3.3.3 Déterminisme devant
l'acquisition d'une parcelle
Comme dans la plupart des communautés humaines,
l'accès aux parcelles dans notre zone d'étude est une vraie
partie de plaisir pour les uns et un vrai parcours du combattant pour les
autres. Tout le monde n'est pas considéré de la même
manière lorsqu'il faut acquérir une parcelle que ce soit pour y
habiter ou pour y mener `autres activités. Ceci s'explique par le fait
que la grande partie des terres est détenue par une minorité qui
la gère selon leur bon vouloir.
Afin de connaître les personnes qui sont les plus
favorisées lorsqu'il faut acquérir une maison ou un terrain
à Gambara II, Burkina et Jérusalem, nous avons
orienté une variable de notre questionnaire dans ce sens. Les
réponses nous ont permis de réaliser la Figure n°10
ci-dessous.
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Figure n°10 : Personnes favorisées
devant l'accès au logis et aux terres
La pression démographique et l'urbanisation ont
entrainé une croissance exponentielle de la demande en sols pour
l'habitation et pour des usages divers. Devant cette forte demande en sols, les
principaux acteurs fonciers notamment les propriétaires des terrains ont
des préférences pour un certain type d'acquéreur. Ce qui
nous donne respectivement les riches, les premiers habitants du quartier, les
autochtones, les membres de la famille des chefs et les amis des
propriétaires. Telle est l'interprétation que nous faisons de la
Figure ci-dessus.
Pour la plupart des habitants de Gambara II, Burkina
et Jérusalem, les personnes nanties accèdent plus
facilement à l'habitat et aux sols de leur quartier. Ceci nous permet
d'ailleurs de dire que c'est le pouvoir d'achat des personnes qui
détermine le succès ou l'échec de toute transaction
foncière surtout lorsque l'acquéreur n'est ni parmi les premiers
occupants du quartier, ni autochtone, ni membres de la famille du chef de
quartier, ni une autorité administrative et ni ami au
propriétaire. C'est la raison pour laquelle l'achat est le principal
mode d'accès de la population des quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem à la propriété des terres
comme le représente la Figure ci-dessous :
Source : Image satellitale de la ville de
Ngaoundéré, 2009. LG-UN et enquêtes de terrain, septembre
2010. Infographie : Petnga Nyamen (octobre 2010)
Figure n°11 : Carte de la répartition
des principaux modes d'acquisition des parcelles
La Figure ci-dessous représente la
répartition géographique des principaux modes d'acquisition des
parcelles à Gambara II, Burkina et Jérusalem. Il ressort de son
étude que le principal mode d'accès aux terres est l'achat. Ce
dernier ce fait en majorité chez les particuliers pour ce qui est de
Gambara II et Burkina, et chez le chef du quartier en ce qui concerne
Jérusalem. L'interprétation que nous faisons de ce constat est
que la gestion des terres à Jérusalem est dominée par le
droit coutumier d'appropriation des terres donc comme un territoire du milieu
rural. Pour Gambara II et Burkina, bien que les transactions foncières
sont dominées par les particuliers, la place des chefs de quartier reste
tout de même importante ce qui caractérise les milieux où
l'urbanisation est récente.
Ainsi c'est dire que dans ces quartiers comme dans presque
tous les quartiers du monde et dans toutes les entreprises commerciales, l'on
cède facilement sa parcelle au plus offrant. Le principal
régulateur des transactions foncières est dans ce cas le pouvoir
d'achat des personnes désirant accéder à la
propriété foncière.
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