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Consommation d'électricité et croissance économique en Côte d'Ivoire.

( Télécharger le fichier original )
par Mahena Gildas ANAGO
Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée ENSEA-Abidjan - Elève ingénieur des travaux statistiques 2011
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE Union - Discipline - Travail

MINISTERE D'ETAT, MINISTERE
DU PLAN ET DU DEVELOPPEMENT

MINISTERE DES MINES DU PETROLE ET DE L'ENERGIE

Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée

 
 

Memoire de stage

CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET

CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE D'IVOIRE

Présenté et soutenu par

ANAGO Mahena Gildas

Elève Ingénieur des Travaux Statistiques

Sous la direction de :

M. N'DRY Koffy Léandre Analyste Economiste

Septembre - 2011

DECHARGE

Page ï

DECHARGE

ANAGO Mahena Gilda Ingénieur des Travaux Statistiques Page i

DEDICACE

Page ii

DEDICACE

A mon père ANAGO COSSI GERARD

A ma mère HOUNMADJEMEDO

Denise

A mes frères Romuald et Davy

A ma soeur Scolarique

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page ii

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page iii

SOMMAIRE

AVANT-PROPOS

Page iii

DECHARGE i

DEDICACE ii

SOMMAIRE iii

AVANT PROPOS iv

REMERCIEMENTS vi

SIGLES ET ABREVIATIONS vii

TABLEAU D'ILLUSTRATION viii

NOTE DE SYNTHESE ix

RESUME xi

ABSTRACT xii

INTRODUCTION 1

Objectif général 4

Objectifs Spécifiques 5

Hypothèses de recherche 5

CHAPITRE 1 : ENERGIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE : Définition des concepts et Revue de la

littérature 8

I. DEFINITION DES CONCEPTS SUR L'ENERGIE 8

II. DEFINITION DES NOTIONS DE CROISSANCE ECONOMIQUE 11

III. REVUE DE LA LITTERATURE 14
CHAPITRE 2 : SITUATION DE L'ENERGIE ELECTRIQUE EN COTE D'IVOIRE : ETATS DES LIEUX 23

I. ORGANISATION DU SECTEUR DE L'ENERGIE ELECTRIQUE 23

II. SITUATION DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

EN COTE D'IVOIRE 30

CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET

CROISSANCE ECONOMIQUE 37

I. METHODE D'ANALYSE DU LIEN ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA

CONSOMMATION D'ELECTRICITE 37

II. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 43

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 52

ANNEXES xiii

BIBLIOGRAPHIE xix

TABLE DES MATIERES xxiv

AVANT-PROPOS

Page iv

AVANT PROPOS

L'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) est une école ayant pour vocation la formation des cadres statisticiens pour les pays d'Afrique. Elle regroupe en son sein cinq filières de formation dont la filière des Ingénieurs des Travaux Statistiques. Cette formation se déroule en deux années et est sanctionnée par un stage pratique à la fin de la deuxième année. Cette phase pratique constitue une véritable préparation à la vie professionnelle. C'est l'occasion pour l'élève Ingénieur des Travaux Statistiques de se familiariser avec les réalités de la vie professionnelle et aussi d'appliquer les cours théoriques reçus durant ces deux premières années de formation.

C'est dans cet esprit, que nous avons effectué notre stage à l'Autorité Nationale de Régulation du Secteur de l'Electricité (ANARE) durant deux mois. Ce stage nous a permis d'effectuer la rédaction d'un mémoire sur le thème : « Consommation d'électricité et Croissance économique en Côte d'Ivoire ».

Ce stage a été l'occasion pour nous d'approfondir les connaissances déjà acquises notamment dans le domaine de l'économétrie des séries temporelles. Il nous a aussi permis de nous frotter aux réalités de la vie professionnelle à travers l'ambiance et l'environnement de travail au sein de l'ANARE.

Aucune oeuvre humaine n'étant pas parfaite, nous restons ouverts à vos critiques et suggestions en vue de parfaire le présent document.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page iv

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page vi

REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS

P a g e vi

Au terme de ce travail, j'ai un devoir de reconnaissance que je voudrais bien exprimer ici.

Ma gratitude va d'abord à Monsieur ASSI Benié, Directeur Général de l'Autorité Nationale de Régulation du Secteur de l'Electricité (ANARE) pour avoir bien voulu m'accueillir dans sa structure.

Elle va ensuite à l'endroit de Monsieur N'DRI Koffy Léandre, mon maitre de stage qui m'a accompagné durant ces mois de stage partageant mes difficultés et mes inquiétudes. Sa très grande disponibilité, la pertinence de ses observations, son dévouement pour le travail bien accompli m'ont été d'un grand recours pour la rédaction de ce mémoire.

Je voudrais par la même occasion exprimer ma gratitude à Monsieur KOFFI N'GUESSAN, Directeur de l'ENSEA-ABIDJAN pour sa détermination, pour les conseils qu'il nous a prodigué et aussi pour nous voir permis d'étudier dans un cadre paisible et enchanteur.

Mes remerciements vont également à l'endroit de Mlle MOSSO A. Rosine, Directrice des études DESS-ASAD et des Sieurs KOUAKOU Jean-Arnaud et KOUADIO Hugues respectivement Directeur des études ITS/AD/AT et Directeur des études ISE.

Il m'est particulièrement agréable de remercier tout le corps enseignant de l'ENSEA en particulier le Pr BELLO Toyidi et M. ESSO Loesse Jacques pour leur grande disponibilité.

Mes remerciements vont également à l'endroit de M. Vallet Odon et du gouvernement béninois pour l'appui financier qu'ils m'ont accordé pour cette formation. Je ne saurai terminer sans adresser un remerciement à tous mes amis de promotion ainsi qu'à Bertille KOUADIO, Marc AKPLOGAN et M. SOMTORE Théodore.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page vii

SIGLES ET ABREVIATIONS

SIGLES ET ABREVIATIONS

P a g e vii

ADF Augmented Dickey-Fuller

AIE Agence internationale de l'Energie

ANARE Autorité Nationale de régulation du Secteur de l'Electricité

ARDL Auto Regressive Distribution Lag

BM Banque Mondiale

CIE Compagnie Ivoirienne d'Electricité

DCPE Direction de la Conjoncture de la Prévision Economique

EDF Electricité de France

EECI Energie Electrique de Côte d'Ivoire

ENDA-TM Environmental Development Action in the Third World

ENSEA Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée

FBCF Formation Brute de Capital Fixe

FMI Fonds Monétaire International

FNEE Fonds National de l'Energie Electrique

GWh Giga Watt heure

KWh Kilo watt heure

OMD Objectif du Millénaire pour le Développement

PIB Produit Intérieur Brut

PMA Pays Moins Avancés

PP Phillips-Perron

RESET Regression Equation Specification Error Test

SOGEPE Société de Gestion du Patrimoine de l'Electricité

SOPIE Société d'Opération Ivoirienne d'Electricité

SURE Seemingly Unrelated Regression Equations

TIC Technologie de l'Information et de la communication

TWh Tera Watt heure

USA United States of America

VAR Vector Auto Regressive

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistique Page viii

TABLEAU D'ILLUSTRATION

TABLEAU D'ILLUSTRATION

P a g e viii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Consommation d'électricité par zone géographique 12

Tableau 2: Production par acteur sur le segment de production 27

Tableau 3 : Test de présence de racine unitaire 44

Tableau 4 : Retard optimal 44

Tableau 5: Test de cointégration 45

Tableau 6 : Résultat de l'estimation 46

Tableau 7 : Test de stationnarité des résidus 47

Tableau 8 : Test diagnostic 48

Tableau 9: Test de causalité de Toda-Yamamoto 49

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Consommation d'énergie par zone géographique 13

Graphique 2: Offre d'électricité par acteur sur le segment de la production 28

Graphique 3 : Production de l'électricité 28

Graphique 4: Offre d'électricité par producteur 29

Graphique 5 : Consommation d'électricité par type de tarif en basse tension 30

Graphique 6: Consommation d'électricité en haute tension 31

Graphique 7 : Évolution de la consommation d'électricité en Côte d'Ivoire 33

Graphique 8: Évolution du Produit Intérieur Brut en millions de dollars USD 34

Graphique 9 : Évolution du taux de croissance du PIB 35

Graphique 10 : Evolution comparée de la consommation d'électricité et la croissance économique en

Côte d'Ivoire de 1971à 2007 36

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : La chaine énergétique 10

Figure 2 : Schéma du cadre institutionnel 27

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page ix

NOTE DE SYNTHESE

NOTE DE SYNTHESE

Page ix

Ce travail traite des questions portant sur les relations et le sens de causalité entre la consommation d'électricité et la croissance économique en Côte d'Ivoire. S'agissant d'une recherche de sens de causalité, nous avons mis l'accent sur la description et l'essai de formalisation des faits observés. La problématique que pose notre travail est de déterminer la nature de la relation qui lie la consommation d'électricité et la croissance économique ainsi que le sens de causalité.

L'objectif de l'étude étant d'apporter des éléments de réponses à cette problématique en vue de la formulation des politiques énergétique adéquats aux pouvoirs publics. Pour la mise en oeuvre, nous avons utilisé les données sur le PIB, la consommation d'électricité, la formation brute de capitale fixe de ce pays couvrant la période 1971-2008. La démarche a constitué en une approche en trois étapes. D'abord, nous avons eu recours à la définition des concepts ainsi que la revue de littérature. Ensuite, nous avons décrit l'organisation du secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire et une approche descriptive. Enfin, l'approche explicative a été utilisée pour confirmer ou nuancer la théorie sur la nature des relations entre la consommation d'électricité et la consommation d'électricité en Côte d'Ivoire.

La première étape consiste à définir les concepts d'énergie électrique, de croissance économique et la revue de littérature. Cette étape revêt d'une grande importance du fait que la théorie nous permet de connaitre l'évolution des pensées sur notre sujet et aussi elle nous permet de connaitre l'existent afin de bâtir au mieux notre analyse. La deuxième étape consiste à décrire l'organisation du secteur de l'électricité ainsi que le marché de l'électricité. Ensuite, l'approche descriptive a été utilisée pour montrer l'évolution de la consommation d'électricité et la croissance économique. La dernière étape consiste à mettre en évidence la nature de la relation entre la croissance économique et la croissance économique à travers l'approche de Pesaran et al (2001) et le test de causalité de Granger proposé par Toda Yamamoto (1995)

NOTE DE SYNTHESE

Page x

Comme résultat, l'analyse théorique a permis de prendre connaissance du caractère contradictoire des résultats concernant les relations entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Elle nous a permis de détecter un certain nombre de variables à utiliser pour notre modélisation et aussi l'évolution des méthodes qui sont utilisées pour mettre en évidence ces liens.

Au niveau de la deuxième, elle nous a permis de présenter l'historique des réformes mis en place dans le secteur de l'électricité ainsi que les caractéristiques du marché de l'électricité ivoirien. Par ailleurs, la consommation d'électricité et la croissance économique évoluent dans le même sens, le coefficient de corrélation linéaire proche de 1 indique l'existence d'une relation entre ces variables.

Au niveau de la formulation économétrique, la méthode économétrique est utilisée pour notre modélisation est l'approche aux bornes de Pesaran, Shin et Smith (2001) et le test de causalité est celui Granger proposé par Toda Yamamoto (1995). Compte tenu de l'indisponibilité de certaines variables en longues séries, nous avons été amenés à limiter notre analyse à trois variables qui sont : Le Produit Intérieur Brut (PIB), la consommation d'électricité et la formation brute de capital fixe. Le test de cointégration de Pesaran montre qu'il existe une relation de long terme positive entre la croissance économique et la consommation d'électricité. Par contre, à court terme l'influence de la consommation d'électricité sur la croissance économique est non significative. Cependant, la mise en oeuvre du test de causalité de Granger proposé par Toda Yamamoto relève qu'il existe une relation de causalité allant de la croissance économique vers la consommation d'électricité. Ainsi, les politiques de restructuration et d'intensification du réseau électrique n'ont aucune influence sur la croissance économique.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page x

RESUME

Page xi

RESUME

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Ce rapport a pour objectif principal l'étude des relations entre la consommation d'électricité et la croissance économique en Côte d'ivoire. Pour ce faire, nous avons eu recours au test de cointégration de Pesaran Shin et Smith (2001) et au test de causalité de Toda-Yamamoto (1995). Les données de nos études proviennent de la banque mondiale et concernent la consommation d'électricité, la croissance économique et la formation brute de capitale fixe sur la période 1971-2008. Les estimations du test de cointégration de Pesaran (2001) indiquent que la consommation d'électricité agit positivement sur la croissance économique à long terme, par contre à court terme son influence sur la croissance économique n'est pas significative. Par ailleurs, le test de causalité de Toda-Yamamoto relève une causalité unidirectionnelle allant du PIB vers la consommation d'électricité stipulant ainsi que les politiques de restriction de l'électricité n'ont aucun impact sur la croissance économique.

Mots clés : Croissance économique, consommation d'électricité, cointégration, causalité

ABSTRACT

Page xii

ABSTRACT

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The main objective of this study is to find the relationship between electricity consumption and economic growth in Cote d'Ivoire. We have used the co-integration test of Pesaran Shin and Smith (2001) and the test of causality proposed by Toda-Yamamoto (1995). The data of our study came from World Bank; it concerned electricity consumption, economic growth and gross fixed capital formation during 1971-2008. The estimation of Pesaran's co-integration test (2001) indicates that electricity consumption and economic growth are co integrates. However, in the short run, its influence is almost zero. The test of causality proposed by Toda-Yamamoto finds a unidirectional sense ruining from economic growth to GDP. It means that policies of restriction of electricity have no impact on economic growth.

KEYWORDS: Economic growth, Electricity Consumption, Cointegration, Causality

INTRODUCTION

INTRODUCTION

Page 1

Utilisée par les agents économiques pour leurs activités de production ainsi que pour leurs besoins quotidiens, l'énergie électrique occupe une place importante dans le processus de développement de toute nation. Depuis longtemps, le rôle que joue l'énergie électrique dans la croissance économique n'est plus à démontrer dans la mesure où cette dernière a été d'une grande utilité dans le processus de développement des pays industrialisés.

Ainsi, pour atteindre le niveau de développement des pays développés, l'Afrique se doit de définir des politiques ayant pour but de relever le défi d'une croissance élevée et soutenue dans laquelle le secteur de l'électricité ne doit pas être négligé.

Néanmoins, bien que la disponibilité en énergie électrique ne constitue pas en elle seule la panacée aux problèmes économiques et sociaux se posant dans les pays en développement, il est par contre admis que l'approvisionnement régulier en électricité soit une condition nécessaire pour le développement économique et social du continent (KANE, 2009). En effet, selon les statistiques de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) publiée en 2009, il existe une forte corrélation entre la consommation d'électricité et la richesse d'un pays. De même, il est aussi admis qu'un faible accès aux services énergétiques modernes est également corrélé avec un nombre élevé de personnes vivant avec moins de 2 $US par jour (AIE, 2002). Au niveau microéconomique, les études empiriques établissent aussi que le service de l'électricité semble être l'un des services les plus importants pour améliorer le bien-être de l'individu pauvre (AIE 2002).

De même, avec cette nouvelle ère marquée par l'avancée des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), il apparaît quasi impossible d'envisager un développement sans des services de l'énergie électrique adéquats. Ainsi, l'électricité et les autres sources d'énergie moderne constituent un élément essentiel

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INTRODUCTION

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pour le développement économique et social de toute nation (AIE, 2002). C'est pour corroborer ce fait que Philipe Busquin commissaire européen affirmera que « l'énergie électrique est au même titre que les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) un bien vital pour la société.»1

Afin de faire du secteur de l'électricité un secteur dynamique capable de booster la croissance économique, bon nombre de pays africains ont entrepris à la faveur des programmes d'ajustement structurel un vaste programme de restructuration de leurs économies. La Côte d'Ivoire n'est pas restée en marge de cette vague de changement. Elle a initié à la faveur de ces programmes recommandés par les partenaires aux développements (FMI, Banque Mondiale) un vaste mouvement de privatisation des sociétés publiques. C'est ainsi que le secteur de l'électricité n'a pas été épargné ; une vague de réformes se décomposant essentiellement en programmes de restructuration, de privatisation et d'ouverture du marché de la production électrique à la concurrence a débuté dans les années 90. Le but ultime de ces vagues de restructuration étant d'améliorer les performances de gestion et de lever la contrainte financière qui empêche l'extension de l'électrification dans les agglomérations et surtout dans les zones rurales.

Ces séries de réformes dans le domaine de l'énergie électrique ne sont pas restées sans conséquence. En effet, elles ont permis une amélioration des services dédiés au secteur de l'énergie électrique. Selon les statistiques de la DCPE publiées en 2009, la concession par l'Etat des segments de la production, de l'exploitation, de la distribution et du transport a permis d'améliorer la consommation d'électricité. La consommation d'énergie électrique par habitant qui était de 151,702 KWh en 1990 a connu une hausse en 2006 pour s'établir à 173,229 KWh avant de passer à 186,292 KWh en 2009. Au niveau global, la consommation d'électricité a presque été multipliée par 1,5, elle a atteint 3.703,5 GWh en 2008 contre 2863 GWh en 2001 (DCPE, 2009). Aussi, durant la période 2000-2008 on a assisté à une nette progression

1 Citation provenant de la communication sur l'énergie et la croissance économiques de Busquin faite le 14 mars 2004 à Bruxelles.

INTRODUCTION

Page 3

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INTRODUCTION

Page 4

de la consommation d'électricité avec un taux d'accroissement annuel moyen de 3,1%.

Par ailleurs, la production d'électricité qui était assurée par six barrages hydroélectriques (Ayamé 1, Ayamé 2, Kossou, Taabo, Buyo et Fayé) a connu avec l'arrivée des producteurs privés et l'installation de trois centrales thermiques (Vridi 1, CIPREL, AZITO). La capacité de production est alors basée sur une puissance totale installée de 1200 MW dont 600 MW pour les centrales hydrauliques. En 2008, la production totale d'énergie électrique était de 5 800 GWH dont 32,72% d'origine hydraulique et 65,08% d'origine thermique (Banque Mondiale, 2010). Ces statistiques montrent une prédominance des hydrocarbures (gaz naturel) pour la production d'électricité. Ainsi, les performances enregistrées dans ce secteur ont permis à la Côte d'Ivoire d'être autosuffisante en électricité et d'exporter une partie de sa production vers certains pays voisins notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, le Mali et le Togo (DSRP, 2009).

Cependant, ces réformes engagées dans le secteur de l'électricité n'ont pas permis à la Côte d'Ivoire d'être exempte d'une crise énergétique découlant principalement d'une offre insuffisante en énergie électrique face à une demande en forte croissance. Cette situation s'est aggravée avec la conjoncture défavorable pour les pays importateurs de pétrole due à la hausse continue du prix des hydrocarbures qui a atteint en 2008 des niveaux jamais égalés. Cette hausse des prix du pétrole contribue à engendrer des contre-performances dans le secteur de l'électricité d'autant plus que la production de ce pays est basée sur des technologies utilisant de façon abondante le gaz naturel (la source de production étant à plus de 70% d'origine thermique contre 30% d'origine hydraulique).

Face à cette situation, l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) risquerait de se trouver entravée par les contre-performances enregistrées par le secteur de l'électricité dans la mesure où ce secteur permet aux entreprises de produire davantage à grande échelle et aussi aux ménages de satisfaire leurs besoins quotidiens. Pour Secou SARR « Vouloir répondre aux exigences

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définies dans les OMD requiert une amélioration de l'accès aux services énergétiques car l'énergie est nécessaire à toute activité humaine et indispensable à la satisfaction des besoins sociaux de base (eau, nourriture, santé, éducation, etc.) mais, également, pour assurer le développement économique. »2 Synergie entre l'énergie et les autres secteurs stratégiques de lutte contre la pauvreté préparé par l'organisation ENDA-TM.

Au regard de tous ces constats, il apparait judicieux de donner un nouveau souffle à la politique dans le secteur électrique ivoirien pour une nouvelle approche de planification et une meilleure maîtrise des facteurs de la croissance économique.

Le développement économique exige au préalable une forte croissance économique qui nécessite une utilisation de l'électricité tant pour l'usage final que pour la consommation industrielle. La mise en place d'une politique dynamique et efficace passe par la recherche de réponses à ces interrogations :

- Quelles sont les relations éventuelles qui pourraient exister entre la croissance économique et la consommation d'électricité ?

- Quelle est la place de l'énergie électrique dans l'économie ivoirienne ?

- Comment est organisé le secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire ?

- Est-ce la consommation d'électricité qui stimule la croissance économique en Côte d'Ivoire ?

- Est-ce la croissance économique qui contribue à améliorer la consommation de l'électricité en Côte d'Ivoire ?

Objectif général

Cette étude vise principalement à identifier les relations qui pourraient exister entre la consommation d'électricité et la croissance du PIB en Côte d'Ivoire en vue de proposer des politiques énergétiques adéquates.

2 Oumar SARR est coordonnateur du programme Energie d' ENDA-TM dans le cadre d'un document préparé par l'Organisation ENDA-TM au titre de son appui technique au comité multisectoriel du Sénégal.

INTRODUCTION

Page 5

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INTRODUCTION

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Objectifs Spécifiques

De façon spécifique, il s'agira :

- de montrer l'évolution de la consommation d'énergie électrique et la croissance économique en Côte d'Ivoire

- d'identifier le type de relation qui pourrait exister entre la consommation d'électricité et la croissance économique

- de déterminer le sens de la causalité entre consommation d'électricité et la croissance économique.

- de définir des politiques énergétiques afin de faire du secteur de l'énergie électrique un levier du développement économique ivoirien.

Hypothèses de recherche

Dans le but d'atteindre les objectifs cités plus haut, nous formulons les hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 : Il existe une relation de long terme entre la croissance économique et la consommation d'électricité. En effet, la croissance économique étant un phénomène de long terme, nous postulons pour cette hypothèse pour appréhender l'effet de long terme de la consommation d'électricité sur la croissance économique.

Hypothèse 2 : Il existe une relation de court terme entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Cette hypothèse trouve son importance dans la mesure où l'électricité est utilisée par tous les secteurs de l'activité économique. Ainsi, la consommation d'électricité pourrait avoir une influence sur la croissance économique à court terme en dépit de sa relation de long terme postulée dans l'hypothèse 1.

Hypothèse 3 : La croissance économique cause la consommation d'électricité. Nous postulons pour cette hypothèse que la croissance économique pourra dans le but de vérifier les conclusions de l'étude de Wolde Rufael (2005) (sur un panel de pays)

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 6

qui trouve à partir du test de causalité de Granger qu'il existe une relation de causalité allant de la croissance économique vers la demande d'électricité en Côte d'Ivoire sur la période 1971-2001.

La réponse à ces interrogations nous conduira (i) à analyser le secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire, (ii) à faire un état des lieux de l'évolution de la consommation d'électricité et de la croissance économique en Côte d'Ivoire, (iii) à procéder à une estimation économétrique visant à vérifier le type de relation et le sens de causalité qui pourrait exister entre la consommation d'électricité et la croissance économique.

L'analyse des relations entre la consommation d'électricité et croissance économique a fait l'objet de nombreuses publications dans la littérature économique. Dans la plus part de ces études, le lien de causalité entre la consommation d'énergie électrique a été testé par l'approche de Granger appliquée à un modèle à correction d'erreur ou à un modèle vectoriel auto régressif. Par contre, très peu d'études se sont intéressées à l'utilisation du modèle autorégressif à décalage temporel (ARDL). A ce titre, cette étude se propose d'examiner les relations qui existent entre la consommation d'électricité et la croissance économique à travers le test de Granger proposé par Toda Yamamoto (1995) et le test de cointégration de Pesaran et al (2001).

Pour atteindre les objectifs définis dans notre étude, la démarche méthodologique que nous adoptons présente deux approches qui sont l'approche descriptive et l'analyse économétrique. L'approche descriptive nous permettra de faire l'état des lieux et de décrire la situation de l'énergie électrique ainsi que l'évolution du PIB sur notre période d'étude. L'approche économétrique sera fondée sur la méthodologie des séries temporelles basée sur des tests de racine unitaire, le test de causalité admis dans notre analyse sera celui de Granger proposé par Toda et Yamamoto (1995) développé dans un modèle autorégressif à décalage temporel (ARDL), ce dernier étant introduit par Pesaran et al (2001).

INTRODUCTION

Page 7

L'ossature de notre travail comportera trois chapitres. Le premier chapitre se penchera sur la définition des concepts ainsi que sur la revue de la littérature. Dans le second chapitre, nous ferons un état des lieux de l'évolution de la consommation d'électricité ainsi que de la croissance économique en Côte d'Ivoire. Enfin, le troisième chapitre va mettre en évidence la méthodologie utilisée pour notre étude ainsi que l'analyse et l'interprétation des résultats de nos estimations. Nous terminerons notre travail par la formulation des recommandations.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 7

CHAPITRE 1 : ENERGIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE : Définition des concepts et Revue de la littérature

CHAPITRE 1

Page 8

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Avec le développement des sociétés capitalistes, les débats sur le lien de causalité entre la consommation d'électricité et la croissance économique ont connu une véritable évolution conduisant pour la plupart à des résultats antagonistes.

Il apparait donc important de voir comment ces théories ont progressé au cours de ces dernières années.

Ce chapitre comprend deux sections. Dans la première section, il sera question de faire une mise au point des différents concepts. Dans la seconde section, il s'agira de faire un bref résumé des études théoriques et empiriques sur la consommation d'énergie et la croissance économique.

I. DEFINITION DES CONCEPTS SUR L'ENERGIE

1.1 Définition de l'énergie

L'énergie est un concept ancien qui vient du latin energia, lui-même issu du grec ancien enérgeia, qui signifie « force en action ». Selon le dictionnaire universel, l'énergie 3 est la capacité d'un système à modifier un état, à produire un travail entraînant un mouvement, de la lumière ou de la chaleur. On définit aussi l'énergie comme étant une grandeur physique qui caractérise l'état d'un système qui est globalement conservée au cours des différents processus de transformation4.

En outre, on peut également qualifier l'énergie en fonction de sa source d'extraction et le moyen par lequel il est acheminé. Ainsi, on distingue des énergies dites renouvelables et d'autres non renouvelables.

CHAPITRE 1

Page 9

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V' Energie renouvelable : Une énergie est dite renouvelable lorsqu'elle provient d'une source d'énergie qui se renouvelle assez rapidement pour être considérée comme inépuisable à l'échelle de temps humain. On peut citer comme exemple l'énergie solaire, l'énergie thermique, l'énergie provenant de la biomasse, l'énergie hydraulique et l'énergie éolienne.

V' Energie non renouvelable : A l' opposé des énergies renouvelables, une énergie non renouvelable est une énergie dont la source ne se renouvelle pas assez vite pour être considérée comme inépuisable à l'échelle de l'homme. Elles proviennent pour l'essentiel du pétrole, du nucléaire, du gaz naturel.

Enfin, que l'on se situe dans les domaines des sciences physiques, des sciences humaines ou dans le domaine des sciences sociales, le vocable énergie admet différentes définitions qui se rejoignent en partie :

? Energie au sens de la science physique ;

? Energie humaine ; qui découle d'un phénomène physiologique (vigueur physique) ou psychologique (force donnée par la volonté) ;

? L'énergie utilisée par les sociétés humaines (Electricité, Gaz, Biomasse, etc.).

1.2 Les différents types d'énergie

L'énergie provient de plusieurs sources qu'on peut classer de la manière suivante :

L'énergie primaire : C'est la première forme d'énergie que l'on peut retrouver directement dans la nature. Il s'agit de l'énergie provenant de la biomasse, du gaz, du pétrole, du vent, du rayonnement du soleil, de l'hydraulique et de la géothermique. Ce type d'énergie n'étant pas toujours directement utilisable par les ménages, elle fait l'objet de transformation (raffinage, combustion, etc.)

L'énergie secondaire : Elle découle de la transformation de l'énergie primaire au moyen des unités de conversions. On distingue par exemple, l'utilisation de la

biomasse dans les centrales thermiques en vue de la production de l'électricité.

CHAPITRE 1

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L'énergie finale : Encore appelée énergie disponible chez le consommateur, l'énergie finale correspond à une énergie qui se présente sous une forme « raffinée » pour sa consommation finale (essence à la pompe, fioul ou gaz électricité aux bornes de l'appareil...).

L'énergie utile : C'est l'énergie dont dispose effectivement l'utilisateur après la dernière conversion par ses propres appareils (rendement global d'exploitation).

Cette typologie est décrite par la chaine énergétique qui se présente comme suit : Figure 1 : La chaine énergétique

1.3 L'énergie électrique

L'énergie électrique est une énergie secondaire, elle est obtenue à partir de la transformation d'une autre énergie dite primaire. C'est une énergie produite sous forme de courant d'électrons dans le but de produire de la lumière ou de la chaleur. L'électricité constitue un bien essentiel pour les agents économiques car il leur sert pour l'éclairage, le confort thermique (chauffage, froid) ou de facteur de production. L'unité officielle de mesure de l'électricité est le kWh.

CHAPITRE 1

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1.4 Consommation d'électricité

La consommation au sens économique est l'acte par lequel un bien ou un service est détruit immédiatement ou progressivement pour satisfaire un besoin. De même, l'électricité est consommée par les agents économiques pour les besoins d'alimentation et de fonctionnement des divers appareils électroménagers et les machines industrielles. Sur le plan national, la consommation d'énergie fait référence à l'ensemble des quantités d'énergie qui a été mis à la disposition des usagers et des pertes dans les réseaux de transport et de distribution. Elle est obtenue en faisant la différence entre l'offre nationale (Production + Importation) et les exportations.

Après avoir définir les concepts liés à l'énergie, nous allons à présent procéder à la définition de la notion de croissance économique.

II. DEFINITION DES NOTIONS DE CROISSANCE ECONOMIQUE

2.1 Définition et mesures de la croissance économique

La croissance économique peut se définir comme la variation quantitative, durable, auto entretenue et non réversible de la production de biens et services dans le temps et sur un espace économique donné. Cependant, la définition la plus en vogue est celle de François Perroux qui dans son ouvrage « l'économie du XXe siècle » publié en 1961 définit la croissance comme « l'augmentation soutenue (...) d'un indicateur de dimension pour la nation : le produit global brut ou net, en termes réels.» La croissance économique d'un pays est déterminée par sa richesse. Ainsi, l'indicateur le plus utilisé pour quantifier la croissance économique est le PIB. Le Produit Intérieur Brut est le résultat de la somme des valeurs ajoutées produites à l'intérieur d'un territoire sur une année donnée. La valeur ajoutée étant elle-même obtenue par la différence entre la production d'un secteur d'activité de l'économie et sa consommation intermédiaire.

Les économistes identifient plusieurs facteurs susceptibles d'expliquer la croissance économique. Ces facteurs sont entre autre le niveau d'épargne, le progrès

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technique, l'innovation technologique, les dépenses publiques, le capital humain et le poids démographique.

Dans la mesure où l'avènement de ces facteurs nécessite au préalable la présence d'énergie dont l'électricité, il apparait important de voir le rôle que pourrait jouer l'électricité dans la croissance économique.

2.2 Consommation d'électricité et croissance économique

Si avec les développements récents des théories intégrant l'énergie comme facteur de production (Percebois, 1999, Kane ; 2008) l'influence de l'électricité sur la croissance économique est désormais admise, il n'en demeure pas moins qu'une compréhension chiffrée de ces liens soit mise en évidence.

Selon les statistiques de l'EDF publiée en 2008, la consommation d'électricité mondiale s'établit à 18103 TWh. A partir du tableau 1, on remarque que l'Asie est la principale zone de consommation d'électricité car elle représente plus de 40,03% de la consommation d'électricité mondiale.

Tableau 1 : Consommation d'électricité par zone géographique

En TWh

2001

%

2008

%

2001/2008

Asie et Océanie (1)

4 520

31,84

7 447

40,03

64,70%

Amérique du Nord

4 207

29,63

4 718

22,45

12,20%

États-Unis

3 687

 

4 156

 
 

Canada

520

 

562

 
 

Europe

3 146

22,16

3 999

21,5

27,20%

dont : Russie

770

 

913

 
 

Amérique Centre et Sud

817

5,75

1 119

6,02

36,90%

Afrique

418

2,95

562

3,02

34,50%

dont : Afrique du Sud

196

 

232

 
 

Monde

14 197

 

18 603

100

31,10%

Source : Energie de France, 2008

Cette hausse de la consommation de l'électricité couplée avec une croissance économique de plus de 7% durant ces trente dernières années dans la plupart des pays de l'Asie laisse présager l'existence d'une relation entre la consommation d'électricité et la croissance économique.

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De même, l'analyse du graphique 1 montre que la consommation d'électricité en Afrique reste marginale par rapport à la consommation mondiale. En Afrique, la majeure partie des pays appartiennent à la catégorie des Pays les Moins Avancees (sur 53 pays que compte le continent, 33 sont PMA) et cette situation économique se réflète également dans le niveau de consommation d'énergie.

Graphique 1 : Consommation d'énergie par zone géographique

Source : BP, Statistical Review of World Energy,2010

La consommation d'électricité en Afrique reste parmi les plus faibles au monde ; en moyenne, les pays africains consomment environ 470 KWh d'électricité par habitant et par an (EDF, 2008) à comparer aux 1900 KWh en Chine, 7200 par habitant/an en France et 12200 KWh aux USA. De plus, la capacité instalée de toute l'Afrique est de 114 KWh pour un milliard d'habitants ce qui est équivaut à celle de l'Allemagne qui n'a que 82 millions d'habitants. Ces statistiques montrent un grand écart entre la consommation d'électricité en Afrique et celle des pays développés. Ainsi, l'on est tenter d'affirmer que cette faible consommation d'électricté pourrait bien contribuer à expliquer le retard dans le processus de développement de l'Afrique.

Bien que les élements chiffrés ci-dessus montrent qu'il pourrait exister un lien entre la consommation d'électricité et la croisssance économique, il importe aussi de montrer

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l'évolution de la théorie économique sur les rélations entre la consommation d'électricité et la croissance économique.

III. REVUE DE LA LITTERATURE

L'analyse des relations entre la consommation d'électricité et la croissance économique passe par un exposé des différentes théories et travaux empiriques y afférents. Celle-ci est d'une grande utilité dans la mesure où elle nous permet de prendre connaissance des travaux effectués dans le domaine afin de déceler les techniques performantes pour aborder notre sujet.

La causalité entre la consommation d'électricité et la croissance économique a fait l'objet de plusieurs publications dans la littérature économique.

Dans cette section, Il va s'agir de faire un exposé succinct et critique de ces études tant sur le plan théorique qu'empirique.

3.1 Approches théoriques

La relation entre la croissance économique et l'énergie électrique est très ancienne. En effet, l'utilité de l'énergie dans le processus de développement s'est faite ressentir depuis 1780 avec la révolution industrielle. Durant cette période, le souci d'apporter un nouveau souffle à une économie anglaise basée sur l'utilisation de techniques rudimentaires a permis à certains pionniers de l'époque (James Watt, 1763) de découvrir de nouvelles sources d'énergie et des machines utilisant de façon abondante l'énergie. Ces découvertes ont ainsi permis une véritable mutation de l'activité économique.

C'est en effet à partir de la fin du XVIIIème siècle que de nombreuses découvertes eurent lieu, tant en chimie qu'en innovations techniques et mécaniques. Ce processus d'industrialisation a provoqué un changement des habitudes, de la nature, de la production et une redynamisation de l'économie provoquant un exode rural vers les villes qui se développèrent autour des nouveaux sites de production. L'agriculture fut ainsi mécanisée ; les paysans passèrent ainsi d'une agriculture manuelle traditionnelle à une révolution agricole basée sur des machines et des

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produits chimiques. Ces innovations techniques n'auraient pas été possible sans le fruit des nouvelles inventions qui nécessitaient une utilisation massive de l'énergie pour fabriquer des machines à vapeur, tout d'abord, puis électriques par la suite.

Le rôle de l'énergie dans le processus de croissance d'une nation a connu une évolution particulière dans la théorie économique. En dépit de l'importance du rôle qu'elle a joué pendant la révolution industrielle, les auteurs classiques et néoclassiques n'intègrent pas directement l'énergie comme facteur de production dans la détermination du produit global. Adam SMITH, avec sa théorie de la valeur montre que la valeur d'un bien dépend uniquement de la quantité de travail nécessaire à sa production. La valeur d'un bien est donc déterminée par le seul facteur travail utilisé dans le processus de production. Tenir compte de cette conception de la valeur revient implicitement à occulter le rôle joué par l'énergie dans une période marquée par l'utilisation à grande échelle de machines durant la révolution industrielle. Pour palier à cette insuffisance, Adam Smith va donc considérer que les plus values tirées de l'utilisation des machines se diluent sous formes de profits et salaires. A l'instar d'Adam SMITH, les théories de Jean Baptiste Say et de Ricardo n'intègrent pas l'énergie comme facteur de production. Cependant, c'est avec les travaux de Stanley JEVONS en 1865 sur l'impact de la limitation de la production du charbon sur le développement industriel en Royaume Uni que l'introduction de l'énergie comme facteur de production va connaitre un essor. Malgré l'avertissement de Jevons sur l'utilité de l'énergie dans la croissance économique anglaise, les économistes classiques ne vont pas faire de l'énergie un facteur essentiel dans la détermination de la production nationale. Avec l'avènement des nouvelles théories de la croissance économique, le rôle que joue l'énergie dans la production sera également occulté. Ces auteurs (Solow, Barro, Becker, Romer) à l'instar de leurs prédécesseurs expliquent les performances des nations à partir d'autres facteurs (le progrès technique, l'innovation, les dépenses publiques, le capital humain et l'apprentissage par la pratique) autres que l'énergie. Les théoriciens de la croissance endogène ont retenu quatre sources principales : l'accumulation de la connaissance, l'accumulation du capital humain,

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l'accumulation du capital technologique et les dépenses d'infrastructures publiques. Cette situation va perdurer jusqu'à l'avènement de la crise pétrolière en 1973.

C'est à la suite des crises pétrolières et de ses impacts sur les économies que l'intérêt pour l'énergie comme facteur de production s'est fait ressentir dans les recherches économiques.

Dans les années 1970, la nécessité de comprendre les liens entre les évolutions des ressources naturelles, en l'occurrence énergétique et l'économie a conduit à la reconnaissance de l'énergie, puis des matières premières, en tant que facteur de production. Cette prise de conscience a permis l'apparition des fonctions de production intégrant l'énergie et les matières premières comme facteur de production. Il s'agit des fonctions de production KLE (capital, travail, énergie) ou KLEM (capital, travail, énergie, matière). Ces nouvelles fonctions de production se proposent d'étudier la croissance économique en intégrant un nouveau facteur de production qui est l'énergie. Cependant, la question relative aux hypothèses concernant la substituabilité se pose dans la formulation des fonctions de production (Percebois, 1989).

La plus part des modèles macro-énergétiques ont longtemps utilisé des fonctions de production de type Cobb Douglas admettant une substituabilité parfaite entre ces facteurs de production. Elle suppose que quelque soit le niveau de production et la proportion des facteurs, l'élasticité de substitution est toujours égale à l'unité et la part relative en valeur des facteurs toujours constante (Gregory, Griffin 1976).

Berndt et Wood (1979) soutiennent par contre l'existence d'une complémentarité entre le capital et l'énergie. Cette controverse pose le problème de «substituabilité technique brute» et de «complémentarité économique nette» entre l'énergie et le capital dans les processus de production.

Par ailleurs, il faut noter que l'électricité constitue un élément indispensable à la satisfaction des besoins quotidiens des agents économiques. Néanmoins, il est aussi admis que la consommation d'énergie et plus particulièrement celle de l'électricité a un impact positif sur la croissance. Mais également la croissance entraine

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l'augmentation de la consommation d'énergie. En plus, à mesure qu'un pays se développe, son intensité énergétique de son PIB diminue.

Par ailleurs, la compréhension de la dynamique de la relation entre l'énergie et la croissance économique doit tenir compte des autres facteurs de production.

A l'instar des théories économiques sur le rôle de l'énergie dans la croissance économique, plusieurs études empiriques ont été menées dans le but de comprendre cette relation.

3.2 Approches empiriques

L'analyse de la causalité entre la consommation d'énergie électrique et la croissance économique a fait l'objet de nombreuses publications dans la littérature économique. Cependant, les conclusions de ces études conduisent à des résultats antagonistes.

En effet, c'est à Kraft et Kraft (1978) que l'on doit les premières études sur les relations de causalité entre la demande d'énergie et le produit national brut. Dans le but de mettre en évidence l'existence d'un lien entre le PNB et la demande d'énergie aux USA, Kraft et Kraft partent d'une analyse sur la consommation d'énergie et le PNB des Etats Unis sur la période 1947-1974 pour parvenir à la conclusion qu'il existe une relation unidirectionnelle allant du produit national brut vers la demande d'énergie. Ainsi, les conclusions des travaux impliquent alors que toute action visant à promouvoir et redynamiser le secteur de l'énergie n'aurait aucune influence sur l'évolution du Produit National Brut. Cependant, les résultats des travaux de Kraft et Kraft ont fait l'objet de critique de la part d' Akarca et Long.

Pour Akarca et Long (1980), les résultats auxquels sont parvenues Kraft et Kraft sont biaisés dans la mesure où la période choisie pour les études est jugée instable car elle incluait le premier choc pétrolier. Ainsi, en écourtant la période d'étude de 1950 à 1968, ces auteurs montrent une absence de relation de causalité entre le PIB et la consommation d'énergie.

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Au même moment, Yu et Choi (1985) étudient l'existence de relation entre la consommation d'énergie et le PNB sur un panel de pays composé du Brésil, des USA, du Royaume Uni, de la Pologne et de la Corée du Sud. Ils parviennent à la conclusion qu'il n'existe aucune relation de causalité entre la consommation totale d'énergie et le PNB pour les USA, le Royaume Uni et la Pologne. Par ailleurs, ils détectent un lien causal allant du PNB sur la consommation d'énergie pour la Corée du Sud et le contraire pour les Philippines.

En Chine, Shiu et Lam (2004) ont eu recours au test de causalité de Granger pour mettre en évidence le lien causal entre la consommation d'électricité et le PIB réel sur la période 1971- 2000. Ils aboutissent au fait que la consommation d'électricité cause le PIB au sens de Granger. Ainsi, les initiatives et innovations dans le domaine de l'électricité contribuent à l'amélioration de l'activité économique.

En Turquie, Galip Altinay et al (2005), ont eu recours à deux tests à savoir le test de Dolado-lukepohl dans un VAR à niveau et celui de Granger selon la procédure de Toda-Yamamoto (1995) pour mettre en évidence les relations entre la consommation d'électricité et le PIB réel sur la période 1950-2000. Après estimation, les deux tests utilisés pour leur modélisation ont donné une preuve solide de la présence d'une causalité unidirectionnelle allant de la consommation d'électricité au revenu. Au vu de ces résultats, Galip Altinay et al encouragent des politiques visant à améliorer les services de fourniture d'électricité car elles sont une importance vitale pour une augmentation de la consommation d'électricité qui permettrait de soutenir la croissance économique.

Sur les îles Fidji, pays dépendant de l'énergie pour son développement, P. Narayan et Singh (2006) ont réalisé une étude sur les liens entre la consommation d'électricité et le Produit Intérieur Brut. Ces auteurs utilisent dans leurs analyses les nouvelles techniques de cointégration développée par Pesaran, Shin et al (2001) et la causalité de Granger. Les tests économétriques appliqués pour ce pays révèlent qu'il existe une relation de causalité de long terme allant de la consommation d'électricité vers le PIB. Narayan et Singh proposent d'engager des politiques visant à faciliter l'accès à

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l'électricité dans la mesure où les actions ayant pour but de conserver l'énergie auront un impact négatif sur la croissance économique.

Toujours dans cette même optique, Yoo et Kwak (2010) étudient la consommation d'électricité et le PIB réel sur un panel de sept pays de l'Amérique du Sud à savoir l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, l'Equateur, le Pérou et le Venezuela sur la période 1975-2006. Yoo et Kwak parviennent à la conclusion qu'il existe une relation de causalité unidirectionnelle de la consommation d'électricité vers le PIB pour l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie et l'Equateur. Cela veut dire que toute action ou politique visant à améliorer les performances du secteur de l'énergie électrique affecte directement la croissance économique de ces pays. Pour le Venezuela par contre, les résultats montrent qu'il y a une causalité bidirectionnelle entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Cela implique qu'une augmentation de la consommation d'électricité affecte directement la croissance économique et cette croissance économique stimule aussi la consommation d'électricité dans ce pays. Concernant le Pérou, les conclusions de l'étude de Yoo et Kwak indiquent une absence de lien de causalité entre la consommation d'électricité et la croissance économique.

D'autres techniques ont été utilisées pour mettre en évidence le lien entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Au nombre de ces méthodes figure la méthode de cointégration de Pédroni.

La méthode de cointégration de Pedroni sur les données de Panel sera utilisée par Ali Arcaravci et Ilahn Orzturk (2009) pour rechercher l'existence d'une relation de long terme entre la consommation d'électricité et la croissance économique pour un panel de quinze pays en développement de l'Europe de l'est. Ces auteurs vont estimer un modèle à partir de la consommation d'électricité par tête et le produit intérieur par tête de ces pays sur la période 1990-2006. Ils aboutissent au fait qu'il n'existe pas de relation de long terme entre ces deux variables. De ce fait, les politiques de consommation d'énergie électrique n'ont aucun effet sur la production réelle dans le long terme pour ces pays.

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Dans une autre étude, Ali Arcaravci et Ilahn Orzturk (2011) ont utilisé une l'approche ARDL de Pesaran et al (2001) pour étudier la relation et le sens de causalité entre la consommation d'électricité et le PIB pour onze (11) pays du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord de 1990 à 2006. Les résultats du test de Pesaran révèlent une absence de relation d'équilibre de long terme entre la consommation d'électricité et la croissance économique en Iran, au Maroc et en Syrie. De ce fait, les auteurs ont décidé de les éliminer de l'échantillon. Toutefois, l'étude a révélé l'existence de relation entre les niveaux de consommation d'électricité et de croissance économique pour l'Egypte, Israël, Oman et l'Arabie Saoudite. Le test de causalité montre l'existence d'une causalité de court terme allant de la croissance économique vers la consommation d'électricité en Israël. En Egypte et en Israël, le sens de la causalité va de la consommation d'électricité vers la croissance économique.

En Afrique, peu d'études se sont consacrées au lien entre le niveau de richesse d'un pays et sa consommation d'électricité (Jumbe, 2004). Cependant, il existe certains auteurs qui ont essayé de mettre en évidence ces relations soit sur des pays pris individuellement ou sur des groupes de pays. Tout comme dans le cas des pays industrialisés, les études sur les relations entre la consommation d'électricité et la croissance an Afrique indiquent une absence de consensus sur le sens de causalité.

Jumbe (2004) a abordé la question dans ces travaux sur le Malawi. Il a montré qu'il existe une relation de causalité unidirectionnelle du PIB vers la consommation d'électricité sur la période de 1970 à 1999 dans ce pays.

Wolde Rufael (2004) à la question de savoir les relations entre la consommation d'électricité et la croissance a utilisé les nouvelles techniques de Pesaran, Shin et Smith (2001) sur quinze pays africains. Wolde Rufael montre en utilisant le PIB comme variable explicative qu'il existe une relation de long terme pour quatre pays (Gabon, Côte d'Ivoire, Nigéria, et le Soudan). Par contre, lorsque la consommation d'électricité est utilisée comme variable endogène, il obtient une relation de cointégration pour quatre pays (Algérie, RDC, Ghana). Pour les onze autres pays de l'étude, les tests de cointégration indiquent une absence de cointégration quelque soit la variables utilisée comme endogène.

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Parmi ces rares études, on peut aussi énumérer celui de KANE (2009). Cet auteur analyse l'intensité énergétique du PIB dans la zone UEMOA en utilisant les données de panels hétérogènes non stationnaires et les tests de cointégration basés sur les données de panel. Il met en évidence un modèle économétrique en prenant en compte quatre (4) variables : l'investissement, la structure productive, le PIB par tête, le taux d'urbanisation. Les résultats de sa modélisation révèlent que l'intensité énergétique du PIB au sein de l'UEMOA dépend largement du niveau d'investissement, de la structure des économies et du taux d'urbanisation. Il montre également que la consommation d'énergie est dominée par le secteur industriel.

Au Nigéria, ce sont les travaux d'AKINLO (2009) qui ont été les premiers à s'intéresser à cette problématique. En effet, pour faire ressortir le lien entre la consommation d'électricité et la croissance du PIB, l'auteur décompose les séries sur la consommation d'électricité et le taux de croissance réelle en utilisant le filtre de Hodrick-Prescott. En appliquant ce filtre, il parvient à décomposer chaque série en sa composante saisonnière, cyclique et sa tendance. Les résultats des estimations montrent qu'il y a cointégration entre la tendance et les composantes cycliques des deux séries, ce qui semble suggérer que la causalité de Granger est probablement liée au cycle économique. L'auteur suggère donc d'investir davantage dans le secteur de l'électricité afin de réduire l'inefficacité dans la fourniture et dans l'utilisation de l'électricité pour stimuler la croissance économique au Nigéria.

Idrissa OUEDRAOGO (2010) utilise les techniques de cointégration aux bornes de Pesaran et al pour mettre en évidence la consommation d'électricité et la croissance économique au Burkina Faso sur la période 1968-2003. Il intègre dans sa modélisation certaines variables à savoir ; la formation Brute de Capital Fixe, le PIB et la consommation d'énergie électrique. Après application de la méthode de Pesaran, l'auteur aboutit au fait qu'il existe une relation de long terme bidirectionnelle entre la consommation d'énergie et l'investissement. Les travaux de Ouédraogo révèlent également l'existence d'une relation rétroactive positive entre les investissements et le Produit Intérieur Brut. Au regard de ce qui précède, l'auteur préconise que les

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politiques énergétiques doivent être mise en oeuvre de telle sorte que l'électricité ne génère aucun impact négatif sur l'activité économique.

Si les développements précédents nous ont permis de mettre en évidence l'évolution de la consommation d'électricité et la croissance économique, il n'en demeure pas moins que la problématique de l'accessibilité soit une question importante pour que le secteur de l'électricité puisse jouer un rôle déterminant dans la croissance économique. Ainsi, les effets de l'énergie électrique sur la croissance économique pourraient dépendre de son organisation, de la disponibilité du service et du niveau d'accès des populations au service. Il est donc impérieux de passer en revue l'historique et l'organisation du secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire et d'analyser la consommation d'électricité en Côte d'Ivoire.

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CHAPITRE 2 : SITUATION DE L'ENERGIE ELECTRIQUE EN COTE D'IVOIRE : ETATS DES LIEUX

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Depuis les années 1990, la Côte d'Ivoire a adopté une série de réformes permettant de faire du secteur de l'électricité, un secteur clé pour son développement économique. Ces réformes avaient pour but d'améliorer la qualité des services afin de répondre à une demande en pleine expansion et d'assurer la rentabilité des investissements. A cet effet, de nombreuses stratégies ont été mises en oeuvre en vue d'une organisation et d'un développement harmonieux du secteur de l'électricité à travers un cadre institutionnel adéquat.

De ce fait, Il convient d'une part, d'analyser l'évolution de l'organisation du secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire et d'autre part, de mesurer l'effet sur l'évolution de la consommation d'électricité et la croissance économique.

I. ORGANISATION DU SECTEUR DE L'ENERGIE ELECTRIQUE

1.1 La période de monopole

Le secteur de l'énergie électrique en Côte d'Ivoire a connu diverses mutations au fil du temps. Au lendemain des indépendances, le secteur de l'énergie de l'électricité était un monopole d'Etat, géré par une société publique dénommée : Energie Electrique de Côte d'Ivoire (EECI) qui assurait la production, l'exploitation, le transport et la distribution de l'électricité. Pendant la période 1960-1980, le secteur de l'électricité a connu une croissance forte et continue. Les projets d'investissements initiés par l'EECI au cours de cette période ont permis d'améliorer la capacité de production qui est passée de 40MW en 1952 à plus de 800 MW à la veille de la privatisation en 1990. Cependant, cette évolution va connaitre au cours des années 1990 une véritable contre performance. Le secteur va faire progressivement face à de profondes difficultés techniques et financières caractérisées par une cessation de

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paiement, une dette de plus de 240 milliards de dollars USD et une baisse de la qualité du service avec des coupures fréquentes de l'électricité.

A la fin des années 1980, les mauvaises performances enregistrées par l'économie ivoirienne ont entrainé la remise en cause des monopoles par les bailleurs de fonds et susciter une vague de restructuration des principaux secteurs de l'économie et la privatisation des sociétés d'Etat qui va s'étendre jusqu'au secteur de l'électricité

1.2 La Réforme de 1990

Pour faire face aux difficultés enregistrées dans le secteur de l'électricité, l'Etat ivoirien décide de confier l'exploitation de l'électricité à une société privée. Ainsi, le 25 octobre 1990, la convention de concession du service public national de production, de transport, de distribution, d'exportation et d'importation de l'énergie électrique fut signée. Ainsi, selon les dispositions de cette nouvelle convention le segment d'exploitation, du transport et de distribution a été confié à la Compagnie Ivoirienne d'Electricité (CIE) tandis que l'Etat conserve la propriété du patrimoine, la responsabilité des investissements et la réalisation des gros oeuvres dans le secteur. Par convention signée le 10 Décembre 1990, l'EECI devient une société de gestion du patrimoine de l'Etat affecté au service public de l'électricité. Toujours dans le cadre de cette convention, l'Etat met sur pied le Fonds National de l'Énergie Électrique (FNEE), dont la mission est d'assurer la gestion financière équilibrée des ressources et des emplois du secteur de l'électricité dont notamment le contrôle du versement régulier de la redevance par le Concessionnaire du service public.

Cette réforme a engendré des répercussions positives sur le secteur de l'énergie électrique. En effet, cette privatisation a contribué à une amélioration significative des conditions techniques d'exploitation. Elle a aussi permis une reprise des investissements en matière d'électrification sociale et une amélioration des prestations de service public. Toujours dans cette optique de redynamisation du secteur de l'énergie électrique, l'Etat va permettre à la faveur de la découverte de gisements de pétrole l'entrée de nouveaux producteurs indépendants d'électricité.

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1.3 Avènement des nouveaux producteurs indépendants d'électricité

Face au besoin d'augmenter les capacités de production pour faire face à la hausse de la demande d'électricité. L'Etat a signé avec des opérateurs privés des conventions pour la production de l'électricité.

En 1994, l'Etat signe une convention avec la société privée Compagnie Ivoirienne de Production Electrique (CIPREL) filiale du groupe SAUR Afrique pour une durée de 19 ans. En effet, cette convention de type Built Operate and Transfert (BOT) vise la construction d'une centrale thermique de production de l'électricité, l'exploitation de cette centrale et le transfert de propriété. Ainsi, selon les dispositions de cette convention la CIPREL garantit une disponibilité d'énergie électrique de 1410 GWh par an que l'État s'engage à payer pendant la durée de la concession.

Toujours dans cette optique d'augmentation des capacités de production, l'Etat ivoirien signe à la suite d'un appel d'offre international une autre convention avec la société CINERGY S.A. Cette convention de type BOOT (Built Own Operate and Transfer) qui a une durée de 24 ans a pour objectif la construction d'une centrale thermique à gaz de production d'électricité (Centrale thermique d'AZITO).

Pour la fourniture du combustible à CIPREL et AZITO, l'Etat a signé des contrats de fourniture de gaz avec les sociétés Ocean Energy International (OEI), Ranger Oil devenu CNR, Foxtrot et la SIR.

Cette entrée de nouveaux opérateurs dans le secteur va nécessiter la mise en place d'un cadre réglementaire et législatif plus dynamique afin d'optimiser la gestion technique et financière des actifs de l'Etat et aussi de favoriser une amélioration de l'alimentation, de la fiabilité et de la réduction du coût de l'électricité.

I.4 La réforme de 1998

En Décembre 1998, l'Etat ivoirien dans le but d'améliorer l'organisation du secteur de l'électricité et de lui donner un cadre juridique réglementaire a procédé à la liquidation de l'EECI et à la suppression du Fonds National de l'Energie Electrique

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(FNEE). Cette mesure a été accompagnée par la création de trois nouvelles structures dont les attributions sont les suivantes:

V' L'Autorité Nationale de Régulation du Secteur de l'Electricité (ANARE) :
est chargée de la régularisation du service public national de l'énergie électrique, par décret du N°98-726 du 16 décembre 1998. De par son rôle de régulateur, l'ANARE s'assure de la bonne exécution et du respect de la réglementation, des conventions qui régissent dans le secteur de l'énergie électrique. Elle procède également à l'arbitrage des conflits entre les différents acteurs du secteur de l'énergie électrique. L'ANARE possède en plus un avis consultatif sur les autorisations d'exploitation et aussi sur les textes en matière d'énergie électrique.

V' Société de Gestion du Patrimoine du Secteur Electrique (SOGEPE) :

La SOGEPE est régie par le décret 97-127 du 16 Décembre 1998, elle est chargée de la gestion du patrimoine public ou privé de l'Etat. En effet, la SOGEPE assure aussi la gestion des actifs, des immobilisations de l'Etat dans le secteur. Elle perçoit également des redevances dues par les concessionnaires par les concessionnaires et assure leurs comptabilités et leurs suivis.

V' Société d'Opération Ivoirienne d'Electricité (SOPIE) : Crée par décret N°
98-728 du 16 Décembre 1998, la SOPIE a pour mission d'assurer le suivi et la gestion du mouvement de l'énergie électrique, de veiller au respect et au suivi des travaux revenant à l'Etat en tant qu'autorité concédante dans le secteur de l'énergie électrique. Toute cette organisation est résumée dans le schéma du cadre institutionnel qui se présente comme suit :

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Figure 2 : Schéma du cadre institutionnel

Source : ANARE

1.5 L'offre de l'électricité

La production de l'électricité

Avec les réformes de 1998, le segment de la production d'électricité en Côte d'Ivoire est ouvert à la concurrence. Ainsi, on identifie sur ce segment de la production trois acteurs à savoir :

- La compagnie Ivoirienne d'Electricité (CIE)

- La Compagnie Ivoirienne de Production d'Electricité (CIPREL)

- La Société AZITO-ENERGY

Le tableau suivant présente la production de chaque acteur sur la période 1999-2008

Tableau 2: Production par acteur sur le segment de production

ANNEES

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

 

CIE

3 527 620,35

3 562 525,04

3 735 659,03

3 732 508,79

3 762 168,37

3 989 056,45

4 165 840,52

4 472 525,23

4 738 601,32

 

CIPREL

1 571 817,00

1 383 992,00

1 483 122,00

1 502 466,00

1 399 699,00

1 485 330,00

1 618 681,00

1 475 037,00

1 503 096,00

 

AZITO ENERGY

866 763,44

1 565 261,00

1 490 312,00

1 922 442,00

1 684 368,00

1 959 523,00

2 189 944,00

2 173 626,00

1 869 374,00

 

Source : Annuaire statistique de la CIE, 2010

2008

5 072 029,28

1 453 069,00

2 215 168,00

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 27

CHAPITRE 2

P a g e 2 8

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 28

Graphique 2: Offre d'électricité par acteur sur le segment de la production

4 000 000,00

6 000 000,00

3 000 000,00

2 000 000,00

5 000 000,00

1 000 000,00

KWh

0,00

PRODUCTION_CIE PRODUCTION_CIPREL PRODUCTION_AZITO

Source : Annuaire de la statistique CIE, 2010

L'électricité en Côte d'Ivoire est produite selon deux modes qui sont :

- La production hydraulique : c'est une énergie de type renouvelable, elle est assurée par les barrages à savoir (Buyo, (19), Ayamé 1 (1959), Ayamé 2(1965), Taabo (1979), Fayé (1983) et celui de Koosou (1972).

- La production thermique : c'est une énergie de type non renouvelable qui nécessite l'usage de gaz et d'énergie fossile. Elle concerne les centrales thermiques de Vridi1, Vridi2 et Azito Energy.

Le graphique ci-dessous décrit la part de chaque type de production dans la production totale d'électricité en Côte d'Ivoire.

Graphique 3 : Production de l'électricité

4000

6000

3000

2000

5000

1000

GWh

0

PRODUCTION TOTALE (GWh) PRODUCTION HYDRAULIQUE (GWh)

PRODUCTION THERMIQUE(GWh)

Source : Banque Mondiale, 2010

CHAPITRE 2

P a g e 2 9

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 29

L'observation du graphique 3 nous montre que de 1998 à 2007, la production d'électricité est à plus de 60% à provenance thermique. Cette situation a été le fait de la découverte de nouveaux gisements pétroliers et l'entrée de nouvelles sociétés dans la sphère de production du secteur. Cependant, cette situation a un grand impact sur l'offre dans la mesure où ce type de production dépend de la volatilité des prix du pétrole sur le marché internationale. De plus, selon l'AIE la production thermique coute trois fois plus que la production hydraulique. Par ailleurs, le graphique suivant nous informe sur l'offre par opérateur.

Graphique 4: Offre d'électricité par producteur

Source : CIE, Tableau de bord

Le transport et la distribution de l'électricité en Côte d'Ivoire

Le segment du transport et de la distribution de l'électricité constitue un monopole d'Etat. Ce segment a été confié à la Compagnie Ivoirienne d'Electricité. Avant d'arriver au consommateur final, l'électricité emprunte divers chemins depuis les centrales de productions. Ainsi, l'électricité est conduite des centrales de productions par deux réseaux de transport ; le premier est destiné au transport de l'électricité sur une longue distance et l'autre sur une courte distance. Par ailleurs, la distribution est assurée en moyenne et basse tension.

Le prix de l'électricité

Selon la théorie néoclassique, le prix est déterminé par la rencontre entre l'offre et la demande d'électricité. En ce qui concerne, la Côte d'Ivoire le prix de l'électricité est déterminé par arrêté ministériel. Toutefois, ce tarif est fixé de manière à assurer le fonctionnement autonome du secteur. Ainsi, le prix est fixé de façon à ce que les

CHAPITRE 2

P a g e 3 0

recettes générées par le secteur puissent être à même d'assurer la rémunération de tous les facteurs mis en oeuvre dans le processus de production, de transport et de rémunération. Après avoir décrit toute décrire le processus de distribution, de transport et la production, il convient maintenant de mettre en évidence l'évolution de la consommation d'électricité en Côte d'Ivoire.

II. SITUATION DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE D'IVOIRE

2.1 Evolution de la consommation d'électricité de 1971 à 2007

La consommation d'électricité en Côte d'Ivoire est l'apanage des agents économiques qui acquièrent de façon formelle un contrat avec la Compagnie Ivoirienne d'Electricité (CIE) et des exportations d'électricité vers les pays voisins en l'occurrence le Bénin, le Burkina-Faso et le Ghana. Au niveau national, On distingue l'abonnement en Basse Tension (BTA) et l'abonnement en Haute Tension (HTA). En basse tension, l'électricité est consommée par les agents économiques selon huit types de tarif qui sont : le tarif général, le tarif conventionnel, la gratuité, l'éclairage public, le tarif modéré, le tarif professionnel et le tarif général.

Le graphique suivant représente la structure de la consommation suivant ces différents types de tarif.

MWh MODERE

2000000

1800000

1600000

1400000

1200000

1000000

400000

800000

600000

200000

0

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

PROFESSIONNEL LE

TOTAL

GRATUITE

CONVENTIONNEL LE

ECLAIRAGE PUBLIC GENERAL

Graphique 5 : Consommation d'électricité par type de tarif en basse tension

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 30

CHAPITRE 2

P a g e 3 1

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 31

Source : Annuaire de la statistique de la CIE, 2010

L'analyse du graphique 5 laisse transparaitre un grand usage de l'électricité en tarif modéré et général. Ces types de tarif sont souscrits par les ménages à faible revenu et pour répondre aux besoins énergétiques des consommateurs résidentiels représentent plus de 70% des abonnées en basse tension et 44% de la consommation totale en 2008 ( www.anare.ci).

La consommation en haute tension représente près de 47% de la consommation d'électricité en 2008 ( www.anare.ci). Elle concerne la consommation des communes, des administrations, des organismes nationaux et internationaux, des industries du secteur privé et aussi des consommations autonomes et dégrevés. Elle est dominée à partir de l'an 2003 par les groupes de clients, les organismes et le secteur privé. De ce graphique, on peut observer que la consommation du secteur privé reste moins importante.

Graphique 6: Consommation d'électricité en haute tension

4000000

6000000

3000000

2000000

7000000

5000000

1000000

MWh

0

PRIVE ADMINISTRATION COMMUNE GROUPE

DEGREVE AUTONOME ORGANISMES

Source : Annuaire de la statistique, CIE 2010

L'observation du graphique 7 laisse transparaitre que la consommation d'électricité a connu une évolution régulière à la hausse. Sur la période 1971-2008, la consommation nationale d'électricité est passée de 571 GWh en 1971 à 3 836 GWh en 2008, soit une

CHAPITRE 2

P a g e 3 2

progression de 5,37% sur cette période. L'analyse plus approfondie fait apparaitre différentes phases :

- de 1971 à 1983, on assiste à une hausse de la consommation d'électricité avec

une légère baisse de -52 GWh en 1980. Le taux de croissance annuel sur cette période est de 9,21%. Cette situation n'a été rendue possible grâce aux investissements réalisés par l'EECI et aussi par la volonté des pouvoirs publics d'intensifier l'électrification en l'occurrence l'électrification rurale.

- La période 1983-1990 correspond à une phase de ralentissement. En effet, la
mauvaise qualité des services proposés par l'EECI, le délestage de 1983 ont contribué à une baisse de la consommation d'électricité durant cette période. Le taux de croissance sur cette période est de -2%. De 1990 à 1998, on assiste à une reprise de la consommation avec un taux de croissance de plus de 6%. Cette situation a été induite par l'effet bénéfique de la restructuration du secteur notamment la privatisation de la société d'Etat en charge du secteur de l'électricité.

- La période 1998-2003 est marquée par une diminution de l'intensité de la
consommation avec un fléchissement de -96 GWh en 1999 et de -27 GWh en 2002. Le taux de croissance moyen annuel sur cette période est de 0,86%. Cette période est marquée par le ralentissement de l'économie suite à une suspension de l'aide de l'union Européenne. Cette conjoncture défavorable s'est accentuée avec le coup d'Etat de 1999 et l'instabilité politique due aux événements de septembre 2002 qui ont eu pour conséquence la fermeture de beaucoup d'unités de production.

- De 2003 à 2008, la consommation d'électricité renoue avec la croissance ; le
taux de croissance annuel moyen sur cette période est de 3,14%.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 32

CHAPITRE 2

P a g e 3 3

Graphique 7 : Évolution de la consommation d'électricité en Côte d'Ivoire

4 500,000

4 000,000

3 500,000

3 000,000

2 500,000

2 000,000

1 500,000

1 000,000

500,000

GWh

0,000

1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007

CONSOMMATION D'ELECTRICITE

Année

Source : Banque Mondiale, 2010

2.2 Evolution de la croissance économique de 1971 à 2007

Le PIB est une mesure statistique de l'activité économique, il mesure l'ensemble de la richesse crée sur le territoire géographique par les unités résidentes et non résidentes. Le graphique ci-dessous décrit l'évolution du PIB sur la période 19712008. De manière générale, le PIB a connu une évolution croissante sur la période 1971-2008. En moyenne,, le taux de croissance a connu une hausse de 2,03% par an entre 1971 et 2007.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 33

CHAPITRE 2

P a g e 3 4

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 34

Graphique 8: Évolution du Produit Intérieur Brut en millions de dollars USD

Millions de dollars

12000

10000

4000

8000

6000

2000

0

1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007

PIB en millions USD

Source : Banque Mondiale, 2010

Néanmoins, cette évolution est marquée des périodes de croissance et de

ralentissement et de récession. En effet, l'on observe quatre périodes de
l'observation de la courbe d'évolution du PIB :

- Une première phase de croissance : dix neuf ans après l'avènement de son

indépendance, la Côte d'ivoire a connu sur la période 1960-1979 une croissance soutenue avec des taux qui oscillent entre 1% et 1,3%. Cette croissance a été rendue possible grâce à une conjoncture favorable provoquée par la bonne tenue des cours des matières premières sur le marché mondial favorisant ainsi un boom dans les recettes d'exportations. Le revenu national connait aussi une croissance de 7% en moyenne.

- Puis il s'en suit entre 1980 et 1993 une phase de récession de l'activité
économique avec un taux d'accroissement annuel est de -0,25%. Cette mauvaise performance est liée à la chute du cours des matières premières sur le marché international et aussi à la grande sécheresse que va connaitre le pays au cours des années 1982-1984.

CHAPITRE 2

P a g e 3 5

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 35

- Ensuite, sur la période 1994-1999 à la faveur des programmes d'ajustement

structurels initiés par les institutions de Brettons Woods, la mise en oeuvre des politiques dénommées « les douze chantiers de l'éléphant d'Afrique » et la dévaluation du FCA en 1994, l'économie va reprendre son essor. Sur cette période le taux de croissance de l'économie était de 4,45%.

- Enfin, l'économie ivoirienne va connaitre un ralentissement de son activité sur
la période 1999-2007. En effet, la sous-période1999-2001 se caractérise ainsi par une instabilité sociopolitique chronique, marquée par un coup d'Etat militaire qui a entraîné le recul de l'activité économique dans son ensemble et une inflexion de - 400 millions du PIB en 2000. A la suite du coup d'Etat de 1999 subvient la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire qui commence le 19 septembre 2002 et qui se désintègre en de graves incidents notamment en novembre 2004. Par contre, sous l'impulsion des accords politiques la confiance va s'installer au niveau des bailleurs de fonds, ce qui va provoquer une croissance économique. Le taux de croissance annuel sur cette période est de près de 3% sur la période 2002-2008.

Graphique 9 : Évolution du taux de croissance du PIB

-0,05

-0,15

0,15

0,05

-0,1

0,1

0

Source : Banque Mondiale, 2010

CHAPITRE 2

P a g e 3 6

2.3 Analyse de l'évolution comparée de la croissance économique et la consommation d'électricité

Le graphique 10 nous montre une évolution comparative du Produit Intérieur Brut et de la consommation d'électricité.

Graphique 10 : Evolution comparée de la consommation d'électricité et la croissance économique en Côte d'Ivoire de 1971à 2007

1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007

millions de dollars, GWh

12000 10000 8000 6000 4000 2000

0

 
 
 
 

PIB en millions USD CONSO_ELECT en Gwh

Source : Banque Mondiale, 2010

Il ressort de l'analyse de ce graphique que le PIB et la consommation d'électricité évoluent dans le même sens. On remarque que les deux courbes ont une tendance commune de long terme, cela semble traduire l'existence d'une relation de cointégration entre les deux séries. Le coefficient de corrélation entre ces deux variables est de 0,95. Cette corrélation proche de 1 traduit l'existence d'une forte relation entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Les périodes de récession de l'activité économique correspondent à des périodes de baisse de la consommation d'électricité. De la même manière, les périodes de croissance du PIB sont marquées par une hausse de la consommation d'électricité. Cette évolution nous amène à poser la question de la causalité entre ces deux variables.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 36

CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

CHAPITRE 3

P a g e 3 7

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 37

Après avoir décrit la situation de la croissance économique et la consommation d'électricité dans le chapitre précédent, il sera question dans ce chapitre de vérifier par une approche économétrique l'existence d'une relation entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Pour ce faire, ce chapitre sera subdivisé en deux sections. Dans la première section, nous allons procéder à la description de la méthodologie utilisée dans notre travail. La seconde section présentera les résultats de nos estimations.

I. METHODE D'ANALYSE DU LIEN ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE

Dans cette section, nous allons d'abord présenter la source de nos données. Ensuite, procéder à la présentation de la méthode de cointégration de Pesaran et al ainsi que le test de causalité de Toda Yamamoto.

1.1 Source des données et période de l'étude

La présente étude utilise des données annuelles couvrant la période 1971-2008. Ces données proviennent du World Developement Indicators 2010 de la Banque Mondiale. Le choix de cette période d'étude s'impose par souci d'éviter des séries avec des données manquantes. De plus, les séries proposées par cette institution nous donnent la possibilité d'effectuer des estimations sur une période assez longue permettant ainsi d'aboutir à des résultats suffisamment robustes. Ces données concernent le Produit Intérieur Brut réel (PIB), la consommation d'électricité, la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF). Le PIB a été pris en valeur réelle en utilisant le déflateur (2000=100). Dans la littérature, d'autres variables comme le niveau de l'emploi, le taux

CHAPITRE 3

P a g e 3 8

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 38

d'urbanisation sont aussi utilisées. Du fait de la non disponibilité de ses variables en longues séries, nous avons été amenés à les écarter de notre analyse.

1.2 Présentation de la méthode économétrique

A- Justification de la méthode économétrique

La plupart des études sur les relations de causalité privilégient la modélisation VAR pour mettre en évidence les relations entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Cependant, la mise en oeuvre de cette méthode exige que les séries soient intégrées d'un même ordre. Or, dans la plupart des séries macroéconomiques cette condition n'est pas vérifiée (Nelson et Plosser, 1982). Face à cette insuffisance, Pesaran, Shin et Smith (2001) ont défini l'approche Auto Regressive Distribution Lag (ARDL) en prenant en compte les insuffisances du modèle VAR. Cette approche a été utilisée dans de nombreuses études (Wolde Rufael, 2005 ; Squalli, 2007 ; Akinlo, 2008, Odhiambo, 2009 ; Ouedraogo, 2010). Etant donné la nature de nos données et nos hypothèses de travail, nous utiliserons ce modèle dans le cadre de notre travail.

B- Le modèle Auto Régressif à Décalage Temporel de Pesaran et al (2001)

Il existe plusieurs techniques économétriques pour tester les relations de long terme entre les séries. Les plus utilisées sont la procédure en deux étapes d'Engle et Granger (1987), l'approche de Johansen (1988) et la méthode de Johansen et Juseluis (1990). La condition nécessaire de mise en oeuvre de ces méthodes est que les séries soient toutes intégrées d'ordre 1. Cette exigence suppose alors que l'étude de la stationnarité de ces séries soit effectuée. De plus, l'application des tests de stationnarité sur des échantillons de petite taille conduit à des résultats qui manquent de puissance. Pour pallier cette insuffisance, le modèle ARDL de Pesaran et al (2001) propose au contraire de ces modèles une nouvelle approche permettant d'obtenir de meilleures estimations sur des échantillons de petite taille. De plus, l'approche de cointégration de Pesaran et al est plus générale, elle permet de tester les relations de

CHAPITRE 3

P a g e 3 9

long terme sur des séries qui ne sont pas intégrées d'un même ordre (I(0) ou I(1) ). Cette méthode exige par contre que les variables expliquées du modèle soient I(1).

Notre étude vise à rechercher la relation de long terme entre la consommation d'électricité et la croissance économique matérialisée ici par le PIB. Notre modèle ARDL en considérant le PIB comme variable expliquée se présente alors comme suit :

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 39

Avec

les résidus du modèle, désignant la

différence première de la variable X et :

PIB = Produit Intérieur Brut, indicateur de mesure de la croissance économique

ELEC = la consommation d'électricité

FBCF = la Formation Brute de Capitale Fixe

Les paramètres , = 1,...3 caractérisent l'équilibre de long terme entre les

variables tandis que les coefficients , , avec représentent
l'équilibre de courte période entre les séries étudiées. Le retard p est déterminé par les

critères d'information AIC et SC, il correspond au retard qui minimise ces critères. Etant donné que notre étude vise à montrer l'influence de la consommation

d'électricité sur la croissance économique alors, pour tester l'absence de cointégration, Pesaran et al (2001) ont procédé au test suivant :

Ho : = = = 0 (Absence de cointégration)

CHAPITRE 3

P a g e 4 0

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 40

Contre l'hypothèse alternative

H1: (Présence de cointégration) en utilisant les tests de Fisher (ou

de Wald) suivant une loi non standard (Ghorbani et Motabelli, 2009).

Pesaran et al ont définit deux valeurs critiques en fonction de l'ordre d'intégration des

régresseurs. Les régresseurs doivent être I(d) avec . Il définit une limite
inférieure qui suppose que les variables sont I(0) et une limite supérieure qui suppose que les variables sont stationnaires en différences premières. Si les F-statistiques calculées se trouvent au dessus de la valeur critique supérieure, l'hypothèse nulle d'absence de cointégration est rejetée. Si les F-statistiques calculées se trouvent en dessous de la valeur critique inférieure, le test échoue donc à rejeter l'hypothèse nulle traduisant une absence de cointégration. Si les F-statistiques font partie de la bande, l'inférence serait peu concluante

Après la confirmation de l'existence d'un rapport de long terme entre les variables dans le modèle, les modèles de long terme et court terme de notre modèle peuvent être obtenus en utilisant des critères d'information bayésien de Schwarz ou d'Akaike.

Après avoir mis en évidence le test de cointégration de Pesaran et al utilisé pour déterminer les relations de long terme entre la consommation d'électricité et la croissance économique, il convient d'examiner les relations de causalité entre ces variables.

Le test de causalité que nous adoptons dans notre travail est celui de Toda et Yamamoto.

C- Le Test de causalité de Toda Yamamoto

L'objectif de notre étude vise à identifier les relations de causalité entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Ainsi, la connaissance de la causalité entre les variables économiques permet de fournir des éléments importants pour la mise en place de politiques économiques adéquates (Bourbonnais, 2003).

CHAPITRE 3

P a g e 4 1

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 41

CHAPITRE 3

P a g e 4 2

Pour tester la causalité, l'approche la plus utilisée dans la littérature économique est celle proposée par Engle et Granger (1990). Selon l'approche de causalité de Granger, une variable X cause une variable Y au sens de Granger si la connaissance des réalisations passées de X contribuent à l'amélioration de la prévision de Y. Le test de causalité de Granger revient donc à effectuer un test de significativité globale des coefficients associés aux valeurs passées de la variable causale dans l'équation de la variable causée (Keho, 2008). Par ailleurs, lorsque les séries sont intégrées d'ordre 1 et cointégrées (Engle-Granger, 1987 ; Granger, 1988 ; Johansen, 1988), il convient alors d'estimer un modèle à correction d'erreur et de tester la causalité sur les modèles de court terme et de long terme (Toda et Philipps, 1993). Cependant, le recours à ces procédures peut conduire à des biais importants (Keho, 2008). Comme indiqué un peu plus haut, la mise en oeuvre du test de Granger exige que les séries soient stationnaires. Par contre, il est admis que les tests de racine ont une faible puissance pour les échantillons de petite taille. De la même manière, la pratique du test de cointégration de Johansen sur les échantillons de petite taille conduit généralement à rejeter l'hypothèse d'absence de cointégration (Toda et Yamamoto, 1995). Cette situation est le fait d'une sous-paramétrisation du VAR et à des pertes de degrés de libertés du à la petite taille de l'échantillon. C'est en ce sens que le test de causalité de Toda et Yamamoto (1995) vient à point nommé pour pallier aux insuffisances du test de Granger.

Toda et Yamamoto (1995) suggèrent une approche qui permet de se libérer de la contrainte des tests de racine unitaire. Ainsi, pour la mise en application de ce test, il n'est pas nécessaire de vérifier l'intégration à cause de la sur-paramétrisation du VAR qui prend en compte l'ordre d'intégration des séries. Le modèle VAR qui sera estimé

sera d'ordre oÙ représente l'ordre d'intégration maximale des séries et
p le retard optimal du modèle VAR.

Le test de causalité entre la consommation d'électricité et la croissance économique selon l'approche de Toda Yamamoto se présente comme suit :

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 42

Pour mettre en oeuvre le test de causalité, il convient d'appliquer ce test sur les q-premiers coefficients car les autres coefficients dus à une sur paramétrisation du VAR sont en réalité nuls. Ainsi, tester ELECT ne cause pas PIB revient à tester l'hypothèse

de nullité des coefficients . De la même manière, tester l'hypothèse nulle de

causalité PIB ne cause pas ELEC revient à montrer que les coefficients sont nuls.

Dans le cas de causalité bidirectionnelle, il suffit de montrer que les coefficients et

sont statistiquement non nuls.

CHAPITRE 3

P a g e 4 3

II. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Cette section présente les résultats de l'analyse économétrique utilisée pour identifier le type de relation qui existe entre la consommation d'électricité et la croissance économique en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, nous allons procéder à la vérification la stationnarité des séries.

2.1 Test de racine unitaire

Le test de racine unitaire ne constitue pas un préalable à la mise en oeuvre du test du modèle ARDL. En outre, l'application du modèle ARDL exige que toutes les séries soient intégrées d'un ordre au plus égal à 1(Ouattara, 2004). Cependant, tester l'hypothèse de présence de racine unitaire est d'une grande utilité dans la mesure où elle permet de déterminer l'ordre maximal d'intégration des séries qu'il faudra ajouter au retard optimal du VAR pour le test de causalité de Toda et Yamamoto. Dans ce travail, les tests de racine unitaire mis en oeuvre seront ceux de Dickey Fuller Augmenté (ADF) et de Philipe-Perron. En effet, une série est dite stationnaire si la statistique de test (ADF, PP) est supérieure en valeur absolue à la valeur critique à 5%.

Le tableau 3 présente les résultats du test de racine unitaire effectué sur nos variables. Les statistiques de test de Philipe Perron et de Dickey Fuller Augmenté indiquent que toutes nos variables sont stationnaires en différence première avec tendance et constante. Alors, le retard du modèle VAR utilisé pour tester la causalité de Toda- Yamamoto sera augmenté de 1.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 43

CHAPITRE 3

P a g e 4 4

Tableau 3 : Test de présence de racine unitaire

Séries

Retards*

En niveau

En différence première

 

ADF

PP

ADF

PP

 
 

-2,45

-2,67

-4,87**

-4,87**

Lpib

3

[-3,536]

[-3,533]

[-3,54]

[-3,54]

Lelect

0

-2,91

-2,91

-6,59**

-6,58**

 
 

[-3,536]

[-3,536]

[-3,54]

[-3,54]

Lfbcf

0

-2,09

-2,20

-5,65**

-5,651**

 
 

[-3,536]

[-3,536]

[-3,54]

[-3,54]

Source : Nos estimations sous Eviews, [ ] représente les valeurs critiques à 5%, * le retard ici est déterminé par le critère d'information de Schwarz, ** indique le rejet de l'hypothèse nulle de présence de racine unitaire au niveau de confiance de 95%.

2.2 Détermination du retard optimal et Test de cointégration

Tout comme dans la procédure d'estimation du modèle VAR/VEC, la modélisation par l'approche ARDL exige la détermination du retard optimal. La détermination de ce retard est un préalable avant d'effectuer le test de cointégration. Il correspond au retard qui minimise les critères d'information AIC, SC. Compte tenu de la taille de notre échantillon, ce retard est choisi de façon séquentielle pour des retards p allant de 0 à 5.

Tableau 4 : Retard optimal

 
 
 

Retard

AIC

SBC

1

-3,93

-3,49

2

-3,83

-3,25

3

-4,31*

-3,59*

4

-4,29

-3,43

5

-4,19

-3,19

Source : Nos estimations sous Eviews 5

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 44

CHAPITRE 3

P a g e 4 5

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 45

Le tableau indique que le retard optimal pour la modélisation est p=3

Une fois le retard optimal de notre modèle connu, il convient maintenant de tester la présence ou l'absence de relation de cointégration. Les statistiques de Fisher calculés sont comparées aux valeurs critiques issues de la table de Pesaran pour le modèle V avec tendance linéaire et constante. Le tableau 5 indique que la F-statistique calculée sous l'hypothèse d'absence de relation de cointégration est supérieure à la valeur critique maximale (5,85) au seuil de confiance de 95%. Cette situation traduit alors la présence d'une relation de long terme entre la consommation d'électricité et le PIB. Cependant, cette relation doit être confirmée par la négativité et la significativité de la force de rappel

Tableau 5: Test de cointégration

Valeurs critiques à 5%

K F-statistiques

Min Max

2 6,597 4,87 5,85

Source : Nos estimations sous Eviews.

2.3 Estimation du modèle

Après avoir déterminé le retard optimal du modèle ARDL, il convient de maintenant

de déterminer le retard optimal pour chaque variable du modèle. Ce retard doit être inférieur au retard optimal pour le modèle ARDL. Ainsi, après avoir estimé plusieurs modèles, les résultats de nos estimations basées sur les critères d'information AIC et, BIC indiquent que notre modèle suit un processus ARDL (3, 1, 1). Ainsi, après élimination des retards non significatifs, le modèle à correction d'erreur mettant en relation le PIB, la consommation d'électricité et la formation brute de capital fixe se présente comme suit :

CHAPITRE 3

P a g e 4 6

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 46

Tableau 6 : Résultat de l'estimation

 
 
 

Variables Variable dépendante : DLPIB

indépendantes Coefficient

t-stat

p-value

-0,72

-4,10

0,0005*

0,18

2,34

0,0287**

0,06

3,34

0,0029**

16,12

4,31

0,0003*

0,004

1,96

0,0622***

0,45

2,78

0,0109*

0,104

0,91

0,3724

0,407

4,25

0,0003*

0,013

0,24

0,8135

-0,20

-2,09

0,0839***

0,009

4,03

0,0005*

0,02

0,67

0,5106

R2 = 0,80 F-Stat = 7,86 Prob (F-stat) =0,0000024

Source : Nos estimations sous Eviews ; * 1%, ** 5%, ***10% seuil de

significativité

Les résultats de nos estimations confirment la relation de long terme, la force de rappel étant négative et statistiquement non nulle. En plus, la p-value associée à la statistique de Fisher indique que notre modèle est globalement significatif au seuil de confiance de 95%. Et aussi, les variables exogènes du modèle expliquent à 80% l'évolution de DlPIB. A présent, nous allons procéder au test de validation de notre modèle.

CHAPITRE 3

P a g e 4 7

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 47

2.3.1 Tests diagnostic des résidus

Les tests effectués pour la validité de notre modèle consiste à tester la normalité, l'homoscédasticité, l'absence d'autocorrélation et de stationnarité de nos résidus.

- Test de stationnarité des résidus

Pour que la relation de long terme détectée à partir du test de cointégration effectué ci-dessus soit valide, la force de rappel doit être négative et significative. Une condition importante à ne pas occulter est la stationnarité de nos résidus. En effet, la relation de long terme est confirmée si nos résidus sont stationnaires en niveau.

Le test ADF (tableau 7) effectué sur nos résidus indique que nos résidus sont stationnaires au seuil de 5% et 1%.

Tableau 7 : Test de stationnarité des résidus

ADF t-stat Valeur critique P-value

1% -5,33 -4,33 0,007

5% -5,33 -3,55

Source : Nos estimations sous Eviews

Notre modèle à correction d'erreur est donc valide.

Le tableau 8 montre le résultat des tests effectués sur les résidus de notre estimation. L'analyse du tableau indique que la p-value associée à la statistique de Jacque-Bera est supérieure à 5%, ce qui nous permet de valider l'hypothèse de normalité des résidus. Le test d'hétéroscédasticité de White nous fournit une p-value égale à 0,06. Cette p-valeur est supérieure à 5%, ce qui conduit au non rejet de l'hypothèse nulle d'homoscédasticité. De plus, le test d'autocorrélation de Breusch-Godfrey indique au seuil de 5% une absence d'autocorrélation des résidus.

CHAPITRE 3

P a g e 4 8

Tableau 8 : Test diagnostic

Test Diagnostic

P-value

Test de normalité de Jacque-Béra

0,063

Test d'homoscédasticité de White (F-stat)

0,0631

Test d'autocorrélation de Breush Godfrey (F-stat)

0,438

Source : Nos estimations sous Eviews

Par ailleurs, l'analyse du correlogramme des résidus et du carré des résidus (joint en annexe) révèle que le résidu est un bruit blanc.

- Test d'omission de variable de RAMSEY

Le test RESET de Ramsey joint en annexe indique que notre modèle ne souffre d'aucun problème d'omission de variable. En d'autre terme, le modèle est bien spécifié. La p-value de ce test étant supérieure à 5%.

- Test de cusum et de cusum carré

Le test de cusum et de cusum carré (joint en annexe) indiquent que les coefficients du modèle sont stables au seuil de 5% car les courbes ne coupent pas le corridor.

- 2.3.2 Etude de la causalité

L'analyse de la causalité est capitale pour la formulation de politique économique adéquate. Dans notre étude, nous avons analysé les liens causals entre la croissance économique et la consommation d'électricité à partir de la causalité de Granger proposée par Toda-Yamamoto (1995). Une fois le retard optimal déterminé du VAR et l'ordre d'intégration maximal connu, l'estimation des équations (3) et (4) s'est faite par la méthode SURE (Seemingly Unrelated Regression Equations) qui est une technique d'estimation de système d'équation apparemment non reliés.

Le tableau 9 présente les résultats de notre test de causalité pour un retard

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 48

CHAPITRE 3

P a g e 4 9

Tableau 9: Test de causalité de Toda-Yamamoto

Type de causalité Stat du Khi-Deux p-value

LPIB ne cause pas LELECT 8,60 0,0351

LELECT ne cause pas LPIB 3,52 0,3101

Source : Nos estimations sous Eviews

L'existence d'une relation de long terme entre la consommation d'électricité et la croissance économique suggère l'existence d'une causalité entre ces deux variables au moins dans une direction. L'examen du tableau 9 indique que la p-value au test de non causalité allant de la consommation d'électricité vers la croissance économique est supérieure à 5%. Ce qui conduit au non rejet de l'hypothèse de non causalité allant de la consommation d'électricité vers la croissance économique. Pour le test de non causalité entre la croissance économique et consommation d'électricité, la p-value associée au test de Wald conduit à un rejet de l'hypothèse nulle. Cela traduit la présence d'une causalité allant de la croissance économique à la consommation d'électricité.

2.4 Interprétation des résultats

Les résultats de l'estimation de notre modèle montrent que la croissance économique dépend de la consommation d'électricité de la période courante et la période antérieure. A court terme, l'impact de la consommation d'électricité sur la croissance économique reste marginal au seuil de 5%. En effet, la p-value (0,813) associée à la t-stat indique que le coefficient de la valeur courante de la consommation d'électricité est statistiquement nul. Il en est de même pour la consommation d'électricité à la date t-1. Cette situation pourrait s'expliquer par une faiblesse de l'utilisation de l'électricité en tant que consommation intermédiaire. Pour que le secteur de l'électricité joue un rôle important, il faut qu'il existe un secteur industriel développé capable de booster la

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 49

CHAPITRE 3

P a g e 5 0

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 50

croissance économique ce qui n'est pas le cas en Côte d'Ivoire. En effet, sur la période 2000-2008 on constate que le secteur industriel qui devrait être un grand consommateur d'énergie a la plus faible contribution au PIB relativement au secteur primaire et tertiaire ; elle représente 20% du produit intérieur brut. Une des raisons qui pourrait également expliqué cette faible influence de l'électricité sur la croissance économique et l'absence de causalité de la consommation d'électricité vers la croissance économique serait le faible taux d'accès des populations rurales à l'énergie électrique. Le secteur agricole pourvoyeur de l'économie est à l'apanage de technique et de pratiques rudimentaires à utilisation faible d'électricité. Ainsi, l'accès à l'électricité par les paysans pourrait faciliter la mise en oeuvre d'une agriculture mécanisée permettant ainsi une production à grande échelle. Par ailleurs, le sens de causalité allant du PIB vers la consommation d'électricité stipule qu'à court terme les mesures visant à limiter l'accès à l'électricité n'ont qu'une influence marginale sur la croissance économique et c'est par contre les performances engendrées par le Produit Intérieur Brut qui permettent de faire des prévisions en terme de consommation d'électricité.

L'analyse de la relation de longue période montre que la consommation d'électricité a un impact significatif positif à long terme sur la croissance économique. L'effet de long terme de la consommation d'électricité sur la croissance économique est significatif au seuil de risque de 5%. La valeur négative et significative de la force de rappel nous permet de dire qu'en cas de déséquilibre à court terme, la consommation d'électricité semble revenir plus lentement à son sentier d'équilibre.

Ces résultats sont confirmés par de nombreuses études récentes (Jumbe, 2004 ; Wolde Rufael (2005)). Wolde a montré l'existence d'une relation de long terme entre la croissance économique et la consommation d'électricité au Nigéria et au Gabon. Il note également que la relation unidirectionnelle du PIB vers la consommation d'électricité indique que les mesures visant réduire la consommation d'électricité pourrait être mises en oeuvre sans compromettre la croissance économique. Il précise par ailleurs que les politiques de réduction de la consommation d'électricité pour les

CHAPITRE 3

P a g e 5 1

ménages ne doivent pas être envisagées dans la mesure où l'Afrique n'a pas encore atteint un niveau d'autonomie d'électricité.

En somme, cette étude nous a permis de mettre en évidence une relation de long terme et de court terme entre la consommation d'électricité et la croissance économique d'une part et d'autre part, un sens de causalité allant de la croissance économique vers la consommation d'électricité conformément aux hypothèses que nous avons formulées pour notre recherche.

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page 51

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

P a g e 5 2

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

ANAGO Mahena Gildas, Elève Ingénieur des Travaux Statistiques Page 52

Tout au long de cette étude, nous avons analysé la relation entre la consommation d'électricité et la croissance économique en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, nous avons utilisé les données sur la consommation d'électricité et le Produit Intérieur Brut et la formation brute de capital fixe provenant de la Banque Mondiale couvrant la période 1971-2008. L'approche ARDL de Pesaran Shin et Smith (2001) et le test de causalité de Toda-Yamamoto, nous ont permis de nous affranchir des biais qui pourraient être dus à la taille de notre échantillon. Ainsi, nous sommes parvenus à la conclusion selon laquelle il existe une relation de long terme entre la consommation d'électricité, la croissance économique et la formation brute de capital fixe. A court terme, la consommation d'électricité a une influence non significative sur la croissance économique en Côte d'Ivoire en raison du tissu industriel et du secteur agricole très peu consommatrice d'électricité. Par contre, à long terme, les chocs et perturbations de court terme se résorbent. Ainsi, on note une influence positive de la consommation d'électricité sur la croissance économique en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, il est bon de préciser que cette étude s'est inspirée de celle de Ouedraogo (2010) sur le lien entre la consommation d'électricité et la croissance économique au Burkina Faso.

De ces résultats, il convient de formuler des politiques économiques. L'absence de causalité allant de la consommation d'électricité vers la croissance économique stipule que l'économie ivoirienne est moins « énergivore » et plus portée par le secteur tertiaire. Dans la mesure où les politiques dans le secteur de l'électricité n'ont aucune influence sur la croissance économique, elles peuvent donc être mises en oeuvre sans qu'elles aient des répercussions sur la croissance économique. Par ailleurs, cette absence de causalité allant de la croissance économique vers le PIB laisse présager que la Côte d'Ivoire doit prévoir des politiques de restructuration du secteur de l'électricité afin qu'il puisse avoir une grande influence sur la croissance économique comme dans les pays industrialisés. Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent :

- Améliorer les unités de production des centrales thermiques afin de faire face à la demande d'électricité devenue croissante : Cette mesure permettra de faire

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

P a g e 5 3

face à un délestage éventuel à l'instar de ceux de 1983 et 2010 qui pourraient donc constituer une entrave au bon fonctionnement de l'économie ;

- Favoriser l'extension de la politique d'électrification rurale afin de faire bénéficier au secteur agricole les externalités liées à la présence de l'électricité. La population ivoirienne étant à majorité rurale et beaucoup plus agricole, cette politique permettra aux paysans d'adopter une agriculture mécanisée. De plus, cette recommandation s'inscrit dans l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement qui stipule que les pouvoirs publics doivent faciliter l'accès à l'énergie aux populations ;

- Rendre l'électricité accessible par les habitants des zones rurales en pratiquant un prix discriminant. La discrimination par les prix trouve son importance dans la mesure où le secteur agricole pourvoyeur de l'économie nationale est tenue par les populations pauvres ;

- Investir dans les infrastructures de production utilisant les énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolienne) afin de faire face à la flambée des prix du gaz naturel ;

- Intégrer l'énergie électrique dans les stratégies de développement national et sectoriel ;

- Favoriser l'implantation de nouvelles unités de productions dans le secteur industriel.

Cependant, notre étude pourrait déboucher sur une étude visant à mettre en évidence l'influence de la consommation de l'électricité de chaque secteur de l'économie sur la croissance économique ou l'influence des prix du pétrole sur les prévisions de consommation d'électricité.

ANAGO Mahena Gildas, Elève Ingénieur des Travaux Statistiques Page 53

ANNEXES

ANNEXES

Page xiii

ANNEXE 1 : Table de Pesaran

ANNEXE 2 RESULTAT DE L'ESTIMATION

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xiii

ANNEXES

Page xiv

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xiv

ANNEXE 3 : TEST DE COINTEGRATION DE WALD

ANNEXE 4 : RESULTATS DES TEST SUR LES RESIDUS

TEST DE CORRELATION DES RESIDUS DE BREUSCH GODFREY

TEST D'HOMOSCEDASTICITE DE WHITE ET ARCH LM

ANNEXES

Page xv

TEST DE NORMALITE DES RESIDUS

TEST DE STATIONNARITE DES RESIDUS

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xv

ANNEXES

Page xvi

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xvi

ANNEXE 5 : TEST DE CORRELATION DES RESIDUS TEST D'AUTOCORRELATION DES RESIDUS

TEST DAUTOCRRELATION DU CARRE DES RESIDUS

ANNEXES

Page xvii

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xvii

ANNEXE 6 : TEST DE RAMSEY

ANNEXE 7 : TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS

TEST DE CUSUM

ANNEXES

Page xviii

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xviii

TEST DE CUSUM AU CARRE

ANNEXE 8 : RESULTATS DU TEST DE CAUSALITE DE TODA YAMAMOTO PAR LA METHODE SURE

? La consommation d'électricité ne pas la croissance économique

? La croissance économique ne cause pas le consommation d'électricité

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xix

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ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xxiv

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES

Page xxiv

DECHARGE i

DEDICACE ii

SOMMAIRE iii

AVANT PROPOS iv

REMERCIEMENTS vi

SIGLES ET ABREVIATIONS vii

TABLEAU D'ILLUSTRATION viii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES GRAPHIQUES viii

LISTE DES FIGURES viii

NOTE DE SYNTHESE ix

RESUME xi

ABSTRACT xii

INTRODUCTION 1

Objectif général 4

Objectifs Spécifiques 5

Hypothèses de recherche 5

CHAPITRE 1 : ENERGIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE : Définition des concepts et Revue de la

littérature 8

I. DEFINITION DES CONCEPTS SUR L'ENERGIE 8

1.1 Définition de l'énergie 8

1.2 Les différents types d'énergie 9

1.3 L'énergie électrique 10

1.4 Consommation d'électricité 10

II. DEFINITION DES NOTIONS DE CROISSANCE ECONOMIQUE 11

2.1 Définition et mesures de la croissance économique 11

2.2 Consommation d'électricité et croissance économique 12

III. REVUE DE LA LITTERATURE 14

3.1 Approches théoriques 14

3.2 Approches empiriques 17

CHAPITRE 2 : SITUATION DE L'ENERGIE ELECTRIQUE EN COTE D'IVOIRE : ETATS DES LIEUX 23

I. TABLE DES MATIERES

Page xxv

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xxv

ORGANISATION DU SECTEUR DE L'ENERGIE ELECTRIQUE 23

1.1 La période de monopole 23

1.2 La Réforme de 1990 24

1.3 Avènement des nouveaux producteurs indépendants d'électricité 25

I.4 La réforme de 1998 25

1.5 L'offre de l'électricité 27

II. SITUATION DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

EN COTE D'IVOIRE 30

2.1 Evolution de la consommation d'électricité de 1971 à 2007 30

2.2 Evolution de la croissance économique de 1971 à 2007 33

2.3 Analyse de l'évolution comparée de la croissance économique et la consommation

d'électricité 36

CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET

CROISSANCE ECONOMIQUE 37

I. METHODE D'ANALYSE DU LIEN ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA

CONSOMMATION D'ELECTRICITE 37

1.1 Source des données et période de l'étude 37

1.2 Présentation de la méthode économétrique 38

II. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 43

2.2 Détermination du retard optimal et Test de cointégration 44

2.3 Estimation du modèle 45

2.3.1 Tests diagnostic des résidus 47

2.4 Interprétation des résultats 49

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 52

ANNEXES xiii

ANNEXE 1 : Table de Pesaran xiii

ANNEXE 2 RESULTAT DE L'ESTIMATION xiii

ANNEXE 3 : TEST DE COINTEGRATION DE WALD xiv

ANNEXE 4 : RESULTATS DES TEST SUR LES RESIDUS xiv

ANNEXE 5 : TEST DE CORRELATION DES RESIDUS xvi

ANNEXE 6 : TEST DE RAMSEY xvii

ANNEXE 7 : TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS xvii

ANNEXE 8 : RESULTATS DU TEST DE CAUSALITE DE TODA YAMAMOTO PAR LA METHODE

SURE xviii

BIBLIOGRAPHIE xix

TABLE DES MATIERES xxiv

TABLE DES MATIERES

Page xxvi

ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux Statistiques Page xxvi






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984