3-Ahmat Hassaballah
Soubiane
Ancien membre fondateur du MPS, haut cadre du régime
Déby, Souboubiane est un arabe du Guéra. Il fut Préfet
dans le Logone occidentale et Ministre de la sécurité publique en
1992. Durant ce mandat il reçu le sobriquet
« bavure » par la presse locale pour son
opiniâtreté à défendre les exactions commises contre
les populations civiles par les forces gouvernementales lancées contre
le mouvement de Ketté Nodji Moise.
Il fut aussi ambassadeur du Tchad aux Etats-Unis et au Canada,
poste qu'il quitte pour entrer en rébellion afin de protester contre la
modification constitutionnelle. Il vient de signer un accord avec le pouvoir de
N'djamena.
4- Les frères
ERDIMI : Tom et Timane ou les ex-idéologues du régime
Déby
Jusqu'en 2005, les jumeaux Erdimi sont
considérés comme les têtes pensantes du régime et
ont tous les pouvoirs. Ils sont zaghawa.
Tom Erdimi est physicien de formation et enseignant chercheur
à la faculté des sciences exactes appliquées de Farcha. Il
fut le tout premier directeur de cabinet civil de son oncle Déby en
1991. Il a été recteur de l'Université de N'djamena et
coordonnateur national du projet Pétrole de Doba. Il a également
représenté le Tchad au consortium pétrole de Exxon Mobil
à Houston (1997) d'où il a noué des liens étroits
avec des pétroliers texans. Il est officiellement aujourd'hui aux
Etats-unis mais exerce une influence considérable sur le mouvement
rebelle que dirige son frère Timane Erdimi.
Timane Erdimi, inconnu du milieu politique tchadien
jusqu'à la prise du pouvoir de 1990, a succédé un temps
à son frère Tom Erdimi à la direction du cabinet civil de
son oncle Déby. Il a aussi été le président du
conseil d'administration de la société Coton Tchad,
première mamelle de l'économie avant l'exploitation du
pétrole. Dans le cercle zaghawa, il a été
perçu, avant le congrès du MPS qui a abouti à la
modification constitutionnelle, comme l'alternative à son oncle
Déby. Il est à la tête du RFC.
Les rébellions naissent, se transforment, sans pour
autant venir à bout du régime de Déby. Cette situation
trouve ses éléments de compréhension dans le
caractère ethnique très marqué des rebellions de ces
dernières années. Elle s'explique aussi par l'animosité et
la guerre de leadership entre les chefs rebelles. C'est pourquoi les alliances
ne sont qu'éphémères. Elles ne peuvent permettre
d'opérer un changement, mais participent beaucoup plus à des
logiques de positionnement sur l'échiquier politique des acteurs
rebelles. Si cette logique n'est pas nouvelle, puisque pratiquée par les
devancières, elle devient une pratique quasi internalisée par les
chefs rebelles.
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