REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE Union - Discipline
- Travail
MINISTERE D'ETAT, MINISTERE DU PLAN ET DU DEVELOPPEMENT
MINISTERE DES MINES DU PETROLE ET DE L'ENERGIE
Ecole Nationale Supérieure de Statistique et
d'Economie Appliquée
|
|
|
Memoire de stage
CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE D'IVOIRE
Présenté et soutenu
par
ANAGO Mahena Gildas
Elève Ingénieur des Travaux
Statistiques
|
Sous la direction de :
M. N'DRY Koffy Léandre Analyste Economiste
|
Septembre - 2011
DECHARGE
Page ï
DECHARGE
ANAGO Mahena Gilda Ingénieur des Travaux Statistiques
Page i
DEDICACE
Page ii
DEDICACE
A mon père ANAGO COSSI GERARD
A ma mère HOUNMADJEMEDO
Denise
A mes frères Romuald et Davy
A ma soeur Scolarique
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page ii
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page iii
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
Page iii
DECHARGE i
DEDICACE ii
SOMMAIRE iii
AVANT PROPOS iv
REMERCIEMENTS vi
SIGLES ET ABREVIATIONS vii
TABLEAU D'ILLUSTRATION viii
NOTE DE SYNTHESE ix
RESUME xi
ABSTRACT xii
INTRODUCTION 1
Objectif général 4
Objectifs Spécifiques 5
Hypothèses de recherche 5
CHAPITRE 1 : ENERGIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE : Définition
des concepts et Revue de la
littérature 8
I. DEFINITION DES CONCEPTS SUR L'ENERGIE 8
II. DEFINITION DES NOTIONS DE CROISSANCE ECONOMIQUE 11
III. REVUE DE LA LITTERATURE 14 CHAPITRE 2 : SITUATION DE
L'ENERGIE ELECTRIQUE EN COTE D'IVOIRE : ETATS DES LIEUX 23
I. ORGANISATION DU SECTEUR DE L'ENERGIE ELECTRIQUE 23
II. SITUATION DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
EN COTE D'IVOIRE 30
CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE CONSOMMATION
D'ELECTRICITE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE 37
I. METHODE D'ANALYSE DU LIEN ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET
LA
CONSOMMATION D'ELECTRICITE 37
II. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 43
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 52
ANNEXES xiii
BIBLIOGRAPHIE xix
TABLE DES MATIERES xxiv
AVANT-PROPOS
Page iv
AVANT PROPOS
L'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et
d'Economie Appliquée (ENSEA) est une école ayant pour vocation la
formation des cadres statisticiens pour les pays d'Afrique. Elle regroupe en
son sein cinq filières de formation dont la filière des
Ingénieurs des Travaux Statistiques. Cette formation se déroule
en deux années et est sanctionnée par un stage pratique à
la fin de la deuxième année. Cette phase pratique constitue une
véritable préparation à la vie professionnelle. C'est
l'occasion pour l'élève Ingénieur des Travaux Statistiques
de se familiariser avec les réalités de la vie professionnelle et
aussi d'appliquer les cours théoriques reçus durant ces deux
premières années de formation.
C'est dans cet esprit, que nous avons effectué notre
stage à l'Autorité Nationale de Régulation du Secteur de
l'Electricité (ANARE) durant deux mois. Ce stage nous a permis
d'effectuer la rédaction d'un mémoire sur le thème
: « Consommation d'électricité et Croissance
économique en Côte d'Ivoire ».
Ce stage a été l'occasion pour nous
d'approfondir les connaissances déjà acquises notamment dans le
domaine de l'économétrie des séries temporelles. Il nous a
aussi permis de nous frotter aux réalités de la vie
professionnelle à travers l'ambiance et l'environnement de travail au
sein de l'ANARE.
Aucune oeuvre humaine n'étant pas parfaite, nous
restons ouverts à vos critiques et suggestions en vue de parfaire le
présent document.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page iv
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page vi
REMERCIEMENTS
REMERCIEMENTS
P a g e vi
Au terme de ce travail, j'ai un devoir de reconnaissance que
je voudrais bien exprimer ici.
Ma gratitude va d'abord à Monsieur ASSI Benié,
Directeur Général de l'Autorité Nationale de
Régulation du Secteur de l'Electricité (ANARE) pour avoir bien
voulu m'accueillir dans sa structure.
Elle va ensuite à l'endroit de Monsieur N'DRI Koffy
Léandre, mon maitre de stage qui m'a accompagné durant ces mois
de stage partageant mes difficultés et mes inquiétudes. Sa
très grande disponibilité, la pertinence de ses observations, son
dévouement pour le travail bien accompli m'ont été d'un
grand recours pour la rédaction de ce mémoire.
Je voudrais par la même occasion exprimer ma gratitude
à Monsieur KOFFI N'GUESSAN, Directeur de l'ENSEA-ABIDJAN pour sa
détermination, pour les conseils qu'il nous a prodigué et aussi
pour nous voir permis d'étudier dans un cadre paisible et enchanteur.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
Mlle MOSSO A. Rosine, Directrice des études DESS-ASAD et des Sieurs
KOUAKOU Jean-Arnaud et KOUADIO Hugues respectivement Directeur des
études ITS/AD/AT et Directeur des études ISE.
Il m'est particulièrement agréable de remercier
tout le corps enseignant de l'ENSEA en particulier le Pr BELLO Toyidi et M.
ESSO Loesse Jacques pour leur grande disponibilité.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
M. Vallet Odon et du gouvernement béninois pour l'appui financier qu'ils
m'ont accordé pour cette formation. Je ne saurai terminer sans adresser
un remerciement à tous mes amis de promotion ainsi qu'à Bertille
KOUADIO, Marc AKPLOGAN et M. SOMTORE Théodore.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page vii
SIGLES ET ABREVIATIONS
SIGLES ET ABREVIATIONS
P a g e vii
ADF Augmented Dickey-Fuller
AIE Agence internationale de l'Energie
ANARE Autorité Nationale de
régulation du Secteur de l'Electricité
ARDL Auto Regressive Distribution Lag
BM Banque Mondiale
CIE Compagnie Ivoirienne
d'Electricité
DCPE Direction de la Conjoncture de la
Prévision Economique
EDF Electricité de France
EECI Energie Electrique de Côte
d'Ivoire
ENDA-TM Environmental Development Action in
the Third World
ENSEA Ecole Nationale Supérieure de
Statistique et d'Economie Appliquée
FBCF Formation Brute de Capital Fixe
FMI Fonds Monétaire International
FNEE Fonds National de l'Energie
Electrique
GWh Giga Watt heure
KWh Kilo watt heure
OMD Objectif du Millénaire pour le
Développement
PIB Produit Intérieur Brut
PMA Pays Moins Avancés
PP Phillips-Perron
RESET Regression Equation Specification Error
Test
SOGEPE Société de Gestion du
Patrimoine de l'Electricité
SOPIE Société
d'Opération Ivoirienne d'Electricité
SURE Seemingly Unrelated Regression
Equations
TIC Technologie de l'Information et de la
communication
TWh Tera Watt heure
USA United States of America
VAR Vector Auto Regressive
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistique Page viii
TABLEAU D'ILLUSTRATION
TABLEAU D'ILLUSTRATION
P a g e viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Consommation d'électricité par zone
géographique 12
Tableau 2: Production par acteur sur le segment de production
27
Tableau 3 : Test de présence de racine unitaire 44
Tableau 4 : Retard optimal 44
Tableau 5: Test de cointégration 45
Tableau 6 : Résultat de l'estimation 46
Tableau 7 : Test de stationnarité des résidus
47
Tableau 8 : Test diagnostic 48
Tableau 9: Test de causalité de Toda-Yamamoto 49
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Consommation d'énergie par zone
géographique 13
Graphique 2: Offre d'électricité par acteur sur
le segment de la production 28
Graphique 3 : Production de l'électricité 28
Graphique 4: Offre d'électricité par producteur
29
Graphique 5 : Consommation d'électricité par
type de tarif en basse tension 30
Graphique 6: Consommation d'électricité en haute
tension 31
Graphique 7 : Évolution de la consommation
d'électricité en Côte d'Ivoire 33
Graphique 8: Évolution du Produit Intérieur Brut
en millions de dollars USD 34
Graphique 9 : Évolution du taux de croissance du PIB
35
Graphique 10 : Evolution comparée de la consommation
d'électricité et la croissance économique en
Côte d'Ivoire de 1971à 2007 36
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : La chaine énergétique 10
Figure 2 : Schéma du cadre institutionnel 27
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page ix
NOTE DE SYNTHESE
NOTE DE SYNTHESE
Page ix
Ce travail traite des questions portant sur les relations et
le sens de causalité entre la consommation d'électricité
et la croissance économique en Côte d'Ivoire. S'agissant d'une
recherche de sens de causalité, nous avons mis l'accent sur la
description et l'essai de formalisation des faits observés. La
problématique que pose notre travail est de déterminer la nature
de la relation qui lie la consommation d'électricité et la
croissance économique ainsi que le sens de causalité.
L'objectif de l'étude étant d'apporter des
éléments de réponses à cette problématique
en vue de la formulation des politiques énergétique
adéquats aux pouvoirs publics. Pour la mise en oeuvre, nous avons
utilisé les données sur le PIB, la consommation
d'électricité, la formation brute de capitale fixe de ce pays
couvrant la période 1971-2008. La démarche a constitué en
une approche en trois étapes. D'abord, nous avons eu recours à la
définition des concepts ainsi que la revue de littérature.
Ensuite, nous avons décrit l'organisation du secteur de
l'électricité en Côte d'Ivoire et une approche descriptive.
Enfin, l'approche explicative a été utilisée pour
confirmer ou nuancer la théorie sur la nature des relations entre la
consommation d'électricité et la consommation
d'électricité en Côte d'Ivoire.
La première étape consiste à
définir les concepts d'énergie électrique, de croissance
économique et la revue de littérature. Cette étape
revêt d'une grande importance du fait que la théorie nous permet
de connaitre l'évolution des pensées sur notre sujet et aussi
elle nous permet de connaitre l'existent afin de bâtir au mieux notre
analyse. La deuxième étape consiste à décrire
l'organisation du secteur de l'électricité ainsi que le
marché de l'électricité. Ensuite, l'approche descriptive a
été utilisée pour montrer l'évolution de la
consommation d'électricité et la croissance économique. La
dernière étape consiste à mettre en évidence la
nature de la relation entre la croissance économique et la croissance
économique à travers l'approche de Pesaran et al (2001) et le
test de causalité de Granger proposé par Toda Yamamoto (1995)
NOTE DE SYNTHESE
Page x
Comme résultat, l'analyse théorique a permis de
prendre connaissance du caractère contradictoire des résultats
concernant les relations entre la consommation d'électricité et
la croissance économique. Elle nous a permis de détecter un
certain nombre de variables à utiliser pour notre modélisation et
aussi l'évolution des méthodes qui sont utilisées pour
mettre en évidence ces liens.
Au niveau de la deuxième, elle nous a permis de
présenter l'historique des réformes mis en place dans le secteur
de l'électricité ainsi que les caractéristiques du
marché de l'électricité ivoirien. Par ailleurs, la
consommation d'électricité et la croissance économique
évoluent dans le même sens, le coefficient de corrélation
linéaire proche de 1 indique l'existence d'une relation entre ces
variables.
Au niveau de la formulation économétrique, la
méthode économétrique est utilisée pour notre
modélisation est l'approche aux bornes de Pesaran, Shin et Smith (2001)
et le test de causalité est celui Granger proposé par Toda
Yamamoto (1995). Compte tenu de l'indisponibilité de certaines variables
en longues séries, nous avons été amenés à
limiter notre analyse à trois variables qui sont : Le Produit
Intérieur Brut (PIB), la consommation d'électricité et la
formation brute de capital fixe. Le test de cointégration de Pesaran
montre qu'il existe une relation de long terme positive entre la croissance
économique et la consommation d'électricité. Par contre,
à court terme l'influence de la consommation d'électricité
sur la croissance économique est non significative. Cependant, la mise
en oeuvre du test de causalité de Granger proposé par Toda
Yamamoto relève qu'il existe une relation de causalité allant de
la croissance économique vers la consommation
d'électricité. Ainsi, les politiques de restructuration et
d'intensification du réseau électrique n'ont aucune influence sur
la croissance économique.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page x
RESUME
Page xi
RESUME
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xi
Ce rapport a pour objectif principal l'étude des
relations entre la consommation d'électricité et la croissance
économique en Côte d'ivoire. Pour ce faire, nous avons eu recours
au test de cointégration de Pesaran Shin et Smith (2001) et au test de
causalité de Toda-Yamamoto (1995). Les données de nos
études proviennent de la banque mondiale et concernent la consommation
d'électricité, la croissance économique et la formation
brute de capitale fixe sur la période 1971-2008. Les estimations du test
de cointégration de Pesaran (2001) indiquent que la consommation
d'électricité agit positivement sur la croissance
économique à long terme, par contre à court terme son
influence sur la croissance économique n'est pas significative. Par
ailleurs, le test de causalité de Toda-Yamamoto relève une
causalité unidirectionnelle allant du PIB vers la consommation
d'électricité stipulant ainsi que les politiques de restriction
de l'électricité n'ont aucun impact sur la croissance
économique.
Mots clés : Croissance
économique, consommation d'électricité,
cointégration, causalité
ABSTRACT
Page xii
ABSTRACT
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xii
The main objective of this study is to find the relationship
between electricity consumption and economic growth in Cote d'Ivoire. We have
used the co-integration test of Pesaran Shin and Smith (2001) and the test of
causality proposed by Toda-Yamamoto (1995). The data of our study came from
World Bank; it concerned electricity consumption, economic growth and gross
fixed capital formation during 1971-2008. The estimation of Pesaran's
co-integration test (2001) indicates that electricity consumption and economic
growth are co integrates. However, in the short run, its influence is almost
zero. The test of causality proposed by Toda-Yamamoto finds a unidirectional
sense ruining from economic growth to GDP. It means that policies of
restriction of electricity have no impact on economic growth.
KEYWORDS: Economic growth,
Electricity Consumption, Cointegration, Causality
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Page 1
Utilisée par les agents économiques pour leurs
activités de production ainsi que pour leurs besoins quotidiens,
l'énergie électrique occupe une place importante dans le
processus de développement de toute nation. Depuis longtemps, le
rôle que joue l'énergie électrique dans la croissance
économique n'est plus à démontrer dans la mesure où
cette dernière a été d'une grande utilité dans le
processus de développement des pays industrialisés.
Ainsi, pour atteindre le niveau de développement des
pays développés, l'Afrique se doit de définir des
politiques ayant pour but de relever le défi d'une croissance
élevée et soutenue dans laquelle le secteur de
l'électricité ne doit pas être négligé.
Néanmoins, bien que la disponibilité en
énergie électrique ne constitue pas en elle seule la
panacée aux problèmes économiques et sociaux se posant
dans les pays en développement, il est par contre admis que
l'approvisionnement régulier en électricité soit une
condition nécessaire pour le développement économique et
social du continent (KANE, 2009). En effet, selon les statistiques de l'Agence
Internationale de l'Energie (AIE) publiée en 2009, il existe une forte
corrélation entre la consommation d'électricité et la
richesse d'un pays. De même, il est aussi admis qu'un faible accès
aux services énergétiques modernes est également
corrélé avec un nombre élevé de personnes vivant
avec moins de 2 $US par jour (AIE, 2002). Au niveau microéconomique, les
études empiriques établissent aussi que le service de
l'électricité semble être l'un des services les plus
importants pour améliorer le bien-être de l'individu pauvre (AIE
2002).
De même, avec cette nouvelle ère marquée
par l'avancée des Technologies de l'Information et de la Communication
(TIC), il apparaît quasi impossible d'envisager un développement
sans des services de l'énergie électrique adéquats. Ainsi,
l'électricité et les autres sources d'énergie moderne
constituent un élément essentiel
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 1
INTRODUCTION
Page 2
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 2
pour le développement économique et social de
toute nation (AIE, 2002). C'est pour corroborer ce fait que Philipe Busquin
commissaire européen affirmera que « l'énergie
électrique est au même titre que les Technologies de l'Information
et de la Communication (TIC) un bien vital pour la
société.»1
Afin de faire du secteur de l'électricité un
secteur dynamique capable de booster la croissance économique, bon
nombre de pays africains ont entrepris à la faveur des programmes
d'ajustement structurel un vaste programme de restructuration de leurs
économies. La Côte d'Ivoire n'est pas restée en marge de
cette vague de changement. Elle a initié à la faveur de ces
programmes recommandés par les partenaires aux développements
(FMI, Banque Mondiale) un vaste mouvement de privatisation des
sociétés publiques. C'est ainsi que le secteur de
l'électricité n'a pas été épargné ;
une vague de réformes se décomposant essentiellement en
programmes de restructuration, de privatisation et d'ouverture du marché
de la production électrique à la concurrence a
débuté dans les années 90. Le but ultime de ces vagues de
restructuration étant d'améliorer les performances de gestion et
de lever la contrainte financière qui empêche l'extension de
l'électrification dans les agglomérations et surtout dans les
zones rurales.
Ces séries de réformes dans le domaine de
l'énergie électrique ne sont pas restées sans
conséquence. En effet, elles ont permis une amélioration des
services dédiés au secteur de l'énergie électrique.
Selon les statistiques de la DCPE publiées en 2009, la concession par
l'Etat des segments de la production, de l'exploitation, de la distribution et
du transport a permis d'améliorer la consommation
d'électricité. La consommation d'énergie électrique
par habitant qui était de 151,702 KWh en 1990 a connu une hausse en 2006
pour s'établir à 173,229 KWh avant de passer à 186,292 KWh
en 2009. Au niveau global, la consommation d'électricité a
presque été multipliée par 1,5, elle a atteint 3.703,5 GWh
en 2008 contre 2863 GWh en 2001 (DCPE, 2009). Aussi, durant la période
2000-2008 on a assisté à une nette progression
1 Citation provenant de la communication sur l'énergie et
la croissance économiques de Busquin faite le 14 mars 2004 à
Bruxelles.
INTRODUCTION
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ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 3
INTRODUCTION
Page 4
de la consommation d'électricité avec un taux
d'accroissement annuel moyen de 3,1%.
Par ailleurs, la production d'électricité qui
était assurée par six barrages hydroélectriques
(Ayamé 1, Ayamé 2, Kossou, Taabo, Buyo et Fayé) a connu
avec l'arrivée des producteurs privés et l'installation de trois
centrales thermiques (Vridi 1, CIPREL, AZITO). La capacité de production
est alors basée sur une puissance totale installée de 1200 MW
dont 600 MW pour les centrales hydrauliques. En 2008, la production totale
d'énergie électrique était de 5 800 GWH dont 32,72%
d'origine hydraulique et 65,08% d'origine thermique (Banque Mondiale, 2010).
Ces statistiques montrent une prédominance des hydrocarbures (gaz
naturel) pour la production d'électricité. Ainsi, les
performances enregistrées dans ce secteur ont permis à la
Côte d'Ivoire d'être autosuffisante en électricité et
d'exporter une partie de sa production vers certains pays voisins notamment le
Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, le Mali et le Togo (DSRP, 2009).
Cependant, ces réformes engagées dans le secteur
de l'électricité n'ont pas permis à la Côte d'Ivoire
d'être exempte d'une crise énergétique découlant
principalement d'une offre insuffisante en énergie électrique
face à une demande en forte croissance. Cette situation s'est
aggravée avec la conjoncture défavorable pour les pays
importateurs de pétrole due à la hausse continue du prix des
hydrocarbures qui a atteint en 2008 des niveaux jamais égalés.
Cette hausse des prix du pétrole contribue à engendrer des
contre-performances dans le secteur de l'électricité d'autant
plus que la production de ce pays est basée sur des technologies
utilisant de façon abondante le gaz naturel (la source de production
étant à plus de 70% d'origine thermique contre 30% d'origine
hydraulique).
Face à cette situation, l'atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD) risquerait de se trouver
entravée par les contre-performances enregistrées par le secteur
de l'électricité dans la mesure où ce secteur permet aux
entreprises de produire davantage à grande échelle et aussi aux
ménages de satisfaire leurs besoins quotidiens. Pour Secou SARR «
Vouloir répondre aux exigences
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 4
définies dans les OMD requiert une amélioration
de l'accès aux services énergétiques car l'énergie
est nécessaire à toute activité humaine et indispensable
à la satisfaction des besoins sociaux de base (eau, nourriture,
santé, éducation, etc.) mais, également, pour assurer le
développement économique. »2 Synergie entre
l'énergie et les autres secteurs stratégiques de lutte contre la
pauvreté préparé par l'organisation ENDA-TM.
Au regard de tous ces constats, il apparait judicieux de
donner un nouveau souffle à la politique dans le secteur
électrique ivoirien pour une nouvelle approche de planification et une
meilleure maîtrise des facteurs de la croissance économique.
Le développement économique exige au
préalable une forte croissance économique qui nécessite
une utilisation de l'électricité tant pour l'usage final que pour
la consommation industrielle. La mise en place d'une politique dynamique et
efficace passe par la recherche de réponses à ces interrogations
:
- Quelles sont les relations éventuelles qui pourraient
exister entre la croissance économique et la consommation
d'électricité ?
- Quelle est la place de l'énergie électrique dans
l'économie ivoirienne ?
- Comment est organisé le secteur de
l'électricité en Côte d'Ivoire ?
- Est-ce la consommation d'électricité qui
stimule la croissance économique en Côte d'Ivoire ?
- Est-ce la croissance économique qui contribue
à améliorer la consommation de l'électricité en
Côte d'Ivoire ?
Objectif général
Cette étude vise principalement à identifier les
relations qui pourraient exister entre la consommation
d'électricité et la croissance du PIB en Côte d'Ivoire en
vue de proposer des politiques énergétiques adéquates.
2 Oumar SARR est coordonnateur du programme Energie d' ENDA-TM
dans le cadre d'un document préparé par l'Organisation ENDA-TM au
titre de son appui technique au comité multisectoriel du
Sénégal.
INTRODUCTION
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ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 5
INTRODUCTION
Page 6
Objectifs Spécifiques
De façon spécifique, il s'agira :
- de montrer l'évolution de la consommation
d'énergie électrique et la croissance économique en
Côte d'Ivoire
- d'identifier le type de relation qui pourrait exister entre
la consommation d'électricité et la croissance
économique
- de déterminer le sens de la causalité entre
consommation d'électricité et la croissance économique.
- de définir des politiques énergétiques
afin de faire du secteur de l'énergie électrique un levier du
développement économique ivoirien.
Hypothèses de recherche
Dans le but d'atteindre les objectifs cités plus haut,
nous formulons les hypothèses suivantes :
Hypothèse 1 : Il existe une relation de long terme
entre la croissance économique et la consommation
d'électricité. En effet, la croissance économique
étant un phénomène de long terme, nous postulons pour
cette hypothèse pour appréhender l'effet de long terme de la
consommation d'électricité sur la croissance
économique.
Hypothèse 2 : Il existe une relation de court terme
entre la consommation d'électricité et la croissance
économique. Cette hypothèse trouve son importance dans la mesure
où l'électricité est utilisée par tous les secteurs
de l'activité économique. Ainsi, la consommation
d'électricité pourrait avoir une influence sur la croissance
économique à court terme en dépit de sa relation de long
terme postulée dans l'hypothèse 1.
Hypothèse 3 : La croissance économique cause la
consommation d'électricité. Nous postulons pour cette
hypothèse que la croissance économique pourra dans le but de
vérifier les conclusions de l'étude de Wolde Rufael (2005) (sur
un panel de pays)
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 6
qui trouve à partir du test de causalité de
Granger qu'il existe une relation de causalité allant de la croissance
économique vers la demande d'électricité en Côte
d'Ivoire sur la période 1971-2001.
La réponse à ces interrogations nous conduira
(i) à analyser le secteur de l'électricité en Côte
d'Ivoire, (ii) à faire un état des lieux de l'évolution de
la consommation d'électricité et de la croissance
économique en Côte d'Ivoire, (iii) à procéder
à une estimation économétrique visant à
vérifier le type de relation et le sens de causalité qui pourrait
exister entre la consommation d'électricité et la croissance
économique.
L'analyse des relations entre la consommation
d'électricité et croissance économique a fait l'objet de
nombreuses publications dans la littérature économique. Dans la
plus part de ces études, le lien de causalité entre la
consommation d'énergie électrique a été
testé par l'approche de Granger appliquée à un
modèle à correction d'erreur ou à un modèle
vectoriel auto régressif. Par contre, très peu d'études se
sont intéressées à l'utilisation du modèle
autorégressif à décalage temporel (ARDL). A ce titre,
cette étude se propose d'examiner les relations qui existent entre la
consommation d'électricité et la croissance économique
à travers le test de Granger proposé par Toda Yamamoto (1995) et
le test de cointégration de Pesaran et al (2001).
Pour atteindre les objectifs définis dans notre
étude, la démarche méthodologique que nous adoptons
présente deux approches qui sont l'approche descriptive et l'analyse
économétrique. L'approche descriptive nous permettra de faire
l'état des lieux et de décrire la situation de l'énergie
électrique ainsi que l'évolution du PIB sur notre période
d'étude. L'approche économétrique sera fondée sur
la méthodologie des séries temporelles basée sur des tests
de racine unitaire, le test de causalité admis dans notre analyse sera
celui de Granger proposé par Toda et Yamamoto (1995)
développé dans un modèle autorégressif à
décalage temporel (ARDL), ce dernier étant introduit par Pesaran
et al (2001).
INTRODUCTION
Page 7
L'ossature de notre travail comportera trois chapitres. Le
premier chapitre se penchera sur la définition des concepts ainsi que
sur la revue de la littérature. Dans le second chapitre, nous ferons un
état des lieux de l'évolution de la consommation
d'électricité ainsi que de la croissance économique en
Côte d'Ivoire. Enfin, le troisième chapitre va mettre en
évidence la méthodologie utilisée pour notre étude
ainsi que l'analyse et l'interprétation des résultats de nos
estimations. Nous terminerons notre travail par la formulation des
recommandations.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 7
CHAPITRE 1 : ENERGIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE : Définition des
concepts et Revue de la littérature
|
CHAPITRE 1
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ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 8
Avec le développement des sociétés
capitalistes, les débats sur le lien de causalité entre la
consommation d'électricité et la croissance économique ont
connu une véritable évolution conduisant pour la plupart à
des résultats antagonistes.
Il apparait donc important de voir comment ces théories
ont progressé au cours de ces dernières années.
Ce chapitre comprend deux sections. Dans la première
section, il sera question de faire une mise au point des différents
concepts. Dans la seconde section, il s'agira de faire un bref
résumé des études théoriques et empiriques sur la
consommation d'énergie et la croissance économique.
I. DEFINITION DES CONCEPTS SUR L'ENERGIE
1.1 Définition de l'énergie
L'énergie est un concept ancien qui vient du latin
energia, lui-même issu du grec ancien enérgeia, qui signifie
« force en action ». Selon le dictionnaire universel,
l'énergie 3 est la capacité d'un système
à modifier un état, à produire un travail entraînant
un mouvement, de la lumière ou de la chaleur. On définit aussi
l'énergie comme étant une grandeur physique qui
caractérise l'état d'un système qui est globalement
conservée au cours des différents processus de
transformation4.
En outre, on peut également qualifier l'énergie
en fonction de sa source d'extraction et le moyen par lequel il est
acheminé. Ainsi, on distingue des énergies dites renouvelables et
d'autres non renouvelables.
CHAPITRE 1
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ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 9
V' Energie renouvelable : Une énergie
est dite renouvelable lorsqu'elle provient d'une source d'énergie qui se
renouvelle assez rapidement pour être considérée comme
inépuisable à l'échelle de temps humain. On peut citer
comme exemple l'énergie solaire, l'énergie thermique,
l'énergie provenant de la biomasse, l'énergie hydraulique et
l'énergie éolienne.
V' Energie non renouvelable : A l'
opposé des énergies renouvelables, une énergie non
renouvelable est une énergie dont la source ne se renouvelle pas assez
vite pour être considérée comme inépuisable à
l'échelle de l'homme. Elles proviennent pour l'essentiel du
pétrole, du nucléaire, du gaz naturel.
Enfin, que l'on se situe dans les domaines des sciences
physiques, des sciences humaines ou dans le domaine des sciences sociales, le
vocable énergie admet différentes définitions qui se
rejoignent en partie :
? Energie au sens de la science physique ;
? Energie humaine ; qui découle d'un
phénomène physiologique (vigueur physique) ou psychologique
(force donnée par la volonté) ;
? L'énergie utilisée par les sociétés
humaines (Electricité, Gaz, Biomasse, etc.).
1.2 Les différents types d'énergie
L'énergie provient de plusieurs sources qu'on peut
classer de la manière suivante :
L'énergie primaire : C'est la
première forme d'énergie que l'on peut retrouver directement dans
la nature. Il s'agit de l'énergie provenant de la biomasse, du gaz, du
pétrole, du vent, du rayonnement du soleil, de l'hydraulique et de la
géothermique. Ce type d'énergie n'étant pas toujours
directement utilisable par les ménages, elle fait l'objet de
transformation (raffinage, combustion, etc.)
L'énergie secondaire : Elle
découle de la transformation de l'énergie primaire au moyen des
unités de conversions. On distingue par exemple, l'utilisation de la
biomasse dans les centrales thermiques en vue de la production de
l'électricité.
CHAPITRE 1
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L'énergie finale : Encore
appelée énergie disponible chez le consommateur, l'énergie
finale correspond à une énergie qui se présente sous une
forme « raffinée » pour sa consommation finale (essence
à la pompe, fioul ou gaz électricité aux bornes de
l'appareil...).
L'énergie utile : C'est
l'énergie dont dispose effectivement l'utilisateur après la
dernière conversion par ses propres appareils (rendement global
d'exploitation).
Cette typologie est décrite par la chaine
énergétique qui se présente comme suit : Figure
1 : La chaine énergétique
1.3 L'énergie électrique
L'énergie électrique est une énergie
secondaire, elle est obtenue à partir de la transformation d'une autre
énergie dite primaire. C'est une énergie produite sous forme de
courant d'électrons dans le but de produire de la lumière ou de
la chaleur. L'électricité constitue un bien essentiel pour les
agents économiques car il leur sert pour l'éclairage, le confort
thermique (chauffage, froid) ou de facteur de production. L'unité
officielle de mesure de l'électricité est le kWh.
CHAPITRE 1
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Statistiques Page 11
1.4 Consommation d'électricité
La consommation au sens économique est l'acte par
lequel un bien ou un service est détruit immédiatement ou
progressivement pour satisfaire un besoin. De même,
l'électricité est consommée par les agents
économiques pour les besoins d'alimentation et de fonctionnement des
divers appareils électroménagers et les machines industrielles.
Sur le plan national, la consommation d'énergie fait
référence à l'ensemble des quantités
d'énergie qui a été mis à la disposition des
usagers et des pertes dans les réseaux de transport et de distribution.
Elle est obtenue en faisant la différence entre l'offre nationale
(Production + Importation) et les exportations.
Après avoir définir les concepts liés
à l'énergie, nous allons à présent procéder
à la définition de la notion de croissance économique.
II. DEFINITION DES NOTIONS DE CROISSANCE ECONOMIQUE
2.1 Définition et mesures de la croissance
économique
La croissance économique peut se définir comme
la variation quantitative, durable, auto entretenue et non réversible de
la production de biens et services dans le temps et sur un espace
économique donné. Cependant, la définition la plus en
vogue est celle de François Perroux qui dans son ouvrage «
l'économie du XXe siècle » publié en 1961
définit la croissance comme « l'augmentation soutenue (...) d'un
indicateur de dimension pour la nation : le produit global brut ou net, en
termes réels.» La croissance économique d'un pays est
déterminée par sa richesse. Ainsi, l'indicateur le plus
utilisé pour quantifier la croissance économique est le PIB. Le
Produit Intérieur Brut est le résultat de la somme des valeurs
ajoutées produites à l'intérieur d'un territoire sur une
année donnée. La valeur ajoutée étant
elle-même obtenue par la différence entre la production d'un
secteur d'activité de l'économie et sa consommation
intermédiaire.
Les économistes identifient plusieurs facteurs
susceptibles d'expliquer la croissance économique. Ces facteurs sont
entre autre le niveau d'épargne, le progrès
CHAPITRE 1
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technique, l'innovation technologique, les dépenses
publiques, le capital humain et le poids démographique.
Dans la mesure où l'avènement de ces facteurs
nécessite au préalable la présence d'énergie dont
l'électricité, il apparait important de voir le rôle que
pourrait jouer l'électricité dans la croissance
économique.
2.2 Consommation d'électricité et croissance
économique
Si avec les développements récents des
théories intégrant l'énergie comme facteur de production
(Percebois, 1999, Kane ; 2008) l'influence de l'électricité sur
la croissance économique est désormais admise, il n'en demeure
pas moins qu'une compréhension chiffrée de ces liens soit mise en
évidence.
Selon les statistiques de l'EDF publiée en 2008, la
consommation d'électricité mondiale s'établit à
18103 TWh. A partir du tableau 1, on remarque que l'Asie est la principale zone
de consommation d'électricité car elle représente plus de
40,03% de la consommation d'électricité mondiale.
Tableau 1 : Consommation d'électricité par
zone géographique
En TWh
|
2001
|
%
|
2008
|
%
|
2001/2008
|
Asie et Océanie (1)
|
4 520
|
31,84
|
7 447
|
40,03
|
64,70%
|
Amérique du Nord
|
4 207
|
29,63
|
4 718
|
22,45
|
12,20%
|
États-Unis
|
3 687
|
|
4 156
|
|
|
Canada
|
520
|
|
562
|
|
|
Europe
|
3 146
|
22,16
|
3 999
|
21,5
|
27,20%
|
dont : Russie
|
770
|
|
913
|
|
|
Amérique Centre et Sud
|
817
|
5,75
|
1 119
|
6,02
|
36,90%
|
Afrique
|
418
|
2,95
|
562
|
3,02
|
34,50%
|
dont : Afrique du Sud
|
196
|
|
232
|
|
|
Monde
|
14 197
|
|
18 603
|
100
|
31,10%
|
Source : Energie de France, 2008
Cette hausse de la consommation de l'électricité
couplée avec une croissance économique de plus de 7% durant ces
trente dernières années dans la plupart des pays de l'Asie laisse
présager l'existence d'une relation entre la consommation
d'électricité et la croissance économique.
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CHAPITRE 1
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De même, l'analyse du graphique 1 montre que la
consommation d'électricité en Afrique reste marginale par rapport
à la consommation mondiale. En Afrique, la majeure partie des pays
appartiennent à la catégorie des Pays les Moins Avancees (sur 53
pays que compte le continent, 33 sont PMA) et cette situation économique
se réflète également dans le niveau de consommation
d'énergie.
Graphique 1 : Consommation
d'énergie par zone géographique
Source : BP, Statistical Review of World Energy,2010
La consommation d'électricité en Afrique reste
parmi les plus faibles au monde ; en moyenne, les pays africains consomment
environ 470 KWh d'électricité par habitant et par an (EDF, 2008)
à comparer aux 1900 KWh en Chine, 7200 par habitant/an en France et
12200 KWh aux USA. De plus, la capacité instalée de toute
l'Afrique est de 114 KWh pour un milliard d'habitants ce qui est
équivaut à celle de l'Allemagne qui n'a que 82 millions
d'habitants. Ces statistiques montrent un grand écart entre la
consommation d'électricité en Afrique et celle des pays
développés. Ainsi, l'on est tenter d'affirmer que cette faible
consommation d'électricté pourrait bien contribuer à
expliquer le retard dans le processus de développement de l'Afrique.
Bien que les élements chiffrés ci-dessus
montrent qu'il pourrait exister un lien entre la consommation
d'électricité et la croisssance économique, il importe
aussi de montrer
CHAPITRE 1
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l'évolution de la théorie économique sur les
rélations entre la consommation d'électricité et la
croissance économique.
III. REVUE DE LA LITTERATURE
L'analyse des relations entre la consommation
d'électricité et la croissance économique passe par un
exposé des différentes théories et travaux empiriques y
afférents. Celle-ci est d'une grande utilité dans la mesure
où elle nous permet de prendre connaissance des travaux effectués
dans le domaine afin de déceler les techniques performantes pour aborder
notre sujet.
La causalité entre la consommation
d'électricité et la croissance économique a fait l'objet
de plusieurs publications dans la littérature économique.
Dans cette section, Il va s'agir de faire un exposé
succinct et critique de ces études tant sur le plan théorique
qu'empirique.
3.1 Approches théoriques
La relation entre la croissance économique et
l'énergie électrique est très ancienne. En effet,
l'utilité de l'énergie dans le processus de développement
s'est faite ressentir depuis 1780 avec la révolution industrielle.
Durant cette période, le souci d'apporter un nouveau souffle à
une économie anglaise basée sur l'utilisation de techniques
rudimentaires a permis à certains pionniers de l'époque (James
Watt, 1763) de découvrir de nouvelles sources d'énergie et des
machines utilisant de façon abondante l'énergie. Ces
découvertes ont ainsi permis une véritable mutation de
l'activité économique.
C'est en effet à partir de la fin du
XVIIIème siècle que de nombreuses découvertes
eurent lieu, tant en chimie qu'en innovations techniques et mécaniques.
Ce processus d'industrialisation a provoqué un changement des habitudes,
de la nature, de la production et une redynamisation de l'économie
provoquant un exode rural vers les villes qui se développèrent
autour des nouveaux sites de production. L'agriculture fut ainsi
mécanisée ; les paysans passèrent ainsi d'une agriculture
manuelle traditionnelle à une révolution agricole basée
sur des machines et des
CHAPITRE 1
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Statistiques Page 15
produits chimiques. Ces innovations techniques n'auraient pas
été possible sans le fruit des nouvelles inventions qui
nécessitaient une utilisation massive de l'énergie pour fabriquer
des machines à vapeur, tout d'abord, puis électriques par la
suite.
Le rôle de l'énergie dans le processus de
croissance d'une nation a connu une évolution particulière dans
la théorie économique. En dépit de l'importance du
rôle qu'elle a joué pendant la révolution industrielle, les
auteurs classiques et néoclassiques n'intègrent pas directement
l'énergie comme facteur de production dans la détermination du
produit global. Adam SMITH, avec sa théorie de la valeur montre que la
valeur d'un bien dépend uniquement de la quantité de travail
nécessaire à sa production. La valeur d'un bien est donc
déterminée par le seul facteur travail utilisé dans le
processus de production. Tenir compte de cette conception de la valeur revient
implicitement à occulter le rôle joué par l'énergie
dans une période marquée par l'utilisation à grande
échelle de machines durant la révolution industrielle. Pour
palier à cette insuffisance, Adam Smith va donc considérer que
les plus values tirées de l'utilisation des machines se diluent sous
formes de profits et salaires. A l'instar d'Adam SMITH, les théories de
Jean Baptiste Say et de Ricardo n'intègrent pas l'énergie comme
facteur de production. Cependant, c'est avec les travaux de Stanley JEVONS en
1865 sur l'impact de la limitation de la production du charbon sur le
développement industriel en Royaume Uni que l'introduction de
l'énergie comme facteur de production va connaitre un essor.
Malgré l'avertissement de Jevons sur l'utilité de
l'énergie dans la croissance économique anglaise, les
économistes classiques ne vont pas faire de l'énergie un facteur
essentiel dans la détermination de la production nationale. Avec
l'avènement des nouvelles théories de la croissance
économique, le rôle que joue l'énergie dans la production
sera également occulté. Ces auteurs (Solow, Barro, Becker, Romer)
à l'instar de leurs prédécesseurs expliquent les
performances des nations à partir d'autres facteurs (le progrès
technique, l'innovation, les dépenses publiques, le capital humain et
l'apprentissage par la pratique) autres que l'énergie. Les
théoriciens de la croissance endogène ont retenu quatre sources
principales : l'accumulation de la connaissance, l'accumulation du capital
humain,
CHAPITRE 1
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Statistiques Page 16
CHAPITRE 1
Page 17
l'accumulation du capital technologique et les dépenses
d'infrastructures publiques. Cette situation va perdurer jusqu'à
l'avènement de la crise pétrolière en 1973.
C'est à la suite des crises pétrolières
et de ses impacts sur les économies que l'intérêt pour
l'énergie comme facteur de production s'est fait ressentir dans les
recherches économiques.
Dans les années 1970, la nécessité de
comprendre les liens entre les évolutions des ressources naturelles, en
l'occurrence énergétique et l'économie a conduit à
la reconnaissance de l'énergie, puis des matières
premières, en tant que facteur de production. Cette prise de conscience
a permis l'apparition des fonctions de production intégrant
l'énergie et les matières premières comme facteur de
production. Il s'agit des fonctions de production KLE (capital, travail,
énergie) ou KLEM (capital, travail, énergie, matière). Ces
nouvelles fonctions de production se proposent d'étudier la croissance
économique en intégrant un nouveau facteur de production qui est
l'énergie. Cependant, la question relative aux hypothèses
concernant la substituabilité se pose dans la formulation des fonctions
de production (Percebois, 1989).
La plus part des modèles
macro-énergétiques ont longtemps utilisé des fonctions de
production de type Cobb Douglas admettant une substituabilité parfaite
entre ces facteurs de production. Elle suppose que quelque soit le niveau de
production et la proportion des facteurs, l'élasticité de
substitution est toujours égale à l'unité et la part
relative en valeur des facteurs toujours constante (Gregory, Griffin 1976).
Berndt et Wood (1979) soutiennent par contre l'existence d'une
complémentarité entre le capital et l'énergie. Cette
controverse pose le problème de «substituabilité technique
brute» et de «complémentarité économique
nette» entre l'énergie et le capital dans les processus de
production.
Par ailleurs, il faut noter que l'électricité
constitue un élément indispensable à la satisfaction des
besoins quotidiens des agents économiques. Néanmoins, il est
aussi admis que la consommation d'énergie et plus
particulièrement celle de l'électricité a un impact
positif sur la croissance. Mais également la croissance entraine
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Statistiques Page 17
l'augmentation de la consommation d'énergie. En plus,
à mesure qu'un pays se développe, son intensité
énergétique de son PIB diminue.
Par ailleurs, la compréhension de la dynamique de la
relation entre l'énergie et la croissance économique doit tenir
compte des autres facteurs de production.
A l'instar des théories économiques sur le
rôle de l'énergie dans la croissance économique, plusieurs
études empiriques ont été menées dans le but de
comprendre cette relation.
3.2 Approches empiriques
L'analyse de la causalité entre la consommation
d'énergie électrique et la croissance économique a fait
l'objet de nombreuses publications dans la littérature
économique. Cependant, les conclusions de ces études conduisent
à des résultats antagonistes.
En effet, c'est à Kraft et Kraft (1978) que l'on doit
les premières études sur les relations de causalité entre
la demande d'énergie et le produit national brut. Dans le but de mettre
en évidence l'existence d'un lien entre le PNB et la demande
d'énergie aux USA, Kraft et Kraft partent d'une analyse sur la
consommation d'énergie et le PNB des Etats Unis sur la période
1947-1974 pour parvenir à la conclusion qu'il existe une relation
unidirectionnelle allant du produit national brut vers la demande
d'énergie. Ainsi, les conclusions des travaux impliquent alors que toute
action visant à promouvoir et redynamiser le secteur de l'énergie
n'aurait aucune influence sur l'évolution du Produit National Brut.
Cependant, les résultats des travaux de Kraft et Kraft ont fait l'objet
de critique de la part d' Akarca et Long.
Pour Akarca et Long (1980), les résultats auxquels sont
parvenues Kraft et Kraft sont biaisés dans la mesure où la
période choisie pour les études est jugée instable car
elle incluait le premier choc pétrolier. Ainsi, en écourtant la
période d'étude de 1950 à 1968, ces auteurs montrent une
absence de relation de causalité entre le PIB et la consommation
d'énergie.
CHAPITRE 1
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Statistiques Page 18
CHAPITRE 1
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Au même moment, Yu et Choi (1985) étudient
l'existence de relation entre la consommation d'énergie et le PNB sur un
panel de pays composé du Brésil, des USA, du Royaume Uni, de la
Pologne et de la Corée du Sud. Ils parviennent à la conclusion
qu'il n'existe aucune relation de causalité entre la consommation totale
d'énergie et le PNB pour les USA, le Royaume Uni et la Pologne. Par
ailleurs, ils détectent un lien causal allant du PNB sur la consommation
d'énergie pour la Corée du Sud et le contraire pour les
Philippines.
En Chine, Shiu et Lam (2004) ont eu recours au test de
causalité de Granger pour mettre en évidence le lien causal entre
la consommation d'électricité et le PIB réel sur la
période 1971- 2000. Ils aboutissent au fait que la consommation
d'électricité cause le PIB au sens de Granger. Ainsi, les
initiatives et innovations dans le domaine de l'électricité
contribuent à l'amélioration de l'activité
économique.
En Turquie, Galip Altinay et al (2005), ont eu recours
à deux tests à savoir le test de Dolado-lukepohl dans un VAR
à niveau et celui de Granger selon la procédure de Toda-Yamamoto
(1995) pour mettre en évidence les relations entre la consommation
d'électricité et le PIB réel sur la période
1950-2000. Après estimation, les deux tests utilisés pour leur
modélisation ont donné une preuve solide de la présence
d'une causalité unidirectionnelle allant de la consommation
d'électricité au revenu. Au vu de ces résultats, Galip
Altinay et al encouragent des politiques visant à améliorer les
services de fourniture d'électricité car elles sont une
importance vitale pour une augmentation de la consommation
d'électricité qui permettrait de soutenir la croissance
économique.
Sur les îles Fidji, pays dépendant de
l'énergie pour son développement, P. Narayan et Singh (2006) ont
réalisé une étude sur les liens entre la consommation
d'électricité et le Produit Intérieur Brut. Ces auteurs
utilisent dans leurs analyses les nouvelles techniques de cointégration
développée par Pesaran, Shin et al (2001) et la causalité
de Granger. Les tests économétriques appliqués pour ce
pays révèlent qu'il existe une relation de causalité de
long terme allant de la consommation d'électricité vers le PIB.
Narayan et Singh proposent d'engager des politiques visant à faciliter
l'accès à
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l'électricité dans la mesure où les
actions ayant pour but de conserver l'énergie auront un impact
négatif sur la croissance économique.
Toujours dans cette même optique, Yoo et Kwak (2010)
étudient la consommation d'électricité et le PIB
réel sur un panel de sept pays de l'Amérique du Sud à
savoir l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, l'Equateur, le
Pérou et le Venezuela sur la période 1975-2006. Yoo et Kwak
parviennent à la conclusion qu'il existe une relation de
causalité unidirectionnelle de la consommation
d'électricité vers le PIB pour l'Argentine, le Brésil, le
Chili, la Colombie et l'Equateur. Cela veut dire que toute action ou politique
visant à améliorer les performances du secteur de
l'énergie électrique affecte directement la croissance
économique de ces pays. Pour le Venezuela par contre, les
résultats montrent qu'il y a une causalité bidirectionnelle entre
la consommation d'électricité et la croissance économique.
Cela implique qu'une augmentation de la consommation
d'électricité affecte directement la croissance économique
et cette croissance économique stimule aussi la consommation
d'électricité dans ce pays. Concernant le Pérou, les
conclusions de l'étude de Yoo et Kwak indiquent une absence de lien de
causalité entre la consommation d'électricité et la
croissance économique.
D'autres techniques ont été utilisées
pour mettre en évidence le lien entre la consommation
d'électricité et la croissance économique. Au nombre de
ces méthodes figure la méthode de cointégration de
Pédroni.
La méthode de cointégration de Pedroni sur les
données de Panel sera utilisée par Ali Arcaravci et Ilahn Orzturk
(2009) pour rechercher l'existence d'une relation de long terme entre la
consommation d'électricité et la croissance économique
pour un panel de quinze pays en développement de l'Europe de l'est. Ces
auteurs vont estimer un modèle à partir de la consommation
d'électricité par tête et le produit intérieur par
tête de ces pays sur la période 1990-2006. Ils aboutissent au fait
qu'il n'existe pas de relation de long terme entre ces deux variables. De ce
fait, les politiques de consommation d'énergie électrique n'ont
aucun effet sur la production réelle dans le long terme pour ces
pays.
CHAPITRE 1
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Statistiques Page 20
Dans une autre étude, Ali Arcaravci et Ilahn Orzturk
(2011) ont utilisé une l'approche ARDL de Pesaran et al (2001) pour
étudier la relation et le sens de causalité entre la consommation
d'électricité et le PIB pour onze (11) pays du Moyen Orient et de
l'Afrique du Nord de 1990 à 2006. Les résultats du test de
Pesaran révèlent une absence de relation d'équilibre de
long terme entre la consommation d'électricité et la croissance
économique en Iran, au Maroc et en Syrie. De ce fait, les auteurs ont
décidé de les éliminer de l'échantillon. Toutefois,
l'étude a révélé l'existence de relation entre les
niveaux de consommation d'électricité et de croissance
économique pour l'Egypte, Israël, Oman et l'Arabie Saoudite. Le
test de causalité montre l'existence d'une causalité de court
terme allant de la croissance économique vers la consommation
d'électricité en Israël. En Egypte et en Israël, le
sens de la causalité va de la consommation d'électricité
vers la croissance économique.
En Afrique, peu d'études se sont consacrées au
lien entre le niveau de richesse d'un pays et sa consommation
d'électricité (Jumbe, 2004). Cependant, il existe certains
auteurs qui ont essayé de mettre en évidence ces relations soit
sur des pays pris individuellement ou sur des groupes de pays. Tout comme dans
le cas des pays industrialisés, les études sur les relations
entre la consommation d'électricité et la croissance an Afrique
indiquent une absence de consensus sur le sens de causalité.
Jumbe (2004) a abordé la question dans ces travaux sur
le Malawi. Il a montré qu'il existe une relation de causalité
unidirectionnelle du PIB vers la consommation d'électricité sur
la période de 1970 à 1999 dans ce pays.
Wolde Rufael (2004) à la question de savoir les
relations entre la consommation d'électricité et la croissance a
utilisé les nouvelles techniques de Pesaran, Shin et Smith (2001) sur
quinze pays africains. Wolde Rufael montre en utilisant le PIB comme variable
explicative qu'il existe une relation de long terme pour quatre pays (Gabon,
Côte d'Ivoire, Nigéria, et le Soudan). Par contre, lorsque la
consommation d'électricité est utilisée comme variable
endogène, il obtient une relation de cointégration pour quatre
pays (Algérie, RDC, Ghana). Pour les onze autres pays de l'étude,
les tests de cointégration indiquent une absence de cointégration
quelque soit la variables utilisée comme endogène.
CHAPITRE 1
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Statistiques Page 21
Parmi ces rares études, on peut aussi
énumérer celui de KANE (2009). Cet auteur analyse
l'intensité énergétique du PIB dans la zone UEMOA en
utilisant les données de panels hétérogènes non
stationnaires et les tests de cointégration basés sur les
données de panel. Il met en évidence un modèle
économétrique en prenant en compte quatre (4) variables :
l'investissement, la structure productive, le PIB par tête, le taux
d'urbanisation. Les résultats de sa modélisation
révèlent que l'intensité énergétique du PIB
au sein de l'UEMOA dépend largement du niveau d'investissement, de la
structure des économies et du taux d'urbanisation. Il montre
également que la consommation d'énergie est dominée par le
secteur industriel.
Au Nigéria, ce sont les travaux d'AKINLO (2009) qui ont
été les premiers à s'intéresser à cette
problématique. En effet, pour faire ressortir le lien entre la
consommation d'électricité et la croissance du PIB, l'auteur
décompose les séries sur la consommation
d'électricité et le taux de croissance réelle en utilisant
le filtre de Hodrick-Prescott. En appliquant ce filtre, il parvient à
décomposer chaque série en sa composante saisonnière,
cyclique et sa tendance. Les résultats des estimations montrent qu'il y
a cointégration entre la tendance et les composantes cycliques des deux
séries, ce qui semble suggérer que la causalité de Granger
est probablement liée au cycle économique. L'auteur
suggère donc d'investir davantage dans le secteur de
l'électricité afin de réduire l'inefficacité dans
la fourniture et dans l'utilisation de l'électricité pour
stimuler la croissance économique au Nigéria.
Idrissa OUEDRAOGO (2010) utilise les techniques de
cointégration aux bornes de Pesaran et al pour mettre en évidence
la consommation d'électricité et la croissance économique
au Burkina Faso sur la période 1968-2003. Il intègre dans sa
modélisation certaines variables à savoir ; la
formation Brute de Capital Fixe, le PIB et la consommation d'énergie
électrique. Après application de la méthode
de Pesaran, l'auteur aboutit au fait qu'il existe une relation de long terme
bidirectionnelle entre la consommation d'énergie et l'investissement.
Les travaux de Ouédraogo révèlent également
l'existence d'une relation rétroactive positive entre les
investissements et le Produit Intérieur Brut. Au regard de ce qui
précède, l'auteur préconise que les
CHAPITRE 1
Page 22
politiques énergétiques doivent être mise
en oeuvre de telle sorte que l'électricité ne
génère aucun impact négatif sur l'activité
économique.
Si les développements précédents nous ont
permis de mettre en évidence l'évolution de la consommation
d'électricité et la croissance économique, il n'en demeure
pas moins que la problématique de l'accessibilité soit une
question importante pour que le secteur de l'électricité puisse
jouer un rôle déterminant dans la croissance économique.
Ainsi, les effets de l'énergie électrique sur la croissance
économique pourraient dépendre de son organisation, de la
disponibilité du service et du niveau d'accès des populations au
service. Il est donc impérieux de passer en revue l'historique et
l'organisation du secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire
et d'analyser la consommation d'électricité en Côte
d'Ivoire.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 22
CHAPITRE 2 : SITUATION DE L'ENERGIE ELECTRIQUE EN COTE D'IVOIRE : ETATS DES
LIEUX
|
CHAPITRE 2
P a g e 2 3
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 23
Depuis les années 1990, la Côte d'Ivoire a
adopté une série de réformes permettant de faire du
secteur de l'électricité, un secteur clé pour son
développement économique. Ces réformes avaient pour but
d'améliorer la qualité des services afin de répondre
à une demande en pleine expansion et d'assurer la rentabilité des
investissements. A cet effet, de nombreuses stratégies ont
été mises en oeuvre en vue d'une organisation et d'un
développement harmonieux du secteur de l'électricité
à travers un cadre institutionnel adéquat.
De ce fait, Il convient d'une part, d'analyser
l'évolution de l'organisation du secteur de l'électricité
en Côte d'Ivoire et d'autre part, de mesurer l'effet sur
l'évolution de la consommation d'électricité et la
croissance économique.
I. ORGANISATION DU SECTEUR DE L'ENERGIE ELECTRIQUE
1.1 La période de monopole
Le secteur de l'énergie électrique en Côte
d'Ivoire a connu diverses mutations au fil du temps. Au lendemain des
indépendances, le secteur de l'énergie de
l'électricité était un monopole d'Etat, géré
par une société publique dénommée : Energie
Electrique de Côte d'Ivoire (EECI) qui assurait la production,
l'exploitation, le transport et la distribution de l'électricité.
Pendant la période 1960-1980, le secteur de l'électricité
a connu une croissance forte et continue. Les projets d'investissements
initiés par l'EECI au cours de cette période ont permis
d'améliorer la capacité de production qui est passée de
40MW en 1952 à plus de 800 MW à la veille de la privatisation en
1990. Cependant, cette évolution va connaitre au cours des années
1990 une véritable contre performance. Le secteur va faire
progressivement face à de profondes difficultés techniques et
financières caractérisées par une cessation de
CHAPITRE 2
P a g e 2 4
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 24
paiement, une dette de plus de 240 milliards de dollars USD et
une baisse de la qualité du service avec des coupures fréquentes
de l'électricité.
A la fin des années 1980, les mauvaises performances
enregistrées par l'économie ivoirienne ont entrainé la
remise en cause des monopoles par les bailleurs de fonds et susciter une vague
de restructuration des principaux secteurs de l'économie et la
privatisation des sociétés d'Etat qui va s'étendre
jusqu'au secteur de l'électricité
1.2 La Réforme de 1990
Pour faire face aux difficultés enregistrées
dans le secteur de l'électricité, l'Etat ivoirien décide
de confier l'exploitation de l'électricité à une
société privée. Ainsi, le 25 octobre 1990, la convention
de concession du service public national de production, de transport, de
distribution, d'exportation et d'importation de l'énergie
électrique fut signée. Ainsi, selon les dispositions de cette
nouvelle convention le segment d'exploitation, du transport et de distribution
a été confié à la Compagnie Ivoirienne
d'Electricité (CIE) tandis que l'Etat conserve la
propriété du patrimoine, la responsabilité des
investissements et la réalisation des gros oeuvres dans le secteur. Par
convention signée le 10 Décembre 1990, l'EECI devient une
société de gestion du patrimoine de l'Etat affecté au
service public de l'électricité. Toujours dans le cadre de cette
convention, l'Etat met sur pied le Fonds National de l'Énergie
Électrique (FNEE), dont la mission est d'assurer la gestion
financière équilibrée des ressources et des emplois du
secteur de l'électricité dont notamment le contrôle du
versement régulier de la redevance par le Concessionnaire du service
public.
Cette réforme a engendré des
répercussions positives sur le secteur de l'énergie
électrique. En effet, cette privatisation a contribué à
une amélioration significative des conditions techniques d'exploitation.
Elle a aussi permis une reprise des investissements en matière
d'électrification sociale et une amélioration des prestations de
service public. Toujours dans cette optique de redynamisation du secteur de
l'énergie électrique, l'Etat va permettre à la faveur de
la découverte de gisements de pétrole l'entrée de nouveaux
producteurs indépendants d'électricité.
CHAPITRE 2
P a g e 2 5
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 25
1.3 Avènement des nouveaux producteurs
indépendants d'électricité
Face au besoin d'augmenter les capacités de production
pour faire face à la hausse de la demande d'électricité.
L'Etat a signé avec des opérateurs privés des conventions
pour la production de l'électricité.
En 1994, l'Etat signe une convention avec la
société privée Compagnie Ivoirienne de Production
Electrique (CIPREL) filiale du groupe SAUR Afrique pour une durée de 19
ans. En effet, cette convention de type Built Operate and Transfert (BOT) vise
la construction d'une centrale thermique de production de
l'électricité, l'exploitation de cette centrale et le transfert
de propriété. Ainsi, selon les dispositions de cette convention
la CIPREL garantit une disponibilité d'énergie électrique
de 1410 GWh par an que l'État s'engage à payer pendant la
durée de la concession.
Toujours dans cette optique d'augmentation des
capacités de production, l'Etat ivoirien signe à la suite d'un
appel d'offre international une autre convention avec la société
CINERGY S.A. Cette convention de type BOOT (Built Own Operate and Transfer) qui
a une durée de 24 ans a pour objectif la construction d'une centrale
thermique à gaz de production d'électricité (Centrale
thermique d'AZITO).
Pour la fourniture du combustible à CIPREL et AZITO,
l'Etat a signé des contrats de fourniture de gaz avec les
sociétés Ocean Energy International (OEI), Ranger Oil devenu CNR,
Foxtrot et la SIR.
Cette entrée de nouveaux opérateurs dans le
secteur va nécessiter la mise en place d'un cadre réglementaire
et législatif plus dynamique afin d'optimiser la gestion technique et
financière des actifs de l'Etat et aussi de favoriser une
amélioration de l'alimentation, de la fiabilité et de la
réduction du coût de l'électricité.
I.4 La réforme de 1998
En Décembre 1998, l'Etat ivoirien dans le but
d'améliorer l'organisation du secteur de l'électricité et
de lui donner un cadre juridique réglementaire a procédé
à la liquidation de l'EECI et à la suppression du Fonds National
de l'Energie Electrique
CHAPITRE 2
P a g e 2 6
(FNEE). Cette mesure a été accompagnée
par la création de trois nouvelles structures dont les attributions sont
les suivantes:
V' L'Autorité Nationale de
Régulation du Secteur de l'Electricité (ANARE) : est
chargée de la régularisation du service public national de
l'énergie électrique, par décret du N°98-726 du 16
décembre 1998. De par son rôle de régulateur, l'ANARE
s'assure de la bonne exécution et du respect de la
réglementation, des conventions qui régissent dans le secteur de
l'énergie électrique. Elle procède également
à l'arbitrage des conflits entre les différents acteurs du
secteur de l'énergie électrique. L'ANARE possède en plus
un avis consultatif sur les autorisations d'exploitation et aussi sur les
textes en matière d'énergie électrique.
V' Société de Gestion du
Patrimoine du Secteur Electrique (SOGEPE) :
La SOGEPE est régie par le décret 97-127 du 16
Décembre 1998, elle est chargée de la gestion du patrimoine
public ou privé de l'Etat. En effet, la SOGEPE assure aussi la gestion
des actifs, des immobilisations de l'Etat dans le secteur. Elle perçoit
également des redevances dues par les concessionnaires par les
concessionnaires et assure leurs comptabilités et leurs suivis.
V' Société d'Opération
Ivoirienne d'Electricité (SOPIE) : Crée par
décret N° 98-728 du 16 Décembre 1998, la SOPIE a pour
mission d'assurer le suivi et la gestion du mouvement de l'énergie
électrique, de veiller au respect et au suivi des travaux revenant
à l'Etat en tant qu'autorité concédante dans le secteur de
l'énergie électrique. Toute cette organisation est
résumée dans le schéma du cadre institutionnel qui se
présente comme suit :
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 26
CHAPITRE 2
P a g e 2 7
Figure 2 : Schéma du cadre
institutionnel
Source : ANARE
1.5 L'offre de l'électricité
La production de l'électricité
Avec les réformes de 1998, le segment de la production
d'électricité en Côte d'Ivoire est ouvert à la
concurrence. Ainsi, on identifie sur ce segment de la production trois acteurs
à savoir :
- La compagnie Ivoirienne d'Electricité (CIE)
- La Compagnie Ivoirienne de Production d'Electricité
(CIPREL)
- La Société AZITO-ENERGY
Le tableau suivant présente la production de chaque acteur
sur la période 1999-2008
Tableau 2: Production par acteur sur le
segment de production
ANNEES
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
|
CIE
|
3 527 620,35
|
3 562 525,04
|
3 735 659,03
|
3 732 508,79
|
3 762 168,37
|
3 989 056,45
|
4 165 840,52
|
4 472 525,23
|
4 738 601,32
|
|
CIPREL
|
1 571 817,00
|
1 383 992,00
|
1 483 122,00
|
1 502 466,00
|
1 399 699,00
|
1 485 330,00
|
1 618 681,00
|
1 475 037,00
|
1 503 096,00
|
|
AZITO ENERGY
|
866 763,44
|
1 565 261,00
|
1 490 312,00
|
1 922 442,00
|
1 684 368,00
|
1 959 523,00
|
2 189 944,00
|
2 173 626,00
|
1 869 374,00
|
|
Source : Annuaire statistique de la CIE, 2010
2008
5 072 029,28
1 453 069,00
2 215 168,00
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 27
CHAPITRE 2
P a g e 2 8
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 28
Graphique 2: Offre
d'électricité par acteur sur le segment de la production
4 000 000,00
6 000 000,00
3 000 000,00
2 000 000,00
5 000 000,00
1 000 000,00
KWh
0,00
PRODUCTION_CIE PRODUCTION_CIPREL PRODUCTION_AZITO
Source : Annuaire de la statistique CIE, 2010
L'électricité en Côte d'Ivoire est produite
selon deux modes qui sont :
- La production hydraulique : c'est une énergie de type
renouvelable, elle est assurée par les barrages à savoir (Buyo,
(19), Ayamé 1 (1959), Ayamé 2(1965), Taabo (1979), Fayé
(1983) et celui de Koosou (1972).
- La production thermique : c'est une énergie de type
non renouvelable qui nécessite l'usage de gaz et d'énergie
fossile. Elle concerne les centrales thermiques de Vridi1, Vridi2 et Azito
Energy.
Le graphique ci-dessous décrit la part de chaque type
de production dans la production totale d'électricité en
Côte d'Ivoire.
Graphique 3 : Production de
l'électricité
4000
6000
3000
2000
5000
1000
GWh
0
PRODUCTION TOTALE (GWh) PRODUCTION HYDRAULIQUE (GWh)
PRODUCTION THERMIQUE(GWh)
Source : Banque Mondiale, 2010
CHAPITRE 2
P a g e 2 9
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 29
L'observation du graphique 3 nous montre que de 1998 à
2007, la production d'électricité est à plus de 60%
à provenance thermique. Cette situation a été le fait de
la découverte de nouveaux gisements pétroliers et l'entrée
de nouvelles sociétés dans la sphère de production du
secteur. Cependant, cette situation a un grand impact sur l'offre dans la
mesure où ce type de production dépend de la volatilité
des prix du pétrole sur le marché internationale. De plus, selon
l'AIE la production thermique coute trois fois plus que la production
hydraulique. Par ailleurs, le graphique suivant nous informe sur l'offre par
opérateur.
Graphique 4: Offre
d'électricité par producteur
Source : CIE, Tableau de bord
Le transport et la distribution de
l'électricité en Côte d'Ivoire
Le segment du transport et de la distribution de
l'électricité constitue un monopole d'Etat. Ce segment a
été confié à la Compagnie Ivoirienne
d'Electricité. Avant d'arriver au consommateur final,
l'électricité emprunte divers chemins depuis les centrales de
productions. Ainsi, l'électricité est conduite des centrales de
productions par deux réseaux de transport ; le premier est
destiné au transport de l'électricité sur une longue
distance et l'autre sur une courte distance. Par ailleurs, la distribution est
assurée en moyenne et basse tension.
Le prix de l'électricité
Selon la théorie néoclassique, le prix est
déterminé par la rencontre entre l'offre et la demande
d'électricité. En ce qui concerne, la Côte d'Ivoire le prix
de l'électricité est déterminé par
arrêté ministériel. Toutefois, ce tarif est fixé de
manière à assurer le fonctionnement autonome du secteur. Ainsi,
le prix est fixé de façon à ce que les
CHAPITRE 2
P a g e 3 0
recettes générées par le secteur puissent
être à même d'assurer la rémunération de tous
les facteurs mis en oeuvre dans le processus de production, de transport et de
rémunération. Après avoir décrit toute
décrire le processus de distribution, de transport et la production, il
convient maintenant de mettre en évidence l'évolution de la
consommation d'électricité en Côte d'Ivoire.
II. SITUATION DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE D'IVOIRE
2.1 Evolution de la consommation
d'électricité de 1971 à 2007
La consommation d'électricité en Côte
d'Ivoire est l'apanage des agents économiques qui acquièrent de
façon formelle un contrat avec la Compagnie Ivoirienne
d'Electricité (CIE) et des exportations d'électricité vers
les pays voisins en l'occurrence le Bénin, le Burkina-Faso et le Ghana.
Au niveau national, On distingue l'abonnement en Basse Tension (BTA) et
l'abonnement en Haute Tension (HTA). En basse tension,
l'électricité est consommée par les agents
économiques selon huit types de tarif qui sont : le tarif
général, le tarif conventionnel, la gratuité,
l'éclairage public, le tarif modéré, le tarif
professionnel et le tarif général.
Le graphique suivant représente la structure de la
consommation suivant ces différents types de tarif.
MWh MODERE
2000000
1800000
1600000
1400000
1200000
1000000
400000
800000
600000
200000
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
PROFESSIONNEL LE
TOTAL
GRATUITE
CONVENTIONNEL LE
ECLAIRAGE PUBLIC GENERAL
Graphique 5 : Consommation
d'électricité par type de tarif en basse tension
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 30
CHAPITRE 2
P a g e 3 1
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 31
Source : Annuaire de la statistique de la CIE, 2010
L'analyse du graphique 5 laisse transparaitre un grand usage
de l'électricité en tarif modéré et
général. Ces types de tarif sont souscrits par les ménages
à faible revenu et pour répondre aux besoins
énergétiques des consommateurs résidentiels
représentent plus de 70% des abonnées en basse tension et 44% de
la consommation totale en 2008 (
www.anare.ci).
La consommation en haute tension représente près
de 47% de la consommation d'électricité en 2008 (
www.anare.ci). Elle concerne la
consommation des communes, des administrations, des organismes nationaux et
internationaux, des industries du secteur privé et aussi des
consommations autonomes et dégrevés. Elle est dominée
à partir de l'an 2003 par les groupes de clients, les organismes et le
secteur privé. De ce graphique, on peut observer que la consommation du
secteur privé reste moins importante.
Graphique 6: Consommation
d'électricité en haute tension
4000000
6000000
3000000
2000000
7000000
5000000
1000000
MWh
0
PRIVE ADMINISTRATION COMMUNE GROUPE
DEGREVE AUTONOME ORGANISMES
Source : Annuaire de la statistique, CIE 2010
L'observation du graphique 7 laisse transparaitre que la
consommation d'électricité a connu une évolution
régulière à la hausse. Sur la période 1971-2008, la
consommation nationale d'électricité est passée de 571 GWh
en 1971 à 3 836 GWh en 2008, soit une
CHAPITRE 2
P a g e 3 2
progression de 5,37% sur cette période. L'analyse plus
approfondie fait apparaitre différentes phases :
- de 1971 à 1983, on assiste à une hausse de la
consommation d'électricité avec
une légère baisse de -52 GWh en 1980. Le taux de
croissance annuel sur cette période est de 9,21%. Cette situation n'a
été rendue possible grâce aux investissements
réalisés par l'EECI et aussi par la volonté des pouvoirs
publics d'intensifier l'électrification en l'occurrence
l'électrification rurale.
- La période 1983-1990 correspond à une phase de
ralentissement. En effet, la mauvaise qualité des services
proposés par l'EECI, le délestage de 1983 ont contribué
à une baisse de la consommation d'électricité durant cette
période. Le taux de croissance sur cette période est de -2%. De
1990 à 1998, on assiste à une reprise de la consommation avec un
taux de croissance de plus de 6%. Cette situation a été induite
par l'effet bénéfique de la restructuration du secteur notamment
la privatisation de la société d'Etat en charge du secteur de
l'électricité.
- La période 1998-2003 est marquée par une
diminution de l'intensité de la consommation avec un
fléchissement de -96 GWh en 1999 et de -27 GWh en 2002. Le taux de
croissance moyen annuel sur cette période est de 0,86%. Cette
période est marquée par le ralentissement de l'économie
suite à une suspension de l'aide de l'union Européenne. Cette
conjoncture défavorable s'est accentuée avec le coup d'Etat de
1999 et l'instabilité politique due aux événements de
septembre 2002 qui ont eu pour conséquence la fermeture de beaucoup
d'unités de production.
- De 2003 à 2008, la consommation
d'électricité renoue avec la croissance ; le taux de
croissance annuel moyen sur cette période est de 3,14%.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 32
CHAPITRE 2
P a g e 3 3
Graphique 7 : Évolution de la
consommation d'électricité en Côte d'Ivoire
4 500,000
4 000,000
3 500,000
3 000,000
2 500,000
2 000,000
1 500,000
1 000,000
500,000
GWh
0,000
1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995
1997 1999 2001 2003 2005 2007
CONSOMMATION D'ELECTRICITE
Année
Source : Banque Mondiale, 2010
2.2 Evolution de la croissance économique de 1971
à 2007
Le PIB est une mesure statistique de l'activité
économique, il mesure l'ensemble de la richesse crée sur le
territoire géographique par les unités résidentes et non
résidentes. Le graphique ci-dessous décrit l'évolution du
PIB sur la période 19712008. De manière générale,
le PIB a connu une évolution croissante sur la période 1971-2008.
En moyenne,, le taux de croissance a connu une hausse de 2,03% par an entre
1971 et 2007.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 33
CHAPITRE 2
P a g e 3 4
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 34
Graphique 8: Évolution du Produit
Intérieur Brut en millions de dollars USD
Millions de dollars
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995
1997 1999 2001 2003 2005 2007
PIB en millions USD
Source : Banque Mondiale, 2010
Néanmoins, cette évolution est marquée des
périodes de croissance et de
ralentissement et de récession. En effet, l'on observe
quatre périodes de l'observation de la courbe d'évolution du
PIB :
- Une première phase de croissance : dix neuf ans
après l'avènement de son
indépendance, la Côte d'ivoire a connu sur la
période 1960-1979 une croissance soutenue avec des taux qui oscillent
entre 1% et 1,3%. Cette croissance a été rendue possible
grâce à une conjoncture favorable provoquée par la bonne
tenue des cours des matières premières sur le marché
mondial favorisant ainsi un boom dans les recettes d'exportations. Le revenu
national connait aussi une croissance de 7% en moyenne.
- Puis il s'en suit entre 1980 et 1993 une phase de
récession de l'activité économique avec un taux
d'accroissement annuel est de -0,25%. Cette mauvaise performance est
liée à la chute du cours des matières premières sur
le marché international et aussi à la grande sécheresse
que va connaitre le pays au cours des années 1982-1984.
CHAPITRE 2
P a g e 3 5
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 35
- Ensuite, sur la période 1994-1999 à la faveur
des programmes d'ajustement
structurels initiés par les institutions de Brettons
Woods, la mise en oeuvre des politiques dénommées « les
douze chantiers de l'éléphant d'Afrique » et la
dévaluation du FCA en 1994, l'économie va reprendre son essor.
Sur cette période le taux de croissance de l'économie
était de 4,45%.
- Enfin, l'économie ivoirienne va connaitre un
ralentissement de son activité sur la période 1999-2007. En
effet, la sous-période1999-2001 se caractérise ainsi par une
instabilité sociopolitique chronique, marquée par un coup d'Etat
militaire qui a entraîné le recul de l'activité
économique dans son ensemble et une inflexion de - 400 millions du PIB
en 2000. A la suite du coup d'Etat de 1999 subvient la crise politico-militaire
en Côte d'Ivoire qui commence le 19 septembre 2002 et qui se
désintègre en de graves incidents notamment en novembre 2004. Par
contre, sous l'impulsion des accords politiques la confiance va s'installer au
niveau des bailleurs de fonds, ce qui va provoquer une croissance
économique. Le taux de croissance annuel sur cette période est de
près de 3% sur la période 2002-2008.
Graphique 9 : Évolution du taux de
croissance du PIB
-0,05
-0,15
0,15
0,05
-0,1
0,1
0
Source : Banque Mondiale, 2010
CHAPITRE 2
P a g e 3 6
2.3 Analyse de l'évolution comparée de la
croissance économique et la consommation d'électricité
Le graphique 10 nous montre une évolution comparative du
Produit Intérieur Brut et de la consommation
d'électricité.
Graphique 10 : Evolution comparée
de la consommation d'électricité et la croissance
économique en Côte d'Ivoire de 1971à 2007
1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995
1997 1999 2001 2003 2005 2007
millions de dollars, GWh
12000 10000 8000 6000 4000 2000
0
|
|
|
|
|
PIB en millions USD CONSO_ELECT en Gwh
|
Source : Banque Mondiale, 2010
Il ressort de l'analyse de ce graphique que le PIB et la
consommation d'électricité évoluent dans le même
sens. On remarque que les deux courbes ont une tendance commune de long terme,
cela semble traduire l'existence d'une relation de cointégration entre
les deux séries. Le coefficient de corrélation entre ces deux
variables est de 0,95. Cette corrélation proche de 1 traduit l'existence
d'une forte relation entre la consommation d'électricité et la
croissance économique. Les périodes de récession de
l'activité économique correspondent à des périodes
de baisse de la consommation d'électricité. De la même
manière, les périodes de croissance du PIB sont marquées
par une hausse de la consommation d'électricité. Cette
évolution nous amène à poser la question de la
causalité entre ces deux variables.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 36
CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE CONSOMMATION D'ELECTRICITE
ET CROISSANCE ECONOMIQUE
|
CHAPITRE 3
P a g e 3 7
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 37
Après avoir décrit la situation de la croissance
économique et la consommation d'électricité dans le
chapitre précédent, il sera question dans ce chapitre de
vérifier par une approche économétrique l'existence d'une
relation entre la consommation d'électricité et la croissance
économique. Pour ce faire, ce chapitre sera subdivisé en deux
sections. Dans la première section, nous allons procéder à
la description de la méthodologie utilisée dans notre travail. La
seconde section présentera les résultats de nos estimations.
I. METHODE D'ANALYSE DU LIEN ENTRE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE ET LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE
Dans cette section, nous allons d'abord présenter la
source de nos données. Ensuite, procéder à la
présentation de la méthode de cointégration de Pesaran et
al ainsi que le test de causalité de Toda Yamamoto.
1.1 Source des données et période de
l'étude
La présente étude utilise des données
annuelles couvrant la période 1971-2008. Ces données proviennent
du World Developement Indicators 2010 de la Banque Mondiale. Le choix de cette
période d'étude s'impose par souci d'éviter des
séries avec des données manquantes. De plus, les séries
proposées par cette institution nous donnent la possibilité
d'effectuer des estimations sur une période assez longue permettant
ainsi d'aboutir à des résultats suffisamment robustes. Ces
données concernent le Produit Intérieur Brut réel (PIB),
la consommation d'électricité, la Formation Brute de Capital Fixe
(FBCF). Le PIB a été pris en valeur réelle en utilisant le
déflateur (2000=100). Dans la littérature, d'autres variables
comme le niveau de l'emploi, le taux
CHAPITRE 3
P a g e 3 8
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 38
d'urbanisation sont aussi utilisées. Du fait de la non
disponibilité de ses variables en longues séries, nous avons
été amenés à les écarter de notre
analyse.
1.2 Présentation de la méthode
économétrique
A- Justification de la méthode
économétrique
La plupart des études sur les relations de
causalité privilégient la modélisation VAR pour mettre en
évidence les relations entre la consommation d'électricité
et la croissance économique. Cependant, la mise en oeuvre de cette
méthode exige que les séries soient intégrées d'un
même ordre. Or, dans la plupart des séries macroéconomiques
cette condition n'est pas vérifiée (Nelson et Plosser, 1982).
Face à cette insuffisance, Pesaran, Shin et Smith (2001) ont
défini l'approche Auto Regressive Distribution Lag (ARDL) en prenant en
compte les insuffisances du modèle VAR. Cette approche a
été utilisée dans de nombreuses études (Wolde
Rufael, 2005 ; Squalli, 2007 ; Akinlo, 2008, Odhiambo, 2009 ; Ouedraogo, 2010).
Etant donné la nature de nos données et nos hypothèses de
travail, nous utiliserons ce modèle dans le cadre de notre travail.
B- Le modèle Auto Régressif à
Décalage Temporel de Pesaran et al (2001)
Il existe plusieurs techniques économétriques
pour tester les relations de long terme entre les séries. Les plus
utilisées sont la procédure en deux étapes d'Engle et
Granger (1987), l'approche de Johansen (1988) et la méthode de Johansen
et Juseluis (1990). La condition nécessaire de mise en oeuvre de ces
méthodes est que les séries soient toutes intégrées
d'ordre 1. Cette exigence suppose alors que l'étude de la
stationnarité de ces séries soit effectuée. De plus,
l'application des tests de stationnarité sur des échantillons de
petite taille conduit à des résultats qui manquent de puissance.
Pour pallier cette insuffisance, le modèle ARDL de Pesaran et al (2001)
propose au contraire de ces modèles une nouvelle approche permettant
d'obtenir de meilleures estimations sur des échantillons de petite
taille. De plus, l'approche de cointégration de Pesaran et al est plus
générale, elle permet de tester les relations de
CHAPITRE 3
P a g e 3 9
long terme sur des séries qui ne sont pas
intégrées d'un même ordre (I(0) ou I(1) ). Cette
méthode exige par contre que les variables expliquées du
modèle soient I(1).
Notre étude vise à rechercher la relation de
long terme entre la consommation d'électricité et la croissance
économique matérialisée ici par le PIB. Notre
modèle ARDL en considérant le PIB comme variable expliquée
se présente alors comme suit :
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 39
Avec
les résidus du modèle, désignant la
différence première de la variable X et :
PIB = Produit Intérieur Brut, indicateur de mesure de la
croissance économique
ELEC = la consommation d'électricité
FBCF = la Formation Brute de Capitale Fixe
Les paramètres , = 1,...3
caractérisent l'équilibre de long terme entre les
variables tandis que les coefficients , , avec
représentent l'équilibre de courte période entre les
séries étudiées. Le retard p est déterminé
par les
critères d'information AIC et SC, il correspond au retard
qui minimise ces critères. Etant donné que notre étude
vise à montrer l'influence de la consommation
d'électricité sur la croissance économique
alors, pour tester l'absence de cointégration, Pesaran et al (2001) ont
procédé au test suivant :
Ho : = = = 0 (Absence de cointégration)
CHAPITRE 3
P a g e 4 0
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 40
Contre l'hypothèse alternative
H1: (Présence de cointégration) en utilisant les
tests de Fisher (ou
de Wald) suivant une loi non standard (Ghorbani et Motabelli,
2009).
Pesaran et al ont définit deux valeurs critiques en
fonction de l'ordre d'intégration des
régresseurs. Les régresseurs doivent être
I(d) avec . Il définit une limite inférieure qui suppose que
les variables sont I(0) et une limite supérieure qui suppose que les
variables sont stationnaires en différences premières. Si les
F-statistiques calculées se trouvent au dessus de la valeur critique
supérieure, l'hypothèse nulle d'absence de cointégration
est rejetée. Si les F-statistiques calculées se trouvent en
dessous de la valeur critique inférieure, le test échoue donc
à rejeter l'hypothèse nulle traduisant une absence de
cointégration. Si les F-statistiques font partie de la bande,
l'inférence serait peu concluante
Après la confirmation de l'existence d'un rapport de
long terme entre les variables dans le modèle, les modèles de
long terme et court terme de notre modèle peuvent être obtenus en
utilisant des critères d'information bayésien de Schwarz ou
d'Akaike.
Après avoir mis en évidence le test de
cointégration de Pesaran et al utilisé pour déterminer les
relations de long terme entre la consommation d'électricité et la
croissance économique, il convient d'examiner les relations de
causalité entre ces variables.
Le test de causalité que nous adoptons dans notre
travail est celui de Toda et Yamamoto.
C- Le Test de causalité de Toda Yamamoto
L'objectif de notre étude vise à identifier les
relations de causalité entre la consommation d'électricité
et la croissance économique. Ainsi, la connaissance de la
causalité entre les variables économiques permet de fournir des
éléments importants pour la mise en place de politiques
économiques adéquates (Bourbonnais, 2003).
CHAPITRE 3
P a g e 4 1
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 41
CHAPITRE 3
P a g e 4 2
Pour tester la causalité, l'approche la plus
utilisée dans la littérature économique est celle
proposée par Engle et Granger (1990). Selon l'approche de
causalité de Granger, une variable X cause une variable Y au sens de
Granger si la connaissance des réalisations passées de X
contribuent à l'amélioration de la prévision de Y. Le test
de causalité de Granger revient donc à effectuer un test de
significativité globale des coefficients associés aux valeurs
passées de la variable causale dans l'équation de la variable
causée (Keho, 2008). Par ailleurs, lorsque les séries sont
intégrées d'ordre 1 et cointégrées (Engle-Granger,
1987 ; Granger, 1988 ; Johansen, 1988), il convient alors d'estimer un
modèle à correction d'erreur et de tester la causalité sur
les modèles de court terme et de long terme (Toda et Philipps, 1993).
Cependant, le recours à ces procédures peut conduire à des
biais importants (Keho, 2008). Comme indiqué un peu plus haut, la mise
en oeuvre du test de Granger exige que les séries soient stationnaires.
Par contre, il est admis que les tests de racine ont une faible puissance pour
les échantillons de petite taille. De la même manière, la
pratique du test de cointégration de Johansen sur les
échantillons de petite taille conduit généralement
à rejeter l'hypothèse d'absence de cointégration (Toda et
Yamamoto, 1995). Cette situation est le fait d'une sous-paramétrisation
du VAR et à des pertes de degrés de libertés du à
la petite taille de l'échantillon. C'est en ce sens que le test de
causalité de Toda et Yamamoto (1995) vient à point nommé
pour pallier aux insuffisances du test de Granger.
Toda et Yamamoto (1995) suggèrent une approche qui
permet de se libérer de la contrainte des tests de racine unitaire.
Ainsi, pour la mise en application de ce test, il n'est pas nécessaire
de vérifier l'intégration à cause de la
sur-paramétrisation du VAR qui prend en compte l'ordre
d'intégration des séries. Le modèle VAR qui sera
estimé
sera d'ordre oÙ représente l'ordre
d'intégration maximale des séries et p le retard optimal du
modèle VAR.
Le test de causalité entre la consommation
d'électricité et la croissance économique selon l'approche
de Toda Yamamoto se présente comme suit :
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 42
Pour mettre en oeuvre le test de causalité, il convient
d'appliquer ce test sur les q-premiers coefficients car les autres coefficients
dus à une sur paramétrisation du VAR sont en
réalité nuls. Ainsi, tester ELECT ne cause pas PIB revient
à tester l'hypothèse
de nullité des coefficients . De la
même manière, tester l'hypothèse nulle de
causalité PIB ne cause pas ELEC revient à montrer
que les coefficients sont nuls.
Dans le cas de causalité bidirectionnelle, il suffit de
montrer que les coefficients et
sont statistiquement non nuls.
CHAPITRE 3
P a g e 4 3
II. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Cette section présente les résultats de
l'analyse économétrique utilisée pour identifier le type
de relation qui existe entre la consommation d'électricité et la
croissance économique en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, nous allons
procéder à la vérification la stationnarité des
séries.
2.1 Test de racine unitaire
Le test de racine unitaire ne constitue pas un
préalable à la mise en oeuvre du test du modèle ARDL. En
outre, l'application du modèle ARDL exige que toutes les séries
soient intégrées d'un ordre au plus égal à
1(Ouattara, 2004). Cependant, tester l'hypothèse de présence de
racine unitaire est d'une grande utilité dans la mesure où elle
permet de déterminer l'ordre maximal d'intégration des
séries qu'il faudra ajouter au retard optimal du VAR pour le test de
causalité de Toda et Yamamoto. Dans ce travail, les tests de racine
unitaire mis en oeuvre seront ceux de Dickey Fuller Augmenté (ADF) et de
Philipe-Perron. En effet, une série est dite stationnaire si la
statistique de test (ADF, PP) est supérieure en valeur absolue à
la valeur critique à 5%.
Le tableau 3 présente les résultats du test de
racine unitaire effectué sur nos variables. Les statistiques de test de
Philipe Perron et de Dickey Fuller Augmenté indiquent que toutes nos
variables sont stationnaires en différence première avec tendance
et constante. Alors, le retard du modèle VAR utilisé pour tester
la causalité de Toda- Yamamoto sera augmenté de 1.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 43
CHAPITRE 3
P a g e 4 4
Tableau 3 : Test de présence de
racine unitaire
Séries
|
Retards*
|
En niveau
|
En différence première
|
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
|
|
-2,45
|
-2,67
|
-4,87**
|
-4,87**
|
Lpib
|
3
|
[-3,536]
|
[-3,533]
|
[-3,54]
|
[-3,54]
|
Lelect
|
0
|
-2,91
|
-2,91
|
-6,59**
|
-6,58**
|
|
|
[-3,536]
|
[-3,536]
|
[-3,54]
|
[-3,54]
|
Lfbcf
|
0
|
-2,09
|
-2,20
|
-5,65**
|
-5,651**
|
|
|
[-3,536]
|
[-3,536]
|
[-3,54]
|
[-3,54]
|
Source : Nos estimations sous Eviews, [ ] représente
les valeurs critiques à 5%, * le retard ici est déterminé
par le critère d'information de Schwarz, ** indique le rejet de
l'hypothèse nulle de présence de racine unitaire au niveau de
confiance de 95%.
2.2 Détermination du retard optimal et Test de
cointégration
Tout comme dans la procédure d'estimation du
modèle VAR/VEC, la modélisation par l'approche ARDL exige la
détermination du retard optimal. La détermination de ce retard
est un préalable avant d'effectuer le test de cointégration. Il
correspond au retard qui minimise les critères d'information AIC, SC.
Compte tenu de la taille de notre échantillon, ce retard est choisi de
façon séquentielle pour des retards p allant de 0 à 5.
Tableau 4 : Retard optimal
|
|
|
|
Retard
|
AIC
|
SBC
|
1
|
-3,93
|
-3,49
|
2
|
-3,83
|
-3,25
|
3
|
-4,31*
|
-3,59*
|
4
|
-4,29
|
-3,43
|
5
|
-4,19
|
-3,19
|
Source : Nos estimations sous Eviews 5
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 44
CHAPITRE 3
P a g e 4 5
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 45
Le tableau indique que le retard optimal pour la
modélisation est p=3
Une fois le retard optimal de notre modèle connu, il
convient maintenant de tester la présence ou l'absence de relation de
cointégration. Les statistiques de Fisher calculés sont
comparées aux valeurs critiques issues de la table de Pesaran pour le
modèle V avec tendance linéaire et constante. Le tableau 5
indique que la F-statistique calculée sous l'hypothèse d'absence
de relation de cointégration est supérieure à la valeur
critique maximale (5,85) au seuil de confiance de 95%. Cette situation traduit
alors la présence d'une relation de long terme entre la consommation
d'électricité et le PIB. Cependant, cette relation doit
être confirmée par la négativité et la
significativité de la force de rappel
Tableau 5: Test de
cointégration
Valeurs critiques à 5%
2 6,597 4,87 5,85
Source : Nos estimations sous Eviews.
2.3 Estimation du modèle
Après avoir déterminé le retard optimal du
modèle ARDL, il convient de maintenant
de déterminer le retard optimal pour chaque variable du
modèle. Ce retard doit être inférieur au retard optimal
pour le modèle ARDL. Ainsi, après avoir estimé plusieurs
modèles, les résultats de nos estimations basées sur les
critères d'information AIC et, BIC indiquent que notre modèle
suit un processus ARDL (3, 1, 1). Ainsi, après élimination des
retards non significatifs, le modèle à correction d'erreur
mettant en relation le PIB, la consommation d'électricité et la
formation brute de capital fixe se présente comme suit :
CHAPITRE 3
P a g e 4 6
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 46
Tableau 6 : Résultat de l'estimation
|
|
|
|
Variables Variable dépendante : DLPIB
|
indépendantes Coefficient
|
t-stat
|
p-value
|
-0,72
|
-4,10
|
0,0005*
|
0,18
|
2,34
|
0,0287**
|
0,06
|
3,34
|
0,0029**
|
16,12
|
4,31
|
0,0003*
|
0,004
|
1,96
|
0,0622***
|
0,45
|
2,78
|
0,0109*
|
0,104
|
0,91
|
0,3724
|
0,407
|
4,25
|
0,0003*
|
0,013
|
0,24
|
0,8135
|
-0,20
|
-2,09
|
0,0839***
|
0,009
|
4,03
|
0,0005*
|
0,02
|
0,67
|
0,5106
|
R2 = 0,80 F-Stat = 7,86 Prob (F-stat) =0,0000024
Source : Nos estimations sous Eviews ; * 1%, ** 5%, ***10%
seuil de
significativité
Les résultats de nos estimations confirment la relation
de long terme, la force de rappel étant négative et
statistiquement non nulle. En plus, la p-value associée à la
statistique de Fisher indique que notre modèle est globalement
significatif au seuil de confiance de 95%. Et aussi, les variables
exogènes du modèle expliquent à 80% l'évolution de
DlPIB. A présent, nous allons procéder au test de validation de
notre modèle.
CHAPITRE 3
P a g e 4 7
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 47
2.3.1 Tests diagnostic des résidus
Les tests effectués pour la validité de notre
modèle consiste à tester la normalité,
l'homoscédasticité, l'absence d'autocorrélation et de
stationnarité de nos résidus.
- Test de stationnarité des
résidus
Pour que la relation de long terme détectée
à partir du test de cointégration effectué ci-dessus soit
valide, la force de rappel doit être négative et significative.
Une condition importante à ne pas occulter est la stationnarité
de nos résidus. En effet, la relation de long terme est confirmée
si nos résidus sont stationnaires en niveau.
Le test ADF (tableau 7) effectué sur nos résidus
indique que nos résidus sont stationnaires au seuil de 5% et 1%.
Tableau 7 : Test de stationnarité
des résidus
ADF t-stat Valeur critique P-value
1% -5,33 -4,33 0,007
5% -5,33 -3,55
Source : Nos estimations sous Eviews
Notre modèle à correction d'erreur est donc
valide.
Le tableau 8 montre le résultat des tests
effectués sur les résidus de notre estimation. L'analyse du
tableau indique que la p-value associée à la statistique de
Jacque-Bera est supérieure à 5%, ce qui nous permet de valider
l'hypothèse de normalité des résidus. Le test
d'hétéroscédasticité de White nous fournit une
p-value égale à 0,06. Cette p-valeur est supérieure
à 5%, ce qui conduit au non rejet de l'hypothèse nulle
d'homoscédasticité. De plus, le test d'autocorrélation de
Breusch-Godfrey indique au seuil de 5% une absence d'autocorrélation des
résidus.
CHAPITRE 3
P a g e 4 8
Tableau 8 : Test diagnostic
Test Diagnostic
|
P-value
|
Test de normalité de
Jacque-Béra
|
0,063
|
Test d'homoscédasticité de White
(F-stat)
|
0,0631
|
Test d'autocorrélation de Breush Godfrey
(F-stat)
|
0,438
|
Source : Nos estimations sous Eviews
Par ailleurs, l'analyse du correlogramme des résidus et du
carré des résidus (joint en annexe) révèle que le
résidu est un bruit blanc.
- Test d'omission de variable de RAMSEY
Le test RESET de Ramsey joint en annexe indique que notre
modèle ne souffre d'aucun problème d'omission de variable. En
d'autre terme, le modèle est bien spécifié. La p-value de
ce test étant supérieure à 5%.
- Test de cusum et de cusum carré
Le test de cusum et de cusum carré (joint en annexe)
indiquent que les coefficients du modèle sont stables au seuil de 5% car
les courbes ne coupent pas le corridor.
- 2.3.2 Etude de la causalité
L'analyse de la causalité est capitale pour la
formulation de politique économique adéquate. Dans notre
étude, nous avons analysé les liens causals entre la croissance
économique et la consommation d'électricité à
partir de la causalité de Granger proposée par Toda-Yamamoto
(1995). Une fois le retard optimal déterminé du VAR et l'ordre
d'intégration maximal connu, l'estimation des équations (3) et
(4) s'est faite par la méthode SURE (Seemingly Unrelated Regression
Equations) qui est une technique d'estimation de système
d'équation apparemment non reliés.
Le tableau 9 présente les résultats de notre
test de causalité pour un retard
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 48
CHAPITRE 3
P a g e 4 9
Tableau 9: Test de causalité de
Toda-Yamamoto
Type de causalité Stat du Khi-Deux
p-value
LPIB ne cause pas LELECT 8,60 0,0351
LELECT ne cause pas LPIB 3,52 0,3101
Source : Nos estimations sous Eviews
L'existence d'une relation de long terme entre la consommation
d'électricité et la croissance économique suggère
l'existence d'une causalité entre ces deux variables au moins dans une
direction. L'examen du tableau 9 indique que la p-value au test de non
causalité allant de la consommation d'électricité vers la
croissance économique est supérieure à 5%. Ce qui conduit
au non rejet de l'hypothèse de non causalité allant de la
consommation d'électricité vers la croissance économique.
Pour le test de non causalité entre la croissance économique et
consommation d'électricité, la p-value associée au test de
Wald conduit à un rejet de l'hypothèse nulle. Cela traduit la
présence d'une causalité allant de la croissance
économique à la consommation d'électricité.
2.4 Interprétation des résultats
Les résultats de l'estimation de notre modèle
montrent que la croissance économique dépend de la consommation
d'électricité de la période courante et la période
antérieure. A court terme, l'impact de la consommation
d'électricité sur la croissance économique reste marginal
au seuil de 5%. En effet, la p-value (0,813) associée à la t-stat
indique que le coefficient de la valeur courante de la consommation
d'électricité est statistiquement nul. Il en est de même
pour la consommation d'électricité à la date t-1. Cette
situation pourrait s'expliquer par une faiblesse de l'utilisation de
l'électricité en tant que consommation intermédiaire. Pour
que le secteur de l'électricité joue un rôle important, il
faut qu'il existe un secteur industriel développé capable de
booster la
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 49
CHAPITRE 3
P a g e 5 0
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 50
croissance économique ce qui n'est pas le cas en
Côte d'Ivoire. En effet, sur la période 2000-2008 on constate que
le secteur industriel qui devrait être un grand consommateur
d'énergie a la plus faible contribution au PIB relativement au secteur
primaire et tertiaire ; elle représente 20% du produit intérieur
brut. Une des raisons qui pourrait également expliqué cette
faible influence de l'électricité sur la croissance
économique et l'absence de causalité de la consommation
d'électricité vers la croissance économique serait le
faible taux d'accès des populations rurales à l'énergie
électrique. Le secteur agricole pourvoyeur de l'économie est
à l'apanage de technique et de pratiques rudimentaires à
utilisation faible d'électricité. Ainsi, l'accès à
l'électricité par les paysans pourrait faciliter la mise en
oeuvre d'une agriculture mécanisée permettant ainsi une
production à grande échelle. Par ailleurs, le sens de
causalité allant du PIB vers la consommation d'électricité
stipule qu'à court terme les mesures visant à limiter
l'accès à l'électricité n'ont qu'une influence
marginale sur la croissance économique et c'est par contre les
performances engendrées par le Produit Intérieur Brut qui
permettent de faire des prévisions en terme de consommation
d'électricité.
L'analyse de la relation de longue période montre que
la consommation d'électricité a un impact significatif positif
à long terme sur la croissance économique. L'effet de long terme
de la consommation d'électricité sur la croissance
économique est significatif au seuil de risque de 5%. La valeur
négative et significative de la force de rappel nous permet de dire
qu'en cas de déséquilibre à court terme, la consommation
d'électricité semble revenir plus lentement à son sentier
d'équilibre.
Ces résultats sont confirmés par de nombreuses
études récentes (Jumbe, 2004 ; Wolde Rufael (2005)). Wolde a
montré l'existence d'une relation de long terme entre la croissance
économique et la consommation d'électricité au
Nigéria et au Gabon. Il note également que la relation
unidirectionnelle du PIB vers la consommation d'électricité
indique que les mesures visant réduire la consommation
d'électricité pourrait être mises en oeuvre sans
compromettre la croissance économique. Il précise par ailleurs
que les politiques de réduction de la consommation
d'électricité pour les
CHAPITRE 3
P a g e 5 1
ménages ne doivent pas être envisagées
dans la mesure où l'Afrique n'a pas encore atteint un niveau d'autonomie
d'électricité.
En somme, cette étude nous a permis de mettre en
évidence une relation de long terme et de court terme entre la
consommation d'électricité et la croissance économique
d'une part et d'autre part, un sens de causalité allant de la croissance
économique vers la consommation d'électricité
conformément aux hypothèses que nous avons formulées pour
notre recherche.
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page 51
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
P a g e 5 2
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
ANAGO Mahena Gildas, Elève Ingénieur des
Travaux Statistiques Page 52
Tout au long de cette étude, nous avons analysé
la relation entre la consommation d'électricité et la croissance
économique en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, nous avons
utilisé les données sur la consommation
d'électricité et le Produit Intérieur Brut et la formation
brute de capital fixe provenant de la Banque Mondiale couvrant la
période 1971-2008. L'approche ARDL de Pesaran Shin et Smith (2001) et le
test de causalité de Toda-Yamamoto, nous ont permis de nous affranchir
des biais qui pourraient être dus à la taille de notre
échantillon. Ainsi, nous sommes parvenus à la conclusion selon
laquelle il existe une relation de long terme entre la consommation
d'électricité, la croissance économique et la formation
brute de capital fixe. A court terme, la consommation
d'électricité a une influence non significative sur la croissance
économique en Côte d'Ivoire en raison du tissu industriel et du
secteur agricole très peu consommatrice d'électricité. Par
contre, à long terme, les chocs et perturbations de court terme se
résorbent. Ainsi, on note une influence positive de la consommation
d'électricité sur la croissance économique en Côte
d'Ivoire. Par ailleurs, il est bon de préciser que cette étude
s'est inspirée de celle de Ouedraogo (2010) sur le lien entre la
consommation d'électricité et la croissance économique au
Burkina Faso.
De ces résultats, il convient de formuler des
politiques économiques. L'absence de causalité allant de la
consommation d'électricité vers la croissance économique
stipule que l'économie ivoirienne est moins « énergivore
» et plus portée par le secteur tertiaire. Dans la mesure où
les politiques dans le secteur de l'électricité n'ont aucune
influence sur la croissance économique, elles peuvent donc être
mises en oeuvre sans qu'elles aient des répercussions sur la croissance
économique. Par ailleurs, cette absence de causalité allant de la
croissance économique vers le PIB laisse présager que la
Côte d'Ivoire doit prévoir des politiques de restructuration du
secteur de l'électricité afin qu'il puisse avoir une grande
influence sur la croissance économique comme dans les pays
industrialisés. Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent :
- Améliorer les unités de production des
centrales thermiques afin de faire face à la demande
d'électricité devenue croissante : Cette mesure permettra de
faire
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
P a g e 5 3
face à un délestage éventuel à
l'instar de ceux de 1983 et 2010 qui pourraient donc constituer une entrave au
bon fonctionnement de l'économie ;
- Favoriser l'extension de la politique
d'électrification rurale afin de faire bénéficier au
secteur agricole les externalités liées à la
présence de l'électricité. La population ivoirienne
étant à majorité rurale et beaucoup plus agricole, cette
politique permettra aux paysans d'adopter une agriculture
mécanisée. De plus, cette recommandation s'inscrit dans
l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement qui
stipule que les pouvoirs publics doivent faciliter l'accès à
l'énergie aux populations ;
- Rendre l'électricité accessible par les
habitants des zones rurales en pratiquant un prix discriminant. La
discrimination par les prix trouve son importance dans la mesure où le
secteur agricole pourvoyeur de l'économie nationale est tenue par les
populations pauvres ;
- Investir dans les infrastructures de production utilisant
les énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolienne) afin
de faire face à la flambée des prix du gaz naturel ;
- Intégrer l'énergie électrique dans les
stratégies de développement national et sectoriel ;
- Favoriser l'implantation de nouvelles unités de
productions dans le secteur industriel.
Cependant, notre étude pourrait déboucher sur
une étude visant à mettre en évidence l'influence de la
consommation de l'électricité de chaque secteur de
l'économie sur la croissance économique ou l'influence des prix
du pétrole sur les prévisions de consommation
d'électricité.
ANAGO Mahena Gildas, Elève Ingénieur des
Travaux Statistiques Page 53
ANNEXES
ANNEXES
Page xiii
ANNEXE 1 : Table de Pesaran
ANNEXE 2 RESULTAT DE L'ESTIMATION
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xiii
ANNEXES
Page xiv
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xiv
ANNEXE 3 : TEST DE COINTEGRATION DE WALD
ANNEXE 4 : RESULTATS DES TEST SUR LES RESIDUS
TEST DE CORRELATION DES RESIDUS DE BREUSCH
GODFREY
TEST D'HOMOSCEDASTICITE DE WHITE ET ARCH LM
ANNEXES
Page xv
TEST DE NORMALITE DES RESIDUS
TEST DE STATIONNARITE DES RESIDUS
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xv
ANNEXES
Page xvi
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xvi
ANNEXE 5 : TEST DE CORRELATION DES RESIDUS TEST
D'AUTOCORRELATION DES RESIDUS
TEST DAUTOCRRELATION DU CARRE DES RESIDUS
ANNEXES
Page xvii
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xvii
ANNEXE 6 : TEST DE RAMSEY
ANNEXE 7 : TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS
TEST DE CUSUM
ANNEXES
Page xviii
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xviii
TEST DE CUSUM AU CARRE
ANNEXE 8 : RESULTATS DU TEST DE CAUSALITE DE TODA
YAMAMOTO PAR LA METHODE SURE
? La consommation d'électricité
ne pas la croissance économique
? La croissance économique ne cause pas
le consommation d'électricité
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xix
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
P a g e x i x
OUVRAGES, ARTICLES ET PUBLICATIONS
AIE (2009), «World Energy Outlook 2009"
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www.regie-energie.qc.ca/audiences/3398-98/green/green
synthese.pdf
www.anare.ci
www.isted.com/pole-ville/services
urbains/cote-d'ivoire.pdf
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xxiv
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES
Page xxiv
DECHARGE i
DEDICACE ii
SOMMAIRE iii
AVANT PROPOS iv
REMERCIEMENTS vi
SIGLES ET ABREVIATIONS vii
TABLEAU D'ILLUSTRATION viii
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES GRAPHIQUES viii
LISTE DES FIGURES viii
NOTE DE SYNTHESE ix
RESUME xi
ABSTRACT xii
INTRODUCTION 1
Objectif général 4
Objectifs Spécifiques 5
Hypothèses de recherche 5
CHAPITRE 1 : ENERGIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE : Définition
des concepts et Revue de la
littérature 8
I. DEFINITION DES CONCEPTS SUR L'ENERGIE 8
1.1 Définition de l'énergie 8
1.2 Les différents types d'énergie 9
1.3 L'énergie électrique 10
1.4 Consommation d'électricité 10
II. DEFINITION DES NOTIONS DE CROISSANCE ECONOMIQUE 11
2.1 Définition et mesures de la croissance
économique 11
2.2 Consommation d'électricité et croissance
économique 12
III. REVUE DE LA LITTERATURE 14
3.1 Approches théoriques 14
3.2 Approches empiriques 17
CHAPITRE 2 : SITUATION DE L'ENERGIE ELECTRIQUE EN COTE
D'IVOIRE : ETATS DES LIEUX 23
I. TABLE DES MATIERES
Page xxv
ANAGO Mahena Gildas, Ingénieur des Travaux
Statistiques Page xxv
ORGANISATION DU SECTEUR DE L'ENERGIE ELECTRIQUE 23
1.1 La période de monopole 23
1.2 La Réforme de 1990 24
1.3 Avènement des nouveaux producteurs
indépendants d'électricité 25
I.4 La réforme de 1998 25
1.5 L'offre de l'électricité 27
II. SITUATION DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
EN COTE D'IVOIRE 30
2.1 Evolution de la consommation d'électricité de
1971 à 2007 30
2.2 Evolution de la croissance économique de 1971 à
2007 33
2.3 Analyse de l'évolution comparée de la
croissance économique et la consommation
d'électricité 36
CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE
CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE 37
I. METHODE D'ANALYSE DU LIEN ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET
LA
CONSOMMATION D'ELECTRICITE 37
1.1 Source des données et période de
l'étude 37
1.2 Présentation de la méthode
économétrique 38
II. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 43
2.2 Détermination du retard optimal et Test de
cointégration 44
2.3 Estimation du modèle 45
2.3.1 Tests diagnostic des résidus 47
2.4 Interprétation des résultats 49
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 52
ANNEXES xiii
ANNEXE 1 : Table de Pesaran xiii
ANNEXE 2 RESULTAT DE L'ESTIMATION xiii
ANNEXE 3 : TEST DE COINTEGRATION DE WALD xiv
ANNEXE 4 : RESULTATS DES TEST SUR LES RESIDUS xiv
ANNEXE 5 : TEST DE CORRELATION DES RESIDUS xvi
ANNEXE 6 : TEST DE RAMSEY xvii
ANNEXE 7 : TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS xvii
ANNEXE 8 : RESULTATS DU TEST DE CAUSALITE DE TODA YAMAMOTO PAR LA
METHODE
SURE xviii
BIBLIOGRAPHIE xix
TABLE DES MATIERES xxiv
TABLE DES MATIERES
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Statistiques Page xxvi
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