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La dynamique de la petite et moyenne entreprise: moteur du développement économique du Katanga ( RDC).

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par Emile Christophe MOTA - NDONGO K
Université de Lubumbashi RDC - Doctorat en sciences économiques  2000
  

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CHAPITRE I : EVOLUTION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE ET ETUDE DU MILIEU

SECTION I. LA P.M.E. DURANT LA PÉRIODE COLONIALE

Parmi les premières réalisations de la colonisation au Katanga,

c'est la mise en oeuvre des structures d'acceuil des P.M.E. Elles ont joué un trés grand rôle dans la pénétration des activités tant commerciale qu'industriel au Katanga. Cette opération remonte depuis l' année 1891 avec la création de la Compagnie du Katanga, qui avait comme objectif l'organisation et l'annimation de toutes les Petites et Moyennes Entreprises . Un montant de 25 millions de francs belge avait été rassemblé pour cette fin(1(*)0). Pour concrétiser cette pénétration, quelques grands noms avaient caractérisés cette période, il s'agit de DELCOMMUNE,STAIRS et BIA-FRANCQUI. Ces derniers, comme nous le verrons dans un chapitre approprié, ontrevolutionné l'espace économico-industriel de notre Province.

I.1. Le rôle du Comité Spécial du Katanga(C.S.K.)

C'est le 12 mars 1891 que l'Etat indépendant du CONGO avait signé avec la Compagnie du CONGO pour le Commerce et l'Industrie (La C.C.C.I.) une douairière des sociétés coloniales. Cette dernière fut placé sur les fonds baptismaux par Albert THYS et avait pour objectif de mettre en place une convention prévoyant la création d'une Société anonyme sous la dénomination de Compagnie du KATANGA.

Celle-ci devrait explorer, occuper, organiser, exploiter le sud-est du CONGO, ce qui allait s'appeler le KATANGA. L'Etat lui cédait un tiers de ses terrains (au CONGO, les terres vacantes appartenaient à l'Etat, et elles étaient réputées vacantes quand les indigènes n'y avaient point des droits d'occupation). Il lui accordait, en outre, l'exploitation du sous-sol et des concessions pendant nonante-neuf ans . Rapidement, on se rendit compte qu'il serait long de délimiter tout cela et que ce qui importait, essentiellement, c'était d'ouvrir le KATANGA au commerce et à l'industrie. Le 19 juin 1900, l'Etat et la Compagnie s'entendirent pour gérer en commun leurs biens indivis. Le Comité Spécial du KATANGA était né.

On le dota de pouvoirs étendus et on lui permit de statuer à la majorité de ses membres, qui étaient six : quatre, dont le Président avait voie prépondérante, étaient nommés par l'Etat et deux par la Compagnie du KATANGA. Tous avantages ou bénéfices à retirer de l'exploitation et tous frais et charges étaient répartis par le Comité à raison de deux tiers à l'Etat et d'un tiers à la Compagnie. La convention était conclue pour nonante-neuf ans et l'Etat avait la faculté de la renouveler.

L'Etat collaborait avec l'initiative privée et l'expansion extraordinaire prise par le KATANGA montrait que les résultats n'en étaient point si négligeables.

Le Comité Spécial du KATANGA n'exploitait pas directement son domaine. Il n'exploitait pas lui-même ses mines; il ne récoltait pas lui-même le produit de ses terres qu'il ne cultivait pas lui-même. Son domaine était ouvert à l'initiative privée et ses revenus étaient constitués par les dividendes de son portefeuille, les redevances minières, les produits des locations et ventes de terrains, ainsi que des ventes de coupes de bois.

En matière minière, l'octroi des concessions était réglé par la loi. C'est donc dans les limites des décrets et règlements sur la matière que le Comité Spécial délivrait les permis de recherche et d'exploitation des mines et qu'il en assurait l'inspection et le contrôle.

En matière foncière, le Comité Spécial édita lui-même son règlement. Cependant, il subordonna à l'approbation du pouvoir législatif colonial toute une série d'actes de cession de concession de terres, suivant en cela les règles tracées par la charte coloniale pour les concessions des terres du domaine de l'Etat. Mais l'activité du Comité Spécial ne se confirma pas dans l'octroi des concessions et dans la perception des recettes. En effet, le Comité n'était pas un exploitant ordinaire. L'importance même de son patrimoine et son rôle dans l'économie générale des régions appelées à un grand développement industriel donnèrent un caractère d'intérêt général à sa mission.

Le Comité Spécial avait comme objectif aussi de développer au KATANGA la colonisation blanche. S'il était vrai que le KATANGA était avant tout un pays minier, il importait de mettre à la disposition de l'industrie minière des produits locaux, vivres, matériaux de construction, etc., en qualité toujours plus grande et de qualité toujours meilleure (1(*)1).

La réalisation de cet objectif devrait permettre non seulement de diminuer le prix de revient des produits miniers, mais aussi de favoriser l'installation au KATANGA de colons tant européens qu'indigènes. A cet effet, le Comité Spécial du KATANGA s'était assigné comme tâche d'étudier les ressources de son domaine, de susciter les entreprises dont elles pouvaient faire l'objet, d'attirer ceux qui les mettraient en valeur, de les y aider et, d'une manière générale, de dégager tous les facteurs de rendement et de prospérité que recèle le KATANGA.

Que fit le Comité Spécial pour aider les colons ?

Répondre à cette question nous pousse à réfléchir sur le temps où le CONGO était considéré comme un enfer tout juste bon pour recevoir les aventuriers de tout bord, le temps étant heureusement révolu. Le Comité Spécial se préoccupait de favoriser l'installation des colons européens. Son but était d'une part, de consolider la situation des entreprises existantes et n'ayant pas encore atteint un rendement suffisant, et d'autre part, de favoriser l'établissement des colons qui possédaient une certaine préparation et des moyens en rapport avec l'activité qu'ils comptaient entreprendre.

Les interventions financières du Comité Spécial comportaient un ordre principal, à savoir ; l'octroi des subsides à fonds perdus et des avances récupérables, accordés aux colons en vue de leur permettre de s'installer et d'améliorer leur exploitation.

Les colons bénéficiaient, en outre, de l'aide des services techniques du Comité Spécial (Service Vétérinaire et Service du Génie Rural), ainsi que les expériences faites dans ses stations expérimentales. Le Service Vétérinaire, qui comprenait un Laboratoire de recherche, était chargé de tout ce qui regarde pratiquement l'élevage du bétail, son acclimatation et son état sanitaire. Il soignait gratuitement le bétail des colons. Le Service du Génie Rural procédait aux études relatives à tous travaux nécessaires à l'exploitation et à l'amélioration des fermes, notamment le drainage et l'irrigation des concessions ainsi que le creusement des puits et des sondages en vue de l'alimentation en eau des fermes.

En 1936, le Comité Spécial avait concentré en un service unique la plupart de ses recherches, études et essais nécessaires à son action coloniale et au développement économique du KATANGA. Ce Service qui comprenait des sections forestières, fruitières, botaniques, agricole, d'élevage etc., ainsi qu'un laboratoire de chimie, possédait divers stations de recherches agricoles dont, aux environs d'ELISABETHVILLE, une ferme d'élevage et une station agricole et, à l'intérieur du KATANGA, deux stations d'essais pour la culture du tabac et une station de reboisement.

En 1929, le Comité Spécial avait installé à ELISABETHVILLE une laiterie fonctionnant sous forme de Coopérative et dont le but était d'aider les colons à écouler leurs produits. Le problème des P.M.E., plus spécialement celles engagées dans l'agriculture, s'est posé dès les premières années d'existence du CONGO en tant qu'Etat.

En effet, c'est à partir de 1911 qu'il faut situer les premiers crédits agricoles. Ceux-ci furent octroyés aux colons belges qui acceptaient de s'établir dans le Sud-KATANGA. Ces crédits avaient essentiellement des motivations politiques :

premièrement l'installation des colons dans la région assurait la protection de la frontière entre la ZAMBIE et le CONGO et deuxièmement assurait l'approvisionnement des cités industrielles en pleine croissance.

En 1930 fut créé un Fonds d'Assistance Temporaire à l'agriculture qui deviendra en 1937 Fonds de Crédit Agricole. Celui-ci n'intervenait qu'en faveur des colons belges engagés dans l'agriculture.

En 1941 fut créé un Fonds Spécial de Crédit Agricole en vue d'octroyer des prêts aux circonscriptions indigènes, aux centres extra-coutumiers, aux indigènes et aux entreprises indigènes. Ces interventions étaient plafonnées à 10.000 francs. L'ordonnance N° 126 AIMO du 17 avril 1942 autorisa les circonscriptions indigènes à accorder du crédit à faible taux d'intérêt pour la construction, l'acquisition et la transformation des maisons d'habitation pour un montant de 200.000 francs et pour l'amélioration et la transformation d'entreprises industrielles, agricoles et commerciales (1(*)2).

En 1947 naquit la Société des Crédits au Colonat qui sera en 1953 appelée Société de Crédit aux Classes Moyennes et à l'Industrie. Cette institution s'adressait aux autochtones et aux colons, mais en pratique, ses conditions d'octroi de crédits excluaient d'office les entreprises autochtones ne fût-ce qu'au niveau des garanties qui devraient, entre autre, être constituées par des actifs du requérant représentant des valeurs au moins égales au montant du crédit sollicité.

En 1958 le gouvernement colonial mit à la disposition de la Société de Crédit au Colonat et à l'Industrie, un fonds spécial de 5.000.000 de francs sur lequel des crédits pouvaient être accordés à des congolais méritants, exerçant une activité indépendante et qui n'étaient pas encore en mesure de remplir toutes les conditions d'octroi de prêts de cet organisme.

De ce qui précède, il faut comprendre que la P.M.E., aux mains des congolais était exclue de ce crédit quant à son organisation et aux modalités de son fonctionnement.

* (10) LEFEBVRE,J., "Structures Economiques du Congo-Belge et du Rwanda-Urundi,éd.du Turenberg,Bruxelles,1956,pp 47-56.

* (11) LEFEBVRE J,. Op cit p 18.

* (12) LEFEBVRE J,. Op cit

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand