Annexe n°3 : Guide d'entretien
Ce guide est destiné à conduire notre
entretien avec un ou plusieurs responsable(s) de la Délégation
Départementale des Domaines et des Affaires Foncières de la Vina
à Ngaoundéré.
1. Quelles sont les principales conditions d'obtention d'un
titre foncier au Cameroun ?
2. Quel est le coût moyen de la procédure
d'immatriculation des parcelles comprise entre 400 et 700 m2 dans la
ville de Ngaoundéré ?
3. Quelles sont les raisons qui expliquent selon vous le
très faible recourt au titre foncier constaté dans les quartiers
Gambara II, Burkina et Jérusalem ?
4. Quels sont les avantages du décret du16
décembre 2005 fixant réforme de la procédure
d'immatriculation au Cameroun ?
5. Quels sont ses principaux inconvénients ?
6. Quelles sont selon vous les actions à mener afin de
faciliter l'accès à la propriété foncière
à toute la population surtout celle des quartiers les plus
démunis ?
Annexe n°4 : Compte rendu de l'entretien
Cet entretien s'est tenu le 4 octobre 2010 de 12h26
à 13h34 soit une durée de 1h10min, à la conservation
foncière du département de la Vina. Les réponses aux
questions sont celles de Monsieur Taukap Claude, Conservateur foncier du
département de la Vina à Ngaoundéré.
1. Quelles sont les principales conditions d'obtention du
titre foncier au Cameroun ?
Le régime foncier et domanial fixe 3 conditions. La
première condition concerne les terrains du domaine national de
première catégorie c'est-à-dire le domaine national
occupé et exploité. On va aller étape par étape,
là je vais te dire comment on peut obtenir un titre foncier sur une
dépendance du domaine national occupé et exploité. Quand
on dit domaine national de première catégorie occupé et
exploité ça veut dire quoi ? La commission vient sur le
terrain, constater la mise en valeur que tu as réalisée
c'est-à-dire l'occupation effective et sécurise la mise en valeur
en vue d'obtenir un titre foncier par la suite. Parce qu'en
réalité, les terrains appartiennent à l'Etat mais c'est
quand tu l'as occupé et exploité qu'on peut délimiter
l'étendu de ta mise en valeur pour te délivrer un titre foncier
par la suite.
Donc en ce qui concerne le domaine national de première
catégorie, le dossier est constitué au départ de 4
demandes d'obtention du titre foncier dont une est timbrée
« Timbrée à combien ? »,
timbrée à 1 000 FCFA et sont déposées à la
sous-préfecture du lieu de situation du terrain. Quand le
sous-préfet reçoit ces demandes, il te délivre un
récépissé de dépôt pour attester qu'il a
reçu effectivement dans ses services une demande de titre foncier. Or la
demande du titre foncier comporte l'état civil de
l'intéressé, le lieu de situation du terrain, les voisins, la
superficie et tout le reste. Il faut que tous ces éléments
ressortent sur la demande du titre foncier. Quand le sous-préfet a
reçu et a délivré un récépissé de
dépôt, il transmet le dossier au chef de service
départemental des affaires foncières. Le chef de service
départemental des affaires foncières reçoit le dossier,
programme dans une décision qu'il fait signer par le sous-préfet.
La décision définie le quartier et la date à laquelle la
commission descendra sur le terrain pour effectuer les travaux. Après
cette première phase, le requérant doit s'acquitter de certaines
charges non compressives.
Quand il s'agit d'un terrain rural c'est 3 000 FCFA la
redevance foncière et quand il s'agit d'un terrain urbain c'est 5 000
FCFA la redevance foncière. On paie cela, à la recette des
domaines. Il y a également 27 500 FCFA représentant les frais des
travaux topographiques. Les 27 500 FCFA représentant les frais des
travaux topographiques en vue de procéder aux levées
topographiques pour déterminer la superficie exacte du terrain. Quand tu
as déjà payé ces frais, tu dois te présenter 48h
avant la descente au service départemental des affaires foncières
pour avoir la confirmation de la descente. Quand tous les frais sont
déjà acquittés, il t'envoie rencontrer le
sous-préfet qui est président de la commission consultative. Ce
dernier confirme le jour de la descente par une lettre de convocation qu'il te
remet ou bien un message porté. Il fait un message porté dans
lequel il informe le chef de quartier et les notables de son arrivée
avec les membres de la commission consultative. C'est toi qui va aller informer
le chef du quartier et les notables par message. Tu informes également
les voisins du terrain puisqu'il faut que les voisins soient là pour
confirmer les limites de ton terrain. Puisqu'ils apposent leur signature sur le
procès verbal du bornage pour certifier effectivement que les bornes ont
été posées sur les limites normales. Or il parait que pour
la descente sur le terrain, la commission demande un certain montant pour faire
face à certaines charges. On appelle cela régulièrement
frais de descente, à Ngaoundéré, dans la Vina, il m'a
été certifié que les frais de descente ce chiffre à
70 000 FCFA. C'est ce qui m'a été dit, ce n'est pas un taux
officiel, ce n'est pas un taux officiellement définit mais c'est un taux
prévu.
La réglementation a prévue que la descente des
membres de la commission est à la charge du requérant. C'est
pourquoi pour éviter de traiter au cas par cas on a arrêté
un certain montant dont doit s'acquitter chaque requérant pour
l'effectivité de ses travaux. « Le montant de 70 000 FCFA,
c'est le même dans tous les départements de l'Adamaoua ou c'est
seulement dans la Vina ? ». Non, ça varie d'un
département à l'autre. A Yaoundé on te parle de 200 000,
150 000 FCFA pour la descente. A Douala on te parle de 100 000, 150 000, 200
000 FCFA pour la descente. A Bafoussam par exemple, on me dit qu'à
Bafoussam on a défini par zone. Quand un terrain est rural à
Bafoussam, on parle de 50 000 FCFA, quand un terrain est urbain, on parle 75
000 FCFA, c'est ce que j'entends. Parce qu'à l'époque quand je
partais de mon dernier poste dans la région de l'Ouest c'est des taux
qui n'avaient pas encore été définis. J'ai
travaillé au service départemental des domaines. A
l'époque quand je travaillais au service départemental des
domaines il n'y avait pas tout cela. Le requérant assurait le transport
des membres sur le terrain, on faisait ses travaux, le requérant
était libre de donner aux membres de la commission ce qu'il veut. S'il
estime que son travail a été bien fait et que vous
mérités quelque chose, il vous le donnait. Voilà comment
ça se passait à l'époque quand je travaillais au service
départemental. J'ai travaillé au service départemental de
la Mifi de 1990 à 1998, j'ai fais 8 ans là-bas. Le
requérant n'était pas soumis à une contrainte. Mais
aujourd'hui on nous dit que le requérant doit verser un certain montant
avant la descente sur le terrain. Ce qui représente les frais de la
commission consultative.
Quand cette première phase est terminée, le
dossier doit être confectionné c'est-à-dire les
procès verbaux signés de tous les membres de la commission, le
certificat d'affichage, les avis au public, bref il y a un dossier
administratif qui est bien constitué et les plans. Quand toutes ces
pièces sont assemblées auprès du chef service
départemental des affaires foncières, il transmet ledit dossier
au service provincial des affaires foncières sous-couvert du
délégué départemental. Le dossier passe par le
délégué départemental. Le
délégué départemental à son niveau
vérifie tout le dossier pour s'assurer que tous les
éléments sont là pour éviter que le dossier ne soit
rejeté. Quand cela arrive alors au niveau du service provincial des
affaires foncières, pour arriver au service provincial des affaires
foncières, le délégué départemental doit le
transmettre aussi par le délégué régional. C'est le
délégué régional à son tour qui le renvoie
au niveau du chef de service régional des affaires foncières pour
publication au bulletin des avis domaniaux et fonciers. Quand le dossier arrive
au service régional des affaires si le dossier est régulier du
point de vue de la forme, normalement il doit être publié
puisqu'il n'y a absolument rien pour empêcher que le dossier ne soit
publié. On le publie dans le bulletin et un mois après qu'on
publie, chaque requérant dispose de 30 jours, parce qu'on informe le
public par voie de publication dans le bulletin des avis domaniaux et
fonciers.
Au terme des 30 jours si aucune revendication, si aucune
objection n'a été faite, le conservateur que je suis est tenu de
délivrer le titre foncier à l'intéressé. Or quand
vous êtes au niveau de la conservation, il y a aussi des frais qu'il faut
payer. Quand le terrain est urbain on doit payer 5 FCFA le m2, quand le terrain
est rural on doit payer 1 FCFA le m2. Mais le préfet avait
dit compte tenu du fait que nous sommes dans un chef lieu de région,
tous les terrains doivent être urbains. Tous les terrains sont
considérés comme les terrains urbains parce qu'on dit à
Yaoundé, ne peut pas arriver à Yaoundé dans le Mfoundi on
vous dit qu'il y a des terrains ruraux là-bas. C'est quand même la
capitale régionale et la ville est appelée à grandir,
à grandir, à grandir. Donc vous payé 5 FCFA le
m2. Et en plus de cela vous payé les timbres en fonction de
la valeur que vous-même vous avez déclaré sur votre
demande.
Si votre mise en valeur est inférieure à 10
millions, vous payé les timbres de 14 000 FCFA. Si votre mise en valeur
est comprise entre 10 et 20 millions, vous payé les timbres de 29 000
FCFA. Vous comprenez, parce que si vous avez déclaré dans votre
demande que votre mise en valeur est comprise entre 10 et 20 millions, vous
payé les timbres de 29 000 FCFA. Quand la mise en valeur est comprise
entre 20 et 50 millions, vous payé les timbres de 54 000 FCFA. Quand la
mise en valeur est comprise entre 50 et 100 millions, vous payé les
timbres de 114 000 FCFA. Quand la mise en valeur est comprise entre 100 et 500
millions, vous payé les timbres de 204 000 FCFA. Et quand la mise en
valeur est au dessus de 500 millions de francs, vous payé les timbres de
304 000 FCFA. Voilà comment cela se passe au niveau de la conservation.
Là il s'agit du domaine national de première catégorie.
Bon, bien évidemment au niveau de la conservation, on n'a pas de
matériel, vous voyez il faut faire face à certaines petites
charges. Ce n'est pas moi qui vais sortir l'argent pour aller saisir les
documents. Ce n'est pas moi qui vais sortir l'argent pour aller photocopier.
Donc on met un forfait de 2 000 FCFA pour les saisies et les photocopies.
Voilà pour ce qui est du domaine national de première
catégorie.
Maintenant il y a la procédure d'obtention du titre
foncier sur le domaine national de deuxième catégorie. Le domaine
national de deuxième catégorie cela veut dire quoi ? C'est
le domaine national libre de toute occupation. Quand vous quittez
Ngaoundéré pour Yaoundé après 50km environs, vous
commencez à voir des vastes étendues de terrain libre de
toute occupation, on appelle cela le domaine national de deuxième
catégorie. Vous ne voyez aucunes traces d'hommes là-bas, c'est
cela qu'on appelle domaine national de deuxième catégorie, vous
ne voyez aucune mise en valeur c'est-à-dire que vous ne voyez aucune
trace humaine parce que quand il y a les manguiers, les safoutiers, cela
signale la présence des hommes. Mais quand vous ne voyez absolument
rien, vous ne voyez que les arbres, les herbes et tout, tout, tout. Cela veut
dire que c'est le domaine national libre de toute occupation. Voilà que
quand vous voulez obtenir un titre foncier sur une parcelle comme
celle-là, vous faites une étude préalable. Vous vous
dites, comme cette parcelle est non occupée, j'ai un projet qui va
s'étendre peut-être sur 50ha, vous faites une étude de
faisabilité qu'on appelle généralement devis. Vous faites
un devis descriptif et estimatif. Après vous saisissez le chef
départemental du cadastre par une lettre, il descend sur le terrain pour
voir les lieux. Il sort un croquis pour déterminer la superficie qui va
correspondre à votre projet. On joint aussi également à
cela la photocopie de votre carte d'identité. Dans le dossier on appelle
cela la demande d'attribution par voie de concession parce que c'est une
concession du domaine national.
Quand vous avez rassemblé tous ces
éléments, vous saisissez le préfet. Le préfet prend
un arrêté pour convoquer les membres de la commission
consultative. Là ce n'est plus le sous-préfet, je dis le
préfet. C'est le préfet qui prend un arrêté pour
convoquer les membres de la commission consultative aux fins d'examen des
lieux. La commission descend sur le terrain à vos frais, vous descendez
sur le terrain en vue d'examiner le site sur lequel vous voulez réaliser
votre projet, on appelle cela l'examen du lieu. Quand on revient alors
maintenant on monte un procès verbal que tous les membres signent. Le
dossier est transmis à Yaoundé. Arrivé à
Yaoundé, il y a ce qu'on appelle l'avis motivé des membres de la
commission, on vous fait payer un certain montant dans les caisses de l'Etat et
cela varie en fonction des sièges des lieux. Ici à
Ngaoundéré on fixe le m2 je crois à 100 FCFA.
Si le terrain à une superficie d'1ha et que vous multipliez par 100 FCFA
vous comprenez aisément ce que cela donne, je crois qu'on se comprend.
Alors c'est une procédure qui est assez longue quand même. Bon
quand vous avez payez ces frais, vous remplissez ce qu'on appelle l'acte de
concession du domaine national. Vous remplissez et vous signez, c'est le chef
service départemental des affaires foncières qui vous fais signer
cela. Bien évidemment je ne t'ai pas signalé que pour la descente
sur le terrain, il y a des frais de travaux topographiques qu'on paye. Il y a
des frais de descente sur le terrain qu'on paye. La descente de la commission
c'est à votre charge.
Alors quand le dossier repart à Yaoundé, il y a
ce qu'on appelle l'arrêté portant approbation d'un acte de
concession du domaine national. Alors quand ça revient, quand le dossier
revient, vous avez l'obligation de saisir le préfet par une lettre dans
laquelle vous expliquez au préfet : voilà monsieur le
préfet, j'ai satisfait les conditions auxquelles l'administration
m'avait soumises. Le préfet prend un autre arrêté pour le
constat de mise en valeur. La commission redescend sur le terrain pour
constater la mise en valeur que vous aviez promise au départ parce qu'au
départ de la procédure il y avait un devis descriptif des travaux
que vous deviez réaliser pour un certain montant. Et quand
l'administration vous autorise alors à réaliser ce projet, vous
êtes tenu de saisir le préfet à nouveau pour dire :
Monsieur le préfet, je souhaiterais que vous convoquez la commission
afin qu'elle descende sur le terrain pour voir l'effectivité de la mise
en valeur que je m'étais proposé de réaliser au
départ. Le préfet convoque alors la commission, elle descend sur
le terrain et sort ce qu'on appelle un rapport d'expertise de mise en valeur.
Et on dresse également un procès verbal qu'on envoie à la
conservation, tous les frais de descente c'est à votre charge. Quand on
rassemble tous ces documents on envoie à la conservation
c'est-à-dire les procès verbaux signés de tous les
membres, le rapport d'expertise, un plan définitif parce qu'au
départ c'est un croquis pour déterminer la superficie mais
à la fin c'est un plan cela veut dire que sur le plan on
matérialise la mise en valeur qui établie un titre foncier en
inscription des clauses résolues. Je vous établi un titre foncier
définitif. Vous comprenez, ça c'est pour le domaine national de
deuxième catégorie.
Maintenant il y a la troisième voie d'obtention d'un
titre foncier. C'est l'obtention d'un titre foncier dans le domaine
privé de l'Etat cela veut dire quoi ? L'Etat est
propriétaire d'un titre foncier, l'Etat est propriétaire des
parcelles, l'Etat est propriétaire d'une grande parcelle. (Monsieur,
ce sont les parcelles que nous avons vues écrits dans le livre foncier
République du Cameroun). Oui, cela veut dire que l'Etat est
propriétaire d'un titre foncier. L'Etat a loti une zone et a obtenu
d'abord son titre foncier. Et l'Etat est entrain d'attribuer les parcelles aux
citoyens en vue d'investir. Mais pour obtenir un titre foncier, pour obtenir un
morcellement du titre foncier de l'Etat, il y a certaines conditions auxquelles
vous devez vous soumettre pour obtenir un titre foncier définitif. Alors
là c'est ce qu'on appelle l'obtention du titre foncier par voie de
gré à gré. Là c'est le domaine
réservé du préfet puisque c'est le préfet qui est
le représentant de l'Etat. Vous saisissez le préfet par
écrit, vous dites : Monsieur le préfet, nous vous, prions de
bien vouloir nous octroyer tel lot. Si le lot est disponible, le préfet
vous répond par une lettre.
Quand tu saisis le préfet comme cela, le préfet
te demande de prendre attache avec le chef de service départemental des
domaines et du cadastre. Les domaines c'est pour remplir les imprimées
de demande d'attribution par voie de demande de gré à gré
et le cadastre c'est pour sortir un croquis en vue de déterminer la
superficie exacte. Quand ces éléments sont là, la demande,
les plans, suite à cette lettre, il y a 4 demandes, les 4
imprimées dont une seule est timbrée, il y a les plans, on paye
toujours 27 500 FCFA et il y a souvent ce qu'on appelle les frais du tirage et
les timbres. C'est le cadastre qui détermine mais
généralement la loi a prévues certains frais qu'on devrait
payer ce qui n'est pas toujours le cas mais comme c'est dans le cadre d'une
étude, je suis obligé de te donner le montant des frais. Quand on
veut faire le tirage des plans en vue de compléter ton dossier pour les
plans d'un format de 21*31 le tirage c'est 150 FCFA/plan donc cela veut dire
que comme on demande 5 plans tu dois payer 750 FCFA. Le format de 26*37 c'est
250 FCFA comme on demande 5 plans tu dois payer 1 250 FCFA. Il y a le format de
37*52 c'est 300/tirage donc tu comprends que multiplié par 5 c'est 1 500
FCFA, et le format de 52*105 c'est, 1 000 FCFA le tirage donc le tirage le plus
cher coûte 1 000 FCFA, donc si tu dois imprimer 5 plan c'est 5 000 FCFA
et en plus de cela il y a les timbres. Ajouté à cela tu dois
mettre un timbre de 1 000 FCFA/plan. Donc quand tu vas sommer tu vas comprendre
ce qu'il faut exactement pour monter un dossier. Quand ces
éléments sont réunis, on joint à cela la photocopie
de la carte d'identité légalisée, le devis estimatif des
travaux que tu veux réaliser sur le terrain. Quand l'Etat te donne un
lot on te dit que tu dois investir pour tel montant.
Ici à Ngaoundéré par exemple, il y a
plusieurs lotissements. A Bamyanga, l'Etat te demande pour un titre foncier
829, on te demande d'investir au moins 3 millions. Cela c'est ce qui est
prévu dans les cahiers de charge. A Mabal, au Haut standing, c'est 8
millions de FCFA, la condition pour obtenir un titre foncier, tu dois investir
au moins pour 8 millions. A Mabal, Moins standing, c'est 4 millions de FCFA. Au
plateau Mardock, l'Etat a toujours son titre foncier là-bas, quand on te
demande d'investir là-bas il te faut au moins 4 millions de FCFA. Bon,
voilà les conditions que l'Etat te donne au départ. On te dit que
si tu n'investis pas pour ces montants tu n'auras pas le titre foncier. Alors
quand tous ces éléments sont rassemblés, on prépare
une lettre qu'on soumet à l'appréciation du préfet. Le
préfet l'adresse au ministre, quand le ministre reçoit, on te
renvoie ce qu'on appelle la décision de mise en vente. Il y a une
décision de mise en vente qu'on renvoie ici et qu'on te notifie. Et
là comme nous sommes dans le domaine privé de l'Etat, à
Ngaoundéré le m2 c'est 350 FCFA au moins, au moins, le
minimum. Mais à nos jours quand on envoie le dossier à
Yaoundé, il y a les parcelles qu'on calcule à 1 500 FCFA le
m2. Il y a les parcelles qu'on calcule à 2 000 FCFA,
puisqu'on a dit 350 FCFA au moins. Il y a des zones où on calcule
exactement les 350 FCFA puisque j'envoie à Bamyanga on calcule à
350 FCFA, j'envoie au plateau Mardock on calcule à 350 FCFA. Mais
à Mabal Haut standing c'est 2 000 FCFA, je te prends un exemple, voici
un dossier lot numéro 129, 780 m2, quand il paye 1 million
170 000 FCFA, cela veut dire qu'on lui a calculé le m2
à 1 500 FCFA là c'est à Mabal Haut standing. Par
contre quand tu vas aller à Bamyanga qui est à côté
de Mabal Haut standing, on calcule à 350 FCFA le m2. J'ai
traité le dossier du Professeur Leunga, on a calculé le
m2 chez lui à 350 FCFA. Donc tu comprends alors que quand la
décision arrive tu t'acquittes d'abord de ces frais.
Quand tu t'acquittes de ces frais, on te fait remplir ce qu'on
appelle les actes de vente de gré à gré, tu signes, le
préfet contre signe et renvoie à Yaoundé. Arrivé au
niveau de Yaoundé, on sort ce qu'on appelle un arrêté
d'approbation c'est qu'on approuve la vente passée entre toi et l'Etat.
On renvoie chez moi cet arrêté d'approbation de la vente de
gré à gré signé du ministre. Pour établir le
titre foncier il va falloir que tu ailles d'abord te faire enregistrer au
trésor généralement le prix d'enregistrement au
trésor c'est 10% du montant déclaré. Donc ça veut
dire que pour 1 million 170 000 FCFA tu dois payer 117 000 FCFA pour te faire
enregistrer à la cellule d'enregistrement. Cela rentre toujours dans les
fais de cette procédure, c'est des frais incontournables. Quand tu t'es
acquitté de cela et que tu a été enregistré, tu
saisis le préfet par écrit tu dis : Monsieur le
préfet, quand j'avais sollicité ce lot vous m'avez demandé
de satisfaire à certaines conditionnalités prescrites dans le
cahier de charge des lotissements. Je les ai effectivement satisfaites c'est
pourquoi je sollicite de vous un constat de mise en valeur. Le préfet
prend un arrêt convoquant les membres qui vont descendre sur le terrain
voir si effectivement la mise en valeur que tu as réalisé
correspond au montant qu'il a arrêté. Si c'est à Mabal on
va voir si ta mise en valeur correspond aux 8 millions qu'on a
arrêtés au départ.
Le départemental du patrimoine de l'Etat doit sortir un
rapport d'expertise pour confirmer que ta mise en valeur est inférieure
ou supérieure à 8 millions. Si le montant est supérieur
à 8 millions, je dois te délivrer un titre foncier
définitif mais si le montant est inférieur à 8 millions je
dois te délivrer un titre foncier mais j'inscris une clause
résolutoire de mise en valeur. La condition sine qua none c'est que tu
dois investir pour au moins 8 millions, mais si tu n'as pas investi pour 8
millions je dois inscrire dans le titre foncier une clause résolutoire
de mise en valeur. Mais si tu n'es pas encore prêt pour enregistrer ton
terrain et que tu veux ton titre foncier, tu saisis le conservateur que je
suis, je te délivre le titre foncier mais avec les plans, il y a un plan
que le cadastre doit sortir pour me donner, c'est ça qui me permet
d'établir les titres fonciers. J'établis le titre foncier mais
j'inscris la clause résolutoire de mise en valeur ça veut dire
que l'Etat te donne ça mais on te donne trois ans à compter de la
date de signature. On te dit que tu as 3 ans pour mettre le terrain en valeur,
si au terme des 3 ans tu n'as pas mis le terrain en valeur, le terrain ne
t'appartient plus. L'Etat est libre de te dessaisir dudit terrain. C'est comme
ça, parce que beaucoup de gens se trompent là facilement, quand
ils ont le titre foncier en main ils crient partout qu'ils ont
déjà leur titre alors qu'en réalité le titre ne lui
appartient pas encore. C'est quand on a radié la clause
résolutoire que le titre foncier devient définitif, cela veut
dire que c'est quand tu as satisfait toutes les clauses afférentes au
cahier de charge, qu'on te délivre un titre foncier définitif.
Voilà les 3 voies pour obtenir un titre foncier. Bon je
ne peux pas prendre les morcellements parce que les morcellements c'est
déjà pour les particuliers. C'est toujours une autre voie pour
obtenir un titre foncier. Tu peux arriver chez quelqu'un qui a
déjà son titre foncier. Mais si quelqu'un a déjà
son titre foncier et il veut faire un morcellement, là on n'entre plus
dans les canaux réguliers, on est déjà dans l'informel.
Parce que quelqu'un fixe le prix de son terrain comme il veut, il peut vendre
son terrain comme il veut, c'est comme cela. Or, pour être
déjà un second vendeur, il faut déjà avoir obtenu
un titre foncier. Il faut avoir évolué dans tous les circuits
d'obtention de titre foncier que je t'explique là. Parce que si tu n'es
pas déjà propriétaire d'un titre foncier tu ne peux pas
déjà procédé à un morcellement à
quelqu'un d'autre. Or on obtient un titre foncier dans le domaine national de
première catégorie, le domaine national de deuxième
catégorie et dans le domaine privé de l'Etat, voilà les 3
voies officielles pour obtenir un titre foncier. Donc si quelqu'un doit obtenir
un morcellement, il faut d'abord avoir obtenir au préalable un titre
foncier, c'est de ton titre foncier maintenant que tu peux procéder
à un morcellement. Donc voilà en réalité comment
les choses se passent.
2. Quel est le coût moyen de la procédure
d'immatriculation des parcelles comprises entre quatre cent et sept cent
mètre carré dans la ville de
Ngaoundéré ?
Bon moi je réponds exactement à ta question
comme elle est posée. Je prends juste la calculatrice. On va
étape par étape. Première étape, j'évolue
tel que les choses sont définies au niveau de la
délégation départementale. Quand tu viens, au niveau de la
délégation départementale tu paies 15 000 FCFA, on
t'introduit le dossier, on paie la redevance foncière et on programme
ton dossier. Donc a première étape c'est 15 000 FCFA. Quand ton
dossier est déjà programmé, tu viens payer 27 500+3 000
FCFA qu'ils appellent les frais de tirage. Quand toutes ces étapes sont
franchies, il y a ce qu'on appelle maintenant les frais de descente sur le
terrain ce que j'ai dis au départ qui s'élevait à 70 000
FCFA. Après ça, il y a ce que le départemental du
cadastre, il y a des frais que je ne peux pas citer ici, parce que je te dis
exactement ce que la réglementation prévoie. Quand tu t'es
acquitté de tout cela, tu dois t'occuper des chefs de quartier et des
notables, parce que le bornage est une communion avec les autres, c'est un
mariage officiel. Egalement le chef de quartier et les notables
généralement ils prennent 20 à 25 000 FCFA. On retient 25
000 FCFA, c'est ce que tu donnes au chef de quartier et aux notables.
Quand tu as traversé toutes ces étapes
là, maintenant ton dossier doit évoluer normalement. L'argent
qu'on donne aux géomètres et aux autres ce n'est pas officiel, je
te dis ce qui est officiel. Quand le dossier à déjà
traversé ces différentes étapes, tu arrives au service
départemental du cadastre, tu peux prévoir un maximum de 5 000
FCFA pour les différentes photocopies. Puisqu'on doit saisir les
pièces qu'on doit verser au dossier, certificat d'affichage, avis au
public, ce sont les compléments des pièces qu'on verse au
dossier. Quand ces étapes sont déjà franchies, on publie
au niveau du service provincial des affaires foncières, il n'y a rien
à payer. On publie ton dossier dans le bulletin des avis domaniaux et
fonciers. Quand on a publié, au niveau du SAF on te demande d'acheter 2
bulletins, les bulletins sont à la charge du requérant. 1
bulletin coûte 2 000 FCFA donc fois 2 cela fait 4 000 FCFA. Quand cela
arrive au niveau de la conservation, en fonction de la somme que tu auras
déclaré comme ta mise en valeur, on achète les
timbres et on paye la redevance foncière. La redevance foncière
varie maintenant en fonction de la superficie. Si tu as une superficie d'1ha,
tu dois multiplier par 5, c'est 50 000 FCFA. Mais comme nous sommes dans le cas
de 400 à 700 m2, tu dois payer 5 000 FCFA de redevance
foncière et maintenant les timbres vont varier en fonction de la mise en
valeur que tu auras toi-même déclaré.
Je t'ai tout cité au départ, si ta mise en
valeur est inférieure à 10 millions, tu vas acheter les timbres
de 14 000 plus 5 000 ça fait 19 000 plus 2 000 de frais de saisie et
photocopie, cela fait 21 000 FCFA. Donc pour ce qui est d'un terrain entre 400
à 700 m2, les frais tel que prévus par la
réglementation s'élèvent à 170500 FCFA. Bref on ne
tient pas compte de certains aléas tels qu'au cours de la
procédure il y a tel qui peut te bloquer. Si tu veux je parle de cela
(cela rentre dans les réalités), oui cela rentre dans
les réalités. Officiellement nous sommes 170 000 FCFA donc on
peut ajouter 25 000 FCFA pour faire face à certains petits
imprévus. Dans tout travail qu'on fait, on met toujours les
imprévus. On peut mettre maximum 200 000, 200 000 FCFA maximum pour
obtenir un titre foncier pour un terrain de 400 à 700 m2. Si
tout se passe bien la réglementation a été faite tel qu'au
terme de 6 mois maximum, tu peux avoir ton titre foncier. Si les choses se
passent bien en 6 mois tu peux obtenir ton titre foncier maximum.
3. Quelles sont, selon vous, les raisons qui expliquent,
le faible recourt au titre foncier constaté dans les quartiers Gambara
II, Burkina et Jérusalem ?
En réalité il y a ce qu'on appelle, les terrains
de première zone. Les terrains de premières zones c'est le centre
administratif, le centre commercial. C'est ce qu'on appelle à
Ngaoundéré les terrains de première zone. Les terrains de
deuxième zone sont les terrains situés dans les quartiers bien
lotis, quand tu vas à Bamyanga, tu peux voir comment tout est bien loti,
il y a l'électricité, il y a tout. La seule chose qui manque
là bas ce n'est que le goudron qui ne dessert pas tout ce quartier.
Baladji, moi je considère Baladji comme un quartier de deuxième
zone parce qu'il y a quand même des routes qui desservent mais ce ne sont
pas des quartiers haut standing. Pour moi, c'est la deuxième zone parce
qu'en réalité les choses avaient été conçues
au départ pour que ces quartiers puissent pouvoir être des
quartiers de première zone mais comme l'Etat n'a pas eu la
possibilité de faire passer le goudron quelques années plus tard,
moi je les considère comme des quartiers de deuxième zone. Et il
y a les quartiers de troisième zone.
Les quartiers de troisième zone c'est ce que tu entends
Burkina, Gambara, Jérusalem, moi je ne suis jamais partis là-bas
mais je sais que c'est des quartiers où il y a une promiscuité
incroyable. Les gens pour occuper le terrain ça se passe comment ?
Tu vas, tu vois le chef de quartier il te dit : si tu peux bousculer
quelques cailloux là-bas et t'installer, si tu peux réussir, tu
le fais. Ce qui fait que les gens n'ont pas le sens du titre foncier
là-bas. En réalité pour s'installer il faut
déjà lotir le quartier, faire passer les routes, faires les
prévisions, on va faire l'école, ici on va faire cela, on va
faire cela. Il faut prévoir tout ça. Mais quand tu as
déjà les quartiers comme Burkina là, c'est à peine
que tu vois les routes. Ceux qui sont en route là, ils ouvrent 2m pour
permettre à leur voisin de derrière de passer et quand le voisin
de derrière s'installe aussi, il ne donne plus la possibilité
à l'autre de continuer.
En plus de ça le pouvoir d'achat est très faible
là-bas. C'est un quartier au pouvoir d'achat très faible. Or
quand tu vois quelqu'un qui doit dégager 200 000 FCFA pour obtenir un
titre foncier, ce n'est pas évident. Déjà qu'il vit dans
les conditions très très difficiles, quand tu vois sa maison tu
comprends que c'est un débrouillard. Les infrastructures scolaires il
n'y en a pas, tu ne verras pas. Le stade de football, tu ne verras pas.
L'hôpital, tu ne verras pas. Bref c'est des quartiers spontanés
comme cela où les gens viennent s'installer contre leur gré.
Vraiment c'est un quartier des débrouillards c'est la raison pour
laquelle tu ne verras pas quelqu'un débourser deux cent mille francs
pour obtenir un titre foncier.
4. Monsieur, j'ai fais une remarque quand je me baladais
dans le quartier, j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de bornes, il y
avait beaucoup de terrains bornés, je cherchais à comprendre
cela. Pour moi c'est que quand je vois un terrain borné c'est qu'il a le
titre foncier. A ma grande surprise j'ai vu plusieurs parcelles bornées
mais je n'ai pas vu de titre foncier dans le livre foncier. Qu'est ce qui peut
expliquer cette situation ?
La présence des bornes ne signifie pas exactement le
passage de la commission consultative. Parce que là quand tu arrives
dans un quartier comme celui là, on te dit voilà on va te
donne par exemple 10/20m. Quand le chef de quartier te dit qu'il va te donner
10/20m, c'est lui qui te demande d'aller chercher tes bornes. On tend le
mètre on prend 10*20, tu me comprends ? Tu creuses, on place
directement tes bornes. C'est pour éviter que ton voisin ne te bouscule
d'une manière ou d'une autre. Or quand tu entres dans les quartiers de
deuxième zone comme je te l'ai dis au départ, tu n'as pas besoin
de voir les bornes partout, puisque c'est un quartier loti. Tout est loti, les
superficies sont connues au départ, si tu triches on va te dire non, tu
as triché.
L'Etat a pris soin de lotir, on dit bon dans tel bloc il y a
10 lots de 400m2 chacun. Tu vas sortir tes 400m2 pour
aller chez quelqu'un comment ? C'est difficile ! Or, quand tu vas
dans les quartiers comme le Burkina là, c'est des zones où tu vas
voir quelqu'un quand tu es absent et que tu lui demandes de cultiver chez toi,
entre temps on bouscule un peu. Donc on est obligé de mettre la borne
comme cela. Parfois il y a même des gens qui sortent dans la nuit
déplacer les bornes parce qu'il veut grignoter 1 ou 2m. C'est comme cela
que ça se passe. Donc la présence des bornes là-bas ne
signifie pas, d'abord tu as eu à feuilleter les livres fonciers depuis
la création de la conservation. S'il y avait vraiment une demande un eu
forte tu l'aurais constaté de toi-même. Il y a d'abord le
problème du pouvoir d'achat et en plus de cela vraiment c'est un
quartier de débrouillards, les parcelles ne sont pas lotis, il n'y a
personne pour viabiliser le quartier avant l'installation des potentiels
acquéreurs. Il n'y en a pas c'est pourquoi c'est un peu
compliqué.
5. Il y a eu une réforme en décembre 2005,
quelles sont ses avantages et ses limites ?
Bon en réalité, le premier ministre des domaines
et des affaires foncières avait eu a constaté quand il
était directeur des domaines à l'époque que la
procédure était lourde, très lourde. Celui qui
était rapide faisait 2 ans pour obtenir son titre foncier. Le ministre,
fort de ce constat, s'est dit non pourquoi la procédure devrait mettre 2
ans pour aboutir à l'obtention du titre foncier, ce n'est pas normal. Il
a pris les textes il a dit non si nous suivons la réglementation telle
que c'est prévu, on peut obtenir le titre foncier en moins de 6 mois.
Cela veut dire quoi, on dépose le dossier à la
sous-préfecture, le sous-préfet à 3 jours pour
délivrer le récépissé de dépôt et le
transmet au service départemental des affaires foncières. Le chef
de service départemental des affaires foncières a 1 mois pour
publier, ça veut dire que quand ça arrive chez lui il doit
préparer arrêté et publier en 1 mois. Quand on a
publié l'arrêté en 1 mois, la commission descend sur le
terrain. On informe le public par voie d'affichage. On dit qu'il y a telle
personne qui a introduit son dossier dans tel quartier donc si tu as des
oppositions à faire tu te prépares pour attendre la descente de
la commission.
Après ce délai d'un mois la commission descend
sur le terrain, on procède aux travaux. On dresse les procès
verbaux et on lève le terrain. On informe également le public par
voie d'affichage à la sous-préfecture, à la
préfecture, au village, dans les chefferies. On informe par voie
d'affichage que telle personne a procédé à son bornage,
s'il y a une opposition à faire signalez-vous, ça dure 1 mois, on
est déjà à 3 mois. Le dossier est rassemblé et
transmit au délégué départemental qui doit
vérifier l'authenticité des pièces et faire continuer la
procédure. On donne 1 mois pour tout ça. Cela fait 4 mois, on
envoie le dossier chez le chef de service régional des affaires
foncières. Le chef de service des affaires foncières publie
ça dans le bulletin des avis domaniaux et fonciers. Et quand c'est
publié on doit attendre 1 mois à compter de la date de
publication. Quand tu vois par exemple ici, bulletin du 1er juillet
2010, cela veut dire qu'il y a 30 jours à compter du 1er
juillet 2010, cela veut dire que le 31 juillet ou bien pour être plus
clair le 1er août, tu te présentes à la
conservation et je t'établie ton titre foncier, tu dois te
présenter, s'il n'y a aucune opposition, je t'établie ton titre
foncier. Cela veut dire qu'au terme de 5 mois tu peux obtenir ton titre foncier
pour celui qui est un peu lent. Puisque j'ai eu à délivrer des
titres fonciers à Bandjoun à des personnes dont la
procédure a duré 3 mois, 3 mois et demi maximum. Je dis que j'ai
signé des titres fonciers dont la procédure avait duré 3
mois et demi.
C'est compte tenu de ce constat que le ministre avait dit que
facilitons les choses aux camerounais, donnons leur l'occasion d'avoir
accès à ces titres fonciers que les gens ont tellement
mystifiés. Parce que les gens avaient crées un mythe autour du
titre foncier. Il y avait une forme de mercantilisme autour du titre foncier.
Les gens avaient développés beaucoup de réseaux autour du
titre foncier pour arnaquer les autres. Et c'est fort de cette raison que le
ministre s'est dit non, il faut qu'on essaye de déconcentrer la
procédure d'obtention du titre foncier. C'est exactement cela, donc on
départ on se disait que en transférant les dossiers à
Yaoundé, cela trainait. Arrivé à Yaoundé ça
allait à la direction des domaines, à la direction des domaines
maintenant on vise on envoie dans les services repartis par provinces, ils
traitent. Quand ils ont fini de traiter il renvoie, le chef service foncier
vise, il revoie au directeur, le directeur vise, quand le directeur a fini de
viser on sort ce qu'on appelle l'avis de clôture de bornage. On envoie
à l'imprimerie nationale pour publication aux journaux officiels.
Après un moment donné l'imprimerie nationale
avait des problèmes, on était plutôt obligé
d'envoyer à la présidence. Tu vis ça prenait tellement du
temps s'était tellement lourd. Le ministre a dit non, revoyions la
réglementation en vigueur et vous verrez de vous-même comment les
choses iront. Voilà pourquoi on a déconcentré toute la
procédure. On a renvoyé au niveau de l'arrondissement, au niveau
de la région. Mais jusqu'à présent tout est toujours
bloqué. Il y a des gens qui sont toujours entrain de s'accrocher. Si tu
ne suis pas ton dossier, si tu ne suis pas ton dossier, que je te le dise
honnêtement parce que c'est dans le cadre d'une étude, si tu ne
suis pas ton dossier, cela ne peut pas évoluer normalement. Que cela
sort de cette prote, cela entre là-bas, si tu ne suis pas ton dossier,
cela ne peut pas faire ça. Je te dis ça très
honnêtement. Tu ne verras pas un dossier, on va te dire que le dossier
est complet, qu'on envoie ici, arrivé ici on vise on envoie
là-bas. Il y a des portes ici à la délégation
où les dossiers s'arrêtent et ne continuent plus. C'est comme
cela. Chez moi par exemple, tu dois payer certains frais, quand tu viens moi
j'émets l'ordre de versement, tu vas payer à la recette.
Mais il y a certains services quand le dossier arrive
là-bas, tu n'as rien à payer là-bas mais les dossiers ne
bougent pas parce que tu dois venir, il faut que tu viennes faire un peu le
pied de grue. Si je t'ai signalé tous cela c'est pour que tu comprennes
que malgré la déconcentration des procédures, les choses
ne sont pas toujours aisées. Bon en réalité il n'y a pas
vraiment d'inconvénients. L'inconvénient de la procédure
pour moi c'est la circulation de l'information parce que le titre foncier que
tu vois là c'est un document définitif, intangible, inattaquable.
Donc pour moi, la vitesse qu'on déploie est un peu forte. Il y a des
gens qui ne sont pas sur place, on vient on déploie tout ce qu'il faut
pour obtenir un titre foncier en 3 mois et on l'obtient. Et certaines personnes
viennent se plaindre c'est déjà trop tard, maintenant il ne reste
que le recourt à la justice ce qui entraîne d'autres
dépenses. Alors que quand la procédure est longue il y a risque
d'opposition mais quand quelqu'un sait qu'il peut obtenir son titre foncier en
moins de 5 mois, il met tous les moyens en jeu puisqu'il faut léser les
intérêts de certains membres de la famille.
|
|