WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La dynamique de la petite et moyenne entreprise: moteur du développement économique du Katanga ( RDC).

( Télécharger le fichier original )
par Emile Christophe MOTA - NDONGO K
Université de Lubumbashi RDC - Doctorat en sciences économiques  2000
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

LA DYNAMIQUE DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPREISE :

MOTEUR DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

DU KATANGA

PAR Emile MOTA - NDONGO K

Docteur en sciences économiques

Université de Lubumbashi

Katanga

République démocratique du congo

PLAN SOMMAIRE

Chapitre I : Evolution de la Petite et Moyenne Entreprise et étude du milieu.

Chapitre II : L'industrie du cuivre et autres activités associées

Chapitre III : L'industrie manufacturière

Chapitre IV : L'industrie agro-alimentaire

Chapitre V : L'industrie de construction

Chapitre VI : L'industrie du transport.

INTRODUCTION GENERALE

Le développement économique du CONGO et du KATANGA, amorcé dès l'aube du XXème siècle par la découverte d'importants gisements cuprifères, l'implantation du chemin de fer, le dragage des rivières et du fleuve Congo, a connu depuis les années 1885, jusqu'à ce jour, un parcours très tumultueux.

En effet, le CONGO dut faire face à la première guerre mondiale

1914-1918, à la crise économique mondiale des années 1930, à la seconde guerre mondiale 1940-1945, en ce qui concerne les années avant l'indépendance.

A l'accession du Pays à l'indépendance, le CONGO qui était classé parmi les pays d'Afrique les plus industrialisés, subit les soubresauts de l'indépendance à savoir :

- les turbulences politiques qui débouchèrent sur la sécession du KATANGA en juillet 1960 ;

- et les guerres de sécession à partir de 1964 sur l'ensemble du Pays.

Cette situation ne fut pas favorable à l'économie congolaise. Outre l'avènement du Nouveau Régime en 1965, une lueur d'espoir avait régné au Pays avec une certaine reprise de l'économie dévastée depuis 1964. Mais, malheureusement, cet effort fut anéanti en 1973-1974 avec la politique camouflée de Nationalisation, appelée "ZAIRIANISATION ET RADICALISATION". Le Pays dut faire face de nouveau à une impasse économique indescriptible. C'est à cette époque que l'économie congolaise

(ex-zaïroise) amorça sa descente aux "enfers".

Notons par ailleurs qu'une certaine reprise s'était manifestée vers les années 1984, mais cet effort fut également anéanti par la vague de démocratisation des institutions déclenchée en avril 1990. Comparativement aux desiderata ci-haut énumérés, le PIB du CONGO avant 1960 était de l'ordre de 640,2(*), tandis que pendant la décennie allant de 1960 à 1970, il a évolué dans les proportions de 966,1(*). Par contre, pendant la décennie de 1970 à 1980, le PIB a évolué de 966,1(*) à 1.015,0(*).

La dernière période de 1980 à 1995, qui était caractérisée par la vague des politiques de démocratisation en Afrique, a eu pour conséquence une perturbation de l'appareil économique du CONGO en général et du KATANGA en particulier. Déjà enclavé depuis 1975, avec la guerre d'ANGOLA et par la fermeture du Chemin de fer du BENGUELA, le KATANGA a été la Province la plus frappée par cette crise.

L'instabilité monétaire, issue des différentes réformes monétaires qu'a connues le Congo depuis 1967, l'a plongé dans un marasme économique très accentué. La politique de zaïrianisation/rétrocession a porté à l'économie plus de problèmes que des solutions.

Notons aussi que la part du PIB du KATANGA au PIB national était de l'ordre de 34,9% en 1970 et de 31,96 % en 1984(1)(*). Depuis 1990, la circulation de deux monnaies parallèles ayant une valeur faciale différente n'a pas facilité la tâche aux opérateurs économiques.

Enfin, pour couronner davantage ce cataclysme monétaire, l'apparition du phénomène "Dollar" n'a fait qu'aggraver le comportement de l'économie congolaise. La croissance économique, apparue vers les années 1970 , a été anéantie par la crise pétrolière mondiale de 1973. Dans le domaine agricole, le CONGO qui fut classé parmi les grands exportateurs des produits tels que : le café, le caoutchouc, l'huile de palme, les agrumes etc., fut relégué au second plan, suite au "boom" industriel provoqué par l'industrie du cuivre. Mais cet effort, mal planifié, n'a pas profité au développement économique de la Province.

L'intégration industrielle n'a pas été entretenue, mettant ainsi le CONGO dans une position de mono-exportation. Les pôles de développement tels que prônés par le Professeur Jean-Louis LACROIX,(2(*)) n'ont été que des slogans au profit d'une politique de développement sectoriel mal planifiée.

De ce fait, l'apparition des îlots isolés et d'industries n'ayant aucune liaison interindustrielle, tant au niveau horizontal que vertical, eurent pour conséquence une fuite massive des capitaux vers l'extérieur.

Le transfert des technologies pour lesquelles le CONGO et le KATANGA en particulier avait acquis une certaine expérience, s'est vu amenuisé par manque des capitaux pour leur maintenance. D'où la politique de transfert des technologies "Clés sur portes" qui a fait apparition dans l'industrie du KATANGA : de 30.000 tonnes de cuivre produites vers les années 1921 - 1922, l'industrie du cuivre atteint l'optimum de 475.000 tonnes en 1984 pour connaître actuellement une chute spectaculaire jusqu'à 33.990 tonnes à fin 1995.

Tous ces faits réunis démontrent à suffisance la mauvaise préparation

de l'homme congolais aux affaires . Outre cet attribut, le manque d'option politique et

la politique d'imitation, ont fait du CONGO un Pays des ressources primaires. Le

CONGO n'a pas su intégrer son économie; ses potentialités économiques sont restées au niveau des études.

Le monopole de l'Etat, depuis la nationalisation de grandes unités macro-économiques, a défié toutes les théories managériales des entreprises modernes, ayant pour objectif la maximisation des recettes et la performance, au profit des paramètres sociaux, n'ayant aucun impact sur le développement économique de la Province ni du Pays en général. La Petite et Moyenne Entreprise a évolué de manière organisée jusqu'en 1960. Constituée principalement de capitaux étrangers et animée par les entrepreneurs expatriés, elle a dû faire face aux tumultes qui ont caractérisé tous les pays africains, à l'aube et au lendemain des indépendances. Etant mal préparées à la transition, les populations autochtones s'en étaient prises aux propriétaires de ces Petites et Moyennes Entreprises, en représailles des périodes sombre de l'esclavage. Bon nombre d'entre-elles furent pillées ou abandonnées par leurs propriétaires. Les guerres de sécessions et les rébellions ont fragilisé sensiblement cette corporation.

Par souci de pouvoir contrôler l'économie du pays, les pouvoirs publics de l'époque décidèrent en 1973 de zaïrianiser les quelques entreprises qui avaient survécu aux désastres des années 1960-1964. Ces dernières furent cédées aux entrepreneurs congolais. Ce fut le deuxième coup fatal qui a paralysé cette corporation, au profit des grandes unitées nationales pendant la même période.

Dans ce travail, nous voulons d'abord faire un diagnostic de l'économie congolaise depuis la création de l'Etat Indépendant du Congo jusqu'à nos jours. Ensuite il s'agira essentiellement d'étudier les différents paramètres d'une bonne économie.

La dynamique de la Petite et Moyenne Entreprise pour un développement économique de la Province a toujours été pour nous une démarche nécessaire mais non suffisante pour épauler l'industrie du cuivre ,qui s'essouffle au fil des années, par manque d'une intégration industrielle adéquate et une maîtrise des technologies modernes d'exploitation donnant satisfaction sur le marché et ayant des coûts de production compétitifs. Une industrie implantée au milieu du désert ne peut apporter à son environnement que les conséquences de sa propre contradiction. C'est pourquoi, une politique de développement ne se veut complète, globale et globalisante que si elle prévoit dans sa conception, des flux importants en amont et en aval.

01. PROBLEMATIQUE

Selon L. ALTHUSER, "la problématique est la définition du champ des connaissances théoriques dans lequel on pose le problème du lieu exact, de sa position et des concepts requis pour le poser". (3)(*)

L'économie congolaise a connu, comme nous l'avons souligné dans l'introduction, un certain comportement que nous avions qualifié de tumultueux. En effet, la découverte des gisements de cuivre devrait procurer au Pays un certain degré de développement. Mais, cette découverte, par manque d'une planification concertée, globale et globalisante n'a pas, comme l'a développé le Professeur Nyembo Shabani dans sa thèse de doctorat (4) ; le NIGERIA, le GABON et la COTE-D'IVOIRE, contrairement aux autres Pays d'Afrique, ont enregistré une croissance économique soutenue et une intégration industrielle cohérente.

Les objectifs du colonisateur belge à l'instar des autres colonisateurs français et britanniques ont été orientés plus vers une colonie d'exploitation, qu'à une colonie d'implantation connue sous d'autres cieux. La configuration géographique des voies de communication était orientée, selon STANLEY, vers l'Océan en passant par les Pays du sud et vers le lac TANGANIKA pour déboucher sur l'Océan Indien. Ce tracé avait pour objectif l'évacuation des produits miniers de la riche Province du KATANGA.

Après l'indépendance, les pouvoirs publics congolais n'ont pas changé cette configuration pour provoquer un développement intégral du Pays. C'est ainsi que le Pays en général et la Province du KATANGA en particulier se sont dotés d'un amalgame d'industries et de Petites et Moyennes Entreprises, ayant très peu de liens d'interpénétration aussi bien en amont qu'en aval. Cet aspect de la question a mis le KATANGA dans une situation de petits îlots industriels n'ayant pas un minimum d'inter-complémentarité.

Leurs intrants provenaient aussi bien de la métropole que des autres Petites et Moyennes Entreprises et les extrants servaient en partie l'industrie du cuivre qui devrait soutenir l'effort du développement du KATANGA et du CONGO, mais qui s'est limitée dans la création d'un noyau économique s'étendant sur l'Hinterland Minier à savoir : l'axe KASUMBALESA, LUBUMBASHI-LIKASI ET KOLWEZI, soit sur une superficie moyenne de 50 Kms de large et 350 Kms de long. Le reste de la Province a été délaissé, après 1960, au profit de cette industrie considérée comme source d'enrichissement, et solution aux problèmes de développement.

C'est ainsi que les turbulences de l'industrie du cuivre se sont répercutées sur les Petites et Moyennes Entreprises. Se dénombrant à plus de 2600 avant l'indépendance, ces Petites et Moyennes Entreprises se chiffrent à plus ou moins 100 en 1995. Dès lors, nous nous posons les questions suivantes :

* Pourquoi les Petites et Moyennes Entreprises qui, sous d'autres cieux, soutiennent le développement du pays, ont-elles disparu ou réduit leurs activités au Congo?

* Pourquoi cette Petite et Moyenne Entreprise n'a-t-elle pas réussi à s'intégrer dans l'économie congolaise et évoluer comme ses consoeurs des autres pays d'Afrique?

* Le Pouvoir Public a-t-il une responsabilité dans cette désarticulation de l'économie congolaise ?

* La Petite et Moyenne Entreprise sera-t-elle une partie importante d'une constellation plus vaste de développement qui, dans son ensemble, augmenterait, de manière sensible, la production économique de la Province?

* La Petite et Moyenne Entreprise est-elle plus sujette que d'autres , aux variations saisonnières peu souhaitables de la demande et de l'emploi ?

* Variera-t-elle de façon opposée à quelques activités existantes de la Province qu'elle pourrait pourtant compléter ?

* Comment réagira-t-elle aux "booms" et aux dépressions économiques ?

* Quelles sont ses perspectives d'avenir dans le cadre d'un développement à long terme?

* Est-elle fortement affectée par les conditions politiques internationales ou par les changements éventuels de la technologie ou les modifications vraisemblables des préférences des consommateurs ?

* Ces facteurs apportent-ils des perspectives d'expansion favorables ou défavorables à la Petite et Moyenne Entreprise dans la Province ?

C'est à cet ensemble d'interrogations que nous allons tenter de trouver des réponses. Pour ce faire, nous allons procéder par un diagnostic de la Petite et Moyenne Entreprise au KATANGA, depuis l'Etat Indépendant du CONGO en 1885 jusqu'à nos jours en passant par la période de l'Indépendance en 1960 .

Nous chercherons à savoir pourquoi cette Petite et Moyenne Entreprise, au lieu d'être un contre poids à l'industrie du cuivre, s'est disloquée au même titre qu'elle pour se réfugier dans une économie informelle, dite "souterraine". Nous essayerons de proposer un modèle économique de Petites et Moyennes Entreprises afin qu'elles puissent constituer un facteur essentiel pour le développement et la croissance économique de la Province.

L'industrie du cuivre s'essouffle et est en train de provoquer une décapitalisation et une délocalisation de l'activité économique. Seule la Petite et Moyenne Entreprise pourrait venir à la rescousse de ce développement économique, eu égard aux paramètres toujours croissants tels que : la pression démographique, le niveau du revenu, l'emploi, le niveau de l'activité, la croissance d'une nouvelle économie dite de "Débrouille" ou le système "D".

Ainsi, nous n'entendons pas donner, dans ce travail , des recettes infaillibles aux problèmes que connaissent les Petites et Moyennes Entreprises, mais nous voulons avant tout susciter des réflexions, relever des doutes, faire éclater des contradictions suivant la belle expression de René DUMONT: "Nous sommes de ceux qui revendiquent le droit à l'erreur". (5)(*)

02. HYPOTHESES

La notion de "Petite et Moyenne Entreprise" nous semble très ambiguë et controversée. Ceci pour de multiples raisons dont notamment : l'absence de définition universelle pour la caractériser et par conséquent, sa définition est fonction des critères spécifiques à chaque Pays et suivant certaines réalités.

Notion nouvelle, la Petite et Moyenne Entreprise a fait son apparition dans le monde des affaires vers la fin de notre siècle. C'est autant dire que les P.M.E. connaissent une évolution différente selon les conditions dans lesquelles elles opèrent. Néanmoins, le seul point commun accepté par toute la cogitation intellectuelle est que la P.M.E. est, en général, l'affaire d'une seule personne, qui est à la fois chef d'entreprise, gestionnaire de la production courante, responsable de l'administration et assumant ,en un mot , toutes les fonctions telles que définies par FAYOL (6(*)).

Les problèmes que rencontrent les P.M.E. du KATANGA sont de divers ordres, à savoir : administratif, financier, organisationnel, fiscal, etc. L'objet de notre étude est de faire une analyse introspective des facteurs qui empêchent la bonne évolution de la P.M.E. du KATANGA, Province qui, pourtant, est considérée avec la ville de KINSHASA, comme les entités les plus industrialisées du CONGO.

C'est ainsi que nous allons faire un diagnostic sur le fonctionnement de cette catégorie d'entreprises dans son environnement sain,

à savoir :

* Le développement de l'économie du Katanga devrait être basée sur l'industrie du cuivre ou des Grandes Entreprises, tel que l'a développée le professeur Nyembo Shabani et le professeur Jean-Louis Lacroix. Dans le processus du développement et de la croissance, la grande firme exerce son influence par deux voies, celle de l'anticipation et celle del'innovation. Elle agit sur son milieu par l'une et l'autre de ces actions combinées (7).7(*) Or l'histoire nous a démontré que cette conception n'a pas été vérifiée au Katanga. L'effondrement des grandes entreprises a freiné le développement. En d'autres termes, le développement du Katanga par de grandes unités motrices, qui devraient servir de locomotive pour déclencher une multiplication de nombreuses entreprises en amont et en aval n'a pas été vérifié. Nous savons aussi que ces grandes unités de par leurs organisations et leurs structures n'ont pas pu provoquer une corrélation entre les Petites et Moyennes Entreprises qui ont existé au KATANGA. Conséquence, il faudrait mettre en place un modèle de développement économique de Petites et MoyennesEntreprises qui développeraient à leurs tours d'autres Petites et Moyennes Entreprises , afin d'atteindre une diversité et une expansion de ces dernières pour aboutir au développement économique de la province du Katanga et de toute la République. Nous exhortons les dirigeants politiques de notre pays, après avoir vu s'effondrer leurs rêves de croissance industrielle rapide grâce aux de grandes entreprises nationalisées, à reconnaître la nécessité d'encourager les Petites et Moyennes Entreprises;

* L'existence concomitante de la Petite et Moyenne Entreprise avec les grandes unités productrices ne peut soutenir le développement économique, parce que cette cohabitation ne provoque que très peu ,voire même nulle, de corrélations et d'interactions entre-elles;

* Le développement des Petites et Moyennes Entreprises pourrait provoquer entre- elles des interactions et des corrélations à telle enseigne qu'elles pourraient être à la base de la création d'autres Petites et Moyennes Entreprises. Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent débureaucratiser les grandes unités, les privatiser soit par leurs morcellement afin de les rendre plus compétitive et plus performantes et provoquer ainsi une intégration économique et partant le développement économique de la Province.

En outre, cette dynamique ne peut être intégrale que si le marché lui est favorable, à savoir : une demande potentielle croissante, une présentation des produits et des prix compétitifs aux consommateurs.

Aussi, nous allons démontrer que les avantages prévus par la loi, et les différentes réglementations en la matière ne peuvent être que favorables à la croissance de la P.M.E. D'autre part, vu la vie éphémère qu'enregistraient les P.M.E., nous pouvons affirmer que le niveau d'instruction des promoteurs, en matière de gestion devrait être revalorisé, la vision futuriste des entrepreneurs dans la diversité et la capacité d'adaptation devrait être encouragée.

Toutes les dispositions du code des investissements qui ne sont favorables, dans une large mesure, qu'aux promoteurs étrangers et difficillement aux promoteurs nationaux et qui sont largement dépassées et exigent une réforme de ce dernier pour encourager les entrepreneurs nationaux.

03. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Il importe d'emblée de souligner que la théorie sur la P.M.E. est nouvelle et que nous ne disposons pas de beaucoup d'éléments susceptibles d'être considérés comme le soubassement de la P.M.E.

Nous retenons ici, qu'il faudrait la création d'un "Corpus" de référence, autour duquel s'établirait une certaine unanimité. Aussi, constatons-nous une absence d'ouvrages de référence que tout le monde citerait et qui contiendraient les premiers éléments, disons les "prolégomènes" d'une théorie de la P.M.E. en générale.

Les raisons qui nous ont poussé à faire cette étude sont évidentes et au nombre de trois :

* la première est son caractère original dans le domaine des sciences économiques en tant que nouvelle discipline;

* la seconde tient à la difficulté d'accès à l'information, ce qui dans ce nouveau domaine, constitue un obstacle réel au développement de l'analyse économique en cette matière;

* la troisième qui peut être évoquée, relève évidemment du domaine

de l'action ; elle est à ce titre, un lieu d'interface entre plusieurs

problématiques différentes.

Nous pensons à la problématique des relations entre les P.M.E. et les grandes entreprises ; entre les P.M.E. et les autres P.M.E. ; le secteur informel vis-à-vis du rôle de la P.M.E. dans l'évolution du système économique congolais.

Nous pensons aussi à la problématique de l'intégration industrielle au KATANGA, face au développement de la Petite et Moyenne Entreprise et face à l'amenuisement des ressources non renouvelables qui sont les minerais. Il n'est évidemment pas facile d'aborder cette problématique avec beaucoup d'aisance, étant donné l'absence d'une véritable théorie de la Petite et Moyenne Entreprise, comme signalé ci-haut.

Néanmoins, comme dans tous les pays, la Petite et Moyenne Entreprise joue un rôle important dans les programmes d'expansion sociale et économique des pays en voie de développement, nous nous sommes intéressés à ce secteur que nous qualifions de stratégique pour le développement et la croissance économique du KATANGA.

Notre choix se justifie aussi par le fait que l'industrie du cuivre, traitant des ressources non renouvelables, n'a pas pu soutenir le développement, et que seules les Petites et Moyennes Entreprises pourraient devenir le deuxième soubassement de l'économie du KATANGA. La politique du libéralisme économique prônée depuis peu au Congo doit être pour les promoteurs du KATANGA le " déclic" de son développement économique.

C'est ainsi que nous avons estimé apporter notre modeste contribution à la recherche des conditions favorables au bon épanouissement de la Petite et Moyenne Entreprise, afin d'aboutir au développement de la province en particulier et du pays en général. Pourquoi "LA DYNAMIQUE DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE : MOTEUR DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DU KATANGA ? »

Du point de vue étymologique du terme, "dynamique" est un adjectif provenant du mot grec dunamico et dunanis qui signifie puissance provient du vocable dunamis qui veut lui aussi dire la " force». Autrement dit, "dynamique" suppose une relation de force et de mouvement qui considère les choses dans leur mouvement, qui est plein d'entrain, d'activité, d'énergie et qui est entreprenant.

C'est dans ce cadre que nous voulons, au stade actuel de notre économie et compte tenu de sa configuration géographique et géopolitique, démontrer que seule la Petite et Moyenne Entreprise peut relever cette économie désarticulée.

04. DELIMITATION DU SUJET

Les difficultés auxquelles est confrontée la Petite et Moyenne Entreprise au KATANGA, sont complexes et diverses. Il est donc difficile de délimiter d'emblée notre champ d'investigation dans le court terme.

Les difficultés remontent à l'aube du XXème siècle de par la colonisation; mais pour des exigences d'ordre scientifique et en vue de nous permettre de mieux appréhender l'essence des problèmes que connaît ce secteur. Nous avons pris la Province du KATANGA comme champ de notre investigation et du point de vue temporel, nous serons appelés à faire une analyse rétrospective et avons fixé une délimitation allant de 1911 à 1995. Ce "timing" nous permettra de faire une étude globalisante de la Petite et Moyenne Entreprise au KATANGA, d'étudier les différents cycles d'affaires et préparer des perspectives d'avenir logiques et cohérentes.

05. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

05.1. METHODES

De tout l'arsenal méthodologique d'usage en Sciences Economiques, nous avons recouru à la méthode déductive. En effet, "déduire" selon GRAWITZ et PINTO, "C'est partir du général au particulier, en d'autres termes, c'est essentiellement tirer par une chaîne des raisonnements logiques, les conséquences d'un principe".

"Généralement, dans la méthode déductive, on part de quelques vérités simples et plus évidentes, axiomes ou postulats et par une série des déductions, on arrive à une certaine conclusion ". (8)(*)

05.2. TECHNIQUES

Dans le cadre de notre travail, nous avons utilisé les techniques suivantes: l'observation, l'interview, la documentation, le sondage et le questionnaire. Pourquoi avoir recouru à toutes ces techniques ?

a) L'observation

Personne ne peut penser que l'observation ne soit une technique utile pour la collecte de l'information nécessaire dans le cadre d'un travail scientifique.

Rien ne peut remplacer le contact direct visuel entre le sujet menant la recherche et l'objet de l'étude.

Dans des situations marquées par une carence d'informations systématisées, l'observation peut servir valablement pour indiquer l'état de la chose à étudier et permettre une extrapolation intéressante sur une aire géographique, un secteur économique ou tout autre domaine observable.

Selon le professeur MUSHI : " L'observation stimule les sens, l'imagination et l'imitation peuvent permettre de déceler d'un coup d'oeil rapide la cause et le noeud des problèmes, afin de concevoir des solutions rapides. L'observation permet une vision multidimensionnelle de l'objet dans l'espace, un rapport avec son environnement". (9)(*)

Cette technique nous a beaucoup édifié dans le comportement de l'économie de la Province.

b) Documentation

La documentation a été d'un apport unique dans l'élaboration de cette étude. En effet, nous avions eu à compulser toute la documentation relative au sujet. Et pour ce faire nous avons recouru aux archives de toutes les divisions provinciales de l'administration publique, des sociétés et autres entreprises qui ont existé dans la Province du KATANGA.

c) Le questionnaire

Le questionnaire est en fait un médium écrit qui intervient dans la plupart des cas des autres techniques de recherche telles que le sondage d'opinion, l'interview, le survey etc. L'objectif du questionnaire que nous avons utilisé consistait à récolter l'information générale et particulière sur un ou plusieurs sujets donnés.

Ainsi, nous avons pu récolter des faits bruts sur la matière donnée et des données statistiques sur l'opinion et l'interprétation des événements par nos répondants.

d) L'interview

Technique devenue très populaire, l'interview nous a permis de requérir de vive voix, auprès des opérateurs économiques, leurs points de vue sur l'ensemble de la question.

e) La méthode Delphi

Cette méthode est souvent utilisée pour étudier les changements et les fluctuations à long terme des cours de change, des marchés des produits quelconques tels que les produits agricoles, miniers, manufacturés, etc. et sur le changement technologique.

Certains auteurs la considèrent comme étant une méthode de prévision par la voie de l'arbitrage cybernétique. Cette méthode nous a permis de faire une étude approfondie de toutes les fluctuations économiques qu'a connues la Province du KATANGA depuis 1911 et ce, dans tous les domaines. L'importance de cette application nous a permis de tirer les conclusions auxquelles nous avons abouti.

On ne peut saisir la vraie dimension de la problématique de développement des P.M.E. sans se référer à l'histoire. C'est pourquoi, avant d'en analyser la situation actuelle des P.M.E., nous allons brièvement situer la question dans son contexte historique.

CHAPITRE I : EVOLUTION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE ET ETUDE DU MILIEU

SECTION I. LA P.M.E. DURANT LA PÉRIODE COLONIALE

Parmi les premières réalisations de la colonisation au Katanga,

c'est la mise en oeuvre des structures d'acceuil des P.M.E. Elles ont joué un trés grand rôle dans la pénétration des activités tant commerciale qu'industriel au Katanga. Cette opération remonte depuis l' année 1891 avec la création de la Compagnie du Katanga, qui avait comme objectif l'organisation et l'annimation de toutes les Petites et Moyennes Entreprises . Un montant de 25 millions de francs belge avait été rassemblé pour cette fin(1(*)0). Pour concrétiser cette pénétration, quelques grands noms avaient caractérisés cette période, il s'agit de DELCOMMUNE,STAIRS et BIA-FRANCQUI. Ces derniers, comme nous le verrons dans un chapitre approprié, ontrevolutionné l'espace économico-industriel de notre Province.

I.1. Le rôle du Comité Spécial du Katanga(C.S.K.)

C'est le 12 mars 1891 que l'Etat indépendant du CONGO avait signé avec la Compagnie du CONGO pour le Commerce et l'Industrie (La C.C.C.I.) une douairière des sociétés coloniales. Cette dernière fut placé sur les fonds baptismaux par Albert THYS et avait pour objectif de mettre en place une convention prévoyant la création d'une Société anonyme sous la dénomination de Compagnie du KATANGA.

Celle-ci devrait explorer, occuper, organiser, exploiter le sud-est du CONGO, ce qui allait s'appeler le KATANGA. L'Etat lui cédait un tiers de ses terrains (au CONGO, les terres vacantes appartenaient à l'Etat, et elles étaient réputées vacantes quand les indigènes n'y avaient point des droits d'occupation). Il lui accordait, en outre, l'exploitation du sous-sol et des concessions pendant nonante-neuf ans . Rapidement, on se rendit compte qu'il serait long de délimiter tout cela et que ce qui importait, essentiellement, c'était d'ouvrir le KATANGA au commerce et à l'industrie. Le 19 juin 1900, l'Etat et la Compagnie s'entendirent pour gérer en commun leurs biens indivis. Le Comité Spécial du KATANGA était né.

On le dota de pouvoirs étendus et on lui permit de statuer à la majorité de ses membres, qui étaient six : quatre, dont le Président avait voie prépondérante, étaient nommés par l'Etat et deux par la Compagnie du KATANGA. Tous avantages ou bénéfices à retirer de l'exploitation et tous frais et charges étaient répartis par le Comité à raison de deux tiers à l'Etat et d'un tiers à la Compagnie. La convention était conclue pour nonante-neuf ans et l'Etat avait la faculté de la renouveler.

L'Etat collaborait avec l'initiative privée et l'expansion extraordinaire prise par le KATANGA montrait que les résultats n'en étaient point si négligeables.

Le Comité Spécial du KATANGA n'exploitait pas directement son domaine. Il n'exploitait pas lui-même ses mines; il ne récoltait pas lui-même le produit de ses terres qu'il ne cultivait pas lui-même. Son domaine était ouvert à l'initiative privée et ses revenus étaient constitués par les dividendes de son portefeuille, les redevances minières, les produits des locations et ventes de terrains, ainsi que des ventes de coupes de bois.

En matière minière, l'octroi des concessions était réglé par la loi. C'est donc dans les limites des décrets et règlements sur la matière que le Comité Spécial délivrait les permis de recherche et d'exploitation des mines et qu'il en assurait l'inspection et le contrôle.

En matière foncière, le Comité Spécial édita lui-même son règlement. Cependant, il subordonna à l'approbation du pouvoir législatif colonial toute une série d'actes de cession de concession de terres, suivant en cela les règles tracées par la charte coloniale pour les concessions des terres du domaine de l'Etat. Mais l'activité du Comité Spécial ne se confirma pas dans l'octroi des concessions et dans la perception des recettes. En effet, le Comité n'était pas un exploitant ordinaire. L'importance même de son patrimoine et son rôle dans l'économie générale des régions appelées à un grand développement industriel donnèrent un caractère d'intérêt général à sa mission.

Le Comité Spécial avait comme objectif aussi de développer au KATANGA la colonisation blanche. S'il était vrai que le KATANGA était avant tout un pays minier, il importait de mettre à la disposition de l'industrie minière des produits locaux, vivres, matériaux de construction, etc., en qualité toujours plus grande et de qualité toujours meilleure (1(*)1).

La réalisation de cet objectif devrait permettre non seulement de diminuer le prix de revient des produits miniers, mais aussi de favoriser l'installation au KATANGA de colons tant européens qu'indigènes. A cet effet, le Comité Spécial du KATANGA s'était assigné comme tâche d'étudier les ressources de son domaine, de susciter les entreprises dont elles pouvaient faire l'objet, d'attirer ceux qui les mettraient en valeur, de les y aider et, d'une manière générale, de dégager tous les facteurs de rendement et de prospérité que recèle le KATANGA.

Que fit le Comité Spécial pour aider les colons ?

Répondre à cette question nous pousse à réfléchir sur le temps où le CONGO était considéré comme un enfer tout juste bon pour recevoir les aventuriers de tout bord, le temps étant heureusement révolu. Le Comité Spécial se préoccupait de favoriser l'installation des colons européens. Son but était d'une part, de consolider la situation des entreprises existantes et n'ayant pas encore atteint un rendement suffisant, et d'autre part, de favoriser l'établissement des colons qui possédaient une certaine préparation et des moyens en rapport avec l'activité qu'ils comptaient entreprendre.

Les interventions financières du Comité Spécial comportaient un ordre principal, à savoir ; l'octroi des subsides à fonds perdus et des avances récupérables, accordés aux colons en vue de leur permettre de s'installer et d'améliorer leur exploitation.

Les colons bénéficiaient, en outre, de l'aide des services techniques du Comité Spécial (Service Vétérinaire et Service du Génie Rural), ainsi que les expériences faites dans ses stations expérimentales. Le Service Vétérinaire, qui comprenait un Laboratoire de recherche, était chargé de tout ce qui regarde pratiquement l'élevage du bétail, son acclimatation et son état sanitaire. Il soignait gratuitement le bétail des colons. Le Service du Génie Rural procédait aux études relatives à tous travaux nécessaires à l'exploitation et à l'amélioration des fermes, notamment le drainage et l'irrigation des concessions ainsi que le creusement des puits et des sondages en vue de l'alimentation en eau des fermes.

En 1936, le Comité Spécial avait concentré en un service unique la plupart de ses recherches, études et essais nécessaires à son action coloniale et au développement économique du KATANGA. Ce Service qui comprenait des sections forestières, fruitières, botaniques, agricole, d'élevage etc., ainsi qu'un laboratoire de chimie, possédait divers stations de recherches agricoles dont, aux environs d'ELISABETHVILLE, une ferme d'élevage et une station agricole et, à l'intérieur du KATANGA, deux stations d'essais pour la culture du tabac et une station de reboisement.

En 1929, le Comité Spécial avait installé à ELISABETHVILLE une laiterie fonctionnant sous forme de Coopérative et dont le but était d'aider les colons à écouler leurs produits. Le problème des P.M.E., plus spécialement celles engagées dans l'agriculture, s'est posé dès les premières années d'existence du CONGO en tant qu'Etat.

En effet, c'est à partir de 1911 qu'il faut situer les premiers crédits agricoles. Ceux-ci furent octroyés aux colons belges qui acceptaient de s'établir dans le Sud-KATANGA. Ces crédits avaient essentiellement des motivations politiques :

premièrement l'installation des colons dans la région assurait la protection de la frontière entre la ZAMBIE et le CONGO et deuxièmement assurait l'approvisionnement des cités industrielles en pleine croissance.

En 1930 fut créé un Fonds d'Assistance Temporaire à l'agriculture qui deviendra en 1937 Fonds de Crédit Agricole. Celui-ci n'intervenait qu'en faveur des colons belges engagés dans l'agriculture.

En 1941 fut créé un Fonds Spécial de Crédit Agricole en vue d'octroyer des prêts aux circonscriptions indigènes, aux centres extra-coutumiers, aux indigènes et aux entreprises indigènes. Ces interventions étaient plafonnées à 10.000 francs. L'ordonnance N° 126 AIMO du 17 avril 1942 autorisa les circonscriptions indigènes à accorder du crédit à faible taux d'intérêt pour la construction, l'acquisition et la transformation des maisons d'habitation pour un montant de 200.000 francs et pour l'amélioration et la transformation d'entreprises industrielles, agricoles et commerciales (1(*)2).

En 1947 naquit la Société des Crédits au Colonat qui sera en 1953 appelée Société de Crédit aux Classes Moyennes et à l'Industrie. Cette institution s'adressait aux autochtones et aux colons, mais en pratique, ses conditions d'octroi de crédits excluaient d'office les entreprises autochtones ne fût-ce qu'au niveau des garanties qui devraient, entre autre, être constituées par des actifs du requérant représentant des valeurs au moins égales au montant du crédit sollicité.

En 1958 le gouvernement colonial mit à la disposition de la Société de Crédit au Colonat et à l'Industrie, un fonds spécial de 5.000.000 de francs sur lequel des crédits pouvaient être accordés à des congolais méritants, exerçant une activité indépendante et qui n'étaient pas encore en mesure de remplir toutes les conditions d'octroi de prêts de cet organisme.

De ce qui précède, il faut comprendre que la P.M.E., aux mains des congolais était exclue de ce crédit quant à son organisation et aux modalités de son fonctionnement.

I-2. La P.M.E. après les années 1960

Les circonstances des désordres politiques à l'accession de notre pays à l'indépendance en 1960 ne permirent pas aux autorités politiques de définir une politique générale de développement et à fortiori celle de la promotion des P.M.E. Dès l'année 1965, la seconde République essaya de s'atteler à la pacification du pays, à la stabilisation des institutions, à la définition et à la mise sur pied d'une politique économique pour le pays. Il fut donc créé un ministère des classes moyennes qui ne parvint pas à résoudre les problèmes de gestion courante de Petites et Moyennes Entreprises nées sur des cendres.

En 1969, une commission d'études fut constituée qui conclut à la nécessité de créer des structures d'encadrement appropriées et susceptibles de favoriser le développement intégral de l'initiative privée nationale. Ce n'est qu'en 1970 que les pouvoirs publics accordèrent une importance particulière à la P.M.E. en la comptant parmi ses priorités.

Le résultat de ces recommandations fut la promulgation, en janvier 1973, d'un ensemble des lois créant un cadre particulier et complémentaire. Il s'agit des lois N° 73/010, 73/011 et 73/012 du 5 janvier 1973 portant respectivement :

- institution d'un régime d'agrément particulier pour les Petites et Moyennes Entreprises Congolaises.

- création et organisation d'un Office de Promotion de Petites et Moyennes Entreprises Congolaises (OPEC).

- création et organisation d'un Fonds de Garantie de Crédits accordés aux Petites et Moyennes Entreprises Congolaises.

a) Régime d'agrément

Ce régime particulier d'agrément de P.M.E. est ainsi appelé "Petit code des investissements spécifiques pour la P.M.E. congolaise." Il accorde des avantages fiscaux et financiers importants de manière à leur permettre d'investir dans les secteurs de production des biens et services.

b) Office de Promotion de P.M.E. Congolaise (OPEC)

La loi qui le crée, lui confère le statut d'une entreprise publique dotée d'une personnalité juridique et d'une autonomie de gestion.

Son objectif était de :

- Réaliser toutes les études, concevoir et mettre en oeuvre toutes les actions de nature à susciter la création et le développement de la P.M.E. congolaise, d'en améliorer l'efficience et la productivité, et d'en assurer la défense.

- Son champ d'action comprenait les entreprise suivantes :

- agricoles ;

- industrielles ;

- artisanales ;

- commerciales.

Et pour bien réaliser sa mission, l'OPEC développa trois types d'interventions :

- Assistance technique et assistance à la gestion ;

- La formation et le perfectionnement des chefs d'entreprises et de leurs collaborateurs ;

- L'assistance à la commercialisation et aux approvisionnements.

c) Le Fonds de Garantie de Crédits

Afin de résoudre le problème de financement de la P.M.E., le Pouvoir public a crée un fonds qui servirait à garantir les crédits à court, moyen et long terme consentis par les banques et les institutions financières. Ce fonds permettrait de garantir les engagements pris par les entreprises congolaises.

Comme nous pouvons le constater, le cadre institutionnel forme un ensemble cohérent qui permet d'encourager l'initiative privée et le génie créateur de l'entrepreneur congolais.

En 1984, le gouvernement décida d'intégrer le Fonds de Garantie à l'OPEC qui en assure la gestion. Depuis lors, il fût crée de nouveau le ministère de Petites et Moyennes Entreprises et classes moyennes vers les années 1988 qui ne tarda pas à être supprimé pour être récrée en 1990.

En ce qui concerne La FEC(EX-ANEZA), créée en 1972, par ordonnance-loi n° 72-376, elle a toujours défendu les intérêts légitimes de ses affiliés et a toujours lutté pour l'assainissement de l'environnement économique dans lequel évolue les entreprises publiques et privées, tous les secteurs et toutes les catégories confondues.

Ainsi donc, dès 1981, la F.E.C. a reçu du gouvernement la mission de développer ses structures en vue de la promotion des P.M.E. Une cellule P.M.E. fut alors créée à l'administration centrale de l'Association.

Approuvé en avril 1982 sous le sigle ZAI/81/014, un premier projet d'assistance bénéficiant d'un concours financier et technique du P.N.U.D. et de l'O.N.U.D.I fut confié à la FEC par le gouvernement. Celui-ci prévoyait, outre la mise en place des ateliers mécaniques ( fixe à Bukavu et mobile à Butembo), un volet formation et montage des dossiers de faisabilité.

Le succès récolté par ce projet incita le F.E.D. à initier en 1984. avec l'appui de l'Association, un autre projet d'encadrement des P.M.E. au KATANGA, visant la formation des chefs d'entreprises aux techniques modernes de gestion.

Ces expériences positives amenèrent les instances supérieures de l'Association à créer en 1986 la Direction P.M.E. et à coordonner toutes les actions en faveur de cette catégorie d'entreprises.

C'est seulement en 1987 que cette Direction est devenue effective grâce au concours financier et technique de la coopération française . Une convention créant la Direction permanente fut signée au mois d'août 1988 et cela fut rendu opérationnelle par l'engagement des cadres congolais.

Cette Direction suit actuellement les promoteurs dans leur développement, notamment en matière de gestion (comptabilité, calcul de prix de revient, recherche des marchés, etc.), technique (maintenance et entretien, choix des équipements, gestion de la production, des approvisionnements, etc.) ainsi que dans la formation des entrepreneurs et leurs collaborateurs.

Ne pas reconnaître le rôle économique et même social que joue le secteur des P.M.E. revient à ignorer les faits, à perdre d'excellentes possibilités de développement et à susciter chez beaucoup de personnes un sentiment de frustration, de désespoir et de privation.

I-3. Importance économique

Les P.M.E. jouent, tant dans les pays équipés que sous-équipés, un rôle non négligeable dans le processus de développement. Garantes de la puissance économique, les P.M.E. ont une importance évidente. Et cette importance se justifie aussi bien par des arguments politiques, économiques que sociaux.

Ainsi donc par exemple, sur le plan politique, la promotion des P.M.E. est un excellent moyen de favoriser la naissance d'une génération d'entrepreneurs nationaux et de créer et consolider un tissu économique adapté aux besoins du pays.

L'indépendance politique passe ainsi par la maîtrise du processus de création des richesses par les entreprises nationales publiques ou privées. Sur le plan économique, ces entreprises exercent des effets d'entraînement en amont et en aval. En amont, elles contribuent à la valorisation des ressources provinciales par la création d'autres activités de base telles que le développement de l'agriculture, l'intégration du secteur artisanal pour une entreprise manufacturière. En aval, elles contribuent au développement du secteur tertiaire. Aussi concourent-elles, bien que dans une faible proportion, à l'accroissement du produit national brut.

Sur le plan social, enfin, elles créent les possibilités d'emplois supplémentaires de résorber le surplus de main-d'oeuvre non occupée par les autres secteurs. En effet, chaque année, l'enseignement offre sur le marché un nombre croissant de personnes en quête d'emplois. Etant donné que les grandes entreprises (GCM, SNCC, SODIMICO, etc.) sont généralement saturées, les nouvelles possibilités d'emploi ne peuvent être offertes que par le dynamisme et le savoir-faire des P.M.E. Ces dernières contribuent ainsi à atténuer le chômage et à soutenir la production face aux grandes entreprises de moins en moins créatrices d'emplois.

Le dynamisme des P.M.E. dans le cas du KATANGA est une des causes de leur importance économique. Les P.M.E., à la fois par leur poids actuel dans l'économie et par le dynamisme qu'elles manifestent face à la crise que connaît la Province, constituent un pôle important de toute stratégie anti-crise.

De plus, elles constituent l'élément central de la stratégie d'industrialisation. En effet leurs structures légères et souples, qui ne réclament pas de gros investissements au départ, sont créatrices de la petite industrie.

Les P.M.E. occupent donc une place déterminante dans le système industriel. La tendance à la concentration industrielle se renverse au profit de petites unités de production, dont le rôle devient majeur dans le renouvellement du tissu industriel , la création d'emplois et l'équilibre des activités, etc. (13)(*).

Le développement que nous prônons, doit nous amener à une amélioration qualitative et durable de notre économie ainsi que de son fonctionnement. C'est à ce but, en tout cas , que doit nous amener l'entreprise à laquelle nous faisons allusion, en tant qu'entité de production .

SECTION 2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

2.1. Localisation et division administrative

Située essentiellement entre le cinquième et le quatrième degré de latitude sud et entre le vingt-troisième et trentième degré de longitude Est, la Province du KATANGA est située entièrement dans l'hémisphère Sud.

Elle est bornée au Nord et Nord-Ouest par les Provinces du KIVU et de deux KASAI (Oriental et Occidental), à l'Ouest et au Sud-Ouest par l'ANGOLA et la ZAMBIE, tandis qu'au Nord-Est par la TANZANIE et la partie Nord-Est de la ZAMBIE.

Géographiquement et géologiquement, d'après les études des spécialistes, la Province du KATANGA se subdivise en deux parties, à savoir :

* La partie méridionale qui est dominée principalement par des activités extractives et minières, facteurs générateurs des villes telles que : LUBUMBASHI (Elisabethville), LIKASI (Jadotville), KOLWEZI, KIPUSHI et MUSOSHI ;

* La partie septentrionale, qui elle, est à vocation agro-pastorale.

Du point de vue administratif, cette Province a subi beaucoup de modifications dans sa gestion et son découpage territorial. Nous donnons ci-dessous sa configuration administrative à la fin de l'année 1995.

La province du KATANGA comprend trois villes et quatre districts ruraux , à savoir :

* Pour les villes : la ville de LUBUMBASHI, la ville de KOLWEZI et la ville de LIKASI ;

* En ce qui concerne les districts ruraux, nous pouvons retenir le district HAUT-KATANGA, avec comme chef lieu KIPUSHI ; le district du LUALABA avec comme chef lieu KASAJI, le district du HAUT-LOMAMI avec comme chef lieu KAMINA et enfin le district du TANGANIKA avec comme chef lieu KALEMIE.

2.2. Le cadre géophysique de la Province

a) Le climat

Située dans la zone à climat tropical, la Province connaît deux saisons, à savoir : la saison des pluies et la saison sèche ayant une durée oscillant entre six à neuf mois selon les périodes de l'histoire, (voir carte en annexe).

La pluviosité moyenne varie autour de 1.750 mm par an et des températures avoisinant le 27° C en période chaude et 5° C en période froide, surtout dans les hauts plateaux de la BIANO et les MARUNGU.

b) La végétation

La Province du KATANGA, est couverte principalement par trois types de végétations, à savoir : la savane herbeuse, la forêt claire, la steppe sur les hauts plateaux (voir carte en annexe ).

c) Les sols

L'interdépendance " climat-végétation», détermine les types de sols de la Province. C'est ainsi que l'ensemble de la superficie du KATANGA est caractérisé par des sols à faible teneur en humus, pauvres en éléments de base et en éléments nutritifs

(voir carte en annexe ).

3.3. Le cadre humain et la structure de la population du KATANGA

Sans vouloir faire une étude évolutive par type de populations de la Province du KATANGA, domaine qui accuse du reste un manque criant de statistiques fiables, nous pouvons souligner, néanmoins, que la population du KATANGA se répartissait en 1995 de la manière suivante :

Tableau n°1. Evolution de la Population du KATANGA de 1984 à 1995 (par sexe)

Désignation: Année

Hommes

Femmes

Total

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1.978.000

2.043.000

2.113.000

2.186.000

2.262.000

2.338.000

2.415.000

2.498.000

2.584.000

2.672.000

2.758.000

2.847.000

2.007.000

2.070.000

2.147.000

2.227.000

2.310.000

2.334.000

2.475.000

2.564.000

2.657.000

2.751.000

2.844.000

2.942.000

3.985.000

4.113.000

4.260.000

4.413.000

4.572.000

4.672.000

4.890.000

5.062.000

5.241.000

5.423.000

5.602.000

5.789.000

 

Source: NGONDO, De Saint MOULIN et TAMBASHE, Perspective Démographique du CONGO, 1984--1999,CEPAS, KINSHASA, 1992.

Il découle de ce tableau que le taux de croissance annuel de la population est de 3,5%. En ce qui concerne le taux de croissance par sexe, nous constatons que les femmes ont un taux de croissance de 3,2 % par an tandis que les hommes représentent un taux de croissance de 3,1 % par an. Ce qui démontre à suffisance que le taux de croissance entre les deux sexes sont stables et suivent une progression arithmétique normale.

Tableau n° 2 : Répartition de la population en 1994

ANNEE

DESIGNATION

HOMMES

15-65 ANS

FEMMES

15-65 ANS

ENFANTS

0-15 ANS

TOTAL

1994

1.285.282

1.506.103

2.870.656

5.662.041

 

Source : Division de l'Administration du Territoire 1994.

2 .4. LE CADRE ECONOMIQUE

1° L'Agriculture

Les cultures au KATANGA se répartissent selon les districts et villes. C'est ainsi que nous pouvons regrouper les cultures de la manière suivante :

- Le district du HAUT-LOMAMI : on y retrouve les cultures ci-après :

a) Les céréales tels que le riz, le mil, le sorgho et le maïs ;

b) Les légumineuses tel que le haricot ;

c) Les plantes et tubercules tels que la pomme de terre, le manioc, la patate douce, l'igname, l'oignon, la cocasse et le tabac;

- Le district du TANGANIKA : on y retrouve les cultures ci-après : le coton, la canne à sucre, le poivron, l'arachide et le palmier à huile;

- Dans le territoire de MOBA, on y cultive le blé;

- Le district du LUALABA : on y retrouve les cultures ci-après : le maïs, le riz, le manioc, la patate douce, l'arachide, etc;

- Les territoires de MITWABA et PWETO produisent le maïs, le manioc,le riz, le haricot, l'arachide, la pomme de terre et constituent le principal grenier du Haut KATANGA.

Le KATANGA, outre les grandes cultures mécanisées du Sud, pratique aussi des cultures maraîchères telles que la banane, la courge, la tomate ,les différents légumes et produit certains fruits tels que les citrons, les oranges, les pamplemousses et les mandarines.

2° L'Elevage et la Pêche

Le KATANGA s'impose parmi les grandes Provinces à vocation agro-pastorale et a de grands cheptels de bovins et , à de moindres proportions celles de suidés, ovidés, capridés et des volailles. Cet élevage des bovins se concentre surtout dans les plateaux de MARUNGU, MUHILA, BIANO , KUNDELUNGU et MUKOKA-FUBWE à MITWABA.

Par contre, les fleuves et autres rivières sont classés parmi les plus poissonneux du Pays. Notons aussi que le KATANGA dispose de beaucoup de lacs dont les deux plus grand sont le lac MOERO et le TANGANYIKA qui renferment à eux seuls plus de 50% des réserves des poissons du Congo.

3° Les ressources du sous-sol

La Province du KATANGA renferme une grande diversité de minerais qui fait d'elle la Province la plus exploitée du Congo. Faisant partie de la ceinture cuprifère, s'allongeant jusque dans la Province du COPPERBELT en Zambie, le sous-sol KATANGAIS contient du charbon, manganèse, cuivre, cobalt, zinc, etc.

Jusqu'en 1995, l'extraction des minerais du cuivre était assurée, d'une part, par la GECAMINES, qui exploite les gisements de KIPUSHI, KAMBOVE-KAKANDA et KOLWEZI et, d'autre part, par la SODIMICO qui exploite quant à elle les gisements de MUSOSHI-KINSENDA.

CHAPITRE II : L'INDUSTRIE DU CUIVRE ET AUTRES

ACTIVITES ASSOCIEES

SECTION I. APERÇU HISTORIQUE

I.1. Préambule

Ce chapitre se veut être un recul historique indispensable pour permettre de démontrer le déclin de cette industrie et ses conséquences sur le développement économique. Ainsi, pour mieux asseoir notre travail, nous allons faire une analyse fondamentale de cette industrie, afin d'en dégager toute la substance qui nous permettra de démontrer le bien fondé de notre modèle économique basé sur la Petite et Moyenne Entreprise. Ce chapitre se veut être aussi l'introduction d'un autre qui traitera de la théorie de pôles de vieillissement. Le terme utilisé pour ce chapitre, comprend l'unité de production U.M.H.K. ou GECAMINES et toutes les Petites et Moyennes Entreprises qui gravitaient autour d'elle. Ce vocable se veut être global et globalisant. Dans les annexes nous avons listé toutes les entreprises qui ont évolué avec cette unité.

Premier métal employé par l'homme pour les besoins utilitaires, le cuivre fut et est encore l'auxiliaire indispensable du développement industriel avec l'un des alliages traditionnels, le bronze : cet alliage de l'étain et du cuivre a marqué tout un âge de l'histoire.

Depuis la nuit des temps, les rives de la Méditerranée paraissent bien être la première Province du monde où l'usage du cuivre se soit répandu, puisque les Egyptiens l'exploitaient dès la plus haute antiquité et son appellation dérive du nom latin de l'île de CHYPRE, à savoir : "AES CYPRIUM ou CUPRUM". Il est un des rares métaux qui se rencontrent à l'état natif et c'est sans doute sous cette forme qu'il était utilisé cinq mille ans avant JESUS CHRIST.

Notons que jusqu'au début du XXème siècle, l'Europe occidentale disposait du monopole de la production du cuivre. A cette époque, l'ANGLETERRE assurait à elle seule environ 40% de la production mondiale. Signalons par ailleurs que de l'antiquité à l'aube du XIXème siècle, c'était la SUEDE qui détenait le monopole de cette production.

La plus ancienne entreprise industrielle existante aujourd'hui est une société suédoise en l'occurrence la TORA KOPPARBERGS BERSLAG A.B. propriétaire des célèbres mines de FALUN dont l'exploitation remonte aux années 1225. (14)(*)

Du point de vue géographique, les minerais du cuivre s'étendent un peu partout dans le monde, mais principalement dans cinq régions réparties de la manière suivante : la chaîne andine de l'Amérique Tropicale, les champs cuprifères d'Afrique centrale, le sud-ouest des Etats-Unis, les massifs centraux de l'ex-Union Soviétique et le Bouclier canadien.

En Afrique, depuis le temps des explorations lancées vers le quatorzième siècle, les marchands de la côte Est du continent furent attirés par les croisettes de cuivre, comme instrument de change tenant lieu de monnaie. Cette croisette provenait du KATANGA et constituait une manifestation de la maîtrise de la nature par le génie créateur de l'autochtone. Nul n'ignore l'histoire des "Mangeurs du cuivre" et la maîtrise parfaite de la métallurgie du précieux métal rouge par des autochtones Katangais.

I.2. Aperçu juridique

Aux termes du Décret-loi du 8 juin 1888, il a été décidé que les mines qui seraient exploitées sur toute l'étendue de l'Etat Indépendant du Congo appartiendraient à l'Etat et que les exploitants devraient être considérés comme des concessionnaires. Par contre, les indigènes continueraient l'exploitation de leurs gîtes de fer et de cuivre selon leurs méthodes ancestrales(15)(*).

Le 20 mars 1893, un autre Décret-loi procéda à la classification des substances dont les gisements sont considérés comme mines concessibles et établit les règles d'octroi des concessions. Par ailleurs, ce Décret fixa aussi les dispositions en matière de redevances.

Il laissa ainsi une série de conventions entre l'Etat et les concessionnaires.

I.3. Les mines du KATANGA

En 1900, toutes les mines du KATANGA furent concédées au C.S.K. (Comité Spécial du KATANGA) qui obtint le droit de rechercher et d'exploiter les gisements jusqu'en 1990. C'est ainsi qu'entre 1900 et 1909, le C.S.K. fit d'abord étudier par la TANGANYIKA CONCESSION LIMITED (TCL), l'ensemble des gisements partant du Nord au sud, de l'Est à l'Ouest de la Province. A l'issue des travaux, il fut créée l'Union Minière du Haut KATANGA (U.M.H.K.), ancêtre de l'actuelle GENERALE DES CARRIERES ET DES MINES (GECAMINES).

Au mois de mai 1911, le C.S.K. confia au Comité d'Exploitation du KUNDELUNGU-LUALABA, l'exploitation de la chaîne KUNDELUNGU-LUALABA où les experts avaient repéré des "pipes" diamantifères.

La mauvaise répartition géographique des gisements qui furent inventoriés à huit, découragea le comité d'Exploitation du KUNDELUNGU-LUALABA à poursuivre les travaux.

Il est à noter par ailleurs que la première guerre mondiale interrompit les travaux qui furent repris en 1924 par la société SIMKAT. Celle-ci prouva que ces gisements étaient inexploitables. Mais auparavant , à l'annexion du Congo à la Belgique en 1908, plusieurs groupes de financiers et d'industriels belges proposèrent au C.S.K. d'envoyer au KATANGA des équipes de prospecteurs pour la recherche des mines. C'est ainsi que les découvertes permirent de délimiter entre 200.000 et 900.000 hectares, les gisements dans l'actuel hinterland minier. Le C.S.K. mit en place certaines modalités d'exploitation tel que :

- Le C.S.K. devrait recevoir 33 % des actions de toutes catégories ;

- Le statut des sociétés devrait obtenir au préalable l'approbation du C.S.K. et, à cette fin contenir les dispositions suivantes :

* Limitation de l'objet de la société à l'exploitation des mines et aux opérations accessoires y compris le traitement des minerais sur place,

* Disposition d'un capital suffisant pour assurer

l'exploitation de la concession,

* Assistance d'un délégué du C.S.K., avec voix consultative à toutes les réunions du conseil d'administration etc.

I.4. Les sociétés minières au KATANGA

I.4.1. La société anonyme de Recherche Minière du BAS-KATANGA (BAKAT).

Créée le 29 juin 1910, à Bruxelles, cette société avait pour mission de prospecter une superficie de 900.000 hectares de terrains situés au Nord d'une ligne constituée par le 10è parallèle Sud, le LUALABA, le Lac KISALE, La Lufira et le parallèle 9°30' Sud. En décembre 1913, la BAKAT décida de céder ses droits à la SIMKAT.

I.4.2. La Belgo-KATANGA

Créée le 15 novembre 1910 à Bruxelles, la Belgo-KATANGA avait pour objectif, la recherche des mines au KATANGA au Sud du 10 ème parallèle Sud, sur une superficie de 200.000 hectares. Elle décida le 20 mai 1913 de vendre ses droits à la SIMKAT.

I.4.3. La société Anonyme de Recherche Minière Lufira-KATANGA

Créée le 15 juin 1911, elle avait pour objectif la recherche des mines entre les limites suivantes : frontières méridionales et orientales du Congo-Belge, depuis le point où la LUVUA sort du Lac MOERO, la rive gauche de la LUVUA jusqu'au confluent avec le LUALABA, la rive droite de la LUFIRA jusqu'au confluent de la KIPANDE, la rive droite de cette rivière jusqu'à la source. Elle avait ainsi 200.000 hectares de superficie. Le 30 juin 1914, elle dut céder ses actions à la SIMKAT.

I.4.4. La société Anversoise pour la Recherche des Mines au KATANGA (MINERKAT)

Créée le 18 Juillet 1911, elle avait pour objectif la recherche des mines sur toute l'étendue du KATANGA, et était délimitée sur une superficie de 200.000 hectares. Pendant la première guerre mondiale, la MINERKAT cessa entièrement ses opérations et ne les reprit plus jamais.

I.4.5. La société Minière Congolaise

Créée le 6 juin 1911, elle avait pour objectif de rechercher les mines dans la partie du KATANGA située au Sud d'une ligne continue formée par le dixième parallèle Sud, la rive droite du LUALABA, la rive Sud du Lac KISALE, la rive gauche de la LUFIRA et le parallèle de LOFOI. Cette superficie était délimitée à 200.000 hectares. Cette société dut céder ses actions à la GECAMINES (UMHK) en 1920.

I.4.6. Le groupe BERNARD et JARISLOWSKY

Ce groupe formé de banques françaises, la Société Générale pour favoriser le développement du commerce et de l'industrie en France, et le Comptoir National d'Escompte de Paris avait pour objectif la recherche des mines sur toute l'étendue du KATANGA, et ce sur une superficie de 500.000 hectares. Pendant toute la première guerre mondiale, les travaux de recherche et de délimitation furent interrompus.

En 1910, les droits du groupe furent transmis à la GECAMINES (UMHK) et aux charbonnages de la LUENA.

I.4.7. La Deutsche Bank

Cette banque signa, avec la Belgique, une convention pour la recherche des mines le 16 décembre 1912. Pendant deux années, la DEUTSCHE BANK ne fit aucun effort pour s'assurer du bénéfice de sa convention.

Au mois d'avril 1914, elle constitua avec la GECAMINES (UMHK) et la SIMKAT, un consortium sur des bases analogues à celles qui servirent au consortium BERNARD et JARISLOWSKY - GECAMINES (UMHK)-SIMKAT.

I.4.8. La société Générale de Belgique

Une convention signée le 25 juillet 1919 entre le C.S.K. et la société Générale de Belgique accordait au groupe le droit de délimiter une superficie de 900.000 hectares dans le seul but de rechercher des diamants. Les recherches effectuées de 1920 à 1922 par les soins de la FORMINIERE ne furent découvrir aucune mine exploitable.

De ce qui précède, nous constatons que les sociétés et groupes ci-dessus énumérés n'ont pas survécu. Par contre les sociétés qui ont été créées sous les régimes conventionnels sont toujours en activité; c'est le cas notamment des sociétés suivantes:

La Société Industrielle et Minière du KATANGA (SIMKAT).

Fondée le 15 novembre 1910 à Bruxelles, la SIMKAT avait repris les droits des trois sociétés minières : la BAKAT, la BELGO-KATANGA et la LUFIRA-KATANGA. Cette société avait pour objectif la recherche des mines dans la Province déterminée par le dixième parallèle Sud, la rive droite du LUALABA, la rive Sud du Lac Kisale, la rive gauche de la Lufira et le parallèle de Lofoi, et ce, sur une superficie de 200.000 hectares.

Après la reprise des sociétés ci-haut citées, la SIMKAT totalisait une superficie globale de 1.500.000 hectares et plus de 200 cercles dans lesquels elle jouissait du droit exclusif de recherche minière. La SIMKAT poursuivit ses travaux de recherche qui portaient exclusivement à l'étude des "pipes" diamantaires découvertes en 1913 dans la région de Kundelungu. Les recherches démontrèrent que les "pipes" contenaient des diamants, mais en quantité trop minime pour en permettre une exploitation rémunératrice.

La SIMKAT découvrit en 1928 du cuivre dans le bloc de KAPULO et de KIAMBI, des gisements de cassitérite, le sable monazite et du cuivre sulfuré dans les blocs de Fundabiabo, LUKULU et KAPULO. Un important gisement d'étain fut aussi découvert dans la région de MITWABA.

En 1929, la SIMKAT créa une filiale d'exploitation "LA SERMIKAT" qui était chargée de l'exploitation des gisements de MITWABA, tandis que la SIMKAT gardait le volet prospection. En 1934, la SIMKAT céda à la SERMIKAT ses principaux gisements d'étain.

La Compagnie Géologique et Minière des Ingénieurs et Industriels Belges (GEOMINES)

Créée le 13 juin 1910 à Liège par 68 Ingénieurs et industriels diplômés de l'Université de cette ville, la GEOMINES avait pour objectif la recherche des mines sur une superficie totale de 900.000 hectares située au Nord d'une ligne continue formée par le dixième parallèle Sud, la rive gauche du LUALABA, les rives Ouest, Nord et Est du Lac KISALE, la rive droite de la LUFIRA et le parallèle 9°30' Sud.

Elle délimita ainsi 835.000 hectares contenant le cuivre, l'or, le charbon et la cassitérite. Les gisements importants de cassitérites furent ceux de MANONO, KITOTOLO et MUANZA.

La GEOMINES conclut plusieurs conventions avec le C.S.K. dont celle concernant les droits d'exploiter les chutes de la LUVUA à PIANA MWANGA. En 1938, elle obtint le droit de rechercher le niobium et le tantale dans vingt-trois polygones.

Après l'expiration des droits de la TANGANIKA CONCESSION LTD et l'arrivée du rail au KATANGA, une troisième ère industrielle devait naître, à savoir : l'ouverture du KATANGA par le C.S.K, à la libre recherche des mines.

Un décret pris le 16 décembre 1910 et appliqué à partir de 15 janvier 1911 réglementait ces opérations. Nous citons : "Quiconque veut se livrer aux recherches minières doit d'abord se pourvoir d'un permis général qui lui sera remis par le Comité Spécial du KATANGA moyennant le paiement d'une somme de 100 francs. Ce permis général n'est valable que pour deux ans, mais peut être renouvelable indéfiniment" (16)(*).

A l'exception de l'Union Minière du Haut KATANGA qui est restée soumise à sa convention ( cahier de charges du 30 octobre 1906), toutes les opérations minières qui s'effectuèrent au KATANGA jusqu'au 1er janvier 1932, furent régies par le Décret du 16 avril 1919. Notons aussi que c'est dans ce cadre que l'on enregistrera une demi-douzaine des sociétés minières qui virent le jour au KATANGA de l'entre deux guerres. Nous pouvons citer les sociétés suivantes :

Les charbonnages de la LUENA

Le groupe BERNARD, la GEOMINES et la SIMKAT, créèrent un consortium pour la recherche du charbon dans divers blocs au Sud de SANKISHA dont celui de LUENA II. Ce consortium avait délimité cinq cercles miniers pour le charbon dans la même zone. Les réserves approximatives du bassin Houiller furent estimées en 1920 à 16 millions de tonnes pour chaque concession.

La Société d'Exploitation et de Recherche Minière du KATANGA (SERMIKAT)

La SIMKAT ne pouvant pas exploiter elle-même les gisements, créa en 1929, la SERMIKAT qui devrait s'occuper de l'exploitation des mines. La SERMIKAT créa, elle aussi une filiale qui devrait s'occuper principalement des mines de fer de Kasumbalesa. Cette société fut dénommée "SOCIETE DES MINES DE FER DE KASUMBALESA".

La Société Générale de l'Etain (SOGETAIN).

Créée par un Décret du 23 mars 1932, le Groupe BERNARD, la GEOMINES et le Crédit Général du Congo formèrent le Syndicat de la LUAMA pour la prospection de l'or. Cette société avait pour objectif la recherche de l'or, de l'argent, de l'iridium, de la platine, du palladium et des minerais radioactifs ainsi que l'étain. Cette prospection devrait se limiter au Nord par le cinquième parallèle Sud et au Sud approximativement par la rivière LUAMA. La prospection fit des découvertes aurifères dans le bassin de cette rivière.

La Société de Recherches Aurifères au KATANGA (SOREKAT)

Créée le 15 avril 1932 la société avait pour objectif la recherche de l'or, de l'argent, de l'iridium, de la platine, du palladium et des minerais radioactifs.

La Société de Recherche Minière du Sud KATANGA (SUD-KAT)

Créée le 24 décembre 1932, elle reçut 249 permis spéciaux de recherche que lui confia l'Union Minière du Haut KATANGA. Cette recherche devrait se faire dans la partie méridionale du domaine du C.S.K.

La Société Générale de L'étain (SOGETAIN).

Elle fut créée par la convention du 20 novembre 1935 conclue entre le C.S.K. et un groupe de Sociétés Minières, industrielles et bancaires. Elle avait pour objectif la recherche minière étendue sur 50.000 Km2, située dans le bassin de la LUVUA, ainsi que ceux de petits affluents du LUALABA entre le dixième parallèle Sud et ANKORO.

En 1939, son activité fut réduite à l'exploitation du gîte calcaire de KOLO. Mais la seconde guerre mondiale mit un terme aux travaux de cette société.

La Société Minière de KAMOLA (SOMIKA)

Créée le 6 avril 1939 par la SOGETAIN, elle reprit toutes les exploitations de la SOGETAIN.

La Société Coloniale Minière (COLOMINES)

Créée le 19 mars 1932 par un Décret, la COLOMINES avait pour objectif la recherche des métaux précieux dans une zone située près du cinquième parallèle Sud.

Elle eut le droit de rechercher et d'exploiter les gisements d'or de KAFULAMASABO. En 1934, cette mine fut épuisée. Il lui fut aussi octroyé la recherche dans la Province entre ALBERTVILLE (Kalemie) et le cinquième parallèle Sud. Les activités minières de la COLOMINES au KATANGA prirent fin au cours de la seconde guerre mondiale.

La Société Cotonnière Coloniale (COLOCOTON).

Créée par convention du 27 août 1935, elle obtint du C.S.K. pour une période de quatre ans, le droit de rechercher l'étain, l'or et le diamant dans la Province de TSHOFA et les affluents du LOMAMI. La seconde guerre mondiale mit fin aux activités de cette société.

Nous développons maintenant une autre période de l'histoire des mines du KATANGA, que l'on peut appeler la quatrième période. La réouverture du KATANGA à la libre prospection donna naissance à une nouvelle ère industrielle, mais certaines zones furent fermées à toutes recherches sur demande du C.S.K. Il s'agit des zones du LUALABA en aval des chutes Delcommune (réserves d'énergie hydroélectrique) ; la zone de Muhila (réserves pour l'or) ; ainsi qu'une zone de plomb et manganèse.

10° Les Ciments du KATANGA (CIMENKAT).

Filiale de la SIMKAT, les CIMENKAT commencèrent leurs activités au début de 1924. Elles avaient pour objectif l'exploitation d'un gisement de calcaire sur la rivière LUBUDI pour le transformer en ciment.

11° La Société d'Entreprises des Travaux en Béton au KATANGA (TRABEKA)

Filiale de la CIMENKAT, elle fut constituée en 1924 et avait pour objectif la fabrication de tout objet en ciment et en béton et l'entreprise de tous travaux en béton et béton armé.

SECTION 2. LES GRANDES PHASES DE L'EXPLOITATION MINIERE ET METALLURGIQUE DU KATANGA.

L'industrie minière et métallurgique du KATANGA a suivi une évolution marquée par plusieurs phases. Les étapes de cette évolution peuvent être définies comme suit :

- Première période (1900-1906) :

Premiers travaux de préparation et d'exploitation minière par le C.S.K. et la T.C.L. Cette période fut caractérisée à la fois par l'absence de différents textes juridiques de l'Etat Indépendant du Congo, ainsi que par de nombreuses prospections du sol et du sous-sol du KATANGA.

- Deuxième période (1906-1911) :

Les débuts de l'exploitation minière par l'Union Minière du Haut- KATANGA.

- Troisième période (1911-1930) :

L'essor de l'industrie minière et métallurgique.

- Quatrième période (1930-1939) :

La crise économique et le rerour à la prospérité .

- Cinquième période (1939-1950) :

La seconde guerre mondiale et l'après guerre.

- Sixième période (1950-1959) :

La reprise de l'industrie minière.

- Septième période (1959-1967)

Crise politique et régression des activités minières.

- Huitième période (1967-1974)

Nationalisation ; Zaïrianisation et radicalisation.

- Neuvième période (1974-1984) :

Déclin de l'économie congolaise.

- Dixième période (1984-1990) :

Reprise de l'industrie minière.

- Onzième période (1990-1995) :

Chute de la mine de KAMOTO, déclin de l'industrie congolaise, perturbation politique (Démocratisation).

a) Première période (1900-1906) : Exploration minière au Katanga

De 1900 à 1904, la TANGANYIKA CONCESSION LTD, se livra à une intense activité de prospection de commun accord avec le C.S.K.. Il fut convenu que l'on travaillerait à frais commun et que les bénéfices seraient partagés à raison de 60% pour le C.S.K. et 40% pour la T.C.L. Ainsi, on a pu produire pendant cette période les produits suivants :

Tableau n°3 : Production de 1900-1906.

DESIGNATION

QUANTITE

OR FIN

ETAIN EN BARRE DE 25Kg

CUIVRE (Minerais)

412.370 Grs

20.496 Kg

10.000 Kg

Source: J. Cousin ; "Note sur la découverte, la prospection et le début de l'exploitation des mines du Haut KATANGA", Lovania n°4, Elisabethville, 1994.

En ce qui concerne le cuivre, on se borna avant la création de l'Union Minière, à l'étude de son traitement. Les minerais furent soumis en Europe et en Amérique à l'examen de grands spécialistes et de meilleurs laboratoires. Il fut expédié dix tonnes de minerais de cuivre pour les essais à effectuer en Europe et notamment en Belgique , en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis.

a) Deuxième période de 1906-1911: Début de l'exploitation minière

L'année 1906 fut caractérisée par la création des sociétés dites "Sociétés de 1906", qui regroupaient l'Union Minière du Haut-KATANGA, la Société Internationale Forestière et Minière du Congo (FORMINIERE) et la compagnie du Chemin de Fer du Bas-Congo au KATANGA. L'Union Minière du Haut-KATANGA (UMHK) avait pour objectif l'exercice des droits miniers et des autres droits accessoires qui lui étaient accordés par le Comité Spécial du KATANGA en exécution de la convention intervenue le 19 juin 1900 entre l'Etat Indépendant du Congo et la Compagnie du KATANGA pour assurer la mise en valeur des richesses du sol et du sous-sol au KATANGA jusqu'en 1990(17)(*).

Ces premières années furent principalement caractérisées par l'exploitation en trois districts:

- L'East LUFIRA District avec la mine de l'Etoile ;

- Le District de KAMBOVE ;

- le West LUALABA District qui comprenait le gisement d'or de RUWE (MUTOSHI), le gisement des mines de KOLWEZI et le gisement d'Etain de BUSANGA.

Tableau n°4 : Production industrielle du cuivre et des métaux non ferreux

(en tonnes).

DESIGNATION:

ANNEE

CUIVRE

ETAIN

OR

(Kg)

1907

1908

1909

1910

1911

-

ND

ND

ND

ND

-

-

-

-

-

398

ND

ND

ND

ND

Source: Cinquantenaire de l'UMHK, 1906-1956.

c) La troisième phase de 1911-1930 : L'essor de l'industrie minière et

métallurgique.

Cette période fut marquée par l'introduction d'un équipement industriel pour la transformation du cuivre à Elisabethville, tel que les "WATERS - JACKET". La première coulée de cuivre eut lieu le 30 juin 1911 ; cette cérémonie fut réalisée en présence du Vice-Gouverneur Général WANGERMEE. C'était exactement à dix heures du soir, date marquant le début de l'histoire du cuivre dans notre pays.

Tableau n°5 : Production industrielle de 1911-1930 (En tonne).

DESIGNATION:

ANNEE

CUIVRE

COBALT

ETAIN

CHARBON

CALCAIRE

1911

1912

1913

1914

1915

1916

1917

1918

1919

1920

1921

1922

1923

1924

1925

1926

1927

1928

1929

1930

-

2.492

7.407

10.722

14.042

22.167

27.462

20.238

23.000

19.000

30.000

43.300

57.900

85.600

90.000

80.000

89.200

112.000

136.922

138.900

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

976

684

300

350

450

704

755

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

551

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

57.000

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

17.000

30.000

-

-

-

Source: C.L. KINGHT. , SECULAR and CYCLICAL MOUVMENTS in the Production and Price of Copper, pp. 149-151.

Commentaires du tableau n°5.

Il ressort nettement de ce tableau que l'industrie du cuivre s'est très bien comportée, avec une augmentation de plus de 5.473,8 % soit de 2.492 tonnes en 1912 à 138.900 tonnes en 1930, soit 20 ans plus tard. Cette expansion s'explique par le fait que les marchés européens étaient grands demandeurs et qu'il fallait reconstruire l'Europe après la première guerre mondiale.

En outre, il faut aussi signaler que le cuivre KATANGAIS avec une forte teneur était très apprécié par rapport au cuivre des autres pays.

Tableau n°6 : Evolution des prix de produits industriels

(en livre Sterling) 1919=100.

ANNEE

1912

1913

1914

1915

1916

1917

1918

1919

1920

CUIV.

58

72

62

83

138

136

128

100

110

ANNEE

1921

1922

1923

1924

1925

1926

1927

1928

1929

1930

CUIV.

75

69

72

68

67

65

62

69

85

62

Source: C.L. KNIGHT, SECULAR and CYCLICAL MOUVEMENTS in the Production and Price of Copper, pp. 149-151.

Il ressort de ce tableau que les cours des produits industriels ont évolué dans un sens contraire à l'évolution de la production, à savoir en "dents de scie". Ceci est la résultante des fluctuations du marché des produits miniers.

b) La quatrième phase de 1930-1939 : La crise économique et le retour à la prospérité.

Cette phase est caractérisée au niveau mondial depuis 1929 par "la grande crise" qui débuta par le "KRACH BOURSIER" et la mise sur pieds du plan "YOUNG" en 1931. Les grands pays d'Europe déclaraient leur impuissance, c'est le cas du crédit-Anstalt bank en Autriche. L'Angleterre suspend les versements d'or, la Livre tombe à 3,49$ US, constitution des grands blocs tel que le bloc STERLING.

En 1933, la Conférence Economique Internationale de Londres cherche à parvenir à un accord de stabilisation des monnaies ; cette Conférence échoua après le message du Président des Etats-Unis ROOSEVELT. Il se dégagera alors une résolution, selon laquelle tous les contrats et dettes seraient payables au cours légal.En 1934, le dollar américain est redéfini en termes d'or (35 dollars l'once) ; les Etats Unis continuèrent à convertir en or les dollars détenus par les Gouvernements Etrangers.

Cette situation n'a pas épargné l'industrie du cuivre. Sa production qui avait atteint les 139.000 tonnes en 1930, chuta à 54.000 tonnes en 1932.

Beaucoup de mines du Katanga furent fermées, les entreprises coupées de leurs ressources chômèrent, les magasins fermèrent, le pays se vidait de tous ceux qui s'étaient implantées au Congo pour l'exploiter sous toutes les formes. A titre d'exemple, près de "500 immeubles étaient inoccupés sur les 1340 que comptait Elisabethville, 400 sur 730 que comptait Jadotville"(18)(*). Vers les années 1938, l'économie Mondiale se ressaisit et avec elle l'industrie du cuivre .

Le tableau ci-après démontre à suffisance que cette période a connu la fermeture de nombreuses Petites et Moyennes Entreprises qui étaient localisées dans le domaine de la recherche telles que la Sorekat ,la Sogétain , les charbonnages de la Luena etc.

Tableau n° 7 : Evolution de la production industrielle de 1930 a 1939 (en tonne).

ANNEE PRODUITS

CUIVRE

CASSITERITE

CHARBON

ARGENT

COBALT

URANIUM

CALCAIRE

ZINC

OR

CIMENT

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

138.949

120.000

54.064

66.600

110.100

107.700

95.700

150.588

123.900

122.600

2.600

120.000

27.000

105

755

295

201

315

181

177

318

978

1.131

1.196

60 gr

119.489

8.000

292

777

40.587

Source : Rapport annuel UMHK et Métallgesellschaft Aktiengesellschat, Statistische Zusammenstellugen.

Le tableau ci-dessous ,reprend l'évolution des effectifs du personnel tant national qu'expatrié au cours de la période allant de 1906 à 1939, cette période fut caractérisée par l'afflu des explorateurs vers le Congo et plus précisément au Katanga.

D'autre part, les effectifs des nationaux croissant s'expliquent par le fait que tous ces explorateurs devraient avoir de la main-d'oeuvre, soit pour creuser les tranchées, afin d'en soutirer les échantillons ,soit tout simplement pour passer à l'exploitation proprement dite , à l'aide de la pioche et de la pelle.

Ces effectifs comprennent aussi bien ceux de l'industrie du cuivre que ceux des autres secteurs d'activités, situés dans la sphère géographique de cette dernière. La première guerre mondiale et le krach boursier de 1929 obligèrent les européens à rechercher plus de ressources pour faire face à cette situation.

Tableau n° 8 : Evolution de la main-d'oeuvre dans l'industrie du cuivre

de 1906 - 1939.

ANNEE/DESIGNATION

MAIN-D'OEUVRE INDIGENE

MAIN-D'OEUVRE EUROPEENNE

1906

1907

1908

1909

1910

1911

1912

1913

1914

1915

1916

1917

1918

1919

1920

1921

1922

1923

1924

1925

4.350

4.450

5.750

7.200

7.800

8.200

8.250

8.700

9.700

9.900

10.200

10.500

10.800

11.400

11.700

12.000

12.300

12.700

13.200

14.000

240

250

320

330

430

360

370

400

410

415

430

433

470

750

850

900

784

800

897

840

Source : UMHK, Cinquantenaire de l'UMHK 1906 - 1956, pp. 40 - 150.

Tableau n° 8 : Evolution de la main d'oeuvre de (1906 - 1939).suite

ANNEE

MAIN-D'OEUVRE INDIGENE

MAIN-D'OEUVRE EUROPEENNE

1926

1927

1928

1929

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

14.000

15.000

21.107

18.703

19.489

11.030

6.672

11.438

16.152

20.664

21.775

28.890

27.131

23.705

740

900

2.286

2.271

1.942

1.150

548

570

632

726

760

1.054

1.182

1.064

Source : UMHK op cit.

L'évolution de la main-d'oeuvre, étant liée au niveau de la production, subit le même cheminement que cette dernière. La situation économique mondiale des années 1930 - 1933 eut une conséquence néfaste sur la situation de la main-d'oeuvre africaine, et son effectif fut réduit à 6.672 à la fin de 1932.

Cette situation fut favorisée par la dépression économique qui entraîna des licenciements massifs (19)(*). Ce n'est qu'à partir de 1935 que les recrutements hors Province reprirent suite à la demande croissante de l'industrie du cuivre.

E) Cinquième période de 1939 à 1950 : La seconde guerre et l'après guerre

Dès juin 1940, l'organisation de la production minière congolaise fut réglementée par le Gouvernement sous le régime de l'économie dirigée. L'industrie du KATANGA s'est trouvée en mesure de répondre à l'appel de la "Direction de la Production Minière de Guerre" (D. P. M. G.) qui réclamait par priorité des minerais dits "stratégiques" ou à usage militaire.

Cette période se démarque par l'effort de guerre qui eut comme conséquence la baisse de la production de nombreux métaux. La SUD-KAT travailla essentiellement avec l'Union Minière du Haut KATANGA jusqu'en 1945.

C'est au cours de cette période que de nombreuses sociétés durent fermer ou céder leurs activités à d'autres. Nous pouvons ainsi en énumérer quelques unes telles que :

- La COLOMINES qui cessa ses activités en juin 1942; la SOREKAT un mois plus tard; la Mine de RUWE exploitée par l'UMHK qui fut fermée au mois de mai 1943.

- La Minière de KABOBO qui mit fin à ses activités à la fin de l'année 1943, etc.

La plus forte production du cuivre-minerai fut atteinte en 1945, et plus principalement dans les mines de l'UMHK. Le tableau ci-après démontre à suffisance l'impact négatif de la deuxième guerre mondiale sur l'ensemble de l'activité de la Province. Etant coupées des ressources financières de la métropole, les entreprises du Katanga durent réduire leurs activités et même les fermer. Seule L'U.M.H.K. a pu résister à cette période.

Tableau n° 9 : Evolution de la production industrielle de 1939 - 1950 (en tonnes).

ANNEE PRODUITS

CUIVRE

CASSITERITE

CHARBON

ARGENT

COBALT

URA

CALCAIRE

ZINC

OR

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

122.600

142.800

162.200

165.940

156.900

165.400

160.200

143.300

150.800

155.500

141.400

175.900

6.000

7.300

8.500

8.250

8.100

7.300

9.000

10.400

11.200

13.400

15.200

16.000

17.000

23.000

24.000

40.000

69.000

70.000

75.000

80.000

90.000

110.000

150.000

160.000

73,00

110,00

-

78,00

90,00

102,00

110,00

156,86

N.D.

N.D.

N.D.

N.D.

1.213

918

1.191

1.916

2.099

1.943

2.805

2.156

3.590

4.323

4.403

5.148

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

45.000

78.000

80.000

140.000

170.000

211.000

230.000

270.000

240.000

230.000

170.000

190.000

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

777 k

N.D.

N.D.

N.D.

N.D.

N.D.

292 k

N.D.

N.D.

214 k

N.D.

N.D.

N.D. = Non disponible.

Source : UMHK op cit.

Cette période a été caractérisée par une évolution nouvelle de la production du cuivre, suite à l'effort de guerre de 1940 - 1945 ; soit une progression de 16,4 % de 1939 à 1940, 13,5 % de 1940 à 1941 pour atteindre 19,61 % entre 1949 et 1950. Toutes les exploitations en veilleuse ou fermées avaient repris de plus belle.

f) La sixième phase de 1951 à 1959 : La reprise de l'industrie minière.

Cette période peut être considérée comme l'une des plus florissantes du cinquantenaire de l'industrie du cuivre. Du point de vue minier et géologique, il y a une augmentation considérable dans la production.

L'utilisation de nouvelles techniques de production telle que l'introduction de la pelle chargeuse électrique, l'évacuation par wagons tirés par des locomotives électriques, etc. furent d'un grand support à la production.

La découverte par sondage des gisements de KAMBOVE a révélé un important gisement des minerais sulfurés.

Tableau n° 10 : Evolution de la production industrielle de 1951 à 1959.

(en tonnes)

ANNEE PRODUITS

CUIVRE

CASSITERITE

CHARBON

CADMIUM

COBALT

URANIUM

CALCAIRE

ZINC

OR

CIMENT

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

191.959

205.749

214.116

223.791

234.673

247.452

240.280

235.586

280.403

17.000

19.000

24.000

32.000

18.000

19.000

23.000

20.000

23.000

217.900

250.860

306.000

358.000

456.000

390.000

397.000

262.000

247.000

24

21

32

31

53

109

117

140

475

5.715

6.831

8.278

8.609

8.567

9.089

8.115

6.501

8.431

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

7.081

32.000

33.968

42.084

49.194

53.438

54.810

-

-

-

-

-

-

-

-

-

40.000

42.000

35.000

47.000

50.000

39.000

43.000

42.000

39.000

Source : Département de l'économie Nationale, conjoncture économique, novembre 1980.

Durant cette période, la production a connu un accroissement de 7,2 % entre 1951 et 1952 pour atteindre 19,02 % entre 1958 et 1959. L'introduction de nouvelles techniques de production et de la technologie de plus en plus performantes sont à la base de cette amélioration.

g) Septième phase de 1960 à 1967 : La crise politique et la régression de l'activité minière.

Cette période fut caractérisée par l'accession du pays à la souveraineté internationale, et pour le KATANGA par la sécession proclamée le 11 juillet 1960. Tous ces événements ont quelque peu influencé l'industrie du cuivre qui avait déjà atteint sa vitesse de croisière pendant la période précédente.

Tableau n° 11 : Evolution de la production industrielle de 1960 à 1967. (en tonnes)

ANNEE PRODUITS

CUIVRE

COBALT

ZINC

CADMIUM

ARGENT

OR (kg)

CHARBON TRIE & LAVE

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

302.300

295.200

297.000

272.600

276.600

288.600

316.900

321.500

8.222

8.326

9.683

7.376

7.676

8.388

11.297

9.718

53.058

57.000

56.027

32.257

55.533

57.019

61.500

61.492

505

532

307

400

404

399

421

283

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

163.000

66.000

74.000

91.821

100.190

113.660

110.185

123.000

Source : Département de l'Economie Nationale et Industrie, op cit.

Cette situation s'explique par le fait que l'accession du pays à l'indépendance, s'est accompagnée d'un départ massif des expatriés, de l'attaque et du pillage par les troupes de l'O.N.U. , de l'outil de production. Il faut aussi noter le fait que de nombreux ponts ferroviaires ou routiers ont été bombardés rendant difficile l'évacuation des minerais entre les différents sièges de l'UMHK (GECAMINES).

De nombreuses unités de production métallurgiques ont connu des arrêts complets de plus d'un mois. En termes de rapport, l'industrie du cuivre a connu une baisse de 2,3 % de 1960 à 1961, ceci jusqu'en 1965 où la production a connu un léger accroissement de 1,45 % entre 1965 et 1967 avant sa phase de nationalisation.

i) Huitième phase de 1968 à 1974 : Nationalisation, Zaïrianisation et

Radicalisation.

Cette période a été caractérisée par la nationalisation de l'UMHK en 1967, avec l'avènement du Nouveau Régime du Lt Colonel MOBUTU, qui lança le slogan "RETROUSSONS LES MANCHES"; l'industrie du cuivre avait alors atteint son apogée en produisant plus de 499.000 tonnes de cuivre .

C'est dire qu'à cette époque, l'économie du CONGO était florissante. C'est aussi la période des grandes réalisations telles que le projet P2, la construction des barrages d'INGA ; la sidérurgique de MALUKU, etc.

j) Neuvième phase de 1975 à 1984 : Déclin de l'économie congolaise.

La politique de zaïrianisation/rétrocession n'a pas été favorable à l'économie congolaise, elle a eu pour conséquence le départ massif des étrangers détenant la quasi totalité des activités commerciales de la Province.

En outre, l'activité minière a connu en 1979 une régression importante, due aux événements provoqués par les guerres de 80 et de 6 jours.

Cette production a été affectée par le départ des cadres étrangers du KATANGA et par les difficultés rencontrées par la GECAMINES pour l'évacuation des concentrés de KOLWEZI vers LIKASI.

Il est à noter aussi que la fermeture du chemin de fer de BENGUELA depuis 1975 a défavorisé l'exploitation minière dans la Province. La production des concentrés de minerais de Manganèse n'a plus repris depuis lors.

Tableau n° 12 : Evolution de la production industrielle de 1975 à 1984. (en tonnes)

ANNEE PRODUITS

CUIVRE

COBALT

ZINC

CADMIUM

ARGENT

OR (kg)

CHARBON TRIE & LAVE

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

497.364

407.700

450.900

391.300

369.800

425.700

468.200

466.400

465.800

465.400

13.638

10.686

10.208

13.095

14.209

14.593

11.123

5.475

5.360

9.075

65.588

60.622

51.049

43.508

43.693

43.800

57.600

64.400

62.500

68.400

320

252

246

186

212

168

230

281

308

318

71,2

60,4

84,9

89,1

91,7

78,8

80,1

59,2

39,2

38,0

155

130

112

129

104

115

103

86

43

49

96.463

101.300

116.100

96.800

99.200

124.400

117.000

112.700

99.400

104.300

Source : Rapport de la GECAMINES, op. cit.

k) Dixième phase de 1985 à 1990 : Reprise de l'industrie Minière.

La période de 1985 à 1990 a été marquée par l'effondrement des prix du pétrole, et par une baisse spectaculaire des taux d'inflation dans les pays industrialisés, le meilleur score étant réalisé par la R.F.A. avec un taux négatif de 11 % en 1986 (20)(*).

Pour les pays producteurs du pétrole, la chute quasi généralisée des cours des matières premières a entraîné une nouvelle détérioration des termes de l'échange.

Pour le CONGO, cette période sera caractérisée par l'année 1987, marquée par les grandes manifestations organisées à l'occasion du 20ème Anniversaire du M. P. R. et en 1990 par la politique de démocratisation.

Les cours du cobalt devinrent faibles au long de ces années, et les deux principaux producteurs mondiaux, le CONGO et la Zambie décidèrent de baisser les prix producteurs de $ 11,7 la Lb à $ 7 la Lb.

Tableau n° 13 : Evolution de la production industrielle de 1985 à 1990. (en tonnes)

ANNEE PRODUITS

CUIVRE

COBALT

ZINC

CADMIUM

ARGENT

OR (kg)

CHARBON TRIE & LAVE

1985

1986

1987

1988

1989

1990

470.000

476.000

473.700

439.500

425.500

338.700

10.571

14.518

11.871

10.026

9.300

10.000

67.900

63.900

55.100

61.100

54.000

32.200

295

495

322

295

224

127

42,8

34,3

22,0

34,9

25,0

22,2

26

24

33

30

11

16

104.300

96.100

108.600

91.800

100.000

78.300

Source : Rapport Annuel de la GECAMINES, op. cit.

l) Onzième période de 1990 à 1995 : Chute de la mine de KAMOTO, déclin de l'industrie congolaise et perturbation politique.

Cette période a été la plus néfaste pour l'industrie du cuivre avec une baisse plus que vertigineuse de 1990 à 1995, de l'ordre de plus ou moins 900 %, baisse due principalement du point de vue local, à la chute de la mine de KAMOTO, au déséquilibre politique, qui était une conséquence de la politique mal comprise de la "démocratisation" .

Il faut y ajouter aussi :

- L'annulation et la suspension de la coopération de la part des bailleurs de fonds de la GECAMINES ;

- La récession économique mondiale amorcée depuis les années 1990 qui n'a pas épargné l'économie congolaise, ainsi que les politiques monétaires et fiscales de nombreux pays qui ont contribué à aggraver ce ralentissement économique;

- Les perturbations d'ordre politique dans la Province ont provoqué le départ massif de la population travailleuse de la GECAMINES estimée à plus ou moins 10.000 agents. Ce désordre a eu un impact très significatif sur la production de la Société;

- Les difficultés de transport des minerais et la vétusté de l'outil de production n'ont fait qu'accélérer la dégradation de l'industrie du cuivre.

Tableau n° 14 : Evolution de la production industrielle de 1990 à 1995. (en tonnes)

ANNEE PRODUITS

CUIVRE

COBALT

ZINC

CADMIUM

ARGENT

OR (kg)

CHARBON TRIE & LAVE

1990

1991

1992

1993

1994

1995

338.700

222.100

135.000

45.900

29.300

33.990

10.000

8.600

6.500

2.100

3.300

4.200

38.200

28.300

18.800

4.100

600

-

127

123

84

12

0

0

22,1

N. D.

N. D.

1,0

0

0

16

N. D.

N. D.

N. D.

N. D.

N. D.

78.300

42.500

52.800

15.000

11.500

9.200

Source : Rapport Annuel GECAMINES de 1993.

N. D. = Chiffres non disponibles.

Il découle du tableau que la production de la GECAMINES a baissé de 309.400 tonnes de 1990 à 1994, suite aux difficultés citées ci-haut. Par contre, à partir de 1995, nous constatons une certaine reprise, insignifiante, de la production de l'ordre de 16 % suite à une politique de sauvetage initiée par les gestionnaires de cette entreprise, en réutilisant les rejets de différentes mines abandonnées, et en misant sur les sites riches, à hautes teneurs en cobalt.

Pour pallier à cette situation, la politique actuelle de joint-venture, initiée par les nouveaux gestionnaires de la GECAMINES, laisse entrevoir une lueur d'espoir quant à la production, par unités isolées, des minerais de cuivre et des métaux associés.

Tableau n°15 : Evolution de la main d'oeuvre, de 1940 à 1994.

ANNEE NOMBRE EFFECTIF

NATIONAUX

EXPATRIES

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

19.400

19.400

19.200

19.200

20.000

20.200

20.203

20.304

20.241

20.375

21.200

21.304

21.370

21.402

21.472

21.742

21.803

21.847

21.970

21.975

21.980

923

930

900

870

1.075

1.075

1.070

1.054

1.072

1.097

1.114

1.117

1.050

1.052

1.049

1.070

1.073

1.090

1.270

1.272

1.200

Source : - Rapport Annuels de la GECAMINES 1960 - 1994.

- Cinquantenaire de l'UMHK, 1906 - 1956.

Tableau n°15 : Evolution de la main d'oeuvre, de 1940 à 1994. ( suite )

ANNEE NOMBRE EFFECTIF

NATIONAUX

EXPATRIES

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

22.000

22.115

22.230

22.100

22.120

22.131

22.809

23.033

24.305

24.478

27.071

27.706

33.245

34.760

34.814

34.579

35.579

35.836

38.321

38.127

37.659

37.100

36.156

36.573

36.753

36.805

37.042

37.163

37.493

36.644

35.740

26.555

25.884

24.626

1.193

1.120

1.050

975

940

1.212

1.581

1.905

1.900

1.912

1.927

1.752

1.820

1.661

1.530

1.501

1.015

967

1.252

1.317

1.203

1.075

888

771

677

500

459

444

336

296

237

197

176

149

Source : - Rapport Annuels de la GECAMINES 1960 - 1994.

- Cinquantenaire de l'UMHK, 1906 - 1956.

I.3. Infrastructure énergétique du KATANGA

A) Historique

Les besoins en énergie d'une industrie lourde sont très importants. Pour la GECAMINES (UMHK), de 1907 à 1995 de nombreuses centrales thermiques, alimentées aux bois puis graduellement au charbon, constituaient les seules sources d'énergie.

En 1925 fut créée la société SOGEFOR pour l'aménagement d'une centrale Hydroélectrique aux chutes de MWANDIGUSHA sur la LUFIRA. Peu après, une autre société fut créée avec mission d'établir des transports de force à haute tension et des postes des transformations. (voir annexe 1, carte n° 5)

De 1945 à 1956 un vaste programme de développement hydroélectrique fut réalisé, c'est ainsi que les centrales KONI sur la LUFIRA, NZILO et NSEKE sur le LUALABA ainsi qu'un vaste réseau de lignes 120 et 220 KV en complément à l'ancien réseau 50 KV et deux lignes de 120 KV furent construits.

Cette mise en valeur progressive du potentiel hydroélectrique entraîna de 1930 à 1949 la désaffectation graduelle des centrales thermiques. Le 30 novembre 1973, une décision politique, il fut décidé de rattacher toutes les sociétés d'électricité du KATANGA (SOGEFOR et SOGELEC) à la Société Nationale d'Electricité (S. N. EL.).

b) Evolution de la production et de la consommation d'énergie.

La production de l'énergie, a été stimulée par la consommation de l'industrie du cuivre. En effet, la demande des centraux étant toujours croissante, l'UMHK (GECAMINES) a dû faire appel à une forte consommation d'énergie, telle que l'alimentation du concentrateur de KAMOTO en 1968, les différents traitements électrolytiques du minerai surtout dans les usines de LUILU, UZK etc.

Il est à noter, en outre, que la production de l'énergie des barrages du KATANGA est complètement utilisée dans l'industrie du cuivre et dans les autres entreprises de fonderies de la Province ,tandis qu'une infime partie est réservée au réseau domestique.

Tableau n° 16 : Evolution de la production et de la consommation d'énergie électrique (en Milliard de kWh).

DESIGNATION ANNEE

CENTRALES DU KATANGA

CENTRALE D'INGA

CONSOMMATION UMHK/GCM

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

2,00

2,03

2,10

1,80

1,80

2,07

2,20

1,80

1,90

2,10

2,30

2,59

2,53

2,52

2,50

2,49

2,63

2,48

2,50

2,60

2,90

3,00

2,70

2,70

2,00

1,80

1,60

1,80

2,30

1,30

1,80

1,70

2,20

1,60

1,80

1,60

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

3,10

3,00

2,90

2,80

1,30

1,50

2,50

3,50

4,50

4,00

3,80

2,50

1,50

0,80

1,40

1,40

0,20

0,40

1,89

1,92

2,07

1,74

1,79

1,97

2,12

1,74

1,89

2,07

2,26

2,47

2,43

2,45

2,48

2,39

2,50

2,42

2,80

2,10

2,30

2,40

2,70

2,80

2,80

2,60

2,70

2,60

2,70

1,20

2,20

1,80

1,40

0,80

0,80

0,90

Source : Rapports Annuels UMHK - GCM/EXPL. 1960 - 1995.

Tableau n° 17 : Evolution de la population scolaire des écoles de la GECAMINES

(en nombre)

DESIGNATION ANNEES

ECOLES PRIMAIRES

LYCEE PROFESSIONNEL

ECOLES SECONDAIRES

INSTITUT PROFESSIONNEL

INSTITUT PROF. MUTOSHI

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

6.884

-

-

-

-

10.662

-

-

15.540

17.177

17.895

19.835

19.111

20.194

20.938

20.671

20.448

22.877

25.862

28.256

29.230

31.136

32.580

33.309

33.290

33.284

32.783

32.843

32.975

39.275

43.347

52.823

52.242

56.837

59.029

60.031

62.037

64.446

66.457

68.179

69.247

71.213

72.143

73.032

72.731

50.732

50.149

51.170

185

267

375

419

389

477

542

581

559

569

658

760

768

627

502

624

559

803

977

1.144

1.325

1.048

N. D.

N. D.

N. D.

N. D.

N. D.

N. D.

N. D.

N. D.

970

861

903

834

813

831

873

832

916

981

1.019

961

831

905

546

549

604

-

-

-

-

-

240

263

308

419

707

682

673

743

758

668

793

1.648

1.804

1.842

1.854

2.000

2.546

2.800

3.142

3.172

3.216

3.243

3.190

2.875

2.343

1.877

1.977

1.135

1.406

1.646

1.777

2.106

2.177

2.260

2.458

2.609

2.899

3.134

3.295

3.569

2.934

3.053

3.172

21

94

146

193

201

292

351

543

616

762

805

810

787

707

582

590

652

906

1.064

1.282

1.299

1.433

1.886

1.799

1.843

1.820

1.739

1.942

2.114

2.117

2.212

2.128

2.017

2.135

2.262

1.939

1.589

1.575

1.242

1.714

2.213

2.134

2.107

1.943

1.527

1.314

1.342

1.374

33

62

100

146

142

180

172

182

200

207

220

225

218

256

234

280

309

315

301

323

330

348

340

403

470

432

497

543

604

773

804

895

888

848

868

855

861

850

885

882

856

942

634

532

409

410

516

739

Source : Rapports Annuels UMHK et GECAMINES : 1960-1995.

Commentaires du tableau

Il est un fait que les débuts de l'industrie de cuivre ont été difficiles, en ce qui concerne la main-d'oeuvre qualifiée pour des travaux spécifiques.

L'UMHK a dû faire appel à beaucoup d'expatriés pour exercer ces fonctions spécialisées, tandis que la main- d'oeuvre dite indigène se contentait des tâches de manutention et de surveillance. C'est ainsi que la société a mis sur pied un système d'enseignement pour scolariser les enfants des travailleurs, afin de leur donner une formation de base solide, dans l'optique de pouvoir occuper progressivement les tâches d'exécution et l'utilisation des machines-outils ou des engins et autre matériel de production.

L'accès à ces écoles était réservé uniquement aux enfants des travailleurs de la société, tandis que les autres enfants étaient soumis à des conditions très draconiennes et décourageantes.

L'école technique de MUTOSHI ainsi que les écoles professionnelles étaient spécialisées dans la formation d'agents qualifiés de niveau A3 pour les écoles professionnelles et A2 pour l'école de MUTOSHI qui formait des agents de maîtrise et ce, dans divers domaines, dont une spécialité unique au CONGO, la section des mines et métallurgie.

La sélection étant très rigoureuse, le nombre d'élèves de cette école au courant de cinquante dernières années n'a jamais dépassé les mille élèves. Le nombre d'enfants d'agents GECAMINES - scolarisés dans les écoles de la société est de 50149, soit une moyenne de 2 enfants par agent.

Tableau n° 18: Evolution de la production de l'industrie minière de 1912 à 1995

(en tonnes).

ANNEE

CUIVRE

COBALT

CADMIUM

ZINC

1911

1912

1913

1914

1915

1916

1917

1918

1919

1920

1921

1922

1923

1924

1925

1926

1927

1928

1929

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

2.492

7.407

10.722

14.042

22.167

27.462

20.238

23.000

19.000

30.500

43.300

57.900

85.600

90.000

80.600

89.200

112.000

136.922

138.000

120.000

54.064

66.600

110.100

107.700

95.700

150.588

123.900

122.600

148.800

162.200

165.940

156.900

165.400

160.200

143.300

150.800

155.500

141.400

175.900

191.959

205.749

214.116

223.791

243.673

247.452

240.280

235.586

280.403

302.300

295.200

297.000

272.600

276.600

288.600

316.900

321.500

325.500

363.700

976

684

300

350

450

704

755

295

201

315

181

177

318

978

1.131

1.196

918

1.191

1.916

2.099

1.943

2.805

2.156

3.590

4.323

4.403

5.148

5.715

6.831

8.278

8.609

8.567

9.089

8.115

6.501

8.431

8.222

8.326

9.683

7.376

7.676

8.388

11.297

9.718

10.549

10.596

24

21

32

31

53

109

117

140

475

505

532

307

400

404

399

421

283

320

300

8.000

7.081

32.000

33.968

42.084

49.194

53.438

54.810

53.058

57.000

56.027

32.257

55.533

57.019

61.500

61.492

62.574

63.732

Source : Rapports Annuels de l'UMHK et GECAMINES de 1911 à 1995.

Tableau n°18 : Evolution de la production de l'industrie minière de 1911 à 1995

(en tonnes)(suite).

ANNEE DESIGNATION

CUIVRE

COBALT

CADMIUM

ZINC

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

386.000

407.001

437.722

488.619

499.700

497.264

407.700

450.900

391.300

396.800

425.700

468.200

466.400

465.800

465.400

470.000

476.000

473.700

439.500

425.200

338.700

222.100

135.000

45.900

29.300

33.990

13.958

14.518

13.043

15.012

17.545

13.638

10.686

10.208

13.095

14.023

14.593

11.123

5.475

5.360

9.075

10.571

14.518

11.871

10.026

9.300

10.000

8.600

6.500

2.100

3.300

4.200

317

262

296

278

272

320

252

246

186

212

168

230

281

308

318

295

495

322

295

224

127

123

84

12

0

0

63.749

62.673

66.655

66.026

69.290

65.588

60.622

51.043

43.508

43.693

43.800

57.600

64.400

62.500

68.400

67.900

63.900

55.100

61.100

54.000

38.200

28.300

18.800

4.100

600

0

Source : Rapports Annuels de l'UMHK et GECAMINES de 1911 à 1995.

RESUME DU CHAPITRE

Au terme de ce chapitre, nous pouvons conclure que l'industrie du cuivre a connu un parcours très perturbé que nous avons délimité en onze phases toutes particulières les unes par rapport aux autres.

En effet, depuis la découverte des premiers gisements du cuivre et des métaux associés, l'industrie du cuivre dut faire face, d'abord vers les années 1914 - 1918 à la première guerre mondiale , vers les années 1929 - 1930, à la grande crise économique du monde, vers les années 1940-1945 à la deuxième guerre mondiale, en 1960 à l'indépendance du pays ainsi qu'à toutes les conséquences socio-politiques qui s'en suivirent et enfin en 1967, à la nationalisation et à la réforme monétaire .

En 1973 - 1974, l'industrie du cuivre, déjà ruinée par la politique de zaïrianisation et radicalisation, attint son agonie avec de nombreuses petites unités de production, peu rentables, qui furent alors annexées à la GECAMINES . En 1976 - 1977, cette industrie a dû faire face aux deux guerres du KATANGA et surtout à la guerre d'Angola qui a eu comme conséquence la fermeture du chemin de fer de BENGWELA, et la hausse des coûts de transport tant à l'importation des intrants qu'à l'exportation des produits finis.

Au cours de dix dernières années, cette industrie a dû subir l'usure du temps et la vétusté de l'outil de production, qui occasionnèrent l'effondrement de la mine de KAMOTO, suite à une exploitation anarchique.

Comme si tout cela n'était pas encore suffisant pour cette industrie du cuivre, la vague des politiques de démocratisation, avec toutes les perturbations qu'elles engendrèrent ,affaiblirent davantage le processus de développement de ce secteur.

La récession économique mondiale, les différents embargos que le CONGO connaît depuis 1990 sont aussi à la base de la décadence de l'industrie du cuivre et de toutes les activités associées.

Il est intéressant de noter que la production du cuivre de l'année 1995, soit 33.990 tonnes correspond à la production de l'année 1921 soit 30.500 tonnes, production réalisée avec un effectif de 12.000 agents africains et 784 expatriés en 1921, contre 24.624 agents africains et 149 expatriés en 1995.

Ceci démontre à suffisance qu'à l'instar des grands pays producteurs du monde, tels que le CHILI, la NOUVELLE-GUINEE PAPOUASIE et la ZAMBIE, l'industrie du cuivre n'a pas pu soutenir le rythme de son développement et a été victime de ses propres contradictions. Dans le domaine de la Petite et Moyenne Entreprise, étant totalement constitué de capitaux étranger avec comme entrepreneurs des étrangers, celle-ci a aussi disparu ou reconverti ses activités pour assurer sa survie.

De par cette situation, l'économie congolaise en général et du KATANGA en particulier a suivi l'évolution de l'industrie du cuivre. La mise en place d'une structure économique où l'industrie du cuivre ne pourra jouer qu'un rôle d'appui doit nous interpeller. Nous allons le démontrer dans les prochains chapitres de notre travail où nous allons faire le diagnostic des autres secteurs de l'économie.

CHAPITRE III : L'INDUSTRIE MANUFACTURIERE

Préambule

L'industrie manufacturière congolaise, fort diversifiée est principalement concentrée dans la zone urbaine de Kinshasa et dans la Province du KATANGA et est constituée principalement des Petites et Moyennes Entreprises. Depuis son implantation, cette industrie produit essentiellement pour le besoin du marché local.

Grâce à la gamme variée de sa production, cette industrie répond à la fois aux besoins de l'industrie locale des biens d'approvisionnement et, à celui de la demande finale en injectant sur le marché des produits de haute consommation. La structure de la production manufacturière du CONGO révèle, qu'en moyenne, les biens de consommation représentent 63 % de la production totale contre 29 % et 8 % respectivement pour les biens d'approvisionnement et les biens d'équipement (21)(*).

Dans les années 1960, l'industrie manufacturière congolaise se caractérisait par un dynamisme exceptionnel avec un taux d'accroissement moyen annuel élevé depuis 1958. Ce développement avait pour origine l'augmentation de la demande et la croissance de la population urbaine. Par ailleurs, les restrictions croissantes à l'importation ont stimulé la production nationale en la mettant à l'abri de la concurrence.

Au fil des années, l'industrie manufacturière a été confrontée, depuis les mesures de réajustement monétaire de 1983 et de 1993, à la concurrence envahissante des produits importés souvent mieux élaborés et parfois meilleur marché. L'industrie manufacturière congolaise est restée longtemps en marge des innovations technologiques et condamnée à opérer, pour sa survie, des ajustements structurels et technologiques appropriés. En outre, depuis les années 1967, la part de l'industrie manufacturière dans le PIB est restée très faible.

Ainsi, selon le rapport sur le "Développement dans le Monde" ; la Banque Mondiale donne pour le Congo le taux annuel moyen de la croissance de l'industrie manufacturière, de 0,5 % pour la période de 1960 - 1970 ,- 2,5% de 1970 - 1980 et 2,3% pour la décennie 1980 - 1990 (22)(*).

Dans ce chapitre, le regroupement suivant a été retenu : les industries textiles du coton, de la peinture et vernis, de la transformation des produits issus de l'industrie minière en tôles, câbles, fils électriques etc., la fabrication des produits en plastique, de la fonderie et autres explosifs.

C'est dans cette catégorie d'entreprises que l'on dénombrait beaucoup de Petites et Moyennes Entreprises qui ont ,pour la plupart, fait la fierté du KATANGA. De par le comportement de l'industrie du cuivre, ces dernières, comme nous allons le démontrer dans les chapitres suivants, ont connu beaucoup de problèmes après la période de l'indépendance en 1960 et surtout pendant la période de 1973-1974, caractérisée par les phénomènes zaïrianisation/ rétrocession. C'est dans cet ordre d'idées qu'il faut retenir les entreprises telles que :

- ACMEFON, atélier de construction métallique qui a participé à l'édification de nombreux ouvrages et qui a dû fermer 10 ans après son fonction- nement suite à une restriction du marché;

- BLACK WOOD HOGDE spécialisée dans la construction et le vidange de fosses sceptiques et qui a dû fermer suite aux circonstances citées ci- haut ;

- BONAF, qui spécialisée dans la fabrication des tissus de couture et bâches, s'était fait surtout remarquer dans la fourniture au chemin de fer, des bâches de bonne qualité pour empêcher les eaux de pluie de détériorer la qualité des produits transportés dans les wagons ouverts . Ses activités se sont aussi arrêtées faute de marché et de la réduction des activités du secteur ferroviaire ;

- La Bobinerie du Congo, spécialisée dans la fabrication des fils à coudre à caractère industriel, fournissait tous les intrants servant à la fermeture des sacs dans les minoteries ,dans la couture des tissus et autres équipements de sécurité ( salopettes, blouses de travail etc.). Ses activités ont subi le même sort que les autres entreprises citées ci-haut, à savoir: un manque de matières premières, coûts élevés de production, prix non compétitifs face aux produits d'importation.

Cette liste n'est pas exhaustive, des tableaux appropriés démontreront dans les chapitres suivants l'évolution de la Petite et Moyenne Entreprise pendant la période sous étude.

SECTION I : L'INDUSTRIE TEXTILE DU COTON.

Culture très prospère avant l'indépendance, le coton a connu les soubresauts de la situation politique du pays depuis 1960. Les difficultés du secteur du coton sont restées les mêmes depuis cette période c'est-à-dire :

- Le manque d'entretien des routes de déserte agricole ;

- L'insuffisance d'investissement public et privé ;

- Les difficultés d'accès aux crédits de campagne.

Depuis 1987, les pouvoirs publics ont autorisé les sociétés de négocier directement avec les planteurs, en ce qui concerne les prix d'achat du coton graine, les prix de cession de la fibre, etc. Grâce à ce principe, les grandes firmes cotonnières ont initié des projets de réhabilitation et d'extension des anciennes plantations de coton. C'est le cas de la COTOLU dans le LUALABA. La non-réglementation des importations a favorisé l'entrée massive des friperies et autres tissus d'origine asiatique au coût plus rémunérateur. Cette situation a entraîné la régression de la production des usines textiles utilisant le coton.

I.1. Situation géographique et climatique du coton.

I.1.1. Origine du cotonnier (23)(*)

Le cotonnier est une plante arbustive pluriannuelle cultivée depuis la haute antiquité dans les provinces tropicales pour ses graines oléagineuses et pour le duvet fin de ses fruits qui donne une fibre textile et des produits dérivés très estimés.

(Annexe 1 Carte n° 7)

Les feuilles du cotonnier sont lobées et plus ou moins échancrées, lisses ou couvertes de poils, suivant les espèces. La fleur a cinq pétales blancs ou jaunes donnant un fruit ou capsule, de la taille d'une noix, ayant de trois à cinq loges. Ces capsules portent à la base une collerette de bractées sèches entourant une boule soyeuse de larges poils blancs. Les graines noires et brillantes se situent à l'intérieur de cette boule. Les variétés de cotonniers, classées selon la variété des poils du fruit, la pubescence de la graine et la forme des bractées sont très nombreuses.

D'une façon générale, on distingue deux types de cotonniers : ceux provenant de la ligne des cotonniers asiatiques et ceux de la ligne des cotonniers américains. Cependant, la plupart des cotonniers cultivés sont des hybrides issus du croisement entre ces différentes espèces.

I.1.2. Exigences culturales

Situé principalement dans les territoires de SANDOA, DILOLO et KAPANGA dans le district du LUALABA et dans les territoires de KONGOLO, NYUNZU et KALEMIE, le coton est un arbuste de petite taille dont la culture se situe du point de vue sol, sur les terrains précambriens inférieurs en ce qui concerne le LUALABA et le précambrien moyen en ce qui concerne le district du TANGANYIKA.

Le cotonnier se cultive dans des climats chauds et supporte les climats tempérés sans gelées et avec alternance d'une saison humide, pour son développement et d'une période sèche pour la maturation de ses fruits. Il réclame un sol riche et très profond, car son racinement à fort pivot est très puissant.

Il préfère les terrains limoneux et argilo-sableux. Sa multiplication s'effectue par semis sur un sol ameubli par poquets de cinq à six graines à intervalle régulier. Suivant la nature du terrain, l'on peut trouver une densité de 25.000 à 50.000 poquets par hectare. Les plantes fleurissent entre deux et quatre mois après le semis. L'entretien de cette culture consiste principalement en un démariage de plants et en plusieurs sarclages. N'étant pas à l'abri des poursuites, le cotonnier fait l'objet d'attaques de nombreuses maladies. On lutte contre ces maladies par l'épandage d'insecticides.

A) Les températures

Les températures moyennes pour la culture du coton varient entre 23,8 °C pour la limite supérieure et de 16 °C pour la limite inférieure. Les précipitations propices à la culture du coton ne peuvent dépasser plus de 1.200 mm par an.

B) Le rendement

La récolte du coton s'effectue manuellement six à sept mois après le semis. On procède ensuite à l'égrenage du coton au cours duquel on sépare les fibres des graines. Ces dernières servent à la fabrication d'huile de coton laquelle est à son tour, utilisée en savonnerie. Cette huile possède, en outre, une teneur en protéine très élevée ; on en tire une farine très nutritive qui convient parfaitement à l'alimentation du bétail. Les fibres sont rassemblées en balles. Les rendements possibles sont d'environ une tonne de graines par hectare.

Depuis la découverte des fibres synthétiques, le coton a perdu beaucoup de son importance. L'industrie de ces fibres demande des investissements beaucoup plus lourds et une technologie de plus en plus complexe. La recherche d'une production de qualité ainsi que la promotion des dérivées du coton sont actuellement les meilleurs gages du soutien de l'offre sur un marché vital pour un grand nombre de pays en voie de développement.

I.2. Evolution de la production du coton

I.2.1. Le coton-graine et le coton fibre

La Province du KATANGA possède deux principaux producteurs, à savoir : la Société Cotonnière et Agricole (ESTAGRICO) et la Cotonnière du LUALABA (COTOLU) qui encadrent plusieurs planteurs sur de petites superficies de plus ou moins un hectare ayant un rendement variant entre 75 à 100 kg/Ha. La production issue de ces plantations est transformée pour les usines textiles, de filatures et les huileries ; telles que : AMATO, SOLBENA, FILTISAF, DIANA et SINTEXKIN pour les textiles et filatures, et HUILZA et AMATO pour les huiles.

Selon les normes de ces entreprises, l'on retrouve un moniteur agricole A3 pour 300 paysans, un agronome A2 pour 8 moniteurs agricoles et un ingénieur Agronome A0 ou A1 pour 4 agronomes A2. Notons aussi que pendant la période coloniale, le système LEPLAE instauré en 1971, consistait en des impositions culturales avec emblavures déterminées pour chaque homme adulte valide (H. A. V.). Autrement dit, le système de cultures obligatoires exigeait que chaque homme adulte valide, occupé dans l'agriculture, cultivât une superficie déterminée, exprimée en ares pour chaque culture imposée. Le but de ce système était "d'éduquer" les Africains en leur inculquant des méthodes de cultures rationnelles pour les plantations mises en valeur et en leur enseignant la pratique des cultures nouvelles(24)(*).

Ce système a prouvé son efficacité de 1933 à 1960, mais avait un aspect tellement contraignant qu'il a créé auprès des autochtones, le dédain de tout travail de la terre, qu'il soit salarié ou non. C'est ainsi qu'après l'indépendance, il y eut un

relâchement total de cette culture.

Le tableau ci-dessous, démontre l'importance qu'avait cette culture dans l'industrie manufacturière du Katanga. En effet, devant habiller plus de 50.000 ouvriers en tenues de travail, le coton occupa une place de choix parmi les cultures imposées par le colonisateur et représentait une part non négligeable dans les exportations des produits agricoles.

Aussi longtemps que le colonisateur avant l'indépendance, avait obligation de faire respecter la loi, la culture du coton a connu une croissance. Cet élan fut brisé par les désagréments provoqués par les effets de l'indépendance et de l'autodétermination des peuples à pouvoir se prendre en charge. C'est ainsi que pour les années 1960-1966, la production du coton a connu une baisse sensible de plus de 40% par rapport aux autres années antérieures.

Entre la période couvrant les campagnes agricoles de 1967-1974, on enregistra une reprise de cette production due essentiellement aux encouragements des pouvoirs publics. Par contre, après cette période jusqu'en 1995, cette culture a perdu tout soutient de la part des pouvoirs publics. Les effets de zaïrianisation ont anéanti tous les efforts de la Petite et Moyenne Entreprise du secteur. Tableau n° 19 : Evolution de la production du coton (en tonnes)

ANNEE DESIGNATION

COTON - GRAINE

COTON - FIBRES

COTOLU **

ESTAGRICO ***

COTOLU

ESTAGRICO

1933 - 1934

1934 - 1935

1935 - 1936

1936 - 1937

1937 - 1938

1938 -1939

1939 - 1940

1940 - 1941

1941 - 1942

1942 - 1943

1943 - 1944

1944 - 1945

1945 - 1946

1946 - 1947

1947 - 1948

1948 - 1949

1949 - 1950

1950 - 1951

1951 - 1952

1952 - 1953

1953 - 1954

1954 - 1955

1955 - 1956

1956 - 1957

1958 - 1959

1959 - 1960

1961 - 1962

1962 - 1963

1963 - 1964

1964 - 1965

1965 - 1966

1966 - 1967

1967 - 1968

1968 - 1969

1969 - 1970

1970 - 1971

1971 - 1972

1972 - 1973

1973 - 1974

1974 - 1975

1975 - 1976

1976 - 1977

1977 - 1978

1978 - 1979

1979 - 1980

1980 - 1981

4.273

4.143

4.773

4.054

4.372

4.975

3.739

3.937

4.012

4.730

4.947

5.243

5.432

6.243

6.075

5.738

3.745

3.973

3.793

4.105

6.216

5.943

6.072

6.343

6.543

5.270

3.275

1.243

943

877

347

943

1.248

1.972

2.017

1.947

2.734

3.249

2.171

948

947

548

394

288

196

184

5.875

6.273

6.004

5.970

5.292

5.347

5.472

6.742

6.947

6.243

7.342

4.371

3.471

5.273

5.723

3.273

4.750

5.253

2.743

3.472

4.276

2.275

3.751

4.222

5.728

3.235

2545

1.875

1.576

543

175

1.096

1.743

2.047

2.194

2.434

3.237

4.375

5.958

2.674

2.723

3.980

2.035

2.131

3.630

2.281

ND

ND

2.147

2.458

ND

ND

1.077

2.737

2.847

3.874

3.543

ND

4.703

2.743

2.896

3.004

ND

ND

2.814

2.508

971

1.074

851

2.438

2.194

1.096

1.875

2.153

474

245

304

807

1.074

1.231

1.307

1.113

894

953

1.249

2.131

2.516

2.334

2.497

1.304

1.271

1.266

550

1.252

-

-

1.598

2.630

2.256

2.087

1.459

2.475

2.675

2.013

2.328

2.482

2.875

2.983

2.743

2.877

2.359

2.566

2.360

2.599

2.521

2.343

2.459

2.675

2.275

2.834

1.875

973

847

347

447

931

987

938

877

1.936

1.901

948

2.204

1.342

1.271

1.397

1.479

1.139

** : Production du coton dans le LUALABA, dont les pays sont soit encadrés, soit la production est achetée principalement par COTOLU.

*** : Production du coton dans le TANGANIKA, dont les paysans sont soit encadrés, soit la production est achetée principalement par ESTAGRICO N. D. : Non disponible.

Tableau n° 19 : Evolution de la production du coton (en tonnes) suite.

ANNEE DESIGNATION

COTON - GRAINE

COTON FIBRES

COTOLU

ESTAGRICO

COTOLU

ESTAGRICO

1981 - 1982

1982 - 1983

1983 - 1984

1984 - 1985

1985 - 1986

1986 - 1987

1987 - 1988

1998 - 1989

1989 - 1990

1990 - 1991

1991 - 1992

1992 - 1993

1993 - 1994

1994 - 1995

227

264

420

371

475

394

248

171

N. D.

N. D.

347

633

587

609

2.691

2.414

2.318

1.820

2.359

1.739

2.390

1.435

1.737

2.212

1.715

1.095

433

400

88

99

157

170

213

259

272

294

307

349

381

407

843

979

1.715

1.520

1.625

1.573

1.585

1.607

1.593

1.672

1.907

1.942

1.979

2.004

2.018

2.374

Source : Département de l'Economie et de l'Industrie, conjoncture économique 1979 - 1995.

Service de la production Agricole ESTAGRICO 1977 - 1995.

Le Congo possède cinq usines de filature et tissage de coton dont trois se trouvent au KATANGA ; il s'agit de SOLBENA(*)(*), AMATO (SINTEXKIN) et FILTISAF.

Notons à l'issue de cette étude que la Province du KATANGA, renfermait à elle seule quinze (15) usines de traitement de Coton en 1958, tandis que trente- trois années plus tard il ne reste que deux usines : celle de la COTOLU dans le LUALABA et ESTAGRICO dans le TANGANYIKA.

Comme l'indique le tableau ci-dessous, le colonisateur n'avait pas choisi au hasard les sites d'implantation de cette culture ; c'est surtout dans le Nord du Katanga et dans le Lualaba, où les populations ont la tradition de l'agriculture et où il y a une situation climatique favorable, due à la présence des grandes plaines et d'une steppe très fertile. Tandis que les usines étaient implantées dans le sud du Katanga, à proximité des grandes unités de consommation.

Tableau n° 20 : Usines d'égrenage du coton de 1958 à 1995 au KATANGA.

SITUATION GEOGRAPHIQUE

SOCIETE COTONNIERE

NOMBRE EN 1958

NOMBRE EN 1995

OBSERVATION

Z/ DE DILOLO

Z/ DE SANDOA

Z/ KAPANGA

Z/ BUKAMA

Z/ BUKAMA

Z/ KAMINA

Z/ KANIAMA

Z/ MALEMBA

Z/ KABALO

Z/ KONGOLO

Z/ KALEMIE

Z/ NYUNZU

COTANGA

BUNGE

COTONGA

BUNGA

BUNGA

COTONGA

COTONGA

COTONGA

COTONGA

COTONGA

COTONGA

COTONGA

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

-

-

1

-

-

-

-

-

-

1

1

1

Abandonnée

Abandonnée

COTOLU

Abandonnée

"

"

"

"

"

ESTAGRICO

FILTISAF

ESTAGRICO

Donnée : Division Provinciale de l'Agriculture.

Tableau n°21 : Filatures et tissages du KATANGA (En nombre de broches et métiers)

FIRMES

Nbres De BROCHES

Nbres DE METIERS

AMATO (3)

CEROTEX (2)

FILTISAF(4)

SOLBENA

SINTEXKIN

10.000

10.000

16.660

10.000

10.000

196

196

382

198

196

Source : Département de l'Economie et de l'industrie,

Conjoncture économique 1979-1995.

(2) CEROTEX a vécu une année et redevenu AMATO-FRERES

(3) AMATO : Société liquidée et redevenue SINTEXKIN en 1987

(4) FILTISAF : Société Filatures et Tissages Africains a été fondée en 1947. Ce groupe textile comprend les sociétés soeurs suivantes : BONAF, TEXCO et TEXINDAF

Tableau n°22 : Livraison du coton local aux filatures (en Tonnes)

DESIGNATION

ANNEE

AMATO

FILTISAF

SOLBENA

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

513

527

556

291

513

527

556

1.200

559

1.354

1.447

904

559

1.354

1.447

3.300

697

915

925

600

697

915

925

1.800

Source : Conjoncture économique, op cit.

Tableau n° 23 : Evolution de la production des filatures et tissages (En milliers).

DESIGNATION

ANNEE

TISSUS

EMIS

M2

TISSUS TEINT OU

BLANCHIS

M2

IMPRIMES

M2

ARTICLES DE

BONNETERIE

(Pces)

COUVERTURES

(Pces)

SACS

(Pces)

DIVERS

(Pces)

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

2.437

2.414

2.834

2.359

2.431

2.141

2.071

3.049

3.241

3.347

3.079

2.903

2.849

1.763

949

894

794

749

497

542

874

647

694

722

747

791

876

347

248

307

366

386

409

479

908

1247

1843

1772

1941

1876

1742

9.437

10.274

9.803

9.593

7.487

8.253

8.497

9.004

10.292

10.473

10.941

10.247

12.836

12.465

8.293

6.434

17.491

16.804

10.275

9.843

9.604

5.368

6.270

6.341

6.571

6.364

5.987

5.891

5.371

6.794

6.386

6.757

6.416

7.195

7.871

7.209

7.010

6.117

6.247

6.807

6.390

23.247

26.263

22.427

21.253

21.298

20.497

20.431

19.359

20.437

21.414

21.334

22.141

21.049

20.272

19.249

18.763

18.465

18.292

17.287

17.343

17.632

13.497

13.542

13.871

13.010

13.115

13.218

13.808

13.245

13.472

13.280

12.660

12.763

12.676

12.461

12.914

12.665

12.427

11.275

12.002

12.763

4.267

4.372

4.794

4.627

4.287

5.593

5.820

3.665

3.298

3.366

3.419

3.666

3.641

3.705

2.066

2.088

2.645

2.922

2.789

2.438

2.136

1.757

1.406

1.483

1.725

1.840

1.843

1.364

1.789

1.197

1.492

1.862

1.146

1.592

1.187

1.920

1.010

1.762

1.491

1.799

1.490

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1.479

1.391

1.171

1.250

1.742

1.265

1.375

1.258

1.673

1.541

1.272

1.493

1.527

1.407

1.416

1.219

1.471

947

874

607

421

248

-

-

-

472

971

781

987

631

546

840

725

542

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

12.473

14.470

13.942

13.798

12.843

12.971

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

478

2.472

3.283

2.871

3.497

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

8.295

Source : Département de l'Economie et Industrie, conjoncture économique 1960 - 1995.

(*) Cette rubrique comprend les chemises, éponges et confections diverses.

Tableau n° 24 : Evolution de la production des filatures et tissages

(En milliers)(suite)

DESIGNATION

ANNEE

TISSUS

EMIS

M2

TISSUS

TEINT OU

BLANCHIS

M2

IMPRIMES

M2

ARTICLES

DE

BONNETERIE

(Pces)

COUVERTURES

(Pces)

SACS

(Pces)

DIVERS*

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1.647

2.871

2.903

3.010

3.114

3.817

3.807

3.247

5.368

6.079

6.763

6.049

6.947

6.894

7.293

7.434

13.497

13.274

12.820

12.641

12.066

12.378

12.858

12.673

1.757

1.081

1.049

1.214

1.201

1.129

1.885

1.679

416

814

672

820

625

573

585

715

8.247

5.211

3.286-

-

-

-

4.730

-

8.295

Source : Département de l'Economie et Industrie, conjoncture économique 1960 - 1995.

(*) Cette rubrique comprend les chemises, éponges et confections divers.

SECTION II : L'INDUSTRIE DES PEINTURES ET VERNIS

II.1. La peinture

La peinture se compose de constituants solides (pigments, matières de charges éventuelles) et d'un milieu de suspension, lui-même résultant de l'addition, à un liant (huile), résine naturelle ou artificielle, de solvants, diluants plastifiants et siccatifs.

On peut classer les peintures d'après la formule globale de constitution et, plus particulièrement, d'après la nature du liant et de ses constituants filmogènes ou en fonction des subjectifs sur lesquels les peintures sont appliquées en distinguant les produits pour travaux d'intérieur des produits pour travaux d'extérieur.

a). Historique

La peinture est apparue aux premiers âges de l'histoire de l'humanité, et doit être considérée comme une manifestation de l'instinct de conservation. Nos ancêtres avaient remarqué que la pérennité de leurs productions dépendait d'un revêtement d'apport susceptible de les garantir des effets destructeurs de l'eau, de la chaleur et des agents atmosphériques.

La peinture à l'huile était déjà usitée au XIVè siècle. On se servait alors d'huile de lin siccativée par des résines dissoutes. Plus tard , alors que la fabrication des peintures devient industrielle, la peinture à l'huile n'emploie que trois éléments : le pigment, l'huile de lin et l'essence de térébenthine.

B) Caractéristiques

Les qualités que l'on peut attendre d'une peinture sont, en effet, très variées, selon l'usage que l'on veut en faire : séchage rapide, dureté, flexibilité, résistance à divers agents chimiques, stabilité de couleurs, etc.

Les peintures cellulosiques, lancées aussitôt après la première guerre mondiale ont un très grand succès aujourd'hui ; on les préfère, le plus souvent, aux peintures dites "nitro-synthétiques" dans lesquelles on incorpore d'autres types de résines artificielles. La fabrication des peintures, vernis et laques est assurée par les producteurs suivants au CONGO : GAMMACOLOR, LANGI-CONGO, PEINTURE DOMBAZI, PENACO ET SOMPEX.

De tous ces producteurs, PENACO demeure le premier producteur congolais de peinture avec plus de 50 % de la production du Pays. Les achats locaux du copal , intrant nécessaire à la fabrication de la peinture, ont enregistré un accroissement assez considérable au courant des deux dernières décennies.

II. 2. Les vernis

Il résulte de mise en solution d'eau liant (l'huile naturelle ou artificielle) dans un mélange de solvant, on y adjoint éventuellement, des diluants, des plastifiants et des siccatifs. Il peut être coloré, sans cesser d'être translucide par adjonction de colorant soluble dans les mélanges de solvant entrant dans sa formule de constitution.

On classe les vernis suivant la nature du liant et de ses constituants filmogènes, qui assurent la formation d'un film au cours des phénomènes de séchage et de durcissement du film frais ; on distingue aussi les vernis à l'huile, aux résines naturelles ou artificielles, les vernis aux produits bitumeux, les vernis aux Latex, aux caoutchoucs et les vernis naturels etc.

Compte tenu de la présence de grandes unités de production dans la Province, il s'est crée toute une chaîne de Petites et Moyennes Entreprises qui s'étaient spécialisées dans la fabrication de la peinture, vernis et autres laques. Les constructions métalliques et de bâtiments se sont érigées en grands consommateurs de peintures et de leurs produits associés. Il faut faire remarquer que seule la province du Katanga et la ville de Kinshasa regorgeaient de nombreuses Petites et Moyennes Entreprises dans ce secteur, par rapport aux autres provinces du pays.

Tableau n° 25 : Evolution de la production des peintures, vernis et laques.

DESIGNATION

ANNEE

PEINTURE

VERNIS

EN TONNES

POURCENTAGE

(2/3)

KINSHASA (1)

KATANGA (2)

TOTAL (3)

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

2.000

2.003

2.100

1.800

1.800

2.070

2.200

1.800

1.900

2.100

2.300

2.590

2.530

2.520

2.500

2.490

2.630

2.480

2.500

2.600

2.900

3.000

2.700

2.700

3.100

3.065

2.560

2.593

2.706

2.684

2.899

2.814

2.802

2.452

2.372

2.476

2.843

2.977

2.430

2.270

2.340

2.190

1.975

1.890

1.920

2.070

1.740

1.790

1.970

2.120

1.740

1.890

2.070

2.260

2.470

2.430

2.450

2.390

2.500

2.470

2.800

2.100

2.300

2.400

2.700

2.800

3.000

2.300

1.039

299

617

631

650

590

600

302

454

247

278

254

306

372

ND

ND

142

97

8.890

3.923

3.170

3.540

3.590

4.040

4.320

3.540

3790

4.170

4.560

5.060

4.960

4.970

4.890

4.990

5.100

5.280

4.600

4.900

5.300

5.700

5.500

5.700

5.400

4.104

3.459

3.210

3.337

3.334

3.489

3.414

3.104

2.906

2.619

2.754

3.097

3.283

2.802

2.270

2.340

2.332

2.072

48,5

48,9

65,2

49,1

49,8

48,7

49,0

49,1

49,8

49,6

49,5

48,8

48,9

49,2

48,8

50,1

48,4

53,0

45,6

46,9

45,2

47,3

50,9

52,6

42,5

25,3

25,9

19,2

18,9

19,4

16,9

17,5

9,7

15,6

9,4

10,0

8,2

9,3

13,2

-

-

6,0

4,6

Source : Département de l'Economie Nationale et Industrie : Conjoncture économique, 1960-1995.

SECTION III : LA MANUFACTURE DU CUIVRE

L'industrie du cuivre possède en son sein deux unités de fabrication et de transformation du cuivre en produits semi-finis et finis. Nous intégrons dans cette catégorie, les laminoirs et tréfileries de Lubumbashi, ainsi que la CABELCOM.

Ces unités sont spécialisées dans la transformation du cuivre et de ses alliages : laiton et bronze. Nous avons ainsi les fils tréfilés et câbles isolés. Outre le matériel électrique, les laminoirs fabriquent aussi des bacs auto-portants, des barres de suspension, des feuilles et bandes, des tubes, fil machine, tôles, etc.

III.1. La transformation du cuivre

A) Les Laminoirs

Cette usine comprend une fonderie, deux procédés de traitement, où l'on pratique l'extension ou le filetage sur presse. Le laminage se réalise en deux temps à savoir :  à chaud" et éventuellement "à froid". Il produit :

- du fil machine en cuivre et bronze au cadmium destiné à l'alimentation de l'usine des câbleries.

- des tôles planes, feuilles de bandes en aluminium, en plomb et en zinc pour usages multiples,

- des tôles ondulées, de tôles profilées appelées " bacs auto- portants", divers plats en cuivre, en zinc et en aluminium, ainsi que de tuiles en cuivre pour la réalisation des toitures.

b) L'Extrusion

Cette unité produit divers profiles pleins ou creux en cuivre ou alliage de cuivre et en aluminium, tels que les barres et méplats, les tubes, les baguettes de soudures à l'étain et de sobra (bronze Tobin).

c) Les Câbleries

Les Câbleries réalisent toutes les opérations menant à la fabrication des fils et câbles nus et isolés servant au transport et à la distribution de l'énergie électrique.

En ce qui concerne les fils et autres câbles isolés, ils sont prévus pour une tension nominale de 1.000 volts et l'isolation est réalisée au polychrome de vinyle(PVC). En d'autres termes, cette câblerie peut produire toute la gamme de fils nécessaires à l'industrie, l'urbanisation etc.

Cette usine est équipée pour produire plus de dix types des fils et câbles nus et chaque type de fils et câbles isolés.

Tableau n° 26 : Evolution de la production du cuivre travaillé ( en tonnes)

DESIGNATION

ANNEE

CUIVRE

TRAVAILLE(**)(*)

DESIGNATION

ANNEE

CUIVRE

TRAVAILLE *

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

196

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

500

608

2.186

-

363

-

1.532

-

1.200

800

1.482

1.700

1.500

2.600

1.600

1.200

900

1.200

1.300

-

-

1.393

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1.363

1.585

-

-

2.101

-

-

-

1.468

1.449

1.550

1.483

1.203

976

1.132

911

926

1.032

646

152

34

58

 

Source : Département de l'Economie Nationale et Industrie Conjoncture Economique 1960-1995.

SECTION IV : LA FABRICATION DES EXPLOSIFS

Le KATANGA dispose de l'unique fabrique des explosifs du Congo, gérée actuellement par l'armée ; elle fournit d'importantes quantités d'explosifs au secteur minier et en particulier dans les cimenteries, les carrières et les sociétés pétrolières.

A l'instar de l'Union Minière du Haut-KATANGA ou de CONGO-Etain, exploitant la cassitérite dans le Nord -KATANGA, AFRIDEX mit en place une unité de fabrication de cheddite de 1953 à 1958.

En 1969 en accord avec la GECAMINES, AFRIDEX, mit en place une unité de fabrication des explosifs à base de Nitrate. AFRIDEX possède trois sièges, dont le plus important se trouve à KAKONTWE, pour la fabrication des explosifs conventionnels à base de la Nitroglycérine. On distingue cinq sortes d'explosifs , à savoir :

* A1. d'aspect pulvérulent ayant les caractéristiques suivantes :

- Puissance 80% de la blastine gélatine ;

- Vitesse en cartouche de diamètre de 25 millimètres est

de 1.700 m/seconde ;

- Tenue à l'eau nulle.

* A2. d'aspect pulvérulent ayant les caractéristiques suivantes :

- Puissance 88 % de la blastine gélatine ;

- Vitesse de détonation en cartouche de diamètre de 25 millimètres est de 2.400m/seconde

- Tenue à l'eau relative.

* A4. semi-plastique ayant les caractéristiques suivantes :

- Puissance 88 % de la blastine gélatine ;

- Vitesse de détonation en cartouche de diamètre de 25 millimètres

est de 2.800m/seconde

-Tenue à l'eau bonne

* G1 Plastique ayant les caractéristiques suivantes :

- Puissance 93 % de la blastine gélatine ;

- Vitesse de détonation en cartouche de diamètre 25 millimètres est de

3.200 m/seconde

- Tenue à l'eau bonne.

*G2 Plastique ayant les caractéristiques suivantes :

- Puissance 96 % de la blastine gélatine ;

- Vitesse de détonation en cartouche de diamètre 25 millimètres est de

3.600m/seconde

- Tenue à l'eau très bonne.

IV.1. Rôle des Explosifs

IV.1.1. Définition

D'après VENNIN, BURLOT et LECORCHE, est considéré comme explosif," tout mélange ou composé capable de se transformer chimiquement en donnant lieu à un dégagement rapide d'une grande quantité de gaz à haute température. On réalise par cette réaction des pressions de plusieurs dizaines de milliers de bars sur les parois de trous de mines ou des fourneaux chargés d'explosifs, ainsi que des ondes de chocs qui se déplacent à des vitesses de plusieurs kilomètres par seconde mais s'atténuant assez vite". (25)(*)

IV.1.2. Historique des explosifs(26)(*)

Le premier explosif connu est la poudre noire, mélange de Nitrate de potassium, de charbon et souffre. Il a d'abord été un explosif militaire (bataille de CREEY en 1346 ) et n'a été employé dans les mines que trois siècles après. Si la poudre a cessé d'être le principal explosif industriel, elle reste du moins à la base d'un accessoire de mise à feu très utilisé : c'est le cas de la mèche dite des mineurs ou mèche de sûreté inventée par WILLIAM BICKFORD de TUCKINGMILL en 1831. Dès 1884 le commandant du Génie Belge FAVIER avait préconisé des formules d'explosifs nitratés ou explosifs de sûreté obtenus en mélangeant le Nitrate d'Ammonium avec des dérivées nitratés.

A partir de 1899 on les améliore par l'addition d'aluminium. La penthrite a permis de réaliser les cordeaux détonants souples qui provoquent des mises à feu presque instantanées dans les mines profondes en particulier.

Depuis 1954 des procédés et des explosifs nouveaux ont été recherchés et mis au point dans le domaine des explosifs industriels.

IV 1.3. Consommation des explosifs.

Fabriqués exclusivement par Afridex et Chimexplo , la consommation des explosifs et de leurs dérivés est l'apanage exclusif de l'U.M.H.K. ou de la GECAMINES et sont utilisés aussi en faible quantité dans les trois cimenteries du Katanga , a savoir: la Cimenkat ,la Ciment-lac et la Cimenterie de Likasi. Les explosifs sont aussi utilisés en grande partie dans les carrières à ciel ouvert de Kisenge "Manganèse".

Cette entreprise a connu beaucoup de difficultés dans son fonctionnement parce que dépendant principalement de ces derniers.

Tableau n° 27 : Evolution de la production des explosifs

DESIGNATION

ANNEE

Explosif en tonnes

Mèches en Millions de mètres

Cordeau détonant en milliers de mètres

 

Anfo

Total

 

3.476

3.288

3.743

3.433

3.412

3.227

3.500

3.785

3.961

3.541

3.150

3.930

3.012

3.400

3.856

3.918

3.882

3.447

3.434

3.142

5.272

6.390

ND

7.120

6.500

4.510

4.191

1.875

1.196

1.154

886

1.856

1.774

2.892

3.788

4.293

-

1.401

1.382

1.305

1.278

1.201

1.169

-

-

-

1.088

5.541

3.526

3.572

3.221

3.984

3.443

3.577

3.700

3.070

3.113

3.906

3.011

3.881

3.312

3.167

3.571

-

-

-

-

-

-

-

-

2.900

3.911

5.118

3.981

2.753

2.864

2.549

3.024

2.703

2.828

5.062

3.875

-

3.059

2.975

2.128

2.946

2.988

2.916

-

-

-

2.480

9.017

6.814

7.315

6.654

7.396

6.670

7.017

7.485

7.031

6.654

7.056

6.941

6.893

6.712

7.023

7.489

3.882

3.447

3.434

3.142

5.272

6.390

-

7.120

9.400

8.431

9.309

5.856

3.949

2.918

3.475

4.880

4.477

5.780

8.850

8.168

3.030

7.683

4.357

3.433

4.204

4.189

4.085

-

-

-

2.568

4.734

-

-

-

-

-

3.980

3.994

3.422

-

-

-

2.167

-

1.368

1.292

1.352

2.217

1.775

1.539

2.001

1.663

ND

1.701

1.300

1.850

866

292

249

-

68

127

20

152

96

28

209

110

-

-

-

801

-

355

-

263

293

1.393

-

-

904

-

-

1.186

1.025

1.064

1.343

1.422

1.720

-

-

-

1.286

1.085

1.765

1.501

2.081

2.677

3.647

ND

2.498

2.800

1.877

1.705

1.215

300

711

344

42

703

334

368

177

304

396

-

-

-

560

-

843

940

668

 

Source :- Département de l'Economie et Industrie, conjoncture Economique 1960 - 1990.

- Rapports annuels AFRIDEX 1995.

CHAPITRE IV : L'INDUSTRIE AGRO-ALIMENTAIRE

SECTION I : L'INDUSTRIE DU LAIT

Pour sa haute valeur nutritive et l'action salutaire qu'exercent ses éléments sur l'organisme, le lait est considéré comme l'aliment le plus complet qui soit. Il constitue, pour les nourrissons et les enfants en bas âge, l'aliment indispensable et exclusif, qui apporte sous la forme voulue et en quantité appropriée les éléments nutritifs nécessaires à l'organisme en croissance.

Du point de vue biologique et physiologique, le lait présente un haut degré de digestibilité. Les substances contenues dans un litre de lait sont de :

- 37 grammes de matière abluminoïde ou l'équivalent de ce qu'on retrouve dans quatre oeufs ;

- 35 grammes de matières grasses ou l'équivalent de ce qu'on trouve dans 40 grammes de beurre ;

- 49 grammes de sucre (lactose) ou l'équivalent de ce qu'on trouve dans 8 morceaux de sucre ;

- 7 grammes de matières minérales les plus diverses, les vitamines nécessaires à l'organisme.

Du point de vue chimique, la matière abluminoïde du lait est constituée de deux protéines principales, la caséine et l'albumine. La caséine , qui englobe également dans sa molécule de la chaux et des phosphores, est la matière azotée la plus importante. A elle seule, elle fournit en effet d'autres éléments indispensables à la formation des muscles et des os.

L'albumine est une substance très voisine de celle qui compose le blanc d'oeuf. Le lait renferme les vitamines suivantes : A, C et D ainsi que certaines vitamines du complexe B (B1, B2, B6 et H). Parmi les grands producteurs du lait dans le monde, nous pouvons citer la HOLLANDE, LA FINLANDE, la SUEDE, la SUISSE, la NORVEGE, le DANEMARK, le CANADA et les ETATS-UNIS D'AMERIQUE où la consommation par habitant dépasse un litre de lait par jour.

A) Organisation de la production de lait au KATANGA

Il existe au KATANGA une unité de production du lait qui provient exclusivement des fermiers coopérateurs membres de la Laiterie Coopérative de Lubumbashi.

En ce qui concerne les opérations techniques ,elles comprennent :

- La pasteurisation qui consiste à la destruction de la totalité des germes pathologiques et non pathologiques. La pasteurisation s'effectue à

80 °C pendant 15 minutes et n'altère pas la structure du lait.

- L'épuration physique qui consiste à soutirer une partie des matières grasses, contenues dans le lait. Cette opération se fait à l'aide d'une écrémeuse qui produit du lait écrémé et de la crème fraîche.

- Le traitement qui consiste au chauffage et à l'homogénéisation complète

du lait, avant la mise en bouteilles. Ces bouteilles sont d'abord nettoyées dans un bassin de soude caustique et puis passent sous des puissantes lampes à ultraviolets avant leur remplissage.

- La stérilisation qui consiste en une opération bactéricide, en plaçant les bouteilles dans un autoclave pour une stérilisation à 120°C pendant 25 minutes.

B) La Laiterie Coopérative de Lubumbashi

Créée en 1931, la Laiterie Coopérative du KATANGA a été mise sous-tutelle du Comité Spécial du KATANGA et fut organisée par les colons qui exploitaient des fermes laitières dans la périphérie de la ville d'Elisabethville (Lubumbashi). Cette Coopérative avait pour objectif le traitement du lait cru issu de ces fermes.

- En 1953, elle fit l'acquisition d'un nouvel équipement qui lui permettait de fabriquer le lait pasteurisé, que l'on pourrait conserver pendant deux à trois jours .

- En 1973, la Coopérative fut zaïrianisée et confiée aux acquéreurs congolais, sous le contrôle de l'Office National de Développement et de l'Elevage(ONDE). 

- En 1986, elle fut rétrocédée aux anciens fermiers et bénéficia de la Coopération Technique ALLEMANDE (CTA) .

- En 1987, la Laiterie mit sur le marché en plus des bouteilles de 600 ml, des bouteilles de 500 ml.

- En 1988, la Laiterie procéda au renouvellement du matériel de pré-traitement; la stérilisation qui devenait non opérationnelle fut remplacée par un autoclave du type ROTOMAT.

Actuellement, la production laitière journalière est de plus ou moins 2.550 Kg de lait provenant de neuf fermiers situés dans la ceinture verte de Lubumbashi. Il s'agit des fermes suivantes : NAVIUNDU, PROMAGRIS, JACARANDAS, MOIKA, KISANGA, DUGA, KABIMBI , BULAYA et de la COLLINE.

Section II : Evolution de la production de la laiterie coopérative de lubumbashi.

Tableau n° 28 : Evolution de la production du lait et des produits dérivés (par nature)

ANNEE

LAIT STER.

en casiers (*)(*)

FROM.

BLANC

en Kg

CREME

FRAICHE

en Kg

BEURRE

en Kg

ANNEE

LAIT STER.

en casiers(*)

FROMAGE

BLANC

en Kg

CREME

FRAICHE

en Kg

BEURRE

en Kg

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

8.374

12.476

15.675

13.860

12.020

37.027

40.173

40.860

40.020

41.509

42.000

50.027

60.277

70.297

91.027

84.877

66.634

78.448

59.162

70.450

104.000

109.000

116.000

131.352

130.587

155.730

124.675

113.000

103.978

153.297

160.000

163.509

132.532

 
 
 

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

230.725

130.385

137.949

145.641

135.000

164.359

180.513

191.795

104.746

94.278

92.978

80.624

69.571

64.824

75.215

64.216

67.104

68.437

58.883

79.781

69.659

70.549

75.956

80.136

49.363

121.965

70.284

83.109

398.380

340.951

6.744

4.931

60,6

45,0

58,0

38,0

-

-

128

160

330

220

-

-

6.053

7.348

5.657

5.184

-

-

 

Source :Laiterie Coopérative de Lubumbashi, 1931-1995.

Commentaires du tableau

Il découle clairement de ce tableau que la production du lait a suivi la courbe de la production du cuivre. Celle-ci s'est accrue principalement à la production du cuivre par le système "Water-Jacket" qui utilise une forte source de chaleur qui constitue aussi une source de maladies pulmonaires nécessitant une forte consommation de lait afin de freiner ces maladies et surtout redonner aux travailleurs les forces nécessaires pour affronter la chaleur.

La consommation, par des tiers, par rapport à celle enregistrée au niveau de la GECAMINES, est très faible. Seuls les hôpitaux de la GECAMINES en consomment encore une infime partie. Il ressort de cette analyse que le renchérissement des coûts de production auprès des éleveurs fournisseurs du lait cru à la Laiterie Coopérative et la présence sur le marché du lait frais en boîte en provenance de l'importation, à meilleur marché, sont parmi les causes de la diminution de la production du lait à Lubumbashi.

Le développement des fermes s'est buté à beaucoup de difficultés , à savoir :

- le manque de matières premières dans les minoteries pour la fabrication des produits de provenderie ;

- l'insécurité marquée principalement par des vols à mains-armées, obligeant les propriétaires à s'installer en ville et à abandonner progressivement leurs fermes ;

- la plupart des fermes appartenaient aux expatriés, mais la politique instaurée , après l'indépendance , de la zaïrianisation a découragé tous les fermiers ;

- la capacité de traitement journalière de la Laiterie Coopérative est de 2500 kilogrammes de lait par jour ; tandis que la production journalière des fermes se présentait de la manière suivante:

Tableau n° 29 : Production de lait cru à lubumbashi (en kgrs)

Nom de la ferme Quantité de lait Quantité de lait

livré avant 1990 livré actuellement

PROMAGRI 1200/kg/j -

NAVIUNDU 800/kg/j 200/kg/j

JACARANDA 300/kg/j -

KARAVIA 160/kg/j -

DE LA COLLINE 120/kg/j -

BULAYA 40/kg/j -

KABIMBI 20/kg/j -

MOIKA 5/kg/j -

DUGA 4/kg/j -

Source :Rapports annuels de la Laiterie

Toutes les Petites et Moyennes Entreprises ont réduit leur production et ne livrent plus à la Laiterie leur lait cru mais directement aux consommateurs sporadiques.

SECTION III : FABRICATION DES HUILES, GRAISSES ET MARGARINE

III.1. Généralités

III.1.1. Les huiles

L'huile est une substance grasse, onctueuse et inflammable, liquide à la température ordinaire et insoluble dans l'eau. L'huile a plusieurs origines telles qu'animale, végétale et minérale.

Dans le cas de la fabrication des huiles dans notre Province, elles sont principalement des huiles végétales, alimentaires , à base d'arachides, de soja, de graines de tournesol, de graines de coton, etc.

III.1.2. Les graisses

La graisse est une substance onctueuse, de fusion facile, insoluble dans l'eau, combustible et saponifiable. La principale caractéristique des graisses est leur

insolubilité dans l'eau . Par contre elles sont solubles dans divers solvants organiques tels que l'éther sulfurique, la benzine, le chloroforme, etc. Leurs scissions sont aisées en acides gras et en glycérine par simple distillation. Les graisses pures sont insipides et inodores, tandis que les graisses impures ont un goût et une odeur.

Les usages des matières grasses sont très diversifiés : on les utilise dans les industries alimentaires ( le beurre, la margarine et les huiles) , dans les industries diverses des lubrifiants et dans l'industrie du savon, des bougies, des peintures et des vernis.

Les graisses proviennent aussi du règne animal où l'on sépare la matière grasse des tissus par simple chauffage; celui-ci entraîne la fusion de la graisse que l'on recueille, filtre et épure.

III.1.3. La margarine

La margarine est une graisse alimentaire ressemblant au beurre. Elle est constituée par un mélange des corps gras d'origine végétale et animale.

a). Historique

Nom donné autrefois à la partie concrète des huiles grasses, elle est constituée d'un mélange de palmitte et de stéarine. Elle fut imaginée en 1869 par MEGE-MOURRIES, à la suite d'un concours proposé par Napoléon III en vue de découvrir un produit de remplacement du beurre(2(*)7).

b). Caractéristiques

La formule de la margarine a évolué ! Elle comprend aujourd'hui, pour les margarines de table , une phase lipidique : mélange d'huiles et de graisses végétales plus ou moins profondément hydrogénées et une phase aqueuse de 13 à 18 % d'eau et des composés mineurs.

La crème épaisse qui résulte du barattage dans des cuves est ensuite brusquement refroidie, soit par le procédé de la douche glacée, soit à sec à la surface d'un tambour ou par passage dans un tube de nickel.

Le produit solide est sarclé en contenu et subit alors l'opération de malaxage, afin d'améliorer les qualités plastiques et d'éliminer occasionnellement l'excès de la phase aqueuse; un laminage complète cette action. La margarine, après un repos, est envoyée au conditionnement en petits pains, emballés dans du papier métallique. Les margarines spéciales pour la biscuiterie et la pâtisserie contiennent parfois des graisses animales, notamment de l'huile de bobine hydrogénée.

III.1.4. Mécanisme d'extraction des huiles et graisses

Il existe divers procédés pour extraire la matière grasse et les huiles végétales :

- L'extraction par pression : les graines sont écrasées soit entre les plateaux d'une presse hydraulique, soit au niveau d'une vis hélicoïdale tournant dans une cage, l'huile s'écoule tandis que le résidu, appelé tourteau, sert à l'alimentation du bétail.

- L'extraction par solvants à froid ou à chaud : Les graines sont placées dans une cuve, dans laquelle on introduit un solvant. Celui-ci traverse la masse et entraîne les matières grasses. Une distillation permet ensuite de séparer le solvant de la matière grasse.

Après extraction, les matières grasses subissent encore diverses opérations avant la consommation, telles que :

- La décantation : Les huiles sont lavées à l'eau afin de dissoudre certaines impuretés.

- La neutralisation : Si la matière grasse est acide, on la traite au moyen d'un alcali ; il se forme alors un savon qui se précipite.

- La décoloration :Certaines terres jouissent de la propriété d'absorber les matières colorantes.

- La désodorisation : On injecte sous vide dans la matière grasse de la vapeur à haute température (plus ou moins 25 °C), les impuretés volatiles sont alors entraînées par la vapeur.

- L'hydrogénation : Les glycérides à base d'acides non saturées sont souvent liquides. Certaines fabrications nécessitent des matières solides (par exemple : la margarine). L'hydrogénation permet la transformation des acides non saturés, moyennant emploi de catalyseurs et dans certaines conditions de température et de pression.

Il ressort du tableau ci-dessous que la production d'huile de coton a été en décroissance tout au long de la période sous analyse. Ceci est dû principalement au manque de matières premières, au désintéressement des planteurs pour cette culture, aux prix non rémunérateurs et au coût de transport de plus en plus élevés.

A ces paramètres , il faut ajouter l'importation des huiles de meilleures qualités et de meilleurs prix défiant toute concurrence. Un autre aspect non moins important de ce produit est sa présentation dans un emballage mieux adapté aux goûts du consommateur.

Tableau N°30 : Production d'huile de coton, tourteaux et linter (en tonnes)

DESIGNATION

ANNEE

GRAINES

TRAITEES

HUILE

TOURTEAUX

LINTER

 
 

8.543

10.143

10.000

10.970

9.292

9.975

8.739

8.712

8.052

10.750

11.947

9.243

9.821

9.516

8.060

9.057

4.223

1.650

1.615

1.065

1.143

1.943

1.347

2.850

3.206

1.083

1.351

547

1.943

1.943

1.271

2.019

1.947

1.734

2.171

394

4.286,5

5.071,5

5.002,0

5.487,0

4.646,0

4.987,5

4.369,5

4.871,0

944

5.365,0

5.973,5

4.621,5

1.324

1.134

1.049

1.259

877

220

296

130

260

178

342

295

312

183

200

371

476

532

438

348

674

831

592

248

2.143,96

2.535,75

2.501,0

2.743,5

2.323,0

2.493,75

2.124,75

2.435,5

850

2.682,5

2.986,75

2.310,75

1.192

970

949

1.079

750

188

252

118

195

134

257

280

300

188

190

279

357

399

329

261

506

623

444

186

6.429,25

7.607,25

7.503

80230.5

6.969

7.481,25

6.554,25

7.306,5

3.044

8.047,5

8.960,25

6.932,25

3.548

3.289

3.045

3.752

1.788

954

726

618

455

312

599

1.010

921

717

900

650

833

931

767

605

1.180

1.454

1.036

434

473,5

425,0

383,0

247,0

350

243

147

275

327

475

342

174

402

499

445

447

251

95

74

46

35

52

78

134

100

61

100

42

104

172

262

241

212

314

274

183

 

Source : Département de l'Economie Nationale et Industrie : conjoncture économique, 1960-1995.

SECTION IV : TRANSFORMATION DES MINOTERIES

II.1. Historique.

L'activité minière au KATANGA depuis les années 1900, a dû faire appel à une main-d'oeuvre plus importante dans les domaines de la prospection, des travaux de découverture des gisements, du traçage des routes, etc.

Cette main-d'oeuvre devrait s'approvisionner dans un rayon lui permettant d'être à proximité de son lieu de travail. C'est ainsi que l'Union Minière du Haut-KATANGA (UMHK) avait créé le Syndicat des Minoteries en 1927, avec comme Siège KAKONTWE dans la périphérie de Likasi.

En 1930, la MINOKA obtint la personnalité juridique et avait pour objectif la mouture et la transformation des graines, telles que le maïs, le blé en farine de maïs et de froment tandis que les cossettes de manioc étaient transformées en farine de manioc.

En outre, il est à noter que ces Minoteries produisaient, en plus des aliments pour les humains, des aliments pour bétail. En 1954 fut créée, pour les besoins de l'industrie du cuivre localisée dans le Groupe Sud ( LUBUMBASHI et KIPUSHI), la minoterie de LUBUMBASHI . Et pour épargner à la société des pertes en cours de route, des freintes et autres vols, il fut créé en 1956 la minoterie de KOLWEZI.

En 1973, lors de la zaïrianisation, la gestion de la société fut confiée à l'Office National des Céréales (ONACER). Pour les besoins de son fonctionnement, les Minoteries de KAKONTWE recoururent aux grandes cultures mécanisées afin d'assurer leur approvisionnement en matière première, notamment : le maïs-grains. C'est ainsi qu'en 1975, les MINOKA se virent confier les fermes de KANDO et de KASONGA ainsi que la station de MANGOMBO.

En 1983, La GECAMINES créa une filiale, l'AGRO-INDUSTRIELLE DU SHABA, "AGRIS", en Sigle.

En 1984, la société AGRIS fut dissoute pour devenir la GECAMINES-DEVELOPPEMENT, filiale de la GECAMINES-HOLDING.

En dehors de cette grande unité de production de la Province avec une capacité de plus de 1.800 tonnes par jour, gravitent aussi autour de l'industrie du cuivre et dans les grands centres urbains, de petites minoteries, équipées de moulins à marteaux, et d'une capacité ne dépassant pas 30 tonnes de farine par jour. Nous pouvons citer, par exemple, dans la ville de LIKASI la Minoterie MINOZA, chez KIFITA, tandis qu'à LUBUMBASHI, nous avons les Minoteries kWAMUNGA, TARICA, AMATO, MERZARIO, DELBARRE, etc.

Outre ces petites unités de production approvisionnant les grands centres urbains, il existe une grande activité d'importation de farine aux frontières avec les pays limitrophes, et surtout la Zambie, par ses postes frontaliers de KASUMBALESA, SAKANIA, PWETO, KIPUSHI, etc. Malheureusement, ces activités constituent généralement de la fraude à l'importation de la farine et des grains de maïs.

La petite minoterie de la Province qui ne s'approvisionne pas en grains de maïs à partir de l'importation s'adresse quant à elle, auprès des paysans de l'Hinterland Minier ainsi qu'à ceux des districts du Haut-Katanga et du Tanganyika, grands producteurs du maïs. Le surplus de ce maïs est déversé sur les marchés des deux Kasaï.

II.2. Caractéristiques des produits

1° Le maïs

Originaire de l'Amérique du Sud, en dépit de ses surnoms (blé d'Espagne, blé de Turquie, blé de l'Inde) le maïs (Zea Mays) est une plante annuelle, à tiges hautes et droites, à feuilles larges et lancéolées.

Il possède deux sortes de fleurs : des fleurs mâles groupées en panicules terminales, et des fleurs femelles en épis, placées à l'aisselle des feuilles. Les fruits sont groupés en épis très serrés.

L'espèce Zea Mays est très polymorphe, elle a été subdivisée en groupes tenant compte de l'esprit, de la texture et de la composition du grain. Le rendement des cultures a été amélioré, surtout pour l'utilisation des maïs hybrides. Ceux-ci sont obtenus par l'hybridation de lignées conduites et reproduites par autofécondation répétée, jusqu'à ce qu'elles se rapprochent de l'homogénéité. Elles sont alors croisées entre elles, pour obtenir des hybrides vigoureux et fertiles, fournissant des rendements très supérieurs à ceux des populations de maïs antérieurement cultivés.

Le maïs grains transformé en farine est largement utilisé dans l'alimentation humaine. Les sous-produits industriels de la transformation du grain peuvent également être donnés aux animaux sous différentes formes. Le schéma suivant nous donne les différentes Petites et Moyennes Entreprises qui peuvent naître de cette graine de maïs. Les usages industriels du maïs sont nombreux. On peut les résumer dans le tableau suivant :

Schéma n° 1 Traitement industriel du maïs

Alimentation pour

Bétail

Gluten

Mouture

TOURTEAU

SON

HUILE DE TABLE

Germes

Maïs Grains

Savonnerie

Amidonnerie

Huile

Jus de Trempage

Vernis-Textiles artificiels

Pénicilline

A

m

i

d

o

n

Textiles -colle

Séchage

Patisserie-Brasserie

Semoulerie

Saccharification

Empesage

Colle-arrêt:Fonderie

Biscuiterie-Confiserie

Bouillie-Polenta

Source: Mémento de l'Agronome,3ème éd. Coll. Technique

rurale en Afrique, p.488, Paris,1978.

Ce schéma nous démontre à suffissance que le Maïs-grains peut provoquer aussi bien en amont qu'en aval l'éclosion d'une multitudes de Petites et Moyennes Entreprises dans une remarquable constellation. Cette dernière peut déboucher même dans l'industrie pharmaceutique (penicilline).

2° Le manioc

Plantes aux racines comestibles, le manioc (Manihot) comprend plus de cent cinquante espèces en provenance d'Amérique tropicale et subtropicale.

L'une d'elles "Manihot utilissima", est cultivée dans les pays tropicaux et en Afrique. C'est une plante vivrière dont la racine tubérisée, riche en amidon, est d'une grande importance dans l'alimentation de beaucoup de pays. C'est une plante de grand intérêt commercial, comme productrice de la fécule dont on fait du TAPIOCA, du BUKARI ou FUFU etc.

Il en existe un très grand nombre de variétés, que l'on répartit en deux groupes : celles qui contiennent peu d'acide cyanhydrique et que l'on appelle manioc doux ou camaniocs, comestibles comme légumes, celles dont les racines sont destinées à produire de la fécule et qui sont souvent riches en acide cyanhydrique, ce sont les maniocs amers.

En dehors de l'alimentation humaine, les racines sont utilisées comme fourrage. On reconnaît à leurs couleurs celles qui sont encore toxiques.

Le manioc, présenté sous forme de rondelle ou de farine, est un aliment très digestible, utilisé dans l'alimentation humaine et animale.

La culture du manioc se pratique uniquement dans des exploitations paysannes en culture simple ou en association avec d'autres cultures. Les superficies cultivées par exploitation paysanne n'excèdent pas un hectare, mais dans l'Hinterland de la ville de Kinshasa, on arrive à des superficies allant de 2 à 3 hectares.

Le rendement du manioc en savane varie entre 5 et 8 tonnes à l'hectare. Cependant, dans les provinces frontalières, on peut atteindre des rendements de l'ordre de 15 tonnes à l'hectare.

3° Le riz

Le riz est, pour plusieurs provinces du pays, une denrée alimentaire de base. Il se catégorise en deux types à savoir : le riz de montagne qui est le plus répandu et le riz irrigué introduit récemment au pays.

Le riz de montagne se cultive sur des superficies de 0,40 à 0,50 hectares; le rendement moyen attendu oscille autour de 0,76 tonnes de paddy. Tandis que le riz irrigué, introduit au Congo par des missions chinoises, se cultive sur des superficies allant de 40 à 200 hectares , avec un rendement attendu de 2,5 à 6 tonnes par hectare de paddy. A part son emploi dans l'alimentation, qui est de loin le plus important, le riz sert à fabriquer de l'alcool, de l'amidon, du glucose, de l'acide acétique, du vinaigre, de l'acetone, de l'huile, des produits pharmaceutiques, des aliments vitaminés etc. Les balles de riz servent de combustible et cendres d'engrais. Les animaux peuvent consommer le paddy, les brissures, la farine et la paille.

La présence de nombreuses Petites et Moyennes Entreprises dans le domaine des minoteries est le fait de la présence d'une grande masse de consommateurs issue des grandes unités de production de la Province. Ces minoteries servent de courroie de transmission entre les producteurs et les consommateurs des trois grandes villes de la Province.

Depuis la chute des grandes unités motrices de la Province, l'on constate depuis plus de dix années, l'éclosion de nombreux petits moulins dans chaque quartier des grandes villes. Ces petites organisations rendent le même service que les grandes minoteries, mais sont très proches du consommateur. Les grands consommateurs de la farine de maïs sont les grandes unités telles que la Gécamines, la SNCC etc avec une consommation moyenne mensuelle de plus ou moins de 15.000 tonnes de farine.

Tableau n°31 : Evolution de la production des minoteries : farine de maïs (en tonnes)

DESIGNATION

ANNEE

TARICA

AMATO

MINOKA

GCM

AUTRES

TOTAL

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

47.000

49.000

52.000

47.000

53.000

58.000

62.000

63.000

67.000

63.000

60.000

7.000

9.600

9.470

9.510

9.660

14.200

17.830

13.275

16.450

17.430

20.240

26.270

29.370

42.430

29.430

31.240

30.850

31.270

38.240

40.850

41.270

43.100

41.250

40.430

38.750

42.370

46.850

47.370

49.590

52.830

71.840

2.000

5.000

5.000

6.000

7.500

8.200

9.400

10.200

11.400

14.000

14.200

14.250

14.870

14.870

15.470

15.000

16.240

16.470

17.810

17.420

-

17.870

19.470

20.000

21.420

23.270

21.920

21.240

22.000

22.000

21.000

 

2.000

5.000

15.510

17.160

22.400

27.230

23.475

27.850

32.430

31.430

34.440

40.520

44.240

57.300

44.900

46.240

47.090

47.740

86.050

58.270

58.690

109.970

112.720

107.430

113.170

123.640

130.770

131.610

138.590

137.830

152.840

 

Source : - Rapports de la GECAMINES 1930 - 1995

- Rapports annuels TARICA

- Rapports annuels AMATO

- Rapports Economiques 1968 - 1995.

Tableau n°32 : Evolution de la production des minoteries (en tonnes) suite

DESIGNATION

ANNEE

TARICA

AMATO

MINOKA

GCM

AUTRES

TOTAL

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

54.000

34.000

32.000

47.000

49.000

55.000

47.000

56.000

65.000

75.000

62.000

12.000

15.675

70.450

-

2.660

6.175

13.860

12.020

13.000

12.000

15.000

18.000

20.000

21.000

23.275

22.400

20.800

19.240

18.780

17.970

17.720

15.470

12.470

20.000

49.250

50.210

52.310

49.420

41.270

42.870

41.390

37.270

32.240

34.130

37.240

40.000

32.000

12.000

6.000

5.000

3.000

-

300

2.000

3.500

4.750

3.270

9.240

-

-

-

-

4.750

2.470

3.740

-

-

-

-

26.000

31.000

32.000

40.000

51.000

55.000

47.000

56.000

65.000

70.000

-

104.000

109.000

116.000

131.352

130.587

155.730

166.173

163.509

160.000

153.297

103.978

91.027

84.877

66.634

78.448

53.162

64.927

59.229

55.421

53.473

59.144

47.589

26.406

9.932

 

129.250

115.210

113.310

136.420

126.420

141.270

152.870

135.390

149.270

162.840

179.130

116.000

124.675

198.450

137.352

138.247

164.905

180.033

175.829

175.000

168.797

123.728

117.297

114.117

87.634

101.723

75.562

85.787

83.219

76.671

75.183

77.664

63.059

38.876

29.932

 

Source : - Rapports de la GECAMINES 1930 - 1995

- Rapports annuels TARICA

- Rapports annuels AMATO

- Rapports Economique 1968 - 1995.

Tableau n°32 : Evolution de la production des autres produits des minoteries.

(en tonnes)

DESIGNATION

ANNEE

FROMENT

MANIOC

ALIBETAIL

DESIGNATION

ANNEE

FROMENT

MANIOC

ALIBETAIL

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

247

350

175

283

475

342

-

-

147

283

372

-

-

-

872

634

542

478

450

250

320

320

1.400

10.200

9.700

9.300

9.900

8.700

6.400

7.250

8.340

6.340

7.870

9.240

7.470

6.750

6.250

5.470

6.470

9.270

5.450

6.470

6.870

6.420

6.450

6.240

5.990

4.470

3.870

5.970

6.000

6.400

6.200

9.000

8.000

14.000

7.000

7.500

6.500

6.600

7.400

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1.200

800

800

900

940

715

1.630

-

3.728

5.400

5.553

6.646

1.750

1.103

3.180

4.840

7.140

7.622

4.267

1.569

3.082

3.278

4.461

1.622

-

-

-

-

-

-

-

-

-

6.200

7.800

4.000

3.300

4.200

4.200

6.500

-

2.846

243

-

-

-

-

-

-

-

521

548

1.173

1.341

2.213

1.048

787

982

23

-

-

-

-

-

-

-

9.200

7.700

6.500

9.000

6.500

4.600

5.400

-

4.735

9.430

9.255

9.579

10.393

8.565

8.400

8.527

10.495

11.093

8.591

2.629

2.608

1.713

1.818

1.976

1.594

1.002

787

473

10.178

691

547

341

285

 

Source : Rapport annuel AGRIS et GECAMINES-DEVELOPPEMENT 1974-1995.

Tableau n°33 : Evolution de la production du maïs

DESIGNATION

ANNEE

SUPERFICIE (Ha)

PRODUCTION (Tn)

RENDEMENT (Tn/Ha)

1971-1972

1972-1973

1973-1974

1974-1975

1975-1976

1976-1977

1977-1978

1978-1979

1979-1980

1980-1981

1981-1982

1982-1983

1983-1984

1984-1985

1985-1986

1986-1987

1987-1988

1988-1989

1989-1990

1990-1991

1991-1992

1992-1993

1993-1994

1994-1995

580

900

1.600

2.446

2.219

3.684

3.716

3.395

3.440

4.593

5.378

4.521

4.941

4.709

5.260

3.871

2.500

2.400

2.000

ND

1.800

1.550

1.550

1.000

560

1.843

3.940

5.668

9.244

17.032

15.918

14.983

16.658

22.535

27.503

15.512

22.043

20.702

18.373

8.602

5.250

4.320

2.600

ND

2.750

3.150

3.750

1.700

0,9

2,0

2,4

2,3

4,1

4,6

4,2

4,4

4,8

4,9

5,1

3,4

4,4

4,3

3,4

2,2

2,1

1,8

0,8

ND

1,5

2,1

2,5

1,7

 

Source : Rapport annuel AGRIS et GECAMINES-DEVELOPPEMENT, 1974-1995.

SECTION V: L'INDUSTRIE BRASICOLE ET BOISSONS GAZEUSES

III.1. APERÇU HISTORIQUE

L'industrie brasicole du KATANGA est née dans l'ordre logique de la création des industries oeuvrant dans la sphère de l'industrie du cuivre. C'est ainsi que le 8 décembre 1923, fut fondée à BRUXELLES, par Arrêté Royal publié le 5 février 1924, la BRASSEKAT (Brasserie du KATANGA). En 1925, la première bière "SIMBA" fut mise en fabrication malgré les difficultés rencontrées pour l'approvisionnement en matières premières. Cette initiative fut encouragée par l'Union Minière du Haut KATANGA (UMHK) et la Compagnie de Chemin de Fer du KATANGA (CCFK).

En 1931 fut construite la Brasserie de PANDA à JADOTHVILLE (LIKASI), mais la crise de 1932 entraîna l'arrêt de la production jusqu'en 1939. Après la deuxième guerre mondiale, l'on constata que la production de la Brasserie du KATANGA était inférieure à la demande. C'est ainsi qu'en 1955 fut construite la Brasserie de KOLWEZI, où la première bière "SIMBA" fut produite le 7 juillet 1956.

Avec la politique du "RECOURS A L'AUTHENTICITE", les Brasseries du KATANGA furent rebaptisées en "BRASIMBA" ou Brasserie Simba.

III.2. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

III.2.1. Historique

La bière est une boisson fermentée et préparée à partir de céréales germées, principalement de l'orge et du houblon. La bière était en usage dans l'Antiquité en EGYPTE et en GRECE. Elle fut préparée également par les Romains, les Gaulois, les Germains.

En FRANCE, longtemps préparée sans houblon, elle était appelée "Cervoise" et aromatisée au gingembre et au genièvre. Le houblon fut introduit au XIIIe siècle. La bière constitue la boisson de nombreux peuples(2(*)8).

III.2.2. Composition et processus de fabrication

a. Composition

La bière renferme de 0,1 à 0,4% de gaz carbonique, de 2 à 8% d'alcool, de 0,2 à 0,3 % de glycérine, de 2 à 22 % d'extrait comprenant : 80 % d'hydrates de carbone (dextrine, pentosame, mathose) de 8 à 10 % de matières azotées, de 3 à 4 % de matières minérales, dont 1/3 de phosphate, de faibles quantités de matières amères, de tanin, de matières colorantes, d'acide organique.

b. Préparation

1°. Le brassage :

La préparation de la bière comprend le brassage ou préparation du moût et la fermentation de ce moût. Le brassage comprend le concassage du malt, l'empâtage, la trempe ou brassage proprement dit, la filtration, la cuisson et le houblonnage puis le refroidissement.

Le malt est consacré dans des broyeurs à cylindres, de façon à réduire l'amande en farine sans écraser les enveloppes cellulosiques. L'empâtage consiste à mélanger l'eau et la farine de malt (200 à 400 litres d'eau pour 100 kg de malt).

La pâte obtenue est envoyée dans la cuve-matière où va se faire la trempe pendant laquelle a lieu la saccharification de l'amidon. C'est-à-dire, la transformation de l'amidon sous l'influence de l'amylose en dextrines qui restent dans la bière et lui donneront de la "bouche" et en maltose qui fermentera la dégradation des matières azotées complexes en albumines peptones, acides aminés.

2°. Filtration :

Après le brassage, le moût est séparé des drêches par filtration, soit sur un filtre-presse. Les eaux de lavages des drêches peuvent donner de la petite bière. Le liquide est soumis à la cuisson dans la cuve à bouillon, l'ébullition qui dure de une à deux heures, permet la précipitation des matières azotées, la destruction des diastases, la stérilisation et la concentration du moût. C'est au cours de la cuisson que l'on transforme le houblon, qui communique à la bière son amertume (200 à 600 gr par hectolitre).

3°. La fermentation :

Le moût est ensuite refroidi, d'abord par passage dans un bac refroidisseur où se produit la cassure ou tranchée, puis le ruissellement sur un réfrigérateur du type Bandelot, ou par circulation dans un échangeur à plaque. La bière est alors soumise à la fermentation pendant laquelle les sucres se transforment en alcool et en gaz carbonique. L'action de la levure est mesurée par l'atténuation. Après refroidissement du moût, on ensemence la levure et la fermentation va se faire en deux types.

- La fermentation principale ou tumultueuse, qui s'effectue en cuves en bois, en ciment ou en métal ;

- La fermentation complémentaire où l'activité de la levure est ralentie en tantes ou en foudres.

Cette fermentation se fait pendant huit à dix jours à 8° C, puis la levure flocule, la bière décantée est envoyée par l'opération de la traversée en tanks de garde, où va se faire la fermentation complémentaire entre 0° et 2° C.

4°. La filtration et le soutirage :

La bière se clarifie d'elle-même, mais pour obtenir une bière brillante, il faut la filtrer sur un filtre à masse de cellulose. Elle est ensuite mise en fûts ou en bouteilles, à l'aide d'une soutireuse isobaromètrique qui permet de lui garder tout son gaz carbonique sous pression.

Tableau n°34 : Evolution de la production de la bière et des boissons gazeuses.

(en milliers d'hectolitres)

DESIGNATION

ANNEE

SIMBA

TEMBO

TOTAL

BOISSONS GAZEUSES

DESIGNATION

ANNEE

SIMBA

TEMBO

TOTAL

BOISSONS GAZEUSES

1925

1926

1927

1928

1929

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

24

39

74

107

280

297

308

375

412

478

508

547

579

617

642

673

842

795

672

639

627

708

747

791

813

871

904

943

976

1214

1341,8

1542

1797

1349

2275

874

-

-

12,8

13,4

13,1

14,7

15,2

15,8

17,1

18,7

19,1

19,8

20,1

27,1

31,7

29,8

28,9

32,8

31,8

25,4

26,2

25,4

26,2

27,1

28,2

28,3

28,7

29,2

29,3

39,8

42,7

38,4

35,8

32,7

30,9

31,7

24

39

86,8

120,4

293,1

311,7

323,2

390,8

429,1

496,7

527,1

566,8

599,1

644,1

673,7

702,8

870,9

827,8

703,8

664,4

653,2

733,4

773,2

818,1

841,2

899,3

932,7

972,2

1005,3

1253,8

1384,5

1580,4

1832,8

1381,7

1305,9

905,7

149

172

198

201

217

238

241

252

263

278

293

183

201

217

294

297

254

269

271

307

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

890

871

847

801

742

738

694

573

556

432

588

670

793

843

976

988

916

843

480

370

472

804

914

972

953

899

743

871

896

907

942

958

984,9

724,7

1231,7

27,8

26,1

25,3

24,8

26,1

24,8

21,9

23,4

47

38,7

37,4

39,9

32,7

37,9

32,8

-

-

-

-

41,7

39,8

38,5

34,8

36,7

39,9

41,2

31,9

28,4

27,8

26,3

25,1

26,2

27,5

29,9

27,8

917,8

897,1

872,3

825,8

768,1

62,8

715,9

596,4

603

470,7

625,4

709,9

825,7

880,9

1008,8

988,0

916

843

480

411,7

511,8

842,5

948,8

1008,7

992,9

940,2

774,9

899,4

923,8

933,3

967,9

984,2

1102,4

754,6

1259,5

402

431

427

409

414

428

434

383

183,5

197,2

208,4

294,8

382,2

305,5

278,9

201,5

204,4

169,2

88,2

74,9

144,7

152,2

198,1

263,9

293,5

355,0

412,1

494,4

538,2

433,2

248,9

276,7

283,9

304,8

417,1

Source : Rapports annuels d'activités de la BRASIMBA 1925-1995

SECTION VI : L'INDUSTRIE DE L'ÉLEVAGE

Bien que relativement peu importante à l'heure actuelle pour l'économie de nombreux pays à faible revenu, l'élevage pourrait être appelé à se développer rapidement.

Notons aussi que les productions animales constituent une source des calories et des protéines plus coûteuses que les végétaux : les pauvres en consomment très peu. A mesure que les revenus augmentent, la consommation de viande, de lait, d'oeufs et de volaille progresse fortement.

Dans les pays développés, en raison de la forte demande de lait, de la viande et de l'existence du système de commercialisation et d'industries de transformation bien organisées, l'élevage a un caractère fortement commercialisé. Les éleveurs se spécialisent généralement dans un type de production, par exemple : porcs d'engraissement, bovins, ranchs d'embouche ou production industrielle de lait, de porcs, de boeufs et d'oeufs. Les animaux font l'objet d'une sélection spéciale en fonction de ces méthodes d'élevage.

Dans les pays en développement et au KATANGA en particulier, les animaux sont sélectionnés en fonction de leur endurance et leur adaptation à des conditions difficiles, plutôt que pour la rapidité de leur croissance. Les petits élevages des vaches à lait ne suffisent pas pour alimenter toute la population. Cette production ne se situe que dans la partie de la ceinture verte de LUBUMBASHI.

En dehors de l'élevage bovin qui est plus organisé dans des grands ranchs tel que les Elevages de KUNDELUNGU, anciennement "Elevage et Alimentation du KATANGA" (ELAKAT), les grands élevages de MARUNGU, le projet Domaine Pilote de KANIAMA-KASESE, les grands élevages de KATONGOLA et la Pastorale du LOMAMI, il existe d'autres petits élevages à petite échelle: la ferme MUKOKA et le RANCH de FUBWE(O.N.D.E.) à MITWABA.

La volaille, qui était auparavant la viande la plus chère, est maintenant devenue la plus économique, en grande partie grâce à l'accroissement de la production avicole, qui progresse de 5 % à 10 % par an dans la plupart des pays en développement.

En ce qui concerne la production de la viande fraîche, le bétail sur pied constitue la matière première de l'abattage. Il y a de ce fait, une corrélation entre la localisation de l'élevage et celle de l'abattage, qui s'applique principalement par l'importance du coût de transport par la voie ferrée. Seul le transport par "TRECK" de cent têtes de bétail est souvent organisé, entre les ranchs du Nord-Katanga vers les villes de consommation surtout Likasi et Lubumbashi.

En ce qui concerne la transformation, chaque ville du Katanga était dotée d'un abattoir public et des abattoirs privés appartenant à de grandes boucheries telles que ELAKAT (SGA) fermée actuellement suite à une mise en veilleuse des activités, SAB, ONDE, etc. Cependant, la performance de l'outil, l'évolution des connaissances et la localisation de la demande sont également facteurs déterminants de l'implantation des industries de transformation, spécialement pour les bovins.

Notons que dans toute la Province du Katanga, seule S.A.B. connaît des améliorations techniques considérables: système de conditionnement, de conservation et de transformations diverses etc.

Tableau n°35 : Evolution du cheptel bovin au KATANGA (par têtes)

DESIGNATION

ANNEE

ELKUN

ELGYMA

KANIAMA KASESE

GRELKA

ONDE

PASTORALE DU LOMAMI

TOTAL

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

3472

4273

4337

4410

4953

5027

5112

5199

5840

5945

6052

6374

6495

6618

6945

7084

7226

7377

7532

7690

7859

8068

8253

8443

8637

8844

9056

9273

9505

9743

9996

10265

10542

10827

11119

11419

11704

11997

12285

11604

11956

13279

13598

13978

14834

16873

17274

15050

18000

18374

17241

15372

14271

12873

10407

11273

10734

11002

11266

11547

11951

12201

12640

12956

13292

13678

14059

14354

13241

13624

15155

15075

15919

17017

17629

19198

19250

17243

17403

15274

16273

17104

18947

20822

22883

25148

27637

31222

32033

33186

31243

30297

32155

34245

36470

38841

41365

42399

43624

44714

48239

52374

47004

46932

46041

47650

47104

46274

45238

46953

48784

50686

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

172

225

297

308

841

1210

1553

2006

2486

2892

3217

3278

2950

1689

909

469

357

307

289

167

127

56

20

5

2

7238

7389

7552

7726

7911

8108

8318

8542

8789

9087

9495

10026

10677

11488

10243

9873

6438

7575

7309

9648

12735

17321

17408

17273

15438

18902

19393

19897

24455

24347

29971

30660

31641

32780

34615

34684

32832

31436

30274

31522

32560

32732

37424

37540

36270

36000

35254

34972

36496

37284

37294

38327

39473

39842

41274

48253

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

47241

48583

50137

52092

54123

55367

57360

58564

56273

55270

52382

55700

55774

35569

30240

26777

25382

26271

23871

22495

21247

4234

4386

4662

4983

6777

8335

8552

9090

9717

10669

14510

15032

15979

17512

18615

19285

20538

21277

22745

24766

26326

25437

24232

23176

22834

21742

20242

26297

26902

27520

27427

27934

28271

28432

28000

27234

26393

27273

27900

27972

28747

29234

30876

27431

25242

23272

20243

19518

20317

21042

21799

20042

19272

17435

15214

17283

25678

27050

27817

28666

31592

33671

34622

35787

37638

39383

44116

45786

46392

49242

49958

51317

50121

53246

55215

61302

66170

68069

67296

64166

63182

66592

67638

76289

83745

86758

95031

100253

102712

105622

105285

151716

152877

156641

161027

167548

173887

178221

186758

182888

181544

181810

175944

173196

156730

154879

150382

161256

154581

140994

138139

148744

Source : - Rapport annuel ELKUN 1960-1995 - Rapport annuel de la GRELKA 1960-1995

- Rapport annuel ELGYMA 1960-1995 - Rapport annuel GECAMINES-DEVELOPPEMENT 1960-1995

SECTION VII : L'INDUSTRIE TABACICOLE

V.1. Le tabac

Le tabac est une plante qui peut atteindre deux mètres de haut . Sa feuille mesure jusqu'à 70 centimètres de long, ses fleurs disposées en grappes ou en panicules sont rouges , jaunes ou blanches selon la variété du tabac.

Pour la petite histoire, les Espagnols l'introduisirent d'Amérique en Europe lors de grandes découvertes, mais l'usage ne s'y généralisa que vers 1560, époque durant laquelle Jean NICOT, ambassadeur de France à Lisbonne envoya à Catherine de MEDICIS de la poudre de tabac destinée à guérir les migraines de la reine.

V.2. La culture

Le tabac, à cause de l'extrême finesse de sa graine, est placé dans une pépinière pour être ensuite transplanté. Il s'accommode sur des terrains de fertilité variable.Quant aux feuilles, lorsqu'elles sont mûres, on procède à la cueillette, soit par étage foliaire, soit par plante entière. Les feuilles, ainsi récoltées sont ensuite séchées, puis enfilées en "guirlandes" tandis que les plantes sont soit suspendues au soleil, soit à l'air libre dans des hangars couverts ou des séchoirs clos spéciaux ou encore dans des séchoirs chauffés artificiellement(2(*)9).

De nos jours, on cultive le tabac dans presque tout le pays, son aspect comme ses qualités sont très variables suivant les lieux de production.

Au KATANGA et plus particulièrement dans les localités de KISENGE, FUNGURUME et KANIAMA on le cultive par le truchement des planteurs encadrés par la TABACONGO. Les variétés telles que le virginie, le Burleigh et Kentucky y sont cultivées.

Tableau n°36 : Evolution de la production par type de tabac cultivé. (en Tonnes)

DESIGNATION

ANNEE

GALPAO

KENTUCKY

WHITE BURLEIGH

VIRGINIE

TOTAL

1960-1961

1961-1962

1962-1963

1963-1964

1964-1965

1965-1966

1966-1967

1967-1968

1968-1969

1969-1970

1970-1971

1971-1972

1972-1973

1973-1974

1974-1975

1975-1976

1976-1977

1997-1978

1978-1979

1979-1980

1980-1981

1981-1982

1982-1983

1983-1984

1984-1985

1985-1986

1986-1987

1987-1988

1988-1989

1989-1990

1990-1991

1991-1992

1992-1993

1993-1994

1994-1995

-

-

-

-

-

-

-

-

-

36

4

39

66

112

160

104

92

32

42

112

364

287

-

-

-

-

-

-

17

42

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

9

156

126

75

24

30

1

11

15

38

84

221

410

514

326

291

297

317

372

273

258

294

348

17

24

12

14

17

92

108

73

47

42

72

222

372

291

474

325

274

250

200

380

515

545

260

240

241

221

224

328

372

379

347

306

297

248

271

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

2

2

16

48

94

127

234

220

180

381

340

203

259

263

240

281

501

571

538

604

547

592

477

545

17

24

12

14

17

92

108

73

47

87

76

419

566

494

706

553

493

517

473

672

1275

1210

547

720

914

975

831

1120

1257

1326

1323

1126

1147

1019

1164

Source : Rapport d'activités de la Tabacongo ; 1960-1995.

VII.3. La production du tabac.

La seule entreprise à produire des cigarettes dans la Province est la TABACONGO. Créée le 4 septembre 1939 à Léopoldville (Kinshasa) sous le nom de TABACONGO, au capital de 2.000.000 FC, cette entreprise acquit une petite usine située à Elisabethville(Lubumbashi) et produisit les premières marques des cigarettes SIMBA et MASUWA en 1942.

Le 30 juin 1960, la société opta pour un statut juridique congolais et devint une SARL. Actuellement la TABACONGO est installée pratiquement à Lubumbashi: les autres unités de production installées à Kinshasa et GBADOLITE sont fermées.

La TABACONGO produit une gamme variée de cigarettes, telle que OKAPI, ZAIRE-FILTRE, STELLA, DALLAS etc.

Les principaux marchés de la TABACONGO, sont le KATANGA , les deux KASAI, KINSHASA ainsi que les pays limitrophes de la République Démocratique du Congo vers lesquels est exportée une infime partie de la production.

Tableau n° 37 : Evolution de la production du tabac (En millions de cigarettes)

ANNEE

PRODUITS

QUANTITE

CIGARETTES

ANNEE

DESIGNATION

QUANTITE

CIGARETTES

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

114,036

117,224

120,949

139,211

150,400

187,200

189,600

197,200

199,700

208,700

210,400

203,300

223,900

219,200

241,800

255,500

263,300

284,700

317,900

399,100

402,700

398,100

458,500

457,400

396,200

576,600

647,200

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

616.100

565.900

793.400

844.500

1.119.200

1.393,10

1.013,20

904,90

1.186,20

1.025,70

1.189,20

731,20

823,50

893,20

850,20

1.064,60

1.37,40

1.368,90

1.343,80

1.292,20

1.422,40

1.195,60

1.617,00

1.720,00

1.506,00

1.286,00

1.593,00

Source : Rapport d'activité de la TABACONGO.

CHAPITRE V : L'INDUSTRIE DE CONSTRUCTION

SECTION I : CONSTRUCTION ET FABRICATION MÉTALLIQUE

a) Construction métallique

Par construction métallique, nous entendons toute transformation de la matière brute, en produits finis tels que les tôles galvanisées, le fer rond, les cornières, les wagons, les charpentes métalliques et autres ouvrages issus d'une matière métallique.

En ce qui concerne la République Démocratique du CONGO et la Province du KATANGA en particulier, cette construction métallique se résume principalement par la fabrication dans les grands ateliers (MECELCO, SOMETOLE, ACP II ET III) des matériaux nécessaires à la fabrication des châssis métalliques pour la construction des hangars, immeubles, pièces pour les ponts et chaussées, la construction de bateaux et autres baleinières sur base des tôles planes en acier ou en aluminium ; la construction de wagons trémies pour les besoins de l'industrie minière et autres firmes utilisant ces wagons comme principale source de déplacement des produits divers.

L'industrie de la construction métallique au KATANGA, en dehors des LAMINOIRS et CABLERIES de la GECAMINES, éprouve beaucoup de difficultés, en ce qui concerne l'approvisionnement en matières premières, la construction foncière, telle que les tôles planes, les cornières etc.

Il est à noter aussi que, dans le cadre du développement de notre pays, l'industrie de construction métallique s'avère très importante, du fait que les ouvrages sont conçus et montés sur place au pays en utilisant une main-d'oeuvre locale et une technologie adaptée aux réalités du pays.

La plupart de grands ouvrages qu'utilise l'industrie du cuivre, proviennent essentiellement de la COMEKAT actuellement GECAMINES A.C.P. II et III, et la MECELCO .

1° La MECELCO

Quelques chiffres vont nous permettre de comprendre l'importance de cette industrie jusqu'à une période bien déterminée, que nous avons développée dans le chapitre précédent.

Tableau n° 38 : Evolution de la production de la MECELCO (en tonnes)

Année

Tôlerie

Huisserie

Construction métallique

Carrosserie citernes et réservoir

Total

Wagons

Répar.

Neuf

Carros

capacité

250t

250t

1000t

200t

 

250pces

75pc

1pc

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

107

97

93

89

76

47

21

23

71

68

69

83

72

17

57

68

20

14

10

9

2

-

-

4

6

15

54

38

27

-

-

45

14

9

89

27

28

25

-

1

5

7

-

-

-

-

-

-

-

-

-

4

134

171

171

124

137

147

171

94

72

70

67

94

124

20

101

333

130

171

148

120

94

-

-

-

131

94

74

48

35

45

73

43

47

37

49

42

35

82

109

100

89

52

35

24

37

47

92

-

-

-

47

74

369

354

529

358

225

282

256

233

382

207

199

222

304

138

252

460

185

102

192

167

188

-

-

4

224

187

24

-

-

-

17

-

14

12

11

9

-

10

-

20

9

7

56

47

-

32

-

-

-

41

14

12

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

18

14

17

32

-

-

-

41

17

22

-

-

-

-

-

14

-

-

-

-

-

-

-

11

6

-

-

-

-

12

-

-

-

-

-

4

Source : - Conjoncture Economique 1970-1990

- Rapport annuel MECELCO 1995.

La MECELCO s'est aussi spécialisée dans la construction des ponts métalliques, l'assemblage et la réparation des wagons pour le chemin de fer. Notons en outre, que le secteur huisserie métallique a été cédé à une autre société de la même famille à savoir ELITEX , dans la branche du mobilier métallique.

2° La SOMETOLE

Au cours de son existence, cette société a produit principalement des châssis métalliques pour les grandes constructions de l'industrie minière. C'est ainsi qu'à la période de zaïrianisation, en 1973-1974, la SOMETOLE a axé ses activités sur les travaux à façon pour le compte de la GECAMINES. Les principales productions furent les hangars métalliques, les carrosseries des camions à B.F. et B.B.; les citernes, les maisons préfabriquées, les tôles galvanisées, les bacs auto-portant et les tôles de toiture.

Tableau n° 39 : Evolution de la production de la SOMETOLE (en tonnes)

Année

Tonnage

Tôle galvanisée

Total

Année

Tonnage

Tôle galvanisée

Total

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

475

349

372

492

348

275

242

227

212

403

226

146

176

202

127

-

-

-

-

145

131

97

82

74

-

-

-

-

602

349

372

492

342

420

373

324

293

477

226

146

176

202

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

200

329

594

372

281

253

231

-

-

-

-

-

141

107

300

-

-

-

-

-

-

-

-

-

341

436

294

372

281

253

231

-

-

-

-

-

Source : Conjoncture Economique 1990

Rapport Annuel de la SOMETOLE 1995

a) Fabrication des articles de ménage : aluminium, plastiques et autres

fonderies

Les plastiques

Avant la découverte de résines artificielles, les matières plastiques ne comprenaient que des produits naturels et ne fournissaient que des produits de médiocre qualité. La vulcanisation du caoutchouc, en 1840, permit de conférer à cette matière de bien meilleures qualités. On cherchera alors à modifier les produits naturels pour les transformer en matières plastiques.

En 1909, BAEKELAND mit au point le premier plastique organique, la bakélite, à base de résine phénol-formaldéhyde. En 1915, on réussit la fabrication de l'acétate de cellulose, qui présente sur le celluloïd l'avantage d'être moins inflammable.

Les matières premières utilisées dans l'industrie des plastiques sont tirées du règne minéral, du règne végétal et, dans une moindre mesure, du règne animal. Les matières minérales de base les plus importantes sont le calcaire, le sel, la houille, le pétrole brut et les gaz naturels combustibles. Le calcaire sert à produire la chaux qui, traitée par la coke au four électrique donne le carbone de calcium, dont on tire l'acétylène, une des matières premières les plus importantes des plastiques.

L'industrie des plastiques est relativement jeune, comme beaucoup d'autres branches industrielles. Il y a lieu de faire une distinction entre les industries de la fabrication des matières et celles de leur transformation.

Les principaux consommateurs des produits en plastique sont les brasseries, les fabricants de boisons gazeuses pour les casiers et les industries alimentaires. Au plan social, l'impact de cette industrie est considérable du fait que cette matière est devenue, depuis plus d'une décennie, l'emballage par excellence de tous les produits.

Cette matière touche un très grand public pour les chaussures, les bouteilles, les bassins , les articles de ménage et les matelas en mousse. Les principaux producteurs d'ouvrages en plastique de la Province sont les Brasseries Simba qui produisent eux-mêmes leurs emballages sous forme de casiers ; SAFEM, qui produit les sachets en plastique avec ERATHEN qui, elle ,produit outre les emballages en plastique, des sceaux de 1 à 10 litres et des articles de ménage, tels que les assiettes, les bols, etc.

La manutention de cet emballage est de plus en plus sécurisante par rapport aux emballages métalliques. Il sied de noter de ce fait que cette industrie provoque, à l'heure actuelle ,un engouement de plus en plus croissant de telle manière que l'industrie électronique l'utilise comme support de tous ses produits. L'industrie électrique et les producteurs d'eau dans les grands centres utilisent les produits en plastique pour leurs caractéristiques non "corrosives" empêchant la rouille due au dépôt d'infimes parties de métaux en suspension dans l'eau.

c) Fabrication des mobiliers métalliques

La fabrication du mobilier métallique en République Démocratique du Congo, consiste principalement en un assemblage métallique pour produire tous les équipements de bureau tels que les tables, les trieurs, les étagères, les armoires etc. Ces équipements sont utilisés dans les formations médicales, où l'on retrouve tout l'arsenal de l'hôpital avec la panoplie des lits, bureaux, porte-sérum, crachoir etc.

Au CONGO et plus principalement au KATANGA nous pouvons retrouver quelques grandes firmes qui jadis faisaient la fierté dans ce domaine, mais qui, compte tenu de la précarité du marché et des revenus, ont dû soit réduire leurs activités, soit se reconvertir dans d'autres productions.

Nous pouvons citer les plus importantes telles que : La Fabrique Nationale de Meubles et d'Articles Ménagers (FNMA), la Société des Dérivées Textiles (ELITEX) et la Société Mécanique Electrique et Application au Congo(MECELCO).

A titre illustratif, nous pouvons donner quelques statistiques de la production du mobilier de bureau de la Société des Dérivées Textiles (ELITEX) qui opère au KATANGA.

Tableau n° 40 : Evolution de la production de ELITEX (en pièces)

Année/

Désignation

Mobilier de bureau

Mobilier de jardin

Mobilier de cuisine

Salons

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

7.249

7.843

8.471

5.433

271

-

347

1.834

2.292

2.347

2.874

1.341

171

93

100

333

900

871

643

520

47

21

12

14

9

4

3.271

3.141

2.745

2.343

147

-

274

948

-

-

-

-

-

1.870

1.124

953

330

-

-

-

47

12

9

-

-

-

493

274

148

94

75

-

121

146

-

47

142

371

-

406

901

1.270

1.300

1.241

1.104

976

472

34

21

12

-

-

304

271

149

97

88

-

101

94

-

52

49

102

-

-

202

134

30

14

12

9

-

-

-

-

-

-

Source : Conjoncture Economique 1987 Rapport Annuel ELITEX 1995

Il ressort de ce tableau que la production du mobilier de bureau est fonction du niveau d'activité des entreprises locales et partant de la santé économique de la Province. L'activité économique étant en régression, il est tout à fait normal que cette fabrication ne puisse être florissante.

SECTION II : L'INDUSTRIE DU CIMENT

Cette industrie est parmi les créations les plus anciennes qui ont accompagné l'industrie du cuivre et le développement des constructions des centrales hydroélectriques devant desservir le traitement du minerai du cuivre. Sa création remonte à 1922.

Cette industrie a eu pour objectif de fournir de la matière première, le ciment, destiné à la construction des maisons et autres immeubles pour le compte de l'Union Minière du HAUT-KATANGA, vu le nombre toujours croissant des travailleurs. Outre la couverture des besoins de la Société Minière, la Cimenterie du KATANGA couvre aussi tous les secteurs d'activité du KATANGA méridional et de deux KASAI.

Il est aussi à noter que la deuxième cimenterie fut fondée en 1953 à LIKASI. Sa production se caractérise par une bonne résistance aux eaux souterraines, souvent chargées de sulfates et convient particulièrement aux travaux de fondation.

La cimenterie du KATANGA a aussi donné en 1929 naissance à une entreprise de fabrique de fibrociment, la fabrique des matériaux en béton tels que les granits, les pierres artificielles, les tuiles, les tuyaux, les plaques ondulées pour toitures, etc.

II.1.Historique du ciment

Parmi les peuples de l'Antiquité, ce sont surtout les Romains qui ont utilisé les liants hydrauliques , à savoir : des poudres fines faisant pâte avec l'eau et susceptibles de faire prise, puis de durcir dans un milieu favorable. Les peuples de l'Orient ne liaient pas leurs maçonneries sauf avec du bitume. Les Grecs et les Romains d'avant l'ère chrétienne furent les premiers qui connurent la matière agglutinante hydraulique. L'Empire Romain s'étendait en Afrique du Nord et sur les vastes territoires d'Europe.

Des villes entières, des amphithéâtres, des aqueducs, des ponts furent édifiés. Le premier liant hydraulique que connurent les Grecs et les Romains fut un mélange de chaux et de sable provenant du broyage d'un matériau volcanique que l'on trouvait dans les environs de Naples. Cet adhésif était appelé "Ciment PUZZOLAN" qui durcit sous l'eau et donne une bonne résistance.

En 1956, SMEATHON, ayant remarqué une certaine ressemblance entre le ciment durci et une pierre naturelle de la région de PORTLAND, donna ce nom qui fut dès lors associé à celui d'une catégorie importante de ciments. L'Anglais APSDIN eut un brevet en 1824, pour la fabrication d'un ciment à prise lente. Ce fut le point de départ de la fabrication du ciment PORTLAND artificiel.

II.2. Les sociétés productrices du ciment

II.2.1. La CIMENKAT.

Créée le 16 janvier 1922 par Arrêté Royal, la société "CIMENT DU KATANGA" fut constituée par les fondateurs suivants :

* La Société Belge et Minière du KATANGA,

* La Compagnie du CONGO pour le Commerce et l'industrie;

* La Banque de PARIS et des PAYS-BAS

* La BELGO-KATANGA, etc.

En vertu de la loi du 17 juin 1960, la société fut placée sous statut de droit belge. Le 13 février 1962, la "Société CIMENTS DU KATANGA" fut apport de ses propriétés et installations de LUBUDI ainsi que de toutes ses activités tant industrielles que commerciales à une nouvelle société de droit congolais sous la dénomination CIMENTS ET MATERIAUX DE CONSTRUCTION DU KATANGA "CIMENKAT".

Le 31 décembre 1974, la société fut zaïrianisée et passa sous contrôle à 100% de l'Etat Zaïrois. Le 17 septembre 1976, la société fut rétrocédée aux anciens actionnaires et la GECAMINES y détient actuellement 49,8% des parts du capital, EGINTER 47,4%, la S.A. des Cimenteries CBR 2,1% et ETEROUTREMER 0,7%. Actuellement, la CIMENKAT fonctionne en partenariat avec la GECAMINES et les Entreprises MALTA FORREST qui représentent les autres actionnaires.

Tableau n° 41 : Evolution de la production du ciment au KATANGA (en tonnes)

ANNEE

PRODUIT

CIMENT

LAC

CCC

CIMENKAT

ANNEE

PRODUIT

CIMENTS

LAC

CCC

CIMENKAT

1922

1923

1924

1925

1926

1927

1928

1929

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

14.000

12.000

13.000

17.000

15.000

20.000

19.000

17.000

22.000

22.000

25.000

30.000

31.000

32.000

30.000

27.000

25.000

29.000

24.000

27.000

29.000

32.000

22.000

18.000

19.000

21.000

74.200

72.800

69.000

78.000

75.000

67.000

69.400

78.000

71.000

64.000

67.000

70.000

73.000

76.000

75.000

74.000

70.000

71.000

54.000

49.000

47.000

56.000

44.000

49.000

40.000

18.000

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

174.000

183.000

171.000

169.000

175.000

164.000

150.000

139.000

124.000

127.000

111.000

97.000

99.000

108.000

97.000

96.000

87.000

94.000

78.000

69.000

75.000

79.000

138.000

164.000

153.000

87.000

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

25.000

26.000

17.000

15.000

16.000

12.000

17.000

17.000

13.000

21.000

25.000

18.000

24.000

38.000

40.000

38.000

22.000

19.000

20.000

21.000

14.941

22.196

23.604

18.436

24.037

24.915

21.562

35.422

30.686

31.524

38.610

27.500

17.400

15.200

17.400

17.500

14.000

16.000

14.500

16.000

11.340

8.667

12.868

18.000

32.000

17.000

16.000

12.000

14.000

16.000

16.000

10.000

15.000

8.000

11.000

10.000

14.000

10.820

15.541

11.526

12.572

12.221

16.984

13.443

17.517

10.700

9.700

11.600

10.400

9.200

4.800

2.300

1.250

450

72.000

47.000

34.000

29.000

32.000

48.000

51.000

44.000

71.000

60.000

60.000

63.926

64.000

79.000

79.000

91.000

69.000

52.000

53.000

59.000

57.348

63.133

59.906

67.011

67.201

59.207

66.881

33.312

ND

52.123

52.167

59.571

54.018

34.200

27.400

25.000

20.000

Source: PARY J. : "Les matériaux de construction, l'industrie KATANGAISE. Réalisation et prospective, 1955-1960.

- Département de l'économie et Industrie ; conjoncture Economique 1969-1995. -ND = Non disponible

SECTION III : FABRICATION EN BÉTON ET ASBESTE-CIMENTS

Activité connexe de l'industrie du ciment, la fabrication des bétons et asbeste-ciment a été assurée par trois entreprises, l'une installée à LIKASI, LUBUMBASHI et l'autre à LUBUDI. Ces entreprises se sont spécialisées dans les grands travaux de terrassement et de construction.

III.1. Les bétons

Utilisé principalement par les Romains, le béton a servi à la construction de leurs édifices. A l'époque moderne l'emploi du béton a, principalement, donné lieu au développement du béton armé et du béton précontraint. Le béton est employé dans la construction des bâtiments, par exemple, pour obtenir une meilleure isolation thermique des locaux.

Le béton frais est un matériel qui se laisse facilement mettre en oeuvre ou façonner par remplissage de moules aux dimensions désirées. C'est ainsi qu'on appelle OUVRABILITE ou MANIABILITE, l'aptitude du béton à bien se serrer en une masse compacte.

III.2. L'asbeste ciment

L'asbeste-ciment est du ciment orné d'amiante ;c'est-à-dire une fibre minérale (silicates cristallins), susceptible d'être désagrégée en filaments tenus et provenant de trois types de minéraux biens distincts dont deux, couramment utilisés dans la fabrication du produit qui nous préoccupe, sont désignés sous le nom connu d'asbeste.

Indépendamment de cette classification, il faut signaler que le mot "amiante" est plutôt d'usage dans les pays de langue latine alors que celui de "asbeste" est plus couramment utilisé dans les langues germaniques et anglo-saxonnes.

En ce qui concerne les constituants, le ciment constitue l'élément essentiel puisqu'il intervient dans la proportion de 85 à 90% alors que les mortiers et bétons n'en comportent que 10 à 30%.

L'asbeste : la variété minéralogique la plus utilisée est la chrysolite ou asbeste serpentineux. C'est un silicate de magnésium hydraté, importé de l'Oural, du ZIMBABWE et du CANADA. La chrysolite est un produit d'altération d'origine métamorphique, présent dans la roche sous forme de veines minces.

Le choix de cette espèce particulière est justifié par :

* son aptitude à être facilement défibrée ;

* la résistance à la traction, comparable à celle de l'acier, l'élasticité et le peu de fragilité des fibres élémentaires, sont des qualités précieuses pour le rôle d'armature qui leur est assigné.

L'asbeste-ciment a été découvert par LOUIS HATSHEK en 1899 , qui imagina de réaliser une plaque de couverture en ciment armé d'amiante en enroulant la pâte sur un cylindre à la manière des cartonniers. Il existe également un procédé sec, qui, au lieu d'utiliser l'amiante en fibre, utilise souvent des succédanés tels que le coton, le jute ou le crin qui sont malheureusement putrescibles(3(*)0).

Tableau n° 42 : Evolution de la production des produits en bétons et asbeste-ciments (en tonnes)

ANNEE

PRODUIT

TRABEKA

SAER

ANNEE

DESIGNAT.

TRABEKA

SAER

1929

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

548.000

673.000

745.000

847.000

803.000

942.000

971.000

2.471.000

1.107.000

976.000

849.000

994.000

949.000

1.270.000

1.174.000

980.000

875.000

894.000

745.000

943.000

917.000

897.000

941.000

976.000

474.000

372.000

369.000

374.000

350.000

352.000

394.000

297.000

312.000

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

25.470

27.200

26.430

29.210

28.272

25.371

20.241

19.279

21.413

21.741

19.241

17.817

19.319

21.291

19.273

18.872

14.372

15.369

15.374

16.350

13.474

12.987

10.991

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

278.000

291.000

472.000

345.000

337.000

323.912

438.506

185.776

221.836

231.471

139.572

139.000

83.000

158.000

172.000

197.000

17.962

19.746

17.467

16.473

17.251

17.343

15.276

14.875

13.342

12.834

16.092

19.033

40.518

41.672

23.215

30.080

31.762

38.671

33.512

37.672

39.049

18.231

15.783

12.025

8.560

3.343

3.737

4.274

1.341

871

942

733

274

947

 

Source: - Département de l'économie et Industrie ; conjoncture Economique 1969-1995.

CHAPITRE VI : L'INDUSTRIE DU TRANSPORT

SECTION I : LE TRANSPORT ROUTIER

Le transport routier au CONGO et au KATANGA en particulier est constitué principalement du trafic intérieur, inter-provincial et international surtout avec les pays voisins qui sont l'ANGOLA au Sud-Ouest et la ZAMBIE au Sud-Est. Il consiste en camions ayant un tonnage variant entre 7 et 80 tonnes, transportant exclusivement des produits alimentaires et des produits miniers dont surtout le cuivre, dans des containers de 40 pieds.

Le KATANGA dispose sur son territoire du réseau routier le plus dense du Pays avec des routes de desserte agricole et des routes d'intérêt local, national et international.

Actuellement, le réseau routier constitue un élément assez faible de voies de communication. Les routes ont toujours été conçues, avant tout, comme moyen de liaison complémentaire des autres voies. Les conditions naturelles en rendent l'établissement difficile et coûteux. Leur dégradation est rapide du fait du climat d'où un entretien onéreux est constamment à reprendre. L'état de la chaussée, la fréquence des bacs, ralentissent la circulation. Le réseau comprend, pour l'ensemble du Pays, 145.000 kilomètres dont 69.000 kilomètres de routes principales mais seulement 2.700 kilomètres sont asphaltés. Le KATANGA à lui seul couvre 750 kilomètres de routes asphaltées. Ceci ne représente que 6,9 kilomètres pour 100 kilomètres carrés. Le trafic automobile compte plus de 250.000 véhicules, dont 40 % sont des véhicules utilitaires et 3.500 autobus pour le transport en commun(3(*)1).

Le transport à longues distances a été longtemps assuré par de grandes sociétés, dont la plupart ont abandonné leurs activités. Il s'agit de l'Office des Transports en Commun du Congo (OTCC), la Société de Transport Kinois(STK), la Société de Transport au CONGO (SOTRAC) etc. Aujourd'hui, cette activité est reprise par de petits exploitants disposant des moyens insuffisants et qui exploitent surtout les trajets interurbains et inter-communaux. La carte routière en annexe démontre à suffisance le niveau du réseau routier du CONGO et du KATANGA en particulier.

SECTION II : LE TRANSPORT FERROVIAIRE

L'entreprise ferroviaire au KATANGA est caractérisée par une seule compagnie de chemin de fer qui quadrille la province du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Ce chemin de fer est électrifié seulement sur le tronçon LUBUMBASHI-TENKE-KOLWEZI-MUTSHATSHA et TENKE -KAMINA. Le reste du tronçon est caractérisé par la traction mécanique au fuel (gasoil).

II.1.Historique du chemin de fer

L'histoire du chemin de fer du Congo date des années 1878, lorsque HENRY MORTON STANLEY déclara: " le CONGO sans chemin de fer ne vaut pas un penny". C'est ainsi qu'en dépit des 14.000 Km des voies navigables, seul l'estuaire du fleuve congo avait entretenu des contacts avec le monde extérieur.

En 1889 il fut créée la Compagnie de Chemin de Fer du CONGO(CCFC). Cette compagnie fut chargée de la construction et de l'exploitation de cette ligne. Les travaux commencèrent en 1890 et KINSHASA (Léopoldville) fut atteint en 1898 . Ce chemin de fer est long de 398 Km, distance séparant MATADI de KINSHASA.Il passe à travers un pays escarpé, rocheux, entrecoupé par de nombreux ravins.

a) Le Chemin de fer du MAYUMBE

Ce chemin de fer fut construit à partir de 1898, avant l'achèvement du chemin de fer des cataractes en vue de relier KINSHASA au port maritime de BOMA. Le kilomètre 114 fut atteint en 1902. Mais en 1913, on entreprit son prolongement jusqu'à TSHELA, soit 140 Km et le rail y arriva en 1923. Cette voie était uniquement destinée à desservir le MAYUMBE.

b) La Compagnie de Chemin de Fer du CONGO supérieur aux Grands Lacs Africains(CFL).

Cette Compagnie fut créée par une convention qui fut signée le 4 janvier 1902 et eut pour concession les deux lignes de chemin de fer reliant le fleuve ; l'un au lac ALBERT et l'autre au lac TANGANYIKA. Suite à la découverte d'importants gisements de minerais de cuivre dans le sud, la préoccupation fut alors détournée pour atteindre le HAUT-KATANGA par voie de pénétration à grande capacité permettant la mise en valeur de ses immenses richesses.

Cette convention de 1902 fut amendée par le Décret Royal du 18 juin 1903. La Compagnie obtint la concession d'une voie ferrée contournant les rapides de KISANGANI (STANLEYVILLE)-UBUNDU (PONTHIERVILLE) et d'une autre contournant les rapides de SENDWE et des portes d'Enfer (KINDU-KONGOLO). Le même Décret autorisait la Compagnie à établir un service de navigation sur les biefs navigables pour joindre les diverses lignes concédées entre elles et au Chemin de Fer reliant KISANGANI à UBUNDU.

Entre 1906 et 1910, on relia KINDU à KONGOLO sur une longueur de 355 Km. En 1915, KABALO et KALEMIE furent reliés, soit du fleuve au lac TANGANIKA sur une distance de 272 Km.

c. La Compagnie de Chemin de Fer du KATANGA(C.F.K.)

La mise en valeur du KATANGA rendait impérieuse la réalisation urgente d'une liaison quelconque avec un port maritime. C'est ainsi que par le Décret du 11 mars 1922, il fut créé la C.F.K. qui avait pour objectif l'exploitation d'un chemin de fer reliant la frontière méridionale de l'Etat Indépendant du CONGO au LUALABA.

Par le Décret du 31 octobre 1906 fut instituée d'autre part, la Compagnie du Chemin de Fer du BAS-CONGO au KATANGA (B.C.K.). Aux termes de la Convention du 5 novembre 1906, un accord fut conclu entre l'Etat Indépendant du CONGO et cette compagnie. Cette société était chargée de :

- Réaliser la participation financière de l'E.I.C. dans la Compagnie du Chemin de Fer du KATANGA, et de participer aux études, à la

construction et à l'exploitation de la dite ligne de chemin de fer concédée à cette dernière ;

- Construire et exploiter un chemin de fer reliant la province minière du KATANGA à la ligne portugaise du BENGUELA.

d) La voie nationale (1923-1935)

B.C.K. ou la Compagnie du Chemin de Fer du BAS-CONGO au KATANGA.

Cette ligne fut matérialisée par le Décret du 6 octobre 1906. C'est ainsi que la ligne CFL fut achevée et ses bateaux atteignaient BUKAMA. En 1911, la ligne BUKAMA-SAKANIA fut achevée et livrée à l'exploitation en 1918.

En 1923, il fut entamé la liaison du HAUT-KATANGA au BAS-CONGO par un tracé allant de BUKAMA à ILEBO (PORT-FRANCQUI). Ces travaux furent achevés en 1923 et couvrirent une longueur de 1123 Kms. Cette liaison avait pour objectif de relier ILEBO à la rivière KASAI qui se déverse dans le fleuve CONGO donnant ainsi accès à l'Océan Atlantique par le Port de BOMA et BANANA.

En 1974, par son ordonnance-loi n° 74-027, les quatre anciennes sociétés furent fusionnées pour donner naissance à la SNCZ (Société Nationale de chemin de fer du Zaïre). La nouvelle société reprit les sociétés suivantes : (32)(*)

* La Nouvelle Compagnie de Chemin de Fer de KINSHASA-DILOLO-LUBUMBASHI (KDL)

* La Compagnie des Chemins de Fer du CONGO supérieur aux Grands Lacs Africains (CFL)

* Les Chemins de Fer Vicinaux du CONGO (CVC)

* Et la Compagnie du Chemin de Fer MATADI-KINSHASA (CFMK).

En 1992, la SNCZ fut encore décentralisée et donna naissance à trois grandes sociétés, à savoir :

* La Société des Chemins de Fer de l'EST (S.F.E.), ayant son siège à KINDU.

* L'Office des Chemins de Fer des UELES (C.F.V.), ayant son siège à AKETI.

* Et l'Office des Chemins de Fer du Sud (O.C.S.) ayant son siège à LUBUMBASHI.

II.2. Les difficultés du trafic ferroviaire au Congo

Le chemin de fer est par excellence un moyen de transport dont le but direct est celui de la promotion des intérêts non seulement économique, mais également socio-politique.

Par rapport au transport aérien, au bateau et à la route, le chemin de fer demeure le moyen de transport le moins coûteux et permet le déplacement et l'acheminement des grandes quantités de marchandises.

FERNAND BAUDHIN, n'a-t-il pas dit : "le transport ferroviaire rend la concertation économique possible par le groupement des activités en vue de produire en grande quantité en s'adressant à des marchés de plus en plus vastes"(33)(*).

Le transport ferroviaire favorise la politique d'intégration, en reliant les différents pôles de développement et par la même occasion les hommes qui constituent l'élément moteur de toute économie.

Le principal axe de communication ferro-fluvial est celui qui relie LUBUMBASHI au port de MATADI en passant par KANANGA et KINSHASA soit plus ou moins 2500 kilomètres. La difficulté rencontrée sur cet axe provient du non-prolongement du rail de ILEBO à KINSHASA. Cette difficulté est à la base de nombreuses ruptures de charge au port d'ILEBO.

Le réseau ferroviaire du CONGO n'a subi aucune restructuration depuis l'époque coloniale. Il comprend, avec les raccordements, 6.111 kilomètres dont 4.874 des lignes principales et 858 seulement des lignes électrifiées soit 14 % des lignes , à savoir :

- La ligne reliant le KATANGA à la frontière angolaise (DILOLO) donne accès au Chemin de Fer de BENGUELA qui aboutit à LOBITO. Elle est devenue impraticable depuis 1975. Cette liaison à travers l'ANGOLA constitue la voie la plus rapide vers l'Océan Atlantique ;

- La ligne reliant le KATANGA à la frontière zambienne assurant la liaison, via les Chemins de fer de la ZAMBIE, de la TANZANIE, du ZIMBABWE et du MOZAMBIQUE, avec les ports de l'Océan Indien principalement ceux de l'AFRIQUE DU SUD;

- La ligne reliant la province du KATANGA au port d'ILEBO sur la rivière

KASAI et celle reliant KINSHASA au port de MATADI;

- La ligne KAMINA-KABALO qui se prolonge, d'une part vers KINDU et KISANGANI et d'autre part vers KALEMIE assurant la liaison avec le port de DARE-SALAM.

Il est à noter par contre, que l'infrastructure du réseau n'est pas totalement interconnectée: la Province du KATANGA quant à elle est interconnectée avec les autres réseaux ferroviaires, ceux de la ZAMBIE et de l'AFRIQUE DU SUD.

Le tableau ci-après donne à suffisance le niveau de l'évolution du transport ferroviaire depuis 1910 jusqu'en 1995. Ce tableau démontre le comportement du chemin de fer en corrélation avec le niveau de l'économie nationale.

Tableau n°43 : Evolution du trafic du chemin de fer (en milliers)

ANNEE

DESIGANT

VOYA-GEURS

VOYA-

GEURS Km

TONNES

TONNES/Km

UNITE/TRAFIC

ANNEE

DESIGANT

VOYA-GEURS

VOYA-

GEURS

Km

TONNES

TONNES/Km

UNITE/

TRAFIC

1910

1911

1912

1913

1914

1915

1916

1917

1918

1919

1920

1921

1922

1923

1924

1925

1926

1927

1928

1929

1930

1931

1932

1933

1934

1935

1936

1937

1938

1939

1940

1941

1942

1943

1944

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

47,2

36,2

53

56,9

39,4

37,8

41,2

42,2

56,4

92,2

99,3

112,9

135,9

134,0

137,1

147,0

162,9

168,4

199,7

240,6

251,0

190,9

115,6

57,7

63,7

70,2

83,5

125,4

142,1

157,6

187,3

268,9

366,7

595,8

626,9

610,4

466,5

432,5

472,6

510,7

530,3

726,9

475,3

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

13.200

15.400

29.458

37.141

41.253

52.937

62.865

61.685

57.439

32.831

18.129

19.832

21.259

22.129

29.663

31.891

33.567

41.354

66.591

91.181

146.604

162.633

149.350

114.710

96.005

97.504

106.589

111.732

125.952

147.158

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

14.271

16.188

12.762

23.327

46.519

46.067

73.683

84.897

84.466

107.708

106.908

140.268

178.879

259.777

310.069

376.067

420.070

473.084

475.613

576.401

546.617

346.220

158.667

191.752

304.282

343.047

358.542

618.333

558.500

514.936

566.118

717.220

967.879

1.022.347

1.038.977

942.193

947.926

1.045.192

1.132.797

1.131.054

1.236.718

1.392.193

1.539.285

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

587,3

706,8

799,5

1.058,8

1.252,2

1.295,3

1.368,8

1.198,6

647,3

892

1.565,7

1.706

1.723,2

1.543,9

1.578

1.574

1.742

1.472

1.354

1.607

1.692

1.950

1.342

1.080

1.101

1.199

1.348

963

1.372

965

856

790

792

927

992

694

472

552

235

205

66

76

99

156.457

179.163

191.083

247.027

304.393

309.969

326.760

183.354

349.480

348.080

271.683

246.950

430.420

741.320

345.342

478.472

494.273

579.431

673.013

340.500

360.396

461.317

609.724

507.274

561.173

482.000

554.342

429.262

613.274

405.090

372.532

345.584

291.534

330.140

359.479

245.584

271.854

225.360

100.001

90.736

23.866

33.585

55.656

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

4.766

4.069

40524

4.236

3.990

4.274

4.275

4.404

4.255

4.013

3.332

3.190

3.353

2.377

1.336

539

507

380

1.667.027

1.891.413

1.921.521

1.876.598

2.188.133

1.827.111

1.890.847

1.603.439

1.049.420

948.080

971.683

1.246.950

1.430.420

1.741.320

3.456.700

1.797.998

1.843.700

1.876.950

2.245.625

2.148.015

2.640.389

3.004.705

2.471.068

2.378.680

2.389.640

2.163.500

1.590.910

1.795.611

1.819.525

1.640.381

1.862.564

1.862.853

1.954.977

1.791.261

1.084.565

1.357.288

1.376.882

1.340.547

815.348

448.284

169.696

173.293

244.618

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

1.700.000

1.782.000

1.834.000

2.037.000

2.189.000

2.496.000

2.582.000

2.317.000

2.825.000

3.236.000

2.776.000

2.632.000

1.819.000

1.919.000

1.868.080

1.819.525

2.126.162

1.842.927

2.052.830

2.035.645

2.100.744

1.956.332

1.865.000

1.332956

1.468.227

865.343

493.652

181.629

190.086

272.446

 

Source : Rapports annuels KDL, BCK, SNCZ, OC, CFL de 1910 à 1995

N.B : Réseau Ferré SNCZ : Ex CFL et ex KDL soit 1.087 Km + 2.642 Km = 3.729 Km

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Au terme de cette première partie de notre dissertation nous nous sommes attelés à mettre en place les concepts opératoires et l'environnement de la Petite et Moyenne Entreprise au Katanga. Cette partie fait appel à un recul historique du fonctionnement de cette dernière dès l'aube de la colonisation en 1885 jusqu'en 1995.

Il ressort de cette analyse que nous avons, pour les besoins de notre étude, distingué onze périodes qui ont toutes, une caractéristique particulière soit sur le niveau de l'industrie du cuivre proprement dite soit sur les autres secteurs de l'activité économique.

C'est ainsi que la croissance économique que l'on avait enregistrée sous le régime colonial au KATANGA, avait pour mobile une triple impulsion : extérieure, publique privée et missionnaire. Cette organisation avait pour objectif de mettre en valeur les ressources naturelles, minières et agricoles de la Province en vue d'une part ,de subvenir aux besoins de l'industrie du cuivre naissante et, d'autre part ,de sauvegarder les intérêts politiques de la métropole dans la colonie.

De nombreuses petites et moyennes entreprises se sont installées dans l'Hinterland minier et presque partout dans la Province. Elles avaient des spécialités diverses selon qu'elles étaient localisées dans l'une ou l'autre partie de la Province et en fonction de la configuration géographique et géophysique. Ces entreprises ont été animées exclusivement par des cadres expatriés utilisant des capitaux pour la plupart en provenance de la métropole. Des organismes de financement avaient aussi été créés pour subvenir aux besoins de ces entreprises. Elles ont joué un rôle de premier plan dans la croissance économique de la Province et du CONGO en général, en contribuant directement à la diversification des produits locaux et en assurant leur compétitivité sur les marchés locaux et métropolitains , en élargissant la gamme des produits exportables et en agissant sur le volume de l'orientation des échanges et, indirectement ,par leurs actions sur la transformation des structures économiques, sociales et politiques.

L'industrie du cuivre, par contre, soumise aux desiderata de la conjoncture politique nationale et internationale, aux perturbations dues aux guerres de sécessions, à la zaïrianisation-rétrocession, aux deux guerres du KATANGA, à l'extraversion de sa politique d'approvisionnement et des marchés, n'a pas pu soutenir une intégration économique quelconque, devant déboucher sur un développement cohérent.

Dans cette première partie, nous avons analysé, aussi le comportement des autres activités, telles que manufacturière, agro-alimentaire, de construction et du transport. Nous avons aussi constaté que ces activités ont aussi périclité à la même cadence que l'industrie du cuivre. L'inter-complémentarité entre les différents secteurs n'a plus fonctionné. Une politique délibérée a été mise sur pied pour encourager davantage la production des matières premières brutes, exemptes de toute transformation ,si primaire soit-elle.

La petite et moyenne entreprise, qui se dénombrait à plus de deux mille six cents avant 1960, n'atteint même plus le chiffre de cent. L'ensemble des entreprises connues sous ce vocable rencontrent beaucoup de difficultés et sont contraintes à abandonner les activités premières pour se réfugier dans des activités de survie très peu rentables.

Les tableaux dont regorge notre première partie du travail édifie le lecteur et lui démontre à quel niveau se situe le déclin de notre économie.

Dans la seconde partie de notre dissertation nous analysons les flux et le développement de la Petite et Moyenne Entreprise dans le contexte socio-économique de la Province. Cette partie porte essentiellement sur le degré d'intégration de ces Petites et Moyennes Entreprise et leurs effets en amont et en aval sur le développement économique de la Province.

PLAN SOMMAIRE

Chapitre VII : Les grandes phases de l'évolution des Petites et Moyennes Entreprises dans l'économie provinciale.

Chapitre VIII : L'industrie du cuivre et son environnement.

Chapitre IX : Les flux économiques des Petites et Moyennes Entreprises

Chapitre X : Evolution des Petites et Moyennes Entreprises du Katanga de

1911 à 1995 .

CHAPITRE VII : LES GRANDES PHASES DE L'EVOLUTION DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES DANS L'ECONOMIE PROVINCIALE

INTRODUCTION

Depuis l'annexion du Congo à la couronne belge en 1885, sous la forme d'Etat Indépendant, le KATANGA avait bénéficié d'un statut spécial quant à son mode de gestion. En effet, contrairement aux statuts des autres provinces, le KATANGA était administré par un Gouverneur de province ayant le statut de Vice-Gouverneur Général et pouvait pour certaines matières se reporter directement à la couronne belge et ce jusqu'en 1960 à l'accession du pays à l'indépendance.

Dès lors, il serait impérieux de pouvoir catégoriser cette période séparément de la deuxième allant de 1960 à 1963, période de la sécession et de l'indépendance du KATANGA, enfin la troisième période d'après 1963 où le KATANGA réintègre l'unité nationale.

Il est à noter que depuis 1963, les péripéties de l'économie katangaise se confondent aux fluctuations de l'économie nationale avec d'ailleurs des interactions similaires.

En outre, l'économie de la Province renferme une particularité substantielle et remarquable qu'est l'industrie du cuivre et des métaux associés. En paraphrasant le Président SENGHOR du Sénégal, l'industrie du cuivre est liée à l'économie provinciale, tel "un foetus lié à sa mère par le cordon ombilical". Une rupture de ce dernier entraîne ,à très court terme, la mort par asphyxie du foetus. Aussi une perturbation par un quelconque "Virus" dans cette symbiose, "mère-foetus" devrait entraîner aussi une perturbation dans le fonctionnement du foetus qu'est l'économie de la Province.

Nous allons de ce fait analyser si cette "image" se vérifie dans le contexte de l'économie provinciale.

SECTION 1 DE L'INDEPENDANCE DU CONGO A L'INDEPENDANCE DU KATANGA DE 1960 À 1963.

La période de 1960 a été marquée au Congo par l'accession du pays à l'indépendance: mais au KATANGA celle-ci ne dura que onze jours (du 30 juin au 11 juillet 1960), lorsque le KATANGA fit sécession et proclama son indépendance. La Province du KATANGA, détenait de ce fait sa propre monnaie, son drapeau et contrôlait l'ensemble de son économie.

Du point de vue politique, le KATANGA fut l'objet d'une occupation des troupes de l'ONU, provoquant ainsi la destruction du tissu économique et le départ massif de nombreux opérateurs économiques étrangers ( belges) qui détenaient plus de 80% de l'activité économique. L'industrie minière, dont celle du cuivre et des métaux essentiellement, avait connu une légère augmentation au cours de la période de 1960 à 1962 pour connaître ensuite une chute en 1963 par rapport à la production de 1962.

Ceci est dû principalement à la destruction de nombreux ponts ferroviaires ou routiers . Aussi, notons que cette situation a entraîné des arrêts complets d'exploitation minière ou métallurgique pendant des périodes atteignant jusqu'à un mois pour certaines d'entre elles.

En ce qui concerne l'activité agro-industrielle, surtout la minoterie

de KAKONTWE, la production de la farine de maïs a connu un accroissement de 34,3% par rapport à l'année 1960. Autonomie du KATANGA oblige.

Par contre, l'industrie de construction a connu une régression de 31,9%. Cette diminution est due principalement aux perturbations socio-politiques pendants cette période entraînant la chute de la production du ciment.

SECTION 2 : LE REDRESSEMENT DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE DE

1964-1967.

Caractérisée par le colmatage des brèches de la sécession du KATANGA, la Province a été confrontée aux conséquences de l'avènement du nouveau régime proclamé le 24 novembre 1965 et notamment la nationalisation de la plus grande société minière de la Province et du pays qu'est l'Union Minière du Haut-KATANGA (l'UMHK)et la déportation de l'intelligentsia "KATANGAISE" dans d'autres provinces, créant ainsi une psychose dans la Province du Cuivre.

La réforme monétaire du 24 juin 1967, dont le but était de réduire le déséquilibre de la période précédente et d'en supprimer les causes, a eu pour conséquence un renchérissement de la valeur des biens et services sur le marché de consommation. Par contre , le secteur manufacturier tel que l'industrie textile, a vu croître sa production dans l'ordre de plus de 25 % pendant la deuxième période de 1965 à 1967.

Dans le domaine de l'activité minière et métallurgique, il y a lieu de faire remarquer un léger accroissement dans la production du Cuivre avec une augmentation de 16 % par rapport à la période précédente, c'est-à-dire 1960 à 1964. Cette situation a donné des résultats favorables influencés par la bonne teneur des marchés des métaux non ferreux. Celle-ci a été remarquable pour le cuivre, par deux hausses des prix successives appliquées durant l'année 1965 par les producteurs, suivies d'une troisième hausse au début de l'année 1966.

La contribution des recettes de l'industrie du cuivre a été de l'ordre de 13.094 millions de francs congolais au budget de l'Etat pour la seule année 1966(34)(*).

SECTION 3 : EXPANSION ECONOMIQUE DE LA PROVINCE DE 1968 À 1970.

Cette période a été favorisée par une augmentation très sensible de la production du cuivre qui est passée de 318.976 tonnes en 1967 à 499.700 tonnes en 1974, soit une augmentation de 50 %(35)(*). Un des événements importants qui a caractérisé la Province en 1968 a été le démarrage officiel du concentrateur de KAMOTO et le maintien d'un marché très favorable pour les métaux, qui a vu croître la tonne anglaise de 290 $ au début de la période à 820 $ en 1970 et 1.400 en avril 1974(36)(*). La contribution de la GECAMINES au trésor public, en recettes, était de l'ordre de 66 %.

Il est à noter, en outre, que par décision des pouvoirs publics quelques sociétés ont été cédées à la GECAMINES, telles que les Charbonnages de la Luena en 1973, et en 1974 la Société Métallurgique de KOLWEZI (MTK), la Société des Ciments Métallurgiques de LIKASI (CML), la Société Générale Industrielle et Chimique de LIKASI (SOGECHIM), etc.

Dans le secteur secondaire, l'activité manufacturière a bénéficié d'un accroissement de production suite à l'augmentation de la population urbaine. Il découle d'une étude démographique du Père Léon de Saint Moulin que la population du KATANGA a connu une croissance de l'ordre de 42 % de 1958 à 1970 pour la ville de LUBUMBASHI, 44 % pour la ville de LIKASI et 30 % pour la ville de KOLWEZI(37)(*).

H. LECLERQ a démontré que les fonds fournis par l'industrie du cuivre au trésor public représentaient le cinquième de l'assiette fiscale, au cours des années normales et plus du tiers pendant les années de prospérité.

Il a aussi démontré que la contribution de la GECAMINES dans les recettes du trésor public s'élevait à 71 % en 1969 et 53 % en 1970(38)(*).

Notons aussi que vers la fin de la décennie 1960-1970, une certaine stabilisation des prix s'est fait remarquer avec une tendance à la baisse entre juin et février 1969. Pour l'ensemble de la période l'indice général des prix n'a augmenté que de 4 %.

La réforme monétaire a permis en 1967 un mouvement d'expansion qui était déjà amorcé timidement en 1963 et qui s'est élargi progressivement à tous les secteurs de l'activité économique. Le taux de croissance de l'économie était de 9,6 %,taux que le Fonds Monétaire avait qualifié de décollage économique et l'expression consacrée de ROSTOW "LE TAKE-OFF" lui fut attribuée (39)(*).

Cet élan de l'économie fut brisé par les mesures de zaïrianisation du

30 novembre 1973 qui donnèrent la gestion de nombreuses entreprises aux opérateurs économiques congolais. Ces mesures ont eu, pour conséquences, la suppression de beaucoup d'emplois, l'accroissement du taux de chômage et la disparition de centaines entreprises par suite d'une mauvaise gestion de la part des nouveaux acquéreurs.

La création de nombreux offices, regroupant les différentes entreprises du même secteur tel que l'Office National des Céréales (ONACER), l'Office National du Sucre (ONDS), l'Office National des Fibres Textiles (ONAFITEX), etc. , a rendu de plus en plus difficile la gestion, compte tenu du fait de l'éloignement des centres de décision des lieux d'exploitation. Ce fut le cas des Minoteries de KAKONTWE, de grandes fermes d'élevage de bovins, et des usines textiles de la province.

La Province du KATANGA a dû faire face, au deuxième semestre 1974, à la récession économique apparue dans les pays industrialisés à partir du mois de juillet de la même année.

Du point de vue économique, de 1967 à 1970 on note un taux de croissance économique très élevé, supérieur à 9 %, grâce à un ensemble de facteurs positifs qui ont contribué au succès de la réforme monétaire de 1967, et notamment un marché international favorable, une hausse des prix voisine de 10 % par an, un volume d'investissement privé important représentant les deux tiers du total des investissements réalisés dans le pays.

Ces facteurs ont permis un développement équilibré au cours duquel

tous les secteurs ont accusé des accroissements importants. L'industrie manufacturière et la construction ont connu, respectivement, des taux de croissance exceptionnels de 16 et 37 % par an.

De 1971 à 1974, l'économie congolaise a continué à croître de manière encore satisfaisante, mais à un rythme plus lent, avec un taux de croissance de 4,4 % par an. La plupart des facteurs positifs susmentionnés s'étaient sensiblement détériorés: le volume des investissements privés se réduisait à 15 % du total des investissements, l'inflation interne s'accélérait enregistrant une hausse de 20 % par an (40)(*), et les termes de l'échange se détérioraient de plus en plus.

SECTION 4 : TENTATIVE DE REDRESSEMENT DE 1975 À 1990.

La Province du KATANGA devait faire face non seulement à la crise provoquée par les phénomènes de la zaïrianisation et de la rétrocession, mais aussi par les deux guerres du KATANGA et la fermeture du chemin de fer de BENGWELA.

La production du cuivre a connu pendant cette période un accroissement de 9,3 % et de 4,4 % pour le cobalt par rapport à l'époque précédente.

Du point de vue monétaire le rattachement du Zaïre-monnaie au DTS en mars 1976, n'a pas produit les effets escomptés. Il eut, au contraire, pour conséquence une dévaluation sans précédent de la monnaie.

Par contre, malgré un accroissement de la production des métaux, l'économie de la Province a été touchée en 1975 - 1976 par la faiblesse du cours du cuivre sur le marché mondial. Nonobstant une perte en valeur de 39,4 %, les produits miniers ont participé à 75 % des valeurs au total des exportations(41)(*).

Il est à noter aussi que, c'est au courant de cette période que fut lancé le deuxième plan quinquennal de la GECAMINES avec pour objectif d'atteindre 570.000 tonnes de cuivre par an et 20.000 tonnes de cobalt en 1979. De nombreuses sociétés, telles que la Société de Laminoirs, Tréfilerie et Câbleries (LATRECA), la Société pour le Commerce et la Fabrication des câbles électriques (CABELCOM), la Société Industrielle des Matériaux Plastiques de LIKASI (INDUPLAST), la Société Industrielle et Métallurgique (SIMETAL), la ferme MALOBA, VAN EYLL et SWANEPOEL, furent confiés à la GECAMINES en 1975.

En 1976, la GECAMINES s'est vue confier la gestion de l'hôtel KARAVIA pour une assistance technique. Les deux guerres du KATANGA, comme nous l'avons indiqué ci-haut, ont provoqué un ralentissement de l'économie de la Province en 1977 - 1978. En outre, les années 1980 -1986 ont été marquées par une accélération de

53 % du coût des importations (42)(*).

Dans le domaine industriel, la Province a connu un accroissement de grandes cultures industrielles, telles que le tabac dans les zones de KISENGE et KANIAMA, la culture extensive du maïs dans l'Hinterland Minier du KATANGA, avec des superficies allant de 580 hectares en 1974 - 1975 a une superficie record de 4.593 hectares en 1980 - 1981 pour retomber à 1.500 hectares en 1989-1990(43)(*).

La production est passée de 560 tonnes en 1970 à 16.658 tonnes en 1980 tandis que le taux de rendement passait respectivement de 0,9 t/ha à 4.8 t/ha entre 1970 et 1980(44)(*).

Cette période est caractérisée par un effet d'assainissement de l'économie à partir de 1980, avec la relance de certaines activités restées en veilleuse après la zaïrianisation/rétrocession. C'est ainsi que la production minière de la GECAMINES attint son niveau le plus élevé depuis sa création en 1911, avec en 1986, 476.000 tonnes de cuivre et 14.500 tonnes de cobalt. L'effondrement des cours des métaux a provoqué une réduction des exportations du cuivre et des métaux associés de 90,2 % à 79,2 % entre 1986 et 1990(45)(*).

Du point de vue économique, la période allant de 1975 à 1983 correspond à une période de crise de l'économie congolaise et se caractérise par des fluctuations légères du PIBC dont le résultat global est une baisse annuelle moyenne de 1,8 % soit environ -5,0 % par an et par habitant. La récession extérieure déclenchée par la crise du pétrole et la perte de confiance des investisseurs privés sont les causes premières de cette crise. Ces deux facteurs sont à la base de la rupture des équilibres fondamentaux : offre et demande, balance des paiements, finances publiques, prix et revenus.

Le volume négligeable d'investissements productifs privés au cours de cette période a eu pour conséquence le non-déclenchement des investissements publics qui le réalisent dans un processus de croissance et de développement économique. C'est ce qui explique le paradoxe d'un investissement, sans croissance, qui a caractérisé la période.

Cette situation a eu pour conséquence le ralentissement et la stagnation de l'ensemble de l'économie, la baisse du niveau de vie et du pouvoir d'achat, la consommation des ménages dans le PIBC passant de 44 à 21 %. La baisse de la demande intérieure a constitué un frein à l'augmentation de la production dans les secteurs de l'industrie manufacturière (6,6 %), du bâtiment, des travaux publics (4,7 %) et des transports.

Dans le domaine des produits vivriers, tels que le maïs et la farine de froment, la période de 1986-1990 a connu un accroissement des importations de l'ordre de 8,9% par rapport à la période précédente de 1980-1985 (46)(*).

Il est à noter aussi que la production des minoteries a connu une réduction de 160.000 tonnes en 1980 à 48.000 tonnes en 1990 (47)(*).

Suite au phénomène de zaïrianisation, l'élevage du gros bétail, ELKUN, ELGYMA, GRELKA, etc. a connu, pour l'ensemble, une diminution de cheptel de 12,8 % suite au manque de produits phytosanitaires et aux maladies telles que la Brucellose et la Trypanosomiase (48)(*).

L'industrie manufacturière du KATANGA, telle que l'industrie textile, a connu la fermeture de l'usine textile AMATO et sa revente à la SINTEXKIN en 1987.

En ce qui concerne le PNB en dollars entre 1980 et 1990, il a été fixé par l'Institut National des Statistiques à 220 $ US par habitant, tandis que le taux d'inflation à 32,2 % (49)(*). Dans le domaine des transports, le secteur ferroviaire a connu une forte dégradation, diminuant ainsi le trafic minier et des autres marchandises.

SECTION 5 : EFFONDREMENT DE L'ECONOMIE DE LA PROVINCE

DE 1990 À 1995

Cette période a été marquée principalement par l'environnement socio-politique, héritée de la proclamation de la "démocratisation" au CONGO à partir du 24 avril 1990. Cette période est entachée des troubles et marquée par des grèves intempestives, des pillages de tous ordres et ce à deux reprises.

Dans le domaine minier, le climat socio-politique n'a pas épargné la société GECAMINES : les vols du patrimoine de la société et de ses produits finis ont anéanti la production minière. Il faut aussi signaler l'effondrement de la mine de KAMOTO, qui procurait plus de 60 % de la production de la société. Cette dernière ne s'est pas encore redressée depuis. La production du cuivre et du cobalt a aussi connu une diminution sensible : de 355.734 tonnes en 1990 à 33.946 tonnes en 1995 pour le cuivre et de 9.931 tonnes en 1990 à 4.516 tonnes en 1995 pour le cobalt. Tandis que le cours du cuivre connaissait une diminution de 10 %, celui du cobalt a connu une hausse des prix de 25 % par rapport à l'année 1995, soit de 20,6 $ Lb en 1994 à 25,8 $ Lb en 1995.

La suspension de différentes lignes de crédits, jadis allouées à la GECAMINES, a eu, comme conséquence, l'arrêt des projets de réhabilitation de l'outil de production.

Par contre, dans le secteur de commerce en général (achat et revente à l'état), l'on a enregistré une prolifération de plus en plus accrue de petits opérateurs oeuvrant dans des secteurs informels très peu contrôlés par les institutions de l'Etat. La spéculation s'est installée sous toutes ses formes ainsi que le circuit parallèle des devises anéantissant par conséquent les effets de contrôle de la Banque du Congo.

Le taux d'inflation est passé de 32,5% en 1989 à 870,3 %, en 1990

et à 370,3 % à fin 1995 (50)(*), tandis qu'en 1994 le taux, selon IRES, s'était situé autour de 9.796,6 % (51)(*).

L'évolution du produit intérieur brut a enregistré une nette décélération de la dégradation en 1995. En effet, de -13,5 % en 1993, le taux de croissance du PIB en termes réels s'est établi à -3,9 % en 1994 et a été estimé à -0,6 % en 1995 (52)(*).

Le secteur des biens s'est accru de 1,0 % en 1995 contre -0,8 % en 1994. Cette augmentation est notamment observée dans les industries (+9,0 %), dans les manufactures (+4,0 %), ainsi que dans les bâtiments et travaux publics (+7,0 %) alors que le sous-secteur agricole a quasiment stagné. Comparativement aux autres pays africains, la part du secteur manufacturier dans le P.I.B., en 1981 était de : Zambie 15,8%; Le Zaïre 2,5% ; Le Nigeria 6,1% ; L'Angola 2,6% ; Le Sénégal 14,7% ;Le Swaziland 24,3%, pour ne citer que ceux-là(*(*)). Ceci démontre à suffisance que les derniers pays cités ont créé leur économie sur les Petites et Moyennes Entreprises.

Par contre, le secteur des services est resté en dégradation malgré la réduction passant de -10,0 % en 1994 à -4,5 % en 1995. Cette évolution est imputable au recul simultané des sous-secteurs services marchands et non-marchands (-18,4 %) et transport et communication (-0,9 % ). Quant au secteur du commerce, il s'est accru de 2,3 %. En ce qui concerne les droits et taxes à l'importation, ils ont accusé un taux de progression de 53,4 % contre une régression de 2,1 % en 1994. ,

En conclusion, au vu de tous ces indicateurs au cours de cette période, on ne peut envisager une reprise imminente de l'activité économique, à cause surtout des perturbations socio-politiques qui enlisent le pays depuis belle lurette.

Tableau n°44 Contribution des secteurs au PIBC en moyenne annuelle et

en pourcentage.

SECTEURS

1967-1970

1971-1974

1975-1984

Secteur des biens

Agriculture commercialisée

Mines

Industries

Autres

Secteur des services

Transport et Communications

42,0

10,6

20,4

7,0

4,0

58,0

6,9

14,1

37,0

46,7

8,7

23,8

9,8

4,5

54,0

8,7

12,9

32,0

48,7

9,7

26,3

8,2

4,5

51,3

7,6

12,6

31,4

Total

100

100

100

 

Sources : Banque du Zaïre et du Département du plan.

Tableau n° 45 Emploi dans le secteur moderne en 1995

RUBRIQUES

NOMBRE

Agriculture

Mines

Industries

Bâtiments et travaux publics

Electricité et Eaux

Transports et Communications

Commerce

Services

Administration Publique

Forces Armées

130.000

73.000

92.000

58.000

9.000

85.000

256.000

18.000

316.000

76.000

Ensemble

1.113.000

 

Source : Département de Plan 1985.

Il ressort des tableaux ci-haut que la contribution des différents secteurs au PIBC est plus importante dans le secteur des services et plus principalement dans le commerce des biens. Ceci dénote clairement que depuis 1967, le phénomène des nationalisations et le regroupement de certaines entreprises de petite et moyenne dimension a été purement et simplement négligé. Les mines par contre ont connu un accroissement de 20,4 % pour la période de 1967-1970, 23,8 % pour la période de 1971-1974 pour atteindre 26,3 % pendant la période 1975-1984.

En ce qui concerne le niveau de l'emploi dans ces secteurs, l'agriculture occupe la troisième position par rapport au secteur commercial et à l'administration publique qui s'avère être le plus grand pourvoyeur du pays. L'industrie qui, parcontre devrait stimuler l'économie dans son développement ne représente que 8,26 % de l'ensemble de la population active recensée pour l'année 1985.

Tableau n°46 :Emploi dans le milieu rural en 1985.

POPULATION

EFFECTIFS

Population rurale

Population agricole

Population non agricole

Population active agricole

Population active non agricole

Dont :

- secteur secondaire

- secteur tertiaire

Population active rurale

Population rurale d'âge actif

18.993.000

17.777.000

1.216.000

8.307.000

568.000

284.000

284.000

8.875.000

9.507.000

 

Source : Département du plan 1985.

Tableau n° 47 : Salaire réel dans le secteur privé et dans l'administration(1975=100)

en Zaïres courants.

DESIGNATION

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

Indice moyen de prix de détail

Secteur privé

Indice de sal. nominal

Indice de sal. réel

Administration publique

Indice de sal. nominal

Indice de sal. réel

286,2

159,5

55,7

133,4

46,6

428,8

206,3

48,2

155,7

36,3

965,0

277,3

28,7

320,3

33,2

1.420,0

453,6

31,9

371,5

26,2

1.977,5

721,6

36,5

468,9

23,7

2.736,3

1.712,1

42,8

593,1

21,7

4.703,9

1.601,3

33,8

684,5

14,5

 

Source : Banque du Zaïre 1983 - 1984.

Il est à noter que le niveau des salaires reste très bas dans l'administration publique qui dans ce domaine joue un rôle de référence pour le secteur privé.

Dans le secteur privé, le salaire moyen en 1983 n'était que le tiers de son niveau de 1975. La situation était encore plus catastrophique pour les bas salaires dont la rémunération représente en 1982 moins de 10 % et en 1983 14 % de son niveau de 1975.

A ces inégalités des revenus entre le travail et le capital, sont venues s'ajouter des profondes disparités non seulement entre secteur public et secteur privé, mais également à l'intérieur de chacun de ces secteurs , surtout entre les nationaux et les expatriés.

CHAPITRE VIII : L'INDUSTRIE DU CUIVRE ET SON

ENVIRONNEMENT

SECTION 1 : QU'EST-CE QUE LE DÉVELOPPEMENT ?

Qui dit développement dit forcément l'amélioration des conditions de vie des populations, l'élévation du niveau de vie, du niveau d'instruction, de l'état de santé et de l'égalité des classes, qui sont autant d'éléments constitutifs du développement économique. La croissance économique est essentielle à un développement mais le développement ne saurait se ramener à la croissance économique.

La finalité des politiques de développement est l'amélioration des conditions de vie des populations. La pauvreté et l'incertitude doivent être le leitmotiv du développement. Il s'ensuit que les Petites et Moyennes Entreprises les plus intéressantes seront celles qui augmenteront le plus efficacement la production économique de la Province et qui offriront donc à la consommation un produit national accru. Il faut que ce genre d'entreprises s'adapte bien, d'une part, aux besoins et à la demande dans la Province et, d'autre part, à l'état de ses ressources, y compris les ressources matérielles, humaines et sociales.

Or, au milieu des divers changements qui sont survenus dans la conduite des affaires de l'Etat , à savoir : le changement de système politique, de dirigeants et de mode de gestion des affaires politiques ; les Petites et Moyennes Entreprises ont fait preuve d'une remarquable pérennité. Créées, transformées, détruites en fonction de différents contextes, elles n'en contiennent pas moins d'exister en grand nombre dans tous les coins du globe. On les trouve aux côtés de grandes entreprises nationalisées et privées, remplissant souvent des rôles accessoires ou complémentaires. Partout, des Petites et Moyennes Entreprises présentent un taux élevé de croissance et de disparitions, tout en manifestant de remarquables capacités d'adaptation et d'innovation. Les Petites et Moyennes Entreprises sont continuellement en mouvement, avec des créations, des expansions, des contractions, et des extinctions. Elles s'adaptent à l'expansion et à la contraction de la grande Industrie et agissent à la fois sur les causes et sur les effets de la transformation structurelle de l'économie.

De ce fait, il faudrait encourager, à chaque stade de leur développement, des entreprises judicieusement choisies qui sont vraiment adaptées à la situation de la Province ; permettre d'économiser les ressources et accélérer l'élévation du niveau de vie, la création de nouvelles sources de richesses, l'accroissement de la productivité et l'augmentation du pouvoir d'achat. Si elles sont mal choisies, l'effet est inverse, l'expérience montre que quand les courants commerciaux ne sont pas trop entravés par des tarifs, des contingentements et des restrictions de change, les provinces qui produisent les plus grandes quantités de produits manufacturés pour elles-mêmes sont aussi les meilleurs acheteurs des produits manufacturés d'autres provinces. Ceci est dû à leurs revenus plus élevés.

Le problème est de savoir comment établir les grandes lignes d'un programme de développement provincial. Tous les pays en voie de développement doivent résoudre le problème de la meilleure utilisation de ressources assez limitées. Non seulement l'épargne, les devises étrangères, la main-d'oeuvre qualifiée et les matériaux sont généralement peu abondantes, mais aussi il y a insuffisance de temps, d'énergie et du nombre relativement réduit d'hommes capables de servir comme administrateurs, chefs d'entreprises et techniciens.

Pour élever le plus efficacement possible le niveau de vie de la Province, quelle part de ses maigres ressources doit-elle affecter à l'amélioration de l'éducation et de la santé ; quelle part réserver aux transports et aux voies de communication ? Quelle part à la mise en valeur de l'énergie, aux mines, au développement du commerce, aux services financiers et quelle part au développement d'entreprises industrielles ?

Le problème consiste alors à établir une liste des entreprises appartenant à la Province et de les classer à peu près selon le rôle qu'elles joueront dans la promotion économique du pays et le bien-être de la population.

La Petite et Moyenne Entreprise ne peut se développer que si elle prétend à une quelconque industrialisation. Dans ce cas, nous pouvons définir cette industrialisation, prise dans son sens large, comme le développement de tout un système de production dont les principales caractéristiques sont :

- l'utilisation de machines mues par moteurs;

- une technologie développée ;

- d'importants investissements ;

- la spécialisation et la division du travail poussée.

Le système de production repose sur des marchés et des sources d'approvisionnements importants et une organisation complexe à grande échelle des rapports humains. Par conséquent, nous pouvons également énumérer ces facteurs essentiels à l'industrialisation et qui sont :

- une économie monétaire ;

- des moyens de transport et des voies de communications efficaces;

- un système politique capable d'assurer l'ordre public et les services indispensables à l'industrie et au commerce ;

- une population évoluée(sur le plan mental ).

L'industrialisation est en partie, une conséquence d'un revenu accru. C'est ainsi que si les revenus augmentent, la demande des produits manufacturés et divers services urbains augmentera aussi. Ceci est une expérience universelle, une fois que les revenus ont dépassé le niveau nécessaire pour assurer les besoins alimentaires indispensables, il se dégage l'apparition d'un marché des produits manufacturés, outils, matériaux, engrais, ustensiles de ménage, électroménagers, et également chaussures, textiles et radios.

En d'autres termes, un rendement agricole plus grand permet d'avoir moins d'ouvriers agricoles.

SECTION 2 : LE DÉVELOPPEMENT POLARISÉ

Par "POLE", nous entendons l'existence de toute une chaîne d'inductions, de connexion, de flux financiers ou matériels qui s'établissent entre les différentes unités de production d'une même région. Or, la différence essentielle entre une région sous-développée et une région développée est que dans le premier cas, on est en présence d'unités de production isolées les unes par rapport aux autres, juxtaposées et n'ayant entre elles que les échanges d'intensité très faible, voire même nulle.

Par conséquent, le développement économique conduit à la mise en place de circuits diversifiés, d'ordre monétaire ou matériel qui s'inscrivent peu à peu sur le sol et donnent naissance à un espace polarisé.

Le phénomène de la polarisation constitue une donnée fondamentale de toute réflexion sur le développement provincial, tant sur le plan économique que sur celui de l'espace.

Le rôle de pompe "aspirante", mais jusqu'ici non "refoulante" que joue le complexe industriel et minier de la GECAMINES au détriment des agglomérations Katangaises, est à cet égard révélateur.

La création, selon une rationalité technocratique économique et financière, d'un gigantesque complexe industriel, a eu comme conséquence des effets secondaires mal maîtrisé et souvent négatif.

On est en présence d'une réussite assez remarquable sur le plan industriel et d'un échec à peu près total sur le plan du développement de l'espace.

a) La polarisation industrielle

Les problèmes de développement et de la croissance économique sont intimement liés, cependant les rapports entre l'industrie et son environnement sont complexes, plus exactement, l'industrie tend à créer, sinon un autre monde, tout au moins un monde différent.

D'abord, elle a engendré une classe nouvelle : la classe ouvrière qui, physiquement s'est installée aux portes de la ville "stricto-sensu" et a engendré peu à peu des faubourgs ouvriers sordides et sans confort. Le développement industriel ne se produit pas uniformément dans l'espace économique, il apparaît dans les secteurs que l'on appelle généralement "POLES DE CROISSANCES". Un pôle économique est un complexe d'industries qui, par sa nature, produit et diffuse la croissance.

Il est composé de deux éléments :

- une firme ou industrie motrice (la locomotive) ;

- un environnement économique constitué, en particulier de firmes "entraînées" par la firme motrice, elles sont unies par une multitude de flux réels et monétaires qui solidarisent l'ensemble par de multiples biens de fournisseurs, de clients et de sous-traitants.

Le levier de la croissance est naturellement constitué par l'entreprise ou le seul secteur. Cette unité économique considère que les débouchés vont s'accroître et qu'elle a intérêt à produire plus, elle va donc augmenter des entreprises composant le pôle, à travers les liaisons technico-économiques qui relient unités motrices et secteurs "entraînés", au total, la croissance de la production sera très supérieure à celle de la grande firme.

Ainsi, la firme motrice est source d'effets asymétriques sur son environnement : elle exerce plus d'influence sur le reste des firmes qu'elle n'en subit ; ces effets ont un caractère d'entraînement et à travers ses anticipations positives, la firme provoque le développement de l'ensemble. Le pôle ne fonctionne pas comme un marché composé de multiples vendeurs et acheteurs dont les achats et les ventes sont tels qu'ils n'ont pas d'influences perceptibles sur les prix et les quantités échangées ; mais au contraire un certain nombre d'unités économiques, la firme motrice en particulier, sont susceptibles, par le potentiel qu'elles représentent et le dynamisme qu'elles déploient, d'avoir une action sur le volume produit et son prix de vente. Le pôle est le siège d'effets de domination.

b) Les dynamismes de la croissance polarisée

1° La formation du pôle.

Dans une économie sous-développée, c'est-à-dire une économie où l'autoconsommation des producteurs est la règle de l'échange entre eux, l'exception, les agents économiques (ménages, tribus, villages) vivent en économie fermée. Le circuit économique n'existe pas à savoir : les échanges interindustriels.

Si dans cette "économie désarticulée", on introduit une activité potentiellement motrice, très schématiquement, deux types d'enchaînements peuvent se produire :

- l'environnement de la firme ne se modifie pas, les échanges entre la nouvelle entreprise et le contexte local restent faibles ou nuls ; en particulier, l'implantation industrielle nouvelle ne suscite pas l'apparition d'un réseau de fournisseurs, sous-traitants ou clients, autrement dit " la greffe ne prend pas", l'économie reste dualiste.

C'est cette situation qu'illustre l'industrie du cuivre qui n'entretient que des liens très peu tenus avec l'économie de la région du KATANGA donnant lieu à une situation que les Italiens qualifient de "cathédrales dans le désert".

La nouvelle entreprise a un effet d'entraînement sur son environnement, elle attire ou suscite l'apparition d'autres unités productrices qui nouent avec la grande firme des échanges de plus en plus importants. Un véritable "tissu industriel apparaît, les productions s'accroissent cumulativement, un nouveau pôle industriel naît à partir duquel l'économie considérée va se développer.

2° Les enchaînements de la croissance polarisée

C'est à travers toute une série de réactions et de liaisons que la croissance se développe et se propage à l'intérieur et à l'extérieur du pôle; ce sont ces enchaînements que l'on présente ici, le plus important d'entre eux a déjà été décrit en précisant la notion de pôle. La croissance de la grande firme détermine dans les industries "enchaînées" avec lesquelles elle entretient des échanges interindustriels, des augmentations de production. C'est ce que l'on appelle l'effet Léontiev ou encore le phénomène de la multiplication matricielle.

D'autres enchaînements de croissance existent montrant la richesse des phénomènes dont le pôle industriel est le siège.

a) La croissance de la firme motrice peut induire des projets :

- dans une firme qui achète des produits de la firme motrice elle peut induire des profits, tel que l'entreprise sidérurgique ;

- dans une industrie dont le produit est complémentaire à celui fabriqué par l'industrie motrice, tel que les charbonnages;

- dans une industrie dont le produit est un substitut réalisé par l'industrie motrice tel que les fibres synthétiques et fibres naturelles pour l'industrie textile ;

- dans une activité dont le produit est consacré par les individus dont les revenus augmentent du fait de la croissance de l'industrie motrice, tel que les activités commerciales dans un centre industriel dynamique.

b) La croissance de la firme motrice et des firmes qu'elle entraîne qui se traduit par

l'augmentation des profits qu'elles réalisent va expliquer et permettre la croissance de l'investissement. Cet investissement, s'il est constitué grâce à des équipements fabriqués par des entreprises va :

- provoquer la croissance des entreprises de ce secteur ;

- entraîner le jeu du multiplicateur des revenus dont le résultat

est un revenu additionnel final, plusieurs fois supérieur à l'investissement additionnel initial, selon la formule de

KEYNES R = K x I et où K est l'inverse de la propension à épargner (53).

2(*)

c) Les revenus supplémentaires peuvent provoquer, dans la mesure où ils se traduisent par une augmentation de la demande globale, un effet d'accélération. AFTALION a démontré qu'une hausse de la demande d'un produit final de 10 % par exemple de tissus pouvait, si certaines conditions étaient réalisées, provoquer une augmentation de la demande des firmes d'équipements (mètres à tisser) beaucoup plus forte, soit 50 % par exemple (54)(*).

d) L'unité motrice engendre des effets d'agglomération; elle attire ou suscite des activités complémentaires D'autre part, on enregistre des effets d'intensification des activités économiques dus à la proximité et aux contacts humains.

SECTION 3 : CARACTÉRISTIQUES DU PÔLE

3.1. Le pôle de vieillissement

C'est un pôle spécialisé dont la production tombe en désuétude et qui est en proie à des processus cumulatifs de régression. L'industrie du cuivre du KATANGA a connu une telle évolution, depuis plus de quinze ans, qu'elle a été d'autant plus touchée que son degré de diversification était moindre.

C'est ainsi qu'après une phase de développement, un pôle peut être frappé de vieillissement et connaître un processus de régression. Ce danger guette particulièrement les pôles dont le développement est fondé sur un seul produit . Si en raison du progrès technique, le produit fabriqué devient de plus en plus coûteux, en ce qui concerne ses coûts de production, la baisse de production de l'unité motrice va entraîner une baisse d'activités dans l'ensemble du pôle . Tous les mécanismes de croissance précédemment décrits vont s'y insérer et l'industrie entrera en crise.

Dans la sphère de l'industrie minière, sa régression a entraîné une régression des activités des entreprises situées en amont telles que la fabrication des pièces de rechange et des engins d'extraction, le charbon et les cimenteries, la carbochimie, la métallurgie, etc.

Il est à remarquer que ce risque de vieillissement est beaucoup plus faible dans les pôles dont la structure est complexe et qui comportent plusieurs branches motrices, ceci pour deux raisons :

- il est difficile d'imaginer que l'ensemble des secteurs moteurs, fabriquant au même moment un produit dont les coûts de production sont élevés, puisse enregistrer un le risque de régression partiel ;

- la structure complexe du pôle résulte la plupart de temps d'un "processus d'induction en chaîne" qui révèle les capacités d'innovation du pôle et son caractère de foyer de progrès : une activité d'usage apparaîtra alors comme un défi, un aiguillon poussant à la nouveauté créatrice.

3.2. Les ressources

Une ressource n'est vraiment une, au sens économique, que si elle contribue à produire quelque chose que quelqu'un désire à un coût qu'il accepte de payer. En analysant les ressources d'une province du point de vue de ses possibilités pour diverses industries, nous ne pouvons pas, par exemple ,compter parmi les ressources actuelles les bois situés au milieu de la forêt vierge ou les minéraux profonds dans la terre ou si loin de tout transport .Car la main-d'oeuvre pour les obtenir coûterait plus que la valeur des matériaux eux-mêmes. Le facteur de coût est donc d'une importance extrême pour estimer l'utilité industrielle des ressources d'une province.

Il n'est pas nécessaire que toutes les ressources requises par une branche particulière d'industrie viennent de la province où l'industrie est implantée. Beaucoup de matières premières sont facilement transportables et peuvent être importées à des coûts réduits. Les produits semi-manufacturés et les pièces détachées sont les types de ressources spécialement importantes que l'on peut importer avantageusement dans les premiers stades du développement industriel.

On peut faire de sérieuses économies en réalisant des opérations d'assemblage près du marché, même si les pièces ont été fabriquées ailleurs. Les importations de ce genre ne seront nécessaires que temporairement.

1° Méthode d'analyse des ressources

Il est nécessaire de faire un inventaire systématique de tous les types de ressources qui, dans la région pourraient être utilisées par l'industrie. Le but est de déterminer de façon précise la présence ou l'absence de ces genres de ressources requises dans les divers secteurs de l'industrie et de s'assurer de leur emplacement, de leur qualité, de leur quantité et de leur coût probable.

Ces renseignements, associés à ceux concernant les besoins en ressources des différentes industries et de la demande pour leurs produits, permettront de faire un choix préliminaire rationnel des industries les plus propices au développement de la région.

2° Ressources humaines

Les ressources industrielles ne sont pas uniquement matérielles. En fait, si l'on pouvait dégager un ensemble des ressources qui seraient comme la clé d'un développement fructueux de l'industrie, cet ensemble serait sûrement celui des ressources humaines et sociales de la Province.

Pourquoi la SUISSE est-elle devenue l'un des pays industrialisés les plus prospère et les plus diversifié ? Pourquoi le JAPON a-t-il dépassé à ce point les autres pays de cette région du monde en ce qui concerne l'industrie moderne ?

Ni dans un cas ni dans l'autre, on ne peut trouver une explication valable basée sur les facteurs de ressources naturelles. Cela cesse d'être un paradoxe, lorsque nous reconnaissons que ce sont les ressources humaines qui forment et contrôlent les ressources naturelles du développement industriel. Il y a moyen de surmonter de nombreuses déficiences matérielles si les talents humains sont très développés et si les conditions sociales, politiques et économiques sont favorables.

3° Matériaux et énergie.

Les besoins en matériaux des industries de transformation modernes sont souvent très spéciaux et très imprécis. L'industrie utilise de nombreuses matières premières végétales telles que le coton, l'huile de graines ou de noix, le caoutchouc, le cacao, le sucre, etc. Cependant, elles sont pour la plupart si facilement transportables à l'état brut qu'il n'est pas nécessairement avantageux du point de vue économique d'implanter des industries de traitement à leur proximité.

Il faut peser l'attraction du marché, l'attraction des autres ressources nécessaires à un traitement déterminé et l'attraction de la matière première. Il faudrait également faire un inventaire des ressources minérales, et s'orienter non seulement les orienter vers les plus spectaculaires tels que les métaux et le pétrole, mais aussi vers les produits communs, tels que le calcaire pour faire le ciment, les différentes sortes d'argiles pour fabriquer des briques, les tuiles et autres objets de terre cuite, le quartz pour fabriquer le verre et l'eau que les papeteries, les aciéries, les conserveries et beaucoup d'industries chimiques utilisent en grandes quantités.

3.3. La contribution de l'industrie du cuivre au PIB

Depuis la production du premier lingot de cuivre le 30 juin 1911, l'industrie du cuivre a connu une bonne participation au PIB, avec une moyenne de 17,6 % pendant la décennie 1954-1963, tandis qu'à partir de 1964 cette contribution a dépassé les 57 % au courant de l'année 1966, pour retomber à 18,8 % à la fin 1995.

Notons que pendant les premières années de la production du cuivre, outre les exportations du cuivre, l'essentiel des autres exportations étaient constituées de :

- caoutchouc de rhizomes, produits par des lianes de forêts (autrement dits caoutchouc des limbes) ;

- l'huile de palme ;

- l'ivoire, la cire d'abeilles, différentes peaux d'animaux et de

crocodiles.

Par contre, les produits importés étaient constitués de :

- produits d'alimentation ;

- produits fabriqués ;

- l'outillage, les machineries diverses, matériels électriques, etc.

A titre illustratif, pour les années 1914 les importations en quantités étaient de l'ordre de 83.043 tonnes, et de 119.300 tonnes en 1917, tandis que les exportations avaient atteint en 1914, 10.482 tonnes et 27.769 tonnes en 1917.

3.4. Les caractéristiques du métal cuivre

Le cuivre est un métal de couleur rose saumon, dont les propriétés physiques sont exceptionnelles : conductivité électrique et thermique plus élevée que celle de tout autre métal (sauf l'argent), ténacité, malléabilité, ductilité, soudabilité. Le cuivre de haute pureté est tellement ductile qu'il n'y a pratiquement pas de limite à son travail à froid . On parvient ainsi à l'utiliser pour des montres électriques et des bobinages dont le fil a un diamètre de 12 microns.

Sur le plan chimique, le cuivre présente une bonne résistance aux acides et à la corrosion . La patine de vert-de-gris dont il se couvre le protège contre les attaques des agents atmosphériques.

Sur le plan physiologique, le cuivre est un oligo-élément essentiel aux tissus végétaux et animaux. Il est cependant toxique à forte dose.

3.5. Utilisation du cuivre

Le cuivre est un des rares métaux qui trouve beaucoup d'utilisations à l'état pur et surtout dans les alliages :

- il est le métal de base de l'industrie électrique qui, à elle seule, intervient pour près de la moitié dans la consommation totale de cuivre : barres, câbles, fils pour les réseaux de distribution de courant, la traction électrique, les télécommunications, les moteurs, les alternateurs, les transformateurs, l'appareillage électrique, les appareils ménagers, la radio, la télévision, etc.

- il est également un métal de base de chaudronnerie : chaudières, échangeurs de chaleur, cuves, alambics, bassins, etc.

- il est largement utilisé dans le bâtiment : toitures, tuyauteries, décoration et dans l'industrie automobile: les radiateurs, support de pièces chromées, etc.

A l'état d'alliage, les applications du cuivre couvrent un énorme champ tel que :

- Les laitons, en alliage cuivre-zinc, présentent une plus grande dureté et une meilleure résistance à la corrosion que le cuivre et, en raison du moindre prix du zinc, remplacent souvent, économiquement, le cuivre dans la quincaillerie, la robinetterie, la serrurerie, la tuyauterie, la lustrerie, la construction navale, la fabrication des munitions et les instruments à vents musicaux;

- Les bronzes, en alliage cuivre-étain, ont une grande dureté et un faible point de fusion. Ils servent à fabriquer certaines pièces de machines (coussinets, engrenages), des cloches, des médaillons et des monnaies, etc;

- Les maillechorts (alliages cuivre-nickel-zinc) et les alliages cupronickel et cupro-aluminium qui forment une classe d'alliages aisés à mettre en oeuvre pour de nombreuses fabrications métalliques.

De multiples alliages nouveaux (cuivre au béryllium au zirconium, au titane, au manganèse) naissent en permanence et permettent de produire des pièces possédant des résistances particulièrement élevées à l'usure, à la chaleur et à la corrosion. Le cuivre est également utilisé comme additif en sidérurgie en vue d'améliorer les caractéristiques de certains aciers et fontes.

Les oxydes et les sels de cuivre trouvent également de nombreuses applications :

- les oxydes de cuivre sont utilisés comme colorants en céramiques ;

- le sulfate de cuivre est utilisé en galvanoplastie et dans la teinturerie ; c'est un agent fongicide et bactéricide qui sert en agriculture à la lutte contre les maladies cryptogamiques des végétaux, ainsi qu'à l'imprégnation du bois, au traitement des eaux, etc.

3.6. Caractéristique du métal cobalt

Le cobalt est un métal de couleur gris-bleu, dur et cassant, ferromagnétique, et qui devient radioactif après irradiation dans un réacteur nucléaire. Peu oxydable à l'air, le cobalt est rapidement dissout par les acides minéraux. Il forme de très nombreux complexes organiques ou inorganiques.

3.7. Utilisation du cobalt

Le cobalt n'est utilisé à l'état pur que dans des applications limitées : comme catalyseur ou comme source radioactive pour usages médicaux ou industriels (irradiations, stérilisation des aliments, polymérisation, etc.). C'est à l'état d'alliage que les applications du cobalt couvrent le champ le plus vaste. On peut reporter ces alliages en trois grandes catégories : les alliages magnétiques, les super alliages, et les alliages divers.

Les alliages magnétiques comprennent les alliages pour aimants permanents utilisés dans la radio, la télévision, le radar, l'électrotechnique (haut-parleurs, relais, moteurs, génératrices, compteurs, etc.) et les alliages doux.

- les super alliages comprennent les alliages réfractaires et les alliages résistant à l'usure et à la corrosion , à savoir :

* les alliages réfractaires utilisés pour la fabrication de pièces soumises à haute température dans les réacteurs d'avions et de fusées, les turbines à gaz,

les fours industriels, etc.

* les alliages résistant à l'usure et à la corrosion utilisés sous forme de pièces coulées ou de revêtements durs pour la fabrication des plaquettes d'outils de coupe, de soupapes de moteurs, de dents d'excavateurs, de lames de bulldozers, etc.

Les alliages divers comprennent les aciers alliés, les alliages ferreux et non ferreux et les matériaux frittés tels que :

* les aciers au cobalt qui comprennent les aciers à coupe rapide destinés à l'usinage des métaux à grande vitesse, et les aciers à très haute limite élastique (coque de sous-marin).

* les divers alliages ferreux et non ferreux qui se distinguent par certaines propriétés particulières intéressantes qui leur ouvrent un vaste champ d'application dans les domaines des appareils de mesure, des lampes électroniques, etc.

Citons aussi en particulier le vitallium, alliage Co-Cr-Mo employé pour les prothèses dentaires et pour la confection des pièces d'ostéosynthèse.

* les matériaux frittés sont des outils à base de diamant ou carbure de tungstène où le cobalt sert de liant . Ces matériaux sont utilisés comme outils de coupe de forage dans l'industrie minière, etc.

Les oxydes et les sels de cobalt ont également un vaste champ d'application :

* l'oxyde de cobalt sert de blanchissement et de colorant en céramique, en verrerie et en émaillerie où il est un constituant de la couche de fond assurant l'adhérence de l'émail;

* les sels organiques de cobalt servent à fabriquer des siccatifs pour les peintures, encre et vernis;

* enfin, le cobalt utilisé sous forme de sulfate ou de chlorure est un oligo-élément indispensable à l'alimentation du bétail.

3.8. Caractéristiques du métal zinc

Le zinc est un métal de couleur blanc-bleuté qui, sur le plan physique, présente une bonne malléabilité et un point de fusion relativement bas.

Les propriétés chimiques et électrochimiques du zinc sont particulièrement intéressantes du fait qu'il est un métal amphotère et réducteur. Dissous par les acides minéraux, il est insensible à la plupart des substances organiques et pratiquement inaltérables à l'air. Il présente un caractère réducteur vis-à-vis de la plupart des autres métaux, dont le fer.

Sur le plan physiologique, le zinc est un oligo-élément important et un des métaux qui a la plus grande action bactéricide.

3.9. Utilisation du zinc

C'est à l'état pur ou très faiblement allié que le zinc connaît son application la plus importante : la protection par zingage des fers et aciers contre la corrosion. La couche de zinc protectrice peut être appliquée par différents procédés : trempage à chaud dans un bain de zinc (galvanisation), électrodéposition, métallisation au pistolet ou, simplement, utilisation d'une peinture constituée de poudre de zinc en suspension dans un liant organique ou inorganique.

Le zinc métal, parfois additionné d'une faible quantité soigneusement dosée d'un autre métal (cuivre, magnésium, manganèse,...), peut également être laminé en feuilles, bandes, plaques, tiges et fils. Le zinc laminé est utilisé dans le bâtiment pour la couverture des toits, la fabrication des gouttières, tuyaux de descente, etc.; Il sert également à la fabrication des piles électriques où il constitue l'électrode négative, à la réalisation des clichés métalliques dans la photogravure, à la protection cathodique des pipe-lines, etc.

La poudre de zinc s'utilise comme réactif dans l'industrie chimique et dans certains procédés d'extraction métallurgique, de l'or en particulier.

A l'état d'alliage,

L'application la plus importante est la fonderie sous pression ("die casting") d'alliages composés principalement de zinc de grande pureté (94 à 96 %), et d'aluminium

(4 %). Ces alliages, qui se caractérisent par leur bas point de fusion et leur grande fluidité, permettent de fabriquer économiquement, et avec une grande précision, des pièces même très compliquées qui présentent de bonnes qualités mécaniques. Leur champ d'utilisation est donc extrêmement étendu : pièces pour automobiles (boîtiers, carburateurs, pompes), pour machines de bureau, pour matériel ménager, pour jouets (autos miniatures), etc. Allié au cuivre, le zinc donne le laiton dont les multiples usages ont été indiqués plus haut. Si l'on ajoute du nickel, on obtient les maillechorts d'utilisation similaire.

Parmi les innombrables applications des oxydes et sels de zinc,

il faut citer :

- l'oxyde de zinc, utilisé dans la fabrication du caoutchouc, la peinture, la photocopie, l'industrie chimique et pharmaceutique;

- les lithopones, pigments blancs à base de sulfure de zinc;

- le sulfate de zinc, utilisé dans l'industrie de la viscose et en agriculture pour corriger des déficiences des sols.

3.10. Caractéristiques du métal cadmium

Le cadmium est un métal blanc, mou, malléable, ductile et flexible à l'état pur. Son point de fusion est relativement bas.

Les propriétés chimiques et électroniques du cadmium sont proches de celles du zinc : métal réducteur, il est dissout par les acides minéraux mais est pratiquement inaltérable à l'air. Le cadmium est un produit toxique, dont l'accumulation dans l'organisme doit être soigneusement évitée.

3.11. Utilisations

C'est à l'état pur que le cadmium connaît sa principale utilisation : le cadmiage électrolytique d'objets métalliques à protéger de la corrosion. Le cadmiage offre, par rapport à la galvanisation, de nombreux avantages : meilleure résistance à la corrosion en milieu basique ou salin, plus grande élasticité du dépôt, recouvrement plus facile de pièces de formes compliquées. Le métal est également utilisé dans l'industrie nucléaire sous forme de barres qui permettent la régulation du flux de neutrons dans les réacteurs. Il trouve enfin une application importante dans la fabrication des accumulateurs au nickel-cadmium.

Les principales utilisations du cadmium à l'état d'alliage sont :

- les alliages à bas point de fusion, dits "antifriction", à 97-98 % de cadmium, servant à fabriquer des coussinets de moteurs;

- les alliages cadmium-argent utilisés pour les soudures en électronique, les fusibles, la dentisterie;

- les alliages de cuivre allié à un peu de cadmium, utilisés dans l'industrie automobile (fabrication des radiateurs) et l'industrie électronique.

Enfin, à l'état de sels, le cadmium forme de nombreux pigments allant du jaune au rouge utilisé pour la peinture, la préparation d'émaux, la coloration des matières plastiques. Signalons également l'usage de sels de cadmium dans les tubes de télévision, pour stabiliser les vinyles à l'action de la lumière, etc.

3.12. Les marchés des produits miniers

3.12.1. Le marché de cuivre

Le cuivre consommé dans le monde provient, d'une part, du cuivre primaire, c'est-à-dire du cuivre produit par traitement métallurgique de minerais et, d'autre part, du cuivre secondaire, c'est-à-dire des déchets recyclés. La part du cuivre secondaire dans la consommation totale du cuivre du monde approche les 40 %, dont 12 % servent à produire du cuivre raffiné et le solde est directement utilisé dans les industries de transformation.

La production mondiale du cuivre primaire qui était de l'ordre de 550.000 t/an au début du siècle, atteint aujourd'hui 7.600.000 t/an. Dans le monde occidental, la production du cuivre primaire est de l'ordre de 6.000.000 t/an et la consommation totale y compris les déchets recyclés est de l'ordre de 10.000.000 t/an (55).

Le commerce international de cuivre non manufacturé porte sur 4.500.000 t/an, dont 2.500.000 t/an de cuivre raffiné tandis que celui de produits manufacturés porte sur près de 1.000.000 t/an. Les échanges entre le monde occidental et le monde communiste sont faibles et ne dépassent guère 150.000 t/an de cuivre et 50.000 t/an de produits manufacturés.

Dans le domaine des échanges , les cours du cuivre ont connu depuis le début du siècle d'amples et soudaines fluctuations qui résultent de l'inélasticité à court terme de l'offre et de la demande par rapport aux prix.

Ces fluctuations, déjà importantes à prix constants, se sont exacerbées au cours des vingt dernières années en raison de l'érosion accélérée des monnaies.

Les conséquences désastreuses, que ces mouvements anarchiques entraînent sur l'économie des pays dont le développement repose sur l'exportation du cuivre, ont conduit certains d'entre eux à se grouper au sein du "Conseil Intergouvernemental des Pays Exportateurs du Cuivre (CIPEC) dans le but de prendre en commun des mesures propres à stabiliser les cours2(*)

Lors de sa fondation en 1967, le CIPEC comprenait le CHILI, le PEROU, le ZAIRE (CONGO) et la ZAMBIE. Depuis lors, le CIPEC a recueilli l'adhésion de l'AUSTRALIE, de l'INDONESIE, de la PAPOUASIE NOUVELLE-GUINEE, et de la MAURITANIE.

La production de cuivre dans l'ensemble de ces pays représente 45 % de celle du monde occidental et leurs exportations, qui constituent plus de 90 % de leur production, représentent 55 % du commerce international du cuivre dans le monde occidental.

3.1.2.2. Le marché de cobalt

Le cobalt produit dans le monde est généralement extrait de minerais où il est associé en faibles quantités à d'autres métaux : cuivre, nickel, fer etc. dont il est considéré comme un sous-produit. Cette production primaire assure l'essentiel de la consommation mondiale : le recyclage des déchets est inférieur à 3 %.

En 1930, la production mondiale de cobalt était de l'ordre de deux mille tonnes par an. Elle dépasse aujourd'hui 25.000 t, dont environ 22.000 t dans le monde occidental. Le taux annuel de développement de la production a été de l'ordre de 6 % depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Les principales caractéristiques du marché du cobalt dans le monde occidental peuvent se résumer comme suit :

- la production est très concentrée : 6 producteurs assurent 50 % de la production totale, alors que la Gécamines à elle seule en assurait plus de 65 % ;

- la consommation au contraire, quoiqu'elle se localise géographiquement dans les pays à technologie avancée (USA, EUROPE, JAPON) est à l'intérieur de ces pays, disséminée entre un grand nombre de firmes.

3.1.2.3. Le marché de zinc

Le zinc consommé dans le monde provient, à raison de 85 à 90 % du zinc primaire, c'est-à-dire issu du traitement de minerais, et pour le solde, des déchets recyclés. La production mondiale de zinc primaire, qui était de l'ordre de 500.000 t/an au début du siècle, atteint aujourd'hui plus de 6.000.000 t/an. Ce qui correspond à un taux annuel de développement de la production de l'ordre de 3,5 %.

Le zinc occupe ainsi le 3ème rang, après l'aluminium et le cuivre, dans la consommation des métaux non-ferreux. Le commerce international de zinc est très important et porte sur environ 3.000.000 t de zinc contenu dans les minerais, 1.200.000 t de zinc métal et 100.000 t de produits manufacturés.

3.1.2.4. Le marché de cadmium

Les minerais de cadmium ne sont guère exploités industriellement et le cadmium est récupéré comme un sous-produit de la métallurgie du zinc. Le recyclage des déchets est inférieur à 4 % de la consommation totale.

La production mondiale de cadmium n'atteignait pas 2.000 t/an en 1930. Elle dépasse aujourd'hui 17.000 t/an, dont 14.000 t dans le monde occidental. Le taux annuel de développement a été de l'ordre de 5 % depuis 1930.

Le commerce international de cadmium porte sur environ 7.000 t/an sous forme de métal, alliage, scories, poussières, etc. Le prix fixé par les producteurs américains sert de base à la majorité de transactions.

Tableau n°48 : Contribution de l'industrie du cuivre et autres métaux associés au PIB au prix courant. 1953 à 1995 (en millions)

Année

Désignation.

Industrie minière

et métallurgique(*)

Contribution

en %

PIB

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

90,4

101,9

105,8

136,0

97,0

71,1

-

-

-

-

-

91,9

-

155,4

148,1

189,6

234,0

-

-

-

-

-

-

-

-

17

18

18

22

16

12

-

-

-

-

-

42

-

57

36

29

27

-

-

-

-

-

-

-

-

512,5

541,1

577,9

611,5

602,1

592,8

-

-

-

-

-

221,3

-

272,1

410,0

648,1

859,9

-

-

-

-

-

-

-

-

 

Source : Rapport Annuel de la Banque du Congo de 1990-1995

* L'industrie minière comprend le cuivre, le cobalt et le zinc.

Tableau n°48 : Contribution de l'industrie du cuivre et autres métaux associés au PIB 1953-1995 (en millions)(suite)

Année

Désignation.

Industrie minière métallurgique(*)

Contribution

en %

PIB

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

476,9

1404,8

2856,5

2952,2

2774,4

5855,6

10950,9

51900,-

42799,-

105800,-

212800,-

507100,-

806900,-

8614900,-

243349900,-

189,6

234,0

9437,4

8,7

12,6

16,7

12,4

8,9

9,9

10,9

14,5

8,9

12,3

12,8

14,7

12,0

6,1

4,6

6,3

14,4

18,8

5480,5

11105,0

17182,9

23780,4

31110,4

59134,4

99583,4

358800,-

482600,-

861000,-

1657300,-

3440600,-

6717100,-

141624200,-

5296370300,-

80771558000,-

893087574,-

52399135210,-

 

Source : Rapport de la Banque du Congo de 1960 - 1995

* l'industrie minière comprend le cuivre, le cobalt et le zinc.

CHAPITRE IX : LES FLUX ECONOMIQUES DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

SECTION I. GÉNÉRALITÉS

Selon F. PERROUX, une industrie est plus importante quand elle ne se promeut que par ce qu'elle produit. Les effets d'entraînement sont d'autant plus significatifs que l'industrie motrice est une industrie de biens d'approvisionnements ou d'équipement qui achète ses inputs à l'économie nationale et écoule ses outputs à l'intérieur du pays (56)(*).

C'est à ces conditions que le pôle de développement suscite des transformations technologiques cumulatives, dans le sens de la diversification industrielle et surtout dans le sens du bouleversement de la structure des coûts.

La plupart des industries du Tiers-Monde ne sont pas liées entre elles par des réseaux de prix, de flux et d'anticipation. Ceci incite à retenir l'attention sur les activités économiques stimulées par les ressources d'exportation lorsqu'elles irriguent certains éléments de l'économie de marche du système national. L'impulsion que la diffusion de ces ressources apporte au développement économique amorce parfois la diversification des activités. Il en résulte qu'on risquerait d'appauvrir la réalité de certains complexes industriels du Tiers-Monde, en tant que propulseurs des déséquilibres moteurs, si on limitait les effets d'induction d'une industrie motrice aux activités qu'elle stimule en amont et en aval de sa production.

SECTION II. ANALYSE DES FLUX

L'activité et le développement de la GECAMINES a provoqué dès 1918 l'éclosion de multiples entreprises industrielles, commerciales et agricoles. C'est ainsi qu'en 1954, on dénombrait plus de 2.600 firmes au KATANGA, dont les plus importantes furent la CIMENKAT, créée en 1922, les Brasseries du KATANGA, créée en 1923, la TRABEKA (société d'entreprise des travaux en béton au KATANGA) fondée 1924, la SOGEFOR, créée en 1925, la SOGELEC, créée en 1930, etc. qui gravitaient autour de l'industrie du cuivre.

Les entreprises avaient pour mission les travaux de terrassement, la fabrication des briques, la construction d'immeubles, la voirie, le génie civil, les transports, l'alimentation, l'élevage, etc.

Selon CHENERY et WATANABE, l'industrie de la transformation des métaux non-ferreux est une industrie industrialisante. Ils ont aussi démontré qu'avec la sidérurgie, l'industrie des métaux non-ferreux est une industrie de base de plus dynamiques: ses effets industriels en amont comme en aval étant parmi les plus élevés des activités économiques (57)(*).

Par contre François PERROUX affirme que : "le fait grossier mais solide, est celui-ci : La croissance n'apparaît pas partout à la fois, elle se manifeste en des points ou pôles de croissances, avec des intensités variables pour l'ensemble de l'économie" (58)(*).

Le concept de pôle de croissance ou de développement est né de l'observation concrète des réalités historiques, à savoir l'analyse de l'impact de cette unité motrice sur son environnement et sa diffusion du progrès dans la région ou pays dans lequel elle est située.

Cette diffusion peut être regroupée en deux catégories à savoir :

- le premier, appelé "effets en amont" qui, par le fait de la présence de l'unité motrice, suscite la création et le développement, des biens d'équipement et des services. Ils ont l'avantage de stimuler la mise en valeur des ressources inemployées, ce qui répond à l'impératif du développement. C'est de cette manière que peut s'ébranler de phase en phase une onde qui va s'amplifiant. C'est la raison pour laquelle l'entraînement en amont est aussi appelé effet multiplicateur (59)(*);

- Le deuxième effet d'entraînement ,"effet en aval" qui se manifeste par la création d'une chaîne d'activités et d'industries qui utilisent le produit de l'industrie motrice comme matière première. Par eux, peut se constituer de proche en proche une chaîne des complémentarités autour de la firme motrice. C'est dans cette perspective que l'effet en aval est encore appelé effet de polarisation (60)(*).

Tous ces effets d'entraînement sont en principe de deux ordres : les effets réels et les effets monétaires. Les premiers désignent les flux des marchandises et des services résultant de l'activité du pôle tandis que les seconds dépendent de la distribution des revenus que celui-ci effectue en contrepartie des achats de ses inputs ou pour rémunérer les facteurs de production, travail et capital.

En ce qui concerne l'industrie du cuivre du CONGO, l'on a constaté que durant la période allant de 1920 à 1974, il existait des relations entre l'unité motrice et les industries adjacentes. La donnée la plus significative de l'industrie cuprifère est que le facteur entraînant fondamental est la demande externe.

Dans ces conditions, l'impact des impulsions créatrices tendant à provoquer des transformations structurales sera d'autant plus important que les "itinéraires de propagation auront drainé vers l'économie intérieure une partie plus importante de flux monétaire d'origine extérieure et assureront une meilleure irrigation de l'économie par ce flux" (61)(*).

Cet impact est particulièrement médiocre en raison de l'incapacité de l'économie locale de satisfaire la demande intermédiaire pour les biens de capital, un des plus importants inputs complémentaires de l'industrie métallurgique.

C'est dans cet ordre d'idées que nous pouvons retenir que l'Union Minière du Haut-Katanga avait investi un capital de plus de 15 millions de Francs belges (62)(*), dans ses immobilisations entre 1952 et 1961 et tous les matériaux avaient fait l'objet d'une acquisition à l'extérieur, ne produisant en fin de compte aucun impact sur l'économie locale. Autrement dit , l'effet d'entraînement en amont était quasiment nul.

Il en va de même en ce qui concerne l'effet d'entraînement en aval, exception faite de la LATRECA qui a consommé, en moyenne au courant de la période sous étude, plus ou moins 2000 tonnes de cuivre. Il s'ensuit que le secteur de production le plus dynamique ne leur livre pas les produits de son activité. Cette industrie est liée à son environnement et se comporte presque exclusivement comme agent créateur d'une masse de salaires. Dès lors, le volume de main-d'oeuvre employée dans cette industrie apparaît comme le facteur décisif du processus de diffusion de la croissance. Or, les statistiques attestent que ce volume de main-d'oeuvre n'atteint guère de grandes proportions, soit :

- 5 % seulement de la population en âge de travailler pour les années 1958;

- 1,2 % pour les années 1970 ;

- 0,9 % pour l'année 1984 ;

- 0,4 % pour l'année 1994.

En outre, il faut noter qu'une grande partie (+ 80%) de leurs salaires est consacrée aux besoins de ménage et est surtout orientée vers l'achat des produits importés.

C'est dans cette optique que François PERROUX et G. DESTANNE de BERNIS considèrent le complexe métallurgique comme une illustration typique d'état de développement, incapable d'embrayer sur le reste de l'économie régionale (63)(*).

Notre étude est de démontrer que cette industrie n'a procuré au cours de tout ce siècle finissant aucun effet d'entraînement tant en amont qu'en aval.

En effet, les flux monétaires qui provenaient de l'industrie du cuivre depuis sa création jusqu'en 1974 contribuaient largement au développement de la Province dans des aspects tels que l'utilisation de plus en plus croissante de la main-d'oeuvre, dont

l'intégration a entraîné à la longue un phénomène de chômage et de diminution du niveau des activités qui ne tournent que pour les besoins de l'outil de production, en limitant l'accès à ces derniers à l'exclusion des tiers.

L'efficacité, la qualité et la performance ont été sacrifiées au profit du gigantisme de l'industrie du cuivre. Nous pouvons préciser d'ailleurs que seule l'industrie du ciment qui jouit d'une autonomie financière apparente, et l'industrie hydroélectrique bénéficient encore d'une appellation des industries ayant des effets en amont, tandis que les autres telles que nous les avons décrites dans les chapitres précédents ont été intégrées aussi bien en amont qu'en aval.

Cette situation a ainsi qualifié l'industrie du cuivre de mono-production mettant sur les marchés extérieurs des matières premières brutes, donnant ainsi à la Province et au pays le caractère de "Réservoir de matières premières" ayant comme innovation, la transformation du minerai en métal, qui doit encore subir des transformations supplémentaires. Il faut, en outre, signaler que les autres activités que nous qualifions de connexes, telles que l'enseignement, l'agriculture, l'urbanisation, etc. se dessinent principalement en fonction de l'industrie du cuivre.

Cette évolution constitue une donnée fondamentale qui doit nous prouver que la politique de pôle d'industrialisation avec des industries industrialisantes, n'a pas la même conception dans les pays en voie de développement, d'autant plus que leurs implantations se font suivant des principes d'extraversion, dont les intrants se retrouvent à l'extérieur du pays tout comme la commercialisation de leurs outputs.

Dans le cas précis du KATANGA, dont la configuration géographique du chemin de fer, tracé sous la colonisation, n'avait qu'une seule motivation : extraire, transformer et évacuer les produits vers l'océan le plus proche, à destination de la métropole. Un pacte colonial, renfermant des accords particuliers, fut signé entre la colonie et sa métropole pour réglementer les échanges commerciaux à des tarifs préférentiels.

Les principales caractéristiques de ce pacte colonial étaient que :

- le marché colonial était réservé aux produits métropolitains;

- inversement, les produits coloniaux ne pouvaient être exportés à destination de la métropole que par la marine métropolitaine ;

- les denrées des colonies en contrepartie bénéficiaient dans la métropole d'un accueil privilégié.

Une de premières caractéristiques de ce pacte fut l'interdiction pour les colonies de produire sur leurs sols des biens susceptibles de concurrencer l'industrie métropolitaine Cette mesure avait pour objectif de protéger, d'une part, les débouchés de cette industrie et, d'autre part, la main-d'oeuvre employée dans les industries de transformation des produits coloniaux.

Pour asseoir notre théorie ,nous pouvons donner l'exemple du cuivre de la GECAMINES qui déjà raffiné à 99,98 % au CONGO, devrait encore subir une autre transformation dans les usines d'HOBOKEN et OLEN en BELGIQUE pour en extraire les dernières impuretés et occuper de la sorte la main-d'oeuvre belge. (64)(*).

L'analyse du schéma ci-dessous nous démontre clairement que l'industrie du cuivre n'a pas produit les effets escomptés de par sa présence dans la Province.

Nous allons de ce fait décortiquer toutes les entreprises qui ont gravité autour de cette industrie et allons en déduire les différents effets que celle-ci a pu, d'une manière ou d'une autre, générer pour contribuer au développement économique de la Province.

Pour cette analyse, nous allons procéder par un découpage en deux périodes, à savoir : la période allant de l'implantation de l'industrie du cuivre vers les années 1912 à 1974, année considérée comme butoir puisque caractérisée par la zaïrianisation et la rétrocession. Cette année, la GECAMINES a été contrainte d'annexer toutes les entreprises qui gravitaient dans son voisinage.

La deuxième période allant de 1975 à 1995, a été caractérisée par l'expression de la GECAMINES, produisant elle-même une partie de ses propres inputs et consommant une partie minime de ses propres outputs.

Cette situation a eu pour conséquence une évolution des entités annexées calquées sur les vicissitudes de l'industrie du cuivre. La croissance économique enregistrée par ces unités annexées s'est vue amenuisée au fur et à mesure que le niveau d'activité de l'unité motrice, qu'est la GECAMINES, baisait.

Les difficultés enregistrées dans le processus de production du cuivre et des produits associés se sont répercutées sur toutes les unités annexées. Ce qui a provoqué dans leurs chefs, une diminution grandissante de leur propre production.

Ces unités ont été réduites en de simples départements ou services qui ne devraient produire que selon la demande de l'un ou l'autre service de la GECAMINES. Le marché a été, de ce fait, fermé aux tiers. Le schéma ci-après démontre l'impact de l'industrie minière sur son environnement de 1911 à 1974.

Schéma n°2 : Flux réels de l'industrie minière de 1912 à 1974

AMONT AVAL

Transports

Agro-Alimentaire

Transports

Ciment

métallurgique

Cuivre Produit fini.

Energie

Charbon

Electricité

Zinc, Piles sèches

Plomb

Cimenteries et

Produits dérivés

Production minière

Cadmium

Métallurgie

Acide sulfurique

Industrie

chimique

Savonnerie

et

cosmétique

Enseignement

Construction

métallique

Intrants Agricoles

Agro-Industrie

Enseignement

Salaires

Source : Nous-mêmes sur base des données du texte

SECTION III. LES FLUX EN AMONT DE 1912 À 1975

a) L'équipement énergétique

1°. Les centrales hydroélectriques

Depuis l'implantation de l'industrie du cuivre dans la Province, l'énergie hydroélectrique nécessaire pour son fonctionnement provenait exclusivement de quatre centrales dont trois appartenaient à l'Union Minière du Haut-KATANGA, à savoir : KONI, N'ZILO et N'SEKE, tandis que la quatrième, MWADINGUSHA, appartenait à la SOGEFOR. L'ensemble de ces quatre centrales était capable de fournir 25 millions de kWh par an.

Cette énergie était et est distribuée par un réseau de lignes à haute tension de plus de 1.500 kilomètres. Ce réseau est interconnecté aux centrales zambiennes par une ligne de 430 kilomètres à 220 KV.

En 1974, par décision de l'Etat congolais, l'ensemble de l'activité énergétique du pays a été confié à la Société Nationale d'Electricité (SNEL). Cette situation a provoqué au niveau de la GECAMINES un manque à gagner très important du fait que ces barrages et centrales n'ont jamais fait l'objet d'une indemnisation quelconque vis-à-vis de la GECAMINES, qui est obligée de pouvoir régler ses factures au "timing" indiqué par la société d'énergie avec toutes les contraintes d'usage qui en découlent.

Il est à noter que la demande toujours croissante d'énergie, compte tenu de la spécialisation qu'exige la production du cuivre et autres projets de grande envergure, a provoqué la construction des barrages d'Inga et le transport à longue distance 2.000 Km de l'énergie électrique. Ces barrages sont situés sur le fleuve dans le BAS-CONGO.

Tableau n° 49 : Production et consommation d'énergie électrique.

(en millions de kWh)

Désignation

Années

Centrales du

Shaba

Centrale d'Inga

Consommation

UMHK / GCM/E

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

2,0

2,03

2,1

1,8

1,8

2,07

2,2

1,8

1,9

2,1

2,3

2,5

2,5

2,4

2,8

2,7

2,6

2,5

2,6

2,9

3,0

2,7

2,7

2,0

1,8

1,6

1,8

2,3

1,3

1,8

1,7

2,2

1,6

1,8

0,9

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

3,1

-

-

-

1,3

1,5

2,5

3,5

4,5

4,0

3,8

2,5

1,5

0,8

1,4

1,4

0,2

0,1

0,90

1,06

1,20

2,08

1,16

1,26

1,33

1,29

1,36

1,49

1,59

1,67

1,82

1,93

2,02

2,01

1,98

2,8

2,1

2,3

2,4

2,7

2,8

2,8

2,6

2,7

2,6

2,7

1,2

2,2

1,8

1,4

0,8

0,8

0,7

Source : Rapports annuels UMHK - GCM/E 1960 - 1995

2° Les Charbonnages de la LUENA

Ces charbonnages produisent du charbon depuis 1924. Les charbons de la LUENA sont difficilement cokéfiables. Ils contiennent plus de 25 % de cendre. Ils ne peuvent donc pas être utilisés pour un usage métallurgique, ce qui explique que les promoteurs miniers aient été amenés à construire des centrales hydroélectriques.

Comme nous l'avons indiqué dans le chapitre précédent, la production du charbon était non seulement consommée par l'industrie métallurgique, mais aussi par la cimenterie de LUBUDI, le chemin de fer, utilisant les locomotives à vapeur, les industries textiles, utilisant des chaudières à vapeur, etc. En 1974, les Charbonnages de la LUENA ont été annexés à la GECAMINES, leur donnant ainsi priorité seulement aux besoins de la Société. Le chemin de fer qui utilisait le charbon pour sa traction s'est vu doté de locomotives électriques et à traction diesel, les industries textiles et les raffineries d'huile se sont vues soit fermées ou leurs chaudières à vapeur à base de charbon étaient remplacées par des chaudières électriques.

Il découle de cette situation que les Charbonnages de la LUENA, devenant un siège d'exploitation de la GECAMINES, ont connu une baisse de production très sensible puisque devant se conformer aux programmes de production de la GECAMINES.

La roche exploitée est du charbon ligniteux présentant les caractéristiques suivantes :

- cendres 20 à 25 %

- soufre 4 à 5 %

- chaleur spécifique comprise entre 4.000 et 9.000 calories

- teneur en carbone comprise entre 80 et 85.

La consommation des charbons de la Luena s'est pratiquée de la manière suivante jusqu'en 1975 :

GECAMINES : 4.000 à 5.000 tonnes/mois essentiellement pour les usines de LIKASI ;

GECAMINES : 4.000 à 5.000 tonnes/mois pour les fours à clinker et à chaux

VAP/Lubumbashi : 300 tonnes/mois

AMATO Frères : 200 tonnes/mois

CIMENKAT : 2.000 à 3.000 tonnes/mois pour ses fours rotatifs, servant à la cuisson du clinker.

Jusqu'aux années 1964-1965, le chemin de fer du KATANGA fut le principal consommateur du charbon de la LUENA (locomotive à vapeur).

3°. La cimenterie et produits divers

a) La cimenterie

Le développement de la super structure de l'industrie du cuivre a connu un essor très important grâce à l'apport combien indispensable des cimenteries de LUBUDI et de LIKASI.

Tous les travaux de construction de l'infrastructure et des équipements ont été réalisés avec le ciment de ces deux cimenteries. Il est à noter que la production de la cimenterie de JADOTVILLE (CMJ ou CML) était consommée en grande partie par la GECAMINES mais depuis 1974 cette cimenterie a été annexée à la GECAMINES et est devenue depuis un siège de la société, sous l'appellation de Calcaire - Chaux et Ciment (CCC). Sa production est tributaire de la demande de la société et n'a plus d'impact sur le marché local, envahi par les produits importés de la cimenterie zambienne de "Chilanga Cement".

La Cimenterie de LUBUDI, a par contre gardé son statut, mais la GECAMINES s'y retrouve actionnaire à concurrence de 49,2 % du capital. Le ciment Portland est consommé par la GECAMINES qui, en retour, fournit à la cimenterie du charbon, de la scorie et du gypse (rejets de la lixiviation du minerai du cuivre cobaltifère).

Dans l'étude faite dans les chapitres précédents, nous avons fait ressortir que cette cimenterie, compte tenu de la conjoncture économique, est aussi en perte de vitesse et souffre d'un manque crucial de pièces de rechange et autres biens d'équipement.

b) Carrières et usines à pierrailles

D'une importance capitale dans la construction des équipements, les carrières et usines à pierrailles exploitent le quartzite kibarien qui, après traitement dans les usines à pierrailles installées à proximité donne du ballast 25/50, du gravier 10/25, et du sable 2/10.

Depuis 1956, la production de l'usine de KATONTO intervient dans tous les travaux de génie civil entrepris dans le groupe Ouest de la GECAMINES(KOLWEZI). A partir de 1960, tous les groupes de la GECAMINES ainsi que diverses sociétés et entreprises du Sud-KATANGA se ravitaillaient en matériaux de génie civil à KATONTO.

En 1970, la production s'était fixée à 117.927 tonnes de graviers et 62.651 tonnes de sable. Actuellement la production des carrières de KATONTO est en veilleuse, suite au ralentissement des activités de la GECAMINES grande consommatrice de cette production.

b) Usine à Chaux

Situé à 6 kilomètres de LIKASI, le gisement de calcaire de KAKONTWE fut découvert en 1917 en vue de fournir le fondant et la chaux nécessaire aux usines de métallurgie de la GECAMINES. L'usine à chaux produit mensuellement 9.500 à 10.500 tonnes de chaux vive et 600 à 700 tonnes de chaux éteinte. Actuellement cette usine fonctionne au ralenti faute de matière première et de pièces de rechanges.

4°. L'industrie chimique

D'une très grande importance dans la métallurgie du cuivre et des métaux associés, l'industrie chimique fournissait principalement de l'acide sulfurique, du sulfate de cuivre, la soude caustique, l'acide chlorhydrique, l'huile hydrolysée, la glycérine, etc. La Société de Financement, de Gestion et d'Exploitation d'Industrie Chimique (SOFICHIM), la Société d'Etudes Chimiques d'Exploitation Industrielle (CHIMEXPLO), la Société Générale Industrielle et Chimique (SOGECHIM), etc. Toutes ces entreprises ont été cédées à la GECAMINES en vertu de la loi n° 74-011 du 10 juillet 1974.

Du point de vue de la production, toutes ces entreprises ont vu leurs activités diminuer et alignées sur les besoins uniquement de la GECAMINES. D'autres modules de production ont été abandonnés au profit des exigences de la métallurgie du cuivre et autres métaux associés.

Il faut souligner que l'acide sulfurique produit par la SOGECHIM est le produit le plus important pour l'industrie du cuivre. La SOGECHIM fabriquait au départ des concentrés sulfurés de zinc livré par les usines de KIPUSHI, ainsi que le soufre nécessaire à la fabrication de l'acide qui était obtenue par grillage de ce minerai.

Tableau n° 50 : Production de l'acide sulfurique (en tonnes)

Années

Production

Années

Production

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

38750

43000

54250

60600

83500

112323

116766

122751

126838

114461

119010

101180

103280

93855

107271

116483

123677

127795

130133

125509

135549

-

-

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

154538

168709

176530

173425

151423

137783

135109

142687

142867

146375

159864

152735

169022

146374

140300

97200

87612

132200

99100

75700

38100

55608

24234

Source : Rapport annuel de la GECAMINES, 1950 - 1995

Il découle de ce tableau que la SOGECHIM depuis sa création jusqu'en 1976, a connu un accroissement de la production, tandis qu'à partir de 1977 jusqu'en 1995, cette production d'acide a connu une diminution sensible, due au manque de matières premières de base, qu'est la blende provenant de la mine de zinc de KIPUSHI et du soufre.

En outre, nous pouvons aussi retenir, dans cette industrie chimique, une production assez importante d'huile de palme hydrolysée et de la glycérine, pour les opérations de concentration de ses minerais oxydés. La société utilise aussi l'huile de palme hydrolysée pour la récupération d'un concentré contenant de 82 à 92 % de glycérine, produit recherché par les industries de fabrication de savon et autres produits cosmétiques par les entreprises telles que SABUNI, AMATO Frères, MARSAVCO / KINSHASA etc.

La forte centralisation des activités de la GECAMINES et la diminution de ses activités ont provoqué des importations des produits tels que le maïs, le charbon, le coke et l'acide sulfurique pour les cinq dernières années, à savoir : 1990 à 1995. Et dire que tous ces produits faisaient partie de la production de la GECAMINES.

Ceci démontre à suffisance que l'intérêt majeur de la GECAMINES est d'abord la production du cuivre, cobalt et les autres métaux associés. Par contre, compte tenu de ses priorités, les autres activités sont subordonnées et n'obtiennent que très peu de financement pour leur développement. La politique des dirigeants de la GECAMINES est de pouvoir importer les accessoires pour la production du cuivre et de se dessaisir tout simplement des autres activités.

A titre d'exemple, la GECAMINES préfère importer du maïs à l'étranger que de le cultiver elle-même ou de l'acheter dans les zones telles que KONGOLO, NYUNZU etc.

Cette approche dénote tout simplement le désintéressement de cette unité de production, des autres secteurs non des moindres. De ce fait toutes les ressources générées par cette production minière, sont expatriées pour l'acquisition des matières premières et autres accessoires indispensables dans la production des minerais.

Tableau n°51 : Production d'huile de palme hydrolysée et de la glycérine (en tonnes)

Année

Huile hydrolysée

Glycérine

Année

Huile hydrolysée

Glycérine

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

2810

2895

2070

1745

1247

1030

1731

1808

1801

-

2249

2553

2363

2914

2993

3456

2720

2694

1972

1634

1537

1854

1771

102

125

125

121

118

108

409

501

508

-

134

172

119

151

142

131

-

-

81

137

222

-

289

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1939

2123

2138

2742

2675

3214

2748

2931

2178

2438

2860

3642

3777

4635

4695

6075

61777

4985

3514

1819

1231

872

575

200

204

219

220

198

148

167

117

122

101

79

139

123

151

129

153

140

91

84

41

25

12

8

Source : - Département de l'Economie Nationale et Industrie, conjoncture économique, 1970 - 1995.

- Rapport manuel de la GECAMINES 1950-1995.

5°. L'alimentation

Dans le souci de sédentariser son personnel sur les lieux d'exploitation ainsi que leurs familles, l'industrie du cuivre a pratiqué une politique salariale très particulière.

Il s'est agi de doter les travailleurs des cantines, des centres récréatifs et autres loisirs, dans les camps appropriés, en leur remettant des salaires en nature, tel que la farine de maïs, manioc, l'habillement, etc. C'est à cet effet que furent créés les syndicats des minoteries, MINOKA afin de satisfaire les besoins en alimentation des travailleurs. Comme nous l'avons démontré dans les chapitres précédents, cette politique n'a pas pu satisfaire tout le monde, parce que les salaires leur octroyés étaient toujours bas et insignifiants.

6°. L'enseignement

Un adage populaire dit : "Lorsqu'on prend un amalgame de techniciens, animés sans autres bagages que leurs connaissances sur une île déserte, ils pourraient y créer une économie complexe, tandis que des installations perfectionnées mises entre les mains d'une population illettrée se dégraderaient rapidement faute de savoir la fabrique indispensable, cependant que ces populations retourneraient à leurs activités traditionnelles". (65)(*) Soutien de toute action, l'homme est au centre du développement et partant de la croissance économique de tout pays.

Dans le cadre de l'industrie du cuivre, il s'est créé tout un réseau d'enseignement, tant au niveau primaire, professionnel, secondaire qu'universitaire qui met à la disposition de cette industrie toutes les compétences capables de mener à bien son développement. C'est ainsi, comme nous l'avons largement développé dans la première partie, qu'il y a, dans le système de production du cuivre, toute une stratification de la main-d'oeuvre, correspondant à chaque type de travail et en fonction de l'outil en présence.

L'université de LUBUMBASHI, installée depuis 1954 a fourni à la GECAMINES beaucoup de spécialistes pour ses besoins d'exploitation. La société possède une panoplie de docteurs en médecine, d'ingénieurs ayant plusieurs spécialités, des licenciés, des gradués, etc. Mais compte tenu de la précarité du marché de l'emploi et de la pression démographique au niveau de l'enseignement, la société ne peut occuper toute cette crème intellectuelle. Une étude sur l'évolution des effectifs a été faite dans les chapitres précédents et a démontré que la demande en personnel de la GECAMINES est une fonction inverse de l'offre de l'enseignement supérieur.

Compte tenu du niveau faible d'embauche de la GECAMINES et de l'âge moyen des cadres de la société 45 ans, le processus de remplacement est très faible et même insignifiant ; le taux d'embauche est resté inférieur à 1% pendant toute la période sous étude. Cette situation a été aggravée par l'incorporation des unités environnantes à la GECAMINES, qui a provoqué une compression très importante au niveau des centres d'activités.

Tableau n°52 : Evolution de la population estudiantine de l'Université de Lubumbashi de 1954 à 1995

Années

académiques

Effectifs d'étudiants

Corps professoral

Années académiques

Effectifs d'étudiants

Corps profes-

soral

1956 - 1957

1957 - 1958

1958 - 1959

1959 - 1960

1961 - 1962

1962 - 1963

1963 - 1964

1964 - 1965

1965 - 1966

1966 - 1967

1967 - 1968

1968 - 1969

1969 - 1970

1970 - 1971

1971 - 1972

1972 - 1973

1973 - 1974

1974 - 1975

1975 - 1976

1976 - 1977

104

143

234

264

127

141

246

424

554

641

904

847

2.256

2.391

3.015

4.076

3.341

4.625

6.069

5.381

31

51

67

78

84

81

47

58

97

118

144

166

213

282

350

270

285

334

398

388

1977 - 1978 1976 - 1977

1977 - 1978

1978 - 1979

1979 - 1980

1980 - 1981

1981 - 1982

1982 - 1983

1983 - 1984

1984 - 1985

1985 - 1986

1986 - 1987

1987 - 1988

1988 - 1989

1989 - 1990

1990 - 1991

1991 - 1992

1992 - 1993

1993 - 1994

1994 - 1995

5.381

5.300

4.800

4.200

3.663

2.848

2.848

3.127

4.096

4.745

6.194

7.279

8.769

10.383

12.475

13.243

14.751

17.243

15.275

16.438

413

407

394

388

447

446

467

557

448

430

427

519

540

510

504

498

467

394

472

494

Source : UNILU/Rectorat.

L'enseignement supérieur universitaire qui devrait être d'un apport très important à cette industrie du cuivre, n'a, malheureusement, pas bénéficié de l'évolution de cette entité.

Du point de vue formation, l'industrie du cuivre par son potentiel intellectuel, vient au secours de certaines compétences dont l'université ne dispose pas. En outre, il est à noter que les infrastructures de la GECAMINES apportent un soutien en formation pratique pour les futurs ingénieurs et les médecins, ainsi que les élèves de section médicale.

Par contre, les outputs, c'est-à-dire les finalistes de cette université ne sont presque pas utilisés dans cette entité, beaucoup d'entr'eux sont déversés sur d'autres marchés et dans d'autres provinces faute de structures d'accueil locales. En analysant la composition du personnel de cadre de la GECAMINES, à peine un pour mille de ses finalistes est embauché dans cette institution et ceci après des intervalles très irréguliers allant jusqu'à cinq années.

Ceci démontre à suffisance que la capacité d'absorption du chômage de la GECAMINES est très dérisoire. Seule la multiplicité des petites et moyennes entreprises dans la Province pourrait résoudre ce problème de chômage des intellectuels. Le manque des institutions financières de crédit ne permet pas non plus une installation à titre privé de toutes ces compétences.

7°. Remarques

Il découle de l'analyse des effets en amont pour la période sous examen, à savoir de 1912 à 1976, que l'industrie du cuivre a fait appel à de nombreuses sociétés, dans lesquelles elle avait des participations pour satisfaire ses besoins de consommations. Mais la politique de zaïrianisation et rétrocession pratiquée en 1973-1974 a anéanti l'élan qu'avaient déjà amorcé lesdites entreprises de support à la GECAMINES.

En dehors du chemin de fer et des cimenteries, la GECAMINES s'est vue confier, par décisions gouvernementales, la gestion de toutes ses entreprises, annihilant ainsi tous les effets en amont de cette industrie du cuivre, qui devrait à la fois produire ses matières premières (intrants) et consommer les outputs de ses industries.

En outre, tous les programmes de développement et de diversification de ses entreprises ont été canalisés sur la production du cuivre.

La GECAMINES, par ce fait, a sacrifié la performance de ses entreprises cédées au profit d'une production en masse et très peu compétitive sur le marché international des métaux.

8°. Entreprises ayant des relations avec la GECAMINES durant la période de 1960- 1974

1°. La Compagnie Foncière du KATANGA (COFOKA).

Grâce au maintien de l'activité minière et industrielle au KATANGA, la société a pu poursuivre ses opérations normalement.

2°. La Société Générale des Forces Hydro-Electriques du KATANGA (SOGEFOR) : 2.008 millions de Kilowatt.

3°. La Société Générale d'Electricité (SOGELEC).

4°. La Société Métallurgique du KATANGA(METALKAT).

5°. La Société Générale Industrielle et Chimique du KATANGA (SOGECHIM).

6°. Les Charbonnages de la LUENA.

7°. Les Minoteries du KATANGA (KAKONTWE).

8°. La Société de Recherche Minière du Sud-KATANGA (SUD-KAT).

9°. La Société d'Exploitation des Mines du Sud-KATANGA (MINSUDKAT).

10°. Ciment Métallurgique de JADOTVILLE (CMJ).

11°. La Société Africaine d'Explosifs (AFRIDEX).

12°. La Société d'Elevage de la LUILU (EVALUILU).

SECTION IV. LES EFFETS EN AVAL DE 1912 À 1975.

1. L'industrie de transformations

Les effets en aval de l'industrie du cuivre se sont manifestés principalement dans les usines de transformation des concentrés en produits finis, telles que les usines d'électrolyse du cuivre, du zinc, du cobalt, du cadmium et dans de moindres proportions de l'agro-industrie, et de la fabrication métallique.

De ce fait, toute la production minière de la GECAMINES devrait ipso facto être traitée dans ces usines, mais depuis les années 1973-1974, années caractérisées par la politique de zaïrianisation, toutes les usines ont été purement annexées à la GECAMINES et sont devenues des sièges de cette société.

Ceci est valable aussi pour l'agro-industrie, avec les Minoteries de KAKONTWE qui utilisaient une infime quantité de tourteau palmiste issue de la fabrication de l'huile de palme hydrolysée. La LATRECA qui produisait des articles travaillés en cuivre, tels que les tubes, les tôles, etc. fut aussi annexée à la GECAMINES par les mêmes mesures de zaïrianisation-rétrocession.

De ce qui précède, nous pouvons constater que toutes ces entreprises en aval qui, jadis évoluaient indépendamment et poursuivaient des objectifs autres que celles de l'industrie minière, ont dû se soumettre au programme de la grande GECAMINES qui a pour objectif, d'abord, la production minière, les autres secteurs

n'étant que des instruments d'appui pour les besoins de son exploitation.

En ce qui concerne l'industrie du ciment, il nous revient de constater que seules les cimenteries du KATANGA, à savoir : la CIMENT-LAC, la CIMENKAT et la Cimenterie de LIKASI (CCC), fabriquent un ciment unique au monde en l'occurrence le ciment métallurgique, selon la formule suivante : 45 % de scorie, 5 % de gypse et 50 % de clinker.

Le gypse étant un rejet provenant de la lixiviation du cobalt a été soit épargné, dans le cas de la Ciment-lac, soit intégré, en ce qui concerne la CCC soit a bénéficié d'une partie du capital, en ce qui concerne la CIMENKAT. Dans cette optique, nous constatons aussi que la consommation de ce produit est de faible quantité.

En ce qui concerne la glycérine issue des usines de SHITURU, elle est utilisée dans les savonneries pour la fabrication des produits cosmétiques et autres détergents. Cette consommation est aussi faible, compte tenu de la localisation des entreprises consommatrices de ces produits.

2. Répartition des recettes totales et du bénéfice net

Il nous revient de faire un constat sur la répartition des recettes de l'industrie du cuivre, à savoir :

a) Les salaires

Compte tenu du nombre de travailleurs de la GECAMINES, en moyenne plus de 25.000 agents sur la période sous étude, seule une infime partie de ses recettes est affectée aux paiements des salaires des ouvriers pour être reversée ensuite sur les marchés de biens de consommation. Cette activité a sollicité l'agriculture et stimulé un certain nombre de secteurs qu'elle alimente. Ces derniers suscitent des offres d'emploi et dégagent ainsi un pouvoir d'achat local supplémentaire.

Ce développement a engendré, d'après le professeur NYEMBO SHABANI, un phénomène d'agglomération géographique qui a donné naissance à la création des villes, principaux centres de consommation et donc facteurs actifs des activités agricoles, industrielles et tertiaires (66)(*). Cette affirmation n'est plus valable du fait que les trois ou quatre villes (LUBUMBASHI, LIKASI, KOLWEZI et KIPUSHI) sont des villes où les maisons ont été construites par la société minière et que depuis lors, aucun autre édifice n'a été érigé dans ces villes, toutes les maisons de commerce, en dehors des maisons d'habitation ayant été construites dans la décennie 1950-1960.

D'autres effets que produisaient les revenus ainsi engendrés par l'industrie du cuivre, par application du principe multiplicateur, ont provoqué de nouvelles vagues de dépenses dans la Province, ce qui a pour effet de procurer de nouveaux flux monétaires à des commerçants et de nouveaux débouchés aux chefs d'entreprises.

Le résultat final devrait se traduire par l'accroissement du pouvoir d'achat local ; mais ce pouvoir d'achat au fil des années s'est amenuisé de plus en plus, écartant toute initiative d'épargne et s'est cantonné au niveau de la simple survie de salariés.

b. Répartition des recettes et des bénéfices

Le rôle de l'Etat devant être de garantir le bien-être des populations, l'Etat devra être la pièce maîtresse du développement économique du pays. C'est ainsi qu'il doit prendre en charge les dépenses des infrastructures économiques et sociales indispensables, telles que les voies de communication, l'énergie, l'éducation, la santé, l'étude des ressources, la recherche scientifique, l'armée et la sécurité du territoire.

Notons que les recettes en devises de la GECAMINES par rapport aux autres recettes en devises de l'Etat étaient de l'ordre de 60 % pour l'année 1967, 66 % en 1968, 71 % en 1969, 65 % en 1970, 61,7 % en 1989 pour atteindre 18,7 % en 1995 (67)(*). Ceci démontre à suffisance que l'industrie du cuivre ne contribue plus aux recettes de l'Etat. Avec la politique de la libéralisation économique, l'Etat congolais a tendance à se défaire de toutes ses obligations pour ne garder que l'armée et la sécurité du territoire. Le reste est laissé à l'initiative privée, ce qui est une voie à encourager pour atteindre une certaine croissance économique.

SECTION V. LES EFFETS EN AMONT DE 1975 À 1995

Durant cette période, seuls les secteurs de l'énergie et du ciment ont continué à pourvoir l'industrie du cuivre en amont, tandis que les autres secteurs analysés durant la période de 1912 à 1975 ont complètement disparu parce que dilués dans l'unité motrice.

Les consommations internes de ses différentes usines deviennent de plus en plus complexes quant à leur valorisation, vu le gigantisme actuel de la société et la complexité du circuit de traitement de l'information.

Les centres de coûts, ayant été regroupés au niveau central à LUBUMBASHI, ne permettent plus, malgré des clés de répartition définies, à cerner la production de chaque unité, antérieurement entité autonome. Le gigantisme actuel de ce système est très néfaste à son développement.

Schéma n° 3 : Flux réels de l'industrie minière de 1975 à 1995

AMONT AVAL

Construction métallique

Ciment métallurgique

Transports

Transports

Approvisionnements

- Pièces de rechange

- Carburant

- lubrifiant

- Pneumatiques

Salaire

Enseignement

Industrie du cuivre

cuivre

Cimenteries et

Produits dérivés

Minoteries

Energie

Enseignement

Sociale

Source : Nous-mêmes sur base des données du texte de notre analyse.

Il découle du schéma ci-haut que les mesures de zaïrianisation /rétrocession, ayant intégré toutes les sociétés connexes à l'industrie minière, ont été à la base du fait que l'industrie devenait à la fois productrice des inputs et consommatrice, à très faible quantité, de ses outputs, comme nous l'avons démontré dans la première période de 1912 à 1975.

Ceci dénote que le manque de confiance du secteur privé se traduit non seulement par un volume d'investissements réduit, mais aussi par l'orientation de ces investissements vers des activités sans grands risques, en particulier, vers l'importation et la distribution, qui se dénouent facilement et qui sont très rémunératrices.

Ce type d'activité comprenant à la fois des effets en amont et en aval, contribue très peu à un développement intégré et autocentré des secteurs productifs. L'insuffisance des investissements dans ce secteur a constitué l'un des obstacles majeurs à la relance de l'économie congolaise.

En ce qui concerne la dépendance extérieure de l'économie, trois grandes conclusions se dégagent , à savoir :

- la dégradation de la production locale, le développement négatif des transactions extérieures qui représentent de 1980 à 1982 un volume supérieur au PIBC (110 %) alors qu'il n'en représentait que 71 % de ce même agrégat de 1968 à 1970 ;

- les effets négatifs de la récession/inflation dans les pays partenaires ont durement affecté l'économie congolaise, à cause de cette dépendance vers des marchés extérieurs, tant pour les importations que pour les exportations ;

- Les échanges intersectoriels peu développés: de par sa structure extravertie et sa base étriquée, l'industrie congolaise n'a pu et ne peut développer des relations d'échange entre les différents secteurs de l'économie, ou entre les branches d'un même secteur.

Avec la dégradation de l'agriculture et de l'industrie manufacturière, les relations qui commençaient à se développer avant 1974 ont stagné pendant toute cette deuxième période. Ce qui s'est traduit par des déséquilibres sectoriels et régionaux.

1° Transport

Dans le contexte de notre travail, nous avons retenu le secteur du transport qui s'avère être le plus important dans le soutien de l'industrie minière ; il s'agit aussi bien du transport des minerais dans l'hinterland minier, que de celui entre les différentes usines.

Le fait que les activités de l'industrie minière étaient en baisse, a provoqué dans le chef du transporteur principal la SNCC, des performances médiocres et même négatives, une dépendance de l'extérieur, en ce qui concerne les approvisionnements en carburant, lubrifiant et autres pièces de rechange. Ces aspects négatifs font obstacle à l'intégration économique ; même à l'intérieur du groupe des entreprises publiques, la complémentarité est très faible : en deçà de ce qui serait nécessaire et souhaitable.

Il est à noter aussi une mauvaise définition des tâches, comportant de nombreuses contraintes à caractère administratif et favorisant les interférences politiques, les responsabilités des gestionnaires dans les résultats qui ne sont pas clairement définis.

Quant aux autres entreprises dont la gestion est mixte, telle que la Cimenterie de LUBUDI (CIMENKAT) dont la gestion est totalement assurée par les partenaires privés, ce système n'attache pas la même importance aux difficultés du secteur public. D'ailleurs, la collaboration entre partenaires est difficile sur le plan financier, ce qui constitue une entrave à l'apport de nouveaux capitaux privés, pourtant nécessaires à l'investissement et à la naissance de ces entreprises.

2° L'énergie

Les centrales hydroélectriques privées jadis productrices de l'énergie, ont été nationalisées et regroupées dans une Entreprise Publique appelée la "Société Nationale d'Electricité", SNEL, en sigle.

Suite aux aspects négatifs de l'entreprise publique telle que décrite ci-haut, la SNEL continue à fournir de l'énergie électrique à l'industrie minière en deçà de sa capacité installée, ce qui provoque une perturbation dans son fonctionnement.

Lorsque la GECAMINES est en difficulté financière et doit faire face aux échéances de paiement, ceci provoque un déséquilibre dans le chef de la SNEL, qui voit ses infrastructures se dégrader au fil des années. Cette situation de dégradation entame la bonne marche de l'industrie minière.

3° L'enseignement

Comme nous l'avons décrit ci-haut, au cours de la période 1912-1975, l'industrie minière n'a pu absorber les compétences lui présentées par l'enseignement.

Par contre par un système de "scolarisation maison", l'industrie du cuivre et des métaux associés a mis sur pied un réseau d'enseignement secondaire professionnel, devant former une main-d'oeuvre qualifiée intermédiaire pour le besoin de ses usines. Cette politique, rationnelle au départ, a dû connaître, ces dix dernières années, des problèmes d'intégration, faute de disponibilité dans l'industrie, provoquant ainsi, en sus des diplômes universitaires, un chômage des intellectuels, bravant n'importe quel métier et au prix d'un salaire insuffisant et médiocre.

Ce gaspillage dû à la politique sociale des régimes de retraite non adaptée au contexte congolais, le manque des infrastructures, les activités commerciales des entreprises, etc. augmente chaque année le taux de chômage dans les centres urbains et favorise une recrudescence de l'économie informelle, dite économie de la "Débrouille".

4° Les constructions métalliques

Avant la période de zaïrianisation, l'industrie de la construction métallique était organisée par plusieurs entreprises locales telles que COMEKAT, SOMETOLE, MECELZA, SIMETAL, etc. indépendantes les unes des autres et offrant des services de bonne qualité à la satisfaction de tous.

Après la période de zaïrianisation, toutes ces entreprises ont dû soit disparaître au profit de la construction interne à l'industrie du cuivre, soit faire faillite par manque de marché ou de ressources financières.

La construction métallique dans l'industrie minière est restée seulement au niveau de la restauration des vieilles infrastructures ou à la réhabilitation de ces dernières. Ces marchés, contrairement à la politique d'intégration, ont été confiés aux entreprises étrangères et aux grandes firmes internationales, provoquant ainsi un phénomène de fuite de capitaux. Par contre, ces entreprises, pour accentuer leur influence extérieure, pratiquent des politiques d'importation massive, aussi bien des matières premières et pièces de rechange que de la main-d'oeuvre expatriée.

Il est à noter que malgré la présence de certaines unités de production locales, ces entreprises étrangères s'adressent au marché extérieur, sacrifiant le prix au profit soi-disant de la qualité.

SECTION VI. LES EFFETS EN AVAL DE 1975 À 1995

Au courant de la deuxième période, caractérisée principalement par la puissance de l'industrie du cuivre, avec des productions allant jusqu'à 476.000 t de cuivre en 1986, nous avons, par contre, constaté que cette industrie n'avait produit que très peu d'effets en aval, en dehors de la distribution des revenus sous forme de salaires aux agents. Par contre, le secteur manufacturier avait connu un ralentissement des activités dues à la baisse des transactions commerciales avec l'unité motrice.

Les articles divers, fabriqués auparavant à partir du cuivre, ont été soit abandonnés, soit réduits aux besoins de l'industrie du cuivre qui les a produits ensuite dans une section de fabrication de la GECAMINES.

1° Les cimenteries

Dans ce domaine, nous ne pouvons retenir que l'utilisation des rejets de lixiviation du traitement du cuivre et du cobalt, sous forme de gypse ou de scorie.

Ces deux intrants entrent dans le processus de fabrication du ciment et autres matériaux associés. La consommation mensuelle du gypse par les cimenteries du KATANGA est de l'ordre de 200 tonnes et de 600 tonnes pour la scorie, lorsque les cimenteries tournent à plein emploi, à savoir une production annuelle de plus de 50.000 tonnes de clinker.

Par contre, le reste des rejets est jeté dans des remblais qui seront oubliés, tandis que la scorie, elle est stockée en prévision d'un retraitement chimique éventuel en vue d'en extraire les quelques minerais qu'elle contient encore , tels que le cuivre, le cobalt, le cadmium, etc.

2° Le transport

Seul secteur qui bénéficiait encore des avantages offerts par l'industrie du cuivre dans le transport des gros tonnages, le chemin de fer n'a pas pu soutenir le rythme de la décroissance de l'industrie du cuivre.

Plus de 200.000 tonnes de cuivre par an ont été évacuées par le chemin de fer jusqu'en 1990, pour retomber à moins de 50.000 tonnes de cuivre en 1993 et à peine 1.000 tonnes vers la fin des années 1995.

Cette situation est due principalement à la baisse de la production du cuivre de la GECAMINES, aux multiples attaques à mains armées des convois de cuivre, à la lenteur du chemin de fer et aux délais de paiement du transporteur.

Par contre, le transport routier par de grands camions de 40 tonnes, a vite pris la relève, mais la modicité du tonnage à transporter, ne résout que partiellement le problème.

En ce qui concerne le transport aérien, la GECAMINES ne recourt à ce mode de transport que lorsqu'il s'agit du transport urgent du cobalt. Cette opération onéreuse n'est utilisée que sporadiquement suivant les impératifs de gestion et surtout la situation de la trésorerie.

Tableau 53 : Evolution du transport par chemin de fer, voies fluviales, routes et voies aériennes (en tonnes)

Année

Voie de Matadi

Voie de Lobito

Voie aérienne

Voie du Sud

Voie de

Dare-Salam

Total

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

185.300

202.700

211.000

224.000

214.000

243.000

264.900

241.000

248.000

230.000

186.200

200.800

276.600

252.350

257.500

242.600

274.300

307.400

278.900

566.200

246.600

171.800

72.100

20.700

-

-

-

67.300

69.200

77.400

96.000

154.000

179.100

87.000

-

-

-

-

-

6.400

2.900

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

0,900

10.800

10.000

2.600

0,500

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

1.240

1.420

1.324

43.900

29.600

42.000

43.300

31.500

56.700

137.700

169.900

183.400

167.500

232.600

239.400

230.700

238.700

247.600

212.100

194.100145.900

205.000

187.000

104.500

81.300

22.400

21.900

-

-

-

78.500

100.000

90.300

82.200

80.000

77.700

39.300

86.000

86.100

34.200

16.300

38.000

34.800

43.100

64.700

89.100

66.600

46.500

45.900

53.600

55.200

82.100

59.100

75.800

26.500

14.200

15.500

375.000

401.600

419.400

445.500

480.700

556.600

528.900

456.900

517.700

433.100

410.900

481.400

548.800

529.500

560.800

544.300

565.000

564.000

518.900

524.800

488.800

258.700

161.700

98.200

50.500

15.342

16.824

 

Source : - Rapport annuel de la GECAMINES 1970 -1995

- Rapport annuel de la SNCC 1970 -1993.

3° Les revenus / salaires

Parmi les flux monétaires qui découlent de l'industrie du cuivre, nous pouvons retenir les salaires que cette dernière rétribue à son personnel et ce principalement dans la Province du KATANGA où l'on localise plus de 98 % du personnel de la société.

Evaluée à plus de trois millions de dollars, convertis en zaïre monnaie, cette masse depuis 1975 était versée dans les comptes bancaires pour la plupart des agents de la société. Ceci entretenait le circuit bancaire. Mais depuis 1990, les salaires de la GECAMINES sont directement remis aux agents en "liquide" et ne subissent aucune transaction bancaire locale.

Du point de vue de la société, cette dernière met à la disposition de la Banque Centrale les devises nécessaires pour recevoir en retour, la masse salariale en zaïres qu'elle met à la disposition des agents ; les banques commerciales sont de ce fait écartées de ce circuit et partant, privées des ressources nécessaires pour leur épanouissement. Cette technique paralyse le secteur bancaire qui est obligé de fermer ou de réduire ses activités. Toutes les transactions se font au grand comptant en espèces.

Du point de vue du marché, comme nous l'avons décrit ci-haut, la masse monétaire déversée sur le marché est exclusivement destinée à l'achat des produits de consommation provenant de l'importation et principalement, à caractère alimentaire.

Il se dégage de cette analyse succincte que le comportement de la monnaie sur le marché local est fonction de la masse monétaire injectée sur le marché par la GECAMINES, avec comme conséquence logique un taux d'inflation toujours croissant.

Cette inflation d'origine purement monétaire, c'est-à-dire provenant d'une utilisation abusive de la planche à billets, s'est dérobée de sa mission première qui consistait à promouvoir les grands travaux publics, pour se cantonner principalement à financer le paiement des salaires.

Ceci démontre à suffisance que la masse monétaire déversée chaque mois sur le marché des biens et services, favorise seulement le petit commerce "d'achat et revente" à l'état ; tandis que les autres entreprises de transformation existantes, se heurtent à une très forte concurrence des produits importés, de meilleure qualité et de prix compétitif.

Aucun stimulant n'a été envisagé par cette industrie de cuivre pour soutenir la production locale. Un autre fait négatif de cette industrie est que toutes les opérations d'achat que l'on pourrait effectuer sur place se traitent avec l'étranger au profit de certaines facilités connues de la GECAMINES elle-même.

Tableau n°54 : Evolution de la masse salariale (en zaïres courants) 1967-1995

Année

Désignation

Chiffre d'affaire (1)

Charge sociale(2)

(1)/(2)

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

318.801.600

624.205.958

602.377.240

977.176.483

2.583.600.000

4.113.200.000

6.635.900.000

6.243.300.000

10.645.600.000

34.057.900

47.379.700

52.299.000

110.760.400

254.670.600

529.995.000

908.289.700

14.741.688.000

89.272.300**

1.283.115.800**

336.589.382.505**

5.215.713

3.683.247

15.059.431

16.612.000

376.537.275

566.969.899

875.938.800

842.284.500

1.479.738.800

4.244.673

6.478.098

9.534.628

15.288.025

36.163.225

83.739.210

120.802.130

2.181.769.824

25.978.239

550.412.362

30.459.547.816

1,6

0,8

1,5

1,7

14,5

13,7

13,2

13,5

13,9

12,4

13,7

18,2

13,8

14,2

15,8

13,3

14,8

29,1

42

20,8

 

Source : Rapport annuel de la GEACAMINES 1975-1995

** En Nouveau zaïres

Tableau n°55 : Evolution du cours de change Zaïre/DTS

Année

Droit de tirages spéciaux

(DTS) (*)

1975

1

1976

1

1977

1

1978

0.76

1979

0.375

1980

0.375

1981

0.2625

1982

0.2625

1983

0.1575

1984

0.1737

1985

0.1842

1986

0.2438

1987

0.2437

1988

0.2132

1989

0.1931

1990

0.3742

1991

0.0112

1992

0.0039

1993

0.0021

1994

0.0025

1995

0.0454

 

Source : Rapport annuel de la Banque du CONGO 1975-1995

(*) : Pour 1 Z ou 1 NZ.

4° Aspects socio-économiques

Il est à noter que dans le cadre des activités extra-minières, la GECAMINES entretient depuis sa création de nombreux foyers sociaux où s'effectuent l'apprentissage de plusieurs métiers tels que la coupe-couture, l'éducation sanitaire, les soins de santé primaire, etc. Ces centres sont ouverts exclusivement au personnel de la société et à leurs membres de famille.

En outre, chaque groupe industriel est doté d'un complexe hospitalier regorgeant de toutes les spécialités de la médecine moderne. A ce titre l'ensemble des complexes est équipé de plus de 3.500 lits.

Il est un fait que l'approvisionnement en produits pharmaceutiques se passe exclusivement à l'extérieur du pays, privant ainsi les industries pharmaceutiques nationales de ces revenus.

Dans le cadre communautaire, l'industrie du cuivre a créé une A.S.B.L. dénommée Centre des Programmes Communautaires en abrégé CEPC qui encadre du point de vue agricole les petits paysans dans l'aire géographique de l'hinterland minier. Cette expérience, depuis la chute de cette industrie, n'a plus qu'un impact apparent sur l'ensemble de la communauté encadrée. Le manque crucial des encadreurs, des intrants agricoles et de la logistique sont à la base de cette régression.

En outre, il serait impérieux de signaler que la GECAMINES, dans ses relations avec le Gouvernement congolais, entretient toute l'armée basée au KATANGA, dans le domaine de l'alimentation (farine) et de la logistique (véhicules + carburant) et des soins médicaux.

CHAPITRE X : EVOLUTION DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES AU KATANGA DE 1954-1995

SECTION 1 : L'HÉRITAGE COLONIAL DU CONGO

Le caractère des Etats africains a été déterminé par leurs origines coloniales. Cet héritage du passé s'est à son tour altéré de façon profonde et souvent négative depuis les indépendances politiques. Avant de retracer l'évolution des Petites et Moyennes Entreprises, il est bon d'en rappeler certaines caractéristiques. La souveraineté appartenait à la puissance coloniale d'occupation et les prérogatives qui s'y rattachaient étaient déléguées à l'administration coloniale.

Les territoires coloniaux étaient invariablement dotés d'un statut juridique et financier distinct de celui de la métropole, comme nous l'avons démontré dans le chapitre premier de notre travail. Le besoin d'autonomie a fait naître une profonde frus- tration au sein de l'Etat post-colonial qui, se voyant dans une impasse au niveau de son développement, entretenait des relations économiques privilégiées avec la métropole dont les intérêts étaient naturellement primordiaux d'une part et d'autres part, en forçant les colonies à devenir autonomes pour ne plus avoir à les subventionner.

C'est ainsi qu'au moment des indépendances les grandes entreprises fonctionnaient invariablement grâce aux capitaux métropolitains et les relations commerciales étaient sous la coupe des colonisateurs. Les chances de succès étaient très aléatoires lorsqu'il s'agissait d'ébranler les intérêts économiques coloniaux au nom de l'autonomie.

SECTION 2 : OBSTACLES À LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE

La plupart des Petites et Moyennes Entreprises qui ont fait faillite sont celles qui étaient liées aux projets de prospection durant la période coloniale. Pour beaucoup d'entre-elles, la faillite était due à une récession dans l'industrie de construction. En outre, il faut signaler que la plupart d'entre-elles avaient difficile à obtenir des crédits bancaires pour leur fonctionnement, alors que les grandes entreprises avaient la possibilité d'emprunter même au-dessous du taux d'intérêt préférentiel. Les Petites et Moyennes Entreprises sont contraintes de traiter deux ou trois points au-dessous pour obtenir un prêt.

D'autres difficultés, non des moindres, que l'on doit faire ressortir et qui sont à la base de la disparition de beaucoup de Petites et Moyennes Entreprises sont:

- la fiscalité dans sa globalité est plus ressentie dans les Petites et Moyennes Entreprises que dans les grandes unités ;

- les assurances sous toutes les formes sont plus contraignantes pour les Petites et Moyennes Entreprises ;

- l'approvisionnement en matières premières exigeant une utilisation massive des devises forte pour les importations ;

- le manque d'encadrement de la part des pouvoirs publics.

L'analyse ci-après donne l'évolution des Petites et Moyennes Entreprises par activités depuis 1954 jusqu'en 1995. Le tableau n°56 ne reprend que les entreprises qui ont pu résister au temps et qui, pour la plupart d'entre-elles, ont dû se reconvertir et changer leurs activités originelles.

C'est ainsi qu'il existait de 1911 à 1954 le nombre des entreprises suivantes par activités :

1- Ateliers de constructions Métalliques et

autres assemblages 50 unités

2- Fabrication des caoutchoucs et

autres matières plastiques 7 unités

3- Distribution et réparations de véhicules

et autres matériels de génie 34 unités

4- Fabrication de peinture à huile vernis

laque et autres liquides industriels 15 unités

5- Activités Immobilières 18 unités

6- Confection textile et autres

articles en coton 18 unités

7- Agriculture, usinage de coton et

autres cultures 20 unités

8- Travaux de génie civil 7 unités

9- Boulangeries et autres transformations

de la farine 10 unités

10- Fabrication du ciment, plaques

en fibrociment, tuiles, et autres

asbeste-ciments 12 unités

11- Services divers (transport) 22 unités

12- Pêcheries, salaisons et autres matériels

de pèche 9 unités

13- Transformation du papier et

impressions diverses 11 unités

14- Minoteries et transformation des graines et

autres féculents 5 unités

15- Filatures et tissages 4 unités

16- Manufacture du tabac 2 unités

17- Brasseries, malterie, limonaderies 4 unités

18- Elevages bovins, caprins, ovins, ateliers de

découpe et autres activités de

boucherie 23 unités

19- Fabrication du matériel électrique et montages

divers 21 unités

20- Fabrication des produits chimiques et

autres substances toxiques 8 unités

21- Sciage des grumes et planches et autres

transformations du bois 5 unités

22- Fabrication de fils à coudre pour machines

et autres sacs 2 unités

23- Fabrication des bougies 2 unités

24- Fabrication des bouchons couronnes pour

bouteilles 1 unité

25- Fabrication diverse métallique 10 unités

26- Fabrication diverse en bronze et

aluminium 8 unités

27- Production du cuivre et autres

métaux associés 9 unités

28- Raffinage d'huile et divers tourteaux et

autres savons 4 unités

29- Production du lait 1 unité

30- Production de l'étain 1 unité

31- Fabrication des mousses 1 unité

32- Cordonnerie et tapisserie 2 unités

33- Usine de torréfaction 1 unité

34- Production d'or 1 unité

35- Production du charbon 2 unités

36- Distribution des produits pétroliers 10 unités

37- Fabrication des liqueurs et autres

spiritueux 2 unités

38- Fabrication des batteries 3 unités

39- Fabrication des couverts et

autres coutelleries 2 unités

Source : CEDAF, Les sociétés Coloniales belges,archives et données bibliographiques 1885-1960, in Cahiers du CEDAF, Bruxelles, 1980

Tableau n°56 Evolution des entreprises du KATANGA de 1954 à 1995

(par décades et par effectifs)

Nom de l'entreprise

Date de la création

Spécificité ou activité

principale

Années

1954

1960

1970

1980

1990

1995

Observ.

ACMEFON

AFRIMA

AGENCE IMMOBILIERE M.

ALLIBHAI HENRAJ

ANGEVAN(SAB)

AMATO Frères Cie

ALPHA PEINTURE

AFRIDEX

Anc.Ets ROSIER

ASCO

AU BON MARCHE

BIA

BLACKWOOD HODGE

BRASSIMBA

BONAF

BOBINERIE DU CONGO

CENWARAN

1969(1)

1961

1954

1955

1974

1925

1930

1943

1956

1962

1948

1950

1952

1926(1)

1957

1953

1954

Atelier de construction métallique

Représentation et distribution du matériel

Toutes opérations immobilières

Rechapage, vulcanisation

Vivres frais, entrepôts frigorifiques

Société de tissus minoterie

Fabrication teinture et laque

Société Africaine d'Explosifs

Fabrication des bâches et autres tissus

Fabrication du papier et transformation

Commerce général

Représentant matériel de génie

Construction et vidange de fosses septiques

Malterie et limonaderie

Fabrication de tissus de couture et bâches

Fabrication de fils à coudre

Transport et entreposage

-

-

327

-

-

2.347

-

572

-

-

473

438

743

2374

89

102

1343

-

-

434

-

-

1.870

-

843

70

-

735

735

872

3724

78

79

1274

95

124

534

54

-

1.239

-

732

90

173

543

254

543

1.195

43

76

-

66

134

450

22

124

1.452

47

543

72

180

-

254

375

1.168

34

34

-

34

42

425

15

120

325

34

234

52

100

-

172

25

1.600

25

-

-

-

17

-

-

110

150

-

170

56

108

-

45

2

1.563

14

-

-

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

(1) - Année de la première production

Tableau n°56 Evolution des entreprises du KATANGA de 1954 à 1995(suite) (par décades et par effectifs)

Nom de l'entreprise

Date de la création

Spécificité ou activité principale

Années

1954

1960

1970

1980

1990

1995

Observ.

Cie FONCIERE DU ZAIRE

COCHIMAF

CODIZA

COPHASUD

COULOUBAKITIS

CIB/COCA COLA

CARTO-ZAIRE

CROWN CORK

CIMSHABA

CIMENTS-LACS

COTOLU

CEROTEX

CCC

CONGO-ETAIN

1930

1972

1972

1952

1947

1950

1974

1973

1922

1950

1981

1974

1952(1)

1967

Construction immobilière

Marchandise en gros et détail

Distributeur de Filtisaf, bonaf, Texindaf

Vente des produits pharm.

Vente des produits divers

Fabrication des boissons sucrées

Fabrication des emballages en papier

Fabrication de bouchon de couronne

Fabrication ciment et clinker

Fabrication du ciment

Cultures du coton fibres et graines

Fabrication textile

Fabrication chaux, ciment et calcaire

Production de l'Etain à Manono

1.234

17

12

14

72

317

72

-

708

207

-

-

144

1.233

1.230

24

14

14

83

425

48

-

843

198

-

-

137

1.471

1.370

41

17

15

108

372

70

-

630

197

-

-

100

1.502

-

38

22

17

-

293

26

53

491

375

-

79

-

904

-

-

-

18

-

178

95

53

500

400

48

60

-

908

-

-

-

-

-

150

148

137

502

433

75

-

-

643

Integré à la GCM

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Intégré

BRALIMA

Fermée

Fermée

Fermée

Integré à la

GCM

Fermée

(1) - Année de la première production.

Tableau n°56 :Evolution des entreprises du KATANGA de 1954 à 1995(suite)

(par décades et par effectifs)

Nom de l'entreprise

Date de la création

Spécificité ou activité principale

Années

1954

1960

1970

1980

1990

1995

Observ.

CONGO-SHOES

COMEKAT

CABELCOM

COBEGA

CALLIC

EMPORUM GROS

ENTRELZA

ENTREPRISE SWANEPOEL

Ets. FOLETHAS

Ets. SCHEVS

EGLGYNA

ELITEX

Ets. GRATSALIS

ESTAGRICO

EMZA

ETERNIT-ZAIRE

FORREST

FILTISAF

1954

1953(1)

1970(1)

1950(1)

1950

1962

1954

1945

1953

1954

1916

1953(1)

1955

1981

1960

1947

1922

1946

Fabrication de chaussures

Fabrication des châssis métalliques

Fabrication de matériel électrique

Fabrication de boîte métalliques et article galvanisé

Fabrication de peinture

Importation directe

Installations électriques basse et moyenne tension

Construction et génie civil

Mécanique et révision moteurs

Mécanique et révision moteurs

Elevage des bovins

Construction métallique de bureau

Importation directe

Culture et transformation du coton

Production de l'Etain

Production des asbeste-béton

Construction et génie civil

Filature et bonneterie

47

372

97

438

47

49

147

1.273

1.843

47

1.432

274

47

472

6.342

372

3.724

2.179

73

472

108

472

98

72

271

1.842

1.711

94

1.738

375

53

308

6.271

471

3.541

1.943

94

271

75

337

72

83

197

1.971

1.475

73

1.834

151

78

435

5.831

391

3.245

1.531

38

-

48

342

-

78

271

1.428

1.371

82

1.975

98

65

397

5.742

97

2.910

1.167

27

-

-

-

-

-

-

772

1.350

-

894

171

-

350

5.903

120

2.000

882

-

-

-

-

-

-

-

548

-

-

1.348

104

-

302

2.171

-

2.710

1.180

Fermée

Integré

GCM

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Enveileuse

Fermée

Enveileuse

Fermée

Fermée

(1) - Année de la première production

Tableau n°56 :Evolution des entreprises au KATANGA de 1954 à 1995(suite)

(par décades et par effectifs)

Nom de l'entreprise

Date de la création

Spécificité ou activité principale

Année

1954

1960

1970

1980

1990

1995

Observ.

FONDAF

FORAKY

GENITA

GECAMINES-DEV

GECAMINES-EXPL

GRELCA

GEPSY (ZAIRE STAR)

HODESHST-ZAIRE

HUILZA

DJANA TEXTILE

DAIPN/KISA

NGA

INDUPLAST

IMBELCO

IVECO-L'SHI

LANGI-SHABA

LATRECA

LCL

HABIT-GARANTTE

METALKAT

1942

1972

1953

1984

1984

1925

1937

1970

1939

1954

1980

1971

1953

1976

1953

1948(1)

1933

1948

1952

Fonderie de l'acier et plomb

Travaux Mines

Fabrication peinture

Production de la farine et autres

Exploitation et transformation minière

Elevage de bovins

Fabrication de boissons sucrées

Produits chimiques et phytosanitaire

Production d'huile de table

Filature de vêtements

Ferme avicole et élevage des bovins

Fabrication de

plastique

Imprimerie

Vente et réparation des véhicules

Production de peinture

Tréfileur de câble électrique

Laiterie et pasteurisation du lait

Confection générale

Production du zinc

437

234

47

-

1234

47

-

437

79

-

-

47

-

72

172

245

47

834

532

201

93

-

1375

54

-

593

104

-

-

73

-

83

243

175

49

942

192

197

108

-

1475

28

71

547

95

-

-

58

-

92

197

192

42

738

200

238

72

-

1271

23

45

475

83

1240

172

32

47

75

-

180

50

-

253

-

-

900

947

22

90

372

60

573

122

22

32

37

-

75

-

-

260

-

-

1843

864

24

-

-

36

409

-

12

14

-

-

47

-

-

Fermée

Fermée

Intégré GCM

Faillite

Fermée

Fermée

Fermée

Abandonnée

Intégrée GCM

Faillite

Intégré GCM

Fermée

Intégré GCM

(1) Année de la première production.

Tableau n°56: Evolution des entreprises du KATANGA de 1954 à 1995(suite)

(par décades et par effectifs)

Nom de l'entreprise

Date de création

Spécificité ou activité principale

Années

1954

1960

1970

1980

1990

1995

Observ.

MINOKAT

MECELZA

METALEC

MAGIRUS-DEUTZ

PENAZA

ONDE

PASTORAL DE LA LOMAMI

PLASTICONGO

PREDE METAL

SAFEM

SAFRICAS-ZAIRE

Sté FONDERIE TEZAL

SMK

SOGELEC

SOLIDUS

SAEZA

SOMETOLE

SOTRAP

1928(1)

1951(1)

1971

1979

1960

1973

1928

1973

1973

1954

1961

1961(1)

1950

1935

1972

1972

1949(1)

1971

Minoterie de production de la farine

Fabrication métallique

Fabrication métallique

Garage et réparation des véhicules

Fabrication de la peinture

Elevage des bovins

Elevage des bovins

Fabrication produits plastiques

Fabrication des couverts en acier

Fabrication d'emballage en papiers

Construction et génie civil

Fonderie

Exploitation du manganèse

Transport et distribution d'énergie électrique

Matériaux de construction

Construction

Tôlerie industrie, charpentes métalliques

Transformation de papier

1234

534

-

-

-

-

1234

-

-

79

472

-

624

142

-

-

437

-

947

575

-

-

47

-

1237

-

-

94

450

-

539

175

-

-

372

-

1473

438

-

-

94

-

1114

-

-

75

437

65

528

198

-

-

33

-

1245

496

47

47

75

1472

975

472

48

37

542

57

493

-

432

1234

366

141

-

350

94

72

48

1734

1028

347

37

72

400

14

475

-

375

975

68

94

-

320

-

-

25

897

948

-

-

42

127

-

496

-

-

-

87

-

GCM-DEV

Fermée

IVECO

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

SNEL

Fermée

Fermée

veilleus

Fermée

(1) Année de la première production.

Tableau n°56: Evolution des entreprises du KATANGA de 1954 à 1995 (suite)

(par décades et par effectifs)

Nom de l'entreprise

Date de la création

Spécificité ou activité principale

Années

1954

1960

1970

1980

1990

1995

Observ

SOTUZA

SINTEXKIN

SYNKIN-KINSHASA

SABUNI

SOTRAL(Ex pillerie)

SAER

SIR

SOLBENA

SAFICOM

SIMICO

SMTF(SOCOTEF)

SODIMIZA

SHABA MINES

SOGECHIM

SARAH

TABAZAIRE

1972

1987

1970

1963

1953

1968

1974

1910

1969(1)

1970

1970

1969

1970

1927(1)

1972

1939

Matériel électrique, librairie, Divers

Confection, bonneterie tissus

Vente de matériaux de construction

Fabrication de savon et glycérine

Transformation d'aluminium

Fabrication asbeste, béton,

génie civil

Fabrication des chaussures+verrerie

Filature de coton +achat et vente des produits vivriers

Fabrication diverse

Exploitation minière

Exploitation minière

Exploitation minière

Exploitation minière

Fabrication des produits clinique

Confection diverse

Manufacture de tabacs et cigarettes

-

-

-

-

23

7

-

-

2345

-

-

-

-

1234

-

2371

-

-

-

-

245

-

-

2195

-

-

-

-

-

1375

-

2410

-

-

138

154

131

59

-

1235

217

734

2344

897

479

1475

-

2171

47

-

137

144

95

257

47

1859

52

237

2735

1237

534

-

47

1458

32

947

135

172

119

278

52

850

-

-

-

1475

-

-

39

1771

-

987

-

110

124

345

39

1394

-

-

-

1239

-

-

-

1782

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Fermée

Intégré

Fermée

Intégré

Fermée

(1) Année de la première production.

Tableau n°56: Evolution des entreprises du KATANGA de 1954 à 1995(suite)

(par décades et par effectifs)

Nom de l'entreprise

Date de la création

Spécificité ou activité principale

Années

1954

1960

1970

1980

1990

1995

Observ.

TRABEZA

UTEMA- TRAVYDRO

ZAIRE MOTOR

TARICA Frères

TEXCO

TEXINDAF

VAP

1981

1972

1953

1937(1)

1932

1962

1955

Fabrication travaux en béton + agriculture

Construction métallique

Garage et opération de revente

Minoteries, transformation du maïs

Tissage et confections diverses

Tissage et confections lourdes(bâches, vente)

Biscuiterie et bonbons

-

-

75

372

92

108

273

-

-

39

345

27

143

295

-

-

96

103

75

127

116

-

435

117

272

48

94

120

476

227

92

301

39

75

139

393

146

-

245

65

63

123

veill

Fermé

(1) Année de la première production

COMMENTAIRES DU TABLEAU N° 56

Le tableau n° 56 sur l'évolution des entreprises au KATANGA de1954 à 1995 a été sélectionné sur base des critères suivants :

- le niveau de la technologie qu'utilisent ces entreprises pour le bon

fonctionnement de leur objet ;

- le nombre des effectifs employés, supérieur ou égal à quinze unités.

Notons que ce tableau n'est pas exhaustif puisqu'il ne reprend pas toutes les entreprises "pirates" non enregistrées au niveau de l'Association des Entreprises du CONGO et les magasins de commerce général ayant pour objectif l'achat et la revente dans l'état. Il faut noter aussi que les effets de zaïrianisation et rétrocession ont vu beaucoup d'entreprises être annexées à la GECAMINES. Ces entreprises refondues sont devenues des branches de la grande GECAMINES.

Les enquêtes, questionnaires et interviews nous ont permis de sillonner toute la Province et d'en dégager le tableau ci-haut. Il convient de noter que bon nombre de ces entreprises ont vu leurs activités soit arrêtées soit réduites à cause du mauvais traitement leur réservé par la GECAMINES en matière de paiement de factures. Remarquons aussi que l'esprit de corruption et de concussion au sein de la société a tourné les responsables de la GECAMINES vers des marchés extérieurs plus attrayants et alléchants malgré des coûts de plus en plus élevés que provoquent les transactions commerciales internationales et la fuite des devises nécessaires à la relance de l'activité économique locale.

Il faut constater, en outre, que sur les 110 entreprises que nous avons sélectionnées en 1954, en fonction du critère des effectifs ,est le seul critère valable, d'autant plus que les autres critères tels que; "chiffres d'affaires" ou "production" sont des critères difficillement maïtrisables, vue leur caractère confidentiel, aléatoires, non fiables, et surtout entraînant la subjectivité de l'entrepreneur. Il ne reste plus que 34 entreprises qui ont su résister aux aléas de l'histoire et ont reconverti leurs activités vers d'autres produits ayant des débouchés plus rentables.

Seuls 30,9 % des entreprises qui ont vu le jour pendant la décennie 1950-1960, sont restées en compétition.

Les entreprises ayant vu le jour avant 1960, soit 57, ont presque toutes fermé ou abandonné pour ne rester qu'à 24 à la fin de 1995 soit un taux de déperdition de 42,1 % pendant ce demi-siècle. Il faut souligner que seules les entreprises du domaine agro-pastoral, telles que les grands élevages de bovin, notamment : ELGYMA, GRELKA, ONDE (élevages de MITWABA) et la Pastorale de la Lomami ont pu résister et accroître par contre leur production. A côté de ces activités, les activités minières et tabacicoles ont également connu un essor assez remarquable et ont pu moderniser leurs outils de production.

Par contre, les autres entreprises de transformation, au vrai sens du terme, ont dû fermer, soit par manque de matières premières, soit faute de marché de leurs outputs, comparativement aux produits importés, soit à cause de l'absence d'une politique d'intégration globale qui devait leur assurer la survie. Il nous revient aussi de constater que la plupart des entrepreneurs de l'époque étaient des expatriés, et de ce fait, les capitaux injectés dans ces activités devaient, ipso facto, après la débâcle des années soixante, être rapatriés vers la métropole, coupant ainsi toute source d'approvisionnement et des marchés aux dites entreprises..

A l'heure actuelle, nous assistons plus à l'implantation de nombreuses entreprises et plus précisément dans le domaine des services. Cet aspect de choses provoque un déséquilibre dans le développement économique de la Province. Nous pouvons citer, à titre exemplatif, les sociétés telles que MERZARIO, qui sont spécialisées dans le transport routier par trucks, et quelques compagnies aériennes qui sont spécialisées dans le transport des passagers et du fret à l'intérieur du pays.

En conclusion, nous pouvons dire que le phénomène d'intégration de la Petite et Moyenne Entreprise, s'adaptant à toutes les circonstances, doit être le leitmotiv de toute action de développement.

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Dans la deuxième partie de notre travail qui est exclusivement consacrée aux flux économiques et au développement de la Petite et Moyenne Entreprise dans la Province du KATANGA , nous avons d'abord fait une analyse rétrospective sur les grandes phases de l'économie provinciale ; nous avons étudié l'industrie du cuivre et son environnement ainsi que l'ensemble de flux économiques que cela engendre.

Au terme de cette partie, nous déduisons deux aspects essentiels :

1°. Durant la période allant de 1912 à 1974, l'industrie du cuivre remplissait partiellement son rôle de développement dans la Province en maintenant des relations multiformes avec les entreprises localisées dans sa sphère géographique. Les aspects tels que l'utilisation de la main-d'oeuvre étaient relativement élevés, la Province a dû faire même appel à la main-d'oeuvre extra-provinciale ; le nombre des Petites et Moyennes Entreprises oeuvrant autour de la GECAMINES dépassait le millier. L'infrastructure tant routière que ferroviaire avait atteint un taux d'utilisation dépassant les 80 % de sa capacité installée. Dans le domaine monétaire et des finances publiques, le taux d'inflation était assez bas comparativement à la deuxième période, l'équilibre budgétaire de l'Etat affichait un déficit acceptable.

2°. Durant la deuxième période, allant de 1975 à 1995, nous assistons à un ralentissement de l'activité industrielle de la Province, conséquence dû principalement aux effets néfastes de la zaïrianisation. L'industrie minière s'est totalement extravertie et ce, sur tous les plans, aussi bien dans les approvisionnements que dans les exportations. Le CONGO est devenu un pays de mono-production constituée du cuivre et de ses métaux associés.

Il découle de cette analyse que toutes les activités économiques se sont tournées plus vers les activités commerciales d'achat et de revente à l'état. Toutes les entreprises ont, soit disparu soit travaillent pour la survie. L'industrie du cuivre qui devait avoir comme soutien la Petite et Moyenne Entreprise, s'est essoufflée pour tomber à un niveau tellement bas qu'elle ne peut même plus assurer sa propre survie.

En outre, il faut signaler que le CONGO a opté pour une économie libérale permettant aux forces du marché de jouer pleinement leur rôle. La relance économique reposera donc sur l'initiative privée et le rôle de l'Etat se limitera à indiquer les schémas susceptibles de faire converger les initiatives privées vers la réalisation des objectifs du pays à long terme.

En matière d'approvisionnement, l'action étatique devra se concentrer essentiellement sur les projets d'infrastructure et d'encadrement, laissant les projets productifs au secteur privé.

La situation économique de la Province est en grande partie le résultat d'une politique mal concertée qui a empêché un certain nombre d'entreprises de fonctionner normalement.

Le rétablissement d'une situation économique saine implique la nécessité pour l'industrie de revoir ses méthodes et ses habitudes à la lumière des conditions nouvelles ainsi créées. Les industries doivent chercher à valoriser les produits locaux, de l'agriculture notamment, pour le marché local et pour le marché international. Lorsque les produits locaux ne sont pas disponibles en quantité suffisante, l'industriel, plutôt que d'importer sans cesse ses matières premières, devra participer au développement et même à la culture des produits locaux de substitution, dans le cadre des conventions de développement par exemple.

L'intégration ne peut être un apport dans l'économie que si l'on exige de nouveaux investissements de la part du secteur privé.

Des mesures incitatives doivent être introduites pour encourager le développement des branches produisant pour le marché local et pour diversifier les exportations, tout en favorisant les investissements valorisant les ressources du pays. Cela permettra le développement des relations intersectorielles, la création d'emplois, l'amélioration des revenus et la réduction de la dépendance de l'extérieur.

En ce qui concerne la politique monétaire, financière et fiscale, certains objectifs doivent être envisagés tels que :

- un taux de change réaliste qui permettra une affectation rationnelle et optimale des devises ;

- une rémunération incitative de l'épargne nationale et sa canalisation vers les activités de production ;

- un volume de crédit adéquat et répondant aux besoins du développement.

La politique financière doit poursuivre le processus d'assainissement qui requiert un effort de plus en plus rigoureux pour l'efficacité de l'administration fiscale et l'affectation des dépenses aux priorités du développement.

En ce qui concerne la politique fiscale plus particulièrement, des réformes entreprises ces dernières années doivent envisager la mise en place d'un système d'incitations suffisamment attrayant en vue d'orienter la promotion des investissements publics. Ces ressources extérieures seront consenties à des conditions ayant un caractère concessionnel plus marqué afin d'éviter un alourdissement supplémentaire de la dette extérieure.

PLAN SOMMAIRE

Chapitre XI : Caractéristques et classification de la Petite et Moyenne Entreprise.

Chapitre XII : La croissance économique de la Petite et Moyenne Entreprise.

Chapitre XIII : La Petite et Moyenne Entreprise et la fiscalité.

Chapitre XIV : Exemple d'un modèle d'intégration et de développement économique de la Petite et Moyenne Entreprise.

Conclusion de la troisième partie

CHAPITRE XI : CARACTERISTIQUES ET CLASSIFICATION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE

SECTION 1. LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE

La notion de la Petite et Moyenne Entreprise (P.M.E.) englobe également la Petite et Moyenne Industrie (P.M.I.), dans un contexte plus large. Ainsi, il existe une multitude de définitions sur ce concept ; nous allons seulement retenir les définitions qui cadrent avec notre travail.

Selon HETMAN F., dans son ouvrage " Les Géants Américains", il n'existe aucune définition à valeur universelle dans le domaine de la P.M.E., tant il est vrai qu'une P.M.E. est une notion nécessairement relative au contexte socio-économique dans lequel elle vit"(68)(*).

En ce qui nous concerne, nous devons faire remarquer qu'il existe autant de définitions qu'il y a des auteurs et ceux-ci se basent sur plusieurs paramètres et critères, tels que :

- le niveau des effectifs de la main-d'oeuvre ;

- la taille de l'entreprise ;

- le chiffre d'affaires ;

- le montant ou la valeur des actifs ;

- le secteur d'activité dans lequel évolue la P.M.E., etc.

Selon la F.E.C. (ex ANEZA), la Petite et Moyenne Entreprise peut se catégoriser de la manière suivante :

Tableau n° 57: Catégorisation des P.M.E.

Taille de l'Entreprise

Nombre de personnes occupées

Valeurs de Actifs

Artisanale

Petite Entreprise

Moyenne Entreprise

1 à 4

5 à 49

50 à 199

- 50.000$

+ 50.000$

+200.000$

 

Source : Bureau ANECO/ Lubumbashi.

A) Entreprise Artisanale 

par entreprise artisanale , il faut entendre une unité de production où le patron ou l'entrepreneur travaille seul et exerce un métier qu'il maîtrise bien, à l'aide des outils traditionnels ou des machines perfectionnées. Nous pouvons citer dans cette catégorie, les cordonniers, les tisserands, les couturiers, les tailleurs de malachites, la menuiserie et l'ébénisterie, etc. Dans ce genre d'activités, seuls l'intelligence, l'esprit de créativité et la dextérité comptent, tandis que la valeur des actifs utilisés dans ces métiers n'y participe que dans une moindre proportion.

En ce qui concerne l'organisation, l'artisan congolais n'a pas de point fixe de travail, il s'installe souvent aux endroits où il y a une forte concentration de population. Il se déplace lorsque les recettes baissent et lorsque le fisc organise des contrôles.

Son activité se résume principalement en une activité de survie, où la notion du gain qui constitue tout " Homo-economicus", n'a que très peu de valeur. L'essentiel pour cet artisan est de combattre l'oisiveté et la mendicité qui caractérisent beaucoup de gens dans les grandes villes. La perfection et le doigté importent très peu, pourvu qu'il puisse "dépanner " le passant et résoudre son problème le plus rapidement possible.

Quant à la structure des prix, c'est là son moindre souci, d'autant plus que tous les prix sont discutables et ne sont affichés nulle part. Les matières premières, nécessaires à l'accomplissement de sa tâche sont pour la plupart de temps, soit de seconde main, soit soutirées frauduleusement dans les grandes entreprises de la place.

C'est le cas des menuisiers qui fabriquent des meubles avec du bois soutiré des usines . Les cordonniers se procurent du cuir dans les abattoirs publics ou dans les entreprises de fabrication des chaussures et les fils servant à relier les différentes parties du soulier proviennent généralement des fils qui composent un pneu d'automobile , parcontre, le caoutchouc utilisé comme semelle provient aussi des pneus usagés ou autres bandes transporteuses provenant de l'industrie minière.

Cette activité dite de "débrouille" leur sert tout simplement à se procurer un bol de farine de maïs et quelques grains de sel, sans pour autant prévoir une quelconque épargne pour les journées creuses. Aucun horaire de travail n'est imposé à ce genre d'activité, qui se pratiquent au bon vouloir de l'artisan, qui n'a d'ailleurs ni notion, ni technique de pouvoir fidéliser la clientèle.

Du point de vue formation, ces personnes n'ont pour la plupart de temps, aucun niveau d'instruction , elles sont soit illettrées ou soit semi-lettrées, elles n'ont aucun sens de modernisation et travaillent par imitation. Aucune amélioration ne peut être envisagée et d'une manière générale, elles savent à peine lire et écrire, et elles appliquent le principe américain connu sous le nom de "learning by doing".

Il n'existe pas de conformité entre les pièces que produisent ces artisans. Chaque pièce ou "output" est une oeuvre unique et n'a pas de similitude avec la seconde oeuvre, pourtant produite par la même personne. Le principe de définition n'est pas de rigueur dans cette catégorie de personnes.

Du point de vue des obligations, ces personnes ne font aucune déclaration de leurs revenus auprès des institutions étatiques. Elles paient à la rigueur une patente au niveau de la commune et de la ville dans laquelle ils exercent leurs activités. Elles ne tiennent aucune comptabilité, à la limite un carnet de caisse où sont enregistrées les recettes et les dépenses. Aucune épargne n'est enregistrée à ce niveau.

Les artisans vivent au jour le jour et au gré des événements. Très peu d'artisans sont installés à des endroits fixes où l'on peut les retrouver plusieurs années après.

Lors de nos différentes enquêtes, pour cette catégorie de personnes, nous avons constaté que 80 % des artisans recensés avaient soit changé de métier pour devenir salarié dans une entreprise, soit changé d'endroits, soit tout simplement étaient rentrées dans leurs villages natals pour un problème de survie. Ces artisans sont des éternels nomades. Le principe de la proportionnalité entre l'effort fourni et le prix de vente n'est pas de rigueur, c'est la satisfaction du besoin urgent personnel qui détermine le niveau de la transaction ou du prix.

B) Petite Entreprise

Selon l'ANECO, la Petite Entreprise est celle qui regroupe autour d'un patron plus de cinq personnes au minimum et quarante neuf personnes au plus. Cette entreprise renferme un minimum d'organisation dont toutes les activités sont concentrées autour de la personne du propriétaire de l'entreprise et des biens qui lui appartiennent. Cette entreprise est enregistrée à la FENAPEC, Fédération Nationale des Petites et Moyennes Entreprises du Congo. Elle dispose d'un registre de commerce et d'un numéro d'identification nationale. Elle a des obligations vis-à-vis des pouvoirs publics, tels que la déclaration de ses revenus et le dépôt auprès du fisc de ses états financiers. Elle multiplie ses efforts pour se maintenir dans le circuit économique en diversifiant ses activités qui sont généralement mal définies dans le registre de commerce. Ses objectifs sont ceux de maximiser, par tous les moyens ou subterfuges, les recettes en minimisant au maximum les dépenses.

La plupart de ces entreprises sont équipées d'un outil de production plus ou moins performant et mettent sur le marché des biens de bonne qualité rivalisant avec les produits importés. Nous pouvons classer, dans cette catégorie, les entreprises telles que les boulangeries, les minoteries, les petites usines de transformation, etc. Elles essaient, dans la mesure du possible, de se conformer aux normes standards des produits qu'elles commercialisent.

En ce qui concerne notre Province, de par les enquêtes que nous avons effectuées, nous avons inventorié quelques entreprises telles que la Bonneterie Africaine (BONAF), la Société des Industries Réunies (SIR), CARTOZAIRE, ASCO, LANGI-CONGO, la Société Electro etc. qui fabriquent, à part la marque et les ingrédients qui interviennent, les mêmes articles que ceux fabriqués sous d'autres cieux.

Du point de vue fabrication, ces entreprises utilisent les inputs pour la plupart importés de l'étranger et essaient de se conformer aux normes de la gamme en vigueur.

Cette dernière disposition rend ces produits non compétitifs sur le marché local, de par la lourdeur de la fiscalité tant directe qu'indirecte. Les droits d'entrée étant très élevés, et compte tenu de l'étroitesse du marché, ces produits ne sont pas rentables.

La culture du consommateur n'étant pas encore développée dans nos pays, le manque de confiance et d'esprit patriotique de consommer d'abord "local", freinent l'expansion de cette petite entreprise.

Le local n'est pas bon, mais l'importé est meilleur, quel que soit le prix pourvu que cela provienne d'ailleurs que du pays. Cette situation a poussé beaucoup de pays africains, tel que l'ALGERIE, à pouvoir favoriser le piratage des produits, en utilisant le label des produits fabriqués ailleurs, pour mieux vendre au pays, jouant ainsi avec la psychologie du consommateur.

Le manque d'intégration industrielle et économique, et l'absence d'information sur les produits des autres entreprises locales, favorisent la fuite des capitaux nécessaires pour le développement des autres entités, vers l'extérieur. D'où un manque crucial de devises à l'intérieur et une diminution de la production intérieure. La valeur des actifs de ces entreprises ne dépasse généralement pas les 50.000 $ US.

La Petite Entreprise est réglementée par la détention d'un registre de commerce, des statuts déposés auprès du Greffe du Tribunal de Grande Instance. Elle présente ses états financiers à la fin de chaque année au fisc et procède au dépôt de la déclaration sur les revenus.

Selon Bruch et Hiernenz dans une étude réalisée par l'ANASE (Association des Nations de l'Asie du Sud-Est), la grande entreprise est celle qui occupe plus de 100 employés ; la petite entreprise est celle qui occupe mois de 100 employés; tandis que les industries domestiques ou artisanales sont celles qui occupent moins de 10 employés. Pour cette dernière catégorie, ils utilisent une variante qu'ils appellent "micro-industries."

Ainsi la classification généralement admise est la suivante :

1 à 9 employés : industries domestiques et

artisanales

10 à 49 employés : petites industrie

50 à 99 employés : moyennes entreprises

100 et plus : grandes industries.

Selon Carl Liedholm et Donald C Mead, on appelle petite entreprise tout établissement qui emploie moins de 50 personnes. Bien que cette notion, disent-ils, soit quelque peu arbitraire, elle exclut d'office les firmes étrangères et celles qui sont dotées d'un personnel d'encadrement à la pointe du progrès, de méthodes de production à plus forte intensité de capital, et qui ont plus facilement accès au financement, à l'assistance technique et aux plans d'incitation gouvernementaux.

Selon le decrét-loi N° 086 du 10 juillet 1998, portant régime applicable aux Petites et Moyennes entreprises,en son article 2; il est stipulé aux de ce decrét-loi "il faut entendre par Petites et Moyennes Entreprises toutes entreprise, quelle que soit sa forme juridique, qui emploie un personnel de moins de 200 personnes et dont la valeur totale du bilan ne dépasse pas 3.500.000 FC( Franc Congolais).

C) Moyennes Entreprises

Elles se situent entre la petite entreprise et les grandes sociétés au vrai sens du mot. Ces entreprises sont organisées en Conseil d'Administration, en Comité de Gestion et fonctionnent suivant la division des tâches telles que démontrées par FAYOL.

Il existe dans ces entreprises un administrateur ou directeur général qui est souvent une personne autre que les détenteurs des capitaux. Ce sont souvent des sociétés anonymes à responsabilité limitée ou des sociétés anonymes (S.A.R.L. ou S.A.) et ayant une chaîne de production plus ou moins complète, commençant par la matière première en passant par les produits finis jusqu'à la chaîne de distribution et des services après vente.

Elles possèdent une direction financière, administrative, technique, commerciale etc. et une délégation syndicale. En d'autres termes, elles assurent un certain nombre de fonctions regroupant chacune, un certain nombre d'opérations ou tâches homogènes. Ces entreprises remplissent quatre fonctions, à savoir :

- la fonction de direction ;

- la fonction logistique ;

- la fonction de production et

- la fonction de distribution.

La moyenne entreprise se caractérise par une structure répondant aux aspirations des actionnaires ou des détenteurs des capitaux. La répartition des tâches entre les différents services de cette entreprise constitue le premier aspect de l'organisation. Le second aspect consiste à définir les liaisons hiérarchiques et le mode de transmission des ordres entre services.

Notons ,en outre, que la structure de ces entreprises se configure de la manière suivante :

Schéma n° 4

Structure hiérarchique

La structure hiérarchique est une organisation centrée sur les tâches; un des principes de base est la division du travail et la spécialisation qui permettent d'accroître l'efficacité et la rentabilité de chaque secteur. Dans cette catégorie, nous avons recensé des entreprises telles que la COTOLU, la FILTISAF, TEXCO, SAFEM, PENAZA, SOMETOLE, etc. qui répondent aux critères ci-haut décrits.

Selon le Ministère de l'Industrie du QUEBEC, la Petite et Moyenne Entreprise est définie en fonction de la main- d'oeuvre, de la taille de l'actif et de son secteur d'activités (69)(*).

a) Secteur manufacturé

Tableau n° 58. Catégorisation des P.M.E.

Types d'entreprises

Nombre d'employés

Actifs en $ canadiens

Artisanat

Petite Entreprise

Moyenne Entreprise

- de 4

5 à 49

50 à 199

< 200.000

<1.000.000

<5.000.000

 

Source : Ministère de l'Industrie du QUEBEC, Rapport Annuel,1990.

b) Secteur tertiaire

Tableau n° 59 : Catégorisation des PME

Type d'entreprises

Nombre d'employés

Actifs en $ canadiens

Artisanat

Petite Entreprise

Moyenne Entreprise

- de 3

3 à 10

10 à 30

< 200.000

< 1.000.000

< 5.000.000

 

Source : Idem

Il découle de cette classification que le critère de la quantité de main-d'oeuvre est plus réaliste quant à la catégorisation des P.M.E. Il sied de noter que cette classification ne fait pas allusion au niveau de la technologie qui opère une grande performance dans le domaine industriel.

D'après le décret des sociétés conventionnées du 7 janvier 1959, la France définit comme Petite et Moyenne Entreprise, "les entreprises manufacturières dont les capitaux propres sont inférieurs à 10 millions de francs et dont le personnel ne dépasse pas 500 employés"(70)(*).

Selon le BEDEPE ; "est appelée Petite et Moyenne Entreprise toute entreprise dont la taille de l'actif ne dépasse pas 400.000 $ US(71)(*).

Selon WINSEMIUS A. et PINCUS J. A., "la Petite et Moyenne Entreprise en général regroupe tous les types d'activités de dimension relativement faible, soit en gros, ceux qui occupent moins de 100 travailleurs"(72)(*).

Selon DOUGLAS GREENWALD, "l'entreprise de petite taille, c'est essentiellement une entreprise que les entrepreneurs peuvent gérer et faire fonctionner et dans laquelle ils peuvent prendre des décisions critiques et récolter les fruits ou subir les pertes de leurs prises de risques et de leur gestion.

Autrement dit, une petite entreprise est créée sur l'initiative d'un seul homme, qui s'autofinance et qui s'autogère.

Par contre la Small BUSINESS Administration définit la Petite et Moyenne Entreprise selon, entre autre, les critères ci-après :

- dans le secteur du commerce de détail, une entreprise est définie comme petite, si ses ventes ne dépassent pas 2 à 7,5 millions de dollars US, la limite variant avec le type particulier d'activité(73)(*).

- dans le secteur des services, une entreprise est réputée petite quand ses recettes sont inférieures à un chiffre d'affaires situé entre 2 et 8 millions de dollars US, selon le type d'entreprise.

- dans le secteur du commerce de gros, une entreprise est considérée comme petite, si les ventes ne dépassent pas 9,5 à 22 millions de dollars US, la définition variant encore selon le type d'activités du commerce de gros.

- dans le secteur manufacturier, l'entreprise est qualifiée de petite, si elle emploie moins de 1500 employés, selon le secteur.

En résumé, nous pouvons conclure, avec tous ces auteurs que la plupart de petites entreprises sont des propriétés individuelles. Cet aspect donne à cette catégorie d'entreprises la formule la plus simple et la plus flexible du point de vue juridique et administratif.

Autrement dit, de toutes ces définitions, la définition sans doute, la plus significative et la plus concise a été développée par la commission de développement économique du Congo-Belge en 1947.

Cette définition se fonde sur le fait qu'une firme ne peut être qualifiée de petite que si elle remplit au moins deux des quatre conditions essentielles suivantes :

- la direction de la firme est indépendante et les dirigeants détiennent normalement la propriété et le contrôle de la firme ;

- le capital est fourni par un seul individu ou un groupe restreint d'individus ;

- les opérations ont essentiellement un caractère local, les employés et les propriétaires vivant dans la même zone géographique. Il n'est pas besoin que les marchés desservis aient une dimension locale ;

- la firme commerciale doit être petite dans son secteur quand on la compare aux firmes les plus grandes. L'importance du volume des ventes et le nombre d'employés sont d'autres normes plus comparatives et significatives.

Il est à noter que les petites firmes jouent un grand rôle dans le commerce de gros et de détail et dans les secteurs de services.

SECTION II. RÉGLEMENTATION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE AU CONGO

1. Cadre juridique

La Petite et Moyenne Entreprise au Congo a été régie depuis l'époque coloniale par le décret du Roi Souverain du 27 février 1887, complété par le décret du 23 juin 1960 et le décret-loi du 19 septembre 1965 déterminant les critères et fixant les modalités de constitution des sociétés commerciales.

Depuis lors le cadre juridique a beaucoup évolué. Le tableau indicatif des textes de lois et réglementations applicables aux Petites et Moyennes Entreprises, en annexe, donne toutes ces dispositions.

2. Régime d'imposition de la Petite et Moyenne Entreprise

2.1. Régime d'imposition forfaitaire

Il existait jusqu'au 10 juillet 1998 deux régimes d'imposition  au Congo,à savoir:

- le régime de droit commun ;

- le régime d'imposition forfaitaire des P.M.E.

Ce dernier conçu au départ pour favoriser la promotion des P.M.E. avec des taux d'imposition de faveur, présente aujourd'hui certaines contraintes qui nécessitaient sa révision. En effet, selon l'Ordonnance-Loi n°89-039 du 17 août 1989 instituant le régime d'imposition forfaitaire des P.M.E. en matière de contribution sur les revenus professionnels et de contribution sur le chiffre d'affaires à l'intérieur, sous réserve des dispositions régissant la patente, sont soumises au régime d'imposition forfaitaire les entreprises exploitées par des personnes physiques dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas un seuil fixé par le pouvoir public conformément à l'Ordonnance-Loi n° 89-216 du 17 août 1989 portant mesures d'application de l'Ordonnance-Loi n° 89-039 du 17 août 1989.

Il sied de constater que cette Ordonnance-Loi citée ci-haut exclut au régime forfaitaire les patentés et les personnes morales remplissant les conditions de la définition légale et/ou celles d'application du plan comptable général congolais. En outre la P.M.E. soumise au régime d'imposition forfaitaire reste soumise au même régime des pénalités fiscales que les entreprises enregistrées au régime de droit commun.

2.2. Champs d'application du régime d'imposition forfaitaire

L'Ordonnance-Loi n° 90-046 du 08 août 1990, portant sur le petit commerce, fixe les limites, en fonction du chiffre d'affaires, du champ d'application d'imposition forfaitaire des P.M.E. et de la patente. Ces limites sont fixées afin d'éviter que les entités administratives décentralisées continuent à percevoir la patente auprès des P.M.E. soumises au régime d'imposition forfaitaire. En outre le decrét-loi 086 du 10 juillet 1998 modifie et complète l'ordonnance-loi ci-haut en ces termes ; article 1er : Les Petites et Moyennes Entreprises sont, en matière de contribution sur les revenus professionnels et de contribution sur le chiffre d'affaires à l'intérieur, soumises aux régimes d'imposition déterminés par le présent Décret-Loi. Article 3 :" Pour la détermination du régime fiscal applicable, les Petites et Moyennes Entreprises sont réparties en quatre catégories ci-après(voir annexe).

Ainsi, les Petites et Moyennes Entreprises des trois premières catégories doivent se conformer à l'obligation d'immatriculation au registre de commerce prévue par le Décret du 06 mars 1951, tel que modifié et complété à ce jour. Article 4 : " Les Petites et Moyennes Entreprises de la première catégorie sont soumises au régime d'imposition de droit commun prévu par les Ordonnance-lois n°69 du 10 février 1969 et 69-058 du 05 décembre 1969, telles que modifiées et complétées à ce jour, relatives respectivement aux contributions cédulaires sur les revenus, et à la contribution sur le chiffre d'affaires.

Tandis que , pour les Petites et Moyennes Entreprises de la seconde catégorie sont imposées suivant des bases réelles annuelles des revenus et du chiffre d'affaires qu'elles réalisent et selon le barème d'imposition à taux progressif des personnes physiques prévu par l'article 84 de l'Ordonnance-Loi n°69-009 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour. Parcontre, selon l'article 9 "les Petites et Moyennes Entreprises de troisième catégorie sont soumises au régime d'imposition forfaitaire en matière de contribution cédulaire sur les revenus professionnels et de contribution sur le chiffre d'affaires à l'intérieur.

Enfin, selon l'article 15 du même Décret-Loi;" sans préjudice des dispositions légales réglementant la petit commerce, les Petites et Moyennes Entreprises relevant du régimle de la patente acquittent une contribution forfaitaire sur les revenus professionnels et sur le chiffre d'affaires à l'intérieur.

2.3. Parafiscalité des P.M.E.

La décentralisation des pouvoirs en matière de fixation des taxes et la multitude de la nomenclature de ces taxes et redevances, définies principalement par les Ordonnances-Loi n° 084-102 du 09 avril 1984 et n° 84-153 du 04 juillet 1984 et toutes les dispositions ultérieures les modifiant ou les complétant, font que la P.M.E congolaise est soumises aux diverses taxes dont la signification n'est pas claire et les critères de fixation non déterminés. Pour pallier à cette situatuion, le Décret-Loi n°089 du 10 juillet 1998 donne la nouvelle nomenclature des taxes autorisées aux entités administratives décentralisés(voir annexe).

2.4. Constats et contraintes.

L'environnement fiscal et parafiscal de la République Démocratique du Congo comporte des contraintes qui gênent lourdement le développement de la P.M.E.

En effet, plusieurs rencontres, colloques, forums et concertations entre les entreprises et le gouvernement ont été organisés sans qu'une véritable solution fiable ne soit trouvée.

En outre, nous pouvons rappeler quelques constats et contraintes qui bloquent le développement de la P.M.E. en matière fiscale et parafiscale.

En voici quelques exemples  :

- la P.M.E. connaît une trop grande pression fiscale ;

- La multiplicité des taxes et redevances et leurs taux élevés ne lui permettent pas de s'épanouir : ils amenuisent leur capacité d'autofinancement et les perpétuent dans une situation de sous capitalisation ;

- les taux fiscaux fixés, et par les pouvoirs publics et par les entités administratives décentralisées ne tiennent compte ni de la taille de l'entreprise, ni du secteur dans lequel l'entreprise évolue ;

- plusieurs taxes créées par les entités administratives n'ont pas de signification exacte. On constate aussi une double imposition de la même matière ;

- existence de plusieurs taxes sans contrepartie d'une prestation déterminée ou d'un avantage quelconque ;

- l'Ordonnance-Loi n° 89-039 du 17 août 1989 instituant le régime d'imposition forfaitaire des P.M .E. se limite uniquement aux entreprises exploitées par des personnes physiques et dont le chiffre d'affaires n'excède pas un seuil fixé périodiquement par le Ministre des Finances ;

- L'Ordonnance-Loi n° 90-101 du 08 août 1990 n'a jamais été actualisée. Ainsi, les P.M.E. enregistrées au régime d'imposition forfaitaire sont aussi imposées au régime de la patente ;

- Le manque d'incitation fiscale à l'investissement ;

- L'application des conditions, modalités et procédures assez lourdes du régime d'agrément et du code des investissements reste une pénalité pour la P.M.E.

Les constats et les contraintes ci-dessus exigent des pouvoirs publics de procéder, à court et à moyen terme, à :

- Restreindre les limites et compétences des autorisations

provinciales et locales en matière des taxes. Cette dernière mesure peut se réaliser par la suppression des ordonnances n° 84-102 du 09 avril 1984 et n° 84-153 du 04 juillet 1984 , matières dont le Décret-Loi 089 du 10 juillet 1998 vient de régler, mais dont les mesures d'applications se sont pas encore effectives;

- Fixer une pression fiscale compatible avec le développement de la P.M.E., afin d'y intégrer les autres professions libérales ;

- Harmoniser la fiscalité et la parafiscalité applicable aux P.M.E., afin d'alléger la pression fiscale lourde s'exerçant sur elles ;

- Actualiser l'application des Ordonnances-Loi n° 89-039 du 17 août 1989 et n° 90-046 du 08 août 1990 en associant les représentants des P.M.E. pour ce qui concerne la fixation des forfaits , ceci en fonction de leur localisation géographique;

- Mettre en place une fiscalité appropriée par secteur et localisation, plus spécialement, pour la Petite Agro-Industrie ;

- Exempter de tout impôt, pour une période de un à cinq ans, les P.M.E. nouvellement créées,

- Accorder une amnistie fiscale de trois ans pour les P.M.E en vue d'assurer leur relance, surtout celles qui végètent faute de financement adéquat.

SECTION III. CLASSIFICATION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE

Il existe plusieurs définitions de la PME, en ce qui concerne sa classification. Il faudrait que cette sélection, pour une région en voie de développement, puisse disposer des renseignements valables sur les principales caractéristiques de toutes les entreprises dont la création est envisageable.

a) Facteurs de production

Selon BROWN A.J. il faut prôner le besoin de connaître la proportion dans laquelle les différents facteurs de production sont utilisés dans les différentes industries ou dans les différents processus techniques(74)(*).

Etant donné qu'il n'a pas existé d'ouvrages de références complets sur les caractéristiques techniques et économiques de différentes sortes d'industries de transformation, le seul moyen consiste à réunir les renseignements sur une quelconque industrie en espérant que cela donnera une base relativement exacte pour effectuer les comparaisons nécessaires au classement d'une entreprise par rapport à une autre.

b) Rythme de fabrication

Certaines industries de transformation ont besoin d'une production de masse pour réaliser des coûts unitaires réduits. Dans le domaine métallurgique et sidérurgique, plus la taille de l'entreprise est grande, plus le coût de production est moindre.

Le contraire veut que plus la taille est petite plus le coût de production est élevé; en d'autres termes, la taille critique, c'est-à-dire, le rythme de production permettant de réaliser un coût suffisamment bas doit pouvoir concurrencer le prix du produit dans un pays bien déterminé.

Il est à noter que lorsque les coûts des matières premières et de transport sont favorables, la taille critique est plus réduite et, lorsque ces facteurs sont défavorables , la taille critique est plus grande.

Par conséquent, les industries de transformation qui peuvent atteindre un haut rendement et des coûts de fabrication réduits, dans de petites usines, conviennent mieux que celles nécessitant une production de masse.

Ainsi, sont classées comme petites, moyennes et grandes industries par le professeur P. SARGANT FLORENCE de l'Université de BIRMIGHAM, dans une enquête effectuée dans quelques pays d'Europe et de l'Afrique du Nord, les entreprises suivantes (7(*)5):

Tableau n°60 : Classification des entreprises suivant le nombre moyen d'ouvriers

Niveau

Nombre moyen d'ouvriers par entreprise

Petites entreprises

Boulangeries, minoteries

Vêtements pour femmes et enfants

Produits pharmaceutiques

Machines industrielles spécialisées

25

27

34

54

Moyennes entreprises

Viande

Bonneteries, filatures,

Raffinage du pétrole

Cimenterie et pâte à papier

Constructions navales et réparation

59

114

261

247

381

Grandes entreprises

Industries du cuivre

Chaussures en caoutchouc, pneus et chambre à air

Métallurgie, sidérurgie, laminoirs

+580

+1.648

+2.038

 

Source : ALDESFER, E.B. et H.E. NICKEL. Op cit.

Selon cet auteur, les petites entreprises en Grande Bretagne se classent parmi celles qui occupent de 25 à 54 ouvriers tandis que celles réputées moyennes sont classées parmi celles qui occupent de 59 à 381 ouvriers ; par contre celles qui occupent plus de 580 ouvriers sont réputées être grandes.

c) les facteurs de production

L'entreprise diffère beaucoup par la nature des moyens mis en oeuvre, tel que l'utilisation des machines, des bâtiments et des autres biens d'équipements relativement mineurs.

Classification selon l'utilisation des machines

1°. Machines ou matériels très peu utilisés

- la fabrication des eaux gazeuses, pain, salaison de poisson, fourrures, meubles, articles de mode, réparation de moteurs, emballages, etc.

2°. Prédominance moyenne de machines

- embouteillage, articles en cuivre, matériaux de construction ;

- fabrication de briques et argile réfractaire, etc.

3°. Prédominance de machines

- traitement de l'aluminium, hauts fourneaux, cimenterie, tissage du coton, fabrique des machines électriques, fils et câbles électriques, brasseries, industries mécaniques diverses, etc.

Cette classification n'est pas exhaustive et est fonction de chaque zone économique.

d) La quantité d'énergie

Dans certaines entreprises, le processus de fabrication est tellement mécanisé que les biens d'équipement où les capitaux sont requis en quantité ou à des prix tels que la plus grande partie du prix du produit fini sera constitué par les frais d'amortissement et par le paiement des intérêts des prêts ou des investissements.

Le principal critère est l'utilisation de l'énergie électrique dans les entreprises ; plus la consommation de l'énergie est grande, plus l'entreprise est réputée de grande taille, moins cette consommation est grande, plus petite est la taille de cette unité.

Nous pouvons classer ces entreprises de la manière suivante :

1°. Petites Entreprises (consommation faible d'énergie)

- construction et travaux publics

- salaison de poisson

- meubles, articles de mode

- réparation de souliers

- la menuiserie

- tannage et façonnage du cuir

- matériaux de construction, etc.

2°. Moyennes Entreprises (consommation moyenne d'énergie)

- minoteries, aliments pour bétail, argenterie et bijouterie

- extraction des métaux, chauffage électrique et fourneaux

- fils et batteries, explosifs, laminage et fonte du fer et de l'acier

- construction navale.

3°. Grandes Entreprises (consommation très élevée d'énergie)

- brasserie, cuivre et béton, fonderie

- industries mécaniques diverses

- broyage divers, etc.

En général, un pays progressera chaque fois qu'il pourra utiliser un facteur de coût moindre au lieu d'un facteur de coût supérieur pour produire un bien de valeur égale. Le problème est toujours de trouver l'équilibre le plus économique et le plus productif. Cet équilibre change au fur et à mesure du développement.

De plus, comme on le remarquera, la valeur réelle d'une industrie pour un pays dépend du bénéfice net total qu'elle apporte à l'économie en considérant tous les profits qu'elle lui procure.

e) Utilisation des capitaux

KENNETH A. BOHR, fait une classification selon l'utilisation du capital, à savoir le rapport entre le capital fixe et la valeur ajoutée par la fabrication. Ainsi, l'habillement, l'équipement électrique, les produits de cuir, les meubles ont tous besoins de capitaux relativement élevés (7(*)6).

Pour l'industrie textile, les besoins varient mais sont généralement assez bas. Les produits chimiques, les minéraux non métalliques,les briques, le ciment et le papier semblent avoir des besoins en capitaux assez élevés dans tous les cas, alors que l'alimentation, les boissons et le tabac ont des besoins élevés dans la plupart des cas.

Le classement de Bohr se fait de la manière suivante pour les Etats-Unis :

Habillements chaussures, équipements électriques, articles de cuir, imprimeries et édition, articles de caoutchouc, produits élaborés métalliques, équipements de transport, traitement des métaux non ferreux, automobiles et avions, etc.

f) Classification selon la qualification des ouvriers

Les entreprises varient beaucoup dans leurs besoins de qualification. Le manque de travailleurs spécialisés, particulièrement de personnel technique, professionnel et de contrôle peut être un obstacle aussi grand que le manque de capitaux pour le développement de l'industrie dans les pays peu développés.

Dans certaines entreprises, le coût de la main-d'oeuvre est relativement réduit, le coût principal étant celui des matières premières. Le tableau ci-dessous donne une classification selon la qualification qui détermine le coût main-d'oeuvre par secteur d'activités de la Petite et Moyenne Entreprise. A titre d'exemple, si un produit comme la cigarette est vendue à x francs, la part des salaires qui revient aux ouvriers ne représente que 4,9% de la valeur de x.

Tableau n° 61 : Rôles du coût de la main-d'oeuvre dans certaines industries américaines en 1995.

Industries dont le coût de la main-d'oeuvre est bas

Pourcentage de salaires par rapport à la valeur

du produit

- Minoterie

- Raffinage du sucre à canne

- Cigarette

- Viande, volaille exceptée

- Caoutchouc synthétique

3,4

4,8

4,9

6,0

7,8

Industries dont le coût de la

main-d'oeuvre est moyenne

 

- Aluminium, traitement de base

- Aliments congelés

- Articles de coton

- Vêtements costumés et manteaux

- Chaussures

11,4

16,9

21,9

23,5

24,5

Industries dont le coût de la

main-d'oeuvre est élevée

 

- Outillage industriel spécialisé

- Bonneterie de laine

- Machines-outils

- Construction navale et réparation

25,1

29,4

33,1

43,3

 

Source : Aldesfer, E.B. et H. E. Nickel, Economics of American industry, New York, M. Grow-Hill Book.Compagny, 1995. P. 12.

Industries groupées selon le pourcentage d'ouvriers qualifiés, de contremaîtres et de professionnels par rapport au nombre total d'employés en 1995.

Pourcentage des professionnels, Type d'entreprises ou d'activités des contremaîtres et des ouvriers qualifiés par rapport au total des employés (*(*)) :

- de 10 % Préparation de la térébenthine et distilleur, dentelle et broderies, filatures de coton, abattoirs et conditionnement, articles en cuir, chaussures, salaison du poisson, briques, tuiles en terre cuite, etc.;

- de 10 à 20 % Usine de papier et pâte à papier, conserveries des fruits et des légumes, peintures et vernis, savon, chaux, ciment et pierre artificielle, teinture, finition et impression;

- de 20 à 30 % Raffinage du sucre, charbon de bois et cokeries, hauts fourneaux et laminoirs;

- de 30 à 40 % Outillage et appareillage électrique, minoteries, automobiles, outillage agricole, etc.;

- plus de 40 %Transformation, métallurgique, sidérurgie et construction métallique, etc.

Outre les critères ci-haut énoncés, le tableau ci-dessous donne une étude faite sur le coût de la consommation du carburant et de l'énergie représentant plus de 5% de la valeur du produit. Ceci, nous permet de mieux appréhender le niveau de la Petite et Moyenne Entreprise, le mieux adapté pour promouvoir le développement de celle-ci.

Tableau n° 62 : Les entreprises dont la consommation du carburant et d'énergie

achetées représentent plus de 5% de la valeur du produit.

Petites entreprises

Pourcentage du coût du carburant et de l'énergie par rapport à la valeur du produit.

- Porcelaine

- Fer et acier forgés

- Produits de gypse

- Produits d'aciéries et des laminoirs

- Produits de fonderies

- Teinture et finition des soies et rayons draps peignés

5 %

5,1 %

5,2 %

5,7 %

6,1 %

6,7 %

Moyennes entreprises

 

- Parpaing et autres briques cuites

- Fonte des métaux et autres traitements métalliques

- Production du sel

- Corpo-réfractaires non argileux

- Produits d'argiles autres que la porcelaine

7,5 %

7,8 %

7,8 %

9,8 %

15,2 %

Grandes entreprises

 

- Production du ciment

- Produits des hauts fourneaux

- Produits de cokeries

18,7 %

26,4 %

68,4 %

 

Source : Bureau de planning des Ressources Naturelles, décembre 1995, Washington, P. 161.

SECTION IV. SITUATION DES ENTREPRISES DU KATANGA

Dans cette situation, nous avons procédé sur base de nos enquêtes sur l'ensemble de la Province du Katanga et plus principalement dans les villes de Kolwezi, Likasi et Lubumbashi, où nous avions une forte concentration d'activités. Il ressort de cette analyse que le niveau des salaires dans les différentes activités est très faible. Les ouvriers n'ont jamais eu un salaire décent leur permettant de vivre aisément. La plupart des entreprises au Katanga, quelle que soit leur taille, ont opté pour un paternalisme hérité de la colonisation, qui consistait à prendre en charge presque à 100% l'ouvrier et le salaire que l'on lui remet ressemble plus à une bourse d'études d'étudiant qui ne lui permet que de subvenir avec beaucoup de difficultés aux besoins primaires, excluant tout aspect d'épargne et tout autre forme d'économie pour assurer son bien-être.

L'absence d'un salaire minimum garanti et les faiblesses des syndicats font que l'entrepreneur négocie au rabais les salaires. Il est à noter aussi que les effets de la loi de l'offre et de la demande de l'emploi jouent fortement en faveur du demandeur d'emploi. La préoccupation du chômeur au Katanga est d'être d'abord embauché et de négocier ensuite le reste . Tel est le slogan de tout demandeur d'emploi.

Les tableaux qui suivent nous donnent une idée du niveau de nos entreprises suivant certains critères tels que; le nombre de main-d'oeuvre, le coût de la main-d'oeuvre etc.

Tableau n° 63 : Classification des entreprises suivant le nombre d'ouvriers

au KATANGA en 1995.

Niveau des entreprises

Nombre moyen d'ouvriers par entreprises

Petites Entreprises

- Boulangeries

-Minoteries

-Vêtement pour femmes et enfants

-Machines outils et divers matériels de réparation

3 - 5

1 - 3

1 - 2

3 - 10

Moyennes Entreprises

-Boucheries et ateliers de découpe

-Bonneteries, filatures

-Fonderies

-Cimenteries

-Construction et travaux de génies civil

7 - 1 5

50 - 200

50 - 200

100 - 450

100 - 450

Grandes Entreprises

-Industrie du cuivre

-Chemin de fer

+ 25.000

+ 27.000

Source: Enquêtes personnelles

 
 

Il ressort de tableau, que nos Petites et Moyennes Entreprises sont tellement rudimentaires, qu'elles n'utilisent pas une technologie perfectionnées, mais s'attachent à celle qu'elle trouve sur place. Par contre, dans les Moyennes et Grandes Entreprises, de par leurs activités, ont pû mettre en place une tchnologie appropriée en vue de conquèrir les différents marchés, tant locaux qu'international.

Tableau n° 64 : Rôle du coût de la main-d'oeuvre dans certaines industries

au KATANGA en 1995.

Industrie dont le coût de la main-d'oeuvre est bas :

Pourcentage de salaires par rapport à la valeur du Produit

- Minoteries

- Cigarettes

- Viande, volaille exempte

2,2 %

0,2 %

0,8 %

Industrie dont le coût de la main-d'oeuvre est moyen :

 

- Aluminium, traitement à façon

- Aliments congelés (chambre froide)

- Articles de coton

- Vêtements, costumes et autres habits

- Chaussures

5,4 %

0,2 %

4,0 %

60,0 %

10,0 %

Industries dont le coût de la main-d'oeuvre est élevé :

 

- Constructions diverses et réparations

73,4 %

 

Il ressort de cette analyse que le coût de la main-d'oeuvre par rapport à la valeur du produit est très faible dans la Province du KATANGA. Ceci est dû principalement à une politique salariale locale conçue et imposée par les pouvoirs publics en fonction d'un SMIG ; le salaire minimum interprofessionnel garanti.

En effet, depuis la colonisation, on remarque que les mouvements syndicaux ont été fortement réprimés et des salaires ont été stratifiés selon les catégories socioprofessionnelles. En outre, le principe de gestion qui préconise que la masse salariale ne soit pas inférieure à 40% du chiffre d'affaires n'est pas respecté car elle ne dépasse, en réalité, que très rarement les 10 %.

Les salaires sont imposés et ne suivent pas le niveau de vie ni même l'évolution des prix sur le marché. Les travailleurs vivent en deçà du minimum vital reconnu par l'O.I.T. (Organisation Internationale du Travail). Ils doivent pour nouer les deux bouts du mois recourir aux travaux en dehors de leurs lieux de travail.

Le subterfuge, mis en place par beaucoup d'employeurs, qui consiste à mettre à la disposition des travailleurs des cantines, diminue le pouvoir d'achat de ces derniers et paralyse le circuit économique de l'achat et la revente dans l'état. Ces produits sont généralement importés, de l'Europe ou de l'Afrique Australe, provoquant ainsi une fuite assez substantielle de devises, nécessaires à la relance de la production locale de ces mêmes produits.

La politique salariale pratiquée en République Démocratique du CONGO et par surcroît dans les grandes entreprises (parce que l'Etat est le plus grand employeur du pays) n'est pas en mesure de favoriser l'éclosion d'une classe ouvrière assez forte, capable de faire face aux aléas de la vie. Ces ouvriers vivent dans la misère la plus criante, sans espoir de pouvoir organiser une épargne, assurer la pension, et encore moins la scolarité de leur progéniture.

Le tableau suivant détermine le pourcentage de la main- d'oeuvre utilisée dans différentes entreprises ou activités. Pour ce faire une étude approfondie a été menée sur les entreprises agricoles, les entreprises minières, de génie civil et autres entreprises de transformation et de construction métallique.

Tableau n° 65 : Industries groupées selon le pourcentage d'ouvriers qualifiés, de contremaîtres et de professionnels par rapport au nombre total d'employés en 1995.

Types d'entreprises ou d'activités.

Pourcentage des professionnels, des contremaîtres et des ouvriers qualifiés par rapport au total des employés

Entreprises agricoles

Fermes, peintures, chaux, ciment, articles divers, vente des métaux, filature.

Entreprise minière, de génie civil, aéronautique, élevage.

Les laminoirs, fonderie, appareillage électrique, réparation, outillage agricole, transformation et constructions métalliques.

- de 10 %

- de 10 à 20 %

- de 20 à 30 %

 

Il sied de noter, sous cette rubrique, que la colonisation, pour les besoins de son exploitation , avait mis sur pied un système d'enseignement technique très développé et même le plus développé de l'Afrique.

On trouve, dans notre système d'enseignement, toutes les branches indispensables à une bonne industrialisation du pays. A chaque niveau de l'enseignement technique, il existe des étapes qui permettent aux récipiendaires de pouvoir être directement opérationnels sur le marché de l'emploi , à savoir de l'ouvrier qualifié à l'ingénieur civil du domaine concerné !

La Province du KATANGA possède le plus grand nombre d'écoles techniques et professionnelles du pays et utilise le matériel didactique le plus moderne.

A titre d'exemple, dans le domaine minier, le KATANGA forme des ouvriers qualifiés des mines du niveau A3 et A2, ce qui n'existe pas sous d'autres cieux. Les techniciens ainsi formés se prennent en charge directement sur le terrain et n'ont nullement besoin de recourir au principe américain du "learning by doing".

Il est à noter aussi que nos techniciens sont très sollicités par tous les pays voisins du Congo à cause de leur expérience et leur savoir-faire sur le terrain. Des tâches qui, sous d'autres cieux, sont confiées aux ingénieurs civils, sont au Congo confiées aux ouvriers spécialisés ayant reçu une formation de base très solide.

Comme on peut le constater, il ne se pose pas de problème de compétence dans la Province du KATANGA mais plutôt un problème de capitaux et d'initiatives. Le tableau ci-dessous présente les types d'entreprises dont la consommation de carburant et de l'énergie achetée au Katanga représentent plus de 5% de la valeur du produit.

Comme nous l'avons analysé dans les chapitres précédents, le Katanga regorge le plus grand nombre de barrages du pays, mais la consommation n'est pas très importante malgré le coût moindre de cette énergie (0,0025/kWh). Il ressort de ce tableau que l'énergie électrique est sous utilisée au Katanga.

Tableau n° 66 : Les Entreprises dont la consommation du carburant et de l'énergie achetée représentent plus de 5 % de la valeur du produit.

Désignation

Pourcentage du coût du carburant et de l'énergie par rapport à la valeur du produit.

Petites Entreprises

Fer et acier forgés

Produit d'ouvriers et des laminoirs

Produits de fonderie

Moyennes Entreprises

Fonte des métaux et

autres traitements

Grandes Entreprises

Production du ciment

Produits des hauts fourneaux

Produits des loteries

5 %

7 %

10 %

9 %

20 %

26 %

27 %

 

La République Démocratique du Congo renferme, en son sein, la plus grande capacité énergétique de l'Afrique avec plus de trente barrages hydroélectriques et des dizaines de centrales thermiques. La consommation du carburant est aussi la plus élevée de l'Afrique Centrale.

Outre l'énergie électrique abondante et moins coûteuse au pays, le carburant est importé du monde arabe et doit traverser des milliers de kilomètres avant d'atteindre les centres de consommation : d'où son coût très élevé.

Par contre, l'énergie électrique est utilisée en grande partie dans l'industrie minière en substitution progressive du carburant (Exemple de la transformation des bennes de 150 tonnes de la GECAMINES en bennes trolley utilisant beaucoup d'énergie électrique par rapport au carburant) provoquant ainsi une baisse assez sensible des coûts de production due, essentiellement, aux consommations du carburant.

Il est à noter que toutes les chaudières utilisées dans les brasseries locales, les usines textiles, la fonderie etc. ont été remplacées par des chaudières à consommation d'énergie électrique.

L'énergie électrique est le soubassement de tout développement. En ce qui concerne la Province du KATANGA, comme nous l'avons décrit dans les chapitres précédents, elle possède une grande quantité d'énergie électrique qui est sous-utilisée. D'où la nécessité et l'urgence de mise sur pied d'une politique de développement pour utiliser au maximum cette énergie, afin de mettre en place un tissu industriel intégré et compétitif vis-à-vis des autres industries dans les autres pays.

SECTION IV. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE LA PME

a) Activités adaptées aux besoins des zones en voie de développement

Dans cette répartition, l'on distingue la valeur numérique indiquant la tendance d'une industrie donnée à se conformer ou à s'écarter de la répartition générale de l'industrie dans le pays.

Un coefficient d'implantation de "O" indiquerait que l'industrie se répartit géographiquement et exactement selon la moyenne de toutes les industries.

Une industrie qui est très concentrée en un ou deux points aura un coefficient approchant "1". Elle peut venir du fait que la production de masse est très avantageuse; dans ce cas, il est probable que ce sera une indication défavorable en ce qui concerne la sélection de cette industrie pour un pays en voie de développement.

b) Industries groupées selon leur tendance à l'établissement ou à la concentration géographique.

Quand on détermine si telle région est propice à l'implantation d'un type particulier d'industrie, il faut tenir compte de trois séries de coûts :

- le coût des matières, des combustibles, de l'énergie livrée à l'usine ;

- le coût de fonctionnement : entre autres, les salaires, les intérêts et l'amortissement des capitaux investis, le coût de l'outillage et de l'équipement, les impôts et les charges foncières ;

- les coûts de vente, de transport, d'entrepôt, d'entretien et de répartition du produit sur le marché où il est le plus acheté.

Le tableau ci-dessous démontre que le coefficient d'implantation des entreprises sur une aire géographique bien déterminée, à savoir : une ville, une commune ou une province etc. Ainsi ,selon certains auteurs, pour qu'une activité soit reconnue comme implantée dans sa sphère géographique, il faut qu'elle soit dans une fourchette variant entre 10 et 80 % par rapport aux autres de cette espace. Tableau n° 67 : Répartition géographique et coefficient d'implantation

Industries éparpillées (coefficient d'implantation 10-30)

- Boulangeries

- Outillage industriel

- Produits de béton

- Prod. pour ateliers de constr. mécanique

- Produits pharmaceutiques

- Plastiques

- Equipements de pompage

14

19

20

23

31

32

32

Industries moyennement éparpillées (coefficient d'implantation 31-40)

- Produits chimiques

- Outillage pour la métallique

- Machines pour l'industrie alimentaire

- Appareils d'éclairage

- Voitures et accessoires

- Produits d'acier coulé

34

35

38

40

42

42

Industries moyennement concentrées (coefficient d'implantation 41 - 50)

- Piles et batteries

- Alliages (excepté aluminium)

- Accessoires de machines-outils

- Construction navale et réparation

- Parfums et produits de beauté

- Ampoules et lampes électriques et autres produits non classés ailleurs

- Raffineries de pétrole

43

44

45

46

48

49

55

Industries concentrées (coefficient d'implantation 51-80)

- Engrais

- Pièces pour avion

- Préparation des matières pour chaussures et bottes

- Scieries

- Exploitations forestières et entreprises forestières

- Poissons en conserve

57

58

60

63

74

83

Notons que ces normes sont celles acceptables dans un pays développé.

Source : Bureau de Planning des Ressources Naturelles, décembre 1995, Washington, P. 161.

En ce qui concerne la capillarité du tissu industriel du Congo et du KATANGA en particulier, les dispositions ci-haut énumérées ne s'y appliquent pas. Toutes les entreprises qui ont existé ou qui existent encore sont des entreprises uniques dans leur genre, soit du point de vue géographique soit du point de vue de leur répartition sectorielle.

A titre exemplatif, il existe dans chaque ville du KATANGA au moins une boulangerie ayant un grand marché. Cette unité est souvent l'unique dans ces villes. Par contre les autres activités, telles que la construction métallique, produits chimiques, accessoires de machines-outils, pour ne citer que ceux-là n'existent que dans les villes de Lubumbashi et de Likasi et nulle part ailleurs dans la Province du KATANGA.

Le modèle économique que nous proposons ici-dessous est un modèle simple de développement par la Petite et Moyenne Entreprise. Il faut tenir compte de tous les aspects de la vie, à savoir, les aspects socio-économiques, les aspects socio-politiques, technologiques, fiscaux, environnementaux, les aspects d'agglomération etc.

Ce modèle qui est en fait une application du principe que nous appelons le phénomène de "la goutte d'eau" qui, au fur et à mesure que d'autres apparaissent aux alentours et en grossissant, provoque un contact impromptu avec d'autres pour en faire d'abord un filet d'eau, une rivière et enfin un fleuve qui draine tout sur son passage vers un seul objectif qu'est le développement.

Nous avons donc, en premier lieu, indiqué sous une forme schématique les possibilités de développement de la Province et du Pays. Nous nous sommes fondés sur l'hypothèse que tous les segments du "puzzle" s'intensifieront entre eux continuellement pour aboutir à une intégration au sein d'un groupement adéquat.

Schéma n°5

LE MODELE ECONOMIQUE

Petites et Moyennes

Entreprises

+ + +

DEVELOPPEMENT

des Structures Economiques, des Infracstructures et sociales

Organisation Financière et augmentation des revenus

Fiscalité de Développement

T.V.A et Accises

+ +

+

Accroissement de l'incitation à diversifier

Accroissement de la production des biens et des services

Augmentation de l'Offre des biens et des services

+

Importation des biens d'équipements

Exportation des biens , produits semi-finis et finis

Augmentation de l'emploi et diminution du chômage

+

Financement des Petites et Moyennes Entreprises par l'Etat

Contribution au budget de l'Etat

+ = Accroissement

C'est ce modèle économique qui sera animé exclusivement par la Petite et Moyenne Entreprise que nous avons adopté et pour lequel nous avons largement disserté dans tout le travail. Nonobstant les problèmes que posent la localisation et la nature des activités que nous analyserons plus loin dans ce travail, la présence d'une agglomération de Petites et Moyennes Entreprises provoque dans son rayonnement un accroissement de la demande globale, aussi bien de biens et service que des matières premières et de la main d'oeuvre ,à savoir le taux d'utilisation de la main-d'oeuvre.

Ce paramètre permet d'accroître la productivité horaire du travail et diminue, par les efforts de la concurrence ,les coûts de production des biens et services.

L'accroissement de la demande globale engendre automatiquement une importation des biens et autres matières premières entrant dans le processus de fabrication de Petites et Moyennes Entreprises. Par contre, le surplus de la production non consommée par le marché intérieur devra faire l'objet d'une exportation.

L'ensemble de toutes ces opérations ne peut se faire sans le contrôle des pouvoirs publics et sans paiement de redevances sous forme de la fiscalité directe ou de la fiscalité indirecte. Cette dernière approche fera l'objet d'une analyse assez approfondie dans un chapitre approprié lorsque nous aborderons la réforme fiscale comme un préalable indispensable dans le développement de la Petite et Moyenne Entreprise.

Les combinaisons formulées dans le modèle que nous proposons rejoignent le modèle d' I. ANSOFF, qui fut le modèle dominant des années 1960 et qui constitue encore aujourd'hui une réforme de base. Ce modèle consiste en l'application du "paramétrage" du couple "EXPANSION / DIVERSIFICATION.(7(*)7)

Il découle de l'analyse que nous adoptons, qu'il ne peut exister un développement sans la combinaison de ce couple. L'industrie du cuivre a connu, certes, une expansion, mais s'est butée à une contrainte qu'est la diversification.

Ce modèle tient compte de l'action de certains agents. Ainsi les ventes seront ou sont influencées par le comportement des acheteurs, les achats influencés par le comportement des fournisseurs et les impôts par celui de l'administration fiscale, par la politique de l'Etat etc.

- Le modèle que nous proposons n'est pas linéaire : des boucles de rétroaction entre différentes étapes sont envisageables. Elles permettent d'obtenir une meilleure cohésion entre tous les éléments et donc une stratégie mieux adaptée.

- Ce modèle est normatif, à savoir que l'approche est déterministe: l'idée dominante du modèle est que face à un type d'environnement donné et un certain état des forces et des faiblesses, il est possible de recommander tel ou tel autre comportement stratégique.

- Ce modèle est du type universel et général en ce sens que la logique proposée est susceptible de s'appliquer à n'importe quel type d'organisation et de contexte ; ce qui explique sa large diffusion comme cadre de référence de toute démarche stratégique organisée.

Cette démarche se situe dans un contexte de croissance de la firme et des axes de développement possibles correspondant soit à un approfondissement des activités déjà existantes, soit à une recherche de nouveaux couples produit-marché plus ou moins substituables ou complémentaires à ceux actuellement exploités.

En résumé, la logique du modèle est la suivante : il faut d'abord améliorer, développer ce que l'on sait faire (logique d'expansion) mais, si cela est insuffisant pour atteindre les objectifs, l'entrée dans de nouveaux secteurs s'avère

nécessaire (logique de diversification).

Le couple produit-marché comprend, en effet, l'emploi d'une technologie donnée pour satisfaire un besoin particulier d'une certaine clientèle. Que la technologie change, que l'on cherche à conquérir une nouvelle clientèle ou que l'on désire satisfaire des besoins nouveaux, le couple produit-marché évoluera.

Ces axes de développement doivent correspondre à huit vecteurs de croissance que nous pouvons décrire dans un tableau.

Tableau n° 68 : Vecteurs de croissance économique (la matrice d'ANSOFF)

Désignation

Même technologie

Technologie différente

 

Même usage

Usages différents

Même usages

Usages différents

Même clientèle

Spécialisation

Extension de la production

Extension technique

Extension totale

Clientèle différente

Diversification de la clientèle

Diversification de la production

Diversification technique

Diversification totale : Conglomérat

Source : ANSOFF I. , Stratégie du développement de l'Entreprise ; Paris, Hommes et Techniques, 1971. Chapitre V. p. 447.

a). La spécialisation

La spécialisation dans certaines techniques, clientèle et usage est avantageuse lorsqu'il est possible de réduire le nombre d'articles fabriqués et d'avoir une production plus importante pour chacun des articles restants.

Une telle manoeuvre stratégique permettra de conquérir des parts de marché plus importantes ; les problèmes administratifs s'en trouveront simplifiés, la productivité accrue et les capitaux investis en stocks seront moins importants.

b). La diversification de la clientèle

La Petite et Moyenne Entreprise répond à toutes les possibilités telles que la diversification, qui correspond à l'opportunité d'exporter, de vendre dans d'autres provinces ou de vendre à une nouvelle catégorie de clients de la même province.

La croissance des Petites et Moyennes Entreprises et notamment leur passage de l'échelle provincial ,à l'échelle nationale, voire internationale, relève de ce mode de développement. Dans ce cas, la diversification du marché s'accompagne souvent d'une standardisation de la fabrication et d'une diminution de la gamme des produits vendus.

c). La diversification par intégration des activités-aval ou activités-amont

La diversification ,dans sa conbception originelle ,consiste à une fabrication ou production de plusieurs biens qui n'ont pas nécessairement la même source, ni le même marché. Ces biens s'adressent et satisfassent beaucoup d'autres consommateurs.

- l'intégration vers l'aval consiste à se rapprocher davantage du consommateur final en réalisant un ou plusieurs stades supplémentaires du processus de production.

- l'intégration vers l'amont doit être envisagée lorsque l'entreprise rencontre des difficultés d'approvisionnement

Ce modèle permet aux petites et moyennes entreprises de générer des liquidités supérieures, qui leur permettront d'investir plus ou de mieux résister en cas de récession et d'atteindre de meilleures performances que les autres entreprises de grandes tailles.

CHAPITRE XII : LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE

SECTION I : ANALYSE DES PARAMÈTRES DE CROISSANCE

Le paramètre de croissance de la population du KATANGA, au regard de l'ensemble du pays a été estimé à un taux de croissance de 3,5 % par tranche de trois ans et par catégorie de la population selon les études faites dans ce domaine par le Révérend Père Léon DE SAINT MOULIN. Cette estimation a été fondée sur différents taux hypothétiques de fertilité et de mortalité.

Premièrement, une augmentation de la fertilité s'accompagne généralement d'une élévation du niveau des revenus et de l'éducation. Si les projets de développement sont réalisés rapidement, il est possible que l'augmentation de la fertilité se manifeste beaucoup plus tôt que prévu.

Deuxièmement, on peut s'attendre à un progrès rapide des méthodes de régulation des naissances, qui deviendront moins coûteuses et plus efficaces. En d'autres termes, le principe de développement exige un taux de croissance annuel de 10 % selon le principe (+ 3 ) + (+ 4 ) + (+ 3 ). Ce qui veut dire que le taux de croissance annuel de la population ne doit pas dépasser + 3 %.

Si la prévision moyenne de la population se révèle exacte, le niveau du revenu par habitant passera de 115 dollars en 1960 à 600 dollars environ en 2005. (78)(*)

Ceci est particulièrement réalisable d'autant plus que l'agriculture congolaise ainsi que les services ont toujours été sous-estimés. Le cadre du développement adopté suppose une transformation notable de la structure économique du Congo. La part de l'agriculture tomberait de 45 % en 1960 à 30 % à la fin du siècle ; par contre, la part de l'industrie passerait de 40 % à plus de 60 % vers les années 2005.

On a considéré que si la croissance démographique correspond à l'estimation moyenne, la main d'oeuvre disponible du KATANGA passera de 209.200 personnes, soit 20 % de la population totale exclus les enfants de 0 à 15 ans en 1960 à 231.166 personnes en 1970, de 814.860 personnes en 1980 et de 1.222.290 personnes en 2005. Ceci veut dire que la main-d'oeuvre disponible aura augmentée de 5,8 fois en quarante cinq ans.

La main-d'oeuvre actuellement utilisée dans les secteurs productifs, à savoir la GECAMINES, la SNEL, la SNCC,... se chiffre à 150.000 personnes. Il découle de cette analyse qu'en dehors de la main-d'oeuvre non enregistrée et qui oeuvre dans le secteur agricole artisanal, cette main d'oeuvre supplémentaire ne peut être absorbée qu'en partie par la Petite et Moyenne Entreprise qui sera créée.

D'où il s'ensuit que pour assurer le plein emploi, des efforts soutenus seront nécessaires dans le secteur de la Petite et Moyenne Entreprise.

En outre, nous avons démontré que la production industrielle a connu un accroissement de 8 % dans un cycle de plus ou moins 20 ans et que dans les années à venir compte tenu du faible taux de croissance des industries extractives, ce taux ne dépassera pas 3 %. Par contre, les industries de transformation se situeront aux environs de 7 % pour la prochaine décennie allant de 1995 à 2005. Les industries légère regroupées principalement dans les Petites et Moyennes Entreprises, soit industrielles ou agricoles se développeront plus rapidement.

Il s'agit enfin de traduire le schéma en objectifs ou en estimation des possibilités par secteur. Nous allons nous attarder essentiellement sur la production des biens intermédiaires, des biens d'équipement et des biens de consommation agricoles, en mettant l'accent sur les industries de ces trois secteurs qui exigent, pour être viables et prospères, des marchés locaux et étrangers.

Notons, que la Petite et Moyenne Entreprise joue un rôle très important dans l'économie, surtout qu'elle emploie une nombreuse main-d'oeuvre relativement peu qualifiée. Les localisations suggérées sont basées pour la plupart sur le coût minimum rendu aux centres de consommations, compte tenu de la répartition équitable des industries dans le pays.

SECTION II : POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT

Il apparaît nécessaire de faire un premier classement, qui semble être arbitraire et qui sera limité à sept, définissant ainsi à la fois les métiers, les tailles et les situations géographiques. Il s'agit ici de voir l'aspect de leurs origines décisionnelles et du cadre de vie, du mode de financement et de technologie.

Les diverses formes ou catégories morphologiques sont les suivantes :

- Etablissements isolés ;

- Exploitation de surface ;

- Activités reparties dans l'espace urbaine ;

- Activités diffusées dans un milieu rural ;

- Agglomérations d'usines ;

- Zones industrielles : a) zone industrielle classique

b) zone industrielle verticale

- Grandes usines intégrées.

Tableau n° 69 : Modes et formes d'implantations

TENDANCES

MODES D'IMPLANTATIONS

CATEGORIES MORPHOLOGIQUES

Dispersion

Diffusion

Regroupement

Concentration

Implantation ponctuelle isolée et non coordonnée

Implantation de petites tailles rapprochées de façon spontanée

Implantation très rapprochée et coordonnée dans un espace spécifiquement aménagé

Implantation de grandes dimensions mais ponctuelles

1. Etablissements isolés

2. Exploitation de surface

3. Activités diffuses dans un espace urbain

4. Activités diffuses dans un milieu rural

5. Agglomérations d'usines

6. Zones industrielles ZIC investissement industriel ZIV

7. Grandes usines intégrées

Source : ANSOFF I. , "Stratégie du développement de l'entreprise, Paris, Hommes et Techniques,

pp. 104-172, 1971.

1° Etablissements isolés

Le cas le plus simple est évidemment celui de l'usine implantée isolement et indépendamment d'autres établissements, à proximité plus ou moins immédiate d'une agglomération.

C'est principalement le cas d'une Petite et Moyenne Entreprise privée. Il peut s'agir de:

- Entreprises de stockage de céréales ;

- Coopératives laitières ;

- Distilleries, mécanique de précision, optique, habillement, meubles, matières ;

Ces établissements sont ceux dont la localisation est relativement libre et arbitraire. C'est ainsi que nous avons constaté que les Petites et moyennes Entreprises fournissent 87% des emplois manufacturiers en Indonésie et 70% en Colombie. Bien qu'elles continuent à aborder la presque totalité des investissements, les grandes industries représentent encore une petite portion de l'emploi industriel. Les grosses industries sont concentrées dans les zones urbaines, alors que les industries familiales et artisanales sont très dispersées dans les villes, les provinces et les zones rurales ; par ailleurs, elles emploient, en général, une forte quantité de main- d'oeuvre.

Les manufactures domestiques comprennent, notamment ; les forgerons, les cordonniers, les fabricants de vêtements, les artisans, les maçons, les charpentiers, les entrepreneurs de bâtiments et différents métiers associés à la transformation des produits agricoles.

Etablissement dont la localisation est liée aux aptitudes particulières d'un site ou la présence d'un gisement :

- Centrales électriques ;

- Scieries au fil de l'eau.

Pour illustrer nos propos, nous nous sommes attardés sur les sites suivants :

* Entreprises de stockage de céréales ;

dans le district du TANGANIKA, à KONGOLO, KABALO, NYUNZU, KALEMIE, MANONO et MOBA;

dans le district du HAUT-KATANGA, à PUETO, MITWABA,KASENGA, KIPUSHI et SAKANIA;

dans le district du HAUT-LOMAMI, à KANIAMA, KABONGO, MALEMBA-NKULU, KAMINA, BUKAMA et LUENA;

dans le district du LUALABA, à KAPANGA, SANDOA, DILOLO et MUTSHATSHA;

dans les grandes villes, à KOLWEZI, LIKASI et LUBUMBASHI.

* Les Coopératives laitières, à KALEMIE, MOBA, MITWABA, LIKASI, KIPUSHI, LUBUMBASHI, KOLWEZI, KAMINA, KANIAMA, KAPANGA, SANDOA et DILOLO.

* Distilleries, mécanique de précision, optique, habillement, meubles et matières plastiques à KALEMIE, LIKASI, KIPUSHI, LUBUMBASHI, KOLWEZI, KAMINA, KAPANGA et DILOLO.

2° Exploitation de surface

Cette conception suppose la présence d'un site ou d'un gisement qui provoque l'implantation d'un type d'activité que l'on doit distinguer de la catégorie précédente. Les carrières de sables et de graviers, les cimenteries et les briqueteries.

Les aspects atmosphériques et hydrologiques de ce type d'établissement sont souvent importants et s'appliquent avec plus de précision aux agglomérations dont on n'a pas su ou pu les éloigner. Certains de ces établissements entraînent aussi la création des "cités ouvrières" à leurs portes.

3° Activités réparties dans une agglomération

Quand les implantations industrielles ponctuelles se multiplient dans une agglomération, on peut parler de la diffusion dans l'espace humain. Dès le début du phénomène d'industrialisation, un certain nombre d'ateliers ont ainsi pris la place dans de nombreuses villes.

4° Activités réparties dans une région rurale

Si l'on examine le phénomène des implantations multiples, non plus à l'échelle d'agglomération, mais à celle d'une région rurale, on peut constater parfois l'existence de "nébuleuses industrielles".

Ce phénomène s'applique sur des activités assez diverses mais qui découlent toutes plus ou moins de l'évolution d'un fonds artisanal traditionnel. Les établissements sont de taille plutôt moyenne. L'usine à la campagne n'apparaît plus comme la quintessence de contrainte de la civilisation machiniste mais au contraire comme un apport de richesses.

5° Agglomérations d'usines

Le magma industriel enveloppe les quartiers d'habitation de mauvaise qualité et se mélange avec la ville à laquelle il fait supporter ses trafics et nuisances sans assurer une bonne intégration des fonctions. On ne peut pas autant parler de diffusion des activités dans le tissu urbain, ni de structure d'accueil, il s'agit d'un phénomène "sauvage".

6° Zones industrielles

Ces zones industrielles se caractérisent principalement par une chaîne d'industries intégrées soit verticalement ou horizontalement et souvent spécialisées autour d'un ou plusieurs produits complémentaires. Les outputs des uns servent d'inputs aux autres industries de la chaîne.

7° Grandes Usines intégrées

Ces usines sont souvent intégrées, à savoir celles regroupant les industries d'extraction des matières premières en passant par la transformation jusqu'au produit fini, soit de l'état brut à l'état des produits finis. C'est le cas de la Gécamines avec une transformation de la matière brute en biens semi-finis et disponible sur les marchés tant locaux qu'à l'extérieur.

SECTION III : CRITÈRE DE CHOIX ET AMÉNAGEMENT SPATIAL

1. Aménagement spatial

Nous allons analyser dans cette section les différents critères de choix et les différents aménagements spatiaux dont ces entreprises doivent bénéficier pour se développer. C'est ainsi que nous avons déterminé certains paramètres indispensables à leur réalisation, à savoir :

- La nécessité d'un apport humain : selon la catégorie de l'entreprise, cet apport humain pourra être faible, moyenne ou importante.

- L'influence sur le support humain : selon la catégorie de l'industrie, ce support sera faible, fort ou moyen.

- La possibilité d'investir dans le site ; à savoir l'impact d'un financement dans la catégorie de l'entreprise, ce financement sera bon, difficile ou délicat.

- La technologie à adopter : ce paramètre semble être le plus déterminant dans l'implantation de l'entreprise.

Dans la Petite Entreprise la technologie n'est pas un critère de choix pour son implantation, comparativement aux autres de taille plus grande. Le tableau ci-dessous donne d'une manière synoptique l'ensemble des critères de choix et d'aménagement de l'espace.

Tableau n°70 : Critères de choix et aménagement spatial

Catégorie morphologique

Importance du facteur géographique

Nécessité apport humain

Influence sur le support humain

Possibilité d'investir dans le site

Possibilité d'aménagement dans le site

Mode de financement

Technologie à adopter

Possibilité d'utiliser des transports en commun au public

1.Entreprise

2.Exploitation de surface

3.Entreprise réparties dans les centres urbains

4.Entreprises éparpillées dans le milieu rural

5.Agglomérations d'usines

6.Zones industrielles

ZI. Grands

lotissements

ZI. Petits

lotissements

ZI. Structure

couples

7.Grandes usines intégrées

faible

déterminante

faible

faible

importante

déterminante

importante

faible

déterminante

faible

faible

importante

faible

moyenne

forte

moyenne

forte

moyenne

faible

forte

forte

moyenne

forte

forte

forte

moyenne

faible

bonne

difficile

délicate

bonne

difficile

délicate

délicate

bonne

forte

bonne

délicate

bonne

bonne

difficile

bonne

bonne

bonne

délicate

faible

faible

faible

faible

forte

moyenne

moyenne

moyenne

forte

néant

néant

inutile

faible

bonne

moyenne

moyenne

bonne

bonne

à examiner

difficile

bonne

délicate

moyenne

à examiner

mauvaise

bonne

à examiner

 

2. Critère de sélection

Le tableau ci-dessous donne les critères de sélection que l'on doit adopter pour le développement de l'entreprise.

Tableau n° 71 : Critère de sélection

CATEGORIES MORPHOLOGIQUES

POSSIBILITE D'ACCUEIL DES ACTIVITES

MAIN D'OEUVRE

 

Industries lourdes

Industries moyennes

Industries de pointe

Toutes catégories

Densité d'emploi

Qualification

Possibilité d'emploi

1. Entreprises isolées

2. Exploitation de surface

3. Entreprise répartie dans les centres urbains

4. Activités éparpillées dans le milieu rural

5. Agglomérations

6. Zones industrielles grands lotissements

petiits lotissements

structures

7. Grandes usines intégrées

oui

oui

non

oui

oui

non

non

non

non

non

oui

non

non

oui

non

non

non

excellente

oui

oui

oui

oui

oui

oui

oui

oui

non

non

non

excellente

faible

oui

oui

oui

excellente

moyenne

non

non

oui

oui

oui

oui

oui

moyenne

non

moyenne

faible

moyenne

faible

moyenne

moyenne

faible

forte

forte

moyenne

faible

bonne

faible

faible

faible

excellente

moyenne

moyenne

moyenne

bonne

bonne

faible

bonne

bonne

non

faible

 

3. Modèle de coopération en matière d'entreprise" Le compagnonnage Industriel"

1. Définition

Au sens strict du terme, le compagnonnage signifie le temps nécessaire qu'un compagnon doit faire auprès d'un maître qui est spécialisé dans un domaine ou dans un métier bien précis(7(*)9).

En d'autres termes, et au sens large ce vocable a été utilisé, dans les services économiques et dans le monde des ouvriers, pour désigner une association de solidarité entre ouvriers. Dans le domaine de l'industrie de taille petite et moyenne, le compagnonnage, se caractérise par une association ou partenariat entre entreprises du même secteur et produisant des biens similaires et complémentaires.

2. Objectif

L'objectif de cette méthode consiste à :

- développer les entreprises d'Afrique en leur permettant d'acquérir une meilleure maîtrise de leurs outils de production, de leur mode de fonctionnement et de leur ouverture au marché ;

- aider les sociétés à nouer, avec des entreprises d'une même zone géographique, des alliances qui puissent déboucher sur des opérations de co-investissements susceptible de renforcer leur développement industriel et commercial ;

- Encourager pour cela des partenariats entre entreprises pratiquant le même "métier" portant sur les aspects commerciaux, technologiques et/ou financiers.

3. Procédé de sélection des entreprises

La sélection des entreprises se déroule en quatre étapes à savoir :

- l'identification des entreprises locales.

- la sélection et mobilisation des Petites et Moyennes Entreprises Industrielles.

- la constitution des "couples" d'entreprises

- financement pour la réalisation du partenariat envisagé (technique, commercial ou financier).

Pour être sélectionnée, l'entreprise doit être une Petite et Moyenne Industrie en activité, disposant déjà d'un outil de production opérationnel et s'engager à développer un nouveau projet à partir de ses activités existantes.

Exemple de compagnonnage en Afrique. (80)(*)

Au terme de la première année du programme, 18 missions de compagnonnage industriel ont été effectuées, dont 10 ont débouché sur des projets concrets. Plus de la moitié de ces missions ont eu lieu en Cote d'Ivoire et au Sénégal. La moitié des entreprises françaises impliquées sont des P.M.I employant moins de 10 personnes, 18 % occupent de 10 à 40 personnes et 22 % ne comptent que 40 à 100 personnes.

Il est à noter aussi que l'entreprise BAPANE, située à Nouakchott (Mauritanie), fondée par les chantiers Manchard (Normandie/France) et des partenaires locaux, a réussi à intégrer ce nouveau concept.

Les bateaux de pêche en aluminium ont été montés et vendus, avec le concours des entrepreneurs du Sénégal et de Petites et Moyennes Entreprises françaises.

Ces exemples sont légion dans les pays ACP (Afrique-Caraïbes et Pacifique). Depuis 1996, un programme similaire est entretenu entre les PMI du Portugal et d'Afrique Australe (Botswana, Malawi, Namibie et Zambie).

Ce programme bénéficie du concours du Fonds de Coopération Economique (FCE) et de l'Institut du Commerce Extérieur Portugais (CEP). Cette conception a été aussi développée à destination de quatre pays des Caraïbes (Jamaïque, République Dominicaine, Haïti, Trinidad et Tobago), avec le soutien de divers organismes tels

que : L'Institut du Commerce Extérieur (ICEX), la Compagnie Espagnole de Financement du Développement (COFIDES), la COPCA et la SPRL.

4 - Avantages reconnus aux Petites et Moyennes Entreprises par rapport aux industries de grandes tailles

La Petite et Moyenne Entreprise présente les avantages suivant par rapport aux grandes unités ; à savoir :

- la Petite et Moyenne Entreprise emploie une forte main d'oeuvre et utilise des techniques de production relativement simple, ce qui convient à l'abondance de main-d'oeuvre et à la pénurie des capitaux dans la plupart des pays en voie de développement ;

- elles sont réputées plus efficace quand il s'agit d'utiliser les capitaux et profiter de l'épargne, du talent pour entreprendre, et d'autres ressources qui, autrement, ne serviraient à rien ;

- elles peuvent être d'utiles fournisseurs pour les grandes unités et satisfont plus efficacement que ces dernières de demandes négligées jusque là ;

- les Petites Entreprises réussissent quelque fois en fournissant des marchés limités ou spécialisés qui ne sont pas attrayant pour les grandes industries ;

- elles constituent une pépinière de futurs entrepreneurs et un laboratoire d'essai pour les nouvelles industries ;

- elles sont plus susceptibles d'apporter la stabilité à la collectivité locale que les grosses industries dont les intérêts s'étendent par-delà les frontières provinciales et nationales ;

- les Petites et Moyennes Entreprises sont généralement plus aptes à élever le niveau de participation populaire dans l'économie.

CHAPITRE XIII : LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE ET

LA FISCALITE

SECTION I : LA FISCALITÉ AU CONGO

1.1. Définition de concept de base

Selon DUVERGER MAURICE, la fiscalité est considérée comme l'ensemble des impôts. C'est une technique qui détermine l'assiette de l'impôt ainsi que son mode de recouvrement et elle cherche comment générer les recettes alors que les finances publiques voient la manière de les affecter d'une manière optimale (81)(*).

Selon GASTON JEZE, " l'impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d'autorité à titre définitif et sans contre partie, en vu de la couverture des charges publiques"(82)(*).

Selon TROTABAS L. et COTTERET, " l'impôt est un prélèvement forcé opéré par la puissance publique sur le patrimoine des individus en vue de répandre entre eux le poids des charges publiques d'après leurs capacités contributives"(83)(*).

De ce qui précède, nous pouvons déduire que la fiscalité joue un rôle très important dans la vie d'une entreprise. Dans le cadre de notre travail, nous allons étudier la fiscalité en tant que leitmotiv de la croissance économique. Nous allons analyser comment cette fiscalité qui aujourd'hui est contraignante et inadaptée freine l'implantation de la Petite et Moyenne Entreprise et partant le développement économique. Un adage populaire dit : " plus la fiscalité est contraignante, plus les opérateurs économiques développent des mécanismes de fraude et plus les pouvoirs publics ou les finances publiques manquent de ressources pour l'accomplissement de leurs objectifs qui sont d'assurer le bien-être des populations et moins la croissance économique est rapide."

Pour ce faire, nous allons procéder à une analyse du système fiscal congolais et allons proposer une fiscalité de développement plus simple et plus incitative. En effet dans la vie économique d'une nation la fiscalité est un moyen efficace de politique économique en ce qu'elle peut, si la pression n'est pas trop forte, encourager le développement ou les investissements ou encore freiner ce développement, si la pression est trop forte.

Cette pression a pour conséquence de réduire la demande au-dessous du point d'équilibre, provoquant ainsi une sous-consommation et en définitive une crise économique.

1.2. Bref aperçu du système fiscal congolais

Le système fiscal congolais s'est doté de deux formes de fiscalités : la fiscalité directe et la fiscalité indirecte.

a) La fiscalité directe

Elle s'effectue au niveau interne du pays et couvre principalement la contribution réelle et la contribution cédulaire sur les revenus. La contribution réelle est un impôt sur le capital dans ce sens qu'il frappe un élément économique en tant que tel, sans considération de la situation personnelle du contribuable(83)(*).

Elle est versée annuellement et est composée de ces différentes sortes d'impôts, à savoir:

- la contribution foncière ;

- la contribution sur les véhicules ;

- la contribution sur la superficie des concessions minières et hydrocarbures.

* la contribution foncière est celle qui est basée sur les propriétés foncières bâties et sur les concessions foncières .

* la contribution sur les véhicules est celle qui frappe tous les véhicules à moteur ainsi que les bateaux et embarcations quel que soit le mode de propulsion utilisé.

* la contribution sur la superficie des concessions minières et d'hydrocarbures, est celle qui frappe sur la superficie des concessions minières et hydrocarbures et toute entreprise qui veut entreprendre la recherche et l'exploitation des minerais et hydrocarbures sur son sol.

Par contre la contribution cédulaire sur les revenus est une imposition dont le taux varie suivant l'origine des revenus. C'est un impôt analytique en ce sens qu'il utilise les revenus d'un même contribuable en les classant en plusieurs catégories.

Cette contribution s'applique aux individus ou personnes physiques, qui se livrent à des occupations lucratives ainsi qu'aux personnes morales. Il s'agit des entreprises, des professions libérales et des rémunérés.

Nous distinguons :

- la contribution cédulaire sur les revenus locatifs ;

- La contribution cédulaire sur les revenus mobiliers ;

- et la contribution cédulaire sur les revenus professionnels.

* La contribution cédulaire sur les revenus locatifs est celle qui est assise sur les revenus nets du loyer provenant des bâtiments et terrains situés au Congo.

Cette contribution s'applique également sur les profits nets de la sous-location totale ou partielle des mêmes propriétés. Le taux est de 35 %.Il est à noter que, sont aussi assimilés aux revenus locatifs, les indemnités de logement accordé à des personnes rémunérées occupant leur propre habitation ou celle de leurs conjoints.

* La contribution cédulaire sur les revenus mobiliers s'applique aux revenus des capitaux mobiliers investis au Congo, à savoir : les dividendes et les revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés autres que par actions ; les intérêts d'obligations et des capitaux empruntés à des fins professionnelles, les tantièmes et les redevances.

b) La fiscalité indirecte

Cette fiscalité regroupe :

- la contribution sur le chiffre d'affaires ;

- les droits de douane ;

- les droits d'accises ou droits de consommation ;

- et les droits d'enregistrement.

La contribution sur le chiffre d'affaires (CCA) se subdivise en trois catégories, à savoir : la CCA à l'importation, la CCA à l'exportation et la CCA à l'intérieur.

1. La CCA à l'importation frappe tous les produits importés à l'exception de ceux qui sont expressément exonérés par le législateur ;

2. La CCA à l'exportation frappe les produits miniers, le café, le bois en grumes et le pétrole brut.

3. La CCA à l'intérieur frappe tous les produits de fabrication locale destinés à la mise à la consommation sur le marché local, les services de toutes les espèces rendues ou utilisées au Congo et les travaux immobiliers.

* les droits de douane sont une charge pécuniaire qui frappent les marchandises qui font l'objet d'une traversée des frontières nationales. Ce droit s'applique sur les marchandises aussi bien à l'entrée qu'à la sortie du pays.

*les droits d'accises ou droits de consommation sont des impôts qui frappent la consommation de certaines marchandises importées ou de fabrication locale. Le législateur congolais a voulu faire une énumération de ces différents produits,

qui sont :

les alcools et les boissons alcooliques, les eaux de table et les limonades, les tabacs fabriqués, les huiles minérales, les parfums liquides alcooliques, les sucres, les ciments hydrauliques et les allumettes.

Loin de nous la prétention de faire une étude approfondie sur les différentes formes d'impôt qu'organise le législateur congolais, nous allons nous atteler à étudier comment nous pouvons relancer le développement de notre pays à partir d'une fiscalité simple, réaliste et développante. Pour ce faire, nous allons, outre l'étude effectuée ci-haut sur les impôts en République Démocratique du Congo, faire une analyse sur un nouveau concept que nous voulons introduire dans la fiscalité de notre pays qu'est la "Taxe sur la valeur Ajoutée", la TVA en sigle .

Les droits d'enregistrement sont des impôts sur le capital perçu lors de la mutation de la propriété immobilière (15 % sur la valeur vénale ), ou lors du dépôt des actes de société par action à responsabilité limitée (constitution ou augmentation du capital ) au greffe du tribunal de grande instance ( 10 % sur le montant du capital social ou de son augmentation par apports nouveaux ) .

SECTION II . LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE

II.1. Définition et champs d'application

La Taxe sur la valeur ajoutée, T.V.A. est une invention française, adoptée par quelques soixante-dix pays dans le monde. Elle permet, en effet, d'assurer une mentalité des échanges internationaux, quand bien même les taux ne seraient pas harmonisés.

La TVA est un impôt sur la consommation. Elle ne doit être appliquée que dans le pays de destination, pour cela, il suffit d'exonérer les exportations et taxer les importations. La charge de la TVA est identique pour les produits nationaux et pour les produits importés.

Selon HABER S., dans son ouvrage intitulé "l'incidence de la TVA sur la trésorerie des entreprises et leurs besoins de crédit" ; la TVA est un impôt indirect assis non sur les revenus des contribuables, mais sur leurs dépenses. Elle est une taxe générale, puisque destinée à atteindre tous les produits et services, applicables à toutes les entreprises commerciales et industrielles, artisanales, agricoles, coopératives agricoles, de même qu'aux ventes d'immeubles. Elle est aussi une taxe unique et c'est ici qu'apparaît l'aspect non cumulatif de la TVA.

a) Texte régissant la TVA

La TVA est régit par les articles 256-I et 256-A du code général français des impôts ; à savoir :

Article 256-I : " Sont soumises à la TVA les livraisons des biens meubles et les prestations des services effectuées à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel".

Article 256-A : " Sont assujetties à la TVA, les personnes qui effectuent d'une manière indépendante, à titre habituel ou occasionnel, une ou plusieurs opérations soumises à la TVA, quels que soient le statut juridique de ces personnes, leur situation au regard des autres impôts et la forme ou la nature de leur intervention"(85)(*).

Du point de vue logique, les opérations imposables sont celles qui sont effectuées par les assujettis et les assujettis sont ceux qui effectuent des opérations imposables.

De ce fait, la TVA est, en effet un impôt réel portant sur les opérations réalisées, quelle que soit la qualité de la personne assujettie.

b). Les activités relevant du champ d'application de la TVA

1. Le Secteur Commercial

Ce secteur regroupe non seulement les commerçants proprement dits, mais encore les industriels, les prestataires de services et les artisans, en un mot, tous ceux qui sont soumis au régime des bénéfices industriels et commerciaux.

2. Le Secteur Agricole

Ce secteur relève aussi de la TVA si les agriculteurs dépassent un seuil des recettes annuelles. Ceci est calculé sur deux années successives. Ce seuil est fixé par le législateur.

3. Le Secteur Libéral

Ce secteur comprend un grand nombre des personnes telles que ; les architectes, les inventeurs, les auteurs de logiciels, les experts comptables, les conseillers juridiques, les notaires, les huissiers etc. les avocats et les avoués, de même que le monde des lettres et des arts, sont exonérés.

Le secteur médical est aussi exonéré, ceci pour ne pas aggraver le poids de la TVA qui pèserait sur les soins médicaux.

4. Le Secteur public économique 

Ce secteur est constitué des établissements publics à caractère industriel et commercial. Ces derniers sont aussi soumis à la TVA. Dans cette catégorie on peut retenir, la fourniture d'eau, les services d'assainissement, les abattoirs publics, les marchés d'intérêt national et les services d'enlèvement d'ordures. Par contre tous les services des télécommunications sont assujettis à la TVA.

5. Le Secteur associatif lucratif 

Ce secteur est aussi assujetti à la TVA de droit commun.

c. La Règle générale des éléments de la TVA

La T.V.A. frappe l'ensemble des éléments constitutifs du prix de vente et des services et notamment les frais qui incombent au fournisseur et qui sont facturés séparément au client ; cette facturation séparée n'empêche pas qu'il s'agisse d'éléments du prix de revient du produit ou du service et qu'il doive dès lors être compris dans la base d'imposition à la T.V.A.

Il existe par contre une règle spéciale qui consiste à calculer, dans certains cas, la T.V.A. non sur le prix du bien et service, mais sur la marge bénéficiaire du redevable. Elle peut être aussi un cas d'importation sur la valeur en douane.

d) Les taux de la T.V.A.

Les taux de la T.V.A. ont souvent été remaniés en fonction des nécessités budgétaires. Les derniers remaniements sont à la baisse en raison de la nécessité d'harmoniser les taux avec ceux des partenaires.

C'est ainsi qu'au 1er janvier 1990, le taux applicable était de :

- taux réduit 5,50 %

- taux normal 18,60 %

- taux majoré 25,00%

En ce qui concerne le taux réduit, l'idée générale est de soumettre à ce taux les consommations populaires telles que :

* la nourriture, y compris les boissons, à l'exception des vins et des alcools qui sont soumis au taux normal,

* les médicaments

* les logements

* le transport de personnes, marchandise non comprises.

* la culture qui vise la vente des livres, les droits d'entrée dans les cinémas etc.

* l'agriculture, il s'agit essentiellement des engrais, des aliments pour bétail etc.

En ce qui concerne le taux majoré, ce taux présente un caractère moralisateur notamment lorsqu'il pénalise le luxe et la luxure. C'est ainsi que sont considérés comme luxe, tous les produits, les pierres précieuses, les métaux précieux, les parfums, les fourrures etc. tandis que la luxure concerne les ouvrages et spectacles pornographiques, et tout ce qui se vend dans les sex-shops.

Il est à noter aussi que l'on doit mettre dans cette catégorie les automobiles d'une certaine catégorie.

SECTION III. POUR QUELLE FISCALITÉ AU CONGO ?

Loin de faire une révolution fiscale au Congo, et pour permettre un développement et une croissance économique rapide avec un taux de 3,2 % par an de croissance, une fiscalité souple et moins contraignante s'avère indispensable.

La révision du code des investissements, l'assainissement du milieu socio-politique, la réorganisation de l'administration en général, à savoir : la territoriale, les douanes, les contributions, la police, l'armée etc. doivent être à la base de cette émulsion.

C'est ainsi que l'introduction de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, dans le système économique congolais s'avère indispensable. La suppression de certaines taxes administratives actuellement applicables doit être effective.

III.1. Principe d'imposition

Le principe d'imposition tel que publié dans de nombreux arrêtés ministériels (voir exemple en annexe), doit se faire graduellement en fonction du secteur ou activité et de la localisation de l'entité économique ou entreprise.

a) Selon les secteurs

- L'Agriculture 

Compte tenu des spécificités d'ordre cyclique, climatique, écologique géologique etc. et du fait que le calendrier agricole ne coïncide pas, en dehors des cultures maraîchères, avec le calendrier civil et compte tenu des risques que renferme ce secteur, (cataclysmes imprévisibles), il y a lieu de pouvoir soustraire ce secteur de l'imposition normale et de lui appliquer une taxation graduelle en fonction du chiffre d'affaires minimum, soit 3.000 USD par an. Au- delà de ce chiffre d'affaires, une imposition de l'ordre de 2 % par tranche de 50.000 USD leur sera appliquée graduellement. Aucune taxe en dehors de ce que l'on paie lors de l'achat des intrants agricoles ne leur sera applicable. Cette disposition aura pour conséquence de pouvoir encourager les petites superficies à produire le maximum possible. Les cinq premières années de cette exploitation agricole devront être exonérées pour permettre à l'opérateur économique de pouvoir procéder à l'autofinancement de son activité en vue d'accroître la production.

- Les manufactures et autres petites industries

Ce secteur doit aussi bénéficier d'une attention particulière : étant donné qu'elle constitue le pilier de l'économie, les industries manufacturières doivent, en conséquence bénéficier d'une exonération au niveau des importations des matières premières et des pièces de rechange pour autant que celles-ci interviennent directement dans le processus de fabrication des produits finis qui peuvent être vendus aussi bien localement que sur des marchés extérieurs.

Il sied de ce fait de leur accorder une période d'exonération pendant les trois premières années de leur existence pour leur permettre de pouvoir définir leur produit, le lancer sur le marché, lui assurer une certaine clientèle, avant de leur soumettre à une imposition qui ne peut pas dépassé les 7,5 % par année. Ceci aura pour conséquence de stimuler l'éclosion de nombreuses petites et moyennes entreprises et d'encourager d'autres à oeuvrer dans d'autres domaines dont la rentabilité est très lente durant les trois premières années.

- Les services

Secteur principalement constitué de transport, logement, la culture, etc. doit bénéficier d'une imposition graduelle allant de 5 % à 25 % par année sur le chiffre d'affaires. Cette disposition permettra aux opérateurs économiques du secteur d'améliorer les conditions de ses services et de les rendre de plus en plus performantes.

b) Selon la localisation

Un des aspects le plus important qui influence sensiblement le développement économique du Congo est la localisation des activités dans le pays.

Depuis la période coloniale, une certaine configuration géographique a été imposée dans la répartition des richesses du sol et du sous-sol. C'est ainsi que l'on a classifié les provinces de la manière suivante :

Le KATANGA et le KASAI ORIENTAL comme étant des provinces industrielles ; KINSHASA, manufacturière ; le BAS-CONGO, portuaire et semi-industrielle ; le BANDUNDU, l'EQUATEUR, la Province Orientale et les trois KIVU de provinces agro-pastorales.

Cette disparité, se retrouve aussi dans la province du KATANGA qui ce dernier, se répartit en deux grandes zones : le sud caractérisé par l'industrie du cuivre, le nord caractérisé par des activités agro-pastorales. En outre le phénomène d'agglomération s'est fait aussi selon cette disparité..

En fait même, la fiscalité doit aussi tenir compte de cette disparité à cause du niveau des revenus et des activités de ces régions. L'impôt par ville doit être différencié d'une ville à l'autre, d'un district par rapport à un autre. Ceci aura pour conséquence de permettre aux opérateurs économiques de s'installer là où les taux sont bas et favorables au développement d'une telle ou telle autre activité.

C'est ainsi que des entreprises installées entre les villes, telles que LUBUMBASHI, LIKASI et KOLWEZI, doivent être frappées différemment des entreprises situées dans les villes telles que KALEMIE, KAMINA, MOBA etc.

Le critère que nous pourrons retenir pour asseoir cette assiette fiscale peut être le niveau de la population dans ces villes ou agglomérations.

Ainsi nous pouvons proposer que les taux d'imposition suivent une fourchette allant de:

- ville de moins de 50.000 habitants, un impôt forfaitaire de 10 % sur le chiffre d'affaires pour toutes les entreprises se trouvant dans cette ville, en dehors des dispositions que nous avons énumérées ci-haut.

- ville de 50.001 à 100.000 habitants, un impôt forfaitaire ne dépassant pas 20 % sur le chiffre d'affaires.

- ville de plus de 100.001 habitants, un impôt ne dépassant pas 25 % sur le chiffre d'affaires.

Ces dispositions n'excluent nullement la présence sur les sites des autres taxes locales, qui doivent également tenir compte du niveau des revenus de leurs entités. Dans le tableau ci-dessous nous situons les différentes localités du KATANGA et leurs principales activités afin de pouvoir démontrer que le développement n'a été et n'est axé que sur quelques localités.

Tableau n° 72 : Origine et dates des villes du KATANGA

Ville

Date

Origine

MOBA

KONGOLO

LUBUMBASHI

MALEMBA-NKULU

KAMBOVE

KALEMIE

LIKASI

SANDOA

KASENGA

KAMINA

KAPANGA

KIPUSHI

MUTSHATSHA

KABALO

MUSOSHI

PWETO

MANONO

MITWABA

KOLWEZI

KASAJI

KABONGO

LUBUDI

BUKAMA

KANIAMA

NYUNZU

DILOLO-GARE

FUNGURUME

1893

1909

1910

1912

1914

1917

1921

1922

1925

1928

1929

1931

1931

1934

1935

1935

1936

1940

1940

1942

1944

1948

1950

1950

1953

1958

1962

Portuaire et agricole

Agricole

Minière et manufacturière

Agricole

Minière

Portuaire et pêcherie

Minière et sidérurgique

Agricole

Lacustre

Militaire et ferroviaire

Agricole

Minière

Carrefour ferroviaire

Fluviale

Minière

Portuaire et lacustre

Minière

Minière

Minière

Agricole

Agricole

Cimenterie

Fluviale et portuaire

Agricole

Agricole

Frontalière

Minière

Source : LEON de SAINT MOULIN : Carte des diocèses et des implantations pastorales de l'Eglise catholique au Zaïre(CONGO), CEPAS, KINSHASA, 1935.

Il ressort de ce tableau que la tarification doit tenir compte des spécificités de chaque ville. Ceci aura pour conséquence une stimulation des activités. L'objectif est de promouvoir la Petite et Moyenne Entreprise en leur donnant des conditions favorables à leur développement.

Cette expansion aura en outre comme conséquence la sédentarisation des populations, et la diversification des activités. Au demeurant, nous pouvons affirmer, sans crainte aucune d'être contredit, que toutes les localités citées dans le tableau, ne remplissent plus leurs activités et se sont versées dans des activités de survie.

c . Modalité d'application

La T.V.A. que nous voulons introduire au Congo et dans la province du KATANGA doit être applicable à toutes les Petites et Moyennes Entreprises.

L'administration publique par le canal de la Direction Générale des Contributions doit mettre en place des formulaires ad hoc pour pouvoir recouvrer cette taxe.

Pour ce faire, lors de l'enregistrement de la P.M.E. au registre de commerce ou au moment de l'octroi de l'identification nationale, des formulaires spécifiques devront être remis. De ce fait l'administration des contributions devra mettre en place des équipes d'encadreurs pour permettre aux opérateurs économiques de pouvoir les utiliser aisément.

La taxe sur la valeur ajoutée est une taxe réaliste qui permet au législateur et autres organismes de l'Etat, de pouvoir non seulement contrôler le secteur économique, mais aussi le réglementer et protéger la Petite et Moyenne Entreprise naissante.

d. Organisation financière

La tenue des livres comptables doit être obligatoire pour toutes les Petites et Moyennes Entreprises, quelle que soit leur taille, le secteur et le niveau du chiffre d'affaires.

Les documents comptables seront les suivants :

- un livre de caisse reprenant les recettes et les dépenses

- un grand livre

- un compte de pertes et profits

- et le bilan

Le Plan Comptable Général Congolais, tel que publié dans les Ordonnances-Loi n° 76-020 du 16 juillet 1976, portant normalisation de la comptabilité au Congo, l'Ordonnance n° 76-150 du 16 juillet 1976 fixant le Plan Comptable Général Congolais, et l'Ordonnance n° 77-332 du 30 novembre 1977 fixant les modalités d'application obligatoire du Plan Comptable Général Congolais, nous paraît très complexe et inadapté aux structures des Petites et Moyennes Entreprises congolaises.

Ce plan ne peut être appliqué que pour les grandes entreprises ayant des compétences suffisantes pour organiser la comptabilité.

a) Avantages des applications de la TVA dans la P.M.E.

Le principe de la TVA que nous introduisons dans le fonctionnement de la Petite et Moyenne Entreprise a pour objectif, outre les avantages suivant : la CCA étant une taxe cumulative, empêche la Petite et Moyenne Entreprise de pouvoir organiser un autofinancement ; tandis que la TVA qui ne frappe que la valeur ajoutée, permet de prévoir cet autofinancement. De ce qui précède, nous pouvons déduire quelques considérations ; à savoir :

Fonctionnement de la CCA

La CCA frappe en cascade les produits à chaque transaction sur un prix qui inclut les taxes acquittées lors des transactions antérieures. La taxe à payer est incorporée dans le coût d'achat sur lequel devra s'appliquer, par la suite, le taux de la marge brute pour la détermination du prix de vente. On comprend facilement qu'un produit soit l'objet de plus d'une imposition avant d'atteindre les derniers consommateurs. La CCA reste donc une taxe cumulative par excellence, car intervenant à tous les stades, donc à chaque transmission sur la valeur globale de celle-ci.

Inconvénients de la CCA

- La CCA est une contribution discriminatoire par son caractère cumulatif qui entraîne une augmentation de contribution proportionnelle à la longueur du circuit emprunté par les produits ;

- L'évaluation du poids de la contribution supporté par un produit est malaisée ;

- La CCA perçue en cascade incite à son intégration soit verticale, soit horizontale des entreprises ;

- Elle est transparente, inflationniste, partiale, et pèche par ce fait au principe de neutralité et d'équité de l'impôt.

3° Avantages de la CCA au niveau du Fisc.

- La CCA est relativement facile et simple à percevoir ;

- La possibilité de limiter le taux à de faibles niveaux rend son acceptation facile ;

- Le fait qui génère est définissable sans ambiguïté.

Avantages de la TVA

- La TVA assure un meilleur encaissement de la part de l'administration du fisc, de l'impôt par le trésor public, car le risque de défaillance du redevable est réparti surtout le circuit de production et de distribution ;

- Par son principe obligatoire de comptabiliser tous les achats et les taxes qui les ont frappés, elle facilite le contrôle des autres impôts, notamment des impôts sur les bénéfices et le capital mobilier ;

- Par son régime de déduction de la taxe qui a grevé les achats de l'outil de production, la TVA permet l'investissement et la modernisation dans les entreprises;

- Le principe de déduction de l'impôt annule les effets inflationnistes de la CCA et partant, améliore le pouvoir d'achat de la population et indirectement entraîne la stabilité de la monnaie ;

- La neutralité de la TVA crée une égalité de traitement entre les agents économiques et les circuits de production ;

- La pluralité des taux est un moyen privilégié dont dispose le législateur pour nuancer l'impôt ;

- Les opérations frauduleuses réalisées antérieurement se retrouvent taxées dés lors qu'elles interviennent dans le processus de production.

Inconvénients de la TVA

- La TVA peut renfermer certains inconvénients apparents parcequ'elle donne l'impression qu'il y a une augmentation des redevables et l'imputation à tous les niveaux de la production et de distribution ;

- Les contraintes sont plus nombreuses pour les redevables dans le système de la TVA ;

- Les risques de fausses factures n'étant pas à exclure ;

- La gestion d'une taxe à plusieurs taux est plus difficile que celle d'une taxe à taux unique.

Le schéma ci-dessous, issu de la contraction des schémas de KYENES et de LAFER, le démontre à suffisance. Avec une fiscalité modérée, en ce qui concerne les taux d'imposition, à pour avantage, un accroissement des revenus, qui provoque à son tour une incitation à travailler, à épargner et à investir.

Il se dégage aussi que cette incitation provoque une demande croissante de nouveaux emplois et un accroissement de l'offre et partant un accroissement des investissements dans tous les secteurs. La conséquence logique de cette démarche est l'augmentation de la production.

Schématiquement nous pouvons résumer tout ce que nous avons énoncé ci-haut de la manière suivante :

Schéma n°6 Avantages de la TVA

Diminution de la fiscalité en pourcentage

Augmentation des revenus

Accroissement de l'incitation à travailler

h

Accroissement de l'incitation à épargner

Accroissement de l'incitation à investir

Augmentation des emplois

Accroissement des investissements

Augmentation de l'offre

Augmentation de la PRODUCTION

Comme nous l'avons annoncé plus haut, l'administration doit être outillée pour assurer un contrôle adéquat de cette comptabilité souple. Des mécanismes de recoupement devront fonctionner pour détecter toute tentative de fraude.

CHAPITRE XIV : ESSAI D'UNE APPLICATION D'UN MODELE

D'INTEGRATION ET DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE

a. Préambule

Au terme des chapitres précédents, nous avons démontré que la petite et moyenne entreprise, de part ses spécificités n'exigerait pas un problème d'espace, configuration géographique, d'intégration, ni de capitaux importants.

De ce fait, il est impérieux de signaler et de soutenir que toutes les entreprises du Pays et de la Province en particulier, quelles que soient leurs tailles doivent dépasser progressivement le stade des activités commerciales pures ; à savoir l'achat et la vente en "l'état", pour s'atteler plutôt à la production des biens et services destinés à d'autres entreprises ou bien à d'autres marchés de plus en plus demandeurs. Il s'agira, de ce fait et plus concrètement de dépasser le cadre d'une intégration du type vertical, avec une tendance à l'autosuffisance inhibitrice des initiatives considérées comme facteurs de dynamisme d'une vie économique restreinte, pour bâtir et réaliser une véritable intégration et une diversification économique du type horizontal.

Cette intégration, comme nous l'avons souligné ci-haut, doit pourvoir :

- à la valorisation des ressources locales

- à la limitation des importations

- à l'économie des devises étrangères

- à la production

- à la promotion et au développement du tissu industriel tant provincial que national.

La politique d'intégration que nous prônons dans ce travail, consiste à créer la "toile d'araignée" à savoir, une interconnexion satélitaire de toutes les unités de production, tant au niveau micro-économique qu'au niveau macro-économique.

La réalisation de la politique d'intégration économique et industrielle dans toute entreprise se résume, principalement, à développer le volume des biens et services, à fournir, les "Output", à l'économie nationale en général et à l'économie provinciale en particulier et le volume des biens et services à recevoir, les "Input", du marché local, tout en veillant à ce que tous ces échanges s'inscrivent bien dans le cadre de la politique d'introversion et ne se ramènent pas en définitive à une exportation, évitable, des capitaux.

En ce qui concerne le modèle d'intégration de la Petite et Moyenne Entreprise, nous pouvons prendre le cas de la GECAMINES, la plus grande unité de production du pays qui, depuis une décennie, traverse des moments difficiles. Les biens et services dans ce cadre concernent les produits non-ferreux et ferreux, ainsi que les fabrications diverses.

SECTION I : ETUDE DES CAS

I.1. L'Atelier Central de PANDA

Dès sa création l' Atelier Central de PANDA "ACP" en sigle, avait pour mission, d'assurer dans les meilleures conditions, les réparations du gros matériel des usines, de la fabrication de diverses pièces de rechange, de la rénovation et la prestation des services etc... Cet atelier comptait un atelier de machines-outils et une chaudronnerie.

En 1932, les ateliers de modelage et de fonderie gérés par le chemin de fer du Bas-Congo-KATANGA, BCK, furent annexés à l'Atelier Central de PANDA. Cette fusion donna naissance aux Ateliers Centraux de Panda qui avaient pour mission de faire face à tous les besoins du chemin de fer.

La fonderie assure la fabrication des articles en fonte ou en acier, principalement les sabots de frein des wagons et locomotives. Bien que de qualité médiocre, le bronze fut d'une grande importance dans la fabrication des accessoires pendant la deuxième guerre mondiale 1940-1945.

C'est aussi pendant la deuxième guerre mondiale que, coupés de toute source d'approvisionnement extérieur, les ACP ont prouvé leur capacité de pouvoir s'auto-suffire localement. Ces ateliers devinrent dès lors indispensables pour la marche des usines. Des pièces délicates, grosses ou petites, qu'en temps normal il était illusoire de penser fabriquer avec le matériel dont on disposait, sortirent des ACP.

Un four d'aciérie à revêtement basique fut installé en 1944, de même que de nombreuses machines outils essentielles. Les Ateliers Centraux de PANDA, se constituèrent en de véritables ateliers de fabrication.

En 1959, les Ateliers Centraux de PANDA furent doté d'un équipement de fabrication et de réparation du matériel électrique et électronique. Un module de réparation et de rénovation des moteurs automobiles fut aussi installé.

En 1974, lors de la zaïrianisation, la société COMEKAT (SIMETAL), qui exploitait un équipement de construction métallique fut annexé aux Ateliers Centraux de PANDA.

En 1983, une unité de fabrication des matières plastiques et en caoutchouc fut aussi installée. Cette unité de production, a subi aussi les soubresauts de l'industrie du cuivre. Il s'est dégagé de ce fait un manque à gagner considérable de la part des ACP dans le cadre de ses relations avec la GECAMINES.

I.2. Les composantes des Ateliers Centraux de PANDA

I.2.1. La Division de la métallique.

- Atelier de Modelage

Cet atelier est capable d'étudier et de réaliser les modèles en bois, en résine ou en métal de toutes pièces non seulement suivant des plans, mais également de reconstituer des ensembles détériorés ou détruits suivant les pièces types.

- Atelier de Moulage

Cet atelier réalise des empreintes en sable à partir des modèles types. Les activités y réalisées sont la mécanique de moulage "NO-BAKE" incorporant notamment le transport mécanique des mottes, le transport pneumatique du sable et la régénération du sable.

- Atelier de Fusion

Cette unité permet d'élaborer de nouvelles pièces coulées dans une trentaine d'alliages, dans quatre fours électriques à arc, deux fours électriques à induction et à creuset et deux fours à creuset chauffés au coke. Les matières premières utilisées dans cette unité sont principalement les mitrailles diverses récupérées. Aux métaux en fusion sont ajoutés différents ferro-alliages importés permettant d'atteindre les compositions précises réclamées dans l'élaboration des alliages.

En amont, les importations doivent diminuer sensiblement : dans l'ordre de 25 % à 30 % du coût de la pièce élaborée.

I.2.2. Division Mécanique

- Atelier d'exploitation des machines-outils

La part actuelle de cet atelier est de plus de 100 machines-outils, capables d'exécuter l'usinage, la réparation, l'ajustage et le montage des pièces diverses voire les plus compliquées avec des tolérances de l'ordre de 0,02 mm.

- Atelier de construction soudée

Cet atelier réalise, au départ, des tôles et autres profilés, diverses fabrications mécano-soudées, des ossatures métalliques pour bâtiments industriels, des gros équipements soudés ou minés, du matériel ferroviaire et des produits en tôles et profilés.

Les matières premières utilisées sont, outre les tôles et profiles, électrodes de sondages ( 2 millions d'électrodes/an) du carbure de calcium importé( 150t/m) que la CIMENKAT et l'Entreprise Minière de KISENGE peuvent facilement fournir.

- Atelier de Forge

Cet atelier, mis en marche depuis les années 1920, s'est comporté comme un précieux outil de soutien aux exploitations minières et métallurgiques. Il permet les fabrications suivantes :

- boulons forgés pour broyeurs,

- Plats forgés

- Cannes forgés en cuivre (bus-bons pour salle d'électrolyse)

- Alvéoles pour boulets,

- Ronds forgés de diamètres inférieurs à 110 mm.

- Diverses petites pièces telles que les titrants, cales, galets, rondelles, étriers etc.

Cette installation compte actuellement ; 5 pilons et 5 presses.

- Atelier Plastique et CTC.

Cet atelier est équipé pour la fabrication de diverses pièces en caoutchouc et matières plastiques, à l'aide des moules, presses et extrudeuses. Il est également équipé pour exécuter des revêtements d'usine et anti-corrosifs de certaines pièces métalliques.

La capacité moyenne est de :

- 12 tonnes/mois de caoutchouc

- 10 tonnes/mois de plastique

Les matières utilisées sont :

- le caoutchouc naturel local 225 t/an

- le caoutchouc synthétique importé 10t/an et divers additifs pour caoutchouc

- Le polypropylène 80t/an

SECTION II : LES LAMINOIRS ET CÂBLERIES "LC"

Créée en 1941, suite à l'isolement imposé par la deuxième guerre mondiale, la LATRECA, avait pour mission de fournir à l'industrie locale des produits cuivreux manufacturés.

En 1975, la LATRECA a été intégrée dans le réseau GECAMINES sous le nom de Laminoirs et Câbleries et câbles isolés (L.C ), chaque type pouvant être réalisé en diverses sections.

Les importations dans ce domaine occupent plus de 40 % des matériaux de construction et de quincaillerie : la grande part revient principalement à l'industrie de construction. Le traitement nominal de 2.000 tonnes de métal par an peut être accru à plus de 10.000 tonnes dans une première phase pour atteindre dans les cinq ans qui suivent, c'est-à-dire, dans la perspective 2005, 100.000 tonnes de métal transformé localement pour les besoins de l'industrie.

A titre d'exemple, l'électrification des provinces de deux KASAI, à elle seule, peut consommer plus de 50.000 tonnes de cuivre transformé par an.

Il découle de ce qui précède, et compte tenu de la configuration géostratégique des Laminoirs et Câbleries de LUBUMBASHI, qu'il est urgent de mettre au point un plan de rénovation des moyens de production comportant le remplacement des équipements obsolètes et l'acquisition de nouveaux équipements permettant de couvrir et d'améliorer la qualité et d'augmenter la quantité des produits semi-finis et finis.

Faisons remarquer, en outre, que l'atelier de laminage permet de répondre à la demande croissante de la République Démocratique du Congo, en tôles de cuivre destiné à la couverture des toitures et en même temps de promouvoir la production des tôles en zinc allié au magnésium de faible épaisseur conduisant à une réduction très sensible du prix de vente (nettement supérieure à celui des tôles en acier galvanisées). Il faut favoriser également la promotion de la production des pièces en alliage de cuivre (laiton) que le CONGO importe pour le moment alors qu'il est producteur de ces métaux.

Comme nous l'avons si bien exprimé ci-haut à propos des fils et câbles électriques, le CONGO est un pays où tout doit être reconstruit, la demande est très forte et peut être estimée selon nos calcul à plus d'un million de tôles par an.

- Dans le domaine du "froid", ces laminoirs et câbleries sont capables, dans les ateliers de filetage-étriage, de répondre aux exigences de la clientèle en matière de tubes en cuivre et/ ou autre alliage de cuivre pour les applications frigorifiques.

- Dans le domaine de la fonderie, cette unité peut produire, dans la gamme de produits de câbleries plus de :

- 11.700t/an des produits finis (86)(*)

- 7.830t/an de laminés plat

- 1.500t/an de profilés

- 600t/an de tubes

- 100t/an de produits de soudure et de sudo-brasare

Toutes ces productions vont accroître les transformations du cuivre et de ses dérivées à plus de 46 % de la production annuelle.

II.1: La contribution des Laminoirs et Câbleries au développement économique

Les Laminoirs et Câbleries de Lubumbashi, ainsi que les Fonderies Africaines, FONDAF, peuvent être regroupées dans une intégration harmonique horizontale pour produire des biens et susciter des activités très variées dans le secteur de la Petite et Moyenne Entreprise, telles que :

- les manufactures et appareillage électrique,

- la téléphonie

- les pièces de rechange automobiles,

- la construction ou les bâtiments

- la fonderie

- la distribution d'eau

- le transport, transmission et distribution d'énergie électrique

- le chauffage

- les équipements de chemin de fer

- les installations industrielles

- les articles d'art décoratifs et joaillerie

- l'emboutissage et repoussage d'ustensiles de mélange.

Toutes ces applications forment à elles-mêmes autant de Petites et Moyennes Entreprises, qu'il existe des branches d'activités. Ceci démontre à suffisance que les échanges inter- industriels seront très performants au vu du marché qui est de plus en plus demandeur, non seulement au niveau de la Province, mais aussi au niveau de la sous-région de l'Afrique Centrale.

A titre d'illustration, nous pouvons donner l'exemple d'un sous produit dont la valeur ajoutée est très élevée. Il s'agit des fils émaillés. Ce fils de bobinage extrudé sur presse, décapé, tréfilé, isolé au vernis et réalisé suivant le standard international est un produit de niveau international acceptable. Il possède une valeur ajoutée indiscutable.

Dans l'industrie de la construction, ce fil constitue la base sur la quelle peut s'édifier une industrie électrique de petite et de moyenne taille, ne demandant pas beaucoup de capitaux et d'infrastructure. Dans cet ordre d'idée, on peut citer la fabrication des moteurs électriques, des transformateurs, des ventilateurs etc., toute forme de matériel électrique en cuivre que les ateliers de réparation peuvent utiliser.

Il sied de signaler que selon une enquête que nous avions effectuée auprès de la Division du Commerce Extérieur, l'OFIDA, l'OZAC et la Banque du Congo(Banque Centrale), plus de 90 % des produits manufacturés en métaux non-ferreux consommés au Congo provenaient de l'importation, alors que ces derniers peuvent être produits localement, à l'exception pour le moment des câbles isolés MT et HT (Moyenne Tension et Haute Tension) et du câble téléphonique qui n'est pas encore produit localement.

Il appartient dès lors à la Petite et Moyenne Entreprise d'utiliser ces ressources locales comme un des supports pour limiter les importations onéreuses et économiser, ainsi, les devises nécessaires au déclenchement du processus de développement industriel au CONGO.

II. 2 : Quelques applications des métaux non-ferreux dans l'industrie locale

II. 2.1: le Cuivre

Exporté dans sa quasi-totalité à l'état brut, le cuivre constitue, comme nous l'avons défini dans les chapitres précédents, une des composantes du Produit National Brut. Par contre, l'infime quantité de 2000 tonnes, est tellement insuffisante que les quelques entreprises telles que FONDAF, CHANIMETAL, KWILU-NGONGO ne parvenaient pas à réaliser leur programme conformément à la demande locale.

2.4.2. le Zinc et le Cadmium

Utilisé principalement dans la galvanisation des articles de ménage, des charpentes métalliques et de tôles qui absorbent environ 44 % de la production. Depuis quelques années, soit cinq ans, quelques sociétés, telles que ESB/RAY-O-VAC de KINSHASA, utilise le zinc pour la fabrication des godets pour les piles torches ; la SOGALKIN et la TOLINKI pour la fabrication des tôles galvanisées, la consommation de ces trois sociétés était de 591 tonnes en 1984 à 1604 tonnes en 1988. (87)(*) Tandis que le cadmium est consommé en infime quantité pour la fabrication des piles torches par la société ESB-RAY-O-VAC.

II .2.2 : le Gypse

Considéré comme un rejet et évacué dans la nature, le Gypse est récupéré et consommé par les Cimenteries de la province, à savoir : la CIMENKAT, la Société des Ciments du Lac (INTERLACS) et la cimenterie de LIKASI. En outre, il faut considérer les quantités produites régulièrement aux usines de SHITURU et LUILU qui dépassent largement les besoins en gypse de toutes les cimenteries actuelles et futures du CONGO.

Ceci démontre à suffisance que ce produit peut être aussi transformé en craie pour les écoles et autres institutions qui utilisent la craie dans leur activité. Aussi le gypse est utilisé comme matière première dans la fabrication des peintures et autres produits dérivés.

II.2.3 : L'oxygène

Produit principalement par les ACP et les UL pour les besoins de la GECAMINES, l'oxygène est utilisé principalement dans les hôpitaux, dans la production des boissons et dans les travaux des soudures.

II.2.4 : La Scorie Epuisée

Produit par les fonderies électriques des Usines de SHITURU, la scorie est utilisée par la CIMENKAT dans la production d'une variété locale de Ciments appelé Ciment Métallurgique. Il a été démontré, à suffisance, en ce qui concerne ce déchet, que son utilisation ne se limite pas seulement à la composition du ciment mais est aussi à la maçonnerie comme ingrédient et aux travaux de génie civil dans un mélange avec le bitume servant d'asphalte.

II.2.5 : L'Acide Sulfurique

Utilisé principalement dans l'électrolyse du cuivre et du Zinc, l'Acide Sulfurique est consommé par la TABACONGO, la MIBA et l'Entreprise Minière de KISENGE (pour la fabrication des piles sèches).

Dans le cadre du développement satélitaire, l'acide sulfurique permet l'implantation de diverses industries telles que l'usine de sulfate d'alumine. La REGIDESO a expérimenté l'utilisation du sulfate ferrique pour le traitement de l'eau livrée dans une partie de la ville de LIKASI. Les essais effectués ont donné de bons résultats soit pour le sulfate ferrique soit pour le mélange du sulfate ferrique avec le sulfate d'alumine dans diverses proportions.

Une possibilité de fourniture de 500 tonnes de sulfate ferrique est envisagée pour l'ensemble de la République Démocratique du CONGO.

II.2.6 : Fabrication du Sulfate d'alumine à partir de la bauxite

Selon M. KAMBELE UMBA, Ingénieur Conseil à la GECAMINES : dans le cadre de l'intégration industrielle du type horizontal et en vue de rentabiliser nos ressources locales, il a été mis au point une méthode qui consiste à mettre de la bauxite en contact avec l'acide sulfurique. C'est ainsi que pour obtenir une tonne de sulfate d'alumine hydraté, il faut (*(*)):

- 0,265 tonnes de bauxites

- 0,630 tonnes d'acide Sulfurique à 70 % et

- 200 litres d'eau.

Ceci nous conduira, pour la production de 500 tonnes de sulfate d'alumine à :

- 132,5 tonnes de bauxite

- 315 tonnes d'acide Sulfurique

- 105.000 litres d'eau.

La réaction étant exothermique, il est inutile de chauffer. Le temps de réaction est situé entre 1 et 3 heures et il y a peu de résidus insolubles, le rendement global est de l'ordre de 90 %. La forme solide s'obtient par refroidissement de la solution dans un cristalliseur. La bauxite se rencontre au BAS-CONGO, où l'exploitation pourra se faire à des moindres coûts ; seul le problème du transport de l'acide sulfurique devra faire l'objet d'une étude approfondie pour son conditionnement.

II.2.7 : Fabrication du sulfate d'alumine à partir de l'argile.

La production d'une tonne de sulfate d'alumine à partir de l'argile nécessite la mise en oeuvre de :

- 2.100 tonnes d'argile,

- 0,700 tonnes d'acide Sulfurique à 70 % et - 155 litres d'eau.

Ce qui donne pour une production mensuelle de 500 tonnes de sulfate

d'alumine à :

- 1.050 tonnes d'argile,

- 350 tonnes d'acide sulfurique et

- 77.550 litres d'eau.

L'acide sulfurique et l'argile sont disponibles au KATANGA et ne posent donc aucun problème d'approvisionnement. C'est ainsi que la terre de KAMPEMBA, localité située entre LIKASI et KAMBOVE, et la terre de la mine de l'Etoile à LUBUMBASHI conviennent parfaitement à cette opération.

En conclusion, l'installation d'une fabrication de sulfate d'alumine est fort simple: sa réalisation ne nécessitera qu'en modeste investissement.

SECTION III . RÉFLEXION SUR LES EFFETS DE DÉVELOPPEMENT

La politique que nous présentons dans cette étude est de pouvoir assurer la bonne marche de nos Petites et Moyennes Entreprises et pour éviter la fuite des capitaux, par des achats à l'étranger. La motivation de cette démarche constitue, pour nous la fonction d'achat à l'intérieur du territoire nationale : notre unique souci est de mieux orienter les décisions dans le sens de privilégier le marché national. Le recours aux marchés extérieurs pourra, par ce fait même être une condition non suffisante car il faudrait au préalable d'abord épuiser le marché local.

En outre, en vue d'une exploitation judicieuse du marché National, nous devons élaborer des critères de choix des fournisseurs, critères qui doivent être basés uniquement sur l'élément production et l'élément valeur ajoutée nationale.

De ce fait, nous sommes édifiés par un adage qui stipule, "Faire jouer les simples lois de la concurrence sans y ajouter l'effet de l'apport du patrimoine à l'enrichissement ou au développement du pays, serait pour la République Démocratique du CONGO, faire un mauvais usage de son potentiel et une aggravation de l'inflation et partant pratiquer des prix en dehors de toute compétition".

C'est ainsi que nous avons opté pour la stratégie promotionnelle, qui consiste à encourager la Petite et Moyenne Entreprise d'un même secteur, soit horizontalement, soit verticalement. Cette stratégie revient à accorder la préférence aux fabrications nationales en utilisant les matières premières locales.

Les produits nationaux réalisés avec des impôts intérieurs seront pris en considération en l'absence d'autres produits similaires du premier type. En outre, il convient de réaliser que les critères de choix ainsi décrits sont de nature incitatrice en même temps qu'ils sont dissuasifs.

Notons aussi que la politique préférentielle nous fait subir des coûts supérieurs par rapport aux prix des biens importés ! Nous devons considérer cette différence de prix comme étant une contribution que nous apportera l'économie Nationale. Il est important de démontrer par ailleurs que la contribution sous cette forme devrait progressivement disparaître pour laisser la place à l'éclosion d'un marché transparent et de libre concurrence.

En outre, cette forme d'assistance aura le mérite de relancer les Petites et Moyennes Entreprises réellement viables pour avoir, dans l'intervalle permis, d'autres investissements en vue de l'amélioration de la productivité.

Certaines difficultés peuvent entraîner l'application de cette stratégie, il s'agit des difficultés suivantes :

- A égalité des prix, certains produits de fabrication locale ont une durée de vie nettement inférieure à celles de produits importés ou ne présentent pas la même sécurité d'utilisation ;

- Les délais de fourniture sont rarement respectés, alors que cette condition devrait être un atout du marché local ;

- La faiblesse des moyens de transport et de communication intérieure condamne jusqu'à ce jour la conclusion des contrats pourtant virtuellement intéressants ;

Pour pallier à cette difficulté, nous avons envisagé plusieurs solutions dont quelques-unes ci-dessous :

- planifier les délais de fourniture jusqu'à douze mois, afin de permettre au fournisseur de mieux appréhender ses ressources et fournir ainsi la validité des prix.

- mettre en interconnections plusieurs Petites et Moyennes Entreprises, ayant des débouchés certains tels que :

a) Les explosifs évolués (émulsion) que produisent les Sociétés Africaines d'Explosifs, avec toutes les mines et carrières du pays, ainsi que toutes les cimenteries dans le cadre des procédés d'extraction de la matière première;

b) Avec nos produits locaux, produire en priorité des médicaments simples à usage courant, tel que les anti-diarrétique, les anti-paludique, etc.

c) Les emballages pour le ciment et chaux, ainsi que le dioxyde de manganèse électrolytique, avec les sacheries du Congo ou encore Carton-Congo ou toute autre fabrique à monter sur place.

d) La fabrication des tissus de haute qualité (telles que les blouses pour le personnel médical et paramédical) pour les usines SINTEXKIN, UTEXCO, SOLBENA etc.

e) La fabrication du carbure de calcium(+150t/an) pour les besoins de la chaudronnerie et autres constructions métalliques par la CIMENKAT. La fabrication d'alliage entrant dans la fabrication des pièces de rechange, avec du ferro-manganèse et silico-manganèse, par l'Entreprise Minière de KISENGE "Manganèse", qui en possède toutes les potentialités.

f) Le montage de wagons-trémies avec la MECELCO, dans le cadre du transport des minerais entre les carrières et les centres d'exploitation ou de transformation. Toutes ces interconnections sont faisables et réalisables aussi bien dans le temps que dans un environnement serein.

La province du KATANGA, possède tous les atouts pour lui permettre de faire un décollage rapide et un développement économique intégrale. Aucun secteur ne peut être laissé pour compte aussi bien dans le domaine de très haute technologie que dans la technologie intermédiaire.

En outre nous pouvons confirmer que la GECAMINES injecte dans la Petite et Moyenne Entreprise que 15 % de son chiffre d'affaires, ce qui est insignifiant dans un processus d'introversion et de croissance dans un pays. (88)(*)

La politique d'intégration économique et industrielle pratiquée par la GECAMINES n'a aucun sens, du fait que les bénéficiaires de cette masse monétaire générée par elle est consommée sur le marché extérieur ne contribue guère au développement du Pays même à celui de la Province du KATANGA.

Il importe de ce fait, de signaler qu'une reforme économique de grande envergure doit être initiée par les pouvoirs publics afin d'atteindre cet objectif, qu'est le développement de la Petite et Moyenne Entreprise.

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

Au terme de cette troisième partie qui est une suite logique de deux autres, nous avons développé le pourquoi de la Petite et Moyenne Entreprise comme solution au problème du développement de la province du KATANGA.

Nous avons analysé l'évolution de plus de cent entreprises que nous avons sélectionnées sur base de leur effectif de plus de 50 personnes. Nous avons dégagé les circonstances et les conséquences de leur non-intégration dans le système économique. Il se dégage de cette analyse que la croissance économique jusqu'en 1973 était basée sur l'industrie du cuivre, mais cette industrie, suite à une mauvaise planification, n'a pas su s'intégrer et n'a pas apporté, après un siècle d'exploitation, le développement attendu.

Le Pays et la Province ont gardé la même configuration tant spatiale que locale. En ce qui concerne les entreprises existantes, aucune d'entre elles n'a subi une quelconque modification tant dans sa forme que dans son objet.

La Province a gardé la même configuration pendant la période coloniale que pendant les dix premières années de " l'après indépendance". La Petite et Moyenne Entreprise que nous développons dans cette dissertation doit résoudre le problème du couple diversification / expansion. Ceci par des paramètres qui lui sont propres tels que sa taille adaptable à toutes les circonstances, son activité, sa souplesse à aborder toutes les difficultés, sa flexibilité etc. et surtout sa capacité à s'adapter aux conditions géographiques et socio-politiques du pays.

Le modèle économique que nous proposons s'avère être très simple et facilement applicable avec une administration publique souple et moins contraignante.

Ce modèle basé essentiellement sur le paramétrage expansion / diversification tient compte de l'action de certains agents tels que le marché, l'administration fiscale et la politique de l'Etat. Il n'est pas linéaire, des boucles de rétroaction entre différentes étapes sont envisageables.

Elles permettent d'obtenir une meilleure cohérence entre tous les éléments et par ce fait une stratégie mieux adaptée.

Ce modèle est normatif, à savoir que l'approche est déterminante, l'idée dominante de ce dernier est que face à un type d'environnement donné et un certain état de force et de faiblesse, il est facile de recommander tel ou tel autre comportement stratégique.

Ce modèle est du type universel et général, à savoir : la logique utilisée est susceptible de s'appliquer à n'importe quel type d'organisation et de contexte.

La réforme fiscale que nous proposons et souhaitons ardemment est de pouvoir stimuler la création de cet amalgame de Petites et Moyennes Entreprises, en recensant le système d'imposition par la C.C.A et d'introduire un nouveau système qui a fait ses preuves sous d'autres cieux qu'est la taxe sur la valeur ajoutée(T.V.A)

Le compagnonnage industriel que nous proposons est possible et applicable immédiatement , il a fait ses preuves dans certains pays africains.

L'exemple que nous avons développé dans cette partie, concernant l'intégration industrielle au niveau de certaines entités de la GECAMINES, telles que Ateliers Centraux de PANDA et les Laminoirs et câbleries de LUBUMBASHI est faisable à très court terme. Ces derniers provoqueront immédiatement l'éclosion de nombreuses Petites et Moyennes Entreprises et arriveront ainsi à déclencher plusieurs effets en amont et en aval. Ainsi le phénomène de la "goutte d'eau" sera réalisée.

En résumé, la logique de notre modèle est en effet la suivante : Il faut d'abord améliorer, développer ce que l'on sait faire, (logique d'expansion), mais cela est insuffisant pour atteindre les objectifs du développement : l'entrée dans de nouveaux secteurs s'avérera nécessaire (logique de diversification).

Notons aussi que les critères de sélection, ainsi que ceux du choix et de l'aménagement spatial sont indispensables pour établir un équilibre soit horizontal soit vertical entre toutes ces entreprises.

Nous pouvons dire sans peur d'être contredit, "plus on est grand plus on est instable", mais " plus on est petit ou moyen plus on est stable et on s'adapte mieux aux circonstances difficiles".

CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette dissertation qui a porté sur "La Dynamique de la Petite et Moyenne Entreprise : Moteur du Développement Economique de la Province du KATANGA ", deux grandes préoccupations ont motivé ce travail ; à savoir : comment résoudre le problème du développement du Katanga, quand nous savons que cette province a été la plus industrialisée du pays après la ville de Kinshasa.

Basé jadis sur les grandes unités, le développement économique du Katanga n'a pas été une réalité mais au contraire, le développement a été non seulement freiné, mais a subit une grave régression, suite au vieillissement de leurs outils de production et surtout de la mauvaise gestion.

Ainsi, tout au long de ce travail, nous avons essayé d'analyser ce phénomène et avons basé toute notre argumentation sur les faits suivant : les grandes unités de production ne peuvent plus soutenir le développement économique de la province, d'ou il faut relancer les Petites et Moyennes Entreprises qui ont fait leur preuve avant l'indépendance et qui par leur spécificité d'être malléable, adaptable et compétitive sur les marchés peuvent à leur tour développer d'autres entreprises qui dans une corrélation, une symbiose peuvent provoquer le développement économique de la province.

Pour mener à bien notre analyse, nous l'avons subdivisé en trois grandes parties ; et traitant respectivement des concepts opératoires et l'environnement de la Petite et Moyenne Entreprise de 1911 à1995, les flux et le développement économique de cette catégorie d'entreprise et l'étude de d'une définition d'un modèle économique de développement de la Petite et Moyenne Entreprise au Katanga.

Nous avons dans la première partie du travail subdivisé l'évolution économique en onze étapes distinctes l'une de l'autre se rapprochant timidement du cycle de JUGLAR ( 6ans). Cette économie a été caractérisée par des périodes de

prospérité suivie des périodes des crises dues à des circonstances qui lui sont extérieures. Par ailleurs depuis plus d'une décennie cette économie a subi le coût du vieillissement de ses outils de production constitués principalement par les grandes unités et est devenue un pôle de vieillissement avec toutes les conséquences qui en découlent.

Or la différence essentielle qui existe entre une région sous développée et une région développée et que dans le premier cas, on est en présence d'unités de production isolées les unes par rapport aux autres. Elles peuvent être juxtaposées et n'ont, entre elles, que des échanges d'intensité très faible, voire même nulle. Par contre dans le second cas, une région développée conduit à la mise en place des circuits diversifiés, d'ordre monétaire ou matériel qui s'inscrivent peu à peu sur le sol et donne naissance à un espace polarisé.

Dans le contexte des grandes unités, le rôle de la pompe "aspirante" mais jusqu'ici non "refoulante" a joué pleinement. Il y a eu création d'un gigantesque complexe industriel, qui a eu comme conséquence des effets secondaires mal maîtrisés et souvent négatifs. On a assisté à une réussite assez remarquable sur le plan industriel et à un échec à peu près total sur le plan du développement de l'espace.

L'industrie a créé, sinon un autre monde, tout au moins un monde différent. D'abord elle a engendré une classe nouvelle : la classe ouvrière qui, physiquement, s'est installée aux portes de la ville et a engendré, peu à peu, de faubourgs ouvriers sordides et sans confort.

C'est ainsi qu'après une phase de prospérité, le pôle industriel a été frappé de vieillissement et connaît aujourd'hui un processus de régression.

Ce pôle dont le vieillissement s'est fondé sur un seul produit qu'est le cuivre, et compte tenu des progrès techniques ce produit est devenu de plus en plus coûteux, en ce qui concerne ses coûts de production, la baisse de production que connaît actuellement cette industrie motrice a entraîné une baisse voire même un arrêt des activités dans l'ensemble du pôle ; tous les mécanismes de croissance précédemment décrits n'y sont pas réunis et l'industrie est entrée en crise.

Cette régression a entraîné une régression de toutes les entreprises situées en amont et en aval. Pour pallier cette situation, nous avons développé dans cette dissertation l'importance, pour le CONGO, d'opter pour une nouvelle stratégie du développement, à savoir, le développement par de petits ensembles appelés "la Petite et Moyenne Entreprise".

La politique de grandes entités productrices des matières premières est actuellement largement dépassée et ne répond plus à l'adage qui dit "plus on est grand plus on est solide", mais par contre cet adage doit être : "Plus on est petit ou moyen, plus on est réaliste". Cette affirmation doit être de mise actuellement en République Démocratique du Congo.

Dans le cadre de la nouvelle politique prônée par les nouveaux dirigeants, qui consiste en une économie sociale du marché, cette Petite et Moyenne Entreprise doit pouvoir se mouvoir aisément. Le modèle économique que nous proposons doit être l'ensemble de "gouttes d'eau "qui doivent former un filet d'eau puis une rivière devant entraîner tout le processus d'industrialisation et partant du développement intégral de la province et, pourquoi pas toute la sous-région de l'Afrique Australe.

Il ressort de toute cette dissertation deux grandes options ; à savoir : la reconversion de grandes unités de production des minerais en de moyennes entités plus performantes et plus agressives sur le marché où le couple "produit -qualité" devra être le cheval de bataille de tout entrepreneur.

Les avantages généralement reconnus aux Petites et Moyennes Entreprises par rapport aux grandes unités sont :

- la Petite et Moyenne Entreprise emploie une forte main-d'oeuvre et utilise des techniques de production relativement simples, ce qui convient à l'abondance de main-d'oeuvre et à la pénurie des capitaux dans la plupart des pays en voie de développement ;

- elle constitue une pépinière de futurs entrepreneurs et un laboratoire d'essai pour les nouvelles industries ;

- elle est plus susceptible d'apporter la stabilité à la collectivité locale que les grosses unités, dont les intérêts s'étendent par delà les frontières provinciales et nationales ;

- elle est généralement plus apte à élever le niveau de participation populaire dans l'économie.

L'intégration verticale doit être réalisée pour plusieurs entités autonomes afin de permettre, à chacune d'entre- elles, d'avoir un marché propre et envisager dans le cadre d'une intégration sous- régionale, de pourvoir aux besoins des autres pays voisins.

C'est ainsi que les pouvoirs publics doivent mettre en place une politique fiscale souple et attirante, à savoir : une politique d'exonération pendant les trois premières années de l'existence de l'entité pour leur permettre de lancer et d'asseoir leur produit. La diversification de la production qui a manqué dans le développement de l'industrie du cuivre doit être de mise.

Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent rétrocéder toutes les entreprises connexes qui ont été intégrées à l'industrie du cuivre. Un exemple a été développé dans notre dissertation et nous avons démontré, avec le cas des ateliers de PANDA : la SOGECHIM et les LAMINOIRS et CABLERIES de LUBUMBASHI, que cela n'est pas impossible.

La reconversion de toutes ces unités pourra mettre fin à l'exode des capitaux vers l'extérieur. Des pièces de rechanges, du matériel aratoire et autres machines pourront être produits sur place les Petites et Moyennes Entreprises peuvent engendrer la création d'autres Petites et Moyennes Entreprises dans la Province.

En ce qui concerne le phénomène d'agglomération et surtout de l'occupation de l'espace, nous avons démontré que depuis la colonisation aucune ville n'a vu sa taille augmenter ni ses conditions de viabilité s'améliorer. Aussi notons-nous que dans le secteur de communication (routes, rails, fleuves etc.) aucune amélioration n'a été enregistrée depuis lors. La configuration de tout cet ensemble de moyens de communication hérités de la colonisation a été conçue pour évacuer les produits vers l'océan le plus proche. Cette configuration devra être revue et corrigée en fonction de la localisation de Petites et Moyennes Entreprises.

En ce qui concerne le phénomène du chômage, nous avons démontré dans notre dissertation que les grandes unités de production de la province en particulier et du pays en général n'ont pas pu absorber le chômage surtout des cadres formés soit par eux-mêmes dans leurs écoles soit par le réseau d'enseignement installé dans la province. La population active dans ces entités réunies n'a pas dépassé le cent mille, la moyenne d'âge de cette dernière est de quarante cinq ans, d'où le taux d'embauche ou de remplacement est très faible et avoisine le 0,5 % dans son ensemble ; au vue des effectifs déversés chaque années sur le marché de l'emploi par tous ces établissements.

Nous avons démontré, de ce fait, que la Petite et Moyenne Entreprise peut pourvoir à cette défaillance.

En ce qui concerne le phénomène de la réforme fiscale que nous avons étudiée dans la troisième partie, elle consistera à renflouer les caisses de l'Etat, en ce sens que les grandes entreprises actuelles, compte tenu des difficultés intrinsèques qui les surplombent, ne contribuent plus au budget de l'Etat.

Par contre, la Petite et Moyenne Entreprise essaiminée à travers la province va devoir contribuer largement au budget de l'Etat, du fait du nombre réduit et du contrôle plus facile par l'administration du fisc, par rapport aux grandes entités qui ont une gestion complexe et éléphantesque avec beaucoup de contraintes d'ordre politique.

Les recettes ainsi récoltées au niveau de Petites et Moyennes Entreprises pourront, de ce fait, permettre aux pouvoirs publics de subvenir aux besoins sociaux de la population en assurant des soins de santé, l'éducation, la sécurité etc.

La Petite et Moyenne Entreprise, comme nous l'avons démontré dans notre étude, mettra fin à la prolifération de l'économie dite "informelle" ou "souterraine".

Enfin, ces Petites et Moyennes Entreprises auront, comme avantage, non seulement une distribution équitable sur l'ensemble de la province, mais aussi le soutien de la croissance des villes de taille modeste et de grandes villes.

Nous croyons fermement que ce travail pourra être le soubassement d'un nouvel ordre économique pour notre pays, à l'heure de la reconstruction nationale, pays appelé à devenir grand et puissant au niveau de l'Afrique centrale et à constituer pourquoi pas, la base du développement de toute l'Afrique noire.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : Evolution de la population du KATANGA de 1984 à 1995 (par sexe)

Tableau n° 2 : Répartition de la population en 1994

Tableau n° 3 : Production de 1900 - 1906

Tableau n° 4 : Production industrielle du cuivre et des métaux non ferreux

Tableau n° 5 : Production industrielle de 1911 - 1930

Tableau n° 6 : Evolution des prix des produits industriels en livre sterling

Tableau n° 7 : Evolution de la production industrielle de 1930 à 1933

Tableau n° 8 : Evolution de la main-d'oeuvre dans l'industrie du cuivre de 1906 à 1939

Tableau n°9 : Evolution de la production industrielle de 1939 à 1950

Tableau n°10 : Evolution de la production industrielle de 1951 à 1959

Tableau n°11 : Evolution de la production industrielle de 1960 à 1967

Tableau n°12 : Evolution de la production industrielle de 1975 à 1984

Tableau n°13 : Evolution de la production industrielle de 1985 à 1990

Tableau n°14 : Evolution de la production industrielle de 1990 à 1995

Tableau n°15 : Evolution de la main-d'oeuvre de 1960 à 1995

Tableau n°16 : Evolution de la production et consommation d'énergie électrique de

1960 à 1995

Tableau n°17 : Evolution de la population scolaire des écoles GECAMINES

Tableau n°18 : Evolution de la production de l'industrie minière de 1911 à 1995

Tableau n°19 : Evolution de production du coton

Tableau n°20 : Usines d'égrenage du coton de 1958 à 1995 au KATANGA

Tableau n°21 : Filature et tissage du KATANGA

Tableau n°22 : Livraison du coton local aux filatures

Tableau n°23 : Evolution de la production des filatures et tissages

Tableau n°24 : Evolution de la production des filatures et tissages

Tableau n°25 : Evolution de la production des peintures vernis et laques

Tableau n°26 : Evolution de la production du cuivre travaillé

Tableau n°27 : Evolution de la production des explosifs

Tableau n°28 : Evolution de la production du lait et des produits dérivés

Tableau n°29:Production du lait cru à Lubumbashi

Tableau n°30 : Production d'huile de coton, tourteaux et linter

Tableau n°31 : Evolution de la production des minoteries

Tableau n°32 : Evolution de la production des autres produits des minoteries

Tableau n°33 : Evolution de la production du maïs

Tableau n°34 : Evolution de la production de la bière et boissons gazeuses

Tableau n°35 : Evolution du cheptel au KATANGA

Tableau n°36 : Evolution de la production par type de tabac cultivé

Tableau n°37 : Evolution de la production du tabac

Tableau n°38 : Evolution de la production de la MECELCO

Tableau n°39 : Evolution de la production de la SOMETOLE

Tableau n°40 : Evolution de la production de ELITEX

Tableau n°41 : Evolution de la production du ciment au KATANGA

Tableau n°42 : Evolution de la production des produits en béton et asbeste-ciments

Tableau n°43 : Evolution du trafic du chemin de fer

Tableau n°44 : Contribution des secteurs au PIBC en moyenne annuelle et en pourcentage

Tableau n°45 : Emploi dans le secteur moderne en 1995

Tableau n°46 : Emploi dans le milieu rural en 1985

Tableau n°47 : Salaire réel dans le secteur privé et dans l'administration

Tableau n°48 : Contribution de l'industrie du cuivre et autres métaux associés au PIB et au prix courant de 1953 à 1995

Tableau n°49 : Production et consommation d'énergie électrique

Tableau n°50 : Production de l'acide sulfurique

Tableau n°51 : Production d'huile de palme hydrolysée et de glycérine

Tableau n°52 : Evolution de la population estudiantine de l'Université de Lubumbashi

de 1954 à 1995

Tableau n°53 : Evolution du transport par chemin de fer, voies fluviales, les routes

et voies aériennes

Tableau n°54 : Evolution de la masse salariale 1967-1995

Tableau n°55 : Evolution du cours de change Zaïre/DTS

Tableau n°56 : Evolution des Entreprises du KATANGA de 1954 à 1995

Tableau n°57 : Catégorisation de PME

Tableau n°58 : Catégorisation des PME (secteur manufacturé)

Tableau n°59 : Catégorisation des PME (secteur tertiaire)

Tableau n°60 : Classification des entreprises suivant le nombre des ouvriers

Tableau n°61 : Rôle du coût de la main-d'oeuvre dans certaines industries américaines en 1995

Tableau n°62 : Entreprises dont la consommation du carburant et de l'énergie achetées représentent plus de 5 % de la valeur produit

Tableau n°63 : Classification des entreprises suivant le nombre des ouvriers au Katanga en 1995

Tableau n°64 : Rôle du coût de la main-d'oeuvre dans certaines industries au KATANGA en 1995

Tableau n°65 : Industries groupées selon le pourcentage d'ouvriers qualifiés, de contre-maîtres et des professionnels par rapport au nombre total d'employé en 1995

Tableau n°66 : Entreprises dont la consommation du carburant et de l'énergie achetées représentent plus de 5 % de la valeur du produit

Tableau n°67 : Répartition géographique et coefficient d'implantation

Tableau n°68 : Vecteurs de croissance économique

Tableau n°69 : Mode et forme d'implantation

Tableau n°70 : Critère de choix et aménagement spatial

Tableau n°71 : Critère de sélection

Tableau n°72 : Origine et date des villes du KATANGA

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

ADRIAENSENS, B., Reflexion sur les sources non technologiques de l'innovation,

Gestion 2000, 1990.

AIGLON Y., Planification et taille des Entreprises, Thèse, Lille, Anil 1979.

ALDERFER, E.B. et H. E. MICHEL. , Economies of American Industry, NeW-York, Mc GRAW-HILL, Bode company, 1960

AMICHIA M., Documents de séminaires sur la PME, Abidjan, avril 1980.

AMIN. S. , La crise de l'impérialisme, Edition de Minuit, Paris,1975

ANDREON, P., An Economic apparaisal of the Role of Coopreative Institutions in Different Economic and Political Systeme, East african Bureau, Nairobi, 1977.

ANSOFF I. , Stratégie du développement de l'Entreprise, Paris, Hommes et Techniques, 1971.

AZAMA LANA., Droit Fiscal Zaïrois, éd. CADICEC, 1986.

BARAN,P., Economie politique de la croissance, Maspéro, Paris, 1968

BEITONE A . ,Analyse économique et historique des sociétés contemporaines. Tome 2, éd. Arman Colin , Paris, 1996.

BELTRAME P., La Fiscalité en France, éd. Hachette,Paris , 1993.

BERG R,J., Strategie pour un Nouveau Développement en Afrique, Nouveau Horizon, Economica, Paris, 1990.

BETTELHEIM,C, Planification et naissance accélerée,Maspéro,Paris,1968.

BLUES N et WEASER J,H., A critcal Addeddament of The Tanzania Model of Developpement, Agricultural, Council Reprints ,1977.

BOHR KENNETH A., Investment Criteria for Manufacturing Industrie in Underdeveloped counteries, may, 1954.

BONGOY MPEKESA.,Investissements mixtes au Zaïre(Joint-Venture pour la période de transition.), P.U.Z. ,1974.

BRASSEUL  J.,Les nouveaux pays industrialisés, Paris , collection CURSUS, A. COLIN, 1993.

BRASSEUL J ., Introduction à l'Economie du Développement, éd. Armand COLIN,Paris,1993.

BRILMAN J., Le rendement d'entreprise en difficultés, Paris Hommes et Techniques, 1978.

BRISOUX, J.E., L'innovation dans les petites et moyennes entreprises, Congrès 1983 de l'AJAC, Université de la Colombie-Britanique, 1983.

CASSON, M., L'Entrepreneur, in ECONOMICA, Paris, 1991.

CAYRE , H. ,  L'Agro-Abondance, éd. SEDA , Paris, 1979

CHAMBERS R., Rural Developpement : Putting the last First, Longman, Londres, 1977

CHANDLER AD. , Stratégies et structures de l'Entreprise, éd. Nouvel Horizon, Paris, 1989.

CHENERY,H., Redistribution et Croissance, PUF, Paris,1977

CHIFTON, R WHARTON, J., Research on Agricultural Developpement in Sout East

Asia New-York,Agricultural Developpement Concil Inc, 1965.

COZIAN, MAURICE, Précis de fiscalité des Entreprises, 14e édition, LITEC, 27 place Dauphin, PARIS, 1990.

CHRISTIAN VAN DE LIERDE ., Notions de législation sociale,des finances publiques et de droit social ,éd., DUNOD, Paris , 1992.

DE BAUW A, "LE KATANGA", Notes sur le pays, ses ressources et l'avenir de la colonisation Belge, éd. Larcier, Bruxelles. 1920

DECAY J. PICHOT P., Abrégé de psychologie, 3e édition, Masson et Cie, éditeur, 120,

Bourlevard Saint-Germain, PARIS, VIe, 1971.

DEPALLENS A, et JABORD J.P., Gestion Financière de l'Entreprise,

9ème édition, Sirey, Paris, 1986.

DONALD G ., Credit for Small Farmers in Developping Countries, Boulder , Westrieu Press 1975.

DOUGLAS Granwald, Encyclopédie Economique, éd. Economica, Paris, 1984.

DUSSART A et GUINAMARD R .,Droit Fiscal ,éd., Foucher, Paris, 1975.

DUVERGER M., Finances publiques ,PUF, Paris, 1967.

EWING A F., Industrie en Afrique, 2nd. Mouton, LA HAYE. IRES, 1970

FRANCK,AG., L'Accumulation Dépendante, Anthropos,Paris,1978

FURTADO,C., Théorie du développement économique,PUF,Paris,1971

GAZON J., L'industrie agro-alimentaire de la wallonie à l'Europe 93,

Ouvertures économiques, Jalon, éd. De Boeck, 1990.

GELINAS J.,Et si le tiers- monde s'autofinançait ; de l'endettement à l'épargne. éd. Eco-Société, Montréal,1994.

HABER, S., L'incidence de la TVA sur la trésorerie des entreprises et leurs besoins de crédit ,éd. Dalloz, Paris, PUF, 1970

HABERLAND G., La gestion de l'entreprise en période de crise, Paris, Entreprise Moderne d'Edition, 1977.

HAGEN,E ., Economie du développement, Economica, Paris, 1982

HANCE W., Géographie Economique de l'Afrique Moderne, éd. Nouvel Horizon, 1967.

HETMAN F., Géants Américains, éd Seuil, paris, 1969.

HILL P ., Studies in Rural Capitalism in West Africa, cambridge university Press, Cambridge 1970.

HIRSCHMAN, A.,La Stratégie du Développement économique, Ed. Ouvrière, Paris 1964

HUNTER G., La modernisation des sociétés rurales, étude comparée de l'Asie, éd. Tendances Actuelles, 47, paris, 1971.

HUSSEY D. E., L'Entreprise et sa planification à long terme, Paris, les Editions d'organisation, 1989.

HUYBRECHTS A., Transports et structures de développement au Congo, Etude du progrès économique de 1900 à 1970, éd. Mouton, LA HAYE. Paris, 1970.

JARNIOU P., L'Entreprise comme système Politique, Paris, PUF, 1981.

LACOSTE, Y. , Géographie du Sous-Développement, PUF, Paris, 1976

LATOUCHE , S., Faut-il refuser le Développement ?, PUF,Paris ,1986.

LE DUFF R., MAISSEU A., L'anti-déclin ou les mutations technologiques maîtrisées, Paris, Entreprises Moderne d'Edition, 1988.

LEFEBVRE J., Structures Economique du Congo belge et du Rwanda-Urundi, éd. du treuraberg, Bruxelles, 1955.

LEWIS, W., La théorie de la Croissance Economique , PAYOT, Paris ,1963

LUKOMBE NGH., Règles relatives aux organes des sociétés commerciales, en droit Zaïrois, PUZ, Kinshasa, 1981.

MAJOR LIEBRECHTS CH., Congo, suite à mes souvenirs d'Afrique, éd. Office de Publicité, Bruxelles, 1920.

MAJOR SHARP RR.,En prospection au KATANGA, il y a cinquante ans, Copyright, 1956.

MASSE P., Le plan ou l'anti-hasard , éd. Gallimard, Paris, 1965.

MARCHESNAY M et MAURER P., Organisation et économique de l'entreprise, Tome 2,Sciences et Techniques Economiques, Série Formation,93, Rue Jeanne D'ARC / 75013. PARIS, 1975

MARTINET A. C.,Analyse de l'environnement Planification et management stratégique de la grande entreprise, thèse, Paris-Dauphiné, 1975.

MEHL L., Sciences etTechnique fiscale ,Coll. Thémis, PUF, Paris ,1969.

MERLIN P. , L'espoir pour l'Afrique, éd.Présence Africaine ,Paris 1966.

MINTZBERG H., Structure et dynamique des organisations, Paris, les Editions

d'organisation, 1983.

MOTTOULE L., Contribution à l'étude du Déterminisme Fonctionnel de l'industrie dans

l'éducation de l'indigène congolais, éd. Moral HAYEZ, Bruxelles, 1934.

MOTTOULE L., Politique Sociale de l'Union Minière du Haut KATANGA, sa main-d'oeuvre indigène, Institut Colonial belge, Tome XIV, Fasc 3, Bruxelles, 1946.

MULUMBA LUKOJI, L'industrie minière et développement au Zaïre, Volume II, PUZ,

Kinshasa, 1976.

NANA-SINKAM  C.S., Assistance à l'Afrique, Gaspillage et Opportunités, éd. Economica, Paris, 1995.

NEURISSE L.,Histoire de l'impôt , PUF, Paris, 1978.

NYEMBO SH., L'industrie du cuivre dans le monde et le progrès économique du Copperbelt Africain, la Renaissance du Livre, Bruxelles, 1975.

PARKER , E ., Objectif 10 % de Croissance, Criterion, Paris,1993

PINTO & GRAWITZ M., Méthode en Sciences Sociales, Tome 1, Paris éd. DALLOZ, Paris, 1971.

PIRIOU J.P.,Lexique des Sciences Economiques et Sociales. éd.

La Découverte ,Paris,1966.

QUADEN G., Politique Economique, Coll. Economie 2000, LABOR. 1030 Bruxelles, 1990.

ROSTOW , W., Les étapes de la Croissance Economique, Le Seuil, Paris, 1963

SALAMA, P., Un procès du "Sous-Développement", Maspéro ,Paris, 1973.

SALAMA, P. , La Dollarisation, La Découverte, Paris, 1963.

STALEY E. et MORSE R., La petite et moyenne entreprise moderne et le développement,Tome 2, in Tendances Actuelles, Paris, 1972.

THIETART R. A., La stratégie d'entreprise , Paris, Me. GRAW HILL, 1984.

TRAIMONA PIERRE ; Finance et Développement en Pays d'Islam, AUPELF-UREF, EDICEF, 58, Rue Jean-Bleugen, Cedex 1995.

VALLACHE J., L'Economie Rurale ,éd. Marcel Rivière et Cie, Paris, 1959.

WALTRAND F. et JAUDAT, Répertoire de développement Zaïre 1985, CEPAS,

Kinshasa, 1985.

WALRAS L., Eléments d'économie Politique Pure ou théorie de la richesse sociale,

Paris, LGDJ, 1976.

WANSENEMUS A. et PINCUS J.A., Les méthodes de développement industriel et leurs

applications aux pays en voie de développement,

OCDE, 1978.

YPSILANTIS J.N., World and Régional Estimates and Riojectors of Labour Force,

Elseneur, août, 1966.

ZHU, L., Rural Reform and Peasant Incomer in China : The Impact of China's Post-Mao Rural Reform in Selected Regions, New York, St. Masten's Press, 1990.

RAPPORTS, SEMINAIRES, ARTICLES

ANECO, Annuaire des Entreprises du CONGO 1987, Kinshasa, 1987.

Banque Mondiale , Rapport sur le développement dans le monde,1990-1996.

Banque Mondiale : "Rapports sur le Développement dans le monde 1982", Washington DC, Paris, 1982.

BOUTAILLER E et FOUQUIN M., Le développement économique de l'Asie Orientale, éd. la Découverte , Paris ,1995

Département de l'Economie Nationale et de l'Industrie, La Relance de la P.M.E. au Zaïre, Actes du symposium organisé à N'SELE du 09 au 12 décembre 1985, avec le concours du P.N.U.D., de l'O.N.U.D.I. et de l'ANEZA.

Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, éd. librairie Larousse, Montparnasse,

Paris VIè, 1963.

FMI, "Etudes générales sur les économies africaines", Tome 3. Washington DC, 1971.

INS, "Le Zaïre en chiffre", Département du Plan, 1988.

Comité Permanent du Congrès Colonial National, Participation des colons à l'administration de la colonie et politique indigène, extrait de la revue "CONGO", éd. Gallimarre, Bruxelles, 1923.

CEDAF, "Les sociétés coloniales belges, archives et données bibliographiques 1885 -1960", in cahiers du CEDAF, Bruxelles, 1980.

PROMOCAF, "Guide Industriel et Commercial du Zaïre", Nouvelle édition, Kinshasa, 1970.

STANFORD :Research Institute, "Un facteur du Développement Economique, la sélection des entreprises", n° 9, coll. Techniques Américaines, CREF, Paris, 1963.

Marchés Tropicaux et Méditerranéens : n°2224, Hebdomadaire article sur le Zaïre 1988, vendredi 24 juin 1988.

Banque du CONGO : Rapports annuels, 1960 -1995.

LE COURRIER : Afrique-Caraïbes-Pacifiques-Union Européenne Bimestriel N° 137

janvier-février 1993, pp. 58-93.

LE COURRIER : Afrique-Caraïbes-Pacifiques-Union Européenne Bimestriel N° 148

janvier - février, 1994, pp. 40-78

LE COURRIER : Afrique-Caraïbes-Pacifiques-Union Européenne Bimestriel N° 162

Mars - Avril, 1997.

Département de l'Economie et Industrie, Conjoncture économique du Zaïre,

de 1960-1995.

Jeune Afrique, "Atlas de la République du Zaïre", éd. Jeunes Afrique, Paris, 1979.

HUBERT, A., "La Révolution Technologique : un défi et une opportunité", in revue française de Gestion, juin - juillet - août 1985, PP 448-450.

GAUVIN S., et GELILIEN, "Analyse structurelle des déterminants du comportement innovatif des entreprises industrielles", in Recherche et Application en Marketing, vol 4, 1989.

GEOFFRON P., "Le Financement des PME Innovatrices : l'exemple américain", in revue française de Gestion, juin - juillet - août, 1991.

JULIEN P.A., et HEBERT, "Les facteurs de diffusion et de pénétration de nouvelles technologies dans les PME Québécoises", in Revue Internationale P.M.E, vol 1, 1988.

CESCA, H., "Information stratégique et surveillance de l'environnement de l'entreprise",

in Encyclopédia du management Tome 1, 1992.

LEFEBVRE LA, "Technologie et libre-échange, une complicité souhaitable", in l'Actualité

économique, vol 64, n° 4, décembre, 1988.

ENRIENTT A, "La dynamique de l'intégration verticale à la FIAT Auto-SPA (1979-986)", Rencontres Européennes de Grenoble, IREPD-CRESTAL 1989.

MARCHESNAY M.et MAURER P., " Organisation et économique de L'entreprise"

Tome 2, Sciences et Techniques Economiques,

Série Formation, 93, Rue Jeanne D'ARC /75013,

PARIS, 1975.

DECAY J. PICHOT P., "Abrégé de psychologie", 3e édition, Masson et Cie, Editeurs,

120, Boulevard Saint-Germain ; PARIS, VIe, 1971.

COZIAN, MAURICE ; "Précis de fiscalité des Entreprises", 14e édition, LITEC,

27 place Dauphine, PARIS, 1990.

YABILI Y.,"Code de la Zaïrianisation", éd. MWANGA Hebdo. Lubumbashi, 1974.

Cahiers Economiques et Sociaux, articles de la faculté des Sciences Economiques, UNIKIN, PUZ, 1970-1985.

METALEUROP., "Annuaire Statistique 1994", le Périple, CEDEX, Paris, 1995.

BARREYRE P.Y., BOUCHE M.,"Pour une meilleure compétitivité fondée sur la solidarité

inter-entreprises : les politiques d'importation", Revues Française de Gestion, n°37, septembre-octobre 1982, pp. 8-17.

CALORI R.,"Stratégie et succès dans une entreprise française", Revue Française de gestion, n° 36 Juin-Juillet-Août 1983, pp. 101-109.

CRETON L., "Les stratégies et maîtrises du transfert technologique", Revue Française de gestion, n°49, Juin-Juillet-Août 1986, pp. 27-38.

GELLY P., " L'Investissement stratégique dans l'entreprise diversifiée", Revue Française de Gestion, n°30, Juin-Juillet-Août 1986, pp. 82-89.

GRAY D., "Bons et mauvais usages de la planification", Harvard-l'Expansion,

n°42 Automne 1986, pp. 6-17.

HERNEL P., "L'Approche socio-économique de la mise en oeuvre stratégique de l'entreprise", Revue Française de gestion, n?52 Juin-Juillet-Août 1985, pp. 79-83

P.N.U.D., Rapport Mondial sur le Développement dans le Monde, 1990-1996.

WOOC., COOPER A., " Réussir sans être leader " Harvard, l'Espamine, Av. 28, Printemps 1983, pp. 614.

ANNEXES

LISTE DES GRAPHIQUES

1 . Evolution de la population scolaire de la GECAMINES

2 . Evolution de la production de l'industrie minière ( cobalt ,cadminium , zinc)

3 . Evolution de la main-d'oeuvre

4 . Evolution de la production et consommation de l'energie éléctrictrique

5 . Evolution de la production de l'industrie minière ( cuivre)

LISTE DES FIGURES

1 . Carte des communications

2 . Carte sur la végétation

3 . Carte des sols

4 . Carte sur l'élevage et la pêche

5 . Carte sur l'energie

6 . Carte sur les industries minières et de transformation

7 . Carte sur l'enseignement

8 . Carte sur les régions climatiques

ARRETE MINISTERIEL

ET

DECRETS PRESIDENTIEL

REFLEXION SUR LA COPEMECO

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT.........................................................................................I

DEDICACE.................................................................................................. II

EPIGRAPHE................................................................................................. III

AVANT-PROPOS....................................................................................... IV

LISTE DES ABREVIATIONS.......................................................................... .VI

PLAN GENERAL.......................................................................................... IX

I ere PARTIE

Concepts Opératoires et Environnement de la Petite et Moyenne Entreprise de 1911 à 1995.

Plan sommaire .......................................................................................... 1

Introduction Générale ..........................2

Problématique 6

Hypothèses 9

Choix et intérêt du sujet 12

Délimitation du sujet 14

Méthodes et techniques de recherche 14

CHAPITRE I : Evolution de la Petite et Moyenne Entreprise et étude du milieu 18

Section I : La Petite et Moyenne Entreprise durant la période coloniale.........18

Section 2 : Présentation du milieu d'étude.........................................................28

CHAPITRE II : Industrie du cuivre et autres activités associées 33

Section I : Apercu historique 33

Section II : Les grandes phases de L'exploitaion minière et métallurgique du Katanga .............................................................................................43

CHAPITRE III: L'industrie manufacturière....................................................................70

Préambule: .................................................................................................................70

Section I : L'industrie textile du coton ................................................................72

Section II : L' industrie des peintures et vernis ..................................................... 82

Section III : La manufacture du cuivre.................................................................... 86

Section IV : La fabrication des explosifs ...................................................................88

CHAPITRE IV : L'industrie agro- alimentaire ...........................................................92

Section I : L'industrie du lait..................................................................................... 92

Section II : Evolution de la production de la laiterie coopérative de l'shi..................95

Section III : Fabrication des huiles, graisse, margarine................................................ 97

Section IV : Transformation des minoteries .................................................................103

Section V : L'industrie brassicole et boissons gazeuses............................................ 112

Section VI : L'industrie de l'élevage............................................................................. 117

Section VII : L'industrie tabacicole 120

CHAPITRE V : L'Industrie de construction 124

Section I : Construction et fabrication métallique 124

Section II : L'industrie du ciment 130

Section III : Fabrication en béton et asbeste-ciments 133

CHAPITRE VI : L'industrie du transport 136

Section I : Le transport routier 136

Section II : Le transport ferroviaire 137

Conclusion de la première partie 144

II ème PARTIE

Les flux et le développement de la Petite et Moyenne Entreprise

Plan sommaire........................................................................................146

CHAPITRE VII : Les grandes phases de l'évolution des Petites et Moyennes Entreprises dans l'économie provinciale...........................................................147

Introduction 147

Section 1 : De l'indépendance du Congo à l' indépendance du Katanga

de 1960 à 1963..................................................................................148

Section 2 : Le redresement de l'activité économique de 1964 à 1967.............. .149

Section 3 : Expansion économique de la Province de 1968 à 1970..................150

Section 4 : Tentatives de redressements de 1975 à 1990..............................152

Section 5 : Effondrement de l'économie de la Province de 1990 à 1995.........156

CHAPITRE VIII : L'industrie du cuivre et son environnement...............................161

Section1 : Qu'est-ce que le développement.................................................161

Section 2 :Le développement polarisé...........................................................164

Section 3 : Caractéristiques du pôle...............................................................168

CHAPITRE IX : Les flux économiques des Petites et Moyennes Entreprises..........185

Section I : Généralités..............................................................................185

Section II : Analyse des flux................................................................... 186

Section III : Les flux en amont de 1912 à 1975..............................................194

Section IV : Les effets en aval de 1912 à 1975 ........................................... 208

Section V : Les effets en amont de 1975 à 1995............................................211

Section VI : les effets en aval de 1975 à 1995................................................216

CHAPITRE X : Evolution des Petites et Moyennes Entreprises au Katanga

de 1954 à 1995..............................................................................225

Section 1 : L'héritage colonial du Congo...............................................................225

Section 2 : Obstacles à la Petites et Moyennes Entreprises..................................225

Conclusion de la deuxième partie..........................................................................240

IIIe PARTIE

Essai de définition d'un modèle économique du développement de la Petite et Moyenne Entreprise au Katanga

Plan sommaire....................................................................................... 243

CHAPITRE XI : Caractéristiques et classification de la Petite et Moyenne

Entreprise.......................................................................................244

Section I : La Petite et Moyenne Entreprise 244

Section II : Réglementation de la Petite et Moyenne Entreprise au Congo...........255

Section III : Classification de la Petite et Moyenne Entreprise........................ 260

Section IV : Situation des entreprises du KATANGA 270

Section V : Répartition géographique de la P.M.E. 277

CHAPITRE XII : La croissance économique de la Petite et Moyenne

Entreprise.......................................................................................286

Section I : Analyse des paramètres de croissance 286

Section II : Politique de développement 288

Section III : Critère de choix et aménagement spatial 292

CHAPITRE XIII : La Petite et Moyenne Entreprise et la fiscalité......................299

Section I : La fiscalité au Congo............................................................................299

Section II : La taxe sur la valeur ajoutée 303

Section III : Pour quelle fiscalité au Congo ? 307

CHAPITRE XIV : Essai d'une application d'un modèle d'Intégration et de

développement économique

de la Petite et Moyenne Entreprise 316

Préambule : ..............................................................................................................316

Section I : Etude des cas ................................................................................... 317

Section II : Les laminoirs et câbleries "LC" .............................................................320

Section III : Réflexion sur les effets de développement ..........................................327

Conlusion de la troisième partie....................................................................331

CONCLUSION GENERALE..........................................................................334

LISTE DES TABLEAUX..............................................................................339

BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................344

ANNEXES.................................................................................................355

Liste des Graphiques..................................................................................356

Liste des Figures...................................................................................... 357

Arrêté Ministériel et decrets présidentiel.......................................................358

Refléxion sur la COPEMECO........................................................................359

TABLE DES MATIERES..............................................................................360

.

.

* (1) Banque du Zaïre, Rapport Annuel 1984-1985.

(*) En million de Zaïres de 1970

* 2 LACROIX J-L.,cité par Alfred EWING in Industrie en Afrique ,éd mouton, Paris ,I967.

* (3)ALTHUSER., "Pour Marx", éd MASPERO, PARIS, 1975, p 85.

(4)NYEMBO SHABANI.,"L'industrie du cuivre dans le monde et le progrès économique du copperbelt Africain, la Renaissance du livre,Bruxelles,1975,pp45-50

* (5)DUMONT, R.: "Développement et Socialisme, Ed. du Seuil, Paris 1964.

* (6) FAYOL., cité par COZIAN M., in Précis de Fiscalité des Entreprises, 14è éd. LITEC, 27 place Dauphine, Paris,1990,pp.149-150.

(7) NYEMBO SHABANI,.op cit , p 6.

* (8)PINTO & GRAWITZ ;"Méthodes des Sciences Sociales", éd DALLOZ, PARIS, 1977

* (9)Professeur MUSHI :"Planification", Cours de 1ère Licence. Eco-Pure, UNILU, 1980-1981.

* (10) LEFEBVRE,J., "Structures Economiques du Congo-Belge et du Rwanda-Urundi,éd.du Turenberg,Bruxelles,1956,pp 47-56.

* (11) LEFEBVRE J,. Op cit p 18.

* (12) LEFEBVRE J,. Op cit

* (13) DE BRANDT. J., " Les politiques industrielles" , Economica, Paris 1985, p.35

* (14) NYEMBO SHABANI; L'Industrie du cuivre dans le monde et le progrès économique du Copperbelt Africain", in la Renaissance du livre, Bruxelles 1000, 1975.

* (15)LEFEBVRE. J., "Structures économiques du Congo Belge et du Rwanda-Urundi, éd. du Treurenberg, Bruxelles, 1955. PP. 31-51

* (16)A. JANOTTE et J. LAPERSIRINE. ,"Les ressources minérales du Congo Belge et du RUANDA-URUNDI", Centenaire de L'A.L.L.G., Congrès 1947, Section Coloniale.

* (17) Union Minière du Haut Katanga, Recueil du Cinquantenaire 1906-1956, 2e Ed., L. Cuypers, Bruxelles, pp. 66-67.

* (18) UMHK .," Cinquantenaire de l'UMHK 1906 -1956", pp. 173.

* (19) MOTTOULLE, L., « Politique Sociale de l'UMHK pour sa main d'oeuvre indigène », Librairie FALK Fils, Bruxelles, 1946, PP. 58 - 59.

* (1) Banque Mondiale, Rapport Annuel 1986.

* (21) GAMELA ND ; KIONI KIBANTU T., MAPHAMA MA NGUMA ;Evolution des structures de l'économie zaïroise 1970 - 1984, PUZ, 1987.

* (22) Banque Mondiale ; Rapport sur le Développement dans le Monde, Washington DC, 1892-1992.

* (23) LAROUSSE AGRICOLE ; 1981 pp. 366 - 367.

* (24) JEWIESCKI B., Historique économique et sociale du Zaïre Moderne, une conception citée par MANDJUMBA MWANYIMI, in Cahier Economique et sociale IRES, Vol. XXII n? 3-4 juillet - décembre 1984, pp. 315-320

* (*) SOLBENA : Société fermée et liquidée depuis 1992.

* (**)Cuivre travaillé :Produits laminoirs et de la presse d'extraction des fils et câbles en cuivre nus ou isolés.

* (25)VENNIN, BURLOT et LECORCHE, cité par H. AMRENS ; l'importance du comportement sélectif de l'onde de détonation dans le domaine des explosifs de sûreté : communication présentée au 27ème Congrès international de chimie industrielle, BRUXELLES, septembre 1954, vol III, pp. 205- 212.

* (26)VENNIN, BURLOT et LECORCHE, idem.

* (*)Casier de 12 bouteilles de 60 cl

* (27)MEMENTO de l'agronome., pp 452-456.

* (28) MEMENTO de l'agronome., Op Cit.

* (29) MEMENTO de l'agronome., OP Cit.

* (30) CRETON L., " Les Stratégies et maïtrise du Transfert Technologique"Revues Française de gestion, n°49, juin juillet,août,1986,pp27-28.

* (31) HUYBRECHTS, A.," Transport et Structure de développement au Congo, Etude du progrès Economique,1900-1970",éd. Mouton, Lahaye, Paris, 1970,pp. 47-90.

* (32) DOCARCH. ;"Organisation de la SNCC", Bureau de la Documentation et Archives de la SNCC, 1980-1981, Lubumbashi.

* (33) BAUDHIN F. , Dictionnaire de l'économie contemporaine, 1973.

* (34) GECAMINES/EXPLOITATION, Rapport Annuel 1966.

* (35) GECAMINES/EXPLOITATION, Rapport Annuel 1966.

* (36) Idem.

* (37) NGONDO.De Saint Moulin et TAMBASHI, "Perspectives démographiques du Congo,

1984-1999" CEPAS, PP. 71-72.

* (38) LECLERQ H.,Cité par NYEMBO SHABANI, "L'industrie du cuivre dans le monde et le progrès du Coperbelt africain", la Renaissance du livre,1000, Bruxelles, 1975.

* (39) Prof. BONGO-BONGO, "Fluctuations et Croissance Economique", Notes de cours, UNIKIN,

1979-1980.

* (40) Prof. BONGO-BONGO, "Fluctuation et Croissance Economique", Notes de cours, UNIKIN, 1979-1980.

* (41) Département du Plan, "1er Plan quinquennal de développement économique et social 1986 - 1990", Kinshasa, 1979.

* (42) GECAMINES/DEVELOPPEMENT, Rapport Annuel, 1990.

* (43) GECAMINES/DEVELOPPEMENT, Rapport Annuel, 1990.

* (44) Idem.

* (45) Ibidem.

* (46) GECAMINES/EXPLOITATION, Rapport Annuel 1990.

* (47) Conjoncture économique : Rapport Annuel 1990.

* (48) Conjoncture économique, Rapport Annuel du Département de l'Economie et l'Industrie, 1990.

* (49) Banque du Congo, Rapport Annuel 1995.

* (50) Banque Mondiale, rapport Annuel 1990.

* (51) Banque du Zaïre; Rapport Annuel 1995.

* (52) Idem.

* (*) Base des données de l'O.NU.D.I.

* (53) KEYNES, Cité par F. PERROUX, dans « la Notion de pôle de croissance et construction analytique de la région », Ed. DUNOD, Paris, 1967.

* (54) AFTALION, cité par LEFEBVRE in "technologie et libre-échange ,une complicité souhaitable ", Actualité économique, Vol.64,n°4,décembre,1988.

* (55) METALEUROP ; Annuaire statistique, 1993, CEDEX, Paris, 1994.

* (56) PERROUX, F., "Investissements multinationaux; Pôles de développement, pôles d'intégration", éd. DUNOD, Paris, 1966.

* (57) CHENERY et WATANABE, cité par HIRSCHMAN, in stratégie du développement économique,

les éditions ouvrières, pp. 125-128, Paris, 1964.

* (58) PERROUX F., "L'économie du XXème siècle", pp. 167-190, Paris, 1964.

* (59) BOUDEVILLE, J.R., "Contribution à l'étude des pôles de croissance brésiliens : une industrie motrice la sidérurgie du Minas-Gerais, in cahiers de l'I.S.E.A. série F, n° 10, Paris ; Juin 1957.

* (60) PAELINCK, J., "La théorie du développement régional polarisé", in cahiers de l'I.S.E.A. série L, n° 159, Paris, pp. 5-50, 1965.

* (61) PUJOS J., "Croissance économique et impulsion extérieure. Etude sur l'économie mauritanienne", p.204, PUF, Paris, 1964.

* (62) NYEMBO SHABANI, op. cit.

* (63) DESTANNE de BERNIS, "Industries industrialisantes et coûteuses d'une politique d'intégration régionale", PUF, Paris, 1973.

* (64) MOTA NDONGO K.,"La Planification du Processus d'industrialisation au Congo", Mémoire de Licence UNIKIN, P. 54, 1981 (inédit).

* (65) MINTZBERG H., "Structure et dynamisme des organisations, Paris, les Editions d'organisation,

pp. 78-79, 1985.

* (66) NYEMBO SHABANI, op. cit.

* (67) Banque du CONGO, Rapport Annuel 1969-1985.

* (68)HETMAN F.,"Les Géants Américains", édition Seuil, Paris 1969, PP. 35-36

* (69)STALEY E. et MORSE R.,"La petite et moyenne industrie moderne et le développement", tome 2, in Tendances Actuelles, Paris, 1984, PP. 307 - 308.

* (70)HETMAN, F., "Op cit."

* (71)Banque du Zaïre, Rapport Annuel 1995.

* (72)WINSMENUIS A. et PINCUS J.A., "Les méthodes de développement industriel et leurs applications aux pays en voie de développement", OCDE, 1978, PP. 219-220.

* (73)GREENWALD D. "Encyclopédie Economique", OCDE, 1978, PP. 695-696.

* (74)BROWN A.J., op cit.

* (75) SARGANT FL.,cité par CALOR R., "stratégies et succés dans une entreprise française",revue française de gestion, n°36 juin-juillet-août 1996.pp.27-38.

* (76) KENNETH A BOHR., cité par ADESFER in" Economics of Américan Industry", new-York, Mc Grow-Hill Book,company,1995,pp.14-25.

* (*) Bureau de planning des ressources naturelles, décembre 1995, Washington, p.161.

* (77) ANSOFF J.," Stratégie du Développement de l'entreprise", Paris,Hommes et Techniques,1971,pp.447-448

* (78) J. N. YPSICANTIS.,World and Regional Estimates and Projections of Labour Force, document rédigé pour un cycle d'études des Nations Unies à Elseneur, août, 1966.

* (79) Le Courrier. ACP-Caraïbes, janvier-février 1994, pp.59-62.

* (80) Le courrier n°162 MARS-AVRIL 1997

* (80) DUVERGER, M. Les finances publiques, 5e édition remaniée et remise à jour, PUF, PARIS, 1967.

* (81) GASTON JEZE. cité par B. VINAY ;fiscalité, Epargne et Développement ; Armand Colin, Paris, 1968, p.20

* (82) TROTABAS L. et COTTERET, Droit fiscal, Dalloz, 4ème éd. Paris, 1980, pp.10-11.

* (83) ARANAC. Cité par KABILA KYUNGU ; Etude théorique de la fiscalité et son incidence sur les importations et sur la consommation de la ville de KALEMIE. PUZ, 1995

* (85) MAURICE COZIAN : Précis de fiscalité des Entreprises ; collection Droit et Gestion, 14ème édition, Paris. LITEC, 1990.

* (86) GECAMINES. , Rapports Annuels 1980-1987.

* (87) GECAMINES : Rapport annuel 1988.

* (*) KAMBELE U.," Intégration industrielle au Zaïre" inédit.pp;45-52

* (88) GECAMINES ; Correction des achats et transport, Rapport Annuel 1995






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon