Chapitre 4. Le secteur de la téléphonie
au
Sénégal : infrastructures et services
Depuis l'ouverture du marché amorcée en 1996, le
secteur de la téléphonie constitue sans aucun doute l'un des
secteurs les plus attrayants et les plus dynamiques de l'économie
sénégalaise. Avec la multiplication des opérateurs, des
progrès techniques appréciables ont été
observés au niveau des installations et des équipements, sans
oublier de souligner les efforts notables au niveau des investissements.
Cependant, malgré la modernisation et l'extension d'un réseau
téléphonique « pratiquement totalement câblé en
fibres optiques »93, la couverture du pays reste
inégalement répartie avec une forte concentration du
réseau dans la capitale Dakar et des zones notamment rurales peu ou pas
encore desservies. La libéralisation du secteur a entraîné
l'arrivée de deux nouveaux opérateurs. En mars 1999, Sentel,
filiale du groupe Millicom International Cellular, arrive sur le marché
sénégalais et devient le second opérateur de
téléphonie mobile après la Sonatel Mobiles. Faisant preuve
de dynamisme depuis le démarrage de ses activités, il lance sa
marque commerciale Hello en avril 1999 avant de diffuser une nouvelle marque
intitulée Tigo depuis novembre 2005. En septembre 2007, les
autorités sénégalaises attribuent une licence globale de
télécommunications à l'opérateur historique au
Soudan, Sudatel. Ce dernier devient le troisième opérateur de
téléphonie mobile sur le marché sénégalais
avec le démarrage de son produit, Expresso, en janvier 2009. Toutefois,
bien que le marché soit à présent ouvert à la
concurrence, les tarifs restent encore au-dessus du budget de la
majorité des ménages sénégalais dont le pouvoir
d'achat a connu une diminution drastique, notamment en raison de la
flambée des prix de la plupart des denrées de première
nécessité. Mais quoi qu'il en soit, l'accès et
l'utilisation du téléphone (fixe et mobile) se sont largement
répandus auprès des Sénégalais, au point qu'il est
devenu leur principal moyen de communication, de diffusion de l'information. Le
téléphone est devenu, de nos jours, un instrument
fréquemment et couramment utilisé dans la vie quotidienne.
D'après Annie Chéneau-loquay (2009), « aujourd'hui,
l'intérêt et l'utilité du téléphone sont
clairement démontrés par la pratique et ce pour tous les usagers
à quelque niveau social ou spatial qu'ils se situent ». Elle ajoute
que « c'est un outil
93 Chéneau-Loquay, Annie. Les territoires de
la téléphonie mobile en Afrique. NETCOM, septembre 2001,
vol. 15, n° 1-2.
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particulièrement adapté dans un continent
où les structures sociales sont complexes (familles élargies,
polygamie) et la vie de relation très intense et basée sur
l'échange de la parole ».
4.1 La téléphonie fixe : un secteur
encore sous le monopole de
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