LA DYNAMIQUE DE LA PETITE ET MOYENNE
ENTREPREISE :
MOTEUR DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
DU KATANGA
PAR Emile MOTA - NDONGO K
Docteur en sciences économiques
Université de Lubumbashi
Katanga
République démocratique du
congo
PLAN SOMMAIRE
Chapitre I : Evolution de la Petite et Moyenne
Entreprise et étude du milieu.
Chapitre II : L'industrie du cuivre et autres
activités associées
Chapitre III : L'industrie manufacturière
Chapitre IV : L'industrie agro-alimentaire
Chapitre V : L'industrie de construction
Chapitre VI : L'industrie du transport.
INTRODUCTION GENERALE
Le développement économique du CONGO et du
KATANGA, amorcé dès l'aube du XXème siècle par la
découverte d'importants gisements cuprifères, l'implantation du
chemin de fer, le dragage des rivières et du fleuve Congo, a connu
depuis les années 1885, jusqu'à ce jour, un parcours très
tumultueux.
En effet, le CONGO dut faire face à la
première guerre mondiale
1914-1918, à la crise économique mondiale des
années 1930, à la seconde guerre mondiale 1940-1945, en ce qui
concerne les années avant l'indépendance.
A l'accession du Pays à l'indépendance, le CONGO
qui était classé parmi les pays d'Afrique les plus
industrialisés, subit les soubresauts de l'indépendance à
savoir :
- les turbulences politiques qui
débouchèrent sur la sécession du KATANGA en
juillet 1960 ;
- et les guerres de sécession à partir de 1964
sur l'ensemble du Pays.
Cette situation ne fut pas favorable à
l'économie congolaise. Outre l'avènement du Nouveau Régime
en 1965, une lueur d'espoir avait régné au Pays avec une certaine
reprise de l'économie dévastée depuis 1964. Mais,
malheureusement, cet effort fut anéanti en 1973-1974 avec la politique
camouflée de Nationalisation, appelée "ZAIRIANISATION ET
RADICALISATION". Le Pays dut faire face de nouveau à une impasse
économique indescriptible. C'est à cette époque que
l'économie congolaise
(ex-zaïroise) amorça sa descente aux "enfers".
Notons par ailleurs qu'une certaine reprise
s'était manifestée vers les années 1984, mais cet effort
fut également anéanti par la vague de démocratisation
des institutions déclenchée en avril 1990. Comparativement aux
desiderata ci-haut énumérés, le PIB du CONGO avant 1960
était de l'ordre de 640,2(*), tandis que pendant la décennie
allant de 1960 à 1970, il a évolué dans les proportions de
966,1(*). Par contre, pendant la décennie de 1970 à 1980, le PIB
a évolué de 966,1(*) à 1.015,0(*).
La dernière période de 1980 à 1995, qui
était caractérisée par la vague des politiques de
démocratisation en Afrique, a eu pour conséquence une
perturbation de l'appareil économique du CONGO en général
et du KATANGA en particulier. Déjà enclavé depuis 1975,
avec la guerre d'ANGOLA et par la fermeture du Chemin de fer du BENGUELA, le
KATANGA a été la Province la plus frappée par cette
crise.
L'instabilité monétaire, issue des
différentes réformes monétaires qu'a connues le Congo
depuis 1967, l'a plongé dans un marasme économique très
accentué. La politique de zaïrianisation/rétrocession a
porté à l'économie plus de problèmes que des
solutions.
Notons aussi que la part du PIB du KATANGA au PIB national
était de l'ordre de 34,9% en 1970 et de 31,96 % en 1984(1)(*). Depuis 1990, la circulation de deux
monnaies parallèles ayant une valeur faciale différente n'a pas
facilité la tâche aux opérateurs économiques.
Enfin, pour couronner davantage ce cataclysme
monétaire, l'apparition du phénomène "Dollar" n'a fait
qu'aggraver le comportement de l'économie congolaise. La croissance
économique, apparue vers les années 1970 , a été
anéantie par la crise pétrolière mondiale de 1973. Dans le
domaine agricole, le CONGO qui fut classé parmi les grands exportateurs
des produits tels que : le café, le caoutchouc, l'huile de palme, les
agrumes etc., fut relégué au second plan, suite au "boom"
industriel provoqué par l'industrie du cuivre. Mais cet effort, mal
planifié, n'a pas profité au développement
économique de la Province.
L'intégration industrielle n'a pas été
entretenue, mettant ainsi le CONGO dans une position de mono-exportation. Les
pôles de développement tels que prônés par le
Professeur Jean-Louis LACROIX,(2(*)) n'ont été que des slogans au profit
d'une politique de développement sectoriel mal planifiée.
De ce fait, l'apparition des îlots isolés et
d'industries n'ayant aucune liaison interindustrielle, tant au niveau
horizontal que vertical, eurent pour conséquence une fuite massive des
capitaux vers l'extérieur.
Le transfert des technologies pour lesquelles le CONGO et le
KATANGA en particulier avait acquis une certaine expérience, s'est vu
amenuisé par manque des capitaux pour leur maintenance. D'où la
politique de transfert des technologies "Clés sur portes" qui a fait
apparition dans l'industrie du KATANGA : de 30.000 tonnes de cuivre produites
vers les années 1921 - 1922, l'industrie du cuivre atteint l'optimum de
475.000 tonnes en 1984 pour connaître actuellement une chute
spectaculaire jusqu'à 33.990 tonnes à fin 1995.
Tous ces faits réunis
démontrent à suffisance la mauvaise préparation
de l'homme congolais aux affaires . Outre cet attribut, le manque
d'option politique et
la politique d'imitation, ont fait du CONGO un Pays des
ressources primaires. Le
CONGO n'a pas su intégrer son économie; ses
potentialités économiques sont restées au niveau des
études.
Le monopole de l'Etat, depuis la nationalisation de grandes
unités macro-économiques, a défié toutes les
théories managériales des entreprises modernes, ayant pour
objectif la maximisation des recettes et la performance, au profit des
paramètres sociaux, n'ayant aucun impact sur le développement
économique de la Province ni du Pays en général. La Petite
et Moyenne Entreprise a évolué de manière organisée
jusqu'en 1960. Constituée principalement de capitaux étrangers et
animée par les entrepreneurs expatriés, elle a dû faire
face aux tumultes qui ont caractérisé tous les pays africains,
à l'aube et au lendemain des indépendances. Etant mal
préparées à la transition, les populations autochtones
s'en étaient prises aux propriétaires de ces Petites et Moyennes
Entreprises, en représailles des périodes sombre de l'esclavage.
Bon nombre d'entre-elles furent pillées ou abandonnées par leurs
propriétaires. Les guerres de sécessions et les rébellions
ont fragilisé sensiblement cette corporation.
Par souci de pouvoir contrôler l'économie du
pays, les pouvoirs publics de l'époque décidèrent en 1973
de zaïrianiser les quelques entreprises qui avaient survécu aux
désastres des années 1960-1964. Ces dernières furent
cédées aux entrepreneurs congolais. Ce fut le deuxième
coup fatal qui a paralysé cette corporation, au profit des grandes
unitées nationales pendant la même période.
Dans ce travail, nous voulons d'abord faire un diagnostic de
l'économie congolaise depuis la création de l'Etat
Indépendant du Congo jusqu'à nos jours. Ensuite il s'agira
essentiellement d'étudier les différents paramètres d'une
bonne économie.
La dynamique de la Petite et Moyenne Entreprise pour un
développement économique de la Province a toujours
été pour nous une démarche nécessaire mais non
suffisante pour épauler l'industrie du cuivre ,qui s'essouffle au fil
des années, par manque d'une intégration industrielle
adéquate et une maîtrise des technologies modernes d'exploitation
donnant satisfaction sur le marché et ayant des coûts de
production compétitifs. Une industrie implantée au milieu du
désert ne peut apporter à son environnement que les
conséquences de sa propre contradiction. C'est pourquoi, une politique
de développement ne se veut complète, globale et globalisante que
si elle prévoit dans sa conception, des flux importants en amont et en
aval.
01. PROBLEMATIQUE
Selon L. ALTHUSER, "la problématique
est la définition du champ des connaissances théoriques dans
lequel on pose le problème du lieu exact, de sa position et des concepts
requis pour le poser". (3)(*)
L'économie congolaise a connu, comme nous l'avons
souligné dans l'introduction, un certain comportement que nous avions
qualifié de tumultueux. En effet, la découverte des gisements de
cuivre devrait procurer au Pays un certain degré de
développement. Mais, cette découverte, par manque d'une
planification concertée, globale et globalisante n'a pas, comme l'a
développé le Professeur Nyembo Shabani dans sa thèse de
doctorat (4) ; le NIGERIA, le GABON et la COTE-D'IVOIRE, contrairement aux
autres Pays d'Afrique, ont enregistré une croissance économique
soutenue et une intégration industrielle cohérente.
Les objectifs du colonisateur belge à l'instar des
autres colonisateurs français et britanniques ont été
orientés plus vers une colonie d'exploitation, qu'à une colonie
d'implantation connue sous d'autres cieux. La configuration géographique
des voies de communication était orientée, selon
STANLEY, vers l'Océan en passant par les Pays du sud
et vers le lac TANGANIKA pour déboucher sur l'Océan Indien. Ce
tracé avait pour objectif l'évacuation des produits miniers de la
riche Province du KATANGA.
Après l'indépendance, les pouvoirs publics
congolais n'ont pas changé cette configuration pour provoquer un
développement intégral du Pays. C'est ainsi que le Pays en
général et la Province du KATANGA en particulier se sont
dotés d'un amalgame d'industries et de Petites et Moyennes Entreprises,
ayant très peu de liens d'interpénétration aussi bien en
amont qu'en aval. Cet aspect de la question a mis le KATANGA dans une situation
de petits îlots industriels n'ayant pas un minimum
d'inter-complémentarité.
Leurs intrants provenaient aussi bien de la métropole
que des autres Petites et Moyennes Entreprises et les extrants servaient en
partie l'industrie du cuivre qui devrait soutenir l'effort du
développement du KATANGA et du CONGO, mais qui s'est limitée
dans la création d'un noyau économique s'étendant sur
l'Hinterland Minier à savoir : l'axe KASUMBALESA, LUBUMBASHI-LIKASI ET
KOLWEZI, soit sur une superficie moyenne de 50 Kms de large et 350 Kms de long.
Le reste de la Province a été délaissé,
après 1960, au profit de cette industrie considérée comme
source d'enrichissement, et solution aux problèmes de
développement.
C'est ainsi que les turbulences de l'industrie du cuivre se
sont répercutées sur les Petites et Moyennes Entreprises. Se
dénombrant à plus de 2600 avant l'indépendance, ces
Petites et Moyennes Entreprises se chiffrent à plus ou moins 100 en
1995. Dès lors, nous nous posons les questions suivantes :
* Pourquoi les Petites et Moyennes Entreprises qui, sous
d'autres cieux, soutiennent le développement du pays, ont-elles disparu
ou réduit leurs activités au Congo?
* Pourquoi cette Petite et Moyenne Entreprise n'a-t-elle pas
réussi à s'intégrer dans l'économie congolaise et
évoluer comme ses consoeurs des autres pays d'Afrique?
* Le Pouvoir Public a-t-il une responsabilité dans
cette désarticulation de l'économie congolaise ?
* La Petite et Moyenne Entreprise sera-t-elle une partie
importante d'une constellation plus vaste de développement qui, dans son
ensemble, augmenterait, de manière sensible, la production
économique de la Province?
* La Petite et Moyenne Entreprise est-elle plus sujette que
d'autres , aux variations saisonnières peu souhaitables de la demande et
de l'emploi ?
* Variera-t-elle de façon opposée à
quelques activités existantes de la Province qu'elle pourrait pourtant
compléter ?
* Comment réagira-t-elle aux "booms" et aux
dépressions économiques ?
* Quelles sont ses perspectives d'avenir
dans le cadre d'un développement à long
terme?
* Est-elle fortement affectée par
les conditions politiques internationales ou par les
changements éventuels de la technologie ou les modifications
vraisemblables des préférences des consommateurs
?
* Ces facteurs apportent-ils des
perspectives d'expansion favorables ou
défavorables à la Petite et Moyenne Entreprise dans la
Province ?
C'est à cet ensemble
d'interrogations que nous allons tenter de trouver des réponses. Pour ce
faire, nous allons procéder par un diagnostic de la Petite et Moyenne
Entreprise au KATANGA, depuis l'Etat Indépendant du CONGO en 1885
jusqu'à nos jours en passant par la période de
l'Indépendance en 1960 .
Nous chercherons à savoir pourquoi cette Petite et Moyenne
Entreprise, au lieu d'être un contre poids à l'industrie du
cuivre, s'est disloquée au même titre qu'elle pour se
réfugier dans une économie informelle, dite
"souterraine". Nous essayerons de proposer un modèle
économique de Petites et Moyennes Entreprises afin qu'elles puissent
constituer un facteur essentiel pour le développement et la croissance
économique de la Province.
L'industrie du cuivre s'essouffle et est en train de provoquer
une décapitalisation et une délocalisation de l'activité
économique. Seule la Petite et Moyenne Entreprise pourrait venir
à la rescousse de ce développement économique, eu
égard aux paramètres toujours croissants tels que : la pression
démographique, le niveau du revenu, l'emploi, le niveau de
l'activité, la croissance d'une nouvelle économie dite de
"Débrouille" ou le système
"D".
Ainsi, nous n'entendons pas donner, dans ce travail , des
recettes infaillibles aux problèmes que connaissent les Petites et
Moyennes Entreprises, mais nous voulons avant tout susciter des
réflexions, relever des doutes, faire éclater des contradictions
suivant la belle expression de René DUMONT: "Nous
sommes de ceux qui revendiquent le droit à l'erreur". (5)(*)
02. HYPOTHESES
La notion de "Petite et Moyenne Entreprise" nous semble
très ambiguë et controversée. Ceci pour de multiples raisons
dont notamment : l'absence de définition universelle pour la
caractériser et par conséquent, sa définition est fonction
des critères spécifiques à chaque Pays et suivant
certaines réalités.
Notion nouvelle, la Petite et Moyenne Entreprise a fait son
apparition dans le monde des affaires vers la fin de notre siècle. C'est
autant dire que les P.M.E. connaissent une évolution différente
selon les conditions dans lesquelles elles opèrent. Néanmoins, le
seul point commun accepté par toute la cogitation intellectuelle est
que la P.M.E. est, en général, l'affaire d'une seule personne,
qui est à la fois chef d'entreprise, gestionnaire de la production
courante, responsable de l'administration et assumant ,en un mot , toutes les
fonctions telles que définies par FAYOL (6(*)).
Les problèmes que rencontrent les P.M.E. du KATANGA
sont de divers ordres, à savoir : administratif, financier,
organisationnel, fiscal, etc. L'objet de notre étude est de faire une
analyse introspective des facteurs qui empêchent la bonne
évolution de la P.M.E. du KATANGA, Province qui, pourtant, est
considérée avec la ville de KINSHASA, comme les entités
les plus industrialisées du CONGO.
C'est ainsi que nous allons faire un diagnostic sur le
fonctionnement de cette catégorie d'entreprises dans son environnement
sain,
à savoir :
* Le développement de l'économie
du Katanga devrait être basée sur
l'industrie du cuivre ou des Grandes Entreprises, tel que l'a
développée le professeur Nyembo Shabani et le professeur
Jean-Louis Lacroix. Dans le processus du développement et de la
croissance, la grande firme exerce son influence par deux voies, celle de
l'anticipation et celle del'innovation. Elle agit sur son milieu par l'une et
l'autre de ces actions combinées (7).7(*) Or l'histoire nous a
démontré que cette conception n'a pas été
vérifiée au Katanga. L'effondrement des grandes entreprises a
freiné le développement. En d'autres termes, le
développement du Katanga par de grandes unités motrices, qui
devraient servir de locomotive pour déclencher une multiplication de
nombreuses entreprises en amont et en aval n'a pas été
vérifié. Nous savons aussi que ces grandes unités de
par leurs organisations et leurs structures n'ont pas pu provoquer une
corrélation entre les Petites et Moyennes Entreprises qui ont
existé au KATANGA. Conséquence, il faudrait mettre en place un
modèle de développement économique de Petites et
MoyennesEntreprises qui développeraient à leurs tours d'autres
Petites et Moyennes Entreprises , afin d'atteindre une diversité et une
expansion de ces dernières pour aboutir au développement
économique de la province du Katanga et de toute la République.
Nous exhortons les dirigeants politiques de notre pays, après avoir
vu s'effondrer leurs rêves de croissance industrielle rapide grâce
aux de grandes entreprises nationalisées, à reconnaître
la nécessité d'encourager les Petites et Moyennes
Entreprises;
* L'existence concomitante de la Petite et Moyenne
Entreprise avec les grandes unités productrices ne
peut soutenir le développement
économique, parce que cette cohabitation ne provoque que très peu
,voire même nulle, de corrélations et
d'interactions entre-elles;
* Le développement des Petites et
Moyennes Entreprises pourrait provoquer entre- elles des
interactions et des corrélations à telle enseigne qu'elles
pourraient être à la base de la création
d'autres Petites et Moyennes Entreprises. Pour ce
faire, les pouvoirs publics doivent débureaucratiser les
grandes unités, les privatiser soit par leurs morcellement afin de les
rendre plus compétitive et plus performantes et
provoquer ainsi une intégration économique et partant le
développement économique de la Province.
En outre, cette dynamique ne peut être
intégrale que si le marché lui est favorable, à savoir :
une demande potentielle croissante, une présentation des produits et des
prix compétitifs aux consommateurs.
Aussi, nous allons démontrer que les avantages
prévus par la loi, et les différentes réglementations en
la matière ne peuvent être que favorables à la croissance
de la P.M.E. D'autre part, vu la vie éphémère
qu'enregistraient les P.M.E., nous pouvons affirmer que le niveau
d'instruction des promoteurs, en matière de gestion devrait être
revalorisé, la vision futuriste des entrepreneurs dans la
diversité et la capacité d'adaptation devrait être
encouragée.
Toutes les dispositions du code des investissements qui ne
sont favorables, dans une large mesure, qu'aux promoteurs étrangers et
difficillement aux promoteurs nationaux et qui sont largement
dépassées et exigent une réforme de ce dernier pour
encourager les entrepreneurs nationaux.
03. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Il importe d'emblée de souligner que la théorie
sur la P.M.E. est nouvelle et que nous ne disposons pas de beaucoup
d'éléments susceptibles d'être considérés
comme le soubassement de la P.M.E.
Nous retenons ici, qu'il faudrait la création d'un
"Corpus" de référence, autour duquel s'établirait une
certaine unanimité. Aussi, constatons-nous une absence d'ouvrages de
référence que tout le monde citerait et qui contiendraient les
premiers éléments, disons les "prolégomènes" d'une
théorie de la P.M.E. en générale.
Les raisons qui nous ont poussé à faire cette
étude sont évidentes et au nombre de trois :
* la première est son caractère original dans
le domaine des sciences économiques en tant que nouvelle
discipline;
* la seconde tient à la difficulté
d'accès à l'information, ce qui dans ce nouveau domaine,
constitue un obstacle réel au développement de l'analyse
économique en cette matière;
* la troisième qui peut être
évoquée, relève évidemment du domaine
de l'action ; elle est à ce titre, un lieu
d'interface entre plusieurs
problématiques différentes.
Nous pensons à la problématique des relations
entre les P.M.E. et les grandes entreprises ; entre les P.M.E. et les autres
P.M.E. ; le secteur informel vis-à-vis du rôle de la P.M.E. dans
l'évolution du système économique congolais.
Nous pensons aussi à la problématique de
l'intégration industrielle au KATANGA, face au développement de
la Petite et Moyenne Entreprise et face à l'amenuisement des ressources
non renouvelables qui sont les minerais. Il n'est évidemment pas facile
d'aborder cette problématique avec beaucoup d'aisance, étant
donné l'absence d'une véritable théorie de la Petite et
Moyenne Entreprise, comme signalé ci-haut.
Néanmoins, comme dans tous les pays, la Petite et
Moyenne Entreprise joue un rôle important dans les programmes d'expansion
sociale et économique des pays en voie de développement, nous
nous sommes intéressés à ce secteur que nous qualifions de
stratégique pour le développement et la croissance
économique du KATANGA.
Notre choix se justifie aussi par le fait que l'industrie du
cuivre, traitant des ressources non renouvelables, n'a pas pu soutenir le
développement, et que seules les Petites et Moyennes Entreprises
pourraient devenir le deuxième soubassement de l'économie du
KATANGA. La politique du libéralisme économique
prônée depuis peu au Congo doit être pour les promoteurs du
KATANGA le " déclic" de son développement économique.
C'est ainsi que nous avons estimé apporter notre
modeste contribution à la recherche des conditions favorables au bon
épanouissement de la Petite et Moyenne Entreprise, afin d'aboutir au
développement de la province en particulier et du pays en
général. Pourquoi "LA DYNAMIQUE DE LA PETITE ET
MOYENNE ENTREPRISE : MOTEUR DU DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE DU KATANGA ? »
Du point de vue étymologique du terme,
"dynamique" est un adjectif provenant du mot grec dunamico et
dunanis qui signifie puissance provient du vocable dunamis qui veut lui aussi
dire la " force». Autrement dit,
"dynamique" suppose une relation de force et de mouvement qui
considère les choses dans leur mouvement, qui est plein d'entrain,
d'activité, d'énergie et qui est entreprenant.
C'est dans ce cadre que nous voulons, au stade actuel de
notre économie et compte tenu de sa configuration géographique et
géopolitique, démontrer que seule la Petite et Moyenne Entreprise
peut relever cette économie désarticulée.
04. DELIMITATION DU SUJET
Les difficultés auxquelles est confrontée la
Petite et Moyenne Entreprise au KATANGA, sont complexes et diverses. Il est
donc difficile de délimiter d'emblée notre champ d'investigation
dans le court terme.
Les difficultés remontent à l'aube du
XXème siècle de par la colonisation; mais pour des exigences
d'ordre scientifique et en vue de nous permettre de mieux appréhender
l'essence des problèmes que connaît ce secteur. Nous avons pris la
Province du KATANGA comme champ de notre investigation et du point de vue
temporel, nous serons appelés à faire une analyse
rétrospective et avons fixé une délimitation allant de
1911 à 1995. Ce "timing" nous permettra de faire une étude
globalisante de la Petite et Moyenne Entreprise au KATANGA, d'étudier
les différents cycles d'affaires et préparer des perspectives
d'avenir logiques et cohérentes.
05. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
05.1. METHODES
De tout l'arsenal méthodologique d'usage en Sciences
Economiques, nous avons recouru à la méthode déductive. En
effet, "déduire" selon GRAWITZ et
PINTO, "C'est partir du général au particulier,
en d'autres termes, c'est essentiellement tirer par une chaîne des
raisonnements logiques, les conséquences d'un principe".
"Généralement, dans la méthode
déductive, on part de quelques vérités simples et plus
évidentes, axiomes ou postulats et par une série des
déductions, on arrive à une certaine conclusion ". (8)(*)
05.2. TECHNIQUES
Dans le cadre de notre travail, nous avons utilisé les
techniques suivantes: l'observation, l'interview, la documentation, le sondage
et le questionnaire. Pourquoi avoir recouru à toutes ces techniques ?
a) L'observation
Personne ne peut penser que l'observation ne soit une
technique utile pour la collecte de l'information nécessaire dans le
cadre d'un travail scientifique.
Rien ne peut remplacer le contact direct visuel entre le sujet
menant la recherche et l'objet de l'étude.
Dans des situations marquées par une carence
d'informations systématisées, l'observation peut servir
valablement pour indiquer l'état de la chose à étudier et
permettre une extrapolation intéressante sur une aire
géographique, un secteur économique ou tout autre domaine
observable.
Selon le professeur MUSHI : " L'observation
stimule les sens, l'imagination et l'imitation peuvent permettre de
déceler d'un coup d'oeil rapide la cause et le noeud des
problèmes, afin de concevoir des solutions rapides. L'observation permet
une vision multidimensionnelle de l'objet dans l'espace, un rapport avec son
environnement". (9)(*)
Cette technique nous a beaucoup édifié dans le
comportement de l'économie de la Province.
b) Documentation
La documentation a été d'un apport unique dans
l'élaboration de cette étude. En effet, nous avions eu à
compulser toute la documentation relative au sujet. Et pour ce faire nous avons
recouru aux archives de toutes les divisions provinciales de l'administration
publique, des sociétés et autres entreprises qui ont
existé dans la Province du KATANGA.
c) Le questionnaire
Le questionnaire est en fait un médium écrit qui
intervient dans la plupart des cas des autres techniques de recherche telles
que le sondage d'opinion, l'interview, le survey etc. L'objectif du
questionnaire que nous avons utilisé consistait à récolter
l'information générale et particulière sur un ou plusieurs
sujets donnés.
Ainsi, nous avons pu récolter des faits bruts sur la
matière donnée et des données statistiques sur l'opinion
et l'interprétation des événements par nos
répondants.
d) L'interview
Technique devenue très populaire, l'interview nous a
permis de requérir de vive voix, auprès des opérateurs
économiques, leurs points de vue sur l'ensemble de la question.
e) La méthode Delphi
Cette méthode est souvent utilisée pour
étudier les changements et les fluctuations à long terme des
cours de change, des marchés des produits quelconques tels que les
produits agricoles, miniers, manufacturés, etc. et sur le changement
technologique.
Certains auteurs la considèrent comme étant une
méthode de prévision par la voie de l'arbitrage
cybernétique. Cette méthode nous a permis de faire une
étude approfondie de toutes les fluctuations économiques qu'a
connues la Province du KATANGA depuis 1911 et ce, dans tous les domaines.
L'importance de cette application nous a permis de tirer les conclusions
auxquelles nous avons abouti.
On ne peut saisir la vraie dimension de la
problématique de développement des P.M.E. sans se
référer à l'histoire. C'est pourquoi, avant d'en analyser
la situation actuelle des P.M.E., nous allons brièvement situer la
question dans son contexte historique.
CHAPITRE I : EVOLUTION DE LA PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISE ET ETUDE DU MILIEU
SECTION I. LA P.M.E. DURANT LA PÉRIODE
COLONIALE
Parmi les
premières réalisations de la colonisation au Katanga,
c'est la mise en oeuvre des structures d'acceuil des P.M.E.
Elles ont joué un trés grand rôle dans la
pénétration des activités tant commerciale qu'industriel
au Katanga. Cette opération remonte depuis l'
année 1891 avec la création de la Compagnie du Katanga, qui avait
comme objectif l'organisation et l'annimation de toutes les Petites et
Moyennes Entreprises . Un montant de 25 millions de francs belge avait
été rassemblé pour cette fin(1(*)0). Pour concrétiser cette
pénétration, quelques grands noms avaient
caractérisés cette période, il s'agit de DELCOMMUNE,STAIRS
et BIA-FRANCQUI. Ces derniers, comme nous le verrons dans un chapitre
approprié, ontrevolutionné l'espace économico-industriel
de notre Province.
I.1. Le rôle du
Comité Spécial du Katanga(C.S.K.)
C'est le 12 mars 1891 que
l'Etat indépendant du CONGO avait signé avec la Compagnie du
CONGO pour le Commerce et l'Industrie (La C.C.C.I.) une douairière des
sociétés coloniales. Cette dernière fut placé
sur les fonds baptismaux par Albert THYS et avait pour
objectif de mettre en place une convention prévoyant la création
d'une Société anonyme sous la dénomination de Compagnie du
KATANGA.
Celle-ci devrait explorer, occuper, organiser, exploiter le
sud-est du CONGO, ce qui allait s'appeler le KATANGA. L'Etat lui cédait
un tiers de ses terrains (au CONGO, les terres vacantes appartenaient à
l'Etat, et elles étaient réputées vacantes quand les
indigènes n'y avaient point des droits d'occupation). Il lui accordait,
en outre, l'exploitation du sous-sol et des concessions pendant nonante-neuf
ans . Rapidement, on se rendit compte qu'il serait long de délimiter
tout cela et que ce qui importait, essentiellement, c'était d'ouvrir le
KATANGA au commerce et à l'industrie. Le 19 juin 1900, l'Etat et la
Compagnie s'entendirent pour gérer en commun leurs biens indivis. Le
Comité Spécial du KATANGA était né.
On le dota de pouvoirs étendus et on lui permit de
statuer à la majorité de ses membres, qui étaient six :
quatre, dont le Président avait voie prépondérante,
étaient nommés par l'Etat et deux par la Compagnie du KATANGA.
Tous avantages ou bénéfices à retirer de l'exploitation et
tous frais et charges étaient répartis par le Comité
à raison de deux tiers à l'Etat et d'un tiers à la
Compagnie. La convention était conclue pour nonante-neuf ans et l'Etat
avait la faculté de la renouveler.
L'Etat collaborait avec l'initiative privée et
l'expansion extraordinaire prise par le KATANGA montrait que les
résultats n'en étaient point si négligeables.
Le Comité Spécial du KATANGA n'exploitait pas
directement son domaine. Il n'exploitait pas lui-même ses mines; il ne
récoltait pas lui-même le produit de ses terres qu'il ne cultivait
pas lui-même. Son domaine était ouvert à l'initiative
privée et ses revenus étaient constitués par les
dividendes de son portefeuille, les redevances minières, les produits
des locations et ventes de terrains, ainsi que des ventes de coupes de bois.
En matière minière, l'octroi des concessions
était réglé par la loi. C'est donc dans les limites des
décrets et règlements sur la matière que le Comité
Spécial délivrait les permis de recherche et d'exploitation des
mines et qu'il en assurait l'inspection et le contrôle.
En matière foncière, le Comité
Spécial édita lui-même son règlement. Cependant, il
subordonna à l'approbation du pouvoir législatif colonial toute
une série d'actes de cession de concession de terres, suivant en cela
les règles tracées par la charte coloniale pour les concessions
des terres du domaine de l'Etat. Mais l'activité du Comité
Spécial ne se confirma pas dans l'octroi des concessions et dans la
perception des recettes. En effet, le Comité n'était pas un
exploitant ordinaire. L'importance même de son patrimoine et son
rôle dans l'économie générale des régions
appelées à un grand développement industriel
donnèrent un caractère d'intérêt
général à sa mission.
Le Comité Spécial avait comme objectif aussi
de développer au KATANGA la colonisation blanche. S'il était vrai
que le KATANGA était avant tout un pays minier, il importait de
mettre à la disposition de l'industrie minière des produits
locaux, vivres, matériaux de construction, etc., en qualité
toujours plus grande et de qualité toujours meilleure (1(*)1).
La réalisation de cet objectif devrait permettre non
seulement de diminuer le prix de revient des produits miniers, mais aussi de
favoriser l'installation au KATANGA de colons tant européens
qu'indigènes. A cet effet, le Comité Spécial du
KATANGA s'était assigné comme tâche d'étudier les
ressources de son domaine, de susciter les entreprises dont elles pouvaient
faire l'objet, d'attirer ceux qui les mettraient en valeur, de les y aider et,
d'une manière générale, de dégager tous les
facteurs de rendement et de prospérité que recèle le
KATANGA.
Que fit le Comité Spécial pour aider les
colons ?
Répondre à cette question nous pousse
à réfléchir sur le temps où le CONGO était
considéré comme un enfer tout juste bon pour recevoir les
aventuriers de tout bord, le temps étant heureusement révolu. Le
Comité Spécial se préoccupait de favoriser l'installation
des colons européens. Son but était d'une part, de consolider la
situation des entreprises existantes et n'ayant pas encore atteint un rendement
suffisant, et d'autre part, de favoriser l'établissement des colons qui
possédaient une certaine préparation et des moyens en rapport
avec l'activité qu'ils comptaient entreprendre.
Les interventions financières du Comité
Spécial comportaient un ordre principal, à savoir ; l'octroi
des subsides à fonds perdus et des avances récupérables,
accordés aux colons en vue de leur permettre de s'installer et
d'améliorer leur exploitation.
Les colons bénéficiaient, en outre, de l'aide
des services techniques du Comité Spécial (Service
Vétérinaire et Service du Génie Rural), ainsi que les
expériences faites dans ses stations expérimentales. Le Service
Vétérinaire, qui comprenait un Laboratoire de recherche,
était chargé de tout ce qui regarde pratiquement l'élevage
du bétail, son acclimatation et son état sanitaire. Il soignait
gratuitement le bétail des colons. Le Service du Génie Rural
procédait aux études relatives à tous travaux
nécessaires à l'exploitation et à l'amélioration
des fermes, notamment le drainage et l'irrigation des concessions ainsi que le
creusement des puits et des sondages en vue de l'alimentation en eau des
fermes.
En 1936, le Comité Spécial avait
concentré en un service unique la plupart de ses recherches,
études et essais nécessaires à son action coloniale et au
développement économique du KATANGA. Ce Service qui comprenait
des sections forestières, fruitières, botaniques, agricole,
d'élevage etc., ainsi qu'un laboratoire de chimie, possédait
divers stations de recherches agricoles dont, aux environs d'ELISABETHVILLE,
une ferme d'élevage et une station agricole et, à
l'intérieur du KATANGA, deux stations d'essais pour la culture du tabac
et une station de reboisement.
En 1929, le Comité Spécial avait
installé à ELISABETHVILLE une laiterie fonctionnant sous forme de
Coopérative et dont le but était d'aider les colons à
écouler leurs produits. Le problème des P.M.E., plus
spécialement celles engagées dans l'agriculture, s'est
posé dès les premières années d'existence du CONGO
en tant qu'Etat.
En effet, c'est à partir de 1911 qu'il faut situer les
premiers crédits agricoles. Ceux-ci furent octroyés aux colons
belges qui acceptaient de s'établir dans le Sud-KATANGA. Ces
crédits avaient essentiellement des motivations politiques :
premièrement l'installation des colons dans la
région assurait la protection de la frontière entre la ZAMBIE et
le CONGO et deuxièmement assurait l'approvisionnement des cités
industrielles en pleine croissance.
En 1930 fut créé un Fonds d'Assistance
Temporaire à l'agriculture qui deviendra en 1937 Fonds de Crédit
Agricole. Celui-ci n'intervenait qu'en faveur des colons belges engagés
dans l'agriculture.
En 1941 fut créé un Fonds Spécial de
Crédit Agricole en vue d'octroyer des prêts aux circonscriptions
indigènes, aux centres extra-coutumiers, aux indigènes et aux
entreprises indigènes. Ces interventions étaient
plafonnées à 10.000 francs. L'ordonnance N° 126 AIMO du 17
avril 1942 autorisa les circonscriptions indigènes à accorder du
crédit à faible taux d'intérêt pour la construction,
l'acquisition et la transformation des maisons d'habitation pour un montant de
200.000 francs et pour l'amélioration et la transformation d'entreprises
industrielles, agricoles et commerciales (1(*)2).
En 1947 naquit la Société des Crédits au
Colonat qui sera en 1953 appelée Société de Crédit
aux Classes Moyennes et à l'Industrie. Cette institution s'adressait
aux autochtones et aux colons, mais en pratique, ses conditions d'octroi de
crédits excluaient d'office les entreprises autochtones ne fût-ce
qu'au niveau des garanties qui devraient, entre autre, être
constituées par des actifs du requérant représentant des
valeurs au moins égales au montant du crédit sollicité.
En 1958 le gouvernement colonial mit à la disposition
de la Société de Crédit au Colonat et à
l'Industrie, un fonds spécial de 5.000.000 de francs sur lequel des
crédits pouvaient être accordés à des congolais
méritants, exerçant une activité indépendante et
qui n'étaient pas encore en mesure de remplir toutes les conditions
d'octroi de prêts de cet organisme.
De ce qui précède, il faut comprendre que la
P.M.E., aux mains des congolais était exclue de ce crédit quant
à son organisation et aux modalités de son fonctionnement.
I-2. La P.M.E. après les années 1960
Les circonstances des désordres politiques à
l'accession de notre pays à l'indépendance en 1960 ne permirent
pas aux autorités politiques de définir une politique
générale de développement et à fortiori celle de la
promotion des P.M.E. Dès l'année 1965, la seconde
République essaya de s'atteler à la pacification du pays,
à la stabilisation des institutions, à la définition et
à la mise sur pied d'une politique économique pour le pays. Il
fut donc créé un ministère des classes moyennes qui ne
parvint pas à résoudre les problèmes de gestion courante
de Petites et Moyennes Entreprises nées sur des cendres.
En 1969, une commission d'études fut constituée
qui conclut à la nécessité de créer des structures
d'encadrement appropriées et susceptibles de favoriser le
développement intégral de l'initiative privée nationale.
Ce n'est qu'en 1970 que les pouvoirs publics accordèrent une importance
particulière à la P.M.E. en la comptant parmi ses
priorités.
Le résultat de ces recommandations fut la
promulgation, en janvier 1973, d'un ensemble des lois créant un cadre
particulier et complémentaire. Il s'agit des lois N° 73/010,
73/011 et 73/012 du 5 janvier 1973 portant respectivement :
- institution d'un régime d'agrément
particulier pour les Petites et Moyennes Entreprises Congolaises.
- création et organisation d'un Office de Promotion
de Petites et Moyennes Entreprises
Congolaises (OPEC).
- création et organisation d'un Fonds de Garantie de
Crédits accordés aux Petites et Moyennes Entreprises
Congolaises.
a) Régime d'agrément
Ce régime particulier d'agrément de P.M.E. est
ainsi appelé "Petit code des investissements spécifiques pour la
P.M.E. congolaise." Il accorde des avantages fiscaux et financiers importants
de manière à leur permettre d'investir dans les secteurs de
production des biens et services.
b) Office de Promotion de P.M.E. Congolaise (OPEC)
La loi qui le crée, lui confère le statut d'une
entreprise publique dotée d'une personnalité juridique et d'une
autonomie de gestion.
Son objectif était de :
- Réaliser toutes les études, concevoir et
mettre en oeuvre toutes les actions de nature à susciter la
création et le développement de la P.M.E. congolaise, d'en
améliorer l'efficience et la productivité, et d'en assurer la
défense.
- Son champ d'action comprenait les entreprise suivantes :
- agricoles ;
- industrielles ;
- artisanales ;
- commerciales.
Et pour bien réaliser sa mission, l'OPEC
développa trois types d'interventions :
- Assistance technique et assistance à la gestion ;
- La formation et le perfectionnement des chefs d'entreprises
et de leurs collaborateurs ;
- L'assistance à la commercialisation et aux
approvisionnements.
c) Le Fonds de Garantie de Crédits
Afin de résoudre le problème de financement
de la P.M.E., le Pouvoir public a crée un fonds qui servirait à
garantir les crédits à court, moyen et long terme consentis par
les banques et les institutions financières. Ce fonds permettrait de
garantir les engagements pris par les entreprises congolaises.
Comme nous pouvons le constater, le cadre institutionnel
forme un ensemble cohérent qui permet d'encourager l'initiative
privée et le génie créateur de l'entrepreneur
congolais.
En 1984, le gouvernement décida d'intégrer le
Fonds de Garantie à l'OPEC qui en assure la gestion. Depuis lors, il
fût crée de nouveau le ministère de Petites et Moyennes
Entreprises et classes moyennes vers les années 1988 qui ne tarda pas
à être supprimé pour être récrée en
1990.
En ce qui concerne La FEC(EX-ANEZA),
créée en 1972, par ordonnance-loi n° 72-376, elle a toujours
défendu les intérêts légitimes de ses
affiliés et a toujours lutté pour l'assainissement de
l'environnement économique dans lequel évolue les entreprises
publiques et privées, tous les secteurs et toutes les catégories
confondues.
Ainsi donc, dès 1981, la F.E.C. a reçu du
gouvernement la mission de développer ses structures en vue de la
promotion des P.M.E. Une cellule P.M.E. fut alors créée à
l'administration centrale de l'Association.
Approuvé en avril 1982 sous le
sigle ZAI/81/014, un premier projet d'assistance bénéficiant d'un
concours financier et technique du P.N.U.D. et de l'O.N.U.D.I fut confié
à la FEC par le gouvernement. Celui-ci prévoyait, outre la mise
en place des ateliers mécaniques ( fixe à Bukavu et mobile
à Butembo), un volet formation et montage des dossiers de
faisabilité.
Le succès récolté
par ce projet incita le F.E.D. à initier en 1984. avec l'appui de
l'Association, un autre projet d'encadrement des P.M.E. au KATANGA, visant la
formation des chefs d'entreprises aux techniques modernes de gestion.
Ces expériences positives amenèrent les
instances supérieures de l'Association à créer en 1986 la
Direction P.M.E. et à coordonner toutes les actions en faveur de cette
catégorie d'entreprises.
C'est seulement en 1987 que cette
Direction est devenue effective grâce au concours financier et technique
de la coopération française . Une convention créant la
Direction permanente fut signée au mois d'août 1988 et cela fut
rendu opérationnelle par l'engagement des cadres congolais.
Cette Direction suit actuellement les promoteurs dans leur
développement, notamment en matière de gestion
(comptabilité, calcul de prix de revient, recherche des marchés,
etc.), technique (maintenance et entretien, choix des équipements,
gestion de la production, des approvisionnements, etc.) ainsi que dans la
formation des entrepreneurs et leurs collaborateurs.
Ne pas reconnaître le rôle économique et
même social que joue le secteur des P.M.E. revient à ignorer les
faits, à perdre d'excellentes possibilités de
développement et à susciter chez beaucoup de personnes un
sentiment de frustration, de désespoir et de privation.
I-3. Importance économique
Les P.M.E. jouent, tant dans les pays équipés
que sous-équipés, un rôle non négligeable dans le
processus de développement. Garantes de la puissance économique,
les P.M.E. ont une importance évidente. Et cette importance se justifie
aussi bien par des arguments politiques, économiques que sociaux.
Ainsi donc par exemple, sur le plan
politique, la promotion des P.M.E. est un excellent moyen de favoriser la
naissance d'une génération d'entrepreneurs nationaux et de
créer et consolider un tissu économique adapté aux besoins
du pays.
L'indépendance politique passe
ainsi par la maîtrise du processus de création des richesses par
les entreprises nationales publiques ou privées. Sur le plan
économique, ces entreprises exercent des effets d'entraînement en
amont et en aval. En amont, elles contribuent à la valorisation des
ressources provinciales par la création d'autres activités de
base telles que le développement de l'agriculture, l'intégration
du secteur artisanal pour une entreprise manufacturière. En aval, elles
contribuent au développement du secteur tertiaire. Aussi
concourent-elles, bien que dans une faible proportion, à l'accroissement
du produit national brut.
Sur le plan social, enfin, elles
créent les possibilités d'emplois supplémentaires de
résorber le surplus de main-d'oeuvre non occupée par les autres
secteurs. En effet, chaque année, l'enseignement offre sur le
marché un nombre croissant de personnes en quête d'emplois. Etant
donné que les grandes entreprises (GCM, SNCC, SODIMICO, etc.) sont
généralement saturées, les nouvelles possibilités
d'emploi ne peuvent être offertes que par le dynamisme et le savoir-faire
des P.M.E. Ces dernières contribuent ainsi à atténuer le
chômage et à soutenir la production face aux grandes entreprises
de moins en moins créatrices d'emplois.
Le dynamisme des P.M.E. dans le cas du
KATANGA est une des causes de leur importance économique. Les P.M.E.,
à la fois par leur poids actuel dans l'économie et par le
dynamisme qu'elles manifestent face à la crise que connaît la
Province, constituent un pôle important de toute stratégie
anti-crise.
De plus, elles constituent
l'élément central de la stratégie d'industrialisation. En
effet leurs structures légères et souples, qui ne
réclament pas de gros investissements au départ, sont
créatrices de la petite industrie.
Les P.M.E. occupent donc une place déterminante dans
le système industriel. La tendance à la concentration
industrielle se renverse au profit de petites unités de production, dont
le rôle devient majeur dans le renouvellement du tissu industriel , la
création d'emplois et l'équilibre des activités, etc.
(13)(*).
Le développement que nous prônons, doit nous
amener à une amélioration qualitative et durable de notre
économie ainsi que de son fonctionnement. C'est à ce but, en tout
cas , que doit nous amener l'entreprise à laquelle nous faisons
allusion, en tant qu'entité de production .
SECTION 2. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
2.1. Localisation et division administrative
Située essentiellement entre le
cinquième et le quatrième degré de latitude sud et entre
le vingt-troisième et trentième degré de longitude Est, la
Province du KATANGA est située entièrement dans
l'hémisphère Sud.
Elle est bornée au Nord et Nord-Ouest par les
Provinces du KIVU et de deux KASAI (Oriental et Occidental), à l'Ouest
et au Sud-Ouest par l'ANGOLA et la ZAMBIE, tandis qu'au Nord-Est par la
TANZANIE et la partie Nord-Est de la ZAMBIE.
Géographiquement et géologiquement,
d'après les études des spécialistes, la Province du
KATANGA se subdivise en deux parties, à savoir :
* La partie méridionale qui est dominée
principalement par des activités extractives et minières,
facteurs générateurs des villes telles que : LUBUMBASHI
(Elisabethville), LIKASI (Jadotville), KOLWEZI, KIPUSHI et MUSOSHI ;
* La partie septentrionale, qui elle, est à vocation
agro-pastorale.
Du point de vue administratif, cette Province a subi beaucoup
de modifications dans sa gestion et son découpage territorial. Nous
donnons ci-dessous sa configuration administrative à la fin de
l'année 1995.
La province du KATANGA comprend trois villes et quatre
districts ruraux , à savoir :
* Pour les villes : la ville de LUBUMBASHI, la ville de
KOLWEZI et la ville de LIKASI ;
* En ce qui concerne les districts ruraux, nous pouvons
retenir le district HAUT-KATANGA, avec comme chef lieu KIPUSHI ; le district du
LUALABA avec comme chef lieu KASAJI, le district du HAUT-LOMAMI avec comme chef
lieu KAMINA et enfin le district du TANGANIKA avec comme chef lieu KALEMIE.
2.2. Le cadre géophysique de la Province
a) Le climat
Située dans la zone à climat tropical, la
Province connaît deux saisons, à savoir : la saison des pluies et
la saison sèche ayant une durée oscillant entre six à neuf
mois selon les périodes de l'histoire, (voir carte en annexe).
La pluviosité moyenne varie autour de 1.750 mm par an
et des températures avoisinant le 27° C en période chaude et
5° C en période froide, surtout dans les hauts plateaux de la BIANO
et les MARUNGU.
b) La végétation
La Province du KATANGA, est couverte principalement par trois
types de végétations, à savoir : la savane herbeuse, la
forêt claire, la steppe sur les hauts plateaux (voir carte en annexe
).
c) Les sols
L'interdépendance "
climat-végétation», détermine les types de sols de la
Province. C'est ainsi que l'ensemble de la superficie du KATANGA est
caractérisé par des sols à faible teneur en humus, pauvres
en éléments de base et en éléments nutritifs
(voir carte en annexe ).
3.3. Le cadre humain et la structure de la population du
KATANGA
Sans vouloir faire une étude évolutive par type
de populations de la Province du KATANGA, domaine qui accuse du reste un
manque criant de statistiques fiables, nous pouvons souligner,
néanmoins, que la population du KATANGA se répartissait en 1995
de la manière suivante :
Tableau n°1. Evolution de la Population
du KATANGA de 1984 à 1995 (par sexe)
Désignation: Année
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
1.978.000
2.043.000
2.113.000
2.186.000
2.262.000
2.338.000
2.415.000
2.498.000
2.584.000
2.672.000
2.758.000
2.847.000
|
2.007.000
2.070.000
2.147.000
2.227.000
2.310.000
2.334.000
2.475.000
2.564.000
2.657.000
2.751.000
2.844.000
2.942.000
|
3.985.000
4.113.000
4.260.000
4.413.000
4.572.000
4.672.000
4.890.000
5.062.000
5.241.000
5.423.000
5.602.000
5.789.000
|
|
Source: NGONDO, De Saint
MOULIN et TAMBASHE, Perspective Démographique
du CONGO, 1984--1999,CEPAS,
KINSHASA, 1992.
Il découle de ce tableau que le taux de croissance
annuel de la population est de 3,5%. En ce qui concerne le taux de croissance
par sexe, nous constatons que les femmes ont un taux de croissance de 3,2 %
par an tandis que les hommes représentent un taux de croissance de 3,1 %
par an. Ce qui démontre à suffisance que le taux de croissance
entre les deux sexes sont stables et suivent une progression
arithmétique normale.
Tableau n° 2 : Répartition de la
population en 1994
ANNEE
DESIGNATION
|
HOMMES
15-65 ANS
|
FEMMES
15-65 ANS
|
ENFANTS
0-15 ANS
|
TOTAL
|
1994
|
1.285.282
|
1.506.103
|
2.870.656
|
5.662.041
|
|
Source : Division de l'Administration du Territoire
1994.
2 .4. LE CADRE ECONOMIQUE
1° L'Agriculture
Les cultures au KATANGA se répartissent selon les
districts et villes. C'est ainsi que nous pouvons regrouper les cultures de la
manière suivante :
- Le district du HAUT-LOMAMI : on y retrouve les
cultures ci-après :
a) Les céréales tels que
le riz, le mil, le sorgho et le maïs ;
b) Les légumineuses tel que le
haricot ;
c) Les plantes et tubercules tels que la
pomme de terre, le manioc, la patate douce, l'igname, l'oignon,
la cocasse et le tabac;
- Le district du TANGANIKA : on y retrouve les cultures
ci-après : le coton, la canne à sucre, le poivron,
l'arachide et le palmier à huile;
- Dans le territoire de MOBA, on y cultive le blé;
- Le district du LUALABA : on y retrouve les cultures
ci-après : le maïs, le riz, le manioc, la patate douce,
l'arachide, etc;
- Les territoires de MITWABA et PWETO
produisent le maïs, le manioc,le riz, le haricot, l'arachide,
la pomme de terre et constituent le principal grenier du Haut
KATANGA.
Le KATANGA, outre les grandes cultures
mécanisées du Sud, pratique aussi des cultures
maraîchères telles que la banane, la courge, la tomate ,les
différents légumes et produit certains fruits tels que les
citrons, les oranges, les pamplemousses et les mandarines.
2° L'Elevage et la Pêche
Le KATANGA s'impose parmi les grandes Provinces à
vocation agro-pastorale et a de grands cheptels de bovins et , à de
moindres proportions celles de suidés, ovidés, capridés et
des volailles. Cet élevage des bovins se concentre surtout dans les
plateaux de MARUNGU, MUHILA, BIANO , KUNDELUNGU et MUKOKA-FUBWE à
MITWABA.
Par contre, les fleuves et autres rivières sont
classés parmi les plus poissonneux du Pays. Notons aussi que le KATANGA
dispose de beaucoup de lacs dont les deux plus grand sont le lac MOERO et le
TANGANYIKA qui renferment à eux seuls plus de 50% des réserves
des poissons du Congo.
3° Les ressources du sous-sol
La Province du KATANGA renferme une grande diversité
de minerais qui fait d'elle la Province la plus exploitée du Congo.
Faisant partie de la ceinture cuprifère, s'allongeant jusque dans la
Province du COPPERBELT en Zambie, le sous-sol KATANGAIS contient du charbon,
manganèse, cuivre, cobalt, zinc, etc.
Jusqu'en 1995, l'extraction des minerais du cuivre
était assurée, d'une part, par la GECAMINES, qui exploite les
gisements de KIPUSHI, KAMBOVE-KAKANDA et KOLWEZI et, d'autre part, par la
SODIMICO qui exploite quant à elle les gisements de MUSOSHI-KINSENDA.
CHAPITRE II : L'INDUSTRIE DU CUIVRE ET
AUTRES
ACTIVITES
ASSOCIEES
SECTION I. APERÇU HISTORIQUE
I.1. Préambule
Ce chapitre se veut être un recul historique
indispensable pour permettre de démontrer le déclin de cette
industrie et ses conséquences sur le développement
économique. Ainsi, pour mieux asseoir notre travail, nous allons faire
une analyse fondamentale de cette industrie, afin d'en dégager toute la
substance qui nous permettra de démontrer le bien fondé de notre
modèle économique basé sur la Petite et Moyenne
Entreprise. Ce chapitre se veut être aussi l'introduction d'un autre qui
traitera de la théorie de pôles de vieillissement. Le terme
utilisé pour ce chapitre, comprend l'unité de production
U.M.H.K. ou GECAMINES et toutes les Petites et Moyennes Entreprises qui
gravitaient autour d'elle. Ce vocable se veut être global et globalisant.
Dans les annexes nous avons listé toutes les entreprises qui ont
évolué avec cette unité.
Premier métal employé par l'homme pour les
besoins utilitaires, le cuivre fut et est encore l'auxiliaire indispensable du
développement industriel avec l'un des alliages traditionnels, le bronze
: cet alliage de l'étain et du cuivre a marqué tout un âge
de l'histoire.
Depuis la nuit des temps, les rives de la
Méditerranée paraissent bien être la première
Province du monde où l'usage du cuivre se soit répandu, puisque
les Egyptiens l'exploitaient dès la plus haute antiquité et son
appellation dérive du nom latin de l'île de CHYPRE, à
savoir : "AES CYPRIUM ou CUPRUM". Il est un des rares métaux qui se
rencontrent à l'état natif et c'est sans doute sous cette forme
qu'il était utilisé cinq mille ans avant JESUS CHRIST.
Notons que jusqu'au début du XXème
siècle, l'Europe occidentale disposait du monopole de la production du
cuivre. A cette époque, l'ANGLETERRE assurait à elle seule
environ 40% de la production mondiale. Signalons par ailleurs que de
l'antiquité à l'aube du XIXème siècle,
c'était la SUEDE qui détenait le monopole de cette production.
La plus ancienne entreprise industrielle existante
aujourd'hui est une société suédoise en l'occurrence la
TORA KOPPARBERGS BERSLAG A.B. propriétaire des célèbres
mines de FALUN dont l'exploitation remonte aux années 1225. (14)(*)
Du point de vue géographique, les minerais du cuivre
s'étendent un peu partout dans le monde, mais principalement dans cinq
régions réparties de la manière suivante : la chaîne
andine de l'Amérique Tropicale, les champs cuprifères d'Afrique
centrale, le sud-ouest des Etats-Unis, les massifs centraux de l'ex-Union
Soviétique et le Bouclier canadien.
En Afrique, depuis le temps des explorations lancées
vers le quatorzième siècle, les marchands de la côte Est du
continent furent attirés par les croisettes de cuivre, comme instrument
de change tenant lieu de monnaie. Cette croisette provenait du KATANGA et
constituait une manifestation de la maîtrise de la nature par le
génie créateur de l'autochtone. Nul n'ignore l'histoire des
"Mangeurs du cuivre" et la maîtrise parfaite de la
métallurgie du précieux métal rouge par des autochtones
Katangais.
I.2. Aperçu juridique
Aux termes du Décret-loi du 8 juin 1888, il a
été décidé que les mines qui seraient
exploitées sur toute l'étendue de l'Etat Indépendant du
Congo appartiendraient à l'Etat et que les exploitants devraient
être considérés comme des concessionnaires. Par contre, les
indigènes continueraient l'exploitation de leurs gîtes de fer et
de cuivre selon leurs méthodes ancestrales(15)(*).
Le 20 mars 1893, un autre Décret-loi procéda
à la classification des substances dont les gisements sont
considérés comme mines concessibles et établit les
règles d'octroi des concessions. Par ailleurs, ce Décret fixa
aussi les dispositions en matière de redevances.
Il laissa ainsi une série de conventions entre l'Etat
et les concessionnaires.
I.3. Les mines du KATANGA
En 1900, toutes les mines du KATANGA furent
concédées au C.S.K. (Comité Spécial du KATANGA) qui
obtint le droit de rechercher et d'exploiter les gisements jusqu'en 1990. C'est
ainsi qu'entre 1900 et 1909, le C.S.K. fit d'abord étudier par la
TANGANYIKA CONCESSION LIMITED (TCL), l'ensemble des gisements partant du Nord
au sud, de l'Est à l'Ouest de la Province. A l'issue des travaux, il fut
créée l'Union Minière du Haut KATANGA (U.M.H.K.),
ancêtre de l'actuelle GENERALE DES CARRIERES ET DES MINES (GECAMINES).
Au mois de mai 1911, le C.S.K. confia au Comité
d'Exploitation du KUNDELUNGU-LUALABA, l'exploitation de la chaîne
KUNDELUNGU-LUALABA où les experts avaient repéré des
"pipes" diamantifères.
La mauvaise répartition géographique des
gisements qui furent inventoriés à huit, découragea le
comité d'Exploitation du KUNDELUNGU-LUALABA à poursuivre les
travaux.
Il est à noter par ailleurs que la première
guerre mondiale interrompit les travaux qui furent repris en 1924 par la
société SIMKAT. Celle-ci prouva que ces gisements étaient
inexploitables. Mais auparavant , à l'annexion du Congo à la
Belgique en 1908, plusieurs groupes de financiers et d'industriels belges
proposèrent au C.S.K. d'envoyer au KATANGA des équipes de
prospecteurs pour la recherche des mines. C'est ainsi que les
découvertes permirent de délimiter entre 200.000 et 900.000
hectares, les gisements dans l'actuel hinterland minier. Le C.S.K. mit en
place certaines modalités d'exploitation tel que :
- Le C.S.K. devrait recevoir 33 % des actions de
toutes catégories ;
- Le statut des sociétés devrait obtenir au
préalable l'approbation du C.S.K. et, à cette fin contenir
les dispositions suivantes :
* Limitation de l'objet de
la société à l'exploitation des
mines et aux opérations accessoires y compris le
traitement des minerais sur place,
* Disposition d'un capital
suffisant pour assurer
l'exploitation de la
concession,
* Assistance d'un
délégué du C.S.K., avec voix
consultative à toutes les réunions du conseil
d'administration etc.
I.4. Les sociétés minières au
KATANGA
I.4.1. La société anonyme de Recherche
Minière du BAS-KATANGA (BAKAT).
Créée le 29 juin 1910, à Bruxelles,
cette société avait pour mission de prospecter une superficie de
900.000 hectares de terrains situés au Nord d'une ligne
constituée par le 10è parallèle Sud, le LUALABA, le Lac
KISALE, La Lufira et le parallèle 9°30' Sud. En décembre
1913, la BAKAT décida de céder ses droits à la SIMKAT.
I.4.2. La Belgo-KATANGA
Créée le 15 novembre 1910 à Bruxelles,
la Belgo-KATANGA avait pour objectif, la recherche des mines au KATANGA au Sud
du 10 ème parallèle Sud, sur une superficie de 200.000 hectares.
Elle décida le 20 mai 1913 de vendre ses droits à la SIMKAT.
I.4.3. La société Anonyme de Recherche
Minière Lufira-KATANGA
Créée le 15 juin 1911, elle avait pour objectif
la recherche des mines entre les limites suivantes : frontières
méridionales et orientales du Congo-Belge, depuis le point où la
LUVUA sort du Lac MOERO, la rive gauche de la LUVUA jusqu'au confluent avec le
LUALABA, la rive droite de la LUFIRA jusqu'au confluent de la KIPANDE, la rive
droite de cette rivière jusqu'à la source. Elle avait ainsi
200.000 hectares de superficie. Le 30 juin 1914, elle dut céder ses
actions à la SIMKAT.
I.4.4. La société Anversoise pour la
Recherche des Mines au KATANGA (MINERKAT)
Créée le 18 Juillet 1911, elle avait pour
objectif la recherche des mines sur toute l'étendue du KATANGA, et
était délimitée sur une superficie de 200.000 hectares.
Pendant la première guerre mondiale, la MINERKAT cessa
entièrement ses opérations et ne les reprit plus jamais.
I.4.5. La société Minière
Congolaise
Créée le 6 juin 1911, elle avait pour objectif
de rechercher les mines dans la partie du KATANGA située au Sud d'une
ligne continue formée par le dixième parallèle Sud, la
rive droite du LUALABA, la rive Sud du Lac KISALE, la rive gauche de la LUFIRA
et le parallèle de LOFOI. Cette superficie était
délimitée à 200.000 hectares. Cette société
dut céder ses actions à la GECAMINES (UMHK) en 1920.
I.4.6. Le groupe BERNARD et JARISLOWSKY
Ce groupe formé de banques françaises, la
Société Générale pour favoriser le
développement du commerce et de l'industrie en France, et le Comptoir
National d'Escompte de Paris avait pour objectif la recherche des mines sur
toute l'étendue du KATANGA, et ce sur une superficie de 500.000
hectares. Pendant toute la première guerre mondiale, les travaux de
recherche et de délimitation furent interrompus.
En 1910, les droits du groupe furent transmis à la
GECAMINES (UMHK) et aux charbonnages de la LUENA.
I.4.7. La Deutsche Bank
Cette banque signa, avec la Belgique, une convention pour la
recherche des mines le 16 décembre 1912. Pendant deux années, la
DEUTSCHE BANK ne fit aucun effort pour s'assurer du bénéfice de
sa convention.
Au mois d'avril 1914, elle constitua avec la GECAMINES (UMHK)
et la SIMKAT, un consortium sur des bases analogues à celles qui
servirent au consortium BERNARD et JARISLOWSKY - GECAMINES (UMHK)-SIMKAT.
I.4.8. La société Générale
de Belgique
Une convention signée le 25 juillet 1919 entre le
C.S.K. et la société Générale de Belgique accordait
au groupe le droit de délimiter une superficie de 900.000 hectares dans
le seul but de rechercher des diamants. Les recherches effectuées de
1920 à 1922 par les soins de la FORMINIERE ne furent découvrir
aucune mine exploitable.
De ce qui précède, nous constatons que les
sociétés et groupes ci-dessus énumérés n'ont
pas survécu. Par contre les sociétés qui ont
été créées sous les régimes conventionnels
sont toujours en activité; c'est le cas notamment des
sociétés suivantes:
1° La Société Industrielle et
Minière du KATANGA (SIMKAT).
Fondée le 15 novembre 1910 à Bruxelles, la
SIMKAT avait repris les droits des trois sociétés minières
: la BAKAT, la BELGO-KATANGA et la LUFIRA-KATANGA. Cette société
avait pour objectif la recherche des mines dans la Province
déterminée par le dixième parallèle Sud, la rive
droite du LUALABA, la rive Sud du Lac Kisale, la rive gauche de la Lufira et le
parallèle de Lofoi, et ce, sur une superficie de 200.000 hectares.
Après la reprise des sociétés ci-haut
citées, la SIMKAT totalisait une superficie globale de 1.500.000
hectares et plus de 200 cercles dans lesquels elle jouissait du droit exclusif
de recherche minière. La SIMKAT poursuivit ses travaux de recherche qui
portaient exclusivement à l'étude des "pipes" diamantaires
découvertes en 1913 dans la région de Kundelungu. Les recherches
démontrèrent que les "pipes" contenaient des diamants, mais en
quantité trop minime pour en permettre une exploitation
rémunératrice.
La SIMKAT découvrit en 1928 du cuivre dans le bloc de
KAPULO et de KIAMBI, des gisements de cassitérite, le sable monazite et
du cuivre sulfuré dans les blocs de Fundabiabo, LUKULU et KAPULO. Un
important gisement d'étain fut aussi découvert dans la
région de MITWABA.
En 1929, la SIMKAT créa une filiale d'exploitation "LA
SERMIKAT" qui était chargée de l'exploitation des gisements de
MITWABA, tandis que la SIMKAT gardait le volet prospection. En 1934, la SIMKAT
céda à la SERMIKAT ses principaux gisements d'étain.
2° La Compagnie Géologique et Minière
des Ingénieurs et Industriels Belges (GEOMINES)
Créée le 13 juin 1910 à Liège par
68 Ingénieurs et industriels diplômés de
l'Université de cette ville, la GEOMINES avait pour objectif la
recherche des mines sur une superficie totale de 900.000 hectares située
au Nord d'une ligne continue formée par le dixième
parallèle Sud, la rive gauche du LUALABA, les rives Ouest, Nord et Est
du Lac KISALE, la rive droite de la LUFIRA et le parallèle 9°30'
Sud.
Elle délimita ainsi 835.000 hectares contenant le
cuivre, l'or, le charbon et la cassitérite. Les gisements importants de
cassitérites furent ceux de MANONO, KITOTOLO et MUANZA.
La GEOMINES conclut plusieurs conventions avec le C.S.K.
dont celle concernant les droits d'exploiter les chutes de la LUVUA à
PIANA MWANGA. En 1938, elle obtint le droit de rechercher le niobium et le
tantale dans vingt-trois polygones.
Après l'expiration des droits de la TANGANIKA
CONCESSION LTD et l'arrivée du rail au KATANGA, une troisième
ère industrielle devait naître, à savoir : l'ouverture du
KATANGA par le C.S.K, à la libre recherche des mines.
Un décret pris le 16 décembre 1910 et
appliqué à partir de 15 janvier 1911 réglementait ces
opérations. Nous citons : "Quiconque veut se livrer aux recherches
minières doit d'abord se pourvoir d'un permis général qui
lui sera remis par le Comité Spécial du KATANGA moyennant le
paiement d'une somme de 100 francs. Ce permis général n'est
valable que pour deux ans, mais peut être renouvelable
indéfiniment" (16)(*).
A l'exception de l'Union Minière du Haut KATANGA qui
est restée soumise à sa convention ( cahier de charges du 30
octobre 1906), toutes les opérations minières qui
s'effectuèrent au KATANGA jusqu'au 1er janvier 1932, furent
régies par le Décret du 16 avril 1919. Notons aussi que c'est
dans ce cadre que l'on enregistrera une demi-douzaine des
sociétés minières qui virent le jour au KATANGA de l'entre
deux guerres. Nous pouvons citer les sociétés suivantes :
1° Les charbonnages de la LUENA
Le groupe BERNARD, la GEOMINES et la SIMKAT,
créèrent un consortium pour la recherche du charbon dans divers
blocs au Sud de SANKISHA dont celui de LUENA II. Ce consortium avait
délimité cinq cercles miniers pour le charbon dans la même
zone. Les réserves approximatives du bassin Houiller furent
estimées en 1920 à 16 millions de tonnes pour chaque
concession.
2° La Société d'Exploitation et de
Recherche Minière du KATANGA (SERMIKAT)
La SIMKAT ne pouvant pas exploiter elle-même les
gisements, créa en 1929, la SERMIKAT qui devrait s'occuper de
l'exploitation des mines. La SERMIKAT créa, elle aussi une filiale qui
devrait s'occuper principalement des mines de fer de Kasumbalesa. Cette
société fut dénommée "SOCIETE DES MINES DE FER DE
KASUMBALESA".
3° La Société Générale de
l'Etain (SOGETAIN).
Créée par un Décret du 23 mars 1932, le
Groupe BERNARD, la GEOMINES et le Crédit Général du Congo
formèrent le Syndicat de la LUAMA pour la prospection de l'or. Cette
société avait pour objectif la recherche de l'or, de l'argent, de
l'iridium, de la platine, du palladium et des minerais radioactifs ainsi que
l'étain. Cette prospection devrait se limiter au Nord par le
cinquième parallèle Sud et au Sud approximativement par la
rivière LUAMA. La prospection fit des découvertes
aurifères dans le bassin de cette rivière.
4° La Société de Recherches
Aurifères au KATANGA (SOREKAT)
Créée le 15 avril 1932 la société
avait pour objectif la recherche de l'or, de l'argent, de l'iridium, de la
platine, du palladium et des minerais radioactifs.
5° La Société de Recherche
Minière du Sud KATANGA (SUD-KAT)
Créée le 24 décembre 1932, elle
reçut 249 permis spéciaux de recherche que lui confia l'Union
Minière du Haut KATANGA. Cette recherche devrait se faire dans la partie
méridionale du domaine du C.S.K.
6° La Société Générale de
L'étain (SOGETAIN).
Elle fut créée par la convention du 20 novembre
1935 conclue entre le C.S.K. et un groupe de Sociétés
Minières, industrielles et bancaires. Elle avait pour objectif la
recherche minière étendue sur 50.000 Km2,
située dans le bassin de la LUVUA, ainsi que ceux de petits affluents du
LUALABA entre le dixième parallèle Sud et ANKORO.
En 1939, son activité fut réduite à
l'exploitation du gîte calcaire de KOLO. Mais la seconde guerre mondiale
mit un terme aux travaux de cette société.
7° La Société Minière de
KAMOLA (SOMIKA)
Créée le 6 avril 1939 par la SOGETAIN, elle
reprit toutes les exploitations de la SOGETAIN.
8° La Société Coloniale
Minière (COLOMINES)
Créée le 19 mars 1932 par un Décret, la
COLOMINES avait pour objectif la recherche des métaux précieux
dans une zone située près du cinquième parallèle
Sud.
Elle eut le droit de rechercher et d'exploiter les gisements
d'or de KAFULAMASABO. En 1934, cette mine fut épuisée. Il lui fut
aussi octroyé la recherche dans la Province entre ALBERTVILLE (Kalemie)
et le cinquième parallèle Sud. Les activités
minières de la COLOMINES au KATANGA prirent fin au cours de la seconde
guerre mondiale.
9° La Société Cotonnière
Coloniale (COLOCOTON).
Créée par convention
du 27 août 1935, elle obtint du C.S.K. pour une période de quatre
ans, le droit de rechercher l'étain, l'or et le diamant dans la Province
de TSHOFA et les affluents du LOMAMI. La seconde guerre mondiale mit fin aux
activités de cette société.
Nous développons maintenant une autre période
de l'histoire des mines du KATANGA, que l'on peut appeler la quatrième
période. La réouverture du KATANGA à la libre prospection
donna naissance à une nouvelle ère industrielle, mais certaines
zones furent fermées à toutes recherches sur demande du C.S.K. Il
s'agit des zones du LUALABA en aval des chutes Delcommune (réserves
d'énergie hydroélectrique) ; la zone de Muhila (réserves
pour l'or) ; ainsi qu'une zone de plomb et manganèse.
10° Les Ciments du KATANGA (CIMENKAT).
Filiale de
la SIMKAT, les CIMENKAT commencèrent leurs activités au
début de 1924. Elles avaient pour objectif l'exploitation d'un gisement
de calcaire sur la rivière LUBUDI pour le transformer en ciment.
11° La Société d'Entreprises des
Travaux en Béton au KATANGA (TRABEKA)
Filiale de la CIMENKAT, elle fut constituée en 1924
et avait pour objectif la fabrication de tout objet en ciment et en
béton et l'entreprise de tous travaux en béton et béton
armé.
SECTION 2. LES GRANDES PHASES DE L'EXPLOITATION
MINIERE ET METALLURGIQUE DU KATANGA.
L'industrie minière et métallurgique du KATANGA
a suivi une évolution marquée par plusieurs phases. Les
étapes de cette évolution peuvent être définies
comme suit :
- Première période (1900-1906) :
Premiers travaux de préparation et d'exploitation
minière par le C.S.K. et la T.C.L. Cette
période fut caractérisée à la fois par l'absence de
différents textes juridiques de l'Etat
Indépendant du Congo, ainsi que par de
nombreuses prospections du sol et du sous-sol du KATANGA.
- Deuxième période (1906-1911) :
Les débuts de l'exploitation minière par
l'Union Minière du Haut- KATANGA.
- Troisième période (1911-1930) :
L'essor de l'industrie minière et
métallurgique.
- Quatrième période (1930-1939) :
La crise économique et le rerour à la
prospérité .
- Cinquième période (1939-1950)
:
La seconde guerre mondiale et l'après guerre.
- Sixième période (1950-1959)
:
La reprise de l'industrie minière.
- Septième période
(1959-1967)
Crise politique et régression des activités
minières.
- Huitième période
(1967-1974)
Nationalisation ; Zaïrianisation et radicalisation.
- Neuvième période (1974-1984)
:
Déclin de l'économie congolaise.
- Dixième période (1984-1990)
:
Reprise de l'industrie minière.
- Onzième période (1990-1995)
:
Chute de la mine de KAMOTO, déclin de
l'industrie congolaise, perturbation
politique (Démocratisation).
a) Première période (1900-1906) :
Exploration minière au Katanga
De 1900 à 1904, la TANGANYIKA CONCESSION LTD, se livra
à une intense activité de prospection de commun accord avec le
C.S.K.. Il fut convenu que l'on travaillerait à frais commun et que les
bénéfices seraient partagés à raison de 60% pour le
C.S.K. et 40% pour la T.C.L. Ainsi, on a pu produire pendant cette
période les produits suivants :
Tableau n°3 : Production de
1900-1906.
DESIGNATION
|
QUANTITE
|
OR FIN
ETAIN EN BARRE DE 25Kg
CUIVRE (Minerais)
|
412.370 Grs
20.496 Kg
10.000 Kg
|
Source: J. Cousin ; "Note sur la
découverte, la prospection et le début de l'exploitation des
mines du Haut KATANGA", Lovania n°4, Elisabethville, 1994.
En ce qui concerne le cuivre, on se borna avant la
création de l'Union Minière, à l'étude de son
traitement. Les minerais furent soumis en Europe et en Amérique à
l'examen de grands spécialistes et de meilleurs laboratoires. Il fut
expédié dix tonnes de minerais de cuivre pour les essais à
effectuer en Europe et notamment en Belgique , en Angleterre, en Allemagne et
aux Etats-Unis.
a) Deuxième période de 1906-1911:
Début de l'exploitation minière
L'année 1906 fut caractérisée par la
création des sociétés dites "Sociétés de
1906", qui regroupaient l'Union Minière du Haut-KATANGA, la
Société Internationale Forestière et Minière du
Congo (FORMINIERE) et la compagnie du Chemin de Fer du Bas-Congo au KATANGA.
L'Union Minière du Haut-KATANGA (UMHK) avait pour objectif l'exercice
des droits miniers et des autres droits accessoires qui lui étaient
accordés par le Comité Spécial du KATANGA en
exécution de la convention intervenue le 19 juin 1900 entre l'Etat
Indépendant du Congo et la Compagnie du KATANGA pour assurer la mise en
valeur des richesses du sol et du sous-sol au KATANGA jusqu'en 1990(17)(*).
Ces premières années furent principalement
caractérisées par l'exploitation en trois districts:
- L'East LUFIRA District avec la mine de l'Etoile ;
- Le District de KAMBOVE ;
- le West LUALABA District qui comprenait le gisement d'or de
RUWE (MUTOSHI), le gisement des mines de KOLWEZI et le
gisement d'Etain de BUSANGA.
Tableau n°4 : Production industrielle du
cuivre et des métaux non ferreux
(en
tonnes).
DESIGNATION:
ANNEE
|
CUIVRE
|
ETAIN
|
OR
(Kg)
|
1907
1908
1909
1910
1911
|
-
ND
ND
ND
ND
|
-
-
-
-
-
|
398
ND
ND
ND
ND
|
Source: Cinquantenaire de l'UMHK, 1906-1956.
c) La troisième phase de 1911-1930 : L'essor de
l'industrie minière et
métallurgique.
Cette période fut marquée par l'introduction
d'un équipement industriel pour la transformation du cuivre à
Elisabethville, tel que les "WATERS - JACKET". La première coulée
de cuivre eut lieu le 30 juin 1911 ; cette cérémonie fut
réalisée en présence du Vice-Gouverneur
Général WANGERMEE. C'était exactement à dix heures
du soir, date marquant le début de l'histoire du cuivre dans notre pays.
Tableau n°5 : Production industrielle de
1911-1930 (En tonne).
DESIGNATION:
ANNEE
|
CUIVRE
|
COBALT
|
ETAIN
|
CHARBON
|
CALCAIRE
|
1911
1912
1913
1914
1915
1916
1917
1918
1919
1920
1921
1922
1923
1924
1925
1926
1927
1928
1929
1930
|
-
2.492
7.407
10.722
14.042
22.167
27.462
20.238
23.000
19.000
30.000
43.300
57.900
85.600
90.000
80.000
89.200
112.000
136.922
138.900
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
976
684
300
350
450
704
755
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
551
-
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
57.000
-
-
-
-
-
-
-
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
17.000
30.000
-
-
-
|
Source: C.L. KINGHT. , SECULAR and
CYCLICAL MOUVMENTS in the Production and Price of Copper, pp. 149-151.
Commentaires du tableau n°5.
Il ressort nettement de ce tableau que l'industrie du cuivre
s'est très bien comportée, avec une augmentation de plus de
5.473,8 % soit de 2.492 tonnes en 1912 à 138.900 tonnes en 1930, soit 20
ans plus tard. Cette expansion s'explique par le fait que les marchés
européens étaient grands demandeurs et qu'il fallait reconstruire
l'Europe après la première guerre mondiale.
En outre, il faut aussi signaler que le cuivre KATANGAIS avec
une forte teneur était très apprécié par rapport au
cuivre des autres pays.
Tableau n°6 : Evolution des prix de
produits industriels
(en livre Sterling) 1919=100.
ANNEE
|
1912
|
1913
|
1914
|
1915
|
1916
|
1917
|
1918
|
1919
|
1920
|
CUIV.
|
58
|
72
|
62
|
83
|
138
|
136
|
128
|
100
|
110
|
ANNEE
|
1921
|
1922
|
1923
|
1924
|
1925
|
1926
|
1927
|
1928
|
1929
|
1930
|
CUIV.
|
75
|
69
|
72
|
68
|
67
|
65
|
62
|
69
|
85
|
62
|
Source: C.L. KNIGHT, SECULAR and
CYCLICAL MOUVEMENTS in the Production and Price of Copper, pp. 149-151.
Il ressort de ce tableau que les cours des produits
industriels ont évolué dans un sens contraire à
l'évolution de la production, à savoir en "dents de scie". Ceci
est la résultante des fluctuations du marché des produits
miniers.
b) La quatrième phase de 1930-1939 : La crise
économique et le retour à
la prospérité.
Cette phase est caractérisée au niveau mondial
depuis 1929 par "la grande crise" qui débuta par le "KRACH BOURSIER" et
la mise sur pieds du plan "YOUNG" en 1931. Les grands pays
d'Europe déclaraient leur impuissance, c'est le cas du
crédit-Anstalt bank en Autriche. L'Angleterre suspend les versements
d'or, la Livre tombe à 3,49$ US, constitution des grands blocs tel que
le bloc STERLING.
En 1933, la Conférence Economique Internationale de
Londres cherche à parvenir à un accord de stabilisation des
monnaies ; cette Conférence échoua après le message du
Président des Etats-Unis ROOSEVELT. Il se
dégagera alors une résolution, selon laquelle tous les contrats
et dettes seraient payables au cours légal.En 1934, le dollar
américain est redéfini en termes d'or (35 dollars l'once) ; les
Etats Unis continuèrent à convertir en or les dollars
détenus par les Gouvernements Etrangers.
Cette situation n'a pas
épargné l'industrie du cuivre. Sa production qui avait atteint
les 139.000 tonnes en 1930, chuta à 54.000 tonnes en 1932.
Beaucoup de mines du Katanga furent fermées, les
entreprises coupées de leurs ressources chômèrent, les
magasins fermèrent, le pays se vidait de tous ceux qui s'étaient
implantées au Congo pour l'exploiter sous toutes les formes. A titre
d'exemple, près de "500 immeubles étaient inoccupés sur
les 1340 que comptait Elisabethville, 400 sur 730 que comptait
Jadotville"(18)(*). Vers les
années 1938, l'économie Mondiale se ressaisit et avec elle
l'industrie du cuivre .
Le tableau ci-après démontre à suffisance
que cette période a connu la fermeture de nombreuses Petites et Moyennes
Entreprises qui étaient localisées dans le domaine de la
recherche telles que la Sorekat ,la Sogétain , les charbonnages de la
Luena etc.
Tableau n° 7 : Evolution de la production
industrielle de 1930 a 1939 (en tonne).
ANNEE PRODUITS
|
CUIVRE
|
CASSITERITE
|
CHARBON
|
ARGENT
|
COBALT
|
URANIUM
|
CALCAIRE
|
ZINC
|
OR
|
CIMENT
|
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
|
138.949
120.000
54.064
66.600
110.100
107.700
95.700
150.588
123.900
122.600
|
2.600
|
120.000
27.000
|
105
|
755
295
201
315
181
177
318
978
1.131
1.196
|
60 gr
|
119.489
|
8.000
|
292
777
|
40.587
|
Source : Rapport annuel UMHK et
Métallgesellschaft Aktiengesellschat, Statistische Zusammenstellugen.
Le tableau ci-dessous ,reprend
l'évolution des effectifs du personnel tant national qu'expatrié
au cours de la période allant de 1906 à 1939, cette
période fut caractérisée par l'afflu des explorateurs vers
le Congo et plus précisément au Katanga.
D'autre part, les effectifs des nationaux croissant
s'expliquent par le fait que tous ces explorateurs devraient avoir de la
main-d'oeuvre, soit pour creuser les tranchées, afin d'en soutirer les
échantillons ,soit tout simplement pour passer à l'exploitation
proprement dite , à l'aide de la pioche et de la pelle.
Ces effectifs comprennent
aussi bien ceux de l'industrie du cuivre que ceux des autres secteurs
d'activités, situés dans la sphère géographique de
cette dernière. La première guerre mondiale et le krach boursier
de 1929 obligèrent les européens à rechercher plus de
ressources pour faire face à cette situation.
Tableau n° 8 : Evolution de la main-d'oeuvre dans
l'industrie du cuivre
de 1906 -
1939.
ANNEE/DESIGNATION
|
MAIN-D'OEUVRE INDIGENE
|
MAIN-D'OEUVRE EUROPEENNE
|
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
1913
1914
1915
1916
1917
1918
1919
1920
1921
1922
1923
1924
1925
|
4.350
4.450
5.750
7.200
7.800
8.200
8.250
8.700
9.700
9.900
10.200
10.500
10.800
11.400
11.700
12.000
12.300
12.700
13.200
14.000
|
240
250
320
330
430
360
370
400
410
415
430
433
470
750
850
900
784
800
897
840
|
Source : UMHK, Cinquantenaire de l'UMHK 1906 - 1956,
pp. 40 - 150.
Tableau n° 8 : Evolution de la main
d'oeuvre de (1906 - 1939).suite
ANNEE
|
MAIN-D'OEUVRE INDIGENE
|
MAIN-D'OEUVRE EUROPEENNE
|
1926
1927
1928
1929
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
|
14.000
15.000
21.107
18.703
19.489
11.030
6.672
11.438
16.152
20.664
21.775
28.890
27.131
23.705
|
740
900
2.286
2.271
1.942
1.150
548
570
632
726
760
1.054
1.182
1.064
|
Source : UMHK op cit.
L'évolution de la main-d'oeuvre, étant
liée au niveau de la production, subit le même cheminement que
cette dernière. La situation économique mondiale des
années 1930 - 1933 eut une conséquence néfaste sur la
situation de la main-d'oeuvre africaine, et son effectif fut réduit
à 6.672 à la fin de 1932.
Cette situation fut favorisée par la dépression
économique qui entraîna des licenciements massifs (19)(*). Ce n'est qu'à partir de 1935
que les recrutements hors Province reprirent suite à la demande
croissante de l'industrie du cuivre.
E) Cinquième période de 1939 à
1950 : La seconde guerre et l'après guerre
Dès juin 1940, l'organisation de la production
minière congolaise fut réglementée par le Gouvernement
sous le régime de l'économie dirigée. L'industrie du
KATANGA s'est trouvée en mesure de répondre à l'appel de
la "Direction de la Production Minière de Guerre" (D. P. M. G.) qui
réclamait par priorité des minerais dits "stratégiques" ou
à usage militaire.
Cette période se démarque par l'effort de guerre
qui eut comme conséquence la baisse de la production de nombreux
métaux. La SUD-KAT travailla essentiellement avec l'Union Minière
du Haut KATANGA jusqu'en 1945.
C'est au cours de cette période que de nombreuses
sociétés durent fermer ou céder leurs activités
à d'autres. Nous pouvons ainsi en énumérer quelques unes
telles que :
- La COLOMINES qui cessa ses activités en juin 1942; la
SOREKAT un mois plus tard; la Mine de RUWE exploitée par l'UMHK qui fut
fermée au mois de mai 1943.
- La Minière de KABOBO qui mit fin à ses
activités à la fin de l'année 1943, etc.
La plus forte production du
cuivre-minerai fut atteinte en 1945, et plus principalement dans les mines de
l'UMHK. Le tableau ci-après démontre à suffisance
l'impact négatif de la deuxième guerre mondiale sur l'ensemble de
l'activité de la Province. Etant coupées des ressources
financières de la métropole, les entreprises du Katanga durent
réduire leurs activités et même les fermer. Seule
L'U.M.H.K. a pu résister à cette période.
Tableau n° 9 : Evolution de la production
industrielle de 1939 - 1950 (en tonnes).
ANNEE PRODUITS
|
CUIVRE
|
CASSITERITE
|
CHARBON
|
ARGENT
|
COBALT
|
URA
|
CALCAIRE
|
ZINC
|
OR
|
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
|
122.600
142.800
162.200
165.940
156.900
165.400
160.200
143.300
150.800
155.500
141.400
175.900
|
6.000
7.300
8.500
8.250
8.100
7.300
9.000
10.400
11.200
13.400
15.200
16.000
|
17.000
23.000
24.000
40.000
69.000
70.000
75.000
80.000
90.000
110.000
150.000
160.000
|
73,00
110,00
-
78,00
90,00
102,00
110,00
156,86
N.D.
N.D.
N.D.
N.D.
|
1.213
918
1.191
1.916
2.099
1.943
2.805
2.156
3.590
4.323
4.403
5.148
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
45.000
78.000
80.000
140.000
170.000
211.000
230.000
270.000
240.000
230.000
170.000
190.000
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
777 k
N.D.
N.D.
N.D.
N.D.
N.D.
292 k
N.D.
N.D.
214 k
N.D.
N.D.
|
N.D. = Non disponible.
Source : UMHK op cit.
Cette période a été
caractérisée par une évolution nouvelle de la production
du cuivre, suite à l'effort de guerre de 1940 - 1945 ; soit une
progression de 16,4 % de 1939 à 1940, 13,5 % de 1940 à 1941 pour
atteindre 19,61 % entre 1949 et 1950. Toutes les exploitations en veilleuse ou
fermées avaient repris de plus belle.
f) La sixième phase de 1951 à 1959 : La
reprise de l'industrie minière.
Cette période peut être considérée
comme l'une des plus florissantes du cinquantenaire de l'industrie du cuivre.
Du point de vue minier et géologique, il y a une augmentation
considérable dans la production.
L'utilisation de nouvelles techniques de production telle que
l'introduction de la pelle chargeuse électrique, l'évacuation par
wagons tirés par des locomotives électriques, etc. furent d'un
grand support à la production.
La découverte par sondage des gisements de KAMBOVE a
révélé un important gisement des minerais
sulfurés.
Tableau n° 10 : Evolution de la production
industrielle de 1951 à 1959.
(en tonnes)
ANNEE PRODUITS
|
CUIVRE
|
CASSITERITE
|
CHARBON
|
CADMIUM
|
COBALT
|
URANIUM
|
CALCAIRE
|
ZINC
|
OR
|
CIMENT
|
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
|
191.959
205.749
214.116
223.791
234.673
247.452
240.280
235.586
280.403
|
17.000
19.000
24.000
32.000
18.000
19.000
23.000
20.000
23.000
|
217.900
250.860
306.000
358.000
456.000
390.000
397.000
262.000
247.000
|
24
21
32
31
53
109
117
140
475
|
5.715
6.831
8.278
8.609
8.567
9.089
8.115
6.501
8.431
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
-
-
7.081
32.000
33.968
42.084
49.194
53.438
54.810
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
40.000
42.000
35.000
47.000
50.000
39.000
43.000
42.000
39.000
|
Source : Département de l'économie
Nationale, conjoncture économique, novembre 1980.
Durant cette période, la production a connu un
accroissement de 7,2 % entre 1951 et 1952 pour atteindre 19,02 % entre 1958 et
1959. L'introduction de nouvelles techniques de production et de la technologie
de plus en plus performantes sont à la base de cette
amélioration.
g) Septième phase de 1960 à 1967 : La
crise politique et la régression de
l'activité minière.
Cette période fut caractérisée par
l'accession du pays à la souveraineté internationale, et pour le
KATANGA par la sécession proclamée le 11 juillet 1960. Tous ces
événements ont quelque peu influencé l'industrie du cuivre
qui avait déjà atteint sa vitesse de croisière pendant la
période précédente.
Tableau n° 11 : Evolution de la
production industrielle de 1960 à 1967. (en tonnes)
ANNEE PRODUITS
|
CUIVRE
|
COBALT
|
ZINC
|
CADMIUM
|
ARGENT
|
OR (kg)
|
CHARBON TRIE & LAVE
|
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
|
302.300
295.200
297.000
272.600
276.600
288.600
316.900
321.500
|
8.222
8.326
9.683
7.376
7.676
8.388
11.297
9.718
|
53.058
57.000
56.027
32.257
55.533
57.019
61.500
61.492
|
505
532
307
400
404
399
421
283
|
-
-
-
-
-
-
-
-
|
-
-
-
-
-
-
-
-
|
163.000
66.000
74.000
91.821
100.190
113.660
110.185
123.000
|
Source : Département de l'Economie Nationale et
Industrie, op cit.
Cette situation s'explique par le fait que l'accession du pays
à l'indépendance, s'est accompagnée d'un départ
massif des expatriés, de l'attaque et du pillage par les troupes de
l'O.N.U. , de l'outil de production. Il faut aussi noter le fait que de
nombreux ponts ferroviaires ou routiers ont été bombardés
rendant difficile l'évacuation des minerais entre les différents
sièges de l'UMHK (GECAMINES).
De nombreuses unités de production
métallurgiques ont connu des arrêts complets de plus d'un mois. En
termes de rapport, l'industrie du cuivre a connu une baisse de 2,3 % de 1960
à 1961, ceci jusqu'en 1965 où la production a connu un
léger accroissement de 1,45 % entre 1965 et 1967 avant sa phase de
nationalisation.
i) Huitième phase de 1968 à 1974 :
Nationalisation, Zaïrianisation et
Radicalisation.
Cette période a été
caractérisée par la nationalisation de l'UMHK en 1967, avec
l'avènement du Nouveau Régime du Lt Colonel MOBUTU, qui
lança le slogan "RETROUSSONS LES MANCHES"; l'industrie
du cuivre avait alors atteint son apogée en produisant plus de 499.000
tonnes de cuivre .
C'est dire qu'à cette époque, l'économie
du CONGO était florissante. C'est aussi la période des grandes
réalisations telles que le projet P2, la construction des
barrages d'INGA ; la sidérurgique de MALUKU, etc.
j) Neuvième phase de 1975 à 1984 :
Déclin de l'économie congolaise.
La politique de zaïrianisation/rétrocession n'a
pas été favorable à l'économie congolaise, elle a
eu pour conséquence le départ massif des étrangers
détenant la quasi totalité des activités commerciales de
la Province.
En outre, l'activité minière a connu en 1979 une
régression importante, due aux événements
provoqués par les guerres de 80 et de 6 jours.
Cette production a été affectée par le
départ des cadres étrangers du KATANGA et par les
difficultés rencontrées par la GECAMINES pour l'évacuation
des concentrés de KOLWEZI vers LIKASI.
Il est à noter aussi que la fermeture du chemin de fer
de BENGUELA depuis 1975 a défavorisé l'exploitation
minière dans la Province. La production des concentrés de
minerais de Manganèse n'a plus repris depuis lors.
Tableau n° 12 : Evolution de la production
industrielle de 1975 à 1984. (en tonnes)
ANNEE PRODUITS
|
CUIVRE
|
COBALT
|
ZINC
|
CADMIUM
|
ARGENT
|
OR (kg)
|
CHARBON TRIE & LAVE
|
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
|
497.364
407.700
450.900
391.300
369.800
425.700
468.200
466.400
465.800
465.400
|
13.638
10.686
10.208
13.095
14.209
14.593
11.123
5.475
5.360
9.075
|
65.588
60.622
51.049
43.508
43.693
43.800
57.600
64.400
62.500
68.400
|
320
252
246
186
212
168
230
281
308
318
|
71,2
60,4
84,9
89,1
91,7
78,8
80,1
59,2
39,2
38,0
|
155
130
112
129
104
115
103
86
43
49
|
96.463
101.300
116.100
96.800
99.200
124.400
117.000
112.700
99.400
104.300
|
Source : Rapport de la GECAMINES, op. cit.
k) Dixième phase de 1985 à 1990 :
Reprise de l'industrie Minière.
La période de 1985 à 1990 a été
marquée par l'effondrement des prix du pétrole, et par une baisse
spectaculaire des taux d'inflation dans les pays industrialisés, le
meilleur score étant réalisé par la R.F.A. avec un taux
négatif de 11 % en 1986 (20)(*).
Pour les pays producteurs du pétrole, la chute quasi
généralisée des cours des matières premières
a entraîné une nouvelle détérioration des termes de
l'échange.
Pour le CONGO, cette période sera
caractérisée par l'année 1987, marquée par les
grandes manifestations organisées à l'occasion du 20ème
Anniversaire du M. P. R. et en 1990 par la politique de
démocratisation.
Les cours du cobalt devinrent faibles au long de ces
années, et les deux principaux producteurs mondiaux, le CONGO et la
Zambie décidèrent de baisser les prix producteurs de $ 11,7 la Lb
à $ 7 la Lb.
Tableau n° 13 : Evolution de la production
industrielle de 1985 à 1990. (en tonnes)
ANNEE PRODUITS
|
CUIVRE
|
COBALT
|
ZINC
|
CADMIUM
|
ARGENT
|
OR (kg)
|
CHARBON TRIE & LAVE
|
1985
1986
1987
1988
1989
1990
|
470.000
476.000
473.700
439.500
425.500
338.700
|
10.571
14.518
11.871
10.026
9.300
10.000
|
67.900
63.900
55.100
61.100
54.000
32.200
|
295
495
322
295
224
127
|
42,8
34,3
22,0
34,9
25,0
22,2
|
26
24
33
30
11
16
|
104.300
96.100
108.600
91.800
100.000
78.300
|
Source : Rapport Annuel de la GECAMINES, op. cit.
l) Onzième période de 1990 à
1995 : Chute de la mine de KAMOTO, déclin de
l'industrie congolaise et
perturbation politique.
Cette période a été la plus
néfaste pour l'industrie du cuivre avec une baisse plus que vertigineuse
de 1990 à 1995, de l'ordre de plus ou moins 900 %, baisse due
principalement du point de vue local, à la chute de la mine de KAMOTO,
au déséquilibre politique, qui était une
conséquence de la politique mal comprise de la
"démocratisation" .
Il faut y ajouter aussi :
- L'annulation et la suspension de la coopération de la
part des bailleurs de fonds de la GECAMINES ;
- La récession économique mondiale
amorcée depuis les années 1990 qui n'a pas épargné
l'économie congolaise, ainsi que les politiques monétaires et
fiscales de nombreux pays qui ont contribué à aggraver ce
ralentissement économique;
- Les perturbations d'ordre politique dans la
Province ont provoqué le départ massif de la population
travailleuse de la GECAMINES estimée à plus ou moins 10.000
agents. Ce désordre a eu un impact très significatif sur la
production de la Société;
- Les difficultés de transport des minerais et la
vétusté de l'outil de production n'ont fait
qu'accélérer la dégradation de l'industrie du cuivre.
Tableau n° 14 : Evolution de la production
industrielle de 1990 à 1995. (en tonnes)
ANNEE PRODUITS
|
CUIVRE
|
COBALT
|
ZINC
|
CADMIUM
|
ARGENT
|
OR (kg)
|
CHARBON TRIE & LAVE
|
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
338.700
222.100
135.000
45.900
29.300
33.990
|
10.000
8.600
6.500
2.100
3.300
4.200
|
38.200
28.300
18.800
4.100
600
-
|
127
123
84
12
0
0
|
22,1
N. D.
N. D.
1,0
0
0
|
16
N. D.
N. D.
N. D.
N. D.
N. D.
|
78.300
42.500
52.800
15.000
11.500
9.200
|
Source : Rapport Annuel GECAMINES de 1993.
N. D. = Chiffres non disponibles.
Il découle du tableau que la production de la GECAMINES
a baissé de 309.400 tonnes de 1990 à 1994, suite aux
difficultés citées ci-haut. Par contre, à partir de 1995,
nous constatons une certaine reprise, insignifiante, de la production de
l'ordre de 16 % suite à une politique de sauvetage initiée par
les gestionnaires de cette entreprise, en réutilisant les rejets de
différentes mines abandonnées, et en misant sur les sites riches,
à hautes teneurs en cobalt.
Pour pallier à cette situation, la politique actuelle
de joint-venture, initiée par les nouveaux gestionnaires de la
GECAMINES, laisse entrevoir une lueur d'espoir quant à la production,
par unités isolées, des minerais de cuivre et des métaux
associés.
Tableau n°15 : Evolution de la main
d'oeuvre, de 1940 à 1994.
ANNEE NOMBRE EFFECTIF
|
NATIONAUX
|
EXPATRIES
|
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
|
19.400
19.400
19.200
19.200
20.000
20.200
20.203
20.304
20.241
20.375
21.200
21.304
21.370
21.402
21.472
21.742
21.803
21.847
21.970
21.975
21.980
|
923
930
900
870
1.075
1.075
1.070
1.054
1.072
1.097
1.114
1.117
1.050
1.052
1.049
1.070
1.073
1.090
1.270
1.272
1.200
|
Source : - Rapport Annuels de la GECAMINES 1960 -
1994.
- Cinquantenaire de l'UMHK, 1906 - 1956.
Tableau n°15 : Evolution de la main
d'oeuvre, de 1940 à 1994. ( suite )
ANNEE NOMBRE EFFECTIF
|
NATIONAUX
|
EXPATRIES
|
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
|
22.000
22.115
22.230
22.100
22.120
22.131
22.809
23.033
24.305
24.478
27.071
27.706
33.245
34.760
34.814
34.579
35.579
35.836
38.321
38.127
37.659
37.100
36.156
36.573
36.753
36.805
37.042
37.163
37.493
36.644
35.740
26.555
25.884
24.626
|
1.193
1.120
1.050
975
940
1.212
1.581
1.905
1.900
1.912
1.927
1.752
1.820
1.661
1.530
1.501
1.015
967
1.252
1.317
1.203
1.075
888
771
677
500
459
444
336
296
237
197
176
149
|
Source : - Rapport Annuels de la GECAMINES 1960 -
1994.
- Cinquantenaire de l'UMHK, 1906 - 1956.
I.3. Infrastructure énergétique du
KATANGA
A) Historique
Les besoins en énergie d'une industrie lourde sont
très importants. Pour la GECAMINES (UMHK), de 1907 à 1995 de
nombreuses centrales thermiques, alimentées aux bois puis graduellement
au charbon, constituaient les seules sources d'énergie.
En 1925 fut créée la société
SOGEFOR pour l'aménagement d'une centrale Hydroélectrique aux
chutes de MWANDIGUSHA sur la LUFIRA. Peu après, une autre
société fut créée avec mission d'établir des
transports de force à haute tension et des postes des transformations.
(voir annexe 1, carte n° 5)
De 1945 à 1956 un vaste programme de
développement hydroélectrique fut réalisé, c'est
ainsi que les centrales KONI sur la LUFIRA, NZILO et NSEKE sur le LUALABA ainsi
qu'un vaste réseau de lignes 120 et 220 KV en complément à
l'ancien réseau 50 KV et deux lignes de 120 KV furent construits.
Cette mise en valeur progressive du potentiel
hydroélectrique entraîna de 1930 à 1949 la
désaffectation graduelle des centrales thermiques. Le 30 novembre 1973,
une décision politique, il fut décidé de rattacher toutes
les sociétés d'électricité du KATANGA (SOGEFOR et
SOGELEC) à la Société Nationale d'Electricité (S.
N. EL.).
b) Evolution de la production et de la consommation
d'énergie.
La production de l'énergie, a été
stimulée par la consommation de l'industrie du cuivre. En effet, la
demande des centraux étant toujours croissante, l'UMHK (GECAMINES) a
dû faire appel à une forte consommation d'énergie, telle
que l'alimentation du concentrateur de KAMOTO en 1968, les différents
traitements électrolytiques du minerai surtout dans les usines de LUILU,
UZK etc.
Il est à noter, en outre, que la production de
l'énergie des barrages du KATANGA est complètement
utilisée dans l'industrie du cuivre et dans les autres entreprises de
fonderies de la Province ,tandis qu'une infime partie est
réservée au réseau domestique.
Tableau n° 16 : Evolution de la production
et de la consommation d'énergie
électrique (en Milliard de kWh).
DESIGNATION ANNEE
|
CENTRALES DU KATANGA
|
CENTRALE D'INGA
|
CONSOMMATION UMHK/GCM
|
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
2,00
2,03
2,10
1,80
1,80
2,07
2,20
1,80
1,90
2,10
2,30
2,59
2,53
2,52
2,50
2,49
2,63
2,48
2,50
2,60
2,90
3,00
2,70
2,70
2,00
1,80
1,60
1,80
2,30
1,30
1,80
1,70
2,20
1,60
1,80
1,60
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
3,10
3,00
2,90
2,80
1,30
1,50
2,50
3,50
4,50
4,00
3,80
2,50
1,50
0,80
1,40
1,40
0,20
0,40
|
1,89
1,92
2,07
1,74
1,79
1,97
2,12
1,74
1,89
2,07
2,26
2,47
2,43
2,45
2,48
2,39
2,50
2,42
2,80
2,10
2,30
2,40
2,70
2,80
2,80
2,60
2,70
2,60
2,70
1,20
2,20
1,80
1,40
0,80
0,80
0,90
|
Source : Rapports Annuels UMHK - GCM/EXPL. 1960 -
1995.
Tableau n° 17 : Evolution de la population
scolaire des écoles de la GECAMINES
(en nombre)
DESIGNATION ANNEES
|
ECOLES PRIMAIRES
|
LYCEE PROFESSIONNEL
|
ECOLES SECONDAIRES
|
INSTITUT PROFESSIONNEL
|
INSTITUT PROF. MUTOSHI
|
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
6.884
-
-
-
-
10.662
-
-
15.540
17.177
17.895
19.835
19.111
20.194
20.938
20.671
20.448
22.877
25.862
28.256
29.230
31.136
32.580
33.309
33.290
33.284
32.783
32.843
32.975
39.275
43.347
52.823
52.242
56.837
59.029
60.031
62.037
64.446
66.457
68.179
69.247
71.213
72.143
73.032
72.731
50.732
50.149
51.170
|
185
267
375
419
389
477
542
581
559
569
658
760
768
627
502
624
559
803
977
1.144
1.325
1.048
N. D.
N. D.
N. D.
N. D.
N. D.
N. D.
N. D.
N. D.
970
861
903
834
813
831
873
832
916
981
1.019
961
831
905
546
549
604
|
-
-
-
-
-
240
263
308
419
707
682
673
743
758
668
793
1.648
1.804
1.842
1.854
2.000
2.546
2.800
3.142
3.172
3.216
3.243
3.190
2.875
2.343
1.877
1.977
1.135
1.406
1.646
1.777
2.106
2.177
2.260
2.458
2.609
2.899
3.134
3.295
3.569
2.934
3.053
3.172
|
21
94
146
193
201
292
351
543
616
762
805
810
787
707
582
590
652
906
1.064
1.282
1.299
1.433
1.886
1.799
1.843
1.820
1.739
1.942
2.114
2.117
2.212
2.128
2.017
2.135
2.262
1.939
1.589
1.575
1.242
1.714
2.213
2.134
2.107
1.943
1.527
1.314
1.342
1.374
|
33
62
100
146
142
180
172
182
200
207
220
225
218
256
234
280
309
315
301
323
330
348
340
403
470
432
497
543
604
773
804
895
888
848
868
855
861
850
885
882
856
942
634
532
409
410
516
739
|
Source : Rapports Annuels UMHK et GECAMINES :
1960-1995.
Commentaires du tableau
Il est un fait que les débuts de l'industrie de cuivre
ont été difficiles, en ce qui concerne la main-d'oeuvre
qualifiée pour des travaux spécifiques.
L'UMHK a dû faire appel à beaucoup
d'expatriés pour exercer ces fonctions spécialisées,
tandis que la main- d'oeuvre dite indigène se contentait des
tâches de manutention et de surveillance. C'est ainsi que la
société a mis sur pied un système d'enseignement pour
scolariser les enfants des travailleurs, afin de leur donner une formation de
base solide, dans l'optique de pouvoir occuper progressivement les tâches
d'exécution et l'utilisation des machines-outils ou des engins et autre
matériel de production.
L'accès à ces écoles était
réservé uniquement aux enfants des travailleurs de la
société, tandis que les autres enfants étaient soumis
à des conditions très draconiennes et décourageantes.
L'école technique de MUTOSHI ainsi que les
écoles professionnelles étaient spécialisées dans
la formation d'agents qualifiés de niveau A3 pour les
écoles professionnelles et A2 pour l'école de MUTOSHI
qui formait des agents de maîtrise et ce, dans divers domaines, dont une
spécialité unique au CONGO, la section des mines et
métallurgie.
La sélection étant très rigoureuse, le
nombre d'élèves de cette école au courant de cinquante
dernières années n'a jamais dépassé les mille
élèves. Le nombre d'enfants d'agents GECAMINES -
scolarisés dans les écoles de la société est de
50149, soit une moyenne de 2 enfants par agent.
Tableau n° 18: Evolution de la production
de l'industrie minière de 1912 à 1995
(en tonnes).
ANNEE
|
CUIVRE
|
COBALT
|
CADMIUM
|
ZINC
|
1911
1912
1913
1914
1915
1916
1917
1918
1919
1920
1921
1922
1923
1924
1925
1926
1927
1928
1929
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
|
2.492
7.407
10.722
14.042
22.167
27.462
20.238
23.000
19.000
30.500
43.300
57.900
85.600
90.000
80.600
89.200
112.000
136.922
138.000
120.000
54.064
66.600
110.100
107.700
95.700
150.588
123.900
122.600
148.800
162.200
165.940
156.900
165.400
160.200
143.300
150.800
155.500
141.400
175.900
191.959
205.749
214.116
223.791
243.673
247.452
240.280
235.586
280.403
302.300
295.200
297.000
272.600
276.600
288.600
316.900
321.500
325.500
363.700
|
976
684
300
350
450
704
755
295
201
315
181
177
318
978
1.131
1.196
918
1.191
1.916
2.099
1.943
2.805
2.156
3.590
4.323
4.403
5.148
5.715
6.831
8.278
8.609
8.567
9.089
8.115
6.501
8.431
8.222
8.326
9.683
7.376
7.676
8.388
11.297
9.718
10.549
10.596
|
24
21
32
31
53
109
117
140
475
505
532
307
400
404
399
421
283
320
300
|
8.000
7.081
32.000
33.968
42.084
49.194
53.438
54.810
53.058
57.000
56.027
32.257
55.533
57.019
61.500
61.492
62.574
63.732
|
Source : Rapports Annuels de l'UMHK et GECAMINES de 1911
à 1995.
Tableau n°18 : Evolution de la production
de l'industrie minière de 1911 à 1995
(en tonnes)(suite).
ANNEE DESIGNATION
|
CUIVRE
|
COBALT
|
CADMIUM
|
ZINC
|
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
386.000
407.001
437.722
488.619
499.700
497.264
407.700
450.900
391.300
396.800
425.700
468.200
466.400
465.800
465.400
470.000
476.000
473.700
439.500
425.200
338.700
222.100
135.000
45.900
29.300
33.990
|
13.958
14.518
13.043
15.012
17.545
13.638
10.686
10.208
13.095
14.023
14.593
11.123
5.475
5.360
9.075
10.571
14.518
11.871
10.026
9.300
10.000
8.600
6.500
2.100
3.300
4.200
|
317
262
296
278
272
320
252
246
186
212
168
230
281
308
318
295
495
322
295
224
127
123
84
12
0
0
|
63.749
62.673
66.655
66.026
69.290
65.588
60.622
51.043
43.508
43.693
43.800
57.600
64.400
62.500
68.400
67.900
63.900
55.100
61.100
54.000
38.200
28.300
18.800
4.100
600
0
|
Source : Rapports Annuels de l'UMHK et GECAMINES de
1911 à 1995.
RESUME DU CHAPITRE
Au terme de ce chapitre, nous pouvons conclure que l'industrie
du cuivre a connu un parcours très perturbé que nous avons
délimité en onze phases toutes particulières les unes par
rapport aux autres.
En effet, depuis la découverte des premiers gisements
du cuivre et des métaux associés, l'industrie du cuivre dut
faire face, d'abord vers les années 1914 - 1918 à la
première guerre mondiale , vers les années 1929 - 1930, à
la grande crise économique du monde, vers les années 1940-1945
à la deuxième guerre mondiale, en 1960 à
l'indépendance du pays ainsi qu'à toutes les conséquences
socio-politiques qui s'en suivirent et enfin en 1967, à la
nationalisation et à la réforme monétaire .
En 1973 - 1974, l'industrie du cuivre, déjà
ruinée par la politique de zaïrianisation et radicalisation, attint
son agonie avec de nombreuses petites unités de production, peu
rentables, qui furent alors annexées à la GECAMINES . En 1976 -
1977, cette industrie a dû faire face aux deux guerres du KATANGA et
surtout à la guerre d'Angola qui a eu comme conséquence la
fermeture du chemin de fer de BENGWELA, et la hausse des coûts de
transport tant à l'importation des intrants qu'à l'exportation
des produits finis.
Au cours de dix dernières années, cette
industrie a dû subir l'usure du temps et la vétusté de
l'outil de production, qui occasionnèrent l'effondrement de la mine de
KAMOTO, suite à une exploitation anarchique.
Comme si tout cela n'était pas encore suffisant pour
cette industrie du cuivre, la vague des politiques de démocratisation,
avec toutes les perturbations qu'elles engendrèrent ,affaiblirent
davantage le processus de développement de ce secteur.
La récession économique mondiale, les
différents embargos que le CONGO connaît depuis 1990 sont aussi
à la base de la décadence de l'industrie du cuivre et de toutes
les activités associées.
Il est intéressant de noter que
la production du cuivre de l'année 1995, soit 33.990 tonnes correspond
à la production de l'année 1921 soit 30.500 tonnes, production
réalisée avec un effectif de 12.000 agents africains et 784
expatriés en 1921, contre 24.624 agents africains et 149
expatriés en 1995.
Ceci démontre à suffisance qu'à l'instar
des grands pays producteurs du monde, tels que le CHILI, la NOUVELLE-GUINEE
PAPOUASIE et la ZAMBIE, l'industrie du cuivre n'a pas pu soutenir le rythme de
son développement et a été victime de ses propres
contradictions. Dans le domaine de la Petite et Moyenne Entreprise,
étant totalement constitué de capitaux étranger avec
comme entrepreneurs des étrangers, celle-ci a aussi disparu ou
reconverti ses activités pour assurer sa survie.
De par cette situation, l'économie congolaise en
général et du KATANGA en particulier a suivi l'évolution
de l'industrie du cuivre. La mise en place d'une structure économique
où l'industrie du cuivre ne pourra jouer qu'un rôle d'appui doit
nous interpeller. Nous allons le démontrer dans les prochains chapitres
de notre travail où nous allons faire le diagnostic des autres secteurs
de l'économie.
CHAPITRE III : L'INDUSTRIE MANUFACTURIERE
Préambule
L'industrie manufacturière congolaise, fort
diversifiée est principalement concentrée dans la zone urbaine de
Kinshasa et dans la Province du KATANGA et est constituée principalement
des Petites et Moyennes Entreprises. Depuis son implantation, cette industrie
produit essentiellement pour le besoin du marché local.
Grâce à la gamme variée de sa production,
cette industrie répond à la fois aux besoins de l'industrie
locale des biens d'approvisionnement et, à celui de la demande finale en
injectant sur le marché des produits de haute consommation. La structure
de la production manufacturière du CONGO révèle, qu'en
moyenne, les biens de consommation représentent 63 % de la production
totale contre 29 % et 8 % respectivement pour les biens d'approvisionnement et
les biens d'équipement (21)(*).
Dans les années 1960, l'industrie manufacturière
congolaise se caractérisait par un dynamisme exceptionnel avec un taux
d'accroissement moyen annuel élevé depuis 1958. Ce
développement avait pour origine l'augmentation de la demande et la
croissance de la population urbaine. Par ailleurs, les restrictions croissantes
à l'importation ont stimulé la production nationale en la mettant
à l'abri de la concurrence.
Au fil des années, l'industrie manufacturière a
été confrontée, depuis les mesures de réajustement
monétaire de 1983 et de 1993, à la concurrence envahissante des
produits importés souvent mieux élaborés et parfois
meilleur marché. L'industrie manufacturière congolaise est
restée longtemps en marge des innovations technologiques et
condamnée à opérer, pour sa survie, des ajustements
structurels et technologiques appropriés. En outre, depuis les
années 1967, la part de l'industrie manufacturière dans le PIB
est restée très faible.
Ainsi, selon le rapport sur le
"Développement dans le Monde" ; la Banque Mondiale donne pour le Congo
le taux annuel moyen de la croissance de l'industrie manufacturière, de
0,5 % pour la période de 1960 - 1970 ,- 2,5% de 1970 - 1980 et 2,3%
pour la décennie 1980 - 1990 (22)(*).
Dans ce chapitre, le regroupement suivant a été
retenu : les industries textiles du coton, de la peinture et vernis, de la
transformation des produits issus de l'industrie minière en tôles,
câbles, fils électriques etc., la fabrication des produits en
plastique, de la fonderie et autres explosifs.
C'est dans cette catégorie d'entreprises que l'on
dénombrait beaucoup de Petites et Moyennes Entreprises qui ont ,pour la
plupart, fait la fierté du KATANGA. De par le comportement de
l'industrie du cuivre, ces dernières, comme nous allons le
démontrer dans les chapitres suivants, ont connu beaucoup de
problèmes après la période de l'indépendance en
1960 et surtout pendant la période de 1973-1974,
caractérisée par les phénomènes
zaïrianisation/ rétrocession. C'est dans cet ordre d'idées
qu'il faut retenir les entreprises telles que :
- ACMEFON, atélier de construction métallique
qui a participé à l'édification de
nombreux ouvrages et qui a dû fermer 10 ans après son fonction-
nement suite à une restriction du
marché;
- BLACK WOOD HOGDE spécialisée dans la
construction et le vidange de fosses sceptiques et qui
a dû fermer suite aux circonstances citées ci-
haut ;
- BONAF, qui spécialisée dans la fabrication
des tissus de couture et bâches,
s'était fait surtout remarquer dans la fourniture au chemin de fer,
des bâches de bonne qualité pour empêcher
les eaux de pluie de détériorer
la qualité des produits transportés dans les wagons ouverts .
Ses activités se sont aussi arrêtées
faute de marché et de la réduction des
activités du secteur ferroviaire ;
- La Bobinerie du Congo, spécialisée dans la
fabrication des fils à coudre à caractère industriel,
fournissait tous les intrants servant à la fermeture des sacs dans les
minoteries ,dans la couture des tissus et autres équipements de
sécurité ( salopettes, blouses de travail etc.). Ses
activités ont subi le même sort que les autres entreprises
citées ci-haut, à savoir: un manque de matières
premières, coûts élevés de production, prix non
compétitifs face aux produits d'importation.
Cette liste n'est pas exhaustive, des
tableaux appropriés démontreront dans les chapitres suivants
l'évolution de la Petite et Moyenne Entreprise pendant la période
sous étude.
SECTION I : L'INDUSTRIE TEXTILE DU COTON.
Culture très prospère avant
l'indépendance, le coton a connu les soubresauts de la situation
politique du pays depuis 1960. Les difficultés du secteur du coton sont
restées les mêmes depuis cette période c'est-à-dire
:
- Le manque d'entretien des routes de déserte agricole
;
- L'insuffisance d'investissement public et privé ;
- Les difficultés d'accès aux crédits de
campagne.
Depuis 1987, les pouvoirs publics ont autorisé les
sociétés de négocier directement avec les planteurs, en ce
qui concerne les prix d'achat du coton graine, les prix de cession de la fibre,
etc. Grâce à ce principe, les grandes firmes cotonnières
ont initié des projets de réhabilitation et d'extension des
anciennes plantations de coton. C'est le cas de la COTOLU dans le LUALABA. La
non-réglementation des importations a favorisé l'entrée
massive des friperies et autres tissus d'origine asiatique au coût plus
rémunérateur. Cette situation a entraîné la
régression de la production des usines textiles utilisant le coton.
I.1. Situation géographique et climatique du
coton.
I.1.1. Origine du cotonnier (23)(*)
Le cotonnier est une plante arbustive pluriannuelle
cultivée depuis la haute antiquité dans les provinces tropicales
pour ses graines oléagineuses et pour le duvet fin de ses fruits qui
donne une fibre textile et des produits dérivés très
estimés.
(Annexe 1 Carte n° 7)
Les feuilles du cotonnier sont lobées et plus ou moins
échancrées, lisses ou couvertes de poils, suivant les
espèces. La fleur a cinq pétales blancs ou jaunes donnant un
fruit ou capsule, de la taille d'une noix, ayant de trois à cinq loges.
Ces capsules portent à la base une collerette de bractées
sèches entourant une boule soyeuse de larges poils blancs. Les graines
noires et brillantes se situent à l'intérieur de cette boule. Les
variétés de cotonniers, classées selon la
variété des poils du fruit, la pubescence de la graine et la
forme des bractées sont très nombreuses.
D'une façon générale, on distingue deux
types de cotonniers : ceux provenant de la ligne des cotonniers asiatiques et
ceux de la ligne des cotonniers américains. Cependant, la plupart des
cotonniers cultivés sont des hybrides issus du croisement entre ces
différentes espèces.
I.1.2. Exigences culturales
Situé principalement dans les territoires de SANDOA,
DILOLO et KAPANGA dans le district du LUALABA et dans les territoires de
KONGOLO, NYUNZU et KALEMIE, le coton est un arbuste de petite taille dont la
culture se situe du point de vue sol, sur les terrains précambriens
inférieurs en ce qui concerne le LUALABA et le précambrien moyen
en ce qui concerne le district du TANGANYIKA.
Le cotonnier se cultive dans des climats chauds et supporte
les climats tempérés sans gelées et avec alternance d'une
saison humide, pour son développement et d'une période
sèche pour la maturation de ses fruits. Il réclame un sol riche
et très profond, car son racinement à fort pivot est très
puissant.
Il préfère les terrains limoneux et
argilo-sableux. Sa multiplication s'effectue par semis sur un sol ameubli par
poquets de cinq à six graines à intervalle régulier.
Suivant la nature du terrain, l'on peut trouver une densité de 25.000
à 50.000 poquets par hectare. Les plantes fleurissent entre deux et
quatre mois après le semis. L'entretien de cette culture consiste
principalement en un démariage de plants et en plusieurs sarclages.
N'étant pas à l'abri des poursuites, le cotonnier fait l'objet
d'attaques de nombreuses maladies. On lutte contre ces maladies par
l'épandage d'insecticides.
A) Les températures
Les températures moyennes pour la culture du coton
varient entre 23,8 °C pour la limite supérieure et de 16 °C
pour la limite inférieure. Les précipitations propices à
la culture du coton ne peuvent dépasser plus de 1.200 mm par an.
B) Le rendement
La récolte du coton s'effectue manuellement six
à sept mois après le semis. On procède ensuite à
l'égrenage du coton au cours duquel on sépare les fibres des
graines. Ces dernières servent à la fabrication d'huile de coton
laquelle est à son tour, utilisée en savonnerie. Cette huile
possède, en outre, une teneur en protéine très
élevée ; on en tire une farine très nutritive qui
convient parfaitement à l'alimentation du bétail. Les fibres sont
rassemblées en balles. Les rendements possibles sont d'environ une tonne
de graines par hectare.
Depuis la découverte des fibres synthétiques, le
coton a perdu beaucoup de son importance. L'industrie de ces fibres demande des
investissements beaucoup plus lourds et une technologie de plus en plus
complexe. La recherche d'une production de qualité ainsi que la
promotion des dérivées du coton sont actuellement les meilleurs
gages du soutien de l'offre sur un marché vital pour un grand nombre de
pays en voie de développement.
I.2. Evolution de la production du coton
I.2.1. Le coton-graine et le coton fibre
La Province du KATANGA possède deux principaux
producteurs, à savoir : la Société Cotonnière et
Agricole (ESTAGRICO) et la Cotonnière du LUALABA (COTOLU) qui encadrent
plusieurs planteurs sur de petites superficies de plus ou moins un hectare
ayant un rendement variant entre 75 à 100 kg/Ha. La production issue de
ces plantations est transformée pour les usines textiles, de filatures
et les huileries ; telles que : AMATO, SOLBENA, FILTISAF, DIANA et SINTEXKIN
pour les textiles et filatures, et HUILZA et AMATO pour les huiles.
Selon les normes de ces entreprises, l'on retrouve un moniteur
agricole A3 pour 300 paysans, un agronome A2 pour 8 moniteurs agricoles et un
ingénieur Agronome A0 ou A1 pour 4 agronomes A2. Notons aussi que
pendant la période coloniale, le système LEPLAE
instauré en 1971, consistait en des impositions culturales avec
emblavures déterminées pour chaque homme adulte valide (H. A.
V.). Autrement dit, le système de cultures obligatoires exigeait que
chaque homme adulte valide, occupé dans l'agriculture, cultivât
une superficie déterminée, exprimée en ares pour chaque
culture imposée. Le but de ce système était
"d'éduquer" les Africains en leur inculquant des méthodes de
cultures rationnelles pour les plantations mises en valeur et en leur
enseignant la pratique des cultures nouvelles(24)(*).
Ce système a prouvé son efficacité de
1933 à 1960, mais avait un aspect tellement contraignant qu'il a
créé auprès des autochtones, le dédain de tout
travail de la terre, qu'il soit salarié ou non. C'est ainsi
qu'après l'indépendance, il y eut un
relâchement total de cette culture.
Le tableau ci-dessous, démontre l'importance qu'avait
cette culture dans l'industrie manufacturière du Katanga. En effet,
devant habiller plus de 50.000 ouvriers en tenues de travail, le coton occupa
une place de choix parmi les cultures imposées par le colonisateur et
représentait une part non négligeable dans les exportations des
produits agricoles.
Aussi longtemps que le colonisateur avant
l'indépendance, avait obligation de faire respecter la loi, la culture
du coton a connu une croissance. Cet élan fut brisé par les
désagréments provoqués par les effets de
l'indépendance et de l'autodétermination des peuples à
pouvoir se prendre en charge. C'est ainsi que pour les années 1960-1966,
la production du coton a connu une baisse sensible de plus de 40% par rapport
aux autres années antérieures.
Entre la période couvrant les campagnes agricoles de
1967-1974, on enregistra une reprise de cette production due essentiellement
aux encouragements des pouvoirs publics. Par contre, après cette
période jusqu'en 1995, cette culture a perdu tout soutient de la part
des pouvoirs publics. Les effets de zaïrianisation ont anéanti tous
les efforts de la Petite et Moyenne Entreprise du secteur. Tableau
n° 19 : Evolution de la production du coton (en
tonnes)
ANNEE DESIGNATION
|
COTON - GRAINE
|
COTON - FIBRES
|
COTOLU **
|
ESTAGRICO ***
|
COTOLU
|
ESTAGRICO
|
1933 - 1934
1934 - 1935
1935 - 1936
1936 - 1937
1937 - 1938
1938 -1939
1939 - 1940
1940 - 1941
1941 - 1942
1942 - 1943
1943 - 1944
1944 - 1945
1945 - 1946
1946 - 1947
1947 - 1948
1948 - 1949
1949 - 1950
1950 - 1951
1951 - 1952
1952 - 1953
1953 - 1954
1954 - 1955
1955 - 1956
1956 - 1957
1958 - 1959
1959 - 1960
1961 - 1962
1962 - 1963
1963 - 1964
1964 - 1965
1965 - 1966
1966 - 1967
1967 - 1968
1968 - 1969
1969 - 1970
1970 - 1971
1971 - 1972
1972 - 1973
1973 - 1974
1974 - 1975
1975 - 1976
1976 - 1977
1977 - 1978
1978 - 1979
1979 - 1980
1980 - 1981
|
4.273
4.143
4.773
4.054
4.372
4.975
3.739
3.937
4.012
4.730
4.947
5.243
5.432
6.243
6.075
5.738
3.745
3.973
3.793
4.105
6.216
5.943
6.072
6.343
6.543
5.270
3.275
1.243
943
877
347
943
1.248
1.972
2.017
1.947
2.734
3.249
2.171
948
947
548
394
288
196
184
|
5.875
6.273
6.004
5.970
5.292
5.347
5.472
6.742
6.947
6.243
7.342
4.371
3.471
5.273
5.723
3.273
4.750
5.253
2.743
3.472
4.276
2.275
3.751
4.222
5.728
3.235
2545
1.875
1.576
543
175
1.096
1.743
2.047
2.194
2.434
3.237
4.375
5.958
2.674
2.723
3.980
2.035
2.131
3.630
2.281
|
ND
ND
2.147
2.458
ND
ND
1.077
2.737
2.847
3.874
3.543
ND
4.703
2.743
2.896
3.004
ND
ND
2.814
2.508
971
1.074
851
2.438
2.194
1.096
1.875
2.153
474
245
304
807
1.074
1.231
1.307
1.113
894
953
1.249
2.131
2.516
2.334
2.497
1.304
1.271
1.266
|
550
1.252
-
-
1.598
2.630
2.256
2.087
1.459
2.475
2.675
2.013
2.328
2.482
2.875
2.983
2.743
2.877
2.359
2.566
2.360
2.599
2.521
2.343
2.459
2.675
2.275
2.834
1.875
973
847
347
447
931
987
938
877
1.936
1.901
948
2.204
1.342
1.271
1.397
1.479
1.139
|
** : Production du coton dans le LUALABA, dont les pays sont
soit encadrés, soit la production est achetée principalement par
COTOLU.
*** : Production du coton dans le TANGANIKA, dont les paysans
sont soit encadrés, soit la production est achetée principalement
par ESTAGRICO N. D. : Non disponible.
Tableau n° 19 : Evolution de la production
du coton (en tonnes) suite.
ANNEE DESIGNATION
|
COTON - GRAINE
|
COTON FIBRES
|
COTOLU
|
ESTAGRICO
|
COTOLU
|
ESTAGRICO
|
1981 - 1982
1982 - 1983
1983 - 1984
1984 - 1985
1985 - 1986
1986 - 1987
1987 - 1988
1998 - 1989
1989 - 1990
1990 - 1991
1991 - 1992
1992 - 1993
1993 - 1994
1994 - 1995
|
227
264
420
371
475
394
248
171
N. D.
N. D.
347
633
587
609
|
2.691
2.414
2.318
1.820
2.359
1.739
2.390
1.435
1.737
2.212
1.715
1.095
433
400
|
88
99
157
170
213
259
272
294
307
349
381
407
843
979
|
1.715
1.520
1.625
1.573
1.585
1.607
1.593
1.672
1.907
1.942
1.979
2.004
2.018
2.374
|
Source : Département de l'Economie et de
l'Industrie, conjoncture économique 1979 - 1995.
Service de la production Agricole ESTAGRICO 1977 - 1995.
Le Congo possède cinq usines de
filature et tissage de coton dont trois se trouvent au KATANGA ; il s'agit de
SOLBENA(*)(*), AMATO (SINTEXKIN) et
FILTISAF.
Notons à l'issue de cette étude que la Province
du KATANGA, renfermait à elle seule quinze (15) usines de traitement de
Coton en 1958, tandis que trente- trois années plus tard il ne reste que
deux usines : celle de la COTOLU dans le LUALABA et ESTAGRICO dans le
TANGANYIKA.
Comme l'indique le tableau
ci-dessous, le colonisateur n'avait pas choisi au hasard les sites
d'implantation de cette culture ; c'est surtout dans le Nord du Katanga et dans
le Lualaba, où les populations ont la tradition de l'agriculture et
où il y a une situation climatique favorable, due à la
présence des grandes plaines et d'une steppe très fertile. Tandis
que les usines étaient implantées dans le sud du Katanga,
à proximité des grandes unités de consommation.
Tableau n° 20 : Usines d'égrenage
du coton de 1958 à 1995 au KATANGA.
SITUATION GEOGRAPHIQUE
|
SOCIETE COTONNIERE
|
NOMBRE EN 1958
|
NOMBRE EN 1995
|
OBSERVATION
|
Z/ DE DILOLO
Z/ DE SANDOA
Z/ KAPANGA
Z/ BUKAMA
Z/ BUKAMA
Z/ KAMINA
Z/ KANIAMA
Z/ MALEMBA
Z/ KABALO
Z/ KONGOLO
Z/ KALEMIE
Z/ NYUNZU
|
COTANGA
BUNGE
COTONGA
BUNGA
BUNGA
COTONGA
COTONGA
COTONGA
COTONGA
COTONGA
COTONGA
COTONGA
|
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
|
-
-
1
-
-
-
-
-
-
1
1
1
|
Abandonnée
Abandonnée
COTOLU
Abandonnée
"
"
"
"
"
ESTAGRICO
FILTISAF
ESTAGRICO
|
Donnée : Division Provinciale de
l'Agriculture.
Tableau n°21 : Filatures et tissages du
KATANGA (En nombre de broches et métiers)
FIRMES
|
Nbres De BROCHES
|
Nbres DE METIERS
|
AMATO (3)
CEROTEX (2)
FILTISAF(4)
SOLBENA
SINTEXKIN
|
10.000
10.000
16.660
10.000
10.000
|
196
196
382
198
196
|
Source : Département de l'Economie et de
l'industrie,
Conjoncture économique 1979-1995.
(2) CEROTEX a vécu une année et redevenu
AMATO-FRERES
(3) AMATO : Société liquidée et redevenue
SINTEXKIN en 1987
(4) FILTISAF : Société Filatures et Tissages
Africains a été fondée en 1947. Ce groupe textile comprend
les sociétés soeurs suivantes : BONAF, TEXCO et TEXINDAF
Tableau n°22 : Livraison du coton
local aux filatures (en Tonnes)
DESIGNATION
ANNEE
|
AMATO
|
FILTISAF
|
SOLBENA
|
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
|
513
527
556
291
513
527
556
1.200
|
559
1.354
1.447
904
559
1.354
1.447
3.300
|
697
915
925
600
697
915
925
1.800
|
Source : Conjoncture économique, op cit.
Tableau n° 23 : Evolution de la production
des filatures et tissages (En milliers).
DESIGNATION
ANNEE
|
TISSUS
EMIS
M2
|
TISSUS TEINT OU
BLANCHIS
M2
|
IMPRIMES
M2
|
ARTICLES DE
BONNETERIE
(Pces)
|
COUVERTURES
(Pces)
|
SACS
(Pces)
|
DIVERS
(Pces)
|
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
|
2.437
2.414
2.834
2.359
2.431
2.141
2.071
3.049
3.241
3.347
3.079
2.903
2.849
1.763
949
894
794
749
497
542
874
647
694
722
747
791
876
347
248
307
366
386
409
479
908
1247
1843
1772
1941
1876
1742
|
9.437
10.274
9.803
9.593
7.487
8.253
8.497
9.004
10.292
10.473
10.941
10.247
12.836
12.465
8.293
6.434
17.491
16.804
10.275
9.843
9.604
5.368
6.270
6.341
6.571
6.364
5.987
5.891
5.371
6.794
6.386
6.757
6.416
7.195
7.871
7.209
7.010
6.117
6.247
6.807
6.390
|
23.247
26.263
22.427
21.253
21.298
20.497
20.431
19.359
20.437
21.414
21.334
22.141
21.049
20.272
19.249
18.763
18.465
18.292
17.287
17.343
17.632
13.497
13.542
13.871
13.010
13.115
13.218
13.808
13.245
13.472
13.280
12.660
12.763
12.676
12.461
12.914
12.665
12.427
11.275
12.002
12.763
|
4.267
4.372
4.794
4.627
4.287
5.593
5.820
3.665
3.298
3.366
3.419
3.666
3.641
3.705
2.066
2.088
2.645
2.922
2.789
2.438
2.136
1.757
1.406
1.483
1.725
1.840
1.843
1.364
1.789
1.197
1.492
1.862
1.146
1.592
1.187
1.920
1.010
1.762
1.491
1.799
1.490
|
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
1.479
1.391
1.171
1.250
1.742
1.265
1.375
1.258
1.673
1.541
1.272
1.493
1.527
1.407
1.416
1.219
1.471
947
874
607
421
248
-
-
-
472
971
781
987
631
546
840
725
542
|
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
12.473
14.470
13.942
13.798
12.843
12.971
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
478
2.472
3.283
2.871
3.497
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
8.295
|
Source : Département de l'Economie et Industrie,
conjoncture économique 1960 - 1995.
(*) Cette rubrique comprend les chemises, éponges et
confections diverses.
Tableau n° 24 : Evolution de la production
des filatures et tissages
(En milliers)(suite)
DESIGNATION
ANNEE
|
TISSUS
EMIS
M2
|
TISSUS
TEINT OU
BLANCHIS
M2
|
IMPRIMES
M2
|
ARTICLES
DE
BONNETERIE
(Pces)
|
COUVERTURES
(Pces)
|
SACS
(Pces)
|
DIVERS*
|
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
1.647
2.871
2.903
3.010
3.114
3.817
3.807
3.247
|
5.368
6.079
6.763
6.049
6.947
6.894
7.293
7.434
|
13.497
13.274
12.820
12.641
12.066
12.378
12.858
12.673
|
1.757
1.081
1.049
1.214
1.201
1.129
1.885
1.679
|
416
814
672
820
625
573
585
715
|
8.247
5.211
3.286-
-
-
-
4.730
-
|
8.295
|
Source : Département de l'Economie et Industrie,
conjoncture économique 1960 - 1995.
(*) Cette rubrique comprend les chemises, éponges et
confections divers.
SECTION II : L'INDUSTRIE DES PEINTURES ET VERNIS
II.1. La peinture
La peinture se compose de constituants solides (pigments,
matières de charges éventuelles) et d'un milieu de suspension,
lui-même résultant de l'addition, à un liant (huile),
résine naturelle ou artificielle, de solvants, diluants plastifiants et
siccatifs.
On peut classer les peintures d'après la formule
globale de constitution et, plus particulièrement, d'après la
nature du liant et de ses constituants filmogènes ou en fonction des
subjectifs sur lesquels les peintures sont appliquées en distinguant les
produits pour travaux d'intérieur des produits pour travaux
d'extérieur.
a). Historique
La peinture est apparue aux premiers âges de l'histoire
de l'humanité, et doit être considérée comme une
manifestation de l'instinct de conservation. Nos ancêtres avaient
remarqué que la pérennité de leurs productions
dépendait d'un revêtement d'apport susceptible de les garantir des
effets destructeurs de l'eau, de la chaleur et des agents
atmosphériques.
La peinture à l'huile était déjà
usitée au XIVè siècle. On se servait alors d'huile de lin
siccativée par des résines dissoutes. Plus tard , alors que la
fabrication des peintures devient industrielle, la peinture à l'huile
n'emploie que trois éléments : le pigment, l'huile de lin et
l'essence de térébenthine.
B) Caractéristiques
Les qualités que l'on peut attendre d'une peinture
sont, en effet, très variées, selon l'usage que l'on veut en
faire : séchage rapide, dureté, flexibilité,
résistance à divers agents chimiques, stabilité de
couleurs, etc.
Les peintures cellulosiques, lancées aussitôt
après la première guerre mondiale ont un très grand
succès aujourd'hui ; on les préfère, le plus souvent, aux
peintures dites "nitro-synthétiques" dans lesquelles on incorpore
d'autres types de résines artificielles. La fabrication des peintures,
vernis et laques est assurée par les producteurs suivants au CONGO :
GAMMACOLOR, LANGI-CONGO, PEINTURE DOMBAZI, PENACO ET SOMPEX.
De tous ces producteurs, PENACO demeure
le premier producteur congolais de peinture avec plus de 50 % de la production
du Pays. Les achats locaux du copal , intrant nécessaire à la
fabrication de la peinture, ont enregistré un accroissement assez
considérable au courant des deux dernières décennies.
II. 2. Les vernis
Il résulte de mise en solution d'eau liant (l'huile
naturelle ou artificielle) dans un mélange de solvant, on y adjoint
éventuellement, des diluants, des plastifiants et des siccatifs. Il peut
être coloré, sans cesser d'être translucide par adjonction
de colorant soluble dans les mélanges de solvant entrant dans sa formule
de constitution.
On classe les vernis suivant la nature du liant et de ses
constituants filmogènes, qui assurent la formation d'un film au cours
des phénomènes de séchage et de durcissement du film frais
; on distingue aussi les vernis à l'huile, aux résines
naturelles ou artificielles, les vernis aux produits bitumeux, les vernis aux
Latex, aux caoutchoucs et les vernis naturels etc.
Compte tenu de
la présence de grandes unités de production dans la Province, il
s'est crée toute une chaîne de Petites et Moyennes Entreprises qui
s'étaient spécialisées dans la fabrication de la peinture,
vernis et autres laques. Les constructions métalliques et de
bâtiments se sont érigées en grands consommateurs de
peintures et de leurs produits associés. Il faut faire remarquer que
seule la province du Katanga et la ville de Kinshasa regorgeaient de nombreuses
Petites et Moyennes Entreprises dans ce secteur, par rapport aux autres
provinces du pays.
Tableau n° 25 : Evolution de la production
des peintures, vernis et laques.
DESIGNATION
ANNEE
|
PEINTURE
|
VERNIS
|
EN TONNES
|
POURCENTAGE
(2/3)
|
KINSHASA (1)
|
KATANGA (2)
|
TOTAL (3)
|
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
2.000
2.003
2.100
1.800
1.800
2.070
2.200
1.800
1.900
2.100
2.300
2.590
2.530
2.520
2.500
2.490
2.630
2.480
2.500
2.600
2.900
3.000
2.700
2.700
3.100
3.065
2.560
2.593
2.706
2.684
2.899
2.814
2.802
2.452
2.372
2.476
2.843
2.977
2.430
2.270
2.340
2.190
1.975
|
1.890
1.920
2.070
1.740
1.790
1.970
2.120
1.740
1.890
2.070
2.260
2.470
2.430
2.450
2.390
2.500
2.470
2.800
2.100
2.300
2.400
2.700
2.800
3.000
2.300
1.039
299
617
631
650
590
600
302
454
247
278
254
306
372
ND
ND
142
97
|
8.890
3.923
3.170
3.540
3.590
4.040
4.320
3.540
3790
4.170
4.560
5.060
4.960
4.970
4.890
4.990
5.100
5.280
4.600
4.900
5.300
5.700
5.500
5.700
5.400
4.104
3.459
3.210
3.337
3.334
3.489
3.414
3.104
2.906
2.619
2.754
3.097
3.283
2.802
2.270
2.340
2.332
2.072
|
48,5
48,9
65,2
49,1
49,8
48,7
49,0
49,1
49,8
49,6
49,5
48,8
48,9
49,2
48,8
50,1
48,4
53,0
45,6
46,9
45,2
47,3
50,9
52,6
42,5
25,3
25,9
19,2
18,9
19,4
16,9
17,5
9,7
15,6
9,4
10,0
8,2
9,3
13,2
-
-
6,0
4,6
|
Source : Département de l'Economie Nationale et
Industrie : Conjoncture économique, 1960-1995.
SECTION III : LA MANUFACTURE DU CUIVRE
L'industrie du cuivre possède en son sein deux
unités de fabrication et de transformation du cuivre en produits
semi-finis et finis. Nous intégrons dans cette catégorie, les
laminoirs et tréfileries de Lubumbashi, ainsi que la CABELCOM.
Ces unités sont spécialisées dans la
transformation du cuivre et de ses alliages : laiton et bronze. Nous avons
ainsi les fils tréfilés et câbles isolés. Outre le
matériel électrique, les laminoirs fabriquent aussi des bacs
auto-portants, des barres de suspension, des feuilles et bandes, des tubes, fil
machine, tôles, etc.
III.1. La transformation du cuivre
A) Les Laminoirs
Cette usine comprend une fonderie, deux procédés
de traitement, où l'on pratique l'extension ou le filetage sur presse.
Le laminage se réalise en deux temps à savoir : à
chaud" et éventuellement "à froid". Il produit :
- du fil machine en cuivre et bronze au cadmium destiné
à l'alimentation de l'usine des câbleries.
- des tôles planes, feuilles de bandes en aluminium, en
plomb et en zinc pour usages multiples,
- des tôles ondulées, de tôles
profilées appelées " bacs auto- portants", divers
plats en cuivre, en zinc et en aluminium, ainsi que de tuiles en
cuivre pour la réalisation des toitures.
b) L'Extrusion
Cette unité produit divers profiles pleins ou creux en
cuivre ou alliage de cuivre et en aluminium, tels que les barres et
méplats, les tubes, les baguettes de soudures à l'étain et
de sobra (bronze Tobin).
c) Les Câbleries
Les Câbleries réalisent
toutes les opérations menant à la fabrication des fils et
câbles nus et isolés servant au transport et à la
distribution de l'énergie électrique.
En ce qui concerne les fils et autres câbles
isolés, ils sont prévus pour une tension nominale de 1.000 volts
et l'isolation est réalisée au polychrome de vinyle(PVC). En
d'autres termes, cette câblerie peut produire toute la gamme de fils
nécessaires à l'industrie, l'urbanisation etc.
Cette usine est équipée pour produire plus de
dix types des fils et câbles nus et chaque type de fils et câbles
isolés.
Tableau n° 26 : Evolution de la
production du cuivre travaillé ( en tonnes)
DESIGNATION
ANNEE
|
CUIVRE
TRAVAILLE(**)(*)
|
DESIGNATION
ANNEE
|
CUIVRE
TRAVAILLE *
|
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
196
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
|
500
608
2.186
-
363
-
1.532
-
1.200
800
1.482
1.700
1.500
2.600
1.600
1.200
900
1.200
1.300
-
-
1.393
|
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
1.363
1.585
-
-
2.101
-
-
-
1.468
1.449
1.550
1.483
1.203
976
1.132
911
926
1.032
646
152
34
58
|
|
Source : Département de l'Economie Nationale et
Industrie Conjoncture Economique 1960-1995.
SECTION IV : LA FABRICATION DES EXPLOSIFS
Le KATANGA dispose de l'unique fabrique des explosifs du
Congo, gérée actuellement par l'armée ; elle fournit
d'importantes quantités d'explosifs au secteur minier et en particulier
dans les cimenteries, les carrières et les sociétés
pétrolières.
A l'instar de l'Union Minière du Haut-KATANGA ou de
CONGO-Etain, exploitant la cassitérite dans le Nord -KATANGA, AFRIDEX
mit en place une unité de fabrication de cheddite de 1953 à
1958.
En 1969 en accord avec la GECAMINES, AFRIDEX, mit en place une
unité de fabrication des explosifs à base de Nitrate. AFRIDEX
possède trois sièges, dont le plus important se trouve à
KAKONTWE, pour la fabrication des explosifs conventionnels à base de la
Nitroglycérine. On distingue cinq sortes d'explosifs , à savoir
:
* A1. d'aspect pulvérulent ayant les
caractéristiques suivantes :
- Puissance 80% de la blastine gélatine ;
- Vitesse en cartouche de diamètre de 25
millimètres est
de 1.700 m/seconde ;
- Tenue à l'eau nulle.
* A2. d'aspect pulvérulent ayant les
caractéristiques suivantes :
- Puissance 88 % de la blastine gélatine ;
- Vitesse de détonation en cartouche de diamètre
de 25 millimètres est de 2.400m/seconde
- Tenue à l'eau relative.
* A4. semi-plastique ayant les caractéristiques
suivantes :
- Puissance 88 % de la blastine gélatine ;
- Vitesse de détonation en cartouche de diamètre
de 25 millimètres
est de 2.800m/seconde
-Tenue à l'eau bonne
* G1 Plastique ayant les caractéristiques
suivantes :
- Puissance 93 % de la blastine gélatine ;
- Vitesse de détonation en cartouche de
diamètre 25 millimètres est de
3.200 m/seconde
- Tenue à l'eau bonne.
*G2 Plastique ayant les caractéristiques suivantes :
- Puissance 96 % de la blastine gélatine ;
- Vitesse de détonation en cartouche de diamètre
25 millimètres est de
3.600m/seconde
- Tenue à l'eau très bonne.
IV.1. Rôle des Explosifs
IV.1.1. Définition
D'après VENNIN, BURLOT et
LECORCHE, est considéré comme explosif," tout
mélange ou composé capable de se transformer chimiquement en
donnant lieu à un dégagement rapide d'une grande quantité
de gaz à haute température. On réalise par cette
réaction des pressions de plusieurs dizaines de milliers de bars sur les
parois de trous de mines ou des fourneaux chargés d'explosifs, ainsi que
des ondes de chocs qui se déplacent à des vitesses de plusieurs
kilomètres par seconde mais s'atténuant assez vite". (25)(*)
IV.1.2. Historique des explosifs(26)(*)
Le premier explosif connu est la poudre noire, mélange
de Nitrate de potassium, de charbon et souffre. Il a d'abord été
un explosif militaire (bataille de CREEY en 1346 ) et n'a été
employé dans les mines que trois siècles après. Si la
poudre a cessé d'être le principal explosif industriel, elle
reste du moins à la base d'un accessoire de mise à feu
très utilisé : c'est le cas de la mèche dite des mineurs
ou mèche de sûreté inventée par WILLIAM
BICKFORD de TUCKINGMILL en 1831. Dès 1884 le commandant du
Génie Belge FAVIER avait préconisé des
formules d'explosifs nitratés ou explosifs de sûreté
obtenus en mélangeant le Nitrate d'Ammonium avec des
dérivées nitratés.
A partir de 1899 on les améliore par l'addition
d'aluminium. La penthrite a permis de réaliser les cordeaux
détonants souples qui provoquent des mises à feu presque
instantanées dans les mines profondes en particulier.
Depuis 1954 des procédés et des explosifs
nouveaux ont été recherchés et mis au point dans le
domaine des explosifs industriels.
IV 1.3. Consommation des explosifs.
Fabriqués exclusivement par
Afridex et Chimexplo , la consommation des explosifs et de leurs
dérivés est l'apanage exclusif de l'U.M.H.K. ou de la GECAMINES
et sont utilisés aussi en faible quantité dans les trois
cimenteries du Katanga , a savoir: la Cimenkat ,la Ciment-lac et la Cimenterie
de Likasi. Les explosifs sont aussi utilisés en grande partie dans les
carrières à ciel ouvert de Kisenge "Manganèse".
Cette entreprise a connu beaucoup de
difficultés dans son fonctionnement parce que dépendant
principalement de ces derniers.
Tableau n° 27 : Evolution de la
production des explosifs
DESIGNATION
ANNEE
|
Explosif en tonnes
|
Mèches en Millions de mètres
|
Cordeau détonant en milliers de mètres
|
|
Anfo
|
Total
|
|
3.476
3.288
3.743
3.433
3.412
3.227
3.500
3.785
3.961
3.541
3.150
3.930
3.012
3.400
3.856
3.918
3.882
3.447
3.434
3.142
5.272
6.390
ND
7.120
6.500
4.510
4.191
1.875
1.196
1.154
886
1.856
1.774
2.892
3.788
4.293
-
1.401
1.382
1.305
1.278
1.201
1.169
-
-
-
1.088
|
5.541
3.526
3.572
3.221
3.984
3.443
3.577
3.700
3.070
3.113
3.906
3.011
3.881
3.312
3.167
3.571
-
-
-
-
-
-
-
-
2.900
3.911
5.118
3.981
2.753
2.864
2.549
3.024
2.703
2.828
5.062
3.875
-
3.059
2.975
2.128
2.946
2.988
2.916
-
-
-
2.480
|
9.017
6.814
7.315
6.654
7.396
6.670
7.017
7.485
7.031
6.654
7.056
6.941
6.893
6.712
7.023
7.489
3.882
3.447
3.434
3.142
5.272
6.390
-
7.120
9.400
8.431
9.309
5.856
3.949
2.918
3.475
4.880
4.477
5.780
8.850
8.168
3.030
7.683
4.357
3.433
4.204
4.189
4.085
-
-
-
2.568
|
4.734
-
-
-
-
-
3.980
3.994
3.422
-
-
-
2.167
-
1.368
1.292
1.352
2.217
1.775
1.539
2.001
1.663
ND
1.701
1.300
1.850
866
292
249
-
68
127
20
152
96
28
209
110
-
-
-
801
-
355
-
263
293
|
1.393
-
-
904
-
-
1.186
1.025
1.064
1.343
1.422
1.720
-
-
-
1.286
1.085
1.765
1.501
2.081
2.677
3.647
ND
2.498
2.800
1.877
1.705
1.215
300
711
344
42
703
334
368
177
304
396
-
-
-
560
-
843
940
668
|
|
Source :- Département de l'Economie et
Industrie, conjoncture Economique 1960 - 1990.
- Rapports annuels AFRIDEX 1995.
CHAPITRE IV : L'INDUSTRIE AGRO-ALIMENTAIRE
SECTION I : L'INDUSTRIE DU LAIT
Pour sa haute valeur nutritive et l'action salutaire
qu'exercent ses éléments sur l'organisme, le lait est
considéré comme l'aliment le plus complet qui soit. Il constitue,
pour les nourrissons et les enfants en bas âge, l'aliment indispensable
et exclusif, qui apporte sous la forme voulue et en quantité
appropriée les éléments nutritifs nécessaires
à l'organisme en croissance.
Du point de vue biologique et physiologique, le lait
présente un haut degré de digestibilité. Les substances
contenues dans un litre de lait sont de :
- 37 grammes de matière abluminoïde ou
l'équivalent de ce qu'on retrouve dans quatre oeufs ;
- 35 grammes de matières grasses ou l'équivalent
de ce qu'on trouve dans 40 grammes de beurre ;
- 49 grammes de sucre (lactose) ou l'équivalent de ce
qu'on trouve dans 8 morceaux de sucre ;
- 7 grammes de matières minérales les plus
diverses, les vitamines nécessaires à l'organisme.
Du point de vue chimique, la matière abluminoïde
du lait est constituée de deux protéines principales, la
caséine et l'albumine. La caséine , qui englobe également
dans sa molécule de la chaux et des phosphores, est la matière
azotée la plus importante. A elle seule, elle fournit en effet d'autres
éléments indispensables à la formation des muscles et des
os.
L'albumine est une substance très voisine de celle qui
compose le blanc d'oeuf. Le lait renferme les vitamines suivantes : A, C et D
ainsi que certaines vitamines du complexe B (B1, B2, B6 et H). Parmi les grands
producteurs du lait dans le monde, nous pouvons citer la HOLLANDE, LA FINLANDE,
la SUEDE, la SUISSE, la NORVEGE, le DANEMARK, le CANADA et les ETATS-UNIS
D'AMERIQUE où la consommation par habitant dépasse un litre de
lait par jour.
A) Organisation de la production de lait au KATANGA
Il existe au KATANGA une unité de production du lait
qui provient exclusivement des fermiers coopérateurs membres de la
Laiterie Coopérative de Lubumbashi.
En ce qui concerne les opérations techniques ,elles
comprennent :
- La pasteurisation qui consiste à la destruction de
la totalité des germes pathologiques et non pathologiques. La
pasteurisation s'effectue à
80 °C pendant 15 minutes et
n'altère pas la structure du lait.
- L'épuration physique qui consiste à
soutirer une partie des matières grasses, contenues dans le lait. Cette
opération se fait à l'aide d'une écrémeuse qui
produit du lait écrémé et de la crème
fraîche.
- Le traitement qui consiste au chauffage et à
l'homogénéisation complète
du lait, avant la mise en bouteilles. Ces bouteilles
sont d'abord nettoyées dans un bassin de soude caustique
et puis passent sous des puissantes lampes à ultraviolets avant
leur remplissage.
- La stérilisation qui consiste en une
opération bactéricide, en plaçant les bouteilles dans un
autoclave pour une stérilisation à 120°C pendant 25
minutes.
B) La Laiterie Coopérative de Lubumbashi
Créée en 1931, la Laiterie Coopérative
du KATANGA a été mise sous-tutelle du Comité
Spécial du KATANGA et fut organisée par les colons qui
exploitaient des fermes laitières dans la périphérie de la
ville d'Elisabethville (Lubumbashi). Cette Coopérative avait pour
objectif le traitement du lait cru issu de ces fermes.
- En 1953, elle fit l'acquisition d'un nouvel
équipement qui lui permettait de fabriquer le lait
pasteurisé, que l'on pourrait conserver pendant deux à trois
jours .
- En 1973, la Coopérative fut
zaïrianisée et confiée aux acquéreurs congolais,
sous le contrôle de l'Office National de Développement
et de l'Elevage(ONDE).
- En 1986, elle fut rétrocédée
aux anciens fermiers et bénéficia de la Coopération
Technique ALLEMANDE (CTA) .
- En 1987, la Laiterie mit sur le marché en
plus des bouteilles de 600 ml, des bouteilles de 500 ml.
- En 1988, la Laiterie procéda au
renouvellement du matériel de pré-traitement; la
stérilisation qui devenait non opérationnelle fut
remplacée par un autoclave du type
ROTOMAT.
Actuellement, la production laitière
journalière est de plus ou moins 2.550 Kg de lait provenant de neuf
fermiers situés dans la ceinture verte de Lubumbashi. Il s'agit des
fermes suivantes : NAVIUNDU, PROMAGRIS, JACARANDAS, MOIKA, KISANGA, DUGA,
KABIMBI , BULAYA et de la COLLINE.
Section II : Evolution de la production de la
laiterie coopérative de lubumbashi.
Tableau n° 28 : Evolution de la production
du lait et des produits dérivés (par nature)
ANNEE
|
LAIT STER.
en casiers (*)(*)
|
FROM.
BLANC
en Kg
|
CREME
FRAICHE
en Kg
|
BEURRE
en Kg
|
ANNEE
|
LAIT STER.
en casiers(*)
|
FROMAGE
BLANC
en Kg
|
CREME
FRAICHE
en Kg
|
BEURRE
en Kg
|
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
|
8.374
12.476
15.675
13.860
12.020
37.027
40.173
40.860
40.020
41.509
42.000
50.027
60.277
70.297
91.027
84.877
66.634
78.448
59.162
70.450
104.000
109.000
116.000
131.352
130.587
155.730
124.675
113.000
103.978
153.297
160.000
163.509
132.532
|
|
|
|
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
230.725
130.385
137.949
145.641
135.000
164.359
180.513
191.795
104.746
94.278
92.978
80.624
69.571
64.824
75.215
64.216
67.104
68.437
58.883
79.781
69.659
70.549
75.956
80.136
49.363
121.965
70.284
83.109
398.380
340.951
6.744
4.931
|
60,6
45,0
58,0
38,0
-
-
|
128
160
330
220
-
-
|
6.053
7.348
5.657
5.184
-
-
|
|
Source :Laiterie Coopérative de Lubumbashi,
1931-1995.
Commentaires du tableau
Il découle clairement de ce tableau que la production
du lait a suivi la courbe de la production du cuivre. Celle-ci s'est accrue
principalement à la production du cuivre par le système
"Water-Jacket" qui utilise une forte source de chaleur qui
constitue aussi une source de maladies pulmonaires nécessitant une
forte consommation de lait afin de freiner ces maladies et surtout redonner aux
travailleurs les forces nécessaires pour affronter la chaleur.
La consommation, par des tiers, par rapport à celle
enregistrée au niveau de la GECAMINES, est très faible. Seuls
les hôpitaux de la GECAMINES en consomment encore une infime partie. Il
ressort de cette analyse que le renchérissement des coûts de
production auprès des éleveurs fournisseurs du lait cru à
la Laiterie Coopérative et la présence sur le marché du
lait frais en boîte en provenance de l'importation, à meilleur
marché, sont parmi les causes de la diminution de la production du lait
à Lubumbashi.
Le développement des fermes s'est buté à
beaucoup de difficultés , à savoir :
- le manque de matières premières dans les
minoteries pour la fabrication des produits de provenderie ;
- l'insécurité marquée principalement
par des vols à mains-armées, obligeant les propriétaires
à s'installer en ville et à abandonner progressivement leurs
fermes ;
- la plupart des fermes appartenaient aux expatriés,
mais la politique instaurée , après l'indépendance , de
la zaïrianisation a découragé tous les fermiers ;
- la capacité de traitement journalière de la
Laiterie Coopérative est de 2500 kilogrammes de lait par jour ; tandis
que la production journalière des fermes se présentait de la
manière suivante:
Tableau n° 29 : Production de lait cru
à lubumbashi (en kgrs)
Nom de la ferme
Quantité de lait Quantité de lait
livré avant 1990 livré actuellement
PROMAGRI 1200/kg/j
-
NAVIUNDU 800/kg/j
200/kg/j
JACARANDA 300/kg/j
-
KARAVIA 160/kg/j
-
DE LA COLLINE 120/kg/j
-
BULAYA 40/kg/j
-
KABIMBI 20/kg/j
-
MOIKA
5/kg/j -
DUGA
4/kg/j -
Source :Rapports annuels de la Laiterie
Toutes les Petites et Moyennes Entreprises ont
réduit leur production et ne livrent plus à la Laiterie leur lait
cru mais directement aux consommateurs sporadiques.
SECTION III : FABRICATION DES HUILES, GRAISSES ET
MARGARINE
III.1. Généralités
III.1.1. Les huiles
L'huile est une substance grasse, onctueuse et inflammable,
liquide à la température ordinaire et insoluble dans l'eau.
L'huile a plusieurs origines telles qu'animale, végétale et
minérale.
Dans le cas de la fabrication des huiles dans notre Province,
elles sont principalement des huiles végétales, alimentaires ,
à base d'arachides, de soja, de graines de tournesol, de graines de
coton, etc.
III.1.2. Les graisses
La graisse est une substance onctueuse, de fusion facile,
insoluble dans l'eau, combustible et saponifiable. La principale
caractéristique des graisses est leur
insolubilité dans l'eau . Par contre elles sont
solubles dans divers solvants organiques tels que l'éther sulfurique, la
benzine, le chloroforme, etc. Leurs scissions sont aisées en acides gras
et en glycérine par simple distillation. Les graisses pures sont
insipides et inodores, tandis que les graisses impures ont un goût et une
odeur.
Les usages des matières grasses sont très
diversifiés : on les utilise dans les industries alimentaires ( le
beurre, la margarine et les huiles) , dans les industries diverses des
lubrifiants et dans l'industrie du savon, des bougies, des peintures et des
vernis.
Les graisses proviennent aussi du règne animal
où l'on sépare la matière grasse des tissus par simple
chauffage; celui-ci entraîne la fusion de la graisse que l'on recueille,
filtre et épure.
III.1.3. La margarine
La margarine est une graisse alimentaire ressemblant au
beurre. Elle est constituée par un mélange des corps gras
d'origine végétale et animale.
a). Historique
Nom donné autrefois à la partie concrète
des huiles grasses, elle est constituée d'un mélange de palmitte
et de stéarine. Elle fut imaginée en 1869 par
MEGE-MOURRIES, à la suite d'un concours proposé
par Napoléon III en vue de découvrir un produit de remplacement
du beurre(2(*)7).
b). Caractéristiques
La formule de la margarine a évolué ! Elle
comprend aujourd'hui, pour les margarines de table , une phase lipidique :
mélange d'huiles et de graisses végétales plus ou moins
profondément hydrogénées et une phase aqueuse de 13
à 18 % d'eau et des composés mineurs.
La crème épaisse qui résulte du barattage
dans des cuves est ensuite brusquement refroidie, soit par le
procédé de la douche glacée, soit à sec à la
surface d'un tambour ou par passage dans un tube de nickel.
Le produit solide est sarclé en contenu et subit alors
l'opération de malaxage, afin d'améliorer les qualités
plastiques et d'éliminer occasionnellement l'excès de la phase
aqueuse; un laminage complète cette action. La margarine, après
un repos, est envoyée au conditionnement en petits pains,
emballés dans du papier métallique. Les margarines
spéciales pour la biscuiterie et la pâtisserie contiennent parfois
des graisses animales, notamment de l'huile de bobine
hydrogénée.
III.1.4. Mécanisme d'extraction des huiles et
graisses
Il existe divers procédés pour extraire la
matière grasse et les huiles végétales :
- L'extraction par pression : les graines sont
écrasées soit entre les plateaux d'une presse hydraulique, soit
au niveau d'une vis hélicoïdale tournant dans une cage, l'huile
s'écoule tandis que le résidu, appelé tourteau, sert
à l'alimentation du bétail.
- L'extraction par solvants à froid ou à
chaud : Les graines sont placées dans une cuve, dans laquelle
on introduit un solvant. Celui-ci traverse la masse et
entraîne les matières grasses. Une distillation permet
ensuite de séparer le solvant de la matière grasse.
Après extraction, les matières grasses
subissent encore diverses opérations avant la consommation, telles que
:
- La décantation : Les huiles sont
lavées à l'eau afin de dissoudre
certaines impuretés.
- La neutralisation : Si la matière grasse est
acide, on la traite au moyen d'un alcali ; il se
forme alors un savon qui se
précipite.
- La décoloration :Certaines terres
jouissent de la propriété d'absorber
les matières colorantes.
- La désodorisation : On injecte sous vide
dans la matière grasse de la vapeur à
haute température (plus ou moins 25 °C),
les impuretés volatiles sont alors entraînées par la
vapeur.
- L'hydrogénation : Les glycérides
à base d'acides non saturées sont
souvent liquides. Certaines fabrications nécessitent
des matières solides (par exemple : la margarine).
L'hydrogénation permet la transformation des acides
non saturés, moyennant emploi de catalyseurs et
dans certaines conditions de température et de
pression.
Il ressort du tableau
ci-dessous que la production d'huile de coton a été en
décroissance tout au long de la période sous analyse. Ceci est
dû principalement au manque de matières premières, au
désintéressement des planteurs pour cette culture, aux prix non
rémunérateurs et au coût de transport de plus en plus
élevés.
A ces paramètres , il
faut ajouter l'importation des huiles de meilleures qualités et de
meilleurs prix défiant toute concurrence. Un autre aspect non moins
important de ce produit est sa présentation dans un emballage mieux
adapté aux goûts du consommateur.
Tableau N°30 : Production d'huile de
coton, tourteaux et linter (en tonnes)
DESIGNATION
ANNEE
|
GRAINES
TRAITEES
|
HUILE
|
TOURTEAUX
|
LINTER
|
|
|
8.543
10.143
10.000
10.970
9.292
9.975
8.739
8.712
8.052
10.750
11.947
9.243
9.821
9.516
8.060
9.057
4.223
1.650
1.615
1.065
1.143
1.943
1.347
2.850
3.206
1.083
1.351
547
1.943
1.943
1.271
2.019
1.947
1.734
2.171
394
|
4.286,5
5.071,5
5.002,0
5.487,0
4.646,0
4.987,5
4.369,5
4.871,0
944
5.365,0
5.973,5
4.621,5
1.324
1.134
1.049
1.259
877
220
296
130
260
178
342
295
312
183
200
371
476
532
438
348
674
831
592
248
|
2.143,96
2.535,75
2.501,0
2.743,5
2.323,0
2.493,75
2.124,75
2.435,5
850
2.682,5
2.986,75
2.310,75
1.192
970
949
1.079
750
188
252
118
195
134
257
280
300
188
190
279
357
399
329
261
506
623
444
186
|
6.429,25
7.607,25
7.503
80230.5
6.969
7.481,25
6.554,25
7.306,5
3.044
8.047,5
8.960,25
6.932,25
3.548
3.289
3.045
3.752
1.788
954
726
618
455
312
599
1.010
921
717
900
650
833
931
767
605
1.180
1.454
1.036
434
|
473,5
425,0
383,0
247,0
350
243
147
275
327
475
342
174
402
499
445
447
251
95
74
46
35
52
78
134
100
61
100
42
104
172
262
241
212
314
274
183
|
|
Source : Département de l'Economie Nationale et
Industrie : conjoncture économique, 1960-1995.
SECTION IV : TRANSFORMATION DES MINOTERIES
II.1. Historique.
L'activité minière au KATANGA depuis les
années 1900, a dû faire appel à une main-d'oeuvre plus
importante dans les domaines de la prospection, des travaux de
découverture des gisements, du traçage des routes, etc.
Cette main-d'oeuvre devrait s'approvisionner dans un rayon
lui permettant d'être à proximité de son lieu de travail.
C'est ainsi que l'Union Minière du Haut-KATANGA (UMHK) avait
créé le Syndicat des Minoteries en 1927, avec comme Siège
KAKONTWE dans la périphérie de Likasi.
En 1930, la MINOKA obtint la personnalité juridique et
avait pour objectif la mouture et la transformation des graines, telles que le
maïs, le blé en farine de maïs et de froment tandis que les
cossettes de manioc étaient transformées en farine de manioc.
En outre, il est à noter que ces Minoteries
produisaient, en plus des aliments pour les humains, des aliments pour
bétail. En 1954 fut créée, pour les besoins de
l'industrie du cuivre localisée dans le Groupe Sud ( LUBUMBASHI et
KIPUSHI), la minoterie de LUBUMBASHI . Et pour épargner à la
société des pertes en cours de route, des freintes et autres
vols, il fut créé en 1956 la minoterie de KOLWEZI.
En 1973, lors de la zaïrianisation, la gestion de la
société fut confiée à l'Office National des
Céréales (ONACER). Pour les besoins de son fonctionnement, les
Minoteries de KAKONTWE recoururent aux grandes cultures
mécanisées afin d'assurer leur approvisionnement en
matière première, notamment : le maïs-grains. C'est ainsi
qu'en 1975, les MINOKA se virent confier les fermes de KANDO et de KASONGA
ainsi que la station de MANGOMBO.
En 1983, La GECAMINES créa une filiale,
l'AGRO-INDUSTRIELLE DU SHABA, "AGRIS", en Sigle.
En 1984, la société AGRIS
fut dissoute pour devenir la GECAMINES-DEVELOPPEMENT, filiale de la
GECAMINES-HOLDING.
En dehors de cette grande unité de production de la
Province avec une capacité de plus de 1.800 tonnes par jour, gravitent
aussi autour de l'industrie du cuivre et dans les grands centres urbains, de
petites minoteries, équipées de moulins à marteaux, et
d'une capacité ne dépassant pas 30 tonnes de farine par jour.
Nous pouvons citer, par exemple, dans la ville de LIKASI la Minoterie MINOZA,
chez KIFITA, tandis qu'à LUBUMBASHI, nous avons les Minoteries kWAMUNGA,
TARICA, AMATO, MERZARIO, DELBARRE, etc.
Outre ces petites unités de production approvisionnant
les grands centres urbains, il existe une grande activité d'importation
de farine aux frontières avec les pays limitrophes, et surtout la
Zambie, par ses postes frontaliers de KASUMBALESA, SAKANIA, PWETO, KIPUSHI,
etc. Malheureusement, ces activités constituent
généralement de la fraude à l'importation de la farine et
des grains de maïs.
La petite minoterie de la Province qui ne s'approvisionne pas
en grains de maïs à partir de l'importation s'adresse quant
à elle, auprès des paysans de l'Hinterland Minier ainsi
qu'à ceux des districts du Haut-Katanga et du Tanganyika, grands
producteurs du maïs. Le surplus de ce maïs est déversé
sur les marchés des deux Kasaï.
II.2. Caractéristiques des produits
1° Le maïs
Originaire de l'Amérique du Sud, en dépit de ses
surnoms (blé d'Espagne, blé de Turquie, blé de l'Inde) le
maïs (Zea Mays) est une plante annuelle, à tiges hautes et droites,
à feuilles larges et lancéolées.
Il possède deux sortes de fleurs : des fleurs
mâles groupées en panicules terminales, et des fleurs femelles en
épis, placées à l'aisselle des feuilles. Les fruits sont
groupés en épis très serrés.
L'espèce Zea Mays est très polymorphe, elle a
été subdivisée en groupes tenant compte de l'esprit, de
la texture et de la composition du grain. Le rendement des cultures a
été amélioré, surtout pour l'utilisation des
maïs hybrides. Ceux-ci sont obtenus par l'hybridation de lignées
conduites et reproduites par autofécondation
répétée, jusqu'à ce qu'elles se rapprochent de
l'homogénéité. Elles sont alors croisées entre
elles, pour obtenir des hybrides vigoureux et fertiles, fournissant des
rendements très supérieurs à ceux des populations de
maïs antérieurement cultivés.
Le maïs grains transformé en farine est largement
utilisé dans l'alimentation humaine. Les sous-produits industriels de la
transformation du grain peuvent également être donnés aux
animaux sous différentes formes. Le schéma suivant nous donne les
différentes Petites et Moyennes Entreprises qui peuvent naître de
cette graine de maïs. Les usages industriels du maïs sont nombreux.
On peut les résumer dans le tableau suivant :
Schéma n° 1 Traitement industriel du
maïs
Alimentation pour
Bétail
Gluten
Mouture
TOURTEAU
SON
HUILE DE TABLE
Germes
Maïs Grains
Savonnerie
Amidonnerie
Huile
Jus de Trempage
Vernis-Textiles artificiels
Pénicilline
A
m
i
d
o
n
Textiles -colle
Séchage
Patisserie-Brasserie
Semoulerie
Saccharification
Empesage
Colle-arrêt:Fonderie
Biscuiterie-Confiserie
Bouillie-Polenta
Source: Mémento de l'Agronome,3ème
éd. Coll. Technique
rurale en Afrique, p.488, Paris,1978.
Ce schéma nous démontre à suffissance que
le Maïs-grains peut provoquer aussi bien en amont qu'en aval
l'éclosion d'une multitudes de Petites et Moyennes Entreprises dans une
remarquable constellation. Cette dernière peut déboucher
même dans l'industrie pharmaceutique (penicilline).
2° Le manioc
Plantes aux racines comestibles, le manioc (Manihot) comprend
plus de cent cinquante espèces en provenance d'Amérique tropicale
et subtropicale.
L'une d'elles "Manihot utilissima", est cultivée dans
les pays tropicaux et en Afrique. C'est une plante vivrière dont la
racine tubérisée, riche en amidon, est d'une grande importance
dans l'alimentation de beaucoup de pays. C'est une plante de grand
intérêt commercial, comme productrice de la fécule dont on
fait du TAPIOCA, du BUKARI ou FUFU etc.
Il en existe un très grand nombre de
variétés, que l'on répartit en deux groupes : celles qui
contiennent peu d'acide cyanhydrique et que l'on appelle manioc doux ou
camaniocs, comestibles comme légumes, celles dont les racines sont
destinées à produire de la fécule et qui sont souvent
riches en acide cyanhydrique, ce sont les maniocs amers.
En dehors de l'alimentation humaine, les racines sont
utilisées comme fourrage. On reconnaît à leurs couleurs
celles qui sont encore toxiques.
Le manioc, présenté sous forme de rondelle ou
de farine, est un aliment très digestible, utilisé dans
l'alimentation humaine et animale.
La culture du manioc se pratique uniquement dans des
exploitations paysannes en culture simple ou en association avec d'autres
cultures. Les superficies cultivées par exploitation paysanne
n'excèdent pas un hectare, mais dans l'Hinterland de la ville de
Kinshasa, on arrive à des superficies allant de 2 à 3
hectares.
Le rendement du manioc en savane varie entre 5 et 8 tonnes
à l'hectare. Cependant, dans les provinces frontalières, on peut
atteindre des rendements de l'ordre de 15 tonnes à l'hectare.
3° Le riz
Le riz est, pour plusieurs provinces du pays, une
denrée alimentaire de base. Il se catégorise en deux types
à savoir : le riz de montagne qui est le plus répandu et le riz
irrigué introduit récemment au pays.
Le riz de montagne se cultive sur des superficies de 0,40
à 0,50 hectares; le rendement moyen attendu oscille autour de 0,76
tonnes de paddy. Tandis que le riz irrigué, introduit au Congo par des
missions chinoises, se cultive sur des superficies allant de 40 à 200
hectares , avec un rendement attendu de 2,5 à 6 tonnes par hectare de
paddy. A part son emploi dans l'alimentation, qui est de loin le plus
important, le riz sert à fabriquer de l'alcool, de l'amidon, du glucose,
de l'acide acétique, du vinaigre, de l'acetone, de l'huile, des produits
pharmaceutiques, des aliments vitaminés etc. Les balles de riz servent
de combustible et cendres d'engrais. Les animaux peuvent consommer le paddy,
les brissures, la farine et la paille.
La présence de
nombreuses Petites et Moyennes Entreprises dans le domaine des minoteries est
le fait de la présence d'une grande masse de consommateurs issue des
grandes unités de production de la Province. Ces minoteries servent de
courroie de transmission entre les producteurs et les consommateurs des trois
grandes villes de la Province.
Depuis la chute des grandes
unités motrices de la Province, l'on constate depuis plus de dix
années, l'éclosion de nombreux petits moulins dans chaque
quartier des grandes villes. Ces petites organisations rendent le même
service que les grandes minoteries, mais sont très proches du
consommateur. Les grands consommateurs de la farine de maïs sont les
grandes unités telles que la Gécamines, la SNCC etc avec une
consommation moyenne mensuelle de plus ou moins de 15.000 tonnes de farine.
Tableau n°31 : Evolution de la production
des minoteries : farine de maïs (en tonnes)
DESIGNATION
ANNEE
|
TARICA
|
AMATO
|
MINOKA
GCM
|
AUTRES
|
TOTAL
|
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
|
47.000
49.000
52.000
47.000
53.000
58.000
62.000
63.000
67.000
63.000
60.000
|
7.000
9.600
9.470
9.510
9.660
14.200
17.830
13.275
16.450
17.430
20.240
26.270
29.370
42.430
29.430
31.240
30.850
31.270
38.240
40.850
41.270
43.100
41.250
40.430
38.750
42.370
46.850
47.370
49.590
52.830
71.840
|
2.000
5.000
5.000
6.000
7.500
8.200
9.400
10.200
11.400
14.000
14.200
14.250
14.870
14.870
15.470
15.000
16.240
16.470
17.810
17.420
-
17.870
19.470
20.000
21.420
23.270
21.920
21.240
22.000
22.000
21.000
|
|
2.000
5.000
15.510
17.160
22.400
27.230
23.475
27.850
32.430
31.430
34.440
40.520
44.240
57.300
44.900
46.240
47.090
47.740
86.050
58.270
58.690
109.970
112.720
107.430
113.170
123.640
130.770
131.610
138.590
137.830
152.840
|
|
Source : - Rapports de la GECAMINES 1930 - 1995
- Rapports annuels TARICA
- Rapports annuels AMATO
- Rapports Economiques 1968 - 1995.
Tableau n°32 : Evolution de la production
des minoteries (en tonnes) suite
DESIGNATION
ANNEE
|
TARICA
|
AMATO
|
MINOKA
GCM
|
AUTRES
|
TOTAL
|
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
54.000
34.000
32.000
47.000
49.000
55.000
47.000
56.000
65.000
75.000
62.000
12.000
15.675
70.450
-
2.660
6.175
13.860
12.020
13.000
12.000
15.000
18.000
20.000
21.000
23.275
22.400
20.800
19.240
18.780
17.970
17.720
15.470
12.470
20.000
|
49.250
50.210
52.310
49.420
41.270
42.870
41.390
37.270
32.240
34.130
37.240
40.000
32.000
12.000
6.000
5.000
3.000
-
300
2.000
3.500
4.750
3.270
9.240
-
-
-
-
4.750
2.470
3.740
-
-
-
-
|
26.000
31.000
32.000
40.000
51.000
55.000
47.000
56.000
65.000
70.000
-
104.000
109.000
116.000
131.352
130.587
155.730
166.173
163.509
160.000
153.297
103.978
91.027
84.877
66.634
78.448
53.162
64.927
59.229
55.421
53.473
59.144
47.589
26.406
9.932
|
|
129.250
115.210
113.310
136.420
126.420
141.270
152.870
135.390
149.270
162.840
179.130
116.000
124.675
198.450
137.352
138.247
164.905
180.033
175.829
175.000
168.797
123.728
117.297
114.117
87.634
101.723
75.562
85.787
83.219
76.671
75.183
77.664
63.059
38.876
29.932
|
|
Source : - Rapports de la GECAMINES 1930 - 1995
- Rapports annuels TARICA
- Rapports annuels AMATO
- Rapports Economique 1968 - 1995.
Tableau n°32 : Evolution de la production
des autres produits des minoteries.
(en tonnes)
DESIGNATION
ANNEE
|
FROMENT
|
MANIOC
|
ALIBETAIL
|
DESIGNATION
ANNEE
|
FROMENT
|
MANIOC
|
ALIBETAIL
|
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
|
247
350
175
283
475
342
-
-
147
283
372
-
-
-
872
634
542
478
450
250
320
320
1.400
|
10.200
9.700
9.300
9.900
8.700
6.400
7.250
8.340
6.340
7.870
9.240
7.470
6.750
6.250
5.470
6.470
9.270
5.450
6.470
6.870
6.420
6.450
6.240
5.990
4.470
3.870
5.970
6.000
6.400
6.200
9.000
8.000
14.000
|
7.000
7.500
6.500
6.600
7.400
|
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
1.200
800
800
900
940
715
1.630
-
3.728
5.400
5.553
6.646
1.750
1.103
3.180
4.840
7.140
7.622
4.267
1.569
3.082
3.278
4.461
1.622
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
6.200
7.800
4.000
3.300
4.200
4.200
6.500
-
2.846
243
-
-
-
-
-
-
-
521
548
1.173
1.341
2.213
1.048
787
982
23
-
-
-
-
-
-
-
|
9.200
7.700
6.500
9.000
6.500
4.600
5.400
-
4.735
9.430
9.255
9.579
10.393
8.565
8.400
8.527
10.495
11.093
8.591
2.629
2.608
1.713
1.818
1.976
1.594
1.002
787
473
10.178
691
547
341
285
|
|
Source : Rapport annuel AGRIS et
GECAMINES-DEVELOPPEMENT 1974-1995.
Tableau n°33 : Evolution de la production
du maïs
DESIGNATION
ANNEE
|
SUPERFICIE (Ha)
|
PRODUCTION (Tn)
|
RENDEMENT (Tn/Ha)
|
1971-1972
1972-1973
1973-1974
1974-1975
1975-1976
1976-1977
1977-1978
1978-1979
1979-1980
1980-1981
1981-1982
1982-1983
1983-1984
1984-1985
1985-1986
1986-1987
1987-1988
1988-1989
1989-1990
1990-1991
1991-1992
1992-1993
1993-1994
1994-1995
|
580
900
1.600
2.446
2.219
3.684
3.716
3.395
3.440
4.593
5.378
4.521
4.941
4.709
5.260
3.871
2.500
2.400
2.000
ND
1.800
1.550
1.550
1.000
|
560
1.843
3.940
5.668
9.244
17.032
15.918
14.983
16.658
22.535
27.503
15.512
22.043
20.702
18.373
8.602
5.250
4.320
2.600
ND
2.750
3.150
3.750
1.700
|
0,9
2,0
2,4
2,3
4,1
4,6
4,2
4,4
4,8
4,9
5,1
3,4
4,4
4,3
3,4
2,2
2,1
1,8
0,8
ND
1,5
2,1
2,5
1,7
|
|
Source : Rapport annuel AGRIS et
GECAMINES-DEVELOPPEMENT, 1974-1995.
SECTION V: L'INDUSTRIE BRASICOLE ET BOISSONS
GAZEUSES
III.1. APERÇU HISTORIQUE
L'industrie brasicole du KATANGA est née dans l'ordre
logique de la création des industries oeuvrant dans la sphère de
l'industrie du cuivre. C'est ainsi que le 8 décembre 1923, fut
fondée à BRUXELLES, par Arrêté Royal publié
le 5 février 1924, la BRASSEKAT (Brasserie du KATANGA). En 1925, la
première bière "SIMBA" fut mise en fabrication malgré les
difficultés rencontrées pour l'approvisionnement en
matières premières. Cette initiative fut encouragée par
l'Union Minière du Haut KATANGA (UMHK) et la Compagnie de Chemin de Fer
du KATANGA (CCFK).
En 1931 fut construite la Brasserie de PANDA à
JADOTHVILLE (LIKASI), mais la crise de 1932 entraîna l'arrêt de la
production jusqu'en 1939. Après la deuxième guerre mondiale, l'on
constata que la production de la Brasserie du KATANGA était
inférieure à la demande. C'est ainsi qu'en 1955 fut construite la
Brasserie de KOLWEZI, où la première bière "SIMBA" fut
produite le 7 juillet 1956.
Avec la politique du "RECOURS A L'AUTHENTICITE", les
Brasseries du KATANGA furent rebaptisées en "BRASIMBA" ou Brasserie
Simba.
III.2. CONSIDÉRATIONS
GÉNÉRALES
III.2.1. Historique
La bière est une boisson fermentée et
préparée à partir de céréales
germées, principalement de l'orge et du houblon. La bière
était en usage dans l'Antiquité en EGYPTE et en GRECE. Elle fut
préparée également par les Romains, les Gaulois, les
Germains.
En FRANCE, longtemps préparée sans houblon, elle
était appelée "Cervoise" et aromatisée au
gingembre et au genièvre. Le houblon fut introduit au XIIIe
siècle. La bière constitue la boisson de nombreux
peuples(2(*)8).
III.2.2. Composition et processus de fabrication
a. Composition
La bière renferme de 0,1 à 0,4% de gaz
carbonique, de 2 à 8% d'alcool, de 0,2 à 0,3 % de
glycérine, de 2 à 22 % d'extrait comprenant : 80 % d'hydrates de
carbone (dextrine, pentosame, mathose) de 8 à 10 % de matières
azotées, de 3 à 4 % de matières minérales, dont 1/3
de phosphate, de faibles quantités de matières amères, de
tanin, de matières colorantes, d'acide organique.
b. Préparation
1°. Le brassage :
La préparation de la
bière comprend le brassage ou préparation du moût et la
fermentation de ce moût. Le brassage comprend le concassage du malt,
l'empâtage, la trempe ou brassage proprement dit, la filtration, la
cuisson et le houblonnage puis le refroidissement.
Le malt est consacré dans des broyeurs
à cylindres, de façon à réduire l'amande en farine
sans écraser les enveloppes cellulosiques. L'empâtage consiste
à mélanger l'eau et la farine de malt (200 à 400 litres
d'eau pour 100 kg de malt).
La pâte obtenue est envoyée dans
la cuve-matière où va se faire la trempe pendant laquelle a lieu
la saccharification de l'amidon. C'est-à-dire, la transformation de
l'amidon sous l'influence de l'amylose en dextrines qui restent dans la
bière et lui donneront de la "bouche" et en maltose qui fermentera la
dégradation des matières azotées complexes en albumines
peptones, acides aminés.
2°. Filtration :
Après le brassage, le
moût est séparé des drêches par filtration, soit sur
un filtre-presse. Les eaux de lavages des drêches peuvent donner de la
petite bière. Le liquide est soumis à la cuisson dans la cuve
à bouillon, l'ébullition qui dure de une à deux heures,
permet la précipitation des matières azotées, la
destruction des diastases, la stérilisation et la concentration du
moût. C'est au cours de la cuisson que l'on transforme le houblon, qui
communique à la bière son amertume (200 à 600 gr par
hectolitre).
3°. La fermentation :
Le moût est
ensuite refroidi, d'abord par passage dans un bac refroidisseur où se
produit la cassure ou tranchée, puis le ruissellement sur un
réfrigérateur du type Bandelot, ou par circulation dans un
échangeur à plaque. La bière est alors soumise à la
fermentation pendant laquelle les sucres se transforment en alcool et en gaz
carbonique. L'action de la levure est mesurée par l'atténuation.
Après refroidissement du moût, on ensemence la levure et la
fermentation va se faire en deux types.
- La fermentation principale ou tumultueuse, qui s'effectue
en cuves en bois, en ciment ou en métal ;
- La fermentation complémentaire où
l'activité de la levure est ralentie en
tantes ou en foudres.
Cette fermentation se fait pendant huit à dix jours
à 8° C, puis la levure flocule, la bière
décantée est envoyée par l'opération de la
traversée en tanks de garde, où va se faire la fermentation
complémentaire entre 0° et 2° C.
4°. La filtration et le soutirage :
La bière se clarifie d'elle-même, mais
pour obtenir une bière brillante, il faut la filtrer sur un filtre
à masse de cellulose. Elle est ensuite mise en fûts ou en
bouteilles, à l'aide d'une soutireuse isobaromètrique qui permet
de lui garder tout son gaz carbonique sous pression.
Tableau n°34 : Evolution de la production
de la bière et des boissons gazeuses.
(en
milliers d'hectolitres)
DESIGNATION
ANNEE
|
SIMBA
|
TEMBO
|
TOTAL
|
BOISSONS GAZEUSES
|
DESIGNATION
ANNEE
|
SIMBA
|
TEMBO
|
TOTAL
|
BOISSONS GAZEUSES
|
1925
1926
1927
1928
1929
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
|
24
39
74
107
280
297
308
375
412
478
508
547
579
617
642
673
842
795
672
639
627
708
747
791
813
871
904
943
976
1214
1341,8
1542
1797
1349
2275
874
|
-
-
12,8
13,4
13,1
14,7
15,2
15,8
17,1
18,7
19,1
19,8
20,1
27,1
31,7
29,8
28,9
32,8
31,8
25,4
26,2
25,4
26,2
27,1
28,2
28,3
28,7
29,2
29,3
39,8
42,7
38,4
35,8
32,7
30,9
31,7
|
24
39
86,8
120,4
293,1
311,7
323,2
390,8
429,1
496,7
527,1
566,8
599,1
644,1
673,7
702,8
870,9
827,8
703,8
664,4
653,2
733,4
773,2
818,1
841,2
899,3
932,7
972,2
1005,3
1253,8
1384,5
1580,4
1832,8
1381,7
1305,9
905,7
|
149
172
198
201
217
238
241
252
263
278
293
183
201
217
294
297
254
269
271
307
|
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
890
871
847
801
742
738
694
573
556
432
588
670
793
843
976
988
916
843
480
370
472
804
914
972
953
899
743
871
896
907
942
958
984,9
724,7
1231,7
|
27,8
26,1
25,3
24,8
26,1
24,8
21,9
23,4
47
38,7
37,4
39,9
32,7
37,9
32,8
-
-
-
-
41,7
39,8
38,5
34,8
36,7
39,9
41,2
31,9
28,4
27,8
26,3
25,1
26,2
27,5
29,9
27,8
|
917,8
897,1
872,3
825,8
768,1
62,8
715,9
596,4
603
470,7
625,4
709,9
825,7
880,9
1008,8
988,0
916
843
480
411,7
511,8
842,5
948,8
1008,7
992,9
940,2
774,9
899,4
923,8
933,3
967,9
984,2
1102,4
754,6
1259,5
|
402
431
427
409
414
428
434
383
183,5
197,2
208,4
294,8
382,2
305,5
278,9
201,5
204,4
169,2
88,2
74,9
144,7
152,2
198,1
263,9
293,5
355,0
412,1
494,4
538,2
433,2
248,9
276,7
283,9
304,8
417,1
|
Source : Rapports annuels d'activités de la
BRASIMBA 1925-1995
SECTION VI : L'INDUSTRIE DE L'ÉLEVAGE
Bien que relativement peu importante à l'heure actuelle
pour l'économie de nombreux pays à faible revenu,
l'élevage pourrait être appelé à se
développer rapidement.
Notons aussi que les productions
animales constituent une source des calories et des protéines plus
coûteuses que les végétaux : les pauvres en consomment
très peu. A mesure que les revenus augmentent, la consommation de
viande, de lait, d'oeufs et de volaille progresse fortement.
Dans les pays développés, en raison de la forte
demande de lait, de la viande et de l'existence du système de
commercialisation et d'industries de transformation bien organisées,
l'élevage a un caractère fortement commercialisé. Les
éleveurs se spécialisent généralement dans un type
de production, par exemple : porcs d'engraissement, bovins, ranchs d'embouche
ou production industrielle de lait, de porcs, de boeufs et d'oeufs. Les animaux
font l'objet d'une sélection spéciale en fonction de ces
méthodes d'élevage.
Dans les pays en développement et au KATANGA en
particulier, les animaux sont sélectionnés en fonction de leur
endurance et leur adaptation à des conditions difficiles, plutôt
que pour la rapidité de leur croissance. Les petits élevages des
vaches à lait ne suffisent pas pour alimenter toute la population. Cette
production ne se situe que dans la partie de la ceinture verte de
LUBUMBASHI.
En dehors de l'élevage bovin qui est plus
organisé dans des grands ranchs tel que les Elevages de KUNDELUNGU,
anciennement "Elevage et Alimentation du KATANGA" (ELAKAT), les grands
élevages de MARUNGU, le projet Domaine Pilote de KANIAMA-KASESE, les
grands élevages de KATONGOLA et la Pastorale du LOMAMI, il existe
d'autres petits élevages à petite échelle: la ferme MUKOKA
et le RANCH de FUBWE(O.N.D.E.) à MITWABA.
La volaille, qui était auparavant la viande la plus
chère, est maintenant devenue la plus économique, en grande
partie grâce à l'accroissement de la production avicole, qui
progresse de 5 % à 10 % par an dans la plupart des pays en
développement.
En ce qui concerne la production de la viande fraîche,
le bétail sur pied constitue la matière première de
l'abattage. Il y a de ce fait, une corrélation entre la localisation de
l'élevage et celle de l'abattage, qui s'applique principalement par
l'importance du coût de transport par la voie ferrée. Seul le
transport par "TRECK" de cent têtes de bétail est souvent
organisé, entre les ranchs du Nord-Katanga vers les villes de
consommation surtout Likasi et Lubumbashi.
En ce qui concerne la transformation, chaque ville du Katanga
était dotée d'un abattoir public et des abattoirs privés
appartenant à de grandes boucheries telles que ELAKAT (SGA)
fermée actuellement suite à une mise en veilleuse des
activités, SAB, ONDE, etc. Cependant, la performance de l'outil,
l'évolution des connaissances et la localisation de la demande sont
également facteurs déterminants de l'implantation des industries
de transformation, spécialement pour les bovins.
Notons que dans toute la Province du Katanga, seule S.A.B.
connaît des améliorations techniques considérables:
système de conditionnement, de conservation et de transformations
diverses etc.
Tableau n°35 : Evolution du cheptel bovin
au KATANGA (par têtes)
DESIGNATION
ANNEE
|
ELKUN
|
ELGYMA
|
KANIAMA KASESE
|
GRELKA
|
ONDE
|
PASTORALE DU LOMAMI
|
TOTAL
|
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
3472
4273
4337
4410
4953
5027
5112
5199
5840
5945
6052
6374
6495
6618
6945
7084
7226
7377
7532
7690
7859
8068
8253
8443
8637
8844
9056
9273
9505
9743
9996
10265
10542
10827
11119
11419
11704
11997
12285
11604
11956
13279
13598
13978
14834
16873
17274
15050
18000
18374
17241
15372
14271
12873
10407
11273
|
10734
11002
11266
11547
11951
12201
12640
12956
13292
13678
14059
14354
13241
13624
15155
15075
15919
17017
17629
19198
19250
17243
17403
15274
16273
17104
18947
20822
22883
25148
27637
31222
32033
33186
31243
30297
32155
34245
36470
38841
41365
42399
43624
44714
48239
52374
47004
46932
46041
47650
47104
46274
45238
46953
48784
50686
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
172
225
297
308
841
1210
1553
2006
2486
2892
3217
3278
2950
1689
909
469
357
307
289
167
127
56
20
5
2
|
7238
7389
7552
7726
7911
8108
8318
8542
8789
9087
9495
10026
10677
11488
10243
9873
6438
7575
7309
9648
12735
17321
17408
17273
15438
18902
19393
19897
24455
24347
29971
30660
31641
32780
34615
34684
32832
31436
30274
31522
32560
32732
37424
37540
36270
36000
35254
34972
36496
37284
37294
38327
39473
39842
41274
48253
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
47241
48583
50137
52092
54123
55367
57360
58564
56273
55270
52382
55700
55774
35569
30240
26777
25382
26271
23871
22495
21247
|
4234
4386
4662
4983
6777
8335
8552
9090
9717
10669
14510
15032
15979
17512
18615
19285
20538
21277
22745
24766
26326
25437
24232
23176
22834
21742
20242
26297
26902
27520
27427
27934
28271
28432
28000
27234
26393
27273
27900
27972
28747
29234
30876
27431
25242
23272
20243
19518
20317
21042
21799
20042
19272
17435
15214
17283
|
25678
27050
27817
28666
31592
33671
34622
35787
37638
39383
44116
45786
46392
49242
49958
51317
50121
53246
55215
61302
66170
68069
67296
64166
63182
66592
67638
76289
83745
86758
95031
100253
102712
105622
105285
151716
152877
156641
161027
167548
173887
178221
186758
182888
181544
181810
175944
173196
156730
154879
150382
161256
154581
140994
138139
148744
|
Source : - Rapport annuel ELKUN 1960-1995 - Rapport annuel de
la GRELKA 1960-1995
- Rapport annuel ELGYMA 1960-1995 - Rapport annuel
GECAMINES-DEVELOPPEMENT 1960-1995
SECTION VII : L'INDUSTRIE TABACICOLE
V.1. Le tabac
Le tabac est une plante qui peut atteindre deux mètres
de haut . Sa feuille mesure jusqu'à 70 centimètres de long, ses
fleurs disposées en grappes ou en panicules sont rouges , jaunes ou
blanches selon la variété du tabac.
Pour la petite histoire, les Espagnols l'introduisirent
d'Amérique en Europe lors de grandes découvertes, mais l'usage ne
s'y généralisa que vers 1560, époque durant laquelle Jean
NICOT, ambassadeur de France à Lisbonne envoya à Catherine de
MEDICIS de la poudre de tabac destinée à guérir les
migraines de la reine.
V.2. La culture
Le tabac, à cause de l'extrême finesse de sa
graine, est placé dans une pépinière pour être
ensuite transplanté. Il s'accommode sur des terrains de fertilité
variable.Quant aux feuilles, lorsqu'elles sont mûres, on procède
à la cueillette, soit par étage foliaire, soit par plante
entière. Les feuilles, ainsi récoltées sont ensuite
séchées, puis enfilées en "guirlandes" tandis que les
plantes sont soit suspendues au soleil, soit à l'air libre dans des
hangars couverts ou des séchoirs clos spéciaux ou encore dans des
séchoirs chauffés artificiellement(2(*)9).
De nos jours, on cultive le tabac dans presque tout le pays,
son aspect comme ses qualités sont très variables suivant les
lieux de production.
Au KATANGA et plus particulièrement dans les
localités de KISENGE, FUNGURUME et KANIAMA on le cultive par le
truchement des planteurs encadrés par la TABACONGO. Les
variétés telles que le virginie, le Burleigh et Kentucky y sont
cultivées.
Tableau n°36 : Evolution de la production
par type de tabac cultivé. (en Tonnes)
DESIGNATION
ANNEE
|
GALPAO
|
KENTUCKY
|
WHITE BURLEIGH
|
VIRGINIE
|
TOTAL
|
1960-1961
1961-1962
1962-1963
1963-1964
1964-1965
1965-1966
1966-1967
1967-1968
1968-1969
1969-1970
1970-1971
1971-1972
1972-1973
1973-1974
1974-1975
1975-1976
1976-1977
1997-1978
1978-1979
1979-1980
1980-1981
1981-1982
1982-1983
1983-1984
1984-1985
1985-1986
1986-1987
1987-1988
1988-1989
1989-1990
1990-1991
1991-1992
1992-1993
1993-1994
1994-1995
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
36
4
39
66
112
160
104
92
32
42
112
364
287
-
-
-
-
-
-
17
42
-
-
-
-
-
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
9
156
126
75
24
30
1
11
15
38
84
221
410
514
326
291
297
317
372
273
258
294
348
|
17
24
12
14
17
92
108
73
47
42
72
222
372
291
474
325
274
250
200
380
515
545
260
240
241
221
224
328
372
379
347
306
297
248
271
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
2
2
16
48
94
127
234
220
180
381
340
203
259
263
240
281
501
571
538
604
547
592
477
545
|
17
24
12
14
17
92
108
73
47
87
76
419
566
494
706
553
493
517
473
672
1275
1210
547
720
914
975
831
1120
1257
1326
1323
1126
1147
1019
1164
|
Source : Rapport d'activités de la Tabacongo ;
1960-1995.
VII.3. La production du tabac.
La seule entreprise à produire des cigarettes dans la
Province est la TABACONGO. Créée le 4 septembre 1939 à
Léopoldville (Kinshasa) sous le nom de TABACONGO, au capital de
2.000.000 FC, cette entreprise acquit une petite usine située à
Elisabethville(Lubumbashi) et produisit les premières marques des
cigarettes SIMBA et MASUWA en 1942.
Le 30 juin 1960, la société opta pour un statut
juridique congolais et devint une SARL. Actuellement la TABACONGO est
installée pratiquement à Lubumbashi: les autres unités de
production installées à Kinshasa et GBADOLITE sont
fermées.
La TABACONGO produit une gamme variée de cigarettes,
telle que OKAPI, ZAIRE-FILTRE, STELLA, DALLAS etc.
Les principaux marchés de la TABACONGO, sont le
KATANGA , les deux KASAI, KINSHASA ainsi que les pays limitrophes de la
République Démocratique du Congo vers lesquels est
exportée une infime partie de la production.
Tableau n° 37 : Evolution de la production
du tabac (En millions de cigarettes)
ANNEE
PRODUITS
|
QUANTITE
CIGARETTES
|
ANNEE
DESIGNATION
|
QUANTITE
CIGARETTES
|
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
|
114,036
117,224
120,949
139,211
150,400
187,200
189,600
197,200
199,700
208,700
210,400
203,300
223,900
219,200
241,800
255,500
263,300
284,700
317,900
399,100
402,700
398,100
458,500
457,400
396,200
576,600
647,200
|
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
616.100
565.900
793.400
844.500
1.119.200
1.393,10
1.013,20
904,90
1.186,20
1.025,70
1.189,20
731,20
823,50
893,20
850,20
1.064,60
1.37,40
1.368,90
1.343,80
1.292,20
1.422,40
1.195,60
1.617,00
1.720,00
1.506,00
1.286,00
1.593,00
|
Source : Rapport d'activité de la TABACONGO.
CHAPITRE V : L'INDUSTRIE DE CONSTRUCTION
SECTION I : CONSTRUCTION ET FABRICATION
MÉTALLIQUE
a) Construction métallique
Par construction métallique, nous entendons toute
transformation de la matière brute, en produits finis tels que les
tôles galvanisées, le fer rond, les cornières, les wagons,
les charpentes métalliques et autres ouvrages issus d'une matière
métallique.
En ce qui concerne la République Démocratique du
CONGO et la Province du KATANGA en particulier, cette construction
métallique se résume principalement par la fabrication dans les
grands ateliers (MECELCO, SOMETOLE, ACP II ET III) des matériaux
nécessaires à la fabrication des châssis métalliques
pour la construction des hangars, immeubles, pièces pour les ponts et
chaussées, la construction de bateaux et autres baleinières sur
base des tôles planes en acier ou en aluminium ; la construction de
wagons trémies pour les besoins de l'industrie minière et autres
firmes utilisant ces wagons comme principale source de déplacement des
produits divers.
L'industrie de la construction métallique au KATANGA,
en dehors des LAMINOIRS et CABLERIES de la GECAMINES, éprouve beaucoup
de difficultés, en ce qui concerne l'approvisionnement en
matières premières, la construction foncière, telle que
les tôles planes, les cornières etc.
Il est à noter aussi que, dans le cadre du
développement de notre pays, l'industrie de construction
métallique s'avère très importante, du fait que les
ouvrages sont conçus et montés sur place au pays en utilisant
une main-d'oeuvre locale et une technologie adaptée aux
réalités du pays.
La plupart de grands ouvrages qu'utilise l'industrie du
cuivre, proviennent essentiellement de la COMEKAT actuellement GECAMINES A.C.P.
II et III, et la MECELCO .
1° La MECELCO
Quelques chiffres vont nous permettre de comprendre
l'importance de cette industrie jusqu'à une période bien
déterminée, que nous avons développée dans le
chapitre précédent.
Tableau n° 38 : Evolution de la production
de la MECELCO (en tonnes)
Année
|
Tôlerie
|
Huisserie
|
Construction métallique
|
Carrosserie citernes et réservoir
|
Total
|
Wagons
|
Répar.
|
Neuf
|
Carros
|
capacité
|
250t
|
250t
|
1000t
|
200t
|
|
250pces
|
75pc
|
1pc
|
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
107
97
93
89
76
47
21
23
71
68
69
83
72
17
57
68
20
14
10
9
2
-
-
4
6
15
|
54
38
27
-
-
45
14
9
89
27
28
25
-
1
5
7
-
-
-
-
-
-
-
-
-
4
|
134
171
171
124
137
147
171
94
72
70
67
94
124
20
101
333
130
171
148
120
94
-
-
-
131
94
|
74
48
35
45
73
43
47
37
49
42
35
82
109
100
89
52
35
24
37
47
92
-
-
-
47
74
|
369
354
529
358
225
282
256
233
382
207
199
222
304
138
252
460
185
102
192
167
188
-
-
4
224
187
|
24
-
-
-
17
-
14
12
11
9
-
10
-
20
9
7
56
47
-
32
-
-
-
41
14
12
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
18
14
17
32
-
-
-
41
17
22
|
-
-
-
-
-
14
-
-
-
-
-
-
-
11
6
-
-
-
-
12
-
-
-
-
-
4
|
Source : - Conjoncture Economique 1970-1990
- Rapport annuel MECELCO 1995.
La MECELCO s'est aussi spécialisée dans la
construction des ponts métalliques, l'assemblage et la réparation
des wagons pour le chemin de fer. Notons en outre, que le secteur huisserie
métallique a été cédé à une autre
société de la même famille à savoir ELITEX , dans la
branche du mobilier métallique.
2° La SOMETOLE
Au cours de son existence, cette société a
produit principalement des châssis métalliques pour les grandes
constructions de l'industrie minière. C'est ainsi qu'à la
période de zaïrianisation, en 1973-1974, la SOMETOLE a axé
ses activités sur les travaux à façon pour le compte de la
GECAMINES. Les principales productions furent les hangars métalliques,
les carrosseries des camions à B.F. et B.B.; les citernes, les maisons
préfabriquées, les tôles galvanisées, les bacs
auto-portant et les tôles de toiture.
Tableau n° 39 : Evolution de la production
de la SOMETOLE (en tonnes)
Année
|
Tonnage
|
Tôle galvanisée
|
Total
|
Année
|
Tonnage
|
Tôle galvanisée
|
Total
|
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
|
475
349
372
492
348
275
242
227
212
403
226
146
176
202
|
127
-
-
-
-
145
131
97
82
74
-
-
-
-
|
602
349
372
492
342
420
373
324
293
477
226
146
176
202
|
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
200
329
594
372
281
253
231
-
-
-
-
-
|
141
107
300
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
341
436
294
372
281
253
231
-
-
-
-
-
|
Source : Conjoncture Economique 1990
Rapport Annuel de la SOMETOLE 1995
a) Fabrication des articles de ménage : aluminium,
plastiques et autres
fonderies
1°Les plastiques
Avant la découverte de résines artificielles,
les matières plastiques ne comprenaient que des produits naturels et ne
fournissaient que des produits de médiocre qualité. La
vulcanisation du caoutchouc, en 1840, permit de conférer à cette
matière de bien meilleures qualités. On cherchera alors à
modifier les produits naturels pour les transformer en matières
plastiques.
En 1909, BAEKELAND mit au point le premier
plastique organique, la bakélite, à base de résine
phénol-formaldéhyde. En 1915, on réussit la fabrication de
l'acétate de cellulose, qui présente sur le celluloïd
l'avantage d'être moins inflammable.
Les matières premières utilisées dans
l'industrie des plastiques sont tirées du règne minéral,
du règne végétal et, dans une moindre mesure, du
règne animal. Les matières minérales de base les plus
importantes sont le calcaire, le sel, la houille, le pétrole brut et les
gaz naturels combustibles. Le calcaire sert à produire la chaux qui,
traitée par la coke au four électrique donne le carbone de
calcium, dont on tire l'acétylène, une des matières
premières les plus importantes des plastiques.
L'industrie des plastiques est relativement jeune, comme
beaucoup d'autres branches industrielles. Il y a lieu de faire une distinction
entre les industries de la fabrication des matières et celles de leur
transformation.
Les principaux consommateurs des produits en plastique sont
les brasseries, les fabricants de boisons gazeuses pour les casiers et les
industries alimentaires. Au plan social, l'impact de cette industrie est
considérable du fait que cette matière est devenue, depuis plus
d'une décennie, l'emballage par excellence de tous les produits.
Cette matière touche un très grand public pour
les chaussures, les bouteilles, les bassins , les articles de ménage et
les matelas en mousse. Les principaux producteurs d'ouvrages en plastique de la
Province sont les Brasseries Simba qui produisent eux-mêmes leurs
emballages sous forme de casiers ; SAFEM, qui produit les sachets en plastique
avec ERATHEN qui, elle ,produit outre les emballages en plastique, des sceaux
de 1 à 10 litres et des articles de ménage, tels que les
assiettes, les bols, etc.
La manutention de cet emballage est de plus en plus
sécurisante par rapport aux emballages métalliques. Il sied de
noter de ce fait que cette industrie provoque, à l'heure actuelle ,un
engouement de plus en plus croissant de telle manière que l'industrie
électronique l'utilise comme support de tous ses produits. L'industrie
électrique et les producteurs d'eau dans les grands centres utilisent
les produits en plastique pour leurs caractéristiques non "corrosives"
empêchant la rouille due au dépôt d'infimes parties de
métaux en suspension dans l'eau.
c) Fabrication des mobiliers métalliques
La fabrication du mobilier métallique en
République Démocratique du Congo, consiste principalement en un
assemblage métallique pour produire tous les équipements de
bureau tels que les tables, les trieurs, les étagères, les
armoires etc. Ces équipements sont utilisés dans les formations
médicales, où l'on retrouve tout l'arsenal de l'hôpital
avec la panoplie des lits, bureaux, porte-sérum, crachoir etc.
Au CONGO et plus principalement au KATANGA nous pouvons
retrouver quelques grandes firmes qui jadis faisaient la fierté dans ce
domaine, mais qui, compte tenu de la précarité du marché
et des revenus, ont dû soit réduire leurs activités, soit
se reconvertir dans d'autres productions.
Nous pouvons citer les plus importantes telles que : La
Fabrique Nationale de Meubles et d'Articles Ménagers (FNMA), la
Société des Dérivées Textiles (ELITEX) et la
Société Mécanique Electrique et Application au
Congo(MECELCO).
A titre illustratif, nous pouvons donner quelques statistiques
de la production du mobilier de bureau de la Société des
Dérivées Textiles (ELITEX) qui opère au KATANGA.
Tableau n° 40 : Evolution de la production
de ELITEX (en pièces)
Année/
Désignation
|
Mobilier de bureau
|
Mobilier de jardin
|
Mobilier de cuisine
|
Salons
|
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
7.249
7.843
8.471
5.433
271
-
347
1.834
2.292
2.347
2.874
1.341
171
93
100
333
900
871
643
520
47
21
12
14
9
4
|
3.271
3.141
2.745
2.343
147
-
274
948
-
-
-
-
-
1.870
1.124
953
330
-
-
-
47
12
9
-
-
-
|
493
274
148
94
75
-
121
146
-
47
142
371
-
406
901
1.270
1.300
1.241
1.104
976
472
34
21
12
-
-
|
304
271
149
97
88
-
101
94
-
52
49
102
-
-
202
134
30
14
12
9
-
-
-
-
-
-
|
Source : Conjoncture Economique 1987 Rapport Annuel
ELITEX 1995
Il ressort de ce tableau que la production du mobilier de
bureau est fonction du niveau d'activité des entreprises locales et
partant de la santé économique de la Province. L'activité
économique étant en régression, il est tout à fait
normal que cette fabrication ne puisse être florissante.
SECTION II : L'INDUSTRIE DU CIMENT
Cette industrie est parmi les créations les plus
anciennes qui ont accompagné l'industrie du cuivre et le
développement des constructions des centrales hydroélectriques
devant desservir le traitement du minerai du cuivre. Sa création remonte
à 1922.
Cette industrie a eu pour objectif de fournir de la
matière première, le ciment, destiné à la
construction des maisons et autres immeubles pour le compte de l'Union
Minière du HAUT-KATANGA, vu le nombre toujours croissant des
travailleurs. Outre la couverture des besoins de la Société
Minière, la Cimenterie du KATANGA couvre aussi tous les secteurs
d'activité du KATANGA méridional et de deux KASAI.
Il est aussi à noter que la deuxième
cimenterie fut fondée en 1953 à LIKASI. Sa production se
caractérise par une bonne résistance aux eaux souterraines,
souvent chargées de sulfates et convient particulièrement aux
travaux de fondation.
La cimenterie du KATANGA a aussi donné en 1929
naissance à une entreprise de fabrique de fibrociment, la fabrique des
matériaux en béton tels que les granits, les pierres
artificielles, les tuiles, les tuyaux, les plaques ondulées pour
toitures, etc.
II.1.Historique du ciment
Parmi les peuples de l'Antiquité, ce sont surtout les
Romains qui ont utilisé les liants hydrauliques , à savoir : des
poudres fines faisant pâte avec l'eau et susceptibles de faire prise,
puis de durcir dans un milieu favorable. Les peuples de l'Orient ne liaient pas
leurs maçonneries sauf avec du bitume. Les Grecs et les Romains d'avant
l'ère chrétienne furent les premiers qui connurent la
matière agglutinante hydraulique. L'Empire Romain s'étendait en
Afrique du Nord et sur les vastes territoires d'Europe.
Des villes entières, des amphithéâtres,
des aqueducs, des ponts furent édifiés. Le premier liant
hydraulique que connurent les Grecs et les Romains fut un mélange de
chaux et de sable provenant du broyage d'un matériau volcanique que l'on
trouvait dans les environs de Naples. Cet adhésif était
appelé "Ciment PUZZOLAN" qui durcit sous l'eau et donne une bonne
résistance.
En 1956, SMEATHON, ayant remarqué une certaine
ressemblance entre le ciment durci et une pierre naturelle de la région
de PORTLAND, donna ce nom qui fut dès lors associé à celui
d'une catégorie importante de ciments. L'Anglais APSDIN eut un brevet en
1824, pour la fabrication d'un ciment à prise lente. Ce fut le point de
départ de la fabrication du ciment PORTLAND artificiel.
II.2. Les sociétés productrices du
ciment
II.2.1. La CIMENKAT.
Créée le 16 janvier 1922 par Arrêté
Royal, la société "CIMENT DU KATANGA" fut constituée par
les fondateurs suivants :
* La Société Belge et Minière du
KATANGA,
* La Compagnie du CONGO pour le Commerce et l'industrie;
* La Banque de PARIS et des PAYS-BAS
* La BELGO-KATANGA, etc.
En vertu de la loi du 17 juin 1960, la société
fut placée sous statut de droit belge. Le 13 février 1962, la
"Société CIMENTS DU KATANGA" fut apport de ses
propriétés et installations de LUBUDI ainsi que de toutes ses
activités tant industrielles que commerciales à une nouvelle
société de droit congolais sous la dénomination CIMENTS ET
MATERIAUX DE CONSTRUCTION DU KATANGA "CIMENKAT".
Le 31 décembre 1974, la société fut
zaïrianisée et passa sous contrôle à 100% de l'Etat
Zaïrois. Le 17 septembre 1976, la société fut
rétrocédée aux anciens actionnaires et la GECAMINES y
détient actuellement 49,8% des parts du capital, EGINTER 47,4%, la S.A.
des Cimenteries CBR 2,1% et ETEROUTREMER 0,7%. Actuellement, la CIMENKAT
fonctionne en partenariat avec la GECAMINES et les Entreprises MALTA FORREST
qui représentent les autres actionnaires.
Tableau n° 41 : Evolution de la production
du ciment au KATANGA (en tonnes)
ANNEE
PRODUIT
|
CIMENT
LAC
|
CCC
|
CIMENKAT
|
ANNEE
PRODUIT
|
CIMENTS
LAC
|
CCC
|
CIMENKAT
|
1922
1923
1924
1925
1926
1927
1928
1929
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
|
14.000
12.000
13.000
17.000
15.000
20.000
19.000
17.000
22.000
22.000
25.000
30.000
31.000
32.000
30.000
27.000
25.000
29.000
24.000
27.000
29.000
32.000
22.000
18.000
19.000
21.000
|
74.200
72.800
69.000
78.000
75.000
67.000
69.400
78.000
71.000
64.000
67.000
70.000
73.000
76.000
75.000
74.000
70.000
71.000
54.000
49.000
47.000
56.000
44.000
49.000
40.000
18.000
|
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
174.000
183.000
171.000
169.000
175.000
164.000
150.000
139.000
124.000
127.000
111.000
97.000
99.000
108.000
97.000
96.000
87.000
94.000
78.000
69.000
75.000
79.000
138.000
164.000
153.000
87.000
|
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
25.000
26.000
17.000
15.000
16.000
12.000
17.000
17.000
13.000
21.000
25.000
18.000
24.000
38.000
40.000
38.000
22.000
19.000
20.000
21.000
14.941
22.196
23.604
18.436
24.037
24.915
21.562
35.422
30.686
31.524
38.610
27.500
17.400
15.200
17.400
17.500
14.000
|
16.000
14.500
16.000
11.340
8.667
12.868
18.000
32.000
17.000
16.000
12.000
14.000
16.000
16.000
10.000
15.000
8.000
11.000
10.000
14.000
10.820
15.541
11.526
12.572
12.221
16.984
13.443
17.517
10.700
9.700
11.600
10.400
9.200
4.800
2.300
1.250
450
|
72.000
47.000
34.000
29.000
32.000
48.000
51.000
44.000
71.000
60.000
60.000
63.926
64.000
79.000
79.000
91.000
69.000
52.000
53.000
59.000
57.348
63.133
59.906
67.011
67.201
59.207
66.881
33.312
ND
52.123
52.167
59.571
54.018
34.200
27.400
25.000
20.000
|
Source: PARY J. : "Les
matériaux de construction, l'industrie KATANGAISE. Réalisation
et prospective, 1955-1960.
- Département de l'économie et Industrie ;
conjoncture Economique 1969-1995. -ND = Non disponible
SECTION III : FABRICATION EN BÉTON ET
ASBESTE-CIMENTS
Activité connexe de l'industrie du ciment, la
fabrication des bétons et asbeste-ciment a été
assurée par trois entreprises, l'une installée à LIKASI,
LUBUMBASHI et l'autre à LUBUDI. Ces entreprises se sont
spécialisées dans les grands travaux de terrassement et de
construction.
III.1. Les bétons
Utilisé principalement par les Romains, le
béton a servi à la construction de leurs édifices. A
l'époque moderne l'emploi du béton a, principalement,
donné lieu au développement du béton armé et du
béton précontraint. Le béton est employé dans la
construction des bâtiments, par exemple, pour obtenir une meilleure
isolation thermique des locaux.
Le béton frais est un matériel qui se laisse
facilement mettre en oeuvre ou façonner par remplissage de moules aux
dimensions désirées. C'est ainsi qu'on appelle OUVRABILITE ou
MANIABILITE, l'aptitude du béton à bien se serrer en une masse
compacte.
III.2. L'asbeste ciment
L'asbeste-ciment est du ciment orné d'amiante
;c'est-à-dire une fibre minérale (silicates cristallins),
susceptible d'être désagrégée en filaments tenus et
provenant de trois types de minéraux biens distincts dont deux,
couramment utilisés dans la fabrication du produit qui nous
préoccupe, sont désignés sous le nom connu d'asbeste.
Indépendamment de cette classification, il faut
signaler que le mot "amiante" est plutôt d'usage dans
les pays de langue latine alors que celui de "asbeste" est
plus couramment utilisé dans les langues germaniques et
anglo-saxonnes.
En ce qui concerne les constituants, le ciment constitue
l'élément essentiel puisqu'il intervient dans la proportion de 85
à 90% alors que les mortiers et bétons n'en comportent que 10
à 30%.
L'asbeste : la variété minéralogique la
plus utilisée est la chrysolite ou asbeste serpentineux. C'est un
silicate de magnésium hydraté, importé de l'Oural, du
ZIMBABWE et du CANADA. La chrysolite est un produit d'altération
d'origine métamorphique, présent dans la roche sous forme de
veines minces.
Le choix de cette espèce particulière est
justifié par :
* son aptitude à être facilement
défibrée ;
* la résistance à la traction, comparable
à celle de l'acier, l'élasticité et le peu de
fragilité des fibres élémentaires, sont des
qualités précieuses pour le rôle d'armature qui leur est
assigné.
L'asbeste-ciment a été
découvert par LOUIS HATSHEK en 1899 , qui imagina de
réaliser une plaque de couverture en ciment armé d'amiante en
enroulant la pâte sur un cylindre à la manière des
cartonniers. Il existe également un procédé sec, qui, au
lieu d'utiliser l'amiante en fibre, utilise souvent des
succédanés tels que le coton, le jute ou le crin qui sont
malheureusement putrescibles(3(*)0).
Tableau n° 42 : Evolution de la
production des produits en bétons et asbeste-ciments (en
tonnes)
ANNEE
PRODUIT
|
TRABEKA
|
SAER
|
ANNEE
DESIGNAT.
|
TRABEKA
|
SAER
|
1929
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
|
548.000
673.000
745.000
847.000
803.000
942.000
971.000
2.471.000
1.107.000
976.000
849.000
994.000
949.000
1.270.000
1.174.000
980.000
875.000
894.000
745.000
943.000
917.000
897.000
941.000
976.000
474.000
372.000
369.000
374.000
350.000
352.000
394.000
297.000
312.000
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
25.470
27.200
26.430
29.210
28.272
25.371
20.241
19.279
21.413
21.741
19.241
17.817
19.319
21.291
19.273
18.872
14.372
15.369
15.374
16.350
13.474
12.987
10.991
|
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
278.000
291.000
472.000
345.000
337.000
323.912
438.506
185.776
221.836
231.471
139.572
139.000
83.000
158.000
172.000
197.000
|
17.962
19.746
17.467
16.473
17.251
17.343
15.276
14.875
13.342
12.834
16.092
19.033
40.518
41.672
23.215
30.080
31.762
38.671
33.512
37.672
39.049
18.231
15.783
12.025
8.560
3.343
3.737
4.274
1.341
871
942
733
274
947
|
|
Source: - Département de l'économie et
Industrie ; conjoncture Economique 1969-1995.
CHAPITRE VI : L'INDUSTRIE DU TRANSPORT
SECTION I : LE TRANSPORT ROUTIER
Le transport routier au CONGO et au KATANGA en particulier est
constitué principalement du trafic intérieur, inter-provincial
et international surtout avec les pays voisins qui sont l'ANGOLA au Sud-Ouest
et la ZAMBIE au Sud-Est. Il consiste en camions ayant un tonnage variant entre
7 et 80 tonnes, transportant exclusivement des produits alimentaires et des
produits miniers dont surtout le cuivre, dans des containers de 40 pieds.
Le KATANGA dispose sur son territoire du réseau routier
le plus dense du Pays avec des routes de desserte agricole et des routes
d'intérêt local, national et international.
Actuellement, le réseau routier constitue un
élément assez faible de voies de communication. Les routes ont
toujours été conçues, avant tout, comme moyen de liaison
complémentaire des autres voies. Les conditions naturelles en rendent
l'établissement difficile et coûteux. Leur dégradation est
rapide du fait du climat d'où un entretien onéreux est
constamment à reprendre. L'état de la chaussée, la
fréquence des bacs, ralentissent la circulation. Le réseau
comprend, pour l'ensemble du Pays, 145.000 kilomètres dont 69.000
kilomètres de routes principales mais seulement 2.700 kilomètres
sont asphaltés. Le KATANGA à lui seul couvre 750
kilomètres de routes asphaltées. Ceci ne représente que
6,9 kilomètres pour 100 kilomètres carrés. Le trafic
automobile compte plus de 250.000 véhicules, dont 40 % sont des
véhicules utilitaires et 3.500 autobus pour le transport en
commun(3(*)1).
Le transport à longues distances a été
longtemps assuré par de grandes sociétés, dont la plupart
ont abandonné leurs activités. Il s'agit de l'Office des
Transports en Commun du Congo (OTCC), la Société de Transport
Kinois(STK), la Société de Transport au CONGO (SOTRAC) etc.
Aujourd'hui, cette activité est reprise par de petits exploitants
disposant des moyens insuffisants et qui exploitent surtout les trajets
interurbains et inter-communaux. La carte routière en annexe
démontre à suffisance le niveau du réseau routier du CONGO
et du KATANGA en particulier.
SECTION II : LE TRANSPORT FERROVIAIRE
L'entreprise ferroviaire au KATANGA est
caractérisée par une seule compagnie de chemin de fer qui
quadrille la province du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Ce chemin de
fer est électrifié seulement sur le tronçon
LUBUMBASHI-TENKE-KOLWEZI-MUTSHATSHA et TENKE -KAMINA. Le reste du
tronçon est caractérisé par la traction mécanique
au fuel (gasoil).
II.1.Historique du chemin de fer
L'histoire du chemin de fer du Congo date des années
1878, lorsque HENRY MORTON STANLEY déclara: " le CONGO
sans chemin de fer ne vaut pas un penny". C'est ainsi qu'en dépit des
14.000 Km des voies navigables, seul l'estuaire du fleuve congo avait
entretenu des contacts avec le monde extérieur.
En 1889 il fut créée la Compagnie de Chemin de
Fer du CONGO(CCFC). Cette compagnie fut chargée de la construction et de
l'exploitation de cette ligne. Les travaux commencèrent en 1890 et
KINSHASA (Léopoldville) fut atteint en 1898 . Ce chemin de fer est long
de 398 Km, distance séparant MATADI de KINSHASA.Il passe à
travers un pays escarpé, rocheux, entrecoupé par de nombreux
ravins.
a) Le Chemin de fer du MAYUMBE
Ce chemin de fer fut construit à partir de 1898, avant
l'achèvement du chemin de fer des cataractes en vue de relier KINSHASA
au port maritime de BOMA. Le kilomètre 114 fut atteint en 1902. Mais en
1913, on entreprit son prolongement jusqu'à TSHELA, soit 140 Km et le
rail y arriva en 1923. Cette voie était uniquement destinée
à desservir le MAYUMBE.
b) La Compagnie de Chemin de Fer du CONGO
supérieur aux Grands Lacs Africains(CFL).
Cette Compagnie fut créée par une convention
qui fut signée le 4 janvier 1902 et eut pour concession les deux lignes
de chemin de fer reliant le fleuve ; l'un au lac ALBERT et l'autre au lac
TANGANYIKA. Suite à la découverte d'importants gisements de
minerais de cuivre dans le sud, la préoccupation fut alors
détournée pour atteindre le HAUT-KATANGA par voie de
pénétration à grande capacité permettant la mise en
valeur de ses immenses richesses.
Cette convention de 1902 fut amendée par le
Décret Royal du 18 juin 1903. La Compagnie obtint la concession d'une
voie ferrée contournant les rapides de KISANGANI (STANLEYVILLE)-UBUNDU
(PONTHIERVILLE) et d'une autre contournant les rapides de SENDWE et des portes
d'Enfer (KINDU-KONGOLO). Le même Décret autorisait la Compagnie
à établir un service de navigation sur les biefs navigables pour
joindre les diverses lignes concédées entre elles et au Chemin de
Fer reliant KISANGANI à UBUNDU.
Entre 1906 et 1910, on relia KINDU à KONGOLO sur une
longueur de 355 Km. En 1915, KABALO et KALEMIE furent reliés, soit du
fleuve au lac TANGANIKA sur une distance de 272 Km.
c. La Compagnie de Chemin de Fer du
KATANGA(C.F.K.)
La mise en valeur du KATANGA rendait impérieuse la
réalisation urgente d'une liaison quelconque avec un port maritime.
C'est ainsi que par le Décret du 11 mars 1922, il fut créé
la C.F.K. qui avait pour objectif l'exploitation d'un chemin de fer reliant la
frontière méridionale de l'Etat Indépendant du CONGO au
LUALABA.
Par le Décret du 31 octobre 1906 fut instituée
d'autre part, la Compagnie du Chemin de Fer du BAS-CONGO au KATANGA (B.C.K.).
Aux termes de la Convention du 5 novembre 1906, un accord fut conclu entre
l'Etat Indépendant du CONGO et cette compagnie. Cette
société était chargée de :
- Réaliser la participation financière de
l'E.I.C. dans la Compagnie du Chemin de Fer du KATANGA, et de participer aux
études, à la
construction et à l'exploitation de la dite
ligne de chemin de fer concédée à cette
dernière ;
- Construire et exploiter un chemin de fer reliant la
province minière du KATANGA à la ligne portugaise du
BENGUELA.
d) La voie nationale (1923-1935)
B.C.K. ou la Compagnie du Chemin de Fer du BAS-CONGO au
KATANGA.
Cette ligne fut
matérialisée par le Décret du 6 octobre 1906. C'est ainsi
que la ligne CFL fut achevée et ses bateaux atteignaient BUKAMA. En
1911, la ligne BUKAMA-SAKANIA fut achevée et livrée à
l'exploitation en 1918.
En 1923, il fut entamé la liaison du HAUT-KATANGA au
BAS-CONGO par un tracé allant de BUKAMA à ILEBO (PORT-FRANCQUI).
Ces travaux furent achevés en 1923 et couvrirent une longueur de 1123
Kms. Cette liaison avait pour objectif de relier ILEBO à la
rivière KASAI qui se déverse dans le fleuve CONGO donnant ainsi
accès à l'Océan Atlantique par le Port de BOMA et BANANA.
En 1974, par son ordonnance-loi n° 74-027, les quatre
anciennes sociétés furent fusionnées pour donner naissance
à la SNCZ (Société Nationale de chemin de fer du
Zaïre). La nouvelle société reprit les
sociétés suivantes : (32)(*)
* La Nouvelle Compagnie de Chemin de Fer de
KINSHASA-DILOLO-LUBUMBASHI (KDL)
* La Compagnie des Chemins de Fer du CONGO supérieur
aux Grands Lacs Africains (CFL)
* Les Chemins de Fer Vicinaux du CONGO (CVC)
* Et la Compagnie du Chemin de Fer MATADI-KINSHASA (CFMK).
En 1992, la SNCZ fut encore décentralisée et
donna naissance à trois grandes sociétés, à savoir
:
* La Société des Chemins de Fer de l'EST
(S.F.E.), ayant son siège à KINDU.
* L'Office des Chemins de Fer des UELES (C.F.V.), ayant son
siège à AKETI.
* Et l'Office des Chemins de Fer du Sud (O.C.S.) ayant son
siège à LUBUMBASHI.
II.2. Les difficultés du trafic ferroviaire au
Congo
Le chemin de fer est par excellence un moyen de transport dont
le but direct est celui de la promotion des intérêts non seulement
économique, mais également socio-politique.
Par rapport au transport aérien, au bateau et à
la route, le chemin de fer demeure le moyen de transport le moins coûteux
et permet le déplacement et l'acheminement des grandes quantités
de marchandises.
FERNAND BAUDHIN, n'a-t-il pas dit : "le
transport ferroviaire rend la concertation économique possible par le
groupement des activités en vue de produire en grande quantité en
s'adressant à des marchés de plus en plus vastes"(33)(*).
Le transport ferroviaire favorise la politique
d'intégration, en reliant les différents pôles de
développement et par la même occasion les hommes qui constituent
l'élément moteur de toute économie.
Le principal axe de communication ferro-fluvial est celui qui
relie LUBUMBASHI au port de MATADI en passant par KANANGA et KINSHASA soit
plus ou moins 2500 kilomètres. La difficulté rencontrée
sur cet axe provient du non-prolongement du rail de ILEBO à KINSHASA.
Cette difficulté est à la base de nombreuses ruptures de charge
au port d'ILEBO.
Le réseau ferroviaire du CONGO n'a subi aucune
restructuration depuis l'époque coloniale. Il comprend, avec les
raccordements, 6.111 kilomètres dont 4.874 des lignes principales et
858 seulement des lignes électrifiées soit 14 % des lignes ,
à savoir :
- La ligne reliant le KATANGA à la frontière
angolaise (DILOLO) donne accès au Chemin de Fer de BENGUELA qui
aboutit à LOBITO. Elle est devenue impraticable depuis 1975.
Cette liaison à travers l'ANGOLA constitue la voie la plus rapide
vers l'Océan Atlantique ;
- La ligne reliant le KATANGA à la frontière
zambienne assurant la liaison, via les Chemins de fer de la ZAMBIE,
de la TANZANIE, du ZIMBABWE et du MOZAMBIQUE, avec les ports de
l'Océan Indien principalement ceux de l'AFRIQUE DU SUD;
- La ligne reliant la province du KATANGA au port d'ILEBO
sur la rivière
KASAI et celle reliant KINSHASA au port de MATADI;
- La ligne KAMINA-KABALO qui se prolonge, d'une part vers
KINDU et KISANGANI et d'autre part vers KALEMIE
assurant la liaison avec le port de DARE-SALAM.
Il est à noter par contre, que l'infrastructure du
réseau n'est pas totalement interconnectée: la Province du
KATANGA quant à elle est interconnectée avec les autres
réseaux ferroviaires, ceux de la ZAMBIE et de l'AFRIQUE DU SUD.
Le tableau ci-après donne à suffisance le niveau
de l'évolution du transport ferroviaire depuis 1910 jusqu'en 1995. Ce
tableau démontre le comportement du chemin de fer en corrélation
avec le niveau de l'économie nationale.
Tableau n°43 : Evolution du trafic du
chemin de fer (en milliers)
ANNEE
DESIGANT
|
VOYA-GEURS
|
VOYA-
GEURS Km
|
TONNES
|
TONNES/Km
|
UNITE/TRAFIC
|
ANNEE
DESIGANT
|
VOYA-GEURS
|
VOYA-
GEURS
Km
|
TONNES
|
TONNES/Km
|
UNITE/
TRAFIC
|
1910
1911
1912
1913
1914
1915
1916
1917
1918
1919
1920
1921
1922
1923
1924
1925
1926
1927
1928
1929
1930
1931
1932
1933
1934
1935
1936
1937
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
|
47,2
36,2
53
56,9
39,4
37,8
41,2
42,2
56,4
92,2
99,3
112,9
135,9
134,0
137,1
147,0
162,9
168,4
199,7
240,6
251,0
190,9
115,6
57,7
63,7
70,2
83,5
125,4
142,1
157,6
187,3
268,9
366,7
595,8
626,9
610,4
466,5
432,5
472,6
510,7
530,3
726,9
475,3
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
13.200
15.400
29.458
37.141
41.253
52.937
62.865
61.685
57.439
32.831
18.129
19.832
21.259
22.129
29.663
31.891
33.567
41.354
66.591
91.181
146.604
162.633
149.350
114.710
96.005
97.504
106.589
111.732
125.952
147.158
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
14.271
16.188
12.762
23.327
46.519
46.067
73.683
84.897
84.466
107.708
106.908
140.268
178.879
259.777
310.069
376.067
420.070
473.084
475.613
576.401
546.617
346.220
158.667
191.752
304.282
343.047
358.542
618.333
558.500
514.936
566.118
717.220
967.879
1.022.347
1.038.977
942.193
947.926
1.045.192
1.132.797
1.131.054
1.236.718
1.392.193
1.539.285
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
587,3
706,8
799,5
1.058,8
1.252,2
1.295,3
1.368,8
1.198,6
647,3
892
1.565,7
1.706
1.723,2
1.543,9
1.578
1.574
1.742
1.472
1.354
1.607
1.692
1.950
1.342
1.080
1.101
1.199
1.348
963
1.372
965
856
790
792
927
992
694
472
552
235
205
66
76
99
|
156.457
179.163
191.083
247.027
304.393
309.969
326.760
183.354
349.480
348.080
271.683
246.950
430.420
741.320
345.342
478.472
494.273
579.431
673.013
340.500
360.396
461.317
609.724
507.274
561.173
482.000
554.342
429.262
613.274
405.090
372.532
345.584
291.534
330.140
359.479
245.584
271.854
225.360
100.001
90.736
23.866
33.585
55.656
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
4.766
4.069
40524
4.236
3.990
4.274
4.275
4.404
4.255
4.013
3.332
3.190
3.353
2.377
1.336
539
507
380
|
1.667.027
1.891.413
1.921.521
1.876.598
2.188.133
1.827.111
1.890.847
1.603.439
1.049.420
948.080
971.683
1.246.950
1.430.420
1.741.320
3.456.700
1.797.998
1.843.700
1.876.950
2.245.625
2.148.015
2.640.389
3.004.705
2.471.068
2.378.680
2.389.640
2.163.500
1.590.910
1.795.611
1.819.525
1.640.381
1.862.564
1.862.853
1.954.977
1.791.261
1.084.565
1.357.288
1.376.882
1.340.547
815.348
448.284
169.696
173.293
244.618
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1.700.000
1.782.000
1.834.000
2.037.000
2.189.000
2.496.000
2.582.000
2.317.000
2.825.000
3.236.000
2.776.000
2.632.000
1.819.000
1.919.000
1.868.080
1.819.525
2.126.162
1.842.927
2.052.830
2.035.645
2.100.744
1.956.332
1.865.000
1.332956
1.468.227
865.343
493.652
181.629
190.086
272.446
|
|
Source : Rapports annuels KDL, BCK, SNCZ, OC, CFL de
1910 à 1995
N.B : Réseau Ferré SNCZ : Ex CFL et ex
KDL soit 1.087 Km + 2.642 Km = 3.729 Km
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Au terme de cette première partie de notre
dissertation nous nous sommes attelés à mettre en place les
concepts opératoires et l'environnement de la Petite et Moyenne
Entreprise au Katanga. Cette partie fait appel à un recul historique du
fonctionnement de cette dernière dès l'aube de la colonisation en
1885 jusqu'en 1995.
Il ressort de cette analyse que nous avons, pour les besoins
de notre étude, distingué onze périodes qui ont toutes,
une caractéristique particulière soit sur le niveau de
l'industrie du cuivre proprement dite soit sur les autres secteurs de
l'activité économique.
C'est ainsi que la croissance économique que l'on avait
enregistrée sous le régime colonial au KATANGA, avait pour mobile
une triple impulsion : extérieure, publique privée et
missionnaire. Cette organisation avait pour objectif de mettre en valeur les
ressources naturelles, minières et agricoles de la Province en vue d'une
part ,de subvenir aux besoins de l'industrie du cuivre naissante et, d'autre
part ,de sauvegarder les intérêts politiques de la
métropole dans la colonie.
De nombreuses petites et moyennes entreprises se sont
installées dans l'Hinterland minier et presque partout dans la Province.
Elles avaient des spécialités diverses selon qu'elles
étaient localisées dans l'une ou l'autre partie de la Province
et en fonction de la configuration géographique et géophysique.
Ces entreprises ont été animées exclusivement par des
cadres expatriés utilisant des capitaux pour la plupart en provenance de
la métropole. Des organismes de financement avaient aussi
été créés pour subvenir aux besoins de ces
entreprises. Elles ont joué un rôle de premier plan dans la
croissance économique de la Province et du CONGO en
général, en contribuant directement à la diversification
des produits locaux et en assurant leur compétitivité sur les
marchés locaux et métropolitains , en élargissant la gamme
des produits exportables et en agissant sur le volume de l'orientation des
échanges et, indirectement ,par leurs actions sur la transformation des
structures économiques, sociales et politiques.
L'industrie du cuivre, par contre, soumise aux desiderata de
la conjoncture politique nationale et internationale, aux perturbations dues
aux guerres de sécessions, à la
zaïrianisation-rétrocession, aux deux guerres du KATANGA, à
l'extraversion de sa politique d'approvisionnement et des marchés, n'a
pas pu soutenir une intégration économique quelconque, devant
déboucher sur un développement cohérent.
Dans cette première partie, nous avons analysé,
aussi le comportement des autres activités, telles que
manufacturière, agro-alimentaire, de construction et du transport. Nous
avons aussi constaté que ces activités ont aussi
périclité à la même cadence que l'industrie du
cuivre. L'inter-complémentarité entre les différents
secteurs n'a plus fonctionné. Une politique
délibérée a été mise sur pied pour
encourager davantage la production des matières premières brutes,
exemptes de toute transformation ,si primaire soit-elle.
La petite et moyenne entreprise, qui se dénombrait
à plus de deux mille six cents avant 1960, n'atteint même plus le
chiffre de cent. L'ensemble des entreprises connues sous ce vocable rencontrent
beaucoup de difficultés et sont contraintes à abandonner les
activités premières pour se réfugier dans des
activités de survie très peu rentables.
Les tableaux dont regorge notre première partie du
travail édifie le lecteur et lui démontre à quel niveau se
situe le déclin de notre économie.
Dans la seconde partie de notre dissertation nous analysons
les flux et le développement de la Petite et Moyenne Entreprise dans le
contexte socio-économique de la Province. Cette partie porte
essentiellement sur le degré d'intégration de ces Petites et
Moyennes Entreprise et leurs effets en amont et en aval sur le
développement économique de la Province.
PLAN SOMMAIRE
Chapitre VII : Les grandes phases de l'évolution des
Petites et Moyennes Entreprises dans l'économie provinciale.
Chapitre VIII : L'industrie du cuivre et son
environnement.
Chapitre IX : Les flux économiques des Petites et
Moyennes Entreprises
Chapitre X : Evolution des Petites et Moyennes
Entreprises du Katanga de
1911
à 1995 .
CHAPITRE VII : LES GRANDES PHASES DE L'EVOLUTION
DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
DANS L'ECONOMIE PROVINCIALE
INTRODUCTION
Depuis l'annexion du Congo à la couronne belge en
1885, sous la forme d'Etat Indépendant, le KATANGA avait
bénéficié d'un statut spécial quant à son
mode de gestion. En effet, contrairement aux statuts des autres provinces, le
KATANGA était administré par un Gouverneur de province ayant le
statut de Vice-Gouverneur Général et pouvait pour certaines
matières se reporter directement à la couronne belge et ce
jusqu'en 1960 à l'accession du pays à l'indépendance.
Dès lors, il serait impérieux de
pouvoir catégoriser cette période séparément de la
deuxième allant de 1960 à 1963, période de la
sécession et de l'indépendance du KATANGA, enfin la
troisième période d'après 1963 où le KATANGA
réintègre l'unité nationale.
Il est à noter que depuis 1963, les
péripéties de l'économie katangaise se confondent aux
fluctuations de l'économie nationale avec d'ailleurs des interactions
similaires.
En outre, l'économie de la Province
renferme une particularité substantielle et remarquable qu'est
l'industrie du cuivre et des métaux associés. En paraphrasant le
Président SENGHOR du Sénégal,
l'industrie du cuivre est liée à l'économie provinciale,
tel "un foetus lié à sa mère par le cordon ombilical".
Une rupture de ce dernier entraîne ,à très court terme, la
mort par asphyxie du foetus. Aussi une perturbation par un quelconque "Virus"
dans cette symbiose, "mère-foetus" devrait entraîner aussi une
perturbation dans le fonctionnement du foetus qu'est l'économie de la
Province.
Nous allons de ce fait analyser si cette "image" se
vérifie dans le contexte de l'économie provinciale.
SECTION 1 DE L'INDEPENDANCE DU CONGO A
L'INDEPENDANCE DU KATANGA DE 1960
À 1963.
La période de 1960 a
été marquée au Congo par l'accession du pays à
l'indépendance: mais au KATANGA celle-ci ne dura que onze jours (du 30
juin au 11 juillet 1960), lorsque le KATANGA fit sécession et proclama
son indépendance. La Province du KATANGA, détenait de ce fait sa
propre monnaie, son drapeau et contrôlait l'ensemble de son
économie.
Du point de vue politique, le KATANGA fut l'objet d'une
occupation des troupes de l'ONU, provoquant ainsi la destruction du tissu
économique et le départ massif de nombreux opérateurs
économiques étrangers ( belges) qui détenaient plus de 80%
de l'activité économique. L'industrie minière, dont celle
du cuivre et des métaux essentiellement, avait connu une
légère augmentation au cours de la période de 1960
à 1962 pour connaître ensuite une chute en 1963 par rapport
à la production de 1962.
Ceci est dû principalement à la
destruction de nombreux ponts ferroviaires ou routiers . Aussi, notons que
cette situation a entraîné des arrêts complets
d'exploitation minière ou métallurgique pendant des
périodes atteignant jusqu'à un mois pour certaines d'entre
elles.
En ce qui concerne l'activité
agro-industrielle, surtout la minoterie
de KAKONTWE, la production de la farine de maïs a connu
un accroissement de 34,3% par rapport à l'année 1960. Autonomie
du KATANGA oblige.
Par contre, l'industrie de construction a connu une
régression de 31,9%. Cette diminution est due principalement aux
perturbations socio-politiques pendants cette période entraînant
la chute de la production du ciment.
SECTION 2 : LE REDRESSEMENT DE L'ACTIVITE
ECONOMIQUE DE
1964-1967.
Caractérisée par le
colmatage des brèches de la sécession du KATANGA, la Province a
été confrontée aux conséquences de
l'avènement du nouveau régime proclamé le 24 novembre 1965
et notamment la nationalisation de la plus grande société
minière de la Province et du pays qu'est l'Union Minière du
Haut-KATANGA (l'UMHK)et la déportation de l'intelligentsia "KATANGAISE"
dans d'autres provinces, créant ainsi une psychose dans la Province du
Cuivre.
La réforme monétaire du
24 juin 1967, dont le but était de réduire le
déséquilibre de la période précédente et
d'en supprimer les causes, a eu pour conséquence un
renchérissement de la valeur des biens et services sur le marché
de consommation. Par contre , le secteur manufacturier tel que l'industrie
textile, a vu croître sa production dans l'ordre de plus de 25 % pendant
la deuxième période de 1965 à 1967.
Dans le domaine de l'activité
minière et métallurgique, il y a lieu de faire remarquer un
léger accroissement dans la production du Cuivre avec une augmentation
de 16 % par rapport à la période précédente,
c'est-à-dire 1960 à 1964. Cette situation a donné des
résultats favorables influencés par la bonne teneur des
marchés des métaux non ferreux. Celle-ci a été
remarquable pour le cuivre, par deux hausses des prix successives
appliquées durant l'année 1965 par les producteurs, suivies d'une
troisième hausse au début de l'année 1966.
La contribution des recettes de l'industrie du cuivre a
été de l'ordre de 13.094 millions de francs congolais au budget
de l'Etat pour la seule année 1966(34)(*).
SECTION 3 : EXPANSION ECONOMIQUE DE LA PROVINCE DE
1968 À 1970.
Cette période a été favorisée par
une augmentation très sensible de la production du cuivre qui est
passée de 318.976 tonnes en 1967 à 499.700 tonnes en 1974, soit
une augmentation de 50 %(35)(*). Un
des événements importants qui a caractérisé la
Province en 1968 a été le démarrage officiel du
concentrateur de KAMOTO et le maintien d'un marché très favorable
pour les métaux, qui a vu croître la tonne anglaise de 290 $ au
début de la période à 820 $ en 1970 et 1.400 en avril
1974(36)(*). La contribution de la
GECAMINES au trésor public, en recettes, était de l'ordre de 66
%.
Il est à noter, en outre, que par décision des
pouvoirs publics quelques sociétés ont été
cédées à la GECAMINES, telles que les Charbonnages de la
Luena en 1973, et en 1974 la Société Métallurgique de
KOLWEZI (MTK), la Société des Ciments Métallurgiques de
LIKASI (CML), la Société Générale Industrielle et
Chimique de LIKASI (SOGECHIM), etc.
Dans le secteur secondaire, l'activité
manufacturière a bénéficié d'un accroissement de
production suite à l'augmentation de la population urbaine. Il
découle d'une étude démographique du Père
Léon de Saint Moulin que la population du KATANGA a connu une croissance
de l'ordre de 42 % de 1958 à 1970 pour la ville de LUBUMBASHI, 44 % pour
la ville de LIKASI et 30 % pour la ville de KOLWEZI(37)(*).
H. LECLERQ a démontré que les
fonds fournis par l'industrie du cuivre au trésor public
représentaient le cinquième de l'assiette fiscale, au cours des
années normales et plus du tiers pendant les années de
prospérité.
Il a aussi démontré que la contribution de la
GECAMINES dans les recettes du trésor public s'élevait à
71 % en 1969 et 53 % en 1970(38)(*).
Notons aussi que vers la fin de la décennie 1960-1970,
une certaine stabilisation des prix s'est fait remarquer avec une tendance
à la baisse entre juin et février 1969. Pour l'ensemble de la
période l'indice général des prix n'a augmenté que
de 4 %.
La réforme monétaire a permis en 1967 un
mouvement d'expansion qui était déjà amorcé
timidement en 1963 et qui s'est élargi progressivement à tous
les secteurs de l'activité économique. Le taux de croissance de
l'économie était de 9,6 %,taux que le Fonds Monétaire
avait qualifié de décollage économique et l'expression
consacrée de ROSTOW "LE TAKE-OFF"
lui fut attribuée (39)(*).
Cet élan de l'économie fut brisé par les
mesures de zaïrianisation du
30 novembre 1973 qui donnèrent la gestion de
nombreuses entreprises aux opérateurs économiques congolais. Ces
mesures ont eu, pour conséquences, la suppression de beaucoup d'emplois,
l'accroissement du taux de chômage et la disparition de centaines
entreprises par suite d'une mauvaise gestion de la part des nouveaux
acquéreurs.
La création de nombreux offices, regroupant les
différentes entreprises du même secteur tel que l'Office National
des Céréales (ONACER), l'Office National du Sucre (ONDS),
l'Office National des Fibres Textiles (ONAFITEX), etc. , a rendu de plus en
plus difficile la gestion, compte tenu du fait de l'éloignement des
centres de décision des lieux d'exploitation. Ce fut le cas des
Minoteries de KAKONTWE, de grandes fermes d'élevage de bovins, et des
usines textiles de la province.
La Province du KATANGA a dû faire face, au
deuxième semestre 1974, à la récession économique
apparue dans les pays industrialisés à partir du mois de juillet
de la même année.
Du point de vue économique, de 1967 à 1970 on
note un taux de croissance économique très élevé,
supérieur à 9 %, grâce à un ensemble de facteurs
positifs qui ont contribué au succès de la réforme
monétaire de 1967, et notamment un marché international
favorable, une hausse des prix voisine de 10 % par an, un volume
d'investissement privé important représentant les deux tiers du
total des investissements réalisés dans le pays.
Ces facteurs ont permis un développement
équilibré au cours duquel
tous les secteurs ont accusé des accroissements
importants. L'industrie manufacturière et la construction ont connu,
respectivement, des taux de croissance exceptionnels de 16 et 37 % par an.
De 1971 à 1974, l'économie congolaise a
continué à croître de manière encore satisfaisante,
mais à un rythme plus lent, avec un taux de croissance de 4,4 % par an.
La plupart des facteurs positifs susmentionnés s'étaient
sensiblement détériorés: le volume des investissements
privés se réduisait à 15 % du total des investissements,
l'inflation interne s'accélérait enregistrant une hausse de 20 %
par an (40)(*), et les termes de
l'échange se détérioraient de plus en plus.
SECTION 4 : TENTATIVE DE REDRESSEMENT DE 1975
À 1990.
La Province du KATANGA devait faire
face non seulement à la crise provoquée par les
phénomènes de la zaïrianisation et de la
rétrocession, mais aussi par les deux guerres du KATANGA et la fermeture
du chemin de fer de BENGWELA.
La production du cuivre a connu pendant cette période
un accroissement de 9,3 % et de 4,4 % pour le cobalt par rapport à
l'époque précédente.
Du point de vue monétaire le rattachement du
Zaïre-monnaie au DTS en mars 1976, n'a pas produit les effets
escomptés. Il eut, au contraire, pour conséquence une
dévaluation sans précédent de la monnaie.
Par contre, malgré un accroissement de la production
des métaux, l'économie de la Province a été
touchée en 1975 - 1976 par la faiblesse du cours du cuivre sur le
marché mondial. Nonobstant une perte en valeur de 39,4 %, les produits
miniers ont participé à 75 % des valeurs au total des
exportations(41)(*).
Il est à noter aussi que, c'est au courant de cette
période que fut lancé le deuxième plan quinquennal de la
GECAMINES avec pour objectif d'atteindre 570.000 tonnes de cuivre par an et
20.000 tonnes de cobalt en 1979. De nombreuses sociétés, telles
que la Société de Laminoirs, Tréfilerie et Câbleries
(LATRECA), la Société pour le Commerce et la Fabrication des
câbles électriques (CABELCOM), la Société
Industrielle des Matériaux Plastiques de LIKASI (INDUPLAST), la
Société Industrielle et Métallurgique (SIMETAL), la ferme
MALOBA, VAN EYLL et SWANEPOEL, furent confiés à la GECAMINES en
1975.
En 1976, la GECAMINES s'est vue confier la gestion de
l'hôtel KARAVIA pour une assistance technique. Les deux guerres du
KATANGA, comme nous l'avons indiqué ci-haut, ont provoqué un
ralentissement de l'économie de la Province en 1977 - 1978. En outre,
les années 1980 -1986 ont été marquées par une
accélération de
53 % du coût des importations (42)(*).
Dans le domaine industriel, la Province a connu un
accroissement de grandes cultures industrielles, telles que le tabac dans les
zones de KISENGE et KANIAMA, la culture extensive du maïs dans
l'Hinterland Minier du KATANGA, avec des superficies allant de 580 hectares en
1974 - 1975 a une superficie record de 4.593 hectares en 1980 - 1981 pour
retomber à 1.500 hectares en 1989-1990(43)(*).
La production est passée de 560 tonnes en 1970 à
16.658 tonnes en 1980 tandis que le taux de rendement passait respectivement de
0,9 t/ha à 4.8 t/ha entre 1970 et 1980(44)(*).
Cette période est caractérisée par un
effet d'assainissement de l'économie à partir de 1980, avec la
relance de certaines activités restées en veilleuse après
la zaïrianisation/rétrocession. C'est ainsi que la production
minière de la GECAMINES attint son niveau le plus élevé
depuis sa création en 1911, avec en 1986, 476.000 tonnes de cuivre et
14.500 tonnes de cobalt. L'effondrement des cours des métaux a
provoqué une réduction des exportations du cuivre et des
métaux associés de 90,2 % à 79,2 % entre 1986 et
1990(45)(*).
Du point de vue économique, la période allant de
1975 à 1983 correspond à une période de crise de
l'économie congolaise et se caractérise par des fluctuations
légères du PIBC dont le résultat global est une baisse
annuelle moyenne de 1,8 % soit environ -5,0 % par an et par habitant. La
récession extérieure déclenchée par la crise du
pétrole et la perte de confiance des investisseurs privés sont
les causes premières de cette crise. Ces deux facteurs sont à la
base de la rupture des équilibres fondamentaux : offre et demande,
balance des paiements, finances publiques, prix et revenus.
Le volume négligeable d'investissements productifs
privés au cours de cette période a eu pour conséquence le
non-déclenchement des investissements publics qui le réalisent
dans un processus de croissance et de développement économique.
C'est ce qui explique le paradoxe d'un investissement, sans croissance, qui a
caractérisé la période.
Cette situation a eu pour conséquence le ralentissement
et la stagnation de l'ensemble de l'économie, la baisse du niveau de vie
et du pouvoir d'achat, la consommation des ménages dans le PIBC passant
de 44 à 21 %. La baisse de la demande intérieure a
constitué un frein à l'augmentation de la production dans les
secteurs de l'industrie manufacturière (6,6 %), du bâtiment, des
travaux publics (4,7 %) et des transports.
Dans le domaine des produits vivriers, tels que le maïs
et la farine de froment, la période de 1986-1990 a connu un
accroissement des importations de l'ordre de 8,9% par rapport à la
période précédente de 1980-1985 (46)(*).
Il est à noter aussi que la production des minoteries a
connu une réduction de 160.000 tonnes en 1980 à 48.000 tonnes en
1990 (47)(*).
Suite au phénomène de zaïrianisation,
l'élevage du gros bétail, ELKUN, ELGYMA, GRELKA, etc. a connu,
pour l'ensemble, une diminution de cheptel de 12,8 % suite au manque de
produits phytosanitaires et aux maladies telles que la Brucellose et la
Trypanosomiase (48)(*).
L'industrie manufacturière du KATANGA, telle que
l'industrie textile, a connu la fermeture de l'usine textile AMATO et sa
revente à la SINTEXKIN en 1987.
En ce qui concerne le PNB en dollars entre 1980 et 1990, il a
été fixé par l'Institut National des Statistiques à
220 $ US par habitant, tandis que le taux d'inflation à 32,2 % (49)(*). Dans le domaine des transports, le
secteur ferroviaire a connu une forte dégradation, diminuant ainsi le
trafic minier et des autres marchandises.
SECTION 5 : EFFONDREMENT DE L'ECONOMIE DE LA
PROVINCE
DE 1990 À 1995
Cette période a été marquée
principalement par l'environnement socio-politique, héritée de la
proclamation de la "démocratisation" au CONGO à partir du 24
avril 1990. Cette période est entachée des troubles et
marquée par des grèves intempestives, des pillages de tous ordres
et ce à deux reprises.
Dans le domaine minier, le climat socio-politique n'a pas
épargné la société GECAMINES : les vols du
patrimoine de la société et de ses produits finis ont
anéanti la production minière. Il faut aussi signaler
l'effondrement de la mine de KAMOTO, qui procurait plus de 60 % de la
production de la société. Cette dernière ne s'est pas
encore redressée depuis. La production du cuivre et du cobalt a aussi
connu une diminution sensible : de 355.734 tonnes en 1990 à 33.946
tonnes en 1995 pour le cuivre et de 9.931 tonnes en 1990 à 4.516 tonnes
en 1995 pour le cobalt. Tandis que le cours du cuivre connaissait une
diminution de 10 %, celui du cobalt a connu une hausse des prix de 25 % par
rapport à l'année 1995, soit de 20,6 $ Lb en 1994 à 25,8 $
Lb en 1995.
La suspension de différentes lignes de crédits,
jadis allouées à la GECAMINES, a eu, comme conséquence,
l'arrêt des projets de réhabilitation de l'outil de production.
Par contre, dans le secteur de commerce en
général (achat et revente à l'état), l'on a
enregistré une prolifération de plus en plus accrue de petits
opérateurs oeuvrant dans des secteurs informels très peu
contrôlés par les institutions de l'Etat. La spéculation
s'est installée sous toutes ses formes ainsi que le circuit
parallèle des devises anéantissant par conséquent les
effets de contrôle de la Banque du Congo.
Le taux d'inflation est passé de 32,5% en 1989 à
870,3 %, en 1990
et à 370,3 % à fin 1995 (50)(*), tandis qu'en 1994 le taux, selon
IRES, s'était situé autour de 9.796,6 % (51)(*).
L'évolution du produit intérieur brut a
enregistré une nette décélération de la
dégradation en 1995. En effet, de -13,5 % en 1993, le taux de croissance
du PIB en termes réels s'est établi à -3,9 % en 1994 et a
été estimé à -0,6 % en 1995 (52)(*).
Le secteur des biens s'est accru de 1,0 % en 1995 contre -0,8
% en 1994. Cette augmentation est notamment observée dans les industries
(+9,0 %), dans les manufactures (+4,0 %), ainsi que dans les bâtiments et
travaux publics (+7,0 %) alors que le sous-secteur agricole a quasiment
stagné. Comparativement aux autres pays africains, la part du secteur
manufacturier dans le P.I.B., en 1981 était de : Zambie 15,8%; Le
Zaïre 2,5% ; Le Nigeria 6,1% ; L'Angola 2,6% ; Le Sénégal
14,7% ;Le Swaziland 24,3%, pour ne citer que ceux-là(*(*)). Ceci démontre
à suffisance que les derniers pays cités ont créé
leur économie sur les Petites et Moyennes Entreprises.
Par contre, le secteur des services est resté en
dégradation malgré la réduction passant de -10,0 % en 1994
à -4,5 % en 1995. Cette évolution est imputable au recul
simultané des sous-secteurs services marchands et non-marchands (-18,4
%) et transport et communication (-0,9 % ). Quant au secteur du commerce, il
s'est accru de 2,3 %. En ce qui concerne les droits et taxes à
l'importation, ils ont accusé un taux de progression de 53,4 % contre
une régression de 2,1 % en 1994. ,
En conclusion, au vu de tous ces indicateurs au cours de cette
période, on ne peut envisager une reprise imminente de l'activité
économique, à cause surtout des perturbations socio-politiques
qui enlisent le pays depuis belle lurette.
Tableau n°44 Contribution des secteurs au
PIBC en moyenne annuelle et
en
pourcentage.
SECTEURS
|
1967-1970
|
1971-1974
|
1975-1984
|
Secteur des biens
Agriculture commercialisée
Mines
Industries
Autres
Secteur des services
Transport et Communications
|
42,0
10,6
20,4
7,0
4,0
58,0
6,9
14,1
37,0
|
46,7
8,7
23,8
9,8
4,5
54,0
8,7
12,9
32,0
|
48,7
9,7
26,3
8,2
4,5
51,3
7,6
12,6
31,4
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
|
Sources : Banque du Zaïre et du Département du
plan.
Tableau n° 45 Emploi dans le secteur
moderne en 1995
RUBRIQUES
|
NOMBRE
|
Agriculture
Mines
Industries
Bâtiments et travaux publics
Electricité et Eaux
Transports et Communications
Commerce
Services
Administration Publique
Forces Armées
|
130.000
73.000
92.000
58.000
9.000
85.000
256.000
18.000
316.000
76.000
|
Ensemble
|
1.113.000
|
|
Source : Département de Plan 1985.
Il ressort des tableaux ci-haut que la contribution des
différents secteurs au PIBC est plus importante dans le secteur des
services et plus principalement dans le commerce des biens. Ceci dénote
clairement que depuis 1967, le phénomène des nationalisations et
le regroupement de certaines entreprises de petite et moyenne dimension a
été purement et simplement négligé. Les mines par
contre ont connu un accroissement de 20,4 % pour la période de
1967-1970, 23,8 % pour la période de 1971-1974 pour atteindre 26,3 %
pendant la période 1975-1984.
En ce qui concerne le niveau de l'emploi dans ces secteurs,
l'agriculture occupe la troisième position par rapport au secteur
commercial et à l'administration publique qui s'avère être
le plus grand pourvoyeur du pays. L'industrie qui, parcontre devrait stimuler
l'économie dans son développement ne représente que 8,26 %
de l'ensemble de la population active recensée pour l'année
1985.
Tableau n°46 :Emploi dans le milieu rural
en 1985.
POPULATION
|
EFFECTIFS
|
Population rurale
Population agricole
Population non agricole
Population active agricole
Population active non agricole
Dont :
- secteur secondaire
- secteur tertiaire
Population active rurale
Population rurale d'âge actif
|
18.993.000
17.777.000
1.216.000
8.307.000
568.000
284.000
284.000
8.875.000
9.507.000
|
|
Source : Département du plan 1985.
Tableau n° 47 : Salaire réel dans
le secteur privé et dans l'administration(1975=100)
en
Zaïres courants.
DESIGNATION
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
1982
|
1983
|
Indice moyen de prix de détail
Secteur privé
Indice de sal. nominal
Indice de sal. réel
Administration publique
Indice de sal. nominal
Indice de sal. réel
|
286,2
159,5
55,7
133,4
46,6
|
428,8
206,3
48,2
155,7
36,3
|
965,0
277,3
28,7
320,3
33,2
|
1.420,0
453,6
31,9
371,5
26,2
|
1.977,5
721,6
36,5
468,9
23,7
|
2.736,3
1.712,1
42,8
593,1
21,7
|
4.703,9
1.601,3
33,8
684,5
14,5
|
|
Source : Banque du Zaïre 1983 - 1984.
Il est à noter que le niveau des
salaires reste très bas dans l'administration publique qui dans ce
domaine joue un rôle de référence pour le secteur
privé.
Dans le secteur privé, le salaire moyen en 1983
n'était que le tiers de son niveau de 1975. La situation était
encore plus catastrophique pour les bas salaires dont la
rémunération représente en 1982 moins de 10 % et en 1983
14 % de son niveau de 1975.
A ces inégalités des revenus entre le travail et
le capital, sont venues s'ajouter des profondes disparités non seulement
entre secteur public et secteur privé, mais également à
l'intérieur de chacun de ces secteurs , surtout entre les nationaux et
les expatriés.
CHAPITRE VIII : L'INDUSTRIE DU CUIVRE ET SON
ENVIRONNEMENT
SECTION 1 : QU'EST-CE QUE LE DÉVELOPPEMENT
?
Qui dit développement dit forcément
l'amélioration des conditions de vie des populations,
l'élévation du niveau de vie, du niveau d'instruction, de
l'état de santé et de l'égalité des classes, qui
sont autant d'éléments constitutifs du développement
économique. La croissance économique est essentielle à un
développement mais le développement ne saurait se ramener
à la croissance économique.
La finalité des politiques de développement est
l'amélioration des conditions de vie des populations. La
pauvreté et l'incertitude doivent être le leitmotiv du
développement. Il s'ensuit que les Petites et Moyennes Entreprises les
plus intéressantes seront celles qui augmenteront le plus efficacement
la production économique de la Province et qui offriront donc à
la consommation un produit national accru. Il faut que ce genre d'entreprises
s'adapte bien, d'une part, aux besoins et à la demande dans la Province
et, d'autre part, à l'état de ses ressources, y compris les
ressources matérielles, humaines et sociales.
Or, au milieu des divers changements qui sont survenus dans la
conduite des affaires de l'Etat , à savoir : le changement de
système politique, de dirigeants et de mode de gestion des affaires
politiques ; les Petites et Moyennes Entreprises ont fait preuve d'une
remarquable pérennité. Créées, transformées,
détruites en fonction de différents contextes, elles n'en
contiennent pas moins d'exister en grand nombre dans tous les coins du globe.
On les trouve aux côtés de grandes entreprises
nationalisées et privées, remplissant souvent des rôles
accessoires ou complémentaires. Partout, des Petites et Moyennes
Entreprises présentent un taux élevé de croissance et de
disparitions, tout en manifestant de remarquables capacités d'adaptation
et d'innovation. Les Petites et Moyennes Entreprises sont continuellement en
mouvement, avec des créations, des expansions, des contractions, et des
extinctions. Elles s'adaptent à l'expansion et à la contraction
de la grande Industrie et agissent à la fois sur les causes et sur les
effets de la transformation structurelle de l'économie.
De ce fait, il faudrait encourager, à chaque stade de
leur développement, des entreprises judicieusement choisies qui sont
vraiment adaptées à la situation de la Province ; permettre
d'économiser les ressources et accélérer
l'élévation du niveau de vie, la création de nouvelles
sources de richesses, l'accroissement de la productivité et
l'augmentation du pouvoir d'achat. Si elles sont mal choisies, l'effet est
inverse, l'expérience montre que quand les courants commerciaux ne sont
pas trop entravés par des tarifs, des contingentements et des
restrictions de change, les provinces qui produisent les plus grandes
quantités de produits manufacturés pour elles-mêmes sont
aussi les meilleurs acheteurs des produits manufacturés d'autres
provinces. Ceci est dû à leurs revenus plus
élevés.
Le problème est de savoir comment établir les
grandes lignes d'un programme de développement provincial. Tous les pays
en voie de développement doivent résoudre le problème de
la meilleure utilisation de ressources assez limitées. Non seulement
l'épargne, les devises étrangères, la main-d'oeuvre
qualifiée et les matériaux sont généralement peu
abondantes, mais aussi il y a insuffisance de temps, d'énergie et du
nombre relativement réduit d'hommes capables de servir comme
administrateurs, chefs d'entreprises et techniciens.
Pour élever le plus efficacement possible le niveau de
vie de la Province, quelle part de ses maigres ressources doit-elle affecter
à l'amélioration de l'éducation et de la santé ;
quelle part réserver aux transports et aux voies de communication ?
Quelle part à la mise en valeur de l'énergie, aux mines, au
développement du commerce, aux services financiers et quelle part au
développement d'entreprises industrielles ?
Le problème consiste alors à établir une
liste des entreprises appartenant à la Province et de les classer
à peu près selon le rôle qu'elles joueront dans la
promotion économique du pays et le bien-être de la population.
La Petite et Moyenne Entreprise ne
peut se développer que si elle prétend à une quelconque
industrialisation. Dans ce cas, nous pouvons définir cette
industrialisation, prise dans son sens large, comme le développement de
tout un système de production dont les principales
caractéristiques sont :
- l'utilisation de machines mues par moteurs;
- une technologie développée ;
- d'importants investissements ;
- la spécialisation et la division du travail
poussée.
Le système de production repose sur des marchés
et des sources d'approvisionnements importants et une organisation complexe
à grande échelle des rapports humains. Par conséquent,
nous pouvons également énumérer ces facteurs essentiels
à l'industrialisation et qui sont :
- une économie monétaire ;
- des moyens de transport et des voies de communications
efficaces;
- un système politique capable d'assurer l'ordre public
et les services indispensables à l'industrie et au commerce ;
- une population évoluée(sur le plan mental
).
L'industrialisation est en partie, une conséquence
d'un revenu accru. C'est ainsi que si les revenus augmentent, la demande des
produits manufacturés et divers services urbains augmentera aussi. Ceci
est une expérience universelle, une fois que les revenus ont
dépassé le niveau nécessaire pour assurer les besoins
alimentaires indispensables, il se dégage l'apparition d'un
marché des produits manufacturés, outils, matériaux,
engrais, ustensiles de ménage, électroménagers, et
également chaussures, textiles et radios.
En d'autres termes, un rendement agricole plus grand permet
d'avoir moins d'ouvriers agricoles.
SECTION 2 : LE DÉVELOPPEMENT
POLARISÉ
Par "POLE", nous entendons l'existence de toute une
chaîne d'inductions, de connexion, de flux financiers ou matériels
qui s'établissent entre les différentes unités de
production d'une même région. Or, la différence essentielle
entre une région sous-développée et une région
développée est que dans le premier cas, on est en présence
d'unités de production isolées les unes par rapport aux autres,
juxtaposées et n'ayant entre elles que les échanges
d'intensité très faible, voire même nulle.
Par conséquent, le développement
économique conduit à la mise en place de circuits
diversifiés, d'ordre monétaire ou matériel qui
s'inscrivent peu à peu sur le sol et donnent naissance à un
espace polarisé.
Le phénomène de la polarisation constitue une
donnée fondamentale de toute réflexion sur le
développement provincial, tant sur le plan économique que sur
celui de l'espace.
Le rôle de pompe "aspirante", mais
jusqu'ici non "refoulante" que joue le complexe industriel et
minier de la GECAMINES au détriment des agglomérations
Katangaises, est à cet égard révélateur.
La création, selon une rationalité
technocratique économique et financière, d'un gigantesque
complexe industriel, a eu comme conséquence des effets secondaires mal
maîtrisé et souvent négatif.
On est en présence d'une réussite assez
remarquable sur le plan industriel et d'un échec à peu
près total sur le plan du développement de l'espace.
a) La polarisation industrielle
Les problèmes de développement et de la
croissance économique sont intimement liés, cependant les
rapports entre l'industrie et son environnement sont complexes, plus
exactement, l'industrie tend à créer, sinon un autre monde, tout
au moins un monde différent.
D'abord, elle a engendré une classe nouvelle : la
classe ouvrière qui, physiquement s'est installée aux portes de
la ville "stricto-sensu" et a engendré peu à peu des faubourgs
ouvriers sordides et sans confort. Le développement industriel ne se
produit pas uniformément dans l'espace économique, il
apparaît dans les secteurs que l'on appelle généralement
"POLES DE CROISSANCES". Un pôle économique est un
complexe d'industries qui, par sa nature, produit et diffuse la croissance.
Il est composé de deux éléments :
- une firme ou industrie motrice (la locomotive) ;
- un environnement économique constitué, en
particulier de firmes "entraînées" par la firme
motrice, elles sont unies par une multitude de flux réels et
monétaires qui solidarisent l'ensemble par de multiples biens de
fournisseurs, de clients et de sous-traitants.
Le levier de la croissance est naturellement constitué
par l'entreprise ou le seul secteur. Cette unité économique
considère que les débouchés vont s'accroître et
qu'elle a intérêt à produire plus, elle va donc augmenter
des entreprises composant le pôle, à travers les liaisons
technico-économiques qui relient unités motrices et secteurs
"entraînés", au total, la croissance de la production sera
très supérieure à celle de la grande firme.
Ainsi, la firme motrice est source d'effets
asymétriques sur son environnement : elle exerce plus d'influence sur le
reste des firmes qu'elle n'en subit ; ces effets ont un caractère
d'entraînement et à travers ses anticipations positives, la firme
provoque le développement de l'ensemble. Le pôle ne fonctionne pas
comme un marché composé de multiples vendeurs et acheteurs dont
les achats et les ventes sont tels qu'ils n'ont pas d'influences perceptibles
sur les prix et les quantités échangées ; mais au
contraire un certain nombre d'unités économiques, la firme
motrice en particulier, sont susceptibles, par le potentiel qu'elles
représentent et le dynamisme qu'elles déploient, d'avoir une
action sur le volume produit et son prix de vente. Le pôle est le
siège d'effets de domination.
b) Les dynamismes de la croissance polarisée
1° La formation du pôle.
Dans une économie sous-développée,
c'est-à-dire une économie où l'autoconsommation des
producteurs est la règle de l'échange entre eux, l'exception, les
agents économiques (ménages, tribus, villages) vivent en
économie fermée. Le circuit économique n'existe pas
à savoir : les échanges interindustriels.
Si dans cette "économie désarticulée", on
introduit une activité potentiellement motrice, très
schématiquement, deux types d'enchaînements peuvent se produire
:
- l'environnement de la firme ne se modifie pas, les
échanges entre la nouvelle entreprise et le contexte local restent
faibles ou nuls ; en particulier, l'implantation industrielle nouvelle
ne suscite pas l'apparition d'un réseau de fournisseurs,
sous-traitants ou clients, autrement dit " la greffe ne prend pas",
l'économie reste dualiste.
C'est cette situation qu'illustre l'industrie du cuivre qui
n'entretient que des liens très peu tenus avec l'économie de la
région du KATANGA donnant lieu à une situation que les Italiens
qualifient de "cathédrales dans le désert".
La nouvelle entreprise a un effet d'entraînement sur son
environnement, elle attire ou suscite l'apparition d'autres unités
productrices qui nouent avec la grande firme des échanges de plus en
plus importants. Un véritable "tissu industriel apparaît, les
productions s'accroissent cumulativement, un nouveau pôle industriel
naît à partir duquel l'économie considérée va
se développer.
2° Les enchaînements de la croissance
polarisée
C'est à travers toute une série de
réactions et de liaisons que la croissance se développe et se
propage à l'intérieur et à l'extérieur du
pôle; ce sont ces enchaînements que l'on présente ici, le
plus important d'entre eux a déjà été décrit
en précisant la notion de pôle. La croissance de la grande firme
détermine dans les industries "enchaînées" avec lesquelles
elle entretient des échanges interindustriels, des augmentations de
production. C'est ce que l'on appelle l'effet Léontiev
ou encore le phénomène de la multiplication matricielle.
D'autres enchaînements de croissance existent montrant
la richesse des phénomènes dont le pôle industriel est le
siège.
a) La croissance de la firme motrice peut induire des
projets :
- dans une firme qui achète des produits de la
firme motrice elle peut induire des profits, tel que l'entreprise
sidérurgique ;
- dans une industrie dont le produit est
complémentaire à celui fabriqué par l'industrie motrice,
tel que les charbonnages;
- dans une industrie dont le produit est un substitut
réalisé par l'industrie motrice tel que les fibres
synthétiques et fibres naturelles pour l'industrie textile
;
- dans une activité dont le produit est
consacré par les individus dont les revenus
augmentent du fait de la croissance de l'industrie motrice, tel que les
activités commerciales dans un centre industriel
dynamique.
b) La croissance de la firme motrice et des firmes qu'elle
entraîne qui se traduit par
l'augmentation des profits qu'elles réalisent va
expliquer et permettre la croissance de l'investissement. Cet
investissement, s'il est constitué grâce à des
équipements fabriqués par des entreprises va :
- provoquer la croissance des entreprises de ce secteur
;
- entraîner le jeu du multiplicateur des revenus dont
le résultat
est un revenu additionnel final, plusieurs fois
supérieur à l'investissement additionnel initial,
selon la formule de
KEYNES R = K x I et où K est
l'inverse de la propension à épargner (53).
2(*)
c) Les revenus supplémentaires peuvent provoquer,
dans la mesure où ils se traduisent par une
augmentation de la demande globale, un effet d'accélération.
AFTALION a démontré qu'une hausse de la
demande d'un produit final de 10 % par exemple de tissus pouvait, si
certaines conditions étaient réalisées,
provoquer une augmentation de la demande des firmes d'équipements
(mètres à tisser) beaucoup plus forte, soit 50 % par
exemple (54)(*).
d) L'unité motrice engendre des effets
d'agglomération; elle attire ou suscite des
activités complémentaires D'autre part, on enregistre des effets
d'intensification des activités économiques dus
à la proximité et aux contacts humains.
SECTION 3 : CARACTÉRISTIQUES DU
PÔLE
3.1. Le pôle de vieillissement
C'est un pôle spécialisé dont la
production tombe en désuétude et qui est en proie à des
processus cumulatifs de régression. L'industrie du cuivre du KATANGA a
connu une telle évolution, depuis plus de quinze ans, qu'elle a
été d'autant plus touchée que son degré de
diversification était moindre.
C'est ainsi qu'après une phase de développement,
un pôle peut être frappé de vieillissement et
connaître un processus de régression. Ce danger guette
particulièrement les pôles dont le développement est
fondé sur un seul produit . Si en raison du progrès technique, le
produit fabriqué devient de plus en plus coûteux, en ce qui
concerne ses coûts de production, la baisse de production de
l'unité motrice va entraîner une baisse d'activités dans
l'ensemble du pôle . Tous les mécanismes de croissance
précédemment décrits vont s'y insérer et
l'industrie entrera en crise.
Dans la sphère de l'industrie minière, sa
régression a entraîné une régression des
activités des entreprises situées en amont telles que la
fabrication des pièces de rechange et des engins d'extraction, le
charbon et les cimenteries, la carbochimie, la métallurgie, etc.
Il est à remarquer que ce risque de vieillissement est
beaucoup plus faible dans les pôles dont la structure est complexe et qui
comportent plusieurs branches motrices, ceci pour deux raisons :
- il est difficile d'imaginer que l'ensemble des secteurs
moteurs, fabriquant au même moment un produit dont les coûts de
production sont élevés, puisse enregistrer un le risque de
régression partiel ;
- la structure complexe du pôle résulte la
plupart de temps d'un "processus d'induction en chaîne" qui
révèle les capacités d'innovation du pôle et son
caractère de foyer de progrès : une activité d'usage
apparaîtra alors comme un défi, un aiguillon poussant à la
nouveauté créatrice.
3.2. Les ressources
Une ressource n'est vraiment une, au sens économique,
que si elle contribue à produire quelque chose que quelqu'un
désire à un coût qu'il accepte de payer. En analysant les
ressources d'une province du point de vue de ses possibilités pour
diverses industries, nous ne pouvons pas, par exemple ,compter parmi les
ressources actuelles les bois situés au milieu de la forêt vierge
ou les minéraux profonds dans la terre ou si loin de tout transport
.Car la main-d'oeuvre pour les obtenir coûterait plus que la valeur des
matériaux eux-mêmes. Le facteur de coût est donc d'une
importance extrême pour estimer l'utilité industrielle des
ressources d'une province.
Il n'est pas nécessaire que toutes les ressources
requises par une branche particulière d'industrie viennent de la
province où l'industrie est implantée. Beaucoup de
matières premières sont facilement transportables et peuvent
être importées à des coûts réduits. Les
produits semi-manufacturés et les pièces détachées
sont les types de ressources spécialement importantes que l'on peut
importer avantageusement dans les premiers stades du développement
industriel.
On peut faire de sérieuses économies en
réalisant des opérations d'assemblage près du
marché, même si les pièces ont été
fabriquées ailleurs. Les importations de ce genre ne seront
nécessaires que temporairement.
1° Méthode d'analyse des ressources
Il est nécessaire de faire un inventaire
systématique de tous les types de ressources qui, dans la région
pourraient être utilisées par l'industrie. Le but est de
déterminer de façon précise la présence ou
l'absence de ces genres de ressources requises dans les divers secteurs de
l'industrie et de s'assurer de leur emplacement, de leur qualité, de
leur quantité et de leur coût probable.
Ces renseignements, associés à ceux concernant
les besoins en ressources des différentes industries et de la demande
pour leurs produits, permettront de faire un choix préliminaire
rationnel des industries les plus propices au développement de la
région.
2° Ressources humaines
Les ressources industrielles ne sont pas uniquement
matérielles. En fait, si l'on pouvait dégager un ensemble des
ressources qui seraient comme la clé d'un développement fructueux
de l'industrie, cet ensemble serait sûrement celui des ressources
humaines et sociales de la Province.
Pourquoi la SUISSE est-elle devenue l'un des pays
industrialisés les plus prospère et les plus diversifié ?
Pourquoi le JAPON a-t-il dépassé à ce point les autres
pays de cette région du monde en ce qui concerne l'industrie moderne
?
Ni dans un cas ni dans l'autre, on ne peut trouver une
explication valable basée sur les facteurs de ressources naturelles.
Cela cesse d'être un paradoxe, lorsque nous reconnaissons que ce sont les
ressources humaines qui forment et contrôlent les ressources naturelles
du développement industriel. Il y a moyen de surmonter de nombreuses
déficiences matérielles si les talents humains sont très
développés et si les conditions sociales, politiques et
économiques sont favorables.
3° Matériaux et énergie.
Les besoins en matériaux des industries de
transformation modernes sont souvent très spéciaux et très
imprécis. L'industrie utilise de nombreuses matières
premières végétales telles que le coton, l'huile de
graines ou de noix, le caoutchouc, le cacao, le sucre, etc. Cependant, elles
sont pour la plupart si facilement transportables à l'état brut
qu'il n'est pas nécessairement avantageux du point de vue
économique d'implanter des industries de traitement à leur
proximité.
Il faut peser l'attraction du marché, l'attraction des
autres ressources nécessaires à un traitement
déterminé et l'attraction de la matière première.
Il faudrait également faire un inventaire des ressources
minérales, et s'orienter non seulement les orienter vers les plus
spectaculaires tels que les métaux et le pétrole, mais aussi vers
les produits communs, tels que le calcaire pour faire le ciment, les
différentes sortes d'argiles pour fabriquer des briques, les tuiles et
autres objets de terre cuite, le quartz pour fabriquer le verre et l'eau que
les papeteries, les aciéries, les conserveries et beaucoup d'industries
chimiques utilisent en grandes quantités.
3.3. La contribution de l'industrie du cuivre au PIB
Depuis la production du premier lingot de cuivre le 30 juin
1911, l'industrie du cuivre a connu une bonne participation au PIB, avec une
moyenne de 17,6 % pendant la décennie 1954-1963, tandis qu'à
partir de 1964 cette contribution a dépassé les 57 % au courant
de l'année 1966, pour retomber à 18,8 % à la fin 1995.
Notons que pendant les premières années de la
production du cuivre, outre les exportations du cuivre, l'essentiel des
autres exportations étaient constituées de :
- caoutchouc de rhizomes, produits par des lianes de
forêts (autrement dits caoutchouc des limbes) ;
- l'huile de palme ;
- l'ivoire, la cire d'abeilles, différentes
peaux d'animaux et de
crocodiles.
Par contre, les produits importés étaient
constitués de :
- produits d'alimentation ;
- produits fabriqués ;
- l'outillage, les machineries diverses, matériels
électriques, etc.
A titre illustratif, pour les années 1914 les
importations en quantités étaient de l'ordre de 83.043 tonnes,
et de 119.300 tonnes en 1917, tandis que les exportations avaient atteint en
1914, 10.482 tonnes et 27.769 tonnes en 1917.
3.4. Les caractéristiques du métal
cuivre
Le cuivre est un métal de couleur rose saumon, dont
les propriétés physiques sont exceptionnelles :
conductivité électrique et thermique plus élevée
que celle de tout autre métal (sauf l'argent), ténacité,
malléabilité, ductilité, soudabilité. Le cuivre de
haute pureté est tellement ductile qu'il n'y a pratiquement pas de
limite à son travail à froid . On parvient ainsi à
l'utiliser pour des montres électriques et des bobinages dont le fil a
un diamètre de 12 microns.
Sur le plan chimique, le cuivre présente une bonne
résistance aux acides et à la corrosion . La patine de
vert-de-gris dont il se couvre le protège contre les attaques des agents
atmosphériques.
Sur le plan physiologique, le cuivre est un
oligo-élément essentiel aux tissus végétaux et
animaux. Il est cependant toxique à forte dose.
3.5. Utilisation du cuivre
Le cuivre est un des rares métaux qui trouve beaucoup
d'utilisations à l'état pur et surtout dans les alliages :
- il est le métal de base de l'industrie
électrique qui, à elle seule, intervient pour près de la
moitié dans la consommation totale de cuivre : barres, câbles,
fils pour les réseaux de distribution de courant, la traction
électrique, les télécommunications, les moteurs, les
alternateurs, les transformateurs, l'appareillage électrique, les
appareils ménagers, la radio, la télévision, etc.
- il est également un métal de base de
chaudronnerie : chaudières, échangeurs de chaleur, cuves,
alambics, bassins, etc.
- il est largement utilisé dans le bâtiment :
toitures, tuyauteries, décoration et dans l'industrie automobile: les
radiateurs, support de pièces chromées, etc.
A l'état d'alliage, les applications du cuivre
couvrent un énorme champ tel que :
- Les laitons, en alliage cuivre-zinc, présentent une
plus grande dureté et une meilleure résistance à la
corrosion que le cuivre et, en raison du moindre prix du zinc, remplacent
souvent, économiquement, le cuivre dans la quincaillerie, la
robinetterie, la serrurerie, la tuyauterie, la lustrerie, la construction
navale, la fabrication des munitions et les instruments à vents
musicaux;
- Les bronzes, en alliage cuivre-étain, ont une grande
dureté et un faible point de fusion. Ils servent à fabriquer
certaines pièces de machines (coussinets, engrenages), des cloches, des
médaillons et des monnaies, etc;
- Les maillechorts (alliages cuivre-nickel-zinc) et les
alliages cupronickel et cupro-aluminium qui forment une classe d'alliages
aisés à mettre en oeuvre pour de nombreuses fabrications
métalliques.
De multiples alliages nouveaux (cuivre au béryllium au
zirconium, au titane, au manganèse) naissent en permanence et
permettent de produire des pièces possédant des
résistances particulièrement élevées à
l'usure, à la chaleur et à la corrosion. Le cuivre est
également utilisé comme additif en sidérurgie en vue
d'améliorer les caractéristiques de certains aciers et fontes.
Les oxydes et les sels de cuivre trouvent également de
nombreuses applications :
- les oxydes de cuivre sont utilisés comme colorants
en céramiques ;
- le sulfate de cuivre est utilisé en galvanoplastie et
dans la teinturerie ; c'est un agent fongicide et bactéricide qui sert
en agriculture à la lutte contre les maladies cryptogamiques des
végétaux, ainsi qu'à l'imprégnation du bois, au
traitement des eaux, etc.
3.6. Caractéristique du métal cobalt
Le cobalt est un métal de couleur gris-bleu, dur et
cassant, ferromagnétique, et qui devient radioactif après
irradiation dans un réacteur nucléaire. Peu oxydable à
l'air, le cobalt est rapidement dissout par les acides minéraux. Il
forme de très nombreux complexes organiques ou inorganiques.
3.7. Utilisation du cobalt
Le cobalt n'est utilisé à l'état pur que
dans des applications limitées : comme catalyseur ou comme source
radioactive pour usages médicaux ou industriels (irradiations,
stérilisation des aliments, polymérisation, etc.). C'est à
l'état d'alliage que les applications du cobalt couvrent le champ le
plus vaste. On peut reporter ces alliages en trois grandes catégories :
les alliages magnétiques, les super alliages, et les alliages divers.
Les alliages magnétiques comprennent les alliages pour
aimants permanents utilisés dans la radio, la télévision,
le radar, l'électrotechnique (haut-parleurs, relais, moteurs,
génératrices, compteurs, etc.) et les alliages doux.
- les super alliages comprennent les alliages
réfractaires et les alliages résistant à l'usure et
à la corrosion , à savoir :
* les alliages réfractaires
utilisés pour la fabrication de
pièces soumises à haute température dans les
réacteurs d'avions et de fusées, les turbines
à gaz,
les fours industriels, etc.
* les alliages résistant à
l'usure et à la corrosion
utilisés sous forme de pièces coulées ou de
revêtements durs pour la fabrication des
plaquettes d'outils de coupe, de soupapes de
moteurs, de dents d'excavateurs, de lames de
bulldozers, etc.
Les alliages divers comprennent les aciers
alliés, les alliages ferreux et non ferreux et les matériaux
frittés tels que :
* les aciers au cobalt qui comprennent les
aciers à coupe rapide destinés à
l'usinage des métaux à grande vitesse, et les aciers à
très haute limite élastique (coque de sous-marin).
* les divers alliages ferreux et non
ferreux qui se distinguent par certaines propriétés
particulières intéressantes qui leur ouvrent un vaste champ
d'application dans les domaines des appareils de mesure, des lampes
électroniques, etc.
Citons aussi en particulier le vitallium, alliage Co-Cr-Mo
employé pour les prothèses dentaires et pour la confection des
pièces d'ostéosynthèse.
* les matériaux frittés sont des outils à
base de diamant ou carbure de tungstène où
le cobalt sert de liant . Ces matériaux sont utilisés
comme outils de coupe de forage dans l'industrie minière,
etc.
Les oxydes et les sels de cobalt ont également un
vaste champ d'application :
* l'oxyde de cobalt sert de blanchissement et de colorant en
céramique, en verrerie et en émaillerie où il
est un constituant de la couche de fond assurant l'adhérence de
l'émail;
* les sels organiques de cobalt servent à
fabriquer des siccatifs pour les
peintures, encre et vernis;
* enfin, le cobalt utilisé sous forme de
sulfate ou de chlorure est un
oligo-élément indispensable à l'alimentation du
bétail.
3.8. Caractéristiques du métal zinc
Le zinc est un métal de couleur blanc-bleuté
qui, sur le plan physique, présente une bonne malléabilité
et un point de fusion relativement bas.
Les propriétés chimiques et
électrochimiques du zinc sont particulièrement
intéressantes du fait qu'il est un métal amphotère et
réducteur. Dissous par les acides minéraux, il est insensible
à la plupart des substances organiques et pratiquement
inaltérables à l'air. Il présente un caractère
réducteur vis-à-vis de la plupart des autres métaux, dont
le fer.
Sur le plan physiologique, le zinc est un
oligo-élément important et un des métaux qui a la plus
grande action bactéricide.
3.9. Utilisation du zinc
C'est à l'état pur ou très faiblement
allié que le zinc connaît son application la plus importante : la
protection par zingage des fers et aciers contre la corrosion. La couche de
zinc protectrice peut être appliquée par différents
procédés : trempage à chaud dans un bain de zinc
(galvanisation), électrodéposition, métallisation au
pistolet ou, simplement, utilisation d'une peinture constituée de poudre
de zinc en suspension dans un liant organique ou inorganique.
Le zinc métal, parfois additionné d'une faible
quantité soigneusement dosée d'un autre métal (cuivre,
magnésium, manganèse,...), peut également être
laminé en feuilles, bandes, plaques, tiges et fils. Le zinc
laminé est utilisé dans le bâtiment pour la couverture des
toits, la fabrication des gouttières, tuyaux de descente, etc.; Il sert
également à la fabrication des piles électriques où
il constitue l'électrode négative, à la réalisation
des clichés métalliques dans la photogravure, à la
protection cathodique des pipe-lines, etc.
La poudre de zinc s'utilise comme réactif dans
l'industrie chimique et dans certains procédés d'extraction
métallurgique, de l'or en particulier.
A l'état d'alliage,
L'application la plus importante est la fonderie sous
pression ("die casting") d'alliages composés principalement de zinc de
grande pureté (94 à 96 %), et d'aluminium
(4 %). Ces alliages, qui se caractérisent par leur
bas point de fusion et leur grande fluidité, permettent de fabriquer
économiquement, et avec une grande précision, des pièces
même très compliquées qui présentent de bonnes
qualités mécaniques. Leur champ d'utilisation est donc
extrêmement étendu : pièces pour automobiles
(boîtiers, carburateurs, pompes), pour machines de bureau, pour
matériel ménager, pour jouets (autos miniatures), etc.
Allié au cuivre, le zinc donne le laiton dont les multiples usages ont
été indiqués plus haut. Si l'on ajoute du nickel, on
obtient les maillechorts d'utilisation similaire.
Parmi les innombrables applications des oxydes et sels de
zinc,
il faut citer :
- l'oxyde de zinc, utilisé dans la fabrication du
caoutchouc, la peinture, la photocopie, l'industrie chimique et
pharmaceutique;
- les lithopones, pigments blancs à base de sulfure de
zinc;
- le sulfate de zinc, utilisé dans l'industrie de la
viscose et en agriculture pour corriger des déficiences des sols.
3.10. Caractéristiques du métal cadmium
Le cadmium est un métal blanc, mou, malléable,
ductile et flexible à l'état pur. Son point de fusion est
relativement bas.
Les propriétés chimiques et
électroniques du cadmium sont proches de celles du zinc : métal
réducteur, il est dissout par les acides minéraux mais est
pratiquement inaltérable à l'air. Le cadmium est un produit
toxique, dont l'accumulation dans l'organisme doit être soigneusement
évitée.
3.11. Utilisations
C'est à l'état pur que le cadmium
connaît sa principale utilisation : le cadmiage électrolytique
d'objets métalliques à protéger de la corrosion. Le
cadmiage offre, par rapport à la galvanisation, de nombreux avantages :
meilleure résistance à la corrosion en milieu basique ou salin,
plus grande élasticité du dépôt, recouvrement plus
facile de pièces de formes compliquées. Le métal est
également utilisé dans l'industrie nucléaire sous forme de
barres qui permettent la régulation du flux de neutrons dans les
réacteurs. Il trouve enfin une application importante dans la
fabrication des accumulateurs au nickel-cadmium.
Les principales utilisations du cadmium
à l'état d'alliage sont :
- les alliages à bas point de fusion, dits
"antifriction", à 97-98 % de cadmium, servant à
fabriquer des coussinets de moteurs;
- les alliages cadmium-argent utilisés pour
les soudures en électronique, les fusibles, la dentisterie;
- les alliages de cuivre allié à un
peu de cadmium, utilisés dans l'industrie automobile (fabrication des
radiateurs) et l'industrie électronique.
Enfin, à l'état de sels, le cadmium forme
de nombreux pigments allant du jaune au rouge utilisé pour la peinture,
la préparation d'émaux, la coloration des matières
plastiques. Signalons également l'usage de sels de cadmium dans les
tubes de télévision, pour stabiliser les vinyles à
l'action de la lumière, etc.
3.12. Les marchés des produits miniers
3.12.1. Le marché de cuivre
Le cuivre consommé dans le monde provient, d'une part,
du cuivre primaire, c'est-à-dire du cuivre produit par traitement
métallurgique de minerais et, d'autre part, du cuivre secondaire,
c'est-à-dire des déchets recyclés. La part du cuivre
secondaire dans la consommation totale du cuivre du monde approche les 40 %,
dont 12 % servent à produire du cuivre raffiné et le solde est
directement utilisé dans les industries de transformation.
La production mondiale du cuivre primaire qui était de
l'ordre de 550.000 t/an au début du siècle, atteint aujourd'hui
7.600.000 t/an. Dans le monde occidental, la production du cuivre primaire est
de l'ordre de 6.000.000 t/an et la consommation totale y compris les
déchets recyclés est de l'ordre de 10.000.000 t/an (55).
Le commerce international de cuivre non manufacturé
porte sur 4.500.000 t/an, dont 2.500.000 t/an de cuivre raffiné tandis
que celui de produits manufacturés porte sur près de 1.000.000
t/an. Les échanges entre le monde occidental et le monde communiste sont
faibles et ne dépassent guère 150.000 t/an de cuivre et 50.000
t/an de produits manufacturés.
Dans le domaine des échanges , les cours du cuivre ont
connu depuis le début du siècle d'amples et soudaines
fluctuations qui résultent de l'inélasticité à
court terme de l'offre et de la demande par rapport aux prix.
Ces fluctuations, déjà importantes à
prix constants, se sont exacerbées au cours des vingt dernières
années en raison de l'érosion accélérée des
monnaies.
Les conséquences désastreuses, que ces
mouvements anarchiques entraînent sur l'économie des pays dont le
développement repose sur l'exportation du cuivre, ont conduit certains
d'entre eux à se grouper au sein du "Conseil Intergouvernemental des
Pays Exportateurs du Cuivre (CIPEC) dans le but de prendre en commun des
mesures propres à stabiliser les cours2(*)
Lors de sa fondation en 1967, le CIPEC comprenait le CHILI, le
PEROU, le ZAIRE (CONGO) et la ZAMBIE. Depuis lors, le CIPEC a recueilli
l'adhésion de l'AUSTRALIE, de l'INDONESIE, de la PAPOUASIE
NOUVELLE-GUINEE, et de la MAURITANIE.
La production de cuivre dans l'ensemble de ces pays
représente 45 % de celle du monde occidental et leurs exportations, qui
constituent plus de 90 % de leur production, représentent 55 % du
commerce international du cuivre dans le monde occidental.
3.1.2.2. Le marché de cobalt
Le cobalt produit dans le monde est
généralement extrait de minerais où il est associé
en faibles quantités à d'autres métaux : cuivre, nickel,
fer etc. dont il est considéré comme un sous-produit. Cette
production primaire assure l'essentiel de la consommation mondiale : le
recyclage des déchets est inférieur à 3 %.
En 1930, la production mondiale de cobalt était de
l'ordre de deux mille tonnes par an. Elle dépasse aujourd'hui 25.000 t,
dont environ 22.000 t dans le monde occidental. Le taux annuel de
développement de la production a été de l'ordre de 6 %
depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Les principales caractéristiques du marché du
cobalt dans le monde occidental peuvent se résumer comme suit :
- la production est très
concentrée : 6 producteurs assurent 50 % de la
production totale, alors que la Gécamines à elle seule en
assurait plus de 65 % ;
- la consommation au contraire,
quoiqu'elle se localise géographiquement dans
les pays à technologie avancée (USA, EUROPE, JAPON) est à
l'intérieur de ces pays,
disséminée entre un grand nombre de firmes.
3.1.2.3. Le marché de zinc
Le zinc consommé dans le monde provient, à
raison de 85 à 90 % du zinc primaire, c'est-à-dire issu du
traitement de minerais, et pour le solde, des déchets recyclés.
La production mondiale de zinc primaire, qui était de l'ordre de 500.000
t/an au début du siècle, atteint aujourd'hui plus de 6.000.000
t/an. Ce qui correspond à un taux annuel de développement de la
production de l'ordre de 3,5 %.
Le zinc occupe ainsi le 3ème rang, après
l'aluminium et le cuivre, dans la consommation des métaux non-ferreux.
Le commerce international de zinc est très important et porte sur
environ 3.000.000 t de zinc contenu dans les minerais, 1.200.000 t de zinc
métal et 100.000 t de produits manufacturés.
3.1.2.4. Le marché de cadmium
Les minerais de cadmium ne sont guère exploités
industriellement et le cadmium est récupéré comme un
sous-produit de la métallurgie du zinc. Le recyclage des déchets
est inférieur à 4 % de la consommation totale.
La production mondiale de cadmium n'atteignait pas 2.000 t/an
en 1930. Elle dépasse aujourd'hui 17.000 t/an, dont 14.000 t dans le
monde occidental. Le taux annuel de développement a été de
l'ordre de 5 % depuis 1930.
Le commerce international de cadmium porte sur environ 7.000
t/an sous forme de métal, alliage, scories, poussières, etc. Le
prix fixé par les producteurs américains sert de base à la
majorité de transactions.
Tableau n°48 : Contribution de l'industrie
du cuivre et autres métaux associés au PIB au prix courant. 1953
à 1995 (en millions)
Année
Désignation.
|
Industrie minière
et métallurgique(*)
|
Contribution
en %
|
PIB
|
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
|
90,4
101,9
105,8
136,0
97,0
71,1
-
-
-
-
-
91,9
-
155,4
148,1
189,6
234,0
-
-
-
-
-
-
-
-
|
17
18
18
22
16
12
-
-
-
-
-
42
-
57
36
29
27
-
-
-
-
-
-
-
-
|
512,5
541,1
577,9
611,5
602,1
592,8
-
-
-
-
-
221,3
-
272,1
410,0
648,1
859,9
-
-
-
-
-
-
-
-
|
|
Source : Rapport Annuel de la Banque du Congo de 1990-1995
* L'industrie minière comprend le
cuivre, le cobalt et le zinc.
Tableau n°48 : Contribution de
l'industrie du cuivre et autres métaux associés au PIB
1953-1995 (en millions)(suite)
Année
Désignation.
|
Industrie minière métallurgique(*)
|
Contribution
en %
|
PIB
|
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
476,9
1404,8
2856,5
2952,2
2774,4
5855,6
10950,9
51900,-
42799,-
105800,-
212800,-
507100,-
806900,-
8614900,-
243349900,-
189,6
234,0
9437,4
|
8,7
12,6
16,7
12,4
8,9
9,9
10,9
14,5
8,9
12,3
12,8
14,7
12,0
6,1
4,6
6,3
14,4
18,8
|
5480,5
11105,0
17182,9
23780,4
31110,4
59134,4
99583,4
358800,-
482600,-
861000,-
1657300,-
3440600,-
6717100,-
141624200,-
5296370300,-
80771558000,-
893087574,-
52399135210,-
|
|
Source : Rapport de la Banque du Congo de 1960 - 1995
* l'industrie minière comprend le
cuivre, le cobalt et le zinc.
CHAPITRE IX : LES FLUX ECONOMIQUES DES PETITES ET
MOYENNES ENTREPRISES
SECTION I. GÉNÉRALITÉS
Selon F. PERROUX, une industrie est plus
importante quand elle ne se promeut que par ce qu'elle produit. Les effets
d'entraînement sont d'autant plus significatifs que l'industrie motrice
est une industrie de biens d'approvisionnements ou d'équipement qui
achète ses inputs à l'économie nationale et écoule
ses outputs à l'intérieur du pays (56)(*).
C'est à ces conditions que le
pôle de développement suscite des transformations technologiques
cumulatives, dans le sens de la diversification industrielle et surtout dans le
sens du bouleversement de la structure des coûts.
La plupart des industries du Tiers-Monde ne sont pas
liées entre elles par des réseaux de prix, de flux et
d'anticipation. Ceci incite à retenir l'attention sur les
activités économiques stimulées par les ressources
d'exportation lorsqu'elles irriguent certains éléments de
l'économie de marche du système national. L'impulsion que la
diffusion de ces ressources apporte au développement économique
amorce parfois la diversification des activités. Il en résulte
qu'on risquerait d'appauvrir la réalité de certains complexes
industriels du Tiers-Monde, en tant que propulseurs des
déséquilibres moteurs, si on limitait les effets d'induction
d'une industrie motrice aux activités qu'elle stimule en amont et en
aval de sa production.
SECTION II. ANALYSE DES FLUX
L'activité et le développement de la GECAMINES a
provoqué dès 1918 l'éclosion de multiples entreprises
industrielles, commerciales et agricoles. C'est ainsi qu'en 1954, on
dénombrait plus de 2.600 firmes au KATANGA, dont les plus importantes
furent la CIMENKAT, créée en 1922, les Brasseries du KATANGA,
créée en 1923, la TRABEKA (société d'entreprise des
travaux en béton au KATANGA) fondée 1924, la SOGEFOR,
créée en 1925, la SOGELEC, créée en 1930, etc. qui
gravitaient autour de l'industrie du cuivre.
Les entreprises avaient pour mission les travaux de
terrassement, la fabrication des briques, la construction d'immeubles, la
voirie, le génie civil, les transports, l'alimentation,
l'élevage, etc.
Selon CHENERY et WATANABE, l'industrie de la transformation
des métaux non-ferreux est une industrie industrialisante. Ils ont aussi
démontré qu'avec la sidérurgie, l'industrie des
métaux non-ferreux est une industrie de base de plus dynamiques: ses
effets industriels en amont comme en aval étant parmi les plus
élevés des activités économiques (57)(*).
Par contre François PERROUX affirme que : "le fait
grossier mais solide, est celui-ci : La croissance n'apparaît pas partout
à la fois, elle se manifeste en des points ou pôles de
croissances, avec des intensités variables pour l'ensemble de
l'économie" (58)(*).
Le concept de pôle de croissance ou de
développement est né de l'observation concrète des
réalités historiques, à savoir l'analyse de l'impact de
cette unité motrice sur son environnement et sa diffusion du
progrès dans la région ou pays dans lequel elle est
située.
Cette diffusion peut être regroupée en deux
catégories à savoir :
- le premier, appelé "effets en amont" qui, par le
fait de la présence de l'unité motrice, suscite la
création et le développement, des biens d'équipement et
des services. Ils ont l'avantage de stimuler la mise en valeur des ressources
inemployées, ce qui répond à l'impératif du
développement. C'est de cette manière que peut s'ébranler
de phase en phase une onde qui va s'amplifiant. C'est la raison pour laquelle
l'entraînement en amont est aussi appelé effet multiplicateur
(59)(*);
- Le deuxième effet d'entraînement
,"effet en aval" qui se
manifeste par la création d'une chaîne
d'activités et d'industries
qui utilisent le produit de l'industrie motrice comme matière
première. Par eux,
peut se constituer de proche en proche une
chaîne des complémentarités autour de la firme
motrice. C'est dans cette
perspective que l'effet en aval est encore appelé effet
de polarisation (60)(*).
Tous ces effets d'entraînement sont en principe de deux
ordres : les effets réels et les effets monétaires. Les premiers
désignent les flux des marchandises et des services résultant de
l'activité du pôle tandis que les seconds dépendent de la
distribution des revenus que celui-ci effectue en contrepartie des achats de
ses inputs ou pour rémunérer les facteurs de production, travail
et capital.
En ce qui concerne l'industrie du cuivre du CONGO, l'on a
constaté que durant la période allant de 1920 à 1974, il
existait des relations entre l'unité motrice et les industries
adjacentes. La donnée la plus significative de l'industrie
cuprifère est que le facteur entraînant fondamental est la demande
externe.
Dans ces conditions, l'impact des impulsions créatrices
tendant à provoquer des transformations structurales sera d'autant plus
important que les "itinéraires de propagation auront drainé vers
l'économie intérieure une partie plus importante de flux
monétaire d'origine extérieure et assureront une meilleure
irrigation de l'économie par ce flux" (61)(*).
Cet impact est particulièrement
médiocre en raison de l'incapacité de l'économie locale de
satisfaire la demande intermédiaire pour les biens de capital, un des
plus importants inputs complémentaires de l'industrie
métallurgique.
C'est dans cet ordre d'idées que nous pouvons retenir
que l'Union Minière du Haut-Katanga avait investi un capital de plus de
15 millions de Francs belges (62)(*),
dans ses immobilisations entre 1952 et 1961 et tous les matériaux
avaient fait l'objet d'une acquisition à l'extérieur, ne
produisant en fin de compte aucun impact sur l'économie locale.
Autrement dit , l'effet d'entraînement en amont était quasiment
nul.
Il en va de même en ce qui concerne l'effet
d'entraînement en aval, exception faite de la LATRECA qui a
consommé, en moyenne au courant de la période sous étude,
plus ou moins 2000 tonnes de cuivre. Il s'ensuit que le secteur de production
le plus dynamique ne leur livre pas les produits de son activité. Cette
industrie est liée à son environnement et se comporte presque
exclusivement comme agent créateur d'une masse de salaires. Dès
lors, le volume de main-d'oeuvre employée dans cette industrie
apparaît comme le facteur décisif du processus de diffusion de la
croissance. Or, les statistiques attestent que ce volume de main-d'oeuvre
n'atteint guère de grandes proportions, soit :
- 5 % seulement de la population en
âge de travailler pour les années 1958;
- 1,2 % pour les années 1970 ;
- 0,9 % pour l'année 1984 ;
- 0,4 % pour l'année 1994.
En outre, il faut noter qu'une grande partie (+ 80%) de
leurs salaires est consacrée aux besoins de ménage et est surtout
orientée vers l'achat des produits importés.
C'est dans cette optique que François PERROUX et G.
DESTANNE de BERNIS considèrent le complexe métallurgique comme
une illustration typique d'état de développement, incapable
d'embrayer sur le reste de l'économie régionale (63)(*).
Notre étude est de démontrer que cette industrie
n'a procuré au cours de tout ce siècle finissant aucun effet
d'entraînement tant en amont qu'en aval.
En effet, les flux monétaires qui provenaient de
l'industrie du cuivre depuis sa création jusqu'en 1974 contribuaient
largement au développement de la Province dans des aspects tels que
l'utilisation de plus en plus croissante de la main-d'oeuvre, dont
l'intégration a entraîné à la
longue un phénomène de chômage et de diminution du niveau
des activités qui ne tournent que pour les besoins de l'outil de
production, en limitant l'accès à ces derniers à
l'exclusion des tiers.
L'efficacité, la qualité et la performance ont
été sacrifiées au profit du gigantisme de l'industrie du
cuivre. Nous pouvons préciser d'ailleurs que seule l'industrie du
ciment qui jouit d'une autonomie financière apparente, et l'industrie
hydroélectrique bénéficient encore d'une appellation des
industries ayant des effets en amont, tandis que les autres telles que nous les
avons décrites dans les chapitres précédents ont
été intégrées aussi bien en amont qu'en aval.
Cette situation a ainsi qualifié l'industrie du cuivre
de mono-production mettant sur les marchés extérieurs des
matières premières brutes, donnant ainsi à la Province et
au pays le caractère de "Réservoir de matières
premières" ayant comme innovation, la transformation du minerai en
métal, qui doit encore subir des transformations supplémentaires.
Il faut, en outre, signaler que les autres activités que nous qualifions
de connexes, telles que l'enseignement, l'agriculture, l'urbanisation, etc. se
dessinent principalement en fonction de l'industrie du cuivre.
Cette évolution constitue une donnée
fondamentale qui doit nous prouver que la politique de pôle
d'industrialisation avec des industries industrialisantes, n'a pas la
même conception dans les pays en voie de développement, d'autant
plus que leurs implantations se font suivant des principes d'extraversion, dont
les intrants se retrouvent à l'extérieur du pays tout comme la
commercialisation de leurs outputs.
Dans le cas précis du KATANGA, dont la configuration
géographique du chemin de fer, tracé sous la colonisation,
n'avait qu'une seule motivation : extraire, transformer et évacuer les
produits vers l'océan le plus proche, à destination de la
métropole. Un pacte colonial, renfermant des accords particuliers, fut
signé entre la colonie et sa métropole pour réglementer
les échanges commerciaux à des tarifs
préférentiels.
Les principales caractéristiques de ce pacte colonial
étaient que :
- le marché colonial était réservé
aux produits métropolitains;
- inversement, les produits coloniaux ne pouvaient
être exportés à destination de la métropole que par
la marine métropolitaine ;
- les denrées des colonies en contrepartie
bénéficiaient dans la métropole d'un accueil
privilégié.
Une de premières caractéristiques de ce pacte
fut l'interdiction pour les colonies de produire sur leurs sols des biens
susceptibles de concurrencer l'industrie métropolitaine Cette mesure
avait pour objectif de protéger, d'une part, les débouchés
de cette industrie et, d'autre part, la main-d'oeuvre employée dans les
industries de transformation des produits coloniaux.
Pour asseoir notre théorie ,nous pouvons donner
l'exemple du cuivre de la GECAMINES qui déjà raffiné
à 99,98 % au CONGO, devrait encore subir une autre transformation dans
les usines d'HOBOKEN et OLEN en BELGIQUE pour en extraire les dernières
impuretés et occuper de la sorte la main-d'oeuvre belge. (64)(*).
L'analyse du schéma ci-dessous nous démontre
clairement que l'industrie du cuivre n'a pas produit les effets
escomptés de par sa présence dans la Province.
Nous allons de ce fait décortiquer toutes les
entreprises qui ont gravité autour de cette industrie et allons en
déduire les différents effets que celle-ci a pu, d'une
manière ou d'une autre, générer pour contribuer au
développement économique de la Province.
Pour cette analyse, nous allons procéder par un
découpage en deux périodes, à savoir : la période
allant de l'implantation de l'industrie du cuivre vers les années 1912
à 1974, année considérée comme butoir puisque
caractérisée par la zaïrianisation et la
rétrocession. Cette année, la GECAMINES a été
contrainte d'annexer toutes les entreprises qui gravitaient dans son
voisinage.
La deuxième période allant de 1975 à
1995, a été caractérisée par l'expression de la
GECAMINES, produisant elle-même une partie de ses propres inputs et
consommant une partie minime de ses propres outputs.
Cette situation a eu pour conséquence une
évolution des entités annexées calquées sur les
vicissitudes de l'industrie du cuivre. La croissance économique
enregistrée par ces unités annexées s'est vue
amenuisée au fur et à mesure que le niveau d'activité de
l'unité motrice, qu'est la GECAMINES, baisait.
Les difficultés enregistrées dans le processus
de production du cuivre et des produits associés se sont
répercutées sur toutes les unités annexées. Ce qui
a provoqué dans leurs chefs, une diminution grandissante de leur propre
production.
Ces unités ont été réduites en de
simples départements ou services qui ne devraient produire que selon la
demande de l'un ou l'autre service de la GECAMINES. Le marché a
été, de ce fait, fermé aux tiers. Le schéma
ci-après démontre l'impact de l'industrie minière sur son
environnement de 1911 à 1974.
Schéma n°2 : Flux réels de
l'industrie minière de 1912 à 1974
AMONT
AVAL
Transports
Agro-Alimentaire
Transports
Ciment
métallurgique
Cuivre Produit fini.
Energie
Charbon
Electricité
Zinc, Piles sèches
Plomb
Cimenteries et
Produits dérivés
Production minière
Cadmium
Métallurgie
Acide sulfurique
Industrie
chimique
Savonnerie
et
cosmétique
Enseignement
Construction
métallique
Intrants Agricoles
Agro-Industrie
Enseignement
Salaires
Source : Nous-mêmes sur base des données du
texte
SECTION III. LES FLUX EN AMONT DE 1912 À
1975
a) L'équipement énergétique
1°. Les centrales hydroélectriques
Depuis l'implantation de l'industrie du cuivre dans la
Province, l'énergie hydroélectrique nécessaire pour son
fonctionnement provenait exclusivement de quatre centrales dont trois
appartenaient à l'Union Minière du Haut-KATANGA, à savoir
: KONI, N'ZILO et N'SEKE, tandis que la quatrième, MWADINGUSHA,
appartenait à la SOGEFOR. L'ensemble de ces quatre centrales
était capable de fournir 25 millions de kWh par an.
Cette énergie était et est distribuée
par un réseau de lignes à haute tension de plus de 1.500
kilomètres. Ce réseau est interconnecté aux centrales
zambiennes par une ligne de 430 kilomètres à 220 KV.
En 1974, par décision de l'Etat congolais, l'ensemble
de l'activité énergétique du pays a été
confié à la Société Nationale d'Electricité
(SNEL). Cette situation a provoqué au niveau de la GECAMINES un manque
à gagner très important du fait que ces barrages et centrales
n'ont jamais fait l'objet d'une indemnisation quelconque vis-à-vis de la
GECAMINES, qui est obligée de pouvoir régler ses factures au
"timing" indiqué par la société d'énergie avec
toutes les contraintes d'usage qui en découlent.
Il est à noter que la demande toujours croissante
d'énergie, compte tenu de la spécialisation qu'exige la
production du cuivre et autres projets de grande envergure, a provoqué
la construction des barrages d'Inga et le transport à longue distance
2.000 Km de l'énergie électrique. Ces barrages sont
situés sur le fleuve dans le BAS-CONGO.
Tableau n° 49 : Production et consommation
d'énergie électrique.
(en millions de kWh)
Désignation
Années
|
Centrales du
Shaba
|
Centrale d'Inga
|
Consommation
UMHK / GCM/E
|
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
2,0
2,03
2,1
1,8
1,8
2,07
2,2
1,8
1,9
2,1
2,3
2,5
2,5
2,4
2,8
2,7
2,6
2,5
2,6
2,9
3,0
2,7
2,7
2,0
1,8
1,6
1,8
2,3
1,3
1,8
1,7
2,2
1,6
1,8
0,9
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
3,1
-
-
-
1,3
1,5
2,5
3,5
4,5
4,0
3,8
2,5
1,5
0,8
1,4
1,4
0,2
0,1
|
0,90
1,06
1,20
2,08
1,16
1,26
1,33
1,29
1,36
1,49
1,59
1,67
1,82
1,93
2,02
2,01
1,98
2,8
2,1
2,3
2,4
2,7
2,8
2,8
2,6
2,7
2,6
2,7
1,2
2,2
1,8
1,4
0,8
0,8
0,7
|
Source : Rapports annuels UMHK - GCM/E 1960 - 1995
2° Les Charbonnages de la LUENA
Ces charbonnages produisent du charbon depuis
1924. Les charbons de la LUENA sont difficilement cokéfiables. Ils
contiennent plus de 25 % de cendre. Ils ne peuvent donc pas être
utilisés pour un usage métallurgique, ce qui explique que les
promoteurs miniers aient été amenés à construire
des centrales hydroélectriques.
Comme nous l'avons indiqué dans le chapitre
précédent, la production du charbon était non seulement
consommée par l'industrie métallurgique, mais aussi par la
cimenterie de LUBUDI, le chemin de fer, utilisant les locomotives à
vapeur, les industries textiles, utilisant des chaudières à
vapeur, etc. En 1974, les Charbonnages de la LUENA ont été
annexés à la GECAMINES, leur donnant ainsi priorité
seulement aux besoins de la Société. Le chemin de fer qui
utilisait le charbon pour sa traction s'est vu doté de locomotives
électriques et à traction diesel, les industries textiles et les
raffineries d'huile se sont vues soit fermées ou leurs
chaudières à vapeur à base de charbon étaient
remplacées par des chaudières électriques.
Il découle de cette situation que les Charbonnages de
la LUENA, devenant un siège d'exploitation de la GECAMINES, ont connu
une baisse de production très sensible puisque devant se conformer aux
programmes de production de la GECAMINES.
La roche exploitée est du charbon ligniteux
présentant les caractéristiques suivantes :
- cendres 20 à 25 %
- soufre 4 à 5 %
- chaleur spécifique comprise entre 4.000 et 9.000
calories
- teneur en carbone comprise entre 80 et 85.
La consommation des charbons de la Luena s'est
pratiquée de la manière suivante jusqu'en 1975 :
GECAMINES : 4.000 à 5.000 tonnes/mois
essentiellement pour les usines de
LIKASI ;
GECAMINES : 4.000 à 5.000 tonnes/mois
pour les fours à clinker et à chaux
VAP/Lubumbashi : 300 tonnes/mois
AMATO Frères : 200 tonnes/mois
CIMENKAT : 2.000 à 3.000 tonnes/mois
pour ses fours rotatifs, servant à la
cuisson du clinker.
Jusqu'aux années 1964-1965, le chemin de fer du KATANGA
fut le principal consommateur du charbon de la LUENA (locomotive à
vapeur).
3°. La cimenterie et produits divers
a) La cimenterie
Le développement de la super structure de l'industrie
du cuivre a connu un essor très important grâce à l'apport
combien indispensable des cimenteries de LUBUDI et de LIKASI.
Tous les travaux de construction de l'infrastructure et des
équipements ont été réalisés avec le ciment
de ces deux cimenteries. Il est à noter que la production de la
cimenterie de JADOTVILLE (CMJ ou CML) était consommée en grande
partie par la GECAMINES mais depuis 1974 cette cimenterie a été
annexée à la GECAMINES et est devenue depuis un siège de
la société, sous l'appellation de Calcaire - Chaux et Ciment
(CCC). Sa production est tributaire de la demande de la société
et n'a plus d'impact sur le marché local, envahi par les produits
importés de la cimenterie zambienne de "Chilanga Cement".
La Cimenterie de LUBUDI, a par contre gardé son statut,
mais la GECAMINES s'y retrouve actionnaire à concurrence de 49,2 % du
capital. Le ciment Portland est consommé par la GECAMINES qui, en
retour, fournit à la cimenterie du charbon, de la scorie et du gypse
(rejets de la lixiviation du minerai du cuivre cobaltifère).
Dans l'étude faite dans les chapitres
précédents, nous avons fait ressortir que cette cimenterie,
compte tenu de la conjoncture économique, est aussi en perte de vitesse
et souffre d'un manque crucial de pièces de rechange et autres biens
d'équipement.
b) Carrières et usines à pierrailles
D'une importance capitale dans la construction des
équipements, les carrières et usines à pierrailles
exploitent le quartzite kibarien qui, après traitement dans les usines
à pierrailles installées à proximité donne du
ballast 25/50, du gravier 10/25, et du sable 2/10.
Depuis 1956, la production de l'usine de KATONTO intervient
dans tous les travaux de génie civil entrepris dans le groupe Ouest de
la GECAMINES(KOLWEZI). A partir de 1960, tous les groupes de la GECAMINES ainsi
que diverses sociétés et entreprises du Sud-KATANGA se
ravitaillaient en matériaux de génie civil à KATONTO.
En 1970, la production s'était fixée à
117.927 tonnes de graviers et 62.651 tonnes de sable. Actuellement la
production des carrières de KATONTO est en veilleuse, suite au
ralentissement des activités de la GECAMINES grande consommatrice de
cette production.
b) Usine à Chaux
Situé à 6 kilomètres de LIKASI, le
gisement de calcaire de KAKONTWE fut découvert en 1917 en vue de fournir
le fondant et la chaux nécessaire aux usines de métallurgie de la
GECAMINES. L'usine à chaux produit mensuellement 9.500 à 10.500
tonnes de chaux vive et 600 à 700 tonnes de chaux éteinte.
Actuellement cette usine fonctionne au ralenti faute de matière
première et de pièces de rechanges.
4°. L'industrie chimique
D'une très grande importance dans la métallurgie
du cuivre et des métaux associés, l'industrie chimique
fournissait principalement de l'acide sulfurique, du sulfate de cuivre, la
soude caustique, l'acide chlorhydrique, l'huile hydrolysée, la
glycérine, etc. La Société de Financement, de Gestion et
d'Exploitation d'Industrie Chimique (SOFICHIM), la Société
d'Etudes Chimiques d'Exploitation Industrielle (CHIMEXPLO), la
Société Générale Industrielle et Chimique
(SOGECHIM), etc. Toutes ces entreprises ont été
cédées à la GECAMINES en vertu de la loi n° 74-011 du
10 juillet 1974.
Du point de vue de la production, toutes ces entreprises ont
vu leurs activités diminuer et alignées sur les besoins
uniquement de la GECAMINES. D'autres modules de production ont
été abandonnés au profit des exigences de la
métallurgie du cuivre et autres métaux associés.
Il faut souligner que l'acide sulfurique produit par la
SOGECHIM est le produit le plus important pour l'industrie du cuivre. La
SOGECHIM fabriquait au départ des concentrés sulfurés de
zinc livré par les usines de KIPUSHI, ainsi que le soufre
nécessaire à la fabrication de l'acide qui était obtenue
par grillage de ce minerai.
Tableau n° 50 : Production de l'acide
sulfurique (en tonnes)
Années
|
Production
|
Années
|
Production
|
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
|
38750
43000
54250
60600
83500
112323
116766
122751
126838
114461
119010
101180
103280
93855
107271
116483
123677
127795
130133
125509
135549
-
-
|
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
154538
168709
176530
173425
151423
137783
135109
142687
142867
146375
159864
152735
169022
146374
140300
97200
87612
132200
99100
75700
38100
55608
24234
|
Source : Rapport annuel de la GECAMINES, 1950 - 1995
Il découle de ce tableau que la SOGECHIM depuis sa
création jusqu'en 1976, a connu un accroissement de la production,
tandis qu'à partir de 1977 jusqu'en 1995, cette production d'acide a
connu une diminution sensible, due au manque de matières
premières de base, qu'est la blende provenant de la mine de zinc de
KIPUSHI et du soufre.
En outre, nous pouvons aussi retenir, dans cette industrie
chimique, une production assez importante d'huile de palme hydrolysée et
de la glycérine, pour les opérations de concentration de ses
minerais oxydés. La société utilise aussi l'huile de palme
hydrolysée pour la récupération d'un concentré
contenant de 82 à 92 % de glycérine, produit recherché par
les industries de fabrication de savon et autres produits cosmétiques
par les entreprises telles que SABUNI, AMATO Frères,
MARSAVCO / KINSHASA etc.
La forte centralisation des activités de la GECAMINES
et la diminution de ses activités ont provoqué des importations
des produits tels que le maïs, le charbon, le coke et l'acide sulfurique
pour les cinq dernières années, à savoir : 1990 à
1995. Et dire que tous ces produits faisaient partie de la production de la
GECAMINES.
Ceci démontre à suffisance que
l'intérêt majeur de la GECAMINES est d'abord la production du
cuivre, cobalt et les autres métaux associés. Par contre, compte
tenu de ses priorités, les autres activités sont
subordonnées et n'obtiennent que très peu de financement pour
leur développement. La politique des dirigeants de la GECAMINES est de
pouvoir importer les accessoires pour la production du cuivre et de se
dessaisir tout simplement des autres activités.
A titre d'exemple, la GECAMINES préfère importer
du maïs à l'étranger que de le cultiver elle-même ou
de l'acheter dans les zones telles que KONGOLO, NYUNZU etc.
Cette approche dénote tout simplement le
désintéressement de cette unité de production, des autres
secteurs non des moindres. De ce fait toutes les ressources
générées par cette production minière, sont
expatriées pour l'acquisition des matières premières et
autres accessoires indispensables dans la production des minerais.
Tableau n°51 : Production d'huile de palme
hydrolysée et de la glycérine (en tonnes)
Année
|
Huile hydrolysée
|
Glycérine
|
Année
|
Huile hydrolysée
|
Glycérine
|
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
|
2810
2895
2070
1745
1247
1030
1731
1808
1801
-
2249
2553
2363
2914
2993
3456
2720
2694
1972
1634
1537
1854
1771
|
102
125
125
121
118
108
409
501
508
-
134
172
119
151
142
131
-
-
81
137
222
-
289
|
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
1939
2123
2138
2742
2675
3214
2748
2931
2178
2438
2860
3642
3777
4635
4695
6075
61777
4985
3514
1819
1231
872
575
|
200
204
219
220
198
148
167
117
122
101
79
139
123
151
129
153
140
91
84
41
25
12
8
|
Source : - Département de l'Economie Nationale et
Industrie, conjoncture économique, 1970 - 1995.
- Rapport manuel de la GECAMINES 1950-1995.
5°. L'alimentation
Dans le souci de sédentariser son personnel sur les
lieux d'exploitation ainsi que leurs familles, l'industrie du cuivre a
pratiqué une politique salariale très particulière.
Il s'est agi de doter les travailleurs des cantines, des
centres récréatifs et autres loisirs, dans les camps
appropriés, en leur remettant des salaires en nature, tel que la farine
de maïs, manioc, l'habillement, etc. C'est à cet effet que furent
créés les syndicats des minoteries, MINOKA afin de satisfaire les
besoins en alimentation des travailleurs. Comme nous l'avons
démontré dans les chapitres précédents, cette
politique n'a pas pu satisfaire tout le monde, parce que les salaires leur
octroyés étaient toujours bas et insignifiants.
6°. L'enseignement
Un adage populaire dit : "Lorsqu'on prend un amalgame de
techniciens, animés sans autres bagages que leurs connaissances sur une
île déserte, ils pourraient y créer une économie
complexe, tandis que des installations perfectionnées mises entre les
mains d'une population illettrée se dégraderaient rapidement
faute de savoir la fabrique indispensable, cependant que ces populations
retourneraient à leurs activités traditionnelles". (65)(*) Soutien de toute action, l'homme est
au centre du développement et partant de la croissance économique
de tout pays.
Dans le cadre de l'industrie du cuivre, il s'est
créé tout un réseau d'enseignement, tant au niveau
primaire, professionnel, secondaire qu'universitaire qui met à la
disposition de cette industrie toutes les compétences capables de mener
à bien son développement. C'est ainsi, comme nous l'avons
largement développé dans la première partie, qu'il y a,
dans le système de production du cuivre, toute une stratification de la
main-d'oeuvre, correspondant à chaque type de travail et en fonction de
l'outil en présence.
L'université de LUBUMBASHI, installée depuis
1954 a fourni à la GECAMINES beaucoup de spécialistes pour ses
besoins d'exploitation. La société possède une panoplie de
docteurs en médecine, d'ingénieurs ayant plusieurs
spécialités, des licenciés, des gradués, etc. Mais
compte tenu de la précarité du marché de l'emploi et de la
pression démographique au niveau de l'enseignement, la
société ne peut occuper toute cette crème intellectuelle.
Une étude sur l'évolution des effectifs a été faite
dans les chapitres précédents et a démontré que la
demande en personnel de la GECAMINES est une fonction inverse de l'offre de
l'enseignement supérieur.
Compte tenu du niveau faible d'embauche de la GECAMINES et de
l'âge moyen des cadres de la société 45 ans, le processus
de remplacement est très faible et même insignifiant ; le
taux d'embauche est resté inférieur à 1% pendant toute la
période sous étude. Cette situation a été
aggravée par l'incorporation des unités environnantes à la
GECAMINES, qui a provoqué une compression très importante au
niveau des centres d'activités.
Tableau n°52 : Evolution de la population
estudiantine de l'Université de Lubumbashi
de 1954 à 1995
Années
académiques
|
Effectifs d'étudiants
|
Corps professoral
|
Années académiques
|
Effectifs d'étudiants
|
Corps profes-
soral
|
1956 - 1957
1957 - 1958
1958 - 1959
1959 - 1960
1961 - 1962
1962 - 1963
1963 - 1964
1964 - 1965
1965 - 1966
1966 - 1967
1967 - 1968
1968 - 1969
1969 - 1970
1970 - 1971
1971 - 1972
1972 - 1973
1973 - 1974
1974 - 1975
1975 - 1976
1976 - 1977
|
104
143
234
264
127
141
246
424
554
641
904
847
2.256
2.391
3.015
4.076
3.341
4.625
6.069
5.381
|
31
51
67
78
84
81
47
58
97
118
144
166
213
282
350
270
285
334
398
388
|
1977 - 1978 1976 - 1977
1977 - 1978
1978 - 1979
1979 - 1980
1980 - 1981
1981 - 1982
1982 - 1983
1983 - 1984
1984 - 1985
1985 - 1986
1986 - 1987
1987 - 1988
1988 - 1989
1989 - 1990
1990 - 1991
1991 - 1992
1992 - 1993
1993 - 1994
1994 - 1995
|
5.381
5.300
4.800
4.200
3.663
2.848
2.848
3.127
4.096
4.745
6.194
7.279
8.769
10.383
12.475
13.243
14.751
17.243
15.275
16.438
|
413
407
394
388
447
446
467
557
448
430
427
519
540
510
504
498
467
394
472
494
|
Source : UNILU/Rectorat.
L'enseignement supérieur universitaire qui devrait
être d'un apport très important à cette industrie du
cuivre, n'a, malheureusement, pas bénéficié de
l'évolution de cette entité.
Du point de vue formation, l'industrie du cuivre par son
potentiel intellectuel, vient au secours de certaines compétences dont
l'université ne dispose pas. En outre, il est à noter que les
infrastructures de la GECAMINES apportent un soutien en formation pratique pour
les futurs ingénieurs et les médecins, ainsi que les
élèves de section médicale.
Par contre, les outputs, c'est-à-dire les finalistes de
cette université ne sont presque pas utilisés dans cette
entité, beaucoup d'entr'eux sont déversés sur d'autres
marchés et dans d'autres provinces faute de structures d'accueil
locales. En analysant la composition du personnel de cadre de la GECAMINES,
à peine un pour mille de ses finalistes est embauché dans cette
institution et ceci après des intervalles très irréguliers
allant jusqu'à cinq années.
Ceci démontre à suffisance que la
capacité d'absorption du chômage de la GECAMINES est très
dérisoire. Seule la multiplicité des petites et moyennes
entreprises dans la Province pourrait résoudre ce problème de
chômage des intellectuels. Le manque des institutions financières
de crédit ne permet pas non plus une installation à titre
privé de toutes ces compétences.
7°. Remarques
Il découle de l'analyse des effets en amont pour la
période sous examen, à savoir de 1912 à 1976, que
l'industrie du cuivre a fait appel à de nombreuses
sociétés, dans lesquelles elle avait des participations pour
satisfaire ses besoins de consommations. Mais la politique de
zaïrianisation et rétrocession pratiquée en 1973-1974 a
anéanti l'élan qu'avaient déjà amorcé
lesdites entreprises de support à la GECAMINES.
En dehors du chemin de fer et des cimenteries, la GECAMINES
s'est vue confier, par décisions gouvernementales, la gestion de toutes
ses entreprises, annihilant ainsi tous les effets en amont de cette industrie
du cuivre, qui devrait à la fois produire ses matières
premières (intrants) et consommer les outputs de ses industries.
En outre, tous les programmes de développement et de
diversification de ses entreprises ont été canalisés sur
la production du cuivre.
La GECAMINES, par ce fait, a sacrifié la performance de
ses entreprises cédées au profit d'une production en masse et
très peu compétitive sur le marché international des
métaux.
8°. Entreprises ayant des relations avec la
GECAMINES durant la période de 1960-
1974
1°. La Compagnie Foncière du KATANGA
(COFOKA).
Grâce au maintien de l'activité
minière et industrielle au KATANGA, la société
a pu poursuivre ses opérations normalement.
2°. La Société Générale des
Forces Hydro-Electriques du KATANGA (SOGEFOR) :
2.008 millions de Kilowatt.
3°. La Société Générale
d'Electricité (SOGELEC).
4°. La Société Métallurgique du
KATANGA(METALKAT).
5°. La Société Générale
Industrielle et Chimique du KATANGA (SOGECHIM).
6°. Les Charbonnages de la LUENA.
7°. Les Minoteries du KATANGA (KAKONTWE).
8°. La Société de Recherche Minière
du Sud-KATANGA (SUD-KAT).
9°. La Société d'Exploitation des Mines du
Sud-KATANGA (MINSUDKAT).
10°. Ciment Métallurgique de JADOTVILLE (CMJ).
11°. La Société Africaine
d'Explosifs (AFRIDEX).
12°. La Société d'Elevage de la
LUILU (EVALUILU).
SECTION IV. LES EFFETS EN AVAL DE 1912 À
1975.
1. L'industrie de transformations
Les effets en aval de l'industrie du cuivre se sont
manifestés principalement dans les usines de transformation des
concentrés en produits finis, telles que les usines d'électrolyse
du cuivre, du zinc, du cobalt, du cadmium et dans de moindres proportions de
l'agro-industrie, et de la fabrication métallique.
De ce fait, toute la production minière de la GECAMINES
devrait ipso facto être traitée dans ces usines, mais depuis les
années 1973-1974, années caractérisées par la
politique de zaïrianisation, toutes les usines ont été
purement annexées à la GECAMINES et sont devenues des
sièges de cette société.
Ceci est valable aussi pour l'agro-industrie, avec les
Minoteries de KAKONTWE qui utilisaient une infime quantité de tourteau
palmiste issue de la fabrication de l'huile de palme hydrolysée. La
LATRECA qui produisait des articles travaillés en cuivre, tels que les
tubes, les tôles, etc. fut aussi annexée à la GECAMINES
par les mêmes mesures de zaïrianisation-rétrocession.
De ce qui précède, nous pouvons constater que
toutes ces entreprises en aval qui, jadis évoluaient
indépendamment et poursuivaient des objectifs autres que celles de
l'industrie minière, ont dû se soumettre au programme de la grande
GECAMINES qui a pour objectif, d'abord, la production minière, les
autres secteurs
n'étant que des instruments d'appui pour les besoins de
son exploitation.
En ce qui concerne l'industrie du ciment, il nous revient de
constater que seules les cimenteries du KATANGA, à savoir : la
CIMENT-LAC, la CIMENKAT et la Cimenterie de LIKASI (CCC), fabriquent un ciment
unique au monde en l'occurrence le ciment métallurgique, selon la
formule suivante : 45 % de scorie, 5 % de gypse et 50 % de clinker.
Le gypse étant un rejet provenant de la lixiviation du
cobalt a été soit épargné, dans le cas de la
Ciment-lac, soit intégré, en ce qui concerne la CCC soit a
bénéficié d'une partie du capital, en ce qui concerne la
CIMENKAT. Dans cette optique, nous constatons aussi que la consommation de ce
produit est de faible quantité.
En ce qui concerne la glycérine issue des usines de
SHITURU, elle est utilisée dans les savonneries pour la fabrication des
produits cosmétiques et autres détergents. Cette consommation est
aussi faible, compte tenu de la localisation des entreprises consommatrices de
ces produits.
2. Répartition des recettes totales et du
bénéfice net
Il nous revient de faire un constat sur la répartition
des recettes de l'industrie du cuivre, à savoir :
a) Les salaires
Compte tenu du nombre de travailleurs de la GECAMINES, en
moyenne plus de 25.000 agents sur la période sous étude, seule
une infime partie de ses recettes est affectée aux paiements des
salaires des ouvriers pour être reversée ensuite sur les
marchés de biens de consommation. Cette activité a
sollicité l'agriculture et stimulé un certain nombre de secteurs
qu'elle alimente. Ces derniers suscitent des offres d'emploi et dégagent
ainsi un pouvoir d'achat local supplémentaire.
Ce développement a engendré, d'après le
professeur NYEMBO SHABANI, un phénomène
d'agglomération géographique qui a donné naissance
à la création des villes, principaux centres de consommation et
donc facteurs actifs des activités agricoles, industrielles et
tertiaires (66)(*). Cette affirmation
n'est plus valable du fait que les trois ou quatre villes (LUBUMBASHI, LIKASI,
KOLWEZI et KIPUSHI) sont des villes où les maisons ont été
construites par la société minière et que depuis lors,
aucun autre édifice n'a été érigé dans ces
villes, toutes les maisons de commerce, en dehors des maisons d'habitation
ayant été construites dans la décennie 1950-1960.
D'autres effets que produisaient les revenus ainsi
engendrés par l'industrie du cuivre, par application du principe
multiplicateur, ont provoqué de nouvelles vagues de dépenses dans
la Province, ce qui a pour effet de procurer de nouveaux flux monétaires
à des commerçants et de nouveaux débouchés aux
chefs d'entreprises.
Le résultat final devrait se traduire par
l'accroissement du pouvoir d'achat local ; mais ce pouvoir d'achat au fil des
années s'est amenuisé de plus en plus, écartant toute
initiative d'épargne et s'est cantonné au niveau de la simple
survie de salariés.
b. Répartition des recettes et des
bénéfices
Le rôle de l'Etat devant être de garantir le
bien-être des populations, l'Etat devra être la pièce
maîtresse du développement économique du pays. C'est ainsi
qu'il doit prendre en charge les dépenses des infrastructures
économiques et sociales indispensables, telles que les voies de
communication, l'énergie, l'éducation, la santé,
l'étude des ressources, la recherche scientifique, l'armée et la
sécurité du territoire.
Notons que les recettes en devises de la GECAMINES par rapport
aux autres recettes en devises de l'Etat étaient de l'ordre de 60 % pour
l'année 1967, 66 % en 1968, 71 % en 1969, 65 % en 1970, 61,7 % en 1989
pour atteindre 18,7 % en 1995 (67)(*). Ceci démontre à suffisance que l'industrie
du cuivre ne contribue plus aux recettes de l'Etat. Avec la politique de la
libéralisation économique, l'Etat congolais a tendance à
se défaire de toutes ses obligations pour ne garder que l'armée
et la sécurité du territoire. Le reste est laissé à
l'initiative privée, ce qui est une voie à encourager pour
atteindre une certaine croissance économique.
SECTION V. LES EFFETS EN AMONT DE 1975 À
1995
Durant cette période, seuls les secteurs de
l'énergie et du ciment ont continué à pourvoir l'industrie
du cuivre en amont, tandis que les autres secteurs analysés durant la
période de 1912 à 1975 ont complètement disparu parce que
dilués dans l'unité motrice.
Les consommations internes de ses différentes usines
deviennent de plus en plus complexes quant à leur valorisation, vu le
gigantisme actuel de la société et la complexité du
circuit de traitement de l'information.
Les centres de coûts, ayant été
regroupés au niveau central à LUBUMBASHI, ne permettent plus,
malgré des clés de répartition définies, à
cerner la production de chaque unité, antérieurement
entité autonome. Le gigantisme actuel de ce système est
très néfaste à son développement.
Schéma n° 3 : Flux réels de
l'industrie minière de 1975 à 1995
AMONT AVAL
Construction métallique
Ciment métallurgique
Transports
Transports
Approvisionnements
- Pièces de rechange
- Carburant
- lubrifiant
- Pneumatiques
Salaire
Enseignement
Industrie du cuivre
cuivre
Cimenteries et
Produits dérivés
Minoteries
Energie
Enseignement
Sociale
Source : Nous-mêmes sur base des données du texte
de notre analyse.
Il découle du schéma ci-haut que les mesures
de zaïrianisation /rétrocession, ayant intégré toutes
les sociétés connexes à l'industrie minière, ont
été à la base du fait que l'industrie devenait à
la fois productrice des inputs et consommatrice, à très faible
quantité, de ses outputs, comme nous l'avons démontré dans
la première période de 1912 à 1975.
Ceci dénote que le manque de confiance du secteur
privé se traduit non seulement par un volume d'investissements
réduit, mais aussi par l'orientation de ces investissements vers des
activités sans grands risques, en particulier, vers l'importation et la
distribution, qui se dénouent facilement et qui sont très
rémunératrices.
Ce type d'activité comprenant à la fois des
effets en amont et en aval, contribue très peu à un
développement intégré et autocentré des secteurs
productifs. L'insuffisance des investissements dans ce secteur a
constitué l'un des obstacles majeurs à la relance de
l'économie congolaise.
En ce qui concerne la dépendance extérieure de
l'économie, trois grandes conclusions se dégagent , à
savoir :
- la dégradation de la production locale, le
développement négatif des transactions extérieures qui
représentent de 1980 à 1982 un volume supérieur au PIBC
(110 %) alors qu'il n'en représentait que 71 % de ce même
agrégat de 1968 à 1970 ;
- les effets négatifs de la
récession/inflation dans les pays partenaires ont durement
affecté l'économie congolaise, à cause de
cette dépendance vers des marchés extérieurs, tant
pour les importations que pour les exportations ;
- Les échanges intersectoriels peu
développés: de par sa structure extravertie et sa base
étriquée, l'industrie congolaise n'a pu et ne peut
développer des relations d'échange entre les différents
secteurs de l'économie, ou entre les branches d'un même
secteur.
Avec la dégradation de l'agriculture et de
l'industrie manufacturière, les relations qui commençaient
à se développer avant 1974 ont stagné pendant toute cette
deuxième période. Ce qui s'est traduit par des
déséquilibres sectoriels et régionaux.
1° Transport
Dans le contexte de notre travail, nous avons retenu le
secteur du transport qui s'avère être le plus important dans le
soutien de l'industrie minière ; il s'agit aussi bien du transport des
minerais dans l'hinterland minier, que de celui entre les différentes
usines.
Le fait que les activités de l'industrie minière
étaient en baisse, a provoqué dans le chef du transporteur
principal la SNCC, des performances médiocres et même
négatives, une dépendance de l'extérieur, en ce qui
concerne les approvisionnements en carburant, lubrifiant et autres
pièces de rechange. Ces aspects négatifs font obstacle à
l'intégration économique ; même à l'intérieur
du groupe des entreprises publiques, la complémentarité est
très faible : en deçà de ce qui serait nécessaire
et souhaitable.
Il est à noter aussi une mauvaise définition des
tâches, comportant de nombreuses contraintes à caractère
administratif et favorisant les interférences politiques, les
responsabilités des gestionnaires dans les résultats qui ne sont
pas clairement définis.
Quant aux autres entreprises dont la gestion est mixte, telle
que la Cimenterie de LUBUDI (CIMENKAT) dont la gestion est totalement
assurée par les partenaires privés, ce système n'attache
pas la même importance aux difficultés du secteur public.
D'ailleurs, la collaboration entre partenaires est difficile sur le plan
financier, ce qui constitue une entrave à l'apport de nouveaux capitaux
privés, pourtant nécessaires à l'investissement et
à la naissance de ces entreprises.
2° L'énergie
Les centrales hydroélectriques privées jadis
productrices de l'énergie, ont été nationalisées et
regroupées dans une Entreprise Publique appelée la
"Société Nationale d'Electricité", SNEL, en sigle.
Suite aux aspects négatifs de l'entreprise publique
telle que décrite ci-haut, la SNEL continue à fournir de
l'énergie électrique à l'industrie minière en
deçà de sa capacité installée, ce qui provoque une
perturbation dans son fonctionnement.
Lorsque la GECAMINES est en
difficulté financière et doit faire face aux
échéances de paiement, ceci provoque un
déséquilibre dans le chef de la SNEL, qui voit ses
infrastructures se dégrader au fil des années. Cette situation de
dégradation entame la bonne marche de l'industrie minière.
3° L'enseignement
Comme nous l'avons décrit ci-haut, au cours de la
période 1912-1975, l'industrie minière n'a pu absorber les
compétences lui présentées par l'enseignement.
Par contre par un système de "scolarisation
maison", l'industrie du cuivre et des métaux associés a
mis sur pied un réseau d'enseignement secondaire professionnel, devant
former une main-d'oeuvre qualifiée intermédiaire pour le besoin
de ses usines. Cette politique, rationnelle au départ, a dû
connaître, ces dix dernières années, des problèmes
d'intégration, faute de disponibilité dans l'industrie,
provoquant ainsi, en sus des diplômes universitaires, un chômage
des intellectuels, bravant n'importe quel métier et au prix d'un salaire
insuffisant et médiocre.
Ce gaspillage dû à la politique sociale des
régimes de retraite non adaptée au contexte congolais, le manque
des infrastructures, les activités commerciales des entreprises, etc.
augmente chaque année le taux de chômage dans les centres urbains
et favorise une recrudescence de l'économie informelle, dite
économie de la "Débrouille".
4° Les constructions métalliques
Avant la période de zaïrianisation, l'industrie
de la construction métallique était organisée par
plusieurs entreprises locales telles que COMEKAT, SOMETOLE, MECELZA, SIMETAL,
etc. indépendantes les unes des autres et offrant des services de bonne
qualité à la satisfaction de tous.
Après la période de zaïrianisation, toutes
ces entreprises ont dû soit disparaître au profit de la
construction interne à l'industrie du cuivre, soit faire faillite par
manque de marché ou de ressources financières.
La construction métallique dans l'industrie
minière est restée seulement au niveau de la restauration des
vieilles infrastructures ou à la réhabilitation de ces
dernières. Ces marchés, contrairement à la politique
d'intégration, ont été confiés aux entreprises
étrangères et aux grandes firmes internationales, provoquant
ainsi un phénomène de fuite de capitaux. Par contre, ces
entreprises, pour accentuer leur influence extérieure, pratiquent des
politiques d'importation massive, aussi bien des matières
premières et pièces de rechange que de la main-d'oeuvre
expatriée.
Il est à noter que malgré la présence de
certaines unités de production locales, ces entreprises
étrangères s'adressent au marché extérieur,
sacrifiant le prix au profit soi-disant de la qualité.
SECTION VI. LES EFFETS EN AVAL DE 1975 À
1995
Au courant de la deuxième période,
caractérisée principalement par la puissance de l'industrie du
cuivre, avec des productions allant jusqu'à 476.000 t de cuivre en 1986,
nous avons, par contre, constaté que cette industrie n'avait produit que
très peu d'effets en aval, en dehors de la distribution des revenus sous
forme de salaires aux agents. Par contre, le secteur manufacturier avait connu
un ralentissement des activités dues à la baisse des transactions
commerciales avec l'unité motrice.
Les articles divers, fabriqués auparavant à
partir du cuivre, ont été soit abandonnés, soit
réduits aux besoins de l'industrie du cuivre qui les a produits ensuite
dans une section de fabrication de la GECAMINES.
1° Les cimenteries
Dans ce domaine, nous ne pouvons retenir que l'utilisation
des rejets de lixiviation du traitement du cuivre et du cobalt, sous forme de
gypse ou de scorie.
Ces deux intrants entrent dans le processus de fabrication du
ciment et autres matériaux associés. La consommation mensuelle du
gypse par les cimenteries du KATANGA est de l'ordre de 200 tonnes et de 600
tonnes pour la scorie, lorsque les cimenteries tournent à plein emploi,
à savoir une production annuelle de plus de 50.000 tonnes de clinker.
Par contre, le reste des rejets est jeté dans des
remblais qui seront oubliés, tandis que la scorie, elle est
stockée en prévision d'un retraitement chimique éventuel
en vue d'en extraire les quelques minerais qu'elle contient encore , tels que
le cuivre, le cobalt, le cadmium, etc.
2° Le transport
Seul secteur qui bénéficiait encore des
avantages offerts par l'industrie du cuivre dans le transport des gros
tonnages, le chemin de fer n'a pas pu soutenir le rythme de la
décroissance de l'industrie du cuivre.
Plus de 200.000 tonnes de cuivre par an ont été
évacuées par le chemin de fer jusqu'en 1990, pour retomber
à moins de 50.000 tonnes de cuivre en 1993 et à peine 1.000
tonnes vers la fin des années 1995.
Cette situation est due principalement à la baisse de
la production du cuivre de la GECAMINES, aux multiples attaques à mains
armées des convois de cuivre, à la lenteur du chemin de fer et
aux délais de paiement du transporteur.
Par contre, le transport routier par de grands camions de 40
tonnes, a vite pris la relève, mais la modicité du tonnage
à transporter, ne résout que partiellement le problème.
En ce qui concerne le transport aérien, la GECAMINES
ne recourt à ce mode de transport que lorsqu'il s'agit du transport
urgent du cobalt. Cette opération onéreuse n'est utilisée
que sporadiquement suivant les impératifs de gestion et surtout la
situation de la trésorerie.
Tableau 53 : Evolution du transport par chemin
de fer, voies fluviales, routes et
voies aériennes (en tonnes)
Année
|
Voie de Matadi
|
Voie de Lobito
|
Voie aérienne
|
Voie du Sud
|
Voie de
Dare-Salam
|
Total
|
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
185.300
202.700
211.000
224.000
214.000
243.000
264.900
241.000
248.000
230.000
186.200
200.800
276.600
252.350
257.500
242.600
274.300
307.400
278.900
566.200
246.600
171.800
72.100
20.700
-
-
-
|
67.300
69.200
77.400
96.000
154.000
179.100
87.000
-
-
-
-
-
6.400
2.900
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
|
-
-
-
-
-
-
-
-
-
0,900
10.800
10.000
2.600
0,500
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1.240
1.420
1.324
|
43.900
29.600
42.000
43.300
31.500
56.700
137.700
169.900
183.400
167.500
232.600
239.400
230.700
238.700
247.600
212.100
194.100145.900
205.000
187.000
104.500
81.300
22.400
21.900
-
-
-
|
78.500
100.000
90.300
82.200
80.000
77.700
39.300
86.000
86.100
34.200
16.300
38.000
34.800
43.100
64.700
89.100
66.600
46.500
45.900
53.600
55.200
82.100
59.100
75.800
26.500
14.200
15.500
|
375.000
401.600
419.400
445.500
480.700
556.600
528.900
456.900
517.700
433.100
410.900
481.400
548.800
529.500
560.800
544.300
565.000
564.000
518.900
524.800
488.800
258.700
161.700
98.200
50.500
15.342
16.824
|
|
Source : - Rapport annuel de la GECAMINES 1970 -1995
- Rapport annuel de la SNCC 1970 -1993.
3° Les revenus / salaires
Parmi les flux monétaires qui découlent de
l'industrie du cuivre, nous pouvons retenir les salaires que cette
dernière rétribue à son personnel et ce principalement
dans la Province du KATANGA où l'on localise plus de 98 % du personnel
de la société.
Evaluée à plus de trois millions de dollars,
convertis en zaïre monnaie, cette masse depuis 1975 était
versée dans les comptes bancaires pour la plupart des agents de la
société. Ceci entretenait le circuit bancaire. Mais depuis 1990,
les salaires de la GECAMINES sont directement remis aux agents en "liquide" et
ne subissent aucune transaction bancaire locale.
Du point de vue de la société, cette
dernière met à la disposition de la Banque Centrale les devises
nécessaires pour recevoir en retour, la masse salariale en zaïres
qu'elle met à la disposition des agents ; les banques commerciales sont
de ce fait écartées de ce circuit et partant, privées des
ressources nécessaires pour leur épanouissement. Cette technique
paralyse le secteur bancaire qui est obligé de fermer ou de
réduire ses activités. Toutes les transactions se font au grand
comptant en espèces.
Du point de vue du marché, comme nous l'avons
décrit ci-haut, la masse monétaire déversée sur le
marché est exclusivement destinée à l'achat des produits
de consommation provenant de l'importation et principalement, à
caractère alimentaire.
Il se dégage de cette analyse succincte que le
comportement de la monnaie sur le marché local est fonction de la masse
monétaire injectée sur le marché par la GECAMINES, avec
comme conséquence logique un taux d'inflation toujours croissant.
Cette inflation d'origine purement monétaire,
c'est-à-dire provenant d'une utilisation abusive de la planche à
billets, s'est dérobée de sa mission première qui
consistait à promouvoir les grands travaux publics, pour se cantonner
principalement à financer le paiement des salaires.
Ceci démontre à suffisance que la masse
monétaire déversée chaque mois sur le marché des
biens et services, favorise seulement le petit commerce "d'achat et revente"
à l'état ; tandis que les autres entreprises de transformation
existantes, se heurtent à une très forte concurrence des produits
importés, de meilleure qualité et de prix compétitif.
Aucun stimulant n'a été envisagé par
cette industrie de cuivre pour soutenir la production locale. Un autre fait
négatif de cette industrie est que toutes les opérations d'achat
que l'on pourrait effectuer sur place se traitent avec l'étranger au
profit de certaines facilités connues de la GECAMINES
elle-même.
Tableau n°54 : Evolution de la masse
salariale (en zaïres courants) 1967-1995
Année
Désignation
|
Chiffre d'affaire (1)
|
Charge sociale(2)
|
(1)/(2)
|
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
|
318.801.600
624.205.958
602.377.240
977.176.483
2.583.600.000
4.113.200.000
6.635.900.000
6.243.300.000
10.645.600.000
34.057.900
47.379.700
52.299.000
110.760.400
254.670.600
529.995.000
908.289.700
14.741.688.000
89.272.300**
1.283.115.800**
336.589.382.505**
|
5.215.713
3.683.247
15.059.431
16.612.000
376.537.275
566.969.899
875.938.800
842.284.500
1.479.738.800
4.244.673
6.478.098
9.534.628
15.288.025
36.163.225
83.739.210
120.802.130
2.181.769.824
25.978.239
550.412.362
30.459.547.816
|
1,6
0,8
1,5
1,7
14,5
13,7
13,2
13,5
13,9
12,4
13,7
18,2
13,8
14,2
15,8
13,3
14,8
29,1
42
20,8
|
|
Source : Rapport annuel de la GEACAMINES 1975-1995
** En Nouveau zaïres
Tableau n°55 : Evolution du cours de
change Zaïre/DTS
Année
|
Droit de tirages spéciaux
(DTS) (*)
|
1975
|
1
|
1976
|
1
|
1977
|
1
|
1978
|
0.76
|
1979
|
0.375
|
1980
|
0.375
|
1981
|
0.2625
|
1982
|
0.2625
|
1983
|
0.1575
|
1984
|
0.1737
|
1985
|
0.1842
|
1986
|
0.2438
|
1987
|
0.2437
|
1988
|
0.2132
|
1989
|
0.1931
|
1990
|
0.3742
|
1991
|
0.0112
|
1992
|
0.0039
|
1993
|
0.0021
|
1994
|
0.0025
|
1995
|
0.0454
|
|
Source
: Rapport annuel de la Banque du CONGO 1975-1995
(*) :
Pour 1 Z ou 1 NZ.
4° Aspects socio-économiques
Il est à noter que dans le cadre des activités
extra-minières, la GECAMINES entretient depuis sa création de
nombreux foyers sociaux où s'effectuent l'apprentissage de plusieurs
métiers tels que la coupe-couture, l'éducation sanitaire, les
soins de santé primaire, etc. Ces centres sont ouverts exclusivement au
personnel de la société et à leurs membres de famille.
En outre, chaque groupe industriel est doté d'un
complexe hospitalier regorgeant de toutes les spécialités de la
médecine moderne. A ce titre l'ensemble des complexes est
équipé de plus de 3.500 lits.
Il est un fait que l'approvisionnement en produits
pharmaceutiques se passe exclusivement à l'extérieur du pays,
privant ainsi les industries pharmaceutiques nationales de ces revenus.
Dans le cadre communautaire, l'industrie du cuivre a
créé une A.S.B.L. dénommée Centre des Programmes
Communautaires en abrégé CEPC qui encadre du point de vue
agricole les petits paysans dans l'aire géographique de l'hinterland
minier. Cette expérience, depuis la chute de cette industrie, n'a plus
qu'un impact apparent sur l'ensemble de la communauté encadrée.
Le manque crucial des encadreurs, des intrants agricoles et de la logistique
sont à la base de cette régression.
En outre, il serait impérieux de signaler que la
GECAMINES, dans ses relations avec le Gouvernement congolais, entretient toute
l'armée basée au KATANGA, dans le domaine de l'alimentation
(farine) et de la logistique (véhicules + carburant) et des soins
médicaux.
CHAPITRE X : EVOLUTION DES PETITES ET MOYENNES
ENTREPRISES
AU KATANGA DE 1954-1995
SECTION 1 : L'HÉRITAGE COLONIAL DU CONGO
Le caractère des Etats africains a été
déterminé par leurs origines coloniales. Cet héritage du
passé s'est à son tour altéré de façon
profonde et souvent négative depuis les indépendances politiques.
Avant de retracer l'évolution des Petites et Moyennes Entreprises, il
est bon d'en rappeler certaines caractéristiques. La souveraineté
appartenait à la puissance coloniale d'occupation et les
prérogatives qui s'y rattachaient étaient
déléguées à l'administration coloniale.
Les territoires coloniaux étaient invariablement
dotés d'un statut juridique et financier distinct de celui de la
métropole, comme nous l'avons démontré dans le chapitre
premier de notre travail. Le besoin d'autonomie a fait naître une
profonde frus- tration au sein de l'Etat post-colonial qui, se voyant dans une
impasse au niveau de son développement, entretenait des relations
économiques privilégiées avec la métropole dont les
intérêts étaient naturellement primordiaux d'une part et
d'autres part, en forçant les colonies à devenir autonomes pour
ne plus avoir à les subventionner.
C'est ainsi qu'au moment des indépendances les grandes
entreprises fonctionnaient invariablement grâce aux capitaux
métropolitains et les relations commerciales étaient sous la
coupe des colonisateurs. Les chances de succès étaient
très aléatoires lorsqu'il s'agissait d'ébranler les
intérêts économiques coloniaux au nom de l'autonomie.
SECTION 2 : OBSTACLES À LA PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISE
La plupart des Petites et Moyennes Entreprises qui ont fait
faillite sont celles qui étaient liées aux projets de
prospection durant la période coloniale. Pour beaucoup d'entre-elles, la
faillite était due à une récession dans l'industrie de
construction. En outre, il faut signaler que la plupart d'entre-elles avaient
difficile à obtenir des crédits bancaires pour leur
fonctionnement, alors que les grandes entreprises avaient la possibilité
d'emprunter même au-dessous du taux d'intérêt
préférentiel. Les Petites et Moyennes Entreprises sont
contraintes de traiter deux ou trois points au-dessous pour obtenir un
prêt.
D'autres difficultés, non des moindres, que l'on doit
faire ressortir et qui sont à la base de la disparition de beaucoup de
Petites et Moyennes Entreprises sont:
- la fiscalité dans sa globalité
est plus ressentie dans les Petites et
Moyennes Entreprises que dans les grandes unités ;
- les assurances sous toutes les formes sont
plus contraignantes pour les Petites et
Moyennes Entreprises ;
- l'approvisionnement en matières premières
exigeant une utilisation massive des devises forte pour les importations ;
- le manque d'encadrement de la part des pouvoirs publics.
L'analyse ci-après donne l'évolution des
Petites et Moyennes Entreprises par activités depuis 1954 jusqu'en 1995.
Le tableau n°56 ne reprend que les entreprises qui ont pu résister
au temps et qui, pour la plupart d'entre-elles, ont dû se reconvertir et
changer leurs activités originelles.
C'est ainsi qu'il existait de 1911 à 1954 le nombre
des entreprises suivantes par activités :
1- Ateliers de constructions Métalliques et
autres assemblages
50 unités
2- Fabrication des caoutchoucs et
autres matières plastiques
7 unités
3- Distribution et réparations de véhicules
et autres matériels de génie
34 unités
4- Fabrication de peinture à huile vernis
laque et autres liquides industriels
15 unités
5- Activités Immobilières
18 unités
6- Confection textile et autres
articles en coton
18 unités
7- Agriculture, usinage de coton et
autres cultures
20 unités
8- Travaux de génie civil
7 unités
9- Boulangeries et autres transformations
de la farine
10 unités
10- Fabrication du ciment, plaques
en fibrociment, tuiles, et autres
asbeste-ciments
12 unités
11- Services divers (transport)
22 unités
12- Pêcheries, salaisons et autres matériels
de pèche
9 unités
13- Transformation du papier et
impressions diverses
11 unités
14- Minoteries et transformation des graines et
autres féculents
5 unités
15- Filatures et tissages
4 unités
16- Manufacture du tabac
2 unités
17- Brasseries, malterie, limonaderies
4 unités
18- Elevages bovins, caprins, ovins, ateliers de
découpe et autres activités de
boucherie
23 unités
19- Fabrication du matériel électrique et
montages
divers
21 unités
20- Fabrication des produits chimiques et
autres substances toxiques
8 unités
21- Sciage des grumes et planches et autres
transformations du bois
5 unités
22- Fabrication de fils à coudre pour machines
et autres sacs
2 unités
23- Fabrication des bougies
2 unités
24- Fabrication des bouchons couronnes pour
bouteilles
1 unité
25- Fabrication diverse métallique
10 unités
26- Fabrication diverse en bronze et
aluminium
8 unités
27- Production du cuivre et autres
métaux associés
9 unités
28- Raffinage d'huile et divers tourteaux et
autres savons
4 unités
29- Production du lait
1 unité
30- Production de l'étain
1 unité
31- Fabrication des mousses
1 unité
32- Cordonnerie et tapisserie
2 unités
33- Usine de torréfaction
1 unité
34- Production d'or
1 unité
35- Production du charbon
2 unités
36- Distribution des produits pétroliers
10 unités
37- Fabrication des liqueurs et autres
spiritueux
2 unités
38- Fabrication des batteries
3 unités
39- Fabrication des couverts et
autres coutelleries
2 unités
Source : CEDAF, Les sociétés Coloniales
belges,archives et données
bibliographiques 1885-1960, in Cahiers du CEDAF,
Bruxelles, 1980
Tableau n°56 Evolution des entreprises du
KATANGA de 1954 à 1995
(par décades et par effectifs)
Nom de l'entreprise
|
Date de la création
|
Spécificité ou activité
principale
|
Années
|
1954
|
1960
|
1970
|
1980
|
1990
|
1995
|
Observ.
|
ACMEFON
AFRIMA
AGENCE IMMOBILIERE M.
ALLIBHAI HENRAJ
ANGEVAN(SAB)
AMATO Frères Cie
ALPHA PEINTURE
AFRIDEX
Anc.Ets ROSIER
ASCO
AU BON MARCHE
BIA
BLACKWOOD HODGE
BRASSIMBA
BONAF
BOBINERIE DU CONGO
CENWARAN
|
1969(1)
1961
1954
1955
1974
1925
1930
1943
1956
1962
1948
1950
1952
1926(1)
1957
1953
1954
|
Atelier de construction métallique
Représentation et distribution du matériel
Toutes opérations immobilières
Rechapage, vulcanisation
Vivres frais, entrepôts frigorifiques
Société de tissus minoterie
Fabrication teinture et laque
Société Africaine d'Explosifs
Fabrication des bâches et autres tissus
Fabrication du papier et transformation
Commerce général
Représentant matériel de génie
Construction et vidange de fosses septiques
Malterie et limonaderie
Fabrication de tissus de couture et bâches
Fabrication de fils à coudre
Transport et entreposage
|
-
-
327
-
-
2.347
-
572
-
-
473
438
743
2374
89
102
1343
|
-
-
434
-
-
1.870
-
843
70
-
735
735
872
3724
78
79
1274
|
95
124
534
54
-
1.239
-
732
90
173
543
254
543
1.195
43
76
-
|
66
134
450
22
124
1.452
47
543
72
180
-
254
375
1.168
34
34
-
|
34
42
425
15
120
325
34
234
52
100
-
172
25
1.600
25
-
-
|
-
17
-
-
110
150
-
170
56
108
-
45
2
1.563
14
-
-
|
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
|
(1) - Année de la première production
Tableau n°56 Evolution des entreprises du
KATANGA de 1954 à 1995(suite)
(par décades et par effectifs)
Nom de l'entreprise
|
Date de la création
|
Spécificité ou activité principale
|
Années
|
1954
|
1960
|
1970
|
1980
|
1990
|
1995
|
Observ.
|
Cie FONCIERE DU ZAIRE
COCHIMAF
CODIZA
COPHASUD
COULOUBAKITIS
CIB/COCA COLA
CARTO-ZAIRE
CROWN CORK
CIMSHABA
CIMENTS-LACS
COTOLU
CEROTEX
CCC
CONGO-ETAIN
|
1930
1972
1972
1952
1947
1950
1974
1973
1922
1950
1981
1974
1952(1)
1967
|
Construction immobilière
Marchandise en gros et détail
Distributeur de Filtisaf, bonaf, Texindaf
Vente des produits pharm.
Vente des produits divers
Fabrication des boissons sucrées
Fabrication des emballages en papier
Fabrication de bouchon de couronne
Fabrication ciment et clinker
Fabrication du ciment
Cultures du coton fibres et graines
Fabrication textile
Fabrication chaux, ciment et calcaire
Production de l'Etain à Manono
|
1.234
17
12
14
72
317
72
-
708
207
-
-
144
1.233
|
1.230
24
14
14
83
425
48
-
843
198
-
-
137
1.471
|
1.370
41
17
15
108
372
70
-
630
197
-
-
100
1.502
|
-
38
22
17
-
293
26
53
491
375
-
79
-
904
|
-
-
-
18
-
178
95
53
500
400
48
60
-
908
|
-
-
-
-
-
150
148
137
502
433
75
-
-
643
|
Integré à la GCM
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Intégré
BRALIMA
Fermée
Fermée
Fermée
Integré à la
GCM
Fermée
|
(1) - Année de la première production.
Tableau n°56 :Evolution des entreprises du
KATANGA de 1954 à 1995(suite)
(par
décades et par effectifs)
Nom de l'entreprise
|
Date de la création
|
Spécificité ou activité principale
|
Années
|
1954
|
1960
|
1970
|
1980
|
1990
|
1995
|
Observ.
|
CONGO-SHOES
COMEKAT
CABELCOM
COBEGA
CALLIC
EMPORUM GROS
ENTRELZA
ENTREPRISE SWANEPOEL
Ets. FOLETHAS
Ets. SCHEVS
EGLGYNA
ELITEX
Ets. GRATSALIS
ESTAGRICO
EMZA
ETERNIT-ZAIRE
FORREST
FILTISAF
|
1954
1953(1)
1970(1)
1950(1)
1950
1962
1954
1945
1953
1954
1916
1953(1)
1955
1981
1960
1947
1922
1946
|
Fabrication de chaussures
Fabrication des châssis métalliques
Fabrication de matériel électrique
Fabrication de boîte métalliques et article
galvanisé
Fabrication de peinture
Importation directe
Installations électriques basse et moyenne tension
Construction et génie civil
Mécanique et révision moteurs
Mécanique et révision moteurs
Elevage des bovins
Construction métallique de bureau
Importation directe
Culture et transformation du coton
Production de l'Etain
Production des asbeste-béton
Construction et génie civil
Filature et bonneterie
|
47
372
97
438
47
49
147
1.273
1.843
47
1.432
274
47
472
6.342
372
3.724
2.179
|
73
472
108
472
98
72
271
1.842
1.711
94
1.738
375
53
308
6.271
471
3.541
1.943
|
94
271
75
337
72
83
197
1.971
1.475
73
1.834
151
78
435
5.831
391
3.245
1.531
|
38
-
48
342
-
78
271
1.428
1.371
82
1.975
98
65
397
5.742
97
2.910
1.167
|
27
-
-
-
-
-
-
772
1.350
-
894
171
-
350
5.903
120
2.000
882
|
-
-
-
-
-
-
-
548
-
-
1.348
104
-
302
2.171
-
2.710
1.180
|
Fermée
Integré
GCM
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Enveileuse
Fermée
Enveileuse
Fermée
Fermée
|
(1) - Année de la première production
Tableau n°56 :Evolution des entreprises au
KATANGA de 1954 à 1995(suite)
(par
décades et par effectifs)
Nom de l'entreprise
|
Date de la création
|
Spécificité ou activité principale
|
Année
|
1954
|
1960
|
1970
|
1980
|
1990
|
1995
|
Observ.
|
FONDAF
FORAKY
GENITA
GECAMINES-DEV
GECAMINES-EXPL
GRELCA
GEPSY (ZAIRE STAR)
HODESHST-ZAIRE
HUILZA
DJANA TEXTILE
DAIPN/KISA
NGA
INDUPLAST
IMBELCO
IVECO-L'SHI
LANGI-SHABA
LATRECA
LCL
HABIT-GARANTTE
METALKAT
|
1942
1972
1953
1984
1984
1925
1937
1970
1939
1954
1980
1971
1953
1976
1953
1948(1)
1933
1948
1952
|
Fonderie de l'acier et plomb
Travaux Mines
Fabrication peinture
Production de la farine et autres
Exploitation et transformation minière
Elevage de bovins
Fabrication de boissons sucrées
Produits chimiques et phytosanitaire
Production d'huile de table
Filature de vêtements
Ferme avicole et élevage des bovins
Fabrication de
plastique
Imprimerie
Vente et réparation des véhicules
Production de peinture
Tréfileur de câble électrique
Laiterie et pasteurisation du lait
Confection générale
Production du zinc
|
437
234
47
-
1234
47
-
437
79
-
-
47
-
72
172
245
47
834
|
532
201
93
-
1375
54
-
593
104
-
-
73
-
83
243
175
49
942
|
192
197
108
-
1475
28
71
547
95
-
-
58
-
92
197
192
42
738
|
200
238
72
-
1271
23
45
475
83
1240
172
32
47
75
-
180
50
-
|
253
-
-
900
947
22
90
372
60
573
122
22
32
37
-
75
-
-
|
260
-
-
1843
864
24
-
-
36
409
-
12
14
-
-
47
-
-
|
Fermée
Fermée
Intégré GCM
Faillite
Fermée
Fermée
Fermée
Abandonnée
Intégrée GCM
Faillite
Intégré GCM
Fermée
Intégré GCM
|
(1) Année de la première production.
Tableau n°56: Evolution des entreprises du
KATANGA de 1954 à 1995(suite)
(par
décades et par effectifs)
Nom de l'entreprise
|
Date de création
|
Spécificité ou activité principale
|
Années
|
1954
|
1960
|
1970
|
1980
|
1990
|
1995
|
Observ.
|
MINOKAT
MECELZA
METALEC
MAGIRUS-DEUTZ
PENAZA
ONDE
PASTORAL DE LA LOMAMI
PLASTICONGO
PREDE METAL
SAFEM
SAFRICAS-ZAIRE
Sté FONDERIE TEZAL
SMK
SOGELEC
SOLIDUS
SAEZA
SOMETOLE
SOTRAP
|
1928(1)
1951(1)
1971
1979
1960
1973
1928
1973
1973
1954
1961
1961(1)
1950
1935
1972
1972
1949(1)
1971
|
Minoterie de production de la farine
Fabrication métallique
Fabrication métallique
Garage et réparation des véhicules
Fabrication de la peinture
Elevage des bovins
Elevage des bovins
Fabrication produits plastiques
Fabrication des couverts en acier
Fabrication d'emballage en papiers
Construction et génie civil
Fonderie
Exploitation du manganèse
Transport et distribution d'énergie électrique
Matériaux de construction
Construction
Tôlerie industrie, charpentes métalliques
Transformation de papier
|
1234
534
-
-
-
-
1234
-
-
79
472
-
624
142
-
-
437
-
|
947
575
-
-
47
-
1237
-
-
94
450
-
539
175
-
-
372
-
|
1473
438
-
-
94
-
1114
-
-
75
437
65
528
198
-
-
33
-
|
1245
496
47
47
75
1472
975
472
48
37
542
57
493
-
432
1234
366
141
|
-
350
94
72
48
1734
1028
347
37
72
400
14
475
-
375
975
68
94
|
-
320
-
-
25
897
948
-
-
42
127
-
496
-
-
-
87
-
|
GCM-DEV
Fermée
IVECO
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
SNEL
Fermée
Fermée
veilleus
Fermée
|
(1) Année de la première production.
Tableau n°56: Evolution des entreprises du
KATANGA de 1954 à 1995 (suite)
(par décades
et par effectifs)
Nom de l'entreprise
|
Date de la création
|
Spécificité ou activité principale
|
Années
|
1954
|
1960
|
1970
|
1980
|
1990
|
1995
|
Observ
|
SOTUZA
SINTEXKIN
SYNKIN-KINSHASA
SABUNI
SOTRAL(Ex pillerie)
SAER
SIR
SOLBENA
SAFICOM
SIMICO
SMTF(SOCOTEF)
SODIMIZA
SHABA MINES
SOGECHIM
SARAH
TABAZAIRE
|
1972
1987
1970
1963
1953
1968
1974
1910
1969(1)
1970
1970
1969
1970
1927(1)
1972
1939
|
Matériel électrique, librairie, Divers
Confection, bonneterie tissus
Vente de matériaux de construction
Fabrication de savon et glycérine
Transformation d'aluminium
Fabrication asbeste, béton,
génie civil
Fabrication des chaussures+verrerie
Filature de coton +achat et vente des produits vivriers
Fabrication diverse
Exploitation minière
Exploitation minière
Exploitation minière
Exploitation minière
Fabrication des produits clinique
Confection diverse
Manufacture de tabacs et cigarettes
|
-
-
-
-
23
7
-
-
2345
-
-
-
-
1234
-
2371
|
-
-
-
-
245
-
-
2195
-
-
-
-
-
1375
-
2410
|
-
-
138
154
131
59
-
1235
217
734
2344
897
479
1475
-
2171
|
47
-
137
144
95
257
47
1859
52
237
2735
1237
534
-
47
1458
|
32
947
135
172
119
278
52
850
-
-
-
1475
-
-
39
1771
|
-
987
-
110
124
345
39
1394
-
-
-
1239
-
-
-
1782
|
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Fermée
Intégré
Fermée
Intégré
Fermée
|
(1) Année de la première production.
Tableau n°56: Evolution des entreprises du
KATANGA de 1954 à 1995(suite)
(par décades et par effectifs)
Nom de l'entreprise
|
Date de la création
|
Spécificité ou activité principale
|
Années
|
1954
|
1960
|
1970
|
1980
|
1990
|
1995
|
Observ.
|
TRABEZA
UTEMA- TRAVYDRO
ZAIRE MOTOR
TARICA Frères
TEXCO
TEXINDAF
VAP
|
1981
1972
1953
1937(1)
1932
1962
1955
|
Fabrication travaux en béton + agriculture
Construction métallique
Garage et opération de revente
Minoteries, transformation du maïs
Tissage et confections diverses
Tissage et confections lourdes(bâches, vente)
Biscuiterie et bonbons
|
-
-
75
372
92
108
273
|
-
-
39
345
27
143
295
|
-
-
96
103
75
127
116
|
-
435
117
272
48
94
120
|
476
227
92
301
39
75
139
|
393
146
-
245
65
63
123
|
veill
Fermé
|
(1) Année de la première production
COMMENTAIRES DU TABLEAU N° 56
Le tableau n° 56 sur l'évolution des entreprises
au KATANGA de1954 à 1995 a été sélectionné
sur base des critères suivants :
- le niveau de la technologie qu'utilisent ces entreprises
pour le bon
fonctionnement de leur
objet ;
- le nombre des effectifs employés, supérieur
ou égal à quinze
unités.
Notons que ce tableau n'est pas exhaustif puisqu'il ne
reprend pas toutes les entreprises "pirates" non
enregistrées au niveau de l'Association des Entreprises du CONGO et les
magasins de commerce général ayant pour objectif l'achat et la
revente dans l'état. Il faut noter aussi que les effets de
zaïrianisation et rétrocession ont vu beaucoup d'entreprises
être annexées à la GECAMINES. Ces entreprises refondues
sont devenues des branches de la grande GECAMINES.
Les enquêtes, questionnaires et interviews nous ont
permis de sillonner toute la Province et d'en dégager le tableau
ci-haut. Il convient de noter que bon nombre de ces entreprises ont vu leurs
activités soit arrêtées soit réduites à cause
du mauvais traitement leur réservé par la GECAMINES en
matière de paiement de factures. Remarquons aussi que l'esprit de
corruption et de concussion au sein de la société a tourné
les responsables de la GECAMINES vers des marchés extérieurs plus
attrayants et alléchants malgré des coûts de plus en plus
élevés que provoquent les transactions commerciales
internationales et la fuite des devises nécessaires à la relance
de l'activité économique locale.
Il faut constater, en outre, que sur les 110 entreprises que
nous avons sélectionnées en 1954, en fonction du critère
des effectifs ,est le seul critère valable, d'autant plus que les
autres critères tels que; "chiffres d'affaires" ou "production" sont des
critères difficillement maïtrisables, vue leur caractère
confidentiel, aléatoires, non fiables, et surtout entraînant la
subjectivité de l'entrepreneur. Il ne reste plus que 34 entreprises qui
ont su résister aux aléas de l'histoire et ont reconverti leurs
activités vers d'autres produits ayant des débouchés plus
rentables.
Seuls 30,9 % des entreprises qui ont vu le jour pendant la
décennie 1950-1960, sont restées en compétition.
Les entreprises ayant vu le jour avant 1960, soit 57, ont
presque toutes fermé ou abandonné pour ne rester qu'à 24
à la fin de 1995 soit un taux de déperdition de 42,1 % pendant ce
demi-siècle. Il faut souligner que seules les entreprises du domaine
agro-pastoral, telles que les grands élevages de bovin, notamment :
ELGYMA, GRELKA, ONDE (élevages de MITWABA) et la Pastorale de la Lomami
ont pu résister et accroître par contre leur production. A
côté de ces activités, les activités minières
et tabacicoles ont également connu un essor assez remarquable et ont pu
moderniser leurs outils de production.
Par contre, les autres entreprises de transformation, au vrai
sens du terme, ont dû fermer, soit par manque de matières
premières, soit faute de marché de leurs outputs, comparativement
aux produits importés, soit à cause de l'absence d'une politique
d'intégration globale qui devait leur assurer la survie. Il nous revient
aussi de constater que la plupart des entrepreneurs de l'époque
étaient des expatriés, et de ce fait, les capitaux
injectés dans ces activités devaient, ipso facto, après la
débâcle des années soixante, être rapatriés
vers la métropole, coupant ainsi toute source d'approvisionnement et des
marchés aux dites entreprises..
A l'heure actuelle, nous assistons plus à
l'implantation de nombreuses entreprises et plus précisément dans
le domaine des services. Cet aspect de choses provoque un
déséquilibre dans le développement économique de la
Province. Nous pouvons citer, à titre exemplatif, les
sociétés telles que MERZARIO, qui sont spécialisées
dans le transport routier par trucks, et quelques compagnies aériennes
qui sont spécialisées dans le transport des passagers et du fret
à l'intérieur du pays.
En conclusion, nous pouvons dire que le
phénomène d'intégration de la Petite et Moyenne
Entreprise, s'adaptant à toutes les circonstances, doit être le
leitmotiv de toute action de développement.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Dans la deuxième partie de notre travail qui est
exclusivement consacrée aux flux économiques et au
développement de la Petite et Moyenne Entreprise dans la Province du
KATANGA , nous avons d'abord fait une analyse rétrospective sur les
grandes phases de l'économie provinciale ; nous avons
étudié l'industrie du cuivre et son environnement ainsi que
l'ensemble de flux économiques que cela engendre.
Au terme de cette partie, nous déduisons deux
aspects essentiels :
1°. Durant la période allant de 1912 à
1974, l'industrie du cuivre remplissait partiellement son rôle de
développement dans la Province en maintenant des relations multiformes
avec les entreprises localisées dans sa sphère
géographique. Les aspects tels que l'utilisation de la main-d'oeuvre
étaient relativement élevés, la Province a dû faire
même appel à la main-d'oeuvre extra-provinciale ; le nombre des
Petites et Moyennes Entreprises oeuvrant autour de la GECAMINES
dépassait le millier. L'infrastructure tant routière que
ferroviaire avait atteint un taux d'utilisation dépassant les 80 % de sa
capacité installée. Dans le domaine monétaire et des
finances publiques, le taux d'inflation était assez bas comparativement
à la deuxième période, l'équilibre
budgétaire de l'Etat affichait un déficit acceptable.
2°. Durant la deuxième période, allant de
1975 à 1995, nous assistons à un ralentissement de
l'activité industrielle de la Province, conséquence dû
principalement aux effets néfastes de la zaïrianisation.
L'industrie minière s'est totalement extravertie et ce, sur tous les
plans, aussi bien dans les approvisionnements que dans les exportations. Le
CONGO est devenu un pays de mono-production constituée du cuivre et de
ses métaux associés.
Il découle de cette analyse que toutes les
activités économiques se sont tournées plus vers les
activités commerciales d'achat et de revente à l'état.
Toutes les entreprises ont, soit disparu soit
travaillent pour la survie. L'industrie du cuivre qui devait avoir comme
soutien la Petite et Moyenne Entreprise, s'est essoufflée pour tomber
à un niveau tellement bas qu'elle ne peut même plus assurer sa
propre survie.
En outre, il faut signaler que le CONGO a opté pour
une économie libérale permettant aux forces du marché de
jouer pleinement leur rôle. La relance économique reposera donc
sur l'initiative privée et le rôle de l'Etat se limitera à
indiquer les schémas susceptibles de faire converger les initiatives
privées vers la réalisation des objectifs du pays à long
terme.
En matière d'approvisionnement, l'action
étatique devra se concentrer essentiellement sur les projets
d'infrastructure et d'encadrement, laissant les projets productifs au secteur
privé.
La situation économique de la Province est en grande
partie le résultat d'une politique mal concertée qui a
empêché un certain nombre d'entreprises de fonctionner
normalement.
Le rétablissement d'une situation économique
saine implique la nécessité pour l'industrie de revoir ses
méthodes et ses habitudes à la lumière des conditions
nouvelles ainsi créées. Les industries doivent chercher à
valoriser les produits locaux, de l'agriculture notamment, pour le
marché local et pour le marché international. Lorsque les
produits locaux ne sont pas disponibles en quantité suffisante,
l'industriel, plutôt que d'importer sans cesse ses matières
premières, devra participer au développement et même
à la culture des produits locaux de substitution, dans le cadre des
conventions de développement par exemple.
L'intégration ne peut être un apport dans
l'économie que si l'on exige de nouveaux investissements de la part du
secteur privé.
Des mesures incitatives doivent être introduites pour
encourager le développement des branches produisant pour le
marché local et pour diversifier les exportations, tout en favorisant
les investissements valorisant les ressources du pays. Cela permettra le
développement des relations intersectorielles, la création
d'emplois, l'amélioration des revenus et la réduction de la
dépendance de l'extérieur.
En ce qui concerne la politique monétaire,
financière et fiscale, certains objectifs doivent être
envisagés tels que :
- un taux de change réaliste qui permettra
une affectation rationnelle et optimale des
devises ;
- une rémunération incitative de
l'épargne nationale et sa
canalisation vers les activités de production ;
- un volume de crédit adéquat et
répondant aux besoins du
développement.
La politique financière doit poursuivre le processus
d'assainissement qui requiert un effort de plus en plus rigoureux pour
l'efficacité de l'administration fiscale et l'affectation des
dépenses aux priorités du développement.
En ce qui concerne la politique fiscale plus
particulièrement, des réformes entreprises ces dernières
années doivent envisager la mise en place d'un système
d'incitations suffisamment attrayant en vue d'orienter la promotion des
investissements publics. Ces ressources extérieures seront consenties
à des conditions ayant un caractère concessionnel plus
marqué afin d'éviter un alourdissement supplémentaire de
la dette extérieure.
PLAN SOMMAIRE
Chapitre XI : Caractéristques et classification de
la Petite et Moyenne Entreprise.
Chapitre XII : La croissance économique de la
Petite et Moyenne Entreprise.
Chapitre XIII : La Petite et Moyenne Entreprise et
la fiscalité.
Chapitre XIV : Exemple d'un modèle
d'intégration et de développement économique
de la Petite et Moyenne Entreprise.
Conclusion de la troisième partie
CHAPITRE XI :
CARACTERISTIQUES ET CLASSIFICATION DE LA PETITE ET
MOYENNE ENTREPRISE
SECTION 1. LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
La notion de la Petite et Moyenne Entreprise (P.M.E.) englobe
également la Petite et Moyenne Industrie (P.M.I.), dans un contexte plus
large. Ainsi, il existe une multitude de définitions sur ce concept ;
nous allons seulement retenir les définitions qui cadrent avec notre
travail.
Selon HETMAN F., dans son ouvrage " Les
Géants Américains", il n'existe aucune définition à
valeur universelle dans le domaine de la P.M.E., tant il est vrai qu'une P.M.E.
est une notion nécessairement relative au contexte
socio-économique dans lequel elle vit"(68)(*).
En ce qui nous concerne, nous devons faire remarquer qu'il
existe autant de définitions qu'il y a des auteurs et ceux-ci se basent
sur plusieurs paramètres et critères, tels que :
- le niveau des effectifs de la main-d'oeuvre ;
- la taille de l'entreprise ;
- le chiffre d'affaires ;
- le montant ou la valeur des actifs ;
- le secteur d'activité dans lequel évolue la
P.M.E., etc.
Selon la F.E.C. (ex ANEZA), la Petite et Moyenne Entreprise
peut se catégoriser de la manière suivante :
Tableau n° 57: Catégorisation des
P.M.E.
Taille de l'Entreprise
|
Nombre de personnes occupées
|
Valeurs de Actifs
|
Artisanale
Petite Entreprise
Moyenne Entreprise
|
1 à 4
5 à 49
50 à 199
|
- 50.000$
+ 50.000$
+200.000$
|
|
Source : Bureau ANECO/ Lubumbashi.
A) Entreprise Artisanale
par entreprise artisanale , il faut entendre une unité
de production où le patron ou l'entrepreneur travaille seul et exerce
un métier qu'il maîtrise bien, à l'aide des outils
traditionnels ou des machines perfectionnées. Nous pouvons citer dans
cette catégorie, les cordonniers, les tisserands, les couturiers, les
tailleurs de malachites, la menuiserie et l'ébénisterie, etc.
Dans ce genre d'activités, seuls l'intelligence, l'esprit de
créativité et la dextérité comptent, tandis que la
valeur des actifs utilisés dans ces métiers n'y participe que
dans une moindre proportion.
En ce qui concerne l'organisation, l'artisan congolais n'a
pas de point fixe de travail, il s'installe souvent aux endroits où il y
a une forte concentration de population. Il se déplace lorsque les
recettes baissent et lorsque le fisc organise des contrôles.
Son activité se résume principalement en une
activité de survie, où la notion du gain qui constitue tout "
Homo-economicus", n'a que très peu de valeur. L'essentiel pour cet
artisan est de combattre l'oisiveté et la mendicité qui
caractérisent beaucoup de gens dans les grandes villes. La perfection et
le doigté importent très peu, pourvu qu'il puisse
"dépanner " le passant et résoudre son problème le plus
rapidement possible.
Quant à la structure des prix, c'est là son
moindre souci, d'autant plus que tous les prix sont discutables et ne sont
affichés nulle part. Les matières premières,
nécessaires à l'accomplissement de sa tâche sont pour la
plupart de temps, soit de seconde main, soit soutirées frauduleusement
dans les grandes entreprises de la place.
C'est le cas des menuisiers qui fabriquent des meubles avec
du bois soutiré des usines . Les cordonniers se procurent du cuir dans
les abattoirs publics ou dans les entreprises de fabrication des chaussures et
les fils servant à relier les différentes parties du soulier
proviennent généralement des fils qui composent un pneu
d'automobile , parcontre, le caoutchouc utilisé comme semelle provient
aussi des pneus usagés ou autres bandes transporteuses provenant de
l'industrie minière.
Cette activité dite de "débrouille" leur sert
tout simplement à se procurer un bol de farine de maïs et quelques
grains de sel, sans pour autant prévoir une quelconque épargne
pour les journées creuses. Aucun horaire de travail n'est imposé
à ce genre d'activité, qui se pratiquent au bon vouloir de
l'artisan, qui n'a d'ailleurs ni notion, ni technique de pouvoir
fidéliser la clientèle.
Du point de vue formation, ces personnes n'ont pour la plupart
de temps, aucun niveau d'instruction , elles sont soit illettrées ou
soit semi-lettrées, elles n'ont aucun sens de modernisation et
travaillent par imitation. Aucune amélioration ne peut être
envisagée et d'une manière générale, elles savent
à peine lire et écrire, et elles appliquent le principe
américain connu sous le nom de "learning by doing".
Il n'existe pas de conformité entre les pièces
que produisent ces artisans. Chaque pièce ou "output" est une oeuvre
unique et n'a pas de similitude avec la seconde oeuvre, pourtant produite par
la même personne. Le principe de définition n'est pas de rigueur
dans cette catégorie de personnes.
Du point de vue des obligations, ces personnes ne font aucune
déclaration de leurs revenus auprès des institutions
étatiques. Elles paient à la rigueur une patente au niveau de la
commune et de la ville dans laquelle ils exercent leurs activités. Elles
ne tiennent aucune comptabilité, à la limite un carnet de caisse
où sont enregistrées les recettes et les dépenses. Aucune
épargne n'est enregistrée à ce niveau.
Les artisans vivent au jour le jour et au gré des
événements. Très peu d'artisans sont installés
à des endroits fixes où l'on peut les retrouver plusieurs
années après.
Lors de nos différentes enquêtes, pour cette
catégorie de personnes, nous avons constaté que 80 % des artisans
recensés avaient soit changé de métier pour devenir
salarié dans une entreprise, soit changé d'endroits, soit tout
simplement étaient rentrées dans leurs villages natals pour un
problème de survie. Ces artisans sont des éternels nomades. Le
principe de la proportionnalité entre l'effort fourni et le prix de
vente n'est pas de rigueur, c'est la satisfaction du besoin urgent personnel
qui détermine le niveau de la transaction ou du prix.
B) Petite Entreprise
Selon l'ANECO, la Petite Entreprise
est celle qui regroupe autour d'un patron plus de cinq personnes au minimum et
quarante neuf personnes au plus. Cette entreprise renferme un minimum
d'organisation dont toutes les activités sont concentrées autour
de la personne du propriétaire de l'entreprise et des biens qui lui
appartiennent. Cette entreprise est enregistrée à la FENAPEC,
Fédération Nationale des Petites et Moyennes Entreprises du
Congo. Elle dispose d'un registre de commerce et d'un numéro
d'identification nationale. Elle a des obligations vis-à-vis des
pouvoirs publics, tels que la déclaration de ses revenus et le
dépôt auprès du fisc de ses états financiers. Elle
multiplie ses efforts pour se maintenir dans le circuit économique en
diversifiant ses activités qui sont généralement mal
définies dans le registre de commerce. Ses objectifs sont ceux de
maximiser, par tous les moyens ou subterfuges, les recettes en minimisant au
maximum les dépenses.
La plupart de ces entreprises sont équipées d'un
outil de production plus ou moins performant et mettent sur le marché
des biens de bonne qualité rivalisant avec les produits importés.
Nous pouvons classer, dans cette catégorie, les entreprises telles que
les boulangeries, les minoteries, les petites usines de transformation, etc.
Elles essaient, dans la mesure du possible, de se conformer aux normes
standards des produits qu'elles commercialisent.
En ce qui concerne notre Province, de par les enquêtes
que nous avons effectuées, nous avons inventorié quelques
entreprises telles que la Bonneterie Africaine (BONAF), la
Société des Industries Réunies (SIR), CARTOZAIRE, ASCO,
LANGI-CONGO, la Société Electro etc. qui fabriquent, à
part la marque et les ingrédients qui interviennent, les mêmes
articles que ceux fabriqués sous d'autres cieux.
Du point de vue fabrication, ces entreprises utilisent les
inputs pour la plupart importés de l'étranger et essaient de se
conformer aux normes de la gamme en vigueur.
Cette dernière disposition rend ces produits non
compétitifs sur le marché local, de par la lourdeur de la
fiscalité tant directe qu'indirecte. Les droits d'entrée
étant très élevés, et compte tenu de
l'étroitesse du marché, ces produits ne sont pas rentables.
La culture du consommateur n'étant pas encore
développée dans nos pays, le manque de confiance et d'esprit
patriotique de consommer d'abord "local", freinent l'expansion de cette petite
entreprise.
Le local n'est pas bon, mais l'importé est meilleur,
quel que soit le prix pourvu que cela provienne d'ailleurs que du pays. Cette
situation a poussé beaucoup de pays africains, tel que l'ALGERIE,
à pouvoir favoriser le piratage des produits, en utilisant le label des
produits fabriqués ailleurs, pour mieux vendre au pays, jouant ainsi
avec la psychologie du consommateur.
Le manque d'intégration industrielle et
économique, et l'absence d'information sur les produits des autres
entreprises locales, favorisent la fuite des capitaux nécessaires pour
le développement des autres entités, vers l'extérieur.
D'où un manque crucial de devises à l'intérieur et une
diminution de la production intérieure. La valeur des actifs de ces
entreprises ne dépasse généralement pas les 50.000 $
US.
La Petite Entreprise est réglementée par la
détention d'un registre de commerce, des statuts déposés
auprès du Greffe du Tribunal de Grande Instance. Elle présente
ses états financiers à la fin de chaque année au fisc et
procède au dépôt de la déclaration sur les
revenus.
Selon Bruch et Hiernenz dans une étude
réalisée par l'ANASE (Association des Nations de l'Asie du
Sud-Est), la grande entreprise est celle qui occupe plus de 100 employés
; la petite entreprise est celle qui occupe mois de 100 employés;
tandis que les industries domestiques ou artisanales sont celles qui occupent
moins de 10 employés. Pour cette dernière catégorie, ils
utilisent une variante qu'ils appellent "micro-industries."
Ainsi la classification généralement admise est
la suivante :
1 à 9 employés : industries
domestiques et
artisanales
10 à 49 employés : petites
industrie
50 à 99 employés : moyennes
entreprises
100 et plus : grandes industries.
Selon Carl Liedholm et Donald C Mead, on appelle petite
entreprise tout établissement qui emploie moins de 50 personnes. Bien
que cette notion, disent-ils, soit quelque peu arbitraire, elle exclut d'office
les firmes étrangères et celles qui sont dotées d'un
personnel d'encadrement à la pointe du progrès, de
méthodes de production à plus forte intensité de capital,
et qui ont plus facilement accès au financement, à l'assistance
technique et aux plans d'incitation gouvernementaux.
Selon le decrét-loi N° 086 du 10 juillet 1998,
portant régime applicable aux Petites et Moyennes entreprises,en son
article 2; il est stipulé aux de ce decrét-loi "il faut entendre
par Petites et Moyennes Entreprises toutes entreprise, quelle que soit sa forme
juridique, qui emploie un personnel de moins de 200 personnes et dont la
valeur totale du bilan ne dépasse pas 3.500.000 FC( Franc Congolais).
C) Moyennes Entreprises
Elles se situent
entre la petite entreprise et les grandes sociétés au vrai sens
du mot. Ces entreprises sont organisées en Conseil d'Administration, en
Comité de Gestion et fonctionnent suivant la division des tâches
telles que démontrées par FAYOL.
Il existe dans ces entreprises un
administrateur ou directeur général qui est souvent une personne
autre que les détenteurs des capitaux. Ce sont souvent des
sociétés anonymes à responsabilité limitée
ou des sociétés anonymes (S.A.R.L. ou S.A.) et ayant une
chaîne de production plus ou moins complète, commençant par
la matière première en passant par les produits finis
jusqu'à la chaîne de distribution et des services après
vente.
Elles possèdent une direction financière,
administrative, technique, commerciale etc. et une délégation
syndicale. En d'autres termes, elles assurent un certain nombre de fonctions
regroupant chacune, un certain nombre d'opérations ou tâches
homogènes. Ces entreprises remplissent quatre fonctions, à savoir
:
- la fonction de direction ;
- la fonction logistique ;
- la fonction de production et
- la fonction de distribution.
La moyenne entreprise se caractérise par une structure
répondant aux aspirations des actionnaires ou des détenteurs des
capitaux. La répartition des tâches entre les différents
services de cette entreprise constitue le premier aspect de l'organisation. Le
second aspect consiste à définir les liaisons
hiérarchiques et le mode de transmission des ordres entre services.
Notons ,en outre, que la structure de ces entreprises se
configure de la manière suivante :
Schéma n° 4
Structure
hiérarchique
La structure hiérarchique est une organisation
centrée sur les tâches; un des principes de base est la division
du travail et la spécialisation qui permettent d'accroître
l'efficacité et la rentabilité de chaque secteur. Dans cette
catégorie, nous avons recensé des entreprises telles que la
COTOLU, la FILTISAF, TEXCO, SAFEM, PENAZA, SOMETOLE, etc. qui répondent
aux critères ci-haut décrits.
Selon le Ministère de l'Industrie du QUEBEC, la Petite
et Moyenne Entreprise est définie en fonction de la main- d'oeuvre, de
la taille de l'actif et de son secteur d'activités (69)(*).
a) Secteur manufacturé
Tableau n° 58. Catégorisation des
P.M.E.
Types d'entreprises
|
Nombre d'employés
|
Actifs en $ canadiens
|
Artisanat
Petite Entreprise
Moyenne Entreprise
|
- de 4
5 à 49
50 à 199
|
< 200.000
<1.000.000
<5.000.000
|
|
Source : Ministère de l'Industrie du QUEBEC, Rapport
Annuel,1990.
b) Secteur tertiaire
Tableau n° 59 : Catégorisation des
PME
Type d'entreprises
|
Nombre d'employés
|
Actifs en $ canadiens
|
Artisanat
Petite Entreprise
Moyenne Entreprise
|
- de 3
3 à 10
10 à 30
|
< 200.000
< 1.000.000
< 5.000.000
|
|
Source : Idem
Il découle de cette classification que le
critère de la quantité de main-d'oeuvre est plus réaliste
quant à la catégorisation des P.M.E. Il sied de noter que cette
classification ne fait pas allusion au niveau de la technologie qui
opère une grande performance dans le domaine industriel.
D'après le décret des sociétés
conventionnées du 7 janvier 1959, la France définit comme Petite
et Moyenne Entreprise, "les entreprises manufacturières dont les
capitaux propres sont inférieurs à 10 millions de francs et dont
le personnel ne dépasse pas 500 employés"(70)(*).
Selon le BEDEPE ; "est appelée Petite
et Moyenne Entreprise toute entreprise dont la taille de l'actif ne
dépasse pas 400.000 $ US(71)(*).
Selon WINSEMIUS A. et PINCUS J.
A., "la Petite et Moyenne Entreprise en général regroupe
tous les types d'activités de dimension relativement faible, soit en
gros, ceux qui occupent moins de 100 travailleurs"(72)(*).
Selon DOUGLAS GREENWALD, "l'entreprise de
petite taille, c'est essentiellement une entreprise que les entrepreneurs
peuvent gérer et faire fonctionner et dans laquelle ils peuvent prendre
des décisions critiques et récolter les fruits ou subir les
pertes de leurs prises de risques et de leur gestion.
Autrement dit, une petite entreprise est créée
sur l'initiative d'un seul homme, qui s'autofinance et qui
s'autogère.
Par contre la Small BUSINESS Administration
définit la Petite et Moyenne Entreprise selon, entre autre, les
critères ci-après :
- dans le secteur du commerce de détail, une
entreprise est définie comme petite, si ses ventes ne dépassent
pas 2 à 7,5 millions de dollars US, la limite variant avec le type
particulier d'activité(73)(*).
- dans le secteur des services, une entreprise est
réputée petite quand ses recettes sont inférieures
à un chiffre d'affaires situé entre 2 et 8 millions de dollars
US, selon le type d'entreprise.
- dans le secteur du commerce de gros, une
entreprise est considérée comme petite, si
les ventes ne dépassent pas 9,5 à 22 millions de
dollars US, la définition variant encore selon le type
d'activités du commerce de gros.
- dans le secteur manufacturier, l'entreprise
est qualifiée de petite, si elle emploie moins
de 1500 employés, selon le secteur.
En résumé, nous pouvons conclure, avec tous ces
auteurs que la plupart de petites entreprises sont des propriétés
individuelles. Cet aspect donne à cette catégorie d'entreprises
la formule la plus simple et la plus flexible du point de vue juridique et
administratif.
Autrement dit, de toutes ces définitions, la
définition sans doute, la plus significative et la plus concise a
été développée par la commission de
développement économique du Congo-Belge en 1947.
Cette définition se fonde sur le fait qu'une firme ne
peut être qualifiée de petite que si elle remplit au moins deux
des quatre conditions essentielles suivantes :
- la direction de la firme est indépendante et les
dirigeants détiennent normalement la propriété et le
contrôle de la firme ;
- le capital est fourni par un seul individu ou un groupe
restreint d'individus ;
- les opérations ont essentiellement un
caractère local, les employés et les propriétaires
vivant dans la même zone géographique. Il n'est pas besoin
que les marchés desservis aient une dimension locale ;
- la firme commerciale doit être petite dans son secteur
quand on la compare aux firmes les plus grandes. L'importance du volume
des ventes et le nombre d'employés sont d'autres normes plus
comparatives et significatives.
Il est à noter que les petites firmes jouent un grand
rôle dans le commerce de gros et de détail et dans les secteurs de
services.
SECTION II. RÉGLEMENTATION DE LA PETITE ET
MOYENNE ENTREPRISE AU CONGO
1. Cadre juridique
La Petite et Moyenne Entreprise au Congo a été
régie depuis l'époque coloniale par le décret du Roi
Souverain du 27 février 1887, complété par le
décret du 23 juin 1960 et le décret-loi du 19 septembre 1965
déterminant les critères et fixant les modalités de
constitution des sociétés commerciales.
Depuis lors le cadre juridique a beaucoup
évolué. Le tableau indicatif des textes de lois et
réglementations applicables aux Petites et Moyennes Entreprises, en
annexe, donne toutes ces dispositions.
2. Régime d'imposition de la Petite et Moyenne
Entreprise
2.1. Régime d'imposition forfaitaire
Il existait jusqu'au 10 juillet 1998
deux régimes d'imposition au Congo,à savoir:
- le régime de droit commun ;
- le régime d'imposition forfaitaire des P.M.E.
Ce dernier
conçu au départ pour favoriser la promotion des P.M.E. avec des
taux d'imposition de faveur, présente aujourd'hui certaines contraintes
qui nécessitaient sa révision. En effet, selon l'Ordonnance-Loi
n°89-039 du 17 août 1989 instituant le régime d'imposition
forfaitaire des P.M.E. en matière de contribution sur les revenus
professionnels et de contribution sur le chiffre d'affaires à
l'intérieur, sous réserve des dispositions régissant la
patente, sont soumises au régime d'imposition forfaitaire les
entreprises exploitées par des personnes physiques dont le chiffre
d'affaires annuel n'excède pas un seuil fixé par le pouvoir
public conformément à l'Ordonnance-Loi n° 89-216 du 17
août 1989 portant mesures d'application de l'Ordonnance-Loi n°
89-039 du 17 août 1989.
Il sied de constater que cette
Ordonnance-Loi citée ci-haut exclut au régime forfaitaire les
patentés et les personnes morales remplissant les conditions de la
définition légale et/ou celles d'application du plan comptable
général congolais. En outre la P.M.E. soumise au régime
d'imposition forfaitaire reste soumise au même régime des
pénalités fiscales que les entreprises enregistrées au
régime de droit commun.
2.2. Champs d'application du
régime d'imposition forfaitaire
L'Ordonnance-Loi n° 90-046 du 08 août 1990, portant
sur le petit commerce, fixe les limites, en fonction du chiffre d'affaires, du
champ d'application d'imposition forfaitaire des P.M.E. et de la patente. Ces
limites sont fixées afin d'éviter que les entités
administratives décentralisées continuent à percevoir la
patente auprès des P.M.E. soumises au régime d'imposition
forfaitaire. En outre le decrét-loi 086 du 10 juillet 1998 modifie et
complète l'ordonnance-loi ci-haut en ces termes ; article 1er
: Les Petites et Moyennes Entreprises sont, en matière de contribution
sur les revenus professionnels et de contribution sur le chiffre d'affaires
à l'intérieur, soumises aux régimes d'imposition
déterminés par le présent Décret-Loi. Article 3 :"
Pour la détermination du régime fiscal applicable, les Petites et
Moyennes Entreprises sont réparties en quatre catégories
ci-après(voir annexe).
Ainsi, les Petites et Moyennes
Entreprises des trois premières catégories doivent se conformer
à l'obligation d'immatriculation au registre de commerce prévue
par le Décret du 06 mars 1951, tel que modifié et
complété à ce jour. Article 4 : " Les Petites et Moyennes
Entreprises de la première catégorie sont soumises au
régime d'imposition de droit commun prévu par les Ordonnance-lois
n°69 du 10 février 1969 et 69-058 du 05 décembre 1969,
telles que modifiées et complétées à ce jour,
relatives respectivement aux contributions cédulaires sur les revenus,
et à la contribution sur le chiffre d'affaires.
Tandis que , pour les Petites et
Moyennes Entreprises de la seconde catégorie sont imposées
suivant des bases réelles annuelles des revenus et du chiffre d'affaires
qu'elles réalisent et selon le barème d'imposition à taux
progressif des personnes physiques prévu par l'article 84 de
l'Ordonnance-Loi n°69-009 du 10 février 1969 telle que
modifiée et complétée à ce jour. Parcontre, selon
l'article 9 "les Petites et Moyennes Entreprises de troisième
catégorie sont soumises au régime d'imposition forfaitaire en
matière de contribution cédulaire sur les revenus professionnels
et de contribution sur le chiffre d'affaires à l'intérieur.
Enfin, selon l'article 15 du même
Décret-Loi;" sans préjudice des dispositions légales
réglementant la petit commerce, les Petites et Moyennes Entreprises
relevant du régimle de la patente acquittent une contribution
forfaitaire sur les revenus professionnels et sur le chiffre d'affaires
à l'intérieur.
2.3. Parafiscalité des
P.M.E.
La décentralisation des pouvoirs en matière de
fixation des taxes et la multitude de la nomenclature de ces taxes et
redevances, définies principalement par les Ordonnances-Loi n°
084-102 du 09 avril 1984 et n° 84-153 du 04 juillet 1984 et toutes les
dispositions ultérieures les modifiant ou les complétant, font
que la P.M.E congolaise est soumises aux diverses taxes dont la signification
n'est pas claire et les critères de fixation non
déterminés. Pour pallier à cette situatuion, le
Décret-Loi n°089 du 10 juillet 1998 donne la nouvelle nomenclature
des taxes autorisées aux entités administratives
décentralisés(voir annexe).
2.4. Constats et contraintes.
L'environnement fiscal et parafiscal
de la République Démocratique du Congo comporte des contraintes
qui gênent lourdement le développement de la P.M.E.
En effet, plusieurs rencontres, colloques, forums et
concertations entre les entreprises et le gouvernement ont été
organisés sans qu'une véritable solution fiable ne soit
trouvée.
En outre, nous pouvons rappeler
quelques constats et contraintes qui bloquent le développement de la
P.M.E. en matière fiscale et parafiscale.
En voici quelques exemples :
- la P.M.E. connaît une trop grande pression
fiscale ;
- La multiplicité des taxes et redevances et leurs
taux élevés ne lui permettent pas de s'épanouir : ils
amenuisent leur capacité d'autofinancement et les perpétuent dans
une situation de sous capitalisation ;
- les taux fiscaux fixés, et par les pouvoirs publics
et par les entités administratives décentralisées ne
tiennent compte ni de la taille de l'entreprise, ni du secteur dans lequel
l'entreprise évolue ;
- plusieurs taxes créées par les entités
administratives n'ont pas de signification exacte. On constate aussi une double
imposition de la même matière ;
- existence de plusieurs taxes sans contrepartie d'une
prestation déterminée ou d'un avantage quelconque ;
- l'Ordonnance-Loi n° 89-039 du 17 août 1989
instituant le régime d'imposition forfaitaire des P.M .E. se limite
uniquement aux entreprises exploitées par des personnes physiques et
dont le chiffre d'affaires n'excède pas un seuil fixé
périodiquement par le Ministre des Finances ;
- L'Ordonnance-Loi n° 90-101 du 08 août 1990 n'a
jamais été actualisée. Ainsi, les P.M.E.
enregistrées au régime d'imposition forfaitaire sont aussi
imposées au régime de la patente ;
- Le manque d'incitation fiscale à
l'investissement ;
- L'application des conditions, modalités et
procédures assez lourdes du régime d'agrément et du code
des investissements reste une pénalité pour la P.M.E.
Les constats et les contraintes ci-dessus exigent des
pouvoirs publics de procéder, à court et à moyen terme,
à :
- Restreindre les limites et compétences des
autorisations
provinciales et locales en matière des taxes. Cette
dernière mesure peut se réaliser par la suppression des
ordonnances n° 84-102 du 09 avril 1984 et n° 84-153 du 04 juillet
1984 , matières dont le Décret-Loi 089 du 10 juillet 1998
vient de régler, mais dont les mesures d'applications se sont pas encore
effectives;
- Fixer une pression fiscale compatible avec le
développement de la P.M.E., afin d'y intégrer les autres
professions libérales ;
- Harmoniser la fiscalité et la parafiscalité
applicable aux P.M.E., afin d'alléger la pression fiscale lourde
s'exerçant sur elles ;
- Actualiser l'application des Ordonnances-Loi n° 89-039
du 17 août 1989 et n° 90-046 du 08 août 1990 en associant les
représentants des P.M.E. pour ce qui concerne la fixation des
forfaits , ceci en fonction de leur localisation géographique;
- Mettre en place une fiscalité appropriée
par secteur et localisation, plus spécialement, pour la Petite
Agro-Industrie ;
- Exempter de tout impôt, pour une période
de un à cinq ans, les P.M.E. nouvellement créées,
- Accorder une amnistie fiscale de trois ans pour les
P.M.E en vue d'assurer leur relance, surtout celles qui
végètent faute de financement adéquat.
SECTION III. CLASSIFICATION DE LA PETITE ET
MOYENNE ENTREPRISE
Il existe plusieurs définitions de la PME, en ce qui
concerne sa classification. Il faudrait que cette sélection, pour une
région en voie de développement, puisse disposer des
renseignements valables sur les principales caractéristiques de toutes
les entreprises dont la création est envisageable.
a) Facteurs de production
Selon BROWN A.J. il faut prôner le
besoin de connaître la proportion dans laquelle les différents
facteurs de production sont utilisés dans les différentes
industries ou dans les différents processus techniques(74)(*).
Etant donné qu'il n'a pas existé d'ouvrages de
références complets sur les caractéristiques techniques et
économiques de différentes sortes d'industries de transformation,
le seul moyen consiste à réunir les renseignements sur une
quelconque industrie en espérant que cela donnera une base relativement
exacte pour effectuer les comparaisons nécessaires au classement d'une
entreprise par rapport à une autre.
b) Rythme de fabrication
Certaines industries de transformation ont besoin d'une
production de masse pour réaliser des coûts unitaires
réduits. Dans le domaine métallurgique et sidérurgique,
plus la taille de l'entreprise est grande, plus le coût de production est
moindre.
Le contraire veut que plus la taille est petite plus le
coût de production est élevé; en d'autres termes, la taille
critique, c'est-à-dire, le rythme de production permettant de
réaliser un coût suffisamment bas doit pouvoir concurrencer le
prix du produit dans un pays bien déterminé.
Il est à noter que lorsque les coûts des
matières premières et de transport sont favorables, la taille
critique est plus réduite et, lorsque ces facteurs sont
défavorables , la taille critique est plus grande.
Par conséquent, les industries de transformation qui
peuvent atteindre un haut rendement et des coûts de fabrication
réduits, dans de petites usines, conviennent mieux que celles
nécessitant une production de masse.
Ainsi, sont classées comme petites, moyennes et
grandes industries par le professeur P. SARGANT FLORENCE de
l'Université de BIRMIGHAM, dans une enquête effectuée dans
quelques pays d'Europe et de l'Afrique du Nord, les entreprises suivantes
(7(*)5):
Tableau n°60 : Classification des
entreprises suivant le nombre moyen
d'ouvriers
Niveau
|
Nombre moyen d'ouvriers par entreprise
|
Petites entreprises
Boulangeries, minoteries
Vêtements pour femmes et enfants
Produits pharmaceutiques
Machines industrielles spécialisées
|
25
27
34
54
|
Moyennes entreprises
Viande
Bonneteries, filatures,
Raffinage du pétrole
Cimenterie et pâte à papier
Constructions navales et réparation
|
59
114
261
247
381
|
Grandes entreprises
Industries du cuivre
Chaussures en caoutchouc, pneus et chambre à air
Métallurgie, sidérurgie, laminoirs
|
+580
+1.648
+2.038
|
|
Source : ALDESFER, E.B. et H.E. NICKEL. Op cit.
Selon cet auteur, les petites entreprises
en Grande Bretagne se classent parmi celles qui occupent de 25 à 54
ouvriers tandis que celles réputées moyennes sont classées
parmi celles qui occupent de 59 à 381 ouvriers ; par contre celles qui
occupent plus de 580 ouvriers sont réputées être
grandes.
c) les facteurs de production
L'entreprise diffère beaucoup par la nature des moyens
mis en oeuvre, tel que l'utilisation des machines, des bâtiments et des
autres biens d'équipements relativement mineurs.
Classification selon l'utilisation des machines
1°. Machines ou matériels très peu
utilisés
- la fabrication des eaux gazeuses, pain, salaison de
poisson, fourrures, meubles, articles de mode, réparation de moteurs,
emballages, etc.
2°. Prédominance moyenne de machines
- embouteillage, articles en cuivre, matériaux de
construction ;
- fabrication de briques et argile réfractaire,
etc.
3°. Prédominance de machines
- traitement de l'aluminium, hauts fourneaux, cimenterie,
tissage du coton, fabrique des machines électriques, fils et
câbles électriques, brasseries, industries mécaniques
diverses, etc.
Cette classification n'est pas exhaustive et est fonction de
chaque zone économique.
d) La quantité d'énergie
Dans certaines entreprises, le processus de fabrication est
tellement mécanisé que les biens d'équipement où
les capitaux sont requis en quantité ou à des prix tels que la
plus grande partie du prix du produit fini sera constitué par les frais
d'amortissement et par le paiement des intérêts des prêts ou
des investissements.
Le principal critère est l'utilisation de
l'énergie électrique dans les entreprises ; plus la consommation
de l'énergie est grande, plus l'entreprise est réputée de
grande taille, moins cette consommation est grande, plus petite est la taille
de cette unité.
Nous pouvons classer ces entreprises de la manière
suivante :
1°. Petites Entreprises (consommation faible
d'énergie)
- construction et travaux publics
- salaison de poisson
- meubles, articles de mode
- réparation de souliers
- la menuiserie
- tannage et façonnage du cuir
- matériaux de construction, etc.
2°. Moyennes Entreprises (consommation moyenne
d'énergie)
- minoteries, aliments pour bétail, argenterie et
bijouterie
- extraction des métaux, chauffage électrique
et fourneaux
- fils et batteries, explosifs, laminage et fonte du fer et
de l'acier
- construction navale.
3°. Grandes Entreprises (consommation très
élevée d'énergie)
- brasserie, cuivre et béton, fonderie
- industries mécaniques diverses
- broyage divers, etc.
En général, un pays progressera chaque fois
qu'il pourra utiliser un facteur de coût moindre au lieu d'un facteur de
coût supérieur pour produire un bien de valeur égale. Le
problème est toujours de trouver l'équilibre le plus
économique et le plus productif. Cet équilibre change au fur et
à mesure du développement.
De plus, comme on le remarquera, la
valeur réelle d'une industrie pour un pays dépend du
bénéfice net total qu'elle apporte à l'économie en
considérant tous les profits qu'elle lui procure.
e) Utilisation des capitaux
KENNETH A. BOHR, fait une classification
selon l'utilisation du capital, à savoir le rapport entre le capital
fixe et la valeur ajoutée par la fabrication. Ainsi, l'habillement,
l'équipement électrique, les produits de cuir, les meubles ont
tous besoins de capitaux relativement élevés (7(*)6).
Pour l'industrie textile, les besoins varient mais sont
généralement assez bas. Les produits chimiques, les
minéraux non métalliques,les briques, le ciment et le papier
semblent avoir des besoins en capitaux assez élevés dans tous
les cas, alors que l'alimentation, les boissons et le tabac ont des besoins
élevés dans la plupart des cas.
Le classement de Bohr se fait de la manière suivante
pour les Etats-Unis :
Habillements chaussures,
équipements électriques, articles de cuir, imprimeries et
édition, articles de caoutchouc, produits élaborés
métalliques, équipements de transport, traitement des
métaux non ferreux, automobiles et avions, etc.
f) Classification selon la qualification des ouvriers
Les entreprises varient beaucoup dans leurs besoins de
qualification. Le manque de travailleurs spécialisés,
particulièrement de personnel technique, professionnel et de
contrôle peut être un obstacle aussi grand que le manque de
capitaux pour le développement de l'industrie dans les pays peu
développés.
Dans certaines entreprises, le coût de la
main-d'oeuvre est relativement réduit, le coût principal
étant celui des matières premières. Le tableau ci-dessous
donne une classification selon la qualification qui détermine le
coût main-d'oeuvre par secteur d'activités de la Petite et Moyenne
Entreprise. A titre d'exemple, si un produit comme la cigarette est vendue
à x francs, la part des salaires qui revient aux ouvriers ne
représente que 4,9% de la valeur de x.
Tableau n° 61 : Rôles du
coût de la main-d'oeuvre dans certaines industries
américaines en 1995.
Industries dont le coût de la main-d'oeuvre est bas
|
Pourcentage de salaires par rapport à la valeur
du produit
|
- Minoterie
- Raffinage du sucre à canne
- Cigarette
- Viande, volaille exceptée
- Caoutchouc synthétique
|
3,4
4,8
4,9
6,0
7,8
|
Industries dont le coût de la
main-d'oeuvre est moyenne
|
|
- Aluminium, traitement de base
- Aliments congelés
- Articles de coton
- Vêtements costumés et manteaux
- Chaussures
|
11,4
16,9
21,9
23,5
24,5
|
Industries dont le coût de la
main-d'oeuvre est élevée
|
|
- Outillage industriel spécialisé
- Bonneterie de laine
- Machines-outils
- Construction navale et réparation
|
25,1
29,4
33,1
43,3
|
|
Source : Aldesfer, E.B. et H. E. Nickel, Economics of
American industry, New York, M. Grow-Hill
Book.Compagny, 1995. P. 12.
Industries groupées selon le pourcentage d'ouvriers
qualifiés, de contremaîtres et de professionnels par rapport au
nombre total d'employés en 1995.
Pourcentage des professionnels, Type
d'entreprises ou d'activités des contremaîtres et des ouvriers
qualifiés par rapport au total des employés (*(*)) :
- de 10 % Préparation
de la térébenthine et distilleur, dentelle et
broderies, filatures de coton, abattoirs et conditionnement,
articles en cuir, chaussures,
salaison du poisson, briques, tuiles en
terre cuite, etc.;
- de 10 à 20 % Usine
de papier et pâte à papier, conserveries des
fruits et des légumes, peintures et vernis, savon,
chaux, ciment et pierre artificielle,
teinture, finition et impression;
- de 20 à 30 %
Raffinage du sucre, charbon de bois et cokeries,
hauts fourneaux et laminoirs;
- de 30 à 40 %
Outillage et appareillage électrique, minoteries,
automobiles, outillage agricole, etc.;
- plus de 40 %Transformation,
métallurgique, sidérurgie et
construction métallique, etc.
Outre les critères
ci-haut énoncés, le tableau ci-dessous donne une étude
faite sur le coût de la consommation du carburant et de l'énergie
représentant plus de 5% de la valeur du produit. Ceci, nous permet de
mieux appréhender le niveau de la Petite et Moyenne Entreprise, le
mieux adapté pour promouvoir le développement de celle-ci.
Tableau n° 62 : Les entreprises dont la
consommation du carburant et d'énergie
achetées
représentent plus de 5% de la valeur du produit.
Petites entreprises
|
Pourcentage du coût du carburant et de l'énergie
par rapport à la valeur du produit.
|
- Porcelaine
- Fer et acier forgés
- Produits de gypse
- Produits d'aciéries et des laminoirs
- Produits de fonderies
- Teinture et finition des soies et rayons draps
peignés
|
5 %
5,1 %
5,2 %
5,7 %
6,1 %
6,7 %
|
Moyennes entreprises
|
|
- Parpaing et autres briques cuites
- Fonte des métaux et autres traitements
métalliques
- Production du sel
- Corpo-réfractaires non argileux
- Produits d'argiles autres que la porcelaine
|
7,5 %
7,8 %
7,8 %
9,8 %
15,2 %
|
Grandes entreprises
|
|
- Production du ciment
- Produits des hauts fourneaux
- Produits de cokeries
|
18,7 %
26,4 %
68,4 %
|
|
Source : Bureau de planning des Ressources Naturelles,
décembre 1995, Washington, P. 161.
SECTION IV. SITUATION DES ENTREPRISES DU KATANGA
Dans cette
situation, nous avons procédé sur base de nos enquêtes sur
l'ensemble de la Province du Katanga et plus principalement dans les villes de
Kolwezi, Likasi et Lubumbashi, où nous avions une forte concentration
d'activités. Il ressort de cette analyse que le niveau des salaires dans
les différentes activités est très faible. Les ouvriers
n'ont jamais eu un salaire décent leur permettant de vivre
aisément. La plupart des entreprises au Katanga, quelle que soit leur
taille, ont opté pour un paternalisme hérité de la
colonisation, qui consistait à prendre en charge presque à 100%
l'ouvrier et le salaire que l'on lui remet ressemble plus à une bourse
d'études d'étudiant qui ne lui permet que de subvenir avec
beaucoup de difficultés aux besoins primaires, excluant tout aspect
d'épargne et tout autre forme d'économie pour assurer son
bien-être.
L'absence d'un salaire minimum
garanti et les faiblesses des syndicats font que l'entrepreneur négocie
au rabais les salaires. Il est à noter aussi que les effets de la loi
de l'offre et de la demande de l'emploi jouent fortement en faveur du demandeur
d'emploi. La préoccupation du chômeur au Katanga est d'être
d'abord embauché et de négocier ensuite le reste . Tel est le
slogan de tout demandeur d'emploi.
Les tableaux qui
suivent nous donnent une idée du niveau de nos entreprises suivant
certains critères tels que; le nombre de main-d'oeuvre, le coût de
la main-d'oeuvre etc.
Tableau n° 63 : Classification des
entreprises suivant le nombre d'ouvriers
au KATANGA en 1995.
Niveau des entreprises
|
Nombre moyen d'ouvriers par entreprises
|
Petites Entreprises
- Boulangeries
-Minoteries
-Vêtement pour femmes et enfants
-Machines outils et divers matériels de
réparation
|
3 - 5
1 - 3
1 - 2
3 - 10
|
Moyennes Entreprises
-Boucheries et ateliers de découpe
-Bonneteries, filatures
-Fonderies
-Cimenteries
-Construction et travaux de génies civil
|
7 - 1 5
50 - 200
50 - 200
100 - 450
100 - 450
|
Grandes Entreprises
-Industrie du cuivre
-Chemin de fer
|
+ 25.000
+ 27.000
|
Source: Enquêtes personnelles
|
|
|
Il ressort de tableau,
que nos Petites et Moyennes Entreprises sont tellement rudimentaires,
qu'elles n'utilisent pas une technologie perfectionnées, mais
s'attachent à celle qu'elle trouve sur place. Par contre, dans les
Moyennes et Grandes Entreprises, de par leurs activités, ont pû
mettre en place une tchnologie appropriée en vue de conquèrir les
différents marchés, tant locaux qu'international.
Tableau n° 64 : Rôle du coût
de la main-d'oeuvre dans certaines industries
au KATANGA en 1995.
Industrie dont le coût de la main-d'oeuvre est bas :
|
Pourcentage de salaires par rapport à la valeur du
Produit
|
- Minoteries
- Cigarettes
- Viande, volaille exempte
|
2,2 %
0,2 %
0,8 %
|
Industrie dont le coût de la main-d'oeuvre est moyen :
|
|
- Aluminium, traitement à façon
- Aliments congelés (chambre froide)
- Articles de coton
- Vêtements, costumes et autres habits
- Chaussures
|
5,4 %
0,2 %
4,0 %
60,0 %
10,0 %
|
Industries dont le coût de la main-d'oeuvre est
élevé :
|
|
- Constructions diverses et réparations
|
73,4 %
|
|
Il ressort de cette analyse que le coût de la
main-d'oeuvre par rapport à la valeur du produit est très faible
dans la Province du KATANGA. Ceci est dû principalement à une
politique salariale locale conçue et imposée par les pouvoirs
publics en fonction d'un SMIG ; le salaire minimum interprofessionnel
garanti.
En effet, depuis la colonisation, on remarque que les
mouvements syndicaux ont été fortement réprimés et
des salaires ont été stratifiés selon les
catégories socioprofessionnelles. En outre, le principe de gestion qui
préconise que la masse salariale ne soit pas inférieure à
40% du chiffre d'affaires n'est pas respecté car elle ne
dépasse, en réalité, que très rarement les 10
%.
Les salaires sont imposés et ne suivent pas le niveau
de vie ni même l'évolution des prix sur le marché. Les
travailleurs vivent en deçà du minimum vital reconnu par l'O.I.T.
(Organisation Internationale du Travail). Ils doivent pour nouer les deux bouts
du mois recourir aux travaux en dehors de leurs lieux de travail.
Le subterfuge, mis en place par beaucoup d'employeurs, qui
consiste à mettre à la disposition des travailleurs des
cantines, diminue le pouvoir d'achat de ces derniers et paralyse le circuit
économique de l'achat et la revente dans l'état. Ces produits
sont généralement importés, de l'Europe ou de l'Afrique
Australe, provoquant ainsi une fuite assez substantielle de devises,
nécessaires à la relance de la production locale de ces
mêmes produits.
La politique salariale pratiquée
en République Démocratique du CONGO et par surcroît dans
les grandes entreprises (parce que l'Etat est le plus grand employeur du pays)
n'est pas en mesure de favoriser l'éclosion d'une classe ouvrière
assez forte, capable de faire face aux aléas de la vie. Ces ouvriers
vivent dans la misère la plus criante, sans espoir de pouvoir organiser
une épargne, assurer la pension, et encore moins la scolarité de
leur progéniture.
Le tableau suivant détermine le
pourcentage de la main- d'oeuvre utilisée dans différentes
entreprises ou activités. Pour ce faire une étude approfondie a
été menée sur les entreprises agricoles, les entreprises
minières, de génie civil et autres entreprises de transformation
et de construction métallique.
Tableau n° 65 : Industries
groupées selon le pourcentage d'ouvriers
qualifiés, de contremaîtres et de professionnels par rapport
au nombre total d'employés en 1995.
Types d'entreprises ou d'activités.
|
Pourcentage des professionnels, des contremaîtres et des
ouvriers qualifiés par rapport au total des employés
|
Entreprises agricoles
Fermes, peintures, chaux, ciment, articles divers, vente des
métaux, filature.
Entreprise minière, de génie civil,
aéronautique, élevage.
Les laminoirs, fonderie, appareillage électrique,
réparation, outillage agricole, transformation et constructions
métalliques.
|
- de 10 %
- de 10 à 20 %
- de 20 à 30 %
|
|
Il sied de noter, sous cette rubrique, que la colonisation,
pour les besoins de son exploitation , avait mis sur pied un système
d'enseignement technique très développé et même le
plus développé de l'Afrique.
On trouve, dans notre système d'enseignement, toutes
les branches indispensables à une bonne industrialisation du pays. A
chaque niveau de l'enseignement technique, il existe des étapes qui
permettent aux récipiendaires de pouvoir être directement
opérationnels sur le marché de l'emploi , à savoir de
l'ouvrier qualifié à l'ingénieur civil du domaine
concerné !
La Province du KATANGA possède le plus grand nombre
d'écoles techniques et professionnelles du pays et utilise le
matériel didactique le plus moderne.
A titre d'exemple, dans le domaine minier, le KATANGA forme
des ouvriers qualifiés des mines du niveau A3 et A2, ce qui n'existe pas
sous d'autres cieux. Les techniciens ainsi formés se prennent en charge
directement sur le terrain et n'ont nullement besoin de recourir au principe
américain du "learning by doing".
Il est à noter aussi que nos techniciens sont
très sollicités par tous les pays voisins du Congo à cause
de leur expérience et leur savoir-faire sur le terrain. Des tâches
qui, sous d'autres cieux, sont confiées aux ingénieurs civils,
sont au Congo confiées aux ouvriers spécialisés ayant
reçu une formation de base très solide.
Comme on peut le constater, il ne se pose pas de
problème de compétence dans la Province du KATANGA mais
plutôt un problème de capitaux et d'initiatives. Le tableau
ci-dessous présente les types d'entreprises dont la consommation de
carburant et de l'énergie achetée au Katanga représentent
plus de 5% de la valeur du produit.
Comme nous l'avons analysé dans les chapitres
précédents, le Katanga regorge le plus grand nombre de barrages
du pays, mais la consommation n'est pas très importante malgré le
coût moindre de cette énergie (0,0025/kWh). Il ressort de ce
tableau que l'énergie électrique est sous utilisée au
Katanga.
Tableau n° 66 : Les Entreprises dont
la consommation du carburant et de l'énergie achetée
représentent plus de 5 % de la valeur du
produit.
Désignation
|
Pourcentage du coût du carburant et de l'énergie
par rapport à la valeur du produit.
|
Petites Entreprises
Fer et acier forgés
Produit d'ouvriers et des laminoirs
Produits de fonderie
Moyennes Entreprises
Fonte des métaux et
autres traitements
Grandes Entreprises
Production du ciment
Produits des hauts fourneaux
Produits des loteries
|
5 %
7 %
10 %
9 %
20 %
26 %
27 %
|
|
La République Démocratique du Congo renferme,
en son sein, la plus grande capacité énergétique de
l'Afrique avec plus de trente barrages hydroélectriques et des dizaines
de centrales thermiques. La consommation du carburant est aussi la plus
élevée de l'Afrique Centrale.
Outre l'énergie électrique abondante et moins
coûteuse au pays, le carburant est importé du monde arabe et doit
traverser des milliers de kilomètres avant d'atteindre les centres de
consommation : d'où son coût très élevé.
Par contre, l'énergie électrique est
utilisée en grande partie dans l'industrie minière en
substitution progressive du carburant (Exemple de la transformation des bennes
de 150 tonnes de la GECAMINES en bennes trolley utilisant beaucoup
d'énergie électrique par rapport au carburant) provoquant ainsi
une baisse assez sensible des coûts de production due, essentiellement,
aux consommations du carburant.
Il est à noter que toutes les chaudières
utilisées dans les brasseries locales, les usines textiles, la fonderie
etc. ont été remplacées par des chaudières à
consommation d'énergie électrique.
L'énergie électrique est le soubassement de
tout développement. En ce qui concerne la Province du KATANGA, comme
nous l'avons décrit dans les chapitres précédents, elle
possède une grande quantité d'énergie électrique
qui est sous-utilisée. D'où la nécessité et
l'urgence de mise sur pied d'une politique de développement pour
utiliser au maximum cette énergie, afin de mettre en place un tissu
industriel intégré et compétitif vis-à-vis des
autres industries dans les autres pays.
SECTION IV. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
DE LA PME
a) Activités adaptées aux besoins des zones
en voie de développement
Dans cette répartition, l'on distingue la valeur
numérique indiquant la tendance d'une industrie donnée à
se conformer ou à s'écarter de la répartition
générale de l'industrie dans le pays.
Un coefficient d'implantation de "O" indiquerait que
l'industrie se répartit géographiquement et exactement selon la
moyenne de toutes les industries.
Une industrie qui est très concentrée en un ou
deux points aura un coefficient approchant "1". Elle peut venir du fait que la
production de masse est très avantageuse; dans ce cas, il est probable
que ce sera une indication défavorable en ce qui concerne la
sélection de cette industrie pour un pays en voie de
développement.
b) Industries groupées selon leur tendance à
l'établissement ou à la
concentration géographique.
Quand on détermine si telle région est propice
à l'implantation d'un type particulier d'industrie, il faut tenir compte
de trois séries de coûts :
- le coût des matières, des combustibles, de
l'énergie livrée à l'usine ;
- le coût de fonctionnement : entre autres, les
salaires, les intérêts et l'amortissement des
capitaux investis, le coût de l'outillage et de
l'équipement, les impôts et les charges
foncières ;
- les coûts de vente, de transport,
d'entrepôt, d'entretien et de répartition du produit sur
le marché où il est le plus acheté.
Le tableau ci-dessous démontre que le coefficient
d'implantation des entreprises sur une aire géographique bien
déterminée, à savoir : une ville, une commune ou une
province etc. Ainsi ,selon certains auteurs, pour qu'une activité soit
reconnue comme implantée dans sa sphère géographique, il
faut qu'elle soit dans une fourchette variant entre 10 et 80 % par rapport aux
autres de cette espace. Tableau n° 67 : Répartition
géographique et coefficient d'implantation
Industries éparpillées (coefficient
d'implantation 10-30)
|
- Boulangeries
- Outillage industriel
- Produits de béton
- Prod. pour ateliers de constr. mécanique
- Produits pharmaceutiques
- Plastiques
- Equipements de pompage
|
14
19
20
23
31
32
32
|
Industries moyennement éparpillées (coefficient
d'implantation 31-40)
|
- Produits chimiques
- Outillage pour la métallique
- Machines pour l'industrie alimentaire
- Appareils d'éclairage
- Voitures et accessoires
- Produits d'acier coulé
|
34
35
38
40
42
42
|
Industries moyennement concentrées (coefficient
d'implantation 41 - 50)
|
- Piles et batteries
- Alliages (excepté aluminium)
- Accessoires de machines-outils
- Construction navale et réparation
- Parfums et produits de beauté
- Ampoules et lampes électriques et autres produits
non classés ailleurs
- Raffineries de pétrole
|
43
44
45
46
48
49
55
|
Industries concentrées (coefficient d'implantation
51-80)
|
- Engrais
- Pièces pour avion
- Préparation des matières pour chaussures et
bottes
- Scieries
- Exploitations forestières et entreprises
forestières
- Poissons en conserve
|
57
58
60
63
74
83
|
Notons que ces normes sont celles acceptables dans un pays
développé.
Source : Bureau de Planning des Ressources Naturelles,
décembre 1995, Washington, P. 161.
En ce qui concerne la capillarité du tissu industriel
du Congo et du KATANGA en particulier, les dispositions ci-haut
énumérées ne s'y appliquent pas. Toutes les entreprises
qui ont existé ou qui existent encore sont des entreprises uniques dans
leur genre, soit du point de vue géographique soit du point de vue de
leur répartition sectorielle.
A titre exemplatif, il existe dans chaque ville du KATANGA au
moins une boulangerie ayant un grand marché. Cette unité est
souvent l'unique dans ces villes. Par contre les autres activités,
telles que la construction métallique, produits chimiques, accessoires
de machines-outils, pour ne citer que ceux-là n'existent que dans les
villes de Lubumbashi et de Likasi et nulle part ailleurs dans la Province du
KATANGA.
Le modèle économique que nous proposons
ici-dessous est un modèle simple de développement par la Petite
et Moyenne Entreprise. Il faut tenir compte de tous les aspects de la vie,
à savoir, les aspects socio-économiques, les aspects
socio-politiques, technologiques, fiscaux, environnementaux, les aspects
d'agglomération etc.
Ce modèle qui est en fait une application du principe
que nous appelons le phénomène de "la goutte
d'eau" qui, au fur et à mesure que d'autres apparaissent aux
alentours et en grossissant, provoque un contact impromptu avec d'autres pour
en faire d'abord un filet d'eau, une rivière et enfin un fleuve qui
draine tout sur son passage vers un seul objectif qu'est le
développement.
Nous avons donc, en premier lieu, indiqué sous une
forme schématique les possibilités de développement de la
Province et du Pays. Nous nous sommes fondés sur l'hypothèse que
tous les segments du "puzzle" s'intensifieront entre eux continuellement pour
aboutir à une intégration au sein d'un groupement
adéquat.
Schéma n°5
LE MODELE ECONOMIQUE
Petites et Moyennes
Entreprises
+
+ +
DEVELOPPEMENT
des Structures Economiques, des Infracstructures et
sociales
Organisation Financière et augmentation des
revenus
Fiscalité de Développement
T.V.A et Accises
+
+
+
Accroissement de l'incitation à diversifier
Accroissement de la production des biens et des
services
Augmentation de l'Offre des biens et des services
+
Importation des biens d'équipements
Exportation des biens , produits semi-finis et finis
Augmentation de l'emploi et diminution du chômage
+
Financement des Petites et Moyennes Entreprises par l'Etat
Contribution au budget de l'Etat
+ = Accroissement
C'est ce modèle économique qui sera animé
exclusivement par la Petite et Moyenne Entreprise que nous avons adopté
et pour lequel nous avons largement disserté dans tout le travail.
Nonobstant les problèmes que posent la localisation et la nature des
activités que nous analyserons plus loin dans ce travail, la
présence d'une agglomération de Petites et Moyennes Entreprises
provoque dans son rayonnement un accroissement de la demande globale, aussi
bien de biens et service que des matières premières et de la
main d'oeuvre ,à savoir le taux d'utilisation de la main-d'oeuvre.
Ce paramètre permet
d'accroître la productivité horaire du travail et diminue, par les
efforts de la concurrence ,les coûts de production des biens et
services.
L'accroissement de la demande globale engendre automatiquement
une importation des biens et autres matières premières entrant
dans le processus de fabrication de Petites et Moyennes Entreprises. Par
contre, le surplus de la production non consommée par le marché
intérieur devra faire l'objet d'une exportation.
L'ensemble de toutes ces opérations ne peut se faire
sans le contrôle des pouvoirs publics et sans paiement de redevances sous
forme de la fiscalité directe ou de la fiscalité indirecte. Cette
dernière approche fera l'objet d'une analyse assez approfondie dans un
chapitre approprié lorsque nous aborderons la réforme fiscale
comme un préalable indispensable dans le développement de la
Petite et Moyenne Entreprise.
Les combinaisons formulées dans le modèle que
nous proposons rejoignent le modèle d' I. ANSOFF, qui
fut le modèle dominant des années 1960 et qui constitue encore
aujourd'hui une réforme de base. Ce modèle consiste en
l'application du "paramétrage" du couple "EXPANSION /
DIVERSIFICATION.(7(*)7)
Il découle de l'analyse que nous adoptons, qu'il ne
peut exister un développement sans la combinaison de ce couple.
L'industrie du cuivre a connu, certes, une expansion, mais s'est butée
à une contrainte qu'est la diversification.
Ce modèle tient compte de
l'action de certains agents. Ainsi les ventes seront ou sont influencées
par le comportement des acheteurs, les achats influencés par le
comportement des fournisseurs et les impôts par celui de l'administration
fiscale, par la politique de l'Etat etc.
- Le modèle que nous proposons n'est pas
linéaire : des boucles de
rétroaction entre différentes étapes sont envisageables.
Elles permettent d'obtenir une meilleure
cohésion entre tous les éléments et donc une
stratégie mieux adaptée.
- Ce modèle est normatif, à savoir que
l'approche est déterministe: l'idée
dominante du modèle est que face à un type d'environnement
donné et un certain état des forces et
des faiblesses, il est possible de
recommander tel ou tel autre comportement stratégique.
- Ce modèle est du type universel et
général en ce sens que la logique
proposée est susceptible de s'appliquer à n'importe quel type
d'organisation et de contexte ; ce qui explique sa large diffusion comme
cadre de référence de toute démarche stratégique
organisée.
Cette démarche se situe dans un contexte de croissance
de la firme et des axes de développement possibles correspondant soit
à un approfondissement des activités déjà
existantes, soit à une recherche de nouveaux couples
produit-marché plus ou moins substituables ou complémentaires
à ceux actuellement exploités.
En résumé, la logique du modèle est la
suivante : il faut d'abord améliorer, développer ce que l'on sait
faire (logique d'expansion) mais, si cela est insuffisant pour atteindre les
objectifs, l'entrée dans de nouveaux secteurs s'avère
nécessaire (logique de diversification).
Le couple produit-marché comprend, en
effet, l'emploi d'une technologie donnée pour satisfaire un besoin
particulier d'une certaine clientèle. Que la technologie change, que
l'on cherche à conquérir une nouvelle clientèle ou que
l'on désire satisfaire des besoins nouveaux, le couple
produit-marché évoluera.
Ces axes de développement doivent correspondre
à huit vecteurs de croissance que nous pouvons décrire dans un
tableau.
Tableau n° 68 : Vecteurs de croissance
économique (la matrice d'ANSOFF)
Désignation
|
Même technologie
|
Technologie différente
|
|
Même usage
|
Usages différents
|
Même usages
|
Usages différents
|
Même clientèle
|
Spécialisation
|
Extension de la production
|
Extension technique
|
Extension totale
|
Clientèle différente
|
Diversification de la clientèle
|
Diversification de la production
|
Diversification technique
|
Diversification totale : Conglomérat
|
Source : ANSOFF I. , Stratégie du
développement de l'Entreprise ; Paris, Hommes et Techniques, 1971.
Chapitre V. p. 447.
a). La spécialisation
La spécialisation dans certaines techniques,
clientèle et usage est avantageuse lorsqu'il est possible de
réduire le nombre d'articles fabriqués et d'avoir une production
plus importante pour chacun des articles restants.
Une telle manoeuvre stratégique permettra de
conquérir des parts de marché plus importantes ; les
problèmes administratifs s'en trouveront simplifiés, la
productivité accrue et les capitaux investis en stocks seront moins
importants.
b). La diversification de la clientèle
La Petite et Moyenne Entreprise répond à toutes
les possibilités telles que la diversification, qui correspond à
l'opportunité d'exporter, de vendre dans d'autres provinces ou de vendre
à une nouvelle catégorie de clients de la même province.
La croissance des Petites et Moyennes Entreprises et notamment
leur passage de l'échelle provincial ,à l'échelle
nationale, voire internationale, relève de ce mode de
développement. Dans ce cas, la diversification du marché
s'accompagne souvent d'une standardisation de la fabrication et d'une
diminution de la gamme des produits vendus.
c). La diversification par intégration des
activités-aval ou activités-amont
La diversification ,dans sa
conbception originelle ,consiste à une fabrication ou production de
plusieurs biens qui n'ont pas nécessairement la même source, ni le
même marché. Ces biens s'adressent et satisfassent beaucoup
d'autres consommateurs.
- l'intégration vers l'aval consiste à se
rapprocher davantage du consommateur
final en réalisant un ou plusieurs stades supplémentaires
du processus de production.
- l'intégration vers l'amont doit être
envisagée lorsque l'entreprise rencontre des
difficultés d'approvisionnement
Ce modèle permet aux petites et moyennes entreprises de
générer des liquidités supérieures, qui leur
permettront d'investir plus ou de mieux résister en cas de
récession et d'atteindre de meilleures performances que les autres
entreprises de grandes tailles.
CHAPITRE XII : LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA PETITE
ET MOYENNE ENTREPRISE
SECTION I : ANALYSE DES PARAMÈTRES DE
CROISSANCE
Le paramètre de croissance de la population du KATANGA,
au regard de l'ensemble du pays a été estimé à un
taux de croissance de 3,5 % par tranche de trois ans et par catégorie
de la population selon les études faites dans ce domaine par le
Révérend Père Léon DE SAINT MOULIN.
Cette estimation a été fondée sur
différents taux hypothétiques de fertilité et de
mortalité.
Premièrement, une augmentation de
la fertilité s'accompagne généralement d'une
élévation du niveau des revenus et de l'éducation. Si les
projets de développement sont réalisés rapidement, il est
possible que l'augmentation de la fertilité se manifeste beaucoup plus
tôt que prévu.
Deuxièmement, on peut s'attendre à un
progrès rapide des méthodes de régulation des naissances,
qui deviendront moins coûteuses et plus efficaces. En d'autres termes, le
principe de développement exige un taux de croissance annuel de 10 %
selon le principe (+ 3 ) + (+ 4 ) + (+ 3 ). Ce qui veut dire que le taux de
croissance annuel de la population ne doit pas dépasser + 3 %.
Si la prévision moyenne de la
population se révèle exacte, le niveau du revenu par habitant
passera de 115 dollars en 1960 à 600 dollars environ en 2005. (78)(*)
Ceci est particulièrement réalisable d'autant
plus que l'agriculture congolaise ainsi que les services ont toujours
été sous-estimés. Le cadre du développement
adopté suppose une transformation notable de la structure
économique du Congo. La part de l'agriculture tomberait de 45 % en 1960
à 30 % à la fin du siècle ; par contre, la part de
l'industrie passerait de 40 % à plus de 60 % vers les années
2005.
On a considéré que si la croissance
démographique correspond à l'estimation moyenne, la main d'oeuvre
disponible du KATANGA passera de 209.200 personnes, soit 20 % de la population
totale exclus les enfants de 0 à 15 ans en 1960 à 231.166
personnes en 1970, de 814.860 personnes en 1980 et de 1.222.290 personnes en
2005. Ceci veut dire que la main-d'oeuvre disponible aura augmentée de
5,8 fois en quarante cinq ans.
La main-d'oeuvre actuellement utilisée dans les
secteurs productifs, à savoir la GECAMINES, la SNEL, la SNCC,... se
chiffre à 150.000 personnes. Il découle de cette analyse qu'en
dehors de la main-d'oeuvre non enregistrée et qui oeuvre dans le secteur
agricole artisanal, cette main d'oeuvre supplémentaire ne peut
être absorbée qu'en partie par la Petite et Moyenne Entreprise qui
sera créée.
D'où il s'ensuit que pour assurer
le plein emploi, des efforts soutenus seront nécessaires dans le secteur
de la Petite et Moyenne Entreprise.
En outre, nous avons démontré que la production
industrielle a connu un accroissement de 8 % dans un cycle de plus ou moins 20
ans et que dans les années à venir compte tenu du faible taux de
croissance des industries extractives, ce taux ne dépassera pas 3 %.
Par contre, les industries de transformation se situeront aux environs de 7 %
pour la prochaine décennie allant de 1995 à 2005. Les industries
légère regroupées principalement dans les Petites et
Moyennes Entreprises, soit industrielles ou agricoles se développeront
plus rapidement.
Il s'agit enfin de traduire le schéma en objectifs ou
en estimation des possibilités par secteur. Nous allons nous attarder
essentiellement sur la production des biens intermédiaires, des biens
d'équipement et des biens de consommation agricoles, en mettant l'accent
sur les industries de ces trois secteurs qui exigent, pour être viables
et prospères, des marchés locaux et étrangers.
Notons, que la Petite et Moyenne Entreprise joue un rôle
très important dans l'économie, surtout qu'elle emploie une
nombreuse main-d'oeuvre relativement peu qualifiée. Les localisations
suggérées sont basées pour la plupart sur le coût
minimum rendu aux centres de consommations, compte tenu de la
répartition équitable des industries dans le pays.
SECTION II : POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT
Il apparaît nécessaire de faire un premier
classement, qui semble être arbitraire et qui sera limité à
sept, définissant ainsi à la fois les métiers, les
tailles et les situations géographiques. Il s'agit ici de voir l'aspect
de leurs origines décisionnelles et du cadre de vie, du mode de
financement et de technologie.
Les diverses formes ou catégories morphologiques sont
les suivantes :
- Etablissements isolés ;
- Exploitation de surface ;
- Activités reparties dans l'espace urbaine
;
- Activités diffusées dans un milieu
rural ;
- Agglomérations d'usines ;
- Zones industrielles : a) zone industrielle
classique
b) zone industrielle verticale
- Grandes usines intégrées.
Tableau n° 69 : Modes et formes
d'implantations
TENDANCES
|
MODES D'IMPLANTATIONS
|
CATEGORIES MORPHOLOGIQUES
|
Dispersion
Diffusion
Regroupement
Concentration
|
Implantation ponctuelle isolée et non coordonnée
Implantation de petites tailles rapprochées de
façon spontanée
Implantation très rapprochée et coordonnée
dans un espace spécifiquement aménagé
Implantation de grandes dimensions mais ponctuelles
|
1. Etablissements isolés
2. Exploitation de surface
3. Activités diffuses dans un espace urbain
4. Activités diffuses dans un milieu rural
5. Agglomérations d'usines
6. Zones industrielles ZIC
investissement industriel ZIV
7. Grandes usines intégrées
|
Source : ANSOFF I. , "Stratégie du
développement de l'entreprise, Paris, Hommes et Techniques,
pp. 104-172, 1971.
1° Etablissements isolés
Le cas le plus simple est évidemment celui de l'usine
implantée isolement et indépendamment d'autres
établissements, à proximité plus ou moins immédiate
d'une agglomération.
C'est principalement le cas d'une Petite et Moyenne Entreprise
privée. Il peut s'agir de:
- Entreprises de stockage de céréales ;
- Coopératives laitières ;
- Distilleries, mécanique de précision,
optique, habillement, meubles, matières ;
Ces établissements sont ceux dont la localisation est
relativement libre et arbitraire. C'est ainsi que nous avons constaté
que les Petites et moyennes Entreprises fournissent 87% des emplois
manufacturiers en Indonésie et 70% en Colombie. Bien qu'elles continuent
à aborder la presque totalité des investissements, les grandes
industries représentent encore une petite portion de l'emploi
industriel. Les grosses industries sont concentrées dans les zones
urbaines, alors que les industries familiales et artisanales sont très
dispersées dans les villes, les provinces et les zones rurales ; par
ailleurs, elles emploient, en général, une forte quantité
de main- d'oeuvre.
Les manufactures domestiques comprennent, notamment ; les
forgerons, les cordonniers, les fabricants de vêtements, les artisans,
les maçons, les charpentiers, les entrepreneurs de bâtiments et
différents métiers associés à la transformation des
produits agricoles.
Etablissement dont la localisation est liée aux
aptitudes particulières d'un site ou la présence d'un gisement
:
- Centrales électriques ;
- Scieries au fil de l'eau.
Pour illustrer nos propos, nous nous sommes attardés
sur les sites suivants :
* Entreprises de stockage de céréales ;
dans le district du TANGANIKA, à KONGOLO, KABALO,
NYUNZU, KALEMIE, MANONO et MOBA;
dans le district du HAUT-KATANGA, à PUETO,
MITWABA,KASENGA, KIPUSHI et SAKANIA;
dans le district du HAUT-LOMAMI, à KANIAMA,
KABONGO, MALEMBA-NKULU, KAMINA, BUKAMA
et LUENA;
dans le district du LUALABA, à KAPANGA, SANDOA,
DILOLO et MUTSHATSHA;
dans les grandes villes, à KOLWEZI, LIKASI et
LUBUMBASHI.
* Les Coopératives laitières, à
KALEMIE, MOBA, MITWABA, LIKASI, KIPUSHI,
LUBUMBASHI, KOLWEZI, KAMINA, KANIAMA, KAPANGA,
SANDOA et DILOLO.
* Distilleries, mécanique de précision,
optique, habillement, meubles et matières
plastiques à KALEMIE, LIKASI, KIPUSHI, LUBUMBASHI,
KOLWEZI, KAMINA, KAPANGA et DILOLO.
2° Exploitation de surface
Cette conception suppose la présence d'un site ou d'un
gisement qui provoque l'implantation d'un type d'activité que l'on doit
distinguer de la catégorie précédente. Les
carrières de sables et de graviers, les cimenteries et les
briqueteries.
Les aspects atmosphériques et hydrologiques de ce type
d'établissement sont souvent importants et s'appliquent avec plus de
précision aux agglomérations dont on n'a pas su ou pu les
éloigner. Certains de ces établissements entraînent aussi
la création des "cités ouvrières" à leurs
portes.
3° Activités réparties dans une
agglomération
Quand les implantations industrielles ponctuelles se
multiplient dans une agglomération, on peut parler de la diffusion dans
l'espace humain. Dès le début du phénomène
d'industrialisation, un certain nombre d'ateliers ont ainsi pris la place dans
de nombreuses villes.
4° Activités réparties dans une
région rurale
Si l'on examine le phénomène des implantations
multiples, non plus à l'échelle d'agglomération, mais
à celle d'une région rurale, on peut constater parfois
l'existence de "nébuleuses industrielles".
Ce phénomène s'applique sur des
activités assez diverses mais qui découlent toutes plus ou moins
de l'évolution d'un fonds artisanal traditionnel. Les
établissements sont de taille plutôt moyenne. L'usine à la
campagne n'apparaît plus comme la quintessence de contrainte de la
civilisation machiniste mais au contraire comme un apport de richesses.
5° Agglomérations d'usines
Le magma industriel enveloppe les quartiers d'habitation de
mauvaise qualité et se mélange avec la ville à laquelle il
fait supporter ses trafics et nuisances sans assurer une bonne
intégration des fonctions. On ne peut pas autant parler de diffusion
des activités dans le tissu urbain, ni de structure d'accueil, il s'agit
d'un phénomène "sauvage".
6° Zones industrielles
Ces zones industrielles se caractérisent
principalement par une chaîne d'industries intégrées soit
verticalement ou horizontalement et souvent spécialisées autour
d'un ou plusieurs produits complémentaires. Les outputs des uns servent
d'inputs aux autres industries de la chaîne.
7° Grandes Usines intégrées
Ces usines sont souvent intégrées, à
savoir celles regroupant les industries d'extraction des matières
premières en passant par la transformation jusqu'au produit fini, soit
de l'état brut à l'état des produits finis. C'est le cas
de la Gécamines avec une transformation de la matière brute en
biens semi-finis et disponible sur les marchés tant locaux qu'à
l'extérieur.
SECTION III : CRITÈRE DE CHOIX ET
AMÉNAGEMENT SPATIAL
1. Aménagement spatial
Nous allons analyser dans cette section les différents
critères de choix et les différents aménagements spatiaux
dont ces entreprises doivent bénéficier pour se
développer. C'est ainsi que nous avons déterminé certains
paramètres indispensables à leur réalisation, à
savoir :
- La nécessité d'un apport humain : selon la
catégorie de l'entreprise, cet apport humain pourra être faible,
moyenne ou importante.
- L'influence sur le support humain : selon la
catégorie de l'industrie, ce support sera faible, fort ou moyen.
- La possibilité d'investir dans le site ; à
savoir l'impact d'un financement dans la catégorie de l'entreprise, ce
financement sera bon, difficile ou délicat.
- La technologie à adopter : ce paramètre
semble être le plus déterminant dans l'implantation
de l'entreprise.
Dans la Petite Entreprise la technologie n'est pas un
critère de choix pour son implantation, comparativement aux autres de
taille plus grande. Le tableau ci-dessous donne d'une manière
synoptique l'ensemble des critères de choix et d'aménagement de
l'espace.
Tableau n°70 : Critères de choix
et aménagement spatial
Catégorie morphologique
|
Importance du facteur géographique
|
Nécessité apport humain
|
Influence sur le support humain
|
Possibilité d'investir dans le site
|
Possibilité d'aménagement dans le site
|
Mode de financement
|
Technologie à adopter
|
Possibilité d'utiliser des transports en commun au
public
|
1.Entreprise
2.Exploitation de surface
3.Entreprise réparties dans les
centres urbains
4.Entreprises éparpillées dans le
milieu rural
5.Agglomérations d'usines
6.Zones industrielles
ZI. Grands
lotissements
ZI. Petits
lotissements
ZI. Structure
couples
7.Grandes usines intégrées
|
faible
déterminante
faible
faible
importante
déterminante
importante
faible
déterminante
|
faible
faible
importante
faible
moyenne
forte
moyenne
forte
moyenne
|
faible
forte
forte
moyenne
forte
forte
forte
moyenne
faible
|
bonne
difficile
délicate
bonne
difficile
délicate
délicate
bonne
forte
|
bonne
délicate
bonne
bonne
difficile
bonne
bonne
bonne
délicate
|
faible
faible
faible
faible
forte
moyenne
moyenne
moyenne
forte
|
néant
néant
inutile
faible
bonne
moyenne
moyenne
bonne
bonne
|
à examiner
difficile
bonne
délicate
moyenne
à examiner
mauvaise
bonne
à examiner
|
|
2. Critère de sélection
Le tableau ci-dessous donne les critères de
sélection que l'on doit adopter pour le développement de
l'entreprise.
Tableau n° 71 : Critère de
sélection
CATEGORIES MORPHOLOGIQUES
|
POSSIBILITE D'ACCUEIL DES ACTIVITES
|
MAIN D'OEUVRE
|
|
Industries lourdes
|
Industries moyennes
|
Industries de pointe
|
Toutes catégories
|
Densité d'emploi
|
Qualification
|
Possibilité d'emploi
|
1. Entreprises isolées
2. Exploitation de surface
3. Entreprise répartie dans les centres
urbains
4. Activités éparpillées dans le milieu
rural
5. Agglomérations
6. Zones industrielles grands lotissements
petiits lotissements
structures
7. Grandes usines intégrées
|
oui
oui
non
oui
oui
non
non
non
non
|
non
oui
non
non
oui
non
non
non
excellente
|
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
non
|
non
non
excellente
faible
oui
oui
oui
excellente
moyenne
|
non
non
oui
oui
oui
oui
oui
moyenne
non
|
moyenne
faible
moyenne
faible
moyenne
moyenne
faible
forte
forte
|
moyenne
faible
bonne
faible
faible
faible
excellente
moyenne
|
moyenne
moyenne
bonne
bonne
faible
bonne
bonne
non
faible
|
|
3. Modèle de coopération en matière
d'entreprise" Le compagnonnage Industriel"
1. Définition
Au sens strict du terme, le compagnonnage signifie le temps
nécessaire qu'un compagnon doit faire auprès d'un maître
qui est spécialisé dans un domaine ou dans un métier bien
précis(7(*)9).
En d'autres termes, et au sens large ce vocable a
été utilisé, dans les services économiques et dans
le monde des ouvriers, pour désigner une association de
solidarité entre ouvriers. Dans le domaine de l'industrie de taille
petite et moyenne, le compagnonnage, se caractérise par une association
ou partenariat entre entreprises du même secteur et produisant des biens
similaires et complémentaires.
2. Objectif
L'objectif de cette méthode consiste à :
- développer les entreprises d'Afrique en leur
permettant d'acquérir une meilleure maîtrise de leurs outils
de production, de leur mode de fonctionnement et de leur
ouverture au marché ;
- aider les sociétés à nouer, avec des
entreprises d'une même zone géographique, des alliances
qui puissent déboucher sur des opérations de
co-investissements susceptible de renforcer leur
développement industriel et commercial ;
- Encourager pour cela des partenariats entre entreprises
pratiquant le même "métier" portant sur les aspects
commerciaux, technologiques et/ou financiers.
3. Procédé de sélection des
entreprises
La sélection des entreprises se déroule en
quatre étapes à savoir :
- l'identification des entreprises locales.
- la sélection et mobilisation des Petites
et Moyennes Entreprises Industrielles.
- la constitution des "couples" d'entreprises
- financement pour la réalisation du
partenariat envisagé (technique, commercial ou
financier).
Pour être sélectionnée, l'entreprise doit
être une Petite et Moyenne Industrie en activité, disposant
déjà d'un outil de production opérationnel et s'engager
à développer un nouveau projet à partir de ses
activités existantes.
Exemple de compagnonnage en Afrique. (80)(*)
Au terme de la première année du programme, 18
missions de compagnonnage industriel ont été effectuées,
dont 10 ont débouché sur des projets concrets. Plus de la
moitié de ces missions ont eu lieu en Cote d'Ivoire et au
Sénégal. La moitié des entreprises françaises
impliquées sont des P.M.I employant moins de 10 personnes, 18 % occupent
de 10 à 40 personnes et 22 % ne comptent que 40 à 100 personnes.
Il est à noter aussi que l'entreprise BAPANE,
située à Nouakchott (Mauritanie), fondée par les chantiers
Manchard (Normandie/France) et des partenaires locaux, a réussi à
intégrer ce nouveau concept.
Les bateaux de pêche en aluminium ont été
montés et vendus, avec le concours des entrepreneurs du
Sénégal et de Petites et Moyennes Entreprises
françaises.
Ces exemples sont légion dans les pays ACP
(Afrique-Caraïbes et Pacifique). Depuis 1996, un programme similaire est
entretenu entre les PMI du Portugal et d'Afrique Australe (Botswana, Malawi,
Namibie et Zambie).
Ce programme bénéficie du concours du Fonds de
Coopération Economique (FCE) et de l'Institut du Commerce
Extérieur Portugais (CEP). Cette conception a été aussi
développée à destination de quatre pays des Caraïbes
(Jamaïque, République Dominicaine, Haïti, Trinidad et Tobago),
avec le soutien de divers organismes tels
que : L'Institut du Commerce Extérieur (ICEX), la
Compagnie Espagnole de Financement du Développement (COFIDES), la COPCA
et la SPRL.
4 - Avantages reconnus aux Petites et Moyennes
Entreprises par rapport aux industries de grandes
tailles
La Petite et Moyenne Entreprise présente les
avantages suivant par rapport aux grandes unités ; à savoir :
- la Petite et Moyenne Entreprise emploie une forte main
d'oeuvre et utilise des techniques de production relativement simple, ce qui
convient à l'abondance de main-d'oeuvre et à la pénurie
des capitaux dans la plupart des pays en voie de développement ;
- elles sont réputées plus efficace quand il
s'agit d'utiliser les capitaux et profiter de l'épargne, du talent pour
entreprendre, et d'autres ressources qui, autrement, ne serviraient à
rien ;
- elles peuvent être d'utiles fournisseurs pour les
grandes unités et satisfont plus efficacement que ces dernières
de demandes négligées jusque là ;
- les Petites Entreprises réussissent quelque fois en
fournissant des marchés limités ou spécialisés qui
ne sont pas attrayant pour les grandes industries ;
- elles constituent une pépinière de futurs
entrepreneurs et un laboratoire d'essai pour les nouvelles industries ;
- elles sont plus susceptibles d'apporter la stabilité
à la collectivité locale que les grosses industries dont les
intérêts s'étendent par-delà les frontières
provinciales et nationales ;
- les Petites et Moyennes Entreprises sont
généralement plus aptes à élever le niveau de
participation populaire dans l'économie.
CHAPITRE XIII : LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
ET
LA
FISCALITE
SECTION I : LA FISCALITÉ AU CONGO
1.1. Définition de concept de base
Selon DUVERGER MAURICE, la fiscalité
est considérée comme l'ensemble des impôts. C'est une
technique qui détermine l'assiette de l'impôt ainsi que son mode
de recouvrement et elle cherche comment générer les recettes
alors que les finances publiques voient la manière de les affecter
d'une manière optimale (81)(*).
Selon GASTON JEZE, " l'impôt est une
prestation pécuniaire requise des particuliers par voie
d'autorité à titre définitif et sans contre partie, en vu
de la couverture des charges publiques"(82)(*).
Selon TROTABAS L. et
COTTERET, " l'impôt est un prélèvement
forcé opéré par la puissance publique sur le patrimoine
des individus en vue de répandre entre eux le poids des charges
publiques d'après leurs capacités contributives"(83)(*).
De ce qui précède, nous pouvons déduire
que la fiscalité joue un rôle très important dans la vie
d'une entreprise. Dans le cadre de notre travail, nous allons étudier la
fiscalité en tant que leitmotiv de la croissance économique. Nous
allons analyser comment cette fiscalité qui aujourd'hui est
contraignante et inadaptée freine l'implantation de la Petite et Moyenne
Entreprise et partant le développement économique. Un adage
populaire dit : " plus la fiscalité est contraignante, plus les
opérateurs économiques développent des mécanismes
de fraude et plus les pouvoirs publics ou les finances publiques manquent de
ressources pour l'accomplissement de leurs objectifs qui sont d'assurer le
bien-être des populations et moins la croissance économique est
rapide."
Pour ce faire, nous allons procéder à une
analyse du système fiscal congolais et allons proposer une
fiscalité de développement plus simple et plus incitative. En
effet dans la vie économique d'une nation la fiscalité est un
moyen efficace de politique économique en ce qu'elle peut, si la
pression n'est pas trop forte, encourager le développement ou les
investissements ou encore freiner ce développement, si la pression est
trop forte.
Cette pression a pour conséquence de réduire la
demande au-dessous du point d'équilibre, provoquant ainsi une
sous-consommation et en définitive une crise économique.
1.2. Bref aperçu du système fiscal
congolais
Le système fiscal congolais s'est doté de deux
formes de fiscalités : la fiscalité directe et la
fiscalité indirecte.
a) La fiscalité directe
Elle s'effectue au niveau interne du pays et couvre
principalement la contribution réelle et la contribution
cédulaire sur les revenus. La contribution réelle est un
impôt sur le capital dans ce sens qu'il frappe un élément
économique en tant que tel, sans considération de la situation
personnelle du contribuable(83)(*).
Elle est versée annuellement et
est composée de ces différentes sortes d'impôts, à
savoir:
- la contribution foncière ;
- la contribution sur les véhicules ;
- la contribution sur la superficie des concessions
minières et
hydrocarbures.
* la contribution foncière est celle qui est
basée sur les propriétés foncières bâties
et sur les concessions foncières .
* la contribution sur les véhicules est celle qui
frappe tous les véhicules à moteur ainsi que les bateaux et
embarcations quel que soit le mode de propulsion utilisé.
* la contribution sur la superficie des concessions
minières et d'hydrocarbures, est celle qui frappe sur la superficie
des concessions minières et hydrocarbures et toute entreprise
qui veut entreprendre la recherche et l'exploitation des minerais et
hydrocarbures sur son sol.
Par contre la contribution
cédulaire sur les revenus est une imposition dont le taux varie suivant
l'origine des revenus. C'est un impôt analytique en ce sens qu'il utilise
les revenus d'un même contribuable en les classant en plusieurs
catégories.
Cette contribution s'applique aux individus ou personnes
physiques, qui se livrent à des occupations lucratives ainsi qu'aux
personnes morales. Il s'agit des entreprises, des professions libérales
et des rémunérés.
Nous distinguons :
- la contribution cédulaire sur les revenus
locatifs ;
- La contribution cédulaire sur les revenus
mobiliers ;
- et la contribution cédulaire sur les revenus
professionnels.
* La contribution cédulaire sur les revenus locatifs
est celle qui est assise sur les revenus nets du loyer provenant
des bâtiments et terrains situés au Congo.
Cette contribution s'applique
également sur les profits nets de la sous-location totale ou partielle
des mêmes propriétés. Le taux est de 35 %.Il est à
noter que, sont aussi assimilés aux revenus locatifs, les
indemnités de logement accordé à des personnes
rémunérées occupant leur propre habitation ou celle de
leurs conjoints.
* La contribution cédulaire sur les revenus mobiliers
s'applique aux revenus des capitaux mobiliers investis au Congo,
à savoir : les dividendes et les revenus des parts des
associés non actifs dans les sociétés autres que par
actions ; les intérêts d'obligations et des
capitaux empruntés à des fins professionnelles, les
tantièmes et les redevances.
b) La fiscalité indirecte
Cette fiscalité regroupe :
- la contribution sur le chiffre d'affaires ;
- les droits de douane ;
- les droits d'accises ou droits de consommation ;
- et les droits d'enregistrement.
La contribution sur le chiffre d'affaires
(CCA) se subdivise en trois catégories, à savoir : la CCA
à l'importation, la CCA à l'exportation et la CCA à
l'intérieur.
1. La CCA à l'importation frappe tous les produits
importés à l'exception de ceux qui sont
expressément exonérés par le
législateur ;
2. La CCA à l'exportation frappe les produits miniers,
le café, le bois en grumes et le pétrole brut.
3. La CCA à l'intérieur frappe tous les
produits de fabrication locale
destinés à la mise à la consommation sur le marché
local, les services de toutes les
espèces rendues ou utilisées au Congo
et les travaux immobiliers.
* les droits de douane sont une charge pécuniaire
qui frappent les marchandises qui font l'objet d'une traversée des
frontières nationales. Ce droit s'applique sur les
marchandises aussi bien à l'entrée qu'à la sortie du
pays.
*les droits d'accises ou droits de consommation sont des
impôts qui frappent la consommation de certaines marchandises
importées ou de fabrication locale. Le législateur
congolais a voulu faire une énumération de ces différents
produits,
qui sont :
les alcools et les boissons alcooliques, les
eaux de table et les limonades, les tabacs fabriqués,
les huiles minérales, les parfums liquides alcooliques, les
sucres, les ciments hydrauliques et les allumettes.
Loin de nous la prétention de faire une étude
approfondie sur les différentes formes d'impôt qu'organise le
législateur congolais, nous allons nous atteler à étudier
comment nous pouvons relancer le développement de notre pays à
partir d'une fiscalité simple, réaliste et développante.
Pour ce faire, nous allons, outre l'étude effectuée ci-haut sur
les impôts en République Démocratique du Congo, faire une
analyse sur un nouveau concept que nous voulons introduire dans la
fiscalité de notre pays qu'est la "Taxe sur la valeur Ajoutée",
la TVA en sigle .
Les droits d'enregistrement sont des impôts sur le
capital perçu lors de la mutation de la propriété
immobilière (15 % sur la valeur vénale ), ou lors du
dépôt des actes de société par action à
responsabilité limitée (constitution ou augmentation du capital )
au greffe du tribunal de grande instance ( 10 % sur le montant du capital
social ou de son augmentation par apports nouveaux ) .
SECTION II . LA TAXE SUR
LA VALEUR AJOUTÉE
II.1. Définition et champs d'application
La Taxe sur la valeur ajoutée, T.V.A. est une invention
française, adoptée par quelques soixante-dix pays dans le monde.
Elle permet, en effet, d'assurer une mentalité des échanges
internationaux, quand bien même les taux ne seraient pas
harmonisés.
La TVA est un impôt sur la consommation. Elle ne doit
être appliquée que dans le pays de destination, pour cela, il
suffit d'exonérer les exportations et taxer les importations. La charge
de la TVA est identique pour les produits nationaux et pour les produits
importés.
Selon HABER S., dans son ouvrage
intitulé "l'incidence de la TVA sur la trésorerie des entreprises
et leurs besoins de crédit" ; la TVA est un impôt indirect assis
non sur les revenus des contribuables, mais sur leurs dépenses. Elle est
une taxe générale, puisque destinée à atteindre
tous les produits et services, applicables à toutes les entreprises
commerciales et industrielles, artisanales, agricoles, coopératives
agricoles, de même qu'aux ventes d'immeubles. Elle est aussi une taxe
unique et c'est ici qu'apparaît l'aspect non cumulatif de la TVA.
a) Texte régissant la TVA
La TVA est régit par les articles 256-I et 256-A du
code général français des impôts ; à savoir
:
Article 256-I : " Sont soumises à la TVA les livraisons
des biens meubles et les prestations des services effectuées à
titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel".
Article 256-A : " Sont assujetties à la TVA, les
personnes qui effectuent d'une manière indépendante, à
titre habituel ou occasionnel, une ou plusieurs opérations soumises
à la TVA, quels que soient le statut juridique de ces personnes, leur
situation au regard des autres impôts et la forme ou la nature de leur
intervention"(85)(*).
Du point de vue logique, les opérations imposables sont
celles qui sont effectuées par les assujettis et les assujettis sont
ceux qui effectuent des opérations imposables.
De ce fait, la TVA est, en effet un impôt réel
portant sur les opérations réalisées, quelle que soit la
qualité de la personne assujettie.
b). Les activités relevant du champ
d'application de la TVA
1. Le Secteur Commercial
Ce secteur regroupe non seulement les
commerçants proprement dits, mais encore les industriels, les
prestataires de services et les artisans, en un mot, tous ceux qui sont soumis
au régime des bénéfices industriels et commerciaux.
2. Le Secteur Agricole
Ce secteur relève aussi de la
TVA si les agriculteurs dépassent un seuil des recettes annuelles. Ceci
est calculé sur deux années successives. Ce seuil est
fixé par le législateur.
3. Le Secteur Libéral
Ce secteur comprend un grand nombre des personnes telles que ;
les architectes, les inventeurs, les auteurs de logiciels, les experts
comptables, les conseillers juridiques, les notaires, les huissiers etc. les
avocats et les avoués, de même que le monde des lettres et des
arts, sont exonérés.
Le secteur médical est aussi exonéré,
ceci pour ne pas aggraver le poids de la TVA qui pèserait sur les soins
médicaux.
4. Le Secteur public économique
Ce secteur est constitué des
établissements publics à caractère industriel et
commercial. Ces derniers sont aussi soumis à la TVA. Dans cette
catégorie on peut retenir, la fourniture d'eau, les services
d'assainissement, les abattoirs publics, les marchés
d'intérêt national et les services d'enlèvement d'ordures.
Par contre tous les services des télécommunications sont
assujettis à la TVA.
5. Le Secteur associatif lucratif
Ce secteur est aussi assujetti
à la TVA de droit commun.
c. La Règle générale des
éléments de la TVA
La T.V.A. frappe l'ensemble des éléments
constitutifs du prix de vente et des services et notamment les frais qui
incombent au fournisseur et qui sont facturés séparément
au client ; cette facturation séparée n'empêche pas qu'il
s'agisse d'éléments du prix de revient du produit ou du service
et qu'il doive dès lors être compris dans la base d'imposition
à la T.V.A.
Il existe par contre une règle spéciale qui
consiste à calculer, dans certains cas, la T.V.A. non sur le prix du
bien et service, mais sur la marge bénéficiaire du redevable.
Elle peut être aussi un cas d'importation sur la valeur en douane.
d) Les taux de la T.V.A.
Les taux de la T.V.A. ont souvent été
remaniés en fonction des nécessités budgétaires.
Les derniers remaniements sont à la baisse en raison de la
nécessité d'harmoniser les taux avec ceux des partenaires.
C'est ainsi qu'au 1er janvier 1990, le taux applicable
était de :
- taux réduit 5,50 %
- taux normal 18,60 %
- taux majoré 25,00%
En ce qui concerne le taux réduit, l'idée
générale est de soumettre à ce taux les consommations
populaires telles que :
* la nourriture, y compris les boissons, à l'exception
des vins et des alcools qui sont soumis au taux normal,
* les médicaments
* les logements
* le transport de personnes, marchandise non comprises.
* la culture qui vise la vente des livres, les droits
d'entrée dans les cinémas etc.
* l'agriculture, il s'agit essentiellement des engrais, des
aliments pour bétail etc.
En ce qui concerne le taux majoré, ce taux
présente un caractère moralisateur notamment lorsqu'il
pénalise le luxe et la luxure. C'est ainsi que sont
considérés comme luxe, tous les produits, les pierres
précieuses, les métaux précieux, les parfums, les
fourrures etc. tandis que la luxure concerne les ouvrages et spectacles
pornographiques, et tout ce qui se vend dans les sex-shops.
Il est à noter aussi que l'on doit mettre dans cette
catégorie les automobiles d'une certaine catégorie.
SECTION III. POUR QUELLE FISCALITÉ AU CONGO
?
Loin de faire une révolution fiscale au Congo, et pour
permettre un développement et une croissance économique rapide
avec un taux de 3,2 % par an de croissance, une fiscalité souple et
moins contraignante s'avère indispensable.
La révision du code des
investissements, l'assainissement du milieu socio-politique, la
réorganisation de l'administration en général, à
savoir : la territoriale, les douanes, les contributions, la police,
l'armée etc. doivent être à la base de cette
émulsion.
C'est ainsi que l'introduction de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée, dans le système économique congolais
s'avère indispensable. La suppression de certaines taxes administratives
actuellement applicables doit être effective.
III.1. Principe d'imposition
Le principe d'imposition tel que publié dans de
nombreux arrêtés ministériels (voir exemple en annexe),
doit se faire graduellement en fonction du secteur ou activité et de la
localisation de l'entité économique ou entreprise.
a) Selon les secteurs
- L'Agriculture
Compte tenu des spécificités d'ordre cyclique,
climatique, écologique géologique etc. et du fait que le
calendrier agricole ne coïncide pas, en dehors des cultures
maraîchères, avec le calendrier civil et compte tenu des risques
que renferme ce secteur, (cataclysmes imprévisibles), il y a lieu de
pouvoir soustraire ce secteur de l'imposition normale et de lui appliquer une
taxation graduelle en fonction du chiffre d'affaires minimum, soit 3.000 USD
par an. Au- delà de ce chiffre d'affaires, une imposition de l'ordre de
2 % par tranche de 50.000 USD leur sera appliquée graduellement. Aucune
taxe en dehors de ce que l'on paie lors de l'achat des intrants agricoles ne
leur sera applicable. Cette disposition aura pour conséquence de
pouvoir encourager les petites superficies à produire le maximum
possible. Les cinq premières années de cette exploitation
agricole devront être exonérées pour permettre à
l'opérateur économique de pouvoir procéder à
l'autofinancement de son activité en vue d'accroître la
production.
- Les manufactures et autres petites industries
Ce secteur doit aussi bénéficier
d'une attention particulière : étant donné qu'elle
constitue le pilier de l'économie, les industries manufacturières
doivent, en conséquence bénéficier d'une
exonération au niveau des importations des matières
premières et des pièces de rechange pour autant que celles-ci
interviennent directement dans le processus de fabrication des produits finis
qui peuvent être vendus aussi bien localement que sur des marchés
extérieurs.
Il sied de ce fait de leur accorder une période
d'exonération pendant les trois premières années de leur
existence pour leur permettre de pouvoir définir leur produit, le lancer
sur le marché, lui assurer une certaine clientèle, avant de leur
soumettre à une imposition qui ne peut pas dépassé les 7,5
% par année. Ceci aura pour conséquence de stimuler
l'éclosion de nombreuses petites et moyennes entreprises et d'encourager
d'autres à oeuvrer dans d'autres domaines dont la rentabilité est
très lente durant les trois premières années.
- Les services
Secteur principalement constitué de transport,
logement, la culture, etc. doit bénéficier d'une imposition
graduelle allant de 5 % à 25 % par année sur le chiffre
d'affaires. Cette disposition permettra aux opérateurs
économiques du secteur d'améliorer les conditions de ses services
et de les rendre de plus en plus performantes.
b) Selon la localisation
Un des aspects le plus important qui influence sensiblement le
développement économique du Congo est la localisation des
activités dans le pays.
Depuis la période coloniale, une certaine
configuration géographique a été imposée dans la
répartition des richesses du sol et du sous-sol. C'est ainsi que l'on a
classifié les provinces de la manière suivante :
Le KATANGA et le KASAI ORIENTAL comme étant des
provinces industrielles ; KINSHASA, manufacturière ; le BAS-CONGO,
portuaire et semi-industrielle ; le BANDUNDU, l'EQUATEUR, la Province Orientale
et les trois KIVU de provinces agro-pastorales.
Cette disparité, se retrouve aussi dans la province du
KATANGA qui ce dernier, se répartit en deux grandes zones : le sud
caractérisé par l'industrie du cuivre, le nord
caractérisé par des activités agro-pastorales. En outre le
phénomène d'agglomération s'est fait aussi selon cette
disparité..
En fait même, la fiscalité doit aussi tenir
compte de cette disparité à cause du niveau des revenus et des
activités de ces régions. L'impôt par ville doit être
différencié d'une ville à l'autre, d'un district par
rapport à un autre. Ceci aura pour conséquence de permettre aux
opérateurs économiques de s'installer là où les
taux sont bas et favorables au développement d'une telle ou telle autre
activité.
C'est ainsi que des entreprises installées entre les
villes, telles que LUBUMBASHI, LIKASI et KOLWEZI, doivent être
frappées différemment des entreprises situées dans les
villes telles que KALEMIE, KAMINA, MOBA etc.
Le critère que nous pourrons retenir pour
asseoir cette assiette fiscale peut être le niveau de la population dans
ces villes ou agglomérations.
Ainsi nous pouvons proposer que les taux d'imposition suivent
une fourchette allant de:
- ville de moins de 50.000
habitants, un impôt forfaitaire de 10 % sur le chiffre d'affaires pour
toutes les entreprises se trouvant dans cette ville, en dehors des
dispositions que nous avons énumérées ci-haut.
- ville de 50.001 à 100.000
habitants, un impôt forfaitaire ne
dépassant pas 20 % sur le chiffre d'affaires.
- ville de plus de 100.001 habitants, un impôt ne
dépassant pas 25 % sur le chiffre
d'affaires.
Ces dispositions n'excluent nullement
la présence sur les sites des autres taxes locales, qui doivent
également tenir compte du niveau des revenus de leurs entités.
Dans le tableau ci-dessous nous situons les différentes localités
du KATANGA et leurs principales activités afin de pouvoir
démontrer que le développement n'a été et n'est
axé que sur quelques localités.
Tableau n° 72 : Origine et dates des
villes du KATANGA
Ville
|
Date
|
Origine
|
MOBA
KONGOLO
LUBUMBASHI
MALEMBA-NKULU
KAMBOVE
KALEMIE
LIKASI
SANDOA
KASENGA
KAMINA
KAPANGA
KIPUSHI
MUTSHATSHA
KABALO
MUSOSHI
PWETO
MANONO
MITWABA
KOLWEZI
KASAJI
KABONGO
LUBUDI
BUKAMA
KANIAMA
NYUNZU
DILOLO-GARE
FUNGURUME
|
1893
1909
1910
1912
1914
1917
1921
1922
1925
1928
1929
1931
1931
1934
1935
1935
1936
1940
1940
1942
1944
1948
1950
1950
1953
1958
1962
|
Portuaire et agricole
Agricole
Minière et manufacturière
Agricole
Minière
Portuaire et pêcherie
Minière et sidérurgique
Agricole
Lacustre
Militaire et ferroviaire
Agricole
Minière
Carrefour ferroviaire
Fluviale
Minière
Portuaire et lacustre
Minière
Minière
Minière
Agricole
Agricole
Cimenterie
Fluviale et portuaire
Agricole
Agricole
Frontalière
Minière
|
Source : LEON de SAINT MOULIN : Carte des
diocèses et des implantations pastorales de l'Eglise catholique au
Zaïre(CONGO),
CEPAS, KINSHASA, 1935.
Il ressort de ce tableau que la
tarification doit tenir compte des spécificités de chaque ville.
Ceci aura pour conséquence une stimulation des activités.
L'objectif est de promouvoir la Petite et Moyenne Entreprise en leur donnant
des conditions favorables à leur développement.
Cette expansion aura en outre comme
conséquence la sédentarisation des populations, et la
diversification des activités. Au demeurant, nous pouvons affirmer, sans
crainte aucune d'être contredit, que toutes les localités
citées dans le tableau, ne remplissent plus leurs activités et se
sont versées dans des activités de survie.
c . Modalité
d'application
La T.V.A. que
nous voulons introduire au Congo et dans la province du KATANGA doit être
applicable à toutes les Petites et Moyennes Entreprises.
L'administration publique par le canal de la Direction
Générale des Contributions doit mettre en place des formulaires
ad hoc pour pouvoir recouvrer cette taxe.
Pour ce faire,
lors de l'enregistrement de la P.M.E. au registre de commerce ou au moment de
l'octroi de l'identification nationale, des formulaires spécifiques
devront être remis. De ce fait l'administration des contributions devra
mettre en place des équipes d'encadreurs pour permettre aux
opérateurs économiques de pouvoir les utiliser
aisément.
La taxe sur la valeur ajoutée est une
taxe réaliste qui permet au législateur et autres organismes de
l'Etat, de pouvoir non seulement contrôler le secteur économique,
mais aussi le réglementer et protéger la Petite et Moyenne
Entreprise naissante.
d. Organisation
financière
La tenue des livres comptables
doit être obligatoire pour toutes les Petites et Moyennes Entreprises,
quelle que soit leur taille, le secteur et le niveau du chiffre d'affaires.
Les documents comptables seront
les suivants :
- un livre de caisse reprenant les recettes
et les dépenses
- un grand livre
- un compte de pertes et profits
- et le bilan
Le Plan Comptable Général Congolais, tel que
publié dans les Ordonnances-Loi n° 76-020 du 16 juillet 1976,
portant normalisation de la comptabilité au Congo, l'Ordonnance n°
76-150 du 16 juillet 1976 fixant le Plan Comptable Général
Congolais, et l'Ordonnance n° 77-332 du 30 novembre 1977 fixant les
modalités d'application obligatoire du Plan Comptable
Général Congolais, nous paraît très complexe et
inadapté aux structures des Petites et Moyennes Entreprises congolaises.
Ce plan ne peut être appliqué que pour les
grandes entreprises ayant des compétences suffisantes pour organiser la
comptabilité.
a) Avantages des applications de la TVA dans la P.M.E.
Le principe de la TVA que nous introduisons dans le
fonctionnement de la Petite et Moyenne Entreprise a pour objectif, outre les
avantages suivant : la CCA étant une taxe cumulative, empêche la
Petite et Moyenne Entreprise de pouvoir organiser un autofinancement ; tandis
que la TVA qui ne frappe que la valeur ajoutée, permet de
prévoir cet autofinancement. De ce qui précède, nous
pouvons déduire quelques considérations ; à savoir :
1° Fonctionnement de la CCA
La CCA frappe en cascade les produits à chaque
transaction sur un prix qui inclut les taxes acquittées lors des
transactions antérieures. La taxe à payer est incorporée
dans le coût d'achat sur lequel devra s'appliquer, par la suite, le taux
de la marge brute pour la détermination du prix de vente. On comprend
facilement qu'un produit soit l'objet de plus d'une imposition avant
d'atteindre les derniers consommateurs. La CCA reste donc une taxe cumulative
par excellence, car intervenant à tous les stades, donc à chaque
transmission sur la valeur globale de celle-ci.
2° Inconvénients de la CCA
- La CCA est une contribution discriminatoire par son
caractère cumulatif qui entraîne une augmentation de contribution
proportionnelle à la longueur du circuit emprunté par les
produits ;
- L'évaluation du poids de la contribution
supporté par un produit est malaisée ;
- La CCA perçue en cascade incite à son
intégration soit verticale, soit horizontale
des entreprises ;
- Elle est transparente, inflationniste, partiale, et
pèche par ce fait au principe de
neutralité et d'équité de l'impôt.
3° Avantages de la CCA au niveau du Fisc.
- La CCA est relativement facile et simple à percevoir
;
- La possibilité de limiter le taux à de
faibles niveaux rend son acceptation facile ;
- Le fait qui génère est définissable
sans ambiguïté.
4° Avantages de la TVA
- La TVA assure un meilleur encaissement de la part de
l'administration du fisc, de l'impôt par le
trésor public, car le risque de défaillance du
redevable est réparti surtout le circuit de production et de
distribution ;
- Par son principe obligatoire de comptabiliser tous les
achats et les taxes qui les ont frappés, elle
facilite le contrôle des autres impôts, notamment
des impôts sur les bénéfices et le capital mobilier
;
- Par son régime de déduction de la taxe qui a
grevé les achats de l'outil de production, la TVA
permet l'investissement et la modernisation dans les
entreprises;
- Le principe de déduction de l'impôt annule les
effets inflationnistes de la CCA et partant,
améliore le pouvoir d'achat de la population et
indirectement entraîne la stabilité de la monnaie ;
- La neutralité de la TVA crée une
égalité de traitement entre les agents
économiques et les circuits de production ;
- La pluralité des taux est un moyen
privilégié dont dispose le législateur
pour nuancer l'impôt ;
- Les opérations frauduleuses réalisées
antérieurement se retrouvent taxées
dés lors qu'elles interviennent dans le processus de production.
5° Inconvénients de la TVA
- La TVA peut renfermer certains inconvénients
apparents parcequ'elle donne l'impression qu'il y a
une augmentation des redevables et
l'imputation à tous les niveaux de la production et de distribution ;
- Les contraintes sont plus nombreuses pour les redevables
dans le système de la TVA ;
- Les risques de fausses factures n'étant pas à
exclure ;
- La gestion d'une taxe à plusieurs taux est plus
difficile que celle d'une taxe à taux unique.
Le schéma ci-dessous, issu de la contraction des
schémas de KYENES et de LAFER, le
démontre à suffisance. Avec une fiscalité
modérée, en ce qui concerne les taux d'imposition, à pour
avantage, un accroissement des revenus, qui provoque à son tour une
incitation à travailler, à épargner et à
investir.
Il se dégage aussi que cette incitation provoque une
demande croissante de nouveaux emplois et un accroissement de l'offre et
partant un accroissement des investissements dans tous les secteurs. La
conséquence logique de cette démarche est l'augmentation de la
production.
Schématiquement nous pouvons résumer tout ce que
nous avons énoncé ci-haut de la manière suivante :
Schéma n°6 Avantages de la
TVA
Diminution de la fiscalité en pourcentage
Augmentation des revenus
Accroissement de l'incitation à travailler
h
Accroissement de l'incitation à épargner
Accroissement de l'incitation à investir
Augmentation des emplois
Accroissement des investissements
Augmentation de l'offre
Augmentation de la PRODUCTION
Comme nous l'avons annoncé plus haut, l'administration
doit être outillée pour assurer un contrôle adéquat
de cette comptabilité souple. Des mécanismes de recoupement
devront fonctionner pour détecter toute tentative de fraude.
CHAPITRE XIV : ESSAI D'UNE APPLICATION D'UN
MODELE
D'INTEGRATION ET DE
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISE
a. Préambule
Au terme des chapitres précédents, nous avons
démontré que la petite et moyenne entreprise, de part ses
spécificités n'exigerait pas un problème d'espace,
configuration géographique, d'intégration, ni de capitaux
importants.
De ce fait, il est impérieux de signaler et de
soutenir que toutes les entreprises du Pays et de la Province en particulier,
quelles que soient leurs tailles doivent dépasser progressivement le
stade des activités commerciales pures ; à savoir l'achat et la
vente en "l'état", pour s'atteler plutôt à la production
des biens et services destinés à d'autres entreprises ou bien
à d'autres marchés de plus en plus demandeurs. Il s'agira, de ce
fait et plus concrètement de dépasser le cadre d'une
intégration du type vertical, avec une tendance à
l'autosuffisance inhibitrice des initiatives considérées comme
facteurs de dynamisme d'une vie économique restreinte, pour bâtir
et réaliser une véritable intégration et une
diversification économique du type horizontal.
Cette intégration, comme nous l'avons souligné
ci-haut, doit pourvoir :
- à la valorisation des ressources locales
- à la limitation des importations
- à l'économie des devises
étrangères
- à la production
- à la promotion et au développement du tissu
industriel tant provincial que
national.
La politique d'intégration que nous prônons dans
ce travail, consiste à créer la "toile
d'araignée" à savoir, une interconnexion
satélitaire de toutes les unités de production, tant au niveau
micro-économique qu'au niveau macro-économique.
La réalisation de la politique d'intégration
économique et industrielle dans toute entreprise se résume,
principalement, à développer le volume des biens et services,
à fournir, les "Output", à l'économie nationale en
général et à l'économie provinciale en particulier
et le volume des biens et services à recevoir, les "Input", du
marché local, tout en veillant à ce que tous ces échanges
s'inscrivent bien dans le cadre de la politique d'introversion et ne se
ramènent pas en définitive à une exportation,
évitable, des capitaux.
En ce qui concerne le modèle d'intégration de
la Petite et Moyenne Entreprise, nous pouvons prendre le cas de la GECAMINES,
la plus grande unité de production du pays qui, depuis une
décennie, traverse des moments difficiles. Les biens et services dans ce
cadre concernent les produits non-ferreux et ferreux, ainsi que les
fabrications diverses.
SECTION I : ETUDE DES CAS
I.1. L'Atelier Central de PANDA
Dès sa création l' Atelier Central de PANDA
"ACP" en sigle, avait pour mission, d'assurer dans les meilleures conditions,
les réparations du gros matériel des usines, de la fabrication de
diverses pièces de rechange, de la rénovation et la prestation
des services etc... Cet atelier comptait un atelier de machines-outils et une
chaudronnerie.
En 1932, les ateliers de modelage et de fonderie
gérés par le chemin de fer du Bas-Congo-KATANGA, BCK, furent
annexés à l'Atelier Central de PANDA. Cette fusion donna
naissance aux Ateliers Centraux de Panda qui avaient pour mission de faire
face à tous les besoins du chemin de fer.
La fonderie assure la fabrication des articles
en fonte ou en acier, principalement les sabots de frein des wagons et
locomotives. Bien que de qualité médiocre, le bronze fut d'une
grande importance dans la fabrication des accessoires pendant la
deuxième guerre mondiale 1940-1945.
C'est aussi pendant la deuxième guerre
mondiale que, coupés de toute source d'approvisionnement
extérieur, les ACP ont prouvé leur capacité de pouvoir
s'auto-suffire localement. Ces ateliers devinrent dès lors
indispensables pour la marche des usines. Des pièces délicates,
grosses ou petites, qu'en temps normal il était illusoire de penser
fabriquer avec le matériel dont on disposait, sortirent des ACP.
Un four d'aciérie à revêtement basique
fut installé en 1944, de même que de nombreuses machines outils
essentielles. Les Ateliers Centraux de PANDA, se constituèrent en de
véritables ateliers de fabrication.
En 1959, les Ateliers Centraux de PANDA furent doté
d'un équipement de fabrication et de réparation du
matériel électrique et électronique. Un module de
réparation et de rénovation des moteurs automobiles fut aussi
installé.
En 1974, lors de la zaïrianisation, la
société COMEKAT (SIMETAL), qui exploitait un équipement de
construction métallique fut annexé aux Ateliers Centraux de
PANDA.
En 1983, une unité de fabrication des matières
plastiques et en caoutchouc fut aussi installée. Cette unité de
production, a subi aussi les soubresauts de l'industrie du cuivre. Il s'est
dégagé de ce fait un manque à gagner considérable
de la part des ACP dans le cadre de ses relations avec la GECAMINES.
I.2. Les composantes des Ateliers Centraux de PANDA
I.2.1. La Division de la métallique.
- Atelier de Modelage
Cet atelier est capable d'étudier et de
réaliser les modèles en bois, en résine ou en métal
de toutes pièces non seulement suivant des plans, mais également
de reconstituer des ensembles détériorés ou
détruits suivant les pièces types.
- Atelier de Moulage
Cet atelier réalise des empreintes en sable à
partir des modèles types. Les activités y réalisées
sont la mécanique de moulage "NO-BAKE" incorporant notamment le
transport mécanique des mottes, le transport pneumatique du sable et la
régénération du sable.
- Atelier de Fusion
Cette unité permet d'élaborer de nouvelles
pièces coulées dans une trentaine d'alliages, dans quatre fours
électriques à arc, deux fours électriques à
induction et à creuset et deux fours à creuset chauffés
au coke. Les matières premières utilisées dans cette
unité sont principalement les mitrailles diverses
récupérées. Aux métaux en fusion sont
ajoutés différents ferro-alliages importés permettant
d'atteindre les compositions précises réclamées dans
l'élaboration des alliages.
En amont, les importations doivent diminuer
sensiblement : dans l'ordre de 25 % à 30 % du coût de la
pièce élaborée.
I.2.2. Division Mécanique
- Atelier d'exploitation des machines-outils
La part actuelle de cet atelier est de plus de 100
machines-outils, capables d'exécuter l'usinage, la réparation,
l'ajustage et le montage des pièces diverses voire les plus
compliquées avec des tolérances de l'ordre de 0,02 mm.
- Atelier de construction soudée
Cet atelier réalise, au départ, des
tôles et autres profilés, diverses fabrications
mécano-soudées, des ossatures métalliques pour
bâtiments industriels, des gros équipements soudés ou
minés, du matériel ferroviaire et des produits en tôles et
profilés.
Les matières premières utilisées sont,
outre les tôles et profiles, électrodes de sondages ( 2 millions
d'électrodes/an) du carbure de calcium importé( 150t/m) que la
CIMENKAT et l'Entreprise Minière de KISENGE peuvent facilement
fournir.
- Atelier de Forge
Cet atelier, mis en marche depuis les années 1920,
s'est comporté comme un précieux outil de soutien aux
exploitations minières et métallurgiques. Il permet les
fabrications suivantes :
- boulons forgés pour broyeurs,
- Plats forgés
- Cannes forgés en cuivre (bus-bons pour salle
d'électrolyse)
- Alvéoles pour boulets,
- Ronds forgés de diamètres inférieurs
à 110 mm.
- Diverses petites pièces telles que les titrants,
cales, galets, rondelles, étriers etc.
Cette installation compte actuellement ; 5 pilons et 5
presses.
- Atelier Plastique et CTC.
Cet atelier est équipé pour la fabrication de
diverses pièces en caoutchouc et matières plastiques, à
l'aide des moules, presses et extrudeuses. Il est également
équipé pour exécuter des revêtements d'usine et
anti-corrosifs de certaines pièces métalliques.
La capacité moyenne est de :
- 12 tonnes/mois de caoutchouc
- 10 tonnes/mois de plastique
Les matières utilisées sont :
- le caoutchouc naturel local 225 t/an
- le caoutchouc synthétique importé 10t/an et
divers additifs pour
caoutchouc
- Le polypropylène 80t/an
SECTION II : LES LAMINOIRS ET CÂBLERIES
"LC"
Créée en 1941, suite à l'isolement
imposé par la deuxième guerre mondiale, la LATRECA, avait pour
mission de fournir à l'industrie locale des produits cuivreux
manufacturés.
En 1975, la LATRECA a été intégrée
dans le réseau GECAMINES sous le nom de Laminoirs et Câbleries et
câbles isolés (L.C ), chaque type pouvant être
réalisé en diverses sections.
Les importations dans ce domaine occupent plus de 40 % des
matériaux de construction et de quincaillerie : la grande part revient
principalement à l'industrie de construction. Le traitement nominal de
2.000 tonnes de métal par an peut être accru à plus de
10.000 tonnes dans une première phase pour atteindre dans les cinq ans
qui suivent, c'est-à-dire, dans la perspective 2005, 100.000 tonnes de
métal transformé localement pour les besoins de l'industrie.
A titre d'exemple, l'électrification des provinces de
deux KASAI, à elle seule, peut consommer plus de 50.000 tonnes de cuivre
transformé par an.
Il découle de ce qui précède, et compte
tenu de la configuration géostratégique des Laminoirs et
Câbleries de LUBUMBASHI, qu'il est urgent de mettre au point un plan de
rénovation des moyens de production comportant le remplacement des
équipements obsolètes et l'acquisition de nouveaux
équipements permettant de couvrir et d'améliorer la
qualité et d'augmenter la quantité des produits semi-finis et
finis.
Faisons remarquer, en outre, que l'atelier de laminage permet
de répondre à la demande croissante de la République
Démocratique du Congo, en tôles de cuivre destiné à
la couverture des toitures et en même temps de promouvoir la production
des tôles en zinc allié au magnésium de faible
épaisseur conduisant à une réduction très sensible
du prix de vente (nettement supérieure à celui des tôles en
acier galvanisées). Il faut favoriser également la promotion de
la production des pièces en alliage de cuivre (laiton) que le CONGO
importe pour le moment alors qu'il est producteur de ces métaux.
Comme nous l'avons si bien exprimé ci-haut à
propos des fils et câbles électriques, le CONGO est un pays
où tout doit être reconstruit, la demande est très forte et
peut être estimée selon nos calcul à plus d'un million de
tôles par an.
- Dans le domaine du "froid", ces laminoirs et
câbleries sont capables, dans les ateliers de filetage-étriage,
de répondre aux exigences de la clientèle en matière de
tubes en cuivre et/ ou autre alliage de cuivre pour les applications
frigorifiques.
- Dans le domaine de la fonderie, cette unité peut
produire, dans la gamme de produits de câbleries plus de :
- 11.700t/an des produits finis (86)(*)
- 7.830t/an de laminés plat
- 1.500t/an de profilés
- 600t/an de tubes
- 100t/an de produits de soudure et de sudo-brasare
Toutes ces productions vont accroître les
transformations du cuivre et de ses dérivées à plus de 46
% de la production annuelle.
II.1: La contribution des Laminoirs et Câbleries au
développement économique
Les Laminoirs et Câbleries de Lubumbashi, ainsi que les
Fonderies Africaines, FONDAF, peuvent être regroupées dans une
intégration harmonique horizontale pour produire des biens et susciter
des activités très variées dans le secteur de la Petite et
Moyenne Entreprise, telles que :
- les manufactures et appareillage électrique,
- la téléphonie
- les pièces de rechange automobiles,
- la construction ou les bâtiments
- la fonderie
- la distribution d'eau
- le transport, transmission
et distribution d'énergie
électrique
- le chauffage
- les équipements de chemin de fer
- les installations industrielles
- les articles d'art décoratifs et joaillerie
- l'emboutissage et
repoussage d'ustensiles de
mélange.
Toutes ces applications forment à
elles-mêmes autant de Petites et Moyennes Entreprises, qu'il existe des
branches d'activités. Ceci démontre à suffisance que les
échanges inter- industriels seront très performants au vu du
marché qui est de plus en plus demandeur, non seulement au niveau de la
Province, mais aussi au niveau de la sous-région de l'Afrique
Centrale.
A titre d'illustration, nous pouvons donner l'exemple d'un
sous produit dont la valeur ajoutée est très
élevée. Il s'agit des fils émaillés. Ce fils de
bobinage extrudé sur presse, décapé,
tréfilé, isolé au vernis et réalisé suivant
le standard international est un produit de niveau international acceptable. Il
possède une valeur ajoutée indiscutable.
Dans l'industrie de la construction, ce fil constitue la base
sur la quelle peut s'édifier une industrie électrique de petite
et de moyenne taille, ne demandant pas beaucoup de capitaux et
d'infrastructure. Dans cet ordre d'idée, on peut citer la fabrication
des moteurs électriques, des transformateurs, des ventilateurs etc.,
toute forme de matériel électrique en cuivre que les ateliers de
réparation peuvent utiliser.
Il sied de signaler que selon une enquête que
nous avions effectuée auprès de la Division du Commerce
Extérieur, l'OFIDA, l'OZAC et la Banque du Congo(Banque Centrale), plus
de 90 % des produits manufacturés en métaux non-ferreux
consommés au Congo provenaient de l'importation, alors que ces derniers
peuvent être produits localement, à l'exception pour le moment des
câbles isolés MT et HT (Moyenne Tension et Haute Tension) et du
câble téléphonique qui n'est pas encore produit
localement.
Il appartient dès lors à la Petite et Moyenne
Entreprise d'utiliser ces ressources locales comme un des supports pour limiter
les importations onéreuses et économiser, ainsi, les devises
nécessaires au déclenchement du processus de développement
industriel au CONGO.
II. 2 : Quelques applications des métaux
non-ferreux dans l'industrie locale
II. 2.1: le Cuivre
Exporté dans sa quasi-totalité à
l'état brut, le cuivre constitue, comme nous l'avons défini dans
les chapitres précédents, une des composantes du Produit National
Brut. Par contre, l'infime quantité de 2000 tonnes, est tellement
insuffisante que les quelques entreprises telles que FONDAF, CHANIMETAL,
KWILU-NGONGO ne parvenaient pas à réaliser leur programme
conformément à la demande locale.
2.4.2. le Zinc et le Cadmium
Utilisé principalement dans la galvanisation des
articles de ménage, des charpentes métalliques et de tôles
qui absorbent environ 44 % de la production. Depuis quelques années,
soit cinq ans, quelques sociétés, telles que ESB/RAY-O-VAC de
KINSHASA, utilise le zinc pour la fabrication des godets pour les piles torches
; la SOGALKIN et la TOLINKI pour la fabrication des tôles
galvanisées, la consommation de ces trois sociétés
était de 591 tonnes en 1984 à 1604 tonnes en 1988. (87)(*) Tandis que le cadmium est
consommé en infime quantité pour la fabrication des piles torches
par la société ESB-RAY-O-VAC.
II .2.2 : le Gypse
Considéré comme un rejet et
évacué dans la nature, le Gypse est récupéré
et consommé par les Cimenteries de la province, à savoir : la
CIMENKAT, la Société des Ciments du Lac (INTERLACS) et la
cimenterie de LIKASI. En outre, il faut considérer les quantités
produites régulièrement aux usines de SHITURU et LUILU qui
dépassent largement les besoins en gypse de toutes les cimenteries
actuelles et futures du CONGO.
Ceci démontre à suffisance que ce produit peut
être aussi transformé en craie pour les écoles et autres
institutions qui utilisent la craie dans leur activité. Aussi le gypse
est utilisé comme matière première dans la fabrication des
peintures et autres produits dérivés.
II.2.3 : L'oxygène
Produit principalement par les ACP et les UL pour les besoins
de la GECAMINES, l'oxygène est utilisé principalement dans les
hôpitaux, dans la production des boissons et dans les travaux des
soudures.
II.2.4 : La Scorie Epuisée
Produit par les fonderies électriques des Usines de
SHITURU, la scorie est utilisée par la CIMENKAT dans la production d'une
variété locale de Ciments appelé Ciment
Métallurgique. Il a été démontré, à
suffisance, en ce qui concerne ce déchet, que son utilisation ne se
limite pas seulement à la composition du ciment mais est aussi à
la maçonnerie comme ingrédient et aux travaux de génie
civil dans un mélange avec le bitume servant d'asphalte.
II.2.5 : L'Acide Sulfurique
Utilisé principalement dans l'électrolyse du
cuivre et du Zinc, l'Acide Sulfurique est consommé par la TABACONGO, la
MIBA et l'Entreprise Minière de KISENGE (pour la fabrication des piles
sèches).
Dans le cadre du développement satélitaire,
l'acide sulfurique permet l'implantation de diverses industries telles que
l'usine de sulfate d'alumine. La REGIDESO a expérimenté
l'utilisation du sulfate ferrique pour le traitement de l'eau livrée
dans une partie de la ville de LIKASI. Les essais effectués ont
donné de bons résultats soit pour le sulfate ferrique soit pour
le mélange du sulfate ferrique avec le sulfate d'alumine dans diverses
proportions.
Une possibilité de fourniture de 500 tonnes de sulfate
ferrique est envisagée pour l'ensemble de la République
Démocratique du CONGO.
II.2.6 : Fabrication du Sulfate d'alumine à
partir de la bauxite
Selon M. KAMBELE UMBA, Ingénieur
Conseil à la GECAMINES : dans le cadre de l'intégration
industrielle du type horizontal et en vue de rentabiliser nos ressources
locales, il a été mis au point une méthode qui consiste
à mettre de la bauxite en contact avec l'acide sulfurique. C'est ainsi
que pour obtenir une tonne de sulfate d'alumine hydraté, il faut
(*(*)):
- 0,265 tonnes de bauxites
- 0,630 tonnes d'acide
Sulfurique à 70 % et
- 200 litres d'eau.
Ceci nous conduira, pour la production de 500 tonnes de
sulfate d'alumine à :
- 132,5 tonnes de bauxite
- 315 tonnes d'acide Sulfurique
- 105.000 litres d'eau.
La réaction étant exothermique, il est inutile
de chauffer. Le temps de réaction est situé entre 1 et 3 heures
et il y a peu de résidus insolubles, le rendement global est de l'ordre
de 90 %. La forme solide s'obtient par refroidissement de la solution dans un
cristalliseur. La bauxite se rencontre au BAS-CONGO, où l'exploitation
pourra se faire à des moindres coûts ; seul le problème du
transport de l'acide sulfurique devra faire l'objet d'une étude
approfondie pour son conditionnement.
II.2.7 : Fabrication du sulfate d'alumine à
partir de l'argile.
La production d'une tonne de sulfate d'alumine à
partir de l'argile nécessite la mise en oeuvre de :
- 2.100 tonnes d'argile,
- 0,700 tonnes d'acide Sulfurique à 70 % et
- 155 litres d'eau.
Ce qui donne pour une production mensuelle de 500 tonnes de
sulfate
d'alumine à :
- 1.050 tonnes d'argile,
- 350 tonnes d'acide sulfurique et
- 77.550 litres d'eau.
L'acide sulfurique et l'argile sont disponibles au KATANGA et
ne posent donc aucun problème d'approvisionnement. C'est ainsi que la
terre de KAMPEMBA, localité située entre LIKASI et KAMBOVE, et la
terre de la mine de l'Etoile à LUBUMBASHI conviennent parfaitement
à cette opération.
En conclusion, l'installation d'une fabrication de sulfate
d'alumine est fort simple: sa réalisation ne nécessitera qu'en
modeste investissement.
SECTION III . RÉFLEXION SUR LES EFFETS DE
DÉVELOPPEMENT
La politique que nous présentons dans cette
étude est de pouvoir assurer la bonne marche de nos Petites et Moyennes
Entreprises et pour éviter la fuite des capitaux, par des achats
à l'étranger. La motivation de cette démarche constitue,
pour nous la fonction d'achat à l'intérieur du territoire
nationale : notre unique souci est de mieux orienter les décisions dans
le sens de privilégier le marché national. Le recours aux
marchés extérieurs pourra, par ce fait même être une
condition non suffisante car il faudrait au préalable d'abord
épuiser le marché local.
En outre, en vue d'une exploitation judicieuse du
marché National, nous devons élaborer des critères de
choix des fournisseurs, critères qui doivent être basés
uniquement sur l'élément production et l'élément
valeur ajoutée nationale.
De ce fait, nous sommes édifiés par un adage qui
stipule, "Faire jouer les simples lois de la concurrence sans y ajouter l'effet
de l'apport du patrimoine à l'enrichissement ou au développement
du pays, serait pour la République Démocratique du CONGO, faire
un mauvais usage de son potentiel et une aggravation de l'inflation et partant
pratiquer des prix en dehors de toute compétition".
C'est ainsi que nous avons opté pour la
stratégie promotionnelle, qui consiste à encourager la Petite et
Moyenne Entreprise d'un même secteur, soit horizontalement, soit
verticalement. Cette stratégie revient à accorder la
préférence aux fabrications nationales en utilisant les
matières premières locales.
Les produits nationaux réalisés avec des
impôts intérieurs seront pris en considération en l'absence
d'autres produits similaires du premier type. En outre, il convient de
réaliser que les critères de choix ainsi décrits sont de
nature incitatrice en même temps qu'ils sont dissuasifs.
Notons aussi que la politique préférentielle
nous fait subir des coûts supérieurs par rapport aux prix des
biens importés ! Nous devons considérer cette différence
de prix comme étant une contribution que nous apportera
l'économie Nationale. Il est important de démontrer par ailleurs
que la contribution sous cette forme devrait progressivement disparaître
pour laisser la place à l'éclosion d'un marché transparent
et de libre concurrence.
En outre, cette forme
d'assistance aura le mérite de relancer les Petites et Moyennes
Entreprises réellement viables pour avoir, dans l'intervalle permis,
d'autres investissements en vue de l'amélioration de la
productivité.
Certaines difficultés peuvent entraîner
l'application de cette stratégie, il s'agit des difficultés
suivantes :
- A égalité des prix, certains produits
de fabrication locale ont une durée de vie nettement
inférieure à celles de produits importés ou ne
présentent pas la même sécurité
d'utilisation ;
- Les délais de fourniture sont rarement
respectés, alors que cette condition devrait être un atout
du marché local ;
- La faiblesse des moyens de transport et de
communication intérieure condamne jusqu'à ce jour la
conclusion des contrats pourtant virtuellement intéressants ;
Pour pallier à cette difficulté, nous avons
envisagé plusieurs solutions dont quelques-unes ci-dessous :
- planifier les délais de fourniture jusqu'à
douze mois, afin de permettre au fournisseur de mieux appréhender
ses ressources et fournir ainsi la validité des prix.
- mettre en interconnections plusieurs Petites
et Moyennes Entreprises, ayant des débouchés
certains tels que :
a) Les explosifs évolués
(émulsion) que produisent les Sociétés Africaines
d'Explosifs, avec toutes les mines et carrières du pays,
ainsi que toutes les cimenteries dans le cadre des
procédés d'extraction de la matière première;
b) Avec nos produits locaux, produire en
priorité des médicaments simples à
usage courant, tel que les anti-diarrétique, les anti-paludique,
etc.
c) Les emballages pour le ciment et chaux,
ainsi que le dioxyde de manganèse
électrolytique, avec les sacheries du Congo ou encore Carton-Congo ou
toute autre fabrique à monter sur place.
d) La fabrication des tissus de haute
qualité (telles que les blouses pour le personnel
médical et paramédical) pour les usines SINTEXKIN, UTEXCO,
SOLBENA etc.
e) La fabrication du carbure de
calcium(+150t/an) pour les besoins de la chaudronnerie
et autres constructions métalliques par la CIMENKAT. La
fabrication d'alliage entrant dans la fabrication des pièces de
rechange, avec du ferro-manganèse et
silico-manganèse, par l'Entreprise Minière de
KISENGE "Manganèse", qui en possède toutes les
potentialités.
f) Le montage de wagons-trémies avec la
MECELCO, dans le cadre du transport des minerais
entre les carrières et les centres d'exploitation ou de
transformation. Toutes ces interconnections sont faisables et
réalisables aussi bien dans le temps que dans un
environnement serein.
La province du KATANGA, possède tous les atouts pour
lui permettre de faire un décollage rapide et un développement
économique intégrale. Aucun secteur ne peut être
laissé pour compte aussi bien dans le domaine de très haute
technologie que dans la technologie intermédiaire.
En outre nous pouvons confirmer que la GECAMINES injecte dans
la Petite et Moyenne Entreprise que 15 % de son chiffre d'affaires, ce qui est
insignifiant dans un processus d'introversion et de croissance dans un pays.
(88)(*)
La politique d'intégration économique et
industrielle pratiquée par la GECAMINES n'a aucun sens, du fait que les
bénéficiaires de cette masse monétaire
générée par elle est consommée sur le marché
extérieur ne contribue guère au développement du Pays
même à celui de la Province du KATANGA.
Il importe de ce fait, de signaler qu'une reforme
économique de grande envergure doit être initiée par les
pouvoirs publics afin d'atteindre cet objectif, qu'est le développement
de la Petite et Moyenne Entreprise.
CONCLUSION DE LA TROISIEME
PARTIE
Au terme de cette troisième
partie qui est une suite logique de deux autres, nous avons
développé le pourquoi de la Petite et Moyenne Entreprise comme
solution au problème du développement de la province du
KATANGA.
Nous avons analysé
l'évolution de plus de cent entreprises que nous avons
sélectionnées sur base de leur effectif de plus de 50 personnes.
Nous avons dégagé les circonstances et les conséquences de
leur non-intégration dans le système économique. Il se
dégage de cette analyse que la croissance économique jusqu'en
1973 était basée sur l'industrie du cuivre, mais cette industrie,
suite à une mauvaise planification, n'a pas su s'intégrer et n'a
pas apporté, après un siècle d'exploitation, le
développement attendu.
Le Pays et la Province ont gardé
la même configuration tant spatiale que locale. En ce qui concerne les
entreprises existantes, aucune d'entre elles n'a subi une quelconque
modification tant dans sa forme que dans son objet.
La Province a gardé la même
configuration pendant la période coloniale que pendant les dix
premières années de " l'après indépendance". La
Petite et Moyenne Entreprise que nous développons dans cette
dissertation doit résoudre le problème du couple
diversification / expansion. Ceci par des paramètres
qui lui sont propres tels que sa taille adaptable à toutes les
circonstances, son activité, sa souplesse à aborder toutes les
difficultés, sa flexibilité etc. et surtout sa capacité
à s'adapter aux conditions géographiques et socio-politiques du
pays.
Le modèle économique que
nous proposons s'avère être très simple et facilement
applicable avec une administration publique souple et moins contraignante.
Ce modèle basé
essentiellement sur le paramétrage expansion / diversification
tient compte de l'action de certains agents tels que le marché,
l'administration fiscale et la politique de l'Etat. Il n'est pas
linéaire, des boucles de rétroaction entre différentes
étapes sont envisageables.
Elles permettent d'obtenir une meilleure cohérence
entre tous les éléments et par ce fait une stratégie mieux
adaptée.
Ce modèle est normatif, à
savoir que l'approche est déterminante, l'idée dominante de ce
dernier est que face à un type d'environnement donné et un
certain état de force et de faiblesse, il est facile de recommander tel
ou tel autre comportement stratégique.
Ce modèle est du type universel et
général, à savoir : la logique utilisée est
susceptible de s'appliquer à n'importe quel type d'organisation et de
contexte.
La réforme fiscale que nous proposons et
souhaitons ardemment est de pouvoir stimuler la création de cet amalgame
de Petites et Moyennes Entreprises, en recensant le système d'imposition
par la C.C.A et d'introduire un nouveau système qui a fait ses preuves
sous d'autres cieux qu'est la taxe sur la valeur ajoutée(T.V.A)
Le compagnonnage industriel que nous proposons
est possible et applicable immédiatement , il a fait ses preuves dans
certains pays africains.
L'exemple que nous avons développé
dans cette partie, concernant l'intégration industrielle au niveau de
certaines entités de la GECAMINES, telles que Ateliers Centraux de
PANDA et les Laminoirs et câbleries de LUBUMBASHI est faisable à
très court terme. Ces derniers provoqueront immédiatement
l'éclosion de nombreuses Petites et Moyennes Entreprises et arriveront
ainsi à déclencher plusieurs effets en amont et en aval. Ainsi
le phénomène de la "goutte d'eau" sera
réalisée.
En résumé, la logique de notre
modèle est en effet la suivante : Il faut d'abord améliorer,
développer ce que l'on sait faire, (logique
d'expansion), mais cela est insuffisant pour atteindre les objectifs
du développement : l'entrée dans de nouveaux secteurs
s'avérera nécessaire (logique de
diversification).
Notons aussi que les critères de
sélection, ainsi que ceux du choix et de l'aménagement spatial
sont indispensables pour établir un équilibre soit horizontal
soit vertical entre toutes ces entreprises.
Nous pouvons dire sans peur d'être
contredit, "plus on est grand plus on est instable", mais " plus on est petit
ou moyen plus on est stable et on s'adapte mieux aux circonstances difficiles".
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette dissertation qui a porté sur
"La Dynamique de la Petite et Moyenne Entreprise : Moteur du
Développement Economique de la Province du KATANGA ", deux
grandes préoccupations ont motivé ce travail ; à savoir :
comment résoudre le problème du développement du Katanga,
quand nous savons que cette province a été la plus
industrialisée du pays après la ville de Kinshasa.
Basé jadis sur les grandes unités, le
développement économique du Katanga n'a pas été une
réalité mais au contraire, le développement a
été non seulement freiné, mais a subit une grave
régression, suite au vieillissement de leurs outils de production et
surtout de la mauvaise gestion.
Ainsi, tout au long de ce travail, nous avons essayé
d'analyser ce phénomène et avons basé toute notre
argumentation sur les faits suivant : les grandes unités de production
ne peuvent plus soutenir le développement économique de la
province, d'ou il faut relancer les Petites et Moyennes Entreprises qui ont
fait leur preuve avant l'indépendance et qui par leur
spécificité d'être malléable, adaptable et
compétitive sur les marchés peuvent à leur tour
développer d'autres entreprises qui dans une corrélation, une
symbiose peuvent provoquer le développement économique de la
province.
Pour mener à bien notre analyse, nous l'avons
subdivisé en trois grandes parties ; et traitant respectivement des
concepts opératoires et l'environnement de la Petite et Moyenne
Entreprise de 1911 à1995, les flux et le développement
économique de cette catégorie d'entreprise et l'étude de
d'une définition d'un modèle économique de
développement de la Petite et Moyenne Entreprise au Katanga.
Nous avons dans la première partie du travail
subdivisé l'évolution économique en onze étapes
distinctes l'une de l'autre se rapprochant timidement du cycle de
JUGLAR ( 6ans). Cette économie a été
caractérisée par des périodes de
prospérité suivie des périodes des
crises dues à des circonstances qui lui sont extérieures. Par
ailleurs depuis plus d'une décennie cette économie a subi le
coût du vieillissement de ses outils de production constitués
principalement par les grandes unités et est devenue un pôle de
vieillissement avec toutes les conséquences qui en découlent.
Or la différence essentielle qui existe entre une
région sous développée et une région
développée et que dans le premier cas, on est en présence
d'unités de production isolées les unes par rapport aux autres.
Elles peuvent être juxtaposées et n'ont, entre elles, que des
échanges d'intensité très faible, voire même nulle.
Par contre dans le second cas, une région développée
conduit à la mise en place des circuits diversifiés, d'ordre
monétaire ou matériel qui s'inscrivent peu à peu sur le
sol et donne naissance à un espace polarisé.
Dans le contexte des grandes unités, le rôle de
la pompe "aspirante" mais jusqu'ici non
"refoulante" a joué pleinement. Il y a eu
création d'un gigantesque complexe industriel, qui a eu comme
conséquence des effets secondaires mal maîtrisés et souvent
négatifs. On a assisté à une réussite assez
remarquable sur le plan industriel et à un échec à peu
près total sur le plan du développement de l'espace.
L'industrie a créé, sinon un autre monde,
tout au moins un monde différent. D'abord elle a engendré une
classe nouvelle : la classe ouvrière qui, physiquement, s'est
installée aux portes de la ville et a engendré, peu à peu,
de faubourgs ouvriers sordides et sans confort.
C'est ainsi qu'après une phase de
prospérité, le pôle industriel a été
frappé de vieillissement et connaît aujourd'hui un processus de
régression.
Ce pôle dont le vieillissement s'est fondé sur
un seul produit qu'est le cuivre, et compte tenu des progrès techniques
ce produit est devenu de plus en plus coûteux, en ce qui concerne ses
coûts de production, la baisse de production que connaît
actuellement cette industrie motrice a entraîné une baisse voire
même un arrêt des activités dans l'ensemble du pôle ;
tous les mécanismes de croissance précédemment
décrits n'y sont pas réunis et l'industrie est entrée en
crise.
Cette régression a entraîné une
régression de toutes les entreprises situées en amont et en aval.
Pour pallier cette situation, nous avons développé dans cette
dissertation l'importance, pour le CONGO, d'opter pour une nouvelle
stratégie du développement, à savoir, le
développement par de petits ensembles appelés "la Petite et
Moyenne Entreprise".
La politique de grandes entités productrices des
matières premières est actuellement largement
dépassée et ne répond plus à l'adage qui dit
"plus on est grand plus on est solide", mais par contre cet
adage doit être : "Plus on est petit ou moyen, plus on est
réaliste". Cette affirmation doit être de mise
actuellement en République Démocratique du Congo.
Dans le cadre de la nouvelle politique prônée par
les nouveaux dirigeants, qui consiste en une économie sociale du
marché, cette Petite et Moyenne Entreprise doit pouvoir se mouvoir
aisément. Le modèle économique que nous proposons doit
être l'ensemble de "gouttes d'eau "qui doivent former un
filet d'eau puis une rivière devant entraîner tout le processus
d'industrialisation et partant du développement intégral de la
province et, pourquoi pas toute la sous-région de l'Afrique
Australe.
Il ressort de toute cette dissertation deux grandes options ;
à savoir : la reconversion de grandes unités de production des
minerais en de moyennes entités plus performantes et plus agressives sur
le marché où le couple "produit -qualité" devra être
le cheval de bataille de tout entrepreneur.
Les avantages généralement reconnus aux Petites
et Moyennes Entreprises par rapport aux grandes unités sont :
- la Petite et Moyenne Entreprise emploie une forte
main-d'oeuvre et utilise des techniques de production relativement simples, ce
qui convient à l'abondance de main-d'oeuvre et à la
pénurie des capitaux dans la plupart des pays en voie de
développement ;
- elle constitue une pépinière de futurs
entrepreneurs et un laboratoire d'essai pour les nouvelles industries ;
- elle est plus susceptible d'apporter la stabilité
à la collectivité locale que les grosses unités, dont les
intérêts s'étendent par delà les frontières
provinciales et nationales ;
- elle est généralement plus apte à
élever le niveau de participation populaire dans l'économie.
L'intégration verticale doit être
réalisée pour plusieurs entités autonomes afin de
permettre, à chacune d'entre- elles, d'avoir un marché propre et
envisager dans le cadre d'une intégration sous- régionale, de
pourvoir aux besoins des autres pays voisins.
C'est ainsi que les pouvoirs publics doivent mettre en place
une politique fiscale souple et attirante, à savoir : une politique
d'exonération pendant les trois premières années de
l'existence de l'entité pour leur permettre de lancer et d'asseoir leur
produit. La diversification de la production qui a manqué dans le
développement de l'industrie du cuivre doit être de mise.
Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent
rétrocéder toutes les entreprises connexes qui ont
été intégrées à l'industrie du cuivre. Un
exemple a été développé dans notre dissertation et
nous avons démontré, avec le cas des ateliers de PANDA : la
SOGECHIM et les LAMINOIRS et CABLERIES de LUBUMBASHI, que cela n'est pas
impossible.
La reconversion de toutes ces unités pourra mettre fin
à l'exode des capitaux vers l'extérieur. Des pièces de
rechanges, du matériel aratoire et autres machines pourront être
produits sur place les Petites et Moyennes Entreprises peuvent engendrer la
création d'autres Petites et Moyennes Entreprises dans la Province.
En ce qui concerne le phénomène
d'agglomération et surtout de l'occupation de l'espace, nous avons
démontré que depuis la colonisation aucune ville n'a vu sa taille
augmenter ni ses conditions de viabilité s'améliorer. Aussi
notons-nous que dans le secteur de communication (routes, rails, fleuves etc.)
aucune amélioration n'a été enregistrée depuis
lors. La configuration de tout cet ensemble de moyens de communication
hérités de la colonisation a été conçue pour
évacuer les produits vers l'océan le plus proche. Cette
configuration devra être revue et corrigée en fonction de la
localisation de Petites et Moyennes Entreprises.
En ce qui concerne le phénomène du
chômage, nous avons démontré dans notre dissertation que
les grandes unités de production de la province en particulier et du
pays en général n'ont pas pu absorber le chômage surtout
des cadres formés soit par eux-mêmes dans leurs écoles soit
par le réseau d'enseignement installé dans la province. La
population active dans ces entités réunies n'a pas
dépassé le cent mille, la moyenne d'âge de cette
dernière est de quarante cinq ans, d'où le taux d'embauche ou de
remplacement est très faible et avoisine le 0,5 % dans son ensemble ; au
vue des effectifs déversés chaque années sur le
marché de l'emploi par tous ces établissements.
Nous avons démontré, de ce fait, que la Petite
et Moyenne Entreprise peut pourvoir à cette défaillance.
En ce qui concerne le phénomène de la
réforme fiscale que nous avons étudiée dans la
troisième partie, elle consistera à renflouer les caisses de
l'Etat, en ce sens que les grandes entreprises actuelles, compte tenu des
difficultés intrinsèques qui les surplombent, ne contribuent plus
au budget de l'Etat.
Par contre, la Petite et Moyenne Entreprise essaiminée
à travers la province va devoir contribuer largement au budget de
l'Etat, du fait du nombre réduit et du contrôle plus facile par
l'administration du fisc, par rapport aux grandes entités qui ont une
gestion complexe et éléphantesque avec beaucoup de contraintes
d'ordre politique.
Les recettes ainsi récoltées au niveau de
Petites et Moyennes Entreprises pourront, de ce fait, permettre aux pouvoirs
publics de subvenir aux besoins sociaux de la population en assurant des soins
de santé, l'éducation, la sécurité etc.
La Petite et Moyenne Entreprise, comme nous l'avons
démontré dans notre étude, mettra fin à la
prolifération de l'économie dite "informelle" ou
"souterraine".
Enfin, ces Petites et Moyennes Entreprises auront, comme
avantage, non seulement une distribution équitable sur l'ensemble de la
province, mais aussi le soutien de la croissance des villes de taille modeste
et de grandes villes.
Nous croyons fermement que ce travail pourra être le
soubassement d'un nouvel ordre économique pour notre pays, à
l'heure de la reconstruction nationale, pays appelé à devenir
grand et puissant au niveau de l'Afrique centrale et à constituer
pourquoi pas, la base du développement de toute l'Afrique noire.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n° 1 : Evolution de la population du KATANGA de
1984 à 1995 (par sexe)
Tableau n° 2 : Répartition de la population en
1994
Tableau n° 3 : Production de 1900 - 1906
Tableau n° 4 : Production industrielle du cuivre et des
métaux non ferreux
Tableau n° 5 : Production industrielle de 1911 - 1930
Tableau n° 6 : Evolution des prix des produits
industriels en livre sterling
Tableau n° 7 : Evolution de la production industrielle de
1930 à 1933
Tableau n° 8 : Evolution de la main-d'oeuvre dans
l'industrie du cuivre de 1906 à 1939
Tableau n°9 : Evolution de la production industrielle de
1939 à 1950
Tableau n°10 : Evolution de la production industrielle de
1951 à 1959
Tableau n°11 : Evolution de la production industrielle de
1960 à 1967
Tableau n°12 : Evolution de la production industrielle de
1975 à 1984
Tableau n°13 : Evolution de la production industrielle de
1985 à 1990
Tableau n°14 : Evolution de la production industrielle de
1990 à 1995
Tableau n°15 : Evolution de la main-d'oeuvre de 1960
à 1995
Tableau n°16 : Evolution de la production et consommation
d'énergie électrique de
1960 à 1995
Tableau n°17 : Evolution de la population scolaire des
écoles GECAMINES
Tableau n°18 : Evolution de la production de l'industrie
minière de 1911 à 1995
Tableau n°19 : Evolution de production du coton
Tableau n°20 : Usines d'égrenage du coton de 1958
à 1995 au KATANGA
Tableau n°21 : Filature et tissage du KATANGA
Tableau n°22 : Livraison du coton local aux filatures
Tableau n°23 : Evolution de la production des filatures
et tissages
Tableau n°24 : Evolution de la production des filatures
et tissages
Tableau n°25 : Evolution de la production des peintures
vernis et laques
Tableau n°26 : Evolution de la production du cuivre
travaillé
Tableau n°27 : Evolution de la production des
explosifs
Tableau n°28 : Evolution de la production du lait et des
produits dérivés
Tableau n°29:Production du lait cru à
Lubumbashi
Tableau n°30 : Production d'huile de coton, tourteaux et
linter
Tableau n°31 : Evolution de la production des
minoteries
Tableau n°32 : Evolution de la production des autres
produits des minoteries
Tableau n°33 : Evolution de la production du maïs
Tableau n°34 : Evolution de la production de la
bière et boissons gazeuses
Tableau n°35 : Evolution du cheptel au KATANGA
Tableau n°36 : Evolution de la production par type de
tabac cultivé
Tableau n°37 : Evolution de la production du tabac
Tableau n°38 : Evolution de la production de la
MECELCO
Tableau n°39 : Evolution de la production de la
SOMETOLE
Tableau n°40 : Evolution de la production de ELITEX
Tableau n°41 : Evolution de la production du ciment au
KATANGA
Tableau n°42 : Evolution de la production des produits en
béton et asbeste-ciments
Tableau n°43 : Evolution du trafic du chemin de fer
Tableau n°44 : Contribution des secteurs au PIBC en
moyenne annuelle et en pourcentage
Tableau n°45 : Emploi dans le secteur moderne en 1995
Tableau n°46 : Emploi dans le milieu rural en 1985
Tableau n°47 : Salaire réel dans le secteur
privé et dans l'administration
Tableau n°48 : Contribution de l'industrie du cuivre et
autres métaux associés au PIB et au
prix courant de 1953 à 1995
Tableau n°49 : Production et consommation
d'énergie électrique
Tableau n°50 : Production de l'acide sulfurique
Tableau n°51 : Production d'huile de palme
hydrolysée et de glycérine
Tableau n°52 : Evolution de la population estudiantine de
l'Université de Lubumbashi
de 1954 à 1995
Tableau n°53 : Evolution du transport par chemin de fer,
voies fluviales, les routes
et voies aériennes
Tableau n°54 : Evolution de la masse salariale
1967-1995
Tableau n°55 : Evolution du cours de change
Zaïre/DTS
Tableau n°56 : Evolution des Entreprises du KATANGA de
1954 à 1995
Tableau n°57 : Catégorisation de PME
Tableau n°58 : Catégorisation des PME (secteur
manufacturé)
Tableau n°59 : Catégorisation des PME (secteur
tertiaire)
Tableau n°60 : Classification des entreprises suivant le
nombre des ouvriers
Tableau n°61 : Rôle du coût de la
main-d'oeuvre dans certaines industries américaines
en 1995
Tableau n°62 : Entreprises dont la consommation du
carburant et de l'énergie achetées
représentent plus de 5 % de la valeur produit
Tableau n°63 : Classification des entreprises suivant le
nombre des ouvriers au Katanga en 1995
Tableau n°64 : Rôle du coût de la
main-d'oeuvre dans certaines industries au KATANGA en
1995
Tableau n°65 : Industries groupées selon le
pourcentage d'ouvriers qualifiés, de
contre-maîtres et des professionnels par rapport au nombre total
d'employé en 1995
Tableau n°66 : Entreprises dont la consommation du
carburant et de l'énergie achetées
représentent plus de 5 % de la valeur du produit
Tableau n°67 : Répartition géographique et
coefficient d'implantation
Tableau n°68 : Vecteurs de croissance
économique
Tableau n°69 : Mode et forme d'implantation
Tableau n°70 : Critère de choix et
aménagement spatial
Tableau n°71 : Critère de sélection
Tableau n°72 : Origine et date des villes du KATANGA
BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
LISTE DES GRAPHIQUES
1 . Evolution de la population scolaire de la
GECAMINES
2 . Evolution de la production de l'industrie minière (
cobalt ,cadminium , zinc)
3 . Evolution de la main-d'oeuvre
4 . Evolution de la production et consommation de l'energie
éléctrictrique
5 . Evolution de la production de l'industrie minière (
cuivre)
LISTE DES FIGURES
1 . Carte des communications
2 . Carte sur la végétation
3 . Carte des sols
4 . Carte sur l'élevage et la pêche
5 . Carte sur l'energie
6 . Carte sur les industries minières et de
transformation
7 . Carte sur l'enseignement
8 . Carte sur les régions climatiques
ARRETE MINISTERIEL
ET
DECRETS PRESIDENTIEL
REFLEXION SUR LA COPEMECO
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT.........................................................................................I
DEDICACE.................................................................................................. II
EPIGRAPHE................................................................................................. III
AVANT-PROPOS.......................................................................................
IV
LISTE DES
ABREVIATIONS.......................................................................... .VI
PLAN
GENERAL.......................................................................................... IX
I ere PARTIE
Concepts Opératoires et
Environnement de la Petite et Moyenne
Entreprise de 1911 à 1995.
Plan sommaire
..........................................................................................
1
Introduction Générale
..........................2
Problématique 6
Hypothèses 9
Choix et intérêt du sujet 12
Délimitation du sujet 14
Méthodes et techniques de recherche 14
CHAPITRE I : Evolution de la Petite et Moyenne Entreprise et
étude du milieu 18
Section I : La Petite et Moyenne Entreprise durant
la période coloniale.........18
Section 2 : Présentation du milieu
d'étude.........................................................28
CHAPITRE II : Industrie du cuivre et autres
activités associées 33
Section I : Apercu historique 33
Section II : Les grandes phases de L'exploitaion
minière et métallurgique du
Katanga
.............................................................................................43
CHAPITRE III: L'industrie
manufacturière....................................................................70
Préambule:
.................................................................................................................70
Section I : L'industrie textile du coton
................................................................72
Section II : L' industrie des peintures et vernis
..................................................... 82
Section III : La manufacture du
cuivre....................................................................
86
Section IV : La fabrication des explosifs
...................................................................88
CHAPITRE IV : L'industrie agro- alimentaire
...........................................................92
Section I : L'industrie du
lait.....................................................................................
92
Section II : Evolution de la production de la laiterie
coopérative de l'shi..................95
Section III : Fabrication des huiles, graisse,
margarine................................................ 97
Section IV : Transformation des minoteries
.................................................................103
Section V : L'industrie brassicole et boissons
gazeuses............................................ 112
Section VI : L'industrie de
l'élevage.............................................................................
117
Section VII : L'industrie tabacicole 120
CHAPITRE V : L'Industrie de construction 124
Section I : Construction et fabrication métallique
124
Section II : L'industrie du ciment 130
Section III : Fabrication en béton et asbeste-ciments
133
CHAPITRE VI : L'industrie du transport 136
Section I : Le transport routier 136
Section II : Le transport ferroviaire 137
Conclusion de la première partie 144
II ème PARTIE
Les flux et le développement de la Petite et
Moyenne
Entreprise
Plan
sommaire........................................................................................146
CHAPITRE VII : Les grandes phases de l'évolution des
Petites et Moyennes Entreprises dans l'économie
provinciale...........................................................147
Introduction 147
Section 1 : De l'indépendance du Congo à l'
indépendance du Katanga
de 1960 à
1963..................................................................................148
Section 2 : Le redresement de l'activité
économique de 1964 à 1967.............. .149
Section 3 : Expansion économique de la Province de
1968 à 1970..................150
Section 4 : Tentatives de redressements de 1975
à 1990..............................152
Section 5 : Effondrement de l'économie de la
Province de 1990 à 1995.........156
CHAPITRE VIII : L'industrie du cuivre et son
environnement...............................161
Section1 : Qu'est-ce que le
développement.................................................161
Section 2 :Le développement
polarisé...........................................................164
Section 3 : Caractéristiques du
pôle...............................................................168
CHAPITRE IX : Les flux économiques des Petites et
Moyennes Entreprises..........185
Section I :
Généralités..............................................................................185
Section II : Analyse des
flux...................................................................
186
Section III : Les flux en amont de 1912 à
1975..............................................194
Section IV : Les effets en aval de 1912 à 1975
........................................... 208
Section V : Les effets en amont de 1975 à
1995............................................211
Section VI : les effets en aval de 1975 à
1995................................................216
CHAPITRE X : Evolution des Petites et Moyennes Entreprises
au Katanga
de 1954 à
1995..............................................................................225
Section 1 : L'héritage colonial du
Congo...............................................................225
Section 2 : Obstacles à la Petites et Moyennes
Entreprises..................................225
Conclusion de la deuxième
partie..........................................................................240
IIIe PARTIE
Essai de définition d'un modèle
économique du développement de la Petite et Moyenne Entreprise au
Katanga
Plan
sommaire.......................................................................................
243
CHAPITRE XI : Caractéristiques et classification de la
Petite et Moyenne
Entreprise.......................................................................................244
Section I : La Petite et Moyenne Entreprise 244
Section II : Réglementation de la Petite et
Moyenne Entreprise au Congo...........255
Section III : Classification de la Petite et Moyenne
Entreprise........................ 260
Section IV : Situation des entreprises du KATANGA 270
Section V : Répartition géographique de la
P.M.E. 277
CHAPITRE XII : La croissance économique de la Petite
et Moyenne
Entreprise.......................................................................................286
Section I : Analyse des paramètres de croissance 286
Section II : Politique de développement 288
Section III : Critère de choix et aménagement
spatial 292
CHAPITRE XIII : La Petite et Moyenne Entreprise et la
fiscalité......................299
Section I : La fiscalité au
Congo............................................................................299
Section II : La taxe sur la valeur ajoutée 303
Section III : Pour quelle fiscalité au Congo ? 307
CHAPITRE XIV : Essai d'une application d'un modèle
d'Intégration et de
développement
économique
de la Petite et Moyenne Entreprise
316
Préambule :
..............................................................................................................316
Section I : Etude des cas
...................................................................................
317
Section II : Les laminoirs et câbleries "LC"
.............................................................320
Section III : Réflexion sur les effets de
développement ..........................................327
Conlusion de la troisième
partie....................................................................331
CONCLUSION
GENERALE..........................................................................334
LISTE DES
TABLEAUX..............................................................................339
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................344
ANNEXES.................................................................................................355
Liste des
Graphiques..................................................................................356
Liste des
Figures......................................................................................
357
Arrêté Ministériel et decrets
présidentiel.......................................................358
Refléxion sur la
COPEMECO........................................................................359
TABLE DES
MATIERES..............................................................................360
.
.
* (1) Banque du Zaïre, Rapport Annuel
1984-1985.
(*) En million de Zaïres de 1970
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Paris ,I967.
* (3)ALTHUSER., "Pour Marx", éd
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(4)NYEMBO SHABANI.,"L'industrie du cuivre dans le monde et le
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* (5)DUMONT, R.: "Développement
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(7) NYEMBO SHABANI,.op cit , p 6.
* (8)PINTO & GRAWITZ ;"Méthodes
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* (9)Professeur MUSHI
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* (10) LEFEBVRE,J., "Structures
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* (11) LEFEBVRE J,. Op cit p
18.
* (12) LEFEBVRE J,. Op cit
* (13) DE BRANDT. J., " Les politiques
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* (14) NYEMBO SHABANI; L'Industrie du
cuivre dans le monde et le progrès économique du Copperbelt
Africain", in la Renaissance du livre, Bruxelles 1000, 1975.
* (15)LEFEBVRE. J., "Structures
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* (*) SOLBENA : Société
fermée et liquidée depuis 1992.
* (**)Cuivre travaillé :Produits
laminoirs et de la presse d'extraction des fils et câbles en cuivre nus
ou isolés.
* (25)VENNIN, BURLOT et LECORCHE,
cité par H. AMRENS ; l'importance du comportement sélectif de
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sûreté : communication présentée au 27ème
Congrès international de chimie industrielle, BRUXELLES, septembre 1954,
vol III, pp. 205- 212.
* (26)VENNIN, BURLOT et LECORCHE,
idem.
* (*)Casier de 12 bouteilles de 60 cl
* (27)MEMENTO de l'agronome.,
pp 452-456.
* (28) MEMENTO de l'agronome.,
Op Cit.
* (29) MEMENTO de l'agronome.,
OP Cit.
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* (34) GECAMINES/EXPLOITATION, Rapport
Annuel 1966.
* (35) GECAMINES/EXPLOITATION, Rapport
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* (36) Idem.
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* (40) Prof. BONGO-BONGO, "Fluctuation et
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* (42) GECAMINES/DEVELOPPEMENT, Rapport
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* (43) GECAMINES/DEVELOPPEMENT, Rapport
Annuel, 1990.
* (44) Idem.
* (45) Ibidem.
* (46) GECAMINES/EXPLOITATION, Rapport
Annuel 1990.
* (47) Conjoncture économique :
Rapport Annuel 1990.
* (48) Conjoncture économique,
Rapport Annuel du Département de l'Economie et l'Industrie, 1990.
* (49) Banque du Congo, Rapport Annuel
1995.
* (50) Banque Mondiale, rapport Annuel
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* (51) Banque du Zaïre; Rapport
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* (52) Idem.
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* (85) MAURICE COZIAN : Précis de
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* (86) GECAMINES. , Rapports Annuels
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* (87) GECAMINES : Rapport annuel
1988.
* (*) KAMBELE U.,"
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* (88) GECAMINES ; Correction des
achats et transport, Rapport Annuel 1995
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