2- DEFINITION DES NOTIONS
Cette approche notionnelle se traduit par une explication
claire et précise (explicite) ou sans être formellement
exprimée (implicite) de notions contenue dans un sujet.
La nécessité s'impose à nous
d'élucider les notions les plus caractéristiques dont nous ferons
usage fréquemment afin de lever toute équivoque pour faciliter
une bonne lecture et surtout rendre aisée la compréhension de
notre propos.
Notions explicites
Réaction sociale
Appelée autrefois châtiment instinctif ou riposte
du groupe après le crime, est devenue aujourd'hui une notion complexe
que plusieurs définissent différemment.
Les juristes considèrent la réaction sociale
comme toute réaction raisonnée face à un crime ou un
délit qui obéit d'abord à la procédure du jugement,
ensuite à la mesure administrative d'exécution de la peine. Les
criminologues vont dans le même sens en élargissant la
procédure du jugement à une psychologie et à une
sociologie judiciaire encore très limitée (encyclopédie,
corpus 6, 1993). Cette définition relevée par ces deux
disciplines est liée uniquement au crime ou au délit.
La criminologie étant une science multidisciplinaire,
elle ne se limite pas à cette définition de la réaction
sociale ; celle-ci est abordée sous un angle relevant des sciences
sociales. Ainsi comme les psychologues, les sociologues, les psychosociologues,
..., elle définit la réactyion sociale comme toute forme de
réaction (attitudes, opinions, comportements) en réponse à
un objet ou à une situation donnée. C'est sur cette base que nous
avons défini la réaction sociale
9
comme l'ensemble des réactions de la population
vis-à-vis des prestations de services.
Prestation de services
Selon les articles 6 § 1, 4 et 5 de la
6ème directive du gouvernement du Grand-Duché de
Luxembourg :
1- Est considérée comme prestation de services
toute opération qui ne constitue ni une livraison ni une acquisition
intracommunautaire ni une importation de bien.
Cette opération peut consister en la cession d'un bien
incorporel, en l'obligation de ne pas faire ou de tolérer un acte ou une
situation et en l'exécution d'un service en vertu de la loi ou en vertu
d'une réquisition faite par l'autorité publique ou en son nom.
2- Par dérogation aux dispositions du paragraphe
premier n'est pas considérée comme prestation de services la
cession, sous quelque forme et à quel titre que ce soit, d'une
universalité totale ou partielle de biens à un autre assujetti.
En ce cas, le cessionnaire est censé continuer la personne du
cédant.
Un règlement grand-ducal déterminera les
limites et les conditions d'application des dispositions prévues
à l'alinéa qui précède.
3- Lorsqu'un assujetti, agissant en son propre nom, mais pour
le compte d'un tiers, s'engage à l'égard d'un preneur à
la prestation d'un service qu'il fait.
La réaction sociale s'inscrit dans une perspective
d'étude sur des notions implicites que sont les opinions, les attitudes
et les comportements que nous définissons dans les paragraphes
suivants.
Opinions
Le terme opinion vient du mot latin « opinio » qui
signifie « croyance ». C'est une manière de penser qui ne
repose pas sur un fondement certain (Grand
10
Larousse, T3, 1993). Avec Y. CASTELLAN : « L'opinion est
un jugement d'un individu conscient sur discussion rationnelle » (1972,
p.216). L'opinion est donc définie ici comme la réaction verbale
exprimée par la population vis-à-vis des prestations de
services1.
Attitude
Attitude vient du mot latin « « aptitudo » qui
signifie « manière de tenir le corps » (encyclopédie,
corpus 3 ; 1993). Les sociologues définissent l'attitude comme «
une disposition (partagée), interne (donc non inobservable), acquise,
relativement stable, orientée vers un objet du monde social »
Dictionnaire de sociologie, 1991-1995 p.10) W. I. THOMAS et F. ZNANIECKI
considère l'attitude comme « un état dans lequel est
près à répondre à une certaine stimulation »
(GRAWITZ, 1996, p.157. d'autres auteurs définissent l'attitude comme
« une disposition relative persistante à réagir d'une
certaine stimulation à l'égard d'un objet ou d'une situation
donnée » (Encyclopédie, universelle, corpus 1993, p.405).
En se référant à ces définitions,
nous avons défini l'attitude comme la réaction inobservable qui
s'exprime à travers l'action exercée par la population
vis-à-vis des prestations de services2
Comportement
Le mot comportement vient du mot anglais « behavior
» qui signifie « conduire » (encyclopédie, corpus 6,
19996, p.245). Avec la théorie du béhaviorisme, les sciences
humaines considèrent les comportements comme des réactions aux
stimuli sociaux. Le comportement est l'ensemble des réactions
objectivement observables d'un organisme en réponse à une
stimulation. Certains auteurs ont relevé l'origine du comportement dans
les attitudes.
1 Claudette N'ZOKURISHA, op.cit.
2 Idem
11
C'est le cas de G. W. ALLPORT qui souligne
l'impossibilité d'expliquer un comportement quelconque sans recourir
à la notion d'attitude, lesquelles ne font que guider les comportements
(encyclopédie universallis, corpus 3, 1993). Pour les sociologues,
« l'attitude sert à expliquer les comportements d'un sujet en
tenant compte des dispositions mentales »
(Dictionnaire de sociologie 1991-1995 p.10). Quant à
TAPIA et P. ROUSSIAY (1991, p.15), l'attitude est un concept explicatif du
comportement comme une réaction observable issue de telle ou telle autre
attitude de la population vis-à-vis des prestations de
services1
Un des aspects très important dans le domaine que nous
étudions est la question de la sécurité privée dont
il apparaîtrait nécessaire de donner une définition
satisfaisante. L'abondante documentation sur la question propose de nombreuses
définitions dont les nuances et les subtilités s'avèrent
intéressantes et instructives. Toutefois une définition
descriptive arrive à point nommé pour amorcer la
réflexion.
Sécurité privée
« la sécurité privée correspond
à l'ensemble des activités, des services, des mesures et des
dispositifs, destinées à la protection des biens, des
renseignements et des personnes et qui sont offerts et assurés dans le
cadre d'un marché privé »2
Il importe de distinguer les deux grands modes d'organisation
de la sécurité privée, soit :
? La sécurité interne, qui
correspond aux services dont se dote une entreprise ou un organisme pour
répondre à ses besoins exclusifs de sécurité et qui
engage, à cette fin, le personnel requis et se procure les produits et
dispositifs de sécurité nécessaire.
1 Claudette N'ZOKURISH, op. cit.
2 Cette définition s'inspire de celle
proposée par Martine FOUCAUDOT dans une étude descriptive des
agents de sécurités au Québec, Rapport synthèse non
publié, décembre 1988, page 16
·
12
La sécurité contractuelle,
désigne, pour sa part, les services de sécurité offerts
sur marché des entreprises, des agences où des individus sur une
base contractuelle, de même que le commerce des produits et dispositifs
de sécurité.
Ces définitions regroupent un très large
éventail de services, d'activités et de fonctions qui sont
aujourd'hui assurés par le secteur de la sécurité
privée, tel que :
· Le gardiennage ;
· La surveillance ;
· La patrouille ;
· L'investigation ;
· La recherche et le commerce de renseignement personnel
;
· Les services conseil en sécurité ;
· L'installation, l'entretien et la gestion des
systèmes d'alarmes de contrôle d'accès et
télésurveillance ;
· L'intervention en cas d'alarme ;
· Le transport de valeurs
· La serrurerie.
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