CONCLUSION GENERALE
La dynamique de sécurisation des biens et des
personnes dans la ville de Yaoundé par l'action d'une unité
Spécialisée des forces de sécurité camerounaises
notamment le cas des ESIR, tel a été l'objet de la recherche que
nous avons présentée tout au long de notre travail. En effet, au
regard de la montée en puissance de la grande criminalité et du
grand banditisme évoluant de manière effrayante en milieu urbain,
il nous a semblé pertinent lors de notre passage au sein de la DGSN de
nous interroger sur le point de savoir comment les forces de
sécurité camerounaise, principalement la police se mobilise pour
faire face à ces phénomènes considérés comme
éléments troublant la jouissance et l'épanouissement des
citoyens. Dans la même perspective, nous nous sommes interrogés
sur l'organisation et la structuration de la police pour une réponse en
temps réels aux demandes des populations de la ville de Yaoundé
se sentant de plus en plus en insécurité.
Des questionnements qui précèdent, un
constat est clair : face à la montée en puissance, de
l'insécurité sur les personnes et leurs biens dans la ville de
Yaoundé, la police camerounaise va opter pour la solution d'une police
de proximité. Ainsi pour répondre de manière prompte aux
populations en détresse, elle va mettre sur pied une unité
d'élite, dotée de matériels d'appoint et des
équipes d'intervention rapide (ESIR) capable d'agir avec
célérité et de manière énergique pour porter
secours aux population victimes.
Nous avons articulé notre travail qui est un
mémoire professionnel en deux parties de deux chapitres chacune. La
première partie étant réservée à la
description du déroulement du stage, à la présentation
de la police camerounaise et celle de l'unité des ESIR en particulier.
Cette présentation de la police à été fonction de
notre thème de recherche ; c'est pourquoi nous avons fait une
présentation des directions et services centraux directement
impliqués dans la lutte contre le grand banditisme et la grande
criminalité. La seconde partie de notre étude a porté sur
la contribution des ESIR dans la lutte contre ces phénomènes
à travers la protection des biens et des personnes dans la ville de
Yaoundé. Pour parvenir à construire un argumentaire logique et
rationnel, nous avons d'abord basé notre analyse dans le champ de
l'analyse des politiques publiques, mais également nous avons fait usage
de la méthode stratégique pour rendre compte des moyens,
mécanismes utilisés par les équipes des ESIR, ceci dans le
cadre d'une dialectique des intelligences développée entre les
forces de sécurité et les malfrats, bandits, groupes de bandits
et autres brigands.
Ainsi de façon globale, le mécanisme de
fonctionnement des ESIR est fonction de l'équation que nous avons
perçue de la manière suivante : 117 = Police secours ;
le 117 étant un numéro gratuit ouvert 24h/24. Ces appels sont
gérés par une Salle d'Information et de Commandement ; c'est
également elle qui assure la liaison avec les équipes sur le
terrain et les autres unités de sécurité comme les
commissariats de sécurité publique et les équipes
d'intervention en présence sur le terrain appliquant la technique de
grenouillage synchronisé et rotatif. Cette technique mise sur pied par
le Coordonateur des ESIR le Commissaire Divisionnaire MVOGO J-M, vient
répondre de manière substantielle aux affres de
l'insécurité et de la terreur dont font l'objet les populations
de Yaoundé et, dans le même temps vient contribuer à une
meilleure perception des mutations de la Sureté Nationale qui de nos
jours met l'accent sur la nécessité d'être une police de
proximité, laquelle notion qui elle repose sur trois piliers à
savoir la prévention, la proximité et la
coopération . La police de proximité se met en marche
à partir de certains éléments notamment, une polyvalence
des fonctionnaires de la police, le sens de responsabilité, l'accent sur
un service de qualité, un partenariat ou collaboration franche entre les
autres forces et la population et enfin un maillage territorial bien
identifié.
En définitive, notre passage au sein de la DGSN
nous a permis de comprendre que la police Camerounaise, de part sa
structuration et son organigramme peut faire face aux phénomènes
de grand banditisme et de grande criminalité. Quoique notre
fréquentation quotidienne au sein de la CSD puis aux ESIR nous a permis
d'une part d'avoir de nombreux acquis sur le fonctionnement des unités
d'élite de manière particulière et le fonctionnement
générale des autre structure de la police, et d'autre part de
faire le constat du manque de personnel et des moyens matériels pour
tenir le cahier charge qui lui est attribué. Toutes fois l'accès
final en stage aux ESIR n'ayant pas été facile à cause de
la prudence et du droit de réserve du corps, il nous a été
donné d'avoir accès à la SIC et d'y travaillé en
temps que réceptionniste ce qui nous a éclairé sur des
problèmes cruciaux auxquels font face les ESIR, notamment les appels
fantaisistes qui constituent près de 96% des appels reçus dans la
Salle. De manière générale l'appréciation du
travail des ESIR auprès de la population est mitigée ; les
causes de ce sentiment partagé sont tant internes qu'externes. Sur un
plan interne on note entre autre une insuffisance des effectifs au regard du
phénomène d'exode rural et de cosmopolitisme qui densifie la
population de la ville capitale. Egalement on relève une logistique
insuffisante et parfois obsolète pour des opérations qui exige
des actions de pointe et du matériel sophistiqué. Sur le plan
externe on peut noter entre autres la disposition anarchique des quartiers de
Yaoundé et un manque réel de plan et d'adressage codifié
produit d'un urbanisme et d'une urbanité quelque peu approximative,
aussi, on pourrait faire allusion à cet incivisme
caractérisé des populations qui à longueur de
journées distraient les lignes du 117. Toutefois, l'action de
façon efficiente des ESIR nécessite que soit pris en compte un
nombre important de mesure majeur à savoir, le renforcement des
capacités, des effectifs et des moyens matériels tant en
quantité qu'en qualité ; l'éducation au civisme et
à la citoyenneté concernant l'usage du 117, la
disponibilité des plan d'adressage complet de la ville de Yaoundé
et surtout un renforcement dans la coopération sécuritaire
élargie impliquant les populations et les forces de
sécurité et de défense ; car faut -il le
martelé, tout comme la défense la sécurité est
globale, intégrant toutes les couches de la population d'un Etat.
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