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Etude de la structure financière et de la gestion des risques liés à  l'activité bancaire: cas de la banque commerciale du Burundi.

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par Jean Claude NDAYISENGA
Université du Burundi, Faculté des sciences économiques et administratives - Licence en sciences économiques et administratives, option: gestion et administration 0000
  

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          FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET ADMINISTRATIVES

          Etude de la structure financiEre et de la gestion des risques lies A l'activitE bancaire : cas de la bancobu

          Par

          KABURABURYO Cyriaque

          NDAYISENGA Jean Claude

          Sous la direction de :

          Dieudonné GAHUNGU

          Mémoire présenté et défendu publiquement

          en vue de l'obtention du Grade de Licencié en Sciences Economiques et Administratives.

          Option : Gestion et Administration.

          DEDICACE

          A l'Eternel, le Tout Puissant notre Créateur ;

          A ma Mère pour sa lucidité, sa patience

          et qui a fait de moi l'homme que je suis ;

          A ma cousine NIYONZIMA Théopiste ;

          A Monsieur NIYONZIMA Prudence ;

          A toute ma famille ;

          A vous fidèles et sincères amis ;

          KABURABURYO Cyriaque.

          A Dieu le Tout Puissant ;

          A mes chers parents ;

          A mes frères et soeurs ;

          A la famille NZOKIRANTEVYE Etienne

          pour son soutien indéniable ;

          A toute ma famille ;

          A mes amis ;

          A tous ceux qui me sont chers ;

          NDAYISENGA Jean Claude.

          REMERCIEMENTS

          La réalisation du présent travail est certes le concours de plus d'une personne. Sur ce, son aboutissement nous donne l'heureuse occasion de nous acquitter d'une noble dette de reconnaissance envers certaines personnes dont le concours a été décisif à sa réalisation.

          Nous pensons particulièrement à Monsieur GAHUNGU Dieudonné, professeur à la FSEA et Directeur de ce mémoire qui, malgré ses multiples responsabilités, a accepté de guider nos premiers pas de chercheurs. Ses connaissances scientifiques, ses conseils judicieux et ses remarques combien riches nous ont été bénéfiques. Qu'il trouve ici l'expression de notre profonde gratitude.

          Nos vifs remerciements s'adressent également aux membres du jury qui ont accepté spontanément de lire ce mémoire et de faire partie de son jury.

          Nos remerciements vont également à l'endroit de tous nos éducateurs depuis l'école primaire jusqu'à l'Université et particulièrement ceux de la FSEA qui ont participé à notre formation tant humaine que scientifique.

          Nous adressons également nos sincères remerciements aux responsables et au personnel de la BANCOBU pour avoir répondu favorablement à notre demande d'accès à la consultation des documents indispensables à la réalisation de ce travail.

          Nous avons également un devoir d'exprimer nos remerciements les plus distingués à nos chers parents, à Monsieur NZOKIRANTEVYE Etienne, à Madame NGERANE Catherine et à la famille NIYONZIMA Prudence qui n'ont jamais cessé de nous soutenir sur tous les plans.

          A ceux qui, sans doute expriment un sentiment de fierté pour ce pas franchi, à toute personne qui de près ou de loin nous a apporté un soutien, nous dressons un vif remerciement.

          KABURABURYO Cyriaque

          NDAYISENGA Jean Claude.

          LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

          AC: Actif CirculantArt : ArticleBANCOBU: Banque Commerciale du Burundi

          BBCI

          : Banque Burundaise pour le Commerce et l'Investissement

          BCB

          : Banque de Crédit de BujumburaBCD: Banque du Commerce et de DéveloppementBFE: Besoin de Financement d'Exploitation

          BGF

          : Banque de Gestion et FinancementBIF: Burundian International FrancsBNDE: Banque Nationale de Développement et d'EpargneBPB: Banque Populaire du BurundiBRB: Banque de la République du BurundiCADEBU: Caisse d'Epargne du BurundiCAMOFI: Caisse de Mobilisation FinancièreCCP: Compte Courant PostalDCT: Dette à Court TermeDpt: Départementetc.: Et Cetera

          Fbu

          : Franc Burundais

          FINBANK

          : Finalease BankFPHU: Fonds de Promotion de l'Habitat UrbainFR : Fonds de RoulementFSEA: Faculté des Sciences Economiques et AdministrativesFSGEA: Faculté des Sciences de Gestion et d'Economie AppliquéeH1: Hypothèse uneH2: Hypothèse deux

          IBB

          : Interbank BurundiICF: Importance de Capitaux FixesIDC: Initiative pour le Développement CommunautaireIF: Indépendance FinancièreMBB: Méridien Biao BanqueONG: Organisation Non Gouvernementaleop. cit.: Opere CitatoPC: Permanence de CapitauxPEAF: Projet d'Entraide et de Financement%: PourcentagePIB : Produit Intérieur brutPNB: Produit Net BancaireRBE: Résultat Brut d'ExploitationRess: RessourceRN: Résultat NetSBF: Société Burundaise de FinancementSCB: Société Congolaise de BanquesSce: ServiceUB: Université du BurundiULT: Université du Lac TanganyikaUSD: Dollar Américain

           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           

          LISTE DES TABLEAUX

          Tableau n° 1 : Structure de l'actif du bilan de la BANCOBU, montant en millions de BIF 2

          Tableau n° 2 : Structure du passif du bilan de la BANCOBU, montant en millions de BIF 55

          Tableau no 3 : Valeurs des ratios de structure du bilan de la BANCOBU 59

          Tableau n° 4 : Structure des dépôts de la BANCOBU (en millions de BIF) 62

          Tableau no 5 : Structure des crédits accordés par la BANCOBU (en million de BIF) 64

          Tableau n° 6 : Evolution comparée des dépôts et des crédits à la BANCOBU en millions de BIF 67

          Tableau no 7 : Evolution des soldes significatifs dans la rentabilité de la BANCOBU en millions de BIF 69

          Tableau n°8 : Evolution comparée des frais généraux à la BANCOBU et à la BNDE en millions de BIF 71

          Tableau no 9 : Evolution des parts de marché de la BANCOBU dans le secteur bancaire en millions de BIF 73

          Tableau n° 10 : La situation de certains concurrents de la BANCOBU sur le marché des crédits en millions de BIF 75

          Tableau no11 : La part des commissions dans le revenu total de la BANCOBU en millions de BIF 76

          Tableau no12 : La part de la marge de trésorerie dans le produit net bancaire de la BANCOBU en millions de BIF 77

          Tableau no13 : Evolution des cours moyens de change du dollar et de l'euro 78

          Tableau no14 : Etat de respect des normes prudentielles par la BANCOBU 84

          Tableau no15 : Les concurrents de la BANCOBU 87

          Tableau no16 : Les normes exigées pour les provisions par type de créances 89

          Tableau no17 : Montant par terme des crédits accordés par la BANCOBU en milliers de BIF 92

          Tableau no18 : Montant par terme des crédits accordés par le système bancaire burundais en millions de BIF 93

          Tableau no19 : Situation des valeurs ajoutées des secteurs financé par la BANCOBU et la production du café et leur poids dans le PIB en milliards de BIF 95

          Tableau no20 : Montants des créances de la BANCOBU par niveau d'impayés en millions de BIF 99

          Tableau no21 : Provisions nécessaires en conformité des normes exigées 100

          Tableau no22 : Importance des provisions pour créance dans le total des provisions constituées par la BANCOBU 100

          LISTE DES GRAPHIQUES

          Figure 1. Evolution des emplois de la BANCOBU 2

          Figure 2. Evolution des ressources de la BANCOBU 56

          Figure 3. Evolution du patrimoine de la Bancobu 56

          Figure 4. Evolution des ratios de structure du bilan de la Bancobu 61

          Figure 5. Répartition des dépôts des exercices 2001 et 2008 par catégorie 63

          Figure 6. Evolution des crédits accordés par la Bancobu 64

          Figure 7. Répartition des crédits des exercices 2001 et 2008 66

          Figure 8. Evolution comparée des dépôts et des crédits à la Bancobu 68

          Figure 9. Structure des soldes significatifs dans la rentabilité 72

          Figure 10. Evolution des soldes significatifs dans la rentabilité 72

          TABLE DES MATIERES

          DEDICACE i

          REMERCIEMENTS ii

          LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iii

          LISTE DES TABLEAUX v

          LISTE DES GRAPHIQUES vii

          TABLE DES MATIERES viii

          0. INTRODUCTION GENERALE 1

          0.1. Intérêt et motivation du sujet 2

          0.2. Problématique 3

          0.3. Hypothèse de travail 5

          0.4. Articulation du sujet 5

          0.5. Méthodologie de travail 6

          CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE DE L'ANALYSE FINANCIERE D'UNE BANQUE ET LES RISQUES DE SON ACTIVITE 7

          I.1. Analyse de la situation financière et fonctionnement d'une banque 7

          I.1.1. Analyse des postes du bilan bancaire 8

          I.1.1.1. Définition 8

          I.1.1.2. Structure 8

          I.1.1.2.1. L'actif du bilan bancaire 9

          I.1.1.2.1.1. Les opérations de trésorerie et interbancaires 10

          I.1.1.2.1.2. Les opérations avec la clientèle 10

          I.1.1.2.1.3. Les opérations sur titre 11

          I.1.1.2.1.4. Les immobilisations. 11

          I.1.1.2.2. Le passif du bilan bancaire 12

          I.1.1.2.2.1. Les opérations de trésorerie et interbancaire 12

          I.1.1.2.2.2. Les opérations avec la clientèle 12

          I.1.1.2.2.3. Les opérations sur titre 13

          I.1.1.2.2.4. Les provisions et fonds propres 13

          I.1.1.2.3. Le hors bilan 13

          I.1.1.3. Annexe 14

          I.1.2. Le compte de résultat de banque 14

          I.1.2.1. Les charges 14

          I.1.2.1.1. Les charges d'exploitation bancaire 15

          I.1.2.1.2. Les charges ordinaires 15

          I.1.2.2. Les produits 16

          I.1.3. La rentabilité des banques 17

          I. 1.3.1. Le produit net bancaire 18

          I.1.3.2. Le résultat brut d'exploitation 19

          I.1.3.3. Le résultat net 19

          I.1.4. Le rôle intermédiaire de la banque 20

          I.1.4.1. L'intermédiation financière de banques 21

          I.1.4.2. Relation banque-client 23

          I.1.4.3. Relation interbancaire 24

          I.2. Analyse de la structure financière de banques 25

          I.2.1. Les sources de financement de la banque 26

          I.2.2. La correspondance liquidité-exigibilité des postes du bilan 26

          I.2.3. Le fonds de roulement et le besoin de financement d'exploitation 28

          I.2.4. La trésorerie 29

          I.3. Les risques de l'activité bancaire 31

          I.3.1. définition 31

          I.3.2. Le risque systémique 33

          I.3.2.1. le risque général 33

          I.3.2.2. le risque corporatif 34

          I.3.2.3. La nécessité de la surveillance de l'activité bancaire 36

          I.3.2.3.1. La banque, origine de la crise systémique 37

          I.3.2.3.2. La banque, canal de transmission de la crise systémique 38

          I.3.2.3.3. La banque, victime de la crise systémique 38

          I.3.3. Les risques spécifiques à l'activité bancaire 39

          I.3.3.1. Le risque de crédit 39

          I.3.3.1.2. Analyse 40

          I.3.3.2. Le risque de liquidité 41

          I.3.3.3. Le risque de taux 43

          I.3.3.4. Le risque de change 44

          I.3.3.5. Le risque d'insolvabilité 45

          Conclusion 46

          CHAPITRE II: EVOLUTION DE L'ACTIVITE DE LA BANCOBU 47

          II.0. Introduction 47

          II.1. Présentation générale de la BANCOBU 48

          II.1.1. Historique 48

          II.1.2 Organisation de la BANCOBU 49

          II.1.3 Statut juridique, mission et actionnariat 51

          II.2. Evolution de l'activité de la BANCOBU 51

          II.2.1. Analyse de l'évolution du bilan de la BANCOBU 52

          II.2.1.1. Analyse horizontale 52

          II.2.1.2 Analyse verticale 58

          II.2.2. Les dépôts à la BANCOBU 61

          II.2.3. Les crédits à la BANCOBU 63

          II.2.4. Evolution de la rentabilité à la BANCOBU 68

          II.2.5. La part de marché de la BANCOBU dans le système bancaire 73

          II.2.5. Les prestations diverses 75

          II.2.6. La relation interbancaire de la BANCOBU 76

          II.2.7. Les principaux risques de l'activité de la BANCOBU 77

          Conclusion 79

          CHAPITRE III : ANALYSE CRITIQUE DE LA GESTIOIN DES PRINCIPAUX RISQUES DE L'ACTIVITE BANCAIRE DE LA BANCOBU 81

          III.1. La surveillance de risques appliquée par la BANCOBU 82

          III.2. La gestion du risque à la BANCOBU 83

          III.2.1. La gestion des risques sur le plan systémique 83

          III.2.2. La gestion interne du risque à la BANCOBU 85

          III.3. La concurrence contre la BANCOBU 86

          III.4. Le rôle du contrôle de la BRB dans la gestion du risque 88

          III.5. Analyse de la gestion du risque lié aux crédits accordés par la BANCOBU 90

          III.5.1. Analyse des crédits au point de vue du terme 92

          III.5.2. Les secteurs financés par le crédit de la BANCOBU 94

          III.5.3. Les mesures de sécurité prises par la BANCOBU 96

          III.6. La gestion des dépôts à la BANCOBU 97

          III.6.1. Les dépôts à vue 98

          III.6.2. Les dépôts à terme 98

          III.7. Les provisions comme une mesure de couverture contre le risque et la crise liés aux impayés 99

          III.7.1. Incident dans le paiement des crédits : les impayés 99

          Conclusion 102

          CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 103

          BIBLIOGRAPHIE 106

          Annexes 109

          0. INTRODUCTION GENERALE

          Située au coeur de l'économie, la banque, en tant qu'institution financière joue un rôle important d'intermédiation financière entre les détenteurs de fonds et les investisseurs qui en ont besoin pour valoriser leurs projets. Elle est l'intermédiaire quotidien de sa clientèle et des pouvoirs publics.

          Selon Jean- Luc SIRUGUET, « La banque est un intermédiaire dont le métier est de «travailler" l'argent. Son activité repose sur des fondements ou principes spécifiques. C'est un intermédiaire obligé qui reçoit, prête, crée et transforme de la monnaie. La banque obéit à des règles (donc des normes) définies par une réglementation propre. Elle utilise, pour exercer son activité, des "produits" qui sont des techniques de travail de l'argent. Ces produits sont mis en oeuvre au travers d'une organisation et des procédures appropriées »1(*).

          La monnaie, dans ses multiples formes, est à la base du système et de l'activité bancaire. Elle est un instrument de paiement le plus liquide et soumet l'activité à une diversité de risques et de crises. Eu égard à ce qui précède, le risque est inhérent et inséparable à l'activité bancaire et il serait très nécessaire de parler des risques tant que leur origine et leur forme sont diverses.

          Le risque incombe à tous les acteurs de l'économie car celle-ci peut être gagnée dans son ensemble, d'une part, par le risque de contagion d'une défaillance d'un établissement donné à ses contreparties, d'autre part, par la survenance de retraits massifs opérés dans des établissements bancaires autres que celui dont la défaillance menace ou est survenue, par des épargnants gagnés par la méfiance. Un contrôle prudentiel, par là même, une réglementation bancaire s'avère nécessaire.

          Ces dernières années, l'économie burundaise a subi de nombreuses fluctuations suite à de secousses politiques, mais aussi à des irrégularités climatiques, lesquelles ont entraîné l'insolvabilité des clients emprunteurs auprès des banques. Le secteur bancaire burundais n'a pas du tout été épargné, et ceci nous fait douter de la cause de la faillite de certaines institutions bancaires burundaises telles que la CADEBU, la CAMOFI, la MBB, la BCD et la BPB.

          Faisant ainsi face à des risques de tout ordre, afin de garder sa position concurrentielle et sa rentabilité, les banquiers doivent arrêter des stratégies, tactiques à l'appui, qui soient adéquates aux changements évolutifs de l'environnement économique dans son ensemble.

          0.1. Intérêt et motivation du sujet

          Pas mal de banques burundaises, établissements financiers et microfinances (BPB, BCD, PEAF, IDC,...) ont récemment fermé leurs guichets pour cause de faillite. De surcroît, la une de l'actualité économique mondiale expose les difficultés qu'ont les institutions bancaires à s'adapter à la crise financière qui, actuellement, secoue le monde des affaires. Et, dans biens de cas, le risque bancaire n'a pas pu être maîtrisé et géré à son profit, pourtant, quelque fois, face à des dirigeants jadis performants et au contrôle prudentiel réglementaire rigoureux exercé par la banque centrale. Nous nous demandons ici, s'il n'existe pas de règles universelles de gestion et de limitation des risques qui soient applicables à toutes les institutions de crédit.

          Par là, il est important et intéressant de savoir comment les cas réussis se sont adaptés dans de telles circonstances et par la suite apporter notre appui pour ce qui est de la veille stratégique, de la stratégie de veille et de l'examen des équilibres structurels financiers spécialement en matière de solvabilité et de concentration des risques.

          La recherche que nous avons menée autour de notre sujet : « ETUDE DE LA STRUCTURE FINANCIERE ET DE LA GESTION DES RISQUES LIES A L'ACTIVITE BANCAIRE : cas de la BANCOBU » n'a ni pour but de mettre fin à l'existence de risques de l'activité de la BANCOBU ou des autres établissements bancaires, ni pour but de changer la stratégie adoptée par la BANCOBU et les banques dans la gestion de leurs risques bancaires, mais plutôt de contribuer à l'amélioration de la gestion des risques et des crises bancaires au sein de ladite institution.

          Néanmoins, cette recherche permettra aux lecteurs, aux gérants de banques et de la BANCOBU en particulier et à toute personne intéressée, de prendre connaissance de la structure financière d'une banque et son équilibre adéquat, de risques susceptibles d'entraver l'activité bancaire et de gérer les crises bancaires et les risques eux-mêmes.

          La plupart des études empiriques qui ont été menées dans le domaine du risque bancaire au Burundi se sont beaucoup plus attelées à l'importance du contrôle macroprudentiel. La notre a mis, de plus et de prime à bord, en évidence l'importance de la gestion interne du risque spécifique à la BANCOBU.

          0.2. Problématique

          D'après le dictionnaire économique et financier de Yves Bernard, la banque « est une entreprise qui fait profession habituelle de recevoir du public sous forme de dépôt ou autrement, de fonds qu'elle emploie pour son propre compte en opération d'escompte, en opération de crédit, ou en opération financière »2(*).

          C'est-à-dire que la banque reçoit les capitaux de ses clients sous forme de dépôts à vue ou de dépôts à terme qu'elle doit rémunérer. En plus, elle s'en sert pour accorder des fonds aux emprunteurs auxquels s'offrent des occasions d'investissements productifs. Ces derniers les rémunèrent en contre partie. Partenaire habituel des entreprises, des particuliers mais aussi des associations et des institutions étatiques, la banque est toutefois confrontée à la prise de décisions en univers complexe et en avenir risqué.

          En effet, le banquier exerce un rôle d'intermédiaire entre les déposants et les emprunteurs. C'est un prestataire de services qui collecte les dépôts et les utilise pour son propre compte en opération de prêt.

          Comme l'activité essentielle d'une banque comporte des risques, les responsables sont tenus de mettre en place des normes, des stratégies et des mesures prudentielles pour assurer la pérennité de la banque et du système bancaire en général.

          Selon GENTIL, D., « Un banquier, qu'il appartienne à une banque de développement ou à une banque commerciale, a davantage intérêt à prêter de l'argent à un fonctionnaire qui veut s'acheter une villa ou une voiture et qui remboursera par prélèvement automatique sur le salaire, qu'à faire du crédit agricole à un petit paysan »3(*).

          Tout compte fait, la banque doit faire preuve de rentabilité et de croissance pour gagner la confiance de ses clients et des pouvoirs publics. Elle a besoin d'avoir une structure financière aussi favorable que possible à son activité et à son organisation malgré la diversité des risques liés à son fonctionnement et de ceux liés à l'économie dans son ensemble. Elle a besoin de gagner aussi bien sur les rémunérations aux opérations bancaires que sur le différentiel de taux (taux débiteur et taux créditeur).

          La question centrale est ici de savoir si et comment la BANCOBU a pu gardé son rythme de croissance pendant la période de grande probabilité d'occurrence de risque de l'activité bancaire et de crise économiques. Autrement dit :

          - Quels sont les formes et les degrés des principaux risques encourus par la BANCOBU dans ses rapports avec les différents agents économiques ?

          - Quels sont les outils auxquels la BANCOBU a fait recours pour surmonter les menaces des différents risques de l'activité bancaire et la survenance de crises ?

          0.3. Hypothèse de travail

          Pour pallier à ces diverses interrogations, deux hypothèses ont été formulées :

          H: Pour réduire le risque de son activité, la BANCOBU privilégie de façon préférentielle la limitation des crédits et des dépôts à terme.

          H: La BANCOBU constitue des provisions proportionnellement aux crédits

          non honorés régulièrement pour remédier à des éventuels défauts d'illiquidité et/ou d'insolvabilité.

          0.4. Articulation du sujet

          Notre travail de recherche s'articule sur trois chapitres précédés d'une introduction générale.

          Le premier chapitre est essentiellement centré sur le cadre théorique de la structure financière d'une banque et les risques de son activité.

          Le second chapitre, quant à lui, analyse l'évolution de l'activité de la BANCOBU et la gestion des risques liés à son activité.

          Dans le troisième et dernier chapitre, il est question de faire une analyse de la gestion des principaux risques de l'activité bancaire de la BANCOBU.

          Enfin, en guise d'une conclusion générale, nous avons fait une critique sur les implications managériales de la gestion des risques sur le comportement de la BANCOBU et des recommandations.

          0.5. Méthodologie de travail

          Notre démarche méthodologique a consisté, dans un premier temps, en une documentation par exploration des ouvrages, revues et autres publications relatives à notre thème de recherche afin de dégager la théorie qui s'est avérée nécessaire pour mener à bien notre travail de recherche.

          Dans un second temps, nous avons procédé à la recherche proprement dite par observations empiriques à l'aide d'un entretien auprès de la BANCOBU et traitement et interprétation des données recueillies en vue d'analyser les éléments de contrôle du risque bancaire au sein de la banque.

          CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE DE L'ANALYSE DE LA STRUCTURE FINANCIERE D'UNE BANQUE ET LES RISQUES DE SON ACTIVITE

          I.1. Analyse de la situation financière et fonctionnement d'une banque

          Pour comprendre comment fonctionne une banque et dans le souci de veiller à sa rentabilité et à sa pérennité, il convient tout d'abord d'examiner ses documents de synthèse. Plus précisément, ses documents de synthèse ou comptes annuels « qui sont présentés en insistant plus sur leur contenu et leur signification que sur leur modes d'élaboration »4(*), lequel mode varie à son tour en fonction de la taille, mais également de la nature de l'entreprise, comprennent un bilan auquel éventuellement un hors-bilan est adjoint, un compte de résultat et une annexe. Ainsi, analyser la situation financière d'une banque revient à analyser les comptes annuels individuels et la liste des actifs et ressources de celle-ci.

          En effet, dans la technique comptable (partie double, tenue des comptes, inventaire, synthèse), la comptabilité bancaire ne diffère guère de la comptabilité générale. Il convient, de plus, pour comprendre la situation financière, le fonctionnement d'une banque et la banque elle-même, de saisir le rôle d'intermédiaire financier joué par celle-ci, ainsi que la source essentielle de sa rentabilité.

          I.1.1. Analyse des postes du bilan bancaire

          I.1.1.1. Définition

          Selon PACAPEL et LAGARE, « le bilan est une présentation structurelle et valorisée de la situation du patrimoine et des flux économiques et financiers qui sont concernés depuis sa création ».5(*)

          Pierre CONSO ajoute que « le bilan est, en pratique, un des documents privilégiés de l'analyse financière quels que soient les inconvénients qu'il présente notamment en période d'inflation ».6(*)

          En fait, le bilan d'une banque est un état des créances et des dettes à un moment donné et il comprend un actif, un passif et un hors-bilan qui, dans les établissements de crédit revêt une importance particulière.

          Ainsi, le bilan bancaire est un tableau qui dresse l'inventaire des ressources dont dispose la banque (les capitaux propres apportés par les associés et les dettes) et des emplois réalisés grâce à ces ressources, c'est-à-dire les moyens que la banque met en oeuvre (créances, disponibilités, biens durables,...) à la date de clôture de l'exercice.

          I.1.1.2. Structure

          De façon générale, le bilan bancaire présente de façon équilibrée, la liste des actifs et des ressources de la banque. C'est dire qu'il a les caractéristiques suivantes :

          Total des actifs = Total des dettes + le capital.

          Il liste la source des fonds disponibles (engagements) et leur utilisation (actifs).

          A ce titre, il importe que les documents comptables de synthèse dont le bilan fait partie prenante soient présentés de façon sincère afin de permettre aux décideurs de disposer d'informations aussi fiables que possibles, élément fondamental de pilotage permettant de transformer les décisions en réalisations et résultat.

          Le bilan bancaire fait ainsi apparaître quatre grandes rubriques tant à l'actif qu'au passif. Sa structure représente, au passif, les ressources de la banque et à l'actif, leur emploi.

          I.1.1.2.1. L'actif du bilan bancaire

          De façon générale, les éléments d'actif du bilan d'une banque sont rangés (classés) suivant leur degré de liquidité décroissante, c'est à dire l'aptitude de l'élément de l'actif à être transformé ou échangé contre de la monnaie ; la liquidité augmentant de bas en haut.

          En outre, « le bilan de banque comprend toute une série de postes et on constate que par rapport au bilan de la comptabilité générale, sa présentation est inversée puisque le haut du bilan correspond aux opérations de trésorerie et le bas du bilan aux immobilisations. De même, la répartition habituelle de l'actif en trois colonnes (brut, amortissements et provisions, net) n'est pas retenue : les valeurs formées par l'actif d'un bilan de banque sont des valeurs nettes d'amortissements et provisions »7(*).

          L'actif du bilan de banque distingue quatre catégories :

          a. Les opérations de trésorerie et interbancaires 

          Elles constituent l'essentiel dans le fonctionnement d'une banque et il incombe aux banquiers de devoir s'assurer qu'elles respectent :

          - L'obligation de convertibilité : avoir suffisamment d'encaisses en monnaie centrale, billet et avoirs à la banque centrale, pour faire face aux demandes de conversion (retrait) émanant de leur clientèle ou d'autres établissements de crédit , c'est-à-dire la gestion de la trésorerie.

          - L'obligation de réserve : constituer suffisamment de réserves obligatoires à la banque centrale.

          Donc, dans leurs relations interbancaires, tous les jours, les banques calculent leur situation de trésorerie. Si elle est excédentaire, elles prêtent sur le marché interbancaire ou cèdent cet excédent à la banque centrale par achat de titres, d'où l'apparition de créances à l'actif du bilan ; si elle est déficitaire, elles empruntent ou se refinancent auprès de la banque centrale par vente de titres et l'opération sera enregistrée au passif.

          b. Les opérations avec la clientèle

          Ce sont les crédits consentis, sous toutes leurs formes, à la clientèle : les entreprises, les particuliers, les administrations privées comme les associations, les syndicats et les collectivités territoriales. En fait, dans la comptabilité bancaire, la clientèle regroupe tous les agents non financiers.

          c. Les opérations sur titre

          Il s'agit des diverses interventions d'une banque sur les différents marchés de capitaux. A l'actif du bilan figurent les titres achetés par la banque classés selon qu'ils sont à revenu fixe ou à revenu variable. Cette dernière distingue :

          - les titres de transaction achetés pour être vendus ;

          - les titres de placement détenus pendant un certain temps mais pas obligatoirement jusqu'à leur échéance ;

          - les titres d'investissement conservés jusqu'à leur échéance.

          Les titres de participation, acquis afin d'exercer un contrôle ou une influence notable sur une autre entreprise, n'appartiennent pas à cette catégorie. Ils sont des immobilisations financières.

          d. Les immobilisations.

          De façon générale et selon Gaston DE FOSSE, « les immobilisations sont affectées aux opérations professionnelles ou immeubles, corporelles ou incorporelles, acquis ou créées par l'entreprise, non pour être vendues ou transformées, mais pour être utilisées d'une manière durable comme instrument de travail »8(*).

          Les immobilisations constituent un groupe hétérogène quand bien même elles ont en commun la caractéristique d'être un emploi stable car elles incluent :

          - des immobilisations dont la détention est liées à l'exploitation de l'établissement de crédit : immobilisations faisant l'objet de contrat de crédit-bail ou de location simple, immobilisations détenues dans le cadre de promotion immobilière ;

          - des immobilisations financières comme des titres de participation déjà définis ;

          - des immobilisations corporelles ou incorporelles correspondant aux investissements réalisés par la banque pour mener à bien son activité : immeuble, matériel, mobilier, etc.

          I.1.1.2.2. Le passif du bilan bancaire

          Selon B. SOLNIK, « le passif du bilan est le répertoire de l'ensemble des dettes de l'entreprise rangées par ordre d'exigibilité croissante »9(*).

          Toutefois, comme à l'actif, l'ordre des comptes du passif du bilan de banque est inversé par rapport à la comptabilité générale puisque le haut du bilan correspond aux opérations de trésorerie et le bas de bilan aux capitaux propres. Le passif présente la situation des moyens de financement, leur origine, dont l'emploi se montre dans la rubrique actif.

          On distingue quatre composantes dans le passif d'un bilan bancaire :

          a. Les opérations de trésorerie et interbancaire

          Définies précédemment, il est clair que ces opérations correspondent aux créances de la rubrique actif, mais dans la partie passive ; elle coïncide avec les dettes.

          b. Les opérations avec la clientèle

          Il s'agit des dépôts effectués par les clients d'une banque. Ces dépôts sont classés selon la spécialité de leur régime. De plus, le critère d'échéance du dépôt est retenu (à vue ou à terme).

          c. Les opérations sur titre

          Ce sont les titres émis par une banque sur les différents marchés afin de se procurer des ressources, à l'exception des actions. Ils sont souscrits soit par les particuliers, soit par les entreprises, soit encore par les autres établissements de crédit.

          d. Les provisions et fonds propres

          Ces postes correspondent à deux types d'opérations :

          - Un certain nombre de postes reflètent des opérations de provisionnement. Ainsi, les provisions pour risque et charge, les provisions réglementées et les fonds pour risque bancaires généraux sont les principaux provisionnements.

          - Les autres postes composent habituellement les capitaux propres : capital, réserve, etc.

          I.1.1.2.3. Le hors bilan

          Il est normalement un ensemble de comptes annexés au bilan et qui retrace les engagements futurs ou virtuels d'une banque, ne donnant pas lieu à un flux de trésorerie.

          Dans la banque, le hors-bilan est un document particulièrement significatif car de nombreuses opérations de banque donnent naissance à des engagements donnés ou reçus que le bilan n'enregistre pas. Des opérations traditionnelles comme les cautionnements, avals et engagements de crédit figurent au hors-bilan.

          Toutefois, des opérations à terme ou conditionnelles donnent également naissance à des engagements. Mais, dans certains cas, ces derniers apparaissent plutôt en annexe qu'en hors-bilan.

          I.1.1.3. Annexe

          La signification de l'annexe d'un bilan d'une banque est la même que celle retenue par la comptabilité générale : méthode d'évaluation et complément d'information sur les postes du bilan et hors-bilan.

          Comme les informations données par le bilan et le compte de résultat ne sont présentées que sous forme synthétique, les détails sont consignés dans l'annexe et il est conseillé de classer les différentes informations dans l'ordre des postes du bilan sur lesquels elles se rapportent pour faciliter la lecture. De plus, l'annexe fait apparaître les opérations à terme ou conditionnelles que le hors-bilan n'a pas pu faire apparaître.

          I.1.2. Le compte de résultat de banque

          De façon classique, le compte de résultat d'une banque enregistre les flux de charges et de produits d'une période.

          En général, le compte de résultat montre quel a été l'accroissement de richesse de l'entreprise durant une année d'activité. Le résultat de l'entreprise est la différence entre tous les produits et toutes les charges de l'exercice tout en excluant ceux comptabilisés pendant l'exercice mais ne le concernant pas.

          I.1.2.1. Les charges

          C'est l'ensemble des dépenses faites par la banque dans son activité professionnelle mais aussi dans son activité ordinaire. Les charges d'une banque constituent un groupe hétérogène qui comprend essentiellement des charges d'exploitation bancaire et des charges ordinaires.

          I.1.2.1.1. Les charges d'exploitation bancaire

          Elles correspondent aux charges issues de l'activité d'intermédiaire financier, tant en ce qui concerne la collecte de ressources que les interventions sur les marchés de capitaux.

          Les intérêts et charges assimilées en constituent l'élément principal : il s'agit des intérêts versés aux apporteurs de ressources que sont les déposants ou les souscripteurs de titre. Les autres charges sont issues de moins values sur opérations sur titres de transaction et de placement, sur opérations de change, sur opération sur instruments financiers, etc.

          I.1.2.1.2. Les charges ordinaires

          C'est un ensemble hétérogène comprenant deux catégories de charges :

          - Des charges d'exploitation figurant dans tous les comptes de résultat comme les frais du personnel, les dotations aux amortissements, les frais administratifs. Ces charges sont souvent appelées frais généraux.

          - Des charges liées au jeu de dotations et reprises de provisions. Lorsque les dotations de l'exercice excèdent les reprises de provisions, un solde en perte apparaît et s'inscrit parmi les charges du compte de résultat. Ces provisions compensent des dépréciations de valeur d'éléments d'actif ou de hors-bilan comme les crédits ou les immobilisations financières. Elles compensent également les risques généraux de la banque.

          On constate que la comptabilité bancaire propose une présentation détaillée des dotations aux provisions, ce qui facilite, pour l'observateur extérieur, l'analyse de la maîtrise du risque dans la banque.

          Enfin, la rubrique « charge » du compte de résultat d'une banque fait apparaître des charges exceptionnelles ainsi que l'impôt sur le bénéfice.

          I.1.2.2. Les produits

          Ils se classent de la même façon que les charges.

          Les produits d'exploitation bancaire sont notamment :

          - Les intérêts versés par les emprunteurs ;

          - Les commissions encaissées sur des prestations de service ;

          - Les gains sur opérations financières correspondant à des plus-values sur les opérations énumérées dans le compte de résultat lui-même.

          Les produits ordinaires : ils sont composés de produits divers mais surtout de l'excédent de reprise de dotations de l'exercice sur les dotations concernant des dépréciations et risques déjà définis. En conséquence, le compte de résultat d'une banque fait apparaître les opérations relatives aux provisions soit dans les produits, soit dans les charges.

          Les produits exceptionnels : ils ont la même signification qu'en comptabilité générale.

          I.1.3. La rentabilité des banques

          La rentabilité est une notion purement financière qui conduit à comparer un résultat à des moyens mis en oeuvre, elle est le rapport entre le résultat et les capitaux investis. La rentabilité peut être globalement définie comme l'aptitude de l'entreprise à se créer un résultat exprimé en unité monétaire.

          Selon Pierre CONSO, « la rentabilité est une notion qui s'applique à toute action économique mettant en oeuvre les moyens matériels, humains et financiers. Elle s'exprime par le rapport résultat/moyens et elle est une mesure monétaire de l'efficience »10(*).

          Pour MOISSON, M., « avoir une entreprise rentable est un devoir essentiel pour un chef d'entreprise »11(*).

          Ainsi définie, la rentabilité est une notion qui renvoie à l'appréciation de l'efficacité de l'entreprise, mais privilégie une évaluation monétaire des performances. Analyser la rentabilité d'une banque revient à apprécier son aptitude à dégager des profits, chose essentielle en matière de gestion d'entreprise et, par conséquent, indispensable en matière d'analyse financière.

          De ce qui précède, la rentabilité s'analyse en tant que :

          - rentabilité économique quand elle conduit à comparer le résultat et les actifs avancés afin de l'obtenir. Dans ce cas, la comparaison permet de raisonner en terme de rendement si les actifs représentent l'outil de travail mis en oeuvre par l'entreprise.

          Le ratio d'analyse est le suivant :

          Rentabilité économique = Résultat d'exploitation / Total actif.

          - rentabilité financière quant elle met en jeu le rapport entre le résultat global de l'exercice revenant aux propriétaires et le montant des capitaux propres qu'ils ont investis dans l'entreprise.

          Le ratio : rentabilité financière = Résultat net / Capitaux propres, en facilite l'analyse.

          Le cadre de l'étude de la rentabilité d'une banque est le compte de résultat à partir duquel on calcule les soldes de gestion selon la démarche du compte de résultat établi en liste et trois soldes sont particulièrement significatifs.

          I.1.3.1. Le produit net bancaire

          Le produit net bancaire est la différence entre les produits et les charges d'exploitation bancaire, il est le résultat qui se dégage de l'activité d'intermédiaire financier et de prestataire de services de la banque. Cette activité se poursuit avec :

          - La collecte et la distribution de capitaux donnant naissance à de charges et de produits sous forme d'intérêt ou marge d'intermédiation ;

          - La prestation de services pour laquelle la banque perçoit des commissions.

          Le produit net bancaire est assimilé à la valeur ajoutée des entreprises industrielles et commerciales, les produits d'exploitation bancaire représentant les intérêts et commissions perçus et les charges, le coût d'achat des capitaux auprès des apporteurs de capitaux : intérêts versés.

          Le produit net bancaire traduit la disposition d'un établissement de crédit à payer les salaires, les taxes et à constituer des amortissements et les provisions ce qui permet une maîtrise de l'écart entre le rendement des emplois (crédits, titres achetés,...) et le coût des ressources (dépôts, titres vendus,...).

          I.1.3.2. Le résultat brut d'exploitation

          Il indique la marge qui se dégage de l'activité habituelle de la banque après pris en compte des coûts de fonctionnement, c'est à dire des frais généraux qui correspondent aux charges générales d'exploitation composées en grande partie de frais du personnel ainsi que des dotations aux amortissements.

          « Ce solde est important pour comparer les résultats réalisés par des banques à conditions d'exploitation différentes. Les banques qui collectent des dépôts à vue non rémunérés ont un produit net bancaire plus important que les banques qui collectent leurs ressources sur les marchés. En revanche, les premiers supportent des frais généraux liés au fonctionnement du réseau plus élevé que les seconds »12(*).

          I.1.3.3. Le résultat net

          Le résultat net se déduit du résultat brut d'exploitation avec l'impact des risques sur le résultat de la banque. En fonction de la survenance estimée des risques, la banque constitue des dotations aux provisions qui, selon les exercices, amputent de façon plus ou moins significative le résultat brut d'exploitation.

          I.1.4. Le rôle intermédiaire de la banque

          En tant que centre de circuits économiques, les banques ont notamment pour rôle de transformer la nature et l'origine des fonds disponibles pour les adapter à leur emploi. Le rôle de ces intermédiaires est différent selon qu'ils organisent la confrontation des investisseurs aux épargnants ou selon qu'ils s'intercalent entre la collecte des capitaux disponibles et leur distribution aux investisseurs par l'émission des titres dans le public.

          Ainsi, les banques, en tant qu'institutions financières qui acceptent les dépôts et font des crédits, regroupent les banques commerciales, les sociétés de crédits immobiliers, les caisses d'épargne et autres établissements financiers. Les banques commerciales, domaine de définition de notre recherche, jouent l'intermédiation entre l'épargnant et le marché financier, entre les exportateurs, les importateurs et leurs marchés, entre les particuliers, etc, qui sont souvent leurs clients. Aussi, les banques agissent comme des intermédiaires entre la banque centrale et les agents économiques.

          Bref, les banques sont des intermédiaires financiers avec lesquels les particuliers sont le plus souvent en relation pour plus de sécurité et commodité dans leurs affaires.

          Schématiquement, les relations entre banques et clients (entreprises, ménages et Etat) peuvent être résumées de la manière suivante :

          Crédits Dépôts Bancaires reçus

          Prêts Emprunts

          ENTREPRPISES

          INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS

          RESSOURCES

          ENTREPRISES

          EMPLOIS

          MENAGES

          MENAGES

          ETAT

          INTERMEDIAIRES FINANCIERS

          Emplois Ressources

          ETAT

          Source : P. CONSO, La gestion financière d'une entreprise, Tome 2,7ème édition, p306.

          I.1.4.1. L'intermédiation financière de banques

          La fonction d'intermédiation financière jouée par les banques est reconnue depuis longtemps. Selon une analyse classique due à J.G. Gurley et E.S. Shaw (1958), l'intermédiation financière constitue l'une des deux modes fondamentaux de financement pratiqués au sein des économies où règne l'échange monétaire.

          La relation de financement consiste, de façon générale, dans un apport de ressources effectué par un agent disposant d'excédents monétaires (agent à capacité de financement) en faveur d'un autre agent dont les projets impliquent des emplois dépassant ses ressources actuelles(agent à déficit de financement). Cette relation peut, d'après les deux auteurs, s'établir selon deux modalités fondamentales :

          - celle de la finance directe ;

          - celle de l'intermédiation financière (finance indirecte).

          La mission d'un intermédiaire financier, une banque pour notre cas de recherche, est la transformation des échéances et de risques. Schématiquement, la finance directe - finance indirecte se fait comme suit :

          Emprunteurs Prêteurs

          Actif Passif Actif Passif

          Titre Capacité

          de

          Monnaie Financement

          Besoin Titre

          de

          Financement Crédit

          Finance directe

          Finance indirecte

          Crédits Monnaie

          Actif Passif

          Intermédiaire financier

          Source : S. de COUSSERGUES, La banque, structure, marché, gestion ; 2ème

          édition Dalloz, 1996, p6

          Avec la finance directe, les agents à besoin et à capacité de financement entrent directement en relation sur le marché de capitaux. Les agents à besoin de financement émettent des titres qui, par la suite, sont souscrits par les agents à capacité de financement, ce qui revient, pour les premiers, à emprunter des capitaux aux seconds.

          A l'occasion de ces opérations, prêteurs et emprunteurs se mettent d'accord sur un montant, une durée et un prix (le taux d'intérêt). Ici, la banque, en tant qu'intermédiaire financier, n'a pas de place.

          Toutefois, la rencontre directe entre prêteurs et emprunteurs sur les marchés ne permet pas toujours l'apurement de besoins de financement. D'une part, les emprunteurs dont le besoin de financement découle d'opérations d'investissement émettent des titres à long terme alors que les prêteurs préfèrent les placements à court terme. De plus et surtout, les marchés de capitaux sont des marchés imparfaits où règnent l'incertitude et l'asymétrie d'information. Certains agents détiennent des informations que les prix ne reflètent pas.

          L'intervention d'un intermédiaire financier, c'est à dire, le processus de financement indirect, remédie aux imperfections de la finance directe. En s'interposant entre le prêteur et l'emprunteur, la banque émet des titres à terme et à risque mieux adaptés aux préférences des prêteurs : elles collectent des capitaux qu'elles redistribuent, par la suite, sous forme de crédits, aux agents à besoin de financement.

          I.1.4.2. Relation banque-client

          La clientèle d'une banque peut être définie comme l'ensemble des personnes physiques ou morales ayant ouvert leurs comptes dans ladite banque pour des raisons financières diverses.

          Il n'est pas du tout aisé de segmenter la clientèle d'une banque d'autant plus que les divers produits et services offerts par la banque n'excluent personne de droit.

          Toutefois, les banques offrent des prestations diverses à des clients ne disposant pas de comptes bancaires. On peut qualifier cette clientèle d'occasionnelle ou « d'achalandage ».

          Exemple : - achat et vente de devises ;

          - services western union ; etc.

          Néanmoins, quand bien même la segmentation de la clientèle de la banque n'est aussi facile qu'on le croit, Philippe AYIMARD13(*) dit qu'il existe trois catégories de clients de banque :

          1. Les particuliers reconnus à titre de déposants, épargnants et emprunteurs ;  

          2. Les entreprises qui font l'essentiel de la clientèle bancaire :

          - soit pour effectuer des opérations d'échange avec l'étranger : l'importation et l'exportation ;

          - soit pour gérer aux mieux les services de caisse ;

          - soit encore pour obtenir un intérêt sur des sommes momentanément inutilisées ;

          - soit enfin, pour avoir accès au marché financier.

          3. l'Etat, les collectivités, les ONG, les associations.

          I.1.4.3. Relation interbancaire

          En assurant la fonction d'intermédiation, les banques entretiennent, en particulier, des relations entre elles. Ces relations facilitent les transactions commerciales et les règlements.

          En effet, les opérations de virement bancaire et les opérations sur effets de commerce permettent aux banques d'échanger des informations. De plus, les banques se refinancent chez leurs banques ou à la banque centrale en cas d'illiquidité. Dans le même ordre d'idée, signalons que les banques de petite taille gèrent leurs ressources et trésoreries au sein de grandes banques de réseau.

          La libéralisation du secteur bancaire fait naître une concurrence vive au sein du secteur, d'où une grande nécessité de réglementation pour enfin protéger les différents créanciers de banques et l'économie dans son ensemble contre d'éventuelles faillites. Une telle libéralisation est instituée par la loi bancaire qui prône au Burundi, comme partout ailleurs, pour la banalisation des établissements de crédit et des services y relatifs.

          I.2. Analyse de la structure financière de banques

          Pour fonctionner correctement, la banque a besoin de ressources financières adaptées aux emplois de fonds qui sont nécessaires à la réalisation des objectifs d'investissement et d'exploitation. Ainsi, tout comme les échéances de dettes doivent correspondre aux durées d'emploi des fonds, le terme des crédits doit tout au moins correspondre à celui des dépôts.

          I.2.1. Les sources de financement de la banque

          Les sources de financement d'une banque peuvent être classées dans trois catégories : les ressources de trésorerie, les ressources clientèles, ainsi que les ressources propres.

          Ø Les ressources de trésorerie sont constituées d'emprunts à court terme obtenus par refinancement auprès de la banque centrale et des emprunts au jour le jour sur le marché interbancaire. La banque centrale est rémunérée par un « taux de refinancement » ou « taux de réescompte ».

          Ø Les ressources clientèles sont des fonds en provenance de la clientèle sous forme de dépôts à vue et à terme, ou de l'épargne. Les dépôts à vue sont des dépôts collectées auprès des agents économiques non financiers et sont qualifiés d'instables car les clients peuvent les réclamer chaque fois de besoin, par retrait de caisse, virement de compte à compte, etc. L'épargne est régie par certaines conditions de liquidité ou de disponibilité et des conditions de rémunération particulières ou des avantages spécifiques, notamment, le droit à avoir des prêts par exemple.

          Ø Les ressources propres d'une banque caractérisées par quelques aspects économiques, juridiques et réglementaires sont des ressources stables ne faisant pas l'objet de retrait. Elles sont essentiellement constituées de capital social, de réserves, de report à nouveau, de divers, etc.

          I.2.2. La correspondance liquidité-exigibilité des postes du bilan

          La correspondance entre l'exigibilité des postes du passif et la liquidité des actifs doit être mise en évidence. La liquidité d'un actif est la durée nécessaire pour que, par le fonctionnement normal de l'entreprise, un bien se transforme en disponibilité et l'exigibilité d'une ressource, est la durée séparant la date du jour de celle de son remboursement.

          En effet, il y a perturbation du fonctionnement d'une banque et cessation de paiement pouvant conduire au redressement judiciaire, voire à la liquidation, si la liquidité des actifs est plus faible que l'exigibilité du passif. Le cas d'espèce est celui d'une banque qui privilégierait des crédits à long terme et des dépôts à vue qui peuvent être réclamés incessamment.

          Les capitaux propres, les dettes à moyen et à long terme, les dépôts à long terme et les participations des particuliers sont des ressources stables qui doivent, pour le bon fonctionnement de la banque, être supérieur ou à la limite égale aux actifs immobilisés et les crédits à long terme qui sont des emplois stables. Le respect de cette règle d'équilibre financier minimum conditionne mais ne garantit pas la pérennité de la banque.

          Michel DARBELET et al. dégagent un principe d'équilibre financier que la « durée de détention d'une immobilisation est supérieure ou égale à la durée de disponibilité du financement correspondant »14(*). La conséquence est que les actifs immobilisés doivent être financés par des capitaux permanents.

          ACTIFS IMMOBILISES Equipement

          Constructions, installations, gros matériels

          Eléments incorporels, projets risqués

          CAPITAUX PERMANENTS

          Crédit à moyen terme (2 à 7 ans)

          Emprunt à long terme (7 à 20 ans)

          Capitaux propres (capital, autofinancement)

          Source : Michel Darbelet et al, Notion fondamentale de management ; 4ème édition Foucher, 2004, p174

          I.2.3. Le fonds de roulement et le besoin de financement d'exploitation

          A partir du bilan fonctionnel, l'analyse du fond de roulement permet d'étudier l'équilibre financier d'une entreprise et d'apprécier sa situation de trésorerie. La différence entre les ressources stables et les immobilisations brutes constitue le fond de roulement. En d'autres termes, le fond de roulement est l'excédent de ressources stables (capitaux propres + amortissements + provisions + dettes financières hors concours bancaire) sur le besoin de financement stable.

          Pour une entreprise bancaire, les dépôts à long terme font partie du premier groupe tandis que les crédits à long terme font partie du second groupe. Le fond de roulement (FR) peut être calculé par le haut du bilan comme par le bas du bilan, quand bien même il est significatif au haut du bilan pour les institutions non bancaires et au bas du bilan pour les banques. Le schéma suivant est une illustration du calcul du FR d'une banque :

          ACTIF PASSIF

          Ressources stables

          Immobilisations brutes

          imam FR

          Source : Nous-mêmes à partir du schéma se trouvant dans l'ouvrage de

          M. Darbelet et al, op. cit. p 175

          C'est un montant de ressources financières durables mises à la disposition de l'entreprise pour couvrir ses besoins d'exploitation. Le rôle du FR est de couvrir le besoin de financement d'exploitation (BFE) qui est une nécessité de financement permanent pour l'exploitation.

          Il faut donc, pour avoir une structure financière saine et équilibrée, que le FR couvre le BFE.

          Le BFE Besoin de financement permanant

          =

          Actif d'exploitation - dettes d'exploitation

          Le FR Ressource de financement stable

          =

          Ressources stables -immobilisations brutes

          Finance

          Source : M. Darbelet et al, op cit. p 176

          La règle d'équilibre financier est telle que le FR = BFE. Pour une banque, le FR n'est pas seulement pour assurer le fonctionnement de l'institution au service du client, mais aussi, c'est pour faire face au besoin éventuel de liquidité.

          I.2.4. La trésorerie

          En général, c'est un ensemble de capitaux liquides d'une entreprise (caisse, banque, effet négociables). De façon analytique, elle est l'excédent du FR sur le BFE. La trésorerie est équilibrée lorsque le FR=BFE. Si en revanche, et pour une institution bancaire, le FR est insuffisant pour couvrir le BFE, celle-ci a une trésorerie négative et souffre d'illiquidité. Dans ces conditions, elle doit faire appel à des découverts bancaires auprès de ses partenaires ou au refinancement auprès de la banque centrale. Mais, cette situation ne peut être que transitoire car ces ressources sont instables; il y a risque de crise de trésorerie et, par conséquent, d'illiquidité entraînant une cessation de paiement des retraits, début de la méfiance des clients.

          En outre la trésorerie peut être définie de deux manières : par l'excédent du FR sur le BFE ou par l'excédent des actifs de trésorerie sur les dettes de trésoreries.

          Il convient ainsi, pour mener à bien l'activité d'une entreprise, de savoir les causes de la dégradation de la trésorerie et les moyens de son alimentation.

          ? La dégradation provient :

          - soit de la diminution du FR : disparition d'une source de financement stable (remboursement d'un emprunt), accroissement des immobilisations (exemple : investissements réalisés sans apport de ressources stables), excès de crédits à long terme (banque) ;

          - soit de l'accroissement du BFE : augmentation de l'activité (Exemple : accroissement des ventes), changement de conditions d'exploitation, règles de gestion, retraits massifs des clients (banques),...

          ? La trésorerie est améliorée par :

          - des actions sur le haut du bilan : elles ont la même signification que celles sur le bas du bilan bancaire. Les actions permettant d'améliorer la trésorerie d'une banque par le haut du bilan sont en outre :

          Ø l'augmentation du capital ;

          Ø l'autofinancement ;

          Ø emprunt à moyen et long terme ;

          Ø cession d'actif ;

          Ø vente de titre.

          - des actions sur le bas du bilan qui ont une même signification que celles au haut du bilan bancaire. C'est entre autre :

          Ø la réduction des stocks ;

          Ø la réduction des crédits aux clients ;

          Ø l'accroissement de crédits-fournisseurs 

          Ø Stimulation de dépôts à vue,...

          I.3. Les risques de l'activité bancaire

          En matière d'entreprise, aucun projet, petit soit-il, ne peut être assujetti au risque et la réalisation de projet devient aujourd'hui plus difficile et plus risquée qu'auparavant ; d'où la prise en compte du risque revêt une importance particulière.

          La dynamique de l'environnement économique, politique, social et culturel fait que tout projet soit voué, soit à la réussite, soit à l'échec. Il ne suffit donc pas, pour un manager, de gérer la réalisation d'un projet mais aussi de veiller à la survenance de risques et leur gestion.

          L'inhérence de risques à l'activité bancaire nous a beaucoup motivé à parler des risques tant leur origine est diverse. Nous ne nous sommes limité qu'à l'énumération des risques auxquels toutes les entreprises sont assujetties (les risques de fraude, les risques informatiques, les risques d'incendie et d'inondation,...) bien qu'ils ne soient pas négligeables, pour ne traiter que des risques propres à l'activité bancaire au nombre de cinq : risque de crédit, de liquidité, de taux, de change et d'insolvabilité. Ces derniers sont, d'une part, liés à l'environnement dans lequel opère la banque (risque systémique), d'autre part, à la gestion interne à la banque elle-même. Mais, il s'avère mieux de définir le risque avant d'en parler plus.

          I.3.1. Définition

          Le concept de «risqué» est souvent entendu de diverses façons et le recours aux dictionnaires illustre bien cette diversité de sens que l'on peut lui donner.

          Il désigne tantôt « un danger éventuel plus ou moins prévisible et le fait de s'y exposer dans l'espoir d'en obtenir un avantage » (Le Robert), tantôt , « l'éventualité d'un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte d'un objet ou tout autre dommage » (Le Robert ), tantôt encore, « le dommage éventuel plus ou moins prévisible, événement contre la survenance duquel on s'assure, le fait de s'exposer à un danger, dans l'espoir d'obtenir un avantage » (Le Littré). En effet, le risque désigne, soit l'événement redouté, soit la probabilité d'occurrence, soit les conséquences dommageables d'un événement.

          Selon Hervé COURTOT, « la notion de risque correspond à un écart jugé inacceptable par rapport à une norme utilisée dans le contrôle, que cet écart résulte d'un aléas ou d'une incertitude »15(*).

          Hervé COURTOT16(*) nous fait part de la contreversité des débats sur le concept de "risque" en exposant les avis des uns et des autres :

          - "Un danger éventuel plus ou moins prévisible" ;

          - "L'éventualité d'un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte d'un projet ou tout autre dommage" ;

          - "C'est la possibilité que les objectifs d'un système axé sur un but déterminé ne se réalisent pas" ;

          - ? C'est un péril, mesurable, visant des biens ou activités précis, aux conséquences économiques dommageables".

          Ainsi donc, vue les débats sur la définition du concept de "risque", il incombe aux gestionnaires de risques : ici, les banquiers, d'en distinguer les principaux caractéristiques qui sont notamment :

          - Leur nature qui peut être commerciale ou autre ;

          - Leur origine pouvant être interne (spécifique) ou externe (systémique) ;

          - Leur conséquence ou leur effet produit ;

          - Leur détectabilité traduisant la capacité de prévoir leur apparition ;

          - Leur contrôlabilité permettant de différencier les risques choisis résultant du choix raisonné et délibéré des responsables et contrôlable de ce fait et les risques subis indépendant de la volonté des responsables et difficilement contrôlables ;

          - Leur probabilité d'occurrence, c'est-à-dire, leur probabilité d'apparition et leur fréquence d'apparition.

          I.3.2. Le risque systémique

          I.3.2.1. le risque général

          Le risque général est lié à la survenance des crises politiques ou économiques. Les guerres entraînent des fermetures d'entreprises, des réquisitions et des destructions. Elles peuvent être à l'origine de moratoires qui paralysent les règlements. Les troubles sociaux peuvent s'accompagner de grèves continuelles que l'on a vues ici ou là, et qui finissent par compromettre l'avenir de l'économie entière.

          Le passage d'une crise économique est marqué par des difficultés commerciales ou financières pour la plupart des entreprises, et par un accroissement du nombre de "dépôts de bilan". Tous ces événements néfastes pour l'économie réelle se répercutent dans un sens ou un autre, sur l'activité bancaire dans sa position de centre de circuits économiques.

          Les troubles monétaires amènent le gouvernement à prendre des mesures telles que la suspension des paiements envers l'étranger pour enfin freiner la propagation d'une crise éventuelle. Dans certains pays, les défaillances des banques ont entraîné des séries de faillites ou tout au minimum, des perturbations organisationnelles.

          Indépendamment des événements politiques ou économiques, il faut noter également les conséquences d'événements naturels tels des inondations, des sécheresses, des incendies, des épidémies, des invasions des parasites, qui peuvent frapper des régions plus ou moins étendues. Tous ces événements d'ordre général sont difficiles à prévoir et il est encore plus difficile d'y parer. Leur prévision, lorsqu'elle est rationnellement possible, est, à elle seule un élément de trouble pour des affaires.

          S'agissant du risque général, nous ne nous sommes limité qu'à en citer les événements, quand bien même il touche plus indirectement que directement mais toutefois sérieusement l'activité bancaire.

          I.3.2.2. Le risque corporatif

          Le risque corporatif ou professionnel réside essentiellement dans les brusques changements qui peuvent modifier les conditions d'exploitation d'un commerce ou d'une industrie : pénurie de matière première, effondrement des prix, révolution technique ou même simplement, modification profonde de procédés de fabrication, apparition de produits équivalents et moins chers, changement de mode ou désaffectation de la clientèle.

          Les banques, d'autant plus qu'elles ne sont pas épargnées des précédents changements, craignent tout particulièrement les positions spéculatives qui, se généralisant dans une profession, peuvent rendre celles-ci très vulnérables.

          Il arrive que certaines industries se trouvent soudainement confronter à une situation de surcapacité mondiale, ce qui entraîne une concurrence ruineuse et la pratique quasi-universelle de prix "dumping" rendue possible par des subventions gouvernementales. La survie des entreprises de ces secteurs est alors strictement liée au bon vouloir, qui n'est pas nécessairement illimité, des pouvoirs publics.

          Dans tous les cas, une surveillance, par là, une réglementation des différents marchés s'avère nécessaire. Le négoce de matière première et des dangers exige de ce point de vue, une surveillance attentive. Les banques, en tant qu'intermédiaires financiers, doivent non seulement être surveillées, mais aussi réglementées dans leurs activités.

          Enfin de compte, signalons que le risque général et le risque corporatif affectent la gestion des banques de façon générale tout en les exposant au risques de crédit, de liquidité, de solvabilité, de taux et de change qui ne sont analysables que spécifiquement dans le secteur bancaire que par la banque de façon individuelle.

          I.3.2.3. La nécessité de la surveillance de l'activité bancaire

          Selon Sylvie de COUSSERGUES17(*), le système financier dont s'inspire l'activité bancaire comprend trois composantes qui interagissent :

          - Un secteur réel où les capitaux s'échangent directement contre des titres entre les agents non financiers ;

          - Un secteur bancaire qui assume le processus de finance indirecte grâce à la transformation d'échéances et de risques ;

          - Les mécanismes de paiement dont le secteur bancaire se charge la gestion et qui permettent aux agents économiques d'effectuer leurs règlements dans les meilleures conditions de coût et de sécurité.

          Chaque sous-système présente des structures, des intervenants, un mode de fonctionnement, mais aussi, des régulations qui permettent d'amortir les chocs et de revenir à l'équilibre. « Le risque systémique est issu d'une discordance entre les comportements des intervenants au sein des différents sous-systèmes et les mécanismes de régulation qui provoque un déséquilibre économique général et de grande ampleur »18(*).

          La manifestation du risque systémique est la crise systémique avec ses deux aspects qui s'imbriquent :

          - d'abord, un déséquilibre initial de l'un des sous-systèmes se propage à l'ensemble du système financier par le jeu des réactions en chaîne ;

          - ensuite, le déséquilibre de la sphère financière s'étend à l'ensemble de l'économie.

          Dans la mesure où les banques font partie prenante au sein des trois sous-systèmes, elles sont au coeur du risque systémique et leur activité mérite d'être régulée et réglementée (arbitrée). En effet les banques sont concernées par les effets du risque systémique en tant qu'initiatrices, agents de propagation ou victimes.

          I.3.2.3.1. La banque, origine de la crise systémique

          C'est dans l'exercice de la fonction d'intermédiaire financier que des chocs peuvent apparaître, liés aux risques de crédit et de liquidité auxquels les établissements de crédit sont exposés.

          Dans toute relation de crédit, le risque de non remboursement ne peut être supprimé. Malgré une parfaite analyse des informations fournies par les emprunteurs, malgré la stabilité des relations avec la clientèle et les garanties prises, la probabilité de défaut de l'emprunteur n'est jamais nulle. Et, lorsque l'insolvabilité se manifeste, la banque subit des pertes pouvant compromettre sa pérennité. Cette appréciation imparfaite du risque conduit les banques, soit à majorer le coût de crédit d'une part, ce qui poussent les bons emprunteurs, pénalisés injustement, à renoncer à leurs projets d'investissement, et de là, naîtra la crise ; soit d'autre part, à minorer les coûts de crédit, sujet à une augmentation de la masse monétaire avec ses effets qui sont très nombreux.

          Une crise de confiance peut gagner une banque sur laquelle pèse un risque de liquidité faisant que la plupart des clients à dépôts à vue créent une situation de panique bancaire en s'alignant aux guichets pour retrait. Tous les déposants sont par la suite gagnés par cette panique d'anticipation et rejoignent les files d'attente devant les guichets de banque du système qui est enfin atteint dans son ensemble.

          I.3.2.3.2. La banque, canal de transmission de la crise systémique

          Les banques sont des agents majeurs de propagation de la crise systémique en tant qu'intervenants actifs et quelquefois exclusifs sur les marchés de capitaux. Le défaut d'un intervenant dans l'imbrication des positions débitrice et créditrice met en difficulté les autres y compris les banques et peut engendrer une réaction en chaîne.

          De même, une diminution brutale des cours des actifs négociés sur certains marchés des capitaux ou encore, une crise immobilière détériore la qualité des garanties sur lesquels sont gagés les crédits et, en réaction, les banques rationnent le crédit.

          I.3.2.3.3. La banque, victime de la crise systémique

          A l'évidence, toute crise systémique affecte les établissements de crédit : crise de liquidité, perturbation des mécanismes de compensation, augmentation du nombre d'entreprise en difficulté. Et, la banque à structure financière fragile est alors amenée à la cessation de paiement. La faillite d'une banque, surtout si elle est de grande taille, est un événement désastreux à même de mettre en cause la stabilité d'une économie : défaillance en cascade de banques et entreprises, retraits massifs des dépôts bancaires et fuite de capitaux vers l'étranger, désorganisation du système des paiements, etc. C'est pour éviter des tels déséquilibres que les pouvoirs publics justifient la surveillance du secteur bancaire.

          I.3.3. Les risques spécifiques à l'activité bancaire

          I.3.3.1. Le risque de crédit

          L'expérience a mainte fois prouvé qu'il n'y a pas de crédit totalement exempté de risque, quelles que soient les garanties dont il est assorti. Le simple retard dans le remboursement peut être préjudiciable pour un établissement qui travaille avec des fonds empruntés. Le bénéficiaire du crédit, quel qu'il soit, entreprise, particulier, établissement de crédit, collectivité territoriale, Etat, n'est à mesure d'assurer confiance totale de rembourser les crédits qui lui ont été consentis.

          Les causes classiques d'insolvabilité des clients de banques sont généralement diverses. C'est entre autre le risque professionnel, celui général susmentionné et le risque propre à l'emprunteur : le plus fréquent et difficile à cerner. Il est récemment apparu un risque pays aussi appelé risque souverain lié a la situation politique, économique et géographique du pays hôte de l'emprunteur.

          Selon Pierre DUPUCH, « le risque de crédit est le risque de voir un emprunteur ne pas s'acquitter de ses obligations de paiement d'intérêt ou de remboursement du principal d'un crédit ». D'après le même auteur, plus le risque est important, plus la rémunération du prêt est élevée.

          Le risque de crédit peut être analysé sur le plan de crédit simple ou de titre sur des montants élevés ; il est couramment appelé risque de contrepartie dans le premier cas et risque sur le marché dans le second. A ce second type de risque correspond un risque de livraison de titre.

          I.3.3.1.2. Analyse

          Le risque de crédit constitue l'essentiel du risque de l'activité bancaire. Son appréciation est la responsabilité essentielle du banquier, lui qui prend la décision d'accorder un crédit ou d'acheter un titre. Cette appréciation diffère selon la contre partie :

          - Si le destinataire du crédit est une entreprise, la banque évalue le risque grâce à un diagnostic financier des instruments d'analyse financière : ratios, tableaux de flux, etc. Toutefois, la relation de long terme complexie cette analyse.

          - Lorsque le destinataire du crédit est un particulier, l'appréciation du risque est plus difficile faute de documents comptables reflétant la situation financière de l'emprunteur. Les informations simples comme le revenu ou l'ancienneté dans l'emploi sont utilisées. Pour les particuliers, l'analyse du risque est souvent formalisée grâce à l'usage du crédit scoring.

          - Dans le cas d'un marché, la banque analyse le risque par elle-même ou utilise les notations des agents de "rating" sur le risque présenté par l'émetteur d'un titre.

          La prévention du risque de crédit consiste en de principes simples mais difficiles à mettre en pratique :

          - La prise de garanties, qui, d'une part peuvent être réelles sous forme d'hypothèque ou de nantissement et d'autre part personnelles sous forme de cautionnement ou d'aval, est décidée de façon facultative par le banquier lors de l'accord du crédit ou en cours de réalisation.

          - La division du risque conduit la banque à repartir les crédits entre un grand nombre de bénéficiaires ou d'émetteurs de titres pour réduire la probabilité de non remboursement. Il est périlleux de concentrer tous ses crédits au financement exclusif de gros bénéficiaires, d'un secteur d'activité ou d'une zone géographique car la banque s'exposerait à des risques élevés en cas de récession de ce secteur ou zone.

          - La limitation des risques consiste, pour une banque, à fixer les plafonds de crédit ou titres par emprunteur, par secteur d'activité ou zone géographique.

          - L'adossement et le provisionnement sont des moyens autres pour amortir le choc d'une crise lié au risque de crédit.

          I.3.3.2. Le risque de liquidité

          Le terme des ressources d'une banque étant plus court que celui de ses emplois, le risque de liquidité se manifeste ; d'une part par l'incapacité de la banque de faire face à une demande massive et imprévue de retraits de la part des déposants pris par la panique en cas de crise systémique : risque d'illiquidité ; d'autre part, le risque de liquidité résulte d'une modification progressive du terme des emplois qui s'allonge alors que celui des ressources demeure inchangé ou s'abrège.

          Toutefois, la banque peut souffrir d'une illiquidité tout comme elle peut subir une surliquidité ; mais, le premier cas est plus difficile à guérir que le second.

          La mesure du risque de liquidité se matérialise par une comparaison des termes des actifs et des passifs. Elle indique la position de liquidité de la banque et fait apparaître la discordance des échéances des actifs et des ressources.

          La mesure de la liquidité d'une banque est un préalable à une bonne maîtrise du risque; et le respect des ratios prudentiels ne supprime pas pour autant le risque de liquidité.

          En cas de risque ou de crise d'illiquidité, la banque peut recourir à l'endettement sous ses multiples formes :

          - l'emprunt bancaire à court terme ;

          - l'emprunt bancaire à moyen et long terme ;

          - le refinancement interne ou auprès de la banque centrale ;

          - l'émission de titres.

          L'excédent de liquidité est mis en placement en prenant en compte certains critères, entre autre, le montant du placement, la liquidité du placement, la durée du placement, le risque de signature et de contrepartie, l'anticipation d'évolution des taux d'intérêt et la fiscalité d'un placement.

          I.3.3.3. Le risque de taux

          « Le risque de taux est le risque de gain ou perte encouru par une banque qui détient des créances et des dettes dont les conditions de rémunération (taux fixe, taux variable) diffèrent »19(*).

          Selon DEBELS et al., « le risque de taux correspond toujours à une variation potentielle du prix actuel ou futur d'un élément d'actif ou de passif ou d'engagement hors bilan »20(*).

          D'un côté, l'actif du bilan de banque est constitué, d'une part, par des emplois à taux fixe dont la rémunération ne se modifie pas lorsque les taux d'intérêt évoluent ,et d'autre part, par des emplois à taux variable dont la rémunération évolue comme le taux d'intérêt ; de l'autre côté, le passif comporte des ressources qui ne sont pas soumises à la rémunération comme des dépôts à vue et des ressources rémunérées impliquant le versement d'intérêt fixe ou variable.

          C'est dire que chaque banque présente une plus ou moins grande sensibilité de sa marge d'intérêt aux fluctuations des taux, cette marge pouvant se resserrer ou s'élargir. Les analyses peuvent prouver qu'en cas de hausse de taux, les banques dotées d'une petite quantité de ressources et d'une grande quantité d'emploi à taux variables sont les meilleures et vice versa.

          Pour une échéance donnée, il importe d'indiquer la position de taux d'une banque et on distingue :

          - la position courte lorsque les passifs sont supérieurs aux actifs. Elle est favorable en cas de baisse des taux et défavorable en cas de hausse.

          - La position longue lorsque les actifs sont supérieurs aux passifs. Elle est favorable en cas de hausse des taux et défavorable en cas de baisse.

          Pour chaque échéance, on calcule, par différence, une impasse qui représente l'exposition de la banque aux risques.

          I.3.3.4. Le risque de change

          « Dès qu'une banque détient des créances et des dettes libellées en devises, elle est exposée à un risque de change qui se traduit par des gains ou pertes latents ou constatés qui influent sur le résultat »21(*).

          On s'intéressera à la contrainte dite interne représentée par ce que l'on appelle « position de change ». La contrainte externe, qui nous intéresse moins pour le cas, met en évidence les événements politiques, sociaux, économiques, etc. qui influencent la situation de banques et d'autres entreprises en ce qui est des transactions de devise.

          Pour une banque, la position de change peut être :

          - courte si les avoirs en devise excédent les engagements ;

          - longue si les avoirs en devise sont inférieurs aux engagements ;

          - nulle quand les deux sont égaux.

          Le risque résulte d'une part, d'un achat ou vente au comptant de devise par la banque ; d'autre part, d'un prêt de devise ou de la contrepartie en monnaie nationale sur le marché monétaire concerné, avec les éventuelles fluctuations de cours de change.

          En matière de risque de change, il importe de distinguer, devise par devise, la position de change (longue ou courte) afin de faciliter l'anticipation de cours de change monnaie par monnaie. La connaissance de la position de change d'une banque permet de formaliser la mesure de l'exposition de la banque au risque de change sur une devise donnée et évaluer le coût d'une variation adverse du cours de change.

          I.3.3.5. Le risque d'insolvabilité

          Sur ce risque qui concerne la survie de la firme bancaire, il importe de faire quelques amples observations :

          - Le risque d'insolvabilité présente un caractère induit en ce sens qu'il est la conséquence de la manifestation des risques précédemment étudiés ;

          - Les pertes encourues proviennent de crédits non remboursés, de moins values en raison d'évolution défavorable des taux d'intérêt et de change.

          La solvabilité étant l'aptitude d'une entreprise à faire face à l'ensemble de ses engagements financiers : remboursement des dettes aux échéances prévues, paiement régulier des intérêts,..., et mise en évidence à l'aide des ratios dits de solvabilité. Ces ratios permettent de mesurer le degré d'endettement de l'entreprise et d'apprécier dans quelle mesure les engagements fixes résultant des emprunts sont couverts par les ressources financières de l'entreprise.

          Dans l'interprétation de ces ratios, on considère généralement que la protection des créanciers diminue lorsque le degré d'endettement augmente. Pour une banque, la solvabilité est mise en évidence par le rapport des fonds propres aux risques de la banque (crédits).

          Conclusion

          Pour parler de l'activité d'une banque et de ses risques sans risque de se tromper, il convient de comprendre l'origine de ses ressources et l'usage dont il en a fait, ainsi que l'origine de sa rentabilité.

          Curieusement, les banques attirent beaucoup plus d'attention sur les opérations de trésorerie et sur les opérations avec la clientèle ; des opérations liées aux ressources et emplois à court terme. Ces opérations sont classées au haut du bilan de banques. D'ailleurs, l'expérience a montré que ces opérations constituent la très grande part du bilan d'une banque, ce qui est très normal pour un intermédiaire financier, centre des circuits économiques.

          En effet, les documents de synthèse qui sont le bilan et le compte d'exploitation sont essentiellement incontournables pour montrer la situation patrimoniale et la rentabilité d'une banque. L'équilibre financier exige de faire correspondre, tout au minimum, la liquidité et l'exigibilité des postes du bilan de banque afin de se prémunir contre les risques inhérents à l'activité bancaire.

          Les risques sont divers et menacent aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur de la gestion d'une banque c'est-à-dire du système économique. Certains des risques sont subis et sont difficilement contrôlables ou même parfaitement incontrôlables (risques systémiques) quand d'autres sont choisis et contrôlables (risques spécifiques).

          Enfin, pour diviser et couvrir ces risques, chaque banque se doit de respecter la réglementation arrêtée par la banque centrale, et essentiellement de mettre sur pied une stratégie propre à elle pour enfin garder la confiance envers ses clients, créanciers et le pouvoir public et surtout rester solvable.

          CHAPITRE II : EVOLUTION DE L'ACTIVITE DE LA BANCOBU

          II.0. Introduction

          La période de 1990-2008 est une époque qui s'est révélée être très délicate pour le BURUNDI sur tous les plans, que ça soit sur le plan social, culturel, politique et surtout économique, dans tous les domaines de la vie du pays dont le secteur bancaire qui nous a occupé dans notre recherche.

          La période a été caractérisée par des événements éminents dont la crise de 1993 et l'embargo de 1997 sont les plus importants dans la vie économique du pays. On ne saurait oublier les époques de récession agricole causées par des irrégularités climatiques dont celle de 2006-2007 a été la plus frappante.

          Toutefois, le choc le plus sensible est celui de l'embargo dont l'impact sur le PIB national est une diminution de « 309,953 milliards en 1995 à 265,414 milliards en 1996, soit une baisse de 44,539 milliards (14,37%) »22(*).

          Le secteur industriel a été le plus touché quand bien même le secteur bancaire n'a pas été épargné de par l'essence de son activité.

          L'activité bancaire revêtant une importance capitale dans l'économie burundaise, il importe d'en analyser l'évolution pour une importante banque qu'est la BANCOBU dont les « parts de marché en 1999 sont respectivement de 23,8% et 19,7% des dépôts des banques commerciales et de tout le secteur financier, 18,9% et 15,3% des crédits accordés par les banques et par tout le secteur financier et 19,97% et 17,61% respectivement des parts de marché pour les dépôts et les crédits de la BANCOBU dans le secteur bancaire en 2008»23(*).

          A travers ce chapitre, notre recherche va vérifier si la BANCOBU a pu garder le rythme de croissance de son activité pendant cette longue et pénible période sur le plan économique ; et ce, pour constater et apprécier les stratégies adoptées pour faire face à cette période de grande probabilité d'occurrence de risques.

          Enfin, nous analyserons de plus et de prime abord le poids du risque sur l'activité de la BANCOBU, mais avant de parler de son activité, parlons d'abord de la BANCOBU elle-même.

          II.1. Présentation générale de la BANCOBU

          II.1.1. Historique

          En juin 1960, la Société Congolaise de Banques (SCB) transforma son siège d'Usumbura en société de droit du Rwanda-Urundi et sa succursale de Bruxelles en Belgique en « Banque Africaine Internationale ». A cette date, la Banque du Rwanda-Urundi avec son siège à Usumbura venait de voir le jour.

          Par décision de l'Assemblée Générale Extraordinaire des actionnaires du 24-3-1964, la Banque du Rwanda-Urundi change sa dénomination en Banque Commercial du BURUNDI, BANCOBU en sigle.

          Par décision des Assemblées Générales Extraordinaires du 10-2-1988 et du 23-3-1988 respectivement de la Banque Belgo-Africaine-Burundi et de la BANCOBU, il eut fusion des deux par absorption de la première par la seconde.

          Avec un capital de 30 millions de francs à l'origine (1960) sur la dénomination de « Banque du Rwanda-Urundi », les activités se sont poursuivies sous la dénomination de Banque Commerciale du Burundi (BANCOBU) avec un capital de trois milliards cinq cent vingt millions de francs burundais (3 520 000 000 de Fbu) en 2008 et six milliards huit cent millions de francs burundais (6 800 000 000 Fbu) en 2009. En tant que Société Anonyme à Responsabilité Limitée, la BANCOBU est une société parapublique aux divers actionnaires.

          II.1.2 Organisation de la BANCOBU

          Dans son organisation administrative, l'organe suprême de la BANCOBU est l'Assemblée Générale qui représente l'universalité des actionnaires ou leurs mandataires. Elle a les pouvoirs les plus étendus pour poser ou ratifier les actes qui intéressent le monde des affaires.

          Le Conseil d'Administration est investi des pouvoirs les plus élargis pour accomplir tous les actes nécessaires à la réalisation de l'objet social, sous réserve de ceux attribués à l'Assemblée Générale. Les membres du Conseil d'Administration sont choisis parmi les actionnaires et la répartition des sièges se fait au prorata de la mise dans le capital social.

          La gestion de l'institution est assurée par un Comité de Gestion et une Direction Générale. Composé de six membres sur un mandat d'une année renouvelable, le Comité de Gestion est chargé entre autre de l'émission des directives générales pour l'administration et la gestion de la banque, de l'adoption des règlements des opérations et des manuels de procédure, etc.

          Dirigée par un Administrateur Directeur Général, la direction générale quant à elle, accomplit tous les actes d'administration et de gestion courante pour le compte de la société. Elle représente juridiquement la banque et dans ses rapports avec les tiers.

          Sont placés sous son contrôle hiérarchique direct :

          - L'inspection générale et audit interne dont la tâche permanente est d'assurer : le respect des normes prudentielles, la sécurité opérationnelle de la banque, la qualité du portefeuille de la banque, le fonctionnement des agences, la correction des défaillances respectives.

          - Le comité de crédit chargé de décider de l'octroi de crédit, de concourir à la clientèle de la banque conformément au niveau de compétence lui fixé par le Conseil d'Administration.

          - Le comité de direction auquel incombent toutes les questions relatives au fonctionnement de la banque, exception faite de l'octroi de crédit.

          - La direction des agences chargée de la supervision et la coordination des activités des départements relevant de la direction, de suivre et évaluer les performances de ces départements, d'assurer l'exécution des décisions et directives émanent de la direction générale et élaborer des rapports.

          - La direction commerciale qui, dans ses attributions figurent l'appréciation des stratégies de recouvrement et de gestion du risque.

          - La direction de l'administration chargée entre autre de veiller à la gestion rationnelle des moyens humains, matériels et financiers de la banque ; d'élaborer un rapport périodique d'activités du département relevant de ladite direction, ainsi que de superviser et coordonner les activités des départements.

          Pour une compréhension supplémentaire de l'organisation de la BANCOBU, l'organigramme en parle plus (Annexe 3).

          II.1.3 Statut juridique, mission et actionnariat

          La BANCOBU est une société anonyme à responsabilité limitée ayant forme de société mixte. C'est une personne morale qui effectue à titre de profession habituelle et principalement les opérations suivantes :

          - la réception des fonds du public ;

          - les opérations de crédits ;

          - la mise à la disposition de la clientèle des moyens de paiement et la gestion de ceux-ci.

          Son capital social, représenté par 100 000 actions de 300 francs burundais de nominal à la création (1960), c'est-à-dire, 30 000 000 de francs burundais, et de 330 000 000 de francs burundais en 1990 représentés par 1 100 000 actions est actuellement (2009) de 6 800 000 000 de francs burundais avec un objectif fixé par la BRB, d'atteindre dix milliards en 2010. Cette politique monétaire de la BRB vise la formation de banques de grande taille et de réseau pouvant résister aux divers crises économiques et monétaires et aux risques de l'activité bancaire dont l'origine est dans la plupart des cas liée à la concurrence qui devient de plus en plus accrue dans ce domaine.

          II.2. Evolution de l'activité de la BANCOBU

          Il nous paraît particulièrement intéressant d'analyser l'activité de la BANCOBU par les postes de son bilan et son compte de résultat car le bilan est une image de la structure du patrimoine de l'entreprise tandis que le compte de résultat visualise les différents flux. Son activité est bien illustrée par l'actif de son bilan qui reflète l'emploi des ressources dont le passif précise la source et les différentes charges et produits dont la différence fait le résultat. L'activité de la BANCOBU comme un centre des circuits économiques au Burundi se concrétise par une diversité de partenariat et de clientèle ; entre autre avec les banques, la BRB, les entreprises, les particuliers, l'Etat, les différents projets,..., sous diverses manières. Enfin, l'évolution du bilan et du compte de résultat de la BANCOBU témoigne une bonne ou mauvaise santé de la banque sur son axe d'activité.

          II.2.1. Analyse de l'évolution du bilan de la BANCOBU

          II.2.1.1. Analyse horizontale

          Comme tout bilan de banque, le bilan de la BANCOBU apparaît inversé par rapport au bilan de la comptabilité générale car les comptes d'actif sont classés par leur liquidité décroissante de haut en bas et ceux du passif par leur exigibilité décroissante. Cette structure du bilan de la BANCOBU apparaît normale et habituelle car son activité n'est pas par essence d'investir en immobilisation mais d'assurer l'intermédiation entre les détenteurs de fonds et les investisseurs, pour son propre compte et celui de la clientèle. D'ailleurs la banque se doit de témoigner à ses clients et créanciers, non pas d'un immense investissement mais d'une liquidité rassurante pour être la plus solvable et satisfaire pour autant à des éventuels retraits de ses clients.

          Le tableau suivant illustre la structure de l'actif du bilan de la BANCOBU pour la période de 1990 à 2008.

          Tableau n° 1 : Structure de l'actif du bilan de la BANCOBU, montant en millions de BIF

          Années

          Disponible et réalisables

          Crédits

          Porte-

          feuille

          Divers et siège

          Immobilisations

          Total bilan

          1990

          412,1

          9 256,6

          243,5

          624,4

          268,3

          10 804,9

          1991

          375,6

          9 825,6

          252,3

          723,0

          445,9

          11 622,4

          1992

          1 124,1

          9 759,2

          91,6

          817,6

          506,7

          12 299,2

          1993

          948,4

          9 876,3

          87,0

          935,7

          571,7

          12 419,1

          1994

          2 730,4

          8 897,5

          2 159,6

          817,7

          525,6

          15 130,8

          1995

          2 473,8

          9 587,4

          3 025,6

          772,0

          485,4

          16 344,2

          1996

          1 990,7

          10 322,5

          3 085,7

          855,7

          460,3

          16 714,9

          1997

          2 154,4

          11 175,3

          5 816,1

          879,5

          407,9

          20 433,2

          1998

          2 336,4

          13 673,7

          3 587,0

          1 287,1

          736,9

          21 621,1

          1999

          6 787,1

          13 648,0

          1 282,4

          1 014,5

          706,7

          23 438,7

          2000

          8 688,6

          18 625,3

          87,0

          1 688,8

          898,8

          29 988,5

          2001

          5 070,6

          21 168,3

          782,2

          6 253,9

          913,2

          34 188,2

          2002

          5 495,1

          25 095,6

          782,2

          8 135,9

          1 196,5

          40 705,3

          2003

          9 525,7

          30 503,2

          274,1

          14 430,7

          1 911,4

          56 645,1

          2004

          13 886,8

          33 644,4

          316,1

          312,5

          2 600,8

          50 760,6

          2005

          26 547,9

          28 962,9

          942,9

          2 852,0

          2 970,6

          62 276,3

          2006

          17 227,5

          31 295,8

          79,0

          5 395,8

          2 795,5

          56 793,6

          2007

          18 246,2

          31 562,7

          13 079,0

          2 356,2

          2 554,1

          67 798,2

          2008

          21 514,0

          47 840,2

          19 408,0

          2 880,1

          2 504,9

          94 147,2

          Source : Rapports annuels de la BANCOBU

          Globalement, ce tableau témoigne une évolution mitigée des postes de l'actif de la banque. Les crédits constituent le principal emploi avant les disponibilités et réalisables. La BANCOBU a accrue la ligne des crédits accordés dans le temps bien qu'ils n'aient pas gardé le rythme. Ils ont diminué sensiblement en 1994 (9,91%) et en 2005(13,91%) et en peu légèrement en 1992(0,67%) et 1999(0,18%).

          Curieusement, les immobilisations occupent une faible part dans le total des actifs de la banque bien qu'elles augmentent en général. Les légères diminutions observées signifient qu'elles s'amortissent et quelque fois cédées et/ou mise au rebut. Le graphique suivant visualise l'évolution des emplois de la BANCOBU :

          Figure 1. Evolution des emplois de la BANCOBU 

          Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°1

          Les emplois de la banque ont augmenté dans le temps, surtout grâce aux crédits et aux disponibilités et réalisables. Les deux postes relèvent de l'activité principale et professionnelle de la banque dans ses opérations de trésorerie et avec la clientèle. Parallèlement, le tableau suivant montre la structure des ressources (passif) de la BANCOBU :

          Tableau n° 2 : Structure du passif du bilan de la BANCOBU, montant en millions de BIF

          Années

          Exigibles

          Dépôts

          Divers et Sièges

          Non exigibles

          Comptes de résultat

          Total Passif

          1990

          2 277,8

          6 615,7

          1 071,3

          733,7

          77,9

          10804,9

          1991

          1 858,0

          8 135,8

          1 382,7

          771,6

          96,5

          11 622,4

          1992

          1 766,3

          8 110,8

          1 804,7

          823,4

          113,5

          12 299,2

          1993

          1 890,8

          7 486,0

          2 296,9

          883,0

          117,2

          12 419,1

          1994

          1 691,1

          10 157,1

          2 702,7

          942,9

          1,26

          15 130,8

          1995

          1 233,3

          10 323,8

          3 316,8

          942,9

          127,9

          16 344,2

          1996

          949,6

          10 925,7

          3 727,9

          1 013,3

          102,9

          16 714,9

          1997

          2 451,3

          12 094,4

          4 282,6

          1 063,3

          541,7

          20 433,2

          1998

          3 757,1

          10 872,3

          4 805,7

          1 258,3

          927,7

          21 621,1

          1999

          1 373,8

          13 976,7

          5 818,3

          1 538,3

          726,7

          23 438,7

          2000

          3 996,3

          14 133,5

          7 500,7

          3 168,0

          1 189,9

          29 988,5

          2001

          3 366,0

          17 321,8

          8 228,7

          4 031,0

          1 240,2

          34 188,2

          2002

          2 136,0

          22 250,5

          10 712,2

          4 830,4

          776,1

          40 705,3

          2003

          2 256,2

          29 947,4

          20 219,4

          5 314,3

          907,8

          56 645,1

          2004

          2 639,0

          36 867,5

          8 321,0

          5 814,3

          958,9

          50 760,6

          2005

          3 247,4

          43 589,2

          10 041,7

          4 929,9

          468,1

          62 276,3

          2006

          1 528,8

          34 915,6

          12 079,9

          5 375,5

          823,8

          56 793,6

          2007

          1 135,4

          45 782,2

          13 518,5

          5 493,0

          1 869,3

          67 798,2

          2008

          2 739,6

          66 028,2

          15 351,3

          5 856,0

          4 172,0

          94 147,2

          Source : Rapports annuels de la BANCOBU

          Les dépôts constituent la principale source de financement de la BANCOBU suivis par les exigibles. En effet, comme à l'actif, les postes du passif ont connu une évolution en dent de scie. Les dépôts ont baissé pendant les exercices 1992, 1993, 1998 et 2006. Le résultat connaît de très fortes fluctuations car il est très difficile de le prévoir.

          Le graphique suivant montre l'évolution des ressources de la BANCOBU :

          Figure 2. Evolution des ressources de la BANCOBU 

          Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°2

          La lecture de ce graphique prouve que les dépôts sont la principale et importante source de financement de la banque.

          Figure 3. Evolution du patrimoine de la Bancobu

          Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°1 et 2

          Cette courbe nous montre que le bilan de la BANCOBU a connu une chute sensible en 2004 et 2006 non parce que la banque se trouvait dans des difficultés de gestion mais à cause de sa politique de réduction des dépôts à terme pour minimiser les charges liées. Toutefois, la tendance de la courbe est positive sur toute la période de recherche bien que le rythme ne soit pas le même pour tous les exercices. En peu de mots, le bilan de la BANCOBU a connu une évolution en dent de scie.

          Nous nous permettons de subdiviser la courbe en trois moments qui paraissent importants :

          - de 1990 à 1993, la tendance de la courbe témoigne une évolution stable et lente peut être due à une stabilité économique, politique et sociale qui a caractérisé le pays durant cette période ;

          - de 1993 à 2006, la courbe commence à décoller avec des fluctuations témoignant une instabilité économique. Au cours de cette période, plutôt que d'investir, la monnaie était placée en banque pour crainte de l'instabilité politique, de plus, la monnaie nationale continuait de se déprécier de façon galopante.

          - de 2006 à 2008, nous remarquons un décollage brusque qui s'explique principalement par la politique de la BRB de former des banques de taille en exigeant la hausse du capital social.

          En 2006, le total du bilan enregistre une baisse de 12% due à une réduction des dépôts, surtout des dépôts à terme, de 20%. C'est le « résultat d'une politique délibérée de la direction de la banque visant à privilégier les dépôts à vue qui coûtent moins chers par rapport aux dépôts à terme afin de réduire les charges financières »24(*). Cette diminution se répercute en revanche sur les avoirs disponibles et réalisables de la banque.

          De plus, il est à constater que sur toute la période, le résultat n'a pas été en aucun cas négatif, toutefois, il a évolué en dents de scie, situation qui n'est pas du tout une anomalie.

          La pente de la courbe montre qu'à partir des années 2000, le bilan connaît un décollage brusque. C'est une situation dont les causes sont diverses. Non seulement qu'il y a une part due à la croissance de l'activité de la banque, l'influence de la dépréciation de la monnaie nationale n'est pas à écarter. Cette dépréciation est expliquée par les cours de change qui sont de 123,56 pour le dollar américain en 1987, de 663,42 en 2000 et de 1081,93 en 2007. Ils ont monté de 998,5% depuis 1987 jusqu'en 2009 où ils sont en moyenne de1235.

          II.2.1.2 Analyse verticale

          Pour mener à bien cette analyse, nous nous sommes servis des ratios dits de structure du bilan. Ces ratios sont, entre autre, de structure de l'actif :

          - Ratio de l'importance de l'actif fixe : Actif fixe / Actif total.

          Ce ratio montre, pour toute entreprise, le poids des actifs fixes sur le total de l'actif.

          - Ratio des actifs circulants : Actifs circulants / Actif total.

          Il montre l'importance, dans le total des actifs, de l'actif dont détient une entreprise pour une courte durée.

          Les ratios de structure du passif, quant à eux, sont entre autre ceux qui suivent :

          - Ratio d'indépendance financière : Fonds propres / Total passif.

          - Ratio de permanence de capitaux : Capitaux permanents / Total passif.

          - Ratio des dettes à court terme : Dettes à court terme / Total passif

          La discussion des valeurs de ces ratios est influencée par divers facteurs qui dépendent du choix des gestionnaires de l'entreprise, de la nature de l'entreprise, de la durée du phénomène qui les aurait influencé, etc.

          Tableau no 3 : Valeurs des ratios de structure du bilan de la BANCOBU

          Années

          ICF

          AC

          IF

          PC

          DCT

          1990

          0,0248

          0,9752

          0,0753

          0,2306

          0,7694

          1991

          0,0384

          0,9616

          0,0709

          0,2864

          0,7136

          1992

          0,0412

          0,9588

          0,0742

          0,1687

          0,8313

          1993

          0,0460

          0,9540

          0,0789

          0,2005

          0,7995

          1994

          0,0347

          0,9653

          0,0609

          0,1989

          0,8011

          1995

          0,0297

          0,9703

          0,0672

          0,2149

          0,7851

          1996

          0,0275

          0,9725

          0,0668

          0,0668

          0,9332

          1997

          0,0200

          0,9800

          0,0785

          0,0785

          0,9215

          1998

          0,0341

          0,9659

          0,1011

          0,2775

          0,7225

          1999

          0,0302

          0,9698

          0,0967

          0,2634

          0,7366

          2000

          0,0300

          0,9700

          0,1453

          0,1453

          0,8547

          2001

          0,0267

          0,9733

          0,1542

          0,2472

          0,7528

          2002

          0,0294

          0,9706

          0,1377

          0,2536

          0,7464

          2003

          0,0337

          0,9663

          0,1061

          0,2551

          0,7303

          2004

          0,0512

          0,9488

          0,1240

          0,2876

          0,7124

          2005

          0,0477

          0,9523

          0,0867

          0,2573

          0,7427

          2006

          0,0492

          0,9508

          0,1133

          0,2087

          0,7449

          2007

          0,0377

          0,9623

          0,1086

          0,1974

          0,8026

          2008

          0,0266

          0,9734

          0,1065

          0,2132

          0,7868

          Source : Nous-mêmes à partir des rapports annuels de la BANCOBU

          ICF : Importance des Capitaux Fixes

          AC : Actifs Circulants

          IF : Indépendance Financière

          PC : Permanence des Capitaux

          DTC : Dettes à Court Terme

          Un important constat sur l'équilibre du bilan de la BANCOBU sur toute la période de recherche montre ce qui suit :

          - Le calcul des ratios d'importance des capitaux fixes et celui des actifs circulants montre que l'actif fixe a une faible importance par rapport à l'actif circulant dans le patrimoine de la BANCOBU. Ceci prouve l'idée que la BANCOBU ne s'investit pas essentiellement à l'augmentation ou à la détention d'immobilisations de grande envergure (corporelles ou incorporelles), mais plutôt, à la gestion du jour le jour des comptes de la clientèle par fourniture des fonds (crédits, découverts, escompte,...), la relation de court terme étant la plus intéressante car elle permet de gérer au mieux le risque y relatif.

          - Parallèlement au niveau du passif, le calcul des ratios d'indépendance financière, de permanence de capitaux et des dettes à court terme montre un niveau élevé des exigibles (fonds de tiers à court terme) par rapport aux fonds permanents et une très faible indépendance financière ; en peu de mots, une dépendance financière.

          Le graphique suivant est une image du niveau des ratios de structure du bilan de la BANCOBU :

          Figure 4. Evolution des ratios de structure du bilan de la Bancobu

          Les actifs circulants occupent le niveau le plus élevé et sont complétés par les immobilisations pour former le total des emplois de la banque ; les deux connaissent une évolution relativement stable. Les dettes à court terme et les capitaux permanents sont complémentaires, ils connaissent assez de fluctuations dues à la variation incessante de la valeur des provisions et du résultat.

          II.2.2. Les dépôts à la BANCOBU

          Ils sont la principale source de financement de la banque. Les dépôts de la BANCOBU sont des ressources que la banque collecte auprès de ses clients. Ils sont constitués de différentes rubriques dont la principale est celle des dépôts à vue. Le tableau qui suit illustre la structure des dépôts de la BANCOBU :

          Tableau n° 4 : Structure des dépôts de la BANCOBU (en millions de BIF)

          Années

          dépôts à vue

          Dépôts à terme

          Carnets de dépôts

          Bons de caisse

          Total dépôts

          2001

          12 133,00

          3 180,00

          2 004,00

          5

          17 322,00

          2002

          15 181,00

          4 717,00

          2 348,00

          5

          22 251,00

          2003

          18 714,12

          8 737,37

          2 490,98

          5

          29 947,47

          2004

          25 084,28

          8 927,84

          4 130,93

          268

          36 867,50

          2005

          28 566,39

          10 623,97

          2 855,40

          0

          43 589,20

          2006

          25 450,70

          5 223,62

          4 241,32

          0

          34 915,64

          2007

          34 632,68

          6 024,46

          5 125,06

          0

          45 782,20

          2008

          50 691,35

          10 040,95

          5 295,95

          0

          66 028,25

          Source : Rapports annuels de la BANCOBU

          Le total des dépôts de la clientèle de la BANCOBU a évolué en dent de scie. Les diminutions les plus remarquables sont celles de 1993,1998 et 2006. En 1993 et 1998, cette baisse du total des dépôts est due à une chute du niveau des dépôts à vue qui se répercute à l'actif respectivement par une baisse des liquidités (disponibles et réalisables) et une cession des titres (portefeuille).

          La structure des dépôts de la BANCOBU fait apparaître un excès des dépôts à vue par rapport aux dépôts à terme sur tous les ans. Ceci est une politique des banques de réduire les charges liées aux dépôts à terme, lesquelles charges affectent de façon sensible le résultat d'une banque. C'est cette politique qui explique la baisse remarquable du niveau des dépôts à la BANCOBU en 2006 de 20% et dont la répercussion est la plus sensible sur le total du bilan.

          Les deux graphiques en secteur montre la répartition des dépôts par catégorie en 2001 et en 2008 :

          Figure 5. Répartition des dépôts des exercices 2001 et 2008 par catégorie

          Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°4

          Les deux images montrent qu'au cours des deux exercices non consécutifs les dépôts sont répartis de façon similaire. Les dépôts à vue occupent la plus grande place (70% en 2001 et 77% en 2008) et avec les dépôts à terme (18% en 2001 et 15% en 2008), les deux constituent la presque totalité des dépôts de la BANCOBU.

          II.2.3. Les crédits à la BANCOBU

          Ils constituent le principal emploi des dépôts de la banque (principale ressource). C'est l'ensemble des prêts consentis aux investisseurs et parallèlement aux dépôts à vue, les crédits à court terme dominent ce poste du passif.

          Tableau no 5 : Structure des crédits accordés par la BANCOBU (en million de BIF)

          Années

          Débiteurs en compte courant

          Effets et promesses

          consortial café

          Autres crédits consortiaux

          Total crédits accordés

          2001

          15 464,00

          4 989,00

          564,00

          151,00

          21 168,00

          2002

          15 450,00

          6 762,00

          2 593,00

          291,00

          25 096,00

          2003

          18 862,12

          9 710,71

          1 361,46

          568,97

          30 503,26

          2004

          19 665,07

          10 329,55

          3 098,04

          551,78

          33 644,44

          2005

          17 943,59

          9 701,52

          678,02

          639,81

          28 962,94

          2006

          15 200,94

          11 326,94

          4 213,42

          554,58

          31 295,88

          2007

          17 036,89

          11 943,07

          1 243,33

          1 339,49

          31 562,78

          2008

          18 675,29

          14 194,93

          10 578,31

          4 391,68

          47 840,21

          Source : Rapport annuels de la BANCOBU

          Figure 6. Evolution des crédits accordés par la BANCOBU

          Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°5

          La rubrique des crédits accordés par la BANCOBU fait apparaître une évolution mitigée : des baisses et des croissances. En 1994, un phénomène généralisé à l'ensemble du secteur bancaire a frappé d'une baisse les crédits de la BANCOBU. C'est un phénomène généralisé en ce sens que la BANCOBU a gardé sa part de marché au niveau des crédits, soit 22% des crédits à l'économie en 1993 et en 1994. C'est-à-dire qu'à ce moment les capitaux n'étaient plus réinvestis mais par contre retournés car les dépôts ont maintenu leur rythme de croissance. La régression du financement de la campagne café en 2005 provoque une diminution (baisse) sensible du crédit accordé par la BANCOBU.

          Le constat est que les débiteurs en compte courant occupent chaque année une grande part des crédits accordés, d'ailleurs la relation de long terme complique l'analyse financière de la gestion des débiteurs. Cette analyse importe beaucoup pour la gestion du risque de crédit.

          De plus, l'équilibre du bilan exige que les emplois fixes soient financés par des ressources stables et ceux circulants par des ressources instables (dettes à court terme). Cela explique la part des débiteurs en compte courant dans les crédits et celle des dépôts à vue dans le total des dépôts.

          Figure 7. Répartition des crédits des exercices 2001 et 2008

          Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°5

          Les graphiques précédents visualisent la répartition des crédits octroyés par la BANCOBU en 2001 et en 2008. Cette répartition démontre l'importance des crédits à court terme à savoir les comptes courant des débiteurs de la banque. La situation est différente en 2001 et en 2008, les données du tableau n°5 montrent que les rubriques des effets et promesses et le financement de la campagne café ont crue de plus en plus bien qu'ils n'aient pas dépassé les comptes courants.

          Tableau n° 6 : Evolution comparée des dépôts et des crédits à la BANCOBU en millions de BIF

          Années

          1 : Total dépôts

          2 : Total crédits

          Ecarts (1-2)

          1990

          6 615,7

          9 256,6

          -2 640,9

          1991

          8 135,8

          9 825,6

          -1 689,8

          1992

          8 110,8

          9 759,2

          -1 648,4

          1993

          7 486,0

          9 876,3

          -2 390,3

          1994

          10 157,1

          8897,5

          1 259,6

          1995

          10 323,8

          9 587,4

          736,4

          1996

          10925,7

          10 322,5

          603,2

          1997

          12 094,4

          11 175,3

          919,1

          1998

          10 872,3

          13 673,7

          -2 801,4

          1999

          13 976,7

          13 648,0

          328,7

          2000

          14 133,5

          18 625,3

          -4 491,8

          2001

          17 321,8

          21 168,3

          -3 846,5

          2002

          22 250,5

          25 095,6

          -2 845,1

          2003

          29 947,4

          30 503,2

          -555,8

          2004

          36 867,5

          33 644,4

          3 223,1

          2005

          43 589,2

          28 962,9

          14 626,3

          2006

          34 915,6

          31 295,8

          3 619,8

          2007

          45 782,2

          31 562,7

          14 219,5

          2008

          66 028,2

          47 840,2

          18 188,0

          Source : Les auteurs à partir des tableaux no 5 et no 6

          Les écarts relevés par le tableau précédent montrent que sur certains exercices, les crédits ont dépassé les dépôts à la BANCOBU. Les raisons qui peuvent être imputées aux écarts négatifs sont multiples : soit les dépôts n'ont pas, à eux seuls, pu couvrir les crédits, soit les débiteurs de la banque n'ont pas été réguliers aux échéances au cours de ces exercices, soit encore, la banque a fait recours à d'autres moyen pour financer les crédits.

          Figure 8. Evolution comparée des dépôts et des crédits à la Bancobu

          Le constat général est que les deux courbes ont un même trend (une même tendance) et particulièrement leur tendance est très similaire à celle du totale du bilan de la banque. Les deux constats prouvent que les dépôts financent en quelque sorte les crédits et ; les uns et les autres composent l'essentiel des ressources et des emplois de la BANCOBU. La chute de la courbe des dépôts observée en 2006 est le résultat de la politique de la banque de réduire les dépôts à terme et corrélativement, les crédits ont suivi presque le même mouvement. Les chevauchements des deux courbes observés sont liés aux écarts ci-haut expliqués.

          II.2.4. Evolution de la rentabilité à la BANCOBU

          L'étude de la rentabilité est particulièrement importante en ce sens qu'elle permet de découvrir la capacité dont dispose la banque pour rémunérer ses facteurs : le personnel, le mobilier et l'immobilier, les actionnaires et les créanciers.

          Le tableau ci-après est une illustration chiffrée de l'état de la rentabilité de la BANCOBU :

          Tableau no 7 : Evolution des soldes significatifs dans la rentabilité de la BANCOBU en millions de BIF

          Années

          Marge d'intermédiation

          PNB

          RBE

          RN

          2001

          2 929,1

          4 065,2

          2 205,6

          1 238,8

          2002

          3 291,6

          4 504,8

          2 364,7

          773,9

          2003

          3 799,4

          4 901,8

          2 767,8

          905,9

          2004

          4 423,3

          6 714,7

          3 470,2

          956,3

          2005

          4 797,4

          6 015,3

          2 830,0

          467,2

          2006

          4 041,9

          6 677,0

          3 558,3

          822,9

          2007

          4 387,4

          8 332,4

          4 532,5

          1 867,7

          2008

          6 518,0

          11 179,6

          6 856,4

          4 172,1

          Source : Nous-mêmes à partir des données des rapports annuels de la

          BANCOBU

          PNB : Produit Net Bancaire

          RBE  : Résultat Brut d'Exploitation

          RN  : Résultat Net

          Le produit net bancaire (PNB), le résultat brut d'exploitation (RBE) et le résultat net (RN) sont trois soldes particulièrement significatifs dans l'étude de la rentabilité de banques.

          Tout compte fait, la marge d'intermédiation mérite une attention particulière du fait qu'elle visualise l'importance de la marge clientèle (différence entre les revenus sur les crédits accordés et les charges sur les dépôts) et de la marge de trésorerie (différence entre les intérêts sur placements et les intérêts sur emprunts), avec la première qui est toujours importante par rapport à la seconde au niveau de la BANCOBU.

          L'écart entre la marge intermédiaire et le Produit Net Bancaire montre la valeur des commissions perçues sur l'ensemble des prestations fournies par la BANCOBU à sa clientèle. Marge intermédiaire et commission font l'ensemble des produits de la BANCOBU avec les revenus divers et les reprises.

          La différence entrer le Produit Net Bancaire et le Résultat Brut d'Exploitation est l'effet des frais généraux qui sont souvent des frais du personnel, des charges administratives et des dotations aux amortissements.

          Ce sont des charges les plus importantes qui réduisent le résultat de la BANCOBU avant ou après les dotations aux provisions, selon que le risque de crédit est élevé ou pas.

          Le Résultat Brut d'Exploitation permet une comparaison entre les banques aux conditions d'exploitations différentes ; c'est entre autres les banques qui collectent des dépôts à vue non rémunérés et qui doivent supporter des frais généraux élevés et les banques qui collectent leurs ressources sur le marché.

          Le tableau suivant fait une comparaison entre les frais généraux supportés par la BANCOBU et ceux supportés par la BNDE :

          Tableau n°8 : Evolution comparée des frais généraux à la BANCOBU et à la BNDE en millions de BIF

          Année

          (1): PNB BANCOBU

          (2): RBE BANCOBU

          (1-2)/1*100

          (3): PNB BNDE

          (4): RBE BNDE

          (3-4)/3*100

          2001

          4 065,2

          2 205,6

          45,74

          2 030,2

          1 437,3

          29,20

          2002

          4 504,8

          2 364,7

          47,51

          2 352,9

          1 656,2

          29,61

          2003

          4 901,8

          2 767,8

          43,54

          2 566,3

          1 684,8

          34,35

          2004

          6 714,7

          3 470,2

          48,32

          2 559,4

          1 521,6

          40,55

          2005

          6 015,3

          2 830,0

          52,95

          2 572,2

          1 698,5

          33,97

          2006

          6 677,0

          3 558,3

          46,71

          2 097,8

          1 075,9

          48,71

          2007

          8 332,4

          4 532,5

          45,60

          2 881,4

          1 753,0

          39,16

          2008

          11 179,6

          6 856,4

          38,67

          3 241,4

          2 130,5

          34,27

          Source : Les auteurs à partir des données des rapports annuels de la BANCOBU

          et de la BNDE

          Les valeurs du produit net bancaire encaissé par la BANCOBU (1) apparaissent très élevées par rapport à celles du produit net bancaire encaissé par la BNDE (3). (2) et (4) désignent les résultats bruts d'exploitation des deux établissements qui, retranchés aux produits nets bancaires donnent les frais généraux. En revanche, le rapport des frais généraux au produit net bancaire ((1-2)/1 pour la BANCOBU et (3-4)/3 pour la BNDE) montre que la BANCOBU supporte des frais généraux élevés par rapport à la BNDE. Cette situation est due au fait que la BANCOBU engage des charges d'exploitation énormes liées aux frais du personnel dans la collette des fonds de sa clientèle et autre charges attachées à l'exploitation des guichets et agences.

          Dans son processus de calcul, le Résultat Net peut s'en trouver augmenté ou diminué, selon que les marge et/ou commission ont augmenté ou baissé ou encore que les frais généraux et/ou les provisions ont diminué ou augmenté.

          Figure 9. Structure des soldes significatifs dans la rentabilité

          Source : Nous-même à partir des données du tableau n°7

          Figure 10. Evolution des soldes significatifs dans la rentabilité

          Source : les auteurs à partir des données du tableau n°7

          Le calcul des ratios de rentabilité permettrait aux intéressés de savoir si la BANCOBU est rentable et d'arrêter une stratégie en conséquence. En 2008, la rentabilité économique = 6856,4 /94161 = 0,072 et la rentabilité financière = 4172/7914 = 0,527

          Contre un taux d'intérêt moyen créditeur de la BANCOBU de 9%, l'on peut, sans risque de se tromper, accepter que la banque est rentable. Avec une rentabilité économique de 0,072 et financière de 0,527 en 2008, on estime que la situation sera appréciée aussi bonne en 2009 qu'en 2008

          II.2.5. La part de marché de la BANCOBU dans le système bancaire

          Tableau no 9 : Evolution des parts de marché de la BANCOBU dans le secteur bancaire en millions de BIF

          Années

          dépôts du système bancaire

          Crédits du système bancaire

          dépôts de la BANCOBU

          Crédits de la BANCOBU

          Part des dépôts en %

          Part des crédits en %

          1990

          18 583

          25 677

          6 616

          9 257

          35,60

          36,05

          1991

          21 699

          30 456

          8 136

          9 826

          37,49

          32,26

          1992

          21 994

          31 135

          8 111

          9 759

          36,88

          31,34

          1993

          22 758

          34 926

          7 487

          9 876

          32,90

          28,28

          1994

          31 811

          31 007

          10 157

          8 898

          31,93

          28,70

          1995

          29 265

          33 455

          10 324

          9 187

          35,28

          27,46

          1996

          32 495

          36 729

          10 926

          10 323

          33,62

          28,11

          1997

          38 113

          40 787

          12 094

          11 175

          31,73

          27,40

          1998

          37 603

          55 296

          10 872

          13 674

          28,91

          24,73

          1999

          58 698

          72 074

          13 977

          13 648

          23,81

          18,94

          2000

          63 276

          102 191

          14 134

          18 625

          22,34

          18,23

          2001

          74 950

          112 134

          17 322

          21 168

          23,11

          18,88

          2002

          97 631

          146 476

          22 251

          25 096

          22,79

          17,13

          2003

          127 692

          160 630

          29 947

          30 503

          23,45

          18,99

          2004

          151 977

          161 689

          36 868

          33 644

          24,26

          20,81

          2005

          189 822

          158 048

          43 589

          28 963

          22,96

          18,33

          2006

          232 243

          194 588

          34 916

          31 296

          15,03

          16,08

          2007

          245 919

          203 513

          45 782

          31 563

          18,62

          15,51

          2008

          330 493

          271 656

          66 028

          47 840

            19,97

          17,61

          Source : Les auteurs à partir des données des rapports annuels de la BANCOBU et de la BRB.

          La tendance générale montre que les parts de marché des dépôts et des crédits de la BANCOBU évoluent en diminuant dans le temps. Toutefois, ces parts de marché évoluent en sens contraire des crédits et des dépôts eux-mêmes, c'est une preuve que la diminution des parts de marché n'est nullement pas due à une baisse de l'activité de la banque, mais à un accroissement plus que proportionnel de l'activité bancaire sur l'échelle nationale. C'est curieusement l'effet de l'entrée de nouveaux concurrents sur le marché bancaire.

          Il apparaît que, malgré un contrôle macroprudentiel du secteur bancaire par la BRB, l'évolution des crédits et des dépôts à la BANCOBU n'est pas uniforme à celle des crédits et des dépôts de tout le secteur alors qu'il était sensé ainsi, ceci pour deux raisons majeures :

          - le marché financier enregistre des entrées de nouveaux concurrents mais aussi des sorties (BCD, BPB,...) ; cela fait que l'activité nationale connaît dans son ensemble une croissance plus accélérée que celle de la BANCOBU et des fois même, elle connaît des régressions que cette dernière ne connaît pas.

          - Il n'existe pas de stratégie qui soit universelle, chaque banque est unique. La BANCOBU a sa politique propre de gestion des dépôts et des crédits qui n'est pas du tout semblable à celle des banques ou du système bancaire.

          Le tableau qui suit montre la situation des crédits de quelques concurrents de la BANCOBU dans le système bancaire :

          Tableau n° 10 : La situation de certains concurrents de la BANCOBU sur le marché des crédits en millions de BIF

           

          2001

          2002

          2003

          2004

          2005

          2006

          2007

          2008

          Parts en 2008

          Crédits BANCOBU

          21168

          25096

          30503

          33644

          28963

          31296

          31563

          47840

          17,61

          Crédits IBB

          24970

          35908

          36116

          45096

          44051

          62535

          69487

          90262

          33,23

          Crédits BCB

          32059

          38999

          34267

          26462

          25910

          31174

          38025

          51190

          18,84

          Crédits BBCI

          3099

          5672

          10283

          11476

          12793

          15482

          15367

          16017

          5,90

          Crédits BGF

          7344

          10798

          10941

          12515

          10773

          15510

          18156

          20141

          8,93

          Total

          88640

          116473

          122110

          129193

          122490

          155997

          172598

          225450

          82,99

          Crédits du système bancaire

          112134

          146476

          160630

          161689

          158048

          194508

          203513

          271656

          100

          Parts des Crédits des 5 banques dans le système bancaire

          79,05

          79,52

          76,02

          79,90

          77,50

          80,20

          84,81

          82,99

           

          Source : les auteurs à partir des données des rapports annuels de la BANCOBU,

          IBB, BCB, BBCI, BGF et de la BRB.

          La situation montre que la place qu'occupe la BANCOBU sur le marché bancaire des crédits est satisfaisante. Elle vient en troisième position après l'IBB et la BCB en 2008. La similitude des tendances des dépôts et des crédits dans leur évolution permet de tirer la même conclusion aussi sur les crédits que sur les dépôts.

          II.2.5. Les prestations diverses

          La BANCOBU est un prestataire de service par essence. Les services prestés sont diversifiés et sont essentiellement liés à la gestion des comptes des tiers et à l'octroi des crédits.

          Outre les opérations d'octroi des crédits et de collecte des ressources, la banque offre d'autres services dont le poids est loin d'être négligeable compte tenu des revenus apportés par ces opérations et de leur part dans la formation du résultat net.

          Hormis les intérêts perçus sur les crédits accordés, la BANCOBU perçoit d'autres produits correspondant entre autre aux frais de tenu des comptes de la clientèle et à la rémunération aux divers services vendus :

          - les opérations de change ;

          - les opérations d'escompte des effets de commerce ;

          - les services WESTERN UNION ;

          - L'octroi des découverts, des crédoc, etc.

          Le tableau suivant permet de dévoiler la part de la rémunération perçue sur les services prestés :

          Tableau no11 : La part des commissions dans le revenu total de la BANCOBU en millions de BIF

          Années

          2001

          2002

          2003

          2004

          2005

          2006

          2007

          2008

          Revenu total

          5403

          5760

          8387

          9218

          10418

          8794

          9663

          13875

          Commissions et divers

          1136

          1213

          1103

          2291

          1218

          2635

          3945

          4662

          Pourcentage

          21,03

          21,06

          13,15

          24,85

          11,69

          29,96

          40,83

          33,60

          Sources : Les auteurs à partir des données des rapports de la BANCOBU

          La valeur des commissions constatées à travers ce tableau n'est pas à négliger, elle atteste une activité intense liée à la gestion des comptes tiers. Eventuellement, d'autres services vendus à une clientèle qualifiée d'achalandage permettent à la banque de percevoir d'autres commissions.

          II.2.6. La relation interbancaire de la BANCOBU

          La BANCOBU prête et emprunte sur le marché bancaire. Elle place sa trésorerie dans diverses banques moyennant une rémunération et se refinance en revanche, si besoin il y a, moyennant paiement d'un escompte.

          Les opérations interbancaires se matérialisent par les opérations de trésorerie du haut du bilan de la BANCOBU par des virements et des refinancements. Les revenus sur placement de trésorerie et les charges de trésorerie sont respectivement les rémunérations perçues sur les placements et les intérêts versés sur les emprunts et les refinancements. La différence, c'est-à-dire la marge de trésorerie, traduit le gain que la BANCOBU tire de ces opérations avec les autres banques.

          Tableau no12 : La part de la marge de trésorerie dans le produit net bancaire de la BANCOBU en millions de BIF

          Année

          2001

          2002

          2003

          2004

          2005

          2006

          2007

          2008

          PNB

          4065,2

          4504,8

          4901,8

          6714,7

          6015

          6677

          8332,4

          11180

          Marge de trésorerie

          -202,8

          -44,7

          -

          -49,4

          961

          748,3

          994,5

          1575,2

          Pourcentage

          -4,99

          -0,99

            -

          -0,74

          15,98

          11,21

          11,94

          14,09

          Source : Les auteurs à partir des données des rapports de la BANCOBU

          Ce tableau fait apparaître une marge de trésorerie négative de 2001 à 2004 qui signifie que la banque supporte des charges de trésorerie supérieur aux produits : soit elle emprunte beaucoup plus qu'elle ne prête, soit encore, elle supporte un taux élevé par rapport à celui auquel elle prête. A partir de 2005, la situation s'inverse.

          II.2.7. Les principaux risques de l'activité de la BANCOBU

          « Etablir une hiérarchie des risques de l'activité bancaire est une entreprise délicate d'autant que, selon leurs spécialisations, les établissements de crédit les prennent en considération à des degrés très divers »25(*).

          Il est très difficile de cerner les risques bancaires en les ordonnant par leur degré d'importance. Toutefois, la valeur des crédits dans les emplois des ressources de la BANCOBU, la place donnée aux crédits dans le système économique et monétaire, l'attention que la banque et la réglementation macroprudentielle attirent sur le crédit, ..., nous permettent d'affirmer que le risque de crédit est le principal dans l'activité de la BANCOBU.

          C'est dire que la BANCOBU court principalement un risque égal, en valeur absolue, au total des crédits car aucun crédit n'est exempté de risque. De ce fait, il mérite une attention particulière depuis l'octroi jusqu'au recouvrement. La banque n'est pas pour autant épargnée d'autres risques. Le tableau suivant montre combien les fluctuations des cours de change du dollar et de l'euro sont porteuses de risques pour l'activité de la BANCOBU :

          Tableau no13 : Evolution des cours moyens de change du dollar et de l'euro

          Année

          2000

          2001

          2002

          2003

          2004

          2005

          2006

          2007

          2008

          Dollar (USD)

          720,7

          830,4

          930,7

          1082,6

          1100,9

          1081,6

          1028,7

          1081,9

          1185,6

          Euro

          663,4

          743,7

          870,9

          1223,1

          1369,1

          1347,3

          1292,8

          1485,4

          1743,0

          Source : Rapports annuels de la BRB.

          Les données du tableau précédent montrent que les cours du dollar et de l'euro ont chuté en 2005 et 2006. Cela signifie que les banques qui étaient dans une position longue de change (avoirs inférieurs aux engagements en devise) ont perdu. Le risque de perte existe donc toujours suite aux fluctuations des cours qui peuvent s'observer même au cours d'un exercice.

          Conclusion

          La BANCOBU est une banque très expérimentée de par son ancienneté dans le système bancaire burundais. C'est une banque de taille et une analyse horizontale des documents de synthèse de la banque permet d'apprécier positivement l'évolution de son activité quand bien même elle est en dents de scie.

          La valeur des commissions (différence entre la marge intermédiaire et le produit net bancaire) : 33,60% du revenu total de la banque pour l'exercice 2008 ; des frais généraux (différence entre le produit net bancaire et le résultat brut d'exploitation) : 4 191,4 millions de BIF en 2008 et des amortissements et l'impôt (différence entre le résultat brut d'exploitation et le résultat net) : 2461,1 millions de BIF en 2008 témoignent une activité intense de la BANCOBU dans la collecte des dépôts de la clientèle où elle doit, non seulement percevoir des intérêts et des commissions sur les services rendus, mais également rémunérer le personnel, les capitaux, l'immobilier et le mobilier employés, etc. La banque est demeuré rentable sur toute la période étudiée.

          Une analyse de structure du bilan de la BANCOBU démontre :

          - une indépendance financière faible parce que la banque emploi essentiellement les fonds des tiers.

          - une faible importance des actifs fixe et une fragile permanence des capitaux car le bilan est en grande partie composé des ressources et d'emplois à court terme.

          Nous observons à la BANCOBU une évolution parallèle des dépôts et des crédits car les premiers constituent la principale ressource et les seconds, le principal emploi de la banque.

          Le risque de non remboursement des emprunteurs qui est toujours inséparable des crédits n'est pas à écarter pour la BANCOBU. La valeur des crédits par rapport à l'ensemble des emplois de la banque (47840,2 sur 94147,2 soit 50,81% en 2008) permet de tirer une conclusion que la BANCOBU court essentiellement et principalement le risque lié au crédit. Tout compte fait, elle n'est pas épargnée d'autres risques étant donné l'évolution des cours de change, des taux et la taille des dépôts à vue qui sont réclamés n'importe quand.

          La banque n'échapperait en aucun cas à un phénomène qui viendrait du système bancaire ou économique à voir différents indicateurs dont la marge de trésorerie (1 575,2 millions de BIF soit 11,35% du revenu total de la banque en 2008) qui implique ses relations avec les autres banques, la part de marché (18,62% et 15,51% respectivement pour les dépôts et pour les crédits) qui reflète son importance dans le système bancaire et les domaines (secteurs) d'intervention qui justifient ses relation avec l'économie réelle.

          CHAPITRE III : ANALYSE CRITIQUE DE LA GESTIOIN DES PRINCIPAUX RISQUES DE L'ACTIVITE BANCAIRE DE LA BANCOBU

          Comme dit dans les développements précédents, il est très difficile d'hiérarchiser les risques de l'activité bancaire. Il l'est encore plus à la BANCOBU où il n'y a pas de service chargé de suivre chaque risque à part.

          En outre, il s'avère très délicat de cerner analytiquement les risques précédemment cités et de les classer par ordre d'importance. Mais, comme conclu précédemment, le risque de crédit apparaît comme principal à la BANCOBU et il est facile d'évaluer son poids dans le bilan de la banque. Cela se confirme même au vu des rapports du service chargé de la gestion du risque à la Direction Commerciale à travers le Département Crédits et Marketing.

          Selon Eric MANCHON, « on peut distinguer au sein du risque du banquier, une "majeur" : le risque de non remboursement du crédit et trois "mineurs" : les risques d'immobilisation, de taux et de change »26(*).

          A travers ce chapitre, nous allons analyser la gestion de ce risque par la banque et les implications d'une surveillance macroprudentielle sur celle-ci par la BRB. Ensuite, nous avons exhibé le poids du risque de crédits dans les activités de la BANCOBU et les effets d'une prise en compte et de la gestion de ce risque sur la structure du patrimoine de la banque.

          III.1. La surveillance de risques appliquée par la BANCOBU

          Les raisons majeures qui incitent la BANCOBU à surveiller le risque de crédit, qui paraît très accru dans le domaine d'intermédiation financière sont entre autre :

          - les possibilités de fractionnement et de groupage de crédits que crée l'intermédiation financière expose la banque à une multiplicité de débiteurs et créanciers pouvant la mettre en péril ou être mis en danger eux-mêmes. « De multiple dépôts sont groupés pour constituer un prêt important consenti à une entreprise ; un très gros emprunt sollicité par une grande entreprise est fractionné en milliers -voir en millions- d'obligations de faible valeur faciale qui sont vendues au détail en souscription publique »27(*).

          - La transformation de terme qui est la raison d'être et la justification économique principale de l'intermédiation met la banque dans une grande incertitude d'autant que le terme augmente le risque. « Pour financer des opérations de crédit hypothécaire dont la durée est de l'ordre de 15 à 20ans, une société de crédit foncier utilise une panoplie de moyens de financement dont la durée moyenne est de l'ordre de 5 à 8 ans »28(*).

          L'encadrement des crédits, le suivi des demandeurs de crédits par l'analyse de leurs états financiers et le respect des normes prudentielles édictées par la BRB sont entre autre des moyens auxquels la BANCOBU fait recours pour surveiller le risque de crédit. D'après le rapport annuel d'activité de 2002, « Le risque de crédit devra être rigoureusement cerné au moment de l'analyse et de l'instruction de la demande de crédit. Un encadrement particulier des clients devra être assuré dès l'octroi jusqu'au parfait remboursement »29(*).

          Le crédit est donc accordé après prise de garanties nécessaires qui peuvent être réelles ou personnelles selon les cas. Le plafond et le terme d'un crédit sont également pris en compte d'autant que le risque augmente avec la taille du crédit et la durée à courir pour le recouvrer.

          III.2. La gestion du risque à la BANCOBU

          III.2.1. La gestion des risques sur le plan systémique

          Cette gestion est facilitée par le respect des normes prudentielles, mais aussi par une organisation interne à la BANCOBU. Signalons que les mêmes risques peuvent être liés au système bancaire, voire économique, dans lequel oeuvre la banque tout comme ils peuvent être amplifiés par la défaillance de la gestion interne de la banque.

          Les normes prudentielles dont il est question sont entre autre liées :

          - au minimum exigé des fonds propres et du capital social ;

          - au coefficient de solvabilité exigé ;

          - à un niveau du ratio des ressources stables sur les emplois fixes ;

          - au coefficient de liquidité, etc.

          Ces normes prudentielles et bien d'autres sont consignées dans la loi bancaire dont le respect est assuré par la BRB à travers son service de Supervision Bancaire et Microfinance dans l'objectif de former des établissements de crédit de grande taille pouvant résister à la concurrence qui devient de plus en plus vive dans le domaine bancaire.

          Selon S. de COUSSERGUES, « l'existence d'établissements de grande taille est alors le meilleur rempart contre les crises bancaires. La dimension favorise la division des risques, la dispersion des dépôts. Elle rassure de surcroît le déposant persuadé que la puissance publique ne permettra pas la faillite d'une banque de grande dimension »30(*).

          Le tableau suivant trace quelques traits de respect des normes prudentielles par la BANCOBU :

          Tableau no14 : Etat de respect des normes prudentielles par la BANCOBU

          Années

          2002

          2003

          2004

          2005

          2006

          2007

          2008

          Normes exigées

          Fonds propres (en millions de BIF)

          5220

          5769

          6280

          5138

          5773

          6736

          7914

          1000

          Ecart sur les normes

          4220

          4769

          5280

          4138

          4773

          5736

          6914

           

          coefficient de solvabilité (en %)

          25

          22

          22

          21

          22

          20

            -

          8

          Ecart sur les normes

          15

          12

          12

          11

          12

          10

           

          Ressources stables/ Emplois fixes (en %)

          104

          95

          96

          112

          103

          143

            -

          60

          Ecart sur les normes

          44

          35

          36

          52

          43

          83

           

          coefficient de liquidité (en %)

          109

          91

          100

          116

          110

          91

            -

          100

          Ecart sur les normes

          9

          -9

          0

          16

          10

          -9

           

          Source : Nous-mêmes à partir des données des rapports annuels de la BANCOBU et de la BRB

          Grâce à ce tableau, nous observons un respect relatif des normes prudentielles car sauf pour le coefficient de liquidité où on observe un écart négatif de 9% en 2003 et en 2007, les autres écarts sont positifs. Les écarts sont très élevés pour les fonds propres et le rapport des ressources stables aux emplois fixes, cela montre que la BANCOBU prend garde de dépasser le minimum de permanence et d'indépendance des capitaux exigé par la réglementation de la BRB.

          En principe, non seulement que sur le plan systémique la BRB apparaît comme un arbitre pour éviter que les banques puissent s'entraîner dans la faillite et entraîner, par la suite, toute l'économie, la BANCOBU veille sur la situation de ses débiteurs potentiel comme sur ses débiteurs effectifs. Elle est beaucoup intéressée par la situation économique nationale dans son ensemble. Dans ses rapports annuels, elle traite des points importants comme le contexte économique général, l'évolution de la production national et la politique monétaire.

          III.2.2. La gestion interne du risque à la BANCOBU

          La gestion interne du risque bancaire est très importante dans le management général de la BANCOBU. Cette gestion est essentiellement liée à l'encadrement et le suivi des lignes de crédit, essentiel du risque bancaire.

          La gestion interne du risque est essentielle dans la gestion globale de la banque pour pallier à une éventuelle source d'insolvabilité. Elle est édictée par la Direction à travers ses principes de planification, d'organisation et de contrôle évaluation pour atteindre ses objectifs de rentabilité et surtout de pérennité.

          La surveillance du marché bancaire tant national qu'international permet de savoir quels taux créditeurs et débiteurs applicables pour pouvoir lutter contre la concurrence aux conditions égales. En 2008, les taux appliqués par la BANCOBU ont varié dans l'intervalle de 10 à 21% pour les taux débiteurs et de 4, 5 à 9% pour les taux créditeurs. L'écart entre les taux créditeurs et ceux débiteurs permet à la BANCOBU de gagner sur les opérations d'intermédiation financière. Avec un taux créditeur moins élevé par rapport au taux débiteur, la banque assume des charges financière (intérêts versés) moins élevés que les produits financiers qu'elle encaisse (intérêts reçus). La différence fait la marge d'intermédiation qui constitue l'essentiel du revenu de la banque.

          Le risque de taux, étant lié à la variabilité des taux, est surveillé pour éviter tout ce qui pourrait compromettre l'état de trésorerie de la banque. Pour surmonter une éventuelle illiquidité, la BANCOBU se refinance auprès de ses partenaires bancaires ou à la BRB moyennant un escompte dont le taux ne doit pas dépasser celui auquel remboursent ses débiteurs. L'écart entre le cours de change acheteur et celui vendeur permet aux banques et à la BANCOBU de se prémunir contre une éventuelle chute de cours.

          III.3. La concurrence contre la BANCOBU

          Non seulement la concurrence directe exercée par les banques contre la BANCOBU, les microfinances, les établissements financiers, et les clients exercent des forces de pression sur la BANCOBU. Ces forces sont non négligeables sur le plan systémique en ce sens que la BANCOBU se trouve au centre des circuits économiques burundais. C'est dire que les cinq forces de la concurrence sont localisables autour de la BANCOBU :

          Nouveaux entrants

          Concurrence directe

          Clients

          Fournisseurs

          Substituts

          La BANCOBU est la plus ancienne des banques burundaises, rappelons qu'elle existe depuis 1960. Après elle, d'autres banques se sont implantées successivement constituant une concurrence directe et accentuant le risque systémique.

          Le tableau suivant montre la chronologie de la concurrence directe contre la BANCOBU :

          Tableau no15 : Les concurrents de la BANCOBU

          Banques

          Date de naissance

          Observation

          BANCOBU

          BCB

          BBCI

          BPB

          IBB

          BGF

          BCD

          FINBANK

          SBF (actuelle ECOBANK)

          1960

          1964

          1988

          1992

          1993

          1996

          1999

          2000

          2003

          En activité

          En activité

          En activité

          En liquidation

          En activité

          En activité

          En liquidation

          En activité

          En activité

          Source : Nous-mêmes

          Le secteur bancaire est un marché où la concurrence est tellement vive que l'information coûte chère ; les banques en liquidation sont quelque part une preuve de faillite. L'autre forme de concurrence bien qu'indirecte est la prolifération des micrifinances dont certaines ferment leurs guichets quelque peu de temps juste après leur création (PEAF, IDC,...). A la liste des microfinances entant que concurrents indirects de la BANCOBU s'ajoutent la BNDE et le FPHU, des établissements financiers dont la part est loin d'être négligée sur le marché bancaire.

          Les clients, constitués en grande partie par des clients - déposants et emprunteurs auprès des banques, peuvent exercer une force de pression par exigence des conditions qui leur seraient favorables notamment, des taux d'intérêt bas ou élevés suivant qu'ils sont créditeurs ou débiteurs. Ils peuvent être à l'origine des crises, s'ils ne sont pas gérés, par des retraits massifs en cas de panique. A ceux-ci la BANCOBU y prête beaucoup de dévouement par sa « Tradition de bien faire » et sa politique de proximité. La BRB constitue une force de pression par sa politique monétaire de contrôle macroprudentiel.

          III.4. Le rôle du contrôle de la BRB dans la gestion du risque

          Dans la réglementation qu'elle exerce sur les banques secondaires, la BRB contraint celles-ci de respecter les normes de gestion destinées à garantir notamment leur liquidité et leur solvabilité à l'égard des déposants et plus généralement des tiers, ainsi que l'équilibre de leur structure. De plus, les banques sont tenues de respecter en particulier les ratios de couverture et de division des risques.

          La loi bancaire n°1/017 du 23 octobre 2003 dont se sert la BRB pour assurer la réglementation précise, en son article 36, entre autre ce qui suit :

          - le niveau minimum de capital exigé aux banques. Il était de 2.5 milliards de francs burundais en 2007 et l'objectif est à présent d'atteindre 10 milliards de francs burundais en 2010 pour chaque banque, selon la même loi ;

          - conformément à l'article 27 de la loi bancaire, les banques et les établissements financiers sont tenus de justifier à tout moment que leur niveau de fonds propres net est au moins égal au capital minimum exigé ;

          - un ratio de solvabilité (fonds propres nets/ensemble des risques attachés aux opérations et aux divers éléments) au moins égal à 8% ;

          - un coefficient de liquidité minimum de 100% ;

          - un rapport entre les ressources stables et les emplois immobilisés d'au moins 60% ;

          - la position de change (Avoirs en devise moins Engagements) ne doit pas dépasser 10% des fonds propres et 5% par devise. Tout dépassement (position longue) devra être vendu ou cédé à la BRB chaque jour.

          Selon la même loi, les risques encourus par les banques regroupent :

          - les crédits distribués ;

          - les opérations de crédit-bail et location avec option d'achat ;

          - les titres détenus par la banque ou l'établissement financier ;

          - l'engagement par signature.

          En effet, cette réglementation est assurée par le service de Supervision Bancaire et Microfinance par deux types de contrôles : le contrôle sur pièce et le contrôle sur place ; et par classification des risques en fonction du nombre de mois de retard dans le paiement.

          Tableau no16 : Les normes exigées pour les provisions par type de créances

          créances

          Retard

          Provisions exigées (en %)

          Créances courantes

          Honorées régulièrement

          0

          créances à surveiller

          A partir de la première échéance impayée

          0

          créances douteuses

          6 mensualités ou 3 trimestrialités impayées

          20

          créances litigieuses

          3 mois après qu'elles sont douteuses

          40

          créances contentieuses

          3 mois à partir de litigieuse

          100

          Source : BRB, service de Supervision Bancaire et Microfinance.

          Le crédit bancaire étant l'opération par laquelle une banque met à la disposition d'un tiers des disponibilités monétaires moyennant un accord (compromis) sur la période de remboursement et le montant des intérêts tout en se basant sur la confiance dont témoigne la personne créditrice, le risque est pris en compte de façon incontournable par la banque.

          Les provisions sont là pour compenser cette dégradation fort probable, perçue ou latente, de la qualité des crédits et d'autres emplois de la banque. Elles affectent la structure du patrimoine de la banque en ce sens qu'elles viennent de la réduction du compte de résultat, au cas échéant, de la réduction des éléments d'actif

          III.5. Analyse de la gestion du risque lié aux crédits accordés par la BANCOBU

          En général et selon Daniel LABBE, « le crédit est l'opération par laquelle, le propriétaire d'un bien économique, qui revêt le plus souvent la forme monétaire, en cède la jouissance à une autre personne pendant un certains temps, moyennant une rémunération appelée intérêt, proportionnelle à l'usage. Le propriétaire du crédit doit donc restituer la contrepartie au terme du temps convenu de payer l'usage qu'il en fait »31(*).

          Selon J. PRUCHAUD, « le crédit bancaire est en général l'opération par laquelle la banque met une somme déterminée à la disposition d'un tiers appelé emprunteur moyennant l'engagement pris par ce dernier de payer au banquier les intérêts convenus et de lui restituer à l'époque fixée par le remboursement, une somme équivalente à celle qui lui a été fournie »32(*).

          Tout compte fait, il existe deux types de crédits :

          - les crédits de décaissement à court terme (moins de 2 ans), à moyen terme (2 à 7 ans) et à long terme (plus de 7 ans) ;

          - les crédits de signature (aval et cautionnement) : la banque se porte garant des actes posés par son client.

          Le crédit est néanmoins un contrat entre deux personnes où l'une en disposition des fonds monétaires accepte de les céder à l'autre après s'être convenu sur la rémunération et l'échéance de restitution. La confiance et la situation économique de l'emprunteur comptent beaucoup.

          D'après A. SAMPSON, « un risque est un engagement portant une incertitude dotée d'une probabilité de gain et de préjudice, que celui ci soit une dégradation ou une perte »33(*).

          Selon cet auteur, le crédit est donc inséparable du risque, d'où les banquiers doivent veiller sur les économies d'autrui pour ne prêter qu'à des personnes justifiant d'une certaine rentabilité.

          Ainsi, la banque, en tant que dispensateur de crédit à l'entreprise, n'est pas un fournisseur comme les autres. « Elle est obligée à un certain discernement qui lui impose, d'éviter de prêter trop ou trop longtemps à une entreprise, mais aussi d'éviter la rupture abusive de crédit. Comme tous les fournisseurs, elle est exposée à un risque de non paiement, mais en plus, le paradoxe est qu'elle doit s'imposer une discipline qui le conduit à vendre ni trop, ni trop peu à un client »34(*).

          III.5.1. Analyse des crédits au point de vue du terme

          Le tableau suivant montre la ventilation des crédits par le terme à la BANCOBU en milliers de francs burundais :

          Tableau no17 : Montant par terme des crédits accordés par la BANCOBU en milliers de BIF

          Année

          crédits à court terme

          Crédits à moyen terme

          crédits à long terme

          Total

          2005

          21 935 101

          6 211 034

          816 809

          28 962 944

          2006

          24171747

          6885755

          238373

          31 295 875

          2007

          22 248 381

          7 684 978

          1 629 438

          31 562 797

          2008

          34 178 979

          13 032 753

          628 474

          47 840 206

          Source : Les auteurs à partir des rapports mensuels de la BANCOBU sur l'état

          des risques et des crédits bancaires.

          Les données de ce tableau montrent que la BANCOBU a une grande aversion contre les crédits à long terme. Nous remarquons que plus le terme de crédits accordés par la banque augmente, plus les crédits eux-mêmes diminuent. Ces données sont une preuve que la BANCOBU privilégie de façon préférentielle la limitation des crédits à long terme, d'ailleurs, ils sont porteurs de gros risques, ceux-ci augmentant avec la taille du crédit et la période de recouvrement.

          Cette stratégie générale pour les banques commerciales qui collectent essentiellement les dépôts à vue n'est pas seulement une politique de prévention du risque de crédit, mais aussi de prise de garde contre une éventuelle illiquidité en faisant correspondre, ne fut ce que relativement, la liquidité des actifs à l'exigibilité des ressources.

          Le tableau suivant renferme des données consolidées liées aux crédits accordés par le système bancaire en millions de francs burundais :

          Tableau no18 : Montant par terme des crédits accordés par le système bancaire burundais en millions de BIF

          Années

          crédits à court terme

          crédits à moyen terme

          crédits à long terme

          Total

          1998

          52250,4

          2287,7

          757,4

          55295,5

          1999

          67157,1

          4169,2

          747,4

          72073,7

          2000

          93339,4

          8452,1

          339,4

          102130,9

          2001

          102699,4

          9009,4

          425,6

          112134,4

          2002

          131263,5

          14186,4

          1026,4

          146476,3

          2003

          138638,2

          20181,7

          1810,2

          160630,1

          2004

          136361,6

          23792,3

          1534,7

          161688,6

          2005

          133841,0

          22808,4

          1398,4

          158047,8

          2006

          163210,1

          29306,7

          2638,1

          195154,9

          Source : Rapports annuels de la BRB.

          Les données de ce tableau montrent que les banques adoptent une politique générale de réduction des crédits à terme. La confiance que doit témoigner l'emprunteur fait que si le contrat est signé pour une période assez longue, plus la défaillance aura une grande probabilité de survenance. D'où les banques et la BANCOBU en particulier se méfient beaucoup des crédits à long terme pour motif de précaution.

          III.5.2. Les secteurs financés par le crédit de la BANCOBU

          La BANCOBU, oeuvrant dans un système concurrentiel, doit être stratégique dans sa prise de décisions en rapport avec les projets ou secteurs à financer. Bien que ces derniers soient potentiellement générateurs de revenu, il importe à la banque de bien identifier les forces et les faiblesses, ainsi que les opportunités et les menaces y relatifs. C'est ainsi que la BANCOBU intervient dans tous les secteurs d'activité, tout en mettant un accent particulier au commerce et à l'industrie, deux secteurs considérés comme les plus confiants sur le plan économique. Toutefois, d'autres secteurs comme l'agriculture d'exportation ne sont pas négligés. C'est notamment le cas du café dont la BANCOBU a financé énormément la campagne 2008/2009 (« 18,6 milliards sur un financement global de 37,9 milliards, soit 49% » 35(*)).

          La BANCOBU affirme intervenir essentiellement dans des secteurs porteurs d'avenir dans le développement national. Cela fait qu'elle doit suivre de près l'évolution de la production de ces secteurs en général et de ses agents économiques en particulier.

          Le tableau qui suit montre les valeurs ajoutées des secteurs intéressés par le financement de la BANCOBU, leur part dans le produit intérieur brut (PIB) et la production du café en milliards de francs burundais :

          Tableau no19 : Situation des valeurs ajoutées des secteurs financés par la BANCOBU et la production du café et leur poids dans le PIB en milliards de BIF

          Années

          Agriculture d'exportation

          Industrie,mine et énergie

          Commerce

          PIB

          Part en %

          Production du café

          1990

          7,5

          9,3

          23,6

          189,1

          21,36

          11,3

          1991

          7,8

          3,8

          18,0

          204,9

          14,45

          10,1

          1992

          8,9

          12,4

          23,7

          258,4

          17,41

          9,2

          1993

          7,3

          13,2

          23,9

          261,9

          16,95

          10,0

          1994

          12,5

          14,5

          25,6

          286,5

          18,36

          36,1

          1995

          8,0

          17,4

          27,5

          309,9

          17,07

          16,3

          1996

          14,3

          24,2

          30,3

          265,4

          25,92

          18,5

          1997

          16,3

          38,8

          42,7

          346,1

          28,26

          21,4

          1998

          16,6

          47,1

          51,0

          404,4

          28,36

          16,6

          1999

          22,7

          57,3

          62,2

          460,3

          30,89

          30,9

          2000

          18,5

          64,9

          65,2

          511,0

          29,08

          16,6

          2001

          20,3

          71,3

          73,5

          549,9

          30,02

          13,7

          2002

          42,6

          68,6

          71,8

          584,6

          31,30

          36,1

          2003

          13,2

          89,1

          91,3

          644,7

          30,03

          7,2

          2004

          21,7

          105,6

          108,2

          748,5

          31,46

          64,7

          2005

          9,4

          91,1

          99,0

          860,9

          23,17

          12,9

          2006

          26,8

          97,0

          108,1

          934,7

          24,81

          59,9

          2007

          11,2

          107,1

          123,2

          1012,8

          23,84

          21,8

          2008

          39,8

          139,4

          160,8

          1314,1

          25,87

          68,0

          Source : les auteurs à partir des rapports annuels de la BRB.

          Les fluctuations qui s'observent dans les secteurs ci-haut conduisent la BANCOBU à veiller sur ceux-ci pour prendre des mesures d'octroi des crédits en cause afin de ne pas compromettre sa situation et par conséquent sa solvabilité auprès de ses clients déposants.

          Exemples : la chute remarquable de l'agriculture d'exportation en 2005 entraîne l'industrie et le commerce, la production du café a beaucoup fluctué surtout en 1995,1998, 2000, 2003, 2005 et 2007 ce qui ne peut aller sans conséquence sur le crédit de la BANCOBU.

          On observe que, pour plus de sécurité, la BANCOBU distribue ses crédits dans des secteurs qui occupent en moyenne 24.59% du PIB. Elle estime qu'en principe, ce sont les secteurs les mieux assurés que les secteurs des services non marchands, de l'agriculture vivrière et de la construction ,qui sont responsables du PIB à près de 76%.

          D'ailleurs, ce sont des secteurs difficiles à financer en ce sens qu'on observe une atomicité d'agents : ils sont très nombreux avec de très petits capitaux chacun (l'agriculture occupe plus de 90% de la population, les services non marchands quant à eux occupent la majeure partie des intellectuels).

          III.5.3. Les mesures de sécurité prises par la BANCOBU

          Il n'est pas du tout possible d'obtenir un crédit à la BANCOBU à moins de présenter un actif qui pourra servir, par sa vente, de paiement en cas de non remboursement de la dette; c'est la prise de garanties. Dans ce cas on parle de garantie réelle qui peut être un hypothèque ou un nantissement. A défaut de garantie réelle, il est permis de présenter un tiers qui pourra régler la dette en cas de défaillance de la personne emprunteuse ; c'est une garantie personnelle qui peut être sous forme d'aval ou de cautionnement.

          Tout compte fait, il est également fixé des plafonds de crédits à accorder en fonction des revenus des demandeurs de crédit. C'est le cas des découverts qui sont accordés à condition d'avoir un compte suivant d'autres conditions à savoir ne pas dépasser le salaire de la personne pour les fonctionnaires.

          Entre autre mesure de sécurité par division de risques appliquée par la BANCOBU sont celles liées aux plafonds de crédits accordés aux dirigeants, actionnaires, aux administrateurs ou à toute personne apparentée qui, selon la loi bancaire en vigueur (Art 8), ne doit pas dépasser le salaire 5% des fonds propres et 20% au total.

          Outre ces plafonds de crédits octroyés, la BANCOBU a évité de concentrer le gros de ses crédits au sein d'un même secteur. En effet, au vue des grands clients et projets financés, on affirme que la banque a su maîtriser sa stratégie de diversification des risques.

          Les provisions font pour la BANCOBU une sécurité incontournable pour sa survie, la loi en exige aux banque un minimum de 1,25% de l'encours de crédit total.

          III.6. La gestion des dépôts à la BANCOBU

          La rubrique des dépôts est constituée essentiellement par des dépôts à vue et des dépôts à terme. Les premiers ne sont pas rémunérés mais les seconds le sont. Dans ses principes de gestion, la BANCOBU réduit les dépôts à terme au profit des dépôts à vue afin de minimiser les charges y relatives. Cette stratégie est un couteau à double tranchant pour la banque car bien qu'elle permette de réduire les charges financières, les dépôts à vue compromettent la stabilité des ressources de la banque, l'illiquidité pouvant surgir par des retraits massifs.

          Les dépôts de la BANCOBU constituent la principale source de financement. Elle s'en sert pour ses divers emplois en veillant sur un minimum de correspondance entre la liquidité des emplois et l'exigibilité des ressources. Elle le fait dans ses intérêts et pour son propre compte. Le différentiel des taux permet à la BANCOBU de gagner sur l'emploi des dépôts pour des crédits. C'est dire qu'elle veille à ce que la rémunération perçue des crédits ne soit pas inférieure à celles versées aux déposants.

          Les dépôts sont aussi placés et investi à des taux de placement et de rendement bien surveillés (supérieur aux taux débiteur) en témoigne le portefeuille et des immobilisations.

          III.6.1. Les dépôts à vue

          Ils constituent l'essentiel des dépôts à la BANCOBU : plus de 50% du total des dépôts. Ils sont intéressants par leur caractère d'être non rémunérés, surtout pour une banque désireuse de réduire les dépenses liées aux dépôts.

          Ils sont essentiellement porteurs du risque de liquidité qui pèse sur les banques s'ils ne sont pas bien gérés car ils sont réclamés aux guichets à tout moment.

          Une fois que la clientèle est gagnée par la méfiance ou la panique, ces dépôts sont réclamés les premiers.

          Pour ce faire, ils sont employés dans des prêts au jour le jour et des comptes courants et autres emplois à très cours terme. Ils sont également placés à vue dans d'autres banques et à la BRB comme des réserves.

          III.6.2. Les dépôts à terme

          Ils intéressent la banque pour leur caractère d'être des ressources stables. Mais à la BANCOBU, ils sont toujours minimes par rapport aux dépôts à vue dans un but de minimiser les dépenses relatives aux dépôts.

          Ils sont placés et investis dans le respect de la liquidité des emplois et l'exigibilité des ressources.

          III.7. Les provisions comme une mesure de couverture contre le risque et la crise liés aux impayés

          III.7.1. Incident dans le paiement des crédits : les impayés

          Au moment du remboursement de la mensualité, il arrive que le compte du bénéficiaire du crédit ne soit pas suffisamment provisionnée pour rembourser l'échéance ou les intérêts et commissions. Après un trimestre ou trois échéances mensuelles, les banques et les établissements financiers doivent obligatoirement déclarer et classer les échéances impayées parmi les échéances à surveiller. Après six mois d'impayés, si le client ne rembourse pas, la créance est glissée dans les créances douteuses et la provision est portée à 20% de l'encours impayé. A neuf mois de retard de paiement, la créance douteuse est glissée vers les créances litigieuses et la provision est portée à 40%. Enfin, si le retard de paiement atteint douze mois, la créance litigieuse passe dans les créances contentieuses et la provision est portée à 100%.

          Le tableau suivant retrace les impayés au 31 décembre pour les exercices 2007 et 2008 :

          Tableau no20 : Montants des créances de la BANCOBU par niveau d'impayés en millions de BIF

          Types de créances

          Années

          Créances à surveiller

          Créances douteuses

          Créances litigieuses

          Créances contentieuses

          Total

          2007

          33253

          1265

          1833

          963286,6

          999637,6

          2008

          80877

          412458

          57617

          1034423,0

          1585375

          Source : Les auteurs à partir des rapports mensuels de la BANCOBU sur la

          centralisation des impayés.

          Les créances contentieuses occupent la plus grande place dans les impayés à la BANCOBU. Cela nous fait l'idée du niveau des provisions nécessaires pour couvrir le risque de non remboursement devenu très probable à ce niveau. Le tableau qui suit montre les provisions nécessaires pour couvrir ces impayés constatés conformément aux normes prudentielles exigées :

          Tableau no21 : Provisions nécessaires en conformité des normes exigées

          Types de créances

          Années

          Créances à surveiller

          Créances douteuses

          Créances litigieuses

          Créances contentieuses

          Total

          2007

          0

          253

          733,2

          963286,6

          964272,8

          2008

          0

          82491,6

          23046,8

          1034423,0

          1139961,4

          Source : Les auteurs à partir des données du tableau no20

          Le tableau qui suit met en évidence l'importance des provisions pour créances dans le total des provisions constituées par la BANCOBU :

          Tableau no22 : Importance des provisions pour créance dans le total des provisions constituées par la BANCOBU

          Années

          provisions pour créances

          provisions totales

          part en %

          2007

          964272,8

          1429367

          67,46

          2008

          1139961,4

          1862006

          61,22

          Source : Nous-même à partir des données des rapports annuels de la BANCOBU

          Avec la taille des impayés, on remarque qu'il y a un risque très élevé que les bénéficiaires de crédit puissent ne pas être régulier. C'est pour cet effet que la BANCOBU couvre cette dégradation par une valeur très élevée des provisions. Les provisions pour créance occupent la plus grande part des provisions constituées, ce qui réduit le résultat de la banque. Toutefois, la valeur des reprises de provisions et amortissement « (457620823 en 2007 et 1397596553 en 2008) »36(*)montre que les créances ne sont pas totalement irrécouvrables.

          Les provisions sont constituées pour compenser cette dégradation probable des actifs. Cette probabilité de dégradation traduit le risque dont les créances sont porteuses. L'importance de ce risque sur l'activité de la banque augmente avec la taille du crédit mais aussi avec le retard du débiteur par rapport aux échéances convenues. Enfin, proportionnellement à la durée de retard et à la taille du crédit, la BANCOBU constitue des provisions pour créance pour pouvoir maintenir sa solvabilité auprès de ses clients.

          Conclusion

          De tout ce qui précède, la BANCOBU court principalement un risque de non remboursement des crédits accordés à sa clientèle quand bien même elle n'est pas épargnée des autres risques de l'activité bancaire. La banque prête beaucoup d'attention à ce risque par un encadrement rigoureux des crédits dès l'octroi jusqu'au parfait remboursement. C'est ainsi que des mesures de sécurité sont dûment prises. C'est entre autre des garanties diverses, des plafonds de crédit, etc.

          Toutefois, qu'il y ait des mesures de sécurité ou pas, le crédit est toujours inséparable du risque et il n'est pas possible pour un établissement de crédit d'éviter l'un et l'autre. Cela fait que la banque enregistre souvent des irrégularités et même des impayés qu'elle doit couvrir par des provisions proportionnelles au retard dans le paiement et à la taille du crédit pour éviter toute forme d'insolvabilité ou d'illiquidité afin de ne pas compromettre la situation des déposants.

          Le rôle d'un contrôle par la BRB est incontournable d'autant que la BANCOBU intervient dans le financement de pas mal de projets dans différents secteurs. Les dépôts étant la principale source de son financement, la banque s'en sert en veillant sur le différentiel des taux. La banque privilégie les dépôts à vue par rapport aux dépôts à terme pour, d'une part minimiser les charges qui y sont liées et d'autre part faire une relative correspondance entre la liquidité des actifs et l'exigibilité des ressources, le crédit à long terme étant très réduit et peu important pour la banque par son risque élevé.

          CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

          L'étude menée sur la structure financière de la BANCOBU et le risque bancaire nous permet de tirer des conclusions sur les différents points analysés et de faire un bilan de synthèse de notre travail.

          En effet, les banques ne fonctionnent en grande partie que sur la base des ressources collectées auprès de la clientèle et les adaptent à leurs emplois, pour valoriser leurs projets. Les banques attirent leur grande attention sur les opérations avec la clientèle et leurs partenaires que sur les opérations d'immobilisation car ces premières sont très risquées. L'activité bancaire est exposée à pas mal de risques professionnellement spécifiques et systémiques : le risque de crédit, de liquidité, de taux, de change et de solvabilité. Les banques parviennent à les surmonter grâce au respect de la réglementation bancaire et au choix et adoption des stratégies spécifiques à leurs situations.

          En outre, l'analyse horizontale et verticale de l'évolution du bilan de la BANCOBU affiche respectivement une évolution positive de son activité même si elle n'est pas régulière : entre les années 1990 et 2008, les dépôts ont augmenté de 9 fois et les crédits de 4,5 fois (de 6615,7 à 66028,2 millions de BIF pour les dépôts et de 9256,6 à 47840,2 millions de BIF pour les crédits). Une dépendance financière et une instabilité des fonds due surtout à ce que les ressources proviennent en grande partie de l'extérieur sous forme de dépôts, essentiellement à vue, de sa clientèle, sont observées dans la structure du bilan de la BANCOBU. Parallèlement, par le principe de correspondance liquidité-exigibilité, les immobilisations sont moins élevées dans les emplois de la banque.

          La banque se montre rentable avec un résultat net de 4172,1 millions de BIF en 2008, résultat qui n'a jamais était négatif au cours de toute la période d'étude. Elle occupe une part importante sur le marché bancaire (19,9 et 17,6% du marché bancaire respectivement des dépôts et des crédits en 2008). Toutefois, l'attention particulière réservée à l'analyse du crédit a été un indicateur da la lourdeur du risque de crédit dans le total des risques de l'activité de la BANCOBU.

          Ainsi, un accent particulier est mis sur la gestion des crédits compte tenu du risque qu'ils engendrent, notamment par une minimisation des crédits à long terme (628,4 millions de BIF pour les crédits à long terme contre un total des crédits de 47840,2 millions en 2008) porteur de gros risques de non remboursement. Les sources de financement de ces crédits ont été également caractérisées par une réduction des dépôts à terme pour minimiser les charges et de plus pour faire correspondre la durée de détention d'une ressource à celle de récupération de son emploi. Ici, notre première hypothèse selon laquelle la BANCOBU privilégie de façon préférentielle la limitation des crédits et des dépôts pour réduire le risque de son activité s'en trouve vérifiée.

          De plus, la BANCOBU fait recours à d'autres méthodes de couverture du risque comme le respect de la réglementation bancaire édictée par la BRB, la prise de garanties, la diversification des crédits, etc. La politique de provisionnement adoptée par la BANCOBU pour couvrir les impayés risquant de compromettre la solvabilité de la banque permet une vérification de notre seconde hypothèse selon laquelle la BANCOBU constitue des provisions proportionnellement aux crédits non honorés régulièrement pour pallier des éventuels défauts d'illiquidité et/ou d'insolvabilité.

          Toutefois, nous avons observé quelques imperfections dans la structure et l'activité de la BANCOBU et dans le fonctionnement du système financier. La banque emploi des ressources de court terme déposées par sa clientèle. Cela fait qu'elle connaît une indépendance financière et une permanence des capitaux très faibles, situation très défavorable pour une entreprise qui fonctionne à risque élevé. Encore plus, la BANCOBU ne tient pratiquement compte que du risque de crédit, les autres risques étant négligés.

          Du point de vue du système, la BRB en tant qu'arbitre, ne prévoit pas de normes bien claires pour protéger les banques mieux portantes contre la banalisation du secteur surtout par les microfinances. Le niveau bas du capital minimum encourage les banques à fonctionner sans fonds stables suffisants.

          Eu égard à ce qui précède, nous recommandons :

          - à la BANCOBU, dans le souci de prévenir le risque et la crise liés à son activité, de promouvoir les ressources stables dont les dépôts à terme et d'accroître ses fonds propres. Aussi, nous lui recommandons un contrôle des risques autre que celui de crédit.

          - à la BRB de privilégier plutôt les grandes banques de réseau en incitant les fusions que de laisser le libertinage dans l'implantation des microfinances pour protéger les épargnants et l'économie dans son ensemble. Dans un contexte d'intégration du BURUNDI dans la sous région, que la BRB exige aux banques un capital élevé leur permettant d'être compétitives.

          Enfin de compte, l'étude nous a permis de conclure globalement que la BANCOBU est une banque rassurante, fiable, qui tient compte du risque dans son activité et qui mérite le soutien car elle oeuvre dans un système dont l'avenir n'est pas claire.

          BIBLIOGRAPHIE

          I. Ouvrages généraux

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          2. BERNARD, Y., Dictionnaire économique et financier, Edition seuil, 1988, 1108 p.

          3. COBBAUT, R., Théorie financière, Economica, 1987, 430p.

          4. CONSO, P., La gestion financière de l'entreprise, Tome 1, 7ème édition, Dunod, Paris, 1995, 305p.

          5. CONSO, P., La gestion financière de l'entreprise, Tome 2, 7ème édition, Dunod, Paris, 1995, 391p.

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          11. LABBE, D., cours dispensé aux stagiaires du centre international de formation de la profession bancaire, Paris, 1991.

          12. LABRUSLERIE, H., Analyse financière et risque de crédit, Paris, Dunod, 1999, 398p.

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          14. Michel Darbelet et al., Notion fondamentale de management ; 4ème édition Foucher, 2004, 479 p.

          15. MOISSON M; L'étude de la rentabilité des entreprises; les éditions d'organisation, Paris, 1962.

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          19. SIRUGUET, J.L., Le contrôle comptable bancaire : un dispositif de maîtrise de risque, Paris, 1998.

          20. SOLNIK, B., La gestion financière ; Paris, Fernand Nathan, 1980.

          21. Sylvie de COUSSERGUES, La banque : structure, marché, gestion, 2e éd, Dalloz, 132p

          II. Revues, Rapports et autres publications

          1. BANCOBU, Rapports annuels (1990-2008)

          2. BRB, Rapports annuels (1990-2007)

          III. Mémoires et Thèses

          1. BIGIRIMANA, J.B., Essai d'analyse de la faillite bancaire au Burundi, Bujumbura, UB, FSEA, 2004, 131p.

          2. MAHUNGUKA P. et NTWARI E., La gestion du risque de crédit bancaire dans un contexte de crise économique : cas de la BNDE, Bujumbura, ULT, FSGEA, 2009, 53p.

          3. MBONANKIRA, A., Impact du comportement des banques sur la croissance économique au Burundi, Bujumbura, UB, FSEA.

          4. NDAYISENGA, E., Contribution à la mise en place d'un système de contrôle et de gestion à la BANCOBU, Bujumbura, UB, FSEA, 1999, 95p.

          5. NIRIKANA, S., Essai d'analyse du comportement des banques pendant la période d'embargo, Bujumbura, UB, FSEA, 2001, 75p.

          6. NISUBIRE, J., Contribution à l'étude de la demande du crédit et la gestion des risques dans les institutions de microfinance : cas du FSTE et de la CECM, Bujumbura, UB, FSEA, 2005.

          7. NKURIKIYIMANA, D., L'organisation et la structure financière des institutions bancaires du Burundi, Bujumbura, UB, FSEA, 1977, 116p.

          8. RUGAMBARARA, A. et MUREKE, J.C., Gestion des crédits et octroi des licences d'importation en période de crise : cas de la BANCOBU, Bujumbura, UB, FSEA, 1999, 102p.

          Annexes

          Annexe 1 : Le bilan bancaire

          Source : Sylvie de COUSSERGUES, op. cit. p89

          Annexe 2 : Le compte de résultat

           

          CHARGES

           

          PRODUITS

           

          Charges d'exploitation bancaire

          N

          N-1

           

          Produits d'exploitation bancaire

          N

          N-1

          1

          - Intérêts et charges assimilées sur opérations avec les établissements de crédit.

           

           

          1

          Intérêts et produits assimilés

           

           

           

          - Intérêts et charges assimilées sur opérations avec la clientèle.

           

           

           

          - Intérêts et produits assimilés sur opérations avec les établissements de crédit.

           

           

           

          - Intérêts et charges assimilées sur les obligations et autres titres à revenu fixe.

           

           

           

          - Intérêts et produits assimilés sur opérations avec la clientèle.

           

           

           

          - Autres intérêts et charges assimilées.

           

           

           

          - Intérêts et produits assimilés sur obligations et autres titres à revenu fixe.

           

           

           

           

           

           

           

          - Autres intérêts et produits assimilés

           

           

          2

          Charges sur opérations de crédit bail et de location avec option d'achat.

           

           

          2

          Produits sur opérations de crédits bail et de location avec option d'achat.

           

           

          3

          Charges sur opérations de location simple.

           

           

          3

          Produit sur opérations de location simple

           

           

          4

          Commissions

           

           

          4

          Revenus des titres à revenu variable

           

           

          5

          Pertes sur opérations financières

           

           

          5

          Commissions

           

           

           

          - Solde en perte des opérations sur tires de transaction.

           

           

           

           

           

           

           

          - Solde en perte des opérations sur tires de placement

           

           

           

           

           

           

           

          - Solde en perte des opérations de change.

           

           

           

           

           

           

           

          - Solde en perte des opérations sur instruments financiers.

           

           

           

           

           

           

          6

          Charges générales d'exploitation

           

           

          6

          Gains sur opérations financières

           

           

           

          - Frais de personnel

           

           

           

          - Solde en bénéfice des opérations sur titres de transaction.

           

           

           

          - Autres frais administratifs.

           

           

           

          - Solde en bénéfice des opérations sur titres de placement

           

           

           

           

           

           

           

          - Solde en bénéfice des opérations de change

           

           

           

           

           

           

           

          - Solde en bénéfice des opérations sur instruments financiers.

           

           

          7

          Dotations aux amortissements et aux provisions sur immobilisations incorporelles et corporelles.

           

           

          7

          Soldes en bénéfice des corrections de valeur sur créances et du hors bilan

           

           

          8

          Autres charges d'exploitation

           

           

          8

          Soldes en bénéfice des corrections de valeur sur immobilisations

           

           

           

          - Autres charges d'exploitation bancaire

           

           

           

           

           

           

           

          ? Charges sur opération de promotion immobilière

           

           

           

           

           

           

           

          ? Autres charges

           

           

           

           

           

           

           

          - Autres charges d'exploitation non bancaires.

           

           

           

           

           

           

          9

          Solde en perte de correction de valeur sur créances et du hors bilan

           

           

          9

          Excédent des reprises sur les dotations des fonds pour risques bancaires généraux

           

           

          10

          Solde en perte des corrections de valeur sur immobilisations financières.

           

           

          10

          Autres produits d'exploitation

           

           

           

           

           

           

           

          - Autres produits d'exploitation bancaire

           

           

           

           

           

           

           

          ? Produits sur opérations de promotion immobilière

           

           

           

           

           

           

           

          ? Autres produits

           

           

           

           

           

           

           

          - Autres produits 'exploitation non bancaire

           

           

          11

          Excédent des dotations sur les reprises des fonds pour risques bancaires généraux.

           

           

          11

          Résultat ordinaire avec impôt (+/-)

           

           

          12

          Charges exceptionnelles

           

           

          12

          Produits exceptionnels

           

           

          13

          Impôt sur les bénéfices

           

           

          13

          Résultat exceptionnel avant impôt (+/-)

           

           

          14

          Bénéfice de l'exercice

           

           

          14

          Perte de l'exercice.

           

           

          Source : Sylvie de COUSSERGUES, op. Cit. p90

          Annexe 3. Organigramme de la BANCOBU

          Assemblée Générale des Actionnaires

          Commissaire aux comptes

          Conseil d'Administration

          Comité d'Audit

          Comité de Gestion

          Direction Générale

          Audit et contrôle interne

          Comité de Direction

          Comité des crédits

          Service Marketing

          Service Administration des Crédits

          Service Juridique

          Service Recouvrement

          Direction du Réseau d'Agences

          Direction des Finances et Prospectives

          Direction commerciale

          Direction Administrative, juridique et contentieux

          Service Logistique

          Sce Ress Humaines

          Autres Agences et Guichets

          Agence GITEGA

          Agence Ville

          Agence du Siège

          Dpt Finances et Cpté

          Dpt Informatique

          Département Juridique et Contentieux

          Départe

          ment Crédits et Marketing

          Départe

          ment Etranger

          Dpt Ressources Humaine et Logistique

          * 1 . J.L SIRUGUET, Le contrôle comptable bancaire : un dispositif de maîtrise de risque, Paris, 1998, p24.

          * 2 . Yves Bernard, Dictionnaire économique et financier, Edition seuil, 1988,1108P, p142.

          * 3 . GENTIL D, Les paysans peuvent-ils devenir banquiers ? Epargne et crédit en Afrique, Synos-Alternatives, Paris, 1993, p41

          * 4. Sylvie de COUSSERGUES, La banque : structure, marché, gestion, 2e éd, Dalloz, p81

          * 5. PACAPEL et LAGARE, Analyse comptable et financière des sociétés commerciales, Paris, Sirey, p21

          * 6. Pierre CONSO, La gestion financière de l'entreprise, Tome 1, 7ème édition, Paris, 1995, p80

          * 7. Sylvie de COUSSERGUES, op. Cit. p82

          * 8. Gaston DE FOSSE, La gestion financière des entreprises ; Tome 1, PUF, Paris, 1974, p. 49

          * 9. B. SOLNIK, La gestion financière ; Paris, Fernand Nathan, 1980, p19

          * 10. Pierre CONSO ; op. cit. ; p113

          * 11 . MOISSON M; L'étude de la rentabilité des entreprises ; les éditions d'organisation, Paris, 1962, P9

          * 12 S. de COUSSERGUES, op. cit, p...

          * 13 Philippe AYIMARD, Banques et banquiers, cours de droit, Paris, 1974, P36.

          * 14 Michel Darbelet et Al, op. cit; p 174

          * 15 Hervé COURTOT, La gestion des risques dans les projets, Economica, Paris, 1998, p40

          * 16 Hevé COURTOT, op cit, p38

          * 17 Sylvie De COUSSERGUES, op cit, P29

          * 18 Idem, P30

          * 19 Sylvie de COUSSERGUES, op. cit, p 103

          * 20 V. DEBELS et al, les risques financiers de l'entreprise : liquidité, change, taux, ECONOMICA, 1992, P266

          * 21 Sylvie de COUSSERGUES, op. Cit. p154

          * 22 BRB, Rapports annuels d'activité

          * 23 BANCOBU,  Rapports annuels, BUJUMBURA, 1999,2008

          * 24 BANCOBU, Rapport annuel, Bujumbura 2006, p17.

          * 25 Christophe GEISSLER et al, Le risque de taux, actualité de la question, moyen d'analyse, Banque éditeur, 1990, P27.

          * 26 Eric MANCHON, Analyse bancaire de l'entreprise, Economica, 4è éd, 1994, P73.

          * 27 R. COBBAUT, Théorie financière, Economica, 1987, P8.

          * 28 Idem, P9

          * 29 BANCOBU, Rapport annuel, Bujumbura, 2002, P20.

          * 30 S. de COUSSERGUES, op. cit, P33

          * 31 Daniel LABBE, cours dispensé aux stagiaires du centre international de formation de la profession bancaire, Paris, 1991.

          * 32 J. PRUCHAUD, Evolution des techniques bancaires, éd. Scientifique Riber, Paris, 1960, P50.

          * 33 A. SAMPSON, Les banques dans un monde dangereux, R. Laffont, Paris, 1982, P38

          * 34 LABRUSLERIE, Analyse financière et risque de crédit, P293

          * 35 BANCOBU, Rapport annuel, Bujumbura, 2008, P15.

          * 36 BANCOBU, Rapport annuel d'activités, Bujumbura, 2008, p24






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