MODES D'ACCES A L'ESPACE HABITE ET INSECURITE FONCIERE
DANS LES QUARTIERS GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM DE LA VILLE DE
NGAOUNDERE
Mémoire présenté en vue de
l'obtention d'un Master en Géographie
Option : Géographie et pratique du
développement durable (GEPRADD)
Par :
PETNGA NYAMEN Simon Pierre
Titulaire d'une Licence en Géographie
Matricule : 05A018LF
Sous la direction de :
Pr. TCHOTSOUA Michel
Maître de Conférences
HDR en Géographie/Géomatique
Année académique : 2009/2010
DEDICACE
A
Mon cher papa Nyamen Charles
Ma maman bien aimée Matchouala Tsamo Rosalie
Mon tonton préféré Tsamo Martial
Mes soeurs chéries :
Nlem Louise Mélanie
Bédiang Nyamen Anne Damaris
Noukwé Nyamen Dorcas Laure
Matchouala Nyamen Bérénice
Djawa Nyamen Etiennette
Nyamen Paule Sulamithe
Et ma très chère amie Dentaalé Abbou
Edwige Inès
Pour le soutien inconditionnel et les multiples sacrifices.
REMERCIEMENTS
Je tiens ici à remercier tous ceux qui de près
ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.
Je pense notamment :
ü Au Seigneur Dieu tout puissant, pour la santé,
la force et l'intelligence qu'il m'a accordé ;
ü A mon encadreur le Professeur Tchotsoua Michel pour les
conseils, la disponibilité et l'aide de toute nature sans lesquels ce
travail n'aurait jamais existé ;
ü A tous les enseignants du Département de
Géographie, de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines
de l'Université de Ngaoundéré particulièrement au
Pr Wakponou Anselme, aux Drs Iya Moussa, Ndame Joseph Pierre, Aoudou Doua
Sylvain, aux Messieurs Fofiri Eric Joël, Briltey Bakulay, Bouba
Dieudonné et, Mesdames Ngou Djou Jacquette et Médiebou Chindji,
pour la formation et les constants encouragements ;
ü Au délégué départemental
des domaines et des affaires foncières de la Vina Monsieur Difang
Joseph, au conservateur foncier de la Vina Monsieur Taukap Claude et à
tous les employés de ce service, pour l'accueil et la
disponibilité dont ils ont fait preuve lors de mes travaux de recherches
dans leur délégation ;
ü Aux familles Nyamen, Tsamo, Bitchem, Tchaptchet,
Ngoueth, Kengni, Abbou, Banimb et Abakar, pour la constante
assistance ;
ü A toutes les personnes qui m'ont aidé lors des
mes enquêtes de terrain précisément Messieurs
Batouré Apollinaire, Iya, Wassou Bouimoutch, Dr Salpou Daniel et Madame
Boudié Vanessa ;
ü A tous mes amis et camarades de la
2ème promotion de Master Géographie de
l'Université de Ngaoundéré ;
ü A tous mes partenaires de la mini cité
« La Couronne », pour le cadre familial qu'ils ont su
créer autour de moi ;
Trouvez en ces quelques mots, l'expression de ma plus profonde
gratitude !
RESUME
La maîtrise et la gestion de l'espace habité
constituent un problème d'actualité sérieux pour les
autorités des jeunes communes de la ville de Ngaoundéré.
La croissance démographique et la récente expansion urbaine ont
entrainé une forte demande en sols pour l'implantation de diverses
infrastructures. Ce phénomène a considérablement
bouleversé les habitudes des peuples de la région qui passent de
plus en plus de la gestion collective de la terre à l'appropriation
privée de l'espace. C'est dans l'optique de déterminer et
d'analyser les principaux modes d'accès à l'espace habité
de la ville de Ngaoundéré afin de comprendre les facteurs
d'insécurité foncière que la présente étude
a été menée. Pour ce faire, nous avons utilisé la
méthode hypothético-déductive. C'est-à-dire
qu'après nos observations de terrain, nous avons émis certaines
hypothèses que nous sommes allés vérifier sur le terrain.
Cette démarche méthodologique comporte plusieurs étapes
dont les principales sont les collectes d'informations et le traitement des
données collectées sur le terrain. Au terme de ce travail, il se
dégage 2 principaux modes d'accès à l'espace habité
dans notre zone d'étude. Ce sont la location et l'achat selon que l'on
veut accéder respectivement à l'habitation ou aux parcelles. Il
est également important de noter que malgré les efforts du
législateur pour faciliter l'obtention du titre foncier au Cameroun,
l'immatriculation foncière n'est toujours pas rentrée dans les
habitudes de la population des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem.
Mots clés : Modes d'accès,
Espace habité, Insécurité foncière, Quartiers,
Ville.
ABSTRACT
The mastery and the management of the dwelling space
constitute a serious problem for the young urban councils' authorities of
Ngaoundéré city. The population growth and the recent urban
growth led to a great request in soils to plant various infrastructures. This
phenomenon has considerably changed the habits of the people of the region who
more and more move from the collective management of land to the private
appropriation of the space. It is to determine and to analyze the main ways of
access to the dwelling space in the city of Ngaoundéré in order
to understand the factor of land insecurity that the present study has been
done. To do it, we have used the hypothetic-deductive method. That is to say
that after our field observations, we have issued some hypothesis that we went
to verify on the field. This methodical gait or walk includes several stages of
which the mains are the data collections and the processing of the data
collected on the field. At the end of that work, it comes out two main ways of
access to the dwelling space in our zone of study which are the renting and the
purchase as one wants to respectively get to dwelling or to plot. It is equally
important to notice that despite of the legislator's efforts to facilitate the
obtaining of land title in Cameroon, the land registration has not yet
integrated the population's habits of Gambara II, Burkina and
Jérusalem quarters.
Key words: Ways of access, Dwelling space,
Land insecurity, Quarters, City.
SOMMAIRE
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
RESUME
iii
ABSTRACT
iv
SOMMAIRE
v
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES FIGURES
viii
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
ix
SIGLES ET ABBREVIATIONS
x
INTRODUCTION
GENERALE
1
1.1 PROBLEMATIQUE
2
1.2 ETAT DES CONNAISSANCES
3
1.3 QUESTIONS DE RECHERCHE
12
1.4 OBJECTIFS
13
1.5 HYPOTHESES
14
1.6 CADRE GEOGRAPHIQUE
14
2. METHODOLOGIE
15
3. RESULTATS ATTENDUS ET INTERET
26
4. PLAN DU TRAVAIL
27
CHAPITRE
1
28
CADRE
D'ETUDE ET DEFINITION DES CONCEPTS
28
INTRODUCTION
29
1.1 CARACTERISTIQUES DU MILIEU PHYSIQUE
29
1.2 COMPOSITION SOCIODEMOGRAPHIQUE
34
1.3 DEFINITION DES CONCEPTS
44
CONCLUSION
49
CHAPITRE
2
50
PROPRIETE
FONCIERE AU CAMEROUN ET SYSTEME FONCIER
50
INTRODUCTION
51
2.1 NOTION DE PROPRIETE FONCIERE AU CAMEROUN
51
2.2 REGIME FONCIER ET DOMANIAL DU CAMEROUN
62
2.3 DROIT FONCIER COUTUMIER AU CAMEROUN
67
2.4 SYSTEMES FONCIERS AU NORD ET AU SUD DU
CAMEROUN
69
CONCLUSION
74
CHAPITRE
3
76
ACTEURS
FONCIERS ET MODES D'ACCES A L'ESPACE HABITE DE GAMBARA II, BURKINA ET
JERUSALEM
76
INTRODUCTION
77
3.1 ACTEURS FONCIERS DE NOTRE CADRE D'ETUDE
77
3.2 MODES D'ACCES A L'ESPACE HABITE EN MILIEU
URBAIN
83
3.3 MODE PRINCIPAL D'ACCES A L'ESPACE HABITE DE
GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM
87
CONCLUSION
98
CHAPITRE
4
99
INSECURITE
FONCIERE A GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM, ET CARTOGRAPHIE
DU FONCIER CADASTRAL
99
INTRODUCTION
100
4.1 ESPACE DOMINE PAR LE DROIT COUTUMIER
100
4.2 DOCUMENTS DE SECURISATION FONCIERE
104
4.3 REALISATION DE LA CARTE DU FONCIER
CADASTRAL
112
4.4 ETUDE DE LA REPARTITION SPATIALE DES TITRES
FONCIERS
119
CONCLUSION
124
CONCLUSION
GENERALE ET PERSPECTIVES
125
TABLE
DE MATIERES
130
BIBLIOGRAPHIE
136
ANNEXES
143
Index croisé des termes géographiques
et des noms d'auteurs
178
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Répartition de
l'échantillon par quartier
2
Tableau n°2 : Religion à Gambara II,
Burkina et Jérusalem
39
Tableau n°3 : Statut résidentiel
actuel dans le quartier
78
Tableau n°4 : Quartier de
résidence et lieu d'origine des locataires
79
Tableau n°5 : Mise en valeur des
parcelles à Gambara II, Burkina et
Jérusalem
81
Tableau n°6 : Profession et statut
résidentiel actuel
88
Tableau n°7 : Mise en valeur des
parcelles de Gambara II, Burkina et Jérusalem
90
Tableau n°8 : Année d'obtention,
coût et superficie des parcelles au cours des transactions
foncières à Gambara II, Burkina et
Jérusalem
95
Tableau n°9 : Pourcentage de la
population par lieu d'origine
102
Tableau n°10 : Recourt aux chefs de quartier
pour la sécurisation des terres
103
Tableau n°11 : Répartition des
documents de sécurisation foncière par lieu d'origine
108
LISTE
DES FIGURES
Figure n°1 : Localisation de la zone
d'étude
2
Figure n°2 : Carte de la localisation des
infrastructures
43
Figure n°3 : Caractérisation de
l'espace habité des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem
45
Figure n°4 : Ancienne procédure de
délivrance du titre foncier au Cameroun selon le décret
N°76/165 du 27 août 1976
60
Figure n°5 : Procédure d'obtention du
titre foncier en vigueur au Cameroun depuis décembre 2005
61
Figure n°6 : Nombre moyen de
pièces des maisons louées
89
Figure n°7 : Loyer mensuel moyen des
maisons à Gambara II, Burkina et Jérusalem
89
Figure n°8 : Modes d'acquisition des
parcelles
92
Figure n°9 : Carte de la
répartition spatiale des coûts moyens des parcelles
94
Figure n°10 : Personnes favorisées
devant l'accès au logis et aux terres
96
Figure n°11 : Carte de la
répartition des principaux modes d'acquisition des parcelles
97
Figure n°12 : Histogramme du recourt au
différents types de documents de sécurisation des terres
105
Figure n°13 : Courbe d'évolution
de la délivrance du titre foncier à Gambara II, Burkina
et Jérusalem
109
Figure n°14 : Espace bâti à
Gambara II, Burkina et Jérusalem
114
Figure n°15 : Positionnement de la
parcelle n°4690 selon les levées de terrain GPS
116
Figure n° 16 : Parcelle n°4690
à base des données du cadastre et des levées GPS
117
Figure n°17 : Carte du foncier cadastral
de Gambara II, Burkina et Jérusalem
119
Figure n°18 : Répartition des
parcelles immatriculées en fonction de leur centre de gravité
123
LISTE
DES PHOTOGRAPHIES
Photo n°1 : Constructions à risques
2
Photo n°2 : Maisons situées sur une
pente
33
Photo n°3 : Vue du mont
Jérusalem
37
Photo n°4 : Image satellitale de notre zone
d'étude
38
Photo n°5 : Ancien emplacement du
marché de Burkina
40
Photo n°6 : Vue du nouveau marché
de Burkina
41
Photo n°7 : Vue du chantier de l'Ecole
Publique de Burkina
42
Photo n°8 : Dépôt d'ordures
ménagères à proximité des maisons à
Burkina
91
SIGLES
ET ABBREVIATIONS
ACI : Association Cartographique
Internationale
ACP : Afrique Caraïbe et Pacifique
BAD : Banque Africaine de
Développement
BUCREP : Bureau Central des Recensements
et des Etudes de population
CAO : Cartographie Assistée par
Ordinateur
CDC : Cameroon Development Corporation
CES : Collège d'Enseignement
Secondaire
Cf. : Confère
CFC : Comité Français de
Cartographie
CIFAN : Centre d'Instruction des Forces
Armées Nationales
CIRAD : Centre International de Recherche
Agricole pour le Développement
DEA : Diplôme d'Etudes Approfondies
DPP : Droit de Propriété
Privée
EEFC : Eglise Evangélique
Fraternelle au Cameroun
EELC : Eglise Evangélique
Luthérienne du Cameroun
FAD : Fonds Africain de
Développement
FALSH : Faculté des Arts, Lettres et
Sciences Humaines
FAO : Food and Agriculture
Organization
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FEICOM : Fond spécial
d'Equipement et d'Intervention intercommunal
FIEF : Fédération
Internationale pour les Etudes Foncières
FMI : Fond Monétaire
International
GEPRADD : Géographie et Pratique
du Développement Durable
GPS : Global Positionning System
h : Heure
ha : Hectare
INS : Institut National de la Statistique
IRAD : Institut de Recherche Agricole
pour le Développement
IRAM : Institut de Recherches et
d'Applications des Méthodes de Développement
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement
Km/km : Kilomètre
LG : Laboratoire de Géomatique
m : Mètre
m2 : Mètre
carré
MEADEN : Mission d'Etude pour
l'Aménagement et le Développement de la province du Nord
min/mn : Minute
MINDAF : Ministère des Domaines
et Affaires Foncières
mm : Millimètre
NTIC : Nouvelle Technologie de l'Information
et de la Communication
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique
et Technologique Outre Mer
PRASAC : Pôle Régional de
Recherche Appliquée au Développement des Savanes d'Afrique
Centrale
SAF : Service des Affaires
Foncières
SIG : Système d'Information
Géographique
SITE : Système d'Information
Topologiquement référencées et d'Encodage
SPSS : Statistical Package for Social
Sciences
UE : Union Européenne
UN : Université de
Ngaoundéré
USA : United States of America
UTM : Universal Transverse Mercator
WAMY : World Assembly of Muslim Youth
WGS : World Global System
ZPIU : Zone de Peuplement Industriel et
Urbain
INTRODUCTION GENERALE
1.1
PROBLEMATIQUE
Dans les pays en voie de développement en
général et en Afrique subsaharienne en particulier, la croissance
démographique a entraîné une forte demande en sols urbains
pour les constructions et l'implantation d'équipements divers. Pour
satisfaire cette demande, une multitude d'acteurs interviennent dans la
production des sols, utilisant des instruments variés. Cependant, les
pouvoirs publics semblent n'avoir pas toujours maîtrisé ce
secteur, car les problèmes liés à l'occupation anarchique
des sols ainsi que ceux de l'accès à la propriété
foncière continuent à préoccuper les gestionnaires des
villes (Moussa et N'dilbé, 2006). Comme la plupart des villes du tiers
monde, les agglomérations urbaines camerounaises connaissent aujourd'hui
une croissance spatiale et démographique accélérée.
Ces villes se développent de façon anarchique c'est-à-dire
sans respect des règles d'aménagement. Leurs origines
précoloniales et coloniales font qu'elles ont été
créées sans tenir compte de la gestion foncière à
long terme (Tchotsoua et Bonvallot, 2000).
Dans le contexte actuel de mutation socio-environnementale des
savanes d'Afrique Centrale, Sougnabé et al. (2007) pensent que
l'accès à la ressource foncière est devenu un enjeu majeur
et est à l'origine de nombreux conflits entre les principaux acteurs
fonciers. Les conceptions du régime foncier sont sujettes à une
évolution régulière, en parallèle de
l'évolution sociale du fait de la pauvreté dans laquelle est
plongée la majeure partie des peuples d'Afrique subsaharienne. La
problématique foncière est pourtant relativement peu
traitée par les programmes de recherche appliquée. Les enjeux
fonciers sont souvent contournés, bien qu'ils soient indissociables d'un
développement paisible, de la croissance économique, de la lutte
contre la pauvreté et d'une utilisation durable des ressources. Les
tentatives de résolution de ces conflits buttent
généralement sur la méconnaissance ou la non prise en
compte de la dynamique des pratiques foncières, notamment
l'évolution de la notion de propriété collective vers la
notion d'appropriation individuelle de la terre. Au Nord Cameroun, la question
foncière est apparue avec acuité à la charnière des
années 90, lors de la prise de conscience de la rareté des terres
vacantes. Cette prise de conscience est la conséquence d'un
irrépressible mouvement de fond, suscité par des causes
cumulées, dont les plus importantes sont l'explosion
démographique, l'accélération des flux migratoires et la
modernisation de l'agriculture (Seignobos et Teyssier, 1997). Aujourd'hui, les
pratiques foncières traditionnelles ne permettent plus d'accompagner
spontanément les transformations de ces deux dernières
décennies. Cette crise foncière met aussi bien les
propriétaires et les locataires des terres en insécurité
(Gonne et Seignobos, 2006).
La ville de Ngaoundéré comme toutes les autres
villes du Cameroun fait aujourd'hui face au problème de gestion de sa
ressource foncière. Cette situation nous amène à poser la
problématique de la sécurisation des terres et de l'habitation
dans la ville de Ngaoundéré. Notre travail s'inscrit dans la
compréhension de la dynamique des territoires urbains en
général et de Ngaoundéré en particulier. Il
s'intéresse au problème de l'accès à l'espace
habité en milieu urbain d'où le choix du thème
d'étude : « Modes d'accès à l'espace
habité et insécurité foncière dans les quartiers
Gambara II, Burkina et Jérusalem de la ville de
Ngaoundéré ». Il se pose dès lors les
questions suivantes : Quels sont les modes d'accès à
l'habitation dans la ville de Ngaoundéré ? Quel en est le
principal et quelle incidence a-t-il sur la sécurisation foncière
à Gambara II, Burkina et Jérusalem ? Les
réponses à ces interrogations constitueront le fil conducteur de
notre analyse.
1.2
ETAT DES CONNAISSANCES
1.2.1 Contexte scientifique
L'étude du foncier urbain est un domaine de recherche
qui a toujours occupé une place importante en Afrique en
général et au Cameroun en particulier. Bon nombre de chercheurs
se sont attardés sur l'étude des principaux problèmes
fonciers dans le monde et en Afrique. Si la littérature n'est pas
abondante sur la question du foncier cadastral en milieu urbain camerounais et
par ricochet à Ngaoundéré, tel n'est pas le cas pour
l'étude des autres aspects de la gestion des ressources
foncières. Les écrits pour ce domaine d'étude des sciences
géographiques sont disponibles dans les bibliothèques et sur
Internet.
Dans le domaine du foncier urbain, Le Bris et Le Roy (1982),
montrent que déjà dans la période coloniale divers
dispositifs destinés à faciliter la mobilisation de la terre ont
été mis en place. C'est dans ce sens que le monopole foncier de
l'Etat a été affirmé dans la législation domaniale
et que la procédure d'immatriculation des terres a été
mise en place. Cette dernière va conduire à l'introduction de la
confection des titres fonciers en Afrique. Selon eux, les titres fonciers ont
été mis en place afin de sécuriser la
propriété foncière de l'Etat. Ce travail nous
intéresse parce qu'il présente les raisons et les conditions dans
lesquelles l'immatriculation des terres a été mise en place dans
la période coloniale. Pouvons-nous assimiler l'évolution de la
politique foncière décrite par Le Bris et Le Roy à celle
qu'ont connue les quartiers de la ville de Ngaoundéré ?
L'Afrique tropicale rencontre aujourd'hui des
difficultés à cartographier les données relatives à
son foncier urbain parce qu'elle n'en maitrise pas la méthode. C'est
partant de ce constat que Tadonki (1995) a écrit et soutenu sa
thèse de doctorat sur la Cartographie numérique des
données urbaines en Afrique tropicale, Pour une méthode : le
cas de Douala. Il propose tout au long de son étude une
méthode devant conduire à la cartographie des données
urbaines en Afrique. Pour lui, les erreurs lors de la collecte des
données est la principale cause de la difficulté à faire
une analyse spatiale des territoires urbains d'Afrique tropicale. Il est donc
très important de faire preuve d'une grande rigueur lors de la collecte
des informations liées au foncier urbain en Afrique si l'on veut obtenir
des résultats fiables. Pour les données numériques de la
ville de Douala, Tadonki a proposé une solution pour leur cartographie
en présentant le modèle qu'il appelle SITE1(*). Cette étude nous propose
un modèle de collecte et de traitement de données cartographiques
en Afrique tropicale. Ce modèle peut-il s'appliquer à la
cartographie du foncier cadastral de la ville de Ngaoundéré et
faciliter de ce fait l'analyse des principaux modes d'accès à
l'espace habité de ses quartiers ?
Dans le cadre de la recherche pour son mémoire de
Maîtrise, Mvu Nguofeyuom (2001), présente les facteurs de
croissance périurbaine non planifiée du front Sud-Est de la ville
de Ngaoundéré. Selon elle, ce secteur de la ville est
situé sur un site collinaire, dans l'ensemble accidenté,
présente des risques d'éboulements de blocs rocheux,
d'érosion ou de chutes de pierres le long des talus. Il ressort de
l'analyse statistique des informations qu'elle a recueillies que le front
Sud-Est est une zone pluri-ethnique de prédominance Gbaya et Dii. Ce
secteur est surtout peuplé d'anciens citadins de la ville de
Ngaoundéré, inégalement repartis sur les quartiers du
front Sud-Est. En dépit des contraintes physiques de ce milieu,
l'habitat augmente à mesure que passent les années. Toutefois,
cette augmentation va décroissante au fur et à mesure qu'on
s'éloigne de la zone d'habitat dense qui est Burkina et Gambara
II, pour la zone d'habitat lâche notamment Jérusalem.
Pour Mvu Nguofeyuom (2001), le choix de la localisation résidentielle
des ménages du front Sud-Est est lié aux facteurs
économiques, ces facteurs obéissent aux modèles
théoriques de Wingo (1962) et d'Alonso (1964), lesquels sont
fondés sur les rentes foncières et de localisation. Cette
étude pose dès lors les jalons de l'interrogation sur les
stratégies mises en place par les habitants des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem afin de sécuriser leurs
terres et partant leur habitation.
Parlant des expériences de médiation
foncière dans le Nord-Cameroun, Teyssier et al. (2003) pensent
que le cadre réglementaire de l'Etat camerounais n'est sollicité
que dans les zones urbaines et cette sollicitation se manifeste par le recours
à l'immatriculation foncière qui reste un privilège
réservé aux « élites ». Selon eux, la
pression migratoire, la superposition d'usages sur le sol et l'abandon de la
gestion foncière aux chefferies, provoquent aujourd'hui des conflits
d'intérêt entre des communautés dont les pratiques et les
stratégies s'opposent. Ils considèrent que l'impact de la
précarité foncière sur la pauvreté et sur la
gestion durable des ressources naturelles est une évidence. Ainsi, la
ressource foncière joue un rôle déterminant dans le
processus de développement de toutes les communautés qu'elles
soient rurales ou urbaines. Leur travail nous amène à comprendre
l'importance de la question de la sécurisation des sols et de
l'habitation en milieu urbain camerounais en général et
particulièrement dans les quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem de la ville de Ngaoundéré.
En ce qui concerne les politiques foncières, Gastaldi
(2006) s'est appesanti sur le cas du cadastre rural en Afrique. Pour lui,
l'organisation sociale du milieu rural dans les pays en développement en
général et en Afrique en particulier repose sur des règles
coutumières. Il précise que bien que ces dernières
connaissent une certaine évolution, elles demeurent d'une importance
sociologique considérable, omniprésente et certainement loin de
s'effacer. Gastaldi pense qu'en Afrique l'organisation et l'occupation de la
terre par les hommes se font dans le strict respect de la coutume des peuples.
Ce strict respect des règles coutumières fait que la ressource
foncière est gérée par une minorité et l'occupation
des sols est anarchique. Dans ce cas, qu'en est-il des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem de la ville de
Ngaoundéré ?
Pour ce qui est de l'occupation des sols urbains, Moussa et
N'dilbé (2006), allant du cas de la ville de N'Djamena au Tchad, pensent
que l'un des problèmes engendrés par l'urbanisation galopante en
Afrique en général et dans ce pays en particulier est celui
lié à la production des sols urbains. Pour eux, cette production
repose sur des textes officiels en vigueur qui sont à peine
respectés. Cette situation fait que ce secteur de la vie de l'Etat n'est
pas maîtriser comme cela devrait l'être par les pouvoirs publics.
D'où les difficultés dans le contrôle de l'accès
aux sols et de leur mise en valeur par la population. Peut-on
généraliser cette observation à toutes les villes
africaines et aux quartiers de la ville de Ngaoundéré ?
Parlant de la situation de la propriété
foncière au Cameroun, Tchapmegni (2007) affirme que le modèle
européen de sécurisation des droits fonciers à travers le
système de l'immatriculation des terres a eu du mal à s'enraciner
au Cameroun. L'explication serait que le système d'immatriculation des
terres a été utilisé comme un instrument par les
différents colonisateurs, pour s'accaparer les terres camerounaises au
détriment des collectivités coutumières. Ces
dernières ont évidemment réagi, pour revendiquer leur
droit de propriété sur les terres constituant leurs terroirs. La
revendication de la propriété des collectivités
coutumières sur les terres villageoises a d'ailleurs constitué
l'une des principales revendications de l'indépendance du Cameroun. Pour
l'auteur, l'Etat post-colonial a choisi, face à un régime foncier
traditionnel fortement tribalisé, la voie du développement
économique et social, qui a consacré le maintien du
système de l'immatriculation, et a induit de nombreuses réformes
foncières visant à le généraliser. Mais la
procédure actuelle d'immatriculation a donné lieu à de
très nombreux dérapages, ce qui a suscité beaucoup de
récriminations de la part des populations, surtout que cette
procédure n'a pas contribué à diminuer le nombre des
conflits fonciers et l'intensité desdits conflits, encore moins à
sécuriser les droits fonciers individuels. En l'état actuel,
l'utilité économique du titre de propriété demeure
encore inconnue de la majorité. Celui-ci semble dénué
d'intérêt. Ce constat est-il semblable à la situation des
populations de notre zone d'étude ?
1.2.2 Cadre conceptuel
Insécurité foncière : Elle
est pour Teyssier et al. (2002) un élément parmi
d'autres qui bloque les processus d'intensification de l'agriculture et de
renouvellement des ressources naturelles. Sans véritable assurance de
pouvoir conserver sa terre, aucun paysan n'investira en travail ou en capital
pour la bonification et la durabilité de ses terres agricoles. Pire
encore, certains producteurs estiment que le risque d'accaparement devient plus
élevé si l'aménagement augmente la valeur du sol.
L'insécurité foncière conduit à un processus de
dégradation des ressources. L'affaiblissement des régulations
administratives ou coutumières stimule l'accaparement rapide et
individualisé des ressources par crainte d'une confiscation de ces
mêmes ressources par d'autres acteurs. Le climat de
dérégulation, la rareté d'instances légitimes
d'arbitrage et la confusion des responsabilités en matière
foncière ouvrent des perspectives d'évolutions des grands
domaines agricoles exploités de façon extensive au profit de
notables et de potentats locaux, plus familiers des procédures de
reconnaissance des droits fonciers. Il faut contrôler l'espace pour
contrôler la société; il faut conquérir des terres
pour asseoir les droits de sa communauté face à celle des autres
; il faut maîtriser le foncier pour se constituer une clientèle
d'obligés. Le flou du jeu foncier entraîne des compétitions
qui attisent les clivages identitaires.
Le conflit foncier est rémunérateur pour ceux
qui disposent du pouvoir de régulation, ce qui freine leurs ardeurs pour
un règlement définitif. L'achat des arbitres tourne à la
surenchère et ruine les exploitations en conflit, contraintes parfois de
céder des portions de leur patrimoine foncier tant est forte la ponction
occasionnée par les arbitrages. Enfin, l'insécurité
foncière a également pour conséquences un repli sur
l'ethnie et un éloignement du citoyen envers le projet de nation.
« Les citoyens vivent en marge de la loi, situation qui peut
être source de graves désordres, car, (...) lorsque la
législation est bafouée et non appliquée, il en
résulte un discrédit pour le parlement qui fait les lois, pour le
gouvernement qui est chargé de les exécuter, pour la justice et,
en définitive, une crise de l'Etat » Boubou (2001). Dans le
cadre de cette étude, l'insécurité foncière
désigne la situation dans laquelle se trouvent les populations des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem n'ayant pas de document
officiel pour justifier leur statu de propriétaire en l'occurrence le
titre foncier.
Toujours dans le sens de la l'accès à la
propriété foncière, le terme de sécurisation des
terres occupe une place de choix dans notre cadre d'étude. Ceci
s'explique par le fait que notre zone d'étude est située dans un
milieu dont l'urbanisation est très récente. Cette
dernière fait que le système foncier de cette zone est identique
à celui du milieu rural. La sécurisation foncière
désigne pour Le Roy et al. (1996) tout processus de mise en
sécurité des acteurs relativement au droit foncier. Cela implique
des règles de gestion foncière appropriées et
légitimes. Pour eux : « Passer de
``sécurité'' à ``sécurisation'', c'est exprimer
l'idée que la sécurité n'est pas un état stable
mais le résultat d'un ensemble de facteurs s'inscrivant dans un
espace-temps à prendre en considération au cas par
cas ». Le concept d'insécurité foncière
induit la notion de politique foncière qui désigne l'ensemble des
réglementations, moyens et outils mis en oeuvre afin d'assurer
l'administration des sols, qu'ils soient urbains, agricoles ou naturels. La
politique foncière a notamment pour but de maîtriser le
développement urbain, de permettre aux communes de mieux organiser la
réalisation de projets importants en réservant des terrains et de
contribuer à la régulation du marché foncier.
Le moyen le plus répandu pour sécuriser la terre
est l'immatriculation foncière. Selon Ley (1982) cette dernière a
pour but d' « apporter une garantie de
propriété à l'investisseur, plus
généralement, garantir la sécurité des transactions
immobilières et protéger le propriétaire contre les
empiètements des tiers. » Cette opération se fait
d'abord par la définition topographique de l'immeuble qui doit
être l'objet de l'immatriculation, ensuite par la constatation des droits
réels dont il est grevé, l'inscription dans un recueil
spécial dit « livre foncier » et enfin par
la remise au propriétaire de l'immeuble d'un titre définitif et
inattaquable qui constitue le point de départ unique de toutes les
mutations et droits ultérieurs. Dans le cadre de notre étude
l'immatriculation foncière correspond au titre foncier.
Maîtrise foncière : Brunet et
al. (1993) l'ont définie comme étant la
« capacité d'une collectivité à
décider des formes d'occupation de son territoire ; c'est un
objectif exigeant pour les municipalités désireuses de
maîtriser le développement et l'affectation des sols de la
commune. » Il est important de nous attarder sur la notion du
foncier qui est l'ensemble des terres et immeubles d'un territoire
donné. Selon Le Bris et al. (1982) il s'entend comme
« l'ensemble des rapports entre les hommes impliqués par
l'organisation de l'espace ». La maîtrise foncière
s'accompagne toujours de la bonne gestion des sols. Celle-ci commence par le
contrôle des moyens de production des terres et des sols urbains. La
production foncière selon Brunet et al. (1993) est
« un processus par lequel un espace est approprié et
transformé en bien-fonds, dont l'occupation ou la vente sont
négociables, même illégalement. L'installation de la
population à titre précaire sur des terres dont la possession est
mal définie, inconnue ou collective, contribue à la production
foncière, c'est le cas de nombreux bidonvilles. La création d'un
lotissement sur une terre jusque-là agricole, voire ``non
constructible'', participe aussi à la production foncière. Cela
se traduit par un changement de classification des terres, lequel suffit
à entraîner, même avant toute intervention, un saut
considérable dans les valeurs foncières, cause de quelques
``enrichissements sans cause''. La production foncière se distingue de
la production immobilière, qui est celle des immeubles construits.
Toutes deux ont des promoteurs, qui peuvent relever de catégories
sociales complètement différentes, ou d'une seule et même
catégorie ».
Dans l'optique d'efficacité, la gestion utilise
aujourd'hui les outils de la cartographie qui désigne selon le
dictionnaire Le petit Larousse Illustré (2007),
l' « ensemble des opérations de conception,
d'élaboration, de dessin et d'édition des cartes, des
plans » et de plus en plus la Cartographie Assistée par
Ordinateur en abrégé CAO pour atteindre ses objectifs.
La carte est quant à elle selon le CFC2(*) « une représentation
géométrique conventionnelle, généralement plane, en
positions relatives, de phénomènes concrets ou abstraits,
localisables dans l'espace ». La carte est une
représentation réduite de la surface de la terre sur un support
plan et cela dans un rapport de réduction appelé échelle
qui doit être connu avec précision. Selon nous, la cartographie
désigne comme l'a si bien définie l'ACI3(*) l'« ensemble des
études et des opérations scientifiques, artistiques et techniques
intervenant à partir des résultats d'observations directes ou de
l'exploitation d'une documentation, en vue de l'élaboration des cartes
et autres modes d'expression, ainsi que de leur utilisation ».
Dans le cadre de cette étude, la maîtrise foncière
désigne le contrôle du processus de production des sols urbains et
leur gestion par les autorités traditionnelles et les agents de l'Etat.
Espace urbain : C'est une surface, un milieu
aménagé et affecté aux activités et à
l'usage des habitants de la ville. Caractérisée par ses
coordonnées géographiques, cette dernière se
définit par un certain nombre de critères qui la
différencie du village, l'insère dans des catégories
systématiques ou originales et introduisent l'étude de ses
activités. La définition de la ville prend en compte plusieurs
critères dont les principaux sont statistiques, fonctionnels et
conceptuels. La définition qui dérive du critère
statistique présente la ville comme un rassemblement minimum d'hommes
sur une superficie restreinte, autrement dit, c'est un lieu où se
trouvent des hommes agglomérés en nombre suffisant. Pour
l'Institut National de la Statistique (INS), une ville est une commune dont la
population agglomérée dépasse 2000 habitants sous
réserve que les maisons ne doivent pas être distantes de plus de
100m. Ici l'INS retient tout simplement le critère administratif du
cadre communal. Si par hasard plus de 2000 habitants sont disposés en
agglomération dans plusieurs communes contigües, il n'y a pas de
ville à proprement parler sur le plan de statut, mais ces
éléments peuvent faire partie d'un autre type de division
appelée Zone de Peuplement Industriel et Urbain (ZPIU) qui rassemble
selon d'autres critères plus complexes les milieux
pénétrés par l'activité industrielle au moins sur
le plan de l'emploi.
La caractéristique la plus importante de la ville est
de comporter un éventail de fonctions d'où le critère
fonctionnel dans la définition de la ville. Ce sont les fonctions de
relations c'est-à-dire les fonctions qu'on appelle par ailleurs
fonctions tertiaires. Par essence, la ville est un lieu de services rendus soit
à sa population, soit à celle de sa zone d'influence
immédiate ou lointaine. Ces fonctions sont entre autres celles du
commerce de toute dimension, des activités de services aux particuliers
et aux entreprises : banques, bureaux, administrations, équipements
de santé, de spectacles, activités ludiques, etc. La perte dans
une petite ville d'un organe administratif comme une perception, une
gendarmerie, une fonction de commandement est ressentie comme une perte de
substance entrainant une perte ou une diminution de crédibilité
car la ville est en grande partie une image c'est-à-dire une
représentation mentale. D'autres fonctions peuvent coexister avec
celles-là comme la présence d'industrie de type primaire ou
secondaire, mais elles ne peuvent à elles seules former une ville c'est
le cas des agglomérations autour d'un puits de mines, des cités
ouvrières ou autour des houilles. On peut dire dès lors que la
ville est une concentration d'hommes, de besoins, de possibilités de
toutes sortes ayant une grande capacité d'organisation et de
transmission. Elle existe matériellement et attire ou accueille des
habitants à qui elle fournit par sa production propre ou par son
commerce et par ses équipements divers la majeure partie de tout ce dont
ils ont besoin. Elle est le lieu où les contacts de toute nature sont
favorisés et leurs résultats maximisés.
La ville contribue essentiellement à la double liaison
entre l'espace périphérique qu'elle domine plus ou moins et
l'espace lointain avec lequel elle entretient des rapports complexes, mais
comme corollaire le cadre urbain, l'ambiance urbaine influe sur les habitants.
Il existait d'autres critères pour définir la ville, pendant
longtemps on a pu évoquer l'architecture, la densité
démographique ou la hauteur des immeubles, la ville était
symbolisée par ses monuments, ses maisons hautes, ses encombrements, sa
promiscuité, etc. Cela est encore vrai dans bien des cas, mais beaucoup
de villes modernes échappent à ce schéma. Aujourd'hui la
plupart des villes sont organisées en quartier. Ce dernier est selon le
dictionnaire Le petit Larousse Illustré (2007), « une
division administrative d'une ville, c'est une partie de la ville ayant
certaines caractéristiques ou une certaine
unité ». Pour Brunet R. et al. (1993), le
quartier désigne étymologiquement, une « portion
d'un tout divisé en 4 parties. Mais les quartiers d'une ville sont
généralement plus de 4, et leur découpage qui ne
relève pas de l'art grossier de l'équarrisseur qui, comme son nom
l'indique, taille au carré. Le mot désigne en
vérité une catégorie particulière d'être
géographique, qui relève de ``l'espace vécu'' d'une
certaine communauté d'appartenance et d'une représentation de
celle-ci, avec des lieux repères et des lieux centraux. Il correspond
rarement aux maillages statistiques ou gestionnaires les ``arrondissements'' de
Paris par exemple ne sont pas des quartiers, car ils demandent, pour exister,
une certaine conscience ``d'être du quartier'' ». Dans le
contexte africain, le quartier désigne un ensemble d'îlots
d'habitations en y incluant la petite voirie; cette échelle correspond
à l'espace de vie sociale, notamment des enfants et des adultes sans
activité extérieure. On appelle parcelle l'espace regroupant la
ou les maisons et la cour; cet espace est le plus souvent
délimité par des palissades et correspond à ce que l'on
appelait autrefois le carré, unité mono ou multifamiliale. La
zone est l'espace homogène, du point de vue des tissus urbains,
comprenant les parcelles, les quartiers, les équipements collectifs et
la grande voirie. Cette unité d'analyse, qui permet une
évaluation globale de la population, est la plus souvent retenue pour
définir les densités de population (Salem et al., 1992).
1.3
QUESTIONS DE RECHERCHE
Tout travail scientifique prend essence dans le
questionnement, c'est pourquoi nous nous sommes posé certaines
interrogations.
1.3.1 Question principale
La question principale de cette étude est la
suivante : quels sont les principaux modes d'accès à
l'espace habité des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem de la ville de Ngaoundéré ? De
cette question découle celle qui suivent :
1.3.2 Questions spécifiques
Ce travail a 4 questions spécifiques,
notamment :
- Par quoi est caractérisé l'espace
habité des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem ?
- Quels sont les acteurs impliqués dans les
transactions foncières des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem ?
- Quelle est la place des rapports sociaux et du pouvoir
d'achat de la population dans l'accès aux terres et à
l'habitation des quartiers de la ville de Ngaoundéré ?
- Comment le principal mode d'accès à l'espace
habité des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem est t-il facteur d'insécurité
foncière dans la zone ?
1.4
OBJECTIFS
Une fois les questions de recherche posées, nous avons
défini les objectifs de cette étude. Ici nous avons 1 objectif
principal qui a été organisé en 4 grands temps.
1.4.1 Objectif principal
Déterminer et analyser les modes d'accès aux
terres et à l'habitation dans les quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem.
1.4.2 Objectifs
spécifiques
- Caractériser l'espace habité de ces quartiers
Gambara II, Burkina et Jérusalem ;
- Déterminer les principaux acteurs fonciers de ces
quartiers ;
- Déterminer le principal mode d'accès à
l'espace habité ;
- Analyser l'incidence du principal mode d'accès
à l'espace habité sur la sécurisation des terres dans la
zone.
1.5
HYPOTHESES
L'hypothèse de la recherche est une réponse
anticipée au problème que pose le sujet. Comme pour les questions
de recherche et les objectifs, nous avons dégagé
l'hypothèse principale et les hypothèses spécifiques.
1.5.1 Hypothèse
principale
L'hypothèse principale de cette étude est
formulée comme suit : l'achat et la location sont les principaux
modes d'obtention des terres et des maisons à Gambara II,
Burkina et Jérusalem.
1.5.2 Hypothèses
spécifiques
Spécifiquement nous avons comme hypothèses
de recherche :
- Les quartiers étudiés sont essentiellement
d'occupation spontanée ;
- Les chefs des quartiers et les plus anciens habitants sont
les principaux acteurs des transactions foncières de Gambara II,
Burkina et Jérusalem ;
- Les bons rapports sociaux avec les propriétaires et
le pouvoir d'achat de ceux qui veulent acquérir des terres ou des
demeures à Gambara II, Burkina et Jérusalem,
déterminent le succès ou l'échec des transactions
foncières ;
- Les certificats des ventes délivrés par les
chefs de quartier freinent le recourt à l'immatriculation
foncière dans ces quartiers.
1.6
CADRE GEOGRAPHIQUE
Localisée à 1100 m d'altitude entre le
7°09' de latitude Nord et le 13°01' de longitude Est, sur la dorsale
de l'Adamaoua, la ville de Ngaoundéré est le chef-lieu
administratif de la région de l'Adamaoua. Le Décret
n°2008/015 du 17 janvier 2008 du Président de la République
du Cameroun a créé dans l'agglomération de
Ngaoundéré la « Communauté Urbaine de
Ngaoundéré » qui prend l'appellation de «
ville de Ngaoundéré ». Elle est composée des
trois communes d'arrondissements ci-après : Ngaoundéré
1er, Ngaoundéré 2ème et
Ngaoundéré 3ème (Le FEICOM, 2009). Les
quartiers qui constituent notre zone d'étude appartiennent à la
commune de Ngaoundéré 1er. Selon le Décret
N° 2007/115 du 23 avril 2007 du Président de la République
du Cameroun portant création de nouveaux arrondissements au sein de
certains départements, le ressort territorial de l'arrondissement de
Ngaoundéré 1er s'étend sur les quartiers et
villages suivants : Quartier administratif, Mbideng, Camp fonctionnaire,
Ndelbé I, Bali, Ndelbé II, Boumdjéré, Ndelbé
III, Mission catholique, Gambara II, Mayo-Djarandi, Burkina, Bamyanga
I, Marza I, Bamyanga II-A, Marza II, Bamyanga II-B, Ngaoundang, Bamyanga III,
Sioute Bonjong, Bamyanga-Hamadjangui, Laïga, Bamyanga-Pana, Wakwa,
Quartier Lissey, Mamra, Haut-Plateau, Kantalang, Beka-Hosséré,
Mbikala-Hosséré.
Situés au Sud-Est, entre le 7°18'18,61'' de
latitude Nord et le 13°36'03,80'' de longitude Est (Atangana Bamela et
al., 2010), les quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem se trouvent à la périphérie de
Ngaoundéré (Cf. Figure n°1). Avec une altitude
moyenne de 1200 m, ces quartiers s'étendent principalement de la
vallée du cours d'eau Nden Mbé jusqu'aux flancs des mornes
rocheux. Ils sont limités au Nord par une surélévation sur
laquelle est perchée le camp norvégien, au Sud par des mornes
granitiques, à l'Ouest par le quartier Mbideng et à l'Est par le
Centre d'Instruction des Forces Armées Nationales en
abrégé CIFAN (Mvu Nguofeyuom, 2001).
2.
METHODOLOGIE
Les éléments de la méthodologie doivent
permettre de vérifier chacune des hypothèses retenues. C'est dans
cette optique que nous avons choisi d'adopter la méthode
hypothético-déductive. C'est-à-dire qu'après nos
observations de terrain, nous avons émis des hypothèses que nous
avons vérifiées sur le terrain tout au long de notre
étude. Notre travail adopte une démarche méthodologique
qui comporte plusieurs étapes parmi lesquelles figurent les
méthodes de collectes d'informations, l'observation participante et le
traitement des données collectées sur le terrain.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina1.png)
Source : Carte d'évolution de la ville de
Ngaoundéré, d'après Tchotsoua, 2004 et enquêtes de
terrain juin 2009. Infographie : Petnga Nyamen (octobre
2010)
Figure n°1 : Localisation de la zone
d'étude
2.1 Collecte des informations
2.1.1 Données de seconde
main
La collecte des données de seconde main a
consisté à l'exploitation des documents et travaux qui ont
été faits antérieurement dans le domaine du foncier urbain
dans le monde, en Afrique et au Cameroun. La recherche bibliographique consiste
à la consultation des documents en rapport avec notre thème
d'étude. Elle a débuté au mois de février 2010 sur
Internet et à la Bibliothèque Ngaoundéré Anthropos
de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines (FALSH) de
l'Université de Ngaoundéré. Elle nous a permis
d'appréhender les différents concepts c'est-à-dire les
différentes idées de notre travail. C'est au cours de cette
étape que nous avons obtenu des informations relatives à la
localisation de notre zone d'étude, aux principaux types des sols du
secteur, au climat, à la population qui la compose et à
l'historique de la création des quartiers de notre zone d'étude.
Cette recherche bibliographique nous a permis de définir et d'inscrire
notre thème de recherche dans un contexte scientifique précis.
Nous avons compété cette collecte des données secondaires
à la bibliothèque de recherche de l'Université de
Ngaoundéré et à la bibliothèque municipale de la
ville de Garoua. L'accent a été mis sur les livres, les articles,
les publications, les rapports, les mémoires et les thèses
relatifs à la cartographie des données urbaines, à la
régulation foncière au Cameroun, à la sécurisation
de l'habitation en milieu urbain, aux modes d'accès à l'espace
habité, à la gestion des terres en milieu urbain et au
problème du déterminisme face à l'acquisition d'un titre
foncier dans le contexte camerounais d'urbanisation galopante.
Le recours aux Nouvelles Technologies de l'Information et de
la Communication (NTIC) notamment l'Internet, nous a permis d'avoir
accès à une documentation plus importante relative aux travaux
sur la sécurisation des terres et de l'habitat qui ont été
réalisés dans le monde et dans certains pays africains. En dehors
de la sécurisation de l'habitat dans le monde les documents sur les
modalités d'accès aux sols urbains et ceux portant sur le
régime foncier et domanial du Cameroun nous ont été
également d'un apport considérable pour l'élaboration et
la progression de l'étude. Après avoir identifié les types
de données à collecter, il nous fallait définir les
individus auprès desquels nous devons mener nos enquêtes.
2.1.2 Données primaires
Nous avons collecté nos données primaires
à la commune de Ngaoundéré 1er, dans les
services départementaux des domaines et des affaires foncières de
la Vina et auprès des habitants des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem. Les données statistiques
collectées dans les services de la délégation
départementale des domaines et des affaires foncières de la Vina
concernent les titres fonciers établis dans notre zone d'étude.
Nous avons effectué ce travail dans les services de la conservation
foncière dudit département pour être plus précis.
Ces données nous ont permis de connaître le nombre de titres
fonciers qui existent dans ces quartiers, leur date de délivrance, les
superficies des parcelles, les propriétaires et leur position
c'est-à-dire les coordonnées géographiques de chacune des
parcelles immatriculées afin d'en faire la cartographie.
L'information collectée à la commune de
Ngaoundéré 1er est relative à la
délimitation spatiale de la commune ce qui nous a permit d'avoir une
idée claire sur les limites de la collectivité territoriale en
charge de notre zone d'étude. Pour délimiter notre zone
d'étude, nous avons effectué une descente sur le terrain et
procédé à des levées GPS4(*) suivant les indications de nos
guides de terrain et des populations des quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem. Ce travail nous a conduit à la
circonscription de notre zone d'étude et nous a permis d'en connaitre
les limites exactes. Les habitants de ces quartiers, par le biais du
questionnaire et des entrevues, nous ont fourni les informations sur les
modalités d'acquisition des terres et de l'habitat dans leur quartier.
Nous devons préciser ici la technique d'échantillonnage qui nous
a permis d'obtenir des informations fiables pour notre étude.
2.2 Echantillonnage
L'échantillonnage est le processus qui nous permet
d'obtenir un échantillon. Pour définir cet échantillon, il
nous a fallu des données sur le nombre de ménages de notre zone
d'étude. Pour ce faire, nous avons adressé une demande au
directeur du BUCREP (Bureau Central des Recensements et des Etudes de
population) afin d'obtenir les données relatives à la population
des quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem. Les
personnes chargées du dossier nous ont dit que la réponse avait
déjà été renvoyée, mais nous ne l'avons pas
reçue. Face à cet aléas et à l'impératif de
temps auquel nous avons été confronté, nous avons
utilisé les informations obtenues au cours de la recherche
bibliographique. Selon le document que nous avons à notre disposition,
le nombre total de ménages des quartiers de notre zone d'étude
était estimé à 595 en 2001, avec 341 à
Burkina, 164 à Gambara II, 61 à New-York et 29
à Jérusalem (Mvu Nguofeyuom, 2001). Notre
échantillon a été constitué de 106 ménages
du secteur soit un taux de 17,8%. La répartition de ces
ménages sur l'ensemble des quartiers de notre zone d'étude s'est
faite comme suit :
Tableau n°1 : Répartition de
l'échantillon par quartier
Quartier
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Gambara II
|
28
|
26,4
|
26,4
|
|
Burkina
|
68
|
64,2
|
90,6
|
|
Jérusalem
|
10
|
9,4
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre 2010
Le tableau ci-dessus présente la répartition
par quartier de l'échantillon. Nous pouvons constater que le quartier
Burkina du fait de son importance démographique et de sa superficie a le
plus fort taux soit 64,2% des enquêté, suivie de Gambara II avec
26,4% et enfin Jérusalem avec 9,4%.
Ce choix de l'échantillon est par conséquent
raisonné parce qu'il est fait de façon à aboutir à
des résultats très proches de la réalité du
terrain. L'élaboration de l'échantillonnage terminée, il a
été question pour nous d'administrer le questionnaire. En fait,
qu'est-ce qu'un questionnaire ?
2.3 Enquêtes quantitatives
par questionnaire standard
2.3.1 Questionnaire
Le questionnaire est un document composé d'une
série de questions sur lequel sont notées les réponses ou
les réactions sur un sujet bien déterminé soumis à
la population de laquelle on veut extraire une information. Il s'agit en effet
d'une liste bien détaillée, bien classée et bien
planifiée d'éléments à propos desquels les
informations sont demandées. Il est utilisé dans le but d'obtenir
des données concrètes et objectives à partir des sources
primaires. Dans le cadre de notre étude, le questionnaire
standardisé que nous avons élaboré porte sur les
modalités d'accès aux terres et de l'habitat à Gambara II,
Burkina et Jérusalem. Ce questionnaire nous a permit
de connaître les modes d'acquisition des terres, des maisons et de
comprendre les principaux problèmes d'accès à
l'immatriculation foncière dans ces quartiers. Dans l'optique de
faciliter la compréhension du questionnaire pour les personnes que nous
avons interrogées, il a été conçu avec des
questions fermées reliées à nos hypothèses de
recherche, ces questions ont été élaborées sur des
faits réels et ont été expliquées lors de
l'administration lorsque l'enquêté avait des difficultés
à les comprendre. Nous avons procédé à un test du
questionnaire auprès de la population de ces quartiers, ce qui nous a
permis de vérifier la pertinence et l'efficacité des questions
avant de passer à la rédaction et à l'administration du
questionnaire définitif.
2.3.2 Test du questionnaire
Le questionnaire a d'abord été testé sur
un certain nombre d'habitants des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem afin d'évaluer le niveau de
compréhension et la pertinence des questions posées aux
enquêtés. Pour cela, un nombre de 12 habitants pour toute notre
zone d'étude a été choisi soit 4 à Gambara II, 6
à Burkina et 2 à Jérusalem. Les
personnes ciblées ont été les propriétaires
fonciers et les locataires des maisons de ces quartiers.
Les résultats de cette étude pilote nous ont
permis de reformuler certaines questions pour mieux les adapter au niveau de
compréhension des personnes qui ont été interrogées
plus tard. C'est dire que ce test du questionnaire auprès des chefs de
ménages des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem nous a permit de vérifier l'efficacité
des questions et de formuler le questionnaire définitif (Cf. Annexe
n°1) de notre enquête. Il était également
question pour nous de vérifier l'efficacité de la méthode
que nous avons choisie pour mener notre étude.
2.3.3 Mode d'administration du
questionnaire
Dans l'optique d'obtenir des informations fiables, nous avons
choisi le mode d'administration direct pour notre questionnaire. La
méthode directe consiste à administrer directement le
questionnaire aux personnes concernées. Nous avons une descente sur le
terrain pour administrer directement le questionnaire aux
intéressés. Au cours de celle-ci nous avons été
confrontés à des réticences de la part de la population ce
qui nous a conduits à confier le questionnaire à des personnes
influentes dans les quartiers et en qui nous avions confiance pour qu'elles
l'administrent. Nous avons pris le soin d'expliquer les questions à ces
personnes afin que l'information ne soit pas diluée. Pour les
enquêtés d'expression locale, nous leur traduisions les questions
en fulfulde lors de l'administration du questionnaire. Etant donné que
nous travaillons sur un domaine très sensible de la vie sociale, nous
devions vérifier la fiabilité des informations que nous avons
obtenu par nous-mêmes c'est ce qu'on appelle l'observation participante.
En quoi consiste exactement cette dernière ?
2.4 Observation participante
L'observation participante est un outil et en même temps
une méthode de recherche anthropologique qui consiste à vivre de
façon prolongée avec le groupe social étudié selon
la définition de Malinowski (1985). Dans le cadre de notre étude,
nous avons effectué plusieurs visites de 4 heures en moyenne à
Gambara II, Burkina et Jérusalem. Le séjour
prolongé quant à lui nous a conduits à une immersion dans
ces quartiers. Cette immersion nous a permis de mieux comprendre les pratiques
foncières (processus de transfert marchand ou non marchand des terres)
et les acteurs en présence dans la zone. Notre approche se base sur
l'expérience de Petit (2000) et de Bonnerat (2002) qui s'accordent
à reconnaître que le cadre rigide d'une enquête ne suffisait
souvent pas à comprendre les pratiques et les logiques des acteurs
fonciers. Les enquêtes ne sauraient suffire pour appréhender de
manière précise et fiable les pratiques foncières. Les
entretiens donnaient souvent lieu à des réponses trop
imprécises, parfois mensongères. Les entretiens et les questions
suscitaient chez les interlocuteurs de la méfiance. Il nous a donc paru
indispensable de compléter les enquêtes avec des observations
directes, qui offrent par ailleurs une base privilégiée de
discussion. Cette observation participante avait pour but non seulement de
gagner la confiance du groupe social à étudier mais surtout de
constater par l'observation certaines pratiques foncières de
manière complémentaire aux questionnaires. (Sougnabé et
al., 2007)
2.5 Collecte des
données à la conservation foncière de la Vina
La collecte des données à la
délégation départementale des domaines et des affaires
foncières de la Vina a été une étape
charnière de nos travaux de terrain d'autant plus que nous nous
étions fixés entre autre comme objectif, de réaliser la
cartographie du foncier cadastral de notre zone d'étude. Pour
l'atteindre, il nous fallait obtenir le nombre de titre fonciers qui existent
à Gambara II, Burkina et Jérusalem, et leur
position sur le terrain. Nous nous sommes rendus à la
délégation et avons rencontré le
délégué départemental a qui nous avons
expliqué ce pourquoi nous sommes venus dans ses services. Il nous a
demandé de monter un dossier contenant une demande lui étant
adressée, notre attestation de recherche, la liste des informations que
nous voulions obtenir dans ses services et une photocopie de notre carte
d'étudiant. Une fois le dossier en sa possession, il nous a fait un
planning de passage qui prévoyait deux semaines à la conservation
foncière et une semaine dans le service départemental du cadastre
(Cf. Annexe n°6). Le passage dans le service du cadastre
n'était pas initialement prévu, le délégué a
jugé bon de l'ajouter au cas où nous n'obtenons pas toutes les
informations que nous voulions à la conservation foncière.
Le travail à la conservation a été
organisé en deux grandes phases notamment : la consultation des
livres fonciers et la collecte des données dans les dossiers qui nous
intéressait. Pour nous aider dans cette tâche, nous avons
été confiés à Monsieur Iya, le responsable des
archives foncières. Ce dernier nous a été d'une aide
précieuse et nous a allégés considérablement la
tâche. Une fois en possession de toutes ces données, il ne nous
restait plus qu'à passer leur traitement.
2.6 Traitement des données
Après la collecte des données, il nous a
été indispensable de procéder au traitement et à
l'analyse des informations collectées sur le terrain dans le but
d'obtenir des résultats qui sont des réponses ou non aux
questions de recherches que nous nous sommes posés au début de
cette étude. Ce traitement s'est à l'aide de l'outil informatique
de statistique notamment le logiciel SPSS5(*). L'étape de la codification et du
dépouillement du questionnaire, préalable à l'analyse
statistique, a été une grande partie du travail de traitement des
données recueillies sur le terrain.
2.6.1 Codification et
dépouillement du questionnaire
Après la confection du questionnaire, nous avons
créé une banque de codes pour nos questions tout en
prévoyant des espaces modifiables après la collecte du
questionnaire. Une fois l'ensemble des questionnaires collectés, nous
avons recodifié ce dernier afin de prendre en considération les
réponses des enquêtés que nous n'avons pas prévues.
La codification consiste à affecter un code à chaque variable du
questionnaire (les différentes questions) afin de les introduire dans
l'ordinateur et de procéder à toutes les analyses
souhaitées. Ce code peut être un chiffre ou une lettre pour chaque
variable du questionnaire. La codification dépend du type d'information
que nous voulons extraire. C'est pourquoi nous avons au préalable un
dictionnaire de codes pour affecter un code à chaque information. Ceci
nous a permit d'éviter des erreurs lors du dépouillement du
questionnaire. Les variables ont par la suite été entrées
dans le logiciel de traitement statistique SPSS. Cette opération s'est
déroulée en respectant le dictionnaire des codes établis
préalablement et l'ordre des variables dans le questionnaire.
Le dépouillement du questionnaire consiste d'abord
à relever manuellement le code correspondant à la cochée
par chaque individu et pour chaque variable. Après ce
dépouillement manuel, l'introduction des variables dans l'ordinateur
s'est effectuée en saisissant le code correspondant à chaque
variable. Chaque code a été saisi en respectant l'ordre
d'apparition des variables, des codes et également des individus qui
correspondent à chaque questionnaire. Le logiciel de traitement de
données statistique SPSS permet de saisir le maximum possible de
variables. Après avoir terminé le dépouillement
informatisé, il a été question de choisir la ou les
méthodes d'analyse de l'information la ou les plus
appropriées.
2.6.2 Analyse et traitement des
données
Le logiciel SPSS propose un éventail assez bien fourni
de méthodes d'analyse de l'information. Nous avons dans un premier temps
fait une analyse descriptive des différentes variables du questionnaire.
Cette opération nous a permit d'obtenir une description de la population
statistique c'est-à-dire les fréquences, les moyennes, les
écart-types et les pourcentages. L'obtention de ces statistiques
descriptives est importante pour l'analyse sociodémographique de la
population de notre zone d'étude et elle nous a permit d'élaborer
des histogrammes, diagrammes en bâtons et en secteurs.
Il a été ensuite question pour nous
d'exécuter des requêtes afin d'obtenir des tableaux croisés
en deux ou plusieurs variables. Les tableaux croisés nous ont permit
d'étudier le lien entre ces variables. Le logiciel SPSS effectue
automatiquement ces tests lorsqu'on lui en donne les instructions au moment de
l'extraction des tableaux croisés.
2.6.3 Traitement
cartographique
Le traitement cartographique est intervenu à la suite
du traitement statistique parce qu'on a pris les données statistiques
pour réaliser les cartes thématiques de notre zone
d'étude. Certaines données statistiques peuvent être
spatialisées c'est-à-dire représentées sur une
carte. En utilisant les techniques de projection des coordonnés sur une
carte de la zone d'étude préalablement
géoréférencée, nous avons élaboré la
carte des titres fonciers à Gambara II, Burkina et
Jérusalem recensés à la conservation
foncière du département de la Vina. Nous avons créé
une base de données SIG6(*) à l'aide d'un GPS et de la photographie
aérienne de la zone pour faciliter la localisation des parcelles
immatriculées des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem sur la carte de la ville de Ngaoundéré.
Ce travail de cartographie s'est rendu possible à l'aide des logiciels
Excel et MapInfo. Les données statistiques ainsi que celles issues d'un
SIG et leur spatialisation permettent de rendre visibles les informations du
terrain. La visualisation de ces données et leur prise en compte est
très importante dans la prise de décision.
2.7 Choix de notre zone
d'étude
Gambara II, Burkina et Jérusalem
comme la plupart des quartiers des pays d'Afrique subsaharienne sont en pleine
mutation du fait de la croissance démographique et de la forte
urbanisation observée dans la ville de Ngaoundéré ces
dernières années. La création de la commune de
Ngaoundéré 1èr a accentué les
problèmes de la zone qui il y a moins de 5 ans, était
considérée comme zone rurale. Ces quartiers ont pour
caractéristique la spontanéité c'est-à-dire que
l'occupation des sols s'est faite de manière anarchique du fait de la
pauvreté et de la précarité dans laquelle vit ses
populations. Le choix de ces quartiers comme zone d'étude se justifie
également par le fait que ce sont des quartiers situés à
la périphérie de la ville de Ngaoundéré et au pied
d'un Mont donc sur un relief assez accidenté qui, aussi paradoxale que
cela parait, sont un foyer de peuplement important.
3.
RESULTATS ATTENDUS ET INTERET
3.1 Résultats attendus
Nous voulions au terme de notre étude déterminer
et analyser les principaux modes d'accès aux terres et à
l'habitation des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem. Pour ce faire, nous avons collecté des
informations relatives aux acteurs fonciers des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem ce qui nous a permit de
déterminer les facteurs favorisant l'insécurité
foncière dans la zone. Nous avons administré un questionnaire
d'enquête aux principaux acteurs fonciers desdits quartiers afin
dégager le principal mode d'accès à l'espace
habité. Nous avons également procédé à la
collecte des informations relatives au nombre exact des titres fonciers de
notre zone d'étude et la position (coordonnées
géographiques) de chacun des lots immatriculés de ces quartiers.
Toutes les données et les informations que nous avons collecté
nous ont permit de réaliser la cartographie du foncier cadastral de
notre zone d'étude, d'analyser les principales modalités
d'accès à l'habitat et de comprendre les différentes
stratégies mises en place par les habitants des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem pour sécuriser leurs
terres.
3.2 Intérêt
Notre travail a un double
intérêt appliqué et méthodologique.
L'intérêt appliqué se justifie dans ce travail parce que
l'étude des principaux modes d'accès à l'espace
habité des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem nous a permit de déterminer l'origine de
l'insécurité foncière de la zone. Une fois ladite origine
déterminée, nous avons proposé des actions à mener
pour lutter contre l'insécurité foncière dans laquelle se
trouve la population de notre zone d'étude. L'intérêt
méthodologique se situe au niveau de la démarche que nous avons
adopté pour réaliser la carte du foncier cadastral des quartiers
Gambara II, Burkina et Jérusalem à
Ngaoundéré. Etant donné que la carte est un outil
très important d'aide à la décision, elle va contribuer
à assurer la bonne gestion de l'espace habité de la ville. De
plus, la cartographie du foncier cadastral des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem facilite l'accès aux
informations relatives à l'habitation, aux titres fonciers, aux sols et
à leur occupation.
4.
PLAN DU TRAVAIL
Cette étude est axée sur la détermination
des principaux modes d'accès à l'espace habité et sur leur
incidence sur la sécurisation des terres à Gambara II,
Burkina et Jérusalem. Pour la mener à bien nous
l'avons organisée en 4 chapitres. Le premier chapitre présente le
cadre d'étude et la définition de quelques concepts. Le
deuxième chapitre porte sur la propriété foncière
au Cameroun et système foncier. Le chapitre troisième quant
à lui présente les principaux acteurs fonciers et les principaux
modes d'accès à l'espace habité des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem. Le chapitre 4 s'intéresse
aux facteurs de l'insécurité foncière dans la ville de
Ngaoundéré et à la cartographie du foncier cadastral des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem de la ville
de Ngaoundéré.
CHAPITRE 1
CADRE D'ETUDE ET DEFINITION DES CONCEPTS
INTRODUCTION
Nous entendons par cadre d'étude de notre travail le
milieu naturel et humain circonscrit sur lequel porte notre recherche. Ce cadre
d'étude est constitué des quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem de la ville de Ngaoundéré.
Situés à la périphérie Sud-Est de la ville, ces
derniers sont des quartiers à urbanisation très récente
dont l'occupation des terres s'est faite de façon spontanée et
anarchique. Il est dès lors question pour nous tout au long de ce
chapitre de donner les principales caractéristiques du milieu physique
et humain de notre cadre ou zone d'étude. Pour ce faire, notre travail
présentera tour à tour le relief, le climat, le réseau
hydrographique, le couvert végétal et la composition
sociodémographique des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem.
1.1
CARACTERISTIQUES DU MILIEU PHYSIQUE
Le milieu physique d'un territoire est l'ensemble
constitué du relief, des sols, du réseau hydrographique, du
climat et des formations végétales qu'on y retrouve. Ainsi,
parler des caractéristiques physiques des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem de la ville de
Ngaoundéré renvoie à la présentation des
différents éléments qui composent son milieu physique
naturel.
1.1.1 Sols
Les sols de Gambara II, Burkina et
Jérusalem sont composés de mornes granitiques et
basaltiques d'âges tertiaire et quaternaire qui culminent à 1324 m
au sommet de Ngaou Ndaï. Au pied de ces mornes, se rencontrent quelques
séries sédimentaires constituées de roches
détritiques riches en quartz, en feldspath et en grenats. L'étude
granulométrique montre que les sols de Ngaoundéré en
général, et ceux de notre zone d'étude en particulier sont
essentiellement sablo-limoneux, par conséquent moins cohérents.
L'essentiel des sables étant constitué de grains de quartz, ces
sols sont la résultante de l'altération des roches
granitiques ; ce qui témoigne de leur instabilité une fois
l'équilibre perturbé. C'est donc un site aux sols instables et
d'accès difficile nécessitant un coût de viabilisation
très élevé avant tout processus de mise en valeur. (Mvu
Nguofeyuom, 2001)
1.1.2 Hydrographie
La région de l'Adamaoua est parfois appelé le
"château d'eau" du Cameroun, puisqu'un grand nombre de fleuves
du pays y prennent leurs sources. Ces derniers connaissent des crues de mai
à septembre pendant la saison des pluies. Les fleuves de la province se
jettent dans trois bassins différents : le fleuve Niger, le lac
Tchad, et l'Océan Atlantique (Ahmadou, 2010). La ville de
Ngaoundéré et partant les quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem jouissent d'un climat soudano-guinéen
nuancé par son altitude. Les hauteurs de précipitations sont
supérieures à 1400mm. La saison pluvieuse s'étend sur 7
à 8 mois (de mars à octobre ou novembre selon les années).
Ce sont surtout les pluies orographiques, généralement
localisées dans le temps et dans l'espace, qui y tombent sous forme
d'averses et d'orages (Mvu Nguofeyuom, 2001). Ces précipitations
élevées font que la région est assez bien drainée
d'où la densification du réseau hydrographique.
1.1.3 Climat
Le climat de la ville de Ngaoundéré est presque
tempéré puisque cette zone est située en hauteur. Les
variations de température sont plutôt importantes en saison
sèche. L'année est divisée en deux grandes saisons :
une saison sèche et une saison pluvieuse. La saison sèche est
marquée par un vent sec venant du Nord tel que l'Harmattan qui se
transforme en un vent sec et chaud. Quant à la saison des pluies, elle
est marquée par des pluies parfois violentes et discontinues. Comme nous
l'avons dit plus haut, la saison pluvieuse s'étend sur 7 à 8 mois
(de mars à octobre ou novembre selon les années). Ce sont surtout
les pluies orographiques, généralement localisées dans le
temps et dans l'espace, qui y tombent sous forme d'averses et d'orages
rappelant de ce fait le climat équatorial. Par ailleurs, la rigueur de
la saison sèche, 4 à 5 mois secs et sans pluies significatives,
rappellent le climat sahélien. La température moyenne annuelle
est de 22°C, mais les amplitudes thermiques sont fortes. Le minimum est
souvent atteint en janvier (9°C en janvier 1998) et le maximum est
situé entre mars et avril (Mvu Nguofeyuom, 2001).
1.1.4 Végétation
La localisation géographique de l'Adamaoua indique
qu'elle fait partie des régions d'altitude de l'Afrique tropicale tout
comme le Fouta-Djalon en Guinée. Elle appartient au secteur
guinéen préforestier, milieu guinéen
caractérisé par un climat humide et chaud favorable à une
végétation de type de forêt dense. A l'exception de
quelques savanes sur sols sablonneux pauvres, toutes les formations
végétales pâturables sont constituées par des
faciès de substitutions de la forêt, résultant de
défrichements répétés, de la surexploitation
pastorale et des feux courants traditionnels (Ahmadou, 2010). La
végétation naturelle des quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem de la ville de Ngaoundéré est
fortement dégradée. Sur les sommets de la chaîne
montagneuse et sur quelques rares collines parsemées au Sud-Est de la
ville, on ne trouve plus que de la savane arbustive. Les arbustes sont abattus
au profit des nouvelles maisons d'habitations, des activités
agro-pastorales et de l'exploitation du bois. Les berges de rivières,
quant à elles, portent des forêts galeries (Mvu Nguofeyuom, 2001).
1.1.5 Contraintes du milieu
naturel
Gambara II, Burkina et Jérusalem
présente un milieu peu propice à l'extension urbaine du fait des
contraintes physiques du milieu naturel. Ces quartiers se développent
sur un espace dont la topographie est dans l'ensemble accidentée ce qui
influe sur la mise en place des constructions. Ils sont dispersés sur
les piémonts et sur les mi-versants de la chaîne montagneuse Sud.
Ils sont construits sur un site collinaire présentant des versants
rocailleux et convexes pour la plupart (Cf. photo n°1). Ces
derniers entourent, sous formes d'arc de cercle Gambara II, Burkina et
Jérusalem. Les vallées séparant les quartiers
Burkina de Sékabara et de Gambara II sont pour la plupart
à fond plat ; ce qui ne facilite pas les écoulements en
saison pluvieuse. L'allure des versants influence ici la mise en place des
constructions. Sur les bas de versants aux pentes relativement faibles (1
à 8%), on trouve une forte concentration humaine.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina2.png)
Cliché : Petnga Nyamen, juin 2010
Photo n°1 : Constructions à
risques
Cette photo met en exergue les contraintes du milieu
physique naturel de notre zone d'étude. En fait les quartiers sont
situés dans un milieu dont le relief est dominé par des collines
et des montagnes. Cette contrainte du milieu pousse les personnes
désirant s'installer dans le secteur à construire leur maison au
pied des collines et parfois dans les vallées. Ce type de construction
est dangereux parce que ces populations sont exposées à
l'écroulement des blocs rocheux. Les maisons que présentent la
photo ci-dessus courent le risque de se faire détruire par un bloc
rocheux.
A mi-versants (8 à 13%) par contre, on note une
conquête progressive des terres vers les sommets des collines. On observe
également une forte densité humaine dans les bas-fonds. Bien
qu'étant à la fois favorables et contraignants, les
éléments physiques du site des quartiers Gambara,
Burkina et Jérusalem influent sur l'occupation de
l'espace par les constructions urbaines. En effet, si
l'antériorité dans l'occupation des lieux a permis aux premiers
occupants d'avoir la plupart de leurs constructions sur les terres aux pentes
relativement faibles (1 à 8%), il faudrait toutefois noter que d'autres
maisons d'habitations de ces quartiers sont entrain de s'implanter sur les
terres situées sur des pentes fortes (8 à 13%), lesquelles
présentent des risques d'éboulements de blocs rocheux,
d'érosion et de chute de pierre le long des talus (Mvu Nguofeyuom, 2001)
comme nous pouvons le voir sur le Photo n°2.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina3.png)
Cliché : Petnga Nyamen, juin 2010
Photo n°2 : Maisons situées sur une
pente
Cette photo illustre le fait que certaines maisons sont
construites sur des pentes fortes d'où les grands risques
d'écroulement de blocs rocheux, de chute des roches et d'action
néfaste des agents d'érosion. Cette situation s'explique
principalement par le faible coût de ces parcelles.
Il ressort de tout ce qui précède que les
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem sont
situés sur le plateau de l'Adamaoua. Ils ont un relief assez
accidenté du fait de la forte activité des agents érosifs.
Son climat est presque tempéré avec une saison pluvieuse plus
longue que la saison sèche ce qui a pour conséquence de densifier
le réseau hydrographique de la région. Ce climat est favorable
à la végétation de type de forêt dense bien que la
surexploitation de ce milieu par l'homme fait que cette
végétation y est de plus en plus rare. Quelle est donc la
composition sociodémographique de ces quartiers ?
1.2
COMPOSITION SOCIODEMOGRAPHIQUE
La composition sociodémographique d'un territoire
donné est l'ensemble des données relatives à sa
population. Ces données portent généralement sur la taille
totale de ladite population, les principales activités de la population
et sur les infrastructures du territoire. En ce qui concerne notre zone
d'étude, il nous semble important de présenter l'historique de la
création des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem avant de passer aux données relatives à
leur composition sociodémographique.
1.2.1 Historique de la
création des quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem
La création des quartiers de notre zone d'étude
s'est faite dans l'ordre chronologique suivant : on a assisté
d'abord à la naissance de Burkina, suivi de Gambara II et de
Jérusalem qui ont vu le jour d'une manière
désordonnée.
1.2.1.1 Burkina
Les quartiers du Sud-Est de la ville de
Ngaoundéré sont nés suite à l'implantation du
studio de la radio ``Sawtu Linjiila'', qui veut dire ``Voix de
l'évangile'' en langue peul. Cette radio est l'une des structures
de l'Eglise Evangélique Luthérienne du Cameroun en
abrégé EELC. Le studio de radio est installé à la
périphérie méridionale de la ville de
Ngaoundéré au cours de l'année 1966. Face aux besoins
pressants en logements, les responsables du studio vont entreprendre dès
1967 la construction des premières maisons d'habitations de ses
employés dans le secteur. Ces derniers vont avec l'aide des responsables
de la radio créer un pont reliant ce nouveau quartier au reste de la
ville. La cité ouvrière ainsi mise sur pied abrite dès
lors des personnes d'origines diverses notamment du Cameroun, du Bénin,
du Nigéria et du Tchad. Cette cité a connu successivement 4 noms
à savoir : Siona, Camps Studio, Nden Mbé et
Burkina. Et pour mieux comprendre son histoire, il faut noter que
Siona veut dire en langue peul Sion du fait de la présence à la
lisière du quartier d'une montagne considérée comme la
colline sainte de Dieu ou la cité de Dieu.
Trois années plus tard, le nom Siona est
remplacé par ``Camp studio'' qui désigne le camp des
employés du studio Sawtu Linjiila. Le noyau primaire du quartier, en
pleine évolution spatiale, doit son troisième nom au cours d'eau
Nden Mbé qui le traverse. Ce nom en dialecte est Mboum qui signifie
``ce cours d'eau nous a dépassé''. Selon les premiers
habitants du quartier, Nden Mbé aurait causé, à plusieurs
reprises, des pertes en vies humaines et matérielles lors des
périodes de crues. La décennie 80 est déterminante dans
l'histoire de la toponymie du quartier. En effet, entre 1983 et 1984, il se
déroule au quartier Nden Mbé de multiples agressions qui,
très tôt, donnent une image négative dudit quartier dans
toute la ville de Ngaoundéré. Cette mauvaise réputation du
quartier Nden Mbé va coïncider avec les faits politiques et
révolutionnaires qui se sont déroulés au Burkina Faso
d'où la transposition du nouveau nom de la Haute-Volta à ce
nouveau quartier de la ville. C'est ainsi que le nom Nden Mbé se voit
substitué par Burkina. A partir de 1985, les extensions du
quartier Burkina se forment, on assiste alors à la naissance
désordonnée de Gambara II, Sékabara, New-York et
Jérusalem. Les sources orales nous révèlent que
le quartier Gambara II qui se trouve dans notre zone d'étude, est le
prolongement du quartier Gambara I qui est situé près du Lamidat
de Ngaoundéré (Mvu Nguofeyuom, 2001).
1.2.1.2 Gambara II et
Jérusalem
La création du quartier Gambara II s'est faite suite
à un héritage foncier au Sud-Est de la ville de
Ngaoundéré. C'est en effet, le chef du quartier Gambara I qui a
légué ses terres à son fils Oumarou. Sékabara, par
contre, doit son existence au quartier Burkina. Il constitue en fait,
l'une des extensions de Burkina. Situé sur un interfluve et
limité de part et d'autre par le cours d'eau Nden Mbé, le
quartier Sékabara doit son nom à sa position topographique
c'est-à-dire ``quartier situé entre deux bras du cours
d'eau''. En ce qui concerne New-York, il est également
le prolongement du quartier Burkina. Ecrit en gros caractère
sur un rocher ``Bienvenue à New-York'', cette appellation
résulte de l'initiative des enfants de ce quartier, pour se distinguer
des autres équipes de football, se sont donnés ce nom lors de
leur première participation au championnat organisé dans la zone.
Le quartier Jérusalem est le dernier né des quartiers de
notre zone d'étude. Il est construit sur un site collinaire et
entouré de blocs rocheux. Jérusalem fut fondé en
1986 par Gadji, un chrétien employé à l'EELC. Ce quartier
doit son nom à sa position topographique notamment la présence
d'une montagne (Cf. photo n°3) et son calme relatif. Il fait
référence à Jérusalem de la Bible, ville
sainte de Dieu, parsemée de collines et monts dont le plus
célèbre est le mont Sion (Mvu Nguofeyuom, 2001).
En bref, l'année 1967 est la plus importante dans
l'historique de la création des quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem dans la partie Sud-Est de la ville de
Ngaoundéré. Cette année marque en effet la création
des premières maisons d'habitations de la zone. Le quartier
Burkina est le noyau central à partir duquel se sont
créés les autres quartiers de ce secteur. Gambara II et
Jérusalem constituent des extensions du quartier
Burkina. Quelles sont dès lors les caractéristiques de
la population qui réside dans ces quartiers périphériques
de la ville de Ngaoundéré ?
1.2.2 Données
sociodémographiques du cadre d'étude
La population de Gambara II, Burkina et
Jérusalem est composée des personnes d'origines
diverses, de toutes les autres régions du pays et même des pays
étrangers. Les principales activités de la population de notre
cadre d'étude sont l'agriculture et les petits commerces.
1.2.2.1 Peuplement
D'après Baud et al., 1997, le peuplement
désigne soit, le processus d'occupation de l'espace par une population,
soit les caractéristiques de la répartition et de l'occupation
d'un territoire par une population. L'histoire du peuplement de Gambara II,
Burkina et Jérusalem est liée à celle de
l'EELC et du plateau de Ngaoundéré. Ces quartiers font cohabiter
les Foulbé venus de la vallée du Sénégal et les
premiers occupants chrétiens de la zone à savoir les Mboum, les
Dii, les Gbaya et certains expatriés. Ces quartiers sont fortement
occupés mais la population est inégalement repartie sur
l'ensemble de la zone (Cf. photo n°4). La population de notre
zone d'étude est composée majoritairement de chrétiens et
de musulmans, du point de vue religieux (Cf. Tableau n°2).
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina4.png)
Cliché : Petnga Nyamen, juin 2010
Photo n°3 : Vue du mont
Jérusalem
La photo ci-dessus présente le mont
Jérusalem d'où l'un des quartiers de notre zone d'étude
tire son nom. C'est d'ailleurs une chaîne de montagnes qui est l'une des
limites naturelles du quartier Jérusalem. Le fait que le quartier porte
le nom de cette montagne est la preuve de l'importance de la valeur
socioculturelle qu'a la montagne pour les populations du quartier
Jérusalem.
1.2.2.2 Activités humaines dans la zone
La population de Gambara II, Burkina et
Jérusalem exerce comme activité secondaire l'agriculture
et l'élevage. L'existence d'un petit marché hebdomadaire dans ces
quartiers permet l'écoulement rapide des produits et le ravitaillement
des habitants de la zone. En effet, les populations écoulaient leur
produit dans un marché situé à l'entrée du quartier
Burkina et occupant une bonne partie de la chaussée (Cf.
Photo n°5).
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina5.png)
Source : Image satellitale
de la ville de Ngaoundéré, 2009. LG-UN et levées de
terrain GPS, juillet 2010. Infographie : Petnga Nyamen
(août 2010)
Photo n°4 : Image satellitale de notre zone
d'étude
La photo ci-dessus a été extraite de l'image
satellitale de la ville de Ngaoundéré de 2009. Elle
présente la vue aérienne des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem. Cette portion d'image nous permet de voir l'occupation des
terres de la zone et de constater qu'elle est densément peuplée
et que la population est inégalement repartie sur l'ensemble du
territoire de ces quartiers.
Tableau n°2 : Religion à Gambara II,
Burkina et Jérusalem
Religion
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Chrétien
|
78
|
73,6
|
73,6
|
|
Musulman
|
24
|
22,6
|
96,2
|
|
Païen
|
4
|
3,8
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Le tableau ci-dessus présente la situation
religieuse de notre zone d'étude. Nous pouvons constater comme nous
l'avons dit plus haut qu'elle est dominée par les chrétiens qui
représentent 73,6% de la population enquêtée suivit des
musulmans (22,6%), les deux effectifs cumulés font 96,2% a eux seuls.
Ceci prouve l'importance de la religion pour les populations de notre cadre
d'étude.
Dans l'optique de débarrasser la chaussée des
commerçants, l'autorité administrative communale a
déplacé le marché vers un nouveau site à peine
aménagé dont que les populations et les quelques
commerçants tardent encore a visiter. Néanmoins ce nouveau
marché est déjà fonctionnel comme le nous pouvons le voir
sur la Photo n°6.
L'agriculture est perçue ici par la culture
céréalière notamment celle du maïs. En plus de cette
dernière, on constate également une forte pratique des cultures
vivrières à savoirs le manioc et la patate. Les cultures
maraîchères notamment les carottes, les tomates, les
légumes, le piment, pour ne citer que celles-ci, sont aussi
pratiquées dans la zone. L'élevage constitue l'activité
secondaire de la plupart des habitants des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem. Cet élevage est
basé essentiellement sur les caprins, les ovins et quelquefois sur les
porcs. Pour ce qui est de la consommation ménagère, le bois de
chauffe et le charbon de bois sont très sollicités donnant ainsi
naissance au commerce du bois et du charbon dans le secteur (Mvu Nguofeyuom,
2001). La plupart des fonctionnaires qui résident dans ces quartiers se
déplacent pour aller travailler dans les autres quartiers de la ville
parce qu'il n'y a pas de bureaux administratifs.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina6.png)
Cliché : Petnga Nyamen, octobre 2010
Photo n°5 : Ancien emplacement du marché
de Burkina
Cette photo présente une vue de l'ancien
marché de Burkina. Ce marché occupe une partie de la
chaussée qui n'est pas assez large. Nous pouvons remarquer que certains
commerçants y écoulent encore leurs produits bien qu'il y ait
déjà un autre emplacement prévu pour ce
marché.
1.2.2.3 Infrastructures
En ce qui concerne les infrastructures, notre zone
d'étude compte plusieurs édifices destinés à
l'usage public parmi lesquels figurent les églises, les mosquées,
les écoles, le collège et les marchés. Ces édifices
ont été bâtis dans l'optique de rapprocher les populations
de Gambara II, Burkina et Jérusalem des lieux les plus
important de la vie sociale. La quasi-totalité des infrastructures de
cette zone se trouve à Burkina, considéré comme
le centre du secteur. Lors de nos enquêtes de terrain nous avons
dénombré 4 églises dont une Evangélique
Luthérienne, une Adventiste, une Fraternelle Luthérienne et une
catholique toutes situées à Burkina. Le nombre de
mosquée de ce secteur est également de 4 dont 3 se trouvent dans
le quartier Burkina et une seule à Gambara II. Nous avons
également constaté la présence d'une école
coranique qui a été construite au cours de cette année
ceci dans l'optique de favoriser l'apprentissage du Coran pour les jeunes
musulmans de la zone. Sur le plan de l'éducation de base, il y a deux
écoles dans le quartier Burkina. Ces dernières sont les
Ecoles Publiques groupe 1 et 2 de Burkina. Un chantier de construction
de ces écoles est entrain d'être achevé par la
coopération camerouno-japonaise et selon nos sources de terrain, il sera
livré au mois de novembre 2010 (Cf. Photo n°7).
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina7.png)
Cliché : Petnga Nyamen, octobre 2010
Photo n°6 : Vue du nouveau marché de
Burkina
La photo ci-dessus nous permet de constater
l'effectivité de la création du marché de Burkina, bien
qu'il n'est fonctionnel que le Samedi, jour du marché de la zone. Nous
pouvons également constater qu'il reste beaucoup à faire sur le
plan infrastructurel parce qu'il est fait en matériaux traditionnels ce
qui ne met pas les commerçants et les personnes qui s'y rendent en
sécurité.
Il est important de signaler également qu'il existe un
CES7(*) à
Burkina. Ce dernier a été créé en 2007 et
a aujourd'hui tous les niveaux c'est-à-dire de la 6ème
en 3ème. Faute de manque de salle de cours, ce collège
a été reparti sur deux sites, dont le premier prévu pour
son implantation abrite les classes de 6ème et de
5ème et les classes de 4ème et
3ème se trouvent sur un autre site (Cf. Figure
n°2).
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina8.png)
Cliché : Petnga Nyamen, octobre 2010
Photo n°7 : Vue du chantier de l'Ecole
Publique de Burkina
Nous pouvons remarquer sur cette image que le chantier de
construction de l'Ecole Publique de Burkina est presque déjà
terminé. Ces bâtiments permettront d'accroitre la capacité
d'accueil de cette école primaire et contribuera parallèlement au
développement de la zone.
Nous avons constaté qu'il existe une mini-ferme
à Burkina, ce qui témoigne de la place qu'occupent les
activités agricoles dans la zone. Il est vrai que le chantier
infrastructurel des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem soit vaste mais il n'en demeure pas moins qu'il y
existe déjà quelque chose. Beaucoup d'effort reste encore
à faire pour la viabilisation de ces quartiers et dans le domaine
d'évacuations d'ordures ménagères.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina9.png)
Source : Image satellitale de la ville de
Ngaoundéré, 2009. LG-UN et levées de terrain GPS, octobre
2010. Infographie : Petnga Nyamen (janvier
2011)
Figure n°2 : Carte de la localisation des
infrastructures
La carte ci-dessus représente les principales
infrastructures des quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem. Le
constat que nous faisons est que la quasi-totalité des infrastructures
de ces quartiers sont situées à proximité de la rue
principale. Ceci montre que la création des rues s'est
opérée après l'implantation de ces différentes
infrastructures.
1.2.3 Caractérisation de
l'espace habité
Nous avons procédé au traitement cartographique
de l'image satellitale de notre zone d'étude afin de caractériser
son espace habité. Le traitement cartographique est quant à lui
intervenu à la suite du traitement statistique parce qu'on a prit
certaines données statistiques pour réaliser les cartes
thématiques de notre zone d'étude. Certaines données
statistiques peuvent être spatialisées c'est-à-dire
représentées sur une carte. Nous avons créé une
base de données SIG par le biais des levées de terrain
effectuées à l'aide d'un GPS et d'une photographie
aérienne de notre zone d'étude. Ces derniers nous ont permis de
caractériser l'espace habité de notre zone d'étude. Cette
base de données nous a permis de tracer les limites exactes de notre
zone d'étude et de localiser les parcelles immatriculées des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem sur un fond
de carte de la zone géoréférencée. En ce qui
concerne la caractérisation de l'espace habité, nous avons
utilisé la photographie aérienne des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem pour réaliser la carte qui
nous a permit de caractériser ledit espace (Cf. Figure
n°3). Du fait de la difficulté à distinguer certaines
maisons sur ladite photo, nous également avons utilisé des images
téléchargées sur GoogleEarth, que nous avons pris le soin
d'imprimer avant usage.
Ce travail de cartographie s'est fait à l'aide des
logiciels Excel et MapInfo. Les données statistiques ainsi que celles
issues d'un SIG et leur spatialisation permettent de rendre visibles les
informations du terrain. La visualisation de ces données et leur prise
en compte est très importante dans la prise de décision.
1.3
DEFINITION DES CONCEPTS
Un concept est une idée, c'est un mot ou un groupe de
mots permettant d'exprimer la façon théorique qu'on a de
percevoir un phénomène. Il est important ici de définir
certains concepts centraux de notre travail afin de faciliter la
compréhension de notre thème d'étude. Nous avons choisi
les concepts de ressource sol et de droit de propriété parce que
notre travail porte sur l'acquisition et la sécurisation des terres en
milieu urbain.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina10.png)
Source : Image satellitale
de la ville de Ngaoundéré, 2009. LG-UN et levées de
terrain GPS, juillet 2010. Infographie : Petnga Nyamen
(août 2010)
Figure n°3 :
Caractérisation de l'espace habité des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem
La figure ci-dessus est la carte des principaux types
d'occupation du sol des quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem de la
ville de Ngaoundéré. Il ressort de son analyse que les sols de
cette zone sont occupés en grande partie par l'habitat et les
surélévations. Ces dernières introduisent dans le milieu
des contraintes naturelles physiques notamment celles de la vie en altitude et
des constructions sur des terres dont le relief est extrêmement
accidenté. Cette carte nous permet de dégager les
différents caractères distinctifs de l'espace habité de
notre zone d'étude.
1.3.1 Ressource sol
Le sol est le support de toutes les activités humaines
observables à la surface de la terre. C'est le lieu où l'homme
est destiné à vivre grâce à ses activités
diverses notamment l'agriculture, la chasse, la cueillette, la
pêche, la pâture, l'exploitation minière, le commerce et
d'autres qui ne sont pas directement liées à la terre telles que
l'administration, la technique et les politiques. La terre est
considérée comme un patrimoine culturel, symbole
d'héritage de génération en générations. Une
famille qui n'a pas hérité une terre de ses parents est
considérée comme non existante, étrangère et sans
arrières parents. Selon la tradition, il n'y a pas d'appropriation
privée de la terre et les ressources qui en dérivent. Les terres
sont des biens communs gérées par l'autorité
traditionnelle qui est le ``Lamido'' dans la partie septentrionale du
Cameroun. Il s'occupe de la distribution des terres par des allocations pour
usage par l'intermédiaire des ``Djaouro'' (chefs de quartier).
La propriété privée est ignorée dans la gestion des
terres par le droit coutumier traditionnel. Les populations villageoises ou ses
sujets n'ont qu'un droit d'usage sur les terres et les ressources qui
originellement n'appartiennent à personne et sont gérées
par les chefs traditionnels. Par conséquent, personne ne peut oser
prétendre à un titre de propriété privée sur
un bien qui ne lui appartient pas.
La terre est aussi vue comme un atelier avec tous les
matériels nécessaires de production, l'homme doit seulement les
exploiter, et celle-ci renferme tout pour la survie de l'homme, du
bétail et autres existences non visibles. Elle n'appartient à
personne, mais à la génération passée, actuelle et
à des milliers non encore nées. Ainsi conçu, des vastes
étendues de terres et des ressources abondantes aux limites peu
précises et potentialités peu précises et non
évaluées étaient toujours disponibles, la gestion de
l'espace et le renouvellement des ressources se faisaient de façon
naturelle et spontanée par simple déplacement des troupeaux des
zones déjà dégradées en ressources
fourragères vers celles encore abondantes, ou des champs agricoles
épuisés vers des nouveaux espaces ou ceux qui étaient en
jachère. L'homme est donc condamné à vivre en liaison
étroite avec la terre et son environnement. Un équilibre doit
être établi entre les besoins des populations et les ressources
offertes par le milieu naturel telles que : le sol, les forêts, les
mers, les océans, l'eau potable, l'air, les pierres précieuses
(le pétrole, l'or, le minerai, l'argent, le bronze, le natron, le
diamant), le bétail (domestique et faune) et plusieurs autres
éléments microscopiques nécessaires dans la
médecine (Timberlake, 1989).
Nous observons aujourd'hui qu'il y a une pression croissante
sur la terre, les villages s'agrandissent, les superficies cultivées,
pâturées s'étendent, la recherche des nouvelles ressources
entraîne une compétition sévère entre les acteurs
pour l'appropriation des meilleures terres, d'où le perpétuel
déséquilibre entre l'homme et son environnement. Les pressions
sur les terres sont nombreuses et se manifestent par l'urbanisation par
l'accroissement démographique des pays en développement qui est
entre 3,3% en milieu rural et 5,5% en milieu urbain et de 45% pour les jeunes
selon l'Atlas OBS (2003), et par le défrichement des nouvelles aires par
incinération pour l'agriculture, l'habitation et voies de communication
(Ahmadou, 2010).
1.3.2 Droit de propriété
Les systèmes de droit de propriété
traduit un ensemble de relations économiques et sociales qui
définissent les acteurs du jeu économique, arrêtent la
position de chaque individu relativement à l'usage des ressources et les
champs d'opportunité, organisent le jeu d'interdépendance entre
acteurs, définissent les systèmes d'incitation et affectent la
distribution de la richesse dans la société. Dans la tradition
juridique française, le concept de droit de propriété est
restreint à la combinaison du droit d'user de la chose (usus),
du droit d'en recueillir les fruits (fructus) et du droit d'en
disposer c'est-à-dire de l'aliéner provisoirement ou
définitivement. L'article 544 du code français
précise : « La propriété est le droit
de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue,
pourvue qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par la loi ou les
règlements ».
Pour Libecap (1989), les droits peuvent aller d'arrangements
formels à des conventions informelles et à des coutumes relatives
à l'allocation et l'usage des biens appropriés. Les droits de
propriété sont donc établis et rendus exécutoires
non seulement par le système légal et le pouvoir d'Etat, mais
aussi par les conventions sociales et les normes comportementales qui
régissent le fonctionnement d'une société selon Alessi
(1983). Fashchamps (2001) pense qu'un droit de propriété
privée individuel et transférable constitue le grand secteur
d'une allocation optimale des ressources productives, alors que la
propriété commune conduit à des extractions
négatives majeures. Le droit de propriété privée
assure la meilleure incitation possible à un investissement productif
optimal et favorise également l'accès au crédit bancaire
par la mise en garantie du titre de propriété. La
transférabilité de ce droit permet aux producteurs les plus
efficients de contrôler les ressources car ils payent plus bien
l'accès à ces ressources que les producteurs peu efficients.
De tout ce qui précède, il ressort que la
ressource sol étant le support de toutes les activités humaines
occupe une place importante dans le quotidien de tout groupe social. Au
Nord-Cameroun, les terres sont gérées par les Lamido qui
à l'échelle du quartier sont représentés par les
Djaouro qui s'occupent de la distribution des terres par les dons, les
prêts ou les ventes. Le concept de droit de propriété
traduit quant à lui un ensemble de relations économiques et
sociales qui définissent les acteurs du jeu économique,
arrêtent la position de chaque individu relativement à l'usage des
ressources et les champs d'opportunité, organisent le jeu
d'interdépendance entre acteurs, définissent les systèmes
d'incitation et affectent la distribution de la richesse dans la
société. Ces deux principales notions nous permettent de mieux
cerner l'importance de l'étude de la sécurisation des sols et de
l'habitat en milieu urbain.
CONCLUSION
Ce chapitre portait sur la présentation
générale des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem, et des concepts clés de cette étude.
De tout ce qui précède, il ressort que notre cadre d'étude
a un relief dont les sols accidentés et d'accès difficile
nécessitent un coût de viabilisation très
élevé avant leur mise en valeur. Son climat, presque
tempéré avec une saison pluvieuse plus longue que la saison
sèche, favorise la densification du réseau hydrographique de la
région. Ce climat est favorable au développement de la
végétation de type de forêt dense. Bien qu'ayant un milieu
naturel assez contraignant, Gambara II, Burkina et
Jérusalem sont des quartiers densément peuplés.
La population composite et pluriethnique de ces quartiers est
inégalement repartie sur l'ensemble de la zone car le quartier
Burkina concentre la grande partie des habitants du secteur. Nous nous
sommes par la suite intéressés aux notions de ressource sol et du
droit de propriété. La première, étant le support
de toutes les activités humaines, occupe une place importante dans le
quotidien de tout groupe social. La seconde traduit un ensemble de relations
économiques et sociales qui définissent les acteurs du jeu
économique, arrêtent la position de chaque individu relativement
à l'usage des ressources et les champs d'opportunité, organisent
le jeu d'interdépendance entre acteurs, définissent les
systèmes d'incitation et affectent la distribution de la richesse dans
la société. Après avoir présenté le cadre
d'étude et les concepts clés de notre travail, il est important
de nous interroger sur la notion de propriété foncière au
Cameroun.
CHAPITRE 2
PROPRIETE FONCIERE AU CAMEROUN ET SYSTEME FONCIER
INTRODUCTION
Après l'agriculture et le pétrole, la terre
constitue en Afrique subsaharienne en général et au Cameroun en
particulier, l'une des principales richesses dont disposent les populations
pour améliorer leurs conditions de vie, en l'absence d'un tissu
économique et industriel viable. La compétition pour
l'appropriation de la terre prend dès lors toute son importance dans un
tel contexte (Tchapmegni, 2007). C'est dans l'optique de régulariser
cette compétition foncière que l'autorité étatique
a mis sur pied des règles et lois régissant la
propriété foncière au Cameroun. La sécurisation des
droits fonciers a toujours été une des préoccupations
majeures des dirigeants du pays et ceci remonte à l'époque
coloniale. Il est dès lors important pour nous de présenter les
règles qui régissent la propriété foncière
au Cameroun. Le présent chapitre s'intéressera d'abord à
la notion même de propriété foncière dans la vie
sociopolitique camerounaise avant de s'attarder sur le régime foncier et
domanial du Cameroun.
2.1
NOTION DE PROPRIETE FONCIERE AU CAMEROUN
Administrée selon les usages propres à chaque
terroir et donc fortement tribalisée, la terre était sous la
juridiction des chefs traditionnels à l'époque
précoloniale. Mais de manière générale,
l'idée de la propriété au sens occidental du terme
semblait très lointaine, au regard des considérations de
l'époque sur les rapports de l'homme avec la terre, et surtout au regard
de la spiritualité qui continue à caractériser ces
rapports (Tchapmegni, 2007). Le Cameroun était composé des
peuplades indépendantes les unes des autres qui, pour des raisons
d'expansion territoriale souvent, se faisaient la guerre. Pour ces peuplades,
la terre était une propriété commune dont la jouissance
était régulée par les chefs de clan. Le nomadisme qui
caractérisait ces peuples relativisait beaucoup leur attachement
à un terroir donné. La sédentarisation des populations
procédait de la nature de leurs activités : ainsi lorsqu'il
s'agissait d'un peuple des chasseurs, il s'installait de manière durable
dans les zones giboyeuses. Par contre les agriculteurs allaient dans les zones
fertiles, surtout les vallées et les plaines (Puepi, 2008).
2.1.1 Epoque coloniale
L'évolution politique du Cameroun est marquée
par trois périodes jusqu'à son indépendance, dont deux
périodes concomitantes à savoir : la colonisation allemande,
le protectorat français, la tutelle française et la tutelle
britannique. Chacune de ces périodes a formaté le système
foncier et laissé son empreinte visible jusqu'à l'accession
à l'indépendance des deux parties du pays et leur
réunification.
2.1.1.1 Colonisation allemande
L'influence de la colonisation allemande s'étend sur
tout le territoire du Cameroun. Elle a procédé à la
délimitation du territoire camerounais sur le plan foncier. Les
éléments d'archives de cette délimitation ont servi dans
la résolution du différent frontalier entre le Cameroun et le
Nigéria dans la péninsule camerounaise de Bakassi. L'influence
des allemands sur le plan foncier s'est surtout fait sentir dans les
régions côtières où les allemands se sont
appropriés des grandes étendues de terre au détriment des
autochtones. La seule procédure de sécurisation des droits
fonciers était l'inscription au Grundbuch qui correspondait au titre
foncier actuel. Dans la zone de Victoria (actuel Limbé), des
vastes étendues de terre furent expropriées ; ce sont ces
terres qui à l'occupation anglaise ont été reprises par
les Anglais et constituent aujourd'hui les terres exploitées par la
CDC8(*). Suite à la
défaite de l'Allemagne à la première guerre mondiale, le
Cameroun est placé sous mandat de la Société des
Nations ; de ce fait il est partagé entre les alliés que
sont la France et la Grande Bretagne. La France occupe la partie orientale du
pays et l'Angleterre la partie occidentale (Puepi, 2008).
2.1.1.2 Tutelle
française
L'administration coloniale française au Cameroun a
voulu imposer l'application des principes du code civil français en
niant de ce fait les modes coutumiers de la gestion des terres. A leur
arrivée, les français reconnaissent aux indigènes le droit
de jouissance sur les terres qu'ils occupent. Seuls les français ont le
droit d'immatriculer les terrains. Il était interdit aux autochtones de
céder librement leurs terres ou d'y constituer des droits réels
avec les étrangers. Seuls les actes passés entre les autochtones
et les églises étaient autorisés. Une évolution
arrive en 1932 par l'institution du régime de constatation des droits
des indigènes. Ce régime fixe le droit d'usage de la terre en
tenant compte des règles coutumières. Parallèlement
à ce régime, un deuxième texte institue le régime
de l'immatriculation des droits fonciers pour les européens et
assimilés. Il organise la propriété foncière,
définit les conditions de garantie et divers modes d'organisation,
gestion et protection de biens immobiliers. Il crée le titre foncier
pour les citoyens français et le livret foncier pour les
indigènes. Le Décret du 12 janvier 1938 et son
arrêté d'application du 31 octobre 1938 organisent les terres
domaniales au Cameroun.
2.1.1.3 Tutelle britannique
Entre 1919 et 1927, l'ex-Cameroun Occidental souffre du
malaise foncier : la partie Nord de ce territoire était
administrée selon les lois du Nord-Nigéria pendant que la partie
Sud (actuelles régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest) était
régie par les textes en vigueur dans l'Est du Nigeria. En 1917, la
« British Cameroon Administration Ordinance »
étend la « land and native rights
ordinance » sur l'ensemble du territoire. Cette ordonnance
conférait le droit de jouir et d'occuper la terre qu'on appelait
« rights of occupancy » différent du
« land certificate ». Avec cette loi, le
gouverneur du Nigeria devenait le nouveau maître de toutes les terres, au
détriment des chefs coutumiers qui jusque là, avaient la mission
de contrôler l'usage rationnel des terrains et de la distribution aux
familles nécessiteuses. Toutes les terres sont placées sous
l'autorité du gouverneur général qui doit les
gérer ; personne n'a le droit de les aliéner sans son
accord. Le texte de 1956 prévoit la propriété
privée ou « free hold land » et la
« lease hold land », en dehors de ces deux
catégories, toutes les autres, désormais, appartiennent aux
collectivités coutumières et non plus à la couronne
britannique. La répression des atteintes à la
propriété foncière était également
prévue dans ce texte, la mesure ayant pour but de freiner la
spéculation foncière qui prenait déjà des
proportions surtout dans les zones côtières. Le trait
caractéristique de la législation foncière dans cette
partie du pays, placé sous la tutelle de la Grande Bretagne est la
grande protection des droits des indigènes. Ainsi l'aliénation
des terres au profit des étrangers est strictement
réglementée (Puepi, 2008).
2.1.2 Période
post-coloniale
Par le décret-loi N°9-/01/1963, une nouvelle
politique foncière est mise sur pied au Cameroun oriental. La principale
innovation est la constitution d'un vaste patrimoine collectif national
géré par l'Etat. Cette nouvelle notion réduit les
superficies des terres des collectivités coutumières tout en
sauvegardant les espaces de production qui leur sont nécessaires. Ce
texte est la première tentative de l'élaboration d'une
législation foncière du jeune Etat. Le décret-loi de 1963
crée le patrimoine collectif national qui est l'ensemble des terres
retirées aux collectivités coutumières à
l'exception de : celles qui sont considérées comme une
possession des collectivités celles qui sont immatriculées ou
transcrites soit en vertu du régime du code civil, soit à la
suite de la procédure de constatation des droits coutumiers et de celles
qui constituent le domaine public et le domaine privé tels qu'ils sont
définis par les textes. L'Etat entend ainsi dégager des
étendues susceptibles d'être affectées aux projets de
développement, surtout à l'expérimentation des nouvelles
techniques agricoles. Les textes dans la partie occidentale sous tutelle
anglaise restent en vigueur jusqu'aux ordonnances de 1974 (Puepi, 2008).
2.1.2.1 Ordonnance N°74-1 du
6 juillet 1974
Cette ordonnance fixe le régime foncier. L'innovation
de cette réforme est la naissance du domaine national. Le domaine
national est défini comme l'ensemble des terres qui, à la date
d'entrée en vigueur de la loi ne sont pas classées dans le
domaine public ou privé de l'Etat ou des autres personnes morales de
droit public également ne sont pas incluses dans le domaine national,
les terres faisant l'objet d'un droit de propriété privée
matérialisée par un titre foncier. Ainsi les terres
coutumières qui ne font pas l'objet d'un titre foncier entrent dans le
domaine national. La gestion de ce domaine est confiée en principe
à l'Etat au détriment des autorités coutumières. Le
domaine national englobe aussi les « native lands »
de l'ex-Cameroun occidental. Les dépendances du domaine national
sont classées en deux catégories : la première
catégorie comprend les terrains d'habitation, les terres de cultures,
les plantations, des pâturages, et dont l'occupation se traduit par une
emprise évidente de l'homme sur la terre et une mise en valeur probante.
La deuxième catégorie comprend les terres libres de toute
occupation (Puepi, 2008).
2.1.2.2 Décret
N°76/165 du 27 avril 1976
Le décret N°76 /165 du 27 avril 1976 fixe les
conditions d'obtention du titre foncier sur les dépendances du domaine
national de la première catégorie. Par l'institution de la
commission consultative de constat de mise en valeur, l'Etat établit en
réalité une espèce de co-gestion de ce domaine entre lui
et les autorités coutumières puisqu'en plus des autorités
administratives, le chef du village et ses deux notables sont membres de cette
commission et l'absence de leur signature sur le procès verbal
entraîne ipso facto le rejet du dossier concerné. Pour obtenir le
titre foncier sur la dépendance de première catégorie, il
faut que l'occupation ou la mise en valeur soit antérieure au 5
août 1974. Cette notion de mise en en valeur est assez vague et donne
lieu à des interprétations fantaisistes pendant les
séances de la commission consultative. Cette loi stipule que l'Etat est
le gardien de toutes les terres, il peut à ce titre intervenir pour en
assurer un usage rationnel en tenant compte des impératifs de la
défense ou des options économiques que les sanctions
prévues en cas de violation des textes toute transaction sur un immeuble
urbain ou rural non immatriculé est nulle de plein droit et tous ceux
qui contribuent à pareilles transactions sont passibles d'amendes et
d'emprisonnement. Les zones frontalières sont interdites en
matière immobilière aux non nationaux. Lorsque ces derniers
veulent vendre leurs immeubles, l'Etat a un droit de préemption. Il est
donné aux nationaux titulaires de livret foncier un délai de
15ans pour le transformer en titre foncier (Puepi, 2008).
2.1.2.3 Ordonnance N°74-2
Elle fixe le régime domanial du Cameroun. L'innovation
apportée par cette ordonnance est l'extension du domaine public par
rapport aux législations antérieures par l'inclusion des emprises
aux abords des routes et des dépendances des chefferies traditionnelles.
La loi n°85/09 du 6 juillet 1985 relative a l'expropriation pour cause
d'utilité publique et aux modalités d'indemnisation et son
décret d'application n°98/1872 du 16 décembre 1998
réglementent la procédure d'expropriation pour cause
d'utilité publique en faisant obligation aux administrations qui
entendent procéder à une expropriation pour cause
d'utilité publique d'inscrire les frais des indemnisation y
afférent dans leur budget. Désormais les mêmes
procédures sont utilisées dans toutes les parties du pays en
matière foncière. Cette volonté d'harmonisation semble
avoir pris le pas sur la recherche d'une législation foncière
globale, économiquement rentable. La réforme foncière de
juillet 1974 a cependant permis l'accession d'un bon nombre de citoyens
à la propriété foncière en dépit des
blocages administratifs rendant la procédure excessivement longue et
coûteuse. Ayant pour ambition la modernisation de la gestion des terres
pour tenir compte des impératifs de développement du pays, les
ordonnances suscitées ont donné un rôle
prépondérant à l'administration, garante de
l'intérêt général. Le rôle des
autorités traditionnelles, garantes des intérêts
individuels de leurs communautés était réduit pour
éviter des exclusions dues à l'appartenance ethnique.
2.1.2.4 Réforme de 2005
La publication en 2002 d'une brochure intitulée
« manuel de procédure » spécifiant
les étapes pour l'obtention du titre foncier, procède du constat
fait sur les difficultés qu'éprouvent les usagers dans les
procédures. C'est ce qui explique la promulgation en 2005 du
Décret portant modification et complétant certaines dispositions
du Décret 76/165 du 27 août 1976 fixant les conditions d'obtention
du titre foncier. Ce décret a été initié par le
nouveau département ministériel créé
spécialement pour s'occuper des problèmes domaniaux et fonciers.
2.1.3 Titre foncier
Introduit au Cameroun au lendemain de la colonisation, le
titre foncier occupe une place de plus en plus importante dans la vie des
peuples d'Afrique surtout dans le contexte actuel d'urbanisation de ses
communautés.
2.1.3.1 Définition et
utilité
Le titre foncier est le document qui garantit, sécurise
et protège le droit du propriétaire. Son détenteur est
reconnu comme l'unique et véritable propriétaire du terrain
concerné sauf à être exproprié par l'Etat pour cause
d'utilité publique moyennant indemnisation. Juridiquement parlant, c'est
une feuille ouverte des livres fonciers tenus par le service de la conservation
foncière, chargé d'assurer la garantie des droits réels
qu'on possède sur un immeuble. Au Cameroun, l'Etat est
propriétaire de toutes les terres. Ceci se justifie par le fait qu'il ne
délivre que des copies du titre foncier. C'est donc dire qu'il conserve
l'original et peut quand besoin y est, exproprier pour cause d'utilité
publique. Contrairement à certains pays occidentaux notamment les USA
où les originaux des titres fonciers sont remis aux particuliers, l'Etat
du Cameroun quant à lui ne délivre que des copies et conservant
de ce fait le droit de propriété de l'ensemble des terres du
pays.
Le titre foncier a un caractère définitif,
irrévocable et inattaquable. Cependant il ne fait pas obstacle à
l'exercice de l'action en responsabilité contre la personne qui aurait
établi ou fait établir un titre foncier en usant de moyens
illicites ou frauduleux. Il confère 2 avantages importants :
permettre l'accès au crédit bancaire en servant de garantie par
la prise d'une hypothèque et faciliter les mutations en cas de vente ou
lorsque le propriétaire vient à décéder, il est
alors plus facile de justifier que le bien est la propriété du
défunt.
2.1.3.2 Conditions d'obtention
d'un titre foncier au Cameroun
La procédure d'immatriculation est aujourd'hui
régie par le décret N°2005/481 du 16 décembre 2005
modifiant et complétant certaines dispositions du décret
N°76/165 du 25 avril 1976 fixant les conditions d'obtention du titre
foncier. Contrairement au décret de 1976 où la procédure
d'immatriculation est lourde et coûteuse, le décret de 2005
apporte un souffle nouveau9(*). Il se pose cependant le problème de savoir si
toutes les terres peuvent être immatriculées. Au Cameroun toutes
les terres ne peuvent pas faire l'objet d'une procédure
d'immatriculation sauf celles relevant de la première dépendance
du domaine national, c'est-à-dire l'ensemble des terres occupées
ou exploitées mais non encore immatriculées. Le domaine national
est défini comme l'ensemble des terres camerounaises non
immatriculées en dehors des terres du domaine public10(*).
La deuxième dépendance du domaine national
concerne les terres libres de toute occupation ou de toute exploitation. Les
terres de cette dépendance suivent la procédure de concession11(*). La procédure d'immatriculation est une voie
d'obtention du titre foncier. Pour cela, elle doit être distinguée
des modes dérivées de ladite obtention : Il s'agit d'abord
du morcellement qui consiste à avoir un titre sur une parcelle
de terrain qui a au préalable fait l'objet d'un premier titre foncier ;
ensuite de la mutation, qui est le fait d'avoir un même terrain
titré mais de changer de titulaire ; on peut également
mentionner la cession qui consiste pour le détenteur d'un titre
foncier à céder ses droits sur le terrain à un
tiers ; enfin la fusion qui consiste à réunir deux
ou plusieurs titres fonciers pour obtenir un seul lorsque lesdits terrains sont
situés côte à côte (Gouambe, 2007). Le décret
du 16 décembre 2005 portant modification et complément de
certaines dispositions du décret N°76/165 du 27 août 1976
fixant les conditions d'obtention d'un titre foncier au Cameroun, produit 3
innovation majeures : primo une déconcentration des
compétences, secundo une réduction du nombre d'intervenant et
tertio des délais fixés à chaque étape.
2.1.3.2.1 Déconcentration
des compétences
Cette déconcentration des compétences se traduit
par une délégation des pouvoirs à plusieurs niveaux. Dans
l'ancienne procédure c'était le préfet qui fixait les
dates des constats sans tenir compte de la disponibilité des
sous-préfets et des chefs de district, pourtant présidents des
commissions consultatives. La décision des sous-préfets ou des
chefs de district suffit désormais, il n'y a plus d'arrêté
préfectoral pour établir les calendriers de constat. Le dossier
était transmis au ministère par le préfet, c'est au
délégué départemental des domaines et des affaires
foncières à qui il revient de transmettre le dossier au
délégué régional des domaines et des affaires
foncières. L'étape des bordereaux où les dossiers
s'éternisaient et s'égaraient dans les préfectures est
révolue. Les dossiers jadis visés par le seul Directeur des
domaines sont désormais visés dans chaque région par le
chef de service régional des affaires foncières. Les titres
fonciers établis précédemment par le chef de services
provinciaux des domaines au niveau des chefs lieux de chaque province, sont
désormais établis au niveau des départements par des
conservateurs fonciers. Les décisions de règlement de litiges qui
relevaient du Ministre chargé des domaines sont maintenant prises par
les gouverneurs dans chacune des 10 régions du pays. Cette
déconcentration non seulement allège la procédure, mais
rapproche l'administration des usagers (Njomgang, 2008).
2.1.3.2.2 Réduction du
nombre d'intervenants
Dans la réforme du 16 décembre 2005, les
étapes du préfet sont supprimées, notamment
l'arrêté préfectoral et la signature des bordereaux
transmettant les dossiers. L'étape de la Direction des domaines est
déléguée au chef de service régional des affaires
foncières. La longue procédure du dossier à travers le
Ministère chargé des domaines est supprimée. En effet,
pour le dossier le plus rapide, le trajet de l'entrée au bureau du
courrier jusqu'au bureau du chef de service chargé de traiter ce
dossier, durait au moins un mois et demi et vice versa. Il fallait compter de 3
à 6 mois pour le visa d'un dossier rapide, certains séjournaient
plusieurs années dans le circuit du Ministère avec des rejets
fantaisistes. Il est sans doute important de signaler ici que même si la
procédure a été raccourcie et les intervenants
diminués dans les textes, en pratique les barrières sont
restées. Les schémas ci-dessous présentent l'ancien et le
nouvel itinéraire du dossier de demande d'un titre foncier.
Certificat de dépôt
Sous-préfecture
Service départemental des domaines et des affaires
foncières
Avis au public
Certificat d'affichage
Projet de calendrier
Arrêté préfectoral fixant le calendrier
Préfecture
Sous-préfecture
Commission consultative
Service départemental des domaines
Plans et procès verbaux
Dossier
Préfecture
Ministère chargé de Domaines
Direction des domaines
Visa
Publicité
Journal Officiel
Service provinciaux des Domaines
Etablissement du titre foncier
Figure n°4 : Ancienne procédure de
délivrance du titre foncier au Cameroun selon le décret
N°76/165 du 27 août 1976
Sous-préfecture
Avis au public
Certificat d'affichage
Service départemental des domaines et des affaires
foncières
Sous-préfecture
Décision fixant le calendrier
Commission consultative
Plans et procès-verbaux
Délégation départementale des domaines et
des affaires foncières
Dossier
Délégation régionale des domaines et des
affaires foncières
Délégation départementale des domaines et
des affaires foncière
Conservateur foncier
Bulletin régional des avis domaniaux
Titre foncier
Figure n°5 :
Procédure d'obtention du titre foncier en vigueur au Cameroun depuis
décembre 2005
Les figures n°4 & 5 ci-dessus présentent
respectivement l'ancien et le nouveau parcourt du dossier de demande d'un titre
foncier au Cameroun. Il est évident que l'obtention du titre foncier est
nettement plus facile après la réforme du 16 décembre 2005
du fait du raccourcissement de la procédure et surtout par la
réduction du nombre intervenants et non des moindre. Ces schémas
ont été conçus par Njomgang Henri un
Expert-Géomètre du MINDAF.
2.1.3.2.3 Délais
fixés à chaque étape
Une fois le dossier déposé, le
sous-préfet a 72 heures pour délivrer le
récépissé de dépôt. Le sous-préfet
à 8 jours pour transmettre le dossier à la
délégation départementale des domaines et des affaires
foncières. Le chef de service départemental des affaires
foncière a 15 jours pour établir les avis au public. Le
délai de 30 jours est maintenu pour la transmission par le
délégué départemental des affaires foncières
au délégué régional des affaires foncières
du dossier complet après le constat. Ces délais s'ils sont
respectés raccourciront considérablement les délais
d'obtention du titre foncier. Lors de l'une de nos descente sur le terrain, un
responsable12(*) des
services régionaux du cadastre de l'Adamaoua nous a confié
que : « les procédures d'obtention du titre foncier
sont aussi longues et complexes les unes que les autres dans tous les domaines
territoriaux de l'Etat. Ceci s'explique par le désir qu'avait le
législateur de limiter les fausses immatriculations ». Il
ajouta que : « si ces procédures n'étaient pas
longues, certaines personnes allaient immatriculer les parcelles des tiers en
leur absence et les vendre ce qui susciterait sans doute beaucoup de conflit
foncier ».
2.2
REGIME FONCIER ET DOMANIAL DU CAMEROUN
La terre est un instrument de développement
économique et social, pour l'Etat. Il a besoin de vastes domaines pour
la réalisation de ses objectifs économiques, mais aussi, pour
inciter les populations à la mise en valeur. Les collectivités
traditionnelles, quant à elles, considèrent la terre comme un
élément de cohésion tribale. Pour les populations en
général, le titre foncier est inconnu de certains, boudé
par d'autres, à cause de la longueur excessive de la procédure
d'obtention, de la corruption qui le gangrène et de tous les genres de
fraudes qui entourent sa délivrance. C'est donc dans ce contexte que se
sont succédées les différentes législations
camerounaises en matière foncière et domaniale dont la
récente réforme est celle du décret n°2005/481 du 16
décembre 2005 (Njomgang, 2008).
2.2.1 Etat et sécurisation
des droits fonciers
La sécurisation des droits fonciers des populations a
toujours été au coeur des préoccupations du
législateur foncier au Cameroun. C'est pourquoi dans la récente
réforme, l'Etat met un accent particulier sur la
généralisation de la propriété foncière et
sur la lutte contre les immatriculations illicites. Loin d'être parfaite,
cette réforme à des limites notamment en ce sens qu'elle
méconnait le droit coutumier et qu'elle élargie le champ de la
répression en augmentant le pouvoir du ministre en charge du cadastre et
des domaines du Cameroun.
2.2.1.1
Généralisation de la propriété foncière
La généralisation de la propriété
foncière se manifeste par la volonté du gouvernement de permettre
à tous les camerounais d'accéder à la terre, sans
distinction d'ethnie, de religion ou de sexe. L'idée n'est pas nouvelle,
elle remonterait à la colonisation, surtout qu'elle est une question de
justice sociale. L'Etat camerounais s'est auto proclamé "le gardien
des terres" camerounaises,13(*) dans le dessein officiel de procéder à
une redistribution rationnelle ou pour faciliter la mise en oeuvre des projets
de développement économiques et sociaux. Afin d'encourager les
populations à faire recourt à l'immatriculation des terres
qu'elles occupent, l'Etat du Cameroun a décentralisé la
procédure de délivrance du titre foncier en instituant une
conservation foncière au niveau de chaque département. Les titres
fonciers sont désormais délivrés au niveau des
délégations départementales du cadastre et des
domaines.
Le gouvernement du Cameroun a également raccourci les
délais de procédure de délivrance des titres fonciers. Ces
délais ont été ramenés à 5 mois
contrairement à l'interminable procédure antérieure qui
pouvait aller parfois jusqu'à 10 ans. Tout semble donc être mis en
oeuvre par le gouvernement camerounais pour inciter les occupants des terres
à obtenir des titres de propriété sur leurs possessions.
C'est dans la même lancée que le rôle du
géomètre, dans la procédure d'immatriculation a
été révisé. Ce dernier fait partie des membres de
la commission consultative, chargée de constater l'occupation ou
l'exploitation de la terre à immatriculer. C'est lui qui procède
à la délimitation du terrain concerné, en y apposant des
bornes. L'exécutif a renforcé la régularité des
opérations de bornage, puisqu'il précise qu' « à
peine de nullité, aucun bornage d'immatriculation ne peut être
effectué par le géomètre seul ». On comprend
aisément que l'exécutif veille lutter contre les bornages
clandestins qui ont très souvent été à l'origine de
la délivrance de nombreux titres de propriété. Il n'y a
sans doute rien à redire sur la détermination des pouvoirs
publics dans la lutte acharnée contre les titres fonciers
irrégulièrement délivrés (Njomgang, 2008).
2.2.1.2 Lutte contre les faux
titres fonciers
La réforme du 16 décembre 2005 a confié
des pouvoirs très étendus au ministre en charge des affaires
foncières, qui peut désormais procéder au retrait et
à l'annulation des titres fonciers irréguliers.
« Le ministre chargé des affaires foncières peut,
en cas de faute de l'administration, résultant notamment d'une
irrégularité commise au cours de la procédure d'obtention
du titre foncier et au vu des actes authentiques, procéder au retrait du
titre foncier irrégulièrement délivré
».14(*) La
possibilité ainsi offerte au ministre en charge des questions
foncières de procéder au retrait des titres fonciers
irrégulièrement délivrés traduit la
détermination des pouvoirs publics à traquer tous les titres
fonciers entachés de fraude et d'illégalité.
Le décret 2005/481 du 16 décembre 2005 permet au
ministre des affaires foncières, de constater la nullité d'ordre
public qui frapperait certains titres fonciers dans les cas limitativement
énumérés :
« Lorsque plusieurs titres fonciers sont
délivrés sur un même terrain, dans ce cas ils sont
réexaminés pour déterminer le légitime
propriétaire. Un nouveau titre foncier est alors établi au
profit de celui-ci ;
Lorsque le titre foncier est délivré
arbitrairement sans suivi d'une quelconque procédure, ou obtenu par une
procédure autre que celle prévue à cet effet ;
Lorsque le titre foncier est établi en partie ou en
totalité sur une dépendance du domaine public ;
Lorsque le titre est établi en partie ou en
totalité sur une parcelle du domaine privé de l'Etat, d'une
collectivité publique ou d'un organisme public, en violation de la
réglementation ».15(*)
Les pouvoirs du ministre en charge du cadastre et des affaires
foncières, sont contre balancés par le pouvoir de contrôle
du juge administratif. Mais quoi qu'il en soit, malgré la
détermination avérée du gouvernement de la
République du Cameroun à combattre l'insécurité
foncière, la réforme du 16 décembre 2005 a quelques
imperfections, ce qui la rend forcément peu réaliste (Tchapmegni,
2007).
2.2.2 Limites de la reforme
foncière au Cameroun
Bien qu'en révisé les conditions d'obtention du
titre foncier au Cameroun, la dernière réforme foncière,
n'a pas évoqué la question de l'extension du domaine national
dont l'importance n'est plus à démontrer. Ce domaine qui fait
pourtant aujourd'hui objet d'une vive polémique, a été
évité dans le décret du 16 décembre 2005, tout
comme la question de la propriété traditionnelle aussi
appelé le droit coutumier mais s'est montré très brutal
dans la répression des contrevenants à la législation
foncière et domaniale.
2.2.2.1 Méconnaissance du
droit coutumier par la réforme
Le patrimoine collectif national, aujourd'hui appelé le
domaine national camerounais, a toujours été la pomme de discorde
entre l'Etat et les collectivités traditionnelles au sujet du
contrôle et de la répartition des terres. Les collectivités
revendiquent leur droit de regard sur ces terres qu'ils prétendent
qu'elles font partie intégrante de leurs terroirs, alors que l'Etat en
revendique l'administration, dans l'intérêt général
de toutes les populations camerounaise ou étrangères, et dans le
but de réaliser ses objectifs économiques et sociaux. La
stratégie de l'Etat a consisté dans la réforme du 16
décembre 2005, à ignorer la question pour ne s'attaquer qu'aux
autres aspects de la question foncière, tous aussi fondamentaux. Mais
l'on ne saurait logiquement dissocier la question de la sécurisation
des droits fonciers de celle relative à la propriété des
terres du domaine nationale, puisque les communautés traditionnelles en
revendiquent la garantie des droits. S'il est exact que le droit
représente les aspirations d'une population donnée, il est
dès lors surprenant que la place de la propriété
coutumière soit ignorée de la récente réforme
foncière.
En parcourant le décret du 16 décembre 2005, on
est frappé par l'absence de toute référence au droit
coutumier. Or, pour de nombreux camerounais, la terre n'est pas seulement
source d'enrichissement des propriétaires et possesseurs, elle est aussi
une source d'enracinement culturel et religieux. La terre des ancêtres
est l'un des arguments invoqués par la collectivité Bakweri dans
le conflit qui l'oppose à l'Etat du Cameroun, la Banque mondiale et le
FMI, au sujet de la privatisation de la CDC, dans le cadre du programme
d'ajustement structurel dans lequel est engagé l'Etat camerounais. Ce
conflit, comme celui plus général qui oppose les
collectivités traditionnelles à l'Etat, ne saurait être
réglé de manière durable, en faisant fi de la «
propriété coutumière ». D'ou la
nécessité de beaucoup de réserve, dans la
répression des agissements contraires à la réglementation
foncière, qui pourraient traduire une autre vision de l'organisation
foncière, différente de celle du gouvernement (Tchapmegni,
2007).
2.2.2.2 Elargissement du champ de
la répression
La tendance à la répression est l'un des
premiers constats qui se dégage de la lecture du texte du 16
décembre 2005. Elle semble malheureusement être le partage de
nombreux Etats africains qui ont du mal à abandonner « la
chicotte », au profit des procédés beaucoup plus
démocratiques à l'instar du débat, de la concertation et
l'ouverture à la société civile, à la
pluralité d'opinion. Déplorant la sévérité
des sanctions édictées par l'exécutif en matière
foncière, Ndzuenkeu (2005) remarque que : « les délits
attentatoires à la propriété foncière et domaniale
sont punis d'une peine d'emprisonnement parfois assortie d'une amende. La
peine privation de liberté peut aller jusqu'à 10 ans et la peine
pécuniaire jusqu'à 2 millions de francs [...] Une
législation répressive plutôt rigoureuse, des juges qui
sanctionnent sans miséricorde et cependant des atteintes toujours
renouvelées de la propriété foncière et domaniale.
Voilà brossé à grands traits, le sombre bilan de la
répression en matière qui débouche sur un constat de
faillite de la protection pénale des biens fonciers domaniaux. A bien y
regarder, il s'agit là de la conséquence inattendue d'une
législation foncière jugée par trop rigide, de sorte que
l'on peut légitimement se demander si en poussant trop loin la
recherche de la sécurité dans les transactions
immobilières, le législateur de 1974 n'a pas fini par
créer une situation d'insécurité ».
2.3
DROIT FONCIER COUTUMIER AU CAMEROUN
Pour Teyssier (2003), la régulation foncière au
Cameroun présente une diversité de systèmes fonciers
déterminée par l'émergence d'un marché foncier et
par le rapport de forces entre une coutume résurgente et une
administration affaiblie. Diverses situations sont décrites, illustrant
la généralisation de l'insécurité foncière,
due en grande partie à des institutions étatiques en
décalage avec la capacité de l'Etat, et une dualité des
relations à la terre, considérée soit comme le bien d'une
communauté, soit comme un simple facteur de production.
La charge démographique, de plus en plus importante sur
les territoires, ainsi que les flux migratoires croissants, stimulent des
recompositions territoriales qui participent à une
dérégulation du jeu foncier et éloignent les populations
rurales de l'administration domaniale. La faillite de l'administration
foncière laisse libre cours à une gestion du sol par les chefs
locaux. Ces derniers, loin d'être irréprochables, assurent les
transactions foncières avec une efficacité exemplaire à
l'intérieur des communautés.
2.3.1 Droit coutumier : une
gestion efficace
Selon Teyssier (2003), « La gestion
communautaire des biens fonciers, individuels et collectifs, présente
des avantages évidents. En premier lieu, cette régulation peut se
prévaloir d'une véritable efficacité. Dans la mesure
où la collectivité s'accorde sur l'identité de celui qui
octroie des droits sur le patrimoine foncier, les règles établies
ne sont pas contestées, ce qui confère au producteur un
degré acceptable de sécurité foncière à bon
marché et ne le motive pas pour une consécration de ses droits
par l'Etat. La légitimité du pouvoir local tient à une
reconnaissance collective justifiée par son rôle d'interface
entre la communauté et son environnement spirituel. Efficace à
l'intérieur du territoire communautaire, ce type de régulation
foncière provoque des conflits au contact d'autres
communautés. » Pour illustrer son propos, l'auteur a pris
l'exemple des plateaux de l'Ouest du Cameroun « où les
groupes Bamiléké, extrêmement fragmentés et en
compétition incessante, se livrent sur les pourtours de leurs
territoires à de sanglantes batailles, à tel point que plusieurs
interventions de bataillons militaires et de la Croix-Rouge ont
été nécessaires au cours des dernières
années pour héberger des centaines de réfugiés et
reconstruire les villages détruits. Aucune capacité de
négociation ne permet de désamorcer les
conflits. » Selon lui cette situation continue d'exister parce
que « les arbitrages sont rendus impossibles par
l'interférence de différents corps de l'administration et de
personnalités politiques, généreusement
rémunérés par les villages antagonistes pour intervenir en
leur faveur. » Ceci fait qu' « on assiste
à une surenchère dans la hiérarchie des notables et des
administratifs, et donc, à un envol des dépenses pour
établir une médiation dans le sens recherché.
L'administration parvient à apaiser temporairement les tensions, sans
pouvoir régler le fond des litiges. »
2.3.2 Limites du droit
coutumier
Le droit traditionnel d'usage ou de jouissance détenu
par les collectivités coutumières ou leurs membres ne peut
être à la base d'une cession du bien immobilier dans la mesure
où le jouisseur du droit n'est pas le propriétaire, le
propriétaire légal étant l'Etat qui s'est accaparé,
comme le disent les spécialistes du droit, juridiquement et
systématiquement de tous les espaces vacantes et sans maîtres.
D'ailleurs s'agissant de toutes transactions immobilières
privées, toute personne qui désire aliéner son immeuble
saisit l'administration des domaines d'une demande en bornage de la parcelle
concernée. Cette demande indique entre autres références,
le numéro du titre foncier. La cour suprême est très
sévère sur cette règle et lorsqu'elle est saisie, elle
annule systématiquement toute vente de terrains non immatriculés
et ne reconnaît le droit d'expulser ou de déguerpir qu'aux seuls
titulaires du titre foncier.
``Le propriétaire coutumier'',
c'est-à-dire la quasi-totalité de nos paysans et près de
70% des habitants de Yaoundé, Bafoussam, Douala et autres qui occupent
ou exploitent des terres sur lesquelles il n'existe pas de titre de
propriété au sens de l'ordonnance de 1974, se trouve dans une
situation précaire pouvant aboutir à des déguerpissements
massifs et violents. L'obtention du titre de propriété
n'étant pas à la portée du premier venu. « La
propriété coutumière » n'a pour finalité
que d'empêcher les troubles sociaux et non la reconnaissance d'un titre
de propriété au sens de l'ordonnance de 1974. Il est constant
que, devant plusieurs problèmes pendants devant la cour suprême en
ce qui concerne les parcelles de terrain litigieux, la protection légale
est reconnue à celui qui tient la parcelle de ses pères, grand-
pères ou aïeux ; et les juristes qualifient cela d'une protection
possessoire. Cependant il faut noter que cette protection possessoire n'a pour
effet que de faire revenir la situation à la normale et n'entraîne
aucun droit de propriété. Ceci n'est donc pas à rassurer
complètement les propriétaires coutumiers. Tout compte fait tout
occupant du domaine national doit obligatoirement recourir à la
procédure d'immatriculation du bien dont il a la jouissance
malgré les multiples tracasseries que cause l'obtention du titre foncier
au Cameroun. Pekoua (2010)
2.4
SYSTEMES FONCIERS AU NORD ET AU SUD DU CAMEROUN
Les systèmes fonciers camerounais diffèrent
selon qu'on se trouve au Nord ou au Sud du pays et selon l'influence du chef
local. Dans la partie septentrionale du pays, les chefferies traditionnelles
ont gardée en grande partie leur pouvoir de gestion de la ressource
foncière ce qui n'est pas toujours le cas dans les autres
régions. L'espace camerounais se caractérise dès lors par
de forts clivages entre plusieurs pôles, dont un Nord
sahélo-soudanien et un Sud forestier. Les valeurs unitaires ne
résistent pas au repli sur l'ethnie, tandis que la construction
administrative d'un territoire national ne parvient pas selon Courade et
Sindjoum (1996) à « faire disparaître flous et marges de
l'adhésion à un projet national qui n'est rien d'autre que la
pérennité d'un Etat post-colonial ayant peur de la dislocation
». Il est question pour nous dans cette partie de présenter
les systèmes fonciers au Nord et au Sud du Cameroun.
2.4.1 Systèmes fonciers au
Nord-Cameroun
« La persistance des chefferies au Nord-Cameroun
ne saurait être perçue comme la survie exceptionnelle d'une forme
archaïque de pouvoir que la modernité d'un Etat-nation n'aurait su
faire disparaître de cette partie enclavée du territoire national.
Cette féodalité contemporaine n'est pas un accident de l'histoire
; elle est l'expression d'un consensus politique nécessaire au maintien
de l'Etat. A l'heure des réflexions sur de nouvelles modalités de
la gestion foncière, elle doit donc être considérée
comme un paramètre durable. » Telle est la pensée
de Teyssier et al. (2003) sur la conservation par les chefs
traditionnels du septentrion, dans le fonctionnement du système foncier
de leur territoire.
2.4.1.1 Pouvoir de la
chefferie
La reconnaissance du pouvoir coutumier comme gérant du
foncier figure parmi les prérogatives accordées aux chefferies du
Nord, en contrepartie d'une alliance avec le gouvernement sur
l'échiquier politique national. La gestion foncière
représente la principale source de revenus pour la chefferie : l'octroi
de droits d'usage sur le sol et l'arbitrage de conflits qui perdurent, sont
soumis à diverses taxations. Les migrants installés dans les
grands Lamidat musulmans de la Bénoué vivent des situations de
grande précarité foncière et sont soumis à la
versatilité de normes édictées par le chef en fonction des
intérêts de sa clientèle. Les chefferies les plus
puissantes ont toute latitude vis-à-vis des règles
constitutionnelles tant que le pouvoir central utilise leurs réseaux
pour assurer ses fonctions sous forme d'une ``indirect rule'' non
avouée selon les propos de Seignobos et Teyssier (1997). Elles sont
théoriquement considérées comme des « auxiliaires
d'administration », intronisées et
évaluées par l'administration territoriale. Dans la pratique, les
chefferies se renforcent au fur et à mesure du désengagement de
l'Etat et récupèrent les fonctions d'arbitrage, de
réglementation et de répression, parfois dans
l'intérêt public, souvent à leur profit.
2.4.1.2 Exercice du pouvoir dans
la gestion foncière
Le pouvoir des chefferies s'applique avec de grandes nuances,
dues à l'importance historique de la chefferie, à la
personnalité du laamido16(*) et à ses liaisons avec le pouvoir
central. Ainsi, s'observe toute une palette de situations qui vont d'un certain
laxisme à des systèmes autocratiques. La puissance de la
chefferie se détermine également selon l'action de
l'administration territoriale, compétente pour l'intronisation ou la
destitution des chefs coutumiers. Certains laamibe respectent
l'autorité préfectorale et craignent d'être démis de
leurs fonctions en cas d'abus dans l'exercice du pouvoir ce qui reste
exceptionnel. D'autres, plus influents et en relation directe avec la plus
haute hiérarchie de l'Etat, poussent la caricature jusqu'à
considérer le sous-préfet comme « leur secrétaire
». Des chefferies comme celle de Rey-Bouba tendent à
s'extraire de l'espace national et se comportent comme de véritables
Etats dans l'Etat, en revendiquant des frontières hors du territoire
camerounais, en réinventant des réglementations selon les
intérêts du moment et en disposant de leurs propres milices,
« douanes », prisons, etc. Le corps
préfectoral n'y assure plus qu'une représentation minimale.
La région de la Bénoué, de faible
densité humaine, est administrée par de puissantes chefferies au
fonctionnement totalitaire, le chef régnant sur ses sujets pratiquement
sans intermédiaire. En revanche, les chefferies de l'Extrême-Nord,
gérant des territoires moins importants mais plus densément
peuplés, exercent leur pouvoir de manière subsidiaire. Des
lawan et des jawro17(*) représentent le chef et décident
en son nom à l'échelle du village. Les capacités de la
chefferie à réguler les jeux fonciers, dépendent de cette
gamme de modalités d'application des pouvoirs coutumiers. L'un des
traits communs aux pouvoirs coutumiers repose sur l'absence de règles
écrites. Le pouvoir s'exerce de manière arbitraire et versatile,
sans référence à des textes, en tenant seulement compte
des rapports de force entre les communautés vivant dans la chefferie ou
en fonction des intérêts immédiats du chef. A la
différence des agents de l'administration, les chefferies, en place
depuis plus d'un siècle, s'inscrivent dans la durée, connaissent
précisément l'histoire, les hommes et l'espace de leurs
territoires et disposent de ressources financières autonomes. A
l'échelon local, elles restent certainement la forme de pouvoir la plus
respectée par les populations du Nord-Cameroun. Tous se tournent plus
facilement vers la chefferie lors d'acquisition de parcelles, de mutations
foncières et surtout, de règlements de litiges.
Aujourd'hui, les grandes chefferies de la Bénoué
sont libres d'exercer une justice foncière et une taxation sur la terre
suivant des critères et des barèmes qu'elles seules
déterminent et font varier en fonction de l'identité de leurs
« sujets ». La chefferie se présente aux yeux des
habitants du Nord-Cameroun, comme une « institution par défaut
», la seule susceptible de gérer les territoires et d'arbitrer
les conflits. L'opportunité d'enrichissement et l'accaparement des
pouvoirs au profit d'un individu et de ses proches semblent relativement
acceptés par une société qui préfère
« l'arbitraire négociable » de la coutume à
l'absence de normes et de règles. Cette gestion du foncier par la
coutume ne va pas sans heurt, bien au contraire. Les anciennes zones de
peuplement et les espaces d'immigration rurale sont d'ailleurs l'objet de rudes
compétitions pour l'accès à la terre (Seignobos et
Teyssier, 1997).
2.4.2 Gestion foncière
dans la partie Sud du pays
Tout comme dans la partie septentrionale du pays, les
questions foncières occupent une place de choix dans les
communautés du Sud-Cameroun. C'est la raison pour laquelle les conflits
fonciers et les litiges intertribaux y sont fréquents.
2.4.2.1 Question
foncière : un domaine sensible chez les Bamiléké
Au Sud du Cameroun, l'importance que les autochtones attachent
aux questions foncières se matérialise par le fait qu'ils
marquent les frontières de leur chefferie et les terres sont
classées dans diverses catégories, selon leur affectation et le
droit qui les régit. Chez les Bamiléké, par exemple les
coutumes sont très complexes parce qu'elles sont liées à
une hiérarchie politique, sociale et religieuse, également
complexe. Les diverses populations, dites Bamiléké,
obéissent à un chef, sous les ordres de qui se trouvent des
sous- chefs et des chefs de quartiers. Chacun de ces groupements, chefferies,
sous-chefs et chefs de quartiers, possède un domaine. L'extrême
importance des questions foncières sur le plateau
Bamiléké s'aperçoit du premier coup d'oeil : les limites
des chefferies sont jalonnées par des pierres dressées,
émergeant d'environ un mètre au-dessus du sol. Chaque pierre est
entourée par de gros pieux de ficus vert qui pousseront. Cette
frontière, sera ainsi visible de très loin, et nul ne pourra
prétendre l'avoir franchie par mégarde. Dans la région du
Col de Bana, les chefferies sont délimitées par des
tranchées, dont quelques-unes atteignent des proportions incroyables,
tant en développement qu'en largeur et en profondeur. Le même
système de délimitation par des tranchées était
utilisé, dans la Subdivision de Foumbot, par des populations qui ont
été assujetties par les Bamoun (Binet, 1951).
2.4.2.2 Exemple d'une gestion
foncière locale réussie
Le Mbam est une région prise en étau entre deux
dynamiques de colonisation agricole, animées au Nord par la descente de
groupes Bamiléké et au Sud, par le déploiement de
communautés Eton. Dans le département du Mbam et Kim, les fronts
pionniers se développent sans déclencher de réactions de
la part des « autochtones », en raison du rôle de
médiation joué par l'Eglise. Depuis une vingtaine
d'années, les demandeurs de nouvelles terres s'adressent
systématiquement aux chefs locaux qui organisent une opération
double de relevé de parcelle et de rédaction d'acte de vente.
Cette pratique foncière, réalisée à partir d'une
reconnaissance de l'appropriation par une communauté « initiale
» est édifiante des capacités des acteurs à
produire des règles et des documents admis par tous et d'un bon rapport
coût/qualité de reconnaissance. Le caractère consensuel de
ces systèmes fonciers locaux permet de croire en une intégration
nationale réussie, comme en témoigne la
généralisation du français et du pidgin. Cette
identité nationale en formation ne se retrouve pas partout (Teyssier,
2003).
2.4.2.3 Accès à la
terre : source de conflit
Dans le Mbam et Inoubou, l'accès à la terre est
au centre d'un choc frontal entre communautés ethniques crispées
sur leur identité. Chaque communauté tente de se définir
comme la population originelle, ayant des droits sur le sol, face à des
« allogènes », utilisateurs illégitimes de la
terre s'ils n'ont pas fait acte d'allégeance et s'ils ne paient pas le
prix de leur occupation. Chaque groupe ethnique essaie de se constituer un
patrimoine foncier réservé, une sorte de domaine micro-national
inaccessible aux citoyens camerounais qui ne peuvent prouver leur filiation
à la communauté. La région de
Makénéné est révélatrice des positions
conflictuelles entre les « légalistes », partisans
d'une ouverture du domaine national à ceux qui ont la capacité de
mise en valeur, et les « micro-nationalistes »,
attachés au principe intangible de souveraineté des natifs.
L'administration locale affiche une grande prudence dans le traitement de ces
conflits, d'autant plus qu'elle risque de se trouver en situation de
confrontation avec des dignitaires issus de ces communautés (Teyssier,
2003).
2.4.2.4 Peuple n'utilisant pas la
propriété individuelle du sol
Cependant, les coutumes que nous signalons plus haut font
figure d`exceptions dans l'ensemble du territoire. Il semble que la majeure
partie des peuples n'ait pas utilisée la notion de
propriété du sol. Cela va de soi pour les populations
conquérantes, toujours en marche vers de nouveaux territoires. On
connaît les modes de conquête des peuples Fang, auxquels se
rattachent les Bulu d`Ebolowa ; dans ces tribus, aucune organisation
supérieure au clan patriarcal ne s'est formée. Les invasions des
Fang se sont donc produites sous la forme d'une marée d'individus, ou
de familles, submergeant la zone forestière du Gabon et du Sud-Cameroun.
La vitesse de ces migrations a été considérable puisque,
en moins de 50ans, les anciens se souviennent des déplacements qui
dépassent 400km. Dans ces conditions, on comprend que la notion de
propriété de la terre n'ait pas pu naître. Dans la
tradition, la terre est à qui la prend ; elle n'a aucune valeur. On ne
la vend pas, on ne la donne pas en garantie d'une dette, elle n'entre pas dans
l'héritage. L'étranger ne paie pas pour s'établir dans le
village, ou à proximité d'un village, sur un terrain qu'il
débroussaille lui-même. Ce n'est pas seulement la notion de
propriété individuelle du sol qui fait défaut, mais aussi
celle de propriété collective : i1 n'y a jamais de conflits entre
les villages pour la propriété du sol. On voit souvent un village
étranger venir s'intercaler entre deux groupes appartenant à un
même village Bulu. Les populations dites Yaoundé sont
stabilisées depuis longtemps. Avec la stabilisation, est née la
notion d'un droit d'usage collectif sur la terre (Binet, 1951).
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre portant sur les règles de la
propriété foncière au Cameroun, il nous semble important
de rappeler que le domaine national est l'un des secteurs les plus sensibles de
la vie de l'Etat. La sensibilité des problèmes fonciers fait que
le gouvernement de la République, bien que militant pour la
généralisation de la propriété foncière,
fait fi des domaines les plus brûlants mais dont l'importance est
évidente. Pour Tchapmegni (2007), l'oeuvre entreprise par le
gouvernement camerounais en décembre 2005 mérite d'être
saluée à sa juste mesure, mais elle reste perfectible comme toute
oeuvre humaine. Il ajoute que les deux grands axes sur lesquels
devront être construites les futures réflexions sur la
sécurisation des droits fonciers au Cameroun sont entre autres : la
prise en compte des revendications foncières des collectivités
traditionnelles et, l'instauration d'un véritable débat de
société, préalable à toute réforme
foncière. La notion de propriété foncière
existe aussi bien dans les traditions des populations du Nord Cameroun qu'au
Sud du pays. Il est important de retenir ici que si la terre n'a pas, aussi
généralement que dans d'autres régions d'Afrique, un
aspect sacré, il semble bien qu'un grand nombre de coutumes anciennes ne
prévoyaient pas son appropriation individuelle. A ce niveau force est de
constater qu'au Cameroun il existe plusieurs types de systèmes fonciers
dont le fonctionnement varie selon que l'on est au Nord musulman, au Nord
chrétien, au Sud forestier ou à l'Ouest du pays. Chaque tribu et
chaque ethnie a sa façon d'appréhender la gestion de sa ressource
foncière.
CHAPITRE 3
ACTEURS FONCIERS ET MODES D'ACCES A L'ESPACE HABITE DE
GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM
INTRODUCTION
La terre n'est pas un bien comme les autres : elle constitue
un "espace" que l'on ne peut ni déplacer ni faire disparaître, et
elle contient en son sein des ressources "naturelles" qui ne proviennent pas
toutes du travail des hommes. De ce fait, les rapports des hommes au foncier
sont toujours des rapports entre les hommes autour du foncier, des rapports
sociaux que l'on ne peut appréhender sans les replacer dans leur
contexte historique (IRAM18(*), 1999). Ces phrases montrent à suffisance
l'importance des hommes dans l'étude des problèmes fonciers. Le
présent chapitre présentera tour à tour les principaux
acteurs fonciers et les modes d'accès à l'espace habité de
Gambara II, Burkina et Jérusalem.
3.1 ACTEURS FONCIERS DE NOTRE CADRE D'ETUDE
Nous avons classés les acteurs fonciers des quartiers
Gambara II, Burkina et Jérusalem en deux grands
groupes à savoir : les locataires et les propriétaires.
Chacun d'entre eux joue un rôle important et se situe à un niveau
précis de la production à l'utilisation de la
propriété immobilière.
3.1.1
Locataires
Est considéré comme locataire, toute personne
physique ou de droit qui paye un prix pour l'usage d'une chose qui lui a
été donné ou qu'elle a prise à loyer. Il n'en
devient pas le propriétaire mais le prix qu'il paye à ce dernier
lui permet de faire usage du bien comme s'il en était le
propriétaire. Dans le cadre de notre étude nous nous
intéresserons aux locataires des maisons et des terrains. Il est
dès lors important de nous interroger sur les caractéristiques
des locataires de Gambara II, Burkina et Jérusalem,
leur particularité et leur place dans le fonctionnement du
système foncier de ce secteur.
3.1.1.1 Présentation des
locataires
Comme dans la plupart sinon dans la quasi-totalité des
quartiers du monde, on retrouve également dans notre zone d'étude
des personnes qui louent les maisons et des parcelles. Les locataires des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem
représentent une partie assez importante de leur population totale ce
qui est confirmé par les résultats de nos enquêtes de
terrain. Ces dernières nous ont permis de constater que les locataires
constituent un peu plus de 44% de la taille de nos enquêtés
(Cf. Tableau n°3). Ce taux assez consistant de locataire
s'explique entre autre par le faible coût des maisons et par la situation
de ces quartiers qui il y a quelques années, étaient encore en
milieu rural.
Tableau n°3 : Statut résidentiel
actuel dans le quartier
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Propriétaire
|
56
|
52,8
|
52,8
|
|
Locataire
|
47
|
44,3
|
97,2
|
|
Les deux
|
3
|
2,8
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Nous constatons en observant ce tableau que sur un
effectif total de 106 enquêtés, les locataires représentent
44,3% c'est-à-dire qu'on a recensé 47 locataires ce qui n'est pas
du tout négligeable sachant que nous sommes dans un secteur où
l'urbanisation est très récente.
Il ressort de nos enquêtes de terrain que la plupart des
locataires des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem sont des ressortissants de la région de
l'Adamaoua et plus précisément du département de la Vina.
Contrairement à Gambara II et Jérusalem, le quartier
Burkina qui concentre la plus grande partie de la population totale de
la zone a beaucoup plus de locataires que de propriétaires (Cf.
Tableau n°4). Ceci s'explique par le fait qu'il est plus ancien
que les autres et qu'il est la place centrale de ce secteur. Son positionnement
et son rayonnement font que les propriétaires des maisons de
Burkina trouvent beaucoup plus rentable de les mettre en location. La
présence de certaines infrastructures notamment les mosquées, les
églises, les écoles primaires et le CES dans ce quartier sont
aussi est aussi un facteur déterminant dans l'explication de la forte
mise en location des maisons de Burkina.
Tableau n°4 : Quartier de résidence
et lieu d'origine des locataires
Quartier de résidence
|
Département d'origine
|
Le statut résidentiel actuel dans le
quartier
|
Total
|
|
|
Locataire
|
Propriétaire et locataire
|
Gambara II
|
|
Vina
|
3
|
|
3
|
|
|
Djérem
|
0
|
|
0
|
|
Faro et Déo
|
0
|
|
0
|
|
Allogène
|
5
|
|
5
|
Total
|
8
|
|
8
|
Burkina
|
|
Vina
|
16
|
0
|
16
|
|
Mbéré
|
2
|
0
|
2
|
|
Djérem
|
1
|
0
|
1
|
|
Mayo Banyo
|
0
|
0
|
0
|
|
Faro et Déo
|
1
|
0
|
1
|
|
Allogène
|
14
|
3
|
17
|
Total
|
34
|
3
|
37
|
Jérusalem
|
|
Vina
|
2
|
|
2
|
|
Djérem
|
0
|
|
0
|
Mayo Banyo
|
1
|
|
1
|
Allogène
|
2
|
|
2
|
Total
|
5
|
|
5
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Le tableau croisé entre le département de la
région de l'Adamaoua d'origine, le statut résidentiel actuel dans
le quartier et le quartier de résidence ci-dessus, nous donne une vue
d'ensemble sur la répartition des locataires et des propriétaires
dans notre zone d'étude. Nous pouvons constater que les ressortissants
du département de la Vina sont majoritairement représentés
dans le groupe des locataires des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem.
3.1.1.2 Place des locataires dans
le système foncier de la zone
Un système foncier est une organisation
socio-économique regroupant différents acteurs que sont les
locataires, les propriétaires des terrains et des maisons, sur un espace
donné. Partant de cette définition, nous pouvons dire sans risque
de nous tromper que la place des locataires dans le système foncier est
déterminante. Ceci trouve son explication en ce qu'il est le
consommateur privilégié des biens produits par l'exploitation de
la ressource foncière. Pour ce qui est des locataires de Gambara II,
Burkina et Jérusalem, leur importance est telle qu'ils
représentent un fort potentiel économique pour les
propriétaires des maisons de la zone. Comme nous l'avons dit plus haut,
ces locataires sont estimés à plus de 44% de la population du
secteur, bien qu'ayant des revenus modérés, leur imposant nombre
les transforme en puissant atouts pour ces quartiers. La demande en logement de
plus en plus forte prouve à suffisance l'importance des locataires dans
des quartiers en pleine urbanisation donc susceptible de se voir doter de
logements sociaux.
En bref, les quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem sont dotés comme la plupart des quartiers du
monde des locataires. Ces derniers qui sont en majorité originaire de la
région de l'Adamaoua, plus précisément du
département de la Vina, représente un atout économique
pour ceux qui veulent se lancer dans la construction de logements sociaux dans
le secteur. Et quand est-il des propriétaires ?
3.1.2
Propriétaires
Le propriétaire est une personne physique ou de droit
à qui une chose, un bien, un service ou même une idée
appartient. Selon qu'il le souhaite il peut mettre en location sa
propriété ou l'utiliser personnellement sans aucun
impératif de compte rendu. Ici, le terme propriétaire est
employé pour désigner toute personne à qui appartient une
parcelle ou une maison à Gambara II, Burkina et
Jérusalem.
3.1.2.1 Typologie des
propriétaires
Nous distinguons 4 principaux types de propriétaires
fonciers dans les quartiers de notre zone d'étude à savoir :
les propriétaires des parcelles immatriculées, les
propriétaires des maisons de location, les propriétaires des
habitations personnelles et les propriétaires des champs. En ce qui
concerne le premier type de propriétaire notamment ceux qui ont un titre
foncier, il ressort de notre travail de recherche mené à la
conservation foncière du département de la Vina qu'ils sont au
nombre de 7. C'est un nombre insignifiant du point de vue de l'ensemble des
titres fonciers déjà délivrés dans la ville de
Ngaoundéré mais assez explicite sur la situation dans laquelle se
trouvent les autres propriétaires fonciers de la zone. Au cours de nos
enquêtes de terrain, nous avons interrogé 4 propriétaires
fonciers ayant des maisons en location soit 2 à Gambara II et 2 à
Burkina. Pour ce qui est des propriétaires habitants dans leur
propre maison, nous avons constaté que c'est la mise en valeur la plus
répandue. Les propriétaires utilisant leur parcelle pour
l'agriculture sont au nombre de 2 pour notre échantillon. Le tableau
ci-dessous rend compte de la mise en valeur que les propriétaires de
notre zone d'étude font de leurs parcelles.
Tableau n°5 : Mise en valeur des parcelles
à Gambara II, Burkina et Jérusalem
Quartier de résidence
|
Mise en valeur de la parcelle
|
Le statut résidentiel actuel dans le quartier
|
Total
|
Propriétaire
|
Les deux
|
Gambara II
|
|
Pour habitation personnelle
|
15
|
|
15
|
Maison à louer
|
2
|
|
2
|
Champs
|
1
|
|
1
|
Pour habitation personnelle et maison à louer
|
1
|
|
1
|
Pour habitation personnelle et champs
|
1
|
|
1
|
Total
|
20
|
|
20
|
Burkina
|
|
Pour habitation personnelle
|
23
|
2
|
25
|
|
Maison à louer
|
2
|
1
|
3
|
|
Champs
|
2
|
0
|
2
|
|
Pour habitation personnelle et maison à louer
|
2
|
0
|
2
|
|
Pour habitation personnelle et champs
|
2
|
0
|
2
|
|
Total
|
31
|
3
|
34
|
Jérusalem
|
|
Pour habitation personnelle
|
5
|
|
5
|
Total
|
5
|
|
5
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Le tableau n°5 ci-dessus croise la mise en valeur des
parcelles de notre zone d'étude au statu, résidentiel actuel des
enquêtés et leur quartier de résidence. Il ressort de son
analyse que la grande partie des propriétaires fonciers des quartiers
Gambara II, Burkina et Jérusalem ont opté pour l'habitation
personnelle comme mise en valeur de leur parcelle respective.
Ainsi présenté les principaux types de
propriétaires fonciers des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem, nous nous intéresserons au rôle qui est
le leur dans le processus de production des terres.
3.1.2.2 Rôle de producteur
des terres
En l'absence des lotissements préconçus par
l'Etat et encore moins d'un plan d'occupation du sol, les principaux
propriétaires fonciers ci-dessus cités s'érigent en
véritables producteur des terres dans le secteur. C'est eux qui assurent
aux côtés des différents chefs de quartier la
création et la mise en valeur des parcelles. L'absence de plan directeur
d'urbanisme fait que cette production des terres est menée dans le
désordre le plus absolu. Il nous semble important de préciser ici
que nous entendons par production des terres les différentes actions
menées par les populations et les chefs de quartiers pour viabiliser et
utiliser les parcelles qui jusque là étaient restées
inexploitées. Puisque ne disposant pas les moyens nécessaires
pour des travaux de viabilisation des parcelles, ces personnes ne se contentent
que d'avoir un endroit où bâtir sa case. Cette insouciance due
à grande partie à la pauvreté et à l'ignorance fait
qu'aujourd'hui ces quartiers apparaissent comme des zones où les gens
vivent dans une « promiscuité incroyable »
pour reprendre les termes de Monsieur Taukap Claude19(*).
La production des sols pour l'habitation urbaine ou rurale,
vue son importance devrait être assurée par des
spécialistes afin d'éviter les situations des constructions
hautement à risques comme celles rencontrées dans notre zone
d'études. Les chefs de quartiers face à la forte pression
démographique et à la demande en terres de plus en plus
croissante se trouvent dans l'obligation de réagir afin de
répondre aux besoins des populations. Cette situation favorise certaines
malversations dans la gestion des terres dans les quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem de la ville de
Ngaoundéré.
De tout ce qui précède il ressort que notre zone
d'étude tout comme les autres quartiers des villes camerounaises
à des locataires et des propriétaires fonciers. Les locataires de
cette zone sont constitués en grande partie de personnes originaires de
la région de l'Adamaoua. Leur nombre fait d'eux un atout
économique non négligeable pour des potentiels investisseurs dans
les logements sociaux. Les propriétaires de ce secteur quand à
eux ont été distingués par 4 types à savoir les
propriétaires des parcelles immatriculées, les
propriétaires des maisons de location, les propriétaires des
habitations personnelles et les propriétaires des champs. Ceux-ci ont la
particularité d'utiliser en majorité leur parcelle pour
construire leur propre maison d'habitation. L'étude de l'importance des
propriétaires fonciers dans le processus de production des sols a ouvert
le champ des modes d'accès à la propriété
foncière à Gambara II, Burkina et
Jérusalem.
3.2 MODES D'ACCES A L'ESPACE HABITE EN MILIEU URBAIN
Dans le contexte camerounais actuel de renchérissement
du coût du foncier et de nécessités croissantes
d'économiser l'espace, la maîtrise des principaux modes
d'accès à l'espace habité est devenu le corollaire
indispensable de la bonne gestion du territoire national, que ce soit en
renouvellement urbain (industries, centres anciens, quartiers d'habitat social)
ou en urbanisation nouvelle comme c'est le cas de notre zone d'étude.
Nous entendons par modes d'accès à l'espace habité
l'ensemble des procédés qu'utilisent les populations d'un
territoire donné afin d'obtenir des demeures et des parcelles. En milieu
urbain nous pouvons répartir ces modes en 2 grandes catégories
selon qu'il s'agit d'obtenir des maisons ou des terrains d'un territoire
donné.
3.2.1 Accès à
l'habitation
L'habitation est définie comme étant le lieu
où l'on réside, c'est une maison, une demeure ou un logis. En
milieu urbain camerounais nous pouvons distinguer 5 principaux modes
d'accès à l'habitation, ce sont : la location, l'achat, le
don, l'héritage et la construction de la maison.
3.2.1.1 Location
Elle est l'action de donner ou de prendre un bien à
loyer. Dans le cadre de cette étude, la location renvoie à la
prise d'une maison ou d'un logis à loyer afin d'y résider ou d'y
mener ses activités. Cette transaction foncière, comme toutes les
autres fait appel à 2 acteurs que sont les propriétaires des
maisons et les locataires.
3.2.1.2 Achat
C'est l'action d'acquérir à prix d'argent un
bien ou un service quelconque. L'achat de la maison peut s'effectuer
auprès des personnes ayant en leur possession un logis
déjà achevé ou en cours de construction. Cette transaction
est le plus souvent entreprise par les propriétaires qui veulent quitter
leur ancien lieu de résidence ou qui font face des difficultés
financières. Pour les premiers, la valeur de leur maison prime sur
désir d'obtenir de l'argent à tout prix ce qui fait que la
transaction ne sera pas conclue tant qu'il n'en tire pas profit. Les second
quant à eux ont besoin d'argent ce qui fait que dès qu'ils
peuvent obtenir la somme d'argent leur permettant de résoudre leur
problème, ils concluent la transaction.
3.2.1.3 Don
Le don est l'action de remettre, d'abandonner gratuitement et
définitivement un bien dont on était propriétaire à
une autre personne. Cette opération se fait le plus souvent entre des
personnes ayant d'assez bons rapports sociaux. C'est le cas d'un employeur qui
fait don d'une maison à son employé en guise de reconnaissance
des bons et loyaux services rendus.
3.2.1.4 Héritage
C'est le fait de transmettre des biens à une personne
par succession. La personne qui recueille ces biens est appelée
héritier. En Afrique en général et au Cameroun en
particulier cette transaction se fait dans le cadre strictement familial
c'est-à-dire que les biens de la famille sont transmises du père
aux fils ainsi de suite.
3.2.1.5 Construction
La construction est l'action de disposer, d'assembler
les différentes parties d'une chose pour former un tout. En termes de
mode d'accès à l'habitation, la construction est l'action de
bâtir une demeure ou une maison. Cette opération ne peut se
réaliser qu'après l'acquisition d'une parcelle d'où
l'importance de la présentation des principaux modes d'accès aux
terres en milieu urbain.
3.2.2 Accès aux terres
Les terres sont l'ensemble des surfaces sur lesquelles les
communautés humaines mènent leurs différentes
activités. Encore appelées sols, les terres sont le support de
toutes les activités qui se déroulent à la surface du
globe. On distingue 6 principaux modes d'accès aux terres dans l'espace
urbain africain à savoir : la possession de fait, la location, le
don, l'héritage, l'achat et l'octroie des terres par l'Etat.
3.2.2.1 Possession de fait
La possession de fait ou prescription acquisitive est
l'acquisition des droits en vertu de l'occupation pendant une période
déterminée. Dans certains pays, c'est parfois la seule
méthode permettant à un petit cultivateur d'obtenir
officiellement un droit d'accès à des terres vacantes ou
abandonnées et de les mettre en valeur. C'est a priori un mode
d'accès aux terres rurales mais le contexte africain d'urbanisation
récente fait qu'on le retrouve également dans certains quartiers
des villes du pays.
3.2.2.2 Location
La location désigne le fait d'obtenir l'accès
à un terrain en versant un loyer à son propriétaire. Elle
est appelée le fermage lorsque la location de la terre a pour but une
exploitation agricole. Le cultivateur ici prend une terre à bail contre
un loyer indépendant des revenus qu'il tire du travail de la terre. Le
métayage est une autre forme de location des terres. C'est l'obtention
de l'accès à un terrain en remettant en contrepartie au
propriétaire un pourcentage de la production. Le fermage et le
métayage ont en commun d'être des formes de location et la
particularité de ne concerner que les terrains obtenus pour des
exploitations essentiellement agricoles.
3.2.2.3 Don
Cette acquisition est souvent réalisée par des
propriétaires de terrain pour marquer leur amitié, leur
degré d'attachement ou en guise de reconnaissance pour les services
rendus à ou envers la personne qui reçoit le don. C'est un mode
assez répandu dans les chefferies traditionnelle du Nord-Cameroun
d'autant plus que les terres appartiennent le plus souvent au chef.
3.2.2.4 Héritage
L'héritage est un bien ou un ensemble de biens transmis
à une personne par succession. L'héritage est le plus souvent
transmis sous la forme d'un legs, c'est-à-dire l'action de céder
la possession d'un bien ou des biens à quelqu'un par testament. Dans
notre contexte, ce bien est une parcelle ou un terrain.
3.2.2.5 Achat
C'est l'un des modes sinon le mode d'accès aux terres
le plus répandu tant en zone urbaine que rurale. L'achat des parcelles
peut se faire auprès des chefs traditionnels locaux, des
propriétaires privés de terrain ou de l'Etat. Dans ce dernier cas
il s'agit d'un morcellement du titre foncier de l'Etat qui donne lieu
directement à la délivrance d'un titre foncier.
3.2.2.6 Octroie des terres par
l'Etat
L'immatriculation foncière est le processus par lequel
l'Etat affecte des numéros et inscrit dans le livre foncier les lots
afin de les identifier. Tout en étant l'unique forme de
sécurisation de la propriété foncière privée
au Cameroun, l'immatriculation foncière est également un mode
d'accès aux terres. L'accès à la terre peut
résulter de mesures de réformes foncières prises par un
gouvernement national, souvent dans le cadre d'une politique visant à
corriger systématiquement des injustices historiques et à
répartir la terre plus équitablement. De telles réformes
se produisent habituellement lorsqu'un nombre relativement faible de
propriétaires possède une grande partie des terres et que
celles-ci sont laissées en jachère ou sont sous-utilisées
(encore convient-il de noter que la détermination d'une
éventuelle sous utilisation dépend des critères choisis
pour l'évaluation). Dans certains pays, un mode important de
réforme foncière est la restitution des terres. Parmi les autres
interventions de ce type, on peut citer les programmes de redistribution des
terres qui ont pour objet d'offrir un accès à la terre aux ruraux
pauvres et de promouvoir l'efficacité et l'investissement dans
l'agriculture. Ces programmes vont souvent, mais pas toujours, de pair avec
l'offre de services agricoles subventionnés comme la vulgarisation et le
crédit. L'État offre parfois l'accès à des terres
publiques laissées à l'abandon ou sous-utilisées, mais les
terres utilisées pour la réinstallation se trouvent le plus
souvent dans des domaines fonciers privés.
3.3 MODE PRINCIPAL D'ACCES A
L'ESPACE HABITE DE GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM
Pour ce qui est des principaux modes d'accès à
l'espace habité des quartiers ci-dessus, nous avons distingué les
modes d'accès à l'habitation de ceux des terres.
3.3.1 Modes d'accès
à l'habitation
Nous entendons par modes
d'accès à l'habitation l'ensemble des procédés
qu'utilisent les populations des quartiers de notre zone d'étude afin
d'obtenir leur maison. Les sols des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem sont majoritairement occupés par les
constructions qui sont pour la plupart des demeures. Nous pouvons distinguer
dans les quartiers ci-dessus 2 principaux modes d'accès aux maisons, ce
sont : la location et la construction.
3.3.1.1 Location des maisons
Les locataires des maisons de notre zone d'étude
représentent un peu plus de 44% de la taille de notre
échantillon. Cette forte proportion de locataires se justifie dans ces
quartiers par le prix relativement bas des maisons et la disponibilité
de ces dernières. Avec la forte augmentation de la population urbaine
que connait la ville de Ngaoundéré ces dernières
années, obtenir un logement dans les quartiers du centre ville est un
luxe que les modestes habitants de notre zone d'étude ne peuvent
s'offrir. L'autre facteur explicatif de cette forte présence des
locataires dans la zone réside dans le pouvoir d'achat relativement bas
de la population. Cette affirmation est faite suite à l'analyse de la
profession et du statu des enquêtés. Il ressort de celle-ci qu'ils
sont en majorité des agriculteurs mariés comme l'indique le
tableau ci-dessous :
Tableau n°6 : Profession et statut
résidentiel actuel
Situation matrimoniale
|
Profession
|
Le statut résidentiel actuel dans le
quartier
|
Total
|
|
|
Locataire
|
Propriétaire et Locataire
|
Marié(e)
|
|
Commerçant
|
5
|
0
|
5
|
|
|
Fonctionnaire
|
6
|
0
|
6
|
|
|
Retraité
|
6
|
0
|
6
|
|
|
Travailleur dans le privé
|
6
|
0
|
6
|
|
|
Agriculteur
|
8
|
1
|
8
|
|
|
Aide commerçant
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Maçon
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Coiffeur
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Sans emploi
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Débrouillard
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Mécanicien
|
1
|
0
|
1
|
|
|
Charpentier
|
1
|
0
|
1
|
|
Total
|
33
|
1
|
34
|
Célibataire
|
|
Commerçant
|
2
|
0
|
2
|
|
|
Fonctionnaire
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Retraité
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Travailleur dans le privé
|
2
|
1
|
3
|
|
|
Agriculteur
|
4
|
0
|
4
|
|
|
Tailleur
|
1
|
0
|
1
|
|
|
Coiffeur
|
1
|
0
|
1
|
|
|
Sans emploi
|
1
|
0
|
1
|
|
Total
|
11
|
1
|
12
|
Veuf (ve)
|
|
Commerçant
|
2
|
1
|
3
|
|
|
Travailleur dans le privé
|
0
|
0
|
0
|
|
Total
|
2
|
1
|
3
|
Divorcé(e)
|
|
Travailleur dans le privé
|
1
|
|
1
|
|
|
Agriculteur
|
0
|
|
0
|
|
Total
|
1
|
|
1
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Le croisement des données relatives à la
profession, le statut résidentiel actuel dans le quartier et la
situation matrimoniale de nos enquêtés nous a permit d'obtenir le
tableau ci-dessus. Ce dernier présente clairement le fait que la majeure
partie des locataires de notre zone d'étude sont de personnes
mariées donc ayant des charges et dont les professions ne leur
permettent que de s'assurer le strict minimum vital.
Comme nous l'avons dit plus haut l'une des raisons du grand
nombre de locataires à Gambara II, Burkina et
Jérusalem est le faible coût des maisons. La grande
partie des locataires de ces quartiers paye un loyer de moins de 10 000
FCFA en moyenne bien que ces maisons ne sont pas grande, ce sont
généralement des maisons de moins de 3 pièces (Cf.
Figure n°6 et 7). L'étroitesse des maisons et le prix du loyer
suffisent pour laisser entrevoir la précarité et la
promiscuité dans laquelle ces personnes vivent.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina11.png)
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Figure n°6 : Nombre moyen de pièces
des maisons louées
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina12.png)
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Figure n°7 : Loyer mensuel moyen des maisons
à Gambara II, Burkina et Jérusalem
Des Figures n°6 & 7 ci-dessus il ressort que les
locataires de notre zone d'étude accèdent plus facilement aux
maisons de moins de 3 pièces et celles dont le loyer mensuel est
inférieur à 10 000 FCFA. Cette observation nous permet
d'affirmer que le principal mode d'accès à l'habitat des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem est la location.
3.3.1.2 Construction de
l'habitation
La construction des maisons tout en étant la mise en
valeur des parcelles la plus utilisée dans les quartiers de notre zone
d'étude est également l'un des principaux modes d'accès
aux demeures. Au cours de nos enquêtes de terrain, sur les 59
propriétaires fonciers que nous avons interrogé, 51 disent
habiter sur leur propre terrain. C'est dire que 76% des personnes qui
achètent ou obtiennent des parcelles dans cette zone les utilisent pour
y construire. Le tableau ci-dessous présente le récapitulatif des
principales mises en valeur des parcelles à Gambara II, Burkina
et Jérusalem. Ceci nous permet de comprendre que beaucoup
de personnes qui désirent habiter dans ces quartiers s'y rendent et y
construisent pour sortir des tracasseries de la location.
Tableau n°7 : Mise en valeur des parcelles
de Gambara II, Burkina et Jérusalem
Mise en valeur du terrain
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Pour habitation personnelle
|
45
|
76
|
76
|
Maison à louer
|
5
|
9
|
85
|
Champs
|
3
|
5
|
90
|
Pour habitation personnelle et maison à louer
|
3
|
5
|
95
|
Pour habitation personnelle et champs
|
3
|
5
|
100
|
Total
|
59
|
100
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Nous constatons que 91% des propriétaires des
terrains de notre zone d'étude construisent leur maison sur la parcelle
qu'ils ont obtenue. Ce constat nous pousse à conclure que la
construction des logis à Gambara II, Burkina et Jérusalem n'est
pas difficile. Tout comme la location, construire sa propre maison est un mode
d'accès à l'habitation de ces quartiers mais avec l'avantage de
débarrasser l'intéressé des tracasseries de la location et
de le rendre propriétaire terrien.
3.3.1.3 Principaux
problèmes liés à l'habitation de notre zone
d'étude
Comme tous les quartiers du monde, ceux qui constituent notre
cadre d'étude font face à des difficultés notamment dans
le domaine de l'habitat encore appelé logement sociaux. Parmi ces
problèmes nous pouvons citer l'enclavement de cette zone. En effet, ces
quartiers ne sont pas viabilisés du fait de l'occupation anarchique des
sols et de la spontanéité qui a conduit à la
création de ces quartiers. L'occupation anarchique de l'espace est une
des particularités des villes et de quartiers des pays du tiers monde.
Ces quartiers de la ville de Ngaoundéré ne dérogent pas
à la situation commune à toutes les communautés pauvres.
C'est d'ailleurs cette pauvreté qui pousse des personnes à vivre
sur des espaces à risques et dans des quartiers insalubres. Cette
insalubrité se traduit par la présence des poubelles à
proximité des maisons (Cf. Photo n°8). La plupart des
maisons y sont construites avec du matériels de seconde main ce qui
fait qu'elles peuvent s'écrouler à tout moment.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina13.png)
Cliché : Petnga Nyamen, octobre 2010
Photo n°8 : Dépôt d'ordures
ménagères à proximité des maisons à
Burkina
Nous pouvons voir sur la photo ci-dessus qu'il existe des
dépôts d'ordures ménagères en plein milieu du
quartier. Ce genre de dépôt influe non seulement sur le paysage de
la ville en rendant le secteur insalubre mais plus encore il favorise la
prolifération des moustiques et la transmission des maladies de la
saleté comme le choléra.
3.3.2 Principaux modes
d'accès aux terres
Les modes d'accès aux terres des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem sont dominés par l'achat.
Ce dernier s'opère principalement auprès des particuliers
composés essentiellement des premiers habitants de ce secteur. Il est
dès lors question de présenter à la suite des principaux
modes d'accès aux terres, le coût des parcelles de notre cadre
d'étude.
3.3.2.1 Principales
modalités d'accès aux terres
Les propriétaires fonciers ayant obtenus leur terrain
suite à un achat chez un particulier représentent le plus fort
taux de notre échantillon soit 41%, suivi de ceux les ayant
acheté chez le chef (37%). Les personnes ayant obtenus leur parcelle des
dons d'un ami ou du chef représentent les deux plus faibles taux de
modes d'accès à la terre relevés au cours de nos
enquêtes de terrain avec chacun 7% (Cf. Figure n°8). Ce
constat nous conduit à nous interroger sur le coût des parcelles
de ces quartiers.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina14.png)
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Figure n°8 : Modes d'acquisition des
parcelles
Cette figure présente les principaux modes
d'acquisition des parcelles dans les quartiers de notre zone d'étude.
Sur l'échantillon auquel nous avons soumis notre questionnaire
d'enquête, nous constatons que l'achat est le mode le plus utilisé
pour acquérir les terres. Ce constat nous conduit à comprendre
que la marchandisation de la terre est au centre des transactions
foncières de notre zone d'étude.
3.3.2.2 Coût des parcelles
à Gambara II, Burkina et Jérusalem
Dans ces quartiers, le prix des parcelles se négocie
entre l'acheteur et le propriétaire, ce dernier vend sa parcelle
à sa guise. Il n'y a pas des prix arrêté, c'est chaque
propriétaire qui estime la valeur marchande de son terrain et propose le
prix à ceux qui désirent s'en approprier. Ces montants
déterminer le plus souvent sinon dans tous les cas arbitrairement sont
discutables jusqu'à entente entre les 2 parties de la transaction. Cette
situation concerne généralement les propriétaires
privés des parcelles. En ce qui concerne le chef du quartier, l'argent
qu'il perçoit est beaucoup plus symbolique que représentatif de
la valeur marchande du lot. Il ressort de nos enquêtes de terrain que le
prix moyen des parcelles est le même dans les quartiers les plus
récents (Gambara II et Jérusalem) soit moins de
1 000FCFA le m2 et que les parcelles de Burkina
coûtent nettement plus chères c'est-à-dire 1 000FCFA
le m2 (Cf. Figure n°9).
Jadis, classés parmi les quartiers de
Ngaoundéré rural, Gambara II, Burkina et
Jérusalem ont emboité bientôt une décennie
le pas de la marche vers l'urbanisation. Ceci se témoigne sur le terrain
par la construction de certaines nouvelles infrastructures sociales. Pour ce
qui est des transactions foncières dans ces quartiers, comme nous
l'avons dit plus haut, elles se sont accentuées à partir des
années 2000. En effet, lors de notre descente sur le terrain nous avons
pu constater premièrement que sur les 59 propriétaires que nous
avons interrogé, 20 ont obtenus leurs parcelles il y a moins de 10 ans,
24 il y a 10 ans exactement et 15 il y a plus de 10 ans seulement.
Le second constat est que le plus grand nombre de
propriétaires des parcelles de plus de 500 m2 les ont obtenus
il y a moins de 10 ans. Le troisième constat est que le prix des
parcelles augmente au fur et à mesure que le temps passe. Ce fait se
vérifie parce que nous remarquons que le plus grand nombre de parcelles
dont le m2 ait coûté plus de 1 000 FCFA se
retrouve dans la case des parcelles obtenues il y a moins de 10 ans (Cf.
Tableau n°8).
Ce troisième constat nous permet de dire que le
très récent processus d'urbanisation entamé à
Gambara II, Burkina et Jérusalem est à
l'origine des spéculations foncières qu'on y observe et ceci
créé un certain déterminisme lorsqu'on acquière une
parcelle dans la zone.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina15.png)
Source : Image satellitale de la ville de
Ngaoundéré, 2009. LG-UN et enquêtes de terrain, septembre
2010. Infographie : Petnga Nyamen (octobre
2010)
Figure n°9 : Carte de la répartition
spatiale des coûts moyens des parcelles
La carte ci-dessous est la représentation spatiale
du coût moyen des parcelles des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem. Cette carte nous permet de comprendre que les terres du
quartier le plus ancien de la zone notamment Burkina coûtent un plus
chères que celles de Gambara II et Jérusalem.
Tableau n°8 : Année d'obtention,
coût et superficie des parcelles au cours des transactions
foncières à Gambara II, Burkina et
Jérusalem
Année d'obtention de la parcelle
|
Coût de la parcelle
|
Superficie de la parcelle
|
Total
|
|
|
Moins de 500 m2
|
500 m2
|
Plus de 500 m2
|
Moins de 10 ans
|
|
Moins de 1 000 FCFA le m2
|
1
|
4
|
1
|
6
|
|
|
1 000 FCFA le m2
|
0
|
0
|
4
|
4
|
|
|
Plus de 1 000 FCFA le m2
|
0
|
2
|
6
|
8
|
|
|
Don
|
0
|
2
|
0
|
2
|
|
Total
|
1
|
8
|
11
|
20
|
10 ans
|
|
Moins de 1 000 FCFA le m2
|
1
|
4
|
3
|
8
|
|
1 000 FCFA le m2
|
3
|
0
|
2
|
5
|
|
Plus de 1 000 FCFA le m2
|
0
|
0
|
1
|
1
|
|
Don
|
1
|
4
|
1
|
6
|
|
|
Héritage
|
4
|
0
|
0
|
4
|
|
Total
|
9
|
8
|
7
|
24
|
Plus de 10 ans
|
|
Moins de 1 000 FCFA le m2
|
4
|
2
|
0
|
6
|
|
1 000 FCFA le m2
|
3
|
1
|
1
|
5
|
|
Plus de 1 000 FCFA le m2
|
1
|
1
|
1
|
3
|
Don
|
1
|
0
|
0
|
1
|
Total
|
9
|
4
|
2
|
15
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Le présent tableau met en exergue les années
d'obtention, le coût et les superficies des parcelles de Gambara II,
Burkina et Jérusalem. Nous constatons au regard des données qu'il
contient que les transactions foncières bien que n'étant pas
récentes, se sont intensifiée à partir dès les
années. L'augmentation de la demande en terres pour construire les
maisons a entrainé la hausse des prix des parcelles.
3.3.3 Déterminisme devant
l'acquisition d'une parcelle
Comme dans la plupart des communautés humaines,
l'accès aux parcelles dans notre zone d'étude est une vraie
partie de plaisir pour les uns et un vrai parcours du combattant pour les
autres. Tout le monde n'est pas considéré de la même
manière lorsqu'il faut acquérir une parcelle que ce soit pour y
habiter ou pour y mener `autres activités. Ceci s'explique par le fait
que la grande partie des terres est détenue par une minorité qui
la gère selon leur bon vouloir.
Afin de connaître les personnes qui sont les plus
favorisées lorsqu'il faut acquérir une maison ou un terrain
à Gambara II, Burkina et Jérusalem, nous avons
orienté une variable de notre questionnaire dans ce sens. Les
réponses nous ont permis de réaliser la Figure n°10
ci-dessous.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina16.png)
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Figure n°10 : Personnes favorisées
devant l'accès au logis et aux terres
La pression démographique et l'urbanisation ont
entrainé une croissance exponentielle de la demande en sols pour
l'habitation et pour des usages divers. Devant cette forte demande en sols, les
principaux acteurs fonciers notamment les propriétaires des terrains ont
des préférences pour un certain type d'acquéreur. Ce qui
nous donne respectivement les riches, les premiers habitants du quartier, les
autochtones, les membres de la famille des chefs et les amis des
propriétaires. Telle est l'interprétation que nous faisons de la
Figure ci-dessus.
Pour la plupart des habitants de Gambara II, Burkina
et Jérusalem, les personnes nanties accèdent plus
facilement à l'habitat et aux sols de leur quartier. Ceci nous permet
d'ailleurs de dire que c'est le pouvoir d'achat des personnes qui
détermine le succès ou l'échec de toute transaction
foncière surtout lorsque l'acquéreur n'est ni parmi les premiers
occupants du quartier, ni autochtone, ni membres de la famille du chef de
quartier, ni une autorité administrative et ni ami au
propriétaire. C'est la raison pour laquelle l'achat est le principal
mode d'accès de la population des quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem à la propriété des terres
comme le représente la Figure ci-dessous :
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina17.png)
Source : Image satellitale de la ville de
Ngaoundéré, 2009. LG-UN et enquêtes de terrain, septembre
2010. Infographie : Petnga Nyamen (octobre 2010)
Figure n°11 : Carte de la répartition
des principaux modes d'acquisition des parcelles
La Figure ci-dessous représente la
répartition géographique des principaux modes d'acquisition des
parcelles à Gambara II, Burkina et Jérusalem. Il ressort de son
étude que le principal mode d'accès aux terres est l'achat. Ce
dernier ce fait en majorité chez les particuliers pour ce qui est de
Gambara II et Burkina, et chez le chef du quartier en ce qui concerne
Jérusalem. L'interprétation que nous faisons de ce constat est
que la gestion des terres à Jérusalem est dominée par le
droit coutumier d'appropriation des terres donc comme un territoire du milieu
rural. Pour Gambara II et Burkina, bien que les transactions foncières
sont dominées par les particuliers, la place des chefs de quartier reste
tout de même importante ce qui caractérise les milieux où
l'urbanisation est récente.
Ainsi c'est dire que dans ces quartiers comme dans presque
tous les quartiers du monde et dans toutes les entreprises commerciales, l'on
cède facilement sa parcelle au plus offrant. Le principal
régulateur des transactions foncières est dans ce cas le pouvoir
d'achat des personnes désirant accéder à la
propriété foncière.
CONCLUSION
Ce chapitre portait dans un premier temps sur les acteurs
fonciers de notre zone d'étude, et dans un second temps, sur la
présentation et des principaux modes d'accès à l'espace
habité de Gambara II, Burkina et Jérusalem. De
tout ce qui précède il ressort que les principaux modes
d'accès à l'habitation de ces quartiers sont la location et la
construction des maisons. Comme la plupart des quartiers du tiers monde, ceux
de notre zone d'étude font face aux problèmes du manque de
logements sociaux décents, de viabilisation, d'insalubrité,
de promiscuité et de la pauvreté pour ne citer que
ceux-là. Pour ce qui est des modes d'acquisition des parcelles, le
principal est l'achat. Le pouvoir d'achat de l'acquéreur est un facteur
déterminant pour le succès des différentes transactions
foncières dans ces quartiers. Une fois la transaction foncière
réussie, il se pose le problème de la sécurisation du
droit de propriété foncière, quel rapport établir
entre le mode d'accès à l'espace habité et
l'insécurité foncière constatée à Gambara
II, Burkina et Jérusalem.
CHAPITRE 4
INSECURITE FONCIERE A GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM, ET
CARTOGRAPHIE DU FONCIER CADASTRAL
INTRODUCTION
L'impact de la
précarité foncière sur la pauvreté et sur le
renouvellement des ressources naturelles est une évidence. Aucune
politique de développement urbaine ne saurait faire l'économie
d'une intervention pour affirmer les droits du producteur sur le sol. La
sécurité foncière représente d'abord un enjeu
majeur de maintien de l'ordre public. L'insécurité
foncière quand à elle conduit à un processus de
dégradation des ressources. L'affaiblissement des régulations
administratives ou coutumières stimule l'accaparement rapide et
individualisé des ressources par crainte d'une confiscation de ces
mêmes ressources par d'autres acteurs (Teyssier et al., 2003).
Le présent chapitre se propose d'étudier l'incidence des
principaux modes d'accès à l'espace habité sur la
sécurisation des habitations et des terres des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem.
4.1
ESPACE DOMINE PAR LE DROIT COUTUMIER
Les principaux modes d'accès à l'espace
habité de notre zone d'étude sont la location et l'achat
respectivement pour les maisons et les terrains. De ces modes découle la
primeur du droit coutumier à Gambara II, Burkina et
Jérusalem. Comme dans la plupart des localités du
Nord-Cameroun, les chefs de quartiers occupent une place centrale dans la
gestion des terres. L'importance de ces chefs s'explique par le fait que ce
sont des quartiers qui viennent d'entamer leur processus d'urbanisation. La
politique de gestion de ce milieu péri-urbain est similaire à
celle qu'on retrouve dans les campagnes africaines. Elle repose sur le droit de
propriété collectif.
4.1.1
Droit de propriété collectif
Comme nous l'avons dit plus haut, la gestion foncière
des quartiers de notre zone d'étude se fait suivant le régime
foncier coutumier. Ce régime repose sur le clan ou la famille et le
droit de propriété collectif. Le droit collectif est
exercé partout par le même personnage, le chef de terre et pour le
cas de notre zone d'étude c'est le chef de quartier. Dans toutes les
coutumes foncières, le chef est le plus proche descendant du premier
occupant des lieux. En cette qualité, il est l'intermédiaire
entre les vivants, les parents morts et les puissances invisibles
co-propriétaires des terres occupées. Le chef administre le
patrimoine foncier de tout le groupe à son nom et pour son compte. Il
distribue les terres aux familles, aux ménages et aux individus selon
leurs besoins, et exécute les rites sacrificiels requis pour
l'installation d'un étranger ou pour le défrichement de nouvelles
terres ; cette obligation de consécration rituelle ou le fait de
sanctionner religieusement toutes les transactions foncières donne
d'ailleurs son vrai sens à l'institution de la chefferie de la terre
(Dialla, 2003).
Tout membre du groupe propriétaire collectif a un droit
d'usage et d'exploitation permanent. A son décès, ses
héritiers occupent et exploitent les terres de leur auteur sans une
nouvelle intervention du chef de terre. Ce qui est recherché dans le
régime foncier coutumier constitué par un ensemble de
règles non écrites, fortement hiérarchiques et
ancestrales, c'est beaucoup plus la sécurité et la
cohésion du groupe qu'une exploitation de la terre au sens purement
économique du terme. La terre demeure le principal lien entre les
membres de la communauté après celui du sang. La
communauté humaine est organisée en milieu rural autour de la
terre, en tant que support matériel de l'existence et
élément de l'origine commune. Dans la perception africaine, la
terre n'est pas une chose banale. Elle est sacrée et fait l'objet de
culte. En principe, elle ne se vend pas et est exploitée par la
communauté sous l'angle d'une économie de subsistance. D'une
manière générale, dans tous les pays d'Afrique
subsaharienne, le régime foncier coutumier a bien fonctionné
aussi longtemps que la pression démographique sur la terre était
minime (Dialla, 2003). Aujourd'hui à Gambara II, Burkina et
Jérusalem, du fait de l'absence des institutions
étatiques en charge de la gestion foncière, les chefs de
quartiers en sont les principaux et légitimes garants.
4.1.2
Place des chefs dans la sécurisation des droits fonciers
Dans certaines régions du Cameroun, l'effacement des
dispositifs coutumiers autochtones face aux vagues de migration a fait de
l'achat la transaction foncière la plus fréquente. C'est ce qui
est d'ailleurs le cas pours les quartiers de notre zone d'étude. Le
patrimoine foncier des autochtones est progressivement vendu aux
générations successives d'allogènes. Un marché
foncier se développe et, à défaut d'une popularisation de
l'immatriculation, se réalise selon des arrangements validés par
les responsables de structures traditionnelles. Il est vrai que pour ce qui est
de notre zone d'étude, la grande partie de ces habitants est
constituée d'autochtones de la Vina (Cf. Tableau n°9).
Mais ce constat n'exclu pas le fait que l'achat et la location soient les
principaux modes d'accès à l'espace habité de Gambara II,
Burkina et Jérusalem.
Tableau n°9 : Pourcentage de la population
par lieu d'origine
Lieu d'origine
|
Pourcentage
|
Vina
|
42
|
Nord
|
16
|
Extrême-Nord
|
10
|
Djérem
|
9
|
Ouest
|
8
|
Mbéré
|
3
|
Nord-Ouest
|
3
|
Centre
|
3
|
Mayo Banyo
|
2
|
Faro et Déo
|
2
|
Est
|
1
|
Sud-Ouest
|
1
|
Total
|
100
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Lors de nos travaux de terrain, nous avons constaté que
les populations des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem surtout les autochtones font beaucoup plus recourt
aux chefs de quartier afin d'assurer la sécurisation de leurs terres
(Cf. Tableau n°10). Ce recourt au chef de quartier pour la
gestion et le contrôle des transactions foncières prend son
origine dans la tradition même des peuples de la région. Ici, la
gestion des terres et la sécurisation des droits fonciers de la
population ont toujours été confiées aux chefs et hauts
dignitaires de la communauté.
Tableau n°10 : Recourt aux chefs de quartier pour
la sécurisation des terres
Quartier de résidence
|
Le département de la région de l'Adamaoua
d'origine
|
Les documents justifiants le statut de
propriétaire foncier du quartier
|
Total
|
Certificat de vente
|
Aucun
|
Attestation d'agrément du chef de
quartier
|
Gambara II
|
|
Vina
|
7
|
0
|
1
|
8
|
|
|
Djérem
|
2
|
0
|
0
|
2
|
|
|
Faro et Déo
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Allogène
|
2
|
1
|
0
|
3
|
|
Total
|
11
|
1
|
1
|
13
|
Burkina
|
|
Vina
|
6
|
0
|
2
|
8
|
|
|
Mbéré
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
|
Djérem
|
4
|
0
|
0
|
4
|
|
|
Mayo Banyo
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
|
Faro et Déo
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
|
Allogène
|
15
|
1
|
0
|
16
|
|
Total
|
27
|
1
|
2
|
30
|
Jérusalem
|
|
Vina
|
2
|
|
0
|
2
|
|
|
Djérem
|
0
|
|
0
|
0
|
|
|
Mayo Banyo
|
0
|
|
0
|
0
|
|
|
Allogène
|
0
|
|
1
|
1
|
|
Total
|
2
|
|
1
|
3
|
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Le tableau ci-dessus est un croisé des
données du quartier de résidence, de département d'origine
et des documents justifiants le statut de propriétaire foncier à
Gambara II, Burkina et Jérusalem. Il ressort de son analyse que sur les
59 propriétaires de notre échantillon, dont 24 sont originaire de
la Vina, 18 ont fait recourt aux chefs de quartier afin de sécuriser
leur terre. Ces statistiques prouvent à suffisance l'importance du chef
pour la sécurisation du droit foncier, surtout pour les peuples
autochtones de notre zone d'étude.
Sachant que nous nous trouvons dans une zone qui à
longtemps évoluée selon les pratiques et les prescriptions
coutumières, il nous est donc plus facile de comprendre le rôle
déterminant joué par les chefs locaux en matière de
sécurisation des terres. Le tableau ci-dessus nous permet de comprendre
la place des chefs de quartier et des documents qu'ils délivrent pour la
protection de la propriété privée de la population.
4.2 DOCUMENTS DE SECURISATION
FONCIERE
Nous entendons par sécurisation foncière le
processus par lequel les droits fonciers sont reconnus et garantis. Elle
implique que ces droits fonciers ne peuvent être contestés ou
remis en cause de façon inopinée. Ce processus implique donc que
des règles de gestion foncière appropriées et
légitimes soient mises en place et reconnues par tous. Les documents de
sécurisation foncière sont des preuves écrites du
succès dudit processus, ils justifient que le processus à
été entamé et mené jusqu'au bout et ce bout est
l'obtention de ces documents. Dans le cadre du présent travail nous
avons distingué 2 principaux types de documents de sécurisation
foncière notamment : les documents de droit coutumier et le titre
foncier.
4.2.1
Documents traditionnels du droit coutumier
Dans le droit coutumier traditionnel, chaque transaction
foncière fait l'objet d'un certificat de vente avalisé par le
chef de la communauté ethnique du vendeur. Ce certificat est un contrat
privé, cautionné par plusieurs témoins. En présence
des voisins, les limites de la parcelle sont matérialisées par
différents repères. La position des parcelles voisines et
l'identification de leurs occupants est mentionnée sur les actes. L'acte
de vente est consacré par une cérémonie conviviale
à laquelle sont invités les témoins et les responsables de
la communauté. Ces ventes se font de manière
préférentielle au sein des communautés ethniques et les
usagers ne font à aucun moment recours au code foncier. La vente de
biens fonciers est théoriquement proscrite tant que l'attribution d'une
portion du Domaine national n'est pas formalisée par la procédure
d'immatriculation. Les arrangements s'effectuent dans le quartier sans
l'intervention des Domaines ou du Cadastre, mais l'apposition d'un tampon d'un
quelconque service d'Etat est systématique pour renforcer la
validité des actes. Sans valeur juridique, cette coloration officielle
du certificat rassure néanmoins les contractants. Ainsi, l'Etat, par le
biais de ces services déconcentrés, reconnaît implicitement
une pratique située hors de toute référence
réglementaire. Issus de normes inventées collectivement, ces
documents participent à l'émergence d'une formalisation
écrite de droits à des coûts avantageux. Même s'ils
ne proposent qu'une sécurisation relative des droits sur la terre, ces
documents s'avèrent pleinement légitimes dans la mesure où
ils sont mis en oeuvre par la plupart des populations rurales de la
moitié sud du Cameroun (BAD et FAD20(*), 2009).
Pour ce qui est de notre zone d'étude, le recourt aux
documents du droit coutumier pour la sécurisation des terres est
systématique chez la quasi-totalité des propriétaires.
C'est d'ailleurs ce qui est représenté par la Figure
ci-dessous.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina18.png)
Source : Enquêtes de terrain, septembre 2010
Figure n°12 : Histogramme du recourt au
différents types de documents de sécurisation des
terres
L'histogramme ci-dessus présente les
différents types de documents de sécurisation des sols de notre
zone d'étude et les fréquences de recourt à chacun d'entre
eux. Nous constatons que c'est le certificat de vente qui est le plus
utilisé. Ce qui témoigne de l'importance du droit
coutumier.
Les documents traditionnels de sécurisation du droit de
propriété privé délivrés Gambara II,
Burkina et Jérusalem sont le certificat de vente et
l'attestation d'agrément du chef de quartier. Ces 2 documents surtout le
premier, représente l'essentiel des documents que possède la
population de ce quartier pour justifier leur statut de propriétaire
foncier. Il est dès lors important de nous intéresser aux
documents de sécurisation foncière prévus par le droit de
propriété au Cameroun.
4.2.2
Titre foncier
La réglementation du droit de propriété
au Cameroun ne reconnait qu'un seul document pour sécuriser la
propriété foncière : le titre foncier. Ce dernier est
le document officiel attestant de la propriété de quelqu'un sur
un terrain. Ce titre n'existe pas nécessairement dans tous les pays. Il
apparaît dans les pays où le droit de propriété est
reconnu par l'autorité administrative. Quand le principe de
l'immatriculation est appliqué comme c'est le cas au Cameroun et dans
les anciennes colonies françaises, le titre foncier est une copie de
l'inscription des droits du propriétaire au livre foncier.
4.2.2.1 Accès au titre foncier dans la Vina
Le régime foncier et domanial au Cameroun fixe 3 voies
d'obtention du titre foncier dont sur chaque dépendance du domaine
national. Il en existe 3 qui sont le domaine national de première
catégorie, le domaine national de deuxième catégorie et le
domaine privé de l'Etat. Le domaine national de première
catégorie est l'ensemble des terres occupées et
exploitées. Le domaine national de deuxièmes catégorie
renvoie quand à lui à toutes les terres libres de toute
occupation. Il se distingue du premier parce qu'il n'y a sur lui aucune trace
du l'exploitation humaine, au Nord-Cameroun ce sont les vastes espaces sur
lesquels se développent une savane arborée, arbustive et herbeuse
naturelle. La troisième voie d'obtention du titre foncier est celle du
domaine privé de l'Etat. Ce dernier est l'ensemble des terrains sur
lesquels l'Etat détient déjà un titre foncier. Ces
terrains font le plus souvent l'objet de lotissement qui est l'opération
consistant en la subdivision de ces terrains nus en plusieurs lots en vue
d'habitation ou d'activités connexes que sont le commerce, l'artisanat,
l'agriculture, l'industrie entre autre. Les différentes
procédures d'obtention du titre foncier sur les différentes
dépendances du domaine national nous ont été
exposées par Monsieur Taukap Claude, conservateur foncier du
département de la Vina, lors de l'entretien mené le 4 octobre
2010 dont le compte rendu a été joint en Annexe
n°4.
La procédure d'obtention du titre foncier sur le
domaine national de première catégorie comme c'est de ce domaine
dont il est question dans notre zone d'étude a fait l'objet d'une
réforme en décembre 2005. Cette dernière à
raccourci les délais et à décentraliser la
procédure d'obtention du titre foncier. Loin d'être parfaite,
cette réforme prévoit que l'on peut entamer et obtenir son
immatriculation foncière en « 3 mois et
demi » au moins et en au plus « 5
mois » pour les plus lents selon les propos du conservateur
foncier de la Vina. Afin de connaître la fréquence moyenne de
recourt au titre foncier par les habitants des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem, notre questionnaire
d'enquête avait une variable de notre questionnaire portant sur les
documents justifiant le statut de propriétaire foncier du quartier. Le
Tableau n°11 ci-dessous et la Figure n°10 nous
permettent de voir que les propriétaires des terrains de cette zone ne
font que très peu recourt au titre foncier ce qui les place en
insécurité.
L'insécurité foncière dans laquelle se
trouvent les propriétaires fonciers de Gambara II, Burkina et
Jérusalem trouve son explication première dans la
procédure d'obtention d'un titre foncier au Cameroun. En effet, la
durée et surtout le coût de la procédure d'immatriculation
sont les principaux freins à l'expansion de l'enregistrement des
parcelles. Pour ce qui est de la durée, elle a été
beaucoup allégée par le législateur mais sur le terrain ce
n'est toujours pas le cas. Certains employés du MINDAF21(*) s'érigent en
véritables obstacles à la fluidité du parcours des
dossiers. Dès que les dossiers arrivent à leur niveau, ils les
bloquent jusqu'à ce que le requérant qui a déjà de
lourdes sommes financières à débourser légalement,
vienne leur « mouiller la barbe » comme on le dit
communément. Une fois de plus et sûrement une de trop, les
problèmes de la population camerounaise prend une ampleur d'envergure du
fait de la corruption. Il est important de noter que la reforme a
été initiée pour démystifier l'obtention d'un titre
foncier mais près de 5 ans après, l'on a l'impression qu'elle a
favorisé la corruption à l'échelle locale.
Quartier de
résidence
|
Les documents justifiants le statut de
propriétaire foncier du quartier
|
Lieu d'origine
|
Total
|
Vina
|
Mbéré
|
Djérem
|
Mayo Banyo
|
Faro et Déo
|
Nord
|
Extrême-Nord
|
Est
|
Centre
|
Ouest
|
Nord-Ouest
|
Sud-Ouest
|
Gambara II
|
|
Titre foncier
|
2
|
|
|
|
1
|
|
1
|
|
|
2
|
1
|
|
7
|
|
|
Certificat de vente
|
7
|
|
2
|
|
|
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
12
|
|
Aucun
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
1
|
|
Attestation d'agrément du chef de quartier
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
Total
|
10
|
|
2
|
|
1
|
|
1
|
1
|
|
3
|
2
|
1
|
21
|
Burkina
|
|
Titre foncier
|
3
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
Certificat de vente
|
6
|
1
|
4
|
1
|
|
10
|
2
|
|
2
|
1
|
|
|
27
|
|
|
Attestation d'agrément du chef de quartier
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
Total
|
11
|
1
|
5
|
1
|
|
10
|
2
|
|
2
|
1
|
|
|
33
|
Jérusalem
|
|
Titre foncier
|
1
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
Certificat de vente
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
Attestation d'agrément du chef de quartier
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
1
|
Total
|
3
|
|
1
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
5
|
TOTAL
|
24
|
1
|
8
|
1
|
1
|
10
|
4
|
1
|
2
|
4
|
2
|
1
|
59
|
Tableau n°11 :
Répartition des documents de sécurisation foncière par
lieu d'origine
Source : Enquêtes de terrain, septembre
2010
Ce tableau présente l'état
général du recourt à tous les documents de
sécurisation qui sont utilisés à Gambara II, Burkina et
Jérusalem. Nous constatons sans grande surprise, que le recourt au seul
document légal qui est le titre foncier est très faible. Il est
également important de noter qu'à Gambara II nous voyons qu'il y
a un enquêté qui n'a aucun document qui lui permet de
protéger son droit de propriétaire terrien.
Il est sans doute important de noter ici que sur les 7 titres
fonciers qui existent à Gambara II, Burkina et
Jérusalem, 5 ont été délivrés
après la réforme de 2005 (Cf. Figure n°1). C'est
dire que cette dernière a eu un impact indéniable sur le recourt
de la population de ces quartiers à l'immatriculation
foncière.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina19.png)
Source : Données de la conservation
foncière de la Vina, septembre 2010
Figure n°13 : Courbe d'évolution de
la délivrance du titre foncier à Gambara II, Burkina et
Jérusalem
La Figure ci-dessus présente la courbe
d'évolution de la délivrance des titres fonciers dans notre zone
d'étude. Il ressort de son analyse que le quartier Burkina est celui qui
possède 4 titres fonciers et Gambara II les 3 titres restant. Force est
donné de constater que Jérusalem n'a aucun titre foncier. Cette
courbe nous montre que le rythme de délivrance du titre dans cette zone
est très irrégulier surtout les années antérieures
à 2005, on constate un écart de 16 ans entre le premier titre
foncier du secteur et le second. Cette situation peut s'expliquer primo par le
fait qu'avant 2005 cette zone était rurale donc le recourt au titre
foncier ne faisait pas partie des habitudes de sa population et secundo la
réforme du 16 décembre 2005 a facilité l'accès au
titre foncier d'où l'augmentation du nombre de document
délivrés.
En ce qui concerne le coût total de la procédure
d'immatriculation foncière dans la Vina, nous avons posé la
question au Conservateur. Pour une parcelle variant entre 400 m2 et
700 m2, il nous a affirmé
qu' « officiellement nous sommes à 270 000
FCFA ». Puisque selon lui « dans tout travail qu'on
fait, on met toujours les imprévus, on peut ajouter 25 000
FCFA pour faire face à certains petits imprévus
». Selon lui toute personne qui voudrait obtenir un titre foncier sur
une dépendance du domaine national de première catégorie
dans la Vina devrait prévoir 200 000 FCFA pour un terrain de 400
à 700 m2. Cette somme n'est pas donnée même pour
un fonctionnaire d'Etat à plus forte raison pour les habitants à
revenus modestes de notre zone d'étude. Il est vrai que la
procédure d'obtention a été rendu plus
légère dans les textes, mais il n'en demeure pas moins que dans
la pratique accéder au titre foncier reste un vrai parcours du
combattant.
4.2.2.2 Difficultés d'accès à la
propriété foncière au Cameroun
Les difficultés d'accès à la
propriété foncière au Cameroun en général et
dans la ville de Ngaoundéré en particulier, proviennent de
l'absence d'une politique volontariste, d'une structuration
inappropriée, d'un cadre juridique opaque, inadapté et mal connu
et se manifestent par la faible capacité de délivrance du titre
foncier, l'insécurité foncière
généralisée, la dégradation du climat social et la
réticence à l'investissement. On enregistre sur l'ensemble du
territoire national en moyenne 10 000 demandes. Et ces chiffres ne
représentent même pas 1 % de la demande potentielle basée
sur les 4 millions de ménages. Le rythme de délivrance des
titres fonciers stagne à 1 000 titres fonciers par an dont un bon
pourcentage fait l'objet de litiges. Et ce rythme confirme cette très
faible capacité à délivrer des titres fonciers. Depuis
plus d'un siècle, seuls 125 000 titres fonciers ont été
délivrés sur le triangle national. De 1884 à 2008 : soit
en 124 ans, on a délivré en moyenne par an 1 000 titres fonciers.
Ramené à l'espace, ces chiffres ne couvrent même pas le
nombre de ménage de la ville de Yaoundé avec ses plus de 1 600
000 habitants. Au total, des tentatives d'amélioration de l'accès
à la certification de la propriété foncière ont
été entreprises notamment par la déconcentration des
centres de décisions vers la périphérie (niveau
régional et départemental). Cet aménagement organique qui
a permis de rapprocher l'administration foncière des administrés
l'a été par la création du bulletin provincial d'avis
foncier et domanial et par la modification du décret fixant les
conditions d'obtention du titre foncier (BAD et FAD, 2009).
Ces différentes observations amènent à
s'interroger sur le rôle effectif de l'Etat camerounais en matière
de régulation foncière. L'intention initiale, contenue dans le
code foncier de 1974, s'avérait ambitieuse. Par la constitution de
domaines public, privé et national, l'Etat s'est arrogé depuis 30
ans le monopole de la gestion foncière, dont un bilan succinct invite
aujourd'hui à un constat mitigé. L'utilité du titre
foncier, pivot de la politique foncière, n'apparaît plus
clairement. L'obtention du titre n'est pas recherchée là
où l'autorité coutumière assure la gestion du foncier.
Avant la crise économique, le titre cautionnait encore l'octroi de
crédit bancaire. Aujourd'hui, les banques n'accordent plus de
crédit aux producteurs ruraux, même garanti par un titre foncier.
Ce dernier apparaît davantage comme une exposition à l'imposition.
Dans ce cas, à quoi bon engager cette procédure, longue car
nécessairement minutieuse, quand les droits sont consacrés par
d'autres moyens ? Le coût de la procédure augmenté
annuellement par une charge fiscale modère l'enthousiasme pour
l'immatriculation dans les contextes où l'usager ne se sent pas
menacé. Le titre est devenu, soit une arme utilisée par les
« élites » pour conquérir des terres, soit une
défense pour parer à ces tactiques d'accaparement (Teyssier,
2003).
De plus le titre n'a pas pour vocation de régler des
litiges. Il stabilise une appropriation déjà clarifiée et
sera opposable en cas d'arbitrage judiciaire. D'aucune utilité pour une
« première appropriation », il ne peut servir dans
les situations - les plus courantes - où l'on cherche à
identifier des droits. Les commissions consultatives ne jouent plus le
rôle qui leur était initialement attribué. Elles avaient
pour fonctions de régler tous litiges fonciers et de constater la mise
en valeur des terrains pour la délivrance de titres. Actuellement, rares
sont les conflits tranchés par ces instances. Les obstacles au bon
fonctionnement des commissions consultatives tiennent essentiellement à
leur financement défaillant. Depuis que l'Etat ne subvient plus au
fonctionnement des services fonciers, la procédure est financée
par le requérant, ce qui transforme les commissions en juteux fonds de
commerce. Rendues serviles, ces commissions se transforment en prestations de
service réservées aux notables. La complaisance et la disparition
de facto de ces commissions attestent d'une impossible régulation de
l'accès aux ressources en sol par les seuls pouvoirs publics. Quand les
populations considèrent que l'Etat a moins de légitimité
que les organisations traditionnelles, la légalité de son
dispositif institutionnel devient caduque. Au Cameroun, la reconnaissance de
l'usage sur le sol et des transactions se fait désormais sans l'Etat.
D'ailleurs, les sous-préfets seraient rapidement débordés
s'ils devaient engager des commissions pour répondre aux demandes
d'immatriculation, pour constater de nouvelles mises en valeur, pour
déterminer des limites et valider leur changement, pour régler
des litiges agro-pastoraux (Teyssier, 2003), bref s'ils décidaient de
faire le travail qui est le leur comme prévu par la loi.
4.3
REALISATION DE LA CARTE DU FONCIER CADASTRAL
La cartographie est l'un des
outils indispensable du géographe. C'est donc par devoir scientifique
que nous nous sommes consacrés à la cartographie du foncier
cadastral des quartiers de notre cadre d'étude. A l'ère des NTIC
entendez Nouvelles Techniques de l'Information et de la Communication, la
géographie, comme la plupart des sciences connexes, s'est dotée
d'outil de cartographie numérique par l'entremise de la Cartographie
Assistée par Ordinateur et des SIG. La réalisation de la carte
des titres fonciers des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem a respecté une certaine démarche
méthodologique dont la première étape a été
le recourt à la Cartographie Assistée par Ordinateur (CAO) et au
Système d'Information Géographique (SIG).
4.3.1 Place de la CAO et des SIG
dans la réalisation de notre travail
Dans cette démarche méthodologique, la
cartographie interactive en tant qu'outil de connaissance, de gestion et
d'analyse des principaux problèmes que rencontrent les personnes se
trouvant dans l'espace urbain, a été privilégié.
L'analyse des dits problèmes est étroitement dépendante du
montage d'un SIG car une localisation seule, une donne chiffrée
isolée n'a de sens par elle-même que dans un SIG défini
comme ensemble organisé d'outils informatiques, de logiciels et de
données géoréférencée qu'on peut analyser,
mettre à jour et présenter sous plusieurs formes, notamment
individuelles, thématiques et synthétiques (FED-Informatiques,
2004). La collecte et la gestion des données relatives au foncier est un
travail complexe et délicat ce qui fait qu'elle ne peut que se faire
à l'intérieur d'un SIG.
L'image satellitale que nous avons utilisé a
été géoréférencée au préalable
à l'aide du logiciel MapInfo Professional 8.5 afin de nous permettre
d'abord de délimiter notre zone d'étude, ensuite de
localiser l'emplacement exacte des parcelles immatriculées et enfin
d'avoir à notre disposition des informations qualitatives et
quantitatives sur l'ensemble des terres de Gambara II, Burkina et
Jérusalem. Selon FED-Informatiques (2004) « du
point de vue qualitatif, les cartes géoréférencées
cherchent à informer sur l'état d'un paysage à un moment
donné ». C'est dire que la carte
géoréférencée de notre zone d'étude
renseigne sur la distribution spatiale des différents
phénomènes physiques et humains. Ceci permet de faire des
révisions rationnelles en matière d'aménagement,
d'équipement et d'exploitation harmonieuse des sols du secteur. Le
premier travail a été la délimitation des quartiers
Gambara II, Burkina et Jérusalem ce qui s'est
effectué à l'aide d'un GPS et des informations collectées
auprès des habitants de ces quartiers. Le second travail nous a permit
de cartographier les principaux types d'occupation des sols d'en extraire
l'espace bâti (Cf. Figure n°14).
4.3.2 Démarche de
réalisation de la cartographie des titres fonciers
Cette démarche consiste d'abord en la collecte des
informations relatives aux titres fonciers du secteur, ensuite en la conversion
des coordonnées géographiques des parcelles et enfin en leur
positionnement sur la carte géoréférencée de la
zone.
4.3.2.1 Collecte des
informations
La collecte des informations relatives aux titres fonciers de
Gambara II, Burkina et Jérusalem notamment le nom du
propriétaire, la superficie, le nom du quartier, la date de
délivrance du titre et plus important les coordonnées
géographiques de la parcelle, nous a conduit dans les services
départementaux du cadastre et des affaires foncières de la Vina.
Au terme de nos travaux dans lesdits services, nous avons
dénombré, dans les 30 volumes du livre foncier du
département, 7 parcelles immatriculées dans notre zone
d'étude ainsi que leurs coordonnées géographiques. Etant
donné que les géomètres-topographes du cadastre
travaillent à une échelle très réduite, ils
utilisent le mètre et le grade comme unité. Ce qui n'est pas le
cas pour nous, dont il a été impératif de convertir ces
coordonnées avant de pouvoir les utiliser.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina20.png)
Figure n°14 : Espace bâti à
Gambara II, Burkina et Jérusalem
La Figure ci-dessus nous donne un aperçu sur la
proportion de la superficie de notre zone d'étude occupée par les
constructions. Nous constatons que la grande partie de la population de ce
secteur se trouve à Burkina et que les sols du quartier Jérusalem
sont faiblement bâtis.
4.3.2.2 Conversion des
coordonnés géographiques des parcelles
La conversion des coordonnées géographiques des
parcelles a été l'étape la plus complexe et la plus
déterminante de la réalisation de la cartographie du foncier
cadastral des quartiers Gambara I, Burkina et
Jérusalem. Etant donné que notre carte a
été géoréférencée suivant la
projection : Longitude/Latitude donc en degré décimal comme
c'est le cas de la position du pont de Burkina que nous avons
levée au GPS : x=13,59885° et
y=7,30690° et que les coordonnées des titres obtenues
étaient en mètre c'est-à-dire qu'elles se
présentaient sous la forme suivante pour ce qui était des
différentes bornes des parcelles : B1 :
x=1341953,56 et y =1808147,99. Il est donc évident
qu'il fallait les ramener sous la même unité. Pour ce faire, nous
avons modifié la projection du géoréférencement de
la carte de notre zone d'étude dans le logiciel MapInfo. Nous sommes
passés de la catégorie de projection Longitude/Latitude à
l'Universal Transverse Mercator (WGS 84) et de la projection Longitude/Latitude
à l'UTM Zone 33, Northern Hemisphere (WGS 84) afin d'obtenir un
géoréférencement en mètre.
Une fois cette opération terminée il
était dès lors question pour nous de positionner les parcelles
immatriculées de notre cadre d'étude que nous avons
recensé à la conservation foncière de la Vina lors de
notre descente sur le terrain. La difficulté à laquelle nous
avons été confronté est que les coordonnes du cadastre ne
coïncidaient toujours pas avec celles de notre base de
données. Celles du cadastre étaient
précédées par le chiffre 1. Prenons le cas de la borne que
nous avons utilisé plus haut. Dans les documents cadastraux c'est
marqué : B1 : x=1341953,56 et
y=1808147,99, alors que la conversion de la base de données
montrait plutôt 341953,56 en x et 808147,99 en
y. Nous avons utilisé les coordonnées sous cette
dernière forme c'est-à-dire en supprimant simplement le chiffre 1
qui précédait les coordonnées géographiques que
nous avons obtenues dans les services du cadastre. Le constat a
été que lorsque nous avons projeté ces coordonnées
sur la carte, elles ne se positionnaient pas dans la zone d'étude.
Cette difficulté nous a conduit à effectuer une
autre descente dans notre zone d'étude afin de procéder à
la recherche de la ``vérité de terrain''. Cette étape
avait pour but d'entrer en contact avec les propriétaires des parcelles
immatriculées et de procéder aux levées GPS des bornes de
leur terrain afin de pouvoir les positionner sur la carte
géoréférencée. C'est dans cette optique que nous
avons contacté le Dr Salpou Daniel et avons procédé aux
levées GPS des bornes que nous avons pu retrouver sur sa parcelle. Nous
avons par la suite projeté ces coordonnées sur la carte
géoréférencée de la zone (Cf. Figure
n°15) et avons converti le géoréférencement de
la carte en catégorie de projection Universal Transverse Mercator (WGS
84) et en projection UTM Zone 33, Northern Hemisphere (WGS 84) pour l'obtenir
en mètre.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina21.png)
Figure n°15 : Positionnement de la parcelle
n°4690 selon les levées de terrain GPS
Et par la suite nous avons projeté les
coordonnées géographiques de la parcelle du Dr Salpou Daniel que
nous levées au GPS et celles du cadastre (Cf. Figure
n°16).
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina22.png)
Figure n° 16 : Parcelle n°4690 à
base des données du cadastre et des levées GPS
dx = xCc - xCt et dy = yCc - yCt
Après comparaison, nous avons constaté que les
coordonnées de la Borne B3 que nous avons levée est le
reflet sur le terrain de la borne B8 du cadastre. Il nous fallait donc
à partir de ce point, positionner les autres bornes sur le terrain. Pour
ce faire, nous avons calculé la distance qu'il y avait entre les
coordonnées géographiques en x et en y de la
borne B8 du cadastre et celles de la borne B3 que nous avons
levée. Avec d comme différence entre les
coordonnées du cadastre (Cc) et nos levées de terrain
(Ct), nous avons posé la formule ci-dessous :
Application : Sachant que les coordonnées
de la borne B8 du cadastre sont : x = 341415,93 et y =
807490,88, et celles de la borne B3 que nous avons levée
sont : x = 344744,2 et y = 807047,9, pour
trouver la différence d entre les coordonnées du cadastre et
celles que nous avons obtenu, on a :
dx = xCc - xCt et dy = yCc - yCt
Ce qui équivaut à : dx = 341415,93 -
344744,2 et dy = 807490,88 - 807047,9
On obtient : dx = - 3328,27 et dy = 442,98
px = xB - dx et py = yB - dy
Sachant que la différence des coordonnées en
x est de - 3328,27 et qu'en y elle est de
442,98, nous avons effectué, avec p comme position
exacte sur le terrain, l'opération suivante :
Exemple : Calcul de la position exacte sur le
terrain de la borne B1 de la parcelle du Dr Salpou Daniel partant des
coordonnées du cadastre
B1 : x = 341558,83 et y = 807618,47
Sachant que px = xB - dx et py = yB - dy
On pose : px = 341558,83 - (- 3328,27) et py =
8070618,47 - 442,98
On obtient : px = 344887,1 et py = 8070175,49
Afin de positionner les parcelles immatriculées
à Gambara II, Burkina et Jérusalem nous avons
appliqué la formule ci-dessus à l'ensemble des coordonnées
géographiques que nous avons obtenu lors de nos travaux à la
conservation foncière de la Vina. Ces calculs nous ont permis d'obtenir
les positions exactes de ces parcelles sur le terrain et de passer à la
représentation des parcelles immatriculées dans la zone.
4.3.2.3 Carte du foncier
cadastral de Gambara II, Burkina et Jérusalem
Une fois les opérations ci-dessus terminées,
nous avons projeté les résultats sur le fond de carte de notre
zone d'étude. Cette carte met en exergue un problème dans le
positionnement sur le terrain de la grande partie des parcelles que nous
devions représenter. Après son analyse nous avons constaté
que seulement 3 des parcelles que nous avons se retrouvent dans notre zone
d'étude. Ce qui nous a conduit à éliminer les 4 autres
parcelles de la carte définitive des parcelles immatriculées de
notre zone d'étude ci-dessous :
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina23.png)
Figure n°17 : Carte du foncier cadastral de
Gambara II, Burkina et Jérusalem
4.4
ETUDE DE LA REPARTITION SPATIALE DES TITRES FONCIERS
Pour étudier la répartition spatiale des titres
fonciers de notre zone d'étude nous avons dans un premier temps
calculé la proportion de l'espace occupé par les parcelles
immatriculées de la zone et dans un second fait recourt à la
méthode de la distribution des semis de points dans un espace.
4.4.1 Proportion de l'espace
occupé par les parcelles immatriculées
La proportion de l'espace qu'occupent les parcelles
immatriculées d'une région permet d'illustrer la place du titre
foncier dans la vie sociale de ce groupe. Il est sans doute vrai que si le
recourt à l'immatriculation foncière est récurrent, les
superficies sécurisée seront vaste et une autre évidence
qui en découle est que le titre foncier occupe une place centrale dans
une telle région. Pour ce qui est de notre zone d'étude, elle
couvre une surface de 190,3 ha avec 63,50 ha de surface d'affleurement rocheux
soit environ 34% de la superficie totale du secteur. L'espace bâti quand
à lui s'étale sur 34,74 ha donc un pourcentage de 18,3% des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem. Il peut se
dégager un premier constat celui que ces quartiers couvrent un petit
espace ce qui traduit de la récente occupation des sols de la zone par
les populations.
En ce qui concerne les parcelles immatriculées de la
zone, elles couvrent au total une superficie de 1,786 ha de l'espace total de
la zone. Ce chiffre représente à peine 0,94% de la superficie
totale de ces quartiers. Ce taux nous permet de confirmer notre
hypothèse de recherche selon laquelle le recourt à
l'immatriculation foncière ne fait pas partir des habitudes de la
population de ce secteur. C'est dire que la quasi-totalité des
propriétaires des terres de la zone se trouvent en
insécurité du point de vue de la protection du droit de
propriété foncier comme fixé par le régime foncier
et domanial du Cameroun. Pour étudier encore plus en profondeur la
distribution spatiale des titres fonciers à Gambara II, Burkina
et Jérusalem, nous avons fait recourt à la
méthode du semi de point.
4.4.2 Semi de point
La répartition spatiale des titres fonciers est sous la
forme d'un semi de points dans un espace géographique bien
déterminé qui est les quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem de la ville de Ngaoundéré. Etant
donné que chaque parcelle est représentée à partir
de ses coordonnées géographiques en Longitude et en Latitude,
nous pouvons faire un certain nombre de calcul qui permettent de
caractériser la répartition des titres fonciers dans la zone
d'étude. La base de données compte 3 titres fonciers dont 2
à Gambara II et 1 à Burkina. La connaissance des
coordonnées géographiques des bornes de chaque parcelle a permis
le calcul du point central de ces différentes parcelles. Ainsi, on peut
par exemple calculer le centre de gravité de l'ensemble des titres
fonciers de ces quartiers.
Un semi de points peut être résumé par un
point remarquable c'est-à-dire le plus représentatif possible de
l'ensemble des localisations qui est le centre d'un semi de points. On doit
donc définir les coordonnées de ce point. Parmi les notions de
centre habituellement utilisés nous avons choisit de représenter
le centre de gravité des titres fonciers dans les quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem. La détermination du
centre de gravité G d'un semi de n points se fait en
additionnant les coordonnées de l'ensemble des n points et
divisant le résultat obtenu par le nombre total n de ces
points. Pour ce qui est des parcelles immatriculées de notre zone
d'étude, l'opération préalable est le calcul du centre de
chaque parcelle d'autant plus que nous avons étudions des surfaces. Il
est donc question de trouver les coordonnées géographiques du
centre de gravité g de chaque parcelle. Les coordonnées
de g correspondent à xg et yg, avec
xi pour les coordonnées en x, yi les
coordonnées en y et n le nombre total des bornes.
et ![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina27.png)
Application : Exemple de calcul des
coordonnées du centre de gravité g1 de la parcelle
portant le n°3249 :
et ![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina31.png)
et ![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina35.png)
Les coordonnées de g1 sont : xg1
= 345263,2475 et yg1 = 807690,44
Nous avons appliqué ce calcul aux 2 autres parcelles et
avons obtenu les coordonnées géographiques respectives des
parcelles n°4690 et n°5708. Les coordonnées de g2
sont : xg2 = 344850,3364 et yg2 = 807069,7209. Celles de
g3 sont : xg3 = 345085,295 et yg3 = 807757,0517.
et ![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina39.png)
Dans l'optique de trouver les coordonnées
géographique X et Y du point centre de gravité
G, nous avons fait la somme des coordonnées des points g1,
g2 et g3 en x et en y, puis nous les avons
divisé par 3 qui est le nombre total N des parcelles
immatriculées dans cette zone. Cette opération peut se
résumer par la formule suivante :
Pour les quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem, les coordonnées géographiques du point
de centre de gravité G est : et ![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina43.png)
Les coordonnées géographiques de G
sont : XG = 345066,293 et YG = 807505,738.
Ces centres de gravité du semi des titres fonciers
peuvent être représentés sur une carte dans le but de
comparer les points par rapport à leur distance au centre. L'importance
du calcul du centre de gravité des points dans une unité spatiale
est d'étudier l'évolution des phénomènes ponctuels
dans un espace. Le déplacement de ce centre de gravité du semi
témoigne de l'évolution des points dans le semis (augmentation ou
réduction du nombre de points). Ainsi, c'est une opération qui
est importante pour l'étude de la progression du nombre de titre foncier
sur l'ensemble des quartiers de notre zone d'étude. A chaque fois qu'une
parcelle sera immatriculée ou que l'immatriculation sera annulée
dans la zone, le centre de gravité va changer de position en fonction du
nombre de titres présents à Gambara II, Burkina et
Jérusalem. Cette méthode permettra de voir s'il y a
progression ou régression dans le recourt à l'immatriculation
foncière et par conséquent facilitera l'estimation du
degré de sécurisation des terres ou d'insécurité
foncière dans les quartiers de la zone.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina44.png)
Figure n°18 : Répartition des
parcelles immatriculées en fonction de leur centre de
gravité
CONCLUSION
Ce chapitre portait sur l'insécurité
foncière à Gambara II, Burkina et
Jérusalem, et sur la cartographie du foncier cadastral desdits
quartiers. Il ressort de tout ce qui précède que
l'insécurité foncière dans laquelle vit les populations de
ces quartiers trouve son explication dans les modes d'accès à
l'espace habité. Parce que dominé par l'achat et la location,
l'accès aux terres et aux logis de cette zone ne facilite pas la
sécurisation des transactions. Les autres obstacles à
l'accès au titre foncier sont la corruption, le coût trop
élevé de la procédure pour des personnes vivant en
deçà du seuil de pauvreté et la lourdeur de la
procédure. La réalisation de la carte du foncier cadastral nous a
permit de relever certaines irrégularités dans le positionnement
des parcelles que nous avons recensés dans les services du cadastres.
Ces irrégularités se matérialisent par le fait que
certaines parcelles n'ont pas les coordonnées de la zone pourtant les
titres fonciers ont été délivrés dans ces
quartiers. Cette situation peut prendre son explication dans le
phénomène des titres fonciers fictifs ou dans l'attribution
arbitraire des positions par les agents des services cadastraux sans descente
préalable sur le terrain. Force nous est donné de constater au
vue de la carte des titres fonciers des quartiers Gambara II, Burkina
et Jérusalem que des efforts énormes doivent être
fournis afin que cette zone sorte de l'insécurité foncière
dans laquelle se trouve les populations.
CONCLUSION GENERALE ET
PERSPECTIVES
Cette étude s'inscrit dans la recherche de la
compréhension de la dynamique des territoires urbains en
général et de Ngaoundéré en particulier. Elle s'est
intéressée aux problèmes de sécurisation du droit
de propriété foncière en zone périurbaine. Il
ressort de tout ce qui précède que l'achat et la location sont
les principaux modes d'accès à l'espace habité des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem. Ceci
s'explique par l'urbanisation de la ville de Ngaoundéré qui
pousse les populations pauvres vers les périphéries parce que
n'ayant pas les moyens de s'offrir des parcelles et des maisons au centre
urbain. Les principaux acteurs de ces transactions foncières sont les
chefs de quartier et les personnes ressortissantes de la Vina qui
représentent une bonne partie de la population totale des quartiers de
notre zone d'étude. Le déterminisme face à l'accès
à la propriété foncière est beaucoup plus
lié au pouvoir d'achat des personnes désirant accéder au
rang de propriétaire foncier. En effet, ce sont les personnes nanties
qui obtiennent les plus bonnes parcelles et plus facilement. Le reste de la
population c'est-à-dire les pauvres qui constituent d'ailleurs la plus
grande partie, se contente de « bousculer quelques
cailloux »22(*) pour s'installer. Cette façon
d'occuper et d'exploiter l'espace place cette population en situation de double
insécurité.
La première insécurité est naturelle
c'est-à-dire que les habitants de ces quartiers courent le risque de
subir des catastrophes naturelles notamment les écroulements de bloc
rocheux, des glissements de terrain, la destruction de leur logis par les
agents érosifs et même d'effondrement de leur habitation à
cause de la mauvaise qualité du matériel de construction. La
seconde insécurité et non pas la moindre se situe au niveau de la
protection de leur droit de propriété. Etant donné le
nouveau caractère urbain des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem, le seul document de sécurisation du droit de
propriété foncière reconnu par l'Etat camerounais est le
titre foncier. Ce dernier à notre grande surprise est presque inexistant
dans la zone soit 7 titres fonciers inscris dans la trentaine de volume de
livre foncier du département de la Vina. Ce très faible recourt
à l'immatriculation foncière trouve son explication dans la
procédure d'obtention du titre foncier d'une part et dans le très
récent transfert de ces quartiers dans le milieu urbain.
En effet, la réforme de la procédure d'obtention
du titre foncier au Cameroun du 16 décembre 2005, bien qu'ayant
facilité certaines conditions d'accès à l'immatriculation,
laisse toujours le titre foncier loin de la portée de la population
pauvre c'est-à-dire loin du plus grand nombre. Le coût
élevé de la procédure soit au moins 200 000 FCFA
suivant les prévisions réglementaires et par l'esprit de
corruption qui anime encore certains sinon la plupart des agents de l'Etat en
service au MINDAF. De plus l'inexistence d'un plan d'urbanisme du secteur est
un frein indéniable à toute procédure d'immatriculation
des parcelles de ces quartiers de la ville. Normalement la zone devrait faire
l'objet d'un lotissement avant l'installation de la population et cette
opération devrait se faire suivant le plan directeur d'urbanisation.
Pour résoudre les problèmes d'insécurité
foncière des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem, l'Etat par le biais de la Commune de
Ngaoundéré 1er doit établir et mettre en oeuvre
un plan directeur d'urbanisme qui donnera l'orientation générale
de l'organisation spatiale de ces quartiers. Ce plan devra réorganiser
l'espace de ces quartiers en prévoyant des voies de communication, les
emplacements pour l'implantation des infrastructures publiques et surtout des
parcelles pour la construction de l'habitat.
Une autre réforme de la procédure d'obtention du
titre foncier ne sera pas de trop surtout si elle porte sur la révision
à la baisse du coût de la procédure afin de la rendre
accessible à tous. L'instauration des comités indépendants
chargés de veiller au strict respect de la loi sera un frein important
à la corruption sans oublier que c'est à tous et à chacun
qu'appartient le devoir de lutter contre ce fléau. Il est
également important d'introduire l'outil informatique dans la gestion du
foncier urbain. Cette idée prend son importance du fait que lors de nos
travaux de terrain nous avons constaté que la gestion analogique des
données cadastrales de la ville de Ngaoundéré est sujette
à beaucoup d'erreurs dans la localisation des parcelles. En guise
d'exemple nous pouvons parler des titres fonciers sur lesquels sont
marqués un quartier quelconque alors que sur le terrain la parcelle se
trouve dans un autre quartier, comme c'est le cas du titre foncier de Monsieur
Amadou Joseph (Cf. Annexe n°5).
Le développement d'outils de cartographie
assistée par télédétection et informatique ouvre de
nouvelles possibilités pour le travail avec les organisations paysannes
sur le foncier. Grâce aux moyens de positionnement assisté par
satellite notamment le GPS et aux outils de cartographie moderne
communément appelé SIG, la carte n'est plus une arme au service
exclusif des puissants. Les perceptions complexes et riches qu'ont les
habitants de leur espace peuvent s'exprimer par le biais de cartes et
s'intégrer pleinement au dialogue avec les développeurs et les
politiques. De plus, le SIG permet d'acquérir l'information spatiale sur
le fait cartographié, interroger et explorer la base de données,
cartographier afin de mieux organiser et croiser les données afin
d'éviter certaines catastrophes naturelles (Huguenin-Richard, 2004).
L'intégration de ces outils dans une démarche de renforcement des
organisations locales offre d'intéressantes possibilités pour le
traitement de certains problèmes fonciers, en aidant les acteurs
à négocier et/ou à trouver des solutions consensuelles aux
conflits.
Il est aujourd'hui plus que par le passé important que
les communautés d'Afrique pensent elles même leur
développement parce que c'est le seul moyen de rendre la gestion de
l'espace plus efficace. Parlant du cas précis de la ville de
Ngaoundéré et de toutes les autres villes camerounaises, l'Etat
doit reconnaître la valeur des certificats de vente
délivrés par les chefs traditionnels locaux comme documents de
sécurisation du droit de propriété foncière, pour
deux raisons. Parce que d'une part ces chefs sont les plus proches de la
population et donc plus familier avec elle, et d'autre part à cause de
l'importance du droit coutumier dans la tradition africaine surtout en
matière de gestion foncière. C'est d'ailleurs dans ce sens que
s'inscrit Le Roy (2001), qui pense que les Africains doivent trouver d'une
part, un équilibre entre la mondialisation, donc la modernité et
d'une certaine manière, l'occidentalisation et d'autre part, la
localisation de leurs institutions dans et en fonction de leurs
expériences multiséculaires. La question des droits fonciers dits
coutumiers en est donc un bon révélateur en offrant
l'opportunité de construire dans l'entre-deux de la tradition et de la
modernité, une approche originale de la vie en société (Le
Roy, 2001). Il est donc question pour les gestionnaires du foncier des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem, et partant
de la ville de Ngaoundéré de mettre sur pied une politique de
gestion de la propriété foncière qui prenne en compte les
conditions financières de la population, le droit coutumier et les
nouveaux outils numériques de cartographie de l'espace.
TABLE DE MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
RESUME
iii
ABSTRACT
iv
SOMMAIRE
v
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES FIGURES
viii
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
ix
SIGLES ET ABBREVIATIONS
x
INTRODUCTION
GENERALE
1
1.1 PROBLEMATIQUE
2
1.2 ETAT DES CONNAISSANCES
3
1.2.1 Contexte scientifique
3
1.2.2 Cadre conceptuel
7
1.3 QUESTIONS DE RECHERCHE
12
1.3.1 Question principale
13
1.3.2 Questions spécifiques
13
1.4 OBJECTIFS
13
1.4.1 Objectif principal
13
1.4.2 Objectifs spécifiques
13
1.5 HYPOTHESES
14
1.5.1 Hypothèse principale
14
1.5.2 Hypothèses spécifiques
14
1.6 CADRE GEOGRAPHIQUE
14
2. METHODOLOGIE
15
2.1 Collecte des informations
17
2.1.1 Données de seconde main
17
2.1.2 Données primaires
18
2.2 Echantillonnage
19
2.3 Enquêtes quantitatives par
questionnaire standard
20
2.3.1 Questionnaire
20
2.3.2 Test du questionnaire
20
2.3.3 Mode d'administration du questionnaire
21
2.4 Observation participante
21
2.5 Collecte des données à la
conservation foncière de la Vina
22
2.6 Traitement des données
23
2.6.1 Codification et dépouillement du
questionnaire
23
2.6.2 Analyse et traitement des données
24
2.6.3 Traitement cartographique
25
2.7 Choix de notre zone d'étude
25
3. RESULTATS ATTENDUS ET INTERET
26
3.1 Résultats attendus
26
3.2 Intérêt
26
4. PLAN DU TRAVAIL
27
CHAPITRE
1
28
CADRE
D'ETUDE ET DEFINITION DES CONCEPTS
28
INTRODUCTION
29
1.1 CARACTERISTIQUES DU MILIEU PHYSIQUE
29
1.1.1 Sols
29
1.1.2 Hydrographie
30
1.1.3 Climat
30
1.1.4 Végétation
31
1.1.5 Contraintes du milieu naturel
31
1.2 COMPOSITION SOCIODEMOGRAPHIQUE
34
1.2.1 Historique de la création des
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem
34
1.2.1.1 Burkina
34
1.2.1.2 Gambara II et Jérusalem
35
1.2.2 Données sociodémographiques
du cadre d'étude
36
1.2.2.1 Peuplement
36
1.2.2.2 Activités humaines dans la zone
37
1.2.2.3 Infrastructures
40
1.2.3 Caractérisation de l'espace
habité
44
1.3 DEFINITION DES CONCEPTS
44
1.3.1 Ressource sol
46
1.3.2 Droit de propriété
47
CONCLUSION
49
CHAPITRE
2
50
PROPRIETE
FONCIERE AU CAMEROUN ET SYSTEME FONCIER
50
INTRODUCTION
51
2.1 NOTION DE PROPRIETE FONCIERE AU CAMEROUN
51
2.1.1 Epoque coloniale
52
2.1.1.1 Colonisation allemande
52
2.1.1.2 Tutelle française
53
2.1.1.3 Tutelle britannique
53
2.1.2 Période post-coloniale
54
2.1.2.1 Ordonnance N°74-1 du 6 juillet
1974
54
2.1.2.2 Décret N°76/165 du 27 avril
1976
55
2.1.2.3 Ordonnance N°74-2
56
2.1.2.4 Réforme de 2005
56
2.1.3 Titre foncier
57
2.1.3.1 Définition et utilité
57
2.1.3.2 Conditions d'obtention d'un titre foncier
au Cameroun
58
2.1.3.2.1 Déconcentration des
compétences
59
2.1.3.2.2 Réduction du nombre
d'intervenants
59
2.1.3.2.3 Délais fixés à
chaque étape
61
2.2 REGIME FONCIER ET DOMANIAL DU CAMEROUN
62
2.2.1 Etat et sécurisation des droits
fonciers
62
2.2.1.1 Généralisation de la
propriété foncière
63
2.2.1.2 Lutte contre les faux titres fonciers
64
2.2.2 Limites de la reforme foncière au
Cameroun
65
2.2.2.1 Méconnaissance du droit coutumier
par la réforme
65
2.2.2.2 Elargissement du champ de la
répression
66
2.3 DROIT FONCIER COUTUMIER AU CAMEROUN
67
2.3.1 Droit coutumier : une gestion
efficace
67
2.3.2 Limites du droit coutumier
68
2.4 SYSTEMES FONCIERS AU NORD ET AU SUD DU
CAMEROUN
69
2.4.1 Systèmes fonciers au
Nord-Cameroun
69
2.4.1.1 Pouvoir de la chefferie
70
2.4.1.2 Exercice du pouvoir dans la gestion
foncière
70
2.4.2 Gestion foncière dans la partie
Sud du pays
72
2.4.2.1 Question foncière : un domaine
sensible chez les Bamiléké
72
2.4.2.2 Exemple d'une gestion foncière
locale réussie
73
2.4.2.3 Accès à la terre :
source de conflit
73
2.4.2.4 Peuple n'utilisant pas la
propriété individuelle du sol
74
CONCLUSION
74
CHAPITRE
3
76
ACTEURS
FONCIERS ET MODES D'ACCES A L'ESPACE HABITE DE GAMBARA II, BURKINA ET
JERUSALEM
76
INTRODUCTION
77
3.1 ACTEURS FONCIERS DE NOTRE CADRE D'ETUDE
77
3.1.1 Locataires
77
3.1.1.1 Présentation des locataires
77
3.1.1.2 Place des locataires dans le système
foncier de la zone
79
3.1.2 Propriétaires
80
3.1.2.1 Typologie des propriétaires
80
3.1.2.2 Rôle de producteur des terres
82
3.2 MODES D'ACCES A L'ESPACE HABITE EN MILIEU
URBAIN
83
3.2.1 Accès à l'habitation
83
3.2.1.1 Location
84
3.2.1.2 Achat
84
3.2.1.3 Don
84
3.2.1.4 Héritage
84
3.2.1.5 Construction
85
3.2.2 Accès aux terres
85
3.2.2.1 Possession de fait
85
3.2.2.2 Location
85
3.2.2.3 Don
86
3.2.2.4 Héritage
86
3.2.2.5 Achat
86
3.2.2.6 Octroie des terres par l'Etat
86
3.3 MODE PRINCIPAL D'ACCES A L'ESPACE HABITE DE
GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM
87
3.3.1 Modes d'accès à
l'habitation
87
3.3.1.1 Location des maisons
87
3.3.1.2 Construction de l'habitation
90
3.3.1.3 Principaux problèmes liés
à l'habitation de notre zone d'étude
90
3.3.2 Principaux modes d'accès aux
terres
91
3.3.2.1 Principales modalités d'accès
aux terres
92
3.3.2.2 Coût des parcelles à Gambara
II, Burkina et Jérusalem
92
3.3.3 Déterminisme devant l'acquisition
d'une parcelle
95
CONCLUSION
98
CHAPITRE
4
99
INSECURITE
FONCIERE A GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM, ET CARTOGRAPHIE
DU FONCIER CADASTRAL
99
INTRODUCTION
100
4.1 ESPACE DOMINE PAR LE DROIT COUTUMIER
100
4.1.1 Droit de propriété
collectif
100
4.1.2 Place des chefs dans la
sécurisation des droits fonciers
101
4.2 DOCUMENTS DE SECURISATION FONCIERE
104
4.2.1 Documents traditionnels du droit
coutumier
104
4.2.2 Titre foncier
106
4.2.2.1 Accès au titre foncier dans la
Vina
106
4.2.2.2 Difficultés d'accès à
la propriété foncière au Cameroun
110
4.3 REALISATION DE LA CARTE DU FONCIER
CADASTRAL
112
4.3.1 Place de la CAO et des SIG dans la
réalisation de notre travail
112
4.3.2 Démarche de réalisation de
la cartographie des titres fonciers
113
4.3.2.1 Collecte des informations
113
4.3.2.2 Conversion des coordonnés
géographiques des parcelles
114
4.3.2.3 Carte du foncier cadastral de Gambara II,
Burkina et Jérusalem
118
4.4 ETUDE DE LA REPARTITION SPATIALE DES TITRES
FONCIERS
119
4.4.1 Proportion de l'espace occupé par
les parcelles immatriculées
120
4.4.2 Semi de point
120
CONCLUSION
124
CONCLUSION
GENERALE ET PERSPECTIVES
125
TABLE
DE MATIERES
130
BIBLIOGRAPHIE
136
1. Articles
137
2. Rapports, mémoires et
thèses
140
3. Ouvrages
141
4. Liens internet
142
5. Journaux
142
6. Décrets et lois
142
ANNEXES
143
Annexe n°1 : Questionnaire
d'enquête
144
Annexe n°2 : Questionnaire
d'enquête codifié
148
Annexe n°3 : Guide d'entretien
152
Annexe n°4 : Compte rendu de
l'entretien
153
Annexe n°5 : Fiche de collecte de
données à la conservation foncière du département
de la Vina
170
Annexe n°6 : Planning de passage dans
les services du cadastre
171
Annexe n°7 : Données
recueillies sur le terrain
172
Index croisé des termes géographiques
et des noms d'auteurs
178
BIBLIOGRAPHIE
1. Articles
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2. Rapports, mémoires
et thèses
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analyse des modes d'accès aux ressources en sols, en eau et en
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doctorat de Géographie, Université de
Ngaoundéré.
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d'ethnographie, Paris, Seuil : 302 pages.
4. Liens internet
http://www.wikipédia.com/Ngaoundéré,
L'encyclopédie libre, Dernière modification de cette page le 3
décembre 2009 à 22:20, Consultée le 25/02/2010 à
13:40.
Le Roy (E.), ``De la propriété
aux maîtrises foncières'', article mis en ligne sur :
http://www.dhdi.free.fr/recherches/environement/articles/leroybiodiversite.htm,
Consulté le jeudi, 12 août 2010 à 16:42.
Pekoua (L.), Cameroun : Le droit foncier
camerounais entre le modernisme et la coutume, Article posté sur le
lien :
http://www.camer.be, Ouest Echos,
Consulté le jeudi, 10 août 2010 à 16:33.
5. Journaux
L'oeil du Sahel, N°377 du 3 mai 2010.
Les chiffres de la population par arrondissement, Répartition de la
population résidant en milieu urbain dans la province de l'Adamaoua, par
Département et par Arrondissement/District, selon le sexe.
6. Décrets et lois
Décret n° 2005/481 du 16 décembre
2005, modifiant et complétant certaines dispositions du
décret n°76/165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d'obtention
du titre foncier.
.
ANNEXES
Annexe n°1 : Questionnaire d'enquête
THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
P.O. BOX: 454 Ngaoundéré Tel/Fax: (00237)
22 25 27 67
**********
FACULTY OF ARTS, LETTERS AND SOCIALS
SCIENCES
**********
DEPARTMENT OF GEOGRAPHY
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina45.png)
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
B.P : 454 Ngaoundéré Tel/Fax :
(00237) 22 25 27 67
**********
FACULTE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
**********
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
N°______________
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Nom du quartier : _____________________________
Date : ______________________
Ce questionnaire vise à étudier les
principales modalités d'acquisition des terres et de l'habitat dans les
quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem de la ville de
Ngaoundéré. L'étude a pour but de déterminer et
analyser les principaux modes d'accès aux sols et à l'habitat de
ces quartiers. Nous sollicitons un peu de votre temps pour répondre aux
questions qui y sont posées, cela ne prendra que quelques minutes. Ceci
est simplement une étude académique réalisée dans
le cadre de la rédaction d'un mémoire de Master au
Département de Géographie de l'Université de
Ngaoundéré pour le compte de l'année académique
2009-2010. Toutes les informations reçues seront traitées de
façon confidentielle. Nous vous remercions d'avance pour votre bonne
compréhension et de votre collaboration.
Questionnaire adressé aux chefs de ménage
des quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem de la ville de
Ngaoundéré
I. Identification de l'enquêté
1. Depuis combien d'années êtes-vous
installés dans ce quartier ?
Moins de 5 ans 5 ans
Plus de 5ans
2. Quelles sont les raisons de votre installation dans ce
quartier ?
Proximité du lieu de travail Regroupement
ethnique Facilité d'accès à l'habitat
Autre (Précisez) _____________________________________________
3. Quel a été votre dernier lieu de
résidence avant votre installation dans ce quartier ?
Quartiers de la ville de Ngaoundéré
Village de Ngaoundéré Ville de l'Adamaoua Autre
(Précisez) _________________________________________
4. Quel statut résidentiel aviez-vous avant votre
installation dans ce quartier ?
Propriétaire Locataire
5. Etes-vous originaire de cette région ?
Oui Non
6. Si oui, précisez le département
____________________________________________
7. Si non, d'où êtes-vous ?
Nord Extrême-Nord Grand-Sud
(Précisez la région) ________________ Pays
étrangers (Précisez)
___________________________________________________
8. Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous ?
Entre 20 et 29 ans Entre 30 et 39 ans Entre
40 et 49 ans Entre 50 et 59 ans Plus de 60 ans
9. Sexe : Homme Femme
10. Quelle est votre situation matrimoniale ?
Marié(e) Célibataire Veuf
(ve) Divorcé(e)
11. Combien de personnes vivent dans votre maison ?
_________________________
12. Quelle est votre profession ?
Commerçant Fonctionnaire Retraité
Travailleur dans le privé Agriculteur Autre
(Précisez) ___________________________________________
13. Quel est votre niveau d'instruction ?
Etudes primaires Etudes secondaires Etudes
supérieures Ecole coranique Autre (Précisez)
_____________________________________________
14. Quelle est votre religion ?
Chrétien Musulman Païen
Autre (Précisez) _________________
15. Quel est votre statut résidentiel dans ce
quartier ?
Locataire Propriétaire Les
deux
II. Modalités d'accès à la ressource
foncière
16. Quelle est la taille (Nombre de pièces de la
maison) et le montant mensuel de location de votre maison ? (Si
uniquement propriétaire, passez à la question suivante)
Taille : _____________________________ Loyer
mensuel : _____________________
17. Comment avez-vous obtenu votre parcelle ? (Si
uniquement locataire, passez à la question n°22)
Achat chez un particulier Achat chez le chef de quartier
Don d'un ami Don du chef Héritage familial
Gage Autre (Précisez) ___________
18. En quelle année avez-vous obtenu votre terrain dans
ce quartier ?___________
19. Quelle est la superficie et le coût de votre
parcelle ?
Superficie : __________________________ Prix du
lot : ________________________
20. De quels documents disposez-vous pour justifier votre
statu de propriétaire foncier ?
Titre foncier Certificat de vente Autre
(Précisez) _____________________
21. Comment mettez-vous en valeur votre parcelle ?
Pour habitation personnelle Maison à louer
Champs Ferme (Précisez) _________________________ Autre
(Précisez) ________________________
III. Déterminisme devant l'accès aux terres et
à l'habitat
22. En terme d'habitat, à quelle ressource
accède t-on facilement dans ce quartier ?
Maison Parcelle Les deux
23. Quelles sont selon vous, les raisons qui expliquent la
forte occupation des terres de ce quartier ?
Pour des raisons ethniques A cause du coût des
parcelles Pour des raisons religieuses La situation
géographique du quartier Autre (Précisez)
___________________________________________________________________________
24. Quelles sont selon vous, les personnes favorisées
devant l'accès à l'habitat et aux terres dans ce
quartier ?
La famille du chef Les riches Les plus anciens
habitants du quartier Les autorités administratives
Amis des propriétaires Autochtones Autre
(Précisez)
____________________________________________________________
Merci beaucoup pour votre attention et vos
réponses !
Annexe n°2 : Questionnaire d'enquête
codifié
V1- Quartier de résidence
0- Gambara II
1- Burkina
2- Jérusalem
V2- La date d'installation dans le quartier
0- Moins de 5 ans
1- 5 ans
2- Plus de 5 ans
V3- Les raisons de l'installation dans le quartier
0- Proximité du lieu de travail
1- Regroupement ethnique
2- Facilité d'accès à l'habitat
3- L'activité secondaire
4- Le faible coût des parcelles
5- Tranquillité
V4- Le dernier lieu de résidence
0- Quartiers de la ville de Ngaoundéré
1- Village de Ngaoundéré
2- Autre ville de l'Adamaoua
3- Yaoundé
4- Bamenda
5- Ebolowa
6- Douala
V5- Le statut résidentiel avant l'installation dans le
quartier
0- Propriétaire
1- Locataire
2- Vivait en famille
V6- Originaire de l'Adamaoua
0- Oui
1- Non
V7- Le département de la région de l'Adamaoua
d'origine
0- Vina
1- Mbéré
2- Djérem
3- Mayo Banyo
4- Faro et Déo
5- Allogène
V8- Lieu d'origine
0- Nord
1- Extrême-Nord
2- Est
3- Ouest
4- Nord-Ouest
5- Sud-Ouest
6- Littoral
7- Centre
8- Sud
9- Autochtone
V9- Age
0- Entre 20 et 29 ans
1- Entre 30 et 39 ans
2- Entre 40 et 49 ans
3- Entre 50 et 59 ans
4- Plus de 60 ans
V10- Sexe
0- Homme
1- Femme
V11- Situation matrimoniale
0- Marié(e)
1- Célibataire
2- Veuf (ve)
3- Divorcé(e)
V12- Le nombre de personne vivant dans la maison
0- Moins de 3 personnes
1- 3 personnes
2- Plus de 3 personnes
V13- Profession
0- Commerçant
1- Fonctionnaire
2- Retraité
3- Travailleur dans le privé
4- Agriculteur
5- Aide commerçant
6- Maçon
7- Tailleur
8- Coiffeur
9- Sans emploi
10- Débrouillard
11- Mécanicien
12- Charpentier
V14- Niveau d'instruction
0- Etudes primaires
1- Etudes secondaires
2- Etudes supérieures
3- Ecole coranique
4- Analphabète
V15- Religion
0- Chrétien
1- Musulman
2- Païen
V16- Le statut résidentiel actuel dans le quartier
0- Propriétaire
1- Locataire
2- Les deux
V17- Nombre de pièces de la maison et loyer mensuel
V17.1. Nombre de pièces de la maison
0- Moins de 3 pièces
1- 3 pièces
2- Plus de 3 pièces
3- Propriétaire
V17.2. Loyer mensuel
0- Moins de 10 000 FCFA
1- 10 000 FCFA
2- Plus de 10 000 FCFA
3- Propriétaire
V18- Modalité d'acquisition de la parcelle
0- Achat chez un particulier
1- Achat chez le chef du quartier
2- Don d'un ami
3- Don du chef
4- Héritage familial
5- Gage
6- Location
7- Locataire
V19- Année d'obtention de la parcelle
0- Moins de 10 ans
1- 10 ans
2- Plus de 10 ans
3- Locataire
V20- Superficie et coût de la parcelle
V20.1. Superficie de la parcelle
0- Moins de 500 m2
1- 500 m2
2- Plus de 500 m2
3- Locataire
V20.2. Coût de la parcelle
0- Moins de 1 000 FCFA le m2
1- 1 000 FCFA le m2
2- Plus de 1 000 FCFA le m2
3- Locataire
4- Don
5- Héritage
V21- Les documents justifiants le statut de
propriétaire foncier du quartier
0- Titre foncier
1- Certificat de vente
2- Aucun
3- Attestation d'agrément du chef
4- Locataire
V22- Mise en valeur de la parcelle
0- Pour habitation personnelle
1- Maison à louer
2- Champs
3- Ferme
4- Pour habitation personnelle et maison à louer
5- Pour habitation personnelle et champs
6- Locataire
V23- La ressource foncière la plus facile
d'accès dans le quartier
0- Maison
1- Parcelle
2- Les deux
3- Rien du tout
V24- Les raisons qui expliquent la forte occupation des terres
de ce quartier
0- Pour des raisons ethniques
1- A cause du coût des parcelles
2- Pour des raisons religieuses
3- La situation géographique du quartier
4- A cause du faible coût du loyer
5- Facilité d'accès à l'habitat
V25- Les personnes favorisées devant l'accès
à l'habitat et aux terres dans ce quartier
0- Membres de la famille du chef
1- Les riches
2- Les plus anciens habitants du quartier
3- Les autorités administratives
4- Amis des propriétaires
5- Autochtones
6- Tout le monde
7- Le chef du quartier
Annexe n°3 : Guide d'entretien
Ce guide est destiné à conduire notre
entretien avec un ou plusieurs responsable(s) de la Délégation
Départementale des Domaines et des Affaires Foncières de la Vina
à Ngaoundéré.
1. Quelles sont les principales conditions d'obtention d'un
titre foncier au Cameroun ?
2. Quel est le coût moyen de la procédure
d'immatriculation des parcelles comprise entre 400 et 700 m2 dans la
ville de Ngaoundéré ?
3. Quelles sont les raisons qui expliquent selon vous le
très faible recourt au titre foncier constaté dans les quartiers
Gambara II, Burkina et Jérusalem ?
4. Quels sont les avantages du décret du16
décembre 2005 fixant réforme de la procédure
d'immatriculation au Cameroun ?
5. Quels sont ses principaux inconvénients ?
6. Quelles sont selon vous les actions à mener afin de
faciliter l'accès à la propriété foncière
à toute la population surtout celle des quartiers les plus
démunis ?
Annexe n°4 : Compte rendu de l'entretien
Cet entretien s'est tenu le 4 octobre 2010 de 12h26
à 13h34 soit une durée de 1h10min, à la conservation
foncière du département de la Vina. Les réponses aux
questions sont celles de Monsieur Taukap Claude, Conservateur foncier du
département de la Vina à Ngaoundéré.
1. Quelles sont les principales conditions d'obtention du
titre foncier au Cameroun ?
Le régime foncier et domanial fixe 3 conditions. La
première condition concerne les terrains du domaine national de
première catégorie c'est-à-dire le domaine national
occupé et exploité. On va aller étape par étape,
là je vais te dire comment on peut obtenir un titre foncier sur une
dépendance du domaine national occupé et exploité. Quand
on dit domaine national de première catégorie occupé et
exploité ça veut dire quoi ? La commission vient sur le
terrain, constater la mise en valeur que tu as réalisée
c'est-à-dire l'occupation effective et sécurise la mise en valeur
en vue d'obtenir un titre foncier par la suite. Parce qu'en
réalité, les terrains appartiennent à l'Etat mais c'est
quand tu l'as occupé et exploité qu'on peut délimiter
l'étendu de ta mise en valeur pour te délivrer un titre foncier
par la suite.
Donc en ce qui concerne le domaine national de première
catégorie, le dossier est constitué au départ de 4
demandes d'obtention du titre foncier dont une est timbrée
« Timbrée à combien ? »,
timbrée à 1 000 FCFA et sont déposées à la
sous-préfecture du lieu de situation du terrain. Quand le
sous-préfet reçoit ces demandes, il te délivre un
récépissé de dépôt pour attester qu'il a
reçu effectivement dans ses services une demande de titre foncier. Or la
demande du titre foncier comporte l'état civil de
l'intéressé, le lieu de situation du terrain, les voisins, la
superficie et tout le reste. Il faut que tous ces éléments
ressortent sur la demande du titre foncier. Quand le sous-préfet a
reçu et a délivré un récépissé de
dépôt, il transmet le dossier au chef de service
départemental des affaires foncières. Le chef de service
départemental des affaires foncières reçoit le dossier,
programme dans une décision qu'il fait signer par le sous-préfet.
La décision définie le quartier et la date à laquelle la
commission descendra sur le terrain pour effectuer les travaux. Après
cette première phase, le requérant doit s'acquitter de certaines
charges non compressives.
Quand il s'agit d'un terrain rural c'est 3 000 FCFA la
redevance foncière et quand il s'agit d'un terrain urbain c'est 5 000
FCFA la redevance foncière. On paie cela, à la recette des
domaines. Il y a également 27 500 FCFA représentant les frais des
travaux topographiques. Les 27 500 FCFA représentant les frais des
travaux topographiques en vue de procéder aux levées
topographiques pour déterminer la superficie exacte du terrain. Quand tu
as déjà payé ces frais, tu dois te présenter 48h
avant la descente au service départemental des affaires foncières
pour avoir la confirmation de la descente. Quand tous les frais sont
déjà acquittés, il t'envoie rencontrer le
sous-préfet qui est président de la commission consultative. Ce
dernier confirme le jour de la descente par une lettre de convocation qu'il te
remet ou bien un message porté. Il fait un message porté dans
lequel il informe le chef de quartier et les notables de son arrivée
avec les membres de la commission consultative. C'est toi qui va aller informer
le chef du quartier et les notables par message. Tu informes également
les voisins du terrain puisqu'il faut que les voisins soient là pour
confirmer les limites de ton terrain. Puisqu'ils apposent leur signature sur le
procès verbal du bornage pour certifier effectivement que les bornes ont
été posées sur les limites normales. Or il parait que pour
la descente sur le terrain, la commission demande un certain montant pour faire
face à certaines charges. On appelle cela régulièrement
frais de descente, à Ngaoundéré, dans la Vina, il m'a
été certifié que les frais de descente ce chiffre à
70 000 FCFA. C'est ce qui m'a été dit, ce n'est pas un taux
officiel, ce n'est pas un taux officiellement définit mais c'est un taux
prévu.
La réglementation a prévue que la descente des
membres de la commission est à la charge du requérant. C'est
pourquoi pour éviter de traiter au cas par cas on a arrêté
un certain montant dont doit s'acquitter chaque requérant pour
l'effectivité de ses travaux. « Le montant de 70 000 FCFA,
c'est le même dans tous les départements de l'Adamaoua ou c'est
seulement dans la Vina ? ». Non, ça varie d'un
département à l'autre. A Yaoundé on te parle de 200 000,
150 000 FCFA pour la descente. A Douala on te parle de 100 000, 150 000, 200
000 FCFA pour la descente. A Bafoussam par exemple, on me dit qu'à
Bafoussam on a défini par zone. Quand un terrain est rural à
Bafoussam, on parle de 50 000 FCFA, quand un terrain est urbain, on parle 75
000 FCFA, c'est ce que j'entends. Parce qu'à l'époque quand je
partais de mon dernier poste dans la région de l'Ouest c'est des taux
qui n'avaient pas encore été définis. J'ai
travaillé au service départemental des domaines. A
l'époque quand je travaillais au service départemental des
domaines il n'y avait pas tout cela. Le requérant assurait le transport
des membres sur le terrain, on faisait ses travaux, le requérant
était libre de donner aux membres de la commission ce qu'il veut. S'il
estime que son travail a été bien fait et que vous
mérités quelque chose, il vous le donnait. Voilà comment
ça se passait à l'époque quand je travaillais au service
départemental. J'ai travaillé au service départemental de
la Mifi de 1990 à 1998, j'ai fais 8 ans là-bas. Le
requérant n'était pas soumis à une contrainte. Mais
aujourd'hui on nous dit que le requérant doit verser un certain montant
avant la descente sur le terrain. Ce qui représente les frais de la
commission consultative.
Quand cette première phase est terminée, le
dossier doit être confectionné c'est-à-dire les
procès verbaux signés de tous les membres de la commission, le
certificat d'affichage, les avis au public, bref il y a un dossier
administratif qui est bien constitué et les plans. Quand toutes ces
pièces sont assemblées auprès du chef service
départemental des affaires foncières, il transmet ledit dossier
au service provincial des affaires foncières sous-couvert du
délégué départemental. Le dossier passe par le
délégué départemental. Le
délégué départemental à son niveau
vérifie tout le dossier pour s'assurer que tous les
éléments sont là pour éviter que le dossier ne soit
rejeté. Quand cela arrive alors au niveau du service provincial des
affaires foncières, pour arriver au service provincial des affaires
foncières, le délégué départemental doit le
transmettre aussi par le délégué régional. C'est le
délégué régional à son tour qui le renvoie
au niveau du chef de service régional des affaires foncières pour
publication au bulletin des avis domaniaux et fonciers. Quand le dossier arrive
au service régional des affaires si le dossier est régulier du
point de vue de la forme, normalement il doit être publié
puisqu'il n'y a absolument rien pour empêcher que le dossier ne soit
publié. On le publie dans le bulletin et un mois après qu'on
publie, chaque requérant dispose de 30 jours, parce qu'on informe le
public par voie de publication dans le bulletin des avis domaniaux et
fonciers.
Au terme des 30 jours si aucune revendication, si aucune
objection n'a été faite, le conservateur que je suis est tenu de
délivrer le titre foncier à l'intéressé. Or quand
vous êtes au niveau de la conservation, il y a aussi des frais qu'il faut
payer. Quand le terrain est urbain on doit payer 5 FCFA le m2, quand le terrain
est rural on doit payer 1 FCFA le m2. Mais le préfet avait
dit compte tenu du fait que nous sommes dans un chef lieu de région,
tous les terrains doivent être urbains. Tous les terrains sont
considérés comme les terrains urbains parce qu'on dit à
Yaoundé, ne peut pas arriver à Yaoundé dans le Mfoundi on
vous dit qu'il y a des terrains ruraux là-bas. C'est quand même la
capitale régionale et la ville est appelée à grandir,
à grandir, à grandir. Donc vous payé 5 FCFA le
m2. Et en plus de cela vous payé les timbres en fonction de
la valeur que vous-même vous avez déclaré sur votre
demande.
Si votre mise en valeur est inférieure à 10
millions, vous payé les timbres de 14 000 FCFA. Si votre mise en valeur
est comprise entre 10 et 20 millions, vous payé les timbres de 29 000
FCFA. Vous comprenez, parce que si vous avez déclaré dans votre
demande que votre mise en valeur est comprise entre 10 et 20 millions, vous
payé les timbres de 29 000 FCFA. Quand la mise en valeur est comprise
entre 20 et 50 millions, vous payé les timbres de 54 000 FCFA. Quand la
mise en valeur est comprise entre 50 et 100 millions, vous payé les
timbres de 114 000 FCFA. Quand la mise en valeur est comprise entre 100 et 500
millions, vous payé les timbres de 204 000 FCFA. Et quand la mise en
valeur est au dessus de 500 millions de francs, vous payé les timbres de
304 000 FCFA. Voilà comment cela se passe au niveau de la conservation.
Là il s'agit du domaine national de première catégorie.
Bon, bien évidemment au niveau de la conservation, on n'a pas de
matériel, vous voyez il faut faire face à certaines petites
charges. Ce n'est pas moi qui vais sortir l'argent pour aller saisir les
documents. Ce n'est pas moi qui vais sortir l'argent pour aller photocopier.
Donc on met un forfait de 2 000 FCFA pour les saisies et les photocopies.
Voilà pour ce qui est du domaine national de première
catégorie.
Maintenant il y a la procédure d'obtention du titre
foncier sur le domaine national de deuxième catégorie. Le domaine
national de deuxième catégorie cela veut dire quoi ? C'est
le domaine national libre de toute occupation. Quand vous quittez
Ngaoundéré pour Yaoundé après 50km environs, vous
commencez à voir des vastes étendues de terrain libre de
toute occupation, on appelle cela le domaine national de deuxième
catégorie. Vous ne voyez aucunes traces d'hommes là-bas, c'est
cela qu'on appelle domaine national de deuxième catégorie, vous
ne voyez aucune mise en valeur c'est-à-dire que vous ne voyez aucune
trace humaine parce que quand il y a les manguiers, les safoutiers, cela
signale la présence des hommes. Mais quand vous ne voyez absolument
rien, vous ne voyez que les arbres, les herbes et tout, tout, tout. Cela veut
dire que c'est le domaine national libre de toute occupation. Voilà que
quand vous voulez obtenir un titre foncier sur une parcelle comme
celle-là, vous faites une étude préalable. Vous vous
dites, comme cette parcelle est non occupée, j'ai un projet qui va
s'étendre peut-être sur 50ha, vous faites une étude de
faisabilité qu'on appelle généralement devis. Vous faites
un devis descriptif et estimatif. Après vous saisissez le chef
départemental du cadastre par une lettre, il descend sur le terrain pour
voir les lieux. Il sort un croquis pour déterminer la superficie qui va
correspondre à votre projet. On joint aussi également à
cela la photocopie de votre carte d'identité. Dans le dossier on appelle
cela la demande d'attribution par voie de concession parce que c'est une
concession du domaine national.
Quand vous avez rassemblé tous ces
éléments, vous saisissez le préfet. Le préfet prend
un arrêté pour convoquer les membres de la commission
consultative. Là ce n'est plus le sous-préfet, je dis le
préfet. C'est le préfet qui prend un arrêté pour
convoquer les membres de la commission consultative aux fins d'examen des
lieux. La commission descend sur le terrain à vos frais, vous descendez
sur le terrain en vue d'examiner le site sur lequel vous voulez réaliser
votre projet, on appelle cela l'examen du lieu. Quand on revient alors
maintenant on monte un procès verbal que tous les membres signent. Le
dossier est transmis à Yaoundé. Arrivé à
Yaoundé, il y a ce qu'on appelle l'avis motivé des membres de la
commission, on vous fait payer un certain montant dans les caisses de l'Etat et
cela varie en fonction des sièges des lieux. Ici à
Ngaoundéré on fixe le m2 je crois à 100 FCFA.
Si le terrain à une superficie d'1ha et que vous multipliez par 100 FCFA
vous comprenez aisément ce que cela donne, je crois qu'on se comprend.
Alors c'est une procédure qui est assez longue quand même. Bon
quand vous avez payez ces frais, vous remplissez ce qu'on appelle l'acte de
concession du domaine national. Vous remplissez et vous signez, c'est le chef
service départemental des affaires foncières qui vous fais signer
cela. Bien évidemment je ne t'ai pas signalé que pour la descente
sur le terrain, il y a des frais de travaux topographiques qu'on paye. Il y a
des frais de descente sur le terrain qu'on paye. La descente de la commission
c'est à votre charge.
Alors quand le dossier repart à Yaoundé, il y a
ce qu'on appelle l'arrêté portant approbation d'un acte de
concession du domaine national. Alors quand ça revient, quand le dossier
revient, vous avez l'obligation de saisir le préfet par une lettre dans
laquelle vous expliquez au préfet : voilà monsieur le
préfet, j'ai satisfait les conditions auxquelles l'administration
m'avait soumises. Le préfet prend un autre arrêté pour le
constat de mise en valeur. La commission redescend sur le terrain pour
constater la mise en valeur que vous aviez promise au départ parce qu'au
départ de la procédure il y avait un devis descriptif des travaux
que vous deviez réaliser pour un certain montant. Et quand
l'administration vous autorise alors à réaliser ce projet, vous
êtes tenu de saisir le préfet à nouveau pour dire :
Monsieur le préfet, je souhaiterais que vous convoquez la commission
afin qu'elle descende sur le terrain pour voir l'effectivité de la mise
en valeur que je m'étais proposé de réaliser au
départ. Le préfet convoque alors la commission, elle descend sur
le terrain et sort ce qu'on appelle un rapport d'expertise de mise en valeur.
Et on dresse également un procès verbal qu'on envoie à la
conservation, tous les frais de descente c'est à votre charge. Quand on
rassemble tous ces documents on envoie à la conservation
c'est-à-dire les procès verbaux signés de tous les
membres, le rapport d'expertise, un plan définitif parce qu'au
départ c'est un croquis pour déterminer la superficie mais
à la fin c'est un plan cela veut dire que sur le plan on
matérialise la mise en valeur qui établie un titre foncier en
inscription des clauses résolues. Je vous établi un titre foncier
définitif. Vous comprenez, ça c'est pour le domaine national de
deuxième catégorie.
Maintenant il y a la troisième voie d'obtention d'un
titre foncier. C'est l'obtention d'un titre foncier dans le domaine
privé de l'Etat cela veut dire quoi ? L'Etat est
propriétaire d'un titre foncier, l'Etat est propriétaire des
parcelles, l'Etat est propriétaire d'une grande parcelle. (Monsieur,
ce sont les parcelles que nous avons vues écrits dans le livre foncier
République du Cameroun). Oui, cela veut dire que l'Etat est
propriétaire d'un titre foncier. L'Etat a loti une zone et a obtenu
d'abord son titre foncier. Et l'Etat est entrain d'attribuer les parcelles aux
citoyens en vue d'investir. Mais pour obtenir un titre foncier, pour obtenir un
morcellement du titre foncier de l'Etat, il y a certaines conditions auxquelles
vous devez vous soumettre pour obtenir un titre foncier définitif. Alors
là c'est ce qu'on appelle l'obtention du titre foncier par voie de
gré à gré. Là c'est le domaine
réservé du préfet puisque c'est le préfet qui est
le représentant de l'Etat. Vous saisissez le préfet par
écrit, vous dites : Monsieur le préfet, nous vous, prions de
bien vouloir nous octroyer tel lot. Si le lot est disponible, le préfet
vous répond par une lettre.
Quand tu saisis le préfet comme cela, le préfet
te demande de prendre attache avec le chef de service départemental des
domaines et du cadastre. Les domaines c'est pour remplir les imprimées
de demande d'attribution par voie de demande de gré à gré
et le cadastre c'est pour sortir un croquis en vue de déterminer la
superficie exacte. Quand ces éléments sont là, la demande,
les plans, suite à cette lettre, il y a 4 demandes, les 4
imprimées dont une seule est timbrée, il y a les plans, on paye
toujours 27 500 FCFA et il y a souvent ce qu'on appelle les frais du tirage et
les timbres. C'est le cadastre qui détermine mais
généralement la loi a prévues certains frais qu'on devrait
payer ce qui n'est pas toujours le cas mais comme c'est dans le cadre d'une
étude, je suis obligé de te donner le montant des frais. Quand on
veut faire le tirage des plans en vue de compléter ton dossier pour les
plans d'un format de 21*31 le tirage c'est 150 FCFA/plan donc cela veut dire
que comme on demande 5 plans tu dois payer 750 FCFA. Le format de 26*37 c'est
250 FCFA comme on demande 5 plans tu dois payer 1 250 FCFA. Il y a le format de
37*52 c'est 300/tirage donc tu comprends que multiplié par 5 c'est 1 500
FCFA, et le format de 52*105 c'est, 1 000 FCFA le tirage donc le tirage le plus
cher coûte 1 000 FCFA, donc si tu dois imprimer 5 plan c'est 5 000 FCFA
et en plus de cela il y a les timbres. Ajouté à cela tu dois
mettre un timbre de 1 000 FCFA/plan. Donc quand tu vas sommer tu vas comprendre
ce qu'il faut exactement pour monter un dossier. Quand ces
éléments sont réunis, on joint à cela la photocopie
de la carte d'identité légalisée, le devis estimatif des
travaux que tu veux réaliser sur le terrain. Quand l'Etat te donne un
lot on te dit que tu dois investir pour tel montant.
Ici à Ngaoundéré par exemple, il y a
plusieurs lotissements. A Bamyanga, l'Etat te demande pour un titre foncier
829, on te demande d'investir au moins 3 millions. Cela c'est ce qui est
prévu dans les cahiers de charge. A Mabal, au Haut standing, c'est 8
millions de FCFA, la condition pour obtenir un titre foncier, tu dois investir
au moins pour 8 millions. A Mabal, Moins standing, c'est 4 millions de FCFA. Au
plateau Mardock, l'Etat a toujours son titre foncier là-bas, quand on te
demande d'investir là-bas il te faut au moins 4 millions de FCFA. Bon,
voilà les conditions que l'Etat te donne au départ. On te dit que
si tu n'investis pas pour ces montants tu n'auras pas le titre foncier. Alors
quand tous ces éléments sont rassemblés, on prépare
une lettre qu'on soumet à l'appréciation du préfet. Le
préfet l'adresse au ministre, quand le ministre reçoit, on te
renvoie ce qu'on appelle la décision de mise en vente. Il y a une
décision de mise en vente qu'on renvoie ici et qu'on te notifie. Et
là comme nous sommes dans le domaine privé de l'Etat, à
Ngaoundéré le m2 c'est 350 FCFA au moins, au moins, le
minimum. Mais à nos jours quand on envoie le dossier à
Yaoundé, il y a les parcelles qu'on calcule à 1 500 FCFA le
m2. Il y a les parcelles qu'on calcule à 2 000 FCFA,
puisqu'on a dit 350 FCFA au moins. Il y a des zones où on calcule
exactement les 350 FCFA puisque j'envoie à Bamyanga on calcule à
350 FCFA, j'envoie au plateau Mardock on calcule à 350 FCFA. Mais
à Mabal Haut standing c'est 2 000 FCFA, je te prends un exemple, voici
un dossier lot numéro 129, 780 m2, quand il paye 1 million
170 000 FCFA, cela veut dire qu'on lui a calculé le m2
à 1 500 FCFA là c'est à Mabal Haut standing. Par
contre quand tu vas aller à Bamyanga qui est à côté
de Mabal Haut standing, on calcule à 350 FCFA le m2. J'ai
traité le dossier du Professeur Leunga, on a calculé le
m2 chez lui à 350 FCFA. Donc tu comprends alors que quand la
décision arrive tu t'acquittes d'abord de ces frais.
Quand tu t'acquittes de ces frais, on te fait remplir ce qu'on
appelle les actes de vente de gré à gré, tu signes, le
préfet contre signe et renvoie à Yaoundé. Arrivé au
niveau de Yaoundé, on sort ce qu'on appelle un arrêté
d'approbation c'est qu'on approuve la vente passée entre toi et l'Etat.
On renvoie chez moi cet arrêté d'approbation de la vente de
gré à gré signé du ministre. Pour établir le
titre foncier il va falloir que tu ailles d'abord te faire enregistrer au
trésor généralement le prix d'enregistrement au
trésor c'est 10% du montant déclaré. Donc ça veut
dire que pour 1 million 170 000 FCFA tu dois payer 117 000 FCFA pour te faire
enregistrer à la cellule d'enregistrement. Cela rentre toujours dans les
fais de cette procédure, c'est des frais incontournables. Quand tu t'es
acquitté de cela et que tu a été enregistré, tu
saisis le préfet par écrit tu dis : Monsieur le
préfet, quand j'avais sollicité ce lot vous m'avez demandé
de satisfaire à certaines conditionnalités prescrites dans le
cahier de charge des lotissements. Je les ai effectivement satisfaites c'est
pourquoi je sollicite de vous un constat de mise en valeur. Le préfet
prend un arrêt convoquant les membres qui vont descendre sur le terrain
voir si effectivement la mise en valeur que tu as réalisé
correspond au montant qu'il a arrêté. Si c'est à Mabal on
va voir si ta mise en valeur correspond aux 8 millions qu'on a
arrêtés au départ.
Le départemental du patrimoine de l'Etat doit sortir un
rapport d'expertise pour confirmer que ta mise en valeur est inférieure
ou supérieure à 8 millions. Si le montant est supérieur
à 8 millions, je dois te délivrer un titre foncier
définitif mais si le montant est inférieur à 8 millions je
dois te délivrer un titre foncier mais j'inscris une clause
résolutoire de mise en valeur. La condition sine qua none c'est que tu
dois investir pour au moins 8 millions, mais si tu n'as pas investi pour 8
millions je dois inscrire dans le titre foncier une clause résolutoire
de mise en valeur. Mais si tu n'es pas encore prêt pour enregistrer ton
terrain et que tu veux ton titre foncier, tu saisis le conservateur que je
suis, je te délivre le titre foncier mais avec les plans, il y a un plan
que le cadastre doit sortir pour me donner, c'est ça qui me permet
d'établir les titres fonciers. J'établis le titre foncier mais
j'inscris la clause résolutoire de mise en valeur ça veut dire
que l'Etat te donne ça mais on te donne trois ans à compter de la
date de signature. On te dit que tu as 3 ans pour mettre le terrain en valeur,
si au terme des 3 ans tu n'as pas mis le terrain en valeur, le terrain ne
t'appartient plus. L'Etat est libre de te dessaisir dudit terrain. C'est comme
ça, parce que beaucoup de gens se trompent là facilement, quand
ils ont le titre foncier en main ils crient partout qu'ils ont
déjà leur titre alors qu'en réalité le titre ne lui
appartient pas encore. C'est quand on a radié la clause
résolutoire que le titre foncier devient définitif, cela veut
dire que c'est quand tu as satisfait toutes les clauses afférentes au
cahier de charge, qu'on te délivre un titre foncier définitif.
Voilà les 3 voies pour obtenir un titre foncier. Bon je
ne peux pas prendre les morcellements parce que les morcellements c'est
déjà pour les particuliers. C'est toujours une autre voie pour
obtenir un titre foncier. Tu peux arriver chez quelqu'un qui a
déjà son titre foncier. Mais si quelqu'un a déjà
son titre foncier et il veut faire un morcellement, là on n'entre plus
dans les canaux réguliers, on est déjà dans l'informel.
Parce que quelqu'un fixe le prix de son terrain comme il veut, il peut vendre
son terrain comme il veut, c'est comme cela. Or, pour être
déjà un second vendeur, il faut déjà avoir obtenu
un titre foncier. Il faut avoir évolué dans tous les circuits
d'obtention de titre foncier que je t'explique là. Parce que si tu n'es
pas déjà propriétaire d'un titre foncier tu ne peux pas
déjà procédé à un morcellement à
quelqu'un d'autre. Or on obtient un titre foncier dans le domaine national de
première catégorie, le domaine national de deuxième
catégorie et dans le domaine privé de l'Etat, voilà les 3
voies officielles pour obtenir un titre foncier. Donc si quelqu'un doit obtenir
un morcellement, il faut d'abord avoir obtenir au préalable un titre
foncier, c'est de ton titre foncier maintenant que tu peux procéder
à un morcellement. Donc voilà en réalité comment
les choses se passent.
2. Quel est le coût moyen de la procédure
d'immatriculation des parcelles comprises entre quatre cent et sept cent
mètre carré dans la ville de
Ngaoundéré ?
Bon moi je réponds exactement à ta question
comme elle est posée. Je prends juste la calculatrice. On va
étape par étape. Première étape, j'évolue
tel que les choses sont définies au niveau de la
délégation départementale. Quand tu viens, au niveau de la
délégation départementale tu paies 15 000 FCFA, on
t'introduit le dossier, on paie la redevance foncière et on programme
ton dossier. Donc a première étape c'est 15 000 FCFA. Quand ton
dossier est déjà programmé, tu viens payer 27 500+3 000
FCFA qu'ils appellent les frais de tirage. Quand toutes ces étapes sont
franchies, il y a ce qu'on appelle maintenant les frais de descente sur le
terrain ce que j'ai dis au départ qui s'élevait à 70 000
FCFA. Après ça, il y a ce que le départemental du
cadastre, il y a des frais que je ne peux pas citer ici, parce que je te dis
exactement ce que la réglementation prévoie. Quand tu t'es
acquitté de tout cela, tu dois t'occuper des chefs de quartier et des
notables, parce que le bornage est une communion avec les autres, c'est un
mariage officiel. Egalement le chef de quartier et les notables
généralement ils prennent 20 à 25 000 FCFA. On retient 25
000 FCFA, c'est ce que tu donnes au chef de quartier et aux notables.
Quand tu as traversé toutes ces étapes
là, maintenant ton dossier doit évoluer normalement. L'argent
qu'on donne aux géomètres et aux autres ce n'est pas officiel, je
te dis ce qui est officiel. Quand le dossier à déjà
traversé ces différentes étapes, tu arrives au service
départemental du cadastre, tu peux prévoir un maximum de 5 000
FCFA pour les différentes photocopies. Puisqu'on doit saisir les
pièces qu'on doit verser au dossier, certificat d'affichage, avis au
public, ce sont les compléments des pièces qu'on verse au
dossier. Quand ces étapes sont déjà franchies, on publie
au niveau du service provincial des affaires foncières, il n'y a rien
à payer. On publie ton dossier dans le bulletin des avis domaniaux et
fonciers. Quand on a publié, au niveau du SAF on te demande d'acheter 2
bulletins, les bulletins sont à la charge du requérant. 1
bulletin coûte 2 000 FCFA donc fois 2 cela fait 4 000 FCFA. Quand cela
arrive au niveau de la conservation, en fonction de la somme que tu auras
déclaré comme ta mise en valeur, on achète les
timbres et on paye la redevance foncière. La redevance foncière
varie maintenant en fonction de la superficie. Si tu as une superficie d'1ha,
tu dois multiplier par 5, c'est 50 000 FCFA. Mais comme nous sommes dans le cas
de 400 à 700 m2, tu dois payer 5 000 FCFA de redevance
foncière et maintenant les timbres vont varier en fonction de la mise en
valeur que tu auras toi-même déclaré.
Je t'ai tout cité au départ, si ta mise en
valeur est inférieure à 10 millions, tu vas acheter les timbres
de 14 000 plus 5 000 ça fait 19 000 plus 2 000 de frais de saisie et
photocopie, cela fait 21 000 FCFA. Donc pour ce qui est d'un terrain entre 400
à 700 m2, les frais tel que prévus par la
réglementation s'élèvent à 170500 FCFA. Bref on ne
tient pas compte de certains aléas tels qu'au cours de la
procédure il y a tel qui peut te bloquer. Si tu veux je parle de cela
(cela rentre dans les réalités), oui cela rentre dans
les réalités. Officiellement nous sommes 170 000 FCFA donc on
peut ajouter 25 000 FCFA pour faire face à certains petits
imprévus. Dans tout travail qu'on fait, on met toujours les
imprévus. On peut mettre maximum 200 000, 200 000 FCFA maximum pour
obtenir un titre foncier pour un terrain de 400 à 700 m2. Si
tout se passe bien la réglementation a été faite tel qu'au
terme de 6 mois maximum, tu peux avoir ton titre foncier. Si les choses se
passent bien en 6 mois tu peux obtenir ton titre foncier maximum.
3. Quelles sont, selon vous, les raisons qui expliquent,
le faible recourt au titre foncier constaté dans les quartiers Gambara
II, Burkina et Jérusalem ?
En réalité il y a ce qu'on appelle, les terrains
de première zone. Les terrains de premières zones c'est le centre
administratif, le centre commercial. C'est ce qu'on appelle à
Ngaoundéré les terrains de première zone. Les terrains de
deuxième zone sont les terrains situés dans les quartiers bien
lotis, quand tu vas à Bamyanga, tu peux voir comment tout est bien loti,
il y a l'électricité, il y a tout. La seule chose qui manque
là bas ce n'est que le goudron qui ne dessert pas tout ce quartier.
Baladji, moi je considère Baladji comme un quartier de deuxième
zone parce qu'il y a quand même des routes qui desservent mais ce ne sont
pas des quartiers haut standing. Pour moi, c'est la deuxième zone parce
qu'en réalité les choses avaient été conçues
au départ pour que ces quartiers puissent pouvoir être des
quartiers de première zone mais comme l'Etat n'a pas eu la
possibilité de faire passer le goudron quelques années plus tard,
moi je les considère comme des quartiers de deuxième zone. Et il
y a les quartiers de troisième zone.
Les quartiers de troisième zone c'est ce que tu entends
Burkina, Gambara, Jérusalem, moi je ne suis jamais partis là-bas
mais je sais que c'est des quartiers où il y a une promiscuité
incroyable. Les gens pour occuper le terrain ça se passe comment ?
Tu vas, tu vois le chef de quartier il te dit : si tu peux bousculer
quelques cailloux là-bas et t'installer, si tu peux réussir, tu
le fais. Ce qui fait que les gens n'ont pas le sens du titre foncier
là-bas. En réalité pour s'installer il faut
déjà lotir le quartier, faire passer les routes, faires les
prévisions, on va faire l'école, ici on va faire cela, on va
faire cela. Il faut prévoir tout ça. Mais quand tu as
déjà les quartiers comme Burkina là, c'est à peine
que tu vois les routes. Ceux qui sont en route là, ils ouvrent 2m pour
permettre à leur voisin de derrière de passer et quand le voisin
de derrière s'installe aussi, il ne donne plus la possibilité
à l'autre de continuer.
En plus de ça le pouvoir d'achat est très faible
là-bas. C'est un quartier au pouvoir d'achat très faible. Or
quand tu vois quelqu'un qui doit dégager 200 000 FCFA pour obtenir un
titre foncier, ce n'est pas évident. Déjà qu'il vit dans
les conditions très très difficiles, quand tu vois sa maison tu
comprends que c'est un débrouillard. Les infrastructures scolaires il
n'y en a pas, tu ne verras pas. Le stade de football, tu ne verras pas.
L'hôpital, tu ne verras pas. Bref c'est des quartiers spontanés
comme cela où les gens viennent s'installer contre leur gré.
Vraiment c'est un quartier des débrouillards c'est la raison pour
laquelle tu ne verras pas quelqu'un débourser deux cent mille francs
pour obtenir un titre foncier.
4. Monsieur, j'ai fais une remarque quand je me baladais
dans le quartier, j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de bornes, il y
avait beaucoup de terrains bornés, je cherchais à comprendre
cela. Pour moi c'est que quand je vois un terrain borné c'est qu'il a le
titre foncier. A ma grande surprise j'ai vu plusieurs parcelles bornées
mais je n'ai pas vu de titre foncier dans le livre foncier. Qu'est ce qui peut
expliquer cette situation ?
La présence des bornes ne signifie pas exactement le
passage de la commission consultative. Parce que là quand tu arrives
dans un quartier comme celui là, on te dit voilà on va te
donne par exemple 10/20m. Quand le chef de quartier te dit qu'il va te donner
10/20m, c'est lui qui te demande d'aller chercher tes bornes. On tend le
mètre on prend 10*20, tu me comprends ? Tu creuses, on place
directement tes bornes. C'est pour éviter que ton voisin ne te bouscule
d'une manière ou d'une autre. Or quand tu entres dans les quartiers de
deuxième zone comme je te l'ai dis au départ, tu n'as pas besoin
de voir les bornes partout, puisque c'est un quartier loti. Tout est loti, les
superficies sont connues au départ, si tu triches on va te dire non, tu
as triché.
L'Etat a pris soin de lotir, on dit bon dans tel bloc il y a
10 lots de 400m2 chacun. Tu vas sortir tes 400m2 pour
aller chez quelqu'un comment ? C'est difficile ! Or, quand tu vas
dans les quartiers comme le Burkina là, c'est des zones où tu vas
voir quelqu'un quand tu es absent et que tu lui demandes de cultiver chez toi,
entre temps on bouscule un peu. Donc on est obligé de mettre la borne
comme cela. Parfois il y a même des gens qui sortent dans la nuit
déplacer les bornes parce qu'il veut grignoter 1 ou 2m. C'est comme cela
que ça se passe. Donc la présence des bornes là-bas ne
signifie pas, d'abord tu as eu à feuilleter les livres fonciers depuis
la création de la conservation. S'il y avait vraiment une demande un eu
forte tu l'aurais constaté de toi-même. Il y a d'abord le
problème du pouvoir d'achat et en plus de cela vraiment c'est un
quartier de débrouillards, les parcelles ne sont pas lotis, il n'y a
personne pour viabiliser le quartier avant l'installation des potentiels
acquéreurs. Il n'y en a pas c'est pourquoi c'est un peu
compliqué.
5. Il y a eu une réforme en décembre 2005,
quelles sont ses avantages et ses limites ?
Bon en réalité, le premier ministre des domaines
et des affaires foncières avait eu a constaté quand il
était directeur des domaines à l'époque que la
procédure était lourde, très lourde. Celui qui
était rapide faisait 2 ans pour obtenir son titre foncier. Le ministre,
fort de ce constat, s'est dit non pourquoi la procédure devrait mettre 2
ans pour aboutir à l'obtention du titre foncier, ce n'est pas normal. Il
a pris les textes il a dit non si nous suivons la réglementation telle
que c'est prévu, on peut obtenir le titre foncier en moins de 6 mois.
Cela veut dire quoi, on dépose le dossier à la
sous-préfecture, le sous-préfet à 3 jours pour
délivrer le récépissé de dépôt et le
transmet au service départemental des affaires foncières. Le chef
de service départemental des affaires foncières a 1 mois pour
publier, ça veut dire que quand ça arrive chez lui il doit
préparer arrêté et publier en 1 mois. Quand on a
publié l'arrêté en 1 mois, la commission descend sur le
terrain. On informe le public par voie d'affichage. On dit qu'il y a telle
personne qui a introduit son dossier dans tel quartier donc si tu as des
oppositions à faire tu te prépares pour attendre la descente de
la commission.
Après ce délai d'un mois la commission descend
sur le terrain, on procède aux travaux. On dresse les procès
verbaux et on lève le terrain. On informe également le public par
voie d'affichage à la sous-préfecture, à la
préfecture, au village, dans les chefferies. On informe par voie
d'affichage que telle personne a procédé à son bornage,
s'il y a une opposition à faire signalez-vous, ça dure 1 mois, on
est déjà à 3 mois. Le dossier est rassemblé et
transmit au délégué départemental qui doit
vérifier l'authenticité des pièces et faire continuer la
procédure. On donne 1 mois pour tout ça. Cela fait 4 mois, on
envoie le dossier chez le chef de service régional des affaires
foncières. Le chef de service des affaires foncières publie
ça dans le bulletin des avis domaniaux et fonciers. Et quand c'est
publié on doit attendre 1 mois à compter de la date de
publication. Quand tu vois par exemple ici, bulletin du 1er juillet
2010, cela veut dire qu'il y a 30 jours à compter du 1er
juillet 2010, cela veut dire que le 31 juillet ou bien pour être plus
clair le 1er août, tu te présentes à la
conservation et je t'établie ton titre foncier, tu dois te
présenter, s'il n'y a aucune opposition, je t'établie ton titre
foncier. Cela veut dire qu'au terme de 5 mois tu peux obtenir ton titre foncier
pour celui qui est un peu lent. Puisque j'ai eu à délivrer des
titres fonciers à Bandjoun à des personnes dont la
procédure a duré 3 mois, 3 mois et demi maximum. Je dis que j'ai
signé des titres fonciers dont la procédure avait duré 3
mois et demi.
C'est compte tenu de ce constat que le ministre avait dit que
facilitons les choses aux camerounais, donnons leur l'occasion d'avoir
accès à ces titres fonciers que les gens ont tellement
mystifiés. Parce que les gens avaient crées un mythe autour du
titre foncier. Il y avait une forme de mercantilisme autour du titre foncier.
Les gens avaient développés beaucoup de réseaux autour du
titre foncier pour arnaquer les autres. Et c'est fort de cette raison que le
ministre s'est dit non, il faut qu'on essaye de déconcentrer la
procédure d'obtention du titre foncier. C'est exactement cela, donc on
départ on se disait que en transférant les dossiers à
Yaoundé, cela trainait. Arrivé à Yaoundé ça
allait à la direction des domaines, à la direction des domaines
maintenant on vise on envoie dans les services repartis par provinces, ils
traitent. Quand ils ont fini de traiter il renvoie, le chef service foncier
vise, il revoie au directeur, le directeur vise, quand le directeur a fini de
viser on sort ce qu'on appelle l'avis de clôture de bornage. On envoie
à l'imprimerie nationale pour publication aux journaux officiels.
Après un moment donné l'imprimerie nationale
avait des problèmes, on était plutôt obligé
d'envoyer à la présidence. Tu vis ça prenait tellement du
temps s'était tellement lourd. Le ministre a dit non, revoyions la
réglementation en vigueur et vous verrez de vous-même comment les
choses iront. Voilà pourquoi on a déconcentré toute la
procédure. On a renvoyé au niveau de l'arrondissement, au niveau
de la région. Mais jusqu'à présent tout est toujours
bloqué. Il y a des gens qui sont toujours entrain de s'accrocher. Si tu
ne suis pas ton dossier, si tu ne suis pas ton dossier, que je te le dise
honnêtement parce que c'est dans le cadre d'une étude, si tu ne
suis pas ton dossier, cela ne peut pas évoluer normalement. Que cela
sort de cette prote, cela entre là-bas, si tu ne suis pas ton dossier,
cela ne peut pas faire ça. Je te dis ça très
honnêtement. Tu ne verras pas un dossier, on va te dire que le dossier
est complet, qu'on envoie ici, arrivé ici on vise on envoie
là-bas. Il y a des portes ici à la délégation
où les dossiers s'arrêtent et ne continuent plus. C'est comme
cela. Chez moi par exemple, tu dois payer certains frais, quand tu viens moi
j'émets l'ordre de versement, tu vas payer à la recette.
Mais il y a certains services quand le dossier arrive
là-bas, tu n'as rien à payer là-bas mais les dossiers ne
bougent pas parce que tu dois venir, il faut que tu viennes faire un peu le
pied de grue. Si je t'ai signalé tous cela c'est pour que tu comprennes
que malgré la déconcentration des procédures, les choses
ne sont pas toujours aisées. Bon en réalité il n'y a pas
vraiment d'inconvénients. L'inconvénient de la procédure
pour moi c'est la circulation de l'information parce que le titre foncier que
tu vois là c'est un document définitif, intangible, inattaquable.
Donc pour moi, la vitesse qu'on déploie est un peu forte. Il y a des
gens qui ne sont pas sur place, on vient on déploie tout ce qu'il faut
pour obtenir un titre foncier en 3 mois et on l'obtient. Et certaines personnes
viennent se plaindre c'est déjà trop tard, maintenant il ne reste
que le recourt à la justice ce qui entraîne d'autres
dépenses. Alors que quand la procédure est longue il y a risque
d'opposition mais quand quelqu'un sait qu'il peut obtenir son titre foncier en
moins de 5 mois, il met tous les moyens en jeu puisqu'il faut léser les
intérêts de certains membres de la famille.
Annexe n°5 : Fiche de
collecte de données à la conservation
foncière du département de la Vina
N°
|
N° du titre foncier
|
Superficie
|
Date de délivrance
|
Position
|
Nom du propriétaire
|
Nom du quartier
|
Coordonnées X
|
Coordonnées Y
|
1
|
3249
|
472 m2
|
22/08/1989
|
B1 : 1341953.56
|
B1 : 1808147.99
|
AMADOU JOSEPH
|
NDELBE
|
B2 : 1341954.88
|
B2 : 1808122.29
|
B3 : 1341916.28
|
B3 : 1808116.51
|
B4 : 1341915.19
|
B4 : 1808146.89
|
2
|
4690
|
1ha40a74ca
|
04/11/2005
|
B1 : 1341558.83
|
B1 : 1807618.47
|
SALPOU DANIEL
|
GAMBARA
|
B2 : 1341563.67
|
B2 : 1807526.59
|
B3 : 1341591.95
|
B3 : 1807506.76
|
B4 : 1341611.13
|
B4 : 1807490.07
|
B5 : 1341591.69
|
B5 : 1807462.35
|
B6 : 1341540.00
|
B6 : 1807462.54
|
B7 : 1341426.04
|
B7 : 1807456.88
|
B8 : 1341415.93
|
B8 : 1807490.88
|
B9 : 1341422.00
|
B9 : 1807503.36
|
B10 : 1341507.66
|
B10 : 1807505.61
|
B11 : 1341513.83
|
B11 : 1807616.20
|
3
|
5165
|
1250 m2
|
10/10/2007
|
B1 : 1341927.64
|
B1 : 1807092.92
|
ZOUKOULE MICHEL
|
BURKINA
|
B2 : 1341943.29
|
B2 : 1807092.14
|
B3 : 1341932.74
|
B3 : 1807048.38
|
B4 : 1341909.28
|
B4 : 1807053.21
|
B5 : 1341912.43
|
B5 : 1807075.16
|
B6 : 1341898.06
|
B6 : 1807072.09
|
B7 : 1341896.11
|
B7 : 1807080.30
|
B8 : 1341904.66
|
B8 : 1807082.85
|
B9 : 1341920.99
|
B9 : 1807088.45
|
B10 : 1341927.83
|
B10 : 1807089.76
|
4
|
5270
|
480 m2
|
06/02/2008
|
B1 : 1341913.239
|
B1 : 1806637.293
|
MOHAMADOU LAMINOU
|
BURKINA
|
B2 : 1341919.298
|
B2 : 1806619.064
|
B3 : 1341915.308
|
B3 : 1806604.207
|
B4 : 1341892.794
|
B4 : 1806618.073
|
B5 : 1341900.466
|
B5 : 1806629.577
|
5
|
5341
|
196 m2
|
06/05/2008
|
B1 : 1340770.26
|
B1 : 1808240.70
|
HAMADJIDA PAUL
|
BURKINA
|
B2 : 1340789.10
|
B2 : 1808238.87
|
B3 : 1340783.99
|
B3 : 1808224.59
|
B4 : 1340772.83
|
B4 : 1808225.96
|
6
|
5708
|
472 m2
|
02/02/2010
|
B1 : 1341768.57
|
B1 : 1808218.50
|
LAMINOU GADJI
|
GAMBARA II
|
B2 : 1341765.35
|
B2 : 1808194.19
|
B3 : 1341759.97
|
B3 : 1808190.04
|
B4 : 1341751.36
|
B4 : 1808187.98
|
B5 : 1341749.01
|
B5 : 1808195.06
|
B6 : 1341747.89
|
B6 : 1808214.42
|
7
|
5855
|
3599 m2
|
13/09/2010
|
B1 : 1341736.74
|
B1 : 1806079.73
|
DJABOU MADELEINE
|
GAMBARA II
|
B2 : 1341814.52
|
B2 : 1806044.76
|
B3 : 1341812.20
|
B3 : 1806014.84
|
B4 : 1341715.97
|
B4 : 1806034.12
|
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina46.png)
Annexe n°6 : Planning de passage dans les services
du cadastre
Annexe n°7 :
Données recueillies sur le terrain
1. TABLEAUX DES FREQUENCES
Tableau n°1 : Répartition de
l'échantillon selon la date d'installation dans le quartier
Date d'installation dans le quartier
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Moins de 5 ans
|
28
|
26,4
|
26,4
|
|
5 ans
|
9
|
8,5
|
34,9
|
|
Plus de 5 ans
|
69
|
65,1
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°2 : Les raisons de l'installation
dans le quartier
Raisons de l'installation dans le quartier
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Proximité du lieu de travail
|
19
|
17,9
|
17,9
|
|
Regroupement ethnique
|
32
|
30,2
|
48,1
|
|
Facilité d'accès à l'habitat
|
51
|
48,1
|
96,2
|
|
L'activité secondaire
|
1
|
0,9
|
97,2
|
|
Le faible coût des parcelles
|
2
|
1,9
|
99,1
|
|
Tranquillité
|
1
|
0,9
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°3 : Le dernier lieu de
résidence
Le dernier lieu de résidence
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Quartiers de la ville de Ngaoundéré
|
64
|
60,4
|
60,4
|
|
Village de Ngaoundéré
|
17
|
16,0
|
76,4
|
|
Autre ville de l'Adamaoua
|
15
|
14,2
|
90,6
|
|
Yaoundé
|
7
|
6,6
|
97,2
|
|
Bamenda
|
1
|
0,9
|
98,1
|
|
Ebolowa
|
1
|
0,9
|
99,1
|
|
Douala
|
1
|
0,9
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°4 : Le statut résidentiel
avant l'installation dans le quartier
Statu résidentiel avant installation dans le
quartier
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Propriétaire
|
49
|
46,2
|
46,2
|
|
Locataire
|
56
|
52,8
|
99,1
|
|
Vivait en famille
|
1
|
0,9
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°5 : Répartition de
l'échantillon par tranche d'âge
Tranches d'âge
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Entre 20 et 29 ans
|
25
|
23,6
|
23,6
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
39
|
36,8
|
60,4
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
16
|
15,1
|
75,5
|
|
Entre 50 et 59 ans
|
15
|
14,2
|
89,6
|
|
Plus de 60 ans
|
11
|
10,4
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°6 : Situation
matrimoniale
Situation matrimoniale
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Marié(e)
|
69
|
65,1
|
65,1
|
|
Célibataire
|
30
|
28,3
|
93,4
|
|
Veuf (ve)
|
4
|
3,8
|
97,2
|
|
Divorcé(e)
|
3
|
2,8
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°7 : Nombre de personnes vivants
dans la maison
Nombre de personnes vivants dans la maison
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Moins de 3 personnes
|
17
|
16,0
|
16,0
|
|
3 personnes
|
21
|
19,8
|
35,8
|
|
Plus de 3 personnes
|
68
|
64,2
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°8 : Le niveau
d'instruction
Niveau d'instruction
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Etudes primaires
|
22
|
20,8
|
20,8
|
|
Etudes secondaires
|
54
|
50,9
|
71,7
|
|
Etudes supérieures
|
16
|
15,1
|
86,8
|
|
Ecole coranique
|
12
|
11,3
|
98,1
|
|
Analphabète
|
2
|
1,9
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°9 : La religion
Religion
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Chrétien
|
78
|
73,6
|
73,6
|
|
Musulman
|
24
|
22,6
|
96,2
|
|
Païen
|
4
|
3,8
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°10 : La ressource foncière
la plus facile d'accès du quartier
Ressource
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Maison
|
34
|
32,1
|
32,1
|
|
Parcelle
|
36
|
34,0
|
66,0
|
|
Les deux
|
32
|
30,2
|
96,2
|
|
Rien du tout
|
4
|
3,8
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
Tableau n°11 : Raisons de la forte
sollicitation du quartier
Raisons de la forte sollicitation du
quartier
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Pour des raisons ethniques
|
36
|
34,0
|
34,0
|
|
A cause du coût des parcelles
|
41
|
38,7
|
72,6
|
|
Pour des raisons religieuses
|
6
|
5,7
|
78,3
|
|
La situation géographique du quartier
|
21
|
19,8
|
98,1
|
|
A cause du faible coût du loyer
|
1
|
0,9
|
99,1
|
|
Facilité d'accès à l'habitat
|
1
|
0,9
|
100,0
|
|
Total
|
106
|
100,0
|
|
2. TABLEAUX CROISES
Tableau n°12 : Tableau croisé lieu
d'origine, sexe et âge
Lieu d'origine
|
Tranche d'âge
|
Sexe
|
Total
|
Homme
|
Femme
|
Nord
|
|
Entre 20 et 29 ans
|
5
|
2
|
7
|
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
2
|
2
|
4
|
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
1
|
1
|
2
|
|
|
Entre 50 et 59 ans
|
3
|
0
|
3
|
|
|
Plus de 60 ans
|
1
|
0
|
1
|
|
Total
|
12
|
5
|
17
|
Extrême-Nord
|
|
Entre 20 et 29 ans
|
1
|
1
|
2
|
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
4
|
0
|
4
|
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
2
|
0
|
2
|
|
|
Entre 50 et 59 ans
|
2
|
0
|
2
|
|
|
Plus de 60 ans
|
1
|
0
|
1
|
|
Total
|
10
|
1
|
11
|
Est
|
|
Plus de 60 ans
|
1
|
|
1
|
|
Total
|
1
|
|
1
|
Ouest
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
2
|
1
|
3
|
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
3
|
1
|
4
|
|
|
Entre 50 et 59 ans
|
1
|
0
|
1
|
|
|
Plus de 60 ans
|
1
|
0
|
1
|
|
Total
|
7
|
2
|
9
|
Nord-Ouest
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
3
|
|
3
|
|
Total
|
3
|
|
3
|
Sud-Ouest
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
1
|
|
1
|
|
Total
|
1
|
|
1
|
Centre
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
1
|
1
|
2
|
|
|
Entre 50 et 59 ans
|
1
|
0
|
1
|
|
Total
|
2
|
1
|
3
|
Autochtone
|
|
Entre 20 et 29 ans
|
15
|
1
|
16
|
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
23
|
0
|
23
|
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
7
|
0
|
7
|
|
|
Entre 50 et 59 ans
|
8
|
0
|
8
|
|
|
Plus de 60 ans
|
7
|
0
|
7
|
|
Total
|
60
|
1
|
61
|
Tableau n°13 : Tableau croisé
âge, quartier de résidence et statut résidentiel actuel
dans le quartier
Le statut résidentiel actuel dans le
quartier
|
Tranche d'âge
|
Quartier de résidence
|
Total
|
Gambara II
|
Burkina
|
Jérusalem
|
Propriétaire
|
|
Entre 20 et 29 ans
|
2
|
10
|
0
|
12
|
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
10
|
12
|
4
|
26
|
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
3
|
5
|
0
|
8
|
|
|
Entre 50 et 59 ans
|
2
|
2
|
1
|
5
|
|
|
Plus de 60 ans
|
3
|
2
|
0
|
5
|
|
Total
|
20
|
31
|
5
|
56
|
Locataire
|
|
Entre 20 et 29 ans
|
1
|
10
|
1
|
12
|
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
2
|
8
|
2
|
12
|
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
2
|
5
|
0
|
7
|
|
|
Entre 50 et 59 ans
|
3
|
5
|
2
|
10
|
|
|
Plus de 60 ans
|
0
|
6
|
0
|
6
|
|
Total
|
8
|
34
|
5
|
47
|
Les deux
|
|
Entre 20 et 29 ans
|
|
1
|
|
1
|
|
|
Entre 30 et 39 ans
|
|
1
|
|
1
|
|
|
Entre 40 et 49 ans
|
|
1
|
|
1
|
|
Total
|
|
3
|
|
3
|
Tableau n°14 : Tableau croisé
religion, quartier de résidence et niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Religion
|
Quartier de résidence
|
Total
|
Gambara II
|
Burkina
|
Jérusalem
|
Etudes primaires
|
|
Chrétien
|
1
|
14
|
2
|
17
|
|
|
Musulman
|
0
|
4
|
0
|
4
|
|
|
Païen
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Total
|
1
|
19
|
2
|
22
|
Etudes secondaires
|
|
Chrétien
|
11
|
27
|
7
|
45
|
|
|
Musulman
|
1
|
6
|
1
|
8
|
|
|
Païen
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Total
|
12
|
34
|
8
|
54
|
Etudes supérieures
|
|
Chrétien
|
11
|
4
|
|
15
|
|
|
Musulman
|
1
|
0
|
|
1
|
|
Total
|
12
|
4
|
|
16
|
Ecole coranique
|
|
Musulman
|
3
|
7
|
|
10
|
|
|
Païen
|
0
|
2
|
|
2
|
|
Total
|
3
|
9
|
|
12
|
Analphabète
|
|
Chrétien
|
|
1
|
|
1
|
|
|
Musulman
|
|
1
|
|
1
|
|
Total
|
|
2
|
|
2
|
Tableau n°15 : Tableau croisé lieu
d'origine, quartier de résidence, niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Lieu d'origine
|
Quartier de résidence
|
Total
|
Gambara II
|
Burkina
|
Jérusalem
|
Etudes primaires
|
|
Nord
|
0
|
8
|
0
|
8
|
|
|
Extrême-Nord
|
0
|
3
|
0
|
3
|
|
|
Ouest
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
|
Autochtone
|
1
|
7
|
2
|
10
|
|
Total
|
1
|
19
|
2
|
22
|
Etudes secondaires
|
|
Nord
|
0
|
4
|
0
|
4
|
|
|
Extrême-Nord
|
0
|
4
|
2
|
6
|
|
|
Ouest
|
1
|
2
|
1
|
4
|
|
|
Centre
|
0
|
2
|
0
|
2
|
|
|
Autochtone
|
11
|
22
|
5
|
38
|
|
Total
|
12
|
34
|
8
|
54
|
Etudes supérieures
|
|
Extrême-Nord
|
1
|
0
|
|
1
|
|
|
Est
|
1
|
0
|
|
1
|
|
|
Ouest
|
3
|
1
|
|
4
|
|
|
Nord-Ouest
|
3
|
0
|
|
3
|
|
|
Sud-Ouest
|
1
|
0
|
|
1
|
|
|
Centre
|
1
|
0
|
|
1
|
|
|
Autochtone
|
2
|
3
|
|
5
|
|
Total
|
12
|
4
|
|
16
|
Ecole coranique
|
|
Nord
|
0
|
4
|
|
4
|
|
|
Extrême-Nord
|
1
|
0
|
|
1
|
|
|
Autochtone
|
2
|
5
|
|
7
|
|
Total
|
3
|
9
|
|
12
|
Analphabète
|
|
Nord
|
|
1
|
|
1
|
|
|
Autochtone
|
|
1
|
|
1
|
|
Total
|
|
2
|
|
2
|
Index croisé des termes
géographiques et des noms d'auteurs
A
Accès à la propriété
foncière
Moussa I. et N'dilbé T · 2
Accès à la ressource
foncière
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 2
Accès à la terre
Seignobos C. et Teyssier A. · 72
Accès aux sols
Moussa I. et N'dilbé T. · 6
Acteurs fonciers
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 2
Activités agro-pastorales
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Adamaoua
Ahmadou B. · 30
Affectation des sols
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 9
Afrique
Gastaldi J. · 6
Moussa I. et N'dilbé T. · 6
Tadonki G. R. · 4
Afrique subsaharienne
Dialla B. E. · 101
Afrique tropicale
Ahmadou B. · 31
Tadonki G. R. · 4
Agriculture
Ahmadou B. · 47
Mvu Nguofeyuom M. · 39
Seignobos C. et Teyssier A. · 3
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Agro-pastoraux
Teyssier A. · 112
Air
Timberlake L. · 47
Aliénation des terres
Puepi B. · 54
Altération des roches granitiques
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Aménagement
BAD et FAD · 110
FED-Informatiques · 113
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Amplitudes thermiques
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Analyse spatiale
Tadonki G. R. · 4
Années
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Appropriation individuelle
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 2
Arbustes
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Averses
Mvu Nguofeyuom M. · 30
B
Bakassi
Puepi B. · 52
Bakweri
Tchapmegni R. · 66
Bamiléké
Teyssier A · 67
Bamoun
Binet J. · 73
Base de données
Huguenin-Richard F. · 128
Bassins
Ahmadou B. · 30
Bénin
Mvu Nguofeyuom M. · 34
Bénoué
Seignobos C. et Teyssier A. · 71
Berges de rivières
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Bois de chauffe
Mvu Nguofeyuom M. · 39
C
Cameroun
Ahmadou B. · 30
Mvu Nguofeyuom M. · 34
Pekoua L. · 69
Puepi B. · 51
Puepi B. · 52
Tchapmegni R. · 6, 66
Teyssier A · 67
Carte
CFC (Comité Français de Cartographie ·
10
Cartes
géoréférencées
FED-Informatiques · 113
Cartographie
Tadonki G. R. · 4
Chaîne montagneuse
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Charbon de bois
Mvu Nguofeyuom M. · 39
Château d'eau
Ahmadou B. · 30
Climat
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Climat équatorial
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Climat humide et chaud
Ahmadou B. · 31
Col
Binet J. · 72
Collectivité
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 9
Tchapmegni R. · 66
Collines
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Communauté Urbaine de
Ngaoundéré
Le FEICOM · 15
Commune
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 9
Constructions urbaines
Mvu Nguofeyuom M. · 32
Contraintes physiques
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Cours d'eau
Mvu Nguofeyuom M. · 15, 35
Crise foncière
Gonne B. et Seignobos C. · 3
Croissance périurbaine
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Croissance spatiale et
démographique
Tchotsoua M. et Bonvallot J. · 2
Crues
Ahmadou B. · 30
Mvu Nguofeyuom M. · 35
Culture céréalière
Mvu Nguofeyuom M. · 39
Cultures maraîchères
Mvu Nguofeyuom M. · 39
Cultures vivrières
Mvu Nguofeyuom M. · 39
D
Défrichement
Ahmadou B. · 47
Dialla B. E. · 101
Défrichements
Ahmadou B. · 31
Démographique
Ahmadou B. · 47
Dialla B. E. · 101
Densités de population
Salem G., Marois C., Arréghini L. et Waniez P. ·
12
Développement
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 9
Njomgang H. · 62
Puepi B. · 54
Tchapmegni R. · 7
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Teyssier A., Hamadou O., Engola Oyep J. · 100
Développement paisible
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 2
Dii
Mvu Nguofeyuom M. · 37
Domaine national
Pekoua L. · 69
Puepi B. · 54
Domaine public
Puepi B. · 55
Domaines agricoles
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Données
géoréférencée
FED-Informatiques · 112
Dynamique des pratiques foncières
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 2
E
Eau potable
Timberlake L. · 47
Ebolowa
Binet J. · 74
Eboulements
Mvu Nguofeyuom M. · 33
Echelle
Salem G., Marois C., Arréghini L. et Waniez P. ·
12
Elevage
Mvu Nguofeyuom M. · 39
Environnement
Ahmadou B. · 47
Timberlake L. · 47
Erosion
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Espace
CFC (Comité Français de Cartographie) ·
10
Courade G. et Sindjoum L. · 69
IRAM (Institut de Recherches et d'Applications des
Méthodes de Développement) · 77
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Salem G., Marois C., Arréghini L. et Waniez P. ·
12
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 8
Espace vécu
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 12
Espaces
Puepi B. · 54
Timberlake L. · 47
Est
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Etat
BAD et FAD · 104
Tchapmegni R. · 66
Teyssier A · 67
Teyssier A. · 111
Ethnie
Courade G. et Sindjoum L. · 69
Exploitation du bois
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Explosion démographique
Seignobos C. et Teyssier A. · 3
F
Faciès
Ahmadou B. · 31
Faune
Timberlake L. · 47
Feldspath
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Fleuve Niger
Ahmadou B. · 30
Fleuves
Ahmadou B. · 30
Flux migratoires
Seignobos C. et Teyssier A. · 3
Foncier urbain
Tadonki G. R. · 4
Forêt dense
Ahmadou B. · 31
Forêts
Timberlake L. · 47
Forêts galeries
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Formations végétales
pâturables
Ahmadou B. · 31
Foulbé
Mvu Nguofeyuom M. · 36
Foumbot
Binet J. · 73
Front Sud-Est
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Frontière
Binet J. · 72
G
Gabon
Binet J. · 74
Gbaya
Mvu Nguofeyuom M. · 37
Géographique
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 12
Gestion de l'espace
Timberlake L. · 46
Gestion des terres
Puepi B. · 53
Gestion du foncier
Seignobos C. et Teyssier A. · 72
Gestion durable des ressources naturelles
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Gestion foncière
Le Roy E., Karsenty A. et Bertrand A. · 8
Tchotsoua M. et Bonvallot J. · 2
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Grains de quartz
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Granulométrique
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Grenats
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Guinée
Ahmadou B. · 31
H
Habitat dense
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Habitation
Ahmadou B. · 47
Harmattan
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Homme
Timberlake L. · 46
I
Ilots
Salem G., Marois C., Arréghini L. et Waniez P. ·
12
Immatriculation des terres
Le Bris E. et Le Roy E · 4
Tchapmegni R. · 6
Immigration rurale
Seignobos C. et Teyssier A. · 72
Insécurité foncière
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Teyssier A., Hamadou O., Engola Oyep J. · 100
J
Jachère
Timberlake L. · 47
L
Lac Tchad
Ahmadou B. · 30
Législation foncière
Puepi B. · 54
Lieux centraux
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 12
Locataires
Gonne B. et Seignobos C. · 3
M
Maîtrise foncière
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 9
Makénéné
Teyssier A. · 73
Mbam
Teyssier A. · 73
Mboum
Mvu Nguofeyuom M. · 36
Médiation foncière
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Mers
Timberlake L. · 47
Migrants
Seignobos C. et Teyssier A. · 70
Migrations
Binet J. · 74
Milieu rural
Ahmadou B. · 47
Gastaldi J. · 6
Milieu urbain
Ahmadou B. · 47
Mise en valeur
Njomgang H. · 62
Mobilisation de la terre
Le Bris E. et Le Roy E · 4
Mois
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Mondialisation
Le Roy E. · 128
Monopole foncier
Le Bris E. et LeRoy E. · 4
Montagne
Mvu Nguofeyuom M. · 35
Monts
Mvu Nguofeyuom M. · 36
Mornes granitiques
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Mornes granitiques et basaltiques
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Mornes rocheux
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Mutation socio-environnementale
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 2
N
Ngaoundéré
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Nigéria
Mvu Nguofeyuom M. · 34
Puepi B. · 52
Nomadisme
Puepi B. · 51
Nord
Courade G. et Sindjoum L. · 69
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Nord-Cameroun
Seignobos C. et Teyssier A. · 2, 72
Nord-Ouest
Puepi B. · 53
O
Occidentalisation
Le Roy E. · 128
Occupation anarchique des sols
Moussa I. et N'dilbé T. · 2
Occupation de l'espace
Baud P. et al · 36
Mvu Nguofeyuom M. · 32
Occupation de la terre
Gastaldi J. · 6
Occupation des sols
Gastaldi J. · 6
Moussa I. et N'dilbé T. · 6
Océan Atlantique
Ahmadou B. · 30
Océans
Timberlake L. · 47
Organisation de l'espace
Frechou H. · 9
Ouest
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Teyssier A · 67
P
Parcelles
Taukap Claude · 62
Pâturages
Puepi B. · 55
Pays
Ahmadou B. · 30
Courade G. et Sindjoum L. · 69
Dialla B. E. · 101
Pays en voie de développement
Moussa I. et N'dilbé T. · 2
Paysage
FED-Informatiques · 113
Péninsule
Puepi B. · 52
Pentes
Mvu Nguofeyuom M. · 32
Périphérie
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Peuplement
Baud P. et al · 36
Seignobos C. et Teyssier A. · 72
Peuples
Puepi B. · 51
Plaines
Puepi B. · 51
Plantations
Puepi B. · 55
Pluies orographiques
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Politique foncière
Puepi B. · 54
Politiques foncières
Gastaldi J. · 6
Population
Baud P. et al · 36
Populations
BAD et FAD · 105
Njomgang H. · 62
Puepi B. · 51
Seignobos C. et Teyssier A. · 71
Tchapmegni R. · 7
Timberlake L. · 47
Pratiques
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Pratiques foncières
Seignobos C. et Teyssier A. · 3
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 22
Précarité foncière
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Précipitations
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Préforestier
Ahmadou B. · 31
Pression migratoire
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Production des sols
Moussa I. et N'dilbé T. · 6
Moussa I. et N'dilbé T. · 2
Production foncière
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 9
Propriétaires
Gonne B. et Seignobos C. · 3
Propriété collective
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 2
Propriété foncière
Ndzuenkeu A. · 66
Tchapmegni R. · 6
Q
Quartier
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 12
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Salem G., Marois C., Arréghini L. et Waniez P. ·
12
Quartz
Mvu Nguofeyuom M. · 29
R
Région
Ahmadou B. · 30
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Régions côtières
Puepi B. · 52
Règles d'aménagement
Tchotsoua M. et Bonvallot J. · 2
Rentes foncières
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Réseau hydrographique
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Ressource foncière
Gastaldi J. · 6
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Ressources
IRAM (Institut de Recherches et d'Applications des
Méthodes de Développement) · 77
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Teyssier A., Hamadou O., Engola Oyep J. · 100
Timberlake L. · 46
Ressources naturelles
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Roches détritiques
Mvu Nguofeyuom M. · 29
S
Sables
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Sablo-limoneux
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Sahélo-soudanien
Courade G. et Sindjoum L. · 69
Saison des pluies
Ahmadou B. · 30
Saison pluvieuse
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Saison sèche
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Savane arbustive
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Savanes
Ahmadou B. · 31
Sécurisation des droits fonciers
Tchapmegni R. · 6
Sécurisation foncière
Le Roy E., Karsenty A. et Bertrand A. · 8
Sécuriser la propriété
foncière
Le Bris E. et Le Roy E · 4
Sécurité des acteurs
Le Roy E., Karsenty A. et Bertrand A. · 8
Sécurité foncière
Teyssier A., Hamadou O., Engola Oyep J. · 100
Sédentarisation
Puepi B. · 51
Sénégal
Mvu Nguofeyuom M. · 36
Séries sédimentaires
Mvu Nguofeyuom M. · 29
SIG
FED-Informatiques · 112
Huguenin-Richard F. · 128
SITE
Tadonki G. R. · 4
Site collinaire
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Sol
Timberlake L. · 47
Sols
Mvu Nguofeyuom M. · 29
Sols sablonneux
Ahmadou B. · 31
Sols urbains
Moussa I. et N'dilbé T. · 2
Sources
Ahmadou B. · 30
Spéculation foncière
Puepi B. · 54
Stratégies
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
Sud
Courade G. et Sindjoum L. · 69
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Sud forestier
Courade G. et Sindjoum L. · 69
Sud-Cameroun
Binet J. · 74
Sud-Est
Mvu Nguofeyuom M. · 15
Sud-Ouest
Puepi B. · 53
Superficies
Puepi B. · 54
Surexploitation pastorale
Ahmadou B. · 31
Systèmes fonciers
Courade G. et Sindjoum L. · 69
T
Talus
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Tchad
Mvu Nguofeyuom M. · 34
Température moyenne
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Tempéré
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Temps
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Terrain
Binet J. · 74
Terrains
Puepi B. · 53
Terre
Ahmadou B. · 47
Dialla B. E. · 101
IRAM (Institut de Recherches et d'Applications des
Méthodes de Développement) · 77
Njomgang H. · 62
Puepi B. · 51
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Timberlake L. · 46
Terres agricoles
Teyssier A., Hamadou O., Bachirou S. et Toukrou A. · 7
Terres vacantes
Seignobos C. et Teyssier A. · 3
Territoire
Courade G. et Sindjoum L. · 69
Puepi B. · 53
Territoires
Seignobos C. et Teyssier A. · 72
Terroir
Tchapmegni R · 51
Terroirs
Tchapmegni R. · 7
Titre foncier
Puepi B. · 53, 55
Titres fonciers
Le Bris E. et Le Roy E · 4
Topographique
Ley A. · 9
U
Urbanisation
Ahmadou B. · 47
Urbanisation galopante
Moussa I. et N'dilbé T. · 6
Utilisation durable des ressources
Sougnabé P., Gonné B. et Ngana F. · 2
V
Vallée
Mvu Nguofeyuom M. · 15, 36
Variations de température
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Végétation
Ahmadou B. · 31
Végétation naturelle
Mvu Nguofeyuom M. · 31
Vent sec
Mvu Nguofeyuom M. · 30
Versants
Mvu Nguofeyuom M. · 32
Village
Binet J. · 74
Ville
Brunet R., Ferras R. et Théry H. · 12
INS 5Institut National de la Statistique · 10
Mvu Nguofeyuom M. · 34
Ville de Douala
Tadonki G. R. · 4
Ville de Ngaoundéré
Le FEICOM · 15
Mvu Nguofeyuom M. · 5
Y
Yaoundé
Binet J. · 74
Z
Zone
Salem G., Marois C., Arréghini L. et Waniez P. ·
12
Zones urbaines
Teyssier A., Hamadou O. et Seignobos C · 5
* 1 Le Système
d'Informations Topologiquement référencées et d'Encodage
devrait servir de base au codage du territoire urbain à Douala en vue de
la gestion des données urbaines. Il pourrait aussi être la base de
tous les travaux de statistiques territoriales à Douala.
* 2 (CFC) Comité
Français de Cartographie.
* 3 Association
Cartographique Internationale (Définition de 1966).
* 4 Le Global Positioning
System en abrégé GPS est un système mis en place par le
département de la défense des Etats-Unis, il peut permettre
à une personne de connaître la position d'un objet sur la surface
de la terre dès l'instant où celui-ci est équipé du
matériel nécessaire au fonctionnement du système. Cet
objet peut être la personne elle-même, lui permettant ainsi de
s'orienter sur la terre, sur la mer, dans l'air ou dans l'espace (au voisinage
de la terre).
* 5 Statistical Package for
Social Sciences.
* 6 Le Système
d'Information Géographique en abrégé SIG est un outil
informatique permettant de représenter et d'analyser tous les
phénomènes qui existent sur terre ainsi que tous les
éléments qui s'y produisent. C'est un ensemble de données
repérées dans l'espace, structuré de façon à
pouvoir en extraire commodément des synthèses utiles à la
décision.
* 7 Collège
d'Enseignement Secondaire
* 8 La C.D.C (Cameroon
Development Corporation) est l'un des plus anciens et des plus importants
complexes agro industriels du Cameroun. Créée en 1947, la CDC a
un capital d'environ 15 milliards 626 millions de FCFA détenu à
100% par l'Etat. Avec un effectif de 13 000 personnes environ, elle est le
deuxième employeur après l'Etat. Elle exerce ses activités
dans les provinces du Nord-Ouest, du Littoral et de l'Ouest Cameroun, où
elle a développé environ 21ha d'hévéas,
15 500ha de palmiers à huile, 2 200ha de banane et une centaine
d'ha de culture de poivres et de cocotiers. En 2003, son chiffre d'affaires
annuel (hors activité banane) était d'environ 17 milliards de
FCFA. La CDC dispose de 98 000ha de terres environ allouées par
l'Etat.
* 9 Tandis que le
décret de1976 fixe deux conditions à l'immatriculation : les
conditions de fonds relatives à l'auteur et à l'objet de
l'immatriculation et une condition de forme relative à la
procédure d'immatriculation proprement dite ; le décret de
2005 ne vient régir uniquement que la condition de forme à
l'immatriculation.
* 10 Ordonnance n°74/1
du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier et domanial au Cameroun.
* 11Cette procédure
est régie par le décret N°76/166 du 27 avril 1976 fixant les
modalités de gestion du domaine national.
* 12 Mendouga A., Chef
service du cadastre de la région de l'Adamaoua, Entretien mené le
29 juillet 2010 à Ngaoundéré.
* 13 Selon l'Article 1,
Alinéa (1) de l'ordonnance n°74-1 du 6 juillet 1974 fixant le
régime foncier du Cameroun.
* 14 Selon l'Article 2,
Alinéa (3) du décret n°2005/481 du 16 décembre 2005
du Président de la République du Cameroun.
* 15 Article 2,
Alinéa (6 et 7) du décret n°2005/481 du 16 décembre
2005 du Président de la République du Cameroun.
* 16 Chef traditionnel peul
(Pluriel : laamibe)
* 17 Chef de quartier en
langue fulfulde
* 18 Institut de Recherches
et d'Applications des Méthodes de Développement
* 19 Conservateur foncier du
département de la Vina, Propos recueillis le 4 octobre 2010 lors de
l'entretien dont le compte rendu est en Annexe n°4.
* 20 Banque
Africaine de Développement et Fonds Africain de Développement
* 21 Ministère des
Domaines et des Affaires
* 22 Extrait de l'entretien
avec Monsieur Taukap Claude, Conservateur foncier du département de la
Vina, Cf. Annexe n°4.
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