Conclusion générale
Depuis prêt de deux décennies, l'économie
algérienne est devenue un véritable chantier de construction,
résultant des mesures de reformes. Une forte dynamique économique
est mise en marche engendrant un développement important et rapide de la
PME, dans un cadre encore en transformation.
Il est bien clair que la croissance économique,
aboutira pour une grande part de la réhabilitation et de la promotion de
la PME vue, qu'elle constitue un moyen efficace de la création
d'emplois, qui est la préoccupation principale de l'économie
nationale.
Pour ce faire, l'Etat engage de plus en plus d'efforts dans le
but de soutenir et encourager la création d'entreprises.
Les caractéristiques de la PME, notamment, la
flexibilité et l'adaptation font d'elle un vecteur principal de
développement, de dynamisme économique à travers notamment
:
-La création de l'emploi.
-La contribution à la croissance à la
fiscalité hors hydrocarbure.
-La réduction des importations et l'objectif
d'exportation.
Cependant, la création et le développement de la
PME se heurtent à plusieurs lacunes, lourdeurs administratives,
problème du foncier, et les difficultés d'accès au
financement pour n'en citer que celles-là.
Face à la faiblesse de l'autofinancement, et n'ayant
pas la possibilité de recourir à d'autres moyens de financement,
tels que le leasing (crédit-bail), le capital-risque, qui sont des
créneaux à promouvoir. La PME algérienne n'a pas de choix
que de recourir à l'endettement bancaire, c'est un partenaire
obligé, mais, qui n'est pas souvent la solution à sa contrainte
de financement en niveau externe, or, la PME se trouve fréquemment
confrontée à un problème décourageant qui est la
réticence des banques.
Les torts en réalité sont partager, et chacun
des deux acteurs présente guère réelles faiblesses par
rapport aux conditions que l'autre formule en fonction de ses habitudes et
besoin.
On pourrait attribuer beaucoup de responsabilités
à chacun de ses deux partenaires.
Parmi les principaux aspects qui préoccupent la banque
concernant la PME, on citerait en premier lieu la faiblesse des fonds propres
qui est à l'origine de la réticence du promoteur dans la
recherche d'autres actionnaires, la rareté des trésoreries
disponibles et la sous-évaluation des coûts de fonctionnement et
d'investissement, ce qui rend le poids de l'emprunt important.
En deuxième lieu en citerait l'insuffisance de
l'organisation des PME (ressources humaines, comptabilité, gestion
administrative tend à ...) le seul décideur est souvent le chef
d'entreprise et la formalisation étant modeste favorisent les erreurs,
les fraudes et défavorisent la régularité des
processus.
Enfin l'absence des capacités
managériales, et le manque de vision du futur de l'entreprise. Beaucoup
de sociétés naissent d'une idée impulsive de
l'entrepreneur sans tenir en compte l'analyse du marché et de la
concurrence ce qu'il fausse la vision sur le chiffre d'affaires est donc sur la
capacité de remboursement des encours bancaires.
Du côté de la banque en pourrait lui imputer en
moins trois responsabilités remarquables, la première, est
l'incapacité du suivi des encours placés par le banquier
contrarié par la fragilité de l'organisation et
l'impossibilité de projection dans le futur, en conséquence, la
PME ne donne pas une vraie place de conseiller à son banquier. La
deuxième responsabilité que l'on pourrait imputer à la
banque, et bien le manque de cadres spécialisés dans la gestion
des dossiers concernant le financement des PME, d'où un manque de
procédures adaptées à la modestie des informations
financières.
Et enfin la troisième insuffisance des banques, est
l'environnement institutionnel qui l'oblige à durcir leurs
conditions.
C'est dans ce sillage qu'apparaît l'intervention de
l'État se matérialisant dans la création d'instruments
facilitant l'accès au crédit bancaire des PME, à l'instar
du FGAR et d'autres instruments tels que la CGCI (caisse de garantie des
crédits d'investissement) à travers la participation dans le
partage du risque de non solvabilité des PME, avec la banque,
garantissant ainsi un certain pourcentage du crédit bancaire, que ce
soit dans le cadre d'une création, extension ou de
développement.
Il y a lieu de signaler que, malgré l'intervention de
ces mécanismes de garantie, la banque n'est toujours pas prête
à partager le risque d'insolvabilité avec la PME, vu que, la
banque maintient toujours sa réticence.
La création de ces instruments, ne constitue pas
la solution à la contrainte de financement des PME, beaucoup
d'améliorations restent à apportées notamment au niveau de
l'environnement dans lequel la PME évolue. Quelques recommandations
peuvent être préconisées dans le but de remédier
à ces insuffisances :
-la création d'une banque de financement des PME en
proposant le cofinancement bancaire des entreprises.
- Introduire d'autres services bancaires (leasing, capital
risque...) plus adaptés aux spécificités des PME.
- Renforcer les capacités d'évaluation et
d'ingénierie financière des banques, en direction des PME.
- L'assainissement du foncier industriel.
- Dynamiser le marché financier qui est un
élément incontournable en économie de marché.
- Propager et soutenir la culture de l'entrepreneuriat en faisant
participer la population et autres épargnants potentiels au financement
des antennes plus.
Le soutien de l'Etat doit être plus pertinent et
débarrassé des lourdeurs administratives et bureaucratiques qui
l'ont souvent grevé.
Enfin, au-delà de la prise en charge de la contrainte
de financement, le développement de la PME en Algérie reste
tributaire dans une large mesure du climat des affaires qui comme nous l'avons
déjà montré, n'est pas très bien
apprécié comparativement aux autres pays de la
méditerranée.
C'est la combinaison de tous ces efforts qui pourront
remédier au problème du financement des petites et moyennes
entreprises.
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