2.2. Investissement privé et croissance
économique
La littérature empirique sur la croissance
économique montre que le taux d'accumulation de capital physique ou
investissement est un déterminant important de la croissance
économique. Cette relation découle du postulat selon lequel la
croissance économique prend sa source dans l'investissement. Un grand
nombre de travaux a porté sur le comportement d'investissement des
entreprises. Leur but était d'identifier les déterminants de
l'investissement privé et de mesurer la façon dont la politique
économique influençait ce comportement.
Selon Dramani et Laye (2008), au milieu des années 80,
les principaux déterminants de l'investissement étaient la
croissance de la production (la valeur ajoutée) et le taux de profit. Ce
résultat empirique plus connu sous le nom de « modèle
accélérateur-profit » découlait des estimations
faites sur des données individuelles comme sur des données
agrégées. Toutes choses égales par ailleurs, une
augmentation dans la production d'une entreprise devrait exiger une
augmentation proportionnelle de son stock de capital.
Mémoire de DESS_GPE 11 (2009/2010)
Présenté par KOUAKOU Armand
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Impact de l'instabilité sociopolitique sur les
investissements publics et privés en Côte d'Ivoire
L'implication de la théorie de
l'accélérateur était que, le niveau de production ou les
changements dans la demande agrégée détermine
l'investissement ou le changement du stock de capital. Blejer et Khan (1984)
ont aussi démontré que l'investissement privé est
positivement lié à la variation du PIB réel
anticipé dans 24 pays en développement.
2.3. Lien entre investissement public et investissement
privé
Les économistes ont également porté un
intérêt grandissant sur la relation entre l'investissement
privé et l'investissement public. Les résultats des études
empiriques relatives au lien entre investissement public et investissement
privé diffèrent selon la composition des dépenses
d'investissement, le pays ou la région où les investigations sont
menées, des techniques d'analyses utilisées pour obtenir les
résultats, et surtout du degré de complémentarité
ou de substituabilité entre l'investissement public et l'investissement
privé. Manssouri (2003), conclut que l'impact de la dépense
publique sur les conditions de développement et de croissance d'une
économie, est fonction de la répartition très globale de
la dépense publique, à savoir la dépense qui est
consacrée au fonctionnement et celle qui est consacrée à
l'investissement.
Les travaux de Bamba (2005) sur la Côte d'Ivoire, ont
conclu que l'effet multiplicateur des dépenses publiques
financées par emprunt sur le marché financier est en quelque
sorte annihilé par les tensions inflationnistes qu'il engendre tant sur
le niveau général des prix que sur les taux
d'intérêt débiteurs. Il en ressort une forte
préférence pour le présent au détriment des
décisions d'épargne et d'investissement. Cependant, Keho (2005)
montre que l'investissement public ivoirien exerce un effet
d'entraînement sur l'investissement privé, confirmant ainsi
l'hypothèse d'une relation de complémentarité entre ces
deux composantes de l'investissement. L'effet d'entraînement est
essentiellement dû à l'investissement en infrastructures
d'éducation, de transports et de communications. Aucun effet
d'éviction significatif n'apparaît.
Toutefois, il est admis qu'il ne suffit pas d'avoir de moyens
financiers et de bonnes politiques pour garantir une croissance soutenable. La
qualité des institutions, l'environnement socioéconomique, la
participation et l'appropriation de ces politiques sont essentielles. Il en est
de même de l'existence ou non de mécanismes permettant de porter
au débat public, les problèmes auxquels sont confrontés la
population et de la possibilité pour celle-ci d'exiger du gouvernement
de rendre compte de son action.
Mémoire de DESS_GPE 11 (2009/2010)
Présenté par KOUAKOU Armand
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Impact de l'instabilité sociopolitique sur les
investissements publics et privés en Côte d'Ivoire
Les pays où les indices de gouvernance sont les plus
faibles ont aussi les plus bas indices de développement humain
(Kaufmann, 2005) et attirent moins d'investissements (Mauro, 1996).
Il apparait par conséquent nécessaire de passer
en revue quelques travaux réalisés sur les économies des
Etats en situation d'instabilité politique pour apprécier le lien
entre les conflits et la croissance économique.
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