrontation des investisseurs aux épargnants ou selon qu'ils
s'intercalent entre la collecte des capitaux disponibles et leur distribution
aux investisseurs par l'émission des titres dans le public.
Ainsi, les banques, en tant qu'institutions
financières qui acceptent les dépôts et font des
crédits, regroupent les banques commerciales, les sociétés
de crédits immobiliers, les caisses d'épargne et autres
établissements financiers. Les banques commerciales, domaine de
définition de notre recherche, jouent l'intermédiation entre
l'épargnant et le marché financier, entre les exportateurs, les
importateurs et leurs marchés, entre les particuliers, etc, qui sont
souvent leurs clients. Aussi, les banques agissent comme des
intermédiaires entre la banque centrale et les agents
économiques.
Bref, les banques sont des intermédiaires financiers
avec lesquels les particuliers sont le plus souvent en relation pour plus de
sécurité et commodité dans leurs affaires.
Schématiquement, les relations entre banques et clients
(entreprises, ménages et Etat) peuvent être résumées
de la manière suivante :
Crédits Dépôts
Bancaires reçus
Prêts Emprunts
ENTREPRPISES
INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS
RESSOURCES
ENTREPRISES
EMPLOIS
MENAGES
MENAGES
ETAT
INTERMEDIAIRES FINANCIERS
Emplois Ressources
ETAT
Source : P. CONSO, La gestion financière d'une
entreprise, Tome 2,7ème édition, p306.
I.1.4.1.
L'intermédiation financière de banques
La fonction d'intermédiation financière
jouée par les banques est reconnue depuis longtemps. Selon une analyse
classique due à J.G. Gurley et E.S. Shaw (1958), l'intermédiation
financière constitue l'une des deux modes fondamentaux de financement
pratiqués au sein des économies où règne
l'échange monétaire.
La relation de financement consiste, de façon
générale, dans un apport de ressources effectué par un
agent disposant d'excédents monétaires (agent à
capacité de financement) en faveur d'un autre agent dont les projets
impliquent des emplois dépassant ses ressources actuelles(agent à
déficit de financement). Cette relation peut, d'après les deux
auteurs, s'établir selon deux modalités fondamentales :
- celle de la finance directe ;
- celle de l'intermédiation financière (finance
indirecte).
La mission d'un intermédiaire financier, une banque
pour notre cas de recherche, est la transformation des échéances
et de risques. Schématiquement, la finance directe - finance indirecte
se fait comme suit :
Emprunteurs Prêteurs
Actif Passif
Actif Passif
Titre Capacité
de
Monnaie Financement
Besoin Titre
de
Financement Crédit
Finance directe
Finance
indirecte
Crédits Monnaie
Actif Passif
Intermédiaire financier
Source : S. de COUSSERGUES, La banque, structure,
marché, gestion ; 2ème
édition Dalloz, 1996, p6
Avec la finance directe, les agents à besoin et
à capacité de financement entrent directement en relation sur le
marché de capitaux. Les agents à besoin de financement
émettent des titres qui, par la suite, sont souscrits par les agents
à capacité de financement, ce qui revient, pour les premiers,
à emprunter des capitaux aux seconds.
A l'occasion de ces opérations, prêteurs et
emprunteurs se mettent d'accord sur un montant, une durée et un prix (le
taux d'intérêt). Ici, la banque, en tant qu'intermédiaire
financier, n'a pas de place.
Toutefois, la rencontre directe entre prêteurs et
emprunteurs sur les marchés ne permet pas toujours l'apurement de
besoins de financement. D'une part, les emprunteurs dont le besoin de
financement découle d'opérations d'investissement émettent
des titres à long terme alors que les prêteurs
préfèrent les placements à court terme. De plus et
surtout, les marchés de capitaux sont des marchés imparfaits
où règnent l'incertitude et l'asymétrie d'information.
Certains agents détiennent des informations que les prix ne
reflètent pas.
L'intervention d'un intermédiaire financier, c'est
à dire, le processus de financement indirect, remédie aux
imperfections de la finance directe. En s'interposant entre le prêteur et
l'emprunteur, la banque émet des titres à terme et à
risque mieux adaptés aux préférences des
prêteurs : elles collectent des capitaux qu'elles redistribuent, par
la suite, sous forme de crédits, aux agents à besoin de
financement.
I.1.4.2. Relation
banque-client
La clientèle d'une banque peut être
définie comme l'ensemble des personnes physiques ou morales ayant ouvert
leurs comptes dans ladite banque pour des raisons financières diverses.
Il n'est pas du tout aisé de segmenter la
clientèle d'une banque d'autant plus que les divers produits et services
offerts par la banque n'excluent personne de droit.
Toutefois, les banques offrent des prestations diverses
à des clients ne disposant pas de comptes bancaires. On peut qualifier
cette clientèle d'occasionnelle ou
« d'achalandage ».
Exemple : - achat et vente de devises ;
- services western union ; etc.
Néanmoins, quand bien
même la segmentation de la clientèle de la banque n'est aussi
facile qu'on le croit, Philippe AYIMARD13(*) dit qu'il existe trois catégories de clients
de banque :
1. Les particuliers reconnus à
titre de déposants, épargnants et
emprunteurs ;
2. Les entreprises qui font
l'essentiel de la clientèle bancaire :
- soit pour effectuer des
opérations d'échange avec l'étranger : l'importation
et l'exportation ;
- soit pour gérer aux mieux
les services de caisse ;
- soit encore pour obtenir un
intérêt sur des sommes momentanément
inutilisées ;
- soit enfin, pour avoir accès
au marché financier.
3. l'Etat, les collectivités,
les ONG, les associations.
I.1.4.3. Relation
interbancaire
En assurant la fonction
d'intermédiation, les banques entretiennent, en particulier, des
relations entre elles. Ces relations facilitent les transactions commerciales
et les règlements.
En effet, les opérations de
virement bancaire et les opérations sur effets de commerce permettent
aux banques d'échanger des informations. De
plus, les banques se refinancent chez leurs banques ou à la banque
centrale en cas d'illiquidité. Dans le
même ordre d'idée, signalons que les banques de petite taille
gèrent leurs ressources et trésoreries au sein de grandes banques
de réseau.
La libéralisation du
secteur bancaire fait naître une concurrence vive au sein du secteur,
d'où une grande nécessité de réglementation pour
enfin protéger les différents créanciers de banques et
l'économie dans son ensemble contre d'éventuelles faillites. Une
telle libéralisation est instituée par la loi bancaire qui
prône au Burundi, comme partout ailleurs, pour la banalisation des
établissements de crédit et des services y relatifs.
I.2. Analyse de la
structure financière de banques
Pour fonctionner correctement, la
banque a besoin de ressources financières adaptées aux emplois de
fonds qui sont nécessaires à la réalisation des objectifs
d'investissement et d'exploitation. Ainsi, tout
comme les échéances de dettes doivent correspondre aux
durées d'emploi des fonds, le terme des crédits doit tout au
moins correspondre à celui des dépôts.
I.2.1. Les sources de
financement de la banque
Les sources de financement d'une
banque peuvent être classées dans trois catégories :
les ressources de trésorerie, les ressources clientèles, ainsi
que les ressources propres.
Ø Les ressources de
trésorerie sont constituées d'emprunts à court terme
obtenus par refinancement auprès de la banque centrale et des emprunts
au jour le jour sur le marché interbancaire. La banque centrale est
rémunérée par un « taux de
refinancement » ou « taux de
réescompte ».
Ø Les ressources
clientèles sont des fonds en provenance de la clientèle sous
forme de dépôts à vue et à terme, ou de
l'épargne. Les dépôts à
vue sont des dépôts collectées auprès des agents
économiques non financiers et sont qualifiés d'instables car les
clients peuvent les réclamer chaque fois de besoin, par retrait de
caisse, virement de compte à compte, etc. L'épargne est régie par certaines
conditions de liquidité ou de disponibilité et des conditions de
rémunération particulières ou des avantages
spécifiques, notamment, le droit à avoir des prêts par
exemple.
Ø Les ressources propres
d'une banque caractérisées par quelques aspects
économiques, juridiques et réglementaires sont des ressources
stables ne faisant pas l'objet de retrait. Elles sont essentiellement
constituées de capital social, de réserves, de report à
nouveau, de divers, etc.
I.2.2. La correspondance
liquidité-exigibilité des postes du bilan
La correspondance entre
l'exigibilité des postes du passif et la liquidité des actifs
doit être mise en évidence. La liquidité d'un actif est la
durée nécessaire pour que, par le fonctionnement normal de
l'entreprise, un bien se transforme en disponibilité et
l'exigibilité d'une ressource, est la durée séparant la
date du jour de celle de son remboursement.
En effet, il y a perturbation du
fonctionnement d'une banque et cessation de paiement pouvant conduire au
redressement judiciaire, voire à la liquidation, si la liquidité
des actifs est plus faible que l'exigibilité du passif. Le cas d'espèce est celui d'une banque qui
privilégierait des crédits à long terme et des
dépôts à vue qui peuvent être réclamés
incessamment.
Les capitaux propres, les dettes
à moyen et à long terme, les dépôts à long
terme et les participations des particuliers sont des ressources stables qui
doivent, pour le bon fonctionnement de la banque, être supérieur
ou à la limite égale aux actifs immobilisés et les
crédits à long terme qui sont des emplois stables. Le respect de cette règle d'équilibre
financier minimum conditionne mais ne garantit pas la pérennité
de la banque.
Michel DARBELET et al.
dégagent un principe d'équilibre financier que la
« durée de détention d'une immobilisation est
supérieure ou égale à la durée de
disponibilité du financement correspondant »14(*). La conséquence est que les actifs
immobilisés doivent être financés par des capitaux
permanents.
ACTIFS IMMOBILISES Equipement
Constructions, installations, gros matériels
Eléments incorporels, projets risqués
CAPITAUX PERMANENTS
Crédit à moyen terme (2 à 7 ans)
Emprunt à long terme (7 à 20 ans)
Capitaux propres (capital, autofinancement)
Source : Michel Darbelet et al, Notion fondamentale
de management ; 4ème édition Foucher, 2004,
p174
I.2.3. Le fonds de roulement et
le besoin de financement d'exploitation
A partir du bilan fonctionnel, l'analyse du fond de roulement
permet d'étudier l'équilibre financier d'une entreprise et
d'apprécier sa situation de trésorerie. La différence
entre les ressources stables et les immobilisations brutes constitue le fond de
roulement. En d'autres termes, le fond de roulement est l'excédent de
ressources stables (capitaux propres + amortissements + provisions + dettes
financières hors concours bancaire) sur le besoin de financement
stable.
Pour une entreprise bancaire, les dépôts à
long terme font partie du premier groupe tandis que les
crédits à long terme font partie du second groupe. Le fond de
roulement (FR) peut être calculé par le haut du bilan comme par le
bas du bilan, quand bien même il est significatif au haut du bilan pour
les institutions non bancaires et au bas du bilan pour les banques. Le
schéma suivant est une illustration du calcul du FR d'une
banque :
ACTIF
PASSIF
Ressources stables
Immobilisations brutes
imam FR
Source : Nous-mêmes à partir du
schéma se trouvant dans l'ouvrage de
M. Darbelet et al, op. cit. p 175
C'est un montant de ressources financières durables
mises à la disposition de l'entreprise pour couvrir ses besoins
d'exploitation. Le rôle du FR est de couvrir le besoin de financement
d'exploitation (BFE) qui est une nécessité de financement
permanent pour l'exploitation.
Il faut donc, pour avoir une structure financière saine
et équilibrée, que le FR couvre le BFE.
Le BFE Besoin de financement
permanant
=
Actif d'exploitation - dettes d'exploitation
Le FR Ressource de financement
stable
=
Ressources stables -immobilisations brutes
Finance
Source : M. Darbelet et al, op cit. p 176
La règle d'équilibre financier est telle que le
FR = BFE. Pour une banque, le FR n'est pas seulement pour assurer le
fonctionnement de l'institution au service du client, mais aussi, c'est pour
faire face au besoin éventuel de liquidité.
I.2.4. La trésorerie
En général, c'est un ensemble de capitaux
liquides d'une entreprise (caisse, banque, effet négociables). De
façon analytique, elle est l'excédent du FR sur le BFE. La
trésorerie est équilibrée lorsque le FR=BFE. Si en
revanche, et pour une institution bancaire, le FR est insuffisant pour couvrir
le BFE, celle-ci a une trésorerie négative et souffre
d'illiquidité. Dans ces conditions, elle doit faire appel à des
découverts bancaires auprès de ses partenaires ou au
refinancement auprès de la banque centrale. Mais, cette situation ne
peut être que transitoire car ces ressources sont instables; il y a
risque de crise de trésorerie et, par conséquent,
d'illiquidité entraînant une cessation de paiement des retraits,
début de la méfiance des clients.
En outre la trésorerie peut être définie
de deux manières : par l'excédent du FR sur le BFE ou par
l'excédent des actifs de trésorerie sur les dettes de
trésoreries.
Il convient ainsi, pour mener à bien l'activité
d'une entreprise, de savoir les causes de la dégradation de la
trésorerie et les moyens de son alimentation.
? La dégradation provient :
- soit de la diminution du FR : disparition d'une source
de financement stable (remboursement d'un emprunt), accroissement des
immobilisations (exemple : investissements réalisés sans
apport de ressources stables), excès de crédits à long
terme (banque) ;
- soit de l'accroissement du BFE : augmentation de
l'activité (Exemple : accroissement des ventes), changement de
conditions d'exploitation, règles de gestion, retraits massifs des
clients (banques),...
? La trésorerie est améliorée
par :
- des actions sur le haut du bilan : elles ont la
même signification que celles sur le bas du bilan bancaire. Les actions
permettant d'améliorer la trésorerie d'une banque par le haut du
bilan sont en outre :
Ø l'augmentation du capital ;
Ø l'autofinancement ;
Ø emprunt à moyen et long terme ;
Ø cession d'actif ;
Ø vente de titre.
- des actions sur le bas du bilan qui ont une même
signification que celles au haut du bilan bancaire. C'est entre autre :
Ø la réduction des stocks ;
Ø la réduction des crédits aux
clients ;
Ø l'accroissement de crédits-fournisseurs
Ø Stimulation de dépôts à
vue,...
I.3. Les risques de
l'activité bancaire
En matière d'entreprise, aucun projet, petit soit-il,
ne peut être assujetti au risque et la réalisation de projet
devient aujourd'hui plus difficile et plus risquée qu'auparavant ;
d'où la prise en compte du risque revêt une importance
particulière.
La dynamique de l'environnement économique, politique,
social et culturel fait que tout projet soit voué, soit à la
réussite, soit à l'échec. Il ne suffit donc pas, pour un
manager, de gérer la réalisation d'un projet mais aussi de
veiller à la survenance de risques et leur gestion.
L'inhérence de risques à l'activité
bancaire nous a beaucoup motivé à parler des risques tant leur
origine est diverse. Nous ne nous sommes limité qu'à
l'énumération des risques auxquels toutes les entreprises sont
assujetties (les risques de fraude, les risques informatiques, les risques
d'incendie et d'inondation,...) bien qu'ils ne soient pas négligeables,
pour ne traiter que des risques propres à l'activité bancaire au
nombre de cinq : risque de crédit, de liquidité, de taux, de
change et d'insolvabilité. Ces derniers sont, d'une part, liés
à l'environnement dans lequel opère la banque (risque
systémique), d'autre part, à la gestion interne à la
banque elle-même. Mais, il s'avère mieux de définir le
risque avant d'en parler plus.
I.3.1. Définition
Le concept de «risqué» est souvent
entendu de diverses façons et le recours aux dictionnaires illustre bien
cette diversité de sens que l'on peut lui donner.
Il désigne tantôt « un danger
éventuel plus ou moins prévisible et le fait de s'y exposer dans
l'espoir d'en obtenir un avantage » (Le Robert), tantôt ,
« l'éventualité d'un événement ne
dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant
causer la perte d'un objet ou tout autre dommage » (Le Robert ),
tantôt encore, « le dommage éventuel plus ou moins
prévisible, événement contre la survenance duquel on
s'assure, le fait de s'exposer à un danger, dans l'espoir d'obtenir un
avantage » (Le Littré). En effet, le risque désigne,
soit l'événement redouté, soit la probabilité
d'occurrence, soit les conséquences dommageables d'un
événement.
Selon Hervé COURTOT, « la notion de
risque correspond à un écart jugé inacceptable par rapport
à une norme utilisée dans le contrôle, que cet écart
résulte d'un aléas ou d'une incertitude »15(*).
Hervé COURTOT16(*) nous fait part de la contreversité des
débats sur le concept de "risque" en exposant les avis des uns et des
autres :
- "Un danger éventuel plus ou moins
prévisible" ;
- "L'éventualité d'un événement ne
dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et
pouvant causer la perte d'un projet ou tout autre dommage" ;
- "C'est la possibilité que les objectifs d'un
système axé sur un but déterminé ne se
réalisent pas" ;
- ? C'est un péril, mesurable, visant des biens ou
activités précis, aux conséquences économiques
dommageables".
Ainsi donc, vue les débats sur la définition du
concept de "risque", il incombe aux gestionnaires de risques : ici, les
banquiers, d'en distinguer les principaux caractéristiques qui sont
notamment :
- Leur nature qui peut être commerciale ou
autre ;
- Leur origine pouvant être interne (spécifique)
ou externe (systémique) ;
- Leur conséquence ou leur effet produit ;
- Leur détectabilité traduisant la
capacité de prévoir leur apparition ;
- Leur contrôlabilité permettant de
différencier les risques choisis résultant du choix
raisonné et délibéré des responsables et
contrôlable de ce fait et les risques subis indépendant de la
volonté des responsables et difficilement contrôlables ;
- Leur probabilité d'occurrence, c'est-à-dire,
leur probabilité d'apparition et leur fréquence d'apparition.
I.3.2. Le risque
systémique
I.3.2.1. le risque
général
Le risque général est lié à la
survenance des crises politiques ou économiques. Les guerres
entraînent des fermetures d'entreprises, des réquisitions et des
destructions. Elles peuvent être à l'origine de moratoires qui
paralysent les règlements. Les troubles sociaux peuvent s'accompagner de
grèves continuelles que l'on a vues ici ou là, et qui finissent
par compromettre l'avenir de l'économie entière.
Le passage d'une crise économique est marqué par
des difficultés commerciales ou financières pour la plupart des
entreprises, et par un accroissement du nombre de "dépôts de
bilan". Tous ces événements néfastes pour
l'économie réelle se répercutent dans un sens ou un autre,
sur l'activité bancaire dans sa position de centre de circuits
économiques.
Les troubles monétaires amènent le gouvernement
à prendre des mesures telles que la suspension des paiements envers
l'étranger pour enfin freiner la propagation d'une crise
éventuelle. Dans certains pays, les défaillances des banques ont
entraîné des séries de faillites ou tout au minimum, des
perturbations organisationnelles.
Indépendamment des événements politiques
ou économiques, il faut noter également les conséquences
d'événements naturels tels des inondations, des
sécheresses, des incendies, des épidémies, des invasions
des parasites, qui peuvent frapper des régions plus ou moins
étendues. Tous ces événements d'ordre
général sont difficiles à prévoir et il est encore
plus difficile d'y parer. Leur prévision, lorsqu'elle est
rationnellement possible, est, à elle seule un élément de
trouble pour des affaires.
S'agissant du risque général, nous ne nous
sommes limité qu'à en citer les événements, quand
bien même il touche plus indirectement que directement mais toutefois
sérieusement l'activité bancaire.
I.3.2.2. Le risque
corporatif
Le risque corporatif ou professionnel réside
essentiellement dans les brusques changements qui peuvent modifier les
conditions d'exploitation d'un commerce ou d'une industrie :
pénurie de matière première, effondrement des prix,
révolution technique ou même simplement, modification profonde de
procédés de fabrication, apparition de produits
équivalents et moins chers, changement de mode ou désaffectation
de la clientèle.
Les banques, d'autant plus qu'elles ne sont pas
épargnées des précédents changements, craignent
tout particulièrement les positions spéculatives qui, se
généralisant dans une profession, peuvent rendre celles-ci
très vulnérables.
Il arrive que certaines industries se trouvent soudainement
confronter à une situation de surcapacité mondiale, ce qui
entraîne une concurrence ruineuse et la pratique quasi-universelle de
prix "dumping" rendue possible par des subventions gouvernementales. La survie
des entreprises de ces secteurs est alors strictement liée au bon
vouloir, qui n'est pas nécessairement illimité, des pouvoirs
publics.
Dans tous les cas, une surveillance, par là, une
réglementation des différents marchés s'avère
nécessaire. Le négoce de matière première et des
dangers exige de ce point de vue, une surveillance attentive. Les banques, en
tant qu'intermédiaires financiers, doivent non seulement être
surveillées, mais aussi réglementées dans leurs
activités.
Enfin de compte, signalons que le risque
général et le risque corporatif affectent la gestion des banques
de façon générale tout en les exposant au risques de
crédit, de liquidité, de solvabilité, de taux et de change
qui ne sont analysables que spécifiquement dans le secteur bancaire que
par la banque de façon individuelle.
I.3.2.3. La
nécessité de la surveillance de l'activité bancaire
Selon Sylvie de COUSSERGUES17(*), le système financier dont s'inspire
l'activité bancaire comprend trois composantes qui
interagissent :
- Un secteur réel où les capitaux
s'échangent directement contre des titres entre les agents non
financiers ;
- Un secteur bancaire qui assume le processus de finance
indirecte grâce à la transformation d'échéances et
de risques ;
- Les mécanismes de paiement dont le secteur bancaire
se charge la gestion et qui permettent aux agents économiques
d'effectuer leurs règlements dans les meilleures conditions de
coût et de sécurité.
Chaque sous-système présente des structures,
des intervenants, un mode de fonctionnement, mais aussi, des régulations
qui permettent d'amortir les chocs et de revenir à l'équilibre.
« Le risque systémique est issu d'une discordance entre les
comportements des intervenants au sein des différents
sous-systèmes et les mécanismes de régulation qui provoque
un déséquilibre économique général et de
grande ampleur »18(*).
La manifestation du risque systémique est la crise
systémique avec ses deux aspects qui s'imbriquent :
- d'abord, un déséquilibre initial de l'un des
sous-systèmes se propage à l'ensemble du système financier
par le jeu des réactions en chaîne ;
- ensuite, le déséquilibre de la sphère
financière s'étend à l'ensemble de l'économie.
Dans la mesure où les banques font partie prenante au
sein des trois sous-systèmes, elles sont au coeur du risque
systémique et leur activité mérite d'être
régulée et réglementée (arbitrée). En effet
les banques sont concernées par les effets du risque systémique
en tant qu'initiatrices, agents de propagation ou victimes.
I.3.2.3.1. La banque,
origine de la crise systémique
C'est dans l'exercice de la fonction d'intermédiaire
financier que des chocs peuvent apparaître, liés aux risques de
crédit et de liquidité auxquels les établissements de
crédit sont exposés.
Dans toute relation de crédit, le risque de non
remboursement ne peut être supprimé. Malgré une parfaite
analyse des informations fournies par les emprunteurs, malgré la
stabilité des relations avec la clientèle et les garanties
prises, la probabilité de défaut de l'emprunteur n'est jamais
nulle. Et, lorsque l'insolvabilité se manifeste, la banque subit des
pertes pouvant compromettre sa pérennité. Cette
appréciation imparfaite du risque conduit les banques, soit à
majorer le coût de crédit d'une part, ce qui poussent les bons
emprunteurs, pénalisés injustement, à renoncer à
leurs projets d'investissement, et de là, naîtra la crise ;
soit d'autre part, à minorer les coûts de crédit, sujet
à une augmentation de la masse monétaire avec ses effets qui sont
très nombreux.
Une crise de confiance peut gagner une banque sur laquelle
pèse un risque de liquidité faisant que la plupart des clients
à dépôts à vue créent une situation de
panique bancaire en s'alignant aux guichets pour retrait. Tous les
déposants sont par la suite gagnés par cette panique
d'anticipation et rejoignent les files d'attente devant les guichets de banque
du système qui est enfin atteint dans son ensemble.
I.3.2.3.2. La banque, canal
de transmission de la crise systémique
Les banques sont des agents majeurs de propagation de la crise
systémique en tant qu'intervenants actifs et quelquefois exclusifs sur
les marchés de capitaux. Le défaut d'un intervenant dans
l'imbrication des positions débitrice et créditrice met en
difficulté les autres y compris les banques et peut engendrer une
réaction en chaîne.
De même, une diminution brutale des cours des actifs
négociés sur certains marchés des capitaux ou encore, une
crise immobilière détériore la qualité des
garanties sur lesquels sont gagés les crédits et, en
réaction, les banques rationnent le crédit.
I.3.2.3.3. La banque,
victime de la crise systémique
A l'évidence, toute crise systémique affecte les
établissements de crédit : crise de liquidité,
perturbation des mécanismes de compensation, augmentation du nombre
d'entreprise en difficulté. Et, la banque à structure
financière fragile est alors amenée à la cessation de
paiement. La faillite d'une banque, surtout si elle est de grande taille, est
un événement désastreux à même de mettre en
cause la stabilité d'une économie : défaillance en
cascade de banques et entreprises, retraits massifs des dépôts
bancaires et fuite de capitaux vers l'étranger, désorganisation
du système des paiements, etc. C'est pour éviter des tels
déséquilibres que les pouvoirs publics justifient la surveillance
du secteur bancaire.
I.3.3. Les risques
spécifiques à l'activité bancaire
I.3.3.1. Le risque de
crédit
L'expérience a mainte fois prouvé qu'il n'y a
pas de crédit totalement exempté de risque, quelles que soient
les garanties dont il est assorti. Le simple retard dans le remboursement peut
être préjudiciable pour un établissement qui travaille avec
des fonds empruntés. Le bénéficiaire du crédit,
quel qu'il soit, entreprise, particulier, établissement de
crédit, collectivité territoriale, Etat, n'est à mesure
d'assurer confiance totale de rembourser les crédits qui lui ont
été consentis.
Les causes classiques d'insolvabilité des clients de
banques sont généralement diverses. C'est entre autre le risque
professionnel, celui général susmentionné et le risque
propre à l'emprunteur : le plus fréquent et difficile
à cerner. Il est récemment apparu un risque pays aussi
appelé risque souverain lié a la situation politique,
économique et géographique du pays hôte de l'emprunteur.
Selon Pierre DUPUCH, « le risque de
crédit est le risque de voir un emprunteur ne pas s'acquitter de ses
obligations de paiement d'intérêt ou de remboursement du principal
d'un crédit ». D'après le même auteur, plus le
risque est important, plus la rémunération du prêt est
élevée.
Le risque de crédit peut être analysé sur
le plan de crédit simple ou de titre sur des montants
élevés ; il est couramment appelé risque de
contrepartie dans le premier cas et risque sur le marché dans le second.
A ce second type de risque correspond un risque de livraison de titre.
I.3.3.1.2. Analyse
Le risque de crédit constitue l'essentiel du risque de
l'activité bancaire. Son appréciation est la
responsabilité essentielle du banquier, lui qui prend la décision
d'accorder un crédit ou d'acheter un titre. Cette appréciation
diffère selon la contre partie :
- Si le destinataire du crédit est une entreprise, la
banque évalue le risque grâce à un diagnostic financier des
instruments d'analyse financière : ratios, tableaux de flux, etc.
Toutefois, la relation de long terme complexie cette analyse.
- Lorsque le destinataire du crédit est un particulier,
l'appréciation du risque est plus difficile faute de documents
comptables reflétant la situation financière de l'emprunteur. Les
informations simples comme le revenu ou l'ancienneté dans l'emploi sont
utilisées. Pour les particuliers, l'analyse du risque est souvent
formalisée grâce à l'usage du crédit scoring.
- Dans le cas d'un marché, la banque analyse le risque
par elle-même ou utilise les notations des agents de "rating" sur le
risque présenté par l'émetteur d'un titre.
La prévention du risque de crédit consiste en de
principes simples mais difficiles à mettre en pratique :
- La prise de garanties, qui, d'une part peuvent être
réelles sous forme d'hypothèque ou de nantissement et d'autre
part personnelles sous forme de cautionnement ou d'aval, est
décidée de façon facultative par le banquier lors de
l'accord du crédit ou en cours de réalisation.
- La division du risque conduit la banque à repartir
les crédits entre un grand nombre de bénéficiaires ou
d'émetteurs de titres pour réduire la probabilité de non
remboursement. Il est périlleux de concentrer tous ses crédits au
financement exclusif de gros bénéficiaires, d'un secteur
d'activité ou d'une zone géographique car la banque s'exposerait
à des risques élevés en cas de récession de ce
secteur ou zone.
- La limitation des risques consiste, pour une banque,
à fixer les plafonds de crédit ou titres par emprunteur, par
secteur d'activité ou zone géographique.
- L'adossement et le provisionnement sont des moyens autres
pour amortir le choc d'une crise lié au risque de crédit.
I.3.3.2. Le risque de
liquidité
Le terme des ressources d'une banque étant plus court
que celui de ses emplois, le risque de liquidité se manifeste ;
d'une part par l'incapacité de la banque de faire face à une
demande massive et imprévue de retraits de la part des déposants
pris par la panique en cas de crise systémique : risque
d'illiquidité ; d'autre part, le risque de liquidité
résulte d'une modification progressive du terme des emplois qui
s'allonge alors que celui des ressources demeure inchangé ou
s'abrège.
Toutefois, la banque peut souffrir d'une illiquidité
tout comme elle peut subir une surliquidité ; mais, le premier cas
est plus difficile à guérir que le second.
La mesure du risque de liquidité se matérialise
par une comparaison des termes des actifs et des passifs. Elle indique la
position de liquidité de la banque et fait apparaître la
discordance des échéances des actifs et des ressources.
La mesure de la liquidité d'une banque est un
préalable à une bonne maîtrise du risque; et le respect des
ratios prudentiels ne supprime pas pour autant le risque de
liquidité.
En cas de risque ou de crise d'illiquidité, la banque
peut recourir à l'endettement sous ses multiples formes :
- l'emprunt bancaire à court terme ;
- l'emprunt bancaire à moyen et long terme ;
- le refinancement interne ou auprès de la banque
centrale ;
- l'émission de titres.
L'excédent de liquidité est mis en placement en
prenant en compte certains critères, entre autre, le montant du
placement, la liquidité du placement, la durée du placement, le
risque de signature et de contrepartie, l'anticipation d'évolution des
taux d'intérêt et la fiscalité d'un placement.
I.3.3.3. Le risque de
taux
« Le risque de taux est le risque de gain ou perte
encouru par une banque qui détient des créances et des dettes
dont les conditions de rémunération (taux fixe, taux variable)
diffèrent »19(*).
Selon DEBELS et al., « le risque de taux correspond
toujours à une variation potentielle du prix actuel ou futur d'un
élément d'actif ou de passif ou d'engagement hors
bilan »20(*).
D'un côté, l'actif du bilan de banque est
constitué, d'une part, par des emplois à taux fixe dont la
rémunération ne se modifie pas lorsque les taux
d'intérêt évoluent ,et d'autre part, par des emplois
à taux variable dont la rémunération évolue comme
le taux d'intérêt ; de l'autre côté, le passif
comporte des ressources qui ne sont pas soumises à la
rémunération comme des dépôts à vue et des
ressources rémunérées impliquant le versement
d'intérêt fixe ou variable.
C'est dire que chaque banque présente une plus ou moins
grande sensibilité de sa marge d'intérêt aux fluctuations
des taux, cette marge pouvant se resserrer ou s'élargir. Les analyses
peuvent prouver qu'en cas de hausse de taux, les banques dotées d'une
petite quantité de ressources et d'une grande quantité d'emploi
à taux variables sont les meilleures et vice versa.
Pour une échéance donnée, il importe
d'indiquer la position de taux d'une banque et on distingue :
- la position courte lorsque les passifs sont
supérieurs aux actifs. Elle est favorable en cas de baisse des taux et
défavorable en cas de hausse.
- La position longue lorsque les actifs sont supérieurs
aux passifs. Elle est favorable en cas de hausse des taux et défavorable
en cas de baisse.
Pour chaque échéance, on calcule, par
différence, une impasse qui représente l'exposition de la banque
aux risques.
I.3.3.4. Le risque de
change
« Dès qu'une banque détient des
créances et des dettes libellées en devises, elle est
exposée à un risque de change qui se traduit par des gains ou
pertes latents ou constatés qui influent sur le
résultat »21(*).
On s'intéressera à la contrainte dite interne
représentée par ce que l'on appelle « position de
change ». La contrainte externe, qui nous intéresse moins pour
le cas, met en évidence les événements politiques,
sociaux, économiques, etc. qui influencent la situation de banques et
d'autres entreprises en ce qui est des transactions de devise.
Pour une banque, la position de change peut
être :
- courte si les avoirs en devise excédent les
engagements ;
- longue si les avoirs en devise sont inférieurs aux
engagements ;
- nulle quand les deux sont égaux.
Le risque résulte d'une part, d'un achat ou vente au
comptant de devise par la banque ; d'autre part, d'un prêt de devise
ou de la contrepartie en monnaie nationale sur le marché
monétaire concerné, avec les éventuelles fluctuations de
cours de change.
En matière de risque de change, il importe de
distinguer, devise par devise, la position de change (longue ou courte) afin de
faciliter l'anticipation de cours de change monnaie par monnaie. La
connaissance de la position de change d'une banque permet de formaliser la
mesure de l'exposition de la banque au risque de change sur une devise
donnée et évaluer le coût d'une variation adverse du cours
de change.
I.3.3.5. Le risque
d'insolvabilité
Sur ce risque qui concerne la survie de la firme bancaire, il
importe de faire quelques amples observations :
- Le risque d'insolvabilité présente un
caractère induit en ce sens qu'il est la conséquence de la
manifestation des risques précédemment
étudiés ;
- Les pertes encourues proviennent de crédits non
remboursés, de moins values en raison d'évolution
défavorable des taux d'intérêt et de change.
La solvabilité étant l'aptitude d'une entreprise
à faire face à l'ensemble de ses engagements financiers :
remboursement des dettes aux échéances prévues, paiement
régulier des intérêts,..., et mise en évidence
à l'aide des ratios dits de solvabilité. Ces ratios permettent de
mesurer le degré d'endettement de l'entreprise et d'apprécier
dans quelle mesure les engagements fixes résultant des emprunts sont
couverts par les ressources financières de l'entreprise.
Dans l'interprétation de ces ratios, on
considère généralement que la protection des
créanciers diminue lorsque le degré d'endettement augmente. Pour
une banque, la solvabilité est mise en évidence par le rapport
des fonds propres aux risques de la banque (crédits).
Conclusion
Pour parler de l'activité d'une banque et de ses
risques sans risque de se tromper, il convient de comprendre l'origine de ses
ressources et l'usage dont il en a fait, ainsi que l'origine de sa
rentabilité.
Curieusement, les banques attirent beaucoup plus d'attention
sur les opérations de trésorerie et sur les opérations
avec la clientèle ; des opérations liées aux
ressources et emplois à court terme. Ces opérations sont
classées au haut du bilan de banques. D'ailleurs, l'expérience a
montré que ces opérations constituent la très grande part
du bilan d'une banque, ce qui est très normal pour un
intermédiaire financier, centre des circuits économiques.
En effet, les documents de synthèse qui sont le bilan
et le compte d'exploitation sont essentiellement incontournables pour montrer
la situation patrimoniale et la rentabilité d'une banque.
L'équilibre financier exige de faire correspondre, tout au minimum, la
liquidité et l'exigibilité des postes du bilan de banque afin de
se prémunir contre les risques inhérents à
l'activité bancaire.
Les risques sont divers et menacent aussi bien de
l'intérieur que de l'extérieur de la gestion d'une banque
c'est-à-dire du système économique. Certains des risques
sont subis et sont difficilement contrôlables ou même parfaitement
incontrôlables (risques systémiques) quand d'autres sont choisis
et contrôlables (risques spécifiques).
Enfin, pour diviser et couvrir ces risques, chaque banque se
doit de respecter la réglementation arrêtée par la banque
centrale, et essentiellement de mettre sur pied une stratégie propre
à elle pour enfin garder la confiance envers ses clients,
créanciers et le pouvoir public et surtout rester solvable.
CHAPITRE II :
EVOLUTION DE L'ACTIVITE DE LA BANCOBU
II.0. Introduction
La période de 1990-2008 est une époque qui s'est
révélée être très délicate pour le
BURUNDI sur tous les plans, que ça soit sur le plan social, culturel,
politique et surtout économique, dans tous les domaines de la vie du
pays dont le secteur bancaire qui nous a occupé dans notre recherche.
La période a été
caractérisée par des événements éminents
dont la crise de 1993 et l'embargo de 1997 sont les plus importants dans la vie
économique du pays. On ne saurait oublier les époques de
récession agricole causées par des irrégularités
climatiques dont celle de 2006-2007 a été la plus frappante.
Toutefois, le choc le plus sensible est celui de l'embargo
dont l'impact sur le PIB national est une diminution de « 309,953
milliards en 1995 à 265,414 milliards en 1996, soit une baisse de 44,539
milliards (14,37%) »22(*).
Le secteur industriel a été le plus
touché quand bien même le secteur bancaire n'a pas
été épargné de par l'essence de son
activité.
L'activité bancaire revêtant une importance
capitale dans l'économie burundaise, il importe d'en analyser
l'évolution pour une importante banque qu'est la BANCOBU dont les
« parts de marché en 1999 sont respectivement de 23,8% et
19,7% des dépôts des banques commerciales et de tout le secteur
financier, 18,9% et 15,3% des crédits accordés par les banques et
par tout le secteur financier et 19,97% et 17,61% respectivement des parts
de marché pour les dépôts et les crédits de la
BANCOBU dans le secteur bancaire en 2008»23(*).
A travers ce chapitre, notre recherche va vérifier si
la BANCOBU a pu garder le rythme de croissance de son activité pendant
cette longue et pénible période sur le plan
économique ; et ce, pour constater et apprécier les
stratégies adoptées pour faire face à cette période
de grande probabilité d'occurrence de risques.
Enfin, nous analyserons de plus et de prime abord le poids du
risque sur l'activité de la BANCOBU, mais avant de parler de son
activité, parlons d'abord de la BANCOBU elle-même.
II.1. Présentation
générale de la BANCOBU
II.1.1. Historique
En juin 1960, la Société Congolaise de Banques
(SCB) transforma son siège d'Usumbura en société de droit
du Rwanda-Urundi et sa succursale de Bruxelles en Belgique en
« Banque Africaine Internationale ». A cette date, la
Banque du Rwanda-Urundi avec son siège à Usumbura venait de voir
le jour.
Par décision de l'Assemblée
Générale Extraordinaire des actionnaires du 24-3-1964, la Banque
du Rwanda-Urundi change sa dénomination en Banque Commercial du BURUNDI,
BANCOBU en sigle.
Par décision des Assemblées
Générales Extraordinaires du 10-2-1988 et du 23-3-1988
respectivement de la Banque Belgo-Africaine-Burundi et de la BANCOBU, il eut
fusion des deux par absorption de la première par la seconde.
Avec un capital de 30 millions de francs à l'origine
(1960) sur la dénomination de « Banque du
Rwanda-Urundi », les activités se sont poursuivies sous la
dénomination de Banque Commerciale du Burundi (BANCOBU) avec un capital
de trois milliards cinq cent vingt millions de francs burundais (3 520 000 000
de Fbu) en 2008 et six milliards huit cent millions de francs burundais (6 800
000 000 Fbu) en 2009. En tant que Société Anonyme à
Responsabilité Limitée, la BANCOBU est une société
parapublique aux divers actionnaires.
II.1.2 Organisation de la
BANCOBU
Dans son organisation administrative, l'organe suprême
de la BANCOBU est l'Assemblée Générale qui
représente l'universalité des actionnaires ou leurs mandataires.
Elle a les pouvoirs les plus étendus pour poser ou ratifier les actes
qui intéressent le monde des affaires.
Le Conseil d'Administration est investi des pouvoirs les plus
élargis pour accomplir tous les actes nécessaires à la
réalisation de l'objet social, sous réserve de ceux
attribués à l'Assemblée Générale. Les
membres du Conseil d'Administration sont choisis parmi les actionnaires et la
répartition des sièges se fait au prorata de la mise dans le
capital social.
La gestion de l'institution est assurée par un
Comité de Gestion et une Direction Générale.
Composé de six membres sur un mandat d'une année renouvelable, le
Comité de Gestion est chargé entre autre de l'émission des
directives générales pour l'administration et la gestion de la
banque, de l'adoption des règlements des opérations et des
manuels de procédure, etc.
Dirigée par un Administrateur Directeur
Général, la direction générale quant à elle,
accomplit tous les actes d'administration et de gestion courante pour le compte
de la société. Elle représente juridiquement la banque et
dans ses rapports avec les tiers.
Sont placés sous son contrôle hiérarchique
direct :
- L'inspection générale et audit interne dont la
tâche permanente est d'assurer : le respect des normes
prudentielles, la sécurité opérationnelle de la banque, la
qualité du portefeuille de la banque, le fonctionnement des agences, la
correction des défaillances respectives.
- Le comité de crédit chargé de
décider de l'octroi de crédit, de concourir à la
clientèle de la banque conformément au niveau de
compétence lui fixé par le Conseil d'Administration.
- Le comité de direction auquel incombent toutes les
questions relatives au fonctionnement de la banque, exception faite de l'octroi
de crédit.
- La direction des agences chargée de la supervision et
la coordination des activités des départements relevant de la
direction, de suivre et évaluer les performances de ces
départements, d'assurer l'exécution des décisions et
directives émanent de la direction générale et
élaborer des rapports.
- La direction commerciale qui, dans ses attributions figurent
l'appréciation des stratégies de recouvrement et de gestion du
risque.
- La direction de l'administration chargée entre autre
de veiller à la gestion rationnelle des moyens humains, matériels
et financiers de la banque ; d'élaborer un rapport
périodique d'activités du département relevant de ladite
direction, ainsi que de superviser et coordonner les activités des
départements.
Pour une compréhension supplémentaire de
l'organisation de la BANCOBU, l'organigramme en parle plus (Annexe 3).
II.1.3 Statut juridique,
mission et actionnariat
La BANCOBU est une société anonyme à
responsabilité limitée ayant forme de société
mixte. C'est une personne morale qui effectue à titre de profession
habituelle et principalement les opérations suivantes :
- la réception des fonds du public ;
- les opérations de crédits ;
- la mise à la disposition de la clientèle des
moyens de paiement et la gestion de ceux-ci.
Son capital social, représenté par 100 000
actions de 300 francs burundais de nominal à la création (1960),
c'est-à-dire, 30 000 000 de francs burundais, et de 330 000 000 de
francs burundais en 1990 représentés par 1 100 000 actions est
actuellement (2009) de 6 800 000 000 de francs burundais avec un objectif
fixé par la BRB, d'atteindre dix milliards en 2010. Cette politique
monétaire de la BRB vise la formation de banques de grande taille et de
réseau pouvant résister aux divers crises économiques et
monétaires et aux risques de l'activité bancaire dont l'origine
est dans la plupart des cas liée à la concurrence qui devient de
plus en plus accrue dans ce domaine.
II.2. Evolution de
l'activité de la BANCOBU
Il nous paraît particulièrement
intéressant d'analyser l'activité de la BANCOBU par les postes de
son bilan et son compte de résultat car le bilan est une image de la
structure du patrimoine de l'entreprise tandis que le compte de résultat
visualise les différents flux. Son activité est bien
illustrée par l'actif de son bilan qui reflète l'emploi des
ressources dont le passif précise la source et les différentes
charges et produits dont la différence fait le résultat.
L'activité de la BANCOBU comme un centre des circuits économiques
au Burundi se concrétise par une diversité de partenariat et de
clientèle ; entre autre avec les banques, la BRB, les entreprises,
les particuliers, l'Etat, les différents projets,..., sous diverses
manières. Enfin, l'évolution du bilan et du compte de
résultat de la BANCOBU témoigne une bonne ou mauvaise
santé de la banque sur son axe d'activité.
II.2.1. Analyse de
l'évolution du bilan de la BANCOBU
II.2.1.1. Analyse
horizontale
Comme tout bilan de banque, le bilan de la BANCOBU
apparaît inversé par rapport au bilan de la comptabilité
générale car les comptes d'actif sont classés par leur
liquidité décroissante de haut en bas et ceux du passif par leur
exigibilité décroissante. Cette structure du bilan de la BANCOBU
apparaît normale et habituelle car son activité n'est pas par
essence d'investir en immobilisation mais d'assurer l'intermédiation
entre les détenteurs de fonds et les investisseurs, pour son propre
compte et celui de la clientèle. D'ailleurs la banque se doit de
témoigner à ses clients et créanciers, non pas d'un
immense investissement mais d'une liquidité rassurante pour être
la plus solvable et satisfaire pour autant à des éventuels
retraits de ses clients.
Le tableau suivant illustre la structure de l'actif du bilan
de la BANCOBU pour la période de 1990 à 2008.
Tableau n° 1 : Structure de l'actif du bilan de la
BANCOBU, montant en millions de BIF
Années
|
Disponible et réalisables
|
Crédits
|
Porte-
feuille
|
Divers et siège
|
Immobilisations
|
Total bilan
|
1990
|
412,1
|
9 256,6
|
243,5
|
624,4
|
268,3
|
10 804,9
|
1991
|
375,6
|
9 825,6
|
252,3
|
723,0
|
445,9
|
11 622,4
|
1992
|
1 124,1
|
9 759,2
|
91,6
|
817,6
|
506,7
|
12 299,2
|
1993
|
948,4
|
9 876,3
|
87,0
|
935,7
|
571,7
|
12 419,1
|
1994
|
2 730,4
|
8 897,5
|
2 159,6
|
817,7
|
525,6
|
15 130,8
|
1995
|
2 473,8
|
9 587,4
|
3 025,6
|
772,0
|
485,4
|
16 344,2
|
1996
|
1 990,7
|
10 322,5
|
3 085,7
|
855,7
|
460,3
|
16 714,9
|
1997
|
2 154,4
|
11 175,3
|
5 816,1
|
879,5
|
407,9
|
20 433,2
|
1998
|
2 336,4
|
13 673,7
|
3 587,0
|
1 287,1
|
736,9
|
21 621,1
|
1999
|
6 787,1
|
13 648,0
|
1 282,4
|
1 014,5
|
706,7
|
23 438,7
|
2000
|
8 688,6
|
18 625,3
|
87,0
|
1 688,8
|
898,8
|
29 988,5
|
2001
|
5 070,6
|
21 168,3
|
782,2
|
6 253,9
|
913,2
|
34 188,2
|
2002
|
5 495,1
|
25 095,6
|
782,2
|
8 135,9
|
1 196,5
|
40 705,3
|
2003
|
9 525,7
|
30 503,2
|
274,1
|
14 430,7
|
1 911,4
|
56 645,1
|
2004
|
13 886,8
|
33 644,4
|
316,1
|
312,5
|
2 600,8
|
50 760,6
|
2005
|
26 547,9
|
28 962,9
|
942,9
|
2 852,0
|
2 970,6
|
62 276,3
|
2006
|
17 227,5
|
31 295,8
|
79,0
|
5 395,8
|
2 795,5
|
56 793,6
|
2007
|
18 246,2
|
31 562,7
|
13 079,0
|
2 356,2
|
2 554,1
|
67 798,2
|
2008
|
21 514,0
|
47 840,2
|
19 408,0
|
2 880,1
|
2 504,9
|
94 147,2
|
Source : Rapports annuels de la BANCOBU
Globalement, ce tableau témoigne une évolution
mitigée des postes de l'actif de la banque. Les crédits
constituent le principal emploi avant les disponibilités et
réalisables. La BANCOBU a accrue la ligne des crédits
accordés dans le temps bien qu'ils n'aient pas gardé le rythme.
Ils ont diminué sensiblement en 1994 (9,91%) et en 2005(13,91%) et en
peu légèrement en 1992(0,67%) et 1999(0,18%).
Curieusement, les immobilisations occupent une faible part
dans le total des actifs de la banque bien qu'elles augmentent en
général. Les légères diminutions observées
signifient qu'elles s'amortissent et quelque fois cédées et/ou
mise au rebut. Le graphique suivant visualise l'évolution des emplois de
la BANCOBU :
Figure 1. Evolution des emplois
de la BANCOBU
Source : Nous-mêmes à partir des
données du tableau n°1
Les emplois de la banque ont augmenté dans le temps,
surtout grâce aux crédits et aux disponibilités et
réalisables. Les deux postes relèvent de l'activité
principale et professionnelle de la banque dans ses opérations de
trésorerie et avec la clientèle. Parallèlement, le tableau
suivant montre la structure des ressources (passif) de la BANCOBU :
Tableau n° 2 : Structure du passif du bilan de la
BANCOBU, montant en millions de BIF
Années
|
Exigibles
|
Dépôts
|
Divers et Sièges
|
Non exigibles
|
Comptes de résultat
|
Total Passif
|
1990
|
2 277,8
|
6 615,7
|
1 071,3
|
733,7
|
77,9
|
10804,9
|
1991
|
1 858,0
|
8 135,8
|
1 382,7
|
771,6
|
96,5
|
11 622,4
|
1992
|
1 766,3
|
8 110,8
|
1 804,7
|
823,4
|
113,5
|
12 299,2
|
1993
|
1 890,8
|
7 486,0
|
2 296,9
|
883,0
|
117,2
|
12 419,1
|
1994
|
1 691,1
|
10 157,1
|
2 702,7
|
942,9
|
1,26
|
15 130,8
|
1995
|
1 233,3
|
10 323,8
|
3 316,8
|
942,9
|
127,9
|
16 344,2
|
1996
|
949,6
|
10 925,7
|
3 727,9
|
1 013,3
|
102,9
|
16 714,9
|
1997
|
2 451,3
|
12 094,4
|
4 282,6
|
1 063,3
|
541,7
|
20 433,2
|
1998
|
3 757,1
|
10 872,3
|
4 805,7
|
1 258,3
|
927,7
|
21 621,1
|
1999
|
1 373,8
|
13 976,7
|
5 818,3
|
1 538,3
|
726,7
|
23 438,7
|
2000
|
3 996,3
|
14 133,5
|
7 500,7
|
3 168,0
|
1 189,9
|
29 988,5
|
2001
|
3 366,0
|
17 321,8
|
8 228,7
|
4 031,0
|
1 240,2
|
34 188,2
|
2002
|
2 136,0
|
22 250,5
|
10 712,2
|
4 830,4
|
776,1
|
40 705,3
|
2003
|
2 256,2
|
29 947,4
|
20 219,4
|
5 314,3
|
907,8
|
56 645,1
|
2004
|
2 639,0
|
36 867,5
|
8 321,0
|
5 814,3
|
958,9
|
50 760,6
|
2005
|
3 247,4
|
43 589,2
|
10 041,7
|
4 929,9
|
468,1
|
62 276,3
|
2006
|
1 528,8
|
34 915,6
|
12 079,9
|
5 375,5
|
823,8
|
56 793,6
|
2007
|
1 135,4
|
45 782,2
|
13 518,5
|
5 493,0
|
1 869,3
|
67 798,2
|
2008
|
2 739,6
|
66 028,2
|
15 351,3
|
5 856,0
|
4 172,0
|
94 147,2
|
Source : Rapports annuels de la BANCOBU
Les dépôts constituent la principale source de
financement de la BANCOBU suivis par les exigibles. En effet, comme à
l'actif, les postes du passif ont connu une évolution en dent de scie.
Les dépôts ont baissé pendant les exercices 1992, 1993,
1998 et 2006. Le résultat connaît de très fortes
fluctuations car il est très difficile de le prévoir.
Le graphique suivant montre l'évolution des ressources
de la BANCOBU :
Figure 2. Evolution des
ressources de la BANCOBU
Source : Nous-mêmes à partir des
données du tableau n°2
La lecture de ce graphique prouve que les dépôts
sont la principale et importante source de financement de la banque.
Figure 3. Evolution du
patrimoine de la Bancobu
Source : Nous-mêmes à partir des
données du tableau n°1 et 2
Cette courbe nous montre que le bilan de la BANCOBU a connu
une chute sensible en 2004 et 2006 non parce que la banque se trouvait dans des
difficultés de gestion mais à cause de sa politique de
réduction des dépôts à terme pour minimiser les
charges liées. Toutefois, la tendance de la courbe est positive sur
toute la période de recherche bien que le rythme ne soit pas le
même pour tous les exercices. En peu de mots, le bilan de la BANCOBU a
connu une évolution en dent de scie.
Nous nous permettons de subdiviser la courbe en trois moments
qui paraissent importants :
- de 1990 à 1993, la tendance de la courbe
témoigne une évolution stable et lente peut être due
à une stabilité économique, politique et sociale qui a
caractérisé le pays durant cette période ;
- de 1993 à 2006, la courbe commence à
décoller avec des fluctuations témoignant une instabilité
économique. Au cours de cette période, plutôt que
d'investir, la monnaie était placée en banque pour crainte de
l'instabilité politique, de plus, la monnaie nationale continuait de se
déprécier de façon galopante.
- de 2006 à 2008, nous remarquons un décollage
brusque qui s'explique principalement par la politique de la BRB de former des
banques de taille en exigeant la hausse du capital social.
En 2006, le total du bilan enregistre une baisse de 12% due
à une réduction des dépôts, surtout des
dépôts à terme, de 20%. C'est le
« résultat d'une politique délibérée de
la direction de la banque visant à privilégier les
dépôts à vue qui coûtent moins chers par rapport aux
dépôts à terme afin de réduire les charges
financières »24(*). Cette diminution se répercute en revanche sur
les avoirs disponibles et réalisables de la banque.
De plus, il est à constater que sur toute la
période, le résultat n'a pas été en aucun cas
négatif, toutefois, il a évolué en dents de scie,
situation qui n'est pas du tout une anomalie.
La pente de la courbe montre qu'à partir des
années 2000, le bilan connaît un décollage brusque. C'est
une situation dont les causes sont diverses. Non seulement qu'il y a une part
due à la croissance de l'activité de la banque, l'influence de la
dépréciation de la monnaie nationale n'est pas à
écarter. Cette dépréciation est expliquée par les
cours de change qui sont de 123,56 pour le dollar américain en 1987, de
663,42 en 2000 et de 1081,93 en 2007. Ils ont monté de 998,5% depuis
1987 jusqu'en 2009 où ils sont en moyenne de1235.
II.2.1.2 Analyse
verticale
Pour mener à bien cette analyse, nous nous sommes
servis des ratios dits de structure du bilan. Ces ratios sont, entre autre, de
structure de l'actif :
- Ratio de l'importance de l'actif
fixe : Actif fixe / Actif total.
Ce ratio montre, pour toute entreprise, le poids des actifs
fixes sur le total de l'actif.
- Ratio des actifs circulants : Actifs
circulants / Actif total.
Il montre l'importance, dans le total des actifs, de l'actif
dont détient une entreprise pour une courte durée.
Les ratios de structure du passif, quant à eux, sont
entre autre ceux qui suivent :
- Ratio d'indépendance
financière : Fonds propres / Total passif.
- Ratio de permanence de capitaux :
Capitaux permanents / Total passif.
- Ratio des dettes à court
terme : Dettes à court terme / Total passif
La discussion des valeurs de ces ratios est influencée
par divers facteurs qui dépendent du choix des gestionnaires de
l'entreprise, de la nature de l'entreprise, de la durée du
phénomène qui les aurait influencé, etc.
Tableau no 3 : Valeurs des ratios de structure du bilan de la
BANCOBU
Années
|
ICF
|
AC
|
IF
|
PC
|
DCT
|
1990
|
0,0248
|
0,9752
|
0,0753
|
0,2306
|
0,7694
|
1991
|
0,0384
|
0,9616
|
0,0709
|
0,2864
|
0,7136
|
1992
|
0,0412
|
0,9588
|
0,0742
|
0,1687
|
0,8313
|
1993
|
0,0460
|
0,9540
|
0,0789
|
0,2005
|
0,7995
|
1994
|
0,0347
|
0,9653
|
0,0609
|
0,1989
|
0,8011
|
1995
|
0,0297
|
0,9703
|
0,0672
|
0,2149
|
0,7851
|
1996
|
0,0275
|
0,9725
|
0,0668
|
0,0668
|
0,9332
|
1997
|
0,0200
|
0,9800
|
0,0785
|
0,0785
|
0,9215
|
1998
|
0,0341
|
0,9659
|
0,1011
|
0,2775
|
0,7225
|
1999
|
0,0302
|
0,9698
|
0,0967
|
0,2634
|
0,7366
|
2000
|
0,0300
|
0,9700
|
0,1453
|
0,1453
|
0,8547
|
2001
|
0,0267
|
0,9733
|
0,1542
|
0,2472
|
0,7528
|
2002
|
0,0294
|
0,9706
|
0,1377
|
0,2536
|
0,7464
|
2003
|
0,0337
|
0,9663
|
0,1061
|
0,2551
|
0,7303
|
2004
|
0,0512
|
0,9488
|
0,1240
|
0,2876
|
0,7124
|
2005
|
0,0477
|
0,9523
|
0,0867
|
0,2573
|
0,7427
|
2006
|
0,0492
|
0,9508
|
0,1133
|
0,2087
|
0,7449
|
2007
|
0,0377
|
0,9623
|
0,1086
|
0,1974
|
0,8026
|
2008
|
0,0266
|
0,9734
|
0,1065
|
0,2132
|
0,7868
|
Source : Nous-mêmes à partir des rapports
annuels de la BANCOBU
ICF : Importance des Capitaux Fixes
AC : Actifs Circulants
IF : Indépendance Financière
PC : Permanence des Capitaux
DTC : Dettes à Court Terme
Un important constat sur l'équilibre du bilan de la
BANCOBU sur toute la période de recherche montre ce qui suit :
- Le calcul des ratios d'importance des capitaux fixes et
celui des actifs circulants montre que l'actif fixe a une faible importance par
rapport à l'actif circulant dans le patrimoine de la BANCOBU. Ceci
prouve l'idée que la BANCOBU ne s'investit pas essentiellement à
l'augmentation ou à la détention d'immobilisations de grande
envergure (corporelles ou incorporelles), mais plutôt, à la
gestion du jour le jour des comptes de la clientèle par fourniture des
fonds (crédits, découverts, escompte,...), la relation de court
terme étant la plus intéressante car elle permet de gérer
au mieux le risque y relatif.
- Parallèlement au niveau du passif, le calcul des
ratios d'indépendance financière, de permanence de capitaux et
des dettes à court terme montre un niveau élevé des
exigibles (fonds de tiers à court terme) par rapport aux fonds
permanents et une très faible indépendance
financière ; en peu de mots, une dépendance
financière.
Le graphique suivant est une image du niveau des ratios de
structure du bilan de la BANCOBU :
Figure 4. Evolution des ratios
de structure du bilan de la Bancobu
Les actifs circulants occupent le niveau le plus
élevé et sont complétés par les immobilisations
pour former le total des emplois de la banque ; les deux connaissent une
évolution relativement stable. Les dettes à court terme et les
capitaux permanents sont complémentaires, ils connaissent assez de
fluctuations dues à la variation incessante de la valeur des provisions
et du résultat.
II.2.2. Les dépôts
à la BANCOBU
Ils sont la principale source de financement de la banque.
Les dépôts de la BANCOBU sont des ressources que la banque
collecte auprès de ses clients. Ils sont constitués de
différentes rubriques dont la principale est celle des
dépôts à vue. Le tableau qui suit illustre la structure des
dépôts de la BANCOBU :
Tableau n° 4 : Structure des
dépôts de la BANCOBU (en millions de BIF)
Années
|
dépôts à vue
|
Dépôts à terme
|
Carnets de dépôts
|
Bons de caisse
|
Total dépôts
|
2001
|
12 133,00
|
3 180,00
|
2 004,00
|
5
|
17 322,00
|
2002
|
15 181,00
|
4 717,00
|
2 348,00
|
5
|
22 251,00
|
2003
|
18 714,12
|
8 737,37
|
2 490,98
|
5
|
29 947,47
|
2004
|
25 084,28
|
8 927,84
|
4 130,93
|
268
|
36 867,50
|
2005
|
28 566,39
|
10 623,97
|
2 855,40
|
0
|
43 589,20
|
2006
|
25 450,70
|
5 223,62
|
4 241,32
|
0
|
34 915,64
|
2007
|
34 632,68
|
6 024,46
|
5 125,06
|
0
|
45 782,20
|
2008
|
50 691,35
|
10 040,95
|
5 295,95
|
0
|
66 028,25
|
Source : Rapports annuels de la BANCOBU
Le total des dépôts de la clientèle de la
BANCOBU a évolué en dent de scie. Les diminutions les plus
remarquables sont celles de 1993,1998 et 2006. En 1993 et 1998, cette baisse du
total des dépôts est due à une chute du niveau des
dépôts à vue qui se répercute à l'actif
respectivement par une baisse des liquidités (disponibles et
réalisables) et une cession des titres (portefeuille).
La structure des dépôts de la BANCOBU fait
apparaître un excès des dépôts à vue par
rapport aux dépôts à terme sur tous les ans. Ceci est une
politique des banques de réduire les charges liées aux
dépôts à terme, lesquelles charges affectent de
façon sensible le résultat d'une banque. C'est cette politique
qui explique la baisse remarquable du niveau des dépôts à
la BANCOBU en 2006 de 20% et dont la répercussion est la plus sensible
sur le total du bilan.
Les deux graphiques en secteur montre la répartition
des dépôts par catégorie en 2001 et en 2008 :
Figure 5. Répartition
des dépôts des exercices 2001 et 2008 par catégorie
Source : Nous-mêmes à partir des
données du tableau n°4
Les deux images montrent qu'au cours des deux exercices non
consécutifs les dépôts sont répartis de façon
similaire. Les dépôts à vue occupent la plus grande place
(70% en 2001 et 77% en 2008) et avec les dépôts à terme
(18% en 2001 et 15% en 2008), les deux constituent la presque totalité
des dépôts de la BANCOBU.
II.2.3. Les crédits
à la BANCOBU
Ils constituent le principal emploi des dépôts
de la banque (principale ressource). C'est l'ensemble des prêts consentis
aux investisseurs et parallèlement aux dépôts à vue,
les crédits à court terme dominent ce poste du passif.
Tableau no 5 : Structure des crédits
accordés par la BANCOBU (en million de BIF)
Années
|
Débiteurs en compte courant
|
Effets et promesses
|
consortial café
|
Autres crédits consortiaux
|
Total crédits accordés
|
2001
|
15 464,00
|
4 989,00
|
564,00
|
151,00
|
21 168,00
|
2002
|
15 450,00
|
6 762,00
|
2 593,00
|
291,00
|
25 096,00
|
2003
|
18 862,12
|
9 710,71
|
1 361,46
|
568,97
|
30 503,26
|
2004
|
19 665,07
|
10 329,55
|
3 098,04
|
551,78
|
33 644,44
|
2005
|
17 943,59
|
9 701,52
|
678,02
|
639,81
|
28 962,94
|
2006
|
15 200,94
|
11 326,94
|
4 213,42
|
554,58
|
31 295,88
|
2007
|
17 036,89
|
11 943,07
|
1 243,33
|
1 339,49
|
31 562,78
|
2008
|
18 675,29
|
14 194,93
|
10 578,31
|
4 391,68
|
47 840,21
|
Source : Rapport annuels de la BANCOBU
Figure 6. Evolution des
crédits accordés par la BANCOBU
Source : Nous-mêmes à partir des données du
tableau n°5
La rubrique des crédits accordés par la BANCOBU
fait apparaître une évolution mitigée : des baisses et
des croissances. En 1994, un phénomène
généralisé à l'ensemble du secteur bancaire a
frappé d'une baisse les crédits de la BANCOBU. C'est un
phénomène généralisé en ce sens que la
BANCOBU a gardé sa part de marché au niveau des crédits,
soit 22% des crédits à l'économie en 1993 et en 1994.
C'est-à-dire qu'à ce moment les capitaux n'étaient plus
réinvestis mais par contre retournés car les dépôts
ont maintenu leur rythme de croissance. La régression du financement de
la campagne café en 2005 provoque une diminution (baisse) sensible du
crédit accordé par la BANCOBU.
Le constat est que les débiteurs en compte courant
occupent chaque année une grande part des crédits
accordés, d'ailleurs la relation de long terme complique l'analyse
financière de la gestion des débiteurs. Cette analyse importe
beaucoup pour la gestion du risque de crédit.
De plus, l'équilibre du bilan exige que les emplois
fixes soient financés par des ressources stables et ceux circulants par
des ressources instables (dettes à court terme). Cela explique la part
des débiteurs en compte courant dans les crédits et celle des
dépôts à vue dans le total des dépôts.
Figure 7. Répartition
des crédits des exercices 2001 et 2008
Source : Nous-mêmes à partir des
données du tableau n°5
Les graphiques précédents visualisent la
répartition des crédits octroyés par la BANCOBU en 2001 et
en 2008. Cette répartition démontre l'importance des
crédits à court terme à savoir les comptes courant des
débiteurs de la banque. La situation est différente en 2001 et en
2008, les données du tableau n°5 montrent que les rubriques des
effets et promesses et le financement de la campagne café ont crue de
plus en plus bien qu'ils n'aient pas dépassé les comptes
courants.
Tableau n° 6 : Evolution comparée des
dépôts et des crédits à la BANCOBU en millions de
BIF
Années
|
1 : Total dépôts
|
2 : Total crédits
|
Ecarts (1-2)
|
1990
|
6 615,7
|
9 256,6
|
-2 640,9
|
1991
|
8 135,8
|
9 825,6
|
-1 689,8
|
1992
|
8 110,8
|
9 759,2
|
-1 648,4
|
1993
|
7 486,0
|
9 876,3
|
-2 390,3
|
1994
|
10 157,1
|
8897,5
|
1 259,6
|
1995
|
10 323,8
|
9 587,4
|
736,4
|
1996
|
10925,7
|
10 322,5
|
603,2
|
1997
|
12 094,4
|
11 175,3
|
919,1
|
1998
|
10 872,3
|
13 673,7
|
-2 801,4
|
1999
|
13 976,7
|
13 648,0
|
328,7
|
2000
|
14 133,5
|
18 625,3
|
-4 491,8
|
2001
|
17 321,8
|
21 168,3
|
-3 846,5
|
2002
|
22 250,5
|
25 095,6
|
-2 845,1
|
2003
|
29 947,4
|
30 503,2
|
-555,8
|
2004
|
36 867,5
|
33 644,4
|
3 223,1
|
2005
|
43 589,2
|
28 962,9
|
14 626,3
|
2006
|
34 915,6
|
31 295,8
|
3 619,8
|
2007
|
45 782,2
|
31 562,7
|
14 219,5
|
2008
|
66 028,2
|
47 840,2
|
18 188,0
|
Source : Les auteurs à partir des tableaux
no 5 et no 6
Les écarts relevés par le tableau
précédent montrent que sur certains exercices, les crédits
ont dépassé les dépôts à la BANCOBU. Les
raisons qui peuvent être imputées aux écarts
négatifs sont multiples : soit les dépôts n'ont pas,
à eux seuls, pu couvrir les crédits, soit les débiteurs de
la banque n'ont pas été réguliers aux
échéances au cours de ces exercices, soit encore, la banque a
fait recours à d'autres moyen pour financer les crédits.
Figure 8. Evolution
comparée des dépôts et des crédits à la
Bancobu
Le constat général est que les deux courbes ont
un même trend (une même tendance) et particulièrement leur
tendance est très similaire à celle du totale du bilan de la
banque. Les deux constats prouvent que les dépôts financent en
quelque sorte les crédits et ; les uns et les autres composent
l'essentiel des ressources et des emplois de la BANCOBU. La chute de la courbe
des dépôts observée en 2006 est le résultat de la
politique de la banque de réduire les dépôts à terme
et corrélativement, les crédits ont suivi presque le même
mouvement. Les chevauchements des deux courbes observés sont liés
aux écarts ci-haut expliqués.
II.2.4. Evolution de la
rentabilité à la BANCOBU
L'étude de la rentabilité est
particulièrement importante en ce sens qu'elle permet de
découvrir la capacité dont dispose la banque pour
rémunérer ses facteurs : le personnel, le mobilier et
l'immobilier, les actionnaires et les créanciers.
Le tableau ci-après est une illustration
chiffrée de l'état de la rentabilité de la
BANCOBU :
Tableau no 7 : Evolution des soldes significatifs dans la
rentabilité de la BANCOBU en millions de BIF
Années
|
Marge d'intermédiation
|
PNB
|
RBE
|
RN
|
2001
|
2 929,1
|
4 065,2
|
2 205,6
|
1 238,8
|
2002
|
3 291,6
|
4 504,8
|
2 364,7
|
773,9
|
2003
|
3 799,4
|
4 901,8
|
2 767,8
|
905,9
|
2004
|
4 423,3
|
6 714,7
|
3 470,2
|
956,3
|
2005
|
4 797,4
|
6 015,3
|
2 830,0
|
467,2
|
2006
|
4 041,9
|
6 677,0
|
3 558,3
|
822,9
|
2007
|
4 387,4
|
8 332,4
|
4 532,5
|
1 867,7
|
2008
|
6 518,0
|
11 179,6
|
6 856,4
|
4 172,1
|
Source : Nous-mêmes à partir des
données des rapports annuels de la
BANCOBU
PNB : Produit Net Bancaire
RBE : Résultat Brut d'Exploitation
RN : Résultat Net
Le produit net bancaire (PNB), le résultat brut
d'exploitation (RBE) et le résultat net (RN) sont trois soldes
particulièrement significatifs dans l'étude de la
rentabilité de banques.
Tout compte fait, la marge d'intermédiation
mérite une attention particulière du fait qu'elle visualise
l'importance de la marge clientèle (différence entre les revenus
sur les crédits accordés et les charges sur les
dépôts) et de la marge de trésorerie (différence
entre les intérêts sur placements et les intérêts sur
emprunts), avec la première qui est toujours importante par rapport
à la seconde au niveau de la BANCOBU.
L'écart entre la marge intermédiaire et le
Produit Net Bancaire montre la valeur des commissions perçues sur
l'ensemble des prestations fournies par la BANCOBU à sa
clientèle. Marge intermédiaire et commission font l'ensemble des
produits de la BANCOBU avec les revenus divers et les reprises.
La différence entrer le Produit Net Bancaire et le
Résultat Brut d'Exploitation est l'effet des frais
généraux qui sont souvent des frais du personnel, des charges
administratives et des dotations aux amortissements.
Ce sont des charges les plus importantes qui réduisent
le résultat de la BANCOBU avant ou après les dotations aux
provisions, selon que le risque de crédit est élevé ou
pas.
Le Résultat Brut d'Exploitation permet une comparaison
entre les banques aux conditions d'exploitations différentes ;
c'est entre autres les banques qui collectent des dépôts à
vue non rémunérés et qui doivent supporter des frais
généraux élevés et les banques qui collectent leurs
ressources sur le marché.
Le tableau suivant fait une comparaison entre les frais
généraux supportés par la BANCOBU et ceux supportés
par la BNDE :
Tableau n°8 : Evolution comparée des frais
généraux à la BANCOBU et à la BNDE en millions de
BIF
Année
|
(1): PNB BANCOBU
|
(2): RBE BANCOBU
|
(1-2)/1*100
|
(3): PNB BNDE
|
(4): RBE BNDE
|
(3-4)/3*100
|
2001
|
4 065,2
|
2 205,6
|
45,74
|
2 030,2
|
1 437,3
|
29,20
|
2002
|
4 504,8
|
2 364,7
|
47,51
|
2 352,9
|
1 656,2
|
29,61
|
2003
|
4 901,8
|
2 767,8
|
43,54
|
2 566,3
|
1 684,8
|
34,35
|
2004
|
6 714,7
|
3 470,2
|
48,32
|
2 559,4
|
1 521,6
|
40,55
|
2005
|
6 015,3
|
2 830,0
|
52,95
|
2 572,2
|
1 698,5
|
33,97
|
2006
|
6 677,0
|
3 558,3
|
46,71
|
2 097,8
|
1 075,9
|
48,71
|
2007
|
8 332,4
|
4 532,5
|
45,60
|
2 881,4
|
1 753,0
|
39,16
|
2008
|
11 179,6
|
6 856,4
|
38,67
|
3 241,4
|
2 130,5
|
34,27
|
Source : Les auteurs à partir des données
des rapports annuels de la BANCOBU
et de la BNDE
Les valeurs du produit net bancaire encaissé par la
BANCOBU (1) apparaissent très élevées par rapport
à celles du produit net bancaire encaissé par la BNDE (3). (2) et
(4) désignent les résultats bruts d'exploitation des deux
établissements qui, retranchés aux produits nets bancaires
donnent les frais généraux. En revanche, le rapport des frais
généraux au produit net bancaire ((1-2)/1 pour la BANCOBU et
(3-4)/3 pour la BNDE) montre que la BANCOBU supporte des frais
généraux élevés par rapport à la BNDE. Cette
situation est due au fait que la BANCOBU engage des charges d'exploitation
énormes liées aux frais du personnel dans la collette des fonds
de sa clientèle et autre charges attachées à
l'exploitation des guichets et agences.
Dans son processus de calcul, le Résultat Net peut
s'en trouver augmenté ou diminué, selon que les marge et/ou
commission ont augmenté ou baissé ou encore que les frais
généraux et/ou les provisions ont diminué ou
augmenté.
Figure 9. Structure des soldes
significatifs dans la rentabilité
Source : Nous-même à partir des données du
tableau n°7
Figure 10. Evolution des soldes
significatifs dans la rentabilité
Source : les auteurs à partir des données
du tableau n°7
Le calcul des ratios de rentabilité permettrait aux
intéressés de savoir si la BANCOBU est rentable et
d'arrêter une stratégie en conséquence. En 2008, la
rentabilité économique = 6856,4 /94161 = 0,072 et la
rentabilité financière = 4172/7914 = 0,527
Contre un taux d'intérêt moyen créditeur
de la BANCOBU de 9%, l'on peut, sans risque de se tromper, accepter que la
banque est rentable. Avec une rentabilité économique de 0,072 et
financière de 0,527 en 2008, on estime que la situation sera
appréciée aussi bonne en 2009 qu'en 2008
II.2.5. La part de
marché de la BANCOBU dans le système bancaire
Tableau no 9 : Evolution des parts de marché de la
BANCOBU dans le secteur bancaire en millions de BIF
Années
|
dépôts du système
bancaire
|
Crédits du système bancaire
|
dépôts de la BANCOBU
|
Crédits de la BANCOBU
|
Part des dépôts en %
|
Part des crédits en %
|
1990
|
18 583
|
25 677
|
6 616
|
9 257
|
35,60
|
36,05
|
1991
|
21 699
|
30 456
|
8 136
|
9 826
|
37,49
|
32,26
|
1992
|
21 994
|
31 135
|
8 111
|
9 759
|
36,88
|
31,34
|
1993
|
22 758
|
34 926
|
7 487
|
9 876
|
32,90
|
28,28
|
1994
|
31 811
|
31 007
|
10 157
|
8 898
|
31,93
|
28,70
|
1995
|
29 265
|
33 455
|
10 324
|
9 187
|
35,28
|
27,46
|
1996
|
32 495
|
36 729
|
10 926
|
10 323
|
33,62
|
28,11
|
1997
|
38 113
|
40 787
|
12 094
|
11 175
|
31,73
|
27,40
|
1998
|
37 603
|
55 296
|
10 872
|
13 674
|
28,91
|
24,73
|
1999
|
58 698
|
72 074
|
13 977
|
13 648
|
23,81
|
18,94
|
2000
|
63 276
|
102 191
|
14 134
|
18 625
|
22,34
|
18,23
|
2001
|
74 950
|
112 134
|
17 322
|
21 168
|
23,11
|
18,88
|
2002
|
97 631
|
146 476
|
22 251
|
25 096
|
22,79
|
17,13
|
2003
|
127 692
|
160 630
|
29 947
|
30 503
|
23,45
|
18,99
|
2004
|
151 977
|
161 689
|
36 868
|
33 644
|
24,26
|
20,81
|
2005
|
189 822
|
158 048
|
43 589
|
28 963
|
22,96
|
18,33
|
2006
|
232 243
|
194 588
|
34 916
|
31 296
|
15,03
|
16,08
|
2007
|
245 919
|
203 513
|
45 782
|
31 563
|
18,62
|
15,51
|
2008
|
330 493
|
271 656
|
66 028
|
47 840
|
19,97
|
17,61
|
Source : Les auteurs à partir des données
des rapports annuels de la BANCOBU et de la BRB.
La tendance générale montre que les parts de
marché des dépôts et des crédits de la BANCOBU
évoluent en diminuant dans le temps. Toutefois, ces parts de
marché évoluent en sens contraire des crédits et des
dépôts eux-mêmes, c'est une preuve que la diminution des
parts de marché n'est nullement pas due à une baisse de
l'activité de la banque, mais à un accroissement plus que
proportionnel de l'activité bancaire sur l'échelle nationale.
C'est curieusement l'effet de l'entrée de nouveaux concurrents sur le
marché bancaire.
Il apparaît que, malgré un contrôle
macroprudentiel du secteur bancaire par la BRB, l'évolution des
crédits et des dépôts à la BANCOBU n'est pas
uniforme à celle des crédits et des dépôts de tout
le secteur alors qu'il était sensé ainsi, ceci pour deux raisons
majeures :
- le marché financier enregistre des entrées de
nouveaux concurrents mais aussi des sorties (BCD, BPB,...) ; cela fait que
l'activité nationale connaît dans son ensemble une croissance plus
accélérée que celle de la BANCOBU et des fois même,
elle connaît des régressions que cette dernière ne
connaît pas.
- Il n'existe pas de stratégie qui soit universelle,
chaque banque est unique. La BANCOBU a sa politique propre de gestion des
dépôts et des crédits qui n'est pas du tout semblable
à celle des banques ou du système bancaire.
Le tableau qui suit montre la situation des crédits de
quelques concurrents de la BANCOBU dans le système bancaire :
Tableau n° 10 : La situation de certains concurrents
de la BANCOBU sur le marché des crédits en millions de BIF
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Parts en 2008
|
Crédits BANCOBU
|
21168
|
25096
|
30503
|
33644
|
28963
|
31296
|
31563
|
47840
|
17,61
|
Crédits IBB
|
24970
|
35908
|
36116
|
45096
|
44051
|
62535
|
69487
|
90262
|
33,23
|
Crédits BCB
|
32059
|
38999
|
34267
|
26462
|
25910
|
31174
|
38025
|
51190
|
18,84
|
Crédits BBCI
|
3099
|
5672
|
10283
|
11476
|
12793
|
15482
|
15367
|
16017
|
5,90
|
Crédits BGF
|
7344
|
10798
|
10941
|
12515
|
10773
|
15510
|
18156
|
20141
|
8,93
|
Total
|
88640
|
116473
|
122110
|
129193
|
122490
|
155997
|
172598
|
225450
|
82,99
|
Crédits du système bancaire
|
112134
|
146476
|
160630
|
161689
|
158048
|
194508
|
203513
|
271656
|
100
|
Parts des Crédits des 5 banques dans le système
bancaire
|
79,05
|
79,52
|
76,02
|
79,90
|
77,50
|
80,20
|
84,81
|
82,99
|
|
Source : les auteurs à partir des données
des rapports annuels de la BANCOBU,
IBB, BCB, BBCI, BGF et de la BRB.
La situation montre que la place qu'occupe la BANCOBU sur le
marché bancaire des crédits est satisfaisante. Elle vient en
troisième position après l'IBB et la BCB en 2008. La similitude
des tendances des dépôts et des crédits dans leur
évolution permet de tirer la même conclusion aussi sur les
crédits que sur les dépôts.
II.2.5. Les prestations
diverses
La BANCOBU est un prestataire de service par essence. Les
services prestés sont diversifiés et sont essentiellement
liés à la gestion des comptes des tiers et à l'octroi des
crédits.
Outre les opérations d'octroi des crédits et de
collecte des ressources, la banque offre d'autres services dont le poids est
loin d'être négligeable compte tenu des revenus apportés
par ces opérations et de leur part dans la formation du résultat
net.
Hormis les intérêts perçus sur les
crédits accordés, la BANCOBU perçoit d'autres produits
correspondant entre autre aux frais de tenu des comptes de la clientèle
et à la rémunération aux divers services vendus :
- les opérations de change ;
- les opérations d'escompte des effets de
commerce ;
- les services WESTERN UNION ;
- L'octroi des découverts, des crédoc, etc.
Le tableau suivant permet de dévoiler la part de la
rémunération perçue sur les services
prestés :
Tableau no11 : La part des commissions dans le revenu
total de la BANCOBU en millions de BIF
Années
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Revenu total
|
5403
|
5760
|
8387
|
9218
|
10418
|
8794
|
9663
|
13875
|
Commissions et divers
|
1136
|
1213
|
1103
|
2291
|
1218
|
2635
|
3945
|
4662
|
Pourcentage
|
21,03
|
21,06
|
13,15
|
24,85
|
11,69
|
29,96
|
40,83
|
33,60
|
Sources : Les auteurs à partir des données
des rapports de la BANCOBU
La valeur des commissions constatées à travers
ce tableau n'est pas à négliger, elle atteste une activité
intense liée à la gestion des comptes tiers. Eventuellement,
d'autres services vendus à une clientèle qualifiée
d'achalandage permettent à la banque de percevoir d'autres
commissions.
II.2.6. La relation
interbancaire de la BANCOBU
La BANCOBU prête et emprunte sur le marché
bancaire. Elle place sa trésorerie dans diverses banques moyennant une
rémunération et se refinance en revanche, si besoin il y a,
moyennant paiement d'un escompte.
Les opérations interbancaires se matérialisent
par les opérations de trésorerie du haut du bilan de la BANCOBU
par des virements et des refinancements. Les revenus sur placement de
trésorerie et les charges de trésorerie sont respectivement les
rémunérations perçues sur les placements et les
intérêts versés sur les emprunts et les refinancements. La
différence, c'est-à-dire la marge de trésorerie, traduit
le gain que la BANCOBU tire de ces opérations avec les autres banques.
Tableau no12 : La part de la marge de trésorerie
dans le produit net bancaire de la BANCOBU en millions de BIF
Année
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
PNB
|
4065,2
|
4504,8
|
4901,8
|
6714,7
|
6015
|
6677
|
8332,4
|
11180
|
Marge de trésorerie
|
-202,8
|
-44,7
|
-
|
-49,4
|
961
|
748,3
|
994,5
|
1575,2
|
Pourcentage
|
-4,99
|
-0,99
|
-
|
-0,74
|
15,98
|
11,21
|
11,94
|
14,09
|
Source : Les auteurs à partir des données
des rapports de la BANCOBU
Ce tableau fait apparaître une marge de
trésorerie négative de 2001 à 2004 qui signifie que la
banque supporte des charges de trésorerie supérieur aux
produits : soit elle emprunte beaucoup plus qu'elle ne prête, soit
encore, elle supporte un taux élevé par rapport à celui
auquel elle prête. A partir de 2005, la situation s'inverse.
II.2.7. Les principaux risques
de l'activité de la BANCOBU
« Etablir une hiérarchie des risques de
l'activité bancaire est une entreprise délicate d'autant que,
selon leurs spécialisations, les établissements de crédit
les prennent en considération à des degrés très
divers »25(*).
Il est très difficile de cerner les risques bancaires
en les ordonnant par leur degré d'importance. Toutefois, la valeur des
crédits dans les emplois des ressources de la BANCOBU, la place
donnée aux crédits dans le système économique et
monétaire, l'attention que la banque et la réglementation
macroprudentielle attirent sur le crédit, ..., nous permettent
d'affirmer que le risque de crédit est le principal dans
l'activité de la BANCOBU.
C'est dire que la BANCOBU court principalement un risque
égal, en valeur absolue, au total des crédits car aucun
crédit n'est exempté de risque. De ce fait, il mérite une
attention particulière depuis l'octroi jusqu'au recouvrement. La
banque n'est pas pour autant épargnée d'autres risques. Le
tableau suivant montre combien les fluctuations des cours de change du dollar
et de l'euro sont porteuses de risques pour l'activité de la
BANCOBU :
Tableau no13 : Evolution des cours moyens de change du
dollar et de l'euro
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Dollar (USD)
|
720,7
|
830,4
|
930,7
|
1082,6
|
1100,9
|
1081,6
|
1028,7
|
1081,9
|
1185,6
|
Euro
|
663,4
|
743,7
|
870,9
|
1223,1
|
1369,1
|
1347,3
|
1292,8
|
1485,4
|
1743,0
|
Source : Rapports annuels de la BRB.
Les données du tableau précédent
montrent que les cours du dollar et de l'euro ont chuté en 2005 et 2006.
Cela signifie que les banques qui étaient dans une position longue de
change (avoirs inférieurs aux engagements en devise) ont perdu. Le
risque de perte existe donc toujours suite aux fluctuations des cours qui
peuvent s'observer même au cours d'un exercice.
Conclusion
La BANCOBU est une banque très
expérimentée de par son ancienneté dans le système
bancaire burundais. C'est une banque de taille et une analyse horizontale des
documents de synthèse de la banque permet d'apprécier
positivement l'évolution de son activité quand bien même
elle est en dents de scie.
La valeur des commissions (différence entre la marge
intermédiaire et le produit net bancaire) : 33,60% du revenu total
de la banque pour l'exercice 2008 ; des frais généraux
(différence entre le produit net bancaire et le résultat brut
d'exploitation) : 4 191,4 millions de BIF en 2008 et des amortissements et
l'impôt (différence entre le résultat brut d'exploitation
et le résultat net) : 2461,1 millions de BIF en 2008
témoignent une activité intense de la BANCOBU dans la collecte
des dépôts de la clientèle où elle doit, non
seulement percevoir des intérêts et des commissions sur les
services rendus, mais également rémunérer le personnel,
les capitaux, l'immobilier et le mobilier employés, etc. La banque est
demeuré rentable sur toute la période étudiée.
Une analyse de structure du bilan de la BANCOBU
démontre :
- une indépendance financière faible parce que
la banque emploi essentiellement les fonds des tiers.
- une faible importance des actifs fixe et une fragile
permanence des capitaux car le bilan est en grande partie composé des
ressources et d'emplois à court terme.
Nous observons à la BANCOBU une évolution
parallèle des dépôts et des crédits car les premiers
constituent la principale ressource et les seconds, le principal emploi de la
banque.
Le risque de non remboursement des emprunteurs qui est
toujours inséparable des crédits n'est pas à
écarter pour la BANCOBU. La valeur des crédits par rapport
à l'ensemble des emplois de la banque (47840,2 sur 94147,2 soit 50,81%
en 2008) permet de tirer une conclusion que la BANCOBU court essentiellement et
principalement le risque lié au crédit. Tout compte fait, elle
n'est pas épargnée d'autres risques étant donné
l'évolution des cours de change, des taux et la taille des
dépôts à vue qui sont réclamés n'importe
quand.
La banque n'échapperait en aucun cas à un
phénomène qui viendrait du système bancaire ou
économique à voir différents indicateurs dont la marge de
trésorerie (1 575,2 millions de BIF soit 11,35% du revenu total de la
banque en 2008) qui implique ses relations avec les autres banques, la part de
marché (18,62% et 15,51% respectivement pour les dépôts et
pour les crédits) qui reflète son importance dans le
système bancaire et les domaines (secteurs) d'intervention qui
justifient ses relation avec l'économie réelle.
CHAPITRE III : ANALYSE
CRITIQUE DE LA GESTIOIN DES PRINCIPAUX RISQUES DE L'ACTIVITE BANCAIRE DE LA
BANCOBU
Comme dit dans les développements
précédents, il est très difficile d'hiérarchiser
les risques de l'activité bancaire. Il l'est encore plus à la
BANCOBU où il n'y a pas de service chargé de suivre chaque risque
à part.
En outre, il s'avère très délicat de
cerner analytiquement les risques précédemment cités et de
les classer par ordre d'importance. Mais, comme conclu
précédemment, le risque de crédit apparaît comme
principal à la BANCOBU et il est facile d'évaluer son poids dans
le bilan de la banque. Cela se confirme même au vu des rapports du
service chargé de la gestion du risque à la Direction Commerciale
à travers le Département Crédits et Marketing.
Selon Eric MANCHON, « on peut distinguer au sein du
risque du banquier, une "majeur" : le risque de non remboursement du
crédit et trois "mineurs" : les risques d'immobilisation, de taux
et de change »26(*).
A travers ce chapitre, nous allons analyser la gestion de ce
risque par la banque et les implications d'une surveillance macroprudentielle
sur celle-ci par la BRB. Ensuite, nous avons exhibé le poids du risque
de crédits dans les activités de la BANCOBU et les effets d'une
prise en compte et de la gestion de ce risque sur la structure du patrimoine de
la banque.
III.1. La surveillance de
risques appliquée par la BANCOBU
Les raisons majeures qui incitent la BANCOBU à
surveiller le risque de crédit, qui paraît très accru dans
le domaine d'intermédiation financière sont entre autre :
- les possibilités de fractionnement et de groupage de
crédits que crée l'intermédiation financière expose
la banque à une multiplicité de débiteurs et
créanciers pouvant la mettre en péril ou être mis en danger
eux-mêmes. « De multiple dépôts sont
groupés pour constituer un prêt important consenti à une
entreprise ; un très gros emprunt sollicité par une grande
entreprise est fractionné en milliers -voir en millions- d'obligations
de faible valeur faciale qui sont vendues au détail en souscription
publique »27(*).
- La transformation de terme qui est la raison d'être et
la justification économique principale de
l'intermédiation met la banque dans une grande incertitude d'autant
que le terme augmente le risque. « Pour financer des
opérations de crédit hypothécaire dont la durée est
de l'ordre de 15 à 20ans, une société de crédit
foncier utilise une panoplie de moyens de financement dont la durée
moyenne est de l'ordre de 5 à 8 ans »28(*).
L'encadrement des crédits, le suivi des demandeurs de
crédits par l'analyse de leurs états financiers et le respect des
normes prudentielles édictées par la BRB sont entre autre des
moyens auxquels la BANCOBU fait recours pour surveiller le risque de
crédit. D'après le rapport annuel d'activité de 2002,
« Le risque de crédit devra être rigoureusement
cerné au moment de l'analyse et de l'instruction de la demande de
crédit. Un encadrement particulier des clients devra être
assuré dès l'octroi jusqu'au parfait
remboursement »29(*).
Le crédit est donc accordé après prise
de garanties nécessaires qui peuvent être réelles ou
personnelles selon les cas. Le plafond et le terme d'un crédit sont
également pris en compte d'autant que le risque augmente avec la taille
du crédit et la durée à courir pour le recouvrer.
III.2. La gestion du
risque à la BANCOBU
III.2.1. La gestion des
risques sur le plan systémique
Cette gestion est facilitée par le respect des normes
prudentielles, mais aussi par une organisation interne à la BANCOBU.
Signalons que les mêmes risques peuvent être liés au
système bancaire, voire économique, dans lequel oeuvre la banque
tout comme ils peuvent être amplifiés par la défaillance de
la gestion interne de la banque.
Les normes prudentielles dont il est question sont entre
autre liées :
- au minimum exigé des fonds propres et du capital
social ;
- au coefficient de solvabilité exigé ;
- à un niveau du ratio des ressources stables sur les
emplois fixes ;
- au coefficient de liquidité, etc.
Ces normes prudentielles et bien d'autres sont
consignées dans la loi bancaire dont le respect est assuré par la
BRB à travers son service de Supervision Bancaire et Microfinance dans
l'objectif de former des établissements de crédit de grande
taille pouvant résister à la concurrence qui devient de plus en
plus vive dans le domaine bancaire.
Selon S. de COUSSERGUES, « l'existence
d'établissements de grande taille est alors le meilleur rempart contre
les crises bancaires. La dimension favorise la division des risques, la
dispersion des dépôts. Elle rassure de surcroît le
déposant persuadé que la puissance publique ne permettra pas la
faillite d'une banque de grande dimension »30(*).
Le tableau suivant trace quelques traits de respect des normes
prudentielles par la BANCOBU :
Tableau no14 : Etat de respect des normes prudentielles
par la BANCOBU
Années
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Normes exigées
|
Fonds propres (en millions de BIF)
|
5220
|
5769
|
6280
|
5138
|
5773
|
6736
|
7914
|
1000
|
Ecart sur les normes
|
4220
|
4769
|
5280
|
4138
|
4773
|
5736
|
6914
|
|
coefficient de solvabilité (en %)
|
25
|
22
|
22
|
21
|
22
|
20
|
-
|
8
|
Ecart sur les normes
|
15
|
12
|
12
|
11
|
12
|
10
|
-
|
|
Ressources stables/ Emplois fixes (en %)
|
104
|
95
|
96
|
112
|
103
|
143
|
-
|
60
|
Ecart sur les normes
|
44
|
35
|
36
|
52
|
43
|
83
|
-
|
|
coefficient de liquidité (en %)
|
109
|
91
|
100
|
116
|
110
|
91
|
-
|
100
|
Ecart sur les normes
|
9
|
-9
|
0
|
16
|
10
|
-9
|
-
|
|
Source : Nous-mêmes à partir des
données des rapports annuels de la BANCOBU et de la BRB
Grâce à ce tableau, nous observons un respect
relatif des normes prudentielles car sauf pour le coefficient de
liquidité où on observe un écart négatif de 9% en
2003 et en 2007, les autres écarts sont positifs. Les écarts sont
très élevés pour les fonds propres et le rapport des
ressources stables aux emplois fixes, cela montre que la BANCOBU prend garde de
dépasser le minimum de permanence et d'indépendance des capitaux
exigé par la réglementation de la BRB.
En principe, non seulement que sur le plan systémique
la BRB apparaît comme un arbitre pour éviter que les banques
puissent s'entraîner dans la faillite et entraîner, par la suite,
toute l'économie, la BANCOBU veille sur la situation de ses
débiteurs potentiel comme sur ses débiteurs effectifs. Elle est
beaucoup intéressée par la situation économique nationale
dans son ensemble. Dans ses rapports annuels, elle traite des points importants
comme le contexte économique général, l'évolution
de la production national et la politique monétaire.
III.2.2. La gestion interne du
risque à la BANCOBU
La gestion interne du risque bancaire est très
importante dans le management général de la BANCOBU. Cette
gestion est essentiellement liée à l'encadrement et le suivi des
lignes de crédit, essentiel du risque bancaire.
La gestion interne du risque est essentielle dans la gestion
globale de la banque pour pallier à une éventuelle source
d'insolvabilité. Elle est édictée par la Direction
à travers ses principes de planification, d'organisation et de
contrôle évaluation pour atteindre ses objectifs de
rentabilité et surtout de pérennité.
La surveillance du marché bancaire tant national
qu'international permet de savoir quels taux créditeurs et
débiteurs applicables pour pouvoir lutter contre la concurrence aux
conditions égales. En 2008, les taux appliqués par la BANCOBU ont
varié dans l'intervalle de 10 à 21% pour les taux
débiteurs et de 4, 5 à 9% pour les taux créditeurs.
L'écart entre les taux créditeurs et ceux débiteurs permet
à la BANCOBU de gagner sur les opérations d'intermédiation
financière. Avec un taux créditeur moins élevé par
rapport au taux débiteur, la banque assume des charges financière
(intérêts versés) moins élevés que les
produits financiers qu'elle encaisse (intérêts reçus). La
différence fait la marge d'intermédiation qui constitue
l'essentiel du revenu de la banque.
Le risque de taux, étant lié à la
variabilité des taux, est surveillé pour éviter tout ce
qui pourrait compromettre l'état de trésorerie de la banque. Pour
surmonter une éventuelle illiquidité, la BANCOBU se refinance
auprès de ses partenaires bancaires ou à la BRB moyennant un
escompte dont le taux ne doit pas dépasser celui auquel remboursent ses
débiteurs. L'écart entre le cours de change acheteur et celui
vendeur permet aux banques et à la BANCOBU de se prémunir contre
une éventuelle chute de cours.
III.3. La concurrence
contre la BANCOBU
Non seulement la concurrence directe exercée par les
banques contre la BANCOBU, les microfinances, les établissements
financiers, et les clients exercent des forces de pression sur la BANCOBU. Ces
forces sont non négligeables sur le plan systémique en ce sens
que la BANCOBU se trouve au centre des circuits économiques burundais.
C'est dire que les cinq forces de la concurrence sont localisables autour de la
BANCOBU :
Nouveaux entrants
Concurrence directe
Clients
Fournisseurs
Substituts
La BANCOBU est la plus ancienne des banques burundaises,
rappelons qu'elle existe depuis 1960. Après elle, d'autres banques se
sont implantées successivement constituant une concurrence directe et
accentuant le risque systémique.
Le tableau suivant montre la chronologie de la concurrence
directe contre la BANCOBU :
Tableau no15 : Les concurrents de la BANCOBU
Banques
|
Date de naissance
|
Observation
|
BANCOBU
BCB
BBCI
BPB
IBB
BGF
BCD
FINBANK
SBF (actuelle ECOBANK)
|
1960
1964
1988
1992
1993
1996
1999
2000
2003
|
En activité
En activité
En activité
En liquidation
En activité
En activité
En liquidation
En activité
En activité
|
Source : Nous-mêmes
Le secteur bancaire est un marché où la
concurrence est tellement vive que l'information coûte
chère ; les banques en liquidation sont quelque part une preuve de
faillite. L'autre forme de concurrence bien qu'indirecte est la
prolifération des micrifinances dont certaines ferment leurs guichets
quelque peu de temps juste après leur création (PEAF, IDC,...). A
la liste des microfinances entant que concurrents indirects de la BANCOBU
s'ajoutent la BNDE et le FPHU, des établissements financiers dont la
part est loin d'être négligée sur le marché
bancaire.
Les clients, constitués en grande partie par des
clients - déposants et emprunteurs auprès des banques, peuvent
exercer une force de pression par exigence des conditions qui leur seraient
favorables notamment, des taux d'intérêt bas ou
élevés suivant qu'ils sont créditeurs ou débiteurs.
Ils peuvent être à l'origine des crises, s'ils ne sont pas
gérés, par des retraits massifs en cas de panique. A ceux-ci la
BANCOBU y prête beaucoup de dévouement par sa
« Tradition de bien faire » et sa politique de
proximité. La BRB constitue une force de pression par sa politique
monétaire de contrôle macroprudentiel.
III.4. Le rôle du
contrôle de la BRB dans la gestion du risque
Dans la réglementation qu'elle exerce sur les banques
secondaires, la BRB contraint celles-ci de respecter les normes de gestion
destinées à garantir notamment leur liquidité et leur
solvabilité à l'égard des déposants et plus
généralement des tiers, ainsi que l'équilibre de leur
structure. De plus, les banques sont tenues de respecter en particulier les
ratios de couverture et de division des risques.
La loi bancaire n°1/017 du 23 octobre 2003 dont se sert
la BRB pour assurer la réglementation précise, en son article 36,
entre autre ce qui suit :
- le niveau minimum de capital exigé aux banques. Il
était de 2.5 milliards de francs burundais en 2007 et l'objectif est
à présent d'atteindre 10 milliards de francs burundais en 2010
pour chaque banque, selon la même loi ;
- conformément à l'article 27 de la loi
bancaire, les banques et les établissements financiers sont tenus de
justifier à tout moment que leur niveau de fonds propres net est au
moins égal au capital minimum exigé ;
- un ratio de solvabilité (fonds propres nets/ensemble
des risques attachés aux opérations et aux divers
éléments) au moins égal à 8% ;
- un coefficient de liquidité minimum de 100% ;
- un rapport entre les ressources stables et les emplois
immobilisés d'au moins 60% ;
- la position de change (Avoirs en devise moins Engagements)
ne doit pas dépasser 10% des fonds propres et 5% par devise. Tout
dépassement (position longue) devra être vendu ou
cédé à la BRB chaque jour.
Selon la même loi, les risques encourus par les banques
regroupent :
- les crédits distribués ;
- les opérations de crédit-bail et location avec
option d'achat ;
- les titres détenus par la banque ou
l'établissement financier ;
- l'engagement par signature.
En effet, cette réglementation est assurée par
le service de Supervision Bancaire et Microfinance par deux types de
contrôles : le contrôle sur pièce et le contrôle
sur place ; et par classification des risques en fonction du nombre de
mois de retard dans le paiement.
Tableau no16 : Les normes exigées pour les
provisions par type de créances
créances
|
Retard
|
Provisions exigées (en %)
|
Créances courantes
|
Honorées régulièrement
|
0
|
créances à surveiller
|
A partir de la première échéance
impayée
|
0
|
créances douteuses
|
6 mensualités ou 3 trimestrialités
impayées
|
20
|
créances litigieuses
|
3 mois après qu'elles sont douteuses
|
40
|
créances contentieuses
|
3 mois à partir de litigieuse
|
100
|
Source : BRB, service de Supervision Bancaire et
Microfinance.
Le crédit bancaire étant l'opération par
laquelle une banque met à la disposition d'un tiers des
disponibilités monétaires moyennant un accord (compromis) sur la
période de remboursement et le montant des intérêts tout en
se basant sur la confiance dont témoigne la personne créditrice,
le risque est pris en compte de façon incontournable par la banque.
Les provisions sont là pour compenser cette
dégradation fort probable, perçue ou latente, de la
qualité des crédits et d'autres emplois de la banque. Elles
affectent la structure du patrimoine de la banque en ce sens qu'elles viennent
de la réduction du compte de résultat, au cas
échéant, de la réduction des éléments
d'actif
III.5. Analyse de la
gestion du risque lié aux crédits accordés par la
BANCOBU
En général et selon Daniel LABBE,
« le crédit est l'opération par laquelle, le
propriétaire d'un bien économique, qui revêt le plus
souvent la forme monétaire, en cède la jouissance à une
autre personne pendant un certains temps, moyennant une
rémunération appelée intérêt, proportionnelle
à l'usage. Le propriétaire du crédit doit donc restituer
la contrepartie au terme du temps convenu de payer l'usage qu'il en
fait »31(*).
Selon J. PRUCHAUD, « le crédit bancaire est
en général l'opération par laquelle la banque met une
somme déterminée à la disposition d'un tiers appelé
emprunteur moyennant l'engagement pris par ce dernier de payer au banquier les
intérêts convenus et de lui restituer à l'époque
fixée par le remboursement, une somme équivalente à celle
qui lui a été fournie »32(*).
Tout compte fait, il existe deux types de
crédits :
- les crédits de décaissement à court
terme (moins de 2 ans), à moyen terme (2 à 7 ans) et à
long terme (plus de 7 ans) ;
- les crédits de signature (aval et
cautionnement) : la banque se porte garant des actes posés par son
client.
Le crédit est néanmoins un contrat entre deux
personnes où l'une en disposition des fonds monétaires accepte de
les céder à l'autre après s'être convenu sur la
rémunération et l'échéance de restitution. La
confiance et la situation économique de l'emprunteur comptent
beaucoup.
D'après A. SAMPSON, « un risque est un
engagement portant une incertitude dotée d'une probabilité de
gain et de préjudice, que celui ci soit une dégradation ou une
perte »33(*).
Selon cet auteur, le crédit est donc inséparable
du risque, d'où les banquiers doivent veiller sur les économies
d'autrui pour ne prêter qu'à des personnes justifiant d'une
certaine rentabilité.
Ainsi, la banque, en tant que dispensateur de crédit
à l'entreprise, n'est pas un fournisseur comme les autres.
« Elle est obligée à un certain discernement qui lui
impose, d'éviter de prêter trop ou trop longtemps à une
entreprise, mais aussi d'éviter la rupture abusive de crédit.
Comme tous les fournisseurs, elle est exposée à un risque de non
paiement, mais en plus, le paradoxe est qu'elle doit s'imposer une discipline
qui le conduit à vendre ni trop, ni trop peu à un
client »34(*).
III.5.1. Analyse des
crédits au point de vue du terme
Le tableau suivant montre la ventilation des crédits
par le terme à la BANCOBU en milliers de francs burundais :
Tableau no17 : Montant par terme des crédits
accordés par la BANCOBU en milliers de BIF
Année
|
crédits à court terme
|
Crédits à moyen terme
|
crédits à long terme
|
Total
|
2005
|
21 935 101
|
6 211 034
|
816 809
|
28 962 944
|
2006
|
24171747
|
6885755
|
238373
|
31 295 875
|
2007
|
22 248 381
|
7 684 978
|
1 629 438
|
31 562 797
|
2008
|
34 178 979
|
13 032 753
|
628 474
|
47 840 206
|
Source : Les auteurs à partir des rapports
mensuels de la BANCOBU sur l'état
des risques et des crédits bancaires.
Les données de ce tableau montrent que la BANCOBU a
une grande aversion contre les crédits à long terme. Nous
remarquons que plus le terme de crédits accordés par la banque
augmente, plus les crédits eux-mêmes diminuent. Ces données
sont une preuve que la BANCOBU privilégie de façon
préférentielle la limitation des crédits à long
terme, d'ailleurs, ils sont porteurs de gros risques, ceux-ci augmentant avec
la taille du crédit et la période de recouvrement.
Cette stratégie générale pour les
banques commerciales qui collectent essentiellement les dépôts
à vue n'est pas seulement une politique de prévention du risque
de crédit, mais aussi de prise de garde contre une éventuelle
illiquidité en faisant correspondre, ne fut ce que relativement, la
liquidité des actifs à l'exigibilité des ressources.
Le tableau suivant renferme des données
consolidées liées aux crédits accordés par le
système bancaire en millions de francs burundais :
Tableau no18 : Montant par terme des crédits
accordés par le système bancaire burundais en millions de BIF
Années
|
crédits à court terme
|
crédits à moyen terme
|
crédits à long terme
|
Total
|
1998
|
52250,4
|
2287,7
|
757,4
|
55295,5
|
1999
|
67157,1
|
4169,2
|
747,4
|
72073,7
|
2000
|
93339,4
|
8452,1
|
339,4
|
102130,9
|
2001
|
102699,4
|
9009,4
|
425,6
|
112134,4
|
2002
|
131263,5
|
14186,4
|
1026,4
|
146476,3
|
2003
|
138638,2
|
20181,7
|
1810,2
|
160630,1
|
2004
|
136361,6
|
23792,3
|
1534,7
|
161688,6
|
2005
|
133841,0
|
22808,4
|
1398,4
|
158047,8
|
2006
|
163210,1
|
29306,7
|
2638,1
|
195154,9
|
Source : Rapports annuels de la BRB.
Les données de ce tableau montrent que les banques
adoptent une politique générale de réduction des
crédits à terme. La confiance que doit témoigner
l'emprunteur fait que si le contrat est signé pour une période
assez longue, plus la défaillance aura une grande probabilité de
survenance. D'où les banques et la BANCOBU en particulier se
méfient beaucoup des crédits à long terme pour motif de
précaution.
III.5.2. Les secteurs
financés par le crédit de la BANCOBU
La BANCOBU, oeuvrant dans un système concurrentiel,
doit être stratégique dans sa prise de décisions en rapport
avec les projets ou secteurs à financer. Bien que ces derniers soient
potentiellement générateurs de revenu, il importe à la
banque de bien identifier les forces et les faiblesses, ainsi que les
opportunités et les menaces y relatifs. C'est ainsi que la BANCOBU
intervient dans tous les secteurs d'activité, tout en mettant un accent
particulier au commerce et à l'industrie, deux secteurs
considérés comme les plus confiants sur le plan
économique. Toutefois, d'autres secteurs comme l'agriculture
d'exportation ne sont pas négligés. C'est notamment le cas du
café dont la BANCOBU a financé énormément la
campagne 2008/2009 (« 18,6 milliards sur un financement global de
37,9 milliards, soit 49% » 35(*)).
La BANCOBU affirme intervenir essentiellement dans des
secteurs porteurs d'avenir dans le développement national. Cela fait
qu'elle doit suivre de près l'évolution de la production de ces
secteurs en général et de ses agents économiques en
particulier.
Le tableau qui suit montre les valeurs ajoutées des
secteurs intéressés par le financement de la BANCOBU, leur part
dans le produit intérieur brut (PIB) et la production du café en
milliards de francs burundais :
Tableau no19 : Situation des valeurs ajoutées des
secteurs financés par la BANCOBU et la production du café et leur
poids dans le PIB en milliards de BIF
Années
|
Agriculture d'exportation
|
Industrie,mine et énergie
|
Commerce
|
PIB
|
Part en %
|
Production du café
|
1990
|
7,5
|
9,3
|
23,6
|
189,1
|
21,36
|
11,3
|
1991
|
7,8
|
3,8
|
18,0
|
204,9
|
14,45
|
10,1
|
1992
|
8,9
|
12,4
|
23,7
|
258,4
|
17,41
|
9,2
|
1993
|
7,3
|
13,2
|
23,9
|
261,9
|
16,95
|
10,0
|
1994
|
12,5
|
14,5
|
25,6
|
286,5
|
18,36
|
36,1
|
1995
|
8,0
|
17,4
|
27,5
|
309,9
|
17,07
|
16,3
|
1996
|
14,3
|
24,2
|
30,3
|
265,4
|
25,92
|
18,5
|
1997
|
16,3
|
38,8
|
42,7
|
346,1
|
28,26
|
21,4
|
1998
|
16,6
|
47,1
|
51,0
|
404,4
|
28,36
|
16,6
|
1999
|
22,7
|
57,3
|
62,2
|
460,3
|
30,89
|
30,9
|
2000
|
18,5
|
64,9
|
65,2
|
511,0
|
29,08
|
16,6
|
2001
|
20,3
|
71,3
|
73,5
|
549,9
|
30,02
|
13,7
|
2002
|
42,6
|
68,6
|
71,8
|
584,6
|
31,30
|
36,1
|
2003
|
13,2
|
89,1
|
91,3
|
644,7
|
30,03
|
7,2
|
2004
|
21,7
|
105,6
|
108,2
|
748,5
|
31,46
|
64,7
|
2005
|
9,4
|
91,1
|
99,0
|
860,9
|
23,17
|
12,9
|
2006
|
26,8
|
97,0
|
108,1
|
934,7
|
24,81
|
59,9
|
2007
|
11,2
|
107,1
|
123,2
|
1012,8
|
23,84
|
21,8
|
2008
|
39,8
|
139,4
|
160,8
|
1314,1
|
25,87
|
68,0
|
Source : les auteurs à partir des rapports annuels
de la BRB.
Les fluctuations qui s'observent dans les secteurs ci-haut
conduisent la BANCOBU à veiller sur ceux-ci pour prendre des mesures
d'octroi des crédits en cause afin de ne pas compromettre sa situation
et par conséquent sa solvabilité auprès de ses clients
déposants.
Exemples : la chute remarquable de l'agriculture
d'exportation en 2005 entraîne l'industrie et le commerce, la production
du café a beaucoup fluctué surtout en 1995,1998, 2000, 2003, 2005
et 2007 ce qui ne peut aller sans conséquence sur le crédit de la
BANCOBU.
On observe que, pour plus de sécurité, la
BANCOBU distribue ses crédits dans des secteurs qui occupent en moyenne
24.59% du PIB. Elle estime qu'en principe, ce sont les secteurs les mieux
assurés que les secteurs des services non marchands, de l'agriculture
vivrière et de la construction ,qui sont responsables du PIB à
près de 76%.
D'ailleurs, ce sont des secteurs difficiles à financer
en ce sens qu'on observe une atomicité d'agents : ils sont
très nombreux avec de très petits capitaux chacun (l'agriculture
occupe plus de 90% de la population, les services non marchands quant à
eux occupent la majeure partie des intellectuels).
III.5.3. Les mesures de
sécurité prises par la BANCOBU
Il n'est pas du tout possible d'obtenir un crédit
à la BANCOBU à moins de présenter un actif qui pourra
servir, par sa vente, de paiement en cas de non remboursement de la dette;
c'est la prise de garanties. Dans ce cas on parle de garantie réelle qui
peut être un hypothèque ou un nantissement. A défaut de
garantie réelle, il est permis de présenter un tiers qui pourra
régler la dette en cas de défaillance de la personne
emprunteuse ; c'est une garantie personnelle qui peut être sous
forme d'aval ou de cautionnement.
Tout compte fait, il est également fixé des
plafonds de crédits à accorder en fonction des revenus des
demandeurs de crédit. C'est le cas des découverts qui sont
accordés à condition d'avoir un compte suivant d'autres
conditions à savoir ne pas dépasser le salaire de la personne
pour les fonctionnaires.
Entre autre mesure de sécurité par division de
risques appliquée par la BANCOBU sont celles liées aux plafonds
de crédits accordés aux dirigeants, actionnaires, aux
administrateurs ou à toute personne apparentée qui, selon la loi
bancaire en vigueur (Art 8), ne doit pas dépasser le salaire 5% des
fonds propres et 20% au total.
Outre ces plafonds de crédits octroyés, la
BANCOBU a évité de concentrer le gros de ses crédits au
sein d'un même secteur. En effet, au vue des grands clients et projets
financés, on affirme que la banque a su maîtriser sa
stratégie de diversification des risques.
Les provisions font pour la BANCOBU une
sécurité incontournable pour sa survie, la loi en exige aux
banque un minimum de 1,25% de l'encours de crédit total.
III.6. La gestion des
dépôts à la BANCOBU
La rubrique des dépôts est constituée
essentiellement par des dépôts à vue et des
dépôts à terme. Les premiers ne sont pas
rémunérés mais les seconds le sont. Dans ses principes de
gestion, la BANCOBU réduit les dépôts à terme au
profit des dépôts à vue afin de minimiser les charges y
relatives. Cette stratégie est un couteau à double tranchant pour
la banque car bien qu'elle permette de réduire les charges
financières, les dépôts à vue compromettent la
stabilité des ressources de la banque, l'illiquidité pouvant
surgir par des retraits massifs.
Les dépôts de la BANCOBU constituent la
principale source de financement. Elle s'en sert pour ses divers emplois en
veillant sur un minimum de correspondance entre la liquidité des emplois
et l'exigibilité des ressources. Elle le fait dans ses
intérêts et pour son propre compte. Le différentiel des
taux permet à la BANCOBU de gagner sur l'emploi des dépôts
pour des crédits. C'est dire qu'elle veille à ce que la
rémunération perçue des crédits ne soit pas
inférieure à celles versées aux déposants.
Les dépôts sont aussi placés et investi
à des taux de placement et de rendement bien surveillés
(supérieur aux taux débiteur) en témoigne le portefeuille
et des immobilisations.
III.6.1. Les
dépôts à vue
Ils constituent l'essentiel des dépôts à
la BANCOBU : plus de 50% du total des dépôts. Ils sont
intéressants par leur caractère d'être non
rémunérés, surtout pour une banque désireuse de
réduire les dépenses liées aux dépôts.
Ils sont essentiellement porteurs du risque de
liquidité qui pèse sur les banques s'ils ne sont pas bien
gérés car ils sont réclamés aux guichets à
tout moment.
Une fois que la clientèle est gagnée par la
méfiance ou la panique, ces dépôts sont
réclamés les premiers.
Pour ce faire, ils sont employés dans des prêts
au jour le jour et des comptes courants et autres emplois à très
cours terme. Ils sont également placés à vue dans d'autres
banques et à la BRB comme des réserves.
III.6.2. Les
dépôts à terme
Ils intéressent la banque pour leur caractère
d'être des ressources stables. Mais à la BANCOBU, ils sont
toujours minimes par rapport aux dépôts à vue dans un but
de minimiser les dépenses relatives aux dépôts.
Ils sont placés et investis dans le respect de la
liquidité des emplois et l'exigibilité des ressources.
III.7. Les provisions
comme une mesure de couverture contre le risque et la crise liés aux
impayés
III.7.1. Incident dans le
paiement des crédits : les impayés
Au moment du remboursement de la mensualité, il arrive
que le compte du bénéficiaire du crédit ne soit pas
suffisamment provisionnée pour rembourser l'échéance ou
les intérêts et commissions. Après un trimestre ou trois
échéances mensuelles, les banques et les établissements
financiers doivent obligatoirement déclarer et classer les
échéances impayées parmi les échéances
à surveiller. Après six mois d'impayés, si le client ne
rembourse pas, la créance est glissée dans les créances
douteuses et la provision est portée à 20% de l'encours
impayé. A neuf mois de retard de paiement, la créance douteuse
est glissée vers les créances litigieuses et la provision est
portée à 40%. Enfin, si le retard de paiement atteint douze mois,
la créance litigieuse passe dans les créances contentieuses et la
provision est portée à 100%.
Le tableau suivant retrace les impayés au 31
décembre pour les exercices 2007 et 2008 :
Tableau no20 : Montants des créances de la
BANCOBU par niveau d'impayés en millions de
BIF
Types de créances
Années
|
Créances à surveiller
|
Créances douteuses
|
Créances litigieuses
|
Créances contentieuses
|
Total
|
2007
|
33253
|
1265
|
1833
|
963286,6
|
999637,6
|
2008
|
80877
|
412458
|
57617
|
1034423,0
|
1585375
|
Source : Les auteurs à partir des rapports
mensuels de la BANCOBU sur la
centralisation des impayés.
Les créances contentieuses occupent la plus grande
place dans les impayés à la BANCOBU. Cela nous fait l'idée
du niveau des provisions nécessaires pour couvrir le risque de non
remboursement devenu très probable à ce niveau. Le tableau qui
suit montre les provisions nécessaires pour couvrir ces impayés
constatés conformément aux normes prudentielles
exigées :
Tableau no21 : Provisions nécessaires en
conformité des normes exigées
Types de créances
Années
|
Créances à surveiller
|
Créances douteuses
|
Créances litigieuses
|
Créances contentieuses
|
Total
|
2007
|
0
|
253
|
733,2
|
963286,6
|
964272,8
|
2008
|
0
|
82491,6
|
23046,8
|
1034423,0
|
1139961,4
|
Source : Les auteurs à partir des données
du tableau no20
Le tableau qui suit met en évidence l'importance des
provisions pour créances dans le total des provisions constituées
par la BANCOBU :
Tableau no22 : Importance des provisions pour
créance dans le total des provisions constituées par la
BANCOBU
Années
|
provisions pour créances
|
provisions totales
|
part en %
|
2007
|
964272,8
|
1429367
|
67,46
|
2008
|
1139961,4
|
1862006
|
61,22
|
Source : Nous-même à partir des
données des rapports annuels de la BANCOBU
Avec la taille des impayés, on remarque qu'il y a un
risque très élevé que les bénéficiaires de
crédit puissent ne pas être régulier. C'est pour cet effet
que la BANCOBU couvre cette dégradation par une valeur très
élevée des provisions. Les provisions pour créance
occupent la plus grande part des provisions constituées, ce qui
réduit le résultat de la banque. Toutefois, la valeur des
reprises de provisions et amortissement « (457620823 en 2007 et
1397596553 en 2008) »36(*)montre que les créances ne sont pas totalement
irrécouvrables.
Les provisions sont constituées pour compenser cette
dégradation probable des actifs. Cette probabilité de
dégradation traduit le risque dont les créances sont porteuses.
L'importance de ce risque sur l'activité de la banque augmente avec la
taille du crédit mais aussi avec le retard du débiteur par
rapport aux échéances convenues. Enfin, proportionnellement
à la durée de retard et à la taille du crédit, la
BANCOBU constitue des provisions pour créance pour pouvoir maintenir sa
solvabilité auprès de ses clients.
Conclusion
De tout ce qui précède, la BANCOBU court
principalement un risque de non remboursement des crédits
accordés à sa clientèle quand bien même elle n'est
pas épargnée des autres risques de l'activité bancaire. La
banque prête beaucoup d'attention à ce risque par un encadrement
rigoureux des crédits dès l'octroi jusqu'au parfait
remboursement. C'est ainsi que des mesures de sécurité sont
dûment prises. C'est entre autre des garanties diverses, des plafonds de
crédit, etc.
Toutefois, qu'il y ait des mesures de sécurité
ou pas, le crédit est toujours inséparable du risque et il n'est
pas possible pour un établissement de crédit d'éviter l'un
et l'autre. Cela fait que la banque enregistre souvent des
irrégularités et même des impayés qu'elle doit
couvrir par des provisions proportionnelles au retard dans le paiement et
à la taille du crédit pour éviter toute forme
d'insolvabilité ou d'illiquidité afin de ne pas compromettre la
situation des déposants.
Le rôle d'un contrôle par la BRB est
incontournable d'autant que la BANCOBU intervient dans le financement de pas
mal de projets dans différents secteurs. Les dépôts
étant la principale source de son financement, la banque s'en sert en
veillant sur le différentiel des taux. La banque privilégie les
dépôts à vue par rapport aux dépôts à
terme pour, d'une part minimiser les charges qui y sont liées et d'autre
part faire une relative correspondance entre la liquidité des actifs et
l'exigibilité des ressources, le crédit à long terme
étant très réduit et peu important pour la banque par son
risque élevé.
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
L'étude menée sur la structure financière
de la BANCOBU et le risque bancaire nous permet de tirer des conclusions sur
les différents points analysés et de faire un bilan de
synthèse de notre travail.
En effet, les banques ne fonctionnent en grande partie que sur
la base des ressources collectées auprès de la clientèle
et les adaptent à leurs emplois, pour valoriser leurs projets. Les
banques attirent leur grande attention sur les opérations avec la
clientèle et leurs partenaires que sur les opérations
d'immobilisation car ces premières sont très risquées.
L'activité bancaire est exposée à pas mal de risques
professionnellement spécifiques et systémiques : le risque
de crédit, de liquidité, de taux, de change et de
solvabilité. Les banques parviennent à les surmonter grâce
au respect de la réglementation bancaire et au choix et adoption des
stratégies spécifiques à leurs situations.
En outre, l'analyse horizontale et verticale de
l'évolution du bilan de la BANCOBU affiche respectivement une
évolution positive de son activité même si elle n'est pas
régulière : entre les années 1990 et 2008, les
dépôts ont augmenté de 9 fois et les crédits de 4,5
fois (de 6615,7 à 66028,2 millions de BIF pour les dépôts
et de 9256,6 à 47840,2 millions de BIF pour les crédits). Une
dépendance financière et une instabilité des fonds due
surtout à ce que les ressources proviennent en grande partie de
l'extérieur sous forme de dépôts, essentiellement à
vue, de sa clientèle, sont observées dans la structure du bilan
de la BANCOBU. Parallèlement, par le principe de correspondance
liquidité-exigibilité, les immobilisations sont moins
élevées dans les emplois de la banque.
La banque se montre rentable avec un résultat net de
4172,1 millions de BIF en 2008, résultat qui n'a jamais était
négatif au cours de toute la période d'étude. Elle occupe
une part importante sur le marché bancaire (19,9 et 17,6% du
marché bancaire respectivement des dépôts et des
crédits en 2008). Toutefois, l'attention particulière
réservée à l'analyse du crédit a été
un indicateur da la lourdeur du risque de crédit dans le total des
risques de l'activité de la BANCOBU.
Ainsi, un accent particulier est mis sur la gestion des
crédits compte tenu du risque qu'ils engendrent, notamment par une
minimisation des crédits à long terme (628,4 millions de BIF pour
les crédits à long terme contre un total des crédits de
47840,2 millions en 2008) porteur de gros risques de non remboursement. Les
sources de financement de ces crédits ont été
également caractérisées par une réduction des
dépôts à terme pour minimiser les charges et de plus pour
faire correspondre la durée de détention d'une ressource à
celle de récupération de son emploi. Ici, notre première
hypothèse selon laquelle la BANCOBU privilégie de façon
préférentielle la limitation des crédits et des
dépôts pour réduire le risque de son activité s'en
trouve vérifiée.
De plus, la BANCOBU fait recours à d'autres
méthodes de couverture du risque comme le respect de la
réglementation bancaire édictée par la BRB, la prise de
garanties, la diversification des crédits, etc. La politique de
provisionnement adoptée par la BANCOBU pour couvrir les impayés
risquant de compromettre la solvabilité de la banque permet une
vérification de notre seconde hypothèse selon laquelle la BANCOBU
constitue des provisions proportionnellement aux crédits non
honorés régulièrement pour pallier des éventuels
défauts d'illiquidité et/ou d'insolvabilité.
Toutefois, nous avons observé quelques imperfections
dans la structure et l'activité de la BANCOBU et dans le fonctionnement
du système financier. La banque emploi des ressources de court terme
déposées par sa clientèle. Cela fait qu'elle connaît
une indépendance financière et une permanence des capitaux
très faibles, situation très défavorable pour une
entreprise qui fonctionne à risque élevé. Encore plus, la
BANCOBU ne tient pratiquement compte que du risque de crédit, les autres
risques étant négligés.
Du point de vue du système, la BRB en tant qu'arbitre,
ne prévoit pas de normes bien claires pour protéger les banques
mieux portantes contre la banalisation du secteur surtout par les
microfinances. Le niveau bas du capital minimum encourage les banques à
fonctionner sans fonds stables suffisants.
Eu égard à ce qui précède, nous
recommandons :
- à la BANCOBU, dans le souci de prévenir le
risque et la crise liés à son activité, de promouvoir les
ressources stables dont les dépôts à terme et
d'accroître ses fonds propres. Aussi, nous lui recommandons un
contrôle des risques autre que celui de crédit.
- à la BRB de privilégier plutôt les
grandes banques de réseau en incitant les fusions que de laisser le
libertinage dans l'implantation des microfinances pour protéger les
épargnants et l'économie dans son ensemble. Dans un contexte
d'intégration du BURUNDI dans la sous région, que la BRB exige
aux banques un capital élevé leur permettant d'être
compétitives.
Enfin de compte, l'étude nous a permis de conclure
globalement que la BANCOBU est une banque rassurante, fiable, qui tient compte
du risque dans son activité et qui mérite le soutien car elle
oeuvre dans un système dont l'avenir n'est pas claire.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages généraux
1. AYIMARD, P., Banques et banquiers, cours de droit,
Paris, 1974.
2. BERNARD, Y., Dictionnaire économique et
financier, Edition seuil, 1988, 1108 p.
3. COBBAUT, R., Théorie financière,
Economica, 1987, 430p.
4. CONSO, P., La gestion financière de
l'entreprise, Tome 1, 7ème édition, Dunod, Paris,
1995, 305p.
5. CONSO, P., La gestion financière de
l'entreprise, Tome 2, 7ème édition, Dunod, Paris,
1995, 391p.
6. COURTOT, H., La gestion des risques dans les projets,
Economica, Paris, 1998, 293p.
7. DE FOSSE, G., La gestion financière des
entreprises ; Tome 1, PUF, Paris, 1974.
8. DEBELS, V. et al., les risques financiers de
l'entreprise : liquidité, change, taux, ECONOMICA, 1992, 416p.
9. GEISSLER, C. et al., Le risque de taux, actualité
de la question, moyen d'analyse, Banque éditeur, 1990, 167p.
10. GENTIL, D., Les paysans peuvent-ils devenir
banquiers ? Epargne et crédit en Afrique, Synos-Alternatives,
Paris, 1993, 271p.
11. LABBE, D., cours dispensé aux stagiaires du centre
international de formation de la profession bancaire, Paris, 1991.
12. LABRUSLERIE, H., Analyse financière et risque de
crédit, Paris, Dunod, 1999, 398p.
13. MANCHON, E., Analyse bancaire de l'entreprise,
Economica, 4ème édition, 1994.
14. Michel Darbelet et al., Notion fondamentale de
management ; 4ème édition Foucher, 2004, 479
p.
15. MOISSON M; L'étude de la rentabilité
des entreprises; les éditions d'organisation, Paris, 1962.
16. PACAPEL et LAGARE, Analyse comptable et financière
des sociétés commerciales, Paris, Sirey.
17. PRUCHAUD, J., Evolution des techniques bancaires,
éd. Scientifique Riber, Paris, 1960.
18. SAMPSON, A., Les banques dans un monde dangereux, R.
Laffont, Paris, 1982.
19. SIRUGUET, J.L., Le contrôle comptable
bancaire : un dispositif de maîtrise de risque, Paris, 1998.
20. SOLNIK, B., La gestion financière ;
Paris, Fernand Nathan, 1980.
21. Sylvie de COUSSERGUES, La banque : structure,
marché, gestion, 2e éd, Dalloz, 132p
II. Revues, Rapports et autres
publications
1. BANCOBU, Rapports annuels (1990-2008)
2. BRB, Rapports annuels (1990-2007)
III. Mémoires et Thèses
1. BIGIRIMANA, J.B., Essai d'analyse de la faillite bancaire
au Burundi, Bujumbura, UB, FSEA, 2004, 131p.
2. MAHUNGUKA P. et NTWARI E., La gestion du risque de
crédit bancaire dans un contexte de crise économique : cas
de la BNDE, Bujumbura, ULT, FSGEA, 2009, 53p.
3. MBONANKIRA, A., Impact du comportement des banques sur la
croissance économique au Burundi, Bujumbura, UB, FSEA.
4. NDAYISENGA, E., Contribution à la mise en place
d'un système de contrôle et de gestion à la BANCOBU,
Bujumbura, UB, FSEA, 1999, 95p.
5. NIRIKANA, S., Essai d'analyse du comportement des banques
pendant la période d'embargo, Bujumbura, UB, FSEA, 2001, 75p.
6. NISUBIRE, J., Contribution à l'étude de la
demande du crédit et la gestion des risques dans les institutions de
microfinance : cas du FSTE et de la CECM, Bujumbura, UB, FSEA,
2005.
7. NKURIKIYIMANA, D., L'organisation et la structure
financière des institutions bancaires du Burundi, Bujumbura, UB,
FSEA, 1977, 116p.
8. RUGAMBARARA, A. et MUREKE, J.C., Gestion des
crédits et octroi des licences d'importation en période de
crise : cas de la BANCOBU, Bujumbura, UB, FSEA, 1999, 102p.
Annexes
Annexe 1 : Le bilan bancaire
Source : Sylvie de COUSSERGUES, op. cit.
p89
Annexe 2 : Le compte de résultat
|
CHARGES
|
|
PRODUITS
|
|
Charges d'exploitation bancaire
|
N
|
N-1
|
|
Produits d'exploitation bancaire
|
N
|
N-1
|
1
|
- Intérêts et charges assimilées sur
opérations avec les établissements de crédit.
|
|
|
1
|
Intérêts et produits assimilés
|
|
|
|
- Intérêts et charges assimilées sur
opérations avec la clientèle.
|
|
|
|
- Intérêts et produits assimilés sur
opérations avec les établissements de crédit.
|
|
|
|
- Intérêts et charges assimilées sur les
obligations et autres titres à revenu fixe.
|
|
|
|
- Intérêts et produits assimilés sur
opérations avec la clientèle.
|
|
|
|
- Autres intérêts et charges assimilées.
|
|
|
|
- Intérêts et produits assimilés sur
obligations et autres titres à revenu fixe.
|
|
|
|
|
|
|
|
- Autres intérêts et produits assimilés
|
|
|
2
|
Charges sur opérations de crédit bail et de
location avec option d'achat.
|
|
|
2
|
Produits sur opérations de crédits bail et de
location avec option d'achat.
|
|
|
3
|
Charges sur opérations de location simple.
|
|
|
3
|
Produit sur opérations de location simple
|
|
|
4
|
Commissions
|
|
|
4
|
Revenus des titres à revenu variable
|
|
|
5
|
Pertes sur opérations financières
|
|
|
5
|
Commissions
|
|
|
|
- Solde en perte des opérations sur tires de
transaction.
|
|
|
|
|
|
|
|
- Solde en perte des opérations sur tires de placement
|
|
|
|
|
|
|
|
- Solde en perte des opérations de change.
|
|
|
|
|
|
|
|
- Solde en perte des opérations sur instruments
financiers.
|
|
|
|
|
|
|
6
|
Charges générales d'exploitation
|
|
|
6
|
Gains sur opérations financières
|
|
|
|
- Frais de personnel
|
|
|
|
- Solde en bénéfice des opérations sur
titres de transaction.
|
|
|
|
- Autres frais administratifs.
|
|
|
|
- Solde en bénéfice des opérations sur
titres de placement
|
|
|
|
|
|
|
|
- Solde en bénéfice des opérations de
change
|
|
|
|
|
|
|
|
- Solde en bénéfice des opérations sur
instruments financiers.
|
|
|
7
|
Dotations aux amortissements et aux provisions sur
immobilisations incorporelles et corporelles.
|
|
|
7
|
Soldes en bénéfice des corrections de valeur sur
créances et du hors bilan
|
|
|
8
|
Autres charges d'exploitation
|
|
|
8
|
Soldes en bénéfice des corrections de valeur sur
immobilisations
|
|
|
|
- Autres charges d'exploitation bancaire
|
|
|
|
|
|
|
|
? Charges sur opération de promotion immobilière
|
|
|
|
|
|
|
|
? Autres charges
|
|
|
|
|
|
|
|
- Autres charges d'exploitation non bancaires.
|
|
|
|
|
|
|
9
|
Solde en perte de correction de valeur sur créances et du
hors bilan
|
|
|
9
|
Excédent des reprises sur les dotations des fonds pour
risques bancaires généraux
|
|
|
10
|
Solde en perte des corrections de valeur sur immobilisations
financières.
|
|
|
10
|
Autres produits d'exploitation
|
|
|
|
|
|
|
|
- Autres produits d'exploitation bancaire
|
|
|
|
|
|
|
|
? Produits sur opérations de promotion
immobilière
|
|
|
|
|
|
|
|
? Autres produits
|
|
|
|
|
|
|
|
- Autres produits 'exploitation non bancaire
|
|
|
11
|
Excédent des dotations sur les reprises des fonds pour
risques bancaires généraux.
|
|
|
11
|
Résultat ordinaire avec impôt (+/-)
|
|
|
12
|
Charges exceptionnelles
|
|
|
12
|
Produits exceptionnels
|
|
|
13
|
Impôt sur les bénéfices
|
|
|
13
|
Résultat exceptionnel avant impôt (+/-)
|
|
|
14
|
Bénéfice de l'exercice
|
|
|
14
|
Perte de l'exercice.
|
|
|
Source : Sylvie de COUSSERGUES, op. Cit. p90
Annexe 3. Organigramme de la BANCOBU
Assemblée Générale des Actionnaires
Commissaire aux comptes
Conseil d'Administration
Comité d'Audit
Comité de Gestion
Direction Générale
Audit et contrôle interne
Comité de Direction
Comité des crédits
Service Marketing
Service Administration des Crédits
Service Juridique
Service Recouvrement
Direction du Réseau d'Agences
Direction des Finances et Prospectives
Direction commerciale
Direction Administrative, juridique et contentieux
Service Logistique
Sce Ress Humaines
Autres Agences et Guichets
Agence GITEGA
Agence Ville
Agence du Siège
Dpt Finances et Cpté
Dpt Informatique
Département Juridique et Contentieux
Départe
ment Crédits et Marketing
Départe
ment Etranger
Dpt Ressources Humaine et Logistique
* 1 . J.L SIRUGUET, Le
contrôle comptable bancaire : un dispositif de maîtrise de
risque, Paris, 1998, p24.
* 2 . Yves Bernard,
Dictionnaire économique et financier, Edition seuil,
1988,1108P, p142.
* 3 . GENTIL D, Les paysans
peuvent-ils devenir banquiers ? Epargne et crédit en Afrique,
Synos-Alternatives, Paris, 1993, p41
* 4. Sylvie de COUSSERGUES,
La banque : structure, marché, gestion, 2e
éd, Dalloz, p81
* 5. PACAPEL et LAGARE,
Analyse comptable et financière des sociétés
commerciales, Paris, Sirey, p21
* 6. Pierre CONSO, La
gestion financière de l'entreprise, Tome 1, 7ème
édition, Paris, 1995, p80
* 7. Sylvie de COUSSERGUES, op.
Cit. p82
* 8. Gaston DE FOSSE, La
gestion financière des entreprises ; Tome 1, PUF, Paris, 1974,
p. 49
* 9. B. SOLNIK, La gestion
financière ; Paris, Fernand Nathan, 1980, p19
* 10. Pierre CONSO ; op.
cit. ; p113
* 11 . MOISSON M;
L'étude de la rentabilité des entreprises ;
les éditions d'organisation, Paris, 1962, P9
* 12 S. de COUSSERGUES, op.
cit, p...
* 13 Philippe AYIMARD,
Banques et banquiers, cours de droit, Paris, 1974, P36.
* 14 Michel Darbelet et Al, op.
cit; p 174
* 15 Hervé COURTOT,
La gestion des risques dans les projets, Economica, Paris, 1998,
p40
* 16 Hevé COURTOT, op
cit, p38
* 17 Sylvie De COUSSERGUES, op
cit, P29
* 18 Idem, P30
* 19 Sylvie de COUSSERGUES, op.
cit, p 103
* 20 V. DEBELS et al, les
risques financiers de l'entreprise : liquidité, change, taux,
ECONOMICA, 1992, P266
* 21 Sylvie de COUSSERGUES, op.
Cit. p154
* 22 BRB, Rapports annuels
d'activité
* 23 BANCOBU,
Rapports annuels, BUJUMBURA, 1999,2008
* 24 BANCOBU, Rapport
annuel, Bujumbura 2006, p17.
* 25 Christophe GEISSLER et al,
Le risque de taux, actualité de la question, moyen d'analyse,
Banque éditeur, 1990, P27.
* 26 Eric MANCHON, Analyse
bancaire de l'entreprise, Economica, 4è éd, 1994,
P73.
* 27 R. COBBAUT,
Théorie financière, Economica, 1987, P8.
* 28 Idem, P9
* 29 BANCOBU, Rapport
annuel, Bujumbura, 2002, P20.
* 30 S. de COUSSERGUES, op.
cit, P33
* 31 Daniel LABBE, cours
dispensé aux stagiaires du centre international de formation de la
profession bancaire, Paris, 1991.
* 32 J. PRUCHAUD, Evolution
des techniques bancaires, éd. Scientifique Riber, Paris, 1960,
P50.
* 33 A. SAMPSON, Les
banques dans un monde dangereux, R. Laffont, Paris, 1982, P38
* 34 LABRUSLERIE, Analyse
financière et risque de crédit, P293
* 35 BANCOBU, Rapport
annuel, Bujumbura, 2008, P15.
* 36 BANCOBU, Rapport
annuel d'activités, Bujumbura, 2008, p24