Ce travail est
dédié :
Y A la mémoire de mon père qui a toujours
cru en mes capacités ;
Y A ma mère qui s'est sacrifiée pour mon
éducation ;
Y A ma femme Fatima.Cherradi qui a supporté tout au
long de ce travail mes caprices et mes états-d'âme;
Y A mes frères et ma soeur qui m'ont appris le sens
du sacrifice ;
Y A toute ma grande famille et mes amis qui m'ont
encouragé et soutenu;
Y A tous ceux qui luttent pour l'éducation des
défavorisés.
Remerciements
Je profite de cette occasion pour souligner que ce travail est
le fruit de la collaboration et la contribution d'un ensemble d'entités
et de personnes. A ce titre, je tiens à présenter mes vifs
remerciements et ma gratitude-la plus profonde- à mon directeur de
recherche, M. Brahim.Chedati, pour son appui, ses propositions
méthodologiques très constructives et pour sa
disponibilité permanente.
je ne saurai omettre, en cette occasion, de remercier
l'ensemble du corps enseignant et administratif du COPE.
Mes vifs remerciements s'adressent aux :
* Responsables de la Direction de l`Education Non Formelle
pour m'avoir facilité le travail sur le terrain ;
* Responsables de l'Inspection Générale des
Affaires Administratives et Financières ;
* Responsables de la Direction de la stratégie, du
recensement et de la planification ;
* Responsables de la Division de la Communication pour
l'appui logistique qu'ils ont apporté à la réalisation de
ce travail ;
Mes remerciements les plus sincères vont
également à mes amis qui m'ont aimablement soutenu.
Que ceux et celles qui ont contribué de
près ou de loin à l'aboutissement de cette étude, trouvent
ici l'expression de ma profonde reconnaissance.
Synopsis
La problématique soulevée dans cette recherche
concerne le phénomène de l'abandon dans le programme de
l'éducation non formelle au Maroc.
Nous visons à travers cette recherche l'identification
de quelques facteurs qui influencent l'abandon dans le programme
d'éducation non formelle. Il s'agit principalement des :
· Facteurs individuels;
· Facteurs familiaux ;
· Facteurs pédagogiques liés aux conditions
d'apprentissage ;
· Facteurs éducatifs liés au contenu des
cours ;
· Facteurs liés au mode de fonctionnement et
d'organisation des associations.
De plus, cette recherche vise :
· L'identification des causes telles qu'elles sont
exprimées par les élèves sur les raisons qui l'ont
poussé à quitter le programme de l'éducation non formelle
;
· L'exploration des pistes éventuelles pour
remédier au phénomène de l'abandon.
Partant de ces objectifs, les données
mobilisées, à cet effet, proviennent d'une enquête
effectuée auprès des concernés par le
phénomène. Il s'agit d'élèves
bénéficiaires(ceux qui ont abandonné le programme/ceux qui
ne l'ont pas abandonné), animateurs et responsables du programme au sein
de l'association.
Deux outils d'investigation sont utilisés pour
répondre aux questions de la recherche : le questionnaire et
l'entretien. Les principaux résultats sont comme suit :
· Concernant les variables individuelles, l'étude
a montré que le sexe, l'antécédent scolaire et
l'âge, affectent l'abandon.
· S'agissant des caractéristiques
socioéconomique, culturelles et contextuels liés aux conditions
d'apprentissage et au contenu des cours, les résultats de l'analyse
montrent que :
o L'appartenance socioprofessionnelle de la mère
influence l'abandon ;
o Les conditions culturelles, sociales et économiques,
sont des éléments déterminants de l'abandon;
En effet, les élèves qui ont abandonné
le programme sont observés dans les familles qui se caractérisent
par : La violence la démission et l'indifférence des
parents ; la dislocation familiale ; Les conditions
socioéconomiques déplorables ;
· Les facteurs pédagogiques et éducatifs ne
sont pas sans importance:
o Les cours à niveau multiples, les horaires des cours
influencent la rétention des élèves dans le
programme ;
o La présence d'un coordonnateur dans le site de
formation, les visites et l'aide sociale favorise la rétention.
Nous ne sommes pas contentés uniquement d'explorer les
facteurs affectant l'abandon. Nous avons poussé l'investigation à
la recherche des causes qui poussent les élèves à quitter
le programme. Ainsi, nous avons trouvé que les causes qui poussent les
élèves à quitter le programme sont diverses et voici les
principales selon leurs importances :
· Le programme n'a pas permis de réaliser les
attentes de l'élève:
o la non insertion dans la FP
o le programme ne m'a pas permis d'intégrer dans le
formel
o le programme ne délivre pas de certificat
o le programme ne m'a pas permis d'apprendre l'écriture et
la lecture
o le programme n'a pas accès à un métier
o le programme ne m'a pas permis d'améliorer mes
capacités professionnelles
· Les conditions économiques des parents:;
o difficulté de concilier entre le travail est les
études
o le coût de la formation
o le tuteur me demande d'aider la famille
matériellement
o le voyage et l'aménagement
o s'occuper de la maison
· Les raisons individuelles:
o désintéressement et la non motivation
o maladie chronique ou défaillance intellectuelle
o mon incapacité de comprendre comparativement avec mes
collègues
o le problème de l'âge
Les propositions des enquêtés sur les
possibilités d'atténuer l'abandon sont structurées autour
des axes suivants : pédagogique, social, culturel et promotionnel.
ãæÌÒ
íÊäÇæá
åÐÇ ÇáÈÍË
ÙÇåÑÉ
ÇáÇäÞØÇÚ Úä
ãÊÇÈÚÉ
ÇáÏÑÇÓÉ
ÈÞÓÇã
ÇáÊÑÈíÉ ÛíÑ
ÇáäÙÇãíÉ
ÇáÊí ÊÚÏ ÍÓÈ
ÑíäÇ ãä åã
ÇáÓÈÇÈ
ÇáÊí ÊÄËÑ
ÓáÈÇ Úáì
äÊÇÆÌ
ÇáÈÑäÇãÌ.
æäåÏ ãä
æÑÇÁ ÅäÌÇÒ
åÐÇ ÇáÚãá
Åáì ÑÕÏ ÈÚÖ
ÇáÚæÇãá
ÇáãÄËÑÉ
æÇáÓÈÇÈ
ÇáÊí ÊÄÏí
Åáì
ÇáÇäÞØÇÚ Úä
ÇáãÊÇÈÚÉ
ÈÞÓÇã
ÇáÊÑÈíÉ ÛíÑ
ÇáäÙÇãíÉ.
æíÊÚáÞ ÇáãÑ
ÈÇáÚæÇãá
ÇáãÑÊÈØÉ
ÓÇÓÇ
ÈÇáÓíÇÞ
ÇáÑÏí
æÇáÚÇÆáí æ
æÈÙÑæ
ÇáÊÚáã
æÈÇáØÑÞ
ÇáãÚÊãÏÉ í
ÇáÊÚáíã
ÈÞÓÇã
ÇáÊÑÈíÉ ÛíÑ
ÇáäÙÇãíÉ
æßÐáß ÈØÑÞ
ÊÏÈíÑ
ÇáÈÑäÇãÌ ãä
ØÑ
ÇáÌãÚíÇÊ.
ßãÇ ÊåÏ åÐå
ÇáÏÑÇÓÉ Åáì
ÇÓÊÞÕÇÁ
ÂÑÇÁ
ÇáãäÞØÚíä
Íæá ÇáÍáæá
ÇáããßäÉ
áãÚÇáÌÉ åÐå
ÇáÙÇåÑÉ.
æ ÊæÎíÇ
áåÐÇ ÇÚÊãÏÊ
åÐå ÇáÏÑÇÓÉ
Úáì ÅÌÑÇÁ
ÈÍË ãíÏÇäí
ÊÊßæä ÚíäÊå
ãä ÇáÊáÇãíÐ
ÇáãäÞØÚíä
æÛíÑ
ÇáãäÞØÚíä
æÇáãäÔØíä
æÇáãßáíä
ÈÊÐÈíÑ
ÇáÈÑäÇãÌ
ÈÇáÌãÚíÇÊ
ÇáÊí ÊÚãá
ÈäíÇÈÇÊ
ÇáÑÈÇØ - ÓáÇ -
ÊãÇÑÉ
ÇáÕÎíÑÇÊ.
æÙäÇ áÇÌá
åÐÇ ÇáÛÑÖ
ÏÇÊí:
ÇáÇÓÊãÇÑÉ
æÇáãÞÇÈáÉ
áÌãÚ
ÇáãÚØíÇÊ
ÇáãØáæÈÉ.
æÞÏ ÇÖì
ÇáÈÍË Çáì
ÇáäÊÇÆÌ
ÇáÊÇáíÉ:
· ?ÇáäÓÈÉ
ááÎÕæÕíÇÊ
ÇáÑÏíÉ ÊÄßÏ
äÊÇÆÌ åÐå
ÇáÏÑÇÓÉ
æÌæÏ ÚáÇÞÉ
Èíä ãÊÛíÑÇÊ:
ÇáÌäÓ æÇáÓä
æÇáÓæÇÈÞ
ÇáãÏÑÓíÉ
(ÓÈÞ áå ä
ÊãÏÑÓ/áã
íÓÈÞ áå ä
ÊãÏÑÓ) ãÚ
ÙÇåÑÉ
ÇáÇäÞØÇÚ .
· ãÇ íãÇ
íÊÚáÞ
ÈÇáÓíÇÞ Åä
ÇáÏÑÇÓÉ
ËÈÊÊ ä
ÇáÎÕæÕíÇÊ
ÇÞÊÕÇÏíÉ
æÇáÇÌÊãÇÚíÉ
ááÚÇÆáÉ
æÙÑæ ÇáÊÚáã
æØÑÞ
ÇáÊÚáíã
æÇáØÑÞ ÇáÊí
íÏÇÑ ÈåÇ
ÇáÈÑäÇãÌ ãä
ØÑ
ÇáÌãÚíÇÊ
ßáåÇ ÚæÇãá
áåÇ ÚáÇÞÉ
ÈÇáÇäÞØÇÚ.
o æíãÇ
íÊÚáÞ
ÈÎÕæÕíÇÊ
ÇáæÓØ
ÇáÚÇÆáí
ÊÈíä ä
ÇáÇäÊãÇÁ
ÇáÓæÓíæ
ãåäí áÑÈÉ
ÇáÓÑÉ ãä
ÇáÚæÇãá
ÇáãÍÏÏÉ
ááÇäÞØÇÚ°
o ßãÇ ßÔÊ
ÇáÏÑÇÓÉ ä
ÇáÚæÇãá
ÇáÇÌÊãÇÚíÉ
æÇáËÞÇíÉ
áÑÈ(É) ÇáÈíÊ
ÇáãÊÑÊÈÉ
ÕáÇ Úä
ÇáãÓÊæì
ÇáÇÞÊÕÇÏí
ÇáÚÇÆáÉ
æÇáãÓÊæì
ÇáÏÑÇÓí áåÇ
ÚáÇÞÉ
ÈÇáÙÇåÑÉ.
æåßÐÇ ÞÏ ËÈÊÊ
ÇáÏÑÇÓÉ ä
ÇáØÇá
ÇáãäÞØÚíä
íæÌÏæä
ÈßËÑÉ í
ÇáÚÇÆáÇÊ
ÇáÊí:
- ÊãíÒ ÑÈ(É)
ÇáÚÇÆáÉ íåÇ
ÈÇáÞÓæÉ æ
ÇááÇãÈÇáÇÉ°
- ÊÊÓã
邇槧
ÇáÚÇÆáí
ÈãÚäÇå
ÇáÔÇãá.
o ßãÇ ä
ÇáÚæÇãá
ÇáÊÑÈæíÉ
æÇáÈíÏÇÛæÌíÉ
áåÇ åãíÊåÇ.
æåßÐÇ Åä
ÇáÞÓã
ÇáãÊÚÏÏ
ÇáãÓÊæíÇÊ
æÊæÞíÊ
ÇáÏÑæÓ æØÑÞ
ÇáÊáÞíä
ÇáÊí íÌÏåÇ
ÈÚÖ
ÇáÊáÇãíÐ
áÇÊíÓÑ áåã
ÚãáíÉ Çáåã
æÇáÈÚÖ
ÇáÇÎÑáÇÊäÇÓÈ
ãÓÊæÇåã
æãÊØáÈÇÊåã
áåÇ ÊËíÑ Úáì
ÇáÇäÞØÇÚ°
o æÌæÏ
ãÓÄæá ÌãÚæí
ÈÇáãÞÑÇáÊí
ÊÌÑì ÈåÇ
ÇáÏÑæÓ
æÇáÞíÇã
ÈÇáÒíÇÑÇÊ
æÇáÅÚÇäÉ
ÇáÇÌÊãÇÚíÉ
ßáåÇ ÚæÇãá
ÊÓÇÚÏ Úáì
ÇáÇÍÊÇÙ.
áã ÊßÊ
ÇáÏÑÇÓÉ
ÈÇáÈÍË Úä
ÇáÚæÇãá
ÇáÊí áåÇ
ÕáÉ
ÈÇáÇäÞØÇÚ
Èá ÍÇæáÊ
ãÚÑÉ
ÇáÓÈÇÈ
ÇáÏíäÉ æÑÇÁ
ÇáÇäÞØÇÚ.
· æåßÐÇ ÞÏ
ÈíäÊ
ÇáÏÑÇÓÉ ä
ÛÇáÈíÉ
ÇáãÓÊÌæÈíä
ÞÏ ÇäÞØÚæÇ
Úä ãÊÇÈÚÉ
ÇáÏÑÇÓÉ
ÈÞÓÇã
ÇáÊÑÈíÉ ÛíÑ
ÇáäÙÇãíÉ
áÇÓÈÇÈ
ãÎÊáÉ
äÑÊÈåÇ ÍÓÈ
ÇáÇåãíÉ
ßÇáÊÇáí:
· ÚÏã
ÊÍÞíÞ
ÇáÇåÏÇ ÇáÊí
ãä ÌáåÇ æáÌ
ÇáãÓÊÌæÈ
ÞÓÇã
ÇáÊÑÈíÉ ÛíÑ
ÇáäÙÇãíÉ
(ÇáÇáÊÍÇÞ
ÈÇáÊßæíä
Çáãåäí æ
ÇáÊÚáíã
ÇáäÙÇãí æ
ÊÚáã
ÇáÞÑÇÁÉ
æÇáßÊÇÈÉ)°
· ÓÈÇÈ
áåÇ ÚáÇÞÉ
ÈÇáÙÑæ
ÇáÇÞÊÕÇÏíÉ
ááÚÇÆáÉ°
· ÓÈÇÈ
ÑÏíÉ°
ãÇ í ãÇ
íÊÚáÞ
ÈÇáãÞÊÑÍÇÊ
ÇáßíáÉ
ÈÇáãÓÇåãÉ
í ÇáÊÎí ãä
ÍÏÉ
ÇáÇäÞØÇÚ
íãßä
ÅÌãÇáåÇ í
ÑÈÚÉ
ãÍÇæÑåí:
ÇáÈíÏÇÛæÌí
ÇáÊßæíäí
ÇáËÞÇí
ÇáÇÌÊãÇÚí
æÇáÊæÇÕáí.
Table des
matières :
Remerciements
ii
Synopsis
iii
Table des matières :
vi
Liste des tableaux , figures et
annexes
ix
Introduction générale
1
Première partie:
l'abandon dans le programme de l'éducation
non formelle:
théorie et pratique
Chapitre préliminaire :
6
Présentation
générale de la recherche
6
Contexte de la recherche
7
Problématique de la recherche
10
Justifications de l'objet de la recherche
10
Position du problème
11
Intérêt et objectifs de la
recherche.
13
Hypothèses méthodologiques
14
Limite de la recherche
15
Chapitre I:
16
Education non formelle dans le contexte
international et national
I.1
Education non formelle comme système alternatif
16
I.1.1 Définitions et champ de
l'éducation non formelle
16
I.1.2 Education permanente
18
I.1.3 Origine et source de l'éducation
non formelle
21
I.1.4 Emergence et développement de
l'éducation non formelle
22
I.1.4.1 Emergence de l'éducation non
formelle
23
I.1.4.2 Développement de
l'éducation non formelle
24
I.1.5 Démarcation entre
éducation formelle, informelle et non formelle
30
I.1.6 Champs de l'éducation non
formelle
31
I.1.6.1 Education para-formelle
32
I.1.6.2 Education populaire
33
I.1.6.3 Education en vue du
développement personnel
33
I.1.6.4 Formation professionnelle.
33
Conclusion
34
I.2
Education non formelle au Maroc : Quelle
politique ?
36
I.2.1 Emergence et développement de
l'éducation non formelle au Maroc
36
I.2.1.1 Genèse de l'éducation
non formelle.
37
I.2.1.2 Considérations internes
39
I.2.1.3 Considérations externes
42
I.2.2 Mise en oeuvre du programme de
l'éducation non formelle
43
I.2.2.1 Singularité du programme
43
I.2.2.2 Objectifs généraux du
programme
44
I.2.2.3 Principes et stratégie du
programme
45
I.2.2.4 Population cible
45
I.2.2.5 Budget alloué au programme
47
I.2.2.6 Bilan et performances du
programme
47
I.2.2.7 Contraintes du programme
48
I.2.3 Dynamique de fonctionnement et
résultats du programme.
51
I.2.3.1 Phase I : Etape de
recrutement
51
I.2.3.2 Phase II : schéma
relationnel entre les acteurs du programme
54
I.2.3.3 Phases III et IV: Proposition
aux examens et insertion
58
conclusion
59
Chapitre II:
60
Le phénomène de l'abandon
dans des contextes différents
II.1
L'abandon dans les programmes de l'éducation non formelle
au niveau international.
60
II.1.2 Définition du concept
62
II.1.3 Causes de l'abandon
62
II.1.3.1 La volonté et appui
politique
63
II.1.3.2 Les ressources
64
II.1.3.3 La motivation des apprenants
64
II.1.3.4 Les facteurs qui influencent la
rétention
67
II.1.4 Les raisons de la non
participation
68
Conclusion
70
II.2
L'abandon dans le programme de l'éducation non formelle
au Maroc : Quelles résultats ?
71
II.2.1 Rétention dans le programme
71
II.2.2 Les abandons dans le programme de
l'éducation non formelle
74
II.2.3 Les facteurs qui favorisent
l'abandon
75
Conclusion
77
II.2.4 Synthèse de la revue de
littérature: Eléments du cadre conceptuel de la recherche
78
Deuxième partie:
Démarches méthodologiques et
résultats de l'enquête
Chapitre III:
81
Méthodologie de
l'enquête
III.1
Méthodologie de l'échantillonnage
82
III.1.1 Population cible
82
III.1.2 Méthode
d'échantillonnage
83
III.1.2.1 Choix des associations
84
III.1.2.2 Choix des sites de la
formation
85
III.1.2.3 Choix des animateurs
85
III.2
Choix de la méthode
86
III.2.1 Etude quantitative
86
III.2.2 Etude qualitative
86
III.2.3 Choix des outils d'investigation
87
III.2.3.1 Le questionnaire
87
III.2.3.2 Guide d'entretien
88
III.3
Expérimentation et réalisation de
l'enquête
89
III.3.1 Pré-enquête
89
III.3.2 Déroulement de
l'enquête
90
III.4
Techniques de traitement et d'analyse des données
91
III.4.1 Méthodes d'analyse de
données
91
III.4.2 Saisie et traitement de
données
92
Chapitre IV:
93
Facteurs et causes déterminant
l'abandon
IV.1
Caractéristiques de la population
enquêtée
95
IV.1.1 Description de l'échantillon
d'animateurs
95
IV.1.1.1 Age et sexe des animateurs
95
IV.1.1.2 Situation familiale
95
IV.1.1.3 Année d'obtention du
diplôme de licence
95
IV.1.1.4 Expérience
professionnelle
96
IV.1.1.5 Formation et encadrement
pédagogique
96
IV.1.2 Qui abandonne le programme de
l'éducation non formelle ?
97
IV.1.2.1 Caractéristiques
individuelles des E.A
97
Résumé
102
IV.1.3 Capital social et culturel des parents
des E.A.
103
IV.1.3.1 Profil socioéconomique et
culturel des parents
103
IV.1.3.2 Activité économique
des E.A
110
Résumé
111
IV.2
Les facteurs favorisant l'abandon : Analyse
quantitative
113
IV.2.1 Les facteurs individuels
115
IV.2.1.1 Le genre
115
IV.2.1.2 L'antécédent
scolaire
116
IV.2.1.3 La déscolarisation
117
IV.2.1.4 L'âge
117
Résumé
118
IV.2.2 Les facteurs socioéconomiques
et démographiques
119
IV.2.2.1 Type d'habitat
119
IV.2.2.2 Activités économiques
des parents
120
IV.2.2.3 Travail de l'élève
121
IV.2.2.4 Les caractéristiques
démographiques de la famille
121
Résumé
122
IV.2.3 Les facteurs socioculturels
124
IV.2.3.1 Niveau d'instruction des parents
124
IV.2.3.2 Dislocation familiale
125
IV.2.3.3 Nature de la relation parentale
125
IV.2.3.4 Opinions des parents sur
l'éducation dans le programme
126
Résumé
127
IV.2.4 Les facteurs liés aux
conditions d'apprentissage
128
IV.2.4.1 Adaptation des horaires
128
IV.2.4.2 Opinions sur les horaires des
cours
129
Résumé
130
IV.2.5 Les facteurs liés au processus
d'enseignement et d'apprentissage
131
IV.2.5.1 Organisation pédagogique
131
IV.2.5.2 Opinions des élèves
bénéficiaires sur la classe à niveaux multiples
132
IV.2.5.3 Opinions sur le contenu des
cours
132
IV.2.5.4 Relation
maître-élève
134
IV.2.5.5 Relation élève-
groupe-élèves
134
Résumé
135
IV.2.6 Facteurs liés aux modes de
gestion de l'association
136
IV.2.6.1 Gestion du programme au sein de
l'association
136
IV.2.6.2 Soutien à la promotion de
l'éducation non formelle
138
Résumé
139
IV.3
Les causes de l'abandon exprimées par les E.A
140
IV.3.1 Causes liées à la
non-réalisation des attentes
141
IV.3.2 Causes liées aux
conditions socioéconomiques
144
IV.3.3 Causes liées aux
caractéristiques individuelles
145
IV.3.4 Causes liées aux
conditions sociales et culturelles
146
IV.3.5 Causes liées aux
conditions d'apprentissage
147
IV.3.6 Causes liées aux facteurs
éducatifs (contenu des programmes)
148
IV.3.7 Causes liées aux facteurs
pédagogiques (interaction maître-élève)
149
Résumé
150
Chapitre V:
152
Opinions des acteurs sur les mesures
à prendre pour atténuer l'abandon
V.1
Mesures et actions à la charge de la
société civile
153
V.2
Mesures et actions qui relèvent de la Direction de
l'Education Non Formelle
154
Résumé
155
Conclusion générale
156
Bibliographie
I
Annexes
VI
Liste des tableaux , figures
et annexes
Tableau N°5.a : Evolution du taux
d'insertion dans le système formel
3
Tableau N°1: Répartition d'enfants non
scolarisés de 8-16 ans selon le milieu et le sexe -année scolaire
97-98-
39
Tableau N°2: Bénéficiaires de
l'éducation non formelle par année
52
Tableau N°3: Répartition des
bénéficiaires du cycle d'insertion par milieu et par sexe
53
Tableau N°4: Budget alloué au programme
de l'éducation non formelle selon ces composantes et par
année
55
Tableau N°5: Evolution des effectifs
d'élèves insérés
58
Tableau N°6: Taux de rétention par
année
72
Tableau N°7: Répartition des
élèves-bénéficiaires par année
73
Tableau N°8: Dispositif pédagogique des
associations cible de l'étude
83
Tableau N°9: Les associations choisies selon
quelques caractéristiques
84
Tableau N°10: pourcentage des sites choisis par
association
85
Tableau N°11: Situation familiale des
animateurs selon le sexe
95
Tableau N°12: Répartition des
élèves enquêtés par association
97
Tableau N°13: Milieu environnant des E.A
98
Tableau N°14: Sexe des élèves-
E.A
98
Tableau N°15: Age moyen des E.A
99
Tableau N°16: Répartition des E.A selon
les groupes d'âges
99
Tableau N°17: Antécédent scolaire
E.A
100
Tableau N°18: Niveau scolaire atteint des
E.A
100
Tableau N°19: Durée de séjour
dans le programme de l'éducation non formelle
100
Tableau N°20: Période de séjour
dans le programme de l'éducation non formelle
101
Tableau N°21: Type de logement, selon le milieu
de résidence
103
Tableau N°22: mobilité de la famille
104
Tableau N°23: Répartition des
mères selon le secteur d'activité
104
Tableau N°24: Répartition des
pères, selon le secteur d'activité
105
Tableau N°25: les secteurs d'activités
des parents selon le milieu de résidence
105
Tableau N°26: moyenne de frères et
soeurs par élève selon le milieu
106
Tableau N°27: la moyenne des soeurs et
frères selon le sexe
106
Tableau N°28: niveau d'instruction de la
mère selon le milieu de résidence
107
Tableau N°29: structure parentale des E.A selon
le milieu de résidence
107
Tableau N°30: structure parentales et niveaux
d'instruction
108
Tableau N°31: Atmosphère dans la maison,
et le genre
108
Tableau N°32: Atmosphère dans la maison,
selon situation familiale
109
Tableau N°33: pourcentage des E.A selon la
situation de travail, le milieu et le sexe
110
Tableau N°34 : Répartition des E.A
en situation de travail selon les groupe d'âge
111
Tableau N°35 : Secteur d'activité de l'
E.A , selon le sexe et le milieu
111
Tableau N°36: Degré d'association entre
l'abandon et le genre
116
Tableau N°37: Degré d'association entre
l'abandon et l'antécédent scolaire
116
Tableau N°38: Degré d'association entre
le niveau scolaire atteint et l'abandon
117
Tableau N°39: Degré d'association entre
l'abandon et le groupe d'âge
117
Tableau N°41 : Degré d'association
entre le secteur activité des parents et l'abandon
120
Tableau N°42: Degré d'association entre
l'abandon et le travail des élèves
121
Tableau N°43: Degré d'association entre
le rang de la fratrie et l'abandon
122
Tableau N°44: Degré d'association entre
l'abandon et Le degré de cohésion familiale
125
Tableau N°45: degré d'association entre
l'abandon et le type du comportement parental
126
Tableau N°46: Degré d'association entre
l'abandon et les conditions d'apprentissage
128
Tableau N°47: Degré d'association entre
opinion sur les horaires et horaires effectives
129
Tableau N°48: Degré d'association entre
l'abandon et les variables éducatives
131
Tableau N°49: Degré d'association entre
l'abandon et le comportement de l'animateur
134
Tableau N°50: Degré d'association entre
l'abandon et la présence d'un responsable dans le site
136
Tableau N°51: Degré d'association entre
l'abandon et visites des hauts responsables
137
Tableau N°52: Degré d'association entre
l'abandon et les variables
137
Tableau N°53: Répartition du soutien
social selon la situation du bénéficiaire
138
Tableau N°54: Degré d'association entre
l'abandon et le soutien social
139
Tableau N°55: Groupe de causes de l'abandon
selon leurs importances
141
Tableau N°56: Pourcentage des réponses
et pourcentage des individus qui ont répondu à la
catégorie de causes : Non-réalisation des attentes
142
Tableau N°57: Pourcentage des réponses
et pourcentage des individus qui ont répondu à la
catégorie de causes : facteurs socioéconomiques
144
Tableau N°58: Pourcentages des réponses
et pourcentage des individus ayant déclarés:
caractéristiques individuelles comme causes de l'abandon
145
Tableau N°59: Pourcentages des réponses
et pourcentage des individus ayant déclarés causes de l'abandon:
conditions sociales et culturelles de la famille
147
Tableau N°60: Pourcentages des réponses
et pourcentage des individus ayant déclarés causes de l'abandon:
conditions d'apprentissage
147
Tableau N°61: Pourcentages des réponses
et pourcentage des individus ayant déclarés causes de l'abandon:
facteurs pédagogiques
148
Tableau N°62: Pourcentages des réponses
et pourcentage des individus ayant déclarés les causes de
l'abandon "relation maître-élève"
150
Figure1 : cadre conceptuel de la recherche
78
Figure 2: Répartition des causes de l'abandon
par groupe
141
Annexe N°1: Les sites choisis par
association
VI
Annexe N°2: Nombre des animateurs choisis par
site et par l'association et par milieu
VII
Annexe N°3: Liste des associations, des sites,
des coordonnateurs et des animateurs enquêtés
viii
Annexe N°4: Caractéristiques
individuelles selon le milieu de résidence
viii
Annexe N°5: Caractéristiques
socio-démographiques et culturelles des parents des E.A, selon le milieu
géographique.
viii
Annexe N°6: Degré d'association entre
l'abandon et les variables familiales
ix
Annexe N°7: Répartition des causes
de l'abandon invoquées par les élèves
x
annexe A: Questionnaire-élève
annexe B: Questionnaire-animateur
annexe C: Questionnaire-responsable
Introduction générale
Dans cette introduction il est question de porter quelques
précisons terminologiques sur les mots clés qui sous-tendent
cette étude, de mettre en exergue les justifications qui ont
présidé au choix du sujet et d'annoncer les parties qui composent
ce travail.
Précisions terminologiques
Deux concepts ont servi de base au fondement de ce travail,
l'éducation non formelle et "l'abandon". Afin de mettre le lecteur dans
le contexte de cette étude, il est nécessaire d'apporter quelques
éclaircissements sur les mots clés utilisés dans cette
recherche. Nous les développerons davantage dans le cadre
théorique.
· L'éducation non formelle est un concept qui a
évolué au cours du temps et possède plusieurs
acceptations. Dans le contexte marocain, le programme de l'éducation non
formelle a adopté la définition de LA-BELLE:
l'éducation non formelle est Toute activité éducative
systématique organisée mise en oeuvre en dehors du
système formel en vue de promouvoir des types spécifiques
d'apprentissage à des sous-groupes particuliers1(*).
· Nous n'avons trouvé aucun document officiel du
ministère (MEN) qui donne une définition de l'abandon dans le
programme de l'éducation non formelle. Dans le cadre de ce travail, nous
avons adopté la définition de l'UNESCO : "Un
participant est considéré comme ayant abandonné
lorsque l'instructeur en juge ainsi (par exemple s'il n'a pas assisté
aux cours pendant deux mois de suite2(*)).
Afin d'approfondir la connaissance sur les causes de
l'abandon, nous avons opéré une distinction entre deux autres
mots clés : le facteur et la cause.
Nous les développerons davantage au moment opportun.
· Le facteur est défini comme un
élément qui contribue et qui participe à la
réalisation de l'effet. Il agit sur l'effet en empruntant des
itinéraires divers3(*) .
· La cause est l'élément direct qui produit
l'effet. Il s'apparente avec la raison ou l'origine4(*).
Justification du choix du sujet
Le regain d'intérêt pour l'éducation non
formelle vient de la prise de conscience de l'incapacité du
système scolaire (formel) à satisfaire, à lui seul, les
besoins en éducation de tous les groupes d'âges de la population.
D'autant plus que le système scolaire s'est révélé
de plus en plus dépassé et inadapté aux besoins des
individus et des sociétés dans un monde caractérisé
par des mutations permanentes. La nécessité d'envisager une
grande variété d'activités éducatives
"extrascolaire" pour répondre aux besoins des enfants et adultes est
devenue une réalité, et ce dans la perspective d'ôter les
obstacles qui freinent le rythme de développement économique et
social
Au Maroc, l'éducation non formelle n'est pas une forme
d'éducation récente. Jadis, le mouvement de libération a
crée des écoles " les écoles libres" pour contrecarrer
"l'idéologie" véhiculée par les écoles
créées par le protectorat. Actuellement, l'éducation non
formelle telle qu'elle est pratiquée dans le cadre du programme de
l'éducation non formelle revêt une forme nouvelle. Les
autorités éducatives lui ont assigné les objectifs
spécifiques suivants :
· L'insertion des
élèves-bénéficiaires dans le système
formel;
· L'insertion des
élèves-bénéficiaires dans la formation
professionnelle;
· ou les préparer à la vie active.
L'importance de l'éducation non formelle est
réaffirmée dans l'article 36 et 37 de la Charte Nationale
d'Education et de Formation qui recommande au pouvoir public de réserver
des moyens nécessaires pour la réalisation de ces objectifs et
faire face à la population cible du programme.
Cependant, cette volonté politique d'éradiquer
le fléau de l'analphabétisme à la source n'est pas
accompagnée d'une politique claire et de moyens conséquents.
95%5(*) du budget est
consacré aux subventions des associations partenaires pour indemniser
les animateurs. Le reste est insuffisant pour démarrer les composantes
qualitatives du programme (La conception, l'impression et la diffusion des
guides pédagogiques pour animateurs et supports didactiques pour les
bénéficiaires ; la formation des animateurs ; les frais
de supervision et de gestion du programme; le suivi et évaluation du
programme ; etc).
La première évaluation du programme
commanditée par MEN/ BIRD (Banque Mondiale) 6(*) a révélé
des faiblesses marquées par :
· Un taux d'insertion dans le système formel de
6% . Selon notre calcul, ce chiffre est estimé à 5.37%
· Un taux d'insertion dans la formation professionnelle
de 0.5%.
Année scolaire
|
bénéficiaires
|
Insérés dans le formel
|
Taux d'insertion dans le formel
|
97-99
|
|
1423
|
|
99/2000
|
34859
|
1874
|
5.37
|
2000/2001
|
29676
|
3005*
|
10.12
|
2001/2002
|
29136
|
4954**
|
17.0
|
Tableau N°5.a :
Evolution du taux d'insertion dans le système formel
Ce tableau est extrait du tableau N°5.
*Ce chiffre est extrait du document : Opération
d'insertion pour l'année 2000/2001.
** Ce chiffre est extrait du document : Opération
d'insertion pour l'année 2001/2002.
Ces faibles performance nous ont interpellé durant la
période que nous avons passé à la Direction de l'Education
Non Formelle. Ils nous ont poussé à nous demander :
Comment améliorer ces résultats ?
*Faut-il davantage de ressources financières pour
réaliser les autres composantes qualitatives ?
Certes, mais nous ne savons pas au préalable si ces
composantes entraînent une amélioration de ces indicateurs.
*Ne faut-il pas accorder un intérêt aux causes
qui limitent l'atteinte des objectifs ?
C'est, cette question qui a retenu notre attention. Elle
trouve sa justification dans le contexte actuel marqué par la
pénurie de ressources et la stagnation du budget alloué au
programme. Dans un tel contexte , l'attention est porté aux moyens
d'améliorer l'efficacité du programme.
Partant de cette idée maîtresse, nous avons
constaté qu'une cause directe qui influence les résultats du
programme est l'ampleur des élèves qui ont abandonné le
programme. En 2000/2001, 43%7(*) des élèves inscrits au programme
abandonnent avant la fin d'année. L'étude de l'abandon dans le
programme de l'éducation non formelle, constitue l'objet de cette
recherche.
Elle trouve sa justification dans:
· Le souci d'améliorer l'efficacité du
programme en réalisant des taux d'insertion "satisfaisants" avec la
même quantité d'input en terme de ressources allouées;
· L'ampleur des élèves qui ont
abandonné le programme augmente le coût de la formation : Une part
importante du budget est consommée inutilement par ces
élèves ;
· L'impact négatif de l'abandon sur le
système économique et social : L'abandon perpétue
l'analphabétisme qui freine le développement économique et
social ;
Elle trouve son intérêt et son importance dans
:
· les nouvelles orientations de la Charte Nationale
d'Education et de Formation8(*).
· La déclaration gouvernementale sur le
développement humain durable qui mise sur l'investissement dans le
capital humain comme levier du développement.
· Par ailleurs, cette étude permet de mettre le
doigt sur les causes directes qui sont à l'origine de cette
résultats et permet la justification de ressources allouées.
Ainsi, contribuer, même partiellement, à
connaître quelques facteurs et causes qui poussent les
élèves-bénéficiaires à quitter le programme
et identifier les perspective d'atténuer le phénomène,
constituent l'objectif de cette recherche.
Pour atteindre ces objectifs, deux outils d'investigations
sont utilisés : Le questionnaire et l'entretien
individualisé ( avec les élèves qui ont abandonné
le programme).
Les informations recueillies proviennent d'un
échantillon de :
· 333 élèves-bénéficiaires,
répartis en 169 élèves ayant abandonné le programme
et 164 élèves retenu dans le programme. Tout le long de travail
nous désignons:
*L'élève qui abandonné le programme est
désigné par E.A.
*L'élève qui n'a pas abandonné le
programme jusqu'au moment de l'enquête est désigné par
E.N.A.
· 38 animateurs qui enseignent les élèves
enquêtés et 10 coordonnateurs du programme au sein des
associations choisies ;
· 20 entretiens individuelles avec les E.A.
Structure du document
Le rapport de la recherche se compose de deux
parties précédées d'une introduction
générale et terminée par une conclusion
générale:
4 La première partie intitulée : "
l'abandon dans le programme de l'éducation non formelle :
théorie et pratique", tente de situer les concepts clés de la
recherche dans les contextes national et international. L'objectif visé
par cette partie est d'élaborer un cadre conceptuel qui justifie la
pertinence des questions de la recherche. Ainsi, la première partie se
compose de trois chapitres :
· Présentation
générale de la recherche ;
· Education non formelle dans
le contexte international et national ;
· Le phénomène
de l'abandon dans des contextes différents;
4 La deuxième partie intitulée :
"démarche méthodologique et résultats de l'enquête",
tente de justifier les choix méthodologiques adoptés pour
répondre aux questions et de présenter les résultats. Elle
se compose de trois chapitres:
· Méthodologie de l'enquête ;
· Facteurs et causes de l'abandon
· Opinons des acteurs sur les mesures pour
atténuer l'abandon.
Chapitre
préliminaire :
Présentation
générale de la recherche
Introduction
Le niveau d'éducation d'une société
constitue, sans aucun doute, un déterminant majeure de son succès
sur l'échiquier économique mondial et du niveau de vie de ses
citoyens.
De même, il est actuellement admis que le
développement du capital humain contribue au même titre que le
capital physique à la croissance économique du pays.
Dans ce cadre, il n'est pas surprenant que l'éducation
et la formation occupent une place prépondérante dans
l'élaboration des politiques économiques dans tous les pays.
Le Maroc, à l'instar des autres pays en
développement, déploie d'énormes ressources pour faire
bénéficier ses citoyens des vertus de l'éducation avec
toute ses formes (formelle et non formelle).
C'est dans ce cadre qu'un programme de l'éducation non
formelle est mis en oeuvre en faveur des enfants déscolarisés et
non scolarisés. Son objectif est de donner une autre chance à ces
enfants, afin de trouver la voie d'insertion dans le formel, dans la formation
professionnelle ou les préparés à la vie actives.
Cependant, le constat d'un faible niveau de réalisation des objectifs
atteste de l'ampleur des effectifs des E.A.
A travers cette recherche, nous voulons identifier les
facteurs et les causes qui poussent les élèves à quitter
le programme de l'éducation non formelle et les pistes
éventuelles pour remédier à cette situation. Pour ce
faire, il convient d'abord de définir le contexte dans lequel se situe
cette étude ainsi que la problématique qui nous préoccupe.
Contexte de la recherche
D'après le recensement scolaire de l'année
1996/1997, 2.5millions d'enfants9(*) en âge de scolarité obligatoire
n'étaient pas à l'école parce que le système formel
n'arrivait pas à les scolariser ou à les retenir dans le cycle
fondamental. Actuellement, ce chiffre est estimé entre 1.5 millions et 2
millions et concerne la population d'enfants âgés de 9-15
ans10(*).
Dans la perspective d'éradiquer l'analphabétisme
à la source, l'éducation non formelle constitue un cadre
adéquat pour une éducation organisée en dehors du cadre
scolaire conventionnel et visant tout enfant, en âge de scolarisation, se
trouvant pour une raison ou une autre en dehors de l'école formelle.
C'est ainsi, que le Ministère de l'Education Nationale a mis en oeuvre,
depuis 1997, un programme de l'éducation non formelle.
L'importance de l'éducation non formelle est
réaffirmée dans l'article 36 et 37 de la Charte Nationale
d'Education et de Formation qui a accordé une attention toute
particulière à la catégorie des jeunes âgés
de 8 à 16 ans non scolarisés ou déscolarisés:
L'article 36: A l'intention de la
catégorie des jeunes non scolarisés ou
déscolarisés, âgés de 8-16 ans, un programme
national intégral d'éducation non formelle doit être mis en
oeuvre pour assurer leur alphabétisation, avant la fin de la
décennie nationale de l'éducation et de la formation. Cette
opération doit viser l'acquisition par ces jeunes des connaissances
nécessaires et leur offrir une deuxième chance d'insertion ou de
réinsertion dans les cycles d'éducation formation, en mettant en
place les passerelles qui leur permettent l'accès à ces
cycles.
Cette catégorie doit bénéficier de
programmes intensifs, selon une organisation pédagogique tenant compte
de ses besoins spécifiques et réduisant les facteurs qui ont
entravé la scolarisation ou qui ont causé l'abandon
précoce de l'école.
L'article 37: Il est également
nécessaire d'adopter une stratégie nationale cohérente,
consistant à :
* Renforcer les instances nationales d'alphabétisation
chargées de la planification des programmes et de la supervision de leur
réalisation, en adoptant la déconcentration et la
décentralisation dans l'exécution et en encourageant le
partenariat entre tous les intervenants locaux ;
* mobiliser les établissements d'éducation
formation, les organisations non gouvernementales compétentes et les
opérateurs locaux, en mettant en place les crédits, les
structures et les mécanismes nécessaires à la
réalisation de cette opération nationale.
Pour H.El.Bouazzaoui11(*), "Le programme de l'éducation non
formelle est une innovation qui constitue une rupture avec les pratiques
habituelle, d'une part, par une prise en compte d'enfants qui étaient
marginalisés institutionnellement et pédagogiquement. En effet,
nous sommes passés de la situation où ils étaient
inexistants dans les projets et les programmes éducatifs à une
situation où un programme national particulier leur est
réservé . D'autre part, c'est une école de la
deuxième chance pour les bénéficiaires eux-même et
pour la société marocaine..."(p25).
L'éducation non formelle telle qu'elle est
pratiquée au Maroc dans le cadre de ce programme, tente de se distinguer
des programmes d'alphabétisation par son approche, qui consiste
à réinsérer dans le système formel, ou de
bénéficier d'une possibilité de formation professionnelle,
ou de les préparer à la vie active. Elle se démarque aussi
des pratiques pédagogiques classiques connues dans le système
formel par sa stratégie d'intervention. Cette stratégie qui
repose sur le partenariat avec les ONG (concrétisant le principe d'une
école de proximité et le centrage de la formation sur les besoins
des apprenants concrétisant les principes de la souplesse,
l'adaptabilité, fonctionnalité et la flexibilité)12(*).
Réalisations
Depuis le lancement du programme en 1997 jusqu'au 2002/2003,
191518 enfants non scolarisés ou déscolarisés ont
été inscrits au programme, sous la formule "Partenariat avec les
associations" et 13103 enfants sous la formule" cycle d'insertion
scolaire13(*)". Cependant,
la proportion des inscrits qui arrivent jusqu'au bout sont très faibles.
Les résultats publiés de la première évaluation
systématique menée avec l'appui financier de la Banque Mondiale
sur la base des données de 2000/2001a relevé les résultats
suivants :
A 6% des bénéficiaires sont
insérés dans le système formel ;
A 0.5% des bénéficiaires sont
insérés dans le système de la formation
professionnelle ;
A 43% des bénéficiaires abandonnent le programme
avant la fin de l'année.
Problématique de l'éducation non
formelle
Compte tenu de ces faibles performances, le programme de
l'éducation non formelle est confronté à un double
défi :
* Le premier défi est lié aux ressources
allouées au programme qui ont stagné depuis le lancement du
programme et qui limitent toute tentative d'amélioration de la
qualité de ses prestations ;
* Le deuxième défi est lié à la
problématique de développement quantitatif des effectifs, tout en
tenant compte de l'abandon et de la spécificité des populations
cibles, dont la situation psychologique, socioéconomique et culturelle
est relativement déplorable.
La problématique de l'éducation non formelle se
situe à trois niveaux : le développement quantitatif,
l'amélioration de la qualité des ces services et faire face
à la contrainte budgétaire.
La question fondamentale à laquelle les responsables de
l'éducation non formelle devront trouver une réponse :
Comment peut-on avoir des résultats satisfaisants (en terme de
quantité et de qualité) avec les mêmes moyens
alloués (en terme de ressources financières) et avec une
population spécifique caractérisée par une
fragilité psychologique et une marginalisation sociale et
économique?
Problématique de la recherche
Justifications de l'objet de la
recherche
les réalisations du programme de l'éducation non
formelle en terme de taux d'insertion dans le système formel et dans la
formation professionnelle nous ont interpellé durant la période
que nous avons passé à la Direction de l'Education Non Formelle,
comme ils interpellent les responsables de la direction. Ils ont suscité
des questions qui sont à l'origine de cette recherche. Comment se
fait-il qu'un programme qui se veut correctif des erreurs du système
formel et qui déclare dans sa stratégie qu'il adapté,
flexible et répondant aux besoins de sa population cible, réalise
des résultats qui sont en deçà des espoirs
escomptés? A qui incombent ces résultats ?
Les arguments présentés laissent penser que ces
résultats sont la conséquence de deux types de facteurs :
· Des facteurs directs
Il s'agit principalement de :
4 La proportion des E.A du programme de l'éducation non
formelle;
4 La proportion des
élèves-bénéficiaires qui se présentent pour
passer les examens d'insertion dans le cycle formel et dans la formation
professionnelle.
· Des facteurs indirects.
Il s'agit des facteurs tels que l'éloignement de
l'école, les horaires, l'attitude de l'animateur, le mode d'organisation
du programme, le mode de fonctionnement des associations, le soutien morale et
matériel...
En s'intéressant aux causes qui poussent les
élèves-bénéficiaires à abandonner le
programme de l'éducation non formelle, nous mettons le doigt sur un des
facteurs directs qui limitent l'atteinte des objectifs du programme ;
L'importance du problème de l'abandon et la nature des
préoccupations qu'il suscite sont étroitement liées d'une
part, aux objectifs nationaux en matière d'éducation et d'autre
part, à l'attention accordée au rôle de l'éducation
en tant qu'instrument de transformation politique et de développement
économique. En effet, le phénomène de l'abandon dans le
programme de l'éducation non formelle génère des
conséquences négatives. Tout d'abord, le phénomène
limite considérablement l'atteinte des objectifs de "l'Education Pour
Tous" et continue à perpétuer l'analphabétisme qui
représente un handicap au développement économique et
social. Par ailleurs, il augmente le coût de la formation. Une part non
négligeable de ressources allouées au programme est
consommée inutilement par la population qui abandonne le
programme : La subvention annuelle brute du ministère par
élève-inscrit au programme semble se stabiliser entre 500Dh et
600Dh. Cependant, si on rapporte cette subvention aux élèves
retenus dans programme et qui représentent 57%, la valeur de la
subvention se situerait entre 1065Dh et 1250Dh14(*).
Par ailleurs, dans un contexte marqué par la
pénurie de ressources et la stagnation du budget alloué à
ce programme, l'attention est portée aux moyens d'améliorer
l'efficacité du programme.
La recherche des causes de l'abandon dans le programme, les
éventuelles pistes d'amélioration de son efficacité,
l'optimisation et la rationalisation des ressources allouées, sont
autant de raisons qui nous ont motivé à travailler sur ce
sujet.
Position du problème
La consultation des documents émanant de la Direction
de l'Education Non Formelle15(*) pour l'année 2002/2003, indique le chiffre de
2762 E.A pour un effectif de 14139 enfants qui sont inscrits au début de
l'année 2002/2003. Il est à noter que ces chiffres proviennent de
25 ONG sur un ensemble de 43 ONG. Le taux d'abandon calculé est de 19.53
%.
Ce taux moyen d'abandon ainsi calculé cache des
disparités entre associations. En effet, la variabilité du taux
d'abandon s'étale sur une étendue allant de 0% à 72%.
Cette variabilité du taux d'abandon nous a conduit à nous
demander : En quoi se différencient ces associations au niveau de
l'organisation et de la gestion ?
L'étude réalisée par B.Azoui16(*) a montré que la
population cible du programme de l'éducation non formelle
présente aussi des caractéristiques communes : l'exclusion
sociale, économique et culturelle. Ce résultat nous a conduit
à nous demander:
En quoi les enfants qui abandonnent le programme se
différencient de ceux qui y restent sur les plans individuel et
familial, sachant que ces enfants ont des conditions socioéconomiques et
culturelles similaires?
La recherche des causes de l'abandon, nous a poussé
à chercher dans la revue de la littérature. Cette quête
documentaire nous a permis d'affiner nos questionnements qui sont traduits sous
forme d'une question générale de recherche.
Question générale de la
recherche
Compte tenu des motivations qui ont justifié
l'entreprise de cette recherche, les objectifs de la recherche seront atteints
en répondant à la question générale qui est
formulée de la façon suivante :
Quelles sont les causes qui poussent les
bénéficiaires à quitter le programme de l'éducation
non formelle et quelles sont les actions à mener pour y
remédier ?
Sans aucune prétention à l'exhaustivité,
nous estimons que ce sont essentiellement les facteurs individuels,
socioéconomiques et socioculturels de la famille d'une part et les
facteurs éducatifs et pédagogiques (les conditions
d'apprentissage et le processus de la formation) et les modes de fonctionnement
des associations d'autre part, qui méritent d'être pris en compte
dans cette étude. Plus précisément, il s'agit de
répondre aux questions spécifiques suivantes :
Questions spécifiques de la
recherche
· Qui abandonne le programme de l'éducation non
formelle ?
· Quels sont les facteurs individuels et familiaux qui
influencent le phénomène?
· Quels sont les facteurs éducatifs et
pédagogiques, liés au processus de l'apprentissage et aux
conditions dans les écoles de l'éducation non formelle, qui sont
à l'origine du phénomène de l'abandon ?
· Quels sont les facteurs organisationnels et
fonctionnels, liés aux associations, qui peuvent expliquer le
phénomène ?
· Quelles sont les causes exprimées par les
intéressés eux-mêmes sur l'origine de leurs
abandons ?
· Quelles sont les actions à mettre en oeuvre pour
diminuer le taux d'abandon?
Par la présente recherche, il est question d'apporter
quelques éléments de réponse à ces
différentes interrogations, afin de pouvoir atteindre les objectifs
visés, et qui vont faire l'objet de cette section.
Intérêt et objectifs de la recherche.
1. Cette recherche vise à atteindre les objectifs
suivants :
2. Décrire les caractéristiques des E.A aux
niveaux : individuel et familial,
3. Identifier les facteurs et causes de l'abandon au niveau
individuels, familiaux et contextuels;
4. Proposer des pistes d'actions éventuelles pour
atténuer l'abandon.
Cette recherche présente un double
intérêt :
· D'un point de vue fondamental, cette recherche tente de
dépasser la démarche classique de la planification de
l'éducation qui est basée sur la gestion des moyens disponibles
qui conditionne presque exclusivement le développement quantitatif et
qualitatif des systèmes éducatifs à la mise à
disposition de ressources nouvelles17(*). Elle opte plutôt pour une planification
moderne et plus pragmatique. La substitution d'une gestion par les
résultats à une gestion par les moyens est nécessaire dans
un contexte où les ressources financières sont de plus en plus
rares. C'est le cas pour le programme de l'éducation non formelle qui
n'a pas bénéficié suffisamment de ressources pour
réaliser les objectifs qui lui sont assignés18(*). Nous pensons que la
connaissance des différents facteurs explicatifs de l'abandon permettra
la mise en oeuvre d'un mécanisme de sélection et d'arbitrage
entre les variables qui assurent une meilleure utilisation des ressources
existantes, dans la perspective d'améliorer l'efficacité du
programme de l'éducation non formelle avec les mêmes moyens
disponibles.
· Un deuxième intérêt réside
dans la complexité et l'insuffisance des études sur la question
de l'abandon dans le système non formel, fait de notre sujet de
recherche son originalité. La plupart des études que nous avons
consultées ont abordé le phénomène de l'abandon
dans le cadre de la problématique de développement et de
promotion du système scolaire (formel). Elles ont traité le
phénomène comme variable explicative de la performance du
système éducatif. D'autant plus que ces études ont
cherché les causes de l'abandon, à travers les opinions des
parents et des instituteurs. Très rares, sont les études qui ont
pris en considération les opinions des intéressés directs
par le phénomène.
Hypothèses méthodologiques
Cette recherche étant de type exploratoire, dans la
mesure ou, elle cherche à répondre à des
questions19(*). Par force
des choses, toutes les questions de la recherche sont des "postulats
méthodologiques"20(*). Nous ne savons pas à l'avance si ces
hypothèses sont vérifiées dans le contexte
étudié, mais nous les admettons provisoirement. La
validité de ces hypothèses se fera par confrontation avec la
réalité (les données recueillies).
· Nous pouvons alors avancer que les E.A ont
majoritairement un profil spécifique que cette recherche tentera
d'élucider.
· Nous pensons aussi que le programme n'est pas
adapté aux conditions des élèves. Cette inadaptation est
appréhendée par : les conditions d'apprentissage et les
contenus des leçons.
· Nous supposons aussi que certaines associations
retiennent les élèves, alors que d'autres, favorisent
plutôt leur départ. La recherche tentera de mettre en relief les
différences entre les deux types d'associations sur le plan
organisationnel et fonctionnel.
Limite
de la recherche
L'analyse des déterminants de l'abandon dans le
programme de l'éducation non formelle n'est pas une chose facile. Elle
exige un apport logistique et financier considérable. Elle peut
être réalisée dans le cadre d'une institution
possédant les moyens et les ressources suffisants. Nous ne
prétendons nullement à l'exhaustivité, cette étude
présente des limites sur plusieurs niveaux:
1)-Limite d'ordre pratique
Une limite d'ordre pratique liée au temps imparti pour
la réalisation de ce travail, aux fonds financiers nécessaire. La
recherche des causes d'un phénomène dans le domaine des sciences
sociales en général nécessite une équipe
pluridisciplinaire et un échantillon très large, compte tenu de
la complexité du phénomène et son interdépendance
avec d'autres facteurs.
2)-Champ de l'étude
Cette recherche ne prétend pas toucher un
échantillon représentatif. Elle n'aspire pas à
inférer ces résultats à la population mère, mais,
de cerner quelques facteurs en relation avec le phénomène de
l'abandon dans quelques associations.
2)-Choix des facteurs
La présente étude vise à identifier et
à analyser quelques facteurs déterminants de l'abandon dans le
programme de l'éducation non formelle. Il s'agit essentiellement des
facteurs individuels, familiaux et contextuels (liés à
l'environnement de l'école et aux modes de fonctionnements des
associations), sachant que d'autres facteurs macro structurels liés aux
conditions socioéconomiques et socioculturelles des régions
peuvent entrer en jeu21(*).
Chapitre I:
Education non formelle dans le contexte international
et national
Introduction
Afin de situer la problématique de l'éducation
non formelle dans les différents contextes, il apparaît
nécessaire de faire un tour d'horizon sur l'évolution de
l'éducation non formelle dans le contexte international et national. De
ce fait, ce chapitre est structuré en deux sections : la
première décrit le contexte international qui a contribué
à l'émergence et au développement de l'éducation
non formelle, la deuxième est consacrée aux contextes
sous-jacents qui ont participé à l'émergence et au
développement de l'éducation non formelle au Maroc.
I.1 Education non formelle comme système alternatif
Comme les concepts clés de notre problématique
sont "l'éducation non formelle" et "l'abandon", il s'avère
nécessaire, pour mieux asseoir notre cadre conceptuel de pousser
l'investigation dans deux domaines de réflexions et d'analyses :
l'éducation non formelle et l'abandon.
I.1.1 Définitions et champ de
l'éducation non formelle
L'émergence du concept de l'éducation non
formelle est liée aux changements radicaux qu'a subis la notion
d'"éducation". Jusqu'au début des années 70, on assimilait
l'"éducation" à la "scolarité"22(*). Selon P.Coombs, cette
conception restreinte de l'éducation rattachée aux notions
d'institutions et d'âge reposait sur trois principes :
(1)- seules les écoles étaient en mesure de
répondre aux différents besoins des individus en matière
d'éducation ;
(2)- l'enseignement s'adressait uniquement à une
population en âge scolaire ;
(3)- quiconque n'avait pas suivi une scolarité normale
était ignorant.
Au début des années 1970, une conception
beaucoup plus élargi assimilait la notion de l'éducation à
celle de l'apprentissage, quels que soient le lieu, la méthode et
l'âge. L'éducation est envisagée dans ce cadre comme un
processus permanent, s'étalant sur toute la vie.
Cette prise de conscience est une reconnaissance de
l'incapacité du système scolaire (formel) de satisfaire, à
lui seul, les besoins en d'éducation de tous les groupes d'âges de
la population. D'autant plus que le système scolaire s'est
révélé de plus en plus dépassé et
inadapté aux besoins des individus et des sociétés dans un
monde caractérisé par des mutations permanentes. La
nécessité d'envisager une grande variété
d'activités éducatives "extrascolaire" pour répondre aux
besoins des enfants et adultes ne fréquentant pas l'école est
devenue de plus en plus indispensable partout dans le monde.
Ces différentes activités ont pris des
expressions diverses et manquaient d'enracinements théoriques et
conceptuels. Par conséquent, la nécessité d'une
définition unique et universelle, capable de refléter la
diversité des activités et
l'hétérogénéité des demandes et des besoins,
devient indispensable. Ainsi, les études commanditées par la
Banque Mondiale, OCDE et l'Unesco ont abouti à l'émergence de
concepts de formel, informel et non formelle.
Au-delà de cette classification artificielle entre les
différentes formes d'éducation, l'origine des concepts de formel
et non formel a été forgé au niveau de la recherche et en
dehors de toute préoccupation organisationnelle, pour tenter de se
rendre compte d'une réalité pédagogique et
sociale caractérisée par le formalisme23(*). Cette réalité
que les chercheurs dans le domaine des sciences de l'éducation ont mis
en évidence à travers l'inégalité des chances
devant l'école. Préoccupée par, l'équité
sociale et la démocratisation de l'enseignement, l'éducation non
formelle se veut un complément voire un substitut de l'éducation
formelle, garantissant une éducation adaptée aux besoins de tous.
D'autant plus, on est de plus en plus conscient du fait que l'éducation
formelle a atteint ses limites, à certain égard, et que les
établissements scolaires ne sont pas toujours les meilleurs moyens pour
la réalisation d'un grand nombre de tâches
éducatives24(*).
Il fallait attendre l'année 1990 (Conférence
Internationale de l'Education Pour Tous) pour repenser les différentes
expressions. Ainsi, la plupart des expressions sont tombées en
désuétude, seules certaines expressions comme
alphabétisation, éducation des adultes, éducation de base
et éducation non formelle continuent à apparaître dans les
documents directifs et budgétaires des pays développés et
en voie de développement25(*).
On ne peut parler de l'éducation non formelle sans
mentionner l'éducation permanente. Cette dernière a radicalement
influencé la qualification de l'éducation non formelle.
I.1.2 Education permanente
P. Futur26(*) disait que l'histoire de l'éducation
permanente est méconnue, son origine remonte à Platon dans "Les
lois" où il favorisait "une éducation que chacun doit toujours
faire au cours de sa vie et selon son pouvoir".
P.Coombs27(*) pense que c'est le rapport de la commission de Faure
publié en 1972, qui a apporté une puissante caution
intellectuelle à l'éducation permanente. Cette commission
souhaitant une articulation solide entre l'enseignement scolaire et
l'éducation extra-scolaire, appelait de ses voeux la mise en oeuvre
d'une éducation globale, laquelle devait articuler les
différentes modalités éducatives28(*). (R.H.Dave, 1973)29(*) voit en éducation
permanente un concept global qui recouvre l'éducation formelle, non
formelle et informelle, dispensé à un individu tout au long de sa
vie pour son plus grand épanouissement personnel, social, et
professionnel, une notion qui vise à prendre en compte
l'éducation dans sa totalité, y compris celle qui est
dispensée à la maison, à l'école, dans la
communauté et sur le lieu de travail ou encore par le truchement des
médias ou dans un cadre d'autres institutions.
Trois raisons ont présidé également
à la construction de cette notion : Une raison anthropologique, une
raison socio-économique et une raison politique.
* Sur le plan anthropologique, l'éducation permanente
ne garantit plus la distinction abrupte entre l'enfant et l'adolescent qui
doivent apprendre, et l'homme mûr qui doit produire, mais s'inscrit dans
une conception de la vie comme un processus de construction dynamique, et
dans la conception d'un homme inachevé, conception renforcée par
l'accroissement de la durée moyenne de la vie biologique.
* Les raisons socio-économiques renvoient à une
obsolescence toujours plus rapide des connaissances dans des
sociétés technologiques, justifiant ainsi la permanence d'un
processus éducatif.
* La raison politique invoque une participation
éclairée du citoyen à la vie publique correspondant, pour
les promoteurs de l'éducation permanente, à une motivation de
démocratisation de la société.
Ainsi, l'éducation permanente est
considérée pour les uns comme un moyen pour arriver à une
société plus égalitaire et plus démocratique. Pour
d'autres, elle permet de rapprocher plus étroitement la formation au
monde de l'emploi. Pour d'autres encore, elle se confond avec l'action
socioculturelle. Cependant, malgré l'enthousiasme pour
l'éducation permanente, elle s'est heurtée à des
oppositions. Deux opposants farouches à l'éducation permanente
seront traités dans le cadre de ce travail. Il s'agit des Illichiens
(les tenants d'une société sans école) et les
planificateurs.
· Dans son ouvrage "le manifeste de
Cuernavaca"30(*),
E.Illich lance des critiques contre les promoteurs de l'éducation
permanente. Il voit en l'éducation permanente la tentation d'une
scolarisation à vie. Elle ramène les solutions aux
problèmes à la seule capacité de l'individu, pour qu'il
s'adapte et qu'il accepte une éducation "utile", c'est à dire
modelée selon les seuls besoins de l'appareil productif et de son
organisation. Il ajoute : l'éducation permanente, au lieu de
libérer l'homme, elle le rendrait utile à ceux qui en
bénéficient, c'est-à-dire aux classes dominantes et
maintiendrait l'illusion dans l'utopie. L'éducation permanente contribue
à renforcer le mythe qu'un surplus d'éducation permettra
nécessairement de mieux faire face aux problèmes de la vie
professionnelle ou d'accélérer la mobilité sociale.
· De l'autre coté, l'une des causes majeures des
mésententes entre les planificateurs et ceux qui divulguent
l'éducation permanente est justement que les exigences des premiers ne
sont pas satisfaites par les approximations des seconds. "Les planificateurs
voient dans le discours de l'éducation permanente que de vagues
esquisses futuristes de formation, dont on ne sait comment
l'appliquer"31(*). Ces
désaccords s'expriment par la confusion qui entoure la définition
de l'éducation permanente et les moyens de traduire les termes en
actions concrètes. En effet, tout consensus s'éclate, dès
que l'on essaie de préciser ce que couvre la notion d'éducation
dans la perspective de la permanence32(*), s'agit t-il de multiplier et diversifier les
institutions afin d'éduquer sans cesse l'humanité? Ou
plutôt de faciliter les conditions susceptibles de fournir les
instruments grâce auxquels, les individus et les collectivités
renforcent et développent leurs capacités à se
former ?
Par ailleurs, l'officialisation de l'éducation
permanente demande des innovations législatives gigantesques
(l'introduction des congés de formation, alternances des études
et du travail etc.). C'est pourquoi, l'IUE (Institut de l'UNESCO pour
l'Education à Hambourg) l'organisme chargé de promouvoir ce
concept, voit dans l'éducation permanente une métaphore
théorique en quête d'un contenu structuré. Il n'a pas
été possible de traduire en actions concrètes les
principes et les moyens formulés dans le rapport Edgar Faure33(*).
Face à ces insuffisances, les planificateurs
préféraient faire émerger du réel un état
ou un modèle de classification du type éducation
continuée, éducation des adultes, éducation formelle et
non formelle.
La commission européenne préfère
utiliser plutôt le terme "l'éducation et la formation tout au long
de la vie " au lieu de l'éducation permanente34(*) qui ne réduisent pas
l'éducation et la formation aux seuls aspects économiques.
Plus tard, en 1976, R.H.Dave35(*) définit l'éducation tout au long de la
vie comme un processus d'accomplissement du développement personnel,
social et professionnel tout au long de la vie afin d'améliorer la
qualité de la vie au plan individuel et collectif.
I.1.3 Origine et source de
l'éducation non formelle
D.Evans36(*) voit dans l'origine l'éducation non
formelle trois sources : les praticiens de l'éducation non formelle, les
planificateurs et les tenant d'une critique de la scolarisation.
· La source des praticiens ou des acteurs de
terrain : voulant théoriser leur pratique ont distingué
trois modes d'éducation :
F Education complémentaire à l'éducation
scolaire (nommée aussi domaine para-scolaire ou domaine
péri-scolaire : Clubs, chorales, associations
sportives...) ;
F Education supplémentaire (suite normale de
l'éducation scolaire, orientée vers la professionnalisation ou la
spécialisation) ;
F Education substitutive ou de remplacement(des
activités destinées aux enfants et adultes qui pour une raison ou
une autre, n'ont pas eu accès à l'enseignement de base). Dans un
certain cas, ce type d'éducation représente un tremplin vers
l'éducation formelle. Le contenu de ce type de programme est surtout
orienté vers les mécanismes de base la lecture et
l'écriture37(*). Ce
mode a inspiré aussi les concepteurs du programme de l'éducation
non formelle au Maroc, dans la mesure où les objectifs du programme est
d'insérer ces bénéficiaires dans l'école ou dans la
formation professionnelle
· La source des planificateurs est largement
inspirée des positions de P.Coombs : (Ce dernier voit dans les
politiques d'expansion et généralisation du système formel
dans les pays en développement une utopie dangereuse. La
nécessité de mettre en place des systèmes plus fluides est
indispensable)38(*).
Il ajoute encore que : les activités
éducatives non scolaires sont confuses et impossible de les
décrire ou de les soumettre à l'évaluation quantitative
pour une planification méthodique. C'est alors que des questions
se posaient avec insistances aux planificateurs : qu'entend-on par
éducation non formelle ? Que représente ce type
d'enseignement ? Quel en est son fonctionnement ? A qui s'adresse
t-elle ? Comment est-elle structurée, dirigée et
financée ? Quels sont les rapports avec le système
formel ? Les planificateurs se sont penchés sur deux types de
tâches préalables à toute planification :
ü La définition du concept l'éducation non
formelle et la détermination des activités qui
s'insèrent dans son champ;
ü Le contrôle des coûts, à travers la
soumission l'éducation non formelle à l'analyse et à
l'évaluation quantitative.
La troisième source, issue d'une critique de la
scolarisation, est tirée du courant de la déscolarisation
dirigé par Illich. Ce dernier voit que le système scolaire
obligatoire va à l'encontre du droit à
l'éducation39(*).
Il ajoute : la généralisation de l'enseignement obligatoire
à travers l'école formelle est un projet irréalisable.
Toutefois, les chances de réussite peuvent être beaucoup plus
importantes si d'autres institutions sociales s'occupaient de la
question40(*). D'autant
plus que l'école fait la confusion dans l'esprit de l'apprenant entre la
scolarité et l'apprentissage et entre la réussite scolaire et la
mobilité sociale41(*). Il arrive à la conclusion
d'éradiquer l'école de la société et de la
remplacer par d'autres institutions dont les valeurs ne sont pas celles de
l'école.
Cette triple origine trouve son fondement dans les tendances
éducatives nouvelles qui ont marqué une distinction entre la
scolarité et l'éducation. Cette dernière est prise dans le
sens d'un apprentissage tout le long de la vie. Cette conception nouvelle de
l'éducation a donné naissance au concept de l'éducation
non formelle.
I.1.4 Emergence et développement de
l'éducation non formelle
Les années 60 ont connu une prolifération des
activités éducatives novatrices hors du système formel
d'éducation. P.Coombs les qualifie d'anarchiques et de confus42(*). Ces activités visent
l'élargissement de l'accès à l'enseignement aux enfants
qui en sont privés ou l'amélioration de l'efficacité des
services éducatifs. Elles sont accompagnées d'une floraison
lexicale intense, parfois luxuriante, et paradoxalement le vocabulaire
circulé ne semble plus traduire un enracinement conceptuel et
théorique très clair. Il a pris diverses expressions :
éducation familiale, éducation et population, éducation
sanitaire, éducation environnementale, éducation de base, etc.
Dans un but de classer toutes les interventions éducatives (scolaires ou
non, continues ou non, systématiques ou non) qui contribuent à la
formation d'un individu ou d'une collectivité, le concept de
l'éducation non formelle a paru dans la littérature
éducative43(*).
I.1.4.1 Emergence de
l'éducation non formelle
L'émergence du concept d'éducation non formelle
est relativement récente, quoique la préoccupation que traduit
cette notion soit déjà ancienne. En effet, c'est
particulièrement dans les années 70 que l'éducation non
formelle a pris de l'importance. Ali Hamadache44(*) distingue les considérations qui ont
présidé à l'émergence de l'éducation non
formelle :
Education et apprentissage ne sont plus
considérés comme synonymes de « scolarité »,
même si un grand nombre de parents continuent à assimiler
éducation et école, préoccupés du "diplôme"
qu'est censée délivrer cette dernière, en relation avec
l'accès à un emploi par ailleurs de plus en plus
hypothétique. Cette identification de l'apprentissage avec
l'enseignement scolaire reste encore ancré dans l'esprit de nombre de
parents mais, en même temps, face aux échecs de cette école
dans laquelle ils ont mis tous leurs espoirs, la vague de mécontentement
et de critiques à l'égard des systèmes scolaires existants
ne cesse de s'amplifier et de devenir préoccupante.
Ce sont d'abord les insuffisances et les inadéquations
du système scolaire de type classique qui ont suscité cet
intérêt croissant pour des formes non scolaires
d'éducation, en tant que complément ou même substitut de
l'école. En fait, cet intérêt s'explique mieux par les
avantages que présente, pour le développement
socio-économique et/ou socioculturel, l'éducation non formelle,
surtout face aux résultats décevants d'une école dont le
contenu éducatif, ambitieux sur le plan académique, n'est ni
pratique ni concret, sans relation avec la vie quotidienne des apprenants et
dont les coûts restent élevés et, de ce fait, limitent son
expansion. Ce sont ces limites quantitatives et ces insuffisances qualitatives
de l'éducation scolaire qui obligent à recourir de plus en plus
à des apports extrascolaires (Furter, 1984, p.5).
L'élargissement des conceptions de l'éducation,
sous l'influence des idées de l'éducation permanente, propose des
cadres de référence qui permettent des prises de décision
à long terme qui diversifieront les fonctions, les tâches et les
apports de l'éducation selon les diverses formes institutionnelles
qu'eue peut prendre, même si au niveau national cette perspective
dépasse rarement le stade des intentions, faute de conditions
adéquates (Furter, 1984, p.7).
Au cours de son évolution, l'éducation non
formelle a passé des étapes. Dans un premier temps, elle a
été l'objet de nombreuses études et recherches concernant
l'éducation des adultes en relation avec l'éducation permanente,
dans la seconde étape et face aux échecs de l'école
conventionnelle, la vague de mécontentement et de critiques à
l'égard des systèmes scolaires, on a assisté à un
regain d'intérêt en faveur de l'éducation non formelle.
I.1.4.2
Développement de l'éducation non formelle
Si les conditions d'émergence de l'éducation non
formelle, au moins dans sa distinction avec le système formel
paraissaient claires au cours de la décennie 70, nous observons
aujourd'hui une difficulté de fixer une définition acceptable par
la communauté scientifique et le champ d'intervention de celle-ci. En
effet, ce champ est caractérisé par une polysémie,
perméabilité des classes entre elles, de points de vue parfois
contradictoires limitent les auteurs soucieux de qualifier l'éducation
non formelle. La nécessité d'une définition capable de
refléter cette multitude d'activités qui entrent dans son champ,
mais aussi sa qualité, devienne indispensable.
Il fallait attendre l'année 1990 (Année
Internationale de l'Education Pour Tous) pour repenser les différentes
expressions. Ainsi, la plupart des expressions sont tombées en
désuétude, seules, certaines expressions comme éducation
des adultes, éducation non formelle continuent à apparaître
dans les documents directifs et budgétaires des pays
développés et en voie de développement.
I.1.4.2.1 Conférence de Jomtien 1990
En 1990, des représentants de plus de cent cinquante
Etats se sont réunis à Jomtien en Thaïlande pour participer
à la Conférence Mondiale sur l'Education Pour Tous. Cette
conférence est organisée en réponse à la
reconnaissance généralisée d'une
détérioration des systèmes éducatifs au cours des
années 80, marquée par des millions d'enfants et d'adultes encore
analphabètes et mal préparé à la vie de leurs
propres sociétés. Etat considéré unanimement comme
handicap au développement économique et social. La
conférence a placé l'alphabétisation au coeur des grands
problèmes à résoudre.
Une des réalisations de la conférence de Jomtien
est la détermination des bases de la coopération internationales
à la lumière d'une nouvelle vision appelée "vision
élargie de l'éducation pour tous45(*)". L'adoption de cette nouvelle approche est le
résultat de la conviction presque unanime de tous les participants de
l'échec des formes traditionnelles d'alphabétisation de masse
organisées par des Etats, et de l'incapacité du système
formel à répondre aux besoins des différentes
catégories de la société. Cette nouvelle vision a
donné naissance à d'autres concepts, d'autres formes
d'éducation et à d'autres formes de formation
complémentaires.
Ainsi la déclaration mondiale sur l'éducation
pour tous, adoptée lors de la conférence de Jomtien a servi de
document de base pour les interventions des responsables politiques des
gouvernements, des agences de développement internationales et
bilatérales et des organisations non gouvernementales (ONG). La
conférence a fixé des objectifs à atteindre avant l'an
200046(*).
Dans la même année, la Conférence
internationale de l'éducation convoquée par l'Organisation des
Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, réunie
à Genève pour sa 42éme session du 3 au 8 septembre 1990
recommande aux ministères de l'éducation les mesures
suivantes47(*) :
· Art 4 : Les enfants non scolarisés dans le
système formel d'enseignement ne doivent plus rester en dehors du
système éducatif. La mise en place de structures non formelles,
non traditionnelles, innovantes et flexibles constitue une réponse
positive au système formel à condition de n'être pas
inférieures en qualité aux écoles proprement dites
qu'elles doivent compléter48(*);
Pour atteindre dans les délais voulus les objectifs
prévus pour les années 90, l'une des principales mesures à
prendre consistera à revoir les stratégies actuelles
d'alphabétisation et à y apporter les modifications
nécessaires. Les mesures suivantes pourraient ; entre outre ;
être envisagées au moment de rénover ces
stratégies :
· Art (d) : Des solutions complémentaires
d'appui, non formelles et souples, devraient être mises en place pour
faire bénéficier les enfants non scolarisés d'un
enseignement fondamental. Des infrastructures adaptées
bénéficiant le cas échéant du concours du
système scolaire devraient être créées pour assurer
leur efficacité. Le programme, les méthodes pédagogiques
et les horaires de travail devraient être aménagés en
fonction des besoins et des priorités d'apprentissage des enfants non
scolarisés.
La conférence recommande les mesures et programmes
concrets au niveau national. Afin de développer l'alphabétisation
et l'éducation fondamentale pour tous, il conviendrait entre outre, pour
chacun des pays :
· Art (k) : D'établir des partenariats
nouveaux et plus efficaces entre tous ceux qui sont intéressés
à la planification, à la mise en oeuvre et à la gestion
des programmes - que ce soit au niveau national, régional et
international- de manière à améliorer l'intégration
et la coordination des efforts et à en accroître ainsi la
rentabilité et l'impact49(*).
I.1.4.2.2 Définitions et clarification des
concepts:
Nous empruntons les définitions citées par
Denis.Poizat50(*),
illustrant les origines et l'évolution du concept de
l'éducation non formelle. Nous les présentons de la plus
récente à la plus ancienne.
Le concept " éducation non formelle" est ancien,
paradoxalement l'expression " éducation non formelle ", est
très récente. [Elle n'est employée en dehors des
cercles de la recherche que depuis le début des années 90,
à la suite de la conférence de Jomtien où elle fut
consacrée]51(*). En effet, avant 1990, il manquait un terme
simple courant pour désigner cette multitude d'activités
éducatives qui se déroulent en dehors du système classique
en faveur d'un accès pour tous à l'éducation et à
la formation, notamment pour les jeunes. Le seul qui existait
"alphabétisation" est fortement connotée dans son sens historique
comme une formule d'éducation de base des adultes.
L'"alphabétisation" ne rend pas compte des activités
éducatives destinées aux enfants et aux jeunes en dehors du
système formel, des activités de "post alphabétisation"
conçues pour apprendre un métier, plus encore, elle ne prend pas
en compte d'autres formes d'activités développés par les
organismes internationaux qui favorisent l'intégration des adultes dans
l'environnement socioéconomique et socioculturel (éducation
sanitaire, familiale, environnementale, etc.). Dans la réalité,
"alphabétisation" signifie précisément apprentissage
fondamental de l'écriture et de lecture. Cette terminologie
"alphabétisation" alimentait certain nombre de confusion et
n'était donc pas pratique. D'où la nécessité d'une
expression dont le contenu est capable de rendre compte des différentes
expériences et activités d'éducation et de formation pour
tous. Par conséquent, la nouvelle terminologie "éducation non
formelle" a été largement acceptée et
médiatisée par la communauté internationale.
I.1.4.2.3 Définition du concept de l'éducation
non formelle
La C.I.T.E52(*) de 1997 définit en ces termes
l'éducation non formelle : " toute activité
organisée et durable qui ne correspond pas exactement à la
définition de l'enseignement formel. L'enseignement non formel peut donc
être dispensé tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur d'établissements éducatifs et
s'adresser à des personnes de tout âge. Selon les
spécificités du pays concerné, cet enseignement peut
englober des programmes d'alphabétisation des adultes,
d'éducation de base d'enfants non scolarisés, d'acquisition de
compétences utiles à la vie ordinaire et professionnelle, et de
culture générale. Les programmes non formels ne suivent pas
nécessairement le système d'échelle et peuvent
être de durée variable".
La définition de la C.I.T.E s'est appuyée sur
les définitions précédentes, notamment celle de G.Carron
et Carr-Hill53(*) qui ont
réalisé un vaste travail de classification de l'éducation
non formelle en 1991. Eux-mêmes s'inspiraient des travaux
effectués par Ahmed et P.Coombs, par Inkei et al54(*).
Auparavant, La Belle55(*) décrit en 1982 l'éducation
non formelle comme " toute activité éducative
systématique organisée mise en oeuvre en dehors du
système formel en vue de promouvoir des types spécifiques
d'apprentissage à des sous-groupes particuliers". Elle n'est pas
institutionnalisée, graduée dans le temps, et n'est pas un
système d'éducation structuré hiérarchiquement
couvrant des premières années de l'école primaire aux plus
hauts niveaux des classifications universitaires; sans fréquentation
obligatoire, sans tests d'admission ni standardisation des curricula, ni de
pré-requis ou de certificats. De plus, si l'éducation non
formelle peut être planifiée et systématique, elle ne
dépend pas de préoccupations standardisées ou de fins
propres à son existence comme l'éducation formelle ou
encore n'a pas à être certifiée par l'Etat
Sur la base d'une étude réalisée par
l'ICED56(*), un groupe de
travail réuni au sein de l'Université du Michigan en 1981, a
établit une typologie des différentes éducations englobant
toutes les activités d'instruction des êtres humains, selon les
critères (l'émetteur et le récepteur de l'instruction).
Quatre catégories d'éducations sont dégagées,
constituant un cadre conceptuel complet qui englobe toutes les activités
d'instructions des êtres humains57(*) :
Education indirecte : instruction donnée
sans tentative délibérée de la part de la source
d'information de la donner o tentative délibérer de
l'acquérir de la part de l'élève ;
Education informelle : l'instruction est le
résultat d'une situation où soit l'élève soit la
source d'instruction s'efforce délibérément de favoriser
l'instruction, mais pas les deux à la fois ;
Education non formelle (extrascolaire) : toute
instruction extrascolaire que la source d'instruction et l'élève
favorisent de façon délibérée ;
Education formelle (scolaire) : elle
diffère de l'éducation non formelle en ce qu'elle est
donnée dans des établissements dits "écoles",
caractérisés par un système de classes en fonction de
l'âge des élèves auxquels un corps enseignants
qualifiés enseignent un programme de cours déterminé au
moyen de méthodes pédagogiques types.
Quatre ans auparavant, en 1977,
P.Furter qualifiait l'E.N.F. ainsi :
[ l'éducation non formelle est formée par
toutes les interventions éducatives qu'il faudrait promouvoir à
un moment donné pour une certaine clientèle et en fonction de
besoins et d'aspirations jugées prioritaires, soit par les responsables
de ces actions de formation, soit par les populations
intéressées]58(*).
En 1973, P.Coombs et al59(*), établissent une classification des
différentes éducations selon les critères "scolaire et
extra-scolaire".
Education formelle (scolaire) : le système
éducatif avec ses structures hiérarchiques et une succession
chronologique d'étapes allant de l'école primaire à
l'université et qui englobe, outre les études théoriques
de caractère général, divers programmes
spécialisés ainsi que des établissements dispensant une
formation professionnelle et technique à temps complet.
Education informelle (diffuse) : c'est par
excellence la démarche selon laquelle l'expérience de chaque
jour, les influences et ressources éducatives du milieu, à savoir
la famille, le voisinage, le lieu de travail et les loisirs, le marché,
la bibliothèque et les grands moyens d'information permettant à
chaque individu d'acquérir des manières de penser, un
système de valeur, des connaissances et des compétences
techniques.
La-Belle définit
l'éducation informelle comme "le processus permanent par lequel chacun
acquiert et accumule des connaissances, des compétences, des attitudes
et des imprégnations tirées des expériences quotidiennes
et de l'exposition à l'environnement ".
Education extra-scolaire (non formelle)60(*): Toute
activité éducative organisée en dehors du système
d'éducation formelle établi - exercée
séparément ou en tant qu'élément important d'une
activité plus large - destinée à servir des
clientèles et à atteindre des objectifs d'instruction
identifiables.
I.1.5
Démarcation entre éducation formelle, informelle et non
formelle
L'éducation extrascolaire (l'éducation non
formelle) se distingue des autres formes d'éducation parce qu'elle
n'institutionnalise pas nécessairement ses programmes de façon
permanente et parce qu'elle s'adresse rarement à une clientèle
universelle et enfin parce que ses objectifs sont le résultat de
négociations. Elle est donc flexible, sélective et
fonctionnelle.61(*).
Selon R.Evans, la ligne de démarcation entre
l'éducation formelle et non formelle est nettement indiquée par
les termes "scolaire" et "extra-scolaire". Toutefois, il se peut que certaines
activités ne relèvent pas clairement de la catégorie
formelle ou non formelle, par exemple lorsque l'école fait appel
à un auteur, narrateur ou un musicien, dans le cadre de ces
activités, après l'horaire normal de classe ".62(*)
La ligne de démarcation entre non formel et informel
subsiste dans le fait qu'il existe une volonté
délibérée de fournir une instruction programmée au
sein des systèmes non formels, absente au sein d'une éducation
informelle.63(*)
I.1.6 Champs de
l'éducation non formelle
Le champ de l'éducation non formelle et la nature de
ses activités se diffèrent selon le niveau socioéconomique
atteint du pays64(*).
* Dans les pays développés, l'éducation
non formelle assume les rôles suivants :
· Favoriser l'épanouissement des jeunes enfants et
les préparer à l'école formelle à travers les
émissions télévisées pour des jeunes ;
l'enseignement élémentaire ; etc. ;
· Complémenter l'enseignement formel à
travers la mise d'un ensemble d'activités périscolaires à
la disposition des scolarisés ;
· Dispenser des possibilités d'apprentissage
continué, pour ceux qui ont terminé leurs scolarités et
désireux de satisfaire leurs besoins dans des domaines en rapports avec
les conditions de travail ou purement culturelles.
* Dans les pays en voie de développement,
l'incapacité du système formel de garantir un enseignement pour
tous d'une part, et son inefficacité d'autre part, sont
déterminantes dans la prolifération des activités à
vocation non formelle. Ainsi, l'éducation non formelle dans ces pays
s'est consacrée à65(*) :
· Permettre aux jeunes non scolarisés l'occasion
de recevoir une éducation, voire la possibilité d'être
intégrée dans le système formel et particulièrement
pour les enfants âgés moins de 12 ans.
· Permettre aux enfants déscolarisés
d'élever leurs niveaux d'éducation pour les préparer
à la vie active.
En somme l'éducation non formelle peut prendre des
formes variées selon la population cible, les conditions d'inscriptions
et les institutions qui l'organisent, la nature des activités et le mode
d'apprentissage. Sans être exhaustif, F.Doukkali66(*) a cité plusieurs
formes dont voici les plus importants :
- L'éducation ou l'alphabétisation des enfants
et des jeunes en dehors de l'école ;
- L'alphabétisation des adultes ;
- La promotion de l'enseignement dans le monde rural ;
- L'enseignement supérieur non formel ;
- Les activités de culture et de loisir ;
- La formation pour améliorer les habiletés
linguistiques et les capacités de communication ;
- La formation dans les secteurs de la production agricole,
industrielle ou du service commercial.
A des degrés différents et dans des contextes
divers, G.Carron et C.Hill67(*), dégagent dans le champ de l'éducation
non formelle, quatre modes de relation avec le système scolaire, ils
distinguent ainsi l'éducation para-formelle, l'éducation
populaire, l'éducation en vue du développement personnel et la
formation professionnelle.
I.1.6.1 Education para-formelle
L'éducation para-formelle est
composée de tous les types de programmes éducatifs, qui
fournissent un substitut au temps plein scolaire. L'objectif principal de ces
programmes est d'offrir une "seconde chance68(*)" à ceux qui, pour des raisons diverses, ne
pourraient bénéficier de l'école classique. Ce domaine
inclut différents types de cours du soir, des programmes
d'alphabétisation, des cours à distance etc. Le résultat
central de l'éducation para-formelle réside dans le fait
qu'elle garantit les équivalences de diplômes correspondant au
niveau scolaire. Le secteur para-formel est caractérisé par une
explosion de cours privés à vocation commerciale mais aussi par
l'absorption des innovations para-formelles au sein du système formel.
La ligne de démarcation entre les deux est souvent difficile à
tracer69(*).
I.1.6.2 Education populaire
L'éducation populaire est ensemble de structures
administratives et associatives dont l'objet est d'aider tout un chacun
à trouver son chemin vers la culture. L'éducation populaire se
veut l'agent d'un développement culturel démocratique qui, par
priorité, devrait atteindre ceux qui subissent les conséquences
des inégalités et des injustices dans l'accès aux biens et
aux valeurs de la culture. Elle est définie ainsi : [ à
l'autre extrême du champ éducatif, on trouve un domaine entier
d'activités qui tente explicitement de se tenir à l'écart
du système formel, si ce n'est de s'opposer à ses principes de
fonctionnement. Le rôle central de ce domaine éducatif est
joué par des initiatives éducatives qui sont explicitement
dirigées vers les groupes marginaux. Dans de rares cas, ces projets sont
aidés par les gouvernements ou les instances régionales. Les
caractéristiques principales sont les suivantes: concentration sur les
publics pauvres, approche expérientielle (learning by doing), haut
degré de flexibilité et une constante préoccupation
d'adapter les activités d'apprentissage aux besoins mouvants des
usagers. On trouve par ailleurs dans l'éducation populaire une prise en
compte importante de la notion de collectivité]70(*).
I.1.6.3 Education en vue du développement
personnel
L'éducation pour le développement personnel
(musique, langues sports, etc.) est assurée par des clubs, des
institutions culturelles et des associations, dans la plupart des cas, c'est le
"client" qui paie les services.
I.1.6.4 Formation professionnelle.
Les activités décrites dans cette section ne
comprennent pas celles de la formation professionnelle offerte à plein
temps par des écoles techniques.
Elle comprend un vaste de programme d'éducation non
formelle, des pratiques commerciales et artisanales, des écoles dans le
domaine paramédical : Aides soignantes, techniciens dentaires,
etc.) qui sont offertes aux élèves quittant l'école
prématurément et aux jeunes adultes. Cette catégorie
groupe un ensemble d'écoles de commerce. On y enseigne la
dactylographie, la sténographie, la soudure, etc. un grand nombre de ces
cours sont offerts à tous ceux qui s'y intéressent moyennant des
droits d'inscription élevés.
Conclusion
Plusieurs considérations ont participé à
l'émergence et au développement de l'éducation non
formelle dont la plus importante est la conscience de plus en plus forte de
l'incapacité du système scolaire de répondre aux besoins
des individus et des sociétés dans un monde
caractérisé par des mutations permanentes.
Cette situation a conduit au développement des
activités éducatives, qui ont pris des expressions diverses et
manquaient d'enracinements théoriques et conceptuels. Par
conséquent, la nécessité d'une définition unique
et universelle, capable de refléter la diversité des
activités et l'hétérogénéité des
demandes et des besoins, devient indispensable. Il fallait attendre 1990 ;
l'Année Internationale de l'Education Pour Tous, pour éliminer
la plupart des expressions, seules, certaines expressions comme
alphabétisation, éducation des adultes, éducation de base
et éducation non formelle continuent à apparaître dans les
documents directifs et budgétaires des pays développés et
en voie de développement.
Au cours de son évolution, l'éducation non
formelle a passé par des étapes et a subi des modifications sur
les plans des programmes, des méthodes pédagogiques et les
horaires de travail qui devraient être aménagés en fonction
des besoins et des priorités d'apprentissage.
En 1973, P.Coombs et al, établissent une
classification des différentes éducations selon les
critères "scolaire et extra-scolaire".
La-Belle définit
l'éducation non formelle comme " toute activité éducative
systématique organisée mise en oeuvre en dehors du
système formel en vue de promouvoir des types spécifiques
d'apprentissage à des sous-groupes particuliers".
A des degrés différents et dans des contextes
divers, G.Carron et C.Hill, dégagent dans le champ de l'éducation
non formelle, quatre modes de relation avec le système scolaire, ils
distinguent ainsi l'éducation para-formelle, l'éducation
populaire, l'éducation en vue du développement personnel et la
formation professionnelle.
Au cours de son histoire et à l'instar des autres
sociétés, le Maroc a développé des formes
d'éducation non formelle. Son émergence est liée aux
conditions historiques, politiques et culturelles.
I.2
Education non formelle au Maroc : Quelle politique ?
Chaque société au cours de son histoire a
développé des formes d'éducation non formelle. Son
émergence est liée à des conditions historiques,
politiques et culturelles du pays. Son développement est une
conséquence de la façon de l'organisation des structures sociales
et économiques de chaque société. Les paragraphes qui
suivent traitent le contexte dans lequel s'est développée
l'éducation non formelle au Maroc ; la mise en oeuvre du programme
de l'éducation non formelle et la dynamique de fonctionnement en
relation avec les résultats produits.
Au Maroc, le programme de l'éducation non formelle a
adopté la définition de La-Belle. Nous pensons que celle de
P.Coombs est plus adaptée au contexte marocain.
Malgré ce qu'on penser, le programme dans sa version
actuelle ne constitue pas un système distinct ou parallèle
à celui du système formel. Certes, le programme se compose de
sous-programmes (programme pour la petite bonne, les enfants qui travaillent
dans l'artisanat, les enfants âgés de 9-11ans, les enfants de
12-16ans, etc.), mais ces éléments manquaient d'interconnections
et d'interdépendance entre eux71(*).
La création récente du Secrétariat d'Etat
chargé de l'Alphabétisation et de l'Education Non Formelle laisse
penser que le Gouvernement a exprimé une volonté de clarifier et
de simplifier les dénominations (alphabétisation et
éducation non formelle). Ainsi :
· l'alphabétisation concerne les adultes
âgés de 16 ans et plus,
· l'éducation non formelle concerne les jeunes
âgés de 9-16 ans.
I.2.1 Emergence et
développement de l'éducation non formelle au Maroc
Plusieurs considérations ont été à
l'origine de la prise de conscience de la nécessité de
diversifier les modes de scolarisation et au retour à des formes de
l'éducation non formelle. Toutes, ces considérations se recoupent
et se chevauchent sur plusieurs points en un système de relations
complexes, l'un englobant l'autre ou le prolongeant. Chacune des
considérations met l'accent sur un contenu, un processus et des moyens
organisationnels. Quel est alors le contexte historique et culturel
particuliers : à quelle époque ? Au nom de quelle
idéologie et dans quelle culture politique a t on lancé le
programme ? Sur la base de quelles critiques de la situation sociale, en
invoquant quelles justifications et quels résultats prévisibles
et avec quelles conséquences réelles ?
I.2.1.1 Genèse de l'éducation non formelle.
Compte tenu de la définition adoptée par le
programme, cette section tente de parcourir l'histoire du Maroc depuis la
colonisation jusqu'au 1997 à la recherche des formes et
d'activités éducatives qui s'inscrivent dans le cadre de la
définition adoptée.
Pendant la période de protectorat, ils existaient
à coté du système traditionnel, des formes de
l'éducation non formelle. En effet, "Le mouvement des écoles
libres"(ÍÑßÉ
ÇáãÏÇÑÓ
ÇáÍÑÉ) a crée des écoles qui
s'appelaient les écoles
libres""ÇáãÏÇÑÓ
ÇáÍÑÉ. L'objectif assigné à
ces écoles est de contrecarrer l'idéologie et la politique
véhiculées par les écoles créées par les
Français pour la population autochtone72(*). A partir de 1945, le mouvement nationaliste et
l'institution royale ont adopté ces formes d'éducation. Un
ensemble de règlements organisant sa structure et son fonctionnement ont
vu le jour. En 1947. Ces formes ont pris forme d'un système autonome
qui demandait sa part dans le budget de l'Etat73(*).
Après l'indépendance, et après
l'instauration de l'enseignement public, la politique éducative s'est
orientée vers deux axes : la généralisation de
l'enseignement pour tous les enfants et l'alphabétisation des adultes.
De ce fait, le système formel a pris en charge la responsabilité
de scolariser tous les enfants. Le système non formel s'est
adapté à l'environnement nouveau. Il est devenu le noyau de
l'enseignement privé74(*). La forme d'éducation non formelle la plus
répondue est l'alphabétisation des adultes.
Les travaux académiques sur la question de
l'enseignement au Maroc ne cessent de critiquer le système scolaire
actuel et proposent des solutions pour les enfants non scolarisés et
déscolarisés :
8 En 1981, K.Tber recommandait l'instauration d'un
système de récupération pour ceux qui redoublent plus de
deux fois, ceux qui abandonnent l'école volontairement ou ceux qui sont
contraints par le système, à abandonner75(*).
8 En 1995, M.Radi proposait la mise en place d'un Programme
National de l'Education Pour Tous, pour venir aux difficultés de la
scolarisation rurale et rattraper le retard pris par notre pays dans le domaine
de l'éducation76(*).
8 En 1996, et sur la base des propositions de M.Radi, le
Ministère de l'Education Nationale a mis en oeuvre le projet "Education
Pour Tous" en faveur des enfants non scolarisés et
déscolarisés âgés 8-14 ans77(*).
Le terme "éducation non formelle" n'est apparue dans
les documents officiels du Ministère de l'Education Nationale qu'en 1997
à l'occasion de l'instauration au sein du ministère, la
Direction de l'Education Non Formelle.
Si le terme éducation non formelle est apparu
tardivement, les activités éducatives qui relèvent de ce
domaine sont apparues dans un contexte marqué par la prise de conscience
de la "société civile" des différentes formes de
l'exclusion sociale de certains groupes sociaux. En effet, sur la base des
expériences initiées par certaines ONG, le Ministère de
l'Education Nationale a développé un "programme de
l'éducation non formelle" destinée aux enfants non
scolarisés et déscolarisés dont la gestion relevait de la
Direction de l'Education Non Formelle (DENF).
Plusieurs considérations sont à l'origine de
l'adoption du programme de l'éducation non formelle. Dans un but
didactique nous les présenterons en deux groupes : des
considérations internes et des considérations externes.
I.2.1.2 Considérations internes
Les considérations internes sont liées à
la dynamique propre du système scolaire et à l'évolution
de la société marocaine, marquée par une la prise de
conscience du coût économique et social de la "non-scolarisation"
de la population sur le développement de la société
marocaine
I.2.1.2.1 Contexte
lié au fonctionnement propre du système scolaire
Malgré le consensus autour de la
nécessité d'alphabétisation des adultes et de l'urgence de
la généralisation de l'enseignement pour arrêter
l'analphabétisme à la source, les efforts consentis par le Maroc
en la matière depuis l'indépendance restent en deçà
du seuil exigible pour un décollage significatif dans le sens d'un
développement socioéconomique durable. L'école formelle a
montré ces limites comme en témoigne la proportion des enfants
non scolarisés, le pourcentage des enfants qui abandonnent
l'école à un âge précoce et la proportion des
analphabètes. L'école formelle dans sa conception actuelle a
échoué dans sa mission de généralisation de
l'enseignement au profil des enfants ruraux. A la difficulté de
pénétrer de manière satisfaisante le milieu rural,
s'ajoute l'abandon précoce d'une importante proportion des enfants
scolarisés annuellement. Parce que le système formel est mal
adapté aux besoins des catégories les plus
défavorisées.
La conjugaison de ces deux facteurs a conduit à la non
scolarisation de prés de 2.5 millions d'enfants en âge de
scolarité obligatoire représentant 42% de cette tranche
d'âge, ne sont pas à l'école parce que le système
formel n'arrive pas à les scolariser ou à les retenir dans le
cycle fondamental78(*) .
Tableau N°1: Répartition d'enfants non
scolarisés de 8-16 ans selon le milieu et le sexe -année scolaire
97-98-
Milieu
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Urbain
|
250.969
|
335.519
|
586.488
|
Rural
|
765.140
|
1.062.509
|
1.827.649
|
Total
|
1.016.109
|
1.398.028
|
2.414.137
|
Source : Direction de la Statistique, des Etudes et de la
Planification-Division des Etudes et des Statistiques
"Ces jeunes, s'ils ne bénéficient pas d'un
programme approprié, viendront grossir les rangs de leurs
aînés déjà plongés dans les
ténèbres de l'analphabétisme et continueront à
perpétuer l'analphabétisme. L'objectif dans l'immédiat,
est d'intégrer les jeunes de 8-16 ans non scolarisés dans un
système de l'éducation non formelle."79(*).
Au-delà de cette considération interne
liée au fonctionnement propre système formel, d'autres
considérations liées à la politique éducative,
à la conjoncture économique et financière ont
favorisé l'adoption du programme de l'éducation non formelle.
I.2.1.2.2 Contexte
politique
L'évolution du système éducatif montre
que son développement est lié plus étroitement au le
système politique et idéologique qu'au le système de
production80(*). Ce point
de vue est partagé aussi par (M.Abed.El Jabri, 1973 et M.EL Marrouni
1996). Cinq facteurs caractérisent le système éducatif
marocain81(*),
qualifié en situation de crise selon A.Cherkauoi82(*) et qui sont responsables
des résultats affichés:
§ La réduction de l'éducation dans sa
dimension scolaire (nous avons aborder ce volet en détail dans le
paragraphe éducation permanente). Cette vision simpliste, a conduit le
Maroc à se lancer dans la politique expansionniste du système
scolaire sans tenir compte du terrible déchet que représentent
les abandons du système scolaire.
§ L'inadaptation de l'école avec son
environnement, marquée selon Kadija. TBER83(*) : l'école
marocaine continue à dispenser un savoir scolastique servi par une
pédagogie traditionnelle ; l'aspect de ce savoir est plus urbain
que rural, plus littéraire que pratique. C'est un enseignement
religieux, dénué d'imagination, s'inspirant plutôt d'un
enseignement religieux influencé par l'enseignement dispensé par
le protectorat
§ L'inadéquation avec le système de
production, marquée par le taux de chômage des
diplômés élevé ;
§ L'inégalité des chances entre sexe et
entre milieu ;
§ La prédominance d'une administration
centralisée dans la gestion des affaires éducatives qui ne laisse
aucune place à la gestion participative.
I.2.1.2.3 Contexte
économique et financier
En effet, les débuts des années 80 sont
marqués par : La crise de la dette, l'ajustement structurel dont
les manifestations sont bien connues sur les secteurs sociaux. L'État
qui, naguère, subvenait intégralement aux besoins de
l'école en la dotant de moyens financiers, matériels, didactiques
et humains, s'est vite essoufflé.
L'affaiblissement de "l'Etat-Nation" a favorisé
l'émergence du discours politique sur "l'approche participative", la
décentralisation et la déconcentration comme des leviers de
développement. Cet affaiblissement a été aussi à
l'origine de l'émergence d'un état d'esprit nouveau favorable
à la reconnaissance, du coté des pouvoirs publics, d'une
"société civile", afin de rattraper le retard accusé dans
les domaines sociaux suite à l'ajustement structurel. La contribution
des ONG en terme de ressources (les locaux et le personnel) a conduit d'une
part à la concrétisation de la politique de "proximité",
et d'autre part à un allégement des charges du pouvoir public..
La concrétisation du discours politique, s'est
traduite au niveau du Ministère de l'Education Nationale par la mise en
place d'une stratégie d'intervention axée sur l'implication des
ONG dans la promotion de l'éducation pour tous.
Par ailleurs, l'ampleur de l'analphabétisme qui
continue à peser lourdement sur le secteur économique vient
aggraver la situation, qui risque de compromettre le développement
économique et social du pays dans une ère marquée par la
globalisation et la compétitivité farouche des économies.
Cette situation se reflète aussi dans les données ci dessus et
qui place le Maroc à la 125éme place sur 174 pays dans
l'échelle de l'indicateur du développement humain pour
l'année 200484(*).
I.2.1.2.4 Contexte
social
Les déclarations de la conférence de Jomtien sur
l'éducation pour tous, qui louent les vertus de l'esprit de
"partenariat", ont joué un rôle indéniable dans la
diffusion internationale de cette notion85(*). Ce mouvement est en vogue aujourd'hui et trouve sa
justification dans : Le cadre général de la politique de
décentralisation d'une part, la problématique
générale du rôle de l'Etat dans le financement de
l'éducation, et en opposition avec l'image d'un Etat
omniprésente, voire totalitaire.
Il a d'ailleurs une certaine parenté avec la notion de
développement participatif. Ainsi pour le PNUD l'approche participative
est[une méthode de développement dans laquelle les
populations ont un rôle déterminant dans le processus de
conception et de mise en oeuvre des actions de
développement.]86(*). Cette définition porte diverses
interprétations de la part des acteurs de développement. Pour
beaucoup de personnes, insistent sur la notion de partenariat ou la prise en
compte et l'association des diverses catégories de populations, victimes
d'exclusion ou de marginalisation, afin de leur offrir un cadre de vie
meilleure.
Le développement de la "société civile"
au Maroc suite à un climat favorable a été d'une
importance capitale dans le soulèvement de la réalité de
certains groupes défavorisés, qui subissent en plus l'exclusion
sociale et économique, l'exclusion scolaire et éducative.. Il
s'agit notamment des enfants de la rue, les petites bonnes, les enfants
travaillant dans l'artisanat.
I.2.1.3 Considérations externes
Le Maroc a adhéré, dans le cadre des
impératifs de son développement, aux recommandations des
différentes conférences mondiales. Ainsi, le Maroc a
adopté les recommandations de la conférence des ministres de
l'éducation tenue à Addis-Abeba en 1961. L'une des principales
recommandations était la scolarisation universelle en dix ans, dans le
souci de démocratisation de l'éducation. En 1990, il a ratifie la
Déclaration Mondiale de Jomtien sur l'Education Pour Tous
(Thaïlande 1990), le Maroc s'était engagé d'oeuvrer, de
concert avec les organisations internationales, les institutions d'aide
multilatérale et les ONG, au développement de l'éducation
fondamentale. En 1989, il a ratifié la Convention relative aux droits de
l'enfant. En 2000, il a ratifié la convention n°138 sur l'âge
minimum d'admission au travail, et en 2001 la convention n°182 sur les
pires formes de travail des enfants87(*). Ces obligations internationales ont facilité
l'adoption du programme de l'éducation non formelle.
I.2.2 Mise en
oeuvre du programme de l'éducation non formelle
Dans ce contexte général, le Ministère de
l'Education Nationale a mis en oeuvre un programme d'éducation non
formelle. En 1998, une structure administrative érigée au grade
d'une direction est créée pour gérer le programme. Cette
structure se compose de :
* Division des programmes et des curriculas ;
* Division de la formation;
* Division de partenariat et de recensement.
La structure organique et fonctionnelle de la direction
englobe toutes les activités nécessaires au démarrage du
programme. C'est une est une entité qui travaille indépendamment
des autres directions
I.2.2.1 Singularité du programme
[Ce programme se veut un cadre adéquat pour une
éducation organisée en dehors du cadre scolaire traditionnel et
visant tout enfant, en âge de scolarisation, mais se trouvant en dehors
de l'école formelle, pour une raison ou pour une autre. Par ailleurs,
l'éducation non formelle est conçue comme une action
complémentaire de l'école formelle pour atteindre la
généralisation de la scolarisation ainsi que l'application du
principe de l'Education Pour Tous adopté par la conférence de
Jomtien 1990.]88(*).
Ceci représente l'essentiel du programme dans sa
délimitation du champ d'action et d'intervention que dans son objectif
à atteindre.
Sa mission et la mise et l'exécution d'une
stratégie distincte par sa nouveauté qui repose sur :
(1)l'implication des ONG comme partenaires et acteurs dans le
domaine de l'éducation non formelle ;
(2) la prise en compte d'enfants qui étaient
marginalisés institutionnellement et pédagogiquement.[En
effet, nous sommes passés de la situation où ils étaient
inexistants dans les programmes éducatifs à une situation
où un programme national particulier leur est
réservé.] 89(*).
Ainsi, le Ministère de l'Education Nationale a
assigné au programme de l'éducation non formelle d'atteindre des
objectifs :
I.2.2.2 Objectifs généraux du programme90(*)
Le programme d'éducation non formelle vise les
objectifs suivants :
· Assurer l'éducation pour tous afin de contribuer
à l'éradication progressive de l'analphabétisme ;
· Réinsérer les enfants
bénéficiaires du programme dans les structures du système
formel ou dans la formation professionnelle ou les préparer à la
vie active ;
· Impliquer et mobiliser les organismes gouvernementaux,
les organisations non gouvernementales et la société civile,
autour de l'objectif de l'éducation pour tous ;
· Promouvoir l'emploi des jeunes diplômés
par les organisations non gouvernementales91(*).
Nous ne pensons pas que la mobilisation de la
société civile et les ONG constituent un objectif du programme,
de même celui de l'emploi des jeunes diplômés. Se sont
à notre sens, les innovations apportées par le programme. Se sont
les éléments de la stratégie sur lesquels se base le
programme pour réaliser les objectifs.
I.2.2.3 Principes
et stratégie du programme
Pour la réalisation des ces objectifs, le programme
d'éducation non formelle est conçu selon une approche
intégrée qui repose sur les principes suivants :
· Flexibilité et adaptation au niveau des
opérations de préparation et d`exécution.
· Partenariat avec les associations, les organisations et
les différents intervenants.
· Fonctionnalité et adaptation des curricula
éducatifs en fonction des situations et des besoins de chaque
catégorie de bénéficiaires.
· Fonctionnalité des plans de formation par
rapport aux spécificités de chaque groupe d'intervenants.
· Régionalisation des activités et du
suivi.
· Evaluation des actions pour la régulation et du
développement du programme.
I.2.2.4 Population
cible
Le programme s'adresse à une population dont le profil
psychologique et socioéconomique et culturel peut être
qualifié de difficile. Il s'agit des enfants et adolescents de
8-16 ans non scolarisés ou déscolarisés et qui peuvent
être :
· Des enfants et des jeunes en situation difficile
(enfants de la rue, jeunes délinquants,
· Des jeunes dans les centres pénitenciers ou
placés dans les centres de rééducation;
· Des enfants et jeunes en situation de travail ( petites
bonnes, apprentis dans l'artisanat, dans les ateliers, les commerces..);
· Des enfants du milieu rural et du
périurbain.
Au-delà de cette classification selon le type
d'occupation. Une étude entreprise par B.Azoui et M.Ghefrane92(*), a permis de ressortir
à travers l'analyse multidimensionnelle une typologie des enfants non
scolarisés et déscolarisés selon les besoins
éducationnels:
Classe1 : groupe d'enfants non scolarisés en
situation de contrainte, caractérisé par l'exclusion
sociale, économique et culturelle. La non-scolarisation dans le
système formel est conséquente à la suite des
activités de corvée, une instabilité à la fois
géographique et familiale, un cadre éducatif et familial
autoritaire...
Classe2 : groupe d'enfants déscolarisés
en situation à risque, caractérisé par l'exclusion
sociale, économique et culturelle. La déscolarisation, un temps
réellement contraint conséquent à la suite de leurs
situations du travail, exode rural des parents, un cadre éducatif
familial instable dû à des comportements violents...
Classe3 : groupe d'enfants plutôt
déscolarisés en situation limite, caractérisé
par l'exclusion sociale, économique et culturelle et plutôt une
déscolarisation précoce, des activités économiques
informelles de survie, une instabilité géographique des parents
due à l'exode rural, un cadre éducatif familial instable dû
à des comportements parentaux plutôt incohérents, une
instabilité psychologique due à une rupture précoce avec
la famille, une insécurité liée aux modes et conditions de
vie dans la rue, et, aussi, marqué par des contraintes à la
scolarisation plutôt de type familial et scolaire.
Si l'analyse multidimensionnelle a montré l'existence
de trois classes hétérogènes, l'analyse n'a pas
détecté une différence dans la situation économique
et sociale. La population cible du programme de l'éducation non formelle
présente des caractéristiques communes: L'exclusion sociale,
économique, culturelle et scolaire.
Ces différents profils descriptifs de la population
potentielle mesurent l'ampleur du défi auquel est confronté le
programme de l'éducation non formelle. Un défi qui ne peut
être relevé par une approche pédagogique classique, ni
même par une approche différenciée en pédagogie. Le
besoin d'éducation n'est pas perçu chez cette population comme un
besoin immédiat et pressant, comparativement aux autres besoins vitaux
(survivance, besoin d'être aimé et le besoin de la
sécurité). Ce n'est qu'en intégrant la dimension sociale
et affective, qu'on pourrait améliorer l'efficacité du
programme93(*).
I.2.2.5 Budget
alloué au programme
Pour faire face à cette population qualifiée de
difficile et spécifique, criblée par de multiples handicaps, le
ministère réserve annuellement une enveloppe budgétaire
d'environ 20 millions de dirhams. 95% du budget est versé aux
associations pour indemniser les animateurs, le reste pour la formation et la
production des curriculas. En monnaie courante, le coût unitaire moyen de
formation par bénéficiaire du programme varie entre 500Dh et
600Dh alors que ce coût varie entre 2900Dh et 3000Dh pour un
élève du primaire94(*). C'est paradoxalement les bénéficiaires
du programme de l'éducation non formelle qui ont besoin le plus de
soutien et d'aide qui reçoivent le moins de budget.
L'enveloppe budgétaire qui a stagné depuis le
lancement du programme, semble avoir, entre autres, des répercussions
négatives sur les réalisations du programme.
I.2.2.6 Bilan et
performances du programme
191518 enfants non scolarisés ou
déscolarisés ont bénéficié du programme,
sous la formule "Partenariat avec les associations" et 13103 enfants sous la
formule" cycle d'insertion scolaire95(*)".
Depuis son lancement, le nombre de bénéficiaire
ne cesse de diminuer, en 2002/2003 l'effectif annuel des inscrits est
estimé 27442, alors qu'au début de programme la capacité
de recrutement était 35855. Ce constat laisse penser que le programme
tel qu'il est entrepris actuellement s'essouffle et connaît un certain
nombre de contraintes.
A Ce rétrécissement de la capacité de
recrutement des bénéficiaires du programme s'est
accompagné par de faibles performances mentionnées
précédemment ;
A Une des causes directes de cette performance est la
proportion importante des bénéficiaires qui abandonnent le
programme avant la fin de l'année. D'autres contraintes ont leurs
importances dans l'explication de ces performances.
I.2.2.7 Contraintes
du programme
Malgré son importance comme composante primordiale du
système éducatif, le programme de l'éducation non formelle
connaît un certain nombre de contraintes et de difficultés qui
limitent son devenir comme un système alternatif et
complémentaire dans le domaine de l'éducation.
Les responsables de la Direction de l'Education Non Formelle
incombent ces résultats aux :
· Faibles ressources allouées au
programme :
Le budget alloué ne permet pas de mener des actions qui
aient un impact notable sur le terrain. La divergence entre le discours
politique et l'action de l'Etat dans ce domaine, dans la mesure ou la charte
stipule que des moyens conséquents devraient être
mobilisé pour le programme;
· Difficultés de recruter des
bénéficiaires :
l'éducation n'est pas une nécessité
urgente devant les autres urgences de la vie quotidienne. Cette
difficulté renvoie à l'absence d'une stratégie de
communication et de mobilisation. Dans son étude, H.Mahfodi96(*) déclare que se sont les
animateurs qui font "le porte à porte" sans aucun soutien de la
majorité des associations et de la Direction. Il ajoute qu'en l'absence
de textes qui incrimine l'exploitation des enfants dans les activités
économiques et la mise en application la loi sur l'obligation de la
scolarisation, les effectifs des non scolarisés et
déscolarisés continueront à augmenter. L'étude
(MEB/BIRD) souligne de son coté : " La variable recrutement des
enfants est influencée principalement par les paramètres du
contexte de la formation tels que le rôle du milieu et la
proximité de l'école ainsi que la bonne gestion de l'école
et une implication de l'association"97(*).
· Difficulté de motiver et de retenir les
bénéficiaires :
Sur la question des déperditions,
l'étude(MEN/BIRD)98(*) résume :"Les
déperditions
sont également influencées par les
paramètres du contexte et de l'école et de sa gestion. Cependant,
d'autres paramètres liés à l'implication réelle de
l'ONG dans le processus de l'apprentissage, la compétence de l'animateur
et l'adaptation du programme aux attentes des apprenants peuvent avoir une
influence déterminante sur le niveau de déperdition ".
Nous pensons que les élèves des
découragent , quand ils se rendent compte que le programme ne livre pas
de diplôme et que la formation dispensée ne leur permet pas
d'accéder à un métier ou à la formation
professionnelle.
Il est à noter que malgré la signature d'une
convention de coopération et de partenariat entre le Secrétariat
d'Etat Chargé de Lutte Contre l'Analphabétisme et de l'Education
Non Formelle et le Secrétariat d'Etat Chargé de la Formation
Professionnelle, aucune démarche n'a été entreprise pour
faciliter l'insertion des bénéficiaires du programme de
l'éducation non formelle
· Absences de textes régissant le domaine de
l'éducation non formelle et son articulation avec le système
formel et la formation professionnelle. A ce propos, la Direction de
l'Education Non Formelle a proposé un ensemble de textes qui n'ont pas
donné suite ;
· Manques de professionnalisme et de sens de
responsabilité chez les associations partenaires ;
· Absence d'une carte éducative de
l'éducation non formelle (système de récupération);
· Manque d'un cadre juridique qui
réglemente le partenariat entre l'Etat et les associations. En 2003 une
circulaire de Premier Ministre portant le numéro 7/2003 vient
d'apparaître dans ce domaine ;
· Faiblesse de mécanisme de contrôle et
de suivi, qui renvoie à notre sens à :
* Un manque de communication entre la Direction de l'Education
Non Formelle et les délégations provinciales du MEN d'une part
entre les délégations et les associations d'autres part ;
* Une confusion dans les attributions, les tâches et la
nature de la relation entre les responsables du bureau de l'éducation
non formelle et les associations ;
Si les responsables de la Direction de l'Education Non
Formelle imputent ces performances aux facteurs externes du programme,
l'étude (MEN/ BIRD) accuse aussi d'autres facteurs internes. Il s'agit
principalement de la stratégie d'intervention et la gestion du
programme. Sur ces points il propose" La mise en place d'une autre
stratégie d'intervention"99(*).
Cette stratégie repose sur les actions
suivantes :
· Faire revivre la formule du "cycle d'insertion
scolaire" pour les enfants de 9-11 ans en mobilisant les structures et les
moyens propres du MEN pour reprendre cette clientèle dans le
système formel ;
· Instaurer un programme spécifique de type
alphabétisation-initiation professionnelle, destiné à la
population d'enfants âgés de 11-16 ans qui serait du ressort de
Secrétariat d'Etat Chargé de Lutte Contre l'Analphabétisme
et de l'Education Non Formelle.
En ce qui concerne la gestion, l'étude
(MEN/BIRD)100(*)
propose : La mise en place d'un processus de contrôle et
d'évaluation de l'action des opérateurs et des intervenants, d'un
manuel de procédures précisant la nature des actions et
l'étendue des champs couverts par du programme et le passage de la
gestion par objectif à une gestion par résultat.
De son coté H.Mahfodi101(*), met en exergue : l'ambiguïté de la
situation administrative des animateurs, la difficulté de gérer
les classes à niveaux multiples conséquence de la modicité
de la formation reçue, la difficulté de contrôler et de
motiver une population difficile et spécifique. Cette situation est
source d'insécurité et de démotivation pour les animateurs
et qui ne peut qu'avoir un impact négatif sur les acquisitions des
enfants et sur leurs rétentions. Il ajoute encore : Le programme
semble lancé à la hâte, et manquait de visibilité et
ces objectifs ne sont pas suffisamment pertinentes.
Suite aux insuffisances du programme cité ci-haut, la
Direction de l'Education Non Formelle est entrain d'élaborer une
nouvelle stratégie d'intervention qui entrera en vigueur l'année
scolaire 2005/2006.
I.2.3
Dynamique de fonctionnement et résultats du programme.
Ce schéma décrit l'essentiel du processus de
fonctionnement du programme de l'éducation non formelle :
Insertion
Recrutement
DENF
Associations
Animateurs
Elèves
DPMEN
Dynamique des relations
Proposition aux examens
(output)
Abandons du programme
Insérés dans le formel
Insérés dans le S.F.P
Préparés à la vie
active
(input)
Phase I Phase II
Phase III Phase IV
DENF : Direction de l'Education Non Formelle.
DPME : Délégation Provinciale du
Ministère de l'Education Nationale.
S.F.P : Système de la Formation Professionnelle.
I.2.3.1 Phase I : Etape de recrutement
Dans le cadre du partenariat avec les associations, il est
mentionné que l'association se charge de recrutement des enfants. En
réalité, se sont les animateurs qui s'occupent de cette tache.
Parce que se sont ces enfants recrutés qui garantissent le salaire des
animateurs. Chaque animateur est censé recruter 30 enfants pour former
une classe.
A ce stade nous nous demandons. Comment se fait le processus
de recrutement ? Est-ce que le processus de recrutement se fait
facilement ? Comment arrivent les associations et les animateurs à
convaincre les enfants et leurs parents de l'opportunité de
l'éducation ? Où trouvent t-ils ces recrutés ?
Par Quels moyens se fait le recrutement ? Quand procèdent t-ils au
recrutement ?
En somme, cette phase a conduit des effectifs importants des
non scolarisés et déscolarisés à rejoindre les
classes de l'école de l'éducation non formelle dans la formule
"Partenariat avec les ONG".
Formule de partenariat avec les ONG
Depuis le lancement du programme, 191518 enfants
âgés entre 8-16 ans ont bénéficié du
programme dans la première formule ( formule de partenariat avec les
ONG). Le tableau suivant reflète l'évolution du nombre des
bénéficiaires.
Tableau N°2: Bénéficiaires de
l'éducation non formelle par année
Année du programme
|
Bénéficiaires du programme
|
Bénéficiaires
|
Dont nouveaux
|
% des nouveaux
|
1997/1998
|
34550
|
34550
|
100%
|
1998/1999
|
35855
|
16642
|
46%
|
1999/2000
|
34859
|
20062
|
58%
|
2000/2001
|
29676
|
15976
|
54%
|
2001/2002
|
29136
|
13212
|
45%
|
2002/2003
|
27442
|
14889
|
57%
|
Total
|
191518
|
115331
|
61%
|
Source Direction de l'Education Non Formelle - MEN
En moyenne, le programme offre ses services à 34.000
enfants par an. Il est alimenté en moyenne chaque année de 21.400
nouveaux. La part des nouveaux recrutés représente 61% du total.
Ce résultat confirme les affirmations les résultats de
l'étude (MEN/BIRD) : 76% des bénéficiaires sont
inscrits à l'éducation non formelle depuis moins d'un an. Ceci
dénote un départ massif et un retour des anciens
bénéficiaires et aussi des nouveaux arrivants102(*).
Une baisse significative de la population fréquentant
les écoles de l'éducation non formelle, dans le temps où
les nouveaux recrutés enregistrent une augmentation relative, à
l'exception pour l'année 2001/2002 qui s'explique par la mise en
application de la deuxième formule (cycle de rattrapage pour
l'insertion).
Formule " cycle d'insertion
scolaire"
En vue de l'élargissement de la base des
bénéficiaires du programme de l'éducation non formelle et
particulièrement la catégorie des enfants non scolarisés
âgés de 9-11 ans; le M.E.N. a instauré depuis janvier 2002
une autre formule d'exécution du programme en ayant recours aux
ressources humaines et matérielles disponibles.
La population potentielle est estimée à 130.000,
mais seulement 13103 bénéficiaires sont recrutés dans
cette formule, soit un taux de recrutement de 10%. Ils sont répartis
sur 701 classes et encadrés par 1312 instituteurs dans 52
délégations (15 régions parmi les 16 que compte le Maroc).
Ce constat montre la difficulté de recruter cette population.
Tableau N°3: Répartition des
bénéficiaires du cycle d'insertion par milieu et par
sexe
Milieu
|
Bénéficiaires
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
Urbain
|
930
|
893
|
1823
|
%
|
16.5%
|
14.4%
|
14%
|
Rural
|
5967
|
5313
|
11280
|
%
|
86.5%
|
85.6%
|
86%
|
Total
|
6897
|
6206
|
13103
|
%
|
52.6%
|
47.4%
|
100%
|
Source : Direction de l'Education Non Formelle
La formule " cycle d'insertion" a connu un
échec dans sa première année. Parmi les
difficultés rencontrées103(*) :
§ L'insuffisance des fonds alloués à cette
opération : Les directeurs des écoles et les instituteurs
qui ont participé à cette opération n'ont pas perçu
leurs indemnités ;
§ Les conditions socioéconomiques des
bénéficiaires;
§ L'inadéquation des horaires avec les conditions
des bénéficiaires ;
§ Le manque de sensibilisation et d'information.
Malgré ces difficultés rencontrées, cette
formule a pu intégrer dans le système formel 2193
bénéficiaires, soit un taux d'insertion parmi les proposés
de 76 %, alors que ce taux est de 63% dans la première formule. C'est
une des raisons que les études évaluatives de H.Mahfodi et
(MEN/BIRD) recommandent le retour à cette formule. De son coté,
A.Khalloub104(*)
souligne que cette formule est plus efficace que la première dans le
sens de la précision des responsabilités, la mise en place des
conditions qui facilitent le suivi le contrôle et l'encadrement
pédagogique.
I.2.3.2 Phase II : schéma relationnel entre les
acteurs du programme
Nous prêtons une attention toute particulière
à cette phase. Car, elle décrit l'essentiel des activités
du programme. C'est la phase de transformation :
· Certains élèves vont abandonner le
programme,
· D'autres se présenteront pour passer les examens
d'entrée dans le cycle formel et la formation professionnelle,
· Et quelques-uns restent dans le programme.
Se trouver dans l'un des groupes n'est pas le fruit du
hasard, mais influencer par la nature des relations qui unissent les
intervenants et les bénéficiaires du programme.
Relations entre le Ministère et les
associations :
Conformément à la convention, le
Ministère de l'Education Nationale :
* Alloue aux associations une subvention pour indemniser les
animateurs ;
* Elabore les programmes éducatifs et les documents
pédagogiques nécessaires;
* Met à la disposition des associations des locaux en
cas de nécessité ;
* Assure le suivi et l'évaluation de l'ensemble du
programme.
Quant aux associations, elles se chargent :
* D'organiser des campagnes et garantir des ressources
financières complémentaires;
* De trouver les locaux et le matériel
nécessaires à l'opération;
* De gérer les actions qui se déroulent sous sa
responsabilité;
Le tableau ci-après montre les sommes
dépensées selon les composantes du programme par année
budgétaire.
Tableau N°4: Budget alloué au programme de
l'éducation non formelle selon ces composantes et par année
Année budgétaire
|
Subventions (en dh)
|
Formation (en dh)
|
Curricula (en dh)
|
Total (en dh)
|
1997/1998
|
8.000.000
|
-
|
-
|
8.000.000
|
1998/1999
|
17.848.000
|
-
|
-
|
17.848.000
|
1999/2000
|
19.256.000
|
348.220
|
769.3000
|
20.373520
|
2ème semestre 2000
|
9.628.000
|
239.520
|
225.400
|
10.092.920
|
2001
|
19.056.000
|
967.777
|
505.000
|
20.528.777
|
1er semestre 2002
|
9.584.000
|
281.080
|
391.830
|
10.256.910
|
Total
|
83.372.000
|
1.836.597
|
1.891.530
|
87.100.127
|
%
|
95.7%
|
2.1%
|
2.2%
|
100%
|
Source : MEN-Direction de l'Education Non Formelle
En moyenne 96% du budget alloué au programme est
consacré aux subventions des associations. Le reste est insuffisant pour
démarrer les autres composantes du programme à savoir :
* La conception, l'impression et la diffusion des guides
pédagogiques pour animateurs et supports didactiques pour les
bénéficiaires ;
* La formation des animateurs ;
* Les frais de supervision et de gestion du
programme ;
* Le suivi et évaluation du programme ; etc.
Le chantier du programme de l'éducation non formelle
est inachevé, puisque les outils prévus dans la stratégie,
que ce soit au niveau pédagogique, au niveau de la formation des
animateurs ou du dispositif institutionnel pour la gestion du programme ou
autres ne sont pas mis en place105(*). A cette difficulté financière qui
limite la portée du programme, s'ajoute une autre difficulté
liée à la lenteur de la procédure de
délégation et de virement des subventions aux associations. Le
retard peut durée plus de cinq mois. Cette situation est source
d'angoisse et de démotivation pour les associations comme pour les
animateurs. Oter le programme d'une souplesse est nécessaire pour donner
aux associations et animateurs la confiance et la sécurité, qui
sont à mon sens deux éléments essentiels dans la
réalisation des objectifs du programme.
§ Relations entre les associations et les
bénéficiaires : Les conventions prescrivent
qu'il est du ressort des associations de recruter les
bénéficiaires, de trouver les locaux et le matériel
nécessaires à l'opération. En réalité se
sont les animateurs qui recrutent les bénéficiaires.
L'étude (MEN/BIRD)souligne que : la moitié des
associations assurent les fournitures scolaires, les manuels et prodiguent les
soins de santé et d'hygiène. Cependant, seulement 16% des ONG
assurent de la nourriture106(*).
Compte tenu des conditions sociales et économiques des
bénéficiaires, ces services les attirent et les incitent à
fréquenter et suivre les cours de le programme.
§ Relations entre les associations et les
animateurs : Les associations recrutent les animateurs du
programme parmi les licenciés. A l'image des effectifs des
bénéficiaires, le nombre d'animateurs en charge du programme est
resté stable et se situe en 2001/2002 à 809 animateurs. Cependant
ce sont plus de 1514 animateurs qui se sont succédés sur le
programme. Ceci dénote l'instabilité de ce corps et un risque de
non-capitalisation de l'expérience acquise et de la formation
reçue. Sur le plan de gestion du programme tels les superviseurs, les
encadrants pédagogiques, l'étude (MEN/BIRD) a relevé que
41% des ONG ne disposent pas de personnes affectées à la
supervision du programme de l'éducation non formelle. La présence
d'un superviseur au sein du site est très importante pour la gestion
efficace du programme, permettant le contrôle et l'encadrement des
animateurs d'une part, et la mobilisation et le suivi des
bénéficiaires d'autre part.
L'absence de contrôle sur les sites de
l'éducation non formelle démotive les animateurs et encourage les
déperditions
§ Relations entre le Ministère et les
animateurs : Le ministère s'occupe de la formation des
animateurs. Depuis le lancement du programme d'éducation non
formelle jusqu'à l'année scolaire 2001/2002, 1514 animateurs
détenteurs du diplôme Bac + 4 recrutés par les ONG, ont
été formés pour donner des cours d'éducation non
formelle dans les associations partenaires du M.E.N. Cette formation s'est
avéré, selon H.Mahfodi et l'étude (MEN/BIRD),
insuffisantes pour gérer des classes multi-niveaux et une population
difficile et spécifique.
Au début, le Ministère de l'Education Nationale
à travers la Direction de l'Education Non Formelle (DENF) travaille
directement avec les ONG, sans aucun relais au niveau des
Délégations provinciales du Ministère de l'Education
Nationale (DPMEN). Cette manière de gérer le programme a
bloqué toute opération de contrôle et de suivi au niveau
local, et qui était source de conflit entre les associations les
(DPMEN). Les dernières années nous avons vu se créer des
bureaux de l'éducation non formelle au sein des (DPMEN). Toutefois,
aucune note ministérielle ne précise clairement ses rôles,
ses tâches et ses responsabilités. Ils sont pour certains une
"boite aux lettres" entre les associations et la direction.
Dans le cadre de la décentralisation, il est
prévu que les Académies Régionales et DPMEN joueront un
rôle décisif dans le choix des ONG et dans le contrôle et le
suivi. Néanmoins, cette gestion centralisée du programme a permis
de réaliser :
49 conventions de partenariat ont été
signées dont : 3 avec des départements
gouvernementaux : (Artisanat, Jeunesse et sports et justice) afin de
conjuguer des efforts par des actions complémentaires en vue d'assurer
une éducation aux catégories du public cible visée par
chaque département. Parmi les 49 conventions, 46 avec des ONG
nationales, régionales et locales.
Parmi ces conventions, 3 ont été
résiliées pour cause de non-respect par ces associations de leurs
engagements.
§ Relations entre les animateurs et les
bénéficiaires : Le processus de la formation se
fait dans les locaux des ONG, ou dans les salles des établissements
scolaires ou dans d'autres locaux, si l'ONG n'en dispose pas.
86% des cours se déroulent le jour. Les cours du soir
sont généralement dispensés dans les locaux des
établissements scolaires du MEN. Dans ce cas, les déperditions
sont importantes, en raison de la distance entre le site de la formation et le
lieu de résidence. On peut facilement imaginer l'ampleur des
déperditions, quand on sait que 56% des actions éducatives se
déroulent dans les établissements scolaires107(*).
En absence des supports pédagogiques spécifiques
aux classes de l'éducation non formelle, les animateurs utilisent le
manuel scolaire, autres utilisent aussi le manuel d'alphabétisation.
Cette situation met en doute les principes de la stratégie qui repose
entre autres sur l'adaptabilité, la fonctionnalité etc.
L'interaction entre les éléments des phases
conduit le bénéficiaire à la décision de
quitter le programme ou de se proposer à passer l'examen
d'entrée au cycle formel ou au à la formation
professionnelle ou de rester dans le programme.
I.2.3.3 Phases III et IV: Proposition aux examens et
insertion
Chaque année, les associations proposent des enfants
à passer des examens d'insertion au cycle formel et dans la formation
professionnelle, conformément à la note ministérielle. Sur
la base de cette note, les délégations provinciales du
Ministère de l'Education Nationale (DPMED) organisent des examens pour
l'insertion des bénéficiaires dans les différents niveaux
du système. Le tableau suivant relate l'évolution des
insérés.
Tableau N°5: Evolution des effectifs
d'élèves insérés
Année scolaire
|
bénéficiaires
|
Insérés dans le formel
|
Insérés dans la formation professionnelle
|
Les préparés à la vie actives
|
total
|
97-99
|
|
1423
|
256
|
34732
|
36411
|
99/2000
|
34859
|
1874
|
30
|
10108
|
12012
|
2000/2001
|
29676
|
3005
|
90
|
4937
|
8032
|
2001/2002
|
29136
|
4954
|
-
|
4287
|
9241
|
Source : Direction de l'Education Non Formelle - MEN
En 2001/2002 nous remarquons une augmentation importante des
insérés dans le cycle formel. Cette augmentation est
expliquée par la mise en place de la deuxième formule "cycle
d'insertion". Globalement le taux d'insertion dans le formel a connu une
amélioration : Il est passé de 5.36% à 17%.
Le rapport de ceux qui sont insérés et ceux qui
sont proposés, le taux est très satisfaisant : En 2001/2002,
il est estimé à 68%108(*). Ce résultat peut être
amélioré, en incitant les associations à proposer
davantage dans le formel.
Il est à noter qu'un bon nombre de
bénéficiaires ne veulent pas passer les examens d'entrée
dans le cycle formel, soit parce qu'ils travaillent, soit parce qu'ils
revendiquent l'apprentissage d'un métier.
La possibilité d'insertion dans la formation
professionnelle se heurte à des problèmes de connaissances
acquises, aux places disponibles et à la réglementation
en vigueur qui ne favorise pas l'insertion des
bénéficiaires dans la formation professionnelle.
A travers les chiffres mentionnés par l'étude
(MEN/BIRD), il apparaît clairement que les passerelles institutionnelles
que ce soit avec l'école formelle ou avec la formation professionnelle
restent sans réel impact sur les
élèves-bénéficiaires.
Nous pensons que les résultats affichés sont les
conséquences de:
· Le taux d'abandon se situe à 43%109(*) par rapport à
l'effectif des inscrits au cours de l'année 2000/2201 ;
· la modestie des compétences acquises , qui sont
en en deçà du seuil exigible pour l'insertion dans la formation
professionnelle ou dans le système formel ;
· du manque de sensibilisation et de l'encouragement en
faveur de l'insertion dans le système formel et dans la formation
professionnelle.
conclusion
plusieurs considération sont à la base de
la prise de conscience de la nécessité de mettre en oeuvre le
programme de l'éducation non formelle. C'est ainsi, que le
Ministère de l'Education Nationale a mis en oeuvre un programme
d'éducation non formelle. En 1998, une structure administrative
érigée au grade d'une direction est créée pour
gérer le programme le programme de l'éducation non formelle.
Dans les documents officiels du Ministère nous trouvons
que : le programme de l'éducation non formelle se veut un cadre
adéquat pour une éducation organisée en dehors du cadre
scolaire traditionnel et visant tout enfant, en âge de scolarisation,
mais se trouvant en dehors de l'école formelle, pour une raison ou pour
une autre.
Cette prise de conscience de la diversité et de la
spécificité de la population cible du programme d'une part, et la
mise en place des curricula spécifiques pour chaque catégorie
d'autre part, en sont un des aspects novateurs". D'autant plus que sa
stratégie d'action qui repose sur le partenariat avec les associations
et les ONG qui travaillent dans le domaine de l'éducation le distingue
de l'enseignement formel.
Depuis son lancement les résultats
réalisés par le programme sont jugés insatisfaisantes.
Plusieurs facteurs sont conjugués pour limiter
l'atteinte des objectifs. Nous pensons que l'ampleur des E.A en est une cause
principale.
Chapitre II:
Le phénomène de l'abandon dans des
contextes différents
Introduction
Ce chapitre tente d'éclaircir le concept de l'abandon
dans les programmes de l'éducation non formelle dans un premier temps,
de relater les raisons qui ont conditionné l'échec ou la
réussite de certains programmes de l'éducation non formelle dans
le monde dans une seconde étape. Pour terminer, nous aborderons le
phénomène dans le contexte marocain.
II.1 L'abandon dans les programmes de
l'éducation non formelle au niveau international.
Introduction
L'étude du "phénomène de l'abandon" dans
les programmes de l'éducation non formelle se heurte à plusieurs
difficultés :
8 Les programmes de l'éducation non formelle sont
conçus de manière à échapper au formalisme du
système formel. Son mode de fonctionnement n'est pas basé sur le
dilemme échec/réussite. Dans ce cadre, la typologie des
abandons formulée par P.Coombs ( abandon volontaire ou abandon par
contrainte)110(*) n'est
pas adaptée au système non formel. De même, la typologie
adoptée par K.Tber111(*) sur la base de l'échec n'est pas
adaptée à la réalité des programmes de
l'éducation non formelle, car l'échec n'est pas une option
utilisée.
8 Une deuxième contrainte est liée à la
dynamique de fonctionnement du système. Les programmes de
l'éducation non formelle sont caractérisés par le
phénomène de "Turn-over112(*)" qui signifie un flux permanent des partants et des
nouveaux arrivants et aussi le retour des anciens élèves.
8 A ces deux difficultés relatives à la
maîtrise des flux, une autre difficulté est posée par la
définition du mot "abandon". Pour certains responsables de programmes,
quelqu'un a "abandonné", s'il s'est inscrit mais ne s'est jamais
présenté au cours. Selon d'autres responsables, on "abandonne"
lorsqu'on cesse de fréquenter 1'établissement après avoir
suivi un nombre bien précis d'heures de cours. Pour d'autres encore,
"abandonner" signifie simplement ne pas terminer un module de cours. Enfin,
certains considèrent les annulations officielles comme des
"abandons".
8 Le problème posé par les différentes
définitions se complique encore lorsqu'on songe à la
diversité de la population étudiante et à la nature de
l'enseignement et de la formation. Certains étudiants ont des objectifs
bien précis et lorsqu'ils les atteignent, ils cessent de venir au cours.
Toutefois, il leur arrive de revenir ultérieurement, pour atteindre de
nouveaux objectifs. Aussi, il arrive très souvent que la situation
personnelle de certains étudiants ne soit pas propice pour poursuivre la
formation et songent revenir quand les conditions le permettent. Par
conséquent, doit-on qualifier ce comportement "d'abandon", de
"réussite" ou "d'apprentissage permanent"?. Dans des cas encore,
peut-être les conditions d'apprentissage et le contenu de la formation ne
répondent pas à leurs besoins. Par conséquent cette
catégorie se trouve en situation de contrainte d'arrêter les
cours. Dans d'autres cas, peut-être ce sont tous ces facteurs à la
fois qui entrent en jeu.
Dans le domaine de l'éducation non formelle, on
pourrait aussi bien parler "d'abandons temporaires", voire de "scolarité
par étapes qui nécessite une connaissance précise des
besoins de formation" et d'"abandon par contrainte". Dans tous les cas il
s'agit d'abandon.
La question qui se pose est : De quel type d'abandon les
programmes de l'éducation non formelle connaissent-ils ?
Les problèmes en jeu sont différents de celui du
système formel. C'est ce qui a conduit l'UNESCO à affirmer
que " la déperdition scolaire est aussi un problème
sérieux dans les programmes d'éducation non formelle. Cependant,
les données de ce type de programmes ne sont pas facilement accessibles
et les problèmes en jeu sont souvent très différents de
ceux qui concernent la scolarité dans le système forme113(*)".
Cette caractéristique de l'éducation non
formelle est prise en considération par UNESCO dans le rapport de la
quatrième réunion du groupe d'experts pour l'évaluation
des projets expérimentaux d'alphabétisation, Paris, 3-8 mai 1971.
Ainsi, il est décidé :
II.1.2 Définition du concept
8 Un participant est considéré comme ayant
abandonné lorsque l'instructeur en juge ainsi (par exemple s'il n'a pas
assisté aux cours pendant un mois de suite).
8 Le taux d'abandon est le rapport entre le nombre total des
abandons et celui de l'ensemble des inscrits (inscription initiales et
additionnelles).
II.1.3 Causes de l'abandon
A notre connaissance les études qui ont abordé
la question de l'abandon sont rares à causes des problèmes
cités ci-hauts. Afin de contourner cette insuffisance, notre
intérêt est porté sur la synthèse de
différentes études qui portent sur les évaluations des
programmes de l'éducation non formelle. Car, ces études
évaluatives aspirent à l'amélioration des programmes et
par la suite, les conclusions auxquelles elles aboutissent portent des
informations sur les causes qui limitent l'atteinte des objectifs
assignés aux programmes.
Partout dans le monde, des organismes internationaux et
particulièrement l'UNESCO et la Banque Mondiale commanditent des
études d'évaluation sur les performances des programmes de
l'éducation non formelle.
Les facteurs de réussites ou d'échecs des
programmes de l'éducation non formelle (ici l'éducation non
formelle est prise dans le sens large et englobe notamment les programmes
d'alphabétisation des adultes) peuvent être groupés en
quatre catégories: les facteurs politiques, les ressources et la
motivation des apprenants114(*).
II.1.3.1 La volonté et appui
politique
· Etablir un cadre juridique pour
l'alphabétisation et l'éducation non formelle :
· Etablir des passerelles entre avec le système
formel, permettre aux bénéficiaires d'accéder à la
formation professionnelle et reconnaître l'équivalence des
diplômes.
· Etablir un statut pour les animateurs (formateurs)
comme des agents de développements et permettre à cette
catégorie leurs droits de profiter des services éducatifs.
· Inclure l'alphabétisation et l'éducation
non formelle dans les plans nationaux ;
· Répartir les fonds selon les besoins et les
priorités ;
· La façon dont l'enseignement est dispensé
est fonction du régime politique. Dans les sociétés
à structure fédérale où la centralisation est
minimale, la coordination est une nécessité absolue. Si les
sociétés ne parviennent pas à mettre en place une
coordination efficace instaurant une relation verticale et horizontale, les
progrès de l'alphabétisation peuvent être gravement
compromis115(*).
II.1.3.2 Les ressources
· la multiplication des centres de
formation
La multiplication et la proximité des centres de
formation des usagers sont des facteurs qui influencent le niveau de la
participation et la rétention dans les programmes. Une
étude116(*) a
conclu que : A l'avenir, si on veut obtenir des meilleurs
résultats à une échelle qui se rapproche progressivement
de celle des besoins du pays, il faudra concentrer les efforts sur la
multiplication progressive des centres de formations, sur leur exploitation
optimale et sur l'amélioration de l'administration. G.Carron
propose117(*) de son
coté, la création de réseaux d'intervenants par secteur et
localité
· les structures de suivi
L'amélioration des procédures de gestion est une
composante constante dans toutes les évaluations des programmes
d'alphabétisations. J.Hallak118(*) propose la mise en place d'un office autonome de
l'alphabétisation chargé de définir les orientations et
exercer une fonction de régulation au niveau des entités locales
chargées de mettre en oeuvre les programmes, en les adaptant à la
situation. Quant à G.Carron propose119(*) : la mise en place une prospective
intégrée au niveau central et déconcentré,
l'élaboration un système d'information y compris des analyses de
besoins, et enfin, mettre en place un système de pilotage
approprié.
II.1.3.3 La motivation des
apprenants
La motivation des apprenants est un facteur essentiel dans la
décision de s'inscrire au programme, à l'assiduité et la
persévérance. Chercher les facteurs qui influencent sur la
motivation ou la démotivation, c'est :
· centrer la formation sur les besoins
réels des apprenants
Sur la base de différentes études sur des
programmes d'alphabétisation dans le monde, une conclusion
générale conduisant aux succès ou à des
échecs de la planification de l'alphabétisation sont les
suivantes :
Le succès des programmes dépend en grande partie
des méthodes d'enseignement employées. Dan ce cadre :
J.H.allak120(*)propose des méthodes actives
d'alphabétisation et des matériaux d'enseignement et
d'apprentissage axés sur les besoins réels, facilitant ainsi,
l'apprentissage et augmentant la motivation des apprenants.
De son coté, Abdun Noor121(*), arrive à la
conclusion suivante : En utilisant un matériel d'enseignement mis
au point à partir d'enquêtes initiales et ayant un rapport avec
les problèmes que les élèves ressentent. En d'autre terme,
si le matériel correspond aux aspirations, s'il est mis dans leur langue
et utilisé dans leur environnement, il retient mieux leur attention.
Cependant, il ajoute : le fait qu'il doive correspondre aux besoins des
adultes ne signifie pas qu'il doit porter que sur les besoins liés
uniquement au travail. Il s'ensuit que le contenu du matériel
d'enseignement doit avoir des visées culturelles. En effet, les sujets
qui mettent trop l'accent sur les besoins d'ordre fonctionnel risquent de
rebuter des élèves potentiels qui ne s'intéressent pas aux
informations du monde du travail. Pour l'alphabétisation, les besoins
ressentis par l'élève priment sur le contenu du
programme ;
· Les élèves préfèrent
apprendre en groupe et n'aiment guère l'autodidactisme. Le taux
d'abandon est manifestement le plus élevé quand ils suivent des
programmes d'auto apprentissage ou des cours par correspondance.
· Les incitations économiques et sociales influent
sur la persévérance : Le besoin de voir leurs efforts
récompensés et sanctionnés par des mesures qui peuvent
augmenter le salaire; des prestations marginales (les temps pris sur le travail
pour assister aux cours) ou des facilités diverses (des locaux
facilement accessibles pour suivre les cours).
· La persévérance est aussi fonction de la
durée de l'enseignement et de l'ordre dans lequel les cours sont
donnés. Les cycles court et intensif sont préférables aux
cycles trop longs. Les cycles continus maintiennent les élèves et
réduisent les abandons. Les abandons les plus nombreux s'observent
pendant les congés ou les interruptions des cours. Les longues vacances
affaiblissent leur intérêt et constituent une rupture dans
l'organisation de leur vie.
· Un retard dans la distribution des matériaux
relâche l'intérêt des élèves et
accélère le processus d'abandon.
· La pression du groupe, renforcée par les
encouragements de l'entourage, incite à la réussite.
G.Carron122(*)
résume les facteurs de motivation par trois principes
organisationnels :
4 Partir de la demande plutôt que de l'offre ;
Planifier de façon participative ; Privilégier
l'organisation au niveau local.
· Développer les relations entre
formateurs et apprenants
Quand la relation entre moniteur (animateur) et
élève n'est pas indifférente, la vitesse d'apprentissage
et les chances de réussite augmentent considérablement. En effet,
dans les formes de l'éducation extrascolaires, non seulement il y a
différentes clientèles même dans un seul programme, mais
ces clientèles réagissent différemment, protestant et
quand on refuse de tenir compte de leurs revendications, s'en vont123(*).
Au Canada, une enquête de la Southam Press124(*) a montré que moins de
2 % des 4,5 millions de personnes identifiées étaient inscrites
à des cours d'alphabétisation en 1981. En outre, seulement 10%
des personnes faiblement alphabétisées envisageaient de suivre
des cours et près de la moitié des inscrits abandonnaient les
études en cours de route.
Au cours d'une enquête téléphonique
menée auprès de personnes qui avaient abandonné, les
raisons fournies n'avaient rien à voir avec les programmes. Plus de 80%
ont déclaré qu'ils reprendraient volontiers les cours si les
circonstances le leur permettaient. Les causes d'abandon sont :
· Pour la majorité des adultes, ce sont les
considérations financières qui priment: obtenir un emploi,
changer de quart de travail et ainsi de suite. Ces problèmes d'ordre
professionnel sont nettement plus prioritaires que les questions
éducatives, à moins que le travail ne soit relié à
des objectifs éducatifs, pleinement appuyés par toutes les
personnes intéressées.
· L'annulation des programmes exerce aussi une influence
sur les progrès des étudiants. Elle peut être 1iée
à la conjoncture, aux décisions politiques des gouvernements et
des établissements d'enseignement. Même si l'on ne peut dans un
tel cas, parler d'"abandon", il est évident que 1'annulation des cours
interrompt l'apprentissage et engendre très souvent une réaction
désabusée des participants envers "le système".
D'autres adultes connaissent des difficultés
d'apprentissage qui, si elles ne sont pas décelées et
résolues, les inciteront à abandonner. C'est de cette
catégorie des abandons qu'il faut s'inquiéter, car la mise au
point de nouvelles stratégies et de nouveaux programmes pourrait fort
bien endiguer ce type d'attrition.
II.1.3.4 Les facteurs qui influencent la
rétention
A la question comment retenir les bénéficiaires,
A. M. Thomas125(*)
propose :
· Tout d'abord, les programmes doivent répondre
aux besoins de chacun ;
· Les clients doivent participer activement à la
fixation de leurs propres objectifs et planifier eux-mêmes leurs
études.
· Les programmes exigent que les instructeurs soient
dévoués envers les étudiants et que le rapport
instructeurs-étudiants soit peu élevé ;
· Il faut également que les salles de classe
soient attrayantes et que les participants s'y sentent à I'aise.
· La plupart des étudiants prennent plaisir aux
cours d'alphabétisation et ils apprécient de pouvoir apprendre
à leur rythme. Toutefois, certains ont besoin d'un encadrement
supp1émentaire pour atteindre leur objectif, tandis que d'autres
doivent être stimulés davantage.
· Il convient également de mettre en place des
systèmes de soutien social.
· Les publications d'étudiants sont
extrêmement importantes pour entretenir l'intérêt envers le
programme et pour accroître la participation.
· Enfin, on peut préserver la motivation des
étudiants en démontrant de l'intérêt envers ceux qui
manquent des cours.
L'"abandon" diffère de la "non-participation" dans la
mesure où les personnes qui "abandonnent" ont été
suffisamment motivées pour entamer les cours. Pour connaître les
raisons de la non participation, une autre enquêtes auprès des
personnes analphabètes et faiblement alphabétisées a
donné les raisons suivantes.
Nous avons jugé utile d'intégrer ce paragraphe
dans le cadre de ce travail, dans la perspective d'être pris en compte
lors de l'élaboration de la stratégie de recrutement, afin de
stimuler la demande de la population cible des programmes de l'éducation
non formelle et de l'alphabétisation.
II.1.4 Les raisons de la non participation
Les raisons de la non participation peuvent être
des126(*) :
Raisons financières :
Pénurie d'aide financière (allocations); Frais
(inscription, livres et fournitures, transport, garderie).
Contraintes d'ordre personnel et culturel
:
Travail, problèmes d'horaires et de temps; Enfants
à la maison; Contraintes d'ordre culturel (ex.: le mari s'oppose
à ce que la femme s'inscrive aux cours); Problèmes personnels
(ex.: toxicomanie, problèmes émotifs);Contraintes familiales.
Besoins spéciaux :
Handicap (physique, psychologique, difficultés
d'apprentissage) ; Anxiété et gêne : Faible
amour-propre; Crainte de retourner à 1'école ("je suis trop
âgé(e), j'ai peur de partir trop longtemps, etc."); Peur de rester
à la traîne des autres étudiants sans pouvoir les
rattraper ; Crainte que les autres découvrent le manque
d'aptitudes; crainte d'être catalogué; Peur de 1'échec.
Antécédents scolaires :
Expérience négative de 1'école; Mauvaise
perception des programmes d'alphabétisation pour adultes ("c'est comme
à l'école") ; Crainte de se retrouver au sein d'une classe
nombreuse et de d'être pris comme écolier.
Faible perception des besoins et choix
personnels
Problème non perçu comme tel; Il est plus facile
de faire contrepoids aux faibles aptitudes de lecture et d'écriture que
de les améliorer ; D'autres activités semblent plus
importantes et occupent les heures disponibles.
Contraintes institutionnelles
Timidité provoquée par le cadre institutionnel:
local, gens, bureaucratie; Manque de motivation du personnel enseignant et de
1'administration; Horaires peu propices à l'assiduité.
Stratégies d'enseignement :
Les activités en classe encouragent la distraction;
certaines personnes ont des difficultés à travailler en
groupe.
Absence de structures de soutien :
Manque de moyens de transport; Manque de garderies; Manque de
conseillers, d'orienteurs, de services d'information.
Problèmes inhérents aux
programmes:
*Absence de programmes pour des raisons d'éloignement
et pertinents.
Au Maroc127(*), la dernière évaluation des
programmes d'alphabétisation des adultes
a montré que les raisons de l'abandon peuvent :
*Raisons familiales : 57% des abandons confirment que ce
sont la gardes des enfants, les obligations ménagères ou le refus
du mari parfois qui constituent les principales causes de leur
abandon ;
* Raisons liées aux horaires : 21.4% des abandons
les trouvent non adaptés ;
* Raisons personnelles : il s'agit dans la plupart des
cas de raisons liées à la maladie, au décès de l'un
des parents ou à leur divorce.
Conclusion
L'étude du "phénomène de l'abandon" dans
les programmes de l'éducation non formelle se heurte à plusieurs
difficultés :
Les programmes de l'éducation non formelle sont
caractérisés par le phénomène de "Turn-over". La
maîtrise des flux, une autre difficulté est posée par la
définition du mot "abandon". Le problème posé par les
différentes définitions se complique encore lorsqu'on songe
à la diversité de la population étudiante et à la
nature de l'enseignement et de la formation. Nous adoptons la définition
proposée par UNESCO :
Un participant est considéré comme ayant
abandonné lorsque l'instructeur en juge ainsi (par exemple s'il n'a pas
assisté aux cours pendant un mois de suite).
Rares sont les études qui ont abordé les causes
de l'abandon.. Afin de contourner cette insuffisance, notre
intérêt est porté sur la synthèse de
différentes études qui portent sur les évaluations des
programmes de l'éducation non formelle. Car, ces études
évaluatives aspirent à l'amélioration des programmes et
par la suite, les conclusions auxquelles elles aboutissent portent des
informations sur les facteurs qui limitent l'atteintes des objectifs
assignés aux programmes
Les facteurs de réussites ou d'échecs des
programmes de l'éducation non formelle (ici l'éducation non
formelle est prise dans le sens large et englobe notamment les programmes
d'alphabétisation des adultes) peuvent être groupés en
trois catégories: les facteurs politiques( l'appui et volonté
politique), les ressources ( humaines et financières) et la motivation
des apprenants (aides sociales et méthodes d'enseignements).
II.2 L'abandon dans le programme
de l'éducation non formelle au Maroc : Quelles
résultats ?
Malgré les efforts en termes de moyens humains et
matériels injectés pour développer le programme de
l'éducation non formelle, le programme connaît encore le
phénomène de l'abandon.
Afin d'apprécier l'ampleur et les dimensions de
l'abandon, nous étudions le phénomène à travers le
taux d'abandon et le taux de rétention par année. Ces deux
indicateurs se calculent sur la base de documents officiels et l'analyse de
données statistiques.
Par la même occasion, signalons que les documents
consultés ne mentionnent aucune définition de l'abandon. Ce qui
peut induire en erreur les personnes non averties.
II.2.1 Rétention dans le programme
La rétention d'un système de formation est
définie comme sa capacité de retenir plus au moins longtemps les
élèves dans le système. C'est un indicateur qui
reflète l'ampleur des abandons dans le système.
Le taux de rétention appelé aussi le taux de
survie. Il représente la proportion des élèves qui restent
dans le système par rapport à l'effectif initial des inscrits.
Il peut être calculé par année scolaire, comme il peut
être calculé par niveau. Dans les deux cas le raisonnement se fait
à partir d'une cohorte.
Compte tenu des caractéristiques relatives au mode
d'organisation et de fonctionnement du programme de l'éducation non
formelle d'une part, et le manque de données concernant la
répartition des nouveaux et des sortants par niveaux et par
catégories (insérés dans le formel, dans la formation
professionnelle et les préparés à la vie active) d'autre
part, il est très difficile d'appliquer des méthodes
systématiques conçues pour le système formel pour
apprécier la rétention par niveau dans le programme de
l'éducation non formelle. En effet, le concept de rétention est
mal adapté au système d'éducation non formel. Pour les
raisons suivantes :
1- Le programme de l'éducation non
formelle raisonne par volume d'horaire et par
modules et non par année. Tout dépend de la
disponibilité des usagers. C'est un programme adapté au rythme et
contraintes des bénéficiaires ;
2- Les nouveaux recrutés ne sont pas
tous intégrés dans le même niveau, un test de
positionnement est conçu pour les répartir selon les trois
niveaux. Contrairement au système formel, les nouveaux inscrits sont
tous intégrés dans le même niveau ;
3- le programme est connu par le
phénomène de "turn-over" : (ce mot est utilisé dans
l'étude d'évaluation des écoles non formelles au Maroc,
pour mettre en exergue le phénomène du flux permanent de
départ et de retours d'anciens élèves, et aussi de
nouveaux arrivants- page 49-) ;
4- le programme est caractérisé
par sa flexibilité concernant les horaires et l'absentéisme n'est
pas sanctionné ;
5- il n'y a pas de redoublement dans le
programme de l'éducation non formelle.
6- l'objectif du programme n'est pas de
retenir les élèves-bénéficiaires à
l'intérieur du système, mais de les insérer dans les
différents systèmes. L'insertion dans le formel est une
opération qui se déroule tout le long de l'année. Par la
suite les "partants" du programme ne sont forcément tous des abandons.
Il y a les élèves insérés dans le système
formel, dans la formation professionnelle, les élèves
préparés à la vie active qui devront être distinguer
des E.A.
Toutefois, il est possible de calculer le taux de
rétention par année. Cette estimation est sur-estimée, car
les survivants ne proviennent pas de la même cohorte. A partir des
données sur les nouveaux et le total par année, nous avons
construit le tableau ci-dessous.
Tableau N°6: Taux de rétention par
année
|
nouveaux
|
survivants
|
total
|
Taux de rétention par année
|
97-98
|
34550
|
|
34550
|
56%
|
|
|
19213
|
|
|
|
98-99
|
16642
|
|
35855
|
41%
|
|
|
14797
|
|
|
|
99-2000
|
20062
|
|
34859
|
39%
|
|
|
13700
|
|
|
|
2000-2001
|
15976
|
|
29676
|
54%
|
|
|
15924
|
|
|
|
2001-2002
|
13212
|
|
29136
|
43%
|
|
|
12553
|
|
|
|
2002-2003
|
14889
|
|
27442
|
39%
|
|
|
10628
|
|
|
2003-2004
|
13194
|
|
23822
|
|
Lecture du tableau :
· L'année 97/98, date du démarrage du
programme, 34550 enfants sont recrutés. L'année suivante
l'effectif global est estimé à 35855 dont 16642 nouveaux. La
différence (35855-16642= 19213) représente les survivants de la
cohorte de l'année 97/98. Le taux de survie pour l'année 97/98
est de 56%. Les "partants" représentent 44% de l'effectif total de
l'année 97/98. Il est à noter que les partants ne sont pas tous
des abandons.
· En 98/99, le programme touchait 35855
élèves-bénéficiaires, nous retrouvons
l'année suivante 99/2000 un effectif global de 34859 dont 20062 nouveaux
recrutés. La différence (34859-20062=14797) constitue les
survivants qui proviennent de deux cohortes différentes celle de
l'année 97/98 et de l'année 98/99. Le taux de survie pour
l'année 98/99 est de 41%
Globalement on remarque une fluctuation du taux de survie par
année qui témoigne d'un effort de retenir les enfants à
l'intérieur du programme.
En somme; on peut avancer approximativement qu'entre la
période 97/98 et 2003/2004; la dynamique de fonctionnement du programme
de l'éducation non formelle fait ressortir les résultats
suivants :
Tableau N°7: Répartition des
élèves-bénéficiaires par année
années
|
Nouveaux
|
% des Nouveaux
|
Total
|
1997-1998
|
34550
|
100%
|
34550
|
1998-1999
|
16642
|
46%
|
35855
|
1999-2000
|
20062
|
58%
|
34859
|
2000-2001
|
15976
|
54%
|
29676
|
2001-2002
|
13212
|
45%
|
29136
|
2002-2003
|
14889
|
57%
|
27442
|
2003/2004
|
13194
|
50%
|
23822
|
Total
|
128525
|
60%
|
215340
|
Source Direction de l'Education Non Formelle - MEN
Chaque année l'effectif global moyen des
bénéficiaires se compose de : 60% des recrutés et
40% des retenus. Les "partants" représentent 60%. L'analyse des
données laisse penser que le programme est saturé128(*). En effet, les partants qui
représentent (60%) chaque année, sont compensés par des
nouveaux l'année suivante qui représentent eux aussi (60%).
Le taux de rétention nous renseigne sur la
capacité du programme à retenir les bénéficiaires,
il dénote par la même occasion de l'ampleur des "partants". Il ne
nous renseigne pas sur l'ampleur des E.A en cours.
Pour apprécier l'ampleur de l'effectif des E.A, il est
important de distinguer les catégories qui composent la population des
"partants". Ainsi, nous distinguons : les E.A en cours de l'année,
les insérés dans le système formel et dans la formation
professionnelle et ceux qui sont préparés à la vie active.
Les documents officiels du ministère nous renseignent
sur l'ampleur de l'abandon. Les données recueillies ne sont pas
exhaustives et ne peuvent être représentatives, mais elles sont
citées à titre d'indication.
II.2.2 Les abandons dans le programme de l'éducation
non formelle
· Dans le document (Rapport Général-juin
2002; MEN-Direction de l'éducation non formelle) il est
souligné "Au titre de l'année scolaire 2000/2001, le service
central a reçu des rapports de visite de 35 délégations
concernant 397 animateurs travaillant avec 20 ONG. L'analyse de ces rapports a
mis en évidence que le tiers des bénéficiaires inscrits ne
terminent pas l'année scolaire, et 14% abandonnent complètement
leurs études"129(*). Le total se résume à un taux
d'abandon de 47%.
· Le document (rapport général des
opérations : Insertion pour l'année 2001/2002 et le
contrôle continu pour l'année 2000/2001) ; indique un chiffre
de 4098 abandons sur 18686 inscrits. Soit un taux d'abandon de 22%, pour 28
associations sur un total de 43130(*).
· L'année suivante, le même document indique
un chiffre de 2762 abandons pour un effectif de 14139 enfants qui sont inscrits
au début de l'année 2001/2002. Il est à noter que ces
chiffres proviennent de 25 ONG sur un ensemble de 43 ONG. Le taux d'abandon est
de l'ordre de 20 %131(*)
.
· L'étude :Evaluation des écoles de
l'éducation non formelle ; commandité par (MEN/BIRD) a
enregistré un taux d'abandon de 43%. Il est à noter que, les
résultats de cette étude sont apparus en 2003 et sont
basés sur une enquête, qui a englobé l'ensemble des ONG
partenaires; 43 classes représentant 44% des sites; 119 animateurs et
1619 enfants représentant 5.4% de l'ensemble des
élèves.
II.2.3 Les facteurs qui favorisent l'abandon
Les raisons de l'abandon telles qu'elles ressortent des
documents du Ministère et des résultats des études,
peuvent être groupées en trois catégories :
· Les conditions socioéconomiques et familiales
des élèves. A ce propos, le document (MEN- Direction de
l'éducation non formelle ; rapport général; p 15 ),
mentionne que l'abandon est expliqué par les conditions
économiques de ces enfants, la dislocation des familles et la migration.
· Les modes de fonctionnement des associations, dans le
sens de leurs capacités de mobilisation et le maintien des rapports de
proximité avec les populations visées. Ainsi, " la
rétention est largement influencée par les services offerts
par les ONG et de leurs efforts pour sensibiliser et attirer ces
enfants"132(*).
· Plus encore, la rétention est influencée
par d'autres paramètres133(*) :
· Le statut du local où se déroule la
formation134(*) exerce
une influence sur la rétention. Une meilleure rétention est
observée quand le local appartient à l'association.
· La présence du responsable sur le site a une
influence positive sur la rétention.
· Le milieu (urbain /rural) et l'éloignement du
site de la formation ne semblent pas avoir une influence sur la
rétention.
· Des raisons liées aux conditions d'apprentissage
et les contenus des programmes. De son coté, H.Mahfodi souligne que
l'absentéisme135(*) (qui représente un stade avancé de
l'abandon) est expliqué par :
· Inadaptation des horaires, particulièrement chez
ceux qui travaillent ;
· Absences des conditions de travail (l'eau,
l'électricité, les toilettes)et particulièrement dans le
milieu rural;
· Inadaptation des contenus aux attentes des
bénéficiaires.
Ces résultats ont été d'une importance
capitale dans l'élaboration de la problématique de cette
recherche, néanmoins, il apparaît opportun de relever un ensemble
des remarques à propos des résultats trouvée par
l'étude : Evaluation des écoles de l'éducation non
formelle commanditée par( MEN/BIRD).
Afin de mesurer l'influence de certains facteurs sur la
performance du programme, le consultant a conjugué deux
méthodes : méthode quantitative et qualitative.
La méthode quantitative est utilisée pour
détecter l'existence de relations éventuelles entre le facteur et
la rétention. Pour ce faire, le consultant a utilisé le Test de
Student pour comparer les modalités d'une variable;
La méthode qualitative est utilisée pour
apprécier l'influence d'un facteur à travers la création
des cercles de qualité composés des personnes qui connaissent le
domaine de l'éducation non formelle. Une échelle
d'appréciation de 0 à 5. Zéro indique qu'il n'y a pas
d'influence, 5 indique une influence très forte. La somme de toutes les
notes données par tous les membres du cercle reflète l'effet du
facteur.
Pour chercher les facteurs qui influencent sur la
rétention(rétention moyenne), les variables dépendantes
retenues par le consultant sont : le milieu, le statut du local,
l'encadrement dans le site, la proximité du site, l'implication de
l'association.
· Concernant le milieu, le Test de Student affiche une
valeur de -0.574 et un seuil de 0.57(page129). Une telle valeur montre que le
milieu n'influence pas la rétention moyenne. Pourtant, le cercle de
qualité donne une valeur de 4, qui indique une forte influence du milieu
sur la rétention moyenne(page126).
· De même pour le statut du local. L'auteur affirme
que : "le statut du local choisi pour réaliser les actions de
l'éducation non formelle exerce une influence sur la rétention et
celle-ci est meilleurs lorsque ce local fait partie du dispositif de
l'association"(page130). Il est à noter que le test -T affiche une
valeur de 1.012 et un seuil de 0.327, le cercle de qualité donne une
valeur de 4.
· L'éloignement n'a aucun effet sur la
rétention moyenne comme en témoigne le test-T= -0.114. Par
contre, le cercle de qualité affiche une valeur extrême 5 points,
qui indique une influence très forte.
· Il est très difficile d'accepter les
résultats d'une étude quand la marge d'erreur dépasse 50%.
Malgré cela, l'auteur affirme "une quelconque participation
matérielle ou implication de l'ONG dans le processus, l'impact sur la
rétention se fait sentir" (T=-0.629 sig= 0.533) page131.
Par ailleurs, nous avons soulevé que l'échelle
d'appréciation de l'effet d'un facteur sur la rétention est
graduée de 0 à 5 points (page122), Comme si les facteurs
agissaient uniquement dans le sens positif, alors que nous savons que certains
facteurs peuvent agir négativement.
Quant aux raisons de l'abandon évoquées par
H.Maffodi, elles sont déduites à partir des opinions des
animateurs. Elles sont globales et ne font pas différence entre les
élèves. Compte tenu de l'aspect global de sa recherche, il
recommande une recherche plus fine sur les causes de l'abandon, qu'il
considère comme l'un des obstacles limitant la réalisation des
objectifs du programme.
Conclusion
Malgré les efforts en termes de moyens humains et
matériels consacrés au développement du programme de
l'éducation non formelle, le programme génère des
abandons, qui sont à l'encontre de ses principes fondamentaux, et qui
remettent en question la pertinence de ces objectifs et l'efficience de sa
stratégie d'intervention.
Chaque année l'effectif global moyen des
bénéficiaires se compose de : 60% des recrutés et
40% des retenus. Les "partants" représentent 60%. Le taux de
rétention nous ne renseigne pas sur l'abandon comme le cas dans le
système formel. En effet, les partants ne sont pas tous des abandons,
certains sont insérés dans le formel ou dans la formation
professionnelle, alors que d'autres ne sont pas tentés par l'insertion.
Ils veulent apprendre les bases de la lecture et l'écriture pour
améliorer leurs compétences professionnelles. Par contre d'autres
abandonnent le programme.
Les documents officiels du ministère nous renseignent
sur l'ampleur de l'abandon. Les données recueillies ne sont pas
exhaustives et ne peuvent être représentatives. La première
évaluation du programme affiche un taux d'abandon au titre de
l'année 2001/2002 de 43%.
Les facteurs responsables de l'abandon sont
multiples :
Facteurs liées aux conditions socioéconomiques
des parents et au climat conjugal dans la famille ;
Facteurs liées aux modes de fonctionnement des
associations, dans le sens de leurs capacités de mobilisation et le
maintien des rapports de proximité avec les populations
visées ;
Facteurs liées aux conditions d'apprentissage ;
Facteurs liées au contenu du programme.
II.2.4 Synthèse de la revue de
littérature: Eléments du cadre conceptuel de la recherche
Au terme de cette partie, la revue de littérature sur
la problématique de l'abandon dans l'éducation non formelle a
permis de mettre en évidence le rôle des caractéristiques
individuelles et familiales et l'influence des contextes dans le processus de
structuration de la décision de quitter le programme. Nous ne
prétendons pas pouvoir épuiser tous les écrits sur la
question de l'abandon dans les programme de l'éducation non formelle.
Néanmoins, il apparaît que ; dans des contextes
différents, le phénomène de l'abandon est influencé
par plusieurs facteurs. Ce cadre conceptuel résume l'essentiel des
facteurs :
Le phénomène de l'abandon
facteurs culturels
facteurs économiques
facteurs sociaux
facteurs individuels
facteurs liés au mode de fonctionnement des
associations
facteurs liés au processus de la formation et aux
conditions d'apprentissage
Figure1 : cadre conceptuel de la recherche
Tous ces facteurs se recoupent et se chevauchent sur plusieurs
points en un système de relations complexe, l'un englobant l'autre ou le
prolongeant. Chaque facteur met l'accent sur un contenu, un processus ou sur
des moyens. Certes, cette connaissance est une étape préalable
dans toute recherche. Cependant, se contenter uniquement de la connaissance des
facteurs reste insuffisante pour deux raisons :
· Tout d'abord, cette connaissance ne permet pas de
comprendre le processus de structuration et l'importance de chaque facteur dans
l'explication du phénomène dans un contexte
déterminé ;
· Ensuite, la simple connaissance ne fonde pas le choix
pour l'action.
Cette recherche tente de se démarquer par rapport aux
études antérieures par son approche qui privilégie les
élèves concernés par le phénomène. De plus
elle ne se contente pas d'identifier les facteurs influents , mais de chercher
les causes à travers les opinions des concernés et de proposer
les éléments d'actions pour remédier à la
situation.
Introduction
L' enquête vise les objectifs suivants :
· Approfondir la connaissance des causes de l'abandon en
déterminant les facteurs endogènes propres au programme ( mode de
fonctionnement et processus d'apprentissage, etc.) et les facteurs
exogènes (relatifs aux conditions individuelles, familiales des
élèves-bénéficiaires touchés par le
phénomène et ceux relatifs au mode de fonctionnement des
associations) ;
· Définir les actions à mettre en oeuvre
pour atténuer l'ampleur du phénomène.
Afin de répondre aux objectifs de la recherche, deux
méthodes d'investigation sont développées dans cette
recherche : l'enquête et l'entretien.
Outils
|
Instruments de collectes de données
|
Données à récolter
|
Enquête
|
Questionnaire : destiné aux
élèves-bénéficiaires du programme.
|
· Caractéristiques individuelles ;
· Scolarité antérieure ;
· Caractéristiques socioéconomiques et
socioculturelles-démographique de la famille ;
· Opinions sur ses relations avec l'animateur et
l'association et les conditions d'apprentissage ;
· Les raisons de son abandon du programme
|
Questionnaire : destiné aux animateurs de ces
mêmes élèves.
|
· Caractéristiques individuelle et
professionnelle;
· La relation de l'animateur avec l'association ;
· La formation dans le domaine du non formel ;
· L'encadrement et la supervision ;
· Les difficultés rencontrées ;
· Son opinion sur le rôle que peut jouer
l'association pour atténuer le phénomène de l'abandon
|
Questionnaire :
destiné aux coordonnateurs du programme au sein des
associations choisies
|
· Des informations relatives au mode de fonctionnement de
l'association ;
· Sur les structures, les procédures de gestions,
de supervision et de suivi des cours de l'éducation non
formelle ;
· Et en fin sur les pistes possibles susceptibles
d'être pris comme éléments d'une stratégie pour
remédier à la situation de l'abandon.
|
Entretien
|
Focus groupe :
avec les élèves-bénéficiaires qui
ont abandonné le programme
|
· Des focus groupes sont prévus avec les
bénéficiaires qui ont abandonné le programme de
l'éducation non formelle au cours de l'année 2003/2004.
· L'objectif des focus groupes est d'approfondir la
réflexion sur les causes de l'abandon et de formuler les propositions
pour que les enfants de l'éducation non formelle n'abandonnent pas le
programme avant de réaliser leurs objectifs.
|
La réalisation de l'enquête s'est
déroulée en quatre phases :
· Une phase préparatoire qui s'est
concrétisée par la détermination de l'échantillon
de l'enquête et l'élaboration des instruments
d'investigation ;
· La seconde phase décrit le déroulement
de l'enquête sur le terrain ;
· La troisième phase est consacrée au
traitement et à l'analyse des données de
l'enquête ;
· La quatrième phase vise à identifier des
actions pour remédier et atténuer l'abandon.
Ainsi, la présente partie se divise en trois
chapitres :
· Le premier chapitre se consacre à la
méthodologie et au déroulement de l'enquête ;
· Le deuxième chapitre tente d'identifier les
facteurs et les causes qui sont à l'origine de l'abandon ;
· Le troisième chapitre tente d'identifier les
actions à mettre en oeuvre pour remédier à l'abandon.
La conclusion générale repose sur les
enseignements tirés des études précédentes et sur
les conclusions partielles de la présente recherche.
Chapitre III:
Méthodologie de l'enquête
Introduction
Deux phases à identifier :
§ Phase préparatoire ;
§ Phase de réalisation de l'enquête.
La phase préparatoire vise:
§ La définition de la méthodologie de
l'échantillonnage ;
§ L'élaboration des instruments de
l'enquête.
La seconde phase concerne :
§ La validation des instruments de
l'enquêtes et planification des actions;
§ Le déroulement de l'enquête sur le
terrain.
Ainsi ce chapitre se divise en quatre sections :
§ Méthodologie de l'échantillonnage. Dans
cette section, nous exposons les justifications sous-jacentes aux choix des
associations, animateurs et responsables ;
§ Choix de la méthode. Nous exposons dans cette
section les outils d'investigations servis pour répondre aux questions
de la recherche ;
§ Expérimentation et Réalisation de
l'enquête. Nous abordons dans cette section les problèmes
rencontrés durant l'enquête ;
§ Techniques de traitement et d'analyse des
données. Nous utilisons cette section pour présenter les
techniques d'analyses utilisées.
III.1 Méthodologie de
l'échantillonnage
Les causes de l'abandon dans le programme de
l'éducation non formelle au Maroc, peuvent être collectées
à différents niveaux : Au niveau individuel/familial, au
niveau de l'animateur et au niveau de l'association.
Niveau de l'association :
Niveau de l'animateur
Niveau de l'élève
Nous pouvons demander aux responsables et aux animateurs les
causes éventuelles de l'abandon, comme nous pouvons le demander aux
parents. De même, nous pouvons aussi chercher les causes de l'abandon
à travers les opinions des concernés directes par le
phénomène, sans oublier l'effet des variables de niveaux
supérieurs. Il est important de distinguer l'unité"d'observation
primaire et l'unité d'observation secondaire"136(*). Les deux unités
représentent la population cible de l'enquête.
III.1.1 Population cible
La présente recherche se distingue des
précédentes par l'appréhension des causes de l'abandon
à travers les opinions des bénéficiaires du programme:
· Les unités d'observation primaires se composent
d'un échantillon de bénéficiaires du programme de
l'éducation non formelle, composé pour moitié de
bénéficiaires qui ont abandonné le programme au cours de
l'année 2003/2004 et l'autre moitié des
bénéficiaires qui sont retenus par le programme et qui
fréquentaient les cours au moment de déroulement de
l'enquête. En comparant ces deux sous-groupes, nous pouvons donc relever
les facteurs qui influent sur l'abandon137(*).
· Différents facteurs peuvent affecter le
phénomène d'abandon, ils se situent aux niveaux de la classe et
de l'association. Ainsi, les unités d'observation secondaires se
composent d'un échantillon d'animateurs et d'un échantillon
d'associations.
III.1.2 Méthode
d'échantillonnage
Le présent travail se limite à l'étude du
phénomène de l'abandon dans les associations qui travaillent dans
les délégations de Rabat, Salé et Temara-Skhirat.
Le choix des associations et des sites a été
fait à partir des données globales fournies par la Direction de
l'Education Non Formelle qui comportent la liste des ONG opérant
dans les délégations choisies (adresses,
téléphones...).
L'exploitation de la banque de données NOVAG (nouveaux
inscrits par âge) pour l'année 2003/2004 a livré les
enseignements suivants :
· 45 associations sont actives dans le domaine de
l'éducation non formelle ;
· 11 associations dans les délégations
choisies.
Nous avons retenu 9 associations dans le cadre de
l'enquête.
Le tableau ci dessous nous éclaire quant au dispositif
pédagogique de ces associations :
Tableau N°8: Dispositif
pédagogique des associations cible de l'étude
Code
association
|
Nombre de sites dans les associations enquêtées
*
|
Nombre des sites enquêtés
|
Nombre total des animateurs dans les associations
enquêtés *
|
Nombre d'animateurs dans les sites enquêtés *
|
Nombre d'animateurs enquêtés
|
01
|
5
|
3
|
17
|
13
|
7
|
02
|
12
|
5
|
12
|
5
|
5
|
03
|
8
|
4
|
9
|
6
|
4
|
04
|
9
|
4
|
14
|
6
|
6
|
05
|
18
|
8
|
21
|
11
|
9
|
06
|
14
|
6
|
14
|
6
|
6
|
07
|
6
|
3
|
10
|
6
|
4
|
08
|
5
|
2
|
7
|
6
|
4
|
09
|
6
|
3
|
7
|
3
|
3
|
Total=9
|
83
|
38
|
111
|
60
|
47
|
* Source Direction de l'Education Non Formelle ; Banque de
données NOVAG ; 2003/2004
· Les 9 associations gèrent 83 sites. Nous en
avons retenu 38. Soit un taux de 46%.
· Dans les 38 sites choisis, il y 13 coordonnateurs. Nous
les avons tous retenus.
· Les 13 coordonnateurs veillent au bon
déroulement du programme et supervisent 60 animateurs. Parmi ces
derniers, nous avons choisi 47. Soit un taux de 78%.
· Chaque animateur enseigne une classe de 30
élèves. Nous avons choisi au hasard dans chaque classe 5
élèves ayant abandonné le programme l'année
2003/2004 et 5 autres retenus et suivent encore la formation au moment du
déroulement de l'enquête.
III.1.2.1 Choix des
associations
Le choix des délégations n'est pas
opéré sur la base d'un type d'échantillonnage, mais
dicté par des contraintes liées aux moyens limités dont
nous disposons et le temps imparti pour réaliser cette recherche.
Sur les 45 associations, 11 travaillent dans les
délégations de Rabat, Salé et Skhirat-Témara. Nous
avons retenu 9 associations représentant 20% de la population
mère. Deux associations sont éliminées pour les raisons
suivantes :
· Association Istidrak a séjourné ses
activités l'année (2004/2005) ;
· Organisation ENDA Magreb possède deux sites et
deux animateurs. Le poids de l'effectif d'animateurs par rapport à
l'ensemble est tellement faible au point de juger qu'elle n'est pas
intéressante sur le plan de l'étude.
Tableau N°9: Les associations choisies selon
quelques caractéristiques
Code_assoc
|
Association
|
Taux d'abandon*
|
Portée des actions
|
siége
|
01
|
A. Pour la Protection de la Famille Marocaine
|
10%
|
nationale
|
Rabat
|
02
|
Union de l'Action Féminine
|
16%
|
nationale
|
Rabat
|
03
|
Union Nationale des Femmes marocaines
|
32%
|
nationale
|
Rabat
|
04
|
A. Marocaine d'Aide aux Enfants en Situation Précaire
|
10%
|
nationale
|
Rabat
|
05
|
A. Ribat El Fath
|
44%
|
régionale
|
Rabat
|
06
|
A.Rissala de l'Enfance et de Développement
|
|
locale
|
Salé
|
07
|
Ligue Marocaine Pour la Protection de l'Enfance
|
22%
|
nationale
|
Rabat
|
08
|
A.Horizons Ouverts
|
|
locale
|
Témar
|
09
|
Association Bouregreg
|
9%
|
régionale
|
Salé
|
*les données brutes sur les
bénéficiaires et les abandons proviennent du document
émanant de la Direction de l'Education Non Formelle :
ÇáÊÞÑíÑ
ÇáÅÌãÇáí
áÚãáíÊí
ÅÏãÇÌ
ÇáãÓÊíÏíä
ãä ÇáÊÑÈíÉ
ÛíÑ
ÇáäÙÇãíÉ í
ÇáÊÚáíã
ÇáäÙÇãí
-ÇáÏÎæá
ÇáãÏÑÓí 2002/2003-
III.1.2.2 Choix des
sites de la formation
Les 9 associations choisies dispensent des cours de
l'éducation non formelle dans 83 cites. 38 sites retenus, soit un taux
de 45.7% et se répartissent comme suit :
Tableau N°10: pourcentage des sites choisis par
association
Code_ assoc
|
Associations
|
Nombre de sites
|
Nombre d'animateurs
|
Nombre de site choisis
|
%
des sites choisis
|
01
|
A.Pour la Protection de la Famille
|
5
|
17
|
3
|
60.0%
|
02
|
Union de l'Action Féminine
|
10
|
10
|
5
|
41.7%
|
03
|
Union Nationale des Femmes
|
8
|
9
|
4
|
50.0%
|
04
|
A.Marocaine d'Aide aux Enfants
|
9
|
14
|
4
|
44.4%
|
05
|
A.Ribat El Fath
|
18
|
21
|
8
|
44.4%
|
06
|
A.Rissala de l'Enfance et de Développement
|
5
|
7
|
3
|
50.0%
|
07
|
Ligue marocaine Pour la Protection de l'Enfance
|
5
|
7
|
2
|
40.0%
|
08
|
A.Horizons Ouverts
|
6
|
7
|
3
|
50.0%
|
09
|
A.Bouregreg
|
14
|
14
|
6
|
42.9%
|
|
Total
|
83
|
111
|
38
|
45.7%
|
Les sites choisis présentent aussi une diversité
sur les plans :
· Le type de local (c.à.d :
propriétaire de l'association, salle de classe, autre) ;
· Le milieu (urbain ou rural). Il est à signaler
que les associations au sein des délégations choisies
opèrent dans le milieu urbain et périurbain bien plus que dans le
milieu rural. Selon les données de la Direction de l'Education Non
Formelle, nous avons recensé seulement 10 sites ruraux dans un ensemble
de 83 sites. Nous en avons retenu 7. (voire annexe 1).
III.1.2.3 Choix des
animateurs
Pour 60 animateurs qui travaillent les sites choisis, nous
avons retenu 47 animateurs ce qui représente un taux de 78 %. Chaque
association est représentée en fonction de poids de l'effectif
d'animateurs dans le site. D'autres caractéristiques individuelles des
animateurs sont prises en considération. Le nombre d'animateurs choisis
par association et par site se trouve dans
l'annexe2.
Chaque animateur enseigne une classe contenant
théoriquement entre 25 et 30 élèves. Dans chaque classe
nous nous sommes intéressé à 5
élèves-bénéficiaires qui ont abandonné le
programme de l'éducation non formelle au cours de l'année
2003/2004, et nous avons choisi au hasard le même nombre parmi ceux qui
sont retenus par le programme. L'enquête prévoit toucher 470
élèves-bénéficiaires.
En somme, l'enquête a ciblé :
· 470 élèves-bénéficiaires du
programme partagés entre(E.A / E.N.A)
· 47 animateurs et 13 coordonnateurs du programme
au niveau local.
III.2 Choix de la
méthode
L'analyse du phénomène de l'abandon dans le
programme de l'éducation non formelle peut être abordée
selon deux types de méthodes : Une méthode quantitative et
une méthode qualitative, bien qu'il soit difficile de distinguer entre
les études quantitatives et qualitatives au niveau de la technique de la
recherche ou des procédures de collecte de données138(*).
III.2.1 Etude quantitative
L'étude quantitative s'attache à analyser les
effets d'un processus à l'aide de données chiffrées.
Parvenir à mesurer et à quantifier les objets observables est son
objet central . Cela sera réalisé à l'aide d'outils
statistiques qui permettront la description ou la comparaison des populations.
Les enquêtes quantitatives permettent de recueillir des données
ayant la qualité d'être facilement manipulables et comparables.
III.2.2 Etude qualitative
L'étude qualitative quant à elle, permet un
regard, d'un autre niveau, sur les perceptions, croyances, attitudes, pratiques
individuelles et collectives. La méthode qualitative de la recherche est
plus qu'un complément aux données quantitatives :
· C'est elle qui fournit notre grille principale
d'interprétation des données quantitatives.
· C'est un moyen pour confirmer et enrichir les
résultats d'une recherche quantitative.
Afin de donner plus de consistance et de pertinence à
cette recherche, nous avons adopté pour une méthode
"quantitative" complétée par une méthode "qualitative".
Les études de types quantitatives et qualitatives
imposent le recours à des procédures, des techniques de collecte
d'information et à des méthodes d'analyse.
III.2.3 Choix des outils
d'investigation
Différents types d'instruments sont utilisés
pour collecter les informations nécessaires à l'étude,
leur utilisation dépend de plusieurs paramètres: la population
étudiée, de ressources mises à disposition, du
savoir-faire, de l'effectif d'individus à interroger, du type
d'informations à recueillir et du type de recherche139(*). Ainsi, les techniques de
collectes de données peuvent être: l'observation, le questionnaire
(par écrit), le questionnaire (personnel), l'entretiens
téléphoniques, l'entretiens personnels, l'entretiens en groupe,
l'analyse des activités, l'analyse de documents, etc.
En relation avec les objectifs de la recherche d'une part, et
les éléments du cadre conceptuel d'autre part, l'identification
des facteurs déterminant l'abandon repose sur la collecte de divers
types d'informations concernant :
§ Les caractéristiques des
élèves-bénéficiaires (qui ont abandonné le
programme/ et ceux qui l'ont pas quitté) ;
§ Les caractéristique de leurs familles ;
§ Le contexte de l'apprentissage ;
§ Les caractéristiques des associations.
La collecte de ces informations a été faite
à l'aide des instruments suivants : le questionnaire et le guide
d'entretien.
III.2.3.1 Le questionnaire
Trois questionnaires sont testés et administrés
aux bénéficiaires, aux animateurs de ces mêmes
bénéficiaires et aux responsables des associations.
Questionnaire-bénéficiaire
1- Le
questionnaire-bénéficiaire s'adresse aux
bénéficiaires qui ont abandonné le programme au cours de
l'année 2002/2003. Compte tenu du niveau d'instruction des
bénéficiaires, le "questionnaire-bénéficiaire" est
administré individuellement en recourant à l'aide judicieuse de
quelques animateurs. Le but de ce questionnaire est de démêler
l'origine de l'abandon selon les opinions des concernés par le
phénomène. Le questionnaire comprend sept blocs :
§ Premier bloc : informations sur les
caractéristiques individuelles
§ Deuxième bloc : informations sur les
caractéristiques familiales
§ Troisième bloc : informations sur les
conditions d'apprentissage
§ Quatrième bloc : informations sur le
contenu de la formation
§ Cinquième bloc : informations sur la
relation maître-élève
§ Sixième bloc : informations sur la relation
bénéficiaire-association
§ Septième bloc : causes de l'abandon. Ce
bloc contient une trentaine de causes
2- Le même questionnaire est
administré aux bénéficiaires retenus dans le programme,
à l'exception du septième bloc.
Questionnaire-animateur
Le questionnaire-animateur comprend cinq partie :
§ Première partie : informations sur
les caractéristiques individuelles ;
§ Deuxième partie : des informations sur sa
relation avec l'association ;
§ Troisième partie : la formation et la
formation continue nécessaire ;
§ Quatrième partie : l'encadrement
administratif et pédagogique ;
§ Cinquième partie : est une question
ouverte. Celle-ci porte sur les rôles et les contributions des
associations dans la lutte contre l'abandon.
Questionnaire-association
Le questionnaire-association comporte des informations
sur :
§ Les caractéristiques individuelles du
responsable ;
§ Les organes fonctionnels, organisationnels et
exécutifs de l'association ;
§ Les moyens de communication entre l'animateur et
l'association, les procédures de suivi et de contrôle ;
§ Les moyens de communication entre le siége et
les entités locales.
III.2.3.2 Guide d'entretien
Dans le domaine des sciences sociales, plusieurs
méthodes sont utilisées pour recueillir les opinions des
participants.
Focus group : Eléments de
définition et objectif
Un focus group ou "groupe de discussion" désigne une
discussion de groupe de 6 à 10 personnes. Les participants sont
invités à faire-part de leurs réflexions à propos
d'un thème donné. Sur base de leur opinion et de leur
expérience personnelle, chacun étant encouragé à se
situer et à réagir par rapport aux avis des autres. Une certaine
homogénéité entre les participants est requise pour que la
discussion soit fructueuse. Généralement plusieurs focus groups
sont menés jusqu'à ce que les informations collectées
s'avèrent redondantes140(*).
· Les focus groups sont surtout utiles lorsqu'il s'agit
d'appréhender les attentes, les besoins et la déception. Ils
permettent d'obtenir une grande diversité de points de vue et de
sentiments étant donc utiles pour appréhender les
différences de positions autour d'un sujet donné.
Dans notre cas, compte tenu du niveau d'instruction des E.A,
la méthode du focus group est recommandée. Les groupes sont
sélectionnés sur la base de deux critères :
l'appartenance à la même association et le quartier de
résidence.
Un guide d'entretien est élaboré dans ce sens.
Il porte sur deux questions à débattre :
· La première question porte sur les objectifs qui
ont motivé leurs participations au programme, et sur leurs degrés
de satisfactions et de déceptions ;
· Une deuxième question dirigée vers
l'ensemble du groupe porte sur les conditions que le programme devrait
instaurer, si nous voulons diminuer la gravité du
phénomène de l'abandon dans le futur.
III.3
Expérimentation et réalisation de l'enquête
Avant d'entamer l'administration des questionnaires et la
tenue des focus groups, nous les avons soumis à un pré-test.
Cette phase nous a permis de tester, de réajuster et de finaliser les
instruments d'enquêtes.
III.3.1 Pré-enquête
la pré-enquête a permis de :
· Tester le questionnaire
élève-bénéficiaire auprès de 20 E.A;
· Expérimenter deux focus groups auprès des
même élèves, en utilisant un mini-
magnétoscope ;
· Conduire des entretiens informels auprès des
responsables du programme ;
· Tester le questionnaire-animateur auprès des
animateurs ;
· Ajuster le dispositif et les instruments
d'enquêtes ;
· Planifier le déroulement des enquêtes par
association et par site.
A ce stade, les expérimentations préliminaires
des focus groups n'ont pas aboutit à leurs fins. Il s'est
avéré que les critères sélectionnés (
appartenance à la même association et issue du même
quartier) ne sont pas suffisants pour opérer une
homogénéité dans le groupe. Les opinions des membres du
groupe étaient très diverses et contrariées et
particulièrement entre les filles et les garçons et entre les
plus âgés et les moins âges. Nous avons songé
ajouté le sexe et l'âge aux critères de sélection du
groupe, mais le nombre des groupes serait inférieur à cinq (5)
E.A. Chose qui n'est pas recommandée dans ce type d'entretien.
Le problème est exposé et discuté avec
certains professeurs du COPE, le choix retenu étant l'entretien
individuel semi-dirigé enregistré sur magnétoscope.
III.3.2 Déroulement de l'enquête
Le déroulement de l'enquête a connu aussi des
difficultés dont certaines ont pu être surmontées.
Difficultés rencontrées
Les constats généraux sur l'enquête se
résument comme suit :
· Toutes les associations ont collaboré à
la réalisation de l'enquête sauf une. Malgré notre
persistance et l'intervention des responsables de la Direction de l'Education
Non Formelle, le responsable du programme au sein de l'association a toujours
trouvé des excuses pour reporter les réunions prévues.
Nous n'avons trouvé aucun moyen de surmonter cette
difficulté. L'association en question est éliminée de
l'échantillon.
· Une grande différence observée entre les
données du recensement de l'année 2003/2004 et la
réalité sur le terrain. Plusieurs sites choisis n'étaient
pas opérationnels au moment de l'enquête. Les raisons
avancées sont : Les autorités éducatives n'ont pas
encore délivré les autorisations d'ouverture des sites. Parfois,
l'animateur concerné par l'enquête a été
licencié par l'association.
Pour palier à cette situation d'autres sites ont
été choisis, tout en respectant la base des choix au
départ.
· Dans certains sites choisis le nombre d'abandon
était inférieur à 5 élèves, voire même
aucun. De l'autre extrémité, certains animateurs ont
déclaré que tous leurs élèves ont cessé de
venir aux cours. Cette dernière situation peut s'expliquer par le nombre
de "sitting", d'arrêt de travail et de grèves incessantes des
animateurs observés l'année 2003/2004.
Les deux cas sont considérés extrêmes,
nous les avons remplacés par d'autres sites appartenant à la
même association. De même, nous avons écarté les
élèves-bénéficiaires qui ont été
contraints de quitter le programme parce que l'animateur était
constamment en grève.
· Une fois les listes des sites et des animateurs sont
rectifiées, d'autres difficultés ont surgi. Dans une association,
certains animateurs font passer des
élèves-bénéficiaires nouveaux comme des E.A. Cette
difficulté est rattrapée avec les autres associations en
demandant aux responsables la listes des élèves par animateur. La
confrontation entre les listes et les noms des
élèves-bénéficiaires a permis d'éliminer
certains questionnaires.
· Certains animateurs ont trouvé beaucoup de
difficultés de contacter cinq (5)
élèves-bénéficiaires qui ont abandonné le
programme au titre de l'année 2003/2004, nous avons contenté d'un
minimum de deux élèves.
Les changements opérés ont largement
modifié notre échantillon de départ. L'analyse des
résultats a porté sur :
333 questionnaire-bénéficiaire au lieu de
470 ; 28 sites au lieu de 38 ; 39 questionnaire-animateurs au lieu de
47 ; 10 questionnaire-coordonnateurs au lieu de 13. La liste est
consignée en annexe (3)
III.4 Techniques de
traitement et d'analyse des données
Deux types de données ont été
traités. Les réponses aux questionnaires et aux entretiens, par
deux méthodes de traitement différentes ( l'analyse de contenu et
le traitement statistique).
III.4.1 Méthodes d'analyse de
données
· L'analyse de contenu a concerné principalement,
les réponses aux questions ouvertes et les données issues des
entretiens individuels ;
· Le traitement statistique : Deux types de
traitement statistique ont été appliqués aux
données recueillies :
· Un traitement statistique usuel descriptif en terme de
fréquences et de pourcentage. Il est utilisé pour décrire
la population de notre échantillon ;
· Pour déterminer les facteurs qui influencent le
phénomène de l'abandon, le test de Khi-deux pour les proportions
est utilisé.
III.4.2 Saisie et traitement de
données
La saisie des données recueillies a été
réalisée à l'aide du logiciel ACCESS. Le traitement
statistique des données par le logiciel SPSS 12.0.
Chapitre IV:
Facteurs et causes déterminant
l'abandon
Introduction
Deux mots clés sont à distinguer : le
facteur et la cause.
Nous entendons par une cause "un élément qui
produit directement l'effet" (le petit Robert, 2002). Il s'apparente avec
l'origine, le motif ou la raison.
Par contre, le facteur est un élément qui
participe et qui contribue à la réalisation de l'effet par
l'intermédiaire d'un autre facteur(même référence).
De ce fait, une cause est un facteur, mais le facteur ne peut être une
cause, que si, trois conditions sont satisfaites141(*) :
§ Le facteur est en relation statistique avec l'effet (le
phénomène étudié);
§ Le facteur "survient" chronologiquement avant
l'effet ;
§ La relation entre le facteur et l'effet n'est pas due
à un troisième facteur.
Des modèles statistiques sophistiqués sont
élaborés pour démêler les facteurs des causes. Dans
le cadre de cette recherche, nous avons utilisé d'autres
démarches : Démarches "révélée" et
"exprimée"142(*) .
§ La démarche "révélée" tente
d'établir des liaisons statistiques entre l'abandon et les variables
retenues. Son objectif est d'identifier les facteurs en relation avec
l'abandon ;
§ La démarche "exprimée" questionne les E.A
sur les causes qui les ont poussés à quitter le programme. Son
objectif est de rechercher les causes.
Ce chapitre a pour objectif de répondre aux questions
de recherche suivantes:
§ Qui abandonne le programme de l'éducation non
formelle ?
§ Quels sont les facteurs individuels et familiaux qui
influencent le phénomène de l'abandon ?
· Quels sont les facteurs éducatifs liés au
processus de la formation et pédagogiques liés et aux conditions
de l'apprentissage dans les écoles de l'éducation non formelle,
qui peuvent influencer le phénomène ?
· Quels sont les facteurs organisationnels et
fonctionnels, liés aux associations, qui peuvent expliquer le
phénomène ?
La présentation des résultats se fera en trois
étapes successives :
· La première étape commence par un tri
à plat, qui a pour objectif la description de la population
enquêtée ;
· La deuxième étape se consacre aux
croisements des variables. Nous portons un intérêt particulier au
croisement de la variable (situation de l'élève : E.A /
E.N.A ) avec les variables retenues. L'objectif est de déceler les
facteurs en relation avec l'abandon. Nous tenons à informer le lecteur
que les facteurs jugés en relation avec le phénomène de
l'abandon sont "révélés" à travers des liaisons
statistiques. Les tests de Khi-deux ou de Student sont utilisés pour
apprécier l'existence ou non d'une relation. Nous ne prétendons
pas que ces facteurs sont des éléments qui produisent directement
l'effet de l'abandon, mais des éléments qui contribuent à
la réalisation de l'effet (abandon) en empruntant des chemins divers.
Ils sont plutôt des "agents" intermédiaires.
· La troisième étape présente les
causes qui poussent les élèves à quitter le programme. Son
objectif est de consolider les résultats précédents. Il
est à noter que les causes présentées ne sont pas
"révélées" à travers des liaisons statistiques,
mais "exprimées " par les concernés.
Ainsi, ce chapitre est structuré autours de trois
sections :
La première relate les caractéristiques de la
population enquêtée ;
La seconde met en exergue les facteurs déterminants de
l'abandon ;
La troisième présente les causes qui poussent
les élèves-bénéficiaires à quitter le
programme.
IV.1 Caractéristiques de la
population enquêtée
Il est utile de rappeler que cette recherche est
focalisée sur les E.A du programme de l'éducation non formelle.
Les informations sont recueillies à travers les opinions des
élèves concernés par le phénomène. Une
description succincte des caractéristiques des animateurs participant
à l'enquête est l'objet de la première section. La section
suivante est consacrée à la description des E.A de
l'échantillon.
IV.1.1 Description
de l'échantillon d'animateurs
La présente enquête a touché un
échantillon de 36 animateurs exerçant dans les sites choisis. La
description de l'échantillon porte sur les caractéristiques
individuelles, sur leurs profils et sur la formation reçue.
IV.1.1.1 Age et sexe des animateurs
Les animateurs enquêtés sont âgés
entre 29 ans et 46 ans. Il y a lieu de souligner que l'âge médiane
est 37 ans.
· 63.9 % des animateurs de l'échantillon sont de
sexe féminin. Cela correspond parfaitement aux données
générales exhaustives de la population des animateurs.
IV.1.1.2 Situation familiale
· 53% des animateurs sont mariés, tandis que 47%
sont encore célibataires. Selon le sexe, le tableau suivant montre que
le célibat touche plus le sexe féminin que le
sexe masculin:
Tableau N°11: Situation familiale des animateurs
selon le sexe
Sexe
Situation familiale
|
féminin
|
masculin
|
Total
|
célibataire
|
76.5%
|
23.5%
|
100.0%
|
marié
|
52.6%
|
47.4%
|
100.0%
|
Total
|
63.9%
|
36.1%
|
100.0%
|
· Les célibataires se composent de 76% de sexe
féminin et 24% de sexe masculin.
IV.1.1.3 Année d'obtention du
diplôme de licence
· Les diplômes de licences sont obtenus il y a 11
ans en moyenne avec cependant un minimum de 4 ans et un maximum de 18 ans.
· 75% des enquêtés ont obtenu leur
diplôme de licence il y a 13ans.
· La répartition des diplômés selon
la spécialité est comme suit : (37%) des animateurs ont des
licences dans les sciences exactes, (46%) dans les sciences humaines et (17%)
dans les études islamiques.
IV.1.1.4 Expérience
professionnelle
Il est très important de constater que :
· L'écart entre la date d'obtention du
diplôme et leur recrutement dans le cadre du programme de
l'éducation non formelle est de 6 ans en moyenne ;
· L'ancienneté moyenne comme animateur dans le
programme est de 5.29 ans ;
· 50% des animateurs ont passé en moyenne 6 ans
dans le programme .
Il est intéressant de s'interroger sur la formation
reçue pour enseigner dans les écoles de l'éducation non
formelle :
IV.1.1.5 Formation et encadrement
pédagogique
· 92% d'animateurs enquêtés affirment avoir
reçu une formation ;
· 55% d'animateurs estiment que la formation reçue
est bénéfique pour la gestion de leurs classes et 3% pensent le
contraire ;
· 81% d'animateurs affirment que la formation a
été supervisée par DNEF ;
· 36% des animateurs affirment la participation de
l'association dans la formation.
Si la majorité des animateurs affirme l'implication du
ministère dans leur formation, l'encadrement pédagogique reste
cependant très faible :
· 50% des animateurs affirment qu'ils n'ont jamais
été encadrés par un inspecteur ;
· 67% des animateurs déclarent qu'ils n'ont jamais
été convoqués par la délégation du MEN pour
assister à des leçons modèles.
IV.1.2 Qui abandonne le programme
de l'éducation non formelle ?
Introduction
Cette section a pour objectif de répondre
principalement à la question de recherche qui abandonne le
programme d'éducation non formelle ?
La description des E.A se fera selon trois types de
variables :
* Celles qui se rapportent aux variables individuelles;
* Celles qui spécifient le capital
socioéconomique et culturels des parents d'élèves;
L'échantillon des élèves
bénéficiaires est constitué par des élèves
qui ont abandonné le programme au titre de l'année 2003/2004 et
leurs camarades qui sont restés dans le programme jusqu'au moment de
l'enquête. L'examen et l'analyse des questionnaires-élèves
a donné les enseignements suivants :
Tableau N°12:
Répartition des élèves enquêtés par
association
Associations
|
Situation -bénéficiaire
|
E.N.A
|
E.A
|
Total
|
A.Horizons Ouverts
|
9
|
10
|
19
|
47.4%
|
52.6%
|
100.0%
|
Ligue Marocaine Pour la Protection de l'Enfance
|
8
|
16
|
24
|
33.3%
|
66.7%
|
100.0%
|
Union Nationale des Femmes marocaines
|
12
|
12
|
24
|
50.0%
|
50.0%
|
100.0%
|
A.Rissala de l'Enfance et de Développement
|
15
|
11
|
26
|
57.7%
|
42.3%
|
100.0%
|
Union de l'Action Féminine
|
9
|
19
|
28
|
32.1%
|
67.9%
|
100.0%
|
A. Marocaine d'Aide aux Enfants_ Situation Précaire
|
26
|
27
|
53
|
49.1%
|
50.9%
|
100.0%
|
A. Ribat El Fath
|
35
|
24
|
59
|
59.3%
|
40.7%
|
100.0%
|
A. Pour la Protection de la Famille Marocaine
|
50
|
50
|
100
|
50.0%
|
50.0%
|
100.0%
|
Total
|
164
|
169
|
333
|
49.2%
|
50.8%
|
100.0%
|
L'échantillon comprend un groupe de 169 E.A et un
groupe de 164 E.N.A . Ils représentent respectivement 51% et 49% de
l'ensemble des élèves enquêtés.
IV.1.2.1 Caractéristiques
individuelles des E.A
IV.1.2.1.1 Milieu environnant des
E.A
Les E.A du programme d'éducation non formelle, habitent
en nombre important, dans le milieu urbain. Ce constat s'explique par le fait
que prés de 71% des sites enquêtés se situent dans le
périmètre urbain, 11% dans le milieu rural et 18% dans le milieu
périurbain.
Tableau N°13: Milieu environnant des
E.A
Milieu
|
Fréquence
|
Pourcentage valide
|
Périurbain
|
29
|
17.2%
|
Rural
|
15
|
8.9%
|
Urbain
|
125
|
74.0%
|
Total
|
169
|
100.0%
|
26.1 % des élèves enquêtés
résident dans les milieux périurbain/rural. Nous avons
signalé dans le chapitre précédent que les associations
qui travaillent dans les délégations choisies opèrent dans
le milieu urbain et périurbain plus que dans le milieu rural. En effet,
selon des données de la Direction de l'Education Non Formelle, les
sites de type rural sont au nombre de (10) et représentent 12% de
l'ensemble. Le milieu rural est largement représenté dans notre
échantillon, car l'analyse a porté sur (3 sites)
représentant 30% des sites de type rural.
IV.1.2.1.2 Genre
Les E.A du programme sont constitués à
moitié presque égale entre le sexe masculin et féminin.
Tableau N°14: Sexe des élèves- E.A
Genre
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
masculin
|
85
|
50.3%
|
féminin
|
84
|
49.7%
|
Total
|
169
|
100.0%
|
IV.1.2.1.3 Age des E.A
L'âge moyen d'un E.A est de 14.5 ans avec un minimum de
9 ans et un maximum de 20 ans. Une analyse plus fine montre que : 50% des
E.A ont un âge inférieur à 14 ans et 75% des E.A ont
un âge inférieur à 16 ans.
Tableau N°15: Age moyen des E.A
Nombre
|
valide
|
169
|
manquant
|
0
|
Moyenne
|
14.46 ans
|
Médiane
|
14 ans
|
Minimum
|
9 ans
|
Maximum
|
20
|
quartiles
|
25
|
13.ans
|
50
|
14.ans
|
75
|
16.ans
|
25% des E.A ont un âge supérieur à 16 ans.
Le programme de l'éducation non formelle est adressé aux enfants
âgés de 9-16 ans, mais cela n'empêche pas certains
élèves de bénéficier des services du programme
après l'âge de 16 ans. Le fait de trouver cette catégorie
d'élèves, dans les écoles de l'éducation non
formelle, montre d'une part l'intérêt que porte cette
catégorie au programme de l'éducation non formelle plutôt
qu'au programme d'alphabétisation, et d'autre part, témoigne des
difficultés rencontrées pour recruter les catégories
d'âges inférieurs.
Par groupe d'âge, les E.A se répartissent comme
le montre le tableau suivant :
Tableau N°16: Répartition des E.A selon les
groupes d'âges
Groupe d'âge
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
9-11 ans
|
10
|
5.9
|
5.9
|
12-16 ans
|
137
|
81.1
|
87.0
|
sup 16 ans
|
22
|
13.0
|
100.0
|
Total
|
169
|
100.0
|
|
Les E.A âgés de 9-11 ans représentent 6%
de l'ensemble des E.A . La majorité des E.A ont un âge entre
12-16 ans.
IV.1.2.1.4 Antécédents
scolaires des E.A
Deux catégories d'enfants fréquentent les
écoles de l'éducation non formelle : les
déscolarisés et les non scolarisés. L'échantillon
des E.A est constitué principalement par les déscolarisés
(72.8%), alors que les non scolarisés représentent 27.2%.
Tableau N°17: Antécédent scolaire
E.A
statistiques
antécédent
|
Fréquence
|
Pourcentage valide
|
non scolarisé
|
46
|
27.2%
|
Déscolarisé
|
123
|
72.8%
|
Total
|
169
|
100.0%
|
IV.1.2.1.5 Niveau scolaire des E.A
Le niveau scolaire atteint par les déscolarisés
est relativement très faible, 93 % des déscolarisés n'ont
pas atteint le niveau de la sixième année primaire qui les
auraient immunisés contre le retour à l'analphabétisme. Il
apparaît que le phénomène de l'abandon touche plus les
élèves qui ont les niveaux de la deuxième année et
la troisième année.
Tableau N°18: Niveau scolaire atteint des E.A
statistique
Niveau atteint
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
1
|
17
|
13.8%
|
13.8%
|
2
|
30
|
24.4%
|
39.3%
|
3
|
29
|
23.6%
|
63.1%
|
4
|
23
|
18.7%
|
80.3%
|
5
|
15
|
12.2%
|
92.6%
|
6 et plus
|
9
|
7.3%
|
100%
|
IV.1.2.1.6 Durée moyenne de
séjour
En moyenne un E.A passe 8. 5 mois(huit mois et demi) dans le
programme avant de l'abandonner. 50% de cette population a
séjourné moins de 8 mois dans les écoles de
l'éducation non formelle.
Tableau N°19: Durée de séjour dans
le programme de l'éducation non formelle
nombre
|
valide
|
169
|
|
manquante
|
0
|
moyenne
|
8.65 mois
|
minimum
|
1 mois
|
maximum
|
24 mois
|
quartiles
|
25
|
4.50 mois
|
50
|
8. mois
|
75
|
12.mois
|
Par période de trois mois, nous remarquons que 30% des
élèves abandonnent au cours du deuxième trimestre.
Tableau N°20: Période de séjour dans
le programme de l'éducation non formelle
Période de séjour
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
1-3 mois
|
24
|
14.2%
|
14.2%
|
4- 6 mois
|
51
|
30.2%
|
44.4%
|
7- 9 mois
|
21
|
12.4%
|
56.8%
|
plus d'un an
|
73
|
43.2%
|
100.0%
|
Total
|
169
|
100.0%
|
|
· Plus de la moitié des E.A (57%) a passé
moins d'une année dans le programme de l'éducation non
formelle.
· 43% des E.A ont passé plus d'un an dans le
programme.
Cette constatation est très importante lors de
l'élaboration des programmes et curricula spécifiques pour
l'éducation non formelle. Afin d'avoir un impact sur les
élèves bénéficiaires, les programmes devront
être divisés en modules indépendants. La plage d'horaire de
chaque module ne doit pas dépasser trois mois. Ceci permettra, d'une
part un minimum d'acquisition pour un élève qui a
séjourné moins de trois mois et d'autre part facilitera son
retour pour acquérir les autres modules.
L'effet de structure entre les milieux urbain,
périurbain et rural, qui a marqué l'échantillon, risque
d'influencer l'analyse. Afin de supprimer l'effet de structure, nous comparons
les proportions à l'intérieur de chaque catégorie.
IV.1.2.1.7 Les variables individuelles
selon le milieu
Une analyse plus fine, à travers le croisement des
variables individuelles avec la variable milieu, permet d'affiner les
constatations précédentes (voire annexe
4) :
· L'âge moyen d'un E.A issus du milieu urbain est
légèrement supérieur à celui des
élèves ruraux ;
· Par groupe d'âge, nous remarquons que la classe
d'âge 12-16 ans est la plus touchée par rapport aux autres
classes. Et ceci, aussi bien dans le milieu urbain que dans le milieu rural,
avec toutefois une légère accentuation pour le milieu
rural ;
· S'agissant de la période de séjour, le
deuxième trimestre représente une période à haut
risque et constitue une période où la décision de quitter
le programme se cristallise. Ceci est vrai dans le milieu urbain comme dans le
milieu rural. Globalement, le milieu urbain est relativement plus touché
que le milieu rural pour toutes les catégories de la variable
"séjour", sauf dans quelques cas exceptionnels.
· Les garçons sont relativement mieux
représentés que les filles dans le milieu urbain avec des
proportions respectives de 52% et 48%. En revanche, les filles sont
relativement mieux représentées que les garçons dans le
milieu rural avec des proportions respectives de 54.5% et 45.5%.
· Que ce soit en milieu urbain qu'en milieu rural, le
phénomène touche les déscolarisés plus que les
non-scolarisés avec cependant une légère accentuation en
milieu urbain.
Toutefois, nous remarquons que les non-scolarisés sont
plus représentés dans le rural que dans l'urbain.
Résumé
La description des E.A de l'échantillon nous a permis
de relever les caractéristiques suivantes:
- Les E.A du programme d'éducation non formelle
habitent en majorité dans le milieu urbain ;
- Ils sont presque à égalité entre le
sexe masculin et féminin ;
- L'age moyen d'un E.A est de 14.5ans ;
- La majorité ont un âge entre 12-16ans ;
- Ils sont plutôt des
déscolarisés ;
- Le phénomène de l'abandon semble toucher plus
les élèves qui ont les niveaux de la deuxième année
et la troisième année que les autres niveaux ;
- En moyenne, un E.A passe 8.65 mois dans le
programme ;
- Plus de la moitié des E.A (57%) ont passé
moins d'un an dans le programme.
Pour plus de détail, l'abandon concerne :
- Une proportion très importante de la classe
d'âges 12-16 ans des deux milieux ;
- Les déscolarisés de sexe masculin ;
- Les deux catégories (non scolarisés et
déscolarisés) de sexe féminin.
IV.1.3 Capital
social et culturel des parents des E.A.
Divers indicateurs sont utilisés pour apprécier
le capital social et culturel des parents des E.A . Deux dimensions sont
retenues pour les appréhender:
1- le profil socioéconomique et
culturel des parents ;
2- L'analyse des activités
économiques des E.A;
IV.1.3.1 Profil socioéconomique
et culturel des parents
Le profil socioéconomique et culturel des parents
est approché à travers un ensemble d'indicateurs . Nous
empruntons les indicateurs utilisés par B.Azoui143(*). Il s'agit principalement du
niveau d'instruction des parents, la taille de la famille, la structure
parentale, le type d'habitat, la catégorie socioprofessionnelle, le
cadre éducatif familial et la relation socio-affective.
IV.1.3.1.1 Type de logement
Globalement les E.A enquêtés habitent dans une
maison (45%), dans une baraque (38%) ou dans une chambre parmi les voisins
(17%).
Tableau N°21: Type de logement, selon le milieu de
résidence
Milieu
type de logement
|
Urbain
|
rural
|
périurbain
|
Total
|
bidonville
|
40.7%
|
50.0%
|
22.2%
|
38.4%
|
maison
|
45.5%
|
50.0%
|
40.7%
|
45.1%
|
chambre
|
13.8%
|
.0%
|
37.0%
|
16.5%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Le type d'habitat par milieu permet de faire des distinctions
significatives :
· Une chambre avec les voisins est le type d'habitat
qu'on trouve dans les (fandouk) ou dans les vieilles maisons traditionnelles
marocaines qui se trouvent dans milieux urbain et
périurbain ;
· La maison indépendante est le type d'habitat le
plus fréquent dans le rural ;
· La baraque est le type d'habitat qui
caractérise le périmètre urbain et sa ceinture.
IV.1.3.1.2 Mobilité de la
famille
La mobilité permanente d'une demeure à une autre
empêche l'élève de poursuivre sa formation dans le
programme de l'éducation non formelle. 26% des E.A sont instables
Tableau N°22: mobilité de la
famille
nombre d'année dans la maison actuelle
|
plus de 5 ans
|
moins de cinq ans
|
Total
|
74.5%
|
25.5%
|
100.0%
|
IV.1.3.1.3 Caractéristiques
professionnelles de la mère
81% de l'ensemble des E.A déclarent avoir une
mère, 19% sont des orphelins, vivant chez des parents ou chez des
familles adoptives.
Tableau N°23: Répartition des mères
selon le secteur d'activité
Secteur d'activité de la mère
|
Effectif
|
% des mères vivantes
|
Mère vivante
|
privé ou chez un particulier
|
32
|
23.4
|
pour son compte
|
18
|
13.1
|
au foyer
|
87
|
63.5
|
Total
|
137
|
100.0
|
Mère décédée
|
32
|
|
Total général
|
169
|
|
Quand la mère est vivante, elle est
généralement une femme au foyer. En effet, 64% des mères
ne pratiquent aucune activité génératrice de revenus et
34% travaillent.
Quand la mère travaille pour son compte, c'est dans le
secteur artisanal ou dans le secteur informel qu'elle est occupée. 23%
des mères travaillent dans le privé ou chez un particulier.
Souvent, elles font les tâches ménagères ou
ouvrières dans des usines de tapisseries.
IV.1.3.1.4 Caractéristiques
professionnelles des pères
S'agissant du père, 1/3 des E.A déclarent que le
père est décédé ou inconnu. Ces
élèves vivent des problèmes psychologiques (recherche
d'une identité) et administratifs (absence de l'état civil).
Faute d'avoir un état civil, l'inscription et l'insertion dans le formel
est presque impossible et de ce fait trouvent refuge dans le programme de
l'éducation non formelle.
Tableau N°24: Répartition des pères,
selon le secteur d'activité
|
Secteur d'activité du père
|
Effectif
|
% des pères vivants
|
Père vivant
|
privé/public
|
14
|
12.5
|
chez particulier
|
25
|
22.3
|
pour son compte/dans l'informel
|
55
|
49.1
|
inactif
|
18
|
16.1
|
Total
|
112
|
100.0
|
Père inconnu ou
décédé
|
57
|
|
Total général
|
169
|
|
· Quand le père est encore en vie :
-16 % sont inactifs pour cause ( chômage, retraite,
maladie ou âge).
- La moitié de la même catégorie
travaillent dans le secteur informel.
Comme le montre le tableau suivant, la répartition par
milieu de résidence révèle que les pères qui
travaillent dans le public/privé habitent le milieu
rural/périurbain plus qu'en milieu urbain. Ceci pourrait être
expliqué par le fait que les pères qui s'activent dans ce domaine
sont majoritairement des militaires ou des employés dans des usines
localisées dans le milieu rural et périurbain.
Tableau N°25: les secteurs d'activités des
parents selon le milieu de résidence
Milieu
Etablissements
|
urbain
|
Rural&périurbain
|
Total
|
du père
|
privé/public
|
11.0%
|
16.7%
|
12.5%
|
chez particulier
|
22.0%
|
23.3%
|
22.3%
|
pour son compte
|
51.2%
|
43.3%
|
49.1%
|
inactif
|
15.9%
|
16.7%
|
16.1%
|
|
de la mère
|
privé ou chez un particulier
|
21.9%
|
28.1%
|
23.4%
|
pour son compte
|
16.2%
|
3.1%
|
13.1%
|
au foyer
|
61.9%
|
68.8%
|
63.5%
|
- Les pères qui travaillent pour leur propre compte
représentent une proportion importante des actifs. Ce constat est
valable dans les milieux urbain et rural, avec une tendance plus
accentuée pour le milieu urbain. Cette catégorie trouve refuge
dans le secteur informel qui se développe en marge du secteur formel
dans le milieu urbain. Généralement, ce sont des marchands
ambulants et des journaliers. Les mêmes tendances caractérisent
les mères. Elles sont des femmes de ménage chez des particuliers,
dans la fonction publique ou employées dans une entreprise comme
ouvrière.
IV.1.3.1.5 Structure de la famille et la
taille de la fratrie
Nombre de frères et soeurs
Chaque E.A a en moyenne 4 frères et soeurs, avec une
étendue qui s'étale entre 0 et 14 frères et soeurs. Le
nombre moyen de frères et soeurs plus âgés est
supérieur à celui de soeurs et frères moins
âgés.
Tableau N°26: moyenne de frères et soeurs
par élève selon le milieu
Milieu
Nombre de frères et soeurs
|
Urbain
|
Rural
|
Total
|
moyenne
|
moyenne
|
moyenne
|
frères et soeurs (total)
|
4
|
3
|
4
|
frères et soeurs (plus âgés) que
l'élève
|
2
|
2
|
2
|
frères et soeurs (moins âgés) que
l'élève
|
2
|
1
|
1
|
Nombre de frères et soeurs moins
âgés
En moyenne, chaque E.A a 1.47 frères et soeurs moins
âgés que lui. Il y a lieu de signaler que 75% des
élèves ont en moyenne deux frères moins
âgés.
Toutefois, cette situation cache des disparités entre
filles et garçons.
Tableau N°27: la moyenne des soeurs et
frères selon le sexe
Nombre de frères moins âgés
Sexe
|
Moyenne
|
masculin
|
1.21 frères
|
féminin
|
1.73 frères
|
Total
|
1.47 frères
|
Les filles ont tendance à avoir plus de frères
et soeurs qui sont moins âgés. Cette situation pourrait être
une cause de l'abandon chez les filles.
IV.1.3.1.6 Niveau d'instruction des
mères
Constat de la faiblesse du niveau d'instruction : 87%
des mères sont analphabètes, 9.9% ont suivi des cours dans le
primaire et 3.1% ont un niveau secondaire. Cette dernière
catégorie est constituée par des mères
d'élèves malades (souvent atteints d'une maladie chronique ou
d'une défaillance intellectuelle). Cette catégorie
d'élèves rejetée par l'école formelle, trouve
refuge dans le programme.
Le milieu urbain suit cette tendance avec des proportions
inégalées. Les mères rurales sont toutes
analphabètes.
Il semble que plus on s'éloigne milieu urbain plus le
niveau d'instruction diminue. Cette relation corrobore la situation de
l'analphabétisme en général.
Tableau N°28: niveau d'instruction de la
mère selon le milieu de résidence
niveau d'instruction de la mère
|
urbain
|
Rural/périurbain
|
Total
|
analphabète/coranique
|
83.5%
|
100.0%
|
87.0%
|
primaire
|
12.6%
|
.0%
|
9.9%
|
collégial et plus
|
3.9%
|
.0%
|
3.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Niveau d'instruction du père
|
|
analphabète/coranique
|
68.3%
|
86.2%
|
73.0%
|
primaire
|
19.5%
|
13.8%
|
18.0%
|
collégial et plus
|
12.2%
|
.0%
|
9.0%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
La précarité économique et le niveau
d'instruction très faible conduisent à la dislocation familiale
et à des comportements et attitudes incohérents. Une attitude
négative face à l'éducation en général et
à l'éducation non formelle en particulier.
IV.1.3.1.7 L'environnement familial des
E.A
La dislocation familiale
Les responsables de la Direction de l'Education Non Formelle
renvoient les causes de l'abandon à la dislocation familiale et
l'éclatement de la famille. En effet, le tableau suivant reflète
cette situation :
Tableau N°29: structure parentale des E.A selon le
milieu de résidence
Milieu
Structure parentale
|
Urbain
|
Rural/périurbain
|
Total
|
Elève vit ces parents ensemble
|
5.6%
|
6.8%
|
5.9%
|
Elève vit séparé des ses parents
|
94.4%
|
93.2%
|
94.1%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Sur 169 E.A, seulement 10 vivent avec leur père et leur
mère sou le même toit. Le reste ( 94%) vivent séparé
de ses parents.
Par le mot séparé, nous entendons l'enfant vit
avec (la mère toute seule, ou le père tout seul, le père
et belle-mère, la mère et le beau- père, avec un membre
de sa famille ou avec quelqu'un autre).
Sur l'ensemble des E.A issus du milieu rural, 93% sont
séparés de leurs parents. Même tendance est observée
pour les E.A issus du milieu urbain. Pour plus de détail sur la
répartition par catégorie selon le milieu, se rapporter en
Annexe 5
Le croisement des données relatives au niveau
d'instruction des parents a relevé que plus le degré
d'instruction des parents augmente, plus on observe une tendance à une
stabilité conjugale.
Tableau N°30: structure parentales et niveaux
d'instruction
niveau d'instruction des parents
structure parentale
|
analphabète/coranique
|
primaire
|
collégial et plus
|
Total
|
niveau du père
|
parents ensemble
|
4.9%
|
10.0%
|
10.0%
|
6.3%
|
séparé des parents
|
95.1%
|
90.0%
|
90.0%
|
93.7%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
|
niveau de la mère
|
parents ensemble
|
5.3%
|
7.7%
|
25.0%
|
6.1%
|
séparé des parents
|
94.7%
|
92.3%
|
75.0%
|
93.9%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Entente familiale
L'atmosphère affective dans la maison est souvent
considérée comme une source d'inquiétude des
élèves. Comme le montre le tableau suivant :
Tableau N°31: Atmosphère dans la maison, et
le genre
Sexe
atmosphère dans la maison
|
masculin
|
féminin
|
Total
|
normale
|
80.0%
|
63.4%
|
71.6%
|
tendue
|
20.0%
|
36.6%
|
28.4%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
· 28% des E.A affirment que l'atmosphère dans la
maison est tendue.
· Les filles se plaignent de cette situation plus que les
garçons, avec des proportions respectives de 37% et de 20%.
· Une atmosphère tendue est observée quand
l'élève est séparé de sa famille. Le tableau
suivant relate ce constat.
Tableau N°32: Atmosphère dans la maison,
selon situation familiale
Situation familiale
atmosphère dans la maison
|
Vit avec parents
|
Ne vit pas avec ses parents
|
Ensemble
|
normale
|
66.7%
|
71.9%
|
71.6%
|
tendue
|
33.3%
|
28.1%
|
28.4%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Nous pensons que les filles qui vivent séparées
de leurs parents et qui estiment que l'atmosphère dans la maison est
tendue, sont généralement des " petites bonnes".
Nous concluons que les E.A vivent dans des conditions sociales
et une atmosphère familiale qui ne favorisent pas l'instruction et la
formation. Ils sont majoritairement séparés de leurs parents et
l'atmosphère dans la maison est intenable.
Comment se cristallise cette atmosphère sur le plan
relationnel ?
IV.1.3.1.8 Relation
parents-élèves
Afin de comprendre la relation parents-élève,
une variable multi-réponses est créée "affectivité
des parents"à l'aide d'un ensemble de variables.
- 143 élèves ont répondu à
l'ensemble des items, soit un taux de réponse de 85% :
§ 19% des répondants affirment que la relation
avec les parents est violente : des châtiments corporels pour la
moindre maladresse. Souvent, ce sont les filles qui endossent l'acharnement.
Les E.A se sentent mal-aimés. Ils perdent toute
confiance en eux et de tout ce qu'ils entreprennent, ne trouvent aucune raison
de poursuivre leur éducation dans le programme.
§ 15% des répondants estiment que leurs parents
leur demandent de faire des tâches et leur assignent des
responsabilités qui dépassent leur capacité. La fille est
excessivement visée. Car, elle est chargée de s'occuper des
tâches ménagères et de la garde d'enfants.
§ De l'autre coté, 34% des répondants
affirment que leurs parents sont indifférents à tout ce qu'ils
entreprennent ;.
Livrés à eux-même, les E.A se sentent
abandonnés et découragés par leurs familles, perdent le
goût pour l'éducation et décident de quitter le
programme.
§ Seulement 36% des répondants affirment que leurs
parents contrôlent leur formation.
§ Seulement 35% des répondants affirment que leurs
parents prennent soin d'eux.
§ L'attitude marquée par le désengagement
constaté des parents au sujet de l'éducation de leurs enfants,
prend dans des circonstances d'autres formes plus exigeantes exprimées
par l'obligation des enfants de chercher un travail. 36% des E.A qui
travaillent affirment que ce sont les parents qui les ont obligés
à travailler. Pour le reste, travailler est dicté par des
convictions dans le but de contribuer matériellement à subvenir
aux besoins de la famille.
De ce qui précède, nous retenons que la
situation socioéconomique et culturelle des parents,
génèrent des attitudes et des comportements violents,
démissionnaires et indifférents et qui peuvent aller
jusqu'à l'obligation des enfants à travailler. Une telle
situation produit-elle un profil d'enfants candidats et
prédisposés à être exploités
économiquement ?
IV.1.3.2 Activité
économique des E.A
Malgré l'illégalité du travail des
enfants, 60% des E.A enquêtés étaient en situation de
travail l'année 2003/2004. L'exploitation économique des enfants
constitue un obstacle à la réalisation des objectifs du programme
d'éducation non formelle.
Tableau N°33: pourcentage des E.A selon la
situation de travail, le milieu et le sexe
Milieu
Situation de travail
|
urbain
|
Rural/péri-urbain
|
Total
|
sexe
|
sexe
|
sexe
|
|
M
|
F
|
Total
|
M
|
F
|
Total
|
M
|
F
|
Total
|
non
|
24.6
|
53.3
|
38.4
|
45
|
50
|
47.7
|
29.4
|
52.4
|
40.8
|
oui
|
75.4
|
46.7
|
61.6
|
55
|
50
|
52.3
|
70.6
|
47.6
|
59.2
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Les 59 % des E.A qui sont en situation de travail sont
observés en milieu urbain avec une proportion de (62%) et dans le milieu
rural avec une proportion de (52%). Le sexe masculin en situation de travail
représente 75% de l'ensemble des E.A issus du milieu urbain. Le sexe
féminin n'est pas épargné de l'exploitation
économique, 48% de l'ensemble des filles sont en situation de travail.
Elles se trouvent en proportion importante (55%) dans le milieu rural ou
périurbain.
Il semble que plus on s'éloigne du milieu urbain plus
le travail des élèves diminue.
En s'intéressant au groupe d'age 9-16 ans, qui
représente la population cible du programme de l'éducation non
formelle, nous avons trouvé les résultats suivants :
Tableau N°34 : Répartition des E.A en
situation de travail selon les groupe d'âge
Groupe d'age
Situation de travail
|
9-11 ans
|
12-16 ans
|
sup 16
|
Total
|
non
|
50.0%
|
39.4%
|
45.5%
|
40.8%
|
oui
|
50.0%
|
60.6%
|
54.5%
|
59.2%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Le travail des E.A enquêtés concerne toutes
les classes d'âges, avec une nette accentuation pour le groupe
d'âge 12-16 ans.
IV.1.3.2.1 Dans
quels secteurs ces enfants travaillent-ils ?
Les secteurs de recrutement sont : le secteur informel,
le secteur artisanal et le secteur domestique. Le tableau suivant fait
ressortir l'existence de deux modèles : un modèle
d'activité masculine et l'autre féminine.
Tableau N°35 : Secteur d'activité de l' E.A
, selon le sexe et le milieu
milieu
Secteurs d'activité
|
urbain
|
Rural/péri-urbain
|
Total
|
sexe
|
sexe
|
sexe
|
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
secteur informel
|
36.8
|
16.
|
28.6%
|
33.3%
|
16.7%
|
22.2%
|
36.4%
|
16.2
|
27.2
|
secteur artisanal
|
36.8
|
20.
|
30.2%
|
33.3%
|
8.3%
|
16.7%
|
36.4%
|
16.2
|
27.2
|
secteur agricole
|
.0
|
8.0%
|
3.2%
|
.0%
|
8.3%
|
5.6%
|
.0%
|
8.1%
|
3.7%
|
secteur domestique
|
2.6
|
520%
|
22.2%
|
.0%
|
66.7%
|
44.4%
|
2.3%
|
56.8
|
27.2
|
secteur petit commerce et service
|
2.6
|
.0%
|
1.6%
|
.0%
|
.0%
|
.0%
|
2.3%
|
.0%
|
1.2%
|
secteur industriel
|
21.1%
|
4.0%
|
14.3%
|
33.3%
|
.0%
|
11.1%
|
22.7%
|
2.7%
|
13.6
|
total
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Les filles ont tendance à travailler dans le secteur
domestique. Par contre, les garçons travaillent plus dans le secteur
artisanal, informel et industriel.
Résumé
· Globalement la majorité des E.A
enquêtés habitent dans une maison (45%), ou dans une baraque
(38%) ou dans une chambre parmi les voisins (17%).
· 26% des E.A sont instables. Le changement permanent
d'une demeure à une autre empêche l'élève de
poursuivre sa formation dans le programme de l'éducation non
formelle.
· 19% des enquêtés déclarent que leur
mère est décédée. Généralement les
mères sont des femmes aux foyers. 64% des mères ne pratiquent
aucune activité génératrice de revenus et 33% des
mères travaillent. Souvent, c'est dans le secteur artisanal ou dans le
secteur informel qu'elles trouvent une place.
· 1/3 des pères des E.A sont
décédés ou inconnus. Quand le père n'est pas
décédé et légal, 16% de cette catégorie sont
inactifs parce qu'ils sont chômeurs ou retraités.
· La moitié de la même catégorie (les
actifs) travaillent dans le secteur informel.
· Les filles ont tendance à avoir plus de
frères et soeurs qui sont moins âgés. Cette situation
pourrait être une cause de l'abandon chez les filles.
· Dans notre échantillon, un faible niveau
d'instruction des mères est constaté : 87% des mères
des E.A sont analphabètes, contre 9.9% ayant suivi des cours dans le
primaire et 3.1% ont un niveau secondaire.
· La dislocation familiale marque l'échantillon
des E.A: 94% de des E.A vivent séparés de leurs parents.
· 28% des E.A confirment que l'atmosphère dans la
maison est tendue.
· Les élèves enquêtés
déclarent à 55% que leurs parents les encouragent à
s'instruire, contre 45% qui affirment que leurs parents refusent ou restent
indifférents sur leurs formations dans le programme.
· 19% des répondants affirment que la relation
avec les parents est violente : des punitions corporelles pour la moindre
maladresse. Souvent, ce sont les filles qui sont victimes de cet
acharnement.
· 36% des répondants affirment que leurs parents
contrôlent leur formation.
· Seulement 35% des répondants affirment que leurs
parents prennent soins d'eux.
· 60% des E.A étaient en situation de travail
l'année 2003/2004.
· Le travail des E.A enquêtés concerne
toutes les classes d'âges, avec une légère accentuation
pour le groupe d'âge 12-16 ans.
Peut-on dire que ces caractéristiques sont des traces
qui marquent les E.A du programme d'éducation non formelle ou simplement
l'effet de structure de l'échantillon?
Nous tenterons d'apporter des éléments de
réponses à cette question dans la section suivante.
IV.2 Les facteurs favorisant
l'abandon : Analyse quantitative
Comme nous l'avons indiqué auparavant et afin de mieux
comprendre le phénomène de l'abandon, l'échantillon des
élèves bénéficiaires avait été
composé pour moitié des E.A au titre de l'année 2003/2004
et pour l'autre moitié des E.N.A. En comparant les deux sous-groupes,
nous pouvons examiner en détail les facteurs qui influencent l'abandon.
Cette section tente de répondre aux questions de
recherche :
4 Quels sont les facteurs individuels qui participent à
l'explication de l'abandon ?
4 Quels sont les facteurs socioéconomiques et culturels
qui sont à l'origine de l'abandon ?
4 Quels sont les facteurs pédagogiques liés aux
conditions d'apprentissage et au processus de l'apprentissage dans les
écoles de l'éducation non formelle ?
4 Quels sont les facteurs liés aux modes de gestion de
l'association ?
Méthodologie
Pour déterminer l'existence d'une relation entre deux
variables et l'intensité de la relation, nous utilisons la technique
développée par William Fox144(*). Il s'agit principalement de :
· Comparer les pourcentages entre les catégories
de la variable indépendante. Des différences entre les
pourcentages indiquent que les variables sont associées.
· Estimer l'importance de la différence des
pourcentages entre les catégories de la variable indépendante.
Plus la différence est importante plus la relation est forte. En
règle générale :
* les différences inférieures de 10 points de
pourcentage sont jugées faibles ;
* les différences de 10 à 30 points de
pourcentage sont moyennes ;
* les différences plus grandes de 30 points sont
grandes.
Il serait bien pratique d'avoir un nombre unique qui donnerait
une évaluation complète de l'intensité de la relation. La
Corrélation (ou association) est la méthode statistique
utilisée. Le but est d'apprécier les liens entre deux variables,
sans pour autant rechercher des causalités que l'une
dépendrait de l'autre. Selon les types de données, nous utilisons
le test de Khi-deux ou le test de Student. Nous jugeons qu'un seuil de
signification de 20% est acceptable.
· Comme l'échantillon des associations sur lequel
porte l'étude n'est pas tiré au hasard, l'objectif de
l'utilisation du test de Khi-deux n'est pas d'inférer les
résultats à la population mère, mais de tester si la
relation découverte dans l'échantillon n'est pas le
résultat du hasard.
Il est à noter que, nous nous intéresserons dans
cette section uniquement aux facteurs qui pourraient avoir une relation avec le
phénomène de l'abandon. Une relation constatée entre une
variable et le phénomène de l'abandon n'est pas automatiquement
une relation de cause à effet. Les causes qui poussent les
élèves à abandonner le programme de l'éducation non
formelle seront traitées dans la section suivante.
IV.2.1
Les facteurs individuels
Une approche économique pour étudier le
phénomène de l'abandon, considère les élèves
comme des "sujets" dotés de telle ou telle caractéristique,
entrant dans un processus et y recevant un traitement objectivement observable.
Certains d'entre eux abandonnent et d'autres continuent. Il convient de
s'interroger sur les facteurs qui produisent cette variabilité. A ce
titre, l'élève nous intéresse en tant qu'acteur, dans un
champ de contraintes certes, mais aussi doté d'une marge d'autonomie
qu'il sera intéressant de comprendre. Nous faisons comme si la
variabilité abandon/non-abandon renvoyait uniquement à l'action
de facteurs individuels, les autres facteurs étant supposés
"neutres". Pour cela, nous croisons la variable "situation du
bénéficiaire" avec les variables individuelles.
L'appréciation de l'existence d'une relation statistique se fera au
moyen de test de Khi-deux.
Les facteurs liées à l'élève sont
largement documentés dans la littérature comme étant
responsables de l'abandon . Certains auteurs attribuent l'abandon uniquement
aux facteurs individuels. Sur ce sujet, Isabelle.Deble145(*) disait : " le
redoublement a été entrepris par les pédagogues et les
psychologues, alors que l'abandon échappe au contrôle des
maîtres, voire au système éducatif. Ces raisons renvoient
au domaine de la psychologie (personnalité, intelligence, aptitude,
intérêt, etc.).
Par caractéristiques individuelles, nous entendons, le
sexe, l'âge et l'antécédent scolaire.
IV.2.1.1 Le genre
Les différences des pourcentages dans les
catégories de la variable indépendante montre l'existence d'une
relation entre le fait d'abandonner le programme et le sexe : (les
garçons ont tendance à abandonner le programme plus que les
filles). Toutefois, l'intensité de cette relation est faible en jugeant
les différences des pourcentages. Le test Phi affiche une valeur de
8.2%.
Tableau N°36:
Degré d'association entre l'abandon et le genre
Sexe
Situation du bénéficiaire
|
masculin
|
féminin
|
Total
|
|
khi-deux
|
sig
|
E.N.A
|
44.8%
|
53.1%
|
49.2%
|
2.264
|
0.13
|
E.A
|
55.2%
|
46.9%
|
50.8%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
En commettant une marge d'erreur de 13%, nous pouvons affirmer
que les différences sont significatives et que la relation
trouvée dans notre échantillon n'est pas le fruit du hasard, mais
dûe à des données objectives. Toutefois, cette association
constatée ne peut être interprétée comme une
relation causale. Nous pensons que le sexe agit sur le phénomène
en passant par d'autres variables comme l'âge, la situation de travail,
l'attitude des parents et les conditions d'apprentissage.
IV.2.1.2
L'antécédent scolaire
Les différences des pourcentages entre les
modalités de la variable "antécédent scolaire" montre
l'existence d'une relation entre le fait d'abandonner le programme et
l'antécédent scolaire. En effet, 53% de la modalité
"déscolarisé" abandonnent le programme, contre 45.5% de la
modalité "non scolarisé ».
Tableau N°37:
Degré d'association entre l'abandon et l'antécédent
scolaire
Antécédent scolaire
Situation du bénéficiaire
|
non scolarisé
|
déscolarisé
|
Total
|
|
khi- deux
|
sig
|
E.N.A
|
54.5%
|
47%
|
49.2%
|
1.572
|
0.21
|
E.A
|
45.5%
|
53.0%
|
50.8%
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
Cette relation est très faible, jugée par la
différence des pourcentages et confirmée par le test V de Cramer
qui affiche une intensité de 0.069. En se situant au seuil de 21%, nous
pouvons confirmer que : l'antécédent scolaire de
l'élève influence sur le phénomène d'abandon et
que les déscolarisés sont prédisposés à
abandonner le programme plus que les non-scolarisés.
IV.2.1.3 La déscolarisation
S'agissant des déscolarisés, nous cherchons
à découvrir s'il existe une relation entre le niveau scolaire
atteint par les déscolarisés et le phénomène
d'abandon. La comparaison des pourcentages de la variable "niveau scolaire
atteint", fait surgir une "relation
curvilinéaire". Plus le niveau atteint
par l'élève augmente plus le phénomène s'accentue.
Le pic est observé à la troisième année, pour
redescendre à un niveau bas à la 6ème année et
plus.
Tableau N°38:
Degré d'association entre le niveau scolaire atteint et
l'abandon
niveau atteint
situation du bénéficiaire
|
niveau1
|
niveau 2
|
niveau 3
|
niveau 4
|
niveau 5
|
6ème et plus
|
Total
|
E.N.A
|
48.5%
|
47.4%
|
37.0%
|
46.5%
|
50.0%
|
60.9%
|
47%
|
E.A
|
51.5%
|
52.6%
|
63.0%
|
53.5%
|
50.0%
|
39.1%
|
53%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Test de khi- deux=3.784 ; sig 0.58
La relation observée n'est pas statistiquement
significative. Le test de Khi-deux affiche un seuil de 58%.
IV.2.1.4 L'âge
La différence des pourcentages dans la variable
indépendante " l'âge", montre l'existence d'une relation entre
l'âge des élèves enquêtés et la
décision d'abandonner le programme. Il semble que : la
décision de quitter le programme se structure au-fur et à mesure
que l'élève avance dans l'âge. L'intensité de cette
relation est moyenne(20 points de différence des pourcentages). Le test
V de Cramer affiche le score de 0.173, valeur qualifiée moyenne. Le test
de Khi-deux affiche un seuil de signification de 0.007. Nous pouvons alors
avancer que la relation observée est très significative et
qu'elle n'est pas le fruit du hasard, mais à des causes objectives.
Tableau N°39:
Degré d'association entre l'abandon et le groupe
d'âge
groupe d'âge
situation du bénéficiaire
|
entre 9-11 ans
|
entre 12-16 ans
|
sup 16 ans
|
Total
|
Khi- deux
|
sig
|
E.N.A
|
68.8%
|
48.9%
|
29.0%
|
48.9%
|
9.942
|
0.00
|
E.A
|
31.3%
|
51.1%
|
71.0%
|
51.1%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
De ce qui précède,
nous pouvons avancer que le fait d'appartenir à une modalité du
milieu n'a aucune influence sur l'abandon des élèves.
Résumé
· Les garçons ont tendance à abandonner le
programme plus que les filles ;
· Les déscolarisés sont
prédisposés à abandonner le programme plus que les
non-scolarisés.
· L'antécédent scolaire de
l'élève n'a pas d'influence sur l'abandon ;
· Le niveau scolaire atteint n'a pas d'influence sur
l'abandon;
· Le phénomène de l'abandon touche le
groupe d'âge 12-16 ans plus que le groupe d'âge 9-11 ans. Il
semble que la décision de quitter le programme se structure au-fur et
à mesure que l'élève avance dans l'âge;
IV.2.2 Les facteurs
socioéconomiques et démographiques
L'intérêt porté aux facteurs sociaux pour
expliquer l'abandon est aussi important que celui des facteurs individuels. En
effet, la sociologie, la psychologie et la pédagogie réaffirment
le rôle déterminant du milieu dans lequel l'enfant a
évolué. La recherche sociologique dans le domaine éducatif
a largement contribué à la détection des facteurs et des
manifestations de l'échec scolaire et de son corollaire l'abandon,
faisant apparaître un taux élevé de difficultés chez
des enfants issus de milieux "distants" du milieu scolaire.
P. Bourdieu résume l'influence du statut
socioéconomique de la famille sur la carrière scolaire de
l'élève par : [De tous les déterminants, le seul
qui étende son influence à tous les domaines et à tous les
niveaux de l'expérience des étudiants, et en premier lieu aux
conditions d'existence.]146(*) Les conditions d'existence renvoient aux conditions
sociaux-économiques. Elles recouvrent principalement les
possibilités financières de la famille. Celles-ci conditionnent
le type de l'habitat, conditions d'hygiènes, l'espace vital, les
relations de voisinage et le niveau de l'alimentation.
Le niveau socio-économique est évalué
aussi par la profession du père et de la mère. Un niveau
socio-économique bas est souvent associé à un emploi
instable, au chômage. Le croisement de ces variables avec la variable
situation des élèves bénéficiaires a donné
le tableau (voire annexe
6).
IV.2.2.1 Type
d'habitat
La comparaison des pourcentages à l'intérieur de
la variable indépendante "type d'habitat" permet de dégager les
renseignements suivants : Une relation" réelle" entre le
phénomène de l'abandon et le type de l'habitat. Cette relation
trouvée dans l'échantillon est statistiquement significative, le
test de Khi-deux affiche une valeur de 9.405 avec un seuil de 0.009.
Donc nous pouvons affirmer avec une marge d'erreur de moins de
1%, que :
les élèves qui habitent une maison sont moins
exposés au phénomène de l'abandon que leurs camarades qui
habitent une chambre parmi les voisins. D'autres variables comme l'utilisation
de l'électricité et particulièrement l'eau potable ont
abouti aux mêmes résultats.
A travers ces variables, nous tentons de nous rendre compte le
mieux que possible de la réalité des conditions de vie des
élèves enquêtés.
En somme nous pouvons conclure que : les conditions de
vie à l'intérieur des familles des E.A sont des facteurs
participants à l'explication de l'abandon.
IV.2.2.2
Activités économiques des parents
Il semble qu'une relation existe entre le fait d'abandonner le
programme et l'activité de la mère. Les données montrent
que les mères actives (commerçante, couturière, femme de
ménage...) ont tendance à générer des E.A plus que
les mères au foyer. Cette relation est modérée avec un
test de V de Cramer de 0.183. Le test de Khi-deux affiche un seuil de
0.002.
Tableau N°41 :
Degré d'association entre le secteur activité des parents et
l'abandon
variables
|
modalités
|
Situation du -bénéficiaire
|
Khi-deux
|
Sig
|
E.N.A
|
E.A
|
Total
|
Secteur d'activité du père
|
secteur bâtiment et entreprise
|
58.7%
|
41.3%
|
100
|
1.915
|
0.927
|
secteur agricole
|
50.0%
|
50.0%
|
100
|
secteur de services domestique
|
51.9%
|
48.1%
|
100
|
secteur artisanal
|
33.3%
|
66.7%
|
100
|
secteur prohibé informel
|
43.8%
|
56.3%
|
100
|
secteur public
|
46.7%
|
53.3%
|
100
|
inactif
|
53.8%
|
46.2%
|
100
|
Total
|
52.3%
|
47.7%
|
100
|
Situation de la mère
|
inactive
|
56%
|
44%
|
100
|
9.234
|
0.002
|
active
|
35.5%
|
64.5%
|
100
|
Total
|
50.4%
|
49.6%
|
100
|
Cette relation pourrait avoir plusieurs
interprétations:
Tout d'abord, une mère au foyer a plus de temps pour
contrôler, suivre et encourager ces enfants ; d'autre part, une
mère au foyer est un témoignage d'une vie moins difficile que
celle qui travaille.
Sur un autre plan, les mères qui travaillent, pour
leurs comptes, incitent, parfois exigent de leurs enfants de l'aide. Des fois,
compte tenu de la situation économique désastreuse de la famille,
l'élève de son plein gré cherche du travail pour aider sa
famille. La difficulté de concilier entre le travail et la formation
conjuguée à l'inadaptation des horaires des cours avec les
exigences de travail, conduit l'élève à abandonner le
programme.
IV.2.2.3 Travail
de l'élève
Le travail de l'élève est une autre facette qui
reflète les conditions économiques des parents. Comme nous
l'attendons, les différences des pourcentages montrent une relation
statistiquement très significative entre l'abandon et le travail de
l'élève.
Tableau N°42:
Degré d'association entre l'abandon et le travail des
élèves
Situation de travail
Situation du bénéficiaire
|
Non
|
oui
|
Total
|
Khi-deux
|
Sig
|
E.N.A
|
59.6%
|
38.3%
|
49.2%
|
15.21
|
0.000
|
E.A
|
40.4%
|
61.7%
|
50.8%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
Les élèves qui travaillent sont observés
dans la catégorie des E.A plus que dans la catégorie des E.N.A.
Un élève qui travaille est
prédisposé à abandonner le programme que celui qui ne
travaille pas.
Le travail des élèves
bénéficiaires constitue un obstacle sérieux pour la
réalisation des objectifs du programme. Tant que l'exploitation des
enfants existe dans les activités économiques, les E.A
continueront à peser lourd sur le programme.
IV.2.2.4 Les
caractéristiques démographiques de la famille
Les différences des moyennes de la variable " Nombre
de frères plus âgés " est significative. Le test-T le
confirme et affiche une valeur de 1.92, avec un seuil de 0.05. En se situant
à ce seuil nous affirmons que les E.A ont tendance à avoir le
nombre des frères plus âgés plus que les E.N.A. Ce
résultat Cache des disparités entre sexe. La répartition
selon le sexe a donné le tableau suivant :
Tableau N°43:
Degré d'association entre le rang de la fratrie et l'abandon
Sexe
situation du bénéficiaire
|
masculin
|
féminin
|
Total
|
Nombre de frères plus âgés
|
Nombre frères plus âgés
|
Nombre frères plus âgés
|
|
moyenne
|
moyenne
|
moyenne
|
E.A
|
2.15
|
2.51
|
2.33
|
E.N.A
|
1.81
|
2.04
|
1.95
|
Total
|
2.00
|
2.26
|
2.14
|
L'analyse montre que le phénomène affecte la
fille plus que le garçon. La fille qui abandonné le programme a
plus de frères plus âgés que sa camarade qui n'a pas
abandonné et plus que le garçon qui a abandonner le programme.
Cette situation pourrait être expliquer par le fait que les parents sont
contraints de retirer leurs filles du programme pour s'occuper de la maison
(Ghizlane 14ans : ma mère travaille comme bonne, je suis
obligée de s'occuper de la maison et de mes petits
frères)
Des fois, se sont les frères les plus âgés
qui interdisent à leurs soeurs de participer au programme de
l'éducation non formelle (Majda 15ans : le comportement
malveillant des garçons à la sortie des cours et
particulièrement quand les cours se font la nuit, a conduit mon
frère de m'interdire de fréquenter le programme).
Résumé
· Les conditions de vie à l'intérieur des
familles sont des facteurs participants à l'explication de
l'abandon.
· L'analyse des données ne semble détecter
une relation entre le déménagement et l'abandon.
· Les mères actives (commerçante,
couturière, femme de ménage...) ont tendance à
générer des E.A plus que les mères au foyer.
· Les E.A ont tendance à avoir le nombre des
frères plus âgés plus que les E.N.A .
· L'analyse montre que la fille qui abandonné le
programme a plus frères plus âgés que sa camarade qui n'a
pas abandonné et plus que le garçon qui ont abandonné le
programme. Cette situation pourrait être expliquée par le fait que
les parents sont contraints de retirer leurs filles du programme pour s'occuper
de la maison.
· Le travail des élèves
bénéficiaires constitue un obstacle sérieux pour la
réalisation des objectifs du programme. Tant-que l'exploitation des
enfants existe dans les activités économiques, les E.A
continueront à peser lourd sur le programme.
Si les conditions matérielles jouent un rôle
important dans l'abandon ; surtout en deçà d'un certain
seuil minimum dispensable ; Que peut-on dire des facteurs
socioculturels ?
IV.2.3 Les facteurs socioculturels
Les travaux des sociologiques de l'éducation sur
l'existence de relations massives entre le "milieu socioculturel" de
l'élève et son devenir scolaire, sont innombrables. D'autres
travaux s'interrogent sur les mécanismes sous-jacents à ces
corrélations. De nombreuses études ont été
consacrées aux rapports entre l'éducation des parents et
notamment de la mère et celle des enfants.
Le capital culturel des parents étant une condition
facilitant l'apprentissage. De ce fait, il se présente comme le facteur
le plus structurant autours du quel s'articule les opinons des parents sur
l'éducation et sur le climat affectif familial. Il apparaît aussi
déterminant dans la relation des enfants avec "l'école de
l'éducation non formelle". Il constitue un outil qui détermine
le pouvoir d'investissement éducatif des parents
D'une manière générale, on évalue
le statut socioculturel des parents par leurs niveaux d'études. Il
englobe le niveau d'éducation atteint, le système de valeur, les
caractéristiques motivationnelles, le bain culturel dans lequel vit
l'enfant.
IV.2.3.1 Niveau
d'instruction des parents
La littérature sur la question de la scolarité
des enfants montre une relation positive entre le niveau d'instruction de la
mère et la réussite de l'élève.
Dans notre cas, le niveau d'instructions des parents n'est pas
diversifié pour détecter une relation entre les niveaux
d'instruction des parents et l'abandon. Autrement dit, la majorité des
parents ont un niveau d'instruction similaire. Ils sont majoritairement
analphabètes ou ont passé quelques années dans le
primaire. Rares sont des parents qui ont accédé au niveau
collégial. Cette tendance reste insuffisante pour opérer une
distinction et détecter une relation avec le phénomène de
l'abandon. Ceci rejoint les résultats trouvés par
Azoui :"Les enfants non scolarisés et
déscolarisés ont tendance à former un groupe plutôt
homogène par la similitude de leur profil socioculturel des
parents"147(*).
IV.2.3.2
Dislocation familiale
La dislocation de la famille est source
d'insécurité de l'élève bénéficiaire
comme elle témoigne de l'ampleur de déficit affectif. Les
responsables de la direction de l'éducation renvoient les causes de
l'abandon à la dislocation familiale et aux conditions
socioéconomiques et à la migration148(*).
Dans l'échantillon, une proportion importante des E.A
est observée quand l'élève vit séparé de
ces parents. dans les familles où le père et la mère sont
séparés plutôt que dans les familles où le
père et mère vivent ensemble.
Tableau N°44:
Degré d'association entre l'abandon et Le degré de
cohésion familiale
Relation parentale
situation du bénéficiaire
|
Elève vit séparé des parents
|
Elève vit avec ces parents ensemble
|
Total
|
Khi-deux
|
sig
|
E.A
|
54.3%
|
46.9%
|
50.8%
|
1.85
|
0.17
|
E.N.A
|
45.7%
|
53.1%
|
49.2%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Cette relation observée est statistiquement
significative au seuil de 0.17.
Le déficit culturel des parents conjugué
à des conditions de vie défavorables conduisent à des
comportements et à des attitudes aléatoires.
IV.2.3.3 Nature
de la relation parentale
Des troubles dans la relation parents-élèves
peuvent peser lourd sur le développement global de l'élève
et influencent sa motivation pour l'éducation. Afin d'apprécier
la nature de la relation entre les parents et l'élève
bénéficiaire, nous avons construis un ensemble de variables. Le
tableau suivant retrace la répartition selon la situation de
l'élève.
Tableau N°45:
degré d'association entre l'abandon et le type du comportement
parental
Comportement dure
|
Khi-deux
|
Sig
|
|
non
|
oui
|
Total
|
0.042
|
0.8
|
situation du bénéficiaire
|
E.A
|
50.6%
|
49.1%
|
50.3%
|
E.N.A
|
49.4%
|
50.9%
|
49.7%
|
Prend soin de toi
|
|
|
|
non
|
oui
|
Total
|
1.783
|
0.182
|
Situation du bénéficiaire
|
E.N.A
|
47.4%
|
55.4%
|
50.3%
|
E.A
|
52.6%
|
44.6%
|
49.7%
|
Contrôle et suit ta formation
|
|
non
|
oui
|
Total
|
5.386
|
0.020
|
Situation du bénéficiaire
|
E.N.A
|
45.1%
|
58.4%
|
50.3%
|
E.A
|
54.9%
|
41.6%
|
49.7%
|
Demande plus de tes capacités
|
|
non
|
oui
|
Total
|
1.53
|
0.21
|
situation du bénéficiaire
|
E.A
|
48.9%
|
60.0%
|
50.2%
|
E.N.A
|
51.1%
|
40.0%
|
49.8%
|
Atmosphère dans la maison
|
|
tendue
|
normale
|
Total
|
11.391
|
0.001
|
Situation du bénéficiaire
|
E.N.A
|
31.3%
|
54.5%
|
49.7%
|
E.A
|
68.7%
|
45.5%
|
50.3%
|
La comparaison des types de relations entre les E.A et E.N.A,
fait sortir les éléments dont la synthèse peut se
résumer ainsi :
La confrontation entre les deux sous-groupes (E.A /E.N.A)a
permis de dégager que les parents démissionnaires et
indifférents sont observés chez les E.A plus que chez les E.N.A.
La démission, l'incapacité des parents à
se mettre au niveau de leurs enfants et le climat perturbé dans la
famille, provoquent chez l'élève un sentiment qui engendre le
désintérêt pour la formation. Ce sont là, des
composantes parmi d'autres sur lesquelles se structure la décision de
quitter le programme.
IV.2.3.4
Opinions des parents sur l'éducation dans le programme
Les différences des pourcentages de la variable
"Opinion des parents", sont importantes et dénotent une relation forte
entre la variable "situation du bénéficiaire et la variable"
opinion". Il semble que les E.A ont tendance à avoir des parents
qui les découragent comparativement aux parents des E.N.A. Cette
relation est statistiquement très significative " mon père
considère que l'éducation dans le programme est une perte de
temps. Il disait qu'il est temps pour toi de chercher un travail" :(
Aziz 16 ans ). Découragés par leurs parents, la
démotivation et le désintérêt trouvent les
éléments essentiels sur lesquels se base la décision de
quitter le programme.
Résumé
· Une proportion importante des E.A sont observés
un peu plus chez les familles où le père et la mère sont
séparés ;
· Les parents violents, démissionnaires et
indifférents sont observés chez les E.A;
· Les E.A ont tendance à avoir des parents qui les
découragent comparativement avec les parents des E.N.A;
Les facteurs familiaux sont déterminants dans la
décision de quitter le programme de l'éducation non formelle,
mais ils ne sont pas les seuls . D'autres facteurs liés au contexte
de l'apprentissage ont certainement leurs importances dans l'explication de
l'abandon.
IV.2.4
Les facteurs liés aux conditions d'apprentissage
Pendant longtemps, l'échec et son résidu
l'abandon sont attribués aux caractéristiques individuelles et
aux conditions familiales. Aujourd'hui, les conditions d'apprentissage et le
processus de la formation sont aussi des facteurs à ne pas ignorer dans
l'étude de l'abandon. Les conditions d'apprentissage sont
appréciées par les variables suivantes:
Tableau N°46:
Degré d'association entre l'abandon et les conditions
d'apprentissage
Variable dépendante
Variables indépendantes
|
Situation du bénéficiaire
|
E.N.A
|
E.A
|
Total
|
Khi-deux
|
Sig
|
Horaires des cours
|
Soir
|
52.6%
|
47.4%
|
100.0%
|
0.743
|
0.38
|
journée
|
47.4%
|
52.6%
|
100.0%
|
Total
|
48.9%
|
51.1%
|
100.0%
|
Opinions sur les horaires des cours
|
convenable
|
58.1%
|
41.9%
|
100.0%
|
21.79
|
000
|
plus au moins
|
42.2%
|
57.8%
|
100.0%
|
non convenable
|
18.9%
|
81.1%
|
100.0%
|
Total
|
49.4%
|
50.6%
|
100.0%
|
distance
|
moins de 2 km
|
50.0%
|
50.0%
|
100.0%
|
0.379
|
0.538
|
plus de 2 km
|
45.5%
|
54.5%
|
100.0%
|
Total
|
49.2%
|
50.8%
|
100.0%
|
Milieu
|
urbain
|
49.2%
|
50.8%
|
100.0%
|
0.001
|
0.970
|
périurbain /rural
|
49.4%
|
50.6%
|
100.0%
|
Total
|
49.2%
|
50.8%
|
100.0%
|
statut du local
|
Appartient à l'association
|
49.6%
|
50.4%
|
100.0%
|
0.13
|
0.909
|
non
|
49.0%
|
51.0%
|
100.0%
|
Total
|
49.2%
|
50.8%
|
100.0%
|
IV.2.4.1
Adaptation des horaires
Un des principes essentiels du programme de l'éducation
non formelle est l'adaptabilité des horaires des cours aux conditions et
aux exigences des élèves bénéficiaires.
Statistiquement parlant, le test de Khi-deux ne semble pas
refléter une relation significative entre les horaires de cours et le
phénomène de l'abandon. Si la relation n'est pas apparente, cela
ne veut pas dire qu'elle n'existe pas. Nous pensons que l'effet de la variable
"horaire" transite par la variable "opinion sur les horaires".
IV.2.4.2
Opinions sur les horaires des cours
Opinions des élèves selon les horaires
des cours
Le croisement des deux variables : "opinions sur les
horaires" et "les horaires des cours" a donné le tableau
suivant :
Tableau N°47:
Degré d'association entre opinion sur les horaires et horaires
effectives
Variable indépendante
Variable dépendante
|
Horaires des cours
|
Khi-deux
|
sig
|
soir
|
journée
|
6.255
|
0.04
|
Opinions sur les horaires
|
convenable
|
52.6%
|
67.1%
|
plus au moins
|
31.6%
|
23.2%
|
non convenable
|
15.8%
|
9.6%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
Seulement 52.6% des élèves
bénéficiaires qui poursuivrent les cours du soir ont une opinion
positive sur cet horaire, contre 67% des élèves
bénéficiaires qui poursuivent les cours le jour.
Il parait que : les horaires des cours influencent les
opinions des élèves. Cette relation est significative au seuil de
0.04. Quand les cours ont lieu le soir plutôt qu'à la
journée, une opinion négative sur les horaires s'installe.
Opinions sur les horaires des cours selon la situation
du bénéficiaire
Ce sont les E.A qui sont moins satisfaits que leurs camarades
E.N.A sur la question de la flexibilité des horaires. 81% des E.A
estiment que les horaires sont "non convenable", contre 19% des E.N.A. Une
opinion négative sur les horaires est attribuée aux E.A plus
qu'aux E.N.A.
Il semble que l'opinion sur les horaires influence les
élèves. La relation entre la flexibilité des horaires et
l'abandon est significative. ( voire tableau ci- dessus).
Nous résumons par : les horaires influencent
l'opinion de l'élèves. Sur la base de cette opinion se
décide la décision de quitter le programme. Ce qu'ont tirer de
cette triple relation est que : quand les cours se font le soir, une opinions
négative sur les horaires s'installe. Cette opinion est attribué
aux E.A plus que les E.N.A.
En effet, l'adaptabilité des horaires selon les
conditions et les exigences de l'élève suppose la
disponibilité des locaux, le dévouement de l'animateur et la
prise des dispositions pour assurer la sécurité des
élèves après les cours du soir.
En effet, certaines d'associations ne disposent pas de locaux.
Les locaux disponibles sont des salles de classes dans des écoles.
Souvent les horaires disponibles sont entre midi et quatorze-heure ou
après dix-huit heures. Ces horaires ne coïncident pas souvent les
conditions des certains élèves. De l'autre coté, quand
l'association possède ses propres locaux, les horaires des cours sont
des horaires de l'école formelle et qui sont loin de répondre aux
exigences et conditions des élèves qui travaillent.
En revanche, le milieu de résidence, la distance
parcourue par l'élève et le statut du local ne semblent pas
influencer le phénomène de l'abandon.
Résumé
Le test de Khi-deux ne semble pas détecter une relation
statistique entre les horaires des cours et le phénomène de
l'abandon.
Il semble que l'influence des horaires des cours sur
l'abandon passent par les opinons des élèves.
En somme :
Les horaires des cours influencent l'opinion de
l'élève . Cette opinion influence la décision de quitter
le programme.
Nous retenons de même, que les horaires des cours
pendant le soir favorisent l'émergence d'une opinion négative
sur les horaires. Certainement, cette opinion négative résume
l'inadaptation aux conditions de chaque élève. Cette inadaptation
conduit à l'abandon.
Par contre, le milieu de résidence, la distance
parcourue par l'élève et le statut du local ne semblent pas
influencer le phénomène de l'abandon.
IV.2.5
Les facteurs liés au processus d'enseignement et d'apprentissage
Le processus d'apprentissage dans les écoles de
l'éducation non formelle est apprécié à travers les
variables suivantes :
Tableau N°48:
Degré d'association entre l'abandon et les variables
éducatives
Variable indépendante
Variable dépendante
|
Situation du bénéficiaire
|
Khi-deux
|
Sig
|
E.N.A
|
E.A
|
Total
|
Organisation pédagogique
|
Classe à un niveau unique
|
50.0%
|
50.0%
|
100%
|
0.013
|
0.90
|
Classe à cours multiple
|
49.2%
|
50.8%
|
100%
|
Opinions sur les classes à niveaux multiples
|
convenable
|
57.4%
|
42.6%
|
100%
|
14.08
|
0.00
|
plus au moins
|
53.0%
|
47.0%
|
100%
|
non convenable
|
22.5%
|
77.5%
|
100%
|
Nombre élève/ classe
|
convenable
|
47.6%
|
52.4%
|
100%
|
3.379
|
0.06
|
pléthorique
|
65.5%
|
34.5%
|
100%
|
opinion sur le contenu des cours
|
convenable
|
52.0%
|
48.0%
|
100%
|
4.566
|
0.10
|
dépasse mes compétences
|
36.0%
|
64.0%
|
100%
|
inférieur à mes compétences
|
43.5%
|
56.5%
|
100%
|
IV.2.5.1
Organisation pédagogique
Il ne semble pas exister une relation statistique
significative entre l'organisation pédagogique et l'abandon. Les
différences des pourcentages des lignes sont insignifiantes. Le test de
Khi-deux le confirme. Toutefois, les classes à niveaux multiples
constituent un problème majeur pour les animateurs.
Les inconvénients de l'enseignement des cours à
niveaux multiples sont nombreuses. D'une part, il s'agit d'une pédagogie
qui demande plus d'effort en terme de préparation des fiches. D'autre
part, les efforts fournis n'ont que peu d'impact sur les acquisitions des
élèves, et particulièrement pour les élèves
du premier niveau qui demandent une attention toute sensible.
Trois types de difficultés rencontrées dans la
gestion de la classe à cours multiple sont identifiés par les
animateurs. Nous les présentons selon l'ordre de l'importance :
1. Difficultés relevant du programme :
absence de programmes spécifiques, absence des moyens didactiques,
absence des guides pédagogiques pour l'animateur et pour
l'élève, difficultés d'appliquer la pédagogie
différenciée et manque de formation ;
2. Difficultés émanant de l'atmosphère
dans la classe : difficultés de contrôler les
élèves et de gérer le temps ;
3. Difficultés liées à
l'élève : absence régulière des
élèves empêche le déroulement et
l'enchaînement normal des cours,
l'hétérogénéité des niveaux et des
âges.
Il n'y a pas que les animateurs qui se plaignent des
problèmes causés par la classe à niveaux multiples, les
élèves-bénéficiaires aussi.
IV.2.5.2
Opinions des élèves bénéficiaires sur la classe
à niveaux multiples
Cette question est adressée uniquement aux
élèves qui ont suivi leurs cours dans des classes à
niveaux multiples. Parmi les élèves qui affirment que les classes
à niveaux multiples sont "non convenables " nous trouvons 77.5% sont
des E.A , contre 22.5% des E.N.A. Par contre, parmi les élèves
qui estiment que les cours dans des classes à niveau multiples sont
convenables nous retrouvons 57.4% d'E.N.A et 42.6 % d'E.A.
Les E.A ont tendance à trouver les cours dans les
classes à niveaux multiples sont "non convenables" que leurs camarades
E.N.A. Cette association est très significative.
Les effets négatifs de la classe à niveaux
multiples conduisent à "un stress intellectuel chez
l'animateur", nous a confié un animateur. En effet, "le stress
intellectuel" conduit à la démission et à
l'indifférence de l'animateur vis-à vis des besoins
spécifiques des ses élèves. Tout cela se répercute
sur l'élève et provoque chez lui désintérêt
et démotivation.
Manquer les éléments qui motivent
l'élève, c'est développer les facteurs qui encouragent
à la non participation, à l'absentéisme et à
l'abandon.
IV.2.5.3
Opinions sur le contenu des cours
· Parmi les élèves qui ont
déclaré que " le contenu des cours dépasse mon niveau",
64% sont des E.A, contre 36% E.N.A.
Ceci laisse croire que: certains E.A trouvent les cours
difficiles plus que les E.N.A.
· De même, parmi les élèves qui
estiment que la cadence des cours est inférieur à leurs
capacités (niveau), nous retrouvons 65.5% des E.A, contre 43.5% E.N.A
.
Ceci laisse penser qu'une partie des E.A ont un certain niveau
d'instruction et que le contenu des cours ne répond pas à leurs
besoins.
Il semble que les E.A ont tendance à trouver les cours
difficiles à assimiler ou qu'ils ne répondent pas à leurs
besoins. Cette association est significative au seuil de 0.10.
Les animateurs donnent des cours standards à des
élèves différents qui sont loin d'être tous aptes
à les recevoir de façon identique. La difficulté
d'évoluer les élèves vers l'avenir et l'inadaptation des
cours à leurs besoins et a leurs niveaux de développement,
développe chez certains élèves le sentiment d'isolement
vis-à vis de son groupe de camarades. Cet isolement renforcé par
les moqueries de ces camarades suite aux imperfections de langage, à la
difficulté de comprendre des choses élémentaires, conduit
les élèves à quitter le programme (Hakim, 10ans :
les élèves se moquaient de moi, parce que le ne sais pas
écrire avec un stylo).
· Parfois, l'anarchie, le bruit qui règne dans la
classe et la difficulté de contrôler les élèves
aussi difficiles, sont aussi des facteurs qui empêchent
l'établissement d'une atmosphère favorable à l'instruction
et la formation. Les élèves qui ont des difficultés de
compréhension, sont victimes de cette situation. Cette situation est
résumée par la déclaration au cours de l'entretien
de certains élèves (nous n'avons rien appris durant la
période de séjour dans le programme).
· Dans des cas, les élèves
réagissent, quand l'animateur ne prend pas en considération leurs
besoins et attentes. Ils quittent le programme.
Les animateurs devront savoir que dans le programme de
l'éducation non formelle, non seulement il y a différentes
clientèles, mais ces clients réagissent différemment,
protestent et quand on refuse de tenir compte de leurs revendications, s'en
vont
IV.2.5.4
Relation maître-élève
Globalement la relation maître-élève est
satisfaisante. Le tableau ci-dessus reflète ces faits :
Tableau N°49:
Degré d'association entre l'abandon et le comportement de
l'animateur
Comportement de l'animateur
Situation du bénéficiaire
|
compréhensif
|
indifférent
|
effectif
|
% Colonne
|
effectif
|
% Colonne
|
E.N.A
|
151
|
48.6%
|
8
|
53.3%
|
E.A
|
160
|
51.4%
|
7
|
46.7%
|
Total
|
311
|
100.0%
|
15
|
100.0%
|
95% de l'ensemble des enquêtés confirment le
comportement compréhensif de l'animateur. Le test de Khi-deux, n'a pas
opéré une différence significative. En effet, les
animateurs sont conscients que la violence conduit l'élève
à abandonner le programme. Un comportement agressif ne joue pas
à leurs faveurs, parce que leurs salaires dépendent du nombre
d'élève dans la classe.
IV.2.5.5
Relation élève- groupe-élèves
Le questionnaire ne comportait aucune question sur la relation
élève-groupe de camarade de la classe. L'entretien
individualisé a révélé l'importance de cette
relation. Elle peut jouer facteur favorisant l'abandon, comme elle peut
favoriser la rétention de l'élève. En effet, certains
élèves viennent aux cours uniquement pour rencontrer leurs
camarades. Ils trouvent dans la salle de cours un espace de jeu et de
divertissement. C'est ce qui pourrait expliquer la difficulté
d'instaurer la discipline dans la classe.
Par contre, chez d'autres et particulièrement les
filles, les élèves moins âgés et les
élèves moins forts physiquement, la classe est un enfer. C'est le
lieu de maltraitance, de moquerie des autres élèves et de
disputes parfois en présence de l'animateur.
L'animateur se trouve contrarier entre deux options :
1- Instaurer la discipline dans la classe. Dans ce cas, un
grand nombre d'élèves seront contraint d'abandonner le programme
et qui sont majoritaires.
2- Ou bien, laisser les choses comme elles sont, dans ce cas,
se sont les élèves les moins âgés qui sont
contraints d'abandonner le programme.
Entre les deux options, l'animateur choisi la deuxième
pour garder une majorité d'élèves dans sa classe.
Résumé
En somme, nous pouvons conclure qu'il ne semble pas exister
ure relation statistique entre l'organisation pédagogique et l'abandon.
Cependant, les classes à niveaux multiples constituent un
problème majeur pour les animateurs. De plus, il n'y a pas que les
animateurs qui se plaignent des problèmes causés par la classe
à niveaux multiples, les élèves
bénéficiaires aussi.
· Concernant la difficulté d'assimilation, les E.A
ont tendance à trouver que les cours sont difficiles à
assimiler. ;
· La relation maître-élève est
globalement satisfaisante c'est un atout du programme ;
· La relation élèves-groupe
d'élève joue en faveur de la rétention des
élèves âgés, par contre, elle favorise l'abandon des
jeunes élèves et aussi des filles.
IV.2.6
Facteurs liés aux modes de gestion de l'association
L'implication matérielle des associations constitue un
facteur favorisant la rétention. Cette implication revêt plusieurs
formes : la supervision, la gestion du programme et les services d'aides
et d'accompagnement aux élèves-bénéficiaire.
IV.2.6.1 Gestion
du programme au sein de l'association
Afin d'apprécier l'influence des différents
modes de gestion des associations sur l'abandon, nous avons construis un
ensemble de variables (voire questionnaire responsable). L'élimination
des valeurs manquantes a considérablement rétrécit le
champ d'analyse. Deux variables sont retenues dans cette analyse :
· Présence d'un responsable de l'association dans
le site;
· Visite des responsables de l'association
A travers les deux variables, nous tentons
d'apprécier le degré d'implication de l'association dans la
gestion du programme.
Tableau N°50:
Degré d'association entre l'abandon et la présence d'un
responsable dans le site
Variables indépendantes
Variable dépendante
|
présence d'un responsable de l'association dans le
site
|
non
|
oui
|
Khi-deux
|
Sig
|
E.N.A
|
48.2%
|
50.7%
|
0.154
|
0.69
|
E.A
|
51.8%
|
49.3%
|
total
|
100%
|
100%
|
Le tableau ci-dessous, montre l'existence d'une relation entre
la présence d'un responsable dans le site de la formation et l'abandon,
comme le témoigne les différences des pourcentages entre les
catégories de la variable indépendante. Cependant, le test de
khi-deux ne semble pas détecter une relation statistiquement
significative entre la présence du responsable dans le site et le
phénomène de l'abandon. Cette situation pose la question sur
rôle du coordonnateur et son impact sur le déroulement du
programme.
Elle peut avoir plusieurs explications. En effet, la zone de
supervision du coordonnateur peut s'entendre d'un site, à une province,
voire même une région et parfois le territoire national et les
moyens disponibles limitent son déplacement. Par ailleurs, les
coordonnateurs sont recrutés comme des animateurs et font le travail de
supervision, malgré, qu'ils sont payés du budget de la Direction
de l'Education Non formelle, pour veiller à la bonne démarche du
programme, les coordonnateurs font d'autres taches pour l'association et qui ne
relèvent pas de la gestion du programme. Devant l'ampleur les taches
quotidiennes, la gestion et la supervision du programme deviennent secondaire
(N , 35ans : Ma relation avec les animateurs se limite à
la réception des listes des bénéficiaires, pour les
envoyer à mon tour à la direction. Souvent la liaison avec les
animateurs se fait par des messages SMS. Je fais un travail qui n'a rein avoir
avec la gestion du programme.)
Cependant, chez les associations qui organisent des visites,
on observe 47.5% des E.A, contre 60% chez les associations qui ne pratiquent
pas cette méthode de gestion et de supervision. La différence est
significative au seuil de 19%.
Tableau N°51:
Degré d'association entre l'abandon et visites des hauts
responsables
Variables indépendantes
Variable dépendante
|
Visites des responsables aux classes
|
non
|
oui
|
Khi-deux
|
Sig
|
E.N.A
|
43.1%
|
52.5%
|
1.66
|
0.19
|
E.A
|
56.9%
|
47.5%
|
total
|
100%
|
100%
|
Nous avons contrôlé la variable "visite des
responsables" par la variable "existence d'un responsable", les
résultats ont donné le tableau suivant :
Tableau N°52:
Degré d'association entre l'abandon et les variables
Variables indépendantes
Variable dépendante
|
présence d'un responsable dans le site de la
formation
|
Non
|
oui
|
Visites des responsables
|
Visites des responsables
|
Non
|
oui
|
non
|
oui
|
Situation du bénéficiaire
|
E.N.A
|
45.7%
|
55.2%
|
33.5%
|
53.1%
|
E.A
|
54.3%
|
44.8%
|
66.5%
|
46.9%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Test de Khi-deux
|
Khi- deux = 0.930 ; sig 0.335
|
Khi- deux=3.309 ; sig 0.069
|
Nous pouvons conclure que la visite des responsables n'a aucun
effet sur l'abandon, quand il n'a-y pas de responsable de l'association dans le
site. Par contre, l'effet est significatif, quand un responsable existe dans le
site et les responsables de l'association effectuent des visites
régulières.
En somme, la présence d'un coordonnateur,
conjugué à des visites des hauts responsables de l'association
sont nécessaires pour opérer un changement notable dans les
proportions des abandons.
IV.2.6.2 Soutien
à la promotion de l'éducation non formelle
Différentes stratégies sont menées par
les associations pour retenir les élèves dans le programme. Des
cours de soutiens pour les élèves en difficultés,
éducation-formation et apprentissage d'un métier, distributions
des denrées alimentaires et des cartables garnis, la restauration, les
soins médicaux et les activités parallèles et formation
des animateurs.
Dans cette section, nous tentons d'apprécier l'impact
de ces stratégies sur l'abandon. Ce faisant, une variable
multi-réponses "soutien social" est créée à partir
d'un ensemble de variables. Le croisement avec la variable dépendante
"situation du bénéficiaire" a donné les résultats
suivants :
Tableau N°53:
Répartition du soutien social selon la situation du
bénéficiaire
Variable dépendante
Variable indépendante
|
situation du bénéficiaire
|
Total
|
E.N.A
|
E.A
|
Soutien social
|
Autres activités
|
Effectifs-
|
61
|
46
|
107
|
% colonnes
|
57.0
|
43.0
|
100
|
Habillements
|
Effectifs-
|
25
|
26
|
51
|
% colonnes
|
49.0
|
51.0
|
100
|
Soins et visites médicaux
|
Effectifs-
|
56
|
45
|
101
|
% colonnes
|
55.4
|
44.6
|
100
|
Distributions des fournitures scolaires
|
Effectifs-
|
46
|
48
|
94
|
% colonnes
|
48.9
|
51.1
|
100
|
Aides aux parents
|
Effectifs-
|
42
|
36
|
78
|
% colonnes
|
53.8
|
46.2
|
100
|
Excursions
|
Effectifs-
|
41
|
33
|
74
|
% colonnes
|
55.4
|
44.6
|
100
|
Le théâtre
|
Effectifs-
|
31
|
34
|
65
|
% colonnes
|
47.7
|
52.3
|
100
|
Activités sportives
|
Effectifs-
|
31
|
34
|
65
|
% colonnes
|
47.7
|
52.3
|
100
|
Restauration
|
Effectifs-
|
12
|
12
|
24
|
% colonnes
|
50.0
|
50.0
|
100
|
Total
|
Nombre de répondants à la modalité
(oui)
|
121
|
111
|
232
|
Total des élèves de l'échantillon
|
164
|
169
|
333
|
%
|
74%
|
66%
|
70%
|
Fréquence de répétitions de la
modalité (oui)
|
345
|
314
|
659
|
· Il est à noter que seulement 70% des
enquêtés reçoivent une aide. Ils sont répartis comme
suit : 74% des E.N.A et 66 % parmi les E.A .
· 30% de notre échantillon ne reçoit aucune
aide. Ils sont comme suit : 26% parmi les E.N.A et 34% parmi les E.A .
Cette différence des pourcentages est-elle significative à un
seuil pour opérer une relation entre le phénomène de
l'abandon et le soutien social ?
Pour ce faire, nous avons dichotomisé la variable
"soutien social" en : aucune aide et au moins une aide. Le résultat a
donné le tableau suivant :
Tableau N°54:
Degré d'association entre l'abandon et le soutien social
Variable indépendante
Variable dépendante
|
Soutien social
|
|
Khi-deux
|
Sig
|
aucun soutien
|
Au moins un soutien
|
Total
|
2.58
|
0.108
|
situation du bénéficiaire
|
E.A
|
57.4%
|
47.8%
|
50.8%
|
E.N.A
|
42.6%
|
52.2%
|
49.2%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
· Les différences des pourcentages entre les
modalités de la variable indépendante font apparaître,
l'influence du soutien à la promotion de l'éducation non formelle
sur l'abandon. En effet, nous retrouvons que parmi les élèves
bénéficiaires qui ne reçoivent aucune aide, 48% des E.A
et 52% des E.N.A. Cette tendance est inversée, quand il s'agit de la
modalité «aucun soutien». Ainsi, nous pouvons avancer que le
soutien social est élément favorisant la rétention.
Résumé
Au terme de cette section, nous concluons que la
présence d'un responsable n'est pas suffisante pour opérer un
changement notable dans l'ampleur des E.A ; il est nécessaire que cette
action soit accompagnée par des visites régulières des
hauts responsables. L'ensemble témoigne du degré d'implication
des associations dans la gestion du programme.
De même nous retenons que le soutien social quels que
soient sa nature, son volume et son ampleur favorise la rétention des
élèves dans le programme.
IV.3 Les causes de l'abandon
exprimées par les E.A
Introduction
L'établissement des tableaux croisés est utile
à des fins descriptives. Ceux-ci donnent une vision claire de ce que
contribue et participe objectivement à la réalisation du
phénomène de "l'abandon". Cependant, dans un domaine où
les interactions entre variables sont multiples ; c'est le cas pour
l'étude différentielle de l'abandon, les limites des tableaux
croisés sont évidentes. Les tableaux croisés peuvent faire
apparaître une liaison entre deux variables, alors qu'elles ne sont
liées que par l'intermédiaire d'une troisième.
Réciproquement, l'absence de relation entre deux variables, peut
occulter des relations réelles (c'est le cas de deux relations jouant en
sens inverse).
La connaissance des facteurs reste insuffisante pour
comprendre le processus de structuration et l'importance de chaque facteur dans
l'explication du phénomène étudié. D'où
l'utilité d'une démarche fondée sur la recherche des
causes. A.Mingat et Al149(*), distinguent deux démarches
différentes : démarches "révélée" et
"exprimée". Les explications développées dans la
démarche "exprimée" sont déduites à partir des
opinions des individus qui y sont partie prenante (dans notre cas se sont les
E.A). Les explications développées dans la démarche
révélée sont déduites à partir de la mise en
correspondances des données d'observations .
Dans cette section, nous avons opté pour la
démarche "exprimée". Pour ce faire, nous avons adopté
la méthodologie suivante :
· Dresser une liste exhaustive des causes
éventuelles de l'abandon ;
· Demander aux élèves de choisir les causes
qui sont à l'origine de leur l'abandon ;
L'analyse des causes sera procédée de deux
façons différentes :
· La première façon consiste à
grouper les causes selon qu'elles renvoient aux causes individuelles,
socioéconomiques, etc. Cette typologie tente de mettre en exergue les
fréquences de répétition par groupe de causes.
· La deuxième tente de mettre en relief les
fréquences de réponses des individus.
Pour ce faire, une variable multi-réponses (variable
cause) est créée. Les modalités de cette variable sont les
causes dressées dans le questionnaire. Le raisonnement s'est fait
simultanément sur les fréquences des réponses et sur les
proportions des individus.
Le traitement des données fait ressortir 30 causes de
l'abandon. Le groupement des causes selon la typologie suivantes a donné
le tableau suivant. Pour plus de détail consultez annexe
7.
Tableau N°55: Groupe de
causes de l'abandon selon leurs importances
Rang
|
Groupe de causes
|
Individus
|
Fréquence des réponses
|
% des réponses
|
% des individus
|
1er
|
Nonréalisation des attente
|
86
|
186
|
32.8%
|
51%
|
|
2éme
|
familiales économiques
|
74
|
110
|
19.2%
|
44%
|
3éme
|
individuelles
|
67
|
86
|
15.17%
|
40%
|
4éme
|
sociaux-culturelles
|
56
|
70
|
12.35%
|
33%
|
5éme
|
condition d'apprentissage
|
48
|
53
|
9.35%
|
28%
|
6éme
|
contenu des leçons
|
33
|
51
|
8.99%
|
20%
|
7éme
|
relation maître-élève
|
7
|
11
|
1.94%
|
4%
|
|
Total
|
169
|
567
|
100.0%
|
100%
|
Figure 2: Répartition des causes de l'abandon
par groupe
IV.3.1 Causes liées à la
non-réalisation des attentes
L'étude montre que les E.A ont des attentes "scolaires
et professionnelles" et comptent sur le programme pour les réaliser.
Globalement, les attentes sont : Apprendre à lire et
écrire ; insertion dans le formel, insertion dans la formation
professionnelle. Il semble que :
· Apprendre à lire et écrire n'est pas un
objectif ultime, mais, un tremplin qui facilitera l'atteinte des autres
objectifs
· L'insertion dans le formel n'est pas une option
désirée par les déscolarisés. Elle concerne
plutôt les enfants de 9-11ans, les filles et les non scolarisés
· L'insertion dans la formation professionnelle est une
option masculine, souhaitée par les déscolarisés et
les élèves âgés de 12-16 ans.
Si les objectifs du programme répondent aux attentes
des élèves sur le plan théorique, il n'en reste pas moins
que la réalisation de ces attentes se heurtent à des obstacles
qui limitent l'atteinte des objectifs du programme et favorisent l'abandon. En
effet, Sur trente causes de l'abandon la catégorie de causes la plus
évoquée est la catégorie "non-réalisation des
attentes". Elle représente 33% de l'ensemble des réponses. Plus
encore : 51% de l'ensemble des E.A ont mentionné au moins une cause
qui relève de cette catégorie.
Tableau N°56:
Pourcentage des réponses et pourcentage des individus qui ont
répondu à la catégorie de causes :
Non-réalisation des attentes
Groupe de causes
|
causes
|
Fréquence de réponses
|
Effectif des individus
|
% des réponses
|
% des individus
|
Non-réalisation des objectifs
|
la non insertion dans la FP
|
49
|
49
|
8.64
|
29
|
le programme n'a pas accès à un métier
|
45
|
45
|
7.94
|
27
|
le programme ne délivre pas de certificat
|
35
|
35
|
6.17
|
21
|
le programme ne m'a pas permis d'améliorer mes
capacités professionnelles
|
30
|
30
|
5.29
|
18
|
le programme ne m'a pas permis d'intégrer dans le
formel
|
13
|
13
|
2.3
|
8
|
le programme ne m'a pas permis d'apprendre l'écriture et
la lecture
|
14
|
14
|
2.4
|
8
|
Total
|
Total partial
|
168
|
86
|
33.2%
|
51
|
Total général
|
567
|
169
|
100%
|
100%
|
Les actions menées jusqu'à présent dans
le cadre du programme ne peuvent réaliser à elles seules ces
objectifs. Un ensemble d'actions se situant en dehors du programme conditionne
la réalisation des objectifs et influence la rétention des
élèves dans le programme150(*). En effet, la fréquence de
répétition de la cause " non-insertion dans la formation
professionnelle" est dominante non seulement dans ce groupe, mais dans toutes
les causes déclarées, suivies de la même importance par la
cause " le programme ne donne pas accès à un métier "
(Voire annexe 7).
En fait, l'un des objectifs du programme de l'éducation
non formelle est l'insertion des bénéficiaires dans la formation
professionnelle. Les animateurs et ceux qui sont chargés de recruter les
bénéficiaires attirent les enfants et leurs parents en leurs
promettant une place dans la formation professionnelle, sans se
préoccuper ni de l'âge ni du niveau souvent très faible. Ce
dernier nécessite de l'animateur de grands efforts pour rehausser le
niveau des élèves. Quand on sait que 98% des
déscolarisés ont un niveau inférieur à la
sixième année et 27% de l'ensemble des E.A n'ont jamais
été scolarisés, on peut facilement mesurer les
problèmes que rencontre l'animateur dans la gestion de sa classe. Une
classe hétérogène sur plusieurs niveaux (âge,
niveau scolaire atteint, les besoins spécifiques de chaque niveau....).A
ces difficultés s'ajoute l'âge qui ne joue pas en faveur de
l'élève. Des fois, l'élève est âgé
pour être inséré dans le formel, dans d'autres cas
l'âge de l'élève est inférieur à l'âge
réglementaire pour l'insertion dans la formation professionnelle. Quand
l'élève se rend compte que ces attentes ne peuvent se
réaliser dans l'immédiat, quitte le programme.
Sur une question ouverte destinée aux E.A: Est-ce que
vous avez réalisé vos objectifs qui ont motivé le besoin
de se former dans le programme de l'éducation non formelle ? La
réponse était négative. Souvent la réponse des
élèves est : "ils nous ont promu l'intégration
dans le système formel ou dans la formation professionnelle, mais rien
ne s'est produit".
· Une deuxième cause aussi importante que la
première " le programme n'est ouvert sur l'apprentissage d'un
métier". C'est un chaînon manquant du programme. Une
éducation alternée par un apprentissage d'un métier
serait-il un remède efficace contre l'abandon. En effet, nous avons
remarqué que les associations qui fournissent aux élèves
de l'éducation non formelle des séances d'apprentissage d'un
métier "coiffure" ou autre, enregistrent un faible taux d'abandon.
· L'abandon pour cause "non-insertion dans le formel" ne
semble pas être une cause importante. Seulement 13 individus sur 169 ont
mis l'accent sur cette cause, soit un taux de 8%. Elle ne représente que
2.29% de l'ensemble des réponses.
IV.3.2 Causes liées aux conditions
socioéconomiques
Les causes qui renvoient aux conditions
socioéconomiques se situent dans la deuxième position dans
l'échelle de l'importance. Elles représentent 19.4% de l'ensemble
des réponses. Plus encore, 44% de l'ensemble des E.A ont mis l'accent
sur au moins une des causes qui fait référence aux conditions
socioéconomiques.
Tableau N°57:
Pourcentage des réponses et pourcentage des individus qui ont
répondu à la catégorie de causes : facteurs
socioéconomiques
Groupe de causes
|
causes
|
Effectif des individus
|
Fréquence des réponses
|
%
des réponses
|
% des individus
|
Facteur économique
|
difficulté de concilier entre le travail est les
études
|
3
|
3
|
0.5%
|
2.0%
|
le coût de la formation
|
27
|
27
|
4.76%
|
16%
|
le tuteur me demande d'aider la famille
matériellement
|
43
|
43
|
7.58%
|
25%
|
le voyage et l'aménagement
|
22
|
22
|
3.88%
|
13%
|
s'occuper de la maison
|
15
|
15
|
2.65%
|
9%
|
Total
|
Total partiel
|
74
|
110
|
19.40%
|
44%
|
Total général
|
169
|
567
|
100%
|
100%
|
Ce résultat corrobore les résultats des
études antérieures sur l'influence des conditions
économiques de la famille sur la carrière scolaire des
élèves en général.
· Ce qui a attiré notre attention, c'est
l'attitude des parents face à l'éducation et la formation de
leurs enfants. 25% des E.A affirment que leurs parents les obligent à
travailler pour contribuer financièrement aux besoins de la famille.
Cette cause se situe à la 3éme place dans l'échelle de
l'importance. Souvent, les parents considèrent que la formation dans le
programme est "une perte de temps, il vaut mieux de chercher un
travail" : disait un père à son enfant. Devant la
pression presque journalière des parents, l'élève
cède et sacrifie son besoin d'apprendre pour satisfaire les parents.
"Je suis prêt à revenir pour continuer la formation dans le
programme, si vous pouvez convaincre mes parents", disait un
élève au cours de l'entretien.
La formation dans le programme génère des
coûts. Bien que, les animateurs ne sont pas exigeants sur les fournitures
scolaires, 16% des E.A évoquent le coût
généré par la formation, cause de leur abandon. Quand ce
n'est pas la famille ou l'association, c'est l'animateur qui se charge de
l'achat des fournitures scolaires : 37% des E.A affirment que les
fournitures scolaires sont achetées par l'animateur. Les animateurs sont
conscients du problème. Les familles préfèrent retirer
leurs enfants du programme au lieu d'acheter les fournitures scolaires. Plus
encore, souvent, les parents conditionnent la formation de leurs enfants dans
le programme par l'achat des habits et des fournitures scolaires.
IV.3.3 Causes liées aux caractéristiques
individuelles
Les caractéristiques individuelles ne sont pas sans
importance dans la décision de quitter le programme. Elles constituent
15.5% de l'ensemble des réponses, et 40% de l'ensemble des E.A ont
choisi au moins une des causes qui renvoie aux caractéristiques
individuelles. La cause la plus dominante est "l'âge".
Tableau N°58:
Pourcentages des réponses et pourcentage des individus ayant
déclarés: caractéristiques individuelles comme causes de
l'abandon
Groupe de causes
|
cause
|
individus
|
Fréquence des réponses
|
% des réponses
|
% des individus
|
Caractéristiques individuelles
|
désintéressement et la non motivation
|
5
|
5
|
0.9%
|
3.0%
|
le problème de l'âge
|
36
|
36
|
6.3%
|
21%
|
maladie chronique ou défaillance intellectuelle
|
17
|
17
|
3.0%
|
10.0%
|
L'incapacité de comprendre
|
28
|
28
|
4.94%
|
17%
|
|
Total
|
67
|
86
|
15.47%
|
40%
|
La question de l'âge de l'élève se situe
dans le quatrième rang dans l'échelle de l'importance : 36
élèves (soit 21% de l'ensemble des E.A), ont
déclaré que la cause de l'abandon est l'âge (Moh ;
16 ans : je suis suffisamment âgé pour reprendre les bancs de
la classe).
L'éclatement de cette catégorie selon les
groupes d'âge a donné :
· 29 élèves âgés de 9-12 ans,
soit 80% des élèves déclarés la cause de
l'âge ;
· Et 7 élèves âgés plus de 16
ans, soit 20% de la même population.
Ce constat nous a conduit à se poser la question :
Pourquoi les E.A de la catégorie 9-12 ans, se
sentent âgés pour continuer la formation ?
L'exploration des tableaux a révélé que
les élèves qui ont déclaré la cause de l'âge
sont majoritairement des élèves déscolarisés et qui
ont un niveau scolaire très faible. Devant l'impossibilité de
s'intégrer un jour dans la formation professionnelle, conjuguée
aux mauvais souvenirs de l'école conventionnelle, cette catégorie
d'élèves n'est pas tentée pour une seconde insertion dans
l'école formelle avec des enfants moins âgés. Ils
préfèrent quitter le programme.
Par contre, les élèves de la catégorie
d'âge 16 ans et plus, sont principalement des "non scolarisés",
leurs besoins se limitent à apprendre les bases la lecture et
l'écriture. Ils ne sont pas tentés par l'insertion vue leur
faible niveau d'instruction. Quand leurs besoins ne sont pas satisfaits ou
quand ils atteignent un certain niveau d'instruction acceptable,
décident de quitter définitivement le programme dans le premier
cas. Dans le second cas, la décision d'abandonner le programme est
provisoire, ils reviendront une seconde fois, quand les conditions le
permettent. A mon sens, ceci pourrait être une explication du
phénomène de "turn-over" observé dans les écoles de
l'éducation non formelle.
IV.3.4 Causes liées aux conditions sociales et
culturelles
Il est très difficile de séparer les conditions
économiques des familles des conditions sociales et culturelles des
parents. Le fait de séparer ces facteurs est dicté par le souci
de chercher les causes profondes de l'abandon.
Les causes qui relèvent des conditions sociales des
parents sont aussi importantes que les précédentes. Elles se
situent en troisième position dans l'échelle de l'importance. 12%
de l'ensemble de réponses renvoient aux conditions sociales des
familles, et 33% des E.A ont cité au moins une cause qui relève
de ce groupe.
Tableau N°59:
Pourcentages des réponses et pourcentage des individus ayant
déclarés causes de l'abandon: conditions sociales et culturelles
de la famille
Groupe de causes
|
causes
|
Effectifs des individus
|
Fréquence des réponses
|
% de réponses
|
% des individus
|
Conditions sociales et culturelles
|
divorce des parents
|
5
|
5
|
0.9%
|
3%
|
le tuteur ne m'encourage pas
|
28
|
28
|
4.9%
|
17%
|
ma famille refuse la formation
|
35
|
35
|
6.1%
|
21%
|
mauvaises fréquentation ou mariage
|
2
|
2
|
.3%
|
1%
|
Total
|
Total partial
|
56
|
70
|
12.2%
|
33%
|
Total général
|
164
|
567
|
100%
|
100%
|
· 21% des E.A déclarent que leurs parents refusent
catégoriquement leurs formations dans le programme.
· 17% des élèves affirment que les parents
ne les encouragement pas.
L'absence de motivation et la dévalorisation de
l'éducation, découragent l'élève.
Cette réalité nous oblige à repenser la
stratégie d'intervention du programme. Une stratégie efficace
devrait passer d'abord par l'implication des parents.
IV.3.5 Causes liées aux conditions
d'apprentissage
La flexibilité et l'adaptabilité sont deux
principes de base sur lesquels s'appuie la stratégie d'intervention
dans le domaine de l'éducation non formelle, dans la
réalité ces principes sont peu appliqués.
L'impact des conditions d'apprentissage sur l'abandon est
apprécié par l'importance des fréquences de
réponses et par les proportions des individus. En effet, les causes qui
mettent en causes les conditions d'apprentissage se situent en
4ème position dans l'échelle de l'importance avec 9.3%
des réponses et 28% des élèves ont cité au moins
une raison des causes qui renvoie aux conditions d'apprentissage.
Tableau N°60:
Pourcentages des réponses et pourcentage des individus ayant
déclarés causes de l'abandon: conditions d'apprentissage
Groupe de causes
|
causes
|
individus
|
Fréquence de réponses
|
% des réponses
|
% des individus
|
conditions d'apprentissage
|
l'inadaptation des horaires
|
36
|
36
|
6.3%
|
21%
|
le problème de proximité
|
17
|
17
|
3.0%
|
10%
|
Total
|
Total partial
|
48
|
53
|
9.3%
|
28%
|
Total général
|
169
|
567
|
100%
|
100%
|
· L'inadaptation des horaires est citée par 21%
des élèves et prend la quatrième position dans
l'échelle de l'importance et représente 6.3% de l'ensemble des
réponses. Les élèves qui mettent en causes l'inadaptation
des horaires sont :
- des élèves qui fréquentent les salles
de classes des écoles ;
- et des élèves qui étudient le jour.
Les animateurs rencontrent des difficultés à
composer des horaires qui coïncident avec les conditions des
élèves. Au pire, quand le local appartient à
l'association, les horaires des cours sont des horaires administratifs. Et,
quand le local est une salle de classe, les horaires ne sont pas adaptés
aux conditions des apprenant. C'est plutôt l'offre qui détermine
les horaires, sur le terrain, le principe de la flexibilité des
horaires n'est pas appliqué..
IV.3.6 Causes liées aux facteurs
éducatifs (contenu des programmes)
En s'interrogeant sur les facteurs pédagogiques, on se
demande si le contenu, les outils didactiques conviennent aux besoins et aux
rythmes des élèves. 20% des élèves mettent en cause
les facteurs pédagogiques comme responsables de leur abandon. Ces causes
représentent 9% de l'ensemble des réponses. Elles sont comme
suit :
Tableau N°61:
Pourcentages des réponses et pourcentage des individus ayant
déclarés causes de l'abandon: facteurs pédagogiques
Groupe de causes
|
causes
|
individus
|
fréquence
|
% des réponses
|
% individus
|
Facteurs pédagogiques et éducatifs
|
inadéquation du contenu avec mes besoins
|
18
|
18
|
3.1%
|
11%
|
leçons se font avec une cadence supérieure
|
14
|
14
|
2.5%
|
8%
|
lenteur de l'enseignement
|
6
|
6
|
1.0%
|
4%
|
Une perte de temps; rien appris
|
13
|
13
|
2.3%
|
8%
|
Total
|
Total partial
|
33
|
51
|
9%
|
20%
|
Total général
|
169
|
567
|
100%
|
100%
|
Il est à noter que la Direction de l'éducation
non formelle à travers la coopération avec des instances et
organisations internationales ont élaboré des manuels
adéquats pour les élèves de l'éducation non
formelle. Faute de ressources suffisantes pour l'impression, ces manuels n'ont
jamais vu le jour jusqu'à présent. Les manuels utilisés
par les animateurs sont les manuels d'alphabétisation ou les manuels
conçus pour les élèves de l'école formelle. Par
ailleurs, la formation des animateurs dans ce domaine reste insuffisante,
seulement 55% des animateurs estiment que la formation reçue
était bénéfique dans la gestion des classes. Ils ne
cachent pas leurs déceptions dans l'application de la pédagogie
différentiée. C'est ce qui peut expliquer l'abandon pour certains
élèves, qui trouvent que les cours se font avec une cadence
supérieure à leur rythme. D'autres affirment qu'ils ont
abandonné parce qu'ils n'ont rien appris durant leurs séjours
dans les classes de l'éducation non formelle, alors que d'autres ne sont
pas intéressés par ce qui se passe dans le cours parce qu'ils ne
répondent pas à leur besoin.
Le centrage de la formation sur les besoins réels des
apprenant et l'adaptation des cadences à leur rythme, facilitent
l'apprentissage, augmentent la motivation En manquant ces deux principes, nous
favorisons les facteurs qui augmentent la démotivation,
l'absentéisme et l'abandon.
IV.3.7 Causes liées aux facteurs
pédagogiques (interaction maître-élève)
Les études citées dans la revue de
littérature ont montré que : Quand la relation entre
animateur - élève n'est pas indifférente, la vitesse
d'apprentissage et les chances de réussites augmentent
considérablement. Dans notre cas, la relation
maître-élève est généralement satisfaisante.
C'est un atout du programme. Elle occupe la dernière place dans
l'échelle de l'importance. Seulement 4.1% des E.A accusent le
comportement de l'animateur comme cause de l'abandon.
Les animateurs font des d'efforts pour établir des
contacts avec les élèves et rendre les cours attrayants, car
l'enjeu est considérable. En effet, c'est la présence des
élèves qui garantie le salaire de l'animateur.
Tableau N°62:
Pourcentages des réponses et pourcentage des individus ayant
déclarés les causes de l'abandon "relation
maître-élève"
Groupe de causes
|
causes
|
individus
|
fréquence
|
% des réponses
|
% individus
|
rang
|
Interaction maître-élève
|
Agressivité du maître dans la classe
|
5
|
5
|
0.9%
|
3.0%
|
16
|
Indifférence
|
4
|
4
|
0.7%
|
2.4%
|
17
|
difficultés de transmettre les connaissances
|
2
|
2
|
0.4%
|
1.2%
|
19
|
total
|
7
|
11
|
1.9%
|
4.1%
|
7
|
Résumé
· Les causes de l'abandon dans le programme de
l'éducation non formelle sont pluridimensionnelles. Selon leur
importance il paraît clair que les causes qui renvoient à la non
satisfaction des attentes occupent la première place : 51% Des E.A
renvoient la cause au programme parce qu'il ne les a pas permis de
réaliser les attentes (insertion dans le formel, insertion dans la
formation professionnelle, apprendre à lire et à
écrire);
· Les causes socioéconomiques se situent dans la
deuxième position dans l'échelle de l'importance. Elles
représentent 19.4% des réponses et 44% des E.A ont mis l'accent,
au moins, sur une des causes qui fait référence aux conditions
socioéconomiques ;
· Les caractéristiques individuelles ne sont pas
sans importance dans la décision de quitter le programme. Elles
constituent 15.5% des réponses et 40% des E.A ont choisi, au moins, une
des causes qui renvoie aux caractéristiques individuelles. La causes la
plus dominante est "l'âge" ;
· Les causes qui relèvent des conditions sociales
des parents sont aussi importantes que les précédentes. Elles se
situent en troisième position dans l'échelle de
l'importance : 12% des réponses renvoient aux conditions sociales
des familles et 33% des E.A ont cité, au moins, une causes de ce groupe.
· La flexibilité et l'adaptabilité du
programme aux conditions des élèves sont peu effectives. Les
causes qui visent les conditions d'apprentissage se situent en
4ème position dans l'échelle de l'importance avec 9.3%
des réponses et 28% des élèves ont cité, au moins,
une cause des causes qui renvoie aux conditions d'apprentissage ;
· En s'interrogeant aux facteurs pédagogiques, on
se demande si le contenu et les outils didactiques conviennent aux besoins et
aux rythmes des élèves. 20% des élèves mettent en
reflet les facteurs pédagogiques comme responsables de leur abandon. Ces
causes représentent 9% de l'ensemble des réponses.
· La relation maître-élèves est
satisfaisante. Elle occupe la dernière place dans l'échelle de
l'importance. Seulement 4.1% des E.A accusent le comportement de l'animateur
comme cause de leurs abandons.
Chapitre V:
Opinions des acteurs sur les mesures à prendre
pour atténuer l'abandon
Introduction
Ce chapitre tente de répondre à la question de
la recherche : Quelles sont les actions à mettre en oeuvre pour
remédier à la situation ?
Méthodologie
La méthodologie adoptée pour répondre
à cette question consiste à :
· Recueillir les opinions des E.A sur leurs
déceptions, leurs attentes et les obstacles qui les empêchent de
poursuivre la formation dans le programme de l'éducation non formelle.
C'est la raison principale pour la quelle nous avons tenu des entretiens
individuels avec les E.A;
· Recueillir les opinions des animateurs sur les actions
et les contributions des associations pour contrecarrer le
phénomène de l'abandon ;
· Recueillir les opinions des responsables des
associations sur les actions qui devront être menées au niveau du
Secrétariat d'Etat chargé de Lutte Contre l'Analphabétisme
et de l'Education Non Formelle pour limiter l'ampleur du
phénomène.
Nous avons jugé utile de présenter les
différentes propositions sous forme d'actions dont la mise en
application est partagée entre l'association et la Direction de
l'Education Non Formelle.
V.1 Mesures et actions à la charge de la
société civile
Sensibiliser les parents d'élèves sur les
bienfaits de l'éducation de leurs enfants et sur les conséquences
que peut engendrer l'analphabétisme (Kamal ; 12 ans : je
suis disposé à reprendre la formation, si mes parents
m'autorisent) ;.
· Soutenir moralement et psychologiquement les
élèves ;
· Lier l'éducation à la formation à
travers la création des ateliers d'apprentissage d'un métier au
sein des associations, sinon à travers des partenariats avec les acteurs
économiques et particulièrement avec les
"maâlamines" ;
· Mettre un dispositif de suivi et de contrôle des
absences et des E.A ;
· Faire bénéficier les élèves
des cours d'informatiques ;
· Intégrer le programme de l'éducation non
formelle dans les autres projets gérés par l'association afin de
motiver les élèves et leurs parents ;
· Lier l'éducation avec le besoin du marché
du travail ;
· Valoriser l'éducation non formelle : remise
des prix et des certificats ;
· Mettre à la disposition des animateurs des
moyens didactiques et pédagogiques ;
· Dispenser les fournitures scolaires et les guides
pédagogiques ;
· Développer les procédures de visite de
supervision pédagogiques ;
· Impliquer les tuteurs d'élèves dans la
définition des objectifs ;
· Contribution à la formation d'animateurs
à travers des partenariats avec autres organismes et
particulièrement en matière de la langue française ;
· Améliorer la relation
animateur-association ;
· Encourager et impliquer les animateurs dans les
activités de l'association;
· Participer à la recherche des stages
d'apprentissage d'un métier dans des ateliers en faveur des
élèves ;
· Instaurer un système d'aide sociale aux parents
d'élèves ;
· Améliorer la relation association-parents
à travers les visites des parents sur place ;
· Dispenser aux élèves des soins, de
l'habillement, des fournitures scolaires et de la restauration ;
· Organiser des activités culturelles et de
divertissement : des rencontres sportives des sorties et des
activités de loisirs etc ;
· Plaider pour la création d'un statut d'"agent de
développement" pour les animateurs ;
· Plaider pour l'allégement des procédures
d'insertion dans le formel et dans la formation professionnelle;
· Faire entendre aux responsables la
nécessité d'agréer un certificat de reconnaissance des
acquis.
· Rechercher d'autres modes
d'accompagnement à travers des partenariats avec les acteurs
économiques;
· Participer activement avec des moyens plus convaincants
dans la mobilisation et la sensibilisation des parents et tuteurs et
élèves ;
· Mettre un dispositif de coordination de haut niveau
entre l'association et le Secrétariat d'Etat ;
· Contacter les mécénats pour demander des
médicaments, des habits et de la nourriture aux
élèves-bénéficiaires;
V.2 Mesures et actions qui relèvent de la Direction
de l'Education Non Formelle
Pour atténuer l'abandon, la Direction de l'Education
Non Formelle (DENF) devrait accorder une importance capitale aux actions
suivantes :
· Elaborer et distribuer des manuels
pédagogiques ;
· Agréer un certificat de reconnaissances des
compétences acquises dans l'éducation non formelle ;
· Elargir le champ éducatif du programme en
complétant la logique éducation-formation par la logique
formation-apprentissage d'un métier. L'animateur se charge de la
l'éducation et la formation et le"maâlame" se charge d'initier les
élèves à un métier. Les cours pratiques se feront
dans son atelier. Les associations se chargeront du suivi et du contrôle.
Des subventions conséquentes devront être mises en place pour
accompagner l'élargissement du champ d'actions programme.
· Impliquer les académies régionales et les
délégations provinciales et les directeurs des écoles dans
la promotion de l'éducation non formelle. Souvent, les directeurs des
écoles sont considérés comme un obstacle (Touria, 14
ans : Nous voulons être traités comme les autres
élèves : Avoir notre salle de classe propre à
l'instar des élèves de l'école formelle au lieu de se
déplacer le long de la journée d'une salle à l'autre. Nous
voulons aussi que le directeur de l'école cesse de nous
considérer comme du malfaiteur set des intrus).
· Institutionnaliser et renforcer le rôle des
responsables services extérieurs chargés de la gestion du
programme au niveau des délégations et les académies
régionales dans le suivi et l'encadrement pédagogique (les
responsables des bureaux de l'éducation non formelle se
considèrent comme une boite à postale entre les associations et
la Direction de l'Education non formelle).
· Sensibiliser les hauts responsables des associations
aux différents rôles des coordonnateurs du programme. Mettre
à la disposition des coordonnateurs des moyens conséquents.
Jusqu'à présent les coordonnateurs sont préoccupés
par la gestion quotidienne des affaires de l'association plus que de la gestion
du programme, tout en sachant qu'ils sont payés du budget du
Ministère (A. 29ans : Je fais tout. J'aurais
préféré être engagé comme animatrice au lieu
de coordinatrice. Peu de temps me reste pour faire des visites. Par ailleurs,
aucune aide substantielle de la part de l'association pour réunir les
animateurs et faire des visites des sites qui sont parfois
éparpillés dans la délégation) ;
· Etendre la formation des animateurs dans les domaines
suivants : La langue française, la gestion des classes à
niveaux multiples, la pédagogie différenciée et la
pédagogie par compétence.
Résumé
Afin de remédier à la situation, les
enquêtés ont proposé des solutions qui peuvent être
classer en quatre groupes :
* Actions à caractère pédagogique
(élaboration des programmes spécifiques répondant aux
besoins des bénéficiaires, restriction d'utilisation des classes
à niveaux multiples, formation des animateurs, etc.) ;
* Actions culturelles (des activités
périscolaires) ;
* Actions sociale (aides sociales aux parents et aux
élèves).
* Actions qui visent la promotion de l'éducation non
formelle.
Conclusion
générale
Le programme de l'éducation non formelle constitue un
acquis pour le système éducatif marocain. Il marque un tournant
qualitatif dans la perception de l'éducation, qu'on réduisait
jadis à son volet scolaire. Actuellement, on admet que l'école
formelle n'est pas en mesure de satisfaire, à elle seule, les besoins en
éducation de tous les groupes d'âges de la population. D'autant
plus que le système scolaire s'est révélé, de plus
en plus, dépassé et inadapté aux besoins des individus et
des sociétés. Le programme de l'éducation non formelle
vient combler le vide laissé autour de l'école formelle, au vu de
l'ampleur du nombre d'enfants non-scolarisés d'une part, et corriger les
erreurs cumulées au fil des années au constat de la
gravité des déscolarisés d'autre part.
L'importance du programme de l'éducation non formelle
est réaffirmée dans la Charte Nationale de l'Education et de
Formation, son utilité sur le terrain est incontestable au regard des
opinions des acteurs.
Néanmoins, les performances réalisées
sont insatisfaisantes et qui se manifeste en particulier dans l'ampleur de
l'abandon. L'ampleur des effectifs des E.A constitue un des problèmes
qui limite l'atteinte des objectifs du programme.
A notre connaissance aucune étude systématique
sur l'abandon dans le programme de l'éducation non formelle n'a
été entreprise. Cette recherche a porté sur l'analyse du
phénomène de l'abandon et tente de proposer quelques orientations
susceptibles d'atténuer le phénomène. Elle vient combler
un vide ressenti et pourrait répondre aux besoins des acteurs dans le
domaine. Certaine conclusions et propositions de cette recherche se recoupent
avec les axes de la nouvelle stratégie globale151(*).
Pour répondre aux questions de recherche
soulevées, nous avons fait référence à quelques
écrits et études antérieurs qui ont tenté de mettre
en lumière la problématique de l'abandon dans le système
non formel. La synthèse de la revue de la littérature nous a
aidé, d'une part, à situer les concepts clés de la
recherche "éducation non formelle et abandon" dans leurs
différentes dimensions et d'autre part, de relever une multitude de
facteurs qui provoquent l'abandon. Ce qui nous a permis de délimiter le
champ d'exploration et d'établir un cadre conceptuel des facteurs
associés à l'abandon.
Ce cadre conceptuel est établi dans un système
de relations structurant les rapports entre le phénomène de
l'abandon et les facteurs contextuels, familiaux et individuels.
Cette recherche ne prétend pas analyser tous ces
facteurs, ni de généraliser les résultats obtenus à
la population mère. Elle a, néanmoins, apporté des
éléments de réponses aux questions dans le contexte
étudié.
A la question : Qui abandonne le programme de
l'éducation non formelle ?
La description des E.A a été faite selon deux
types de variables : variables qui décrivent les
caractéristiques individuelles des E.A et celles qui prennent en compte
la situation socioéconomique et culturelle des parents de ces
élèves.
S'agissant des caractéristiques individuelles,
l'enquête a relevé que:
· Les E.A du programme de l'éducation non formelle
de l'échantillon se situent en majorité en milieu
urbain ;
· Ils sont à moitié presque égale
entre le sexe masculin et féminin ;
· L'âge moyen des E.A est de 14.5 ans et 81.1% de
ces élèves ont un âge entre 12-16ans ;
· L'échantillon des E.A est constitué
principalement par les déscolarisés (72.8%), alors que les non
scolarisés représentent 27.2%.
· En moyenne, un E.A passe 8.65 mois dans le
programme et (57%) des E.A ont passé moins d'un an dans le
programme ;
L'analyse de ces chiffres montre que les effectifs des
élèves bénéficiaires de la tranche d'age 9-11 ans
et les non scolarisés sont faibles. C'est ce qui explique les
difficultés que trouvent les animateurs dans le recrutement des enfants
de bas âge. Ils ne présenteront pas dans l'avenir proche une
population cible du programme C'est plutôt à la population de
12-16 ans et aux déscolarisés que le programme devrait se
consacrer . En effet, l'effort consenti par le Ministère de l'Education
Nationale pour généraliser l'inscription dans le système
formel a donné les résultats escomptés. Toutefois, cette
demande d'éducation émanant des familles reste fragile dans les
milieux rural et périurbain et les enfants de ces milieux sont sujets
à abandonner l'école avant d'avoir un seuil minimum de savoir qui
leurs d'échapper à l'analphabétisme.
Faut-il attendre que ces enfants quittent l'école pour
que le programme de l'éducation non formelle utilise ces moyens pour les
récupérer. Ne serait-il pas pertinent d'assigner au programme de
l'éducation non formelle, entre autre, l'objectif de développer
des activités de soutiens et d'aides aux élèves qui ont
des difficultés scolaires, pour qu'ils n'abandonnent pas l'école
au lieu de les chercher après qu'ils quittent l'école
Concernant le capital social et
culturel des parents:
Le capital social et culturel des parents constitue le bain
culturel et social dans lequel évolue l'élève. Ce capital
influe considérablement sur la perception qu'on se fait sur
l'éducation. La description des parents d' E.A de l'échantillon
à la fois sur le plan économique, social et culturel, montre
qu'ils sont issus d'un milieu défavorisé
caractérisé par :
· Des conditions de vie précaire (83% des
élèves habitent dans une baraque ou dans une chambre avec les
voisins) ;
· Une situation économique
défavorable : (64% des mères ne pratique aucune
activité génératrice de revenus, 50% des pères
travaillent dans le secteur informel, 16% inactifs et 60% des E.A travaillent
pour subvenir aux besoins de la famille).
· Un déficit culturel marqué par :
· Une tendance à un comportement
démographique favorables à une structure familiale plutôt
nombreuse (4 frères et soeurs en moyenne) ;
· Un faible niveau d'instruction des parents (87% des
mères des E.A sont analphabètes)
· Une dislocation familiale aiguë (94% des E.A
vivent séparés de leurs parents).
· Les conditions économiques et culturelles se
conjuguent pour favoriser :
· une atmosphérique tendue (28% E.A confirment
que l'atmosphère dans la maison est tendue) ;
· des attitudes démissionnaires : 45% qui
affirment que leurs parents refusent ou restent indifférents consternant
leur formation dans le programme ;
· 19% des répondants affirment que la relation
avec ces parents est violente ;
· seulement 36% affirment que leurs parents
contrôlent et suivent leurs formations et seulement 35%
répondent que leurs parents prennent soins d'eux.
Les E.A de l'échantillon sont
caractérisés par de multiples handicaps :
précarité économique, exclusions sociale et culturelle,
une atmosphère aigre dans la maison et des comportements parentaux qui
ne favorisent pas la rétention et découragent les
élèves.
Cependant, il reste à savoir si les
caractéristiques individuelles et familiales dégagées ne
sont pas communes à toute la population de l'échantillon.
D'où la question.
Quels sont les facteurs déterminants de
l'abandon ?
L'identification des facteurs qui influencent l'abandon a
été appréhendée selon cinq volets de facteurs:
facteurs individuels; facteurs familiaux; facteurs liés au conditions
d'apprentissage; facteurs liés au processus de formation; facteurs
liés au mode de gestion des associations.
L'objectif de la recherche des facteurs est de dégager
les caractéristiques et les traits qui distinguent les E.A des E.N.A.
Pour ce faire, nous avons comparé les E.A avec leurs camarades E.N.A. Le
test de khi-deux est utilisé pour apprécier l'influence d'un
facteur sur le phénomène d'abandon.
1. S'agissant des facteurs individuels, les
résultats de l'enquête a donné :
· le sexe influence l'abandon. Il apparaît
que : Les garçons ont tendance à abandonner le programme
plus que les filles;
· L'antécédent scolaire de
l'élève influence le phénomène d'abandon :Les
déscolarisés sont prédisposés à abandonner
le programme plus que les non-scolarisés ;
· L'âge influence l'abandon : Plus
l'élève avance dans l'âge plus la décision de
quitter le programme devient plus probable.
2. Concernant les facteurs familiaux , l'enquête
a abouti aux résultats suivants:
· Les conditions de vie au sein de la famille sont des
facteurs participants à l'explication de l'abandon :
· Les conditions de vie dégradées(absence
de l'électricité, de l'eau potable, du réseau
d'assainissement, etc.) caractérisent les familles des E.A plus que les
E.N.A.
Le type d'habitat influence l'abandon : les familles qui
habitent une chambre caractérisent les familles des E.A plus que les
familles des élèves E.N.A.
· La situation de travail de la mère( active/au
foyer) est un facteur qui favorise l'abandon : Les E.A ont des
mères actives (commerçantes, couturières, femmes de
ménage...) plus que les élèves E.N.A qui ont
généralement des mères au foyer.
· La situation de travail de l'élève est un
facteur de l'abandon.: Les enfants qui travaillent sont observés parmi
les E.A plus que les élèves E.N.A.
· Le niveau d'instructions des parents n'est pas
diversifié pour détecter une relation entre les niveaux
d'instruction des parents et l'abandon. Ce résultat corrobore les
résultats des études précédentes sur la situation
des élèves non scolarisés et
déscolarisés152(*) ;
· La dislocation familiale (parents
séparés/ parents vivent ensemble) influence l'abandon : Une
proportion importante d' E.A est observée dans les familles où
les parents sont "séparés";
· La violence, la démission des parents envers
leurs enfants et l'indifférence augmentent le risque d'abandonner le
programme : Ces traits caractérisent les parents d' E.A plus que
les parents d'élèves E.N.A;
· L'encouragement des parents aux enfants favorise la
rétention dans le programme: Les E.A ont tendance à avoir des
parents qui ne les encouragent pas comparativement avec les parents des
élèves E.N.A;
Ces résultats confirment notre hypothèse
relative à l'existence d'un profil caractérisant les E.A.
3. Au sujet des facteurs liés aux conditions
d'apprentissage :
Les conditions d'apprentissage dans les écoles de
l'éducation non formelle sont approchées par un ensemble de
variables. L'influence de ces variables sur le phénomène est
appréciée par le test de khi-deux. Les résultats sont
comme suit :
· Les horaires des cours (journée/soir) et le
phénomène de l'abandon ne semble pas être
dépendants. Cependant, il paraît que l'influence de la
variable"horaires des cours" sur le phénomène passe par la
variable "opinions des élèves sur les horaires". Cette
dernière influence à son tour sur la décision de quitter
le programme. En effet, quand les horaires des cours passent de la
journée au soir, l'opinion des
élèves-bénéficiaires sur les horaires passent du
positive (horaires convenables) au négative (horaire non convenable). Ce
sont les E.A qui trouvent les horaires non
convenables plus que les élèves E.N.A;
· La relation
maître-élève(compréhensif/ indifférent/
violent) ne semble pas affecter l'abandon. Globalement, les E.A et E.N.A dans
des proportions presque égales déclarent que l'animateur est
compréhensif ;
· Le milieu, la distance parcourue et le statut du local
ne semblent pas exercer une influence sur l'abandon.
4. Relatifs aux facteurs liés au processus
d'apprentissage :
Le processus d'apprentissage est approché par un
ensemble de variables. L'influence de ces variables sur le
phénomène est appréciée par le test de khi-deux.
Ainsi, les résultats sont comme suit :
· L'organisation pédagogique(classe multi-niveaux
/ classe à un seul niveau) et l'abandon ne semble pas être
associés statistiquement. Toutefois, les opinons des
bénéficiaires sur l'organisation pédagogique (convenable/
non-convenable) sont claires. Une opinion négative (non convenable) sur
les classes à niveaux multiples est associée aux E.A plus que les
E.N.A.
Ce n'est pas uniquement les E.A qui se plaignent des classes
à niveaux multiples, les animateurs aussi ;
· Une part des E.A ont tendance à trouver que les
cours sont difficiles à assimiler plus que les E.N.A;
· D'autres E.A trouvent que le contenu des cours est
inférieur à leurs niveaux plus que les E.N.A.
Ces résultats confirment l'hypothèse relative
à l'inadaptation des conditions d'apprentissage et du contenu des
leçons aux besoins des élèves, s'explique certainement
par :
· La standardisation des cours à des
élèves différents qui sont loin d'être tous aptes
à les recevoir de façon identique.
· La difficulté d'évoluer les
élèves vers l'avenir et l'inadaptation des cours à leurs
besoins et a leurs niveaux de développement
· L'absence des programmes et curriculas
spécifiques aux écoles de l'éducation non
formelle ;
· Les obstacles ( institutionnelles, pédagogiques,
et réglementaire) cités ci-haut ;
5. En ce qui concerne les
facteurs liés aux modes de gestion de l'association:
Trois variables sont prises en compte pour apprécier le
mode de gestion des associations :
* La présence d'un responsable de l'association dans le
site de la formation est sensé nous approcher de l'encadrement
pédagogique et administratif des sites ;
* Les visites régulières des hauts responsables
de l'association sont sensées de nous donner une vision relativement
claire sur le contrôle le suivi du programme et la motivation des
animateurs et des élèves;
* Le soutien sociale aux élèves montre l'effort
de l'association dans le motivation des élèves et leurs parents .
* L'ensemble témoigne du degré d'implication de
l'association dans la réalisation des objectifs du programme. Ainsi,
les résultats de l'étude a donné :
· La présence d'un responsable dans le site de
formation n'a pas d'influence sur l'abandon. Ce qui laisse s'interroger sur le
rôle du responsable (coordonnateur) ?. Il est à noter les
coordonnateurs sont payés du budget du programme. Ils sont
chargés de l'encadrement pédagogique et administratif des
sites ;
· La visite des responsables influencent sur
l'abandon : 47.5% des E.A sont observés dans les associations qui
organisent des visites, contre 60% chez les associations qui ne pratiquent pas
cette méthode de supervision.
En contrôlant la variable "visite des responsables "
par la variable "présence d'un responsable dans le site ", le
résultat a donné : la visite des responsables n'a aucun
effet sur l'abandon, quand il n'a-y pas de responsable de l'association dans le
site. Par contre, l'effet est significatif sur l'abandon, quand un responsable
est présent dans le site et les responsables de l'association effectuent
des visites régulières.
La présence d'un responsable conjugué à
des visites des hauts responsables de l'association sont nécessaires
pour opérer un changement notable dans les proportions des E.A .
· Le soutien social quels que soient sa nature, son
volume et son ampleur favorise la rétention des élèves
dans le programme.
Ces résultats corroborent les études
antérieures153(*)et confirme l'hypothèse sur l'implication des
associations dans la rétention des élèves. L'explication
revêt plusieurs dimensions :
* Le professionnalisme de certaines associations ;
* La spécialisation de certaines associations dans le
domaine de l'éducation ;
* La capacité de mobiliser les ressources humaines et
matérielles.
Quelles sont les causes qui poussent les
élèves à quitter le programme ?
Nous ne sommes pas contentés d'identifier les facteurs
qui s'associent au phénomène de l'abandon, nous avons
poussé l'investigation à la recherche des causes qui poussent les
élèves à quitter le programme. Pour ce faire, nous avons
demandé aux E.A de choisir parmi une trentaine de causes celles qui sont
à l'origine de leur abandon. L'analyse a montré que :
· La majorité des E.A accusent en premier lieu
l'incapacité du programme à réaliser leurs attentes
(l'insertion dans la formation professionnelle, l'apprentissage d'un
métier, l'amélioration des compétences professionnelles,
etc.).
· la deuxième cause de l'abandon renvoie aux
conditions économiques des parents.
· Les causes individuelles viennent en troisième
position.
· Les comportements aléatoires des parents(la
violence, l'indifférence et l'irresponsabilité envers leurs
enfants)viennent aggraver la situation.
· Par contre, les causes relatives au programme (dans les
volets organisationnel et pédagogique) viennent dans les
dernières places.
Quelles sont les actions à mettre en place pour
atténuer l'abandon dans le programme ?
Afin de répondre à la question, nous avons
diversifié les démarches :
* Des entretiens individuelles avec les E.A;
* Des questions ouvertes aux animateurs sur les rôles et
contributions des associations pour remédier à la
situation ;
* Des questions ouvertes aux responsables concernant les
actions que la Direction de l'Education Non Formelle devrait envisager pour
atténuer l'abandon.
Les propos des enquêtés sont classer en quatre
groupes d'actions :
* Actions pédagogiques (élaboration des
programmes spécifiques répondants aux besoins des
bénéficiaires, restriction d'utilisation des classes à
niveaux multiples) ;
* Actions culturelles (intensification des activités
périscolaires) ;
* Actions sociales (aides sociales aux parents et aux
élèves) ;
* Actions visant la promotion de l'éducation non
formelle (campagnes de mobilisation et de sensibilisation).
Conclusion et propositions
En agissant sur les facteurs et causes qui participent et
produisent l'abandon, nous pouvons réduire les facteurs qui agissent
directement sur le niveau des
performances du programme. Mais, nous ne pouvons pas agir sur
tous les facteurs. Certains facteurs sont propres aux individus, alors que
d'autres facteurs liés aux
conditions familiales dépassent largement les moyens
dont disposent les associations et le programme et s'insèrent dans la
politique de l'Etats. Néanmoins, il reste que la connaissance de ces
facteurs individuels et familiaux est une étape préliminaire dans
toute action ciblée et efficace. De ce fait, une stratégie
efficace de lutte contre l'abandon devrait reposer nécessairement sur
une diversification des approches et des logiques d'interventions.
La logique préventive
En amont, la logique préventive consiste à
favoriser les facteurs de rétention, détecter les populations
à risques, les poches de vulnérabilités et les
comportements aléatoires favorisant l'abandon. Dans ce cadre, il
s'agit de:
· Prêter une attention particulière
aux garçons, aux déscolarisés, aux
élèves âgés entre 12-16ans, aux élèves
qui ont des mères actives, aux élèves qui habitent avec
leurs parents une chambre avec les voisins, aux élèves qui
travaillent, aux élèves qui vivent séparés de leurs
familles
· Encourager et inciter les associations d'entamer les
procédures d'insertion (dans le formel et dans la formation
professionnelle) dans les premiers mois qui suivent le recrutement des
élèves. Car le flux de E.A augmente à partir du
deuxième trimestre.
· Sensibiliser les parents sur les conséquences
néfastes de leurs comportements aléatoires. La rétention
dans le programme s'est révélée tributaire des attitudes
des parents. Les visites des parents sur place, leurs implications dans la
définition des objectifs des leçons et leurs intégrations
dans les activités que mènent les associations devront être
en amont de toute stratégie de recrutement. .
La logique palliative
La logique "palliative" consiste à mettre un plan
d'action planifié et organisé de lutte contre l'abandon. La
responsabilité d'exécution est partagée entre les
associations et la Direction de l'éducation non formelle. Ce plan
s'articule autour de quatre axes et se résume dans le tableau
suivant:
Axes
|
Actions
|
Responsabilité
|
Association
|
D.E.N.F
|
Axe pédagogique
|
· Soutenir les élèves moralement et
psychologiquement, il est montré qu'ils sont victimes de multiples
handicaps ;
· Mettre un dispositif de suivi et de contrôle des
absences et des abandons dans chaque association;
· Faire bénéficier les élèves
des cours d'informatiques ;
· impliquer les
élèves-bénéficiaires et leurs parents dans les
autres projets gérés par l'association;
· Elaborer des projets et programmes
intégrés, tout en se souciant de la liaison entre formation et
apprentissage d'un métier ;
· Valoriser l'éducation non formelle à
travers la remise des prix pour ceux qui sont insérés dans le
formel ou dans la formation professionnelle ;
· Distribuer des fournitures scolaires et des guides
pédagogiques ;
· Développer les procédures de visites de
supervisions et d'encadrement pédagogiques et administratifs ;
· Inciter les associations à participer activement
dans la gestion du programme à travers l'accroissement des visites des
responsables dans les sites de formation ;
· Revoir le rôle les attributions des
coordonnateurs
· Restreindre l'utilisation des classes à niveaux
multiples et expérimenter d'autres organisations pédagogiques
comme :
-Allégement des effectifs dans la classe ;
- Un seul niveau pour une classe pour un animateur ;
- Une classe multi-niveaux pour deux animateurs (arabe est
français).
· Moduler les programmes en modules indépendants.
La plage d'horaire de chaque module ne doit pas dépasser trois mois.
|
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
|
x
x
x
x
x
|
Axe relatif à la formation
|
· Participer et compléter la
formation d'animateurs à travers des partenariats avec d'autres
organismes et particulièrement en matière de la langue
française ;
· Améliorer la relation
animateur-association en vue de les impliquer et les encourager dans
toutes les activités de l'association ;
· Lier l'éducation à la formation à
travers la création des ateliers d'apprentissage d'un métier au
sein des associations, sinon à travers des partenariats avec les acteurs
économiques et particulièrement avec"les
maâlamines" ;
|
x
x
x
|
x
x
|
Axe social et culturel
|
· Instaurer un système d'aide social permanent aux
parents d'élèves ;
· Améliorer la relation association-parents
à travers les visites des parents;
· Améliorer la relation
association-élèves à travers l'organisation des
activités culturelles et de divertissement ;
|
x
x
x
|
|
Axes relatif à la promotion de l'éducation non
formelle
|
· Mettre à disposition des coordonnateurs des
moyens conséquents ;
· Plaider pour la création d'un statut "d'agent de
développement" pour les animateurs ;
· Chercher d'autres modes d'accompagnement à
travers des partenariats avec les acteurs économiques. Le contact des
mécénats et les bienfaiteurs est une option stratégique
pour les associations.
· Participer activement avec des moyens plus convaincants
dans la mobilisation et la sensibilisation des parents et tuteurs et
élèves ;
|
x
x
x
x
|
|
D'autres actions spécifiques sont à la charge de
la Direction de l'Education Non Formelle (DENF). Il s'agit principalement des
actions suivantes :
· Elaborer et distribuer les manuels
pédagogiques ;
· Alléger les procédures d'insertion;
· Agréer un certificat de reconnaissances des
compétences acquises ;
· Créer une fédération qui se
compose d'associations qui travaillent dans le domaine de l'éducation
non formelle. L'objectif de la fédération : Faire
connaître aux autres associations les expériences
réussies ; utilisation efficace des ressources disponibles ;
échanges des élèves bénéficiaires selon la
spécialité de l'association ;
· Gérer le programme comme étant un
ensemble de projets. Une telle gestion permet de prendre en
considération les particularités des bénéficiaires
et les spécificités de leurs besoins et des actions. Par
ailleurs, elle permet de contrôler les ressources, minimiser les erreurs,
cibler les actions et augmenter l'efficacité ;
· Dépasser les pratiques actuelles dans la gestion
du programme qui sont basées sur la gestion des ressources disponibles
vers une gestion par résultat. Cette évolution renvoie d'un
passage de la logique basée sur le "partenariat" avec les partenaires
vers une logique basée sur le "contrat programme". Dans ce cadre, des
indicateurs de pilotages, de suivis et de performances spécifiques
à l'éducation non formelle devront être
élaborés, et qui permettront par la suite une planification
adaptée aux spécificités des intervenants et au public
cible .
· Elargir le champ éducatif du programme en
complétant la logique éducation-formation par la logique
formation-apprentissage d'un métier. Des subventions conséquentes
devront être mises en place pour accompagner l'élargissement du
champ d'actions programme.
· Impliquer les académies régionales et les
délégations provinciales et les directeurs des écoles dans
la promotion de l'éducation non formelle.
· Institutionnaliser et renforcer le rôle des
responsables des services extérieurs chargés de la gestion du
programme au niveau des délégations et des Académies
Régionales, dans le suivi et l'encadrement pédagogique.
· Renforcer les capacités institutionnelles du
personnel chargé des services extérieurs dans la gestion des
projets, de suivi, de contrôle et de la supervision ;
· Mettre un dispositif de coordination de haut niveau
entre l'association et le Secrétariat d'Etat ;
· Sensibiliser les hauts responsables des associations
aux différents rôles des coordonnateurs du programme;
· Etendre la formation des animateurs dans les domaines
suivants : la langue française, la gestion des classes à
niveaux multiples, la pédagogie différenciée et la
pédagogie par compétence.
· Elaborer une stratégie de communication pour
mobiliser, sensibiliser et impliquer activement tous les acteurs et
partenaires. Elle concerne principalement : Les parents des
élèves bénéficiaires, les animateurs, les
responsables des associations et les directeurs des écoles.
Enfin, il importe de rappeler certaines limites de cette
étude et de faire quelques suggestions pour les dépasser dans
l'avenir :
* Tout d'abord, les résultats présentés
dans cette étude concernent quelques facteurs explicatifs de l'abandon
dans les associations qui travaillent dans les délégations de
Rabat, Salé et de Temara-Shkirat et demanderaient à être
corroborés par d'autres recherches sur d'autres
délégations, afin de mieux comprendre et par la suite agir
efficacement.
* En outre, nous étions contraints à limiter les
facteurs explicatifs jugés pertinents en rapport avec les données
disponibles, d'autres facteurs liés aux différents contextes
(géographique et d'autres d'ordre psychologique, etc.) sont susceptibles
d'intervenir dans l'explication d'un phénomène.
* Nous reconnaissons aussi que les variables
retenues pour apprécier l'impact des modes de gestions des
associations sur l'abandon ne sont pas suffisamment précis pour donner
une vision claire sur le degré d'implication des associations. Ce sont
quelques zones qui méritent d'être explorées dans d'autres
travaux.
Pour terminer nous dirions pour notre part, que l'abandon peut
être comparé à un germe pathologique. Quand il attaque le
système d'éducation, le rend malade.
Deux conditions se conjuguent pour développer la
"maladie" : la prédisposition des individus
(caractéristiques individuelles) et l'environnement propice (les
facteurs contextuel).
L'ensemble de ces facteurs s'interagit et se recoupe sur
plusieurs points : l'un englobant l'autre ou le prolongeant en un
système de relations complexes.
Remédier à la maladie consiste à
protéger la population à risque (les prédisposés)
et agir sur l'environnement(les facteurs contextuels).
Une stratégie efficace de lutte contre l'abandon
devrait s'inscrire dans une double logique préventive et
"palliative".
Bibliographie
Ouvrages en français
1. Atchoarena.D "Le partenariat dans l'enseignement technique
et la formation professionnelle". UNESCO ; IIEP- Paris ; 1998.
2. Azoui.B et Ghefrane.M. : D'une catégorisation
à une typologie des enfants en situation de non-scolarisation et
déscolarisation ; MEN/UNICEF ; Maroc ; 1998.
3. Bourdieu.P et Passeron.J.C : Les
héritiers ; éditions de Minuit ; Paris ; 1964.
4. Berthier.N : les techniques d'enquête ;
Méthode et exercices corrigés ; Armand Colin ;
Paris ; 1998
5. Carron.G et Ta Ngoc Châu : La qualité de
l'école primaire dans des contextes de développement
différents ; Edition ; UNESCO ; IIPE -Paris;
1998.
6. Carron.G et C.Hill - non formal education: information and
planing issues -IIEP Research N° 90; Paris; 1991.
7. Chedati.B : Pour une stratégie nationale de
lutte contre l'abandon scolaire : Evaluation des activités du
programme gouvernement du Maroc-UNICEF ; Novembre 2004.
8. Coombs.P.H : Crise mondiale de l'éducation,
analyse des systèmes ; Edition PUF ; Paris ;
1968
9. Coombs.P.H, Prosser.R.C.et Manzour.A: Newspaths to learning
for rural childrens and youth, NewYork, International Consul for Educational
Development, 1973.
10. Coombs.P.H: La crise mondiale de l'éducation ;
édition universitaire ; Canada ; 1973.
11. Doly.W : Paradigmes de recherche sur
l'efficacité des enseignants, in Marcel Crahay & Dominique
Mafontaine ; l'art et la science de l'enseignement ; Edition
Labor ; Belgique ; 1986.
12. Evan.R.D : Planification de l'éducation non
formelle ; brochures : Principes de la Planification de
l'Education ; IIEP ; Paris ; 1981.
13. Fox.William: statistiques sociales ; Traduction et
adaptation de la troisième édition américaine par Louis
Imdeau ; DeBoeck Université.
14. Furter.Pierre : Quelques
problèmes de la planification de l'éducation des adultes ;
brochures : Principes de la Planification de l'Education :
Conférences et discussions : IIPE. UNESCO ; avril 1972.
15. Furter.Pierre : Le planificateur de
l'éducation permanente ; brochure principe de la planification de
l'éducation ; UNESCO ; IIPE ; Paris ; 1977.
16. Hamadache.Ali : Articulation de l'éducation
formelle et non formelle : Implications pour la formation des
enseignants ; UNESCO, Paris ; 1993.
17. Hallak.Jacques: "Investir dans l'avenir : définir
les priorités de l'éducation dans le monde en
développement"; IIPE; Edition Harmattan; UNESCO; Paris; 1990.
18. Isabelle.Deble : La scolarité de la
fille, étude internationale comparée sur les déperditions
scolaire chez les filles et les garçons de l'enseignement primaire et du
second degré ; UNESCO ; 1980.
19. Lefranc.R, L.Legrand, J.Majault, O.W.Migot :
Aperçus sur l'enseignement dans le monde, situations et tendances ;
Ed Casterman ; 1982 ;
20. Mingat.A et M. Richard: Evaluations des capacités
de rééducation GAAP à l'école primaire ;
IREDU ; Cahier de l'IREDU n° 49 ; janvier 1991.
21. Mingat.A et Duru-Bellat.M: Pour une approche
analytique du fonctionnement du système éducatif, ;
PUF ; 1993.
22. Noirfalise.A : Les facteurs d'adaptation en
première année de DEUG scientifique ; l'OSP. ; 16
n°4 ; 1987.
23. Radi.M: Le développement de l'enseignement en
milieu rural, Propositions stratégiques ; Ed Dar Nachr Al
Maarif ;Casablanca ; 1995.
24. Simard.G : Animer planifier et évaluer
l'action ; la méthode de focus groupe, édition Mondia ;
document non datée.().
25. Wolf.Richard : Evaluation de la recherche en
éducation fondée sur l'expérimentation et sur les
enquêtes ; brochure principe de la planification de
l'éducation ; UNESCO ; IIPE ; Paris ; 1993.
Documents
26. Cosef : Charte nationale d'éducation et de
formation ; Maroc ; janvier 2000
27. Cosef : Contribution du réseau d'experts
nationaux sur la situation actuelle et les voies de rénovation de
l'éducation et la formation (Tome I) ; intervention de Azoui.B et
Doukkali.F : L'éducation non formelle ; Maroc ; AOUT
2000.
28. MEN :Techniques quantitatives de recherche en
éducation ; matériel d'autoformation ; Janvier 1998.
29. MEN : (Projet de réforme du système
d'éducation et de formation ; Composante : stratégie
d'action pour le développement de l'enseignement fondamental et
secondaire) ; Janvier 1998.
30. MEN/Direction de l'Education Non Formelle: Education non
formelle : bilan et perspective ; premier séminaire national
sur l'éducation non formelle ; Rabat ; les 26 et 27
février 2001.
31. MEN/ Direction de l'Education Non Formelle :
Programme de l'éducation non formelle/Rapport
général ; Juin 2002.
32. MEN/Direction de l'éducation non formelle :
Education Pour Tous ; programme de l'éducation non formelle :
stratégie globale ; 1999.
33. MEN/UNESCO/IREDU : Analyse du fonctionnement du
premier cycle de l'enseignement fondamental au Maroc ; Imp El maarif Al
jadida ; Rabat ;1997.
34. MEN : Enquête par sondage sur la scolarisation
des filles dans cinq provinces ; Imp El maarif Al jadida ;
Rabat ;Mars 1994.
35. MEN/BIRD : Etude évaluative des écoles
de l'éducation non formelle au Maroc; Rapport final ; Avril
2003.
36. IIPE. : Evaluation des programmes
d'alphabétisation des adultes au Maroc ; Rapport final ;
Paris, octobre 2002.
37. UNESCO ; Rapport de l'éducation pour tous
-Bilan à l'an 2000)
38. UNESCO : Rapport final ; Conférence
internationale de l'éducation 42e session, rapport final ;
Genève 3-8 septembre 1990. Recommandation n°77 aux ministres de
l'éducation concernant la lutte contre l'analphabétisme :
Politiques, stratégies et programmes opérationnels pour les
années 90.
39. UNESCO: International Standard Classification of
Education; ISCED 1997.
40. Secrétariat d'Etat auprès du Ministre de
l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des
Cadres et de la Recherche Scientifique, chargé de
l'Alphabétisation et de l'Education Non Formelle : Stratégie
d'alphabétisation et d'éducation non formelle, Maroc ;
2004.
Articles et revues.
41. Perspectives vol XII , n° 2 :"Campagnes
d'alphabétisation: la télévision au service de
l'alphabétisation" ; Rafe-Uz Zamam ; Paris ;1982
42. Perspectives vol XII, n° 72 : "Organiser
l'alphabétisation des adultes" ; Abdun Noor : Paris ;
1982.
43. Perspectives vol XII, n° 4 :
"l'alphabétisation des adultes : des concepts aux politiques de
mise en ouvre" ; Bhola.H.S ; Paris ;1989.
Mémoires et thèses.
44. Belkachla.S :Implication de la reforme de
l'enseignement de 1985 sur l'efficacité interne au premier cycle de
l'enseignement fondamental au Maroc et sur les carrières scolaires des
élèves aux collèges : Essai d'analyse
qualitative ; Mémoire pour obtention du diplôme d'inspecteur
en planification de l'éducation ; COPE ; juin 1999.
45. El Mimouni.H :Le phénomène de l'abandon
scolaire dans le premier cycle fondamental; Etude de cas du milieu rural de la
province de Tétouan ; En arabe ; Mémoire pour l'option
d'inspecteur en planification de l'éducation ; COPE ;1995.
46. Daoudi.A :Analyse de quelques déterminants de
la réussite et de l'échec en première année de
l'université ; le cas de la faculté des sciences de
l'université MY Ismail, Méknes ; Mémoire pour
l'obtention de diplôme d'inspecteur en planifications de
l'éducation ; COPE ; 1997.
47. Derrij.M : Le retard scolaire au Maroc, étude
psychologique de certains de ses facteurs ; thèse de 3éme
cycle ; Université de Bruxelles ; 1979-198.
48. Jebbari. et Al :Quelques causes de l'abandon scolaire
au premier cycle de l'enseignement fondamental en milieu rural : cas de
deux communes rurales ; mémoire pour obtention de diplôme de
conseiller en orientation ; COPE ; 1993.
49. Lamaakel.RAnalyse de quelques facteurs de la
réussite au baccalauréat : Cas des élèves de
la 3émeAS ; série sciences expérimentales ;
mémoire pour l'obtention de diplôme d'inspecteur en planifications
de l'éducation ; COPE ; 2002.
50. TBER. Kadija : La déperdition scolaire
dans une école primaire publique au Maroc : variables
pédagogiques, éducatives et formation des maîtres ;
Thèse de doctorat du 3éme cycle; Université de Bordeaux
II ; Section des sciences de l'éducation; 1981.
Ouvrages, mémoires et documents en
arabe
51. ÅíáíÔ
ÇíÇä: ãÌÊãÚ
ÈáÇ ãÏÑÓÉ°
ÊÑÌãÉ
ÇáåÇÏí
ÇáåíáæÔ° äÔÑ
ÈÏÇÑ ÇáßáÇã°
ãØÈÚÉ ÖÇáÉ°
ÇáãÍãÏíÉ°
ÇáãÛÑÈ.
52. ãÍæÖí
ÇáÍÓä :
ÈÑäÇãÌ
ÇáÊÑÈíÉ ÛíÑ
ÇáäÙÇãíÉ
ÇáÎÇÕ ÈØÇá
ÇáÆÉ
ÇáÚãÑíÉ 9-15
ÓäÉ° ãÍÇæáÉ
ÊÞííã æáí°
ÈÍË ãÞÏã
áäíá ÏÈáæã
ãÊÔ í
ÇáÊÎØíØ
ÇáÊÑÈæí°
ãÑßÒ
ÇáÊæÌíå
æÇáÊÎØíØ
ÇáÊÑÈæí°2004°
ÇáÑÈÇØ
53. ÇáãÑæäí
Çáãßí:
ÇáÅÕáÇÍ
ÇáÊÚáíãí
ÈÇáãÛÑÈ 1956-1994°
ãäÔæÑÇÊ
ßáíÉ ÇáÂÏÇÈ
æÇáÚáæã
ÇáÅäÓÇäíÉ
ÈÇáÑÈÇØ°
ÓáÓáÉ ÈÍæË
æÏÑÇÓÇÊ ÑÞã
17° 1996
54. ÇáÌÇÈÑí
ãÍãÏ ÚÇÈÏ:
ÖæÇÁ Úáì
ãÔßá
ÇáÊÚáíã
ÈÇáãÛÑÈ °
ÏÇÑ ÇáäÔÑ
ÇáãÛÑÈíÉ° 1973 .
55. ÎÇáæÈ
ÚÈÏ Çááå : ÏæÑ
ÌãÚíÇÊ
ÇáÊäãíÉ
ÇáãÍáíÉ í
ãÌÇá
ÇáÊÑÈíÉ
æÇáÊßæíä
ÈÇáæÓØ
ÇáÞÑæí:
äãÇÐÌ ãä
ÅÞáíã ÇáÍæÒ°
ÈÍË ãÞÏã
áäíá ÏÈáæã
ãÊÔ í
ÇáÊÎØíØ
ÇáÊÑÈæí°
ãÑßÒ
ÇáÊæÌíå
æÇáÊÎØíØ
ÇáÊÑÈæí°2003°
ÇáÑÈÇØ
56. ÇáÞÈÇÌ
ãÕØì: ÇáãíÉ
í ÇáãÛÑÈ åá
ãä ÚáÇÌ
°ÓáÓáÉ
ÇáãÚÑÉ
ááÌãíÚ°
ÇáÚÏÏ 2 °
ãØÈÚÉ
ÇáäÌÇÍ
ÇáÌÏíÏÉ -
ÇáÏÇÑ
ÇáÈíÖÇÁ °1998.
57. ÅíÓíÓßæ:
ISESCO ° ÇáÊßÇãá
Èíä ÇáÊÚáíã
ÇáäÙÇãí æ
ÛíÑ ÇáäÙÇãí°
ãäÔæÑÇÊ
ÇáãäÙãÉ
ÇáÅÓáÇãíÉ
ááÊÑÈíÉ
æÇáÚáæã
æÇáËÞÇÉ °
ÈíÑæÊ° 1998.
Adresses des sites Web
58. Dalbera.C :" Concepts d'alphabétisation
et d'éducation non formelle ", in
http ://www.perso.club-internet.fr/ kibare/ concepts.htm .
59. Babacar.Diop : " Cultures de paix: portraits et
perspectives "Quelques enjeux sociaux et éducatifs", in http:
//www.eip-cifedhop.org/ publications/ thematique8/diop.html.
60. Poizat.D : "Education non formelle : la forme
absente ; Contribution à une épistémologie des
classifications internationales en éducation" ; in http://
www.theses.univLyon2.fr/ Theses2002/poizat_d/ these_front.html ;
Université lumière Lyon II ; 2002.
Annexes
Annexe N°1: Les sites
choisis par association
CD_as
|
Lib_asso
|
CD_Site
|
Adresse du site
|
milieu
|
Lieu
|
01
|
Association Protection de la Famille Marocaine
|
01
|
Etablissement Zhour
|
U
|
Rabat
|
02
|
Ecole Acharif Al Idrissi
|
U
|
salé
|
03
|
Centre Bab Hssain Sidi El Khadar N°
|
U
|
Salé
|
02
|
Union de l'Action Féminine
|
04
|
Ecole Soukaina Bent El Houcine
|
U
|
Rabat
|
05
|
Ecole el ayachi
|
U
|
Salé
|
06
|
Zellaka
|
U
|
salé
|
07
|
Ecole Nour Mohamadi
|
U
|
Rabat
|
08
|
Collège Al Khaouarismi
|
U
|
Temara
|
03
|
Union nationale des femmes marocaines
|
09
|
Centre de U.N.F.M Akrach
|
R
|
Rabat
|
010
|
Centre de U.N.F.M Dar Baroud Av
|
U
|
salé
|
011
|
Centre de l'UNFM Massira
|
U
|
Temara -
|
012
|
Ecole Fatima Zahra
|
U
|
Rabat
|
04
|
Association Marocaine d'Aide aux Enfants en situation
Précaire
|
013
|
Centre Chemsy Youssoufia
|
U
|
Rabat
|
014
|
Ecole Massira
|
U
|
salé
|
015
|
Centre Chemsy hay mly smail
|
U
|
Salé
|
016
|
Ecole khadije oum el mouminine
|
U
|
Salé
|
05
|
Ribat Al Fath
|
017
|
Ecole Bouchiha
|
R
|
Temara
|
018
|
S/s Bouknadel
|
R
|
Salé
|
019
|
Ecole Zoubair ben Aouam
|
U
|
Rabat
|
020
|
Ecole Bellevue
|
U
|
Rabat
|
021
|
Ecole Allal Al Fassi
|
U
|
Temara
|
022
|
Coordinatrice
|
U
|
Rabat
|
023
|
Ecole El mouahidine
|
U
|
Temara
|
024
|
Ministere de l'Education/Formation
|
U
|
Rabat
|
06
|
Rissala de l'Enfance et de développement
|
025
|
Entraide national
|
U
|
Rabat
|
026
|
Ecole Khalid Bnou Eloualid
|
U
|
Temara
|
027
|
Ecole Takadoum
|
U
|
Rabat
|
07
|
Ligue marocaine Pour la Protection de Enfance
|
028
|
Ecole Abi Al Alaa Al Maari
|
U
|
Rabat
|
029
|
Ecole Abi Dar El Ghifari
|
U
|
Salé
|
08
|
Association Horizons Ouverts
|
030
|
Centre de Protection de l'enfance
|
U
|
Temara
|
031
|
Ecole El Mekki Elbtali
|
U
|
Temara
|
032
|
246 hay Maghreb Arabe
|
U
|
Temara
|
09
|
Association bouregreg
|
033
|
34 rue Ait Aatab hay Med V Bettana
|
U
|
Salé
|
034
|
Ecole Charif Al Idrissi
|
U
|
Salé
|
035
|
Centre d'éducation Sidi Abdellah
|
R
|
Salé
|
036
|
Centre d'éducation Bouknadel
|
R
|
Salé
|
037
|
S/ S Sidi Brahim Satellite
|
R
|
Salé
|
038
|
S/S Oueljat Soultane
|
R
|
Salé
|
Source : Direction de l'Education Non Formelle ;
Banque de données NOVAG ; 2003/2004
Annexe N°2: Nombre des
animateurs choisis par site et par l'association et par milieu
CD
asso
|
Lib_asso
|
CD_
site
|
Adresse du site choisis
|
milieu
|
Nombre d'animateurs
|
Les retenus
|
Lieu
|
01
|
Association Protection de la Famille Marocaine
|
011
|
Zhour Ezzarka
|
U
|
9
|
4
|
Rabat
|
012
|
Ecole Acharif Al Idrissi
|
U
|
1
|
1
|
Salé
|
013
|
Centre Bab Hssain
|
U
|
3
|
2
|
Salé
|
02
|
Union de l'Action Féminine
|
021
|
Siège de l'U.A.F 425 avenue
|
U
|
1
|
1
|
Rabat
|
022
|
Ecole Mohamed El Baroudi
|
U
|
1
|
1
|
Salé
|
023
|
Ecole Soukaina
|
U
|
1
|
1
|
Rabat
|
024
|
Ecole nour mohamadi
|
U
|
1
|
1
|
rabat
|
025
|
Collège Al Khaouarismi
|
U
|
1
|
1
|
Temara
|
03
|
Union nationale des femmes marocaines
|
031
|
Centre de U.N.F.M
|
R
|
1
|
1
|
Rabat
|
032
|
Centre de U.N.F.M
|
U
|
2
|
1
|
salé
|
033
|
Centre de l'UNFM Massira
|
U
|
2
|
1
|
Temara -
|
034
|
Ecole Fatima Zahra
|
U
|
1
|
1
|
Rabat
|
04
|
Association Marocaine d'Aide aux Enfants en
|
041
|
Centre Chemsy Youssoufia
|
U
|
2
|
2
|
Rabat
|
042
|
Ecole Massira
|
U
|
1
|
1
|
salé
|
043
|
Centre Chemsy mly smail
|
U
|
2
|
2
|
Salé
|
044
|
Ecole khadija oum
|
U
|
1
|
1
|
Salé
|
05
|
Ribat Al Fath
|
051
|
Ecole Bouchiha
|
R
|
1
|
1
|
Temara
|
052
|
S/s Bouknadel
|
R
|
1
|
1
|
Salé
|
053
|
Ecole Zoubair ben Aouam
|
U
|
2
|
1
|
Rabat
|
054
|
Ecole Bellevue
|
U
|
1
|
1
|
Rabat
|
055
|
Ecole Allal Al Fassi
|
U
|
2
|
1
|
Temara
|
056
|
Coordinatrice
|
U
|
2
|
2
|
Rabat
|
057
|
Ecole El Mouahidine
|
U
|
1
|
1
|
Temara
|
058
|
Ecole agricole
|
U
|
1
|
1
|
Temara
|
06
|
Rissala de l'Enfance et de développement
|
071
|
Entraide national
|
U
|
3
|
2
|
Rabat
|
072
|
Ecole Khalid Bnou Eloualid
|
U
|
1
|
1
|
Temara
|
073
|
Ecole Takadoum
|
U
|
2
|
1
|
Rabat
|
07
|
Ligue Marocaine Pour la Protection de l'Enfance
|
081
|
Ecole abi alaa maari
|
U
|
1
|
1
|
Rabat
|
082
|
Ecole Abi Dar El Ghifa ri
|
U
|
3
|
2
|
Salé
|
08
|
Horizons Ouverts
|
091
|
Centre de Protection de
|
U
|
1
|
1
|
Temara
|
092
|
Ecole El Mekki Elbtali
|
U
|
1
|
1
|
Temara
|
093
|
246 hay mazgreb el arabi
|
U
|
1
|
1
|
Temara
|
09
|
Association Bouregreg
|
061
|
34 rue Ait Aatab
|
U
|
1
|
1
|
Salé
|
062
|
Ecole Charif Al Idrissi
|
U
|
1
|
1
|
Salé
|
063
|
Centre Sidi Abdellah
|
R
|
1
|
1
|
Salé
|
064
|
Centre Bouknadel
|
R
|
1
|
1
|
Salé
|
065
|
S/S Sisi Brhim
|
R
|
1
|
1
|
Salé
|
066
|
S/S Ouljat Soultane
|
R
|
1
|
1
|
Salé
|
|
total
|
|
|
|
60
|
47
|
|
Source : Direction de l'Education Non Formelle ;
Banque de données NOVAG ; 2003/2004
lib_association
|
cd_
association
|
lib_ville
|
cd_
ville
|
lib_site
|
cd_site
|
lib_animateur
|
cd_
animateur
|
cd_
coordonnateur
|
lib_coordonateur
|
A. Pour la Protection de la Famille Marocaine
|
01
|
Rabat
|
01
|
Centre.Zhour -Zerka
|
01
|
B. Aabis
|
01
|
01
|
Bouchra-Iznassaneazane
|
H. Awam
|
02
|
Rachida. Mechhab
|
03
|
Z.chakak
|
04
|
R. Balima
|
05
|
Salé
|
02
|
EC.Rokaya Bint Rassoul
|
02
|
Zineb.Ben Arafa
|
06
|
02
|
T.Fennich (n'a pas rondu)
|
Rabia.Saghraoui
|
07
|
Centre. Tabrekt
|
03
|
Naima. Driham
|
08
|
03
|
Rahuoi- Mounira
|
Karima. Yakoubi
|
09
|
Leila. Oumza
|
010
|
Union de l'Action Féminine
|
02
|
Rabat
|
01
|
|
|
|
|
04
|
Souad lamselam
|
Soukaina bent houcine
|
05
|
Kh.Ichir
|
012
|
EC.Nour Mohamadi
|
06
|
Laaziza
|
013
|
Souad el habchi
|
014
|
Salé
|
02
|
EC.Zellaka
|
07
|
Follous
|
015
|
Temara
|
03
|
EC.Magreb El Arabi
|
08
|
M.kassmi
|
016
|
Union Nationale des Femmes marocaines
|
03
|
Rabat
|
01
|
Centre UNFM yausoufia
|
09
|
Saidia. Baroudi
|
017
|
05
|
Merjane
|
Centre UNFM - laymoune-
|
010
|
El maazi Mohamed
|
018
|
Salé
|
02
|
Centre UNFM - salé-
|
011
|
Toulo Fatima Zohra
|
019
|
06
|
El Alami
|
A. Marocaine d'Aide aux Enfants en Situation Précaire
|
04
|
Rabat
|
01
|
Centre. Chemsy youssoufia
|
012
|
Bouziane
|
020
|
07
|
Achhad
|
|
|
Salé
|
02
|
EC.Ahcine
|
012.a
|
Rachid mazrou
|
022
|
Centre. Inbiat
|
013
|
Arbi tazani
|
023
|
EC.khadija. Oum Mouaminine
|
014
|
Aziz essadak
|
024
|
EC.Massira
|
015
|
Nadir e chalh
|
025
|
A. Ribat El Fath
|
05
|
Rabat
|
01
|
EC. Zoubiar . bnou Awam
|
016
|
Nada. Hanjaf
|
026
|
08
|
Alaoui Nazha
|
Abiqui
|
027
|
EC.Hassane Bnou Tabit
|
017
|
Chafi
|
028
|
EC. Imam Ali
|
018
|
F.Al Mohcine
|
029
|
Salé
|
02
|
S/s bouknadel
|
019
|
El Ghabi abdel
|
030
|
Temara
|
03
|
Centre. Eecole . agricole
|
020
|
rochane
|
031
|
09
|
Jalal Ahlam
|
EC.Allal Fassi
|
021
|
Mahafid
|
032
|
EC. Anas Bbnou Malik
|
022
|
El gardi
|
033
|
A.Rissala de l'Enfance et de Développement
|
06
|
Rabat
|
01
|
EC. Magreb El Arabi
|
023
|
Lamhadi
|
034
|
010
|
Naima Kamel
|
EC.Takadoum
|
024
|
Issat
|
035
|
Témara
|
03
|
EC.Khalid Iben Walid
|
025
|
kahlouni
|
036
|
Ligue Marocaine Pour la Protection de l'Enfance
|
07
|
Rabat
|
01
|
Maison des jeunes
|
026
|
Fatima. Ben sejjay
|
037
|
011
|
Naima Ait Zineb
|
Salé
|
02
|
EC.Zellaka
|
027
|
Nadia. Sakat
|
038
|
Khadija. Houhou
|
039
|
A.Horizons Ouverts
|
08
|
Temara
|
03
|
CE.Mekki El Btali
|
028
|
Issa ben kamel
|
040
|
012
|
Madame Molay (n' a pas rendu)
|
EC.Moussa Bbnou Noussair
|
029
|
Nouh el bourouti
|
041
|
Annexe N°3: Liste des associations, des sites, des
coordonnateurs et des animateurs enquêtés
Annexe N°4: Caractéristiques
individuelles selon le milieu de résidence
Milieu
variables individuelles
|
urbain
|
Rural&périurbain
|
Total
|
Age moyen
|
14.6 ans
|
14.05ans
|
14.46ans
|
groupe d'âge
|
9-11 ans
|
6.4%
|
4.5%
|
5.9%
|
12-16 ans
|
79.2%
|
86.4%
|
81.1%
|
sup 16
|
14.4%
|
9.1%
|
13.0%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Période de séjour
|
1-3 mois
|
13.6%
|
15.9%
|
14.2%
|
4- 6 mois
|
30.4%
|
29.5%
|
30.2%
|
7- 9 mois
|
12.8%
|
11.4%
|
12.4%
|
plus d'un an
|
43.2%
|
43.2%
|
43.2%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
sexe
|
masculin
|
52.0%
|
45.5%
|
50.3%
|
féminin
|
48.0%
|
54.5%
|
49.7%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Antécédent scolaire
|
non scolarisé
|
24.8%
|
34.1%
|
27.2%
|
déscolarisé
|
75.2%
|
65.9%
|
72.8%
|
Total
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
Annexe N°5:
Caractéristiques socio-démographiques et culturelles des parents
des E.A, selon le milieu géographique.
Milieu
caractéristiques
|
urbain
|
Rural
|
périurbain
|
Total
|
%
|
moyenne
|
%
|
moyenne
|
%
|
moyenne
|
%
|
moyenne
|
Nombre frère
|
|
4
|
|
5
|
|
4
|
|
4
|
Avec qui habites tu ?
|
père et mère
|
52.0%
|
|
40.0%
|
|
13.8%
|
|
44.4%
|
|
père et belle-mère
|
9.6%
|
|
26.7%
|
|
48.3%
|
|
17.8%
|
|
mère et beau père
|
.8%
|
|
.0%
|
|
3.4%
|
|
1.2%
|
|
mère seule
|
18.4%
|
|
13.3%
|
|
27.6%
|
|
19.5%
|
|
autre
|
15.2%
|
|
13.3%
|
|
6.9%
|
|
13.6%
|
|
père seul
|
1.6%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
1.2%
|
|
membre famille
|
2.4%
|
|
6.7%
|
|
.0%
|
|
2.4%
|
|
niveau père
|
analp/coranique
|
67.5%
|
|
81.8%
|
|
90.0%
|
|
73.0%
|
|
primaire
|
20.0%
|
|
18.2%
|
|
10.0%
|
|
18.0%
|
|
collégial
|
6.3%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
4.5%
|
|
secondaire
|
6.3%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
4.5%
|
|
supérieur
|
.0%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
niveau mère
|
analp/coranique
|
83.3%
|
|
100.0%
|
|
92.9%
|
|
87.0%
|
|
primaire
|
12.2%
|
|
.0%
|
|
7.1%
|
|
9.9%
|
|
collégial
|
.0%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
secondaire
|
4.4%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
3.1%
|
|
supérieur
|
.0%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
opinion
|
encourage
|
61.3%
|
|
53.3%
|
|
54.2%
|
|
59.5%
|
|
refuse
|
10.5%
|
|
13.3%
|
|
8.3%
|
|
10.4%
|
|
indifférent
|
28.2%
|
|
33.3%
|
|
37.5%
|
|
30.1%
|
|
sect_d'activité-pére
|
secteur bati et entreprise
|
35.1%
|
|
28.6%
|
|
20.0%
|
|
31.5%
|
|
secteur agricole
|
.0%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
secteur domestique
|
35.1%
|
|
42.9%
|
|
60.0%
|
|
40.7%
|
|
secteur artisanal
|
8.1%
|
|
28.6%
|
|
10.0%
|
|
11.1%
|
|
secteur prohibé informel
|
13.5%
|
|
.0%
|
|
10.0%
|
|
11.1%
|
|
secteur public
|
2.7%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
1.9%
|
|
inactif
|
5.4%
|
|
.0%
|
|
.0%
|
|
3.7%
|
|
Annexe N°6:
Degré d'association entre l'abandon et les variables familiales
variables
|
modalités
|
Situation du -bénéficiaire
|
Khi-deux
|
Sig
|
E.N.A
|
E.A
|
Total
|
9.405
|
0.009
|
nature de l'habitat
|
bidon-ville
|
46.6%
|
53.4%
|
100
|
maison
|
56.7%
|
43.3%
|
100
|
chambre
|
30.8%
|
69.2%
|
100
|
Total
|
50.0%
|
50.0%
|
100
|
Stabilité dans la demeure
|
plus de 5 ans
|
47.8%
|
52.2%
|
100
|
0.660
|
0.417
|
moins de cinq ans
|
52.9%
|
47.1%
|
100
|
Total
|
49.2%
|
50.8%
|
100
|
Secteur d'activité du père
|
secteur bâtiment et entreprise
|
58.7%
|
41.3%
|
100
|
1.915
|
0.927
|
secteur agricole
|
50.0%
|
50.0%
|
100
|
secteur de services domestique
|
51.9%
|
48.1%
|
100
|
secteur artisanal
|
33.3%
|
66.7%
|
100
|
secteur prohibé informel
|
43.8%
|
56.3%
|
100
|
secteur public
|
46.7%
|
53.3%
|
100
|
inactif
|
53.8%
|
46.2%
|
100
|
Total
|
52.3%
|
47.7%
|
100
|
Activité de mère
|
inactive
|
56%
|
44%
|
100
|
9.234
|
0.002
|
active
|
35.5%
|
64.5%
|
100
|
Total
|
50.4%
|
49.6%
|
100
|
travaillais tu l'année 2003/2004
|
non
|
59.6%
|
40.4%
|
100
|
15.21
|
0.000
|
oui
|
38.3%
|
61.7%
|
100
|
Total
|
49.2%
|
50.8%
|
100
|
Nombre de frères
|
moyenne
|
|
|
|
T=
|
|
Nombre de frères plus âgés
|
moyenne
|
1.95
|
2.33
|
|
T=-1.92
|
0.055
|
Nombre de frères moins âgés
|
moyenne
|
1.68
|
1.47
|
|
T=1.43
|
0.143
|
niveau d'instruction père
|
analphabète/coranique
|
51.2%
|
48.8%
|
100
|
2.389
|
0.303
|
primaire
|
60.8%
|
39.2%
|
100
|
collégial et plus
|
41.2%
|
58.8%
|
100
|
Total
|
52.6%
|
47.4%
|
100
|
niveau d'instruction de la mère
|
analphabète/coranique
|
50.6%
|
49.4%
|
100%
|
0.641
|
0423
|
Primaire et plus
|
57.7%
|
42.5%
|
100%
|
Total
|
51.7%
|
48.3%
|
100%
|
père et mère ensemble/ou non
|
Père et mère, sont séparés
|
45.7%
|
54.3%
|
100%
|
1.851
|
0.174
|
Père et mère, vivent ensemble
|
53.1%
|
46.9%
|
100%
|
Total
|
49.2%
|
50.8%
|
100%
|
atmosphère dans la maison
|
tendue
|
31.3%
|
68.7%
|
100%
|
11.391
|
0.001
|
normale
|
54.5%
|
45.5%
|
100%
|
Total
|
49.7%
|
50.3%
|
100%
|
Opinions des parents
|
encourageante
|
55.7%
|
44.3%
|
100%
|
10.971
|
0.001
|
réfutant et indifférence
|
35.9%
|
64.1%
|
100%
|
Total
|
49.4%
|
50.6%
|
100%
|
Annexe
N°7: Répartition des causes de l'abandon invoquées par
les élèves
Groupe de causes
|
individus
|
Fréquences des réponses
|
% des réponses
|
% individus
|
Rang
|
désintéressement et la non motivation
|
5
|
5
|
0.9%
|
3.0%
|
16
|
maladie chronique ou défaillance intellectuelle
|
17
|
17
|
3.0%
|
10.1%
|
11
|
mon incapacité de comprendre comparativement avec mes
collègues
|
28
|
28
|
4.9%
|
16.6%
|
7
|
le problème de l'âge
|
36
|
36
|
6.3%
|
21.3%
|
4
|
causes individuelles
|
67
|
86
|
15.2%
|
39.6%
|
3
|
divorce des parents
|
5
|
5
|
.9%
|
3.0%
|
16
|
le tuteur ne m'encourage pas
|
28
|
28
|
4.9%
|
16.6%
|
7
|
ma famille refuse
|
35
|
35
|
6.2%
|
20.7%
|
5
|
mauvaises fréquentation ou mariage
|
2
|
2
|
.4%
|
1.2%
|
19
|
causes socioculturelles
|
56
|
70
|
12.3%
|
33.1%
|
4
|
difficulté de concilier entre le travail est les
études
|
3
|
3
|
0.5%
|
1.8%
|
|
le coût de la formation
|
27
|
27
|
4.8%
|
16.0%
|
8
|
le tuteur me demande d'aider la famille matériellement
|
43
|
43
|
7.6%
|
25.4%
|
3
|
le voyage et l'aménagement
|
22
|
22
|
3.9%
|
13.0%
|
9
|
s'occuper de la maison
|
15
|
15
|
2.6%
|
8.9%
|
12
|
causes économiques
|
74
|
110
|
19.4%
|
43.8%
|
2
|
la non insertion dans la FP
|
49
|
49
|
8.6%
|
29.0%
|
1
|
le programme ne m'a pas permis d'intégrer dans le
formel
|
13
|
13
|
2.3%
|
7.7%
|
14
|
le programme ne délivre pas de certificat
|
35
|
35
|
6.2%
|
20.7%
|
5
|
le programme ne m'a pas permis d'apprendre l'écriture et
la lecture
|
14
|
14
|
2.5%
|
8.3%
|
13
|
le programme n'a pas accès à un métier
|
45
|
45
|
7.9%
|
26.6%
|
2
|
le programme ne m'a pas permis d'améliorer mes
capacités professionnelles
|
30
|
30
|
5.3%
|
17.8%
|
6
|
causes liées à la non-réalisation
des objectifs
|
86
|
186
|
32.8%
|
50.9%
|
1
|
le problème de proximité
|
17
|
17
|
3.0%
|
10.1%
|
11
|
l'inadaptation des horaires
|
36
|
36
|
6.3%
|
21.3%
|
4
|
causes liées aux conditions
d'apprentissage
|
48
|
53
|
9.3%
|
28.4%
|
5
|
inadéquation du contenu avec mes besoins
|
18
|
18
|
3.2%
|
10.7%
|
10
|
lenteur de l'enseignement
|
6
|
6
|
1.1%
|
3.6%
|
15
|
leçons se font avec une cadence supérieure
|
14
|
14
|
2.5%
|
8.3%
|
13
|
Une perte de temps; rien appris
|
13
|
13
|
2.3%
|
7.7%
|
14
|
causes liées aux conditions
pédagogiques
|
33
|
51
|
9.0%
|
19.5%
|
6
|
agressivité dans la classe
|
5
|
5
|
0.9%
|
3.0%
|
16
|
Indifférence
|
4
|
4
|
0.7%
|
2.4%
|
17
|
incapacité pédagogique du maître
|
2
|
2
|
0.4%
|
1.2%
|
19
|
causes liées à la relation maître
élève
|
7
|
11
|
1.9%
|
4.1%
|
7
|
Total général
|
169
|
567
|
100%
|
100%
|
|
* 1 - MEN/Direction de
l'Education Non Formelle : Education Pour Tous ; Programme de
l'éducation non formelle : stratégie globale ; 1999;
document en arabe; p 6
* 2 - UNESCO :
Rapport de la quatrième réunion du groupe d'experts pour
l'évaluation des projets expérimentaux d'alphabétisation,
Paris, 3-8 mai 1971
* 3 - Dictionnaire le
petit robert ; édition 2000
* 4 - Op.Cit
* 5- MEN ; Direction
de l'Education Non Formelle : Programme de l'éducation non
formelle/Rapport général ; Juin 2002 ; p10
.
* 6- MEN/
BIRD : Etude d'évaluation des écoles non formelle au
Maroc ; Rapport final ; avril 2003 ; p19.
Il est à noter que l'étude est portée sur
l'ensemble des ONG partenaires, soit 43 ONG. 43 classes représentant 44%
des sites. 119 animateurs et 1619 enfants représentant 5.4% de
l'ensemble des élèves. L'étude est démarrée
en 2001/2002, les résultats sont apparus en 2003.
* 7-Op.Cit ; p4.
Le rapport de l'étude ne mentionne aucune définition de
l'abandon. De même pour la méthodologie du calcul du taux
d'abandon.
* 8- Cosef :
Charte Nationale d'Education et de Formation ; Levier 2 :
L'alphabétisation et l'éducation non formelle " éducation
non formelle ; p21 ; Maroc; janvier 2000.
* 9- MEN. Direction de
l'éducation non formelle : Education Pour Tous ; programme de
l'éducation non formelle : stratégie globale ;
1999 ; p 3. Les 2.5 millions d'enfants représentent 42% de la
population âgée de 8-16 ans.
* 10-
Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et
de l'Education Non Formelle : Stratégie d'alphabétisation et
d'éducation non formelle; septembre 2004 ; p11.
La question de la tranche d'âge ; 8-16 ans ou 9-15
ans, n'est pas réglée. Elle a des conséquence directes sur
l'estimation de la population cible du programme. Selon les documents, la
population cible du programme change de fourchettes. Nous les reportons telles
quelles sont dans les documents consultés.
* 11 -MEN/Direction de
l'Education non formelle : Bilan et perspective ; Premier
séminaire national sur l'éducation non formelle tenu
à Rabat les 26et 27 février 2001 .
* 12- COSEF :
B.Azoui et F.Doukkali : Contribution du réseau d'experts nationaux
sur la situation actuelle et les voies de rénovation de
l'éducation et la formation (Tome I) ; Article :
L'éducation non formelle ; 2000 ; p231.
* 13 - MEN/ Direction
de l'Education Non Formelle : Programme de l'éducation non
formelle/Rapport général ; Juin 2002 ; Op.Cit ;
p10. En vue de l'élargissement de la base des
bénéficiaires du programme de l'éducation non formelle et
particulièrement la catégorie des enfants non scolarisés
âgés de 9-11 ans; le M.E.N. a instauré depuis janvier 2002
une autre formule d'exécution du programme en ayant recours aux
ressources humaines et matérielles disponibles. Ainsi, 13113
bénéficiaires répartis sur 701 classes et encadrés
par 1312 instituteurs poursuivent leurs études dans 52
délégations (15 régions parmi les 16 que compte le Maroc).
Ce cycle est délaissé à cause de problèmes de
financement de l'encadrement. Jusqu'au aujourd'hui les instituteurs et les
directeurs des écoles qui ont participé à cette
opération ne sont pas indemnisés
* 14 -
MEN/ BIRD : Op.Cit ; p151.
* 15- MEN/Direction de
l'Education Non Formelle : rapport général des
opérations : insertion pour l'année 2002/2003 et le
contrôle continu pour l'année 2001/2002 - page 32.
* 16- B.Azoui et
M.Ghefrane : D'une catégorisation à une typologie des
enfants en situation de non-scolarisation et de
déscolarisation ; Op.Cit ;1998 ; p 85.
Les résultats de l'étude fait ressortir
à travers l'analyse multidimensionnelle une typologie des enfants non
scolarisés et déscolarisés. L'étude n'a pas
opéré une différence entre les enfants non
scolarisés et déscolarisés (population cible du programme
de l'éducation non formelle), aux niveaux de leurs situations
socioéconomiques et culturelles.
* 17- Henry
lyven : The limits of educational planning, traduit en langue arabe
par : Tahar Ghaname ; in éducation nouvelle, n°
25 1982 ; Bureau de l'UNESCO dans les pays arabes ;
Bairouth ; p 86.
* 18 -les ressources
allouées au programme de l'éducation non formelle ne sont pas
évaluées sur la base des besoins. Car l'éducation non
formelle n'est pas insérer dans le cadre de la planification de
l'éducation ( je dirai une planification scolaire, qui ne s'est
généralement exercée que sur l'enseignement scolaire).
Tant que nous ne prendrons pas compte d'une planification globale, à
travers la mise en place d'une carte "éducative" (qui ne se substitut
pas au scolaire), nous ne disposons d'aucune base rationnelle pour fixer un
ordre de priorité pour répartir convenablement les ressources
allouées au système éducatif. De ce fait, on ne peut
s'attendre dans l'avenir proche une augmentation significative des ressources
à ce programme.
* 19 - Jean-Marie Van Der
Maren : Méthode de recherche en éducation PUM.
1995 ; p192
* 20 - ibidem
* 21 - Cité par :
A.Boudina et al : les causes de déperdition scolaire dans
le milieu rural : cas du cercle d'Errhamna ; province El Kalaa
Sraghna ; mémoire pour l'obtention de diplôme de conseiller
en planification de l'éducation ; COPE ; 1993 ; p28.
Sur cette question, Eggleston a attiré l'attention sur
l'importance des effets que peut avoir le climat social de l'école sur
les déperditions, d'après lui les chances plus au moins grandes
qu'à un écolier de réussir ne dépendent pas
uniquement de la situation socioéconomique de sa famille, mais aussi du
niveau de la classe qui prédomine dans la région où se
trouve l'école.
* 22
-P.Coombs : crise mondiale de
l'éducation ; édition universitaire ; Canada ;
1973 ; p20.
Pour P.Coombs le système scolaire est le système
formel bien connu, qui va des classes du primaire aux hautes
spécialisations universitaires. Il ajoute, cette définition
permettait d'évaluer le degré d'instruction d'un individu en
fonction des années d'études ainsi que de type et du niveau des
diplômes obtenus.
* 23 -Claude
Dalbera :
http ://www.perso.club-internet.fr/kibare/concepts.htm ;Chapitre
4 ; p 9 ; article " Concepts d'alphabétisation et
d'éducation non formelle ". Le formalisme en éducation se
caractérise essentiellement par deux traits :
* D'une part son objet est de développer l'esprit sans
lui donner de préparation spéciale aux objets particuliers dont
il aura plus tard à s'occuper ( d'ou l'accent est mis autrefois sur les
langues mortes dans le formalisme classique et aujourd'hui sur les
mathématiques pures dans la forme la plus néo- formalisme...)
* D'autre part cette "culture générale" sera
socialement reconnue par un diplôme attestant d'un "niveau", permettant
essentiellement d'occuper des positions sociales (à la suite, le cas
échéant, d'un parcours spécialisé).
* 24- D.R.Evan :
la planification de l'éducation non formelle ; brochure :
principe de planification de l'éducation n°30 ; Unesco ;
IIPE ; 1981 ; p12
* 25- Babacar Diop
Buuba : Cultures de paix: portraits et perspectives ; article :
Quelques enjeux sociaux et éducatifs, in
(http://www.eip-cifedhop.org/publications/thematique8/diop.html).
L'auteur explique que :
* l'alphabétisation peut se ramener en gros
à l'acquisition de l'écriture, de la lecture, du calcul ; c'est
le maintien et la consolidation de ces capacités.
L'alphabétisation occupe une place importante dans l'instruction
scolaire, dans l'éducation de base et dans l'éducation des
adultes.
* l'éducation des adultes est perçue
comme différente de l'éducation formelle dispensée par le
système scolaire conventionnel ; elle était perçue comme
une éducation qui "déborde le champ de l'alphabétisation
pour englober l'apprentissage, la formation générale et
professionnelle, qui tient compte des aspects civiques, politiques,
économiques et moraux propres aux États concernés".
* l'éducation de base entendue au sens de
l'acquisition des connaissances indispensables à la maîtrise de
l'environnement, mais encore les perspectives de développement des
initiatives personnelles visant l'épanouissement des individus et des
communautés.
* 26- Pour plus de
détail consultez : P.Furter : le planificateur de
l'éducation permanente ; brochure principe de la planification de
l'éducation ; UNESCO ; Paris ; 1977 ; p13
* 27- P.H.Coombs :
Crise mondiale de l'éducation ; Edition PUM ;
Montréal ; 1973 ; p21.
Il soulignait que, le rapport de la commission de Edgar Faure
1972, intitulé sous le titre Apprendre à être,
montrait les graves problèmes des pays en voie de développement
dont les systèmes scolaires sont importés et ne
répondaient pas aux besoins spécifiques de ces pays. Il
recommandait fortement de procéder à d'importantes
transformations et innovations dans le domaine de l'éducation. Il
proposait l'éducation permanente comme idée maîtresse des
politiques éducatives pour les années à venir.
* 28- D.Poizat : Education non
formelle : la forme absente ; Contribution à une
épistémologie des classifications internationales en
éducation ;
http: //
www.theses.univ-Lyon2.fr/Theses2002/poizat_d/these_front.html ;
Université lumière Lyon II ; 2002
* 29 -cité par Harbans.S.Bhola dans
son article : l'alphabétisation des adultes, des concepts aux
politiques de mise en ouvre ; Publié in Perspective vol XIX,
n°4, 1989 ; UNESCO ; Paris ; 1989 ; p 531.
* 30 - P.Furter : le planificateur de
l'éducation permanente ; brochure principe de la planification de
l'éducation ; UNESCO ; Paris ; 1977 ; Op.cite ;
p16
* 31 -P.Furter: ibid; p 11
* 32 -P.Furter: ibid; p 15
* 33 -H.S.Bhola :
L'alphabétisation des adultes : des concepts aux politiques de mise
en ouvre ; Op.cit; p 531.
* 34
-Marc.Laurent.Hazoume : Alphabétisation et
éducation des adultes ; document non
diffusé ; Séminaire sur les nouvelles dimensions
politiques d'éducation non formelle et de
l'alphabétisation ; sous le thème : Mieux penser et
planifier l'alphabétisation et l'éducation non formelle ; Le
séminaire est destiné aux cadres de Secrétariat d'Etat
Chargé de l'Alphabétisation et de l'Education Non Formelle ;
IIPE ; Paris ;10-13 juin 2003.
* 35-
Marc.Laurent.Hazoume ; ibid.
* 36- David.R.Evan
-Planification de l'éducation non formelle ; brochure :
principe de la planification de l'éducation ; IIEP ;
Paris ; 1981 ; p 19.
* 37-
David.R.Evan ; Ibid ; p 23 : L'auteur pense que ce dernier mode a
attiré l'attention des planificateurs par l'attrait de
méthodologies réalisables et peu coûteuses permettant
d'atteindre le nombre croissant d'individus, mais sans perspective de
l'être dans un avenir proche. Voire aussi :
Mohamed.Jamal.Nouwir : "articulation entre l'enseignement
formel et non formel : Concepts, champs et méthodes", in
complémentarité entre l'enseignement formel et non formel ;
ISSECO 19989 ;p 42 (en arabe). L'auteur renvoie l'émergence des
activités qui s'intègrent dans le champ de l'éducation non
formelle pour réaliser un ensemble d'objectifs. Les différentes
activités ne forment pas un système, mais un ensemble de sous
systèmes qui ne sont pas interconnectés et
interdépendants.
* 38-
P.Coombs: Crise mondiale de l'éducation,
analyse des systèmes ; Edition PUF ; Paris ; 1968 ;
p 204.
* 39 -
Evan.Illich. : titre original :
société sans école ; Edition du seuil ;1971.
Traduction (en arabe) par :El Hadi Al Haliouch- Edition : Dar El
Kalam; 1993; p 3.
* 40- Ivan.Illich: ibid.
; p 4
* 41- Ivan.Illich: ibid.;
p 9.
D.Evan in, souligne que Ivan Illich a mené une
attaque énergique contre les établissements scolaires en tant
qu'institutions de développement. Il préconise le remplacement de
tous les établissements scolaires par des réseaux d'apprentissage
orientés vers le développement personnel. Ivan Illich estime que
l'éducation doit être une force de libération
contrôlée par celui qui apprend et non pas une institution qui
subordonne l'homme à la société ; in Planification de
l'éducation non formelle ; brochure: Principe de la
planification ; IIEP ; Paris ; 1981 ; p27-28.
* 42 - P.Coombs. :
Crise mondiale de l'éducation analyse des systèmes ;
PUF ; Paris ; 1968 ; Op.Cit ; pp 203-204.
* 43 - Nous faisons
référence ici, au modèle élaboré par l'ICED
pour ses recherches entre 1971 et 1972 sur l'éducation extrascolaire
pour le développement rural, réalisées pour le compte de
la BIRD et de l'UNICEF
* 44- Ali
Hamadache : Articulation de l'éducation formelle et non
formelle : Implications pour la formation des enseignants ; UNESCO,
Paris ; 1993 ; p 9.
* 45-
G.Carron : L'éducation de base pour
tous : le rôle du non formel ; document non
diffusé ; Séminaire sur les nouvelles dimensions
politiques d'éducation non formelle et de
l'alphabétisation ; sous le thème : Mieux penser et
planifier l'alphabétisation et l'éducation non formelle ; Le
séminaire est destiné aux cadres de Secrétariat d'Etat
Chargé de l'Alphabétisation et de l'Education Non Formelle ;
IIPE ; Paris ;10-13 juin 2003. G.Carron explique la vision
élargie de l'éducation pour tous par :
Elargir le contenu
Pas seulement les outils de base pour apprendre, mais de la
connaissance, des compétences, des valeurs et des attitudes pour :
(1) survivre et participer au développement , (2) s'engager dans
l'éducation continue.
Elargir le champ
L'éducation pas seulement pour la prime enfance et pour
l'enfance en age scolaire, mais tout au long de la vie
Elargir les moyens
Pas seulement l'école formelle, mais l'éducation
formelle, non formelle et informelle
Elargir les partenaires
Pas seulement le ministère de l'éducation, mais
aussi autres ministères et organisations gouvernementales, les ONG et la
société civile
* 46- les
recommandations de la conférence de Jomtien :
L'expansion des activités de garde et d'éveil de
la petite enfance ;
L'accès universel et l'achèvement de
l'éducation primaire avant l'an 2000 ;
La réduction de moitié le nombre d'adultes
analphabètes, avant l'an 2000, par rapport à celui de
1990 ;
L'amélioration des acquis d'apprentissage pour q'un
pourcentage convenu d'une cohorte d'âge approprié réalise
ou dépasse un niveau défini d'acquis scolaire
nécessaires ;
L'élargissement de l'éducation fondamentale et de
formation en compétences requises par les adolescents et les
adultes ;
L'acquisition accrue par les individus et les familles, de
quelque manière que ce soit, des connaissances, compétences et
valeurs nécessaires à une meilleure vie et au
développement durable
* 47 -UNESCO :
Conférence internationale de l'éducation 42e session, rapport
final ; Genève 3-8 septembre 1990. Recommandation n°77 aux
ministres de l'éducation concernant la lutte contre
l'analphabétisme : Politiques, stratégies et programmes
opérationnels pour les années 90 ; p29.
* 48- ibidem ; p
29.
* 49- Pour plus
d 'informations sur les recommandations ; consultez le rapport
final : conférence internationale sue l'éducation
42éme session, Genève 3-8 septembre 1990 ; BIE ;
Genève.
Nous avons retenu uniquement les trois articles, parce qu'ils
représentent les pièces maîtresses sur lesquelles repose le
programme de l'éducation non formelle au Maroc.
* 50-
D.POIZAT: Education non formelle : la forme
absente ; Contribution à une épistémologie des
classifications internationales en éducation;
http://theses.univ-Lyon2.fr /Theses2002/poizat_d/ these_front.html ;
Université lumière Lyon II ; 2002
* 51- C.Dalbera. : Concepts
d'alphabétisation et d'éducation non formelle ; http:
//perso.club-internet.fr/kibare/concepts.htmhtpp ; La dernière
actualisation du cite est le 05/01/2001.
* 52- CITE :
signifie Classification Internationale de Type d'Education. Son synonyme en
anglais est ISCED : Inetrntional Standard Classification of Education. La
CITE 1997 est un document émanant de l'UNESCO ; page 37.
* 53 -G.carron et
Roy.A.Carr.Hill - non formal education: information and planing issues -IIEP
Research N° 90; Paris; 1991
* 54 - idem p-9
* 55- D.POIZAT :
Education non formelle : la forme absente ; Contribution à
une épistémologie des classifications internationales en
éducation ; ibid.
Cette définition est adoptée par le programme de
l'éducation non formelle au Maroc. Pour plus d'information sur ce sujet
référez-vous au document :
MEN / Direction de l'Education Non Formelle :
Education Pour Tous ; Programme de l'Education Non Formelle,
stratégie globale ; Rabat ; 1999 ; p 6 (en arabe).
* 56- L'ICED signifie:
International Concil for Educational Development. L'ICED a
réalisé pour le compte de la BIRD et l'UNICEF, des études
sur l'éducation extrascolaire pour le développement rural. Le
modèle élaboré part d'un ensemble appelé
l'éducation informelle( informal education). Cette éducation
informelle englobait l'ensemble des activités qui concerne toute la
population quelles qu'en soient les caractéristiques institutionnelles.
Elle est appelée aussi diffuse, puisqu'elle peut aussi englober la
lecture d'un journal, que l'audition attentive d'une mission de radio.
Après avoir déterminé d'une part ce qu'offre en
éducation diffuse ( éducation informelle) une
société et ce qu'elle impose par l'éducation formelle en
formation minimale pour l'ensemble de ses futurs citoyens d'autre part, il est
alors possible de déterminer ce qui appartiendrait à une
formation extrascolaire (non-formal education).
* 57 - P.furter: Le
planificateur et l'éducation permanente; Ibid.; p 31.
* 58 - P.furter: la
planificateur et l'éducation permanente; Ibidem; p 24.
* 59- J.Hallak:
investir dans l'avenir : définir les priorités de
l'éducation dans le monde en développement; IIPE; Edition
Harmattan; UNESCO; Paris; 1990 ; p 6. Cette classification a
été proposée par P.Coombs , R.C.Prosser et Ahmed Manzour
dans Newspaths to learning for rural childrens and youth, NewYork,
International Consul forEducational Development, 1973.
* 60- J.Hallak :
Investir dans l'avenir ; Opcit ; p 271. L'auteur décrit
l'éducation extrascolaire comme suit : Elle est
hétérogène, elle concerne beaucoup de domaine,
d'activités et de publics. Elle est financée par des organismes
divers, tant publics que privés, et revêt une grande
variété de forme. Elle peut être très souple, ou si
fortement structurée qu'elle ressemble énormément à
l'éducation formelle. Elle peut atteindre les secteurs de la population
la plus instruits, comme les secteurs les plus démunis qui sont souvent
hors de portée de l'enseignement formel : habitants des zones
rurales, populations autochtone isolées, enfants qui travaillent,
etc..
* 61 - P. Furter ;
ibid. ; p 24
* 62 -D.Evan :
Op.Cit ; p32
* 63 -D.Evan :
ibidem
* 64-
Mohamed.Jamal.Nouwir : "articulation entre l'enseignement formel
et non formel : Concepts, champs et méthodes", in
complémentarité entre l'enseignement formel et non formel ;
ISSECO 19989 ;p 52 (en arabe).
* 65- Nous nous sommes
contentés uniquement de deux domaines cités ci-hauts en relation
avec le champ de l'éducation non formelle au Maroc. Toutefois,
M.Jamal.Nouwir étend le champ de l'éducation non formelle
à cinq domaines :
Donner une seconde chance aux enfants qui ont raté
leurs scolarisations pour une raison ou pour une autre (non-scolarisation ou
déscolarisation) ;
Donner une seconde chance à ceux qui ont
arrêté leurs scolarisations et qui veulent poursuivre leurs
éducations ;
Donner aux enfants un ensemble de comptées ;
Donner la possibilité aux usagers une formation
continue à ceux qui ont arrêté leurs formations dans le
système formel ;
Programme de promouvoir professionnel.
De façon générale, l'auteur classe les
programmes de l'éducation non formelle selon différents
critères :
* Spécificité de la population cible (
administrateurs ; artisans ; ouvriers..)
* Spécificité de type de l'enseignement (
enseignement général, apprentissage d'un métier,
amélioration des capacités professionnelles, citoyenneté
) ;
*Contenu des programmes (général,
professionnel ; participative..) ;
* Les institutions qui fournissent ce type d'éducation
(gouvernement ; ONG ; ..) ;
* La durée des programmes de courte ou de longue
durée ;
* Population cible (enfants ou adultes).
Pour plus de précision consultez : M.Jamal.Nouwir:
Op.Cit; p 56.
* 66 -
F.Doukkali : contribution des réseaux d'experts nationaux
sur la situation actuelle et les voies de rénovation de
l'éducation et la formation (Tome I) ; l'éducation non
formelle ; Cosef ; Opcit ; p248
* 67-
G.Carron et Roy A.Carr-hill :
non formal education : information and planning issues; IIEP
Recherch report n°90; UNESCO; Paris; 1991; pp 20-27.
* 68- le programme de
l'éducation non formelle au Maroc s'inscrit dans le champs de
l'éducation para-formelle. Car la population cible du programme sont des
enfants déscolarisés et non scolarisés. Son objectif
est d'insérer les bénéficiaires dans le
système formel ou dans la formation professionnelle ou les
préparés dans la vie active. Pour plus d'information
référez-vous au document du Ministère de l'Education
Nationale : Education Pour Tous : Programme de l'Education Non
Formelle ; la stratégie globale. Il est à noter que le
programme de l'éducation non formelle ne livre pas des diplômes,
mais, chaque année les bénéficiaires passent des examens
pour s'insérer dans le système formel ou dans la formation
professionnelle.
* 69 -G.Carron et Roy
A.Carr-hill : non formal education : information
and planning issues; IIEP Recherch report n°90; UNESCO; Paris; 1991; p 21.
* 70 - G.Carron et Roy
A.Carr-hill : non formal education : information
and planning issues; OP.cit, p 23
* 71- pour plus de
détail consultez :
* P.Combs : crise mondiale de l'éducation ;
édition universitaire ; Canada ; 1973 ;p24 ;
* Mohamed.Jamal.Nouwir : "articulation entre l'enseignement
formel et non formel : Concepts, champs et méthodes", in
complémentarité entre l'enseignement formel et non formel ;
ISSECO 19989 ;p 42 (en arabe)
* 72- Pour plus
d'information sur ce sujet, consultez : Mohamed.Abed.El.Jabri :
"lumières sur le problème de l'enseignement au Maroc" ; Dar
Nachr al maghriyat ; Casablanca ; 1973 p 28 (en arabe).
* 73 - Pour
d'information référez-vous au : M. El.Merrouni" la
réforme de l'enseignement au Maroc entre 1956-1994" Publication de la
faculté des lettres et des sciences humaines ; Révue
recherches et études N°17 ; Rabat ; 1996 ; 21-22 (en
arabe).
* 74 :
Mohamed.Abed.El.Jabri : "lumières sur le problème de
l'enseignement au Maroc" : Op.Cit ; p41.
* 75- Kadija.
TBER: ibid.; p 309
* 76-
M.Radi : Le développement de l'enseignement en milieu
rural, Propositions stratégiques ;Ed Dar Nachr Al Maarif ;
1995 ; pp169-178.
L'auteur propose pour vaincre l'analphabétisme :
la nécessité d'une volonté politique qui se traduit par la
mobilisation des ressources ; des collectivités locales, des
entreprises, des associations et les personnes morales ou physiques. Les
objectifs de ce programme sont :
1)- Accélérer le rythme de la
généralisation de l'enseignement fondamental.
2)-Instituer un enseignement de rattrapage ou éducation
de base en faveur des enfants ayant l'âge de la scolarité
obligatoire.
3)- Entreprendre une alphabétisation de masse aux
adultes de 16à 45 ans. Ce programme se comportera quatre sous
programmes destinés chacun à une tranche de population
âgée de 8 à 11 ans ; de 12 à 15ans ; de 16
à 25 ans et de 26 à 45 ans.
L'auteur propose pour la tranche d'âge 8-11 ans deux
niveaux : les enfants qui n'ont jamais été scolarisés
et les enfants qui ont pu bénéficier d'un début de
scolarité non achevée. Compte tenu de sa jeunesse cette tranche
devait bénéficier d'un enseignement de rattrapage ayant pour
objectif de réussir l'intégration des bénéficiaires
dans le système formel.
Les concepts utilisés par l'auteur sont : un
enseignement de rattrapage ; une simple alphabétisation ; une
alphabétisation fonctionnelle ; une éducation de base ;
un apprentissage ou formation professionnelle.
En s'aperçoit facilement que la seule différence
qui existe entre le programme préconisé par l'auteur et celui
adopté par le ministère deux années après et le mot
éducation non formelle. Ceci témoigne que le mot
éducation non formelle était absent dans la littérature
éducative en ce qui concerne le Maroc.
* 77-
Mostafa.El.Kabbaj : l'analphabétisme au Maroc : Quelles
remèdes ? brochure : Öl maârifa lile
Jamiâ ; N°2 . Imprimerie Najjah Al jadida ;1998 ; p
148.
* 78-Projet de reforme
du système d'éducation et de formation -Ministère de
l'éducation nationale- janvier 1998.
* 79-
MEN :Projet de reforme du système
d'éducation et de formation -Ministère de l'éducation
nationale- Janvier 1998- p 29
* 80 -Juan
CarlosTedesco: Le rôle de l'Etat dans l'éducation ; article
in perspective vol XIX ; n°4 ; Unesco; 1989 ; p502.
* 81 -
Abdellah.Khalloub : Rôle des associations dans le domaine de
l'éducation et de la formation dans le milieu rural marocain : cas
des associations qui travaillent dans la province AL Haouz ; diplôme
d'inspecteur en planification de l'éducation ; COPE ;
Rabat ; 2003 ; p 18-27.
* 82-
A.Cherkaoui : Futur sans fatalité ;Maroc 2006 ;
Planification renouvelée et projet de société ; Ed
Edino ; Rabat ; 1986 ; p239. Cité par :
Abdellah.Khalloub ; Op.Cit p 16.
* 83 - Kadija.
TBER : la déperdition scolaire dans une école
primaire publique au Maroc : variables pédagogiques,
éducatives et formation des maîtres ; thèse de
doctorat du 3éme cycle ; université de Bordeaux II ;
section des sciences de l'éducation ; p 94 ; 1981. selon
l'auteur : L'inadaptation de l'école avec son environnement et
l'inadéquation avec le système de production son sont deux
facteurs responsables des résultats du système éducatif
* 84 -
Secrétariat d'état chargé de l'Alphabétisation et
de l'Education Non Formelle : Stratégie d'alphabétisation et
d'éducation non formelle ; Op.Cit ; p8 .
* 85 -
D.Atchoarana : Le partenariat dans l'enseignement technique et la
formation professionnelle" . UNESCO-IIEP- 1998-Paris
* 86- .Rapport
national sur le développement humain- Maroc 98-99 - voire site
http://www.pnud.org.ma.
* 87 - OIT :
IPEC-MAROC Info ; bulletin d'information n° 01/2003. une
enquête du ministère de l'emploi, réalisée en
1998/1999 en collaboration avec l'IPEC, permet de dégager des
informations importantes quant aux conditions difficiles de travail des
enfants, à savoir : 90% des enfants ont entre 10-14 ans ; 80%
sont non scolarisés ; 96% sont issus de familles
nécessiteuses. Trois causes sont à l'origine de travail des
enfants : la pauvreté, l'échec et les déperditions
scolaires en plus de la dislocation familiale.
* 88- MEN
MEN/Direction de l'éducation non formelle : Stratégie
global-du programme de l'éducation non formelle- février 2001
p1.
* 89- MEN/Direction de
l'éducation non formelle : Habiba El Bouazzaoui :
« Education Non Formelle : Bilan et
Perspective « ; Actes du premier séminaire national sur
l'éducation non formelle ; rabat les 26 et 27 février
2001 ; p 25.
* 90- MEN/Direction de
l'éducation non formelle :Programme de l'éducation non
formelle-Rapport général- juin 2002 ; p 6.
* 91- MEN/Direction de
l'éducation non formelle : Programme de l'éducation non
formelle : rapport général ; juin 2002 ; p3.
Nous ne pensons pas que le recrutement des animateurs parmi
les titulaires d'un diplôme licence constitue un objectif du programme de
l'éducation non formelle. Il est un élément fondamental
de la stratégie. Il a été un moyen de résorber le
chômage des diplômés. C'est une main d'oeuvre à bon
marché, qui n'a coûté rien au ministère de
l'éducation, à part quelques jours de formation.
Par manque de visibilité, le recrutement des
licenciés a conduit le programme à l'impasse. En effet, les
animateurs vivent dans une situation d'insécurité : pas
d'encouragement, pas d'évolution dans la carrière, pas de statut,
pas de stabilité, etc.. Les animateurs n'ont pas confiance au programme,
revendiquent leurs intégrations dans les centres de formation ou
directement dans le corps enseignant. A cet effet, ils ont constitué une
association pour défendre leur droit au travail, sont souvent en
cessation de travail et organisent des "sittings" pour influencer le
politique.
* 92- E.Azoui et
M.Ghefrane : D'une catégorisation à une typologie des
enfants en situation de non-scolarisation et de déscolarisation; MEN;
Direction de l'Education Non Formelle en collaboration avec UNICEF; 1998 ;
p 65.
* 93 H.Mahfodi :
Programme de l'éducation non formelle pour les enfants 9-15 ans :
Essaie d'évaluation préliminaire ; cas des
délégations de Salé et Khemissat ; diplôme
d'inspecteur en planification de l'éducation ; COPE ; Rabat
2004 (en Arabe). L'auteur pense que l'un des plus importants obstacles qui
limite l'atteinte des objectifs du programme est l'absence d'une approche
sociale au programme aux bénéficiaires.
* 94 - H.Lahkim,
M.Elouasbi, M. Zoueten: Op.Cit ; p 54.
* 95 - MEN/ Direction de
l'Education Non Formelle : Programme de l'éducation non
formelle/Rapport général ; Juin 2002 ; Op.Cit ;
p10. En vue de l'élargissement de la base des
bénéficiaires du programme de l'éducation non formelle et
particulièrement la catégorie des enfants non scolarisés
âgés de 9-11 ans; le M.E.N. a instauré depuis janvier 2002
une autre formule d'exécution du programme en ayant recours aux
ressources humaines et matérielles disponibles. Ainsi, 13103
bénéficiaires répartis sur 701 classes et encadrés
par 1312 instituteurs poursuivent leurs études dans 52
délégations (15 régions parmi les 16 que compte le Maroc).
Le taux d'inscription en milieu rural est de 86%.
Ce cycle est délaissé à cause de
problèmes de financement de l'encadrement. Jusqu'au aujourd'hui les
instituteurs et les directeurs des écoles qui ont participé
à cette opération ne sont pas indemnisés
* 96- H.Mahfodi :
Op.Cit° p 68
* 97 -MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p 127
* 98 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p131
* 99 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p 4.
* 100 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; ibidem
* 101- H.Mahfodi :
Op.Cit ; p92.
* 102 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p49
* 103- H. Mafhodi ;
Op.Cit ; p46
* 104-
A.Khalloub : Op.Cit ; p 90. Selon des données
chiffrées, le chercheur affirme que la deuxième formule est plus
efficace que la première formule au vu des insérés dans le
système formel. Le chercheur accuse cette efficacité à un
ensemble de facteurs :
* Clarté des responsabilités des directeurs et
des maîtres ;
* L'existence des conditions et des mécanismes de suivi
et de contrôle.
A la fin, le chercheur se demande sur le devenir des enfants
qui ont bénéficié du programme, mais qui n'ont pas pu
être insérés.
* 105 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p5.
* 106 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ;p52.
* 107- MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p52
* 108 - MEN :
Direction de l'Education Non Formelle ; Rapport annuel des
opérations : insertion dans le formel pour l'année
2001/2002; p7 ( documents en arabe).
* 109 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p4.
* 110-
P.Coombs : crise mondiale de l'éducation ; 1968 ; p98.
La typologie proposée par l'auteur est : [...Or,
certain en sortent prématurément, avant d'arriver au terme des
études ; ce sont les "abandons" ou les "échecs", suivant
qu'ils quittent l'école volontairement ou qu'ils sont
éliminés faute d'avoir réussi...]
* 111- K.Tber : la
déperdition scolaire dans une école primaire publique au
Maroc : variables pédagogiques, éducatives et formation des
maîtres ; thèse de doctorat du 3ème cycle ;
université de Bordeaux II ; section des sciences de
l'éducation ; p11-12 ; 1981. l'auteur propose une typologie
des abandons du système sur la base de la notion d'échec
scolaire. Ainsi elle distingue :
* Les élèves qui quittent le système
volontairement et sans échec ;
* Les élèves qui quittent le système en
situation d'échec. Dans cette catégorie on distingue
entre :
- Ceux qui sont éliminés officiellement et
légalement, quand ils ont consommé le nombre d'années de
réserves autorisées ou quand ils dépassent l'âge
réglementaire ;
- Ceux qui , à la suite de l'échec et pour ne
pas être contraint à redoubler la même classe,
décident d'abandonner leurs études.
* 112- le
système de l'éducation non formelle est connu par le
phénomène de "Turn-over" : (Ce mot est utilisé dans
l'étude d'évaluation des écoles non formelles au Maroc,
pour mettre en exergue le phénomène du flux permanent de
départ et de retours d'anciens élèves, mais aussi de
nouveaux arrivants- page 49-) ;
* 113- UNESCO :
Lettres d'information\ éducation pour tous\ :Le rapport de l'Education
Pour Tous-Bilan à l'an 2000- ; principes
directeurs ; Paris ; 2000 ; p 5.
* 114
-G.Carron : L'éducation de base pour tous : le
rôle du non formel ; Séminaire sur les nouvelles dimensions
politiques d'éducation non formelle et de
l'alphabétisation ; sous le thème : Mieux penser et
planifier l'alphabétisation et l'éducation non formelle ;
IIPE ; Paris ;10-13 juin 2003. ( document non publié).
Dans son intervention G.Carron répond à une
question ou sommes nous 13 ans après la conférence de Jomtien. Le
forum de Dakar s'est arrêté pour répondre à cette
question. Le bilan est mitigé :
Encore 850 millions d'analphabètes dans le
monde ;
Encore 120 millions d'enfants en âge de scolarité
en dehors de l'école ;
Dans les pays en voie de développement, prés de
40% des enfants abandonnent l'école avant d'atteindre la 5éme
année d `étude primaire ;
Une large proportion d'enfants qui terminent l'école
primaire, ne sont pas fonctionnellement alphabétisés
L'éducation non formelle et l'alphabétisation
sont les secteurs négligés.
Ces résultats sont inhérents :
A la volonté politique ; aux moyens financiers et
aux capacités organisationnelle et technique.
- J.Hallak : Investir dans l'avenir ; Op.Cit ;
p 80. l'auteur considère que : Les programmes de l'éducation
des adultes sont souvent inopérants du fait du manque de volonté
politique, de ressources, des structures de suivi et de motivation des
élèves.
* 115 -Abdun
Noor : une priorité : Organiser l'alphabétisation des
adultes ; article publiée in Perspectives vol XII , n°
2 ;1982 ; p 191.
* 116-Rafe-Uz -Zamam
- campagne d'alphabétisation - Article- Pakistan : la
télévision au service de l'alphabétisation ;
perspectives vol XII , n° 2 ; 1982. Une évaluation des
programmes d'alphabétisations au Pakistan sur un échantillon de
8725 inscrits, représentant 61% du total des inscrits, le taux global de
réussite était de 95%. Sur la base de ces taux globaux, le taux
d'abandon est estimé à 20%.
* 117 -
C.Carron ; L'éducation de base pour tous : le
rôle du non formel ; Op.Cit.
* 118-J.Hallak :
investir dans l'avenir ; définir les priorités de
l'éducation dans le monde en développement ; PNUD et
IIPE ; Edition harmattan ; 1990 ; p 274
* 119 -
G.Carron : L'éducation de base pour tous : le
rôle du non formel ; Op.Cit.
* 120
-J.Hallak : investir dans l'éducation ; Opcit ;
p276. L'auteur donne un exemple d'une évaluation d'un programme
d'alphabétisation au Kenya.[]...Les effectifs du programme diminuent
régulièrement et le nombre de certificats délivrés
reste très faible. Cette diminution ne tient pas à une
réduction de l'offre mais à une rapide démobilisation de
la demande. Le problème central est donc la motivation des
élèves, qui déterminent leur décision de s'inscrire
aux cours, leur assiduité et leur persévérance. Celles ci
peuvent être renforcer par des méthodes actives permettant
rapidement d'aboutir à des résultats en relation avec la vie
quotidienne].
* 121 - Abdun
Noor : une priorité : Organiser l'alphabétisation des
adultes ; article publiée in Perspectives vol XII , n°
2 ;1982- p 191.
* 122-
G.Carron : ibidem
* 123-
P.Furter : quelques problèmes de la planification de
l'éducation des adultes ; les principes de la planification de
l'éducation : Conférences et discussions : IIPE.
UNESCO ; avril 1972 ; p2
* 124 - cité
par : Audrey M. Thomas in
l'alphabétisation : Encourager les adultes à participer aux
programmes d'alphabétisation ; Publié par le
Secrétariat national à I'alphabétisation ; Ottawa
ONTARIO; Septembre 1990 ; p4.
* 125 - Audrey M.
Thomas: Op.Cit; p23
* 126- Audrey M.
Thomas: Op.Cit; p30
* 127
-IIPE : évaluation des programmes
d'alphabétisation des adultes au Maroc ; rapport final ;
Paris, octobre 2002 ; p47.
Il est à noter que les résultats
mentionnés ci-haut sont issus d'une 'enquête qui a touché
uniquement 14 personnes qui ont abandonné le programme
d'alphabétisation des adultes.
* 128 MEN/BIRD :
Op.Cit ; p17
* 129 - MEN/
Direction de l'Education Non Formelle : Rapport Général-
juin 2002-p 15.
* 130 - MEN/ Direction
de l'Education Non Formelle : Rapport général des
opérations : Insertion pour l'année 2001/2002 et le
contrôle continu pour l'année 2000/2001 - page 19.
* 131- MEN/ Direction
de l'Education Non Formelle : Rapport général des
opérations : Insertion pour l'année 2002/2003 et le
contrôle continu pour l'année 2001/2002 - page 29.
* 132 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p116.
* 133 - MEN/
BIRD : Evaluation des écoles non formelle au Maroc ;
Rapport final ; Op.Cit ; p131.
* 134 - le statut du
local désigne : le local est un local de la propriété
de l'association, une salle de classe dans une école, ou autre.
* 135- H.
Mahfodi :Op.Cit ; p78 et 104.
* 136-MEN :
techniques quantitatives de recherche en éducation ;
matériel d'auto-formation ; janvier 1998 ; p 65-66.
L'unité d'observation est l'entité à laquelle on
s'intéresse et au sujet de laquelle l'information est collectée
directement. Cependant, il ne faut pas confondre l'unité d'observation
avec les variables que l'on retiendra pour expliquer le phénomène
auquel on s'intéresse. Les niveaux supérieurs auxquels
appartiennent les variables sont appelés des unités
secondaires.
* 137 - Cette
technique est utilisée par G.Carron et Al, dans une
étude sur : La qualité de l'école primaire dans des
contextes de développement différents ; Op.Cit ; p 81.
Afin de déterminer les facteurs qui influencent sur l'abandon, l'auteur
compare un échantillon des parents qui se compose pour moitié de
parents dont l'enfant était scolarisé au moment de
l'enquête et pour l'autre moitié de parents dont l'enfant avait
abandonné l'année précédente. L'auteur estime qu'en
comparant les deux sous-groupes, on peut examiner, plus en détail, quels
sont les facteurs qui agissent sur l'abandon.
* 138 R.M.Wolf :
Op.Cit ; p 27.
* 139 -MEN :
techniques quantitatives de recherche en éducation ;
matériel d'auto formation ;Op.Cit ; p 30-31
* 140 -
N.Berthier : les techniques
d'enquête ; Méthode et exercices corrigés ;
Armand Colin ; Paris ;1998 ; p59.
* 141- w.Fox :
Op.Cit, p292.
* 142 A.Mingat,
M.Richard: Evaluations des capacités de rééducation GAAP
à l'école primaire ; IREDU ; janvier 1991 ;
pp1-2.
* 143- B.Azoui
et autre: Op.Cit ; P21.
* 144- William
Fox : Statistiques sociales ; Traduction et adaptation de la
troisième édition américaine par Louis Imdeau ;
DeBoeck Université ; Canada ; p147
* 145- Deble.Isabelle: La
scolarité de la fille, étude internationale comparée sur
les déperditions scolaires chez les filles et les garçons de
l'enseignement primaire et du second degré ; UNESCO ; 1980 .
Cité par Jebbari.Omar et al : Quelques causes de l'abandon scolaire
au premier cycle de l'enseignement fondamental en milieu rural : cas de
deux communes rurales ; mémoire pour obtention de diplôme de
conseiller en orientation ; COPE ; 1993, p 25.
* 146 - P. Bourdieu
et J.C Passeron : les héritiers ; éditions de
Minuit ; Paris ; 1964 ; p23. Cité par K.Tber ;
ibidem p ; 31.
Au Maroc, Les études ont montré l'influence des
facteurs socioéconomiques et culturels sur la carrière scolaire
des élèves. Parmi les études celle de Derrij.M : Le
retard scolaire au Maroc, étude psychologique de certains de ses
facteurs ; Thèse de 3éme cycle ; Université de
Bruxelles ; 1979-198. Cité par Jabbari.O et al ; ibidem ;
p28. L'enquête a aboutit aux résultats suivants :
1)le niveau socioéconomique des familles des
élèves promus est très élevé par rapport
à celui des familles des élèves redoublants.2) Le niveau
socioculturel des familles des familles des élèves qui n'ont
jamais redoublé est plus élevé que celui des familles en
retards.3)Les familles des meilleurs élèves assistent leurs
enfants de façon permanente et venaient à leur aide plus que
celles des élèves en retard. 4) 34% des lycéens dont les
familles étaient pauvres ou très pauvres ont connu une vie
scolaire perturbée tandis que les enfants des familles riches et moyenne
n'étaient que légèrement affectés par ce facteur de
perturbation émotionnelle à 7%.
* 147
.B.Azoui :Op.Cit. p5.
* 148 - MEN/Direction de l'Education Non Formelle:
Programme de l'éducation non formelle Rapport général;
juin 2002; p16
* 149- A.Mingat,
M.Richard: Op.Cit, ; pp1-2
* 150 - nous avons
signalé au début de ce travail qu'une convention est
signée entre le Secrétariat d'Etat chargé de la Formation
Professionnelle et le Secrétariat d'Etat chargé de Lutte Contre
l'Analphabétisme et de l'Education Non Formelle. Toutefois, cette
convention n'est opérationnelle sur le terrain. Elle manquait de textes
réglementaires.
* 151 - Secrétariat d'Etat
auprès du Ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement
Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique,
chargé de l'Alphabétisation et de l'Education Non Formelle :
Stratégie d'alphabétisation et d'éducation non formelle,
p35 ; 2004.
la stratégie se base sur dix axes : système
d'information, le partenariat, parrainage, organisation, programmes
éducatifs, coopérations internationale, mobilisation et
communication, évaluation et contrôle, promotion sociale
intégrée
* 152 B.Azoui et
M.Ghefrane : D'une catégorisation à une typologie des
enfants en situation de non-scolarisation et de
déscolarisation ; Op.Cit ;1998 ; p 85
* 153 - H.Mahfodi ;
Op.Cit ; p 86.
MEN/BIRD ; Op.Cit; p 135.
|